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Parcours de rêves Alain Thomas Rétrospective du peintre Du 13 octobre 2006 au 7 janvier 2007 Hôtel du Département Nantes Muséum d’Histoire Naturelle Nantes Jardin des Plantes Nantes La Gerbetière - Maison de J-J Audubon Couëron www.retrospectivethomas.fr Dossier de presse

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Parcours de rêves

Alain Thomas

Rétrospective du peintre

Du 13 octobre 2006au 7 janvier 2007

Hôtel du DépartementNantes

Muséum d’Histoire NaturelleNantes

Jardin des PlantesNantes

La Gerbetière - Maison de J-J AudubonCouëron

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Commissariat Alain Thomas et M. Wilhem

Textes M. Wilhem

Prêts Collection de l’artiste : 61 peintures à l’huile et 67 œuvres sur papier

Collections privées : 64 prêteurs et 114 peintures à l’huile

Organisé par Le Conseil général de Loire-Atlantique

La ville de Nantes

La ville de Couëron

Avec le soutiendu Crédit Agricole

Relations presseAlain Thomas et M. Wilhem 02 40 03 17 44

Ville de Nantes Cécile Romer : 02 40 41 93 42

Conseil général de Loire-Atlantique Eliana Delisante : 02 40 99 12 00

Ville de Couëron Pascale Johannsson : 02 40 38 66 60

Site web : www.retrospectivethomas.fr

Visuels disponibles pour la presseMuséum : les visuels de l’exposition sont disponibles en version numérisée en 300 dpi par e-mail, en adressant votre demande à :

[email protected]

Sur cd : les visuels du dossier de presse

Parcours de rêves

Alain Thomas

Rétrospective du peintre

Du 13 octobre 2006au 7 janvier 2007

44 années de peinture, 250 œuvres à découvrirPage 5

Hôtel du DépartementPage 7

Muséum d’histoire naturellePage 13

Jardin des plantesPage 15

Rue Fanny-PeccotPage 19

Cathédrale de NantesPage 21

La Gerbetière, maison de Jean-Jacques Audubon à Couëron

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Sommaire

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44 années de peinture, 250 œuvres à découvrirDu 13 octobre 2006 au 7 janvier 2007, le Conseil général de Loire-Atlantique et les villes de Nantes et de Couëron proposent au grand public comme aux connaisseurs d’art pictural de découvrir Alain Thomas, Parcours de rêves.

En hommage à l’ensemble de la carrière du chef de file de la peinture dite “ naïve-primitive ”, cette grande exposition rétrospective va plonger l’agglomération nantaise dans l’univers merveilleux et féerique du célèbre peintre ligérien en présentant ses thèmes de prédilection : la féerie, le cycle des saisons, la Russie, l’Orient et le bestiaire avec notamment les oiseaux d’Amérique du Sud dont les toucans.

Les visiteurs découvriront 250 œuvres, réalisées entre 1962 et 2006, réparties par thèmes sur plusieurs sites : le Muséum d’Histoire Naturelle, la fresque de la rue Fanny-Peccot, la salle d’exposition du Jardin des Plantes, la Cathédrale et l’Hôtel du Département situé à Nantes, ainsi que la maison Jean-Jacques Audubon à Couëron.

Un événement pour tousOuverte à tous, la manifestation proposera une approche complète de l’oeuvre d’Alain Thomas :

• pour le grand public venu découvrir un univers imaginaire et enchanteur où se côtoient les symboles de l’enfance : magiciens, reines…, le spectacle d’une nature paradisiaque et la beauté des animaux, notamment des oiseaux merveilleux tels les toucans

• pour les scolaires de 1er cycle et de collège qui travailleront à partir d’un dossier pédagogique sur ces tableaux qui nous transportent dans le monde enfoui des rêves et du paradis retrouvé

• pour les férus de peinture et le public de connaisseurs qui pourront s’attarder sur le travail de précision d’Alain Thomas et sur l’art du peintre naïf et primitif alliant souci du détail et du réel et magie d’une vision d’artiste, plongeant au pays des rêves

Six sites pour un parcours de rêvesL’objectif de cet événement, organisé par différents partenaires, est de rester fidèle à l’esprit du voyage qui règne dans les peintures d’Alain Thomas. Le principe est donc, pour le visiteur, d’aborder cette rétrospective sous forme d’un parcours culturel et ludique entre Nantes et Couëron et de circuler en différents lieux présentant un éclairage particulier de l’univers du peintre :

À NantesHôtel du Département : paysages, portraits, dessins Cycle des saisons, sujets féeriques, Russie et Orient (1962 - 2005)

Muséum d’Histoire Naturelle : oiseaux d’Amérique du Sud (1987 - 2005)

Jardin des Plantes : Bestiaire (1987 - 2005)

Rue Fanny-Peccot : Fresque murale (1996)

Cathédrale : Triptyque de la Nativité (2004)

■ À CouëronLa Gerbetière, maison de Jean-Jacques Audubon : Toucans (1995 - 2005). Des oiseaux merveilleux qui feront un clin d’oeil au naturaliste Jean-Jacques Audubon.

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Hôtel du DépartementL’Hôtel du Département organise chaque année d’importantes expositions comme en témoigne celle consacrée aux œuvres du peintre-illustrateur Alain Thomas. Cette exposition met à l’honneur 182 portraits, paysages et autres illustrations réalisés par le chef de file de la peinture dite “naïve-primitive”.

Bien que le thème du bestiaire et plus particulièrement celui du toucan apparu en 1995 soit étroitement associé à l’univers pictural d’Alain Thomas, il n’en demeure pas moins que l’artiste doit avant tout sa notoriété et ses premiers succès aux scènes de paysages intemporelles qu’il ne cesse de peindre depuis le début de sa carrière.

Afin de mieux comprendre l’évolution artistique d’Alain Thomas et les trois grandes périodes qui ont marqué son parcours, l’Hôtel du Département présente de façon chronologique 115 peintures à l’huile que l’artiste a exécutées entre 1962 et 2006. L’exposition abrite également un cabinet de dessins de 67 œuvres sur papier comprenant entre autres des illustrations de livres et plusieurs maquettes destinées à des éditeurs et manufactures.

1962 – 1967 Obligé de quitter l’école à 14 ans pour exercer dans l’entreprise familiale un métier qui ne l’enchante guère, Alain Thomas parvient à l’âge de 20 ans à s’évader de son quotidien austère en consacrant toutes ses heures de liberté à la peinture. C’est à Nantes en 1962 qu’Alain Thomas décide d’exposer pour la première fois ses peintures.

Il commence par peindre des personnages tristes et rigides aux visages assez indifférenciés à l’image du “Saltimbanque” (1965). Fasciné depuis longtemps par l’univers des gens du cirque et du voyage, Alain Thomas peint également des visages de clowns, arlequins, baladins et autres musiciens ambulants.

Comme le soulignent les visages du clown “Bocki du Cirque Francky” (1963) et des “baladins” (1964), ses personnages ont toujours le regard triste et le sourire figé. Ils occupent presque la totalité du tableau et ne permettent pas d’obtenir une perspective dégagée. Jusqu’en 1967, les fonds de la plupart de ses œuvres sont quasiment inexistants et ne laissent entrevoir que de timides couleurs uniformes tombant souvent à la verticale. Ce désenchantement et cette rectitude qui s’imposent également dans le tableau “solitude” (1964) reflètent sans doute le monde intérieur d’Alain Thomas qui s’interroge sur les difficultés du moment et les incertitudes de l’avenir.

Très rapidement influencé par la période bleue et rose de Picasso comme en témoigne “le mime et la Vahiné” (1965), Alain Thomas n’hésite pas à rendre un “Hommage à Pablo” (1965) en le représentant de face sur un fond où l’on retrouve la période cubiste du célèbre artiste espagnol. Bien que jetant d’un pinceau encore hésitant les premiers fondements de son art, Alain Thomas possède déjà dans son approche picturale une forte personnalité et une sincérité évidente.

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1968 – 1979En 1968, Alain Thomas connaît dans sa vie deux événements qui vont avoir d’importantes répercussions sur son œuvre. Tout d’abord, il concrétise son rêve en abandonnant son travail pour se consacrer pleinement à la peinture. Amoureux, il connaît par ailleurs le bonheur du mariage qui l’unit à la femme de sa vie. Ces deux changements permettent à l’artiste de lever un grand nombre d’incertitudes et contribuent par la même occasion à l’épanouissement de son art qui, en net progrès, sera à partir de 1970 accueilli avec succès au Brésil, en Angleterre, au Canada, au Japon, aux U.S.A., en Côte d’Ivoire et en Suède.

C’est à partir de 1968 qu’Alain Thomas abandonne ses constructions-portraits strictement centrés sur un ou deux personnages. Il imagine autour de ses modèles une composition onirique dont les modulations nouvelles sont plus abouties, les accords plus savants et plus audacieux, les fonds plus préparés et les ciels plus travaillés. Le fond du tableau, la perspective, la profondeur de champ s’ouvrent désormais sur des paysages verdoyants peuplés d’animaux fantastiques comme la licorne située aux côtés d’“ Irun ” (1968). De 1968 à 1979, la poésie d’Alain Thomas se fait plus profonde et son goût du merveilleux devient plus exigeant comme en témoignent les coquillages qui décorent les têtes des deux jeunes femmes “sur l’embarcadère du rêve” (1969) ainsi que les compositions des œuvres intitulées “le temps des métamorphoses” (1970) et “l’arbre-fleurs” (1979). Recréant un univers en marge du réel autour de ses personnages, Alain Thomas n’hésite pas à nous faire voyager dans un monde fantastique voire surréaliste lorsqu’il met en scène de curieux gnomes autour de “Graziella, princesse des lutins” (1972).

L’élaboration de ces nouveaux arrière-plans composés d’oiseaux de rêves, de fleurs féeriques, de paysages enchanteurs a pour effet immédiat d’adoucir l’impassibilité des personnages qui continuent cependant d’offrir le même visage mélancolique, les mêmes yeux noirs candides. Grâce à la palette de couleurs qui s’éclaircit les œuvres d’Alain Thomas se retrouvent soudainement allégées et font oublier les premières peintures traduites dans un chromatisme plus sombre et froid.

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Les compositions traitées avec complexité permettent l’explosion de la couleur comme le démontre le ciel embrasé de la “scène hivernale russe” (1983). Elles encouragent également la minutie dans le détail qu’illustrent par exemple les très fins et nombreux brins d’herbe situés au pied du “bouquet printanier” (2002). Anecdote symbolique, le souci du détail qui caractérise la peinture d’Alain Thomas se retrouve jusque dans sa signature. A la manière des peintres flamands et en souvenir d’une pie élevée dans son enfance, Alain Thomas peint systématiquement cet oiseau bicolore dans le ciel de chacun de ses paysages. Un autre petit clin d’œil cher à l’artiste : la présence discrète d’un lézard vert et d’un insecte qu’il est possible de découvrir dans les scènes printanières, estivales et automnales.

Un métier sûr, une technique affirmée et de subtiles variations de couleurs permettent à la peinture d’Alain Thomas d’atteindre dès le début des années 1980 son langage et son message définitif. Elle procure un sentiment de sérénité et d’apaisement qui font définitivement oublier les doutes et les incertitudes ressenties au regard des premières œuvres. Plus que jamais peintre de l’imaginaire, Alain Thomas encourage la rêverie en proposant des tableaux aux airs orientaux comme le “Sultan, Schéhérazade et Dinarzade” (1985) ou slaves avec la “Sultane à la guirlande” (1987) se détachant de fonds d’or rappelant les icônes.

En détaillant son œuvre des années 1980 jusqu’aux années 2000, on réalise que les peintures d’Alain Thomas sont un savant mélange. Pêle-mêle, on songe à l’élégance des laques de Palesh avec le “marchand de ballons” (2000), à la finesse des miniatures persanes avec la “scène orientale animée” (1997), à la profusion de l’école flamande avec le “paysage hivernal nocturne aux trois moines” (2004), à la précision des planches de naturalistes avec les “oiseaux exotiques” (2003), à l’exubérance du Douanier Rousseau avec la végétation luxuriante de “Gerda à la montgolfière” (1991). Puis on outrepasse toutes ces références librement réinterprétées par l’artiste pour s’immerger dans l’atmosphère si personnelle de rêverie et d’exotisme intérieur que dégagent ses peintures.

1980 – 2006 A partir des années 1980, le portrait posé, en gros plan, disparaît peu à peu. Animaux, et personnages se multiplient pour s’intégrer dans leur environnement. Les peintures se singularisent désormais par la diversité des thèmes abordés tels que le cycle des saisons, la féerie, l’Orient, la Russie et le bestiaire.

Autodidacte, Alain Thomas s’est forgé en 44 ans de peinture sa propre identité reconnue désormais dans le monde entier. “ Le jeu des influences a été pour moi primordial. Ce fut d’abord le Picasso des époques bleues et roses qui m’attira. Ma peinture s’équilibrait alors à partir d’harmonies sombres, essentiellement des camaïeux. Comme tout jeune peintre, j’étais démuni face à l’utilisation de la couleur. Les Flamands, les Hollandais, les écoles du Nord en général, ont ensuite orienté mon travail. Puis, avide de tout comprendre, de tout connaître, j’ai étudié les miniaturistes persans et indiens, les illustrateurs anglais du XIXème siècle et bien d’autres encore… C’est la synthèse de toutes ces influences qui m’a permis, après des années de travail, de dégager un style que l’amateur reconnaît aujourd’hui sans lire la signature ” précise Alain Thomas. Son art ne doit rien aux doctrines, aux écoles, aux conventions de l’académisme ni aux préoccupations de l’avant-garde. Finalement, l’œuvre d’Alain Thomas reflète un paradis perdu à la recherche d’un monde où règneraient, à l’image du “concerto animalier” (1998), douceur, tendresse et sensibilité…

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Installé au sein de l’exposition, un cabinet des dessins présente un ensemble de 67 huiles, aquarelles, dessins à la plume et autres travaux crayonnés préparatoires, sur papier. Il est possible d’y voir la toute première peinture originale réalisée par Alain Thomas à l’âge de 12 ans. Grâce à sa grand-mère maternelle qui lui transmet lors d’une rencontre familiale son goût pour le dessin et la peinture en lui offrant chevalet, tubes et pinceaux, Alain Thomas exécute sans le savoir un “bouquet” (1954) qui jouera un rôle déterminant pour la suite de sa vie.

La densité poétique de l’œuvre d’Alain Thomas soulignée par la délicatesse du dessin, la précision de la mise en page et l’harmonie des couleurs a permis à l’artiste d’illustrer au cours de sa carrière une vingtaine de livres dont plusieurs bestiaires, livres de bibliophilie tels que “Marco Polo” (1987) et contes pour enfants comme “Neige de Printemps” (1987). Certaines créations sur papier comme celle du “toucan” (2002) et des “aras macao” (2004) décorent également les supports de nombreuses collections sur porcelaines de Limoges, soies de Lyon, émaux de Longwy, tapisseries d’Aubusson, enluminures…

Cabinet des dessins

Bien qu’il préfère réaliser ses œuvres avec de la peinture à l’huile sur des panneaux lisses et fermes en bois, lui permettant d’exprimer plus facilement son souci du détail, Alain Thomas n’hésite donc pas, en tant qu’illustrateur, à peindre sur papier lorsque des éditeurs ou des manufactures le lui demandent. Ainsi, cette exposition met en avant la richesse et la diversité du travail de cet artiste dont les œuvres illustrent de nombreux livres et décorent plusieurs collections de prestigieuses manufactures françaises reconnues dans le monde entier pour leur savoir–faire unique.

Le marchand de ballons, 1986

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Muséum d’histoire naturelle de Nantes

Un décor de forêt amazonienne■

Les oiseaux d’Amérique du Sud

Les oiseaux d’Amérique du Sud servent de fil conducteur à cette exposition. Peints entre 1993 et aujourd’hui, ces tableaux permettent au visiteur de découvrir sous un angle nouveau les oiseaux naturalisés du Muséum. Ainsi, toucans, tangara, quetzal, aras et autres oiseaux au plumage multicolore, tous issus de la collection d’Amérique du Sud, riche d’environ 450 spécimens collectés au siècle dernier et conservés au muséum, font écho aux œuvres de l’artiste.

La mise en valeur de cette collection est assurée par l’évocation, sur environ 200 m2 de salles d’exposition, d’un décor de forêt amazonienne. Cette forêt, qui constitue l’un des lieux emblématiques de la biodiversité mondiale, attire le visiteur dans son obscurité et révèle, au détour d’un arbre des oiseaux accompagnés de leur fiche descriptive offrant ainsi une meilleure connaissance de chaque animal. De temps à autre, un zoom développe thématiques et anecdotes liées à certains oiseaux.

En regard, sur les murs des salles d’exposition, 27 œuvres d’Alain Thomas, toutes des huiles sur bois, sont exposées. Celles-ci retracent une partie de l’œuvre de l’artiste qui s’est attaché à traduire l’oiseau dans le respect de ses couleurs, en le plaçant dans un décor exotique naïf. À la sortie de l’exposition, le visiteur est invité à découvrir une petite galerie composée des principaux oiseaux peuplant d’autres biotopes d’Amérique du Sud tels que les marais, les montagnes et les savanes.

Radioscopied’une œuvreLe péristyle, ancienne entrée du muséum, accueille régulièrement des travaux d’artistes. À l’occasion de l’exposition Parcours de rêves, Alain Thomas investit ce lieu en y présentant le processus de création d’une de ses œuvres au moyen de photos prises à différents stades de réalisation. Approche didactique d’un travail d’artiste !

Visites commentées Ara de Buffon, toucan toco, coracine rouge, perruche soleil… : une visite parmi les plus beaux oiseaux d’Amérique du Sud, peints par Alain Thomas et accompagnés de leurs homologues naturalisés, pour mieux connaître leurs modes et milieux de vie.

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Jardin des plantes

Deux toucans dans la naturePrésentée au jardin des plantes cet été, cette mosaïculture se compose de deux corbeilles représentant deux toucans, l’un vertical et l’autre au sol, disposés en miroir et à l’image inversée. Chaque corbeille mesure environ 45 m² au sol et de 4 à 5 m² en position verticale, encadrée d’une végétation luxuriante en juillet et en août. Une autre mosaïque verticale est disposée dans un panneau et représente la signature d’Alain Thomas.

Ce fleurissement réalisé à l’occasion de la rétrospective de l’œuvre d’Alain Thomas a nécessité un travail de conception engagé en juillet 2005.

Pour réaliser ce projet, l’artiste s’est rapproché des spécialistes du Service des Espaces Verts de la ville de Nantes. Ensemble, ils ont choisi et calculé le nombre de plantes nécessaires à la réalisation des corbeilles. Cette façon de procéder était indispensable pour déterminer précisément la quantité de plantes à mettre en production.

Mosaïculture

L’art du fleurissementLa mosaïculture se définit comme l’art de créer des dessins, des motifs ou des sculptures avec des plantes et des fleurs. Pour beaucoup de spécialistes de l’histoire des jardins, l’art du fleurissement date de la renaissance italienne. Il a été très en vogue dans les jardins bourgeois et publics à la fin du XIXe siècle et a connu ensuite une certaine désaffection, même si certaines communes, en France comme chez nos voisins européens et américains, ont maintenu cette tradition de tableaux, de coussins ou d’objets “ peints de fleurs et de feuillages ”.

Cet art du fleurissement connaît aujourd’hui un regain d’intérêt tant au niveau du grand public que des jardiniers, qui voient cette activité comme le summum de leur art professionnel.

Pour les mosaïques estivales, on utilise des plantes tropicales à feuillage coloré que l’on peut modeler par des tailles répétées durant tout l’été, environ tous les quinze jours. Cela permet ainsi d’obtenir de nombreuses formes en aplat ou volume selon l’effet souhaité. Ce n’est que vers la fin de l’été, après avoir subi de nombreuses tailles que les mosaïques donnent tout leur effet.

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L’exposition présentée au Jardin des Plantes nous fait partager la passion qu’entretient Alain Thomas avec le monde animal. Le peintre nous propose 15 portraits d’animaux différents qui conduisent le visiteur vers l’univers des ours polaires, des macaques du Japon, du tigre du Bengale, de la perruche de Papouasie et des koalas… pour ne citer que quelques spécimens d’une faune familière mais aussi parfois énigmatique ou inconnue.

“Mon intérêt pour les animaux remonte à l’enfance. Quand j’étais adolescent, j’avais recueilli une pie tombée du nid qui est restée à mes côtés quelques années avant de s’envoler. Depuis, j’intègre systématiquement une pie dans mes tableaux, sauf dans les scènes d’Amérique du Sud.” Il est fréquent aussi qu’un scarabée et un lézard vert se cachent dans les peintures d’Alain Thomas excepté dans les scènes hivernales parce qu’ils hibernent.

Le bestiaire : 15 portraits d’animaux

Jungle, 1988

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L’approche artistique d’Alain Thomas reste fidèle à la réalité tout en introduisant quelques touches d’une fantaisie qui lui est personnelle. “J’aime offrir le spectacle d’une nature paradisiaque. Un tableau doit rester une fenêtre ouverte sur le rêve”. Si la vision d’Alain Thomas nous offre le spectacle du paradis perdu ou celui du jardin d’Eden, il est aussi vrai que chacun de ses tableaux fait état d’une réelle connaissance de la vie animale. “Je connais bien les animaux pour les avoir observés et étudiés depuis des années. Je visionne de nombreux reportages, j’arrête l’image pour analyser et reconstituer l’environnement et j’observe les animaux dans les parcs. Il me serait impossible de les dessiner et peindre dans leur milieu naturel où leur apparition est fugace. Pour les espèces rares, j’ai recours à des documents anciens, à des photographies ou à la vidéo. J’effectue autant de recherches sur le biotope que sur l’animal lui-même. Par définition, la forêt indienne n’est pas la forêt africaine et chaque composante, comme la végétation par exemple, est différente. Je dois en tenir compte. Je travaille aussi en collaboration avec le Muséum national d’histoire naturelle et j’entretiens tout un réseau d’amitiés avec des spécialistes de la faune sauvage” explique Alain Thomas.

Le spectacle d’une nature paradisiaque

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Rue Fanny-Peccot à Nantes

Le retour du toucan dans le centre ville de Nantes

Dix ans après sa première apparition et une rénovation complète, la fresque du toucan fait son retour en juin 2006 dans le centre-ville de Nantes, sur un mur de la rue Fanny-Peccot, face à la cour d’honneur de l’Hôtel de Ville.

Dévoilée en mai 1996, cette gigantesque fresque de plus de 125 m2 représentant un toucan en forêt amazonienne, ornait auparavant un mur de la place Aimé-Delrue, à l’entrée sud de Nantes. Plus de 50 000 personnes, automobilistes ou passagers du tramway, croisaient alors chaque jour cette immense toile tendue réalisée par les ateliers Greleg, à partir d’une œuvre originale du peintre Alain Thomas. En raison de la construction d’un immeuble, la fresque du toucan à bec caréné quitte cet emplacement en juillet 2004.

■ L’art dans l’espace publicRésolument artistique et écologique, cette fresque est une véritable fenêtre ouverte sur la nature. Située dans le centre d’une grande ville, elle a pour vocation de rendre l’art accessible au plus grand nombre en mettant à l’honneur l’oiseau qui symbolise le mieux la peinture d’Alain Thomas. Elle vise aussi à sensibiliser le grand public à la protection des espèces menacées de disparition et à la sauvegarde des milieux naturels. Enfin, elle valorise l’espace public en proposant au citadin un embellissement de son environnement urbain.

Initialement commandée par l’entreprise Giraudy, devenue aujourd’hui Viacom, la fresque du toucan est désormais la propriété de la Ville de Nantes.

La fresque du toucan à bec caréné

Un agrandissement de l’œuvre par projection

Entièrement réalisée à la main par quatre artisans des ateliers Greleg, la fresque est le résultat de l’agrandissement par projection de l’œuvre d’Alain Thomas selon la technique du carreau, chère à Léonard de Vinci. Christian Michaud des ateliers Greleg explique qu’il “a pris beaucoup de plaisir à reproduire manuellement le dessin et les couleurs du peintre. Accompagné de trois collègues, j’étais sur un échafaudage pour peindre la bâche, déroulée au fur et à mesure de l’avancement du travail. Les encres épaisses étaient difficiles à travailler car elles séchaient rapidement.”

Étroitement associé à ce chantier d’envergure, Alain Thomas se souvient être “allé fréquemment sur les lieux de réalisation de la fresque pour suivre de près l’ouvrage, notamment pour le mélange des couleurs dans les pots de peinture. Je me plaçais au loin de l’échafaudage afin d’avoir suffisamment de recul pour constater si les proportions avec la peinture d’origine, dont le format n’excédait pas 70 sur 50 cm, étaient bien respectées. Travailler en équipe fut pour moi une expérience enrichissante car inédite et en contraste avec la solitude que je recherche habituellement.”

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Propriété de l’Association Diocésaine de Nantes, la Nativité d’Alain Thomas est visible en permanence dans la Cathédrale de Nantes depuis Noël 2004. D’un commun accord entre les représentants du Ministère de la Culture et de l’Evêché de Nantes, l’accrochage de cette œuvre revêt un caractère définitif.

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Cathédrale Saint-Pierre de Nantes

Une année de travail pour réaliser l’oeuvreEn 2004, à l’occasion de la messe de Minuit, célébrée dans la Cathédrale Saint-Pierre de Nantes, MGR Soubrier a dévoilé une Nativité peinte par Alain Thomas. L’artiste a consacré une année entière à la réalisation de ce triptyque de 3,5m2. Cette peinture constitue sa plus grande œuvre originale jamais réalisée. “J’ai mûri l’idée de cette Nativité pendant près de 3 à 4 mois. Il m’a fallu ensuite 15 jours à temps complet pour dessiner ce tableau que j’ai débuté par l’étable. Enfin, le travail de la mise en couleur a duré un an.”

Comme dans toute Nativité, on y retrouve l’Enfant Jésus blotti dans son lit de paille, Marie, Joseph, le bœuf, l’âne et les Rois mages. Moins courant : on y voit aussi de sympathiques toucans chers à l’artiste, un raton laveur, des singes et de minuscules patineurs dansant allègrement sur un lac de couleur émeraude.

“Cette Nativité se situe dans un monde intemporel avec pour ambiance générale une nuit bleutée d’hiver. De par la présence des Rois mages, il se dégage de l’œuvre un côté oriental qui m’a donné l’occasion de faire des incrustations de dorure à la feuille. Ces incrustations donnent de la vie au tableau car elles apparaissent plus ou moins de manière accentuée suivant l’endroit où l’on se positionne ”.

Plus qu’une œuvre d’art, un message de paix Le style pictural figuratif de cette Nativité s’inscrit dans le registre de l’art flamand et s’intègre donc facilement dans un édifice religieux comme la Cathédrale de Nantes. De par la simplicité de son expression et la chaleur de ses couleurs, la peinture d’Alain Thomas s’harmonise avec le message de Noël qui consiste, entre autres, à un appel des cœurs à la paix.

“Restituer un climat de paix et de sérénité dans cette œuvre est le message que j’ai voulu faire passer par ma sensibilité artistique. Un raton laveur semble dialoguer avec un toucan, ce qui dans la nature ne se verra jamais”, précise l’artiste. En traduisant une certaine innocence, joie et beauté de la Nativité, cette œuvre d’art contraste avec les nombreuses violences qui nous entourent et ne peut que sensibiliser les 400 000 visiteurs annuels de la Cathédrale (croyants et non-croyants, jeunes et moins jeunes…) au message de paix qu’elle contient.

“En détaillant la miniature géante du triptyque de la Nativité, Alain Thomas rend hommage à un Dieu de paix, d’amour et d’innocence qui ignore tout de la violence,” résume Béatrice Comte, critique d’art.

Triptyque de la Nativité

Tigre du Bengale, 1998

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Dans le texte - Toucan à bec d’ivoire, 1997

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Rares sont les peintres naturalistes en France, de surcroît ayant vécu dans la même région et jouissant d’une notoriété au-delà de l’hexagone. Bien que Jean-Jacques Audubon et Alain Thomas témoignent d’une approche artistique différente ne permettant pas de confondre leurs travaux sur les oiseaux et autres animaux, il n’en demeure pas moins qu’un point commun les rapproche : la proximité avec la nature et ses composantes constituent pour ces deux artistes un vecteur d’inspiration essentiel pour leur acte de création. La maison de la Gerbetière où Jean-Jacques Audubon a vécu une partie de sa jeunesse est située dans un écrin de verdure non loin des marais sauvages de Couëron tandis qu’Alain Thomas s’est constitué son propre parc animalier près de sa maison en plein cœur du vignoble nantais à Vertou.

En 1987, Alain Thomas crée, en effet, près de son atelier un parc animalier aux allures d’arche de Noé où cohabitent en liberté des espèces du monde entier : lièvres de Patagonie, cochons du Vietnam, émeus, daims, kangourous, ibis royaux du Nil, grues couronnées, paons… A partir de cette date Alain Thomas décide de rendre hommage aux animaux en les représentant dans ses peintures sous la forme de portraits.

En préparant l’illustration des deux Bestiaires parus en 1992 et 1997, Alain Thomas se passionne pour le toucan. “Le toucan est pour moi un merveilleux modèle. Son plumage vif et contrasté me fascine. Prenons par exemple le toucan à ventre rouge : avec son bec vert, sa gorge jaune, noire et rouge, seule la nature pouvait le parer d’aussi belles couleurs !” explique l’artiste. Sensible à la préservation du milieu naturel et à la protection des espèces en danger, Alain Thomas apprend également que le toucan est menacé de disparition si rien n’est fait pour défendre sa cause.

“J’ai découvert que certains braconniers se vantent d’abattre 200 toucans en 18 heures : cela m’a donné le désir de fixer sous mes pinceaux ces somptueux oiseaux.”

La Gerbetière à Couëron Les toucans à la Gerbretière,

maison de Jean-Jacques Audubon

En se documentant sur cet oiseau d’Amérique du Sud, Alain Thomas découvre qu’il en existe une multitude et s’aperçoit qu’il n’y a pas le moindre livre décrivant les 113 sortes de toucans. A partir de 1995, il décide alors de peindre toutes les espèces une à une sur panneau de bois. La L.P.O. (Ligue de Protection des Oiseaux) et le W.W.F. (Fonds Mondial pour la Nature) apportent leur soutien à la démarche d’Alain Thomas. N’éprouvant pas le besoin de voyager dans des contrées lointaines, Alain Thomas restitue avec la plus grande rigueur les toucans qu’il peint d’après des documents anciens, des photographies ou des

vidéos. Seule fantaisie de l’artiste : le paysage. Mais là aussi, il n’y met que des éléments réels.

Ma seule fantaisie est de les disposer selon mon imagination. Une petite cabane,

une fleur, des cascades, un ciel orangé… Autant d’éléments que

l’on peut retrouver, séparément, dans les forêts sud-américaines. Assemblés autour de l’oiseau, ils forment des paysages paradisiaques. Chaque toucan est accompagné d’une grenouille ou d’un papillon propre à son environnement. Et puis comme

toujours, il y a des petits animaux à découvrir : un insecte, un petit lézard

vert, un ibis rouge… Le sérieux de son travail lui vaut d’être cautionné, en l’an

2000, par l’ornithologue Jacques Cuisin et le Professeur Blandin du Muséum National

d’Histoire Naturelle qui acceptent de rédiger les textes d’un livre consacré au toucan entièrement illustré par Alain Thomas.

Patrick Blandin, directeur de la Grande Galerie de l’Evolution au Muséum, évoque l’approche naturaliste d’Alain Thomas en affirmant qu’il n’y a point de fantaisie dans ses portraits fidèles si ce n’est celle de la nature. Encore que… Là aussi, Alain Thomas se documente avec minutie, et restitue, avec son style si personnel, cette ambiance d’entrelacs, de profondeurs d’ombres, d’éclats de lumières, de surprises de couleurs, que connaissent ceux qui pénètrent dans les forêts amazoniennes. Pour résumer cette approche naturaliste inédite, Béatrice Comte, critique d’art, explique qu’en conjuguant le rêve et la rigueur scientifique, le miniaturiste Alain Thomas réinvente la planche naturaliste.

Issus du croisement d’une démarche artistique et d’une recherche scientifique, 17 toucans peints par Alain Thomas s’exposent à la Gerbetière, maison du peintre naturaliste Jean-Jacques Audubon, située à Couëron.

Informations PratiquesEntrée libre sauf indication contraire. Réservation obligatoire pour les scolaires.

Hôtel du Département3,quai Ceineray à Nantes

Informations au 02 40 99 11 99 et sur www.cg44.fr

Ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 18 h, et le dimanche de 14 h à 18 h. Fermé les jours fériés.

Muséum d’histoire naturellePlace de la Monnaie, 12 rue Voltaire - Nantes Entrée des visiteurs : square Louis Bureau

Informations et tarifs au 02 40 99 26 20 et sur www.museum.nantes.fr

Ouvert tous les jours, sauf le mardi et les jours fériés, de 10 h à 18 h

Maison du Jardin des Plantes Entrée grille rue Stanislas-Baudry à Nantes

Ouvert tous les jours sauf le mardi de 13 h à 17 h. Fermé les jours fériés.

FresqueRue Fanny-Peccot à Nantes

Cathédrale de Nantes Place Saint-Pierre à Nantes

La Gerbetière, maison de Jean-Jacques Audubon Rue des Bergeronnettes à Couëron.

Informations au 02 28 25 85 35 et sur www.ville-coueron.fr

Ouvert le samedi et dimanche de 15 h à 19 h. Fermé les jours fériés

Plus de 250 œuvres originales

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Un jeu concoursEn lien avec cet événement, un grand jeu sera organisé. Le principe, pour le visiteur, est de suivre le parcours de l’exposition, muni du livret de visite et de répondre à l’ensemble des questions posées sur les différents lieux de la manifestation. A l’issue de ce jeu-découverte, un tiré à part d’une oeuvre d’Alain Thomas sera remis à 50 gagnants, tirés au sort.