nairu et anticipations la mesure du nairu les anticipations
TRANSCRIPT
NAIRU et anticipations
La mesure du NAIRULes anticipations
NAIRU et anticipations
Le NAIRU
Anticipations adaptatives et rationnelles
Les implications de politique économique
Une autre version de la courbe de Philips
Une autre version de la Courbe de Phillips peut être définie à partir du modèle WS-PS:
et t t
et t t
P P 1 F u ,z
P P 1 1 u z
Taux d’inflation observé
Taux d’inflation anticipé
Condition de marché
Taux de chômage
et t tz u
La courbe de Philips originale
Dans la version originale, on suppose l’absence d’anticipation (πe=0)
Il s’agit de la courbe de Philips originale. Elle a été très performante dans l’établissement de la relation entre taux de chômage et taux d’inflation jusqu’aux années 60.
Après 1970, cette relation se brise par la présence conjointe d’une inflation élevée et d’un taux de chômage élevé. Choc pétrolier et inflation persistante et positive Les partenaires sociaux ont changé leurs anticipations
t tz u
L’inflation en France (1902-2007)
-20
-10
0
10
20
30
40
50
60
70
20071997198719771967195719471937192719171907
Inflation persistante et constamment positive.Anticipations possibles
Inflation erratique. Absence d’anticipation
La courbe de Philips augmentée
La version dite augmentée (Phelps, Friedman)
Dans le cadre des anticipations adaptatives (ou naïves), on écrit:
Et donc:
et t tz u
t t 1 tz u
et t 1
Si θ=0, nous avons la courbe de Philips originale
Si θ>0, l’inflation dépend de l’observation passée
Si θ=1, nous avons la courbe de Philips
accélératrice
La courbe de Philips augmentée
o Si θ=1, nous avons la courbe de Philips accélératrice t t 1 tz u
-4-2
02
4V
aria
tion
de
l'in
flatio
n
4 6 8 10Taux de Chômage
t t 1 t4.6 0.75u
La mesure du taux de chômage structurel
Par définition, le taux de chômage structurel est égal au cas spécial où le niveau réalisé des prix est égal au niveau anticipé des prix:
Et donc:
Et nous en concluons le taux de chômage structurel :
et t
n0 z u Remarquez que nous parlons de chômage
naturel !
n
z 1u z
Ratio de sacrifice
Condition de
marché
La mesure du taux de chômage structurel
Nous savons que
Et donc Taux de chômage
structurel
Vitesse d’accélération de
l’inflation
nz u
t t 1 tz u
t t 1 t nu u
Taux de chômage
conjoncturel
Le NAIRU
t t 1 t nu u
Autrement dit, un représente le taux de chômage qui
ni n’accélère, ni ne décélère l’inflation. C’est le
NAIRU (Non Accelerating-Inflation Rate of
Unemployment).
Si ut<un, il y a accélération de l’inflation
Si ut>un, il y a décélération de l’inflation
Si ut=un, il n’y a ni accélération, ni décélération de l’inflation
Le NAIRU
Vitesse d’accélération du taux d ‘inflation π
Taux de chômage u n
zu
0
t t 1 t nu u
ut<un ut>un
NAIRU et anticipations
Le NAIRU
Anticipations adaptatives et rationnelles
Les implications de politique économique
La courbe de Phillips est donc la relation empirique entre chômage et inflation.
D’un point de vue empirique, cette forme est acceptée Le point de débat entre économistes (surtout durant les
années 60 et 70) est plutôt théorique: En particulier, comment les agents déterminent-ils la variable
d’inflation anticipée? On verra que le débat porte sur la question suivante : Faut il
chercher à expliquer correctement le mécanisme de formation des anticipations, ou plutôt trouver une « méthode » qui fournit le bon résultat ?
Courbe de Phillips et anticipations
et t t nu u
Le point de départ historique est l’hypothèse d’anticipations adaptatives: Les agents estiment l’inflation future en se basent sur l’inflation
courante. Comme cela a été montré, on a :
La courbe de Phillips devient (en manipulant) :
Si le chômage est au dessous de son niveau naturel, l’inflation s’accélère (on a vu que c’est le concept central du NAIRU)
Les anticipations adaptatives
1et t
1t t t nu u
1t t t nu u
t t nu u
Reprenons l’exercice du dossier 7 avec des anticipations adaptatives: La courbe de Phillips est donnée par :
Le taux de chômage structurel (avec anticipations réalisés donc ) est de 5%
Le gouvernement utilise des politiques de demande (par exemple une augmentation de la masse monétaire) pour maintenir le taux de chômage à 3%
Quel est l’impact sur le sentier d’inflation de l’économie ?
Une application numérique des anticipations adaptatives
1 0.1 2t t tu
1t t
A partir de la situation initiale, on calcule l’inflation :
Une application numérique des anticipations adaptatives
0
5
10
15
20
25
30
35
40
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Période
% Inflationn ut+n πet+n πt+n
0 5 0 0
1 3 0 4
2 3 4 8
3 3 8 12
4 3 12 16
5 3 16 20
6 3 20 24
7 3 24 28
8 3 28 32
9 3 32 36
10 3 36 40
Graphiquement :
Inflation anticipé
e
Inflation
Une application numérique des anticipations adaptatives
0
5
10
15
20
25
30
35
40
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Période
% Inflation
Inflation anticipé
e
Inflation
Les agents sous-estiment systématiquement l’inflation
Ceci implique un comportement naïf des agents
Théoriquement peu satisfaisant
Autre problème : le concept de chômage naturel disparaît
Le taux chômage « naturel » est celui pour lequel
C’est le cas au départ… Mais plus jamais ensuite !
Si le gouvernement est prêt à accepter une inflation élevée, il peut réduire le chômage de manière permanente !
et t
Pour résoudre ces problèmes, les économistes néoclassiques (Lucas, Sargent, Wallace, etc.) ont introduit l’hypothèse d’anticipations rationnelles:
Les agents estiment l’inflation future en se basent sur toute l’information disponible, y compris l’information sur les mécanismes de fonctionnement de l’économie. On a donc l’équation suivante, ou ε est une « erreur »
La courbe de Phillips devient :
Dans la version « pure » de cette approche, la courbe de Phillips est donc verticale et il n’y a pas d’arbitrage ! C’est la critique de Lucas
Les anticipations rationnelles
1et t t t tE
tt nu u
t t t t nu u
L’hypothèse des anticipations rationnelles vise principalement à résoudre le problème des anticipations adaptatives à savoir les erreurs systématiques des agents
Rappel : , εt étant une variable aléatoire
Le mécanisme des anticipations rationnelles
et t t
1,5
2
2,5
3
3,5
4
4,5
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
Inflation
Inflation anticipé
e
Les agents continuent à faire des erreurs de prédiction à court terme
Ils ne sont donc pas « omniscients »
A long terme, ils ne font cependant pas d’erreurs systématiques, et prédisent correctement l’inflation
Les agents sont rationnels, et corrigent leurs erreurs De plus, les anticipations étant correctes dans le long terme, on revient
toujours à l’équilibre « naturel ».
Il est important de signaler que ces deux types d’approche partent d’à priori différents, ce qui explique le débat sur les anticipations
Le mécanisme des anticipations adaptatives : Point de départ : fournir une explication plausible de la manière dont les
agents évaluent les variations futures d’une variable Si cette approche fournit une explication, elle ne donne pas de résultats
cohérents avec l’hypothèse de rationalité (centrale en économie)
Le mécanisme des anticipations rationnelles : Point de départ : un agent rationnel ne fait pas d’erreurs systématiques Cette approche ne donne cependant aucune indication sur la manière
dont les anticipations sont formées : Dans la réalité, comment font des agents peu informés pour deviner la bonne solution ?
« Boite noire » : Le mécanisme existe, mais on ne le connaît pas.
Anticipations adaptatives vs. rationnelles
1et t t t tE
1et t
NAIRU et anticipations
Le NAIRU
Anticipations adaptatives et rationnelles
Les implications de politique économique
Première application « historique » : les anticipations d’inflation C’est le débat sur le contrôle de l’inflation par la banque centrale qui à
amené le développement de ce concept Conséquence majeure : la prise en compte de la notion de crédibilité
dans la conduite de la politique monétaire. Puis, les anticipations rationnelles des agents ont été prises en
compte dans la demande globale :
Applications des anticipations rationnelles
Z C I G La théorie du cycle de vie (Modigliani) : Similaire, mais prend en compte le fait que le revenu des agents varie durant leur vie, alternant les périodes d’épargne (vie
active) et de désépargne (études, retraites).
L’équivalence Ricardienne : Si le gouvernement augmente ses dépenses (∆G>0), les agents anticiperont une hausse future des impôts, et
augmenteront leur épargne (baisse de la propension à consommer). L’effet multiplicateur net est incertain
La théorie du revenu permanent (Friedman) : La fonction de consommation ne dépend pas du revenu instantané Y,
mais du revenu permanent, moyenne anticipée de Y.
La conséquence principale de la « critique de Lucas » en termes de politiques publiques :
Une redéfinition de la manière de conduire les politiques : L’introduction du concept de crédibilité Les anticipations des agents influencent très largement le résultat
final d’une politique L’objectif d’une politique publique n’est donc pas seulement de
tenter de modifier une variable économique (π, U, C, I, etc.), mais aussi d’influencer les anticipations sur ces variables.
Les années 80-90 ont vu de grandes modifications dans la manière dont les politiques économiques (surtout monétaires) sont menées Indépendance des banques centrales Conservatisme (et transparence)
Anticipations et politiques publiques
Deuxième aspect de la « critique de Lucas » : les effets dans le temps La version « pure » des anticipations rationnelles implique qu’il suffit
d’anticiper une solution pour l’avoir (prophétie auto-réalisatrice!)
Anticipations et politiques publiques
π h
nu
et t t nu u
π b
Exemple : La BC veut réduire l’inflation de π h à π b
Sacrifice
Hypothèse : si les anticipations s’ajustent lentement :
La BC conduit sa politique déflationniste, et le chômage augmente
Puis les agents révisent leurs anticipations
Hypothèse : si les anticipations s’ajustent instantanément (Lucas) :
La courbe de Phillips se déplace en même temps que la BC conduit sa politique : Pas de sacrifice!
Ainsi, il est important de prendre en compte la vitesse d’ajustement des anticipations dans la conduite de la politique monétaire
Anticipations et politiques publiques
π h
nu
et t t nu u
π b
Sacrifice
Les anticipations, même rationnelles, peuvent mettre du temps à changer (Exemple des rigidités nominales sur les salaires, à la Taylor)
L’idéal est donc une application de la politique qui suit l’ajustement des anticipations:
Le déplacement de la courbe de Phillips vers le bas compense le déplacement sur la courbe
Si la politique est plus rapide que l’ajustement des anticipations, le déplacement initial suit la courbe de CT: il y a sacrifice
Ainsi, pour effectuer une politique de désinflation qui réduit l’inflation durablement en minimisant le coût social (sacrifice d’emploi), il faut prendre en compte:
L’interaction entre agents et les pouvoirs publiques (banque centrale et gouvernement) en termes de crédibilité.
Les anticipations existantes des agents (qui en plus sont hétérogènes!) L’existence de rigidités nominales, qui va affecter la capacité des agents à
ajuster leurs anticipations dans le temps.
Eléments empiriques : Les périodes de désinflation entrainent toujours une hausse du chômage:
il ne semble pas possible d’échapper à la courbe de Phillips de court terme Cependant, plus la désinflation est rapide, plus le ratio de sacrifice est
faible: validation de l’effet de la crédibilité sur les anticipations Plus les salaires sont renégociés rapidement (ou les contrats sont courts),
plus le plus le ratio de sacrifice est faible: importance des rigidités nominales dans l’ajustement des anticipations
Anticipations et politiques publiques
NAIRU et anticipations
Annexe mathématique
AM: De OG à la courbe de Philips (1)
et t t
et t t
et t
tt 1 t 1
et t t
tte
t
P P 1 F u ,z
P P 1 1 u z
P P1 1 u z
P P
1 1 1 1 u z
11 u z
1 1
Une autre version de la Courbe de Phillips peut être définie à partir du modèle WS-PS:
AM: De OG à la courbe de Philips (2)
tte
t
e ett t te
t
e e et t t t t t
et t t
11 u z
1 1
11 u z 1 1 1
1
1 1 u z 1 1 1
u z
car
car
On exploite l’approximation que le produit de deux nombres proches de 0 (et nettement inferieur à l’unité) est égal à 0. Par exemple, si μ=0.1 et π=0.05, alors leur produit est égal à 0.005. En première approximation, on peut donc ignorer leur produit et supposer μπ=0.
et t tz u