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[prononcer esperluette] numéro 8 - 15 septembre 2007 LETTRE DE LIAISON (à parution bimestrielle) p 2 Édito. Fr. Prévost p 3 Histoire des reliures, V. Krolikowski p 5 Brèves et recettes, K.Girault, A.Maureau, Infos d’Éloïse p7 Le romain du Roi, Y. Perrousseaux p 9 Agenda 2008, HB Éditions p10 Rencontres de Lure, F. Richaudeau, Ch. Bessigneul, N. Taffin et S. Heudiard p15 La Cîmenterie rénovée, Tout Samba’l p16 FdL fait sa fête, J.C. Dorléans p20 Les 10 ans du Sablier, Cl. Cailleau par Ch. Ligneul p21 Stage de calligraphie, Ch. Milékitch p23 Les Correspondances p24 Chroniques de St Étienne les Orgues, G. Roche-Galopini. Réalisée par et pour les acteurs du livre du Pays de Haute-Provence

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Page 1: Pays de Haute-Provence les acteurs du livre du … · un décor en harmonie avec le texte et les illustrations. ... e vrai du faux ... “Nous jouissions de la chaleur du printemps,

[prononcer esperluette]

numéro 8 - 15 septembre 2007

LETTRE DE LIAISON(à parution bimestrielle)

p 2 Édito. Fr. Prévostp 3 Histoire des reliures,V. Krolikowskip 5 Brèves et recettes,K.Girault, A.Maureau,Infos d’Éloïsep7 Le romain du Roi,Y. Perrousseauxp 9Agenda 2008,HB Éditionsp10Rencontres de Lure,F. Richaudeau,Ch. Bessigneul,N. Taffin et S. Heudiardp15La Cîmenterie rénovée,Tout Samba’lp16FdL fait sa fête,J.C. Dorléansp20Les 10 ans du Sablier,Cl. Cailleau par Ch. Ligneulp21Stage de calligraphie,Ch. Milékitchp23Les Correspondancesp24 Chroniques de St Étienneles Orgues,G. Roche-Galopini.

Réalisée par et pour les acteurs du livre du Pays de Haute-Provence

Page 2: Pays de Haute-Provence les acteurs du livre du … · un décor en harmonie avec le texte et les illustrations. ... e vrai du faux ... “Nous jouissions de la chaleur du printemps,

Cette rentrée 2007 marque les deux ans del’engagement du projet de développementdu livre et de l’écriture par laCommunauté de communes Pays de Forcalquier Montagne de Lure.Visant à accompagner vos initiatives pour l’affirmationd’une identité littéraire sur notre territoire, l’animationde ce projet s’est déroulée en deux étapes. Elle a toutd’abord visé la constitution d’un réseau d’acteurs, pro-fessionnels et associatifs. Puis, à travers la candidatureau Pôle d’Excellence Rurale (PER), elle s’est attachée àla définition d’un programme d’investissement pourl’édification d’équipements à même d’accompagnerdurablement cette dynamique culturelle et économique.

Vers une émancipation du réseau d’acteurs …

Comme le soulignait le rapide bilan présenté dans le précédentnuméro de l’&, le premier volet de ce projet a fait de notablesavancées : à travers vos initiatives individuelles et vos contributionsà des projets collectifs, le réseau vit, prospère et fait parler delui. En témoignent vos contributions nombreuses et renouveléesdans les colonnes de cette lettre de liaison.Le partenariat inter-associatif commence à être d’usage dansl’élaboration de vos projets. Je pense notamment aux événementsproposés conjointement par Éditer en haute Provence etApérilivres avec l’appui de nombreux libraires du départementau mois de juin dernier ; ou encore à la prochaine édition de laBiennale du livre d’artiste préparée par Forcalquier des Livres etaux festivités programmées par l’association Graine de Sable àl’occasion des 10 ans du Sablier Éditions, associant tous les deuxde nombreux acteurs locaux... (à lire dans les pages qui suivent).

Certes, la coopération ne se fait pas sans frottements ni sansheurts, mais ces expériences méritent d’être encouragées pourqu’à force de volonté, au-delà des divergences ponctuelles ou per-sonnelles, elle s’inscrive comme vecteur de développementd’une identité commune.À cet égard, si la Communauté de communes s’est investiedans l’émergence d’un réseau d’acteurs, il n’y aurait pas de sensà ce qu’elle poursuive son animation ad vitam æternam. Il nousparaît plus approprié aujourd’hui de l’accompagner vers unfonctionnement plus autonome, sur la base d’un collectif quenous vous encourageons à constituer…

… et un recentrage de la communauté de communes

sur un volet plus opérationnel.

C’est sur la conduite des actions d’investissement inscritesdans le cadre du PER que la Communauté de communesentend se consacrer en priorité, le calendrier s’avérant serrépour un montage d’opérations complexes.Le Conseil Régional -à travers le PRIDES Livre et Disque auquelnous sommes associés- et le Conseil Général se sont récem-ment prononcés pour nous accompagner dans ce programmeambitieux, au côté des services de l’État. La réalisation des pre-mières opérations programmées, hôtel d’entreprises et cheminsde l’écriture latine, pourra ainsi être engagée de façon concrètedans les mois à venir.C’est sous ces auspices que je vous souhaite une bonne rentréeà tous et que je vous invite à nous faire part de vos sugges-tions constructives en vue du Comité de pilotage que nousréunirons cet automne.

François PREVOSTVice-Président de la Communauté de communes Pays de Forcalquier Montagne de LureDélégué à la CultureRenseignements : [email protected]

Repartirsur de

nouvellesbases…

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Résumé des épisodes précédents …Depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, chaque période a apporté des innovationstechniques et esthétiques, qui ont fait évoluer la forme du livre, depuis le rouleaude papyrus jusqu'à l'époque Napoléonienne.En passant dans le XXè siècle, la reliure devient un moyen d'expression à partentière, tout en restant au service du livre...

La reliure, de l’artisanat au métier d’art…

La reliure a tout d’abord été inventée pour protéger le livre et pourpouvoir les reconnaître les uns des autres quand ils sont rangés dansune bibliothèque.Pour «relier» l’utile à l’agréable, les artisans ont rapidement ajouté àcette fonction une notion estéthique, différente suivant les époqueset les ateliers.Les reliures sont petit à petit devenues des écrins dont l’élégance etla finesse de réalisation devaient refléter la qualité de l’ouvrage maisaussi (et surtout) la position sociale de leur propriétaire.Tous, à leur façon, ont fait de la reliure - et de la dorure – ce qu’elleest aujourd’hui.La reliure, qui n’était au départ qu’un artisanat, est maintenant devenuun « métier d’art ».

HISTOIRE DU DÉCOR DES RELIURES

RELIURES DU XXè SIÈCLE

Le métier de relieur… aujourd’hui

Le relieur actuel doit connaître les techniques anciennes en restanten phase avec son époque. Les techniques de reliure actuelles ontbeaucoup évoluées depuis la naissance du livre, parrallèlement à l’évo-lution des matériaux.Le relieur d’aujourd’hui doit toujours à travers sont travail, refléterl’esprit du livre et celui de son propriétaire. Il doit aussi veiller à ceque les techniques qu’il utilise soient adaptées à l’ouvrage et ne ledétèriore pas. En effet, il ne faut pas perdre de vue que la reliure doitd’abord protéger le livre, permettre de le consulter et de le lire.

Reliures Art NouveauÀ cette époque, la reliure s'intègre complètement aux autres arts décoratifs. Oncommence à voir de nombreux relieurs

connus pour leur style et non plus pour leur fonction (relieur du roipar exemple) comme c'était l'habitude avant. Les reliures Art Nouveausont les premières qui remettront à l'honneur les mosaïques de cuirsde différentes couleurs, par des motifs principalement d’inspirationflorale. L'industrie du cuir propose en effet des cuirs beaucoup plusnombreux surtout en ce qui concerne les couleurs (rose, vert anis,jaune citron, mauve...).

"Paolo e Virginia" (en italien), daté de l'an III.

(Le nom de l'auteur, même s'il est connu,

n'est pas marqué sur les pages de titre,

donc je conserve cette formule...)

Technique : plein maroquin et mosaïque

de différents cuirs.

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Reliures à décor irradiant

Les reliures irradiantes sont des reliures dont le décor est prin-cipalement composé de petits fers à motifs géométriques et dont ladisposition, côte à côte, donne un aspect irradiant, comme si un tour-billon éparpillait les dorures du centre du plat vers l’extérieur. Cesreliures sont un rapide et dernier retour à des décors principalementdorés de façon traditionnelle sur des cuirs le plus souvent foncés.

La reliure "d'art contemporaine"

Le XXè siècle voit la mise à l’honneur des reliures mosaïquées.Les décors utilisent beaucoup plus les jeux de couleurs et de matières,et la dorure prend un aspect plus secondaire, et n’est souvent utiliséeque pour le titrage. On retrouve une pratique du XVIè siècle, c’est letitrage sur les plats. Une nouvelle innovation de la deuxième moitiè duXXè siècle est la vision du livre, non plus comme deux plats séparéset un dos, mais comme un ensemble. Le relieur compose sont décoren imaginant la couverture dans toute la surface. Le livre n’est plusprésenté fermé, mais ouvert, afin de voir les deux plats et le dosensemble. De plus, le relieur prend le temps de lire le livre et de réfléchir àun décor en harmonie avec le texte et les illustrations. Il se placecomme un « illustrateur » du texte, au même titre qu’un peintre ou

un graveur. Les matériaux utilisés ne sont plus essentiellement le cuirou le papier. On voit l’introduction de bois, de métal ou même deplastique et chaque relieur cherche, non pas à coller au style dumoment, mais à se dénoter par des innovations techniques ou mêmede forme.

Qu'en est-il aujourd'hui?

Une des tendances actuelles paraît être un retour aux techniquesanciennes, principalement au niveau de la structure même du livre. Lesrelieurs qui sortent aujourd'hui des écoles ne sont plus dans unerecherche éperdue d'innovation technique, mais semblent plutôt envisagerl'histoire du livre dans sa totalité et s'attaque à la reliure d'un livre enenvisageant toutes les possibilités techniques que l'histoire lui offre.Une des nouvelles facettes est aussi la grande importance que laconservation a pris dans la reflexion du relieur. On n'envisage plus lareliure comme une simple "œuvre d'art", mais on a pris conscienceque certaines techniques ou certains matériaux, à plus ou moins longueéchéance, peuvent être néfastes.Où cela nous mène-t-il ? Affaire à suivre...

Vanessa Krolikowski, Garage L.[ibrarii], Bd Bouche, Forcalquier.06.89.67.71.30

"Les contes des 1001 nuits".

Technique : reliure à rabat

découpé, plein buffle et

incrustation de

parchemin teint, dorure au

film (pochoir).

"Le tour du monde en

80 jours", de Jules Verne.

Reliure réalisée pour un

concours de reliure.

La technique : couture sur

nerfs et couvrure un plein

parchemin.

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Titre : Actualité cyniqueSous-titre : le vrai du faux

The original book works :vente de faux livres comme objets décoratifs

Original Book Works fabrique d'authentiques repro-ductions à partir de vrais livres en cuir. Les faux livressont moulés à partir de livres anciens provenant desantiquaires.Les faux livres sont très réalistes et sont utiliséscomme portes de placard dissimulant un espace derangement. Les faux livres ont vraiment l'aspectd'une vraie bibliothèque.Utilisation des Faux livres : passages secrets, cachettessecrètes, portes dérobées, les fausses trappes et lesfaux livres font partie intégrante de notre héritagearchitectural. Basé dans le Gloucestershire, nos arti-sans qualifiés aident à préserver cet art de l'illusion età garder les secrets générés par les faux livres.

Faux livres dans des endroits d'importance : nous avons mené à biendes projets pour de prestigieux hôtels, restaurants, maisons particulières,le cinéma et la télévision partout dans le monde. Le British Museuma récemment ouvert la " Kings Library" où nos faux livres sont inter-calés avec des vrais !

Trouvaille on the net - Karine Girault.

MÉMOIRES SALÉES OLIVIER DE KERSAUSON

“Cela fait quarante ans que je mens sur le lieu de ma naissance… je ne suis né ni en Bretagne, ni à La Trinité sur Mer”.… ”En effet une tarte à la crème est faite pour se savourer, pas pour être écrasée sur le visage de quelqu’un, malgré tout, cela donne la gueule de con qu’on voulaitlui voir d’où le besoin de la lui balancer. J’ai pas mal pratiqué ça.”

TARTE À LA CRÈMEune pâte à tarte toute préparée, un mélange de crème fraîche et des blancsd’œuf battus en neige par-dessus. Cuire doucement.Une fois refroidie, vous en faites ce que vous voulez.

LA NUIT AU SÉRAIL MICHEL DE GRÈCE

“Nous jouissions de la chaleur du printemps, des senteurs de la mer, du raki, du tableau lointain de Constantinople et nous faisions grand honneur aux… dolmades”.

DOLMADES

Ce sont des feuilles de vigne sans viande, 2 ou 3 par personne, 2 oignons,2 tasses de riz, bouquet de persil, menthe fraîche, sel,poivre, cannelle,une poignée de raisins secs. Faire revenir les oignons éminçés très finement.Ajouter le riz, une tasse d’eau, le persil et la menthe hachées, sel, poivre.Un peu de cannelle. Bouillir 5min. Ajouter les raisins secs, après les avoirtrempés dans l’eau. Farcir les feuilles de vigne, rabattre les côtés latéraux, puisrouler. Serrer les bien au fond d’une casserole, ajouter un 1/3 d’huile d’olive,le jus d’un citron et 2 tasses d’eau. Couvrir et laisser cuire à feu doux environ 1 h.Servir froid de préférence.

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CROQUEZ LA VIEAndrée MAUREAU

NOS RECETTES

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Les Nouvelles du Garage L.Septembre 2007- Du Papier et des Plumes

Exposition Gilles Brun

Du 21 septembre au 1er octobre 2007 le Garage invite lesculpteur papier Gilles Brun (Hautes-Alpes) à exposer unepartie de son travail. Il s'agit d'un travail de sculpture utilisantle papier dont notre monde déborde : prospectus, magazinestélé etc. Ce travail est évolutif et interactif, nous vous invitonsà venir rencontrer l'artiste et participer à la création.Gilles Brun a également un projet monumental dédié auxvictimes de l'embargo irakien qui causa la mort de 1 498 926personnes, l'artiste souhaite créer une œuvre faite de 1 498 926 rouleaux de papiers réalisés par 1 498 926 pers. !Ce projet est conçu comme un travail pouvant être relayédans différents lieux et sur une période de 10 ans ou plus.Nous espérons que le Garage pourra donner un petit élansupplémentaire à ce projet qui compte actuellement 205rouleaux... Pour se faire nous consacrons les journées du 29et 30 septembre à l'accueil des volontaires (un euro serademandé aux adultes pour participation aux frais).Enfin, et finalement pour commencer, le 21 septembre, journéed'ouverture, à 19h, nous proposons de tous nous rencontrerautour d'une causerie dînatoire (amenez vos petits plats !)en présence de l'artiste et du CADTM (Comité d'Annulationde la Dette du Tiers Monde) qui nous parlera de la situationactuelle de l'Irak en termes économiques, politiques et sociauxafin de donner de la matiére au concept de Gilles Brun.

Plus d'infos : Gilles Brun : www.gillesbrunsculpteur.comCADTM : http://cadtm.org & http://cadtmnimes.free.frLe Garage L. : [email protected]

Octobre 2007 - Tout Samba'L a 20 ans :Librarii époussette les archivesdu Garage

Le 1er au soir (vers 19h, le vernissage est itinérant etcommence à 18h30 en ville) nous ouvrons l'expositiondes archives de Tout Samba'L, jusqu'au 22. Toujoursen campagne de fouille dans les archives du Garage,nous profiterons de cette occasion pour présenter leséléments qui nous semblent devoir être attribués à laCompagnie. Nous ferons alors appel à vos souvenirspour nous aider à légender les photos et autresobjets Tout Samba'Lesques.

Plus d'infos : voir programme Tout Samba'L. p. 15

Octobre 2007 -Forcalquier des Livres + Librarii =la fête du livre d'artiste 2007

Vendredi 26 à 11h30 : présentation de l'auteurJean-Claude Villain et lancement de l'atelier dulivre d'artiste qui durera jusqu'au lundi 29.Les artistes invités par Forcalquier des Livresviendront réaliser leur page à l'atelier afin de participerau livre collectif. Par ailleurs le public pourra découvrirles différents métiers du livre d'art : calligraphie,enluminure, papier, reliure, gravure, illustration etc,en présence de Forcalquier Des Livres et de l'atelier Librarii.

Plus d'infos : voir programme FDL. p. 16 à 19

Appel à projets pour la fin du monde

En 2008, au Garage, nous annonçons la fin dumonde... Le Garage invite plusieurs artistes,plasticiens, à réfléchir à la question de la fin dumonde (Quel monde ? L'humanité ? La planète ?Le monde de l'art, le monde rural ? Votrepropre monde peut-être ? Comment l'éviter ? Le faut-il d'ailleurs ?Quel serait le dernier message des artistesavant l'extinction, les dernières recomman-dations ? Quelles sont les réalités et enquoi cette fin du monde est-elle plusangoissante que l'Apocalypse médievale ?).

Nous souhaitons également ouvrir le débat àtout artiste interéssé par le sujet et nous lançonsdonc un appel à projet pour l'été 2008 (août).Vous pouvez nous contacter pour exposervotre projet ou votre travail si le sujet vous estdéjà familier, nous étudierons toute proposition(envoyer documentation, descriptif, photos etc).Pas de limites de forme ou de technique dansles mesures de la salle et du partage collectifof course.

Infos & propositions : [email protected] / Le GarageL., Boulevard Bouche, 04300 Forcalquier

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Première partie :

Le Romain du roiEn 1675, Colbert, alors contrôleur général desFinances, invite l’Académie des sciences, qui vientd’être créée, à décrire toutes les machines enusage dans la pratique des arts, par l’étude destechniques artisanales, en vue de leur amélioration.Ce projet rencontra un accueil réservé de la partde bien des savants qui auraient préféré, à cespatients travaux sans gloire, les formes élevées desspéculations mathématiques, les dissections anato-miques ou l’observation des astres. C’était le pointde départ d’un vaste projet encyclopédique, quiaboutit finalement à celui du siècle suivant.

Les travaux éditoriaux furent entrepris avec l’aide detechniciens spécialisés dans les métiers concernés,et sous la direction de l’abbé Jean-Paul Bignon,dans l’hôtel duquel se réunissaient les séances detravail. Et « on a commencé par l’art de conservertous les autres, c’est-à-dire par l’impression ».En premier lieu, par la conception de nouvelles lettresfrançaises, devant prioritairement mettre en valeur,bien entendu, la gloire du Roi Soleil.

Cela d’autant plus que depuis les caractères deJean Jannon, de Sedan, dont le spécimen est datéde 1621, caractères qui s’inspirent fortement duGaramond, il n’y avait plus eu de création decaractères typographiques en France. Le PèreSébastien, l’ingénieur technicien de l’équipe,Monsieur Des Billettes et Monsieur Jaugeon ont étéquelque temps occupés à la création des dessins ducaractère. Ils ont trouvé une méthode géométrique parlaquelle les graveurs peuvent exécuter avec précisionles figures des lettres telles qu’ils les ont réglées.

Le dessin des lettres rompt complètement avec latradition séculaire du « geste de la main », c’est-à-dire du dessin inspiré du ductus calligraphique.Il est géométrique, assis sur une grille millimétriquefine de 2 304 petits carrés (ce qui correspondaujourd’hui à une résolution d’environ 2 300 dpi),la distribution de ses graisses est quasi verticale,et non plus inclinée vers la gauche, comme dansles Humanes et les Garaldes. Les Romains du Roi,puisqu’il s’agit d’eux, ont tout d’une fonte numériqued’aujourd’hui, mais ils ont plus de 300 ans !

L’originalité de ces caractères a été expliquée parStanley Morison, puis André Jammes :ce sont des caractères influencés par l’idée que « l’imprimerie n’est pas une branche de l’écriture,mais de la gravure ». Or, justement, ce qu’ont produitces trois académiciens, ce sont ces caractères deplanches, gravées sur cuivre en taille-douce parLouis Simoneau, que l’on imprimait ensuite pourjuger ces alphabets-modèles.

Session 2007 des Rencontres internationales de LureConférence d’Yves Perrousseaux, le 20 août, à Lurs

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Les premiers poinçons de ce caractère nouveauont été gravés par Philippe Grandjean de Fouchy,graveur et conservateur de la fonderie royale,à partir des épreuves des planches de Simoneau.C’est pourquoi, ce caractère est également appeléle Grandjean. Il fut la propriété exclusive del’Imprimerie royale, qui en possédait les poinçons,et réservé à elle seule. De nos jours, il est celle del’Imprimerie nationale et toujours réservé à elle seule.Ce terme de « Romains du Roi » prête d’ailleurs àconfusion : ils comportent évidemment des carac-tères romains et des caractères italiques.

Mais dans l’esprit de ses créateurs et dans l’espritde cour qui régnait à cette époque dans ce milieuproche du pouvoir, ce nom fait certainement répliqueaux Grecs du Roi, ces caractères grecs gravés parClaude Garamont au milieu du siècle précédent,en trois corps, dont les poinçons ont été payéssur la cassette personnelle de François Ier. C’est

pour cette raison qu’ils font partie du patrimoinefrançais et ont été classés « monuments historiques »en 1946, ce qui empêche leur vente et leur dispersion.

Avec les Romains du Roi, nous passons (selon laterminologie de la classification des caractères Vox-Atypi)des Garaldes aux Réales.

La gravure complète des 21 corps fut réalisée entre1693 et 1745, et le premier ouvrage, imprimé avec lespremiers corps gravés, est le très grand in-folio quia pour titre Médailles des principaux événements duRègne de Louis le Grand, avec des explications his-toriques par l’Académie des Sciences daté de 1702.Ce livre, tout à la gloire de Sa Majesté, était lecouronnement d’une série de luxueuses publicationsconnues sous le nom de Cabinet du Roi.

Malheureusement, les trois associés rencontraientbien peu d’enthousiasme auprès des membres del’Académie des sciences.Vers 1708, René Antoinede Réaumur (physicien et naturaliste français [1683-1757], inventeur de la métallographie, en 1722) priten main la direction de la Description des métiers etpendant près de 50 années, accumula documentation,dessins et planches gravées sur cuivre. Ni le publicni les savants ne comprirent la valeur de cesrecherches et leur réelle importance du point devue économique. Faute d’appuis, d’éditeurs et decrédits, Réaumur n’en publia aucune partie.

Le temps passait. Avec l’avènement du Régent,puis celui de Louis XV, arrivèrent les idées d’unenouvelle génération. Tant et si bien que l’échec dela Description des Métiers contraste avec le succèsprodigieux de l’Encyclopédie.

8 suite

en haut :

buste de Louis XIV portant armure et

paludamentum noué à l’épaule.

en bas :

Mercure, portant le caducée dans sa main gauche

et, de sa droite, grave une épitaphe laudative.

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- le vendredi 9 novembre :

balade historique et littéraire sur les traces de René Char – capitaine Alexandre – et sur les lieux de

parachutages de la S.A.P (rendez-vous à 9h devant la mairie, pique-nique tiré du sac) suivie à 17h,

de la projection du film de Jérôme Prieur "René Char, nom de guerre capitaine Alexandre"

salle Pierre Michel, gratuit, inscriptions au service culturel 04 92 70 91 19.

- le vendredi 30 novembre à 18h :

salle Pierre Michel : conférence "René Char, l'homme révolté" par Claude Lapeyre accompagné de

Serge Bec, poète, suivie d'une rencontre autour du pot de l'amitié. Entrée libre.

- le mardi 18 décembre à 20h30 :

à l'espace Culturel Bonne Fontaine : "Char-Résistance" spectacle de la Compagnie Michel Arbarz,

à l'ECBF, entrée 5€ / gratuit pour les moins de 18 ans.

Instigateur des Brigades d’Intervention Poétiques de Montpellier, Michel Arbatz a créé ce spectacle

pour régler son compte à la réputation d’hermétisme des Feuillets d’Hypnos : la parole de Char est

portée par deux acteurs, la musique flamenca vient comme une méditation qui fait écho aux textes,

la radio est là pour rappeler le poids concret de l’époque.

Pendant l'année scolaire 2007 - 2008 :

des rencontres entre les témoins de la Résistance et les écoliers et

collégiens sont organisées pour transmettre les valeurs essentielles

de liberté et d'engagement.

L'hommage à René Char est proposé par le service culturel de la Villede Forcalquier en partenariat avec l'OMFC et les associations AVF Accueil, ACROF, Amicale des AnciensCombattants et Victimes de Guerre, Basses-Alpes 39-45 - une mémoire vivante et Librarii, avec le soutiendu Conseil Général.

Programme de l'Hommage

à René Char dans le cadre de l'automne

culturel

Surles

traces

de

RenéChar

Suite aux préconisations du Service départemental des Archives etau diagnostic établi par le CICRP (Centre interrégional de conser-vation et restauration du patrimoine), la régate des Archives s’or-ganise sous le contrôle de ces deux organismes. Top départ le jeudi 13 septembre, salle B de la mairie, où bénévoleset personnels du service culturel embarqueront pour une journéede formation. Équipés de masques et de gants, il s’agit de désin-fecter, dépoussiérer, conditionner et informatiser les 500 mètreslinéaires du patrimoine écrit de la Ville de Forcalquier (archives etlivres anciens) un chantier indispensable à la bonne conservation

et à la valorisation du fonds, considéré comme l’un des plus richesde la région. Souhaitons bon vent à l’équipage composé de : Yves etMarlène Mennesson, Rose Galland , Vanessa Klolikowski et RomualdSourisse, Christian Salmon, Chantal Masson, Paule Vaton, MireilleGoletto et Christiane Ligneul. Arrivée prévue dans un an !D’ici là, cette vaillante équipe est invitée à nous faire partager sesaventures. ………………………………………………… A suivre.Éloïse Gonzalez et Isabelle [email protected]

Départ de la régate des Archives

Claude Lapeyre et René Char

9 suite et fin

Contrairement aux académiciens, qui ne surentaucunement faire comprendre l’importance deleurs travaux, Diderot et d’Alembert touchèrent lasensibilité du public en plaçant leurs articles techniquesdans une perspective plus vaste, dans un « tableaugénéral des efforts de l’esprit humain », et Diderotconnut la gloire qu’aurait pu mériter l’Académie.Le prospectus, publié par les éditeurs del’Encyclopédie en octobre 1750, fut considérécomme un affront par les savants officiels et parles dévots.

Nous verrons cela dans le prochain numéro.

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Il ne sortira qu’en octobre, mais vous pouvez déjàle commander chez HB (BP 49 — 04301 Forcalquiercedex) au prix de 25 euros (réglements par chèque àl’ordre de HB éditions). Selon l’état de vos finances,vous participerez – si vous le souhaitez – à soutenirHB en réglant 5 euros supplémentaires pour l’envoi.En attendant, voici déjà les images de première etde quatrième de couverture et l’un des premierstextes de l’agenda.

…Lors d’une récente campagne électorale enFrance, l’un des candidats n’a pas consacré moinsde quinze discours (sur une cinquantaine prononcésdurant cette campagne) à de hargneuses récrimi-nations contre “l’héritage de mai 1968” qu’il faut,selon lui, “liquider”.Preuve par l’absurde, s’il en était besoin, qu’il sepassa bien “quelque chose” en ce joli mois de mai.(Au passage, notez bien : quarante ans, quatredécennies, presque un demi-siècle… Imaginons,pour prendre un exemple d’élection marquante, le candidat Mitterrand menant campagne en 1981à propos de faits survenus en 1941… Ou encore legénéral de Gaulle élu en 1958 grâce à un discoursportant sur la fin de la première guerre mondiale !)En 1968, on euphémisa ce “quelque chose” en lemettant au pluriel : les “événements”. Il est vraiqu’on avait l’habitude : en ce temps-là, et jusqu’àla fin du siècle passé, le discours officiel français ne désignait-il pas la guerre d’indépendance enAlgérie sous ce même terme, ô combien pudique,d’“événements” ?L’usage de ce pluriel mal taillé, pour ne pas diresingulier, devrait alerter toute citoyenne française

L'agendamai 68arrive!

qui se respecte – pas plus que la fraternité oul’égalité, la liberté ne se frotte au pluriel sans risquerde s’y perdre en libertés de pacotille, menue monnaiecomplaisamment distribuée au peuple par ceuxqui redoutent sa liberté.La liberté ressemble à l’esprit, qui souffle quand etoù il veut. C’est très certainement quelque chose decet ordre qui survint en 68. On dit 68, et mai,parce qu’on cherche toujours à se simplifier latâche. Il ne faut pas se lasser de répéter, et l’on n’ymanquera pas dans ces pages, que mai 1968 n’estqu’un repère, à la fois aboutissement et point dedépart, fabuleux carrefour de possibles au milieud’une période plus longue (de la fin des annéessoixante au milieu des années soixante-dix), aumilieu également d’une aire autrement plus vasteque le seul Quartier Latin, ou même que la France,puisque la vague révolutionnaire – osons le mot –déferla, avec des fortunes diverses, à travers lemonde entier.L’événement trace ses lignes de fuite jusque sousnos pieds, il lézarde encore quelques certitudeslacrymogènes de ce début de siècle, il troubleencore le repos des gens de bien(s) dont le candidatsuscité s’est fait le hérault. C’est ainsi qu’on l’identifiecomme un événement singulier, c’est-à-dire véritable. Il n’a pas fini de nous enthousiasmer.

François BouchardeauHB éditions - BP 49 - 04301 Forcalquier cedextel/fax/rep/ 0033 (0)4 92 75 21 [email protected] www.hb-editions.com

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Tout ou rienencyclopédie, universelle typographie

Pour clore la session estivale des Rencontres internationales de Lure, nous vous proposons une ouverture sur le thème de l'encyclopédie : les savoirs à l'infini, le tout, le rien, le petit rien, le rien du tout, le tout pour un rien… !

Qui peut résister à la fascination du feuilletage d’une encyclopédie, des planches d’un dictionnaire illustré,des listes parfois incongrues d’un glossaire ?Qui peut se passer d’un lexique, d’un index (le trop fameuxGoogle contenant le plus grand index jamais élaboré),pour comprendre, résoudre, écrire et apporter à son tourune contribution à la connaissance ? Qui n’a jamais douté de la complétude des dizaines de volumes, centaines de figures, milliers d’entrées, millions designes de ces ouvrages ?Formulé avec le plus de force par Diderot en 1750,le concept d’encyclopédie est le point de convergence d’unsavoir faire et d’une exigence éditoriale et typographiqueavec un souci de cristalliser « tous les savoirs du monde »,de cataloguer en les hiérarchisant et en les illustrant,la diversité des connaissances humaines à partager avec tousen espérant l’émancipation par le savoir.L’universalité faite livre, un humanisme en soi, et aussi recyclageen accélération : le savoir a besoin de savoir, il s’en nourrit.« Lire dans le monde comme dans un livre » : il faut unebonne dose de confiance dans le monde, dans notre capacitéà progresser pour se lancer dans cette aventure d’un « Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers.»Un ouvrage à l’appétit d’ogre, un ouvrage qui voudrait êtrebibliothèque puis émigre du papier vers les CDRom en inté-grant au passage des médias sonores, animés ou interactifs.Vanité ? Ce travail infini, nécessairement coopératif et doncsocial dès son élaboration est longtemps soumis à un paradoxe :parce que le savoir s’agrandit sans cesse, l’encyclopédie grossit.Mais grossissant, elle accélère son vieillissement, devant être

soumise à des mises à jour de plus en plus conséquentes etfréquentes. Aujourd’hui, de nouvelles encyclopédies(Wikipedia) proposent de nouveaux modèles d’implication deleurs réseaux d’utilisateurs pour surmonter ce paradoxe,comme si on avait compris que les encyclopédies sont desêtres vivants, qui s’étiolent si on les délaisse.Êtres culturels animés par la foi dans la raison qui amène àcollecter tous les savoirs pour les classer alphabétiquement,méthodiquement jusqu’à l’absurde comme le dictionnaire faisantse côtoyer Abaque, Abasourdi et Abat-jour ou Zapper Zèbreet Zélé dans une promiscuité cocasse, qu’on peut aussi voircomme une monstruosité imbécile. Tout ou rien ? Ces ouvrages à utiliser plutôt qu’à lire, qu’on appelle aussiusuels, ne se posent pas la question. Ils n’ont depuis leurinvention qu’une ambition, celle de servir à quelque chose.

Nicolas Taffin et Sterenn Heudiard

Rencontres internationales de Lure55e Semaine d’été 2007

Alain Rey, discutant avec Gérard Verroust.

Johannes Bergerhausen,

a collaboré avec Gérard Paris-Clavel

et Pierre Bernard.

Depuis l’an 2000, il vit et travaille à

son compte à Cologne,

en Allemagne.

Thomas Huot-Marchand, typographe et graphiste

indépendant, pensionnaire de l'Académie de France à

Rome entre avril 2006 et avril 2007

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LLUURRSS22000077

Conférence de François Richaudeau, à propos de l’ouvrage de Pierre Bayard

«« CCOOMMMMEENNTT PPAARRLLEERR DDEESS LLIIVVRREESSQQUUEE LL’’OONN NN’’AA PPAASS

LLUUSS ?? »»Contrairement à ce que le titre de l’ouvrage de Pierre Bayardpourrait paraître signifier, son livre n’est pas un manuel pratiquedonnant à chacun des trucs pour briller au cours d’un dîner oud’un colloque à propos d’un livre que l’on n’aurait pas lu. Maisc’est beaucoup plus un ensemble de réflexions intelligentes, etparfois non-conformistes, sur les lectures.Nul besoin d’écrire un ouvrage sur ce sujet pratique. Où trouverdes résumés sur des textes déjà édités, il suffit maintenant desavoir voyager sur Internet à partir de moteurs de recherchescomme Google, Amazon et autres…pour trouver ces résumés. Dumoins pour des ouvrages récemment publiés ou pour de plusanciens d’une certaine notoriété.

Comme les temps ont changé en quelques dizaines d’années. Et,puisque le thème des présentes Rencontres de Lure est celui desEncyclopédies, je ne puis m’empêcher de citer le Fabuleux dictionnaire des œuvres de Laffond-Bompiani publié il y a unecinquantaine d’années : avec cinq gros ouvrages dans le format21/27, de chacun près de sept cents pages, recensant, résumanten détail et commentant vingt milles œuvres de qualité écrites outraduites en langue française.Avec en sus un dictionnaire des per-sonnages, des auteurs et un index général.Quel dommage qu’une telle entreprise n’ait été poursuiviejusqu’à nos jours avec toutes les œuvres de qualités éditéesdepuis un demi siècle. Et comme on rêve alors de son éditionnumérisée disponible sur internet..Revenons à Pierre Bayard qui, entre parenthèses, a beaucoup lude livres dont il nous parle. Son but est d’affranchir les lecteurs etnotamment ses étudiants des servitudes du « bien lire » Académique.Désacralisation partant de relectures différentes de la mêmeœuvre ou simplement son évocation qui forme chez son lecteurdes processus mentaux et linguistiques libérateurs et créateurs.Passons maintenant des idées aux textes avec ces résumés dequelques-unes des pages de l’ouvrage en question.

Comment parler de Michel de Montaigne et de Paul Valéry que l’on n’a pas lus?

L’auteur nous entretient de ces deux grands écrivains et princes del’introspection : Michel de Montaigne et Paul Valéry. Tous deuxparadoxalement mauvais ou faibles lecteurs. Montaigne qui se ditincapable de retenir des noms propres et avoue ne pas reconnaîtreassez souvent les textes qu’il avait écrits dans le passé.Paul Valéry avoue lire très peu, mais se reconnaît capable d’écriresur des textes qu’il n’a pas lus. Ainsi, au cours d’un brillant dis-cours à l’Académie française sur le philosophe Henri Bergson, àl’occasion de ses obsèques, on croit découvrir beaucoup de choses,sur l’œuvre de ce dernier. Mais, si l’on est au courant de l’igno-rance du premier, on ne perçoit alors que de brillantes généralitéssans aucune information précise et originale. Encore faut-il legénie stylistique de Valéry pour nous tromper ainsi.Toujours devant la célèbre institution, ayant à prononcer l’élogefunèbre de Anatole France auquel il succède, il ne se prive pas,contrairement à la tradition, de dénigrer l’œuvre de l’écrivain.Paradoxe, Anatole France, était connu comme étant un grand etpassionné lecteur.

Et, j’ai retrouvé par ailleurs ce court texte de Paul Valéry :« Trouver, n’est rien. Le difficile est de s’ajouter ce qu’on trouve »Pour ajouter, pour assimiler ce que l’on lit, il faut être homme depeu de livres. Tout homme doit se faire une bibliothèque, limitée,mais très aimée qui soit son vivier perpétuel.Toutefois, si chacun de nous vit sur un nombre restreint d’œuvresqu’il connaît bien, il lui est nécessaire aussi d’avoir quelques idées delivres qu’il n’a jamais lus et cela d’abord pour choisir ceux qu’il lira.

Revenons à l’ouvrage de Pierre Bayard :

Comment parler de Umberto Eco, Graham Greene,et de quelques autres, que l’on n’a pas lus.

Dans le cadre d’un monastère mythique du Moyen âge, l’auteurdu Nom de la rose nous associe aux recherches et enquêtes deson moine détective sur les meurtres de plusieurs frères. Et, fina-lement tout converge sur la personnalité de l’assassin : le biblio-thécaire aveugle du monastère, obsédé par le secret qui entoure unlivre célèbre mais unique, le traité d’Aristote sur le rire dont lespages sont entrecollées et enduites de poison pour tuer les lec-teurs. Mais encore, après cette révélation finale, Umberto Ecolaisse-t-il planer un doute : la vérité serait-elle autre ?

Passons du Moyen Age au temps modernes avec Graham Greeneet son roman Le troisième homme. L’un des personnages prin-cipaux découvre qu’un romancier connu possède le même nomque lui, et se retrouve propulsé à un colloque consacré à ce der-nier. Il se tirera d’affaire grâce à de brillantes généralités et enrefusant de répondre à certaines questions précises en arguantjustement de son droit à une certaine réserve.Après ces auteurs de langues italiennes et anglaises, PierreBayard nous entraîne ensuite aux non lectures d’écrivains renommésde langue française (Honoré de Balzac), les illusions perduesautrichienne (Robert Musil), homme de qualité anglaise (DavidLodge) ou japonaise (Sôseki)… mais, chaque récit n’est que leprétexte à des analyses et des interprétations pertinentes approfon-dies et souvent non-conformistes. Non-conformistes, du moinsdans l’esprit de critiques et de pédagogues académiques,ce qui le conduit à nous initier à des modes variés de lecture : lec-ture intérieure, lecture profonde, lecture virtuelle, lecture écran, lec-ture prétexte, lecture fugitive, lecture circulaire, lecture fantôme…

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Pourquoi ne pas lire les textes que l’on doit commenter ?

Passons maintenant, et c’est plus sérieux, de l’invention orale àl’invention par l’écrit à propos de livres que l’on n’a pas lus.Pierre Bayard achève sa tournée de perturbateur avec OscarWilde, le plus provocant, qui prétend qu’il ne faut pas consacrerplus de six minutes à la lecture de tout ouvrage et plus encorequ’un critique ne doit pas préalablement lire le texte, dont-il doitrendre compte. Pour lui, le commentateur est plus compétent que lecommenté. Et il se retranche notamment derrière Gustave Flaubertqui se vantait à propos de Madame Bovary de faire « un livre surrien» et en consacra un aux habitants de Yonville. Contrairement,à ce que laissait entendre la classification de réalisme, qui lui estsouvent attribuée, la littérature pour Flaubert est autonome parrapport au monde et obéit donc à ses propres lois. Elle n’a donc pasà se soucier de la réalité, même si celle-ci est présente à l’arrièreplan et doit trouver elle-même sa propre cohérence.Et, notre auteur conclut en rapprochant la critique de l’art, qui nedoit lui aussi utiliser la réalité que comme un prétexte.

Et il termine en reprenant la provocante formule d’Oscar Wilde « Tenir l’œuvre à distance, je ne lis jamais un livre dont je doisécrire la critique, on se laisse tellement influencer ».

J’abandonne maintenant ce livre si stimulant avec des considérationsplus prosaïques sur les lectures et les écritures, dans notre mondecontemporain, littéraire et éditorial. Quand on songe au statut leplus fréquent de nos critiques littéraires, astreints à des comptesrendus réguliers et par ailleurs fréquemment, auteur de préfaces,directeurs de chroniques, de collections, conseillers éditoriaux,membres de colloques et de jury… et eux-mêmes auteurs. Il estbien évident, qu’ils ne disposent pas de temps pour parcourir unequantité d’ouvrages, en sélectionner, les lire intégralement et enparler en détail. Ils n’ont, ni l’objectivité, ni le recul que l’onpourrait souhaiter. Je me souviens de ce long compte rendu par cemembre de l’Académie française publié dans le journal Le Mondeà propos d’un livre de John Le Carré. Le résumé de l’ouvrage endébut de l’article ne correspondait pas du tout au texte. J’écrivisune lettre courtoise à l’auteur pour lui faire part de mon étonne-ment et je reçus par retour une réponse tout aussi courtoise, mais

embarrassée, où il justifiait ses erreurs par la complexité de latrame du roman. En fait, il ne l’avait pas lu ou très peu lu et auraitdû se borner dans l’article en question aux généralités sur lestechniques narratives de l’auteur. Je conservais pour moi cettepetite histoire qui eut réjouit le Canard enchaîné.

Comment signer des livres que l’on n’a pas écrits ?

Combien, de textes publiés dans l’édition contemporaine, n’ontpas été écrits par leurs auteurs apparents ? Assez peu en littéra-ture et chez les écrivains professionnels reconnus. Et pourtant,quelle angoisse quand « la panne » survient et que la date promisede remise du manuscrit à l’éditeur se rapproche. D’où la tenta-tion, si les sujets le permettent – par exemple : historiques oudocumentaires – « d’emprunter » d’anciens textes, écrits pard’autres et que l’on suppose oubliés. C’était le cas de cet autreacadémicien stoppé dans son inspiration au cours de l’écritured’une biographie célèbre et ayant emprunté tout un chapitre del’ouvrage à un confrère moins célèbre.Passons des écrivains professionnels aux « amateurs » auteursd’ouvrages de non fiction, sur de multiples sujets susceptiblesd’intéresser de nombreux lecteurs, surtout si ces auteurs sontconnus du grand public : hommes politiques, acteurs, animateursaudiovisuels, scientifiques… L’écriture, n’est pas leur domaineprofessionnel, ne relève pas de leur compétence. Et dans la majoritédes cas, leur éditeur leur adjoindra un « nègre » qui pourra cor-riger certaines tentatives d’écriture, mais surtout traduira en langageécrit des informations, des opinions, des confessions expriméesoralement et pourra parfois ajouter des propos, des informationspersonnelles. Mais, il restera ignoré des lecteurs, son nom n’appa-raissant pas sur et dans le livre.Le processus de rédaction, peut-être parfois, un peu plus com-plexe. Ainsi, dans le cas de cette biographie d’un Roi de Francesigné par un homme politique où c’est le « nègre » qui s’étaittrouvé en « panne » et avait repris clandestinement le chapitreentier d’un ancien ouvrage sur le même sujet. La partie s’étaitalors, jouée à trois : l’auteur dont le nom est imprimé sur l’ou-vrage, le « nègre » choisi par l’éditeur et l’écrivain réel.Je ne dispose pas de statistiques précises, mais on peut penserque, dans la production éditoriale française, le nombre d’ouvragesvendus de non fiction ainsi décrits est égal ou supérieur à celuides ouvrages de fiction réellement écrits par leurs auteurs.Supérieur, certainement en période électorale.

Comment écrire des livres qui ne seront jamais lus.

Tout au long de ce parcours, si nous avons mis en doute les fonc-tions réelles de lecture, d’écriture et de création, un objet réel semaintenait malgré ces multiples avatars : llee lliivvrree..Abordons maintenant pour en terminer, l’ultime cas : l’absence dulivre que l’éditeur n’a pas publié. Combien sont-ils ces ouvragesvirtuels, ces manuscrits refusés par un ou plusieurs éditeurs. Maisparfois, heureux événement, après plusieurs tentatives, l’œuvrepeut enfin trouver un preneur.

Le cas le plus célèbre est celui du premier tome de La recherchedu temps perdu de Marcel Proust, refusé par plusieurs éditeurs,dont la Nouvelle Revue Française de Gallimard, et publié à compted’auteur par Grasset.

Le cas connu le plus récent étant celui des aventures de « HarryPotter » de J.K.Rowling, refusé par neuf éditeurs et vendu à cin-quante millions d’exemplaires dans cent cinquante pays.J’ai cité plus haut l’ouvrage d’Umberto Eco, Le nom de la rose, l’undes best seller de l’édition mondiale et dont le manuscrit avait étérefusé par son éditeur habituel, Le Seuil, et qui sera publié chezGrasset. Autre best seller mondial, Le Guépard de Lampeluza, quiavait essuyé trois refus d’éditeurs avant d’être accepté par unquatrième. Et, nous savons que le Voyage au bout de la nuit, deCéline, avait été refusé par Gallimard. Sans compter les refus, pourBecket, Julien Gracq et sans doute pour beaucoup d’autres restésconfidentiels. Et ces jours-ci, écoutant sur France Culture unesérie d’émissions sur Marguerite Yourcenar, j’apprendsque plusieurs des ses premières œuvres avaient été refuséesavant guerre par plusieurs éditeurs parisiens.

Mais alors, si Proust n’avait pas été assez riche pour payerGrasset, si J.K.Rowling s’était découragée après neuf refus, ni La Recherche, ni Harry Potter n’auraient vu le jour.Et l’on ne peut évacuer l’hypothèse de Recherche et d’Harry Potter,dont l’un génial et l’autre passionnant, restés à l’état de manus-crit et perdus pour les lecteurs du monde entier. Des livres qui neseront jamais lus.

F. Richaudeau.Rencontres internationales de LurePierre BAYARD, ÉDITIONS DE MINUIT 2007

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14 suite et fin

Toutes les photos qui

illustrent cet article

ont été prises durant les

Rencontres de Lure 2007

L’ambition d’exploration de la session 2007 était connue.Tout ou Rien, les actes vont paraître.

Ce discours d’imagettes veut simplement évoquer quelquesmoments clés de convivialité ou habitants, résidents, estivants etparticipants se rencontrent hors programme, sur les terres de Haute-Provence.Dès la gare de La Brillanne – Oraison, c’est une joie réelle de s’ac-cueillir ou de se retrouver. Merci aux conductrices et conducteurs quiconnaissent les horaires et contribuent à désengorger la salle d’at-tente de cette gentille gare. Merci aussi, aux récupérateurs d’errants,dans les montagnes de Lure, aux arrêts inattendus des cars et auxbloqués dans des correspondances ferroviaires pour leur soutiendans la découverte des territoires et des panoramas.

Tout le monde le sait ! Dans la vraie tradition du bouche à oreille, levrai rendez-vous de bienvenue, c’est le « coup de bleu ». Sur lestraces de cette surprenante chaussée des évêques, au bout de l’éperonrocheux tout près de la chapelle de Notre-Dame de Vie, les fidèlesmigrateurs affichent discrètement leurs lettres, leur polo logo millé-simé ou tout badge susceptible d’inciter à connaissance ou recon-naissance. Le ciel partout, la hauteur physique de cette ligne decrête, la curiosité fait le reste.

Autre temps de Rencontres, largement ouvert à toutes et tous, l’inau-guration de l’exposition consacrée à une recherche graphique, à lagalerie de la Chancellerie. Cette année, un hommage est rendu auxœuvres de Michel Olyff. Simple, intemporel, l’œil affûté sur l’essen-tiel, la main habile à reformuler la vie, Michel commente, détaille,explique répond chaleureusement à tout questionnement. Sur lamezzanine, la présentation se double d’un commentaire didactiqueillustré sur l’authenticité des formes. Celui-ci fait jurisprudence pourle graphisme en général. Admirable !Certains l’ont remarqué, toutes les quatre heures le thème change,encyclopédies, hommages, dictionnaires, collections, rien à voir, classeurs,illisibles, miscellanées, toile, boucle, etc. Pour les rencontres, exposés,

débats et conférences restent, à Lurs, les meilleurs médias pour mieuxcomprendre les évolutions internationales des textes, codes et images.Quelques places étaient disponibles.

Le prix 2007 est attribué à Léa Chapon. Pour sa recherche sur le « Slam », cette jeune graphiste professionnelle, diplômée en 2004,gagne un galet de la Durance dédicacé par les membres du jury, lagratuité de la session 2008 ainsi qu’une dotation logicielle. Autre moment fort, les « Parasols », une demie journée porteouverte entre Salle Luria et Chancellerie. C’est le mercredi ! Tous lespublics curieux sont accueillis. L’échange, la discussion, s’appuie surl’exposition par les participants de leurs éditions, travaux récents,recherches, projets ou réalisations. Un mot, une signature, un ex-dono…

Cette année, la rencontre avec le paysage s’est orientée entre leMont Ventoux et Sisteron, au dos de la montagne de Lure, dans lavallée du Jabron. Merci à Olivia, Norbert et leur équipe de la ferme-auberge « Danse l’Ombre », près de Curel, d’avoir su pousser lesmurs pour que les presque quatre-vingts dix personnes reçues repar-tent enchantées dans une nuit d’encre noire. (Soixante-dix s’étaientinscrites). Tout de même… à vrai dire…. peu ou prou… un évènement imprévu :la distribution gratuite et abondante de locutions et d’expressionsordinaires. En référence à une langue inventée de toute pièce, lagrammaire est revisitée par des artistes ! Préfixes, suffixes, conjugai-sons, c’est une certitude palpable, la langue a du jeu !

De l’avis de tous, la session 2007 est une excellente cuvée.

Puis, trop vite, un i de Mozzarella ?, un O de porcelaine? un trémaen beignet ? deux points de tapenades ?… De « l’Oulivié dePierrevert » ou du « Bistro de Lus » vient la dernière excellenteassiette… Le blues de la rue de la Chancellerie et celui de la terrasseenvahit l’esprit de ces cinquante-cinquièmes Rencontres… Les migrateurs s’éparpillent.

Ils aspirent déjà à revoir les ornements et volutes des oratoires,comme la sécheresse fonctionnelle des balisages, lors des prochainesRencontres, en 2008.

Christian Bessigneul

Rencontresinternationales de Lure

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Un Cîment entre l'art et le publicUn toît pour l'art sur les toîts du monde

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Samedi 20 octobreEn amorce à la journée nationaledes arts de la rue du 27 octobre, la Cîmenterie rouvrira ses portessamedi 20 octobre, lors d'une journéefestive dédiée aux arts de la rue etspectacles vivants.

Avant-programme de l'inauguration :- Apéro dans le centre ville à 11h30- Pique-nique dans la garrigue auxalentours de 13h- À partir de 17h30 à la Cîmenterievisites agrémentées par les béton-niaises et bétonneux, fête, musique,spectacles et jeux jusqu’au bout de lanuit !…

Compagnie Tout Samba’L - La Cîmenterie - Lieu de création

adresse :

5, Rue Passère, 04300 Forcalquier

Tel : 04 92 75 30 77 - Fax : 04 92 75 30 77 courriel : [email protected] : www.toutsambal.frL : 1-138858 / 2-108765

De l’ordinaire à l’onirisme et toujours l’humain à portée de main…

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« Mémoire vive au fil des rues – une com-pagnie, un territoire, des habitants »s'installe dans Forcalquier du 1er au 29octobre, pour fêter la Cîmenterie rénovée,inaugurée le 20 octobre. L’exposition seconstruit grâce à la participation de tous, àtravers un collectage de traces et souvenirs.Artistes, amateurs, spectateurs ou passants

sont invités à recueillir et partager témoignages et envies pour la Cîmenterie, dès à pré-sent.En suivant le fil des réminiscences, les émotions, les histoires nouées grâce aux créations dela compagnie referont surface à travers Forcalquier. Les « fusions et frictions d’imaginaires »s’afficheront en hommage aux artistes qui ont partagé et enrichi les moments clés de lacompagnie. Photographies, machines poético-burlesques, peintures, sculptures, vidéos,articles, témoignages écrits ou racontés de vive voix… créeront un maillage de traces dans laville, et enverront l’imagination se promener dans les coins du monde où la compagnie estpassée.

>> CCoolllleeccttaaggee >> TTrraacceessTout Samba'L vous a embarqué dans ses aventures, ému, fait rire... Vous avez croisé la routede la compagnie au détour d'un festival, dans les couloirs d'un lieu de fabrique, au coin devotre rue... Vous vous êtes investis dans nos histoires, vous avez donné votre temps,votre motivation, vos émotions... Un peu, beaucoup, passionnément ! Envoyez-nous vostémoignages, vos engagements, vos impressions... Mettez en forme vos souvenirs ; offrez-nous votre moment le plus fort avec la compagnie ; racontez-nous ce que c'est, ToutSamba'L, pour vous...

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Dans le cadre de l’automne culturel,FdL organise la cinquième fête du livred’artiste de Forcalquier.Succédant à René Pons et André Velter,cette année l’auteur invité sera Jean-ClaudeVillain, poète et écrivain particulièrementimpliqué dans le livre d’artiste.Durant son séjour, il participera à des lectureset des signatures de ses livres.Quatorze artistes exposeront leurs œuvresau Centre d’art contemporain Boris Bojnevoù nous accueillerons également les livres-objets réalisés par les élèves du CollègeHenri Laugier sous la direction de Jean-PierreDupont.Comme précédemment, les artistes seretrouveront dans un atelier de fabricationd’un livre unique en commun qui traduiraleur lecture du texte offert pour la circonstance par Jean-Claude Villain.Ouvert tous les après-midi, cet atelier permettra au public de découvrir lesdifférents métiers du livre au travers dedémonstrations proposées par les artisteset artisans du pays de Forcalquier.Profitant de la sortie du livre de Marie-Hélène Clément, Les cahiers à spirale,écrit en résidence à Forcalquier en 2006,nous accueillerons l’auteur qui donneralecture de son texte en avant-première.

Jean-Claude Villain

Né en 1947 à Mâcon il vit au bordde la Méditerranée (près de Hyères)depuis 1975. Solitaire mais partageantde nombreuses amitiés, il poursuiten toute indépendance une œuvrepoétique variée, principalementtournée vers l’espace méditerranéendont il épouse aussi bien lesmythes et le chant que le tragique,et qu’il parcourt par l’écriture, lesvoyages et les traductions. Il estl’auteur d’une vingtaine de livres depoésie (entre autres : Parole exil,

Le Tombeau des Rois, Leur Dit, Thalassa pour un retour), tousaccompagnés de la contribution d’un plasticien, ainsi que depièces de théâtre, d’études sur des poètes contemporains, d’essais,de versions françaises, de chroniques, de nouvelles, et de livresd’artistes. Il poursuit une activité de critique littéraire pour différentes revues, tant françaises qu’étrangères. Certains de sesouvrages ont été traduits et publiés en plusieurs langues.Il participe à des festivals et colloques dans différents pays.Ses plus récents ouvrages parus sont : Le monde est beau et Nousavons des yeux pour voir (Éd. Encres Vives), Yeux ouverts dans lenoir (Éd. L’Harmattan).Deux essais ont paru sur son œuvre : l’un de Chantal DanjouJean-Claude Villain, damier de parole et silence, en 2001 auxÉd. L’Harmattan, l’autre de Constance Dima Les formes del’amour dans l’œuvre de Jean-Claude Villain en 2006 aux Éd. Kornilia Sfakianaki (Université de Thessalonique).Un dossier lui a été consacré par la revue Encres Vives en 2003et une vidéo par Itiné’art.

BIBLIOGRAPHIE ABRÉGÉELivres d’artistes (poésie)(S)ombre(s), sur sept encres de Alain Boullet, chez les deux artistes, 2001 •Histoire d’air, accompagné d’un dessin de Magali Latil, L’Attentive, 2001 •Pierres, sur des argiles de Marie-José Armando, Le Livre d’argile, 2001 • Plus même un souffle, pigments d’ocre de Youl, chez les deux artistes, 2004 •Sommeil, pigments d’ocre de Youl, chez les deux artistes, 2004 • Paradoxe del’ange, encres de Tibouchi, collection éventails, Le Livre pauvre, Tours, 2005 •Contemplation d’un jardin, pigments d’ocre de Youl, Médiathèque de Hyères

FdL fait

sa fêteau livre

d’artiste

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Henriette Palazzi

Comédienne depuis de nombreusesannées, elle a, après le Conservatoirenational d’Art dramatique, travaillé avecdiverses compagnies et metteurs-en-scène : Philippe Caubère, Gérard Gelas,Alain Rais, Reneta Scant, AndonisVouyoucas, Michel Pesenti, Franck Dimecket interprété les auteurs suivants :

Dario Fo, Federico Garcia-Lorca, Georges Feydeau, Thomas Bernhard,George Bataille, Edward Bond, ainsi que Molière, Shakespeare ouEuripide.Les derniers spectacles qu’elle a joués sont La ménagerie de verre deTennessee Williams mise en scène de Claude Pelopidas au FestivalOff en Avignon et Gens de Séoul 1919 d’Oriza Hirata mise en scène deFranck Dimeck au Théâtre de la Criée à Marseille.Elle a tourné également au cinéma et à la télévision avec des réali-sateurs comme Jacques Doillon, Jean-Paul Rappeneau,Caroline Huppert, Claude Duty et Jean-Pierre Thorn notamment.Elle prête aussi sa voix régulièrement à des textes de René Char,Robert Desnos, Antonin Artaud, René Daumal, Bertold Brecht,Henri Michaux dans divers cabarets parisiens et marseillais.

Marché du livre ancien, du livred’artiste et de la petite édition

Comme chaque année la place du Bourguet accueillera, le temps d’unejournée, les libraires de l’association Lire dans les Alpes du Sudauxquels se joindront pour la circonstance des représentants de lapetite édition et quelques-uns des créateurs de livres d’artiste quin’ont pu trouver place dans nos salles d’exposition ou bien qui ontchoisi d’être présents en extérieur comme en intérieur.

Atelier en fête au Garage L.

À nouveau cette année et pour privilégier le mélange des genres,nous proposons aux exposants de réaliser un livre d’artiste uniqueautour du texte de jean-Claude Villain La deuxième neige.Pour l’occasion, Vanessa et Romuald ouvriront les portes du Garage L.à l’équipe des artisans et artistes de FdL pour y installer leursmatériels et travailler ensemble à la création de l’œuvre commune.Nous y trouverons représentées plusieurs disciplines telles que lareliure, la typographie, l’enluminure, la dorure, l’illustration,la fabrication du papier, la linogravure, l’écriture et la calligraphie.Ouvert au public l’atelier offrira des démonstrations et la pratique dedifférentes techniques historiques, classiques ou innovantes en jouantsur les idées de superposition, interaction, métissage ou fusion.

Marie-Hélène Clément

S’il n’est pas une espèce en voie de disparition l’écrivain nécessite,en ces temps compassionnels, que nous prenions soin de lui. Il fautsavoir que l’écrivain est un animal généralement solitaire qui affec-tionne la réclusion au creux de petites pièces sobrement douillettesoù il peut ainsi s’adonner à la fermentation de son génie. Voilàpourquoi FdL aime à faire prendre un peu l’air à l’un de ces spécimensà l’occasion d’une manifestation censée glorifier le livre et qui le fait.Voilà pourquoi nous avons choisi il y a un an d’accueillir en nosterres hospitalières aux climats enjôleurs une auteure (comme ondit pour faire plaisir à Flora Groult), native de Lyon et qui a choiside pratiquer son apostolat sur les hauteurs de Belleville d’où elledomine, afin de ne s’y point compromettre, l’agitation germanopra-tinesque de l’intelligentzia française. À peine âgée de huit ans,Marie-Hélène Clément annonce à son grand-père qu’elle ira vivre àNice où elle épousera un poète. Elle en a vingt-trois lorsqu’ellequitte Lyon. Pour Nice évidemment. La rencontre avec le théâtre alieu sous les auspices de Genêt et Brecht mais aussi de Racine etSophocle. Phèdre en monolo-gue avec accompagnementde violoncelle ou bienAndromaque déstructuré etrecomposé sur quatre pla-teaux qui enserrent le public,ou encore Actes et dramaticules de Beckett,avec violoncelle itou, pourclore l’épisode niçois.Car Marie-Hélène Clément estalors amoureuse d’un photo-

(83), 2005 • J’ai baisé la bouche de l’aurore, bois gravés de Martine Diersé, Edition du Pin, 2005 • Ithaques, peintures de Geneviève Besse, L’atelier de la Dolve, 2006 • Liseuse par-dessus les épaules, peinture de Dominique Médard, collection Médaillons,

Le Livre pauvre, Tours, 2006 • Stations, gravures de Gérard Serée,Atelier gestes et traces, Nice, 2007.

PoésieEt lui grand fauve aimant que l’été traverse,1993, Unimuse (Belgique).En bulgare, Ed. Barrossov, Sofia, 2003. En grec, Editions Anémodeiktis,Athènes, 2007 • Orbes, 1993, L’Harmattan • Sept chants de relevailles,1994, Encres Vives. (2° édition 2001) • Eté, froide saison, 1996,L’Harmattan • Thalassa pour un retour, 1997, L’Harmattan • Dix stèleset une brisées en un jardin, 1998, Tipaza • Retour au sud, 2003, Tipaza.

ProsePour Refuge B, 2000, Les Cahiers de L’Egaré • Ecrire au sud, 2000,Encres Vives • Labrys, 2001, L’Harmattan • Le marchand d’épices, 2001,Encres Vives. En arabe aux Editions ANEP, Alger, 2003 • L’heure de Pan,2002, L’Harmattan • Aïssawiya, 2003, L’Harmattan • Yeux ouverts dansle noir, 2003, L’Harmattan • Le monde est beau et nous avons des yeuxpour voir, 2005, Encres vives.

JC. Villain et Henriette PalazziYeux ouverts dans le noirCe texte est l’adaptation d’un récit poétique inédit pour Refuge B,spectacle de la Compagnie Orphéon Théâtre intérieur créé le 1er

octobre 1999. Reprenant l’atmosphère et une partie de la thé-matique de l’œuvre originale, il s’en distingue néanmoins par soncontexte, sa finalité, son ton et sa construction. Également par salongueur, puisque cette adaptation pour le théâtre ne représentequ’un cinquième du texte initial, malgré que des ajouts aient étépratiqués afin de lui donner le sens et l’orientation voulus par lesmetteurs en scène. Il en est ainsi notamment de l’accentuationféminine du texte, puisque le choix de le faire entendre dans lenoir par la voix d’une unique comédienne, permettait de relierl’expérience commune de la lucidité apportée par la nuit à l’am-plitude symbolique de l’amour et de la maternité.Autre ajout : le prologue mettant en situation les spectateurs-participants, rappelés à leur condition inavouée, celle de deman-deurs de refuge au creux de l’incertitude et de la précarité dumonde. Chacun est invité à entrer au refuge pour trouver unrepos et partager, avec d’autres anonymes, par la profondeurdes mots, la même expérience intime : celle d’un retour à l’enfance et à l’innocence, d’une plongée salutaire dans toutesles valeurs de la nuit, c’est-à-dire dans la gravité heureuse ettragique de la vie.

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Calligraphies avecChristiane MilékitchTraces, signes, lettres et jeux de gris.Contrairement aux apparences, il est tout aussi complexe et pas-sionnant de jouer avec le trait abstrait qu'avec celui de la lettre.Aussi complexe puisqu’on y trouve les mêmes questions de rythmes,de pleins et de déliés, de gestion de l'espace avec formes et contre-formes. Aussi passionnant – sinon plus – que la calligraphie classique :le trait, rendu à sa seule dimension graphique est tout à inventer ;et comme chacun sait, le plus de créativité responsable est lecorollaire du plus de liberté.Ce qui ne saurait exclure des options de lisibilité partielle ou totale.Beaucoup de gammes avec des outils classiques et des plus inattendus… Le TRAIT pour le TRAIT, sa qualité énergétique,ses possibilités relationnelles.Puis avec de beaux papiers et toutes les couleurs cachées entre lenoir et le blanc, vous pourrez finaliser vos jeux dans un livre d'artisteaccordé à vos rythmes de traces/signes/lettres/taches/surfacesaquarellées. Samedi soir, dîner avec FDL et projection d'un filmrelatif à la calligraphie.

Le Garage L.[ibrarii]

L’atelier Librarii est un atelier de conservation du livre et des tech-niques picturales (enluminure, peinture, calligraphie) constitué en2002 par Vanessa Krolikowki, relieur-doreur formée à Estienne, etpar Romuald Sourisse, restaurateur d’objets d’art formé au CICL et artiste peintre autodidacte.Librarii cherche à faire découvrir ce patrimoine au plus grand nombreen participant aux événements locaux et nationaux et intéresser

les artistes aux problématiques de la conservation et au fondementtechnique de toute création contemporaine.L’association Le Garage L. a été créée afin de gérer l’ensemble desactivités non lucratives liées au garage, en dehors de Librarii.Nous souhaitons conserver l’esprit du lieu et mettre en valeur lesarchives du Garage Laurent (livres d’artistes, œuvres, publicationsindépendantes, etc.). Nous mettons à la disposition du public la biblio-thèque technique Librarii qui s’accompagne d’une matériothèque etd’un jardin tinctorial, ainsi que des conseils professionnels que nouspouvons fournir. Des expérimentations pourront être menées etconduire à un travail en commun.Nous proposons également aux artistes la location d’une partie dulieu, en fonction de notre calendrier, pour des expositions d’œuvresoriginales, avec pour but demettre l’accent sur la maîtrisetechnique du travail réalisé.Nous espérons ainsi créer unlien entre traditionnel etcontemporain, entre créationet conservation, entre public etartiste, artiste et scientifique,etc. Nous souhaitons créer unréseau entre les différentesassociations régionalesconcernées par nos activitéset mettre ainsi en communles connaissances et savoirs-faire (stages, expos, etc).

Librairie Livresque

Un tour pour découvrir la ville de Forcalquier…Un tour pour découvrir l’exposition consacrée à Jean-Claude Villainet aux livres d’artistesorganisée par FdL…Un tour pour découvrir surle chemin de la citadelle,au 3 rue Violette,la librairie Livresque :une petite librairie quicomblera vos envies desurprises à faire ou à sefaire dans les domaines de l’art, du fantastique,du policier, du bien-être et de l’ésotérisme.Trois petits tours et… à bientôt.

graphe qui ne jure que par Paris. Tous ceux qui ont été amoureux savent que c’est là une raison plus quesuffisante pour renoncer à la vie de province et aux charmesde la promenade des Anglais au mois de janvier.C’est à Paris donc que l’auteure (encore merci à Flora !)

écrit son premier livre. On notera – sans se gausser pour autant –que le titre en est Lucéram, du nom d’un petit patelin de l’arrière-pays niçois, comme quoi la nostalgie est bel et bien encore cequ’elle fut. France Culture en fera une dramatique (avec HenriSerres et Emmanuelle Riva et les Éditions Fourbis un livre).Trois autres textes (Frottements, Le Style indirect etL’Interrogatoire) seront diffusés à la radio.Mais l’écrivain, comme la cigale, se trouve parfois fort dépourvulorsque la bise est venue. Car il faut manger pour vivre, et donc pourécrire. Marie-Hélène Clément se fait correctrice pour Télérama,dix ans plus tard elle y est toujours. Avec son amoureux de pho-tographe – ou l’inverse – elle fait des livres (Retable deTimimoun, La Bouilloire, Première rencontre avec le soleil,Apostasie du dimanche, Demain les anges), rencontre PierreMréjen et son Harpo & (notez le fait que ce soit grâce à cethomme-là que nous connûmes Marie-Hélène) avec qui ellepublie Port-Royal-des-Champs et 42 Tragédies classiques etcontemporaines. Durant les mois de septembre et octobre2006 Marie-Hélène Clément était à Forcalquier, en résidencecomme on dit. Pour écrire, évidemment. Mais aussi pour confierà Jean-Pierre Weil un de ses textes à jouer, pour mûrir avecPierre Mréjen l’édition de son dernier écrit encore tout fraispondu, Les cahiers à spirale, et dont nous aurons la primeur lors decette Fête du livre d’artiste à l’occasion de sa parution.

Les élèves deJean-PierreDupont

Au même titre que les artistes invitésles élèves de cinquième et quatrièmedu collège de Forcalquier s’inspirerontdu texte de Jean-Claude Villain,La deuxième neige, pour nous enproposer leur interprétation dans lecadre d’une exposition intitulée :Livre(t) blanc.

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Samedi 20 octobre à 17 hdans les Caves à Lulu,rue d’Orléans

Yeux ouverts dans le noir,un texte de Jean-Claude Villain présenté par l’auteur et lu parHenriette Palazzi. Apérif-Rencontreautour des livres de Jean-ClaudeVillain proposés par la librairieLivresque en présence de l’auteuret de Henriette Palazzi.

Dimanche 21 octobre à 17 hdans les Caves à Lulu,rue d’Orléans

Les cahiers à spirale,un texte de Marie-Hélène Clémentlu en avant-première par l’auteuret Jean-Claude Dorléans.Apérif-Rencontre et signature dulivre de Marie-Hélène Clément enprésence de l’auteur, des éditionsHarpo & et FdL, d’Archétype et de la librairie livresque.Le public est invité à découvrir,avec la complicité de tous les acteurs,l’aventure que représente la création d’un livre depuis l’écriture jusqu’à l’objet fini.

Samedi 20 et dimanche 21 octobre 2007au Rocher d’Ongles

Traces, signes, lettres etjeux de grisStage de calligraphie animé parChristiane Milekitch. Samedi soirdîner avec FdL et projection d’unfilm relatif à la calligraphie.

Vendredi 26 octobre à 11 h 30Garage L, boulevard Bouche

Vernissage de l’atelier en fêteJean-Claude Villain, en présence desartistes invités à la Fête et du public,lit La deuxième neige, texte destinéà la fabrication d’un livre unique.Une autre bonne occasion de serencontrer autour d’un verre.

Vendredi 26 octobre à 15 hCentre d’art contemporainBoris Bojnev, rue grande

Ouverture des expositions � les livres d’artiste auxquels a

participé Jean-Claude Villain.� Les œuvres des 14 artistes invités

Marie-José Armando, ClaudeBallaré, Pierrette Burtin-Serraille,Bernard Foucher, Marina Haccoun-Levikoff, Anne-Laure Héritier-Blanc,André Jolivet, Ilona Kiss, RobertLobet, Dominique Médard,

Phetcheng Suor, Pierre Pitrou,Jackie Plaetevoet, CatherineRengade-Liégeois.

� Livre(t) blanc, livres-objet réalisés par les collégiens deForcalquier sous la direction deJean-Pierre Dupont.

Vendredi 26 octobre à 18 h 30Centre d’art contemporainBoris Bojnev, rue grande

Vernissage des expositions.

Samedi 27 octobre à 19 hCentre d’art contemporainBoris Bojnev, rue grandeDans le cadre de la nocturne,lecture libre de Jean-Claude Villain.

Dimanche 28 oct. de 9 h à 18 hPlace du BourguetMarché du livre ancien, du livred’artiste et de la petite éditionavec les artistes, libraires, éditeursinvités :Jean-Claude Bernard, Martine Flizot,Christian Henry, Anne Lasserre-Gasquez, Jacques Simonelli (éditionsde l’Ormaie), Gérard Truilhé…

Dimanche 28 octobre à 11 hCentre d’art contemporainBoris Bojnev, rue grandeAvec la participation de la librairieLivresque, Jean-Claude Villainsignera quelques-uns de ses livres.

INFOS PRATIQUES

Horaires d’ouverture desexpositionsVendredi 26 octobre à 15 h,vernissage à 18 h 30Samedi 27 octobre de 11 à 20 h,(nocturne)Dimanche 28 et lundi 29 octobrede 10 à 18 h

Horaire d’ouverture des ateliers pour le publicdu vendredi 26 au lundi 29 octobre de 14 à 18 h

Organisateur :Forcalquier des Livres (FdL)Renseignements et inscriptions :04 92 75 09 59email : [email protected]

Dans le cadre de l’Automne

culturel àForcalquier

Fête duLivre

d’artisteProgramme détaillé

des journées du20 au 29 octobre 2007

19 suite et fin

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11H30 : ACCUEIL ET VISITE 12H30 : INAUGURATION DU NOUVEAU SIÈGE SOCIALen présence de Christophe Castaner, Maire de Forcalquier, Président dela Communauté de communes Pays de Forcalquier-Montagne de Lure, et de François Prévost, Vice-président délégué à la culture de laCommunauté de communes Pays de Forcalquier-Montagne de Lure.

APÉRITIF

DE 14H30 À 17H30 : ATELIERS GRATUITS POUR ENFANTS sur inscription [email protected]

Citrouille, as-tu vu ta bouille ? (cuisine et dessin) : Pascale Subtil, Martine Groffe.

Les mots sortent du chapeau(ateliers d’écriture et d’illustration) : François Charles, BenoîtDelalandre, Cécile Gayte, Michael Knight, Anne-Marie de Pascale,Elisabeth Piquet, Nathalie Vallée, Patrick Vendamme.

Miroir, ô beau miroir, qui suis-je ? (atelier caricature) : Agnès Perruchon, François Peltier, Karine Girault.

Si le volcan m’était conté (diaporama sur les volcans) :Jacques Drouin.

Dans la cour, des jeux partout et pour tous (ateliers jeux) :Valérie Karpouchko - les ludothèques du 04.

15H30 : RENCONTRE-ATELIER POUR ADULTESEn quoi une photographie nous parle-t-elle ou non ?avec Didier Leclerc, photographe.

DE 20H À MINUIT : LA NUIT DES CONTES & IMPROVISATIONS MUSICALES

Café le Bourguet, place du Bourguet, ForcalquierAvec Odile Avezard, Aude Balmigère, DominiqueCorazza, Jacques Drouin, Catherine Bachaud-Sartre.Catherine Carpentier, Laurent Dhume, Martine Groffe,Kady Kaya, Michel Montoyat, Bernard Pautrat, DanyStein-Aubert, Sarang Seck, Nathalie Vallée.

Cette nuit des contes est ouverte à d’autres conteurset conteuses. Nous contacter : 04 92 79 40 00

Toute la semaine, retrouvez les ouvrages et auteurs duSablier chez nos libraires partenaires : la Carline, Livresque, le Poivre d’Ane, le Petit Pois, l’Arbousier et le Bleuet.

Claude CAILLEAU,

écrivain sarthois est venu àForcalquier dans le cadre du festival«Apérilivre» qui eu lieu en juin 2007.Comme auteur invité, il participaaux dédicaces de ses livres, à uneintervention au collège HenriLaugier de Forcalquier et égalementa été sollicité pour une conférence«Dans les pas de Pierre Reverdy»

essai biographique suivi de lectures de l’œuvre du poète (Éditionsdu Petit Pavé, mars 2006).Écrivain passionné et soucieux de faire une œuvre poétiquedans un cheminement qui est aussi réflexion sur l’écriture, ilnous annonce la parution de son livre intitulé Avec le temps…,publié aux Éditions du Pré de la Roche, étonnant livre d’artistede 2638 vers aux lignes habillées de dessins à la plume «Poèmede la mémoire du bilan. Évocation des lieux rêvés, des fantasmesqui habitent l’être tout au long d’une vie».La mise en page en a été particulièrement étudiée : la dispositiondes blocs de mots dans la page permet souvent plusieursniveaux de lecture, plusieurs entrées dans le poème ; mais onpeut aussi en faire une lecture linéaire.Ce livre en feuille est une poésie roman. Si l’on pouvait donnerun conseil, ce serait de le lire comme un roman, pour y trouverun personnage enfoui entre les lignes : l’auteur.Il s’agit là d’un livre d’artiste : Marie-Thérèse MEKAHLI, peintreet sculpteur qui anime un atelier au Mans, a occupé les blancs dupapier pour faire écho au texte, glissant ses dessins entre les blocsde mots ; chaque page formant ainsi un tableau dans le livre.Conscient d’avoir simplement reçu ce texte qui s’écrivait, l’auteur formule un appel au lecteur :le poète a glissé dans son livre un message“Heureux celui qui peut lire au-delà des mots”.

Ce livre d'artiste est mis à votre disposition à la bibliothèque de Forcalquier. À consulter sur place.

Christiane LIGNEUL

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1100 AANNSS

Prévues du 25 au 27 octobre, les festivités offriront expositions de tableaux et de photographies,ateliers dans les nouveaux locaux et Nuit des Contes au Café du Bourguet.

La fête est ouverte à tous. Les enfants sont évidemment les bienvenus.

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VÉCU AU STAGE DE CALLIGRAPHIEDES 28, 29 & 30

AOÛT AVECCHRISTIANEMILÉKITCHAvant de s'aventurer dans l'art périlleux du trait, notre première matinée fût strictement artisane. Nous avons tiré la langue pour bien maintenir lemétal des canettes de soda sur le manche de notreoutil ainsi improvisé, ajouté juste ce qui permet deconserver le vibrato de la plume sans qu'elle plie sousnotre gestuelle qui peut se faire martiale parfois.Après le baptême de l'encre, émotion du premier trait.Rencontre entre le charisme particulier d'un outil etla trace propre à chaque main, entre un grain depapier plus ou moins gros, une encre et les subtilespression du corps sur l'outil.Découverte des différents appuis autorisant pleins oudéliés.Dépassement des paramètres techniques pour produire un trait vivant, ferme, plein d'énergie.Épouser des formes de lettres, en divorcer pourcréer de nouveaux signes.Travailler la chorégraphie de la ligne calligraphiqueen variant les supports, les formats, les encres....et puis sélectionner, rassembler le meilleur de tousces moments forts en l'assaisonnant de collages, de rythmes alternant couleurs - papiers - surprises...; enfin une couverture, une reliure......ouf, ambitieux le programme, mais pari gagné !

Christine de Château-Arnoux :

Nous avons essayé, dans de grandesenvolées de signes à la Brogli...

Geneviève de Vitrolles :

Découper un rectangle dans une boîte de coca, le fixer sur un manche aprés l'avoir ciselé, entendre crissercette plume "cola-pen" sur le papier...

...et découvrir les traces étonnantesqu'elle y a laissées, voila ce que nousavons découvert le 1er jour du stage.

... d’exprimer nos sensations tourà tour tumultueuses ou sereines.

Une véritable alchimie s’est opérée entre l’encre et le papier...

....tandis que nous avons vécu dansune chaleureuse symbiose durant ces trois jours.

Jackie de Toulon:

Christiane nous immerge dans sa planète calligraphique...

intensité du moment présent,émotions, concentration, partage,

échange, création, imaginaire.

C'est un bonheur et la motivations'en voit décuplée. Merci pour toutes ces richesses,dans une atmosphère ludique,conviviale et motivante.

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Jacqueline de Gif sur Yvette dans l'Essonne (91):

Expérimenter l’outil en le faisant danser sur lepapier à la recherche de formes, de signes, de compositions, de mots.

Marriannick d'Aix en Provence:

Stage très enrichissant au service denotre créativité, depuis la fabricationde l'outil jusqu'à notre livre d'artiste...

...et surtout la sensibilisation à la gestuelle de la calligraphie contemporaine.

Christiane a su nous faire appréhender la "calligraphic line", l'essence de la calligraphie...

...dans son lieu marqué de sonempreinte, harmonieux & favorable à l'échange, au partage & à l'amitié.

Nadine des Figons près d'Aix:

C'était très fort de commencer derien, faire notre outil pour finir par uneœuvre finalisée.

J'ai vécu cette immersion de 3 joursen calligraphie comme un sas privilé-gié hors du monde & très nourrissant,où j'ai pu ne penser qu'à moi & lacréativité.

Apprivoiser cet outil me fût d'abordassez déroutant, difficile même, ellene fait pas ce qu'on voudrait ! Puis jel'ai comprise petit à petit.

Sur le fil du rasoir : l'équilibre entre selâcher & bien savoir où l'on va, loindes fausses facilités auxquelles onaimerait croire quand on en voit faireune démonstration !

C'est déroutant et nouveau d'entrerdans l'abstraction, mais combien créatif! Ça vaut le détour.

Utiliser divers papierspour se rendrecompte des effets,sages ou maculés d’éclaboussures d’encre.

Laisser la main aller sur le papier calmement ou d’une manière plus nerveuse.

Toute cette recherche avec Christiane qui accompagne chacuneavec beaucoup d’écoute et de bienveil-lance dans un climat sympathique etconvivial.

STAGE DE CALLIGRAPHIE

les 5 & 6 novembre 2007

Deux après-midi de jeux de traces calligraphiques

pour les 6-12 ans

L'aventure des traces,la découverte d'outils inconnus,

la diversité des supports...

Les 5 & 6 novembre, de 15h à 18h.dans l'atelier de calligraphie de

Christiane MILÉKITCH

au Rocher d'Ongles, à ONGLES(15 mn de Forcalquier,

10mn de Banon)Renseignements, inscriptions:

06 60 98 56 76 & 04 92 75 13 52

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… bref,transformer Manosque durant cinq jours en unevéritable scène littéraire.Depuis neuf ans, chaque édition prouve que la littératuren’est pas cette chose exsangue ou élitiste que l’on secomplait à décrire parfois. Bien au contraire et malgréles difficultés de l’époque - globalisation, concentration,règne de l’audimat - nous avons le sentiment d’êtredans une période de puissant renouvellement.Des voix fortes et singulières se révèlent chaqueannée, d’autres plus discrètes font leur chemin etfinissent par se faire entendre. Le roman, prétendumentà bout de souffle, ne cesse par sa plasticité d’êtreinlassablement moderne. Et sur scène de nouvellesformes émergent lors de “performances”. Des croise-ments artistiques s’esquissent, bientôt relayés etamplifiés par les nouveaux outils (internet, mail, pod-cast, blog, mobile, SMS…) qui ont un rôle à jouerdans la diffusion et sans doute aussi dans la création.Autant d’évolutions constatées et futures qui nousconduisent cette année à nous poser plus clairementencore la question de l’accessibilité de la littératureet, par extension, celle de la diversité (des œuvres,des formes, des modes de transmission, des publics).Cette question donnera lieu à une table ronde et àdes actions nouvelles pour enrichir et prolonger lefestival. Un parcours sur l’accessibilité permettra deprendre en charge certains handicaps et offrira destraductions : Braille, langue des signes, littérature

audio… De même, en nous associant au siteArchivox, c’est la question de l’archivage, de la diffusionet de l’audiotexte qui sera abordée. Une initiativesoutenue par la Maison des écrivains et reprise ausein du réseau des événements littéraires de créationcréé à Manosque il y a deux ans.Tout ceci sans oublier l’essentiel :faire partager nos coups de cœur littéraires de l’année et notre engouement pour cette rentréeparticulièrement séduisante et riche.

Olivier Chaudenson,Directeur avec l’équipe des Correspondances

Programme complet disponible au bureau des Correspondances Visuel, photos et dossier de presse téléchargeables sur www.correspondances-manosque.org

Informations :

BUREAU DES CORRESPONDANCES11, place de l'Hôtel de Ville - 04 100 ManosqueTél. : 04 92 72 75 81Fax : 04 92 72 11 80www.correspondances-manosque.org

[email protected]

Les CorrespondancesManosque - La Poste

Les Correspondances sont nées d’une envie :inventer un événement qui puisse présenter la littérature contemporaine dans toutesa diversité et la transmettre au plus large public. Au fil des ans, ce festival littéraire arenouvelé le genre et fait école à travers des choix innovants : privilégier les exercicesde lectures confiés aux auteurs ; solliciter des comédiens et des musiciens pour porterla littérature vers de nouveaux publics ; faire la part belle aux croisements inéditsentre le texte et d’autres formes de création ; animer la ville, notamment par deslieux d’écriture, pour s’adresser à tous et afin que chacun se sente légitime…

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Olivier Adam - Nathacha Appanah - Maurice AudebertMuriel Barbery - Jeanne Benameur - Patrick BouchainClémence Boulouque - Geneviève Brisac - Marie DarrieussecqAbha Dawesar et sa traductrice Isabelle Reinharez - Vincent DelecroixCharly Delwart - Agnès Desarthe - Raymond FedermanClaire Fercak - Philippe Forest - Colas Gutman - Yannick HaenelJean Hatzfeld - Célia Houdart - Ariel Kenig - Lola LafonLinda Lê - Gilles Leroy - Michèle Lesbre en lecture avec Florence Giorgetti

Jamal Mahjoub - Sophie Maurer - Céline MinardRaphaële Moussafir en lecture avec Alice Butaud - Emmanuelle PaganoEric Reinhardt - Olivia Rosenthal et Robert CantarellaFrançois Salvaing - Lyonel Trouillot - Philippe VassetAnne-Constance Vigier - Wu Ming 2 et son traducteur Serge Quadruppani

un hommage à Hélène Bessette et l’éditeur Paul Otchakovsky-Laurens

Jean Rochefort, Correspondance de Groucho Marx (sous réserve). (mercredi 26)Julie Depardieu,Correspondance de Violette Leduc. ( jeudi 27)Edouard Baer, Un Pedigree de Patrick Modiano. (vendredi 28)Jacques Gamblin,La Nuit sera calme de Romain Gary. (samedi 29)Lou Doillon & John Mitchell (à la guitare), Les Lettres de Calamity Jane… (dimanche 30)

Jacques Coursil, Oratorio contemporain. (mercredi 26)Mathias Malzieu (Dionysos), La Mécanique du cœur. ( jeudi 27)Babx, Silicone Baby. (vendredi 28)Bertrand Belin, La Perdue. (samedi 29)

Les écrivains

Les lectures spectacles

Les concerts littéraires

Actualité de la correspondance

C’est au plasticien Jean Lautrey et à son collaborateur Smaïl Touati que l’ondoit les installations les plus spectaculaires. Après les deux premiers « grandslivres », les virgules itinérantes, le Kaléïdoscript, Écrire sous les trombes ou encorela bibliothèque ouverte, ils proposent cette année d’autres nouveautés qui vontenrichir ce parcours. De nouveaux livres géants, réalisés en partenariat par les com-munautés de communes Luberon-Durance-Verdon et Pays de Forcalquier-Montagne de Lure, vont apparaître sur les places ainsi qu’un écritoire collectif,une cave se transformera en grotte, une cage tentera de fleurir, une « chambre noire » permettrala traduction en Braille de toutes les lettres grâce à la Fondation L’Occitane…Les Écritoires, installations artistiques, ludiques et éphémères, forment un parcours insolite à tra-vers Manosque, la communauté de communes Luberon-Durance-Verdon et alentour. Ambulants ouinstallés au détour d’une place, chez un commerçant ou un particulier, animés par une institutionou une association, ces Écritoires sont autant d’invitations à prendre le temps d’écrire en touteliberté. Ouverts à tous pour écrire à l’un des invités du festival, aux Correspondances pour faire partdes coups de coeur ou coups de gueule, aux amis ou aux ennemis… Toutes les lettres (plus de 14.000

en 2006) sont collectées et expédiées par LesCorrespondances, La Poste et ses facteurs.Et aussi… les Écritoires thématiques des associations et lesÉcritoires jeunesse installés au jardin de Voghéra, ceux descommerçants de Manosque et ceux des villages alentours…Le réseau des animateurs d’atelier d’écriture, près du Caféde la Poste, propose un Écritoire atelier.Et pour les utilisateurs du numérique, rendez-vous sur la pla-teforme SFR Jeunes Talents Text’ pour participer à l’atelier « SMS ou MMS de ruptures » ou réfléchir sur les nouvelles formesd’écriture…

LES ÉCRITOIRES DE JEAN LAUTREY

Je pense à toi mon Lou - Poèmes et lettres d’Apollinaire à Lou,

Textuel, avec le soutien de la Fondation La Poste

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La neuvième rencontre des

écrivains au Mont-Cenis

Les samedi et dimanche 21 et 22 juillet 2007 a eulieu la neuvième rencontre européenne du livre demontagne, organisée par les “Auteurs associés de laSavoie et de l’arc alpin”. Elle s’est tenue à la MaisonFranco-Italienne du Mont-Cenis, et dans un espaceconvivial, accueillant, à l’abri du grand soleil et duvent en général violent que l’on connaît bien là-haut.Le samedi matin, ce fut l’assemblée générale, plutôtclairsemée, hélas, où ont été évoqués les événementsde l’année écoulée. Le taux de la cotisation restefixé à 25 euros. Le conseil d’administration a été enpartie renouvelé et compte 3 nouveaux membres.A midi, samedi et dimanche, le repas était servi parl’hôtel Le Malamot, où logeaient également les par-ticipants. On ne pouvait que se régaler !L’après-midi, les visiteurs étaient accueillis par les

écrivains présents. Parmi eux, on pouvait noterMichel Jaillard avec son très bel ouvrage sur lesbornes de la frontière Savoie-Dauphiné,Pasqualini Ghio, Madame Coppier, Annie

Chazal et ses publications sur Bessans et la région,les deux représentants de l’Éco-musée de la Combede Savoie et de ses nombreux ouvrages,Renée Constantin et les costumes du pays d’Albiez,et bien sûr Francis Buffille et son important livresur les Piémontais en Provence.... et moi-même.J’en oublie sans doute, qu’ils me pardonnent ! Mais nous aurions souhaité qu’ils soient plus nombreux encore.Une partie de l’après-midi était consacrée à un atelierd’écriture organisé par Renée Constantin, à partird’un court passage de Mario Rigoni Stern, tiréd’une lettre à Primo Levi dans une traduction fran-çaise. Les lauréats ont été, pour le français,un jeune maçon venu avec son amie pour présen-ter les ouvrages de l’Éco-Musée (un texte que l’onpourra découvrir avec émotion dans ce numéro).17heures 30, débat sur “la langue française, languehistorique des hautes vallées alpines”, avec la parti-cipation de Marco Rey de Giaglione, et d’autreschercheurs qui se consacrent à l’étude du franco-provençal. On notait la présence du maire de TorreCanavese et de son adjoint à la Culture, du maire deLanslebourg, de la conseillère générale du canton.Le samedi soir, tout le monde s’est transporté auMalamot pour la traditionnelle nuit des écrivains,animée par un groupe de danseurs piémontaisdynamiques. Une soirée très réussie grâce,non seulement à l’entrain de chacun, mais aussi àl’excellent repas du chef Stéphane, avec, en pointd’orgue, une magnifique omelette norvégienne.Après les nourritures intellectuelles de la journée,

on pouvait apprécier pleinement ces nourrituresterrestres !Le lendemain, journée riche en animation, due à laprésence de nombreux visiteurs, visiblement intéresséspar les sujets présentés et s’arrêtant pour échangerdes idées pleines de pertinence avec les auteurs.Parmi eux, nous avons été heureux d’accueillirMonsieur Loridon, coordinateur du premiervolume de l’Encyclopédie de Savoie, consacré à laMaurienne, disponible actuellement en souscriptionauprès de l’éditeur, Éditions Cléopas, 11 avenue deGrande Rive, 74500, Thonon.Il convient, pour conclure, de remercier chaleureu-sement Francis Buffille, notre Président, qui œuvresans relâche à la réussite de ces journées, ainsi quenos charmantes hôtesses de la Maison Franco-Italienne, pour leur accueil souriant et leur compé-tence sans faille.

Gisèle Roche-Galopini.

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Saint-Étienne-les Orgues. Bibliothèque municipale.

Les vendredis de la bibliothèque ont lieu tous les mois à 18 h.

Voici le programme pour le deuxième semestre 2007.

5 octobre 2007. Thierry Herbinière nous fait

partager son aventure “technico-artistique” et découvrir

la polyphonie sur bois.

26 octobre 2007. Les éditions “Le bec en l’air”

présentent “Éloge de l’eau”, un ouvrage d’Alain Gualina,

en présence de l’auteur, ainsi que le polar “Pas de cou-

ronne à Banon” d’Étienne Riondet, qui évoque l’insur-

rection républicaine de 1851 et ses rebondissememnts

au XXe siècle.

9 novembre 2007. “Les papiers d’amour” à travers les

archives, avec les Diseurs d’Archives.

23 novembre 2007. Avec Yves Bical, voyage dans les

correspondances des peintres : les lettres de Fernand

Léger à Simone (1931-1940) avec projection commentée.

14 décembre 2007. Connaître Gassendi, avec Robert

Niel et Alain Soler pour l’accompagnement musical.

Projection du DVD.

Votre présence est vivement souhaitée à toutes ces

manifestations, pour les quelles nous n’enverrons pas

d’autres invitations. Elles sont rendues possibles grâce

à l’aide de la DRAC et du Conseil Général.

Gisèle Roche-Galopini, responsable de la bibliothèque.

“On est toujours curieux d’un artiste”écrit Giono.

C’est une vérité fondamentale. Justement àDigne, aux Archives Départementales, se tientjusqu’à l’automne une exposition consacrée à

Giono où sont présentés, entre autres, les menus objets permettantde mieux le connaître. Parmi eux, ses carnets et le courrier qu’ilrecevait. On nous dit qu’il conservait et classait absolument tousces documents.Il en est cependant un qui aurait aidé à mieux le connaîtreencore et qui a été malheureusement détruit par l’écrivain lui-même : les quelques mille lettres qui lui avaient été adressées parune amie très chère, Blanche Meyer.Tout n’est pas perdu cependant puisque quelques mille troiscents lettres à elle adressées par Giono au cours des trente annéesde leur amitié sont conservées à la bibliothèque de l’Universitéde Yale (US). Elles y ont été déposées par Blanche Meyer elle-même avant sa mort en 1988, mais ne sont pas accessibles aupublic. En outre, Blanche Meyer a écrit des mémoires “Le Gionoque j’ai connu”, mais cet ouvrage est aussi interdit de publicationparce qu’il contient des citations des lettres de l’écrivain.Heureusement pour nous, et pour nous permettre de mieux com-prendre Giono, un livre vient de paraître qui lève le voile surcette longue liaison. Il s’agit de “Blanche Meyer et Jean Giono”d’Annick Stevenson, publié chez Actes Sud, à qui la fille uniquede Blanche a fourni les documents qui lui ont permis d’écrire cetouvrage. Elle montre comment les héroïnes de la seconde partiede l’œuvre de Giono sont directement inspirées par Blanche, quece soit Adelina White de “Pour saluer Melville” ou Pauline du“Hussard sur le toit”.Annick Stevenson écrit : “Je ne peux considérer que comme unetrahison envers Giono lui-même le silence qui a toujours étéentretenu autour de cet amour”. Son livre nous incite à relirel’œuvre de Giono sous un éclairage nouveau.

Gisèle Roche-Galopini.

Archail, le 19 août 2007.

Archail, petit village situé à 920 m.d’altitude, au pied du Couar, à l’écart dela route de Digne à Barcelonnette viaSeyne-les-Alpes, auquel on arrive parune route étroite et tortueuse, avant dedéboucher sur une sorte de plateau etde découvrir la place accueillante autour

de laquelle se groupent des maisons aux façades de couleurs vives.Archail, village de dix habitants en hiver, jeunes et moins jeunesconfondus, et la place où l’on parle ordinairement franco-provençal,avec sa fontaine, son “café du Couar”, sa mairie.En ce dimanche, la place est en quelque sorte envahie de nom-breuses personnes qui parlent français, italien et surtout piémontais.En effet, le village accueille Francis Buffille venu présenter lasomme de ses premières recherches concernant les Piémontaisémigrés en Provence au fil des ans et même des siècles. Il est là,assis à une table, entouré des villageois, des “estrangers” pressésde découvrir une trace de leur passé, et aussi de toute l’équipedes “Ateliers du Couar”, association fondée par Berthe Pelestoret ses amis pour faire connaître l’histoire du village et de seshabitants. Justement le premier numéro de la revue publiée parl’Association est là, sur une table, consacrée à la transhumance,puisque l’activité principale de ce pays est l’élevage des moutons.Belle revue, bien présentée, contenant des photos des hommes etde leurs travaux.Mais, l’heure passe, Francis Buffille va maintenant évoquer dansune conférence accompagnée d’un diaporama, l’histoire duPiémont, les raisons de l’émigration et l’installation en Provenceavec ses joies et ses difficultés. Son travail ne s’arrêtera pas là,puisqu’il entreprend la rédaction d’un second ouvrage, fruit derecherches nouvelles et de rencontres avec d’autres familles quise sont manifestées à la suite de la parution du premier volumeet dont l’histoire mérite elle aussi d’être connue.Alors pourquoi pas, bientôt, dans un autre village de Provencepeut-être, une nouvelle rencontre avec Francis Buffille et PierreAllio ? C’est ce que je leur souhaite, non sans les remercier tousdeux ainsi que les habitants de ce petit village caché au pied duCouar, qui nous ont permis de passer un après-midi des plusagréables.

Gisèle Roche-Galopini

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l’&est édité grâceau soutien de :

le n°9 devant paraître auxalentours du 15 novembre,nous vous invitons à rejoindrele comité de rédaction qui seréunira le lundi 5 novembre à 14h00 au Grand Carré,à Forcalquier

n° 8

septembre

2007

Mise

en

page

de

Bernard

Claessens

qui

à cette

occasion

a eu

le plaisir

de

rencontrer

divers

actrices

et acteurs

du

monde

de

l’édition

et

de

la vie

associative

du pays

de

Forcalquier.