nutrition et santé

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Une publication du Groupe décembre 2009 DE LA CONSCIENCE NUTRITIONNELLE... … à L’OBSESSION DE L’ALIMENT-SANTé ..............2 • Pr. Gérard Pascal ................................................ 3 LA DERMO-NUTRITION, L’ESTHéTIQUE FLIRTE AVEC LA SANTé ....................4 • Dr. Christine Lafforgue ..................................... 4 • Quand l’agro-alimentaire s’approprie les outils du médicament ................................. 5 DES PROBIOTIQUES EN MODE « PHARMA » .......................................6 • Dr. Jean-Michel Lecerf ..................................... 7 QUANTA MEDICAL 25 DONT 15 ! .....................8-9 à L’AUBE DE L’éPIDéMIOLOGIE NUTRITIONNELLE ...............................................10 « L’épidémiologie nutritionnelle est com- plexe, qu’elle soit descriptive, analytique ou interventionnelle » .......................................... 10 • Ce que mangent les Français… .................. 11 Sommaire Repères & Perspectives en Recherche Clinique Nutrition : un pas vers la santé ! Les cartes sont-elles en cours de redis- tribution dans l’univers de la nutrition ? L’affichage et les effets d’annonce sont-il à la hauteur du niveau de preuve exigé ? Ce numéro de QM INITIATIVES donne la parole aux acteurs impliqués : experts et industriels. Les autorités de tutelle EFSA (Autorité Euro- péenne de Sécurité des Aliments), AFSSA, DGCCRF accroissent sensiblement leurs exi- gences et se rapprochent ainsi des standards de l’industrie pharmaceutique. Le Professeur Jean Michel LECERF (Institut Pasteur, Lille) nous invite à nous écarter d’une approche manichéenne dans l’ap- préciation que nous faisons des aliments … tout n’est pas simplement bon ou mau- vais. Il nous rappelle que l’identification et le décryptage du mécanisme d’action des nutriments mettent parfois en lumière… les vertus de l’aliment source. Le Professeur Gérard PASCAL (INRA) souligne les difficultés des études et l’insuffisance de certaines d’entre elles. L’EFSA y fait écho en li- mitant à 172 sur 4000 le nombre d’avis positif concernant des allégations fonctionnelles. Sébastien MARQUE (Danone), fait sien les contraintes et souligne, en matière de re- cherche clinique les exigences propres aux produits de son Groupe. L’art est difficile, nous dit le Docteur Christine LAFFORGUE (Faculté de Pharmacie, Université Paris XI), le lien entre aliment, nutriment et peau restent encore obscurs, les démonstrations qui s’y rapportent appelant de lourds protocoles. Le Professeur Pascale BARBERGER-GATEAU (INSERM) souligne à son tour la complexité de l’épidémiologie nutritionnelle. Le point de vue de l’industriel n’est pas mis de côté. Stanislas DESJONQUERES (Lyocentre) évoque le poids des exigences réglementaires dans le domaine des probiotiques. Il prend le pari que les résultats seront à la hauteur des enjeux à condition, cependant, de satisfaire à la rigueur voulue par l’EFSA qui, en déboutant les produits présentant une allégation fonc- tionnelle sur les probiotiques en octobre 2009, a marqué les esprits. numéro 3 Édito Dr Othar Zourabichvili

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De la nutrition dans la pharma ... des process pharma dans le développement de nouveaux produits nutrition. Ou il est dit qu'il ne suffit pas de copier les solutions des uns pour résoudre les problèmes des autres !

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Page 1: Nutrition et Santé

Une publication du Groupe

décembre 2009

De la conscience nutritionnelle...… à l’obsession De l’aliment-santé ..............2

• Pr.GérardPascal................................................3

la Dermo-nutrition, l’esthétique flirte avec la santé ....................4

• Dr.ChristineLafforgue.....................................4• Quandl’agro-alimentaires’approprielesoutilsdumédicament.................................5

Des probiotiques en moDe « pharma » .......................................6

• Dr.Jean-MichelLecerf.....................................7

quanta meDical 25 Dont 15 ! .....................8-9

à l’aube De l’épiDémiologie nutritionnelle ...............................................10

• « L’épidémiologienutritionnelleestcom-plexe,qu’ellesoitdescriptive,analytiqueouinterventionnelle ».......................................... 10

• CequemangentlesFrançais….................. 11

Sommaire

R e p è r e s & P e r s p e c t i v e s e n R e c h e r c h e C l i n i q u e

Nutrition : un pas vers la santé !Les cartes sont-elles en cours de redis-tribution dans l’univers de la nutrition  ? L’affichage et les effets d’annonce sont-il à la hauteur du niveau de preuve exigé  ? Ce numéro de QM INITIATIVES donne la parole aux acteurs impliqués : experts et industriels.Les autorités de tutelle EFSA (Autorité Euro-péenne de Sécurité des Aliments), AFSSA, DGCCRF accroissent sensiblement leurs exi-gences et se rapprochent ainsi des standards de l’industrie pharmaceutique.Le Professeur Jean Michel LECERF (Institut Pasteur, Lille) nous invite à nous écarter d’une approche manichéenne dans l’ap-préciation que nous faisons des aliments … tout n’est pas simplement bon ou mau-vais. Il nous rappelle que l’identification et le décryptage du mécanisme d’action des

nutriments mettent parfois en lumière… les vertus de l’aliment source.Le Professeur Gérard PASCAL (INRA) souligne les difficultés des études et l’insuffisance de certaines d’entre elles. L’EFSA y fait écho en li-mitant à 172 sur 4000 le nombre d’avis positif concernant des allégations fonctionnelles.Sébastien MARQUE (Danone), fait sien les contraintes et souligne, en matière de re-cherche clinique les exigences propres  aux produits de son Groupe.L’art est difficile, nous dit le Docteur Christine LAFFORGUE (Faculté de Pharmacie, Université Paris XI), le lien entre aliment, nutriment et peau restent encore obscurs, les démonstrations qui s’y rapportent appelant de lourds protocoles.Le Professeur Pascale BARBERGER-GATEAU (INSERM) souligne à son tour la complexité de l’épidémiologie nutritionnelle.Le point de vue de l’industriel n’est pas mis de côté. Stanislas DESJONQUERES (Lyocentre) évoque le poids des exigences réglementaires dans le domaine des probiotiques. Il prend le pari que les résultats seront à la hauteur des enjeux à condition, cependant, de satisfaire à la rigueur voulue par l’EFSA qui, en déboutant les produits présentant une allégation fonc-tionnelle sur les probiotiques en octobre 2009, a marqué les esprits.

numéro 3

ÉditoDr Othar Zourabichvi l i

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Afssa et DGCCRF…

La zone grise pour les com-pléments alimentaires, entre le médicament et l’ali-ment, n’existe plus depuis la Loi de sécurité sanitaire de 1998. C’est «  de l’aliment  » donc du ressort -pour l’évaluation du risque- de l’Agence Française de Sécu-rité sanitaire des aliments (Afssa) et de l’Agence fran-çaise de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset). La gestion du risque est confiée à la Direction Générale de l’Ali-mentation du Ministère de l’Agriculture (DGAL), responsable des produits d’origine animale avec la Di-rection des services vétéri-naires ; la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) n’intervenant que sur les produits d’origine végétale et ceux en conserve. Tout nouveau produit fait l’objet d’une notification auprès de la DGCCRF avant sa com-mercialisation. L’European Food Safety Autority (EFSA) est la pierre angulaire de l’Union européenne (UE) pour ce qui concerne l’éva-luation des risques relatifs à la sécurité des aliments destinés à l’alimentation humaine et animale.

Dans les secteurs agro-alimentaire, nutri-tion ou cosmétique, la tendance est à la santé, axée bien-être, confort et préven-tion. Nutrition et santé sont plus que ja-mais associées dans l’esprit du grand pu-blic et 42 % des consultations médicales abordent des questions nutritionnelles, dixit l’étude Nutrimège. Les liens entre nutriments et pathologies chroniques (cardio-vasculaires, diabète, obésité, can-cers...) sont de plus en plus documentés… la Nutrition s’insinue partout, omnipré-sente en santé publique, en prévention primaire comme secondaire.

Les politiques ne peuvent y couper, les institutions  s’y attèlent tous azimuts, à l’exemple de la brochure «Nutrition et prévention des cancers» de l’Institut Na-tional du cancer (avril 09) et osent même certains slogans tel le « Bien manger pour mieux vieillir ?  » de SUVIMAX 2 de l’IN-SERM  ! L’alimentation comme première médecine. Et comme médicament ?

Entre alicaments, compléments alimen-taires ou produits de dermonutrition, la surenchère des allégations n’a pas de li-mites, trop peu souvent étayées par des preuves cliniques rigoureuses à l’image de celles régissant l’industrie pharmaceu-tique. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) est en train d’y mettre bon ordre, examinant au cas par cas les demandes des industriels et les preuves scientifiques appuyant leurs promesses.

Ces derniers ont trois possibilités de dé-poser des allégations fonctionnelles ou de santé selon qu’elles se rapportent aux articles 13-1, 13-5 ou 14 du règlement européen 1924/2006/CE, avec des allé-gations génériques c’est à dire relevant de connaissances scientifiques acquises comme « le calcium et l’os  », spécifiques (sur des données scientifiques récem-ment développées ou exclusives comme «  contribue aux défenses immunitaires») ou portant sur la réduction de facteurs de risque et pour les enfants. Avec plus de 80 000 dossiers déposés, l’EFSA accu-mule les retards, confrontée en parallèle aux polémiques sur son projet de «  pro-fils nutritionnels » définissant les qualités nutritionnelles des aliments pour pouvoir alléguer.

« Cette vision des aliments est trop nutri-tionnelle, reproche à l’EFSA le Dr Jean-Mi-chel Lecerf de l’Institut Pasteur (Lille), car si l’alimentation revient à un mode de nu-trition uniquement à visée sanitaire, elle perdra beaucoup de son sens. La santé passe par l’alimentation dans sa globalité et le règne de l’aliment-santé est une dé-viation  : tous les aliments par définition sont fonctionnels, peut-être avec des qua-lités nutritionnelles plus ou moins égales mais on aurait tort de classer les aliments en bons et mauvais ». Au risque de pertur-ber les comportements alimentaires. 

De la conscience nutritionnelle...… à l’obsession de l’aliment-santé

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décembre 2009  numéro 3

L’EFSA durcit le ton

L’industrie agro-alimentaire fait les frais d’un niveau d’exigence règlementaire supérieur pour alléguer des vertus nutritionnelles et de santé, triant ainsi le pur marketing de la recherche scientifique bien conduite. Appliquant la réglementa-tion 1924/2006, l’Autorité européenne de sécurité des aliments vient d’accorder en octobre 2009 un avis positif à 172 allégations fonctionnelles -principale-ment génériques. En paral-lèle, près de 4 000 propo-sitions ont été soumises à l’EFSA pour alimenter une liste d’allégations ouvertes à tous. Ingrédients mal ca-ractérisés, études cliniques insuffisantes et biaisées… expliquent le rejet de plus de 90% des allégations de santé soumises, illustrant le fossé entre le niveau d’allé-gation demandé et la quali-té des preuves scientifiques avancées.

En l’associant si souvent à la santé, n’en de-mande-t-on pas trop à l’alimentation ? Pr.GérardPascal  |«  Avec le recul, je crois que nous sommes allés peut-être trop vite au regard des études disponibles, souvent contradictoires, incorrectement menées, principalement à cause de l’extrême com-plexité de la nutrition. Ce qui m’impres-sionne dans les études épidémiologiques très bien conduites et le nombre croissant de méta-analyses, c’est que les risques rela-tifs, par exemple de l’association acides gras trans et risque de maladie cardio-vasculaire ou viande rouge- cancer colorectal, sont de l’ordre de 2 au grand maximum, la valeur de 1 étant souvent comprise dans l’intervalle de confiance. Cela signifie que par rapport à d’autres facteurs environnementaux, com-portementaux et génétiques, l’impact de la nutrition est extrêmement faible. Même si l’influence de l’alimentation est évidente. Le problème est que l’on travaille sur des en-sembles de population. Or j’estime que son impact est plus fort sur des groupes d’indi-vidus à risque en raison de leur patrimoine génétique et c’est pour eux que les recom-mandations nutritionnelles sont très impor-tantes. Je crois aux nouvelles approches de la nutrition, dérivées des méthodes de la post-génomique  : métabolomique, trans-

criptomique, protéomique* qui permettront peut-être de mieux identifier les risques sur la santé propres à des individus donnés ou à des groupes de population vis-à-vis de nu-triments ou autres constituants alimentaires, certaines subcarences en vitamines… »

Des aliments pour des groupes d’indivi-dus. Quelles comparaisons avec un prin-cipe actif ?Pr.GérardPascal |« L’aliment, d’une complexité rare, n’a rien à voir avec une molécule. De plus, en termes de risque la pharmacie utilise la toxicologie classique inadaptée à l’évaluation de la sécurité des aliments. Tous les marqueurs sont dynamiques (mé-tabolome, transcriptome, protéome) de fa-çon inter et intra-individuelles d’où la com-plexité d’interpréter leurs modifications liées à l’alimentation. On ne pourra pas exiger un niveau des études scientifiques, une rigueur, un traitement statistique iden-tique pour un principe actif, pour l’aliment ou le nutriment. Mais on s’en rapprochera pour les méthodologies et le pouvoir sta-tistique. »

*lesensemblesconstituésparlesmétabolites(hormones,molécules signal…), par les ARNmessagers et les pro-téinescellulaires.

Interview« La sensibilité des études nutritionnelles n’a rien de comparable avec celle des études sur des principes actifs » Pr. Gérard Pascal, directeur honoraire de Recherches,

à l’Institut National de la Recherche Agronomique(INRA),ex-DirecteurScientifiquepour laNutritionHu-maineetlaSécuritédesAliments(Paris)

De la conscience nutritionnelle...… à l’obsession de l’aliment-santé

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Cosmétovigilance : l’Afssaps veille

La mise sur le marché d’un produit cosmétique ne né-cessite ni autorisation préa-lable, ni marquage CE. Il peut être commercialisé dès lors qu’il satisfait à certaines exi-gences réglementaires dont l’absence de nocivité pour la santé (article L. 5131-4 du code de la santé publique). L’Afssaps contrôle sa qualité et sécurité au moyen d’une cosmétovigilance  (recueil des effets indésirables dé-clarés par les professionnels de santé) relié au réseau REVIDAL (Réseau de Vigi-lance en Dermatologie Al-lergologie), des campagnes thématiques de contrôle en laboratoire et l’évaluation de la sécurité d’ingrédients ou de produits contenant un ingrédient à risque po-tentiel (commission de cos-métologie, DEPPCB). Les industriels doivent déclarer à la DGCCRF qui transmet à l’Afssaps, tout effet contraire à l’obligation de sécurité. Les entreprises agroali-mentaires et cosmétiques mènent de leur côté des en-quêtes, ouvrent des lignes téléphoniques et des espa-ces dédiés aux consomma-teurs sur leur site internet pour recueillir les effets in-désirables.

«  Les «  anti-âges  » ont laissé la place au «  vieillir mieux  », soit l’accompagnement du vieillissement cutané avec des complé-ments alimentaires, l’idée étant d’amélio-rer la sécheresse cutanée liée à l’âge ou la perte des cheveux. Mais le problème pour conduire les études scientifiques dans ce domaine est que la population euro-péenne, bien que sub-carencée, n’a aucun statut nutritionnel déficitaire. Démontrer un effet cutané très significatif induit par un nutriment est donc difficile, obligeant à cibler un type de population. Mais est-ce alors représentatif ?En cosmétique, pour évaluer l’impact cutané d’un produit sur l’hydratation par exemple, très souvent nous étudions l’effet, les mécanismes et la toxicologie de l’ingré-dient phare sur des explants de peau, des cultures, la mesure de l’efficacité clinique concernant le produit dans sa globalité. Nous suivons les recommandations de l’Eu-ropean Group on efficacy Measurements of Cosmetics and other Topical Products (EEMCO), avec des consignes sur la taille de l’échantillon (trente personnes au mi-nimum, randomisées sur l’âge, l’état d’hy-dratation…) et utilisons des techniques de

mesure de la conductance cutanée, de la perte insensible en eau etc. Sauf que le pla-cebo « vrai » n’existe pas en cosmétologie. De plus, alors qu’en pharmacie il existe une vraie balance bénéfice/risque, en dermo-nutrition le risque vital doit être nul et les études de toxicologie, d’absorption intesti-nale, de biodisponibilité… doivent l’attes-ter. Il est aussi très onéreux et complexe de constituer des cohortes importantes, des protocoles très lourds. Les produits de der-monutrition allèguent des bénéfices cuta-nés, esthétiques, et produisent des essais très voisins de l’industrie cosmétique (tests in vivo sur l’hydratation, profondeur de rides, parfois en milieu hospitalier…), pour jauger son impact sur l’état de la peau, sur des échantillons de 20 à 300 personnes. Les dossiers que j’examine pour les autori-tés présentent des études cliniques dignes de ce nom, certes, mais avec de nombreux biais  (échantillon faible, hydratants testés l’hiver, placebo discutable) »

L’avis du Dr Christine Lafforgue (Ph D), laboratoire de dermopharmacologie et cosmétologie, Faculté de pharmacie, université Paris-Sud 11 (Châtenay-Malabry) expert auprès de l’Afssaps et de l’Afssa.

La dermo-nutrition, l’esthétique flirte avec la santéSi les scientifiques s’intéressent à l’utilisation d’ingrédients issus de l’alimentation pour les produits cosmétiques, l’impact de l’alimentation et des nutriments sur la peau ou vis-à-vis de pathologies cutanées (psoriasis, acné..) reste encore obscur.

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La Nutrivigilance sur les rails

Alors que la pharmacovigi-lance est codifiée et rodée, l’allergo-vigilance alimen-taire est récente et très dif-ficile, avec des outils qui sont en cours de mise au point comme l’Observatoire des consommations ali-mentaires de l’Afssa ou l’Ob-servatoire de la qualité des aliments créé en 2008. Première en Europe, la phase pilote d’un dispositif national de vigilance sur les compléments alimentaires, la «  Nutrivigilance  » vient d’être lancée fin octobre 09, toujours par l’Afssa, ré-servée aux professionnels de santé. Les fabricants de compléments alimentaires, comme tous les fabricants de denrées alimentaires, ont l’obligation de faire connaître à la DGCCRF tout signalement de la part d’un consommateur d’un effet indésirable sérieux. Danone déclare assurer une veille bibliographique perma-nente. L’entreprise achève l’élaboration d’outils pour recueillir directement les commentaires des consom-mateurs et détecter plus finement les effets indésira-bles. « Danone et vous », le centre d’appel des produits Danone, en fera partie.

« Danone a créé dès 2004 un département dédié à la recherche clinique et qui s’impose autant que possible d’appliquer un niveau d’exigence scientifique identique à celui des études menées par l’industrie pharma-ceutique. Toutes nos études respectent les normes ICH définissant les GCP. Notre pro-cessus d’études cliniques se rapproche de ceux utilisés par l’industrie pharmaceutique avec cependant des spécificités liées à la nu-trition : nous ne parlons pas de pathologies ni de principes actifs, et nous restons dans le préventif. Nous appréhendons plutôt des désordres multifactoriels, qui peuvent être complexes tels que le système immunitaire ou le transit intestinal. Le produit Danacol ® est un peu plus proche de la pharmacie (marqueur LDL bien défini, populations en légère hypercholestérolémie), sans pour autant passer dans le domaine du médica-ment chez des populations malades. Nous constituons notre cœur scientifique sur des études obligatoires de caractérisation de produits, des études principalement in vi-tro pour déterminer le mécanisme d’action, puis des études cliniques : prove of concept et études randomisées pour établir des

preuves d’efficacité. Nous engageons en-suite des études de cohortes »La plupart de nos produits ayant un long historique de consommation, ils sont de fait classés « safe », pour les nouveaux, nous nous conformons aux directives CE de no-vel food requérant des données toxicolo-giques. De plus, pour l’exemple des probio-tiques, nous nous fondons sur le concept QPS (Qualified Presumption of Safety) qui confère à ces micro-organismes un statut de qualification de présomption condition-nelle d’innocuité. Une liste dont sont issus la majorité de nos ingrédients. Enfin, nos protocoles sont soumis au Comité d’Ethique et à l’Afssaps, avec un calcul de taille d’échantillon, de puissance sur l’effet attendu… l’analyse statistique est réalisée soit en interne soit par des CRO accrédi-tées. Les règles d’évaluation statistique sont identiques à celles de la pharmacie, avec des analyses de population en intention de traiter, et en per-protocol pour confirmer les résultats, un niveau de signification alpha à 5%, des analyses sur critère principal voire exploratoires. »

« Appliquer lA rigueur de l’industrie phArmAceutique, AutAnt que possible »

Quand l’agro-alimentaire s’approprie les outils du médicament

Sébastien Marque, directeur du département de biométrie de Danone Research (centre de recherche de Danone), France

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Des probiotiques au rang de principe actif

Afin de revendiquer leurs atouts dans le cadre de la pathologie et obtenir une indication, les probiotiques pharmaceutiques devront satisfaire aux méthodo-logies et exigences de la pharmacie, à la condition cependant qu’elles soient adaptées à ce produit vivant qu’est le probiotique, diffé-rent du principe actif (qua-lification génomique de la souche, preuves de concept in vitro, in vivo chez l’animal, études cliniques pilotes et princeps, cycle de dévelop-pement long…). Avec la prescription médicale  com-me logique marketing.

Les preuves du concept des probiotiques émergent depuis une dizaine d’années dans certaines indications (maladies in-flammatoires chroniques de l’intestin notamment) en prévention et en curatif. Mais toutes les autorisations de mise sur le marché (AMM) des probiotiques sur le plan européen datent des années 60-70, où les règles étaient moins contrai-gnantes qu’aujourd’hui. Les explications de Stanislas Desjonqueres, président des Laboratoires Lyocentre (Aurillac).

L’entreprise Lyocentre a obtenu très tôt des AMM pharmaceutiques en gastro-en-térologie et gynécologie, avec une vision des probiotiques non pas comme des ingrédients de la nutrition mais des prin-cipes actifs dans des médicaments, avec

une conception et fabrication de probio-tiques répondant aux normes pharma-ceutiques, du point de vue règlementaire et de la démonstration clinique. Reste à s’adapter aux critères de développement du secteur pharmaceutique (bonnes pra-tiques cliniques, études in vitro, de phase I à IV etc.) qui ont été conçus pour des mo-lécules chimiques et sont inadaptés aux spécificités des probiotiques, ces produits biologiques - micro-organismes - vivants (protocole toxicologique normé spéci-fique, pharmacopée…). Ce sera l’une des missions du jeune Institut de Recherche Pharmabiotique (IRP), créé le 9 novembre 2009, interlocuteur privilégié de l’Afssaps.

Probiotiques : l’échappatoire du complément alimentaireSi aucune AMM probiotique n’est sortie depuis longtemps, c’est aussi parce que un statut réglementaire alternatif -le complément alimentaire- permettait de mettre facilement des probiotiques sur le marché avec des allégations jusqu’à récemment très peu encadrées. De fait, tous les probiotiques sortis depuis dix ans le sont sous le statut de complément alimentaire. Cette période arrive cependant à son terme. Tous les produits mentionnant des allégations fonctionnelles sur les probiotiques viennent d’être déboutés par l’EFSA, à 90 % parce que l’ingrédient ou le principe actif était mal caractérisé (absence d’identification génomique, études ne portant pas sur la souche utilisée…), pour les 10 % restants le niveau de preuve d’efficacité clinique était insuffisant (sans double-aveugle …).Or les probiotiques ne sont pas assez connus pour se passer d’allégations fonctionnelles afin d’impacter le grand public. Certaines entreprises de l’agro-alimentaire ont élevé le ticket d’entrée avec des investissements et un niveau d’exigence clinique dignes du secteur pharmaceutique.

Des probiotiques en mode « Pharma »

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Alicament et complément alimentaire…

Alicaments, nutraceutiques ou aliments fonctionnels, mots-valises et mots fourre-tout, tous ont une connota-tion séduisante de principe actif sans devoir répondre aux exigences règlemen-taires propres au médica-ment ; la DGCCRF les inspec-tant a posteriori.Un complément alimentaire est une denrée alimentaire sous forme de dose, qui com-plète le régime alimentaire normal, source concentrée de nutriments (vitamines et minéraux) ou d’autres subs-tances ayant un effet nutri-tionnel ou physiologiqueUn alicament (aliment/médi-cament) est un aliment censé réduire les risques ou préve-nir l’apparition de certaines pathologies. Et ce à l’aide de substances contenues dans un aliment de consomma-tion courante, porteur d’une allégation santé. L’Afssa défi-nit plusieurs niveaux de pro-portionnalité entre la preuve exigible et la force de l’effet allégué, du niveau  0 (argu-ments biochimiques ou ex-périmentaux chez l’animal) au niveau  3 (arguments cliniques tirés d’études de haute qualité méthodolo-gique de l’effet sur des in-dicateurs biologiques, phy-siologiques, cliniques ou épidémiologiques).

Quel est votre sentiment sur les alicaments ?Dr. Jean-Michel Lecerf  | «  Le concept “marke-ting“ d’aliment fonctionnel est de plus en plus imprimé dans l’esprit du grand public. Or, je pense que c’est une voie er-ronée car tous sont fonctionnels, certains avec des impacts supplémentaires, plus larges ou considérés comme meilleurs pour la santé. Mais prudence, certains ali-ments consommés en grandes quantités sont alors anti-fonctionnels. Ce concept est à bien différentier d’une autre notion positive : l’amélioration de produits, d’ali-ments, en les rendant plus proches de leurs propriétés intrinsèques bénéfiques pour la santé. C’est par exemple le cas du pain dont les propriétés optimales se trouvent dans le pain complet au levain. »

Quelles sont les perspectives de la recherche en nutrition ? Dr. Jean-Michel Lecerf  | «  Paradoxalement, je pressens un retour vers les aliments dans leur globalité. La recherche va pousser très loin l’identification de nutriments candidats, sachant que l’on va au de-vant d’une déception : ces nutriments ne pourront tout résoudre. Il est cependant nécessaire d’identifier ces nutriments, décrypter les mécanismes même si cela aboutira à un retour vers les aliments eux-mêmes, comme les compléments alimen-taires engendreront eux-aussi un retour vers les aliments. La recherche permet-tra aussi peut-être de démonter certains pseudo-candidats, tels les phytostérols

à forte dose qui semblent intéressants à doses nutritionnelles c’est-à-dire faibles et dans un contexte alimentaire donné. La nutri-génétique prendra aussi de l’am-pleur, en étudiant les susceptibilités indi-viduelles aux facteurs nutritionnels, leur modulation par des facteurs génétiques. Des réflexions éthiques s’imposeront alors pour déduire de ces résultats des conseils nutritionnels sans exercer un nouveau terrorisme alimentaire comme on l’entrevoit parfois de nos jours avec la stigmatisation des obèses et certains groupes d’aliments. »

L’Europe réclame des dossiers scientifiques de plus en plus pointus… Dr. Jean-Michel Lecerf  | «  Oui, en se gardant d’aller trop loin en voulant faire dire aux aliments ce qu’ils ne peuvent pas dire. Les études nutritionnelles interventionnelles, prospectives, ont un niveau d’exigence identique à celles de l’industrie pharma-ceutique du point de vue de la métho-dologie. Avec une différence de taille  : alors que les études en nutrition peuvent aboutir à des actions collectives (supplé-mentation de la population en vitamine D ou enrichissement de certains aliments courants), les études pharmaceutiques ont le plus souvent une finalité d’action à l’échelle de l’individu. »

Interview« Attention au concept “marketing“ d’aliment fonctionnel »

Dr. Jean-Michel Lecerf, chef duServicedeNutritionà l’InstitutPasteur de Lille, spécialiste enendocrinologie et maladiesmétaboliques

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25 ans de présence en re-cherche clinique et santé humaine, dont 15 ans en conseil et expertise en Nutri-tion Santé auprès des indus-tries de l’agro-alimentaire.La Santé en nutrition est devenue un axe prioritaire de développement pour les industries de l’alimentation, de la cosmétique et les assu-rances.Avec l’intégration de la po-litique nutritionnelle santé dans les offres de produits et de services, le recours à des experts Santé s’impose tous les jours un peu plus.Le savoir faire de QUANTA MEDICAL, société de Conseil et d’Ingénierie en Santé et Nutrition, consiste à la fois de maîtriser les exigences réglementaires, scientifiques et techniques et d’accompa-gner dans les choix straté-giques et de développement opérationnel les industriels de l’agro-alimentaire.

QUANTA MEDICAL, des outils pour déciderPour assurer la formulation optimale des aliments «  Santé  », QUANTA MEDICAL utilise des outils d’aide à la décision :• outils de simulation des consommations alimentaires opérant sur des bases de

consommations alimentaires françaises et internationales ;• bases de données de consommations alimentaires ;• modélisation des consommations ;• analyse statistique sous SAS.

QUANTA MEDICAL Panel Santé, portail nutrition, enquêtes quantitativesL’expertise de QUANTA MEDICAL repose également sur le développement et l’exploi-tation de plateformes internet : vecteurs de modifications comportementales, exploi-tation de données, acquisition de connaissances, enquêtes alimentaires (panélisées ou non). Les utilisateurs ont accès :• aux informations nutritionnelles, alimentaires et santé ;• aux outils de ‘Test’ des habitudes alimentaires ;• aux consultations personnalisées et d’accompagnement.

QUANTA MEDICAL, l’optimisation des coûts de développementL’exigence de l’évolution des standards ne peut imposer d’aligner les coûts de dévelop-pement de l’agro-alimentaire à ceux de l’industrie pharmaceutique. 15 ans, que QUANTA MEDICAL rationnalise ses coûts et adapte l’exigence réglemen-taire aux possibilités de développement des produits nutritionnels Santé.

QUANTA MEDICAL, 25 ans en santé humaine — 15 ans en nutrition

QUANTA MEDICAL, 25 ans de Conseil opérationnelEn matière d’innovation produit ou de communication, QUANTA MEDICAL assoit son conseil et sa méthodologie Nutrition Santé selon cinq axes :• élaboration de dossiers scientifiques • panels d’experts • conception de sites spécifiques • conseils méthodologiques • conseil sur les libellés d’allégation

QUANTA MEDICAL 25 dont 15 !

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L’expertise en 3 experiences

ELPAS, l’Expérience de l’interventionnelÉtude Longitudinale Pros-pective Alimentation Santé réalisée avec des Orga-nismes publics et Groupes privés qui a permis d’éva-luer l’influence des apports alimentaires en glucides simples/complexes sur les marqueurs de l’obésité.

PHYTOS, l’Expertise EuropéenneThe prevention of osteoporosisby nutritional phyto-oestro-gens. Programme Européen (5e PCRD) réalisé en partenariat avec le National Institute for Research on Food and Nutri-tion (INRAN), l’INRA, des uni-versitaires et des industriels

Vitamine D, l’exemple de la simulationImpact de l’enrichissement de l’huile en vitamine D sur un échantillon représentatif de la population française.La puissance des modèles de simulation statistique utilisés a permis de reconstituer des marchés et de mesurer l’impact de ces nouveaux produits.

QUANTA MEDICAL 25 ans de Conseil Opérationnel

QUANTA MEDICAL des outils décisionnels

QUANTA MEDICAL 15 ans de développement produit et études en nutrition

QUANTA MEDICAL Optimiser les coûts de développementQUANTA MEDICAL

Panel Santé, portail nutrition, enquêtes quantitatives

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«  C’est un pan à part de la recherche épidémiologique, spécifique, complexe, transversale. A commencer par l’épi-démiologie nutritionnelle descriptive (description des comportements alimentaires, de prévalences d’obésité, de statuts biologiques). C’est aussi l’épidémiologie analytique, c’est-à-dire la mise en relation de statuts nutritionnels avec des états de santé. Là, la difficulté est d’autant plus ardue que dans le champ de l’alimentation il existe une grande variabilité intra comme inter-individuelle, nous obligeant à diriger des enquêtes alimentaires - le plus souvent sur du déclaratif – afin d’apprécier les habitudes alimentaires. Les risques de biais, les écueils, sont particulièrement im-portants (enquêtes alimentaires perfectibles, sous-décla-ration des ingestas, lacunes des tables de composition des aliments…). Quant au troisième volet de l’épidémiologie nutritionnelle - l’évaluation des interventions nutritionnelles- on peut com-parer avec ce qui se fait dans l’industrie pharmaceutique avec quelques obstacles supplémentaires.

Lorsqu’on délivre une molécule à visée thérapeutique à un patient, sa concentration de départ dans l’organisme est nulle. En revanche, lorsqu’on fournit un supplément d’omé-ga 3, le niveau basal de cette personne n’est pas nul, les deux phénomènes se surajoutent. Ce niveau basal n’est pas non plus constant d’un jour à l’autre mais fluctue  parfois considérablement. Alors comment estimer la quantité que l’on devrait apporter de façon idéale dans un supplément nutritionnel pour obtenir des effets optimaux sur la santé ? D’autant que deux autres biais possibles spécifiques à la nutrition entrent en jeu. Primo, réussir à modifier durable-ment pour les besoins d’une étude les habitudes alimen-taires d’une population est délicat et nécessite de vérifier l’application des conseils alimentaires (enquêtes répétées et non biaisées, dosages biologiques…). Secundo, le pro-blème majeur de ces études d’intervention est le groupe contrôle. L’extrême difficulté en nutrition est d’obtenir un “vrai“ placebo ».

« l’épidémiologie nutritionnelle est complexe, qu’elle soit descriptive, AnAlytique ou interventionnelle »

Pascale Barberger-Gateau, PH, Maître de Conférences, Directrice de l’unité INSERM U897 «Epidémiologie de la nutrition et des comportements alimentaires» Univ. Victor Ségalen à Bordeaux

À l’aube de l’épidémiologie nutritionnelleSUVIMAX, l’étude de Lyon, NHANES I à III, la Nurse Health Study ou DART qui a allumé l’étincelle des omégas 3... on connait bien ces grands noms des essais nutritionnels français et internationaux, mais plus flou est le rôle de l’épidémiologie nutritionnelle, ses nuances et ses contraintes méthodologiques. Une discipline qui prendra de l’ampleur dans les prochaines décennies, car indispensable pour asseoir les politiques de santé publique.

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décembre 2009  numéro 3

ce que mAngent les FrAnçAis…

À commencer par l’enquête Individuelle Nationale des Consommations Alimen-taires INCA conduite par l’Afssa. INCA1 (1999) a été réitérée en 2006-2007 avec INCA 2, pour un suivi des évolutions des consommations alimentaires et des ap-ports nutritionnels. INCA regroupe les données de consommations sur sept jours de plus de 4000 adultes et enfants de France métropolitaine. Dans INCA 2, 70 % des adultes et 65 % des enfants dé-clarent consommer des compléments ali-mentaires afin de maintenir ou améliorer leur état de santé. Et pourtant, comme en 1999, les apports nutritionnels des adultes sont trop riches en lipides (39,1 %) et en protides (16,9 %), trop pauvres en glucides (44,0 %). Avec une prédomi-nance persistante des acides gras saturés et monoinsaturés. L’Afssa participe à l’op-timisation des méthodes d’enquête ali-mentaire au niveau européen (projet EF-COVAL), dont découleront celles d’INCA 3.Les Baromètres Santé Nutrition de l’Insti-tut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), eux aussi répétés (en 1996 puis 2002),

complètent le panorama sur les compor-tements, connaissances et opinions des Français en santé/nutrition. L’Etude natio-nale nutrition santé (ENNS, 2006) décrit les consommations alimentaires, l’état nutritionnel et l’activité physique d’en-fants (3-17 ans) et d’adultes (18-74 ans). Par exemple, 58,3 % des enfants consom-ment l’équivalent de moins de 3,5 por-tions de fruits ou de légumes par jour (< 280 g/ jour). L’Observatoire de la qualité de l’alimentation (OQALI) créé début 2008 suit quant à lui, l’évolution de la qualité de l’offre alimentaire, sur le plan nutrition-nel (composition nutritionnelle, taille des portions…) et socio-économiquePour les Français, la dimension santé prend beaucoup d’importance, repère le Baromètre des perceptions alimentaires 2007 versus celui de 2006. A la question « seriez-vous prêt à payer plus cher un produit », 68,3% répondent « si le produit présente un avantage santé» !

« Mesurer l’alimentation »…

… c’est prendre le risque de cumuler plusieurs sources d’erreur, dont celle d’esti-mer finement des quantités de nutriment. Les tables de composition fournissent les dosages de quelques poissons par exemple. Mais le taux de nutriment varie chez le saumon d’élevage, fonction de sa nourriture, diffère entre le hareng de la Baltique et celui de l’At-lantique. D’où des approxi-mations avec une quantité moyenne qui ne reflète pas tout à fait la réalité. Ces er-reurs et cette variabilité font qu’en moyenne, on minimi-se la force des associations “aliment-pathologie“. Sans biaiser dans une direction donnée, les chercheurs sont contraints par une marge d’erreur plus importante autour de la véritable esti-mation. Se doter de bases de données alimentaires bien recueillies au niveau des individus, de tables de com-position nutritionnelle est une volonté actuelle. Celles du Centre d’information sur la qualité des aliments (Ci-qual), ou de SUVIMAX, tou-tes comportent des lacunes, sans parler des aliments du commerce dont la composi-tion est gardée par le secret industriel.

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Statuts nutritionnels, comportement alimentaire, opinion vis-à-vis de l’offre… l’alimentation des Français est examinée à la loupe.

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Journaliste :Hélène JoubertTirage 2000 ex.Textes et images :TourAlbert1er-65avenuedeColmar92507Rueil-MalmaisoncedexToutereproduction,mêmepartielleestinterditepourtouspays.

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