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Stéphanie Saliège

EN LAISSE

Roman

Editions annickjubien

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ISBN 978-2-9567306-0-6 Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays. © Les Editions annickjubien 2019 - 2020 www.annickjubien.fr

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1. L'Obscurité. J'essaie d'ouvrir les yeux… J'essaie de toucher mon visage...Je ne sens rien… Je ne vois rien… L'obscurité la plus totale. Mais où suis-je ? J'écoute… Rien. Je veux humer l'air. Il n'y a pas d'air. Je ne sens pas mon nez… Je veux bouger mes jambes … Je ne sens rien… Ni mon corps, ni mes sens… Je n'ai ni froid, ni chaud… J'ai l'impression de n'être qu'un cerveau sans pour autant en ressentir le poids… N'aurais-je plus de corps ? … Je devrais m'angoisser, mais non… Mon cœur ne se serre pas. Je crois que je n'ai plus de cœur. Plus de pouls. Plus de sang… Et si c'était un cauchemar ? … Non. Je ne pense pas. Je sais intégrer mes rêves. Je sais les manipuler quand le contenu me met mal à l'aise… Ce n'est pas un cauchemar. Allez, Déborah ! Réfléchis ! Tiens, quelle est la dernière chose que tu aies faite ? … J'étais dans un restaurant… Avec des investisseurs… Oui, c'est ça… J'étais dans ce restaurant que Norman m'avait recommandé… Bof, ce

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n'était pas si terrible que ça… Les plats étaient d'un commun... J'ai bu du Champagne… Un peu trop peut-être… Pierre a voulu me raccompagner mais j'ai refusé. Je n'aime pas son parfum, trop capiteux, avec une pointe d'acidité qui me révulse… J'ai récupéré ma voiture… Je voulais rentrer. Rentrer vite me coucher… J'avais des réunions importantes le lendemain… Et après ?... Je ne me vois pas arriver chez moi... Il y a des phares qui m'aveuglent... Il pleut, une vraie tempête... Non. Je ne me souviens de rien... Mais qu'est-ce que je fais là ?... Je ne suis peut-être pas seule ? Est-ce que je peux parler ?... Je n'ai pas encore essayé. - « Il y a quelqu'un ?!… Eh ! Est-ce qu'il y a quelqu'un ? ». Oui. J'entends ma voix… Je souris, même si je crois que je n’ai plus de lèvres. J'entends ma voix… C'est rassurant… Ce qui est étrange, c'est le son de ma voix… Pas d'écho. Pas de vibrations… Comme si elle restait dans mon esprit. Elle semble amplifiée mais je la reconnais à peine. C’est quoi cette farce ? … Qui aurait pu faire ça ? Alban ? … Non, il ne s'intéresse qu'à lui-même… - « S’il vous plaît ?!... Il y a quelqu'un ? … Je suis là ! Ho ! Si quelqu'un m'entend, j'aimerais bien sortir !! Ce n'est plus drôle ! … Au secours !».

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Personne... J'ai l'impression d'être en apesanteur mais dans un espace qui m'est inconnu. Le néant ? … Serais-je morte ? Ce serait l’explication la plus réaliste dans cette situation des plus nébuleuses... - « … Dieu ! Dieu !! Suis-je morte ? ». Je ris dans mon subconscient. Je ne crois pas en Dieu… Mais on ne sait jamais … Je trouve ça ridicule mais il faut toujours prendre en considération toutes les éventualités. « Dieu ! Maître ! Mon Seigneur… Suis-je morte ? ». « OUI. ». Cette réponse claire et sonore me gifle. Mon esprit s'ébranle sous une décharge électrique violente… « Qui êtes-vous ? ». « A ton avis, Déborah ? ». « Je ne sais pas ! C'est bien pourquoi je vous le demande ! ». « Crois-tu que tu sois morte ? ». « … C'est ce qui semble le plus plausible. Je ne sens plus mon corps. ». « Bonne analyse. Tu n'as plus de corps, en effet. ». « Plus de corps ? … Mais je suis vivante ? ». « Non. ». « Non ? … Mais je pense ! ». « Donc tu es… Que les humains sont ignares ! ».

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« Mais qui êtes-vous ? … ». « Je suis le Passeur. ». « Le Passeur ? Le Passeur de quoi ? ». « Le Passeur ! ». « Ah ! Et vous passez quoi ? ». « Les âmes. ». « Les âmes ? … Intéressant. Et vous les passez où ? ». « Je les emmène vers la Sérénité où je les laisse en Errance, c'est selon. ». « Ah… Pas d'Enfer alors ? ». « L'Enfer ? Ah ! Ah ! Ah ! …. ». « Qu'est-ce qui vous fait rire ? ». « Votre conception de l'Enfer… Il n'y a pas d'Enfer après la mort. ». « Ah bon ? … ». « Tu sembles déçue… ». « Je ne sais pas... Un peu. ». « Tu m'amuses Déborah... C’est presque décevant de devoir te laisser où tu es... ». « Me laisser où ? ». « En Errance... ». « Pas d'Enfer alors ? ». « Tu en viens. ». « Je ne comprends pas. ». « L'Enfer tel que tu le conçois est sur Terre. Tu ne l'avais pas remarqué ? ». « Sur Terre … Oui. C'est intelligible… Mais décevant quand même. ». « Tu espérais de la luxure peut-être ? ».

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« Je n'espérais pas mourir. Je n'y avais même jamais songé. ». « Te croyais-tu immortelle ? ». « Sûrement... ». « Eh bien, ce n'est pas le cas... Tu seras désormais en Errance. ». « Qu'est-ce que l'Errance ? ». « C'est ce que tu expérimentes depuis tout à l'heure. ». « Quelle horreur !... Dans le noir ? Sans corps ? Pour longtemps ? ». « L'éternité. ». « Et si je refuse ? ». « Tu n'as aucun pouvoir ici. ». « ... Au moins vous êtes là... Nous pourrons discuter. ». « Non. ». « Comment ça, non ? ». « Je ne vais pas rester... Je ne suis présent que pour te faire comprendre ce qui t'arrive. Une forme de compassion vis-à-vis de chaque nouvel Errant tant ce qui l’attend est complexe et source d’incompréhension. ». « Je serai seule ? ». « Oui. C'est ta condamnation. ». « Mais qu'ai-je fait pour mériter pareille torture ? ». « Ta vie, Déborah ! Ta vie ! ». « Quoi ma vie ? Je suis une autodidacte. J'ai mené ma vie du mieux que j'ai pu. Et j'ai réussi ! Je suis une femme d'affaires respectée et admirée ! ». « Une femme crainte et détestée seraient des termes plus appropriés ! ». « Calomnie ! Comment osez-vous ? ».

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« La stricte vérité. Il n'y a pas de façade ici... Tu as profité de ta vie au détriment des autres. Tu les as même piétinés tant que tu as pu, par plaisir. Tu n'y étais pas obligée mais tu t'es délectée en les faisant souffrir. C'est ainsi. Tu n'as pas connu ton Enfer sur Terre, tu l’as fait vivre aux autres… Il est temps. ». « Attendez ! Attendez ! ». « Quoi ? ». « N'y-a-t-il pas possibilité de s'arranger ? ». « De s'arranger ?... Chercherais-tu à me manipuler ? ». « Non. Je comprends bien que c'est peine perdue avec vous... Non, je voulais négocier une autre fin possible pour moi... ». « Ce n'est pas une fin. C'est un commencement en ce qui te concerne. ». « Il doit bien y avoir une échappatoire à ce contrat, non ? ». « Échappatoire ? Contrat ?... Tu n'as pas encore compris que tu n'étais plus sur Terre... Tu n'es pas maîtresse de la situation. Tiens-toi-le pour dit. ». « Et la rédemption ? ». « La rédemption ? Ah ! Venant de toi, on frôle le vulgaire ! ». « Je suis sûre que je peux réparer le mal que j'ai causé ! ». « Tu n'as aucune conception du bien ou du mal, Déborah ! Tu n'as regardé que toi tout au long de ta vie ! Tu ne connais pas tes congénères, tu ne les as jamais appréciés ! Ils n'étaient que des marches d'escalier sur

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lesquelles tu plantais la pointe de tes escarpins hors de prix ! ». « Laissez-moi essayer ! Je peux apprendre ! J'ai toujours appris très vite ! Je vous en supplie ! ». « Mais les émotions, l’altruisme ne s'apprennent pas ! On les ressent ou pas ! ». « J'aimerais essayer de devenir meilleure, je vous le jure ! Je ferai ce que vous voudrez ! J'ai dû m'élever seule dans ce monde de tarés ! Personne n'a eu de compassion pour moi ! Pourquoi aurai-je dû en avoir ou, tout du moins, comprendre un sentiment dont on m'a toujours spoliée ? ». « Ton argument sonne juste. Mais ton intention est une dissonance à elle seule ! C'est la promesse d'une condamnée... ». « C’est vrai, c'est ce que je suis. Donnez-moi une chance de m’amender... S'il-vous-plaît... ». « Je ne sais pas... Je ne pense pas que ton âme puisse évoluer... ». « Comment le sauriez-vous sans avoir essayé ? ». « Tu n'es pas la première à vouloir changer par nécessité ! Aucune n'a réussi. Je suis las d'espérer, sache-le. ». « Faites-moi confiance, s'il-vous-plaît ! ». « N'utilise surtout pas ce mot ! Il m'écorche l'âme ! La confiance s'acquiert ! Tais-toi ! Ne redis jamais ce mot ! ». « D'accord, d'accord ! Excusez-moi... ». « … Il y a effectivement une forme de rédemption pour les pécheresses de ton espèce... ».

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« Oh ! Je vous en prie ! Je veux essayer ! Pitié ! ». « … Mais si tu échoues... L'Errance te paraîtra soudain comme un havre de paix... ». « Je n'échouerai pas, je vous le promets ! ». « Tu n'es pas à un concours administratif ! Je te parle de sentiments, d'humanité, pas d'un prix à remporter ! ». « … Que dois-je faire ? Dites-moi ! ». « Tu peux être réincarnée... Mais en quoi ? Nul ne le sait, même pas moi ! ». « Mais c'est magnifique ! ». « Cela dépend ! Tu peux être réincarnée dans n'importe quel être vivant ! ». « Ah... Pas forcément en humaine alors ? ». « Non... Pour ma part, je te verrais bien en guêpe. ». « C'est vrai ? Je risque d'être sous la forme d'un insecte ? C'est possible ?! ». « Oui... ». « Ce n'est pas grave. Je préfère tout plutôt que le Néant ! ». « Tu devras des comptes Déborah !... Ne crois pas m'échapper comme ça ! Si j'accepte cette digression, sache que tu seras à moi... Je suis le Passeur. Un être de Lumière. Mais la Lumière n'est pas que clarté. Elle peut être noirceur... Choisis. ». « J'accepte Passeur... J'accepte. Tout. Je m'en remets à toi. ». « Alors, moi aussi. J'accepte… Ne me déçois pas. ».

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2. L’éveil. C’est le froid qui me réveille. Je suis mouillée… J’ouvre les yeux mais tout est trouble… Toutes ces odeurs ! C’est d’une violence ! Je n’ai jamais senti autant d’odeurs… Je ne vois toujours qu’une brume… Ce doit être l’automne… Je repense à « La mare au Diable » … Pourquoi ? Sûrement un rapport avec cette ambiance délétère, froide et humide… Me viennent également les arabesques de Debussy… J’entends la musique dans ma tête comme si elle existait vraiment… Où suis-je ?... Quelque chose me gêne près du nez… Je sais immédiatement que c’est un fétu de paille. Comment ? Je n’en sais strictement rien… Je l’enlève de mon visage sans même y avoir songé. Ah ! Quelle horreur ! Je dois avoir un gant de fourrure sur les mains ! Je secoue mes doigts dans tous les sens mais ces gants doivent être collés !... Il y a quelque chose qui m’appuie sur la tête de manière régulière… Je ne vois toujours rien… C’est chaud. C’est agréable… Je crois que j’aime ça mais je ne comprends pas ce que c’est… Je me laisse faire… On dirait que quelqu’un me lave, mais avec quoi ?... Que

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c’est bon… On me pousse vers une matière aussi douce que la chair, aussi chaude… J’ouvre la bouche et avale un liquide délicieux… Du lait. C’est du lait… Je ne me suis jamais gavée à ce point… Quel drôle de rêve… Où peut-il m’emmener ?... Je me rendors… Je ne sais combien de fois je me réveille, bois et repars vers des songes sans images… Un matin, mes paupières s’entrouvrent… La lumière m’aveugle puis, petit à petit, je m’habitue à elle… Le monde qui m’entoure sort du brouillard… Je suis couchée sur du foin… On dirait une sorte de hangar… Il y a de la paille un peu partout… Ce doit être une ferme… Je suis seule. Enfin, pas tout à fait… Il y a une énorme chienne couchée près de moi… Je me recule et tombe à la renverse… Je n’aime pas les chiens. Ils me font peur… Je les trouve insupportables… Ils reviennent sans cesse, même brutalisés… Je ne les ai jamais compris… Être à ce point soumis… Et moi, je ne suis pas de cette catégorie… Bon… Qu’est-ce que je fais, couchée dans cette grange ?... J’ai dû me prendre une de ces cuites hier soir !... Entre ce cauchemar atroce… Ce « Passeur » … Quelle connerie !... Et maintenant cette foutue ferme !... Pourquoi est-ce que j’ai du mal à me mettre sur mes jambes ?... Ah non, ça y

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est !... He bien ! Je ne suis pas prête de retourner dans ce satané restaurant ! Leur champagne était frelaté !... Ça y est ! Je suis debout… Mais il me semble être bien près du sol !... Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?... Je dois avoir une de ces têtes ! Et ma réunion ?... J’espère que je ne serai pas trop en retard… J’avance dans ce hangar. Lentement… Mais alors, vraiment lentement… On dirait que mon corps ne réagit pas aussi vite que d’habitude… Ah ! Il y a un miroir derrière une machine agricole… Il est cassé mais ça fera l’affaire !... Alors… Voyons les dégâts ! … Mais qu’est-ce qu’il fout là ce chien ?... Ce n’est pas vrai ! C’est un chenil ici !... Je me remets devant la glace… Encore ce chiot !... Et c’est quoi ce truc qui se met entre mes jambes ! Une queue ?!!!... Et pourquoi cette queue est-elle dans ma bouche ?... Je veux la lâcher mais quelque chose en moi insiste pour s’amuser avec cette immonde queue ! J’essaie de l’enlever avec ma main. Mais c’est une patte qui passe devant mes yeux !... Je crois devenir folle !... Je retourne devant le miroir… Enfin, sur le côté du miroir… Je repense à mon cauchemar… Et si ça n’en était pas un ? Et si Le Passeur existait vraiment ?... Et si j’étais réincarnée en un animal ?... Non, non, non… Mon esprit cartésien s’en défend… Je m’approche lentement vers ce morceau de glace brisée… Je vois un chiot… Je recule… Je ne vois plus le chiot… J’avance de nouveau, il réapparaît… Je me place franchement devant le miroir cette fois-ci…

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Ma respiration est en suspens… Je m’assois… Je regarde mon image dans ce miroir… C’est un chiot d’environ deux mois… Noir et feu…Je penche la tête sur le côté… Lui aussi… Forcément… Je me lève. Il est sur ses pattes… J’ai une irrépressible envie de pisser. Il casse son arrière train et urine joyeusement sur le sol… Je m’affale sur la paille… Je pleure et n’entends qu’un couinement continu comme écho… Je hurle de colère mais ce ne sont que des jappements qui fusent de ma bouche. J’ai même du mal à m’arrêter… Je retourne devant le miroir… J’ai la langue qui pend… C’est d’un ridicule !... Je veux la rentrer. Non… Elle sort sans que je le veuille… Putain ! Ce n’est pas vrai !!! Il ne m’a pas fait ça l’autre illuminé de Passeur !!! Tout mais pas un chien !!! Je ne sais pas, moi… Un aigle, un requin, même une vipère ! Mais pas un chien !! Et c’est quoi comme marque de chien ? Je n’y connais rien en plus !... Bon… J’ai l’air d’être assez haut sur pattes. C’est déjà ça !... Heureusement qu’il ne m’a pas foutue dans le corps d’un de ces chiens de mémère, des Yorkshires, je crois… Et je suis ?... Une femelle. Bon… Je préfère… Au moins je ne sauterai pas sur tout ce qui bouge !... A bien regarder… Je ne suis pas si mal que ça. J’ai même de l’allure… Une certaine classe…

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Tiens ! Quelqu’un arrive… Je l’ai senti avant que la porte ne s’ouvre… Pratique cet odorat ! Deux hommes apparaissent dans mon champ de vision : l’un, assez corpulent, est habillé d’une tunique bleue, d’une chemise à carreaux marrons et orangés. Il a le visage crevassé et l’autre n’est pas mieux. C’est un gringalet à la voix de fausset, accoutré comme un plouc… « Bon !... La Teigne a fait des petits… On n’en a gardé que deux : un mâle et une femelle… ». « Une femelle ? Ben, pourquoi tu l’as gardée ? C’est chiant à replacer ça ! ». « Ch’ai pas… J’ai pas pu la nioquer celle-là !... En plus, elle est très grande pour une chienne ! R’garde-la ! On croirait un mâle ! Elle est même plus grande que son frangin ! R’garde ch’te dis ! ». « Ouais… C’est vrai… Mais bon. C’est une femelle ! ... ». « P’t’être bien… Mais c’est pas n’importe quel clébard Jacky… C’est une Doberman ! ». « Ah… T’as p’t’être raison… Allez, j’en parlerai autour de moi !... Salut vieux ! On s’ voit chez le Francis ce soir ? Pour la belotte ! ». « Compte sur moi ! J’y serai ! Allez, salut gros ! ». La porte se referme sur les deux avinés… Je n’en crois pas mes oreilles !... Mais où suis-je tombée ? En Beauferie ?... Ce n’est plus une quête de rédemption, c’est l’Enfer !