nouvelles n° 2159

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NE JETEZ PAS VOS DRAPEAU ! RECYCLEZ LES EN SEPTEMBRE ! NON À LA LOI TRAVAIL Jeudi 14 juillet 2016 - N° 2159 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

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Nouvelles N° 2159 du 14 juillet

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Page 1: Nouvelles N° 2159

NE JETEZ PAS VOS DRAPEAU !

RECYCLEZ LESEN SEPTEMBRE !

NON À LA

LOI TRAVAIL

Jeudi 14 juillet 2016 - N° 2159 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 14 juillet 2016

ACTUALITÉ

Le 8 juillet, Max Guichard est intervenu, pour le groupe com-muniste, au Conseil de métropole sur la gestion du conflit social au sein de l’institution notamment sur la collecte des déchets.« Personne ici ne comprendrait que nous ne nous saisissions pas de cette délibération pour donner nos impressions sur la manière dont notre métropole aura conduit les négociations concernant le dernier conflit de nos agents, particulièrement de la propreté et du ramassage. Trois mots nous paraissent résumer cette conduite  : outrances, mépris et surdité. Une attitude qui laissera de profondes traces dans notre établissement. Outrances d’entrée de conflit en traitant de “hooligan” des salariés en grève et en utilisant l’administration de la Métropole comme un bouclier contre ses propres agents.Mépris par lequel vous avez traité ces agents en lutte en voulant les punir par votre refus d’étalement des jours de grève qui seront donc retenus sur leurs salaires de juillet et d’aout. C’est sans doute votre manière de fêter les 80 ans du Front Populaire et les premiers congés payés.Surdité, car il aura fallu attendre le 10e jour de conflit pour qu’enfin vous daigniez ouvrir des discussions avec les organisations syn-dicales. Par cet entêtement, vous avez pris le risque du pourris-sement face à des agents en colère, la grève étant leur ultime et onéreux moyen de se faire entendre. Mais en fait vous, monsieur le président, vous, monsieur le vice-président aux ressources humaines, vous nous avez rejoué l’inaudible partition des Hollande – Valls – Gattaz portant sur la loi Travail, rejetée par une majorité de Français durant plus de 4 mois.Prenez garde, messieurs, car la colère sociale est forte, les salariés de ce pays sont encore très opposés aux reculs sociaux que vous voulez leur faire avaler. La fin n’est pas écrite et j’espère bien que le peuple parviendra à faire entendre ses revendications dans les mois à venir. »

Le conseil de Bordeaux-Métropole du 8 juillet a été l’occa-sion du vote d’une subvention au groupement d’entreprises porteur du développement de l’activité de réparation navale sur Bacalan et Bassens. Un premier pas salué par le groupe des élus-es communistes qui a rappelé le rôle des associa-tions, syndicats et élus du quartier dans ce dossier. Voici l’intervention de Max Guichard :« Voici un dossier qui prouve que la persévérance est une belle qualité. Cette persévérance, c’est celle des associations, syndi-cats et élus du quartier de Bacalan qui se sont battus à chaque étape de développement de ce quartier, pour maintenir opération-nels les outils industriels majeurs des bassins à flots. Et je pense évidemment à Vincent Maurin qui a sans cesse répété –souvent bien seul, qu’il ne fallait pas tourner le dos à la vocation industrielle des bassins à flots quand certains y voyaient une simple marina. C’est ainsi seul, parfaitement seul, que notre groupe au conseil municipal et à la CUB s’était opposé aux plans de l’architecte Grumbach qui ne maintenait en vie que le bassin n°2, pour en faire un bassin de plaisance, et condamnait la grande écluse et les formes de radoub. Et la bataille fut encore longue lorsque Nicolas Michelin reprit les commandes du projet et renvoyait à des visions “archaïques” tous ceux qui voyaient dans les bassins à flots le moyen de faire vivre aussi le développement économique autrement que par le tourisme de luxe. Avec, il faut le dire, l’appui du maire de Bassens, nous avons défendu ici par la voix de Vincent Maurin, la possibilité et même la nécessité de maintenir une activité industrielle en cœur de ville, respectueuse de l’environnement, rendue compatible avec les autres activités urbaines mais répondant à la nécessité de rapprocher lieux de production et lieux de vie.Le montage retenu, qui articule bien Bacalan et Bassens, nous semble très positif et nous approuvons donc cette subvention. Cette activité doit bénéficier de tous les appuis pour faire la preuve que Bordeaux peut être une ville touristique, de bien vivre et une ville d’activité industrielle moderne.Nous serons cependant pour cela attentifs à un aspect qui n’est pour l’instant pas évoqué dans cette délibération, c’est la question de l’emploi. Si cette activité reçoit le soutien de la puissance pu-blique, elle se devra d’être exemplaire en termes de conditions de travail, de qualité des emplois, de rémunération et de formation. »

BORDEAUX-METROPOLE

Gestion du conflit social : « outrance, mépris et surdité »

BASSINS À FLOTS

Des avancées, enfin pour la réparation navale !

Elles, car beaucoup sont des femmes, prennent soin des autres, y passent des nuits, des week-ends, des jours fériés, de fête, sans leur famille, leurs enfants… Du petit personnel qui ne mérite pas, au regard du groupe de cli-niques Bordeaux Nord Aquitaine (Pin franc, Bel Air, Arcachon et Bordeaux Rive droite) une aug-mentation de 50 euros par mois de leur salaire pour laquelle elles ont fait grève 9 jours.

« Il n’y a pas eu d’augmentation de salaire depuis 10 ans hormis les mi-nimums légaux, nous expliquait un salarié. La clinique a toujours eu des comptes dans le vert, et depuis que nous ne renflouons plus les caisses des autres cliniques du groupe, c’est-à-dire depuis 2 ans, elle accuse un bénéfice de 2 millions d’euros net.la direction refuse de nous accorder ces 50 euros nets, cela ne représen-terait qu’une enveloppe de 380 000 euros dans les bénéfices de la cli-nique. Au mieux, elle nous a proposé 15 euros bruts et depuis hier (mer-

credi 6 juillet) les négociations sont mêmes interrompues, la direction signant de manière unilatérale la fin des NAO (négociations annuelles obligatoires) avec une absence d’at-tente et donc un statuts quo. Cela fait 10 ans que les NAO se terminent ainsi. La clinique compte 300 sala-riés, soignants et administratifs. Près d’un tiers des salariés sont des “vaca-taires”. Sur les salariés restant, 120 sont pour la poursuite de la grève. Certains services (dialyse, urgences, maternité) fonctionnent désormais avec du personnel réquisitionné et en activité réduite. Les premières réquisitions entraînant un fonction-nement normal de l’établissement, les syndicats ont du faire un référé auprès du tribunal administratif, et ont obtenu une annulation des réquisitions. »Deux jour après cet échange, San-drine Freytas, déléguée du person-nel, nous apprend qu’un accord a finalement été signé pour une augmentation de 15 à 30 euros par mois, selon les écarts avec les autres cliniques du groupe. « Au départ ils nous proposaient 6 à 11 euros,

rappelle-t-elle. La direction paie un jour sur les 9 jours de grève, nous avons obtenu que le reste soit étalé jusqu’en décembre et qu’il y ait un examen au cas par cas pour que les grévistes perdent le moins possible. » « Sur un salaire de 1 080 euros, ima-ginez ce que ça représente 9 jours de grève. Beaucoup des salariés ici sont des mères isolées. Nos métiers sont durs. L’année dernière nous n’avons eu aucune augmentation et cette année faut faire 9 jours de grève pour obtenir des cacahuètes ! 50 euros ce n’était déjà pas assez mais on mérite au moins ça ! Quand le directeur général nous traite de pin-tades hystériques, ça vous donne une idée du niveau de reconnaissance. » Le ton est amer, la colère gronde. Mais ce qui n’a pas été gagné sur le plan financier l’a été « sur le plan de la solidarité et de l’enrichissement humain » affirme Sandrine. « Il y a eu jusqu’à 180 salariés en grève, la solidarité entre les services s’est développée et maintenant la direc-tion nous prendra plus au sérieux quand on leur dira que les salariés ne vont pas bien. Nous avons gagné en crédibilité, tous ensemble ».En attendant que la colère s’apaise et que se construisent les luttes futures, Sandrine tape à toutes les portes pour trouver des soutiens financiers qui permettront aux collègues qui ont fait grève de s’en sortir. Elles/ils ont encore besoin de nos soutiens notamment finan-ciers, on peut faire un don sur : www.lepotcommun.fr/pot/b4b-s3y1r et leur laisser des messages sur la page facebook de la grève : www.facebook.com/GrevePBRD.

Christelle Danglot

Les Caravanes des saisonniers CGT ont repris la route, lundi 11 juillet à Lacanau Océan !

« Ces dernières années la popula-tion des travailleurs saisonniers a changé, explique le syndicat. Ce ne sont plus uniquement les étu-diants en recherche d’expérience

du monde du travail, mais des étudiants qui travaillent pour payer leurs études, aussi, des retraités qui complètent leur pension, des salariés dits “séniors” qui ont été licenciés et qui ont des difficultés à retrouver un emploi, des femmes qui ont des carrières de travail interrompues, des travailleurs migrants, des tra-vailleurs privés d’emploi pérenne…

Ce sont des milliers de salariés qui découvriront de nouvelles entre-prises, de nouveaux métiers, de nouvelles conditions de travail, sans pour autant connaître leurs droits. »Code du Travail, conventions collectives quand ce ne sont pas les accords d’entreprises, dans le contexte de la loi travail qui entend inverser la hiérarchie des normes, l’information aux salariés résonne de manière particulière. « Aujourd’hui près de 2 000 000 de personnes sont concernées par des embauches saisonnières. Ces tra-vailleurs saisonniers subissent trop souvent les abus répétés de certains employeurs : semaines de travail proches des 60 heures, salaires faibles, heures supplémentaires non déclarées et trop souvent non payées, conditions de travail indécentes et problèmes pour se loger. »Pour informer ces salariés de leurs droits, porter à leur connaissance les revendications du syndicat, les aider à s’organiser, les militants CGT du département poursuivront leur tournée d’été.

POLYCLINIQUE RIVE DROITE

Elles/Ils méritent mieux que ça

DES DROITS POUR TOUS

Même sous le soleil de nos côtes !

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Les Nouvelles 14 juillet 2016 • 3

EditorialACTUALITÉ

Notre Démocratie en danger.

Quelle confiance un peuple peut-il accorder à son gouvernement qui adopte une loi sans vote des députés, qui adopte une loi alors que l’opinion publique y est majoritairement opposée, qui adopte une loi en refusant un véritable dialogue social et en entretenant autour du mouvement social qui s’y oppose un déferlement de violence et de haine ?

Que cherche le gouvernement Hollande-Valls ? Avec quelle légitimité va-t-il proposer au peuple de France des candidats aux prochaines élections législatives alors qu’il refuse aujourd’hui d’appliquer le principe même de démocratie au sein de l’Assemblée natio-nale, discuter et voter un projet de loi ?

Le gouvernement s’enfonce dangereusement dans l’autoritarisme et le déni de démocratie entretenant et amplifiant ainsi le climat de défiance des françaises et des français vis-à-vis de la politique et ouvrant un boulevard à la droite et à l’extrême droite.

Cependant, malgré comme le dit Philippe Martinez « ce nouveau coup porté à la démocratie sociale et politique », fort de la légitimité d’une majorité de citoyens et de salariés, le combat syndical pour le retrait de la loi El Khomri ne compte pas s’arrêter là en continuant tout l’été à dialoguer autour d’une loi alternative de progrès social et économique et en préparant d’ores et déjà des mobilisations pour la rentrée.

Offrir aux citoyennes et aux citoyens français la pos-sibilité d’exprimer leurs attentes, leurs aspirations, d’écrire la politique est aujourd’hui indispensable et urgent pour redonner confiance en la démocratie. C’est le sens que l’on doit donner à la «  grande consultation citoyenne  » organisée par le PCF ; c’est d’arriver à ce que la majorité des citoyennes et ci-toyens consultés soient d’accord avec l’affirmation : «  je peux jouer un rôle pour transformer la société ».

Soutenir les salariés dans leurs luttes pour obtenir de meilleures conditions de travail, de meilleurs salaires est aussi indispensable. Et elles sont nom-breuses ces luttes dans notre département, petites ou grandes, elles sont la démonstration que l’on peut s’opposer au patronat, défendre ses droits et en acquérir de nouveaux.

L’enthousiasme suscité par la coupe d’Europe, n’a pas effacé les difficultés quotidiennes vécues par une grande partie de la population, ni le climat de peur entretenu par le gouvernement à grand renfort des médias et c’est vers eux que doit se tourner tout l’engagement qui est le nôtre, celui de notre congrès, d’écrire ensemble les aspirations à une vie meilleure et les moyens pour y arriver.

Comment va-t-on faire pour vivre tous ensemble, que ce soit dans l’entreprise, à l’échelle de sa commune, de son pays, de l’Europe ou du monde , c’est le sens même de la politique.

C’est le sens du pacte des engagements communs que nous portons, élaboré collectivement avec les citoyennes et citoyens, qu’ils soient engagés ou pas dans le mouvement syndi-cal, politique et associatif.

Maryse MontangonMembre du Comité exécutif du PCF 33

et membre du Conseil national

Simone a 94 ans, depuis 53 ans, elle voyait le soleil se lever sur l’étang de la Brème du Midi, à Bègles. Mais un immeuble de 5 étages a poussé devant sa fenêtre. L’énorme chantier et la rénovation de son logement l’en ont chassée.

Depuis le mois de janvier un énorme chantier pour élever un immeuble de 5 étages est venu s’intercaler entre le bâtiment D du Dorat et le lac de la Brème du Midi, à Bègles. Nous avions évoqué, en février, le chantier sur ce qui fut un parking boisé, l’absence de passage pour les véhicules à proximité du bâtiment, les semaines sans éclairage public, le manque d’information…Pour compenser ce changement d’environnement, les locataires méritaient bien une rénovation de leur propre logement, ce que la société ICF propriétaire du bâtiment a engagé : amélioration de la cuisine, changement des fenêtres, rénovation

de l’électricité, et même ascenseur et balcon, plus tard. Et voilà que Simone, en plus de perdre la vue sur le lac, se retrouve dans les travaux. La poussière, les courants d’air, le stress aussi sans doute, la conduisent à l’hôpital, en urgence, avant que ces enfants ne lui trouvent un hébergement provisoire en maison de retraite. Ils laissent les clés au bailleur pour que les travaux puissent se poursuivre. Mais lorsqu’ils iront vérifier l’état de l’appartement avant le retour de leur mère, c’est le drame. Meubles et affaires ont été grossièrement entassés au centre des pièces, rideaux noués, poussières partout, pied de lit cassé avec des affaires coincées en dessous, tuyaux non raccordés… Simone va bien, à son hébergement provisoire fait suite un hébergement définitif. Elle n’aura pas à voir ça. Mais le comble, c’est que lorsque les enfants demandent un dédomma-gement au propriétaire celui-ci s’en

étonne et ne prend même pas la peine de répondre par écrit. C’est pourtant un devoir légal du bailleur d’assurer le bon état d’usage du logement et même la « jouissance paisible ».Tristement banal tout cela, comme ces rénovations faites à la va vite, par des sociétés sous-traitantes de Bouygues, avec des équipes venues d’on ne sait où dans on ne sait quelles conditions ni à quel tarif… Banal mais ce n’est pas une raison pour s’y habituer. Simone a payé son loyer pendant 53 ans, un mois de loyer en moins pour compenser, l’hospita-lisation en urgence, l’hébergement provisoire… Ce n’est quand même pas trop demandé ! « Vous vous rendez compte, si tout le monde demandait la même chose ? », s’insurge-t-ton chez ICF. Si tout le monde demandait la même chose, ils finiraient sans doute par gagner et ce ne serait que justice.

CD

Malgré les difficultés croissantes que connaît la ligne Bordeaux-Le Verdon, peu d’usagers avaient répondu présents à l’invitation de la Région « Nouvelle aquitaine » à cette réunion avec la SNCF le jeudi 7 juillet dernier à Ludon Médoc pour présenter les projets de nou-veaux horaires pour 2017.

En introduction de cette rencontre, les usagers comme les responsables de la SNCF ne pouvaient que faire le constat d’un service très dégradé, ce sont en effet près de 600 trains qui ont été supprimé depuis le début de l’année pour des raisons diverses, travaux, incidents techniques, pannes, manque de conducteur et mouvement social où aucun service minimum n’était assuré sur la ligne.

Des annonces et des propositions :

- Les anciennes rames (dite Z2) non climatisée en ces périodes estivales très chaudes seront progressivement reti-rées de la circulation pour l’été 2017. Leur retrait avait déjà été annoncé mais en raison de retard de livraison

de nouveau matériel type Régiolis ces rames circulent encore !- 56 millions d’euros consacrés à des travaux sur la caténaires prévu dans le plan État Région 2015-2020. La question des usagers était quand commence les travaux ? Jacky Emon, conseiller régional en charge des trans-port a pu interpeller SNCF Réseau lors de cette réunion pour les inciter à finaliser l’étude pour connaître les coûts et le type de travaux envisagé.- Réouverture du triangle des Echoppes et desserte de la gare de Pessac depuis Macau. La grande annonce de la soirée était la nouvelle offre de transport depuis Macau desservant Pessac en gare terminus à la place de Bordeaux. Annoncé en grande pompe comme un nouveau service permettant no-tamment aux étudiants de se rendre à la fac, cette ouverture à Pessac ne fait pourtant pas l’unanimité chez les usagers.Ainsi chacun s’interroge sur un tel investissement couteux et si rapide quand il faut des mois voire des années pour obtenir un peu d’argent pour la ligne médocaine. Son utilité aussi

interroge, pourquoi tant de frais alors que la gare de la Médoquine est fermée et pourrait répondre à cette volonté de rendre plus accessible le campus pour les étudiants médocains ? Enfin c’est une offre uniquement offerte aux médocains du sud puisqu’elle part de Macau, au détriment de ceux du nord médoc encore une fois oubliés.Enfin ces trains seront terminus à Pessac ce qui réduit la desserte de Bor-deaux gare où la majorité des usagers se rend pour leur travail.Les nouveaux horaires se voient im-pactés très fortement par cette desserte de Pessac. Les usagers aimeraient être plus associés aux choix faits sur leur ligne et ne pensent pas que desservir Pessac faisait partie des priorités de la ligne Bordeaux-Le Verdon. Des choix politiques viennent à l’encontre des besoins des usagers. La LGV en est un bel exemple. Il est temps de mettre en place un plan d’urgence pour rénover les réseaux des trains du quotidien et être à l’écoute des besoins des usagers !Les usagers ont jusqu’à fin juillet pour se prononcer sur les nouveaux horaires.

Stéphane Le Bot

LOGEMENT

Simone ne bronzera plus à sa fenêtre de la cité du Dorat

TER BORDEAUXLE VERDON

Les usagers dénoncent une « ligne à l’abandon »

La vue depuis la fenêtre de la salle à manger, avant et après les travaux.

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4 • Les Nouvelles 14 juillet 2016

LOI TRAVAIL

L’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, Fidl) mobilisée contre la loi El Khomri a appelé vendredi à poursuivre la mobilisation pendant l’été et annoncé un rendez-vous pour une nouvelle « journée d’actions et d’initiatives » dès la rentrée

L’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, FIDL) mobilisée contre la loi El Khomri a appelé vendredi à poursuivre la mo-bilisation pendant l’été et annoncé un rendez-vous pour une nouvelle « journée d’actions et d’ initiatives » dès la rentrée afin d’« obtenir l’abro-gation de la loi travail et conquérir de nouvelles garanties et protections col-lectives ». La contestation ne prend pas de vacances : « Nombre d’ initia-tives locales, sur tout le territoire, sont déjà prévues et organisées de manière unitaire », prévient l’intersyndicale. FO et la CGT ont notamment prévu des opérations péage gratuit et des actions lors des déplacements des responsables de l’exécutif. Salariés, privés d’emploi, étudiants, lycéens et retraités sont en outre invités à adresser une « carte postale » au président de la République pour lui faire part de leur détermination à rester mobilisés. Une détermination intacte, alors que plus de sept Fran-

çais sur dix estiment que le premier ministre, Manuel Valls, a eu tort d’utiliser à nouveau le 49-3 pour faire adopter le texte sans vote des députés, selon un sondage Odoxa pour i-Télé paru vendredi.

Déclaration commune

« Les organisations syndicales de salarié-es et de jeunesse (CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL) ont pris acte et dénoncent la nouvelle utilisation du 49-3, véritable déni de démocratie, pour faire passer le projet de loi travail. C’est bien la preuve, si celle-ci était nécessaire, que ce texte de régression sociale reste minoritaire. Soutenues par une large majorité de la population, elles réaffirment leur opposition à ce projet et la nécessité de nouveaux droits pour les salarié-es, privé-es d’emploi, étudiant-es, lycéen-es, retraité-es. Ce sont encore plus d’un million qui ont participé à la votation citoyenne et signifié leur rejet de ce projet. Les nombreux rassemblements et manifestations de ces derniers jours, notamment le 5 juillet, ont réunis plusieurs dizaines de milliers de participantes.Les organisations syndicales et de jeunesse dénoncent les conditions contraignantes de manifestations

qui ont empêché certain-es d’y participer. Elles réaffirment que la liberté de manifester doit rester un droit.Les mobilisations initiées depuis quatre mois n’ont pas été entendues par ce gouvernement. Qu’à cela ne tienne ! La détermination, malgré le passage en force à l’assemblée natio-nale, reste intacte et toute la période estivale sera l’occasion de la rappeler. Nombre d’initiatives locales, sur tout le territoire, sont déjà prévues et organisées de manière unitaire.Les organisations syndicales et de jeunesse invitent l’ensemble des sala-rié-es, privé-es d’emploi, étudiant-es, lycéen-es, retraité-es à adresser une carte postale au président de la République pour lui assurer qu’ils seront toujours mobilisés à la rentrée !Les organisations (CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL) donnent rendez-vous à l’ensemble des salarié-es, privé-es d’emploi, étudiant-es, lycéen-es, retraité-es pour une journée d’actions et d’initiatives le 15 septembre pour obtenir l’abrogation de la loi Travail et conquérir de nouvelles garanties et protections collectives. Elles se retrouveront pour faire le point le 31 août. »

56 député(e)s de toute la gauche et des écologistes ont tenté de dépo-ser une motion de censure comme au moment du premier recours au 49-3. Comme la première fois, il a manqué deux voix pour quelle puisse être déposée. Ci-dessous le texte de la motion.

« Nous, parlementaires des gauches et écologistes à l’Assemblée natio-nale, considérons que le deuxième recours à l’article 49-3 de la Consti-tution, par un gouvernement issu de la gauche, sur un texte portant réforme du Code du travail, est un acte très grave. Nous ne pouvons accepter cet acte autoritaire confisquant le débat démocratique autour d’un projet de loi pour lequel le Gouvernement n’a pas reçu de mandat de ses électeurs.Depuis plusieurs mois, les débats autour de ce projet de loi ont pro-voqué dans notre pays une profonde tension sociale. Comme une majo-rité des Français, nous nous sommes opposés aux risques graves d’atteinte à notre modèle social que comporte ce texte, à la consécration de l’inver-sion de la hiérarchie des normes et à la remise en cause du principe de faveur en droit du travail, qui généraliseront la possibilité pour une entreprise de recourir au moins disant social et de réduire le pouvoir d’achat des salariés (par exemple en

abaissant la majoration des heures supplémentaires). Nous nous sommes également opposés à d’autres mesures dange-reuses, comme la facilitation des licenciements économiques, les accords dits “offensifs” de dévelop-pement de l’emploi et la réduction des missions de la médecine du travail, avec un droit à l’inaptitude désormais moins protecteur.Les parlementaires opposés au projet de loi, ou simplement inquiets de certaines de ses dispositions, ont à de nombreuses reprises ces der-nières semaines, et jusqu’au dernier moment, manifesté une volonté de dialogue et de retour à la négocia-tion. La majorité des syndicats ont également exprimé des propositions sérieuses d’évolution du texte. À l’heure où notre pays traverse

une profonde crise démocratique, où le fossé entre les citoyens et les gouvernants ne cesse de se creuser, la réponse de l’exécutif est une brutale fin de non-recevoir. Ce deuxième recours à l’article 49-3 adresse ainsi au pays, à toutes celles et ceux qui se sont mobilisés, le message d’un pou-voir oubliant les valeurs communes. Il prive le Parlement de son droit le plus essentiel : débattre et se pronon-cer sur un projet de loi portant sur un sujet aussi déterminant pour le quotidien de nos concitoyens que le Code du travail. Dans ce contexte, la motion de censure que nous déposons se veut une réponse démocratique et res-ponsable, face au coup de force de l’exécutif et au recours inacceptable à cet instrument de contrainte du Parlement qui n’a plus sa place dans une constitution du XXIe siècle. »

LOI TRAVAIL

L’intersyndicale prend date pour la rentrée

LOI TRAVAIL

La Motion de censure des gauches et des écologistes

Laurence Abeille, Sylviane Alaux, Brigitte Allain, Pouria Amirshahi, Fran-çois Asensi, Isabelle Attard, Danielle Auroi, Philippe Baumel, Laurent Baumel, Huguette Bello, Michèle Bonneton, Jean-Pierre Blazy, Alain Bocquet, Marie-George Buffet, Jean-Jacques Candelier, Fanélie Car-rey-Conte, Patrice Carvalho, Nathalie Chabanne, Gaby Charroux, André Chassaigne, Dominique Chauvel, Pascal Cherki, Sergio Coronado, Marc Dolez, Cécile Duflot, Hervé Feron, Aurélie Filippetti, Jacqueline Fraysse, Geneviève Gaillard, Linda Gourjade, Edith Gueugneau, Benoït Hamon, Mathieu Hanotin, Christian Hutin, Serge Janquin, Romain Joron, Régis Juanico, Jérôme Lambert, Jean Lassalle, Christophe Léonard, Jean-Luc Laurent, Noël Mamère, Alfred Marie-Jeanne, Jean-Philippe Nilor, Philippe Noguès, Christian Paul, Michel Pouzol, Patrice Prat, Barbara Romagnan, Jean-Louis Roumégas, Nicolas Sansu, Eva Sas, Gérard Sebaoun, Suzanne Tallard, Thomas Thévenoud, Paola Zanetti

Page 5: Nouvelles N° 2159

Les Nouvelles 14 juillet 2016 • 5

RÉTROSPECTIVE

Quelques dates et quelques photos pour se rendre compte. On dit de Bordeaux qu’elle est une belle endor-mie. En regardant dans le rétrovi-seur, nous avons retrouvé 19 dates de manifestation et de rassemblement entre le 9 mars et le 5 juillet, rien que pour le retrait de la loi travail. Et encore, nous n’avons pas cherché à chipoter en remontant aux mobi-lisations contre l’état d’urgence, aux frémissements d’actions dès la publication du rapport Badinter sur le Code du Travail, la mobilisation en solidarité avec les GoodYear, Air France… Nous avons fait l’impasse sur les actions « On vaut mieux que ça », les rassemblements « Nuit Debout Bordeaux », la mobilisation à l’inauguration de la Cité du vin, les actions de blocage économique du Collectif de lutte 33, les mul-tiples actions des associations de chômeurs, du Collectif des Inter-mittents et Précaires.9 mars, 17 mars, 24 mars, 31 mars, 5 avril, 9 avril, 14 avril, 28 avril, 1er mai, 10 mai, 17 mai, 19 mai, 26 mai, 31 mai, 2 juin, 9 juin, 14 juin, 23 juin, 5 juillet… Nous avons fini l’hiver, passé le printemps, com-mencé l’été en manifestant.Nous nous souvenons de la présence massive de citoyens, le 9 mars, qui étaient passés de la mobilisation virtuelle « On vaut mieux que ça » et « Loi Travail, non merci ! », à la rue, du nombre de jeunes et d’étu-diants. Ces derniers seront moins nombreux à Bordeaux par la suite mais plus virulents, pour cela, ils seront régulièrement la cible de la police. Deux des animateurs de la coordination lycéenne sont d’ail-leurs poursuivis. Les faits les plus graves ayant été constatés au cours des manifestations à Bordeaux se limitant pourtant à des jets de pein-tures ou des protestations lorsque les tentatives de « manifestations sauvages » étaient bloquées.Nous nous souvenons de la diver-sité des drapeaux de tout ce que la France connaît d’organisations de gauche et écologiste à part le Parti socialiste, quoique les deux ou trois premières manifestations aient vu ceux du MJS.Aucune des organisations syndicales CGT, FO, FSU, UNEL, UNEF, Solidaires mais aussi CNT n’ont séché une seule manif en 4 mois.Après un mois de mobilisation et plusieurs tentatives échouées de mobilisation nocturne, Bordeaux voit s’installer des centaines de

personnes sur la place de la Répu-blique, le samedi 9 avril après une belle mobilisation, pour une Nuit Debout. Jamais plus il n’y aura eu autant de monde pour ce type de rassemblement mais le mouvement persiste, il a permis à des citoyens non organisés de trouver un espace de parole, à d’autres de se rencontrer, d’échanger, de s’écouter. Il a permis à des idées de circuler et à une en particulier de s’ancrer : autour de la loi travail, il y a tout un monde à changer.Nous nous souvenons de la manifes-tation du 1er mai et de la très forte tension provoquée par un dispositif policier jamais vu jusque là. De quoi refroidir les familles. À partir de ce moment, les tensions s’installeront. Les provocations, répressions, arres-tations deviendront routines même si elles sont moins importantes que dans d’autres villes.Du côté syndical, la grève est mon-tée en puissance. Sans aller jusqu’à la grève générale illimitée espérée, voire rêvée, on a vu arriver les grévistes des grandes entreprises, des grandes administrations, du commerce, les enseignants aussi… Et puis le renfort massif des dockers et des cheminots.En dehors de la grande manifes-tation du début, les plus grosses manifestations étaient celles où étaient le plus présent les salariés en grève avec la CGT et FO. Mais force est de constater que la grève n’est pas un mode d’action dont on décide à la légère, chaque jour déduit du salaire pèse lourd dans les budgets des ménages. Et même sans grève générale et illimitée, ça fait déjà un paquet de journées de salaire en moins pour une majorité de grévistes isolés qui n’auront pas recourt aux caisses de solidarité.Alors comment imaginer qu’après tout ça et deux 49-3, on se contente de partir en vacances et qu’on en reste là. Ce match là n’est pas fini et le mouvement social n’a pas fini de jouer les prolongations. En attendant, n’oubliez pas d’envoyer une carte postale au président de la République pour le prévenir que vous reprenez des forces et que le 15 septembre, nous serons tous à nouveau dans la rue. Nous aurons même eu trois jours, à la Fête de l’Huma, pour nous motiver, nous serons très en forme !

Christelle Danglot

BORDEAUX

Retour sur 4 mois de mobilisation

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6 • Les Nouvelles 14 juillet 2016

INTERNATIONAL

Le PCF défend la réduction des inégalités de développement à travers des plans ou programmes solidaires de développement humain, social et écologique mais aussi une diminution des budgets consacrés aux dépenses militaires. C’est pour promouvoir un monde débarrassé des armes nucléaires, qu’il apportait son soutien au contre-sommet de l’Otan les 8 et 9 juillet à Varsovie et contribuera au succès des marches pour la paix qui auront lieu en France dans 11 grandes villes le samedi 24 septembre à l’initiative du Mou-vement de la paix. Explications par Lydia Samarbakhsh et Joseph Marie Responsables du secteur international du PCF l’Humanité du 8 juillet.

L’organisation du traité de l’Atlan-tique Nord (Otan) a été mise en place en 1949 et regroupait alors 12 pays : les États-Unis, le Canada et 10 pays d’Europe de l’Ouest et du Nord. Elle a été souvent présentée comme une alliance défensive des-tinée à faire face à la menace mili-taire du bloc soviétique. Pourtant, en 1949, les États-Unis étaient les seuls à posséder la bombe atomique et le pacte de Varsovie n’a vu le jour qu’en 1955 en raison essentiellement de l’intégration de l’Allemagne de l’Ouest (RFA) à l’Otan.

Un outil au service d’une idéologie

L’Otan est avant tout une organi-sation militaire, mais, dès l’origine, elle s’est définie comme un outil au service d’une idéologie et un outil pour des intérêts économiques et géostratégiques. Ainsi l’article 2 de la convention constitutive en date du 4 avril 1949 stipule que les parties « s’efforceront d’ éliminer toute opposition dans leurs politiques économiques internationales ». Dans la réalité d’une Europe post-guerre détruite et très affaiblie, l’Otan a été totalement dominée par les États-Unis. Pour ne pas dépendre de cette domination, la France, sans quitter l’Otan, s’est retirée de 1966 à 1995 du commandement militaire intégré de l’Alliance à l’initiative du général de Gaulle. Elle réintègre le commandement militaire intégré en avril 2009 à l’initiative de Nicolas Sarkozy et, au sommet de Chicago en 2010, le président Hollande accepte les missions nucléaires de l’Otan et le bouclier antimissiles. En fait, avec la fin de la guerre froide marquée en 1991 par la désintégra-tion du pacte de Varsovie, le carac-tère militaire et offensif de l’Otan se confirmait en contradiction avec la charte des Nations unies et le droit international, d’autant que la possibilité existait d’un nouveau système de sécurité européen dans lequel l’Organisation pour la sécu-

rité commune en Europe (OSCE), qui avait le statut d’organisation de sécurité régionale tel que défini dans la charte des Nations unies, aurait pu constituer un outil approprié pour la sécurité en Europe.Mais l’Otan sous le leadership des États-Unis au lieu de revaloriser le rôle des Nations unies a profité de cette situation pour étendre son influence, en élargissant ses compé-tences à travers un nouveau concept stratégique du National Security Council (NSC) adopté au sommet de Rome les 7 et 8 novembre 1991, complété au sommet de Washing-ton en avril 1999 par la décision de l’Otan de s’autoriser à agir sans le consentement des Nations unies, ce qui fut le cas en Afghanistan mais aussi dans le cadre de l’invasion anglo-américaine de l’Irak en 2003, après le Kosovo en mars 1999.

Logique guerrière et expansionniste

Au sommet de Lisbonne en no-vembre 2010, l’Otan s’autorise à intervenir militairement hors du territoire des pays membres, confir-mant sa totale illégalité par rapport au droit international et à la charte des Nations unies. Avec l’intégra-tion de la plupart des États issus de l’ex-Union soviétique au nom du partenariat pour la paix et avec, en plus, son extension à l’espace méditerranéen, c’est une véritable hydre militaire qui s’est implantée au cœur du monde. Quand on sait que l’Otan estime, via le NSC, que son intervention peut se justifier en cas de menace sur les approvision-nements énergétiques, on mesure le degré de danger et d’illégalité de l’Otan. Dans cette logique guerrière et expansionniste, l’Otan estime

devoir disposer de moyens militaires nouveaux et prévoit sinon exige que ses membres s’engagent à mainte-nir ou augmenter leurs dépenses militaires.Cette extension des compétences et des terrains d’action de l’Otan inclut les armes nucléaires et explique que des armes nucléaires américaines sont toujours implantées sur le territoire européen.

Pour le développement d’une sécurité humaine et d’une culture de la paix

Ces quelques éléments sont au-tant d’illustrations du danger que constitue l’Otan mais aussi de son incapacité totale à résoudre les problèmes, comme l’atteste la situation en Afghanistan et en Irak par exemple. De plus, la volonté de l’Otan à travers « le partenariat pour la paix » d’encercler systémati-quement la Russie de pays intégrés à l’Otan est créatrice de tensions et contribue là aussi à l’augmenta-tion des dépenses d’armement et à une militarisation des relations internationales dangereuse pour la paix. C’est pourquoi la France doit se retirer de cette organisation mili-tariste et agir pour sa dissolution. En effet, la mise en œuvre d’une conception de la sécurité commune et de la paix basée sur la promotion de tous les droits humains, le respect du droit international, la justice, passe par un développement du multilatéralisme sans domination impliquant la dissolution de l’Otan. Une telle conception implique une action propre en France, en Europe (en réactivant les principes initiaux de l’OSCE) et au plan mondial à travers les Nations unies, pour le développement d’une sécurité humaine et d’une culture de la paix visant la prévention et la résolution politique des conflits.Une telle ambition nécessite la réduction des inégalités de déve-loppement à travers des plans ou programmes solidaires de dévelop-pement humain, social et écologique permettant par exemple la réalisa-tion des 17 objectifs du développe-ment durable (ODD) adoptés par l’Assemblée générale des Nations unies, mais aussi une diminution des budgets consacrés aux dépenses militaires tout à fait compatible avec le maintien d’une défense crédible.C’est cette conception, qui inclut notre exigence d’un monde débar-rassé des armes nucléaires, qu’avec les autres peuples nous entendons promouvoir, en apportant notre sou-tien au contre-sommet de l’Otan les 8 et 9 juillet à Varsovie et en contri-buant au succès des marches pour la paix qui auront lieu en France dans 11 grandes villes le samedi 24 septembre à l’initiative du Mouve-ment de la paix.

À force de jouer à la matraque, la Commission européenne risque de se prendre un retour de bâton. Les commissaires Valdis Dombrovskis et Pierre Moscovici ont annoncé, la semaine dernière, l’ouverture d’une procédure pour déficit excessif contre l’Espagne et le Portugal. Les ministres des Finances de l’Union européenne devront encore s’accorder, le 12 juillet, sur cette recommandation. Mais tout porte à croire que les deux pays de la péninsule vont être soumis à des amendes pouvant aller jusqu’à 0,2 % du PIB, ou se voir interdire l’accès aux fonds européens d’ici à la fin juillet. Du jamais-vu ! Ces menaces de Bruxelles ne sont pourtant pas de nature à apaiser une zone euro déjà plus que mouvementée à la suite du Brexit.En 2015, l’économie portugaise a affiché un déficit public de 4,4 % du PIB, contre « l’objectif » demandé de 3 %, tandis que sa voisine a bouclé son année avec un trou de 5,1 % du PIB, soit près d’un point au-dessus du

seuil toléré (4,2 %). Mais au Portugal, la mise sous tutelle du pays par la troïka et les politiques antisociales du précédent gouvernement de droite ont déjà laminé des centaines de milliers de familles sur le plan social. Et avec une croissance de l’ordre de 0,1 % ou 0,2 %, l’économie est toujours en berne. Du côté espagnol, là encore, de nouvelles mesures d’austérité, après huit années de charcutage dans les dépenses publiques, auraient pour conséquences de venir nourrir une tendance anti-européenne à la hausse dans une opinion publique pourtant longtemps considérée comme très « pro »-UE. Depuis le Parlement européen, le groupe de la Gauche unie « rejette le processus de chantage et d’ingérence économique et politique (…) Lesdites “sanctions” sont illégitimes et inac-ceptables », a-t-il dénoncé face à une Commission qui joue au pyromane dans la maison européenne.

PCF

Pour la paix et la sécurité dans le monde, la France doit sortir de l’Otan

UNION EUROPÉENNE

Les têtes de Madrid et de Lisbonne sur le billot

APPEL DES CENT POUR LA PAIX

Rassemblement du souvenir le 6 aoûtCommuniqué des Amis de la Gironde de l’Appel des Cent pour la PaixEn cette année 2016, la paix n’est toujours pas au rendez-vous des ma-nifestations mondiales. La situation au Proche-Orient en atteste cruelle-ment, pour les peuples palestiniens, d’Irak, d’Afghanistan durement tou-chés par les guerres ; d’autres conflits subsistent sur la planète : Libye, Syrie, Yémen, Afrique sub-saharienne.De même les armes nucléaires tou-jours présentes que les puissances nucléaires maintiennent et déve-loppent constituent un autre fléau mondial.Les 6 et 9 août 1945, 300 000 per-sonnes ont été victimes des bombar-

dements atomiques sur Hiroshima et de Nagasaki.De nos jours, certains chefs d’états envisagent d’utiliser des armes nu-cléaires plus sophistiquées au moyen de recherches militaires coûteuses au détriment des budgets sociaux pour la majorité des populations.Le 6 août, nous rendrons hommage à toutes les victimes de toutes les catastrophes nucléaires et terroristes.

Rassemblement samedi 6 août, à partir de 17h, monument-sculp-ture de la Paix à Bordeaux-Lac, rond-point avenue des Quarante Journaux.

SOUDAN. Des milliers de civils fuyaient dimanche les combats in-tenses opposant les forces régulières et les ex-rebelles, les deux camps s'accu-sant mutuellement d'être respon-sables de ces nouvelles violences. Ces affrontements, qui ont fait au moins 270 morts en deux jours selon des médias locaux, mettent en péril le fragile accord de paix signé l'année dernière dans le plus jeune Etat du monde, qui fêtait samedi ses cinq

ans d'indépendance. Le Soudan du Sud est déchiré depuis décembre 2013 par un conflit féroce qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts et près de trois millions de déplacés. Le Conseil de sécurité de l'ONU a sollicité dimanche l'aide des pays de la région, leur demandant des Casques bleus supplémentaires, pour mettre fin aux combats qui font fuir des milliers d'habitants de la capitale Juba.

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Les Nouvelles 14 juillet 2016 • 7

PCF

Souscription

LA GRANDE CONSULTATION CITOYENNE

Que demande le peuple ?Sur le marché de Bassens ou à la poste à Bordeaux Bacalan, les communistes toujours à pied d’œuvre.

Un dernier hommage a été rendu samedi 9 juillet à 10 heures, sur le parvis de la gare de Biganos, à Jacques Charrazac, cheminot CGT retraité et ancien conseiller municipal PCF, décédé le 5 juillet à l’âge de 77 ans. Natif de Montsempron-Libos (Lot-et-Garonne), le militant syndical et politique entre à la SNCF en 1961 à Ychoux (Landes), avant d’être muté en 1963 à Facture-Biganos (Gironde). D’abord ouvrier, il achève sa carrière comme agent de maîtrise.

Dès 1962, il rejoint la CGT et devient secrétaire du syndicat cheminot du bassin d’Arcachon en 1965, puis secrétaire du secteur CGT des cheminots de Bordeaux de 1975 à 1986. En 1988, il prend des responsabilités au sein du PCF du bassin d’Arcachon et Landes-Gironde et est élu conseiller municipal de 1989 à 2001. Ses camarades de la Section PCF Bassin d’Arcachon Val de l’Eyre ont témoi-gné de leur « très grande tristesse ». « Nous garderons le souvenir de son amitié, de sa fraternité, de la force de sa conviction communiste sur laquelle reposaient tous les engagements de sa vie de cheminot, de syndicaliste, de pacifiste, d’élu. Il était passionné de rugby. C’était un rassembleur. Malgré sa modestie, nous pensons que Jacques a été un grand militant qui a servi dignement la classe ouvrière pour sa dignité, son aspiration à la paix et la justice sociale. »Les Nouvelles et la fédération du PCF présentent leurs condoléances à son épouse, sa fille, sa familles, ses amis et camarades.

Carnet

PCF HAUTE LANDE

Fête de la ruralitésamedi 27 août 2016

La section PCF Haute Lande orga-nise la FETE DE LA RURALITE, le samedi 27 août 2016, au lieu-dit Lassus chez Raymond Lagardère à Saint-Symphorien. Venez nom-breux ! Au programme :10h : accueil des participants et présentation de la fête (expositions, présentation librairie de la renais-sance…)10h30 : débat citoyen d’actualité politique et sociale : « La perspective, c’est maintenant ! »

En présence de responsables poli-tiques, de syndicalistes, militants associatifs…12h15 : apéritif, présentation et dédicace du livre de Philippe Media-villa « Du Pin et des Larmes »12h30 : repas et animation musicale avec « Les chanteurs de l’ange bleu, cyndi, pator et thierry »

Inscrivez-vous en contactant :Julien Ruiz : 06 83 59 90 79

Dulon-Lagardere : 09 61 39 29 58 Guy Bordenave : 06 01 41 22 08

LAMOTHE MONTRAVEL

53e grande fête populairelundi 15 août 2016, au parc de la gareOrganisée par le Parti communiste de Gironde.Programme :- Toute la journée :- vide grenier (renseignement : 05 53 27 54 99 ou 05 57 40 08 74)- animation musicale : Marielle et Pierrot « Ritournelles en Duo »- restauration rapide- 11h : débat sur la santé- 12h vin d’honneur

- 12h30 : repas gastronomique- 15h : orchestre : Les terres blanches- 16h30 : débat, avec les représentants de la Dordogne et de la Gironde du PCF- 21h : bal avec l’orchestre NeptuneANIMATIONS // BUVETTE // BOUQUINERIE // JEU D’ENFANT

PCF

Université d’été 2016 à AngersLes 26-27 et 28 août dans le complexe de l’Université d’Angers.L’Université d’été du PCF consiste à considé-rer que le champ de la politique ne se résume pas aux dimensions idéologiques, tactiques et stratégiques du moment mais doit intégrer les dimensions de la culture dans toutes ses composantes, philosophiques, économiques, sociologiques, artistiques, scientifiques.Comme chaque année ce sera trois jours de partage, de réflexion et d’échanges, pour se former en tant que communiste, militant, citoyen et responsable. Le transport, l’héber-gement et l’accès aux ateliers ont un coût non négligeable de de 250 euros par personne.La fédération de Gironde a décidé de prendre en charge une part importante des coûts liés à la participation dans la limite de 15 personnes pour les jeunes communistes et nouveaux adhérents. Se renseigner au près de la fédération pour la répartition du coût entre adhérent, section et fédération, selon la situation.Le départ devrait se faire le vendredi matin vers 8h de la fédération (à confirmer en fonc-tion du programme de l’université d’été) et le retour le dimanche soir vers 18h (toujours sous réserve).L’hébergement est prévu en chambres indi-viduelles avec un lit 1 personne uniquement. Le linge de lit et de toilette est fourni.

Inscriptions à la fédération auprès de Lisa : 05 56 91 45 06

[email protected]

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8 • Les Nouvelles 14 juillet 2016

CULTURE & SOLIDARITÉ

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] nbso.frCommission paritaire de presse : 0118 C 85932

@nvlbxLes nouvelles de bordeaux

Je dois d’abord remercier Vincent de l’intérêt qu’il accorde à mes chro-niques. Ses désaccords avec mes analyses sont parfaitement honorables et recevables. Sauf peut-être lorsqu’ils semblent relever d’une étrange conno-tation morale. Ainsi cette série de chroniques aurait commencé la semaine des attentats de Bruxelles. Je l’apprend. Mais que signifie cette remarque ? La terreur doit-elle sus-pendre toute réflexion ? La phrase conclusive du texte de Vincent est extrêmement ambiguë : évoquant une « complaisance » avec les islamistes, cela semble suggérer que peut-être je n’en serais pas exempt ! Incrimination inacceptable.Sans doute me suis-je mal fait com-prendre, mais le thème de ces chro-niques n’était ni l’islam, ni l’isla-misme, ni même la laïcité. Je rappelle que l’ expression « laïcité falsifiée » est empruntée à Jean Baubérot dont je partage entièrement la conception d’une laïcité qui n’est ni de posture ni caricaturale. Mon propos por-tait sur l’islamophobie, un terme

qu’apparemment V. veut ignorer. Il y a deux niveaux d’islamophobie : une islamophobie vulgaire, banal racisme anti-arabe, qui va du Front national à Mme Badinter et une islamophobie savante incarnée par M. Gilles Kepel. J’ai critiqué la navrante complaisance de l’interview de ce dernier dans l’Humanité, l’absence de distance de la journaliste. Cela a peut-être chagriné V. alors que l’Huma, elle, a élégam-ment publié le courrier que je lui ai adressé à ce propos. Ce que j’ai voulu (dé)montrer dans ces chroniques, c’est que l’islamophobie est un piège idéo-logique visant à diviser les opprimés en ethnicisant les rapports sociaux, à faire primer le religieux sur le social, à faire disparaître les luttes de classes sous de prétendus affrontements de religion. Il ne faut à aucun prix entrer dans ce jeu-là !Je suis enfin perplexe devant la lour-deur avec laquelle V. insiste sur ma prétendue « science ». Certains pourraient y trouver un relent assez désagréable d’anti-intellectualisme… Je n’ai pas de science particulière,

puisqu’il faut le préciser, mais lorsque je veux traiter un thème je m’informe, je me documente, ce que les journa-listes, travaillant le plus souvent dans l’urgence, comme on sait, n’ont pas toujours le temps de faire. M’opposer alors Charlie, des journalistes algériens ou une petite fille en pleurs n’est ni très pertinent, ni très honnête… C’est privilégier la dictature de l’émotion aux dépens de l’analyse rationnelle mais je ne veux pas croire un seul ins-tant que V. adhère à la doctrine Valls selon laquelle chercher à expliquer et à comprendre, c’est déjà « excuser » les terroristes.La réflexion rationnelle a une autre vertu, celle de permettre de dépasser la réaction épidermique, irréfléchie, que nous avons tous éprouvée, à un moment ou à un autre (moi y compris) devant des accoutrements vestimen-taires que nous vivons comme des agressions symboliques… « Etranges étrangers », disait Aragon…

Gerard Loustalet-Sens

RÉPONSE À VINCENT BORDAS

Et l’islamophobie ?

L’Union Départementale des Anciens combattants vous convie à la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux « Justes » de France, le dimanche 17 juillet 2016 à 12h00, au Fort du Hâ, mémoire de la Déportation, à l’école nationale de la magistrature de Bordeaux.

BORDEAUX

Hommage aux « Justes » de France

Le samedi 9 juillet, sur les terrains du campus, se déroulait la 1re édition Tournoi Solidaire. À l’ini-tiative des Jeunes Communistes de Gironde, les causes Kurde, Sahraouie et Palestinienne se sont rassemblées pour partager une après midi solidaire et populaire. Une collecte en faveur des réfugiés sahraouis a été mise en place et aura permis de récolter de précieuses provisions.

Les équipes participantes étaient au nombre de 6 : le FC Sahraouis, La Conexion, le FC Kobané, les Cocos Bordelais, le FC Taillan et le FC Colas. Elles étaient réparties en 2 poules, les 2 premiers étant qualifiés pour le tableau final. Hasard du tableau, les 2 peuples en lutte représentés se sont rencontrés dès la demi-finale. C’est finalement le FC Kobané qui s’est imposé sur le score de 4-1 face à des Sahraouis vifs et soudés, mais ayant disputé des matchs plus accrochés en phase de poules. Le FC Kobané a retrouvé en finale les jeunes du FC Taillan, courageux tombeurs de la Conexion, au terme d’une ren-

contre très serrée (2-1). Les Kurdes ont gagné finalement cette première édition du Tournoi Solidaire, sur un score sans appel de 3-0, en ayant produit un jeu offensif et fluide tout au long du tournoi.Pour le côté non sportif, les Kurdes, Palestine 33 et les Jeunes Commu-nistes ont tenu une table où ils ont exposé tracts, pétitions et journaux divers. Avant le tableau final, un temps de parole était réservé aux associations participantes. Kurdes, Sahraouis et Palestine 33 ont exposé les situations des différents peuples. À la veille de cette grande finale, ce fut une après-midi de football populaire comme on les aime. Les organisateurs espèrent réitérer ce genre d’événe-ment, avec une représentation plus large des peuples en lutte, notamment le peuple syrien.Merci à toutes les associations et aux personnes ayant aidé à l’organisation, et bravo aux joueurs qui ont évolué sous une chaleur étouffante de 33°C. La lutte continue, et à l’année pro-chaine !

Sofyaine, JC.

1RE ÉDITION TOURNOI SOLIDAIRE

Un après-midi populaire, riche sur le plan sportif et militant Depuis le 10 juillet, un peu après 23h,

c’est officiel, la France et l’Europe ne tournent plus rond. Très franchement, on avait bien repéré quelques signes annonciateurs… Mais dans la France redevenue amoureuse de ses footbal-leurs, on avait de nouveau le droit de manifester et que cela provoque même quelques débordements. Sous un tunnel de Mériadeck, 200 hommes en vert chantaient, hurlaient et se moquaient gentiment des policiers. En journée, avec des hommes et des femmes habillés en rouge, l’épisode aurait valu quelques gardes à vue et deux-trois coups de matraque. Mais la nuit, tous les supporters sont gris. La police nationale dégaina donc son équipement en téléphones modernes pour immortaliser le moment et poussa même la chansonnette avec les Irlandais.

J’avoue que, même énervé de la dernière polémique sur la possible interdiction de manifestation, la vidéo m’a fait sourire. D’autant qu’avec ma fenêtre avec vue sur bars irlandais, j’avais des éléments de comparaison… En début de tournoi, les Gallois avaient démarré les vocalises et c’était plutôt très réjouissant. Au foot comme au rugby, ces rouges-là savent chan-ter en chœur et leurs mélodies sont agréables. Ils ne restèrent pas bien longtemps ; juste ce qu’il fallait pour signaler que quelque chose de spécial allait se dérouler…

Les Belges prirent la suite… Ils boivent autant de bière mais connaissent moins de chansons ! Depuis ma fenêtre, je voulais que cela cesse et que, confrontés qu’ils étaient à domicile à une loi Travail du même acabit que la notre, ils nous rejoignent plutôt en journée. 11h30, place de la Répu-blique, à peu près.

Mais le supplice ne dura pas puisqu’ar-rivèrent, comme on l’a dit et rabâché, les Irlandais. Ah, quelle polypho-nie ! Chansons folk, pop ou folklo, ceux-là chantent peut-être moins bien que leurs voisins Gallois mais ils connaissent tous les répertoires ! Depuis nos fenêtres, jusqu’après 2h du matin, on avait presque envie de leur demander de continuer… Presque.

Pas d’euphorie, non. Pendant l’Euro, l’Europe continuait à se disloquer, les migrants à se noyer dans la Méditer-ranée et les peuples à courir après les dettes laissées par les banquiers. Les défilés de Rouges, de Verts et enfin de Tricolores nous fournirent simple-ment la dose de sourires et de joie qui nous avait tant manqué.

Tricolore oui, mais pas tout de suite. N’en déplaise aux rétrogrades sans mémoire, notre hexagone est depuis longtemps bigarré et le Port de la Lune a vu plus d’un étranger débarquer sur ses quais. Dès la Demi, l’équipe portugaise s’était jouée de la pression qui pesait sur elle pour se qualifier. Et donc, dans nos cours de l’Yser, nos cités et sur nos quais, le rouge, le jaune et le vert se conjuguaient et ça klaxonnait et ça pétaradait.

11 juillet donc, un peu après 23h. Pendant que les Portugais d’ici exul-taient, des flots de Bleus, de Blancs et de Rouges déambulaient le long des rails du tramway. Petits sourires et têtes demi-basses. On avait passé un bon moment ; 1-0. Déçus mais pas trop. « Une victoire aurait donné trop de prétextes aux puissants », semblait dire mon voisin, accoudé à la fenêtre d’à côté. Alors tout le monde s’est mis d’accord pour dire que c’était une réussite, quand même. Jusqu’au conseil municipal où le représentant du Front national félicitait cette

équipe « modeste et travailleuse » qui avait selon lui, redonné de la fierté au peuple Français. Marrant comme au même moment, devant les portes de la polyclinique de Lormont, les travailleuses estimaient que c’était leur grève qui leur avait rendu un peu de leur dignité (1). Chacun ses repères…

À ma fenêtre, j’oscillais toujours entre sourire de façade et la lassitude devant ce peuple qui crie toujours plus fort pour saluer les exploits de 11 million-naires que pour contester les méfaits des 1 % de ceux qui nous étranglent. Puis je m’en voulais de ce mauvais esprit. Les Portugais klaxonnaient, pétaradaient et tout le monde trou-vait cela bien. Sirotant une dernière bière avant l’été, je ne savais dire si cette exaltation des identités et des nationalités était vraiment une bonne idée… Et puis mes élucubrations me fatiguèrent. Je refermais la fenêtre, heureux du calme bientôt retrouvé et espérant que celui-ci sera rompu après l’été, par un peuple retrouvant vraiment sa dignité en renversant les inégalités. Dans les sourires qui défilaient à la télé, je voulais me persuader qu’il y avait là des preuves de Fraternité, des lueurs de Liberté et un grand besoin d’Égalité. Le foot ne peut pas tout. Mais la fête peut aider. Allez, voyons ça après l’été !

Rémy Duvignau

• Voir page 2 et sur rue89bordeaux.com/2016/07/privee-ou-publique-malaise-dans-la-sante

APRÈS L’EURO DE FOOTBALL

Avec vue sur bars irlandais