parc photovoltaïque venanson (06) colexon france sas etude hydraulique · etude hydraulique –...
TRANSCRIPT
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
1
Pétitionnaire
COLEXON France SAS
455 Promenade des Anglais
L’Arénice – 2ème étage
06 299 NICE Cedex 3
Etude hydraulique
Étude d’impact du projet sur le comportement hydraulique des eaux
pluviales
Projet du parc centrale photovoltaique de Venanson (06)
I.E.S. Ingénieurs Conseil
Mai 2011
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
2
SOMMAIRE
SOMMAIRE ................................................................................................................................ 2
LISTE DES FIGURES................................................................................................................ 3
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................... 4
INTRODUCTION ....................................................................................................................... 5
1. Enumération des impacts potentiels ............................................................................................................. 6
2. Contexte général de la zone d’étude ............................................................................................................ 7 2.1 Contexte hydraulique de la zone d’étude ................................................................................................ 7 2.2 Contexte géologique, pédologique et occupation des sols ..................................................................... 7 2.3 Données météorologiques et hydrologiques ........................................................................................... 8 2.4 Les risques d’érosion et de ravinement ................................................................................................... 9
3. Descriptif des panneaux solaires................................................................................................................. 11 3.1 Vitesse limite d’érosion .......................................................................................................................... 11 3.2 Vitesse d’impact de la lame d’eau en fonction de la pluie .................................................................... 12
4. L’influence du projet sur les débits de pointe d’une crue décennale ........................................................... 16
5. Conclusion générale .................................................................................................................................... 22
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
3
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : : Délimitation du projet (ligne rouge) et de son bassin versant intercepté (en bleu)................ 7 Figure 2 : Localisation de la station de Météo France par rapport à la zone d'étude .............................. 8 Figure 3 : : Effet de rejaillissement ou effet splash .................................................................................... 9 Figure 4 : Dépôts de particules entrainées par une érosion en nappe .................................................... 10 Figure 5 : Formation de ravines sur un lit de semence, après un orage de printemps (source : INRA) . 10 Figure 6: Plan de coupe d’un panneau solaire ........................................................................................ 11 Figure 7 : Schéma de l’écoulement de la lame d’eau sur les panneaux et la chute libre ........................ 15 Figure 8 : Plan de l’occupation des sols de la zone d’étude et de son bassin versant avant-projet ........ 17 Figure 9 : Plan de l’occupation des sols de la zone d’étude et de son bassin versant après-projet ........ 17
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
4
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Paramètres de Montana selon Météo France ......................................................................... 8 Tableau 2 : Intensité maximale des pluies pour différentes périodes de retour ....................................... 13 Tableau 3 : Tableau des résultats du calcul de la vitesse d’impact au sol .............................................. 16 Tableau 4 : Coefficients de ruissellement pour les différents types et occupations de sol ....................... 18 Tableau 5 : Coefficients de ruissellements de chaque type d'occupation du sol pour la présente étude . 19 Tableau 6 : Coefficients de ruissellement pour la présente étude ............................................................ 19 Tableau 7 : Débits de référence avant et après projet ............................................................................. 20 Tableau 8 : Coefficients de ruissellement pour la présente étude en tenant compte du phénomène de
battance .................................................................................................................................................... 22 Tableau 9 : Débits de référence avant et après projet en tenant compte du phénomène de battance ..... 22
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
5
INTRODUCTION
Dans le cadre de l’étude pour l’installation d’une centrale photovoltaïque sur la commune de
Venanson, la société Colexon a consulté le bureau d’étude IES Ingénieurs Conseil pour réaliser
l’étude d’impact du projet sur le comportement hydraulique des eaux pluviales sur le terrain
concerné et dans le cadre du code sur l’environnement.
Cette étude s’attachera à explorer l’impact potentiel du projet sur le risque d’érosion du sol
provoqué par les lames d’eau tombant des panneaux solaires lors d’événements pluvieux de
différentes périodes de retour et pouvant créer des ravines altérant les écoulements sur le terrain.
Il sera également évalué l’impact de l’imperméabilisation des sols sur les quantités d’eau
ruisselées.
Nom et adresse du commanditaire :
COLEXON France SAS
455 Promenade des Anglais
L’Arénice – 2ème étage
06 299 NICE Cedex 3
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
6
1. ENUMERATION DES IMPACTS POTENTIELS
D’un point de vue quantitatif, la réalisation du projet pourrait conduire à une modification
localisée des conditions d’infiltration des eaux (pas d’imperméabilisation mais interception des
gouttes de pluie par les panneaux).
En ce qui concerne l’écoulement des eaux, la couverture permanente du sol reste très sommaire
et partielle, ce qui ne conduit pas à des modifications sensibles du régime hydrologique des
parcelles, malgré une possible différenciation entre micro-climats abrités et non-abrités. Dans le
cas de systèmes fixes, on pourrait voir apparaître sous la partie basse des modules, une certaine
érosion due à l’écoulement de l’eau au même endroit sur une longue durée, plus ou moins sensible
selon la nature du sol.
Un des effets potentiels de l’implantation des panneaux est la concentration de la lame d’eau
précitée dans l’espace inter rangées (« effet parapluie »).
Le rapport suivant s’attachera à explorer l’impact que pourrait avoir le projet sur le risque
d’érosion du sol provoqué par les lames d’eau tombant des panneaux solaires lors d’événements
pluvieux de différentes périodes de retour et pouvant créer des ravines altérant les écoulements
sur le terrain.
Il sera également évalué l’impact de l’imperméabilisation des sols sur les quantités d’eau
ruisselée. Les références utilisées pour réaliser les investigations sont les suivantes :
1 – Instruction technique relative aux réseaux d’assainissement des agglomérations –
Référence technique ENPC-CEREVE – J.C. Deutch et B. Tassin – 1977,
2 – Modèles Mathématiques pour la résolution de différents problèmes de l’hydrologie de
surface – Publication disponible sur le site Internet de l’Ecole Nationale Supérieure des Mines
de Paris – Ts. E. Mirtskhoulava – 1966, 1967,
3 – Ingénierie des eaux et du sol, Processus et Aménagements – Ouvrage de référence aux
éditions Ouranos – M. Soutter, A. Mermoud, A. Musy – 2007,
4 – L’hydrologie de l’ingénieur, 6ème édition – Ouvrage de référence aux éditions Eyrolles –
G. Remenieras – 1999,
5 – Fluvial Processes in River Engineering – Ouvrage de référence aux éditions Krieger – H.
H. Chang – 2002,
6 – Guide Technique de l’assainissement, 3ème édition – Référence technique aux éditions Le
Moniteur – M. Satin et B. Selmi – 2006.
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
7
2. CONTEXTE GENERAL DE LA ZONE D’ETUDE
Le projet de centrale photovoltaïque se situe sur la commune de Venanson dans les Alpes-
Maritimes (06), en bordure Sud du parc du Mercantour et à 36 km au Nord-Ouest de Monaco. Le
projet se trouve dans la partie Ouest du territoire communal sur le site des crêtes de St-Esprit. Il
s'étale en bordure Sud d'une crête et à travers les méandres de la piste de la Colmiane.
2.1 Contexte hydraulique de la zone d’étude
La zone du projet se situe sur un flanc de crête avec une pente générale homogène de l'ordre de
35%. L'exutoire de la zone est constitué par le vallon de St-Guiaume, puis le Riou de Venanson,
affluent de la rivière la Vesubie qui se jette dans le Var.
Figure 1 : : Délimitation du projet (ligne rouge) et de son bassin versant intercepté (en bleu)
Le bassin versant intercepté de la zone d'étude est constitué de la zone d'étude elle-même, ainsi
que de quelques terrains dont les eaux sont interceptées par la zone d'étude et ses ouvrages.
2.2 Contexte géologique, pédologique et occupation des sols
D’un point de vue géologique, le site d’étude se trouve sur des formations secondaires du
Nécomien-Barrémien constituées de marnes et de calcaires.
D’un point de vue pédologique, la composition du sol est de la marne, roche sédimentaire argilo-
calcaire sensible à l'érosion, friable, de couleur gris-noir et imperméable.
L’occupation du sol sur les zones destinées à recevoir des tables photovoltaïques est représentée
par des landes (buxaies) de densité végétale plus ou moins forte et en forte pente.
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
8
2.3 Données météorologiques et hydrologiques
Les hauteurs de pluies concernant les événements exceptionnels sont données à travers les
coefficients de Montana et selon la formule suivante pour une durée de retour donnée :
batth 1)(
Avec :
h(t), la hauteur de la pluie (en mm) pour un événement pluvieux de durée t (en min),
a, b, les paramètres de Montana donnés par Météo France sur la commune Peira Cava
(06) et extraits de données s'écoulant sur 17 ans (de 1992 à 2009) selon la méthode du
renouvellement et pour des intervalles allant de 6 min à 30 min.
Les coefficients de Montana sont donnés pour différentes périodes de retour d'un événement
pluvieux allant de 5 à 100 ans.
Durée de
retour a b
5 ans 3,314 0,388
10 ans 4,158 0,422
20 ans 5,178 0,459
30 ans 5,918 0,484
50 ans 6,981 0,516
100 ans 8,749 0,562
Tableau 1 : Paramètres de Montana selon Météo France
La figure suivante situe la commune Peira Cava par rapport à la commune de Venanson. La
différence d'altitude entre les deux communes est d'environ 50 mètres.
Figure 2 : Localisation de la station de Météo France par rapport à la zone d'étude
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
9
2.4 Les risques d’érosion et de ravinement
Les risques d’érosion sont représentés par trois phénomènes :
L’érosion par rejaillissement : il s’agit de l’érosion provoquée par l’impact des gouttes
tombant sur le sol. Lorsqu’une goutte d’eau impacte le sol, elle contribue à le compacter
localement. Mais, comme celui-ci est peu déformable, seule une faible partie de la
quantité de mouvement est absorbée, si bien que l’impact provoque par réaction, un
rejaillissement latéral de gouttelettes d’eau, fragments de la goutte initiale. Elles
entrainent des particules de sols et les déplacent de quelques dizaines de cm.
Figure 3 : : Effet de rejaillissement ou effet splash
Ces particules de sol humidifiées vont se répandre en une couche et obstruer les pores et fissures
du sol. Il s’agit du phénomène de battance. La battance peut réduire la capacité d’infiltration du
sol d’un facteur pouvant aller jusqu'à 10 (Ingénierie des eaux et du sol, Processus et
Aménagements, ref. 4).
Dans le cas de cette étude, le phénomène de battance sera largement réduit en raison de la
couverture du sol par les tables photovoltaïques, qui empêchent sa désagrégation suite à l’impact
des gouttes de pluie. Il s’agit d’un effet positif du projet sur le ruissellement.
L’érosion par nappe : il s’agit de l’érosion par ruissellement. Alors que l’érosion par
rejaillissement ne provoque aucun transport de sédiments (uniquement un déplacement
de quelques cm), l’érosion par ruissellement concerne l’arrachement des particules de sols
et son transport par les efforts de cisaillements des écoulements ruisselés.
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
10
Figure 4 : Dépôts de particules entrainées par une érosion en nappe
Dans le cas de cette étude et à la condition qu’il ne se forme pas de ravines et que les débits
n’augmentent pas significativement, le projet n’aura aucune incidence sur l’érosion par nappe car
le ruissellement n’est quasiment pas perturbé par les installations.
L’érosion en ravine : il s’agit d’une érosion locale provoquée par un affaiblissement
localisé du couvert végétal, suite à une faiblesse du matériau ou à des conditions
d’écoulements perturbés (forte pente, concentration d’écoulements, jets d’eaux…).
Figure 5 : Formation de ravines sur un lit de semence, après un orage de printemps (source : INRA)
Dans le cas de cette étude, et suite au projet, l’eau tombera sur les panneaux et s’écoulera
rapidement sous la forme d’une lame d’eau qui chutera sur le sol. Cette lame d’eau pourra
provoquer un ravinement et la formation d’un thalweg au bas des panneaux. Cela constitue le
seul risque et danger du projet en rapport avec les phénomènes d’érosion. Le paragraphe suivant
a pour objet l’estimation de ce risque.
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
11
3. DESCRIPTIF DES PANNEAUX SOLAIRES
Les panneaux solaires sont inclinés de 25º. Ils sont d’une longueur de 5 mètres environ et
présentent de petits interstices en leur milieu permettant le passage d’une partie des eaux à mi-
parcours.
Ces interstices ne seront pas pris en compte pour le calcul de la lame d’eau s’écoulant sur les
panneaux. En effet, dans le cas de fortes pluies, une majorité des eaux s’écoulant avec une
certaine vitesse « sautera » ces petites ouvertures. Les quelques eaux piégées impacteront les
rebords des panneaux pour tomber et se disperser sous la forme de pluie sous les panneaux.
Dans le cas de cette étude, il sera fait l’hypothèse conservatrice d’une lame d’eau se formant sur
la totalité du panneau et chutant d’une hauteur de 170 cm au bas du panneau (en considérant la
pente du terrain).
Le schéma suivant présente le plan de coupe des panneaux solaires.
Figure 6: Plan de coupe d’un panneau solaire
3.1 Vitesse limite d’érosion
Le phénomène de ravinement et d’érosion est observé à partir d’une certaine vitesse
d’écoulement. Mirtskhoulava (réf 2) a déterminé une expression de la vitesse limite admissible
(non-érosive) au bas d’un écoulement et à la hauteur des saillies de rugosité du sol :
5.0
25.16.2
225.1
fop
o
l KCdn
gmV
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
12
Avec :
- Vl, la vitesse limite admissible en m/s,
- g, l’accélération de la gravité, g = 9,81 m/s²,
- m, un paramètre représentant les conditions de travail de l’érosion, en l’absence de
végétation et d’alluvions, m = 1. Ici, on prendra m = 2 en raison de la présence de
végétation,
- γο et γp, les poids spécifiques respectivement du sol et de l’eau, γο = 1 t/m³ et γp = 2,65
t/m³,
- n, le coefficient de surcharge tenant compte de l’influence du caractère pulsatoire des
vitesses sur la capacité érosive d’écoulement, dans le cas d’un écoulement très perturbé, n
= 4. Dans la cas de la lame d'eau sur le sol, il sera estimé à 2,
- K, le coefficient d’homogénéité des sols caractérisant l’écart probable des indices de
cohésion à leurs valeurs moyennes du coté défavorable par rapport à la normale, K = 0,75,
- Cf, la résistance à la fatigue normale à la rupture du sol, en t/m².
CC f 035.0
Avec : C, l’indice de cohésion du sol à l’état saturé.
3.2 Vitesse d’impact de la lame d’eau en fonction de la pluie
La vitesse limite non érosive doit maintenant être comparée à la vitesse d’impact de l’eau sur le
sol. Cette vitesse d’impact sera fonction de l’intensité de la pluie. Il sera donc aisé par la suite de
déterminer l'indice de cohésion nécessaire pour résister à une pluie de période de retour de 1 an.
L’écoulement des eaux critiques pouvant provoquer l’érosion du sol se fait en deux étapes :
L’écoulement sur les panneaux,
La chute libre d’une hauteur de 170 cm.
L’écoulement sur les panneaux
Soit une intensité de pluie maximum i donnée en mm/min.
Le débit s’écoulant sur une largeur de 1m de panneau est obtenu par la formule :
60*1000
)cos(iLQ
Avec :
- Q, le débit en m³/s,
- i, l’intensité maximale de la pluie en mm/min,
- L, la longueur du panneau solaire, L = 5 m,
- α, l’angle du panneau solaire par rapport à l’horizontale, α = 25°.
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
13
L’intensité maximale de la pluie est déterminée en fonction de la formule suivante :
battci )(
Avec :
- i(tc), l’intensité maximale de la pluie, en mm/min,
- tc, le temps de concentration du bassin versant, en min,
- a, b, constantes de Montana, données par Météo France.
-
Le temps de concentration a été défini à 10 min. Il s’agit d’un temps minimum de concentration
selon les pratiques courantes de l’hydrologie. Ce temps est purement théorique, mais il nous
permet d’estimer l’intensité maximale d’une pluie de période de retour donnée dans le cas où
celle-ci serait de très courte durée.
Le tableau suivant présente les valeurs d’intensités maximales en fonction de la période de retour
de la pluie observée :
Période de retour T en années 1 2 5 10
Intensité maximale de la pluie
en mm/min 0,87 1,08 1,36 1,57
Tableau 2 : Intensité maximale des pluies pour différentes périodes de retour
La vitesse de l’écoulement est donnée par la formule :
n
sRV
2/13/2
Avec :
- V, la vitesse d’écoulement, en m/s,
- R, le rayon hydraulique de l’écoulement. Dans notre cas, il est égal à la hauteur de la lame
d’eau, en m,
- n, le coefficient de Manning exprimant les résistances de surface. Dans le cas du verre, il
sera choisi n = 0,012.
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
14
Enfin, la hauteur d’eau est donnée par la formule suivante :
V
Qh
Avec :
- h, la hauteur de la lame d’écoulement, égale au rayon hydraulique, en m,
- Q, le débit s’écoulant sur une largeur de 1 m de panneau, en m/s,
- V, la vitesse d’écoulement sur le panneau, en m/s.
Grâce à une procédure d’essais et d’erreurs, il est donc possible d’obtenir la vitesse d’écoulement
Vo de la lame d’eau au moment où elle quitte le panneau solaire et entame sa chute libre. Cette
vitesse est donc fonction de l’intensité de la pluie.
Vo=f(i)
La chute libre
La chute libre de la lame d’eau est décrite par les équations suivantes.
Equation de la trajectoire et selon le référentiel décrit dans le schéma plus bas :
)(cos)tan(
22
2
oV
xgy
Equation de la vitesse d’impact de l’eau sur le sol :
2
2
)cos()sin()cos(
Vo
xgVoVoVi
Avec :
α, l’angle du panneau solaire par rapport à l’horizontale, α = 25°,
g, l’accélération de la gravité, g = 9,81 m/s²,
Vo, la vitesse d’écoulement de la lame d’eau au moment où elle quitte le panneau, en m/s,
x, y, coordonnées selon le référentiel décrit dans le schéma plus bas, en m.
Le schéma suivant présente les différents paramètres utilisés pour le calcul de la vitesse d’impact
au sol de l’écoulement.
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
15
Figure 7 : Schéma de l’écoulement de la lame d’eau sur les panneaux et la chute libre
La vitesse d’impact au sol Vi est ainsi obtenue en fonction de la vitesse de l’écoulement au
moment où il quitte le panneau Vo.
En reprenant la relation plus haut donnant Vo = f(i), on obtient une fonction reliant la vitesse
d’impact au sol à l’intensité de la pluie.
La procédure a été implantée dans une feuille de calcul et il a été déterminé l'indice de cohésion
à l'état saturé C du sol permettant de résister à l'érosion lors d'un événement pluvieux de période
de retour 1 an.
La période de retour 1 an parait être la période de retour minimale nécessaire permettant une
repousse du semis entre deux événements.
Le tableau suivant présente les résultats obtenus pour le calcul de la vitesse d'écoulement au sol
lors d'une pluie de période de retour 1 an.
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
16
Tableau 3 : Tableau des résultats du calcul de la vitesse d’impact au sol
La vitesse d'écoulement au sol est donc de 4,62 m/s.
Les calculs précédents ont été implantés dans une feuille Excel permettant de répéter le calcul en
changeant le terme de cohésion à l'état saturé du sol C jusqu'à ce que la vitesse admissible du sol
dépasse 4,62 m/s.
Il apparait que la vitesse admissible d'un écoulement sur le sol avant érosion soit égale à 4,62 m/s
dans le cas d'un sol présentant un indice de cohésion à l'état saturé C supérieur à 56 t/m².
On peut donc en conclure que l'érosion en ravine n'apparaitra pas de façon durable pour un sol
présentant un indice C supérieur à 56 t/m².
L'indice de cohésion pourra être déterminé par un relevé afin de s'assurer de la capacité du sol à
résister à l'érosion. Dans le cas où l'indice de cohésion du sol à l'état saturé devait être inférieur à
56 t/m², on proposera l'installation de mesures compensatoires permettant notamment de briser
la lame d'eau s'écoulant au bas des tables avant son impact au sol.
4. L’INFLUENCE DU PROJET SUR LES DEBITS DE POINTE D’UNE CRUE
DECENNALE
La zone d’étude représente un terrain très accidenté avec des pentes de 40 % en moyenne. Les
eaux ruissellent donc à très grande vitesse vers la partie Sud de la zone.
Le bassin versant intercepté par la zone d'étude et ses ouvrages est de faible taille et ne présente
pas le moindre thalweg ou zone de concentration des eaux. Les écoulements s’y font sous la
forme d’un film d’eau ayant pour exutoire les limites Sud de la zone d’étude.
Pour ces raisons, les calculs des débits ne se feront pas sous leur forme classique d’un débit avant
et après projet pour la totalité de la zone, mais plutôt sous la forme d’un débit moyen au mètre
carré avant et après projet.
Présentation de l’occupation des sols
Les plans suivants présentent les différentes occupations des sols avant et après-projet.
Intensité de
la pluie i Débit Q
Hauteur de
la lame
d'eau h
Vitesse
d'écoulement à la
sortie du panneau
Vo
Distance du point
d'impact par
rapport au rebord
du panneau
Vitesse
d'impact au
sol Vi
mm/min l/s mm m/s m m/s
0,87 0,07 0,27 0,24 0,58 4,62
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
17
Figure 8 : Plan de l’occupation des sols de la zone d’étude et de son bassin versant avant-projet
Figure 9 : Plan de l’occupation des sols de la zone d’étude et de son bassin versant après-projet
Les bâtiments et installations (postes préfabriqués) sont les structures nécessaires au
fonctionnement du parc. On notera la présence de 3 bâtiments (2 postes transformateurs et 1 poste
de livraison) ayant une emprise de 16,2 m² pour chaque PTR et de 15,4 m² pour le PDL. Ces
structures ne permettent aucune infiltration dans le sol.
Les tables sont les surfaces aménagées par les panneaux solaires. Les surfaces imperméabilisées
de ces zones correspondent à l'emprise des pieux de fondation de ces panneaux. Cette emprise
sera estimée à 2% de la surface totale projetée des panneaux.
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
18
La voirie est constituée de la piste de la Colmiane. Certaines portions de chemin seront
prolongées de quelques mètres au niveau des portails afin de permettre l’accès au site et l'entretien
des installations.
Les zones de végétation à densité faible sont les surfaces accueillant une végétation de faible
taille et peu dense.
Les zones de végétation à densité moyenne sont les surfaces accueillant une végétation formée
de taillis et d'herbes plus denses.
Présentation des caractéristiques hydrologiques de la zone d’étude
Les caractéristiques générales de la zone d’étude sont les suivantes :
La pente moyenne de la zone d’étude. Elle est relativement homogène et de valeur
moyenne 40 %. La nature du sol ainsi que la pente ne permettent pas de déceler un thalweg
recueillant la totalité des eaux traversant la zone. Il sera plutôt observé un film d’eau
homogène.
Le coefficient de ruissellement C. Le coefficient d’imperméabilisation du sol représente
la part des eaux ruisselées sur la totalité des eaux provenant de la pluie. Les valeurs
choisies sont inspirées des valeurs proposées dans la bibliographie.
Borne inf. Borne sup.
Fixation des panneaux 0,95
Poste de livraison 0,95
Voirie avec revêtement 0,85 1,00
Voirie nue 0,50 0,70
Chemin en Castine 0,50 0,70
Culture avec une pente forte 0,30 0,40
Prairie non entretenue avec une pente forte 0,25 0,40
Prairie entretenue avec une pente forte 0,20 0,30
Tableau 4 : Coefficients de ruissellement pour les différents types et occupations de sol
Le sol nu étant faiblement poreux (calcaire) et la pente assez forte, il sera choisi la valeur haute
pour les zones de landes et la voirie.
L’imperméabilisation due aux tables photovoltaïques provient de leur fixation (pieux). L'emprise
au sol de ces pieux sera estimée à environ 2 % de la surface des tables. Ainsi, le coefficient de
ruissellement pour les surfaces couvertes par les tables sera la moyenne pondérée des coefficients
pour les pieux et pour les surfaces non aménagées.
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
19
En s’inspirant du tableau précédent, on en déduit les valeurs choisies pour les types de sol
rencontrés dans notre étude et la moyenne pondérée du coefficient de ruissellement pour la totalité
de la zone avant et après projet.
Occupation du sol C
Bâtiments et installations 0,95
Voirie 0,70
Surface de végétation à densité faible 0,40
Surface de végétation à densité moyenne 0,30
Panneaux sur sol faiblement végétalisé 0,41
Panneaux sur sol moyennement végétalisé 0,31
Tableau 5 : Coefficients de ruissellements de chaque type d'occupation du sol pour la présente étude
En s’inspirant du tableau précédent, on en déduit le coefficient de ruissellement moyen. Il est
calculé selon la procédure des moyennes pondérées, par rapport aux surfaces de chaque type
d'occupation du sol pour la totalité de la zone avant et après projet.
Occupation des
sols
Surface
avant-projet
(m²)
Surface
après-projet
(m²)
Coefficient
de
ruissellement
Bâtiments et
installations 0 48 0,95
Voirie 3 183 3 494 0,70
Surface de
végétation à
densité faible 40 190 30 011 0,40
Surface de
végétation à
densité moyenne 31 274 22 647 0,30
Panneaux sur sol
faiblement
végétalisé 0 9 941 0,41
Panneaux sur sol
moyennement
végétalisé 0 8 505 0,31
Coefficient de
ruissellement
total
0,371 0,376
Tableau 6 : Coefficients de ruissellement pour la présente étude
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
20
Le coefficient de ruissellement passera donc de 0,37 avant-projet à 0,38 après projet, soit
une augmentation d’environ 1 %.
Les débits de pointe pour une crue décennale et centennale par la
formule rationnelle
Il s’agit des débits calculés à partir des coefficients de Montana extrait de l'IT 77 (réf 1) et selon
la formule :
60000)( AtcCi
Q
Avec :
- Q, le débit de pointe, en m³/s,
- i(tc), l’intensité maximale de la pluie pour un temps de concentration tc, en mm/min,
battci )(
- tc, le temps de concentration de la surface étudiée. Il s’agit du temps nécessaire à une goutte
d’eau pour parcourir la distance entre le point le plus éloigné de l’exutoire sur le bassin
versant et l’exutoire. Il est donné par la formule suivante :
V
Ltc
60
Avec :
- L, la longueur du plus long cheminement parcouru par une goutte d’eau sur le bassin versant,
L = 400 m,
- V, la vitesse moyenne de la vitesse de l’écoulement sur le bassin versant. Elle sera estimée
arbitrairement à 1 m/s,
- a et b, les paramètres de Montana,
- A, la surface recueillant les eaux. Ici, il s’agira de la surface du bassin versant,
- C, le coefficient de ruissellement attaché à la surface étudiée.
Il est à noter que le temps de concentration ne pourra pas être inférieur à 10 min, selon les
recommandations techniques (TR 55, méthode SCS).
Période de
retour
ι (5 min),
mm/min
Q avant projet
(l/min/m²)
Q après projet
(l/min/m²)
10 ans 1,57 97,27 98,51
100 ans 2,40 148,27 150,16
Tableau 7 : Débits de référence avant et après projet
Un accroissement des débits de pointe de l’ordre de 1 % causé par les aménagements du
projet est observable.
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
21
Le relativement faible impact des installations sur les débits en rapport avec la surface des tables
peut être expliqué par la faible taille des voiries créées pour le projet et le faible taux
d'imperméabilisation due aux modules de panneaux. En effet, seule la surface des pieux
imperméabilise réellement le sol, soit 2% de la surface de l'aménagement.
Prise en compte du phénomène de battance
Il a été estimé que l’influence des aménagements sur les débits de pointe au mètre carré de la
zone influence à hauteur de 1 % les débits de pointe. Cette aggravation des écoulements est à
relativiser car dans le même temps, le phénomène de battance a été réduit sur la zone (voir
chapitre érosion par rejaillissement).
En effet, sous l’impact des gouttes de pluie, il a été observé une désagrégation de la surface du
sol, une humidification des fragments et un colmatage des pores et fissures du sol suite à la
création d’une couche imperméable en surface. Ce phénomène provoque une diminution du taux
d’infiltration du sol pouvant atteindre un facteur 10, soit une diminution de 90 % des volumes
infiltrés. Les panneaux, en couvrant le sol, le protègent contre l’érosion par rejaillissement due
aux gouttes d’eau et diminue dans le même temps le phénomène de battance.
Dans ce chapitre, il sera fait une comparaison des débits avant et après projet en tenant compte
du phénomène de battance.
Soit :
Ci, le coefficient de ruissellement calculé sans prendre en compte l’effet de la battance,
Cb, le coefficient de ruissellement calculé en prenant en compte l’effet de la battance,
α, le facteur par lequel le taux d’infiltration est diminué sous l’effet de la battance 0,1<α<1,0,
Pinf, la quantité d’eau infiltrée,
Ppluie, la quantité d’eau tombée.
On peut écrire : Ppluie
PCi
inf1
Ainsi que : Ppluie
PCb
inf1
La relation entre les coefficients de ruissellement avec ou sans battance est ainsi obtenu.
)1(1 CbCi
Il n’existe pas de méthodologie précise pour calculer l’impact du phénomène de battance. Les
seules informations disponibles nous indiquent qu’elle peut diminuer les volumes infiltrés de 90
%. Dans le cas de cette étude, il sera fait l’hypothèse d’une réduction de 3 % des volumes infiltrés
sous l’effet de la battance.
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
22
Ainsi, à titre d’exemple, le coefficient de ruissellement pour les zones non aménagées et non
protégées par les tables passera de 0,40 à 0,42 (1 - 0,97 x (1 - 0.40)).
En faisant l’hypothèse d’un facteur α = 0,97, soit une diminution de 3 %, et en suivant la
méthodologie du précédent paragraphe, on obtient le tableau suivant.
Occupation des sols
Surface
avant
projet
(m²)
Surface
après
projet
(m²)
Coefficient
de
ruissellement
Bâtiments et installations 0 48 0,95
Voirie 3 183 3 494 0,70
Surface de végétation à densité
faible 40 190 30 011 0,42
Surface de végétation à densité
moyenne 31 274 22 647 0,32
Panneaux sur sol faiblement
végétalisé 0 9 941 0,41
Panneaux sur sol moyennement
végétalisé 0 8 505 0,31
Coefficient de ruissellement
total 0,389 0,389
Tableau 8 : Coefficients de ruissellement pour la présente étude en tenant compte du phénomène de battance
Les débits suivants peuvent ainsi être calculés.
Période de
retour
ι (5 min),
mm/min
Q avant-projet
(l/min/m2)
Q après-projet
(l/min/m2)
10 ans 1,57 102,12 102,08
100 ans 2,40 155,66 155,60
Tableau 9 : Débits de référence avant et après projet en tenant compte du phénomène de battance
Dans le cas de la prise en compte du phénomène de battance et pour un effet réducteur de 3 %
seulement sur les volumes infiltrés, la protection des tables contre l’effet de battance compense
l’imperméabilisation due aux aménagements.
5. CONCLUSION GENERALE
Il a donc été démontré que les aménagements provoquaient une augmentation des débits de
l’ordre de 1%, et que cette imperméabilisation est entièrement compensée si l’effet de la croute
de battance provoque une diminution de l’infiltration de 3% ou plus. En sachant, qu’il a été
mesuré des diminutions de l’infiltration de l’ordre de 90% sur certains terrains et sous l’effet de
la croute de battance. On peut raisonnablement estimer que les aménagements auront un effet
négligeable sur les débits de pointes.
Etude hydraulique – Parc photovoltaïque Venanson (06) COLEXON France SAS
ENV/2011/X IES Ingénieurs Conseil
23
I. E. S. Ingénieurs Conseil
Site Agropole BP 342
47 931 Agen Cedex 9
: 05 53 77 21 45 / : 05 53 77 21 40 Port. : 06 63 65 50 28
E-mail : [email protected] Site Internet : www.ies-ic.com