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Les données chiffrées publiées ci-dessous concernent 178 personnes accompagnées par
l’association en 2011. On appelle “accompagnées” les personnes qui ont pris contact avec
l’association et pour lesquelles celle-ci a ouvert un dossier et effectué un travail de soutien et
de recherche de solution.
Nombre de dossiers
Même si le nombre de dossiers reste important, nous enregistrons une baisse du nombre
d’accompagnements qui s’explique par la baisse du taux d’occupation du quartier femmes de
la maison d’arrêt de Sequedin : de 125 femmes en moyenne en 2008/2009, il est passé à
environ 90 en 2010 /2011.
- Nombre de dossiers ouverts en 2011 : 65
- Nombre de dossiers ouverts avant 2011 (accompagnements poursuivis) : 102
- Nombre de femmes incarcérées ou sorties de détention au cours de l’année 2011 : 167
- Nombre de femmes libres en 2011 mais pour lesquelles l’association a continué un travail
d’accompagnement régulier : 9
Des milieux sociaux défavorisés surreprésentés
Les formes d’exclusion liées à la détention varient en fonction des origines sociales des
détenues. La période “avant-incarcération” est donc importante dans la façon de concevoir la
réinsertion.
0
10
20
30
40
50
60
70
1 fois 2 ou 3 fois Entre 4 et 10 fois Plus de 10 fois
Nombre de visites par femmes en 2011
27 %
23 %
46 %
4 %
Les femmes que nous accompagnons sont très majoritairement issues de milieux socialement
défavorisés : la majorité possède un niveau d’instruction peu élevé qui accroit les difficultés à
trouver un emploi. 61% de notre public (soit 99 femmes) ne possèdent pas de diplôme et
ont stoppé leurs études à un niveau peu élevé.
La répartition des diplômées illustre également le faible niveau scolaire du public
incarcéré : 77% ont un niveau scolaire de niveau VI (CFG1, Brevet des collèges) ou de
niveau V (CAP ou BEP).
1 CFG : certificat de formation générale qui valide l'aptitude du candidat à l'utilisation des outils de
l'information, de la communication sociale et sa capacité à évoluer dans un environnement social et
professionnel. Il garantit la maîtrise de la langue française ; les principaux éléments de mathématiques et de la
culture scientifique et technologique ; la maîtrise des techniques usuelles de l'information et de la
communication ; les compétences sociales et civiques ; l’autonomie et l'initiative.
39%
61%
Pourcentage de femmes diplômées et non diplômées
Oui
Non
17,19%
6,25%
53,13%
1,56% 3,13%
18,75%
CFG BEPC BEP-CAP BAC PRO BAC BAC +
Niveau de diplôme des femmes étant diplômées
4,08%
39,80% 33,67%
10,20% 12,24%
Primaire Collège BEP - CAP Lycée Nonrenseigné
Niveau détude des femmes non diplômées
33% étaient sans ressources fixes avant l’incarcération et 45% étaient bénéficiaires du
RSA. Seulement 7% des femmes travaillaient avant leur entrée en détention. Elles
occupaient alors très majoritairement des emplois peu qualifiés (manutention, entretien,
restauration, employée, vente, aide à la personne).
Des situations familiales complexes
Les femmes accompagnées présentent majoritairement des situations familiales compliquées
et souvent dégradées (monoparentalité, veuvage, divorce ou séparation) : de ce fait, elles
reçoivent peu de visites de leurs proches durant leur détention et se trouvent majoritairement
en situation d’isolement.
45,40%
3,07% 4,91% 7,36% 6,13%
33,13%
RSA ASSEDIC AAH Emploi Autres Sans revenus
Ressources avant leur incarcération des femmes suivies en 2011
39,39%
3,03% 1,52%
54,55%
1,52%
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
Alcool Alcool etdrogue
Alcool etmédicaments
Drogues Médicaments
Problèmes d'addictions
Une majorité de femmes avec des enfants mineurs
Les femmes sont majoritairement mères de famille : 65% d’entre-elles (soit 107) ont au
moins un enfant.
56% (soit 100 femmes) se situent de plus dans une tranche d’âge de 25 à 40 ans.
Dans cette tranche d’âge, lorsqu’elles ont des enfants, ces derniers sont très souvent mineurs.
Nous devons donc prendre en compte cette donnée et la dimension parent-enfant dans le cadre
de notre accompagnement.
Des mères seules
56% des mères élèvent seules leurs enfants (séparées, divorcées, célibataires ou veuves).
L’association ne travaille pas directement avec les enfants mais, par la prise en charge et
35%
30%
8%
14%
1% 5%
7%
Situation familiale des femmes suivies en 2011
Célibataire
Concunibage
Divorcée
Séparée
Mariée
Pacsée
Veuve
19,32%
56,82%
21,02%
2,84%
Moins de 25 ans Entre 25 et 40 ans Entre 40 et 55 ans Plus de 55 ans
Age des femmes suivies en 2011
l’accompagnement de la mère, œuvre à consolider le lien familial, à le restaurer et/ou à le
maintenir pendant l’incarcération et à la sortie. Nos actions se répercutent ainsi de manière
directe ou indirecte sur le cercle familial car la prise en charge de la mère prépare, en amont,
les conditions d’une reprise de contact avec l’enfant.
35%
19%
19%
12%
10% 5%
Nombre d'enfant(s) par femmes, mineurs et majeurs confondus
0
1
2
3
4
5 ou plus
60
189
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
Majeur Mineur
Nombre total d'enfants
Des demandes de rencontres précoces
45% (soit 75 femmes) étaient incarcérées depuis moins d’un mois lors du premier contact
avec l’association et 16% (27 femmes) l’étaient depuis moins de 6 mois.
Cette précocité du contact pose la question des enjeux du travail que nous réalisons en
détention. Pour les personnes qui éprouvent des difficultés à solliciter de l’aide, cette
démarche a d’autant plus de sens car elle engage la confiance dans la possibilité d’un avenir et
nous avons la responsabilité de ne pas les décevoir.
Un bouche à oreille qui fonctionne
Le nombre de demandes résulte de la notoriété de l’association auprès du public incarcéré.
Cette année encore, le bouche à oreille fonctionne excellemment : 84% des femmes qui nous
ont contactés ont pris connaissance de l’association par le biais d’une co-détenue.
La reconnaissance de notre travail par les SPIP et le SMPR de Sequedin joue également son
rôle.
11%
33%
42%
9%
0% 1%
1%
2% 1%
Situation des enfants mineurs pendant l'incarcération de leur mère
Père
Famille
Famille d'accueil
Foyer
Internat
Nurserie détention
Indépendant
Décédé
Autre
Suivi antérieur : les suivis antérieurs concernent les personnes enregistrées avant 2011 qui ont recontacté
Parcours de femmes à la suite d’une nouvelle incarcération (récidive, révocation de sursis ou délit jugé tardivement après une liberté provisoire ou une fin de peine précédente).
Une majorité de femmes de la région
Les femmes qui nous sollicitent sont majoritairement originaires des départements du Nord et
du Pas-de-Calais : 35% des femmes accompagnées étaient originaires du Nord, dont 8%
issues de Lille et 10% de sa communauté urbaine ; 36% étaient originaires du Pas-de-
Calais.
Au centre de détention de Bapaume, nous constatons une plus grande diversité des lieux
d’origine qui s’explique par le nombre restreint de centres de détention pour femmes.
Effectivement, 55% des femmes suivies sur cet établissement sont originaires du Nord-
Pas-de-Calais contre 87% de femmes incarcérées à Lille-Sequedin.
84,43%
8,38% 1,80% 5,39%
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
Co-détenue Professionnels dela pénitentiaire
Suivi antérieur Autres
Origine de la prise de contact avec Parcours de femmes
S’il est aisé de déterminer l’origine géographique des femmes avant l’incarcération, il est par
contre compliqué pour l’association de savoir où elles se réinstallent de manière durable
lorsqu’elles sortent en fin de peine. En effet, dans la mesure où il n’y a aucune obligation de
suivi par Parcours de femmes, ce public est très “volatile” à la sortie de détention et la grande
majorité rompt assez vite les liens avec l’association (qui, ne l’oublions pas, symbolise le
passage en prison) pour reprendre le cours de sa vie. Sans nouvelle de celles que nous avons
accompagnées durant leur détention, nous n’avons aucun moyen de collecter les informations
qui nous permettraient de connaître leur situation après leur sortie. Les femmes redeviennent
alors citoyennes de droit commun et l’association ne peut que s’en féliciter puisque c’est l’un
des objectifs qu’elle vise. On n’est pas “sortant de prison” indéfiniment. Parcours de femmes
ne tient pas à être “un fil à la patte” pour toutes celles qu’elle a pu rencontrer et aider à ce
moment particulier de leur vie.
Situations pénales
La moitié des femmes accompagnées par l’association sont « primaires », c’est-à-dire
incarcérées pour la première fois.
Le nombre de (réincarcération) augmente par rapport à 2010 : il passe de 35 à 44 % en 2011.
Nous employons le terme « réitérations » pour qualifier de manière très large les femmes qui
sont de nouveau incarcérées. Il ne s’agit cependant pas forcément de personnes en situation de
récidive directe, c'est-à-dire de femmes qui, après avoir déjà été condamnées pour une
première infraction, en commettent une nouvelle. Nous comptabilisons également dans cette
catégorie les femmes qui ont été incarcérées pour un motif et qui se retrouvent de nouveau en
détention suite au jugement tardif d’un délit ancien. Exemple : une femme a commis deux
délits, l’un en 2006 et l’autre en 2007. Elle est jugée pour le premier en 2008 et purge une
peine de six mois. Elle est accompagnée par Parcours de femmes. Elle sort et est de nouveau
jugée, cette fois pour le second, en 2009. Elle purge alors une autre peine de quatre mois.
L’association la comptabilise comme « récidiviste » car elle a déjà été incarcérée et qu’un
dossier a déjà été ouvert. Cependant cette personne n’a pas récidivé après sa sortie.
19% des femmes sont « prévenues » c’est-à-dire placées en détention provisoire sans avoir été
jugées : pour ces personnes, il est extrêmement difficile de se projeter dans le temps et de
concevoir un projet de réinsertion, leur date de sortie n’étant pas fixée.
50%
43%
7%
Situation judiciaire
Primaire
Réitération
Révocation de sursis
19,16%
80,84%
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
Prévenue Condamnée
Situation carcérale
Motifs d’incarcération
Les motifs d’incarcération majoritaires sont :
- Vols et escroqueries (23%)
- Atteinte à la personne, coups et blessures (20%)
- Infraction à la législation des stupéfiants ou ILS (17%). Ce chiffre élevé peut s’expliquer
par le fait que nous nous situons dans une zone géographique frontalière avec la
Belgique et proche des Pays –Bas et par le nombre relativement important de personnes
passant la frontière avec des stupéfiants.
- Homicides et tentatives d’homicide (15%)
7%
20%
3%
17%
4% 1% 3%
23%
15%
7%
Motif(s) d'incarcération
Agression sexuelle
Atteinte à la personne
Atteinte aux biens
ILS
Infraction au code de la route
Mœurs
NAPD
Vol, escroquerie
Homicide ou tentative
Autres
40%
24%
36%
Durée de la peine
Moins d'un an
De 1 an à moins de 3 ans
Plus de 3 ans
40% des femmes sont condamnées à des peines inférieures à un an, la moyenne étant de 5
mois.
60% sont condamnées à des peines supérieures à 1 an : 24% d’entre elles purgent des peines
comprises entre 1 et 3 ans (la moyenne étant de 18 mois) et 36% de longues peines (c'est-à-
dire supérieures à 3 ans), la moyenne étant de 11 ans. Elles cumulent 543 ans à elles toutes.
Prévisions de sorties
Indiquer la fin de peine n’est pas choses aisée. Il est en effet impossible de prévoir la sortie
des personnes prévenues dans la mesure où elles ne sont pas jugées, et prévoir la date de
sortie de celles qui le sont est également compliqué dans la mesure où l’on ne sait pas quelles
seront les remises de peine spéciales accordées.
La majorité de notre public (55%) est sortie en 2011 et 19% des dossiers ouverts seront
« sortants » en 2012.
18% des femmes que nous accompagnons ne sortiront cependant qu’après 2014. Il est
important d’inciter ces femmes à se projeter dans un avenir même si la sortie est loin car c’est
un travail de longue haleine. Cela nécessite un temps de maturation entre rêve, espoir et
réalité, souvent difficile à supporter.
54,62%
19,23%
6,92%
9,23%
1,54%
2,31%
2,31%
0,77%
0,77%
0,77%
0,77%
0,77%
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
2025
Année de sortie prévue pour les femmes condamnées
Activités, travail et formation en détention
- 37% (soit 61 femmes) ont pratiqué une activité. Le sport, les ateliers du Relais Enfants-
Parents, la bibliothèque, l’informatique et les arts plastiques sont les principales activités
proposées en détention.
- 35% (soit 57 femmes) travaillent ou ont travaillé en détention. Ce chiffre doit être nuancé
car il ne donne qu’une idée approximative et n’est pas le reflet d’une réalité : il ne dit rien sur
le temps de travail et la rémunération par exemple. En effet, les femmes ne travaillent pas de
manière continue sur toute la durée d’incarcération : le travail peut être interrompu à tout
moment pour raison disciplinaire, maladie, insuffisance d’activité, etc.
Parmi celles qui ne travaillent pas, 30% (soit 32 femmes) sont en attente d’un travail et en ont
fait la demande, et 16% (soit 17 femmes) nous indiquent ne pas pouvoir travailler à cause
d’une trop courte peine. 20% (soit 45 femmes) ont suivi une formation.
16,39% 11,48%
3,28% 6,56% 4,92%
54,10%
3,28%
Activité des femmes en ayant bénéficié
24,56%
17,54%
45,61%
7,02%
1,75% 3,51%
Atelier Auxi Buanderie Maintenance Mess Autre
Travail des femmes en ayant bénéficié
L’enseignement général et les stages de « remobilisation » (définition de projet professionnel
envisagé pour la sortie, rédaction de lettres de motivations et CV, etc.) constituent l’essentiel
des formations proposées (respectivement 60% et 24%).
4,44% 2,22% 2,22% 4,44% 2,22%
60,00%
24,44%
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
Formation des femmes en bénéficiant