mémoire, y compris stage professionnalisant[br]- séminaires … · 2018-06-29 ·...
TRANSCRIPT
http://lib.uliege.ac.be http://matheo.uliege.be
Mémoire, y compris stage professionnalisant[BR]- Séminaires
méthodologiques intégratifs[BR]- Mémoire : L'impact de l'information sur
l'expérience du patient lors d'une scintigraphie myocardique de perfusion
Auteur : VANDERMEIREN, Géraldine
Promoteur(s) : Delgaudine, Marie; Withofs, Nadia
Faculté : Faculté de Médecine
Diplôme : Master en sciences de la santé publique, à finalité spécialisée en pratiques avancées en
sciences infirmières
Année académique : 2017-2018
URI/URL : http://hdl.handle.net/2268.2/4485
Avertissement à l'attention des usagers :
Tous les documents placés en accès ouvert sur le site le site MatheO sont protégés par le droit d'auteur. Conformément
aux principes énoncés par la "Budapest Open Access Initiative"(BOAI, 2002), l'utilisateur du site peut lire, télécharger,
copier, transmettre, imprimer, chercher ou faire un lien vers le texte intégral de ces documents, les disséquer pour les
indexer, s'en servir de données pour un logiciel, ou s'en servir à toute autre fin légale (ou prévue par la réglementation
relative au droit d'auteur). Toute utilisation du document à des fins commerciales est strictement interdite.
Par ailleurs, l'utilisateur s'engage à respecter les droits moraux de l'auteur, principalement le droit à l'intégrité de l'oeuvre
et le droit de paternité et ce dans toute utilisation que l'utilisateur entreprend. Ainsi, à titre d'exemple, lorsqu'il reproduira
un document par extrait ou dans son intégralité, l'utilisateur citera de manière complète les sources telles que
mentionnées ci-dessus. Toute utilisation non explicitement autorisée ci-avant (telle que par exemple, la modification du
document ou son résumé) nécessite l'autorisation préalable et expresse des auteurs ou de leurs ayants droit.
L’IMPACT DE L’INFORMATION SUR
L’EXPERIENCE DU PATIENT
LORS D’UNE SCINTIGRAPHIE MYOCARDIQUE DE PERFUSION
Mémoire présenté par Géraldine VANDERMEIREN
en vue de l’obtention du grade de
Master en Sciences de la Santé publique
Finalité spécialisée en Pratiques Avancées en Sciences Infirmières
Année académique 2017 - 2018
1
L’IMPACT DE L’INFORMATION SUR
L’EXPÉRIENCE DU PATIENT
LORS D’UNE SCINTIGRAPHIE MYOCARDIQUE DE PERFUSION
Promotrice Marie DELGAUDINE
Co-promotrice Nadia WITHOFS
Mémoire présenté par Géraldine VANDERMEIREN
en vue de l’obtention du grade de
Master en Sciences de la Santé publique
Finalité spécialisée en Pratiques Avancées en Sciences Infirmières
Année académique 2017 - 2018
2
Remerciements
Je tiens tout d’abord à remercier ma promotrice,
Mme Marie Delgaudine, pour son aide et sa
disponibilité constante tout au long de la réalisation
de ce projet, ainsi que ma co-promotrice, Mme
Nadia Withofs, pour ses références scientifiques et
ses conseils lors de la rédaction.
Je souhaite ensuite adresser un remerciement à
mon infirmière chef de service, Mme Anne Wetz,
qui m’a appuyé sans faille tout au long de cette
année, et à Mme Donneau pour ses indications lors
de la réalisation des analyses statistiques de cette
étude.
Merci à mes collègues, Catherine, Caroline, Gaelle,
Boni, Camille et Frédérique, sans lesquels j’aurais eu
beaucoup plus de mal à rassembler l’ensemble de
l’échantillon inclus dans cette étude.
Et enfin, un remerciement particulier à ma famille
et surtout à mon mari, Hassan, et à mon fils,
Shayan, dont le soutien et la confiance m’ont
permis de trouver le courage de persévérer
jusqu’au bout.
3
Table des matières
Résumé ................................................................................................................................... 4
Abstract ................................................................................................................................... 5
1. Préambule ....................................................................................................................... 6
2. Introduction ................................................................................................................... 10
2.1. L’expérience patient .............................................................................................. 10
2.1.1. L’évolution de la satisfaction à l’expérience .................................................. 10
2.1.2. Les soins centrés sur le patient ...................................................................... 11
2.1.3. Les mesures d’expérience rapportées par le patient ..................................... 11
2.1.4. Les dimensions du questionnaire d’expérience patient ................................ 12
2.2. L’information au patient ........................................................................................ 13
2.3. Objectifs de recherche et hypothèses ................................................................... 16
2.3.1. Question de recherche ................................................................................... 16
2.3.2. Objectifs et hypothèses de recherche ............................................................ 16
3. Matériel et méthode ..................................................................................................... 17
3.1. Type d’étude .......................................................................................................... 17
3.2. Population étudiée ................................................................................................. 17
3.3. Recrutement et procédure .................................................................................... 17
3.4. Questions éthiques ................................................................................................ 19
3.5. Matériel de mesure ................................................................................................ 20
3.6. Analyse des données .............................................................................................. 23
3.6.1. Méthodes d’analyse ....................................................................................... 23
3.6.2. Biais potentiels ............................................................................................... 24
4. Résultats ........................................................................................................................ 25
4.1. Description de l’échantillon ................................................................................... 25
4.2. Qualité de l’information reçue avant l’examen ..................................................... 27
4.2.1. Influence de la brochure sur l’information du patient ................................... 27
4.2.2. Appréciation de la brochure dans le groupe expérimental ........................... 29
4.2.3. Impact de la brochure dans le choix du type d’informations souhaitées ...... 30
4.3. Corrélation(s) entre l’appréciation des patients et les informations reçues ........ 31
4.4. L’expérience positive des patients en Médecine nucléaire ................................... 34
5. Discussion et perspectives ............................................................................................ 35
5.1. Limites et biais potentiels de l’étude ..................................................................... 37
6. Conclusions .................................................................................................................... 39
7. Références ..................................................................................................................... 40
8. Annexes ......................................................................................................................... 44
4
Résumé
Introduction : L’expérience des patients, au cœur des soins centrés sur le patient, permet
d’évaluer de manière subjective et objective le parcours du patient. Les mesures
d’expériences rapportées par les patients sont une des méthodes préconisées pour mesurer
et améliorer les soins. Cette recherche évalue si une modification du type d’informations
communiquées aux patients lors de la réalisation de l’examen de scintigraphie myocardique
de perfusion au sein du service de Médecine nucléaire de Liège modifie positivement
l’expérience de ces derniers.
Matériel et méthode : Une étude prospective quasi expérimentale avec groupe contrôle et
analyse quantitative par questionnaire a été réalisée pendant 4 mois. Un support écrit a été
créé et son impact évalué auprès d’un groupe de patients, par rapport à l’information
diffusée habituellement. Des tests statistiques de régression logistique binaire ont été
appliqués, et analysés par interprétations des Odds Ratio et intervalles de confiance à 95%.
Résultats et conclusions : L’impact de la diffusion de la brochure a été évalué à 3 moments.
Tout d’abord, son influence a été mesurée concernant les informations reçues avant
l’examen, puis dans l’appréciation des informations globales reçues, après la réalisation de la
scintigraphie myocardique de perfusion. Enfin elle fut estimée dans l’expérience positive des
patients dans le service de Médecine nucléaire.
Son impact était limité dans l’appréciation des informations reçues avant l’examen, en
influençant les choix du type d’informations souhaitées par les patients qui l’ont
expérimentée, et elle n’avait pas d’effet dans les autres moments mesurés. L’étude a mis en
évidence d’autres facteurs d’influence. L’appréciation positive des informations globales
reçues dépend de l’importance que les patients accordent au fait d’être informé, associé
simultanément avec la qualité des informations reçues à la consultation au cours de laquelle
l’examen est prescrit et les explications jugées claires et précises le jour de l’examen. Ces
dernières sont le seul facteur ayant un impact sur l’expérience positive des patients. L’étude
ayant démontré ses limites à ce niveau, il serait intéressant de poursuivre la recherche vers
un questionnement ciblé des patients via des interviews, qui permettrait de mettre en
œuvre des solutions appropriées basées sur un partenariat de soins avec les patients.
Mots clés : Brochure informative, scintigraphie myocardique de perfusion, expérience
patient, étude quasi expérimentale, PREM.
5
Abstract
Introduction: At the heart of patient-centered care, patient experience provides a subjective
and objective assessment of the patient's journey. Patient-Reported Experience Measures
are one of the recommended methods for measuring and improving treatments. This
research evaluates whether a change of the type of information provided to patients when
performing the myocardial perfusion scintigraphy examination in the Nuclear Medicine
Department of Liège positively affects their experience.
Material and method: A four months prospective quasi-experimental study with control
group and quantitative analysis via a questionnaire survey. A written medium has been
created and its impact evaluated with a group of patients, compared to the information
usually disseminated. Statistical tests of binary logistic regression were applied and analyzed
by interpretations of Odds Ratio and 95% confidence intervals.
Results and conclusions: The impact of the distribution of the pamphlet was evaluated at
three points. First of all its influence has been measured as regards information received
before the examination, then in the evaluation of all the information received, after
conducting the myocardial perfusion scintigraphy. Finally it has been estimated in the
positive patient experience in the Nuclear Medicine Department.
Its impact was limited in the assessment of the information received prior to the
examination in influencing the choice of the kind of information desired by the patients who
passed through. It had no effect in the other two moments evaluated. The study found other
influencing factors. The appraisal of the overall information received depends on the
importance to patients of being informed, simultaneously associated with the quality of the
information provided during the consultation in which the examination is prescribed, and
explanations considered clear and accurate on examination day. The latter are the only
factor contributing to the positive patients experience. As the study has shown its limits at
this level, it might be interesting to continue the research towards a targeted questioning of
patients via interviews, which would make it possible to implement appropriate solutions
based on a care partnership with patients.
Key words: informative pamphlet, myocardial perfusion scintigraphy, patient experience,
quasi-experimental study, PREM.
6
1. Préambule
Selon l’European Cardiovascular Disease Statistics de 2017, au sein de l’Union Européenne,
les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès (Wilkins et al., 2017),
responsables de 37% des causes de décès chaque année. Leur coût est estimé à 111 milliards
d’euros. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) établit qu’en Belgique elles restent
également la première cause de décès en 2014, tous âges et sexes confondus (Organisation
Mondiale de la santé, 2017), représentant 30% des décès attribués aux maladies non
transmissibles. Le Service Public Fédéral belge de la sécurité sociale présente une mesure de
l’évolution de la consommation des médicaments remboursés en 2012, qui démontre
l’augmentation constante de la consommation de médicaments pour le système
cardiovasculaire, entraînant une dépense de 630 millions d’euros pour cette année-là (De
Spiegelaere, 2013).
Pour l’OMS, dans sa publication de l’atlas global sur les maladies cardiovasculaires. Ces
dernières sont subdivisées en plusieurs types, les principales étant la coronaropathie et
l’infarctus du myocarde (Mendis et al., 2011), qui sont les causes les plus courantes de
l’insuffisance cardiaque, selon une étude réalisée pour évaluer la valeur de l’imagerie dans la
mesure de la viabilité cardiaque (Lim et al., 2014). Towsend et collaborateurs présentent une
revue des statistiques épidémiologiques européennes en 2016, établissant que la
coronaropathie est responsable de 20% des décès en Europe, et de 14% des décès
prématurés de la population de moins de 65 ans (Towsend et al., 2016).
Selon l’OMS, la mortalité aiguë liée à ces maladies est en diminution ces 20 dernières années
dans les pays développés (Mendis et al., 2011). Un rapport de 2009, réalisé à l’Université
Catholique de Louvain, en collaboration avec la société belge de réadaptation cardiaque,
met en évidence que plus de 50% de la population de plus de 65 ans, souffrant d’une
maladie cardiovasculaire, est hospitalisée une nouvelle fois moins de 6 mois après l’infarctus
du myocarde initial, victime d’une nouvelle défaillance cardiaque (Doumont & Libion, 2009).
Une grande partie de ces admissions est d’origine multifactorielle. D’une part, les
professionnels de santé négligent l’information à apporter à la personne initialement
hospitalisée pour une défaillance cardiovasculaire ou lors du suivi, d’autre part, une majorité
7
de ces patients ont des difficultés à effectuer la surveillance de leur maladie (ex :
l’identification de nouveaux symptômes). Enfin, selon une revue des différentes préventions
et des barrières à l’adhésion aux traitements prescrits, Bansilal et collaborateurs mettent en
évidence que 57% des patients seulement suivent les recommandations du médecin
(Bansilal et al., 2015).
Une étude réalisée en province de Liège entre 2010 et 2012, évaluant l’impact socio-
économique sur la prévalence des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires, a mis
en évidence que la prévention primaire, agissant sur les principaux facteurs de risque, a
permis cette dernière décennie de diminuer la mortalité associée à ces pathologies (Streel et
al., 2015). La prévention secondaire, reposant sur la prise de médicaments de manière
régulière, contribue à diminuer les évènements cardiovasculaires et la mortalité associée aux
coronaropathies (Bansilal et al., 2015). Dans une revue systématique évaluant l’éducation
thérapeutique dans le cadre des maladies cardiovasculaires, Labrunée et collaborateurs
établissent que la prévention tertiaire agit sur le comportement des patients et la
réadaptation par une éducation thérapeutique multidisciplinaire (Labrunée et al., 2012).
D’autres volets essentiels concernant la prise en charge des pathologies cardiovasculaires
sont le diagnostic et le suivi thérapeutique, qui dépendent de la concordance de multiples
éléments reprenant les facteurs de risque, les symptômes et les tests cardiaques, dont les
tests d’effort ou de stress. Dans un article de synthèse reprenant les différents tests
existants à l’intention des infirmières en pratiques avancées en Sciences infirmières (PASI),
ces derniers sont une composante essentielle du diagnostic, pronostic et suivi de la
population cardiaque (Anderson et al., 2014). Soit physiquement, soit
pharmacologiquement, ils provoquent une augmentation de la charge de travail cardiaque
et permettent d’évaluer la réserve coronaire. En cas de coronaropathie obstructive sévère,
le déséquilibre entre l’apport sanguin et une demande accrue d’oxygène se manifeste par
des symptômes et/ou des modifications à l’électrocardiogramme (ECG) pendant le test.
Selon les evidence-based medecine énonçant les différents tests, rédigé par Garber et
d’autres spécialistes et mis à jour en 2015, la scintigraphie myocardique de perfusion après
injection de tétrofosmine ou de methoxy-isobutylisonitrile (MIBI) marqué au 99mTc se réalise
après un effort physique ou une injection d’un pharmaceutique (Garber et al., 2015). Elle
8
offre des avantages comparables à l’échocardiographie de stress, permet la réalisation
d’images retardées et a une bonne valeur pronostique de l’ischémie myocardique. Pour
Wells Askew et collaborateurs, dans une revue des indications des différents tests, ils
définissent sa sensibilité à 88% et sa spécificité à 77% (Wells Askew et al., 2017).
Au CHU de Liège, un entretien réalisé avec le docteur Davin, cardiologue et référent
concernant les examens cardiaques avec imagerie, a permis de déterminer les contraintes de
l’institution. L’examen privilégié est tout d’abord le test d’exercice physique avec ECG, quand
il est réalisable. Si ce test est non contributif, non réalisable ou douteux vu sa faible
sensibilité de 68% et spécificité de 77% (Wells Askew et al., 2017), le choix se fait
principalement entre une échocardiographie de stress et une scintigraphie myocardique de
perfusion (Dr Davin, cardiologue au CHU de Liège, interview 21 Avril 2017). La décision
dépend principalement du délai d’obtention de l’examen, en fonction de l’urgence
organisationnelle (ex : chirurgie importante déjà programmée chez un patient à haut risque)
ou humaine (ex : demande de diagnostic chez un patient qui présente des douleurs à la
consultation clinique ou lors d’hospitalisation). La plupart des patients peuvent réaliser ces
deux examens indifféremment, dans le respect des Appropriate Use Criteria (AUC) mis à jour
en 2014 (Wolk et al., 2014). Pour la Haute Autorité de Santé (HAS) en France, dans un
rapport de l’évaluation de l’imagerie cardiaque non invasive de 2016, ces AUC sont utilisés
comme référence dans le choix du type d’examen (Brahmi, 2016).
La préparation correcte du patient est également un des facteurs pris en compte dans le
choix de l’examen. Elle constitue en effet le point essentiel à la réalisation d’un examen non
invasif de type échocardiographie de stress ou scintigraphie myocardique de perfusion
interprétable et de qualité. Selon la synthèse d’Anderson et collaborateurs, le test
pharmacologique sera toujours accompagné d’imagerie, alors que le test d’effort peut être
réalisé avec ou sans acquisition d’images (Anderson et al., 2014). Pour le test
pharmacologique, le choix se pose entre deux produits, détaillé dans le guide rédigé par
Coaguila et collaborateurs concernant les protocoles pour la tomoscintigraphie de perfusion
myocardique. D’une part, le dipyridamole, vasodilatateur coronarien (SCS Boehringer, 2016),
nécessitant l’arrêt préalable de boissons ou d’aliments contenant des dérivés de la xanthine,
tels que du café ou du soda à base de caféine, du thé, du chocolat et des bananes pendant
9
les 12H précédant l’examen (Coaguila et al., 2012). D’autre part, la dobutamine,
cardiotonique, augmentant la contractilité cardiaque (Eurogenerics SA, 2013), et requérant
l’arrêt des médicaments bêta-bloquants 48H avant l’examen et éventuellement l’arrêt de
dérivés nitrés et antagonistes calciques 24H avant (Coaguila et al., 2012). Actuellement, au
CHU de Liège, le dipyridamole n’est plus inscrit au formulaire thérapeutique et donc le test
pharmacologique se réalise uniquement avec dobutamine.
Selon le docteur Davin :
‘L’inconvénient de ce type d’examen reste sa prise en charge pré-examen, si le
patient n’est pas bien préparé et éduqué, que ce soit pour les médicaments ou les
restrictions alimentaires, l’examen ne peut pas avoir lieu’ (interview du 21 Avril
2017).
Le résultat de ce manque de préparation est le report de l’examen, retardant aussi la mise
au point diagnostique et éventuellement la prise en charge thérapeutique plus ciblée du
patient.
En outre, pour la fin de l’année 2018, le CHU brigue l’accréditation du Join Commission
International (JCI), qui est la division internationale du Join Commission, organisme
d’accréditation américain, pour les organisations de soins (Centre Hospitalier Universitaire
de Liège, 2017). Cet organisme vise également l’amélioration internationale de la qualité et
de la sécurité des soins. Dans le domaine de la prestation de soins au patient, toute une
partie est réservée aux droits du patient et de sa famille (Joint Commission International,
2017). Les patients doivent être informés de tout ce qui concerne leurs soins, leur
permettant de comprendre et de participer aux décisions liées à leurs traitements. Tous les
services sont concernés, en ce compris les services fournissant des soins ou examens
spécifiques.
Enfin, selon une publication de 2015, l’apport d’un infirmier PASI accroît l’efficacité des soins
(De Geest, 2015). Cet infirmier favorise une approche fondée sur des données probantes,
tout en permettant la promotion de nouveaux modèles de soins, en partant des besoins du
patient pour se concentrer sur les résultats, y compris au sein des populations de patients
spécifiques et des maladies chroniques. Selon Psiuk, qui prône l’interdisciplinarité dans les
10
soins de santé, c’est dans la formalisation du raisonnement clinique que se situe l’identité
professionnelle des infirmiers, qui ne pourra s’affirmer que dans une démarche clinique
collective. Ce raisonnement constitue un atout pour la qualité des soins, en se centrant sur la
compétence du patient (Psiuk, 2008).
Il paraît donc intéressant de promouvoir une approche infirmière et cette étude a pour but
d’évaluer si la création d’un support écrit complémentaire rencontre les besoins des
patients. Ce travail s’inscrit dans la continuité d’études réalisées dans d’autres pays, en
mettant l’accent sur l’apport d’une infirmière PASI dans le cadre de l’amélioration de la
qualité des soins apportés au patient, en conformité avec le processus d’accréditation en
cours par le JCI au sein du CHU de Liège.
2. Introduction
2.1. L’expérience patient
2.1.1. L’évolution de la satisfaction à l’expérience
La littérature scientifique regorge d’informations concernant la satisfaction et l’expérience
des patients. Mais ces termes sont souvent confondus, pourtant ils sous entendent des
termes bien distincts (Soubeiga, 2013).
Selon une définition reprise par la HAS, dans l’analyse des initiatives internationales sur les
mesures de l’expérience patient, qu’elle publie en 2011, « la satisfaction est l’acte par lequel
on accorde à quelqu’un ce qu’il demande, ou le sentiment de bien-être qui découle de cette
action » (HAS, 2011). Pour l’Organisation de Coopération et de Développement Économique
(OCDE) en 2002, repris par Soubeiga dans son analyse de l’expérience patient en 2013, il
s’agit du « sentiment exprimé par les patients, faisant partie des résultats des soins »
(Soubeiga, 2013). Or, toujours selon la HAS, si le patient vient à critiquer le service reçu, il
critique en fait le service et les soins dont il est dépendant (HAS 2011). Selon diverses études
reprises dans cette analyse en 2011, un patient insatisfait est en fait un patient qui a vécu
une mauvaise expérience, et dont les attentes n’ont pas été rencontrées. De plus, la
satisfaction étant variable d’un patient à un autre, sa mesure est relative.
11
Toujours selon l’OCDE, l’expérience des patients, quant à elle, reflète « l’interaction réelle
des patients avec le système, tout en faisant partie du processus de soins » (Soubeiga, 2013).
C’est également la définition reprise par l’Institut de la Statistique du Québec (ISQ), inspirée
du Beryl Institute (Dubé-Linteau, 2017). Ce type de mesure tend à détecter les faits réels de
la réactivité des soins, pour déterminer en détail les actions des différents services de soins
de santé pendant une hospitalisation ou une consultation (Figure 1). Selon une étude de
l’ISQ, évaluer cette expérience permet d’aborder deux points de vue complémentaires,
d’une part la partie objective concernant la prise en charge des patients par rapport aux
éléments concernés et d’autre part, la partie subjective des patients basée sur leur jugement
personnel.
Figure 1 : PAQS - Présentation du projet pilote PREM - 28 avril 2017.
2.1.2. Les soins centrés sur le patient
Soubeiga affirme que les différents questionnaires standardisés se basent principalement sur
les modèles de « soins centrés sur le patient » (Soubeiga, 2013) (Figure 2). Dans une
traduction libre du même auteur et basée sur la définition de l’Institute of Medicine (IOM),
ce sont « des services qui répondent aux besoins et préférences
de chaque patient, et veillent à ce que les valeurs du patient
guident toutes les décisions cliniques ». L’IOM est un organisme
américain indépendant, créé en 1970, qui fournit des
informations basées sur des données probantes dans le domaine
des soins de santé.
Figure 2 : PAQS - Présentation du projet pilote PREM - 28 avril 2017.
2.1.3. Les mesures d’expérience rapportées par le patient
Pour l’ISQ, parmi les diverses méthodes de mesure, utiliser des questionnaires d’enquêtes
permet d’obtenir de plus grands échantillons et donc d’aborder une approche quantitative
et l’utilisation de tests statistiques afin de vérifier des corrélations entre différentes variables
12
(Dubé-Linteau, 2017). Ces mesures obtenues par questionnaires sont appelées Patient-
Reported Experience Measures (PREM). L’objectif de ces mesures consiste à améliorer la
qualité des services de soins mais aussi l’expérience de soins des patients.
Outre l’évaluation de la qualité des services de santé, de la performance ou l’atteinte des
résultats, selon Russell, les PREM sont également essentiels pour améliorer des
interventions spécifiques et changer des pratiques professionnelles (Dubé-Linteau, 2017).
Pour d’autres études reprises par l’ISQ, il s’agit avant tout, en but principal, d’améliorer
l’expérience des patients. Une expérience positive des soins de santé entraine un meilleur
suivi des recommandations de prévention et de traitement, permet l’obtention de meilleurs
résultats cliniques, une amélioration de la sécurité, et une diminution de l’utilisation des
services de soins de santé.
2.1.4. Les dimensions du questionnaire d’expérience patient
Selon l’ISQ, plusieurs modèles existent, mais les plus utilisés au niveau international sont
ceux de l’IOM et du Picker institute Europe (PIE) (Dubé-Linteau, 2017). Ce dernier, fondé en
1986, a plusieurs missions, dont le développement des questionnaires standardisés, utilisés
internationalement (HAS, 2011).
Ces modèles furent conçus en 1993 à partir des travaux de Gerteis et collaborateurs qui
définissent 7 dimensions de l’expérience patient (Dubé-Linteau, 2017) ;
1) Le respect des valeurs, préférences et besoins du patient ;
2) La coordination et l’intégration des services ;
3) L’information, la communication et l’éducation du patient ;
4) Le confort physique ;
5) Le soutien émotionnel ;
6) L’implication des familles et des proches ;
7) La continuité et transition des soins.
Le PIE ajoute une huitième dimension qui est « l’accès aux soins ». Dans sa publication de
2012, le National Health Service, système de la Santé Publique du Royaume-Uni, intègre une
neuvième dimension, « l’appréciation générale de l’établissement ».
13
Soubeiga explique dans son analyse que différents questionnaires existent, en fonction des
patients ciblés (Soubeiga, 2013). Ils peuvent porter soit sur des pathologies (cancer,
diabète,…), des secteurs de soins spécifiques (ambulatoires, urgences, …) ou être plus
généraux (étendus à plusieurs secteurs). Selon l’ISQ, ils seraient plus discriminants que les
questionnaires de satisfaction (Dubé-Linteau, 2017). Dans leur guide, l’ISQ explique que des
questionnaires standardisés basés sur les 9 dimensions, élaborés entre autre par le PIE, sont
robustes, et peuvent être utilisés dans tous les secteurs de santé et pour toutes les
pathologies, même si, au Québec, la plupart des questionnaires sont créés « maison » pour
répondre à un besoin spécifique. De fait, selon une étude de 2004 reprise dans son analyse
par Soubeiga, les questionnaires standardisés seraient pauvres en détails permettant des
changements (Soubeiga, 2013). Pour lui, l’élaboration de questionnaires spécifiques dans
une institution, avec la participation des gestionnaires, patients et équipes soignantes,
permettrait de mieux s’approprier les résultats.
En conclusion, selon les différentes sources consultées, une expérience positive de soins est
associée généralement à des soins de bonne qualité, tout en permettant d’obtenir des
informations concrètes liées aux actions réalisées dans les services de soins. Manary et
collaborateurs, dans un exposé essayant d’expliquer les causes de résultats d’études
pouvant paraitre incohérents, finissent par déduire qu’il faut veiller à améliorer l’expérience
des patients, non en se braquant sur certains problèmes méthodologiques non résolus, mais
en se concentrant sur les différentes actions telles que la coordination des soins et
l’engagement des patients permettant l’atteinte des résultats (Manary et al, 2013).
2.2. L’information au patient
Pour le JCI, les besoins éducatifs spécifiques de la population cible s’évaluent via une
appréciation de la littératie en santé et du niveau d’éducation (Joint Commission
International, 2017) et il laisse le choix du format préconisé pour l’apport de l’information à
l’appréciation de l’institution.
La littératie en santé, ou compétences en matière de santé, a été définie en 2012 par
Sorensen et ses collaborateurs. Cette définition est reprise dans une étude réalisée en 2014
concernant le niveau de littératie en Belgique (Van den Broucke & Renwaert, 2014) :
14
‘C’est la connaissance, la motivation et les compétences des individus à accéder,
comprendre, évaluer et utiliser l'information de santé en vue de porter des
jugements et prendre des décisions dans la vie de tous les jours en ce qui
concerne la santé, la prévention des maladies et la promotion de la santé, de
manière à maintenir ou améliorer la qualité de vie.’
Cette définition, plus large que celle développée en 1997 et 2000 par l’OCDE, permet selon
Ferron, dans sa synthèse de 2017 rédigée à l’intention de la conférence nationale de santé
en France, de dépasser le simple cadre de l’alphabétisation en définissant la littératie en
santé comme un déterminant essentiel en promotion et éducation de la santé, permettant
de contribuer à l’autonomie et l’empowerment du patient (Ferron, 2017).
Or dans une étude réalisée en Belgique, 4 répondants sur 10 ont un niveau de littératie en
santé problématique ou insuffisant (Van den Broucke & Renwaert, 2014). Ce faible niveau,
comparable aux statistiques européennes, est corrélé positivement au faible niveau
d’éducation, au sexe (les hommes ayant un niveau plus faible que les femmes) et entraînent
des comportements délétères pour la santé.
Ces dernières années, diverses études ont démontré l’impact positif d’une information
spécifique écrite complémentaire aux informations orales fournies médicalement. D’une
part en France, en 2010, une étude a conclu à l’importance de l’information écrite en sus de
l’information orale (Susteric et al., 2010). D’autre part en Suède, la même année, plus de
2000 patients ont répondu à un questionnaire, démontrant que l’absence de participation
du patient dans la réalisation des soins est corrélée au manque d’information (Fröjd et al.,
2011). Dans le cadre spécifique des soins ponctuels en imagerie médicale, une étude
américaine quasi expérimentale en 2012 a souligné l’importance d’une information écrite
claire et compréhensible pour améliorer la qualité de l’examen (Ali et al., 2013).
Au sein du CHU de Liège, de mai à juillet 2016, une enquête de satisfaction générale du
patient concernant la globalité des soins a été menée entre autre au sein du service de
Médecine nucléaire (Annexe 1). Elle s’intéressait à tous les aspects de la prise en charge du
patient. Par rapport aux résultats de référence tirés de la littérature concernant les objectifs
à atteindre par les institutions de soins en Belgique, utilisés comme minimum requis dans
15
l’analyse des résultats, il ressort que l’information et l’empowerment, ainsi que
l’organisation des soins, dépendant directement du service, sont en dessous des 90,5% de
satisfactions des patients, établis comme pourcentage de référence. Parmi l’échantillonnage,
35% des patients effectuaient un examen de scintigraphie, et 55% de ces examens se
déroulaient sur le site du Sart-Tilman. Sachant que Le CHU de Liège place son objectif
institutionnel de satisfaction globale à 93,75%, les 88% obtenu pour l’information et 86%
pour l’organisation des soins ne remplissaient pas les objectifs.
Ces résultats s’accordent à ceux de la Plateforme pour l’Amélioration Continue de la Qualité
des services de Santé (PAQS), qui, lors de la présentation de son projet pilote PREM en 2017,
souligne via un diagramme les attentes des associations de patients lors de la prise en
charge hospitalière (Annexe 2). Sur base de leur échantillonnage, il ressort que plus de 90%
des répondants signalent le besoin en information et éducation (Schoonvaere, 2017).
Malgré un rappel préalable 48 heures avant l’examen de la part des secrétaires du service de
Médecine nucléaire, sur base des relevés informatiques du logiciel GERA (Thélème, n.d.)
utilisé dans le service pour les années 2015-2016, 18% des scintigraphies myocardiques de
perfusion ont été annulées sur le site du Sart-Tilman, ce qui correspond à 172 examens pour
les deux années. Le graphique suivant (Figure 3) détaille les raisons de ces annulations :
Figure 3 : Causes des annulations des scintigraphies myocardiques de perfusion 2015-2016.
22% 16% 17% 45%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Raisons
% des annulations (n = 172)
Délais
non-respect des consignes
Pas venu sans prévenir
Maladie, prescriptions erronées, sans justifications, refus
16
2.3. Objectifs de recherche et hypothèses
Au regard des résultats de l’évaluation de la satisfaction des patients effectuée en 2016 dans
le service de Médecine nucléaire du CHU de Liège, vu les informations disponibles dans la
littérature et l’importance accordée à l’information destinée au patient par le JCI, dans le
respect de ses droits, il semblait intéressant de pouvoir évaluer l’impact d’un support
informatif à l’usage des patients.
2.3.1. Question de recherche
« Une information précise relative à la scintigraphie myocardique de perfusion, délivrée par
une infirmière, permet-elle d’améliorer la compliance et la satisfaction du patient qui réalise
cet examen ? »
2.3.2. Objectifs et hypothèses de recherche
Par rapport à cette interrogation, nous avons donc poursuivi deux objectifs.
Objectif préalable : élaborer une brochure (Annexe 3.1.), rédigée en coopération
interdisciplinaire et réalisée par une infirmière dans le cadre de son master en Santé
Publique, à finalité PASI, validée par le Comité d’Éthique hospitalo-facultaire du CHU de
Liège.
Objectif principal : évaluer l’impact de cette brochure sur l’information et la compréhension
du patient suite à sa diffusion avant la réalisation de la scintigraphie myocardique de
perfusion.
Ces objectifs sous-tendent une hypothèse principale : la diffusion du support écrit à l’usage
du patient avant la réalisation de l’examen améliore positivement son expérience dans le
service, en l’incluant de manière active au processus de soins pour la mise au point du
diagnostic. Elle est évaluée par rapport à la situation actuelle, ou aucun support écrit n’est
disponible.
Les hypothèses secondaires liées aux objectifs et à l’atteinte de l’hypothèse principale sont
de vérifier les possibles corrélations entre l’apport de ce support écrit et son impact sur les
variables suivantes :
Un meilleur engagement du patient pour la réalisation de l’examen, lié à une
meilleure compréhension de son déroulement.
17
Une amélioration de la qualité de l’examen ressentie par le patient par une
diminution de l’appréhension liée aux informations précises reçues au préalable.
L’impact du niveau d’éducation sur la compréhension de l’information reçue.
3. Matériel et méthode
3.1. Type d’étude
Il s’agit d’une étude de type prospective quasi expérimentale avec groupe contrôle qui tend
un maximum vers une randomisation aléatoire. Cette étude s’est réalisée en simple aveugle,
étant sous mon contrôle pour la répartition du groupe contrôle et expérimental. L’envoi des
courriers de demande de participation s’est effectuée par voie postale du 26 décembre 2017
au 16 avril 2018, et l’inclusion des patients qui ont accepté de participer à l’enquête sous
forme papier a débuté le 03 janvier 2018 et s’est clôturée le 25 avril 2018.
3.2. Population étudiée
La population étudiée comprenait l’ensemble des patients pour lesquels une scintigraphie
myocardique de perfusion était prescrite sur le site du Sart-Tilman au CHU de Liège pendant
le premier quadrimestre 2018.
Critères d’inclusion :
Tous les patients de plus de 18 ans venant réaliser une scintigraphie myocardique de
perfusion au 99mTc- Tetrofosmine au CHU de Liège.
Critères d’exclusion :
- Consentement écrit manquant.
- Avoir complété moins de la moitié du questionnaire distribué le jour de l’examen, soit 15
questions pour le groupe expérimental et 12 questions pour le groupe contrôle.
3.3. Recrutement et procédure
Le recrutement a été effectué de manière monocentrique au sein du site du Sart-Tilman du
CHU de Liège afin de garder une homogénéité de la population interrogée par rapport au
contexte interne de l’institution.
18
Le mode d’échantillonnage est non probabiliste. Le recrutement était de convenance. Pour
l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) en 2014, la durée d’une enquête par
questionnaire doit être au minimum de 3 mois. La population incluse dépend du nombre de
patients éligibles (ICIS, 2014). En 2012, le Centers for medicare & Medicaid Services aux
États-Unis suggère que 300 questionnaires complétés suffisent pour établir une précision
statistique satisfaisante, néanmoins, l’ensemble des patients doivent être inclus dans l’étude
si le nombre de participants est inférieur à cette limite (Soubeiga, 2013). Dès lors, l’étude a
été réalisée pendant une période de 4 mois et l’ensemble des patients pour lequel cet
examen a été prescrit était éligible de facto.
J’ai rédigé le support d’information sous forme de brochure (Annexe 3.1.), sur base de la
littérature existante afin de garantir la réalisation d’une scintigraphie myocardique de
perfusion de manière correcte, en tenant compte des recommandations de la HAS en 2008
pour l’élaboration d’un support écrit à l’usage des patients (Pauchet-Traversat, 2008). Le
format était le même que celui établi par le CHU de Liège dans le cadre de la brochure
d’information de l’accueil du patient ambulatoire au CHU de Liège. Cette brochure a été
réalisée avec l’aide de mes promotrices dans le cadre d’une coopération interdisciplinaire.
Afin d’évaluer sa qualité auprès d’un public d’experts et de personnes connaissant le public
cible, cette brochure fut soumise à l’appréciation de l’ensemble de l’équipe de médecine
nucléaire : les secrétaires, les technologues/infirmiers et les médecins. Un questionnaire
d’évaluation auto-administré était joint à la brochure (Annexe 3.2.), basé sur un ensemble
d’items permettant d’évaluer le contenu d’une brochure, adapté par la HAS. La brochure fut
ensuite soumise au comité de patients du CHU de Liège, pour recueillir l’avis d’un public
cible, qui fut favorable sur la forme et le fond.
J’ai réalisé la randomisation informatique en deux groupes de patients via la fonction ALEA
du programme Excel, dans le but d’avoir dans chaque groupe une homogénéité. La fonction
ALEA.ENTRE.BORNES distribue un nombre entier entre deux nombres entiers, ici 1 (groupe
expérimental) et 2 (groupe contrôle) de manière équiprobable sur l’entièreté de la colonne
(Excel, 2016). Sur base du nombre des 10 plages d’examens disponibles par semaine, un
fichier de 150 patients a été randomisé. Suite à cette randomisation, tous les patients pour
lesquels cet examen était prescrit pendant la période de l’étude recevaient à domicile un
19
courrier reprenant d’une part, pour tous, la demande de consentement pour leur
participation à l’étude et d’autre part, pour le groupe expérimental, la brochure
d’information préalablement réalisée. Les patients hospitalisés au CHU de Liège recevaient
le courrier en mains propre.
Un questionnaire auto administré (Annexe 4) a été le choix retenu pour réaliser cette étude.
Le but étant de tendre vers une généralisation de l’avis des patients via le plus de
participants possible pendant le délai imparti. Ce questionnaire était distribué aux patients
consentants lors de la réalisation de l’examen en Médecine nucléaire, complété ce jour-là, et
déposé dans une urne prévue à cet effet au sein du service, de même que le formulaire de
consentement préalablement signé.
3.4. Questions éthiques
Cette étude a été réalisée dans le respect de la Déclaration d’Helsinki de 1964. Elle a fait
l’objet d’une demande introduite au préalable auprès du département des Sciences de la
Santé Publique de l’Université de Liège (Annexe 5) puis du Comité d’Éthique hospitalo-
facultaire du CHU de Liège le 05 Décembre 2017, ayant reçu approbation le 20 Décembre
2017 (Annexe 6). Le titre ayant été légèrement adapté après la réalisation de l’étude, le
document joint reprend ce titre définitif, en accord avec le Comité d’Éthique susmentionné.
Un courrier d’information et de consentement a été envoyé auprès de tous les patients pour
lesquels cet examen fut prescrit dans le délai de déroulement de l’étude (Annexe 7).
L’anonymat des participants a été respecté. Les médecins prescripteurs (cardiologues
internes et externes de l’institution) ont reçu un mail les informant de la mise en œuvre de
cette étude.
Enfin, l’étude a été couverte par l’assurance en responsabilité civile via le département des
Sciences de la Santé Publique de l’Université de Liège dans le cadre de la réalisation d’un
mémoire de master en santé publique d’un étudiant. Le formulaire complété couvrait
l’étude du 03 Janvier 2018 au 30 Avril 2018 (Annexe 8). Ce document reprend le titre original
soumis au Comité d’Éthique.
20
3.5. Matériel de mesure
Selon l’ISQ, le questionnaire d’enquête, utilisé la majorité du temps pour mesurer
l’expérience des patients, inclut à la fois des questions déclaratives servant à mesurer des
faits et des questions évaluatives pour mesurer le point de vue personnel des patients par
rapport aux soins (Dubé-Linteau, 2017). Les premières sont utilisées pour vérifier la
conformité des soins par rapport à des normes organisationnelles. Les secondes, mesurables
via des réponses de plusieurs types (tout à fait d’accord, d’accord, peu d’accord, pas du tout
d’accord) demandent au patient d’évaluer les soins reçus. Néanmoins, les deux types de
questions ne sont pas toujours aussi séparés qu’énoncé ci-dessus. Des questions de constat
de type dichotomique « oui/non » sont également fréquemment utilisées (Soubeiga, 2013).
Pour construire un questionnaire permettant d’étudier l’expérience patient dans le cadre de
cette étude, certaines règles de rédactions générales doivent être respectées (Fortin &
Gagnon, 2016). Elles ont servi de trame pour la construction finale du questionnaire auto-
administré (Annexe 4). Ce dernier a été élaboré sur base de 3 questionnaires existants et
validés soit internationalement en français, soit en interne par l’institution, l’ensemble visant
à couvrir les dimensions de l’expérience patient, tout en étant adaptés à cette étude
spécifique. Parmi les dimensions précitées, deux n’ont pas été étudiées. D’une part la
dimension de la transition et continuité des soins, principalement destinées au retour à
domicile des patients hospitalisés, ne pouvait pas être explorée, la majorité des patients
venant réaliser une scintigraphie myocardique de perfusion étant des patients ambulatoires.
D’autre part, la gestion de la douleur, inhérente au domaine du confort physique, était
également en dehors de l’objet spécifique de l’étude, j’ai donc voulu couvrir les 7 autres
dimensions.
Le Picker Patient Experience Questionnaire (PPEQ)
Le PPEQ est un questionnaire testé internationalement (HAS, 2011). Il est composé
dans sa version longue de 85 questions réparties en 40 items et recouvre
l’ensemble des dimensions de l’expérience du patient. En outre il a été traduit et
testé officiellement en français, par les Hôpitaux Universitaires de Genève en Suisse
en 2009 (Annexe 9). Néanmoins, ce questionnaire étant établi pour évaluer
l’ensemble de l’expérience des patients hospitalisés, le questionnaire dans son
21
entièreté n’était pas assez spécifique pour recouvrir les données à recueillir pour
cette étude. Des questions reprenant les domaines suivants ont été extraites de ce
questionnaire :
- Le respect des valeurs, préférences et besoins du patient du patient (dignité,
intimité) ;
- L’information, la communication et l’éducation ;
- L’implication des familles et des proches ;
- Le soutien émotionnel ;
- L’appréciation générale de l’établissement.
Le questionnaire de satisfaction du CHU de Liège
Ce questionnaire, établi par le service Qualité du département de physique
médicale du CHU de Liège et diffusé en interne dans l’Institution était composé,
pour le service de Médecine nucléaire, de 27 questions (Annexe 10). Il reprenait
différentes dimensions de l’expérience patient et son choix de réponses était
formulé selon les critères des enquêtes par questionnaires pour mesurer cette
expérience. C’est sur base de ce dernier que les défauts d’informations,
d'empowerment et d’organisation des soins ont été relevés en 2016. Il m’a donc
paru essentiel de sélectionner les questions qui recouvraient ces dimensions jugées
déficientes par les patients lors de cette enquête générale préalable :
- L’accès aux soins ;
- La coordination et l’intégration des services ;
- L’information, la communication et l’éducation.
Test de la compréhension et de la présentation d’un document écrit d’information
Ce test est extrait d’un guide de la Commission européenne pour tester les notices
d’utilisation des médicaments et repris par la HAS en 2008 dans son guide
méthodologique pour l’élaboration d’un document écrit d’information à l’intention
des patients (Annexe 11). Il est présenté comme guide d’entretien en face à face
mais ses questions fermées sont adaptées au format fréquemment utilisé pour les
réponses aux questions sur l’expérience patient (Soubeiga, 2013). Ce questionnaire
a été inclus pour mesurer l’impact de la brochure auprès du groupe expérimental,
tant sur sa forme que sur son contenu.
22
Le reste du questionnaire consistait à recueillir différentes données pour établir les
caractéristiques démographiques des patients interrogés, via le sexe, l’âge et leur niveau
d’étude, ainsi que les circonstances entourant la prescription de la scintigraphie. D’une part
ces variables contrôles pouvaient être corrélées avec la mesure de l’expérience des patients,
et d’autre part elles permettaient d’effectuer le suivi des questionnaires complétés par
rapport à la base de données des patients inclus dans l’étude. Afin de vérifier l’atteinte de
l’hypothèse principale et des hypothèses secondaires, le questionnaire comportait trois
parties permettant de mesurer l’impact de la diffusion de la brochure à des moments
différents :
- L’appréciation des informations reçues avant le jour de l’examen ;
- L’évaluation de la qualité de l’information globale reçue, une fois l’examen réalisé, en
tenant compte des informations reçues avant et le jour de l’examen ;
- La mesure de l’expérience positive des patients dans le service.
Le questionnaire était mixte, majoritairement de type fermé, avec des réponses de deux
sortes, soit de types dichotomiques « oui/non », soit selon une échelle de type Likert
asymétrique sans point de neutralité (CEGO, n.d.), avec possibilité pour le répondant de
coché « non concerné » ou « ne sais pas » dans certaines réponses. Une question était
nominale avec une table de fréquence et certaines proposaient plusieurs choix de réponses.
Deux questions étaient ouvertes pour recueillir les impressions subjectives du patient
questionné. Des questions filtres furent intégrées à certains endroits, afin d’orienter le
répondant vers les questions correspondant le mieux à sa situation (Fortin & Gagnon, 2016).
Au début du questionnaire, il y avait une courte introduction présentant l’étude.
Afin d’évaluer la pertinence du support écrit d’information et du questionnaire élaboré,
l’ensemble fut soumis tout d’abord à l’entièreté de l’équipe de Médecine nucléaire dans le
courant du mois d’octobre 2017. Après les adaptations effectuées suite aux commentaires
rapportés sur base de l’évaluation réalisée (Annexe 3.3.), ils furent soumis au comité de
patients du CHU de Liège le 28 Novembre 2017, et le questionnaire fut modifié par rapport à
leurs remarques (retrait de deux questions et modification du titre) avant d’être soumis à
l’approbation du Comité d’Éthique.
23
3.6. Analyse des données
3.6.1. Méthodes d’analyse
Les analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel R (Rcmdr, version 3.4.1., Fox &
Bouchet – Valat, 2017). Un contrôle de qualité de la base de données créée sur Excel 2010
(Microsoft office 2010) a été réalisé à sa création et avant son analyse. Le calcul de marge
d’erreur de l’échantillon a été mesuré à l’aide du calculateur de tailles d’échantillons de
CheckMarket (CheckMarket, n.d.)
Les variables quantitatives avec une distribution normale auront leurs résultats présentés
sous forme de moyennes et d’écart type (SD), alors que celles qui ne suivent pas de
distribution normale seront exprimées sous forme de médiane et d’écart interquartile (P25-
P75). Les variables qualitatives seront résumées sous forme de nombres et de fréquences
(%). Afin d’assurer la comparaison des moyennes entre les différentes variables, un test t de
Student pour échantillons indépendants ou un test non-paramétrique U de Mann-Withney
seront appliqués. Un test de chi-carré ou de Fischer permettra de comparer les proportions.
Le seuil de décision pour déclarer une variable statistiquement significative était fixé avec un
niveau d’incertitude de 5% (p < 0,05).
Des régressions logistiques binaires univariées permettront d’analyser l’impact de la
brochure et des différentes variables potentiellement explicatives, concernant l’appréciation
des informations reçues et l’expérience positive des patients, et chaque analyse sera ajustée
par le groupe expérimental versus le groupe contrôle, et éventuellement par les variables
démographiques. L’analyse multivariée permettra d’évaluer la relation des différents
facteurs significatifs mesurés. La présentation des résultats se fera sous forme d’Odds-Ratio
(OR) et des intervalles de confiance à 95% (IC95%). Pour éviter toute redondance, les p-
values correspondantes seront placées en annexe, avec les tableaux d’analyse non ajustés.
Les modalités des variables évaluatives ont été regroupées en deux catégories, chacune
représentant une dimension, positive ou négative, régulièrement utilisée dans le choix de
l’analyse des questionnaires d’enquêtes selon l’ISQ (Dubé-Linteau, 2017), afin d’obtenir des
résultats interprétables. Les 3 premiers items, soit « pas du tout d’accord, pas d’accord,
24
moyennement d’accord » ont été interprétés comme insuffisants, alors que les 2 suivants
« assez d’accord » et « tout à fait d’accord » étaient catégorisés en satisfaisants. De plus,
pour les questions dont l’ensemble des patients avaient répondu au moins « assez
d’accord », la catégorisation fut affinée entre cette modalité et celle « tout à fait d’accord »
pour obtenir des mesures plus sensibles et précises. Néanmoins, certaines variables
présentaient des résultats trop imprécis pour être interprétables et furent citées dans les
résultats pour informations. Les variables mesurées se référaient au questionnaire (Annexe
4) et ont été annotées dans les légendes des différents tableaux.
3.6.2. Biais potentiels
Les différents biais de cette étude, en dehors d’un seul, sont définis par rapport aux travaux
de Marie-Fabienne Fortin et Johanne Gagnon (Fortin & Gagnon, 2016).
Biais d’échantillonnage
La méthode d’échantillonnage non probabiliste de convenance peut entrainer un risque de
biais si les participants ont des caractéristiques qui diffèrent de la population cible. Afin
d’assurer d’être représentatif, il sera important de mesurer les caractéristiques de
l’échantillon mesuré.
Biais de sélection
La réalisation d’une étude prospective quasi expérimentale avec groupe contrôle, que ce soit
avec ou sans mesure avant l’intervention, peut entrainer des biais liés à la répartition des
patients dans chacun des groupes de manière non aléatoire. Pour mesurer ce risque, il
faudra pouvoir vérifier la répartition finale des participants.
Taux de non-réponses
La proportion de non-réponses est importante dans le cadre d’un questionnaire auto-
administré. Si ce taux descend en dessous de 50% de l’échantillonnage, la représentativité
de l’échantillon peut être compromise. Pour assurer la crédibilité des questionnaires, il faut
être constant, tant dans la manière de le distribuer, que dans les instructions pour le
compléter. La mesure du taux de participants et la marge d’erreur seront mesurées.
25
Biais du questionnaire
Ces biais peuvent prendre différentes formes, soit entrainer des réponses induites liées à la
conception des questions (termes vagues, double négation, positivité, conformation aux
normes sociales,….), soit entrainer des problèmes de compréhension générale ou
d’interprétation des questions liées à la conception globale du questionnaire. D’une part, il
faut veiller dans l’élaboration des questions à respecter une formulation sans ambiguïté
(compréhensibles, claires, concises, une seule idée, réponses précises,…). D’autre part, il est
recommandé d’ordonner les questions du plus général au plus particulier, en regroupant les
différents thèmes, de placer les questions d’identification au début ou à la fin et d’insérer
des questions de contrôle. Afin de vérifier la pertinence du questionnaire construit, il faut le
faire réviser auprès d’un public d’expert, le tester préalablement auprès d’un public
représentant le public cible pour en vérifier l’efficacité, et rédiger une introduction et des
instructions.
Enfin, pour tenir compte du biais lié au fait que les patients tendent à répondre de manière
positive aux questions de type évaluative, il faut si nécessaire affiner la catégorisation en
isolant la variable « tout à fait d’accord » des autres, afin d’augmenter la précision et la
sensibilité de l’analyse effectuée (Dubé-Linteau, 2017).
4. Résultats
4.1. Description de l’échantillon
126 courriers préalablement randomisés furent envoyés aux patients réalisant l’examen
entre le 03 Janvier 2018 et le 25 Avril 2018 inclus. La flow chart (Figure 4) permet de
visualiser l’ensemble des étapes suivies. 25 examens furent annulés avant d’être réalisés.
Cinq patients inclus dans le groupe expérimental ont été basculés dans le groupe contrôle
après avoir signalé ne pas avoir reçu la brochure. Dix-huit patients ont refusé de participer à
l’étude et 4 patients furent exclus pour ne pas avoir complété la moitié des questions.
L’échantillon final est de 79 patients répartis dans les deux groupes, 29 patients dans le
groupe expérimental et 50 patients dans le groupe contrôle. La marge d’erreur entre les
patients inclus et ceux qui ont finalement participé à l’étude fut mesurée à 5,17% avec
IC95%. Le taux de participation était de 78,21%.
26
Figure 4 : Flow chart de randomisation des patients éligibles jusqu’à l’obtention de
l’échantillon final de l’étude.
Les groupes étaient homogènes (Tableau 1). Pour évaluer la répartition de l’âge, un test t de
Student pour échantillons indépendant fut réalisé, avec des variances homogènes, tandis
que le délai entre la prescription de la scintigraphie myocardique de perfusion et sa
réalisation fut évalué par un test U de Mann-Withney. Des tables de contingences ont été
réalisées pour les variables qualitatives.
Tableau 1 : Caractéristiques des patients inclus dans l’étude, et comparaison en fonction de
la répartition dans les deux groupes.
Variables Catégorie Total
(n = 79)
Contrôle
(n = 50)
Expérimental
(n = 29)
P-value
Sexe (%) Hommes 50 (64,10) 29 (58,00) 21 (75,00) 0,133
Âge (1)
(m ± σ) 64,87 ± 11,17 65,38 ± 11,07 63,88 ± 11,52 0,583
Niveau d’études (%) Primaire 7 (11,11) 7 (16,70) 0 (0,00) 0,103
Secondaire 37 (58,73) 23 (54,80) 14 (66,70)
Supérieur 12 (19,05) 9 (21,40) 3 (14,30)
Université 7 (11,11) 3 (7,10) 4 (19,00)
Délai avant examen (2)
M
(P25 – P75)
15,50
(13,00 – 22,00)
16,00
(13,00 – 26,50)
15,00
(13,25 – 21,00)
0,688
Médecins prescripteurs (%) (3)
CHU 63 (80,77) 42 (85,70) 21 (72,40) 0,150
Consultation (4)
(%) Oui 66 (86,84) 43 (89,60) 23 (82,10) 0,355
Première consultation (%)
(5) Oui 35 (53,03) 22 (51,20) 13 (56,50) 0,678
Personne qui complète (%)
(6) Patient 60 (76,92) 38 (77,60) 22 (75,90) 0,339
Examen réalisé auparavant (%) Oui 8 (11,43) 6 (13,60) 2 (7,70) 0,701
m = moyenne σ = écart type M = médiane (1) En années. (2) En jours. (3) Versus médecins externes au CHU de Liège, question 2, annexe 4. (4) Lors de la prescription de l’examen, versus les patients hospitalisés, question 3, annexe 4. (5) Versus consultation de suivi chez le prescripteur, question 3, annexe 4. (6) Versus la famille.
Patients éligibles
randomisés
n=126
Annulés n = 25
Experimental
n = 44
Refus n = 7
Exclus n = 3
Modifiés = -5
Final
n = 29
Contrôle
n = 57
Refus n = 11
Exclus n = 1
Modifiés = +5
Final
n = 50
27
Les 79 patients ayant accepté de participer à l’étude étaient pour 64,10% des hommes, et la
moyenne d’âge était de 64,87 ans avec un écart type de 11,17 ans (Tableau 1). Le niveau
d’étude maximum de la majorité des patients étaient le secondaire (58,73%). Les
scintigraphies myocardiques de perfusion étaient prescrites à 80,77% par des médecins du
CHU de Liège, et plus de la moitié (53,03%) lors d’une première consultation chez le médecin
prescripteur. Huit patients avaient réalisé une scintigraphie myocardique de perfusion
auparavant et le questionnaire fut complété à 76,92% par le patient (le pourcentage restant
fut complété par la famille, présente lors de l’examen). Quatre patients (2 dans chaque
groupe) ont jugés que leur famille n’était pas impliquée ou ne désirait pas d’informations
concernant l’examen, ces données ne furent donc pas mesurées (question 16, annexe 4).
4.2. Qualité de l’information reçue avant l’examen
4.2.1. Influence de la brochure sur l’information du patient
Afin d’évaluer si l’implémentation de la brochure dans le groupe expérimental influençait
positivement la qualité de l’information reçue par les patients avant le jour de la
scintigraphie myocardique de perfusion, différentes mesures furent effectuées.
L’homogénéité des différentes variables dans les deux groupes fut mesurée (Annexe 12.1.).
Dans cette analyse, la répartition dans le groupe contrôle ou expérimental influence
significativement le type d’informations reçue (p < 0,0001). L’ensemble du groupe
expérimental avait reçu au moins la brochure écrite, alors que dans le groupe contrôle 25%
des patients indiquaient n’avoir reçu aucune information. L’impression d’avoir été
suffisamment informés avant le jour de l’examen était également significativement
différente dans les deux groupes (p = 0,025), en faveur du groupe expérimental (88,90%
versus 63,40%).
Pour évaluer la relation entre l’information préalable à l’examen jugée suffisante par les
patients (question 16, annexe 4) et les patients du groupe expérimental, une régression
logistique binaire fut effectuée. La p-value était significative, à 0,027 avec un OR à 4,62
(1,31-21,73). Les patients du groupe expérimental étaient statistiquement 4 fois plus
satisfaits de l’information reçue avant la scintigraphie myocardique de perfusion.
28
Pour savoir si des variables potentiellement explicatives pouvaient influer sur cette relation,
des régressions logistiques binaires furent effectuées, ajustées par le groupe expérimental
par rapport au groupe contrôle. Les différentes variables démographiques (âge, sexe et
niveau d’études) n’avaient pas d’influences significatives sur l’appréciation de l’information
reçue avant le jour de l’examen (Tableau 2), et donc les autres mesures ne furent pas
ajustées par ces variables.
Aucune des valeurs ne fut statistiquement significative selon les IC 95% (Tableau 2), et dès
lors aucun des facteurs mesurés dans ce tableau ne permettait d’être déterminant dans
l’information reçue jugée suffisante avant le jour de l’examen, même si des tendances furent
observées via les coefficients de régression (β) et les OR associés (p-values en Annexe 13).
Tableau 2 : Facteurs pouvant intervenir dans l’impression pour les patients d’avoir été assez
informés avant l’examen, ajustés par le groupe expérimental.
Variables Catégorie Β OR IC 95%
Sexe Homme 0,39 1,47 0,45-4,69
Âge -0,05 0,95 0,90-1,01
Niveau d’études (1)
Secondaire 0,87 2,39 0,36-16,38
Supérieur 1,02 2,76 0,36-16,38
Université -0,50 0,61 0,04-9,45
Médecins prescripteurs
CHU -0,49 0,613 0,08-2,95
Consultation
Oui -0,18 0,84 0,11-4,45
Première consultation Oui -0,76 0,47 0,13-1,57
Examen réalisé auparavant Oui 16,68 17,52e06
2,11e-57
-NA (2)
(1) Niveau d’étude primaire dans l’intercept (2) Non mesurable.
D’autres variables pouvant intervenir dans l’information préalable à l’examen furent
mesurées par des régressions logistiques binaires, dans le groupe expérimental, mais la
répartition des patients dans les groupes n’était pas significative dans ces mesures. Dès lors,
un autre tableau (Tableau 3) fut réalisé, ajusté néanmoins par le groupe expérimental afin de
garder une cohérence, et l’analyse non ajustée fut aussi réalisée (Annexe 14).
29
Tableau 3 : Facteurs potentiels influençant l’impression pour les patients d’avoir été assez
informés avant l’examen, ajustés par le groupe expérimental.
Variables Catégorie Β OR IC 95%
Information à la prescription (1)
Suffisante 3,34 28,10 6,77-154,85
Information avant l’examen (2)
Oui 19,88 4,30e08
1,23e-87
-NA
Répartition information reçue (3)
Orale -16,52 6,71e-08
NA-4,55e90
Écrite -0,32 0,72 0,11-6,10
Orale et écrite 1,44 4,23 0,50-91,90
(1) Concernant les consignes et la préparation, question 4, annexe 4. (2) Versus pas d’information, question 6, annexe 4. (3) Catégories en exclusion les unes des autres, question 7, annexe 4.
Le fait de recevoir une information avant le jour de l’examen n’était pas suffisant pour
améliorer statistiquement l’appréciation des patients (Tableau 3). La seule variable
significativement associée avec les informations reçues jugées suffisantes avant l’examen
était la qualité de l’information reçue à la consultation au cours de laquelle l’examen était
prescrit (OR = 28,10 (6,77-154,85)), et ce pour l’ensemble des patients (Annexe 14).
4.2.2. Appréciation de la brochure dans le groupe expérimental
Les questions de 10 à 15 (Annexe 4) permettaient aux patients inclus dans le groupe
expérimental (n = 29) d’évaluer la pertinence de la brochure, tant sur la forme que sur le
fond. L’analyse a été réalisée sous forme de graphique (Figure 5).
Figure 5 : Évaluation de la brochure d’information par le groupe expérimental.
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Oui Non Abstention
Patients en
pourcentage (n = 29)
Appréciation des patients
Présentation générale Information sur le but Information sur le déroulement
Consultation de la source Bonne qualité globale
30
0%
20%
40%
60%
80%
100%
1er choix 2èmechoix
3èmechoix
% des patients (n =50)
Méthodes d'informations préférée des patients
Groupe contrôle
Intranet Internet
Infirmier/technologue Brochure
Médecin
La présentation générale était jugée correcte par 85,71% des patients (n = 24) et 92,86%
d’entre eux (n = 26) ont clairement été informés sur le but et le déroulement de la
scintigraphie myocardique de perfusion via ce support. 22,73% des patients (n = 5) ont
consultés la source d’informations complémentaires accessible par internet. Au final, 85,70%
des patients (n = 24) ont jugés que la brochure était facilement compréhensible (Figure 5).
4.2.3. Impact de la brochure dans le choix du type d’informations
souhaitées
Les patients ont défini leur choix de canal d’information souhaité avant le jour de l’examen,
en allant de 1 (le préféré) à 6 (le moins utile) sur base d’une liste reprenant différentes
propositions, et laissant la possibilité d’indiquer des choix supplémentaires (question 25,
annexe 4). La Figure 6 expose les choix faits par les patients, en reprenant les 3 premiers
choix retenus, tant par le groupe contrôle que par le groupe expérimental.
Figure 6 : Choix du type d’informations souhaitées par les patients avant le jour de l’examen,
dans chaque groupe de patients.
Les patients du groupe expérimental ont choisi plus souvent la brochure comme un des trois
moyens d’informations préférés (Annexe 15.1.), mais pour savoir si cette différence était
significativement différente entre les deux groupes, une régression logistique multinomiale
0%
20%
40%
60%
80%
100%
1er choix 2èmechoix
3èmechoix
% des patients (n =29)
Méthodes d'informations préférée des patients
Groupe expérimental
Intranet Internet
Infirmier/technologue Brochure
Médecin
31
fut réalisée (Annexe 15.2.). La brochure a influé de manière significative sur le choix des
patients dans leurs préférences pour recevoir l’information avant le jour de la scintigraphie
myocardique de perfusion (Tableau 4), principalement dans le choix du deuxième moyen
d’information (OR= 20,04 (2,69-149,39)), alors que les autres propositions n’était pas
significativement différentes (Annexe 15.2.).
Tableau 4 : Influence de la brochure dans le choix du moyen d’information préféré des
patients, ajusté par le groupe expérimental.
Variable Catégorie β OR IC 95%
Choix de la brochure (1)
1er
choix 1,77 5,84 1,20-28,43
2ème
choix 3,00 20,04 2,69-149,39
3ème
choix 1,61 5,01 1,13-22,23
(1) Type d’informations souhaitées avant l’examen, par ordre de préférence (question 25, annexe 4).
4.3. Corrélation(s) entre l’appréciation des patients et les
informations reçues
L’appréciation globale des patients concernant l’ensemble des informations reçues, avant et
le jour de l’examen fut mesurée (question 23, annexe 4), afin de déterminer si la brochure
entrainait une meilleure compréhension du déroulement de la scintigraphie myocardique de
perfusion.
Au préalable, une vérification de l’homogénéité des différents mesures de la distribution de
l’information reçue par les patients le jour de l’examen fut réalisée (Annexe 12.2.).
L’ensemble des variables ne différaient pas significativement dans les 2 groupes, en dehors
de l’utilisation par certains patients de la brochure comme référence d’informations dans le
groupe expérimental (p = 0,018). La majorité des patients (91,70% du groupe contrôle et
89,70% du groupe expérimental) étaient informés ce jour-là par les infirmiers/technologues
et 12,50% et 13,80% respectivement l’étaient par les médecins.
Une régression logistique binaire fut réalisée pour mesurer la relation entre le groupe
expérimental et l’appréciation globale des informations reçues par les patients. Celle-ci était
non significative (p = 0,391 et OR = 1,85 (0,50-8,94)). La présence des patients dans le groupe
32
ayant reçu la brochure écrite n’était pas explicative dans l’appréciation générale des
informations. Néanmoins, les régressions logistiques binaires univariées résumées dans le
Tableau 5 furent effectuées en ajustant les variables par le groupe expérimental, pour garder
une cohérence par rapport à l’étude en cours. Un tableau des régressions logistiques
binaires non ajustées fut aussi réalisé (Annexe 16). Les variables démographiques n’ont pas
montré d’influence significative dans l’appréciation globale des patients concernant les
informations reçues pour l’examen de scintigraphie myocardique de perfusion, et donc les
différents facteurs mesurés ne furent pas ajustés par ces variables.
Tableau 5 : Facteurs pouvant influencer la qualité globale des informations reçues par le
patient, ajustés par le groupe expérimental.
Variables Catégorie β OR IC 95%
Sexe Homme -0,25 0,78 0,19-2,82
Âge -0,03 0,97 0,59-3045,83
Niveau d’études
Secondaire 0,76 2,14 0,24-15,06
Supérieur 0,81 2,25 0,21-25,62
Université 16,87 2,12e07
1,05e-73
-NA
Avant l’examen
Informations à la prescription
Satisfaisante 2, 63 13,87 3,41-73,78
Informations suffisantes (1)
Oui 2,72 15,23 3,47-90,67
Le jour de l’examen
Informations reçues (2)
Oui 1,85 6,36 0,23-179,61
Explications claires et précises (3)
Oui 3,72 41,21 5,57-858,74
Informations orale (4)
Médecin 17,07 2,60e07
2,41e-65
NA
Infirmier/technologue 0,88 2,42 0,31-13,57
Secrétariat 0,44 1,55 0,24-30,46
Réponses aux questions (5)
Non -1,42 0,24 0,01-8,12
Oui 0,50 1,64 0,22-8,23
Réponse aux craintes (6)
Oui 18,57 1,16e08
4,34e-108
-NA
Demandeur d’informations avant l’examen (9)
Oui 2,29 9,89 2,37-45,31
(1) Versus informations jugées insuffisantes par le patient, question 16, annexe 4. (2) Question 17, annexe 4. (3) Versus non, question 19, annexe 4. (4) Personne qui donne l’information le jour de l’examen, plusieurs choix possible, question 18, annexe 4. (5) Par l’infirmier/technologue. Pas de questions dans l’intercept, question 20, annexe 4. (6) Ou pas de craintes le jour de l’examen. Pas de réponses aux craintes dans l’intercept, question 21,
annexe 4. (7) Patient qui juge que recevoir une information avant l’examen est importante, question 24, annexe 4.
33
La qualité de l’information reçue à la consultation au cours de laquelle l’examen est prescrit,
si elle était jugée suffisante par les patients, fut positivement associée à une satisfaction
globale de l’information (OR = 13,87 (3,41-73,78)), ainsi que l’impression pour les patients
d’avoir reçu suffisamment d’informations avant l’examen (OR = 15,23 (3,47-90,67)). Le jour
de la scintigraphie myocardique de perfusion, le fait de recevoir des explications claires et
précises était statistiquement associé à l’appréciation positive des informations reçues
concernant l’examen (OR = 41,21 (5,57-858,74)). Enfin, les patients qui jugeaient important
de recevoir une information avant la réalisation d’un examen influençaient significativement
cette appréciation des informations reçues (OR = 9,89 (2,37-45,31)). Ces variables étaient
significatives pour l’ensemble des patients, vu les résultats des régressions logistique
binaires non ajustées (Annexe 16).
Une régression logistique binaire multivariée simultanée des variables significatives fut
réalisée (Annexe 17.1.) puis affinée (Tableau 6). Les informations globales jugées suffisantes
par les patients étaient positivement influencées par l’ensemble des variables analysées
simultanément dans ce tableau, principalement par le fait de recevoir des explications
claires et précises le jour de l’examen avec OR = 4,14 (4,87-2490,21), pour l’ensemble des
patients, l’analyse non ajustée donnant les mêmes résultats (Annexe 17.2.).
Tableau 6 : Analyse logistique binaire multivariée des variables significativement associées
avec l’appréciation positive des informations reçues concernant l’examen, ajustées par le
groupe expérimental.
Variables Catégorie β OR IC 95%
Informations à la prescription Suffisante 2,54 12,71 1,85-139,30
Explications claires et précises le jour de l’examen Oui 4,14 62,97 4,87-2490,21
Demandeur d’informations avant l’examen Oui 2,97 19,48 2,71-226,31
Pour savoir si l’appréciation des explications était liée à un type d’interlocuteur donnant
l’information ce jour-là, une régression logistique binaire ajustée par le groupe expérimental
et non ajustée fut réalisée (Annexe 18), mais malgré une influence en faveur de l’information
données par les infirmiers/technologues, aucune catégorie ne put être qualifiée de
significative.
34
La question 23 de l’annexe 4 permettait aux patients de définir avec leurs propres mots leur
appréciation de l’information globale reçue pour l’examen. 30 patients ont complétés cette
question. Les réponses sont reprises dans un nuage de mots en fonction de leur caractère
positif (en vert) ou négatif (en rouge), et du nombre de fois où ils ont été cités par les
patients. Ces mots reflètent les résultats obtenus statistiquement dans le Tableau 6.
4.4. L’expérience positive des patients en Médecine nucléaire
Pour évaluer si la brochure influait dans l’expérience positive des patients lors de leur
passage dans le service de Médecine nucléaire, la question 28 (Annexe 4), leur demandait
leur appréciation globale. L’ensemble des patients des deux groupes ayant tous répondu au
minimum « assez d’accord » à cette question et aux questions 22, 26 et 27 (Annexe 4),
reprises comme variables dans le Tableau 7, la catégorisation fut affinée en séparant cette
modalité et celle « tout à fait d’accord », pour mesurer si au moins une variable permettait
d’expliquer la différence entre ces deux appréciations différentes.
L’homogénéité des variables potentiellement explicatives a été testée (Annexe 12.3.). La
régression logistique binaire univariée pour déterminer si cette différence d’appréciation
était corrélée au groupe expérimental n’était pas significative (p = 0,700 et OR = 0,81 (0,27-
2,49)). Mais les mesures effectuées dans le Tableau 7 furent néanmoins ajustées par le
groupe expérimental pour garder une cohérence des mesures dans le cadre de l’étude.
L’analyse sans l’ajustement fut également réalisée (Annexe 19). Les variables
démographiques n’étant pas significatives, les mesures ne furent pas ajustées par ces
facteurs.
Les variables potentiellement explicatives reprenaient d’une part les facteurs clés
concernant l’appréciation de l’information reçue par les patients (Tableau 6), et d’autre part
des variables évaluant l’appréciation de leur prise en charge pendant la scintigraphie
myocardique de perfusion (Tableau 7). Un seul patient du groupe contrôle ayant signalé qu’il
35
ne reviendrait pas dans l’hôpital (question 29, annexe 4) et qu’il ne le conseillerait pas à ses
proches (questions 30, annexe 4), ces variables ne furent pas incluses dans l’analyse.
Une seule variable était significativement liée à l’expérience positive des patients dans le
service le jour de l’examen (Tableau 7). Il s’agissait des explications jugées claires et précises
que le patient recevait le jour de sa venue dans le service pour réaliser la scintigraphie
myocardique de perfusion, avec un OR à 11,76 (1,96-97,55), et ce facteur est significatif pour
l‘ensemble des patients (Annexe 19).
Tableau 7 : Facteurs influençant potentiellement l’expérience positive des patients dans le
service de Médecine nucléaire du CHU de Liège, ajustés par le groupe expérimental.
Variables Catégorie Β OR IC 95%
Sexe Homme 0,49 1,63 0,51-5,14
Âge -0,0001 1,00 0,95-1,05
Niveau d’études Secondaire 1,68 5,37 0,78-38,38
Supérieur 1,70 5,45 0,61-62,13
Université 2,28 9,74 0,70-289,04
Demandeur d’informations avant l’examen Oui 0,31 1,36 0,27-5,46
Informations à la prescription Suffisante 0,53 1,70 0,50-5,51
Informations claires et précises le jour de l’examen Oui 2,46 11,76 1,96-97,55
Accueil au secrétariat de MN(1)
Facile 0,63 1,89 0,24-10,72
Confiance dans le personnel (2)
Oui 17,26 3,13e07
5,62e-122
-NA
Bonne qualité de l’examen (3)
Oui 0,79 2,20 0,28-13,05
Respect de la vie privée (4)
Oui 17,03 2,50e07
4,35e-122
-NA
(1) Démarches effectuées à l’accueil, question 5, annexe 4 (2) MN = Médecine nucléaire. Personnel du service de Médecine nucléaire, question 22, annexe 4. (3) Ressentie par le patient, question 26, annexe 4. (4) Intimité, dossier médical, question 27, annexe 4.
5. Discussion et perspectives
Comme expliqué par l’ISQ, l’utilisations de questionnaires d’enquêtes permet, via
l’utilisation de tests statistiques, de pouvoir corréler différentes variables entre elles (Dubé-
Linteau, 2017), dans le but d’améliorer les interventions, de modifier diverses pratiques,
mais surtout d’améliorer au final l’expérience patient. Ce fut donc le but poursuivi par cette
étude, en étudiant l’impact d’un complément d’informations à 3 moments différents dans le
parcours de soins du patient concernant l’examen de scintigraphie myocardique de
36
perfusion, en tenant compte des 7 dimensions de l’expérience patient retenues pour la mise
au point du questionnaire (voir supra).
Dans un premier temps, l’étude portait sur l’impact de la brochure sur l’appréciation
subjective des informations reçues avant l’examen, sur bases d’éléments objectifs, tels que
les types d’informations reçues et les différents moments d’informations identifiés par le
patient. La brochure d’information préalablement diffusée avant le jour de l’examen ne
permettait pas d’être un facteur explicatif de l’appréciation positive des patients. Mais, en
accord avec les études préalablement réalisées dans d’autres pays (Susteric et al., 2010, et
Fröjd et al., 2011) ce support, qualifié de clair et compréhensible par les patients du groupe
expérimental, était un complément à l’information orale. Un facteur a été significatif dans ce
premier temps de mesure, il s’agissait de la qualité de l’information orale reçue par les
patients par le prescripteur de l’examen, dans les deux groupes confondus.
La deuxième mesure évaluait l’influence de la brochure sur l’appréciation des informations
globales perçue par les patients, avant et le jour de l’examen, via différents éléments
mesurables. L’impact de la brochure n’était pas significatif. Les variables mesurées ont
démontrés que tous les patients étaient significativement sensibles aux informations reçues
à partir du moment où ils désiraient en recevoir avant le jour de la scintigraphie
myocardique de perfusion. En outre, simultanément avec ce facteur, ils considéraient que la
qualité des informations reçues lors de la consultation au cours de laquelle l’examen était
prescrit, et les explications considérées comme claires et précises le jour de l’examen étaient
des éléments qui impactaient positivement leur appréciation de l’information totale reçue.
Enfin, la mesure de la possible influence de l’implémentation de la brochure dans
l’expérience globale des patients lors de leur passage en Médecine nucléaire, n’a pas permis
de mettre en évidence un impact positif. Par contre, comme décrit par la HAS et par l’ISQ, la
satisfaction de l’ensemble des patients était liée au fait qu’ils avaient passé une bonne
expérience au sein du service (HAS, 2011). Pour cette raison les modalités furent affinées,
(Dubé-Linteau, 2017), afin de déterminer les possibles facteurs d’influences de l’expérience
positive des patients dans le service de Médecine nucléaire. Ce travail a mis en évidence un
élément significatif corrélé à cette expérience positive, il s’agissait des explications claires et
37
précises données au patient le jour de l’examen. Par contre, l’étude n’a pas permis de
mettre en exergue l’influence d’un interlocuteur donnant ces explications.
Dès lors, l’hypothèse principale de ce travail n’a pas pût être démontrée. On peut
déterminer que l’apport d’un support écrit avant la réalisation de l’examen a un impact
limité sur la satisfaction du patient, uniquement avant le jour de l’examen. Il ne permet pas
d’améliorer positivement l’expérience de ce dernier. Ce support devant être considéré
comme un complément mais non comme un remplaçant efficace pour permettre au patient
de ce sentir inclus dans le processus de soin pour la réalisation de la scintigraphie
myocardique de perfusion, ce qui correspond aux résultats des études réalisées dans
d’autres pays (Susteric et al., 2010, Fröjd et al., 2011). Il est apparu que l’expérience positive
des patients dans le service de Médecine nucléaire était uniquement positivement associée
avec les explications orales claires et précises que les patients reçoivent le jour de l’examen.
Par rapport aux hypothèses secondaires poursuivies, le même constat concernant l’apport
de la brochure peut être fait mais néanmoins, l’étude a démontré les corrélations entre ces
hypothèses et d’autres facteurs d’influences qui sont apparus significatifs. Les facteurs
permettant aux patients qui le souhaitent de comprendre l’examen et de s’engager dans sa
réalisation, tout en diminuant effectivement son appréhension, sont la qualité des
explications reçues d’une part le jour de la consultation au cours de laquelle l’examen est
prescrit, et d’autre part la clarté et la précision des explications orales fournies le jour de
venue dans le service de Médecine nucléaire pour réaliser l’examen. Cette étude n’a pas
permis par contre de mettre en exergue un impact du niveau d’étude du patient sur la
compréhension de l’information.
5.1. Limites et biais potentiels de l’étude
La méthode d’échantillonnage choisies pour cette étude peut comporter des biais, n’étant
pas représentative de la population cible et donc ne permettant pas de généraliser les
résultats à l’ensemble de la population. Or, la représentativité des données démographiques
telles que l’âge, le genre et le niveau d’études de l’échantillon mesuré étaient proches des
statistiques établies par l’institut pour l’égalité des femmes et des hommes en Belgique en
38
2011 (Van Hove et al., 2011), en tenant compte de la répartition du genre dans les patients
atteints de maladies coronariennes.
Concernant la distribution des patients dans les 2 groupes, le nombre de patients inclus dans
l’échantillonnage final était sensiblement différent en fonction du groupe, néanmoins, la
randomisation via le programme Excel a permis la distribution des différents facteurs de
manière homogène dans chacune des analyses descriptives effectuées. Le taux de
participation élevé a limité la marge d’erreur à 5,17% et permettait donc à l’échantillon
d’être représentatif.
La limite majeure de cette étude est liée au choix du questionnaire d’enquête de type
quantitatif, qui d’une part ne permet pas l’étude de certaines variables confondantes, telles
que les causes de refus de participation des patients ou les limites liées au contraintes
visuelles, auditives ou de langue parlée et lue, et d’autre part laisse peu de place à la
subjectivité dans un questionnaire principalement de type fermé (Dubé-Linteau, 2017).
En effet, le questionnaire fut construit et diffusé en respectant les consignes de Fortin et
Gagnon (Fortin et Gagnon, 2016), et en incluant la participation des différents acteurs
(Soubeiga, 2013).
En tenant compte du biais lié à la satisfaction poussant les patients à répondre de manière
positive aux questions évaluatives (Dubé-Linteau, 2017), le questionnaire a permis d’être
discriminant dans la mise en évidence objective des facteurs d’influence concernant
l’implication des patients dans leur processus de soin et l’expérience positive qui en découle,
et donc a rencontré l’objectif de généralisation des résultats.
Par contre, des données complémentaires, concernant la subjectivité de l’appréciation des
patients de ce qu’ils désirent comme explications claires et précises à recevoir pour avoir
une expérience très positive au sein du service de Médecine nucléaire (et par qui), ne
peuvent être obtenues que via des entrevues individuelles (Schoonvaere, 2017). Celles-ci
permettant aussi d’affiner le type d’informations désirées en fonction du niveau scolaire, et
donc du niveau de littératie en santé qui y est associé.
39
6. Conclusions
Cette étude a permis d’établir certaines réalités concernant les facteurs d’influences de
l’expérience des patients au sein de la réalisation d’une scintigraphie myocardique de
perfusion dans le service de Médecine nucléaire du CHU de Liège.
Si l’implémentation de la brochure n’a aucun impact significatif dans l’appréciation positive
des informations reçues par les patients concernant cet examen, sa diffusion pourrait
permettre de compléter les informations orales reçues au moment où l’examen est prescrit.
Les facteurs clés pour les patients désireux d’être informés restent la communication avec le
prescripteur et les explications orales reçues le jour de l’examen, pour permettre au patient
de vivre réellement une expérience de soins très positive quand ces informations
rencontrent réellement leurs attentes. Une étude complémentaire pourrait être mise en
place au sein du service afin de déterminer les explications désirées, pour mettre en œuvre
des améliorations permettant de remplir les objectifs institutionnels, en rencontrant les
attentes des patients.
Cette étude permettrait d’évoluer d’un questionnaire
basé sur les « soins centrés sur le patient » vers une
approche de « partenariat de soins » (Figure 7),
engageant le patient dans le processus de prise en
charge des soins le concernant, dans l’ensemble des
étapes. Les approches combinées permettraient de
mettre en évidence des solutions et d’envisager leur
mise en application.
Figure 7 : PAQS - Présentation du projet pilote PREM - 28 avril 2017.
Enfin, dans l’évolution de notre système de santé actuel vers le partenariat de soins, et en
considérant l’inclusion de la mesure de l’expérience patient dans le programme Pay for
Performance (P4P) en cours actuellement (SPF, 2017), une infirmière PASI peut apporter son
expertise et la plus-value de sa formation à la fois théorique et pratique, tant pour
rechercher les caractéristiques des patients que pour servir de liens avec les différents
professionnels des soins de santé.
40
7. Références
– Ali, S, Modic, M, Mahmoud, & Jones, S 2013, ‘Reducing clinical MRI motion
degradation using a prescan patient information pamphlet’, AJR Am J Roentgenol, vol. 200,
pp.630–634.
– Anderson, K, Murphy, D & Balaji, M 2014, ‘Essentials of Noninvasive Cardiac Stress
Testing’, Journal of the American Association of Nurse Practitioners, vol. 26, no.2, pp.59-69.
– Bansilal, S, Castellano, J & Fuster, V 2015, ‘Global Burden of CVD: Focus on Secondary
Prevention of Cardiovascular Disease’, International Journal of Cardiology, vol. 201,
supplement 1, pp.S1–S7.
– Brahmi, N, 2016, ‘Évaluation de l’imagerie cardiaque non invasive dans le diagnostic
des coronaropathies chroniques stables’, Haute Autorité de santé, France, viewed 29 April
2017. https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2016-
12/rapport_imagerie_cardiaque.pdf
– CEGO, ‘Les échelles de mesure’, Centre d’expertise des grands organismes, Canada,
viewed 20 October 2017, http://grandsorganismes.gouv.qc.ca/outils/guides-pratiques-
mesure-de-la-satisfaction-de-la-clientele/les-echelles-de-mesure/.
– Centre Hospitalier Universitaire de Liège, Connaissez-vous le Joint Commission
International (JCI) ?, CHU, Liège, viewed 09 April 2017,
http://www.chu.ulg.ac.be/jcms/c_10753925/connaissez-vous-le-joint-commission-
international-jci.
– CheckMarket, n.d.,’Calculateur de taille d’échantillon,
https://fr.checkmarket.com/calculateur-taille-echantillon/ , viewed 05 Mai 2018 ;
– Coaguila, C, Daou, D, Djaballah, W, Manrique, A, Marie, PY, Rouzet, F, Songy, B, Valli,
N & Weinmann, P 2012, ‘Guide pour la rédaction de protocoles pour la tomo scintigraphie
de perfusion myocardique’, Société Française de Médecine Nucléaire et Imagerie
Moléculaire, viewed 09 April 2017.
http://www.sfmn.org/images/pdf/societe/GuidesDesProcedures/LaScintigraphieDePerfusio
nDuMyocarde_V2.0.pdf
41
– De Geest, S, Henry, M, Mauthner, O, Fierz, K, 2015, ‘Infirmières de pratique avancée :
une innovation qui pourrait bouleverser le système de santé français ?’, Revue Francophone
Internationale de Recherche Infirmière 1, pp.193–195, viewed 20 february 2018,
https://doi.org/10.1016/j.refiri.2015.10.006.
– De Spiegelaere, T 2013, ‘Les dépenses sociales en Belgique, chiffres-clefs 2012’,
Service Public fédéral sécurité sociale, Jan Bertels, Belgique.
– Doumont, D, & Libion, M-F 2009, ‘Quels sont les bénéfices d’une approche
multidisciplinaire en réadaptation cardiaque?’, Faculté de Médecine, Université Catholique
de Louvain, Belgique.
https://cdn.uclouvain.be/public/Exports%20reddot/reso/documents/Dossier53.pdf.
– Dubé-Linteau, A, 2017, 'Mesures de l'expérience patient par enquête: des concepts
aux bonnes pratiques', institut de la statistique du Québec, Québec, 37p.
– Eurogenerics SA, 2013, ‘Dobutamine EG 250 mg/20 ml solution à diluer pour
perfusion’, Agence fédérale des médicaments et produits de santé, Belgique.
– Excel, D, 2016, ‘Générer des valeurs aléatoires parmi une liste de votre choix.
Formule Excel - Apprendre et Progresser sur Excel!’, viewed 12 November 2017,
https://www.formuleexcel.com/generer-des-valeurs-aleatoires-parmi-une-liste-de-votre-
choix/
– Ferron, C., 2017, ‘LA LITTERATIE EN SANTE’, Fédération Nationale d’éducations
et de promotion de la Santé, Saint Denis, France, 39p.
– Fortin, M.-F., & Gagnon, J. (2016), ‘Fondements et étapes du processus de la
recherche : méthodes quantitatives et qualitatives (3e éd.)’, Montréal, QC : Chenelière
Éducation, Québec, Canada, 518p.
– Fröjd, C, Swenne, C, Rubertsson, C, Gunningberg, L & Wadensten, B 2011, ‘Patient
information and participation still in need of improvement: evaluation of patients’
perceptions of quality of care’, J Nurs Manag, vol. 19, pp. 226–236.
– Garber, A, Mark, M, Hlatky, A, Chareonthaitawee, P & Wells Askew, J 2015, ‘Stress
Testing for the Diagnosis of Obstructive Coronary Heart Disease’, UpToDate, viewed 26
March 2017, https://www.uptodate.com/contents/stress-testing-for-the-diagnosis-of-
obstructive-coronary-heart-disease?source=see_link
– HAS, 2011, ‘Mesure de l’expérience du patient, analyse des initiatives Internationales’,
Institut national de la santé et la recherche médicale, France.
42
– ICIS, 2014, ‘Manuel de procédure du Sondage sur les expériences d’hospitalisation des
patients canadiens’, Institut Canadien d’information sur la santé, Québec, p36.
– Joint Commission International 2017, Accreditation Standards for Hospitals 6th éd,
Department of Publications Joint Commission Resources, USA.
– Labrunée, M, Pathak, A, Loscos, M, Coudeyre, E, Casillas, J-M & Gremeaux, V 2012,
‘Therapeutic education in cardiovascular diseases: State of the art and perspectives’, Annals
of Physical and Rehabilitation Medicine, vol. 55, no. 5, pp.322-41.
– Lim, S, Brian, P, Mc Ardle, A, Beanlands, R, & Hessian, R 2014, ‘Myocardial Viability: It
Is Still Alive’, Seminars in Nuclear Medicine, vol. 44, no. 5, pp.358-74.
– Manary, MP, Boulding, W, Staelin, R, Glickman, SW, 2013, ‘The Patient Experience
and Health Outcomes’ New England Journal of Medicine 368, pp.201–203,
https://doi.org/10.1056/NEJMp1211775
– Mendis, S, Puska, P & Norrving, B 2011, ‘Global Atlas on Cardiovascular Disease
Prevention and Control’, World Health Organization.
http://www.who.int/cardiovascular_diseases/publications/atlas_cvd/en/.
– Organisation Mondiale de la santé, 2017, OMS | Maladies non transmissibles: profils
des pays 2014, WHO, viewed 26 February 2017,
http://www.who.int/nmh/countries/bel_fr.pdf?ua=1.
– Pauchet-Traversat, A-F 2008, ‘Élaboration d’un document écrit d’information à
l’intention des patients et des usagers du système de santé’, Haute Autorité de Santé,
France.
– Psiuk, T, 2008, ‘Évolution de la singularité vers l'interdisciplinarité’, Recherche en
soins infirmiers 2006/1 (N° 84), p. 16-28.
– SCS Boehringer, 2016, ‘Persantine 50 mg/10 ml solution à diluer pour perfusion
dipyridamole’, agence fédérale des médicaments et produits de santé, Belgique.
– Soubeiga, D, 2013, ‘La mesure de l'expérience patient’, Sidiief, viewed 15 November
2017, https://www.sidiief.org/wp.../Soubeiga-Dieudonne-Mesure-Experience-2014
– Schoonvaere, Q., 2017, ‘Présentation du projet pilote PREM’, PAQS, viewed 10
October 2017,
https://www.paqs.be/getfile/1d025a8f-26e7-4c4c-808b-92c78c6f61bc/PAQS-PREM-
20170428-Presentation-projet.aspx
43
– SPF, 2017, ‘Programme Pay for Performance 2018 pour les hôpitaux généraux, note
d’accompagnement’, Service Public fédéral, santé publique, sécurité de la chaine alimentaire
et de l’environnement, Belgique, 21p.
– Streel, S, Donneau, AF, Hoge, A, Majerus, S, Kolh, P, Chapelle, JP, Albert, A &
Guillaume, M 2015, ‘Socioeconomic Impact on the Prevalence of Cardiovascular Risk Factors
in Wallonia, Belgium: A Population-Based Study’, BioMed Research International.
– Sustersic, M, Voorhoeve, M, Menuret, H, Baudrant, M, Meneau, A & Bosson, J-L
2010, ‘Fiches d’information pour les patients: quel interêt? L’étude EDIMAP’, La Revue de la
Médecine Générale, pp. 332–339.
– Thélème, n.d.,’ solution dédiée à la gestion des plateaux de Médecine nucléaire, ‘
Informatique médicale, Angers, France.
– Towsend, N, Wilson, L, Bhatnagar, P, Wickramasinghe, K, Rayner, M & Nichols, M.
2016, ‘Cardiovascular Disease in Europe: Epidemiological Update 2016’, European Heart
Journal, vol. 37, no 42, pp.3232-45.
– Van den Broucke, S, Renwaert, A, 2014, ‘La littératie en santé en Belgique : un
médiateur des inégalités sociales et des comportements de santé’, université catholique de
Louvain, Belgique.
– Wells Askew, J, Chareonthaitawee, P & Arruda-Olson, M 2017, ‘Selecting the optimal
cardiac stress test’, UpToDate, viewed 08 April 2017,
https://www.uptodate.com/contents/selecting-the-optimal-cardiac-stress-
test?source=see_link.
– Wilkins, E, Wilson, L, Wickramasinghe, K, Bhatnagar, P, Leal, J, Luengo-Fernandez, R,
Burns, R, Rayner, M & Townsend, N 2017, ‘European Cardiovascular Disease Statitstics- 2017
Edition’, Susanne Logstrup, European Heart Network.
– Wolk, M, Bailey, S, Doherty, J, Douglas, P, Hendel, R, Kramer, C, Min, J, Patel, M,
Rosenbaum, L, Shaw, L, Stainback, R, Allen, J, 2014,
‘ACCF/AHA/ASE/ASNC/HFSA/HRS/SCAI/SCCT/SCMR/STS 2013 Multimodality Appropriate Use
Criteria for the Detection and Risk Assessment of Stable Ischemic Heart Disease: A Report of
the American College of Cardiology Foundation Appropriate Use Criteria Task Force’, Journal
of the American College of Cardiology, vol. 63, pp.380–406.
44
8. Annexes
Annexe 1 : Résultat de l’enquête de satisfaction au CHU de Liège, dans le service de
Médecine nucléaire
45
Annexe 2 : Diagramme de Pareto des attentes des associations de patients
lorsqu’elles sont confrontées aux institutions hospitalières
PAQS - Présentation du projet pilote PREM - 28 avril 2017
46
Annexe 3: Brochure d’informations et évaluation
3.1. Brochure d’informations
47
48
Annexe 3.2. : Questionnaire d’évaluation de la brochure
(Pauchet-Traversat, 2008)
49
Annexe 3.3. Résultat de l’évaluation de la brochure dans le service de Médecine nucléaire (23 Octobre 2017 – 10 Novembre 2017)
Distribution de 27 questionnaires d’analyse de la brochure accompagnés de celle-ci.
L’échantillonnage comprenait les médecins, secrétaires et infirmiers/technologues
travaillant dans le service. Un total de 20 questionnaires a été réceptionné, ce qui
correspond à 74% de réponses.
Le dépouillement de l’analyse de la brochure a été réalisé en tableau Excel, et transformé en
diagramme en camembert, question par question, pour obtenir un pourcentage
d’appréciation pour chacune des questions. La partie la moins claire de la brochure
concernait la question 4, avec 60% des répondants qui se montre au moins assez d’accord
avec l’affirmation. La partie rencontrant le plus d’approbation concernait les questions 1 et
3, avec 85% de participants qui se montrent assez satisfaits ou tout à fait satisfait. En
pourcentage global de l’appréciation de la brochure, 74% des participants sont au moins
assez satisfaits de cette, ce chiffre monte à 96% si on englobe les personnes se montrant
simplement satisfaites de la brochure.
0% 0% 0%
15%
40%
45%
Question 1: La brochure répond aux attentes et questions posées par les patients
Abstention Pas du tout d'accord
Pas d'accord D'accord
Assez d'accord Tout à fait d'accord
0% 0% 0%
20%
35%
45%
Question 2: Présentation objective de l'information
Abstention Pas du tout d'accord
Pas d'accord D'accord
Assez d'accord Tout à fait d'accord
0% 0% 0% 15%
40%
45%
Question 3: Description précise et concrète d'une conduite à tenir concernant l'examen
Abstention Pas du tout d'accord
Pas d'accord D'accord
Assez d'accord Tout à fait d'accord
50
5% 0%
5%
30%
30%
30%
Question 4: Proposition d'une liste de questions que le patient ou l'usager peut poser au professionnel
Abstention Pas du tout d'accord
Pas d'accord D'accord
Assez d'accord Tout à fait d'accord
5% 0% 0%
30%
25%
40%
Question 5: Intégration d'une rubrique de sources d'infos complémentaire
Abstention Pas du tout d'accord
Pas d'accord D'accord
Assez d'accord Tout à fait d'accord
5% 0% 0%
15%
40%
40%
Question 6 : Application des conseils de rédaction et de présentation d'un doc écrit
Abstention Pas du tout d'accord
Pas d'accord D'accord
Assez d'accord Tout à fait d'accord
0% 0% 5%
35%
35%
25%
Question 7: Mention claire des rédacteurs du documents; des différents secteurs d'activités, …
Abstention Pas du tout d'accord
Pas d'accord D'accord
Assez d'accord Tout à fait d'accord
10%
0% 0%
15%
30%
45%
Question 8: Mention de la date d'élaboration du document
Abstention Pas du tout d'accord
Pas d'accord D'accord
Assez d'accord Tout à fait d'accord
3% 0%
1%
22%
34%
40%
% global des réponses
Abstention Pas du tout d'accord
Pas d'accord D'accord
Assez d'accord Tout à fait d'accord
51
Annexe 4 : Questionnaire auto administré
52
53
54
55
56
57
58
Annexe 5 : Demande d’avis au collège des enseignants
59
60
61
Annexe 6 : Accord du Comité d’Éthique
62
63
Annexe 7 : Formulaire de consentement du patient
64
65
66
67
Annexe 8 : Assurance en responsabilité civile
68
Annexe 9 : Traduction française du Picker Patient Experience Questionnaire
(HAS, 2011)
69
70
71
72
73
74
75
76
77
Annexe 10 : Questionnaire de satisfaction du CHU de Liège – 2016
78
79
Annexe 11 : Questionnaire de compréhension d’un document écrit d’information
(Pauchet-Traversat, 2008)
80
81
Annexe 12 : Tableaux descriptifs de répartition des variables dans les deux groupes
Annexe 12.1. : Homogénéité des variables dans les 2 groupes concernant l’information
reçues avant l’examen.
Données catégorie Contrôle
(n=50)
Expérimental
(n= 29)
p-value
Informations à la prescription (%) (1)
Suffisante 32 (65,30) 23 (82,10) 0,116
Information avant l’examen (%) (2)
Oui 36 (75,00) 29 (100,00) 0,003
Répartition information reçue (%) (3)
Orale 30 (88,20) 0 (0,00) <0,0001
Écrite 2 (5,90) 13 (44,80) 0,0003
Orale et écrite 2 (5,90) 16 (55,20) <0,0001
Information orale (%) (4)
prescripteur 6 (18,8) 4 (25,00) 0,712
Prise de rendez-vous 8 (25,00) 1 (6,20) 0,238
Contact téléphonique 20 (62,50) 7 (43,80) 0,217
Hospitalisation 2 (6,20) 0 (0,00) 0,547
Famille (0,00) 1 (6,20) 0,333
Information écrite (%) (5)
Brochure 0 (0,00) (100,00) <0,0001
Autres 4 (8,00) 0 (0,00)
Informations suffisantes avant l’examen (%) (6)
Oui 26 (63,40) 24 (88,90) 0,025
(1) Question 4, annexe 4.
(2) Question 6, annexe 4.
(3) En exclusion par catégorie, question 7, annexe 4.
(4) Total/ groupe > 100% car plusieurs réponses possible, question 8, annexe 4.
(5) Question 9, annexe 4.
(6) Question 16, annexe 4.
82
Annexe 12.2 Homogénéité des variables dans les 2 groupes concernant les informations
reçues le jour de l’examen.
Données Catégorie Contrôle
(n =50)
Expérimental
(n = 29)
P-value
Informations reçues (%) (1)
Oui 47 (95,90) 28 (96,60) 1,000
Qui donne l’information (%) (2)
Médecin 6 (12,50) 4 (13,80) 1,000
Secrétaires 5 (10,40) 4 (13,80) 0,722
Infirmier/technologue 44 (91,70) 26 (89,70) 1,000
Brochure 0 (0,00) 4 (13,80) 0,018
Explications claires et précises (%) (3)
Oui 44 (89,80) 28 (96,60) 0,403
Réponses questions (%) (4)
Oui 36 (76,60) 24 (82,80) 0,639
Non 4 (8,60) 0 (0,00)
Pas de questions 7 (14,90) 5 (17,20)
Réponses aux craintes (%) (5)
Oui 22 (47,80) 16 (55,2) 0,610
Non 2 (4,30) 0 (0,00)
Pas de craintes 22 (47,80) 13 (44,80)
Informations complètes (%) (6)
Oui 39 (81,20) 24 (88,90) 0,519
(1) Question 17, annexe 4
(2) % des catégories par groupe > à 100 car plusieurs choix possible, question 18, annexe 4.
(3) Question 19, annexe 4.
(4) Question 20, annexe 4.
(5) Question 21, annexe 4.
(6) Question 23, annexe 4.
Annexe 12.3. : Homogénéité des variables potentiellement explicatives de l’expérience des
patients dans les 2 groupes.
Données Catégorie Contrôle
(n = 50)
Expérimental
(n = 29)
P-value
Accueil au secrétariat de MN (%) (1)
Facile 45 (91,80) 27 (93,10) 1,000
Confiance dans le personnel (%) (2)
Oui 46 (97,90) 29 (100,00) 1,000
Bonne qualité de l’examen (%) (3)
Oui 44 (89,80) 26 (96,30) 0,413
Expérience globale positive dans le service (%) (4)
Tout à fait 39 (79,60) 22 (75,90) 0,700
(1) MN = Médecine nucléaire, question 5, annexe 4 (2) Personnel du service de MN, question 22, annexe 4. (3) Question 26, annexe 4. (4) Modalité « assez satisfait » dans l’intercept, question 28, annexe 4.
83
Annexe 13 : P-values du tableau 2, facteurs pouvant intervenir dans l’impression
pour les patients d’avoir été assez informés avant l’examen, ajustés par le groupe
expérimental
Variables Catégorie P-value
Sexe Homme 0,515
Âge 0,101
Niveau d’études (1)
Secondaire 0,507
Supérieur
Université
Médecins prescripteurs
CHU 0,570
Consultation
Oui 0,846
Première consultation Oui 0,229
Examen réalisé auparavant Oui 0,991
(1) Niveau d’étude primaire dans l’intercept
84
Annexe 14 : Facteurs potentiels influençant l’impression pour les patients d’avoir été
assez informés avant l’examen, non ajustés, et p-values correspondantes
85
Annexe 15 : Analyse du choix d’informations souhaitées par le patient et impact de
la brochure
Annexe 15.1. : Tableau descriptif des choix du type d’informations souhaitées, selon le
groupe (1.)
Variable Catégorie Contrôle
(n = 50)
Expérimental
(n =29)
P-Value
Médecin (%) 1er
choix 37 (78,70) 19 (70,40) 0,189
2ème
choix 2 (4,30) 3 (11,10)
3ème
choix 1 (2,10) (11,10)
Infirmier/technologue (%) 1er
choix 10 (21,30) 6 (22,20) 0,886
2ème
choix 22 (46,80) 13 (48,10)
3ème
choix 4 (8,50) 4 (14,80)
Brochure (%) 1er
choix 8 (17,00) 7 (25,90) 0,011
2ème
choix 2 (4,30) 6 (22,20)
3ème
choix 12 (25,50) 9 (33,30)
Internet (%) 1er
choix 3 (6,40) / 0,367
2ème
choix / /
3ème
choix 2 (4,30) 2 (7,40)
Intranet CHU (%) 1er
choix 2 (4,30) 1 (3,70) 0,800
2ème
choix 2 (4,30) /
3ème
choix 1 (2,10) 2 (7,40)
(1) % > à 100 car parfois les patients mettaient leurs choix sans ordre de préférence, et
donc pour ces patients la pondération mise au 1er choix.
86
Annexe 15.2. : Analyse multinomiale du choix du type d’informations souhaitées par les
patients, ajustée par le groupe expérimental.
Variables Catégorie β OR IC 95% P-value P-value détaillée
Médicale 1er
choix 0,59 1,80 0,34-9,51 0,203
2ème
choix 1,66 5,25 0,49-56,81
3ème
choix 2,35 10,50 0,67-165,14
Infirmier/technologue 1er
choix 0,40 1,50 0,32-6,98 0,750
2ème
choix 0,39 1,48 0,38-5,68
3ème
choix 0,92 2,50 0,41-15,22
Brochure 1er
choix 1,77 5,84 1,20-28,43 0,009 0,029
2ème
choix 3,00 20,04 2,69-149,39 0,003
3ème
choix 1,61 5,01 1,13-22,23 0,034
Internet 1er
choix -8,70 0,0001 2,28e-58
-1,21e50
0,271
2ème
choix / / /
3ème
choix 0,69 2,00 0,26-15,53
Intranet 1er
choix -0,02 0,97 0,08-11,49 0,585
2ème
choix -0,05 0,00003 1,82e-170
-3,66e166
3ème
choix 1,08 3,88 0,33-45,94
87
Annexe 16 : Tableau des facteurs pouvant influencer la qualité globale des
informations reçues par le patient, non ajusté
88
Annexe 17 : Tableaux des régressions logistiques binaires multivariées des relations
entre les facteurs influençant l’information globales reçues par les patients
Annexe 17.1. : Tableau de la régression logistique binaire multivarié intermédiaire, analyse
des relations entre les variables significatives en univarié, ajusté par le groupe expérimental.
Données catégories β OR IC (95%) P value P-value
finale(1)
Informations à la prescription suffisantes 3,05 21,01 1,57-646,98 0,033 0,002
Informations suffisantes avant
l’examen
Oui 0,13 1,13 0,08-16,63 0,923 /
Explications claires et précises
le jour de l’examen
oui 3,80 39,39 2,76-3601,66 0,028 0,006
Demandeur d’informations
avant l’examen
Oui 3,67 44,48 3,86-1207,82 0,007 0,007
(1) Tableau 6 page 28
Annexe 17.2. : Tableau de la régression logistique binaire multivariée intermédiaire et final,
analyse des relations entre les variables significatives en univarié, non ajusté.
Données catégories β OR IC (95%) P value
Informations à la prescription suffisantes 3,04 21,00 1,56-647,43 0,033
Informations suffisantes avant l’examen Oui 0,14 1,15 0,08-15,77 0,912
Explications claires et précises le jour de
l’examen
oui 3,81 45,24 2,79-3550,36 0,027
Demandeur d’informations avant l’examen Oui 3,67 39,09 3,86-1193,48 0,007
Multivarié final
Informations à la prescription suffisantes 2,48 11,91 1,79-125,74 0,017
Explications claires et précises le jour de
l’examen
oui 4,03 56,08 4,68-1885,47 0,006
Demandeur d’informations avant l’examen Oui 2,95 19,17 2,72-218,02 0,006
89
Annexe 18 : Tableau de l’influence sur l’appréciation positive des explications reçues
le jour de l’examen en fonction de la catégorie de personne qui donne l’information,
ajustée par le groupe expérimental et non ajustée.
Variables Catégorie β OR IC95% P-value
Ajustée
Médecin Oui 16,22 1,09e07
1,87e-86
-NA 0,994
Infirmier/technologue Oui 2,03 7,60 0,86-58,26 0,048
Secrétariat MN Oui -0,54 0,58 0,08-12,06 0,644
Non ajustée
Médecin Oui 16,25 1,14e07
2,34e-83
-NA 0,994
Infirmier/technologue Oui 1,89 6,60 0,78-44,23 0,055
Secrétariat MN Oui -0,45 0,63 0,09-12,97 0,700
90
Annexe 19 : Tableau des facteurs influençant potentiellement l’expérience positive
du patient dans le service de Médecine nucléaire du CHU de Liège, non ajusté