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5/20/2018 PsychoEnfant-slidepdf.com http://slidepdf.com/reader/full/psycho-enfant-561942edb3f2f 1/55 - GEOPSY.COM - Psychologie interculturelle et Psychothérapie - LA PSYCHOLOGIE DE L'ENFANT  QU'EST CE QUE LA PSYCHOLOGIE DE L'ENFANT ? Comment l'enfant est devenu peu à peu un objet d'étude en psychologie ? L'Émile de J.J. Rousseau situe les premiers balbutiements de la psychologie de l'enfant. Il n'est pas un adulte en miniature, mais a ses propres façons de penser, de sentir et d'agir. Son ouvrage suit un développement chronologique d'Emile. Rousseau est aussi l'instigateur de l'observation consignée au quotidien de ses enfants. Il y a également l'expérience intéressante qui a concerné J.M.G. Itard (1774-1838) et Victor, l'enfant sauvage. Elle a été conduite à une époque où l'on voulait expérimenter pour démentir la théorie de Rousseau selon laquelle l'homme est bon à l'état de nature. Ainsi Itard (O.R.L) s'est vu confier l'éducation de Victor. C'est également l'époque des débuts de la psychiatrie en France, avec surtout les travaux de Pinel. Faut-il enfermer les aliénés, ou au contraire les éduquer ? La découverte de Victor est devenue un pari. Va-t-on pouvoir le soigner, l'humaniser ou est-ce un idiot incurable ? Itard va prétendre que Victor est un prétendu idiot, et que l'idiotisme fut acquis à la suite de l'isolement. Deux courants vont s'opposer : - Pinel : Victor est un idiot incurable, toute tentative d'éducation sera vaine. - Itard : possible de le socialiser. Comment le développement de l'enfant est influencé par les objets et les humains qui l'environnent ? Comment peut-on expliquer qu'un être humain soit dans un tel état ? Itard se fixe un certain nombre d'objectifs pédagogiques : 1)- attacher son élève à la vie sociale = lui créer des besoins nouveaux et l'inciter à les satisfaire. 1

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    LA PSYCHOLOGIE DE L'ENFANT

    QU'EST CE QUE LA PSYCHOLOGIE DE L'ENFANT ?

    Comment l'enfant est devenu peu peu un objet d'tude en psychologie ? L'mile de J.J. Rousseau situe les premiers balbutiements de la psychologie de l'enfant. Il n'est pas un adulte en miniature, mais a ses propres faons de penser, de sentir et d'agir. Son ouvrage suit un dveloppement chronologique d'Emile. Rousseau est aussi l'instigateur de l'observation consigne au quotidien de ses enfants. Il y a galement l'exprience intressante qui a concern J.M.G. Itard (1774-1838) et Victor, l'enfant sauvage. Elle a t conduite une poque o l'on voulait exprimenter pour dmentir la thorie de Rousseau selon laquelle l'homme est bon l'tat de nature. Ainsi Itard (O.R.L) s'est vu confier l'ducation de Victor. C'est galement l'poque des dbuts de la psychiatrie en France, avec surtout les travaux de Pinel. Faut-il enfermer les alins, ou au contraire les duquer ? La dcouverte de Victor est devenue un pari. Va-t-on pouvoir le soigner, l'humaniser ou est-ce un idiot incurable ? Itard va prtendre que Victor est un prtendu idiot, et que l'idiotisme fut acquis la suite de l'isolement. Deux courants vont s'opposer : - Pinel : Victor est un idiot incurable, toute tentative d'ducation sera vaine. - Itard : possible de le socialiser. Comment le dveloppement de l'enfant est influenc par les objets et les humains qui l'environnent ? Comment peut-on expliquer qu'un tre humain soit dans un tel tat ? Itard se fixe un certain nombre d'objectifs pdagogiques : 1)- attacher son lve la vie sociale = lui crer des besoins nouveaux et l'inciter les satisfaire.

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    QU'EST CE QUE L'ENFANT ? Le point de vue biologique: Le terme enfant dsigne les membres d'une classe d'ge dont les critres de dfinition varient en fonction des attitudes, des poques et des ges. Il vient du latin infantia ce qui veut dire le dfaut d'loquence. En psychanalyse, infans dsigne celui qui ne parle pas en raison de son immaturit, celui la place duquel on parle. (Freud parle de "dtresse originelle du nourrisson" pour dsigner la dpendance physique et psychique. ) = tymologie connote l'inachvement qui a pour corollaires l'assujetissement ou la soumission. L'enfance dsigne ainsi la priode de vulnrabilit et d'insuffisance durant laquelle l'adulte va exercer sa protection et son pouvoir. De toutes les espces animales, l'enfant est le plus immature sa naissance, le plus fragile: c'est le phnomne de notnie. Son incapacit survivre par ses propres moyens aboutie une trs grande dpendance l'gard de son environnement. Cette dpendance absolue a un substrat physiologique. La naissance: Elle a lieu au terme de 40 semaines de gestation. Actuellement les grossesses sont surveilles, ce qui donne souvent lieu des diagnostics ante-nataux. C'est une mdecine dlicate qui use parfois de l'intervention thrapeutique de grossesse. Le poids moyen est de 3200g et la taille de 50cm. Son pouls bat 120, son rythme cardiaque est ainsi deux fois plus rapide que celui de l'adulte. Les preuves se multiplient pour montrer la richesse de l'quipement du nouveau-n, notamment dans les domaines sensoriels et moteurs. La naissance s'accompagne de risques: - La souffrance foetale aigu (manque d'O2) = dcs ou lsions crbrales irrversibles. - La trs grande prmaturit (avant 30 semaines de gestation) = organes vitaux sont immatures. - Les bbs hypotrophiques (petit poids).

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    La croissance: Elle dsigne l'augmentation de la taille des lments du corps et de l'augmentation relative de poids. Cette croissance non rgulire dpend de facteurs gntiques, hormonaux et environnementaux. Chaque partie ne connat pas la mme croissance et le mme rythme. La croissance staturo-pondrale est due la multiplication du nombre des cellules, leur augmentation en taille et l'accroissement des espaces intercellulaires. Elle passe par 4 tapes successives: - La priode prnatale =croissance maximale - La petite enfance (0-2ans) =rythme rapide, 18 jours pour multiplier par 2 son poids de naissance. - L'enfance (2-10ans)=croissance lente et rgulire, 5cm/an partir de 4ans. - Pubert =dernire pousse de 16cm et 17kg pour les filles, 20cm et 22kg pour les garons. Les facteurs qui influencent la croissance sont: - Les facteurs hrditaires, lis la race. - Les facteurs lis au sexe. - Les facteurs lis l'alimentation. - Les facteurs lis au climat affectif, l'environnement. La maturation: Elle correspond au dveloppement physiologique de chaque organe jusqu' sa pleine fonctionnalit. Elle met en jeu une interaction entre des facteurs gntiques et pigntiques (influence du milieu sur l'expression des gnes). La maturation crbrale: *Elle a plusieurs caractristiques: - Sa prcocit: un foetus de 4 mois et demi possde l'essentiel de sa structure nerveuse et tous ses neurones. - Son ampleur et sa dure: une 20taine d'anne. - Sa plasticit: bien que programme gntiquement, elle a besoin d'un environnement favorable. Elle est dpendante des sollicitations, des exercices proposs au sujet. *Elle porte sur l'augmentation en taille des neurones, l'acquisition de sensibilits spcifiques tel ou tel type de stimuli, la mylinisation de certains neurones (rend les activits motrices possibles).

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    *Le systme nerveux exerce une influence essentielle sur les autres organes, sa maturation rgle le comportement de l'enfant. Tout retard ou absence de ces acquisitions constituera un signe d'appel. *Le dveloppement psychologique ne peut pas se rduire l'tude de la maturation crbrale, mais il ne peut pas s'en passer. La maturation sexuelle: *Elle s'effectue en deux temps: - Les caractres sexuels primaires (appareil gnital) apparaissent pendant la vie intra-utrine. - Priode de latence aprs la naissance durant laquelle le taux de croissance des organes et la scrtion d'hormones sexuelles sont trs faibles. - Stade prpubertaire et pubertaire, la maturation reprend. Les conduites fondamentales: = manger, dormir, liminer, conduites sexuelles...Elles deviennent le lieu d'tablissement d'interactions avec l'environnement.

    L'acquisition de son statut. Quelles taient les reprsentations dominantes de l'enft et de l'enfce? Rfrence : P. Arris. Le critre age s'est institu lentement comme l'lment essentiel de l'identit. Auparavant des priodes grossires taient utilises, elles reprsentaient des divisions du cours de l'existence qui taient biologiques et sociales. Dans la socit mdivale, il n'existait pas de sentiment d'enfance (ps de cs de la singularit infantile). Ds que l'enft pouvait vivre sans la sollicitude maternelle, il appartenait la socit des adultes et ne s'en distinguait plus (7 ans). Ils partageaient l'intgralit des activits des adultes. Le 1er sentiment d'enfance est le mignotage. C'est un sentiment superficiel rserv aux toutes 1res annes de la vie quand "l'enft tait une petite chose drle". Sentiment superficiel li la forte mortalit, ou inversement? Anonymat. La famille ancienne avait des missions trs diffrentes d'aujourd'hui. Elles regroupaient la conservation des biens, la pratique commune d'un mtier, l'entraide quotidienne. Pas de fonction affective, seul le lignage est important.

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    Le 2me sentiment d'enfance apparat vers le 17me, sous la pression d'influence extrieure la famille: hommes d'glises ou moralistes, qui soucieux de moeurs polices et raisonnables commencent considrer que l'enft ne doit pas tre d'emble plong avec les adultes. Ils prvoient entre les deux une formation morale rigoureuse. On va grce une discipline autoritaire, le "dresser", le soumettre. Regroupement des enfts entre eux dans des collges ou couvents. L'enft est une fragile crature, domine par ses passions, qu'il faut assagir. Les principes de disciplines sont: former strictement des esprits, inculquer des vertus, duquer plus qu'instruire. C'est l'ide de l'infirmit de l'enfce face la responsabilit des matres invits user sans indulgence de leurs pouvoirs de correction. Le systme disciplinaire repose sur trois critres: la surveillance constante (espionnage mutuel au profit du matre), la dlation rige en principe ducatif, et l'application tendue des chtiments corporels. C'est la naissance de la famille moderne: elle assume une fonction morale et spirituelle et cesse d'tre seulement une institution juridique ou conomique. Ainsi l'enfce est ne quand la famille est devenue le lieu des changes, de la sociabilit, puis de l'intimit ; quand les forces socio-conomiques et familiales se sont quilibres. C'est donc une petite socit sous l'autorit d'un chef de famille. En effet, on retrouve toujours la puissance paternelle plus l'autorit maritale. Il rgne en matre absolu sur la ligne puis sur la famille. Jusqu'au 13me, il a le droit de mort sur ses enfants ; jusqu' la rvolution franaise, droit de correction et de demander la dportation ou enfermement quand sa conduite nuisait la moralit familiale. Mais le pouvoir paternel va dcrotre au fur et mesure que le lgislateur prend des dispositions pour l'enft. Le passage de la socit traditionnelle la socit moderne s'effectue sous l'impulsion des ides du 17me: l'individu s'impose au dtriment du groupe; l'homme a envie d'exister comme acteur de sa propre histoire. Le sentiment domestique va s'introduire peu peu dans les familles. Les liens affectifs et autres se trouvent placs au sommet: - Choix du partenaire: le mariage va se fonder sur un autre systme de valeurs. - Les relations mre-enfts se transforment. (E.Badinter: l'amour maternelle n'est pas inn, il est une construction historique) . Il va conduire la mre placer le bien-tre de son nourrisson au dessus de tout. - Place prpondrante que va prendre la vie prive, le foyer: l'intimit, au dtriment des relations avec des trangers la famille.

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    Rousseau: vision dominante qu'on avait de l'enfance comme un tat s'efface au profit d'une vision de l'enfance comme un processus. Il a contribu grce Emile affirmer l'originalit de la vie psychique de l'enfant. Il a distingu plusieurs tapes dans le dveloppement physique, intellectuel et morale de l'enft. Comment, grce au droit, on a reconnu l'enft comme une personne? Au 19me, l'tat tente de s'introduire: la libert familiale devient une libert surveille. Le thme de l'enfance explose, il commence bnficier de la protection de l'tat qui rduit la puissance paternelle. Cela inaugure la protection administrative, mdico-sociale et juridique de l'enft. L'tat se charge de prvoir et d'organiser son instruction. La protection judiciaire : Dans le droit franais, de la filiation dcoulent des droits et des devoirs pour les parents. Le lgislateur rgule l'exercice de ces droits depuis 1804 (code Napolon) , l'enft est dfini comme un "incapable" . Il bnficie de droit mais n'est pas en mesure de les exercer directement: il faut le protger de ses actes contre lui-mme et contre autrui. Jusqu' la 3me rpublique, l'tat se dsintresse des enfts: les orphelins sont laisss des oeuvres prives, les enfts abandonns placs dans des hospices puis dans des familles nourricire o ils sont peu nourris et exploits au travail. Le mouvement lgislatif moderne commence dans les annes 1880. Les 1res mesures de protection de l'enft s'organisent en trois points: - La loi Roussell (23 dec 1874) : surveillance des enfants de moins de 3 ans, placs en nourrice ; l'tat entend ainsi surveiller la sant du nourrisson. - Cration des services d'inspection du travail de l'enft. - L'incitation des enfts la mendicit par des parents ou des tiers devient passible d'une peine de 6 mois 1 an de prison. Ds 1882 avec la loi J.Ferry, l'cole devient gratuite, laque et obligatoire pour les garons comme les filles. L'cole devient un carrefour social pour tout les enfts et un lieu privilgi de dpistage des situations difficiles. Se cre aussi une catgorie d'enfts "non scolarisables" , c'est donc galement l'invention de l'chec scolaire. Mais c'est seulement en1892 qu'une loi va limiter la dure de travail des enfants. La loi du 24/07/1889 porte rglementation sur la dchance de la puissance paternelle. Elle est adopte au terme de 8 ans de dbat. Mais qui va s'occuper de l'enft si la puissance du pre est dchue? La mre peut exercer son autorit seulement si le tribunal lui

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    confie. Le vote de cette loi donne raison ceux qui considrent que la France devait se doter d'un outil juridique destin venir en aide aux enfants maltraits ou victimes de leur parents. Cration d'orphelinats, mais le plus souvent privs, sans subvention et sans contrle de l'tat. Le 19/04/98, est cre un statut sur la rpression des violences, des voies de faits et actes de cruaut commis envers les enfts. C'est la 1re fois que la justice donne les moyens de pntrer dans une famille quand l'enft y est maltrait. Le juge d'instruction peut alors dcider du placement du mineur. A partir de 1912 commence le droit pnal moderne concernant les mineurs (avant, pas de distinction mineur/adulte) . Cration du tribunal pour enfants. Quelles parts doit-on faire la rpression et l'ducation ? (ainsi un enft de moins de 13 ans aura des mesures ducatives mais ne sera pas puni) . La correction paternelle est supprime et peu peu remplace par l'assistance ducative. En 1945, le gouvernement provisoire de De Gaulle fait franchir une tape dcisive la justice des mineurs: - Cration d'un magistrat spcialis: juge des enfts qui est spcialement mandat pour prendre en charge les jeunes dlinquants. (spcialit franaise) - Cration de l'ducation surveille pour dissocier les rponses judiciaire et ducatives la dlinquance. - Cration de l'administration centrale. L'ducation surveille est rattache au ministre de la justice. Le 23/12/1958, la comptence du tribunal pour enft est tendue l'enfance en danger. La protection administrative: Les tours sont abolis en 1860 et remplacs par l'admission bureau ouvert o l'anonymat est encore possible. La possibilit est donne une femme d'accoucher sous X (actuellement, 700 abandons/an) . Elle a un dlai de 2 mois pour revenir sur sa dcision. L'quipe soignante donne nom et prnom l'enft et le dclare l'tat civil. Notons la diffrence entre : - Les enfants abandonns qui deviennent alors pupilles de l'tat. - Les enfts "en dpt" qui sont juste confis temporairement. La convention des droits de l'enfant: Tous les enfts sont placs sous l'autorit d'un adulte: - Les parents,

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    - En cas de mort des parents: conseil de famille puis tutelle, - Dans le cas d'autres raisons: conseil des tutelles o l'on dsigne un tuteur lgale. Il est gnralement purement administratif dans le cas de grandes dcisions, au quotidien l'enft est plac dans un foyer et confi un ducateur. = Au cours du 20me, l'enft a t de mieux en mieux saisi par le droit. Le droit pnal pose des interdits destins garantir son intgrit physique et morale. L'enft est dsormais tenu pour une personne, voire une richesse. L'ide d'un statut civil s'est dvelopp en raison des grandes modifications intervenues dans les pratiques familiales et dans les moeurs. Enfin, si le devoir de protection reste la responsabilit des parents, il s'exerce sous le regard vigilant du fonctionnement social dot d'un dispositif judiciaire, sanitaire et social sophistiqu. Le pacte de filiation issu du code Napolon a connu de nombreuses transformations et la place de l'enft a change. Il peut tre dans certains cas associ la prise de dcision qui le concerne. La convention, adopte le 20/09/89 par l'O.N.U, montre ce nouveau statut pour l'enft. Ce texte fait suite la dclaration des droits de l'enft de 1959. Depuis le 26/01/90, la France fait partie des 60 tats qui ont signs ce texte. - Une dclaration est un texte adopt par une instance internationale mais elle ne lie les tats membres que d'une manire morale. - La convention, elle, cre des engagements juridiques et politique entre les tats qui ont accepts par une dmarche individuelle de le signer et de le ratifier. C'est un texte original pour plusieurs raisons : - C'est le premier texte global, cohrent et universel sur l'enfance, qui dtermine l'ensemble des droits civils ( une filiation, un nom, une nationalit, d'tre dfendu contre toute forme d'exploitation dont sexuelle), des droits culturels ( l'ducation, aux loisirs), des droits conomiques (pas tre oblig de travailler pour vivre), des droits sociaux (au meilleur tat de sant possible, des conditions de vie adaptes si l'enft est handicap ou malade) et voire des droits politiques. - C'est un texte contraignant qui s'tait fix pour objectif d'aller au-del des discours. Signer cette convention, c'est prendre un engagement politique et juridique. Une triple obligation pse sur les tats signataires: *Respecter droits affirms dans ce texte (art2) *Runir les conditions de leur mise en oeuvre (art4) *Rendre des comptes quand au respect des obligations contractes par les pays signataires (art44) La France a dpos son premier rapport en avril 93.

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    L'enfant plac au coeur du systme de filiation: P. Legendre: "il ne suffit pas de produire de la chair humaine, faut-il encore l'instituer. " Il parle ici de rattacher la filiation l'ordre social. C.Levi-Strauss: "un nat de deux. " Il est exclu que ces rapports puissent tre seulement privs : la filiation ne peut pas tre le fait du caprice, du dsir individuel, de la ralisation pulsionnel du dsir de chacun. Il faut qu'il y ait du pre et de la mre. L'instituer permet l'enfant de trouver sa place signifiante dans les gnrations. On ne peut pas rduire la famille deux simples ralits biologiques ; de mme, les liens affectifs entre des individus ne sont pas suffisants pour dfinir ce qu'est une famille. Parler de filiation, c'est parler du lien qui relie qq ses parents, et aussi du lien qui uni ses parents un groupe d'appartenance plus large que le nom symbolise. "Le groupe familial n'est pas un groupe comme les autres. Les places n'y sont pas interchangeables, et les individus ne peuvent dsigner celle qui leur revient selon leur bon plaisir. " (Irne Thry, dans diffrence des sexes et diffrence des gnrations. ) Au sein de la famille, l'individu va intrioriser cette diffrence. Cela vite le magma relationnel. Le systme familial est un systme de permutation des places avec le mcanisme transgnrationnel. Chacun est amen distinguer, c'est un montage symbolique qui permet de lier et de sparer et aussi un ordre culturellement construit. C'est cet ordre gnalogique qui inscrit la personne en devenir dans le temps et dans la ligne transgnrationnelle des vivants et des morts. Il existe deux lois fondamentales: la loi symbolique et la loi sociale. La loi symbolique peut tre rsume autour des quatre points emprunts au dcalogue : - "Tu ne tueras point" : regroupe tout ce qui a trait au corps et l'agressivit. - "Tu ne dsireras pas la femme de l'autre" : c'est la pulsion sexuelle soumise l'ordre social. - "Tu ne voleras pas" : jouissance matrielle. - "Tu ne diras pas du mal de ton prochain" : parole et crdit de la parole. Ces commandements rglementent l'univers pulsionnel. (trieb: ce qui nous fait tendre vers un certain nombre de buts sans se proccuper de la valeur morale, du bien fond. ) Le nouveau-n va devoir se conformer un environnement qui lui prexiste. Cf Freud, Malaise dans la civilisation : par la civilisation, la pulsion s'exprime dans une forme socialement acceptable. Il s'agit de soumettre la pulsion individuelle au lien social. "la prohibition de l'inceste est une des lois fondatrices des communauts humaines. " (Levi-Strauss). La pulsion sexuelle doit obir la loi de l'change. Lacan parle de "mtaphore paternelle" ou de "loi du pre". Par l, il signifie que la situation du nouveau-n est une situation trois, triangule. La fonction paternelle est

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    une fonction de sparation, de dfusion de la mre et de l'enfant. Le pre est ainsi une mtaphore de la loi sociale; et la famille le lieu o vont s'articuler loi symbolique et loi sociale. Puisque ces commandements sont dicts au futur, ils sont la fois une nonciation et une anticipation ; de plus, par le "tu", chacun est ainsi sujet. Ces commandements rappellent et tmoignent aussi de la prsence de l'autre ; rappellent que les pulsions prexistent aux actes et de quelle manire on va s'inscrire dans une sphre symbolique. La loi sociale intervient dans le mme champ. Les lois de l'tat s'inscrivent dans un temps social ; les commandements, eux, s'inscrivent dans un temps diffrent dans la mesure o ils sont transmis de gnration en gnration. Le magistrat intervient quand il y a eu conduite tmoignant de dsocialisation. 1 provient de 2, et 1 signifie 2. Dans une configuration familiale oedipienne, l'enfant est li ses gniteurs par un lien de continuit et il reprsente aussi ses gniteurs. Lorsque les bases de cette loi symbolique se fragilisent, l'interdit se dplace sur les interdicteurs. La justice est contrainte de rappeler des bases lmentaires de socialisation, et non plus seulement les conditions et consquences de la dsocialisation. Dans le groupe familial, la personne apprend qu'il n'y a pas d'autofondation et aussi que les dsirs et les pulsions doivent se soumettre au lien social. L'interdit : il circule entre les individus, est une manire de souligner que les communauts humaines sont lies et une faon de partager un ensemble de valeurs. L'enjeu de l'interdit est la capacit de chaque tre humain de soumettre l'tre humain la loi sociale qui s'appuie sur la loi symbolique. Question autour de la filiation : comment chaque tre humain, outre dans les liens, en mtabolisant ce qui fait obstacle la vie, c'est dire l'inceste et le meurtre sous toutes ses formes? le systme de la filiation est vu comme le symbole qui pourrait fonder la spcificit humaine. Altrit avec son jeu subtil d'identification. Question de l'inceste : Il y a actuellement beaucoup de problmes d'inceste. Mais est ce qu'on en parle plus, ou est ce qu'il y en a plus qu'avant ? D Salosse (juge des enfants) parle de crime gnalogique et de crime contre la filiation. l'inceste repose sur une "falsification du dieu gnalogique" ou encore sur "un tlescopage des gnrations". Blessure qui au del de la question pnale est cause l'identit. C'est quelque chose qui jecte l'enfant de sa place d'enfant, qui le met une place qui n'est pas la sienne : c'est un "meurtre d'identit" qui semble peu loign de certains gnocides comme la Shoah.

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    Couple, filiation et parent aujourd'hui (I.Thry). Le droit face aux mutations de la famille et de la vie priv. La famille n'est pas une institution immuable, elle connat des modifications, certaines sont accueillies facilement, d'autres moins. Si jadis le rgulateur de la vie familiale tait l'autorit ; actuellement l'amour et l'affection en sont les principes de fonctionnement (du moins pour la plupart). Car si l'amour est le principe de fonctionnement il est producteur de solidarit et de risques. Selon I.Thry, il y a trois grandes transformations l'origine de mutations dans la famille : 1- Transformation des rfrences : on a laiss la rfrence au groupe pour prfrer la rfrence l'individu, devenant alors une cellule de base de la socit. =individualisation. 2-Transformation des normes : consquence de la 1re transformation puisque l'individu prend le pas sur le groupe. La norme collective est dvalue, toute intrusion de la rgle apparat comme une intrusion dans un espace individuel. C'est comme si le droit cdait la place une rgulation gestionnaire, la ngociation, la discussion. 3-Transformation des modles : pluralisation des formes familiales, comme si on passait de la famille aux familles. I.Thry dit que la famille nuclaire (pre, mre, enfants) croise trois types de liens : *1) lien de conjugalit. *2) lien de filiation. *3) lien fraternel. *1) : Les liens ont connus une transformation importante car le contrat de mariage napolonien liait trois lments (= ingalit des sexes, maternit des femmes, indissolubilit du mariage.) Tout au long du 20me, ces trois lments cessent peu peu de faire un tout ; on va aboutir un nouveau contrat de genre plus galitaire et plus contractuel (= abolition de la puissance maritale, dissociation des enjeux du couple et de la parentalit.) Cf Simone de Beauvoir le 2me sexe. Exemple : en 1975, divorce par consentement mutuel ; ceci illustrant le fait qu'un couple puisse mettre un terme son existence. Le lien de conjugalit devient plus priv, plus mutuel, plus contractuel et plus prcaire. I.Thry a introduit le terme de "dmariage" pour souligner que le mariage n'est plus "l'horizon indpassable des relations entre les hommes et les femmes." *2) : que devient la filiation au temps du dmariage ? Si le lien de conjugalit est en quelque sorte phmre, l'inverse, le lien de filiation s'affirme de plus en plus comme indissoluble. Pour I.Thry, les trois composantes de la filiation sont dfinies par la dfinition d'un parent dans notre culture ; elles se conjuguent de manire complexe. - La composante biologique : avoir recours l'insmination artificielle.

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    - La composante domestique : on peroit comme parent d'un enfant celui qui lve l'enfant dans sa maison. Problme pos par les familles recomposes : quels sont les statut du beau-pre ou de la belle-mre ? - La composante gnalogique : rfrence au fait d'tre institu par le nom. Le parent est celui qui transmet la vie ; c'est grce cette transmission que la simple reproduction de l'espce devient une inscription dans le langage et la culture et donc donne lieu la succession des gnrations. J.Selosse : Logique de continuit ; mais aussi lien de contigut = on a pas de valeur, de sens, de place par rapport ses gniteurs. Ces sujets sont jects de leur ligne, ils sont les "incasables". On est dans une continuit ou on est cot. La famille n'est pas uniquement une institution qui peut se dfinir par l'affection ou l'affectivit ; d'autres paramtres entrent aussi en compte, sinon c'est produire des individus dsafilis. Il doit y avoir des bases plus solides dans la famille pour que les individus puissent trouver une place significative dans le fonctionnement social. I.Thry : Jadis, les questions du couple, de la famille et de la filiation n'en faisait qu'une ; aujourd'hui, la multiplicit des situations o ces trois composantes sont dlis amnent repenser la question de la filiation. (qui est le vrai parent ? ) La question de l'autorit parentale. Chaque enfant est plac sous l'autorit d'un adulte. Flou s'introduit de plus en plus. - Jusqu'en 70, une seule rgle : le pre exerait seul la puissance paternel pendant la dure du mariage. - A partir de 70, l'autorit parentale est exerce en commun par le pre et la mre. - En1975, intervient le divorce par consentement mutuel. Le plus souvent, le juge confie l'enfant un de ses deux parents, qui est seul dpositaire de l'autorit parentale. - 08/01/1993, en cas de divorce les deux parents exercent en commun l'autorit parentale. Pour les enfants naturels (couple non maris), si les deux parents l'ont reconnu avant l'age de un an 1/2 + demande, ils exercent conjointement l'autorit parentale. En cas de sparation, problme de l'autorit parentale. Si le pre n'a pas demand ou la mre n'a pas donn le choix, la mre porte l'autorit parentale. Que signifie porter le nom d'un pre qui n'a pas de droit lgal la parole ? Un enfant peut tre reconnu par quelqu'un qui n'est pas son vrai pre. = Contrairement au couple, le lien de parent n'a pas de limite. = Doit-on remplacer l'autorit parentale par la responsabilit ? Le terme autorit a t maintenu car il comprend la responsabilit. Les parents ont non seulement des

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    responsabilits, mais ils ont surtout un devoir d'exigence l'gard de l'enfant, permettant ainsi sa socialisation. Cela implique pour chaque parent un droit et un devoir de garde = donner un domicile l'enfant. Aussi devoir et droit de surveillance et obligation d'entretien et d'ducation. conclusion : L'enfant est une ralit biologique, historique et juridique. Il est au coeur du systme familiale. La famille est le premier lieu de socialisation (= processus par lequel le sujet va devenir un membre significatif de sa culture et un acteur social significatif. ) Tri entre l'interdit et l'autoris. Domaines du soin, de l'ducation, de la punition : la question de l'enfant et de la filiation est au coeur de ces trois axes. Dualit actuelle= possible/ impossible. Quand certaines pratiques sont encourages, on s'expose des demandes insolites.

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    PIAGET ET LE DEVELOPPEMENT COGNITIF

    VIDO SUR PIAGET :

    La psychologie est l'tude d'un comportement, qu'il soit ou non accompagn de conscience.

    Piaget n'a cess d'observer l'organisme vivant qui se comporte dans un milieu. L'pistmologie est

    une thorie de la connaissance, elle concerne la question des processus de formation.

    L'pistmologie gntique s'attache l'ajustement progressif des savoirs.

    Piaget se dit pistmologiste, son ancrage thorique est le structuralisme. Il doit beaucoup

    la philosophie, elle est indispensable aux savants, la recherche. Mais, elle reste un moyen de

    rsoudre les problmes et non de les rsoudre. La connaissance commence lorsqu'elle est

    communicable et contrlable. Il faut d'abord essayer de comprendre la connaissance par sa

    construction mme.

    Piaget ne s'intresse pas l'volution de l'affectivit, car mme si le moteur de l'intelligence

    est affectif, elle n'est pas en elle-mme l'explication des structures.

    La question est de savoir comment l'enfant raisonne, comment il dcouvre de nouveaux

    instruments. Les tests sont trop restrictifs, car les questions sont prpares d'avance : il faut dej

    dfricher. On assiste de toutes faon une convergence des rponses.

    Mme lorsqu'il y a un retard, tous les enfants passent par un certain ordre des tapes qui est

    toujours le mme ; chaque tape prpare la suivante, le dveloppement mental est ainsi une

    construction continue.

    Permanence de l'objet : l'objet sorti du champ perceptif est conu comme continuant d'exister

    (vers 9/10 mois).

    Libert, car le sujet est contraint inventer ds qu'il se trouve dans une situation nouvelle.

    L'intelligence est alors l'adaptation des situations nouvelles, un rajustement des structures.

    assimiler = se pntrer du sens des choses

    accommoder = rajustement des structures au monde

    l'quilibration consiste en une auto-rgulation des structures, rglage de la conduite ; avec les

    nouveaux problmes qui apparaissent, il s'agit sans cesse de rajuster.

    L'ducation actuelle manque de l'esprit exprimental. On apprend bien ce qu'on invente soi-

    mme et pas ce qu'on nous expose.

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    LMENTS BIOGRAPHIQUES

    - N en 1896. An de deux soeurs.

    - Pre : titulaire d'une chaire de littrature mdivale ; sa mre est dcrite par Piaget comme

    une femme au caractre nvrotique. Il dit avoir t influenc par la figure paternelle.

    - Etudes brillantes ; aurait trouv trs tt dans l'tude et la recherche une chappatoire

    l'instabilit maternelle. Ds 11 ans, se passionne pour l'histoire naturelle, aussi pour la philosophie

    (Bergson).

    - Il se montre curieux du triple problme du Beau, du Bien et du Vrai.

    Bien : crit sur la construction de la morale chez l'enfant ;

    Vrai : se centre beaucoup dessus, objet de la logique.

    - formation de psychologie exprimentale Zurich. Y rencontre Jung et Bleuler. Vient ensuite

    Paris, et peut dans le cadre du laboratoire de Binet interroger des lves des coles parisiennes :

    comment se fait-il que le raisonnement de l'enfant soit si diffrent de celui de l'adulte ? Il n'est pas

    trs intress par les tests, mais plutt par la mthode clinique.

    - N'est pas hostile la psychanalyse, a mme commenc une analyse avec un lve de Freud.

    - Ses premiers travaux, annes 20 30, concernent le jugement moral chez l'enfant. Il

    s'intresse l'tude de la pense enfantine et met en vidence les diffrences avec la pense adulte.

    Il s'inscrit dans le courant de Rousseau : dcrit pour la premire fois le monde inconnu de la pense

    enfantine dans ses manifestations les plus varies comme le langage, le raisonnement, la

    reprsentation du monde et la morale.

    - Originalit de sa mthode clinique : il prfre une mthode d'entretiens avec l'enfant qui

    permet d'tablir une interaction et qui permet de s'approcher au plus prs des fondements du

    raisonnement de l'enfant. N'tudie pas le rsultat, mais la stratgie cognitive de l'enfant qui se met

    en place.

    - Connu ds 1930.

    - Se marie, a trois enfants. Nombres d'observations proviennent de sa fille Jacqueline. Il

    commence alors montrer comment se construit le dveloppement intellectuel du bb.

    - de 30 45, il travaille ainsi sur les sources de l'intelligence (assimilation...)

    - 1940 : mort de Claparde ; Piaget prend la direction du laboratoire de psychologie.

    - 1950 : se centre sur la pense opratoire.

    Les mcanismes en jeu sont de deux types :

    * infralogiques : ils portent sur la connaissance des objets, du monde dans ses aspects de causalit,

    sur les reprsentations de l'espace et du temps. Ils aboutissent la construction de catgories de

    penses fondamentales.

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    * logico-mathmatiques : ils se rapportent aux relations entre les objets (classification, sriation,

    embotement de classes, dnombrement...). la logique n'est pas un tat mais un processus qui se

    construit tape par tape (courant constructiviste). Il n'y a pas de sous-logique.

    - Piaget commence donner des cours ; il en fait une synthse dans Psychologie de l'intelligence

    .

    - Il aborde des travaux qui sont de l'pistmologie gntique. Il dfinit cette nouvelle

    discipline qui devient un axe de toute sa recherche.

    L'pistmologie : tudie les principes, les hypothses, les mthodes et les rsultats des sciences pour

    en rvler la logique, en extraire la philosophie. Piaget cherche tudier les correspondances entre

    la logique du dveloppement scientifique et celle qui prcde au dveloppement intellectuel de

    l'individu. Dveloppement scientifique et intellectuel visent aboutir une connaissance objective

    du monde.

    L'pistmologie gntique : comment se forment et s'accroissent les connaissances en exprimentant

    sur le sujet, et plus seulement sur l'objet de la connaissance.

    Piaget se veut pistmologiste et non psychologue.

    - constructivisme : toute thorie scientifique est vite caduc, mais celle qui lui succde

    bnficie de la prcdente (aussi structuraliste).

    - L'esprit dans lequel Piaget aborde l'laboration des structures cognitives chez l'enfant

    s'oppose une perspective inniste selon laquelle seule la maturation, pr-programme,

    expliquerait ses apprentissages. La connaissance se construit lors des interactions entre le sujet et le

    monde. C'est l'unique moyen de produire de la connaissance.

    - Piaget s'entoure d'une quipe de chercheurs de plus en plus toffe.

    - Il meurt Genve en septembre 1980.

    - On peut grouper ses ouvrages en plusieurs catgories :

    1- ouvrages purement thoriques (37 volumes) : les plus difficiles et ceux qui suscitent le plus de

    controverses.

    2- tude d'une question particulire : explication sur la mthode utilise... Approfondissement d'un

    point particulier. Ex : la formation du symbole chez l'enfant .

    3- ouvrages de vulgarisation : trs synthtiques et difficiles d'accs.

    4- ouvrages coordonns ou dirigs par Piaget

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    APPROCHE THORIQUE

    La thorie de Piaget se rfre un triple ancrage :

    - pistmologique :

    L'objectif de l'pistmologie gntique est de mettre un terme aux courants de psychologie

    qui visaient donner la primaut soit au sujet, soit l'objet. Conception qui vise ainsi se dgager

    la fois des courants behavioristes et innistes. Ni le sujet, ni l'objet ont un rle dterminant, mais

    c'est leur interaction. Il s'agit de mettre en vidence comment se construisent les connaissances, quel

    est le chaminament de la pense ; comment on passe de la pense sensori-motrice la pense

    formelle, comment les connaissances s'accroissent...

    Pour Piaget, la connaissance est contrlable, communicable et universelle. Elle nat dans un

    processus dynamique qui est l'activit du sujet. C'est un processus de construction avant d'tre un

    rsultat. L'enfant est le moyen idal pour tudier la construction progressive de ces connaissances,

    il est un expert en dveloppement . La psychologie de l'enfant lui semble ainsi tre le terrain

    d'exprimentation idal de l'pistmologie gntique. On lui a reproch de s'tre intress au sujet

    pistmique .

    - biologique :

    L'intrt pour la biologie prcde chez Piaget l'intrt pour la pense : l'intelligence n'est qu'un

    cas particulier de l'adaptation biologique , elle est une des formes prise par la vie au cours de son

    volution pour s'adapter.

    l'adaptation : rsulte d'une interaction entre l'accommodation et l'assimilation, qui sont des

    mcanismes complmentaires.

    * l'assimilation : processus par lequel un objet extrieur est intgr une structure existante, en la

    consolidant.

    * l'accommodation : modifie une structure pour lui intgrer un nouvel objet.

    L'quilibre s'instaure entre ces deux mcanismes, on a alors une forme adapte. Ce sont des

    processus qui agissent diffremment sur l'objet et le sujet. Une stimulation ne peut modifier la

    conduite du sujet que s'il est intgr ce qu'il tait dj ; ce que le sujet intgre, le transforme. Et

    c'est en cela que l'assimilation peut tre perturbante.

    Un objet nouveau entrane une dsadaptation. Le sujet peut alors soit l'assimiler, soit ignorer

    l'objet, soit s'accommoder.

    L'enfant s'adapte aux proprits de l'objet, sa destination, l'objectif tant d'avoir une

    conduite adapte? C'est aussi une question de rapport la ralit.

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    L'instrument de l'assimilation est le schme.

    L'adaptation intellectuelle est l'quilibre progressif d'un mcanisme assimilateur et d'un

    mcanisme accommodateur complmentaire. L'quilibre n'est jamais parfait. On note une

    diffrence entre l'quilibration qui est un processus visant doser convenablement assimilation et

    accommodation, et l'quilibre qui est un rsultat final, un tat. Mais l'quilibre est jamais atteint et

    jamais durable, sinon inadaptation.

    - logico-mathmatique :

    Le dveloppement de l'intelligence correspond celui d'organisations cognitives, les

    structures, dont les formes seront de plus en plus proches de celles tudies par les logiciens et les

    mathmaticiens. Chaque stade du dveloppement va correspondre l'laboration d'une structure

    d'action, puis d'opration qui prendra la forme d'un groupe logico-mathmatique.

    LES FACTEURS DU DVELOPPEMENT MENTAL

    1- La maturation nerveuse

    2- L'exercice et l'exprience acquise dans l'action effectue sur les objets

    Une exprience est utile lorsqu'elle permet au sujet de se construire partir du rsultat qu'il a

    obtenu. Elle est ainsi utile quand elle place le sujet dans une position active par rapport aux objets,

    et par rapport la comprhension des relations entre les objets.

    3- Les interactions et les transmissions sociales

    4- L'quilibration comme processus entre assimilation et adaptation, et qui permet d'aller

    vers un quilibre, toujours sujet une remise en question.

    C'est la facteur le plus important pour Piaget, qui fonctionne comme une espce d'auto-

    rgulation.

    L'INTELLIGENCE DE L'ENFANT

    Elle n'est pas une sous-intelligence, ou une sous-logique. Elle est une tape constitutive de la

    pense formelle. Il y a une continuit entre l'intelligence concrte, pratique, motrice, et l'intelligence

    reprsentative ; c'est l'action motrice qui permettra de construire les oprations mentales.

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    Piaget rcuse le fait que l'intelligence soit un don, prsent la naissance et ingal selon les

    enfants.

    C'est en tant confront des problmes que l'enfant va laborer du savoir. La conscience de

    plus en plus labore de la ralit suscite de questions, de ramnagement des schmes utiliss

    avant et installs. C'est la contradiction qui pousse l'enfant adopter une forme suprieure

    d'quilibration : Piaget parle alors de conflit cognitif . tant que l'enfant n'en rencontre pas, il ne

    change pas sa vision du monde, et ne se dveloppe pas. L'action n'est pas la simple manipulation :

    il y a une diffrence entre une simple manipulation vide, et celle qui vise dcouvrir les

    proprits d'un objet.

    LES STADES

    Les diffrents stades marquent les diffrentes phases de la construction des oprations

    mentales ; ils ont plusieurs caractristiques :

    1- constance dans l'ordre de succession des acquisitions, mais la chronologie peut tre

    variable ;

    2- les stades ont un caractre intgratif : les structures construites un niveau suprieur, ne

    vont pas tre abolies, mais vont s'intgrer des structures du stade suivant. Ces structures

    d'ensemble se comprennent grce leur possibilits de coordination et de rversibilit.

    3- Il faut comprendre un stade comme une structure d'ensemble et pas comme une simple

    juxtaposition d'lments.

    4- A chaque stade, il existe une phase de prparation, et une phase d'achvement.

    la prparation comprend des processus de formation plus ou moins longs ;

    L'achvement sera marqu par une forme d'quilibre final.

    Il n'y a pas de succession linaire des stades : chevauchement ; relation d'intgration

    (marches d'escalier).

    5- Ils ne comportent aucune considration normative, et les ges donns sont des ges

    moyens.

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    I)- LE STADE SENSORI-MOTEUR

    Il se situe entre 0 et 2 ans, et comporte six sous-stades

    l'intelligence est sans pense, sans reprsentations, sans langage et sans concept. Son outil est

    la perception. Elle est essentiellement pratique et fait intervenir les attitudes (posturo-tonico-

    moteur), et par consquent les mouvements. Il s'agit de rsoudre des problmes concrets, d'action,

    grce la construction de schmes. l'enfant va construire un ensemble de structures causales,

    temporelles et spatiales.

    C'est donc une intelligence qui vise la russite, et non pas la vrit. L'enfant cherche

    obtenir le rsultat qu'il poursuit par son action, mais il ne cherche pas savoir si c'est vrai ou faux.

    C'est un intelligence sans continuit (film au ralenti ) ; juxtaposition de diffrents tableaux,

    mais l'enfant n'est pas encore en mesure de les lier entre eux.

    Le bb ne rflchi pas au sens cognitif, en dehors de ce qu'il peroit, ou en dehors de ce qu'il

    agit. Les progrs de la connaissance viennent de l'action du bb exerce sur l'environnement et de

    la constatation des modifications produites.

    Le schme est l'lment principal de la logique sensori-motrice. C'est la manire dont les

    actions, qui se rptent en des circonstances analogues, vont se structurer, se gnraliser, de

    manire pouvoir se rpter et tre transposes. Ils proviennent de l'activit archaque du bb,

    l'activit rflexe. D'abord, les schmes sensori-moteurs drivent d'une activit rflexe ; puis, grce

    l'exercice, l'enfant va intgrer des lments nouveaux et va pouvoir coordonner deux types de

    schmes.

    Les ractions circulaires : primaires, secondaires et tertiaires.

    Primaires : Elles concernent le deuxime stade sensori-moteur : 1 4 mois. Elles se limitent la

    rptition d'une activit qui appartient au rpertoire rflexe. L'objectif est de prolonger ou de

    retrouver une sensation connue.

    Secondaires : Elles concernent la priode entre 4 mois 1/2 et 9 mois. Le rsultat obtenue par le

    hasard est reproduit en essayant de le faire durer : c'est les prmisses du dbut de l'intentionnalit

    et un dbut de causalit.

    Tertiaire : elles concernent le cinquime stade : 11 mois 1/2 18 mois. C'est l'exprimentation de

    moyens nouveaux. Il s'agit de reproduire un fait nouveau avec des variations et une

    exprimentation active afin de dgager des possibilits nouvelles. l'enfant peut dissocier et

    combiner des schmes moyens et des schmes buts : raction pour voir .

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    Fin du stade sensori-moteur :

    Apparition de la fonction symbolique ou smiotique parmi laquelle on trouve le langage.

    L'enfant abandonne l'action au profit de quelque chose qui va passer par la reprsentation mentale,

    qui est une reprsentation abstraite du rel.

    Il y a diffrentes manires de trouver des significations, le langage en est une. C'est

    l'intelligence qui fait accder l'enfant au langage : capacit de distanger un signifi et un signifiant.

    Grce au langage dbute la pense reprsentative : chaque objet est reprsent, c'est dire voqu

    en image.

    Cette fonction symbolique comporte aussi le jeu, le dessin.

    Avant, c'tait le jeu d'exercice (priode sensori-motrice).

    On parle de jeu symbolique (entre 24 et 30 mois). l'enfant fait semblant, c'est le jeu de l'intelligence

    reprsentative ; il est capable de l'imitation diffre (diffrent des chomimies, ou des cholalies, qui

    sont des reproductions immdiates, en miroir). L'enfant est capable de conserver une image

    mentale d'une situation antrieure et de la mobiliser dans une autre situation.

    Les jeux de rgles concerneront la priode de l'intelligence opratoire.

    Motivation du jeu pour la priode sensori-motrice : il n'a pas pour objet d'adapter l'enfant qu

    rel, mais beaucoup plus, de permettre une assimilation plus ou moins dforme du rel au moi.

    le jeu est ainsi un instrument de mdiation pour les ducateurs, et va permettre notamment

    de mdier les conflits.

    Le dessin. Entre 15 et 16 mois : gribouillage qui relve encore de l'activit motrice, plaisir du

    geste graphique. Puis, grce la maturation neuro-physiologique, l'enfant matrise son geste et

    prend conscience du lien existant entre son geste et la trace laisse sur la papier. C'est d'abord l'oeil

    qui suit la main, puis l'oeil qui guide la main. L'enfant devient capable de contrler son geste.

    A la fin de la priode sensori-motrice, l'acte graphique se met au service de la fonction

    symbolique. L'enfant ne recopie pas ce qu'il voit ; on retrouve dans le dessin, cette activit de faire

    semblant . L'enfant dessine ce qu'il imagine, et non plus ce qu'il voit.

    Ce n'est que beaucoup plus tard qu'il atteint le ralisme conventionnel , peut tre au dtriment

    d'un appauvrissement de l'imagination.

    Permanence de l'objet, et construction d'invariants qui la compltent. C'est la fait qu'un objet

    conserve sa ou ses proprits, malgr les changements de stimulation sensorielle. Pour cela, il faut

    dj avoir accs la permanence de l'objet : l'objet conserve ses proprits, et cela quelque soit la

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    manire dont je le regarde. L'enfant arrive ainsi concevoir la stabilit du monde qui l'entoure, il va

    pouvoir comprendre ce qui se passe, puis va pouvoir prvoir, anticiper.

    Piaget cite plusieurs catgories d'invariants :

    - physiques, ou gocentrique : ex, la force de gravit.

    - biologiques

    - perceptifs

    - conceptuels (permanence de l'objet)

    - linguistiques : non de Spitz : c'est refuser ou accepter qu'une proprit appartienne un objet, en

    dehors de sa subjectivit. C'est partir d'une proprit de l'objet que l'enfant "tri", mais sans rapport

    avec le monde extrieur (bon/mauvais). Prise de conscience de la diffrence entre ce qu'il veut, et ce

    qu'il peut : on est oblig de tenir compte des proprits des objets. On dit NON en vertu d'un

    certain nombre de jugements.

    - angoisse de l'tranger : invariant car l'objet est absent ou prsent. Avant, la mre disparaissait

    quand elle tait ailleurs.

    L'apparition de la fonction smiotique va permettre l'enfant de ce dcentrer un peu de lui-

    mme.

    II)- LA PERIODE DES OPERATIONS CONCRETES

    L'on y distingue la priode prparatoire qui va de 2 6-7 ans, et la priode d'organisation

    entre 7 et 11-12 ans.

    Cette priode se caractrise par l'accs progressif la pense reprsentative, c'est la fonction

    symbolique qui lui permet de se mettre en place. Tout ce qui a t construit un niveau moteur, va

    l'tre un niveau de reprsentation : l'enfant va intrioriser progressivement les schmes d'action

    de la priode sensori-motrice ; il construit des pr-concepts.

    La pense de l'enfant a plusieurs caractristiques :

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    1- l'animisme : qui est la tendance concevoir les choses comme vivantes et doues

    d'intention.

    2- le finalisme : on dfini une action par son rsultat (pourquoi ? ). Ils dsignent la recherche

    de la cause ET de la finalit.

    3- l'artificialisme : c'est la croyance selon laquelle les choses ont t construites par l'homme

    ou par une activit divine.

    4- le ralisme : les penses sont considres comme des objets. L'enfant donne de la vie tout

    ce qui est inerte (ex de la figuration du cauchemar)

    5- l'gocentrisme : la pense de l'enfant reste gocentrique. C'est ici un gocentrisme

    intellectuel : l'enfant s'enferme dans son propre point de vue ; il est incapable de se dcentrer et

    n'est pas encore capable d'objectivit. Il n'a pas les outils opratoires pour accepter le point de vue

    de l'autre : l'enfant affirme et ne dmontre jamais , il ne peut pas adopter un raisonnement

    dmonstratif.

    Le moteur de cette affirmation est l'intuition ; elle est de deux types :

    - l'intuition simple : elle permet des schmes rigides et irrversibles (homme = c'est un papa)

    - l'intuition articule : elle marque un progrs : elle permet d'anticiper et de construire une

    correspondance. Mais elle utilise un symbolisme imag qui empche l'enfant d'accder l

    rversibilit.

    C'est l'apparition de l'intuition articule qui signale la fin de cette priode propratoire des

    oprations concrtes. C'est le dgel de la pense intuitive qui fait passer l'enfant la pense

    concrte. L'enfant n'est pas encore capable de raisonner sur des hypothses, mais la rversibilit

    logique permet plus de mobilit la pense. Elle sert de transition entre l'action et des structures

    logiques plus gnrales.

    Il va se mettre en place deux structures d'oprations diffrentes :

    1)- logico-mathmatiques : elles vont organiser les objets discontinus et qui sont fonds sur

    les diffrences entre les lments = activits de classement, de sriation : notion du nombre.

    2)- infra-logiques : elles portent sur des objets continus, particuliers, comme l'espace, le

    temps, et la constitution de l'objet en tant que telle (substance, poids, volume).

    - Conservation : preuves avec la pte modeler.

    Pour que l'enfant devienne conservant , il faut qu'il soit capable de dcentration et de

    rversibilit.

    * dcentration = l'enfant prend conscience de son action et de la possibilit de retourner son action :

    il est capable d'intrioriser l'action.

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    * rversibilit : c'est l'acquisition par l'enfant de la triple capacit de faire, dfaire, et refaire une

    action motrice ou intrioris. (lors de la priode sensori-motrice : vider/remplir). La rversibilit

    logique est ainsi la capacit d'inverser ou d'annuler une action intriorise.

    C'est au terme de cette priode que l'enfant va devenir conservant. Il en existe plusieurs

    niveaux :

    1- celui de l'intuition simple : plus de pte, parce que plus long

    2- l'enfant accepte l'invariance de la quantit, mais seulement pour certaines conservations.

    3- au stade opratoire, l'enfant maintient l'invariance de la quantit, quelque soient les

    transformations apparentes. C'est l'argument d'identit-rversibilit, et l'argument de compensation

    (B : plus long, plus mince ; A : moins long, plus gros). Quelque soit l'preuve de conservation, on

    retrouve chaque fois, une srie d'oprations trs ordonnes. (Golse, p187)

    La rversibilit des oprations concrtes s'labore avec les arguments dont l'enfant dispose :

    d'abord concrte, ensuite logique.

    - classification

    va permettre l'enfant de comprendre qu'un ensemble d'objets peut tre compris dans un

    autre ensemble. Il va procder par embotement de classes, puis par inclusion de classes. Il y a

    plusieurs tapes :

    1)- Les collections figurales , de 2 4 ans. Srie de jetons diffrents classer : l'enfant est capable de

    les classer selon un critre (couleur), mais il ne tiendra pas compte de la forme. Ils les met ensemble

    selon des relations de convenance.

    2)- Les collections non-figurales : classe selon des critres de ressemblance ou de diffrence.

    3)- comme un tableau double entre (forme +couleur).

    Il est ensuite capable de procder par inclusion (ex : place la classe des marguerites dans la classe

    des fleurs) : il tabli un lien entre les deux critres.

    L'enfant est d'abord capable de raisonner sur du matriel concret, puis sur des propositions

    abstraites.

    - Sriation : vers 7-8 ans

    L'enfant va grouper les objets selon leur diffrence ordonne (du plus grand au plus petit), il

    va aussi tre capable de reproduire ou de continuer une srie (grand/petit/grand...).

    Il peut ainsi accder la construction du nombre, car il repre les relations entre ces nombres.

    Le nombre, c'est la synthse de l'inclusion (dans deux, un est compris) et de la sriation.

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    On distingue d'abord le niveau opratoire o l'enfant peut faire, puis le niveau structurel o

    il est capable d'expliquer pourquoi. La construction du lexique de l'enfant n'est pas sparer de la

    construction des oprations intellectuelles.

    III)- LA PERIODE DES OPERATIONS FORMELLES

    Elle dbute vers 11-12 ans ; et se caractrise par :

    1)- la pense formelle :

    La pense opre sur un matriel symbolique, sur des signes conventionnels, comme le signe

    linguistique, mathmatique ; ou sur des formulations strictement verbales.

    2)- Le raisonnement formel ou hypothtico-dductif :

    C'est un raisonnement qui coordonne deux capacits :

    * L'induction qui amne fabriquer des hypothses qui vont permettre de travailler sur le possible

    et le vraisemblable. A partir de cas particuliers, on va dgager des propositions plus gnrales, et

    on va en venir tablir des lois.

    * dduction : partir de propositions vraies ou admises comme telles, on va construire d'autres

    propositions, vraies elles aussi. Ex : la dmonstration mathmatique.

    C'est le rel qui devient un cas particulier du possible , alors qu'auparavant, c'tait l'inverse. Cette

    caractristique majeure de cette priode est sous-tendue par deux structurations nouvelles :

    a- la combinatoire :

    Elle concerne soit :

    * les objets o elle recouvre les oprations d'arrangements, les permutations et les combinaisons.

    * des propositions ou jugements : deux propositions (p/q) peuvent tre vraies ou fausses ; l'enfant

    doit faire toutes les combinaisons possibles : il y a 16 oprations ralisables.

    b- le groupe des deux rversibilit ou INCR :

    = identit, ngation, corrlative, rciproque.

    * rversibilit par ngation

    *rversibilit par rciprocit.

    (cf : problmes de psychologie gntique : toutes les questions de la logique).

    Cette mise en place du raisonnement formel s'est construite au fil des stades prcdents.

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    Certaines personnes travaillent encore la thorie de Piaget, mais aussi dans un registre plus

    psychopathologique, comme Bernard Gibello (psychologue, psychanalyste) qui essaie d'y

    introduire la question du conflit psychique. Synthse entre la thorie de Piaget, et la thorie

    psychanalytique : intrication entre dveloppement cognitif et dveloppement affectif. Il introduit

    ainsi un objet pistmique (sous-tendu par la pulsion de mort) en coordination avec un objet

    libidinal (objet que l'on aime ou que l'on dteste : affects). Selon Freud, la pulsion de mort est

    assimilable une pulsion d'emprise (matrise, contrle de ce qui nous drange), et ce qui vient

    perturber, dsquilibrer l'homostasie. C'est l'objet que l'enfant va chercher s'approprier pour

    retrouver un tat de tension 0 ; l'enfant est dsadapt, le seul moyen est d'assimiler ou de

    s'accommoder. On pense d'abord pour matriser l'inconnu : le moteur de la gense de la pense est

    quelque chose dont l'nergie provient de la pulsion de mort. A un moment, l'objet pistmique et

    l'objet libidinal vont se rejoindre : "j'aime apprendre". Ainsi, selon Gibello, l'enfant construit d'abord

    l'objet pistmique, puis avec la runion de l'objet libidinal, l'enfant pourra aimer la dcouverte.

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    LE LANGAGE

    L'acquisition du langage pose le problme de l'accs un systme de symbole.

    le langage est une activit spcifiquement humaine.

    En ce qui concerne l'enfant : capacits virtuelles qui s'actualisent un certain degr du

    dveloppement (environ 1 an) et sous l'effet de diffrents paramtres, en particulier la maturation

    des centres nerveux. On ne peut pas rduire le comportement linguistique l'appareil

    neurologique, mais une lsion peut perturber la fonction linguistique. C'est la maturation de cet

    quipement neurophysiologique de base qui permettra l'enfant de parler, de comprendre des

    messages oraux ; et plus tard, d'crire et de lire.

    La mutit est la consquence de la surdit : l'enfant cesse un certain moment de produire des sons

    (diffrent du mutisme, qui peut tre slectif). La mutit n'est jamais d'origine psychogne.

    L'urgence est de permettre l'enfant de communiquer : une surdit non dtecte peut avoir des

    consquences sur la construction de la personnalit. = Priver quelqu'un de communication, c'est

    induire chez lui des troubles psychogne. Dbat langue des signes / oralisation.

    La difficult consiste impliquer les parents : choc, sentiment d'impuissance. Leur faire

    comprendre qu'il y a d'autres paramtres dans l'interaction avec leur enfant, et que l'objectif est de

    dmutiser l'enfant.

    L'apparition du langage vient aussi tmoigner des capacits de reprsentation et de la qualit

    des processus de symbolisation. "Le langage apparat comme la forme la plus labore qu'a l'tre humain

    de produire des symboles, des signes reprsentant le rel, c'est dire des reprsentations susceptibles de tenir

    lieu d'autres entits " (Burztein).

    En psychanalyse, la notion de reprsentation est fondamentale : on parle de reprsentation de

    mots, mais aussi de choses pour dsigner toute activit psychique de l'enfant dans la priode

    prlinguistique : signifi et signifiant archaque. On pense avant de parler : comment cette activit

    prlinguistique est-elle caractrise ? Cette forme archaque de pense va disparatre avec

    l'apparition du langage.

    Un enfant psychotique parle pas ou mal, car anomalies au niveau de la symbolisation.

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    Rle et place du langage dans les activits cognitives. En effet, on ne peut pas dissocier la

    matrise d'une langue parle et crite et les activits mentales finalises, c'est dire qui requiert

    interprtation et recours aux connaissances pour raliser une tache nouvelle. Ainsi les trois objectifs

    cognitifs insparables : comprendre, raisonner, apprendre ne peuvent se passer su langage oral ou

    crit.

    Importance de dtection prcoce des troubles du langage, et de sa thrapeutique : en dpend

    la futur qualit des apprentissages scolaires, dans un systme scolaire o tout passe par le langage,

    que ce soit l'expression ou la comprhension.

    Pour Piaget, le langage est ce qui va permettre l'enfant de se dtacher du concret. Grce au

    langage, on va pouvoir acclrer la conceptualisation, se distancier du vcu immdiat, de

    l'exprience immdiate. Possibilit galement de socialiser cette exprience : le langage est un

    puissant agent de socialisation.

    - motifs de consultation avant 24 mois :

    * troubles des conduites fondamentales (sommeil, alimentation...)

    * retards moteurs (marche...)

    - partir de 2 ans 1/2, le motif majeur est toujours les troubles du langage ; dans un de

    ses deux versants (comprhension/expression), ou dans les deux. Il est logique que

    l'enfant comprenne plus de choses qu'il n'en exprime.

    Qu'est ce que communiquer ?

    C'est mettre une information en commun. Il faut au moins deux interlocuteurs : un

    metteur/locuteur et un rcepteur/interlocuteur, chacun changeant de position au fil de l'change.

    Il faut une motivation mettre et recevoir des messages.

    Il faut un accord explicite ou implicite entre metteur et rcepteur sur l'utilisation d'un code,

    de manire permettre le codage et le dcodage des messages.

    La transmission des messages s'effectue en empruntant un mdium qui fait appel des

    canaux perceptifs.

    Par exemple, le son utilise le canal auditivo-oral ; les gestes le canal visio-manuel (priode

    prlinguistique). Pour tester la comprhension d'un enfant, on limite l'utilisation du canal visio-

    manuel.

    On appelle bruit tout ce qui vient perturber ou empcher la communication. La source peut

    tre externe ou interne (proccupation personnelle...).

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    La communication peut tre classe selon deux paramtres :

    - la distance va de proximale distale

    - le mode de communication (verbal, verbal-oral, ou verbal-crit ; langue des signes, rbus,

    pictogramme...).

    Avec sourds, position particulire dans la communication.

    Il existe des lments para-verbaux, non verbaux la communication :

    1- Les accompagnants vocaux du langage :

    - proprits vocales des sujets : n'est pas li au contenu du message, mais peuvent interfrer avec la

    rception du message, la capacit d'coute.

    ex : timbres de voix, type de voix, accents (national, rgional, appartenant un groupe)...

    * aphonie : impossibilit de parler (causes strictement physiologiques)

    * dysphonie : altration du timbre de voix

    toute la question de l'implication du souffle, lie la fonction du diaphragme qui est la rgulation

    du passage de l'air. Les cordes vocales doivent tre exploites convenablement : par vibration ;

    sinon utilisation dans une fonction qui n'est pas la leur = oedme des cordes vocales.

    Attitude thrapeutique : ortophonistes (apprentissage de la respiration...), phoniatres (mdecin

    s'occupant des altrations de la voix).

    - signaux vocaux qui modulent le contenu smantique du message : ils compltent, revitalisent le

    sens global du message. Quels effets ces accompagnants vocaux ont sur celui qui coute, quels type

    d'motion suscitent-ils ?

    ex : intonation, contours ascendants-descendants d'un nonc, l'accentuation sonore de certains

    lments de l'nonc pour oprer des contrastes, harmonie ou contraste, discordance ; tempo,

    variation du rythme de la production verbale, pauses qui vont segmenter le discours.

    intonation, accentuation et tempo sont regroups par A. MARTINET = aspects supra-segmentaux

    du langage, c'est dire des aspects qui sont diffrents des aspects segmentaux qui sont les

    phonmes (sons).

    2)- les expressions faciales :

    mimiques ; moues dubitatives, approbatives qui accompagnent les propos et qui influencent les

    partenaires de la communication.

    chez quelqu'un qui signe : accompagne ce qu'il dit des expressions faciales qui renforcent son

    propos (motions...). Quelqu'un qui signe bien est capable de mobiliser son visage.

    3)- le regard :

    * il est utilis pour obtenir un feed-back de la part de son interlocuteur.

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    * il transmet aussi toute une varit d'informations additionnelles (pas li au message smantique).

    Suscite une activit d'interprtation : un message peut tre considr comme objectif, mais le regard

    comporte plus de subjectivit.

    Ainsi la disposition dans l'espace des partenaires dans l'espace est importante pour faciliter le jeu

    des regards, ou pour empcher la participation du regard dans les changes (cure analytique).

    Quand on a plus sa disposition le voir et le regarder , on doit le remplacer par le savoir ou le

    reprsent . L'activit interprtative est mobilise par ce qu'il peroit ; capacit de l'analysant

    pouvoir affronter la solitude.

    Est-il justifi dans un entretien clinique d'opposer au patient silence, expression fige... frustration

    et blessure. C'est un dispositif qui ne peut marcher que dans le cadre d'une analyse.

    4)- gestes, postures :

    signaux kinsiques, modifications posturales et gestuelles qui accompagnent la communication

    verbale ; et tous les gestes qui vont accentuer, ponctuer une partie de l'nonc.

    Communication paradoxale : contradiction avec l'nonc.

    - gestes dictiques qui vont signaler une orientation dans l'espace (pointer son doigt en direction de

    l'objet). Il est inexistant dans les psychoses : pas de diffrenciation sujet/objet, donc rien montrer.

    - gestes pantomimiques : mise en scne, mime ; par son corps tout entier, le locuteur va jouer ce

    qu'il exprime. (celui qui ne parle pas est quelque part celui qui s'loigne de l'humanit).

    - gestes smantiques : ils modulent l'information contenue dans le message, ou mise en relief.

    - gestes symboliques : ils vont se substituer intgralement au message verbal, mais ils font rfrence

    une signification prcise, connue du groupe auquel le locuteur appartient.

    le problme du dficit auditif (hypoacousie surdit profonde illustre bien la place que garde dans

    la communication la participation corporelle et gestuelle. c'est srement autour de cette gestuelle

    que s'opre le divorce entre oralit et langue des signes.

    Le langage est un systme de communication, plus riche et plus souple, mais il n'est ni le

    premier, ni le moyen exclusif de communication.

    Si le langage s'bauche prcocement, il ne devient efficace qu'entre 18 et 24 mois, et

    prpondrant partir de 3 ans. Mais dj avant cette age, le bb communique. Les

    psychosociologues utilisent le modle de l'orchestre en ce qui concerne le bb et son entourage,

    pour montrer quel point les musiciens doivent tenir compte de ce que dit le chef d'orchestre, et

    inversement. Le dialogue se construit simultanment. Le locuteur modifie l'tat de son partenaire

    30

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    par son message, et l'interlocuteur va modifier, par ses regards, gestes, mouvements, l'tat du

    locuteur. Chaque partenaire dans la communication est activement engag dans l'change. Ds la

    naissance, le bb pourrait synchroniser son attitude sur celle de sa mre. En parlant un bb, on

    lui donne dj le statut d'tre humain. Mme s'il ne comprend pas le lexique, il montre des signes

    d'intrt pour la voix humaine, une sensibilit au langage et ce qui peut tre dit. Suppose de la

    part de son interlocuteur une capacit de rgression : on utilise une forme de communication qui

    est adapte son tre. On s'adresse lui parce qu'il est un tre humain, qui est dj dans la

    subjectivit : il est un reprsentant de l'espce humaine. Activit interprtative de l'adulte : on prte

    au bb la capacit d'tre dans le langage : tout est langage (Dolto). Le bb est d'abord dans le

    langage corporel.

    Qu'est ce que le langage ?

    Ses fonctions :

    Cf SAUSSURE : le langage est un systme de signes socialiss .

    systme : on entend un ensemble structur de faits indpendants. Il s'agit d'un ensemble o

    rien ne signifie en soi, mais o tout signifie en fonction des autres lments. Courant sructuraliste

    dans son approche du langage.

    Le structuralisme : modle d'pistmologie et courant des sciences humaines.

    modle structuraliste en patho : J.BERGERET parle en terme de structure, LACAN souhaite allger

    la psychanalyse de tout le courant gntique (dveloppement libidinal, stades = Freud). Il propose

    une autre comprhension du sujet. l'inconscient est structur comme un langage : Lacan se sert du

    langage pour aborder son tude de l'inconscient. Les manifestations de l'inconscient sont les rves,

    les oublis, les actes manqus, les lapsus... Elles renferment deux processus : la condensation et le

    dplacement qui sont caractristiques de l'activit psychique inconsciente ; ce sont les lois de

    l'inconscient. Au niveau du langage, la mtaphore et la mtonymie sont les deux figures de

    rhtoriques importantes. = C'est en travaillant sur les liens qui existent entre mtaphore,

    mtonymie et condensation et dplacement que Lacan montre que le langage et l'inconscient sont

    structurs de la mme manire. C'est une thorie structurale du sujet et non pas de comprhension

    du sujet. Ainsi, Lacan se raccroche plus des modles philosophiques qui cherchent rflchir sur

    une thorie su sujet. Ne pas avoir accs la mtaphore tmoigne d'un trouble de la symbolisation.

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    Structure : PIAGET = une structure est un systme de transformation qui comporte des lois en tant

    que systme (par opposition aux proprit des lments), et qui se conserve et s'enrichie par le jeu mme de ses

    transformations, sans que celles-ci aboutissent en dehors de ses frontires ou fasse appel des lments

    extrieurs. Une structure comporte trois caractristiques de totalit, de transformation, et d'auto rglage. Les

    parties sont dpendantes du tout, et solidaires les unes des autres.

    On peut parler de la relative stabilit d'un systme ; mais stabilit ne veut pas dire immobilisme! Un

    quilibre n'est jamais statique, radaptation permanente. Un systme statique serait, par exemple,

    une langue morte, qui n'volue plus. Qu'est ce qui fait que cette langue meurt ?

    totalit = interdpendance des lments qui composent la structure. Les proprits de

    chaque lments s'ajoutent celles que les autres possdent et le lie l'ensemble dont il fait

    partie. Pas addition de proprits, mais extension.

    Transformation = les processus de composition de l'ensemble peuvent se modifier en

    obissant une cause extrieure.

    Auto-rglage = mme si elle admet des transformations, la structure est capable de

    s'auto-conserver, puisque ces remaniement sont possibles partir des lois de composition de

    cet ensemble.

    socialis : le langage socialise, le langage est le reflet de la socialisation (devenir un membre

    significatif de sa culture, du groupe auquel on appartient). Il existe diffrents agents de socialisation

    : la famille, l'cole, et aussi le langage. C'est autour du langage que se joue l'inscription de l'individu

    dans son groupe social ; il est un outil indispensable pour s'approprier (ou refuser) un certain

    nombre de contenus culturels.

    Le langage manifeste la facult qu'a l'homme de symboliser, c'est dire de reprsenter le rel

    par des signes et de comprendre la signification de ses signes.

    symbole : runion d'un sens apparent et d'un sens cach, il a toujours un caractre double, c'est une

    chose pour une autre.

    = Organisation en systme, nature symbolique et fonction de relation (signes socialiss) sont

    les trois proprits de la signification. C'est sur ces trois proprits que le langage fonde sa

    spcificit.

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    Diffrence entre langue et langage : Les langues sont des cas particulier d'un phnomne gnral qu'est la langage.

    SAUSSURE, Introduction la linguistique gnrale :

    La langue ne se confond pas avec le langage, elle n'en est qu'une partie dtermine (...) c'est la fois

    un produit social de la facult du langage, et un ensemble de conventions ncessaires adoptes par le corps

    social pour permettre l'exercice de cette facult chez les individus. Le langage est multiforme et htroclite, et

    la langue est un tout en soi et un principe de classification.

    La facult humaine est le langage, la langue est une manifestation particulire de cette

    facult.

    Mais d'o vient cette facult qu'est le langage, est elle inne ?

    Selon Golse, il ne sert rien de rduquer une fonction qui n'existe pas . Il faut d'abord veiller

    chez l'enfant cet intrt pour la communication. La diffrence entre l'enfant et la mre est que celle-

    ci est dj dans le langage, et qu'elle va tirer irrmdiablement son enfant vers le langage. Un

    certain nombre de conditions doivent tre remplies pour que l'enfant prenne la parole. Au dbut de

    la vie, la mre en tant que fonction parle la place de son enfant ; elle traduit dans la langue ce que

    l'enfant peut exprimer (par le corps...). Elle amne ainsi l'enfant dans un systme de signes

    socialiss, et dans sa prfrence pour ce systme. Winnicott parle de phase de dpendance absolue ,

    lorsque la mre met des mots sur les signes qu'elle peroit ; elle interprte alors des signes corporels

    et leurs donne une traduction linguistique. Paradis des origines : avoir quelqu'un capable de

    traduire des manifestations dans des mots, et en demandes. La mre interprte sans cesse, anticipe.

    Puis l'enfant devra formuler lui-mme la demande, mais pour cela, il doit d'abord accder

    l'altrit. Car l'infans n'est pas encore dissoci de l'objet, c'est l'omnipotence. l'anticipation

    maternelle n'est jamais parfaite, il y a toujours une certaine inadquation. C'est l qu'une possibilit

    d'entrevoir l'autre va apparatre. Pour qu'il y ait un dsir, il faut dj qu'il y ait un autre, qui on

    veut communiquer son dsir. Le bb est un tre humain potentiel, capable de communiquer.

    L'activit interprtative de la mre va devoir s'arrter pour que l'enfant se pose comme un alter-ego.

    Il y a toujours un dcalage entre ce que la langue peut dire, et ce qu'on ne peut pas exprimer :

    tre compris sans avoir besoin de mettre en mot : c'est la fonction maternelle.

    le dlire est une langue particulire : il est hors de question de refuser au dlire le statut de

    langage. Le psychotique cherche s'exprimer travers un usage particulier de la langue.

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    Deux fonctions majeures du langage :

    1)- une fonction de reprsentation : le langage est un instrument de dcoupage du monde ; grce

    cette fonction langagire, on peut dcrire la ralit externe et interne. Il est impliqu de manire

    fondamentale dans les activits cognitives.

    2)- une fonction de communication : tablir un lien avec l'autre. Le systme est dfini par un

    ensemble de rgles, de convention et de connaissances partages qui sous-tendent non seulement

    les communications verbales, mais aussi l'ensemble des activits sociales.

    Autre taxonomie des fonctions langagires :

    * fonction instrumentale : vise la satisfaction des besoins et des services requis par le sujet. C'est la

    fonction "je veux" du langage.

    * fonction rgulatoire : vise au contrle du comportement d'autrui ; les requtes en font partie.

    * fonction interactive : c'est la fonction "je", "tu" du langage, qui sert la communication.

    * fonction personnelle : elle permet l'expression de soi, de ses opinions, de ses sentiments. c'est la

    fonction "ego".

    * fonction heuristique : elle recouvre les activits verbales de questionnement concernant la

    connaissance du monde et de l'univers : "dis moi ? ", "pourquoi ? ".

    * fonction imaginative ou crative : comment l'aide du langage, on va oprer un dpassement

    imaginaire de la ralit, comment le sujet essaie de crer son propre monde. C'est la fonction "on

    dirait que".

    * fonction informative : elle concerne l'change d'informations entre deux interlocuteurs.

    Mais d'une langue l'autre, les possibilits d'usage de telle ou telle fonction ne sont pas

    identiques (pas de "je" pour les japonais, les vietnamiens = pas de fonction "ego". Cela influence la

    manire dont la fonction symbolique se construit.

    Pour se comprendre, il faut parler la mme langue.

    Il y a des diffrences entre langue crite et langue parle, mais il existe aussi diffrents

    niveaux de langue, que l'on peut classer de la langue soutenue la langue relche, en passant par

    commune, familire. L'essentiel est d'avoir conscience de ces diffrents niveaux de langue,

    puisqu'ils dterminent pour une part le fonctionnement de la communication. Ces niveaux de

    langue reposent sur l'existence implicite d'une norme linguistique. Le discours prend en compte le

    contexte et la situation dans lequel il se dploie. L'intrt d'une norme est de se situer par rapport

    elle, en y adhrant, ou en s'en cartant. Possibilit de jouer l-dessus pour mettre l'autre mal l'aise.

    Basil Berstein : langage et classes sociales

    34

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    Il s'intresse l'tude de la langue d'un point de vue diffrentiel : est-ce que dans les

    diffrentes formes d'acquisition de la langue, on peut constater des diffrences en fonction du

    groupe social ? Comment l'apprentissage d'une langue travers l'accs un certain code

    linguistique fixe l'individu dans son groupe d'appartenance ? Est ce qu'en transmettant la langue,

    on transmet de manire fixe et rigide, ses structures d'appartenance un groupe ?

    Il fait la distinction entre deux types de codes :

    * le code restreint : s'apparente ce que Durkheim a dcrit comme la solidarit mcanique. C'est

    celle qui privilgie les similitudes entre les membres du groupe, interdit les expressions d'opinions

    ou de sentiments personnels parce qu'elles comportent le risque de divergences. Elles vont

    privilgier les expressions conventionnelles, symboliques de l'unit du groupe. A l'incertitude

    individuelle, on va prfrer l'expression rassurante d'un savoir commun ; on va tre sans cesse dans

    la recherche d'un consensus.

    * le code restreint : renvoie ce que Durkheim appelle le niveau de solidarit organique. Va faciliter

    la transmission et l'laboration des expriences individuelles et singulires, l'change, le partage de

    symboles individualiss, personnels. Il sensibilise l'interlocuteur aux subtilits individuelles.

    Au niveau psychologique, le code labor facilite alors que le code restreint inhibe la capacit

    exprimer ses intentions, ses dsirs... Le code restreint fait prvaloir le rapport social, groupal au

    dtriment des diffrences individuelles qui restent l'arrire plan. Il est plus important de se sentir

    membre d'un groupe ; le rle, le statut social est prvalent. Tout les membres d'une socit utilisent

    les codes restreints un moment ou un autre.

    = Est-ce qu'il n'existe pas un moment des codes linguistiques qui vont effacer les diffrences

    individuelles et qui masquent l'impossibilit pour un individu d'affirmer sa singularit ?

    Dans l'idal, il faut pouvoir accder aux deux codes selon les circonstances, le contexte.

    Recours pour crer une cohsion de groupe ; effets au niveau de la socialisation : marginalisation de

    ce groupe ?

    Si le code restreint est prvalent, quels effets cela a til sur la capacit de symbolisation, de

    reprsentation ?

    35

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    Berstein tabli une distinction plus labore, psycholinguistique et sociolinguistique.

    CODE RESTREINT CODE ELABORE

    - phrases courtes, simple, de construction

    active, dclarative, imprative ;

    - le locuteur fera un usage rigide et strotyp

    des conjonctions, adjectifs et adverbes ;

    - Le sujet aura recours des expressions toutes

    faite : "n'est ce pas..."

    = expressions sociocentriques

    elles visent maintenir d'abord la relation avec

    autrui, plus qu' changer des informations.

    - Les significations semblent troitement lies

    au contexte.

    - la syntaxe est plus complexe et plus prcise.

    - les moyens formels proposs par la grammaire

    seront utiliss de manire plus nuance et aise.

    - = expressions gocentriques

    comme " mon avis...", qui traduisent un

    engagement personnel du locuteur et une plus

    grande individualisation de la pense.

    - Les significations sont relativement

    indpendantes du contexte.

    ****

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    Analyse des composants du systme linguistique. On distingue :

    1- L'aspect phonologique : il correspond la seconde articulation du langage dcrite par Martinet. Chaque phonme qui a une fonction oppositive ou distinctive, est dcomposable en une srie de traits distinctifs articulatoires et acoustiques. (EX : "p" est une consomme orale occlusive sourde bilabiale).

    L'aspect phonologique insiste sur l'aspect moteur du langage (praxies buco-faciales). Qualit de l'oralit de l'enfant : il va falloir qu'il mette autre chose dans sa bouche que le sein ou la ttine.

    On range dans cet aspect tout ce qui est relatif l'nergie avec laquelle on articule, la hauteur mlodique (l'intonation).

    2- L'aspect morphologique et lexical : Il concerne la premire articulation du

    langage, qui part du sens dans l'analyse. C'est ici qu'on peut situer la notion de signes linguistiques dcrite par Ferdinand de Saussure.

    Ce point de vue morphologique met en vidence les diffrences entre la langue parle et la langue crite, qui est plus prcise et moins allusive.

    3- L'aspect smantique : il concerne le sens d'un mot dans un nonc donn et

    les liens qui relient ces mots entre eux. 4- L'aspect syntaxique : c'est l'organisation squentielle des noncs et les

    rgles qui prsident dans la langue. 5- Certains linguistes parlent d'un aspect pragmatique qui concerne les effets

    attendus ou recherchs chez l'interlocuteur et les moyens utiliss dans ce but. = on plus jouer sur plusieurs aspects lorsque l'on parle. par EX, si l'on

    combine l'aspect phonologique et l'aspect pragmatique, on peut avoir une ide de la langue des banlieues.

    Lien avec la neuropsychologie : certaines aphasies peuvent altrer la fonction smantique, d'autres la fonction syntaxique... Un bon clinicien a tout intrt s'y connatre ; EX : ne pas confondre un dlire et un apragmatisme, o il n'y a plus aucune notion de syntaxe, plus aucun lien entre les mots.

    L'approche structuraliste en linguistique :

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    On la doit De Saussure. Le courant structuraliste est une attitude pistmologique particulire qui va

    concerner diffrents domaines des sciences humaines. EX : l'anthropologie avec Lvi-Strauss, la linguistique avec De Saussure, Le constructivisme avec Piaget. L'objectif est de se dgager dune certaine forme de description des objets en se centrant plus, par exemple, sur les relations dissimules entre les vnements, c'est dire analyser les relations liant les objets.

    Le structuralisme linguistique influence certains courants psychologiques et psychanalytiques (cf Lacan).

    De Saussure a introduit dans l'tude de la langue un point de vue

    synchronique en expliquant que l'histoire du mot elle seule (= perspective diachronique) ne peut pas rendre compte de sa signification actuelle car cette signification dpend du systme de la langue.

    Donc son approche va permettre de mettre en lumire des proprits nouvelles, en particulier propos du lien entre le sens et le signe linguistique. Il ne parle pas de mot, mais de signe linguistique : Le signe linguistique unit non pas une chose et un nom, mais un concept et une image acoustique . l'image acoustique ne concerne pas seulement le son, matriel qui peut tre mesur en physiologie, mais aussi l'empreinte psychique de ce son, c'est dire la reprsentation que nous en donne le tmoignage de nos sens. Ce sont toutes les associations lies la production d'un sens. L'image acoustique est matrielle, c'est dire sensorielle. Chez le petit enfant, ce qui est premier est l'image psychique du son (= image acoustique), et non pas le concept. Puis l'enfant va relier le concept et l'image acoustique. Le concept est second.

    Pour De Saussure, les mots de la langue sont d'abord des images acoustiques, ce qui revient insister sur le caractre vocal. Donc; dans l'activit de langue, il y a une activit sensorielle et corporelle.

    Le signe linguistique est dont une entit psychique deux faces : - Le concept, ou signifi (s) - l'image acoustique, ou signifiant (S)

    De plus, il ajoute que dans le systme de la langue, le rapport entre signifiant et signifi est un rapport fixe. Toutefois, ce rapport est susceptible de modifications dans le systme du langage. c'est sur cela que jouent les potes, le langage potique tan