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1L715M1 – culture générale – semestre 2 – 2010/2011 - Baumann – Université de bordeaux III Planches Vision et perception II (vision optique : l’œil, la caméra, le plan) Les légendes des images doivent être enrichies à partir du cours. Ceci est un document de travail.

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Page 1: Planches vision III oeilcameraplan - Pierre Baumann · 2020-01-04 · 64 – Salomon Trismosin, Splendor Solis, Londres, XVème siècle 65 – Dario Argento, Suspiria, 1977 66 –

1L715M1 – culture générale – semestre 2 – 2010/2011 - Baumann – Université de bordeaux III

Planches Vision et perception II

(vision optique : l’œil, la caméra, le plan)

Les légendes des images doivent être enrichies à partir du cours. Ceci est un document de travail.

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Arts visuels - Légendes des planches LA VISION I L’œil ------------------------------------------------------------------------------------ La vision n’est pas qu’un processus mécanique optique. C’est aussi une manière d’appréhender le réel et de se projeter dans un imaginaire parfois impalpable et immatériel. Voir c’est aussi avoir à faire avec les occultation et les perturbations de la vision. La force des œuvres réside en celles qui posent problème. La transparence, l’opacité et la reflexion sont par conséquent des vecteurs déterminants de ces différentes expérimentations. Et l’œil reste la figure persistante de cette capacité à percevoir : on l’occulte, on le taillade, on l’exacerbe, on lui accorde les pleins pouvoirs… Son homologie formelle avec les corps célestes nous permet de passer de l’unité quasi microscopique que nous sommes à l’infini macroscopique des planètes et des astres. À ce titre, l’œil reste prétexte à énoncer ce qui incarne l’expérience artistique, notre capacité à voir, notre capacité à s’inscrire dans l’espace et que je résumerai sous un angle phénoménologique qui fit date. Merleau-Ponty dans L’œil et l’esprit, Gallimard, 1964, p.81, écrit (durant l’été 1960) :

« On sent peut-être mieux maintenant tout ce que porte ce petit mot : voir. La vision n’est pas un certain mode de la pensée ou présence à soi : c’est le moyen qui m’est donné d’être absent de moi-même, d’assister du dedans à la fission de l’Être, au terme de laquelle seulement je me ferme sur moi. »

Le voyant 01 – planche atlas 02 – Alberto Giacometti (1901-1966) – L’objet invisible – 1934/35 03 - Alberto Giacometti (1901-1966) – Elie Lotar III – 1965 04/05/06 – Ann Veronica Janssens – Blue, red and yellow – 2001 07 – Encyclopédie Diderot et Dalembert – Dessin schema perspective – 1751/72 08 – Elementa astronomica, Bâle, 1655 et Odilon Redon, L’œil comme un ballon bizarre se dirige vers l’infini, 1882 09 – René Magritte, Les belles relations, 1967 10 – Chris Marker, La jetée, 1962 11 - Honoré d’O, Copyright Gent vergelijk Gent, 2000 12 – Démonstration d’une machine électrostatique de Hauksbee, v. 1960 13 – James Lee Byars, The conscience, 1985 14 – Sophie Calle, Les aveugles, 1986 L’entoptique 15 – planche atlas 16 – Henri Michaux, dessin mescalinien (= allucinogène), v. 1958/59 17 – Edith Dekyndt, Les Myodesopsies (filament flottant dans le vitré), 2005 18 – Hergé, Tintin en Amérique, p. 17, 1932 19 – Motif de phosphènes 20/21/22 – Gilles Barbier, l’ivrogne, 1999 ; Anatomie Transschizophrène, 1999 et L’hospice, 2002 23 – Ann Veronica Janssens, Phosphènes, une exploration micro-organique, 1997 Le cinétisme 24 – Constantin Brancusi (1876-1957), Oiseau dans l’espace, v. 1925 25 – Naum Gabo (1890-1977), Sculpture cinétique, 1920 26 – Marcel Duchamp (1887-1968), Roue de bicyclette, 1913 27 – Les amusements scientifiques, v. 1900 28/29 – Pipilotti Rist, Sip my ocean (siroter mon océan), vidéo, 1994/96 30 – John Armleder, installation MAMCO Genève, 2007

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Le reflet 31 – planche atlas 32/33 – Jan Van Eyck (1390-1441), Les époux Arnolfini, 1434 34 – John Armleder, Liberty Domes III (Furniture Sculpture), 1998 35 – Constantin Brancusi (1876-1957), Le Nouveau Né II, vers 1920 36 – Mario Bettini, contruction optique d’une anamorphose cylindrique, dans Apiaria Universae Philosophicae Mathematicae, Bologne, 1642 37 – Carsten Holler, Key to the laboratory of Doubt, 2006 38 – Giuseppe Penone, Renverser ses yeux, 1970 39 – Lygia Clarck, Oculos, 1968 40 – Rodney Graham, Les dernières merveilles de la science, 1990 41 – François Curlet, Lens Flair (effet de lentille), 2005 42 – Pierre Huygue et Philippe Parenno, Two minutes out of time, 2000 42a – Pub pour Club Med, 2008 43 – Bill Viola, I do not know what it is i am like, 1986 44/45 – Jean Marc Andrieu, Light Piece (duo reflexif), 2006 Le globe 46 – planche atlas 47 – Jacques fabian Gautier d’Agoty, illustration pour exposition anatomique des organes des sens, 1775 48 – Encyclopedia Anatomica, Anatomies de cire du Musée La Specola de Florence, 18ème s. 49 – Francesco del Cossa, Santa Lucia, v. 1470

Sainte Lucie, la légende. La mère de sainte Lucie souffrait d'une maladie incurable, mais lorsqu'elle fut guérie, Lucie distribua toutes leurs richesses aux pauvres. Ce geste irrita le fiancé de Lucie qui la dénonça comme étant une chrétienne convertie. Toutefois, le fiancé ne parvenait pas à oublier les beaux yeux de Lucie, si bien qu'elle s'arracha les yeux et les lui fit parvenir dans un plat. Après de nombreux sévices, elle mourut finalement d'un coup de poignard au cou. En Sicile, elle est considérée comme martyre et patronne protectrice des yeux. Elle est invoquée pour soigner les maux des yeux et de la gorge. On la représente portant un plat où reposent ses yeux et tenant dans l'autre main la palme des martyres. 50 – Alan Rath, Neo watcher I, 2001 51 – The Residents (groupe de rock) at the golden gate bridge, 1979 52 – Haus-Rucker-Co, Environment transformers, 1968 53 – Odilon Redon, Le cyclope, 1914 54 – Pixar animation, Monsters, Inc, 2001 54a – Nagui Noda pour Draft FCB, Pub Monoprix, 2007 55 – Nathan Juran, The 7th voyage of Sindbad, 1958 56/57 – Tony Oursler, Mirror Maze (Dead eyes live) (labyrinthe miroir), 2003 et Broken, 1994 58 – Mischa Kuball, Believe/Disbelieve, 1999 Le paon 59 – planche atlas 60 – Casse tête, E. K. and Co, Boston, USA, 1980 61 – Orla Barry, de la série Portable Stones, Portrait in a Graveyard (portrait dans un cimetière), 2004 62 – Vase grec à figures rouge, 5ème siècle av. JC 63 – Edith Dekyndt, Provisory object 01, 1997 64 – Salomon Trismosin, Splendor Solis, Londres, XVème siècle 65 – Dario Argento, Suspiria, 1977 66 – James Welling, H1, 2006 67 – Hanna Collins, Hair with eyes, 1994 Le mimétisme 68 – planche atlas 69 – Charles Alexandre Lesueur, Pseudimbrasia deyrollei Thomson, Lépidoptère, fam. Saturnidae, 1858

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70 – Détail de l’aile de papillon hibou 71 – Kenneth Noland, Gift, 1961/62 72 – Jean-Jacques Grandville, Premier rêve – Crime et expiation, « magazine pittoresque », 1847 73 – Noël Dolla, Leurre de Noël, 1998 74 – Ray Bergman, mouches artificielles pour la pêche à la truite, s.d. 75 – Pascal Bernier, W.W.F., 1996/98 Le panoptique (le panoptique est un observatoire qui permet d’avoir une vue d’ensemble, d’un intérieur en général – une prison – sans être vu) 76 – planche atlas 77 – Stan Douglas, Panoptican, Isla de Pinos/Isla de la Juventud, 2005 78 – Jean-François Neufforge, projet de prison, 18è siècle 79 – Stanley Kubrick, 2001 l’odyssée de l’espace, (Hal 9000), 1968 80 – Claude Nicolas Ledoux, « Coup d’œil » du théâtre de Besançon, 1784 81 – Ann-Sofi Sidén, Who Told The Chambermaid, 1999 82 – Collectif LUM, Lum Bruxel 25/26/27 fév 2000 la nuit, 2000 83 – Marcel Broodthaers, La tour visuelle, 1966 84/85 – Tacita Dean, Fernsehturn, 2001 Méduse 86 – planche atlas 87 – Chris Burden, Medusa’s head, 1990 88 – David Lynch, Twin Peaks, 1992 89 – Le Caravage, Méduse, 1601 90 – Gorgone sur une assiette, Athènes, vers 560 av. JC 91 – Stanley Kubrick, Orange mécanique, 1971 92 – Guillaume Benjamin Duchenne de Boulogne, Effroi, sujet vu de face, 1855/56 93/94 – Luis Bunuel (1900-1983), Salvado Dali (1904-1989), Le chien Andalou, 1929 95 – Samuel Becket, Film, 1965 96 – Sergueï Eisenstein, Le Cuirassé Potemkine, 1925 96/97 – Andy Warhol (1928-1987), Marilyn, 1964 et Gold Marilyn, 1962

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La caméra------------------------------------------------------------------------------ La camera, c’est la chambre, l’enclos où se joue l’apparition des images. Dès lors que l’artiste engage l’usage des ces appareils (de la camera obscura à l’appareil photo ou la camera video), il nous interroge sur la nature de l’image qu’il produit, sur la nature de l’appareil qu’il met en œuvre, sur ce qu’on découvre et ce qu’on n’a pas vu immédiatement. Sur ce qui rentre dans le champ et sur ce qui en sort, sur ce qui ouvre le champ et ce qui le réduit. Sur ce qui est enregistré (inscrit, imprimé, révélé) et ce qui échappe. Tous ces paramètres suggèrent quelques délibérations créatives fondamentales. L’obturateur Le Coeur de la camera, c’est son œil, l’orifice qui laisse pénétrer la lumière, avec toutes les vertus qu’il incarnes : capacité de recadrage, passage possible du regard (parfois en secret) et ouverture vers l’étrange (on ne sait pas toujours très bien ce qui se tapis dans la chambre). 01 – planche atlas 02 – Stan Douglas, Beach Resort / Cultural center, Tarara, 2004 03 – Gordon Matta-Clark, st, 1975 04/05/06 – Nancy Holt (1938), Sun Tunnels, 1973/76 07 – Alfred Hitchcock, Psychose, 1960 08 – Les amusements scientifiques, vers 1900 09 – Lanterne magique, v. 1815 10 – Bruce Nauman, Life, Death, Love, Hate, Pleasure, Pain, 1983 11 – François Morellet, 56 lampes avec programmation aléatoire-poétique-géométrique, 1966 12 - Jeff Wall, The Drain, 1989 (la canalisation) 13/14/15 – Tony Cragg (1949), 308 Shields (308 boucliers), 1991 ; Tongue in my cheek, 2002 ; Thin skin, 1997 (peau mince) 16 – Pierre Bismuth (1963), Cutting the right hand of Marlène Dietrich, 2000 La boîte C’est en son sein que se fabrique l’expérience artistique. Il s’y forme des image certes, mais plus encore c’est le trouble de sa construction, de sa mécanique et de sa démultiplication (par les reflet en particulier) qui contribuent à la mise en péril de nos perceptions. 17 – planche atlas 18 – El Lissitzky (1890-1941), Espace Proun, 1923 19 – Christine Felten et Véronique Massinger, Interlagos: 13/07/2004 20 – Francis Bacon, The End of the Line, 1953 21 – “Black Maria Studio” de Thomas Edison, West Orange, New Jersey, 1887 22/23/24 – Bruce Nauman (1941), Video Corridor, 1968/70; Going around the corner piece, 1970 et esquisse pour going…, 1970 25/26 – Dan Graham, projet pour time delaye, 1970 et Present continious past(s), 1974 27/28 – Stan Douglas, Journey into fear : pilot’s quarter 1 and 2, 2001 (voyage au pays de la peur) (video) Le viseur Le viseur permet d’attraper à distance et l’appareil photographique en est la principale incarnation. Il fait flèche, le regard est toujours instauré dans un rapport d’accession et d’inaccessibilité, de possession et d’énigme. 29 – planche atlas 30 - Albrecht Dürer, perspectographe à la femme couchée, 1525 31/32 - Hans Holbein (1497-1543), Les ambassadeurs, 1533 33 – Alfred Hitchcock, Fenêtre sur cours, 1954 34 – Etienne Jules Marey, fusil photographique, 1882 35 – Michael Powell, peeping Tom (voyeur), 1960 36 – Michelangelo Antonioni, Blow up, 1966 37/38/39 – Daniel Buren (1938), Le point de vue ou le coridoroscope, Mam Paris, 1983; Breaking through (in and out the frame), Toronto, 1982 et periscope inverse de sens dessus dessous, 1994 40 – Dan Graham, Binocular zoom, 1969/70 41 - Fiona tan, Saint Sébastien, 2001 42 – Christian Jankowski, Rosi, 2001

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43 – Pier Paolo Pasolini (1922-1975), Les Mille et une Nuits, 1974 L’observatoire La camera obscura constitue le lieu pour contempler le monde, mais un monde dématérialisé, renversé et spéculaire au point de faire du réel un nouveau spectacle. Parce qu’elle édifie un monde clos néanmoins en relation direct à son environnement elle représente l’une des figure emblématique de l’observatoire. L’observatoire quand à lui édifie une architecture du regard, c’est-à-dire un autel à la contemplation et à la perception dominante du paysage. À ce titre l’observatoire place le spectateur en position duplice : contemplateur, passif et dépossédé du paysage et néanmoins dominant, protégé et omnivoyant. 44/45 – planche atlas 46 – Principe de la chambre noire, 1657 47 – Hubert Duprat (1957), L’atelier ou la montée des images, 1983 48 – Mario Bettini, un seul soldat devient une armée entière dans une camera obscura, « apiaria Universae, Philosophia Mathematicae », Bologna, 1642 49 – Camera obscura, San Francisco, Ocean Beach, 1948/49 50 – Rodney Graham, Millenial project for an urban plaza, 1991 51/52/53 – David Wilkinson, st, 1999 (reprise du principe du praxinoscope) et st, 1996 54/55/56 – Stonehenge, entre 3100 et 2000 av. JC 57 – Robert Morris, Observatory, 1971 58 – Lee Bul, Gravity Greater than velocity II, 1999 59 – James Turrel, Skyspace, 1996 60 – David Tremlett, Mijewa Drawings, 1990 61 – Philippe Ramette, Inversion de pesanteur, 2003 La projection La projection détourne la vision de l’émetteur afin de rendre avec évidence visible le fondement de la représentation, à l’instar du mythe grec de Dubitade. La projection est concomitante au dialogue de l’ombre avec la lumière au trouble de l’apparition et de la disparition et à la conscience de la reformulation de l’espace: par sa projection (son changement de dimension) et par sa déformation. La projection participe à l’expression de l’étrangeté. 62/63 – planche atlas 64 – David Lamelas, limit of a projection, 1967 65 – Michel Verjux, poursuite au jardin et au basin, Musée Rodin, 2006 66 – Anthony McCall, films et installations de lumière à la maison rouge, 2004 67 – James Turrel, Juke, White, 1967 68/69 – Pierre Bismuth, Various colours, 2006 70 – Eulalia Valldosera, Envasos: el culte a la mare, 1996 71 – Jouet séditieux (qui se rebelle contre l’ordre établi) : sceau en bois avec le profil de George Washington, v. 1810 et Renato Giuseppe Bertelli, profil continu, tête de Mussolini, 1933 72 – Vito Acconci, Shadow play, 1970 73 - Jean Glibert, intervention à Belmont Court, 2006 Le panoramique Vouloir voir en panoramique, c’est vouloir accéder à une vision totale. Or dès lors qu’on voit tout, on s’en trouve soi-même enceint et minimisé. Le panoramique joue donc sur le paradoxe entre un accès totalisé et l’infinie petitesse du voyeur qui s’y trouve immergé. Une fois de plus le panoramique est un édifice qui permet de croire qu’on possède le monde en l’embrassant du regard au point d’y être totalement, à l’image du dépeupleur de Beckett, totalement contenu. 74/75 – planche atlas 76 – Zhuang Hui, Grand magasin, 1997 77 – Sam Taylor Wood, Détail of five revolutionnary seconds XI, 1997

Detail of Five Revolutionary Seconds XI. 1997 Chromogenic color print (28 x 298" overall)

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Collection Rebecca and Alexander Stewart Courtesy White Cube, London

78 – Gilles Barbier, Perdu dans le paysage (avec slogan politique), 1999 et même image interprétée différemment de Alain Dublex, De long en large (Marseille – France), 1999 79 – Andreas Gursky, Bibliothek, 1999 80 – Joseph Sudek, st, de la série Les Mines de Humboldtka, v. 1955/60 81 – Barbara et Michael Leisgen, Paysage mimétique, 1972/73 82 – Caspar David Friedrich, Etoile du soir, v. 1830

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Le plan---------------------------------------------------------------------------------- Il s’agit d’observer comment l’expérience de la vision peut être assujettie à la mesure et la retranscription de l’espace qu’elle apréhende. Le diorama Développé au 19e siècle, le diorama est une grande toile peinte, présentée dans une salle obscure, avec des jeux de lumière, afin de donner l’illusion du mouvement et devant laquelle sont fréquemment installés des objets pour accroître le réalisme de la mise en scène. Le diorama est donc une manière de voir un monde artificialisé dont la perplexité est induite par sa toublante profondeur et son caractère figé. 01 – planche atlas 02 à 06 - Hiroshi Sugimoto, Dioramas, photographies, 1976 à 1994.

When I first arrived in New York in 1974, I visited many of the city's tourist sites, one of which was the American Museum of Natural History.

I made a curious discovery while looking at the exhibition of animal dioramas: the stuffed animals positioned before painted backdrops

looked utterly fake, yet by taking a quick peek with one eye closed, all perspective vanished, and suddenly they looked very real. I had found

a way to see the world as a camera does. However fake the subject, once photographed,

it's as good as real. -Hiroshi Sugimoto

« Quand j’arrivai pour la première fois à NY, j’ai visité bon nombre des sites touristiques, l’un d’eux était le Musée américain d’histoire naturelle. Je fis une curieuse découverte en regardant l’exposition du diorama animalier : les animaux empaillés placés devant des toiles de fond peintes paraissaient complètement fausse, jetant tout de même un coup d’œil rapide avec un œil fermé, toute la perspective alors évanouie, et soudain ils parurent très réel. J’avais trouvé une manière de voir le monde comme les appareils photo le fond. Quelque soit la facticité du sujet, une fois photographié, c’était aussi bon que la réalité. » Hiroshi Sugimoto (source Hirshhorn Museum) 07/08 – Marcel Duchamp, Etant donnés, 1° La chute d’eau, 2° Le gaz d’éclairage, installation, 1946-1966 09 – légendes planches atlas 10 – Général Motors, Futurama : Expédition lunaire, NY, expo universelle 1964 11 – Gregory Crewdson, st, 1996 12 – Paul Den Hollander, st#4, 1985 La maquette La maquette instaure une chute du regard car elle édifie par définition un monde d’une autre échelle. Le seul moyen qui n’est alors donné pour pénétrer dans ce nouveau système spatial, c’est bel et bien d’oublier un temps au moins la réalité de son proper corps pour s’immerger par l’oeil dans ce monde reconfiguré. Le propre de la maquette est bien d’établir une projection (un projet) d’une chose destine à faire croire la potentialité spontanée de sa prochaine existence. Or imméditament elle joue avec avec tout ce qui instaure les utopies et révèle les differences: architecture imaginaries, transposition de matériaux, simulation, etc. A ce titre la maquette possède en un sens les vertues de l’image platonicienne en celà qu’elle est l’ombre d’un monde dont on ne voit pas la réalité. Plus que celà la maquette est alors prédisposée à décrire un espace fictionnel qui néanmoins trahit toujours un certains rapport que nous entretenons avec notre culture et une certaine façon de voir profondément intuitive et dérisoire. 13 – planche atlas 14 – légende planche atlas 15 – Simona Denicolai et Ivo Provoost, Maquette de principe pour Residenz, play mobil n°32, 2002 16/17 – Manfred Pernice, st, 1996-97 18 – Absalon (1964-1993), Cellule n°2 pour Zurich, réalisation habitable, 1992/93 19 – Andreï Tarkovski, Le sacrifice, 1986 (film) 20 – Hans Op De Beeck, Location 3, 2001 21/22 – Philippe de Gobert, La maison de l’Arbat, 2002, maquette d’après la maison-atelier de Konstantin Melnikov, Moscou, 1927 23Thomas Demand, Copyshop, photographie, 1999

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24 – Bodys Isek Kingelez, Kimbembele Ihunga, 1994 25/26 – Tatiana Trouvé (1968), Bureau d’activités implicites, maquettes, 1997-2002 (voir documentaire dans La revue Brian Eno, de 55’’33’ à 1h6’’ (11 min) 27-31 – Henri Panamarenko (1940), Soucoupe magnétique, 1982, Trompet jet, 1985 et vue d’atelier Le tracé Le tracé reste la manière la plus simple de mettre en plan l’espace et par là même notre vision de cet espace. Il détermine le principe initial de délimitation de l’espace, à l’image de Romulus et Remus qui tracent un sillon pour définir chacun leur partie. De ce sillon nommé limes, débouche l’arpentage du géomètre, la volonté de parcourir l’espace pour mesurer sa consistance spatiale et mentale, le choix d’y inscrire alors des trace qui selon feront limite, point de repère, indice de parcours, code langagier ou énigme. L’art arpente avec intuition, humour et trouble, parfois seulement en marchant (lire à ce sujet Thierry Davila, Marcher créer, Déplacements, flâneries, dérives dans l’art du XXème siècle, éd du Regard, 2002). Et toutes ces explorations actuelles, en long en large et en travers, édifient une nouvelle topologie que Deleuze et Guattari appelle « l’espace strié » : même la mer, espace lisse par excellence, s’est progressivement quadrillé au départ de « toute naviagtion nomade empirique et complexe qui fait intervenir les vents, les bruits, les couleur et les sons de la mer » (Mille plateaux). 32 – planche atlas 33 – légende planche atlas 34 – Paul Graham, Unionist coloured kerbstones at dusk, near Omagh, 1985 35 – André Cadere, Bâton, sd (vers1975?) 36 – Francis Alys, The Leak (la fuite), 1995 37 – Richard Long, Sahara circle, 1988 38 – Peter Downsbrough, Postal card: sent to Lewis Baltz, 6/8/2006 39 – Wlaker Evans, Traffic Markings, Old; saybrook, Connecticut, 1973 40 – Olafur Eliasson, Green River, Los Angeles, 1998 41/42 – Laurent Perbos (1971), 1 mètre = 143 petits poids, 1996 et un point c’est tout, 1996 Le relevé Le relevé est un prolongement du tracé. Il permet d’enregistrer ces différentes experiences de l’espace au point d’en proposer une reconfiguration et une relecture de l’espace. C’est le principe même de sa méthode qui fait que toute experience de l’espace est aussi une experience de sa vision particulière. Et la place de l’artiste s’en trouve donc déterminante. Cette méthode et cette figure de l’être ne vont pas sans l’utilisation de moyens (techniques) qui sont le propre et symptomatiques d’une époque. L’approche post-minimale est un exemple de l’expérience didactique de la perception, celle de l’art video actuel, et de Phalsson en particulier, s’avère faire appel à un registre plus sequentiel. 43 – planche atlas 44 – légende planche atlas 45/46/47 – Richard Serra, Shift, 1970/72 48 – Dennis Oppenheim, Salt flat, 1968 49 – Ed Rusha, Every building on the Sunset strip, 1966 50 – Pierre Bismuth, En suivant la main droite de Certain l’aiment chaud, 2006 51 – Robert Smithson, Non-site (oberhausen), 1968 52 – Angel Vergara Santiago, La taverne St Paul, 1991 53 – 58 – Sven Pahlsson (suèdois), Crash course, 2001 et Sprawl ville (ville tentaculaire), 2006 (extrait de vidéo tirées du documentaire La Revue, Brian Eno, de 8’05’’ à 10’ et de 22’32’’ à 33’24’’) La carte La carte est une seconde, après le relevé, émanation du tracé. Une carte ne va pas sans critère de mesure (des limites de contour, une géologie, une pluviométrie, une densité de population, etc.). Une carte ne va pas sans instauration d’une échelle de representation de l’espace (une carte de France à échelle 1 n’aurait que peu d’intérêt). Une carte ne va pas sans référentiel de départ (un

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territoire, un peuple, etc.). Enfin, une carte ne va pas sans critère de codification (la mer en bleu, la terre en brun, en jaune ou en vert, etc.). Le jeu de l’art, c’est aussi de metre en crise cette relation de l’espace à son mode de representation afin de donner à la vision une autre lecture de notre monde. 59 – planche atlas 60 - Joseph Heinrich Grebing, Mappemonde, sd 61 – Stanley Brown, This way Brouwn, 1963 62 – Guy Debord, The naked city, illustration de l’hypothèse des plaques tournantes psychogéographiques, mai 1957 63 – Wim Delvoye, Atlas#1, 2003 64 – Philippe Terrier-Hermann, The word of the luxury shop, 2006 La tache La tache, ce pourrait être la dernière figure expérimentale du plan comme mode d’expérimentation de la vision, et le versant informe de la carte. La tache oublie les échelles de mesure, révoque les codes et trouble les critères. Il n’est donc pas surprenant qu’elle fasse alors appel aux intuitions, au rêve, au doute et au matières les plus viles. Or c’est bien aussi dans cet informe (qui a porté un pan important de l’art abstrait dans les années 50 et 60) que se trouve appelé le plus sensible de notre imagination, afin de trouver en toute chose une expérience propre à l’individu. On ne saurait omettre que tout se passe alors dans notre capacité à voir le merveilleux . 65 – légende planche atlas 66 – planche atlas 67 – légende planche atlas 68 – Marcel Duchamp, Paysage fautif, 1946 (offert à son amante Maria Martins) 69 – Andy Warhol, oxidation painting, 1978 (urine sur oxyde de cuivre) 70 – Gilbert et George, spit on sheet (crachat sur merde), 1996 71/72 – Yves Tanguy, Paysage I et II, 1936 73 – Pierre de rêve, chine 74 – Victor Hugo, Taches, 1835/63 75 - Art and language, Portrait of V. I. Lenine in the style of Jackson Pollock V, 1980

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