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Présentation :

La SaintéLyon est une course mythique. C’est un raid nocturne reliant les villes de Saint-Etienne

et de Lyon. Le départ est donné à minuit devant le stade Geoffroy-Guichard et l’arrivée est

prévue 68km plus loin au Palais des sports de Gerland qui fait face au stade Gerland de Lyon.

L’épreuve peut se courir en solo ou en relais par équipes.

Avant d’avoir le plaisir intense de pénétrer dans le Palais des sports de Gerland, il faudra se

farcir les 1300m de dénivelé positif, les 1700m de dénivelé négatif, un bref passage à 850m

d’altitude, le tout sur un parcours alternant route, bitume, route, bitume…(au total 50% route,

50% bitume annoncés par l ’organisation) et le tout de nuit. Cinq ravitaillements sont prévus sur

le parcours ainsi que des points de chronométrage pour un suivi en live de la course.

Jour J – samedi 3 décembre 2011 – Derniers préparatifs :

Ca y est, c’est le grand jour, ce soir à minuit j’y serai ! Mais avant tout ça, il faut faire les

derniers préparatifs. Le plus important : comment s’habiller et surtout quel type de chaussure

prendre ? Il est midi et je viens de jeter un dernier œil aux prévisions météo. Pas très

réjouissant : une pluie fine est prévue jusqu'à 4h du matin avec des rafales de vent de 45km/h

au point culminant de la course. Les températures seront douces pour la saison (6°prévu au

départ, 4°en altitude). Etant donné qu’il a beaucoup plu depuis hier sur la région, les sentiers

s’annoncent bien gras. Du coup, je fais un choix définitif, que je n’aurai pas à regretter plus tard

d’ailleurs, bien que ça va me ralentir sur les portions de route. J’emporte donc dans mon sac mes

Trails « Asics Moriko » (pour faire un peu de pub) elles ont l’avantage d’être Goretex, et ainsi je

garderai mes pieds bien au sec jusqu’à l’arrivée même dans des passages dignes de la

« Transbaie : gadoue bien profonde ! Pour les puristes, par rapport à des « routes » elles pèsent

154g de plus (77g par chaussure). C’est rien vous me direz, mais à soulever à chaque foulée sur

68 bornes, ça représente plusieurs kilos supplémentaires…Pour le reste de l’équipement, je laisse

tomber le bonnet pour un buff, maillot manches longues avec coupe-vent, une paire de gants en

soie, et collant pour mes gambettes, sans oublier la frontale (accessoire indispensable), et le sac

à dos rempli d’un litre de flotte, quelques barres de céréales, 2 gels énergétiques, un paquet de

Tuc, un gobelet (obligatoire), quelques pansements ou cas où, une couverture de survie, le

téléphone, le profil du parcours avec mes temps de passage envisagés, et 4 feuilles de PQ, là

aussi au cas où…

Le voyage :

Laurent arrive chez moi samedi vers 13h. Après un dernier ptit café pour la route, on se rend à

pied avec nos sacs à la gare de Massy TGV qui est à 5 minutes (j’habite en face). Son TGV est à

14h46, le mien est à 15h22. Pas de chance, on ne part pas ensemble mais Laurent m’attendra à la

gare de Lyon Part Dieu où j’arriverai à 17h31 précises. En revanche, pour le retour, on voyagera

ensemble dans le même train et en plus côte à côte. Arrivés à Lyon, on prend le métro. Six

stations pour se rendre à Gerland. En sortant du métro, on voit le stade Gerland et en face le

palais des sports, lieu d’arrivée pour demain (enfin on l’espère).

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Pour se rendre à Saint-Etienne, des bus sont prévus. C’est bien organisé, une file impressionnante

de bus attend les coureurs, juste derrière le Palais des Sports, lieu de l’arrivée pour demain.

Chacun présente son ticket avant de monter et hop c’est parti dès qu’un bus est plein, et c’est

vite à remplir. Ha, j’oubliai l’essentiel: y fait nuit (normal) mais y pleut (c’est moins drôle !) Tout

le voyage en bus se fera d’ailleurs sous la pluie, ce qui promet déjà pour la nuit.

Saint-Etienne : Parc Expo :

Ca y est, la tension monte, on est au Parc Expo de Saint-Etienne. Tout est très bien organisé et

tout se fera rapidement. Tout d’abord, le retrait des dossards effectué en à peine 5 minutes.

Ensuite passage obligé vers les stands des partenaires. On n’achète rien, mais on regarde…Puis on

s’arrête devant un stand où est présent Kilian Jornet qui fait des dédicaces de son dernier livre.

Là, on achète ! Kilian Jornet est l’idole absolue de Laurent et il ne se fait pas prier pour faire la

queue en me précisant qu’il a déjà un livre dédicacé de Dawa Sherpa. Moi j’en achète un mais ça

sera un cadeau pour mon pote Xavier, admirateur lui aussi de Kilian. Pour la petite histoire, Kilian

Jornet est le meilleur trailer à l’heure actuelle. Il a remporté déjà 3 fois l’UTMB, a gagné à la

Réunion, détient plusieurs records (montée du Kilimandjaro, traversée des Pyrénées…) et il n’a

que 24 ans ! Après une poignée de mains avec Kilian, et nos bouquins en poche, on se dirige vers la

pasta-party, et là aussi on ne fait quasi pas de queue. Au menu : une grande barquette de pâtes,

sauce tomate, gruyère râpé, une orange et une bouteille d’eau. On s’installe à une table et on

déguste nos pâtes. Je devrais plutôt dire : on pose nos culs sur un banc, et on bouffe les nouilles.

Juste pour vous donner une idée comme quoi c’était bon…Bref, ensuite on se rend dans la grande

salle du Parc Expo, véritable fourmilière où il y a déjà des milliers de coureurs allongés la plupart

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dans des sacs de couchage en attendant l’heure fatidique. On trouve une petite place parmi ce

monde et on s’allonge tranquille une petite heure…pour digérer nos nouilles. Ca commence à

s’agiter et on sent la tension qui monte petit à petit. Chacun se prépare, on s’enduit de crème

(pas solaire…y fait nuit), on enfile nos tenues de course. Laurent est prêt avant moi (il arrivera

aussi avant moi à Lyon…) Après avoir longuement hésité, il a tranché : il partira en pneus route

euh…chaussures routes. Le speaker nous annonce qu’à Sainte-Catherine (km30) il tombe des

cordes et que le parcours risque d’être très glissant par endroits… Il pleut aussi sur nos

portables. Disons plutôt que ce sont les SMS de soutiens qui pleuvent : famille, amis, fan-club,

sponsor… (Non, c’est une connerie, on n’a pas de sponsor…) On va nous suivre cette nuit partout

en France et même jusqu’en Inde, c’est dingue ! Et oui, car Michel Waldschmidt est en mission là-

bas et comme il y a 4h30 de décalage horaire, ça va l’occuper, il sera devant son PC à guetter nos

temps de passage…On termine de se préparer et puis on va déposer nos sacs dans les bus qui

nous ont emmenés : un bordel monstre, faut voir ça, c’est assez comique !

Le départ :

A 23h, on se rend au

départ à pied au stade

Geoffroy Guichard à une

dizaine de minutes d’ici.

Il pleut mais, c’est plutôt

de la bruine, ça ne mouille

pas trop. Heureusement,

la pluie cessera

complètement de tomber

d’ici un petit quart

d’heure. On est

maintenant devant le

stade sur une longue ligne droite, on attend le starter libérateur, debouts, serrés comme des

pingouins, on se tient chaud. La température est de 7°, il fait donc assez doux. Pour l’édition

2010, il y avait de la neige et la température au départ était de -8°. Ca tranche ! A 23h45, le

départ est donné pour ceux qui partent en relais. Ca nous permet ensuite d’avancer un peu plus

près de la ligne de départ. Minuit, c’est parti, les pingouins sont lâchés ! Avec Laurent on

s’encourage mutuellement car on sait que ça va être dur et on se donne RV à Lyon dans plusieurs

heures...

Les premiers kilomètres :

C’est parti assez vite. Qu’est-ce que ça coure vite

un pingouin ! J’essaye de prendre la foulée de

Laurent, mais ce n’est pas facile avec cette cohue.

Je le rejoins quelques hectomètres plus loin. Pour

sortir de Saint-Etienne, c’est assez roulant malgré

une bonne petite bosse au 2ème kilo et quelques

autres côtelettes à avaler…

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Sympa par contre la longue montée sur Sorbiers toute illuminée avec les décos de Noël, ça c’était

beau ! Avec Laurent on sera ensemble pendant 45 minutes. Je fais un arrêt pipi en haut de cette

fameuse côte, et puis ensuite on se perdra définitivement de vue. C’est aussi à ce moment là que

nous quittons la ville et que nous pénétrons dans la vraie nuit noire. Après une petite heure de

mise en route, la course commence vraiment car nous voici dans le vif du sujet avec enfin les

premiers sentiers, les premières flaques, les premières boues, les premières gamelles pour

certains concurrents. J’en ai vu un bon paquet chutés pendant la nuit ; j’ai pas compté, mais une

bonne dizaine c’est sur !

ST Christo (km16-ravito n°1):

Jusqu’à St Christo en Jarez, c’est une succession de montées et de descentes. Je dirai même que

l’on retrouvera à peu près ce même type de profil pendant toute la course. J’arrive au premier

ravito, il est 1h48 avec 12 minutes d’avance sur mes prévisions (j’avais prévu 2h à Ste Christo

pour un chrono final en 9h.) Là, un monde invraisemblable, c’était prévu, les coureurs ne sont pas

encore assez espacés, et c’est la folie pour choper une victuaille. J’essaye de voir Laurent, mais

dans cette foule…Je suis parti avec un litre et j’ai de quoi tenir jusqu’au prochain. J’arrive à

« piquer » 3 ou 4 biscuits et pates de fruits, un morceau de chocolat et me voilà reparti, à peine

deux minutes d’arrêt. Je sors de cet enfer et je marche tranquille tout en me ravitaillant dans le

calme. Après environ 4/5 minutes de marche, je reprends mon rythme de course.

Ste Catherine (km28-ravito n°2):

A la sortie de St Christo, une côte sévère sur

bitume suivie d’une bonne descente nous est

proposée. Puis commence une longue et difficile

ascension sur environ 2 kilomètres dans des

sentiers pleins de boue. Passage obligatoire pour

atteindre ensuite le point culminant du parcours à

865m d’altitude. En revanche, c’est un panorama

fabuleux ! Vous vous dites : il débloque Daniel ou

quoi ? Y fait nuit, y voit quoi comme panorama ?

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Là je vous réponds : un long serpent de lumières devant et derrière soi. C’est vraiment

magnifique ! Quand je vois tous les coureurs derrière moi au loin, je pense à eux, une bonne

partie ne sont pas encore arrivés au ravito de St Christo et moi ça fait plus d’une demi-heure que

j’en suis reparti. Là, je me sens bien, j’ai la pêche en me disant que je ne suis pas dans les

derniers, ni dans les premiers mais ça je m’en moque…je suis là pour prendre du plaisir, même s’il

faut en chier ! Je m’arrête d’ailleurs 3 ou 4 fois (oh pas beaucoup, une dizaine de secondes au

plus) afin de regarder en arrière. Je suis en admiration devant tout ce ballet de frontales dans la

nuit (je vous laisse imaginer comme c’est beau…) mais c’est réellement magique ! C’est pas le tout,

mais y’a encore de la route à faire. Après un passage sur les crêtes des Monts du Lyonnais où le

vent s’est mit à souffler mais finalement ni trop fort et ni trop longtemps, on redescend sur Ste

Catherine, point de ravito n°2. Qui dit descente dit : facile…Et bien non, cette descente est

assez piégeuse et il faut une bonne frontale, car il fait nuit noire, et les pièges sont nombreux.

Le terrain est particulièrement extrêmement glissant, les racines et les pierres augmentent la

difficulté et il faut être très vigilant. Là encore j’assiste à plusieurs chutes. Les appuis ne sont

pas évidents mais avec mes « Moriko », je passe, disons comme une fleur, et je descends plus vite

que ceux qui ont pris l’option route pour leurs pneumatiques…Les lumières de Ste Catherine

approchent déjà, et j’y arrive sans problème, il est 3h31, j’ai encore 7 minutes d’avance sur mon

planning, c’est tout bon ! J’essaye de voir Laurent au cas où (on peut toujours rêver...) mais je

pense qu’il doit être déjà bien plus loin… Je remets ½ litre d’eau dans le camel (en faisant la

queue, c’est dingue tous ces coureurs !) Je prends quelques denrées proposées par les bénévoles

bien sympas de rester éveillés pour nous, les allumés de la nuit, et je repars en marchant

tranquille tout en me restaurant comme à la sortie de St Christo. Je ne m’attarde pas ici, trop de

bruit, je préfère manger dans le calme à la lueur des étoiles (c’est poétique non ?...)

St Genoux (km35-ravito n°3):

La remontée après Ste Catherine est assez sèche. Faut entendre par là, dénivelé, et pas qualité

du terrain, qui lui est bien boueux ! Après cette difficulté une autre difficulté (encore une !)

s’annonce : la descente du bois d’Arfeuille ! Elle constitue un passage légendaire de la SaintéLyon.

C’est une descente assez courte (700m) mais technique dans les feuilles et la caillasse. Perso, j’ai

pas trouvé qu’il y avait beaucoup de feuilles, et je m’attendais à bien pire que ça question

difficultés …Après cette fameuse descente, et bien il faut remonter (et oui encore) pour

rejoindre St Genoux avec une bonne petite montée qui fait bien mal aux cannes. J’arrive au 3ème

ravito, il est 5h12. Tiens ? J’ai pris un peu de retard sur mon planning, un ptit quart d’heure, ça se

rattrape, on est qu’au 35ème kilomètre, donc quasi à mi-parcours. Ici, pas de pause. Vu que j’avais

rempli un peu mon camel au ravito d’avant, je peux tenir jusqu’au prochain, ça m’évite de faire la

queue au remplissage (toujours cette maudite queue…) Je prends juste deux grands gobelets

d’eau, 3 pates de fruits et je reprends la route aussitôt. J’espère bien rattraper Laurent, qui

sait ? Mais bon, faut pas rêver, s’il me met moins d’une heure dans la vue, ça sera déjà bien, je

serai content…

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Soucieu en Jarrest (km45-ravito n°4):

De St Genoux à Soucieu, c’est…disons…relativement tranquille. C’est une longue descente

alternant chemin et bitume sans grosse difficulté mais assez usante toutefois car…c’est long.

J’arrive finalement à Soucieu à 6h29, j’ai pris du retard (24 minutes perdues), mais peu importe,

je me sens toujours aussi bien physiquement que mentalement. C’est sur que les passages boueux

ont pas mal retardés ma progression… Mais... Ou-suis-je ? Oui, je suis pourtant bien à Soucieu,

ouf, j’ai eu peur ! Je vois des espèces de zombies enveloppés dans leurs couvertures de survie, ils

font peurs à voir. J’ai mal pour eux, et pour eux, malheureusement la course s’arrêtera là, et ils

sont nombreux ! J’ai la chance de pouvoir continuer…Je bois deux grands gobelets de flotte et je

mange quelques rondelles de saucisson et un morceau de pain en trouvant une petite place sur un

banc. Je privilégie le ravito salé ici, car il faut varier l’alimentation et en courant on perd du sel

du à la transpiration, et le sucré au bout d’un moment ça va bien...

On est au 45ème kilomètre, et je m’octroie une pause de 10 minutes maxi bien méritée. Après

m’être allongé un (court) moment, je repars en marchant pour réveiller mes muscles avec un

gobelet de thé au citron à la main. Je suis zen, je suis bien… Je sais que je n’arriverai pas en

moins de 9h, pour les moins de 9h30 ça risque d’être short, alors je vise les moins de 10heures,

surtout ce qui compte c’est d’arriver entier et revêtir le maillot tant convoité de « finisher », la

récompense ultime que tout le monde ne pourra avoir.

Beaunant (km57-ravito n°5):

En quittant Soucieu, ça descend toujours pendant encore 3 bons kilomètres, mais la descente est

technique et glissante avec une alternance de route et de sentiers Je consulte la carte et à vue

d’œil il ne me reste plus que 3 petites bosses à avaler avant d’arriver sur les quais de Lyon. En

fait, ces « 3 dernières bosses »vont me faire très mal…Quatre kilomètres après Soucieu, on

passe sur une passerelle qui permet de traverser le Garon, petite rivière locale. A partir de là, ça

remonte, mais ça remonte bien ! Ca commence aussi à être dur pour moi, la fatigue arrivant. A

peine cette difficulté franchie, et une légère descente pour souffler un peu, une seconde arrive

dans la foulée : encore une grimpette à se farcir ! Je ne pensais pas qu’il y avait autant de côtes

dans la région. Celle-là, elle me fait mal, elle m’achève, j’ai beau résister, il ne me reste que 15

bornes en gros, et je sens que ça va être…très très long…Le jour se lève et la frontale n’est plus

nécessaire, je l’éteins. Je préfère courir la nuit, j’ai plus la patate, et le jour arrivant, je perds

mes forces…Bip, bip, bip…C’est mon téléphone. Je regarde ma montre, il est 8h29. Putain, à tous

les coups c’est Laurent. Je regarde le SMS, putain c’est lui ! Il est arrivé à 8h11 (temps officiel :

8h 08’) ! ! ! J’hallucine…l’enfoiré ! (dans le bon sens du terme…) J’arrive à Beaunant dans 2

minutes à peine et il me reste 11 bornes à me taper. 11 bornes en temps normal en une heure c’est

facile à faire, une rigolade à la portée de tous, une simple formalité. Mais là, j’ai 57 bornes dans

les pattes et si je fais ces 11 bornes en moins d’1h30 ça sera déjà bien. Je suis content pour lui.

Le connaissant, je savais qu’il ferait moins de 8h30, mais de là à faire 8h11, chapeau, et respect,

ça c’est une perf ! Non seulement il va revêtir ce maillot de « finisher » mais en plus il empoche la

« Sainté de Bronze » (diplôme remis aux coureurs arrivants en moins de 8h30.) J’arrive

finalement à Beaunant à 8h31 (j’ai à ce moment là déjà plus d’une heure de retard sur mes

prévisions), Laurent est arrivé, j’ai le moral en baisse, je suis fatigué à l’idée de ce qu’il reste

encore à faire. Je refais le plein du camel car c’est le dernier ravito et je me ravitaille mais sans

grand appétit. Bon allez Daniel, faut y aller, Laurent m’attend…

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Palais des Sports de Gerland (km68-arrivée):

Je quitte le ravito de Beaunant et que vois-je ? Une côte, mais une côte comme jamais j’ai vu !

Faut que je grimpe ça ? Bon, ben…je vais marcher alors... De toute manière, tous les coureurs

survivants marchent ici. Personne ne coure, c’est absolument impossible ! Nous sommes en plein

dans la côte des Aqueducs de Beaunant à 10 km de l’arrivée. Cette « montagne »est longue de 1,5

km dont un passage à plus de 20% : l’enfer ! Une fois en haut, je me retourne, et je vois les

coureurs souffrir dans cette pente vertigineuse. Ca me rassure dans un sens, y’a pas que moi qui

en bave…Le plus dur c’est de relancer maintenant la machine, car avec cette côte, je ne sens plus

mes cuisses et j’ai vraiment du mal à pouvoir recourir. Je ne regarde plus la montre ni la carte, le

principal c’est d’avancer et d’arriver, peu importe le temps, je veux ce putain de maillot ! Xavier

qui me suit sur internet, m’envoie un SMS en me disant que maintenant il ne reste que de la

descente ! C’est cool, je le verrai bien voir à l’œuvre à ma place…A Ste Foy, c’est vrai ça descend,

il reste 8 kilomètres, c’est l’idéal pour se relancer. Ca y est je suis reparti et je suis avec un

groupe de 4 coureurs. On descend bien, mais doucement, la vitesse c’est fini, on est à fond, en

roue libre sans essence dans le réservoir…on arrive à doubler quelques coureurs qui sont encore

plus nazes…La descente finale sur Lyon est longue vraiment trop longue, et elle fait mal aux

pattes. De plus, c’est assez pénible car cette descente s’effectue sur les trottoirs. Je décroche

mon groupe, je suis crevé… (pas les pneus…), mais j’en peux plus…

Quelle star ce Laurent !

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Me voilà sur les quais, enfin du plat ! Reste grosso modo 5

bornes, mais c’est véritablement interminable, un cauchemar.

Ce coup ci c’est moi le zombie, mais à la différence c’est que

j’ai une partie de moi-même encore en vie et qu’il faut que je

m’arrache, ce que je fais. Je relance la bête meurtrie, j’arrive

à courir mais pas plus de 200 à 250m. Je marche un peu et je

relance, je m’arrache quoi ! J’entre dans le parc de Gerland, je

sens l’arrivée plus très loin, mais où et quand ? J’aperçois les

projecteurs du stade de Gerland dépassés des arbres, ça y est

c’est pour bientôt. J’entends le speaker…un dernier virage et

une longue ligne droite (300m) je coure, j’accélère même, je

vois toute cette foule, ça donne des frissons, je me mets à

pleurer sous leurs applaudissements, j’entre dans l’arène du

Palais des Sports comme un vainqueur, j’entends même Laurent

qui m’encourage à 5 mètres de la ligne. Ca y est, j’en termine de cette SaintéLyon 2011, on retire

ma puce à la chaussure (qui me reliait même jusqu’en Inde…salut Michel, tu dois être fier de

nous…) Je récupère heureux comme un gosse qui reçoit un nouveau jouet à Noël, mon beau maillot

« finisher » tant mérité, puis je me réhydrate (à l’eau je précise…) avant que Laurent me

rejoigne, puis on se félicite : on est tous les deux finishers 2011 ! Même si j’en ai chié sur la fin,

c’était absolument fabuleux ! Les douleurs sont oubliées dès la ligne d’arrivée franchie, y’a pas à

dire, ça valait le coup de s’arracher, à la SaintéLyon, j’y reviendrai…

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Bilan :

3108ème sur 4096 coureurs classés (et 530 abandons à déplorer...)

Dans la catégorie des VH2, je suis 312ème sur 455

Un chrono de 10h 16’ 04 pour ces 68 km, soit une moyenne de 6,62 km/h (peut mieux faire…)

Laurent termine en 8h 08’ 18 à la 938ème place, 324ème VH1 sur 1341, moyenne de 8,35 km/h (s’est

dopé ou quoi ?...)

Bravo à Laurent qui décroche par la même occasion la « Sainté de Bronze » et qui m’a bien dosé

avec 2h 08 dans la vue…

Pour l’anecdote, le vainqueur de l’épreuve Erik Clavery a réalisé un temps canon de 4h 54’ 44. Faut

dire que c’est le champion du monde de Trail en titre…mais quand même, c’est incroyable !!!

Epilogue :

Après mes gros pépins de santé d’avril dernier, puis ensuite quatre longs mois sans faire aucun

sport, j’ai effectué une reprise en douceur de la course à pied courant août. Cette reprise a été

très dure, surtout au début : j’avançais pas et je soufflais comme un bœuf… Mais petit à petit,

j’ai réussi à bien revenir (j’suis pas revenu au top, mais presque…) Tout ça, grâce à une forte

volonté et une grosse motivation à l’idée de participer à cette fameuse SaintéLyon qui restera en

tout cas gravée dans ma mémoire. C’est pourquoi j’ai écrit ce « petit » compte-rendu dès le

lendemain de la course pour de ne rien oublier d’important, mais surtout afin de vous faire

partager mes impressions à chaud. Lundi, le lendemain de la course, j’suis cassé, heureusement

que j’ai pris ma journée pour récupérer. Mardi, ça va déjà mieux et aujourd’hui mercredi, je

pourrais presque aller courir, mais je préfère souffler encore un peu avant de rechausser mes

runnings…J’ai tellement fait de sorties ces derniers temps, qu’il faut reposer la vieille bête…

J’espère que vous avez apprécié ce moment de lecture et qui sait, cela vous donnera peut-être

l’envie de venir courir un jour (ou plutôt une nuit…) cette épreuve si particulière et vraiment

magique qu’est la SaintéLyon.

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Temps de passage :

Daniel

ST

CHRISTO MOREAU STE

CATHERINE ST

GENOUX SOUCIEU BEAUNANT LYON ARRIVEE

Km 16 Km 22 Km 28 Km 35 Km 45 Km 57 Km 63 Km 68

TEMPS 1 h 46' 2 h 43' 3 h 29' 5 h 12' 6 h 27' 8 h 31' 9 h 32' 10 h 16' 04"

RANG 2083 2327 2442 2958 2860 3035 3099 3108

Laurent

ST

CHRISTO MOREAU STE

CATHERINE ST

GENOUX SOUCIEU BEAUNANT LYON ARRIVEE

TEMPS 1 h 40' 2 h 30' 3 h 06' 4 h 23' 5 h 21' 6 h 53' 7 h 36 8 h 8' 18"

RANG 1446 1426 1310 1223 1064 994 959 938