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1 1918 : l’année de la victoire Mars 1918 : le début des offensives Ludendorff Depuis le début des négociations de paix de Brest-Litovsk, l’Allemagne tente d’établir une paix séparée avec la Russie bolchévique dans le but de rapatrier ses divisions sur le front de l’Ouest. Le 3 mars 1918, après plus de trois mois de tractations incertaines, le pouvoir allemand signe un accord avec Lénine. Le maréchal Ludendorff, responsable du front de l’Ouest, prépare son offensive décisive qui permettra de remporter la victoire sur les troupes alliées affaiblies. Saignés par les échecs du printemps 1917, Britanniques et Français attendent l’entrée opérationnelle des unités américaines pour reprendre l’initiative. Conscients de cette faiblesse, les dirigeants allemands veulent frapper avant que les Alliés ne détiennent définitivement l’avantage. Au début du mois de mars 1918, le front semble encore calme. Les troupes allemandes déjà stationnées se voient renforcées par l’afflux de troupes venues de l’Est. Pour ne pas trahir les préparatifs de l’offensive, les mouvements s’effectuent de nuit et les positions sont méticuleusement camouflées. Pendant ce temps, les Alliés sondent le front par de petites attaques en quête d’indices qui dévoileraient les attentions de l’adversaire. En Lorraine, les troupes américaines renforcent leur aguerrissement dans les tranchées. Le 21 mars 1918, l’opération Michael est déclenchée. Après une préparation d’artillerie de cinq heures menée avec de nombreux obus à gaz, les troupes allemandes s’élancent sur le front allié d’une largeur de 70 kilomètres, s’étendant entre Croisille, près d’Arras, à La Fère, près de Saint-Quentin. Plus de 6 000 pièces d’artillerie et 57 divisions participent à l’opération, enfonçant un front britannique défendu par seulement 25 divisions. Assommées par l’artillerie, les unités britanniques sont submergées par le flot allemand. Le repli est décidé pour sauver la situation malgré la perte de 47 bataillons. Les lignes de communications étant détruites, la panique et l’incompréhension s’installe dans le camp allié. A la fin de cette première journée, les troupes britanniques ont perdu plus de 28 000 hommes, tués, blessés et prisonniers 1 . Durant les jours suivants, les troupes allemandes poursuivent leur effort vers l’ouest, en s’emparant des principales localités de la Somme. Au même moment, Paris connaît une nouvelle forme de bombardements. Habitués au bruit des avions Gothas, les Parisiens découvrent ce 23 mars 1918 le son des obus tombant sur la ville. Installées dans la forêt de Saint-Gobain, les pièces d’artillerie à longue portée pilonnent la capitale. Pendant ce temps, le front de la Somme ne cesse de reculer, provoquant une situation critique pour les Alliés. Le 26 mars, les troupes britanniques et françaises sont désormais commandées par le général Foch, investi de cette fonction lors de la conférence de Doullens. Les troupes françaises de la 3 e armée du général Humbert, tentent aux côtés des Britanniques, de freiner l’avancée allemande. Le 27 mars, les Allemands prennent Montdidier, et s’ouvrent une route vers Paris. De par sa rapidité et sa violence, l’attaque allemande sur la Somme menace dangereusement le dispositif français et britannique, risquant de provoquer la perte des Alliés. 1 Yves BUFFETAUX, Mars-Juin 1918, échecs à Ludendorff, éditions Heimdal.

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1

1918 : l’année de la victoire

Mars 1918 : le début des offensives Ludendorff Depuis le début des négociations de paix de Brest-Litovsk, l’Allemagne tente d’établir

une paix séparée avec la Russie bolchévique dans le but de rapatrier ses divisions sur le front

de l’Ouest. Le 3 mars 1918, après plus de trois mois de tractations incertaines, le pouvoir

allemand signe un accord avec Lénine. Le maréchal Ludendorff, responsable du front de

l’Ouest, prépare son offensive décisive qui permettra de remporter la victoire sur les troupes

alliées affaiblies. Saignés par les échecs du printemps 1917, Britanniques et Français

attendent l’entrée opérationnelle des unités américaines pour reprendre l’initiative. Conscients

de cette faiblesse, les dirigeants allemands veulent frapper avant que les Alliés ne détiennent

définitivement l’avantage.

Au début du mois de mars 1918, le front semble encore calme. Les troupes allemandes déjà

stationnées se voient renforcées par l’afflux de troupes venues de l’Est. Pour ne pas trahir les

préparatifs de l’offensive, les mouvements s’effectuent de nuit et les positions sont

méticuleusement camouflées. Pendant ce temps, les Alliés sondent le front par de petites

attaques en quête d’indices qui dévoileraient les attentions de l’adversaire. En Lorraine, les

troupes américaines renforcent leur aguerrissement dans les tranchées.

Le 21 mars 1918, l’opération Michael est déclenchée. Après une préparation d’artillerie de

cinq heures menée avec de nombreux obus à gaz, les troupes allemandes s’élancent sur le

front allié d’une largeur de 70 kilomètres, s’étendant entre Croisille, près d’Arras, à La Fère,

près de Saint-Quentin. Plus de 6 000 pièces d’artillerie et 57 divisions participent à

l’opération, enfonçant un front britannique défendu par seulement 25 divisions. Assommées

par l’artillerie, les unités britanniques sont submergées par le flot allemand. Le repli est décidé

pour sauver la situation malgré la perte de 47 bataillons. Les lignes de communications étant

détruites, la panique et l’incompréhension s’installe dans le camp allié. A la fin de cette

première journée, les troupes britanniques ont perdu plus de 28 000 hommes, tués, blessés et

prisonniers1. Durant les jours suivants, les troupes allemandes poursuivent leur effort vers

l’ouest, en s’emparant des principales localités de la Somme.

Au même moment, Paris connaît une nouvelle forme de bombardements. Habitués au bruit

des avions Gothas, les Parisiens découvrent ce 23 mars 1918 le son des obus tombant sur la

ville. Installées dans la forêt de Saint-Gobain, les pièces d’artillerie à longue portée pilonnent

la capitale. Pendant ce temps, le front de la Somme ne cesse de reculer, provoquant une

situation critique pour les Alliés. Le 26 mars, les troupes britanniques et françaises sont

désormais commandées par le général Foch, investi de cette fonction lors de la conférence de

Doullens. Les troupes françaises de la 3e armée du général Humbert, tentent aux côtés des

Britanniques, de freiner l’avancée allemande. Le 27 mars, les Allemands prennent

Montdidier, et s’ouvrent une route vers Paris. De par sa rapidité et sa violence, l’attaque

allemande sur la Somme menace dangereusement le dispositif français et britannique, risquant

de provoquer la perte des Alliés.

1 Yves BUFFETAUX, Mars-Juin 1918, échecs à Ludendorff, éditions Heimdal.

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I / Le calme à l’arrière du front. Depuis l’ouverture des négociations de Brest-

Litovsk entre la Russie et l’Allemagne, les

troupes alliées se préparent à affronter une

offensive de grande envergure. Dans les

cantonnements du front, les soldats alliés

attendent le déclenchement de l’attaque.

- Photo n° 1 : Installés à Benaménil, au nord de la forêt de Mondon près de Lunéville,

les troupes du 105e régiment d’artillerie de campagne patientent dans leurs positions. Deux

artilleurs fabriquent des objets à partir de matériaux récupérés. Le premier cisèle une douille

d’obus, le second prépare une canne. Ces artefacts, baptisés artisanat de tranchée ou Trench

Art, sont parfois destinés à la vente entre soldats. Après la guerre, les touristes et les veuves

qui visitent les champs de bataille se voient également proposer ce type de souvenirs.

- Photo n° 2 : Le 32e régiment

d’infanterie de ligne du lieutenant-

colonel Sauget passe dans le village de

Saint-Clément. Rattaché à la

18e division d’infanterie, le

32e régiment occupe le secteur de

Baccarat pour effectuer des travaux

d’aménagement du front. Sur la place

du village, un camion Fiat 18 est

stationné. Au cours de la guerre,

l’Italie, avec son industrie automobile,

fournit à la France de nombreux

camions destinés au transport des

matériels.

2 / Référence : SPA 36 W 1826 Saint-Clément, Meurthe-et-Moselle, passage du 32e d'infanterie.

25/03/1918, opérateur : Jacques Ridel.

1 / Référence : SPA 36 W 1799 Benaménil, Meurthe-et-Moselle, échelon du 105e RA. Un ciseleur de douilles et tresseur de cannes en jonc.

23/03/1918, opérateur : Jacques Ridel.

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- Photo n° 3 : Le lieutenant Battle,

appartenant au 77e groupe de chasse, s'apprête à

monter dans le cockpit de son appareil Spad S-VII.

Son avion de chasse arbore sur son flanc le chiffre 2

et la croix de Jérusalem, signe distinctif de

l’escadrille. Américain, le lieutenant Battle

deviendra une figure marquante de

l’escadrille n° 103 dite des « Cigognes », en

combattant au rang de capitaine au côté de l’As

René Fonck. Equipé d’une mitrailleuse Vickers

synchronisée, cet avion de chasse peut atteindre une

altitude de 5 500 mètres et vole à la vitesse de

200 km/h. Il permet aux Alliés de conserver leur

suprématie face à l’aviation allemande.

- Photo n° 4 : Stationnées en

forêt de Mondon, près de

Lunéville, une compagnie de

travailleurs italiens assure la

construction d’une voie ferrée

reliant Lunéville et Ogéviller.

Depuis 1917, l’Italie a dépêché

en France plusieurs unités

combattantes et de travail. Le

2e corps d’armée italien du

général Albricci, composé des

3e et 8

e divisions d’infanterie,

participe aux combats aux

côtés des troupes françaises.

Accompagnant ces troupes,

des compagnies d’auxiliaires

militaires, dont les effectifs

s’élèvent à plus de

60 000 hommes, servent à

l’aménagement du front.

3 / Référence : SPA 22 GO 979 Manoncourt-en-Vermois, Meurthe-et-Moselle, portrait du lieutenant Battle de l’escadrille 77. 03/03/1918, opérateur : Auguste Goulden.

4 / Référence : SPA 36 W 1803 Forêt de Mondon, Meurthe-et-Moselle, soldats italiens occupés aux travaux de voies ferrées, l'heure de la soupe.

23/03/1918, opérateur : Jacques Ridel.

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- Photos nos 5 et 6 : Au lendemain des mutineries d’avril 1917, l’autorité militaire

entreprend d’établir, dans les cantonnements, des coopératives alimentaires où chaque soldat

peut acheter des produits à des prix fixes. Fondée en 1855, la société de charcuterie et de

salaison Olida dispose d’un réseau de distribution dans les cantonnements militaires. Dans un

magasin de Toul, les troupes peuvent s’approvisionner en charcuterie en boîte. A Herminville,

la coopérative militaire du 161e régiment d’infanterie propose du vin et des articles

alimentaires. Commandée par le lieutenant-colonel Caput, le régiment occupe le secteur de

Lesménils, au nord de Pont-à-Mousson, au sein du dispositif de la 40e division d’infanterie.

5 / Référence : SPA 115 R 4266 Toul, Meurthe-et-Moselle, le magasin Olida épicerie militaire.

24/03/1918, opérateur : Edmond Famechon.

6 / Référence : SPA 114 R 4246 Herminville, Meurthe-et-Moselle, la coopérative du 16e régiment d’infanterie.

22/03/1918, opérateur : Edmond Famechon.

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- Photo n° 7 : Installé dans le village en ruine de Port-sur-Seille, le 150

e régiment

d’infanterie, originaire de Saint-Mihiel, est commandé par le lieutenant-colonel Vionier.

Rattaché à la 40e division d’infanterie, le régiment occupe les tranchées dressées devant la

Seille.

- Photo n° 8 : Situé au

nord de Verdun, aux alentours de

la côte du Poivre, Louvemont a

été repris lors de l’offensive du

15 décembre 1916 par les

hommes de la 4e brigade du

Maroc de la 38e division

d’infanterie. Lors de l’offensive

du 20 août 1917, les troupes de la

165e division d’infanterie

capturent les lignes disposées

devant Louvemont. Au mois de

mars 1918, le secteur demeure

dans un calme relatif malgré une

attaque allemande conduite le

20 mars.

7 / Référence : SPA 114 R 4217 Port-sur-Seille, Meurthe-et-Moselle, le 150e régiment d’infanterie, 5e bataillon du commandant Roncy. Les lignes françaises sur la rive droite de la Seille.

23/03/1918, opérateur : Edmond Famechon.

8 / Référence : SPA 67 L 3299 Région de Louvemont, Meuse, abris au ravin de Neuville, au lieu dit de la « caserne allemande ».

10/03/1918, opérateur : Albert Samama-Chikli.

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- Photo n° 9 : Dans le ravin des Vignes, situé au nord de Verdun, des tabors du

1er

régiment de marche de tirailleurs marocains (1er

RMTM) prennent le thé devant un abri

camouflé. Portant l’insigne du croissant surmonté de l’étoile chérifienne, ces troupes

originaires du Maroc servent au sein de la 153e division d’infanterie. Le soldat posant au

premier plan porte de longs cheveux de chaque côté de sa coiffe. Appelées nouaders, ces

mèches symbolisent le courage au sein des tribus Chleuhs, vivant dans le Sous au sud du

Maroc. Derrière lui, le soldat porte la djellaba traditionnelle.

- Photo n° 10 : Au camp

d’instruction de la 2e armée de Cousances-

aux-Forges dans la Meuse, les futures

équipes de mitrailleurs s’exercent au

maniement des armes et aux tactiques

d’attaques. Le fusil-mitrailleur Chauchat

modèle 1915 constitue une arme novatrice,

adaptée pour offrir un appui continu aux

troupes lors d’un assaut. Le pourvoyeur,

situé à droite, s’entraîne à mettre en place

le chargeur en demi-lune pouvant contenir

20 cartouches de 8 mm, donnant ainsi la

possibilité d’ouvrir le feu tout en

progressant.

9 / Référence : SPA 69 L 3344 G Ravin des Vignes, Meuse, campement d’un régiment de tirailleurs marocains.

13/03/1918, opérateur : Albert Samama-Chikli.

10 / Référence : SPA 70 L 3386 Cousances-aux-Forges, Meuse, centre d’instruction de la 2e armée, classe 1918, l’exercice du fusil-mitrailleur.

28/03/1918, opérateur : Albert Samama-Chikli

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- Photos nos 11 et 12 : Dans les églises et autres monuments historiques, le ministère

des Beaux-Arts entreprend d’évacuer les œuvres hors de portée des combats. Au

Bois-Chenu, dans le département des Vosges, des équipes de prisonniers de guerre allemands

aident à l’évacuation des sculptures, peintures, boiseries et tapisseries présentes dans l’église.

A Clermont-en-Argonne, une équipe participe à l’évacuation des œuvres conservées dans

l’église Saint-Didier. Construite au XVIe siècle dans le style gothique flamboyant, cette église

abrite une mise au tombeau accompagnée de six statues peintes.

11 / Référence : SPA 63 X 2561 Une photographie d'un groupe de prisonniers allemands travaillant dans le Bois-Chenu, Vosges. 01/03/1918, opérateur : Jacques Agié.

12 / Référence : SPA 63 X 2540 Le déplacement d'une statuaire du Christ dans l'église de Clermont-en-Argonne, Meuse. 01/03/1918, opérateur : Jacques Agié.

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- Photo n° 13 : En ce mois de mars 1918, la Foire de Lyon ouvre ses portes. Place

Bellecour, les stands de matériels agricoles sont alignés permettant au public de découvrir les

dernières innovations. Héritière des foires commerciales du XVIe siècle, la Foire de Lyon fut

relancée par la municipalité dirigée par Edouard Herriot. La foire est instaurée dans le but de

concurrencer celle de Leipzig.

- Photo n° 14 : Dirigeante du comité franco-américain, Miss Holt rend visite aux

aveugles de guerre travaillant à la manufacture de Sèvres dans les Hauts-de-Seine. Le comité

franco-américain se charge de réunir des fonds nécessaires pour venir en aide aux mutilés de

guerre et aux populations civiles touchées par la guerre.

13 / Référence : SPA 262 M 4900 Inauguration de la Foire de Lyon, place Bellecour, l'exposition des machines agricoles. 03/03/1918, opérateur : Albert Moreau.

14 / Référence : SPA 32 BO 1608 Manufacture de Sèvres, Miss Holt, présidente du Comité franco-américain visite les ouvriers aveugles de guerre. 12/03/1918, opérateur : Maurice Boulay.

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II / Paris face aux bombardements par avion et par canon.

Soumise aux bombardements des avions bombardiers Gothas, Paris connaît en ce mois

de mars 1918 une nouvelle forme de bombardements. Installée dans la forêt de Saint-Gobain

dans l’Aisne, soit à une distance de 120 km de la capitale, l’artillerie allemande à longue

portée ouvre le feu sur la ville. Le 23 mars 1918, les premiers obus tombent, provoquant la

stupéfaction des Parisiens.

- Photos nos 15 et 16 : Jusqu'à présent atteint par les raids aériens, Paris connaît depuis

le 23 mars 1918 ses premiers bombardements par l’artillerie. Installés à Crépy-en-Laonnois

dans la forêt de Saint-Gobain, les deux canons Wilhelmgeschutze, canons de Wilhelm, ouvrent

le feu sur la capitale en prenant pour point de repère le palais de Justice de l'île de la Cité.

A 7 h 17 du matin, les premiers obus atteignent la ville et tombent près de la statue de la place

de la République, dans le 11e arrondissement. Les jours suivants, plusieurs obus frappent

encore la capitale, provoquant d’importants dégâts dans l’agglomération et la proche banlieue.

Le 29 mars 1918, les canons allemands tirent à nouveau. A l’angle du boulevard Raspail et de

la rue de Rennes, un obus perfore seulement la chaussée. A l'église Saint-Gervais, située dans

le 4e arrondissement de Paris, un obus sectionne un pilier de l'église, provoquant

l’effondrement de la voûte. En ce Vendredi saint, plusieurs centaines de fidèles sont

rassemblés pour assister à la messe. L'effondrement provoque la mort de quatre-vingt onze

personnes et blesse soixante-huit autres.

15 / Référence : SPA 273 M 5009 Paris, bombardement par canon le 30 mars 1918, obus tombé à l'angle de la rue de Rennes et du boulevard Raspail. 31/03/1918, opérateur : Albert Moreau.

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- Photos nos 17, 18 et 19 : Au cours du mois de mars 1918, les avions bombardiers

allemands Gothas poursuivent leurs raids aériens nocturnes sur la capitale. Dans la nuit du 8

au 9 mars 1918, une vague de quarante appareils attaquent Paris. Rue Drouot, dans le

9e arrondissement de Paris, une bombe frappe la chaussée. Une automobile plonge dans le

cratère provoqué par l’explosion de la bombe. Au cours de la nuit, trente-neuf personnes

trouvent la mort.

Au laboratoire de la préfecture de police de Paris, les équipes d’artificiers récupèrent les

projectiles non explosés tombés sur la ville. Une bombe de 300 kilos est examinée dans le

laboratoire, qui analyse les mécanismes de mise à feu employés par l’adversaire. Le

laboratoire de Paris observe également les bombes tombées sur les villes de l’arrière du front,

telles que celles utilisées lors du bombardement de Nancy.

Pendant ce temps, les bombardements aériens se poursuivent sur la ville. Dans la nuit du 11

au 12 mars 1918, une vague de soixante avions bombardent Paris. Le raid aérien provoque la

mort de trente-quatre personnes et blesse soixante-neuf autres. Au retour de leur mission, les

bombardiers Gothas doivent affronter un tir de barrage de la défense antiaérienne française

près de Soissons. Un appareil est abattu au-dessus de la commune de Clamecy située à

cinq kilomètres au nord de Soissons.

16 / Référence : SPA 273 M 5011 Paris, bombardement par canon du 30 mars 1918. Eglise Saint-Gervais, la voûte et les débris. 31/03/1918, opérateur : Albert Moreau.

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17 / Référence : SPA 264 M 4921 Bombardement de Paris par les avions allemands dans la nuit du 8 au 9 mars 1918, au 4 rue Drouot. 09/03/1918, opérateur : Albert Moreau.

18 / Référence : SPA 266 M 4951 Paris, laboratoire municipal. Torpille allemande de 300 kilos, haute de 2 m 75 tombée et non explosée.

15/03/1918, opérateur : Albert Moreau.

19 / Référence : SPA 110 S 4250 Clamecy, Aisne, un avion bombardier allemand abattu au retour de sa mission.

12/03/1918, opérateur : Emmanuel Mas.

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IV / Les troupes américaines au contact. Depuis le début du mois de mars 1918, les troupes américaines occupent de plus en

plus de secteurs du front de Lorraine, où elles renforcent leur aguerrissement. Avec le

déclenchement de l’offensive allemande le 21 mars 1918, le général Pershing demande dans

une allocution officielle à ce que ses troupes participent activement à la contre-offensive

échafaudée par le général Foch, nommé coordinateur de l’action militaire alliée depuis le

29 mars, lors de la conférence interalliée de Doullens.

- Photos nos 20 et 21 : En Meurthe-et-Moselle, les divisions d’infanterie américaines

occupent une place prépondérante dans les combats et autres « coups de main » qui s’opèrent

le long du front. Installée dans le secteur de Lunéville, la 42e division d’infanterie américaine

surveille le secteur s’étendant entre Lunéville et Saint-Clément. Commandée par le général

Douglas MacArthur, futur commandant des forces américaines dans le Pacifique lors du

second conflit mondial, cette division s’exerce aux côtés des troupes françaises. Les soldats de

l’armée américaine découvrent souvent pour la première fois le front et la vie dans les villages

de l’arrière.

20 / Référence : SPA 62 X 2410 La halte d'une relève américaine à Lunéville, Meurthe-et-Moselle. 01/03/1918, opérateur : Jacques Agié.

21 / Référence : SPA 36 W 1812 Saint-Clément, Meurthe-et-Moselle, au cantonnement soldats américains jouant aux dés. 22/03/1918, opérateur : Jacques Ridel.

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- Photos nos 22, 23 et 24 : Les troupes américaines occupent également les

secteurs de l’Aisne, où les conditions de vie sont parfois précaires. Près du village de Celles-

sur-Aisne, situé au nord-est de Soissons, les troupes américaines ont installé leur camp dans

des ruines, vivant au milieu des terrains dévastés par quatre années de bombardements. A

Allemant, situé au nord-est de Soissons, les cuisiniers d’une unité américaine s’affairent pour

préparer le repas et envoyer les portions vers les unités proches du front.

23 / Référence : SPA 56 Y 2884 Allemant, Aisne, soldat américain à la corvée d’eau.

Mars 1918, opérateur : Emmanuel Mas.

22 / Référence : SPA 115 S 4306 Celles-sur-Aisne, Aisne, soldats américains se faisant la barbe à l’entrée d’un abri.

15/03/1918, opérateur : Emmanuel Mas.

24 / Référence : SPA 114 S 4301 Celles-sur-Aisne, Aisne, cantonnement américain. Une cuisine.

15/03/1918, opérateur : Emmanuel Mas.

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IV / Le déclenchement de l’assaut : l’offensive Michael. Epuisées par les offensives du printemps 1917, les troupes françaises et britanniques

attendent l’entrée opérationnelle des troupes américaines pour reprendre l’initiative face aux

armées allemandes. Face à cette menace, le haut commandement allemand prépare l’offensive

décisive qui permettra de remporter la victoire sur les Alliés avant que ces derniers ne

reprennent l’avantage. Le 21 mars 1918, les troupes du maréchal Ludendorff se lancent à

l’assaut des lignes britanniques situées entre l’Oise et la Scarpe sur le front tenu par les Third

et Fifth Armies. Face au déferlement allemand, les Britanniques doivent céder du terrain,

provoquant le risque d’une percée du front.

- Photo n° 25 : Depuis le 21 mars 1918, les IIe, XVII

e et XVIII

e armées des généraux

Marwitz, Otto Von Below et de Von Hutier enfoncent les lignes britanniques sur plusieurs

kilomètres, obligeant ces derniers à reculer vers Amiens. Cette attaque de grande envergure,

menée avec 57 divisions, provoque le repli des divisions du général Gough commandant la

5e armée britannique. Capturant les villes de Bapaume, d’Albert et de Noyon, l’armée

allemande poursuit son effort vers Montdidier, qui est prise le 27 mars. Les routes d’Ile-de-

France sont dangereusement découvertes, laissant peser une menace sérieuse sur Paris. Le

29 mars 1918, le général Foch est nommé pour coordonner l’action des moyens militaires

alliés et repousser l’assaut allemand. Venues en renfort par camions, les 1re

et 3e armées

françaises commandées par les généraux Debeney et Humbert affrontent les Allemands

depuis leurs positions retranchées du mont Renaud et du massif de Thiescourt. De toute part,

les réfugiés affluent sur les routes, suivant les troupes alliées en déroute.

25 / Référence : SPA 56 Y 2870 Environs de Compiègne, Oise, les évacués sur la route de Compiègne.

28/03/1918, opérateur : Baguet.

Page 15: PDF mars 1918 - Site ECPADarchives.ecpad.fr/wp-content/uploads/2010/06/1918-03.pdf · 1 Yves BUFFETAUX, Mars-Juin 1918, échecs à Ludendorff, éditions Heimdal. 2 I / Le calme à

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- Photos nos 26, 27 et 28 : Les troupes britanniques et françaises affluent vers le front

pour colmater les brèches provoquées par les assauts allemands. Compiègne devient le point

de rassemblement et de passage des troupes partant pour le front. Des soldats français et

britanniques boivent un café autour d’un abri dressé par les dames anglaises. Cette association

caritative s’occupe de fournir du café et des biscuits aux soldats. Près de Compiègne, les

premiers prisonniers allemands capturés lors de la contre-offensive du général Humbert sur la

rivière Avre attendent leur évacuation vers l’arrière. Epuisées, les troupes britanniques se

réorganisent dans la région de Soissons.

26 / Référence : SPA 56 Y 2876 Compiègne, distribution du café au lait par des dames anglaises.

28/03/1918, opérateur : Baguet.

27 / Référence : SPA 56 Y 2872 Environs de Compiègne, Oise, évacuation des prisonniers allemands.

28/03/1918, opérateur : Baguet.

28 / Référence : SPA 115 S 4307 Longpont, Aisne, soldats anglais allant au repos. Mars 1918, opérateur : Emmanuel Mas.

Page 16: PDF mars 1918 - Site ECPADarchives.ecpad.fr/wp-content/uploads/2010/06/1918-03.pdf · 1 Yves BUFFETAUX, Mars-Juin 1918, échecs à Ludendorff, éditions Heimdal. 2 I / Le calme à

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- Photos nos 29 et 30 : Sur la route qui relie les villes de Compiègne et de Clermont,

les troupes britanniques gagnent les nouvelles positions pour combler les brèches entamées

dans le front. L’artillerie britannique poursuit son chemin, tractant les lourdes pièces de

8-in BL Howitzer Mk VII. D’un poids de neuf tonnes, cette pièce d’artillerie peut atteindre des

objectifs situés à plus de onze kilomètres.

30 / Référence : SPA 56 Y 2890 Route de Roye à Compiègne, Oise, troupes britanniques revenant du front.

29/03/1918, opérateur : Baguet.

29 / Référence : SPA 56 Y 2889 Route de Clermont à Compiègne, Oise, grosses pièces d’artillerie britanniques sur la route.

29/03/1918, opérateur : Baguet.