numéro consacré à l'amérique centrale

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Presses Universitaires du Mirail L'image du monde renversé et ses représentations littéraires et paralittéraires de la fin du XVI e siècle au milieu du XVII e . (De petrarque à Descartes, XL) by Jean Lafond; Augustin Redondo Review by: Marc Vitse Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, No. 36, Numéro consacré à l'Amérique centrale (1981), pp. 207-210 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40852732 . Accessed: 14/06/2014 19:19 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.126.55 on Sat, 14 Jun 2014 19:19:59 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Presses Universitaires du Mirail

L'image du monde renversé et ses représentations littéraires et paralittéraires de la fin duXVI e siècle au milieu du XVII e . (De petrarque à Descartes, XL) by Jean Lafond; AugustinRedondoReview by: Marc VitseCahiers du monde hispanique et luso-brésilien, No. 36, Numéro consacré à l'Amérique centrale(1981), pp. 207-210Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40852732 .

Accessed: 14/06/2014 19:19

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NOTES DE LECTURE 207

notes plus particulièrement philologiques et erudites. On appréciera également le travail critique proprement dit, et tout spécialement la rigueur d'une ponctuation qui éclaire grandement la signification d'un langage parfois difficile. On dispose là, indubitablement, du meilleur texte paru à ce jour de ces Representaciones qui ont connu pourtant deux récentes éditions dues à J. Weiner et à O. Mazur (1975 et 1977).

Malheureusement, une étude détaillée de l'ouvrage fait apparaître certaines insuffisances qui empêchent cette édition d'être considérée comme définitive. Hésitations dans l'application des critères retenus et transcription parfois inexacte du manuscrit original de la Biblio- thèque Colombine de Seville viennent ternir un excellent travail, qui ne laisse pas de pécher par ailleurs par l'archaïsme de ses points de vue littéraire et interprétatif. On lira dans Criticón, 10, juin 1980, pp. 75-92, un compte rendu très détaillé des divers autres points qui méritent examen. On se contentera ici de les énumérer : présentation incomplète de la spécificité de la réélaboration proprement théâtrale à quoi donnent lieu ces re-présentations (rythme dramatique et rôle de la polymétrie, conception de l'espace scénique, etc.); non étude du contexte idéologique, et donc économique et social, dans lequel s'inscrit une dramaturgie centrée pourtant à l'évidence sur la problé- matique, ô combien polémique, de la bienfaisance et de la pauvreté au XVIe siècle; absence de définition des solutions proposées par un auteur jamais vraiment resitué dans le panorama historique et litté- raire de son temps. Telles sont les limites - surtout méthodologi- ques, en définitive - de l'étude d'un théâtre dont, répétons-le, cette édition, sous la forme que lui a conférée le présentateur, doit deve- nir un instrument indispensable pour une exploration enfin plus pous- sée d'une série d'œuvrettes non négligeables d'un XVIe siècle cas- tillan touiours trop méconnu.

Marc Vitse.

L'image du monde renversé et ses représentations littéraires et para- littéraires de la fin du XVIe siècle au milieu du XVII*. Actes du colloque international de Tours (17-19 novembre 1977). Etudes réunies et présentées par Jean Lafond et Augustin Redondo. - Paris, Vrin, 1979. - 194 p. (De Pétrarque à Descartes, XL).

« L'image du monde renversé et ses représentations littéraires et para-littéraires dans les domaines anglais, espagnol et français, de la fin du XVIe siècle au milieu du XVIIe » : tel est l'énoncé complet du titre des Actes du colloque organisé il y a trois ans par l'équipe interdisciplinaire « Mentalités et systèmes de représentation aux

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208 C. deCARAVELLE

XVIe et XVIIe siècles », appartenant au groupe de recherche « Civili- sation et Renaissance » de l'Université François Rabelais. Disons tout de suite cependant - et quoi qu'en disent les éditeurs, dont il faut louer, en dépit de quelques errata, l'excellent travail de mise au point - que si la production allemande en la matière n'est évoquée que marginalement, la communication de M.L. Launay fait la part belle à un texte d'un dominicain italien récupérant à des fins doctri- nales le topos du « Mondo al roverscio e sosopra ». Pareillement, l'intervention de Claude Gaignebet sur « les mondes intérieurs ren- versés de Rabelais » déborde quelque peu le cadre chronologique étroit fixé primitivement, tout comme l'important « programme de recherche » sur les « Pays de Cocagne » de François Delpech ren- voie, pour l'étude des dimensions symboliques les plus stables du thème proposé, à la longue durée.

Double dépassement donc des limites posées au départ, mais dont nul ne songerait à se plaindre, tant est grande et variée la richesse de ces quinze communications aussi diverses par leurs centres d'exploration particuliers que par la multiplicité des modes d'appro- che - historique, ethnologique, sociologique, littéraire, etc. - qu'el- les impliquent. On regrettera d'autant plus la non-reproduction des débats qui les suivirent et que ne saurait compenser le trop court résumé de la table ronde finale présidée par Jean Rousset. Ce der- nier ne conclut-il pas, en effet, par ces mots : « Nous tenons là un très bon topos, qui ne demande qu'à croître et embellir, nous tenons même peut-être ime catégorie fondamentale de l'esprit. Il doit s'agir d'une constante de l'imaginaire... Il semble qu'on peut admet- tre une pensée inversante... ». Autant dire que ce volume de moins de deux cents pages n'a d'autre prétention que d'être ime brève introduction à l'étude d'un thème par nature ambivalent, et qui ne laisse pas d'être exploité aux fins les plus diverses. C'est ce que sou- lignent les présentateurs, conscients de l'ambiguïté des figures de renversement à l'Age (pré) classique : « Rhétorique du topos et ima- gerie de colportage conjuguent paradoxalement des emplois qui prennent, selon le contexte socio-culturel, des valeurs différentes. Comique et (ou) satirique, conservateur et (ou) critique, le retour- nement est rarement univoque » ( p. 8). Aussi bien l'espace nous man- que-t-il ici pour rendre compte en détail de chacune des contributions ou même esquisser une mise en perspective de leurs apports et de leurs conclusions souvent contradictoires. Nous nous limiterons en conséquence à mentionner les principaux aspects ou auteurs envi- sagés, en nous permettant au passage de distinguer parmi ces tra- vaux, d'un niveau général fort satisfaisant, ceux qui nous paraissent les plus dignes d'intérêt.

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NOTES DE LECTURE 209

Ainsi, des deux études « européennes » présentées par Yves-Ma- rie Bercé (« La fascination du monde renversé dans les troubles du XVIe siècle ») et François Delpech (sur les « Pays de Cocagne »), retiendrons-nous tout particulièrement - malgré leur qualité com- mune et la similitude partielle de leurs conclusions sur la rupture que suppose l'avènement de l'Age classique - la tentative passion- nante de notre jeune collègue hispaniste de Tours, attaché à recons- truire la cohérence symbolique originelle et la structure mythique de l'image du Pays de Cocagne,

sans doute l'une des dernières traces d'un complexe mythique qui articule des représentations chronologiques, géographiques et métaphysiques dans un ensemble qui peut être en même temps ou tour à tour conçu comme un âge primitif, un pays des confins ou un état de l'être (p. 46).

Il conviendrait, postérieurement, de regrouper quatre contribu- tions « hispaniques », dont deux sur F. de Quevedo (La hora de todos, par Josette Riandère La Roche; Le gaucher quévédien, par Mi- chèle Gendreau-Massaloux) et une sur le Criticón (Augustin Redondo); mais on s'attachera surtout à l'érudite présentation, par Helen F. Grant, de l'iconographie du « mundo al revés » dans ses rapports avec la pensée et la littérature espagnoles. Cependant, c'est très normalement le domaine français qui apparaît comme le plus com- plètement représenté puisque six interventions lui sont consacrées. A côté de la comédie comme image renversée de la vérité (Madeleine Lazard), du burlesque (A. Kibédi Varga), du ballet de cour (Maurice Lever) ou de 1'« Histoire des Gorgias » de Rabelais (Claude Gaigne- bet), se détachent les pages écrites par Jean Céard sur Agrippa d'Au- bigné et celles de Jean Lafond sur Cyrano de Bergerac. Le premier, de façon très convaincante, retrace le mouvement fondamental qui informe les Tragiques, jusqu'au dévoilement qu'assure, par-delà celui des utopies, « la Révélation de Dieu, son Apocalypse » (p. 126); du second, on se rappellera, même si on ne les partage pas totalement, la remarquable démonstration et la lumineuse formulation de la nature et des fonctions du langage d'un Cyrano qui explore « avec jubilation les terres du non-sens » et dévoile un univers de « refus impatient de l'autorité », dans un mouvement de retour à une Nature perdue, dé-naturée (p. 138).

Force subversive du thème du monde renversé ? C'est le rôle que lui attribuait également A. Kibédi Varga dans sa description de cette figure selon la poétique classique (p. 159), mais que lui dénie sans ambages François Larroque dans le meilleur des deux essais relevant du domaine anglais. L'auteur y définit la notion de misrule

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210 C. de CARAVELLE

à l'époque élisabéthaine et conclut sa brillante analyse par ces ter-

Et, en dernière analyse, cette turbulence apprivoisée de la fête, où les participants se laissent aspirer par le vertige de Tanti- monde, c'était aussi à leurs yeux l'un des meilleurs remparts de l'ordre (p. 170).

Si, comme le dit Jean Rousset, « un bon colloque est un carrefour », celui-ci en fut un excellent : nombreux furent les chemins qui s'y croi- sèrent, nombreuses et nouvelles sont les voies qui s'ouvrent à partir de lui. Remercions donc l'Université de Tours et tous les participants d'avoir rendu possible une si riche rencontre.

Marc Vitse.

Antonio RISCO. - La « Real Academia de Santa Bárbara » de Madrid (1730-1808). Naissance et formation d'une élite dans l'Espagne du XVIIIe siècle. - Université de Toulouse-Le Mirail, Institut d'Etu- des Hispaniques et Hispano-Américaines, Toulouse, 1979, 2 vols. - 934 p. + 5 planches hors texte.

Cette monumentale thèse de troisième cycle, qui semble devoir être « la première pierre » d'une vaste étude portant sur le rôle joué par certains juristes des Lumières au sein d'académies qu'eux- mêmes se plurent à qualifier de « pratiques », est une monographie consacrée à la plus ancienne de toutes : V Academia de Santa Bár- bara de Madrid. Celle-ci naquit d'un sursaut devant un enseignement mal adapté à de nouveaux besoins. Elle se voulait l'outil de forma- tion d'une élite moderne qui, grâce à des compétences techniques, s'ef- forcerait d'accroître son poids dans l'appareil de l'Etat.

Ce travail part de sources manuscrites conservées dans les archi- ves de la Real Academia de Jurisprudencia y Legislación de Madrid, fonds à ce jour inédit et d'accès difficile, car non classé et non cata- logué. L'auteur propose (pp. 44-59) un premier inventaire des livres et liasses les plus anciennes, ce qui nous met l'eau à la bouche et nous fait espérer un catalogue complet et détaillé qu'Antonio Risco doit pouvoir livrer sous peu aux chercheurs.

Textes à l'appui, A. Risco montre comment les origines de la Junta Práctica de Leyes créée dès 1730 par l'avocat madrilène Torremocha et qui, grâce à la faveur du roi et du futur comte de Floridabianca, deviendrait, en 1763, la Real Academia de Santa Bárbara, sont à rechercher dans les carences des Universités et dans la lutte achar- née que se livrent manteistas et colegiales. Les premiers voyaient dans ces académies le moyen de s'affirmer tandis que les autres s'a-

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