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Nouvelle n°1 Moi je ressentis la peur, un hiver lointain par une nuit de décembre… Marie et David Steward était un jeune couple ayant deux enfants : Luka dix ans et moi, Lola, cinq ans à l’époque. Nous vivions dans une petite ville d’Ecosse nommée Forx. Mes parents avaient une fille qui s’appelait Ana (c’était ma sœur, mais je ne l’ai pas connue) c’était l’aînée de la famille mais elle était morte de crise cardiaque à l’âge de sept ans. Ma mère souffrait énormément de son absence et décida d’aller dans un couvent et qui sait, d’adopter un nouvel enfant. Au cours d’une fin de soirée dont je me rappelle fort bien, mes parents allèrent au couvent Sainte-Marie et rencontrèrent la sœur Adélaïde. Elle leur présenta plusieurs jeunes filles, et au bout de quelques minutes ils tombèrent sous le charme d’une petite fillette qui peignait des tableaux dans sa chambre : elle se nommait Katy. Vers vingt heures, mes géniteurs rentrèrent à la maison et je vis une petite tête inconnue dépasser de la vitre de la voiture. Nous étions le mardi 19 décembre et cela faisait déjà une semaine que Katy faisait partie de la famille. La jeune fille s’intégrait bien, on était très proches et, malgré mon mutisme, on se comprenait d’un simple regard. Mon frère Luka, étant très solitaire, avait du mal à l’accepter. Katy était une enfant agréable avec sa famille et les personnes en général ; mais un soir, lors d’un repas familial, ma « sœur » devint insolente envers Maman et un malaise se fit ressentir tout au long de la soirée. Katy se leva de table, sortit faire un tour dans le jardin où elle trouva de magnifiques roses blanches qui appartenaient à Maman, les cueillit et les lui donna pour se faire pardonner de son comportement de ce soir-là. Mais ce que la fillette ne savait pas, c’est que ces roses représentaient énormément de choses pour notre famille : elles représentaient notre sœur décédée quelques années auparavant. Ma mère, voyant les roses coupées, fondit en larmes et s’écroula sur le sol ; elle éprouvait tant de haine envers Katy qu’elle lui serra fort le poignet et lui arracha les roses. Ma sœur, en larmes, courut dans sa chambre ; elle prit un outil de bricolage et se mutila. C’est à partir de ce jour-là que je me rendis compte qu’elle avait un comportement suspect ; car

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Nouvelle n°1

Moi je ressentis la peur, un hiver lointain par une nuit de décembre…Marie et David Steward était un jeune couple ayant deux enfants : Luka dix ans et moi, Lola, cinq ans à l’époque. Nous vivions dans une petite ville d’Ecosse nommée Forx. Mes parents avaient une fille qui s’appelait Ana (c’était ma sœur, mais je ne l’ai pas connue) c’était l’aînée de la famille mais elle était morte de crise cardiaque à l’âge de sept ans. Ma mère souffrait énormément de son absence et décida d’aller dans un couvent et qui sait, d’adopter un nouvel enfant.Au cours d’une fin de soirée dont je me rappelle fort bien, mes parents allèrent au couvent Sainte-Marie et rencontrèrent la sœur Adélaïde. Elle leur présenta plusieurs jeunes filles, et au bout de quelques minutes ils tombèrent sous le charme d’une petite fillette qui peignait des tableaux dans sa chambre : elle se nommait Katy.Vers vingt heures, mes géniteurs rentrèrent à la maison et je vis une petite tête inconnue dépasser de la vitre de la voiture.Nous étions le mardi 19 décembre et cela faisait déjà une semaine que Katy faisait partie de la famille. La jeune fille s’intégrait bien, on était très proches et, malgré mon mutisme, on se comprenait d’un simple regard. Mon frère Luka, étant très solitaire, avait du mal à l’accepter. Katy était une enfant agréable avec sa famille et les personnes en général ; mais un soir, lors d’un repas familial, ma « sœur » devint insolente envers Maman et un malaise se fit ressentir tout au long de la soirée. Katy se leva de table, sortit faire un tour dans le jardin où elle trouva de magnifiques roses blanches qui appartenaient à Maman, les cueillit et les lui donna pour se faire pardonner de son comportement de ce soir-là. Mais ce que la fillette ne savait pas, c’est que ces roses représentaient énormément de choses pour notre famille : elles représentaient notre sœur décédée quelques années auparavant. Ma mère, voyant les roses coupées, fondit en larmes et s’écroula sur le sol ; elle éprouvait tant de haine envers Katy qu’elle lui serra fort le poignet et lui arracha les roses.Ma sœur, en larmes, courut dans sa chambre ; elle prit un outil de bricolage et se mutila. C’est à partir de ce jour-là que je me rendis compte qu’elle avait un comportement suspect ; car elle fit croire à mon père que notre mère l’avait frappée et il la crut. Voulant la défendre une forte dispute éclata entre mes parents.Le lendemain en jouant à « chat » je remarquai que ma soi-disant sœur n’avait pas d’ombre… Cela m’intrigua fortement. Je remarquai aussi qu’elle avait un teint translucide, aussi blanche que la neige : on l’aurait crue malade. A partir de ce moment-là, notre famille se décomposa… D’un côté il y avait David et Katy, de l’autre Marie et Luka : et au milieu de tout ça, il y avait moi, ne sachant pour qui prendre parti au vu de ces évènements. Le mercredi après-midi Katy, Luka, et moi n’allions pas à l’école, Marie travaillait et David restait à la maison pour s’occuper de nous. Ma mère reçut à son bureau un appel d’un médecin russe qui avait gardé Katy six mois dans son hôpital psychiatrique et lui expliqua ce « cas » étrange : Katy Steward, née nous le nom de Cruella avait l’apparence d’une jeune fille innocente mais avait un soit disant vécu de plusieurs centaines d’années. Son but était de séduire les pères de familles qui l’avaient adoptée pour avoir une vraie vie de femme. Si ces malheureux ne succombaient pas à son charme fou, ils devraient subir une terrible sentence. Pendant ce temps-là, dans la maison des Steward, Katy se transformait en femme comme le prédisait le docteur. Elle descendit les escaliers et s’assit près de David sur le canapé ; elle lui parlait d’une voix douce et sensuelle. Sentant sa présence un peu trop ambiguë, David la repoussa brusquement et lui ordonna d’aller se coucher. Katy était folle de rage, son plan avait échoué ! Maman arriva à la maison terrifiée par les paroles du docteur à propos de sa fille.

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Elle scruta toute la maison mais ne vit personne à part Katy : son mari avait disparu. Elle prit de suite sa fille pour l’unique cause de sa disparition. Ma mère folle de rage, courut après Katy, elles sortirent et une course folle commença. Soudain, elles glissèrent sur la mare glacée et le combat entre mère et fille continua. La mare se fissura, Katy s’accrocha à sa « maman » et lui demanda de l’aider. Marie refusa et partit. Dix ans plus tard, en allant chercher du pain, je vis dans la rue une jeune fille pâle et sans ombre ; je crus reconnaître Katy. Je passai mon chemin, pensant que ce n’était…qu’une illusion…

Nouvelle 2

Nouvelle n°2

« Plume de suie »

« Moi, je ressentis la peur l’hiver dernier, par une nuit de décembre.Moi, je parle de la vraie terreur, celle qui vous attrape et ne vous lâche plus, qui vous détruit jusqu’au commencement de votre âme. Elle vous étrangle ; vous rend fou et à sa merci.Tout commença par un bruit. Un bien étrange son. Je l’entendis pour la première fois il y a deux ans. Ce bruit, on aurait dit une sorte de raclement contre le mur et des griffes que l’on aiguise. Ce son ne me fit pas vraiment peur, mais je ne l’oubliai pas.Pendant toute une année, je ne l’entendis plus. Malheureusement, il n’en avait pas fini avec moi. En effet, un soir de pluie, j’appris la mort d’une jeune fille dans d’étranges circonstances :Je m’installai devant la télévision et fis défiler rapidement les chaînes, non contente des programmes. Soudain, je m’arrêtai sur une chaîne d’information de mon département. Les gros titres affichaient un meurtre dans ma ville :« Une jeune fille est morte dans la nuit dans la nuit de samedi à dimanche. Elle a été lacérée de coups de couteaux. Auparavant elle avait décrit dans son journal de curieux phénomènes : une sorte de bruit qu’elle entendait la nuit qui semblait être plus proche de soir en soir. La nuit de sa mort, elle avait écrit qu’elle ne pouvait pas dormir tellement le son semblait proche, tellement cela l’inquiétait. Elle le décrivait comme une sorte de raclement contre les murs accompagné de griffes contre de l’acier … »J’éteignis l’écran et pris la direction de ma chambre en me disant que c’était absolument n’importe quoi. Mais - toujours ce satané « mais », au fond de moi, j’étais tout de même un peu effrayée.

J’avançais dans le couloir sombre et atteignis ma chambre. Avant d’y rentrer je repensai à l’état à mes précieuses poupées de porcelaine. Je les trouve si belles, si apaisantes. La première chose que je faisais toujours quand je passais la porte de mon « domaine » était de les regarder, de les compter. Aujourd’hui, je voulais juste en prendre une dans mes bras, me blottir sous ma couette avec l’une d’elle et dormir. Mais ce ne fut pas du tout ce qui se passa.

J’ouvris la porte… et hurlai. Je découvris avec horreur et stupéfaction une de mes plus précieuses poupées lacérée de coups de couteau… Je fus immensément triste et furieuse contre celui qui avait fait ça.

Un instant plus tard, ma porte s’ouvrit en grand et je contemplais ma mère sur le seuil, les cheveux complètement ébouriffés. L’affolement se lisait sur son visage :« -C’était quoi ce hurlement ?! » me demanda-t-elle.

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Pour toute réponse je m’écartai de l’entrée et lui montrai ma poupée. Je lui racontai aussi comment j’avais fait ma découverte. Elle tenta de me rassurer en me disant que ça devait être encore mon petit frère, qu’elle le punirait comme il se devait et qu’il passerait un mauvais quart d’heure. Elle m’affirma aussi que tout se passerait bien et que c’était fini. A ce moment, je vis par la porte entrouverte mon père passer dans le couloir. Je ne le vis qu’un instant, mais je me souviens clairement de son étrange expression : une expression à vous donner des frissons dans le dos, et pas des frissons de plaisir ! Je n’écoutais plus ma mère. Le regard de mon père m’avait trop absorbée. Un moment passa, avec maman continuant de parler dans le vide.« -Maman, c’est bon, finis-je par couper. Tu l’as dit : tout ira bien, c’est fini. Bonne nuit ! » conclus-je.Elle semblait vexée d’être interrompue ainsi, mais elle ne dit rien, à part un petit « bonne nuit » avant de s’éclipser. J’avais envie d’être seule.Je ne cessai de repenser à mon père et à son expression ; la douleur causée par la perte de ma poupée était toujours là. Juste avant de m’endormir, je me répétais cette phrase rassurante : « Tout ira bien, c’est fini. »La suite fut bien pire.Trois jours après, tout le monde parlait de l’accident : un bus était tombé dans un ravin à cause de la neige mais ce n’était pas la seule raison. Le chauffeur y était pour beaucoup aussi. Apparemment il se comportait étrangement, comme s’il avait peur de quelqu’un ou de quelque chose : il semblait anxieux. Les quelques survivants précisèrent également qu’il y avait un bruit qu’on n’entendait pas, normalement, dans un bus et qui avait été « présent » tout le long du trajet. Ils le décrivaient comme un tintement de griffes contre du métal. Les policiers n’avaient pas pu interroger le conducteur pour la simple et bonne raison qu’il s’était volatilisé avant l’arrivée des secours.Après avoir appris la triste nouvelle et passé une longue journée au lycée, je rentrai chez moi. Sur le seuil de ma maison, des plumes de suie, aussi grosses que mon avant-bras, ne pouvant appartenir à un aucun oiseau d’aucune sorte, tremblotaient dans la légère brise. Peureuse, effrayée, j’ouvris la porte et entrai dans mon foyer. Pas un bruit, rien, personne.« -Il y a quelqu’un ? » Je m’aperçus que ma voix chevrotait un peu. Pourquoi ?Je sentis un frôlement contre mon épaule. Je me retournais vivement, complètement terrorisée. Toujours personne…En pénétrant dans ma chambre, je découvris plusieurs de mes poupées détruites. Comme si un poids les avait écrasées. Elles étaient en miettes, complètement brisées. Cette fois-ci, les larmes roulèrent sur mes joues. Tellement jolies auparavant, et maintenant tellement… tellement immondes. Je ramassai les plus gros morceaux de porcelaine et les serra dans mes bras en chantonnant une comptine. Je pleurais toujours, le chagrin encore plus présent après cette seconde perte.Plus tard, je remarquai de petites traces de lames sur les fragments de mes poupées…Un doute me saisit, et si tout cela n’était pas réel ?! Et si les créatures surnaturelles ne nous voulaient pas que du bien ?! Bon sang !! je déraillais complètement ! L’imaginaire… exister ? Et puis quoi encore !! Dans peu de temps, je serais bonne pour l’asile !!J’entendis soudain des pas dans le couloir. Je croyais que j’étais seule ?! J’arrêtai de bouger, mon souffle bloqué, j’attendis… Une affreuse sensation de déjà-vu me saisit. Par la porte entrouverte, comme trois jours plus tôt, je vis mon père passer. La même expression sur son visage mais en plus marquée : ce n’était pas de bons sentiments sur son visage. Des sueurs froides, gelées, descendaient le long de mon dos. Je me sentais telle une biche devant des phares de voiture. Peur, j’ai peur. J’étais horrifiée.Quelques heures plus tard, toute la famille était à la maison. Je regardais la télé, lorsque mon père arriva dans le salon. Presque immédiatement je me fis plus petite, voulant être plus petite

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qu’une souris, cherchant à être invisible. Il mit son manteau et prit la direction de la porte d’entrée. Ma mère sortit de la cuisine et lui demanda :« -Où vas-tu mon chéri ? Une affaire importante à régler avec mon frère. »

Puis il partit. Je voulais prendre l’air, me changer les idées, je décidai d’aller me promener en forêt.Après avoir bien marché, je m’apprêtais à rentrer, lorsqu’un hurlement m’arrêta. Le cri venait du fond des bois, comme si quelqu’un souffrait le martyr. Sans réfléchir, je courais vers la source du bruit. Très rapidement mes pas débouchèrent sur une petite clairière très belle et calme. D’un coup je m’immobilisai et me précipitai dans un épais bosquet, tétanisé. Juste à côté du fin ruisseau d’eau scintillante, il me semblait apercevoir une bagarre. Mais pas avec n’importe qui : Je fus choquée de voir mon père et mon oncle se battre sauvagement. Au bout d’un moment, papa jeta à terre son frère blessé et le cloua au sol, tel un papillon, avec des lames qui brillaient d’une lueur dangereuse au soleil. Je hoquetai de stupeur. Vite, je mis ma main sur ma bouche. Mon père se redressa un peu, regarda autour de lui, puis décidant que les bruissements qu’il avait perçus n’étaient rien, revint à ses affaires. Moi, je me recroquevillai, essayant de me faire, à nouveau, plus discrète qu’un rongeur. J’étais tellement angoissée à l’idée qu’ils me découvrent… Mon père se mit à parler :« -Avant que tu ne meures, de ma main, (il gloussa à cette idée) j’ai deux ou trois petites choses à te dire. Merci de m’avoir aidé à tuer toutes ces personnes. Super, le coup du bus. Tu as vraiment été un bon partenaire pour m’aider dans mon projet ! »Un projet ?! Mais qu’est-ce qu’il racontait ??!! Il poursuivit :« -Malheureusement pour toi, tu ne m’es plus d’aucune utilité. De plus tu es de leur côté (il cracha ce mot) je sais déjà que tu es pris de remords, donc je ne vais pas prendre le risque que tu dévoiles tout au monde entier… adieu faux frère. »Il se dirigea tranquillement jusqu’à un magnifique fourreau de laque noir qui me semblait ancien. Il en sortit un long katana à la lame très effilée. Il le démontra… en décapitant son frère. Son visage arborait, maintenant, une lueur de sadisme que je ne lui avais jamais vue, que je ne lui connaissais pas. Chose étrange, il me semblait distinguer de grandes et majestueuses ailes noires dans le dos de mon oncle, pendant une seconde. Je fis le lien avec la plume découverte sur le seuil de ma maison. Mon père avait mentionné que mon oncle regrettait ses actes, peut-être tentait-il de me prévenir ? Les évènements suivant s’enchaînèrent trop vite pour que je distingue le rêve de la réalité. Mon père, ce meurtrier sanglant, se pencha sur mon oncle et semblait lui lécher le sang. Je pris mes jambes à mon cou à ce moment. J’avais à peine parcourut deux mètres qu’il me semblait entendre « la victoire sur le bien, la vengeance du mal. » Alors c’était ça, l’affaire que mon père avait à régler avec mon oncle ! Le tuer !! J’étais en état de choc, mon père avait assassiné quelqu’un !! Son frère de plus !! Mon oncle avait des ailes ! Et d’après ce que j’avais compris, c’était lui le chauffeur du bus tombé dans un ravin !! Il me semblait que papa avait bu le sang de son frère ! Et puis que voulait dire cette dernière phrase « la victoire sur le bien, la vengeance du mal. » Mon père serrai un… un vampire ?!! Alors finalement le fantastique existait vraiment !!!!!! Ou alors mon père était complètement fou et méritait de se faire interner. Tout se mélangeait dans ma tête, les idées devenaient confuses. Je ne savais plus du tout quoi penser…Les jours suivants se passèrent dans une effrayante fuite silencieuse de mon assassin de père qui faisait comme de rien n’était.Une semaine plus tard j’eus dix-huit ans.Mon anniversaire arriva. Tout se passait très bien, au début. Grâce à l’ivresse de la fête j’avais réussi à oublier un peu ce qui était survenu les jours précédents. Mais durant tout le long de la fête, mon père me fixait étrangement, comme s’il avait une idée derrière la tête.

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Quelques heures plus tard, j’admirais le beau crépuscule que je distinguais à travers la fenêtre. Ce beau soleil couleur feu… Si je croyais la théorie la plus folle, si papa était un vampire alors pourquoi ne lui est-il rien arrivé, l’autre jour dans la clairière, baignée de soleil ?« -Parce que je ne crains que la lumière de l’aube et du crépuscule, me répondit une voix dans mon dos. Je sursautai violemment mais ne me retournai pas.« -Tu me sembles surprise... tu as sûrement oublié que les vampires peuvent lire dans les pensées ? »C’était lui. Mon père.« -Viens avec moi, me dit-il. Face à la fenêtre, je ne répondis rien. Viens avec moi ou je les tue tous. »

Je parcourus la salle des yeux. Mon regard se déportait sur ma mère, mon frère et tous mes amis.Je n’avais pas le choix. Je me tournai vers lui et le suivis jusqu’à une vaste pièce vide pourvue seulement d’une fenêtre et de rideaux fermés. Mes pires cauchemars revinrent à la surface à la vitesse de l’éclair.Il commençait à me frapper, de toutes ses forces, de toute sa puissance. Je hurlais, gémissais, suppliais pour que cela s’arrête. Pourquoi ?? La douleur était tellement forte, que je priais pour qu’il me tue rapidement. Au bout d’un long, très long moment, il s’approcha de moi et but mon sang. Je savais que ma fin approchait. Il me murmurait des choses à l’oreille :« -As-tu remarqué ? Je ne plante pas mes crocs dans ta chair quand je suce ton sang… Sais-tu pourquoi ? »Il marqua une pause.« -Parce que je n’en ai pas !! C’est une malédiction… »Mais qu’est ce qu’il racontait ??« -C’est en tuant des humains qu’elles repousseront… Ton oncle m’a beaucoup aidé… Qui se serrait douté que lui ,quelqu’un du bien, pactise avec moi quelqu’un du mal ? »Il fit une autre pause.« -C’est pour ça que je tue avec des couteaux. »Je compris l’origine du bruit que je redoutais tant. Un couteau que l’on aiguise !!« -Je t’ai envoyé des messages. Tes précieuses poupées de porcelaine… »Soudain quelqu’un entra un verre à la main, de surprise il lâcha son gobelet de gin. Pendant quelques interminables secondes, tout le monde resta immobile. Et puis comme si quelqu’un avait appuyé sur la touche « play », l’homme se jeta sur mon père, tentant, vainement, de l’éloigner de moi. Papa d’une simple gifle, l’envoya s’écrouler à l’autre bout de la pièce, comme s’il ne pesait qu’une plume. Je me souviens parfaitement ce qui s’en suivit : l’homme se rattrapa aux rideaux de la fenêtre, qui tombèrent sur lui. Alors le soleil pénétra dans la pièce, les doux rayons du crépuscule me caressèrent la joue et transpercèrent mon agresseur tels des milliers de minuscules poignards. Il hurlait de douleur, je fermai les yeux. Son cri dura un certain moment, me vrillant les tympans. Quand je ne l’entendis plus, je rouvris les yeux pour découvrir la pièce baignée de magnifiques rayons de soleil jaune, orangés, rouge et même roses. C’était merveilleux, splendide. Il y avait l’homme de tout à l’heure et moi. Mais pas mon père. Sur le sol, des cendres. Par la porte ouverte j’entendis les bruits de la fête. Un sourire aux lèvres malgré la douleur, la tristesse, le chagrin et la peur, je fus transportée dans une lente torpeur, elle était la bienvenue. Je me réveillais dans ma chambre, croyant avoir rêvé. Je vis mes poupées de porcelaine détruites comme dans mes songes. Où était-ce la réalité ? je tentai de me lever, mais une grande douleur déchira mon corps en entier. Je réprimai un cri mais des larmes coulèrent sur mes joues seuls témoins de ma souffrance. Je levais les yeux au plafond et distinguais dans la douce clarté de la chambre, un mot et puis autre chose.« Je vis dans le passé, je fuis le présent et j’appréhende la futur »

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Une grosse plume couleur suie tomba sur la couverture. »En finissant le récit de mon histoire, je me rendis compte de deux choses :Cette phrase avait symbolisé, à elle toute seule ma vie, cette dernière année. Il me semblait apercevoir mon père, ou du moins il me laissait un message :Elle gisait dans le fond de la pièce entre les doigts d’un bébé. La plume trop grosse pour un oiseau et noire comme la nuit…

Nouvelle 3

Nouvelle n°3

L’AUTRE MONDE

Moi, je ressentis la peur l’hiver dernier par une nuit de décembre. Je partais avec mes amis Eric, Alexandra et Emilie en vacances à la campagne. Quand nous vîmes la maison, nous ressentîmes un grand frisson : elle se situait dans un très petit village, pas une âme qui vive aux alentours, isolée et inquiétante. Les fenêtres étaient toutes petites, elles empêchaient la lumière d’entrer. La bâtisse était grande et très sombre. A l’intérieur, il y avait de très anciens meubles, pas d’électricité, seulement des bougies et des chandeliers. Les murs étaient décorés de tableaux car l’ancien habitant était un peintre. Le jardin possédait de nombreux arbres et était défraîchi. Cet endroit faisait vraiment peur.Un soir alors que mangions près d’un grand tableau très sombre et effrayant car il représentait la mort, nous entendîmes des voix qui nous demandaient de venir les rejoindre. Nous prîmes peur quand le tableau se mit à briller. Emilie fut aspirée par celui-ci et nous décidâmes d’entrer dans le tableau pour la retrouver. Ensuite nous nous retrouvâmes dans un endroit qui semblait être le monde des ténèbres mais Emilie avait disparu.Soudain, un gros minotaure arriva. Il nous expliqua que si nous voulions retourner dans notre monde nous devions accomplir cinq épreuves, il nous expliqua également qu’il était le roi du monde des ténèbres et que nous devrions l’affronter pendant la dernière épreuve. Ce minotaure s’appelait Kaos. Nous nous demandions si ce qu’il venait de se produire était réel ou si ce n’était qu’un rêve : tout cela paraissait tellement surnaturel !Une fois Kaos parti, un chemin s’illumina pour accéder à la première épreuve. Quand nous arrivâmes sur le lieu, nous découvrîmes que c’était une arène. Des écritures étaient gravées sur une pierre, celles-ci nous expliquèrent ce qu’il fallait faire. Nous devions trouver une clé qui était cachée dans le corps d’un zombie. Tout à coup, des épées et des boucliers sortirent du sol : nous les prîmes et une cinquantaine de zombies arrivèrent tout autour de nous. Nous les tuâmes tous pour trouver la fameuse clé. A un moment, alors que je tuais un zombie et une clé sortit de son corps. Je la pris et tous les zombies disparurent. Eric avait été légèrement blessé au bras, mais il s’en remettrait. La première épreuve avait été assez facile, mais ce n’était que la première ! Nous étions incrédules devant ce que nous venions de vivre. Comment ce monde pouvait-il exister sans que nous le sachions ? C’était bien la question que je me posais sans cesse.La deuxième épreuve se déroula dans un immense champ de blé. Une autre pierre nous indiqua ce qu’il fallait faire : nous devions récupérer une deuxième clé qui était à l’autre bout du champ. Des sorcières surgirent de derrière nous et les branches de blé essayaient de nous attraper les jambes pour nous faire perdre l’équilibre. Alors, nous courûmes le plus vite possible vers la clé. Eric tomba et se fit attraper par le blé. Mais Alexandra et moi continuâmes : les sorcières nous tirèrent dessus grâce à leur baguette magique, un projectile manqua de me toucher. Finalement, Alexandra réussit à prendre la clé et les sorcières

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disparurent ainsi que le blé. Nous retrouvâmes Eric sain et sauf. Cette épreuve fut plus dure que la première.Pendant la troisième épreuve, nous avions chacun un chevalier fantôme à détruire. Nous étions dans une salle différente aves des armes à notre disposition. Un chevalier apparut devant moi et il commença à me foncer dessus, alors je pris les armes et l’affrontai. Je le fis tomber de son cheval, mais il se releva et me blessa à la jambe. Il était vraiment très fort ! Je ne savais pas comment Alexandra et Eric allaient, je m’inquiétais beaucoup. Le fait de penser à eux me donnait un second souffle et je désarmai le chevalier et lui tranchai la tête. Une fois le chevalier mort, je sortis de la salle et je vis qu’Alexandra et Eric avaient déjà terminé leur combat. Cela me rassura. Comme nous avions tous gagné notre combat, la clé apparut ; nous la prîmes et partîmes pour la quatrième épreuve.Quand nous arrivâmes sur le lieu de l’avant dernière épreuve, Kaos était déjà là avec le corps d’Emilie et il nous dit que nous pouvions nous venger dans la dernière épreuve puis il partit. Ses paroles étaient mystérieuses. La quatrième épreuve se déroula dans un labyrinthe. Nous devions trouver la quatrième clé. Alors nous partîmes à sa recherche dans cet endroit immense. Soudain des serpents se mirent à nous poursuivre et des lianes à nous attraper. Eric se fit mordre et Alexandra attraper par les lianes. Je me dépêchai d’aller chercher la clé mais je pris un mauvais chemin alors je dus faire demi-tour. J’aperçus Eric : il était en train de mourir ! Je parvins à trouver la clé et je m’en saisis. La blessure d’Eric disparut et les lianes libérèrent Alexandra.L’épreuve finale était arrivée. Kaos était déjà là :il était immense, possédait de grandes cornes, son corps était très musclé et il était muni d’une hache. Il nous donna des armes et nous l’attaquâmes pour venger Emilie. Eric fut le premier à attaquer mais Kaos l’évita et lui donna un coup de hache : il le tua sur le champ. Alexandra et moi lançâmes chacun notre tour des attaques mais il nous repoussa et nous blessa .Nous décidâmes de lancer une attaque groupée. Alexandra lui tira des flèches dessus pour l’attirer pendant que je me mettais derrière lui pour essayer de le frapper à la tête. J’y parvins, mais il me blessa à la jambe avec ses cornes. Malgré tout, mon coup lui avait été fatal. La clé apparut, ainsi qu’une porte à cinq serrures.Nous l’ouvrîmes et nous nous retrouvâmes dans notre lit, mais celui d’Emilie et d’Eric étaient vides : où avaient-ils disparu ?

Nouvelle 4

Nouvelle n°4

Je ressentis la peur, en hiver dix ans plus tôt. A ce moment là, en pleine campagne anglaise, dans un orphelinat en 1820, moi, Alice, petite fille blonde aux yeux bleus de huit ans, j’étais une enfant comme les autres ; jusqu’à ce que je découvre une poupée dans le grenier. L’orphelinat dans lequel j’étais depuis deux ans était délabré, il tombait en ruines. Toutes les portes étaient vermoulues. Les escaliers en bois moisissaient au fur et à mesure que le temps passait. Les salles étaient éclairées à la bougie. Je menai une vie normale quand soudain, je découvris une poupée que j’appelai Sweeny en souvenir du chat de ma petite enfance. Je jouais beaucoup avec ma poupée : elle était devenue ma meilleure amie. Un beau matin, les surveillants affolés nous demandèrent si nous avions vu Paul. En effet celui-ci avait disparu, volatilisé.Je pris ma poupée pour trouver du réconfort, quand je découvris que, sur sa robe bleue foncée, il n’y avait plus un pétale de rose mais deux. Pendant ce temps-là, la police et sa troupe recherchaient le kidnappeur.Cette nuit là, je fis un cauchemar terrible qui me réveilla en sursaut. Je décidai donc d’aller

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boire un verre d’eau pour me rafraîchir lorsque soudain je sentis une présence. Je me retournai et vis une petite fille vêtue d’une robe bleue foncée ressemblant fortement à celle de Sweeny. C’était impossible : sur la robe, il y avait deux pétales de rose ! Je croyais rêver ou, plutôt, j’étais en plein cauchemar.Mais ce que je vis après fut bien plus horrible. La petite fille emporta un enfant, Jack, un de mes copains et se dirigea vers la cave qui n’avait pas été ouverte depuis des lustres. Terrifiée à l’idée de ne plus revoir Jack, je suivis la petite fille. J’aperçus dans l’ouverture de la porte tous les orphelins disparus ! La petite fille y déposa Jack et referma soigneusement la porte. Je détalai à toute vitesse vers ma chambre. Lorsque je me retournai pour voir où se trouvait la jeune fille, je découvris le visage de Sweeny !Je clignai plusieurs fois des yeux, me pinçai la peau mais rien à faire : j’étais bien dans la vie réelle. L’élément qui me choqua le plus était la rose sur sa robe. Quand je découvris Sweeny des semaines plus tôt, je me rappelais très bien qu’il n’y avait qu’un seul pétale de rose mais désormais la rose s’était développée ! Il y avait la fleur, la tige et même les épines.Soudain, Sweeny disparut, aucune trace de sa présence n’était restée. Je décidai d’aller délivrer mes congénères dans la cave mais au moment d’ouvrir la porte, celle-ci se coinça. J’essayai de forcer de plus belle mais en vain. Je pris donc la décision d’aller me coucher en espérant me réveiller et que tout cela ne serait qu’une simple illusion. Mais en entrant dans la chambre, je la vis sur mon oreiller, comme tous les soirs, telle une innocente. J’étais si furieuse que je la pris, m’emparai d’une paire de ciseaux et coupai ses bras et jambes ; j’étais enragée.Quand soudain, je découvris avec étonnement que la rose qui était brodée sur sa robe se transformait en un objet bien réel. Je pris la rose entre mes mains et je me rappelai que sur la porte de la cave, il y avait un moulage en forme de rose. Je descendis à la cave et posai la rose dans le moulage. A ma grande surprise, elle s’ouvrit et je vis tous les enfants disparus : ils étaient tous là. Il y avait Jack, blotti dans le coin d’un mur. Je me réveillai en sursaut dans mon lit, dont le matelas était rongé par les mites, et découvris tous les orphelins autour de moi. Jack se tenait à mon chevet jouant avec Woopy le chien de l’orphelinat que tout le monde chouchoutait. Je sentis dans ma main droite de nombreuses épines qui m’égratignaient. Je posai mon regard sur ma main et vis la rose de Sweeny. Je venais de me réveiller d’une forte fièvre.

Nouvelle 5

Nouvelle n°5

Moi j’ai ressenti la peur l’automne dernier par un soir d’Halloween.Je dormais chez un ami pour un anniversaire. Il s’appelait Max et il était marrant et sympa.Le soir on se racontait des histoires qui faisaient peur. Les histoires paraissaient effrayantes jusqu’au moment où se fut mon tour d’en raconter une.Je commençai : « Il était une fois l’histoire de Peter le prédateur », Max et les autres amis qu’il avait invités se moquèrent un peu de moi ; mais je continuai : « Peter le prédateur était un criminel ingénieux et futé qui tuait ses victimes uniquement la nuit en leur tirant trois balles dessus : deux dans chacune des joues et une dans le front.Il était toujours en cavale et n’était jamais repéré.La seule chose que les policiers savaient de lui, c’est qu’il s’appelait Peter et que c’était un tueur en série.Mais ils ne l’avaient vu qu’une seule fois, un jour où il avait été imprudent. Ils reconnaissaient bien sa signature avec sa façon de tuer ses victimes trois balles.

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Le lendemain d’un de ses multiples meurtres, Peter avait été repéré et mis en prison par le plus courageux de tous les policiers.Il y est resté plus de deux mois puis s’était enfui sans qu’on le vit.A ce jour encore, on dit que personne ne l’a jamais revu. »A ce moment-là, Max et les autres ne rigolaient plus, et moi je voulais continuer mon histoire mais ils me suppliaient d’arrêter.C’est alors qu’une ombre passa derrière la fenêtre.Nous nous regardâmes avec des yeux terrorisés, même moi j’avais perdu mon calme. Nous avions envie de crier mais nous aurions réveillés les parents de Max alors on ne parlait pas et on ne bougeait plus, attendant ce qui allait se passer. Cinq minutes plus tard, comme il ne se passait rien, nous recommençâmes à parler et à rire. Mais, même si on ne se le montrait pas, on était tous plus horrifiés les uns que les autres. Pour nous changer les idées, je proposai donc un jeu que j’avais ramené de chez moi. Tous étaient d’accord et ils le trouvèrent amusant.Nous jouâmes trois parties et il commençait à se faire vraiment tard. Tout le monde rejoignit son lit sauf Max qui voulait aller boire. Il partit de la chambre pendant que nous nous glissions sous les nombreuses couettes. Plus aucun de nous n’avait peur de cette histoire et nous rigolâmes. Dix minutes passèrent et Max ne revenait pas. C’est alors que nous entendîmes trois coups forts, secs et violents, nous sursautâmes tous en même temps et nous ne bougeâmes plus d’un centimètre : nous n’osions plus respirer.Nous criâmes tous en en chœur : « Max ! Où es tu ? » Mais aucune réponse ne nous parvint. Nous attendîmes je ne sais quoi. Je ne sais pas pourquoi mais nous attendîmes longtemps... Puis nous recommençâmes à crier : « Max, ça va ? Où es tu ? »Nous vîmes une ombre s’approchant de la chambre où nous dormions et Max ne revenait toujours pas.Nous nous regardions les uns les autres et j’eus peur d’être le seul à avoir vu l’ombre mais tous étaient terrifiés. Un des garçons s’était caché sous l’énorme couette et j’eus envie de faire pareil mais j’avais peur que les autres se moquent de moi malgré la terrible situation. Plus rien ne se passa et je me levai pour aller voir dans le couloir mais un bruit de pas retentit dans l’escalier qui menait au grenier. Personne n’y était monté depuis des années et il devait être poussiéreux. On aurait dit quelqu’un qui montait mais les parents de Max dormaient au rez-de-chaussée. Avec un ami, nous décidâmes d’aller voir. Nous nous levâmes et allâmes dans le couloir : la porte de la cuisine était ouverte et la lumière allumée. Nous entrâmes dans la pièce et nous trouvâmes Max mort de peur. Il nous rejoignit en courant et à ce moment-là un cri strident retentit. Ce pouvait être soit la personne qui était monté dans le grenier soit un des garçons de la chambre qui avait eu peur. Nous nous réfugiâmes derrière un meuble et entendîmes l’homme redescendre dans le salon. Prenant notre courage à deux mains, nous décidâmes de descendre à notre tour et voir qui était l’homme qui nous terrorisait autant. J’ouvrais la marche dans les escaliers et Max et l’autre ami me suivaient de près. Nous arrivâmes dans le salon et nous ne vîmes personne. J’avançai pour allumer la lumière et des coups de feu retentirent autour de moi, je les fuyais dans le noir complet et je réussis à ne pas me faire mal.Je ne savais pas où était Max et l’autre garçon, mais l’homme était parti, la porte d’entrée était grande ouverte. J’allumai la lumière et nous vîmes des pétards répartis sur le sol, autour du canapé. Les pétards fumaient encore tellement qu’ils étaient énormes et ils ressemblaient à ceux vendus par le magasin près de la prison ! Nous ne savions pas si c’étaient des enfants qui nous avaient fait une mauvaise blague ou Peter le prédateur qui existait vraiment mais en tout cas ce soir d’Halloween, nous eûmes la peur de notre vie.......

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Nouvelle 6

Nouvelle n° 6

Le parchemin maudit

Moi, j’ai ressenti la peur l’hiver dernier, par une nuit de décembre.Je m’appelle Cédric, j’ai 29 ans. J’avais beaucoup de mal à arrondir mes fin de mois, jusqu’au jour où je reçus une lettre m’annonçant qu’un oncle éloigné venait de décéder et que j’avais eu comme héritage sa vaste demeure. Comme convenu, je me rendis donc sur place où le notaire m’accueillit chaleureusement. Par ailleurs, je remarquai que le manoir était isolé, en plein milieu d’une forêt sombre et inquiétante. Celui-ci ne possédait d’ailleurs aucun appareil de communication tel que le téléphone ou internet. Les conditions d’héritage que le notaire m’énonça étaient aussi très étranges et cela renforçait l’impression inquiétante que quelque chose ne tournait pas rond dans toute cette histoire. En effet, le notaire me dit :

"- Les conditions d’héritage retrouvées dans le testament de votre oncle sont assez étranges. Pour hériter du manoir, vous devrez passer trois jours et trois nuits à l’intérieur, seul, sans aucun contact extérieur. Aussi les explications vous seront fournies dans cette enveloppe que vous ne pourrez ouvrir qu’après avoir accepté ces conditions et qu’une fois seul dans le manoir."

Malgré mon incompréhension, je me résolus à accepter ces conditions. Ainsi le notaire me remit l’enveloppe et partit en me souhaitant bon courage. Enfin seul, j’ouvris l’enveloppe qui me révèlerait le fin mot de l’histoire ! Mais ce je découvris me laissa perplexe et un frisson me parcourut le dos. Il n’y avait rien dans cette enveloppe ; rien d’autre qu’un vieux parchemin froissé contenant des symboles illisibles. Frustré, je pensais d’abord à une mauvaise blague. Je ne savais plus quoi faire, tout cela était si étrange...

Je réussis à me calmer et décidai d’inspecter le manoir. Celui-ci était meublé avec goût et était très bien entretenu. J’errai dans la vieille bâtisse quand soudain l’un des couloirs me conduisit dans une gigantesque et impressionnante bibliothèque. Là, sur une petite table en bois, un journal reposait, ouvert à une double-page qui me figea de terreur. Ce que je lus dans ce journal me confirma alors qu’il y avait bien quelque chose d’anormal dans cette histoire."Héritier, toi qui lis ceci, sache que le parchemin que tu as en ta possession est maudit ! Tu seras traqué par des forces surnaturelles tant que tu seras le propriétaire de ce parchemin. Le seul moyen de t’en sortir serait de donner le parchemin à quelqu’un ; or, si tu as accepté les conditions d’héritage, tu es SEUL ! "

Je vacillai sur le coté et me laissai tomber sur un fauteuil. Toute cette histoire était trop folle pour être vraie ! Cela ne pouvait pas être vrai ! Sur le coup, pris de panique, je me dirigeai à grandes foulées vers ma voiture. Je devais quitter cet endroit !Je tentai de la faire démarrer, mais celle-ci ne bougea pas. Pourtant, le réservoir d’essence était plein ! Je renonçai alors amèrement à m’enfuir et résolus malheureusement à affronter la situation avec courage ! Malgré tout, j’avais toujours cette impression d’être épié.J’eus beaucoup de mal à trouver le sommeil cette nuit-là. Sûrement à cause de ce sentiment de présence. J’avais l’impression que quelqu’un me regardait ; peut-être ce tableau peu rassurant accroché au fond de la pièce, représentant un vieil homme aigri, au teint pâle ? Une chose malgré tout était certaine : les yeux de cet homme avaient bougé ! Je n’avais pas rêvé ! Ses yeux n’étaient plus dans la même position que lorsque je l’avais regardé quelques minutes

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auparavant ! Mais encore plus effrayant : j’entendis un bruit qui semblait venir d’en bas. De la cuisine pour être plus précis. Un bruit d’assiette cassée. Puis, ce bruit se répéta encore et encore, jusqu’à devenir une sorte de brouhaha oppressant. Je bondis de mon lit pour aller vérifier ; mais je ne découvris aucun morceau, aucun débris de porcelaine. Et ce genre de phénomène se répéta pendant toute la nuit...

Le lendemain matin, pensant avoir rêvé, je fus vite rappelé à la dure réalité lorsque la chaise sur laquelle je reposais pendant mon petit-déjeuner se fendit en deux, me faisant alors tomber à la renverse ! Il s’en suivit ainsi des rires sadiques et démoniaques qui semblaient venir de partout à la fois ! Abasourdi, je scrutais la cuisine des yeux : il n’y avait personne ! Pourtant, cette sensation d’être épié ressurgit en moi et je me figeai de terreur !

Le jour suivant, je ne constatais rien de particulièrement anormal, à part peut-être des ombres figées sur les murs, semblant me fixer inlassablement, reliées à aucunes silhouette humaine.

Le lendemain matin suivant, ce jour là, le notaire revint, me déclarant que j’avais accompli les conditions d’héritage et que je pouvais alors disposer de ce manoir comme je le souhaitais. Tétanisé par tout ce que j’avais vécu, ce fut avec plaisir que je reçus le notaire : cela faisait du bien de voir quelqu’un après ces trois longs jours d’isolement ! Je demandai alors au notaire de me reconduire en ville, ce qu’il fit. Cependant, les lignes que j’avais lues dans la bibliothèque me revinrent à l’esprit :

"Le seul moyen de t’en sortir serait de donner le parchemin à quelqu’un d’autre..."

Or, c’était encore moi le propriétaire du parchemin ! Alors, pris au dépourvu, je me résolus à placer discrètement le parchemin froissé dans la poche du manteau du notaire. Arrivé à destination, il me souhaita bonne journée et poursuivit son chemin.

Libéré de la malédiction de ce fichu parchemin, c’était sûr que j’allais passer une bonne journée. Mais je n’en aurais pas dit autant pour ce pauvre notaire...

Nouvelle 7

Nouvelle n°7Moi, j’ai ressenti la peur l’hiver dernier par une nuit de décembre, alors que je venais d’avoir dix-sept ans. Je venais d’arriver au point de rendez-vous que l’on s’était fixé avec les autres.Nous étions sept au total, moi, Michael, plus mon petit frère Brendon, Monica et Jason, deux faux jumeau, Brian un ami et enfin Nathalie et Rachel. Nous avions prévu pour l’anniversaire de Brian de passer la nuit dans une ancienne maison abandonnée.Nous avions choisi l’endroit car Brian avait toujours aimé les histoires qui font peur. Moi, Rachel et Jason nous n’aimions pas trop avoir peur mais nous décidâmes de nous forcer afin de lui faire plaisir.Après nous être retrouvés, nous pénétrâmes dans la maison. J’avais toujours eu de l’appréhension pour les lieux abandonnés, mais quand j’entrai à mon tour, je me sentis frissonner des pieds à la tête. Mon frère le remarqua et se moqua de moi en disant que si j’avais trop peur je ferais mieux de rentrer avant la nuit. Je l’ignorai et nous continuâmes notre route jusqu’à dans une grande salle qui semblait être le centre de la maison. La première chose qui me frappa, c’était les jouets, il y en avait partout, sur les bords de la pièce, sur des étagères accrochées au mur, vraiment partout.Je le fis remarquer au reste du groupe et Jason me répondit que l’ancien propriétaire était sans

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doute un collectionneur de jouets. Il y en avait de toutes les sortes, des robots, des ours en peluches, des marionnettes, mais celles qui me mettaient le plus mal à l’aise, c’était les poupées car j’avais l’impression qu’elles me suivaient du regard. Je me rassurai en me disant qu’elles n’étaient pas vivantes, néanmoins dans cette grande salle poussiéreuse, pleine de jouets et de toiles d’araignées, je me sentais vraiment mal.Plus tard dans la soirée, alors que la nuit était tombée et que nous étions en train de manger le gâteau que nous avions apporté, la lumière s’éteignit et après un court instant d’étonnement, nous allumâmes nos briquets. Mais comme cela ne durerait pas longtemps, nous décidâmes de chercher le tableau électrique pour rétablir le courant.Alors que nous nous mettions en marche, la lumière se ralluma brusquement et nous nous aperçûmes que Rachel avait disparu.Nous la cherchâmes longtemps des yeux puis nous décidâmes de retourner sur nos pas, alors que nous étions revenus dans la pièce principale je remarquais que beaucoup de jouets avaient disparu. Je ne le fis pas remarquer aux autres pour ne pas passer pour un froussard. Malgré tous nos efforts pour la chercher nous ne la revîmes pas et nous commencions à penser qu’elle était sortie de peur de rester dans le noir, quand soudain un cri strident retentit.Après un moment d’hésitation nous nous précipitâmes vers l’origine du bruit. Pendant que nous courions, je crus apercevoir quelques formes se mouvoir à côté de nous.Quand nous arrivâmes enfin à l’origine du cri, je crus que j’allais régurgiter mes entrailles sur le plancher tellement la scène était horrible : Rachel étendue par terre dans une mare de sang, les yeux écarquillés de terreur. Alors que nous essayions de surmonter le choc, je me rendis compte que certains jouets dans la pièce étaient en tous points semblables à ceux vus en bas.Quand je m’apprêtais à faire cette remarque la lumière s’éteignit de nouveau et nous fûmes plongés dans le noir. Nous essayâmes de rallumer nos briquets mais ils étaient vides.Quand la lumière se ralluma enfin nous remarquâmes trois détails : Brendon n’était plus avec nous, il y avait sur le mur l’inscription « partez ou mourez » écrite en lettres de sang, un pantin pendait au plafond avec un pinceau couvert de sang dans les mains.

Le message était clair, ni une ni deux, nous nous précipitâmes vers la sortie. Hélas quand nous l’atteignîmes, elle était condamnée par des planches et se tenait devant elle, avec un marteau et des clous dans les mains, le même pantin que tout à l’heure ainsi qu’une dizaine d’autres jouets que nous avions remarqués en entrant. Des bruits dans le couloir nous apprirent que d’autres arrivaient derrière nous.Alors Jason cria : « chacun pour soi ! » et en même temps saisit une chaise à proximité et attaqua les jouets, puis la porte pour sortir, d’un seul mouvement nous saisîmes ce qui passait à notre portée et nous attaquâmes les jouets.J’avais trouvé un extincteur et après l’avoir vidé de sa mousse sur les jouets je le lançai et il passa à travers la fenêtre, je courus et dans un saut la franchis à mon tour et me retrouvai dans le jardin.Soudain je vis Jason et Monica passer à leur tour par la fenêtre, après le saut de cette dernière, il y eut une explosion et la maison s’enflamma.Nous nous enfuîmes en courant et nous nous arrêtâmes devant chez moi. Alors seulement nous réalisâmes à quoi nous avions échappé : mon frère, Rachel, Brian et Nathalie étaient morts. Lorsque je rentrai chez moi et que j’annonçai la triste nouvelle à mes parents, ils ne réagirent pas comme prévu : ils me demandèrent qui était Brendon.J’essayai de leur expliquer mais ils crurent que je délirais et m’envoyèrent dans ma chambre. Alors que je montais les escaliers je vis une photo de famille et je n’ en crus pas mes yeux : Brendon avait disparu de la photo.

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Nouvelle n°8

Hélène dans le miroir

Moi, j’ai ressenti la peur l’hiver dernier par une nuit de décembre...Mais je vous en dirai plus après. Revenons à ce jour terrible que fut le 10 décembre, jour de mon anniversaire.Ma mère m’avait conduite pour cette occasion dans une petite boutique de Paris qui vendait des miroirs. Elle savait bien que j’aimais admirer mes beaux yeux verts, mes doux cheveux bruns, mon nez droit et fin, ma petite bouche délicate et ma peau parfaite. Mais hélas, malgré le fait que nous avions assez d’argent pour m’acheter tout ce que je voulais, je ne trouvais rien à mon goût. Les miroirs n’étaient jamais parfaits : trop de rubis, pas assez de diamants, de mauvaise qualité … Mais cette boutique contenait tant de miroirs que j’y trouverais forcément mon bonheur ! Dès que je fus entrée dans la petite boutique, je remarquai la poussière qui dormait sur les armoires qui contenait des miroirs de toutes tailles et de toutes formes. Des toiles d’araignées s’étaient installées un peu partout dans l’étroite pièce. Des piles de livres jonchaient le sol poussiéreux et le ménage n’avait pas été fait depuis bien longtemps. Un vieux monsieur s’avança vers moi lentement, en s’appuyant sur une canne en bois toute déformée. Il me proposa de venir dans l’arrière boutique pour voir des modèles qui me plairaient plus.Je le suivis donc et je vis là un miroir bien plus beau que les autres. Il paraissait étincelant alors que les autres étaient couverts de crasse. Je le désignais du doigt et dis à ma mère :« C’est lui que je veux ! Il est magnifique ! » Ma mère accepta de me l’offrir. Je le trouvais tellement beau mais avec des reflets un peu étranges. C’était sûrement le fait de me retrouver devant tant de miroirs… Voir mon reflet partout me donnait mal à la tête.Je rentrais chez moi avec le miroir. Je me sentais heureuse ! Je déposais le miroir sur mon lit en me disant que mon père l’accrocherait après le dîner. Après le repas, je regagnai dans ma chambre. A ma grande surprise, le miroir n’était plus sur mon lit mais accroché sur le mur en face. Etonnée, je partis voir mon père pour lui demander pourquoi il l’avait accroché à cet endroit : je n’aimais pas trop l’idée de l’avoir en face de mon lit pendant la nuit. Mon père, surpris, me dit qu’il n’avait pas accroché le miroir et qu’il le déplacerait. Nous partîmes donc dans ma chambre, mon père prit le miroir entre ses mains et tenta de le déplacer mais il n’y arrivait pas. Pensant qu’il me faisait une blague, je tentais à mon tour de le retirer du mur mais je n’y parvins pas. Mon père s’avança vers le miroir pour comprendre comment il était fixé. Il essaya à nouveau de le décrocher mais il ne put rien faire. Je me dis que, finalement, quand je me lèverai le matin, je pourrais ainsi m’admirer. Je demandai à mon père de me laisser seule dans ma chambre.Je me contemplais et j’eus l’impression que mon reflet fronçait des sourcils tout en souriant. J’avais le sentiment qu’il se moquait de moi. Agacée je tentai de faire d’autres têtes, je souris gentiment, mais mon reflet me paraissait toujours un peu méchant. J’essayai de pleurer et remarquai que mon reflet rigolait méchamment. Etonnée, j’observai mon miroir puis je me mis à rigoler en me rendant compte que j’étais ridicule. Mais tout d’un coup, je me sentis étourdie, j’avais mal à la tête. J’observai mon reflet quand je l’entendis soudain me parler :« Je me prénomme Hélène. Je suis ton double, en plus parfait. Je suis plus belle et je peux obtenir tout se que je veux d’un seul de mes regards. »Je me dis que ce n’était pas possible, tout cela était dû à ma migraine : je devais être en train de rêver ! Autour de moi, tout tournait hormis le miroir qui ne bougeait pas. Hélène me dit alors calmement :

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« Lève-toi, va dans la cuisine, prends un couteau et tue ta mère ! »Une force irrésistible me fit me lever. Je m’avançai vers la porte, l’ouvris d’un geste mécanique. Je marchai comme un automate jusqu’à la cuisine où je saisis un couteau .Je ne contrôlai plus mes mouvements. Je me plantai devant ma mère et j’étais prête à diriger mon couteau vers elle lorsqu’une voix dans ma tête retentit :« Va reposer ton couteau et retourne dans ta chambre » .Je fis comme Hélène me l’ordonnait. Assise sur mon lit, face au miroir, je remarquai qu’Hélène souriait avec une certaine ironie. Mais était-ce moi ou Hélène qui souriait ? Qui avait cette expression de cruauté sur le visage ? La fatigue me rendait folle, voilà tout ! Je décidais de me coucher en me disant que j’avais imaginé toute cette scène. Je me sentais épuisée et pourtant je ne pouvais dormir car dans le miroir je me voyais dans mon lit, avec de larges cernes noires sous les yeux, je voyais les meubles autour de mon lit, je voyais le tableau, je voyais toutes les choses bien habituelles de ma chambre mais sur cette scène tout à fait normale, il planait l’ombre d’Hélène, mon ombre qui me regardait, comme si j’étais face au miroir. Comme j’avais peur ! Je respirais à peine et je n’osais pas non plus fermer les yeux. Les contours de l’ombre se dessinaient plus distinctement à présent. Je fermai les yeux une seconde et les rouvris. Hélène avait disparu, il ne restait plus que moi dans le miroir.Soulagée je me dis que j’avais rêvé et que la fatigue me brouillait l’esprit. Je m’endormis et mon sommeil fut rempli de rêves étranges et inquiétants et au matin, je me réveillai en sursaut. Un bruit, comme un cri étouffé avait retenti : il provenait du miroir. Je m’approchai et vis Hélène qui me regardait méchamment. Ses yeux me fixèrent avec attention. Ils brillaient d’une lueur de haine mais je n’arrivais pas à détacher mon regard du sien. J’avais encore mal à la tête et tout tournait autour de moi sauf ses yeux immenses qui prenaient toute la place dans mon esprit. Je voulais regarder ailleurs mais je ne pouvais pas. Je dus m’évanouir ou m’endormir car je ne me souviens plus de rien. Je me suis trouvée étendue dans mon lit. Je regardai vers la fenêtre et tout était sombre dehors. La nuit tombait doucement. J’entendis des pas précipités dans le couloir et ma mère ouvrit la porte violemment. Quand elle me vit réveillée, elle se précipita dans mes bras :« Mathilde ! Tu es réveillée ! Mon Dieu ! Tu fais peur à voir ! Que s’est-il passé ! »Hélène me souffla à l’oreille de mentir :« Oh rien ! Seulement la fatigue »« Bien ma chérie, repose-toi à présent, conclut ma mère ».Elle partit en refermant la porte derrière elle. Je me levai du lit pour aller observer Hélène. Je sentais qu’elle avait besoin de moi. Face au miroir le visage qui apparut me choqua et m’effraya. Hélène paraissait si cruelle ! Ses yeux viraient au rouge sang et elle était si pâle ! Ses cheveux devenaient plus foncés, bientôt ils seraient noirs.« Ta mère cuisine. Va la rejoindre. Elle utilise un grand couteau : prends-lui et tue-la avec ! »Je me dirigeai malgré moi vers la cuisine. Ma mère était là, effectivement, un gros couteau à la main. Je me marchai vers elle, lorsque mon regard croisa le petit miroir accroché au mur du couloir. Je me vis alors, car c’était bien moi, et non Hélène, avec les yeux rouges et les cheveux noirs, le regard froid, impitoyable. J’avais l’air cruelle : elle m’avait transformée en monstre ! J’étais laide, horrible, rien à voir avec la jolie demoiselle que j’étais deux jours auparavant ! Comment avait-elle osé ?! Me libérant de l’emprise de mon double, je me rendis compte qu’elle avait essayé de me faire tuer ma mère. J’étais dans une colère indescriptible. Je me retournai et cassant tout sur mon passage, je parvins à ma chambre. Je hurlai de rage et je me précipitai vers le miroir. Mon peigne à cheveux était posé sur ma commode. Je m’en emparai et frappai violemment le miroir où Hélène me suppliait d’arrêter. Je tapais jusqu’à voir une fissure sur la surface lisse. Hélène se cassait. Elle ne hurlait plus. Elle était sous le choc, sachant sa fin proche. Elle me regarda d’un air suppliant mais c’était trop tard. Ses yeux redevenaient verts et ses cheveux se

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clarifiaient. Son visage reprit la même douceur que le mien auparavant.Moi j’étais toujours folle de rage. Je saisis le miroir, qui se décrocha sans mal du mur, et je le lançai à terre où il se brisa en mille morceaux. Tous les produits posés sur la commode, je les brisai. Je tapais sur les murs, arrachai les tableaux, déchirai les draps fins qui se trouvaient sur mon lit. Je hurlais, criais, tapais des pieds. Je ne savais pas pourquoi je ressentais ce besoin de tout détruire, comme pour retirer Hélène de chaque objet qui se trouvait dans ma chambre.Aujourd’hui, j’ai près de trente ans et je ne me souviens plus de ce qui s’est passé après que j’ai détruit tout ce qui se trouvait dans ma chambre. Je me souviens seulement d’une sorte de froid soudain, comme un coup de vent. Le reste m’échappa totalement. Je doute à présent de l’existence d’Hélène : ai-je vraiment agi sous son influence ? Hélas je n’aurais jamais la réponse à cette question qui me suivra jusqu’à la mort.