monographies de l’association française de chirurgie

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ISBN : 978-2-7184-1517-8

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Éventrationspostopératoires

Rapport présenté au 121e Congrès français de chirurgie 2019

Jean-François Gillion, Pablo Ortega-Deballon,

Benoît RomainAvec la participation de Yohann Renard

Monographies de l’Association Française de Chirurgie

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ires Éventrations

postopératoires

Rapport présenté au 121e Congrès français de chirurgie 2019

Jean-François Gillion, Pablo Ortega-Deballon,

Benoît RomainAvec la participation de Yohann Renard

Monographies de l’Association Française de Chirurgie

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ÉVENTRATIONS POSTOPÉRATOIRES

Rapport présenté au 121e Congrès français de chirurgieParis, 15-17 mai 2019

Page 5: Monographies de l’Association Française de Chirurgie

ArnetteÉditions John Libbey Eurotext127, avenue de la République92120 Montrougecontact@ jle.comhttp://www.jle.com

John Libbey Eurotext Limited42-46 High StreetEsher KT109QYUnited Kingdom

© John Libbey Eurotext, Paris, 2019. Tous droits réservés.ISBN : 978-2-7184-1517-8

Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage sans autorisationde l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC), 20, rue des GrandsAugustins, 75006 Paris.

Page 6: Monographies de l’Association Française de Chirurgie

MONOGRAPHIES DE L’ASSOCIATION FRANÇAISE DE CHIRURGIE

ÉVENTRATIONS POSTOPÉRATOIRESRapport présenté au 121e Congrès français de chirurgie

Paris, 15-17 mai 2019

Rapporteurs : Jean-François Gillion, Pablo Ortega-DeballonCo-rapporteur : Benoît RomainCollaborateur : Yohann Renard

Page 7: Monographies de l’Association Française de Chirurgie

Dans la même collection

1994, Chirurgie des glandes surrénales1994, Hémorragies digestivesde l’hypertension portale du cirrhotique1995, Les traumatismes de l’œsophage1995, Les troubles de la statique pelvienne1996, Pathologie vasculaire du tube digestif1996, Les traumatismes fermés du foie1997, Méthodologie d’évaluation en chirurgie1997, Les tumeurs kystiques du pancréas1998, Le cancer de l’estomac1998, Le traitement du cancer du corps thyroïde1999, Complications de la chirurgie abdominalesous vidéo-laparoscopie1999, Lithiase de la voie biliaire principale2000, Chirurgie de la maladie diverticulairesigmoïdienne2001, Chirurgie des hernies inguinales de l’adulte2001, Traumatismes de l’abdomen2002, Reflux gastro-œsophagien à l’èrede la cœlioscopie2002, Troubles de la statique rectale de l’adulte2003, Mortalité et morbidité en chirurgiecolorectale2003, Cancer du cardia2004, Abdomens aigus : prise en chargediagnostique2004, Chirurgie de l’obésité2005, Métastases hépatiques de cancernon colorectaux non endocrines2005, Tumeurs de l’ovaire2006, Sarcomes rétropéritonéaux primitifs2006, Carcinome hépatocellulaire

2007, Cancer du sein2007, Maladie de Crohn2008, Carcinoses péritonéales d’origine digestiveet primitive2009, Chirurgie des cholangiocarcinomesintrahépatiques, hilaires et vésiculaires2009, Cancer du rectum2010, Péritonites postopératoires2010, Cancer du pancréas2011, Plaies iatrogènes de la voie biliaire(hors chirurgie hépatique)2011, Chirurgie des glandes surrénales2012, Dilatations congénitales des voies biliaires,anomalies de la jonction biliopancréatiqueet maladie de Caroli2012, La polypose adénomateuse familiale2013, Tumeurs bénignes du foie2013, Cancer de l’œsophage2014, Tumeurs gastro-intestinales2015, Tumeurs neuroendocrines du tube digestif2015, Tumeurs intracanalaires papillaireset mucineuses du pancréas2016, Prise en charge du cancer coliqueen occlusion2016, Complications de la chirurgie bariatrique2017, Chirurgie ambulatoire générale et digestive2017, Appendicites2017, Chirurgie ambulatoire générale et digestive2018, Chirurgie hépatique par laparoscopie2018, Réhabilitation améliorée en chirurgiedigestive

Page 8: Monographies de l’Association Française de Chirurgie

AUTEURSPAR ORDRE ALPHABÉTIQUE

Julio Abba : Service de Chirurgie Digestive et de l’Urgence, CHU de Grenoble-AlpesJean-Henri Alexandre : Académie de Chirurgie, ParisCatherine Arvieux : Service de Chirurgie Digestive et de l’Urgence, CHU de Grenoble-AlpesClaude Avisse : Service de Chirurgie Générale, Digestive et Endocrinienne, CHU ReimsMathieu Beck : Clinique Ambroise Paré, ThionvilleJean-Baptiste Bertin : Service de Chirurgie Générale et Digestive, CHRU Hautepierre, StrasbourgDamien Bléhaut : Infirmerie Protestante, Caluire et CuireJean-Luc Bouillot : Service de Chirurgie Digestive, Oncologique et Métabolique, Hôpital Ambroise

Paré, Boulogne-BillancourtCécile Brigand : Service de Chirurgie Générale et Digestive, CHRU Hautepierre, StrasbourgFrançois Browet : Service de Chirurgie Générale et Digestive, CH de BeauvaisJean-Baptiste Cazauran : Fédération de Chirurgie Digestive, Hôpital Edouard Herriot, Hospices Civils

de LyonAxèle Champault-Fezais : Hôpital Saint Joseph, ParisNatalia Chilintseva : Service de Chirurgie Général et Digestive, CHRU Hautepierre, StrasbourgAlexandre Cortes : Service de Chirurgie Viscérale, site Jossigny-Marne La Vallée, GHEFJean-Pierre Cossa : CMC Bizet, ParisAndré Dabrowski : Clinique de St Omer, BlendecquesJean-Baptiste Delhorme : Service de Chirurgie Général et Digestive, CHRU Hautepierre, StrasbourgHassan Demian : Service de Chirurgie Générale, Digestive et Transplantations hépatiques et intestinales,

Hôpital de la Croix Rousse, Hospices Civils de LyonAlexandre Doussot : Service de Chirurgie Digestive et Cancérologique, CHRU BesançonFarouk Drissi : Clinique de Chirurgie Digestive et Endocrinienne (CCDE), Institut des Maladies de

l’Appareil Digestif (IMAD), Hôtel Dieu, CHU NantesFanny Dufour : Service de Chirurgie Viscérale, site Jossigny-Marne La Vallée, GHEFGérard Fromont : Polyclinique de Bois Bernard, AchevilleJean-François Gillion : Unité de Chirurgie Viscérale et Digestive, Hôpital Privé d’AntonyBruno Heyd : Service de Chirurgie Digestive et Cancérologique, CHRU BesançonHubert Johanet : Clinique Turin, ParisFlorent Jurczak : Chirurgie Générale et Digestive, Clinique Mutualiste de l’Estuaire, Cité sanitaire,

Saint-NazaireHaitham Khalil : Service de Chirurgie Digestive, CHU de RouenAmandine Klipfel : Service de Chirurgie Générale et Digestive, CHRU Hautepierre, StrasbourgZaher Lakkis : Service de Chirurgie Digestive et Cancérologique, CHRU BesançonRémy Le Huu Nho : Service de Chirurgie Digestive et Générale, CHU La Timone, MarseilleMarc Lepère : Clinique Saint Charles, La Roche-sur-YonMathilde Magri : Service de Chirurgie Viscérale, site Jossigny-Marne La Vallée, GHEFMuriel Mathonnet : Chirurgie Digestive, CHU Dupuytren, CHU Limoges

Page 9: Monographies de l’Association Française de Chirurgie

François Mauvais : Service de Chirurgie Générale et Digestive, CH de BeauvaisDiane Mège : Service de Chirurgie Digestive et Générale, CHU La Timone, MarseilleSébastien Molière : Service de Chirurgie Général et Digestive, CHRU Hautepierre, StrasbourgDavid Moszkowicz : Service de Chirurgie Digestive, Oncologique et Métabolique, Hôpital Ambroise

Paré, Boulogne-BillancourtHaythem Najah : Service de Chirurgie Digestive et Endocrinienne, Hôpital Haut-Lévêque, CHU de

BordeauxPablo Ortega-Deballon : Service de Chirurgie Générale, Digestive, Endocrinienne, Cancérologie et

Urgences, CHU de DijonRasvan Oschisor : Service de Chirurgie Viscérale, site Jossigny-Marne La Vallée, GHEFMehdi Ouaissi : Service de Chirurgie Digestive, Endocrinienne, Oncologique et Transplantation Hépa-

tique, CHU ToursJean-Pierre Palot : Service de Chirurgie Générale, Digestive et Endocrinienne, CHU ReimsBrice Paquette : Service de Chirurgie Viscérale, Digestive et Cancérologique, CHRU BesançonGuillaume Passot : Service de Chirurgie Viscérale, Digestive et Endocrinienne, CHU Lyon Sud, Hos-

pices Civils de LyonCyril Perrenot : Service Chirurgie Générale et Urgences, Hôpital Central, CHRU de NancyTigran Poghosyan : Service de Chirurgie Générale et Digestive, Hôpital Européen Georges Pompidou,

ParisMichel Prudhomme : Service de Chirurgie Digestive et de Cancérologie Digestive, CHU Caremeau,

NîmesMahery Raharimanantsoa : Service de Chirurgie Général et Digestive, CHRU Hautepierre, StrasbourgOlivier Raspado : Infirmerie Protestante, Caluire et CuireYohann Renard : Service de Chirurgie Générale, Digestive et Endocrinienne, CHU ReimsSerge Rohr : Service de Chirurgie Générale et Digestive, CHRU Hautepierre, StrasbourgBenoît Romain : Service de Chirurgie Générale et Digestive, CHRU Hautepierre, StrasbourgCharles Sabbagh : Service de Chirurgie Digestive, CHU Amiens-PicardieMarie Seman : Service de Chirurgie Viscérale, site Jossigny-Marne La Vallée, GHEFIgor Sielezneff : Service de Chirurgie Digestive et Générale, CHU La Timone, MarseilleBlandine Simeu : Service de Chirurgie Général et Digestive, CHRU Hautepierre, StrasbourgKarem Slim : Service de Chirurgie Digestive & Unité de Chirurgie Ambulatoire, CHU de

Clermont-FerrandMarc Soler : Clinique Saint Jean, Cagnes sur MerDelphine Standaert : Service de Chirurgie Digestive & Unité de Chirurgie Ambulatoire, CHU de

Clermont-FerrandChristophe Trésallet : Service de Chirurgie Viscérale, CHU la Pitié-Salpêtrière, ParisJean-Jacques Tuech : Service de Chirurgie Digestive, CHU de RouenConstantin Zaranis : Clinique du Mail, La Rochelle

Page 10: Monographies de l’Association Française de Chirurgie

REMERCIEMENTS

Le conseil d’administration de l’AFC a voulu confier en 2014 ce rapport sur les éven-trations à Jean-François Gillion (hôpital privé d’Antony) et Pablo Ortega-Deballon (CHU deDijon). Nous souhaitons les remercier pour cet honneur. En particulier, nous remercions leprésident Denis Collet pour l’accueil attentif et bienveillant qu’il a donné à toutes nosdemandes. Celle de repousser la présentation du rapport de 2017 à 2019, pour avoir ainsi unecohorte prospective avec un suivi à deux ans, puis celle de nous adjoindre immédiatement unco-rapporteur, Benoît Romain (CHU de Strasbourg) ; puis un collaborateur, Yohann Renard(CHU de Reims). Ils ont apporté de nouvelles idées à notre projet et nous avons eu beaucoupde plaisir à travailler ensemble tous les quatre.

Nous remercions tous les collègues de France, Algérie, Belgique, Maroc, Suisse et Tunisie,travaillant en CHU, en CH ou en clinique, qui ont inclus des patients dans l’enquête prospec-tive. Nombre d’entre eux sont membres de l’AFC. Ils ont accepté d’ajouter à leurs obligationsjournalières celle de remplir les fiches de recueil de données et supporté avec bienveillancenos relances itératives pour partir à la chasse des données manquantes ou à l’obtention d’unrendez-vous de suivi... pas toujours évident un ou deux ans après une réparation pariétale.

Nous remercions tous les collègues qui ont accepté de rédiger des chapitres pour cerapport, parfois dans des délais très courts en raison d’un congrès avancé de cinq mois. Ils sesont pliés à nos exigences : des réponses précises et synthétiques aux questions qui leur ontété posées. Est né ainsi cet ouvrage collaboratif dont nous pouvons, tous, être très fiers.

Le rôle du Club Hernie a été majeur dans ce rapport. D’une part, de façon explicite, il amis à notre disposition le site web et les fiches de recueil de données qui lui sont propres, cequi a simplifié énormément la mise en place de notre cohorte prospective. Et d’autre part, defaçon implicite, de nombreux membres du Club Hernie ont participé aux différentes partiesde ce rapport en partageant leur expertise et les résultats issus du registre.

Nous souhaitons aussi remercier le Centre d’investigations cliniques (CIC) de Dijon etson personnel, sous la direction du professeur Christine Binquet, qui ont assuré le soutienméthodologique et l’analyse statistique pour la cohorte prospective. Un clin d’œil particulierà Cyril Boisson pour les heures passées à préparer les données pour l’analyse statistique.

Les Rapporteurs

Page 11: Monographies de l’Association Française de Chirurgie

SOMMAIRE

Rappel historique............................................................................................................. 2Contribution déterminante des chirurgiens français au développement de la chirurgiede la paroi abdominale .................................................................................................. 2Les débuts ..................................................................................................................... 2Les prothèses pariétales et l’école française .................................................................. 3Le GREPA, l’EHS, le journal Hernia et la mondialisation............................................ 6Aujourd’hui et demain .................................................................................................. 7

Définitions, classifications ............................................................................................... 10Définitions .................................................................................................................... 10Classifications............................................................................................................... 10Conclusion .................................................................................................................... 16

Épidémiologie des éventrations ...................................................................................... 18Incidence des éventrations ............................................................................................ 18Facteurs de risque.......................................................................................................... 19Activité chirurgicale : la cure d’éventration en France.................................................. 21Aspects médico-économiques....................................................................................... 25

Diagnostic et indications opératoires des éventrations ................................................. 35Introduction................................................................................................................... 35Diagnostic ..................................................................................................................... 35Indications : faut-il opérer toutes les éventrations ? ...................................................... 37Points clés ..................................................................................................................... 37

Histoire naturelle et complications des éventrations..................................................... 39Subdivision des complications en cinq catégories......................................................... 39

Prévention des éventrations ............................................................................................ 42Choisir son incision....................................................................................................... 42Comment fermer une laparotomie en 2019 ?................................................................. 46Comment fermer les orifices de trocart ?....................................................................... 47Prothèse préventive, quand et comment ? ..................................................................... 49Prévention des éventrations péristomiales .................................................................... 50Prévention d’éventration après fermeture de stomie ..................................................... 51

TECHNIQUE DE LA CURE D’ÉVENTRATION............................................................................... 55

Principes et objectifs ........................................................................................................ 56Objectifs du traitement des éventrations ....................................................................... 56Principes du traitement des éventrations ....................................................................... 57

Page 12: Monographies de l’Association Française de Chirurgie

Faut-il mettre une prothèse systématiquement ? .......................................................... 59Quel est l’intérêt des prothèses dans les éventrations ? ................................................. 59Existe-il une taille minimale d’éventration pour mettre en place un filet prothétique ?.... 59Quelle est l’influence de la contamination du champ opératoire dans la décisionde mise en place ou non d’un filet prothétique ?............................................................ 60Résultats à long terme des prothèses ............................................................................. 60Conclusion .................................................................................................................... 61

Technique ouverte avec pose de prothèse ...................................................................... 62Analyse critique de la littérature.................................................................................... 62Techniques opératoires ................................................................................................. 62Quelle technique choisir ? ............................................................................................. 64Conclusion .................................................................................................................... 65

Technique laparoscopique de la cure d’éventration ..................................................... 66Les techniques IPOM (intraperitoneal onlay mesh repair)........................................... 67Les techniques prépéritonéales ou rétromusculaires (sublay) ....................................... 70

Technique hybride ........................................................................................................... 72Introduction................................................................................................................... 72Description des techniques............................................................................................ 72

Prothèses et moyens de fixation : critères pour un choix .............................................. 74Prothèses synthétiques .................................................................................................. 74Prothèses biologiques.................................................................................................... 79Les prothèses biosynthétiques....................................................................................... 81Synthèse ........................................................................................................................ 82

Cure d’éventration : cœlioscopie vs laparotomie .......................................................... 83Pourquoi une controverse ? ........................................................................................... 83Conclusion .................................................................................................................... 85

Cure d’éventration au robot : quels apports ? .............................................................. 86Pourquoi utiliser le robot en chirurgie pariétale ?.......................................................... 86Comment utiliser le robot en chirurgie pariétale ?......................................................... 87Quelle technique choisir : rIP ou rPP ou rRM ?............................................................. 87Quels apports spécifiques dans les éventrations complexes ? ....................................... 89

ÉVENTRATIONS COMPLEXES .................................................................................................. 95

Éventrations géantes........................................................................................................ 96Définition ...................................................................................................................... 96Comment évaluer la perte de droit de cité ?................................................................... 96Préparation respiratoire, nutritionnelle.......................................................................... 98Comment gérer la perte du droit de cité ? ...................................................................... 99Choix de la technique et de la préparation préopératoire ............................................... 102Suivi postopératoire ...................................................................................................... 102

Cure d’éventration en milieu contaminé........................................................................ 103Les options thérapeutiques ............................................................................................ 103Stratégie thérapeutique.................................................................................................. 103

Éventrations postopératoiresX

Page 13: Monographies de l’Association Française de Chirurgie

Prise en charge des éventrations péristomiales ............................................................. 105Introduction................................................................................................................... 105Diagnostic et classification............................................................................................ 105Traitement en urgence................................................................................................... 105Chirurgie élective.......................................................................................................... 106Conclusion .................................................................................................................... 107

Les éventrations sous-costales, lombaires, iliaques ....................................................... 108Bilan préopératoire........................................................................................................ 108Principes généraux de réparation des éventrations latérales .......................................... 111Principales techniques de réparation des éventrations lombaires, sous-costales etiliaques .......................................................................................................................... 113Résultats........................................................................................................................ 114Spécificités des différentes localisations ....................................................................... 115Conclusion .................................................................................................................... 119

Autres situations à haut risque ....................................................................................... 120Éventration et obésité morbide...................................................................................... 120Éventration et ascite ...................................................................................................... 121Éventration du patient immunodéprimé ........................................................................ 122

Complications de la cure d’éventration ......................................................................... 127Entérotomie................................................................................................................... 127Les séromes................................................................................................................... 128Les hématomes.............................................................................................................. 131Infections ...................................................................................................................... 133Nécroses cutanées après cure d’éventration .................................................................. 135Place de la thérapie par pression négative dans la gestion des complications................ 135Cas cliniques ................................................................................................................. 138

La réhabilitation améliorée après réparation d’éventrations postopératoirede la paroi abdominale .................................................................................................... 144

Introduction................................................................................................................... 144Pourquoi la RAC pour éventrations ?............................................................................ 145De quelles données dispose-t-on ? ................................................................................ 145Programmes de RAC..................................................................................................... 145Résultats de la RAC ...................................................................................................... 149Conclusion .................................................................................................................... 150

Cures d’éventrations en ambulatoire ............................................................................. 153Introduction................................................................................................................... 153Que dit la littérature ? .................................................................................................... 153Amélioration des résultats de la prise en charge ambulatoire des éventrations.............. 155Conclusion .................................................................................................................... 156

Laparostomie ou ventre ouvert (open abdomen) ........................................................... 158Quelles indications en 2019 ?........................................................................................ 158Gestion technique de la paroi : quelle laparostomie ? quelle réparation ? ..................... 159

Situations particulières.................................................................................................... 165Quelle indication en cas de défect isolé au sein d’une cicatrice de laparotomie ?.......... 165Traitement d’un petit défect au sein d’un diastasis ........................................................ 166Abdominoplastie à faire : associée ou décalée .............................................................. 170

Sommaire XI

Page 14: Monographies de l’Association Française de Chirurgie

Fiche d’information préopératoire pour le patient ....................................................... 172Obligations d’information............................................................................................. 172Information spécifique éventration (hernie incisionnelle)............................................. 173Conclusion .................................................................................................................... 177

Étude prospective AFC sur les cures d’éventrations .................................................... 178Introduction................................................................................................................... 179Centres participants et inclusions .................................................................................. 179Les objectifs .................................................................................................................. 181Patients et méthodes ...................................................................................................... 181Résultats........................................................................................................................ 183Discussion..................................................................................................................... 193Conclusion .................................................................................................................... 196

Éventrations postopératoiresXII

Page 15: Monographies de l’Association Française de Chirurgie

AVANT-PROPOS

Le terme éventration est souvent imprécis en langue française puisqu’il est utilisé tantôtpour la hernie primaire de la ligne blanche (ventral hernia), tantôt pour la hernie survenantsur une incision ou un traumatisme (incisional hernia ou traumatic hernia). L’éventration telleque nous l’abordons dans ce Rapport AFC 2019 est l’éventration postopératoire, survenantdonc sur une incision chirurgicale (incisional hernia). Il ne sera pas question d’autre chose.

Les éventrations peuvent compliquer tout abord chirurgical de l’abdomen. De ce fait,elles concernent tous les chirurgiens, quel que soit le type de chirurgie qu’ils pratiquent et leurmode d’exercice. Probablement pour cette raison le conseil d’administration de l’AFC a sou-haité ce rapport, 29 ans après celui réalisé par J.-P Chevrel et J.-B Flament.

Notre rapport s’adresse aux chirurgiens ayant une pratique généraliste plus qu’aux spé-cialistes de la paroi abdominale. Il a pour but de dresser un état des lieux des éventrationsdans la francophonie. Dans les premiers chapitres, de nombreux collègues de tous horizons etpratiques ont relevé de défi de rédiger un condensé pédagogique de la littérature scientifiqueautour des éventrations postopératoires : leur fréquence et caractéristiques, leur histoire natu-relle, les moyens de prévention, les indications opératoires et les modalités de prise en charge,les techniques opératoires, la gestion périopératoire et la prise en charge des complicationspostopératoires. Nous saluons l’effort de synthèse que nous leur avons imposé. Puis, il y a laprésentation de la cohorte qui a inclus de façon prospective plus de 1 200 patients opérésd’éventration sur une période de 6 mois dans 65 hôpitaux et cliniques de France et des paysfrancophones. Une telle cohorte, avec un suivi à 2 ans pour une large majorité des patients,est précieuse dans la littérature scientifique sur la paroi abdominale... trop souvent de qualitémédiocre.

Notre objectif premier a été de répondre de façon directe et simple aux questions bienprécises qui se posent lors de la prise en charge de nos patients. Si, à la lecture de ce Rapport,vous identifiez bien les domaines où les réponses sont unanimes en faveur d’un mode d’agirconcret et ceux où tout peut se discuter, alors nous aurons accompli notre mission.

Les Rapporteurs

Page 16: Monographies de l’Association Française de Chirurgie

RAPPEL HISTORIQUEJean-Henri Alexandre, Jean-Pierre Palot

Contribution déterminante des chirurgiens françaisau développement de la chirurgie de la paroi abdominale

Longtemps considérée comme une chirurgie mineure, la chirurgie de la paroi abdominales’est progressivement développée au cours des cinquante dernières années pour devenir unespécialité à part entière reconnue comme telle dans le monde entier, suscitant un intérêt crois-sant. Les chirurgiens français ont joué un rôle déterminant dans la structuration et l’interna-tionalisation de cette spécialité :

– en s’intéressant à la compréhension anatomique et physiopathologique des lésionspariétales ;

– en décrivant avec précision toutes les techniques de réparation, prônant très tôt l’uti-lisation des prothèses ;

– en créant le premier groupe de recherche sur la paroi abdominale (GREPA) ;– en créant un journal international incontournable (Hernia) exclusivement dévolu à cette

nouvelle discipline.

Les débuts

C’est à la fin du XIXe siècle et au début du XXe que se développe la notion « d’éventrationspostopératoires » (hernies incisionnelles des Anglo-Saxons) avec l’essor de la chirurgie abdo-minale « moderne », dite « lourde » et la multiplication des interventions par laparotomie. Leschirurgiens ont été de ce fait confrontés plus souvent aux complications pariétales (éventra-tions, éviscérations et infections postopératoires), toutes plus ou moins liées à l’utilisation dematériel à résorption très rapide (catgut).

De nombreuses techniques de réparation sont utilisées à cette époque, souvent dérivéesde celles utilisées pour le traitement des hernies et des diastasis : ce sont le plus souvent dessutures aponévrotiques en un ou plusieurs plans : plusieurs thèses françaises sont consacréesà ce sujet [1] dont le procédé de E. Quenu décrit en 1846 pour le traitement des diastasis dupost-partum [2] qui est déjà un procédé d’autoplastie utilisant la gaine des droits.

D’autres procédés d’autoplastie se développent au début du XXe siècle avec J. Mayo etE.S. Judd aux États-Unis. En France, H. Welti et Eudel décrivent en 1941 la technique d’auto-plastie d’étalement des muscles droits [3] qui sera à la base de nombreuses techniquesmodernes. J.-P. Chevrel utilisera plus tard cette technique en renforçant le plan antérieur parla mise en place d’une prothèse de Prolène prémusculaire. Le principe d’étalement sera reprispar J.-E. Clotteau et M. Premont qui utiliseront des lignes verticales de courtes incisions de

Page 17: Monographies de l’Association Française de Chirurgie

décharge sur le feuillet antérieur de la gaine des droits pour diminuer la tension sur la lignemédiane sans affaiblir la paroi et gagner 5 centimètres de chaque côté [4].

Des procédés d’autotransplantation d’aponévrose (fascia lata) ou de peau sont aussi pro-posés à cette époque pour traiter les pertes de substance de la paroi abdominale, en particulierpar J. Gosset en France, dont la technique de laçage cutané [5] sera reprise plus tard parP. Banzet [6].

À la même période sont décrites les données physiopathologiques qui régissent encoreaujourd’hui les grands principes du traitement des éventrations. E. Conte dans sa thèse [7]insiste particulièrement sur l’importance de la traction exercée par les muscles latéraux surla ligne médiane. Cette notion est également constatée par J. Lucas-Championnière [8] quiconsidère que la rétraction des muscles latéraux peut aboutir à une véritable perte de subs-tance si l’éventration est ancienne : il insiste aussi sur les répercussions générales de l’éven-tration en particulier sur le plan respiratoire les problèmes de l’éventration maladie étaientdéjà posés !

Les prothèses pariétales et l’école française

Les premières prothèses sont utilisées au tout début du XXe siècle. Il s’agit de prothèsesmétalliques, d’abord en argent (W. Bartlett en 1903) puis en acier (G. Thommeret en Franceen 1940) et en titane (A. Koontz en 1948). Elles seront toutes abandonnées en raison de leurrigidité et de leur fragilité pour laisser la place aux prothèses synthétiques qui apparaissentavec l’industrie des matières plastiques.

Une prothèse de nylon est utilisée en France pour le traitement des éventrations dès 1944par D. Aquaviva qui la place en position rétromusculaire [9]. En 1955, R. Bourgeon décrit lamise en place d’une grande prothèse de polyester en intrapéritonéal [10]. J. Zagdoun publieen 1959, à Paris, sa technique de cure de hernie avec prothèse prémusculaire fenêtrée pour lecordon [11] similaire à celle que publiera Lichtenstein en 1989. Mais c’est surtout à partir de1960 que se développe l’utilisation des prothèses pour les réparations de la paroi abdominale.Aux États-Unis, c’est surtout le polypropylène (Marlex®) proposé par Usher. D’autres chirur-giens utilisent le ePTFE (GoreTex®). En France le matériau le plus utilisé est le Dacron-Mersilène (polyester) introduit par J. Rives.

Jusque-là, la chirurgie de la paroi abdominale, qu’il s’agisse des hernies ou des éventra-tions, est une chirurgie délaissée, sans prestige. Deux chirurgiens venus d’Alger vont s’emparerdu sujet : J. Rives à Reims (Figure 1) et R. Stoppa (Figure 2) à Amiens. Ils vont créer dansleurs services respectifs une véritable école de chirurgie pariétale et militer sans relâche pourle renforcement prothétique d’une paroi réparée, seul moyen à leurs yeux d’améliorer lesrésultats de cette chirurgie.

Dès 1965, J. Rives [12] publie un procédé de traitement des hernies de l’aine par la miseen place d’une prothèse sous-péritonéale par voie inguinale : le principe des techniques TIPPest né. Il prône aussi l’abord médian prépéritonéal de certaines hernies volumineuses ou réci-divées là encore avec renforcement par une prothèse de Mersilène®. R. Stoppa lui emboîte lepas en décrivant sa technique de très grande prothèse bilatérale par voie médiane sous-péri-tonéale, sans aucune fixation [13]. Ces principes techniques seront plus tard à la base destechniques de traitement cœlioscopique des hernies (TAPP ou TEP).

La contribution de J. Rives est également très importante en ce qui concerne le traitementdes éventrations : sur un plan théorique il a développé, en s’appuyant sur les travaux de Lucas-Championnière et de Goni Moreno, le concept « d’éventration maladie » avec ses conséquences

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Figure 1. Jean Rives.

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Figure 2. René Stoppa.

respiratoires, vasculaires, rachidiennes et cutanées. Il décrit en détail les troubles cardiorespi-ratoires engendrés par les grandes éventrations et leur prévention [14]. Il souligne égalementles dangers de l’infection dissimulée dans les enveloppes de l’éventration et insiste sur le rôleprimordial de la préparation de l’opéré « aussi importante que l’intervention elle-même ». Ilcodifie le traitement des éventrations médianes par la mise en place d’une prothèse de Mer-silène® en position rétromusculaire, dans la gaine des muscles droits [15]. Pour lui, la prothèsen’a pas qu’une fonction de renforcement, mais elle participe à la remise en tension et à laréinsertion des muscles latéraux sur la ligne médiane, et il insiste sur l’importance d’unefixation solide par des points transfixiant toute l’épaisseur de la paroi. Ce procédé sera reprispar R. Stoppa [16] qui diffuse largement ces concepts dans les cours de perfectionnement enchirurgie pariétale qu’il organise tous les ans à Amiens. Le principe de la prothèse rétromus-culaire est maintenant universellement connu et adopté sous diverses appellations : Rives-Stoppa procedure, modified Rives’s technique, sublay...

Face à de nombreuses et durables réticences, l’idée de la supériorité des réparationsprothétiques fait son lent chemin. Bien que prôné par les travaux du GREPA, né en I979, ilfaudra attendre 1990 et l’avènement de la cœliochirurgie pour voir leur usage accepté puis serépandre. Très vite, l’utilisation et la production des prothèses se multiplient dans le mondeentier. Le rapport sur les éventrations présenté au 92e congrès français de chirurgie en 1990par J.-P. Chevrel (Figure 3) et J.-B. Flament (Figure 4) montre qu’alors plus de 40 % deséventrations sont encore traitées par des procédés sans prothèse avec des taux de récidivespouvant aller jusqu’à plus de 25 %. Il faudra attendre les années 2000 pour que la médecinefactuelle s’appuyant sur de nombreuses études randomisées confirme la supériorité des répa-rations avec prothèses sur les autres types de réparations avec des taux de récidives signifi-cativement abaissés [17].

D’autres chirurgiens français se sont également anciennement impliqués dans le traitementprothétique des hernies et des éventrations. J. Champetier à Grenoble a travaillé sur les basesbiomécaniques du traitement et sur l’utilisation du pneumopéritoine progressif préopéra-toire [18]. J.-P. Arnaud à Strasbourg a réalisé la première étude française comparant 6 prothèsesdifférentes et décrit les qualités d’une prothèse idéale [19]. J.-H. Alexandre (Figure 5) à Paris

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Figure 3. Jean-Paul Chevrel.

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Figure 4. Jean-Bernard Flament.

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Figure 5. Jean-Henri Alexandre.

a été très tôt un fervent partisan des prothèses de Mersilène® qu’il utilise dans les cures deshernies (publiant en 1984 une technique de Rives modifiée avec prothèse de polyester nonfendue et « pariétalisation du cordon ») ainsi que dans le traitement des éventrations médianeset péristomiales [20]. J.-P. Chevrel à Bobigny utilise une prothèse de Prolène® fixée en avantdes muscles droits pour renforcer une autoplastie type Welti et Eudel [21]. En 1985 il publieun ouvrage collectif très complet sur la chirurgie des parois de l’abdomen (Éditions Springer).En 1979 il avait créé le GREPA.

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Le GREPA, l’EHS, le journal Hernia et la mondialisation

En avril 1979, J.-P. Chevrel réunit dans son service à Bobigny un petit groupe de chirur-giens et d’anatomistes unis par le même intérêt pour la chirurgie de la paroi abdominale et vaainsi créer un Groupe de recherche et d’étude de la paroi abdominale, le GREPA présidé parJ. Loygue. Ce petit groupe de chirurgiens français (J. Rives, R. Stoppa, J.-H. Alexandre,P.-L. Fagniez, J. Hureau, J. Perissat, D. Rignault) a eu pour objectifs statutaires : d’approfondiret de diffuser les connaissances anatomiques et physiologiques de la paroi abdominale, depromouvoir les techniques modernes de réparation des hernies et des éventrations pour enaméliorer les résultats. Ceux-ci étaient globalement très médiocres à cette époque (les taux derécidives des hernies traitées surtout par simple raphie, variant de 6 à 2 5 % et celui deséventrations traitées sans prothèse variant de 25 à 40 %, voire plus) Ces mauvais résultatsétaient liés surtout au fait que la majorité des chirurgiens ne s’intéressait pas alors à cettechirurgie.

Les sujets abordés au cours des réunions annuelles du GREPA restent toujours d’actua-lité : prévention des éventrations, comparaisons de matériels, comparaison des techniques deréparation des hernies de l’aine, douleurs chroniques après cure, problèmes posés par lesgrandes éventrations... Les textes étaient publiés dans une monographie annuelle de diffusionassez confidentielle. D’années en années, ce petit groupe de travail s’agrandit et suscite l’intérêtde nombreux collègues et amis étrangers, d’abord italiens puis allemands, autrichiens, espa-gnols, anglais, scandinaves, belges et néerlandais. Le GREPA les intègre et devient alors unGroupe de recherche européen...

Les réunions annuelles se tiendront alors progressivement dans différentes capitales euro-péennes accentuant son développement international : de vrais congrès remplacent les réunions,organisés par des chirurgiens de tous pays, unis par la même passion pour la chirurgie de laparoi : se succèdent alors les congrès de Milan en 1993, Reims en 1994, Palerme en 1995,Paris en 1996, Naples en 1997, Cologne en 1998. C’est à la fin de ce dernier congrès enAllemagne que le GREPA se transforme en une vraie société de chirurgie pariétale et devientofficiellement « European Hernia Society-GREPA » : EHS-GREPA. Cette nouvelle société sedote de nouveaux statuts avec un Board international où les Français restent très représentés(président, secrétaire général, divers membres avec attributions...).

Par ailleurs, les échanges avec l’Amérique du Nord sont de plus en plus fréquents grâceà J.-B. Flament qui a succédé à J. Rives et qui reçoit à Reims de nombreux collègues canadienset américains.

En 1997, J.-P. Chevrel a créé Hernia (Éditions Springer), journal entièrement consacré àla chirurgie de la paroi abdominale. Ce journal va devenir progressivement le prestigieuxWorld Journal of Hernia and Abdominal Wall Surgery, organe officiel de l’EHS-GREPA, puisde l’AHS (American Hernia society) (impact factor actuel = 2).

Les années passant, le phénomène EHS-GREPA va susciter un enthousiasme internationalavec un effet imitatif puis compétitif. En 1998, Les Américains fondent à Miami l’AmericanHernia Society AHS. Les contacts deviennent alors plus fréquents de part et d’autre de l’atlan-tique et en 2000 il est décidé d’organiser un joint-meeting entre les sociétés EHS et AHS. Lepremier est organisé à Toronto par R. Bendavid. Un tel joint meeting a lieu depuis tous les3 ans.

Grace à la vitalité de l’EHS- GREPA, et à la qualité des auteurs et des articles publiésdans Hernia, les industriels se sont de plus en plus intéressés à notre spécialité et à nos besoins :ils produisent davantage de matériels prothétiques, de matériels de laparochirurgie s’adaptantaux modifications et progrès de la chirurgie pariétale devenue de plus en plus

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cœlio-chirurgicale. De très nombreuses prothèses en composition, textures, formes et tissagesdifférents, sont proposées sans cesse depuis 1990 et leurs indications et utilisations sont deve-nues une évidence dans le monde entier.

La participation internationale est de plus en plus importante lors des congrès annuels del’EHS qui sont de plus en plus attractifs et de très haute qualité scientifique. C’est donc trèslogiquement que la famille s’est agrandie avec la création sur notre modèle de nouvellessociétés. Sous l’égide de nos amis les professeurs Lomanto, Chowbey et Ma est créée en 2004l’APHS (Asia-Pacific Hernia Society), puis en 2008 l’Australian Hernia Society, et en 2011l’AMEHS (Afro Middle East Hernia Society). En 2006, le congrès de Berlin a réuni l’EHS,l’AHS et l’APHS. En 2015, le Congrès international de Milan, organisé par G. Campanelliqui fut un très créatif secrétaire général de l’EHS pendant 15 ans, a réuni les 5 sociétés, il arassemblé plus de 2 000 participants.

On est bien loin du petit groupe de 30 précurseurs français réunis dans la salle de staffde l’hôpital de Bobigny 35 ans auparavant !

Aujourd’hui et demain

En 50 ans, la chirurgie de la paroi abdominale s’est donc véritablement anoblie, elleest devenue une spécialité à part entière suscitant de nombreuses publications dans toutesles revues internationales. Des défis nouveaux et exigeants sont apparus avec une rigueurimplacable dans les études, les publications et dans la pratique quotidienne. Nos instancesadministratives exigent maintenant davantage de chirurgie ambulatoire pour toutes les chi-rurgies pariétales, hernies et même éventrations. Des critères plus spécifiques en matière derésultats sont exigés : hors les classiques taux de récidives, taux de complications ou mor-talité, il faut dorénavant être plus exigeant en matière de qualité de vie, de reprise rapide dutravail et des sports, tenir compte de l’esthétique corporelle, de l’absence de douleurs etd’autres séquelles (attention à la judiciarisation croissante) sans oublier les aspects médico-économiques. Ces défis et ces critères de suivi sont scrutés par les sociétés savantes et lesmédias sur tous les continents.

Les chirurgiens français ont été précurseurs mais ils restent acteurs de cette évolution. Ilssiègent sans interruption au Board de l’EHS depuis sa création. Chaque année le congrèsMESH créé par G. Champault (Figure 6) il y a vingt ans, et repris par J.-F. Gillion, réunit lesspécialistes français et des collègues européens autour de l’actualité des techniques, des pro-thèses et de la recherche clinique. Le registre français du Club Hernie initié par J.-F. Gillion(Figure 7) il y a 7 ans est très actif comme en témoignent le volume et la qualité de sa basede données et de sa production scientifique. Enfin, de jeunes chirurgiens, futurs universitaires,s’impliquent dans cette spécialité avec enthousiasme et s’engagent dans des travaux collabo-ratifs. L’École française de chirurgie pariétale est toujours là et participe activement aux défisnouveaux...

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