mise au point d’un modèle anatomique d’insuffisance sphinctérienne urétrale chez la truie...

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132 Résumés des Posters 28 Mise au point d’un modèle anatomique d’insuffisance sphinctérienne urétrale chez la truie pour l’évaluation de nouvelles stratégies thérapeutiques Yiou René 1,2,3,4,5 , Zini Laurent 1,2,3,4,5 , Lecoeur Constant 1,2,3,4,5 , Swieb Salem 1,2,3,4,5 , Combrisson Hélène 1,2,3,4,5 , Delmas Vincent 1,2,3,4,5 , Ghérardi Romain 1,2,3,4,5 , Abbou Claude 1,2,3,4,5 , Chopin Dominique 1,2,3,4,5 1 Service d’urologie, département d’anatomie, CHU Henri- Mondor, 51, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 94010 Créteil, France 2 Service d’urologie, CHRU de Lille, 59037 Lille, France 3 École nationale vétérinaire d’Alfort, service de physiolo- gie, 94700 Maisons-Alfort, France 4 INSERM E0011, université Paris XII, 94010 Créteil, France 5 Laboratoire d’anatomie, université Paris-V- Necker—Enfants Malades, 75006 Paris, France Introduction.— De nouveaux traitements sont en cours d’investigation pour l’insuffisance sphinctérienne urétrale. Cependant, il n’existe pas de modèle animal permettant d’évaluer précisément l’implication du sphincter strié dans le tonus urétral. Nous avons décrit les caractéristiques ana- tomiques du sphincter strié urétral (SSU) de la truie et évalué son rôle dans la continence urinaire. Matériels.— Le SSU de 10 truies a été décrit par voie chirurgicale et endoscopique. La participation du SUS dans le tonus urétral a été évaluée par mesure de la pression de clôture (PC) avant/après injection de curare ou 1 mois après lésion endoscopique. Les urètres ont été étudié en immunohistologie (anticorps anti MyHC type I oui II) avec reconstruction 3D. Résultats.— Le SUS avait une forme en Oméga et entou- rait le tiers distal de l’urètre. Il était composé de 52 %/48 % de fibres de type I/II. Le profil urétral présentait un pic de pression distal correspondant à localisation anatomique du SUS. L’injection de curare ou la destruction endoscopique sélective de l’urètre abolissait le pic de pression distal uré- tral et diminuait la PC de respectivement 48 % et 41 %. Une heure après injection de curare, la PC revenait à la normale. Conclusion.— Le SSU de la truie présente des caracté- ristiques morphologiques et fonctionnelles proches de celui de l’homme. Notre étude morphologique et fonctionnelle a permis de démontrer et de quantifier le rôle du SSU dans la tonicité urétrale chez la truie. Ces résultats apportent des outils pour l’évaluation de toute nouvelle thérapie de l’insuffisance sphinctérienne visant à augmenter le tonus urétral. doi:10.1016/j.morpho.2007.09.126 29 Une nouvelle méthode de thérapie cellulaire pour l’insuffisance sphinctérienne urétrale par implantation de fibres musculaires avec leurs cellules satellites : les fibres régénérées exercent une action tonique et sous commande nerveuse Yiou René, Zini Laurent, Lecoeur Constant, Swieb Salem, Combrisson Hélène, Delmas Vincent, Ghérardi Romain, Abbou Claude, Chopin Dominique Introduction.— Nous décrivons une méthode de thérapie cellulaire pour l’insuffisance sphinctérienne urétrale basée sur l’implantation directe de fibres musculaires (FM) avec leurs cellules satellites (cellules précurseurs musculaires) sous forme d’une couche circulaire dans la paroi urétrale. Méthodes.— Quatorze truies ont eu un bilan urodyna- mique suivi d’une destruction endoscopique du sphincter strié urétral situé autour du tiers distal de l’urètre (J0). A J30, des FM autologues (n = 10) ou des adipocytes (n = 4) ont été implantés dans le tiers proximal de l’urètre. 4 truies implantées avec FM ont été sacrifiées à J7 pour rechercher la présence de cellules satellites activées (desmine+). Les autres animaux ont eu un bilan urodynamique à J60 avec analyse de la pression de clôture urétrale (PC) dans le tiers proximal et distal de l’urètre. Les mesures ont été répétées après injection de curare afin de détecter la présence de FM innervées. Après sacrifice, les urètres ont été analysés pour la présence de FM régénérées (centronucléées, MyHC+), de plaques motrices (bungarotoxine) et de nerfs cholinergiques (VAChT). Resultats.— À J7, de nombreuses cellules satellites desmine+ étaient présentes autour de FM en phase de dégé- nérescence au site d’injection. À J30, l’activité du sphincter strié était abolie. Un pic de pression était constamment noté dans l’urètre proximal après implantation de FM ; il était aboli 15 min après curare et réapparaissait une heure plus tard. L’implantation d’adipocytes ne modifiait pas la PC. L’analyse histologique montrait la présence de FM régé- nérées orientées sous forme d’une couche circulaire dans la paroi urétrale et connectées à des terminaisons nerveuses cholinergiques. Conclusion.— L’implantation de FM dans l’urètre aboutit à leur dégénérescence et à l’activation des cellules satellites qui prolifèrent et fusionnent pour remplacer les FM paren- tales, en respectant l’organisation initiale. Les nouvelles FM exercent une action tonique et sous commande nerveuse. Cette méthode permet d’éviter la phase d’amplification cellulaire in vitro et introduit le concept de néo- sphinc- ter biologique. Nous discuterons le processus cellulaire à l’origine de l’innervation des fibres régénérées. doi:10.1016/j.morpho.2007.09.127

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Service d’urologie, département d’anatomie, CHU Henri-ondor, 51, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny,4010 Créteil, FranceService d’urologie, CHRU de Lille, 59037 Lille, FranceÉcole nationale vétérinaire d’Alfort, service de physiolo-ie, 94700 Maisons-Alfort, FranceINSERM E0011, université Paris XII, 94010 Créteil, FranceLaboratoire d’anatomie, université Paris-V-ecker—Enfants Malades, 75006 Paris, France

Introduction.— De nouveaux traitements sont en cours’investigation pour l’insuffisance sphinctérienne urétrale.ependant, il n’existe pas de modèle animal permettant’évaluer précisément l’implication du sphincter strié danse tonus urétral. Nous avons décrit les caractéristiques ana-omiques du sphincter strié urétral (SSU) de la truie etvalué son rôle dans la continence urinaire.

Matériels.— Le SSU de 10 truies a été décrit par voiehirurgicale et endoscopique. La participation du SUS danse tonus urétral a été évaluée par mesure de la pressione clôture (PC) avant/après injection de curare ou 1 moisprès lésion endoscopique. Les urètres ont été étudié enmmunohistologie (anticorps anti MyHC type I oui II) avececonstruction 3D.

Résultats.— Le SUS avait une forme en Oméga et entou-ait le tiers distal de l’urètre. Il était composé de 52 %/48 %e fibres de type I/II. Le profil urétral présentait un pic deression distal correspondant à localisation anatomique duUS. L’injection de curare ou la destruction endoscopiqueélective de l’urètre abolissait le pic de pression distal uré-ral et diminuait la PC de respectivement 48 % et 41 %. Uneeure après injection de curare, la PC revenait à la normale.

Conclusion.— Le SSU de la truie présente des caracté-istiques morphologiques et fonctionnelles proches de celuie l’homme. Notre étude morphologique et fonctionnelle aermis de démontrer et de quantifier le rôle du SSU dansa tonicité urétrale chez la truie. Ces résultats apportent

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iou René, Zini Laurent, Lecoeur Constant, Swieb Salem,ombrisson Hélène, Delmas Vincent, Ghérardi Romain,bbou Claude, Chopin Dominique

Introduction.— Nous décrivons une méthode de thérapieellulaire pour l’insuffisance sphinctérienne urétrale baséeur l’implantation directe de fibres musculaires (FM) aveceurs cellules satellites (cellules précurseurs musculaires)ous forme d’une couche circulaire dans la paroi urétrale.

Méthodes.— Quatorze truies ont eu un bilan urodyna-ique suivi d’une destruction endoscopique du sphincter

trié urétral situé autour du tiers distal de l’urètre (J0). A30, des FM autologues (n = 10) ou des adipocytes (n = 4) ontté implantés dans le tiers proximal de l’urètre. 4 truiesmplantées avec FM ont été sacrifiées à J7 pour recherchera présence de cellules satellites activées (desmine+). Lesutres animaux ont eu un bilan urodynamique à J60 avecnalyse de la pression de clôture urétrale (PC) dans le tiersroximal et distal de l’urètre. Les mesures ont été répétéesprès injection de curare afin de détecter la présence de FMnnervées. Après sacrifice, les urètres ont été analysés poura présence de FM régénérées (centronucléées, MyHC+), delaques motrices (bungarotoxine) et de nerfs cholinergiquesVAChT).

Resultats.— À J7, de nombreuses cellules satellitesesmine+ étaient présentes autour de FM en phase de dégé-érescence au site d’injection. À J30, l’activité du sphinctertrié était abolie. Un pic de pression était constammentoté dans l’urètre proximal après implantation de FM ; iltait aboli 15 min après curare et réapparaissait une heurelus tard. L’implantation d’adipocytes ne modifiait pas laC. L’analyse histologique montrait la présence de FM régé-érées orientées sous forme d’une couche circulaire dans laaroi urétrale et connectées à des terminaisons nerveusesholinergiques.

Conclusion.— L’implantation de FM dans l’urètre aboutitleur dégénérescence et à l’activation des cellules satellitesui prolifèrent et fusionnent pour remplacer les FM paren-ales, en respectant l’organisation initiale. Les nouvelles FMxercent une action tonique et sous commande nerveuse.ette méthode permet d’éviter la phase d’amplification

ellulaire in vitro et introduit le concept de néo- sphinc-er biologique. Nous discuterons le processus cellulaire à’origine de l’innervation des fibres régénérées.

oi:10.1016/j.morpho.2007.09.127