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DéBAT Faut-il mettre fin au célibat des prêtres ? PAGE 12 REPORTAGE PAGE 6 Au séminaire, l’école des futurs prêtres l1visible.com MENSUEL CATHOLIQUE OFFERT - NANTERRE ORDINATION L’1VITé PAGE 2 Thierry Bizot Ne pas jeter sur la voie publique. « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10,8). RETROUVEZ-NOUS SUR NOTRE SITE diocese92.fr COMPRENDRE Le journal qui vous veut du bien ! PAGE 4 Les étapes de l’ordination PSYCHO Donner : le secret du bonheur PAGE 8 “Une rencontre d’amour”

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Page 1: psyCho - diocese92.fr

Carnet de voyage

débatFaut-il mettre fin au célibat des prêtres ? page 12

reportage page 6

Au séminaire, l’école des futurs prêtres

l1visible.com Mensuel catholique offert - nanterre ordination

l’1vité page 2

thierry Bizot

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Comprendre

le journal qui vous veut du bien !

page 4

Les étapes de l’ordination

psyCho donner :le secret du bonheur page 8

“une rencontre d’amour”

Page 2: psyCho - diocese92.fr

du tout spectaculaire. J’ai même freiné des quatre fers. Je n’avais pas envie. J’étais méfiant. Peu à peu, pour parler de ma rencontre avec Jésus, j’ai utilisé une analogie. C’est comme si j’étais tombé amoureux de lui. C’est comme s’il était mon grand frère, mon meilleur ami, mon père. Au fil des comparaisons, je me suis rendu compte qu’on avait à notre disposition une variété infinie d’amours. La foi n’est ni un savoir, ni un code moral. C’est une rencontre d’amour ! Tomber amoureux, n’importe qui, de cinq à 115 ans peut très bien comprendre. sauf miracle, bien sûr, quel sera toujours votre plus grand défaut ? Mon orgueil. où est-ce que les idées vous viennent ? Sous la douche, le matin. votre manuel de l’art d’aimer ? Ça s’appelle la vie. pour votre femme, quelles fleurs choisiriez-vous ? Souvent je prends des renoncules. maintenant que vous êtes pratiquant, êtes-vous encore sujet à l’étonnement ? On ne peut pas ne pas être étonné devant l’Évangile. Rien que ça. Outre cette parole de Dieu qui change le monde et qui nous change nous, l’autre trésor de l’Église, ce sont les fidèles. C’est quand même étonnant et

d epuis sa conversion catholique, Thierry Bizot persiste et signe. Drôle, décalé, le producteur de télévision décapsule un nouveau roman. Sur l’amour cette

fois. La fiction s’intitule Par ordre d’apparition et ne manque pas de poivre. En faisant des histoires, Bizot révèle l’air de rien le secret le mieux gardé au monde. Le poids d’une vie, c’est son poids d’amour. Par Magali Germain. thierry bizot, aidez-nous à lister vos talents par ordre d’apparition ! Oulalala… Le premier c’est sans doute d’avoir crié quand je suis né ! Et puis d’avoir aimé ma mère, mon père, ma sœur, mes grands-mères, ma prof, mes copains à l’école, mes petites amies, David Bovie, l’ami de mes rêves et ainsi de suite, jusqu’à ma femme, mon beau-père, mes enfants…

tel est le sujet de votre dernier roman. Oui, c’est l’histoire d’un homme qui apprend qu’il va être grand-père. Que peut-il laisser à ce petit-fils qu’il ne connaîtra probablement pas ? Le bougre n’a rien fait d’extraordinaire dans sa vie. La seule chose qu’il décide de transmettre, ce sont toutes les histoires d’amour et d’amitié de sa vie. moralité ? Au fond le sens de la vie, c’est d’aimer. Le reste, devenir PDG d’un grand truc ou avoir un petit travail, quelle importance ? Je crois que le seul sens de la vie, c’est d’aimer et d’être aimé et c’est un fabuleux job. depuis votre coming out catholique, quelle est la question que les gens vous posent le plus souvent ? Expliquez-nous ce que c’est que d’avoir la foi. J’ai eu la chance d’avoir une conversion pas

Rencontre. Producteur de télévision, Thierry Bizot est tombé amoureux de Jésus sur le tard. Dix ans après sa conversion, l’auteur de Catholique anonyme publie un nouveau livre. Propos recueillis par Magali Germain

Créactif

À lirePar ordre d’aPParitionÉd. du Seuil, 352 pages, 17 €.

parCours1995-1999 : directeur Musique et divertissement de M6. Il lance entre autres Graines de stars, Fan de et Hit Machine.

Depuis 1999 : Cogérant d’Éléphant et Cie, la société de production audiovisuelle à qui l’on doit les séries Fais pas ci, fais pas ça et Parents mode d’emploi actuellement en prime time sur France 2.

suCCess storyCatholique anonyme, Éd. du Seuil.« Je remercie souvent Dieu pour beaucoup de choses cool qui m’arrivent ! »

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Thierry Bizot

2 xw Nanterre Spécial ordinationsl'1vité people

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émouvant de voir que deux mille ans après la mort de Jésus il y a encore des gens qui se réunissent dans le monde entier en mémoire de lui. l’église ? C’est moins une institution qu’une terre d’accueil. L’Église est pleine de défauts. Il y a beaucoup d’imbéciles dans l’Église. Mais comme il y a la même proportion d’imbéciles dans tous les groupes humains, je ne vois pas pourquoi l’Église serait épargnée. un truc suspect chez les cathos ? Les chrétiens qui font la gueule. Ils devraient baigner dans la joie. Ils devraient avoir la pêche. auriez-vous pu avoir la vocation ?Ce qu’il y a d’extraordinaire dans la vocation ou la conversion – ce qui revient au même à mon avis – c’est d’être appelé par Dieu. Ça peut arriver à tout le monde : ça m’est arrivé à moi, petit mec lambda. Je n’ai pas tout arrêté. J’ai continué ma vie et ça a changé ma vie. Les gens croient qu’on perd sa liberté. Mais entre nous, sa liberté on ne sait pas quoi en faire. Quand on se donne à Dieu d’une façon ou d’une autre, on se rencontre soi-même dans ses profondeurs. Dieu, il me connais-sait déjà dans le ventre de ma mère, dit la Bible. Quand on sent que c’est vrai, c’est bouleversant. On a l’impression d’avoir gagné au loto.

Que vous inspire le sacerdoce ? Reprenons ma comparaison. Si le jour de votre mariage vous faites la gueule, il y a un problème… Ce ne sera pas facile tous les jours, je le concède, et la belle-mère va vous embêter, mais grosso modo vous êtes heureux de vous marier. Bon, quand vous êtes prêtre et que vous êtes heureux d’avoir été

choisi et que vous avez l’impression de vous accomplir en faisant ce métier, faut être de bonne humeur. C’est génial ce qui vous arrive.

un conseil pour une bonne homélie ? Racon-ter des histoires et donner envie plutôt que donner des leçons.

si votre fiston vous annonce qu’il entre au séminaire… Déjà je lui file une paire de baffes, ça lui fera du bien. (Rires.) Je crois savoir que ce n’est pas facile du tout. C’est idiot, mais les choix qui vous placent dans une catégorie minoritaire sont toujours un peu plus compliqués à vivre que les choix de la majorité… Après, on fait confiance à ses enfants. Comme catholique, avez-vous de l’ambi-tion ? Mon ambition dans le domaine serait de ne pas écouter mes ambitions, mais de deviner ce que Dieu attend de moi. Je l’obtiens parfois dans les petits moments de grâce et quand je prie. après L’1visible, votre prochain rendez-vous ? J’ai une réunion de créativité en fiction avec mes producteurs. a

« Ce qu’il y a d’extraordinaire dans la vocation, c’est d’être appelé par dieu »

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Emmanuelle Dancourt accueille les invités

sur le canapé rouge de V.I.P. pour les interroger

sur leur rapport à la spiritualitéÀ revoir sur www.ktotv.com

Chaque samedi, à 20h40, sur

Visages inattendus de personnalités

3Nanterre Spécial ordinations xw l'1vité people

Page 4: psyCho - diocese92.fr

l’édito de l’évêque de nanterre

Q u ’es t-ce donc que les ordina-tions ? C’est

le sacrement du minis-tère apostolique que Jésus a confié à ses apôtres. Il comporte trois degrés : l’épiscopat, le presbytérat et le diaco-nat. Aujourd’hui, Jésus continue de choisir des disciples qui acceptent de tout donner pour le suivre. C’est par eux qu’il continue d’agir per-sonnellement pour don-ner au monde les grâces divines de salut. Ils sont configurés à Jésus pour le laisser agir en eux. Les diacres le sont au Christ serviteur qui a dit : « je suis venu pour servir et non pour être servi ». Les prêtres participent au sacerdoce de l’unique Grand Prêtre qu’est notre Seigneur, à la fois vrai Dieu et vrai homme étant ainsi le seul capable de relier le Ciel et la terre, le transcendant et l’immanent. Enfin, l’évêque représente le Christ Bon Pasteur qui veille sur chacune de ses brebis. Il ne s’agit pas d’une fonction ni même d’une mission pour un temps. Par l’ordination, l’évêque, les prêtres et les diacres sont marqués d’un sceau sacré qui imprime leur être pro-fond pour toujours. Quand ils baptisent, c’est Jésus qui baptise. Quand ils pardonnent, c’est Jésus qui pardonne. Quand ils célèbrent, c’est Jésus qui célèbre et se rend présent lui-même à l’eucharistie. Ceux qui reçoivent l’ordination sont comblés d’une joie lumineuse au plus pro-fond de leur cœur qu’au-cune difficulté ne peut jamais éteindre. a Mgr Michel Aupetit

4 xw Nanterre Spécial ordinationsComprendre

Le 18 juin, tous les chrétiens sont invités à l’ordination des nouveaux prêtres du diocèse, en la cathédrale Sainte-Geneviève de Nanterre, à 10 heures.

pour en savoir+

Les étapes de l’ordination

7. l’évêque remet aux nouveaux prêtres le pain et le vin.Les nouveaux prêtres reçoivent le pain et le vin qui deviendront dans l’eucharistie le Corps et le Sang du Christ. L’évêque leur dit alors : « Ayez conscience de ce que vous ferez, imitez dans votre vie ce que vous accomplirez par ces rites et conformez-vous au mystère de la croix du Seigneur… »

8. le baiser de paix.En donnant un baiser fraternel aux nouveaux prêtres, l’évêque accueille les nouveaux prêtres. Les autres prêtres font de même et manifestent ainsi qu’ils sont en com-munion de ministère, membre d’un même ordre.Dans la liturgie eucharistique qui suit, le nouveau prêtre exerce pour la pre-mière fois son ministère en concélébrant avec l’évêque et les autres prêtres.

5. vêture.Aussitôt après la prière d’ordination, on revêt les ordonnés de l’étole presbytérale et de la chasuble qui sont les habits propres des prêtres lorsqu’ils président l’eucharistie.

6. l’évêque répand dans les paumes des mains des nouveaux prêtres l’huile sainte, mêlée de parfum que l’on appelle saint Chrême.Par cette onction, on demande à Dieu que le Seigneur Jésus-Christ les fortifie pour sanctifier le peuple chrétien et offrir à Dieu le sacrifice eucharistique.

1. l’appel du candidat. « Que ceux qui vont être ordonnés, s’avancent… »« Me voici. » Au début de la célébration, l’Église demande à l’évêque d’ordonner les candidats (ordi-nands) pour la charge du presbytérat. Un prêtre missionné pour cela, atteste à l’évêque que les can-didats ont été jugés dignes d’être ordonnés. L’évêque dit alors : « Avec l’aide du Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu et notre Sauveur, nous les choisissons pour l’ordre des prêtres. » Ce choix est accueilli par un chant comme l’hymne du Gloire à Dieu.

2. après l’homélie, l’engagement des ordinands.Il y a un dialogue public entre l’évêque et les futurs prêtres. Ces derniers s’engagent devant tous à vivre leur ministère de prêtre selon ce que demande l’Église.

4. l’imposition des mains de l’évêque et la prière d’ordination, est le moment essentiel de l’ordination.C’est un geste de bénédiction et de prière silencieuse qui donne aux ordinands la puissance de l’Esprit Saint.

3. la litanie des saints.C’est la prière d’intercession de toute l’Église pour les ordinands qui, allongés sur le sol, ne pourront tenir leurs promesses sans l’aide, le sou-tien du Seigneur, son pardon et la force de la prière et de l’amitié de la communauté. Le fait d’être allongé au sol (prostration) signifie l’aban-don de l’ordinand à Dieu dans son ministère pour toute sa vie.

http://diocese92.fr

vous êtes tous invités ! Texte : Père Xavier Pallatin Photos: Muriel Bergasa

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serviCe desvoCations de nanterreDans le diocèse de Nanterre, le service des vocations accompagne particulièrement les jeunes adultes dans le cœur desquels l’appel du Seigneur retentit, mais qui ne sont pas assurés de la manière d’y répondre. Pour aider au discernement, des groupes spécifiques pour les jeunes hommes et les jeunes femmes existent, des week-ends sont organisés, un accompagnement est proposé. N’hésitez pas à saisir cette aide. Le service des vocations est à votre disposition pour vous rencontrer.

site webwww.mavocation.org

pour leshommesResponsable du Service des Vocations : Père Bertrand Auville [email protected] 06 70 82 54 69

pour lesFemmesSœur Isabelle Leneveu : [email protected] Sœur Philomène Dakouo : [email protected] / 06 70 82 54 69

soutenir par un donPour faire un don, j’envoie un chèque à : Œuvre des Vocations 15 rue des Ursins, 75004 Paris Ou en ligne sur : www.mavocation.org

prier pour les voCationsLe Monastère invisible est une communauté de personnes du diocèse qui prient pour les vocations. Contact : [email protected] 06 70 82 54 69

Choisir sa vie. Pour entendre l’appel de Dieu, il faut être à son écoute. Il révèle son plan d’amour pour chacun à travers un faisceau d’appels très délicats, jamais dans un appel unique et brutal. Ils se manifestent dans la relation avec Dieu, dans la parole de l’Église, dans la vie du monde et dans la conscience du jeune. C’est le travail du service des vocations du diocèse de Nanterre d’aider les jeunes à relire leur histoire pour en trouver les traces.

Discerner ma vocation ?

1. la manifestation de dieu. Tout chrétien ayant une relation vivante avec Dieu fait un jour une expérience spirituelle : au cours d’une commu-nion, en lisant un Évangile… Nous ressentons alors que Dieu nous parle personnellement. La relation à Dieu est le premier critère de discerne-ment : le jeune est-il séduit par le Christ ? S’il n’est pas passionné par le Christ, sa vocation ne tiendra pas. On est prêtre du Christ. C’est pour-quoi cette intimité doit se dévelop-per par un enracinement dans le Christ, par la prière, les sacrements, la participation à la vie de l’Église…

2. les appels de l’église.

À la demande du Christ, l’Église appelle : elle a besoin de laïcs, de diacres, de prêtres et de religieux, pour manifester Dieu dans le monde. Une fois par an, l’évêque de Nanterre écrit aux jeunes hommes de son diocèse pour leur demander : « Cher ami, as-tu déjà pensé à devenir prêtre ? Viendrais-tu passer une soirée pour y réfléchir, avec d’autres jeunes et moi ? »

3. les appels du monde. Nous pouvons être bouleversés par certains besoins du monde, et dési-rer y apporter notre pierre, nous engager. Cela peut nous donner envie d’engager notre vie.

4. les appels de la conscience intérieure. Pour entendre l’appel de Dieu, il faut écouter la petite voix inté-rieure de notre conscience. Cela

demande de se poser et d’écouter en vérité.

Texte : Émilie Pourbaix, avec le père Hauttecœur, responsable de la Maison Madeleine Delbrêl et le père Auville, responsable du Service des vocations.

Nanterre Spécial ordinations xw 5Comment Faire pour

Les étapes de l’ordination

vous êtes tous invités !

5. les familles.Elles sont bien souvent le lieu d’éclosion des vocations. Cepen-dant, beaucoup de familles n’offrent pas le climat propice. Heureusement, même dans des familles éloignées de la foi, des vocations peuvent naître. L’essentiel étant que, dans toutes les familles, les parents désirent avant toute chose le bonheur de leurs enfants, sans avoir peur.

6. Combien de temps ?Il n’y a pas de règle pour discerner : pour certains, cela

prend des années, pour d’autres quelques mois. Cela dépend de l’histoire de chacun. Quand un jeune arrive au service des vocations, on se fixe avec lui une échéance : il faut que dans un an maximum, il soit fixé.

7. saut dans le vide !Même après un discernement, quoi qu’il arrive, il faut se lancer, sauter dans le vide : c’est l’audace de l’amour.

8. Jamais seul...Pour se poser sérieusement et honnêtement la question de la vocation, il est nécessaire d’avoir un accompagnateur spirituel, qui est signe de l’Église. Le discernement se fait toujours dans l’Église.

9. prendre en compte son caractère !Dieu m’appelle avec mes défauts et mes qualités, tel que je suis. La connaissance de soi est fondamentale. Il est inutile d’at-tendre d’avoir toutes les qualités pour devenir prêtre !

Texte : Père Xavier Pallatin Photos: Muriel Bergasa

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Vie quotidienne. Bâti dans un îlot de verdure, le séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux accueille depuis le XVIIe siècle des hommes plus ou moins jeunes réunis par un même désir : devenir prêtre. Aujourd’hui, une quarantaine de séminaristes, accompagnés par cinq prêtres, forgent chaque jour leur avenir au service de Dieu et des hommes.

dans les coulisses d’un séminaire

L’école des futurs prêtres

Le séminaire Saint-Sulpice se dresse au cœur de la ville comme un poumon vivifiant de l’Église.

À l’image de Gunasekaran, de retour d’une pause-café enjouée, plusieurs séminaristes viennent de l’étranger mais beaucoup se sont intégrés en France avant leur entrée au séminaire.

Par petits groupes, les séminaristes travaillent la texture et la justesse de leur voix avec une chanteuse lyrique, sensible à leurs progrès. En dehors de ce sport vocal, les comparses disputent des parties de foot une à deux fois par semaine.

Les étudiants savent qu’un prêtre ne pourra jamais se passer de la prière malgré un agenda débordant. Ils s’en nourrissent déjà au quotidien.

Comme dans tout cursus universitaire, les cours se succèdent sans en rester à l’enseignement théorique. Dans l’une des salles boisées du bâtiment, le livre biblique de la Sagesse capte l’attention générale.

Texte et photos : Marilyne Chaumont

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lesséminaristesÀ issy-les- moulineauxLes 45 séminaristes viennent d’une dizaine de diocèses de province et d’Île-de-France (dont Nanterre) mais aussi des Missions Etrangères de Paris (futurs missionnaires en Asie).Ils sont de parcours, d’âges et d’origines très différents, et forment une communauté soudée par un même élan généreux à la suite du Christ. La semaine est rythmée par des cours regroupés par cycle et une immersion en paroisse le week-end.

l’histoireLa compagnie de Saint-Sulpice – les « sulpiciens » – a dès son origine contribué à renouveler la vie catholique en France. Résolument au service des prêtres et des futurs prêtres, cette société de

prêtres diocésains fondée en 1645 par Jean-Jacques Olier répondait à l’appel du Concile de Trente, qui recommandait la création de séminaires. Ceux-ci n’existaient pas encore et visaient une formation complète du clergé, souvent mal préparé à sa mission, en pleine Réforme catholique. Le séminaire Saint-Sulpice, lui-même fondé par Jean-Jacques Olier quelques années auparavant, en a été la « première pierre ».

les 4 piliers dela Formation- La formation humaine. Très attentifs à l’équilibre humain, les formateurs, qui accompagnent personnellement chaque séminariste, veillent à la structuration de chacun.

-La formation spirituelle. Elle s’enracine dans la vie de prière communautaire : prière du matin et du soir, eucharistie chaque jour à midi, adoration, etc.

- La formation intellectuelle.

Différents cours sont dispensés tout au long de la semaine, de l’histoire de l’Église à la psychologie, de l’hébreu à la théologie.

- La formation pastorale.Le samedi et le dimanche, le séminaire se vide intégralement ! Non pour un week-end de repos bien mérité, mais pour une formation « pastorale » : les séminaristes plongent dans la vie d’une paroisse francilienne, auprès des jeunes en aumônerie, des couples, des enfants, des plus fragiles, etc.

Les séminaristes tissent une vie fraternelle intense à tout moment, lors de la messe quotidienne, des intercours détendus ou des échanges à bâtons rompus autour de leur expérience personnelle en paroisse.

pour en savoir+ seminairesaintsulpice.fr

Je veux des prêtres pour mon diocèse, je donne pour les séminaristes

J’envoie mes dons à :

œuvre des vocations 15 rue des Ursins – 75004 Paris

ou en ligne sur : www.mavocation.org

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7Nanterre Spécial ordinations xw reportage 7reportage

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dit rien à l’autre moitié. Il constata que la première moitié des partici-pants travailla mieux et plus long-temps que la seconde. Ainsi, les volontaires agirent sans chercher de retour, c’est-à-dire gratuitement. D’ailleurs, un certain nombre d’études ont établi que la fréquence et la moti-vat ion des ac tes altruistes diminuent lorsqu’on cherche à les motiver par une récom-pense matérielle.En donnant, ne risque-t-on pas de se faire avoir ? Notre monde est dur. Ne doit-on pas apprendre aux enfants à se battre plus qu’à se donner ? D’ailleurs, laissons nos innocentes têtes blondes quelques minutes sur un tas de sable, et la troisième guerre mondiale commence !Non ! Deux chercheurs américaines de l’Ohio ont observé des enfants de maternelle (trois et quatre ans) et ont constaté que, spontanément, ils partageaient ce qu’ils possédaient (comme leur goûter) ou réconfor-taient un enfant triste ou mécontent.

Elles leur ont alors demandé ce qui les poussait à agir ainsi (« Pourquoi as-tu partagé ton goûter avec John ? »). L’examen des réponses a montré que la grande majorité des enfants expliquaient leurs actes par le souci de l’autre (« John avait

faim »), non par la crainte d’être punis ; seul un petit nombre ont dit être attirés par l’espoir d’un retour, par exemple, d’être bien vus.

remplir le réservoir pour pouvoir se donnerEnfin, surtout, à trop se donner, ne risque-t-on pas de s’épuiser ? Oui, si vous oubliez de vous remplir, de recevoir. Au début, vous ressentirez une fatigue de plus en plus impor-

l ’être humain est fait pour se donner. Ami lecteur, arrêtez-vous un instant et réfléchissez à un bon sou-

venir, à un moment de votre vie où vous fûtes particulièrement heureux. Quand une personne répond à cette question, elle pense le plus souvent à un moment où elle s’est donnée, voire s’est oubliée. Avez-vous constaté qu’il y a souvent plus de joie à faire un cadeau qu’à en rece-voir ? Pour une femme, l’accouche-ment (donner la vie) est souvent l’un des plus grands moments de son existence. Je songe aussi à ces hommes ou ces femmes qui rayon-nent lorsqu’ils disent à leur épouse le jour du mariage : « Je me donne à toi. » Songez aux personnes que vous admirez vraiment. Certes, nous pouvons lire la presse people par curiosité. Mais nous savons faire la différence entre les stars, souvent

narcissiques, et les véritables héros que nous souhaiterions imiter : ceux-ci sont presque toujours des personnes tournées vers les autres. Du soleil qui rayonne à profusion aux parfums printaniers, la nature ne témoigne-t-elle pas, elle aussi, de cette générosité jubilante ? Gratuite-ment ! Notre propos n’est-il pas naïf ou idéaliste ?

en donnant, l’homme ne se CherChe-t-il pas seCrètement ?Le psychologue Leonard Berkowitz a demandé à un groupe de volon-taires de fabriquer des boîtes en papier sous le contrôle d’un super-viseur – superviseur qu’ils ne rever-ront jamais. Puis il divisa le groupe en deux. Il informa la première moi-tié que leur performance, tout en demeurant anonyme, jouerait un rôle sur la note du superviseur, mais ne

Relations. Donner s’apprend tout au long de la vie, à tous les âges. Tout le monde est appelé à donner, c’est dans la nature de l’homme. Et la clé pour une vie heureuse. Par Pascal Ide.

Il y a dans le cœur de l’homme un désir de se donner gratuitement. La vraie joie est celle du don.

« tout ce qui n’est pas donné est perdu »

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Donner : le secret du bonheur

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tante. Puis, souvent, s’installera une subtile amertume : « Je me donne sans compter, et personne ne le reconnaît. » Si vous laissez s’instal-ler cette rancœur, vous pouvez progressivement être conduit au burn-out qui touche de manière privilégiée les personnes généreuses à haut idéal.

mieux se donnerLe remède consisterait-il donc à moins se donner, ainsi que certains le conseillent ? Non, mais à mieux se donner ! En l’occurrence, à prendre le temps de se reposer (une nuit complète par jour, un jour par semaine, un mois par an), à nourrir des amitiés gratuites, et surtout à savoir remercier. La gratitude remplit notre réservoir.Une parole de Jésus, dans l’Évangile, résume tout : « Vous avez reçu gra-tuitement, donnez gratuitement » (Mt 10,8). a

Quand il pleut, madame Ça C’est Chouette dit : « Ça c’est chouette, je vais sortir et comme ça ma toilette sera faite ! » Quand il fait soleil, elle dit : « Ça c’est chouette, ma tarte va cuire toute seule sur la fenêtre ! » Si personne ne vient la voir, elle dit : « Ça c’est chouette, je vais finir mon livre ! » Si quelqu’un vient, elle dit : « Ça c’est chouette, j’avais justement cuit un gros gâteau ! » Or, un beau jour, Monsieur J’ai Pas Envie et Madame Ça C’est Chouette se retrouvent tous les deux dans l’ascenceur. Et l’as-cenceur tombe en panne. « Ça c’est chouette, dit Madame Ça C’est Chouette, je vais commen-cer mon déjeuner ici. - Moi, j’ai pas envie, dit Monsieur J’ai Pas Envie. - Oh, mais si, mais si, dit Madame Ça C’est Chouette,

goûtez-moi un peu ce jambon de pays. Allez, bon appétit, Mon-sieur J’ai Pas Envie ! » Mais le repas est fini, et la panne d’as-cenceur dure encore. « Ça c’est chouette, dit Madame Ça C’est Chouette, je vais finir le pull de mon petit neveu. - Moi, j’ai pas envie de tricoter, dit Monsieur J’ai Pas Envie. - Ah, allez, tricotez donc un peu ! dit Madame Ça C’est Chouette. Ça passe le temps ! » Et le tricot s’allonge, s’allonge, il s’allonge tellement qu’il devient trop grand pour le petit neveu de Madame Ça C’est Chouette. « Ça c’est chouette, dit Madame Ça C’est Chouette, comme ça, je vais vous le don-ner ». Et Monsieur J’ai Pas Envie enfile le pull. Et la panne dure toujours. « Ça c’est chouette, dit Madame Ça C’est Chouette, parce que je dors debout ». Et elle

baille. « Mais j’ai pas envie de dormir debout, moi, dit le pauvre Monsieur J’ai Pas Envie ». Madame Ça c’est chouette ne lui répond pas parce qu’elle dort déjà. Alors, il la regarde dormir debout, si jolie, toute rose, avec ses bouclettes. Et quand on vient les délivrer, Monsieur J’ai Pas Envie dit à Madame Ça C’est Chouette : « J’ai pas envie de vous quitter. - Ça c’est chouette, dit Madame Ça C’est Chouette, parce que moi non plus ! » Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. Le véritable secret de Madame Ça C’est Chouette, c’est le don. Le don est contagieux, il suscite le désir de donner. Même chez les grognons. En effet, lorsque Monsieur J’ai Pas Envie dit : « J’ai pas envie de vous quitter », le don de sa voisine lui donne le désir de se donner. a

une belle histoire

Madame « Ça C’est Chouette »Pascal Ide Ce prêtre est docteur en médecine, en philosophie et en théologie. Bénéficiant d’une longue expérience d’accompagnement des personnes, il conjugue les approches psychologique, philosophique et théologique.

Mère Teresa de CaLCUTTa La joie dU dontrad. Paul Granville, Paris, seuil, 1975.

Le bUrn oUT, Une MaLadie dU donPascal iDe, Paris, l’emmanuel, 2015.

La Loi dU donJean-claude sAGne, lyon-ii, université lumière,1990

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l’1visibleCe mensuel catholique est édité par PRODEO 89, boulevard Blanqui - 75 013 Paris SAS au capital de 425 904 euros Tel : 01 58 10 75 16 - Fax : 01 58 10 75 25 www.l1visible.com

Directeur de la publication• Henry Huyghues Despointes

[email protected] Directeur de la rédaction • Hubert de Torcy

Rédacteur en chef • Émilie Pourbaix 75 15 Journalistes • Magali Germain • Marilyne ChaumontDirection artistique • Christophe Roger Crédits photos couverture Psycho : shutterstock

Reportage : Marilyne Chaumont People : Véronique Fel.

Fabrication • Marie-Hélène Vincent 75 17 Impression • Roto Champagne52000 Chaumont Dépôt légal : à parution

N° ISSN : 2106-7872

Diffusion Directeur• Bertrand Carron Abonnement • Marie-Hélène Vincent 75 17 Commercial • Marie-Hélène Vincent 75 17

Régie publicitaire • Hubert Godet 06 12 56 01 36Amis lecteurs, tous les mercredis, de 14 h à 14 h 30, l’équipe de ’1visible prie à votre intention.

Nanterre Spécial ordinations xw 9psyChologie

Au-dessus de chez Monsieur J’ai Pas Envie, habite une petite dame toute ronde et rose qui s’appelle Madame Ça C’est Chouette.

3 Clés pourSe donner de manière ajustée

1 apprenez à vous connaître. Vous allez à une soirée. Vous vous réjouissez de rencon-

trer de nouvelles personnes. Pourtant, vous revenez avec un goût de cendre dans la bouche. Demandez-vous : en fait, lorsque je me suis intéressé à cette personne, est-ce que je n’at-tendais pas secrètement qu’elle me pose ensuite des questions sur moi ? Quand vous êtes centré sur l’autre, que vous cherchez son bien et seu-lement son bien, il est impossible de ne pas éprouver de la joie.

2 pratiquez la reconnaissance. Repérez dans votre journée trois moments qui vous ont fait

du bien. Constatez que ces moments heureux font monter en vous le désir de dire : « merci », de les

partager à quelqu’un. Notez l’événement et accom-pagnez-le d’un acte de gratitude : si vous êtes croyant, à Dieu ; sinon, à la vie, etc. Faites-le en fin de journée. Le spécialiste de la gratitude, le docteur Emons, a montré qu’une personne qui s’endort ainsi présente un sommeil plus profond et plus réparateur. Surtout, elle se prepare à don-ner à son tour.

3 donnez sans attendre de retour. Ne faites pas de comptes d’apothicaire : « Je l’ai invité

trois fois au restaurant et lui deux fois au cinéma. » Maintenant, si l’un de vos amis ne fait que prendre sans rendre, prenez conseil auprès d’une personne avisée : est-ce véritable-ment une relation d’amitié ? a

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témoignage

« Faire connaître le Christ »

a îné de quatre enfants, j’ai grandi dans le climat de disponibilité et d’ouverture d’une famille catholique pratiquante, où nous avions l’habitude de prier

ensemble le soir. À l’âge de 12 ans pour la première fois, je me suis posé la question de la vocation lors d’une simple discussion de table, avec mes grands-parents, oncles et tantes : en parlant des métiers, ma grand-mère disait qu’elle aimerait un prêtre dans la famille… J’ai levé la main et affirmé “moi, je veux bien”, sans vraiment savoir ce que ça signifiait à l’époque ! En y réfléchissant, je me suis dit, ça vaut le coup de savoir ce que c’est vraiment. C’est resté un questionnement. À l’adolescence, je continuais à suivre mes parents à la messe mais ça ne m’en-

chantait pas plus que ça. Grâce à un ami, j’ai participé quatre ans de suite à des camps avec la commu-nauté des Béatitudes. Ils m’ont permis de découvrir et approfondir ma propre foi et de savoir ce que c’était de vivre “en chrétien”, pas seulement sur un mode formel. La question d’être prêtre est restée entre mes 12 et mes 18 ans, même si par moments elle

s’est faite plus discrète, car ce n’est pas toujours évident. On se pose aussi la question du mariage... Parfois je me dis “c’est quand même beau, une famille”. En même temps, lorsqu’on fait un choix, on ne doit pas toujours regarder ce à quoi on a renoncé : surtout quand on fait l’expérience d’un amour durable, fiable et profond du Seigneur ! Dès après le bac, j’ai décidé de suivre une formation au séminaire. Même si certains ont pu juger que c’était tôt, mes parents ont bien accueilli mon choix. Je ne voyais pas de raison de reculer encore, d’autant que ma demande était acceptée. Je savais aussi que j’aurai un an de stage en coopération : je suis parti à Hong-Kong après mes deux premières années, avec les MEP (Missions étrangères de Paris). Cela a

été un lieu de mûrissement : j’ai été logé dans une paroisse chinoise, et je passais quatre jours par semaine chez les petites Sœurs des pauvres, qui prennent soin des personnes âgées. J’ai été édifié par les sœurs, qui font attention à ce que chacun puisse participer à la vie de la maison. Elles servent Dieu de tout leur cœur à travers les plus pauvres.Beaucoup d’amis m’ont dit “t’es le premier sémi-nariste que je connais”. Trop peu de gens connais-sent le Christ. Plus le temps passe, plus je me dis “c’est trop dommage de ne pas être chrétien”. Je suis prêt à passer toute ma vie à faire connaître le Christ. Pas seulement par mes paroles, mais par ma manière de vivre. Par la grâce de Dieu et non la force de mon poignet. L’idée de servir une cause rejoint tout le monde : on a tous envie de changer quelque chose. En tant que chrétien, on nous dit que ça correspond au “projet de Dieu” de servir le bonheur de l’humanité. Moi, ça m’a saisi aux tripes et j’ai eu envie d’y répondre comme ça. Il y a des jours où on se dit que Dieu est parfois loin. Mais je mesure de plus en plus que non, il ne s’agit pas d’une cause lointaine, mais de l’expérience d’une relation. Plus le temps passe, plus je vois que j’ai été choisi ni parce que j’étais meilleur, ni moins bon. C’est un mystère : il y a un appel, on y répond. » a

J e suis né et j’ai grandi au Togo, en Afrique de l’Ouest, jusqu’à mon bac. Arrivé en France, après avoir étudié l’informatique et la banque en ligne, j’ai travaillé dans le

commerce pendant sept ans avant de rentrer au séminaire. Pour remonter aux débuts de l’histoire, je me souviens que dans ma tête d’enfant, il y avait une espèce d’évidence que je serai prêtre. Le curé de ma paroisse, le père Edmond, m’impressionnait et je voulais devenir “père Edmond”. Quand j’étais petit, tout le monde m’appelait “le petit prêtre” ! À l’adoles-cence, j’en ai eu un peu assez d’être enfermé dans cette figure du “petit prêtre”, et j’ai convoqué tout le monde dans ma famille pour leur dire : “Non, ce ne sera pas moi !” Ce qui n’était pas plus mal, car ça m’a fait gagner ma liberté. J’ai commencé à faire de la philosophie, et je pensais bientôt à devenir ingénieur, créer ma boîte et avoir une famille. L’idée d’être prêtre est restée comme la nostalgie d’un doux rêve d’enfant. Je me disais parfois, “si j’avais été docile, aujourd’hui je serais prêtre, c’est ce que je voulais vraiment… Mais ce n’est pas si grave, finalement tout va bien.” J’avais l’idée du bonheur stéréotypé de notre époque – je fais des études, tout se passe dans l’ordre. Et puis en 2010, je suis rentré un mois à Lomé. Avec ma mère, on a

passé beaucoup de temps à prier et à lire la Bible. Replongé dans le bain originel de prière de mon enfance, c’est lors de ce séjour que j’ai vraiment ren-contré le Christ. Tout à coup, l’Évangile n’était plus l’histoire d’un type qui a vécu il y a 2000 ans, mais de quelqu’un qui était vivant, qui m’aimait et pouvait agir dans ma vie. Quand je suis revenu en France, j’étais sur un petit nuage, je parlais de Jésus à tout le monde – la lumière de la foi était venue avec une telle clarté que je ne pouvais pas ne pas en parler ! J’avais un objectif : devenir saint, et un rêve, devenir prêtre. Je me disais si le Christ est vivant, ça change tout, ça vaut le coup de passer toute sa vie à l’annoncer. C’est ainsi que j’ai atterri au séminaire, après en avoir parlé à mon curé d’Antony. Cette année, je passe les week-ends en insertion dans une paroisse de Colombes : c’est le premier lieu d’annonce du Christ. Je me rends présent auprès de groupes d’aumônerie, de jeunes couples qui se rassemblent pour parler de leur foi et méditer le texte du pape Laudato si... Ma passion, c’est de parler du Christ. Avec les enfants aussi c’est extraordinaire, ils posent de vraies ques-tions. On imagine parfois que c’est trop compliqué pour eux, mais il y a quelque chose qui nous dépasse.

Si on arrive au ciel et que nos amis non-chrétiens se rendent compte qu’on avait ce trésor de la foi et qu’on n’a jamais osé leur en parler par souci d’éviter le prosélytisme, au mieux ils nous donneront une paire de claques, s’ils restent nos amis ! C’est comme si on avait des lingots d’or en quantité inimaginable, et qu’on faisait la fête avec nos amis sans leur en par-ler. Le séminaire, c’est vraiment formidable pour mieux comprendre ma propre foi et en témoigner. La question de “l’intelligence de la foi” est l’un de mes combats premiers. Il faut se coltiner des questions costauds, mais on n’a pas le choix : nos contempo-rains attendent qu’on puisse rendre raison de l’es-pérance qui est en nous. » a

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« Un objectif, devenir saint, un rêve, devenir prêtre »

Côme de Jenlis, 25 ans, séminariste en cinquième année.

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Témoignages recueillis par Marilyne Chaumont. Photos : Marilyne Chaumont

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Elom Gayibor, 33 ans, séminariste en troisième année.

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Père Julien Brissier, 33 ans, prêtre à Asnières-sur-Seine, ancien séminariste. ©

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a près un cursus d’ingénieur agricole, je suis entré au séminaire en 2007 à l’âge

de 25 ans. Ma foi s’est nourrie dès l’enfance, en famille. J’ai eu très tôt le désir de servir le Christ et l’Église sans forcément penser à être prêtre. L’appel s’est formé par petites touches successives, à travers des événements comme des pèlerinages, des JMJ, et mes années en école d’ingénieur. Lors de mes études, je voyais l’importance de convertir les pratiques, par exemple par l’agri-culture biologique : mais je me rendais compte que pour changer les pratiques, il fallait d’abord une conversion du cœur. Je me suis senti appelé à travailler sur ce terrain-là, rejoint par deux aspects de la mis-sion du prêtre : l’annonce de la parole de Dieu, qui avait bien pris place dans ma vie depuis les JMJ à Rome ; et l’Eucharistie, ce don de Dieu dans le pain de vie, qui était présent au lycée puisque j’y avais l’adoration hebdomadaire.

« l’importanCe de la Conversion du Cœur »Au séminaire, j’ai pu vivre une réelle structuration de ma pensée et de ma personne : on peut avoir des idées sur ce qu’est un prêtre, la vie chrétienne, mais le séminaire vient structurer tout ça. C’est important de recevoir une struc-ture, une armature, pas un corset mais un squelette ! J’ai reçu du fond, des connaissances articulées à la vie quotidienne… La manière d’enseigner était bien connectée au réel. Et la formation pastorale tout le week-end permettait une mise en pratique permanente ! La forte collaboration prêtre/ laïcs qu’on cherche à vivre en paroisse s’enra-cine aussi dans l’expérience du séminaire, où l’on a vraiment appris à collaborer entre nous et à vivre une vie de fraternité. » a

m a vie spirituelle s’est beau-coup développée dans mon enfance, à la fois dans ma

famille, très pratiquante du côté de ma mère mais moins du côté de mon père, et de manière indépendante. À l’âge de 12 ans, j’ai senti l’appel à être prêtre. Un appel très fort, de l’ordre de la certitude. Mon père m’a dit : ‘tu pourras pas te marier, t’auras pas d’enfants’, je lui ai répondu : “Mais si, j’aurai tous les enfants du monde !” Finalement, il a accepté que j’entre à l’internat des Légionnaires du Christ, une sorte de “petit séminaire”.

« aller lÀ où le seigneur m’envoie »La plupart des garçons s’y posaient la question de devenir prêtre, mais c’était une école normale : j’ai traversé l’ado-lescence de manière très heureuse, avec de belles amitiés qui durent. Plus tard, c’est dans cette communauté que je suis devenu religieux. J’ai beaucoup voyagé, en Espagne, aux États-Unis dans le Bronx, et à Montréal où j’ai été marqué par la figure d’un prêtre. Ce dernier était aumônier “Foi et lumière” auprès des personnes handicapées mentales, aumônier de la police et des hôpitaux, et avait lui-même recueilli deux enfants handicapés : une “pastorale de la fragi-lité” très développée. Grâce à cette expérience, je me suis rendu compte que j’étais appelé à une vie diocésaine et non religieuse, que je faisais là de manière exceptionnelle ce que je voulais faire dans l’ordinaire. J’ai intégré le séminaire de retour en France. J’y ai trouvé une ambiance très porteuse. Je me suis senti toujours respecté, accompagné avec beaucoup de bienveillance, par rapport à mon parcours et à ma per-sonnalité... J’avais peur d’étouffer dans les études et ça a été tout le contraire, notamment grâce à l’inser-tion en paroisse chaque week-end ! Mon désir est d’être pasteur, à l’image du Christ, d’accueillir chacun et d’aller là où le Seigneur m’envoie. » a

v ictor a pensé à devenir prêtre vers l’âge de 15 ans. On a été assez étonnés car on ne

l’avait pas vu venir. Lorsqu’il est entré d’abord au petit séminaire, un inter-nat assez exigeant, c’est là qu’on a senti qu’on n’était pas propriétaires de nos enfants, qu’on s’abandonnait vraiment entre les mains du Seigneur. Son année de propédeutique, qui précède l’entrée au séminaire, a été aussi une étape pour nous, car il n’avait pas fait d’études alors qu’on aurait aimé qu’il ait un diplôme avant. Mais nous avions totalement confiance. D’autant que notre fils aîné avait déjà fait une propédeutique et en était ressorti : on savait que c’était une vraie année de discernement.

« sa voCation reJaillit sur toute la Famille »À son entrée au séminaire, nous avons fait une relecture de ce que Victor avait vécu, comment il avait grandi, et on a mesuré que ça cor-respondait finalement bien à ce qu’était notre fils… On réalise que le Seigneur agissait déjà depuis l’enfance. Maintenant, il est en 5e année et on le voit heureux d’être là-bas. On pense que c’est sa place. On se sent toujours un peu dépassé en tant que parents, mais nous sommes confiants. On ne lui a jamais dit de devenir prêtre, c’est vraiment son choix personnel. On n’osait même plus prier pour les vocations, car on ne voulait pas qu’il sente de pression. Aujourd’hui, le fait qu’il mûrisse cette vocation rejaillit sur toute la famille, dans la vie de prière notamment, même avec des enfants grands ! Ça a suscité une plus forte union, une plus grande fraternité spirituelle entre nous. » a

C ela fait trois ans que je suis les séminaristes ici, à la fois comme l’un des quatre

directeurs, et comme enseignant – je transmets l’histoire de l’Église, la spiritualité du prêtre diocésain... L’un de mes rôles est d’accompa-gner les séminaristes dans leur chemin et la maturation des quatre “piliers” de leur vie : spirituelle, inte l lec tue l le , pastora le e t humaine. Il s’agit de faire l’unité entre les quatre ! Par moments se jouent des remises en cause, et c’est bien normal car en six ans, on va se convertir. Il y a des fois où le séminariste vient frapper, “Père je peux vous voir”. Cela peut arriver par exemple lorsque l’in-sertion en paroisse est un peu difficile : quand le curé est d’une autre génération, avec une autre sensibilité, ça peut remuer, toucher profond ! Il faut que toutes les dimensions de l’engagement s’ap-profondissent : l’obéissance, le célibat, la simplicité de vie... Ce que je peux dire des séminaristes, c’est que je suis très optimiste : ils cherchent à être en communion, avec des relations fraternelles fortes et saines.

« Je suis très optimiste sur les séminaristes »Or l’esprit de communion est source de fécondité missionnaire. Ils ne sont pas idéologues, c’est très manifeste, et reçoivent dans une grande ouver-ture de cœur. Beaucoup ont une attitude de disciple : “Ce n’est pas moi, c’est le Christ.” Donc, j’apprends du Christ, il est le maître, moi le disciple. Car c’est le cœur de la vie du sémina-riste – comme de tout baptisé : deve-nir de plus en plus disciple du seul maître qu’est Jésus-Christ. » a

Damien Delesque, 32 ans, diacre en dernière année de séminaire, ordonné prêtre le 18 juin à la cathédrale de Nanterre.

Antoinette et Philippe Vincelot, institutrice et ingénieur résidant à Colombes, 6 enfants, parents de Victor, 25 ans, séminariste en cinquième année.

Père Gilles François, formateur au séminaire et vicaire épiscopal du diocèse de Créteil.

Témoignages recueillis par Marilyne Chaumont. Photos : Marilyne Chaumont

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Faut-il mettre fin au célibat des prêtres ?Débat. La légitimité et l’utilité du célibat des prêtres sont des questions qui reviennent souvent sur le devant de la scène. Au XXIe siècle, est-il temps que l’Église se remette en question sur ce point ? Débat entre Lili Sans-Gêne et Jean Mercier

Cette journaliste s’est toujours intéressée aux questions religieuses. Elle a lu la Bible. Elle pose sans complexe les questions que beaucoup n’osent pas poser.

1Lili Sans-Gêne   Jésus  n’a  jamais demandé à ses apôtres d’être céli-bataires. D’ailleurs dans les pre-miers siècles de l’Église, il paraît que les prêtres étaient mariés !

Jean Mercier Jésus a imposé à ses apôtres son style de vie, fait d’itinérance et de précarité, qui s’accordait à son célibat. Il a aussi affirmé que certains hommes pouvaient choisir de se faire « eunuques » pour le Royaume de Dieu, même si ses contemporains l’ont trouvé scandaleux, car il était mal vu de ne pas se marier dans la culture juive. Ensuite, saint Paul a sillonné tout le bassin méditerranéen en imposant un modèle très clair : l’apôtre célibataire. Durant le premier millénaire, on a effectivement ordonné des hommes mariés, mais l’Église exigeait d’eux qu’ils n’aient plus de relations conjugales avec leur femme. Et ce n’était pas si facile à vivre… Aujourd’hui, l’Église latine n’ordonne des hommes mariés que sous forme dérogatoire, pour d’anciens pasteurs protestants ou anglicans devenus catho-liques, qui sont environ 400 dans le monde. Et elle permet aussi qu’il y ait des prêtres mariés dans ses Églises orientales, régies par une autre culture.

2Lili Sans-Gêne   Il  est  cruel qu’un prêtre, s’il tombe amoureux, ne puisse pas se marier. Jésus n’au-

rait jamais voulu une telle dureté !

Jean Mercier Jamais, depuis 2 000 ans, l’Église catholique n’a permis que les prêtres célibataires puissent se marier après leur ordination. Elle leur demande de rester fidèles à la promesse solen-nelle qu’ils ont faite en toute liberté. Imaginez que les prêtres célibataires aient le droit de convoler en justes noces. Cela veut dire qu’ils seraient des cœurs à prendre : les gens se deman-deraient en permanence avec laquelle des paroissiennes le curé va se marier... C’est humain ! Mais ce serait insuppor-table pour le prêtre. Dans sa sagesse, l’Église a décidé qu’on ne change pas d’état de vie après l’ordination.

3Lili Sans-Gêne  J’ai lu que c’est au XIIe siècle que la règle du célibat s’est  réellement  imposée : ça prouve bien que c’est une inven-tion de l’Église, pas une volonté du Christ.

Jean Mercier En effet, l’habitude d’or-donner des hommes mariés avait conduit, au fil des siècles, à ce qu’on transforme en prêtres des laïcs puis-sants ou riches, mais qui n’avaient pas du tout la vocation de prêtre… Le pouvoir spirituel était ainsi asservi au pouvoir temporel. En réaction, au XIe siècle, les papes ont voulu purifier le sacerdoce et revenir à des prêtres vraiment consacrés à Dieu. Ce n’est qu’au XIIe siècle qu’on a formalisé l’interdiction d’un clergé marié, lors du deuxième concile du Latran (1139).

4Lili Sans-Gêne  Je trouve inhumain d’obliger un homme à rester céli-bataire toute sa vie. On ne peut pas lutter toute une vie contre ses pulsions.

Jean Mercier Si l’homme ne peut rester sans dormir, boire et manger, il peut tout de même vivre sans exercer ses pulsions génitales. C’est le propre de l’homme de pouvoir les maîtriser, ce qui le différen-cie des animaux, effectivement soumis à leurs pulsions. Et Dieu donne à cer-tains cette possibilité. Ce qui n’empêche pas les prêtres d’avoir une vie affective gratifiante, en particulier par l’amitié et la paternité spirituelle. Le célibat, quand il est bien vécu, libère les prêtres pour une plus grande disponibilité et une imitation radicale de Jésus, qui a donné sa vie jusqu’à l’extrême. Cela leur permet d’aimer « autrement » que dans une vie

d’époux et de père de famille. Mais l’Église n’a jamais dit que c’était donné à tout le monde… C’est un cadeau que Jésus fait à certains : une « grâce ». C’est un grand mystère.

5Lili Sans-Gêne  Les prêtres seraient aussi bons s’ils étaient mariés. Le célibat les prive de beaucoup de choses qui enrichiraient  leur ministère.

Jean Mercier L’Église compte de très nombreux prêtres mariés en Orient, et quelques centaines en Occident. Leur expérience prouve qu’il n’est pas évident de concilier ministère et vie familiale. Cela crée des conflits, par-fois insolubles. Par ailleurs, on dit parfois qu’un prêtre marié saurait mieux aider les gens mariés. Peut être... Mais il pourrait aussi « pla-

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Lili Sans-Gêne

« C’est inhumain d’imposer à un homme de rester célibataire toute sa vie ! »

12 xw Nanterre Spécial ordinationsd’aCCord pas d’aCCord

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quer » sur eux son expérience du mariage, ce qui ne les aidera pas forcément...

6Lili Sans-Gêne  Vous vous plaignez de manquer de prêtres ! Mais pourquoi l’Église n’accepterait-elle pas au séminaire aussi bien des célibataires que des hommes mariés ? Comme ça, les prêtres auraient le choix !

Jean Mercier Former deux types de prêtres est loin d’être facile, car cela impliquerait une sorte de prêtrise à deux niveaux, ce qui est déjà un casse-tête dans les Églises orientales. Et aussi bien pour les catholiques que les non-catholiques, ce serait un sacré brouillage de l’identité du prêtre. Ce n’est pas ça qui remplirait les séminaires ! Au fond des têtes de nos contemporains, le célibat joue un rôle symbolique puis-sant : il structure à nos yeux l’identité de l’Église catholique, même si on ne s’en rend pas compte.

7Lili Sans-Gêne Après tous les scandales de pédophilie dans l’Église, je pense qu’il faut arrêter avec cette histoire de célibat. Sans parler de pédophilie, il est évident que les prêtres, étant célibataires, sont beaucoup plus fragiles devant la tentation.

Jean Mercier Les experts sont formels : il n’y a pas de lien scientifiquement établi entre pédophilie et célibat. La plupart des pédophiles sont des hommes mariés. La pédophilie est une maladie, une immaturité psychique. Quant à la « tentation », on sait bien que les gens mariés ne sont pas moins tentés de « déraper » que ceux qui ont choisi d’être célibataires « pour Dieu » : il suffit de voir les couples qui explo-sent à la suite d’un adultère.

8Lili Sans-Gêne De toute façon, l’Église a toujours eu un problème avec la sexualité. Donc elle veut imposer aux prêtres de ne pas avoir de relations sexuelles, juste pour être des super-bons chrétiens !

Jean Mercier Ce genre de discours date d’un autre siècle ! Les prêtres qui choi-sissent le célibat ne le font pas par dégoût du sexe. On ne peut renoncer qu’à quelque chose que l’on trouve bon... La sexualité est belle, si elle est vécue selon la volonté de Dieu : c’est ce que martèle l’Église catholique ! Les prêtres renoncent à la sexualité parce que, tout en la trouvant belle, ils préfè-rent vivre un autre type d’amour, radi-calement différent, celui du don de soi à Dieu, et pour tous.

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raison : frustration, déception, burn-out, dépression, etc. Comme le fait un homme marié qui s’offre une « nouvelle » vie avec une seconde femme, le prêtre peut avoir envie de quitter son Épouse symbolique - l’Église - pour une « vraie » femme, plus gratifiante. Dans ce cas, aussi bien pour l’homme marié ou pour le prêtre, ce ne sont pas le célibat ou le mariage qui sont en cause ! C’est la difficulté à être fidèle qui pose pro-blème. a

Lili Sans-Gêne Quoi qu’il en soit, vous voyez bien qu’il y a beaucoup de prêtres qui n’y arrivent pas, et qui vivent en couple en cachette ou qui quittent le célibat. C’est bien la preuve que c’est invivable…

Jean Mercier Les prêtres qui trichent sont très minoritaires. Certains peu-vent aussi craquer, et puis se repen-tir immédiatement. La tentation ne concerne d’ailleurs pas que les prêtres, mais aussi les gens en couple. Même si on avait des prêtres mariés, on ne pourrait éviter qu’ils « craquent » ou qu’ils trichent… Très souvent, dans le cas des prêtres qui quittent le ministère parce qu’ils veulent se marier, le célibat est dési-gné comme le coupable… Mais c’est parfois l’arbre qui cache la forêt…. Un prêtre peut tomber amoureux d’une femme pour toutes sortes de

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Ce journaliste est rédacteur en chef à l’hebdomadaire La Vie, en charge des questions religieuses et plus particulièrement de l’actualité du pape. Il est l’auteur de Célibat des prêtres, la discipline de l’Église doit-elle changer ? DDB, 2014.

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« le célibat leur permet d’être plus

disponibles et d’aimer autrement,

comme le Christ »

CéLibaT des prêTres, La disCipLine de L’égLise doiT-eLLe Changer ?Jean Mercier, DDB, 2014

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Pour un homme appelé à devenir prêtre, le parcours est long et passionnant. Il se prépare pendant sept années à consacrer toute sa vie – son corps, son âme et son intelligence – à Dieu, au service des hommes, ses frères.

pour en savoir+

Comment devient-on prêtre ?

www.mavocation.org

le 2e cycleCe deuxième cycle dure quatre ans. C’est le temps de l’approfondisse-ment. Le séminariste étudie la théo-logie, la liturgie, le droit canon, la psychologie pastorale, etc. Pendant ce cycle, certains séminaristes par-tent à Rome, au séminaire universi-taire français. En sixième année de séminaire, le séminariste est déjà ordonné diacre. Il passe désormais la moitié de son temps en paroisse. L’enseignement se fait plus pastoral (prédication, management…). À la fin de cette sixième année de sémi-naire, il est ordonné prêtre.

5

service des vocationsCe service d’Église a pour but d’aider les jeunes à discerner sur une éventuelle vocation au sacerdoce. La méthode d’ac-compagnement est plurielle. Le jeune bénéficie d’entretiens individuels ou en groupe, pour l’aider à mettre des mots sur une expérience. Il reçoit des enseignements sur ce qu’est un prêtre, la question du célibat, la vie évangélique, etc. Il lui est aussi demandé de s’engager dans sa paroisse, pour expéri-menter la vie pastorale, fondamentale dans la vie des prêtres : catéchisme, aumônerie, service auprès des personnes âgées, etc. Il bénéficie enfin d’un accompagnement spirituel avec un prêtre. À la fin de cette démarche, le service des vocations conseille au jeune, avec son accord, de continuer ou non sa réflexion vers le sacerdoce. Contacts : www.mavocation.org [email protected] / 06 70 82 54 69

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la maison madeleine delbrêlCette maison est située chez les Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve a Neuilly. Les jeunes qui se posent la question de devenir prêtres, envoyés par le service des vocations y passent neuf mois, en retrait du monde. Ce temps est consacré à lais-ser raisonner dans leur cœur, l’appel du Seigneur : par la prière personnelle, la vie communautaire et les services de la maison, la formation, plusieurs retraites dont une longue de trente jours, la lecture continue de la Bible, des services auprès des plus pauvres (maison de retraite, hôpital et un mois à l’arche)… C’est un temps de fondation spirituelle. En neuf mois les jeunes fondent et enracinent leur vie sur le Christ. À la fin de l’année, le jeune décide, en accord du supérieur et à l’appel de l’évêque, de poursuivre ou non vers le séminaire.http://maison-mdelbrel.fr

2

le premier cyclePendant deux ans, le séminariste approfondit la philosophie et l’Écri-ture Sainte. Les séminaristes sui-vent également une session sur le sujet de la sexualité et l’affectivité, afin de choisir et de vivre harmo-nieusement le célibat. Tous les séminaristes vivent ensemble dans la grande maison du séminaire, accompagnés par cinq prêtres. Le week-end, les séminaristes partent en paroisse le samedi matin, à plusieurs par paroisse. Ce temps est encore celui du discernement de la vocation.

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le séminaire saint-sulpice à issy-les-moulineauxAu séminaire, pendant six ans le jeune se prépare à devenir prêtre de Dieu, pour le monde. C’est une formation humaine, intellectuelle, spirituelle et pastorale. Pendant toutes ces années il est accompagné par un père spirituel, et vit une intense vie de prière personnelle et communautaires. Il demeure tou-jours libre de quitter le séminaire et de reprendre sa vie d’avant.

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Émilie Pourbaix, avec le père Hauttecœur, responsable de la Maison Madeleine Delbrêl, le père Auville, responsable du Service des vocations, et le père Berthet, directeur du séminaire. Photos : Muriel Bergasa

La Maison Madeleine Delbrêl, pour une année de discernement. Les séminaristes au séminaire d’Issy-les-Moulineaux.

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Constatant que dans son département (l’un des plus riches de France !), des situations de détresse et d’exclusion se vivent au quotidien, l’Eglise catholique des Hauts de Seine a créé la Fondation Sainte-Geneviève. Depuis 5 ans maintenant, la fondation soutient les actions concrètes en faveur des personnes démunies des Hauts-de-Seine.

Lutte contre le mal logement, aide aux familles en difficulté, actions d’insertion en faveur de l’emploi, aide aux femmes enceintes en détresse, accompagnement des personnes malades et handicapées, soutien à l’éducation, accès à la culture… plus de 100 projets ont pu être soutenus depuis la création !

Aidez-nous à poursuivre nos projets solidaires et à en financer de nouveaux ! Vous pouvez faire un don en ligne surf o n d a t i o n s a i n t e g e n e v i e v e . o r g o u renvoyer le bulletin ci-dessous. Rien ne peut se faire sans le soutien de chacun.

Ne laissons pas la détresse s’installer à notre porte !

Oui,

Je soutiens les personnesfragilisées et les familles endifficulté dans les Hauts-de-Seine.

Merci de retourner ce bulletin accompagné de votre chèque libellé à l’ordre de la Fondation Sainte-Geneviève à l’aide de l’enveloppe jointe à  Fondation Sainte-Geneviève - 85, rue de Suresnes 92022 Nanterre Cedex – Fax : 01 42 04 44 38

Déduisez 75% de votre ISF Ou 66% de votre impôt sur le revenu

4B-0

01

Je fais un don exceptionnel au titre de l’ISF, je verse la somme de :

600 € 1 500 € 3 000 €

6 000 € Autre : .....................................€

Je recevrai un reçu fiscal me permettant de déduire 75 % du montant de mon don de l’ISF.

Nom :

Raison social :

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Code Postal : Ville :

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Téléphone :

Je choisis de verser mon don au titre de l’impôt sur le revenu, j’adresse la somme de :

200 € 300 € 400 €

600 € Autre : ...............................................€

Je recevrai un reçu fiscal me permettant de déduire 66 % du montant de mon don de mes impôts sur le revenu.

BULLETIN DE SOUTIEN Don déductible jusqu’à 75 %

par chèque à l’ordre de : Fondation Sainte-Geneviève

par virement bancaire sur le compte suivant :

FONDATION SAINTE-GENEVIEVE - SOCIETE GENERALEIBAN : FR7630003033920005036909003 BIC : SOGEFRPP

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