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La lutte contre l’analphabétisme L’Inde est en passe de devenir un énorme marché économique. Qu’est-ce qui se cache derrière ce succès? Ne serait-ce pas un système d’enseignement bien pensé? Veronica Fernandes est depuis 20 ans directrice d’une école secondaire à New Delhi. Elle nous informe, de bonne grâce, au sujet de l’enseignement en Inde. Caroline Medats Proma: Le 8 septembre, c’était la Journée internationale de l’alphabétisation. Quelle est la situation en Inde? Veronica Fernandes: «Selon le recensement de 2011, le taux d’alphabétisation atteignait 74,04% en Inde. A la fin de la domination britannique, en 1947, il n’était encore que de 12%. Donc, nous avons fait un immense pas en avant. Cette évolution est principalement due à l’introduction de l’enseignement gratuit dans les villages. En particulier, le nombre croissant de femmes sachant lire et écrire, est frappant. Dans certaines parties de l’Inde, le taux d’alpha- bétisation est passé à près de 85%. Néanmoins, nous n’avons toujours pas, dans l’ensemble, atteint la moyenne mondiale qui est de 84%.» Proma: 25% de la population indienne est analphabète. Où est le problème? Fernandes: «Beaucoup d’écoles souffrent d’un manque d’infrastructure scolaire et d’ensei- gnants d’un niveau de formation approprié et efficace. Entre 1951 et 2002, les dépenses pour l’enseignement n’ont jamais dépassé 4,3% du produit intérieur brut. Suite aux différences de castes, de nombreux enfants ne vont encore pas à l’école. Beaucoup de femmes âgées sont encore toujours analphabètes.» © waterdotorg ProMa gazine Votre maillon de la solidarité! Edition Asie Magazine trimestrielle / août - septembre - octobre 2012

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Revue trimestrielle de l'asbl Proma sur l'évolution de nos projets

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Page 1: ProMagazine 1-3 - Edition Asie

La lutte contre l’analphabétismeL’Inde est en passe de devenir un énorme marché économique. Qu’est-ce qui se cache derrière ce succès? Ne serait-ce pas un système d’enseignement bien pensé? Veronica Fernandes est depuis 20 ans directrice d’une école secondaire à New Delhi. Elle nous informe, de bonne grâce, au sujet de l’enseignement en Inde.

Caroline Medats

Proma: Le 8 septembre, c’était la Journée internationale de l’alphabétisation. Quelle est la situation en Inde?

Veronica Fernandes: «Selon le recensement de 2011, le taux d’alphabétisation atteignait 74,04% en Inde. A la � n de la domination britannique, en 1947, il n’était encore que de 12%. Donc, nous avons fait un immense pas en avant. Cette évolution est principalement due à l’introduction de l’enseignement gratuit dans les villages. En particulier, le nombre croissant de femmes sachant lire et écrire, est frappant. Dans certaines parties de l’Inde, le taux d’alpha-bétisation est passé à près de 85%. Néanmoins, nous n’avons toujours pas, dans l’ensemble, atteint la moyenne mondiale qui est de 84%.»

Proma: 25% de la population indienne est analphabète. Où est le problème?

Fernandes: «Beaucoup d’écoles sou� rent d’un manque d’infrastructure scolaire et d’ensei-gnants d’un niveau de formation approprié et e� cace. Entre 1951 et 2002, les dépenses pour l’enseignement n’ont jamais dépassé 4,3% du produit intérieur brut. Suite aux di� érences de castes, de nombreux enfants ne vont encore pas à l’école. Beaucoup de femmes âgées sont encore toujours analphabètes.»

© waterdotorg

ProMagazinegazineVotre maillon de la solidarité!

Edition AsieMagazine trimestrielle / août - septembre - octobre 2012

Page 2: ProMagazine 1-3 - Edition Asie

Proma: Peut-on dire que l’éducation en Inde a évolué au cours des 50 dernières an-nées?

Fernandes: «Bien sûr. Avant la domination britannique, des gourous enseignaient dans les gouroukuls, c’est-à-dire des écoles traditionnelles. À l’époque coloniale, les gouroukuls ont fait place au système d’enseignement britannique. Après l’indé-pendance, l’enseignement pour tous les enfants entre 6 et 14 ans, devint une prio-

rité du gouvernement et cela fut inclus dans la Constitution. Malheureusement, plus d’un demi-siècle plus tard, l’enseignement pour tous reste encore toujours un idéal.»

Proma: Le gouvernement a-t-il pris aussi d’autres mesures?

Fernandes: «Le 1er avril 2010 a été une journée historique pour l’Inde. Ce jour-là, l’Acte légal concernant The Right of Children to Free and Compulsory Education est entré en vigueur. A partir de ce moment-là, tous les enfants entre 6 et 14 ans ont droit à une scolarité élémentaire de 8 années. Mais auparavant, il y eut de nombreuses initiatives telles celle de la National Li-teracy Mission (un programme du gouvernement de 1988, destiné à apprendre, à 80 millions d’adultes, âgés de 15 à 30 ans, à lire et à écrire dans les huit années qui suivaient, ndlr), et celle de la Education for All Movement, (proposé par les autorités, ayant pour but l’universalisa-tion de l’enseignement primaire, ndlr). Non seulement le gouvernement fait des e� orts, mais nous recevons aussi beaucoup d’appui d’organisations non-gouvernementales. De nom-breuses ONG prennent beaucoup de peine pour réduire le taux d’analphabétisme en Inde.»

Proma: Le succès économique de l’Inde se traduit-il aussi au niveau de l’enseignement?

Fernandes: «Les dix dernières années, il y a eu une expansion massive des écoles primaires. Malheureusement, celle-ci a un inconvénient. La qualité de l’enseignement s’est détériorée. L’infrastructure laisse beaucoup à désirer et les salles de classe sont petites et inadaptées. Le programme devrait être ajusté et il s’avère que plus de contacts entre les décideurs et les enseignants sont essentiels. De plus, la population n’est pas su� samment impliquée dans l’école et souvent les enseignants ne sont pas assez motivés. Il manque un contrôle satisfai-sant à ce point de vue.»

Inde a évolué au cours des 50 dernières an-nées?

Fernandes: britannique, des gourous enseignaient dans les gouroukuls, c’est-à-dire des écoles traditionnelles. À l’époque coloniale, les gouroukuls ont fait place au système d’enseignement britannique. Après l’indé-pendance, l’enseignement pour tous les enfants entre 6 et 14 ans, devint une prio-

© G.Kallenborn

Page 3: ProMagazine 1-3 - Edition Asie

Proma: Qui est responsable des écoles?

Fernandes: «Tout d’abord, l’enseignement est de la responsabilité des di� érents états. Mais le gouver-nement central détermine les priorités et dé� nit la politique générale. 80% des écoles dépendent du gouvernement. 27% des enfants fréquentent une école privée. Leurs parents sont convaincus que le niveau est plus élevé dans ces écoles. Cer-taines écoles privées obtiennent de l’aide publique, d’autres pas. Les frais de scolarité varient et dé-pendent notamment de l’emplacement de l’école et de ses ressources � nancières, ainsi que de celles des parents. Plus les frais de scolarité sont élevés, plus haut sera le salaire des meilleurs enseignants. Avec cet argent, l’école achète aussi du maté-riel didactique et aménage une bibliothèque et des ateliers. Les écoles privées sont souvent criti-quées pour être inaccessibles aux familles les plus pauvres. Parfois, les étudiants pourront recevoir des bourses d’études. Depuis peu, le gouverne-ment rémunère les écoles privées qui reçoivent des enfants pauvres.

Actuellement, c’est l’Église catholique qui est le plus im-portant acteur non gouvernemental organisant de l’ensei-gnement. Il y a environ 13.000 écoles primaires et secon-daires, 243 écoles spéciales, 448 collèges et 534 instituts techniques.»

Proma: Les écoles ont-elles un public diversi� é?

Fernandes: «La plupart des écoles sont mixtes. La majori-té des enfants catholiques fréquentent des écoles catho-liques. Dans ces écoles, les enfants de toutes confessions sont les bienvenus. Les enfants musulmans ont leurs propres écoles, les madrasas.»

© Deutsche Welle Unternehmen

Actuellement, c’est l’Église catholique qui est le plus im-portant acteur non gouvernemental organisant de l’ensei-gnement. Il y a environ 13.000 écoles primaires et secon-daires, 243 écoles spéciales, 448 collèges et 534 instituts techniques.»

Fernandes: té des enfants catholiques fréquentent des écoles catho-liques. Dans ces écoles, les enfants de toutes confessions sont les bienvenus. Les enfants musulmans ont leurs propres écoles, les madrasas.»

© Proma

Page 4: ProMagazine 1-3 - Edition Asie

Cordial salut des enfants de l’école Saint-Jean du village de pêcheurs de Thoothur en Inde!En collaboration avec les Sœurs de Saint-Jean, je me suis engagée en faveur des habitants du village de pêcheurs de Thoo-thur, situé dans l’état du Tamil Nadu, au sud de l’Inde. Ils sont confrontés quoti-diennement à la très dure réalité de la survie. Avant notre arrivée, aucun enfant du village n’allait à l’école.

En deux ans, nous avons construit un jar-din d’enfants. Avec votre soutien, nous avons bâti des salles de classe dotées de toutes les commodités et nous avons acheté des jouets éducatifs. Nous avons rempli la bibliothèque de livres d’images et de livres avec des histoires passionnantes et instructives. L’année passée, nous avons accueilli 61 en-fants. L’année prochaine, il y en aura plus de 150. Nous employons 7 enseignants et 2 per-sonnes soignantes. Ainsi nous avons également créé des emplois pour les jeunes femmes du voisinage.

Nous espérons former une nouvelle génération. Au nom des enfants, de leurs parents et de tous les habitants du village, je remercie chacun de ceux qui ont soutenu le village de pê-cheurs de Thoothur. Pour continuer à l’avenir ce travail de valeur, nous comptons sur votre soutien.

Un tout grand merci.

Pavana

rempli la bibliothèque de livres d’images et de livres

© Proma

Projet Village de pêcheurs de Thoothur

l’Asiel’Asiel’AsieUn bonjour de

l’AsieNous vous tiendrons informés

de l’évolution des projets que nous soutenons.

Page 5: ProMagazine 1-3 - Edition Asie

Dimitri et Rowad prêts pour la nouvelle année scolaire! Jo Ghyoot du camp de réfugiés palestiniens de Dbayeh au Liban nous raconte:

«Dimitri est un petit garçon palestinien de quatre ans. Son père a été assassiné récem-ment. Il y a un mois je suis allée avec sa mère à la recherche d’une école. Tout est coûteux: les déplacements, les livres, l’uniforme de l’école, les frais d’inscription. Mais nous sommes par-venus à un bon accord. L’école a réduit les frais d’inscription, la mère de Dimitri est à la recherche d’un travail et avec un peu d’aide supplémentaire venant de Belgique, Dimitri entrera en octobre à l’école.

En février, j’ai trouvé Rowad jouant dans la rue. Ses parents ne pouvaient pas payer les frais de déplacement pour aller à l’école. Avec l’aide belge, il est retourné, depuis mars, à l’école.

Rowad et Dimitri ne sont pas des exceptions. A dix-huit autres enfants du camp, nous donnons, avec l’aide de Proma, un coup de pouce � nancier. Au nom de Dimitri, Iskander, Myra, Mariame, Fadi et beaucoup d’autres nous remercions bien sincèrement tous nos bienfaiteurs.»

«Dimitri est un petit garçon palestinien de quatre ans. Son père a été assassiné récem-ment. Il y a un mois je suis allée avec sa mère à la recherche d’une école. Tout est coûteux: les déplacements, les livres, l’uniforme de l’école, les frais d’inscription. Mais nous sommes par-venus à un bon accord. L’école a réduit les frais d’inscription, la mère de Dimitri est à la recherche d’un travail et avec un peu d’aide supplémentaire venant de Belgique, Dimitri entrera en octobre à l’école.

En février, j’ai trouvé Rowad jouant dans la rue. Ses parents ne pouvaient pas payer les frais

Projet Dbayeh

© Proma

Coup d’œil préalableProma dans le monde entier!

Surfer sur les vagues de la solidarité

Le samedi 12 mai, nous avons accueilli nos bé-névoles pour un exposé sur notre nouvelle opération. Ensuite, nous avons échangé des expériences pendant une petite collation avec boisson. C’est uniquement grâce à nos bénévoles de Belgique que Proma peut recueillir les fonds nécessaires. Nous leur disons «un grand merci», car ils sont un maillon essentiel de la solidarité!

Souhaitez-vous également créer un environnement accueillant pour le travail de Proma? Ou portez-vous, avec enthousiasme, un projet spéci� que auquel vous encouragerez vos amis, votre famille et vos collègues à apporter leur soutien? Nous serons heureux de vous accueil-lir comme nouveau maillon actif. Contactez-nous via [email protected] ou téléphonez au 02 679 06 30.

Ensemble, nous formons un maillon de la solidarité

© Proma

Ensemble, nous formons Ensemble, nous formons Coup d’œil rétr os pectif

Page 6: ProMagazine 1-3 - Edition Asie

Proma continue de recevoir de nouvelles demandes de soutien pour lesquelles, ensemble avec vous, nous sommes heureux de nous mettre au travail. Nos partenaires travaillent de

tout cœur à l’avenir de nombreux jeunes et des adultes.

Faites que leurs rêves se réalisent, en soutenant Proma par vos dons!

Toutes les contributions seront les bienvenues. Nous en serons reconnaissants: IBAN: BE71 0000 1733 1169 (Proma asbl)

BIC: BPOTBEB1

Pour tout don d’au moins 40,00 euros en 2012, vous recevrez une attestation � scale en 2013.

Rédaction � nale: Kalamba Nsapo / Rédacteur en chef: Kenny Frederickx / Editeur responsable: Michel CoppinResponsable Proma asbl: Caroline Medats Avec nos remerciements à: Catherine De Ryck, Veronica Fernandes, Jo Ghyoot, Promildon Lobo et Pavana.

Ce dépliant est édité par Proma asblBoulevard du Souverain 199, 1160 BruxellesTel: 02 679 06 30 - Fax: 02 672 55 69E-mail: [email protected] web: www.asblproma.be

Mise en page et impression: De Windroos SA

L’asbl Proma est une organisation de développement indépendante qui soutient de micro-projets d’enseignement et de formation en Afrique, en Asie et en Amérique Latine.

Souhaiteriez-vous recevoir ce tract sous forme digitale? Il su� t de nous le faire savoir en envoyant un message à [email protected]

Voulez-vous suivre de près les expériences de nos partenaires dans le monde entier? Visitez le site www.asblproma.be et

tout un monde s’ouvre à vous.

Sur notre nouveau site, nous vous apportons les dernières nouvelles de nos projets et vous en saurez plus sur notre organisation et sur la façon dont

vous pouvez nous soutenir. Nous espérons lancer notre site web � n septembre 2012.

C’est certainement une visite virtuelle qui en vaudra la peine!

© Radio� yer 007

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© Proma