proprioception et apprentissages
DESCRIPTION
Le traitement proprioceptif est une méthode innovante pour venir en aide aux enfants en troubles des apprentissages, notamment la dyslexie. Après avoir identifié l'existence d'un syndrome de déficience posturale, il est alors possible de reprogrammer le système proprioceptif à partir de leurres sensoriels et faciliter l'intégration centrale de ce nouveau synchronisme sensoriel.TRANSCRIPT
PROPRIOCEPTION
ET
APPRENTISSAGES
Guylaine Bédard et Joël Lemaire
POSTURA 2013
Une méthode innovante en accord avec les neurosciences pour aider l’enfant en difficultés d’apprentissage
Nous connaissons tous les cinq sens : la vue,
le goût, l’ouïe, le toucher et l’odorat. Il existe
pourtant un « sixième sens », si familier et
naturel qu’il nous est la plupart du temps
inconscient et pourtant quasiment
indispensable pour vivre : la proprioception.
La proprioception, la perception que le
corps a de lui-même dans l’espace, est l’une
de nos sources de connaissance les plus
importantes, car on ne pense pas seulement
avec notre cerveau, mais aussi avec notre
corps. Nous sommes constamment soumis à
un ensemble de stimulations qui activent
divers récepteurs sensoriels, et notre cerveau
doit avoir une représentation extrêmement
précise de la configuration corporelle en
cours s’il veut pouvoir aisément traiter des
fonctions beaucoup plus complexes. Entre
tous nos sens, c’est à la proprioception que
revient le rôle de mettre en relation les
différents capteurs (tels que la bouche, l’œil,
l’oreille et le pied) les uns par rapport afin
que le cerveau puisse les situer très
précisément et avoir ainsi une connaissance
globale du corps. C’est grâce à la
proprioception, par exemple, que le cerveau
connaît la position de la main et des doigts
de l’enfant qui écrit pour l’aider à parfaire
son écriture. Elle représente ainsi la base
essentielle sur laquelle reposent tous les
autres sens pour assurer le développement
harmonieux de l’enfant : acquisition de la
posture debout, de la marche et du langage,
puis de la lecture et de l’écriture.
Les neurosciences s’accordent aujourd’hui
pour définir une base développementale
commune à un grand nombre de troubles
d’apprentissage et mettent en évidence
l’importance des troubles sensoriels
survenant précocement dans le
développement de l’enfant. Diverses études
scientifiques démontrent que nos sens étant
faillibles, des erreurs dans le traitement des
informations sensorielles sont possibles,
mais qu’elles sont généralement faciles à
corriger grâce au concours simultané de
l’ensemble de nos sens.
Chez l’enfant souffrant de troubles
d’apprentissage, notamment de dyslexie,
une incohérence entre les différents canaux
d’informations sensorielles résulterait du
nombre trop important d’erreurs causées
par un trouble de la proprioception. Dès
lors, ces nombreux biais perceptifs
affecteraient le traitement de ces
informations, leur automatisation par le
cerveau et l’élaboration des fonctions de haut
niveau comme la mémoire et l’attention.
Le traitement proprioceptif vise, dans un
premier temps, à synchroniser les diverses
sources sensorielles impliquées dans le
développement du langage à partir des
différents capteurs du système. Dans un
deuxième temps, la reprogrammation neuro-
proprioceptive se poursuit par
l’entraînement de ces informations
sensorielles pour restaurer les capacités
d’automatisation du cerveau.
LA PROPRIOCEPTION
« AGENT DE LIAISON » DE NOS SENS
La mémoire dépend de ce que nos sens
nous rapportent à chaque instant sur les
relations entre le corps et
l’environnement. Nos sens participent
tous à l’intégration des apprentissages
par l’entremise de nos différentes
perceptions. Mais chacun de nos sens a-
t-il la même importance? Sans doute
pas, et la proprioception, ce « sens du
corps », premier et fondateur, aurait un
rôle bien particulier au carrefour de tous
nos autres sens en les unifiant dans un
système global : le système
proprioceptif.
LE PREMIER DE NOS SENS
Le système proprioceptif est archaïque
et il représente un moyen de sauvegarde
pour l’espèce humaine comme pour
bien d’autres espèces animales vivant
sur Terre. Il est indispensable pour la
survie, car il permet de détecter toute
variation du milieu, même minime, et
d’y répondre très rapidement par cette
réaction qui consiste à « fuir ou
combattre ». Un tel système possède
donc des qualités sensorielles qui ne
s’estompent pas et que nous
conserverons notre vie durant. De plus,
il est au cœur de l’interdépendance
permanente entre perception et action,
car il assure la cueillette et le traitement
de l’information pour le traduire en
action tout en permettant au cerveau de
localiser avec précision les autres
capteurs sensoriels entre eux.
LE SENS DE LA GRAVITÉ
Ce « sixième sens », composé de
récepteurs ultra-sensibles, est présent
dans tout l’organisme de manière
diffuse et il renseigne le cerveau sur la
position des différents segments
corporels entre eux et dans l’espace
environnant. Il est par conséquent à
l’origine de la perception du corps à
l’aplomb, de l’organisation de la
posture et des différentes perceptions,
visuelle et auditive.
LE SYNDROME DE DÉFICIENCE
POSTURALE (SDP)
La description du syndrome de
déficience posturale (SDP) d’origine
proprioceptive résulte de recherches
menées au Portugal il y a trente ans.
L’existence d’un SDP et des nombreux
troubles posturaux qui l’accompagnent
est constamment retrouvé lors de
difficultés d’apprentissage, notamment
de la dyslexie.
PROPRIOCEPTION ET
NEUROSCIENCES
La théorie proprioceptive et les
troubles d’apprentissage
Cette théorie présente l’avantage de
rassembler des signes communs à de
nombreux troubles d’apprentissage et
de les considérer globalement comme
des dysfonctions neurocognitives
développementales dont la dyslexie
représente l’élément central. Cette
proposition est tout à fait en accord avec
les orientations de la recherche actuelle
en neurosciences, et le traitement qui en
découle est à la base d’un savoir-faire
clinique très répandu en Europe.
L’élaboration du langage
C’est en comprenant comment se
structure le langage, en particulier le
traitement des sons isolés (appelés
phonèmes) qui constituent les mots, que
nous pourrions mieux cerner pourquoi
cette déficience intervient si souvent
indépendamment des autres facultés
intellectuelles. Voici quelques
illustrations partielles qui pourront sans
doute éclairer la compréhension de
mécanismes fondamentaux très
complexes.
La perception du langage se base sur
l’utilisation des informations visuelles
(notamment la lecture labiale) et
auditives. L’intelligibilité est meilleure
en présence de lecture labiale, même
chez le sujet normo-entendant. Le rôle
de la vision et de l’audition dans la
perception du langage n’est pas une
simple facilitation, mais une réelle
intégration, comme cela est démontré
par l’effet McGurk.
LES ILLUSIONS AUDITIVES : L’EFFET
MCGURK
Si, dans un film, l’image est celle d’une
personne disant « VA » en gros plan, et
que la bande son est celle d’une
personne disant « BA », vous entendrez
probablement « VA ». Ce que vous
voyez influence ce que vous entendez.
C’est ce qu’on appelle l’effet McGurk. Il
a été constaté avec des couples de
syllabes suffisamment proches, comme
VA/BA, mais aussi FA/DA ou BA/GA,
etc.
En présence d’informations
contradictoires, celui des cinq sens qui
domine n’est pas toujours celui qu’on
imagine. Dans le cas de l’effet McGurk,
la vue l’emporte sur l’ouïe et, pour le
même son, nous fait interpréter « BA »
ou « FA », selon que l’image correspond
à une personne prononçant l’un ou
l’autre.
L’effet McGurk est connu depuis les
années 1970. Le plus étonnant est sans
doute que des enfants qui ne parlent pas
encore soient sensibles à cet effet. Une
publication de 1997 montre par exemple
l’effet Mc Gurk chez des enfants de
5 mois seulement.
L’effet McGurk se produit en présence
de contradictions entre les informations
visuelles et auditives sur le plan de
l’articulation et peut revêtir plusieurs
formes. Si, par exemple, l’information
visuelle donne des renseignements
provenant de la partie antérieure de la
bouche alors que le son émis est articulé
à l’arrière de celle-ci, la perception
globale en sera modifiée. Si un montage
vidéo montre une personne articulant
« BA », mais que le son émis correspond
à « GA », la perception du téléspectateur
peut varier. Pour certains, l’illusion de
perception correspondra à une fusion
entre un son articulé en avant et en
arrière dans la bouche , correspondant à
la perception globale des sons « FA » ou
« DA », ou à une combinaison des deux
phonèmes sous forme d’un « BGA » ou
« GBA ».
Quelquefois, la perception résultante du
son sera dominée par l’information
visuelle (capture visuelle); les personnes
entendent ce qu’elles voient. L’effet
McGurk est alors absent.
Lorsque l’information visuelle ne
modifie pas la perception auditive
(capture auditive); le sujet perçoit le son
« GA ». L’effet McGurk démontre que la
catégorisation phonétique dépend de la
vue et non pas exclusivement de l’ouïe.
Lieu d’intégration audio-visuelle
L’intégration audio-visuelle se produit
déjà à un niveau bas du système
nerveux : dans le colliculus supérieur.
Dans cette structure sous-corticale dont
le rôle est de diriger les récepteurs
sensoriels de la tête vers des objets
d'intérêt, des neurones répondent à
différentes modalités sensorielles, dont
certains ont une réponse intégrative. Ces
neurones multimodaux sont distribués
dans plusieurs réseaux du cerveau,
entre autres dans la région pariétale,
autour du sulcus temporal supérieur, et
dans les lobes frontaux. Il s’agit d’une
région multi-sensorielle d’intégration
intervenant après le cortex auditif
primaire. Cette zone s’active en présence
de langage, mais ne s’active pas en
présence de bruit. Le cortex auditif,
sensible au langage, semble
correspondre à une structure de
décodage de la parole. Il élaborerait des
représentations neuronales d’objets
sonores qui sont spécifiques à la voix et
au langage.
Ces objets sonores intègrent dans cette
structure multimodale des informations
visuelles liées à l’analyse des
mouvements labiaux. Il s’agirait d’une
étape indispensable pour mettre en
route les réseaux neuronaux du
traitement ultérieur du langage dans
l’hémisphère gauche. L’expérience
auditive précoce est nécessaire au
développement d’un réseau bien
structuré et bien cohérent. L’activité des
aires auditives et visuelles est modulée
par l’interaction des stimulations
auditives et visuelles.
Effet McGurk et dyslexie
De récentes recherches menées à
Toulouse, en France, auprès d’un
groupe de dyslexiques âgés de dix ans
et de deux groupes de normo-lecteurs,
ont permis de constater un retard dans
la trajectoire développementale des
dyslexiques.
Comme le démontrent ces
expérimentations, les possibilités de
conflits sensoriels existent dès le plus
jeune âge, puisque nos sens sont
faillibles et peuvent présenter des biais
perceptifs importants qui dépendent de
multiples facteurs, en particulier du
trouble de la proprioception.
Notons d’ailleurs la forte éventualité
génétique d’un tel trouble puisque
l’incidence de dyslexie dans la fratrie
d’un individu atteint serait de 40 % et,
chez les ascendants au premier degré,
de 25 à 49 %.
LES NEURONES MIROIRS
Les neurones miroirs sont considérés
comme une découverte majeure en
neurosciences. Les neurones miroirs
sont une catégorie de neurones du
cerveau qui présentent une activité aussi
bien lorsqu’un individu exécute une
action que lorsqu’il observe un autre
individu exécuter la même action. Il
suffirait en quelque sorte de voir faire
pour apprendre à faire. Or, la région
cérébrale où l’on trouve ces neurones
miroirs chez le singe correspond, chez
l’humain, à une région du cerveau dont
on connaît depuis longtemps
l’importance du rôle dans le langage. À
cette localisation particulière associée au
langage s’ajoutent deux autres indices
qui font dire à plusieurs que les
neurones miroirs pourraient jouer un
rôle dans l’évolution et l’apprentissage
du langage : d’une part, ils nous
renseignent sur les intentions de nos
congénères et, d’autre part, ils facilitent
l’imitation du mouvement de leurs
lèvres et de leur langue.
La mémoire corporelle
Malgré le fait que nous associons
d’abord le langage à des sons plutôt
qu’à des mouvements, le phénomène de
la parole est en premier lieu une activité
motrice. Quand un enfant imite ses
premiers mots, on remarque,
contrairement au perroquet qui imite lui
aussi des mots, qu’il se fie beaucoup à
l’aspect « gestuel » de la bouche de
l’adulte qui prononce le mot plutôt
qu’au seul aspect acoustique des sons
émis. Pour certains chercheurs, il semble
de plus en plus évident que la grande
facilité qu’ont les enfants à imiter les
mots nouveaux vient de leur aspect
moteur.
LE TRAITEMENT PROPRIOCEPTIF
Une des caractéristiques intéressantes
de la proprioception est sa capacité de
reprogrammation. Celle-ci peut se faire
en intervenant directement sur la peau
et les muscles (thérapie manuelle
sensorielle, maintien de postures,
exercices, etc.), mais aussi en agissant
par l’intermédiaire des organes des sens
qui participent avec elle au sein du
système proprioceptif : les yeux, la
bouche et la peau de la sole plantaire.
SYNCHRONISER NOS SENS
C’est en modifiant la configuration des
différents capteurs du système
proprioceptif impliqués dans le
traitement sensoriel de premier niveau
qu’il sera possible de réduire
l’importance des biais perceptifs et de
faciliter les apprentissages.
Les leurres sensoriels
Comme il s’avère très souvent
nécessaire de régler plusieurs capteurs
entre eux afin de « recalibrer » le
système proprioceptif, les stimulations
sensorielles seront conjointement
effectuées à partir des différentes
« entrées » du système. Ces
stimulations, telles des leurres pour
« tromper le cerveau » seront
maintenues en place le temps de
l’installation et de la mise en mémoire
du nouveau paramétrage souhaité.
1. Savoir où placer sa langue
Le changement de mode alimentaire,
vers l’âge de 18 mois, correspond à une
nouvelle étape du développement
posturo-moteur qui s’accompagne d’un
changement de la posture linguale avec
l’installation d’une ventilation
exclusivement nasale en même temps
que l’acquisition d’une marche
équilibrée avec une posture corporelle
verticale.
Les « alphs »
Les alphs sont des stimulations
mécaniques très discrètes de la
muqueuse labiale, obtenues grâce à une
surépaisseur collée sur la face
vestibulaire des incisives qui provoque
une modification importante, immédiate
et non spécifique du contrôle postural.
Ces fines stimulations sont posées très
facilement et sans aucun inconvénient
par l’orthodontiste dans le but de
modifier la proprioception orale et de
fait même, la posture linguale.
2. Mettre les yeux d’accord
Dans le cas d’un trouble perceptif
visuel, il est possible de tromper en
quelque sorte le cerveau à l’aide de
lunettes équipées de prismes. Le fait de
décaler l’image provoquera un léger
changement de tension des muscles
concernés. Cette nouvelle information
proprioceptive recalera le cerveau entre
la vision centrale rétinienne et la vision
périphérique.
Les lunettes à prismes
Prescrites par un optométriste formé à
cette approche, ces lunettes pourront
comporter aussi les corrections
habituelles éventuelles. Elles seront
portées durant la période d’acquisition
des apprentissages. Hormis un réglage
plus fréquent au début, le port de ces
lunettes s’avère très confortable et
l’enfant trouve rapidement un avantage
à les porter.
3. Sentir le sol sous ses pieds
La gravité
Le pied est un capteur important du
système postural pour l’aplomb à la
gravité. Entre autres fonctions, il
équilibre le poids du corps au sol, assure
la stabilité en régulant les fines
oscillations posturales, sans oublier son
rôle dynamique lors de la marche.
Les « semelles de posture »
Le port de semelles de posture est
souvent nécessaire durant une certaine
période pour rééquilibrer le contact
plantaire et favoriser l’intégration d’un
nouveau schéma postural. Ces semelles
ne sont pas des orthèses et leur but n’est
pas de corriger directement la
biomécanique plantaire. Elles sont
constituées de microreliefs de 1 à 4 mm
d’épaisseur servant à équilibrer les
sensations issues de la plante du pied.
Des conseils pour une marche équilibrée
seront prodigués simultanément.
ENTRAÎNER ET AUTOMATISER NOS
SENS POUR APPRENDRE
1- L’équilibre postural
L’équilibre postural et le sens du
mouvement dépendent en grande partie
de l’acquisition du sens de la gravité dès
l’âge de deux ans. L’intégration de
nombreux réflexes posturaux et
l’installation d’un tonus musculaire
équilibré témoignent de l’organisation
du système proprioceptif et de sa
maturation neurologique indispensables
à la gestion de la posture et à la
précision du geste. La prise de
conscience de la verticalité du corps et
des bonnes postures usuelles, ainsi que
les bonnes techniques de respiration
seront enseignées à l’enfant et des
exercices d’équilibre seront pratiqués.
2. Une gymnastique pour le
cerveau
Comme son nom l’indique, le Brain
Gym est basé sur un ensemble de
mouvements simples et ludiques. Ils
peuvent être pratiqués par tous et
améliorent l’utilisation du cerveau dans
son ensemble. Cette méthode est née de
la compréhension de l’interdépendance
entre le mouvement, l’acquisition du
langage et les résultats scolaires. Le
travail s’effectue sur 3 dimensions : la
latéralité, la focalisation et le centrage.
La latéralité, par exemple, est liée à la
capacité de coordonner les efforts des
hémisphères, droit et gauche, surtout
dans les domaines, visuel, auditif et
kinesthésique. Cette coordination est
indispensable pour la lecture, l’écriture
et la communication.
3- Renforcement de
l’automatisation cérébrale
La deuxième étape de la
reprogrammation neuro-proprioceptive
sera franchie par le renforcement de
l’automatisation des informations
sensorielles reconfigurées. L’effet
McGurk nous montre à quel point
l’équilibre entre nos sens est fragile et
du fait du trouble proprioceptif de
nombreux réseaux immatures doivent
être renforcés pour acquérir une bonne
automatisation des fonctions de base.
Des scientifiques allemands ont mis au
point une méthode simple pour évaluer
précisément les déficits du traitement
des informations spatio-temporelles
dont le développement est retardé
significativement chez l’enfant
dyslexique. Le Brain Boy est un appareil
qui permet de voir et d’entendre
différents signaux visuels et
acoustiques. L’interprétation de ces
différents signaux émis mesurant les
qualités d’une bonne perception visuo-
auditive il est donc possible d’effectuer
un entraînement quotidien à domicile
grâce à ce simple appareil.
4. Cerveau droit - cerveau gauche
L’intégration de haut niveau, quant à
elle, sera rendue efficiente pour le plein
essor des fonctions exécutives et
intellectuelles par facilitation du
transfert inter-hémisphérique.
Pour une meilleure lecture
La « lecture synchrone latéralisée » par
Lateral Trainer. Cette méthode consiste,
à l’aide d’un casque d’écoute, à faire
entendre un texte à un enfant qui doit le
lire à haute voix en même temps qu’il
l’entend. De cette manière il perçoit
aussi sa propre voix, uniquement dans
le casque. L’avantage de cette méthode
consiste à ce que les voix du modèle et
de l’enfant passent continuellement
d’une oreille à l’autre de façon opposée.
Ainsi, quand la voix du modèle passe
dans l’oreille gauche, l’enfant entend la
sienne dans l’oreille droite et
inversement. Ce va-et-vient acoustique
favorise le synchronisme informationnel
entre les deux hémisphères cérébraux et
donc leur collaboration pour les
fonctions supérieures.
4- La régulation centrale par
neurofeedback
Le neurofeedback est une approche
découverte au début des années 70 aux
États-Unis qui permet d’aider le cerveau
à se réorganiser de lui-même pour mieux
fonctionner. Au moyen d’électrodes
placées sur le crâne, le système analyse
l’activité électrique du cerveau et lui
renvoie ensuite des renseignements sur
son propre fonctionnement.
C’est cette notion de retour
d’information ou de rétroaction
qu’exprime le terme de feedback. Le
cerveau, alerté sur son activité, se
réorganise et des changements positifs
surviennent, d’ordre psychique ou
physique.
Le NeurOptimal®
Le NeurOptimal® est une méthode
récente et particulière de neurofeedback,
absolument sans danger. Elle se
distingue essentiellement par le fait
qu’elle ne s’intéresse qu’à la variabilité
du cerveau, c’est-à-dire aux
caractéristiques de ses fluctuations, sans
rechercher à détecter des écarts de
niveau par rapport à un cerveau
« standard ».
UN PLAN D’INTERVENTION
PERSONNALISÉ
Évaluation
L’équilibre postural est le reflet de la
perception spatio-corporelle. Son étude
est complétée par celle des différentes
perceptions : visuelle, auditive et
vestibulaire. Le protocole de la
reprogrammation neuro-proprioceptive
résulte de ce bilan initial et permet de
déterminer l’ordre des différentes
interventions.
Accompagnement thérapeutique
Le développement postural et cognitif
de l’enfant se structurant par étapes
successives durant la croissance, les
résultats du programme seront évalués
avec régularité. La partie initiale du
programme, qui consiste à pratiquer des
exercices pour stimuler les différentes
fonctions sensorielles, s’étend
généralement sur trois mois et comporte
au moins une session par semaine de
travail encadré chez Postura. Le travail
quotidien à faire à la maison sera simple
et ludique afin de ne pas alourdir
l’emploi du temps de l’enfant en
difficulté.
Collaboration interdisciplinaire
La mise en place des « leurres
sensoriels » sur les capteurs impliqués
impose la participation de
professionnels spécialisés et formés à
cette méthode. Ces interventions
pluridisciplinaires demeurent toutefois
simples, peu coûteuses et organisées
suivant la progression des résultats.
Cette collaboration s’étendra plus
globalement aux différents
professionnels intervenant auprès de
l’enfant, soit l’orthophoniste,
l’orthopédagogue, et plus
particulièrement aux enseignants qui
demeurent l’élément central de toute
réussite scolaire.
CONCLUSION Le traitement proprioceptif : un espoir
L’enseignement de cette méthode est
dispensé depuis 2009 à Dijon en France
par l’université de Bourgogne dans le
cadre d’un diplôme universitaire
intitulé : Perception-Action-Troubles
des Apprentissages. Plus d’une dizaine
de milliers d’enfants dyslexiques ont été
traités par cette méthode en France et
différentes études ont été menées
conjointement par l’université et des
cliniciens sur le suivi à plus long terme
de ces enfants. Le traitement
proprioceptif est en cours de validation
grâce aux travaux scientifiques menés
actuellement en collaboration avec le
laboratoire de L’INSERM « U1093
Cognition, Action et Plasticité sensori-
motrice ».
Marcher, parler, penser : moteur de
la réussite
L’avenir des jeunes qui préoccupe
actuellement la société et les pouvoirs
publics se joue dans la petite enfance.
Les troubles d’apprentissage sont le
prélude à des échecs scolaires parfois
irrémédiables, responsables d’une
insertion sociale impossible. Pourtant,
une telle situation peut être évitée si les
difficultés rencontrées par les enfants
dès l’âge préscolaire sont identifiées et
prises en charge précocement et de façon
adaptée. Les dernières données publiées
au Québec font état d’un taux de vingt
pour cent d’enfants en difficultés
d’apprentissage, sans compter bien
entendu tous ceux dont les efforts
incessants leur permettent de maintenir
encore un niveau de réussite acceptable.
Les améliorations constatées lors de la
mise en œuvre du traitement
proprioceptif démontrent que la
dyslexie n’est que l’expression d’un
trouble plus large, présent depuis le
plus jeune âge : le syndrome de
déficience proprioceptive, communément
appelé SDP. Il apparaît donc de plus en
plus utile d’examiner la mise en place du
développement postural et moteur chez
l’enfant dès son plus jeune âge afin de
pouvoir détecter très tôt la potentialité
de ces troubles et de pouvoir agir ainsi
en amont, car dans ce domaine il vaut
effectivement mieux prévenir que
guérir.
Notes complémentaires
Rapport entre proprioception et dyslexie
Le rapport entre la proprioception et la
dyslexie est le fruit de travaux de recherche
d’experts d’origine portugaise, menés dans
les années 1980 par le Dr Martins da Cunha.
Depuis le début des années 2000, en France,
le traitement de la proprioception selon cette
méthode s’est répandu et est maintenant
enseigné dans le cadre du Diplôme
Universitaire, Perception-Action et Troubles
des Apprentissages de l’Université de
Bourgogne (Dijon-France), associé aux
travaux de recherche du Laboratoire de
L’INSERM « U1093 Cognition, Action et
Plasticité sensori-motrice ». Plus d’une
dizaine de milliers d’enfants dyslexiques ont
été traités par cette méthode en France et
différentes études ont été menées
conjointement par l’université et des
cliniciens sur le suivi à plus long terme de
ces enfants. Parallèlement à ces travaux sur
la proprioception, d’autres études menées
en Allemagne par la Faculté de Médecine de
Hanovre démontrent l’intérêt d’entraîner ces
fonctions sensorielles de base afin de les
automatiser et de faciliter le traitement
cérébral de haut niveau.