pilotage des performances logistiques au moyen du lean
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Pilotage des performances
logistiques au moyen du Lean
management : vers une répartition équitable de la valeur
entre les différentes parties prenantes
d’une Supply Chain.
Claude FIORE
Professeur
Aix-Marseille Université
Centre de Recherche sur le Transport et la LOGistique (CRET-LOG)
Imane EL KARTIT
Doctorante contractuelle
Aix-Marseille Université
Centre de Recherche sur le Transport et la LOGistique (CRET-LOG)
Claude FIORE & Imane EL KARTIT 380
Dossiers de Recherches en Economie et Gestion : Numéro spécial : Décembre 2014
Résumé :
Dans un environnement fluctuant et sans cesse élargi, l’adoption d’une démarche supply chain management, permet aux organisations de mieux piloter le triptyque coût-délai-qualité en gérant les flux, tant en amont qu’en aval, et avec les différents acteurs impliqués dans la chaîne. Lean management, tableau de bord inter-organisationnel, gestion comptable partagée, systèmes d’information inter-organisationnels…sont tous des outils et des modes de pilotage développés pour répondre aux exigences inter-organisationnelles des chaînes logistiques multi-acteurs et grâce au développement des stratégies logistiques collectives. A cet effet, l’objet de notre communication est à la fois de mettre en exergue les nouvelles pratiques d’améliorations continues au sein des Supply Chains, en vue de mieux piloter leurs activités, et d’identifier les conditions de succès de ces pratiques, notamment au moyen de l’émergence des systèmes de contrôle de gestion inter-organisationnels. Cela ouvrira la voie au développement de stratégies collaboratives au sein de ces Supply Chains fondées sur un meilleur partage de la valeur ajoutée entre les différents partenaires, ce que l’on peut dénommer sous le terme de « valeur partenariale ».
Mots clés : Supply chain management, Lean management, système de contrôle de gestion inter-organisationnel.
Abstract :
In a fluctuating environment and continually expanded, adopting supply
chain management approach, allows organizations to pilot better the triptych cost-time-quality by managing flows, both upstream than downstream, and with different actors involved to the chain. Lean management, inter-organizational dashboar, shared accounting, inter-organizational information systems... are all developed tools and piloting methods for meeting the inter-organizational needs of a supply chain and through the development of collective logistics strategies. Therefore, the purpose of our communication is simultaneously to emphasize the new practices of continuous improvement within Supply Chains in order to pilot better their activities, and identify the circumstances of success to these practices especially on using the arrival development of inter-organizational management control systems. That will open the way for the development of collaborative strategies in these Supply Chains based on a better division of added value between the partners, and what we can named as « stakeholder value ».
Key words: Supply chain management, Lean management, inter-
organizational management control systems
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Introduction
Au fil du temps, les systèmes d’évaluation de la performance n’ont cessé
d’évoluer en passant de modèles monocritères basés sur le coût à des modèles de
gestion multicritères tentant de cerner toutes les facettes de la performance
logistique. Quelle que soit la méthode utilisée, la notion de risque apparaît
notamment dans le cas d’un décalage entre la stratégie et l’opérationnel
logistique, susceptible de se traduire par une rupture de flux d’une Supply Chain
n’est pas prise en compte par ces modèles. Pour affronter ce type de risque, le
passage d’une logique d’évaluation à une logique de pilotage des performances
logistiques, revêt une grande importance et requiert un certain nombre de
conditions : Premièrement, axer les efforts sur l’efficacité clients tout en assurant
une certaine équité dans la répartition de la valeur ajoutée (efficience). Et
deuxièmement, mettre en place une véritable stratégie collaborative au sein de la
Supply Chain tournant le dos à des pratiques de prédation en termes de création
de valeur.
De ce fait, notre communication vise dans un premier temps, à mettre en
évidence le rôle du Lean Management dans l’optimisation du triptyque coût-
qualité-délai (thème central de ce colloque international), en s’intéressant plus
particulièrement aux processus logistiques. Cela consistera à présenter les
modalités d’application du Lean Management (Kaizen, VSM ou Value Stream
Mapping, Takt Time) aux chaînes logistiques, notamment en termes de réduction
des gaspillages, synonymes à la fois de baisse du niveau de qualité offerte aux
clients et de pertes de valeur pour les entreprises. Cela signifie identifier les
enjeux des pratiques d’amélioration continue visant à pérenniser une durabilité
de la qualité offerte et simultanément ceux en termes d’ajout de valeur, qui
constituent les deux composantes du pilotage des performances. Mais, cette
double approche du pilotage des performances est nécessaire et non suffisante
en vue d’une stratégie collaborative au sein des Supply Chains. C’est la raison pour
laquelle nous ferons appel au concept de la Valeur Partenariale (G. Charreaux,
2007) propice à une répartition équitable de la valeur créée entre les différentes
parties prenantes de ces Supply Chains. A ce stade de réflexion, la deuxième
partie de notre communication sera focalisée sur l’apport des systèmes de
contrôle de gestion inter-organisationnels au pilotage des processus logistiques
inter-entreprises qui s’étendent aujourd’hui du fournisseur du fournisseur
jusqu’au client final. Dans ce sens, le but pour les différentes parties prenantes
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sera orienté vers la maîtrise des coûts et des délais logistiques inter-
organisationnels tout au long de leur Supply Chain. Le défi est alors d’envisager un
système de contrôle de gestion inter-organisationnel multi-acteurs (une approche
collaborative du contrôle).
Cette communication constitue un travail exploratoire fondé sur une
confrontation d’une revue de littérature sur les évolutions du contrôle de gestion
dans le cadre des Supply Chains avec les observations faites sur les pratiques
d’entreprises en matière de réduction des gaspillages. Notre question de
recherche consiste à identifier et analyser les impacts du Lean Management sur
les évolutions du Contrôle de Gestion dans le cadre des Supply Chains. Nous nous
situons donc dans une posture épistémologique interprétativiste.
1. Le rôle du Lean Management dans l’optimisation du triptyque coût-
délais-qualité.
Les évolutions depuis plusieurs années des supply chains (Christopher,
2005) mettent en évidence le double enjeu de leur compétitivité :
- Accroître le niveau de la qualité de service rendu aux clients,
- Augmenter la création de valeur tout au long de ces supply chains.
D’autres auteurs avaient auparavant mis l’accent sur le triptyque qualité-
coût-délai (Neely et al. 1995) comme système d’évaluation des performances des
supply chains.
Comment rendre compatible ce tryptique dans le cadre des Supply Chain ?
1.1. Les difficultés rencontrées par les Supply Chains au travers de l’effet
Forrester.
Les supply chains, du fait d’un nombre accru de parties prenantes
(distributeurs, prestataires, industriels, fournisseurs), rencontrent des difficultés à
fournir des réponses communes à ces deux enjeux.
En effet, que ce soit sur le plan de la fiabilité, la satisfaction du client final
n’est possible que si chaque maillon respecte ses engagements de service.
Dans le cas d’une réponse efficiente au client, la recherche d’optimisations
globales doit être l’affaire de tous les acteurs de la supply chain. Si la réponse au
client doit être réactive, tous les maillons de la supply chain doivent être agiles et
s’efforcer de réduire les délais. Si la réponse au client doit être écologique, tous
les acteurs de la supply chain doivent prendre des décisions visant à réduire les
nuisances de la logistique, en particulier du transport, sur l’environnement.
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Une seule défaillance dans l’un des maillons et la supply chain ne pourra
délivrer la promesse de valeur faite au client final aux meilleures conditions
économiques et écologiques.
C’est pourquoi ces supply chains se heurtent à un vieux paradoxe du
management des entreprises, l’effet coup de fouet ou « bullwhip effect » de
Forrester (1958). De quoi s’agit-il ?
Figure n°1 : adaptée de l’effet coup de fouet (Forrester, 1958).
Face à une complexité croissante des supply chains (multiplicité des
acteurs, forte variabilité de la demande), chacun des acteurs applique le principe
de précaution, ce qui génère une politique de surstock avec des lots économiques
de livraison à chaque étape de la supply chain. Très rapidement, la moindre
variabilité de la demande clients induit un effet multiplicateur de l’aval vers
l’amont de ces amplifications de la variabilité de la demande (AVD). Cet effet
d’accélération ou coup de frein selon les situations est comparable aux variations
de trafics sur autoroute. De la sorte, par analogie directe à ce qui se passe quand
on donne une petite impulsion sur un fouet de postillon, la lanière claque par
amplification de l’effet ondulatoire. On parle aussi d’« effet de vague » – pour
l’image de l’ondulation – ou d’« effet Forrester », du nom de son théoricien, Jay
Wright Forrester, professeur au MIT américain.
Cela présente le double risque de rupture dans un cas (AVD à la hausse) et
de surstock dans l’autre (AVD à la baisse).
+
-
AVD
Clients AVD
Distributeur AVD
Producteur
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L’une des causes de cet effet Forrester provient de ce que la plupart des
organisations sont pilotées par prévisions, plutôt que conduites par les demandes
réelles des clients finaux. Afin de pouvoir faire face aux fortes fluctuations des
demandes clients, les acteurs des supply chains tentent de stabiliser le flux de
produits au moyen de mécanismes de prévisions, qui s’avèrent inefficaces s’ils
sont répétés à chaque échelon de ces Supply Chain, sans tenir réellement compte
des demandes finales des clients. La combinaison des flux tirés et des prévisions
induit des écarts importants se traduisant par des stocks et des ruptures. D’où
l’émergence de flux saccadés en stop and go.
Afin de répondre à une évolution toujours plus rapide de la demande des
clients, les entreprises cherchent à mettre en place des structures plus souples
aux formes « modulaires », intégrées (Schilling et Steensma, 2001). Aussi, les
chaînes logistiques doivent être à la fois souples et agiles (Fabbe-Costes, 2007),
réactives et intégrées. Sachant que les risques (de ruptures, de surstocks)
constituent des altérations au fonctionnement des organisations logistiques, des
ruptures dans les flux d’informations et de marchandises, il devient alors vital de
déployer des dispositifs d’amélioration continue tout au long d’une supply chain
ou d’une chaîne logistique afin de maîtriser, de réduire ces dysfonctionnements.
1.2. Les apports du Lean Management aux Supply Chain : quels impacts
sur le triptyque coût-délais-qualité.
Comment identifier ces leviers d’actions en matière d’amélioration
continue, si ce n’est par un dialogue permanent entre les dirigeants de la supply
chain et les managers logistiques ? Car, l’amélioration continue ne peut être
effective sans une mobilisation de l’ensemble des parties prenantes à tous les
échelons hiérarchiques.
Afin de rendre ces supply chains à la fois agiles et intégrées, les pratiques
d’améliorations continues, de la part des middle managers logistiques, se sont
focalisées sur la mise en œuvre du Lean management à la fois en transport, en
entrepôts et en production (Womack, Jones, 2009).
Le Lean Management est un mode de pensée ayant pour objectif la
satisfaction du client, se basant en cela sur le triptyque qualité-délai-coût comme
le montre la figure n°2.
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Figure n°2 : Elaboration Personnelle.
Quelles sont les conséquences sur le processus d’une supply chain ?
Il s’agit pour les Middle Managers Logistique de mettre en place un
dispositif permettant à la fois d’améliorer :
→ L’adaptabilité de leurs activités, à savoir pouvoir proposer des produits
nouveaux correspondant aux attentes des clients. Ce qui signifie une Valeur
Ajoutée identifiée du point de vue du client et un flux de valeur tout au long des
processus.
→ La Flexibilité, pouvoir facilement passer d’une offre d’une référence à
une autre.
D’où une logistique en flux tirés en fonction des demandes réelles des
clients et non en flux poussés selon les prévisions des ventes.
→ La Souplesse, pouvoir travailler de manière profitable à des niveaux de
volume variables. Ce qui nécessite une standardisation des tâches et la
suppression de celles sans valeur ajoutée, ainsi qu’un partenariat avec les
fournisseurs ou prestataires pour les associer aux mesures mises en œuvre.
Comment y parvenir ? Par la mise en place du Kaizen, processus
d’amélioration continue partagée entre les donneurs d’ordres, les fournisseurs et
les prestataires. Nous insistons sur le terme de partage, car si ce processus n’est
pas synchronisé entre l’ensemble des parties prenantes d’une supply chain, le
risque est alors très important de perdre de vue les attentes finales des clients et
Réclamations clients
Prix
Améliorer la satisfaction des clients
nécessite de s’intéresser à leurs
attitudes et réactions.
Proposer des produits ou services
correspondant mieux à leurs
préférences.
Pro
cess
us
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n a
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AV
Lead Time
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donc de faire resurgir l’effet coup de fouet de Forrester. Dans ce cas, la démarche
se résumera à un programme de réduction de coûts, ce qui constitue un effet
pervers de l’application du Lean Management.
Il est donc nécessaire d’articuler ces pratiques d’améliorations continues
entre les Top Managers et les Middle Managers de chacun des acteurs d’une
supply chain, mais aussi et surtout entre les équipes managériales de l’ensemble
des parties prenantes, sous peine de ne pas atteindre l’objectif essentiel du Lean
Management, la satisfaction clients.
Le Kaizen est un mode de management consistant à associer l’ensemble des
collaborateurs d’une entreprise en vue de mettre en place des petites
améliorations faites au quotidien, n’induisant pas ou peu d’investissements, et
impliquant tous les opérateurs dans la recherche continue de l’atteinte des
objectifs. Cela consiste à prendre en compte les idées de 10 personnes au lieu
d’attendre l’idée géniale d’une seule. Ce qui ne peut se faire sans une forte
implication des personnels par groupe de progrès (Ballé, Beauvallet, 2013). En ce
sens, le Kaizen a pour but la chasse aux gaspillages. Mais, comment identifier ces
poches d’améliorations, si ce n’est par un diagnostic préalable des flux
d’informations et des flux physiques traversant chacune des entreprises d’une
Supply Chain ? Ce diagnostic est généralement basé sur une cartographie des flux,
la Value Stream Mapping (VSM), qui se déroule en trois phases :
→ Phase 1 : Cartographier la situation actuelle afin de visualiser et
comprendre l'état présent des activités (nature des activités inclues dans chaque
flux, ordre et temps d’exécution, ressources affectées…) ;
→ Phase 2 : Faire une analyse critique de chaque flux, repérer toute forme
de gaspillage, retracer le processus optimisé en prenant le soin d’éliminer dans
chaque flux, les activités à non valeur ajoutée. Cartographier la situation future.
→ Phase 3 : proposer des actions correctives. Détailler dans un planning
leur ordre, délai et coût d’exécution. Concevoir les outils de contrôle en désignant
les responsables et la périodicité de mise à jour de chaque rapport. Suivre
l’avancée des améliorations jusqu’à l’atteinte des objectifs.
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1.3. Le pilotage des flux par le Takt Time.
Encore une fois, il ne s’agit surtout pas de réduire les temps opérationnels
de chacune des phases d’un processus logistique, mais de réorganiser ces espaces
de travail avec pour seul objectif, la continuité des flux logistiques (éviter les
ruptures, les pertes de temps), unique façon d’accroître la valeur ajoutée clients.
C’est ce que les entreprises, ayant adopté le Lean Management, appellent le Takt
Time ou temps de marche du flux logistique en fonction des demandes clients
(délais-volumes-coûts).
Nous pouvons illustrer cette mise en place du Takt Time par le cas du petit
train en entrepôt. Afin réduire les pertes de temps dans le flux entrepôt
(réceptions-expéditions), un certain nombre d’entreprises ont décidé, comme le
synthétise la figure n°3, de réorganiser les espaces de travail à la fois pour les
caristes et les préparateurs de commandes. Cette réorganisation s’est traduite par
le remplacement des caristes, qui déchargeaient les camions en réceptions et les
rechargeaient en expéditions, au profit d’un petit train constitué d’un chariot
élévateur tirant un certain nombre de wagons sur lesquels sont placés, soit des
palettes, soit des bacs. Ce petit train fonctionne selon des rotations régulières
entre les zones ou gares de réceptions, de stockage et de préparation des
commandes, et celles d’expéditions. Cela permet de repositionner les caristes sur
la zone de stockage, en amont du travail des préparateurs de commandes.
En effet, la zone de stockage est réorganisée en deux types d’allées :
→ Allées larges (3,6 M) au sein desquelles travaillent les caristes
réceptionnant les palettes en stock, puis pratiquant le réassortiment des réserves
à destination des préparateurs de commandes.
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Figure n°3 : Elaboration personnelle.
→ Allées étroites (moins de 2 M en largeur) au sein desquelles les
préparateurs se voient affecter une zone de travail afin d’approvisionner le petit
train.
Cette nouvelle organisation de l’entrepôt en petit train, rappelle celle des
lignes en U de la production en juste à temps, et a pour objectif d’obtenir un flux
continu entre la réception et les expéditions, réduisant très fortement les pertes
de temps non créatrices de valeur ajoutée clients. Cette réduction des pertes de
temps est notamment générée par la réduction importante des parcours des
caristes, la synchronisation de leur rythme de travail avec ceux des préparateurs.
Il est cependant absolument nécessaire de synchroniser les temps de
rotations du petit train avec les temps de préparation des lots commandés par les
clients (à chaque passage le petit train embarque une partie des lots préparés), ce
qui permet de générer des marges de manœuvre potentielles en fonction des
variations des commandes clients.
En conclusion, ce type d’organisation permet à la fois de répondre aux
objectifs d’une meilleure qualité de service clients, notamment par la réduction
des délais, d’une plus grande adaptabilité aux variations du marché et d’un coût
Expéditions
Gare
Zone de stockage
Gare
Petit train
Réception
Gare
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optimisé au moyen de la forte réduction des temps non créateurs de valeur
ajoutée.
Il n’en reste pas moins que cette mise en place d’un flux continu, au moyen
du Lean Management, ne peut s’arrêter aux frontières intra-organisationnelles de
chaque acteur d’une supply chain. Des arbitrages sur les ressources mises à
disposition doivent être établis entre les différentes entreprises d’une Supply
Chain. D’où l’intérêt de développer un système de pilotage inter-organisationnel.
2. Les systèmes de contrôle de gestion inter-organisationnels : vers une
meilleure maîtrise des coûts logistiques le long d’une Supply Chain
Compte tenu du contexte mondialisé et dynamique dans lequel se
déploient les entreprises, il leur devient important de privilégier les impératifs liés
aux coûts, à la qualité et aux délais au delà de leurs frontières intra-
organisationnelles. A cet effet, le Supply Chain Management défini par le Council
of Supply Chain Management Professionals (2007) comme étant «la planification
et le management de toutes les activités relevant de la recherche de fournisseurs,
de l’approvisionnement, de la transformation et toutes les activités du
management logistique. Il inclut aussi la coordination et la coopération avec les
partenaires de la chaîne qui peuvent être les fournisseurs, les intermédiaires, les
prestataires de services logistiques et les clients.» apparait comme une très bonne
illustration d’une démarche de pilotage inter-organisationnel qui facilite le
partage et la circulation de l’information entre les différents acteurs impliqués
dans la chaîne logistique. Le corollaire de ce mode de pilotage inter-
organisationnel est la mise en place des systèmes de contrôle de gestion plus
appropriés, et permettant de mettre sous contrôle l’ensemble des coûts
logistiques associés à la supply chain de la fourche à la fourchette, pas seulement
les coûts de transport, de stockage, de manutention ou de traitement de
commandes. L’objectif est de réduire les coûts qui se situent à l’interface des
entreprises et d’éliminer systématiquement tous les gaspillages grâce à une
approche de fonctionnement basée sur la synchronisation des activités inter-
entreprises et la coordination des différents acteurs de la chaîne. Christopher
(2005), a souligné que le potentiel de la réduction des coûts grâce à la démarche
Supply Chain Management est considérable car une grande portion de ces coûts
est liée aux décisions logistiques et à la qualité des relations au sein de la Supply
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Chain. Dans le même ordre d’idées, Nagati et al. (2009) précisent que « La
collaboration dans la chaîne logistique est considérée comme un facteur essentiel
pour créer un avantage concurrentiel. Les enjeux de cette collaboration sont
multiples : la réduction des coûts, l’amélioration de la qualité,́ la focalisation de
l’entreprise sur ses compétences de base, l’augmentation des revenus et la
réduction des délais ».
L’objectif de cette deuxième partie de la communication est de répondre à
deux principaux questionnements : Dans un premier temps, il s’agit de démontrer
pourquoi les systèmes de contrôle de gestion intra-organisationnels sont-ils
insuffisants dans un contexte inter-organisationnel notamment en contexte du
Supply Chain Management. Et dans un second temps, il s’agit de comprendre
comment les différentes entreprises engagées dans une supply chain pourraient-
elles développer conjointement un système de contrôle de gestion inter-
organisationnel multi-acteurs qui permet d’avoir une vision d’ensemble sur les
coûts logistiques de leur chaîne.
2.1. Les systèmes de contrôle de gestion intra-organisationnels sont-ils
suffisants en contexte du supply chain management?
Le contrôle de gestion1a été très souvent présenté comme un système de
gestion générique et standard, adaptable à toutes sortes d’entreprises et toutes
formes d’organisation. La question des conditions et des modalités de son
adaptation aux spécificités du contexte n’a pas été largement abordée. D’ailleurs,
à partir des années 90, d’autres représentations et conceptions liées aux
dimensions organisationnelles et sociales se sont intégrées dans les définitions du
contrôle de gestion en précisant qu’il s’agit d’un moyen de coordination
consistant à faire converger les comportements vers l’atteinte des objectifs, Fiol
(1991). C’est la raison pour laquelle, nous avons fait le choix de travailler sur les
systèmes de contrôle de gestion en contexte des supply chains, en étudiant
l’impact de la dimension inter-organisationnelle sur ces systèmes et expliquer
pourquoi sont-ils insuffisants en vue d’un pilotage inter-organisationnel.
Afin de répondre à ce questionnement, nous avons tout d’abord essayé de
schématiser les différents niveaux d’un système de contrôle de gestion au sein
1 Traditionnellement défini comme le processus par lequel les dirigeants s’assurent que les ressources sont obtenues et utilisées avec efficacité et efficience pour réaliser les objectifs de l’organisation (Anthony, 1965).
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d’une supply chain (figurent n°4).
Trois niveaux sont distingués : Le premier niveau intra-organisationnel:
correspond aux systèmes de contrôle de gestion développés au sein de chaque
entreprise afin de piloter les flux et les processus internes et analyser les coûts qui
leur sont associés sans pour autant se mêler de ce qui se passe au-delà des
frontières intra-organisationnelles. Le second niveau inter-organisationnel :
correspond aux activités qui se situent à l’interface des entreprises, les coûts qui
leur sont associés sont le plus souvent des coûts logistiques inter-
organisationnels. Le troisième niveau: étendu/réticulaire: repose sur selon une
logique plus étendue visant à proposer un système de contrôle de gestion pluriel
et collectif défini en concertation avec l’ensemble des acteurs de la supply chain.
Figure n°4 : les différents niveaux du contrôle au sein d’une supply chain
Source : élaboration personnelle
En effet, dans un contexte inter-organisationnel comme celui des supply
chain qui ne repose pas sur une approche verticale et hiérarchique et qui n’est pas
limité par des frontières juridiques, les systèmes de contrôle de gestion intra-
organisationnels se trouvent confrontés à un ensemble de défis et de contraintes.
Cela a amené les praticiens comme les chercheurs à s’interroger sur les nouvelles
formes de contrôle de gestion qui permettent de surmonter ces difficultés et
La supply chain étendue
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mieux piloter les processus ou les activités inter-entreprises. L’un des principaux
travaux qui se sont penchés sur cet axe de recherche est celui de Caglio et Ditillo
(2008). Ces auteurs exposent dans leur revue de littérature, les différents
problèmes posés au contrôle de gestion dans le cadre des relations inter-
organisationnelles. Ils ont développé une typologie distinguant les problèmes de
coopération, de coordination et de partage de la valeur créée conjointement.
2.1.1 Les problèmes de coopération :
Caglio et Ditillo 2008 soulignent que la plupart des travaux sur le contrôle
des relations inter-organisationnelles, traitent les problèmes de coopération en se
basant sur les théories économiques principalement la théorie des coûts de
transaction (initié par Williamson 1975). Cette théorie prouve l’intérêt de
développer des modes de contrôle différenciés en fonction du contexte dans
lequel s’insère l’organisation. Cette approche par les coûts favorise les
comportements opportunistes des acteurs impliqués dans la relation pour
atteindre leurs objectifs individuels au détriment des objectifs globaux de la
chaîne. Il s’agit alors d’introduire des systèmes de contrôle incitatifs pour réduire
la fréquence de ce type de comportements et favoriser la coopération entre les
différents acteurs (d’une supply chain dans notre recherche). Trois modes de
contrôle sont distingués par les chercheurs: le contrôle par le marché : il s’agit
d’un contrôle lié à la concurrence, basé le plus souvent sur les prix (Håkansson et
Lind, 2004), et sur la réputation (Speklé, 2001). Le contrôle par la hiérarchie :
appelé également contrôle bureaucratique, implique une contractualisation
détaillée incluant des mécanismes de contrôle formels et des dispositifs de
sanction entre des organisations qui souhaitent contrôler les activités et les
résultats des partenaires. Et le contrôle hybride : il correspond aux relations inter-
organisationnelles régies par des contrats assez ouverts pour permettre de
nouvelles négociations. Ce type de contrôle suppose des interactions fréquentes.
La confiance joue un rôle important dans ce type de contrôle (van der Meer-
Kooistra et Vosselman, 2000; Dekker, 2004). Dans le cadre de notre recherche,
nous estimons que le mode de contrôle le plus adapté au contexte des supply
chains est le mode hybride.
2.1.2 Les problèmes de coordination :
Comme l’a souligné Dekker (2004), l’un des principaux problèmes qui se
posent au contrôle inter-organisationnel est celui de la coordination des activités
Pilotage des performances logistiques au moyen du Lean management … 393
ou des processus partagés avec les autres partenaires. Une forme de coordination
est alors nécessaire pour aligner entre les frontières inter-organisationnelles et
pour assurer une adéquation entre les différentes interfaces des acteurs
impliquées dans la création collective de la valeur. Pour surmonter ces difficultés
de coordination, plusieurs approches et techniques de contrôle de gestion ont été
développés notamment les tableaux de bord inter-organisationnels, l’analyse
stratégique des coûts, le développement des modules en systèmes
d’informations inter-organisationnels afin de favoriser l’échange et le partage
d’informations qui constituent le socle des systèmes de contrôle de gestion.
2.1.3 Les problèmes de mesure et de partage de la valeur conjointement
créée :
En effet, la recherche de la création de valeur au travers la mise en commun
et l’hybridation des ressources est considérée comme l’un des principaux objectifs
d’une relation inter-organisationnelle (Caglio et Ditillo, 2008). Néanmoins, cela
pose un problème pour les systèmes de contrôle de gestion en raison de l’absence
des liens hiérarchiques entre les acteurs en relation. Ainsi, il leur devient très
difficile de spécifier, de mesurer la valeur ou la performance de leurs
contributions.
2.2 Le contrôle de gestion inter-organisationnel : un thème de recherche
émergent
Depuis les deux appels successifs d’Otley en 19942 et d’Hopwood en 19963,
qui ont insisté sur le besoin de tenir compte des nouvelles logiques inter-
organisationnelles dans les travaux en contrôle de gestion, un courant de
recherche s’est progressivement développé autour du contrôle inter-
organisationnel (Cäker et Siverbo, 2011). D’ailleurs, Berry et al. (2009) ont mis en
exergue dans leur revue de littérature, les différents thèmes de recherche
émergeants dans le champ du contrôle de gestion. Le contrôle de gestion inter-
2 « …The scope of the activity of management control is enlarged and it no longer confines within the
legal boundaries of the organization » p : 293 3 More explicit consideration is given to the integration of actions within networks of organizations.
Concern with quality, cost and delivery are acted upon across supplier chains. Planning,
budgeting and control processes flow from one organisation into others, creating, as they do, a
more explicit awareness of the interdependency of action and the role which joint action can play
in organizational success. To date accounting research has largely ignored such changes and their
implications for financial decision making and control. »
p : 589
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organisationnel est évoqué comme l’un des thèmes émergeants qui a suscité et
qui suscite encore beaucoup d’intérêt de la part des chercheurs. Ce résultat a été
également confirmé par une étude bibliométrique réalisée par Berland et Gervais
en 2008 dont l’objectif était d’analyser les articles publiés dans deux revues
spécialisées en contrôle de gestion : « Finance Contrôle Stratégie » (FCS) et «
Comptabilité-Contrôle-Audit » (CCA) durant la période 1998-2008, et faire
ressortir les principaux thèmes traités.
Figure n°4 : classement des thèmes émergents en contrôle de gestion
Les premiers résultats théoriques obtenus nous ont conduit à investiguer
plus en profondeur ce que mettent les chercheurs derrière les systèmes de
contrôle de gestion inter-organisationnels et en quoi ces derniers sont-ils
différents des SCG intra-organisationnels.
Cäker et Siverbo (2011) soulignent que le « contrôle de gestion est utilisé
dans les organisations pour encourager, permettre et forcer les managers et les
employés à agir dans l'intérêt de l'organisation. Dans le contrôle de gestion inter-
organisationnel, les contrôlés sont de l'autre côté de la frontière organisationnelle
que le contrôleur mais l'objectif du contrôle est le même. »
Nous pouvons donc avancer l’idée qu’un système de contrôle de gestion
inter-organisationnel recouvre les mêmes réalités qu’un système de contrôle de
gestion intra-organisationnel. Il a les mêmes objectifs, la seule chose qui le
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distingue réside dans l’existence d’une frontière qui sépare les contrôlés du
contrôleur et induisant ainsi des spécificités dont il faut tenir compte.
En revanche, Damien Mourey, (2010) souligne4 que: « la plupart des
approches du contrôle inter-firmes ont essayé de transporter, en les ajustant, les
résultats des recherches portant sur le contrôle intra-firme à un contexte inter-
firme. Or, il semblerait que cette approche là présente des limites et sous-estime
singulièrement la complexité socio-organisationnelle de ces relations inter-firmes.
Les processus inter-firmes sont aujourd’hui les nouveaux « lieux » de la création de
la valeur économique des organisations. Et c’est notre conviction qu’une bonne
partie de la valeur économique de demain dépendra de la capacité des acteurs de
ces processus inter-firmes à co-concevoir et exercer conjointement des modes de
contrôle innovants et favorisant l’hybridation des connaissances. »
Cette constatation a été également faite par Caglio et Ditillo (2008). Ces
derniers ont réalisé dans leur revue de littérature que les variables conçues pour
l’analyse des systèmes de contrôle de gestion intra-organisationnels sont
transférées à l’analyse des relations inter-organisationnelles sans remise en
question de leur adéquation à ces nouveaux contextes. Cela confirme alors que la
dimension inter-organisationnelle apporte des particularités aux systèmes de
contrôle de gestion. D’autres préoccupations s’ajoutent : Mettre en cohérence
des objectifs divers, et s’assurer de l’implication des différents acteurs pour
coopérer et s’engager dans la performance globale de leur chaine de valeur.
Veen-Dirks et Verdaasdonk (2006) ont mené une recherche sur le design et
l'utilisation des systèmes de contrôle de gestion développés par des entreprises
membres d'une Supply Chain. Le résultat obtenu est que les systèmes de contrôle
de gestion internes ou locaux n'aident pas à la définition des objectifs de la supply
chain et ainsi ils ne suffisent pas pour maîtriser sa complexité et son caractère
multi-acteurs. Ils estiment que pour assurer le bon pilotage d'une supply chain,
les systèmes de contrôle de gestion intra-organisationnels doivent être ajustés
avec les objectifs globaux de la supply chain. De ce fait, les deux niveaux intra et
inter organisationnel doivent être fortement liés et concordés.
4 Dans un chapitre de l’ouvrage : le contrôle de gestion en mouvement, p : 174
Claude FIORE & Imane EL KARTIT 396
Dossiers de Recherches en Economie et Gestion : Numéro spécial : Décembre 2014
Conclusion
Nous avons pu montrer à travers cette communication, que le pilotage des
performances logistiques au sein de Supply Chain, s’il est fondé sur des pratiques
d’améliorations continues de la part des Middle Managers, ne peut accroître la
création de valeur ajoutée qu’à la condition d’une coordination permanente entre
le Top Management et le Middle Management au sein de chacune des entreprises
partenaires de cette Supply Chain, mais aussi et surtout entre ces partenaires.
Or cela ne peut être effectif sans un emboitement des différents tableaux
de bord opérationnels et de direction tout au long des processus logistiques. Cela
ouvre la voie d’une recherche vers les conditions d’émergence d’un contrôle de
gestion inter-organisationnel, véritable dispositif de la valeur partenariale (G.
Charreaux, 2007), autrement dit vers un meilleur partage de cette valeur ajoutée
entre partenaires dans le cadre de stratégies collaboratives de Supply Chain.
Pilotage des performances logistiques au moyen du Lean management … 397
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