phonemes wolofs
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PRÉSENTÉ PAR SOUS LA DIRECTION DE Sokhna BAO DIOP Mme Véronique RÉY
ANNÉE ACADÉMIQUE: 2006 / 2007
DEPARTEMENT DE SCIENCES
DU LANGAGE
ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE LES PHONÈMES WOLOFS ET LEURS
ENREGISTREMENTS ÉCRITS DANS DEUX ALPHABETS :
LATIN ET ARABE
2
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ..3 CHAPITRE 1:
PRÉSENTATION DU CORPUS ET DESCRIPTION DES DEUX
SYSTÈMES DE TRANSCRIPTION .. ..5 I LA PRÉSENTATION DU CORPUS ORIGINAL ET SA RECONSTITUTION DANS
SHOEBOX .5 1. Le corpus original et son auteur ..5 2. Les attestations du corpus original en transcription latine et arabe . ...6
2.1. Les attestations en arabe ......6 2.1.1. Les consonnes ..6 2.1.2. Les prénasales. . ......8 2.1.3. Les voyelles brèves et longues .... ...9
2.2. Les attestations en latin. . 10 2.2.1. Les consonnes ....................................10 2.2.2. Les prénasales.. .11 2.2.3. Les voyelles brèves et longues.. .. 12 2.2.4. Tableaux des phonèmes de la transcription latine du corpus.. ....13
3. La reconstitution du corpus dans shoebox.. ..16 II DESCRIPTION DE LA TRANSCRIPTION DU WOLOF EN CARACTÈRES
LATINS ET LEURS CORRESPONDANCES PHONOLOGIQUES : L ORTHOGRAPHE OFFICIELLE 20
1. Les consonnes (brèves et géminées) et prénasales 21 2. Les voyelles brèves et longues. .. ..25 3. Tableaux phonologiques des consonnes et voyelles wolof. .27 3.1. Tableau phonologique des consonnes . . .27
3.2. Tableau phonologique des voyelles brèves et longues... ..27 III DESCRIPTION DE LA TRANSCRIPTION DU WOLOF EN CARACTÈRES
ARABES À PARTIR DU CORPUS.. .28 1. Les phonèmes communs à l arabe et au Wolof.. ..29
1.1. Les consonnes.. .29 1.2. Les voyelles brèves et longues.. 30
2. Les phonèmes propres à l arabe littéraire: non utilisés pour le wolof.. 30 3. Les phonèmes propres au wolof. ...31
3.1. Les consonnes et prénasales.. ....31 3.2. Les voyelles brèves et longues.. 31
4. Tableau des consonnes et prénasales du wolof en caractères arabes. ... ...32 5. Tableau des voyelles brèves et longues du wolof en caractères arabes. ..........37
CHAPITRE 2:
ANALYSE COMPARATIVE ET COÛT DES DEUX SYSTEMES. 48 I
COMPARAISON QUALITATIVE DES DEUX SYSTÈMES : CORRESPONDANCES BIUNIVOQUES. .48
1. Table de correspondance des lettres. 48 II COMPARAISON QUANTITATIVE DES DEUX SYSTÈMES. 49
1. Comptage des lettres, des mots et calcul du coût de la saisie pour chaque système.50 2. La segmentation des textes en mots : quel système segmente le plus. . .......52
3. Les ambiguïtés de la transcription arabe et propositions. ... . ............53 CONCLUSION .57 BIBLIOGRAPHIE DU MÉMOIRE .59
3
INTRODUCTION
Le Sénégal est situé à l extrême ouest du continent africain, sur la côte atlantique. Il
couvre une superficie de 193 000 km² avec une population de 9 800 000 habitants.
Ce pays se caractérise par une diversité culturelle et linguistique remarquable. La première
est traduite par la rencontre de trois grandes civilisations : négro-africaine, arabo-islamique et
occidentale ; tandis que la seconde (linguistique) se manifeste par la présence de nombreuses
langues nationales, à côté desquelles coexistent des langues étrangères à l instar du français
(langue officielle), de l anglais et de l arabe. Ces deux aspects font du Sénégal un véritable
creuset, un pays multilingue où la rencontre des cultures a fait que les langues vernaculaires
subissent l influence des langues étrangères.
Cette domination des langues nationales par celles étrangères a fait que ces premières, qui
sont des langues vernaculaires ne jouissaient
linguistiquement parlant - d aucun rôle
pratique. Mis à part le fait qu elles soient parlées, elles étaient considérées comme pas utiles,
sans statut officiel. Aussi, l Etat sénégalais a-t-il, depuis les années 70, adopté un décret pour
la codification et la promotion des langues du pays afin d en faire des langues nationales1 : le
wolof fait partie des langues ayant bénéficié de cette décision. Cette langue, usitée par plus de
80% de la population, constitue la langue de communication à travers tout le pays. Grâce à ce
décret et aux normes de transcription qui ont été établies, le wolof se trouve aujourd hui écrit
en caractères latins. Outre cette forme de transcription officialisée, il faut noter que cette
langue était auparavant transcrite en caractères arabes sous le nom de « wolofal » qui est un
système peu connu de la majeure partie de la population. Le wolofal est né de la rencontre
entre l arabe et le wolof qui est liée à la pénétration de l islam dans le territoire sénégalais au
VIème siècle: son usage a été favorisé par l implantation des écoles coraniques. Le wolof, qui
était une langue orale, adopta l alphabet arabe comme système d écriture. Nous verrons que la
cohabitation de ces deux systèmes orthographiques (latin et arabe) n est pas sans
conséquences.
De nombreuses études, aussi différentes les unes des autres, ont été menées sur le wolof,
mais un travail de comparaison entre les deux systèmes de transcription du Wolof reste à
faire. C est ce qui nous a poussées à entreprendre cette étude comparative entre les deux
1 Dans l article premier de la constitution du Sénégal, les langues nationales sont les six premières langues codifièes et toute autre langue nationale qui sera codifiée.
4
systèmes d écriture, en nous référant à un corpus de textes « wolofal » transcrits à la fois en
latin et en arabe.
Les objectifs d un tel travail sont variés. Il s agit, dans un premier temps, de faire une
description de chaque système, ce qui nous amènera par la suite à confronter les deux modes
de transcription sur la base d une comparaison quantitative. De ce fait, nous présenterons le
coût de la saisie et ferons le comptage des lettres et mots pour chaque système par rapport à
notre corpus. Puis, nous étudierons la segmentation des textes en mots et établirons une table
de correspondance des lettres avant de présenter un nouveau corpus plus large à l aide du
logiciel Shoebox. À ce stade, une translittération du corpus sera fournie avec sa transcription,
selon les normes qui ont été établies par l Etat sénégalais et sa traduction. Les résultats nous
permettront de distinguer le système le plus pratique et le plus performant, de celui qui est à
l état embryonnaire. De ce fait, nous pourrons suggérer des perspectives pour le système qui
présente le plus d ambiguïtés.
Pour mener à bien cette étude, nous avons, d une part, fait un travail préliminaire qui
consistait en une recherche documentaire, ceci dans le but d avoir une idée générale sur les
travaux existants sur la langue wolof. À l occasion de nos trois mois de stage au LLACAN
(Langage, Langues et Cultures d Afrique Noire), laboratoire du CNRS (Centre National de la
Recherche Scientifique) spécialisé dans la description des langues africaines, nous avons pu
nous rendre à la bibliothèque du centre André-Georges Haudricourt où nous avons pu
consulter d importants documents sur le Wolof. Nous nous sommes également rendues à la
médiathèque de la MMSH (Maison Méditerranéenne des Sciences de l Homme) et au CAOM
(Centre des Archives d Outre Mer) d Aix-en-Provence. S agissant du choix de notre corpus,
nous avons eu à contacter, depuis le Sénégal, des personnes susceptibles de nous fournir des
textes « wolofal ». Cependant, notre principale personne ressource a été le président du Daara
de Taverny à Paris qui dispose d une importante bibliothèque sur les uvres de Cheikh
Ahmadou Bamba et sur la littérature mouride. C est ainsi que le choix de notre corpus à été
fait en ayant retenu l ouvrage poétique intitulé « Jëzbul Majzóob » (l attirance du majzóob
[l attiré]) de Mouhamadou Abdoul Karim Samba Diarra Mbaye en transcription latine et
arabe, édité en 1996.
Deux principaux chapitres composent cette étude : le premier porte la présentation du
corpus et la description des deux systèmes de transcription et le deuxième se focalise sur
l analyse comparative.
5
PRÉSENTATION DU CORPUS ET DESCRIPTION DES DEUX
SYSTÈMES DE TRANSCRIPTION
I
LA PRÉSENTATION DU CORPUS ORIGINAL ET SA
RECONSTITUTION DANS SHOEBOX.
1. Le corpus original et son auteur.
Ce corpus est, en fait, un poème wolof extrait de la production littéraire Mouride,
fondamentalement religieuse et inspirée par la pensée de Cheikhoul Khadim. Cette littérature
mouride d expression wolof résulte de la rencontre entre les langues wolof et arabe qui
engendre un système d écriture pour cette langue. L existence du « wolofal » fut l une des
choses les plus essentielles dans le développement de la culture wolof et de sa résistance
contre les cultures française et arabe. Le mot wolofal est composé du mot « wolof » qui
renvoie aux membres de l ethnie wolof et à la langue qu ils parlent ; et du suffixe « al » qui
désigne à la fois l action d écrire et la littérature écrite wolof.
Les partisans de la littérature mouride d expression wolof, communément appelés
« wolofalkat » furent des disciples de Ckeikhoul Khadim. Ces auteurs consacrèrent leurs vies
à servir leurs maîtres dans le domaine littéraire en orientant leurs thèmes sur sa personne, sur
sa mission, sur le Magal, sur son enseignement, sur l Islam en général et plus particulièrement
réservé à des témoignages de grâce et de reconnaissance à l action du grand Cheikh.
Parmi les uvres poétiques des célèbres pères fondateurs du Wolofal, notre choix s est
porté sur celui de Cheikh Abdou Karim Samba Diarra Mbaye (1870-1917), intitulé « jëzbul
majzoob » (« l attirance du majzoob [l attiré] »). Le choix de cet ouvrage édité en 1996,
s explique par le simple fait qu il est transcrit à la fois en alphabet latin et arabe, nous
permettant ainsi de mener une étude comparative sur ces deux systèmes de transcription du
wolof.
Pour plus d information sur l auteur, nous avons jusgé nécessaire d insérer ce passage
parlant de lui. Nous l avons tiré d un article intitulé Littérature mouride d expression wolof
que nous avons trouvé dans le site de l Institut International d Études et de Recherche sur le
Mouridisme (IIREM).
6
« Derrière la belle plume du poète de Saint Louis du Sénégal, on devine sans trop de peine un homme fortement illuminé qui irrésistiblement attiré par la grandeur incommensurable de l objet de sa découverte, s enflamme à travers une poésie exaltante. Il ne cesse alors de multiplier les appels et remontrances à l adresse de tous les musulmans avec qui il brûle de partager ce « Bienfait », en l occurrence Cheikhoul Khadim. Un langage mystique, un fréquent renouvellement de son allégeance, et une forte tendance apologétique dans un wolof très particulier mais non moins correct constituent la marque distinctive « Sâhibul Ayâti » (surnom que le Cheikh lui avait donné et qui signifie : l homme qui excelle en poésie) ».
2. Les attestations du corpus original en transcription latine et arabe.
Nous avons choisi de représenter les attestations du corpus en transcription latine et arabe
dans le but de pouvoir illustrer les exemples que nous avons donnés tout au long de cette
étude. Partant des consonnes en passant par les prénasales jusqu aux voyelles, nous avons
donné des exemples de mots pour chaque phonème, ainsi que les pages correspondantes et
leur traduction.
2.1. Les attestations en arabe.
2.1.1. Les consonnes.
Les correspondances de tous ces phonèmes sont relevées de leur valeur par rapport au
terme en orthographe officielle.
: /b/ ;
: /bb/
P 5 :
bëgga (« vouloir ») ;
xutbu (« saint homme ») ;
bu mat
(« complet »). P 4 :
bu wér (« sûrement ») ;
jariñ (« bénéficier de ») ;
jébbël (« léguer »). P 6 :
ci biir (« à l intérieur ») ;
boppam (« lui-même »)
/p/ ; /pp/
P 6 :
boppam (« lui-même ») ;
pexe (« moyen ») ;
toppal (« déplacer »)
P 10 :
xippi (« ouvrir les yeux ») ; p 9 :
pëndëm (« sa poussière »)
/t/
P 9 :
la jiitu (« ce qui est devant, précède ») ; p10 :
moo tax (« c est
pourquoi »). P 12 :
tuuti (« un peu »). P 20 :
rafet (« joli »)
: /d/ ; /dd/
7
P 18 :
daldi (« puis ») ;
defar (« façonner, fabriquer »)
P 20 :
dollima (« ajouter pour moi ») ;
adduna (« le monde »)
/c/ ; /cc/
P 23 :
ci man (« chez moi ») ;
cala (« ça y est ») ;
réccu
(« regretter »)
/g/ ; /gg/
P 39 :
maa la gëm (« j ai confiance en toi ») ; p 37 :
ndiguel
(« Recommandation »). P 34 :
gumbë (« aveugle ») ;
bëgg (« aimer, vouloir »)
: /k/ ; /kk/
P 23 :
bokkon (« faire partie de ») ; p 24 :
leeruk (« la lumière de »)
P 25 :
kerook (« ce jour là ») ;
tektal (« instructions »)
: /f/
P 26 :
feneen (« autre part ») ;
famujëm (« là où il va »). P 29 :
ba fii
(« jusqu ici ») ;
ba fee (« jusque là-bas »). P 34 :
ku fekke (« celui qui assiste à »)
: / /
P 35 :
ku jagoo (« celui qui mérite ») ; p 36 :
jaan (« serpent »)
: /l/ ;
: /ll/
P 37 :
xamléen (« sachez ») ;
ndigal (« recommandation »)
w olu, dëgël ak rafetal (« avoir confiance, être véridique et
accomplir de bonnes actions »). P 36 :
jullée (« faire la prière pour un
défunt ») ; p 22 :
yàlla (« Dieu »)
/m/ ; /mm/
P 36 :
mooy (« c est ») ;
boroom (« propriétaire »). P 22 :
lammiñëm
(« sa langue ») ; p37 :
mootax (« c est pour quoi »)
: /n/ ; /nn/
P 40 :
nit (« personne ») ; p 25
kune ni waaw (« chacun dit oui »). P 24
nun (« nous ») ;
kanam (« visage, devant »)
: / /
8
P 40
buñunee (« quand on dit ») ;
buñaari gaaña (« quand les deux
amis »)
dootu dañ (« ça ne s enlève plus »)
: / / ;
: / /
P 40
ta kenn du a (« et personne ne dit rien ») P 39
ci mandi ma
(« dans la grande forêt sauvage »). P34
na aaral (« aveugle qui a les yeux
ouverts mais qui ne voit rien »). P32 junju ya (« les tambours traditionnaux »)
: /r/
P17
ludiy mbirëm (« tout ce qui sont ses affaires ») ;
lu rafet (« quelque chose
de beau ») ; P23 reenam (« ses racines ») ; P24
ërëm (« remerciements »)
:s/
P37
saxfa (« demeurer là-bas ») ;
dawali fas (« monter à cheval »). P 36
gis (« voir ») ;
seet léen (« cherchez »)
: /w/
P 21 :
tawlu (« pleuvoir ») ; p 40 :
yaw (« toi »). P32 :
ci wépp wàll (« sur tous les plans »)
: /j/
P 8 :
yaral (« éduques ») ;
famu yam (« là ou ça s arrête »). P 9 :
wéy na
(« s en est allé ») ; p 10 :
yéem (« étonner »)
/x/ (
; ) P 8/ :
xorom (« sel ») ;
wax (« parler ») ; p9 :
xeñ (« suivre »). P 10 :
waxande (« valise ») ;
ndax (« parce que »). P 4 :
kimu xëy (« celui à qui ») ;
xol (« c ur »)
/q/
P 5 :
qutbu (« saint homme ») ;
didaqi moy (« préserve contre le pêché »)
2.1.2. Les prénasales.
/mb/ ( ) P 5 :
mboot (« mystère ») ; p8 :
Samba (« nom propre »). P 19 :
mbaa (« est ce que »)
/ng/
P 5 :
ngërëmëm (« sa reconnaissance ») ; p18 :
ngor (« honnêteté, noblesse »)
9
P 33 :
kàng ya (« les savants »)
( ) /nd/
P 9 :
pëndëm (« sa poussière ») ; p 13 :
ndigël (« recommandation »)
P 15 :
dindi (« enlever ») ; p 38 :
lulëndëm (« quelque chose d obscure »)
/mp/
P 41 :
buy sampu (« quand il s implante ») ; p 21 :
ci làmpi xel (« à la lumière de l esprit »)
/nc/ absent du corpus
/nk/
P 37 :
danko xam (« tu le sauras ») ; p 40 :
tankam (« sa jambe »)
/nt/
P 9 :
rawante (« faire la course »). P 41 :
joxante (« se donner
mutuellement »);
digënté (« entre »)
2.1.3. Les voyelles brèves et longues.
/a/ ; /aa/
P 4/ :
ak (« et ») ; p 7 :
ayip (« mauvais comportement ») ;
baatin (« mystère »)
/à/
P 22 :
yàlla (« Dieu ») ; p 32 :
àndaki (« être accompagné de »)
/e/ ; /é/
P8 :
werente (« tiraillement, dispute ») ;
wéyna (« il s en est allé »)
P 11 :
yonnén la (« c est un envoyé »)
/ee/ ; /ée/
P 11 :
feeñu (« apparaître ») ;
seede (« témoin »)
P 13
kima giséel (« celui que j ai rencontré »)
/i/ ; /ii/
P 15 :
dindi (« enlever ») ; p 22 :
mayit (« moi aussi ») ;
fii (« ici ») /o/ ; /oo/ ; /óo/ ; /ó/
P22 :
moom lako may (« c est à lui qu il l a donné ») ;
mooma doy (« je
lui fait confiance ») ; P11 :
yóbbaale (« emmener ») ;
ba dóotu fay (« ça ne s éteint plus »)
10
/u/ ; /uu/
P28 :
jiitu (« être devant, devancer ») ; p 32 :
ñi xamul (« ceux qui ne savent
pas ») ;
buur (« roi ») ;
ruu (« âme »)
/ë/
P 13 :
ndigël (« recommandation ») ; p 34 :
bëccëk (« journée »)
P38 :
lulëndëm (« quelque chose d obscure ») ; p39 :
maala gëm (« j ai confiance en toi »).
2.2. Les attestations en latin.
Cette transcription de l auteur ne correspond pas à la transcription en alphabet officiel. Ici
aussi nous allons procéder de la même qu avec les attestations en caractères latins. Nous
allons débuter par les consonnes ; puis les prénasales et en fin les voyelles avec les pages
correspondantes pour mieux prouver nos exemples.
2.2.1. Les consonnes.
/p/ ; /pp/ P 5 : pêyi (« les paies de ») ; p6 : toppal (« déplacer »), pexe (« moyen »)
/b/ ; /bb/ P 7 : béral nou thier bougnou geureum
/m/ ; /mm/ P 8 : limou ma may madiko am mô moko may (« ce que j ai c est lui qui me l a donné ») Mâgeureum samab serigne (« je remercie mon maître, mon guide »)
/f/ P 9 : khamêful foumou djeum (« personne ne sait où il va »)
/t/ P 11 : môtakh (« c est pourquoi ») ; P12 : toureum (« son nom »)
/d/ P 12 : damay digeul douma dougeul (« il me conseille et ne me met pas dans des pétrins »)
/n/ P 15 : généna rère (« il m a sauvé contre l égarement ») ; kéne (« personne ») P 19 : wane nama (« il m a montré »)
/s/ P 21 : kima guissêla (« celui que j ai rencontré ») ; sounou khél (« notre cerveau »)
/l/ P 23 : yeurmandême (« sa pitié ») ; lêrouk yonéne (« la lumière d un prophète ») P 25 : kéroke (« ce jour là »)
11
/c/
P23 : thiala (« ça y est ; ça en fait partie ») ; thiofêle (« sympathie »)
/ / P 35 : djagô (« mérite ») P 36 : djébalko (« faire allégence ») ; djamonay (« période de »)
/ / P 29 : gnako top. P 33 : kou bagn gnou teuth (« quiconque refuse on l enferme »)
/j/ P 32 : mbôlô yi (« les foules ») ; wayam (« sa chanson »)
/k/ P34 : koula (« quiconque te
») ; dîrouk (« à longueur de »). P42 : yâkâre (« espoir ») ; ak (« et »)
/g/ P 25 : yeugeul (« annoncer ») ; djgeun (« le meilleur ») ; kérôguitam (« la fois passée aussi »)
/ / P32 : djoundoung ya (« les tambours »). P 34 : nangaral (« aveugle aux yeux ouverts ») P 39 : manding mi (« grande forêt sauvage »)
/x/ P 4 : khamal (« saches ») ; P 7 : khanâ (« est ce que ») ; P 10 : khipi (« ouvrir les yeux »)
/w/ P 21 : taw (« pluie ») ; P 32 : si wépe wale (« sur tous les plan ») ; P 40 : yaw (« toi »)
/q/ P 5 : khoutbou (« saint homme ») ; di dakhi moy (« chasse les pêchés ») P 6 : rokhi gnognam (« parmi ses disciples »)
2.2.2. Les prénasales.
/mb/ P 5 : mbôti (« les mystères ») ; P 8 : Samba (« nom propre ») ; P38 : mbir (« choses, affaires ») ; P40 : mbék (« bonheur »)
/ng/ P 5 : ngeureumeum (« sa reconnaissance ») ; nangô (« accepter de ») ; P 18 : ngor (« honnêteté, noblesse »)
/nd/ P 9 : peundeum (« sa poussière ») ; P 13 : ndigeul (« ordre, recommandation ») ; P15 : dindi (« enlever »)
12
/nj/
P 18 : ndiarignam (« son utilité ») ; P37 : ndiorte (« supposition »)
/mp/ P 21 : si lampi khél (« à la lumière ») ; P41 : sampou (« s implanter, se dresser »)
/nk/ P37 : danko kham (« tu le sauras ») ; P 40 : tankam (« sa jambe »)
/nt/ P 9 : rawanete (« faire la course ») ; P41 : digeunté (« entre »)
/nc/ absent du corpus
/nq/ P 31 : tankhamlou (« faire semblant de ne pas entendre »)
2.2.3. Les voyelles brèves et longues.
/a/ ; /aa/ P 4 : ak (« et ») ; danâ (« je vais, indication du future ») P 9 : ba (« jusqu à ce que ») ; bâtine (« mystère ») ; aggal (« terminer, finir »)
/à/ P : yalla (« Dieu ») ; P32 : andaki dagam (« accompagné de ses serviteurs »)
/e/ ; /ee/ P 8 : wéranté (« dispute, tiraillement ») ; dess (« reste ») ; sêdé (« témoin ») ; louné (« toute chose »). P 11 : bou fékkê (« si toutefois »)
/é/ ; /ée/ P 8 : sêni (« leurs ») ; P 9 : wéyna (« s en est allé ») ; P 11 : yonéne (« envoyé ») ; P 13 : kima guissêl (« celui que j ai rencontré »)
/ë/ P13 : ndigeuleum (« ses recommandations ») ; dougeul (« mettre ») ; P34 : beuthieuk (« journée »)
/i/ ; /ii/ P15 : kima guissêla mata kham (« celui que j ai rencontré en vaut la peine ») P 22 : lima dône (« ce que je suis ») ; mayit (« moi aussi ») ; P 28 : djitou (« être devant »)
/o/ ; /oo/ P 22 : môme lako may (« il lui a donné ») ; boppam (« lui-même ») ; môma doy (« je lui fait confiance »).P 32 : mbôlô (« foule »)
/ó/ ; /óo/
13
P 33 : ta ngêdjô (« tu ne daignes pas ») ; P 28 : dôtou fay (« ne va plus s éteindre ») ; P11 : yobâlé (« emmener ») ; yonéne (« envoyé »)
/u/ ; /uu/ P 8 : djitou (« être devant ») ; soûssa (« le sable ») ; gnikhamoul (« ceux qui ne savent pas »)
2.2.4. Tableaux des phonèmes de la transcription latine du corpus.
- Les consonnes et prénasales
Exemples de mots plus traduction Phonèmes de la transcription latine proposée
Leurs correspondances en Wolof standard
initiale médiane finale
p /p/ pékhé moyen, ruse
fîpa fumiste
pp pp toppale déplacer soppe aimer b /b/ bâkhe
bon, gentil souba demain, matin
djib s élever
m /m/ maye donner, offrir
assamâne ciel
gueum croire
f /f/ fap prendre, porter
khamêfoul personne ne sait
défé Faire
t /t/ toppale pousser
môtakh c est pourquoi
fit courage, audace
d /d/ digeul conseiller
sédé témoin
mbéde rue, route
n /n/ noudâgou déambulons
sounou notre
kène personne
ss /s/ Ø guissêl rencontrer, voir
fass cheval
y /j/ yeugeul anoncer
pêyi recompense
may donner, offrir
l /l/ leundeum obscure, sombre
tankhamlou faire semblant de ne pas écouter
khél cerveau, esprit
ll /ll/ yalla dieu
r /r/ rène cette année
lêrouk yonène lumière prophétique
yâkâre espoir
th /c/ thiofèle sympathie
kheuthieul tirer, attirer
dath toucher, attraper
dj / / djoulê faire la prière pour un défunt
famoudjeum là où il va
wâdj se préparer
gn / / gnako ceux qui
gnognam ses disciples
bagn refuser
k /k/ kéroguitam la fois passé aussi
yâkâre espoir
dîrouk à longueur de
g /g/ geuneul préférer
deugeureul renforcer,
beug vouloir, aimer
14
endurcir
ng / / Ø nangaral aveugle aux yeux ouverts
manding mi grande forêt sauvage
kh /x/ khânâ est-ce que
pékhé moyen
wakh parler
w /w/ wègne wale surtout les plans
khêweuleum ses bien faits
taw pluie
kh /q/ khoutbou Saint homme
di dakhi moy chasse les péchés
roukhi coin, parmi
mb /mb/ mbék bonheur
ndiambar courage
Absent du corpus
nd /nd/ ndigeul recommandations
peundeum sa poussière
bind écrire
ndi /n / ndiarignam son utilité
Absent du corpus
Absent du corpus
ng /ng/ ngor honnêteté
sangoup le maître de
Absent du corpus
mp /mp/ Ø sampou s implanter, se dresser
Absent du corpus
nk /nk/ Ø danko kham tu le sauras
Absent du corpus
nc Ø Absent du corpus
Absent du corpus
nt /nt/ Ø digeunté entre
Absent du corpus
nkh /nq/ Ø tankhamlou faire semblant de ne pas entendre
Absent du corpus
15
- Les voyelles brèves et longues
Exemples de mots plus traduction Phonèmes wolofs de la transcription latine proposée
Correspondances en wolof standard
Initiale Médiane Finale
/a/ /a/ ak et
Kanam visage
sama mon
/â/ /aa/ Absent du corpus
bâtine mystère
danâ je vais
/à/ /à/ andaki être accompagné de
yalla dieu
Ø
/é/ /e/ Absent du corpus
téktal instructions
pékhé moyen
/ê/ /ee/ Absent du corpus
fénên autre part, ailleurs
fê là-bas
/é/ /é/ Ø yonéne envoyé
digeunté entre
/ê/ /ée/ Ø
sêni leurs
Absent du corpus
/eu/ /ë/ Absent du corpus
beug
vouloir, aimer
Absent du corpus
/i/ /i/ Absent du corpus
fit c ur, courage
yâri deux
/î/ /ii/ Absent du corpus
djîtou être devant
fî ici
/o/ /o/ Absent du corpus
boppam lui même
môme lako c est à lui que
/ô/ /oo/ Absent du corpus
Môme lui
mbôlô foule
/o/ ó Absent du corpus
yobâlé partir avec, emmener
dôtou mako guiss je ne le verrai plus
/ô/ /óo/ Absent du corpus
khôt khôt profondeur
Absent du corpus
/ou/ /u/ Absent du corpus
gnikhamoul ceux qui ne connaissent pas
djîtou être devant
/oû/ /uu/ Absent du corpus
soûssa le sable
roû âme
16
À partir de ces tableaux où nous avons représenté les phonèmes de la transcription latine
proposée dans le corpus, nous assistons à un changement de notation des consonnes, des
prénasales et des voyelles (cf. tableaux ci-dessus).
Nous en déduisons une non-conformité de l orthographe latine utilisée par l auteur par
rapport aux normes établies depuis 1971 au Sénégal vis-à-vis du système de transcription du
Wolof. Nous allons ici recenser toutes les déviances de l auteur par rapport à l orthographe
officielle: la voyelle /u/ est transcrite par ou suivant les conventions du français ; le /u/ long
par oû . De même pour le /ë/ transcrit avec eu
; le /ee/ est rendue par ê
; le /e/ par é
; le
/a/ long par â
; le /é/ long par ê
; le /i/ long par î
; le /o/ long par ô
; le /ó/ par o
; le /ó/
long par ô . Il en est de même pour les consonnes : le /x/ et le /q/ sont transcrits par kh
; le
/ / par dj
; le /c/ par th
; le /n / par ndi
; le /s/ par ss
; le / / par gn
; le / / par ng et le
/nq/ par nkh . Toutes ces formes de transcription qui ne sont pas conformes aux normes du
système adopté sont dues à l influence du français. La plupart des gens de cette génération qui
écrivent le wolof ont été scolarisés en français et non en wolof ce qui fait qu ils ont tendance à
utiliser les conventions orthographiques du français pour le wolof et ne connaissent pas les
règles de l orthographe officielle.
3. La reconstitution du corpus dans shoebox.
Dans le souci de mener à bien notre comparaison sur les deux systèmes orthographiques
du wolof, nous avons choisi de reconstituer le corpus dans son intégralité ; c est-à-dire rétablir
une transcription du texte wolof en caractères latins conformes aux normes officielles. Bien
qu il soit édité, ce texte manuscrit présente en effet des zones d ombres, spécialement pour la
transcription latine qui s avère erronée. De plus, afin de pouvoir procéder à une analyse
automatique des deux systèmes de transcription, il a été nécessaire de passer par une
translittération de l arabe afin de permettre au logiciel d établir les correspondances régulières
dans deux systèmes d écritures s écrivant dans le même sens ; comme on le verra plus
clairement, cette translittération a permis également de saisir les caractères spécifiques du
wolofal qui n existent pas dans la police classique de l arabe. Ainsi, nous nous sommes
données pour tâche de saisir le texte dans le logiciel Shoebox2 en choisissant tous les champs
suivants : transcription en caractères arabes, translittération de l arabe, la transcription latine
corrigée selon les normes officielles et la traduction en français.
2 C est un gestionnaire de bases de données textuelles qui permet de faire la saisie, l affichage, la recherche, le tri, le filtrage, l impression de fiches constituées de textes structurés en plusieurs champs.
17
La transcription arabe s est faite non sans difficultés. En effet, comme nous l avons
constaté, la langue wolof possède des phonèmes inexistants dans l alphabet arabe. De ce fait,
pour rendre tous ces phonèmes, des diacritiques ont été ajoutés aux caractères arabes
standards, rendant impossible la saisie de certains de ces caractères, ne figurant pas dans les
caractères de l arabe étendu de Unicode3 qui permet la frappe en arabe. L autre problème était
que nous ne disposions pas de clavier arabe, alors nous nous sommes servies du clavier virtuel
en modifiant le choix de la langue du français à l arabe. Pour les phonèmes wolof que nous ne
pouvions représenter, nous nous sommes servies conventionnellement des caractères arabes
desquels ils se rapprochaient le plus ; tandis que les diacritiques manquants sont sensés être
placés à la main.
Pour ce qui est de la translittération, il s agit d attribuer à toutes les lettres wolofs en
caractères arabes leur correspondant biunivoque en caractères latins. Cette étape nous a été
utile dans la mesure où, dans l impossibilité de saisir directement le texte arabe, nous nous
sommes servis d une translittération latine pour générer le texte arabe. Pour ce faire, nous
avons emprunté le tableau des caractères arabes de Unicode où figurent : les quatre
principales positions possibles, le nom des lettres, leur transcription et le code en Unicode et
leur valeur phonétique. Nous y avons apporté quelques modifications en y ajoutant : les codes
des lettres arabes en Unicode ; notre propre codage latin du wolofal (consistant à attribuer à
tous les caractères wolofal une valeur en latin) et enfin les caractères de l arabe qui y
manquaient. En d autres termes, pour chaque caractère utilisé dans la transcription en wolofal,
nous avons fait correspondre un caractère latin ce qui nous a permis de procéder avec Word
macro à l étape qui consiste à rechercher/remplacer chaque caractère de la colonne de gauche
(codage latin du wolofal) par celui de la colonne de droite correspondante (Arabe isolé) avec
leur codes en Unicode (cf. : tableau et liste de correspondance des codes en latin et arabe).
* l écriture du hamza varie selon la voyelle qu elle porte. Si c est une kasra, le support du
hamza est ya
; si c est une damma, le support est un waaw et si c est une kasra ou fatha en
initiale ou finale, le support est un alif.
3 C est un outil informatique développé par le consortium Unicode visant à conférer, de façon unifiée, un nom et un identifiant numérique à tout caractère (de n importe quel système d écriture ou de langue), quelle que soit la plate forme informatique ou le logiciel.
18
Translittération arabe Translittération latine
codage latin du wolofal
Unicode
isolée initiale médiane finale Nom Trans. Unicode Valeur
e 0621
,* , ,
hamza /
02BE 02BC [ ]
l 0627
alif / â 0101 [a ]
b 0628
b
b 0062 [b]
7 0629
dct 062A
t
t [t]
p 062B
/ th 1E6F [ ]
C 0685
j 062C
m / j / dj 01E7 [ ]
h 062D
1E25 [ ]
x 062E
/ / kh 1E2B 1E96 [x]
d 062F
d l d [d]
D 068E
Z 0630
l / dh 1E0F [ð]
r 0631
r
r [r]
z 0632
z y z [z]
s 0633
s n s [s]
S 0634
n / sh 0161 [ ]
c 0635
d
1E63 [s ]
2 0636
d
1E0D [d ], [ð ]
T 0637
1E6D [t ]
V 0638
1E93 [z ], [ð ]
3 0639
ayn /
02BF 02BB [ ]
R 063A
ayn / gh 0121 [ ]
f 06A2
f
f [f]
q 06A7
q f q /
1E33 [q]
k 0643
k f k [k]
K 06AD
L 0644
l m l [l]
19
m 0645
m m m [m]
n 0646
n n n [n]
H 0647
h
h [h]
W 0648
w w w [w]
y 0649
Y 064A
y
y [j]
4 064C
a 064E
u 064F
i 0650
w 0651
o 0652
Il faut noter ici que pour des raisons de simplicité, nous avons choisi de noter les trois voyelles qui comportent le Shada ( ) de la façon suivante :
- A pour wa
- U pour wu
- I pour wi
En ce qui concerne la transcription latine, notre souci majeur était de rendre les phonèmes
de la langue wolof de la manière la plus fidèle possible. Pour ce faire, nous avons fait usage
des normes de transcription adoptées par décret depuis les années 70 par l État sénégalais ;
pour les sons et la segmentation. De même, pour la traduction, avons-nous eu recours à
l usage du dictionnaire de Jean Léopold Diouf4, par précaution pour ne pas manquer le sens
de l ensemble du texte. En effet, il est important de souligner que le vocabulaire du texte est
parfois difficile à saisir (vocabulaire archaïque), l usage du dictionnaire nous a donc été très
utile.
4 Diouf, J. L. 2001. Dictionnaire Wolof-Fraçais, Français-Wolof. Tokyo : ILCAA.
20
II
DESCRIPTION DE LA TRANSCRIPTION DU WOLOF EN
CARACTÈRES LATINS ET LEURS CORRESPONDANCES PHONOLOGIQUES : L ORTHOGRAPHE OFFICIELLE.
L alphabet latin a été officiellement adopté depuis les années 1970 pour la transcription
des langues nationales, dont le wolof. Toutefois, bien avant cela, à la conférence de Bamako
(1966), des problèmes se sont posés concernant le choix entre trois orthographes pour servir à
écrire les langues autochtones. Parmi ces choix, il faut noter l orthographe indigène
(revendiquée par certains scripteurs autochtones et qui consiste à inventer une orthographe
autonome, propre aux langues africaines et qui ne va rien devoir à celles étrangères : les
orthographes arabe et européenne), l orthographe arabe et latine. Ce dernier cas, qui a depuis
longtemps suscité des problèmes, a été à l origine d un travail de longue haleine d un comité
d experts en linguistique, mais a aussi bénéficié de l appui d une politique linguistique de
l état pour la promotion des langues nationales. Le choix de l alphabet latin a été un acte du
gouvernement qui l a adopté par décret et appliqué à toutes les langues du Sénégal. Ainsi,
pour le wolof, il a été décrété des articles pour régir des règles d orthographe et de la
séparation des mots.
Nous allons présenter ci-après les conventions de transcription adoptées, mais en signalant
des décrets de modification. L article trois du décret numéro 85 1232 (du 25 octobre 1985 qui
a abrogé celui n° 71-566 du 21 mai 1971) reconnaît à cette langue la gémination
consonantique qui se note par un redoublement de la consonne. L article quatre, lui, présente
les éléments des formes contractées en une seule unité graphique. L article cinq note les
voyelles longues mi-fermées avec un seul accent qui est placé sur la première voyelle, la
deuxième n étant pas accentuée. L article six souligne que tout déterminant d un nom en est
séparé et le pronom possessif de la troisième personne du singulier qui suit un nom lui est
rattaché. Dans l article sept, les marques i/u du rapport complété/complétant sont rattachées
au terme en fonction de complété. L article huit donne aux modalités verbales le statut d une
unité graphique. Exemples : dama (j ai ), danga (tu as ), dinaa (je vais ), duma (je ne ),
duñu (nous ne ), etc. Ces dernières sont aussi séparées du lexème verbal, le syntagme verbal
étant ainsi représenté en deux parties morphologiquement distinctes mais fonctionnellement
indissociables.. L article neuf décrit les modalités verbales yaa ngi , maa ngi comme deux
unités graphiques. Dans l article dix, les marques du perfectif négatif (gisuma pour la 1ère
personne du verbe gis « voir »), de l impératif, (gisal, gisléen), du passé (gisoon nañu), de
l antériorité (su bëggee, su soxlaa) sont rattachées au radical verbal. L article onze sépare du
verbe la marque du passé sous la forme woon . L article douze considère l élément a
21
(joncteur verbal) séparé du mot qui précéde si celui-ci se termine par une consonne.
Cependant il est rattaché au mot quand celui-ci se termine par une voyelle. L article treize
rattache au radical les suffixes de dérivation comme dans rafetaay (dérivé du verbe rafet ),
raxasaat (dérivé du verbe raxas ). L article quatorze sépare les éléments d un composé par
un trait d union. De même, dans l article quinze, le mot composé formé par redoublement
comporte un trait d union entre les deux éléments.
Nous allons présenter sous forme de tableau la transcription officielle des phonèmes du
wolof en caractères latins que sont les consonnes (brèves et géminées), les prénasales et les
voyelles (brèves et longues). Une fois le tableau établi, un commentaire sera fourni pour
l ensemble. Dans cet inventaire des phonèmes, nous avons choisi de faire figurer :
- les phonèmes wolofs en API,
- l alphabet officiel,
- les exemples de mots que nous avons proposé et leurs traductions en français,
- la position des phonèmes en initiale, médiane et finale.
1. Les consonnes (brèves et géminées) et prénasales.
Exemples de mots et traductions Les phonèmes wolof en API
Le Wolof standard initiale médiane finale
/p/ p pexe moyen, ruse
Fiipa fumiste
/p:/ pp Ø toppale pousser déplacer
sopp aimer
/b/ b baax bon gentil
suba demain matinée
jib s élever lab se noyer
/b:/ bb Ø nëbbëtu se cacher
rëbb chasser
/m/ m man moi
asamaan ciel
gëm croire
/m:/ mm Ø nammeel nostalgie
gëmm fermer les yeux
/f/ f fab prendre porter
defe croire
def faire
/t/ t taw pluie
jiitu être devant bët oeil nit être humain
/t:/ tt Ø itté besoin
ëtt cour
/d/ d dox déedéet
22
marcher non
/d:/ dd Ø seddaay le froid
tëdd se coucher
/n/ n nit personne
leneen Autre chose
nen oeuf
/n:/ nn Ø wannal avales
benn un
/s/ s sañ oser
xeesal dépigmentation
gis voir
/j/ y yax os
ayubés semaine
bay cultiver
/l/ l lëndëm obscurité
alal richesse
abal prêter
/l:/ ll Ø dolli ajouter
dàll chaussure
/r/ r res foie
yaram corps
yor tenir avoir en main
/ / c cin marmite
muucu aspirer par la bouche
/ :/ cc Ø paccal presser
sàcc voleur voler
/ / j jafe cher difficile
déju S assoire
laaj demander
/ : / jj Ø dàjji défoncer
bojj piler
/j : / yy Ø noyyi respirer
oyof toyy très léger
/ / ñ ñam goûter
bañal refuses
tooñ taquiner
/ : / ññ Ø siññeel porc-épic
gàññ nombreux
/k/ k kanam visage devant
yaakaar espoir espérer
tek cotiser poser
/k : / kk Ø sikket bouc
rakk soeur Frère cadet
/g/ g garab arbre médicament
jigéen femme
jóg se lever
/g : / gg Ø feggal mettre à côté
togg cuisiner
/ /
àdd morceau
da ar venin
wa
avoir le derrière bien bâti
/ : /
Ø fà aaral découverte
do
seul /x/ x xaar
attendre soxor méchant
ñax herbe
/w/ w waat jurer
tawat être malade
ndaw petit envoyé
23
/ww/ ww Ø tàwwi
étirer fàww à jamais
/q/ q Ø buqat poltron
doq cou
/mb/ mb mbooloo Foule, groupe
jàmbour autrui
yomb Facile, bon marché
/nd/ nd ndax à cause de, parce que
lëndëm sombre
bind ecrire
/ / nj njaam esclavage
gànjar bijoux
donj boule, grain
/ g/ ng ngëm foi, croyance
tàngor chaleur
sang laver
/mp/ mp Ø dàmpu se faire masser
samp planter, dresser
/ q/ nq Ø tanqal tympaniser
tanq puiser
/ k/ nk Ø penku est, levant
tànk pied
/n / nc Ø conco coude
penc arène, place publique
/nt/ nt Ø pontu clou
bunt porte
Malgré la différence existant entre les phonèmes du wolof et les lettres de l alphabet
latin*, nous pouvons constater que tous les phonèmes du wolof ont pu être rendus en
transcription latine.
*Il s agit en fait de « caractères » latins utilisés pour transcrire différentes langues selon
des conventions, avec des valeurs phoniques variables : par exemple leur valeur pour le
français ne correspond pas toujours à la valeur qu ils avaient dans l écriture latine pour
transcrire le latin, et ne correspond pas non plus toujours à celle qu ils ont pour l allemand et
l anglais, ces caractères latins sont en outre à la base de l API ; donc la différence de valeur
que nous mentionnons concerne en fait la valeur de certains caractères pour le wolof par
rapport à leur valeur pour l API.
Nous observons également que tous les phonèmes représentés sur ce tableau apparaissent
en trois principales positions, ce qui montre qu ils ont une distribution phonologique
complète. Cependant les géminés sont en distribution limitée. Les phonèmes /p/, /d/ et /c/
présentent des particularités au sens où nous ne les retrouvons pas en finale. L autre
particularité concerne la gémination, qui est également possible pour un grand nombre de ces
24
phonèmes. Il est important de noter qu il n y a pas de gémination en initiale. D après Dialo
Amadou :
« les géminés ou consonnes doubles sont des segments consonantiques compacts et forts qui n apparaissent qu en position non initiale de mot et dont la structure, la conception schématique et la distribution sont comparables à celles des groupes ou complexes consonantiques bi-phonématiques [ ] ils se réduisent assez simplement à des séquences de deux éléments consonantiques qui ne différent que sur un point de réalisation : le premier est implosé et le second explosé
»5
Cette citation tend à montrer que les géminées n ont peut-être pas le statut de phonèmes et
représentent soit une réalisation phonétique conditionnée par la position, soit une séquence de
deux phonèmes ; il faut noter que les géminées ont les mêmes propriétés que les complexes
consonantiques dans lesquels nous percevons deux sons différents.
En outre, nous pouvons relever l opposition entre les consonnes sourdes et sonores qui
permettent d obtenir des paires minimales. Les autres phonèmes (/b/ ; /m/ ; /t/ ; /n/ ; /s/ ; /j/ et
/l/) sont en distribution complète, et sont susceptibles d être géminés (à l exception du /s/). I l
n existe pas de paires minimales p/pp en intervocalique. Ce pendant nous le trouvons dans le
cas suivant : boppam (sa tête) où il y a une soudure entre la finale du radical et le suffixe.
Seuls les phonèmes /f/, /r/ et /s/ font exception à la règle, car ils ne sont jamais géminés.
Quant au phonème /r/, il est un peu particulier à nos yeux dans la mesure où il ne peut être
redoublé que dans les onomatopées ou les idéophones tels que « fërr » (s envoler) ; « tirr »
(partir d un coup de vent) et « mërr » (disparaître). Il est lui aussi présent dans les trois
positions.
Le phonème / / transcrit par la lettre j de l alphabet latin, est à la fois susceptible d être
présent en ces trois positions et géminé. C est aussi le cas du ñ (phonétiquement noté / /),
du /k/, du /g/, du / / et du /w/, présents dans toutes les positions et géminables, c'est-à-dire
susceptible d être doublés en position médiane et finale. Les phonèmes /x/ et /q/, quant à eux,
ne sont pas géminables.
Concernant les prénasales, elles sont des « combinaisons consonantiques composées d un
élément nasal implosé et d un élément occlusif oral »6, nous avons pu découvrir que ces semi-
nasales se présentent avec une voyelle longue uniquement en initiale et pas en médiane.
Exemple « njaam » ; « mbooloo ». Les phonèmes wolofs peuvent donc être scindés en deux
catégories : les phonèmes simples et complexes.
5 Dialo, Amadou. 1981. Une phonologie du wolof. Dakar : CLAD. P. 30 6 Ibid pp. 29-30
25
Les complexes se présentent en deux catégories : les phonèmes qui ont une transcription
complexe correspondant soit à une articulation complexe (prénasales), soit à une consonne
longue (géminée).
p t c k simples b d j g simples f r s x simples m n ñ
simples w l y
simples mp nt nc nk complexes mb nd nj ng complexes pp tt cc kk complexes bb dd jj gg complexes mm nn ññ
complexes ww ll yy q [xx]* complexes
*Certains linguistes considèrent « q » comme la réalisation forte ou la gémination d un « x ».
2. Les voyelles brèves et longues.
Nous comparerons ultérieurement les deux systèmes de transcription dans le chapitre 2 et
un tableau récaputilatif est donné en conclusion.
Exemples de mots plus traduction Les voyelles wolofs en API
Le wolof standard Initiale Médiane finale
/a/ a alal bien, fortune
fetal fusil
booba depuis, en ce moment
/à/ à àll brousse
dàll chaussures
Ø
/ / e egg arriver à destination
rafet joli
pexe moyen
/é / é Ø wér être guéri, sûr
téeré gris-gris, livre
/ / ë ëmb état de grossesse, ballot, colis
ëllëg demain, l avenir
të têtu
/i/ i itté besoin
nit personne, être humain
bori saigner du nez
/ / o om maigre
lox trembler
loxo main, bras
/o/
bbëli bailler
j g se lever
pus
aiguille
26
/u/ u ubi
ouvrir put gorge
seetu miroir
/a :/ aa aal prêter
waat jurer
ndaa canari
/
: / ee Ø seede
témoin ree rire
/é :/ ée Ø féey nager
guddée rentrer tard
/
:/ ëe Ø bëer poisson (espèce)
Ø
/i :/ ii ii exclamation de surprise d étonnement
jiité diriger
wii Démonstration Proximité
/ :/ oo ooté appeler
pooc cuisse
yoo moustique
/o :/ o oba sorte de poisson avec beaucoup d arêtes
p ot linge
nir o semblable
/u :/ uu uudé cordonnier
ñuul noir
ruu âme
Le phonème /à/ est un phonème particulier qui se distingue du /a/ bref par une
aperture, mais aussi par une tension et une longueur plus grandes. Dans l orthographe
officielle, ce /a/ dit « maximal » a été considéré comme phonème et noté avec un accent
grave : à. Néanmoins, comme il n apparaît que devant une séquence de consonnes où
n apparaît jamais de a long, la plupart des linguistes considèrent qu il s agit en fait d une
réalisation particulière d un a long.
Parmi les neufs voyelles du Wolof seules le /à/ à ouverture maximale et le /ë/7 restent non
allongeables, alors que toutes les autres voyelles le sont. Pour /à/ ce n est pas étonnant, car il
correspond en fait à une réalisation particulière (abrégée et plus ouverte) d un a long. Du
point de vue de leur distribution, nous avons remarqué qu elles sont toutes présentes en
initiale, médiane et finale, mis à part le /à/ à ouverture maximale qui est absent en position
finale absolue et le /é/ mi ouvert, absent en initiale. De même, il faut noter l absence en
initiale des voyelles longues telles que le /ee/ et le /ée/.
7 L allongement du /ë/ ne fait pas l objet d un consensus au sein des linguistes spécialistes du Wolof. Par exemple, en consultant l ouvrage intitulé « Approche énonciative du système verbal : le cas du wolof » de Stéphane ROBERT publié en 1991, nous avons découvert que cette voyelle ne fait pas partie des voyelles du Wolof susceptibles d être allongées. Or, dans l ouvrage de Diallo Amadou qui a pour titre : « Nanu seet làkku wolof» (1995), la voyelle /ë/ y est allongée à l image des exemples suivants : ëer (heure) ; sëer (s ur) qui sont des mots d emprunt et bëer qui est le nom wolof d une espèce de poisson.
27
3. Tableaux phonologiques des consonnes et voyelles wolof.
3.1. Tableau phonologique des consonnes.
Lieux d articulation
Modes d articulation Bila-
biales Labio-
dentales
Alvéo-
laires
Palatales Vélair
es
Uvu-
laires
Glottal
stop
Voisées b
d
g q
Orales
Non voisées
P t c k
Oc- clu-sives
Nasales m n
( )
Fricatives/constrictives f S x (x)
latérales l
Vibrantes r
Semi-voyelles (w) y w
Sources : Diallo, Amadou.1995. Nanu seet làkku wolof. Dakar : EXCAF. P 15 http://www.linguistique-wolof.com/articles/Robert-wolof
À partir de ce tableau, il y a lieu de préciser que les consonnes mises entre parenthèses
sont bel et bien susceptibles d avoir deux positions possibles, par exemple le / / qui est une
occlusive nasale vélaire, peut aussi être produite en tant que uvulaire. De même, le /w/ qui est
une semi-voyelle vélaire susceptible d être considérée comme bilabiale. D où le fait qu on
leur attribue une identité double.
3.2. Tableau phonologique des voyelles brèves et longues.
Degré d aperture avant centrale arrière Aperture 1 /i/ /ii/ /u/ /uu/ Aperture 2 /é/ /ée/ /ë/ / / / o/ Aperture 3 /e/ /ee/ /o/ /oo/ Aperture 4 /a/ /aa/ Aperture 5 /à/
Sources : Robert, S. 1991. Approche énonciative du système verbale : le cas du wolof. Paris : CNRS.
Dialo, A. 1995. Nanu seet làkku wolof. Dakar : EXCAF.
Sur ce tableau phonologique, où sont représentées les voyelles brèves et longues du
Wolof, nous observons l existence de cinq degrés d aperture (rendant compte de la nature des
voyelles selon qu elles soient ouvertes, mi-ouvertes, à ouverture maximale ou fermées), en
plus de leurs caractéristiques de voyelles antérieures, centrales ou postérieures indiquant leur
positionnement dans la bouche.
28
Les voyelles /i/ et /u/ sont d aperture 1 c'est-à-dire fermées. La réalisation de la première
se fait en position antérieure de la bouche tandis que la dernière se réalise à l arrière. Le /é/ et
le / / sont mi-fermées. Elles sont d aperture 2 et sont respectivement antérieures et
postérieures. Le /e/ et le /o/ quant à elles sont mi-ouvertes avec le même emplacement que les
précédentes. Leur degré d aperture est de niveau 3. L aperture de degré 4 est réservée à la
voyelle /a/ qui est ouverte et centrale ; s opposant ainsi à la voyelle /à/ qui a pour degré
d aperture le niveau 5, renvoyant à une ouverture maximale de cette dernière. La voyelle /ë/
partage le même degré d aperture avec le /é/ antérieure et le / / postérieure tout en conservant
sa particularité de voyelle centrale. Toutes ces voyelles sont susceptibles d être allongées à
l exception du /à/, voyelle à ouverture maximale.
III
DESCRIPTION DE LA TRANSCRIPTION DU WOLOF EN CARACTÈRES ARABES À PARTIR DU CORPUS.
La civilisation arabe a apporté dans le territoire sénégalais -par le biais de la religion- la
langue arabe. Elle a, en même temps, donné à la langue wolof un système d écriture appelé
« ajami » (phénomène consistant à transcrire les langues africaines non arabes en caractères
arabes). L arabe est la première langue écrite avec laquelle le wolof a été en contact direct
(vers les VIIème ou IXème siècles pour le nord du Sénégal). L ajami en wolof, communément
appelé wolofal chez les wolofs, d après Abdoulaye Déme « a été inventé de façon
spontanée »8. C'est-à-dire que cette forme d écriture n a pas été standardisée et n a que très
tardivement (cf. document sur la transcription des langues nationales) fait l objet de
recherches linguistiques (les Caractères Coraniques Harmonisés : CCH, sont nés dans les
années 80). Pour rappel, en novembre 1987, un atelier sur l'harmonisation des systèmes de
transcription en caractères arabes du pulaar/fulfuldé et zarma/sanghoy fut organisé par
l'Organisation Islamique pour l'Education, les Sciences et la Culture (ISESCO). L Etat du
Sénégal créa ensuite deux centres expérimentaux à Malika pour le wolof et à Latmingué
pour le pulaar et organisa en 1995 un séminaire d'extension de l'harmonisation faite pour le
wolof et le pulaar, aux quatre autres langues nationales: seereer, joola, soninke et mandinka.
Un atelier régional fut tenu au Niger du 20 au 24 septembre 1999, par l UNESCO/BREDA
sur l introduction des techniques modernes de transcription des caractères coraniques
harmonisés), contrairement à l écriture du wolof avec l alphabet latin (depuis les années
8 Dème, A. Écriture dans une société à tradition orale. Le cas du wolof au Sénégal : le « wolofal ». Paris : Université René Descartes.
29
soixantes). Il nous semble cependant utile de mentionner la rupture qui s est opérée entre le
système tranditionnel d écriture des langues nationales et les CCH.
Pour représenter les phonèmes wolofs, les locuteurs wolofs (usagers du wolofal et ayant
appris l arabe) ont été confrontés à des problèmes de correspondances entre les phonèmes et
les graphies des deux langues. Pour transcrire les phonèmes du wolof qui n ont pas de
correspondant en arabe, ils ont inventé de nouveaux caractères à partir de ceux de l arabe
auxquels ils ont rajouté des diacritiques pour rendre, dans la mesure du possible, les
phonèmes du wolof.
1. Les phonèmes communs à l arabe et au Wolof.
Bien qu étant de langues appartenant à des phylums différents, le wolof et l arabe
possèdent certains phonèmes communs. Ainsi, pouvons-nous noter à partir du tableau qui suit
quinze consonnes communes aux deux langues.
1.1. Les consonnes.
Consonnes arabes
Consonnes wolofs
/b/
/t/
/d/
/ /
/k/
f
/l/
/m/
/n/
/r/
/s/
/w/
/j/
/x/
/q/
30
1.2. Les voyelles brèves et longues.
Concernant les voyelles, seules trois pouvant être de nature longue ou brève, sont
présentes en wolof et en arabe :
a
i
u
aa
ii
uu
2. Les phonèmes propres à l arabe littéraire: non utilisés pour le wolof.
Certaines lettres arabes ne sont pas du tout utilisées par l alphabet wolof. C est le cas des
lettres dont la réalisation phonétique est très difficile pour un non natif de la langue arabe. La
plupart d entre elles sont des emphatiques ou des pharyngales or, le wolof ne possède pas ce
genre de réalisation phonétique.
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
[z]
[ ]
[ð ] [z ]
[h]
[s ]
[ ]
[d ],
[ð ]
[ð]
[t ]
31
3. Les phonèmes propres au wolof.
En wolofal, les phonèmes propres au wolof sont transcrits grâce à l usage des phonèmes
arabes les plus près au dessus desquels sont placés des diacritiques pour bien les rendre ; que
ce soit consonnes ou prénasales. Ces dernières sont transcrites avec ou sans la présence d une
nasale devant l élément occlusif simple.
Quant aux voyelles, la manière dont elles sont rendues est beaucoup plus particulière. Le
/à/ et le /ë/ sont transcrites par le fatha de l arabe qui correspond au /a/ de l API ; le /e/ et le /é/
par le kasra de l arabe qui correspond au /i/ de l API ; le /o/ et le /ó/ qui sont rendues par le
dama de l arabe correspondant à la lettre /u/ de l API. Leur allongement est noté par l usage
d un trait verticale (qui est un signe d allongement de voyelle) placé juste après la consonne
portant la voyelle.
3.1. Les consonnes et prénasales.
/ g/ /p/ /nd/ /c/ / / /g/ /mp/ / / / k/ / / /nc/ /mb/ /nt/ /nq/
3.2. Les voyelles brèves et longues.
à ë e ee é ée o oo
o
32
4. Tableau des consonnes et prénasales du wolof en caractères arabes.
Dans le tableau suivant, nous avons fait l inventaire des phonèmes wolofs en caractères
arabes avec leurs correspondants latins et des exemples de mots en position initiale, médiane
et finale. Un commentaire de ce tableau est fourni ci-après.
Exemples de mots plus traduction Phonèmes wolofs en caractères arabes
Leurs correspondances en caractères latins
initiale médiane finale
/b/ buwér
sûr
certain
cibiir
à l intérieur jib
s élever
/p/ pexe
moyen
Absent du corpus
/bb/ Ø nëbbuwul
il ne se cache pas
Absent du corpus
/pp/ Ø boppam
lui même yépp
tout
/t/ moo tax
c est pourquoi
mata am
vaut la peine de l avoir
bu mat
qui est complet
/tt/ Ø bëttëlma
trouer pour moi
Absent du corpus
/d/ dollima
ajouter pour moi
mudaldi
puis
Absent du corpus
/dd/ Ø adduna
le monde
Absent du corpus
/c/ ci man
à moi, chez moi
amnaci
y en a dac
toucher, attraper
/cc/ Ø réccu
regreter pàcc
partie
/g/ gërëm
remercier fegal
protéger contre j g
se lever
/gg/ Ø digganté
entre bëgg
vouloir
/f/ fekke
assister à, témoigner
bafii
jusqu ici def
faire
/ / jullée
faire la prière sur un défunt
famujëm
là où il va
waaj
Se préparer
/ / Ø Absent du corpus
Absent du corpus
/k/
33
/l/ lamuxam
Ce qu il connait
xamléen
sachez, connaissez
ludul
seulement, que
/ll/ Ø dollima
augmenter pour moi
Absent du corpus
/m/ mooy
c est
asamaan
ciel
dem
partir, aller
/mm/ Ø lammiñam
sa langue
Absent du corpus
/n/ nu daagu
nous déambulons
fanu jëm
là où nous allons
wan nama
il m a montré
/nn/ Ø wannam
facile d avaler kenn
personne
/ / ñawonn
les anciens
ñoñam
ses disciples
d otudeñ
ça ne part plus
/ / Ø raññeelma
il m a éclaircit
Absent du corpus
/ / a
Ouvir la bouche
junju ya
les tambours traditionnels
la
rester, demeurer
/ / Ø nà aaral
Aveugle aux yeux ouverts
Absent du corpus
/r/ ruu yi
les âmes mbiram
ses affaires ñaar
deux
/s/ sañ
oser sañsañ
le droit ou pouvoir de faire quelque chose
cas
saisir, prendre brusquement
/w/ werente
Se disputer
xéewëlam
Ses bienfaits
yaw
toi
/ww/ Ø Absent du corpus
Absent du corpus
/j/ yaw
toi dimayiir
il me protège wéy
s en aller
/jj/ Ø bàyyil
laisses
Absent du corpus
/x/ xorom
sel pexe
moyen wax
parler
34
/q/ Ø buqat
poltron
ruq
coin
( ) /mb/ mb ot ya
les mystères
mu
yombalalma
il m a facilité
Absent du corpus
( ) /ng/ ngëm
foi, croyance sangup
le maître de
Absent du corpus
( ) /nd/ ndax
parce que pëndam
sa poussière bind
écrire
/n / njambaar
courage
Absent du corpus
Absent du corpus
( ) /mp/ Ø sampu
se dresser
Absent du corpus
/nk/ Ø danko
xam
tu le sauras
Absent du corpus
/nc/ Ø Absent du corpus
Absent du corpus
/nq/ Ø tanqamlu
faire semblant de ne pas entendre
Absent du corpus
/nt/ Ø digganté
entre sànt
remercier
L inventaire des phonèmes wolof en caractères arabes à partir de l analyse du corpus,
nous a permis d avoir une connaissance générale sur ces derniers quant à leur forme de
notation et distribution.
À l opposé de la transcription latine, la gémination avec les caractères arabes est notée à
l aide d un shadda ( ) sur la lettre concernée et non pas par un doublement de cette dernière.
Ici également, la gémination n est pas possible en position initiale de mot.
Avec les caractères arabes, les phonèmes /b/ ; /p/ ; /t/ et /d/ ont une écriture constante tout
le long du corpus. C est aussi le cas du /c/ ; /g/ ; /k/ ; /f/ ; /l/ ; /m/ ; /n/ ; / / ; /r/ ; /s/ ; /j/ et /q/.
Nous avons pu trouver dans le corpus des exemples de mots pour illustrer ces phonèmes et
leur manière de notation. Cependant, nous avons constaté que le vocabulaire du corpus est
très limité, car nous ne disposions pas d exemples de mots dans certaines positions pour
certains phonèmes : c est pourquoi la notation « absent du corpus » apparaît parfois. De ce
fait, bien que la langue Wolof ait un vocabulaire très riche, notre corpus limité ne présente pas
35
un échantillon de la totalité du lexique. En revanche, l utilisation du signe de l ensemble vide
(Ø) indique le caractère inexistant d un phonème dans la position indiquée.
Mises à part ces remarques, nous allons parler de la particularité de certains de ces
phonèmes en caractères arabes. Nous assistons par exemple au changement du phonème
= /b/ en /p/ en fin de mot. Là où la transcription en caractères arabes indique un phonème /b/,
la transcription en caractères latins donne un /p/. Pour expliciter cet exemple, nous nous
renvoyons aux pages 7 et 27 de notre corpus principal (voir annexe) où respectivement les
mots
duma ayip (en translittération : duma 3ayib « je ne fais pas de gaffe ») et
lafap joxup (en translittération : lafab joxub « il l a pris et l a donné ») sont
présentés à l écrit en caractères arabes avec l équivalent d un phonème b , alors qu à l écrit
en caractères latins (c est la transcription en caractères latins que l auteur donne et qui ne
coorespond pas à l orthographe officielle) nous avons une lettre p . Comme nous venons de
l expliquer, la transcription latine du corpus ne suis pas l orthographe officielle.
Officiellement, nous devons avoir duma ayib et la fab joxub (ici, joxub est une
combinaison des mots jox et ab ). Cette situation s explique probablement du fait qu elle
se situe en position finale et juste après une voyelle d où la règle suivante : /b/ > [p] en finale
et aprés voyelle. Pour mieux étayer notre hypothèse, nous pouvons avancer l idée selon
laquelle si ce phonème se trouvait en position médiane, nous aurions maintenu le /b/ : par
exemple,
ayibam (« sa gaffe ») et
fabal (« prends »). Nous pouvons donc en
déduire que le changement du /b/ en /p/ est dû à sa position dans le mot. En wolof, un
phonème /b/ en finale aboslue est toujours réalisé [p] implosé (cf Sauvageot) : l orthographe
officielle a donc retenu une transcription phonologique (b) alors que l auteur du corpus adopte
une transcription phonétique (p). Selon l orthographe officiel, nous avons une transcription
par un b tout comme en arabe, mais la transcription donnée par l auteur indique un [p]. Ceci
peut s expliquer par un choix phonétique qui se réalise par un [p].
Le phonème / / écrit
en caractères arabes présente une particularité en intervocalique.
Nous assistons à l usage d une nasale devant le phonème, mais parfois ce n est pas le cas : par
exemple p 40,
kenn du a (« personne ne dit mot »); p34
nà aaral
(« aveugle aux yeux ouverts »).
36
NB : la transcription de ces exemples en caractères latins représente l orthographe
officielle.
Nous nous sommes également rendues compte que la notation du phonème /x/ en arabe
n est pas consistante. Cela veut dire qu en dehors du
(x) qui correspond à /x/ en arabe et
qui constitue l orthographe la plus usitée, il y a d autres lettres employées à sa place. Nous
pouvons citer l exemple du
(q) et du
(gh) à la page 4 avec les mots
kimuxéy
(« celui à qui ») ;
xol (« c ur »).
S agissant des prénasales, nous avons remarqué leur fonctionnement très particulier en
wolofal: tantôt nous assistons à la présence d une nasale, tantôt non. Nous avons aussi noté
que cette nasale est présente toujours à l intervocalique, comme nous le montrent ces
exemples aux pages 8 ; 25 ; 31 ; 33 ; 9 et 15 :
Samba (« nom propre ») ;
Bamba (« nom propre ») ;
sangup (« le maître de ») ;
pëndëm (« sa
poussière ») ;
dindi (« enlever »). Dans ces exemples c est la nasale /n/ qui est présente,
mais nous pouvons aussi trouver la nasale /m/ comme dans /mp/ noté
ou
et
accompagné par la nasale /m/ : exemples pp 21 et 41 :
ci làmpi xel (« à la
lumière de l esprit ») ;
buy sampu (« quand cela se dresse »).
37
5. Tableau des voyelles brèves et longues du wolof en caractères arabes.
Exemples de mots plus traduction Phonèmes wolofs en caractères
arabes
Leurs correspondances
en Latin initiale médiane finale
/a/
ak et, plus
kanam visage, devant
sama mon
/à/
àndaki être accompagné de
yàlla
Ø
/e/ Absent du corpus
tektal instructions
pexe moyen
/é/ Ø
wéy partir s en aller
digganté entre
/i/ Absent du corpus
fit courage Odacité, coeur
yaari deux
/o/ Absent du corpus
xol bi le coeur
xamlooko lui faire savoir
/ó/ Absent du corpus
jóg se lever
dóotu makó gis je ne le verrai plus
/u/ Absent du corpus
tarjumaan introduction
jiitu être devant, devancer
/ë/ Absent du corpus
lu lëndëm quelque chose d obscure
Absent du corpus
/aa/ Absent du corpus
baatin mystère
dinaa je vais indication du future
/ee/ Absent du corpus
feneen
autre part
fee là-bas
/ée/
réer se perdre, s égarer
Absent du corpus
/ii/ Absent du corpus
fiir tendre un piège, renverser avec un moyen de transport
fii
ici
/oo/ Absent du corpus
wootal attirer
moo
C est
/óo/ Absent du corpus
xóot xóot profondeur
Absent du corpus
/uu/ Absent du corpus
buur roi
ruu âme
38
S agissant des voyelles, étant donné qu il n y a pas d équilibre entre le nombre de
phonèmes vocaliques en wolof (17) et en arabe (3 seulement), la transcription des voyelles
wolof en wolofal se fera avec ces trois voyelles arabes qui peuvent être brèves ou longues.
C est en ce sens que nous assistons à l utilisation d une même lettre arabe pour transcrire en
même temps plusieurs lettres Wolofs. C est le cas du /a/, /à/ et /ë/ qui partagent la même
forme d écriture en utilisant le fatha de l Arabe noté (
) et correspondant au phonème
/a/ de l API. De même, le /e/ et le /é/ s écrivent avec le kasra de l Arabe noté ( ) (le /i/ de
l API), mais lorsqu elles deviennent longues, comme le note l auteur, elles prennent le gros
point diacritique en dessous noté comme suit : ( ). Il existe une autre manière de noter ces
deux voyelles relevées à partir de nos lectures sur l utilisation des points diacritiques. Dans
l article intitulé « combac » (sans date et à auteur inconnu), nous avons constaté que ces deux
voyelles sont rendues par le i de l arabe appelé kasra accompagnée d un petit point en
dessous ( ).
Les voyelles /i/ et /u/ sont bien rendues car elles existent en arabe, tandis que /o/ et /ó/
connaissent la même forme de notation grâce à l utilisation de damma de l Arabe ( )
(API : /u/. Lors de leur passage en transcription arabe, les voyelles wolofs ont toutes la
possibilité d être allongées en cas de nécessité. Pour ce faire, l auteur fait recours à l usage
d un trait verticale (qui est un signe d allongement de voyelle) qu il place juste après la
consonne portant la voyelle. Outre cette forme de notation particulière, les voyelles n ont pas
subi de transformation dans le corpus. Cependant, là où nous assistons à leur changement
c est dans la transcription latine.
Il convient maintenant de faire un bilan comparatif des deux systèmes de transcription
du wolof afin d établir leurs avantages et inconvénients respectifs, de cerner les
caractéristiques phonologiques qu ils révèlent et de définir les principes qui ont présidés au
choix opérés par le scripteur.
La transcription du wolof en caractères latins suivant l orthographe officielle est
fondée sur une analyse de la langue par des linguistes ; elle suit, en outre, très largement les
conventions de transcription de l API. Ces deux caractéristiques expliquent les performances
et la commodité de ce système de transcription. En effet, notre étude a révélé une économie
régulière et précise de l orthographe du wolof en caractères latins : dans ce système, tous les
39
phonèmes wolofs ont une correspondance biunivoque (ça veut dire une à une) avec les
caractères latins retenus pour leur transcription. C'est-à-dire qu à un phonème wolof
correspond un et un seul caractère latin. En outre, les caractères retenus pour le wolof ont
dans leur grande majorité la même valeur phonétique que dans l API. Mais c est une
transcription véritablement phonologique. Ainsi par exemple, les occlusives sonores en finale
de mot ont, en wolof, une réalisation sourde : /nag/ « la vache » est réalisé [nak],
l orthographe retenue nag ne correspond donc pas à la prononciation mais à la valeur
phonologique de l occlusive qui est visible lorsqu elle n est plus en finale, par exemple en
présence du suffixe possessif de 3ème personne du singulier nag-am « sa vache ». En outre, les
caractères de l API retenus pour ce système de transcription correspondent, pour la grande
majorité, aux caractères de l alphabet latin, ce qui représente un grand avantage pour la
diffusion de ce système de transcription. Ceci est possible parce que le système phonologique
du wolof est relativement proche du système phonologique « latin » ; on notera que x et q
servent à noter la fricative vélaire et l occlusive uvulaire conformément aux règles de l API
(et non pas celles du français). Les seules phonèmes qui s en écartent sont : les voyelles
longues (elles ont alors été notées par un redoublement de la voyelle), le « a » d aperture
maximale (noté par un accent grave : à). Certains caractères de l API n ont pas été retenus
parce qu ils ne sont pas disponibles sur clavier. Dans ce cas, ce sont les caractères latins les
plus proches et qui ne posent pas de problèmes de double emploi qui ont été choisis. Ainsi, les
occlusives palatales sourdes et sonores du wolof sont, respectivement, transcrites par les
lettres j et c de l alphabet latin, étant donné que leurs correspondants en API / / et / / ne
sont pas accessibles sur clavier. Là où on ne peut pas, sur un clavier ordinaire, accéder un
caractère de l API pour transcrire un phonème du wolof, on a recours aux caractères latins les
plus proches. Signalons également que les occlusives prénasales du wolof (qui sont
monophonématiques) sont notées par une digraphie (=deux signes) : mb, nd, nj seul
problème qui se manifeste, c est avec le de l API notant l occlusive vélaire. Ce phonème
existe en wolof et on ne lui trouve pas d équivalent proche en latin, raison pour laquelle sa
notation en API a été maintenue.
La transcription en caractères arabes est quant à elle plus complexe et moins
performante. En effet, on n a pas de correspondance régulière entre un phonème wolof et un
caractère arabe. Ceci tient aux divergences entre les systèmes phonologiques du wolof et de
l arabe standard qui servent à noter les caractères arabes. En effet certains phonèmes wolofs
n existent pas dans les fontes de l arabe standard si bien qu ils n ont pas d équivalents directs
40
dans ce système orthographique. Différents types de choix ont été opéré alors par le scripteur
pour résoudre ce problème de transcription. Si l on reprend l ensemble du système adopté, on
relève trois cas différents :
(1) Dans un premier cas, les phonèmes wolofs correspondent à des phonèmes existant
en arabe et trouve donc une correspondance régulière dans l orthographe arabe. Il s agit de la
série suivante : /b/, /t/, /d/, /j/, /k/, /f/, /s/, /r/, /l/, /x/, /q/, /m/, /n/, /w/ et /y/.
Sachant que le phonème /b/ du wolof est une occlusive bilabiale sonore se réalisant en
[b], propriétés qu il partage avec le b de l alphabet arabe, il nous semble justifié que le
scripteur ait porté son choix sur cette dernière pour transcrire le phonème /b/ du wolof. Donc
le b du wolof qui phonétiquement se réalise [b] équivaut au b de l arabe qui se réalise
pareillement.
Étant donné que l alphabet arabe connaît deux sortes de réalisation en t (l un apico-
dental s écrivant
= t et se réalisant [t] ; l autre emphatique s écrivant
= [t ]), le scripteur
wolof se sert de la première réalisation pour transcrire le phonème /t/ du wolof. En effet, ce
phonème du wolof est, au même titre que le t de l alphabet arabe, un alvéolaire (ou dentale).
Ils partagent tous les deux les mêmes propriétés du point de vu articulatoire. Ainsi, le choix de
le transcrire de la sorte se justifie-t-il.
La même situation se présente pour le phonème wolof /d/. C'est-à-dire que l alphabet
arabe renferme deux réalisations en d . L une est dentale et orale (
= [d]); l autre
emphatique (
= [d ]). Ainsi, le choix de transcrire le phonème wolof /d/ s est-il porté sur le
premier caractère de l arabe qui se réalise [d] et auquel il correspond phonétiquement.
Le phonème /j/ du wolof, quant à lui, est phonétiquement transcrit par le
de
l alphabet arabe parce qu ils présentent des propriétés phonétiques communes. En plus, ils
sont tous les deux des palatales.
Phonétiquement, le phonème /k/ du wolof est transcrit par la lettre k de l alphabet
arabe. Ils sont tous les deux des vélaires et partagent les mêmes propriétés phonétiques.
41
Correspondant à la lettre f de l alphabet arabe, le phonème /f/ du wolof est
phonétiquement transcrit par cette lettre. Cependant, il convient de rappeler que la notation
qui est choisie par le scripteur correspond à celle du Coran et non pas à celle de l arabe
littéraire.
S agissant du phonème wolof /s/, le scripteur utilise la lettre s de l arabe littéraire
pour le transcrire. Il est important de préciser que l arabe connaît deux réalisations
phonétiques en s . Il s agit de la consonne alvéolaire (dentale) s notée
(et qui
phonétiquement se prononce [s]) qui est une consonne orale, versus celui emphatique noté
(et qui phonétiquement se réalise [s ]). Ici aussi, le choix du scripteur a été clair et précis. Sachant
que le wolof ne possède pas de phonèmes emphatiques, il oriente phonétiquement son choix sur la
consonne orale de l arabe (s) et non sur celle qui est emphatique.
Le choix porté sur la lettre r de l arabe pour transcrire le phonème /r/ du wolof
repose également sur une motivation phonétique. Aussi bien le r de l arabe que celui du
wolof, ont tous deux les mêmes propriétés. De plus, du point de vu articulatoire, ces deux
phonèmes sont similaires.
Pour transcrire le phonème /l/ du wolof, le scripteur a recours à la lettre l de
l alphabet arabe. Phonétiquement, le phonème wolof /l/ se réalise [l] au même titre que la
lettre l de l arabe, raison pour laquelle le choix du scripteur porte sur cette lettre arabe pour
écrire le phonème wolof /l/.
Pour transcrire le phonème /x/ du wolof, le scripteur se sert de la lettre x (
) de
l arabe qui partage les mêmes propriétés phonétiques que le phonème wolof. Ils sont tous les
deux des vélaires et se réalisent phonétiquement de la même manière.
La transcription du phonème wolof /q/ par la lettre arabe q ) ( repose sur le fait que
phonétiquement, ces deux phonèmes ont la même forme de réalisation. Aussi, du point de vu
articulatoire, ils sont pareils l un à l autre. Ils sont tous deux des uvulaires. Seulement, la
notation arabe de ce phonème wolof suit celle utilisée dans le Coran. Cela est dû à des raisons
religieuses.
42
La transcription du phonème wolof /m/ par la lettre m )( de l alphabet arabe
s explique par un choix phonétique. Sur le plan phonétique, le phonème /m/ du wolof a la
réalisation du miim de l alphabet arabe. En outre, ils sont tous des occlusives bilabiales
nasales, ce qui fait que leur réalisation phonétique est identique.
Le choix porté sur le nuun de l alphabet arabe ) ( pour transcrire le phonème /n/ du
wolof est motivé par des raisons phonétiques. Ce phonème wolof se réalise phonétiquement
[n] à l instar du n de l arabe littéraire. Nous observons une correspondance entre les deux, ce
qui explique que le choix de transcrire ce phonème wolof soit porté sur ce caractère arabe. En
plus, ils partagent les mêmes propriétés articulatoires : nasale et apicale (dentale).
Étant soit un phonème bilabial ou vélaire, le /w/ du wolof est transcrit par la lettre w
)( de l alphabet arabe. Phonétiquement, ces deux caractères se réalisent de la même manière.
Il y a une correspondance entre les deux.
Pour transcrire le phonème /y/ du wolof, le scripteur s est servit de son équivalent en
alphabet arabe, la lettre y ) ( . En raison de leur correspondance phonétique, le scripteur a
porté son choix sur cette lettre de l arabe. Dans les deux alphabets, ces caractères sont tous
des consonnes palatales.
En dehors de cette série pour laquelle on a des transcriptions régulières en caractères
arabes, les autres phonèmes wolofs n ont pas de correspondants dans le système alphabétique
de l arabe. Deux types de stratégies ont alors été adoptés par le scripteur, qui représente deux
nouveaux cas.
(2) Dans un premier cas, un même caractère arabe sert à transcrire différents phonèmes
wolofs. Cette transcription est problématique car elle neutralise une opposition phonologique
existante en wolof. On peut se demander si le scripteur ne fait pas la distinction entre ces
phonèmes wolof transcrits par le même caractère arabe. Ce présent cas renferme une première
sous-catégorie où le scripteur choisi de créer des caractères arabes nouveaux (avec
diacritiques) qui n existent pas dans le système arabe pour transcrire les phonèmes wolofs.
Les diacritiques sont un système économique pour modifier la valeur phonétique des
caractères arabes sans créer véritablement un nouveau signe. En guise d illustration, le b ( )
43
de l alphabet arabe (accompagné de diacritiques) sert à transcrire trois valeurs phonologiques
différentes : /p/, /mb/ et /mp/. Un tel choix phonétique peut probablement s expliquer par le
fait suivant, renvoyant à un problème de distribution des phonèmes : p n a pas une
distribution complète ; et b non plus. Nous ne les retrouvons qu en initial et en
intervocalique. Un b en position finale implique une réalisation en [p]. Donc, étant donné
que b égale [p] en finale absolue, le choix de notation du phonème /p/ porte sur la lettre b
de l alphabet arabe accompagnée de diacritiques. Le choix du scripteur est guidé par les
propriétés phonétiques communes aux deux systèmes.
Les prénasales /mp/ et /mb/ partagent la même forme de notation que le p , parce
qu ils présentent les mêmes propriétés. Les éléments seconds des ces phonèmes étant des
occlusives p et b , donc leur transcription repose sur les propriétés phonétiques et la
distribution des phonèmes /p/ et /b/. Pour récapituler nous avons ceci :
Initiale Intervocalique Finale
p p (ph, pp)
b b
mb mb mb
mp mp
Il est important de souligner que le fait d avoir le même dessin pour trois réalisations
phonologiques différentes n est pas dû au hasard. Si on arrive, avec une même lettre de
l alphabet arabe, à transcrire plusieurs phonèmes wolofs, cela veut dire que ce choix est
motivé par des raisons phonétiques. On peut également penser que le scripteur a été sensible à
des problèmes de distribution.
Nous assistons à la même situation avec le Jim de l alphabet arabe ( )
= j . Quatre
phonèmes wolofs (/c/, /ñ/, /nj/ et /nc/) sont à la fois transcrits par cette même lettre de
l alphabet arabe avec des diacritiques. Ce choix peut avoir comme explication le fait que tous
ces phonèmes sont des palatales. Pour les transcrire, le scripteur fait usage de cette lettre de
l alphabet arabe qui note aussi une palatale (occlusive sonore) en lui assignant une nouvelle
valeur. Il s agit bien en wolof de phonèmes qui peuvent être opposés dans des paires
minimales. Mais ces phonèmes présentent des caractéristiques distributionnelles qui peuvent
44
expliquer le choix de transcription opéré par le scripteur. S agissant de leur distribution, seuls
/c/ (qui apparaît en initiale et intervocalique) et /nc/ (qui à son tour apparaît en intervocalique
et finale) ont une distribution limitée ; alors qu avec /ñ/ et /nj/, nous assistons à une
distribution complète (cf. tableau ci-dessous).
Initiale Médiane Finale
c c
nc nc
nj nj nj
ñ ñ ñ
Donc, ces phonèmes ne sont pas en distribution complémentaire. Mais certains ont une
distribution limitée qui joue en faveur du choix opéré par le scripteur de confondre leur
transcription dans un seul caractère. Il s agit bien de phonèmes distincts.
Les phonèmes wolofs /g/ et / / sont, quant à eux, enregistrés à l écrit par le kaaf de
l arabe ( )
= k qui est utilisé avec des points diacritiques au-dessus. Il est intéressant de
mentionner que k/g (vélaire sourd et sonore) et
(occlusive vélaire nasale) ont partout une
distribution complète. En alphabet arabe, le scripteur dessine k pour le phonème wolof /k/ ;
et k + diacritiques pour les phonèmes wolofs /g/ et / /. Là nous pouvons dire qu il (le
scripteur) prend en compte la notion de distribution complémentaire des phonèmes. Leur
distribution se présente comme suit :
Initiale Médiane Finale
k k k
g g g
S agissant des prénasales, leurs particularités reposent sur le fait qu ils n ont pas de
correspondants en arabe classique étant donné que la langue arabe ne connaît pas ce genre de
phonèmes. Néanmoins, le wolof fait usage des caractères arabes les plus proches à qui est
attribué une nouvelle valeur pour représenter les prénasales. Tantôt les caractères nasals (m et
n) que l on retrouve dans la transcription en alphabet latin ne sont tout simplement pas
45
enregistrées à l écrit, tantôt ils le sont : nous retrouvons les lettres m et n de l arabe devant
l élément occlusif. Les prénasales dont le second élément est une occlusive sonore (mb, nd,
ng, nj), ont toutes une distribution complète comme l illustre le tableau suivant :
Initiale Médiane Finale
mb mb mb
nd nd nd
nj nj nj
ng ng ng
Le plus souvent, leur transcription se fait par les lettres de l alphabet arabe correspondant aux
éléments seconds de ces phonèmes complexes, c est-à-dire aux occlusives, au-dessus desquels
sont placés des points diacritiques ( )( )( )()
. À l écrit en lettres latines, chacun de
ces phonèmes wolofs est représenté par deux éléments (par exemple, mb= m+b ; nd=n+d ;
ng=n+g ; nj=n+j) ; mais l analyse phonologique révèle l existence d un seul phonème. Le
scripteur aurait pu choisir, pour les transcrire, la succession de deux caractères arabes (comme
c est le cas avec la transcription latine) : son choix de transcription par un seul caractère
manifeste probablement sa conscience phonologique qu il s agit d un élément
monophonématique. Ainsi, pouvons-nous comprendre que le fait de transcrire ces phonèmes
wolofs (dont le dessin laisse apparaître deux éléments en alphabet latin) par des lettres arabes
avec diacritiques (représentées par un seul dessin), répond à des raisons d ordre
phonologique. Généralement, toutes les prénasales du wolof ne sont pas distinguées de leurs
éléments occlusifs simples qui viennent en seconde position. Très rares sont les occasions où
l on retrouve ces prénasales sonores symbolisées par deux lettres de l alphabet arabe. Pour en
revenir aux diacritiques, nous avons noté qu ils jouent un rôle double :
1- ils servent à sonoriser les phonèmes sourds. Exemple : le k de l arabe accompagné
de diacritiques devient g en wolof.
2- ils servent à assourdir les phonèmes sonores. Exemple : le b de l arabe
accompagné de diacritiques devient p en wolof.
46
À l opposé de cette première catégorie, la seconde série que composent les prénasales
dont l élément second est une occlusive sourde (mp, nk, nc, nq, nt) fonctionne autrement. Ils
ont une distribution limitée et n apparaissent jamais en initiale de mot :
Initiale Médiane Finale
mp mp
nk nk
nc nc
nq nq
nt nt
Leur transcription par deux lettres de l alphabet arabe repose vraisemblablement sur
une sensibilité aux caractéristiques phonétiques de ces éléments à articulation complexe.
(3)Dans un troisième cas, nous avons pu relever l usage de deux caractères arabes différents
pour transcrire un même phonème wolof. Par exemple, le phonème /x/ du wolof qui est
généralement transcrit par la lettre )(
= [x] de l arabe, apparaît également transcrit par
d autres caractères arabes qui correspondent normalement à d autres phonèmes de l arabe. Il
s agit de )(
= [q] comme dans les mots
xol (c ur) et
xorom (sel) ; puis de
( ) = [ ] comme dans
ki mu xéy (celui à qui) et
ayib (gaffe). Dans le premier
cas, nous pouvons dire que ces deux phonèmes (le q de l arabe et le x du wolof) sont
proches du point de vue articulatoire : x est vélaire et q uvulaire. L usage du q de l arabe
par le scripteur peut être considéré comme une confusion car ce phonème uvulaire existe aussi
en wolof. Pour le cas de la deuxième notation par l uvulaire emphatique de l arabe (
), il
nous semble que le scripteur note la prononciation arabe du mot wolof qui est bien un
emprunt arabe, mais dont la prononciation a été normalement « wolofisée », exemple : ayib .
L explication en est que nous avons affaire à une poésie religieuse où, le scripteur a tendance
à suivre de plus près le Coran dans l écriture comme dans la phonologie. Cette situation est
aussi valable pour le cas qui va suivre.
(4) Ce quatrième cas concerne la notation des phonèmes wolofs /f/ et /q/. L orthographe du
corpus utilise le f de l alphabet arabe que l on rencontre dans le Coran
, alors que l arabe
47
classique le note différemment (
) . Nous avons fait le même constat pour le /q/. Le wolof
emprunte la notation du Coran (
)
au lieu de celle de l arabe classique . Comme nous
venons de le préciser ci-dessus, le scripteur est parfois influencé par l écriture coranique.
Enfin, le dernier cas à présenter est celui des voyelles. Comme nous le constatons, il
n y a pas d équilibre entre le nombre important de voyelles en wolof (neuf longues et sept
brèves) et celui très limité en arabe (trois seulement, qui peuvent à la fois être longue et
brèves). Donc, nous avons plus de voyelles en wolof qu en arabe. Pour transcrire le nombre
important de voyelles wolofs, le scripteur a le choix très limité entre les trois voyelles de
l alphabet arabe. Il regroupe les voyelles wolofs par série de trois, tout en tenant compte de
leur réalisation phonétique. C'est-à-dire qu il ne fait pas de distinction entre ces valeurs
phonologiques. Ainsi, toutes les voyelles d avant du wolof sont-elles regroupées par la
voyelle d avant de l arabe. Il en est de même les voyelles arrières et centrales. Sous forme de
diagramme triangulaire, nous avons ceci :
i ; e et é transcrites par i u transcrit u ; o et ó
a/ aa ; à ; ë transcrites par a
Le fait de regrouper les voyelles wolofs de la sorte n est pas gratuite car reposant sur
des critères phonologiques.
Cette comparaison nous permet de découvrir que le système phonologique du wolof
standard est assez différent de celui de l arabe ; néanmoins, les choix opérés pour la
transcription en caractère arabe reposent généralement sur des caractéristiques phonologiques
de la langue, même si celles-ci ont du mal à être adaptée à ce système de transcription d une
langue phonologiquement assez éloignée.
48
ANALYSE COMPARATIVE ET COÛT DES DEUX SYSTEMES.
I
COMPARAISON QUALITATIVE DES DEUX SYSTÈMES :
CORRESPONDANCES BIUNIVOQUES.
Cette étape consiste à confronter les deux systèmes et à dire que tel phonème en
transcription latine correspond à tel phonème en transcription arabe, tout en nous basant sur le
corpus. Nous les représentons sous forme de tableau, ainsi ceux qui n ont pas de
correspondant, sont-ils symbolisés par la lettre arabe la plus proche (comme c est le cas dans
le corpus). Il est nécessaire de préciser que ces deux systèmes que nous comparons sont en
fait des systèmes que nous avons corrigés : transcription en caractères latins adaptée à
l orthographe officielle, transcription en caractères arabes simplement translittérée pour
pouvoir la saisir et faire la comparaison et non les utilisés par l auteur.
1. Table de correspondance des lettres.
Phonèmes wolofs en caractères
arabes
Phonèmes wolofs en caractères
latins
p
b
t
d
c
j
k
g
f
l
m
n
ñ
r
s
w
y
x
49
q
( ) mb
ng
( ) nd
nj
( ) mp
nk
nc
nq
nt
a
à
e
é
i
o
u
ë
aa
ee
ée
ii
oo
o
uu
Il est important de comparer la complexité de chaque graphie pour pouvoir déterminer leur
coût comme nous allons le faire maintenant.
II COMPARAISON QUANTITATIVE DES DEUX SYSTÈMES.
Dans cette phase de notre analyse, il est question de comparer quantitativement les deux
textes qui ne divergent pas au niveau du contenu, mais dont les systèmes d écriture ne sont
pas les mêmes. Pour ce faire, nous avons exporté à partir de Shoebox les champs
correspondant à la translittération et à la transcription, pour ensuite pouvoir les insérer dans le
logiciel Java, qui nous a permis de faire le comptage des mots et lettres et le calcul du coût de
la saisie pour chaque système (nombre de touches nécessaires pour la saisie d un caractère).
De cette façon, nous avons pu déterminer la fréquence des mots et lettres afin de dire quel est
le système le plus coûteux et celui qui est le plus économique. Il apparaît nécessaire de
50
préciser que nous avons éliminé les séquences du corpus qui sont en langue arabe proprement
dite. Les conserver nous aurait amené à fausser cette étape.
1. Comptage des lettres, des mots et calcul du coût de la saisie pour chaque système.
Il est important d effectuer ces différents comptages pour pouvoir définir et comparer les
avantages des deux systèmes afin de donner une appréciation fondée sur des critères précis
pour un choix éventuel entre les deux orthographes.
Saisir un texte dans un alphabet donné, c est payer un certain coût en nombres ou frappes
de touches données. Ce coût évidemment dépend de la technologie du moment. Autrement
dit, des claviers utilisés des normes et standard en vigueur. S agissant du coût de saisie d un
mot, il est égal au nombre de frappe nécessaire pour saisir ou écrire le mot.
Exemples en français :
Le coût de la saisie de arc = 3 (3 frappes au clavier) ; coût moyen du caractère = 3
frappes/3 caractères = 1 ; Arc = 4 ; coût moyen = 4/3 = 1,3 ; fête = 5 ; le coût moyen = 5/4 =
1,25 ; parait = 6 ; le coût moyen = 6/6 = 1 ; paraît =7 ; le coût moyen = 7/6 = 1,1 ; laïcité = 9 ;
le coût moyen = 9/7 = 1,2 ; laïc = 6 ; le coût moyen = 6/4 = 1,5
Nous essayons également de voir le problème qui s est posé de la saisie de chacune
des deux graphies : Pour le latin, aucun problème ne s est signalé. Par contre, pour la graphie
arabe, il nous a fallu établir une table de correspondance biunivoque permettant de saisir le
texte à graphies arabes dans un alphabet facilement accessible sur machine. Nous avons choisi
l alphabet latin plus des chiffres. Il convient de bien souligner que même si le texte est au
final écrit avec des caractères latins, il garde néanmoins toutes les propriété d une saisie qui
avait été traitée au moyen de caractères arabes. En fait c est l impression qui se fait ici en
latin, mais en interne nous avons de l arabe. A partir de là, nous avons procédé à un calcul du
coût moyen de saisie du caractère latin et arabe; du coût total de saisie et du nombre total de
lettres et mots. Le tableau suivant peut en dire plus.
51
Le texte en alphabet latin Le texte en alphabet arabe
Taille corpus en nombre de mots
4399 2473
Taille lexique
1071 1611
Texte 14881 16619 Taille du texte en
nombre de caractères
Lexique
5166 11665
Texte 3,38 6,72 Taille moyenne du
mot exprimée en
nombre de caractères Lexique
4,82 7,24
Coût de la saisie exprimée en
nombre de frappes
15829 19428
Coût moyen de la saisie 1,06 1,17
L inventaire des mots et lettres nous a mené aux résultats suivants :
- Pour le système arabe, le nombre total de mots s élève à 2473 et celui des lexèmes
c est à dire celui des différents mots, à 1611. L effort pour l ensemble du texte est
estimé à 19428 alors que l effort de saisie par caractère est à 1,17.
- Pour le système latin le dénombrement des mots nous donne un total de 4399 et celui
des lexèmes, 1071 (nous n avons pas le même nombre de mots en transcriptions latine
et arabe parce que les systèmes de segmentation diffèrent). L effort pour tout le texte
est évalué à 15829, alors que si c est par caractère on obtient 1,06. Leffort de saisie
semble donc moins important pour la transcription en caractères latins qu en arabe. En
outre, cet avantage est corroboré par les nombreuses ambiguïtés de la transcription en
arabe.
L étude des fréquences est intéréssante parce qu elle révéle les choses suivantes : la
différence entre le nombre total de mots obtenu pour la transcription latine et celui pour la
transcription arabe. Aussi, permet-elle de voir plus claire au niveau de la segmentation des
mots dans les deux systèmes.
52
La majeure partie des mots n apparaît qu une fois dans le corpus. Les mots qui ne
ressemblent pas du tout à du wolof (cf. corpus reconstitué à partir de shoebox) correspondent
à une translittération de l arabe établie pour la saisie du corpus.
2. La segmentation des textes en mots : quel système segmente le plus.
Du point de vue de la segmentation, nous pouvons observer une divergence au niveau des
deux textes. Rappelons-le, nous avons le même texte mais seule la transcription les opposent
l un à l autre. Néanmoins, la segmentation adoptée dans les deux transcriptions diffère. La
preuve tangible en est le nombre total de mots que nous avons obtenu pour chaque système :
4399 pour le latin et 2473 pour l arabe, soit le double.
Si nous prenons le système de transcription arabe, nous constatons que les mots sont
composés. Mieux, comparé au texte en transcription latine, nous découvrons que plusieurs
mots ont été regroupés pour former un seul mot. Au niveau des vers de chaque quatrain, nous
comptons au grand maximum quatre mots et au minimum deux. Ce qui n est pas le cas avec
la transcription latine, où, les vers sont bien segmentés avec un maximum de 8 mots et un
minimum de 5 mots. Il faut, à ce stade, noter que dans la langue wolof, il y a des unités
grammaticales qui peuvent apparaître toutes seules, J. L. Diouf les appelle « morphèmes
lexicaux »9 qui sont des lexèmes qui peuvent apparaître sans déterminant. L auteur a, par
ailleurs, noté que « le mot wolof est souvent composé d une racine et d un ou de plusieurs
suffixes lui apportant soit un sens grammatical (temps, aspect, indices sujet dans certains cas,
circonstance, négation, modalisation, etc.), soit un sens lexical (itération, validation, inversif
exitif, adsitif, etc.)
»10. Le découpage des mots est fait de manière cohérente, en tenant
compte de la structure lexicale et grammaticale de la langue. Avec le wolofal, la segmentation
varie, selon les auteurs. Il n y a pas de cohérence et la frontière des unités lexicales n est pas
respectée. Le découpage peut intervenir n importe où dans le mot et dépend largement du
choix de l auteur. Ceci est dû au fait que le wolofal est une pratique individuelle et ce, malgré
le travail linguistique qui a été mené vers les années 80 jusqu en 1998 et même aprés. En
guise d illustration donnons l exemple des vers suivants dans les deux systèmes :
9 Diouf, J. L. 2001. Grammaire du wolof contemporain. Tokyo : ILCAA. p. 43 10 Ibid. p. 25
53
YiYno Kalyi diYni jiKiLiYno. yéen gaayi diiné jege léen
majiKiLiYno taduLI LiYno. ma jege léen te dolli léen
xamoxamo buWiro tajafiLiYno. xam-xam bu wér te jafe léen
mafiCI tayo laYofasofasamo. ma fecci téy ay fas-fasam.
Ce qui est regroupé dans le wolofal n est pas au hasard. Ce sont essentiellement, les mots-
outils (pronom relatif soudé au verbe, coordonnant soudé au nom qui suit), les déterminants
du nom qui sont regroupés avec le lexème et, surtout, tous les composants du syntagme verbal
qui dans l orthographe officielle apparaissent généralement en deux parties (lexème verbal
d un côté et morphème flexionnnel de l autre), ceci conformément à la structure
morphologique du verbe en arabe.
3. Les ambiguïtés de la transcription arabe et propositions.
Nous avons pu relever une certaine ambiguïté concernant les phonèmes de l arabe. Le
problème est que nous risquons de les confondre si nous ne prenons pas en compte le contexte
au moment de la lecture. Plusieurs d entre eux s écrivent de la même façon. C est le cas du /g/
et du /ng/ qui partage le même orthographe ; exemple :
est utilisé pour noter ces deux
phonèmes distincts. A titre d illustration, signalons le mot
(à la page 7 du corpus) qui
peut avoir deux significations : le verbe gërëm (« remercier ») et le nom ngërëm
(« remerciement »). Pour le nom, la nasale n est pas notée dans la transcription arabe on
rétablit qu il s agit de ng . De ce fait, comme nous l avions précisé auparavant, seul le
contexte peut aider à déterminer le sens. Pour une tentative d explication de ce choix
graphique, nous pouvons dire que c est peut être parce qu en Arabe la nasale ne peut être
placée en initiale, mais plutôt en intervocalique : l auteur aurait donc suivi dans sa
transcription arabe du wolof des règles distributionnelles propres à la langue arabe.
En essayant de confronter les phonèmes du Wolof et ceux de l Arabe, nous constatons que
ceux que nous retrouvons à la fois dans les deux systèmes sont transcrits sans aucun
problème. En revanche, ceux qui sont propre au Wolof sont transcrits en caractères arabes
grâce à l invention de points diacritiques placés au-dessus des lettres et entraînant une
ambiguïté quant au déchiffrement de ces dernières parce qu un même diacritique transcrit
54
différents phonèmes. L ouvrage intitulé Orthographe pratique des langues africaines publié
en 1930 par l Institut International des Langues et Civilisations Africaines à Londres signalait
déjà l inconvénient de l utilisation de diacritiques pour représenter des phonèmes spécifiques
(à l époque pour la transcription en caractères latins).
« le nombre de méthodes employé aujourd hui pour représenter les sons des langues africaines est effrayant, c est toujours l alphabet latin qui sert de base. Mais beaucoup des langues africaines possèdent des sons que l alphabet latin ne peut pas rendre, et qui pourtant doivent être distingués par l écriture, on a imaginé de nombreux moyens pour le représenter Mais pour l usage courant des indigènes, les alphabets Lepsius et Anthropos ont de grands inconvénients, dus surtout à l emploi considérable qu il font des signes diacritiques au dessus des lettres. Pour l usage courant, les signes diacritiques constituent une difficulté et un danger voici d ailleurs d autres inconvénients des diacritiques. Les mots qui en sortent accompagnés prennent un air confus qui les rend moins lisibles ».
Tout ce qui est dit sur la transcription latine et l usage des diacritiques dans ce texte est
aussi valable pour la transcription arabe car, comme nous le montre notre étude, les phonèmes
wolofs inexistants dans le système arabe sont rendus par l usage de lettres arabes
accompagnées de points diacritiques qui rendent difficile la compréhension du sens des mots.
Une autre problème tient, ainsi que nous l avons mentionné un peu plus haut, au fait que
le corpus comporte des phonèmes propres à l arabe, que la langue wolof ignore ( h et z ).
Cela est tout simplement dû à l influence de l arabe et au phénomène d emprunt du wolof à
cette langue. Des mots comme ahmadaa , qutbu zamaan , lawhul mahfuuz , sont tous des
emprunts à l arabe. Aussi, comme nous avons pu le relever dans le corpus, il y a même des
mots wolofs qui comportent en leur sein (en transcription arabe) des phonèmes arabes. C est
le cas des mots comme ki mu xéy , samba , añaan , ànd , etc. Pour
une tentative d explication, nous dirons que c est soit l influence de l arabe qui se manifeste
sur l auteur, ce dernier étant alphabétisé en arabe ; soit qu il n y a pas de normes établies pour
le wolofal à l époque comme ce fut le cas avec la transcription du wolof en caractères latins.
Pour pallier à une telle situation, des mesures sont à prendre. Par exemple, il serait
intéressant que les usagers de cette forme d écriture fassent connaissance avec les normes qui
ont été établies pour l écriture du wolof en caractères arabes. En effet, les ambiguïtés que
posent certains phonèmes partageant la même forme de notation, peuvent être résolues en
choisissant dans l alphabet arabe des phonèmes non utilisés pour leur attribuer une valeur
phonétique autre que celle qu ils ont pour la langue arabe. Cela a même été fait pour certains
caractères lors de l établissement des CCH (Caractères Coranique Harmonisés). Des normes
55
de transcription en caractères arabes ont été adopté avec l élaboration de règles consensuelles
d orthographe et de segmentation (voir annexe).
Nous pouvons donner l exemple de l alphabet persan qui a recours à l usage de la lettre
arabe codé 067E ( ) qui n existe pas en persan, pour représenter uniquement le son p qui
n existe pas en arabe. En wolof, dans la transcription du corpus, c est soit le 064D ( ) en
dessous duquel on rajoute à la main un point, soit le 0628 ( ) au dessus duquel on rajoute
trois diacritiques pour représenter deux phonèmes distinctes à savoir le /p/ et le /mb/. Et il faut
préciser que ce caractère comportant trois diacritiques au dessus et un seul en dessous n est
pas présent dans l alphabet arabe. Pour éviter une telle confusion, nous proposons de changer
cette notation en choisissant le 067E ( ) pour le /p/ du wolof puis ; le 067D ( ) ou le 067F
(
) pour la prénasale /mb/. Etant donné que ces lettres existent déjà dans l alphabet arabe,
nous ne serons pas tenus de devoir compléter les diacritiques à la main. Ce sera de même pour
le /c/ ; /ñ/ ; /nj/ et /nc/ qui partagent également la même forme de transcription dans le corpus.
Pour ces trois phonèmes, nous proposons d adopter respectivement le 0685 ( ) pour le /c/ du
wolof ; le 0686 (
) pour le /ñ/ ; le 0687 (
) pour le /nj/ ; et le 0683 (
) pour le /nc/. La
prénasale /nq/ peut être rendue par le 06A8 (
), tandis les deux derniers phonèmes, à savoir
le /ng/ et le / /, peuvent être rendus par le 06AE ( ) et le 06B4 ( ).
Récapitulation de nos propositions
Phonèmes wolofs Caractères arabes
choisis
Phonèmes wolofs Caractères arabes
choisis
/p/
/nj/
/mb/ /
/ng/
/c/
/ /
/nc/
/nq/
/ /
Cependant, le problème qui semble être le plus délicat à résoudre concerne les voyelles
wolof. En arabe, le choix est très limité : trois voyelles qui peuvent être courtes ou longues à
côté d une série de 17 voyelles en wolof. Il paraît important de signaler que ces choix
nécessitent un travail d experts, comme cela a été le cas à Bamako en 1966 pour la
56
transcription des langues nationales africaines en caractères latins. Une officialisation de
l écriture du wolof en caractères arabes permettra, avec un bon choix de ces derniers, de
faciliter l accès de ce système à tous les usagers et mieux encore, de les mettre à l aise devant
l outil informatique pour un travail de saisie.
57
CONCLUSION
Le wolof s est enrichi de son contact avec le français et l arabe. Cette richesse ne se limite
pas seulement au domaine lexical à travers les nombreux emprunts à ces langues, mais
englobe également le système d écriture du wolof. Ainsi, le wolof est transcrit en caractères
latins et arabes. Cependant, seule la transcription en caractères latins a fait plus tôt l objet
d une standardisation.
Au cours de notre analyse comparative qui constitue l objet de cette étude, nous avons
découvert qu il existe une différence notable entre le système de transcription du wolof en
caractères latins et celui en caractères arabes. Nous avons pu remarquer qu avec les caractères
latins, tous les phonèmes wolofs ont pu être rendus sans confusion, malgré l existence de
phonèmes qui sont propres à cette langue (par rapport au français ou aux langues indo-
européennes). Ce n est pas le cas avec la transcription en caractères arabes, dans laquelle nous
avons noté un déficit pour rendre les phonèmes wolofs, en particulier les voyelles. Il n y a pas
de correspondances entre les systèmes phonétiques wolof et arabe ; d où cette tendance à
utiliser un même caractère arabe pour représenter à la fois plusieurs phonèmes wolofs. Les
résultats que nous avons pu obtenir sont les suivants :
1) Les deux systèmes divergent totalement du point de vue de la segmentation : c est le
système latin qui segmente le plus. Ceci est dû au fait qu il a été codifié après avoir fait
l objet d étude de la part d un comité d experts en linguistique et officialisé.
Contrairement au système latin, la transcription du wolof en caractères arabes a très
tardivement disposé de règles pour la segmentation graphique des mots. Jadis, l écriture
wolofal étant quelque chose d individuel et variant selon les transcripteurs, le découpage
des lexèmes en dépend et fonctionne avec l absence de normes ; en outre, il tend à
suivre la morphologie, plus flexionnelle, de l arabe.
2) Des ambiguïtés se présentent pour la représentation de certains phonèmes dans la
transcription arabe: un même phonème peut avoir plusieurs formes de notation ; un
même caractère peut être utilisé pour noter différents phonèmes.
3) Du point de vue de la saisie, c est le texte en caractères arabes qui est le plus difficile à
générer. Du coup, le coût de la saisie est beaucoup plus important pour la transcription
en caractères arabes que pour la transcription en caractères latins.
58
4) Les diacritiques en caractères arabes posent énormément de problèmes (ambiguïtés,
impossibilité de saisie automatique).
Pour qu une telle situation change, il faudrait qu il y ait une reconsidération des
conventions de transcription du wolof en caractères arabes. En d autres termes, il faudrait
d une part adopter des conventions régulières d utilisation de caractères arabes notant des
phonèmes consonantiques qui n existent pas en wolof pour noter les phonèmes propres à cette
langue, d autre part créer des fontes nouvelles permettant de noter les diacritiques nécessaires
pour noter les nombreuses voyelles du wolof. Mais cette entreprise paraît fort coûteuse.
Le fait de trouver des phonèmes qui existent en wolof mais pas en arabe et vice-versa, ou
bien particuliers à chaque système que ce soit le wolof, le français ou l arabe, est une chose
très normale et tout à fait naturelle. Cela s explique par le fait que ces trois langues
appartiennent à des familles très différentes, elles-mêmes issues de phylums différents. Mais
le système de transcription en caractères latins offre plus de souplesse pour la transcription de
phonèmes qui n existent pas dans les langues romanes car il est déjà utilisé, avec des
conventions orthographiques variables, pour transcrire des langues dont les systèmes
phonétiques sont très variés et a probablement, en outre, bénéficié des conventions propres à
l API (alphabet phonétique internationale) qui repose largement sur l utilisation des caractères
latins.
59
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