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D E P A R T E M E N T D E B I O L O G I E V E G E T A L E
Option : VVV AAA LLL OOO RRR III SSS AAA TTT III OOO NNN DDD EEE LLL AAA BBB III OOO DDD III VVV EEE RRR SSS III TTT EEE VVV EEE GGG EEE TTT AAA LLL EEE
M E M O I R E M A S T E R – I N ° 0 1 6
Présenté par : Mademoiselle RAJAOFERA Mamy Jayne Nelly
Membres de jury :
Président :Docteur JEAN Louis
Rapporteur :Docteur RANARIJAONA HeryLisyTiana
Examinateur :Docteur RANJAKASON
MISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
U N I V E R S I T E D E M A H A J A N G A
F A C U L T E D E S SC I E N C E S
REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA
Tanindrazana – Fahafahana – Fandrosoana.
Mai 2008
REMERCIEMENT
Primordialement, je rends grâce à Dieux tout puissant de m’avoir donné le courage et la
force de réaliser ce travail.
J’adresse mes vifs remerciement à :
Professeur RALISON Andrianaivo, Président de l’Université de Mahajanga.
Docteur RANDRIANODIASANA Julien, Doyen de la faculté des Sciences de l’Université de
Mahajanga ;Docteur MILEDERA Johnson Christian, Chef de département de Biologie Végétale
qui maintiennent la bonne marche de notre filière et surtout en partagent ses efforts de
motivation et ses précieux conseils durant toutes nos études.
Docteur RANJAKASON, Chef d’option de Valorisation de la Biodiversité végétale. Docteur
RANARIJAONA HeryLisyTiana, pour ces ambitions et ces courages d’améliorer notre option.
Je remercie sincèrement les membres de jury:
Docteur JEAN Louis, président de jury, de bien vouloir nous faire l’honneur de présider les
membres de jury.
Docteur RANJAKASON, examinateur, d’avoir accepté de juger notre travail.
Et tout particulièrement Docteur RANARIJAONA HeryLisyTiana, directrice de mémoire pour
tous ses temps qu’elle a consacré pour l’accomplissement de notre travail.
Monsieur CHRISTIAN Claude, étudiant de l’Université de Mahajanga en option commune qui m’a
encouragé et en partagent des précieux conseils, expériences, suggestion constructive durant la
rédaction de ce mémoire.
Je remercie mes parents et toute ma famille qui m’ont soutenu financièrement et moralement.
Mes collègues, je n’oublierai jamais l’ambiance que nous avons vécue ensemble.
L’équipe de 3/6, votre amour et notre solidarité m’ont beaucoup aidé à surmonter toutes les
difficultés.
A tout ce qui est de près ou de loin à contribuer à l’élaboration de ce travail.
Recevez mes meilleures salutations.
DEDICACE
Je dédie ce travail à mes parents.
4
SOMMAIRE
REMERCIEMENT
DEDICACE
GLOSSAIRE
LISTE DES TABLEAUX ET DES PHOTOS
LISTE DES ABREVIATIONS
RESUME ET ABSTRACT
INTRODUCTION ............................................................................................................ 1
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I-1-LES FACTEURS DE DEGRADATION DES SOLS ............................................................ 3
I-1-1-Pluies........................................................................................................ 3
I-1-2-Pratiquesculturales .................................................................................. 3
I-1-3- Régression de couvert végétal................................................................ 3
I-1-4-Erodibilité des sols ................................................................................... 4
I- 2 – CONSEQUENCES DE LA DEGRADATION DES SOLS................................................ 4
I - 2 -1- Perte de terre ....................................................................................... 5
I - 2 - 2-Perturbation des régimes hydrologiques ............................................ 5
I - 2- 3- Dommages sur terres agricoles ........................................................... 6
I - 2 - 4-Impact sur les infrastructures .............................................................. 6
I - 2 - 5-Formation de Lavaka ............................................................................ 6
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE .......................................................................... 7
TROISIEME PARTIE : RESULTATS
III - 1- PRINCIPE DE DEFENSE ET RESTAURATION DES SOLS .......................................... 8
III – 1 - 1- Moyens d’action biologiques ........................................................................ 8
1) Gestion et protection des forêts .................................................................. 8
2) Protection des espaces forestiers ................................................................ 8
5
3) Reboisement et reforestation ...................................................................... 9
4) Protection des bassins versants ................................................................... 9
5) Pratique d’agriculture qui couvre le maximum du sol ................................10
6) Programme des actions de lutte antiérosive ..............................................11
III-1-2- Moyen d’action mécanique .............................................................................. 15
III-2- PLANTES CAPABLES DE RESTAURER LE SOL ......................................................... 18
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSIONS ........................................................................... 24
CONCLUSION................................................................................................................ 26
BIBLIOGRAPHIE
6
GLOSSAIRE
Litière : Ensemble des feuilles mortes et des débris des végétaux en décomposition qui
recouvrent le sol des forêts
Erosion :ensemble des phénomènes qui façonnent les formes du relief terrestre.
Ruissellement :L’eau qui alimente ruisseaux et rivières
Tavy :Culture sur brûlis
Steppe :formation végétale basse composée d'espèces herbacées et buissonnantes
adaptées à la sécheresse, disposées en touffes plus ou moins espacées.
Savane :formation végétale fermée dans laquelle dominent les plantes herbacées de
plus de 80 cm de hauteur.
Prairies :écosystème dans lequel les graminées, les carex, et d'autres plantes
fourragères constituent la végétation dominante
Espèces fourragères :plantes herbacées utilisées pour nourrir les herbivores
domestiques. Les fourrages sont obtenus à partir de prairies naturelles ou artificielles.
Orage : Perturbation atmosphérique violente, associée à un cumulonimbus, et accompagnée
d’éclairs, de tonnerre, de rafales, d’averses de pluie ou de grêle.
7
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Les essences utiles à la restauration du sol……………………………………… 23
Tableau 2: Quelques plantes utilisées pour la restauration des sols à Madagascar……......... 24
LISTE DES PHOTOS
Photo 1: Le grand Lavaka d’Ankarafantsika………………………………………………… 7
Photo 2:Culture suivant les courbes de niveau……................................................................ 19
Photo 3:Gradin………………………………………………………………………………. 21
Photo 4:Fascines…………………………………………………………………………….. 22
8
LISTE DES ABREVIATIONS
°C : Degré Celsius
cm :Centimètre
DFN : Défense Forestière National
DRS : Défense et Restauration des Sols
FAO : Food Agriculture Organisation
m : Mètre
mm :Millimètre
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PID : Projet de Développement Intégré
PLAE : Programme de Lutte Anti Erosive
ONG : Organisation Non Gouvernementale
VOI : Vondron’OlonaIfotony
WWF :World Wild Fund for nature
9
RESUME
Le présent travail est une compilation bibliographique des
recherches sur des dégradations des sols dans le monde et à
Madagascar et les remèdes pour les restaurer. Les facteurs de
dégradation, les conséquences sont exposés, ensuite les différents
principes de restauration des sols sont donnés pour remédier à la
dégradation. Les plantes qui ont servi de restauration du sol sont
citées et décrites avec leurs caractères de tolérance pour
Madagascar et dans certains pays africains.
Mots clés:restauration, sol
ABSTRACT
The present piece of work is a compilation researches on
soil degradation all around the world and in Madagascar, as well as
the measures to take in order to restore it. First, emphasis is laid
upon degradation parameters and the consequences. Then various
restoration principles and actions are given to remedy this
degradation. Likewise, the plants which would be used in the
restoration process are being specified and they receive full
description, including their tolerance characteristics, especially for
Madagascar and some countries on mainland africa.
Keyswords: restauration, soil
1
INTRODUCTION
La forêt tient une place très importante dans la conservation du sol. Elle constitue
un couvert végétal plus ou moins continu, avec une frondaison aérienne, un
enchevêtrement racinaire développé et souvent profond. Elle fournit en plus une grosse
quantité de litière accumulée au sol. Ce qui confère de multiples fonctions. La forêt protège
le sol contre l’agressivité des pluies et du vent en réduisant les phénomènes de
ruissellement superficiel et profond, d’érosion et de perte de fertilité.
L’absence ou l’importance d’une litière végétale fait que les horizons superficiels du
sol jouent un rôle primordial dans le partage entre le ruissellement et l’infiltration de l’eau.
Une litière épaisse préserve les sols d’un décapage par ruissellement et d’une
insolation directe.
En maintenant une zone d’humidité constante, elle diminue l’évaporation directe
du sol et retient l’eau de pluie qui ne s’infiltre que lentement atténuant aussi le lessivage du
sol.
Le battage des pluies et le ruissellement étant amortis par la frondaison et la litière,
l’eau peut s’infiltrer lentement et d’une façon durable dans le sol, ce qui permet
d’alimenter la nappe phréatique et de régulariser le débit des sources et des rivières.
La présence d’un fort couvert forestier et d’une litière épaisse dans les bassins
versants assure une protection contre les crues, les inondations et envasement de barrage.
Elle assure un cycle d’échange avec le sol.
Cependant, l’homme détruit inconsciemment les forêts. La population mondiale
s’accroît d’une façon rapide. Pour survivre, chacun doit disposer d’une quantité de
nourriture, d’eau, d’espace suffisant.
Or, les espaces et les biens que nous offre la terre deviennent de plus en plus rares
et sont loin de subvenir à nos insatiables besoins. La croissance démographique qui
engendre la consommation à outrance accélère la destruction de ces ressources
De ce fait, la forêt naturelle à Madagascar diminue d’une façon rapide. Le taux de la
couverture végétale est insuffisant pour la conservation des sols. De plus, plus de la moitié
des terres risquent de ne pas produire.Ces menaces que font peser la biodiversité et
l’humanité nous ont motivé à choisir ce thème.
2
Le but de notre travail était de conscientiser l’être humain aux effets néfastes de
ses actes et de faire des inventaires de défense et restauration de sol pour que tout le
monde sache bien comment le faire.
La première partie parle des généralités. La deuxième partie est consacrée aux
méthodologies. Puis à la troisième partie nous donnerons les résultats. A la quatrième
partie nous allons exposer nos discussions suivies de la conclusion.
3
I- GENERALITES
La dégradation des sols est une perte partielle ou totale de matière et de fertilité
due à l’érosion par l’eau, et le vent provoquant divers phénomènes naturels tels que
l’arrachement de matière, de ruissellement, le lessivage des éléments minéraux, la
détérioration de la structure du sol, l’acidification, la salinisation, l’engorgement d’eau,
l’évaporation intense, la formation de cuirasse latéritique et la désertification (LILIN,
KOOHAFKAN., 1986)
La pression humaine excessive, se traduisant par des pratiques culturales et autres
activités destructrices ou polluantes ne peut qu’aggraver cette dégradation des sols dont le
couvert s’amenuise d’année en année.
I-1-FACTEURS DE DEGRADATION DES SOLS
Issus des phénomènes naturels et surtout des actions anthropiques, citons :
I-1-1-Pluies
Sous l’influence de la pluie, l’érosion sous les forêts et dans les régions plus ou
moins planes peut se produire normalement, mais avec une intensité plus ou moins faible
suivant la nature du sol (RAKOTOARISON., 2003)
I-1-2-Pratiques culturales
Le riz irrigué qui fait souvent l’objet d’un aménagement soigneux, surtout en
culture intensive a un faible indice d’érosion potentiel.
Par ailleurs, les utilisations d’engrais minéraux des pesticides limités probablement
par leurs coûts élevés semblent encore assez basses pour créer des graves problèmes.
L’extension des rizières de Tavy sur les pentes ne bénéficie par contre que de
maximum nécessaire de soin et porte précipice à l’extension des forêts, accélérant ainsi
l’érosion. (http://www.u.Picardie.fr/beauham/duee/busiuère.htm)
I-1-3- Régression de couvert végétal
Sur une large superficie de l’île (plus de 80%) le couvert végétal n’arrive plus à
assurer une protection suffisante contre les divers facteurs de l’érosion.
4
La disparition actuelle est essentiellement le fait de défrichement sur brûlis, des
feux de brousse, du surpâturage et des exploitations abusives des bois.
Elle est remplacée normalement par une formation secondaire progressive (savoka,
savane), qui mène à la réinstallation de la forêt.
Mais les méfaits répétés de la déforestation et des feux entraînent une succession
régressive de la formation herbacée secondaire (steppe, prairie) de moins en moins
protectrice du sol et de plus en plus pauvre en espèce fourragère.
I-1-4-Erodibilité des sols
L’érosion sévit sur tous les sols malgaches mais c’est la nature et la densité du
couvert végétal qui sont surtout déterminant sur son intensité
Les ruissellements et l’érosion en nappe sur la couche superficielle humifère sont
faibles ou pratiquement nuls sous forêt naturelle.Le décapage est intense sous couvert
végétal dégradé ou sous sol dénudé. Ce phénomène se traduit par une perte de terre
considérable.
Selon (FARTIET, E, 2004) il y a diverses formes d’érosion:
Erosion pluviale
Erosion éolienne
Erosion des berges
Erosion fluviale.
Toutes les formes d’érosion peuvent entraîner la dégradation des sols.
D’une manière générale, la zone soudano- sahélienne est très sensible à l’érosion :
- Le climat est caractérisé par une région pluviométrique très irrégulière avec des
pluies particulièrement intenses.
- Les fronts d’orages sont précédés par des vents très violents qui peuvent durer
quelques heures.
- Les feux de brousses et la plupart des techniques culturales laissent le sol nu
pendant plusieurs mois.
- Les sols en eux-mêmes sont à dominance sableuse.
5
- Les agents climatiques induisent la formation des croûtes de surface qui entravent
très fortement la perméabilité du sol (JEAN WEIGEL., 1994)
I- 2 - CONSEQUENCE DE LA DEGRADATION DES SOLS
L’exploitation irrationnelle des ressources naturelles ne peut que causer des graves
problèmes.
I - 2 -1 - Perte de terre
En Afrique au sud du Sahara et à Madagascar, la quasi-totalité de la perte de terre
annuelle enregistrée dans une station donnée est un imputable, d’une manière très
générale, aux violentes averses du début de la saison de pluie.
On s’aperçoit que cette dégradation dépasse très souvent 1000tonnes par km² et
par an et qu’elle peut même dépasser 2000 tonnes dans certaines régions comme la
Guinée, le centre du Niger, l’Ethiopie et la plus grande partie de Madagascar
(CASALI, M., 1993).
A Andasibe, sous climat tropical chaud et humide 1800mm/an sur des bassins de
l’ordre de 1km ², les coefficients d’écoulement annuel de 43% sous forêt naturelle et 58%
sous forêt secondaire.
I - 2 - 2 Perturbation des régimes hydrologiques
A Madagascar, la diversité des conditions climatiques et géologiques des reliefs et
du couvert végétal a conditionné aussi la diversité du régime hydrologique.
La période des hautes eaux est cependant la même pour toute l’île et se situe
généralement de décembre en mars, celles des basses eaux ayant lieu pendant la saison
sèche. (RAKOTOARISON, H, F., 2003).
La rareté du couvert végétal et l’absence de conservation des sols accentuent
fortement les effets érosifs des pluies par accroissement du ruissellement et la perte en
terre. Par exemple, le bassin de Mangoky un des plus importants fleuves malgaches à très
fort potentiel d’érosion moyenne de 63tonnes km²/an(CASALI, M.,1993).
6
Dans les cours, inférieur et moyen de fleuves, les crues deviennent brutales et
importantes, entraînant des divagations du lit et des inondations catastrophiques dans les
basses plaines habitées ou a vocation agricole. (COX, BIEREMAN, JUNGERS,
RAKOTONDRAZAFY et FINKEL., 2006).
I - 2- 3 Dommages sur terres agricoles
Les conséquences de l’érosion sur les terres agricoles se traduisent par la perte en
terre et les lessivages des éléments minéraux et organiques fertilisants.
Les phénomènes se soldent par la basse de productivité des sols déjà à faible
fertilité naturelle. (BEAUCHAMP, J., 1989)
I - 2 - 4 Impact sur les infrastructures
Dans le domaine agricole, les répercussions de l’envasement et de l’ensablement se
font durement ressentir au niveau des grands périmètres irrigués, telles que les plaines
rizicoles du lac Alaotra et de la basse Betsiboka.
Des hectares de terre irriguée sont perdus chaque année du fait des brèches et de
la sédimentation excessive de canaux d’irrigation. Par exemple dans la région de Marovoay,
2eme grenier à riz de Madagascar, les rivières traversent le périmètre irrigué, encombré sur
une longueur totale de 33 km doublant chaque décennie le taux d’envasement et
d’ensablement dans les canaux et les bassins de retenue.
I - 2 - 5 Formation de lavaka
Le Lavaka est répandu à Madagascar. Les densités atteignent 25/km² dans quelques
secteurs. L’érosion en Lavaka endommage l’infrastructure et cause des écoulements de
débris qui dévastent la région agricole dans les vallées (HELISOA, O., 2001).
7
Photo 1 : Le grand Lavaka d’Ankarafantsika
8
II- METHODOLOGIE
Ce travail a été réalisé à partir des recherches sur internet et des recherches
bibliographiques dans la bibliothèque municipale et celle de l’alliance Française complétées
par des informations que nous avons acquises lors de notre voyage d’étude à Marovoay et
par des cours de la menace de la biodiversité et de suivis écologiques.
9
III – RESULTATS
III - 1- PRINCIPE DE DEFENSE ET RESTAURATION DES SOLS
La restauration du sol est assez complexe, elle ne peut se faire sans adhésion des
nombreux partenaires (agriculteurs, ingénieurs, techniciens, chercheurs).
La mise en œuvre d’un ensemble des mesures coordonnées s’impose pour enrayer
les effets désastreux de l’érosion sous toutes ses formes et de la dégradation des sols.
Depuis quelques années, les projets d’aménagement du territoire dans les zones à
risques ont adopté une approche plus générale de conservation des sols, associés à la
gestion et à la protection des forêts.
Elles mêmes intégrées aux développements durables où la participation et les
responsabilités des paysans sont explicitement requises.
Pour adopter le travail, il est nécessaire de faire des études et des recherches
préalables qui permettraient d’appliquer ensuite des méthodes plus appropriées :
III – 1 - 1 - Moyens d’action biologiques
Consistent à maintenir et à restaurer le couvert végétal, ainsi que l’enrichissement
du milieu naturel.
1) Gestion et protection des forêts
La lutte contre l’érosion commence par la conservation des écosystèmes forestiers
existant, dont on n’ignore pas la régression accentuée par les effets du déboisement et des
feux de brousses.
53% des formations forestières (6,5 millions d’hectares) ont été délimitées en
Domaine Forestier National (DFN) ont la propriété qui relève exclusivement de l’état. Il
s’agit des aires protégées, des forêts classées, des stations et réserves forestières et enfin
des périmètres de reboisement et de la restauration (COMBEAU.,1997).
2) Protéger les espaces forestiers
Quand les surfaces agricoles sont suffisantes pour les besoins vivriers et les cultures
rentes, il est souhaitable de décider une protection intégrale des espaces forestiers
existants.
10
Il sera seulement autorisé le parcours des animaux, les prélèvements de bois mort,
la coupe des arbres à condition qu’il y ait des jeunes arbres et des brins de régénération
autour d’eux.
A court terme, il y aura nécessité de dresser un plan simplifié d’aménagement
forestier de ces espaces sous le couvert du service des Eaux et Forêts.
Quand les surfaces agricoles sont insuffisantes et le territoire dispose de terres
neuves, les défrichements seront menés :
- Pour défrichage sélectif
- En respectant des bandes forestières de 25 – 50 m, pour cloisonner et
séparer des ensembles de champs. (CASALI, M.,1993).
3) Reboisement et reforestation
Le reboisement n’a d’effet manifeste contre l’érosion ou sur la conservation des
eaux que s’il est fait sur des grandes étendues.
Des périmètres des restaurations des sols ayant une grande superficie ont été
établis en vue de maintenir la valeur des fonctions écologiques et de limiter l’érosion,
notamment pour la protection des bassins versants. (MORTEL, R., 1996)
Des travaux DRS (Défense et Restauration des Sols) et de reboisement peuvent y
être effectués.
La reconstitution de forêt naturelle après une exploitation sélective par des
enrichissements utilisant les essences locales au centre de formation professionnelle
forestière de Morondava est assistée par le programme d’appui à la sauvegarde des
ressources naturelles de Menabe avec la coopération Suisse (COMBEAU., 1977).
4) Protection des bassins versants
Le rôle éminemment protectiond’un couvert forestier, ou tout au moins celui d’un
couvert herbacé dense sur les bassins versants est essentiel contre l’érosion, l’envasement
et l’ensablement.
11
La protection de ces bassins d’alimentation aura en outre l’avantage de maintenir
les normes de qualité des eaux, de régulariser les régimes hydrologiques et d’empêcher les
graves inondations.
Les options techniques existent en grand nombre mais l’intégration des différentes
mesures à prendre en fait de la situation globale de chaque zone concernée sur le plan
écologique, économique et social :
Reboisement, reforestation en embroussaillement.
Correction de Lavaka.
Mise en défense et lutte contre le feu de brousse.
Aménagements des terrains de parcours (gestion des feux et amélioration
des pâturages).
Aménagements des terrains cultivés sur Tanety ou sur forêt défrichées par
les cultures sèches de l’agroforesterie.
Aménagement des vallées forestières, (FAO., 1988 b)
5) Pratiquer une agriculture qui couvre au maximum le sol
Améliorer les pratiques culturales des agricultures est aussi une façon de lutte
contre l’érosion ou tout au moins d’éviter que l’érosion ne continue de s’aggraver.
Parmi les pratiques agricoles qui participent à cette protection du sol, on peut
citer :
La culture, qu’elle soit manuelle ou par traction attelée et à fortiori
mécanisée, selon les courbes de niveau.
Les associations culturales qui permettent de mieux couvrir le sol et de la
faire plus longtemps.
Le paillage et les haies doublées de bandes herbeuses :
L’objectif est de pouvoir piéger sur la parcelle même, les particules terreuses qui
ont été arrachées et transportées sur une faible distance.
La haie vive est doublée d’une bande herbacée pérenne, disposée le long des
courbes de niveaux avec une distance entre les plants de 0,25 à 1m.
La bande d’arrêt est formée d’espèce dont le système racinaire est pérenne fait de
touffes de manière à constituer un filtre au niveau du sol.
12
Les espèces herbacées qui conviennent sont principalement :
- Andropogon gayanus
- Panicum maximum
La bande herbacée est installée à l’amont de la haie vive.
L’implantation de ce dispositif filtrant sera dépendante de la pente, plus celle-ci sera forte,
plus les haies vives seront rapprochées. (FAO, 1983)
Les effets bénéfiques d’un tel système antiérosif sont immédiatement visibles :
Dépôt à l’amont des particules de terres qui se déposent en nappe
Création d’un réseau de racine facilitant l’infiltration des eaux.
Formation progressive dans talus.
6) Programmer des actions de lutte antiérosive
Il n’est pas inutile d’abord de rappeler que toute la collectivité villageoise est
concernée par les problèmes d’érosion, de maintien de la fertilité et l’équilibre
agroforesterie.
La gestion du terroir villageois doit donc se raisonner pour l’ensemble des terres
cultivées, cultivables, pâturées et forestière, les organismes de développement, les services
de l’Etat sont tous consultés.
En matière de lutte antiérosive, plus on intervient tôt dans la genèse de l’érosion
meilleures sont les chances de réussite, moindres sont les coûts.
Les actions préventives cherchent à réduire les causes de l’érosion, voir à les
supprimer.
Elles sont menées depuis l’origine du processus, c'est-à-dire depuis le point de
départ des eaux de ruissellement.
Si l’érosion est encore peu dangereuse, les actions à mettre en place sont encore
léger (nécessitant peu de moyen) et les collectivités concernées sont généralement assez
équipées pour pouvoir les entreprendre sans aide extérieure.
Il n’en va pas de même quand l’érosion est déjà vive que les actions à mettre en
place sont lourdes et que les villages sont démunis.
13
a) Lutte contre l’érosion éolienne :
Se réalise par plusieurs méthodes :
a-1)- Brise vent :
Permet de limiter la vitesse du vent.
Le plus répandu est l’emploi des brise-vent constitué par des lignes de
plantation : arbres, arbustes, certaines plantes herbacées, graminées par
exemple
En principe, les brise-vent diminuent l’évapotranspiration jusqu’à 20%.(HEUSCH,
1998)
Toutefois, cet effet favorable peut être contre balancé par la consommation d’eau
du brise-vent, lui-même d’où l’intérêt de brise-vent autour de cultures irriguées (HEUSCH,
1988).Au Niger, dans la vallée de Keita, on observe une proximité du brise-vent où le mil
soufre de la concurrence racinaire de brise-vent (ombrage et concurrence hydrique).
Pour pouvoir être utilisées comme brise-vent les essences forestières doivent
posséder les caractéristiques suivantes :
- des feuilles persistantes
- une croissance rapide
- un encombrement réduit
- un système radiculaire tel que la concurrence des racines est limitée
(Agroforesterie pratique à l’usage des agents de terrain).
Les principales essences utilisées sont :
- Certaines graminées comme les Andropogon
Panicum maximum
Chloris gayana
14
-Les essences arborées comme :
Acacia cyanophylla
Acacia arabica
Albizzialebbeck
Cypressus sp
Eucalyptus
Neem sp
Lorsqu’on exploite les arbres, il est recommandé de laisser quelques mètres de
haut pour que les jeunes repousses ne soient pas détruites par les bétails.
L’épaisseur d’un brise-vent a peu d’intérêt : plus elle augmente, plus elle diminue et
son efficacité est réduite (VANDENBELDT., 1991).
a-2)- Fixation des dunes :
Il s’agit d’une part d’étendre la source des sables et d’autre part de fixer les dunes
sur place. Pour ce faire, il est fait appel à la fois à la fixation mécanique et biologique.
(COMBEAU., 1977)
a-3)- Augmenter cohésion du matériau :
L’apport de matières organiques dans les horizons superficiels du sol améliore sa
structure.
La pulvérisation de déchets pétroliers, d’huile lourde ou de bitume et de déchets de
l’industrie plastique (genre de colle diluée) permet d’agglomérer les particules à la surface
du sol et donc de les rendre difficilement transportables par le vent.
La où on dispose d’eau, l’irrigation d’appoint peut être une méthode efficace et
rentable pour réduire les problèmes d’érosion. Il suffit en effet, d’irriguer le sol avant la
saison de pluies normales pour permettre le labour dans de bonnes conditions et
l’installation d’un couvert végétal avant les tornades qui, généralement, causant des dégâts
au début de la saison des pluies (REIJ, C., SCOONES,I., TOULMIC., 1996).
15
a-4)- Augmenter la rugosité de la surface du sol :
Il s’agit de technique culturale laissant à la surface du sol des grosses mottes ou
des billons perpendiculaire à la direction dominante des vents. Ces billons ne doivent pas
dépasser 40cm de haut, sans quoi le vent décoiffe le sommet des billons et accélère
l’érosion.
Une autre méthode de lutte très efficace consiste à laisser les résidus des cultures
sur le champ.
On constate par exemple du Burkina Faso, que les tiges du mil et de sorgho,
lorsqu’elles sont coupées à 1m et sont laissées verticales à la surface du sol, piègent un
volume important de poussières mais également les feuilles d’arbres qui sont soufflées par
les vents à l’époque de tornades.
a-5)- Augmenter le couvert végétal :
On peut également réduire la vitesse du vent en augmentent la densité de couvert
végétal. Ceci est évidement difficile en milieu aride.
Il est important de veiller à une saine gestion des résidus de culture, de tenter de
maintenir à la surface du sol de façon à augmenter la rugosité du terrain afin de protéger la
surface du sol.
Dans les conditions tropicales semi-arides de l’Afrique de l’ouest, les grands parcs
naturels d’Acacia albidaqui recouvert des zones cultivées protègent généralement assez
bien les zones fragiles. (COMBEAU, 1977).
b) Lutte contre l’érosion pluviale
Elle consiste à la :
Production de la végétation naturelle (en particulier lutte préventive contre
les feux de brousse)
Protection des terrains de parcours pastoral (gestion, amélioration, rotation
des parcours, charge en bétail)
Protection de la forêt et reboisement.
Faire aussi la technique de lutte bio culturale :
16
Maintient de la couverture artificielle constituée par des plantes
améliorantes (légumineuses) ou plants en enracinement dense, conduites suivant une
méthode propre à chaque culture (CASALI, M., 1993)
c) Lutte contre l’érosion fluviale : protection des berges des rivières
Eloigner les courants des rives concaves aux moyens : soit d’épis en gabions ou en
lignes de pilotes.
Redonner de la pente aux berges verticales
Garnir cette pente de fascines afin de permettre l’installation d’une végétation
fixatrice. (CASALI, M., 1993)
d) Lutte contre l’érosion ravine
Même en zone couverte de végétation, il existe toujours des exutoires naturels
permettant l’écoulement des eaux de ruissellement.
Si le sol est mis en nu, les ruisselets, anormalement grossis et sans frein, creusent
leur lit, se ramifient ou se multiplient en lignes parallèles :
C’est l’érosion en ravine (plusieurs mètre de profondeur) dont la correction
s’intègre normalement dans l’application du plan général d’écoulement des eaux évacuées
par les ouvrages d’un réseau de défense.
Cette correction se réalise au moyen des petits ouvrages temporaires qui doivent
avoir pour effet de permettre l’installation d’une végétation fixatrice des lits et des berges.
(Http. // www. Oma Fra. Gov. On ca / French engineer / facts / 96.118.h / m # in)
e) Entretien et amélioration des réserves organiques
Se réalisent par :
- L’utilisation sur place des résidus de culture
- Les jachères
- Une prairietemporaire qui peut être naturelle (jachère pâturable) ou
artificielle (couverture enrichie ou cultivée)
- Une praire temporaire artificielle procure une couverture plus dense que la
jachère, d’où une meilleure protection et un apport accru de la matière organique
permettant de réduire la place dans la rotation.
17
La levée et l’installation de la végétation doivent être rapides afin d’éviter autant
que possible l’érosion pendant la phase d’implantation.
Il faut en cas de pâturage s’assurer que le piétinement des animaux n’a pas d’effet
préjudiciable sur la structure du sol et il faut prévoir une charge en bétail convenable.
(CASALI, M., 1993)
III-1-2- Moyen d’action mécanique
Il s’agit d’aménager de terrasse ou banquette suivant des courbes de niveau des
fossés d’évacuation stabilisées par des espèces herbacées ou ligneuses.
Façons culturales et traitements superficiels du sol
a)- Façons culturales
Dans l’aménagement des terres cultivées, les méthodes mécaniques sont associées
aux mesures biologiques pour freiner le ruissellement sur les pentes et pour canaliser l’eau
vers le lieu d’écoulement.
L’aménagement sera en plus intégré avec l’amélioration des techniques culturales
pour le maintien de la fertilité du sol.
Les façons citées ci après sont douées de propriétés antiérosives qui peuvent se
combiner avec celles d’un réseau.
Labour à plat en courbes de niveau
Contribue à réduire le ruissellement
Labour en billon suivant les courbes de niveau
Caractérisé par :
-La distance entre crêtes de billons (1 à 1,50m)
-La hauteur du billon
Il est mieux que le précédent, ce labour en billon dispense dans des cas
particuliers, de prévoir un aménagement antiérosif. (CTFT, 1979)
18
Photo 2 :Culture suivant les courbes de niveau (FAHARIDINI, 2005)
Sous-solage
Il est rarement économique. Il est à faire en terrain suffisamment sec pour éclater
le niveau qui gêne le développement des racines et l’infiltration.
Dans les conditions où le labour est un facteur de dégradation du sol, le sous-solage
est susceptible de lui être substitué ou de jouer un rôle correctif.
Il permet aussi d’approfondir progressivement le profil cultural. Il doit être effectué
selon les courbes de niveau.(MORTEL, R., 1996)
b)-Traitements superficiels du sol
Paillage :
Consiste à recouvrir les interlignes culturaux d’une couche de 2 à 10cm des
matières végétales mortes.
Technique des bandes permanentes d’absorption :
Implique, en l’absence d’un réseau antiérosif. Une alternance uniquement dans
l’espace, des bandes cultivées et des bandes sous couverture végétale permanente
herbacées ou buissonnante jouant un rôle d’absorption et de frein ou ruissellement.
(CASALI, M., 1993)
19
e) Réseaux de défense proprement dits
L’établissement rationnel d’un réseau repose sur :
-le choix du système de défense.
-la nature du sol et son mode d’utilisation.
-choix d’un type d’ouvrage.
-l’étude de l’écartement des ouvrages.
-l’étude de leur pente longitude de longueur, de leur sélection et de volume d’eau
retenu.
-l’étude de l’implantation générale du réseau.
f) Système de défense
Système d’infiltration (ou d’absorption)
Ensemble d’ouvrage ayant pour rôle de provoquer l’infiltration totale. Ils ne
conviennent que sur des sols perméables, sous des climats trop pluvieux.
Système de diversion
Ensemble d’ouvrage ayant pour rôle après avoir brisé la force vive du ruissellement
déversant et arrêter l’érosion, d’infiltrer une partie de l’eau et d’évacuer le reste.
g) Type d’ouvrages
Ouvrages creusés : fossés et gradins
Fosses : profil en U
Gradin : profil enV ou en trapèze
20
Photo 3 : Gradin (FAHARIDINI, 2005)
Banquettes
Une banquette présente
-Un talus amont de déblai
-Un fond
-Un talus aval de remblai ou bourrelet.
Bourrelets et levées de terre
Utilisés en pays sec au dessous de 5% ou 3% de pente naturelle pour former de
véritables digues retenant l’eau. (RUELLE, P. et al, 1992)
Les fascines
Ce sont des obstacles à l’écartement dans les rigoles et les ravines de faible
dimension (<1m) faits à partir de piquets et de branchages.
21
Photo 4 : Fascines (FAHARIDINI, 2005)
Les cordons de pierres
Ce sont des alignements de pierres (de diamètre >15cm) placées les unes contre les
autres sur 2-4 rangs, disposés selon les courbes de niveau. (RUELLE, P. et al, 1992).
Les diguettes en pierres
Constitués de levées de terre damée quand il y a un peu d’argile et d’humidité,
disposées selon les courbes de niveau.
Le travail est fait manuellement avec des pelles, bêches, pioches et dames de fer ou
de bois. (RUELLE, P. et al., 1992)
Les seuils en pierres sèches
Ce sont de petits barrages de moins de 2 m de haut. Toutefois ceux en pierres
sèches ne sont ni bloqués par des gabions .Leur hauteur sera limitée à 1m au maximum.
(CASALI, M., 1993)
III-2- LES PLANTES CAPABLES DE RESTAURER LE SOL
Plusieurs plantes sont capables de restaurer le sol. Mais elles varient d’un pays à
l’autre suivant la nature des sols, le climat, ainsi que sa capacité fixatrice aux sols.
22
Presque tous les pays utilisent les espèces végétales pour mieux restaurer les sols
ainsi que pour la maintenance de leur fertilité.
III-2-1) Dans le monde
Tableau n° 1 : Les essences utiles à la restauration du sol.
PLANTES FAMILLES PAYS UTILISATEURS
Anacardiumoccidentalis Anacardiaceae Cameroun, Madagascar
Albizzia lebbeck Fabaceae Cameroun, Madagascar
Casuarina equisetifolia Casuarinaceae Madagascar, Sénégal
Cypressussp Taxodiaceae Méditerranée
Cassia siamea Caesalpiniaceae Madagascar, Sénégal
Dalbergia sissoo Fabaceae Cameroun
Eucalyptus sp Myrtaceae Presque les pays d’Afrique
Parkinson aculeata Caesalpiniaceae Madagascar, Niger
Tamarix articulata Tamariciaceae Mediterranée
(CASALI, M., 1993)
III-2-2) Cas de Madagascar
Les travaux de restauration des sols tiennent une place très importante dans notre
pays. Plusieurs plantes sont utilisées. Ce sont des espèces pionnières, c’est dire qu’elles
sont capables de régénérer les sols dégradés pour ainsi permettre que les variétés locales
soient semées.
23
Tableau n°2 : Quelques plantes utilisées à Madagascar
ESPECES FAMILLES
Acacia dealbata Mimosaceae
Albizzia lebbeck Fabaceae
Casuarina equisetifolia Casuarinaceae
Cassia siamea Casalpiniaceae
Cajanuscajan Papilionaceae
Dalbergia sissoo Fabaceae
Eucalyptus Myrtaceae
Grevelia robusta Proteaceae
Pinussp Pinaceae
Leucaenaleucocephala Fabaceae
Tamarindusindica L. Fabaceae
Restauration du sol de Marovoay
La région de Marovoay, fut touchée par le problème d’érosion.
Les bassins versants contigus à la plaine sont constitués de terre sableuse. Ce stock
de sable est facilement mobilisable puisque la végétation se fait rare et que le climat à
deux saisons contrastées est très contraire. Ainsi le potentiel ensablement des rizières, et
des canaux est très important.
Le PID (Projet de Développement Intégré) a été mis en place en année1998 pour
remédier à cette situation, et dans le but de gérer et protéger les bassins versants. Le
travail est réalisé avec une participation et responsabilité des paysans.
Les composantes du projet
- Application des mesures antiérosive.
- Promotion des techniques culturales et d’élevage contre l’érosion.
- Appui à la sécurisation foncière.
24
- Appui au développement organisationnel des partenaires villageois.
- L’extension progressive des actions de la lute antiérosive dans d’autres régions
avec l’appui de centre de formation de PLAE (Programme de Lutte Anti Erosive)
Evolution de la taille du projet
- Mesures mécaniques
Fascines
Cordon de paille
Cordon de pierre
Diguettes en terre
Les mesures biologiques
Plantation d’arbres
Haies vives
Bande enherbée
Depuis 1998, les villageois ont produit eux mêmes leurs plants, soit en six ans
170000 plants. De plus, durant la campagne, 2003-2004 les villageois ont produit 54000
plants supplémentaires. De son côté le projet a produit 35000 plants principalement pour
les adaptations d’espèces et les essais de multiplication.
Les essences utilisées sont :
- Ananas squamosa(Bromeliaceae)
- Citrus (Rutaceae)
- Combava(Rutaceae)
- Jatrophacurcas(Euphorbiale)
- Poupartiacaffra (Anacardiaceae)
- Grevelliabanksi (Sapindaceae)
- Hyparrheniaruffa(Poaceae)
- Vetiveriazizanioides(Poaceae)
- Cajanuscajan (Papilionaceae)
25
- Des travaux tripartitesexécutés avec des entreprises et l’encadrement du PLAE,
dans les conditions où les populations ne parviennent pas à lutter efficacement contre
l’érosion suffisamment rapidement sont les suivants :
Fascines
Gabionnage
Enrochement
Fossé de protection
ROLES DE QUELQUES PLANTES :
Eucalyptus(Kininina)
Est un arbre appartenant à la famille de Myrtaceae originaire d’Australie et
Iamanie.Il vit dans la région fraîche aux sols profonds montagneux jusqu’à 1000m
d’altitude, avec précipitation abondante plus de 1200m/an.Sa croissance est rapide de plus
de 1m/an et peut atteindre 65mde haut en 50 ans.
Grâce à sa croissance rapide et sa taille importante, il forme rapidement une haie
protectrice, préservant le verger des vents froid ou chaud qui risquent de causer
d’importants dommages à la récolte.
Il a acquit des capacités de survivre après la sècheresse,et possède une aptitude à
coloniser de terrain nu dévasté par les feux, l’inondation, action volcanique. Il fait tolérance
aux conditions des sols. La dormance est absente chez l’Eucalyptus.
Les caractères de l’Eucalyptus en fait une essence de choix pour les reboisements
antiérosifs.
Pinus (Kesika)
Appartient à la famille de Pinaceae. Ce sont généralement des arbres de talle
variable et quelquefois arbuste.Les feuilles sont des aiguilles persistantes groupées en
faisceaux par 2,3, ou 5 à l’extrémité de rameau court.Les fruits sont des cônes qui
apparaissent à l’automne sur les arbres adultes.Les écailles s’écartent à maturité libérant
les graines.
Les pins sont des essences sociales de pleine lumière qui supporte bien la
sècheresse et les sols pauvres. Ils forment des peuplements importants.
26
Cajanuscajan(L.) Millsp(Ambatry)
Appartient à la famille de Papilionaceae. C’est un arbrisseau de 1,50m à 3m
de haut. Les fleurs sont des racèmes groupés en pseudo panicules. Elles sont de couleur
jaune vif parfois striées des rouges.Le fruit est en gousse linéaire renfermant les graines
arrondies de couleur crème.
Cette plante se développe dans tout type de sol et offre l’ombre et bonne
couverture au sol et pousse facilement sur un sol relativement pauvre et sec.Elle est utilisée
comme haie de coupe (Brise vent).Sa croissance rapide lui rend très intéressante.
Acacia dealbataLink(Mokenga)
Appartient à la famille de Mimographe.Originaire du Sud-est d’Australie.Sa
présence est très impressionnante dans la région d’Ankaratra. Elle peut atteindre de 6 à
8m. Les feuilles très découpées d’un gris argent. Les fleurs sont jaunes clair.
Le peuplement de mimosa forme une jachère qui régénère le sol et qui enrichit
celui-ci avec l’azote. Cette espèce tolère la sécheresse et survit en zone aride. Elle se
développe sur une grande variété des sols y compris sur des sols pauvres en nutriments.
En plus le mimosa à une croissance rapide mais pour une bonne gestion de source
d’énergie, il faut prévoir les reboisements réguliers (WWF, 2006).
TamarindusindicaL.(Kily)
Appartient à la famille de Fabaceae. C’est un arbre originaire d’Afrique de l’Est très
répandu dans des nombreuses régions tropicales. On le rencontre dans la savane où il
supporte bien la sècheresse, le vent et les embruns.
Tolérance :sols profonds ; ferme le vent ; résistant au dommage pour des termites,
feu, sècheresse ;tolérant à l’inondation temporaire ; sols pauvres.
Casuarina equisetifoliaL (Filao)
Appartient à la famille de Casuarinaceae. Originaire de l’Australie, d’Inde, et de
Madagascar. Feuilles sont persistantes, rugueuses, vertes à grises.
Elle possède une croissance rapide de 10à 15 pieds par an. Fruits durs et aigus.Elle
résiste à la sècheresse et tolère une certaine salinité du sol.
(Http: WWW newforests project. Com / French / Fr – trees / html)
27
Le Filao est planté en bord de la mer, tolère les embruns et les vents violents.
Elle est utilisée comme le coupe vent et cultivée pour lutter contre l’érosion.
Albizzialebbeck (L.) Bensh(Bonara)
Appartient à la famille des Fabaceae, dotée d’une bonne capacité
d’adaptation. Elle est efficace pour la reforestation pour les sols alcalins secs ; se développe
sur une grande variété de sols.Cette espèce préfère le sol humide et bien drainé. Elle
retient bien la terre, et grâce à sa forte tolérance à l’eau salée, elle s’épanouit parfaitement
au bord de la mer.
Leucaenaleucocephala
Espèce légumineuse (Fabaceae) qui se développe dans les zones tropicales
de terre basse (en dessous de 100m).Cette espèce s’épanouit pleinement avec des
précipitations annuelles entre 500 et 2000 mm ; mais elle est capable de supporter de
longue période de sècheresse.De plus, sa croissance rapide lui en fait le choix pour le
contrôle de l’érosion.
Cassia siamea (Tsiambaravatsy)
Famille de Caesalpiniaceae. Elle est utile en tant que barrière du vent et pour la
reforestation dans les collines et zones montagneuses.
Dalbergia sissoo (Manary)
Famille de Fabaceae.Sa croissance rapide produit dans les zones où les
précipitations annuelles atteignent 500 à 2000mm et tolère des climats arides et semi-
arides.
Grevellia robusta
C’est une espèce très versatile et devenue très populaire dans la région tempérée
et subtropicale du monde.Elle s’épanouit pleinement sous des climats dont la température
va de 15 à 20°C. C’est un arbre de croissance rapide originaire d’Australie. Très utilisé pour
le reboisement.
28
Ce travail de restauration du sol nous procure beaucoup d’avantage :
-Conserver et maintient la fertilité du sol.
-Stabiliser la couche superficielle du sol.
-Assurer une production régulière et élevée pendant un temps indéfini.
-Offrir des réserves pour la génération future.
-Conserver la nappe phréatique.
-Reconstituer la géomorphologie du sol.
-Maintenir la niche écologique.
29
IV- DISCUSSION
L’être humain exploite à leur profit les ressources naturelles sans penser à la
génération future et aux effets néfastes que peuvent provoquer ses actes.
L’homme modifie profondément et rapidement l’évolution des sols par les
différentes formes de destruction.
Par conséquent, le sol subit l’érosion à différents degrés : Des grandes ravines
barrent ou emportent les pistes qui menacent les habitants du village, des greniers de terre
cultivables.Plusieurs hectares des terres cultivables sont emportés par l’érosion chaque
année.
Dans des zones Soudano Sahélien Africain, les paysans ne prennent conscience de
problème d’érosion qu’à la vue de ravine. Ils tentent alors de le reboucher avec des touffes
d’herbes, des pierres extraites des champs et des résidus de culture. Ce qui entraîne
inévitablement le contournement des obstacles par l’abondant ruissellement. Les ravines
ont donc tendance à s’élargir en détruisant les champs alentours. (ROCHETTE, R., M., 1992)
L’effet de l’érosion à Madagascar accroît les coûts annuels d’entretien et
d’investissement du pays.
La restauration des sols est un travail très difficile. Non seulement elle demande du
temps, les paysans ne peuvent pas supporter les dépenses afférentes à la mise en place de
la lutte.
Plusieurs espèces peuvent être utilisées pour la restauration des sols. Mais pour
avoir de bon résultat, le choix de l’espèce doit être important.
Ce choix dépend de plusieurs paramètres :
La nature du sol et son caractère morphologique.
Capacité d’adaptation.
Les plantes qui supportent la sécheresse, le vent et le sol pauvre.
De taux de régénération élevé.
De croissance rapide.
30
Pourtant, le respect de toutes ces conditions ne nous donne pas des résultats
satisfaisants. Même si on arrive à bien saisir l’espèce favorable et à bien maintenir le type
de lutte qu’on doit adopter, il existe toujours des facteurs qui bloquent la restauration du
sol à savoir :
Les cataclysmes naturels : séisme ; sécheresse ; cyclone.
Les paysans se trouvent dans l’ignorance totale à la valeur et importance de la
biodiversité d’où : l’exploitation des ressources minières ; le feu de brousse ; le
défrichement qui ne peuvent que freiner la restauration du sol.
Malgré la présence de nombreuses difficultés, nous ne devons pas perdre du
courage.
A Madagascar ainsi qu’à Mahajanga, la principale cause des dégradations des sols
est la pauvreté. C’est la pauvreté amène les gens à exploiter abusivement et entraîne par la
suite la destruction. Et vu la destruction de l’environnement, l’état intervient en faisant des
coopérations avec les ONG (Organisation Non Gouvernementale).
Dans la plupart de l’île, les défrichements sont très fréquents Et selon la vision de
Durban, notre pays va augmenter trois fois la surface des aires protégées. Pour arriver à cet
objectif, l’état donne à VOI (Vondron’OlonaIfotony) la gestion des aires protégées. Ce
dernier prend sérieusement la protection et entraîne ensuite l’abondance du couvert
végétal.
Pour le reboisement : planter les espèces pionnières pour freiner l’humidité du
sol.Pour ce domaine, on a toujours l’habitude d’utiliser l’Eucalyptus. C’est une espèce
rustique et de croissance rapide.Mais malgré ces avantages, il ne faut pas l’utiliser car elle
possède :
-La racine massive : forte édaphiste à la recherche de l’eau et peut atteindre la
nappe phréatique, qui provoque l’assèchement du sol et trouble écologique.
-La feuille est rigide et de lente dégradation. Pas des microorganismes spéciaux
pour la putréfaction. Elle renferme des substances toxiques (ex quinine) qui tuent les
microbes.
-Sa couverture végétale n’est pas proportionnelle à l’enrichissement du sol.
Comme c’est une espèce indigène et envahissante, elle possède le caractère d’amensalisme
(élimine tous ses voisins par concurrence).
31
CONCLUSION
Les activités destructrices entraînent la destruction des écosystèmes y compris la
régression et la dégradation du sol.
L’homme a une part de responsabilité dans la naissance de la prolifération de ces
destructions, mais il ne faut pas oublier que le milieu malgache se trouve dans une situation
d’équilibre précaire.
Par avance, le milieu malgache était fragile et cette fragilité est accentuée.
Les dommages causés par l’érosion entraînent des pertes irrécupérables. Les
progrès de ce fléau sont si graves qu’ils acheminaient rapidement les pays vers la famine et
la ruine s’il n’y était porte remède.
La lutte contre l’érosion sous toutes ses formes constituent l’objectif essentiel des
travaux de défense et restauration des sols dans le but d’arrêter l’évolution régressive des
sols et ses conséquences désastreuses.
Les facteurs les plus importants sur lesquels on peut intervenir pour ce travail sont
avant tous :
- D’assurer la gestion durable et rationnelle des ressources naturelles
- De prioriser les approches biologiques surtout l’augmentation de la couverture
végétale que celles de la mécanique qui coûte cher, peu rentables et difficile à entretenir.
1
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