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Calcul des poutres continus à pluseieurs travésTRANSCRIPT
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ESDEP
GROUPE DE TRAVAIL 10
CONSTRUCTION MIXTE
Leçon 10.4.1
Poutres continues – 1ère
partie
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OBJECTIF
Décrire le comportement des poutres mixtes continues ; expliquer l'utilisation de
l'analyse rigide-plastique pour le calcul des sollicitations et la détermination des
moments de résistance plastique.
PREREQUIS
Leçon 7.2 : Classification des sections transversales
Leçon 7.3 : Voilement local
Leçon 10.2 : Le comportement des poutres mixtes
Leçon 10.3 : Poutres isostatiques
LEÇONS CONNEXES
Leçon 10.4.2 : Poutres continues – 2ème
partie
Leçons 10.5.1 & 10.5.2 : Calcul et conception à l'état de service
Leçons 10.6.1, 10.6.2 & 10.6.3 : Connexion acier-béton
RESUME
On résume les avantages des poutres continues et l'on identifie les modes de ruine qui
résultent de la continuité de ces poutres. Les méthodes de l'analyse plastique peuvent
être utilisées pour déterminer les sollicitations à condition que la capacité de rotation
des sections critiques soit suffisante et que l'instabilité par déversement ne se produise
pas. Le domaine d'application des méthodes plastiques est fonction de la classification
des sections, exprimée au moyen des rapports longueur/épaisseur limites des parois
comprimées en acier. D'autres dispositions nécessaires pour garantir une capacité de
rotation adéquate sont également décrites. Par ailleurs, on donne des valeurs simples de
la largeur participante de la dalle, ainsi que les expressions du moment négatif de
résistance plastique pour les sections de Classe 1 et de Classe 2. Enfin on montre
comment on peut appliquer l'analyse rigide plastique à la détermination de la
distribution des moments fléchissants.
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1. INTRODUCTION
Les poutres continues présentent les avantages suivants par rapport aux constructions
simplement appuyées :
une capacité de résistance plus élevée,
une rigidité supérieure.
Il en résulte le besoin d'une plus faible section d'acier pour reprendre un chargement
donné.
Dans cette leçon, les éléments sont supposés être continus au passage d'appuis simples
ou être assemblés de manière rigide à des poteaux de portiques contreventés. On
s'expose à un coût supplémentaire si des techniques particulières, conduisant à une
liaison plus complexe, sont envisagées pour obtenir la continuité. Toutefois, la
continuité de l'élément en acier peut être obtenue de manière économique en
franchissant, avec une seule longueur de profilé, deux ou plus de deux travées. Le béton
est coulé en continuité au passage des appuis et, pour contrôler le retrait et la fissuration,
le béton doit être armé. Une section type de poutre mixte, au voisinage d'un appui
intermédiaire est montrée sur la figure 1.
Les inconvénients associés à une construction continue sont les suivants :
un dimensionnement plus complexe,
une sensibilité à l'instabilité dans la zone de moments négatifs au droit des appuis
intermédiaires (voir figure 2a). A noter que cette zone de moments négatifs peut
s'étendre à une travée entière lors de la phase de construction (voir figure 2b).
Deux formes d'instabilité sont à craindre : le voilement local de l'âme et/ou de la
semelle inférieure et le déversement. Seule la première forme d'instabilité est
traitée ici ; le déversement est examiné dans la leçon 10.4.2.
Après avoir effectué la conception structurale d'un projet qui peut éventuellement
inclure le prédimensionnement des éléments en se basant sur l'expérience ou sur des
calculs approximatifs, le projeteur est tenu de procéder à des vérifications détaillées de
la structure. L'étape suivante est, par conséquent, la détermination des sollicitations dans
les zones critiques en considérant les différentes combinaisons de charges et les
différents états limites. Cette étape correspond à ce qu'on appelle « l'analyse globale » ;
les procédures utilisées pour cela, à l'état limite ultime, sont présentées dans cette
leçon et dans la suivante.
Les moments de flexion dans les poutres mixtes continues peuvent être déterminés de
manière commode par une analyse élastique ou, sous certaines conditions, par une
analyse rigide-plastique. La question de savoir si une analyse plastique est appropriée
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dépend de la ductilité de l'armature et de la sensibilité de la poutre métallique au
voilement local, comme cela est expliqué ci-après. On traite de l'analyse élastique dans
la leçon qui suit.
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2. ANALYSE GLOBALE RIGIDE-PLASTIQUE
C'est une méthode d'analyse bien connue pour déterminer les sollicitations dans les
structures continues en acier. Elle est basée sur l'hypothèse que les zones plastiques sont
concentrées dans des sections sans épaisseur que l'on considère comme des « rotules
plastiques ». Pour que cette analyse soit valable, les sections critiques doivent être
capables d'atteindre et de maintenir leur moment de résistance plastique, sous
chargement croissant, jusqu'à ce qu'un nombre suffisant de rotules plastiques soit obtenu
pour constituer un mécanisme.
Ce mécanisme se présente comme le résultat d'une redistribution des moments
conséquente aux rotations des zones déjà plastifiées. Pour avoir l'assurance que les
déformations qui en résultent peuvent être fournies sans réduction de la résistance du
moment plastique, des limites doivent être fixées aux élancements des parois des
sections en compression. Pour les structures en acier, les sections capables de produire
une rotule plastique avec la capacité de rotation suffisante pour permettre une analyse
globale plastique sont désignées comme des sections de Classe 1. Les limites de
l'élancement de semelle et de l'élancement d'âme de telles sections sont précisées dans
les Recommandations de dimensionnement, par exemple dans l'Eurocode 3 [1], comme
cela a été présenté aux leçons 7.2 et 7.3. Ces limites reconnaissent qu'une certaine perte
de capacité de rotation due au voilement local est compensée par les effets favorables de
l'écrouissage et de la dimension finie des zones plastiques. Toutefois, en raison de ce
dernier effet, il est nécessaire que les sections en dehors de celles où se forment
théoriquement les rotules plastiques soient également de Classe 1 ou tout au moins de
Classe 2. Par définition, les sections de Classe 2 peuvent développer leur moment de
résistance plastique, mais le voilement local limite la capacité de rotation et s'oppose à
une pleine redistribution du moment dans ces sections.
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3. COMPORTEMENT DES POUTRES MIXTES CONTINUES
La performance en flexion des poutres mixtes continues a été étudiée
expérimentalement, les éléments secondaires des corps d'épreuve (connecteurs,
armature transversale) étant dimensionnés de manière conservative pour éviter des types
de ruine tels qu'une perte d'interaction ou un fendage longitudinal de la dalle. Au départ,
le comportement est fondamentalement linéaire (figure 3), mais lorsque la charge
augmente, une réduction de la rigidité en flexion se produit.
Dans les zones de moments négatifs, de fines fissures apparaissent dans le béton à des
niveaux de charge relativement bas. Lorsque le chargement se poursuit, la fissuration
s'étend sur une longueur croissante et la plastification, puis l'écrouissage, se produisent
dans l'armature ainsi que dans la partie inférieure (comprimée) de la poutre en acier.
Une redistribution des moments intervient alors vers les régions à mi-travée. Sous
réserve que la ruine de la poutre ne soit pas déclenchée par l'écrasement du béton à mi-
travée, ni par une rupture de la connexion en cisaillement, ni encore par une rupture de
l'armature, la section au droit de l'appui va être l'objet d'ondes de voilement au niveau de
la semelle, causant éventuellement une perte de la résistance en moment qui va initier la
ruine (figure 4).
Dans les zones de moments positifs vers la mi-travée, une plastification se développe
dans la partie inférieure de la poutre en acier et un écrasement se produit dans le béton
en partie supérieure de dalle, engendrant une redistribution des moments vers les
appuis. Des courbes types « moment positif – courbure » sont montrées sur la figure 5.
Le moment atteint peut être relativement plus grand que le moment théorique de
résistance plastique pM de la section mixte, principalement à cause de l'écrouissage de
l'acier de construction. Il est clair sur la figure 5 que la déformation peut se poursuivre
sans chute de moment jusqu'à des valeurs de courbure très importantes. Toutefois, la
capacité de rotation d'une poutre mixte reste faible si elle présente une petite dalle et/ou
un béton de faible résistance, ainsi qu'une section en acier de grandes dimensions et/ou
une limite d'élasticité élevée ; dans une telle poutre, l'écrasement du béton limite la
rotation parce qu'il intervient avant la diminution de moment.
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4. CAPACITE DE ROTATION POUR L'ANALYSE PLASTIQUE
La nature des poutres mixtes implique qu'un fort pourcentage de redistribution puisse
être nécessaire avant que le mécanisme de ruine ne soit complet.
Dans les premiers stades de chargement, la poutre se comporte essentiellement de
manière élastique, avec une inégalité des moments de flexion aux appuis et en travée.
Par exemple, dans le cas d'une poutre continue à travées égales supportant une charge
uniformément répartie (figure 6), le moment de flexion aux appuis est jusqu'à deux fois
plus important qu'en travée. Par ailleurs, le moment de résistance plastique dans les
zones en travée peut varier beaucoup par rapport à celui sur appui, étant souvent trois
fois plus élevé que celui-ci, mais pouvant être inférieur (ce cas n'est pas courant). Par
conséquent, une forte déformation peut être requise pour que la redistribution ait lieu à
partir d'un appui ou vers celui-ci, le premier cas étant le plus courant. La figure 7 illustre
le cas d'une poutre continue à deux travées supportant une charge uniformément
répartie. La rotation requise de part et d'autre de l'appui intermédiaire pour former le
mécanisme par rotules plastiques augmente nettement lorsque le moment résistant au
droit de l'appui 'pM diminue vis-à-vis du moment en travée pM .
D'une manière générale, dans les poutres mixtes continues, la capacité de rotation
requise au niveau d'une section critique particulière va dépendre :
1. du rapport des longueurs des travées,
2. du type et de la position des charges sur chaque travée (charge uniformément
répartie, charge concentrée à mi-travée, charges aux quarts de travée, etc.),
3. de la combinaison des charges sur les travées (travées adjacente totalement
chargées, travées chargées en damier, etc.),
4. du rapport des moments résistants sous flexion positive et sous flexion négative
le long de la poutre,
5. des courbes « moment – rotation » des sections de la poutre.
Le mode de ruine d'une poutre est fortement influencé par le phénomène d'écrouissage
et par les parties de branche décroissante des courbes « moment–rotation » dans les
régions sous moments négatifs comme dans celles sous moments positifs ; mais il
n'existe pas de méthode prévisionnelle simple intégrant ces paramètres. Les exigences
pour une utilisation satisfaisante de l'analyse rigide-plastique sont basées par conséquent
sur des résultats expérimentaux, complétés par des études paramétriques entreprises sur
ordinateur. Aussi, le champ d'application de cette analyse se trouve-t-il limité par celui
de ces mêmes études paramétriques.
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5. ANALYSE RIGIDE-PLASTIQUE SELON L'EUROCODE 4
Les exigences proposées dans l'Eurocode 4 [2], au § 4.5.2.2, pour s'assurer d'une
capacité de rotation suffisante, autorisent l'application de l'analyse rigide-plastique sans
avoir à faire référence aux propriétés d'écrouissage de l'acier qui ne sont généralement
pas connues par le projeteur. Ces exigences sont les suivantes :
A chaque emplacement de rotule plastique, la section transversale de l'élément en
acier doit être symétrique par rapport au plan moyen de son âme ;
Toutes les sections transversales efficaces se trouvant aux emplacements des
rotules plastiques sont de Classe 1 ; et toutes les autres sections transversales
efficaces sont de Classe 1 ou de Classe 2 ;
La différence de longueur de travées adjacentes n'est pas supérieure à 50 % de la
travée la plus courte ;
La longueur des travées d'extrémité ne dépasse 115 % de la longueur de la travée
adjacente ;
Dans toute travée où plus de la moitié de la charge totale de calcul est concentrée
sur une longueur inférieure ou égale au 1/5 de la portée et à l'emplacement de
toute rotule où la dalle est comprimée, la hauteur comprimée ne dépasse pas 15 %
de la hauteur totale de l'élément (cette condition n'est pas à appliquer si la rotule
plastique est la dernière à se former dans la travée) ;
La semelle en acier comprimée à l'emplacement d'une rotule plastique est
maintenue latéralement (ceci est généralement le cas, comme expliqué plus loin).
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6. CLASSIFICATION DES SECTIONS TRANSVERSALES
On pourrait penser sur la base des exigences précédentes que, contrairement aux
structures en acier, la définition d'une section de Classe 1 en termes de limitation des
rapports longueur/épaisseur n'est pas en elle-même suffisante pour garantir, dans tous
les cas, la capacité de rotation exigée par l'analyse plastique dans une construction
mixte. Toutefois, à condition que les exigences, données ci-dessus, relatives aux
rapports des longueurs de travée et à la disposition du chargement soient satisfaisantes,
les limites des rapports longueur/épaisseur pour une Classe 1 de section mixte peuvent
être choisies identiques à celle des sections en acier données dans l'Eurocode 3 [1]. Les
limites pour les classes 1 et 2 des sections mixtes, données aux tableaux 1(a) et (b) de
cette leçon, ont été tirées respectivement des tableaux 4.1 et 4.2 de l'Eurocode 4 [2].
Pour des sections de Classe 2, l'enrobage de l'âme par du béton peut contribuer à
augmenter sa résistance vis-à-vis du voilement local, sous réserve que le béton soit armé
et connecté par un dispositif mécanique à la section en acier.
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7. MOMENTS DE RESISTANCE PLASTIQUE
La résistance plastique d'une poutre mixte sous flexion positive a été décrite dans la
leçon 10.2. La semelle supérieure en acier peut être en compression, mais elle est
maintenue latéralement du fait de sa connexion à la dalle.
Le moment résistant négatif peut être déterminé comme indiqué ci-dessous. La semelle
inférieure en acier est ici comprimée. Toutefois, cette semelle est généralement
maintenue latéralement du fait de son assemblage à un élément support, par exemple un
poteau qui se trouve lui-même dans l'impossibilité de sortir de son plan moyen au
niveau de la poutre.
On supposera que la présence d'un effort tranchant, en parallèle avec le moment,
n'affecte pas la résistance en flexion. Lorsque l'effort tranchant dépasse la moitié de la
résistance plastique de l'âme de la section en acier, il convient de considérer son
influence sur le moment résistant, comme cela a été exposé dans la leçon précédente.
Les sections transversales considérées dans ce paragraphe sont représentées sur la
figure 8a pour une dalle solide et sur la figure 9a pour une dalle coulée dans une tôle
profilée. Comme pour les régions sous moments positifs, une largeur participante est
utilisée pour tenir compte de la déformation de la dalle vis-à-vis du cisaillement en plan
(« traînage » de cisaillement).
Le rapport entre la largeur participante et la largeur réelle de la dalle dépend de
plusieurs facteurs, en particulier du type de chargement, des conditions d'appui, de la
section transversale considérée et du rapport entre l'espacement des poutres du plancher
et sa portée. Dans la plupart des Recommandations de dimensionnement (notamment
pour les bâtiments), on peut cependant donner des formules très simples de largeur
participante, fonction de la portée de la poutre et exprimée à l'aide de la longueur o
entre points de moment nul ; ainsi, il convient de prendre simplement :
pour une travée d'extrémité : o = 0,8 L
pour une travée intérieure : o = 0,7 L
où L est la distance entre appuis de la travée concernée, c'est à dire L1 ou L2 sur la
figure 10, reprise en fait à partir de la figure 4.3 de l'Eurocode 4 [2] ; cette figure fournit
aussi une valeur appropriée de o pour une travée adjacente à une partie en console (L3
sur la figure).
Des recherches sur le « traînage » de cisaillement dans les zones de moments négatifs
ont montré qu'en présence d'une armature transversale adaptée à l'espacement des
connecteurs, la dalle fissurée est capable de transférer le cisaillement aux armatures
longitudinales sur une distance de plusieurs épaisseurs de dalle de part et d'autre de la
poutre en acier. Au passage d'un appui intermédiaire, l'Eurocode 4 spécifie :
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o = 0,25 (L1 + L2)
où L1 et L2 sont les longueurs des travées adjacentes (figure 10).
Il est donné également à la figure 10 une valeur appropriée de o pour une console et sa
zone d'appui.
Pour déterminer le moment résistant négatif, on suppose généralement que toutes les
barres d'armature, correctement ancrées et comprises dans la largeur participante, sont
sollicitées à leur limite d'élasticité de calcul fsk / s (figure 8b). Si l'aire de l'armature est
Ar, alors la résistance en traction de l'armature Rr, pour la largeur participante de dalle
sous moment négatif, est donnée par :
Rr = (fsk / s) Ar
En raison du risque de rupture par manque de ductilité, il convient de négliger dans le
calcul de Rr l'armature nominale (entendant par là, le treillis soudé ou des barres de
diamètre inférieure à 10 mm). Toutes les barres que l'on inclue dans le calcul de Rr
doivent présenter une ductilité élevée (classe H) telle qu'elle est définie dans
l'Eurocode 2 [3].
Au stade de la ruine en flexion, la totalité de la dalle peut être supposée fissurée alors
que toutes les fibres du profilé en acier sont sollicitées à leur limite d'élasticité de calcul
fy / a en traction ou en compression. L'axe neutre plastique peut se situer dans la
semelle supérieure ou dans l'âme. Dans ce dernier cas, la distribution des contraintes est
celle montrée sur la figure 8b. La position de l'axe neutre résulte de la considération de
l'équilibre horizontal.
Soit Rw la résistance axiale de l'âme sur la hauteur « d » comprise entre les semelles.
Pour une section en acier à semelles égales, l'axe neutre plastique va se situer dans l'âme
si Rr < Rw ; au contraire, l'axe neutre se situe dans la semelle en acier si Rr > Rw. Dans
chaque cas, une expression du moment négatif de résistance plastique Mpl' peut être
déterminée en considérant la contribution des distributions rectangulaires de contraintes
de part et d'autre de cet axe.
Cas 1 : Rr < Rw (axe neutre plastique dans l'âme)
4
d
R
Rr2
Dra
'pl
w
2rDRMM
où : Ma est le moment de résistance plastique de la section en acier seule,
D la hauteur totale de cette section,
Page 11
Dr la distance entre la face supérieure du profilé en acier et le centre de
gravité de l'armature.
Cas 2 : Rr > Rw (axe neutre plastique dans la semelle en acier)
En supposant l'épaisseur de semelle petite, on a :
rr2
Ds
'pl DRRM
où : Rs est la résistance en traction du profilé en acier.
Pour une aire Aa de section transversale de ce profilé, on a évidemment :
Rs = (fy / a) Aa
La section transversale montrée sur la figure 9 concerne une dalle coulée dans une tôle
profilée. La contribution de la tôle est généralement négligée dans le calcul du moment
résistant négatif. Dans les constructions utilisant une tôle profilée, la pratique courante
veut qu'on utilise simplement une légère armature en treillis qu'il convient de négliger
dans le calcul de Rr, comme expliqué plus haut. Par conséquent, si la dalle ne comporte
pas une autre armature (en plus du treillis et de la tôle), le moment négatif de résistance
plastique est donné par apl'pl MM (moment de résistance plastique de la poutre en
acier seule).
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8. DISTRIBUTION DU MOMENT FLECHISSANT
Pour dimensionner correctement une section transversale soumise à la flexion, il est
indispensable de connaître la distribution du moment fléchissant due aux charges
appliquées. Désignons par le rapport entre les moments résistants négatif et positif
d'une poutre étudiée, soit :
plM
'plM
Dans le cas d'une travée d'extrémité de poutre mixte continue, soumise à une charge de
calcul wf par unité de longueur, uniformément répartie, le diagramme du moment
fléchissant à la ruine est montré sur la figure 11. On peut établir à partir de l'analyse du
mécanisme de ruine que :
111
et que la valeur requise de Mpl est :
22f2
1pl LwM
Dans le cas d'une travée intérieure, avec des moments égaux aux appuis (figure 12), on
peut montrer de manière semblable que :
1 8
LwM
2f
pl
Pour d'autres dispositions de chargement et/ou d'autres moments résistants, la résistance
requise peut être déterminée à partir des principes abordés dans l'introduction.
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9. CONCLUSION
L'analyse rigide plastique peut être appliquée aux poutres mixtes continues à
condition que la capacité de rotation aux emplacements de rotules plastiques soit
suffisante pour permettre les rotations requises par le mécanisme et qu'une
instabilité par déversement ne se produise pas.
Pour les poutres mixtes de bâtiment, l'exigence concernant la capacité de rotation
peut être supposée satisfaite lorsque toutes les sections transversales des rotules
plastiques sont de Classe 1 et lorsque des limitations sur les longueurs relatives de
travées adjacentes et sur la cote de l'axe neutre sont respectées.
Le moment de résistance plastique, en zone de moments négatifs, peut être
déterminé en considérant des distributions rectangulaires de contraintes dans le
profilé en acier et la plastification ductile de l'armature comprise dans la largeur
participante de dalle.
Les largeurs participantes de dalle peuvent être calculées à partir de formules
approchées des longueurs de poutres sous moments positifs et sous moments
négatifs.
La distribution du moment fléchissant est fonction du rapport des moments
résistants négatif et positif.
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10. BIBLIOGRAPHIE
1. Eurocode 3 : "Design of Steel Structures" : ENV 1993-1-1 : Part 1.1 : General
rules and rules for buildings, CEN, 1992.
2. Eurocode 4 : "Design of Composite Steel and Concrete Structures" : ENV
1994-1-1 : Part 1.1 : General rules and rules for buildings, CEN (in press).
3. Eurocode 2 : "Design of Concrete Structures" : ENV 1992-1-1 : Part 1.1 :
General rules and rules for buildings, CEN, 1992.
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11. LECTURES COMPLEMENTAIRES
1. Johnson R.P., “Composite Structures of Steel and Concrete : Volume 1 :
Beams, Columns, Frames and Applications in Building”, Granada, 1975.
2. Johnson R.P. and Buckby R.J., “Composite Structures of Steel and Concrete :
Volume 2 : Bridges”, Second edition, Collins, 1986.
3. Brett P.R., Nethercot D.A. and Owens G.W., “Continuous Construction in
Steel for Roofs and Composite Floors”, Structural Engineer, Volume 65A,
October 1987, pp. 355-368.
4. Johnson R.P. and Hope-Gill M.C., “Tests on Three Three-Span Continuous
Composite Beams”, Proc.Inst.Civ.Engrs., Part 2, Vol. 61, June 1976, pp. 367-
381.
5. Johnson R.P. and Hope-Gill M.C., “Applicability of Simple Plastic Theory to
Continuous Composite Beams”, Proc.Inst.Civ.Engrs., Part 2, Vol. 61, March
1976, pp. 127-143.
6. Ansourian P., “Experiments on Continuous Composite Beams”,
Proc.Inst.Civ.Engrs., Part 2, Vol. 71, December 1981, pp. 25-51.
Les références de la leçon 10.1 sont à considérer également.
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TRADUCTION DES FIGURES
Steel reinforcement .................................................................. Armature
Structural steel section ................................................... Profilé en acier
Figure 1 - Section transversale d'une poutre mixte au droit d'un appui intermédiaire
Negative moment ........................................................... Moment négatif
(a) Both spans loaded .......................................... Deux travées chargées
(b) One span loaded ....................................... Une seule travée chargée
Figure 2 - Distributions du moment fléchissant
Load factor ................................................................ Facteur de charge
Midspan deflection ................................................... Flèche à mi-travée
Figure 3 - Courbes "charge - flèche" des travées centrales de poutres mixtes continues
Centre span .................................................................... Travée centrale
Side span ........................................................................ Travée latérale
Maximum load reached ........................ Atteinte de la charge maximale
Buckling started ....................................................... Début du voilement
Figure 4 - Courbes du moment négatif en fonction de la rotation
Slab crushing started ......................... Début de l'écrasement de la dalle
Maximum load reached ........................ Atteinte de la charge maximale
Curvature ................................................................................ Courbure
Figure 5 - Courbes du moment positif en fonction de la rotation
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Figure 6 - Distributions élastiques du moment fléchissant
Ratio of moment .....................................................................................
Rapport des moments résistants à l'appui et à mi-travée M Mpl pl' /
Non-dimensional required ......................................................................
Capacité de rotation requise en valeur adimensionnelle rr
Required inelastic rotation ......................................................................
Rotation inélastique requise de chaque côté de l'appui intermédiaire
Figure 7 - Capacité de rotation requise : disposition à deux travées (rotules plastiques de
part et d'autre de l'appui intermédiaire)
Plastic neutral axis ................................................. Axe neutre plastique
Figure 8 - Poutre mixte avec dalle solide : moment négatif de résistance plastique
Plastic neutral axis ................................................. Axe neutre plastique
Figure 9 - Poutre mixte avec tôle profilée : moment négatif de résistance plastique
Figure 10 - Largeur participante de dalle
Figure 11 - Travée d'extrémité d'une poutre continue
Figure 12 - Travée intérieure d'une poutre continue