musiques arabo-andalouses...aujourd’hui ville sacrifiée, alep s’est illustrée dans...
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Musiques arabo-andalousesDimanche 13 mai 2018 – 16h30
GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE
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MUSÉE DE LA MUSIQUEP H I L H A R M O N I E D E PA R I S
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19 AOÛT 2018
Réservez dès maintenant
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Dans le cadre de l’exposition Al Musiqa qu’elle consacre aux musiques arabes, la Philharmonie de Paris propose un week-end en forme de voyage musical en terres arabes : Alep en 1930, les Gnawa du Maroc et les grandes voix de la chanson.
Aujourd’hui ville sacrifiée, Alep s’est illustrée dans l’histoire syrienne par sa richesse culturelle. Elle connut notamment, dans les années 1930, un âge d’or de la musique. Waed Bouhassoun en recrée la saveur, en faisant sonner un oud aux sonorités uniques réalisé par Abdoh George Nahhât en 1931 (vendredi 11 mai à 19h).
Le concert L’Afrique arabisée évoque à la fois les fameux Gnawa du Maroc, originaires de l’Afrique subsaharienne, notamment du Sénégal, du Mali, du Niger et de la Guinée, et l’art des griots mauritaniens, point de convergence entre l’univers arabo-berbère et l’univers noir de l’Afrique de l’Ouest (ven-dredi 11 mai à 20h30).
Dans le spectacle jeune public Kan Ya Ma Kan, la conteuse Halima Hamdane et ses musiciens font revivre des contes marocains où il est question de sultans, de jeunes filles belles comme la lune et de monstres terrifiants (samedi 12 et dimanche 13 mai à 15h).
La Grande salle accueille une célébration de la grande chanson arabe au féminin avec un hommage à Oum Kalsoum, Fairouz, Asmahan, Leila Mourad, Mayada Alhenawy, Warda al Djazaïra, porté par les voix de la Libanaise Abeer Nehme, la Palestinienne Dalal Abu Amneh et l’Égyptienne Mai Farouk (samedi 12 mai à 20h30).
Enfin, l’Ensemble El Mawsili referme ce cycle de concerts en célébrant les musiques arabo-andalouses. L’ensemble emprunte son nom au musi-cien Ishaq El Mawsili, qui vécut au viiie siècle à Bagdad et dont l’art se développa par la suite dans l’Espagne médiévale, avant de connaître son apogée en Andalousie au xie siècle. Le Maghreb en est aujourd’hui l’héritier (dimanche 13 mai à 16h30).
WEEK-END MUSIQUES ARABES (2)
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Dimanche 13 mai
16H30 CONCERT
MUSIQUES ARABO-ANDALOUSESENSEMBLE EL MAWSILI
FARID BENSARSA, DIRECTION
Une Récréation musicale est proposée à 16h aux enfants de 3 à 10 ans dont les parents assistent au concert. 8€ par enfant, réservation conseillée.
Lundi 14 mai
10H30 ET 14H00 CONCERT EN TEMPS SCOLAIRE
MUSIQUE ARABE WAED BOUHASSOUN, OUD
Vendredi 11 mai
19H00 CONCERT SUR INSTRUMENTS DU MUSÉE
UN SALON À ALEP EN 1930WAED BOUHASSOUN, OUD ET OUD ABDOH NAHHÂT (1931, COLLECTION MUSÉE DE LA MUSIQUE)
20H30 CONCERT
L’AFRIQUE ARABISÉEL’ART DES GRIOTS DU DÉSERT (MAURITANIE)COUMBANE MINT ELY WARAKANE, CHANT, HARPE ÂRDÎN
AYNIYANA MINT CHIGHALY, CHŒUR, HARPE ÂRDÎN
CHEIKH OULD ABBA, LUTH TIDINÎT
BECHIR OULD MEGUET, PERCUSSION TBLAL
LOUBADE N’GHUIDHEYE, CHŒUR
MUSIQUES GNAWA (MAROC)
AZIZ SAHMAOUI ET LA UNIVERSITY OF GNAWA
AZIZ SAHMAOUI, CHANT, MANDOLE, LUTHS N’GONI, GUEMBRI
ALUNE WADE, BASSE, CHANT
AMEN VIANA, GUITARE, CHANT
CHEIKH DIALLO, CLAVIER, CHANT, LUTH-HARPE KORA
ADHIL MIRGHANI, PERCUSSIONS, CHANT
JONATHAN GRANDCAMP, BATTERIE
OULAD MOGADOR
YOUSSEF JANDOUK, DANSE, CHANT, QRAQEB
MAROUAN CHADI, DANSE, CHANT, QRAQEB
KHALID EZZAHIRI, DANSE, CHANT, QRAQEB
Samedi 12 mai Dimanche 13 mai
15H00 SPECTACLE JEUNE PUBLIC
KAN YA MA KANHALIMA HAMDANE, CONTEUSE
JAOUAD EL GAROUGE, PERCUSSIONS, GUEMBRI
SOFIANE NEGRA, OUD
Samedi 12 mai
20H30 CONCERT
HOMMAGE AUX GRANDES DIVASDALAL ABU AMNEH, CHANT
MAI FAROUK, CHANT
ABEER NEHME, CHANT
ORCHESTRE DU MONDE ARABE
RAMZI ABUREDWAN, DIRECTION, ARRANGEMENTS, BOUZOUQ
ACTIVITÉS CE WEEK-END
SAMEDI Visite-atelier du Musée à 14h30 INSTRUMENTS ET TRADITIONS DU MONDE
Avant-concert à 18h30RENCONTRE AVEC NADIA MEFLAH
SAMEDI ET DIMANCHEVisite guidée de l’exposition à 11hAL MUSIQA
DIMANCHE Conte dans l’exposition à 11hLES CONTES HIKAYAT
Un dimanche à la Philharmonie à 14hUN DIMANCHE EN CHANSONDivas arabes
Atelier-exposition à 14h30AL MUSIQA EN FAMILLE
ET AUSSI
Enfants et famillesConcerts, ateliers, activités au Musée…
WEEK-END MUSIQUES ARABES (2)
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Dimanche 13 mai
16H30 CONCERT
MUSIQUES ARABO-ANDALOUSESENSEMBLE EL MAWSILI
FARID BENSARSA, DIRECTION
Une Récréation musicale est proposée à 16h aux enfants de 3 à 10 ans dont les parents assistent au concert. 8€ par enfant, réservation conseillée.
Lundi 14 mai
10H30 ET 14H00 CONCERT EN TEMPS SCOLAIRE
MUSIQUE ARABE WAED BOUHASSOUN, OUD
Vendredi 11 mai
19H00 CONCERT SUR INSTRUMENTS DU MUSÉE
UN SALON À ALEP EN 1930WAED BOUHASSOUN, OUD ET OUD ABDOH NAHHÂT (1931, COLLECTION MUSÉE DE LA MUSIQUE)
20H30 CONCERT
L’AFRIQUE ARABISÉEL’ART DES GRIOTS DU DÉSERT (MAURITANIE)COUMBANE MINT ELY WARAKANE, CHANT, HARPE ÂRDÎN
AYNIYANA MINT CHIGHALY, CHŒUR, HARPE ÂRDÎN
CHEIKH OULD ABBA, LUTH TIDINÎT
BECHIR OULD MEGUET, PERCUSSION TBLAL
LOUBADE N’GHUIDHEYE, CHŒUR
MUSIQUES GNAWA (MAROC)
AZIZ SAHMAOUI ET LA UNIVERSITY OF GNAWA
AZIZ SAHMAOUI, CHANT, MANDOLE, LUTHS N’GONI, GUEMBRI
ALUNE WADE, BASSE, CHANT
AMEN VIANA, GUITARE, CHANT
CHEIKH DIALLO, CLAVIER, CHANT, LUTH-HARPE KORA
ADHIL MIRGHANI, PERCUSSIONS, CHANT
JONATHAN GRANDCAMP, BATTERIE
OULAD MOGADOR
YOUSSEF JANDOUK, DANSE, CHANT, QRAQEB
MAROUAN CHADI, DANSE, CHANT, QRAQEB
KHALID EZZAHIRI, DANSE, CHANT, QRAQEB
Samedi 12 mai Dimanche 13 mai
15H00 SPECTACLE JEUNE PUBLIC
KAN YA MA KANHALIMA HAMDANE, CONTEUSE
JAOUAD EL GAROUGE, PERCUSSIONS, GUEMBRI
SOFIANE NEGRA, OUD
Samedi 12 mai
20H30 CONCERT
HOMMAGE AUX GRANDES DIVASDALAL ABU AMNEH, CHANT
MAI FAROUK, CHANT
ABEER NEHME, CHANT
ORCHESTRE DU MONDE ARABE
RAMZI ABUREDWAN, DIRECTION, ARRANGEMENTS, BOUZOUQ
ACTIVITÉS CE WEEK-END
SAMEDI Visite-atelier du Musée à 14h30 INSTRUMENTS ET TRADITIONS DU MONDE
Avant-concert à 18h30RENCONTRE AVEC NADIA MEFLAH
SAMEDI ET DIMANCHEVisite guidée de l’exposition à 11hAL MUSIQA
DIMANCHE Conte dans l’exposition à 11hLES CONTES HIKAYAT
Un dimanche à la Philharmonie à 14hUN DIMANCHE EN CHANSONDivas arabes
Atelier-exposition à 14h30AL MUSIQA EN FAMILLE
ET AUSSI
Enfants et famillesConcerts, ateliers, activités au Musée…
WEEK-END MUSIQUES ARABES (2)
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PROGRAMME
Bachraf Mrabaa – ouverture instrumentaleSuite de trois pièces dans le mode Moual (do)Suite de trois pièces dans le mode Zidane (ré)Suite de quatre pièces dans le mode Raml elmaya (ré)Suite de quatre pièces dans le mode Sika (mi)Suite de neuf pièces dans différents modes
Ensemble El MawsiliFarid Bensarsa, direction
Fin du concert (sans entracte) vers 18h.
Retrouvez les traductions des textes chantés en page 16.
LE cOncERt
Bachraf Mrabaa – ouverture instrumentale
Exposition de différents modes et rythmes caractéristiques de l’école de Constantine.
Durée : environ 13 minutes.
Suite de trois pièces dans le mode Moual (do)
I. Istikhbar Moual : prélude instrumental interprété à la kwitra et au violon
II. Inqilab Moual : Him fi elkhilaa, pièce vocale, école d’Alger
III. Msaddar de la nouba Dil : Tahya bikoum, 1re pièce vocale de la nouba, école d’Alger
Durée : environ 13 minutes.
Suite de trois pièces dans le mode Zidane (ré)
I. Istikhbar Zidane : prélude instrumental interprété au qanoun et au oud
II. Inqilab Zidane : Ya badi’ elhousn, pièce vocale, écoles d’Alger et de Tlemcen
III. Btaihi de la nouba Mjenba : Law kana elmilah younsifou, 2e pièce vocale
de la nouba, école d’Alger
Durée : environ 20 minutes.
Suite de quatre pièces dans le mode Raml elmaya (ré)
I. Istikhbar Raml elmaya : prélude instrumental interprété à la mandoline et au oud ‘arbi
II. Inqilab Raml elmaya : Mouniati men roumtou qourbah, pièce vocale, école d’Alger
III. Inqilab Raml elmaya : Lahkam maqdiya, pièce vocale, école de Constantine
IV. Derj de la nouba Raml elmaya : Mata nestarihou, 3e pièce vocale de la nouba,
école de Constantine
Durée : environ 10 minutes.
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Suite de quatre pièces dans le mode Sika (mi)
I. Istikhbar Sika : prélude instrumental interprété à la mandoline et à la guitare
II. Inqilab Sika : Ya qalbi khelli elhal, pièce vocale, école d’Alger
III. Insiraf Sika : Ya chabih deyy elhilal, 4e pièce vocale de la nouba, école d’Alger
IV. Dlidla Sika : Yferrej Rabbi, pièce vocale, écoles d’Alger et de Constantine
Durée : environ 11 minutes.
Suite de neuf pièces dans différents modes
I. Istikhbar Mezmoum : prélude instrumental interprété au piano
II. Inqilab Mezmoum : Ya qalbi asbar, pièce vocale, école d’Alger
III. Inqilab Mezmoum : Ana ‘ajbi, pièce vocale, école de Constantine
IV. Insiraf Mezmoum : Kem li fi elmachiyya, pièce vocale, école d’Alger
V. Khlas Mezmoum : Wa el atyarou tenched, pièce vocale, école d’Alger
VI. Khlas Sika : Ezzahrou qad tabassem, pièce vocale, école de Constantine
VII. Khlas Raml elmaya : Qoum tara, pièce vocale, école d’Alger
VIII. Khlas Zidane : Selli houmoumek, pièce vocale, école d’Alger
IX. Khlas Maya : Asfat elbakhanis, pièce vocale, école de Constantine
Durée : environ 20 minutes.
1 0
La musique arabo-andalouse
Une école de musique arabo-andalouse à Saint-Denis
Fondée en 1991 en Seine-Saint-Denis, l’association El Mawsili (du nom d’un grand musicien de l’époque abbasside) est une formation centrée autour de l’enseignement de la musique San’a, plus connue en France sous l’appellation de musique arabo-andalouse. Outre l’enseignement qu’elle dispense en période scolaire à près de trois cents adhérents, elle propose des concerts assurés par un grand ensemble du même nom, El Mawsili, composé d’une cinquantaine de musiciens dirigés depuis vingt-sept ans par maître Farid Bensarsa, ancien élève de la doyenne des associations de musique algéroises.
Riche de sa longue expérience dans la pratique de la musique arabo- andalouse, l’association El Mawsili poursuit par ailleurs l’objectif, en ges-tation depuis de nombreuses années mais devenu un besoin impérieux aujourd’hui, de créer une structure qui réunira différents pôles en lien avec l’activité musicale.
Une musique savante pour tous
La musique arabo-andalouse, de genre modal et de tradition orale, appartient au registre de la musique savante. Les règles qui la régissent sont complexes, d’où la difficulté de son approche pour un audi-toire néophyte.
Dans le but de mettre en lumière toute la richesse de la musique arabo- andalouse puisée dans les répertoires des trois pôles musicaux de l’Algérie, soit Alger, Constantine et Tlemcen, le programme de la soirée est constitué d’un bouquet de différents modes musicaux, dans lequel est interprétée une série de pièces vocales et instrumentales à thème profane. Afin de rendre plus aisée son écoute, cette note revient sur son histoire et pro-pose la traduction des poèmes de différents thèmes (amour courtois, amitié, exil…), sur lesquels ont été adaptées de riches mélodies exprimées
1 1
par les instruments utilisés dont le oud (luth oriental), le oud ‘arbi (luth maghrébin), la kouitra (luth basse), le qanun (cithare sur table), la mandole, la mandoline, la guitare, la kamendja (violon européen) et l’alto. La per-cussion est assurée par la derbouka (calice en fonte sur lequel est tendue une peau en galuchat ou en plastique) et le tar (tambourin à cymbales).
L’âge d’or des Abbassides
En 750, les Abbassides renversent les Omeyyades ; le pouvoir se déplace à Bagdad, où la vie intellectuelle et artistique connaît un véritable âge d’or. Les connaissances musicales font désormais partie de l’éducation de l’honnête homme. Les califes mais aussi les nobles se font mécènes et s’entourent de musiciens. Parmi les plus célèbres, deux d’entre eux, Ibrâhîm et Ishâq al-Mawsili, père et fils, furent au cœur de plusieurs querelles des Anciens et des Modernes, témoignant des efforts de certains pour se libérer du carcan des règles rythmiques et mélodiques des générations précédentes et laisser davantage de place à la création, à l’ornementation dans l’interprétation, tout en s’ouvrant aux influences perses très présentes à Bagdad.
Zyriab l’innovateur
Les écrits parvenus jusqu’à nous nous apprennent que la transmission de cette musique de l’Orient à l’Occident musulman serait due à un célèbre personnage semi-légendaire du nom de Zyriab. Disciple du maître Ishaq al-Mawsili, le musicien officiel de Harun al Rashid, Zyriab s’est vu obligé de quitter Bagdad à la suite d’une intrigue de cour pour se réfugier en Ifriqiya (Tunisie actuelle), chez le souverain aghlabide Ziyadat Allah Ier. Demandé en al-Andalus (Espagne musulmane) par l’émir omeyyade Abderraman II, il part pour une retraite au Maghreb, qui ne durera pas longtemps. En traversant le détroit de Gibraltar (Djabal Tariq), il sera accueilli en grande pompe à Cordoue, et doté d’une généreuse pension. Il y crée un conservatoire pour l’apprentissage de la musique, et intro-duit en Occident musulman les modes vestimentaires et les traditions culinaires de Bagdad.
1 2
Al-Andalus
La musique et la poésie constituaient des arts d’agrément très prisés des Andalous. Les villes de Cordoue, Séville et Grenade sont celles où cet art musical était le plus florissant. Si, durant le Haut Moyen Âge, Cordoue, siège du califat, était réputée pour les sciences et la littérature, sa rivale Séville ne l’était pas moins, mais en matière de pratique musicale. La musique était appréciée dans les cours princières et par l’aristocratie, qui ne la pratiquait pas. Outre des musiciens, les musiciennes et chanteuses (mughanniyat et qian) expertes en chant médinois étaient recherchées, et l’on en faisait venir d’Orient à prix d’or. Certaines formaient des orchestres appelés sitaras à Cordoue.
Postérités maghrébines
Après la Reconquista en 1492, les arabes et les juifs fuyant l’Espagne transposent ce riche patrimoine musical en Afrique du Nord. On le retrouve aujourd’hui dans tout le Maghreb sous des appellations et des formes distinctes, en fonction à la fois de l’origine géographique andalouse et de l’influence des traditions musicales populaires locales.
Il est établi depuis fort longtemps qu’une tradition musicale existait déjà au Maghreb. Après la découverte du manuscrit de Tifashi, un auteur tunisien du xiie siècle, il semble ainsi que des échanges ont existé de longue date entre le Maghreb et l’Andalousie. Ceci explique pourquoi cette tradition n’a pas cessé d’être pratiquée durant des siècles dans de nombreuses cités des deux rives, puis après l’expulsion des derniers Morisques d’Espagne en 1609, au Maghreb uniquement.
Le muwashshah, le zadjal et la nouba
En al-Andalus, la forme poétique courante était la qasida classique d’ori-gine orientale, que les Andalous ont décidé, dès le ixe siècle, de remplacer par un nouveau genre poétique appelé le muwashshah (« enjolivé »). Son adoption n’a pas été aisée lors de sa création. De nombreux anthologues
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ont refusé d’insérer dans leurs œuvres des muwashshahat. Un autre genre devait être créé un peu plus tard. Ce sera le zadjal (« émouvoir »), dont la forme dialectale conviendra plus à la classe populaire.
Le muwashshah né en al-Andalus finira par séduire les lettrés andalous, y compris les mystiques (Ibn ‘Arabi), et par acquérir ses lettres de noblesse en Orient, également grâce à Ibn Sana’ al Mulk, un auteur égyptien du xiie siècle qui lui a consacré tout un ouvrage, Dar at-tiraz. Le soufi Shushtari produira une œuvre poétique dans le genre zadjal surtout.
La qasida est un poème monorime et monomètre alors que le muwashshah alterne rimes (qafiya) et mètres, et se termine par une strophe finale dite khardja. Ce sont ces poèmes strophiques de différents thèmes (amoureux, bachique, floristique, élégiaque) que l’on chante dans la nouba, qui est une suite de mouvements de rythmes différents mais dont le tempo lent, tel un adagio sur le premier, s’accélère progressivement pour finir sur le dernier, vif et dansant.
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Ensemble El Mawsili
ViolonsAhmed Ait AmarAmel AouameurManel BelkacemNadjib Ben El KadiNacereddine BenmerabetSoâd BensarsaAbdelhakim BerranenFouzia GharbiInes KherifNabil MahamdiaDjalila SellamiImane Zergui
AltosZahia BourimMokrane Boussaid
MandolinesSonia AchourMahmoud AnasNaima BedairiaAhcene BelkacemDana BenaniZohra BendaoudRaouf ChaouiNabila ChebliHamid FoulaniNarimane KhodriKamel MajoreHamou OussaadaMustapha Smati
OudsAbderrahmane Ait HatritNoureddine AlianeMohammed ArbaouiMohamed BenaniCamila ChaouiLyes DehimanSimon ElbazChawki RebaineDalila Rouabah
Ouds ‘arbiYassine BelkacemSamy BenmahammadFarid Bensarsa
GuitaresAziz DjemaiAbdelkrim Hadj TaharKarima HannachiKrim KaramaneLamine MazouniZineddine Rakem
BasseAmrane Rarrbo
DerboukaYoucef Allali
QanounHania Arbaoui
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KwitraLila BekariNadia Boutaleb
TarDjamel Bouzerar
BongosMoussa Zeroual
PianosRadia BoudjajaReda Bouriah
Festival Villes des Musiques du Monde et El Mawsili : histoire d’un long compagnonnage
Villes des Musiques du Monde, via son festival et son action à l’année, accompagne
El Mawsili par le biais :
– d’une résidence d’implantation au long cours sur le territoire de la Seine-Saint-Denis,
en lien avec le Département et le Conservatoire de Saint-Denis ;
– d’une ouverture vers de nouveaux publics, en multipliant les concerts et des actions
culturelles dans d’autres villes et lieux ;
– d’une étude de préfiguration d’un lieu pérenne, un centre de ressources, afin de
partager le patrimoine de la musique arabo-andalouse auprès du plus grand nombre.
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SAISON 2017-18
L E S É D I T I O N S D E L A P H I L H A R M O N I E
AL MUSIQA VOIX & MUSIQUES DU MONDE ARABE
Catalogue de l’exposition
sous la direction de Véronique Rieffel.
Au XXIe siècle, les échos sonores du monde arabe résonnent bien au-delà des frontières – par ailleurs mouvantes – des pays qui le constituent. De l’Arabie heureuse de la Reine de Saba, en passant par l’âge d’or égyptien symbolisé par Oum Kalthoum, jusqu’à nos jours où les pays arabes oscillent entre bouleversements politiques et luttes pour la liberté, les sons et les voix de ce monde en ébullition s’épanouissent en formant avec les autres cultures un voisinage familier et fécond.Cet ouvrage, exploration de formes musicales traditionnelles et modernes, mystiques et profanes, populaires et savantes, est un manifeste pour la sauvegarde d’un patrimoine culturel aujourd’hui en danger, en même temps qu’un témoignage de l’exceptionnelle vitalité de la création musicale contemporaine dans le monde arabe.
Coédition La Découverte • 224 pages • 24 x 28 cm • 39 €
ISBN 978-2-7071-9917-1 • AVRIL 2018
Pub Almusiqa.indd 1 18/04/2018 10:37