portait de balzac par louis boulanger sur les pas de balzac 29 septembre 2014
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portait de Balzac par Louis Boulanger
sur
les pas
de Balzac
29 septembre 2014



Paris est le lieu essentiel de la géographie balzacienne. C’est là que se situent les intrigues
des personnages de son œuvre maitresse, la Comédie Humaine. Balzac a regroupé un ensemble de 93 ouvrages, contenant 2472 personnages; 573
réapparaissent plus ou moins furtivement dans plusieurs romans. Mais le personnage principal est bien Paris. Quand on pense à la capitale du XIXe siècle, on l’imagine avec ses beaux palais, ses
places somptueuses, ses larges avenues bordées d’arbres et parcourues par des voitures à chevaux
… Mais les héros balzaciens ne vivent pas dans cette ville là. Le Paris de Vautrin, de Goriot, de
Rubempré et de Rastignac est une ville aujourd’hui disparue. Il faut aller au Musée
Carnavalet pour retrouver le décors dans lequel vivent les personnages de la Comédie Humaine. Balzac a fait en quelque sorte œuvre d’historien.
Dans le circuit que nous allons suivre, nous verrons ce qui reste de ce Paris balzacien qui date d’avant
l’intervention d’Haussmann; il faut imaginer le quartier visité sans les boulevards Saint-Michel et
Saint-Germain; à l’époque, les rues des Ecoles, Monge, Médicis, Auguste Comte n’existaient pas
d’avantage.


Nous entrons dans le Cour du Commerce Saint André. Il suit le fossé de l’enceinte
Philippe Auguste. Le percement du boulevard Saint-Germain, l’a amputé de
près de la moitié de sa longueur.

Cour du Commerce
Saint André




Dans La Messe de l’Athée le jeune chirurgien Desplein, vivant dans la misère, rêve de s’attabler au
café Zoppi, qui depuis a repris son nom d’origine, le Procope; ce café a une entrée sur le passage du
Commerce-Saint-André qu’utilisait Danton lorsqu’il s’y rendait. Situé dans le voisinage de l’ancienne Comédie-Française, l’établissement devint le lieu de réunion des
beaux esprits; il devint le premier café littéraire du monde.


Cour de Rohan

Desplein, après avoir habité la rue des Quatre-Vents, occupe une chambre dans la cour de Rohan; là, le temps s’est arrêté à l’époque de Balzac. C’est à tort que depuis la Restauration on
l’appelle ainsi, car son véritable nom est Rouen, les archevêques de Rouen ayant eu ici leur pied-à-terre parisien depuis le XIVe
siècle. Elle comporte maintenant trois cours successives. Dans la première, subsiste un morceau du rempart de Philippe Auguste que l’on voit ici en coupe. Dans le seconde cour, on aperçoit au
fond un « pas de mule » ou montoir, sans doute le seul qui subsiste à Paris. La troisième cour est la plus pittoresque et
conserve un vieux puits ayant encore sa margelle à gargouille et sa poulie.


pas de mule



Avant de regagner son « misérable hôtel » rue de Cluny, Lucien de Rubembré prend l’habitude de venir lire au « cabinet de lecture » de Blosse que
l’on a du mal à situer aujourd’hui au 7 cour du Commerce-Saint-André. Lucien de Ribempré est
un des personnages récurrents de la Comédie Humaine; on le rencontre dans Le Père Goriot, Les Illusions perdues et dans Splendeurs et
misères des courtisanes qui forment la trilogie de Balzac.


Dans la Rabouilleuse , madame Bridaud, veuve et démunie, habite le troisième
et dernier étage d’une maison rue Mazarine face aux murs de l’Institut. Son fils Joseph s’en
échappe un jour pour pénétrer, en face, dans
l’atelier d’un sculpteur. Cela décidera de son avenir. Il
installera son atelier dans le grenier, au-dessus de
l’appartement de sa mère.

rue Mazarine


rue Visconti

Le véritable nom de la rue Visconti, ouverte en 1540,est
rue des Marais. Dés sa création , les huguenots
adoptèrent cette rue comme lieu de leur réunion; on appela cette rue, pendant un certain temps « la petite Genève ».
Racine vint habiter au numéro 24 en 1692 et y resta sept ans; il y mourut à 60 ans le 21 avril
1699 atteint de diverses maladies. Aujourd’hui, c’est la plus longue (223 mètres) des
rues étroites de Paris.



La rue Visconti possède le plus petit jardin public de Paris. Créé en 2000,
c’était auparavant un dépôt de pavés de la Direction de la Voierie. Il occupe une surface de 80 m2. Il est constitué
d’un cheminement périphérique, recouvert de dalles de pierres
naturelles, restituant l’image du jardin de cloître. Le cheminement est accompagné d’une pergola en bois de
chêne haute de trois mètres, recouverts de plantes grimpantes dont
la floraison s’échelonne tout au long de l’année.

jardin rue Visconti



En 1826, Balzac installe son imprimerie au rez-de-chaussée du 17 au 19 rue Visconti et son appartement se situe au
premier étage. Il décrit très bien l’endroit dans les Illusions perdues et La Maison du chat-qui-pelote Il obtient un brevet d’imprimeur grâce à l’intervention M. de Berny. Il trouve un financement auprès de Laure de Berny et de sa mère. Son entreprise, 24 ouvriers et sept presses, fait faillite pendant l’été 1827. Balzac tente de redresser la
barre en créant une nouvelle société de fonderie de caractères d’imprimerie qui fera faillite au printemps suivant. Il récidivera, en investissant dans des mines d’argent en Sardaigne en 1838 et dans des cultures
d’ananas dans sa maison des Jardies à Sèvres (est-ce une légende?) . Ces mésaventures d’entrepreneur lui ont servi
pour décrire très bien les rouages économiques, psychologiques et sociaux de fabuleux projets d’entreprises et de belles faillites. Il injectera ces péripéties vécues dans
ses plus grands romans comme Les illusions perdues , César Birotteau , La Peau de Chagrin ,
Louis Lambert etc etc.


Le Bois Visconti est un ensemble de jardins arborés contigus dans le pâtés de maisons sud de la rue Visconti. C’est un terrain d’environ 2000 m2; les arbres de ces jardins forment un véritable bois imposant mais strictement invisible depuis les rues alentours. Un si grand espace de
jardins est rare dans le quartier Saint-Germain-des-Prés. Le Bois Visconti est le plus grand espace vert privé du quartier.




Lucien de Rubempré est enterré dans l’église de Saint-Germain-des-Prés que l’on peut considérer comme l’extrémité est du
noble faubourg Saint-Germain où de déroule l’action des « Splendeurs et
misères des courtisanes »



magasin Flamant
rue Furstemberg




Au 61 rue de Seine on peut voir une minuscule
pharmacie réputée comme étant la plus
petite de Paris



Entre 1824 et 1826, Balzac habite au dernier étage de l’hôtel Châtillon rue de Tournon. Il se
rend parfois au 1 place de l’Odéon le café Voltaire disparu en 1956, aujourd’hui bureaux des éditions
Flammarion. Il y rencontre des écrivains et journalistes. Dans Les Illusions perdues ,
Lucien de Ribempré s’y retrouve avec ses amis.



Balzac se rend parfois au restaurant Flicoteaux, « ce temple de la faim et de
la misère » situé à l’angle de la rue Champollion et de la place de la Sorbonne. Dans Les Illusions
perdues , Lucien, sans moyens, s’y restaure également.

rue Champollion

FIN et à bientôt…..