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LIGNE CFF LAUSANNE-BRIGUE Remplacement des ponts sur le Rhône Agrandissement du tunnel de St-Maurice Journées SIA 2016 : une exposition grandeur nature ! 142 e année / 29 avril 2016 Bulletin technique de la Suisse romande 09

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ligne CFF lausanne-Brigue

Remplacement des ponts sur le RhôneAgrandissement du tunnel de St-Maurice

Journées SIA 2016 : une exposition grandeur nature !

142e année / 29 avril 2016Bulletin technique de la Suisse romande09

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Paraissent chez le même éditeur :

Détail d’une poutre longitudinale du pont ferroviaire de Massongex (photo Hartmut Mühlberg, Monod-Piguet + Associés Ingénieurs Conseils SA)

5 ÉDITORIAL

22 IcI esT AILLeuRs

23 LIvRes

28 pAges sIA

32 OffRes D’empLOI

34 cOncOuRs

36 AgenDA

38 nOuveAux pRODuITs

ligne CFF lausanne-Brigue

La construction d’un nouveau pont ferroviaire sur le Rhône et l’agrandissement du tunnel ferroviaire de st-maurice permettront de lever des restrictions de trafic marchandises sur la ligne Lausanne-Brigue et d’y faire circuler les trains à deux étages.

7 Un nouveau pont ferroviaire sur le Rhône Hugo Anacleto, Tristan Jakob, Hartmut Mühlberg, Stéphane Utz

et Philippe Morel

15 Agrandissement du tunnel CFF de St-Maurice Cathie Hansmann, Alain Dériaz, Olivier Tappy et Xavier von Mandach

09

TeC21 nr. 18–19 (29.4.2016) Durch gneis und granit «Wir feiern bald den Höhepunkt unserer Arbeit» | Der gotthard-Basistunnel ist ... | signale aus dem Herzen des gotthardsTeC21 nr. 17/2016 (22.4.2016) Arithmetik des massvollen eingriffs | Konstruktiver Dialog | Kulturschmiede | Luxus des einfachenarCHi no 1 (02.2016) spazi per l’arte in TicinoAttorno al museo d’Arte della svizzera Italiana (mAsI) | I luoghi per la conservazione | percorrere il tempo dello spazio

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5 Tracés 09/2016 édiTorial

L’avenir radieux des ingénieurs capables de « Faire de la note »

l y a maintenant plus de deux ans et demi, je m’interrogeais déjà sur la façon dont les prestations des ingénieurs étaient rémuné-rées dans les marchés publics1. Force m’est de constater que les choses sont loin d’avoir évolué positivement, puisque les taux horaires offerts par les « gagnants » des mises au concours n’ont probablement jamais été aussi ridiculement bas : jusqu’où irons-nous sous prétexte qu’on ne peut pas faire autrement face aux « lois du marché » ?

Entretemps, j’ai appris non sans surprise que, pour répondre à des appels d’offres publics, il faut aujourd’hui savoir « Faire de la note ». L’existence d’une pareille expression illustre dra-matiquement l’impasse dans laquelle les bureaux d’ingénieurs se trouvent. Elle discrédite indiscutablement notre profession.

Cette chasse à la note influence radicalement l’analyse des tâches mises en sou-mission, puisqu’il s’agit alors d’identifier le ou les critères qui rapportent le plus. Aujourd’hui, dans la plupart des cas, le prix pèse pour une part proche de (souvent supérieure à) la moitié. Le nombre et la répartition en catégories des heures étant généralement aussi fixés dans l’appel d’offres, il ne reste guère d’autre solution que de baisser les prix. L’influence déterminante du prix est encore accentuée par le fait que c’est l’offre la plus basse qui sert de référence, ridiculisant et pénalisant ceux qui auraient l’outrecuidance d’appliquer des prix correspondant un tant soit peu aux prestations qu’ils offrent. On laisse alors au marché la responsabilité d’affirmer que les meilleurs ingénieurs sont les moins chers, faisant volontairement fi de l’adage dicton voulant que « le bon marché est toujours trop cher ».

Ceux que la prépondérance du prix n’aurait pas découragés peuvent alors espérer « Faire de la note » grâce à la qualité, mais l’espoir de combler l’écart créé par le prix est assez maigre : d’abord parce que la qualité a un coût minimal incompatible avec les prix pratiqués actuellement ; ensuite, parce que la subdivision des critères de qualité en de nombreux sous-critères les rendent impuissants à compenser le poids lourd du prix.

En acceptant d’attribuer des marchés publics d’ingénierie civile à des prix sous-éva-lués, les maîtres d’ouvrage jouent avec le feu. Cette situation ne manquera pas de décourager les jeunes de talent à se lancer dans ce domaine. Il en résultera rapide-ment une perte de savoir scientifique et technique, dont certains maîtres d’ouvrage avouent déjà percevoir les premiers signes. Ils disent parfois le regretter. Ont-ils vraiment la volonté de changer ?

Jacques Perret

1 « Exception masochiste ? », Edito TRACéS no 19/2013

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7 Tracés 09/2016 ponT CFF de Massongex

Un nouveau pont ferroviaire sur le Rhône

Du 22 mars au 1er avril 2016, le pont ferroviaire métallique possédant la plus longue portée de

Suisse a été lancé avec succès au-dessus du Rhône, à Massongex (VS). Trois opérations de ripage

successives le verront remplacer définitivement les anciens ponts et permettront ainsi de lever des

restrictions de trafic marchandises sur la ligne Lausanne-Brigue.

Hugo Anacleto, Tristan Jakob, Hartmut Mühlberg, Stéphane Utz et Philippe Morel

1

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génie civil8 Tracés 09/2016

L a ligne CFF Lausanne-Brigue enjambe le Rhône entre Bex et Massongex grâce à deux ponts métalliques parallèles (fig. 1). Ces

ouvrages ont été construits en 1903 (amont) et 1923 (aval). Ils portent chacun une voie unique et ont une portée identique de 70 m. Deux paires de ponts de 10 m de portée les complètent, amenant leur longueur totale à 90 m. Les voies existantes ne sont pas ballastées ; elles se trouvent en position haute sur les ouvrages de rives et en position médiane sur les ouvrages au-dessus du Rhône. En raison du vieillissement de la structure, la catégorie de trains la plus lourde (D4) n’est plus admise sur le pont amont1, pénalisant l’exploitation ferroviaire. Sur cette base, et tenant compte du projet de 3e correction du Rhône, les CFF ont décidé de remplacer les six ouvrages existants par un nouveau pont unique portant les deux voies ballastées sans limitation de catégorie de trains et permettant la réalisation d’éventuels travaux d’élargissement du fleuve.

Compte tenu des importantes charges de trafic liées au caractère ferroviaire de l’ouvrage et de la distance à franchir, le système porteur qui s’est imposé est un pont de type bow-string (encadré « Pont bow-string », p. 12). Il est composé de deux arcs métalliques et d’un tablier mixte avec une auge en béton armé (fig. 4a et 4b). Le nouvel ouvrage a une portée simple de 125.80 m, la plus grande de Suisse pour un pont ferro-viaire métallique. La hauteur maximum de l’arc par rapport au plan de roulement est de 22.7 m. Les deux poutres longitudinales ont une hauteur de 4 m.

Projet sous contraintesLa structure métallique a été montée in situ, sur la

rive gauche du Rhône, et en amont des ouvrages exis-tants (fig. 2). La zone de construction a été définie par l’axe de ces derniers, ainsi que par la position de la ligne aérienne haute tension côté Bex. Outre le maintien du trafic ferroviaire, le chantier est égale-ment contraint par la présence d’un oléoduc sur la rive gauche et d’un gazoduc sur la rive opposée. Le choix d’un ripage de l’amont vers l’aval a été imposé par l’obligation de maintenir le trafic marchandises, et donc de conserver aussi longtemps que possible le pont aval actuel qui le supporte à lui seul.

La structure métallique a été lancée au-dessus du cours d’eau entre le 22 mars et le 1er avril 2016. Trois opérations de ripage successives, du printemps à l’automne 2016, permettront de le positionner défi-nitivement. Elles s’effectueront selon une chorégra-phie savamment orchestrée (fig. 10) afin de perturber au minimum l’exploitation du réseau ferroviaire. En effet, la circulation des trains ne sera interrompue totalement que durant deux nuits définies longtemps à l’avance, et qu’il n’est pas possible de repousser. Le nouveau pont sera également utilisé pour soutenir les ouvrages existants pendant leur déconstruction.

Phasage des travaux - Mise en place de 2 × 2 ponts provisoires (longueur 18.20 m,

portée 17.50 m) au droit des futures culées, s’appuyant sur des micropieux

- Exécution de parois berlinoises pour les enceintes de fouille des nouvelles culées

- Terrassement par étapes sous les ponts provisoires et ancrage des parois berlinoises par des tirants actifs

- Exécution de pieux forés diamètre 1500 mm pour les culées, en partie avec déplacement des ponts provisoires lors d’une opération coup-de-poing sur un week-end

- Construction des culées sous les ponts provisoires - Lancement de la structure métallique du nouveau pont - Bétonnage du tablier et des sommiers latéraux - Mise en place de l’étanchéité et pré-ballastage - Remplacement des suspentes provisoires près des culées par

les suspentes définitives - Ripage du pont par étapes avec déconstruction des ponts

existants - Ripage de la voie amont sur 800 mètres1

- Ripage du pont en position définitive - Mise en service des deux voies CFF sur le nouveau pont et

bétonnage du solde des murs en aile des culées

Infrastructures provisoiresEn complément aux palées provisoires soutenant

la structure métallique dans la zone de montage, le chantier a nécessité l’aménagement de deux bancs de lancement/ripage (un sur chaque rive) et d’une paire de piles provisoires sur une plateforme réalisée dans le Rhône (fig. 5).

Les deux bancs de lancement/ripage (fig. 3) sont conçus de manière similaire et fondés sur huit pieux de 1.50 mètre de diamètre et 20 m de profondeur. Ils serviront également au vérinage lors du montage des appuis définitifs. Le banc de lancement en rive gauche a accueilli les vérins (fig. 8) ayant permis de tirer le pont lors du lancement, au moyen de câbles fixés à l’ex-trémité valaisanne de la structure métallique.

Pour des raisons liées aux contraintes hydrauliques du Rhône, les piles provisoires (fig. 9) se situent à 68 m du banc de lancement côté Massongex : le lance-ment d’une poutre simple nécessitant une distance entre les appuis provisoires inférieure à la moitié de la portée, il a fallu équiper le pont d’un avant-bec de 30 m de longueur. Ce dernier a été préfabriqué et installé sur place. Les piles provisoires sont installées sur une plateforme composée d’une digue en enroche-ment sur laquelle est créée une rampe d’accès, puis de la plateforme elle-même, soutenue par un rideau de palplanches ancré côté Rhône et par une digue en enrochement en aval.

1 La conception du treillis métallique riveté des ouvrages principaux diffère entre les ponts amont et aval.

1 Les anciens ponts n’ayant pas été construits simultanément, l’écart entre les deux voies est plus grand que celui possible sur un pont unique ; cette opération permettra d’ajuster les voies au gabarit du nouveau pont.

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9 Tracés 09/2016 ponT CFF de Massongex

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4b

4a

1 Vue aérienne du chantier : l’on y distingue le nouveau pont en construction (en haut à gauche), les bancs de lancement/ripage (de part et d’autre du Rhône), la plateforme sur laquelle sont construites les piles provisoires, les deux anciens ponts et les fouilles réalisées pour construire les culées (ainsi que les quatre ponts provisoires qu’exigent ces travaux). (Photo Swissgas)

2 Montage de la structure métallique du nouveau pont sur la rive gauche du Rhône, en amont des anciens ouvrages

3 Construction des bancs de lancement/ripage4 a) Schéma du pont et de ses éléments et b) coupe du pont5 Profil longitudinal du chantier : a) palées de soutien, b) bancs de lance-

ment/ripage, c) piles et plateforme provisoires, d) nouveau pont et e) anciens ponts

6 Coupe sur les pieux de la culée fixe (Massongex)

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génie civil10 Tracés 09/2016

Des investigations de berges ainsi qu’une bathymé-trie ont été effectuées durant l’été 2015 afin d’établir les bases solides nécessaires aux calculs de dimen-sionnement de la plateforme. Lors des travaux préli-minaires avant l’intervention principale, un confor-tement de la berge valaisanne a été réalisée sur 70 m pour éviter tout risque d’érosion. Des essais ont été effectués afin de valider la portance du système et d’es-timer au plus proche les tassements lors du lancement de la charpente métallique.

Le système mixte palplanches et blocs a été retenu car il permet de limiter au maximum la réduction du gabarit fluvial en phase travaux et assure la stabilité de la plateforme même avec des affouillements généraux et locaux. Les palplanches étant faciles à retirer, le lit du Rhône sera restitué libre de tout reste de construc-tion puisque les piles provisoires seront démontées après le lancement.

Appuis définitifsLe pont reposera sur quatre appuis de type sphé-

rique, libres transversalement et bloqués longitu-dinalement sur la seule culée côté Massongex. Les efforts transversaux en service, et surtout les charges sismiques, sont repris par le biais de butées transver-sales à l’axe de l’ouvrage aux deux extrémités. Le côté mobile du pont se trouve côté Bex, où les voies seront équipées d’appareils de dilatation.

Les deux culées sont en béton armé avec fondations profondes. La culée fixe comporte trois rangées de cinq pieux de 1.50 m de diamètre et d’une longueur de 27 m. Afin de pouvoir reprendre les efforts hori-zontaux notamment dus au séisme (±21 000 kN en sens longitudinal et ±16 000 kN en sens transversal), les pieux extérieurs ont été inclinés à 5.7°, la largeur de l’enceinte de fouille étant limitée par la portée des ponts provisoires à disposition lors des travaux (17.50 m). La position des pieux des deux culées a été fixée en fonction des conditions d’exploitation ferro-viaire. Les pieux les plus sollicités par les efforts dus au séisme ont nécessité la mise en place d’une double cage d’armature en partie haute. La culée mobile quant à elle comporte deux rangées de cinq pieux de 1.50 m de diamètre pour une longueur de 20 m. La géométrie des culées a été définie en fonction des étapes de ripages avec mise en service intermédiaire de la voie amont mais également de manière à pouvoir procéder facile-ment aux futures inspections et changement d’appuis.

Afin de maintenir du trafic ferroviaire, la réalisa-tion des culées à leur emplacement définitif a néces-sité la pose de quatre ponts provisoires (fig. 1). Deux enceintes de fouilles ont été nécessaires pour permettre les terrassements au-dessous des ponts provisoires. Cette phase du projet a vu la réalisation de 32 micropieux (ROR 139.5-12 S355 avec injections répétitives et sélectives de 21 m de longueur), 90 pieux (ROR 323-16 S355 de 12 m de longueur avec forage excentrique), 145 ancrages et 5800 m3 de terrassement par étapes.

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11 Tracés 09/2016

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7 Partie métallique de l’auge mixte acier/béton8 Vérins et câbles de lancement sur le banc de lance-

ment/ripage en rive gauche9 Passage de l’avant-bec sur les piles provisoires10 Phases de ripage : a) état initial, b) lancement du pont,

c) retrait de la plateforme portant les piles provisoires, d) pré-ripage contre le pont amont et démolition de ce dernier, e) ripage intermédiaire et mise en œuvre de la voie amont, f) mise en service de la voie amont et démolition du pont aval, g) ripage définitif

ponT CFF de Massongex

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génie civil12 Tracés 09/2016

Intervenants Maître d’ouvrage : CFF SA Infrastructure, Projets, Engineering, Centre de compétence ponts Auteur du projet : Groupement Monod-Piguet + Associés Ingénieurs Conseils SA – Synaxis SA Lausanne Direction locale des travaux : Groupement Monod- Piguet + Associés Ingénieurs Conseils SA – Synaxis SA Lausanne Génie civil : Implenia Construction SA Construction métallique : Zwahlen & Mayr SA

Pont bow-strIng Le terme bow-string vient des mots anglais bow = arc et string = corde, faisant tant référence à la géométrie du pont qu’à son principe statique. Il désigne une catégorie de pont constitué d'un tablier faisant fonction de tirant, et d’arcs encastrés aux extrémités dans les poutres latérales du tablier. En travée, le tablier est suspendu aux arcs par des suspentes. Les arcs sont soumis à des efforts de compression lon-gitudinaux sous l’effet des charges verticales transmises par les suspentes. Les réactions d’appui horizontales des arcs qui en découlent sont intégralement reprises par les tirants, si bien que ne sont transmis aux culées que des efforts verticaux (exception faite des efforts liés aux accélérations/décélérations des trains, vent, choc et séisme).

chIffres clés Portée : 125.80 mètresLargeur : 14.50 mètresHauteur totale : 25 mètresPoids total : 8000 tonnes (2500 tonnes d’acier, 3000 tonnes de béton pour le tablier et 2500 tonnes de ballast/voies)Planification des travaux : avril 2015 à mars 2017Coûts des travaux : 34 millions de francs

11

11 Le Rhône est enjambé : encore une dizaine de mètres pour compléter l’opération de lancement.

(Sauf mention, tous les documents illustrant cet article ont été fournis par le Groupement MPAIC + Synaxis et les photos sont de Hartmut Mühlberg, Monod-Piguet + Associés Ingénieurs Conseils SA)

Structure métallique et tablierLa structure métallique primaire du bow-string se

compose de deux arcs métalliques inclinés de 12° vers l’intérieur de l’ouvrage et de deux poutres longitudi-nales faisant office de tirants et créant la rigidité flexion-nelle nécessaire (fig 4a et 4b). Les arcs ont une section rectangulaire en caisson composé-soudé avec une troisième âme centrale dans l’axe des suspentes. Leur hauteur varie de 1.85 m à la base pour 1.20 m à la clé. Ils sont stabilisés par quatre entretoises en caisson et étayés pendant la phase du lancement. Le pied de l’arc est encastré dans les deux poutres transversales sur appui, d’une hauteur de 1.10 m, qui assurent la transmission de l’action sismique transversale aux culées.

Les poutres longitudinales sont également incli-nées dans le même plan de 12° (fig. 7). Elles sont constituées de composés-soudés en I d’une hauteur constante de 4 m avec une âme centrale traversant la semelle supérieure et sur laquelle viennent se fixer les suspentes. Dans la zone du nœud à l’extrémité de la poutre et à l’intersection avec l’arc, les poutres sont caissonées. La déformation du pont sous charges ferro-viaires excentrées est déterminante pour la hauteur de la poutre. Les poutres longitudinales ont une contre-flèche de 200 mm, les poutres transversales de 20 mm.

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13 Tracés 09/2016

Les poutres longitudinales sont reliées aux arcs par des suspentes (16 par côté) constituées de fers plats d’une section de 60 mm × 300 mm. Afin d’éviter une flexion trop importante dans les suspentes d’extrémité, des suspentes provisoires, plus souples, sont mises en place lors du montage. Après lancement et bétonnage du tablier, elles sont remplacées par les suspentes défi-nitives. La partie métallique du tablier est composée de 36 poutres transversales espacées de 3.40 m, toujours en composé-soudé, d’une hauteur de 0.90 m et avec une contre-flèche de 20 mm, qui forment une section mixte avec la dalle en béton.

La structure métallique est entièrement en acier S355 M/ML. Les épaisseurs des tôles constituantes vont de 20 mm pour les âmes des poutres transversales à 120 mm pour les semelles des poutres longitudinales. La structure est revêtue d’un système de protection anticorrosion par métallisation, qui consiste à projeter du zinc en fusion sur l’acier grenaillé. Le système est complété par un bouche-pores, une couche intermé-diaire et une couche de finition.

L’auge est constituée par une dalle de 52 cm d’épais-seur à l’axe et minimale de 40 cm aux points bas, et par deux poutres latérales d’épaisseur variable et de 2.20 m de hauteur, bétonnées contre les poutres

longitudinales en acier. L’arasée des poutres en béton est inclinée vers l’intérieur de l’ouvrage. Les eaux du tablier du pont s’écouleront directement dans le Rhône ou sur les berges. Le fond de l’auge en béton sera réalisé en facettes avec des pentes minimales de 2 % permettant de conduire les eaux aux points bas situés de part et d’autre de l’ouvrage et espacés de 6.80 m. Une étanchéité composée d’un lé collé en plein, type LBP, de 5 mm et protégée par une couche d’asphalte coulé de 40 mm recouvrira l’ensemble de la surface de l’auge. Le tablier recevra enfin une épais-seur de ballast de 75 cm (55 cm sous traverses), avec une réserve de bourrage de 12 cm.

Fin juin 2016, une fois les travaux de génie civil majoritairement achevés, débutera la phase ferroviaire proprement dite, qui verra la pose des voies et des lignes de contact avant le dernier ripage, en novembre 2016. Place ensuite aux trains, qui pourront alors passer sous les arches du nouveau pont sur le Rhône !

Hugo Anacleto, ingénieur civil dipl. HES, Synaxis SA (Lausanne)Tristan Jakob, chef de projet, CFFHartmut Mühlberg, ingénieur REg A, Monod-Piguet + Associés Ingénieurs Conseils SAStéphane Utz, ingénieur civil dipl. EPFL, Zwahlen & Mayr SA

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ponT CFF de Massongex

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Page 15: PDF du numéro

15 Tracés 09/2016 Tunnel CFF de sT-MauriCe

Agrandissement du tunnel CFF de St-Maurice

Le tunnel de St-Maurice se trouve sur la ligne du Simplon où les CFF se sont engagés à faire passer

les trains à deux étages à l’horizon 2018. Les travaux entrepris pour l’agrandissement

du profil ont été réalisés en maintenant une voie en exploitation. Les derniers mètres cubes

excavés l’ont été par minage lors d’une ambitieuse opération coup-de-poing,

menée en novembre 2015.

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génie civil16 Tracés 09/2016

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S itué sur la ligne Lausanne-Brigue et mis en service en 1859, le tunnel de St-Maurice a une longueur de 489 mètres, dont 35 de tranchée

couverte côté St-Maurice. Excavé dans du calcaire, il n’est revêtu de moellons qu’au nord sur une longueur de 150 m.

Plus de 240 trains circulent quotidiennement dans le tunnel, avec des pointes à quinze trains par heure, soit un passage toutes les quatre minutes. La nuit, le trafic ne s’interrompt pas, avec le passage de trains voyageurs France – Italie et de trains marchandises.

Aucune alternative de déviation n’étant possible, le maintien de cette ligne en service pendant les travaux d’agrandissement était donc imposé. Le choix a alors été fait de réaliser ces travaux par demi-section : la circulation des trains a été maintenue sur une seule voie durant tout le chantier, laissant la seconde à disposition pour les travaux.

Certains travaux, notamment ceux pour la mise en place de la paroi de protection à l’entrevoie, ont tout

de même nécessité l’interruption totale du trafic et le déclenchement de la ligne de contact. Un intervalle de nuit de cinq heures a été défini. Lors de ces nuits (240 au total entre 2013 et 2016), des bus ont été mis en place pour les voyageurs des derniers trains de la soirée. Des interruptions plus longues ont égale-ment été nécessaires. Ces opérations spéciales, appe-lées coup-de-poing (OCP), désignent des travaux qui nécessitent l’interruption totale du trafic sur une longue durée, ici sur deux week-ends de 53 heures, du vendredi 22 h 40 au lundi 3 h 30.

De tels week-ends nécessitent un énorme travail de préparation de la part de l’entreprise, qui ne peut se permettre d’avoir du retard, mais aussi de la part des CFF qui doivent réorganiser tout le trafic voyageurs. Les dates de ces week-ends sont fixées plus d’un an à l’avance.

Aucune de ces mesures d’exploitation (simple voie, nuits, week-ends) n’étant flexible, l’organisation du phasage des travaux est essentielle.

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17 Tracés 09/2016

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Tunnel CFF de sT-MauriCe

Objectif des travauxL’objectif principal était de permettre le passage des

trains à deux étages et ainsi d’accroître le profil actuel du tunnel au profil d’espace libre PEL OCF 2/S2. Les travaux devaient aussi adapter l’ouvrage aux normes et aux standards CFF, en particulier pour l’auto- sauvetage, mais aussi pour diminuer les travaux d’en-tretien. Les contraintes à prendre en compte durant l’exécution des travaux étaient les suivantes : - préservation de l’exploitation d’une voie ferroviaire

en toute sécurité ; - maintien de la ligne à haute tension qui traverse

le tunnel ; - maintien de la forteresse Dufour inscrite au patri-

moine côté Bex (fig. 2) ; - respect des aspects environnementaux : vibrations,

sons solidiens et protection des eaux souterraines.Le tunnel est entièrement creusé dans les calcaires

gris-clair du Valanginien, une roche globalement massive et très résistante. L’orientation générale des

bancs est subhorizontale, légèrement inclinée vers le portail Bex (fig. 2). Des venues d’eau, présentes dans les zones moellonées côté Bex, ont nécessité la mise en place d’une étanchéité projetée avant la mise en place du revêtement.

L’agrandissement du gabarit du tunnel impliquait une augmentation de sa hauteur. Côté St-Maurice, la présence de la gare ne permettait pas de changer le niveau des voies. A l’autre extrémité, la présence de la forteresse Dufour, valeur patrimoniale (galerie avec sept meurtrières), ne permettait pas de toucher la calotte du tunnel. L’agrandissement du tunnel a donc été réalisé avec un profil variable plongeant côté Bex induisant une excavation de la calotte côté St-Maurice et une excavation en radier côté Bex (fig. 3).

Phasage et paroi de protectionPour assainir le tunnel en respectant les contraintes

d’exploitation des CFF et celles du site, il a fallu procéder par étapes. Compte tenu de la bonne tenue

4

1 Portail côté St-Maurice, un jour avant le tir du 7 novembre 2015

2 Portail côté Bex avec conservation de la galerie historique, avec les deux nouvelles voies (© Alain Dériaz)

3 Profil en long du tunnel, avec en rouge les parties agrandies

4 Excavation au brise-roche du pare-ment et de la calotte du tunnel

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génie civil18 Tracés 09/2016

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Phasage des travauxPhase 1 – Travaux côté Rhône (2 sept. 2013 - 22 mars 2015) (fig. 5 et 6) : - Montage de la paroi de protection entre les deux voies,

de nuit avec trafic ferroviaire interrompu ; - Fermeture de la voie au trafic ferroviaire (18 novembre 2013),

enlèvement des voies et du ballast ; - Exécution d’une longrine avec ancrages actifs dans la zone

de moellons (calotte conservée) ; - Agrandissement de la section à l’aide de brise-roches hydrau-

liques montés sur pelles (env. 20 m3/ml) ; - Captage des venues d’eau et mise en place d’une étanchéité

projetée dans la zone aquifère (150 m) ; - Mise en place du soutènement constitué localement de bou-

lons et de 15 cm de béton projeté fibré ; - Exécution de la banquette, pose du drain et bétonnage

d’un radier ; - Modification de la paroi de protection pour exécution des

travaux côté montagne ; - Mise en place du ballast, pose provisoire de la nouvelle voie

et de la ligne de contact ; - Mise en service de la voie Rhône le 22 mars 2015.

Phase 2 – Travaux côté montagne (22 mars 2015 - 5 avril 2016) (fig. 7 et 8) : - Enlèvement des voies et du ballast ; - Modification complémentaire en calotte de la paroi de pro-

tection de nuit avec trafic ferroviaire interrompu ; - Exécution d’une longrine avec ancrages actifs dans la zone

de moellons ; - Agrandissement de la section à l’aide de deux brise-roches

hydrauliques montés sur pelles (env. 20 m3/ml) ; - Captage des venues d’eau et mise en place d’une étanchéité

projetée dans la zone aquifère (150 m) ; - Mise en place du soutènement constitué localement de bou-

lons et de 15 cm de béton projeté fibré ; - Exécution de la banquette, pose du drain et bétonnage

d’un radier ; - Démontage de la paroi de protection de nuit avec trafic

ferroviaire interrompu ; - Mise en place de ballast ; - Tirage des câbles, pose de la voie et de la ligne de contact ; - Transfert du trafic ferroviaire sur voie montagne (5 avril 2016).

Phase 3 – Travaux côté Rhône (5 avril 2016 - 2 mai 2016) : - Mise en place de la voie à son niveau définitif ; - Finition des banquettes côté Rhône ; - Pose de la LC définitive ; - Mise en service définitive des deux voies (2 mai 2016).

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19 Tracés 09/2016 Tunnel CFF de sT-MauriCe

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de la roche, il a été décidé de réaliser ces travaux par demi-section. Pour garantir la sécurité de l’exploita-tion de la ligne ferroviaire et celle des ouvriers travail-lant dans le tunnel, une paroi de protection a dû être installée entre les deux voies dans le tunnel.

Le concept de la paroi de protection a fait l’objet de nombreuses réflexions puisqu’elle devait assurer des fonctions distinctes selon les principales phases des travaux (voir encadré ci-contre) : - travaux côté Rhône : soutènement de la voie en

service (soutènement type « berlinoise » en partie inférieure), tout en créant une barrière physique entre le chantier et la zone de circulation des trains.

- travaux côté montagne : modification de sa partie supérieure avec pose d’une béquille pour permettre l’excavation et le soutènement de la partie centrale de la calotte.Cette paroi a donc été réalisée en profilé d’acier

planté en radier dans des tubes forés, et ancrée côté montagne avec des ancrages type swellex et du béton projeté. Entre les profilés, des treillis métalliques ont été mis en place.

La paroi était en outre dotée d’un dispositif sonore et lumineux d’avertissement des trains (Minimel), avec un système permettant de stopper la circulation des trains en cas d’accident.

L’opération coup-de-poing 2015Du fait de la proximité immédiate du tunnel avec

la gare de St-Maurice, un aiguillage situé dans le tunnel distribue les trains entre les quais 1 à 5 de la gare. Le trafic ferroviaire empêchait de neutraliser le côté amont de la zone de l’aiguillage (env. 100 m). L’excavation et le soutènement de ce parement ont donc dû faire l’objet d’une opération spéciale durant le week-end du 7 au 8 novembre 2015, pendant lequel le trafic ferroviaire a été totalement interrompu.

Le travail à réaliser durant les 53 heures à disposi-tion consistait à : - démonter la ligne de contact ; - protéger les voies et les installations ferroviaires ; - excaver les 800 m³ de rocher en place sur une

longueur de 76 m ; - forer et mettre en place 90 ancrages en fibre de verre

à l’aide de deux jumbos (machines servant à forer les trous dans le rocher) ;

- appliquer 15 cm de béton projeté avec deux robots ; - enlever toutes les protections ; - remonter la ligne de contact ; - effectuer les divers contrôles de sécurité avant la

remise en service de la voie.Pour respecter le cahier des charges, l’excavation par

minage a semblé la méthode la plus appropriée. Chaque tâche a été étudiée en détail afin de trouver les rende-ments optimaux. L’enchaînement des opérations a été minutieusement planifié, certaines tâches étant réali-sées simultanément. Prévu initialement en plusieurs tirs, le minage des 800 m³ de parement (d’une épais-seur variant de 30 cm à 1.20 m) a finalement été réalisé en une fois, pour réduire le nombre d’opérations.

5 Agrandissement du profil en radier côté Bex, voie Rhône

6 Agrandissement du profil en calotte côté St-Maurice, voie Rhône

7 Agrandissement du profil en radier côté Bex, voie Montagne

8 Agrandissement du profil en calotte côté St-Maurice, voie Montagne

9 Chargement des trous pour le minage du 7 novembre10 Tas de marin après le tir11 Mise en place de béton projeté en calotte après le tir

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génie civil20 Tracés 09/2016

12 Vue de la paroi de protection avec la béquille entre les phase 1 et 2

(Sauf mention, tous les documents illustrant cet article ont été fournis par les auteurs et les photos sont de Clin d’œil, St-Maurice.)

12

fIlm du tIr www.cff.ch/groupe/entreprise/projets puis cliquer sur « Projets en Suisse romande et en Valais », « Ligne du Simplon », « Tunnel de St-Maurice ».

Au vu de sa complexité (il s’agissait du plus important tir en Suisse par le nombre de charges simultanées), ce travail a été confié à un spécialiste du minage. Le plan de tir prévoyait près de 1500 trous à charger, impli-quant la réalisation de quelque 1600 m de forage.

La préparation de l’OCP a débuté deux mois avant le week-end retenu, pendant des nuits où l’interruption totale de circulation ferroviaire était programmée. Dès le passage du dernier train, la circulation était interdite et la ligne de contact déclenchée (15 000 V) pour permettre aux équipes de génie civil de travailler en toute sécurité : chaque nuit, dès 23 h 00, une quin-zaine d’ouvriers en moyenne entraient en activité et chaque matin, à 3 h 35, toute la zone de travail devait être libérée pour laisser les trains circuler. Une surface au sol de 1000 m² était à protéger et à rendre carrossable pour la circulation des engins sur pneus pendant le week-end de l’OCP. La protection des parties mobiles et des différents instruments (moteur et signaux) de l’aiguillage n’a pas été une mince affaire. En parallèle, les positions des forages ont été tracées puis forées. Grâce aux garanties données par le mineur, une partie du chargement des trous (y compris détonateurs !) a pu débuter 48 heures avant la ferme-ture du week-end (fig. 9).

Intervenants Maître d’ouvrage : CFF, Lausanne Ingénieurs civils : Groupement d’ingénieurs BG-MPAIC-PRA Entreprise : Implenia Suisse SA

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21 Tracés 09/2016

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Tunnel CFF de sT-MauriCe

Le vendredi 6 novembre à 22 h 40, les équipes se sont mises simultanément au travail pour démonter la ligne de contact, terminer le chargement des trous de minage et installer la protection des voies. Le samedi matin à 9 heures, tout était prêt, les 1492 charges explosives étaient en place et l’ordre de tir était donné : 3.3 secondes plus tard, le minage était terminé.

Le résultat s’est avéré parfait, sans sous-profil. Il ne restait qu’un tas de marin à évacuer, ce qui a été réglé tambour battant en quelque 6 heures, depuis les deux côtés du tunnel, à l’aide de dumpers et de camions basculants (fig. 10).

Le samedi soir, 90 ancrages en fibre de verre ont été mis en place, pour sécuriser la cavité dans la zone où la stratification subhorizontale du rocher était défavo-rable. Dans la nuit de samedi à dimanche, les jumbos ont été remplacés par deux robots de béton projeté qui ont été alimentés jusqu’à 17 h 30 le dimanche par une batterie de camions malaxeurs : 196 m³ de béton projeté ont ainsi été appliqués sur le parement du tunnel (fig. 11).

Il ne restait dès lors plus qu’à nettoyer le rebond de béton projeté et à déposer les protections des voies (30 tonnes d’acier). Dès 21 heures, les équipes du génie ferroviaire ont remonté la ligne de contact et les diffé-rents éléments pour la circulation des trains, marquant ainsi la fin de l’opération.

Le timing a été scrupuleusement respecté, permet-tant le passage du premier train le lundi matin, comme prévu. Cela a été un travail d’équipe formi-dable, couronné de succès grâce à l’engagement sans faille de chacun. L’inauguration du tunnel a eu lieu le 26 avril 2016.

Cathie Hansmann, cheffe de projet, CFF, LausanneAlain Dériaz, responsable DLT, Bg Ingénieurs conseils SA Lausanne (groupement Bg-MPAIC-PRA)Olivier Tappy, chef de projet, MONOD-PIgUET + Associés Ingénieurs Conseils SA (groupement Bg-MPAIC-PRA) Xavier von Mandach, chef de chantier, Implenia Suisse SA, Echandens

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22 Tracés 09/2016

L’ambiance dans le studio est mau-vaise. Ça sent le sapin. Vient la sempiter-nelle double question : que mettre sur la pochette ? Quel titre donner à l’album ? Un temps, on envisage de le nommer Everest, en hommage à la marque de cigarette de l’ingénieur du son. Grandiloquence en phase avec cet incroyable été 1969. Mais est-ce raisonnable de se rendre au pied de l’Everest pour une simple photo ? Autre idée soufflée par Paul : sortir du studio et traverser la rue. Ok. Let’s go !

En 10 minutes, juché sur un escabeau, le photographe Ian MacMillan prend 6 clichés. La cinquième photo est la bonne : les jambes des quatre Beatles forment des V parfaits. Les quatre musiciens sont si contents du résultat, qu’il n’y a rien d’autre sur la pochette. Le titre de l’album, les noms des morceaux : tout est relégué au dos.

Que n’a-t-on pas dit sur cette photo ! Les complotistes y ont décelé les signes

(évidents) annonçant la mort de Paul McCartney. D’ailleurs, les chiffres et les lettres de la coccinelle parquée à gauche l’affirment clairement : LMWB 28 IF. « Living McCartney would be 28 if. » Traduction : « Vivant, Mc Cartney aurait 28 ans si... ». « Si » un terrible accident de la route ne s’était pas produit quelques mois plus tôt.

Les nostalgiques ont lu la fin du groupe dans la direction que prennent les musi-ciens. Ils s’éloignent des studios d’enregis-trement EMI, où ils ont créé presque tous leurs albums.

Un touriste américain qui avait refusé d’accompagner sa femme dans un musée se promenait sur Abbey Road, ce matin-là. Intrigué, il a observé ces quatre timbrés à cheveux longs traverser et retraverser la rue. L’année suivante, il a découvert qu’il figurait sur la pochette ! A l’insu de son plein gré, Paul Cole a eu son heure de gloire planétaire.

Quant à la coccinelle blanche, elle est rachetée aux enchères en 1998, pour être exposée au ZeitHaus Museum, situé à proximité de l’usine Volkswagen de Wolfsburg.

Vendu à 30 millions d’exemplaires, l’al-bum Abbey Road est entré dans presque tous les foyers des années 1970. Mais l’his-toire ne s’arrête pas là ! Non seulement, les studios de EMI sont classés au patri-moine architectural britannique au début du siècle, mais le passage piéton l’est à son tour en 2010. Premier et sans doute dernier passage piéton à recevoir cet honneur.

Et surtout, le numérique a donné une nouvelle vie à ce lieu culte. Au moment où j’écris ces lignes, j’aperçois quatre tou-ristes habillés en jaune bloquant la circula-tion. Les klaxons fusent. Deux Japonaises en mini jupe les remplacent. Une dizaine de voitures et un bus rouge attendent. Comment je sais tout ça ? Parce qu’une webcam a été installée sur Abbey Road !

Un wall of fame permet de consulter les moments les plus délirant : un sous-marin

jaune, quatre vrais pingouins, six femmes en pagne, quatre homme vêtus dans un costume en forme de cœur rose et une immense poule en or ont déjà traversé la rue… A ce flot ininterrompu d’images numériques, s’ajoutent les milliers de pho-tos prisent par les particuliers, aussitôt postées sur les réseaux sociaux.

Et Google rajoute une couche de virtua-lité. Grâce à sa technologie Street View, Google propose une visite guidée : Inside Abbey Road. L’internaute part du passage piéton et glisse vers les studios. Les portes s’ouvrent devant moi comme si j’étais Paul McCartney. Le fils de Georges Martin, producteur des Beatles, me livre quelques anecdotes. Images d’archives, sons, vidéos agrémentent ses propos. Puis, je progresse dans les immenses studios, où ont été enre-gistrées les musiques de films tels que Le Seigneur des Anneaux ou Star Wars.

Pendant ma promenade virtuelle, je me surprends à jeter un coup d’œil sur la web-cam qui filme la vraie rue. John Lennon se tient immobile au milieu du passage piéton ; il fait un selfie et pianote sur son Smartphone pour partager le cliché. All you need is pixel…

Eugène

ABBey RoAD PixeLSEugène, « tell me what you see »

Août 1969. L’Homme a posé le pied sur la lune quelques jours plutôt.Pourtant, ici bas, les affaires continuent. A Londres, les Beatles enregistrent un disque.

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23 Tracés 09/2016 livres

Un livre, c’est une sorte de rencontre. Ou pas… En définitive, cela en prend tou-jours un peu la forme.

Avant que les hasards de la navigation sur Internet me mettent face à un extrait de Météorologies des sentiments, Philippe Rahm était pour moi un architecte suisse dont je me souvenais que TRACéS avait publié un texte il y a quelques années (je sais aujourd’hui que c’est de le premier numéro de 2006). La revue était alors fière de publier une contribution de Philippe Rahm, le débat lors de la séance de rédac-tion avait été animé, mais cela n’avait pas suffi à me convaincre de m’y intéresser vraiment. Une rencontre ratée.

Dix ans se sont écoulés. Aujourd’hui, l’extrait du livre trouvé sur Internet m’in-terpelle d’emblée : la chaleur, la lumière, l’espace, des sentiments ; un mariage iné-dit entre précision scientifique et poésie de l’instant. Je ne connais alors qu’un pas-sage du livre, mais mon attention vis-à-vis de mon environnement en subit déjà l’in-fluence : nous sommes faits d’interfaces, la vie est échange, déséquilibre, évanescence. J’y retrouve la conviction d’Ilya Prigogine que l’intérêt des phénomènes thermody-namiques ne porte pas sur leur fragile et morbide équilibre, mais sur les déséqui-libres qui accompagnent les changements de phase. Autre rencontre, en écho.

Ma navigation sur Internet se poursuit et aboutit à une conférence au cours de laquelle Philippe Rahm présente quelques-uns de ses travaux d’architecture. Pour faire court, un principe : plutôt que d’im-poser des conditions climatiques (tempé-rature, humidité, luminosité) à un espace donné selon un programme fixé, n’est-il pas préférable de distribuer ce programme en fonction des conditions créées spontané-ment par les espaces. En d’autres termes, suivre les conditions offertes par un espace donné, plutôt que de les imposer.

Je prends alors conscience d’un pos-sible parallèle – dont j’assume la naïveté - entre le contenu du livre et les théories architecturales de son auteur : mon esprit habite mon corps comme mon corps habite un espace. Dans quelle mesure nos sentiments se construisent-ils à partir des conditions météorologiques (prises dans un sens large) dans lesquelles nous sommes immergés ? Par suite, en quoi mon esprit résulte-t-il des changements éphémères et permanents de mon envi-ronnement ? Cette intuition subjective trouve d’ailleurs une pseudo-confirmation lorsque je réalise que chacun des mots uti-lisés par Philippe Rahm comme titre pour ses anecdotes correspondent à un terme propre à la physique du bâtiment.

Je n’ai pas rencontré Philippe Rahm, même si j’ai le sentiment qu’une rencontre a eu lieu. Jacques Perret

Météorologie des sentiments

Récits

Le Rameau d’or a accueilli mardi 19 avril dernier l’historien de l’art yverdonnois pour un entretien avec Christian Joschke, chargé de cours à l’Université de Genève. Gamboni y a présenté son livre Images potentielles – Ambiguïté et indétermination dans l’art moderne, paru en février 2016 aux éditions des Presses du Réel. La rencontre a eu lieu en présence de Xavier Douroux, directeur de la maison d’édition qui a eu la bonne idée de publier l’ouvrage en langue française, enfin !

En 1902, Odilon Redon définissait le « sens du mystère » comme le fait d’« être tout le temps dans l’équivoque » en créant des « formes qui vont être, ou qui le seront selon l’état d’esprit du regardeur ». Le trans-fert de l’œuvre de l’artiste vers le « regar-deur » n’est-il pas le fondement même du tra-vail de Marcel Duchamp, auquel Gamboni accorde une belle place dans son livre ? C’est ce changement de paradigme dans la per-ception de l’œuvre qui guidera l’auteur tout au long de son ouvrage de référence. En écri-vant son « livre rhizome », publié en anglais en 2002, Gamboni divulgue les fortunes changeantes du rôle attribué à l’ambiguïté visuelle dans l’art et son interprétation. Largement illustré, l’ouvrage parcourt d’une manière exhaustive de nombreuses œuvres marquantes ou secrètes de l’art moderne en Occident. Pour autant, il ne s’agit pas simplement d’un savant travail d’historien. Gamboni, tel un archéologue, enquête sur nos représentations et nos imaginaires que l’histoire de l’art, par vaine ambition d’ob-jectivité, a trop laissés pour compte. C’est bien là que réside le bel intérêt de cet impo-sant ouvrage. Mounir Ayoub

Images potentielles – Ambiguïté et indétermination dans l’art moderne

Parution de l’ouvrage de Dario Gamboni en langue française

Images PotentIelles – ambIguïté et IndétermInatIon dans l’art moderneTitre original : Potential Images – Ambiguity and Indeterminacy in Modern Art, Reaktion Books, 2002 Edition française, les Presses du Réel, Dijon, 2016 / CHF 50.–

météorologIe des sentIments Philippe Rahm, Edition les Petits Matins, Paris, 2015 / € 12.–

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24 Tracés 09/2016

Berliner Promenade

Guide culturel et essai architectural

Berliner Promenade se définit comme un guide architectural tout autant qu’une invitation à la promenade urbaine critique. Par le biais de neuf entrées thématiques (Cultures, Transports, Cités, Guerre, Dieu, Est, Science-fiction, Musées, Natures), l’ouvrage propose une lecture de l’histoire culturelle et urbaine de Berlin depuis la fin du 19e siècle jusqu’aux années 1980. La présentation de plus de soixante lieux et édifices situés à Kreuzberg, Neukölln, Wedding, Steglitz, Zehlendorf et d’autres quartiers de la ville, s’appuie sur leur observation dans le tissu urbain actuel ainsi que sur l’analyse de documents origi-naux et d’archives. Au-delà de ce tableau mêlant des lieux encore existants à d’autres déjà disparus, l’essai Berliner Promenade suggère à son lecteur de porter un regard historique sur la ville d’aujourd’hui.

A la fois guide culturel et essai architec-tural, cet ouvrage stimulant invite le promeneur à (re)découvrir Berlin et son histoire selon ses envies, hors des sentiers battus. Réd

berlIner Promenade Eléonore Muhidine, Infolio, Gollion, 2016 / CHF 19.–

livres

servIce aux lecteurs Les livres référencés peuvent être commandés par mail à l’adresse [email protected] en indiquant vos coor-données et une adresse de facturation et de livraison. Un montant forfaitaire de fr. 8.50 sera facturé par envoi pour l’emballage et les frais de port.

Qui se souvient de Johan Otto von Spreckelsen, l’architecte de la Grande Arche de la Défense ? Dans son roman, qui tient plus de l’enquête, voire de la quête, Laurence Cossé part à la recherche de ce « grand danois », mort avant d’avoir vu se réaliser son œuvre, qu’il avait pris soin de désavouer en cours de chantier. A travers le drame de sa vie, l’auteur évoque un temps révolu où l’anonymat des concours était une règle respectée, où personne ne se préoccupait de connaître le chiffre d’affaires ni même les réfé-rences des candidats, où Mitterrand lui-même avait le dernier mot pour désigner son poulain.

C’est ainsi qu’en 1982 fut choisi Spreckelsen, architecte danois auteur de quatre églises (deux catholiques, deux protestantes), associé à Erik Reitzel, ingénieur, parmi les 424 agences d’archi-tecture ayant remis leurs esquisses lors du concours international organisé pour la construction de l’Arche. Son dessin si pur, donnant enfin un peu de sens, de perspective, de majesté très composée à ce grand marché de la tour de bureau qu’est la Défense, ne pouvait que séduire Mitterrand, qui y aurait vu, selon les dires de l’architecte, « une correspondance avec ses propres idéaux ».

S’engage alors entre le concepteur et le président une relation de confiance.

Mitterrand s’attache, « touché à l’âme » par l’Arche. Dans son bureau de l’Elysée, il se fait présenter par Spreckelsen un échantillon du marbre qui couvrira les portiques en biseau. Plus tard, dans ce même bureau, le président tranchera, contre l’avis des experts : pas besoin de traiter ce marbre, il perdrait sa patine naturelle. Fait du Prince. L’architecte pense alors qu’il « faudra attendre des centaines d’années au moins avant de voir des dégâts sur le marbre ». La suite est connue. Moins de trente ans après, les dalles de la façade, abîmées par l’usure du temps et l’acidité de l’air de Paris, sont patiemment démontées et remplacées par du granit, qu’on imagine traité.

Sur les traces du danois dont on sait peu de choses, Laurence Cossé visite ses églises, y décèle ce qu’il a mis dans son Arche : pureté, simplicité, goût du détail, maîtrise. Elle rencontre ceux qui le connaissaient, cherche à entrer en contact avec sa femme, en vain. Au fil de son enquête très documentée se construit la figure de Spreckelsen autant que les pratiques de la France aménageuse des années 1980, à travers la confrontation des idéaux d’un architecte – artisan et d’une machine de guerre admnistrativo-technico-financière française qui, de désillusions en trahisons, le conduira à la démission et peut-être à la mort.

Stéphanie Sonnette

la grande arche Laurence Cossé, Collection Blanche, Gallimard, Paris, 2016 /CHF 30.90

La grande arche

Roman

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25 Tracés 09/2016

Reading Structures : 39 projects and built work

Monographie

Il est tellement rare de tomber sur de beaux ouvrages éditoriaux en ingénierie que le catalogue en anglais publié chez Lars Müller fait office d’événement. Il est vrai que l’œuvre présentée dans cette monogra-phie comprend une pléthore de réalisations de grande qualité.

Cofondateur du bureau Ove Arup & Partners, Guy Nordenson a réalisé des projets pour Steven Holl, Sanaa ou encore Richard Meier. Les images valorisantes liées à ses chantiers ne manquent pas. Or, ce n’est pas tant cela qui fait l’attrait de ce catalogue, mais plutôt l’équilibre entre les documents qui le composent. Evitant le caractère aus-tère des ouvrages trop techniques, sans tom-ber dans l’insignifiance de la fétichisation architecturale, ce livre semble avoir trouvé le bon ton pour parler d’ingénierie. Réd

readIng structures : 39 Projects and buIlt work Guy Nordenson, Lars Müller Publishers, Zurich, 2016 / € 50.–

livres

Brunnen Castione Chur Domdidier Fribourg Genève Lausanne Lugano Mesocco

Pontresina Poschiavo Rivera Schwyz St.Moritz Winterthur Zuoz Zürich

toscano.ch

CONSTRUIRE LA COMPLEXITÉau jour le jour

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26 Tracés 09/2016livres

Polémique et acerbe, l’ouvrage de Raphaël Labrunye sur l’orphelinat d’Aldo van Eyck fait partie de ces livres qui pré-tendent escamoter, sous l’apparence d’une scientificité irréprochable, de véritables partis pris idéologiques. A quoi bon s’at-taquer, plus d’un demi-siècle après son inauguration, au bâtiment-manifeste du structuralisme en architecture ?

L’art de transformer une thèse de doc-torat en ouvrage concis comporte des risques, le principal étant d’accentuer cer-tains contresens sous l’effet de la synthèse. Si Raphaël Labrunye réussit plutôt bien à rendre lisible celle qu’il a soutenue en 2009, il échoue immanquablement à justi-fier les opinions partisanes qui la fondent.

Sa charge contre un bâtiment embléma-tique de la seconde moitié du 20e siècle se veut savante, concertée et systématique. Elle commence par s’attaquer au traite-ment médiatique réservé à ce bâtiment

placé dès le départ au cœur d’un mou-vement de renouveau de l’architecture moderne. L’orphelinat d’Aldo van Eyck sera une réalisation charnière dans la remise en question de la charte d’Athènes par le groupe TEAM 10, une constellation d’architectes déterminés à en découdre avec l’establishment de la fabrique urbaine. Après avoir étayé l’idée d’une instrumen-talisation de l’orphelinat à des fins média-tiques, Labrunye s’attaque aux historiens. L’analyse critique qui, pendant ces cin-quante dernières années, n’a cessé d’y voir un édifice remarquable fut aussi aveugle que les journalistes et les essayistes de la première heure, bernés pour la plupart par la vue aérienne qui donne à voir une orga-nisation modulaire illusoire. Ils se sont tous trompés. Frampton, Zevi, Koolhaas, les Smithson et même Candilis, tous ont cru y voir un aménagement basé sur la multipli-cation de cellules standard. Seul Labrunye a vu clair sur ce point : van Eyck est un

imposteur, et l’organisation systémique n’est qu’une apparence.

Nous arrivons ainsi, après deux chapitres implacables, à ce qui cristallise aux yeux de l’auteur la preuve irréfutable d’une super-cherie : le fait que l’orphelinat construit en 1962 ne soit qu’en apparence un bâtiment modulaire. L’image qui a fait le tour du monde serait donc trompeuse : van Eyck n’aurait construit qu’un vulgaire bâtiment unitaire, déguisé en structure modulaire.

Le point culminant de l’attaque est un moment de grande théâtralité : l’édi-fice théorique érigé autour de l’orphelinat s’effondre en grand fracas une fois dévoi-lées certaines incohérences tectoniques. La modularité concerne la toiture et non le corps du bâtiment, déterminé par son usage, et non par le strict respect d’un mode constructif répétitif et standardisé. La régularité de la trame ne serait qu’un décor, accentué par des colonnes superficielles et des architraves surdimensionnées.

L’orphelinat d’Aldo van Eyck

De la réception de l’œuvre à la genèse du projet

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27 Tracés 09/2016 livres

Que Labrunye prenne le soin d’exposer le contre-argument qui répond à ses accu-sations – à savoir l’écart qu’il peut y avoir entre une conception architecturale et sa matérialisation – n’est d’aucune aide. S’il mentionne les recherches de Simonnet1 en guise d’antithèse, il le fait de façon studieuse et sans en tirer aucunement les conséquences théoriques, afin qu’on ne puisse pas lui reprocher de ne pas avoir été exhaustif. Pourtant cette idée suffit à rendre son argumentation parfaitement spécieuse ; elle aurait dû l’amener à consi-dérer la prééminence du symbolique et à déclarer toute quête de littéralité tecto-nique vaine et illusoire.

Le concept de chien n’aboie peut-être pas selon Spinoza, mais un concept en archi-tecture peut constituer un acte. C’est elle qui détermine en dernière instance et non

l’inverse. L’exigence d’une adéquation par-faite entre un concept et sa restitution tec-tonique devient pour le coup la seule à être tout à la fois chimérique et dogmatique; une obsession névrotique qui n’existe que dans l’imagination de son auteur.

Une réalisation peut parfaitement aspi-rer à matérialiser un concept sans être pour autant, dans tous ses aspects, déter-minée par ce dernier. Il lui suffit de l’expri-mer pour qu’elle puisse légitimement s’y référer. Une modularité affichée n’est pas moins opérationnelle que si elle avait été effective. Si l’architecture ment, c’est que la vérité de ce qu’elle déploie peut se trou-ver au-delà de l’adéquation littérale entre l’idée et sa matérialisation tectonique.

La vérité peut être d’ordre symbolique, pédagogique et surtout politique. Ces trois aspects ne sont pas moins architecturaux que la vérité tectonique. Que l’orphelinat de van Eyck ne soit pas techniquement modulaire est sans importance. Le fait qu’il

le soit iconiquement suffit largement à légi-timer sa place dans l’histoire.

La fonction du bâtiment – servir de lieu de vie à des enfants – aurait pu apparaître à l’auteur comme une raison suffisant à « légitimer » l’interprétation qui en a été faite. La structuration géométrique est avant tout un dispositif d’apprentissage visuel et spatial pour ces jeunes usagers. La quête de Labrunye, celle d’une rationalité structurelle introuvable, resplendit alors pour ce qu’elle est : dans le meilleur des cas un manque de discernement puéril, dans le pire des cas l’effet d’un véritable acharne-ment idéologique. Christophe Catsaros

l’orPhelInat d’aldo van eYck

De la réception de l’œuvre à la genèse du projet Raphaël Labrunye, Collection vuesDensemble, MētisPresses, Genève, 2016 / CHF 35.–1 Cyrille Simmonet, L’architecture ou la fiction constructive,

Editions de la passion, Paris, 2001

Page 28: PDF du numéro

génie civil28 Tracés 09/201628 Tracés 09/2016

Pages d’information de la sia - société suisse des ingénieurs et des architectes

JOurnéeS SIA 2016 : une exPOSItIOn grAndeur nAture !

La 9e édition des Journées SIA aura lieu dans toute la Suisse du 20 au 29 mai 2016. Les architectes et les ingénieurs font visiter au grand public leurs dernières réalisations.

Les journées SIA sont nées du désir de faire se rencontrer le grand public et le monde pro-fessionnel des architectes et ingénieurs SIA. Créer un échange et un dialogue permet de renforcer la culture du bâti et ainsi d’améliorer notre cadre de vie à tous.

Cet échange se fait sur la base de l’expé-rience de l’architecture « en vrai ». Pas de plans, de photos ou de maquettes comme dans une exposition, mais des bâtiments où l’on se promène à son rythme, des architectures que l’on découvre, des matières que l’on touche et une lumière que l’on vit.

L’idée a été lancée par la section Vaud de la SIA puis, petit à petit, la manifestation est devenue un événement national. C’est main-tenant un rendez-vous architectural incon-tournable et réputé qui attire environ 20 000 visiteurs issus du grand public, mais aussi du monde professionnel. A la grande satisfaction de la SIA, la majeure partie des visiteurs ne provient pas du milieu de l’architecture.

La manifestation commence également à être connue hors de nos frontières et attire de plus en plus de personnes curieuses de découvrir nos réalisations. Au fil du temps, les Journées SIA se sont donc imposées comme les biennales de l’art architectural suisse.

diverses manifestations en suisse romandeAfin de créer la rencontre avec le grand

public par d’autres biais que les visites, nous avons également un programme de mani-festations connexes qui se tiennent avant ou durant les Journées SIA. Cette année encore,

le programme est riche ! En Suisse romande, Genève organise un lieu d’accueil pour pré-senter les activités de la SIA. La présence d’un architecte et d’un ingénieur est prévue pour un « café-conseil », pour des consultations indi-viduelles et gratuites. D’autres événements sont prévus durant les 10 jours de présence, comme des journées de sensibilisation pour les plus jeunes. Dans le canton de Vaud, trois soirées film-débat ouvertes à tous et gratuites sont proposées les 17, 18 et 19 mai, avec comme thème l’architecture et l’art de bâtir. La pre-mière soirée traite de la relation entre espace et politique, la deuxième parle de l’architecture comme d’un espace indicible dont l’on prend possession et, enfin, la troisième met en avant la figure du concepteur, de l’architecte ou de l’ingénieur, comme personnalité publique.

les tendances architecturales des objets à visiter en 2016

La longue liste des réalisations à décou-vrir (constructions neuves ou rénovations) permet d’appréhender des constructions ori-ginales et innovantes mêlant la petite comme la grande échelle. Les habitations individuelles et les bâtiments publics côtoient les aménage-ments urbains, les infrastructures et même les ouvrages d’art. Sur un total de 297 réalisations à visiter, près de la moitié des objets se trouve en Suisse romande, avec 142 lieux ouverts au public lors de ces Journées SIA.

Ce corpus d’œuvres est représentatif de certaines tendances. Plusieurs thèmes sont récurrents comme l’environnement, le patri-moine ou encore le mitage du territoire.

Nous assistons à une évolution dans la manière dont beaucoup d’architectes abordent les questions environnementales. D’une manière générale, on remarque une tendance à vouloir favoriser des modes de construire, mais aussi des modes d’habiter et de consommer qui minimisent leur impact sur l’environnement, tout en les rapprochant de ce

dernier. Des termes comme habitat frugal ou habitat sain ont fait leur apparition (fig.  1). C’est là une tendance architecturale qui se veut plus proche de la nature, plus en phase avec son contexte aussi. Forme, organisation, matières tendent de plus en plus vers une refonte de la relation que nous avons au « natu-rel ». Plusieurs projets présentés durant les Journées SIA proposent d’explorer les couples nature-culture ou naturel-artificiel.

La culture du bâti et le développement du patrimoine contemporain sont des thèmes chers à la SIA. De nombreux exemples montrent que les manières d’aborder la pro-blématique du patrimoine sont multiples et les attitudes des architectes peuvent être très différentes selon les cas (fig. 2). Certains pro-posent des interventions douces, voire mini-males, qui mettent en valeur le patrimoine existant, alors que d’autres prennent le parti de changements plus en profondeur.

Pour parer au mitage du territoire, des stra-tégies de densification pour des surélévations, des restructurations de centres villageois ou pour des quartiers nouveaux sont propo-sées. Plusieurs projets apportent ainsi une réponse construite au problème du mitage du territoire (fig. 3). La volonté est de chercher à densifier tout en tirant profit tantôt des vues, tantôt de relations de voisinage ou encore du groupement judicieux des volumes bâtis. Les propositions des architectes présentées aux Journées SIA se font le plus souvent en utili-sant les outils de l’urbanité comme la création

Fig. 1 : Maisons Lundström, deux maisons Minergie-P-ECO à Nax (VS) (photoTL)

Fig. 2 : Conservatoire et Jardin botaniques, bibliothèque et herbier à Genève (photo Laura Keller Sanna)

Fig. 3 : Cing immeubles de logements à Borex (VD) (photo A130 architectes Sàrl)

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TiTre 29 Tracés 09/2016 Pages sIa 29 Tracés 09/2016

de places, de rues, de lieux de référence ou d’espaces partagés, dans des zones qui ne sont pas considérées aujourd’hui comme urbaines.

Valentin KuníkCoordinateur des Journées SIA

Programme détaillé sur www.journees-sia.ch. Application « Journées SIA » pour smartphones à télécharger pour avoir le programme, toutes les infor-mations et les plans d’accès détaillés pour les visites.

enquête Sur LeS chIffreS-cLéS 2016: Le cALcuL deS hOnOrAIreS rendu fAcILe

Début mai, la SIA donnera le coup d’envoi de l’enquête « chiffres-clés et salaires », édition 2016. Les bureaux d’études parti-cipants auront la possibilité de déterminer quatre principaux indicateurs d’exploita-tion (productivité, frais généraux, chiffre d’affaires d’honoraires par poste à temps plein, quote-part du coût du travail). Une fois que toutes les données collec-tées auront été évaluées, chaque bureau pourra ensuite analyser sa position dans la branche par rapport à la concurrence à partir d’indices réels.

Cette année encore, les membres de toutes les associations de concepteurs (FAS, FSAP, FSAI, FSU, IGS, SIA, SVU-ASEP, SICC, usic) sont appelés à participer nom-breux à cette enquête, qui se déroulera de mai à juillet 2016. La plate-forme en ligne www.benchmarking.sia.ch est une nouvelle fois mise à disposition pour collecter les données.

La participation à l’enquête fournit les bases nécessaires pour le calcul du prix de revient horaire moyen d’un bureau d’études, fondement spécif ique indispensable à l’établissement de devis. Toute entreprise maîtrisant ces notions élémentaires est en mesure d’optimiser et de professionnali-ser considérablement sa gestion financière. L’enquête bénéficie du soutien de l’institut de formation sia form, qui organise en mai dans ses locaux zurichois un cours en allemand visant à expliciter la méthode utilisée pour recueillir les données. Un cours similaire aura également lieu cet automne en Suisse romande sous l’intitulé « Comment calculer le prix de revient horaire moyen d’un bureau d’architectes ou d’ingénieurs ? ». Du fait de la pression exercée sur les prix, ainsi que de la tendance à facturer les honoraires selon le

Pages d’information de la sia - société suisse des ingénieurs et des architectes

temps nécessaire en heures et les prestations supplémentaires au tarif temps, il est capi-tal que les bureaux d’études puissent aussi déterminer leurs propres taux d’honoraires.

(SIA)

Informations complémentaires

www.benchmarking.sia.ch ; www.sia.ch/form

cOnSuLtAtIOn PrSIA 118/370

La SIA met en consultation le projet de norme suivant : prSIA 118/370 Conditions générales relatives aux ascenseurs, escaliers mécaniques et trottoirs roulants.

Ce projet est disponible sur le site Internet de la SIA à l’adresse : www.sia.ch/consulta-tions.

Si vous souhaitez prendre position, nous vous prions de bien vouloir utiliser le formu-laire électronique également téléchargeable à la même adresse. Veuillez transmettre votre prise de position (formulaire Word) par e-mail jusqu’au 16.06.2016 à : [email protected].

(SIA)

cOnSuLtAtIOn PrOJet de nOrme PrSn 506512

La norme SN 506 512:2012 Code des coûts de construction Génie civil eCCC-GC est une norme suisse (SN) relevant du sec-teur de la construction. La SIA, en tant qu’association de soutien de ce secteur, est chargée de vérifier, de réviser, de mettre en consultation et de publier les normes qui y sont rattachées.

Depuis son introduction dans la col-lection des normes suisses, la norme SN 506 512:2012 est distribuée par le Centre suisse d’études pour la rationalisation de la construction (CRB).

Le projet de norme prSN 506512:2016-03 soumis à consultation a été élaboré sous la hou-lette du CRB. Après finalisation, la distribution de la norme demeurera du ressort du CRB.

Ce projet de norme est disponible sur notre site Internet à l’adresse : www.sia.ch/consultations.

Si vous souhaitez prendre position, nous vous prions de bien vouloir utiliser le for-

mulaire Word également téléchargeable à la même adresse. Nous ne pouvons pas prendre en considération les prises de position nous parvenant sous une autre forme (lettres, documents PDF, etc.). Veuillez transmettre votre prise de position jusqu’au 10 juin 2016 à [email protected].

giuseppe Martino est responsable du service Normes de la SIA ; [email protected]

une retrAIte PArfAItement PLAnIfIée

Les employés ont aujourd’hui une grande latitude pour décider de leur départ à la retraite. Cette décision devrait cependant être parfaitement coordonnée avec la pré-voyance professionnelle.

Départ à la retraite, prévoyance profes-sionnelle, capital vieillesse, les trois piliers : des notions qui ne sont pas d’emblée fami-lières à tous les concepteurs et ingénieurs, qu’ils soient indépendants ou employés. Caisse de pension de la SIA, la CPAT (Caisse de Prévoyance des Associations Techniques) est spécialiste en prévoyance et offre des conseils en matière de retraite et de pré-voyance professionnelle.

Dans le 1er pilier, l’âge de la retraite AVS est fixé à 65 ans pour les hommes et à 64 ans pour les femmes. La prévoyance pro-fessionnelle, le 2e pilier, s’aligne, dans ses fondements, sur l’AVS, mais peut offrir des solutions beaucoup plus souples. Il est pos-sible de partir à la retraite entre 58 et 70 ans, à la fin du mois souhaité et non pas obligatoi-rement en fin d’année ou à la date d’anniver-saire. Souvent, les règlements de prévoyance autorisent une retraite partielle échelonnée (à 63, 66 et 70 ans, par exemple). Le capital vieillesse, entier ou partiel, peut également être perçu à la place de la rente de vieillesse.

Un exemple pour mieux comprendre : si vous décidez de partir à la retraite à l’âge de 61 ans et demi, les prestations de vieillesse seront échues à ce moment-là. Vous ne percevrez plus de revenus de votre activité lucrative, ne serez plus tenu de payer de cotisations à la caisse de pension et recevrez les prestations de vieillesse que celle-ci vous versera. Il faut cependant noter que ces prestations seront inférieures à celles que percevriez en prenant votre retraite à 65 ou 70 ans. Les raisons sont évidentes : les prestations de la caisse de pen-sion sont versées sur une plus longue période, les avoirs de vieillesse ne sont plus alimen-

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génie civil30 Tracés 09/2016Pages sIa30 Tracés 09/2016

tation complète des cas présentés sera à la disposition des participants.

Les exposés seront encadrés par une pré-sentation globale du thème abordé. Durant l’après-midi, des utilisateurs BIM venus du Danemark et d’Autriche détailleront les étapes qui pourraient prochainement être à l’ordre du jour en Suisse. En marche par-tout, la mutation numérique de la branche du bâtiment est toutefois encore loin d’être achevée. D’où l’importance d’en connaître les options actuelles et d’être prêt pour l’ave-nir. Accueillie par la Haute école de Lucerne, la manifestation est organisée et animée en collaboration avec « Bâtir digital Suisse ». La langue de la journée est l’allemand.

(SIA)

journée « bIm in der gebäudetechnik »HES Lucerne, Zentralstrasse 9, Lucerne9 juin 2016, 9 - 17 heuresInformations complémentaires et inscriptions à l‘adresse www.sia.ch/bgt ou www.bauen-digital.ch

tés par les cotisations des employeurs et des employés pour les années anticipées, ce qui entraîne également la perte des intérêts. En 2015, ils atteignaient un taux respectable de 1,75 %. En 2016, ils sont encore à 1,25 %. Dans l’exemple évoqué, il est toutefois impossible de percevoir encore l’AVS. En effet, il n’est permis d’anticiper la retraite AVS que d’une ou deux années pleines. Dans ce cas, la rente sera réduite de 6,8 ou 13,6 % à vie. La perte de revenu doit donc être financée à partir de res-sources privées, au moins jusqu’au versement anticipé de l’AVS. Les revenus de l’épargne du 3e pilier conviendront alors parfaitement.

Gardons néanmoins à l’esprit que l’obliga-tion de paiement des cotisations AVS persiste jusqu’à l’âge réglementaire de la retraite. Leur montant est fonction du revenu et du patri-moine ; elles peuvent s’élever à 24 000 francs maximum par an. L’agence AVS de votre com-mune donnera tous les renseignements utiles sur le sujet. Si, dans un couple, le conjoint est encore en activité, la cotisation AVS qu’il verse peut, dans certains cas, permettre à la personne bénéficiant de la retraite anticipée d’être exonérée de cotisations.

Le mémento 2.03 des caisses de compen-sation, qui, concernant ces points, fournit des informations faciles à comprendre, peut être consulté sur le site www.ahv-iv.ch.

gertrud Stoller-Laternser, experte diplômée en assurances sociales, directricede la Caisse de Prévoyance des Associations Techniques SIA UTS FAS FSAI [email protected]

Séminaires portant sur la bonne planification de la retraite et informations complémentairessur le sujet : www.ptv.ch

POur une cOncurrence réeLLe

L’Alliance pour des marchés publics pro-gressistes a débuté ses travaux – onze asso-ciations professionnelles se sont regroupées.

La révision du droit des marchés publics (LMP/AIMP) est inscrite au calendrier parlementaire bernois et devrait avoir lieu cette année. La SIA espère ainsi tirer parti de ses bonnes relations avec les représen-tants des milieux politiques pour s’assurer qu’une attention nécessaire est accordée au thème des prestations intellectuelles dans les débats politiques.

La SIA partage cette volonté avec d’autres associations et organisations, dont les

membres proposent des prestations de nature intellectuelle aux donneurs d’ordre publics. Il est donc logique d’unir ses forces et de tendre ensemble vers un même but. La SIA salue par conséquent la création, en décembre dernier, de l’Alliance pour des marchés publics pro-gressistes sous le sigle AMPP. Stefan Cadosch s’est laissé convaincre d’assurer la présidence de cette alliance majeure. Il partage cette mis-sion avec Heinz Marti, président de l’Union suisse des ingénieurs-conseils.

Ce regroupement est aujourd’hui porté par onze associations du secteur des études pour la construction et des relations publiques. L’objectif de l’Alliance est de mon-trer aux parlementaires la nécessité d’une réelle concurrence prix-prestation lors du choix de prestations intellectuelles.

Cet engagement inlassable en faveur de pro-cédures de passation des marchés adéquates est récompensé par un cadre aménagé de haute qualité, doublé d’un rendement écologique et économique: une valeur ajoutée pour tous !

Denis Raschpichler, arch. dipl. ETH, responsable Passation des marchés

JOurnée BIm du grOuPe PrOfeSSIOnneL technIque : APPLIcAtIOnS en cOncePtIOn numérIque

En juin 2016, le groupe professionnel Technique de la SIA organisera pour la troi-sième fois une manifestation consacrée à la numérisation de la branche de la construc-tion en Suisse.

Le principal sujet qui sera abordé cette année porte sur les pratiques actuelles dans le secteur des installations du bâtiment et l’application du BIM dans ce contexte. Lors de la journée du 9 juin à Lucerne, la présentation d’une série de bonnes pra-tiques illustrera les possibilités qui existent aujourd’hui.

Comme c’est le cas à l’étranger, proche ou lointain, les méthodes BIM s’implantent pour réduire la complexité de l’organisation des projets et de leur mise en œuvre tech-nique. En Suisse, la modélisation des études et de la réalisation d’ouvrages est en effet plus avancée qu’on ne le pense généralement – en tout cas pour les installations du bâtiment. A la différence des journées BIM 2013 et 2015, des exemples tirés de la pratique seront donc mis en avant cette année. Et une documen-

gestion de projet pour les architectes et les ingénieurs23 et 24 mai 2016, Lausanne, 9h00 – 17h30Code PMO13-16, informations et inscription : www.sia.ch/form/pmo13-16

finance pour les architectes et les ingénieurs24 mai 2016, Lausanne, 8h30 – 12h30Code FF15-16, informations et inscription : www.sia.ch/form/ff15-16

le contrat de planification et de direction des travaux26 mai 2016, Lausanne, 14h00 – 18h00Code LHO29-16, informations et inscription : www.sia.ch/form/lho29-16

comment gérer la communication avec vos parties prenantes27 mai 2016, Lausanne, 13h30 – 17h30Code BKOM03-16, informations et inscription : www.sia.ch/form/bkom03-16

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32 Tracés 09/2016

Département fédéral de l'intérieur DFIOffice fédéral de la culture OFC

Vivre la culture!L'Office fédéral de la culture (OFC est l'autorité compétente en charge des grandes questions de politiqueculturelle, de l'encouragement de la culture, de la conservation et de la diffusion des valeurs culturelles. Lasection Patrimoine culturel et monuments historiques est l'organe spécialisé de la Confédération en matièrede protection des monuments historiques, d'archéologie et de protection des sites.

Collaborateur/trice scientifique au service ISOS

En tant que collaborateur scientifique au service ISOS, vous vous chargez des travaux spécialisés liés à larévision de l'Inventaire fédéral des sites construits d'importance nationale à protéger en Suisse ISOS dansplusieurs régions et cantons : vous vérifiez sur place les qualifications attribuées aux sites, actualisez lesplans des relevés, établissez une documentation photographique, évaluez et décrivez les sites en tenantcompte de l'état actuel de la recherche. Etablis sur la base d'une méthode donnée, scientifiquementfondés, appuyés sur des travaux de recherche méticuleux et décrits dans un langage bien formulé, lesrelevés de sites que vous élaborez servent à la mise en œuvre correcte et efficiente de la protection des sitesprévue par la loi sur la protection de la nature et du paysage. Vous représentez le service ISOS dans desgroupes de travail et êtes en contact constant avec les partenaires internes et externes du monde de lascience et de la pratique.

Vous êtes titulaire d'un master en architecture, en histoire de l'art ou dans une filière apparentée. Vousavez au minimum trois ans d'expérience professionnelle et scientifique dans le domaine de la protectiondes monuments historiques, en particulier dans le domaine du recensement, d'excellentes connaissancesen histoire de l'architecture et de l'urbanisation ainsi qu'une idée approfondie du patrimoine bâti suisse etde ses caractéristiques régionales. Vous avez d'excellentes aptitudes rédactionnelles dans au moins unelangue officielle et des compétences actives dans au moins une autre. Vous êtes un utilisateur averti desapplications Office et si possible des logiciels SIG. Vous avez le permis de conduire et vous êtes prêt à pren-dre la route pendant plusieurs jours de la semaine. Si être autonome, analytique, voir les choses dans leurglobalité, travailler de manière structurée, être flexible et résistant au stress, supporter la critique et savoirtravailler en équipe font partie de vos points forts, nous ne pouvons que nous réjouir de votre candidature.

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Envoyez votre candidature jusqu'au13 mai 2016 par couriel à[email protected] fédéral de la culture OFC,Human Resources, Hallwylstrasse 15,3003 Berne

M. Giusto Aurora, responsable del'inventorisation, vous donne desrenseignements complémentaires,tél. 058 469 70 79.

Nous encourageons les personnes ensituation de handicap à déposer leurcandidature.

Ref. Code: 27764

Vous trouverez d'autres annoncesintéressantes de la Confédérationà l'adresse suivante:www.emploi.admin.ch

oFFres d’eMploi

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33 Tracés 09/2016 oFFres d’eMploi

La DIRECTION DU PATRIMOINE BÂTI (DPBA) du Département desconstructions et de l’aménagement veille à l’entretien, à la rénovation et audéveloppement du parc immobilier de la Ville de Genève (édifices publics etimmeubles locatifs).

Suite au départ à la retraite d’un collaborateur, elle met au concours un poste d’

ARCHITECTE RESPONSABLED’OPÉRATIONS

Votre mission et vos responsabilités :Vous assurez la gestion courante d’un portefeuille d’immeubles et vouspilotez ou assurez le suivi de mandataires lors de projets de constructionet de rénovation votés par le Conseil municipal. Vous participez à la miseau point de la stratégie d’entretien, de rénovation ou de transformation dupatrimoine. Vous rédigez des demandes d’offres et des soumissions, analysezles offres, commandez les travaux et suivez les contrats de maintenance.Votre rôle consiste également à représenter la maîtrise d’ouvrage auprès desmandataires.

Votre profil :Titulaire d’un diplôme d’architecte (universitaire ou EPF) ou au bénéfice d’uneformation jugée équivalente, vous justifiez d’auminimum cinq années de pratiqueprofessionnelle dans le pilotage de chantier, y compris la gestion comptable.Votre intérêt pour le patrimoine bâti est avéré et vous estimez que l’entretien estla première condition d’une bonne conservation des bâtiments. Vous maîtrisezles outils informatiques usuels et avez une bonne maîtrise rédactionnelle de lalangue française. Vous faites preuve de très bonnes compétences analytiqueset relationnelles. Autonomie, rigueur, fermeté, diplomatie et réactivité vouscaractérisent.

Adresse de retour : Direction du patrimoine bâti – Rue du Stand 25 – 1204 Genèveou par courriel à [email protected]

Conditions générales Entrée en fonctionEtre domicilié-e dans le canton de Genève 1er septembre 2016 ou à convenirou dans la zone de domiciliation autorisée

Dépôt de candidature jusqu’au 9 mai 2016Soucieuse de développement durable, la Ville demande que les postulations lui soientadressées de préférence sous forme électronique. Les conditions de postulation etd’engagement sont disponibles à l’adresse suivante :www.ville-geneve.ch. Les dossiersincomplets ou ne correspondant pas aux exigences du poste ne seront pas retenus.Tous les postes de l’administration municipale sont ouverts tant aux femmes qu’auxhommes, selon les objectifs de la politique de promotion de l’égalité entre femmes ethommes poursuivis par la Ville de Genève. Dans sa volonté de lutter contre le chômage,la Ville encourage les candidatures provenant de l’Office cantonal de l’emploi.

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Page 34: PDF du numéro

Cette rubrique est destinée à informer nos lecteurs des concours organisés selon le règlement SIA 142 ou UIA. Les informations qu’elle contient ne font pas foi sur le plan juridique. Pour tout renseignement, prière de consul-ter les sites www.konkurado.ch et www.sia.ch/142i. Les résultats des concours importants sont présentés sur www.espazium.ch.

ConCours TRAcÉs 09/201634

daTe reddiTion sujeT organisaTeur

eT renseigneMenTsproCédure

13.05.2016nouveau

Concours pour 7 immeubles d’habitation – les sciers

service construction et Aménagement de la commune de plan-les-OuatesRoute des chevaliers-de-malte 3cH – 1228 [email protected]

concours de projets

procédure sélective

13.05.2016 Quartier de l’etang, vernier – equipements publics Irbis consulting sARue des vignerons 1AcH – 1110 [email protected]

mepprocédure ouverte

17.05.2016 (plans)06.06.2016 (maquette)

agrandissement de l’école primairede la vignettaz

Ruffieux-chehab Architectes sABoulevard de pérolles 18cH – 1700 [email protected]

concours de projets

procédure ouverte

31.05.2016 restructuration du Musée national d’histoire de roumanie à Bucarest

chamber of Architects in Romaniapictor Arthur verona street 19RO – 010312 [email protected]

concours de projets

procédure ouverte

06.06.2016 (plans)15.06.2016 (maquette)

projet Carantec, projet pour la création de logements, activités, place publique et équipement communal, grand-saconnex

fischer montavon + AssociésRuelle vautier 10, cp 567cH – 1401 [email protected]

concours de projets

procédure ouverte

07.06.2016nouveau

développement du centre villageoisde presinge : 140 logements, surfaces d’activités et aménagements extérieurs

Baillif-Loponte et Associés sA clos de la fonderie 3cH – 1225 carouge

mepprocédure sélective

15.07.2016 Complexe scolaire « Walka », construction d’une école enfantine et primaire, d’une uape, de salles communales, d’une salle de gymnastique double et d’un auditoire

mona Trautmann Architecte epfL fAs sIA chemin de chantevent 34 cH – 3960 sierre

concours de projets

procédure ouverte

15.07.2016 Concours d’architecture « Ferme communale de Châbles »

simonet & chappuis ArchitectesRue Jacques gachoud 3cH – 1700 [email protected]

concours de projets

procédure ouverte

22.08.2016 Mav – Mandat d’études parallèles – ancienne préfecture, versoix

archi_cool sàrlchemin de la chapelle 5cH – 1233 [email protected]

concours de projets

procédure sélective

29.08.2016 (plans)15.09.2016 (maquette)

Foyer d’hébergement Coudraie à aubonne Decroux+piccolo sàrlRue du maupas 48cH – 1004 [email protected]

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36 Tracés 09/2016agenda

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jusqu’au 08.05 ExPOSITION réinvenTer paris exposition des résultats de l’appel à projets urbains innovants Pavillon de l’Arsenal, Paris www.pavillon-arsenal.com

12.05 / 18:30 CONFéRENCE sTanislaus von Moos Historien de l’art, suisse Pavillon Sicli, Genève www.ma-ge.ch

02.05 / 18:30 DéBATS URBANITéS WaTerloo, WaTerloo, Que d’eau Que d’eau, l’eau FaCTeur de QualiTé urBaine? Aula du collège de Villamont, Lausanne www.vd.sia.ch

jusqu’au 29.05 ExPOSITION oBjeCTion ! proTesT By design Vitra Design Museum Gallery www.design-museum.de

jusqu’au 27.05 ExPOSITION CarTograpHiC grounds: idenTiFiCazione dell'iMMaginario paesaggio Galleria dell’Accademia di architettura, Mendrisio www.arc.usi.ch

jusqu’au 29.08 ExPOSITION HaBiTer le CaMpeMenT. architectures de nomades, de voyageurs, d’infortunés, d’exilés, de conquérants et de contestataires Cité de l’architecture et du patrimoine, Paris www.citechaillot.fr

01 - 08.10 CROISIèRE D’ARCHITECTURE l’HériTage de la MédiTerranée – urbanisme et architecture d’après-guerre (Cannes - st. Tropez - Marseille - sète - palamos - Barcelone) www.architectour.ch

08.05 - 27.11 BIENNALE 15e Biennale d’arCHi- TeCTure de venise reporting from the front Venise www.labiennale.org

10.05 / 18:15 CONFéRENCE dialogues 30: le langage des iMages arduino Cantàfora, architecte, peintre et professeur hepia, Genève hepia.hesge.ch

10.05 / 17:30-19:30 CONFéRENCE & PROJECTION FaiM de Terre. l’enQuêTe loCale d’un BiTuMage gloBal Manon WallenBerger, réalisatrice Dans le cadre du cycle de conférences des Rendez-vous du paysage hepia, Genève hepia.hesge.ch

18.05 / 20:00 CONFéRENCE loCalarCHiTeCTure Centre culturel suisse www.ccsparis.com

20-29.05 MANIFESTATION journées sia 2016 Dans toute la Suisse www.journees-sia.ch

02.05 / 18:30 CONFéRENCE andanTe Con senTiMenTo. la restauration et transforma-tion du Kongresshaus-Tonhalle, zurich prof. Martin Boesch, architecte Dans le cadre du cycle de conférences du TSAM. Archizoom, EPFL archizoom.epfl.ch

24.05 / 18:30 CONFéRENCE Wespi de Meuron roMeo architectes, suisse Fri-Art, Fribourg fri-archi.ch

30.04 – 29.09 VISITES GUIDéES arCHiTeCTour du paysage a pied eT À BiCyCleTTe À Travers la suisse grâce à 22 étapes variées, il s’agit de découvrir les espaces verts en ville et à la campagne. Inscription : [email protected] Divers lieux en Suisse www.anneedujardin2016.ch

10.05 / 18:30 CONFéRENCE saMi arQuiTeCTos setubal, portugal Fri-Art, Fribourg fri-archi.ch

jusqu’au 30.04 ExPOSITION versip iii - la sip eT sa reConversion SIP, Bâtiment G, Genève www.gus-et.ch

jusqu’au 08.10 ExPOSITION land arT neuCHÂTel 2016 Jardin botanique, Neuchâtel www.anneedujardin2016.ch

• Echafaudages classiques (léger et lourd)• Toitures provisoires (bâches, tôles)• Structures pour diverses expositions• Ponts roulants• Monte-charge

Genève – Tél. 022 342 59 59

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• Echafaudages classiques (léger et lourd)• Toitures provisoires (bâches, tôles)• Structures pour diverses expositions• Ponts roulants• Monte-charge

Genève – Tél. 022 342 59 59

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CenTre suisse de la ConsTruCTion MéTalliQue

Le potentiel écologique de la construction métallique largement sous-estimé.

La campagne pour souligner le carac-tère écologique des constructions métalliques révèle une évidence omise : l’acier a toujours été et reste un des matériaux les plus durables que l’on puisse se procurer sur le marché de la construction.

L’acier utilisé en Suisse est un acier recyclé d’une valeur de 999 UCE (unité de charge écologique)/kg. En compa-raison, les poutres en bois lamellé ont une valeur de 995 UCE/kg. Cependant, avec un kilogramme d’acier, on peut construire plus de bâtiments qu’avec un kilogramme de bois, puisque l’acier présente 25 fois plus de résistance que le bois lamellé. Ces allégations peuvent à présent être calculées et démontrées grâce aux actuelles EPD (Environmental Product Declaration) ou également à l’aide des valeurs UCE en Suisse.

Comparatif des écobilans de matériaux de construction – base d’évaluation

Le comparatif des bilans écologiques repose sur des valeurs UCE actualisées pour les profilés en acier. En 2014, et grâce à la méthode d’évaluation de la pénurie écologique (UCE), les valeurs UCE pour la construction métallique ont été recalculées sur la base de don-nées récentes. Les valeurs actuelles sont nettement meilleures que dans le passé et la raison principale en est la prise en compte du degré élevé réel de recyclage. Ces valeurs UCE servent de base pour les écobilans et ont été inté-grées au milieu de l’année 2014 dans les listes de la KBOB. Le calcul UCE se base sur la politique environnementale suisse et donne un aperçu des consé-quences sur l’environnement. C’est ainsi que des comparaisons simples et com-préhensibles entre différents produits de construction sont possibles. On peut comparer des éléments de construction individuels ou faire un bilan pour des bâtiments tout entiers.

A l’exemple d’un simple poteau de bâtiment, il est possible de montrer com-ment, en tenant compte de la résistance au flambage et des actions, le matériau choisi affecte l’écobilan. Après calcul, on obtient les résultats suivants : en cas de petites charges, c’est le poteau en bois (bois massif C24) qui donne le

meilleur résultat, ensuite le poteau en acier (S355) et finalement, le poteau en béton (C50/60), qui produit le moins bon résultat en raison de l’armature minimale. Ceci change lorsqu’on utilise un poteau en bois lamellé à cause d’une charge plus grande en lieu et place d’un poteau en bois massif. Dans ce cas, le poteau en acier est aussi bien adapté et dans le cas d’un accroissement des charges élevées, même mieux que le poteau en bois lamellé. Un poteau en béton coulé est ici nettement moins bon. On peut observer le même phé-nomène avec les poutres simples. La poutre en acier obtient de meilleures valeurs écobilan qu’une poutre en bois lamellé. Ceci est particulièrement inté-ressant dans la construction de halles ou de bâtiments industriels comme dans celle des piscines, des halles de sport ou industrielles par exemple, où la poutre en acier est meilleure que d’autres matériaux sur le plan de la compatibi-lité écologique. Les matériaux doivent être utilisés dans des endroits où leurs avantages sont mis en évidence. Ceci se traduit de manière positive dans l’écobi-lan. De ce point de vue, la combinaison de différents matériaux est particu-lièrement intéressante. Utiliser l’acier comme structure porteuse linéaire et le bois comme élément de surface : cette construction hybride associe les avan-tages de chacun des matériaux.

Construire durablement, c’est plus que l’optimisation des matériaux utilisés

Le bâtiment résidentiel et commer-cial de la Lindenplatz à Baden est un bon exemple de l’utilisation de struc-tures métalliques en milieu urbain. La structure remplit en grande partie les critères de durabilité et est exemplaire de la force innovatrice et culturelle de la construction métallique.

Le choix s’est porté sur une construc-tion en acier, car contrairement à une construction conventionnelle en béton, elle permettait 60 % d’économie concer-nant le poids propre. De ce fait, aucune mesure spéciale n’a été nécessaire et les renforcements des fondations ont pu être réduits. La diminution du poids du bâtiment a eu une influence positive sur l’écobilan de ce dernier. A ce propos, la transmission des charges a pu être

optimisée grâce à la grande efficacité de l’acier qui a permis la mise en place d’une charpente intérieure déployée au-dessus du tunnel, ce qui a réparti les charges ponctuellement dans le terrain. La structure porteuse est une ossature en acier avec un système de plancher innovateur qui permet l’intégration de nombreuses installations et une réduc-tion de poids maximale. L’indépendance entre la construction primaire du bâti-ment et celle d’une structure porteuse additionnelle a été strictement respec-tée. Leur durée de vie respective diffère. Cette différence présente une sépara-tion, l’accessibilité et l’interchangeabi-lité des installations de la construction porteuse du bâtiment sont centrales et réduisent énormément les coûts du cycle de vie. Il n’est pas nécessaire d’intervenir au niveau de la structure porteuse lors d’un remplacement de la technique du bâtiment, contrairement à une construction en béton ou en bois. Les planchers sont des systèmes mixtes acier-béton, préfabriqués de type Topfloor-Integral (H. Wetter AG, Stetten) et laissent beaucoup de place aux équi-pements du bâtiment. Ces systèmes sont optimisés sur le plan du bruit, sur le plan statique et sur celui de la pro-tection incendie et permettent, grâce à une préfabrication industrielle, une exé-cution rapide des travaux. Le bâtiment de huit étages en construction a été érigé en seulement huit semaines. Grâce à l’optimisation de la structure métal-lique, l’utilisation des ressources a pu être minimisée. Les structures élancées en acier sont toutes en acier recyclé.

centre suIsse de la constructIon métallIque www.szs.ch

ProduIts Présentés Les nouvelles sur les entreprises, produits et prestations se basent sur des informations fournies par les entreprises. La rédaction ne saurait être tenue responsable d’éventuelles erreurs ou imprécisions dans les textes ou pho-tos qui lui sont communiqués. La rédaction se réserve le droit de raccourcir les textes.

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Desigo CC

Desigo CC est une plateforme de gestion inté-grée des bâtiments. Elle permet de contrôler le confort (CVC, automatisation d’ambiance, effica-cité énergétique), la sécurité (détection incendie, intrusion, contrôle d’accès, vidéosurveillance, éva-cuation, extinction, détection gaz) et la distribution d’énergie à partir d’une plateforme globale entière-ment ouverte. Les interactions polyvalentes per-mettent d’associer avec intelligence les différentes disciplines pour créer une valeur ajoutée que ne pourraient offrir des installations autonomes. La plateforme de gestion ouverte aux systèmes tiers peut être utilisée avec des systèmes isolés ou comme solution globale étendue.

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JMS RISI Ag signe la charte de la sécurité construction

De nombreux accidents du travail pourraient être évités en suivant de manière résolue des règles simples. En tant que signataire de la charte de la sécurité construction, JMS RISI AG s’engage pré-cisément sur ce plan. L’entreprise de travaux spé-ciaux du génie civil donne régulièrement des cours afin de former ses collaborateurs. « Nous aimerions que nos collaborateurs et leurs supé-rieurs disent stop lorsque la situation est dange-reuse » explique Beat Jud, le CEO et président du conseil d’administration de JMS.

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Antenne Romande

Permanence pourdes solutions en acier

Jürgen Hain, coordinateurT: 021 693 86 01M: 079 449 52 [email protected] | www.szs.ch

Antenne romandedu Centre suisse de laconstruction métallique SZSp.a. EPFL Ecole polytechnique fédérale de LausanneRESSLab, Station 18, CH-1015 Lausanne

Photo:rgpRolfGraf&

PartnerArchitekten,Baden

Schéma: H. Wetter, Stetten

Notre expertise pour la mise en oeuvre desolutions impliquant l‘acier.

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DÉBATS PUBLICS AUTOUR DU THÈME DE LA VILLE Organisation : sia section vaud / Programme complet : www.vd.sia.ch

URBANITÉS

WATERLOO, WATERLOO, QUE D’EAU QUE D’EAU !

L’EAU, FACTEUR DE QUALITÉ URBAINE ? LUNDI 2 MAI 2016, 18H30

Aula du collège de Villamont, Lausanneentrée par l’avenue de Villamont 4

Intervenants

THIERRY ACKERMANNIngénieur HES, conseiller technique Eau pour la SSIGE

et coordinateur romand pour le VSA

MARCO RAMPINIArchitecte EPFL FAS et paysagiste FSAP,

Atelier Descombes Rampini, Genève

DR CLAUDE RAMSEIERChimiste cantonal Fribourg

Modérateur

GUY NICOLLIERArchitecte EPFL SIA, Pont12 architectes SA

Débat organisé en collaboration avec la VSA Association suisse des professionnels de la protection des eaux et la SSIGE Société Suisse de l’Industrie du Gaz et des Eaux.

En Suisse, le traitement et l’acheminement des eaux potables et usées font l’objet de grands projets, stimulés par la révision de l’Ordonnance sur la protection des eaux au 1er janvier de cette année (OEaux). La problématique des micropolluants est d’actualité suite à cette révision. Mais d’autres défis sont également en cours, en lien notamment avec la régionalisation de l’assainissement, les contraintes énergétiques pour la gestion des eaux, l’imperméabilisation croissante des sols ...

Uniquement à Lausanne, la reconstruction de la station d’épuration des eaux et les travaux de réhabilitation des

usines de traitement des eaux potables vont entraîner des investissements qui se chi� rent en centaines de millions.

Avez-vous une idée de la valeur de votre eau ? De sa qualité ? Des enjeux qui y sont liés ? Les micropolluants vous inquiètent ? Comment préserver le rôle de « château d’eau » attribué à notre pays ?

En tant qu’architecte et paysagiste, quelles actions peut-on envisager pour limiter les enjeux liés à l’eau, face notamment aux changements climatiques attendus ?

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Partenaire médiasociété suisse des ingénieurs et des architectes

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