orthopédie dento-faciale et architecture du sourire

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Cohen-Lévy J, Garcia R. Orthopédie dento-faciale et architecture du sourire. Actualités Odonto-Stomatologiques 2008;242:155-166 155 orthopédie dento-faciale et architecture du sourire Julia COHEN-LÉVY Service d’Odontologie, département d’orthopédie dento-faciale, Hôtel-Dieu, AP-HP, Paris 7, 5, rue Garancière, 75006 Paris. Robert GARCIA Service d’Odontologie, département d’orthopédie dento-faciale, Hôtel-Dieu, AP-HP, Paris 7, 5, rue Garancière, 75006 Paris. Dans la recherche de l’équilibre du sourire, un examen attentif met souvent en évidence une malocclusion associée au problème esthétique. Le traitement orthodontique peut alors offrir des résultats intéressants, qu’il s’agisse d’un simple alignement, d’une modification de la forme d’arcade ou d’un protocole ortho-chirurgical. RÉSUMÉ esthétique sourire orthodontie chirurgie orthognathique MOTS CLÉS SPÉCIAL SOURIRE

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Page 1: Orthopédie dento-faciale et architecture du sourire

Cohen-Lévy J, Garcia R. Orthopédie dento-faciale et architecture du sourire. Actualités Odonto-Stomatologiques 2008;242:155-166

155

orthopédie dento-facialeet architecture du sourire

Julia COHEN-LÉVYService d’Odontologie,départementd’orthopédie dento-faciale,Hôtel-Dieu, AP-HP, Paris 7,5, rue Garancière, 75006 Paris.

Robert GARCIAService d’Odontologie,départementd’orthopédie dento-faciale,Hôtel-Dieu, AP-HP, Paris 7,5, rue Garancière, 75006 Paris.

Dans la recherche de l’équilibre du sourire, un examenattentif met souvent en évidence une malocclusion associéeau problème esthétique. Le traitement orthodontique peutalors offrir des résultats intéressants, qu’il s’agisse d’unsimple alignement, d’une modification de la forme d’arcadeou d’un protocole ortho-chirurgical.

RÉSUMÉ

esthétique

sourire

orthodontie

chirurgie orthognathique

MOTS CLÉS

SPÉCIAL SOURIRE

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n beau sourire, qu’il soit dis-cret ou éclatant, doit s’intégrerdans le visage en respectantl’harmonie de ses courbes etde ses volumes.

L’analyse tridimensionnelle, cinétiqueet dynamique du sourire évalue sescomposantes squelettique, musculaireet dento-gingivale. Elle met souventen évidence une malocclusion respon-sable ou associée au problème esthé-tique.

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L’orthopédie dento-faciale, parfois asso-ciée à de la chirurgie orthognathique,prend en charge ces sourires déficitairespour établir un nouvel et meilleur équi-libre facial.De même, quand l’architecture globaledu sourire n’est pas altérée mais que lepositionnement dentaire n’est pas idéal,l’orthodontie permet une améliorationnette grâce à la correction de malposi-tions individuelles et à l’harmonisationdes courbes esthétiques.

Uintroduction

harmonie des volumes et des proportions

L’intégration des dents au sein des tis-sus mous intra et péri-oraux est unélément essentiel de l’harmonie duvisage. Dents et squelette doivent sefondre dans l’enveloppe musculaire queconstituent les joues et la sangle labialeet se trouver en équilibre avec le nez etle menton, structures saillantes qui leursont intimement liées. Une perturbationde ces relations se manifeste par deszones de tension de l’enveloppe facialeet l’accentuation de plis cutanés quicompromettent la «souplesse de sou-rire»[10,13].

Le diagnostic en orthopédie dento-faciale comporte ainsi un examen fonc-tionnel qui apprécie le rôle des dysfonc-tions labio-linguales dans l’étiopatho-génie de la malocclusion observée. Leplan de traitement, individualisé, intè-gre les spécificités du patient dans larecherche d’un nouvel équilibre dento-linguo-labio-jugal.

L’obtention d’un contact labial au reposest un objectif absolu de traitement. Lesgrands décalages sagittaux, les excèsverticaux et les fortes bipro-alévoliesgénèrent une inocclusion labiale que lespatients tendent à masquer par unecontraction péri-orale forcée (fig. 1 a àc). Cette contraction musculaire del’orbiculaire des lèvres provoque unedifférence d’épaisseur des lèvres enraison d’une prédominance mandibu-laire. Cette «musculation» différentielleexplique l’épaisseur importante de lalèvre inférieure comparée à celle de lalèvre supérieure qui paraît atone et sansrelief. Cette lèvre «en rideau» tombe etvient se placer sans mouvement sur lemur incisivo-canin.

A l’inverse, les typologies brachy-faciales marquées peuvent présenterun effondrement de la dimension verti-

harmonie dento-labiale

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a

cale avec l’apparition de «plis amers»aux commissures des lèvres. Undéfaut de soutien des lèvres qui appa-raissent alors exagérément reculéesdans le profil[7], est souvent associé

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aux malocclusions de Classe II divi-sion 2 ou de Classe III d’Angle (fig. 2a à c).Dans les malocclusions de Classe IIdivision 1 d’Angle, la lèvre inférieure

b c

fig. 1 a à c Patiente de 20 ans présentant un excès vertical antérieur, une inocclusion labiale aurepos (a-b), un sourire gingival et étroit (c).

Un traitement chirurgico-orthodontique permet la fermeture spontanée des lèvres enposition de repos.

a b c

fig. 2 a à c Patiente de 25 ans, présentant une Classe II division 2 d’Angle associée à l’agénésie de 12 et22. On observe des lèves fines, un profil concave avec une forte ouverture de l’angle naso-labialet des plis «d’amertume» aux commissures des lèvres.

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b

peut se trouver interposée entre lesarcades dentaires projetant exagéré-ment les incisives maxillaires[2] (fig. 3 aà d).Le traitement de ces malocclusions per-met le rétablissement du contact labialet l’élimination de la dysharmoniedento-labiale.

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Les prothésistes ont été les premiers àmettre en évidence l’importance de ladimension transversale du sourire(1958, Frush et Fisher[4]). Ils définis-sent l’espace négatif noir situé entreles surfaces vestibulaires des dents

a

dc

fig. 3 a à d Les incisives maxillaires de ce jeune patient sont appa-rentes au repos. Elles prennent un appui sur la lèvre infé-rieure lors du sourire (a-b). La correction du décalage deClasse II grâce à une chirurgie d’avancée mandibulaire per-met de normaliser les rapports dento-labiaux et harmoniserl’équilibre facial (c-d).

harmonie dento-jugale

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a b

fig. 4 a et b Endognathie maxillaire traitée sans extractionpar disjonction transversale supérieure. La cor-rection de la linguoclusion bilatérale permet laréduction des couloirs latéraux.

maxillaires postérieures et la faceinterne des joues.L’étude de Moore et al.[11] montrequ’un jury de non spécialistes estcapable de distinguer différentes lar-geurs de couloirs latéraux et préfère lessourires larges aux corridors minimaux(fig. 4 a et b).

La forme de l’arcade dentaire, reflet del’équilibre entre les forces musculairesexercées sur les dents par la langue etla musculature labio-jugale, a égale-ment des répercussions sur l’esthétiquedu sourire par un jeu d’ombre et delumière qui met en relief les canines,les incisives centrales ou l’ensemble dela denture (fig. 5 a à f et fig. 6 a à f).L’expansion transversale d’arcade peutainsi modifier considérablement le sou-rire. En fonction des contraintes occlu-sales (coordination des arcades) et

parodontales, elle peut être menéeorthodontiquement ou assistée chirur-gicalement. Pour être stable, cettemodification thérapeutique doit êtreassociée à une longue période decontention et à une rééducation fonc-tionnelle.

Le traitement orthodontique peutrequérir des extractions, notammentpour le traitement des dysharmo-nies dento-maxillaires sévères : lacrainte de compromettre l’esthétiquedu sourire par des extractions n’estpas fondée, les résultats des étudesconcluant que la constriction d’arcaden’était pas le résultat le plus fré-quent[3]. Le retentissement de la fer-meture d’espaces sur le recul deslèvres doit être quant à lui évalué, ris-quant d’augmenter la valeur de l’anglenaso-labial (fig. 2).

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Il est communément admis que lors dusourire, l’élévation de la lèvre supé-rieure doit atteindre le collet des inci-sives maxillaires. La gencive attachéeest découverte dans une certainemesure donnant un caractère jeune au

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visage[6]. Quand la hauteur gingivaleexposée est exagérée au-delà de 2 mil-limètres, on parle de «sourire gingival».Il peut être le résultat d’un grandnombre de facteurs[6,12,14,15] : unexcès vertical maxillaire, une augmen-tation du surplomb ou du recouvre-ment, une brièveté de la lèvre supé-

a b c

d e f

fig. 5 a à f Arcade en lyre, contractée au niveau des prémolaires, rendant lescanines maxillaires exagérément proéminentes chez un patient de26 ans.La modification de la forme d’arcade permet d’estomper le reliefcanin et de remplir les couloirs latéraux, zones d’ombre lors dusourire avant traitement.

harmonie dento-gingivale

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rieure ou encore une faible hauteurcoronaire.Avec les phénomènes de vieillissement,la ptose des tissus péribuccaux fait chu-ter le niveau des lèvres. Les incisivessupérieures sont alors moins appa-rentes au repos et lors du sourire, lesincisives mandibulaires deviennent

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plus visibles. A l’âge de 60 ans, la pro-portion des incisives maxillaires décou-verte est à peu près égale à celle desincisives mandibulaires[17].Il existe également un dimorphismesexuel : les lignes de sourire bassessont plus fréquentes chez les hommeset les lignes hautes chez les femmes.

a b c

d e f

fig. 6 a à f Arcade maxillaire fortement contractée, avec une inclinaison palatine des couronnesdentaires dans les secteurs latéraux. Avant traitement, le sourire réfléchit la lumièreessentiellement au niveau des incisives centrales et des canines, alors qu’il devientplus régulier après la phase d’expansion (a-b, c-d). Vues occlusales des modifica-tions de forme d’arcade avant traitement (c) et en cours de traitement en techniquelinguale (f). La stabilité des résultats dépend d’une contention transversale longue etd’une rééducation de la déglutition (forte contraction des muscles buccinateurs).

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La correction d’une supraclusion doitainsi prendre en compte la position dustomion, l’âge, ainsi que l’amplituded’élévation labiale, favorisant soit l’in-

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gression incisive maxillaire, soit l’in-gression incisive mandibulaire et dansune moindre mesure une égression dessecteurs latéraux plus instable.

symétrie et parallélisme dento-labialLe sourire obéit aux règles de symétrie :dans la situation idéale, la médianeinter-incisive maxillaire coïncide stric-tement avec son antagoniste, ainsi

qu’avec le plan sagittal médian duvisage[16,17]. Les axes des incisivescentrales sont relativement droits (fig. 7a à f).

a b c

d e f

fig. 7 a à f Patiente de 32 ans, présentant une latérognathie mandibulaire. Avant traitement : déviation desmédianes incisives d’origine mandibulaire et compensations dento-alvéolaires de l’asymétriefaciale. L’arcade supérieure n’a pas été modifiée.

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L’observation du parallélisme des planshorizontaux du visage permet de mettreen évidence une bascule du plan d’oc-clusion ou de diagnostiquer les cas pluscomplexes d’asymétrie faciale.Dans le plan frontal, l’arc du sourireidéal est décrit par l’alignement desbords incisifs maxillaires qui doit suivrela courbe de la lèvre inférieure[14].L’étude de Tjan[15] révèle, dans unepopulation non traitée, une proportionde 85 % de cas où ces contours sontstrictement parallèles, 14 % de cas où la

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ligne du sourire est plus plane que lalèvre mandibulaire et 1 % de cas dontles courbes sont inversées (fig. 8 a etb).Husley[7] a été un des premiers à quan-tifier cette courbe. Son étude montreque les patients traités orthodontique-ment présentent des courbes plus platesque celles d’une population non traitée.L’aplatissement de cette courbe réduitsignificativement le caractère attractifdu sourire qu’il s’agisse d’une popula-tion féminine ou masculine.

ba

fig. 8 a et b Patiente de 40 ans, présentant une forte perturbation du pland’occlusion maxillaire, en relation avec une succion digitale.La courbe du sourire est inversée par rapport à la lèvre infé-rieure, les incisives supérieures n’étant découvertes que lorsdu sourire forcé. La gencive est fortement découverte dansles secteurs latéraux.

orthodontie esthétique

Quand les bases osseuses maxillaire etmandibulaire sont dans des rapportstridimensionnels harmonieux et que lesformes d’arcade sont équilibrées, untraitement orthodontique de nivelle-

ment simple et de correction de l’en-combrement peut à lui seul améliorer lesourire[8] par :– la fermeture d’un diastème médian

disgracieux (fig. 9 a à d) ;

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– le nivellement d’une ectopie canine,remettant à niveau des collets (fig. 10et fig. 11) ;

– la réduction des «triangles noirs»apparaissant chez l’adulte à la suitede la migration apicale des papillesinterdentaires…

Dans les étapes de finition, l’orthodon-tiste affine l’ajustement de la hauteur et

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de l’orientation des bords incisifs (anté-cédents traumatiques), met à niveau lescollets, en ayant éventuellement recoursà des techniques de réduction amélaire.Il vérifie la correction des inclinaisonsaxiales et du torque dans le but d’élimi-ner différents facteurs de dysharmo-nie[9].

ba

dc

fig. 9 a à d Patiente avant traitement et en cours de traitement en tech-nique linguale pour la fermeture du diastème médian. Laréduction du sourire gingival a été réalisée orthodontique-ment, associée à la correction de l’excès de recouvrement.

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fig. 10 Indication de traitementpluridisciplinaire dans laréhabilitation du sourire,avec phase orthodon-tique de nivellement.

Face à la demande esthétique despatients qui sont rarement conscientsdu déséquilibre dento-alvéolaire sous-jacent[1,5], il est toujours nécessaire deréaliser un bilan orthodontique appro-fondi.L’examen clinique est complété del’analyse de photographies. Elles per-mettent d’objectiver et de montrer aupatient les zones de déséquilibre qui

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peuvent se situer de façon isolée oucombinée au niveau de l’enveloppefaciale, du schéma squelettique, desarcades dentaires et de la morphologiedentaire.Le sourire idéal et naturel est souventcelui que le patient assimile immé-diatement comme le sien grâce à l’indi-vidualisation du positionnement den-taire.

fig. 11 Indication de traitementpluridisciplinaire dans laréhabilitation du sourire,avec phase orthodontiquede nivellement.

conclusion

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SUMMARY

Orthodontics, dento-facial orthopaedics and smile architectureJ. COHEN-LÉVY, R. GARCIA

In the search of smile balance, a close examina-tion often reveals that a malocclusion is associa-ted to the aesthetic problem. Orthodontic treat-ment then can offer interesting results,

consisting of a simple dental alignment, a changein the archform, or even a combination of ortho-dontics and surgery.

keywords: aesthetics, smile, orthodontics, orthognatic surgery.