naissance, vie et mort du vestibule
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Naissance, vieet mort du vestibule
Naissance, vieet mort du vestibule
André GentineA. Charpiot, A.M. Eber, S. Riehm, D. Rohmer, H. Sick , F. Veillon
Les monographies amplifon
numéro
46
E D I T I O N 2 0 0 9 E D I T I O N 2 0 0 9 Donnez du son à la vie™
Donnez du son à la vie™
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André GENTINE
Anne CHARPIOT
Anne-Marie EBER
Sophie RIEHM
Dominique ROHMER
Henri SICK
Francis VEILLON
E D I T I O N 2 0 0 9 Donnez du son à la vie™
Illustrations :
Michel GILLES
Naissance, vieet mort du vestibule
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C'est grâce au soutien des laboratoires que nous pouvons transmettre
un enseignement. La Société AMPLIFON effectue depuis longtemps
cette œuvre de mécénat qui a permis au fi l des années de construire
une Bibliothèque O.R.L. C'est parce qu'AMPLIFON permet à chacun d'entre
nous de s'exprimer sur un sujet de son choix, qu'une véritable encyclopédie
O.R.L. s'est constituée, touchant tous les domaines de notre vaste spécialité. les
monographies AMPLIFON sont devenues une institution : le monde O.R.L. les
attend chaque mois d'octobre comme une vendange lentement mûrie.
Un merci très chaleureux au Professeur Alain MORGON qui fi gure en fi ligrane
derrière cette monographie et au Docteur Didier BOUCCARA qui a contribué,
avec son expérience dans le domaine des vertiges, à créer une réelle dynamique
dans la lecture des cas cliniques.
Un remerciement très sincère à Graphic Eclair et à ma secrétaire qui ont assuré,
patiemment, la frappe des textes et la mise en page de cette monographie.
André GENTINE
Remerciements
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Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
Sommaire
Auteurs et co-auteurs p 5
Préface p 7
I. Naissance p 9
1. Phylogenèse p 9
2. Embryologie de l’Oreille Interne p 11
II. Vie du vestibule p 13
1. Morphologie du système vestibulaire p 13
2. Les performances du vestibule p 24
3. Exploration du vestibule p 36
4. Les brèves du vestibule p 65
5. Pathologie du vestibule p 69
6. Le vestibule informateur de dysfonctionnement du système nerveux central.
p 81
III. Agonie p 85
1. Commotion labyrinthique p 85
2. Atteintes toxiques p 85
3. La presbyvestibulie p 86
IV. Réhabilitation p 87
La rééducation vestibulaire p 87
Conclusion p 89
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Auteurs et co-auteurs
André GENTINE, Professeur des Universités – Praticien Hospitalier – Chef du Service d’O.R.L. et de Chirurgie Cervico-Faciale
Hôpital de Hautepierre – Hôpitaux Universitaires de [email protected]
Anne CHARPIOT, Chef de Clinique
Assistante des HôpitauxService d’O.R.L. et de Chirurgie Cervico-Faciale
Hôpital de HautepierreHôpitaux Universitaires de [email protected]
Anne-Marie EBER, Praticien Hospitalier
Service de NeurologieHôpital Civil
Hôpitaux Universitaires de [email protected]
Sophie RIEHM, Praticien Hospitalier
Chef du Service de Radiologie IHôpital de Hautepierre
Hôpitaux Universitaires de [email protected]
Dominique ROHMER, Praticien HospitalierService d’O.R.L. et de Chirurgie Cervico-FacialeHôpital de Hautepierre Hôpitaux Universitaires de [email protected]
Henri SICK, Professeur des UniversitésPraticien HospitalierInstitut d’Anatomie NormaleHôpital CivilHôpitaux Universitaires de Strasbourghenri.sick @wanadoo.fr
Francis VEILLON, Professeur des UniversitésPraticien HospitalierChef du Service de Radiologie I Hôpital de HautepierreHôpitaux Universitaires de [email protected]
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Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
Préface
Cet ouvrage a un but essentiellement clinique. Il intègre les fonctions
vestibulaires dans la physiologie de l’équilibre chez l’homme, mais fait
un petit clin d’œil à l’évolution au cours de l’ontogenèse. Il démontre que
le vestibule est un organe des sens, du fait de sa structure, de son fonctionnement
et de sa physiologie, mais qu’il est bien plus que cela. En effet, il est comme la
cochlée, un capteur de vibrations mais de bande de fréquences nettement plus
basse. Il partage ses informations avec son homologue du côté opposé et les
intègre aux autres informations sensorielles : la vision et la proprioception. Il
est un acteur très performant de l’équilibre puisqu’il fonctionne à des vitesses
et à des fréquences nettement plus élevées que les sens avec lesquels il œuvre
pour le maintien de l’équilibre (vision et proprioception). Ses
entrées dans le tronc cérébral sont en permanence contrôlées
et modifi ées pour améliorer les performances de l’équilibre
du sujet. Ces informations, lorsqu’elles sont congruentes, ne
parviennent pas au cortex vestibulaire. Survient une anomalie et
le cortex vestibulaire en est immédiatement informé (vertige) ou
le sujet est en déséquilibre.
Cette modulation permanente des informations vestibulaires, si elle est très
utile pour l’équilibre, perturbe le clinicien qui doit imaginer le fonctionnement du
vestibule s’il n’y avait pas eu cette régulation ! Il doit imaginer des tests supprimant
une entrée dans le système de l’équilibre : vision (obscurité ou stimulation
optocinétique…), proprioception (position assise ou marche sur mousse…).
La vidéonystagmographie et la vidéonystagmoscopie sont des outils très utiles
à la compréhension du système vestibulaire.
Nous souhaitons que cet ouvrage puisse servir à mieux démêler le fi l d’Ariane du
système vestibulaire malgré sa complexité.
Préface
Il est un
acteur très
performant de
l’équilibre…
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Naissance
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I. Naissance
Le système vestibulaire apparaît très rapidement dans le règne animal. C’est un organe sensoriel. Il en
a les caractéristiques. En effet il est constitué d’un récepteur, analogue à la cochlée, dont les capteurs
sont les cellules ciliées, reliées aux neurones vestibulaires primaires, eux-mêmes en connexion
avec les noyaux vestibulaires situés sur le plancher du quatrième ventricule. Des neurones secondaires les
relient à d’autres structures du tronc cérébral et au cortex vestibulaire situé dans l’aire pariétale. Ainsi, les
mouvements de la tête sont perçus et arrivent à la conscience du sujet. Le système vestibulaire participe à
l’équilibre du sujet et permet à l’être de se situer dans l’espace. Il est ainsi un véritable sixième sens.
1. PhylogenèseL’organe stato-acoustique, présent chez tous les vertébrés est un organe sensoriel renseignant le sujet sur sa
position et son mouvement.
Chez les vertébrés aquatiques, cet organe informe le système nerveux central sur la position de la tête, ses
déplacements dans l’espace et les vibrations de l’eau (1). C’est en somme un capteur de vibrations. En fonction
de la fréquence de ces vibrations, il renseigne le système nerveux central sur :
- la position de la tête dans l’espace : fréquence très basse, très largement inférieure à 1 Hz.
- le mouvement de la tête dans l’environnement aquatique : fréquence d’environ 1 Hz
- et les mouvements de l’eau par rapport à la tête : fréquence supérieure à 20 Hz. Cette fonction est
l’ébauche de l’audition.
Donc l’organe de l’équilibre a deux fonctions : équilibre et audition dans le milieu aquatique.
Le système stato-acoustique des vertébrés aériens devient plus complexe. Sortant de l’eau, le système doit
s’individualiser dans un contenant : le labyrinthe osseux ou oreille interne. Il contient les liquides labyrin-
thiques : l’endolymphe de composition semblable à un liquide endocellulaire, riche en potassium et pauvre en
sodium, à l’intérieur de la structure sensorielle et la périlymphe de composition inverse, riche en sodium et
pauvre en potassium, à l’extérieur de celle-ci, remplaçant le milieu aquatique. La captation des vibrations des
molécules d’air nécessite un système mécanique (le système tympano-ossiculaire) permettant de transférer
cette énergie vibratoire aérienne aux liquides labyrinthiques. Ainsi, la cochlée ne s’individualise que chez les
vertébrés aériens.
Chez les poissons n’existent que les macules situées dans l’utricule, le saccule et un diverticule de ce dernier
en guise de canal cochléaire, la lagena (2). Utricule et saccule sont des récepteurs d’accélération linéaire. Puis
apparaissent les canaux semi-circulaires récepteurs des accélérations angulaires. Chaque macule contient
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un otolithe volumineux caractéristique de l’espèce et non une membrane otoconiale :
- le lapillus pour la macule utriculaire,
- l’astericus pour la macule de la lagena. Elles sont toutes deux verticales,
- la sagitta pour la macule du saccule.
Ces macules ont trois fonctions :
- mesure de la position 3 D de la tête dans l’espace,
- informations sur le déplacement absolu de la tête (mesure de son accélération linéaire),
- fonction auditive : détection des vibrations de l’eau.
Les canaux semi-circulaires, capteurs des accélérations angulaires, apparaissent plus tard dans l’évolution,
et sont au nombre de deux, puis de trois en fonction de l’évolution. Ils ont un diamètre variant de 1 à 10 mm
pour des animaux dont le poids varie de quelques grammes à 1 tonne. Ceci leur permet d’avoir des caracté-
ristiques physiques et donc une plage de fonctionnement assez voisine quelle que soit la taille de l’animal. Le
diamètre des canaux semi-circulaires est plus dépendant du degré d’agilité de l’animal (3) que de sa taille.
Les amphibiens effectuent la transition entre animaux aquatiques et aériens. La papille acoustique apparaît
dans la lagena.
Bibliographie1. Bastian D., Tran Ba Huy P. Anatomie comparée de l’organe statoacoustique chez les vertébrés. Encycl Méd Chir
(Elsevier Paris) Oto-rhino-laryngologie, 20-005-A-10, 1996, 8 p.
2. Gray O. A brief survey of the phylogenesis of the labyrinth. J Laryngol Otol. 1955 Mar ; 69 (3) : 151-79.
3. Silcox MT, Bloch JI, Boyer DM, Godinot M, Ryan TM, Spoor F, Walker A. Semicircular canal system in early primates. J Hum Evol. 2009 Mar ; 56 (3) : 315-27.
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2. Embryologie de l’Oreille Interne
La placode otique apparaît sur l’embryon de 22 jours (1). C’est un épaississement de l’ectoblaste de part et
d’autre du rhombencéphale. Elle s’invagine pour former une vésicule : l’otocyste. De la paroi médiale de cette
vésicule qui donnera l’utricule, vont dériver les neurones du ganglion stato-acoustique.
A la 4ème semaine, la vésicule se divise en une partie ventrale qui donne naissance au saccule et au canal
cochléaire et une partie dorsale qui formera l’utricule, les canaux semi-circulaires et le canal endolymphatique (2).
A la 5ème semaine il y a formation des canaux semi-circulaires.
Utricule et saccule se forment à la 6ème semaine.
La cochlée se forme plus tard, à la 8ème semaine. Parallèlement, le ganglion stato-acoustique se développe.
Au début, il n’est en contact qu’avec la partie supérieure de la vésicule otique, sur la face médiale de ce qui
demeurera l’utricule. Lors de la partition de la vésicule otique, le ganglion va aussi se diviser : la partie supé-
rieure pour l’utricule et l’inférieure, pour le saccule et l’ampoule du canal semi-circulaire postérieur, consti-
tuant le ganglion de Scarpa, puis la cochlée où il devient ganglion spiral ou ganglion de Corti.
L’épithélium sensoriel se développe à partir de l’épithélium pseudo-stratifi é de la face médiale de la vésicule.
Le développement embryonnaire de l’oreille interne suit donc son développement, de la même façon qu’au
cours de l’ontogenèse : d’abord le vestibule puis la cochlée.
Bibliographie1. Tran Ba Huy P. Anatomie comparée de l’organe statoacoustique chez les vertébrés. Encycl Méd Chir (Elsevier Paris)
Oto-rhino-laryngologie, 20-005-A-10, 1996, 8 p.
2. Bell D, Streit A, Gorospe I, Varela-Nieto I, Alsina B, Giraldez F. Spatial and temporal segregation of auditory and vestibular neurons in the otic placode. Dev Biol. 2008 Oct 1 ; 322 (1) : 109-20.
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Vie du vestibule
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II. Vie du vestibule
1. Morphologie du système vestibulaire
1. 1. Le récepteur vestibulaire1. 1. 1. AnatomieIl est constitué par le labyrinthe membraneux postérieur, organe pair et symétrique situé dans le rocher ; il
est contenu dans le labyrinthe osseux qu’il partage avec la cochlée ou labyrinthe antérieur (1). C’est un en-
semble de cavités à paroi conjonctivo-épithéliale, remplies d’un liquide : l’endolymphe. Elles sont séparées du
labyrinthe osseux par un espace liquidien : la périlymphe. Le vestibule comprend les canaux semi-circulaires
et le système otolithique (fi g. II 1-1).
fi g.II 1-1. Oreille droite. vue générale.
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1. 1. 1. 1. Les canaux semi-circulaires (CSC)Les canaux semi-circulaires osseux sont 3 tubes arciformes formant une boucle incomplète de 6,5 à 8 mm de
diamètre (2), ouverts dans le vestibule à leurs deux extrémités. L’une des extrémités est dilatée et constitue
l’ampoule. Chacun de ces 3 canaux est situé dans un plan perpendiculaire au plan des 2 autres.
Les canaux semi-circulaires dits synergiques sont situés soit dans le plan horizontal, pour les canaux
horizontaux droit et gauche, soit dans un plan parallèle pour les CSC supérieurs. Ainsi le canal semi-circulaire
supérieur droit et le CSC postérieur gauche sont situés dans le plan vertical oblique parallèle au grand axe
du rocher gauche, tandis que le canal semi-circulaire supérieur gauche et le CSC postérieur droit sont situés
fi g. II 1-3. B : Contenu du labyrinthe osseux droitfi g. II 1-3. A : Moulage du labyrinthe osseux droit
fi g. II 1-2. Situation de l’oreille interne et des
muscles oculomoteurs dans la base du crâne.
Situation des canaux semi-circulaires : les CSC
horizontaux sont dans le même plan « horizontal »,
en fait ils sont dans un plan faisant un angle
ouvert de 30 deg. vers l’avant. Ils commandent les
muscles oculomoteurs droits internes et externes
de chaque œil. Le CSC postérieur droit est dans un
plan parallèle à celui du CSC antérieur gauche et
réciproquement. Le CSC postérieur droit stimulé
par une rotation horaire de la tête selon l’axe du
rocher droit, génère la contraction du muscle
oblique supérieur droit et du muscle droit inférieur
gauche, cependant que le CSC antérieur gauche
est inhibé, inhibant la contraction de m. oblique
inférieur droit et du m. droit supérieur gauche.
tendon du m. oblique supérieur
corps adipeux de l'orbite m. oblique supérieurcrista
trochlée du m. oblique supérieurtendon du m. oblique supérieur
bulbe oculairem. releveur de la paupière supérieure
m. droit médial
grande aile de l'os sphénoïde
m. droit latéral
glande lacrymale partie orbitaire
m. droit latéral
m. droit supérieur
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
dans le plan vertical oblique parallèle au grand axe du
rocher droit (fi g. II 1-2).
Les trois canaux semi-circulaires membraneux (fi g. II 1-3)
occupent l’intérieur des canaux osseux dont ils ont les
mêmes directions, longueurs et confi gurations, mais ne
les remplissent qu’incomplètement. Ils s’ouvrent dans
l’utricule par leurs deux extrémités dont l’une dilatée est
dite ampullaire. L’ampoule du CSC postérieur ne s’ouvre
pas directement dans l’utricule mais par un canal presque
vertical, situé à la partie médiale et postérieure de la citerne
vestibulaire (donc peut être atteint par un piston trop long
lors de stapédectomies). Les ampoules sont séparées en
deux demi-ampoules par un diaphragme étanche formé par
la crête ampullaire et la cupule (2) (fi g. II-1 4).
* La crête ampullaire est disposée sur un petit repli transversal
de forme semi-lunaire situé à la partie antérieure de
chaque ampoule près de l’entrée dans l’utricule.
fi g. II 1-4. La cupule forme un diaphragme étanche au milieu de l'ampoule.
* une membrane extra-cellulaire : la cupule est une masse gélatineuse, anhiste, constituée de mucopolysac-
charides, qui s’étend entre la paroi de l’ampoule à laquelle elle est fermement fi xée d’une part, et les cils
qu’elle englobe, d’autre part.
Cytologie des crêtes ampullairesLes crêtes ampullaires ou crista sont constituées d’une couche de cellules épithéliales, de cellules de soutien
et de cellules sensorielles disposées régulièrement.
1° Il existe deux types de cellules sensorielles
(fi g. II 1-5) :
• Les cellules de type I en forme de bouteille de Chianti ont le plus grand volume et sont encloses dans une
terminaison nerveuse caliciforme, afférente. Elles sont situées pour la plupart au sommet de la crête et
sont en relation avec des fi bres du nerf vestibulaire myélinisées, de gros calibre (7 à 17 microns), de vitesse
de conduction rapide. La synapse en calice permet elle aussi un transport rapide trans-synaptique du mé-
diateur. Tout ce système est optimisé pour un transport rapide de l’information.
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• les cellules de type II, cylindriques à la base de la
crête, sont en relation avec les terminaisons en
bouton des fi bres de petit calibre (2 à 5 microns),
qui sont soit afférentes soit efférentes.
Ces deux types de cellules ont à leur sommet des cils,
en contact avec l’endolymphe :
a) le plus long est appelé kinocil en rapport avec un
corpuscule intracellulaire, situé près de l’utricule
pour le canal semi-circulaire horizontal et près
du canal pour les canaux supérieur et postérieur,
b) des stéréocils, qui sont des prolongements
cellulaires implantés dans la cuticule et qui sont
au nombre de 70 à 100, organisés en rangées
décroissantes à partir du kinocil ; ils sont
constitués de fi laments d’actine qui s’implantent
dans la membrane cuticulaire.
2° Les cellules sombres tapissent la paroi de l’ampoule
au voisinage de la crête. Elles sont responsables de la
sécrétion et de la résorption de l’endolymphe.
+
+
activation
AfférenteEfférentesynapse
type II type II type I
stéréocilskinocils
fibres de jonction
cellulesde soutien
dépolarisation
fréquence augmentée
type II type II type I
activitéde repos inhibition
hyperpolarisationfréquence diminuéefréquence de
décharges de repos
fréquence dedécharges de repos
fi g. II 1-5 Cytologie des crêtes ampullaires et la fonctionnalité
des cellules sensorielles
1. 1. 1. 2. Le système otolithiqueL’utricule occupe la partie supérieure et postérieure du vestibule osseux, il peut être décomposé en
2 segments :
a) le segment postérieur comporte essentiellement les orifi ces d’entrée des canaux semi-circulaires et de
la branche utriculaire du canal endolymphatique,
b) le segment antérieur qui contient la macule est de forme ovoïde, au contact de la fossette semi-ovoïde de
la paroi interne du vestibule, en rapport avec le fond du conduit auditif interne. Il contient la macule utri-
culaire orientée approximativement horizontalement, constituée d’un épithélium sensoriel surmonté
de la membrane otoconiale, constituée par un fi lm de mucopolysaccharides, comme la cupule des CSC,
mais incluant des otoconies constituées essentiellement de carbonate de calcium de densité égale à 2,7.
Le saccule nettement plus petit que l’utricule, est situé en bas, en avant et en dedans, contre la fossette hé-
misphérique en rapport avec le fond du conduit auditif interne. Il présente à ce niveau, la macule sacculaire
ou sagitta orientée verticalement suivant un plan sagittal, constituée également d’un épithélium identique à
celui des crêtes ampullaires et surmonté d’une membrane otoconiale comme pour l’utricule.
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Vie du vestibule
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1. 1. 1. 3. Les compartiments liquidiensLes liquides labyrinthiques remplissent les cavités de l’oreille interne. Ils sont constitués par la périlymphe et
l’endolymphe qui sont séparés par le labyrinthe membraneux (5-6).L’endolympheLa composition est voisine d’un liquide endocellulaire riche en potassium (150 millimoles/litre) pauvre en
sodium (1 millimole/litre). Elle est pauvre en protéines. On note la présence de mucopolysaccharides respon-
sables de sa viscosité.La périlympheLa composition de la périlymphe est voisine d’un liquide extra-cellulaire donc riche en sodium et pauvre en
potassium. Dans le canal semi-circulaire, la différence d’osmolalité entre endo et perilymphe est de 10 mOs-
moles/Kg eau (8).
1. 2. Imagerie du vestibule. Une nouvelle approche.Rappel d’anatomie radiologiqueLe vestibule représente la partie de l’oreille interne qui abrite l’utricule et le saccule. Ces deux poches
contiennent du liquide endolymphatique et présentent chacune une macule, sorte de plaque nerveuse,
sensible aux mouvements linéaires antéro-postérieurs pour l’utricule et aux mouvements linéaires crânio-
caudaux pour le saccule.
Le deuxième liquide contenu dans le vestibule correspond à la périlymphe. Notre expérience anatomique
repose sur 5 séries de coupes histologiques réalisées chez des fœtus de 7 mois provenant de la collection de
l’Institut d’Anatomie du Professeur J.L. Kahn. On constate ainsi que l’utricule occupe la moitié supérieure du
vestibule. Les coupes frontales et sagittales nous montrent que la macule de l’utricule occupe le tiers antérieur
de son plancher et la moitié inférieure de sa paroi antérieure. Cette structure est assez épaisse, aux alentours
de 3 mm, augurant une possible détection à l’IRM. Une tangente au plancher du canal semi-circulaire latéral
sur une coupe frontale passe par le plancher utriculaire. On peut ainsi délimiter un espace sus-jacent à cette
tangente occupé par l’utricule et un espace sous-jacent. On peut assimiler l’utricule à une sorte de petit œuf
couché dans son grand axe, dont le pôle antérieur se trouve contre la face antérieure du vestibule et le pôle
postérieur au contact de la paroi postérieure vestibulaire, comme les montrent bien les coupes sagittales.
Le saccule est de plus petite taille. Il se trouve sur la face interne du vestibule au niveau de l’étage inférieur
essentiellement sous la tangente passant par le canal semi-circulaire latéral. Le reste de l’étage inférieur
vestibulaire est occupé par la citerne périlymphatique.
L’imagerieLa TDM, même sur les plus anciennes machines, en considérant différents quadrants, permet en trois coupes
de préciser la position de l’utricule et du saccule.
L’IRM montre la macule utriculaire sous la forme d’une ligne noire, tangente au canal semi-circulaire
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latéral, séparant le vestibule en deux étages, l’un
supérieur, endolymphatique, l’autre inférieur, endo et
périlymphatique. La macule sacculaire se trouve contre
la face interne du vestibule et n’est pas visible.
En TDM, 3 coupes peuvent être présentées :
• La coupe axiale vestibulaire supérieure, tangente
au canal semi-circulaire latéral, permettant de par-
faitement le dérouler. Le vestibule apparaît sous
la forme d’un rectangle perpendiculaire au rocher.
A l’intérieur de ce rectangle, la quasi-totalité de
l’espace est occupée par l’utricule. On peut donc
conclure : lorsqu’en TDM le vestibule est rectangu-
laire associé au canal semi-circulaire latéral, son
contenu est de l’endolymphe. On peut appeler cette
coupe la section neurosensorielle (fi g. II 1-5).
• La 2ème coupe axiale à considérer passe par la partie
basse du vestibule (fi g. II 1-6). La platine est alors
présente, c’est la coupe dite chirurgicale. Le vesti-
bule prend un axe beaucoup plus antéropostérieur
faisant un angle aigu avec l’axe pétreux. On peut ain-
si défi nir 4 quadrants : antéro-externe [1], postéro-
externe [2], postéro-interne [3] et antéro-interne
[4]. Le quadrant antéro-externe est occupé par de la
périlymphe et une toute petite partie de saccule sur
son versant interne. Le quadrant postéro-externe
est la zone de sécurité qui tolère un piston un peu
long dans le vestibule. Le quadrant postéro-interne
doit être indemne de tout matériel prothétique car il
contient le canal reliant l’ampoule du canal semicir-
culaire postérieur à l’utricule. Le quadrant antéro-in-
terne [4] ne doit jamais être le siège d’un corps étran-
ger car il contient le saccule.
• La 3ème coupe est frontale. Elle passe en TDM par
le canal semi-circulaire latéral, la fenêtre ovale.
fi g. II 1-5 Coupe axiale du rocher gauche passant par la partie supérieure de l’utricule.
fi g. II 1-6 Coupe axiale du rocher gauche passant par la partie basse de l’utricule.
fi g. II 1-7 Coupe frontale du rocher gauche
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
On peut tracer une tangente au plancher du canal semi-circulaire latéral, divisant le vestibule en 2 parties :
supérieure et inférieure. Un autre axe divise dans le plan crânio-caudal le vestibule en deux zones : interne
et externe. On peut ainsi défi nir quatre nouveaux quadrants : supéro-interne [1], supéro-externe [2] qui
contiennent tous les deux l’utricule. Aucun matériel chirurgical ou corps étranger ne doit se trouver dans
ce quadrant. Le quadrant inféro-externe [3] représente la zone de sécurité ; il contient uniquement de la
périlymphe. Le quadrant inféro-interne [4] ne doit en aucun cas être le siège de corps étranger ou matériel
prothétique car il contient le saccule. Cette coupe peut être facilement réalisée par n’importe quel scanner
en passant par l’ampoule du canal semi-circulaire antérieur et le canal semi-circulaire latéral (fi g. II 1-7).
Il résulte de ces 3 coupes que la zone neurosensorielle supérieure (occupée par l’utricule) apparaît sous forme
d’un rectangle avec l’anneau du canal semi-circulaire latéral en coupe axiale en TDM. La zone chirurgicale
vestibulaire sur une coupe axiale TDM basse apparaît comme un rectangle mais orienté vers l’avant, la zone de
sécurité correspondant à la moitié externe du rectangle. La 3ème coupe frontale permet de défi nir 4 quadrants :
l’inféro-externe représentant la zone de sécurité dans laquelle du matériel chirurgical peut se trouver.
L’ensemble de ces données annonce une utilisation grandissante de l’imagerie de l’endolymphe et de la péri-
lymphe aussi bien en contrôle postopératoire que dans la pathologie infl ammatoire, les répercussions vesti-
bulaires des Schwannomes du VII ou du VIII et enfi n la maladie de Menière.
1. 2. Les voies et centres de projections vestibulaires
1. 2. 1. Le complexe nucléaire vestibulaire Il est constitué par les quatre noyaux vestibulaires (fi g. II 1-8) :
- le noyau vestibulaire supérieur
(Bechterew)
- le noyau vestibulaire médian
(Schwalbe), noyau interne
- le noyau vestibulaire latéral (Deiters)
à l’angle externe du complexe
- le noyau vestibulaire inférieur (Roller)
et les noyaux accessoires. Chaque masse nu-
cléaire présente des différences structurales
probablement liées aux types de connexions
locales afférentes ou efférentes qui y existent.
fi g. II 1 – 8. Situation des noyaux vestibulaires dans le tronc cérébral
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1. 2. 2. Le cervelet vestibulaire« Le cervelet vestibulaire » ou lobe fl occulo-nodulaire encore appelé archéo-cervelet est situé dans la partie
caudale du cervelet : latéralement, dans les hémisphères pour le fl occulus et au centre (dans la partie
postérieure du vermis) pour le nodulus.
Le cervelet est constitué d’une partie superfi cielle : le cortex, riche en cellules (cellules étoilées, cellules à
corbeille, cellules de Purkinje, grains et cellules de Golgi), et d’une partie centrale constituée essentiellement
de fi bres myélinisées afférentes et efférentes, et de quelques amas cellulaires pairs les noyaux intra-
cérébelleux. Les axones des cellules de Purkinje sont les seuls à pouvoir quitter le cortex. Ils sont inhibiteurs
et constituent la totalité des efférences cérébelleuses vers le complexe nucléaire vestibulaire et les noyaux
intra-cérébelleux. Les fi bres afférentes (7, 8, 9) sont de deux types :
- les fi bres moussues d’origine variée (moelle, pont, substance réticulée, noyaux des nerfs crâniens) ont leur
contact avec les neurones des cellules granulaires du cortex, lesquels émettent des dendrites parallèles
permettant des contacts synaptiques avec un grand nombre de cellules de Purkinje,
- Les fi bres grimpantes proviennent en majorité de l’olive bulbaire et entrent en contact avec une seule cellule
de Purkinje.
1. 2. 3. Les connexionsLes connexions labyrinthiques du complexe nucléaire vestibulaire.Le système aff érent.Il est constitué par un ensemble de 18 000 à 20 000 fi bres de différents calibres qui constituent le nerf
vestibulaire, élément de la VIIIème paire crânienne. Les noyaux des fi bres du nerf vestibulaire constituent le
ganglion de Scarpa, situé dans le labyrinthe osseux. Le nerf vestibulaire chemine du fond du conduit auditif
interne au tronc cérébral, dans son segment postérieur, en arrière du nerf facial qui est en haut et du nerf
cochléaire en bas. Ses fi bres se projettent sur les quatre noyaux vestibulaires principaux homo-latéraux.
Les neurones en provenance du CSC supérieur se connectent au noyau vestibulaire supérieur ; les neurones
en provenance du CSC latéral se connectent au noyau vestibulaire médian de même que les neurones issus
du CSC postérieur.
Les neurones de la macule utriculaire se projettent sur le noyau vestibulaire latéral, le noyau vestibulaire médian
et le noyau vestibulaire descendant. Les proto-neurones sacculaires sont moins nombreux et aboutissent
au même noyau que les fi bres utriculaires, mais se différencient des autres fi bres du nerf vestibulaire par
leur terminaison sur le noyau vestibulaire accessoire y. Il faut noter que les fi bres maculaires n’ont pas de
connexion cérébelleuse directe, mais indirecte, polysynaptique.
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Vie du vestibule
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Le système eff érent (SVE)Les fi bres du SVE ont pour origine un groupe cellulaire « e » situé entre le noyau vestibulaire supérieur
et le noyau du VI (10). Le SVE n’est constitué que de 200 à 400 fi bres, et se distribue bilatéralement aux
vestibules en suivant le trajet des nerfs vestibulaires. Ce sont des fi bres de fi n calibre (inférieur à 1 μm).
Elles ont une organisation divergente : chaque fi bre innervant un grand nombre de cellules sensorielles soit
par des terminaisons post-synaptiques sur les cellules de type I, soit par des terminaisons pré-synaptiques
directement sur les cellules de type II.
Les connexions inter-nucléairesCe sont des fi bres essentiellement commissurales qui unissent les noyaux vestibulaires droits et gauches en
traversant la ligne médiane sous le plancher du 4ème ventricule. Elles ont une fonction inhibitrice (11).
Dans le système otolithique, seul le système sacculaire possède des liaisons commissurales entre les noyaux y,
mais le contingent de fi bres est nettement plus réduit.
Les connexions à distance du noyau vestibulaireLes connexions cérébelleuses
- Connexions vestibulo-cérébelleuses. On distingue :
a) des fi bres primaires directement issues des récepteurs qui s’achèvent ipsilatéralement dans le
cervelet vestibulaire par l’intermédiaire des fi bres moussues,
b) des projections secondaires issues des noyaux vestibulaires principalement médian et descen-
dant qui se distribuent bilatéralement sur le nodule et le fl ocule.
- Connexions cérébello-vestibulaires.
Réciproquement les afférences cérébelleuses homo-latérales aboutissent aux noyaux principaux,
au noyau fastigial et au noyau prepositus hypo-glossi. Du noyau fastigial partent des fi bres qui em-
pruntent le faisceau unciné et
se projettent sur le complexe
nucléaire vestibulaire hétéro-
latéral.
Les connexions spinalesLes connexions vestibulo-spi-
nales (fi g. II 1-9).
Le faisceau vestibulo-spinal
médian issu du noyau
vestibulaire médian a un trajet
à prédominance ipsi-latérale et
fi g.II 1-9. Les connexions spinales.
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gagne la moelle cervicale et thoracique. Le faisceau vestibulo-spinal latéral né du noyau vestibulaire latéral
a également un trajet ipsi-latéral. Il gagne la moelle cervicale et la moelle dorso-lombaire.
A noter que certaines fi bres se rendent au noyau dorsal du nerf vague et au noyau salivaire expliquant les
manifestations neuro-végétatives.
Les connexions spino-vestibulairesElles sont pratiquement toutes ipsilatérales et se font par le tractus spino cérébelleux dorsal. Elles véhiculent
l’information des propriocepteurs articulaires musculaires et tendineux.
Les connexions vestibulo-réticulairesElles se font également à partir des quatre noyaux principaux en deux contingents :
- l’un, issu de tous les noyaux principaux, se rend à la substance réticulée bulbaire homo-latérale et à
la formation réticulée pontique paramédiane hétéro-latérale (FRPP),
- l’autre, issu uniquement des noyaux vestibulaires supérieur et latéral, se rend au noyau réticulaire
de la calotte pontique. A partir de la formation réticulée les projections se font vers le cervelet par le
noyau réticulaire latéral et vers les noyaux oculo-moteurs par le faisceau longitudinal médian.
Les connexions vestibulo-oculo-motricesElles réalisent :
- une liaison directe mono-synaptique entre les noyaux vesti-
bulaires et les noyaux oculo-moteurs (fi g. II 1-10). Les deu-
to-neurones naissent du noyau vestibulaire médian (gauche
par exemple), empruntent le faisceau longitudinal médian
contro-latéral (droit) et se projettent sur le noyau du VI (droit)
contro-latéral puis par le faisceau de DEITERS elles attei-
gnent le noyau du droit interne ipsi-latéral (gauche) (12),
- une liaison indirecte poly-synaptique qui relie les noyaux
vestibulaires aux noyaux oculo-moteurs par l’intermédiaire
de la FRPP contro-latérale et du prepositus hypoglossi
controlatéral.
Les connexions entre le complexe vestibulaire et le com-plexe nucléaire hypoglosseCe complexe nucléaire est au voisinage du noyau du grand
hypoglosse et comporte en particulier le noyau prepositus
hypoglossi. Il établit des connexions réciproques avec le
n1 aa n1n2
DEDI
IV
III
VI
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NVD
NVSNVMNVL
fi g. II 1 – 10 Le réfl exe vestibulo-oculaire horizontal. En
rouge la voie activée pour une rotation antihoraire, en
bleu la voie inhibée. D’après Ito (12). NB. C’est le CSC
horizontal gauche qui est activé.
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
complexe nucléaire vestibulaire et est le lieu de l’intégrateur qui transforme l’information vitesse de la tête en
signal position.
Les connexions corticalesElles transitent soit par le noyau ventral postérieur latéral du thalamus soit par le corps genouillé médian
pour se projeter sur les aires du cortex temporal et pariétal.
Les connexions oculo-vestibulairesDes récepteurs d’étirement ont été décrits dans le muscle oculo-moteur et à la jonction musculo-tendineuse.
Le nombre de récepteurs musculaires est très important et leur proportion par rapport au poids de muscle
est la plus importante de l’organisme. Les réfl exes à partir de ces propriocepteurs étaient supposés depuis
le début du siècle dernier (Sherrington), mais ont été affi rmés par Donaldson I.M. (13) sur le pigeon. La voie
efférente emprunte le trajet du nerf ophtalmique branche du V. Les projections se font vers de nombreuses
structures impliquées dans le contrôle de l’oculomotricité : cortex pariétal, cortex frontal, thalamus, corps
genouillé, colliculus supérieur, cervelet, noyaux vestibulaires et peut-être les noyaux vestibulaires.
Bibliographie1. Sobotta. Atlas d’Anatomie Humaine 1 tête, cou, membre thoracique. H. Ferner et Staubesand J. Ed.
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26 (1) : 131-45.
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2. Les performances du vestibule
2. 1. La fonction canalaire
Les mécano-récepteurs labyrinthiques transforment en infl ux nerveux le stimulus mécanique qu’est
l’accélération angulaire. Ce stimulus est transformé en message bio-électrique en plusieurs étapes :
a) transformation mécanique de l’accélération en déformation des cils de la cellule sensorielle,
b) transformation de cette déformation en variation du potentiel de la cellule sensorielle,
c) codage de ce potentiel en impulsions (infl ux nerveux),
d) transport de cette information le long de la fi bre myélinisée.
2. 1. 1. Le couple des canaux semi-circulaires latéraux2. 1. 1. 1. La transformation mécanique de l’accélération angulaire en déformation des cilsUne accélération angulaire, de sens anti-horaire par exemple dans le plan des canaux semi-circulaires
latéraux, induit dans ces canaux une pression motrice, puis un mouvement relatif de l’endolymphe, horaire.
Contrairement à l’opinion de W. Steinhausen (1), la cupule n’oscille pas librement autour de la crête ampullaire,
mais constitue un diaphragme étanche au milieu de l’ampoule (2). Ceci réduit le « courant » endolymphatique
(cf. fi g. II 2-2, page 28). Ce déplacement endo-lymphatique entraîne une déformation de la cupule qui coiffe
les cils des cellules sensorielles et donc une déformation de ces cils eux-mêmes, vers l’utricule dans le CSC
gauche et vers le canal dans le CSC droit.
2. 1. 1. 2. La transformation mécano-sensorielle de la déformation ciliaire en variation de potentiel cellulaireLa déformation des cils de la cellule sensorielle créée par le stimulus mécanique entraîne une variation du
potentiel de repos de la cellule sensorielle : dans le CSC gauche, l’inclinaison des cils en direction du kinocil
entraîne une dépolarisation alors que dans le CSC droit, l’inclinaison des cils se fait dans l’autre sens
entraînant une hyperpolarisation. Pour Hudspeth (3) l’inclinaison des cils en direction du kinocil permettrait
le passage des ions K + de l’endolymphe à l’intérieur de la cellule ciliée au travers des cils eux-mêmes. Dans
le cas du canal semi-circulaire latéral l’inclinaison des cils vers l’utricule entraîne une dépolarisation de la
cellule (4, 5) alors que la fl exion des cils vers le canal entraîne une hyperpolarisation de la cellule. Il faut noter
qu’il existe une asymétrie entre ces deux réponses de la cellule ; la dépolarisation pouvant être plus importante
que l’hyperpolarisation. La dépolarisation (5) est accompagnée d’un accroissement de la fréquence de
décharge du neurone, l’hyperpolarisation, d’une diminution.
Par ailleurs, les stéréocils sont de longueur et de calibre variables et joueraient, selon A. FLOCK (6), le rôle d’un
fi ltre mécanique. Cet auteur a également montré l’existence dans la cellule ciliée vestibulaire d’une activité
contractile analogue à celle de la fi bre musculaire, activée par des fi bres du système vestibulaire efférent. Il a
été mis en évidence, au niveau de la plaque cuticulaire des molécules d’actine (7), sous le contrôle des fi bres
efférentes (cf. infra). Elles pourraient modifi er la raideur des cils et donc le potentiel cellulaire.
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Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
2. 1. 1. 3. La transduction sensori-neuraleLes neurones ont une activité spontanée (ce qui permet de coder l’information accélération dans les deux
sens).
Dans le CSC gauche, la dépolarisation de la cellule sensorielle entraîne une libération de neurotransmetteurs
qui diffusent à travers l’espace synaptique ; elle est responsable d’une activation du premier neurone
vestibulaire, donc une augmentation de la fréquence de décharge de repos du nerf vestibulaire. Dans le CSC
droit le déplacement des cils dans le sens opposé entraîne en revanche une hyperpolarisation de la cellule
sensorielle et une diminution de la fréquence de décharge d’un neurone du nerf vestibulaire.
2. 1. 2. Le complexe nucléaire vestibulaireAprès stimulation rotatoire horizontale anti-horaire, les réponses des deutoneurones issus du noyau
vestibulaire médian gauche sont de deux types. Les neurones de type I reproduisent l’activité du protoneurone
(augmentation de la fréquence de décharge) ; ceux de type II ont une fréquence de décharge inverse, sous
l’infl uence du labyrinthe opposé par le jeu d’interneurones qui activent les cellules inhibitrices (8). Les
deutoneurones de type I du noyau vestibulaire médian droit ont une diminution de leur fréquence de décharge,
ceux de type II ont une fréquence de décharge qui augmente.
2. 1. 2. 1. Le réfl exe vestibulo oculomoteur (RVO)Le RVO contribue à maintenir fi xe l’image rétinienne sur la fovea ; ainsi lors de la rotation anti-horaire de la
tête, l’œil a un déplacement horaire dans l’orbite. L’information vitesse de rotation de la tête vers la gauche a
été transmise aux noyaux vestibulaires par l’intermédiaire des nerfs vestibulaires gauche et droit. Le message
issu des noyaux vestibulaires emprunte deux voies pour se rendre aux noyaux oculomoteurs :
- une voie directe par le FLM,
- une voie indirecte par la FRPP.
2. 1. 2. 1. 1. La voie directeLes deutoneurones de type I du noyau vestibulaire gauche croisent la ligne médiane, transitent par le FLM
et font relais dans le noyau abducens (VI) droit, véritable centre de la voie fi nale commune des mouvements
oculaires horizontaux (fi g. II 1-10, page 26). De là un motoneurone issu de ce noyau va activer les myofi brilles
du muscle droit latéral de l’œil droit et un interneurone issu de ce même noyau, va activer un motoneurone
situé dans le noyau oculaire commun (III) controlatéral (gauche) qui activera les fi bres du muscle droit médial
de l’œil gauche. Ceci aboutit à un mouvement lent conjugué horaire des yeux par innervation réciproque. C’est
cette information qui va commander la vitesse oculaire de la phase lente du nystagmus vestibulaire (9).
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2. 1. 2. 1. 2. La voie indirectetransite par la FRPP et atteint le noyau Prepositus Hypoglossi (9) lieu de l’ « intégrateur » (=terme de mathé-
matique et de physique) qui transforme l’information de vitesse de la tête en position (l’intégration de la vitesse
aboutit à la position) (10). De là certains neurones croisent la ligne médiane et atteignent le noyau abducens
droit ; ils déterminent la position des yeux.
D’autres demeurent ipsilatéraux et s’articulent avec le générateur de saccades, situé également dans la FRPP,
constitué de cellules-pause qui inhibent les cellules burst (qui sont des neurones susceptibles de produire des
bouffées de salves de potentiels) pendant la phase lente du nystagmus. Ces cellules-burst, lorsque les cel-
lules-pause cessent leur inhibition, déchargent à haute fréquence dans les motoneurones du noyau abducens
pour réaliser la saccade de la phase rapide du nystagmus vestibulaire.
2. 1. 3. SynthèseUne accélération angulaire anti-horaire dans le plan des canaux semi-circulaires latéraux, entraîne une pres-
sion motrice dans le canal semi-circulaire latéral gauche, qui induit une défl exion cupulaire vers l’utricule
(défl exion utriculopète) ce qui dépolarise les cellules sensorielles, augmente la fréquence de décharge de re-
pos du nerf vestibulaire gauche, puis augmente la fréquence de décharge du deutoneurone de type I du noyau
vestibulaire médian gauche (fi g. II 1-10).
Dans le canal semi-circulaire droit, la réaction est inverse.
Ces modifi cations des potentiels au niveau des complexes
nucléaires vestibulaires entraînent, par les différentes
connexions de ceux-ci avec les muscles oculomoteurs, un
mouvement lent des yeux horaire suivi d’un rappel rapide : le
nystagmus gauche. Ces notions, connues depuis le 19°siècle
nous ont été dictées par Flourens et Ewald, et nous sont par-
venues sous forme de lois :
- loi de Flourens : le nystagmus se produit dans le plan
du canal excité,
- première loi d’Ewald : la phase lente du nystagmus est
dirigée dans le sens du courant endo-lymphatique,
- deuxième loi d’Ewald : dans les canaux horizontaux,
la fréquence de décharge augmente pour le mouve-
ment utriculopète de l’endolymphe, diminue pour un
mouvement ampullifuge. C’est le contraire pour les
canaux verticaux.
n1 aa n1n2
DEDI
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fi g. II 1 – 10 Le réfl exe vestibulo-oculaire horizontal. En
rouge la voie activée pour une rotation antihoraire, en
bleu la voie inhibée. D’après Ito (12). NB. C’est le CSC
horizontal gauche qui est activé.
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
2. 1. 1. 4. ModélisationTout déplacement d’un solide peut se décomposer en une somme de mouvements de rotation et de translation.
Le système inertiel de l’appareil vestibulaire réalise cette décomposition du mouvement. Chaque couple de
canaux semi-circulaires mesure une des trois composantes orthogonales de l’accélération angulaire de la
tête, tandis que chaque système maculaire mesure les deux composantes de l’accélération linéaire dans le
plan de la macule. La mécanique de ces deux accéléromètres anatomiquement différents, est très semblable.
En effet un premier corps d’épreuve transforme l’accélération en une contrainte (mouvement de l’endolymphe
pour les canaux, déplacement de la membrane otolithique pour les macules). Cette contrainte déforme un
deuxième corps d’épreuve (cils de la cellule sensorielle).
Pour présenter la modélisation mécanique du CSC, nous utilisons des modèles conceptuels de complexité
croissante nous rapprochant progressivement de la réalité.
Canal et cupule indéformables (fi g. II 2-1)
Puisque l’ensemble de la structure est peu déformable, le modèle le plus simple du CSC, est un modèle né-
gligeant la déformabilité (11).
Soit un canal semi-circulaire qu’on coupe dans le plan du diaphragme cupule-crête ampullaire et que l’on dé-
roule. Si on le met en position verticale, on est ramené à un problème élémentaire d’hydrostatique : le champ
de la pesanteur crée une différence de pression de part et d’autre de la cupule (pression transcupulaire ΔP),
proportionnelle à la masse volumique de l'endolymphe, à la hauteur de la colonne d'eau, et à l'accélération
de la pesanteur. On sait aussi que la forme exacte du contenant (présence de dilatations : ampoule et utricule
(cf. le tonneau de Pascal) n'a aucune importance, et que toute accélération perpendiculaire à l'axe de cette
structure sera sans infl uence sur la différence de pression de part et d’autre de la cupule (si on le met en
position horizontale, l’accélération de la pesanteur est perpendiculaire à l’axe du canal et la différence de
pression entre les deux extrémités est nulle lorsque le système est au repos). Mais, si le système est soumis à
une accélération, une différence de
pression, proportionnelle à la com-
posante de l’accélération suivant
l'axe du système, apparaît entre
les extrémités. Si on revient à la
forme toroïdale d'origine, on voit
que c'est la composante rotatoire
de l'accélération autour d'un axe
perpendiculaire au plan du canal
qui sera transformée en différence
de pression transcupulaire.
fi g. II 2-1. Modifi cation de la pression hydrostatique exercée sur la cupule par différents
types d’accélérations. D’après C. M. Kopp (11 ).
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Donc, le rôle essentiel de l'endolymphe dans la structure,
est de transformer, par un mécanisme purement hydros-
tatique, une des trois composantes d'une accélération
rotatoire en différence de pression transcupulaire pro-
portionnelle : c’est le modèle hydrostatique. La différence
de pression ΔP est donc proportionnelle à la longueur L
(L = 2πR), à la masse volumique ρ de l’endolymphe, au
rayon de courbure R du CSC et à l’accélération angulaire
ΔP = 2πR R ρθ’’
Pour une accélération de 1°/s2, la différence de pression
est d’environ 1,1 mPa. La sensibilité du capteur de pres-
sion cupulaire est du même ordre que celle de la cochlée.
Canal indéformable et cupule déformable.
Le rôle de la cupule est de transformer la différence de pres-
sion transcupulaire en une déformation « lisible » par une cel-
lule ciliée : un cisaillement. La déformation de la cupule doit
rester aussi faible que possible pour ne pas réduire la sensi-
bilité de la transduction accélération/pression (fi g. II 2-2). En
effet le mécanisme hydrostatique traduit en pression l’ac-
célération de l’endolymphe. Celle-ci n’est très voisine de
celle de la tête que si le déplacement d’endolymphe dans
le canal, induit par la déformation cupulaire, reste négli-
geable devant le déplacement du canal. Le paramètre le
plus adéquat pour introduire cette déformation élastique
de la cupule est le coeffi cient d’élasticité cupulaire K, rap-
port entre la différence de pression de part et d’autre de la
cupule ΔP et le volume ΔV balayé par la cupule au cours
de sa déformation. L'existence d'un réservoir temporaire
d'endolymphe est à l'origine de la fonction "intégratrice"
du canal semi-circulaire. Comme indiqué plus haut, la
déformation de la cupule entraîne un faible écoulement
d'endolymphe dans le canal. Deux fonctions secondaires
de l'endolymphe sont liées à cet écoulement : la dissipa-
tion de l'énergie par frottement et l’échange d’une partie
de l'énergie cinétique en énergie potentielle de pression.
fi g.II 2- 2. Déformation de la cupule du CSC horizontal
gauche sous l’action d’une rotation antihoraire de la tête.
Ci-dessous, déformation cupulaire sous l’effet d’une accé-
lération angulaire ( calculs en éléments fi nis).
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
L’équilibre des différents échanges d’énergie est traduit par la somme d’un terme d’inertie, proportionnel à
l’accélération moyenne de l’endolymphe dans le canal, d’un terme de frottement, proportionnel à sa vitesse, et
d’un terme d’élasticité, proportionnel à son déplacement, la somme de ces trois termes étant toujours égale à
la pression motrice, proportionnelle à la composante de l’accélération angulaire de la tête (12).
Il est facile de calculer les paramètres A, B, C, en supposant que la déformation cupulaire est élastique et que
l’écoulement d’endolymphe est un écoulement de Poiseuille.
* A = 2 L ρ
L est la longueur du CSC (L = 12,73 mm)
ρ est la masse volumique de l’endolymphe (ρ = 1020 kg/m3 à 37 °C)
A = 25,969 kg m-2
* B = 8 ρ η L / a 2
a est le rayon interne du CSC (a = 0,158 mm)
η est la viscosité de l’endolymphe (η = 8,52 10-7m2/s à 37 °C)
B = 3545,2 kg m-2 s-1
* C = K π a2
K est le coeffi cient d’élasticité cupulaire (K = 9 109 kg m-4 s-2)
C = 705,84 kg m-2 s-2
* D = 2 π ρ R2
R est le rayon de courbure du CSC (R = 3,17 mm)
D = 6,44 10-2 kg m-1
Le système cupule-endolymphe décrit par cette équation est un système du second ordre avec deux constantes
de temps réelles, étant donné les valeurs numériques des paramètres. La grande constante de temps est le
rapport du paramètre de frottement au paramètre d’élasticité. La petite constante de temps est le rapport du
paramètre d’inertie au paramètre de frottement. Ces constantes de temps peuvent être entièrement déter-
minées à partir de la géométrie de la structure, et des propriétés mécaniques de l’endolymphe (masse volu-
mique et viscosité cinématique) et de la cupule (coeffi cient d’élasticité).
T1 = B / C = 8 ρηL/πKa4 T1 = 5,0 s
T2 = A / B = a2/8η T2 = 7,3 10-3 s
Seul le coeffi cient d’élasticité cupulaire K n’est pas connu ; K est calculé soit à partir de la valeur T1 = 5,0 s,
généralement admise pour la grande constante de temps du système, soit par la méthode des éléments fi nis,
ce qui donne une valeur de T1 de 3,5 s, donc très proche de sa valeur généralement admise.
Ces données suffi sent à prédire le fonctionnement mécanique du canal semi-circulaire.
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Canal et cupule déformables (11)L’anneau fl uide qu’est le canal semi-circulaire, est un tube élastique constitué d’une membrane semi-
perméable de forme complexe (présence de renfl ements : ampoule et utricule) rempli d’un liquide :
l’endolymphe. Il baigne dans un autre liquide : la périlymphe de composition et d’osmolalité différentes, qui
est contenu dans le canal osseux. Cette structure complexe est responsable de la genèse d’une différence de
pression osmotique entre péri et endolymphe, à l’avantage de cette dernière, puisque la différence d’osmolalité
entre ces deux liquides est en faveur de l’endolymphe (13). Cette différence de pression osmotique entre péri et
endolymphe est responsable de la pression de gonfl age Pt du canal. Elle entraîne la précontrainte de la cupule,
qui est responsable, d’une part, de la variation de la déformation longitudinale de la cupule consécutive à une
stimulation rotatoire et de la déformation radiale de la cupule.
a) la variation de la déformation longitudinale de la cupule
L’augmentation des contraintes de pression
d’une part, et des contraintes radiales, liées à
la dilatation de l’ampoule, d’autre part, accroît
la rigidité de la cupule, donc son coeffi cient
d’élasticité K, et inversement. Ceci a pour
conséquence une modifi cation du gain et de
la grande constante de temps (fi g. II 2-3). Le
paramètre K, qui décrit le fonctionnement de la
cupule dans le modèle précédent, devient une
fonction de la pression de gonfl age.
b) la déformation cupulaire radiale
La pression de gonfl age est responsable de la
déformation des cils des cellules sensorielles
situées à la base de la crête ampullaire puisque
seuls ces cils ont une direction orthogonale à la
déformation radiale (fi g. II 2-4). Ces cellules sont
des cellules sensorielles de type II, connectées
à des fi bres de fi n calibre ayant une activité
régulière de repos.
fi g.II 2-3. Déformation des cils des cellules de la crête ampullaire pour une accélération angulaire. Sur le graphe de droite ( représentation graphique analogue à un rapporteur),
on s’aperçoit que le maximum de déformation a lieu au sommet de la crête.
fi g.II 2-4. Déformation des cils des cellules de la crête ampullaire
pour une dilatation de l’ampoule. Sur le graphe de droite
(représentation graphique analogue à un rapporteur), on s’aperçoit
que la maximum de déformation a lieu à la base de la crête.
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Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
- Transformation du potentiel de récepteur en potentiel d’action.
Cette transformation sensorineurale est un codage en fréquence d’impulsions dans les neurones,
proportionnelle à la polarité de la cellule sensorielle avec toutefois l’existence d’un seuil. Cependant
l’information mécanique est signée, c’est-à-dire que le pôle basal de la cellule est soit hyperpolarisé soit
dépolarisé (suivant le sens de l’accélération) ; comme la fréquence d’impulsions est une grandeur strictement
positive il faut introduire un décalage en fréquence à l’état de repos, ce qui donne la possibilité de coder aussi
bien l’hyperpolarisation que la dépolarisation de la cellule sensorielle. Il existe toutefois une dissymétrie
dans l’information véhiculée par le nerf, la dynamique de l’hyperpolarisation étant plus faible que celle de la
dépolarisation.
Modélisation du réfl exe vestibulo oculomoteur (RVO)L’information qui parvient aux noyaux vestibulaires est la vitesse de la tête dans la plage de fonctionnement
optimum du système canalaire. Ce message parvient inchangé au noyau du VI droit en transitant par le FLM : il
code donc la vitesse oculaire consécutive à la rotation de la tête. Ce message parvient également à la FRPP qui
lui fait subir une intégration ; ce nouveau signal active le noyau du VI droit et code la position de l’œil. Le signal qui
active le noyau du VI droit est donc la somme d’un signal de vitesse et d’un signal de position.
2. 1. 2. Canaux semi-circulaires verticauxIls fonctionnent de la même manière, mais comme l’a indiqué Ewald dans sa deuxième loi, leur polarité est
inverse. Une accélération angulaire de la tête vers le bas dans le plan du CSC supérieur gauche, par exemple,
entraîne un déplacement de l’endolymphe et donc de la cupule vers le canal (déplacement utriculofuge),
une dépolarisation de la cellule sensorielle et donc une augmentation de la fréquence de décharge du
protoneurone vestibulaire qui se projette sur le noyau vestibulaire supérieur gauche ; un deutoneurone issu
de ce dernier, transitant par le pédoncule cérébelleux supérieur (brachium conjonctivum), se projette sur
le noyau du III droit et va exciter un motoneurone du droit supérieur gauche et un motoneurone de l’oblique
inférieur droit. Dans le CSC postérieur droit, ce mouvement céphalique est responsable d’un déplacement
endolymphatique vers l’utricule. La cupule se déforme en direction de l’utricule (déplacement utriculopète),
entraîne une hyperpolarisation de la cellule sensorielle et donc une diminution de la fréquence de décharge du
protoneurone vestibulaire qui se projette sur le noyau vestibulaire médian droit ; des deutoneurones issus de
ce dernier, transitant par le MLF gauche diminuent l’activité des motoneurones issus du IV gauche innervant le
muscle oblique supérieur droit et également ceux issus du III gauche innervant le droit inférieur gauche. Ceci
détermine la vitesse de phase lente du nystagmus antihoraire et vertical inférieur (fi g. II 2-5).
D’autres deutoneurones issus du noyau vestibulaire médian droit stimulent le noyau interstitiel rostral du
faisceau longitudinal médian (RiMLF) et le noyau interstitiel de Cajal (NC). L’NC contient les « cellules-burst »
qui projettent d’une manière prédominante sur le III. Les cellules-pause sont situées dans le pont comme
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pour les mouvements horizontaux. Le RiMLF reçoit outre les projections en provenance du noyau vestibulaire
médian, des projections de l’aire frontale. Ces dernières structures sont donc responsables à la fois des phases
rapides du nystagmus verticolrotatoire vestibulaire et optocinétique et des saccades verticales.
L’action combinée de ces muscles aboutit à un mouvement lent des yeux d’élévation et de torsion horaire pour
le sujet suivi d’un mouvement rapide de sens inverse : c’est le nystagmus vestibulaire “vertico-rotatoire” anti-
horaire et vertical inférieur, pour ce sujet qui incline la tête vers le bas dans le plan du CSC supérieur gauche.
2. 2. La fonction otolithique
Le système otolithique a une importance capitale dans le maintien de la position érigée du corps : ces capteurs
aboutissent à la régulation du tonus des muscles anti-gravitaires (en position érigée) et dans les mouvements
d’inclinaison, selon les plans du pitch et du roll et sont stimulés en permanence par la gravité. Ce qui est
moins connu c’est qu’il a aussi un rôle important dans les mouvements oculaires : le réfl exe otolitho-oculaire
(R.O.O.) a pour but de garder fi xe l’image sur la rétine tout comme le réfl exe canalooculaire (cf. sufra), mais
il intervient également dans la vergence (aux mouvements rapides antéro-postérieurs de la tête, le système
otolithique permet une vergence adaptée afi n de garder la fusion des deux images). Il adapte également la
réfraction lors de mouvements rapides de la tête.
2. 2. 1. Transformation mécanique de l’accélération linéaire en déformation des cilsLes cils des cellules sensorielles des macules utriculaires et sacculaires semblables à celles des crêtes
ampullaires sont excités par le mouvement de cisaillement que leur infl ige la plaque maculaire (contenant les
otoconies de poids volumique élevé : d = 2,7) lors des accélérations linéaires parallèles au plan maculaire. En
fait, comme les macules ne sont pas parfaitement planes elles sont excitées par des accélérations qui sont
dans des plans voisins du plan maculaire.
NVD
NVSNVMNVL
NVD
NVSNVMNVL
NVD
NVSNVMNVL
RiMLF
CN
III
IV
VI
Brachium conjonctivum
III
IV
VI
noyauxvestibul
RiMLF
CN III
IV
VIMLFMLF
PH
CN = noyau de CajalFLM = faisceaulongitudinal médiumPH = prepositus hypoglossiRiMLF = noyau interstitielrostral du FLM
fi g.II 2-5. Les réfl exes vestibulo-oculaires des CSC gauches. D’après Ito (12).
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
2. 2. 2. Transformation mécano-neurale de la déformation ciliaire en variation de potentiel cellulaireElle se fait de la même manière que dans le canal semi-circulaire avec la même polarité : la déformation des
cils de la cellule sensorielle créée par le stimulus mécanique entraîne une variation du potentiel de repos
de la cellule sensorielle : l’inclinaison des cils en direction du kinocil entraîne une dépolarisation alors que
l’inclinaison dans l’autre sens entraîne une hyperpolarisation (fi g. II 2-6). Le glissement de la membrane
otolithique sur la macule provoque une excitation d’une population de cellules sensorielles et une inhibition
des cellules de polarité inverse.
2. 2. 3. Messages nerveux d’origine maculaireDu type de cellule sensorielle dépend le message maculaire : les fi bres qui ont leur synapse en relation avec
des cellules toniques (Type II) renseignent sur la position de la tête (elles ne sont pas sujettes à adaptation
et sont excitées par l’accélération de la pesanteur). Celles qui ont leurs synapses avec les cellules phasiques
(Type I) renseignent sur les déplacements linéaires de vitesse variable du sujet (elles sont sujettes à adaptation
et sont excitées par des accélérations transitoires). Cette information est véhiculée aux noyaux vestibulaires
latéraux et descendant essentiellement. De là, transitant par les faisceaux vestibulospinaux elle régule le tonus
du faisceau pyramidal pour adapter la posture en fonction du mouvement du sujet. Elle est également fournie au
noyau vestibulaire médian et de là aux noyaux oculomoteurs du IV et du III et aussi au noyau interstitiel de Cajal,
produisant, lors de l’inclinaison latérale de la tête, une “skew deviation” : décalage des axes optiques des deux
yeux et torsion oculaire. D’autres fi bres enfi n essentiellement d’origine sacculaire sont sensibles aux vibrations
de basse fréquence.
fi g. II 2-6. Déformation des cils
de la macule utriculaire pour une
accélération vers l’arrière (vers la
gauche de l’image) NB. Dans cette zone
de la macule utriculaire, la déformation
des cils se fait à l’opposé des kinocils ;
les cellules sensorielles subissent donc
une hyperpolarisation, ce qui se traduit
par une diminution de la fréquence de
décharge des neurones vestibulaires.
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2. 2. 4.Modélisation du système otolithiqueLa macule sacculaire ou utriculaire est une structure en trois couches, où un corps « de structure composite »
très déformable (contenant les cils et une substance gélatineuse), est pris en sandwich entre deux strates
moins déformables :
- la membrane otoconiale qui maintient les otolithes de masse volumique plus élevée (ρ = 2,7 kg / dm3)
que celle de l’endolymphe,
- les cellules sensorielles et les cellules de soutien qui sont solidaires du rocher.
Le « corps composite » gélatineux entre otoconies et cellules sensorielles est très déformable en cisaillement :
la membrane otoconiale peut se déplacer de façon limitée, mais sous des contraintes faibles dans un plan
parallèle à la cuticule des cellules sensorielles (leur face supérieure).
Elle entraîne donc la déformation des cils implantés sur la face supérieure des cellules sensorielles.
Ce « corps composite » est très peu compressible. De ce fait, une accélération dans le plan perpendiculaire
au plan de la membrane otolithique n’entraîne pas de déformation ciliaire, comme l’endolymphe et ce « corps
composite » gélatineux ont une masse volumique voisine (1 kg / dm3). Lorsque la macule est soumise à une
accélération γ, un même volume V d'otoconies est soumis à une force d'inertie plus élevée que le milieu envi-
ronnant puisque sa masse volumique est plus élevée (cf. supra, rapport entre les deux : 2,7).
La différence de ces forces d'inertie est donc :
f = (ρ - ρ0) Vγ
Sous l'action de cette force f, le composite gélatineux va se déformer si la force est parallèle au plan maculaire.
Cette déformation est limitée par les propriétés élastiques du corps composite qui développe une force de
sens contraire proportionnelle à cette déformation.
Ainsi, pour une accélération donnée, il y aura un équilibre entre la force d'inertie et la force de rappel élastique.
Le déplacement des otoconies par rapport à la cellule sensorielle entraîne une inclinaison des cils de la
cellule sensorielle.
En dehors de cet état d'équilibre, les otoconies sont en continuel mouvement relatif par rapport aux cellules
sensorielles. Apparaissent donc des forces de frottement dans le composite gélatineux proportionnelles à la
vitesse relative des otoconies par rapport aux cellules sensorielles.
On a trois forces internes dans la macule : forces d'inertie, de rappel élastique et de frottement. Ce système
répond donc à une équation différentielle du second ordre (12, 13) comme les CSC.
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
2.3. Spécifi cité des récepteurs semi-circulaires et otolithiques
La distinction entre accélération linéaire et angulaire stimulant respectivement les systèmes otolithique et
canalaire constitue une simplifi cation : il est probable en effet que les accélérations linéaires puissent dans
certaines conditions stimuler les cellules sensorielles de la crête ampullaire ; inversement des accélérations
angulaires intenses doivent entraîner un certain cisaillement des cils des macules, au niveau de la striola, non
recouverte par la membrane otolithique.
En effet le nystagmus vestibulaire spontané ou provoqué par une épreuve rotatoire peut être modulé par une
modifi cation du vecteur de pesanteur, ceci a été décrit par E. Fluur (14, 15), pour les canaux horizontaux et
les utricules et modélisé par T.C. Hain (16) pour une rotation autour d’un axe horizontal, l’axe du corps étant
lui-même horizontal. J. Siegborn (17) a étudié l’interaction entre les canaux semi-circulaires verticaux et les
saccules.
Bibliographie1. Steinhausen W. Über die Cupula. Zeitschrift für H.-N.-Hlk, Berlin, p 19-62,1936
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10. Robinson D. A. Oculomotor unit Behaviour in the Monkey. J. Neuroph., 33, p 393-404, 1973.
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(Stockh.) 75, p 399, 1973.
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3. Exploration du vestibule
L’évaluation de la fonction vestibulaire reste essentiellement basée sur celle du réfl exe vestibulo-oculaire
(RVO), et plus précisément du réfl exe canalo-oculaire, compte tenu des diffi cultés à extraire la composante
liée à une atteinte du réfl exe vestibulo-spinal en raison de la redondance des informations visuelles et
proprioceptives. Notons que cette évaluation est presque exclusivement canalaire, les macules otolithiques
n’ayant pas ou très peu de projections oculaires. Elle est à la base de la vestibulométrie.
La fonction otolithique est quant à elle, testée par deux méthodes, l’une objective : les potentiels évoqués
otolithiques myogéniques (PEOM) d’origine sacculaire, l’autre subjective : la verticale visuelle subjective.
L’ensemble des résultats de ce bilan est intégré aux données cliniques tant en pathologie vestibulaire que
neurologique (1).
Vu les progrès de l’imagerie IRM on aurait pu s’attendre à un déclin de l’électrophysiologie vestibulaire. Bien
au contraire, celle-ci, associée à l’oculographie est un véritable traceur du tronc cérébral. Ces examens
permettent de guider le radiologue en lui précisant dans quelle zone il doit rechercher la lésion. Ceci sera
précisé au chapitre II – 6 « le vestibule informateur de dysfonctionnements du système nerveux central ».
3. 1. L’exploration du réfl exe vestibulo-oculaire
3. 1. 1. Les techniques de recueil et d’enregistrement des mouvements oculaires.Actuellement la technique utilisée en pratique clinique courante pour le recueil et l’enregistrement des
mouvements oculaires est la vidéonystagmographie (VNG) (2) qui a supplanté la technique plus ancienne
d’électronystagmographie (ENG) sur des arguments de facilité d’utilisation et de fi abilité.
La vidéonystagmographie (3) est une méthode d’enregistrement du mouvement oculaire (notamment le
nystagmus) à partir de son observation par une vidéocaméra en lumière infrarouge (fi g. II. 3-1).
Une vidéocaméra placée sur une monture de lunette observe l’œil éclairé par lumière infrarouge. L’image de
l’œil prélevée à une fréquence d’échantillonnage de 50 Hz, peut être envoyée sur un écran TV : c’est la vidéo-
nystagmoscopie. Mais ce signal vidéo peut être traité
par un micro-ordinateur. Le résultat de ce traitement
donne la position de l’œil en fonction du temps, sur
écran TV et sur divers supports : papier, disque dur…
C’est la vidéonystagmographie (fi g. II. 3-2 A).
La mise en œuvre est facilitée par rapport à l’élec-
tronystagmographie. Il suffi t d’ajuster les lunettes
sur la tête du sujet pour pouvoir réaliser le calibrage.
C’est une opération qui consiste à établir empirique-fi g. II 3-1. Installation de vidéonystagmographie.
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
ment une relation entre d’une part l’angle
de défl exion oculaire et l’amplitude de la dé-
fl exion correspondante exprimée en nombre
de points sur le tracé VNG. Le calibrage est
constant pour un sujet donné ; il est faible-
ment dispersé dans la population générale.
Pour l’oculographie, on utilise des lunettes à
champ ouvert (fi g. II. 3-2 B) munies de verres
réfl échissants qui transmettent l’image de
l’œil à des vidéocaméras déjetées latérale-
ment permettant au sujet d’avoir un champ
visuel dégagé.
- Son inconvénient majeur est l’impossibilité
d’enregistrer correctement un mouvement
oculaire rapide : la saccade. En effet, le recueil
du signal VNG utilise un échantillonnage
à 50 Hz. Cette fréquence est trop basse
pour pouvoir enregistrer correctement
la saccade oculaire. Comme tout autre
phénomène physique, la saccade peut être
décomposée en une série de sinusoïdes ; le
spectre d’énergie de tout phénomène a une
limite supérieure au-delà de laquelle il n’y
a plus d’énergie ; pour la saccade oculaire
cette limite supérieure est de 75 Hz. Or,
d’après le théorème de Shanon, toute
sinusoïde, pour être enregistrée, doit être échantillonnée à au moins 2 fois sa fréquence. Ainsi, pour mesu-
rer correctement une saccade et les variations de sa vitesse, il faut échantillonner le mouvement oculaire
au moins à 150 Hz.
- L’électronystagmographie utilisée avant l’avènement de la VNG, garde son intérêt dans les cas où le recueil
du signal par vidéocaméra est diffi cile (enfant) voire impossible (rétrécissement de la fente palpébrale, ptôsis
ou mouvements oculaires anormaux rapides (fl utter ou opsoclonus). L’électronystagmographie (ENG) est
une méthode d’enregistrement du nystagmus par le biais du recueil d’une variation de potentiel électrique
entre deux points du champ périorbitaire. Cette méthode est également valable pour l’enregistrement et
Fig II 3-2 -A. Lunettes vidéonystagmographie
Fig II 3-2 -B. Lunettes pour vidéooculographie
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l’analyse de tous les mouvements oculaires dans les plans horizontal et vertical, mais non dans le plan fron-
tal : elle ne permet donc pas l’enregistrement des mouvements oculaires de torsion.
3. 1. 1. 1. L’étude du regard spontanéL’enregistrement du regard spontané représente le premier temps de l’examen vestibulométrique. Il est
réalisé les yeux ouverts dans l’obscurité.
- En position primaire de la tête et du regard aucun mouvement oculaire n’est enregistré chez le sujet
normal. En fait, l’œil n’est pas parfaitement stable, mais présente des micro-saccades (d’amplitude
environ 15 minutes d’arc) et un tremblement de haute fréquence et d’amplitude inférieure à la taille
d’un photorécepteur. Ces micro-mouvements échappent donc totalement à l’examen clinique ainsi
qu’aux techniques d’enregistrement.
- Parfois peuvent être enregistrées des ondes carrées d’instabilité oculaire, le plus souvent isolées par
groupes de 2 ou 3, de faible amplitude (0,5 à 5 deg). Elles sont le plus souvent sans valeur pathologique.
Néanmoins elles se rencontrent de façon particulièrement fréquente chez le sujet âgé, en cas de
paralysie supranucléaire progressive, de strabisme, de lésion cérébrale focale. Elles ont également
été décrites dans les chorées, la schizophrénie.
Dans les mêmes conditions, des mouvements oculaires anormaux ou des nystagmus peuvent être enregistrés
en pathologie.
Nystagmus à ressort (du grec : νυσταγμειν = s’endormir en hochant de la tête). C’est un mouvement lent des
yeux dans une direction suivi d’un mouvement rapide de même direction mais de sens opposé.
Il peut être horizontal unisens, observé uniquement dans le regard latéral droit ou gauche (nystagmus de
degré I) selon la classifi cation d’Alexander (4), dans le regard médian et en excentration droite ou gauche (nys-
tagmus de degré II fi g. II. 3-3 ), voire même dans le regard médian et en excentration droite et gauche : ( nystagmus
de degré III), il s’intègre alors à un syndrome vestibulaire latéralisé. En fait il est horizonto-rotatoire, mais la com-
posante rotatoire n’est pas enregistrée. Il signe l’asymétrie du tonus vestibulaire des canaux semi-circulaires
horizontaux. La phase lente est dirigée du côté où l’activité vestibulaire est diminuée. Ce nystagmus se rencontre
lors des atteintes périphériques touchant le premier neurone et/ou le canal semi-circulaire horizontal.
Ce nystagmus à ressort est conjugué, d’amplitude égale sur les deux yeux dans les atteintes périphériques,
souvent dissocié, prédominant le plus souvent sur l’œil abducteur dans les atteintes centrales d’où l’intérêt
d’enregistrer simultanément les deux yeux.
Il peut être horizontal multisens ou multidirectionnel révélé toujours en position primaire de la tête par l’ex-
centration du regard : lorsqu’on l’observe uniquement dans les excentrations latérales du regard, il s’agit d’un
gaze nystagmus battant dans le sens du regard, parfois en salves (pseudo-périodique). Son origine est le plus
souvent centrale.
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
Il peut être vertical pur : il signe presque
toujours une atteinte centrale, notamment
une malformation d’Arnold Chiari en cas de
nystagmus vertical inférieur. NB. Pour être
d’origine périphérique un nystagmus verti-
cal spontané nécessiterait une atteinte dé-
fi citaire des seuls canaux semi-circulaires
verticaux antérieurs droit et gauche (nystag-
mus vertical inférieur) ou postérieurs droit et
gauche (nystagmus vertical supérieur) parce
que les CSC verticaux postérieur et antérieur
d’un vestibule sont générateurs de nystagmus
verticaux de sens opposé.
Rarement il peut être horizontal alternant
battant d’une à plusieurs minutes dans un
sens, pour diminuer, disparaître, puis après
10 à 30 secondes d’intervalle et sans aucun
mouvement de la tête ou du regard battre
dans l’autre sens. Ce nystagmus alternant
n’a pas de valeur localisatrice particulière si-
non centrale. Il a cependant été rapporté fré-
quemment dans des atteintes cérébelleuses.
Ce nystagmus échappe à un enregistrement
de 20 à 30 secondes, il sera le plus souvent
suspecté en raison d’anomalies ininterpré-
tables sur l’ensemble de l’enregistrement et
diagnostiqué par une reprise prolongée de
l’enregistrement du regard spontané.
Plus rarement rotatoire pur : toujours cen-
tral et témoignant d’une atteinte nucléaire. A
noter que ce nystagmus visible cliniquement
fi g. II 3-3 Exemple de nystagmus spontané à ressort de
degré II selon la classifi cation d’Alexander :
A nystagmus gauche dans le regard vers la gauche.
B : nystagmus gauche dans le regard médian
C : pas de nystagmus dans le regard droit.
B
C
A
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et en vidéonystagmoscopie échappe à
l’enregistrement dans la plupart de nos
installations VNG.
Nystagmus pendulaireLe nystagmus pendulaire congénital est le plus fréquent (fi g. II. 3-4). Il existe
depuis l’enfance. Il s’agit d’un nystagmus
horizontal, dans toutes les directions du
regard, presque toujours conjugué. Il est
accentué par la fi xation visuelle, le stress.
Il n’est pas modifi é par les positions de
la tête. Il existe souvent une position de
l’œil dans l’orbite où il disparaît (position
nulle). Chez certains patients il devient
à ressort dans le regard latéral et peut
changer périodiquement de direction. Un
strabisme y est associé dans 15 % des
cas. Il est parfois diffi cile de le distinguer
d’un nystagmus à ressort. Dans ce cas,
on observe une inversion du sens du NOC
(fi g. II. 3-4).
fi g. II 3-4. Nystagmus congénital.
A : enregistrement du mouvement des
yeux dans le regard médian.
B : pour cette stimulation optocinétique on
devrait enregistrer un nystagmus droit or on
observe un nystagmus gauche de vitesse faible ;
NB le gain est faible et négatif : -0,09.
C : pour la stimulation inverse on devrait enregistrer
un nystagmus gauche or on observe un nystagmus
droit de vitesse faible (cf. gain = -0,7).
B
C
A
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
A signaler le cas particulier du nystagmus latent qui
apparaît seulement lorsqu’un œil est caché et peut être
révélé par la VNG. Il est toujours associé à un strabisme,
habituellement une ésotropie d’où l’intérêt dans ces cas
de reprendre parfois les enregistrements en inversant
œil caché et œil enregistré. Il augmente lorsque le regard
se porte dans la direction des phases rapides et doit être
distingué d’un gaze nystagmus. Sa cause est inconnue :
désordre proprioceptif, extra-oculaire, ou défaut du
processus cortical de vision binoculaire.
Nystagmus pendulaire acquisIl a habituellement une composante verticale et torsion-
nelle de même fréquence que la composante horizontale.
Sa trajectoire est oblique si les composantes horizon-
tales et verticales sont en phase, elliptique lorsque ces
deux composantes ne sont pas en phase (nystagmus de
circumduction), circulaire lorsque la différence de phase
est de 90 deg. Il peut parfois être purement monoculaire.
Sa fréquence varie de 2 à 7 Hz (3,5 Hz en moyenne). Il
peut coexister avec un tremblement des autres parties
du corps (voile du palais, tête, membres), s’apparen-
tant alors à des myoclonies. Il peut se rencontrer dans
les atteintes cérébelleuses parfois associé dans ces cas au
nystagmus de rebond, nystagmus horizontal survenant
lorsque les yeux reviennent en position primaire, après
une période du regard excentré maintenu.
Il peut également s’observer associé à une ophtalmo-
plégie internucléaire ou une skew deviation notamment
en cas de sclérose en plaques, d’accident vasculaire du
tronc cérébral, d’amblyopie ou de gliome du chiasma.
- A noter le cas particulier du see-saw nystagmus
(fi g. II 3-5). C’est un nystagmus rotatoire caractérisé
par un premier cycle fait d’une élévation intorsion
fi g. II 3-5. See saw nystagmus.
A : enregistrement électronystagmographique horizontal des
deux yeux,
B : enregistrement vertical. Pour observer un see saw nystag-
mus il faut obligatoirement un enregistrement binoculaire
sur le même graphique et bidirectionnel (horizontal et
vertical). En A, on observe que pour l’œil droit, la phase lente
dirigée vers la gauche (nystagmus droit) se termine alors que
pour l’œil gauche, elle débute. En B, on observe également
ce désynchronisme temporel : l’œil droit monte pendant que
l’œil droit descend.
B
A
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(rotation nasale du pôle supérieur du globe oculaire) d’un œil et d’une dépression extorsion synchrone de
l’autre œil. Le mouvement s’inverse au cycle suivant. Ce phénomène s’apparente donc à une « tilt reaction ». Il
est spécifi que des tumeurs du diencéphale ou des accidents vasculaires de la même région. Le noyau inters-
titiel de Cajal qui reçoit les projections otolithiques est en principe intéressé, ce qui implique donc une lésion
des voies centrales otolithiques. On le rencontre également lors de lésions du chiasma, sa présence est alors
expliquée par l’interruption des voies sous-corticales par lesquelles transitent les signaux de l’olive inférieure
et du fl occulus. Il est rarement congénital associé à un défi cit visuel périphérique.
Mouvements oculaires anormauxLes macro-ondes carrées ou « macrosquare wave jerks » sont des ondes carrées de grande amplitude pou-
vant atteindre 10 à 40 deg. On les rencontre notamment dans la sclérose en plaques ou l’atrophie olivo-ponto-
cérébelleuse.
Les oscillations macro-saccadiquesdoivent être différenciées des précédentes, l’œil oscille autour d’un angle fi xe avec augmentation et diminution
de l’amplitude des saccades durant chaque épisode. On les rencontre en général dans les lésions des noyaux
cérébelleux profonds.
Le fl utter est un burst saccadique horizon-
tal d’aller-retour, sans intervalle intersac-
cadique. La rapidité du mouvement le fait
échapper à l’enregistrement VNG. Si les sac-
cades surviennent dans toutes les directions,
on parle d’opsoclonus (fi g. II. 3-6). L’origine en
serait une altération du tronc cérébral au ni-
veau de la substance réticulée touchant plus
particulièrement les cellules-pause, toutefois
ceci reste encore une hypothèse. Il est pos-
sible qu’il s’agisse également d’une altération
des infl ux arrivant aux cellules-pause ou des
infl ux induisant les burst neurones issus du
colliculus supérieur ou du cervelet. On les
rencontre notamment dans la méningite à
listeria, la SEP, les syndromes paranéopla-
siques.fi g. II 3-6. Le fl utter ne peut être enregistré que sous électronystagmogra-
phie du fait de la vitesse oculaire horizontale très élevée.
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Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
3. 1. 1. 2. L’étude de la réponse oculaire aux stimulations vestibulaires (RVO) rotatoires des canaux semi-circulaires horizontauxElles utilisent le stimulus physiologi-
que des canaux semi-circulaires
horizontaux : l’accélération
angulaire horizontale de la tête. Ce
faisant, elles agissent sur les deux
canaux droit et gauche. Les rotations
horaires (stimulation du canal
droit et inhibition du canal gauche)
entraînent un nystagmus droit, les
rotations anti-horaires (stimulation
du canal gauche, inhibition du canal
droit) entraînent un nystagmus
horizontal gauche.
Ces stimulations rotatoires testent
donc électivement le fonctionne-
ment des canaux semi-circulaires
horizontaux.
Différentes techniques de stimu-
lations rotatoires sont utilisées :
l’épreuve giratoire pendulaire
amortie de C. Conraux est la plus
répandue en clinique.
L’appareillage a pour but d’imprimer au fauteuil dans lequel le sujet a pris place, un mouvement giratoire
sinusoïdal amorti autour d’un axe vertical. Ce mouvement est créé :
- soit par un système mécanique, fi l de torsion ou ressort, système physique générateur d’un mouvement
giratoire progressivement amorti,
- soit par un moteur électrique, un moteur couple ou un moteur hydraulique, commandé par un
générateur capable de programmer plusieurs types de mouvements :
fi g. II 3-7. Fauteuil rotatoire. Epreuve normale.
A : Réponses nystagmiques droites et gauches régulières et symétriques consécutives
aux rotations droites et gauches du fauteuil.
B : Le cumulogramme a la forme d’une courbe sinusoïde d’amplitude décroissante et
centrée sur la ligne horizontale de zéro, artifi ciellement en phase avec la courbe du
mouvement sinusoïdal du fauteuil.
A
B
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• sinusoïdal entretenu ou amorti,
• périodique d’autre nature,
• pseudo-aléatoire par séquences binaires.
En pratique courante on utilise un mouvement giratoire sinusoïdal amorti dont les paramètres sont :
• une période de 20 secondes,
• une amplitude maximale de départ de 180 deg.,
• Un amortissement en 15 périodes.
La réponse oculaire per-rotatoire est enregistrée en même temps que le mouvement du fauteuil. Elle apparaît
dès le début de la rotation sous forme d’une déviation lente, tonique dont la courbe reproduit celle, inverse, du mouvement du fauteuil. La vitesse oculaire (=phase lente du nystagmus) suit la fonction trigonométrique
sinus alors qu’accélération et position suivent la fonction cosinus (fi g. II 3-7). On obtient ainsi des réponses
nystagmiques régulières alternativement droites et gauches pour les rotations horaires et antihoraires,
réponses progressivement décroissantes avec l’amortissement et disparaissant pour les dernières périodes
de rotation, ce qui permet de défi nir un seuil.
Les paramètres étudiés- le gain : rapport entre le mouvement oculaire lent (phase lente du nystagmus ou vitesse de l’œil)
et la vitesse de la tête (donc du fauteuil). Normalement, le gain est inférieur à 1 et est égal pour les
réponses droites et les réponses gauches. En cas de recrutement les réponses sont symétriques aux
fortes accélérations, asymétriques aux faibles. Ceci se rencontre en particulier dans des atteintes
périphériques défi citaires partielles dues à des troubles pressionnels des liquides labyrinthiques.
Une asymétrie du gain ne préjuge pas du côté atteint, mais signale un dysfonctionnement aux dépens
d’un côté qui sera à replacer dans le contexte global.
En cas de nystagmus spontané dans le regard médian, l’asymétrie du gain se fait en faveur des
réponses nystagmiques de même sens que le nystagmus spontané.
- le seuil : l’intensité de la réponse décroît progressivement avec la diminution de l’intensité de la
stimulation et disparaît pour la dernière période de rotation. Le seuil est en principe obtenu pour
des accélérations de 1,5 à 2 deg/s. Les variations du seuil sont un élément d’appréciation dans la
distinction d’une hyporéfl ectivité d’un côté ou d’une hyperréfl ectivité de l’autre.
Les diffi cultés d’interprétation- En cas de nystagmus congénital, l’épreuve rotatoire peut être d’interprétation diffi cile, les secousses
de nystagmus congénital notamment aux faibles accélérations se mêlant aux réponses vestibulaires.
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
- En cas de nystagmus alternant, l’épreuve est souvent ininterprétable.
- Les troubles de la vigilance altèrent les réponses qui sont très diminuées en cas de somnolence au
cours de l’examen ou de prise récente de médication vestibulo-dépressive (dans ce cas, il faut parler
au patient ou lui demander d’effectuer un calcul mental).
- La position de l’œil dans l’orbite peut être à l’origine d’un nystagmus d’excentration. Il est donc indis-
pensable de demander au sujet de garder les yeux en position médiane.
- Une ptose palpébrale empêche les mesures du mouvement oculaire en VNG.
- Des cils trop fardés représentent également une diffi culté en VNG.
Les autres épreuves rotatoiresL’épreuve giratoire liminaire de A. Montandon qui consiste à stimuler le couple des deux CSC latéraux par une
rotation d’accélération constante. Cette épreuve est très longue et peu utilisée.
L’arrêt brusque (cupulométrie) est une épreuve post-rotatoire : il s’agit de mettre en œuvre une accélération
angulaire très faible, infraliminaire, de façon à ne pas stimuler le labyrinthe. L’accélération est suivie d’une
rotation à vitesse constante qui élimine les quelques secousses nystagmiques qui auraient pu se produire.
L’épreuve se termine par un arrêt rapide en une seconde qui est l’unique excitation que subit le labyrinthe.
En faisant varier la vitesse de rotation précédant l’arrêt, on modifi e l’importance de la stimulation. Ce type
de stimulation a pris un regain d’intérêt avec l’utilisation de l’informatique ; en effet, un tel stimulus excite
le système sur une plage de fréquences assez étendue surtout au niveau des basses fréquences : l’outil
informatique permet de tracer le gain et la phase du système en fonction de la fréquence.
L’épreuve rotatoire multifréquentielle réunit les avantages des précédentes. Elle consiste à imposer à un sujet
assis dans un fauteuil rotatoire des accélérations de fréquences variées permettant d’extraire la fonction de
transfert du réfl exe vestibulo-oculaire. Elle se traduit par deux fonctions de la fréquence : le gain et la phase.
Le gain est chez le sujet normal indépendant de la fréquence et de l’intensité du stimulus (situé entre 0,4 et
0,6) alors que la phase dépend de la fréquence et est un bon traceur de la pathologie périphérique ou centrale.
Pour des raisons physiques, la vitesse de l’œil est en avance ou en retard de phase par rapport à la vitesse du
fauteuil en fonction de la fréquence de stimulation (à une fréquence de 0,066 Hz, le mouvement de l’œil est
en phase avec le mouvement du fauteuil, à 0,05 Hz (fauteuil pendulaire amorti) le mouvement de l’œil est en
avance de une seconde sur le mouvement du fauteuil (bien visible en ENG sur papier ou sur le cumulogramme).
En pathologie, on peut observer une avance de phase traduisant un hydrops si elle s’observe aux basses
fréquences, ou une atteinte des voies vestibulaires centrales si elle s’observe aux hautes fréquences.
Une troisième fonction de la fréquence est proposée : la fonction de cohérence, normalement supérieure à 0,8.
Elle réalise un test de linéarité en comparant à tout moment la valeur de la sortie (S = vitesse de phase lente de
l’œil) et la valeur de l’entrée (E = vitesse de la tête). La sortie est proportionnelle à l’entrée : S = aE. Si la valeur
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normale de cette fonction est située entre 0,8 et 1, elle peut chuter en pathologie : ceci traduit le recrutement
vestibulaire (hydrops) ou le classique tracé abrupt avec élévation des seuils (atteinte rétrolabyrinthique).
Malheureusement, il n’y a pas actuellement sur le marché de logiciel permettant l’utilisation de cette épreuve
en pratique clinique.
D’autres épreuves rotatoires, mais cliniques, sont utilisées au cabinet du praticien.
- L ’ épreuve rotatoire impulsionnelle : le sujet, assis dans un fauteuil est soumis à une rotation horaire
par ex. de 180 deg/seconde. Durant cette rotation, les secousses nystagmiques droites sont observées
sous VNS. A leur extinction, le fauteuil est freiné brutalement : il apparaît un nystagmus post-rotatoire
gauche qui dure entre 30 et 45 secondes (cette durée représente le triple de la constante de temps
(tRVO) du R.V.O. (t x 3)). Puis 2 minutes plus tard est réalisée l’épreuve en sens inverse. Cette épreuve
peut mettre en évidence une asymétrie du couple vestibulaire droit et gauche, surtout aux hautes
fréquences (par opposition à l’épreuve rotatoire amortie), ce qui ne préjuge en rien de l’état de la
réfl ectivité absolue d’un labyrinthe. A la fi n de cette épreuve un « tilt suppression test » peut être
réalisé à la recherche d’une pathologie du nodulus cérébelleux ou une pathologie otolithique (cf. infra
dans ce chapitre) (4).
- Le head impulse test de Halmagyi est un test rotatoire clinique. Il stimule de façon individuelle
et à hautes fréquences chacun des six canaux semi-circulaires de façon largement supraliminaire.
C’est le seul test rotatoire qui n’interroge que le canal ipsilatéral à la rotation (stimulation excitatrice :
2ème loi d’Ewald), négligeant le canal controlatéral. Un système informatique a été mis au point par
E. Ulmer (5) pour faciliter son interprétation.
- Le head shaking test est aussi un test rotatoire clinique. Il met en évidence une asymétrie fonctionnelle
vestibulaire. Le praticien, assis en face du patient tient fermement la tête du patient et lui fait subir une
rotation sinusoïdale, c’est-à-dire 20 allers et retours, dans le plan horizontal à 1 Hz. S’il existe une asy-
métrie vestibulaire, apparaît un nystagmus post-rotatoire. Le secouage de tête dans le plan horizontal
va charger le système de stockage de vitesse droit et gauche. S’il y a une différence de tonus entre les
systèmes nystagmiques droit et gauche apparaîtra un nystagmus (du sens du nystagmus prédominant).
NB L’épreuve rotatoire sur axe incliné par rapport à la gravité (RAIG) est un test de la fonction otolithique et sera décrite dans les tests otolithiques.
3. 1. 1. 3. Les stimulations caloriques des canaux semi-circulaires horizontaux
Plusieurs techniques ont été utiliséesElles consistent à injecter un fl uide de température différente de celle du corps dans le conduit auditif externe.
Son intérêt est la stimulation unilatérale alors que les épreuves rotatoires interrogent les deux labyrinthes
simultanément.
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la stimulation thermique du vestibule : hypothèse
hydrodynamique de Barany, en fait hydrostatique puisque la cupule forme un diaphragme étanche (6) au
travers de l’ampoule, action de la variation de volume des liquides labyrinthiques (7) et action directe de la
température sur la réponse nerveuse. Le fl uide thermique crée une variation de pression sur la cupule dans
les canaux semi-circulaires et en particulier dans le canal semi-circulaire latéral le plus rapidement atteint
par l’onde thermique. Cette variation de pression est due d’une part à la variation de volume des liquides
labyrinthiques et à la modifi cation locale de la densité de ces liquides, associée à l’action de la pesanteur. Il
faut donc pour que cette dernière agisse que le canal soit dans un plan vertical : habituellement la tête est
défl échie de 60 deg. par rapport au plan horizontal, soit sur un sujet couché la tête surélevée de 30 deg., soit
sur un sujet assis dans un fauteuil dont le dossier est incliné de 60 deg. par rapport au plan vertical.
Plusieurs techniques ont été utilisées. L’injection unitaire de Fitzgerald et Hallpike : c’est généralement la plus
utilisée. 50 cm3 d’eau (à 30 °C pour les épreuves froides, à 44 °C pour les épreuves chaudes) sont injectés dans
les conduits auditifs droit et gauche pendant 20 secondes. Cette méthode nécessite donc 4 épreuves séparées
par 6 minutes de repos, sa durée totale est de 30 minutes environ. Dans la position classique, sujet assis dans
un fauteuil, tête inclinée de 60 deg. en arrière par rapport au plan vertical (position I de Brünings), l’irrigation
froide entraîne un nystagmus dirigé du côté opposé à l’oreille irriguée, l’irrigation chaude un nystagmus
ipsilatéral à l’oreille irriguée. En cas de perforation tympanique, la stimulation à l’eau est possible à condition
d’habiller le conduit auditif externe par un doigtier, sinon on utilise une stimulation à l’air.
Les paramètres étudiésLe paramètre le plus représentatif de
la réfl ectivité est la vitesse de phase
lente mesurée durant les 30 secondes
de la culmination de la réponse. Les
autres paramètres : latence de réaction,
durée totale de la réaction et nombre
de secousses ont moins d’intérêt.
En pratique, seule la composante
horizontale de la réponse nystagmique
est mesurée. Normalement la
composante verticale est dix fois plus
faible que la réponse horizontale.
L’augmentation de son intensité peut
apporter un argument en faveur d’une
atteinte centrale (nystagmus perverti).
fi g. II 3-8. Epreuve calorique normale. Le diagramme ou « papillon » de G. Freyss
en vitesse de phase lente est en haut au milieu, en fréquence en haut à droite. En
bas à droite, on a la réponse en vitesse de phase lente pendant toute l’épreuve.
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Les épreuves caloriques sont très largement supraliminaires puisqu’une stimulation calorique froide à 30 °C
par injection unitaire de 50 cm3 d’eau en 20 secondes entraîne un nystagmus dont la vitesse de phase lente est
celle d’une stimulation rotatoire à 17 deg/s² (fi g. II 3-8).
A partir de ce paramètre vitesse de phase lente, sont calculés :
- l’indice de latéralité (IL) qui traduit l’asymétrie entre le vestibule droit et gauche en comparant les
vitesses de phase lente lors de stimulations froides et chaudes de chaque oreille.
I.L. (%) = (OD 44 °C + OD 30 °C) - (OG 44 °C + OG 30 °C) x 100OD 44 °C + OD 30 °C + OG 44 °C + OG 30 °C
OD 44 °C = vitesse de phase lente du nystagmus après irrigation chaude à 44 °C de l’oreille droite
OD 30 °C = vitesse de la phase lente du nystagmus après irrigation froide à 30 °C de l’oreille droite
OG 44 °C = vitesse de phase lente du nystagmus après irrigation chaude à 44 °C de l’oreille gauche
OG 30 °C = vitesse de la phase lente du nystagmus après irrigation froide à 30 °C de l’oreille gauche
L’hypovalence sera considérée comme légère entre 20 et 30 %, moyenne entre 30 et 50 %, sévère entre
50 et 75 %, profonde au-delà de 75 %. Si l’aréfl exie est de 100 % aux stimulations à 30 et 44 °C, une
stimulation à 15 °C est réalisée qui permet parfois d’obtenir des réponses nystagmiques montrant que
l’aréfl exie n’est pas totale. Si aucune réponse n’est obtenue à 15 °C, on peut effectivement parler d’aré-
fl exie avec cette réserve toutefois que l’aréfl exie est totale pour le canal semi-circulaire latéral, ne
préjugeant pas d’une aréfl exie effectivement totale des autres fonctions labyrinthiques.
La stimulation calorique entraînant outre les réactions oculomotrices des réactions vestibulo-spinales, on
peut encore vérifi er en l’absence de réponses nystagmiques, l’existence ou non d’une déviation à la manœuvre
des bras tendus avant de conclure à une aréfl exie.
L’ « hypovalence » peut être liée à une hyporéfl ectivité homolatérale ou une hyperréfl ectivité controlatérale.
L’hyperréfl ectivité, se traduit par une augmentation des valeurs moyennes normales de vitesse de phase lente,
lors des irrigations froide et chaude d’une oreille et/ou un post-post nystagmus c’est-à-dire l’inversion du
sens du nystagmus après la réponse calorique normale.
- l’indice de prépondérance directionnelle (IPD), calculé en comparant les vitesses de phase lente
des réponses nystagmiques de même sens obtenues par stimulation froide d’un côté, chaude de
l’autre.
I.P.D (%) = (OD 44 °C + OG 30 °C) - (OG 44 °C + OD 30 °C) x 100OD 44 °C + OG 30 °C + OG 44 °C + OD 30 °C
Il est pathologique si l’I.P.D est supérieur à 25 %.
La prépondérance directionnelle absolue est pathologiquement signifi cative lorsqu’elle est supérieure à
3 deg./ sec. Elle traduit une prévalence d’un sens du nystagmus c’est-à-dire un trouble de la balance vestibulaire
sans que l’on puisse préciser si ce trouble est d’origine centrale ou périphérique :
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
- si la prépondérance directionnelle (PD) est de même sens aux épreuves caloriques et rotatoires,
associée ou non à un nystagmus spontané, il s’agit le plus souvent d’une atteinte périphérique. Si
elle est associée à une hypovalence ipsilatérale (par exemple : PD droite associée à une hypovalence
calorique droite), l’atteinte est endolabyrintique : hydrops. Une origine centrale est évoquée devant
une asymétrie ipsilatérale du NOC associée à une altération de l’indice de fi xation oculaire (IFO).
- si la prépondérance directionnelle est isolée aux épreuves caloriques, elle est d’interprétation
pathogénique diffi cile.
Ces résultats peuvent être présentés sous forme de graphique : papillon de G. Freyss ou de manière
automatique sous forme analogique ou graphique.
En conclusion :d L’épreuve calorique permet seule d’indiquer l’oreille atteinte et de défi nir la prépondérance directionnelle
du nystagmus.
d Les épreuves rotatoires permettent de mettre en évidence une asymétrie de fonctionnement des réfl exes
vestibulo-oculaires droit et gauche.
d L’étude conjointe des épreuves caloriques froides et chaudes et des épreuves rotatoires permet d’éviter
de grossières erreurs d’interprétation : confusion entre prépondérance directionnelle et asymétrie lorsque
seule l’épreuve calorique froide est pratiquée, impossibilité d’apprécier la compensation par l’épreuve calo-
rique uni ou bilatérale, impossibilité de mettre en évidence une aréfl exie vestibulaire unilatérale si l’épreuve
rotatoire est seule pratiquée dans le cas d’une compensation vestibulaire.
d La confrontation de l’étude du regard spontané, de l’épreuve rotatoire et des épreuves caloriques permet
de dégager plusieurs tableaux :
a) Le syndrome défi citaire non compensé (fi g. II 3-9).
Il se manifeste par :
- un nystagmus spontané horizontal de de-
gré I, II ou III battant dans le sens opposé
au côté atteint,
- à l’épreuve rotatoire, il existe une nette
asymétrie des réponses nystagmiques
aux dépens du côté lésé et une élévation
du seuil dans la rotation vers le côté lésé,
- lors des irrigations caloriques, il existe une
nette diminution des réponses lors des ir-
rigations froide et chaude du côté lésé.fi g II 3-9 Videonystagmogramme d'une aréfl exie droite à l’épreuve calorique.
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En cas d’aréfl exie vestibulaire non compensée, aucune réponse nystagmique n’est obtenue lors des
rotations du côté lésé. Aux épreuves caloriques, aucune réponse nystagmique n’est obtenue même lors
d’une stimulation à 15 °C.
b) Le syndrome défi citaire compensé.Son tableau associe :
- l’absence de tout nystagmus spontané,
- une quasi-normalité des réponses nystagmiques aux épreuves giratoires,
- la persistance de l’hyporéfl ectivité ou de l’aréfl exie calorique du côté malade.
c) Le syndrome irritatif périphérique
(fi g. II 3-11)Il se traduit par :
- un nystagmus spontané battant du
côté malade,
- une prédominance du nystagmus
ipsilatéral à la lésion lors des
épreuves rotatoires avec un seuil
abaissé se confondant avec le
nystagmus spontané,
- une augmentation des réponses
nystagmiques lors de l’irrigation
du côté atteint quelle que soit la
température du fl uide.
d) On peut encore rencontrer :- une asymétrie à l’épreuve rotatoire
associée à un nystagmus spontané
de même sens que le nystagmus
prédominant, avec des épreuves
caloriques normales. De telles
anomalies peuvent rendre compte
de troubles fonctionnels et doivent
impérativement être rattachées à
l’interrogatoire et à la clinique.fi g II 3-11 Videonystagmogramme d’un syndrome "irritatif périphérique".
A : épreuve rotatoire asymétrique en faveur du côté de l'oreille gauche malade.
B : hypovalence gauche (72%) associée à une prédominance
directionnelle gauche (47%) donc ipsilatérale à l'hypovalence.
A
B
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
- une prépondérance isolée aux épreuves caloriques ne permet pas d’affi rmer un niveau topographique,
- enfi n, une asymétrie isolée à l’épreuve rotatoire n’a pas de valeur pathologique formelle mais indique une
asymétrie fonctionnelle et est un témoin du trouble vertigineux que ressent le patient. Sur cet élément une
rééducation vestibulaire peut être entreprise.
3. 1. 1. 4. Le test vibratoirele test vibratoire qui peut être observé en VNG ou VNS. Il s’agit d’une stimulation vibratoire crânienne
appliquée préférentiellement sur la mastoïde et dont l’action se fait directement sur les cellules sensorielles
des deux labyrinthes. La constatation d’un nystagmus traduit une asymétrie de la réfl ectivité vestibulaire.
Ainsi, s’il n’y a pas de nystagmus réactionnel, on considère que les deux canaux semi-circulaires horizontaux
ont une réfl ectivité équivalente. S’il apparaît un nystagmus gauche par exemple cela signifi e qu’il existe soit
une hypovalence droite soit une hyperréfl ectivité gauche.
3. 1. 1. 5. Etude du réfl exe vestibulo-oculaire au cours des interactions visuo-vestibulairesLe gain du réfl exe vestibulo-oculaire est de 0,7 lors d’une épreuve rotatoire dans l’obscurité. Si la même
épreuve est pratiquée dans la lumière il passe à 1 et reproduit alors ce qui se passe lors des mouvements au
cours de la vie courante et réalise la fi nalité du réfl exe vestibulo-oculaire : l’image rétinienne reste stable. Si
par contre, on demande à un sujet de fi xer une cible se déplaçant solidairement avec sa tête, le gain du réfl exe
vestibulo-oculaire devient proche de 0. En effet dans cette situation, pour que la poursuite oculaire puisse se
faire, le réfl exe vestibulo-oculaire doit être annulé.
Deux tests basés sur ces interactions ont donc été proposés.
L’indice de fi xation oculaire (IFO)Il peut être réalisé soit lors de l’épreuve rotatoire soit lors de l’épreuve calorique. Il consiste à faire fi xer au
sujet pendant quelques instants un point lumineux fi xe par rapport au sujet lui-même.
Cet indice est le rapport :
I.F.O (%) = amplitude x fréquence du nystagmus AVEC fi xation
x 100 amplitude x fréquence du nystagmus SANS fi xation
Chez le sujet normal, cet indice de fi xation est inférieur à 50 % à l’épreuve calorique. Il est inférieur à 5 % à
l’épreuve rotatoire (fi g. II 3-12).
En pathologie, la diminution, voire l'absence totale d’inhibition du nystagmus vestibulaire par la fi xation et entraî-
nant une augmentation de l’I.F.O est le témoin d’une atteinte vestibulaire centrale. Il s’agit d’un excellent signe
d’atteinte centrale. La recherche de l’indice de fi xation oculaire doit être pratiquée de façon systématique lors de
tout examen vestibulaire.
L’I.F.O peut être aboli d’un seul côté, il s’agit alors d’une lésion homolatérale au nystagmus non aboli. Il faut véri-
fi er dans ce cas l’absence de strabisme et éventuellement refaire l’épreuve en inversant l’œil caché.
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Le test de synergie visuo-vestibulaire est obtenu en soumettant le sujet à une rotation dans la lumière. La
réponse nystagmique obtenue est maximale avec un gain voisin de 1. En pratique, ce test est essentiellement
utilisé à la suite d’une épreuve rotatoire au cours de laquelle aucune réponse nystagmique n’a été obtenue, elle
permet alors rapidement d’éliminer une cause oculomotrice à cette absence de nystagmus par l’apparition
d’une réponse nystagmique liée à la stimulation optocinétique que subit le sujet lors de la rotation dans la
lumière.
3. 2. La stimulation du système otolithique
Les connaissances sur les symptômes dus au système otolithique ont progressé au cours de ces dernières
années.
Les caractéristiques des vertiges et des troubles de l’équilibre (altération de la perception de verticalité,
latéropulsion du corps) qui leur sont inhérents sont mieux connus. Les signes cliniques liés à l’altération
des afférences graviceptives issues des otolithes et des canaux semi-circulaires verticaux ont été précisés :
« ocular tilt reaction », « skew deviation » (cf. infra).
L’exploration fonctionnelle du système otolithique notamment celle du réfl exe otolithico-oculaire reste
néanmoins diffi cile tant en raison des problèmes que pose la stimulation isolée du système otolithique
(accélération linéaire) qu’en raison du mouvement oculaire résultant, proportionnel à l’intensité de la
stimulation et inversement proportionnel à la distance de l’œil d’une cible imaginaire.
3. 2. 1. Le test de rotation autour d’un axe incliné par rapport à la verticale (RAIG).Un test otolithique a été mis au point en 1993 par P. Denise et Ch. Darlot (8) en utilisant une stimulation ro-
tatoire sur axe incliné par rapport à l’axe g de la pesanteur (RAIG). Pour comprendre le mécanisme de cette
stimulation imaginons que si on impose une rotation du sujet autour d’un axe horizontal (rotation barbecue),
fi g. II 3-12. Videonystagmogramme
d’un indice de fi xation normal :
le cumulogramme s’annule (devient
plat). La fi xation inhibe le nystagmus
d’origine vestibulaire durant la rotation.
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
à vitesse constante, le vecteur gravitaire va stimuler successivement toutes les cellules sensorielles de la
macule utriculaire. Il en résulte un mouvement oculaire (phases lentes du nystagmus) de sens opposé à la ro-
tation et de même vitesse. Ainsi, pour une rotation horaire, les phases lentes seront dirigées vers la gauche et
les phases rapides à droite. Ce type de stimulation n’est pas réalisable en clinique. C’est pourquoi on propose
que le sujet soit installé dans un fauteuil qui tourne selon un axe incliné de 13 deg. par rapport à la verticale
(alors que la rotation « barbecue » est faite selon un angle de 90 deg par rapport à la verticale). La compo-
sante verticale de l’accélération vaut sinus 13 deg. = 0,142 alors qu’en rotation « barbecue », elle vaut sinus
90 deg = 1. Bien que la stimulation RAIG soit plus faible on observe toutefois un nystagmus horizontal net.
Le patient est soumis dans le noir à une rotation à vitesse constante suivant un axe incliné par rapport à la
gravité. A vitesse constante, les canaux semi-circulaires ne sont plus stimulés après un délai égal à trois fois
leur constante de temps. Les sujets étant dans le noir, leur système visuel n’est pas utilisé. En revanche, le
système otolithique est constamment stimulé par les changements d’orientation de la tête par rapport au
vecteur g de l’accélération de la pesanteur (9).
Seuls quelques prototypes de cet appareil existent en France et leur utilisation n’est pour l’instant pas acces-
sible à la pratique clinique courante.
L’exploration du système otolithique s’est donc tournée vers d’autres tests que l’étude du réfl exe vestibulo-
oculaire. Le recueil des potentiels évoqués sacculo-colliques et la mesure de la verticale subjective nous
paraissent actuellement pouvoir apporter des renseignements intéressants.
3. 2. 2. Les potentiels évoqués otolithiques myogéniques (PEOM)sont la conséquence d’un réfl exe vestibulo-spinal bilatéral inhibiteur (sacculo-spinal) agissant sur les moto-
neurones cervicaux, généré par une stimulation sonore de forte intensité.
La sensibilité vestibulaire, en particulier sacculaire, aux sons, véritable reliquat phylogénétique, est connue de
longue date, mais c’est Colebatch (10) au début des années 1990 qui le premier applique cette propriété à l’ex-
ploration vestibulaire et montre
son intérêt clinique.
En pratique, la stimulation est un
clic sonore de forte intensité (au
moins 95 dB), de basse fréquence
de répétition (5 à 6 Hz) et de
courte durée (100 μs), délivré au
niveau de l’oreille externe (une
stimulation par des short-tone-
burst de 4 ms à 500 Hz est de
sensibilité équivalente (11). On fi g. II 3-13. Enregistrement des potentiels évoqués sacculocoliques.
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recueille ensuite grâce à une électrode de surface l’électromyogramme du muscle sterno-cléïdo-mastoïdien
(SCM) homolatéral (moyennage sur 200 à 300 acquisitions). Le patient est simplement mis en position de
décubitus dorsal, tête relevée et tournée du côté controlatéral à la stimulation car la sensibilité de l’examen
dépend de la contraction musculaire et s’accroît avec elle (donc pas de réalisation possible chez un patient
non coopérant). En cas de surdité transmissionnelle, la stimulation sonore doit être délivrée par voie osseuse.
La réponse s’obtient ainsi sous la forme d’une onde biphasique, d’abord positive (de décontraction) nommée
P13, puis négative nommée N23 en raison de leur latence moyenne d’apparition, 13 et 23 ms (fi g. II 3-13).
Cette réponse témoigne de la présence d’un réfl exe polysynaptique qui naît électivement au niveau de la ma-
cule sacculaire, chemine jusqu’au noyau vestibulaire latéral par l’intermédiaire du nerf sacculaire et descend
par le tractus vestibulo-spinal latéral jusqu’au noyau moteur du SCM homolatéral. Une surdité neurosenso-
rielle même profonde, n’affecte donc pas leur présence.
Le seuil d’apparition de l’onde, sa latence et son amplitude sont les critères d’étude retenus à l’heure actuelle.
L’originalité et l’intérêt des PEOM sont d’étudier la fonction otolithique sacculaire et le réfl exe sacculo-
spinal. Ils compléteront donc utilement l’étude des réfl exes vestibulo-oculaires sur les plans diagnostique,
pronostique et thérapeutique.
La présence des PEOM au décours d’une névrite vestibulaire avec aréfl exie aux épreuves caloriques est tout à
fait possible et rend compte d’une préservation du nerf sacculaire qui chemine avec la branche inférieure du nerf
vestibulaire. En cas d’altération des PEOM témoignant d’un blocage des infl ux issus de la macule otolithique et
du nerf canal semi-circulaire postérieur qui passe également dans cette branche inférieure, le patient présente
théoriquement moins de risque de développer un VPPB secondaire (syndrome de Lindsay-Hemmenway).
L’étude des PEOM est intéressante pour le bilan fonctionnel des neurinomes de l’acoustique (sensibilité de
80 %) et apporte un argument diagnostique supplémentaire, notamment s’il existe une surdité neurosensorielle
rendant impossible la réalisation des potentiels évoqués du tronc cérébral ou si les épreuves caloriques sont
peu perturbées. Par contre, elle ne permet pas de déduire la localisation tumorale sur une des branches du
nerf cochléo-vestibulaire.
Les PEOM peuvent être absents ou au contraire hyper-amples dans les hydrops endolymphatiques de la
Maladie de Menière. En cas d’absence, leur réapparition après un test thérapeutique (diurétiques) permet
d’apporter un argument diagnostique majeur d’hydrops. Leur présence après injection de gentamycine dans
l’oreille moyenne malgré une aréfl exie calorique signe la persistance d’une fonction vestibulaire résiduelle et
donc la possibilité de troubles de l’équilibre ultérieurs.
Leur absence ou leur altération peuvent se rencontrer dans une maladie démyélinisante (SEP) en fonction des
localisations histologiques et avant même une traduction clinique de souffrance vestibulaire.
D’autres études sont nécessaires pour préciser les apports diagnostiques de l’étude des PEOM dans les dif-
férentes pathologies vestibulaires périphériques et centrales. Notons que les patients présentant un VPPB
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Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
ou des manifestations vertigineuses psychogènes ont des PEOM normaux. Ils sont également normaux et
n’apportent pas d’élément diagnostique dans les surdités neuro-sensorielles brutales.
3. 2. 3. La verticale subjective est défi nie par l’image fi ctiveque chacun se fait de la verticale objective matérialisée par le fi l à plomb. Sa détermination fait intervenir une
intégration des données sensorielles issues des appareils visuels et vestibulaires, plus particulièrement les
infl ux véhiculés par les voies gravitaires. Elle est un des éléments de l’« ocular tilt reaction » et pourra donc
être altérée en cas d’atteinte de la fonction otolithique quel qu’en soit le niveau périphérique ou central, voire
même cortical (12).
- Plusieurs techniques ont été proposées pour en faire la mesure. Nous utilisons l’inclinaison d’une baguette
lumineuse, réglable à distance dans l’obscurité par le sujet.
Chez le sujet normal, l’inclinaison varie de – 4 à + 4 deg. (le signe – correspond à une inclinaison vers la gauche,
le signe + à une inclinaison vers la droite). Lorsqu’il existe une inclinaison supérieure à 5 deg., la mesure peut
être considérée comme pathologique. Cependant les variations interindividuelles sont très importantes.
Dans les atteintes périphériques, les anomalies ont surtout été rencontrées dans les destructions vestibulaires
totales ou dans des atteintes périphériques brusques au stade aigu, alors que dans des pathologies chroniques
ou lentement évolutives, les résultats sont peu signifi catifs.
En pathologie centrale, la déviation de la verticale visuelle subjective se rencontre dans le syndrome de
Wallenberg, avec une déviation ipsiversive à la lésion. On la rencontre également dans les atteintes du
tronc cérébral à l’origine d’une lésion des voies otolithico-oculaires, en particulier au niveau du tegmentum
mésencéphalique. Les atteintes thalamiques, notamment les accidents ischémiques et plus particulièrement
les infarctus postérolatéraux, entraînent également une déviation qui peut être controlatérale ou ipsilatérale
à la lésion. Les atteintes corticales notamment les infarctus touchant la région insulaire postérieure peuvent
être à l’origine d’une déviation de la verticale subjective controlatérale à la lésion.
3. 2. 4. Modifi cation de la constante de temps du réfl exe vestibulo-oculaireaprès le « tilt suppression test » (4). Immédiatement après une rotation à vitesse constante, à l’épreuve
rotatoire impulsionnelle (cf. supra) on met la tête du sujet en fl exion. La durée de la réponse nystagmique
chute de 30 à 45 secondes pour l’ épreuve rotatoire impulsionnelle conventionnelle, à 15 à 20 secondes ce qui
correspond à 3 fois la constante de temps réelle du CSC (tCSC = 5 à 7 sec). C’est la conséquence du fonctionnement
correct des macules utriculaires et du nodulus qui supprime l’infl uence du prepositus hypoglossi qui est le
lieu de stockage de vitesse de la phase lente. En l’absence de modifi cation de cette constante de temps, après
le tilt de la tête, on peut affi rmer une anomalie du fonctionnement de la boucle utricule - nodulus - complexe
intégrateur du tronc cérébral incluant les noyaux vestibulaires et le prepositus hypoglossi.
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3. 2. 5. L’étude du réfl exe vestibulo-oculaire lors des changements de positions de la tête et du corpsUne stimulation vestibulaire par les modifi cations de position de la tête ou du corps se recherche en principe
chez les patients se plaignant d’un vertige dans une ou plusieurs positions ou mouvements du corps ou de la
tête. Cette recherche se fait de façon très systématique et soigneuse par un examen sous vidéonystagmos-
copie qui est un apport essentiel à l’examen clinique. Elle utilise les mêmes vidéocaméras que la vidéonys-
tagmographie mais les mouvements oculaires sont observés sur des écrans ou enregistrés sur DVD. La VNS
permet de supprimer la fi xation. Si on y adjoint une caméra d’ambiance qui permet de reprendre l’examen, on
peut facilement étudier la relation entre un nystagmus et une position ou une prise de position (fi g. II 3-14).
Le bilan d’un vertige positionnel passe par la recherche d’un nystagmus de position. Le principe est de placer
un couple de CSC dans le plan vertical afi n d’obtenir sous l’effet de la pesanteur un déplacement d’endolymphe
dû au déplacement d’un éventuel amas d’otolithes. Pour cela, le patient est installé assis sur une banquette et
est porteur de lunettes de VNS. Au début de l’examen la tête est mise en antéfl exion. Si apparaît un nystagmus
horizontal on évoque l’hypothèse d’une canalolithiase d’un CSC horizontal. Son sens indique l’oreille atteinte.
Dans cette hypothèse l’examen se poursuit par la mise en décubitus dorsal, tête en antéfl exion à 30 deg.
Dans cette position on note l’apparition éventuelle d’un nystagmus horizontal. Puis on place la tête en décu-
bitus latéral droit puis gauche. A chaque position on note le sens du nystagmus, puis, on réalise la manœuvre
de Dix et Hallpike modifi ée, pour découvrir en décubitus latéral droit ou gauche un éventuel nystagmus verti-
corotatoire témoin d’un VPPB d’un CSC vertical.
3. 3. L’exploration de l’oculomotricité
L’oculomotricité est l’effecteur principal du système vestibulaire et fait partie du réfl exe vestibulo-oculaire et
plus précisément du réfl exe canalo-oculaire. De ce fait il convient d’étudier conjointement ce système.
fi g. II 3-14 - A : Photo installation de videonystagmoscopie (VNS). Ces images peuvent être enregistrées et permettent de revoir
les cas diffi ciles. B : Photo installation de vidéonystagmoscopie (VNS) lunettes de VNS sur les deux yeux et caméra d’ambiance.
Ces images peuvent être enregistées sur DVD et permettent de revoir les cas diffi ciles.
A B
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
3. 3. 1. Etude des mouvements oculaires lors des mouvements de l’environnement : nystagmus optociné-tique et mouvement de poursuite oculaireIndication et fi nalitéLe réfl exe vestibulo-oculaire stabilise le regard lors des mouvements du sujet. Le réfl exe optocinétique va le
stabiliser lors des mouvements de l’environnement par rapport au sujet. Il répond à des vitesses de défi lement
lentes et de basses fréquences. Il est donc complémentaire du réfl exe vestibulo-oculaire qui répond à des
fréquences plus élevées.
Lors d’une rotation à vitesse constante, le réfl exe vestibulo-oculaire disparaît et le relais est pris par le système optocinétique (NOC).
Le mouvement de poursuite est un mouvement oculaire lent entièrement asservi au mouvement d’une cible
dont l’image doit rester fi xe sur la fovéa. Il répond également à des défi lements de vitesse lente et de basses
fréquences.
Dans le cas du nystagmus optocinétique, les neurones récepteurs se situent au niveau de la rétine périphérique
et les voies efférentes passent par la voie optique accessoire sous-corticale. Dans le cas de la poursuite,
les neurones récepteurs se situent dans la région fovéale, les voies efférentes passent par la voie optique
principale corticale. Puis dans les deux cas, l’activation des noyaux oculo-moteurs passe (après relais au niveau
du cervelet et du tronc cérébral) par le noyau vestibulaire contro-latéral. Ainsi les atteintes du nystagmus
optocinétique et du mouvement de poursuite oculaire accompagnent-elles presque toujours une altération
des voies vestibulaires centrales et plus particulièrement des noyaux vestibulaires.
Etude du nystagmus optocinétiqueIl est particulièrement important de conserver pour son enregistrement
une vision binoculaire, un strabisme pouvant faire faussement conclure lors
d’une stimulation monoculaire à une asymétrie du nystagmus optocinétique
horizontal. Si on ne possède pas de lunettes en champ ouvert, en cas
d’asymétrie chez un strabique l’examen doit être repris en changeant d’œil
fi xateur.
Les diffi cultés d’interprétation d’une altération optocinétique sont liées au fait
qu’il est chez l’homme pratiquement impossible d’obtenir un post-nystagmus
optocinétique (13) dont les paramètres seraient beaucoup plus signifi catifs
que ne le sont ceux du nystagmus optocinétique per-stimulatoire. Les sti-
mulations habituellement utilisées en pratique clinique doivent intéresser la
totalité du champ visuel, le sujet gardant le regard le plus vague possible afi n
d’obtenir une réponse sous-corticale et non une réponse corticale qui ne se-
rait autre qu’un mouvement de poursuite. Il est nécessaire de disposer d’un fi g. II 3-15. Boule optocinétique.
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système de stimulation de type planisphère ou d’une rampe à diodes orientables permettant une stimulation
non seulement horizontale mais multidirectionnelle de tout le champ visuel (fi g. II 3-15). Cet enregistrement
doit se faire dans une pièce obscure aux murs lisses. La stimulation atteint son effi cacité maximum après une
dizaine de secondes environ. Les stimulations sont pratiquées à une vitesse de 20 deg/sec, successivement
en direction horizontale dans le sens horaire et anti-horaire, en direction verticale dans le sens supérieur puis
inférieur. Chez le sujet normal on obtient un nystagmus avec une phase lente dans le sens du déplacement de
la cible (fi g. II 3-16). La réponse optocinétique est le plus souvent accompagnée d’une sensation de vection, le
sujet ayant alors l’impression que c’est lui-même qui se déplace et non le décor qui l’entoure. Les réponses
sont symétriques pour les stimulations horaires et antihoraires alors qu’il existe en général une discrète asymé-
trie haut/bas. Si l’on ne dispose pas d’un logiciel permettant le calcul du gain, la fréquence et la pente de phase
lente seront utilisées pour apprécier les résultats.
La diminution globale du gain
est surtout le fait d’affections
visuelles. On s’intéressera es-
sentiellement à l’existence d’une
asymétrie droite/gauche, ver-
ticale supérieure/inférieure ou
d’une abolition monodirection-
nelle. Dans les atteintes vestibu-
laires périphériques, le nystag-
mus optocinétique est normal. Il
peut cependant être asymétrique
en présence d’un violent nystag-
mus spontané de degré III se-
lon la classifi cation d’Alexander.
Dans les atteintes corticales avec
hémianopsies elle est contro-
latérale à la lésion. Par contre,
dans toutes les autres atteintes
sous-corticales, la diminution du
gain est ipsilatérale à la lésion.
A
B
fi g. II 3-16. Enregistrement du
nystagmus optocinétique horizontal
(NOC) en binoculaire et directionnel
horizontal et vertical.
A : NOC horizontal
B : NOC vertical.
A
B
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Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
Enfi n, il existe un aspect d’inversion du nystagmus optocinétique (phase lente dans le sens inverse du déplace-
ment de la cible) en cas de nystagmus congénital, phénomène intéressant dans le diagnostic d’un nystagmus
spontané dont la nature congénitale n’est pas certaine.
Etude du mouvement de poursuiteLe mouvement oculaire est asservi au mouvement de la cible (fi g. II 3-17). Le stimulus optimal en clinique
est le déplacement d’une cible lumineuse punctiforme selon une stimulation sinusoïdale à une fréquence de
0,5 Hz. On peut également utiliser un mouvement à vitesse constante choisie en général à 20 deg/sec.
Il est indispensable de bien
expliquer le test au sujet et de le
motiver de façon à obtenir une
participation maximale. Il doit
regarder attentivement la cible
lumineuse.
Le paramètre le plus utilisé en pra-
tique est le gain (c’est-à-dire la vi-
tesse de l’œil comparée à la vitesse
de la cible). La latence est très va-
riable et donc peu intéressante en
clinique.
Il sera intéressant de garder une
approche qualitative de la courbe
qui permet notamment de faire
la différence entre une poursuite
perturbée par une grande saccade
d’anticipation, sans détérioration
du gain, et une poursuite perturbée
par des saccades de rattrapage en
raison cette fois d’une diminution
du gain. Les chiffres obtenus lors
de l’analyse du tracé par le logiciel
ne sont pas toujours très probants.
A
B
fi g. II 3-17. A : Enregistrement mouvement de poursuite oculaire. Poursuite horizontale.
La courbe en vert est la trajectoire de la cible, la courbe en rouge est le mouvement oculaire de l’oeil droit.
Le diagramme à gauche de la fi gure représente la dispersion des mouvements oculaires.
B : Poursuite oculaire saccadique avec diminution des gains..
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Chez le sujet normal, le gain est idéalement de 1 mais sera considéré dans les limites de la normale jusqu’à
0,7. Il s’altère avec l’âge.
Une diminution signifi cative du gain de la poursuite dans toutes les directions se rencontre dans les lésions
corticales ou dans les atteintes des ganglions de la base. Une diminution unilatérale du gain peut se
rencontrer lors de lésions situées à n’importe quel niveau des voies de la poursuite. Elle est ipsilatérale à
la lésion quel qu’en soit le niveau, sauf au niveau du noyau vestibulaire où l’atteinte peut être aussi bien ipsi
que controlatérale.
Une altération de la poursuite est presque toujours associée à une atteinte de l’indice de fi xation oculaire.
Cette diminution unilatérale du gain confi rme donc l’existence d’une atteinte lésionnelle latéralisée mais ne
permet pas d’en préciser le côté.
En conclusion l’indication de l’étude du nystagmus optocinétique et du mouvement de poursuite oculaire doit
être large. Elle est un complément à l’étude des interactions visuo-vestibulaires et apporte des arguments
importants en faveur d’une atteinte centrale permettant d’orienter la demande d’imagerie neuroradiologique.
3. 3. 2. Le système saccadiqueIl faut faire une place à part à l’étude du système saccadique qui n’entre pas directement dans l’étude de la
fonction vestibulaire mais dont les anomalies peuvent entraîner une modifi cation de la réponse nystagmique
par altération de la phase rapide. Par ailleurs, son étude permettra d’apporter des renseignements quant
à une lésion soit d’origine oculomotrice, soit liée à une atteinte du tronc cérébral ou à une atteinte corticale
touchant le système d’organisation des mouvements rapides.
Organisation et fi nalité du système saccadique- Le centre prémoteur du système saccadique horizontal se situe dans la région protubérantielle en
avant et au-dessus du noyau abducens (VI). C’est la formation réticulée pontique paramédiane (FRPP) qui
reçoit des afférences des aires oculomotrices frontales et pariétales pour les saccades intentionnelles
ou réfl exes, du noyau vestibulaire médian controlatéral pour les phases rapides des nystagmus.
La FRPP est donc une structure anatomiquement proche des noyaux vestibulaires ce qui explique
qu’une lésion des saccades horizontales puisse être fréquemment associée à une atteinte centrale
des voies vestibulaires, particulièrement de niveau nucléaire.
- Par contre, le centre prémoteur du système saccadique vertical est situé à l’extrémité rostrale du
faisceau longitudinal médian au niveau du noyau rostral interstitiel (RiMLF), au-dessus du noyau de
l’oculomoteur commun (III) dans la région mésencéphalique. Il sera donc moins souvent intéressé
dans les atteintes vestibulaires centrales d’origine nucléaire que le centre prémoteur des saccades
horizontales.
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Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
L’indication d’un bilan complet du système saccadique est moins large dans le cadre de l’étude de la fonction
vestibulaire que celle des systèmes de mouvements lents que sont le nystagmus optocinétique et la poursuite.
Un bilan complet du système saccadique sera proposé :
- si l’anamnèse apporte des données en faveur d’une atteinte centrale,
- si l’examen clinique met en évidence des signes d’atteinte neurologique et/ou des troubles de
l’oculomotricité,
- Enfi n si l’examen cochléo-vestibulaire apporte des arguments en faveur d’une lésion centrale :
mauvaise inhibition du nystagmus vestibulaire par la fi xation oculaire, prépondérance directionnelle
de type irritative aux épreuves caloriques, présence d’un nystagmus du regard latéral avec une
altération de la phase lente ou une dissociation inter-oculaire, a fortiori si l’étude du mouvement lent
et du nystagmus optocinétique a montré des altérations en faveur d’une atteinte du tronc cérébral.
Le protocole d’enregistrement est établi en fonction des renseignements recherchés. Ainsi, il n’est pas
nécessaire dans le cadre d’une étude de lésions du tronc cérébral d’envisager une étude des mouvements
oculaires à la fois en vision binoculaire et en vision monoculaire comme cela est pratiqué dans l’étude des
strabismes par exemple. De même, il ne sera pas nécessaire dans ces cas d’étudier les différents types de
saccades (anti-saccades, saccades mémorisées) dont l’intérêt est manifeste en neurologie dans les atteintes
cognitives ou les syndromes extra-pyramidaux.
Dans la recherche d’une atteinte du tronc cérébral, on utilise l’étude de la saccade visuellement guidée
c’est-à-dire du mouvement oculaire initié par l’apparition d’une cible dans le champ visuel en se plaçant
dans les meilleures conditions de vision possibles (stimulation binoculaire, champ visuel libre). La cible est
suffi samment éloignée du sujet pour éviter tout effort de convergence. Une référence au point central permet
de distinguer les saccades centrifuges (centre-droite, centre-gauche) des saccades centripètes (droite-
centre, gauche-centre). Ces saccades sont exécutées pour les excentrations dans lesquelles on obtient les
mouvements les plus performants, 20 deg. en horizontalité et en verticalité, avec un recueil et une analyse
pratiquée sur chaque œil séparément.
Le mouvement saccadique est le plus facile à quantifi er de tous les mouvements oculaires et trois paramètres
seront étudiés : la latence, la vitesse et la précision.
Chez le sujet normal- la latence varie d’un sujet à l’autre et chez un même sujet en fonction de la vigilance. Elle se situe aux
alentours de 210 ms en moyenne (fi g. II 3-18, voir page suivante).
- La précision est un paramètre plus intéressant, elle représente le pourcentage d’erreur de l’ampli-
tude du mouvement oculaire comparée à l’amplitude de l’excentration de la cible. La cible est atteinte
le plus souvent de façon parfaite par l’œil pour des saccades de 10 ou 20 deg. On admet une petite
hypométrie suivie d’une saccade d’ajustement surtout pour les saccades centrifuges. Par contre, une
hypermétrie est presque toujours pathologique.
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- La vitesse de la saccade est un paramètre qui s’étudie en fonction de son amplitude. La vitesse maximale
de l’œil est de l’ordre de 600 deg/s pour une amplitude de 40 deg. En pratique, on se réfère à l’utilisation
de la vitesse moyenne : les mesures en vidéonystagmographie ont montré que les vitesses en abduction
et en adduction étaient égales contrairement à ce qui avait été suggéré lors des enregistrements en
électronystagmographie. Dans la direction verticale, les résultats sont plus dispersés.
fi g. II 3.18 Enregistrement des saccades
oculaires horizontales
A : la courbe en vert est la trajectoire
de la cible, la courbe en rouge est le
mouvement oculaire de l’œil droit ; les
latences, vitesses et précisions sont
normales.
B : Courbes pathologiques avec
allongement des latences
A
B
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Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
En pathologie- la latence devient pathologique pour des chiffres supérieurs à 300 ms. En fait ce paramètre est peu
spécifi que, la latence est très infl uencée par la baisse de vigilance quelle qu’en soit l’origine (inatten-
tion, fatigue, drogue, atteinte centrale…), son élévation se rencontre surtout dans les atteintes hémis-
phériques.
- La précision est un paramètre plus intéressant.
Une hypométrie sur toutes les saccades est relativement peu spécifi que. Par contre, elle est intéres-
sante lorsqu’elle se manifeste dans une direction ou dans un sens donné, prenant alors valeur d’une
atteinte parétique, qu’il s’agisse d’une paralysie de fonction ou d’une paralysie oculomotrice. Dans ces
cas, elle sera associée à un ralentissement de la vitesse du mouvement qui devient alors le paramètre
le plus représentatif.
L’hypermétrie saccadique est une altération extrêmement signifi cative, toujours pathologique, signant
pratiquement une atteinte cérébelleuse. On peut même préciser, en fonction de la distribution de
l’hypermétrie sur les différentes saccades étudiées, la localisation de l’atteinte cérébelleuse :
dans le syndrome de Wallenberg il existe une hypermétrie ipsilatérale à la lésion et une hypométrie
controlatérale à la lésion,
- une hypermétrie sur toutes les saccades est en faveur d’une atteinte cérébelleuse profonde, l’as-
sociation de saccades hypométriques et hypermétriques est le propre des atteintes cérébelleuses
corticales.
- Le ralentissement de la vitesse saccadique dans une direction ou un sens donné se rencontre dans les
atteintes parétiques oculomotrices, les paralysies de fonction, les ophtalmoplégies internucléaires.
Lorsque le ralentissement se voit sur toutes les saccades, il est alors évocateur et quasi pathogno-
monique d’une paralysie supra-nucléaire progressive. La vitesse peut être augmentée en cas de tu-
meur orbitaire ou de myasthénie. Dans ces cas, l’on peut voir des fausses hypermétries liées à une
augmentation par le système nerveux central du pulse saccadique destiné à lutter contre l’obstacle
périphérique musculaire ou oculaire.
- L’enregistrement simultané des deux yeux permet de mettre en évidence les dissociations interocu-
laires soit lors de paralysies oculomotrices soit lors d’atteintes centrales notamment dans le cas des
atteintes supranucléaires ou dans les ophtalmoplégies internucléaires.
En conclusion soulignons qu’en aucun cas le calibrage réalisé à l’aide d’un mouvement saccadique en préa-
lable à tout enregistrement nystagmographique ne peut être considéré comme un bilan du système sacca-
dique. Celui-ci nécessite l’enregistrement d’au moins une dizaine de saccades dans chaque direction, une
étude comparative des saccades centripètes et centrifuges et un enregistrement bi-oculaire. Néanmoins, la
constatation d’une anomalie saccadique notée lors de la calibration est une indication à pratiquer ce bilan
saccadique complet.
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
4. Les brèves du vestibule
Quelques cas cliniques4.1. Un vertige paroxystique positionnel pas si bénin.
Madame Va F, 40 ans, auxiliaire de soins aux antécédents d’hypertension et syndrome de Raynaud, présente
un grand vertige rotatoire d’apparition brutale, accompagné de nausées, vomissements, céphalées présentes
depuis quelques jours. S’en suit une chute avec perte de connaissance. Madame V est hospitalisée en service
de réanimation, le diagnostic de poussée hypertensive maligne est posé (TA systolique à 260).
Dans les suites immédiates Madame V se plaint de vertiges positionnels, non systématiques dans les pre-
miers temps mais s’aggravant progressivement jusqu’à l’empêcher défi nitivement de se coucher à plat dos.
Ces vertiges surviennent en décubitus, par salves entrecoupées de quelques minutes de repos. Ils réapparais-
sent en l’absence de tout nouveau mouvement, annoncés par une sensation de « déclic » dans la tête.
A l’examen vestibulaire clinique sous vidéonystagmoscopie on visualise un nystagmus vertical inférieur à la
manœuvre de Dix-Hallpike à droite comme à gauche ainsi qu’en décubitus dorsal, latéral droit et gauche. Ce
nystagmus s’épuise puis réapparaît après quelques minutes alors que la patiente demeure immobile, tête et
corps (fi g. II 4-1).
Un certain nombre d’examens complémentaires sont réalisés au cours des années suivantes (bilans vestibu-
laires instrumentaux, test RAIG, étude des PEOM), ils restent dans les limites de la normale. Trois IRM, une
angio IRM ne révèlent aucune lésion susceptible d’expliquer la symptomatologie.
Des appels au secours sont lancés jusqu’au-delà des frontières. L’atteinte centrale est l’éventualité la plus
probable. Faut-il alors ranger ce cas dans les vertiges centraux à IRM normales ?
fi g. II 4 - 1. Enregistrement du
nystagmus en décubitus dorsal :
violent nystagmus vertical inférieur.
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Les voies otolithiques semblent bien être impliquées dans la genèse de ce nystagmus, une nouvelle IRM est
programmée avec demande de coupes fi nes sur les voies cérébello-vestibulaires, le brachium conjonctivum
en particulier (fi g. II 4-2).
Deux lésions sont découvertes, une lésion nodulaire mesurant environ 5 mm de diamètre, siégeant en
regard du pédoncule cérébelleux supérieur droit, un petit foyer de 5 mm hypointense en regard du
vermis pouvant correspondre à des séquelles hémorragiques anciennes avec des dépôts d’hémosidérine.
4. 2. Un nystagmus peut en cacher un autre.
Madame Bur C, 47 ans, sans antécédents particuliers, nous est adressée en novembre 2008 pour bilan
de vertiges brefs au lever, instabilité à la marche apparue en février de la même année et s’aggravant
progressivement. Il n’y a aucune autre symptomatologie associée.
L’examen clinique est plutôt pauvre au départ puisqu’aucune latérodéviation des bras tendus ni latéropulsion
à la manœuvre de Romberg ne sont constatées, l’épreuve des doigts au nez est correctement réalisée. Le bilan
va progressivement s’enrichir.
La fi xation au doigt fait apparaître un
nystagmus du regard excentré, droit
dans le regard droit, gauche dans le
regard gauche.
Sous vidéonystagmoscopie (fi g. II 4-3)
on visualise un nystagmus horizontal
droit dans le regard droit puis gauche
au retour médian, horizontal gauche
dans le regard gauche puis droit au
retour médian : nystagmus de rebond.
A
fi g. II 4 – 2 . Les fl èches
indiquent la lésion sur
l’IRM.
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Vie du vestibule
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fi g. II 4-3. Enregistrement d'un nystagmus de
rebond en décubitus médian.
A : nystagmus droit
B : nystagmus gauche
A
B
Tête en antéfl exion apparaît un
nystagmus horizontal gauche non
ressenti qui s’inverse en horizontal
droit après mise en décubitus dorsal
tête fl échie à 30°.
En décubitus latéral droit on visualise un nystagmus horizontal gauche, en décubitus latéral gauche un
nystagmus horizontal droit : nystagmus positionnels atypiques mimant une canalolithiase du canal horizontal gauche.
Le bilan clinique est complété par un Tilt suppression test, les nystagmus postrotatoires ne sont pas modifi és
par le tilt de la tête (voies otolithiques, nodulus).
Outre la présence de ces nystagmus sus cités, le bilan vestibulaire instrumental va mettre en évidence une
hyperréfl ectivité bilatérale aux épreuves caloriques avec post-post nystagmus (syndrome irritatif).
La fi xation oculaire n’inhibe pas le nystagmus d’origine vestibulaire.
L’IRM objective une compression de la jonction bulbo-
médullaire par une malformation de la charnière cervico-
crânienne liée à une platybasie, à une invagination basi-
laire et à une occipitalisation partielle de l’atlas (fi g. II-4. 4).
L’examen note également une position basse des amygdales
cérébelleuses.
4. 3. Vraie fausse névrite vestibulaire
Monsieur Cha B est en week-end dans un chalet vosgien.
Après une courte sortie de nécessité dans la nuit du samedi
au dimanche, il est surpris par un grand vertige rotatoire ac-
compagné de vomissements, sans autre symptomatologie
associée. Ce vertige va connaître une accalmie le dimanche
après midi pour reprendre de plus belle jusqu’au lundi, date fi g. II 4 – 4 . Platybasie.
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de la première consultation. Le patient est un jeune cuisinier de 25
ans aux antécédents de lymphoedème des membres inférieurs,
scotome unilatéral au 8 000 Hz constaté à l’armée.
Le bilan clinique met en évidence un syndrome vestibulaire har-
monieux avec nystagmus horizontal gauche de degré 2, déviation
des bras tendus vers la droite, latéropulsion droite au Romberg.
Le diagnostic évoqué de névrite passe immédiatement au se-
cond plan après constatation d’une dysmétrie gauche à l’épreuve
des doigts au nez.
Au bilan vestibulaire instrumental on enregistre un nystagmus
horizontal gauche de degré 2 avec composante verticale supé-
rieure, les réponses prédominent à gauche à l’épreuve rotatoire
pendulaire, la fi xation oculaire n’inhibe pas le nystagmus d’ori-
gine vestibulaire, les épreuves caloriques révèlent une réfl ecti-
vité droite et gauche normale et symétrique.
Monsieur Cha est hospitalisé en neurologie, une IRM est réalisée
qui montre une lésion de démyélinisation du pédoncule cérébel-
leux gauche. Le diagnostic de maladie de Fabry sera posé plus
tard (fi g. II-4-5).
4. 4. Un simple trouble de l’équilibre et pourtant !
Mme Ka A née en 67 consulte un collègue généraliste de ville
pour des troubles de l’équilibre peu intenses variables sans
notion d’horaire ou de position. Elle ne se plaint ni d’acouphènes
ni de baisse de l’acuité auditive. Son médecin demande une IRM :
schwannome vestibulaire gauche
de 10 mm au 31/10/08. puis contrôle
au 19/03/09 : 25 x10 mm. (fi g. II 4-6).
Bilan audiométrique strictement
normal, le bilan vestibulaire
objective une hypovalence modérée
(30 %) (fi g. II 4-7). Opérée en
avril 2009 par voie rétrosigmoïde :
pas de modifi cation de l’audition et
pas de paralysie faciale.fi g. II 4-7. Examen videonystagmographique d’une scwannome vestibulaire gauche.
fi g. II 4 – 5 . Lésion ischémique du tronc cérébral en
relation avec la maladie de Fabry.
fi g. II 4 – 6 . schwannome vestibulaire gauche.
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Vie du vestibule
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5. Pathologie du vestibule
L’atteinte vestibulaire est le plus souvent globale, canalaire et otolithique puisque ces deux capteurs
appartiennent au même organe vestibulaire. Elle a le plus souvent une expression canalaire (le V.P.P.B. est
une affection otolithique à expression canalaire !). L’atteinte otolithique isolée est rare mais de mieux en mieux
connue.
Il n’est pas inutile de rappeler qu’on ne peut faire l’économie d’un interrogatoire détaillé qui sera suivi d’un
examen clinique précis.
Il convient de préciser les caractères du vertige : rotatoire, instabilité…, son mode d’installation, sa durée, ses
éventuels facteurs déclenchants, signes accompagnateurs (signes cochléaires, neurovégétatifs, céphalées,
troubles visuels ou neurologiques) et signes intercritiques. On s’attachera à faire décrire précisément la
première crise, qu’elle soit récente ou plus ancienne. Il faut rappeler qu’une pathologie vestibulaire a trois
niveaux de manifestations : visuel, perceptionnel et postural (1).
- Visuel : le patient se plaint d’oscillopsies pour des altérations des fonctions canalaires et otolithiques,
mais pour des altérations de la fonction otolithique se surajoutent à l’état statique (cf. infra
dysalignement oculaire) la diplopie verticale ou oblique, et aux mouvements rapides en vision de près
des troubles de la réfraction (vision fl oue) et une diplopie horizontale par insuffi sance de convergence.
- Perceptionnel : l’altération de la fonction canalaire se manifeste par des vertiges rotatoires. Le patient
perçoit une rotation de l’espace dans le plan horizontal, vertical ou oblique, autour de lui ou comme si
lui-même tournait. L’altération de la fonction otolithique se manifeste par une illusion de mouvement
linéaire, horizontal, antéropostérieur, latéral ou vertical supérieur ou inférieur. Les lignes verticales
apparaissent inclinées, le sol également (= ressenti de la contre-torsion oculaire, cf. infra). Le patient
peut avoir une impression de lévitation, de chute dans un trou, de translation. Il peut avoir l’impression
de marcher sur un sol mou, avec une impression de chute. Il peut également avoir la sensation de tête
vide, de tête légère... Il peut avoir la sensation qu’il marche au ras du sol ou au contraire très haut par
rapport au sol.
- Les troubles posturaux : déviation axiale pour les deux fonctions canalaire et otolithique et, pour la
fonction otolithique, propulsions latérales soudaines pouvant entraîner un déséquilibre et des chutes
(désorientation spatiale).
Tous ces symptômes peuvent être à tort attribués à une atteinte psychiatrique.
L’examen otoneurologique comprend : l’otoscopie, l’examen vestibulaire clinique statique et dynamique,
l’examen des paires crâniennes et l’examen cérébelleux.
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A l ’examen vestibulaire clinique statique on recherche :
- la présence d’un nystagmus spontané dans le regard médian en l’absence de fi xation sous lunettes
de Frenzel ou de VNS
- un nystagmus dans les différentes positions du regard qui s’il est horizontal pourra être de degré I, II
ou III selon la classifi cation d’Alexander (2) selon qu’il apparaît respectivement dans le regard ipsilaté-
ral au sens du nystamus, dans le regard médian ou dans le regard controlatéral.
- Un nystagmus qui persiste à la fi xation est d’origine centrale hormis lorsqu’il existe une très forte
asymétrie vestibulaire d’apparition brutale (par ex. une névrite vestibulaire cf. infra).
- une déviation des index et une déviation à l’épreuve de Romberg ou au test de Fukuda
- une inclinaison de la tête dans le plan frontal : la tête est inclinée du côté d’une lésion otolithique
périphérique, indifféremment ipsi et controlatérale pour une lésion centrale.
L ’ examen vestibulaire dynamique fait appel aux tests rotatoires cliniques vus précédemment.
- L’épreuve rotatoire impulsionnelle qui peut mettre en évidence une asymétrie du couple
vestibulaire droit et gauche, surtout aux hautes fréquences (par opposition à l’épreuve
rotatoire amortie), ce qui ne préjuge en rien de l’état de la réfl ectivité absolue d’un labyrinthe.
Cette épreuve est répétée pour réaliser un « tilt suppression test » à la recherche d’une pathologie du
nodulus cérébelleux ou une pathologie otolithique (cf. infra dans ce chapitre).
- L’Impulse test de Halmagyi permet de découvrir une aréfl exie d’un canal semi-circulaire.
- Le Head Shaking Test permet de découvrir une asymétrie du couple des CSC latéraux.
- L’observation d’une contre-torsion oculaire (CTO) : l’inclinaison de la tête dans le plan frontal entraîne
une CTO physiologique faisant un angle de 10 % de l’angle que fait la tête par rapport au plan sagittal. Le
mouvement s’accompagne d’une impression d’inclinaison de l’espace (cf. supra) La CTO physiologique
est due au système otolithique si le mouvement de la tête est lent, ne stimulant pas les canaux semi-
circulaires (si le mouvement est rapide il y a un nystagmus torsionnel). La C.T.O. est vue sous V.N.S. mais
peut être enregistrée sous V.N.G. sous la condition de pouvoir enregistrer le mouvement torsionnel. Elle
peut être mesurée lorsqu’on utilise les verres de Maddox ou quand on réalise des photos du fond d’œil (3).
- On peut observer un dysalignement oculaire vertical ou skew deviation : observation d’une hypotropie
de l’œil ipsilatéral à la lésion (4) en cas de section du VIII vestibulaire dans les deux premiers jours. Le
patient ressent dans ce cas une diplopie verticale : l’image de l’œil ipsilatéral à la lésion est plus haute.
- Diminution de la durée de la réponse nystagmique après le « tilt suppression test » (cf. supra) (4). C’est
la conséquence du fonctionnement normal des macules utriculaires, du nodulus et du système de
stockage de vitesse situé dans la zone des noyaux vestibulaires et du prepositus hypoglossi.
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
Description des principales maladies
5. 1. Les grands vertiges à début brusque
Un grand vertige rotatoire peut s’installer brutalement, durer plusieurs jours, s’accompagner d’un syndrome
harmonieux (nystagmus horizontal gauche par exemple, associé à une déviation des bras tendus à droite, ainsi
qu’à l’épreuve de Romberg). S’il est strictement isolé, c’est-à-dire sans céphalées, sans signe neurologique
et la plupart du temps sans signes cochléaires, alors il s’agit d’une « névrite vestibulaire » (5) qui est un arrêt
brutal du fonctionnement du vestibule, sans que l’on en connaisse réellement la cause.
S’il s’agit d’une atteinte défi citaire droite, le sujet a l’illusion d’une rotation anti-horaire. Ceci est la traduction
d’une asymétrie droite – gauche des fréquences de décharge : normalité de décharges du nerf vestibulaire
gauche associé à une absence d’activité du nerf vestibulaire droit. Ceci simule une rotation vers la gauche :
nystagmus gauche, déviation du corps et des bras à droite.
On note une évolution vers l’équilibration en quelques semaines grâce à la compensation d’origine centrale
basée sur le fonctionnement plurimodal du système de l’équilibre : vestibule, vision et proprioception ou à la
récupération périphérique ad integrum.
L’enregistrement vidéonystagmographique est caractérisé au début de l’affection par un syndrome défi citaire
majeur (cf. fi g. II 3-8, page 46) :
- nystagmus spontané horizontal de degré III selon la classifi cation d’Alexander, battant du côté sain,
- aux épreuves rotatoires asymétrie des réponses nystagmiques à l’avantage du côté sain,
- aux épreuves caloriques, absence de réponse ou forte hypovalence lors de l’irrigation de l’oreille malade.
Le Head Impulse Test de Halmagyi clinique ou instrumenté est positif c’est-à-dire que l’on observe une
saccade de refi xation opposée au mouvement brusque de la tête du côté de la lésion.
Au cours de l’évolution de ce vertige, l’examen nystagmographique va mettre en évidence (cf. fi g. II 3-9, page 48) :
- soit une compensation : disparition du nystagmus spontané, réponses nystagmiques symétriques
d’abord aux faibles et moyennes accélérations, plus tard même aux fortes accélérations, au prix d’une
diminution globale du gain dès la première semaine de la compensation. Aux épreuves caloriques
l ’aréfl exie persiste,
- soit une récupération ad integrum avec réapparition d’une réfl ectivité normale à l’épreuve calorique
(30 % des névrites). L’évolution peut parfois se faire vers une surcompensation avec prédominance
des réponses du côté lésé à l’épreuve rotatoire pendulaire. Le pronostic sur le plan fonctionnel est
moins bon car les vertiges persistent ou peuvent même réapparaître après amélioration.
La nystagmographie a donc un poids déterminant dans le diagnostic et le suivi évolutif d’un défi cit unilatéral
aigu. Elle affi rme l’origine périphérique du vertige et permet d’en estimer le pronostic lors d’un examen de
contrôle. Un bilan de contrôle est systématiquement réalisé.
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L’enregistrement des PEOM permettrait théoriquement de préciser en cas de névrite vestibulaire, la branche
atteinte (les PEOM sont altérés si le nerf vestibulaire inférieur est touché) et donc de prévoir le risque de
survenue si le nerf vestibulaire inférieur est intact d’un vertige positionnel secondaire (syndrome de Lindsay
Hemmenway).
Parmi les paralysies vestibulaires aiguës, la névrite vestibulaire est de loin la plus fréquente et réalise le
tableau typique ci-dessus décrit. Les autres paralysies vestibulaires aiguës ne peuvent être différenciées par
la nystagmographie, mais l’histoire clinique oriente le diagnostic. Si au grand vertige s’associe une surdité
de perception et/ou une paralysie faciale périphérique et des vésicules sur la conque, alors il s’agit d’un
zona acoustico-facial. Le contexte traumatique évoque la fracture du rocher, le contexte d’otite chronique
cholestéatomateuse ou même d’otite moyenne aiguë, la labyrinthite aiguë : le vertige associé à l’aréfl exie
vestibulaire impose en ce cas l’intervention d’urgence. Quant à l’ischémie isolée du labyrinthe postérieur ou
l’hémorragie intra labyrinthique, elles ne peuvent en pratique être distinguées de la névrite vestibulaire. Si
au vertige se surajoutent des céphalées, un contexte vasculaire, une notion de traumatisme cervical aigu ou
chronique ou une anomalie de l’examen neurologique, alors il faut craindre une atteinte vasculaire de type
infarctus cérébelleux ou ischémie du tronc cérébral, éventuellement due à une dissection de l’artère vertébrale.
5. 2. Les vertiges itératifs5. 2. 1. La maladie de Menièreest l’affection phare du vestibule. Elle associe obligatoirement vertiges rotatoires évoluant par crises de
quelques heures associées à une baisse de l’acuité auditive fl uctuante et des acouphènes, et quelquefois
une sensation de pression dans l’oreille. Elle peut s’accompagner d’une hyperacousie douloureuse. Ces
symptômes sont classiquement dûs à un hydrops labyrinthique (6). Ce diagnostic ne peut être retenu qu’après
au moins trois crises vertigineuses et si ces trois symptômes sont associés.
La nystagmographie est classiquement peu caractéristique. Il n’y a pas de formule pathognomonique de la
maladie de Menière en nystagmographie mais il est bien rare de ne pas retrouver certains reliquats de « l’orage
labyrinthique ». La nystagmographie est cependant indispensable pour éliminer d’autres diagnostics. Il n’y a
en effet jamais d’aréfl exie vestibulaire, ni de parfaite compensation dans la maladie de Menière.
Le patient peut être vu dans deux situations, pendant la crise et en période intercritique :
Nystagmographie en période critiqueDes tableaux d’hyper et d’hyporéfl ectivité peuvent être rencontrés :
- L’hyperréfl ectivité (fi g. II 5-1) se traduit par :
• un nystagmus horizonto-giratoire dirigé du côté de l’oreille lésée, de degré II ou III,
• aux épreuves rotatoires : écriture régulière très ample du côté atteint. La vitesse de la phase lente
est nettement plus élevée du côté lésé, le seuil ne peut être précisé car il se confond avec le
nystagmus spontané,
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
• aux épreuves caloriques : hyper-
réfl ectivité de l’oreille atteinte ou
prépondérance directionnelle de
type irritatif du côté de la lésion.
L’hyporéfl ectivité est l’image en
miroir du tableau précédent :
• nystagmus dirigé vers l’oreille
saine de degré I ou II,
• hyporéfl ectivité et élévation du
seuil du côté atteint à l’épreuve
giratoire pendulaire,
• hyporéfl ectivité calorique du
côté atteint ou prépondérance
directionnelle vers l’oreille
saine.
A
B
C
fi g. II 5-1. Examen
videonystagmographique d’une maladie
de Menière gauche en crise
A : violent nystagmus spontané gauche,
B : asymétrie nette en faveur du
nystagmus droit,
C : Cumulogramme de l’épreuve rotatoire
très asymétrique en faveur
du nystagmus droit.
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Nystagmographie en période intercritiqueC’est habituellement au décours d’un épisode vertigineux qu’est vu le patient. Classiquement, au début de la
maladie, le vestibule retrouve une activité normale. Cependant, des anomalies sont souvent rencontrées
- un nystagmus horizontal battant du côté de l’oreille saine est présent dans 60 % des cas.
- les épreuves rotatoires ne sont normales que dans 15 % des cas. Une asymétrie des réponses est
retrouvée dans près d’un cas sur deux, souvent plus en rapport avec une hyporéfl ectivité qu’avec
une hyperréfl ectivité,
- un recrutement vestibulaire est rencontré assez fréquemment,
- aux épreuves caloriques, il n’y a pas davantage de formule nystagmographique typique. Toutefois, ces
épreuves ne sont normales que dans 15 % des cas,
- l’hyporéfl ectivité unilatérale de l’oreille malade se voit dans 40 % des cas à tous les stades de
l’affection. Il n’y a jamais d’aréfl exie vestibulaire. Sa présence doit faire douter du diagnostic et évoquer
le neurinome,
- la prépondérance directionnelle est retrouvée dans un tiers des cas par hyporéfl ectivité le plus souvent,
alors qu’elle ne se rencontre jamais dans le neurinome. Elle est habituellement dirigée vers l’oreille
saine mais peut également être dirigée vers l’oreille atteinte accompagnée alors d’une hypovalence
homolatérale. Cette dernière formule est très évocatrice de troubles liquidiens. Ce phénomène est
lié à la distorsion de l’ampoule du canal semi-circulaire avec pour conséquence une augmentation
de la fréquence de décharge des cellules toniques et un raidissement de la cupule entraînant une
diminution du gain du RVO (cf. modélisation du CSC (7).
Notons que l’épreuve rotatoire multifréquentielle apporte, lorsqu’elle peut être pratiquée, des éléments
spécifi ques à la maladie de Menière (avance de la courbe de phase, diminution globale du gain, altération de
la fonction de cohérence).
Les PEOM sont encore relativement peu étudiés dans la maladie de Menière. D’après l’étude de C. de Waele
(8) et nos propres travaux, on trouve une altération des PEOM dans environ 55 à 60 % des cas mais sans cor-
rélation avec les troubles de la réfl ectivité aux épreuves caloriques. Il est toutefois intéressant de les étudier à
un stade avancé de la maladie notamment en cas de crise de Tumarkin (9).
Le traitement est basé sur une thérapeutique anti-œdème : diurétiques, corticoïdes, bétahistine et perfusions
de macro-molécules. Il est souvent décevant.
Les crises vertigineuses elles-mêmes sont calmées par des médications vestibulo-plégiques utilement
secondées par des médications anti-émétiques. En phase de crises invalidantes, empêchant une vie
professionnelle ou sociale normale, il faut envisager de proposer la suppression de la fonction du vestibule
atteint par neurotomie vestibulaire (section du nerf vestibulaire) ou labyrinthectomie chimique si l’audition
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
est altérée (instillations de gentamycine dans la caisse du tympan). A la suite d’une destruction labyrinthique,
apparaît la compensation centrale qui aboutit à une quasi-normalisation de l’état d’équilibre du patient.
Toutefois, ces patients sont souvent gênés aux mouvements ipsilatéraux de la tête. Il faut toujours proposer
des séances de rééducation vestibulaire. Nous avons proposé le blocage du canal semi-circulaire latéral
comme alternative pour les vertiges rotatoires horizontaux, invalidants (10).
5. 2. 2. Les vertiges récurrents.Ce sont des vertiges en quête de label.
- L’hydrops labyrinthique à symptomatologie exclusivement vestibulaire qui pourra évoluer vers une
authentique maladie de Menière. La symptomatologie labyrinthique clinique et instrumentale est
identique à celle de la maladie de Menière mais sans la composante cochléaire.
- La fi stule périlymphatique. Elle est la conséquence d’une hyperpression intralabyrinthique (mouchage
par ex.) ou externe (gifl e) qui peut aboutir à une rupture du ligament annulaire ou du tympan
secondaire. Elle se traduit par une surdité de perception en plateau fl uctuante spontanée ou variable
avec la position et par des vertiges rotatoires brefs, répétitifs lors de variations pressionnelles, ou
positionnelles. Le diagnostic repose surtout sur la clinique et peut être conforté par la positivité du
« signe de la fi stule » à l’examen vestibulaire et par l’imagerie. L’exploration chirurgicale n’est à
envisager que si la suspicion clinique et paraclinique est forte.
- La déhiscence du canal semi-circulaire antérieur (syndrome de Le Minor). L’originalité de sa symptoma-
tologie est le déclenchement du vertige par un bruit fort (phénomène de Tullio). Elle s’accompagne d’une
surdité de transmission sur les fréquences graves. Le diagnostic est affi rmé par l’imagerie.
5. 2. 3. Commotion labyrinthique (11)Avec ou sans fracture du rocher, elle associe des troubles auditifs unis ou bilatéraux partiels à des vertiges
d’intensité variable. L’hyporéfl ectivité vestibulaire est la règle au début, mais on peut observer également
une prépondérance directionnelle de type irritatif à toutes les épreuves. Ces atteintes vestibulaires sont
habituellement régressives.
Elles peuvent réaliser un tableau clinique évoluant par crises (parfois pourra se développer secondairement
un syndrome de Menière post-traumatique). Les anomalies nystagmographiques sont le plus souvent régres-
sives en même temps que les signes cliniques. Bien entendu, des signes centraux peuvent être rencontrés
en cas de commotion cérébrale associée. Enfi n, il ne faut pas omettre dans ces cas la recherche d’un vertige
paroxystique bénin (VPPB) par canalo ou cupulolithiase post-traumatique. L’existence d’un VPPB associé peut
d’ailleurs modifi er le tableau nystagmographique en montrant une prépondérance directionnelle dirigée le
plus souvent du côté déclenchant le vertige.
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5. 2. 4. Les vertiges positionnels et/ou cinétiquesLa fonction vestibulaire est sollicitée lors du mouvement. Il n’est donc pas étonnant que tout vertige soit
aggravé lors d’un mouvement ou d’un changement de position.
Le vertige paroxystique positionnel bénin (VPPB) (12)
Le vertige paroxystique positionnel du canal postérieur ou canalolithiase est un vertige rotatoire bref, de
quelques secondes apparaissant au changement de position de la tête qui met le canal semi-circulaire posté-
rieur dans un plan vertical : décubitus latéral à 45 deg avec tête en extension. La manœuvre de Dix et Hallpike
modifi ée est la méthode diagnostique de choix. Le sujet est assis sur une banquette face au praticien, tête en
extension et rotation à 45 deg à droite par ex. Il est amené rapidement en décubitus latéral gauche. Si après
quelques secondes le sujet ressent un vertige rotatoire vertical ou l’impression de tomber et si apparaît en
même temps un nystagmus vertico-rotatoire supérieur et horaire pour l’examinateur le diagnostic de VPPB du
CSC postérieur gauche est fortement suspecté. Au retour assis le patient ressent à nouveau un vertige et on
observe un nystagmus inverse vertico-rotatoire inférieur et anti-horaire. Cette manœuvre permet de déplacer
la canalolithiase du canal semi-circulaire postérieur et ainsi créer un fl ux liquidien qui entraîne un vertige et
un nystagmus typique vertico-rotatoire supérieur horaire en cas de VPPB gauche, anti-horaire en cas de VPPB
droit. Ce dernier est facilement visualisé sous VNS. Ce nystagmus, ressenti par le patient comme un vertige,
s’épuise en moins d’une minute, le plus souvent en une vingtaine de secondes, et s’inverse au retour assis
(la composante verticale devient inférieure, la rotation oculaire s’inverse). Tous ces paramètres doivent être
inclus pour poser le diagnostic de VPPB du CSC postérieur.
La manœuvre du côté de l’oreille saine reste le plus souvent négative mais peut, dans certains cas, révéler un
nystagmus vertical inférieur voire horizontal.
Ce tableau clinique est de loin le plus fréquent. Dans un petit pourcentage de cas (environ 5 %), le VPPB est
bilatéral.
La manœuvre thérapeutique d’Alain Semont ou celle de Jack Epley permettent de déplacer les otoconies
présentes dans le canal semi-circulaire postérieur vers l’utricule où elles seront détruites par les cellules
sombres.
Formes cliniques de V.P.P.B.Le testing positionnel réalisé sous VNS permet également de faire le diagnostic d’un VPPB des canaux
semi-circulaires antérieur ou latéral, sachant qu’il est plus diffi cile d’interpréter les nystagmus horizontaux
révélateurs d’une lithiase du canal horizontal que les nystagmus vertico- rotatoires témoins d’une lithiase du
canal postérieur.
La canalolithiase du canal antérieur est exceptionnelle probablement en raison de son orientation dans
l’espace. Selon les auteurs, elle représente 1 à 2 % des cas. La manœuvre de Dix et Hallpike reste le test
de choix sachant que la composante verticale du nystagmus observé est cette fois-ci inférieure. Il faut noter
également qu’en position de Dix et Hallpike droit sera testé le canal antérieur gauche et inversement, de sorte
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
que la composante rotatoire du nystagmus est cette fois horaire en Dix et Hallpike droit et anti-horaire en Dix
et Hallpike gauche.
L‘apparition d’un nystagmus horizontal lors des manœuvres diagnostiques oriente le bilan vers un VPPB du
canal horizontal. Si par ex. la tête en antéfl exion on visualise un nystagmus horizontal droit qui s’inverse en
décubitus dorsal tête fl échie à 30 deg (CSC latéraux en position verticale), il s’agit d’un VPPB du CSC horizontal
droit. Si en décubitus latéral droit (DLD) apparaît un nystagmus droit, en décubitus latéral gauche (DLG), un
nystagmus gauche, donc un nystagmus géotropique, alors il s’agit de la forme typique de la canalolithiase du
CSC horizontal droit. Si apparaît en DLD un nystagmus gauche et en DLG un nystagmus droit, donc un nystagmus
agéotropique, alors on peut évoquer une cupulolithiase du CSC horizontal droit ou une canalolithiase dont les
débris otoconiaux seraient à proximité de l’ampoule.
On suspectera une origine centrale à ce nystagmus agéotropique en l’absence de nystagmus horizontal en
antéfl exion.
Le traitement de la canalolithiase s’effectue par ex. en imposant une rotation « barbecue » vers la gauche
dans le cas d’une canalolithiase du CSC horizontal droit.
- Dans les VPPB typiques, il est inutile de faire des explorations fonctionnelles (recommandation de l’ANAES).
Chez le sujet âgé, le VPPB peut être responsable de chutes et de troubles de l’équilibre frustes sans se
manifester par un vertige positionnel, le sujet ayant pris progressivement l’habitude de dormir la tête
surélevée, pensant que les vertiges sont dus à la colonne cervicale : « pensez-vous Docteur à mon âge on ne
peut plus dormir à plat ! ma colonne ! ». Les manœuvres doivent être pratiquées de façon quasi systématique.
Les manœuvres thérapeutiques sont effi caces même chez le sujet âgé.
5. 3. Les vertiges chroniques et/ou troubles de l’équilibre fl uctuants ou d’évolution progressive
5. 3. 1. Le schwannome vestibulaire (13).Paradoxalement, cette affection du nerf vestibulaire qui peut le détruire complètement a un retentissement
symptomatique nettement plus faible sur la fonction de l’équilibre que sur l’audition. En effet, dans 80 % des
cas, il se manifeste par une altération progressive de l’audition et par des acouphènes aigus qui peuvent
devenir invalidants, alors que les troubles de l’équilibre sont limités. Ceci est dû à l’effet de la compensation
vestibulaire qui s’installe au fur et à mesure de l’altération de la fonction vestibulaire. Ainsi, l’examen clinique
d’un patient présentant une surdité unilatérale de perception (affi rmée par l’acoumétrie) impose l’examen
otoneurologique : examen des paires crâniennes en particulier le V, le VII et le VIII. Pour ce dernier, il convient
de rechercher un nystagmus spontané, une déviation des bras tendus et une déviation à l’épreuve de Romberg,
épreuves qui sont très rarement informatives. C’est surtout l’impulse-test de Hamalgyi, fréquemment positif,
qui affi rme l’aréfl exie vestibulaire unilatérale et fait évoquer ce diagnostic chez un patient se plaignant
d’acouphènes unilatéraux, d’hypoacousie de perception unilatérale ou de troubles de l’équilibre.
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L’audiométrie tonale affi rme la surdité de percep-
tion, marquée le plus souvent sur les fréquences
aiguës. Mais surtout, ces patients se plaignent de
troubles de l’intelligibilité, très facilement documen-
tés par l’audiométrie vocale. L’enregistrement des
potentiels évoqués auditifs du tronc cérébral objec-
tive un allongement des temps de conduction, dans
95 % des cas.
Malgré l’essor de l’imagerie, la VNG garde sa place
dans le diagnostic des tumeurs de l’angle ponto-
cérébelleux (14). Le neurinome de l’acoustique se
traduit par un syndrome vestibulaire défi citaire
progressif unilatéral dont la compensation s’effectue
au fur et à mesure de l’évolution. Au syndrome
défi citaire périphérique peuvent s’ajouter des
« signes centraux » dus au retentissement de la
tumeur sur le tronc cérébral.
- Le nystagmus spontané peut être observé,
le plus souvent unisens unidirectionnel, bat-
tant du côté sain. Il peut devenir multisens,
unidirectionnel voire multidirectionnel tra-
duisant une atteinte centrale associée
- Le nystagmus de position est fréquent.
Il est fréquent dans le neurinome comme
dans les autres tumeurs de l’angle ponto-
cérébelleux, variable en direction et/ou en
amplitude selon la position.
- Les épreuves caloriques sont perturbées
dans 84 % des cas : il s’agit soit d’une hypo-
réfl ectivité, soit le plus souvent d’une aré-
fl exie unilatérale (44 %). La prépondérance
directionnelle est exceptionnelle. L’indice de
fi xation oculaire est pathologique dans 8 %
des cas et traduit l’atteinte du tronc cérébral.
A
B
C
D
fi g. II A : Enregistrement du nystagmus spontané dans le regard vers la gauche : présence de macro-ondes carrées.
B : Idem dans le regard vers la droite associées à quelques secousses nystagmiques droites.
C : Altération de l'indice de fi xation.
D : Epreuves caloriques : très importante hypovalence gauche et présence de macro-ondes carrées.
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
- L ’épreuve giratoire pendulaire. Les réponses sont symétriques pour 55 % des patients traduisant
la compensation. Une non compensation traduit une atteinte concomitante du tronc cérébral. Le
recrutement vestibulaire n’existe que très rarement (1 %).
Les PEOM (15) viennent compléter l’arsenal diagnostique. Ils sont altérés dans 65 % des cas.
Une tumeur autre que le neurinome de l’acoustique peut être présente dans l’angle ponto-cérébelleux :
méningiome de la face postérieure du rocher, neurinome du V ou des nerfs mixtes, cholestéatome primitif
du rocher, papillome, chémodectome. Elle n’aura de traduction cochéo-vestibulaire qu’en cas d’extension,
soit vers le pédicule acoustico-facial et le conduit auditif interne, soit vers le tronc cérébral, soit vers le sac
endolymphatique. Ainsi l’atteinte cochléo-vestibulaire se retrouve-t-elle moins fréquemment que dans le cas
du neurinome du VIII. Mais il n’existe pas d’élément sémiologique VNG permettant un diagnostic différentiel :
il s’agit d’un syndrome radiculaire d’évolution progressive avec retentissement central. Tout au plus peut-on
retenir une fréquence plus grande de réfl ectivité calorique normale alors que l’hyporéfl ectivité ou l’aréfl exie
sont quasi constantes dans le cas du neurinome. Le diagnostic positif est réalisé par l’I.R.M. qui met directement
en évidence le schwannome. Il permet ainsi de le mesurer et d’apprécier le contact avec les autres structures :
tronc cérébral, nerfs facial, trijumeau et mixtes.
Les indications thérapeutiques du schwannome (16, 17) vestibulaire ont considérablement évolué ces
dernières années ceci étant dû principalement à la performance diagnostique de l’I.R.M. Si autrefois, la seule
alternative était l’exérèse, actuellement la prise en charge est devenue très complexe et varie avec l’habitude
de chaque otologiste. Plusieurs modalités de prise en charge sont proposées en fonction de l’âge du patient,
de son état général, de la taille de la tumeur, de sa position par rapport au fond du conduit auditif interne et en
défi nitive du choix du patient qui aura été dûment informé. Ces prises en charge sont extrêmement variées :
des protocoles de surveillance proposés par I.R.M. à M 9 – M 18 - A 2 – A 3 – A 4… à l’irradiation par différentes
méthodes dont le gamma-knife suivi également par un protocole de surveillance semblable au précédent,
en passant évidemment par l’exérèse qui est la seule qui soit véritablement thérapeutique. Plusieurs voies
d’abord sont possibles en fonction de la taille de la tumeur :
- la voie sus-pétreuse s’adresse aux petites tumeurs intra-canalaires,
- la voie rétro-sigmoïde peut être proposée pour de petites tumeurs et des tumeurs plus importantes
de stade II, avec conservation de l’audition.
Les deux techniques sont proposées pour garder la fonction auditive quand celle-ci est socialement utile.
- La voie translabyrinthique est proposée dans les autres situations : le stade II à audition non fonction-
nelle, et les stades III, IV.
On pourrait s’accorder sur ce protocole :
d tumeur de moins de 15 mm (stade I) : audition sociale conservée (A ou B de la classifi cation de l’AAO-HNS),
• chez un sujet jeune : exérèse par voie rétro-sigmoïde ou sus-pétreuse en se laissant éven-
tuellement le temps d’une surveillance I.R.M. (à 6 mois qui pourrait montrer une stabilité de
l’I.R.M.) et audiométrique (tonal et vocal).
A
B
C
D
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Si l’audition est de stade C ou D, on peut proposer soit une surveillance soit une exérèse selon les souhaits du
patient,
• chez un sujet de plus de 60 ans : poursuivre la surveillance tous les 9 mois plutôt que de proposer
l’irradiation par gamma-knife si l’audition est de stade A ou B. Dans le cas contraire irradiation,
• sujets plus âgés (70 et +) : gamma-knife pour lui éviter une surveillance annuelle qui peut de-
venir fastidieuse à cet âge.
d Stade II (entre 15 et 20 mm) :
• Sujet jeune jusqu’à 60 ans en bon état général : exérèse par voie rétro-sigmoïde
• Sujet plus âgé : gamma-knife.
Si l’audition n’est pas conservée, le protocole de surveillance peut être prolongé.
d Aux stades III et IV : Il n’y a pas d’alternative à la chirurgie d’exérèse en l’absence de contre-indica-
tions. Elle se fait par voie translabyrinthique.
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
6. Le vestibule informateur de dysfonctionnement du systeme nerveux central.
Le bilan vestibulométrique peut mettre en évidence des signes en faveur d’une atteinte centrale qui justifi era
la poursuite du bilan par une étude oculographique qui orientera le radiologue lors de la réalisation de l'ima-
gerie.
1. 1. Sémiologie analytique1. 1. 1. Etude du regardLe nystagmus spontané
- Il peut être vertical, supérieur ou inférieur, il est le plus souvent accentué dans les regards latéraux.
Vertical inférieur, il oriente d’emblée vers une malformation de la charnière cervico-occipitale, ver-
tical supérieur, il se rencontre plus volontiers dans les atteintes mésencéphaliques lésionnelles ou
métaboliques (état carentiel) mais peut aussi se rencontrer dans les atteintes bulbaires.
- Le nystagmus peut également être horizontal ou horizonto-rotatoire, voire rotatoire pur ou plus
fréquemment encore multidirectionnel battant dans le sens de l’excentration du regard. Il s’agit alors
d’un « gaze nystagmus » caractérisé par une décroissance exponentielle lente de la vitesse de phase
lente, lui donnant un aspect qualitatif très particulier, un nystagmus périodique ou pseudopériodique,
un nystagmus alternant peuvent être présents mais n’ont pas de valeur localisatrice centrale formelle.
- On peut constater, lorsque le patient remet l’œil en position primaire, après un effort prolongé de
maintien excentré, la survenue d’un nystagmus transitoire dont les phases lentes sont dirigées dans
la direction du regard encore appelé nystagmus de rebond. Celui-ci est mis en évidence dans les
atteintes cérébelleuses pour des excentrations peu importantes et peu prolongées.
- Si l’enregistrement est pratiqué sur les deux yeux, ce qui est particulièrement important lorsqu’on
suspecte une atteinte neurologique, on peut constater une dissociation interoculaire avec prédominance
des réponses sur l’œil abducteur. Ce nystagmus spontané dissocié encore appelé nystagmus de
Harris témoigne d’une atteinte du faisceau longitudinal médian et se rencontre volontiers associé à
une ophtalmoplégie internucléaire.
- Enfi n, des mouvements anormaux peuvent être rencontrés : macro-ondes carrées, fl utter, opsoclonus.
Le syndrome irritatif est l’altération de la réfl ectivité vestibulaire lors des stimulations instrumentales, la
plus typique d’une atteinte centrale.
- A l’épreuve rotatoire pendulaire on constate volontiers des réponses très amples, avec disparition
du mouvement tonique, abaissement du seuil, l’écriture en est souvent irrégulière. Là encore
si l’enregistrement est fait sur les deux yeux, on peut constater une dissociation interoculaire
avec presque toujours une prédominance des réponses nystagmiques sur l’œil abducteur.
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S’il existait une instabilité oculaire dans le regard spontané, les ondes carrées se mêlent aux réponses
nystagmiques et peuvent rendre la détermination du seuil diffi cile.
- Aux épreuves caloriques on peut noter une prépondérance directionnelle de type irritatif avec parfois
présence d’un post-post nystagmus c’est-à-dire une inversion du nystagmus post-calorique survenant
quelques secondes après la fi n de la réponse normale. Physiologique lors d’une épreuve rotatoire avec
arrêt brusque, ce phénomène de retournement nystagmique ne se rencontre à l’épreuve calorique
que dans les cas d’hyperréfl ectivité. Enfi n, la présence d’une composante verticale importante du
nystagmus lors des épreuves caloriques (nystagmus perverti) est également un argument en faveur
d’une atteinte centrale.
- Ce syndrome irritatif est fortement évocateur d’une atteinte centrale. Rappelons qu’il peut également
se rencontrer au cours de certaines atteintes périphériques, notamment à la phase aiguë d’un
hydrops labyrinthique mais il ne se manifeste que par une prépondérance directionnelle et jamais
par un nystagmus de rebond ni par un post-postnystagmus à l’épreuve calorique. Par ailleurs, une
hyporéfl ectivité bilatérale ou unilatérale peut également se rencontrer au cours d’une atteinte
centrale, mais n’a pas de valeur spécifi que.
Altération des interactions visuo-vestibulairesUn des meilleurs signes d’atteinte centrale est sans aucun doute au cours d’un bilan vestibulaire classique
la perturbation de l’indice de fi xation. En effet, lors d’une atteinte centrale des voies vestibulo-oculogyres,
la fi xation n’inhibe pas le nystagmus provoqué qu’il soit d’origine rotatoire ou calorique. L’indice de fi xation
oculaire est alors voisin de 80 à 100 % à l’épreuve rotatoire pendulaire et à l’épreuve calorique. Il est le plus
souvent associé à une perturbation du mouvement de poursuite oculaire.
La constatation d’une altération de l’indice de fi xation oculaire doit, même en l’absence d’autres signes centraux, imposer la poursuite du bilan neurologique.
Lors de la recherche d’un nystagmus de position, la règle est que tout nystagmus dont le sens et la direction
ne correspondent pas au mouvement ou à la position de la tête doit faire suspecter une atteinte centrale a
fortiori si ce nystagmus ne s’accompagne pas ou peu de vertiges. Il en est de même pour les vomissements
positionnels.
Devant la présence de tels signes, l’examen cochléo-vestibulaire sera complété par une étude oculographique
comprenant l’enregistrement du nystagmus optocinétique, du mouvement de poursuite oculaire et
éventuellement une étude du système saccadique dont on a vu plus haut les renseignements que pouvait
apporter ce bilan, surtout dans la possibilité qu’il offre, d’orienter le radiologue.
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Vie du vestibule
Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
6. 2. Diagnostic topographique
- Il n’y a pas d’altération spécifi que d’une atteinte de niveau cortical, tout au plus a-t-on noté dans
des lésions du cortex vestibulaire une prépondérance directionnelle nystagmique isolée aux épreuves
caloriques associée à des troubles de l’oculomotricité conjuguée notamment du mouvement de
poursuite oculaire, mais en aucun cas ces signes ne sont spécifi ques et suffi sants pour donner une
orientation topographique en l’absence de signe clinique.
6. 2. 1. L’atteinte de niveau nucléairese manifeste à l’étude du regard spontané et de la réfl ectivité vestibulaire aux épreuves de stimulations
instrumentales par les mêmes anomalies que celles que l’on rencontre dans les atteintes aiguës du premier
neurone. S’y associent une asymétrie du nystagmus optocinétique et une altération du mouvement de poursuite
oculaire du côté du syndrome défi citaire. Aux épreuves caloriques on peut noter la présence d’un nystagmus
perverti : le nystagmus au lieu d’être horizonto-rotatoire a une direction oblique ou verticale. Toutefois, le
nystagmus spontané peut être multidirectionnel.
La verticale subjective est déviée du côté atteint.
6. 2. 2. L’atteinte cérébelleuse se manifestepar la présence d’un nystagmus de rebond, d’une altération de l’indice de fi xation oculaire et des anomalies
de la saccade à type d’hypermétrie ou parfois d’hypométrie, une altération du mouvement de poursuite, des
anomalies du nystagmus optocinétique et un syndrome irritatif aux épreuves de stimulations instrumentales.
6. 2. 3. Les atteintes du tronc cérébralregroupent tous les signes d’atteinte centrale décrits plus haut. On rencontre volontiers une ophtalmoplégie
internucléaire et/ou un nystagmus spontané vertical souvent associé à des atteintes oculomotrices touchant
la latérogyrie ou la verticogyrie.
Quelques éléments sont plus spécifi ques de certains diagnostics :
- un nystagmus vertical inférieur spontané doit faire rechercher une malformation d’Arnold Chiari- des saccades hypermétriques du côté de la lésion, hypométriques du côté controlatéral, sont un
tableau oculomoteur tout à fait spécifi que du syndrome de Wallenberg- dans les syndromes extra-pyramidaux, l’examen oculographique est souvent demandé même en
l’absence de troubles de l’équilibre car il peut apporter une aide au diagnostic, orientant :
• vers une paralysie supranucléaire progressive lorsqu’il existe une altération de la vitesse des
saccades touchant d’abord les saccades verticales, puis l’ensemble des saccades au fur et à mesure
de l’évolution de la maladie. Y sont associées des ondes carrées lors de l’étude du regard spontané.
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• vers une atrophie multiple systématisée lorsqu’il existe une perturbation de l’indice de fi xation oculaire associée aux autres troubles oculomoteurs rencontrés habituellement dans la maladie
de Parkinson.
- Une aréfl exie vestibulaire bilatérale associée à une surdité également bilatérale, sans notion de la
prise de médication ototoxique impose la réalisation d’une IRM pour éliminer une hémosidérose du système nerveux central parfois découverte par l’atteinte bilatérale de la VIIIè paire crânienne liée à
l’engainement du nerf par des dépôts d’hémosidérine.
La présence de mouvements anormaux de type opsoclonus est particulièrement fréquente dans les méningites
à listeria, les syndromes paranéoplasiques ou la SEP.
6. 3. Cas particuliers6. 3. 1. La migraineOn connaît les relations qui existent entre la pathologie migraineuse et les vertiges. Il n’y a pas de tableau
vestibulométrique spécifi que d’un vertige équivalent migraineux. Pendant la crise, le tableau vestibulaire peut
être celui d’un hydrops labyrinthique. Entre les crises, l’examen vestibulaire est en principe normal, toutefois
il faut noter dans le cas particulier de l’ataxie périodique familiale l’existence d’altérations oculomotrices
intercritiques, notamment la présence d’un nystagmus vertical inférieur ou d’une altération de l’indice de
fi xation oculaire. Ces éléments seront bien sûr à rattacher à la clinique et aux autres éléments du bilan.
6. 3. 2. Les traumatismes crânio-cervicaux (en dehors de la fracture du rocher et de la commotion laby-rinthique)On connaît la fréquence du vertige dans le syndrome post-commotionnel. Dans ce cas encore l’examen
vestibulaire ne montre pas d’anomalie spécifi que. La constatation de signes d’atteinte centrale permettra de
rattacher parfois les signes fonctionnels à une commotion du tronc cérébral. Par ailleurs, elle est un élément
de mauvais pronostic pour la compensation d’une atteinte périphérique associée. Enfi n et particulièrement
lorsqu’il existe un traumatisme cervical associé (notamment s’il y a eu port de minerve prolongé), un examen
oculographique à la recherche d’anomalies de la précision du mouvement saccadique peut être indiqué pour
expliquer des gênes fonctionnelles lors des changements de fi xation du regard par exemple.
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Agonie
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Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
III. Agonie
1. Commotion labyrinthiqueElle se manifeste par des signes d’hydrops labyrinthique (cf. chapitre II-5 2). Son évolution peut être exception-
nellement progressivement péjorative jusqu’à aboutir à une aréfl exie vestibulaire. Elle n’est heureusement
jamais bilatérale.
2. Atteintes toxiques- Les aminosides peuvent entraîner des lésions destructrices irréversibles du labyrinthe (sulfate de strepto-
mycine, kanamycine, gentamycine, tobramycine) ou une substance antimitotique : cisplatine…). Il peut y avoir
chez certains individus une susceptibilité génétique particulière aux aminosides. Cette susceptibilité est de
transmission par les mitochondries. La transmission se fait donc par la mère.
La conséquence en est l’aréfl exie vestibulaire bilatérale. C’est une situation dramatique où le sujet se retrouve
brutalement dans le silence et devient ataxique. L’implantation cochléaire a révolutionné la situation de ces
patients pour le handicap auditif. Quant à l‘ataxie vestibulaire, sa conséquence va pouvoir être réduite plus
facilement chez un sujet jeune par la rééducation vestibulaire que chez un sujet plus âgé. Ces patients,
s’ils peuvent réapprendre à marcher en terrain stable, normalement éclairé, seront gênés en voiture par
des oscillopsies. Le handicap est si important que plusieurs équipes étudient la mise au point d’un implant
vestibulaire simulant une plate-forme inertielle.
- D’autres toxiques peuvent être impliqués au niveau périphérique : quinine, salicylés. Ils agiraient au niveau
labyrinthique par un mécanisme analogue à celui de la maladie de Menière. Dans les intoxications aiguës,
le tableau clinique et nystagmographique est celui d’un hydrops sinon l’atteinte vestibulaire est rare. Les
diurétiques peuvent également perturber l’équilibre hydroélectrolytique du labyrinthe.
- Des drogues vestibulo-dépressives : barbituriques, tranquillisants, anti-dépresseurs sont responsables
d’une hyporéfl ectivité aux épreuves giratoires et d’un nystagmus optocinétique vertical perturbé. Elles
doivent systématiquement être éliminées une semaine avant un examen vestibulaire (deux semaines pour
la Flunarizine).
Une imprégnation de courte durée par les benzodiazépines fait apparaître un nystagmus des regards latéraux
associé à une hyporéfl ectivité vestibulaire. Enfi n d’autres médications (hydantoïnes…) peuvent entraîner,
surtout lors de surdosages, des tableaux nystagmographiques centraux associés à d’importantes altérations
des mouvements oculaires lents et saccadiques.
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3. La presbyvestibulieSes conséquences sont moins nettes que celles de la presbyacousie du fait de l’intrication des informations
sensorielles vestibulaires, avec les informations visuelles, proprioceptives et le fonctionnement des effecteurs
musculaires, articulaires, ostéoarticulaires, eux aussi pouvant être altérés par l’âge.
Le médecin ne doit pas rester désarmé devant un patient âgé présentant des troubles de l’équilibre ou qui a
chuté. Il doit rechercher toutes les causes possibles, vestibulaires et extra-vestibulaires comme l’arthrose,
l’amyotrophie, les troubles nutritionnels. Les causes iatrogéniques sont nombreuses : association d’anti-
hypertenseurs, de substances neurotropes ou somnifères, voire d’anti-vertigineux vestibulo-plégiques.
L’examen clinique otoneurologique doit être complet et en particulier, doit toujours rechercher un nystagmus
positionnel par les manœuvres décrites plus haut, dont la manœuvre de Dix et Hallpike. Le bilan vestibulaire
instrumental (V.N.G.) est souvent peu perturbé. Nos systèmes d’exploration ne sont pas capables de mettre en
évidence une modifi cation signifi cative de la réfl ectivité en fonction de l’âge. Rappelons que la presbyacousie
atteint essentiellement les fréquences aiguës au-delà de 1 500 Hz. Les fréquences graves sont très longtemps
conservées. Or, le vestibule fonctionne à des fréquences très graves, inférieures à 5 Hz.
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Réhabilitation
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Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
IV. Réhabilitation
La rééducation vestibulaireLa rééducation vestibulaire est un ensemble de techniques kinésithérapiques mises en jeu pour pallier un
défi cit vestibulaire partiel ou total, canalaire ou otolithique ou au minimum, une asymétrie du fonctionnement
vestibulaire. Elle est en ce sens différente de la rééducation de l’équilibre.
Elle est prescrite par le médecin (O.R.L. ou neurologue) qui doit fournir au kinésithérapeute les résultats du
bilan fonctionnel vestibulaire : sens de l’asymétrie par hyporéfl ectivité ou hyperréfl ectivité, aréfl exie vestibu-
laire, atteinte otolithique…, association à une éventuelle atteinte centrale (cérébelleuse, sensitivo-motrice…),
à une pathologie oculaire (cataracte, atteinte rétinienne…) ou cardiaque (hypertension artérielle, infarctus du
myocarde récent).
Le bilan kinésithérapique complète les informations fournies par le médecin, surtout sur le plan orthopédique
(pied creux, arthrose…), les cinétoses (intolérance aux mouvements) ou s’assurera que le patient ne prend pas
de médicaments vestibuloplégiques.
Plusieurs types d’exercices sont proposés en fonction de la pathologie.
- Défi cit vestibulaire unilatéral total
Le patient est installé dans un fauteuil rotatoire (1,5). Par exemple, pour une hypovalence droite, on
proposera une rotation horaire de 5 tours suivie d’un arrêt brusque. Ceci aboutit à une stimulation
anti-horaire multifréquentielle (nystagmus gauche), qui a pour but de symétriser les réponses
droites et gauches par diminution de la réfl ectivité vestibulaire du côté gauche. On peut y associer
une stimulation optocinétique anti-horaire dans le même but. Puis une fois la symétrisation obtenue,
on propose des exercices de rotation horaire et anti-horaire avec fi xation d’une cible fi xe, le sujet
étant assis dans le fauteuil rotatoire puis debout (rotation céphalique active). Enfi n, une stimulation
optocinétique dans les trois plans de l’espace est proposée pour forcer l’entrée somato-sensorielle.
- Défi cit partiel (il peut s’agir soit de l’évolution d’un défi cit total soit d’autres pathologies)
Le head shaking test aura révélé un nystagmus spontané latent, témoin d’un défi cit de compensation
aux mouvements rapides de la tête. La rééducation est de même type et utilise à la fois le fauteuil et
la stimulation optocinétique.
- Défi cits bilatéraux
Ils sont responsables de troubles majeurs de l’équilibre encore très nettement aggravés par l’obscurité
et d’oscillopsies à la marche.
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La rééducation fait appel à des techniques de substitution sensorielle : vision et proprioception (2).
La stimulation optocinétique permettant de fausser l’entrée visuelle, force l’utilisation de la
proprioception. Des exercices de marche sur mousse ou de station debout sur plan instable développent
cette entrée.
- Maladie de Menière
C’est une affection où le fonctionnement vestibulaire est variable d’un jour à l’autre et donc une
rééducation qui aurait pour but la symétrisation des entrées vestibulaires est impossible. Mais un
travail d’habituation sur fauteuil (5), décrit par Alain Semont permet de mieux supporter la crise
vertigineuse.
- Pathologie otolithique
Le protocole consiste à faire prendre conscience de la verticalité devant un miroir. On propose
également un travail sur trampoline (accélérations verticales), des stimulations optocinétiques et un
travail de mémoire des trajets (6).
- Pathologie d’origine centrale
. Le syndrome de Wallenberg, s’il n’y a pas d’extension cérébelleuse, est pris en charge comme les
défi cits unilatéraux.
. Dans les autres atteintes, y compris le syndrome de Wallenberg avec extension cérébelleuse,
les résultats sont décevants du fait que le système de compensation (cervelet…) est lui-même
atteint. Dans ces cas, il faut obtenir l’apprentissage de nouveaux réseaux neuronaux, par exemple
l’utilisation du cortex. Mais la récupération d’un automatisme et sa rétention restent aléatoires.
- Le vertige postural phobique
C’est une sensation de déséquilibre, faisant suite à un épisode de vertiges vrais. Le sujet est très gêné
dans les grands espaces et dans les lieux animés, alors qu’il se sent bien dans son appartement ou en
forêt où il existe des repères de verticalité. Le bilan vestibulaire est bien sûr normal.
On est ici à la limite de la rééducation vestibulaire car il faut surtout un accompagnement
psychologique. Il faut dédramatiser la situation et expliquer que ce que le patient ressent est normal.
Nous lui proposons volontiers des séances de relaxation (training autogène, sophrologie, thérapie
comportementale…) (3).
La rééducation vestibulaire nécessite donc une parfaite connaissance de la physiopathologie du système
vestibulaire, de l’équilibration et de l’occulomotricité en collaboration étroite entre l’otoneurologue et
le kinésithérapeute, afi n de choisir le meilleur traitement adapté à la prise en charge du patient.
Le kinésithérapeute à spécialisation vestibulaire, doit avoir un équipement adapté : fauteuil rotatoire,
boules optocinétiques, trampoline…
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Naissance, vie et mort du vestibuleMonographie
Cet ouvrage a pour but de faire une présentation du système vestibulaire
qui pour nous spécialistes O.R.L., peut paraître obscur. Il faut
comprendre que c’est un système sensoriel, cousin de la cochlée, mais
que ses fonctions sont très différentes. Bien que captant des fréquences très
basses il a les réponses les plus rapides de l’organisme du fait de la structure
des jonctions synaptiques : cellules sensorielles – neurones.
C’est un organe qui est socialement intégré : il est en relation permanente avec
son homologue du côté opposé. Il reçoit des ordres du système cérébelleux. Il
partage ses informations avec la vision et la proprioception.
Seuls ses dysfonctionnements sont relayés à son supérieur
hiérarchique : le cortex vestibulaire. Par ailleurs, comme ses
relations dans le système nerveux central sont multiples,
il fonctionne comme un indicateur ou un traceur des
dysfonctionnements du tronc cérébral.
Son étude précise contrairement à une idée récente, n’est pas
en déclin du fait des énormes progrès de l’imagerie mais bien au contraire est
une aide précieuse pour orienter le radiologue dans la recherche d’une lésion du
tronc cérébral.
Conclusion
Conclusion
C’est un
organe qui est
socialement
intégré…
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90
L’impédancemétrieJ.J. Valenza
Les potentiels évoqués dynamiques M. Ohresser
Syndromes vestibulaires centraux Aspect nystamographiqueG. Freyss, E. Vitte
La dissection du rocher P. Fleury
Prélude à la chirurgie de l’oreille moyenne J.M. Basset, G. Aben-Moha, P. Candau
Les tympanoplastiesP. Roulleau, L. Gomulinski, M. François
L’otospongiose dans la pratique P. Elbaz, D. Doncieux, B. Frachet, F. Leca, G. Fain
Les surdités de l’enfant P. Marie, P. Narcy, M. François, P. Contencin
Le neurinome de l’acoustique J.M. Sterkers
Méthodes d’investigation en oto-neurologie Actualités et perspectives Congrès d’oto-neurologie M. Ohresser
La chirurgie de l’oreille moyenne vue par P. Fleury P. Fleury, J.M. Basset, S. Bobin, M. Bre, D. Coupez, P. Candau
La chirurgie des tumeurs du trou déchiré postérieur P. Tran Ba Huy, J. Achouche, O. Laccourreye, B. George, D. Bastian
Le laser en O.R.L. C. Peytral
Nez-Sinus. Repères et balisesP. Lerault, C. Freche
Les otoémissions dans la pratique P. Elbaz, D.T. Kemp, Ph. Betsch, J.M. Fiaux, F. Leca, P. Miller, G. Challier
La prothèse auditive M. Bonnevialle, G. Challier
L’ostéo intégration en otologieP. Roulleau, Y. Manach, C. Hamann
La chirurgie partielle des épithéliomas du pharyngo-larynx H. Laccourreye
La rhonchopathie chronique F. Chabolle, B. Fleury
Anatomie du voile P. Lerault, M. Jakobowicz, H. Chevallier, E. Attias
Pratique des tests d’audition en consultation F. Legent, P. Bordure, M.L. Ferri-Launay, J.J. Valenza
Troubles de la déglutition de l’adulteJ. Lacau St Guily, S. Chaussade
Chirurgie du nerf facial O. Sterkers
Les surdités génétiques G. Lina-Granade, H. Plauchu, A. Morgon
Pathologies Temporo-mandibulaires C. Levy, B. Meyer, G. Vincent, K. Marsot-Dupuch
Sinusites : du diagnostic au traitement J.P. Fombeur, D. Ebbo
Le neurinome de l’acoustique : la neurofibromatose de type II J.M. Sterkers, O. Sterkers
Poches de rétraction et états pré-cholestéatomateux P. Roulleau, C. Martin
Vidéonystagmoscopie, vidéonystagmographie Ph. Courtat, A. Sémont, J.-P. Deroubaix, E. Hrebicek
Regard et paupières E. Mahe, S. Poignonec, J. Soudant, G. Lamas
L’otospongiose P. Elbaz, D. Ayache
Corde vocale S. de Corbière, E. Fresnel
La dacryocystorhinostomie P. Klap, J.-A. Bernard
Rhinoplasties Y. Saban, F. Braccini
Les surdités, de la prothèse à l’implant A. Casenave, M. Mondain; B. Frachet, CC. Hamann, O. Sterkers
Surdités de l’enfant E-N. Garabédian, F. Denoyelle, R. Dauman, J-M. Triglia, N. Loundon,P. Bouaziz, J. de Lorenzi
Les tumeurs de la parotide P. Gehanno, B. Guerrier, J.J. Pessey, M. Zanaret
Nouvelles données en Audiologie & appareillage stéréophonique L. Collet, O. Sterkers, D. Bouccara, S. Deys, S. Lermigeaux
Acouphènes, aspects fondamentaux et clinique B. Frachet, B. Geoffray, S. Chery Croze, J-L. Puel, C. Coulvier
Education auditive : de la parole à la musique B. Meyer, C. Morisseau, C. Toffin
La chirurgie conservatrice des cancers du larynx et du pharynxD. Brasnu, O. Laccourreye, S. Hans, M. Ménard, E. de Monès, E. Behm
Nomenclature des éponymesO. Laccourreye, C. Dubreuil, L. Laccourreye
Chirurgie de la thyroïde et de la parathyroïdeB. Guerrier, M. Zanaret, G. Le Clech, J. Santini
Handicap de communicationBruno Frachet, Philippe Thoumie, Emilie Vormès
Actualités audioprothétiquesPaul Avan, Frédéric Chabolle, Jean-Claude Chobaud, Christian Dubreuil, Bruno Frachet, Bernard Fraysse, Erea-Noël Garabedian, Olivier Sterkers, Alain Uziel
Exploration radiologique en otologieFrançoise Denoyelle, Hubert Ducou Le Pointe, Olivier Deguine, Bernard Escude, Michel Mondain, Alain Bonafé, Vincent Darrouzet, Xavier Barreau, Christophe Vincent, Marion Devambez, Alexis Delattre, Christian Dubreuil, Sandra Zaouche, Stéphane Tringali, Eric Truy, Aïcha Eltaïef, Maxime Tardieu, Benoît Godey, Denis Ayache, Marc Williams.
Naissance, vie et mort de l’oreilleAndré Chays, Paul Avan, Eric Bailly-Masson, Marie-Madeleine Eliot,Lionel Collet, Gérald Kalfoun, Eric Kariger,Sandrine Marlin, Xavier Perrot, Pascal Schmidt, Hung Thaï Van
Traumatismes du nerf facialOlivier Sterkers, Bertrand Baujat, Daniele Bernardeschi, Isabelle Bernat, Didier Bouccara, Alexis Bozorg Grayeli, Vincent Darrouzet, Darina Krastinova
Monographies amplifon
Cette collection est l'œuvre d'un collectif dirigé, actuellement, par Alain Morgon, Daniela Dalla Valle et Gérald Kalfoun.
40925_Mono_N46_Vie et mort du vestibule_040909.indd 9040925_Mono_N46_Vie et mort du vestibule_040909.indd 90 15/09/09 11:2615/09/09 11:26
Liste des centres amplifon
41344_Annonces_Monographie_N46_210x297_SEPT09.indd 141344_Annonces_Monographie_N46_210x297_SEPT09.indd 1 15/09/09 11:2615/09/09 11:26
01 - AINAMPLIFON BOURG-EN BRESSE12-14 rue Bernard - 01000 BOURG-EN-BRESSE
Tél. : 04 74 24 70 95AMPLIFON OYONNAX21 rue Michelet - 01100 OYONNAX
Tél. : 04 74 77 69 34AMPLIFON LAGNIEU2 rue Charles de Gaulle - 01150 LAGNIEU
Tél. : 04 74 36 44 59AMPLIFON BELLEGARDE5 rue Bertola - 01200 BELLEGARDE
Tél. : 04 50 56 03 40AMPLIFON VILLARS-LES DOMBES134 rue du Commerce01330 VILLARS-LES-DOMBES
Tél. : 04 74 98 33 85AMPLIFON AMBERIEU18 rue Alexandre Bérard - 01500 AMBERIEU
Tél. : 04 74 34 57 99
02 - AISNEAMPLIFON LAON1 bis rue Roze - 02000 LAON
Tél. : 03 23 79 84 84AMPLIFON SOISSONS 6 rue de la Buerie - 02200 SOISSONS
Tél. : 03 23 76 25 12AMPLIFON TERGNIER1 avenue Jean Moulin - 02700 TERGNIER
Tél. : 03 23 56 70 21
03 - ALLIERAMPLIFON MOULINS58 place d’Allier - 03000 MOULINS
Tél. : 04 70 20 53 45AMPLIFON MONTLUÇON10 av Jules Ferry - 03100 MONTLUÇON
Tél. : 04 70 28 25 18AMPLIFON LAPALISSE7 Rue Winston Churchill - Optique SOLLIER03120 LAPALISSE
Tél. : 04 70 99 04 33AMPLIFON VICHY32 av Paul Doumer - 03200 VICHY
Tél. : 04 70 97 99 16
05 - HAUTES-ALPESAMPLIFON GAP1140 bd Georges Pompidou - 05000 GAP
Tél. : 04 92 21 12 43AMPLIFON BRIANÇONLe Lunettier - 2 rue centrale - 05100 BRIANÇON
Tél. : 04 92 45 89 31AMPLIFON EMBRUNOptique Collomb - 17 rue C. Hughues - 05200 EMBRUN
Tél. : 04 92 53 63 77
06 - ALPES-MARITIMESAMPLIFON NICE CENTRE 11 bis rue Grimaldi - 06000 NICE
Tél. : 04 93 87 90 86AMPLIFON NICE MALAUSSENA1 av. Malaussena - 06000 NICE Tél. : 04 93 80 82 75AMPLIFON NICE BORRIGLIONE 46 av. Borriglione - 06100 NICETél. : 04 93 52 10 20
AMPLIFON NICE PORT4 bd Carnot - 06300 NICETél. : 04 93 26 78 78AMPLIFON NICE CALIFORNIE39 av. de la Californie - 06200 NICETél. : 04 92 09 97 46AMPLIFON CANNES LA BOCCARce de l’Esterel - 118 av. F. Tonner - 06150 CANNESTél. : 04 92 97 21 63AMPLIFON JUAN-LES-PINS6 bis av. de l’Estérel - 06160 JUAN-LES-PINSTél. : 04 92 93 14 74AMPLIFON MANDELIEU725 av. de Cannes - Résidence les Liliums06210 MANDELIEUTél. : 04 93 49 75 26AMPLIFON CANNES JOFFRE16 rue du Maréchal Joffre - 06400 CANNESTél. : 04 93 39 33 17AMPLIFON CANNES HOCHE16 rue Hoche - 06400 CANNES
Tél. : 04 93 38 10 11AMPLIFON CANNES CHABAUD2 rue Chabaud - 06400 CANNESTél. : 04 93 99 35 14AMPLIFON SAINT-LAURENT-DU-VARLe Florence 39 Square Benes06700 SAINT-LAURENT-DU-VAR
Tél. : 04 93 14 63 12AMPLIFON ALBERT 1er
Le Montecarlo - 3 rue Albert 1er 06600 ANTIBESTél. : 04 93 34 72 79AMPLIFON ANTIBES WILSON24 bd Wilson - 06600 ANTIBESTél. : 04 93 67 33 97AMPLIFON ANTIBES NORD2222 route de Grasse - 06600 ANTIBESTél. : 04 93 74 17 14AMPLIFON CAGNES11 rue de l’Hôtel-de-Ville - 06800 CAGNES/MERTél. : 04 93 22 83 6907 - ARDECHEAMPLIFON PRIVAS4 rue de la République - 07000 PRIVASTél. : 04 75 64 24 24AMPLIFON LES VANS30 place Léopold Ollier - 07140 LES VANSTél. : 04 75 37 90 44 AMPLIFON AUBENAS2 bd de Vernon - 07200 AUBENASTél. : 04 75 35 20 00 AMPLIFON GUILHERAND-GRANGES227 av. de la République07500 GUILHERAND-GRANGESTél. : 04 75 81 49 6510 - AUBEAMPLIFON TROYES45 bd du 14 Juillet - 10000 TROYES
Tél. : 03 25 73 08 1111 - AUDEAMPLIFON CARCASSONNE124 rue de Verdun - 11000 CARCASSONNETél. : 04 68 47 93 33AMPLIFON NARBONNE32 quai Vallière - 11100 NARBONNETél. : 04 68 65 17 30AMPLIFON LEZIGNAN8 av. Claude Bernard - 11200 LEZIGNANTél. : 04 68 27 24 52AMPLIFON PORT-LA-NOUVELLE183 rue Jean-Jaurès 11210 PORT-LA-NOUVELLETél. : 04 68 48 43 20AMPLIFON LIMOUX53 rue Jean-Jaurès - 11300 LIMOUX
Tél. : 04 68 31 34 88AMPLIFON CASTELNAUDARY8 rue du 11 Novembre - 11400 CASTELNAUDARYTél. : 04 68 23 13 33
13 - BOUCHES-DU-RHÔNESAMPLIFON MARSEILLE GAMBETTA61 allée Léon Gambetta - 13001 MARSEILLETél. : 04 95 04 32 73AMPLIFON MARSEILLE ANTINI45 av. Jules Cantini - 13006 MARSEILLETél. : 04 91 32 30 50AMPLIFON MARSEILLE PARADIS343 rue Paradis - 13008 MARSEILLETél. : 04 91 53 55 26AMPLIFON MARSEILLE SAINTE-ANNE404 av. de Mazargues - 13008 MARSEILLETél. : 04 91 22 17 73AMPLIFON MARSEILLE MAZARGUES769 av. de Mazargues - 13009 MARSEILLETél. : 04 91 40 91 91AMPLIFON MARSEILLE PONT-DE -VIVAUX3 rue François Mauriac - 13010 MARSEILLETél. : 04 91 26 71 69AMPLIFON MARSEILLE SAINT-BARNABECentre Médical - 5 rue des Electriciens13012 MARSEILLETél. : 04 91 34 83 83AMPLIFON MARSEILLE LES OLIVESCentre Commercial des Martégaux 158 av. des Olives - 13013 MARSEILLETél. : 04 91 06 11 59AMPLIFON MARSEILLE LA GAVOTTELa Gavotte 83 av. Frédéric Mitterand13170 LES-PENNES-MIRABEAUTél. : 04 91 51 73 02AMPLIFON MARSEILLE CABOT11 Boulevard du Redon - 13009 MARSEILLETél. : 04 91 25 49 28AMPLIFON AIX-EN-PROVENCEImmeuble Hemilythe 150 av. Georges Pompidou13100 AIX-EN-PROVENCETél. : 04 42 26 22 38AMPLIFON AIX-EN-PROVENCE CALAS34 bis rue Cardinal - 13100 AIX-EN-PROVENCETél. : 04 42 38 01 68 AMPLIFON ARLES 116 place de la République - 13200 ARLESTél. : 04 90 49 63 33AMPLIFON ARLES 219 Bd Victor Hugo - 13200 ARLESTél. : 04 90 49 81 15AMPLIFON AUBAGNE80 rue de la République - 13400 AUBAGNETél. : 04 42 70 26 15AMPLIFON MARTIGUES6 esplanade des Belges - 13500 MARTIGUES
Tél. : 04 42 07 03 00AMPLIFON ISTRES 3 bd de la République - 13800 ISTRESTél. : 04 42 11 88 4314 - CALVADOSAMPLIFON LISIEUX7 rue du Paradis - 14100 LISIEUXTél. : 02 31 48 62 54AMPLIFON HONFLEUR12 place St Léonard - 14600 HONFLEURTél. : 02 31 14 51 5016 - CHARENTEAMPLIFON ANGOULEME25 Bis rue de l’Arsenal - 16000 ANGOULEMETél. : 05 45 92 99 66AMPLIFON COGNAC68 av. Victor Hugo - 16100 COGNACTél. : 05 45 82 88 00AMPLIFON BARBEZIEUX40 rue Victor Hugo - 16300 BARBEZIEUX
Tél. : 05 45 79 0--0 63AMPLIFON RUFFEC3 place des Martyrs - 16700 RUFFECTél. : 05 45 31 62 02
LE SIÈGE amplifon22 avenue Aristide-Briand94110 ArcueilTél. 01 49 85 40 00Fax 01 49 85 40 44www.amplifon.fr
1A1TA51TA2T1A8T1A1TAPTAAT2A4T2A3TARTA1TA2TA92TA6TA3T2A8TA8TA1T2A2TA32
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41344_Annonces_Monographie_N46_210x297_SEPT09.indd 241344_Annonces_Monographie_N46_210x297_SEPT09.indd 2 15/09/09 11:2615/09/09 11:26
17 - CHARENTE-MARITIMEAMPLIFON ROYAN101 Cours de l’Europe - 17200 ROYANTél. : 05 46 05 66 70AMPLIFON ROCHEFORT-SUR-MER59 av. du Général de Gaulle17300 ROCHEFORT-SUR-MERTél. : 05 46 99 01 10AMPLIFON JONZAC26-28 rue des Carmes - 17500 JONZACTél. : 05 46 48 10 5418 - CHERAMPLIFON BOURGES83 rue d’Auron - 18000 BOURGESTél. : 02 48 69 07 4519 - CORREZEAMPLIFON TULLE14 Quai de la République - 19000 TULLETél. : 05 55 26 57 42AMPLIFON BRIVEPlace de la Halle - 19100 BRIVETél. : 05 55 23 46 36AMPLIFON UZERCHEAvenue Charles de Gaulle - 19140 UZERCHETél. : 05 55 98 87 2520 - CORSEAMPLIFON BASTIA4 rue Luce de Casabianca - 20200 BASTIATél. : 04 95 58 67 7021 - CÔTE-D’ORAMPLIFON DIJON3 place Auguste Dubois - 21000 DIJONTél. : 03 80 30 52 93AMPLIFON - DIJON POINT-MEDICALRond-Point de la Nation - 21000 DIJONTél. : 03 80 70 20 30AMPLIFON DIJON ELUECQUE17 et 19 Boulevard de Brosses - 21000 DIJONTél. : 03 80 30 20 00AMPLIFON BEAUNE28 rue du Fg Madeleine - 21200 BEAUNETél. : 03 80 22 87 91AMPLIFON NUITS SAINT-GEORGES9 Rue de Docteur Louis Legrand21700 NUITS-SAINT-GEORGESTél. : 03 80 61 25 72AMPLIFON AUXONNE64 Rue Antoine Masson - 21130 AUXONNETél. : 03 80 31 47 14AMPLIFON SEMUR3 Place Gustave Gaveau - 21140 SEMUR-EN-AUXOISTél. : 03 80 97 35 8325 - DOUBSAMPLIFON BESANÇON CENTRE82 Grande Rue - 25000 BESANÇONTél. : 03 81 82 01 05AMPLIFON BESANÇON LAFAYETTE8 rue Alfred-de-Vigny - 25000 BESANÇONTél. : 03 81 41 69 80AMPLIFON SAINT-VIT1 rue Charles de Gaulle - 25410 SAINT-VITTél. : 03 81 87 72 0626 - DRÔMEAMPLIFON VALENCE21 rue Chevandier - 26000 VALENCETél. : 04 75 41 32 02AMPLIFON ROMANS39 rue Pierre Sémard26100 ROMANS-SUR-ISERE
Tél. : 04 75 05 07 90AMPLIFON PIERRELATTE8 bd Maréchal Juin 26700 PIERRELATTE
Tél. : 04 75 96 31 26
27 - EUREAMPLIFON PONT-AUDEMER12-14 rue Paul Clémencin - 27500 PONT-AUDEMER
Tél. : 02 32 20 15 25
29 - FINISTEREAMPLIFON QUIMPER49 av. de la Gare - 29000 QUIMPER
Tél. : 02 98 90 72 38AMPLIFON CONCARNEAU12 rue des Ecoles - 29900 CONCARNEAU
Tél. : 02 98 60 41 89
30 - GARDAMPLIFON NIMES CENTRE6 Bd Amiral Courbet - 30000 NIMES
Tél. : 04 66 67 99 33AMPLIFON NIMES JEAN JAURES49 av. Jean Jaurès - 30900 NIMES
Tél. : 04 66 36 29 14AMPLIFON ALES22 bd Gambetta - 30100 ALES
Tél. : 04 66 30 24 65
31 - HAUTE-GARONNEAMPLIFON TOULOUSE31 allée Jean Jaurès - 31000 TOULOUSE
Tél. : 05 61 99 33 33AMPLIFON MURET20 av. Jacques Douzans - 31600 MURET
Tél. : 05 61 56 44 33
33 - GIRONDEAMPLIFON BORDEAUX FONDAUDÈGE45 rue Fondaudège - 33000 BORDEAUX
Tél. : 05 56 44 89 93AMPLIFON BORDEAUX BURGUET15 rue Jean Burguet - 33000 BORDEAUX
Tél. : 05 56 91 93 69AMPLIFON BORDEAUX BASTIDE51 avenue Thiers - 33100 BORDEAUX
Tél. : 05 57 54 49 94AMPLIFON BEGLES161 Bd Albert 1er - 33130 BEGLES
Tél. : 05 56 49 74 92AMPLIFON BORDEAUX CAUDERAN6 rue Bellus Mareilhac 33200 BORDEAUX CAUDERAN
Tél. : 05 56 08 45 87AMPLIFON STE FOY LA GRANDE26 rue de la République33220 STE FOY LA GRANDE
Tél. : 05 57 41 37 44 AMPLIFON LESPARRE31 rue Jean-Jacques-Rousseau - 33340 LESPARRE
Tél. : 05 56 41 89 07AMPLIFON BLAYE9 place de la Victoire - 33390 BLAYE
Tél. : 05 57 42 08 65AMPLIFON LIBOURNE62 rue de Fonneuve - 33500 LIBOURNE
Tél. : 05 57 55 05 12AMPLIFON MERIGNAC3 av de la Libération - 33700 MERIGNAC
Tél. : 05 56 97 51 54
34 - HERAULTAMPLIFON MONTPELLIER ST DENIS4 rue Grand St-Jean - 34000 MONTPELLIER
Tél. : 04 67 92 87 20AMPLIFON MONTPELLIER-LES-AUBESCentre Médical-les-Aubes 9 rue des Moineaux - 34000 MONTPELLIER
Tél. : 04 67 72 77 97AMPLIFON MONTPELLIER ESTANOVECC Collines Estanove - 1 rue Escoutadou34000 MONTPELLIERTél. : 04 67 69 04 07
AMPLIFON MONTPELLIER LES ARCEAUX15 Ter av. d’Assas - 34000 MONTPELLIERTél. : 04 67 52 50 42AMPLIFON FRONTIGNANPharmacie Léon - 2 Avenue Anatole France34110 FRONTIGNANTél. : 04 67 74 00 00AMPLIFON MEZE12 rue Paul Enteric - 34140 MEZE
AMPLIFON SETE16 rue Voltaire - 34200 SETE
Tél. : 04 67 74 00 00 AMPLIFON LA GRANDE MOTTE28 Place Saint-Exupéry - Immeuble les Argonautes34280 LA GRANDE MOTTE
Tél. : 04 67 29 85 00AMPLIFON AGDE36 rue Ernest Renan - 34300 AGDETél. : 04 67 94 77 48AMPLIFON MARSEILLANCentroptique, 13 Place Carnot34340 MARSEILLAN
Tél. : 04 67 94 77 48AMPLIFON LUNELC. Cial Les Portes-de-la-Mer - 34400 LUNELTél. : 04 67 91 00 55AMPLIFON ST-JEAN-DE-VEDASRésidence Les Terrasses de St-Jean74 esp de l’Ortet - 34430 ST-JEAN-DE-VEDAS
Tél. : 04 67 69 12 75AMPLIFON BALARUCEuroptical - Z.C. Balaruc Loisirs34450 BALARUC-LE-VIEUXTél. : 04 67 78 71 64AMPLIFON THEZAN LES BEZIERSOPTIKO - Centre Commercial Super U34490 THEZAN LES BEZIERSTél. : 04 67 30 76 79AMPLIFON SAUVIANFuturOptic - Place Paliseul - 34410 SAUVIANTél. : 04 67 94 80 04AMPLIFON BEZIERS114 av. Georges Clémenceau - 34500 BEZIERSTél. : 04 67 30 76 79AMPLIFON FLORENSACCentroptique - 23 Rue Fernand Chamayou34510 FLORENSACTél. : 04 67 94 77 48AMPLIFON BESSANCentroptique - 56 grand rue - 34550 BESSANTél. : 04 67 94 77 48AMPLIFON CLERMONT-L’HERAULT30 rue Voltaire - 34800 CLERMONT-L’HERAULTTél. : 04 67 96 34 54AMPLIFON CLAPIERSCentre Commercial La Croisée - av. de l’Europe34830 CLAPIERSTél. : 04 99 62 05 08AMPLIFON LATTESForum Médica - Rond-Point de l’Europe - 34970 LATTESTél. : 04 67 64 80 7835 - ILLE-ET-VILAINEAMPLIFON COMBOURG21 bd du Mail - 35270 COMBOURGTél. : 02 99 73 14 66AMPLIFON SAINT-MALO4-6 rue Ernest Renan - 35400 SAINT-MALO
Tél. : 02 99 56 36 28AMPLIFON RENNES-JOFFRE22 rue Maréchal Joffre - 35000 RENNES
Tél. : 02 99 67 23 33AMPLIFON RENNES-FOUGÈRES221 rue de Fougères - 35700 RENNES
Tél. : 02 99 27 76 22
41344_Annonces_Monographie_N46_210x297_SEPT09.indd 341344_Annonces_Monographie_N46_210x297_SEPT09.indd 3 15/09/09 11:2615/09/09 11:26
AMPLIFON RENNES-BAHON-RAULT1 à 5 rue Bahon-Rault - 35000 RENNES
Tél. : 02 99 38 24 24AMPLIFON SAINT-MEEN-LE-GRAND4 pl. de la Mairie - 35290 SAINT-MEEN-LE-GRAND
Tél. : 02 99 09 49 66
38 - ISEREAMPLIFON GRENOBLE BOUGET14 bd Maréchal Foch - 38000 GRENOBLE
Tél. : 04 76 46 27 27AMPLIFON GRENOBLE LESDIGUIÈRES8 rue Lesdiguières - 38000 GRENOBLE
Tél. : 04 76 04 67AMPLIFON GRENOBLE MALLIFAUD83 rue Mallifaud - 38100 GRENOBLE
Tél. : 04 76 87 44 88AMPLIFON LA TOUR-DU-PIN30 rue Aristide Briand - 38110 LA TOUR-DU-PIN
Tél. : 04 37 05 03 28AMPLIFON ECHIROLLES46 av. du 8 Mai 1945 - 38130 ECHIROLLES
Tél. : 04 76 09 80 80AMPLIFON SAINT-MARCELLIN18 Grande Rue - 38160 SAINT-MARCELLIN
Tél. : 04 76 38 19 21AMPLIFON VIENNE5-7 place St-Maurice - 38200 VIENNE
Tél. : 04 74 78 48 96AMPLIFON MEYLAN42 av. de la Plaine Fleurie - 38240 MEYLAN
Tél. : 04 76 18 03 03AMPLIFON LA VERPILLIERE53 rue de la République - 38290 LA VERPILLIERE
Tél. : 04 74 82 78 91AMPLIFON BOURGOINImmeuble Le Kerylos BP 8721 av. Maréchal Leclerc - 38303 BOURGOIN
Tél. : 04 74 28 03 07AMPLIFON LE PONT-DE-BEAUVOISIN6 rue Gambetta - 38480 LE PONT-DE-BEAUVOISIN
Tél. : 04 76 32 81 62AMPLIFON VOIRON13 rue de Vaucanson - 38500 VOIRON
Tél. : 04 76 65 91 81AMPLIFON FONTAINE58 av. Aristide Briand - 38600 FONTAINE
Tél. : 04 76 26 01 01
39 - JURAAMPLIFON DÔLE22 bd Wilson - 39100 DÔLE
Tél. : 03 84 82 46 11AMPLIFON CHAMPAGNOLE 72 av de la République - 39300 CHAMPAGNOLE
Tél. : 03 84 52 34 51AMPLIFON ARBOIS47 Grande rue - 39600 ARBOIS
Tél. : 03 84 66 06 64
40 - LANDESAMPLIFON MONT-DE-MARSAN122 Bd de la République - 40000 MONT-DE-MARSAN
Tél. : 05 58 75 38 30AMPLIFON DAX7 rue Saint-Vincent - 40100 DAX
Tél. : 05 58 74 91 08AMPLIFON CAP BRETONRce Le Châtelet - Place de la Gare - 40130 CAP BRETON
Tél. : 05 58 41 61 76AMPLIFON SOUSTONS10 rue Emile Nougaro - 40140 SOUSTONS
Tél. : 05 58 41 56 52
42 - LOIREAMPLIFON SAINT-ETIENNE6 rue de la Paix - 42000 SAINT-ETIENNETél. : 04 77 32 17 20
AMPLIFON FEURS3 rue de la Loire - 42110 FEURS
Tél. : 04 77 26 57 74AMPLIFON ANDREZIEUXEspace Ambroise Paré 10 av. de Saint-Etienne42160 ANDREZIEUX BOUTHEON
Tél. : 04 77 55 80 81AMPLIFON - ROANNE PROMENADES4 place des Promenades - 42300 ROANNE
Tél. : 04 77 71 10 30AMPLIFON ROANNE FOCH72 rue Maréchal Foch - 42300 ROANNE
Tél. : 04 77 70 01 56AMPLIFON MONTBRISON10 rue Notre-Dame - 42600 MONTBRISON
Tél. : 04 77 58 10 05AMPLIFON FIRMINY16 place du Breuil - 42700 FIRMINY
Tél. : 04 77 56 01 34
43 - HAUTE-LOIREAMPLIFON PUY-EN-VELAY12 place du Breuil - 43000 LE PUY-EN-VELAY
Tél. : 04 71 04 28 82AMPLIFON BRIOUDE24 bd du Docteur Devins - 43100 BRIOUDE
Tél. : 04 71 74 97 65
44 - LOIRE-ATLANTIQUEAMPLIFON NANTES CHÂTEAU10 rue Henri IV - 44000 NANTES
Tél. : 02 40 74 71 38AMPLIFON NANTES RACINES19 rue Racine - 44000 NANTES
Tél. : 02 40 73 66 89AMPLIFON NANTES-STE-THERESE4 route de Vannes - 44100 NANTES
Tél. : 02 40 20 06 06AMPLIFON SAINT SEBASTIEN-SUR-LOIRE119 route de Clisson44230 SAINT-SEBASTIEN-SUR-LOIRE
Tél. : 02 40 31 59 21AMPLIFON ANCENIS19 place Francis Robert - 44150 ANCENIS
Tél. : 02 40 83 11 38
47 - LOT-ET-GARONNEAMPLIFON AGEN43 bd de la République - 47000 AGEN
Tél. : 05 53 47 38 56AMPLIFON MARMANDE68 rue de la République - 47200 MARMANDE
Tél. : 05 53 89 23 00AMPLIFON VILLENEUVE-SUR-LOT2 bd Palissy - 47300 VILLENEUVE-SUR-LOT
Tél. : 05 53 01 45 45AMPLIFON CASTELJALOUXOptique Surdité Martin - 60 Grande Rue47700 CASTELJALOUX
Tél. : 05 53 93 08 01
51 - MARNEAMPLIFON EPERNAY16 rue du Général Leclerc - 51200 EPERNAY
Tél. : 03 26 51 75 51AMPLIFON SEZANNE68 place de la République - 51120 SEZANNE
Tél. : 03 26 80 54 36
54 - MEURTHE ET MOSELLEAMPLIFON NANCY2 bis rue d’Amerval - 54000 NANCY
Tél. : 03 83 17 22 23
56 - MORBIHANAMPLIFON PLOËRMEL13 place de l’Union - 56800 PLOËRMEL
Tél. : 02 97 74 21 24
AMPLIFON GUER20 rue Saint-Gurval - 56380 GUER
Tél. : 02 97 22 19 47
57 - MOSELLEAMPLIFON FORBACH 86 A rue Nationale - 57600 FORBACH
Tél. : 03 87 84 00 40AMPLIFON METZ22 rue Wilson - 57000 METZ
Tél. : 03 87 18 10 55AMPLIFON SARREBOURG5 rue Napoléon 1er - 57400 SARREBOURG
Tél. : 03 87 03 88 88AMPLIFON MAIZIÈRES-LES-METZ1 rue de la Gare - 57280 MAIZIÈRES-LES-METZ
Tél. : 03 87 31 29 50
58 - NIEVREAMPLIFON NEVERS11 bis rue de Charleville - 58000 NEVERS
Tél. : 03 86 61 23 42AMPLIFON COSNE-COURS-SUR-LOIRE2 place de la Pêcherie58200 COSNE-COURS-SUR LOIRE
Tél. : 03 86 26 66 06AMPLIFON CLAMECY3 rue Jean-Jaurès - 58500 CLAMECY
Tél. : 03 86 27 93 62
59 - NORDAMPLIFON ROUBAIX 3 rue de la Halle - 59100 ROUBAIX
Tél. : 03 20 82 66 66AMPLIFON BAILLEUL 29 rue de la Gare - 59270 BAILLEUL
Tél. : 03 28 49 09 17AMPLIFON DOUAI388 rue de Paris - 59503 DOUAI
Tél. : 03 27 88 81 96AMPLIFON MAUBEUGEPlace Verte - Centre UGOSS - 59600 MAUBEUGE
Tél. : 03 27 53 83 93AMPLIFON VILLENEUVE-D’ASCQ115 rue des Fusillés59650 VILLENEUVE-D’ASCQ
Tél. : 03 20 34 00 84AMPLIFON MARCQ-EN-BARŒUL131 av. Foch - 59700 MARCQ-EN-BARŒUL
Tél. : 03 20 65 31 84AMPLIFON LES ARTS55 rue des Arts - 59800 LILLE
Tél. : 03 20 74 36 36AMPLIFON ARMENTIERES15 bis rue de Lille - 59280 ARMENTIERES
Tél. : 03 20 44 21 21AMPLIFON LA MADELEINE120 rue du Gal de Gaulle - 59110 LA MADELEINE
Tél. : 03 20 06 91 92AMPLIFON LA BASSÉE15 av. Jean-Baptiste Lebas - 59480 LA BASSÉE
Tél. : 03 20 52 66 53
62 - PAS-DE-CALAISAMPLIFON BULLYPlace Jean Jaures - 62160 BULLY LES MINES
Tél. : 03 21 72 00 00AMPLIFON LENSRoute de la Bassée - 62300 LENS
Tél. : 03 27 88 81 96 AMPLIFON BRUAY195 rue Louis Dussart - 62700 BRUAY LA BUISSIÈRE
Tél. : 03 21 61 61 31
63 - PUY-DE-DÔMEAMPLIFON CLERMONT-FERRAND72-74 av. de la République- 63000 CLERMONT-FD
Tél. : 04 73 74 63 63
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ÈRE
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AMPLIFON RIOM36 place Jean-Baptiste Laurent - 63200 RIOM
Tél. : 04 73 33 12 14AMPLIFON THIERSGalerie-des-Molles - C. Cial Leclerc - 63300 THIERS
Tél. : 04 73 80 18 04AMPLIFON CHAMALIERES16 av. de Royat - 63400 CHAMALIERES
Tél. : 04 73 31 35 65AMPLIFON ISSOIRE5 rue de la Place d’Espagne - 63500 ISSOIRE
Tél. : 04 73 89 01 47AMPLIFON AMBERT2 rue de la République - 63600 AMBERT
Tél. : 04 73 82 01 01AMPLIFON COURNON D’AUVERGNEAv. Maréchal Foch - 63800 COURNON D’AUVERGNE
Tél. : 04 73 84 48 81
64 - PYRENEES-ATLANTIQUESAMPLIFON PAU72 rue Emile Guichenné - 64000 PAU
Tél. : 05 59 27 68 28AMPLIFON BIARRITZ 5 rue Larralde - 64200 BIARRITZ
Tél. : 05 59 22 16 64AMPLIFON ST-JEAN-DE-LUZ3 av. de Verdun - 64500 ST-JEAN-DE-LUZ
Tél. : 05 59 51 14 95
66 - PYRENEES-ORIENTALESAMPLIFON ILLE-SUR-TET10 avenue Jean-Jaurès - 66130 ILLE-SUR-TET
Tél. : 04 68 50 12 82AMPLIFON PERPIGNANMédipol - 8 rue Madeleine Bres - 66330 CABESTANY
Tél. : 04 68 59 62 99AMPLIFON RIVESALTES4 Place Joffre - 66600 RIVESALTES
Tél. : 04 68 50 16 07AMPLIFON CERETRésidence Tinssimo, bd Simon Battle - 66400 CERET
Tél. : 04 68 55 56 79
67 - BAS-RHINAMPLIFON STRASBOURG46 avenue des Vosges - 67000 STRASBOURG
Tél. : 03 88 22 07 57AMPLIFON STRASBOURG PEIROTES12 rue Jacques Peirotes - 67000 STRASBOURG
Tél. : 03 88 52 15 65AMPLIFON ERSTEIN3 rue Mercière - 67150 ERSTEIN
Tél. : 03 88 52 15 65AMPLIFON OBERNAI80 rue du Général Gouraud - 67210 OBERNAI
Tél. : 03 88 49 92 00AMPLIFON SCHILTIGHEIM20 rue des Pompiers - 67300 SCHILTIGHEIM
Tél. : 03 88 83 91 66AMPLIFON SAVERNE4 Grande Rue - 67700 SAVERNE
Tél. : 03 88 71 09 34AMPLIFON ILLKIRCH237 route de Lyon - 67400 ILLKIRCH
Tél. : 03 88 66 91 22
68 - HAUT-RHINAMPLIFON COLMAR3 av. de la République - 68000 COLMAR
Tél. : 03 89 24 10 20AMPLIFON MULHOUSE10 bd de l’Europe (face Tour de l’Europe)68100 MULHOUSE
Tél. : 03 89 66 05 60AMPLIFON ALTKIRCH11 rue Jean-Jacques Henner - 68130 ALTKIRCH
Tél. : 03 89 40 20 66
AMPLIFON GUEBWILLER81 rue de la République - 68500 GUEBWILLER
Tél. : 03 89 62 12 92
69 - RHÔNEAMPLIFON LYON LA BARRE16 rue de la Barre - 69002 LYON
Tél. : 04 78 37 44 20AMPLIFON CROIX-ROUSSE87 bd de la Croix-Rousse - 69004 LYON
Tél. : 04 78 27 22 31AMPLIFON LYON POINT-DU-JOUR50 av. du Point-du-Jour - 69005 LYON
Tél. : 04 37 41 08 35AMPLIFON LYON LAFAYETTE163 cours Lafayette - 69006 LYON
Tél. : 04 72 74 42 00AMPLIFON VAISE16 rue Marietton - 69009 LYON
Tél. : 04 72 20 02 95AMPLIFON VILLEURBANNE167 cours Emile Zola 69100 VILLEURBANNE
Tél. : 04 78 68 28 37AMPLIFON TARARE20 av. Charles de Gaulle - 69170 TARARE
Tél. : 04 74 05 06 20AMPLIFON ST-FONS1 rue Gabriel Péri - 69190 ST-FONS
Tél. : 04 78 67 99 68AMPLIFON L’ARBRESLE52 rue Charles de Gaulle - 69210 L’ARBRESLE
Tél. : 04 74 01 33 31AMPLIFON THIZY2 rue Perrin Frères - 69240 THIZY
Tél. : 04 74 64 10 17 AMPLIFON VILLEFRANCHE-SUR-SAONE999 rue Nationale - 69400 VILLEFRANCHE
Tél. : 04 74 60 36 35AMPLIFON BRON154 av. Franklin Roosevelt - 69500 BRON
Tél. : 04 72 37 84 33AMPLIFON SAINT-SYMPHORIENCENTRE OPTIQUE 92 rue Centrale 69590 SAINT-SYMPHORIEN
Tél. : 04 78 44 53 04AMPLIFON OULLINS150 Grande Rue - 69600 OULLINS
Tél. : 04 72 39 14 97AMPLIFON ST-PRIEST35 bd Herriot - 69800 ST-PRIEST
Tél. : 04 78 21 53 26
71 - SAÔNE-ET-LOIREAMPLIFON CHAUFFAILLESOPTIQUE-MASSON16 rue Centrale - 71170 CHAUFFAILLES
Tél. : 03 85 26 ,03 03AMPLIFON LE CREUSOT71 rue Maréchal Foch - 71200 LE CREUSOT
Tél. : 03 85 77 49 25AMPLIFON AUTUN2 rue de Lattre-de-Tassigny - 71400 AUTUN
Tél. : 03 85 52 02 16AMPLIFON LOUHANS11 rue du Jura - 71500 LOUHANS
Tél. : 03 85 76 09 79
73 - SAVOIEAMPLIFON ALBERTVILLE57 rue de la République - 73200 Albertville
Tél. : 04 79 37 16 09
74 - HAUTE-SAVOIEAMPLIFON ANNEMASSE4 rue René Blanc - 74100 ANNEMASSE
Tél. : 04 50 38 27 09
AMPLIFON CLUSES13 bis rue François Curt - 74300 CLUSES
Tél. : 04 50 18 09 23AMPLIFON SALLANCHES88 av. de la Gare - 74700 SALLANCHES
Tél. : 04 50 18 44 72
75 - PARISAMPLIFON CENSIER45 rue Censier - 75005 PARIS
Tél. : 01 47 07 73 73AMPLIFON RASPAIL118 bd Raspail - 75006 PARIS
Tél. : 01 45 48 00 38AMPLIFON VINTIMILLE1 rue de Vintimille - 75009 PARIS
Tél. : 01 48 74 59 77AMPLIFON MAGENTA95 bd de Magenta - 75010 PARIS
Tél. : 01 49 49 03 23AMPLIFON NATION41 bd de Charonne - 75011 PARIS
Tél. : 01 43 56 67 12AMPLIFON OBERKAMPF25 rue Oberkampf - 75011 PARIS
Tél. : 01 56 98 17 11 AMPLIFON ALESIA26 av. Jean Moulin - 75014 PARIS
Tél. : 01 45 40 83 54AMPLIFON BOUCICAUT117 rue de la Convention - 75015 PARIS
Tél. : 01 40 60 17 33AMPLIFON AUTEUIL2 rue d’Auteuil - 75016 PARIS
Tél. : 01 55 74 06 15AMPLIFON VICTOR-HUGO2 rue de Sontay - 75116 PARIS
Tél. : 01 45 00 65 92AMPLIFON WAGRAM58 av. de Wagram - 75017 PARIS
Tél. : 01 47 63 90 59AMPLIFON GUY MOQUET70 av. de Saint-Ouen - 75018 PARIS
Tél. : 01 42 63 22 53AMPLIFON BOLIVAR25 av. Simon Bolivar - 75019 PARIS
Tél. : 01 40 03 91 27
76 - SEINE MARITIMEAMPLIFON LE HAVRE10 rue du Maréchal Joffre - 76000 LE HAVRE
Tél. : 02 35 22 63 80AMPLIFON HARFLEUR13 place d’Armes - 76700 HARFLEUR
Tél. : 02 35 49 33 60
77 - SEINE-ET-MARNEAMPLIFON MELUN15 place de la Porte-de-Paris - 77000 MELUN
Tél. : 01 64 37 01 58AMPLIFON NEMOURS28 rue de Paris - 77140 NEMOURS
Tél. : 01 64 28 00 66AMPLIFON PROVINS12 rue Victor Garnier - 77160 PROVINS
Tél. : 01 64 01 45 63AMPLIFON TOURNAN3 rue des Fossés - 77220 TOURNAN-EN-BRIE
Tél. : 01 64 06 48 49AMPLIFON FONTAINEBLEAU24 rue de la Paroisse -77300 FONTAINEBLEAU
Tél. : 01 60 70 98 96AMPLIFON PONTAULT-COMBAULT CDG63 av. du Général de Gaulle -77340 PONTAULT-COMBAULT
Tél. : 01 64 43 80 80
41344_Annonces_Monographie_N46_210x297_SEPT09.indd 541344_Annonces_Monographie_N46_210x297_SEPT09.indd 5 15/09/09 11:2615/09/09 11:26
AMPLIFON PONTAULT-COMBAULT ROUXEL16-18 av. Charles Rouxel - 77340 PONTAULT-COMBAULTTél. : 01 60 34 76 27AMPLIFON NANGISL’Optical 77 - ZAC des Roches - 77370 NANGIS
Tél. : 01 64 01 12 57AMPLIFON COMBS-LA-VILLEOPTIC 2000 1 av. du Gal Leclerc - 77380 COMBS-LA-VILLE
Tél. : 01 60 60 36 37
78 - YVELINESAMPLIFON VERSAILLES75 rue de la Paroisse - 78000 VERSAILLES
Tél. : 01 30 83 14 98AMPLIFON SAINT-GERMAIN-EN-LAYE25 rue des Coches - 78100 SAINT-GERMAIN-EN-LAYE
Tél. : 01 39 04 03 11AMPLIFON POISSY30 av. du Cep - 78300 POISSY
Tél. : 01 30 65 11 23 AMPLIFON SARTROUVILLE61 av. Jean-Jaurès - 78500 SARTROUVILLE
Tél. : 01 39 57 47 69AMPLIFON MAISONS-LAFFITTE1 rue des Plantes - 78600 MAISONS-LAFFITTE
Tél. : 01 34 93 71 09
80 - SOMMEAMPLIFON ABBEVILLE15 rue Saint-Vulfran - 80100 ABBEVILLE
Tél. : 03 22 31 36 74AMPLIFON AMIENS5 place de l’Hôtel-de-Ville - 80000 AMIENS
Tél. : 03 22 91 86 60
81 - TARNAMPLIFON LAVAUR10 place du Vieux Marché - 81500 LAVAUR
Tél. : 05 63 58 32 33
83 - VARAMPLIFON TOULON LIBERTE185 place de la Liberté - 83000 TOULON
Tél. : 04 94 92 69 35AMPLIFON TOULON MOURILLONLe Mourillon - 1 rue Castillon - 83000 TOULON
Tél. : 04 94 36 67 14AMPLIFON TOULON FOCHLe Concorde - 270 avenue Foch - 83000 TOULON
Tél. : 04 94 93 59 64AMPLIFON SANARY-SUR-MER14 place Albert Cavet - 83110 SANARY-SUR-MER
Tél. : 04 94 74 39 91AMPLIFON STE-MAXIME32 av. Georges Clémenceau - 83120 STE-MAXIME
Tél. : 04 94 49 25 61AMPLIFON SOLLIES-PONTBât Le Liberté - 1 rue de l’Enclos83210 SOLLIES-PONT
Tél. : 04 94 13 09 65AMPLIFON LE PRADETLe Caducée - 390 av. de la 1ère DFL - 83220 LE PRADET
Tél. : 04 94 21 66 25AMPLIFON COGOLIN23 quartier Soubeiran - Centre AGORA83310 COGOLIN
Tél. : 04 94 53 41 96AMPLIFON TOURRETTESCentre Médical - Quartier Tassy83440 TOURRETTES
Tél. : 04 94 76 02 42AMPLIFON LA SEYNE-SUR-MERLes Sablettes Le Cardinal - 42 rue E. Manet83500 LA SEYNE-SUR-MER
Tél. : 04 94 30 55 25AMPLIFON FREJUS53 rue Jean-Jaurès - 83600 FREJUSTél. : 04 94 17 14 61
AMPLIFON ST-RAPHAEL40 rue Léon Basso - 83700 ST-RAPHAEL
Tél. : 04 94 83 09 15
84 - VAUCLUSEAMPLIFON AVIGNON26 rue de la République - 84000 AVIGNON
Tél. : 04 90 82 03 83AMPLIFON ORANGE79 av. Charles de Gaulle - 84100 ORANGE
Tél. : 04 90 34 76 76AMPLIFON VAISON-LA-ROMAINE 12 av. Victor-Hugo 84110 VAISON-LA-ROMAINE
Tél. : 04 90 36 07 09AMPLIFON LE PONTET47 av. Charles de Gaulle - 84130 LE PONTET
Tél. : 04 90 32 94 61AMPLIFON CAVAILLON76 cours Bournissac - Optique Surdité84300 CAVAILLON
Tél. : 04 90 71 17 85AMPLIFON SORGUESRésidence de l’Etoile - rue Roger Ricca84700 SORGUES
Tél. : 04 90 39 26 86
87 - HAUTE-VIENNEAMPLIFON LIMOGES19 place Manigne - 87000 LIMOGES
Tél. : 05 55 32 45 50AMPLIFON ST-JUNIEN4 rue Gabriel Péri - 87200 ST-JUNIEN
Tél. : 05 55 02 65 21AMPLIFON BELLAC19 place du Palais - 87300 BELLAC
Tél. : 05 55 60 24 44AMPLIFON ST-LEONARD24 rue Jean-Jaurès - 87400 ST-LEONARD
Tél. : 05 55 56 35 87
89 - YONNEAMPLIFON AVALLONOPTIC 2000 - CENTRE VILLE 3 Grande rue - 89200 AVALLON
Tél. : 03 86 34 36 09
90 - BELFORT (TERRITOIRE)AMPLIFON BELFORT3 av. du Maréchal Foch - 90000 BELFORT
Tél. : 03 84 28 24 24
92 - HAUTS-DE-SEINEAMPLIFON NANTERRE 6 place Foch - 92000 NANTERRE
Tél. : 01 47 24 16 93AMPLIFON BOULOGNE22 Bd Jean Jaurès - 92100 BOULOGNE
Tél. : 01 46 05 96 17AMPLIFON MONTROUGE96 av. de la République - 92120 MONTROUGE
Tél. : 01 55 48 01 65AMPLIFON ISSY-LES-MOULINEAUX4 avenue Jean-Jaurès92130 ISSY-LES-MOULINEAUX
Tél. : 01 41 46 18 95AMPLIFON ANTONY20-22 av. Aristide Briand - 92160 ANTONY
Tél. : 01 42 37 45 22AMPLIFON NEUILLY9 rue Paul Chatrousse - 92200 NEUILLY
Tél. : 01 47 47 02 07AMPLIFON LEVALLOIS-PERRET59 rue Aristide Briand 92300 LEVALLOIS-PERRET
Tél. : 01 41 34 04 55AMPLIFON RUEIL-MALMAISON29 rue Maurepas - 92500 RUEIL-MALMAISON
Tél. : 01 47 14 14 75
AMPLIFON COLOMBES20 rue St-Denis - 92700 COLOMBES
Tél. : 01 56 83 71 64
93 - SEINE-ST-DENISAMPLIFON NOISY-LE-GRAND1 allée des Norottes - 93160 NOISY-LE-GRAND
Tél. : 01 49 31 02 40AMPLIFON LE RAINCYOptique Jacques Melot20 avenue de la Résistance - 93340 LE RAINCY
Tél. : 01 41 53 30 48AMPLIFON LES LILAS126 rue de Paris - 93260 LES LILAS
Tél. : 01 43 60 23 40AMPLIFON TREMBLAY6 bis av. Pasteur - 93290 TREMBLAY-EN-FRANCE
Tél. : 01 48 60 67 28AMPLIFON PANTIN 91 av. Edouard Vaillant - 93500 PANTIN
Tél. : 01 48 45 93 40AMPLIFON DRANCY 86 av. Henri Barbusse - 93700 DRANCY
Tél. : 01 48 31 16 70
94 - VAL-DE-MARNEAMPLIFON NOGENT66 Grande Rue Charles de Gaulle94130 NOGENT-SUR-MARNE
Tél. : 01 48 76 89 22AMPLIFON SAINT-MAUR139 bd de Champigny94210 LA VARENNE-ST-HILAIRE
Tél. : 01 42 83 11 11AMPLIFON LA VARENNE76 bis av. du Bac- 94210 LA VARENNE-ST-HILAIRE
Tél. : 01 55 12 13 33AMPLIFON CHARENTON109 rue de Paris - 94220 CHARENTON
Tél. : 01 43 96 96 87AMPLIFON KREMLIN-BICETRE 46 av. de Fontainebleau94270 LE KREMLIN-BICETRETél. : 01 43 90 11 07AMPLIFON CHENNEVIERESCentre Commercial Carrefour de Pince-Vent94430 CHENNEVIERES-SUR- MARNE
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95 - VAL-D’OISEAMPLIFON PONTOISE 30 rue Thiers - 95300 PONTOISE
Tél. : 01 30 73 64 23 AMPLIFON EAUBONNE 7 rue Christino Garcia - 95600 EAUBONNE
Tél. : 01 39 59 06 63AMPLIFON ENGHIEN-LES-BAINS 4 rue Robert Schuman95880 ENGHIEN-LES-BAINS
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Les examens réalisés
Saccades ¬ Stimulation par barre d’oculo-motricité en horizontal ou en
vertical, avec ou sans passage à zéro du spot lumineux.
¬ Amplitudes : ± 20 ° ou ± 10 °.
¬ Pointage automatique ou manuel des saccades.
¬ Calcul des sommes, vergences, vitesses des mouvementsoculaires.
Caloriques ¬ Examens sur quatre températures (44 °D, 44 °G, 30 °D, 30
°G) plus spontané.
¬ Pointage automatique ou manuel des nystagmus et vitesses de phases lentes.
¬ Papillon de Freyss en fréquence et en vitesses de phases lentes.
¬ Mesure de la culmination des vitesses de phases lentes.
¬ Calcul de l’indice de fi xation oculaire (IFO).
Poursuites ¬ Stimulation par barre d’oculo-motricité en horizontal
ou en vertical.
¬ Fréquence : 0,4 HZ, Amplitudes : ± 20 °, ± 10 ° ou ± 5 °.
¬ Calcul des sommes, vergences, vitesses instantanées,mouvements lents...
¬ Diagramme de dispersion des mouvements lents.
Optocinétique ¬ Recueil en horizontal ou vertical.
¬ Stimulus par boule optocinétique pilotée.
¬ Vitesse du stimulus : 20 ou 40 °/s, en horaire ou anti-horaire.
¬ Test OKP (Opto Kinetic Pattern).
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Autres fonctionnalités logicielles ¬ Calibration possible sur différents angles (5 °,10 °, et 20 °).¬ Impression de synthèse complète après tous les examens.¬ Impression de synthèse condensée sur une seule feuille : Saccades, Poursuites et Calorique.¬ Visualisation de l’œil sur l’écran informatique en cours d’examen.¬ Détection automatique des nystagmus avec possibilité de correction manuelle.¬ Programme de paramétrage des conditions d’examen.¬ Possibilité de pré-traiter les examens dans les cas de recueils délicats.¬ Possibilité de visualiser une animation des mouvements oculaires.
Nystagmus du regard excentré (N.R.E.) ¬ Recueil dans la lumière ou dans l’obscurité.
¬ Position du regard droite, gauche et médian.
¬ Pointage automatique ou manuel des nystagmus et vitesses de phases lentes.
Examens Libres ¬ Jusqu’à 10 examens paramétrables par l’utilisateur.
¬ Pointage automatique ou manuel des nystagmus et vitesses de phases lentes.
¬ Calcul de l’indice de fi xation oculaire (IFO).
Épreuve Rotatoire Impulsionnelle (E.R.I.) ¬ Mesure des nystagmus en phases per et post rotatoire pour
mouvements horaires et anti-horaires.
¬ Diagramme de prévalence en phases lentes et en fréquence.
¬ Option stimulation par fauteuil avec capteur de position.
¬ Courbe de cumulée des phases lentes.
Pendulaire (pour possesseurs de fauteuils ADF1)
¬ Mesure des nystagmus en phases horaires et anti-horaires.
¬ Adaptation sur des fauteuils potentiométriques existant avec le boîtier ADF1.
¬ Courbe de cumulée des phases lentes.
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Vario DryStimulateur calorique à airSystème : Système indépendant contrôlé par microprocesseurTempératures : 27°C, 44°C, 38°C, froid, Vario réglableindividuellementIntervalle de temps : 1 à 99 secondesPrécision de température : < ± 0,3°C (car sonde intégrée dans la pièce à main)Débit d’air : 5 l/min
Vario WaterStimulateur calorique à eauTempératures : 30, 38 et 44 °CIntervalle de temps : 1 à 99 secondes. Signal acoustiquePrécision de température : < 0.3 °C, variation de température linéaire <0,1°C/100°CDébit : 10-650 ml/min. Circulation d’eau 800 ml/min
iSV1 Stimulateur vibratoire ¬ Fréquence de stimulation réglable et asservie de 40 à 115Hz par pas
de 1Hz (±3%) ¬ Réglage du temps de vibration de 1 à 30 secondes ou sans limitation
de durée de stimulation ¬ Affi chage des paramètres sur écran LCD ¬ Liaison pour ordinateur PC (RS232) pour synchronisation avec le
logiciel de VNG VEONYS
Boule optocinétiquepilotée en bluetooth ¬ Elle est articulée en rotation sur 2 axes et la sphère tourne à 360° ¬ La vitesse de rotation est réglable selon chaque axe ¬ La boule est commandée à distance via une télécommande HF ¬ Les actions combinées peuvent être mémorisées dans trois
programmes ¬ Vitesse : 10°/s à 120°/s
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Veonys classic
Saccades Poursuite Calorique Nystagmus Epreuve rotatoire Vibrateur Boule Epreuve 10 Epreuvetorsionnellemanuelle
(*) du regard impulsionnelle (ERI) (*) optocinétique pendulaire examensexcentré (NRE) (*) (*) libres
Véonys classic
Véonys USB en simulé (option)
(option)
— —— —
Composition du système¬ Boîtier d’interface IMV ¬ Pédale de synchronisation ¬ Barre d’oculomotricité avec pied
¬ Lunettes LIVN E4 : caméra avec réglage de gainautomatique
¬ Masque semi-rigide léger ¬ Ensemble informatique complet fourni ¬ Logiciel i ExplORL
Composition du système¬ Boîtier d’interface iMV2, ¬ Pédale de synchronisation (sans fi l) ¬ Barre d’oculométrie avec commande
sans fi l ¬ Lunettes LIVN E4 : caméra avec réglage
de gain automatique ¬ Masque semi-rigide léger ¬ Informatique portable et imprimante
fournies ¬ Logiciel i ExplORL
Examens réalisés
Veonys USB
(*) nécessite un accessoire VNG
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Ouvrage exclusivement réservé à l’enseignement des médecins spécialistes.
COPYRIGHT
Tous droits de traduction et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. Loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représen-tation ou reproduction intégrale, ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayant droit ou ayant cause, est illicite » [alinéa 1er de l’article 40]. Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.
ISBN 978-2-917390-04-7 Imprimé en France
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