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Ministry®, Revue internationalepour les pasteurs12501 Old Columbia Pike,Silver Spring,MD 20904-6600 [email protected]édacteur en chef : Pavel GoiaRédacteur adjoint : Jeffrey Brown

Rédacteur de l’édition en français :Bernard Sauvagnat

S O M M A I R E

2 Ministry® 2e trimestre 2018

Ministry®

3 Éditorial7, 31 Réveil et Réforme

11, 31 Courrier du lecteur17 Livre26 Nouvelle

Animateurs : Anthony Kent Co-animateurs : Ivan Williamswww.MinistryinMotion.tv

Secrétaire de rédaction :Sheryl BeckResponsable financier et de fabrication : John Feezer IVConseillers internationaux :Elias Brasil de Souza, RonClouzet, Michael D. Collins,Daniel Devadhas, Carlos Hein,Patrick Johnson, Victor Kozakov,Geoffrey Mbwana, MusaMitekaro, Passmore Mulambo,Daniel Opoku-Boateng, HectorSanchez, Branimir Schubert,Houtman Sinaga, Ivan L.Williams, Ted N.C. Wilson.Publicité :[email protected] et changementsd’adresse :[email protected]; +1 301-680-6511;+1 301-680-6502 (fax)

Imprimé par la Pacific Press®Pub. Assn., 1350 N. Kings Road,

Nampa,ID 83687-3193.

Port payé à Nampa, Idaho(ISSN 1947-5829).

Membre d’Associated Church Press. Adventiste®, Adventiste du sep-tième jour®, et Ministry® sontdes marques déposées de Gene-ral Conference Corporation ofSeventh-day Adventists®.Volume 10 Numéro 2 © 2018 -

IMPRIMÉ AUX ÉTATS-UNIS.

Couverture : 316 Creative,Dominique GilsonMaquette & corrections :Dominique Gilson - FranceTarif : 4 numéros pour le mondeentier : 10 US$. Pour commander,envoyer nom, adresse et règle-ment à Ministry® Subscriptions,12501 Old Columbia Pike, SilverSpring, MD 20904-6600 U.S.A.Articles : Nous accueillons lesarticles non sollicités. Avant desoumettre un article, merci deconsulter les consignes de ré-daction surwww.ministrymagazine.org. Merci d’envoyer vos textes parcourrier électronique à :[email protected] ou à[email protected]

Ministry® est publié chaquemois depuis 1928 par l’Associa-tion pastorale de la Conférencegénérale des adventistes du sep-tième jour®

Secrétaire : Jerry N. PageAdjoints : Jonas Arrais, JeffreyBrown, Robert Costa, Pavel Goia,Anthony Kent, Janet Page.Centre de ressources pastorales Coordinatrice : www.ministerialassociation.org

REVUE INTERNATIONALEPOUR LES PASTEURS FRANCOPHONES

4 La première choseque tout dirigeant devrait faireJesse WILSON

Le principe de la Réformepour un ministèreau temps de la finGanoune Diop

L’éthique, l’économatet l’illusoire agenda cachéLarry EVANS

L’ingrédient crucialdans le leadership pastoralSteve GREEN

La prièreet la missionPat GUSTIN

Souhaitez­vousde meilleurs conseils d’église ?Dan SERNS

Les deux sceaux de Dieu :le sceau de l’Évangileet le sceau de l’ApocalypseJiri MOSKALA

Les articles de la revue Ministry® en françaissont maintenant disponibles surhttps://www.ministrymagazine.org

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U n jour, alors que j’étudiais aucollège de Bucarest en Roumanie,le doyen s’est approché de moi

et m’a dit : «Tu manques l’école tous lessamedis. Nous savons que tu es adventiste,mais Dieu n’existe pas dans notre pays.Si tu manques encore un samedi, tu serasrenvoyé du collège ». J’ai prié pendantdeux jours et deux nuits, demandant àDieu de m’éviter de devoir abandonnermes études, mais je n’ai pas eu de réponse.J’ai alors demandé conseil à mon père. Ilm’a répondu : «Tu as dit que tu voulaisservir Dieu, n’est-ce pas? Si c’est toujoursle cas, tu dois changer ta manière deprier. Il y a beaucoup de choses que lesserviteurs de Dieu devraient faire, mais jete recommande de commencer par cestrois points essentiels :

1. Abandonne ta volonté à la volontéde Dieu. Ta prière devrait refléter celle deJésus : “Toutefois, que ce ne soit pas mavolonté qui advienne, mais la tienne ” (Lc22.42) 1. Ne fais pas seulement desprières de routine ou de crise ; fais de laprière un style de vie, fais-en la respirationde ton âme. Si tu aimes Dieu plus quetout, il sera plus important pour toi qu’unemploi, qu’une maison, qu’une éducationet même que la famille. “ Si quelqu'unvient à moi et ne déteste pas son père, samère, sa femme, ses enfants, ses frères,ses sœurs et même sa propre vie, il nepeut être mon disciple ” (Lc 14.26).

2. Recherche premièrement l’honneuret les plans de Dieu. Avant de demanderde l’aide à Dieu, cherche ce qui pourraitêtre avantageux pour son royaume et sesplans. Soucie-toi de son œuvre et laisse-le se soucier de ton travail. “ Cherchezd'abord le règne de Dieu et sa justice, ettout cela vous sera donné par surcroît ”(Mt6.33). Dans toutes tes prières, assure-toide mettre Dieu, son royaume et ses plansavant tes plans, puis apprends à lui faireconfiance et à espérer en lui pour toustes besoins. Prie que Dieu fasse ce quiest le mieux pour son honneur.

3. Sers les gens autour de toi. Aimeles gens à l’école plus que ton éducation.Tu dois les aimer autant que tu t’aimestoi-même. Il te faut donc prier pour euxautant que tu pries pour toi. Ils ne connais-sent pas Dieu. Ils sont communistes. Tun’es pas là par hasard. Souviens-toi, rienn’arrive par hasard. Dieu t'a placé là pourune occasion comme celle-ci. Tu es làpour que par toi ils apprennent à connaîtreDieu. Ne donne pas une image fausse deDieu en ne pensant qu’à toi. C’est pour-quoi, prie que Dieu fasse avec toi ce quipermettra à ces gens d’apprendre à leconnaître.»

Ces recommandations étaient difficiles,mais cette nuit-là j’ai prié et j’ai dit auSeigneur que j’étais prêt à suivre lesconseils de mon père. Je me suis immé-diatement senti en paix. Je ne savais pascomment Dieu allait répondre ou si j’allaisêtre renvoyé de l’école, mais je savais queDieu avait entendu ma prière. Le lende-main était un vendredi, qui devait êtremon dernier jour d’école. En arrivant, lasecrétaire de l’école m’a demandé sij’étais ami avec le président du pays, Ni-colae Ceausescu. Je pensais qu’elle bla-guait. Elle m’a demandé si j’avais desamis, de la famille, ou d’autres relationsau gouvernement. Ma réponse était sim-ple : « Non ». Elle m’a alors raconté que tôtle matin, le président avait donné un ordre.Dès le lendemain, toutes les écoles dupays devaient fermer tous les samedispour économiser de l’énergie et aiderl’économie.

J’ai appelé mon père pour lui faire partde cette nouvelle extraordinaire. Il m’a ré-pondu : « Si tu veux servir Dieu, souviens-toi de ne jamais attendre de lui qu’il teserve. Jésus est venu pour servir ; fais demême. Honore-le et il t’honorera ». Depuisce jour, j’ai compris que les dirigeantssont appelés à servir en faisant des sacri-fices.

Dieu nous appelle au service. Jésus arenoncé au ciel pour servir et sauver.

Les dirigeantssont appelés àaimer Dieu et sonœuvre plusqu’eux­mêmes, àaimer les gens età les servir.

É D I T O R I A L | PAV E L G O I A

Moïse était prêt à perdre son propre salutpour servir et sauver les autres (Ex 32.32).Paul a dit qu’il préférait être anathème,séparé du Christ, pour les autres (Rm 9.3).Comme il a été dit : «Être dirigeant et servirest une force puissante qui survient quandune personne découvre qu’elle a à cœurde servir, qu’elle répond à l’appel à diriger,et qu’elle rassemble son courage pours’engager ».2

La prière du serviteur

32e trimestre 2018 Ministry®

Pavel Goia, DMin (ABD), est le rédacteur en chef du Ministry®.

Les dirigeants sont appelés à aimerDieu et son œuvre plus qu’eux-mêmes, àaimer les gens et à les servir. Cela com-mence par une relation étroite avec Dieu.«Sans cette communion quotidienne avecDieu, aucun être humain ne peut obtenirla force pour le service ».3 Je prie que ceMinistry® soit une bénédiction et un outilpour vous soutenir dans votre service pourle Seigneur.

1. Sauf indication contraire, les références bi-bliques sont tirées de la Nouvelle Bible Segond.2. «What Is Service Leadership ? » Kiwanis,consulté le 10 octobre 2017,kiwanis.org/clubs/member-resources/service-leadership/what-is-service-leadership.3. Ellen G. White, In Heavenly Places. Washing-ton, DC: Review and Herald, 1967, p. 85.

M

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4 Ministry® 2e trimestre 2018

É couter. C’est la première choseque chaque dirigeant devraitfaire. Avant de faire des plans,

ils devraient écouter. Avant d’annoncerquoi que ce soit, ils devraient écouter.Et, certainement, avant de changer quoique ce soit, ils devraient écouter. LuisBush, un missiologue respecté nous rap-pelle « qu’écouter est indispensablepour la collaboration dans la missionparce que ça révèle les voies et moyenspour l’œuvre de Dieu sur la terre. »1 End’autres termes, l’écoute effective est laporte ouverte du cœur et de l’Esprit deDieu. Ce devrait être le premier point àl’ordre du jour de tout nouveau dirigeant.

Selon Merriam Webster : « écouterc’est prêter attention à quelqu’un ouquelque chose en vue d’entendre cequi est dit, chanté, joué, etc.» Cela paraittellement simple et tellement clair. C’estdu gros bon sens. Mais demandez à unmembre d’église, un employé de bureauou un enseignant. Ils vous diront que legros bon sens n’est pas aussi communqu’autrefois, au moins pas dans leurmilieu.

Les dirigeants qui décident avantd’écouter causent plus de dommagesque vous ne l’imaginez. Le pire est qu’iln’y a jamais de seconde chance pourfaire une première impression. Et si lapremière impression laisse comprendreque le dirigeant a déjà un projet bien fi-celé, il provoque habituellement le trou-ble. Les dirigeants, spécialement lesnouveaux dirigeants, ont besoin d’écou-ter avant de sauter. Michael Papay, PDGet co-fondateur de Waggi, expliquequ’écouter est le plus important ingré-

dient pour édifier une solide direction,des relations saines et des organisa-tions prospères.2

Par exemple, mon médecin de familleest un ami de longue date. En fait, ilétait membre de mon église lorsqu’ilfréquentait l’école de médecine deLoma Linda. Je suis allé à son cabinettrès souvent pour des examens annuelssuite à des affections majeures et mi-neures. Mais aussi familier qu’il soitavec mon corps, jamais il ne pose undiagnostic ou n’écrit une ordonnanceavant de m’avoir examiné. Je penseraisqu’il a perdu la tête s’il le faisait. Mais,c’est ce que certains pasteurs font defaçon routinière dans leurs églises lo-cales. Mon médecin examine, évalue,pose un diagnostique et prescrit. C’estlà la bonne procédure pour n’importequel dirigeant.

Quand les dirigeants négligent laphase d’écoute, même lorsqu’ilsconnaissent le succès, bien souvent cesuccès ne sera jamais totalement par-tagé ou apprécié. C’est douloureux devoir des dirigeants à succès qui n’ontjamais été vraiment honorés par leuréglise ou organisation. Peu importe l’in-tensité de leur travail, leur succès ou lacroissance obtenue, ils sont rarementappréciés ou honorés. Parfois, c’estcomme s’ils étaient entourés d’une auranégative. Souvent, le problème remonteà leurs premiers jours. Les premièresimpressions sont durables.

Le serment d’Hippocrate est un grandexemple de sagesse pratique. Un mé-decin sage sait que sa responsabilité

première envers son patient est : « Necausez aucun tort ». Ce n’est pas seule-ment sage pour les médecins ; c’est ungrand conseil pour les pasteurs, les pré-sidents, les directeurs et n’importe quid’autre appelé à diriger. Aussi talentueuxque vous soyez, aussi désespérée quela situation puisse paraitre, dans nombrede cas, vous avez le loisir de prendrevotre temps et d’écouter. Les ancienscharpentiers l’expriment d’une autre ma-nière : «Mesurez deux fois et coupez unefois». Ce proverbe est clair : bien écouter,planifier et préparer avant d’agir.

William Ury, co-fondateur avec l’an-cien président Jimmy Carter de l’orga-nisation International Networking, estun expert reconnu en négociation et ré-solution de conflits. Il a négocié avecdes individus et institutions aussi variésque l’ancien homme fort du Venezuela,Hugo Chavez et l’Harvard BusinessSchool. Il considère l’écoute effectivecomme la clé d’or pour forger des rela-tions individuelles et organisationnellessaines. Il le qualifie d’essentiel, souventnégligé, ou moitié de la communication.Sa TED causerie en 2015, intitulée « Lepouvoir de l‘écoute » 3 est devenue cé-lèbre. Les gens commencent à se ré-veiller à propos des bénéfices del’écoute pour des relations saines, dansles églises, aussi bien que dans les en-treprises.

Tony Alessandra est très demandécomme expert international sur l’artd’écouter. Il a forgé l’expression « pou-voir de l’écoute » pour les institutionset entreprises qu’il forme. Il relève quatrebénéfices de l’écoute active.

La première choseque tout dirigeant devrait faire

Jesse WILSON, DMin, enseigne à la Faculté de Religion del’Université Oakwood et y dirige le Centre de Leadership BradfordCleveland Brooks ainsi que la Conférence sur l’Évangélisation pastoraleet le Leadership, à Huntsville, Alabama, États­Unis.

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52e trimestre 2018 Ministry®

1. Elle améliore l’ambiance au tra-vail, à la maison et dans lesventes.

2. Elle réduit les tensions relation-nelles et les hostilités.

3. Elle économise du temps en ré-duisant les erreurs et augmen-tant la compréhension.

4. Elle réduit les changementsd’employés.4

Naturellement, il y a des différencesimportantes entre une église locale et

une entreprise. Je pense qu’il est engénéral plus difficile de diriger uneéglise que la plupart des entreprises,parce que le pasteur doit diriger unearmée de bénévoles. Mais, il y a dessimilitudes qui rendent l’écoute activeimportante pour le succès des deux.

Maintenant, pour être honnête, je nesuis pas le meilleur exemple pour ce

sujet. J’ai toujours été impatient dansla phase de l’écoute ; spécialementquand je suis confronté à des ques-tions pour lesquelles je suis certaind’avoir l’expertise nécessaire. Mais j’aiappris. Et plus je prends de l’âge, plusje suis convaincu qu’un dirigeant quimanque ou gère mal cette phased’écoute est condamné à une directionhouleuse.

Pour certains jeunes pasteurs, il estpresqu’impossible de résister à l’en-

Tout dirigeant qui manque ou gère mal cette phase d’écouteest condamné à une direction houleuse.

gouement de lancer immédiatementcette grande idée ou action qui les afascinés au séminaire. Ils ont étudiélongtemps et dur et le temps est venupour eux de passer de la vision à l’ac-tion. Néanmoins, cet engouement ànégliger la phase de l’écoute peutaussi être un défi pour les pasteurs delongue date. Ils ont expérimenté un

certain niveau de succès dans uneéglise précédente et ils assurent quece qui a réussi en un endroit réussiradans un autre. Il n’en est pas néces-sairement ainsi.

Pourquoi est-il si important de regar-der et écouter tôt dans votre nouvelleaffectation peu importe l’organisation ?Pourquoi écouter est le premier pointà l’ordre du jour pour tout dirigeant ef-fectif ? Parce que quand on vous confieune nouvelle responsabilité, peu im-

porte votre talent, peu importe votreexpérience, il y a au moins trois chosesque vous ne connaissez pas :

1. Vous ne connaissezpas tout

En 2017, le groupe Barna a publié,en collaboration avec l’Université Pep-perdine, une importante étude intitulée :

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6 Ministry® 2e trimestre 2018

Jesse WILSON

The State of Pastors (l’état de pasteur).5

Elle a démontré qu’il n’y a jamais eude temps plus difficile pour diriger uneéglise que maintenant. Pourquoi ? Àcause de la complexité de la tâche. Lespasteurs se débattent parce que lesmembres d’église défient les solutionspasse-partout et les réponses faciles.Le monde dans lequel nous exerçonsle ministère et travaillons aujourd’huiest bourré de complexités.

Il en va pour les pasteurs commepour les autres dirigeants dans les au-tres domaines. Ces jours, il est tout aussicomplexe et provocateur de diriger unefirme de marketing, un hôpital à but nonlucratif, une école ou même une famille.La complexité nous confronte tous. Maisne faites pas d’une tâche difficile unetâche impossible en essayant de l’ac-complir sans conseil, sans conversa-tions et sans écouter.

Il était clair que, lorsque j’ai été pré-senté à la dernière église que j’ai diri-gée, pratiquement chaque chose quej’ai faite en ma qualité de pasteur, auraitpu être faite par quelqu’un d’autre danscette église aussi bien, si ce n’est mieuxque par moi. Deux des pasteurs précé-dents en étaient membres avec leursépouses et des proches. Des profes-seurs des universités de Loma Linda etde La Sierra en étaient membres. Le di-recteur du département de Relationd’aide de La Sierra et au moins deuxprofesseurs d’homilétique étaient là. Ily avait des docteurs, des femmes en-trepreneures, des musiciens, des ora-teurs et des retraités. Ma décisiond’écouter d’abord et apprendre avantde lancer mes idées a été l’une de mesmeilleures décisions jamais prises.

2. Vous ne connaissezpas tout le monde

Tout est question de relations. C’estun cliché, mais il dit vrai : les gens nese soucient de votre savoir qu’une fois

qu’ils savent que vous vous souciezd’eux. Vous ne perdez jamais en inves-tissant du temps pour connaitre lesnoms et les visages. L’un des ministèresles plus sous-estimés est celui de laprésence. Le seul fait d’être présent peutfaire une forte impression. Il aplanit leterrain sur lequel édifier une relation. Ilcrée le capital dont vous avez mainte-nant besoin pour l’exécution des projetsplus tard.

La surprenante réalité pour le nou-veau pasteur de talent est qu’il ou ellen’est pas le vrai dirigeant de l’église.Naturellement, le rôle, la responsabilitéet l’autorité du pasteur lui ont été assi-gnés ; mais il est impossible d’assignerune direction efficace. Elle n’est pas as-signée, elle est gagnée. Les vrais diri-geants sont ceux qui se sont intégrésdans la vie de la congrégation grâce àleurs relations. Passer de l’aspirant diri-geant au dirigeant réel prend du tempspour le pasteur ; mais c’est du tempsbien employé.

C’est spécialement vrai pour unenouvelle génération de pasteurs mal-heureusement, qui sont cataloguéscomme des prédicateurs puissantsmais des pasteurs faibles. Voiciquelques suggestions : • Travaillez à vous rappeler les noms.• Appréciez les gens en public.• Assistez aux événements sociaux.• Ne manquez jamais un mariage ou

des funérailles si vous pouvez êtreutile.

• Passez du temps avec les enfants etles personnes âgées.

• Soyez vous-mêmes.

3. Vous ne connaissezpas tous les lieux

Chaque église, chaque organisationa sa propre culture. La culture est lamanière dont les choses sont faites surla base des valeurs acceptées et de

l’histoire. Apprendre cette importantevérité requiert du temps. Ce qui est va-lorisé dans une culture est embarras-sant dans une autre. Ce qui est appréciédans une culture est rejeté dans uneautre. Un dirigeant doit prendre dutemps pour observer et écouter en vuede comprendre la culture organisation-nelle.

On m’avait confié une église particu-lièrement complexe et provocante quiexigeait de faire attention à sa culture.Il y avait des lois invisibles et des ter-rains minés que j’avais besoin de dé-couvrir. Je me suis engagé dans unexercice d’écoute qui m’a bien servi.J’ai proposé à l’église d’avoir des ren-contres dans un restaurant populairedu coin pour discuter du passé, du pré-sent et de l’avenir de l’église. Nousavons fait des arrangements avec lerestaurant pour nous y rencontrer deuxfois par semaine autour d’un dessert.

Nous avons fixé un horaire qui per-mettait aux membres de venir au res-taurant le jour qui les arrangeait. Nousavons réservé un bel espace et chacuna choisi le dessert que nous avons payé.Cela a pris du temps parce que l’égliseétait assez grande ; mais nous avonsécouté semaine après semaine. Nousavons reçu des informations de valeursur l’église et les sentiments des mem-bres à son égard. L’information s’est ré-vélée très utile quand nous avons exa-miné la mission et la vision de cetteéglise locale. Ce n’était pas bon mar-ché ; mais le jeu en valait la chandelle.

ConclusionIl est des choses que j’ai apprises,

souvent durement, sur l’écoute activepour une direction efficace. Je ne mai-trise pas encore ces points, mais je lesai vus produire de bons résultats :

• Choisir un endroit approprié pourécouter.

• Éliminer ce qui pourrait distraire.

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72e trimestre 2018 Ministry®

LA PREMIÈRE CHOSE QUE TOUT DIRIGEANT DEVRAIT FAIRE

• Prêter une attention sans partage.• Rester focalisé.• Garder un esprit ouvert.• Ne pas interrompre.• Poser des questions.• Prendre des notes.• Résumer et reformuler ce que vous

pensez avoir entendu. J’ai le privilège actuellement de pas-

ser du temps à travailler avec des diri-geants et des églises locales. Je suis ré-gulièrement frappé par l’importance

déterminante des premiers jours pourle succès des dirigeants. Feu Steven Co-vey se plaisait à dire que nous devrionscommencer avec la fin à l’esprit. Il avaitraison. Si vous prenez le temps de pla-nifier et de prioriser l’écoute tôt, vous enrécolterez les bénéfices plus tard.

Croyez moi !

1 Luis Bush, “The Power of Listening,” Abstract, Missiology33/1 January 2005, p.17–28.

2 Michael Papay, “The Power of Listening: What ItMeans and Why It Matters,” Huffpost, October 27,2016, huffingtonpost.com/entry/the-power-of-listening-what-it-means -and-why-it-matters_us_58129614e4b08301d33e079b.

3 William Ury, “The Power of Listening,” TED video,15:40, published online January 7, 2015, ed.ted.com/on/TXnUdvou.

4 Tony Alessandra, “The Power of Listening,” YouTubevideo, 42:19, published by Various Artists—Topic, De-cember 17, 2014, youtube.com /watch?v=lamZAwEf8SY.

5 Barna, The State of Pastors: How Today’s FaithLeaders Are Navigating Life and Leadership in an Ageof Complexity, 2017, barna.com/themes/pastors/.

M

revivalandreformation.org

C’était ma dernière année de ly-cée. Mon père s’était récem-ment suicidé. J'essayais de faire

face à cette situation en jouant à desjeux vidéo violents, en sombrant dansla pornographie, et même en touchantaux drogues et à la sorcellerie. J’étaisconstamment accablé par les abus demon passé.

J’ai grandi dans un foyer qui se disaitchrétien. Je savais que Dieu existait etqu’il était puissant, mais pourquoi alorsest-ce que je ne ressentais pas sa puis-sance en ces moments de ténèbres ?Saisissant ma Bible, je suis sorti et mesuis dirigé vers un grand chêne déracinéoù j’ai commencé à lire le livre de Job.Je pourrais sûrement m’identifier à cegars-là !

Je suis arrivé au verset 21 : « Nu jesuis sorti du ventre de ma mère, et nuj'y retournerai. Le Seigneur a donné, leSeigneur a ôté; que le nom du Seigneursoit béni ! »

C’est à ce moment-là que j’ai aperçuun serpent noir sortir sa tête de dessousle tronc. Je me suis arrêté un instant.Satan était-il en train de contester cesparoles ? J’ai relu ce passage. Alors queje chuchotais le nom du Seigneur, leserpent s’est approché à un mètre demoi puis s’est arrêté, comme pour m’af-fronter. J’ai lu le verset une fois de plusavec confiance, et après avoir sifflébruyamment, le serpent s’est enfui sousla branche. Cela peut sembler étrange,mais cette expérience a ouvert monesprit à la puissance de la Parole deDieu.

Deux ans plus tard, désirant un nou-veau départ, je suis parti pendant uneannée pour servir en tant qu’étudiantmissionnaire aux Philippines. Mais jeme suis retrouvé emprisonné dans lepéché et la dépendance. Un jour, j’étaiscouché sur un sol mouillé, recouvertde sable et de boue. Un typhon faisaitrage. Esclave de mon péché sexuel, je

etRÉFORME

VOUS, VOTRE FAMILLE, VOTRE ÉGLISE, VOTRE COMMUNAUTÉ

me suis écrié : « S’il te plaît, Seigneur,délivre-moi de ces dépendances ». Parla grâce de Dieu, depuis ce temps-là jesuis libéré de l’esclavage de la porno-graphie. Ma nature humaine a gardéencore son pouvoir sur moi, mais je re-mercie notre Sauveur de travaillerchaque jour un peu plus en moi parson Saint-Esprit.

Êtes-vous aux prises avec le péché ?Si vous invoquez le Seigneur, il vousentendra et vous sauvera. Il m’a enseignéque la même Parole qui a créé le mondese trouve dans les promesses des Écri-tures. Lisez-les, croyez en elles, et ré-clamez-les. Elles sont la source mêmede la puissance et procurent un amourlibérateur.

- Seth HILL coordonne la stratégie de l’Ad-ventist Review en faveur de la génération Y,Silver Spring, Maryland, États-Unis.

La puissance de la Parole

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8 Ministry® 2e trimestre 2018

veulent pas non plus les recevoir….Nous devrons rendre compte des lu-mières qu’ils ont reçues et qu’ils nousont transmises en héritage, mais aussides nouvelles lumières, émanant de laParole de Dieu, qui brillent maintenantsur nous ».2

Le principe Sola Scriptura constitueun cadre dans lequel les pensées etobjectifs de Dieu peuvent être reçussans les interférences avec des théorieset des visions humaines du monde.Par contre, quand on se plonge dansles Écritures, il en émerge une pers-pective biblique du monde (2 Tm 3.15).

Dans quelle mesure prêchez-vousla Parole de Dieu plutôt que des spé-culations humaines et des perspectivesculturelles mêlées à des interprétationsde l’Écriture ?

2. Sola GratiaLe principe Sola Gratia (salut par la

grâce seul et non par la grâce et unmérite) nous rappelle la profondeur del’amour de Dieu manifesté dans la faveurimméritée qu’Il a accordée à ceux qu’Ila créés à son image.

Luther ne s’est pas prononcé par làen faveur de l’antinomianisme. Il a dé-claré : « La loi est divine et sainte. Que laloi manifeste sa gloire ; mais qu’aucuneloi, aussi divine et sainte soit elle, jamaisne m’enseigne que je suis justifié, nonplus que par elle je vivrai».3 Mais, commePaul, Luther a prêché la grâce de manièresi convaincante que ses auditeurs ont

demandé : « Que dirons-nous donc ?Continuerons-nous dans le péché afinque la grâce abonde?» (Rm 6.2). Lesparoles de Martin Lloyd Jones font échoaux paroles de Luther : « La véritable pré-dication de l’évangile du salut par grâceseule conduit toujours à la possibilitéde cette accusation portée contre elle.Il n’y a pas de meilleur test pour savoirsi un homme prêche vraiment l’évangiledu salut du Nouveau Testament quecertains pourraient le mal comprendreet l’interpréter comme se résumant enceci : puisque vous êtes sauvé par lagrâce seule ce que vous faites n’aaucune importance. Voilà un très bontest pour la prédication de l’évangile ».4

Ceux qui ont reçu la grâce de Dieusont appelés à être des porteurs degrâce. Une attitude de reconnaissancedevrait imprégner la vie du pasteur etde tous les chrétiens conformément auprincipe de grâce (Col 4.6).

À quel point votre prédication de lagrâce vous expose à être mal compris?Comment la grâce est-elle manifestéedans votre vie?

3. Sola fide Pour Luther, la justification par la foi

seule (pas la foi et les œuvres) étaitcentrale à cette doctrine, comme ellel’est à la nôtre (Ga 3.11, He 10.38).Ellen White déclare : «C’est sur la justicede Jésus qui nous est imputée et surcelle que son Esprit produit en nous etpar nous, que reposent toutes nos es-

Q uel adventiste du septièmejour, sans parler des pasteurs,ne croit aux principes de Martin

Luther et de la Réforme protestante?Ellen White déclare cependant : « Lesjeunes pasteurs peuvent aisément parlerde la vérité sans pourtant saisir le vraisens des paroles qu’ils prononcent. Ilsne se rendent pas compte de la valeurde la vérité qu’ils présentent ni de lapeine qu’elle a coûtée à ceux qui, aveclarmes et prières, à travers les épreuveset l’opposition, l’ont cherchée commedes trésors cachés».1

Dans cette réflexion, nous nous de-mandons si notre compréhension duministère pastoral est conforme auxprincipes fondamentaux de la Réforme.

1. Sola ScripturaPour Luther, le principe Sola Scriptura

exprimait la conviction que toutes lestraditions, croyances et enseignementsde l’Église doivent être en harmonieavec la Parole divinement inspirée deDieu et que tous les croyants sontégaux devant elle. La profondeur del’Écriture se déploie indéfiniment jusqu’àce que la perfection vienne et que lafoi se concrétise (Pr 4.18). Ellen Whitedéclare : « Il y a aujourd’hui beaucoupde personnes qui se cramponnent, ellesaussi, aux coutumes et traditions deleurs pères. Lorsque le Seigneur leurenvoie de nouvelles lumières, elles re-fusent de les accepter, parce que leurspères ne les ayant pas reçues, elles ne

Ganoune DIOP, PhD, est directeur du département des Affaires Publiqueset de la Liberté Religieuse de la Conférence générale des adventistes duseptième jour. Il est aussi le Secrétaire général de l’Association Internationalepour la Liberté Religieuse, Silver Spring, Maryland, États­Unis.

Les principes de la Réformepour un ministère au temps de la fin

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à celui de sainteté, Il faut une puissancequi agisse du dedans, une vie nouvellequi vienne d’en-haut. Cette puissance,c’est Jésus. Sa grâce seule peut vivifierles facultés inertes de l’âme humaine,et les attirer vers Dieu et la sainteté».8

Dans quelle mesure mettez-vous vo-tre confiance dans le moi tout en prê-chant le Christ?

5. Soli Deo Gloria Le principe Soli Deo Gloria (Dieu seul

est digne d’être adoré et prié, pas lesesprits, les anges, Marie, les saints, lesprêtres ou les pasteurs) se dresse contrela vénération des créatures au lieu duCréateur.

Puisque le salut vient seulement dudon gratuit de Dieu, Luther croyait qu’au-cun être humain n’était digne d’une tellegloire et de tant de louanges. Au lieu decourir après la popularité, le pouvoir etle prestige, les pasteurs sont appelés àvaloriser leur ministère en embrassantl’humilité du Christ qui, bien qu’Il soit leseul digne d’être adoré, n’a pas cherchésa propre gloire. Cela faisait partie de sakénose, son dépouillement personnel envue de révéler Dieu le Père (Ph 2.5-8).

Ellen White dit : « Fixez vos yeux sur leChrist. Ne fixez pas votre attention surquelque prédicateur favori, en essayantde prendre exemple sur lui et d’imiterses gestes ; bref, en essayant d’être sondisciple. Qu’aucun homme ne mettesur vous son empreinte».9 La vie dupasteur et celle de chaque chrétien nepeut prendre d’autre orientation légitimeque le dépouillement de soi pour lagloire de Dieu.

Dans quelle mesure votre ministère,se focalise-t-il sur la gloire de Dieudans tous les domaines?

6. Presbyterii fideliumLe principe Presbyterii fidelium, le sa-

cerdoce de tous les croyants, tient commeprémisse que sous la nouvelle alliance

Dieu se rend gracieusement accessibleà tous par la foi en la justice de Jésus(He 10.19, 20).

Le sacerdoce ne dépend plus de la li-gnée ou de l’appartenance à une tribuou un clan. Tous les services sont main-tenant disponibles pour tous les enfantsde Dieu, en qui habite le Saint Esprit deDieu, qui offre ses fruits et ses dons (1Co. 12.7). « Il a confié à chaque homme– et cela signifie à chaque femme aussi– son travail et chacun doit accomplirce travail selon ses diverses capacités».10

En dernière analyse, le ministère pas-toral consiste à équiper tous les chrétienspour leur croissance en Christ par leSaint-Esprit, en vue de la mission d’éleverle Père, le Fils, et le Saint-Esprit devantle monde afin que tous les peuplessoient attirés à Dieu.

Dans quelle mesure formez-vousvos membres ou de quelle façon ser-vez-vous cette doctrine?

7. Ecclesia semperreformanda

Selon le principe Ecclesia semper re-formanda, l’Église est dans un processuscontinu de réforme jusqu’à ce que Dieuramène tout à la perfection première.11

Le Christ seul aura la capacité d’ache-ver la réforme, en raison de sa prérogative:renouveler toute chose à sa SecondeVenue. Dans cette perspective, réforme,restauration et renouveau sont insépa-rables. Les deux institutions originelles,le sabbat (jour de Dieu, non de l’homme)et la famille (voie de Dieu, non del’homme) devront être restaurées selonl’intention originelle de Dieu (Es 58.11-14 ; Ml 4.4-6).

Concernant le sabbat, Ellen Whiteécrit : «À la fin des temps, toutes les ins-titutions divines seront restaurées… Lepeuple de Dieu des derniers temps mon-trera que cette loi est à la base de touteréforme durable, et que le quatrièmecommandement demeure comme le

pérances».5 Elle déclare en outre: «Grâceà son obéissance absolue, il a rendules hommes capables d’obéir aux com-mandements de Dieu. Le cœur de celuiqui se soumet au Christ s’unit à soncœur, sa volonté se confond dans savolonté et son esprit s’identifie au sien,ses pensées sont captives de sa volonté ;en un mot, il vit de sa vie. Voilà ce quesignifie être revêtu du vêtement de sajustice… qui est l’obéissance parfaiteà la loi de l’Éternel ».6

La justice du Christ, qualification pourentrer au ciel (cf Mt 5.20), est le modèlepour le pasteur. « Les pasteurs doiventêtre convertis avant de pouvoir affermirleurs frères. Ils ne devraient pas seprêcher eux-mêmes mais prêcher leChrist et sa justice. Une réforme est né-cessaire au sein du peuple de Dieu ;mais elle devrait commencer son œuvrepurificatrice parmi les pasteurs».7

À quel point, comme prédicateurset enseignants de la Parole, œuvrez-vous avec Dieu pour mettre l’accentsur l’importance vitale de la justificationpar la foi?

4. Solus ChristusAffirmer Solus Christus c’est dire qu’un

chrétien héritier de la Réforme reconnaitle Christ comme le seul qui puisse offrirla vie éternelle et un changement effectif.Paul a reconnu: «Ce qui est bon, je lesais, n'habite pas en moi, c'est-à-diredans ma chair : j'ai la volonté, mais nonle pouvoir de faire le bien. Car je ne faispas le bien que je veux, et je fais le malque je ne veux pas» (Rm 7.18, 19).Ellen White affirme: «Il nous est impossible,par nous-mêmes, de nous arracher àl’abîme de péché dans lequel noussommes plongés… L’éducation, la cultureintellectuelle, l’exercice de la volonté, lesefforts humains peuvent produire unecertaine correction extérieure de laconduite, mais ils ne sauraient changerle cœur, ni purifier les sources de la vie.Pour ramener l’homme de l’état de péché

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10 Ministry® 2e trimestre 2018

Ganoune DIOP

mémorial de la création, comme lerappel constant de la puissance divine».12

Concernant la famille, elle écrit : « LeChrist n’est pas venu pour mettre fin àcette institution, mais pour la rétablirdans sa sainteté et sa noblesse origi-nelle ». « La femme devrait occuper laposition que Dieu lui a assignée à l’ori-gine, c’est-à-dire être l’égale del’homme».13 La restauration dans la fa-mille fournit un modèle à l’Église (Ep5.31, 32). Les chrétiens, en général, etles pasteurs en particulier, sont appelésà continuer l’œuvre de restauration in-séparable de la Réforme.

Dans quelle mesure participez-vousau processus continu de restauration?Ou le contrariez-vous?

8. La doctrine dessacrements

Les catholiques pratiquent sept sa-crements qui, croient-ils, confèrent lagrâce au peule de Dieu.

Luther a maintenu deux sacrements,le baptême et la communion et croyaitque loin de conférer la grâce, ils étaientdes signes orientant vers le Christ et sagrâce (Rm 6.4 ; 1 Co 11.24, 25). Pourles catholiques, le baptême et la confir-mation sont des prérequis pour la com-munion. De l’autre côté, les protestantspratiquent la communion ouverte etviennent à la table du Seigneur commepécheurs et non comme saints. «Cer-taines personnes, sans être de vrais ser-viteurs de la vérité et de la sainteté, dé-sirent parfois prendre part au service ilne faut pas les en empêcher ».14 Lesprotestants viennent au baptême commepécheur, non comme saints.

Que ce soit pour la table du Seigneurou pour l’eau du baptême, nous nenous purifions pas d’abord pour venirau Christ ensuite. Nous venons en disant :«Tel que je suis, sans rien à moi, sinonton sang versé pour moi ».15

Dans quelle mesure votre ministèreprésente-t-il la grâce vers laquelle orien-tent le baptême et la communion?

9. Le principe d’égalitéLe principe d’égalité repose sur le

fait que Dieu ne fait pas de différenceparmi ses enfants.

Heinrich Gelzer déclare que Luthercroyait en l’égalité inconditionnelle detous, grâce à l’abolition de toutes dis-tinctions ; toutes les divisions parmi leshommes devraient se perdre dans la di-vine unité de sa nature originelle.16 Leprincipe des droits humains, reconnupar la communauté internationale dansdes déclarations et traités, est enracinédans la prémisse de l’égalité. Cetteégalité est magnifiquement captée dansles paroles de l’apôtre Paul : «Vous êtestous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; vous tous, qui avez été baptisésen Christ, vous avez revêtu Christ. Il n'ya plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni es-clave ni libre, il n'y a plus ni homme nifemme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ (Ga 3.26-28).

Rien de moins n’est acceptable au-jourd’hui. Cela va beaucoup plus loinque l’acceptation des différences. Lesjeunes sont passionnés par la diversité,la tolérance et la justice.17 La religionne se définit pas simplement par ladoctrine et des règlements, mais par lajustice, la non discrimination et la misé-ricorde.18

Dans quelle mesure votre ministèrefait-il la promotion du principe del’égalité ?

10. Liberté de conscienceLe principe de la liberté de conscience

est la pierre angulaire de la Réforme. LaRéforme ne peut pas aboutir sans uneadoption complète de la liberté deconscience.

La fameuse déclaration de MartinLuther sur le rôle essentiel de laconscience est d’importance: «À moinsque je ne sois convaincu par l’Écritureet une raison pure, ma conscience estcaptive de la parole de Dieu. Je ne peuxpas et ne rétracterai rien ; parce qu’agir

contre ma conscience n’est ni juste, niprudent.»

Selon la tradition, Luther aurait alorsprononcé ces paroles : «C’est là ma po-sition. Je ne puis faire rien d’autre. QueDieu me soit en aide. Amen.» 20

Le manque de fidélité à ce principe aterni l’immense héritage de la Réformeprotestante. En se mettant du côté desprinces pour le massacre des paysans,en acceptant le meurtre des anabaptistes,et le bûcher de Michael Servet, les pre-miers réformateurs ont violé le principede la liberté de conscience. Ce principeest un antidote contre la violation dudroit de croire différemment ou de nepas croire du tout (1 Co 7.12, 13).

Dans quelle mesure mon évangéli-sation embrasse-t-elle la tolérance etrejette-t-elle la manipulation?

11. Le principe d’autoritélégitime en matière de foi et de pratique.

La Réforme a établi des limites pourchaque autorité et tradition.21

L’adoption des philosophies de Platonet Aristote a provoqué une compréhensiondu Christianisme reposant sur la traditionplutôt que sur la vérité, sur l’émotionplutôt que sur la dévotion.22 Luther adéclaré : «Vous ne devriez pas vous fierà votre conscience et à vos sentimentsplus qu’à la Parole que le Seigneur quireçoit les pécheurs vous prêche».23 Unaspect important du ministère, c’est lacapacité de mettre les principes au-dessus des passions et la foi au-dessusdes sentiments (Pr 14.12 ; Mt 15.9).

« La contrefaçon de la sainteté, oufausse sanctification, accomplit encoreaujourd’hui son œuvre de tromperie.Sous différentes formes, elle manifestele même esprit qu’à l’époque de Luther,détournant les esprits des Écritures, etamenant les hommes à suivre leurspropres sentiments et impressions plutôtque d’obéir à la loi de Dieu. C’est làl’un des stratagèmes de Satan qui rem-

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LES PRINCIPES DE LA REFORME POUR UN MINISTÈRE AU TEMPS DE LA FIN

Le message final à la terre sera alorsparallèle à celui de Martin Luther, E. J.Wagonner, et E. T. Jones. La fin est proche.Nous n’avons pas un instant à perdre !La lumière doit émaner du peuple deDieu en rayons clairs et distincts, appor-tant Jésus aux Églises et au monde…Un intérêt prévaudra, un sujet éclipseratous les autres, le Christ notre justice.27

1. Ellen G. White, Pastoral Ministry . Silver Spring, MD: GeneralConference Ministerial Assn., 1995, p. 27. 2. Ellen G. White, Le grand espoir. Dammarie-les-Lys : Vie etSanté, 2012, p. 123. 3. Martin Luther, cite dans Grace Quotes, consulté le 20 sep-tembre 2017, gracequotes.org/quote/the-law-is -divine-and-holy-let-the-law-have-its-glory-but -yet-no-law-be-it-never-so-divine-and-holy-ought -to-teach-me-that-i-am-justified-and-shall-live -through-it-i-grant-it-may-teach-me-that-i/. 4. D. Martin Lloyd Jones, Romans: Exposition of Chapter 6:The New Man.(Edinburgh, UK: Banner of Truth, 1972, p.8. 5. Ellen G. White, Vers Jésus. Doral FL : IADPA, 2006, P.97. 6. Ellen G. White, Les paraboles de notre Seigneur. Damma-rie-les-Lys : SDT, 1953, p.320.7. Ellen G. White, Testimonies for the Church, vol. 1. MountainView, CA: Pacific Press, 1948, p. 469. 8. White, Vers Jésus,p.27, 28.9. Ellen G. White, Évangéliser. Dammarie-les-Lys, 1986, p.563.10. Ellen G. White, Sons and Daughters of God. Hagerstown,MD: Review and Herald, 1998, p.134. 11. Cf. Michael Stangeland, “Ecclesia Reformata— SemperReformanda (The Church Reformed, Always Reforming),” Lu-therans for Life, Feb. 24, 2015, lutheransforlife.org/article/ec-clesia-reformata -semper-reformanda-the-church-reformed-always-reforming/.

12. Ellen G. White, Prophètes et Rois. Dammarie-les-Lys : Vieet Santé, 1986, p.515, 516.13. Ellen G. White, Le Foyer chrétien. Dammarie-les-Lys : SDT,1978, p. 95, 223. 14. Ellen G. White, Jésus-Christ, Dammarie-les-Lys : Vie etSanté, 1986, p.661. 15. Charlotte Elliott, cantique 393 de Donnez-lui gloire ou224 de Hymnes et louanges. 16. Heinrich Gelzer, The Life of Martin Luther, the GermanReformer. Cambridge, MA: N. Cooke, 1855, p.72. 17. Voir le site Internet d’ Adventists for Social Justice : :ad-ventists4socialjustice.org.18. Cf. Libna Stevens, “Do Millennials Care About IssuesAffecting the World Today?,” Seventh-day Adventist Church,Adventist News Network, Aug. 28, 2017,news.adventist.org/en/all-news/news/go/2017-08 -28/do-millennials-care-about-issues-affecting-the -world-today/.19. Cf. “ANN Video Full Episode—September 8, 2017,” Se-venth-day Adventist Church, Adventist News Network, Sept.8, 2017, news.adventist.org/en/all-episodes/episode/ml/ann-english/ann-video-full-episode-september-8-2017/. 20. “Martin Luther,” Trinity Lutheran Church, consulté le 20setembre 2017, trinitylutheranboonsboro.org /martin-luther/. 21. Cf. Martin Luther, “Temporal Authority: To What Extent ItShould Be Obeyed,” in Luther’s Works, trans. J. J. Schindel,rev. Walther I. Brandt, vol. 45, Christian in Society II. Philadelphia:Fortress Press, 1962, p.81, 109, 110, 113, 114, 118, 120,121, 126–129. 22. Martin Luther, “Temporal Authority,” p. 210. 23. “Quotes of Author: Martin Luther,” Grace Quotes, quote11, consulté le 20 septembre 2017, gracequotes.org /au-thor-quote/martin-luther/. 24. White, Le grand espoir, p.144. 25. Ellen G. White, Testimonies for the Church, vol. 6. MountainView, CA: Pacific Press, 1948, p.279. 26. Ellen G. White, In Heavenly Places. Washington, DC:Review and Herald, 1967, p.286. 27. Ellen G. White, Sons and Daughters of God. Washington,DC: Review and Herald, 1955, p.259.

porte le plus de succès pour jeter le dis-crédit sur la pureté et la vérité. » 24

Jusqu’où avez-vous adopté la Parolede Dieu comme la source d’autoritédans vos croyances, relations et mi-nistère?

12. Le principe de dignitéLa valeur infinie des êtres humains

parce que créés à l’image de Dieu sous-tend chaque autre principe de la Réforme.

L’amour de Dieu a motivé l’incarnationpour sauver la famille humaine queDieu a créée pour la fraternité. Ceprincipe, c’est le fondement de la dignitéhumaine, qui en retour, est la justificationde tous les droits humains. Les pasteursreconnaissent les gens comme templesdu Saint-Esprit de Dieu (1 Co 6.19).«Ne pensez pas que servir l’humanitésouffrante rabaisse votre dignité. Ne re-gardez pas avec indifférence et dédainceux qui ont ruiné le temple de leurâme. Ils sont les objets de la compassiondivine. … L’amour qu’inspire notre amourpour Jésus verra en chaque âme, richeou pauvre, une valeur qui ne peut êtremesurée à l’étalon humain. » 25

Dans quelle mesure maintenez-vousle principe de la dignité humaine dansvos relations avec ceux que vous ren-contrez ?

ConclusionCes principes de la Réforme ont irré-

versiblement changé la foi chrétienne.Maintenant, «Dieu nous appelle à choisirle bon côté, à nous lier aux agences cé-lestes pour adopter des principes quiont une influence revitalisante, restau-ratrice et qui rétablissent en nous l’imagemorale perdue à cause de la désobéis-sance. » 26 Voilà ce qu’est le réveil et laréforme: une restauration du modèleédénique où le caractère du Christ estparfaitement reproduit au sein de sonpeuple qu’Il vienne ramener à la maison(Ps 51.10-13 ; Mc 4.28, 29).

M

C O U R R I E R D U L E C T E U R

Vous réagissez aux articles de « Ministry® »

J’accuse bonne réception de votre colis intact reçu le 3 octobre2017. En juillet 2018 une promotion de nos étudiants de l’Ecole bi­blique Emmanuel va sortir. Une nouvelle promotion va entrer en sep­tembre. À chacun des 62 sortants nous avons offert un exemplairede votre revue et nous aimerions leur offrir des livres pour compléterleur équipement. Un grand merci au nom adoré de notre Sauveur etSeigneur Jésus­Christ.

Frère Hunga, Kamina, RDC.

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12 Ministry® 2e trimestre 2018

• Il considérait ses frères commebien inférieurs. Il se voyait commedoué du sens des affaires - celuidont ils avaient vraiment besoin.

• Pour Judas, les solutions matériellesétaient les solutions logiques, plutôtque celles que Jésus offrait dansson sermon sur le pain de vie.

• Se sentant hautement qualifié, maispeu apprécié, il se payait lui-mêmeavec les maigres fonds recueillispour les pauvres. Il le faisait carc’était logique de se rembourserpour le temps passé et le sacrificequ'il avait consenti en se mettantau service des autres. 2

Judas était dominé par des penséescentrées sur lui-même ; sa propre éthique,ses propres idées, déceptions, blessureset frustrations occupèrent la place centraledans sa vie. Sa vision du monde n’allaitpas au-delà de sa propre personne: touttournait autour de lui ! Il n'avait pas apprisà donner de lui-même ou de ses moyenssans attendre quelque chose en retour.En fin de compte, le chemin suivi parJudas le conduisit à un comportementmanipulateur et contraire à l'éthique, cequi le mena à sa propre destruction.

L’égocentrisme au sein d’une organisationDee Hock, fondateur et PDG de l'as-

sociation de cartes de crédit Visa, anoté quatre traits de caractère qui pour-raient conduire à la mort personnelleet même à la ruine des organisationspour lesquelles l'association est payéepour veiller à leur prospérité. Les quatre

attributs personnels que Hock a observésdans le monde des affaires sont lessuivants:1. L’égo - un fort sentiment de « suffi-

sance »2. L’envie - un sentiment de mécon-

tentement à cause des biens, desqualités ou de la « chance » d’au-trui.

3. La cupidité (l’avarice) – un appâtdu gain subversif

4. L’ambition - une détermination àréussir ou à acquérir des possessionsà tout prix.3

Malheureusement, ces caractéristiquespersonnelles égocentriques sont rare-ment maintenues isolées. MarianneJennings, une avocate connue interna-tionalement pour son travail dans ledomaine de l'éthique d'entreprise, aaverti que « la fibre morale de l'individuest importante pour que l'entreprise aitune culture éthique ». 4

Des décennies plus tôt, Ellen Whiteavait exprimé une pensée similaire : « Leprincipe du vrai chrétien ne s'arrêterapas pour peser les conséquences. Il nedemande pas : que va-t-on penser demoi si je fais ça ? Ni : quel impact celaaura-t-il sur ma situation dans le mondesi je fais cela ? Avec le désir le plus in-tense, les enfants de Dieu désirent savoirce que lui veut qu'ils fassent, pour queleurs œuvres le glorifient.» 5

La pression des attentes sociales etdes besoins financiers doit s’inclinerdevant une norme plus élevée. Un prin-cipe éthique directeur, simplement

I l y a des siècles, un ami de Jésus afait une expérience «à la croiséedes chemins» avec Dieu. Les choses

n'allaient pas aussi bien qu'il l'avaitespéré. Il avait passé du temps avecJésus - beaucoup de temps. Ils voya-geaient et mangeaient ensemble. C’étaitun homme religieux, faisant partie ducercle intime de Jésus; il était intelligent,ambitieux et talentueux, on lui faisaitconfiance et il était admiré par les autres.Il avait vu des miracles incroyables queJésus avait réalisés. Ce qu'il ne savaitpas, ce qu'il refusait de reconnaître, c’estque lui-même avait un démon. Et finale-ment, ce démon allait le conduire àcompromettre son intégrité, le mener àentreprendre des actions trompeuses, etfinalement, détruire tout ce qu'il avaitespéré gagner. Les dommages causéspar un tel compromis ont fait du tort,non seulement à lui-même, mais aussià d'autres.

Dans le livre Jésus-Christ, Ellen Whitepartage des idées intéressantes et ins-tructives sur Judas, le traître :

• Judas n'avait pas toujours été cor-rompu au point de commettre untel acte.

• Il avait un appétit insatiable pourl'argent jusqu'à ce que cela de-vienne le motif prioritaire de sa vie.

• Il ressentait le désir d’avoir un chan-gement de caractère et voulait êtreuni à Jésus, mais il n'en est pas ar-rivé au point de s'abandonner plei-nement au Christ.

• Il cultivait une tendance à critiqueret à accuser.

L’éthique, l’économat,et l’illusoire agenda caché 1

Larry R. EVANS, DMin, est chargé du ministère pour des besoinsparticuliers auprès du président de la Conférence générale des églisesadventistes du septième jour à Silver Spring, Maryland, États­Unis.

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132e trimestre 2018 Ministry®

énoncé par Jésus, transfère l'attentionde l'égocentrisme vers l'intégrité : «Toutce que vous voulez que les gens fassentpour vous, vous aussi, faites-le de mêmepour eux : c'est là la Loi et les Prophètes»(Mt 7.12, NBS).

Redéfinir ce qui est bonLorsque les circonstances semblent

écrasantes, et que les efforts des autresparaissent insuffisants, prendre leschoses en main semble alors la bonnechose à faire. Tel était le cas à l'époquedes juges. Ayant oublié ce que le Sei-gneur avait fait dans le passé, le peupleélu de Dieu se détournait de Lui et setournait vers les idoles de leur temps(Jg 2. 10-13). Le Seigneur suscitait desdirigeants, appelés juges, pour sauverson peuple de leurs propres plans, mais« ils ne voulaient pas écouter » les juges.« Ils ne renonçaient en rien à leurs pra-tiques et à leur conduite endurcie » (v.16, 19). Sans leur Guide, « chacunfaisait ce qui lui plaisait » (Jg 17.6).Les circonstances, plutôt que Dieu, dé-finissaient ce qui était bon. L'intégritépersonnelle était sacrifiée pour des in-térêts égoïstes, et toute la société payaitun prix terrible. Cependant, tout égoïsmen'est pas visible à la surface. Les moti-vations ne sont souvent pas visiblesimmédiatement, mais leur effet estnéanmoins néfaste.

La transparenceet l’agenda cachéLa question difficile hante de nom-

breuses organisations: Pourquoi les gensintelligents, bons et sincères font-ils deschoses insensées? Ils ont souvent unearrière-pensée, parfois appelée «agendacaché», qui suggère qu’une positionmoins que transparente est nécessairepour aboutir au résultat souhaité. Commele souligne Jennings : «Personne ne seréveille un jour et décide : Vous savez cequi serait bien ? Une gigantesquefraude!» 6 L'objectif religieux ou spirituelde quelqu’un, comme celui que Judas

a eu en trahissant Jésus, devient prioritairequel qu’en soit le coût immédiat. L'espoirest que le temps prouvera que l'individuavait après tout raison. La fin, estime-t-on, justifie les moyens. Un tel raisonnementéthique conduit inévitablement à un ef-fondrement moral et à des répercussionssur beaucoup dans son sillage.

La recherche suggère qu'il y a troisaspects fondamentaux de la transparenceque chaque organisation devrait pratiquer:(1) la divulgation de l'information, (2) laclarté, et (3) la précision dans la com-munication avec les parties prenantes.7

Le degré d'application de ces trois prin-cipes est révélateur de l'intégrité de l'or-ganisation et de ses dirigeants. La trans-parence peut être douloureuse, et si larévélation est nouvelle et n'est pas agréa-ble, elle peut provoquer une réaction fâ-cheuse et, parfois, menaçante. Pourtant,la vraie transparence présentera aussiobjectivement que possible toute la véritéafin que de bonnes décisions puissentêtre prises. Ellen White a abordé ce genrede défi de cette façon: «Bien souvent,lorsque le Seigneur donne aux frèresl’occasion de consacrer leurs moyens àl’avancement de sa cause, les agentsde Satan leur présentent quelque entre-prise qui leur permettra, à coup sûr, dedoubler leur gain. Ils tombent dans lepiège ; ils investissent leur argent, et lacause, et bien souvent eux-mêmes nedisposent plus d’un seul dollar. » 8

Les intentions peuvent être bonnes,mais la spéculation, l'absence de com-munication complète et la convictionque la fin justifie les moyens peuventmener l'organisation et l'individu à unefin sinistre, voire destructrice. Le désird'accomplir le bien tout en compromettantla vérité par la distorsion ou la révélationpartielle suppose que nous savons mieuxque Dieu - une supposition que Judas aégalement faite. Il y a un meilleur moyen.

Un grand besoinLa Bible montre clairement que l'inté-

grité personnelle a un impact sur l'effi-

cacité du dirigeant et sur ce que Dieupeut faire à travers le dirigeant pour sonpeuple. Joseph, Samuel et Daniel ontété appelés à leurs postes à des momentscritiques dans l’histoire. Tel est le besoinaujourd'hui. Le défi est clair. « Notreépoque a besoin d’hommes d’un courageéprouvé et d’une solide intégrité, quin’ont pas peur d’élever la voix en faveurdu bien. À chaque ministre de l’Évangile,je voudrais dire : dans vos fonctions ad-ministratives, que l’intégrité caractérisechacun de vos actes. » 9

De tels conseils sont nécessaires. Unvrai leadership durable, efficace et vi-sionnaire ne dépend pas de la conceptionhumaine. Le dirigeant efficace est l’in-tendant de Dieu, non seulement de sesressources matérielles, mais en tantqu'exemple en révélant le plus hautniveau d’éthique dans leur motivationet leur pratique.

Judas avait beaucoup à offrir. Mal-heureusement, les choses n'ont pasfonctionné comme il l'avait espéré. On abeaucoup à apprendre de son tristeexemple.

Les citations de la Bible sont tirées de la Nouvelle Bible Se-gond.1. Cet article s’appuie sur Larry Evans, “The Steward andEthics,” Dynamic Steward 19/3, juillet–septembre 2015, p.29. 2. Ellen G. White, Jésus-Christ. Dammarie-les-Lys, France :Éditions Vie et Santé, 2000, p. 716–723. 3. Dee Hock, Birth of the Chaordic Age. San Francisco, CA:Berrett-Koehler Pub., 1999, p. 193.4. Marianne Jennings, The Seven Signs of Ethical Collapse– How to Spot Moral Meltdowns in Companies…Before It’sToo Late. New York: St. Martin’s Press, 2006, p. 35. 5. Ellen G. White, My Life Today. Washington, DC: Review andHerald, 1952, p. 256.6. Jennings, Seven Signs of Ethical Collapse. p. 4.7. Andrew K. Schnackenberg and Edward C. Tomlinson, “Or-ganizational Transparency: A New Perspective on ManagingTrust in Organization-Stakeholder Relationships,” Journal ofManagement 42/7. 2016, p.1784–1810, journals.sagepub.com /doi/10.1177/0149206314525202. 8. Ellen G. White, Conseils à l’Économe. Silver Springs, MD:Ellen G. White Estate, 2012, p. 229. 9. Ellen G. White, Le Ministère Évangélique. Dammarie-les-Lys, France : Éditions Vie et Santé, 2000, p. 135.

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travail, a besoin pour l’accomplir lemieux possible, que le « patron » s’inté-resse en premier à son employé avantde chercher ses propres intérêts. Lorsqueles dirigeants aiment, de meilleures re-lations se développent, la motivationessentielle est instillée et la productivités'améliore.

Tout d’abord, permettez-moi d’expli-quer de quel genre d’amour je veuxparler. L'amour formulé dans 1 Corin-thiens 13 (souvent lu lors de mariages)sert à définir le genre d'amour avec le-quel les dirigeants guidés par l'Espritdoivent œuvrer. L'amour est désintéressécar il ne « cherche pas son propreintérêt » (v.5). Il « se réjouit avec lavérité » (v.6) et n’enjolive rien. L'amour« pardonne tout, croit tout, espère tout,endure tout.» (v.7).

Un dirigeant poussé par l'amour doitrefléter ces caractéristiques. Même sinous visons à atteindre un certain bé-néfice ou un but, notre mandat de dis-ciples du Christ est d’avoir le caractèrede Jésus pour modèle dans tout ce quenous faisons. Dieu est motivé par l'amour:«Car Dieu a tant aimé le monde qu'il adonné son Fils unique» (Jn 3.16). Lacroix est la preuve de l'amour généreuxde Dieu qui va jusqu’au sacrifice. Nousdevons faire preuve de ce même amourgénéreux pour les autres, particulièrementceux que nous dirigeons.

Jésus a dit : «Tu aimeras le Seigneur,ton Dieu, de tout ton cœur, de toute tonâme et de toute ton intelligence. C'estlà le grand commandement, le premier.Un second cependant lui est semblable :

Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandementsdépendent toute la Loi et les Prophètes.»(Mt 22.37-40).

Tout ce que nous faisons, qu'il s'agissede diriger une équipe au travail ou deservir la famille à la maison, devraitêtre fait dans l'amour et l'obéissanceau Seigneur. Les dirigeants servent Dieuen servant les autres.

Diriger avec amour, diriger avec un objectif L'amour est plus qu’une émotion. Un

objectif et une action sont nécessaires.On n'aime pas par accident.

Les dirigeants guidés par l'amourcomprennent comment dire la véritéd'une manière qui engendre la crois-sance, et non la souffrance. L'apôtrePaul était honnête envers les chrétiensde Corinthe en abordant leurs problèmesdans l'église. Il les a également exhortésà se dire la vérité les uns aux autres et àéviter les comportements pécheurs afind’être comme « un pain sans levain dela sincérité et de la vérité » (1 Co 5.8).

Quand nous ne parvenons pas àservir Dieu comme il l’aurait voulu, Dieunous discipline et nous corrige. Il nenous humilie pas ni ne nous fait ressentirnotre culpabilité. Il ne nous abandonnepas à nous-mêmes pour apprendre dela bonne manière. En tant que dirigeantrempli d’amour, Dieu ne nous indiquepas seulement la direction, mais il guideaussi nos pas. Il a fourni l'exemple parfaiten Jésus-Christ. Nous connaissonsl'amour authentique à travers ce que le

Si Dieu est amour et que nousne savons pas aimer, commentpouvons-nous alors être capa-

bles d’être de bons dirigeants ?On suppose souvent que les leaders

devraient être durs comme le roc. FrederickTaylor, père de la gestion scientifique, adéveloppé une approche au cours de larévolution industrielle, qui influence au-jourd’hui encore les styles de gestiondes entreprises à travers le monde. Es-sentiellement, Taylor a menacé la sécuritédes travailleurs jusqu'à ce qu'ils travaillentcomme des machines. Le leitmotiv suivantrenvoie la même idée: «Travaillez vite etmieux, ou nous trouverons quelqu’unqui en est capable».

Mais l'apôtre Paul a dit dans 1 Corin-thiens : « Quand j'aurais même toute lafoi qui transporte des montagnes, si jen'ai pas l'amour, je ne suis rien.»(13.2b)2. C’est ici que se trouve la pluspuissante caractéristique d’un dirigeantqui émeut les gens : les dirigeantsdoivent aimer ceux qu'ils dirigent.

Souvent, en tant que pasteurs, chefsd'entreprise ou même parents, noussommes tellement dépassés par nospriorités et nos responsabilités que nousoublions de faire preuve de compassionenvers les autres. Nous nous concentronstellement sur l'objectif final que nousutilisons un langage qui peut nuire àun environnement de travail sain.

Les besoins organisationnels doiventêtre présentés avec amour. Quand unetâche doit être accomplie, un ton devoix aimable fait toute la différence. Ildoit être clair que celui qui fait un

L’ingrédient crucial dans le leadership pastoral 1

Steve GREENE, PhD, éditeur des magazines Ministry Today, SpiritLedWoman et Charisma est un orateur et instructeur connu au niveau national enmarketing et gestion des relations­clients à Lake Mary, en Floride, États­Unis.

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Christ a fait pour nous. Nous pouvonsavoir pour objectif d’imiter ce genre deleadership centré sur l'amour en aidantceux que nous dirigeons.

Lorsque nous sommes honnêtes dansnos paroles et nos actions, nous agissonsavec amour : « Car le Seigneur corrigecelui qu'il aime, il donne des coups defouet à tout fils qu'il agrée.» (He 12.6).Dire la vérité avec amour exige de bienchoisir ses mots. Pour un vocabulaireguidé par l'amour, utilisez le test d'Éphé-

siens 4.29 : « Qu'il ne sorte de votrebouche aucune parole malsaine mais,s'il en est besoin, une bonne parole quisoit constructive et communique unegrâce à ceux qui l'entendent ».

Avant de parler, demandez-vous sivos paroles seront édifiantes.

Zig Ziglar a dit : « Vous ne construisezpas une entreprise, vous construisez

des personnes, et ensuite celles-ciconstruisent l'entreprise.» 3 Appliquezcette mentalité à toutes les facettes devotre vie. Construisez-vous et construisezles gens autour de vous, surtout ceuxque vous dirigez.

Par ailleurs, évaluez la pensée qu’ex-priment vos paroles. Je crois qu'unemauvaise pensée mène à un mauvaisdiscours. Nous devons permettre auSaint-Esprit de nous conduire à despensées pures. Lorsque nous sommes

Si Dieu est amour et si nous n’aimons pas,comment pouvons­nous diriger ?

confrontés à un problème, nous devonsnous appuyer sur le Saint-Esprit afin defaire preuve de discernement et denous permettre de dire des paroles ré-paratrices dans une situation donnée.Proverbes 25.11 dit : «Des pommes d'orsur des ciselures d'argent, telle est uneparole dite à propos.»

Une pensée spirituellement disciplinée,prudente et exempte de fausses inter-prétations ou d'inventions, génère desparoles «convenables». Le langage d'undirigeant a un impact remarquable pourcréer un environnement de travail aimantet stimulant.

Enfin, les dirigeants qui guident avecamour et avec un objectif en perspective,ne changent pas d’attitude quand ilsrentrent chez eux. J'ai entendu quelqu'undire : « Chez moi, je n'ai pas besoin de

surveiller mes paroles et mes actions.Ma maison est mon château, et je n'aipas besoin d'être sur mes gardes toutle temps.» Le contraire est vrai.

Les leaders qui sont vraiment motivéspar l'amour dirigent bien dans tous lesdomaines, que ce soit à la maison, autravail, à l'église ou dans leurs relationspersonnelles. Ne laissez jamais votre ob-

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Steve GREENE

jectif s’estomper juste au profit de votrepropre confort. Quand vous faites preuveen permanence d’un leadership efficaceet centré sur l'amour, vous laissez unhéritage partout où vous allez.

Le leadership fondé sur l'amour vise à découvrirles capacités Dieu a un plan pour chaque personne

que vous dirigez. Votre responsabilitéest de les conduire à accomplir le plande Dieu pour eux et à les aider à dé-couvrir les capacités que Dieu leur adonnées.

Le chemin vers l'accomplissementde son potentiel commence par la prisede conscience de ce potentiel. Je mesouviens qu'un jour un pasteur m'amontré un homme et m'a dit : « Il atrente-huit ans et un grand potentiel.Ce que je veux dire, c’est qu’il n'aencore rien fait.»

Les leaders peuvent contribuer en ai-dant ces personnes à prendre conscienceet, finalement, à utiliser leur potentiel. Àl’origine de ce processus se trouve lacondition spirituelle de l’individu.

Certainement personnes se sont éloi-gnées de Dieu et du but donné par lui,tout en ayant du talent et du succès.Cependant, elles ne prospèrent qu'àleurs propres yeux. Sans Dieu, le potentielhumain est limité : « Pour les humains,c'est impossible, mais pour Dieu toutest possible » (Mt 19.26). Dieu peut di-riger notre chemin et offrir sa grâce encours de route. Un dirigeant conduitpar l'Esprit peut jouer un rôle déterminantdans ce parcours.

Pour avoir une influence sur quelqu’un,il faut avoir une relation avec cette per-sonne.

De même que dans les relations, onse fait du bien mutuellement, l'influenceest également une voie à double sens.Si nous voulons être des dirigeants in-fluents, nous devons être disposés àêtre touchés par les besoins de ceux

que nous dirigeons. Reconnaître les ca-pacités de quelqu’un et faire preuved'amour c’est l’aider à réaliser son po-tentiel. Une équipe doit sentir que sonleader se soucie vraiment de chacun.Parce que le leader génère une culturerelationnelle positive, il devient un modèled’influence.

La priorité donnée aux relations mèneraégalement à une forte efficacité au travail.Un aspect de la relation avec une per-sonne consiste à comprendre pourquoielle fait ce qu'elle fait. Si nous pouvonsdéterminer les tendances des membresde notre équipe, nous sommes mieuxplacés pour gérer les problèmes de com-portement qui peuvent lui nuire, tels quel'autodestruction, le syndrome de l'im-posteur, les insécurités et le fatalisme.

Puisque nous dirigeons des personnes,et non les robots, nous devons comprendreleurs forces et leurs faiblesses parce quec'est la clé pour reconnaître leur potentiel.Exploitez vos forces de dirigeant et en-couragez les membres de votre équipeà fonctionner eux aussi selon leurs forces.Cela fait appel à notre potentiel et donnele départ à la réussite.

Je suis réconforté de savoir que Dieume connaît plus que je ne me connaismoi-même. Si j'écoute sa voix, il meconduira vers la voie dans laquelle jetravaille le mieux. Dieu me guidera aussien conduisant les autres vers leur voieafin qu'ils puissent, eux aussi, prospérerdans ce qu'ils accomplissent.

Le leader aime, croit,espère et endureLes leaders motivés par l'amour en-

durent les épreuves et refusent de selaisser submerger.

Jésus n'a pas été dérangé par unetempête qui a les menacé, lui et sesdisciples, de faire naufrage. Quand ilsl’ont réveillé énergiquement, il est restécalme et a apaisé la mer. « Puis il leurdit : Pourquoi êtes-vous peureux? N'avez-vous pas encore de foi ? » (Mc 4.40).

Se laisser déborder ne changera pasla situation. C'est aussi une forme defocalisation sur soi-même. Jésus a en-couragé ses disciples à se préoccuperdes besoins des autres et à leur montrerce qu’est l'amour en action. Lorsquenous nous sentons paralysés par lestress, nous avons tendance à nousconcentrer sur nos propres besoins etsur ce que nous exigeons des autres.Cependant, lorsque nous servons lesautres, nous nous sentons bien dansnotre peau et retrouvons notre motivationet notre objectif à atteindre.

Par-dessus tout, nous devons resterà flot au milieu d'une tempête. Rebecca,notre chef de bureau, a imaginé unmoyen d’aider les gens débordés. Autravail, elle s’est mis des flotteurs auxbras! C'était sa façon de montrer quedes moyens de sauvetage sont toujoursdisponibles pour les personnes débor-dées. Rebecca a ainsi réussi à provoquerle rire au milieu du chaos. Les leadersaimants cherchent des moyens d'aiderleur équipe à affronter la tempête, mêmes’il faut porter des flotteurs sur leur lieude travail.

En tant que chrétiens, ce qui nousmaintient, c'est le Saint-Esprit. Quandnous nous occupons de trop de tâchesdans un temps restreint, quand un planéchoue et que l'équipe commence àse noyer au travail, faites ce que lesdisciples ont fait. Faites tout ce quevous pouvez faire dans la situation oùvous vous trouvez, mais faites aussiconfiance au Seigneur pour aider votreéquipe. Priez pour être dirigé, pour avoirle discernement et la paix. Les dirigeantsaimants ne comptent pas sur leurs pro-pres forces; ils comptent sur la force duSaint-Esprit. Ils ont foi en Dieu qui lesanime, eux et les membres de leuréquipe.

Notre capacité à supporter tout défiest fonction de notre état d'esprit. Salo-mon dit : «Car il est tel que sont ses ar-rière-pensées» (Pr 23. 7). Notre réussitedépend de la façon dont nous concevons

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L’INGRÉDIENT CRUCIAL DANS LE LEADERSHIP PASTORAL

nos équipes et nos projets. Lorsque nousfaisons confiance au Seigneur, nous« restons à flot » et subsistons. Lorsquenous avons foi en son projet pour nousqui nous rend créatifs, nous prospérons.Les dirigeants qui aiment leurs équipeslaissent place à l'innovation, car la créa-tivité est une qualité qui vient de Dieu.Le Saint-Esprit nous aide à discernerles possibilités dans tout ce qui nousentoure. Nous sommes nés pour créer.

Que l’amour demeureLe succès dans le leadership implique

des relations de travail solides et au-thentiques, un langage qui soude uneéquipe et la foi pour rester calme au

milieu du chaos. Cependant, aucunede ces qualités pour un travail bien faitne mènerait au succès que Dieu espère,si elles ne sont pas motivées par l'amour :« Quand je distribuerais tous mes biens,quand même je livrerais mon corpspour en tirer fierté, si je n'ai pas l'amour,cela ne me sert à rien.» (1 Co 13. 3).

Comme nous l'avons vu dans Jean3.16, notre Dieu est un Dieu qui donne,et nous devons faire de même. Au lieude jouir des privilèges de l'autorité,servez votre équipe avec le même dé-vouement que vous servez Dieu. Laissezl'amour en être la motivation.

Les dirigeants motivés par l'amourrecherchent le succès, mais pas au dé-triment de leur équipe. Ils recherchent

l'excellence, mais avec un comportementqui ne les place pas au-dessus du statutd’ambassadeurs pour Christ. Les diri-geants guidés par l'amour sont motivéspar le désir de donner gloire à Dieu.

Lorsque nous dirigeons, avec dansnotre cœur les motivations de Dieu,nous dépassons toujours nos proprescroyances et opinions pour atteindreun niveau supérieur, la Parole de Dieuet l'exemple du Christ.

1. Cet article s’appuie sur Steve Greene, Love Leads. LakeMary, FL: Charisma House, 2017.2. Sauf indication contraire, les citations bibliques sonttirées de la version Nouvelle Bible Segond.3. Zig Ziglar, AZ Quotes, consulté le 2 octobre 2017,azquotes.com/quote/729932.

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Delphine HORVILLEUR et Rachis BENZINEDES MILLE ET UNE FAÇONS D’ÊTRE JUIF OU MUSULMAN Dialogue avec le concours de Jean-Louis Schlegel Paris, Seuil, 2017, 256 pages.

V oici un livre que je recommande à tout pasteurchrétien francophone qui travaille dans une ré­gion où il est susceptible de rencontrer des juifs

et/ou des musulmans. En effet notre ministère ne peuts’accomplir correctement sans une meilleure compréhen­sion et sans relations fraternelles avec les croyants mo­nothéistes que nous côtoyons.

Les deux auteurs de ce livre sont une femme rabbin,donc une juive de tendance libérale et un homme islamo­logue qui cherche à repenser l’islam. Les deux résident enFrance où vit un nombre important d’adeptes de ces deuxgrandes religions.

Leur dialogue est stimulé par les questions que leur poseJean­Louis Schlegel. Il commence par la confrontation desdeux religions avec les exigences de la recherche historiquemoderne qui bouscule les traditions sur lesquelles reposela foi des deux communautés. Les deux intervenants ex­pliquent comment la foi peut rester solide tout en ne pous­sant pas les croyants à se réfugier dans l’obscurantisme(chapitre 1).

Dans les 7 chapitres suivants, D. Horvilleur et R. Benzineabordent les questions de la loi, de la liberté et de l’identité(chapitre 2). Ils évoquent ensuite les difficultés enduréespar les croyants qui, pour leur grande majorité, ont quittéleur pays d’origine pour venir vivre en France (chapitre 3).

Ils abordent ensuite la question de lapratique religieuse dans un pays quiprône la laïcité et exige donc que lescroyants se plient aux lois en vigueur,et leur offre les mêmes droits et lesmêmes devoirs qu’aux autres croyants et qu’aux in­croyants, et leur interdit de mêler politique et religion(chapitre 4). Ils se frottent ensuite à la question très dé­battue des rapports entre les hommes et les femmes (cha­pitre 5), pour en arriver à la conception de la famille, de lafiliation avec le défi qui s’ensuit de la transmission des va­leurs et de la foi à la génération montante (chapitre 6). Ilsen arrivent enfin aux questions essentielles que sont la re­cherche de la vérité, la foi en un Dieu unique et exclusif etaux violences qui en ont résulté tout au long de l’histoireet qui constituent l’un des plus grands défis d’aujourd’hui(chapitre 7). Le livre se termine par la question de Dieusur laquelle chacun d’entre eux exprime sa vision du Dieuqu’elle ou il adore.

Ces dialogues sont vivants, passionnants. Ils permettentau lecteur de mieux saisir la richesse des pensées que l’ontrouve au sein de ces deux grandes religions monothéistes.Une démarche dépoussiérante indispensable pour ne pasrester sur des préjugés caricaturaux et tenaces sur les juifset les musulmans.

Bernard Sauvagnat

Livre

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Avant de monter au ciel, Jésus aconfié une mission à ses disci-ples : «Allez, faites des gens de

toutes les nations des disciples,» (Mt28.19) «alors viendra la fin» (Mt 24.14).Aujourd’hui, deux mille ans après, l’Églisechrétienne se retrouve face à la réalitéd’une mission inachevée.

Que pouvons-nous faire maintenant?Comment est-il possible de toucher plusde sept milliards de personnes avecl’Évangile, comme Jésus nous a com-mandé de le faire?

J. Hudson Taylor, le grand pionnier dela mission en Chine, a résumé la difficultéà laquelle nous sommes confrontés ences termes : « Il nous est demandé defaire une tâche impossible… Impossi-ble? Oui, mais il poursuit en affirmant,«Nous travaillons avec celui qui peutfaire l’impossible».2

Un point c’est tout, n’est-ce pas? Latâche est impossible. Nous ne seronsjamais en mesure de la réaliser, par nospropres moyens, même avec nos plansles plus minutieusement élaborés, lesmeilleures productions, et des effortsacharnés. Nous avons besoin de la puis-sance qui vient de celui qui peut ac-complir l’impossible. Comment pouvons-nous l’obtenir?

Au pied de la montagne de la transfi-guration, les disciples de Jésus ont fait

face à une situation difficile : guérir ungarçon possédé par des démons. Celasemblait impossible pour eux. Un peuplus tard, après que Jésus ait chassé lemauvais esprit, il leur a rappelés que« cette espèce-là ne peut sortir que parla prière » (Mc 9.29, NBS). Aujourd’hui,nous avons besoin de la puissance deDieu comme jamais auparavant. Cettepuissance n’est accessible que par laprière.

Mon cheminementdans la prièreComme bien d’autres chrétiens, j’ai

grandi en m’abandonnant complètementà la prière. J’ai appris beaucoup sur laprière par mon intelligence et aussi parmon expérience. J’ai commencé par ladéfinition classique «Prier, c’est ouvrir àDieu son cœur comme on le ferait àson plus intime ami».3 C’est merveilleux !Personne ne peut avoir autant d’amis.J’ai également appris que « la prièreest, dans la main de la foi, la clé quiouvre les trésors du ciel où sont renfer-mées les ressources infinies de la toute-puissance».4 Les ressources sont lesendroits où les trésors sont gardés, et laprière donne accès aux richesses duciel. Finalement, j’ai appris que « la prièreest la respiration de l’âme».5 La respi-ration est naturelle et automatique. Je

ne suis jamais trop fatiguée ni trop oc-cupée, trop préoccupée ni trop frustrée,trop pressée de faire autre chose, outrop affamée pour respirer. Je respirejour et nuit. C’est la vie, sans respiration,il n’y a pas de vie. Mises ensemble, cesdéfinitions sont devenues le fondementde ma compréhension personnelle dela prière.

En plus avec ces définitions de base,j’ai ajouté l’expérience de la prière desautres ; en particulier grâce aux récitsde la Bible. Ces récits incroyables ontaugmenté mon assurance dans la prière.Moïse a prié, et la mer Rouge s’estouverte en deux ; Josué a prié et lesmurs de Jéricho sont tombés ; David aprié et a vaincu un géant ; Élie a prié etle feu est descendu du ciel ; Élisée aprié et le fer a flotté ; Esther a prié face àun décret désastreux qui finalement aété changé en victoire glorieuse ; Daniela prié et les gueules des lions affamésont été fermées ; Jésus a prié et l’eau aété changée en vin, les possédés par ledémon ont été rétablis, et, après quatrejours dans la tombe, Lazare est ressuscité.Et encore, il y a eu Pierre, Jacques, Jean,Paul, et des centaines d’autres qui, aucours des siècles, ont prié afin que lespécheurs retrouvent la sainteté. Tel estle poids de l’évidence de la puissancede la prière !

La prière et la mission

Pat GUSTIN, MA, ancienne directrice de l’Institut des missionsmondiales, retraitée à College Place, Washington, Étast­Unis.

Note de la rédaction : la prière est le moyen par lequel ceux, de toutes les générations, qui ont Dieu dans leur vie,dont Martin Luther, ont accompli leur mission. « C’est du lieu secret de la prière que provint la puissance qui ébranlale monde par la Grande Réforme. C’est là que, avec un saint calme, les serviteurs du Seigneur plantèrent leurspieds sur le rocher de ses promesses. Pendant les luttes d’Augsbourg, Luther « ne passa pas un jour sans consacrerau moins trois heures à la prière, choisies parmi celles qui étaient les plus favorables à l’étude. » Dans le secret desa chambre, on l’entendit répandre son âme devant Dieu en « paroles d’adoration, de crainte et d’espérance… »

« … Les réformateurs protestants avaient construit sur le Christ, et « les portes du séjour des morts ne purentprévaloir contre eux. »1 Nous partageons l’article suivant avec la pleine conviction que de même que la Réforme a étéfondée sur la prière, de même l’œuvre de Dieu sera achevée à travers la prière.

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192e trimestre 2018 Ministry®

pour les besoins personnels et desprières d’intercession. La prière faisaitpartie intégrale de leur vie et de leur mi-nistère. Ils priaient sans s’arrêter.

Dans leurs prières personnelles, cestout premiers missionnaires ont prié pourla sagesse, pour la délivrance d’entre lesmains de leurs ennemis, et pour la puis-sance de tenir ferme face à toutes sortesde dangers et de difficultés. Dans leursprières d’intercessions, la liste est beau-coup plus longue. Dans les églises qu’ilsavaient établies, ils priaient pour chaquenouveau membre (converti), de manièreindividuelle, ainsi que pour tous ceux quiles persécutaient. Ils priaient pour tousceux qui, un jour ou l’autre, finiraient parcroire (ceci nous concerne, vous et moi),et ils priaient pour que le message se ré-pande rapidement. Ils priaient pour queDieu leur ouvre des portes qui donneraientdes occasions inespérées dans des si-tuations tout à fait impossibles. Ils priaientsans arrêt pour recevoir le Saint-Esprit etpour que des miracles s’accomplissent.Prier était la chose la plus importantequ’ils faisaient.

La prière et notre missionQuel rapport y a-t-il entre la prière et

les activités dans lesquelles les dirigeantss’engagent? Au lieu de faire face à despersonnes possédées par des démons,à des foules en colère, à des mendiantsinfirmes, à des serpents venimeux, lesdirigeants d’aujourd’hui sont confrontésà de nombreux courriels qu’ils reçoiventsans arrêt, à des comités qui n’enfinissent plus, et à des prises de décisionstortueuses. Nous prêchons, nous gérons,nous enseignons, nous dirigeons, cettebrève liste décrit notre œuvre. C’est decette manière que nous utilisons nosdons spirituels, et nous sommes douéspour cela.

C’est là que nous nous demandonsle rôle que doit jouer la prière dansnotre mission.

Pendant les premiers jours de maprise de fonction en tant qu’enseignante,

dirigeante et pasteure, je n’avais aucuneexpérience, je n’étais pas du tout sûrede moi et mes compétences n’étaientpas encore exploitées. Chaque missionétait un moment de stress. La prièren’était ni un luxe ni une option. Elle re-présentait une capacité fondamentalede survie. C’est alors que j’ai vu quelquechose qui m’a vraiment aidé.

Le film, The Spirit of Saint Louis racontel’histoire de Charles Lindberg et le premiervol transatlantique effectué en 1927.Charles a essayé d’enseigner à l’un deses amis prêtre à voler. Son ami n’étaitpas du tout doué, cependant, le prêtrene s’inquiétait pas du tout. Il avait uneprière pour chaque situation, pour ledécollage, pour le pilotage, pour le volen plein brouillard, et par-dessus tout,une prière pour l’atterrissage. Il a de-mandé à Charles : «Tu ne pries pas?»

Charles a répondu : « Tu pries parceque tu ne sais pas piloter. Moi, je saispiloter un avion.»

J’ai repensé plusieurs fois à cette ré-ponse. Une grande partie de mes pre-mières expériences de prières venaitsimplement des crises et de situationsd’urgence que je devais affronter. Maismaintenant que j’ai «appris à piloter »,ai-je moins besoin de prier? Lorsquenous pouvons compter sur nos proprescompétences, avons-nous moins besoinde Dieu?

La réponse, nous le savons, est évi-dente. Chaque personne a besoin deprier, et cela, même lorsqu’elle remplitdes tâches qu’elle maîtrise parfaitement.La prière n’est pas simplement prévuepour des situations d’urgence. C’est ellequi valorise notre mission et la rendplus efficace.

Lorsque nous sommes confrontés auxdifficultés du ministère dans un mondeincrédule, de quoi avons-nous le plusbesoin? La première lettre aux Corinthiensau chapitre 13 met l’accent sur unechose : l’amour. Est-il possible que lesdirigeants ne témoignent pas suffisam-ment d’amour à ceux qui sont appelés

Au fil des années, j’y ai ajouté mapropre expérience de la prière, en com-mençant par la recherche d’un jouetégaré, lorsque j’étais enfant. Plus tard,je priais pour recevoir courage, aisanceet conseils. Au cours des années passéesdans le champ missionnaire, j’ai vu desdémons chassés des personnes qu’ilspossédaient, des personnes recouvrerla santé, des étudiants se convertir, etdes difficultés accablantes être surmon-tées grâce à l’exaucement des prières.À travers toutes ces expériences, j’ai puacquérir la conviction que la prière estvalable. Elle marche ! « La prière dujuste, mise en œuvre, a beaucoup deforce» (Jc 5.16, NBS).

Cependant, il m’est arrivé parfois deme poser des questions sur la prière.Certaines de ces questions sont néesde la douleur et de la déception deprières auxquelles je n’ai pas obtenude réponse. D’autres ont fait surface àcause d’incohérences manifestes etd’injustices apparentes de la part deDieu. Je me suis trouvée confrontée àdes questions intellectuelles et théolo-giques. Que se passe-t-il réellementlorsque nous prions? Comment pou-vons-nous concilier la prière et le librearbitre avec la souveraineté de Dieu?Les questions sont survenues et je n’aipas été en mesure d’y répondre, et lafréquence de mes prières a diminué.J’ai lutté face à ces questions, mais enm’appuyant sur le poids de l’évidence,en fin de compte, j’ai cessé de croire.J’ai trouvé du réconfort dans l’histoirede l’homme qui a confessé : «Je crois !Viens au secours de mon manque defoi ! » (Mc 9 : 24).

La prière et la missionde Jésus et de ses disciplesJésus et ses disciples ont montré

l’exemple de la prière pour la mission.Dans les Évangiles, les Actes et lesépitres, nous découvrons qu’ils priaientdans des lieux secrets et en public, seulsou en groupes. Il y avait des prières

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à servir ? Sommes-nous simplement entrain d’effectuer un travail, sans aucunecompassion? Si c’est le cas, nous avonsbesoin d’un renouvellement, mais com-ment y parvenir? Il n’y a qu’un seulmoyen, le renouvellement réalisé par leSaint-Esprit, parce que l’amour est lepremier fruit de l’Esprit (Ga 5.22). Aucunmouvement missionnaire n’a été lancéou n’a survécu sans un renouvellementde compassion et de spiritualité.

Durant la première moitié du XIX e siè-cle, les chrétiens se sont dispersés àtravers l’Europe, le Pays de Galles,l’Écosse, l’Allemagne, et la Scandinavie,et ont ressenti le besoin d’une expériencespirituelle plus approfondie. Mais il n’yavait pas de structures en place pourproposer des solutions ; il n’y avait quepeu de chrétiens concernés. Parmi eux,il y avait un homme au Pays de Gallesqui a commencé à prier 30 à 60 minutespar jour pour obtenir le renouvellement.Il priait seul et plus tard, il a été rejointpar deux ou trois amis. Pendant plusd’un an, ils ont prié tous les jours pourl’Esprit Saint qui, par la suite, a régnéavec puissance sur l’ensemble de leurrégion. Des centaines de personnes sesont converties. Des églises en voie dedisparition ont repris goût à la vie. Lespersonnes, sous l’influence du Saint-Esprit et remplies de compassion pourles perdus, se sont portées volontairespour aller de l’avant et servir Dieu partoutoù il y en avait besoin. La spiritualité etla compassion pour les perdus revivaient.

Que se passerait-il si, pendant uneannée entière, la prière pour le renou-vellement devenait la principale préoc-cupation de notre mission chez les diri-geants et notre pratique religieuse dansles églises ? Peu importe que noussoyons bien organisés ou que nousayions une doctrine correcte, au niveaupersonnel ou en église, seul l’EspritSaint peut rendre nos plus grands effortsefficaces. Le missionnaire Hudson Taylora demandé : «À quelle fréquence es-sayons-nous de travailler pour Dieu avec

les limites de nos incompétences plutôtqu’avec celles de sa toute-puissance?» 6

Nous pouvons être éloquents et intelli-gents. Nous pouvons être de bons diri-geants et de bons organisateurs, maisnous ne pouvons pas toucher ni mêmetransformer les cœurs des individus.Seul le Saint-Esprit a le pouvoir de lefaire. « Il nous faut toujours regarder àJésus et comprendre que c’est sa puis-sance qui agit. Tout en travaillant aveczèle en vue de sauver ceux qui sontperdus, prenons le temps de prier, deméditer la Parole de Dieu. Seuls, lesefforts accompagnés de beaucoup deprières et sanctifiés par les mérites duChrist, serviront, d’une manière durable,la bonne cause».7

La prière et le grand conflitÀ cause de la grande controverse

entre le Christ et Satan, la prière est de-venue une nécessité essentielle. C’estune question de vie ou de mort parceque nous sommes entièrement plongésdans le surnaturel. Le diable rôde commeun lion rugissant (1 Pi 5.8). Car le diableest descendu vers vous, en grande fureur,sachant qu'il a peu de temps (Ap 12.12)!En effet, ce n'est pas contre le sang etla chair que nous luttons, mais contreles principats, les autorités, les pouvoirsde ce monde de ténèbres (Ép 6.12).Nous ne faisons pas le poids face àSatan. Nous avons besoin de puissanceset de protections surnaturelles. Noussommes en guerre. Dans le mondeentier, nous sommes confrontés à desdifficultés qui ne peuvent être surmontéesque par la prière fervente. «Tout en va-quant à ses occupations journalières, ilfaut élever son âme à Dieu par la prière.Ces requêtes silencieuses montentcomme un parfum devant le trône degrâce et les desseins de l'ennemi sontdéjoués. Le chrétien dont le cœur estainsi affermi en Dieu ne peut êtrevaincu».8 Par une relation permanenteavec Dieu dans la prière, l’ennemi estbattu, c’est enthousiasmant !

La prière et la puissance de DieuCeux que nous tentons de mener au

Christ ont besoin de voir se manifesterla puissance de Dieu. Ils ont besoin devoir que Dieu est digne de confiance. Ilsont besoin de voir des exemples vivantsqui pratiquent la foi et la prière. Lorsqu’ils’est installé dans la Mission intérieurede la Chine, Hudson Taylor a choisi d’éta-blir la mission sur la prière et la foi. Iln’a pas pris cette décision parce quecela lui semblait mieux ou plus spirituel ;il l’a fait parce qu’il voulait que leschinois se convertissent pour avoir vuagir la puissance de Dieu. Aujourd’huiencore, nous voyons la violente confron-tation entre la puissance de Dieu etcelle du mal. Grâce à la prière, la puis-sance de Dieu est libérée.

Narinee était une étudiante de pre-mière année à l’internat de notre écolesecondaire en Thaïlande où nous avonsvécu nombre d’expériences avec despersonnes possédées par des démons.Une nuit, tandis que la lutte entre lapuissance des ténèbres et la puissancede la lumière éclatait avec fureur dansla pièce à côté de la sienne, elle atrouvé la force et la liberté malgré saterreur pour prier et lire les Psaumes encompagnie d’une autre étudiante aussiterrifiée qu’elle. Quelques mois plus tard,elle a décidé de se faire baptiser. Ellenous a déclaré que c’était au momentoù elle a vu la puissance de Dieu àl’œuvre dans la prière, qu’elle a su, sansaucun doute qu’elle voulait suivre etservir le Dieu tout-puissant en qui ellepourrait avoir confiance. Les incroyantsont besoin de voir la puissance de Dieuse manifester.

La prière et l’évangélisationUn autre rôle que peut avoir la prière

dans la mission est celui de fournir uncoin d’entrée à la proclamation de l’Évan-gile. Lors d’une conférence d’évangéli-sation dans une ville où le taux de crimi-nalité était très important, quelques étu-

Pat GUSTIN

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LA PRIERE ET LA MISSION

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diants sont sortis pour rendre témoignageun sabbat après-midi. Ils ont frappé deporte en porte et ont interpellé des pas-sants dans les rues, et leur ont demandési ils avaient besoin que l’on prie poureux. Les réponses étaient surprenantes.Des personnes ont ouvert leur cœur etont fait part de leurs besoins à cesjeunes étudiants. Comme c’était un pre-mier point de contact, la prière a suscitéchez les individus le sentiment d’être ai-més, la certitude que Dieu entend lesprières qui lui sont adressées et qu’ilpeut guérir les vies brisées. La prière aouvert les cœurs. Au cours des annéesque j’ai passé en Thaïlande, je me suisrendu compte que beaucoup de nosétudiants bouddhistes avaient commencéà prier, longtemps avant, afin de s’assurerd’être vraiment prêts à devenir chrétiens.

La prière pour les autresLa majorité des prières de Jésus et

des premiers apôtres étaient pour lesautres. Que se passerait-il si une Églises’engageait sérieusement dans la prièred’intercession? Dans le livre OperationWorld, Patrick Johnstone met l’Égliseau défi de prier de manière systématiquepour les habitants du monde. Il relateune histoire biblique en rapport directavec la prière d’intercession. Lors de laproclamation de Saul comme roi d’Israël,le prophète Samuel a conclu son discoursd’adieu en faisant cette promesse : «Ja-mais je ne pécherais contre le SEIGNEURen cessant de prier pour vous ! » (1 S12.23, NBS).

Est-ce si important de prier pour lesautres que ce serait un péché de s’enabstenir? L’idée paraît inquiétante. Maisla question sous-jacente est : Croyons-nous sincèrement en la prière d’inter-cession? J’ai du mal avec cette interro-gation puisque je n’ai toujours pas com-pris comment fonctionne la prière. Aprèsde nombreuses luttes, j’en suis finalementarrivée à accepter cette décision par lafoi. L’ordre nous a été donné de le faire.Jésus l’a fait, et ça marche.

Que se passerait-il si les dirigeants etles croyants de par le monde commen-çaient à intercéder quotidiennementpour les personnes qui n’ont pas encoreété touchées par la parole de Dieu, dansles villes et les pays dans le monde en-tier? Que se passerait-il si nous priionsrégulièrement pour plus de 50% de lapopulation mondiale, qui n’ont jamaisentendu parler de Jésus; pour les millionsd’habitants de Chine, d’Inde et des paysmusulmans, et dans plus de 50 méga-poles de plus de 5 millions d’habitants?

Le problème que rencontre la prièreIl existe différentes actions que le mi-

nistère de la prière d’intercession pourraitmettre en place. Les croyants de chaqueéglise, qu’elle soit dans de petits villagesde montagne, dans des villages entouréspar la jungle ou dans des grandes villesdu monde, peuvent faire deux choses :(1) Choisir un groupe de personnesbien précis ou une ville n’importe oùdans le monde et intercéder en leurfaveur chaque jour pendant un an. Dansle processus, il faudrait chercher àconnaître ce groupe. L’étudier. L’adopter.(2) Organiser des marches de prièresdans l’agglomération où se trouve votreéglise. Répartir une ville ou un centreurbain en zones de prières. Encouragerles membres à s’engager dans une at-titude de prière totale au sein de leurzone, au moins une fois par semaine,prier pour chaque résident pendantqu’ils effectuent cette marche.

Peut-être que vous vous dites : «Nousne faisons pas ce genre de choses ! »Interrompre les autres activités pour nefaire « rien d’autre que prier », peut sem-bler perdre son temps. Mais si nousdonnons plus qu’un simple accord in-tellectuel aux Écritures et à l’exemplelaissé par Jésus, nous saurons que lachose la plus importante à faire est deprier. «Notre succès ne dépend pas descapacités que nous possédons, ni decelles que nous acquerrons, mais du

Seigneur. Nous devons avoir moins deconfiance dans l'homme et davantageen ce que Dieu peut faire pour tousceux qui croient ».9

La question que je dois me poser esttout simplement, Est-ce que je crois enla prière? Est-ce que j’y crois sincère-ment? Est-ce que je crois qu’ « il entredans le plan de Dieu de nous accorder,en réponse à la prière de la foi, ce qu’ilne nous accorderait pas si nous ne ledemandions pas»? 10

Lorsque la mission de Chine conti-nentale a été confrontée à des difficultéssurhumaines pour pénétrer une provincede Chine pas encore évangéliseé, HudsonTaylor a écrit à un missionnaire décou-ragé, «Si tu veux entrer dans cette pro-vince, tu dois avancer sur tes genoux».11

Peu importe l’endroit où nous vivonset travaillons, voilà le rôle de la prièrepour chacun de nous, tandis que nouscherchons à achever la mission de Dieu.

1. Cet article résume la these intitulée “A Multiple-CaseStudy Describing Collaborative Relations Between AdventistPastors in the Eastern United States,” écrite par PamelaConsuegra, PhD, Andrews University, School of Education,2012. 2. Voir Stan Patterson, “Organizational Expectations and RoleClarification of Pastors and Educators Serving K–10 SchoolsOperated by the Georgia-Cumberland Conference of Se-venth-day Adventists” (these de doctorat non-publiée, AndrewsUniversity, 2007) ; Monte Sahlin, “Preacher-Teacher Collabo-ration,” in Ministry,® Août 1985, p. 12–14, p. 17.3. Ibidem.4. Monte Sahlin, “Pastor and Teacher: Cooperating for Success,”in Journal of Adventist Education 48/1 (octobre-novembre1985), p. 8–11.5. Patterson, p. 5.6. Seventh-day Adventist Church, North American Division,“Education,” 2012, http://www.nadadventist.org/article/27/mi-nistries/education [Ce lien n’est plus valide.]7. Seventh-day Adventist Church, North American Division,“About Our Church,” 2012,http://www.nadadventist.org/article/2/about-our-church.8. Ellen G. White, Éducation. Dammarie-les-Lys : Vie et Santé,1986, p. 35.9. Lowell R. Rasmussen, “Minister in the Making: Evangelismand Education,” in Ministry®, janvier 1950, p.15, 16.10. Martin F. Wessler, Board Manual for Lutheran ElementarySchools. St. Louis, MO: Board for Parish Services, LutheranChurch Missouri Synod, 1987, p. 32.11. Newton Hoilette, “The Same Gift: ‘And . . . to Some,Pastors and Teachers,’ ” in Journal of Adventist Education55/2 (décembre 1992 - janvier 1993), p. 4.

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E t si votre conseil d’église deve-nait votre réunion mensuellepréférée ? Et si vous étiez im-

patients de rencontrer les dirigeants devotre église locale pour partager ceque Dieu a fait le mois dernier, pourprier et faire ensemble des plans pourle mois à venir ?

Le livre des Actes des apôtres décritles rencontres des premiers dirigeantsde la manière suivante : « Ils étaient tous ensemble en un

même lieu» (Ac 2.1). « Ils furent tous remplis d'Esprit saint»

(Ac 2.4). «Avec allégresse et simplicité de

cœur ; ils louaient Dieu et avaientla faveur de tout le peuple » (Ac2.46,47). « Ils allèrent vers les leurs, et racon-

tèrent tout » (Ac 4.23, LSG). «Tous, d'un commun accord, élevè-

rent la voix vers Dieu » (Ac 4.24). « Donne à tes serviteurs d'annoncer

ta parole avec une pleine assurance»(Ac 4.29, LSG). « Quand ils eurent prié, le lieu où ils

étaient rassemblés trembla ; ils furenttous remplis de l'Esprit saint : ils di-saient la parole de Dieu avec assu-rance » (Ac 4.31). «Tout joyeux d'avoir été jugés dignes

d'être déshonorés pour le Nom »(Ac 5.41).

Comment les réunions de nos conseilsd'église peuvent-elles ressembler da-

vantage à celles des dirigeants del'Église primitive ? Voici trois modèlessusceptibles de nous aider à aller danscette direction. Ils sont tout aussi efficacespour les écoles d’église, les comitésd’organisations ou d’institutions del’église. Rappelez-vous qu'un bon modèlepeut alléger nos difficultés.

1. Aimez et priez pour chaque membre duconseil d’égliseet sa famille

Pendant les jours précédant la réu-nion, priez pour que chaque membrereçoive une bénédiction précise. Si lesmembres du conseil peinent dans leurmarche personnelle avec Jésus, dansleurs relations, y compris dans leur fa-mille, et dans le ministère auquel Jésusles a appelés, il vous sera difficile d’ac-complir la mission là où Dieu vous aplacé. Mais si vous priez qu’ils aientsuccès et victoire dans ces domaines,vous verrez s’accomplir des change-ments dans leur vie et dans les vies deceux qu’ils influencent.

2. Simplifiez l’agendaLors de mes premières réunions de

conseil d’église en tant que jeune pas-teur, je n’avais aucune idée de ce quim’attendait ou comment je devais lesdiriger. Depuis, j'ai simplifié l'agenda duconseil d'église en y incluant cinq sec-tions à l'avance.

La vision, l’étude de la Bible, et laprière. Cette section crée un climat fa-vorable pour l’ensemble de la réunion.Pendant ce temps, nous faisons géné-ralement une des choses suivantes. Une courte méditation nous rap-

pelant notre mission et notre message,qui peut être présentée par l’un des di-rigeants de l’église. L’étude de la Bible. Choisissez

un chapitre et que chacun lise un versetà son tour, puis parle de ce qui a touchéson cœur. Du temps pour la prière. De

courtes prières par plusieurs personnes. Regardez et mettez en pratique

un clip vidéoTransforming Your Church.1

Les petits groupes. Au fil des ans, j’aiencouragé mes anciens à être les men-tors d’autres membres du conseild’église. Mais cela n’a pas marchéavant que j’ajoute un point de 15 mi-nutes à l’ordre du jour appelé « petitgroupe ». Pendant ce temps, tous lesmembres du conseil se réunissent avecleur ancien/mentor assigné. Dans cesgroupes de 3 à 7 personnes, ils parta-gent ce qui va bien dans leur vie et leurministère, ce que Dieu a visiblement faitpendant le dernier mois, et les défis aux-quels ils font face et la manière de lesrelever. Le petit groupe est un momentjoyeux, de fraternité, d’aide collective,d’encouragement et de prière. Il devientun modèle de vie de disciple et de viede petit groupe pour le reste de l’église.

Souhaitez­vous de meilleurs conseils d’église ?

Dan SERNS, MAPM, est le coordinateur de l’évangélisation pour lafédération des adventistes du septième jour du Texas, Burleson, Texas,États­Unis.

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232e trimestre 2018 Ministry®

Les rapports. Après le temps passédans les petits groupes, les membresdu conseil d’église se retrouvent tousensemble. C’est le moment des rap-ports. Ce peut être le moment le pluspassionnant de la réunion. Rapport d’évangélisation (5 - 7

minutes) : Présenter les expériences etles statistiques montrant ce que le Sei-gneur a fait pour faire avancer son œu-vre : les nouveaux baptêmes, les nou-veaux groupes et les nouvelles églisesimplantées. Rapport de ministères (2 minutes

chacun) : Ce rapport est donné unique-ment par ceux qui ont quelque chosede nouveau à ajouter. Encore une fois,l’accent est mis sur des témoignagescourts (ou des statistiques) ou des nou-veaux groupes qui ont commencé etqui sont encadrés par un membre duconseil d’église. Rapport du secrétaire (5-7 mi-

nutes) : Ce rapport comprend les votessuivants :

- 1. Les minutes de la réunion précé-dente. (Une copie des minutes, ainsiqu’un rappel de la réunion ont généra-lement été envoyés aux membres duconseil d’église dans la semaine quiprécède.)

- 2. Le calendrier de l'église. Nouspassons rapidement en revue le calen-drier pour les deux prochains mois.Nous utilisons le calendrier en ligneGoogle.

- 3. Les changements dans la listedes membres, s’il y a lieu : baptêmes,professions de foi, transferts, décès etapostasies. Tout ce qui est voté dans cedomaine n’est que recommandationpour une réunion administrative del’église. Rapport du trésorier (5-7 mi-

nutes) : Nous examinons brièvement laquestion de la gestion financière pourvoir s’il y a assez de fonds pour soutenirles dépenses de notre ministère et de

notre mission ou s'il y a des ajustementsà faire. Remarque : si les finances do-minent les conversations de votreconseil d'église, lisez et mettez en pra-tique les principes des articles suivants :« Shifting Your Focus to Increase Titheand Offerings (Changez d’orientationpour augmenter vos dîmes et vos of-frandes)» 2 et « Our Church Is FinanciallyBroke (Notre église est en faillite). » 3

Recommandations. C’est le momentoù les dirigeants de l’église ont la pos-sibilité de faire des recommandationsprécises dans le domaine de leur mi-nistère, ce qui aura un impact surl’église tout entière. Le premier diacre pourra faire

une recommandation concernant le bâ-timent. Le directeur de l’École du sabbatpour de nouveaux animateurs ou as-sistants. Un membre du conseil pourrafaire une recommandation pour unachat important sur la partie du budgetqu’il gère. Aucune recommandation nedevrait prendre plus de trois à cinq mi-nutes. Après une brève discussion, soitun vote sera pris, soit le point sera re-

Le Seigneur peut nous aider àavoir de belles réunions de conseild’église, qui sont une sourced’inspiration et d’unité. Elles nousaideront à avancer rapidementdans son œuvre alors que nousvivons à la fin des temps.

porté à la prochaine réunion si la prièreet la réflexion sont nécessaires avantde pouvoir passer au vote. C’est lors de ces moments de re-

commandations que certains conseilsd’église échouent. Certains membrespensent que c’est l’endroit où ils peu-vent exposer les problèmes et les dé-verser sur le groupe. Cela entraîne delongues discussions, de la frustration,et peu de réponses. Quelle est la solu-tion ? Si quelqu’un expose un problèmeau conseil d’église, il faut immédiate-ment lui demander : « Quelle est votrerecommandation?» S’il n’en a pas, pas-sez alors immédiatement à la recom-mandation suivante. La personne quiprésente le problème peut apporter unerecommandation à la prochaine réu-nion si c’est important. Insister sur les recommandations

qui peuvent être facilement approuvées,rejetées ou modifiées et qui conduisentl'église vers des solutions et des célé-brations et l’éloigne des problèmes etdes frustrations.

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Cercle de prière et accolade degroupe. À la fin de chaque réunion, nousnous levons, nous formons un cercle etnous nous donnons la main. Ensuite,chaque personne autour du cercle ditune ou deux phrases de la prière com-mune. Après cela, nous faisons deuxpas en avant, formant ainsi un cercleplus étroit, nous mettons nos bras surles épaules de nos voisins, et à troisnous nous serrons tous et disons :«Quand nous avons le Seigneur et noussommes ensemble, qu’avons-nous be-soin de plus ? ». Nous terminons unisen Christ, joyeux et heureux que le Sei-gneur nous ait conduit un mois de plus

3. Ajoutez des outilsdans votre boîte à outils

Aucun dirigeant n’est parfait, maisavec plus d’outils dans votre boîte à ou-

tils, le Saint-Esprit peut vous conduire àutiliser le bon outil au bon moment. Envoici quelques-uns qui peuvent vous ai-der. Bulletin secret pour les questions

très délicates ou s’il y a un intimidateurdans le groupe. Vote blanc (non contraignant)

pour voir si l’équipe de votre conseild’église penche clairement d’un côtéou de l’autre ; si c’est le cas, pas besoinde plus de discussion sur le sujet. Pause pour prier pour la sagesse

dans les décisions à prendre et les re-commandations à faire. Réunion administrative de l’église.

Une réunion sur trois du conseil d'église(une par trimestre) est désignée commeréunion administrative de l'église.Chaque membre est informé et encou-ragé à y participer. Lors de cette réunion,

Dan SERNS

que les membres ne le sachentpas. Ceux qui ne montrent aucunintérêt pour les réunions adminis-tratives n’ont généralement pasvraiment d’intérêt pour l’œuvre deDieu, et ce sont eux qui sont tentésde croire que la gestion de nos di-verses entreprises n’est pas cequ’elle devrait être.

3. Les mêmes personnes ne de-vraient pas servir pendant des an-nées dans les mêmes comités. Lapiété est nécessaire. On doit voirmoins de confiance en soi et beau-coup plus d’humilité. L’œuvre deDieu est considérée commequelque chose d'ordinaire. Il auraitmieux valu changer les membresdes comités plutôt que de les gar-der pendant des années, jusqu’à

« Oh, ce n’est qu’une réunion ad-ministrative.» Mais tous ceux quipossèdent la capacité mentale de-vraient être désireux et déterminésà comprendre la façon dont les af-faires de l'église sont gérées. Cer-tains parmi ceux qui ont aban-donné la foi ont fait de faussesdéclarations concernant le fonc-tionnement et la gestion des af-faires de l’église. S’ils avaient as-sisté aux réunions administrativeset écouté attentivement, ils auraientcompris comment le travail se dé-roule dans tous les départements,et ils auraient pu témoigner de lastricte intégrité de leurs activités.L’ennemi n’aurait pas pu implanterdans leur esprit l’idée que certaineschoses ont été dissimulées pour

sont traités tous les problèmes majeursqui nécessitent l’accord de toute l’église. Orientation pour la nouvelle année

ecclésiale. Au début de chaque année,nous organisons une réunion d’orienta-tion pour les membres du conseild’église et pour les dirigeants des dé-partements et des groupes (École dusabbat, ministères, études bibliques, etautres) ; ils partagent leur témoignageet leur vision pour l'église. Cela crée desliens spirituels entre les dirigeants pourla nouvelle année. Fixez des dates pour les points

importants tels que la définition des ob-jectifs, la formation des équipes/petitsgroupes, la planification du calendrier, etpour se mettre d’accord sur le budget.

1. Les pasteurs devraient éviter leslongues réunions de comité. Unprédicateur ne pourra maintenirson meilleur niveau spirituel s’il doitconstamment résoudre des difficul-tés mineures dans les différenteséglises. Ce n’est pas son rôle. Dieudésire employer toutes les facultésdes messagers qu’il s’est choisis.Leur esprit ne devrait pas être fati-gué par de longues séances de co-mité, le soir, car le Seigneur veutqu’ils puissent utiliser toutes leursfacultés mentales pour proclameravec force et clarté l’Évangile telqu’il est en Jésus-Christ.

2. Ceux qui n’assistent pas aux réu-nions du comité ont tendance àcritiquer plus tard la façon dontles affaires sont gérées. Ils disent :

Pistes pour les réunions du conseil d’église 4

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252e trimestre 2018 Ministry®

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SOUHAITEZ-VOUS DE MEILLEURS CONSEILS D’ÉGLISE ?

ce qu’ils pensent que leurs propo-sitions doivent être adoptées sanscontredit ; et généralement, per-sonne ne s’y oppose.

4. Les comités ne devraient pas êtrecomposés de ceux qui n’ont pasun esprit d'abnégation. Quand nosfrères gardent au sein du comitédes hommes dont le cœur est aussidur que la pierre, des hommes quin’ont pas des cœurs de chair, quepouvez-vous attendre ? Commentces hommes peuvent-ils savoir cequ’ont sacrifié ceux qui ont déve-loppé l’œuvre de Dieu ? Ils ne pos-sèdent eux-mêmes aucun esprit desacrifice. Comment peuvent-ilscomprendre l’expérience de ceuxqui s’habillaient à peu de frais, quirenonçaient à eux-mêmes, qui fai-saient tout pour que l’œuvre deDieu puisse prospérer ? Ils ne sa-vent rien de tout cela, c’est du chi-nois pour eux.

5. La réunion du comité devrait sedérouler sous l’influence du Saint-Esprit tout autant que la réunionde prière. Je tiens à vous dire queles affaires traitées lors de cetteréunion font tout autant partie duservice de Dieu que la prière. Laréunion administrative doit se dé-rouler sous l’influence du Saint-Esprit tout autant que la réunion deprière. Nous courons le risqued’avoir une religion sentimentaleet impulsive. Que les affaires trai-tées lors du conseil se caractérisentpar leur sainteté, de sorte que l’ar-mée céleste puisse les approuver.Nous devons protéger de façon sa-crée les affaires administratives denotre œuvre. Chaque secteur d’ac-

tivité doit être conforme aux prin-cipes du ciel.

6. En reconnaissant la présence deDieu dans les comité, noussommes protégés des discours ir-réfléchis et des attitudes autori-taires. Que Dieu soit reconnucomme le chef suprême de sonpeuple. Que chacun se place sousses directives. Qu’on le reconnaissedans toutes les assemblées, danschaque réunion administrative,dans chaque conseil, dans chaquecomité. Il voit tout ce qui se fait, ilentend tout ce qui se dit. Dieu voittout. Que ces paroles restent tou-jours présentes à notre esprit. Ellesnous mettront à l’abri des conver-sations imprudentes, des discourspassionnés, et de tout désir de do-mination. Elles retiendront lesphrases qui ne devraient jamaisêtre prononcées et les résolutionsque les hommes n’ont pas le droitde prendre, les résolutions qui res-treignent les libertés humaines.

7. Satan assiste à toutes les réu-nions de comité, cherchant à in-fluencer les participants à soule-ver des objections qui retardentle travail. Ce que le Seigneur a misdans l’esprit de ses serviteurs d’ac-complir n’a pas été réalisé au mo-ment opportun, parce que certainsont avancé leurs propres idéesd’après les suggestions que le dia-ble a mises dans leur esprit pourempêcher l’œuvre de Dieu d’avan-cer et pour dégouter ceux qui ontà cœur de voir cette œuvre pro-gresser. Certaines suggestions ontété adoptées que Dieu n’a jamaisinspirées. Satan assiste à tous les

comités directeurs, toutes les réu-nions administratives, toutes lesréunions de comité, et s’il peut ins-pirer à quelqu’un des objections oudes suggestions pour ralentir le tra-vail et épuiser les forces de ceuxqui composent ces comités, il estcomblé. Il a réussi dans cette en-treprise. Les affaires qui auraient puêtre traitées sans délai, mais demanière intelligente sont renduespénibles et laborieuses à cause ducaractère humain non sanctifié decertaines personnes en poste deresponsabilité qui ne savent pasquand il faut parler et quand il fautse taire.

8. Seule l’Église peut discipliner lesmembres, pas le comité. « S’il re-fuse de les écouter », que doit-onfaire ? Quelques personnes du co-mité peuvent-elles prendre sur ellesla responsabilité de discipliner lemembre fautif ? « S’il refuse de lesécouter, dis-le à l’Église ». Quel’Église prenne une décision parrapport à ce membre.

1. Voir “Transforming Your Church”, Texas Evangelism,accédé le 5 octobre 2017,www.texasevangelism.com/transform.

2. Voir Dan Serns, “Shifting Your Focus to IncreaseTithes and Offerings,” in Dan Serns (blog), le 10 mai2015, danserns.wordpress.com/2015/05/10/shifting-your-focus-to-increase-tithe-offerings/.

3. Voir Dan Serns, “Our Church Is Financially Broke,” inMinistry, June 2016, www.ministrymagazine.org/ar-chive/2016/06/broke.

4. Ellen G. White, Pastoral Ministry, Silver Spring, MD:Association pastorale de la Conférence générale,1995, p. 251-253.

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N ashville, Tennessee,États­Unis – Le fameuxévangéliste Billy Gra­

ham est décédé le 21 février 2018.Il avait fêté ses 99 ans le 7 novem­bre 2017 en mangeant un gâteauau citron pendant que ses sermonsles plus connus étaient diffusés surles ondes tout au long de la journée.

Il vivait paisiblement dans samaison de Montreal en Carolinedu Nord grâce aux services de soinsà domicile. Avec sa femme, RuthBelle Graham décédée en 2007, ilsy ont partagé 64 années et élevéleurs cinq enfants.

«Je ne suis pas un grand prédi­cateur et ne prétends pas l’être »a­t­il affirmé un jour. «Je suis unprédicateur ordinaire qui prêchel’Évangile de son mieux. »

Les éditions Zondervan ont an­noncé la sortie pour mars 2018 desa biographie intitulée A Prophetwith Honor:The Billy Graham Story(Un prophète d’honneur : l’histoirede Billy Graham). C’est lui­mêmequi a choisi l’auteur de cette bio­graphie : William Martin professeurde religion et de droit public àl’Université Rice. Ce livre est uneextension de l’autobiographie deBilly Graham parue en 1997 aussichez Zondervan. Il va plus loin« pour pénétrer derrière la scèneet expliquer les conditions qui ontrendu possible son succès specta­culaire et révéler comment il aréussi parfois malgré lui ».

Le patriarche avait lancé il y adéjà 67 ans l’émission The Hour ofDecision (L’heure de la décision) quine devait se poursuivre que si lesauditeurs fournissaient le soutien

financier nécessaire. C’est ce que rappelle Jim Kirkland, le directeurdes services audio de l’Association d’évangélisation Billy Graham.C’est le flux régulier de soutien financier qui a permis la création decette association, car il était nécessaire de créer un système pourgérer les fonds.

Quand Billy avait 15 ans, son père et plusieurs entrepreneurs sesont réunis dans la ferme de production laitière de la famille Grahamprès de Charlotte en Caroline du Nord, pour prier pour un renouveauspirituel et pour que se lève un prédicateur pour partager l’Évangileau monde. Cette année même, 1934, Billy après avoir écouté la pré­dication d’un évangéliste itinérant, Mordecaï Ham, a donné sa vie àJésus­Christ. Lorsqu’il a eu son bac, il a écrit dans son journal :« Mon espoir et mes plans pour l’avenir sont de servir Dieu et defaire sa volonté en tant que ministre de l’Évangile ».

Il a écrit 33 livres. Ses campagnes d’évangélisation, commencéesà Los Angeles en 1949, ont rassemblé 215 millions d’auditeurs phy­siquement présents dans 185 pays différents.

Bernard Sauvagnat

Nouvelleest décédé à 99 ans.

L’ÉVANGÉLISTE BILLY GRAHAM

Crédit photo : Billy Graham Evangelistoc Association

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272e trimestre 2018 Ministry®

parole de la vérité, la bonne nouvellede votre salut, en lui, vous êtes venus àla foi et vous avez été scellés [Grec :esphragisthete] 1 de l’Esprit Saint quiavait été promis et qui constitue lesarrhes de notre héritage, pour la ré-demption de ce qu’il s’est acquis, afinde célébrer sa gloire.» 2 Paul déclarequ’à partir du moment où l’on sesoumet au Christ et l’accepte commeSauveur, le Saint-Esprit scelle le croyanten Christ pour le jour de la rédemption.Ainsi, l’Esprit de Dieu marque les disci-ples du Christ du sceau du salut quandils commencent à croire. J’appelle cela« le sceau de l’Evangile ».

Le déroulement de la pensée dansle passage d’Éphésiens mérite d’êtrenoté : (1) nous entendons la Parole dela vérité, l’Évangile du salut ; (2) nouscroyons en Jésus-Christ ; (3) noussommes scellés par le Saint-Esprit ; et(4) le Saint-Esprit nous est donné commeacompte (Grec : arrabon, Ep 1.14; 2 Co1.22), ou comme prémices (Grec :aparche Rm 8.23, 24). Le « sceau » faitréférence ici à cet acte divin par lequelle Saint-Esprit devient le gage et legarant de notre salut-rédemption. Ainsile Saint-Esprit garantit notre héritage. Ilgarantit notre salut pour autant quenous restions fidèles à notre appeljusqu’à la fin des temps, quand nous

serons pleinement la possession deDieu et que nous aurons une relationparfaite face à face avec lui.3

Le don du Saint-Esprit est commeun acompte de l’héritage que nousavons en Dieu. Cette première récom-pense garantit la totalité du versementfutur. L’Esprit est l’installation initialede notre salut ; il est aussi notre assu-rance que l’héritage futur et notre salutnous sera accordé dans sa plénitude.Le salut ne dépend pas de nos succès,de nos performances, ou de nos actions ;car il est nettement et uniquementl’œuvre de Dieu. Le mot grec arrabonsignifie « dépôt, gage, garantie de cequi est à venir ». Le mot est employéaussi en 2 Corinthiens 1.22, où le scel-lage et la garantie sont associés, et en2 Corinthiens 5.5 où l’activité touteentière est reliée à Dieu qui « nous aproduits à cette fin même, lui qui nousa donné les arrhes de l’Esprit ».

Cela nous conduit au second passagesur le premier sceau de Dieu. Ici, Paulavertit les croyants à propos de leur re-lation avec le Saint-Esprit : « N’attristezpas le Saint-Esprit de Dieu, par lequelvous avez été scellés [Grec : esphra-gisthete] pour le jour de la rédemption »(Ep 4.30).4 L’expression grecque n’ap-paraît que deux fois dans le Nouveau

La Bible parle de deux sceaux deDieu. L’épître aux Éphésiens nousparle du premier, et l’Apocalypse

du second. Alors que le second estbien connu des adventistes, car il faitpartie de leur compréhension des évé-nements de la fin, le premier leur estpeu familier.

Donnés à des moments différents,ces sceaux sont différents, mais com-plémentaires. Seuls ceux qui reçoiventle premier recevront le second. Le pre-mier sceau nous assure de notre salutmaintenant : il est reçu au début denotre parcours spirituel quand nousacceptons Jésus comme notre Seigneuret Sauveur. Le second est notre assu-rance eschatologique : il joue un rôleà la fin ultime avant la fin du temps denotre mise à l’épreuve. Tous deux sontimportants, et leur étude donnera ànotre marche spirituelle une nouvelledimension, ouvrira une nouvelle pers-pective, renouvellera notre engagementet fera naître une joie profonde.

Le premier sceau :le sceau de l’ÉvangileL’épître aux Éphésiens parle deux

fois du premier sceau. La premièremention est celle d’Ep 1.13, 14 : « Enlui, vous aussi, après avoir entendu la

Les deux sceaux de Dieu : le sceau de l’Évangileet le sceau de l’Apocalypse.

Jiri MOSKALA, ThD, est professeur d’exégèse et de théologie de l’AncienTestament, et doyen de la Faculté adventiste de Théologie de l’universitéAndrews, Berrien Springs, Michigan, États­Unis.

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28 Ministry® 2e trimestre 2018

Testament, ici et en Ephésiens 1.13, ettoujours en relation avec la foi en Christ.Notez que dans la vie du croyant, l’af-firmation de Paul du scellage par leSaint-Esprit, dans les deux textes, estun événement passé : « vous avez étéscellés.» Ceux qui croient au Christsont scellés par le Saint-Esprit pourl’événement eschatologique de totalerédemption.

Paul exhorte les chrétiens à maintenirune conduite éthique convenablepuisque une vie d’obéissance est lasuite naturelle d’une foi vivante. Lescellage est un don de Dieu : c’est saréponse à notre attitude à l’égard deson amour, et à notre confiance en lui.Les croyants ont déjà le Saint-Esprit,c’est la raison pour laquelle ils ne doi-vent pas le décevoir et l’attrister pardes actions et une conduite répréhen-sible. « Que toute amertume, toute ani-mosité, toute colère, toute clameur,toute calomnie, et toute espèce de mé-chanceté, disparaissent du milieu devous.» (Ep 4.31). Pas seulement, mais« que l’impudicité, qu’aucune espèced’impureté, et que la cupidité, ne soientpas même nommées parmi vous, ainsiqu’il convient à des saints » (Ep 5.3).Ils doivent être des imitateurs de Dieuen suivant son exemple comme « desenfants bien-aimés », marchant dansl’amour (Ep 5.1, 2).

La recommandation faite par Paulde ne pas « attrister le Saint-Esprit deDieu » (Ep 4.30) est un appel direct :n’agissez pas comme le peuple deDieu l’a fait dans le passé (voir l’appelquasiment identique d’Ésaïe 63.10).Nous avons reçu le Saint-Esprit et nousdevons rester dans une juste relationavec lui, accomplissant la volonté deDieu. Pourquoi vivre en opposition aveccelui dont nous portons le sceau ?Pourquoi mettre notre destinée éternelleen jeu ?

Le scellage a plusieurs sens, donttrois méritent d’être relevés : (1) Un

signe ou preuve d’une identité ; (2) unsigne d’appartenance ; et (3) un signed’approbation. En nous scellant, Dieuproclame que nous lui appartenons ;nous sommes sa propriété ; il approuveet accepte notre foi dans le but denous faire croître en lui ; et il veut nousaider à vivre une vie authentiqued’amour, de foi, et d’espérance (2 Co13.14 ; 2 P 3.18). Toutes ces nuancessont significatives dans le scellage parDieu de ceux qui croient en lui. En tantque signe d’appartenance, le scellageindique une appartenance, une appro-bation, un produit. Il donne un sens devalidité et d’authenticité : « Or celui quinous affermit avec vous dans le Christet qui nous a conféré l’onction, c’estDieu. Il nous a aussi marqués de sonsceau, et il a déposé dans notre cœurles arrhes de l’Esprit » (2 Co 1.21-22).« Et c’est Dieu qui nous a produits àcette fin même, lui qui nous a donnéles arrhes de l’Esprit » (2 Co 5.5). Lapossession (de l’Esprit) est perçuecomme la possession par Dieu de sonpeuple et non comme la possessiondu salut par son peuple (Ep 1.14 ; voiraussi Ml 3.17).

Le « vous » en Éphésiens 1.12 et 2.11renvoie à ceux qui ont mis leur foi enChrist. Au travers de leur union auChrist, ils lui appartiennent, et le Saint-Esprit met son sceau sur eux pour at-tester la nouvelle relation. Il n’y a pasd’incertitude du salut car le Saint-Espritest le garant de cette expérience (cf.Jn 5.24 et Ep 2.4-10). Ayant cru, ilssont scellés par le Saint-Esprit pour lejour de la rédemption. Il est significatifque le scellage par l’Esprit soit men-tionné dans les deux parties d’Ephésiens.Dans la première partie (chapitres 1-3), qui est plus doctrinale, Paul présentel’indicatif de l’Évangile, le fondementde notre salut, et nous remémore l’appelque nous avons reçu et les richessesde la grâce de Dieu. Dans la secondepartie (chapitres 4-6), Paul dépeint les

conséquences et les exigences d’unevie de racheté, à savoir l’impératif del’Evangile et une conduite éthique. Ilexhorte les disciples du Christ à vivred’une manière conforme à leur appel.

Nul d’entre nous ne peut s’apposerun sceau. Le scellage est une actiondivine dans laquelle il n’y a ni « mais »ni « peut-être ». En demeurant en Christ,nous avons l’assurance du salut.

Le second sceau :le sceau de l’ApocalypseLe second sceau de Dieu est décrit

dans le livre de l’Apocalypse. Ce sceaun’est pas en contradiction avec le pre-mier, mais c’est un sceau d’apparte-nance placé sur le peuple racheté parlui. Ce peuple vit au temps de la finjuste avant la fin du temps de grâce.Le but de ce second sceau n’est pascentré sur le salut ou la rédemption,mais il exprime l’ultime justification etprotection. Si le premier sceau est celuide l’Évangile, le second peut êtreappelé le sceau eschatologique ouapocalyptique.

Ce sceau apocalyptique (grec : sphra-gis) est mentionné dans l’Apocalypsequand les fidèles disciples de Dieu lereçoivent vers la fin des temps pourqu’ils soient rendus capables de tra-verser les événements de la fin et soientprotégés des sept dernières plaies (Ap7.2, 3 ; 9.4 ; 14.9). Ce sceau de Dieuest différent de la marque (grec : cha-ragma) de la bête. Le monde est misen garde contre la marque de la bête(Ap 13.16, 17 ; 14.9, 11 ; 16.2 ; 19.20 ;20.4), parce que la marque est unsymbole placé sur ceux qui ont rejetéla grâce salvatrice du Christ et fait allé-geance à Satan.

Dans le livre de l’Apocalypse, ceuxqui ont le sceau de Dieu sur leur frontsont protégés du déversement de lacolère de Dieu, et ils seront capablesde se tenir debout en ce grand jour

Jiri MOSKALA

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(Ap 6.17 ; 7.3). Le sceau de Dieu pro-tège son peuple quand le jugementdivin de condamnation est prononcé.Ce n’est donc pas par hasard que lemessage des trois anges conclut avecl’assurance donnée par l’Esprit au peu-ple de Dieu par : « ils se reposent deleurs travaux, car leurs œuvres les sui-vent » (Ap 14.13b). Ces fidèles formentl’héritage de Dieu, se reposant dansle Seigneur jusqu’au jour de la ré-demption. Le salut n’a jamais été unequestion anthropocentrique mais théo-centrique. Nous ne pouvons le prendreen main. Nous ne possédons pas lesalut ; il vient à nous comme un donpréparé par Dieu que nous ne pouvonsqu’accepter ou rejeter. Nous sommesla possession de Dieu, nous lui appar-tenons. Il nous faut demeurer « enChrist » comme le dirait Paul 5. Le Christest le garant de notre scellage, parcequ’il a reçu le sceau d’approbationpour son salut en notre faveur quandil a vécu sur la terre. « Car c’est lui quele Père (Dieu) a marqué de son sceau »(Jn 6.27).

Comparaisondes deux sceauxEn résumé, le scellage par le sceau

de l’Évangile comme par celui de l’Apo-calypse est accompli dans les deux caspar le Saint-Esprit. Le premier, le sceaude l’Évangile, est placé sur tous ceuxqui acceptent Jésus pour leur Sauveur,et il est appliqué au moment où ilsl’acceptent (2 Co 1.22 ; Ep 1.13 ; 4.30 ;2 Tm 2.19). Le second, le sceau apoca-lyptique, est apposé sur ceux qui ontreçu le premier sceau et se montrentvivants et fidèles à leur appel au coursdes jours apocalyptiques qui surviennentjuste avant la seconde venue de Jésus(Ap 7.3, 4, 14-17). Le premier est unsceau de salut, déclarant qu’une per-sonne est sauvée en Christ et fait partiede la famille de Dieu. Un statut qui de-

meure tant que la personne reste fidèleau Christ. Le second est un sceau deprotection qui préserve les fidèles aucours de la persécution à venir dansles temps apocalyptiques. L’un est unsceau d’acceptation, l’autre est un sceaude confirmation. Le premier est la dé-claration initiale qu’une personne ap-partient au Christ et il est apposé aumoment où cette personne accepte Jé-sus. Le second confirme la fidélité decelui qui suit l’Agneau et se soumet à

LES DEUX SCEAUX DE DIEU...

Dans le livre de l’Apocalypse,ceux qui ont le sceau de Dieu surleur front sont protégés dudéversement de la colèrede Dieu, et ils seront capables dese tenir debout en ce grand jour(Ap 6.17 ; 7.3).

la direction divine en faisant sa volonté,gardant ses commandements, et vivantselon la Parole révélée dans les dernièresheures de l’histoire (Ap 7.14-17 ; 12.17 ;13.10 ; 14.4, 5, 12 ; 17.14 ; 19.10). Lepremier sceau est placé au momentoù le Christ est accepté comme Sauveur,et le racheté le conserve aussi longtempsqu’il demeure fidèle à son appel. Le se-cond sceau est placé sur ceux qui ontreçu le premier et vivent au cours destemps apocalyptiques en restant fidèles

à leur appel. Bien que le sceau del’Évangile puisse être brisé quand onabandonne la foi, le sceau apocalyptiqueest permanent.

Époque de la réceptiondu sceau apocalyptiqueAlors que l’histoire de ce monde

s’approche de sa fin, à cette fin destemps, les circonstances seront si op-pressantes que l’on aura à décider dequel côté on se situe, avec Dieu ou

avec les forces du mal représentéesdans le livre de l’Apocalypse par ledragon, le monstre marin, le monstreterrestre, l’image de la bête et le fauxprophète (voir Ap 13-18). Le livre del’Apocalypse déclare qu’au cours cetemps de la fin, Dieu mettra son sceauapocalyptique sur les siens (Ap 7.1-4).

Sur la base de cet enseignement bi-blique, soutenu par les écrits d’EllenWhite, on peut affirmer que le sceauapocalyptique ne sera apposé que sur

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Jiri MOSKALA

les fidèles disciples de Dieu après lacrise finale globale, immédiatementavant la fin du temps de grâce. A cemoment-là, l’image de la bête imposerases exigences coercitives. Ellen Whitedéclare : « L’image de la bête seraformée avant la fin du temps de grâce ;car ce sera la grande épreuve pour lepeuple de Dieu par laquelle sa destinéeéternelle sera décidée… »

« C’est le test par lequel le peuplede Dieu doit passer avant d’être scellé.Tous ceux qui prouveront leur loyautéà Dieu en observant sa loi, en refusantun sabbat fallacieux, se rangeront sousla bannière du Seigneur Dieu Jéhovah,et recevront le sceau du Dieu vivant.Ceux qui renonceront à la vérité d’originecéleste et accepteront le sabbat du di-manche, recevront la marque de labête 6.» Elle poursuit : « Personne n’aencore reçu la marque de la bête. Letemps d’épreuve n’est pas encore arrivé.Il y a d’authentiques chrétiens danschaque Église, y compris dans l’Églisecatholique romaine. Nul ne saurait êtrecondamné aussi longtemps qu’il n’apas été éclairé et qu’il n’a pas comprisles obligations qui découlent du qua-trième commandement. Mais quandsera imposé le décret qui impose lepseudo-sabbat, et quand le grand cridu troisième ange mettra les humainsen garde contre l’adoration de la bêteet de son image, la ligne de démarcationsera clairement tracée entre le faux etle vrai. Dès lors, ceux qui persisterontdans la transgression recevront lamarque de la bête.»

« Nous approchons de ce temps àgrand pas. Quand les Églises protes-tantes s’uniront avec le pouvoir civilpour prêter main-forte à une religionmensongère dont les ancêtres avaientsubi les plus cruelles persécutions pours’être opposés à elles(sic), alors lesabbat papal sera imposé avec l’appuiconjugué de l’autorité de l’Église et decelle de l’État. On assistera à une apos-

tasie nationale, qui aboutira à un dé-sastre national ».7

Ellen White déclare encore : « L’ob-servation du dimanche n’est pas encorela marque de la bête, et ne le sera pastant que le décret ne sera pas prononcéobligeant les hommes à adorer ce sab-bat idolâtre. Le temps viendra où cejour sera le test, mais ce jour n’est pasencore venu.» 8

Quand le scellage eschatologiqueaura-t-il lieu ? Sur la base des écritsd’Ellen White, nous pouvons établir cequi suit :

(1) Le scellage n’aura lieu qu’aprèsque le protestantisme apostat se soituni au catholicisme pour obliger l’ob-servation du dimanche ;

(2) la loi du dimanche viendra enforce et agira comme un catalyseurobligeant les gens à choisir entre le loide Dieu et une exigence humaine, àprendre une décision définitive pourou contre Dieu, sa loi, et son peuple ;

(3) alors seulement le temps dusceau de Dieu et de la marque de labête va commencer.

Le scellage apocalyptique ne com-mencera donc qu’après la proclamationde la loi du dimanche. Le conflit finalsabbat-dimanche distinguera ceux quisont loyaux de ceux qui choisissentleur part avec Satan. Ellen White ditavec raison : « Le sabbat sera le grandtest de la loyauté, car c’est le point dela vérité qui est spécialement contro-versé. Lorsque le test final sera proposéaux hommes, alors une ligne de dé-marcation sera tracée entre ceux quiservent Dieu et ceux qui ne le serventpas. Tandis que la pratique du fauxsabbat pour se plier à la loi de l’Étaten opposition au quatrième comman-dement, sera un aveu d’allégeance àun pouvoir opposé à Dieu, l’observationdu vrai jour de repos, pour obéir à laloi de divine, sera une preuve de laloyauté envers le Créateur. Tandis que

les uns, en acceptant le signe de la

soumission à des pouvoirs terrestres,

recevront « la marque de la bête », les

autres, en choisissant le signe d’allé-

geance à l’autorité céleste, recevront

le sceau de Dieu ».9

1. Esphragisthete est un verbe à l’indicatif aoriste passif à

la seconde personne du pluriel qui signifie : “vous avez été

scellés” ou “marqués” (du verbe grec sphragizo, « sceller,

protéger d’un sceau, marquer d’un sceau, mettre à part,

certifié exact, digne de confiance, éprouvé ») et parle d’une

communauté de foi, de croyants dans le Christ Jésus.

2. Tous les passages de la Bible cités sont extraits de la

Nouvelle Bible Second.

3. La présence du Saint-Esprit dans la vie des croyants

n’est pas seulement une preuve de leur salut actuel en

Christ, mais aussi une assurance et une garantie de leur

héritage futur, des arrhes de cet héritage. Paul parle aussi

des prémices de l’Esprit : « Nous aussi, qui avons les

prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-

mêmes, en attendant l’adoption filiale, la rédemption de

note corps, car c’est une espérance que nous sommes

sauvés. Or l’espérance qu’on voit n’est plus une espérance :

ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ? » (Rm 8. 23, 24).

4. Ephésiens 4.30 fait partie d’une série d’exhortations. La

référence au « jour de la rédemption » est le seul accent

en Ephésiens, et son contexte oriente vers la seconde

venue du Christ (voir 1.14).

5. « En Christ, avec ses 164 occurrences, dont 36 dans

l’épître aux Ephésiens, est le motif central, ou pour le

moins un motif central. » Klyne Snodgrass, The NIV

Application Commentary: Ephesians, Grand Rapids, MI :

Zondervan, 1996, p. 57; souligné dans l’original.

6. Ellen G. White, Seventh-day Adventist Bible Commentary,

ed. Francis D. Nichol, vol. 7, Washington, DC: Review and

Herald, 1957, p. 976.

7. Ellen G. White, Évangéliser. Dammarie-les-Lys : Vie et

Santé, 1986, p. 214, 215.

8. Ellen G. White, The Seventh-day Adventist Bible Commentary,

vol. 7, p. 977.

9. Ellen G. White, Le grand espoir. Dammarie-les-Lys : Vie

et Santé, 2012, p. 444.

M

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312e trimestre 2018 Ministry®

revivalandreformation.org

Un soir d’été, nous avons prisla voiture pour rendre visite àde futurs amis que nous

n’avions jamais rencontrés auparavant.L’universuté Southwestern avait envoyédes courriels offrant des études bibliquesaux 20 000 foyers de l’arrondissementdans lequel j’exerçais en tant que pas-teur. Ce jour-là, Amy, mon épouse, m’aaccompagné avec quelques membresde l’église. Nous nous préparions parla prière à rendre visite à ceux quiavaient manifesté un intérêt pour lesétudes les plus approfondies. Il auraitété plus facile de maintenir le contactavec ces intéressés par courriels, maisnous étions désireux d’entrer en contactde manière plus personnelle avec nosnouveaux amis au sein de la population.

Le code postal pour la distributionavait été pris au hasard, la sélectiondes réponses données faite au hasard,la soirée choisie au hasard pour visiterces nouveaux amis, et la décision dema femme prise au hasard. Amy afrappé à la porte d’une maison choisiepar hasard, une femme prénomméeGail a ouvert. Elle attendait avec impa-

tience la visite de quelqu’un qui feraitl’étude biblique avec elle. Qu’est-ce quipouvait être plus imprévu que cette si-tuation ? Il s’est avéré que le père deGail avait été un ami du défunt grand-père de ma femme dans l’état de NewYork, il y a plus de 50 ans.

Alors est-ce le hasard ? Je ne le pensepas du tout. Dieu avait convenu àl’avance que nous devrions rencontrerGail. Si nous lui avions simplement en-voyée le guide de l’étude biblique parcourriel, nous n’aurions vraisemblable-ment jamais établi cette remarquablerelation. Il s’agissait en fait d’un ren-dez-vous divin, et les études que nousavons menées ensemble ont été riche-ment bénies.

« Chaque âme est l'objet, de la partde Jésus, d’une connaissance aussicomplète que si elle était la seule...Jésus nous connaît individuellement.Il connaît la maison où nous vivons etle nom de chaque habitant. Il a donnéparfois à ses serviteurs l'ordre de serendre dans telle rue et dans telle ville,et à telle maison pour trouver l'une deses brebis. »*

etRÉFORME

VOUS, VOTRE FAMILLE, VOTRE ÉGLISE, VOTRE COMMUNAUTÉ

Nous sommes convaincus qu’il y ades personnes qui attendent simple-ment que l’on entre en contact avecelles. « Comment donc invoqueraient-ils celui en qui ils n'ont pas mis leurfoi ? Et comment croiraient-ils en celuiqu'ils n'ont pas entendu proclamer ?Et comment entendraient-ils, s'il n'y apersonne pour proclamer? Et commentproclamerait-on, si l'on n'est pas en-voyé ? Ainsi qu'il est écrit : Qu'ils sontbeaux, les pas de ceux qui annoncentde bonnes nouvelles ! » (Rm 10.14, 15,NBS). Dieu nous bénira de rendez-vousdivins quand nous remplissions sagrande mission.

- Brad Minett exerce en tant que pasteurdans les églises adventistes du septième jourde Lufkin, Nacogdoches, Hemphill, et Corriganau Texas.

* Ellen Gould White, Conseils sur la conduitesexuelle, l'adultère et le divorce, p. 311.

Une visite pas vraimentfaite au hasard

C O U R R I E R D U L E C T E U R

Vous réagissez aux articles de « Ministry® »

Je suis un étudiant en Théologie à l'Université adventiste de Lukanga, Butembo, RDC.Je voulais juste vous remercier pour vos bons articles. Pour les apprécier davantage, je voudrais savoir comment re­cevoir mes propres exemplaires de votre revue. Pour l’instant je puise à la source de l'université dans laquelle j’étudie.

Bienfait Musekwa, Butembo, RDC, par courriel.

Je suis un jeune pasteur qui travaille au Kenya. Je suis aussi fils de pasteur. Pendant près de sept ans j’ai été lecoordinateur des activités destinées aux enfants de pasteurs de ma région. Je dirais que je suis enthousiaste concer­nant les questions relatives aux enfants de pasteur et à la famille pastorale. La raison pour laquelle je vous écris,c’est parce que, avec l’aide de ma fédération, j’ai organisé un camp­meeting pour les enfants de pasteur au coursduquel 30 d’entre eux ont donné leur vie au Christ. J’ai pris conscience qu’il est plus facile pour une famille de pasteurque pour d’autres de partager l’Évangile avec d’autres familles de pasteur. Merci pour les articles de votre numérodu 4ème trimestre 2017 qui ont si bien abordé les défis de l’éducation et des familles pastorales.

John Kabira Wakabira, Kenya.

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Page 32: Ministry 2-2018.qxp maquette 21/03/18 19:08 Page1 · Souviens-toi, rien n’arrive par hasard. Dieu t'a placé là pour une occasion comme celle-ci. Tu es là pour que par toi ils

40 JOURSde méditations et de prières pour approfondir notre relation avec DIEU

Ce livre est le de la collection de méditations et de prières de Dennis Smith.

Il comprend visant à renforcer votre relation avec Dieu et vous encouragera à accompagner celles et ceux qui sont en recherche d’espérance.

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