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SOMMAIRE
PARTIE I : Diagnostic et enjeux
2. Le Bassin d’Arcachon et la vallée de l’Eyre..................................22.1 Diagnostic environnemental .............................................................................................3
2.1.1 Ecologie ....................................................................................................................32.1.2 Pollution...................................................................................................................142.1.3 Ressources naturelles...............................................................................................352.1.4 Risques majeurs naturels et technologiques ............................................................392.1.5 Cadre de vie et patrimoine.......................................................................................42
2.2 Enjeux environnementaux ..............................................................................................47
2. Le Bassin d’Arcachon et la vallée de l’Eyre
Le Bassin d’Arcachon est situé dans l’Ouest de la France, dans le Golfe de Gascogne,
en bordure de la plaine des landes de Gascogne. Le plan d’eau couvre 18 232 ha à marée
haute et 4 900 ha à marée basse.
On distingue sept zones morphologiques :
• Le large : la bordure du plateau continental se trouve à 70 km de la côte.
• La côte girondine et la côte landaise : elles sont formées de sable, et bordées de
dunes sur toute la longueur.
• Les passes extérieures : selon les époques, le nombre de chenaux débouchant sur une
véritable passe varie de 1 à 3 m (large de 400 à 500 m, sur 15 à 20 m de profondeur).
• Les passes intérieures : elles sont constituées d’un goulet de 2 à 3 km de large entre
le Cap-Ferret et le Moulleau. Ce système est dénommé « delta de flot »
(prédominance des vitesses de courant de flot). La dualité des courants de flot et de
jusant se traduit par un relief des bancs très instable.
• La bassin intérieur : il est constitué par de vastes estrans (crassats) parcourus par un
réseau de chenaux. La zone intertidale occupe les deux tiers du bassin. Elle comprend
deux domaines :
� Le schorre ou près salés qui correspond à la partie supérieure de la zone
immergée seulement lors des marées de vives eaux.
� La slikke ou crassats, colonisée par un herbier à zostères toujours immergé à
marée haute et qui découvre de 2 m par marée de vives eaux.
• Les Bouches de l’Eyre : elles comprennent :
� La plaine deltaïque intérieure inactive construite par des alluvions sableuses du
fleuve.
� Le cours endigué.
� Le platier deltaïque extérieur en pente douce dans lequel s’écoulent en
divaguant des bras faiblement incisés, qui se terminent par un front tombant dans
les chenaux lagunaires.
La vallée de l’Eyre s’étend au sud-est du bassin.
BASSIN D’ARCACHON ECOLOGIE
2.1 Diagnostic environnemental
2.1.1 Ecologie
2.1.1.1 Milieux naturels et biodiversité
Le territoire du bassin d’Arcachon et de la vallée de l’Eyre renferme un grand nombre
d’habitats et d’espèces remarquables. Ces zones se situent sur la lagune et les rivages, la
vallée de l’Eyre et son réseau hydrographique, et la forêt usagère de La Teste. Bien que ces
zones soient toujours présentes au fil du temps et des saison, il est important de noter que la
morphologie intérieure du bassin varie dans le temps. Ces variations peuvent sur une échelle
de l’ordre du siècle modifier les milieux en présence et l’homme peut avoir une influence sur
les facteurs d’évolutions.
A. Evolutions morphologiques du bassin intérieur
La morphologie du bassin évolue au gré des transports de sédiments par les courants
marins et de l’érosion des côtes. Ainsi, on peut distinguer des zones d’érosion et des zones de
dépôt. Ces phénomènes entraînent des évolutions morphobathymétriques. De manière
générale, au nord-est d’une ligne Piquey – Bouches de l’Eyre la tendance est à
l’exhaussement et au sud-est de cette ligne, la tendance est au creusement. De plus, on assiste
au renforcement de l’axe hydraulique central. Cette évolution provoque l’érosion des rives Est
de l’île aux Oiseaux et de la Flèche du Cap-Ferret. Le réseau hydrographique se simplifie par
ensablement du réseau transversal.
Ces modifications naturelles peuvent être modifiées par l’intervention de l’homme.
Ainsi, les apports de sables continentaux ont été réduits de 80 % par la réalisation d’un piège
à sable sur l’Eyre. Ces apports sont estimés à 5 000 tonnes/an actuellement.
B. Les habitats remarquables du territoire
� Les dunes de sables du littoral à l’Ouest du territoire.
� Le milieu marin du bassin d’Arcachon peut être assimilé à une zone humide
salée qui s’étend jusqu’à 6 mètres en-dessous du zéro des cartes marines, à la
BASSIN D’ARCACHON ECOLOGIE
zone intertidale et à la majorité des chenaux de la zone interne. On distingue
d’Ouest en Est les zones humides suivantes :
� Les zones humides infratidales : chenaux et parties des chenaux
s’étendant jusqu’à – 6 m au-dessous du zéro des cartes marines.
� Les zones humides intertidales : plages océaniques et semi-abritées,
bancs de sable découvrant à marée basse, marais maritimes (crassats et
prés salés).
Le bassin abrite une frayère de seiche située dans les herbiers de Zostera
marina et de nombreuses nourricières de poissons benthiques (soles,
rougets…) et démersaux (bars, daurade royale…).
� Les lagunes sont des milieux aquatiques dont l’eau possède des
caractéristiques très spécifiques (acide et pauvre en éléments nutritifs). Leur
alimentation se fait par les ressources souterraines du Plio-quaternaire et du
Miocène. Ces conditions originales font que l’on y trouve des espèces
végétales et animales qui ont su s’adapter à ces caractères très sélectifs. Ces
zones humides étant en régression (drainage des fossés, comblement lors de
l’exploitation forestière…), le cortège floristique et les espèces animales se
raréfient parallèlement. 323 lagunes ont été répertoriées sur le site Natura 2000
(commune de St-Magne, St-Symphorien et Louchats).
� Les forêts-galeries et ses boisements inondables de la vallée de L’Eyre. On
distingue :
� Des chênaies qui constituent une grande partie des forêts-galeries. On
les trouve surtout sur les versants des vallées ainsi que sur le bourrelet
de crue qui borde le cours d’eau. Les arbres remarquables sont surtout
localisés dans le fond des vallées et constituent un élément majeur de
l’intérêt des forêts-galeries. Enfin, ces chênaies ont la particularité de
contenir une proportion importante de chênes tauzins, essence qui
présente un intérêt patrimonial important de par sa répartition mondiale
très limitée.
� Des aulnaies qui occupent généralement les parties des vallées qui sont
le plus humides. Il semble que les aulnaies les plus humides soient les
plus intéressantes d’un point de vue patrimoine naturel car elles
constituent des habitats privilégiés pour le Vison d’Europe, le
Campagnol amphibie, la Cistude d’Europe….
BASSIN D’ARCACHON ECOLOGIE
� Les saulaies qui constituent un faciès de colonisation des milieux
humides ouverts lorsque ceux-ci sont soumis à un processus de
comblement ou d’absence d’entretien. On les trouve en pourtour des
marais ouverts et des tourbières.
� Le Pin maritime dont la présence dans les forêts-galeries correspond à
des plantations ou des populations naturelles. Une tendance à
l’extension des pinèdes au détriment des feuillus est notée depuis
quelques années.
� Les prairies dans le massif forestier à l’Est (Airiaux…). Du fait de la
disparition de l’agriculture traditionnelle, il ne reste aujourd’hui que très peu de
prairies.
� Les tourbières sont présentes sur 130 sites dans la vallée de l’Eyre.
� La végétation des zones marécageuses ouvertes qui regroupent des végétaux
aquatiques dominés par différentes espèces d’hélophytes.
� Le delta de l’Eyre et les embouchures de canaux, ruisseaux et crastes : sur
ces zones les formations saumâtres font place à des zones où s’étendent des
roselières et des prairies hygrophiles.
� Les lacs de tonnes : ils ont été creusés dans les schorres de bassin d’Arcachon
sur les côtes méridionales et orientales, dans le recoin de Lège et autour de l’île
aux Oiseaux. Ces petites lagunes contribuent à accroître l’effet nourricerie des
marais littoraux. En effet, elles sont colonisées au printemps par des juvéniles
de Muges, Daurades, Bars, Anguilles, Soles et Carrelets.
C. La richesse floristique et faunistique du territoire
• Espèces végétales rares ou menacées
� Dichelyma capillaceum
� Elatine hexandra
� Isoëtes histrix
� Lycopodiella inundata
� Ophioglossum azoricum
� Potamogeton x-variifolius thore
� Romulea bulbocodium
BASSIN D’ARCACHON ECOLOGIE
� Sphagnum capilifolium
� Sphagnum magellanicum
� Sphagnum rubellum
L’ensemble de ces espèces est localisé dans la vallée de l’Eyre et à effectifs restreints.
L’étendue, l’originalité et la diversité des milieux du Bassin d’Arcachon en font une
zone humide d’importance internationale. Les schorres des marais maritimes du bassin
présentent un intérêt floristique indéniable. Les prés salés de l’île aux Oiseaux sont
parmi les plus riches de la Manche et de l’Atlantique après le Mont-St-Michel. Les
herbiers à zoostères placent le bassin au premier rang européen en matière d’étendue.
Il abrite des espèces endémiques (Siphonosoma arcassonensis…) ou menacées
(Zostera marina, …).
• Espèces animales rares ou menacées
� Vison d’Europe
� Leucorrhine à gros thorax
� Leucorrhine à front blanc
� Gorge bleue
� Fadet des laîches
� Agrion de Mercure
� Cistude d’Europe
� Loutre d’Europe
� Grand Rhinolophe
� Petit Rhinolophe
� Barbastelle
� Murin oreille échancrée
� Murin de Beichstein
� Brochet
� Lamproie fluviatile
� Lamproie marine
� La civelle et l’anguille
� Hippocampe (Hippocampus ramulosus)
Concernant l’avifaune, le bassin d’Arcachon permet le stationnement de nombreuses espèces
en migration et en hivernage. Les zones les plus importantes durant l’hivernage sont le Parc
BASSIN D’ARCACHON ECOLOGIE
Ornithologique du Teich, le Banc d’Arguin, le domaine de Certes et une grande partie du
domaine public maritime.
Globalement, malgré un potentiel élevé, la situation de l’avifaune en hivernage est assez
moyenne sur le bassin d’Arcachon et présentes des aspects négatifs, symboles de
dysfonctionnement.
• Espèces à problématiques particulières présentes sur le territoire du bassin
d’Arcachon (tableau 21)
Espèces exogènes invasives Espèces à régulersusceptibles
d’avoir un impactéconomique
Espèces àperceptiondifférenciée
classées nuisibles
Nuisibles
Susceptibles deprovoquer desdéséquilibresbiologiques
Sans statutdéterminé
▪Ragondin( Myocastor coypus)
▪Rat musqué (Ondatra zibetica)
▪ Grenouilletaureau ( Ranacatesbeiana)présente au suddu bassin.
▪ Ecrevissesexotiques(Ecrevissesaméricaines –Orconectes limosus etécrevisses deLouisiane –Procambarus clarkii)
▪ Tortue deFloride ( Trachemys
scripta) présententdans la plupartdes milieuxaquatiquescalmes etpermanents.
▪ Cerf élaphe (Cervuselaphus)▪ Chevreuil ( Capreoluscapreolus)▪ Sanglier ( Sus scrofa)
▪ Renard (Vulpes vulpes)
▪ Fouine (Martes foina)
▪ Putois (Mustelaputorius)▪ Belette (Mustela nivalis)
Tableau 1 : Espèces animales à problématiques particulières présentes sur le territoire du bassin D’arcachon –
Source ORGFH Aquitaine
E. Inventaire des milieux naturels et zones de protection
La superficie des zones de protection et d’inventaire (cartes 43 à 47) sur le territoire
du bassin d’Arcachon est relativement importante (liste annexe 3). De même un grand
nombre d’Espaces Naturels Sensibles est présent sur ce territoire. Il est important de noter
qu’une demande des élus a été formulée afin d’agrandir le site d’importance communautaire
de la forêt dunaire de La Teste à l’ensemble de la forêt usagère de La Teste. Ce dossier devrait
être instruit dans les mois à venir.
BASSIN D’ARCACHON ECOLOGIE
F. Dynamique en cours
� Etablissement des DOCOB pour les sites d’importance communautaire (dunes du
littoral, vallée de la grande et de la petite Leyre et lagunes).
� Elaboration du SAGE de l’Eyre.
� Mise en oeuvre du Schéma de Mise en Valeur de la Mer qui doit contribuer à définir
une répartition harmonieuse des usages, qui permette de sauvegarder l’équilibre de ce
milieu fragile.
Photo 1 : La dune du Pyla – Source : DIREN Aquitaine
BASSIN D’ARCACHON ECOLOGIE
BASSIN D’ARCACHON ECOLOGIE
BASSIN D’ARCACHON ECOLOGIE
BASSIN D’ARCACHON ECOLOGIE
BASSIN D’ARCACHON ECOLOGIE
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
2.1.2 Pollution
2.1.2.1 Qualité des eaux
Le bassin versant est homogène sur le plan topographique, géologique (sol uniformément
sableux sur 10 à 30 m d’épaisseur) et climatique (océanique tempéré). Sa superficie est de 4
138 km², et on distingue :
• Système hydrographique des étangs : Hourtins-Carcans et Lacanau au Nord ;
Sanguinet-Cazaux au sud qui se déversent par des canaux.
• Système hydrographique des cours d’eau : canal du Porge, l’Eyre (principal apport
terrestre d’eau douce de surface).
A. Les eaux de la lagune
La qualité des eaux du bassin d’Arcachon résulte à la fois des divers apports externes ou
internes au milieu, et de la capacité du système à disperser, ou au contraire à stocker ces
apports. Le bassin fait l’objet d’un classement en zone sensible à l’eutrophisation au sens de
la directive européenne relative aux eaux usées urbaines (directive européenne du 21 mai
1991 et arrêté ministériel du 23 novembre 1994).
L’hydrodynamisme du bassin est complexe. Le caractère mouvant de ses masses d’eau, leurs
échanges avec l’océan, leurs taux de renouvellement variables selon les sites, ont une grande
importance dans la capacité du milieu à bio-épurer les apports de polluants.
De plus, de nombreux polluants, fugitivement présents dans la masse d’eau, vont être stockés,
pour une durée plus ou moins longue soit dans le sédiment, soit dans la matière vivante.
Ainsi, pour apprécier la qualité des eaux, des séries de mesures répétées sur de longues
périodes sont réalisées (ex : RNO) sur les systèmes intégrateurs que sont les sédiments et la
matière vivante (ex : mollusques).
Le niveau de pollution chimique et bactériologique du bassin d’Arcachon est
faible. Cette bonne qualité du milieu se traduit notamment par une très bonne reproduction de
l’huître Crassostrea gigas dont les larves sont des organismes extrêmement sensibles à toute
contamination de l’environnement.
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
a/ Pollution chimique et bactériologique
Les polluants dont l’origine anthropique est manifeste, sont essentiellement décelables sur les
zones côtières et dans les ports.
La pollution physico-chimique :
• TBT (sels de tributylétain)
Malgré les faibles teneurs mesurées, le TBT a un impact sur l’écosystème du bassin
( imposex des gastéropodes, problèmes de calcification des huîtres).
• Les métaux :
- cuivre et zinc
La teneur en cuivre est en augmentation ces dernières années et semble provenir des
peintures anti-salissures utilisées pour les bateaux. De même, une légère augmentation
des teneurs en zinc est enregistrée.
- Cadmium
Les teneurs mesurées sont très inférieures au seuil réglementaire.
- Plomb
Depuis quelques années les teneurs en plomb ont tendance à diminuer. Cette
diminution est peut-être imputable à l’utilisation croissante d’essence sans plomb, non
seulement dans les automobiles circulant autour du Bassin, mais également dans les
moteurs hors-bord. Les teneurs mesurées sont inférieures au seuil réglementaire.
- Mercure
Les concentrations en mercure sont très inférieures au seuil réglementaire.
• HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques)
Les résultats sont acquis depuis 2004 sur un seul composé (le fluoranthène), considéré
comme représentatif de la contamination chronique par les HAP. Il existe une
contamination par le fluoranthène au niveau de la station des « Jacquets » (carte X).
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
• Lindane
Les teneurs présentent une évolution nettement décroissante depuis le début des
mesures (1974). Les valeurs sont inférieures à la médiane nationale.
• CB 153
Les concentrations mesurées sont basses.
• DDT + DDD + DDE
Les concentrations diminuent fortement depuis le début des campagnes de mesures.
Cependant, les concentrations mesurées à la station des « Jacquets » restent élevées.
• Nitrates :
La concentration en nitrate dans l’eau présente une saisonnalité très marquée, avec des
valeurs élevées de novembre à mai et faibles entre juin et octobre. Cette périodicité est
la résultante du rythme des apports de ce nutriment (important en période de crue des
cours d’eau, faible en période d’étiage) et de la consommation des végétaux (faible
l’hiver, plus importante quand l’insolation et la température sont élevées). L’origine
continentale du nitrate est mise en évidence par la gradation décroissante très marquée
des teneurs de ce nutriment entre le point le plus proche du débouché de l’Eyre, et le
point le plus océanique. Ces apports important d’azote par l’Eyre entraînent un risque
élevé d’eutrophisation dans les zones orientales du bassin.
• Ammonium :
Le cycle saisonnier dans les eaux du bassin ressemble à celui du nitrate. L’ammonium
peut être emporté en grande quantité lors des pluies d’orage se produisant en période
d’étiage des cours d’eau, c’est-à-dire pendant l’été. De plus, la minéralisation
bactérienne de l’azote organique aboutissant à la formation d’ammonium est un
phénomène accéléré par les fortes températures, et donc plus importante pendant l’été.
• Phosphate :
Les concentrations en phosphate présentent un cycle saisonnier bimodal plus ou moins
marqué selon la localisation des points. Les teneurs en phosphate présentent deux
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
périodes de maximum, l’une hivernale (décembre à février), l’autre entre l’été et le
début de l’automne. Les concentrations minimales sont observées à la fin du printemps
(consommation par les végétaux). Le pic hivernal est notamment lié à l’augmentation
des apports terrigènes, via le régime de crue des cours d’eau. Le pic estival, plus
marqué sur les points internes, s’explique à la fois par la reminéralisation bactérienne
du phosphore organique (à cause de la température élevée) et par la désorption du
phosphore lié aux sédiments (à cause des conditions anoxiques qui y dominent en été).
• MES (Matière en suspension) :
Les eaux du bassin présentent des valeurs faibles de matières en suspension entre mai
et novembre, et fortes de novembre à avril. Cela s’explique à la fois par la variation du
débit des cours d’eau apportant les MES dans la baie, et surtout par l’action des vents
générant l’agitation du plan d’eau (plus forts d’octobre à mars).
• Température et salinité :
Ces deux paramètres évoluent selon un cycle saisonnier classique, avec un minimum
hivernal, et un maximum estival.
b/ La pollution bactérienne et phycotoxicité :
Le suivi de la contamination de la pollution bactérienne et des développements de
phytoplancton avec l’évaluation de la phycotoxicité associée, est utilisé pour le classement
des zones (cf annexe X) de production conchylicole, et des zones d’exploitation des
mollusques fouisseurs (coques, palourdes). Concernant les coquillages fouisseurs, l’ensemble
du bassin d’Arcachon est en zone B. Pour les coquillages non fouisseurs, l’essentiel des zones
côtières est en zone B, alors que le centre de la lagune est en zone A.
Globalement, la contamination bactérienne reste élevée pour les mollusques filtreurs, surtout
le long des côtes. La contamination des coquillages fouisseurs est très élevée, surtout aux
points « Moulleau » et « Banc des chiens ».
Concernant les phytoplanctons et les toxicités associées, les trois genres suivis (Alexandrium,
Dinophysis et Pseudo-nitzschia) sont observés dans le bassin, mais les seuils d’alerte sont
rarement dépassés.
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
c/ Les sources de pollution :
Dragage des ports :
Un risque important de pollution réside dans le dragage des ports. Un grand nombre de
polluants se dépose dans les sédiments, notamment dans les ports, principale source de
pollution. Outre le problème des boues récoltées (cf.« gestion des déchets »), il existe le
problème de désorption des polluants dans la colonne d’eau lors du dragage, par suite de la
remise en suspension du sédiment. Cependant, il semble que ces contaminations s’exportent
peu dans le reste de la lagune.
Les rejets individuels non raccordés sur le réseau d'évacuation des eaux usées, la mauvaise
séparation des réseaux d'évacuation des eaux usées et des eaux pluviales
Cette contamination a diminué depuis les efforts engagés par le SIBA (Syndicat
Intercommunal du Bassin d’Arcachon).
Les rejets des industries
Les principales industries autour du bassin et dans le bassin versant, sont les industries
papetières et les exploitations agricoles. Cette pollution est essentiellement drainée par l’Eyre
(principal apport d’eau du bassin).
Les bateaux au mouillage
Le rejet de la Salie
Enfin, le rejet de la Salie à l’ouest de la ville d’Arcachon, semble avoir un impact limité du
fait du très important effet de dilution dans les eaux océaniques. Cependant, il faut noter que
les analyses se font uniquement au niveau de la colonne d’eau. Mais, il n’y a pas de
contamination bactérienne dans les huîtres élevées sur le banc d’Arguin, même si un possible
entrée du panache dans le bassin existe.
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
B. Les eaux douces du bassin versant
Le principal apport est l’Eyre située au Sud-Est du bassin d’Arcachon. Cependant, un
certain nombre de chenaux à faible débit alimente le bassin tel, le canal des Etangs, le
ruisseau de Cires, le canal des Landes …Seule l’Eyre fait l’objet de suivi de la qualité de ses
eaux mis en place dans le cadre du SDAGE du bassin Adour Garonne.
Un point nodal1 du SDAGE est défini sur l’Eyre à la localisation Lamothe, juste avant le rejet
dans le bassin. Nous traiterons dans cette partie uniquement de la qualité de l’eau de l’Eyre au
niveau du delta. La synthèse des résultats obtenus est présentée dans le tableau ci-après :
Altérations
Cours d’eauMOOX AZOT Nitrates PHOS Métaux Pesticides HAP IBGN IBD
EYRE 55 79 61 60 51 78 58 14 11Tableau 2 : Qualité des eaux de l’Eyre avant le rejet dans le bassin d’Arcachon (2003) – Bilan de la qualité des
eaux - Agence Adour-Garonne
Bien que sur ces analyses, les teneurs en nitrates ne soient pas élevées, il est important de
souligner que la zone du bassin d’Arcachon est sensible à l’eutrophisation.
C. Dynamique en cours
� Mise en place des mesures du SDAGE Adour-Garonne
� Elaboration du SAGE de l’Eyre. La CLE2 ayant pour mission la mise en place du
SAGE a été constituée en 2002. La volonté de cette commission et de son président est
que le SAGE soit travaillé et élaboré par les acteurs du territoire, avec l’appui
d’organismes spécialisés. Durant les années 2003 et 2004, l’état des lieux des milieux
et des usages a été réalisé et concrétisé par un document « le territoire en 2003 » validé
par la CLE en novembre 2004. Au cours de l’année 2005, le diagnostic élaboré sur la
base de l’état des lieux va être discuté et complété. Sur la base de ce diagnostic
partagé, les enjeux et objectifs du SAGE sont extraits. Le SAGE de l’Eyre décline 6
enjeux auxquels sont associés 27 objectifs. Les enjeux du SAGE :
1 Point nodal : point clef pour la gestion des eaux défini en général à l’aval des unités de référenceshydrographiques pour les SAGE et/ou à l’intérieur de ces unité dont les contours peuvent être déterminés par lesSDAGE.
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
� Améliorer la qualité des eaux superficielles en lien avec le développement des
activités et de l’urbanisme.
� Assurer une gestion hydraulique satisfaisante pour les milieux et les usages.
� Optimiser la gestion de la nappe plio-quaternaire.
� Assurer une gestion raisonnée des réseaux superficiels pour le maintien de
l’équilibre biologique et physique.
� Préserver et gérer les zones humides du territoire.
� Mise en œuvre du SAGE de l’Eyre.
� Elaboration du SAGE des lacs Médocains (les principaux enjeux de ce SAGE sont
présentés au niveau du territoire du Littoral partie « qualité des eaux »).
� Action de mise en place d’assainissements collectifs par le SIBA.
� Elaboration du Schéma de Mise en Valeur de la Mer
2 Commission Locale de l’Eau
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
2.1.2.2 Sites et sols pollués
A. Les sites concernés
Sur le territoire du bassin d’Arcachon, la base de données BASOL comptabilise 8 sites
pollués, potentiellement pollués ou ayant fait l’objet d’investigation. (Tableau 24, carte 48)
Coordonnées Lambert II étenduesCommunes
Noms ou
activités
Etat
d’avancement X Y
ArcachonAncienne usine à
gaz (EDF/GDF)
322511,63 1967987,23
TEE CEA 350093,91 1949009,88
ESCOS 350093,91 1949009,88Belin-Beliet
RTM 350093,91 1949009,88
BiganosSMURFIT
(cellulose du pin)
339185,18 1967563,98
UIOM3 320552,48 1957464,84La Teste
ESSO REP 324829,29 1962741,56
Le Teich MANUSTOCK 333510,99 1964992,08
Tableau 3 : Les sites pollués, potentiellement pollués ou ayant fait l’objet d’investigations sur le territoire du
bassin d’Arcachon – Source : BASOL
3 Usine d’incinération d’ordures ménagères.
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
2.1.2.3 Gestion des déchets
A. Les déchets ménagers et assimilés sur le territoire du bassin d’Arcachon
a/ La production de déchets
Les déchets du territoire du bassin d’Arcachon sont pris en charge par 4 structures
(carte 49). Il s’agit pour la partie Sud du bassin de la COBAS (communauté d’agglomération
bassin d’Arcachon Sud), de la communauté de communes du Val de l’Eyre, de la COBAN
Atlantique (communauté de commune du bassin d’Arcachon Nord) et de la communauté de
communes de Paroupian pour la commune de Hostens à l’extrême est du territoire. A part la
communauté de communes de Paroupian, ces structures ont la compétence en matière de
collecte et de traitement. Pour la commune d’Hostens, la collecte est assurée par la
Communauté de communes de Paroupian et le traitement par l’USSGETOM (Union des
Syndicats Sud Gironde pour l’Enlèvement et le Traitement des Ordures Ménagères).
Le gisement de déchets ménagers et assimilés du bassin d’Arcachon dont la partie
Sud-Ouest est fortement urbanisée, présente un tonnage important (78 393 tonnes en 2003).
Cette région est soumise à des fluctuations saisonnières de production sur l’ensemble du
pourtour de la lagune. D’autre part, la partie Est qui regroupe le Val de l’Eyre et la commune
d’Hostens, est une région à caractère plus rural avec une production moindre. Cependant,
cette production tend à augmenter notamment à cause du développement du territoire autour
de villes telles que Belin-Beliet ou Le Barp.
Sur les territoires collectés et traités par la COBAS et la COBAN Atlantique, les
fluctuations saisonnière entraînent des ratios de déchets par habitants extrêmement élevés. En
2003, le ratio était respectivement aux alentours de 1350 kg/ an/ et de 950 kg/ an/ habitant.
La communauté de commune du Val de l’Eyre avait en 2003 une production d’environ 730
kg/ an/ habitant. Ces chiffres reflètent une influence touristique notable durant la période
estivale. Les ratios de ce territoire sont élevés, ils mettent en avant les contraintes liées aux
afflux touristiques sur la gestion des déchets.
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
b/ Les modes de collecte (2003) (tableau 25)
Structure de
collecte*
Collecte
traditionnelle
(% du tonnage
totale collecté)
Collecte
sélective en
apport
volontaire
(% du tonnage
totale collecté)
Collecte
sélective en
porte-à-porte
(% du
tonnage totale
collecté)
Déchetteries
(% du tonnage
totale collecté)
Collecte
spécifique
(% du tonnage
totale collecté)
COBAS 36,0 % 2,8 % 16,1 % 21,9 % 23,2 %
COBAN Atl.4 48,6 % 4,0 % 4,8 % 38,0 % 4,6 %
CDC Val de
l’Eyre38,8 % 4,7 % 7,0 % 49,5 % 0 %
Territoire
bassin
d’Arcachon
41,1 % 3,8 % 9,3 % 36,5 % 9.3 %
*les structures qui ne gèrent qu’une seule commune sur le territoire ne sont pas prises en
compte.Tableau 4 : Répartition des modes de collectes des déchets ménagers sur le territoire du bassin d’Arcachon –
Source : CG 33 Missions déchets/énergies
La collecte traditionnelle est prédominante sur ce territoire. L’apport en déchetterie
est aussi un mode de collecte très répandue. La collecte sélective est légèrement plus
importante que les moyennes départementales. La collecte sélective en porte-à-porte est
développée sur la zone de la COBAS, ce qui est une caractéristique de la collecte des déchets
en pôle urbain. La commune d’Hostens, comme l’ensemble des communes à caractère rurale
de la Cdc de Paroupian, présente un tonnage relativement faible et un ratio par habitant aux
alentours de 400 kg /an.
c/ Les installations de stockage et d’élimination des déchets
Le territoire du bassin d’Arcachon est équipé d’installations de stockage de proximité,
de tri et de traitement des déchets, permettant ainsi d’optimiser les transports de déchets pour
l’élimination. On retrouve 2 centres de tri (Audenge et Le Teich), une plate-forme de
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
compostage (Le Teich), et un CET (Audenge). Enfin, 80 % des communes possèdent au
moins une déchetterie.
Cependant il est important de noter que la fermeture du CET d’Audenge en 2007
entraînera une pénurie de capacité de traitement des déchets ménagers du territoire et donc la
recherche de solutions de traitement de leurs déchets à d’autres installations du département.
B. Les déchets de l’assainissement
La problématique se situe comme au niveau départemental sur le taux de recyclage des
boues de station par retour au sol. La proximité des grandes cultures du Sud-Est de ce
territoire et des Landes, sont autant de terrains potentiels pour l’épandage des boues.
Cependant, il serait nécessaire de développer sur ce territoire un centre de compostage des
boues sous maîtrise d’ouvrage publique pour soulager les trois seules du département qui se
situent à proximité de l’agglomération bordelaise. La solution de mise en place d’installations
de déshydratation ou de chaulage peut être envisagée.
C. Les déchets industriels, du BTP et portuaires
Les déchets industriels et provenant du BTP sur ce territoire suivent les filières
présentées au niveau du département. Le territoire du bassin est le deuxième producteur
départemental de déchets du bâtiment et des travaux publics (essentiellement déchets
inertes). Les déchets du BTP produits sur ce territoire peuvent être absorbés par le réseau de
déchetteries des ménages existant. Cependant, le territoire a un besoin de stockage annuel de
12 400 tonnes de déchets inertes ce qui impose la création sur cette zone de 2 sites de
stockage.
Il est important de noter la proximité du CSDU de classe II d’Audenge. La fermeture
proche de ce centre (2007) impose une réflexion quant au devenir des DIB non valorisables
produits sur ce territoire. De plus l’absence de centre de regroupement des DIS sur le
territoire du bassin oblige chaque producteur à les transporter aux centres sur l’agglomération
bordelaise. Il pourrait être envisagé un centre de transit des DIS sur la zone du bassin.
La problématique se situe autour des déchets de dragage des ports. Les opérations de
dragage, outre les aspects de mise en suspensions de polluants (cf.« qualité des eaux »),
4 En 2003, la COBAN Atlantique n’existait pas. Les structure de collecte pour la zone couverte aujourd’hui parcette structure étaient le SIRTOM d’Audenge et la commune de Lège-Cap-Ferret. Ainsi, les chiffres donnaientpour la COBAN Atlantique sont une moyenne des parts de collecte de ces deux structures.
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
génèrent de grandes quantités de boues. Aujourd’hui seuls les ports d’Arcachon et de la Vigne
sont facilement accessibles, et susceptibles d’être dragués par moyen nautique avec clapage5
en mer à des coûts compatibles avec les coûts d’exploitation. Pour les autres ports,
inaccessibles à de gros bateaux porteurs de déblais, et trop éloignés des lieux de clapage
(Océan), la solution d’un traitement des vases par décantation dans des bassins aménagés à
terre paraît la plus adaptée.
D. Dynamique en cours
� Dissolution de la structure de collecte et de traitement du SYTOMOG et création de la
COBAN Atlantique et de la CDC du Val de l’Eyre.
� Fermeture programmée en 2007 du CET d’Audenge.
� Réflexion engagée sur un schéma de dragage des boues du bassin d’Arcachon.
5 Les rejets en mer par clapage des produits de dragage des ports relèvent de la convention d’Oslo et plusprécisément des lignes directrices de cette convention adoptées à Berlin les 14 et 19 juin 1993. Au niveaunational, l’immersion de déblais de dragage est soumise au décret 82.842 du 29 septembre 1982. Les niveaux deréférence à prendre en compte lors d’une analyse de sédiments marins présents en milieu naturel ou portuairesont définis par l’arrêté du 14 juin 2000.
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
2.1.2.4 Qualité de l’air
A. La qualité de l’air
Le territoire du bassin d’Arcachon est peu exposé aux pollutions atmosphériques.
Cependant, le trafic automobile de l’agglomération urbaine d’Arcachon s’accroît, ce qui
dégrade la qualité de l’air. Néanmoins, la proximité de ce territoire avec l’océan et son
éloignement de l’agglomération bordelaise limite la pollution atmosphérique.
Depuis fin 2003, une station de surveillance de la qualité de l’air a été mise en place sur
Arcachon. Cette station assure la surveillance de 4 polluants : O3, NO2, PM10 et SO2. L’indice
ATMO est calculé depuis juin 2004 sur Arcachon et 83,3 % des jours la qualité de l’air est
« très bonne » ou « bonne ». L’ozone, comme pour l’agglomération bordelaise reste le
polluant majoritaire dans la détermination de l’indicateur avec 76,9 %. Toutes les normes
relatives au SO2, NO2 et PM10 sont respectées sur Arcachon. Pour l’ozone, seul l’objectif pour
la protection de la santé humaine et l’objectif de qualité journalier pour la protection de la
végétation ont été dépassés en 2004. Il est également important de noter le passage de
l’autoroute A63 sur ce territoire qui peut être une source de pollution automobile, notamment
en période estivale.
Bien que la forêt de Pin Maritime occupe la majorité des espaces non urbanisés, il
existe de plus en plus de culture de maïs, de légumes et de bulbes dans le Val de l’Eyre.
Comme toutes cultures, elles nécessitent l’utilisation de produits phytosanitaires. La
problématique liée à la présence de ces molécules dans l’air est donc la même que pour les
territoires où domine la viticulture (Estuaire et fleuves, Entre-Deux-Mers et Blayais et vallée
de l’Isle).
B. Dynamiques en cours
� Mise en place d’une station de proximité urbaine sur la ville d’Arcachon
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
2.1.2.5 Nuisances sonores
A. Les nuisances et les sources de nuisances sur le territoire
Les principales sources de nuisances sonores sur la territoire du bassin d’Arcachon
sont l’autoroute A 63 en direction de Bayonne et de l’Espagne, la RN 250 qui relie la A63 à
Arcachon et les trois aérodromes de Cazaux, La Teste et Andernos-les-Bains (Cartes 50 et
51). Les pôles urbains de plus en plus importants constituent une source de bruit quasi
continue autour de la lagune.
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
A. Les PEB en vigueur
Les figures 12, 13 et 14 présentent les PEB actuellement en vigueur sur le territoire du
bassin d’Arcachon. Les zones de bruit cartographiées concernent peu d’habitations.
Figure 1 : PEB de l’aérodrome d’Andernos-les-Bains – Source : SSBA
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
Figure 2 : PEB de l’aérodrome de La Teste – Source : SSBA
BASSIN D’ARCACHON POLLUTION
Figure 3 : PEB de l’aérodrome de Cazaux – Source : SSBA
C. Dynamique en cours
� Cartographie des nuisances générées par les routes en cours d’élaboration (DDE 33).
� Réactualisation des PEB.
BASSIN D’ARCACHON RESSOURCES
2.1.3 Ressources naturelles
2.1.3.1 Ressources énergétiques
A. Bilan énergétique
Le territoire du bassin d’Arcachon est le second plus important consommateur
d’énergie du département, toute énergie confondue. Les communes où les consommations
sont les plus élevées sont : Arcachon, La Teste-de-Buch et Biganos. Le niveau d’utilisation
des énergies renouvelables est le même qu’à l’échelle départementale.
B. Dynamique en cours
� Acquisition de 7 bus électriques de 22 places afin d’améliorer l’efficacité énergétique
du transport en ville en limitant les émissions de gaz polluants.
BASSIN D’ARCACHON RESSOURCES
2.1.3.2 Ressources du sol et du sous-sol
Le sous-sol du territoire du bassin d’Arcachon est exploité pour la production d’eau
minérale aux Abatilles à proximité d’Arcachon, de pétrole sur le site des Pins et d’eau chaude
(géothermie) pour la pisciculture au Teich. La production de pétrole sur ce site nécessite une
attention renforcée sur le plan environnemental. Ainsi, la pérennité de ces puits dépend en
partie d’une cohabitation harmonieuse avec un environnement dont la préservation est un
enjeu majeur.
BASSIN D’ARCACHON RESSOURCES
2.1.3.3 Ressources maritimes, forestières et agricoles
A. Ressources maritimes
Unique échancrure sur le littoral rectiligne, le bassin constitue le foyer primordial de
l’activité maritime de ce rivage, à laquelle s’ajoute l’ostréiculture. Nous traiterons dans cette
partie uniquement de la ressource maritime que constitue le bassin d’Arcachon, sans évoquer
les ressources de l’Océan Atlantique, dont les facteurs d’évolution dépendent de
modifications à l’échelle du globe.
Il existe des craintes sur un décalage entre la ressource disponible et les efforts de pêche de
plus en plus importants (ex : observations alarmantes sur le nombre d’anguilles pêchées). Les
espèces péchées concernées:
- Les crevettes roses.
- Les seiches : quantités prélevées élevées qui s’expliquent par l’utilisation d’une
nouvelle technique de pêche « au filet tramail ».
- Les rougets barbets.
- Les mules.
- Les mollusques : la pêche des coquillages est régie par des textes récents afin de
suivre les prélèvements de coques du banc d’Arguin et de palourdes dans le bassin. Il
se pose dans ce domaine le problème de concurrence avec la pêche non
professionnelle.
Il y a un manque de connaissances précises sur la ressource halieutique. Certaines
pratiques notamment de capture de poissons de petite taille telle la civelle, sont certainement
loin d’être négligeables en terme d’incidence sur ces populations.
B. Ressources forestières
Le massif forestier du territoire du bassin d’Arcachon englobe la partie sud de la région
forestière des dunes littorales, et une grande partie du plateau landais 2. La région forestière
des dunes littorales est recouverte d’environs 83 % de forêt, dont 91,5 % est de la forêt de
production. Cependant pour le territoire considéré, il est important de noter que la couverture
forestière est moindre au regard de l’urbanisation importante à proximité du bassin
d’Arcachon. De plus, en terme de forêt de production, la forêt usagère de La Teste est
BASSIN D’ARCACHON RESSOURCES
aujourd’hui protégée et n’est plus utilisée pour la production. L’ensemble du massif est quasi
exclusivement composé de Pins Maritimes et présente une faible diversité des peuplements.
Seules les bordures des cours d’eau sont composées de feuillus, comme le long de l’Eyre où
la diversité des peuplements est élevée.
Ce massif partage de plus en plus l’espace avec de grandes zones cultivées (monoculture de
maïs, légumes).
D. Dynamique en cours
� Elaboration du schéma piscicole sur la zone des lacs Médocains et du bassin.
� Extension des zones de culture au dépend de la forêt cultivée.
� Extension urbaine importante
BASSIN D’ARCACHON RESSOURCES
2.1.3.4 Ressources « espace »
Le territoire du bassin d’Arcachon connaît un processus important d’artificialisation
notamment dans la partie Sud de la lagune et sur un axe allant vers Bordeaux. L’attrait de la
côte et la construction du laser méga-joule sur la commune du Barp ont largement contribué à
ce phénomène.
Si l’on retient les résultats du recensement complémentaire sur certaines communes
(Gujan-Mestras, Audenge, Biganos), une augmentation de la population de l’ordre de 15 %
en 4 ans (1999 – 2003), il en découle un doublement pour les 20 ans à venir (Source :
« Gestion des eaux pluviales du bassin d’Arcachon –Bilan et perspective Février 2005 –
Ministère de l’équipement). Concernant les surfaces urbanisées, la croissance directe est de 68
% sur les communes de Gugan-Mestras et d’Audenge entre 1970 et 1990 (Source : SDAU).
Enfin, on assiste à une ouverture des paysages avec l’augmentation des SAU6 au profit
de la forêt cultivée.
6 Surface Agricole Utilisée
2.1.4 Risques majeurs naturels et technologiques
Le territoire du bassin d’Arcachon est peu exposé aux risques majeurs présents sur le
département de la Gironde. Seulement deux risques sont susceptibles d’affecter cette zone
(carte 52), il s’agit du risque d’érosion marine et d’avancée dunaire et du risque de feux
de forêt.
� Les phénomènes littoraux peuvent se manifester sur les communes en bordure d’océan
(Arcachon, La Teste et Lège-Cap-Ferret). L’ensemble de ces 3 communes a un PPRL
approuvé. Un exemple marquant du risque d’avancée dunaire sur ce territoire, est le
cas de la dune du Pyla. Ses dimensions (104 mètres de haut) en font la plus haute dune
du littoral européen. Elle s’étend sur 2700 mètres de long et de 500 mètres de large et
son volume de sable est évalué à 60 millions de m3 qui avancent de plusieurs mètres
tous les ans.
BASSIN D’ARCACHON RISQUES
Photo 2 : La dune du Pyla vue du ciel – Source : http://images.google.fr/
� Quant au risque feux de forêt, il est présent sur l’ensemble du territoire, avec une
probabilité d’apparition très élevée durant les périodes estivales. Le Pin Maritime est
de plus une essence résineuse très inflammable. Cependant, il s’agit pour la grande
majorité de forêts de production qui bénéficient d’un entretien régulier, tant de la
masse combustible sur les strates herbacées et arbustives que sur les réseaux d’accès.
La forêt usagère de La Teste à l’Ouest du territoire, moins entretenue, peut présenter
un risque accru. Par le passé ce territoire n’a pas connu de grands incendies. Aucun
PPRF n’est en cours d’élaboration sur ce territoire.
BASSIN D’ARCACHON RISQUES
BASSIN D’ARCACHON CADRE DE VIE
2.1.5 Cadre de vie et patrimoine
2.1.5.1 Paysages
A. Les paysages du territoire
Le bassin d’Arcachon est constitué de 10 entités paysagères (carte 53) :
1. La bande littorale : les paysages s’organisent en bandes successives parallèles au trait
de côte : l’océan et la plage, la dune bordière littorale, la série des dunes successives
boisées en pins, les grands lacs d’eau douce limités à l’Est par des zones humides et la
lisière du massif forestier des Landes girondines.
L’urbanisation est perpendiculaire à cette série de bandes : le village ancien non loin
de la lisière du massif forestier, la station lacustre en bord des lacs et la station
balnéaire en face de l’océan.
2. La pointe du Cap-Ferret : sur cette zone, le système dunaire boisé est favorable à une
urbanisation en lotissements de villas sous les arbres. L’autre valeur paysagère
essentielle est bien sûr celle des villages ostréicoles qui s’égrènent le long du littoral
côté bassin.
3. L’embouchure du canal des étangs : à l’embouchure se trouve une zone humide de
prés salés qui forme une coupure d’urbanisation entre la presqu’île du Cap-Ferret et le
« continent ». Cette zone forme un espace naturel classée.
4. La côte « forestière » : il s’agit du seul endroit où le plateau forestier atteint
directement l’eau sans l’intermédiaire du système dunaire. L’urbanisme s’y développe
sous forme de vaste clairière (comme l’airial landais). Ici ce sont les coupures
d’urbanisation (de moins en moins marquées) telles que les coupures forestières qui
hiérarchisent l’espace en différenciant clairement les villages les uns des autres.
L’autre valeur paysagère essentielle de cette entité réside dans les petits ports
ostréicoles ou de plaisance.
5. Le Delta de l’Eyre : il offre la principale facette « naturelle » du littoral du bassin. La
faune avicole fonde la valeur paysagère de cette partie. Il s’agit d’une rencontre quasi
unique, dans le contexte régional particulier de la côte landaise, entre une rivière et
l’océan. Enfin, le patrimoine culturel que constituent les domaines de Ruat et de
Certes, représente une valeur paysagère essentielle pour ce territoire.
BASSIN D’ARCACHON CADRE DE VIE
6. La côte ostréicole : le caractère et la spécificité de cette côte réside dans la multiplicité
des ports ostréicoles, tous établis sur le même modèle.
7. La station balnéaire d’Arcachon : la qualité du paysage de la ville d’Arcachon réside
dans son architecture héritée de l’histoire. Il est important pour la silhouette
d’Arcachon de maîtriser une bonne proportion dans l’architecture d’exception. En
effet, le manque de créativité et de qualité dans les opérations immobilières réalisées
récemment, notamment en front de mer ou les tours, vont à l’encontre de la valeur
paysagère incarnée par l’architecture d’Arcachon. Enfin, trame urbaine constitue
également une valeur paysagère importante tout entière organisée par rapport à la mer.
8. Les quartiers résidentiels du Pilat, du Moulleau et d’Arcachon : ils se sont
développés au XIXème siècle, sur les dunes, noyées dans la végétation en place et
enrichie par la flore décorative des jardins. Le tissu végétal de l’urbanisme
(essentiellement le pin) qui domine les villas, assure la cohésion urbaine de
l’ensemble.
9. L’entité marine du bassin : c’est à marée basse que l’entité centrale du bassin révèle
au mieux tous ses éléments identitaires : les vasières ou slikkes, les chenaux, les parcs
à huîtres et leurs ribambelles de pignots, les pinasses, le banc d’Arguin, l’île aux
Oiseaux, les cabanes tchanquées et les jetées.
10. Les Landes girondines : cette entité paysagère dominée par la forêt de Pin Maritime
est présentée dans la partie « paysage » du Territoire des Landes Girondines.
B. Dynamique en cours
� Ouverture de paysages par développement d’agriculture de plein champ.
BASSIN D’ARCACHON CADRE DE VIE
BASSIN D’ARCACHON CADRE DE VIE
2.1.5.2 Patrimoine naturel et culturel
Le territoire du bassin d’Arcachon et de la vallée de l’Eyre possède un bâti singulier,
identité du territoire (carte 54). Il s’agit des cabanes tchanquées sur le bassin, des villas
arcachonnaises et des villages de pêcheurs.
Sur le plan archéologique, tout ce secteur a révélé des traces importantes d’occupation
du Néolithique, de l’Age du Bronze et de l’Age du Fer (tumulus, nécropoles, habitat, dépôts
de haches…). Une économie reposant notamment sur les productions de sel et de poix a été
identifiée au sud du Bassin d’Arcachon. Une route antique, voire protohistorique, passait à
l’est du Bassin où elle franchissait la Leyre. Ce secteur de confluence autour de Biganos,
fortement verrouillé jusqu’au Haut Moyen Age (sites de Lamothe, Castéra), était le siège
d’une cité gauloise mal connue, les Boiates. Ce territoire constitue donc un enjeu important
de la recherche archéologique en Gironde dans les années à venir, ce que confirme la
densité des sites récemment découverts sur les bords de la Leyre.
La partie ouest du sud du Bassin semble avoir été investie plus tard, à la fin du Moyen
Age. Très urbanisée aujourd’hui, il est possible que les vestiges soient assez dégradés ; des
aménagements portuaires médiévaux pourraient cependant subsister.
Comme les Landes girondines, ce secteur est traversé par d’importantes voies de
circulation depuis l’Antiquité, route des Pyrénées et chemins jacquaires. Ces voies sont
régulièrement bordées de chapelles et de mottes castrales.
BASSIN D’ARCACHON CADRE DE VIE
2.2 Enjeux environnementaux
Code couleur : priorité 1 (rouge), priorité 2 (orange) et priorité 3 (jaune).
� Enjeu fort : Gestion des conflits d’usage sur les espaces à fort intérêt patrimonial
Patchwork de milieux remarquables, le territoire du bassin d’Arcachon et de la vallée
de l’Eyre regroupent une multitude d’habitats d’intérêt patrimonial (delta de l’Eyre,
forêts-galeries, près-salés, le banc d’Arguin, l’île aux Oiseaux…) peuplés d’espèces
emblématiques. Mais, le territoire est convoité pour divers usages saisonniers (baignade,
activités nautiques…) ou pérennes (agriculture intensive sur grandes surfaces à l’intérieur
des terres, urbanisation croissante…) dont les pressions déséquilibrent le milieu et mettent
en péril à la fois les espaces naturels (contamination du milieu, dégradation d’habitats…)
et certaines activités clefs du territoire (ostréiculture en particulier).
� Enjeu fort : Conservation d’une bonne qualité des eaux du bassin
Classée zone « vulnérable aux nitrates » depuis 1994, la qualité des eaux du bassin
dépend des intrants qui résultent des usages sur et autour du bassin, de la qualité des eaux
de l’Eyre et du canal des Etangs. L’accroissement de l’activité agricole de plein champ sur
le bassin versant de l’Eyre, l’essor de l’activité nautique et l’explosion urbaine
(augmentation de 15 % de la population en 4 ans sur certaines communes) renforcent
l’exigence de vigilance sur la qualité des eaux du bassin d’Arcachon et de ses tributaires.
� Enjeu fort : Maîtrise de l’urbanisation et du devenir des espaces
L’essor urbain du bassin d’Arcachon modifie de manière forte l’usage des sols et le
devenir des espaces et l’identité spécifique de ce lieu unique à l’échelle européenne. Ainsi
en 20 ans (1970 – 1990) l’artificialisation de certaines communes s’est accrue de 68 %.
Un cordon urbanisé se dessine sur un axe Arcachon-Bordeaux. L’éloignement de plus en
plus important de la population par rapport aux lieux de travail, le plus souvent sur
l’agglomération bordelaise, n’est pas sans poser le problème de l’accroissement des
distances parcourues pour aller travailler et donc de l’augmentation de la consommation
d’énergie et des émissions de polluants atmosphériques.
� Enjeu fort : Gestion des risques naturels feux de forêt et phénomènes littoraux
Recouvert à 83 % par de la forêt, le territoire du bassin d’Arcachon est largement
concerné par le risque feux de forêt (100% des communes sont exposées). Ce territoire se
caractérise par une forte concentration de maisons d’habitation, avec un fort linéaire
d’interface forêt-habitation, l’enclavement de la presqu’île du Cap-Ferret et par une
population estivale vulnérable, car peu sensibilisée au risque feu de forêt. L’ensemble des
zones côtières du territoire est également confronté aux risques d’érosion marine et
d’avancée dunaire.
� Enjeu moyen : Renforcement de la connaissance et évolution liée au
fonctionnement hydraulique du bassin et de son évolution
Une bonne connaissance et un bon suivi de l’évolution morphobathymétrique du
bassin sont capitaux. Outre le contexte naturel de ce phénomène, il est essentiel d’évaluer
l’impact à plus ou moins long terme des actions de l’homme sur cette évolution et d’éviter
toutes modifications qui conduiraient à une modification du complexe et fragile équilibre
actuel (dragage des ports et des chenaux).
� Enjeu moyen : Gestion des déchets et développement d’exutoires
La fermeture programmée en 2007 du Centre d’Enfouissement Technique d’Audenge
et le problème de l’afflux touristique sont à prendre en compte pour bâtir avec les
structures compétentes des solutions durables qui répondent aux contraintes économiques
et à la sensibilité du milieu du territoire.
� Enjeu moyen : Préservation et mise en valeur du patrimoine bâti
Le bassin d’Arcachon occupe une place particulière par ses paysages maritimes entre
terre et eau, où se côtoient activités maritimes (pêche, ostréiculture) et touristiques. Le
développement urbain récent a désorganisé le paysage bâti traditionnel et le paysage
balnéaire typique des villas sous les pins. La construction de lotissements a déprécié la
qualité d’espaces naturels remarquables. Le patrimoine architectural et historique de
grande qualité qui fait son identité (villas arcachonnaises, cabanes tchanquées …) doit
faire l’objet de préservation et de mise en valeur.