new docteur e lécuyer st quentin, 2019 · 2019. 10. 4. · primo-infection tuberculeuse...
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Docteur E Lécuyer
St Quentin, 2019
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Tuberculose dans le monde
�En 2016 : 10,4 millions de personnes auraient contracté la tuberculose.
�En 2016, la tuberculose a tué 1,7 million de personnes (1,3 million de personnes VIH-négatives et 0,4 million personnes VIH-positives) – 890 000 hommes, 480 000 femmes et 140 000 enfants.
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Tuberculose dans le monde
�64 % des cas repartis dans 7 (inde , indonesie, chine, philippine nigeria, pakistan, afrique du sud)
�• En 2014, la Région africaine comptabilisait 28 % du nombre de cas mais la plus lourde charge par rapport à sa population : 281 cas pour 100 000 habitants, soit plus du double de la moyenne mondiale de 133.
( pays à forte prévalence : pays ou la tuberculose est endémique)
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Tuberculose dans le monde
- Le nombre de personne développant la tuberculose chaque année est en très lente diminution (chiffres supérieurs mais estimation plus fiables)
- Le taux de mortalité de la tuberculose a chuté de 41 % les 20 dernières années.
- La tuberculose est une cause majeure de décès chez les personnes vivant avec le VIH et est responsable d’un tiers de tous les décès
- Dans le monde une personne sur 4 est en tuberculose latente. (porteur sans contagiosité mais possibilité de développer la maladie au cours de sa vie)
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Principales causes de décès dans le monde (OMS de 2000 à 2012)
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Tuberculose en France
� Nombre tuberculose maladie déclarées en 2015 : 4741Total des cas déclarés : 3401 dont cas avec une localisation pulmonaire
� diminution du nombre total de cas régulière
� 7,1 cas pour 105 habitants (vs 281 en Afrique sub S)
� !! Populations à risque !!!
� les taux de déclaration de la maladie restent plus élevés:
- en Île-de-France, en Guyane, à Mayotte
- dans certains groupes de population comme les personnes sans domicile fixe et celles nées à l’étranger.
- Le taux de déclaration était 10 fois supérieur chez les personnes nées à l’étranger par rapport à celles nées en France, avec les taux les plus élevés chez les personnes nées en Afrique subsaharienne et en Asie.
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Epidémiologie (1)
�Agent pathogène�Découvert en 1882 par Koch, subdivision en trois espèces
� Mycobacterium tuberculosis
� Mycobacterium bovis
� Mycobacterium africanum
�Elles sous toutes regroupées dans le complexe tuberculosis .(mycobactérie) ( NB : existe mycoB non tuberculeuses)
�Réservoir � homme malade, animaux, milieu extérieur (crachats,
bouses)
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Physiopathologie
�Transmission respiratoire quasi exclusive par la voie respiratoire, transmission par voie digestive (M.bovis) devenue exceptionnelle depuis la pasteurisation obligatoire du lait.
�Emission de micro-gouttelettes de mucus ou gouttelettes de PFLÜGE ( respiratoire)
�Dans 95% des cas, évolution favorable avec primo-infection asymptomatique, dans 5% restant évolution vers une tuberculose pulmonaire (TP).
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Epidémiologie (2)
�Chaîne de transmission
� voie aérienne, crachats, (poussières), Pflüge, lésions excavées, tousseurs +++
�Facteurs favorisants
� jeune âge (nourrissons, adolescents), malnutrition,
� promiscuité, alcoolisme, Sida
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Modes de transmission
. Hémisphère Sud
. Banlieues ( Paris...)
. Prisons, migrants...Promiscuité Multipartenariat
diagnostic tuberculose � test VIH
BK VIHRéactivation
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BK contamination aerienne���� Primo infection
5%95%
Guérison apparente (bactéries persistantes)
Quantité importante de Bk
Age< 4ans
immunodépression
Tuberculose maladie
pulmonaireExtra pulmonaire
Individus contagieux
Immunodépression,
sujets agés
���� Réactivation
5 %
Individus contagieuxSujet contact
Histoire naturelle de la tuberculose
: Infection tuberculeuse latenteITL
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Primo-infection tuberculeuse
� Lors de la primo-infection tuberculeuse, le diagnostic repose :
• Sur la radiographie pulmonaire : ganglions et chancre d’inoculation
• Sur le virage des réactions tuberculiniques (IDR). Ce virage ne survient que 1 à 3 mois après le contage.
• La technique de la réaction tuberculinique doit être faite avec rigueur : injection intra-dermique stricte de 1/10e de ml de tuberculine,(tubertest), diamètre de l’induration lu à la 72ème heure, la réaction est considérée comme positive quand le diamètre de l’induration est supérieure à 5 mm
Peu spécifique ( 60 % en population BCG +: IDR >10)Sensibilité : 73 % (idr >10)
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Infection à M. tuberculosis sous 2 formes
�• Infection tuberculose latente :
antécédent de contact direct avec M. tuberculosis qui persiste à l’état latent pouvant conduire ultérieurement à une tuberculose maladie.
�• Tuberculose maladie : processus évolutif d’une tuberculose.
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Infection tuberculeuse latente :5% d’évolution vers la TM 2 situations différentes
� Infection récente :
• Risque d’évolution vers la TM +++: 50% la 1ére année, 25% la 2éme
• jusqu’à 40% chez l’enfant
• cible principale des procédures de diagnostic : prévention (thérapeutique) et de surveillance.
� Infection ancienne
• > 2 ans après le contage.
• potentiel évolutif très faible, sauf en cas de situation particulière (immunodepression, age avancé, dénutrition…)
• cible des procédures de diagnostic prévention si état d’immunodépression profonde. (ex. traitement anti TNF, greffe d’organe,VIH).
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Tuberculose : aspects cliniques
� signes généraux classiques qui sont assez constants :• asthénie, • anorexie, • fébricule, • sueurs nocturnes, • perte de poids.
� L'altération de l'état général est en fait assez variable, en particulier la fièvre peut-être très élevée, pseudo-oscillante.
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Tuberculose : aspects cliniques
� signes respiratoires :
• la toux est très fréquente, mais non spécifique. Une toux durant plus de 3 semaines, malgré un traitement symptomatique doit conduire à pratiquer une radiographie;
• l'expectoration est moins fréquente.
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Tuberculose : aspects cliniques
• les hémoptysies sont moins fréquentes mais ont l'avantage d'inquiéter les malades et leur entourage conduisant rapidement à consulter;
• la dyspnée est le fait des formes très étendues ou des formes survenant sur poumon préalablement pathologique.
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Tuberculose : aspects radiologiques
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Tuberculose : aspects radiologiques
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Tuberculose : aspects cliniques
La tuberculose miliaire
�Le terme miliaire est à réserver aux disséminations par voie hématogène.
�Elles se voient en postprimaire comme en primo-infection, et ceci surtout chez le nouveau-né, le vieillard ou le sujet immuno-déprimé.. La répartition est homogène dans les 2 poumons.
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Tuberculose : aspects cliniques
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Diagnostic bactériologique
�Forme pulmonaire � expectoration spontanée x 3 au réveil, à jeun� si (-) : tubage gastrique, fibroscopie bronchique
�Forme méningée� LCR (> 1 ml)
�Forme disséminée� hémoculture en milieu ISOLATOR� examen direct (Ziehl -Neelsen)� culture sur Lowenstein-Jensen : 2 - 4 semaines� antibiogramme 3 semaines
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Traitement : Généralités
�Maladie à déclaration obligatoire
�Prise en charge à 100 %
�Isolement : 15 jours
�Enquête autour du cas (CLAT)
�Intolérance cutanée ou toxicité hépatique ++
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Traitement : tuberculose maladie
�Primo-infection patente : bi thérapie 2 mois
�Tuberculose pulmonaire : quadrithérapie� Isoniazide (INH) 4 - 5 mg/kg/j 6 mois
� Rifampicine 10 mg/kg/j ou Rifabutine 6 mois
� Pyrazinamide 20 - 30 mg/kg/j 2 mois
� Ethambutol 15 - 20 mg/kg/j 2 mois
�Tuberculose osseuse ou neuroméningée9 à 12 mois
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Médicaments dosage posologies quotidiennes effets secondairesadultes enfants
Isoniazide cp 50 mg 3 à 5 mg/kg 5 mg/kg polynévrite, hépatite,(Rimifon) cp 150 mg à adapter algodystrophie, troubles
psychiques, amaigrissement
Rifampicine gél. 300 mg 10 mg/kg 10 mg/kg coloration des secrétions(Rifadine sirop 100 mg/5 ml nausées, vomissements,Rimactan) hépatite, hémolyse,
thrombopénie, allergie,interaction médicamenteuse
Pyrazinamide cp 500 mg 30mg/kg 25-30 mg/kg hépatotoxicité dose- dépendante, (Pirilène) allergie cutanée, fièvre, nausées,
vomissements, hyperuricémie, arthralgie, phototoxicité
Ethambutol cp 250 mg 20 mg/kg névrite optique rétrobulbaire,(Dexambutol cp 500 mg nausées, vomissements,Myambutol) cp 400 mg céphalées, vertiges
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SCHEMA DE SURVEILLANCE DU TRAITEMENT D'UNE TUBERCULOSE PULMONAIRE
J0 J15 J30 M2 M4 M6 M12
Consultation + + + + + + +
Bactériologie + + + si exp. + si exp.
Radio thorax + + + + + + +
Transa + + +si anomalie
Uricémie +
Ex. opht. + +
Créatinine +
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Traitement : Bacilles résistants
�Résistance � I (zone endémique, VIH)
� II (traitement écourté)
�Isolement ++
�Adaptation à antibiogramme� Antituberculeux de 2ème ligne
Amikacine, Ofloxacine, Moxifloxacine
Clofazimine, Ethionamide, PAS, cyclosérine, capréomycine
18 à 24 moisde traitement
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Traitement : Bacilles résistants
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La chimioprophylaxie : modalités
�infection tuberculeuse latente ( ITL)
� INH 5 mg/kg/j 9 mois
� Rifampicine - Pirilène 2 mois mais hépatotoxicité
� INH - Rifampicine 3 mois
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Investigations à conduire autour d'un cas
�Evaluation du type de contact avec entourage (étroit, régulier, occasionnel)
�Evaluation des facteurs de risque � facteurs de risque : âge < 5 ans, déficit immunitaire
(alcool, corticoïdes, VIH...)
� facteurs de protection ? : vaccination par BCG
�Investigation des contacts étroits
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Prévention de la transmission dans les lieux de soins
�Prévention de la transmission aérienne� suspicion diagnostique
� BAAR (+)
� Procédure à risque (aérosol si BK)
» isolement» port du masque ffp2» aération de la chambre (évacuation extérieure)» chambre à pression > 0 si BK résistant
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IDR : intra dermo réaction à la tuberculine
Temps 1 : réalisation (ide) Temps 2 : 72h , lecture
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IDR - LIMITES - SENSIBILITE - SPECIFICITE
� Technique :administration et lecture liées à l’opérateur
peu ou pas reproductible
� Besoin de 2 visites
� Peu spécifique : 60 %* (Faux positifs)
– Mycobactéries non tuberculeuses
– BCG
� Sensibilité : 73 %* (Faux négatifs)
– anergie (déficit immunitaire)
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IGRA ( Interferon Gamma Release Assay)
�Quantiferon / elispot : biologie sanguine
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IGRA
�IGRA chez sujets non exposés dans les pays développés
� IGRA IDR tuberculine� Sensitive 84% 70%
� Specific 99% (15-90%)
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Indications principales pour IGRA
� En remplacement de l'lDR :
� enquête autour d'un cas, uniquement chez les adultes ( >15 ans)
� lors de leur embauche, pour les professionnels de santé et pour ceux travaillant dans un service à risque (listés dans les articles R .311 2-1e t R.311 2-2d u Code de la santé publique)
� aide au diagnostic des formes extra-pulmonaires de la tuberculose
� avant la mise en route d'un traitement par anti-TNF alpha
�AUCUNE VALIDATION DANS LE DIAGNOSTIC DE TUBERCULOSE MALADIE
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Comment dépister une ITL ?(indications de l’IDR en France et Recommandations
IGRAS 2006)
IDR IGRA
Enquêtes autour d’un cas + + >15a
Migrants < 15 ans + - + -
Avant traitement par anti TNF alpha + +
Personnel soignant exposé + +
Avant BCG, pour nourrissons > 12 Semaines + -
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Vaccination BCG : les faits
�BCG = souche vivante atténuée de Mycobactérium Bovis (bacille de Calmette et Guérin)
�Effet protecteur individuel partiel chez l’enfant� Protège à 80% des formes disséminées et de méningites chez l’enfant;
à 55% des formes pulmonaires
� Pas d’immunité contre la tuberculose latente
� protège 10 à 20 ans
�Effets secondaires locaux : abcès, adenites, ostéites (3%)
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Vaccination BCG : suspension de l’obligation vaccinale mars 2007
�Vaccination fortement recommandée pour :� Enfant né dans un pays de forte endémie tuberculeuse
� Enfant dont au moins un des parents est originaire de ce pays
� Enfant devant séjourner au moins un mois dans l’un de ces pays
� Enfant résidant en Ile de France ou Guyanne
� Situation jugée à risque par le médecin (logement, socio économique, contacts réguliers migrants ..)
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Conclusion
�La tuberculose reste une maladie d’actualité
�La présentation clinique peut être trompeuse mais les «clichés » habituels : AEG, fievre, sueurs nocturnes, patient à problèmes restent valables.
�Le traitement est quasiment toujours efficace « lorsqu’il est pris ».
�Tout soignant en voit au moins une dans sa carrière