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Psychologie différentielle 1. Notions de base 1.1 L’individu Observation ! comparaison ! prédiction ! disposition L’observation : constatation « Robin a une casquette » La comparaison : « Robin est plus grand que sa voisine », entre deux personnes La prédiction : « si la voisine de Robin est frileuse, elle va mettre des gants » " À parti d’observations et de comparaison, on peut prédire un comportement. Quand il y a des comportements qui se répètent, on peut identifier des dispositions d’une personne Les dispositions : plusieurs caractéristiques qui permettent la prédiction de comportements. (L’intelligence par exemple) Dans la vie quotidienne, nous observons constamment les dispositions des personnes. A partir de l’analyse des dispositions, on peut produire des qualifications. Il y a également l’environnement qui influence les dispositions de l’individu par le processus d’adaptation. Dans l’étude des différences individuelles, il faut savoir à quel niveau on se situe : si on est sur de l’observation pure ou sur déjà de l’interprétation. 1.2 La comparaison Historiquement, la comparaison a toujours été importante. Exemple sur la taille. ! courbe de Gauss, distribution normale (mémoire ou le facteur d’extraversion) 1.3Questions fondamentales La mesure de l’intelligence est un exemple de comparaison entre les individus. Darwin, avec sa théorie de la sélection naturelle, met fin à l’hypothèse de la supériorité de l’homme par rapport à d’autres espèces. Ce qui prédisait que certaines évolutions de l’espèce allaient se passer. ! les différences individuelles sont donc aussi importantes pour la survie de l’espèce. Question de la variation : Etudes de variations individuelles : on prend une caractéristique et on la regarde sur beaucoup d’individus.

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Psychologie différentielle

1. Notions de base

1.1 L’individu

Observation ! comparaison ! prédiction ! disposition L’observation : constatation « Robin a une casquette » La comparaison : « Robin est plus grand que sa voisine », entre deux personnes La prédiction : « si la voisine de Robin est frileuse, elle va mettre des gants »

" À parti d’observations et de comparaison, on peut prédire un comportement. Quand il y a des comportements qui se répètent, on peut identifier des dispositions d’une personne

Les dispositions : plusieurs caractéristiques qui permettent la prédiction de comportements. (L’intelligence par exemple) Dans la vie quotidienne, nous observons constamment les dispositions des personnes. A partir de l’analyse des dispositions, on peut produire des qualifications. Il y a également l’environnement qui influence les dispositions de l’individu par le processus d’adaptation. Dans l’étude des différences individuelles, il faut savoir à quel niveau on se situe : si on est sur de l’observation pure ou sur déjà de l’interprétation. 1.2 La comparaison Historiquement, la comparaison a toujours été importante. Exemple sur la taille. ! courbe de Gauss, distribution normale (mémoire ou le facteur d’extraversion)

1.3Questions fondamentales

La mesure de l’intelligence est un exemple de comparaison entre les individus. Darwin, avec sa théorie de la sélection naturelle, met fin à l’hypothèse de la supériorité de l’homme par rapport à d’autres espèces. Ce qui prédisait que certaines évolutions de l’espèce allaient se passer. ! les différences individuelles sont donc aussi importantes pour la survie de l’espèce. Question de la variation : Etudes de variations individuelles : on prend une caractéristique et on la regarde sur beaucoup d’individus.

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Question de la corrélation : est ce que ces deux caractéristiques sont liées entre elles dans une population donnée ou sont elles indépendantes ? (la corrélation est un nuage d’individu que l’on analyse par rapport à deux caractéristiques A et B, si ce nuage est complètement aléatoire, la corrélation entre A et B est proche de 0, si elle était parfaite, tous les individus se trouveraient sur une seule ligne et serait égale à 1) Question du profil : un individu est étudié sur plusieurs caractéristiques. Question de l’étude par comparaison : profil de la personne A comparé à celui de la personne B

1.4 Construction d’un test

Galton a testé les capacités sensorielles de l’homme et a construit des barèmes de normalité (seuils absolus et différentiels)

Binet et Simon ont testé l’intelligence des enfants anormaux, puis normaux…

Puis on a testé toutes sortes de capacités pour le travail… ! correspondance de l’individu avec son environnement de travail.

Comment construit-on un test psychologique ?

Si on observe qqch, il faut développer des instruments pour pouvoir l’étudier. Ce sont souvent les tests psychologiques qui sont créés.

Ces tests sont soit des données qualitatives, sans échelles, ou avec échelles donc quantitatives.

S’il y a un degré de difficultés dans les tâches données au patient, souvent, plusieurs questions sont de difficulté similaire. ! on peut graduer des items vers des troubles de même difficulté.

La sensibilité : si le test est trop difficile, les gens répondent majoritairement aux réponses faciles, et si le test est trop facile, ce sera le contraire. Il faut donc qu’il soit de difficulté moyenne.

La fidélité : quand on répète le même test, il doit donner à peu près le même résultat.

La validité : validité empirique : est ce qu’il y a une utilité de ce test pour prédire un critère ? si on fait un test d’intelligence, est ce qu’on peut prédire les résultats scolaires du sujet ? – validité représentative : est ce que le test est suffisamment représentatif ? - validité conceptuelle (hypothético-déductif), quasi pas utilisé en psychologie

Donc 5 étapes pour la construction d’un test: On élimine les éléments superflus, on examine la sensibilité du test, on examine la fidélité d’un test, puis on en examine la validité

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Etalonnage : décilage : on découpe le résultat de distribution des résultats obtenus, à chaque fois à 10%

Etalonnage : stamines : sta = standard, distribution standard ou normale, mine = neuf catégories. Il y a une catégorie au milieu qui regroupe environ 20 % puis on va dégressif.

On peut comparer la position d’une personne sur différents test selon sa place sur la distribution normale et ca donne un profil

1.5 Traits et States

On a utilisé ces formes de construction d’observation pendant longtemps.

Eysenck a basé sa théorie sur des analyses factorielles, il a développé une idée sur comment on pouvait prédire les comportements humain, basé sur une hiérarchie. La base est qu’on a des comportements observables (base) et on regarde ce qui reste stable à travers différentes situations. A partir de ce qui reste stable, on a établit des traits généraux des personnes. (extraversion / introversion). Eysenck a poursuit l’idée que par abstraction successive, on identifie des traits stables chez l’individu. Mais ces test ne sont pas très sensibles. Ils ne permettent pas de prédire un comportement dans une situation.

Les States ou les Etats : disposition temporaire d’agir dans une situation spécifique. Le comportement est donc un mélange entre des traits dispositionnels et des états ponctuels. Pour faire des prédictions fiables, il faut tenir compte de la « personnalité » du sujet et du contexte.

1.6 Limites des classifications

Exemple : on a une personne qui est probablement dépressive, que sont nos moyens en tant que psy ? Nous avons les test, les entretiens et des observations qui recoupent les éléments des deux outils préalablement effectués. Il faut se poser la question de la sensibilité, de la validité et de la représentativité. Il s’ajoute à ceci le propre de la dépression. Il y a des situations ou cela peut être exacerbé (inhibition des pensées automatiques), ou il peut s’exprimer facilement ! variations situationnelles Il y a aussi des variables individuelles à mettre en lien avec les données épidémiologique de la maladie. (touche plus les femmes que les hommes, environ 15 % des gens font un événement dépressif majeur etc.) Il y a aussi les biais du psychologue à prendre en compte. Nous ne sommes pas neutres et en fonction de ce que nous avons appris à observer, nous sommes plus ou moins sensibles à certains éléments.

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1.7 Diagnostic linéaire ou circulaire ? Dans une démarche scientifique, on commence par l’observation, ensuite on formule une question sous forme d’hypothèse (opérationnalisation) et ensuite on teste l’hypothèse afin de la maintenir ou de la réfuter. Dans la démarche médicale, le médecin pose un diagnostic différentiel. S’agit-il d’une simple grippe ou s’agit-il d’une pneumonie ? Il fait donc une exploration. Suite à ce diagnostic, souvent il donne une ordonnance. Malheureusement, trop souvent, les psychologues copient ce modèle, alors que nous avons affaire à des situations complexes. Si on a qqn de déprimé, la démarche ne sera pas la même pour tout le monde. Nous avons plusieurs outils thérapeutiques à expérimenter, basé sur des hypothèses préalables. Nous sommes dans une démarche circulaire qui peut tourner plusieurs fois. Question : Quelle est l’origine de « l’eugénisme » et quelles critiques peut-on formuler vis-à-vis de cette idée du point de vue de la psychologie différentielle ?

En rapport avec la 2ème guerre mondiale et les expérimentations sur les êtres humains…

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2. Auto-organisation

2.1 Révolution cognitive – et après ? Dans les années 1970, on avait une façon linéaire de penser, on pensait que l’homme, avec des systèmes stimuli ! représentation (mémoire par ex) ! production. On appelait ca l’information processing et on étudiait l’input et l’output, par analogie à l’ordinateur. La révolution cognitive, dans les années 70, nous a apporté une vision circulaire de penser ! si le cerveau avait une activité autonome !? Le cerveau est capable de coordonner nos mouvements, même quand on dort la respiration reste constante. Les résultats seront donc tels que si on présente une fleur à notre cerveau, si c’es le jour de notre anniversaire, on donne une signification spéciale à ce don. Ce qui nous amène à Piaget avec l’assimilation : si ce n’est pas notre anniversaire, on assimile le message différemment. L’accommodation : nous reprogrammons d’une manière autonome notre cerveau de temps en temps. Donc notre cerveau n’est pas seulement un élément de mémoire (la mémoire est plus un processus qu’un lieu) et cette activité autonome est importante. Ceci nous amène à penser d’une manière différente les différences individuelles : si on est dans l’ancien schéma, on est confronté à une adaptation permanente, et donc c’est la loi de la survie des meilleurs et que les pathologies sont des inadaptations. Ou alors l’activité autonome du cerveau est prise en compte et il est intéressant d’étudier les conditions cadre de l’individu, ce qui permet de comprendre et d’étudier l’écologie des comportements des individus (propre cadre de référence et expériences de vie) et donc « embodied cognition » : dans notre corps nous avons notre propre système cognitif (voir lecture de l’article). On voit donc qu’il est beaucoup plus intéressant de voir l’individu dans son évolution et dans son propre contexte

2.2 Auto-organisation

1er schéma : Phases d’éveil/sommeil d’un nouveau-né : il y a une sorte de construction qui émerge à travers les phases d’éveil et de sommeil. A partir du 3-6 mois, il y a l’émergence d’une organisation journalière. Derrière cette organisation, il y a l’ensemble des influences de son environnement qui conditionnent ce rythme. Les processus d’apprentissages dans un environnement donné se conditionnent mutuellement et certaines conduites émergent toutes seules de cet environnement.

2ème schéma : a) feuille de fougère, c) arbre… A la base même de cette construction, il y a un programme d’ordinateur qui a dessiné ces arbres par des règles de construction. On peut donc reconstruire la nature par des programmes simples, ayant pour base une règle simple de construction, On appelle ceci des fractals, ce sont des formes de similarités avec soi-même que l’on peut retrouver dans des formules de constructions simples. Si au lie de comprendre les différences individuelles commes des données, on comprendrait ceci comme des constructions ayant des contraintes, on a une toute autre compréhension de l’émergence des différences individuelles.

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2.3 Les systèmes dynamiques

Ce qui semble intéressant alors, c’est d’étudier ces processus dynamiques de construction. Pour résoudre le problème de la phrase, on compte le nombre de lettres, c’est tout une dynamique de résolution qui se met en place pour la résolution. Souvent, il y a un va et vient entre le contexte et la solution. Couplage structurel : la co-construction se fait entre l’humain et son environnement. C’est une interaction constante Equilibration majorante : Piaget : il y des phases de stabilité dans le développement de l’enfant. Il doit acquérir certaines règles pour pouvoir passer à un nouvel équilibre à la phase supérieure, sur la base du palier d’avant. Bifurcations : Prigogine : chercheur en processus chimiques : pour qu’un système puisse faire ces équilibrations majorantes, il faut d’abord un déséquilibre, c’est en ce sens que des crises sont nécessaires pour créer quelque chose de nouveau, des bifurcations qui sont des stabilisations différentes. ! Une bonne thérapie commence par un déséquilibre qui permet le changement. Constructivisme évolutif : Riedl : on progresse à travers des phases d’équilibrations successives, d’une part d’expériences, d’autres part expectatives.

2.4 Chaos déterministe et synergies

La formule du haut est interactive. Tout dépend de cette valeur C. si elle vaut 2.8, elle se stabilise à un moment donné autour d’un point final. On parle alors d’un attracteur de point. Si C est à 3.1, on arrive à une oscillation entre 2 points, on parle alors d’attracteur cyclique. Si on augmente C à 3.9, on obtient une oscillation irrégulière que l’on peut qualifier de chaotique et c’est la base de la notion de chaos déterministe, car il suit une règle de construction simple. Beaucoup de comportement humain appartiennent à la catégorie de chaos déterministe. Si les battements du cœur étaient complètement réguliers, ce serait toujours les mêmes muscles qui seraient mis à contribution et ils se fatigueraient trop rapidement ! infarctus. Ce chaos déterministe est biologiquement adéquat. Dans un système dynamique, il y a des modes de fonctionnements : attracteurs de point : bon emploi, sécurité de l’emploi ; attracteur cyclique : chômage par exemple ; attracteur étrange : moment d’instabilité. A quel moment faut-il intervenir alors ? C’est au moment critique d’instabilité (attracteur étrange) pour permettre des développements différents.

2.5 Le modèle bio-psycho-social

Il s’agit d’un système complet d’interaction qui a sa stabilisation personnelle. L’exemple des troubles cardio-vasculaires en sont un bon exemple ! Le stress est un facteur à risque déterminant, esprit de compétition, peu sensitifs aux autres (psycho), les personnes qui fument, obésité, etc. (bio) et on peut confronter ces éléments par rapport aux facteurs sociaux par exemple les

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personnes peu en accord avec leur statut, qui aimeraient être qqn d’autre et sont peu satisfaits etc.

Une des applications de ceci est l’émergence de l’idée que ce qui caractérise l’homme est une interaction permanente entre l’environnement psychologique, social et biologique de l’individu.

2.6 Vers la promotion de la santé

La psychologie de la santé est une nouvelle discipline qui, non seulement a la capacité d’avoir intégré le modèle bio-psycho-social, mais aussi de changer le regard sur la médecine traditionnelle. Santé : état de bien-être psychologique, somatique ou biologique et social. Le pouvoir d’apprendre constamment travaillera dans le sens du bien-être au niveau bio-psycho-social. Mais au niveau du traitement, on vise plutôt la prévention. C’est davantage un travail de sensibilisation, mais derrière ça, il y a un travail d’éducation. C’est une approche différente de celle de la catégorisation médicale. L’un des défis majeurs est d’intégrer la dimension sociale. On peut regretter le fait d’attribuer la responsabilité à la santé de l’individu. Il y a un facteur social dans ce domaine de la santé. !2.7 Changement des habitudes de vie Carnet du style de vie : sept règles de la santé. Se sont des règles positives pour maintenir la santé. Douze ans plus tard, on a fait des autres études, sur une autre population : l’exercice physique dans les années 80 était important. Chez le professeur, les priorités étaient un peu différentes. Les infirmières répondent en priorité qu’il faut avoir le numéro de téléphone toujours sur nous. C’est tout une question de conditionnement, d’apprentissage et la manière dont on perçoit la santé

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3. Comportements

3.1 Danger des étiquettes Traits ou disposition : éléments stables de la personnalité des sujets qui peuvent être observés par questionnaires ou par entretiens (tests projectifs). Dans un entretien clinique, le psychologue remarque que son patient est timide. Cette première inférence est relativement valide. Qu’est ce qu’on en fait ? Catégories / diagnostic : DSM IV : sert à classer les symptômes psychiques de façon athéorique. On ne trouvera pas la timidité comme un trouble, mais on ne peut pas classer sur l’axe I du DSM. On doit aussi savoir exclure certains troubles. On a donc un problème car il peut y avoir plusieurs catégories et on doit décider si notre observation colle dans un diagnostic. Une fois qu’on a assez d’indices, on peut exclure certains troubles. Labelling : étiquetage : erreur cognitive, une distorsion cognitive qui décrit un processus cognitif chez la personne d’attribuer une catégorie standard à une personne et de considérer que c’est celle là dans laquelle il se trouve. C’est un piège !! on a réduit toute la personne dans sa complexité en un seul mot qui devrait caractériser la personne dans son ensemble. Il s’agit souvent d’implication dévalorisantes. Exemple : « c’est un alcoolique ». Ceci a toutes sortes d’implications sur la personne Etude de Rosenhan : le fait de nommer et de réduire à une seule catégorie peut être dangereux. Une série d’étudiant sont présentés à des cliniques psychiatriques. Résultat : on hospitalisait rapidement ces personnes alors que ces personnes étaient tous sains. L’hospitalisation de certains étudiants a même été de 6 mois. Les psychiatres peuvent être complètement biaisés par la première impression. Pas tous ont été hospitalisés aussi longtemps.

3.2 Comportements vs symptômes

Pour contrecarrer le labelling, le psy doit avoir un modèle complexe

Le modèle médical : beaucoup pratiqué. Le symptôme se manifeste à l’extérieur de la personne et à l’intérieur, qui permet un diagnostic de la maladie sous-jacente. La maladie provoque donc un symptôme. Ce modèle est assez linéaire et assez limitatif.

Le modèle bio-psycho-social : ce qui est observable est le comportement. Il a des effets sur l’extérieur et sur l’intérieur de la personne. A l’intérieur de la personne, il y a les éléments psychologiques et biologiques et ces deux éléments influencent le comportement. Il y a aussi une interaction entre le comportement et le social. Par exemple, la dépression : il y a des personnes qui montrent qu’elles sont très déprimées, ceci à un effet sur l’intérieur, mais aussi au niveau social, elle va susciter chez les personnes autour d’elle des sentiments (pitié, envie d’aider etc.)

3.3 Analyse fonctionnelle

L’analyse utilisée préférentiellement quand un client propose un problème est l’analyse fonctionnelle. C’est l’analyse SORC.

Selon Pavlov, le stimulus est en lien directement avec une réaction. (la cloche suscite la réaction de salive chez le chien) – lien entre S et R - . Le R est un comportement également (on veut que le rat appuie sur un levier qui est sur qui donne à manger). C peut être une conséquence interne ou externe, le O est les émotions et cognitions de la personne.

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Exemple : le O est entre parenthèse, c’est qu’il est ouvert, on ne peut pas les observer directement. On a la situation d’une mère et d’un enfant. Il est le soir et la mère veut coucher son enfant de 3 ans. S1 = heure de se coucher. R1 : Elle appelle alors l’enfant pour se coucher, le fait que la mère appelle est S2 pour enfant. R2 : il fait semblant de ne pas entendre, C1 : la mère est frustrée et sert de S3, ca va la stimuler pour aller chercher l’enfant (R3). C2 est la conséquence de ce que l’enfant a fait avant, il reçoit l’attention, et il est également S4 qui détermine R4, il prolonge son indifférence. La conséquence de ce comportement est que la mère se met en colère (C3) et devient S5 pour qu’elle abandonne (R5), la conséquence est que l’enfant triomphe (C4) et c’est aussi un stimulus (S6) etc.

3.4 Principes de modification

UCS : unconditionned stimulus (viande)

UCR : unconditionned response (salivation)

CR : conditionned response (UCR devient CR, salive du chien)

CS : conditionned stimulus (cloche)

Le stimulus est discriminatif. Donc, quand on a un client, il faut prendre exactement le stimulus que le patient nous donne et pas un autre, même s’il ressemble. Quelqu’un qui a peur des tarentules n’aura pas forcément peur des toutes petites araignées. Ce qui arrive souvent dans les PTSD (stress post traumatique), c’est une généralisation du stimulus : A partir d’un stimulus, la même réaction va apparaitre avec un stimulus presque similaire ou alors qui n’est pas trop similaire. Exemple : avant un accident de voiture, le conducteur a vu passer au dessus de lui un avion. A présent, cette personne a peur à chaque fois qu’elle entend le bruit d’un avion. Tableau : C = conséquence, positif = agréable dans l’immédiat, négatif = désagréable dans l’immédiat Renforcement positif : la conséquence est positive, on donne quelque chose d’agréable, ce qui va faire que la probabilité de voir ce comportement se reproduire augmente. Exemple : le rat reçoit de la nourriture Punition : la conséquence est négative, on donne quelque chose de désagréable, ce qui va faire que la probabilité de voir ce comportement se reproduire diminue. Exemple : un enseignant ne sait plus quoi faire avec un élève bruyant. Il lui donne la punition d’écrire 50 fois « je ne dois plus faire de bruit en classe et je dois rester assis sur ma chaise tranquillement » Renforcement négatif : Quelque chose de négatif est présent et on l’enlève, ce qui fait que la probabilité que le comportement réapparaisse augmente. Exemple : Quelqu’un atteint d’un TOC : l’angoisse ressentie diminue après avoir effectué son acte compulsif (se laver les mains par exemple pour quelqu’un qui présente cette problématique) Extinction : on retire quelque chose de positif, la probabilité que le comportement réapparaisse sera donc diminuée. Exemple : un enfant qui aime beaucoup les jeux vidéos, pour qu’il ne recommence pas la bêtise qu’il vient de faire, les parents vont le priver pendant 2 jours de jouer à ses jeux vidéo.

3.5 Fonction explicative

Le comportement est la variable qui nous intéresse. Lewin : le comportement de la personne est fonction de l’environnement et de sa personnalité.

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Mischel : Le comportement est fonction de l’interaction entre l’environnement et la personnalité Analyse de variance : le comportement est fonction de l’environnement, de la personnalité et de l’interaction entre l’environnement et la personnalité. Exemple : Etude faite par questionnaire sur des personnes sensitives « sensible » et des personnes réprimant leurs sentiments « repressor ». On leur a demandé de décrire leurs angoisses soit selon le critère « neutre », soit selon le critère « érotiquement chargé ». On s’aperçoit que pour les contenus neutres, les deux types de personnes ont les mêmes résultats, ce qui n’est pas le cas pour les contenus « érotiquement chargés ». On voit donc bien l’interaction entre la situation et la personnalité de l’individu.

3.6 Environnements spécifiques

On voit ici une étude sur les ambiances dans les différents centres pour patients schizophrènes, chaque courbe représentant un centre en particulier. On voit que pour certaines variables, les centres se ressemble tous plus ou moins, mais que pour certaines autres, certains diffèrent beaucoup. On constate donc qu’il existe des variables spécifiques pour certains contextes spécifiques.

3.7 Vers une approche écologique ?

Schéma : nombre de lynx et de lapins à travers les ans. On voit que le nombre de lapins et de lynx ont une influence l’un sur l’autre, car les lynx mangent les lapins et s’il n’y a plus assez de lapins pour nourrir les lynx, ils vont être amenés à disparaitre. Il s’agit donc là d’une influence mutuelle, d’un déterminisme réciproque entre l’individu, son environnement et le comportement qu’il adopte.

Prophétie auto-réalisatrice : quelqu’un a une croyance et va tout faire pour que cette croyance soit effective. Exemple : une patiente croit que « personne ne l’aime ». Elle suit une thérapie et demande à plusieurs reprises à son thérapeute son numéro de téléphone privé pour qu’elle puisse le joindre. Au bout de plusieurs demandes, le thérapeute lui donne ce numéro. Elle appelle alors à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, cette situation ne devient donc plus gérable. Le thérapeute se voit alors dans l’obligation de mettre fin à cette relation thérapeutique. La croyance de la patiente devient alors réalisée.

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4. Etude des processus 4.1 Limites de perception d’autrui Quand on va rencontrer une personne pour la première fois, on va trouver cette personne sympathique ou antipathique. Ou alors, on va retenir qu’elle était grande ou petite. Mais probablement qu’on ne va pas retenir toutes ses caractéristiques, tout les éléments qui pourraient la différencier des autres individus. Après un certain temps, on a sûrement oublié un certain nombre de caractéristiques de cette personne. Nous avons probablement quelques limites dans la perception d’autrui. Les psychologues ne sont pas différent des autres personnes. Etre conscient de ces limites est important. Ce qui nous aide sont les études de Miller dans lesquelles il essayait de tester la capacité de retenir les informations au travers du canal visuel, auditif, par le toucher ou les odeurs. Il y a une règle très générale qui dit que l’on peut retenir que cinq éléments avec certitude (7 +- 2). Si jamais on construit un questionnaire ou un test psychologique, il est inutile de faire des différenciations en 10 points pour une question (Très bon, bon, neutre, mauvais, très mauvais). La première impression, le premier diagnostic est quelque chose de très important et de très automatique. Le diagnostic individuel demande quelque chose de plus que la première impression : Observer :

- Erreur fondamentale : En tant

que psychologue, on a une tendance à attribuer ce qu’on voit de la personne à sa personnalité, à ses dispositions. Alors que la personne en tant qu’acteur, l’attribue à la situation, aux circonstances.

- Erreur Hawthorne : quand une personne se sent observée, elle change son comportement. - Effet Rosenthal : l’observateur trouve généralement ce qu’il a fait comme hypothèse dans une

expérimentation. Il trouve des résultats conformes à son hypothèse. - Effet Halo : qu’est ce qui fait partie de l’observation et qu’est ce qui n’en fait pas partie ? Mesurer : - Erreur logique : lorsque l’on fait des associations (corrélations fictives) - Tendance centrale : lorsqu’on a à répondre à un questionnaire, on a tendance à fixer les

réponses au milieu lorsqu’on n’est pas sûr. - Effet de générosité : plus on connaît une personne, plus on va juger favorablement la personne et

inversement si on n’aime pas la personne.

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Interpréter : - Effet placebo : au lieu de donner un médicament réel, on donne une pilule qui ne contient que du

sel. - Désirabilité sociale : on donne des réponses que l’on pense socialement acceptables. - Stéréotypes : on attribue aux personnes des caractéristiques qui ne sont pas forcément vraies. - Erreur d’identification : un personne avec laquelle on se sent proche aura plus de qualités

positives et inversement avec quelqu’un qu’on n’aime pas. 4.2 Approches traditionnelles Les sources d’erreurs sont multiples. La psychologie différentielle y remédie de deux façons : - Nomothétique : basé sur une norme, une théorie.

On fait une grille de lecture exhaustive. - Idiographique : on met l’accent sur la classification

individuelle. On met en avant ce qui caractérise une personne. On a des éléments descriptifs et parmi ceux-ci, on choisit ceux qui caractérisent le mieux la personne. Ceci à l’avantage de faire ressortir les éléments les plus descriptifs de la personne. C’est une démarche plus qualitative.

4.3 Approche constructive Quand on voit plusieurs fois la même personne, on peut utiliser différentes techniques pour évaluer objectivement la personne. On commence par une exploration de la personne, qu’est ce qui caractérise cette personne. On procède ensuite à l’anamnèse : comment la personne est-elle devenue ce qu’elle est aujourd’hui. Il y a des autobiographies et des hétéro-biographies. On en fait une synthèse et on aboutit finalement à une (re)construction de la personne.!! 4.4 Etudes transversales et longitudinales L’évolution de la personne doit d’abord nous faire nous demander quelle est la part de l’environnement qui influence la personne et quelle est la part de dimension stable (héréditaire,…) qui permettent de déterminer le comportement actuel de la personne. Ensuite on doit analyser quelle est la circonstance qui contribue à l’état de la personne. Et finalement, dans cette analyse, on doit identifier les conditions de disposition qui enclenchent les mêmes réactions. Beaucoup d’élément entrent en compte pour reconstruire une dimension dynamique de la personne.

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Deux méthodes peuvent être utilisées pour approcher cela : - Etudes transversales : on fait une photo pré-intervention, une photo post intervention et quelques

temps plus tard pour voir ce qui a été acquis pendant l’intervention. Ça sert à décrire les phénomènes à travers le temps.

# Description # Classification # Épidémiologie

- Etudes longitudinales : on mesure régulièrement à travers le temps une évolution :

# Etudes prospectives # Etudes contrôlées # Etudes d’intervention!

Si l’étude avait été faite par coupe transversale, aux semaines 20, 25, 30 on n’aurait pas vu de différence entre les deux couples. C’est seulement parce qu’on a fait cette évaluation à travers le temps qu’on a pu constater les différences. 4.5 Etude du cas unique! A l’intérieur d’un groupe, avec les méthodes traditionnelles, il y a un certains nombres de facteurs qui effacent les différences individuelles. Si on prend un individu à 120 de QI et l’autre à 80, la moyenne sera de 100. Mais ce n’est pas représentatifs des personnes. On réduit à néant les différences individuelles.

Quand on fait un groupe contôle, on remplace un individu par un autre dans le groupe contrôle, mais on ne sait pas si les deux individus auront la même évolution dans le temps, donc on introduit une erreur. Pour lutter contre cela, on a introduit l’étude par cas unique.

On étudie un niveau de base avant de commencer l’intervention (ici un renforcement contingent). Dans la phase B, on voit une évolution du comportement. Dans la phase A finale, on on interrompt le traitement. L’effet diminue mais se stabilise ensuite plus qu’au départ, donc le traitement à un effet. Dans l’étude par cas unique, le critère le plus important devient la variation individuelle à travers le temps par rapport à une « baseline » sans prendre en compte de différence par rapport à un groupe contrôle.

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4.6 Etudes d’évaluation Eysenck a formulé l’observation que 2/3 des personnes en traitement avait des rémissions spontanées. Il faut démontrer la valeur ajoutée vis-à-vis de ces rémissions spontanées. Comment peut-on démontrer l’efficacité du travail que l’on fait ?

Un autre problème qui se pose, c’est qu’une fois qu’on prouve l’efficacité de certaines prestations, on demandera d’assurer la qualité des prestations. On aura des évaluations continues des prestations qui seront évaluées par rapport à des standards. Ceux-ci sont remis en question par le bench-marking. Quand quelqu’un fait quelque chose de révolutionnaire, ça remet en cause les standards actuels. Il y a un processus qui se fait autour des standards, et du bench-marking. Il y a une évolution constante de ce côté-là. 4.7 Vers la modélisation ? La modélisation est peut-être l’avenir de recherche dans ce domaine. Observation : on a des personnes qui ont des niveaux de psychopathologie différents. Il y a quatre niveaux de gravité de la psychopathologie. Il y a des personnes qui sont stressées, pas stressées, qui travaillent ou pas. Ce qui donne une grille de différentes conditions. La personne peut changer de « catégorie ». Cette dynamique récurrente, ce cercle vicieux (porte tournante : part du centre, revient au centre,…), il faut essayer de le briser. On a essayé de faire ceci par des modélisations. Le premier c’est le travail protégé. Cette première variante n’est pas très avantageuse car la personne à toujours des symptômes. La deuxième est la gestion du stress. Quand la personne va mieux, on lui apprend à gérer son stress. À l’aide de la modélisation, on peut travailler sur des phénomènes de la porte tournante et on peut aider les gens à gérer leur stress,…

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5. Intelligence

L’intelligence permet d’évaluer tout le monde, c’est donc un thème classique. Il y a deux traditions différentes de l’intelligence :

- Européenne avec Hofsteter : faculté commune aux personnes considérées comme ayant eu

du succès dans une culture donnée.

- Wechsler aux USA : la capacité globale d’agir de façon efficace, de réfléchir de façon raisonnable et d’interagir avec son environnement (capacité adaptative) (amène la question des différentes cultures).

Ces définitions sont très claires. Quand on parle d’intelligence aujourd’hui, on a de multiples définitions. Il faudrait donc préciser avec quel test et sur quelle définition on s’est appuyé malgré la clarté des définitions. 5.1 Définition opérationnelle QI =

En fonction de l’âge, la difficulté de la tâche doit augmenter. Il faut donc mettre en lien les deux âges pour avoir quelque chose de comparable (selon Binet) Maintenant, on mesure le QI par rapport à une distribution normale du groupe d’âge en question. Ça reste purement statistique. 5.2 Modèles multiples Wechsler parle de capacité globale et Hofsteter parle de capacités communes. G = facteur général d’intelligence. Il est dérivé en plusieurs facteurs qui influencent les capacités (hiérarchie) Pour le test, on part d’un niveau où 99% des personnes arrivent à répondre. Si on échoue, on peut revenir en arrière, à des questions plus faciles. Il y a différents sous-tests qui donnent une note verbale et une note de performance. Les deux notes combinées donnent la note générale, le QI. Les scores de sous-tests donnent une note standard qui permet de situer l’individu par rapport à la moyenne de la population.

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5.3 Stabilité de l’intelligence On a une définition brute de l’intelligence et une opérationnalisation à travers des tests. On remarque que l’intelligence n’est pas stable, qu’elle varie avec l’âge.

On peut voir qu’il y a une différence entre le verbale et l’action dans le test de Wechsler. Il est plus facile de prédire la performance à 18 ans qu’à 2ans. (trois études différentes)

Dans le tableau QI ville et campagne, on revient à dire que les gens de la campagne sont moins intelligents que les gens qui habitent en ville. Situation ville-campagne avec une distribution des QI différentes. Raison : l’attrait des villes pour professions plus intellectuelles et façon de fabriquer les tests qui demandent une intelligence surtout verbale (en opposition avec intelligence pratique ?)

Corrélation qui compare le QI des parents biologiques et ceux adoptifs, d’une part entre le père et d’autre part entre la mère de l’enfant : on constate en général que le niveau de formation des parents biologiques corrèle d’une manière plus importante que le niveau de formation des parents adoptifs avec les enfants soutient l’hypothèse qu’il y a une composante génétique dans le potentiel intellectuel et que donc les parents biologiques sont plus proches de leurs enfants que les parents adoptifs. Problème avec cette étude car on calcule l’intelligence à des âges avancés donc pas de lien directe avec le phénotype (évolution dans l’environnement donné qui influence l’évolution de cette intelligence). Hypothèse que les enfants qui grandissent dans un environnement, cela ne vient pas de la génétique mais aussi influences quotidiennes. On a déjà les différences entre qualités des intelligences (fluide ou cristallisée).

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5.4 Validité prédictive

Dans le tableau intelligence cristallisée et fluide, ce qui augmente avec l’âge c’est l’intelligence cristallisée. On a déjà les différences entre qualités des intelligences (fluide ou cristallisée).

L’intelligence, dans son ensemble, reste a peut près au même niveau mais l’intelligence fluide diminue et la cristallisée augmente. C’est pour cela qu’on engage plutôt des jeunes car ils sont plus mobiles et savent mieux s’adapter. L’intelligence n’est donc pas stable. Elle augmente puis diminue. À notre âge, on a davantage d’intelligence fluide à disposition. Dans les entreprises, on a beaucoup mis l’importance sur l’intelligence fluide, mais de licencier les vieux était très coûteux car on ne perd pas tellement dans les performances flexibles et adaptatives directes mais on commence à répéter des erreurs commises auparavant car plus d’intelligence cristallisée. Garder les vieux pour le mentoring (accompagnement des débutants), modèle pour les jeunes et mémoire de l’entreprise. L’intelligence change au cours de la vie.

Dans le tableau intelligence et profession, on peut prédire à partir de l’intelligence le niveau d’éducation. On peut aussi prédire le niveau de corrélation de la formation des parents. Niveau d’éducation qui est comme variable intermédiaire. Si qqun a un QI en dessous de 75, c’est qqun qui a le droit de recevoir des prestations de l’AI à cause de son invalidité. Que faire avec l’intelligence ? Sélection pour les professions : est-ce un bon prédicateur pour le choix d’une profession ? Dans les années 30, on a fait des études qui mesurent la circonférence de la tête et on a fait des corrélations avec des professions. Une grosse tête indique une plus grande intelligence. Aujourd’hui on révise ce genre d’observation dans l’idée que ces relations sont plus complexes et un indice se basant sur une moyenne ne veut pas dire grand chose. Simplifications qui ne donnent pas de prédictions. Variables différentes : un type d’étude corrélationnel (analyse des cheminements, path analysis) où on cherche à retracer les sources de la variance qui aboutissent à un résultat. Lien entre profession du père et le niveau d’éducation du père et l’intelligence. On voit que ces corrélations sont faibles, la seule intéressante est celle avec le niveau d’éducation qui est prédicateur du choix professionnel. Mais les influences externes sont encore plus importantes : L’intelligence comme prédicateur direct a un pouvoir faible et donne peu d’informations pour le choix de la profession. Beaucoup d’idées sur comment les gens choisissent leur profession ne sont pas confirmées. Schéma et configurations circulaires plutôt que corrélations (unilinéaires).

Donc cela permet d’ajouter des éléments qui sont plus qualitatifs.

5.5 Intelligence émotionnelle

L’intelligence définie traditionnellement peut être remise en question car des tests mesurent essentiellement les compétences au niveau logico-mathématiques ou du langage, mais la vie est faite d’autre chose (compétences musicales, sociales, interpersonnelles pou gestion de soi-même, sportives). Ce sont des nouvelles dimensions qui s’ajoutent à l’intelligence. Définition d’une nouvelle forme d’intelligence, l’intelligence émotionnelle : c’est la capacité à reconnaître nos propres sentiments, ceux d’autrui, de capter nos motivations (à motiver) et de bien gérer nos émotions en nous-mêmes et dans les relations à autrui. Formes qualitatives d’intelligences différentes ce qui est attribué à la différenciation des

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sexes. Différences importantes liées à des expériences qui façonnent nos intelligences. Différences entre performances intellectuelles des hommes et des femmes qui reflètent les bases émotionnelles. Généralement, l’homme est agressif, froid, ne montre pas ses émotions, dominants, aimant les maths et les sciences…Les femmes parlent bcp, ont du tact, comprennent les sentiments exprimés pour autrui, elles ont besoin de sécurité, apprécient l’art et la littérature…tous ces stéréotypes font penser que les femmes seraient plus proche d’une intelligence émotionnelle et les hommes d’une intelligence cognitive.

5.6 Sexe et performances

Autre test où il faut identifier qqch de global : les femmes sont meilleures dans les épreuves où il y a à identifier dans une séquence d’images les maisons qui sont identiques. Les femmes ont une meilleure coordination motrice (mettre des plots dans des trous). Les hommes peuvent se représenter plus facilement où se trouve un endroit qu’on a plié dans un papier. Ils arrivent mieux à viser avec précision, arrivent mieux à retrouver qqch dans une milieu complexe, ils sont portés sur le raisonnement logique plutôt que sur les mathématiques. Il faut trouver des raisons pourquoi les uns et les autres sont meilleurs… Raisons de socialisation qui entraîne des capacités demandées déjà jeune, relation entre développement des capacités intellectuelles et ce qui est renforcé socialement, l’intelligence dépend d’un contexte, d’un environnement qui est perçu comme étant plus large que la performance limitée.

5.7 Regard critique

On peut se poser la question si par rapport à l’avenir on peut trouver des bons tests d’intelligence. Comment résoudre cette question ? Il y a 50 ans, des questions réelles posent des questions qui aujourd’hui font moins de soucis (adapter les problèmes à aujourd’hui) ; le test d’intelligence répond à ce qui est aujourd’hui important. Aujourd’hui on mesure dans ces tests des choses qui sont connues et abordables mais pas les compétences ou savoir-faire nécessaires pour demain. On s’aperçoit des problèmes potentiels pour demain au niveau climatique mais quelle est la capacité d’affronter ces nouvelles situations pas encore totalement connues ? Plutôt intelligence émotionnelle que rationnelle. Évolution continue dans ce domaine, besoin de psychologues qui développent ces instruments car il faut éviter des simplifications ou popularisation ponctuelle. Montrer que les enfants qui sont surdoués ont des faiblesses dans d’autres domaines, comme dans leur milieu social.

Quelle est la différence entre le QI et le QE ? Comparez et critiquez les deux notions. Manière différente de regarder les différences individuelles à travers l’auto-organisation.

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6. Résolution de problèmes

Depuis les années 70, les ordinateurs qui nous aident à résoudre les problèmes. Le cerveau humain est plus complexe qu’un ordinateur. Il a au moins 3 ordinateurs qui s’occupent des problèmes. Il est donc tout à fait courant de résoudre différents problème à la différence d’un ordinateur qui résout un problème à la fois. Par exemple en jouant aux échecs, si on n’utilise pas les mouvements standards, on est très vite désavantagé. Il y a donc des stratégies. On réduit énormément l’information dont nous disposons au niveau sensoriel.

6.1 Les trois cerveaux Evolution des espèces à travers ce système. Le néocortex est spécifique à l’être humain et permet de résoudre des problèmes mais est également impliqué dans le langage. Nous avons trois bio-ordinateurs à disposition : quand on fait face à un problème, qqch qui nous laisse en plan avec un sentiment d’impuissance, il y a cette structure qui se met en marche, la plus ancienne (en noir) que nous partageons avec les reptiles ; c’est le système moteur, le cerveau reptilien. On a appris au long de notre parcours de vie à nous servir de nos mains, de notre corps pour réagir à des situations-problèmes. Coordination motrice (si qqun sort un couteau, on va fuir). Programmation motrice au niveau de réflexes simples à notre disposition. Interaction au niveau des parties cognitives et affectives. Ensuite vient la structure limbique dans le cerveau qui est associée à la partie affective de nos réactions. La possibilité d’évaluer de manière globale et peu différenciée une situation, d’avoir des intuitions, de sentir les choses, on partage cela avec les mammifères. 6.2 Entité affectivo-cognitives À quoi servent ces différents cerveaux ? On se contre surtout sur la partie cognitive et affective. Historiquement et phylogénétiquement, on a un système plus âgé, limbique et récent, le néocortex. Si on regarde ce qu’il se passe, on attribue une complémentarité à ces deux bio-ordinateurs. Les affects se basent sur des sensations corporelles (comment on se sent) dans le système limbique alors que dans les processus cognitifs, on se base sur des sources abstraites comme le langage. Non une source concrète mais des sons traduits par un bio-ordinateur cognitif. Travail d’information en parallèle : on capte plusieurs sources d’informations en parallèle (capter le langage non verbal en plus du discours). Indices qui indiquent si la personne est à l’aise comme la modulation de la voix, la position. Ils sont intégrés dans une appréciation générale dans un flux analogique, continu. Dans le cognitif, on travaille de manière séquentielle où on analyse, met dans le contexte des informations (modèle de communication digitale). On a des hypothèses sur une association entre réactions affectives (hémisphère droite) et cognitives (gauche) ; par contre on peut déduire que du côté affectif, une fonction synthétique se dégage alors que du côté cognitif, la fonction est analytique (comparer, séparer). Le rythme, la modulation est lente du côté affectif ; les affects sont invariants, alors que les processus cognitifs montrent une adaptation qui prédomine.

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6.3 Structure du problème Quand on a un problème, on a les affects et les cognitions qui interviennent. Comme dans le champ visuel : on a un champ de 180°, on sent une personne de manière floue sans discriminer ce qu’il se passe mais on tourne la tête si cela demande de l’attention. Autre possibilité de la vision qui par les mouvements oculaires cherchent les informations précises de manière analytique. La résolution de problèmes fonctionne de manière analogue : première appréciation affective (si c’est connu ou pas, perçu comme dangereux ou pas) au niveau des réflexes, puis une appréciation détaillée où on se demande comment faire face en pondérant les stratégies de solution. Critères sur lesquels on se base pour résoudre des problèmes.

Utilité du schéma : Quand on a ce sentiment d’impuissance vis-à-vis d’une situation qui nous dépasse, il faut distinguer trois éléments. Quelle est la situation actuelle, de ce que je vis actuellement, de ce qui me pose problème (situation de départ) ? Opposer cela à un état désiré ou final, défini par le fait qu’il n’y a plus de problème. Travail sur la solution souvent au lieu de définir le problème. On peut, à toute sorte de situation, on peut poser la question quel est ton problème ?on peut se mettre à sa place, compatir. Bien écouter ce que la personne dit à ce moment-là pour bien comprendre la situation. Deuxièmement, qu’est-ce qui fait que la routine qui j’utilise habituellement pour résoudre ce problème pose problème, ne marche pas ? Qu’est-ce qui pose problème dans cette transition entre état actuel et état désiré ? On veut voir sa définition du problème : dans l’état actuel, un jeune est intéressé par l’Euro 2008 et qu’il ne voudrait pas se mettre en opposition avec ces parents. État désiré : voir et participer à l’Euro sans décevoir ses parents. Faire le minimum pour aboutir à un choix professionnel avant l’Euro (état final). Obstacle qui se pose : pas de démarches pour s’informer vu son niveau de formation (tests de capacités intellectuelles et tests d’intérêts). But d’atteindre l’objectif de finir cela avant l’Euro. Éliminer des obstacles en allant chercher des informations pour combler le manque à ce niveau-là ou contourner les obstacles (éviter les obstacles de manière moins coûteuse, travailler ensemble puis convoquer les parents qui pourraient interférer dans le processus de choix professionnel). Plusieurs stratégies de résolution de problème. Définir le problème : état actuel, état final, obstacle(s). École de Palo Alto : équipe autour Chaiser qui développe une approche centrée sur la solution plutôt que sur le problème. Il prend essentiellement l’état final plutôt que la solution, parmi ces trois éléments. On veut voir la solution idéale, on commence par la fin. Que pourrait faire une fée pour changer cet état final ? Le chemin est à imaginer par la personne elle-même. Miller, Galanter… : Autre façon d’analyser le problème, plus complexe : se base sur un schéma développé par Miller dans les années 60. Il correspond bien à un courant aussi utilisé de nos jours en thérapie cognitive est de faire la différence la réalité et entre ce que les gens se font comme représentations en tête. Ils ont créé le TOTE, c’est à dire la boucle de feedback. Des unités T (test) et O (opérations), perceptions et actions. Ils mettent en place un schéma de feedback entre perception et opération, avec un état final à atteindre. T-O-T-E (test-opérate-test-exit), circularité entre opération et perception : tout problème peut être disséqué en unités plus fines. Séquence à respecter quand on fait une action. Logique dans une démarche de comportements avec des buts et des séquences intermédiaires qui doivent être complétés. Hiérarchie se construit dans la planification des actions. On utilise cela aujourd’hui dans les analyses en blanc (F. Gaspard). Voir dans les interactions les plans de chaque personne, la hiérarchie des plans d’interactions que chacun met en oeuvre (notamment en thérapie). On peut disséquer ce qui pose problème en lui demandant sa perception et ce qu’elle fait

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dans une action pour reconstruire l’ensemble de ce schéma. Une fois qu’on a analysé un problème, il y a toute une démarche de résolution du problème qui peut être entrepris avec des logiques qui sont différentes selon les auteurs et l’histoire. 6.4 Limites de raisonnement Dans la résolution de problème, tout un tas de facteurs interviennent qui sont de l’ordre psychologique. Les gens n’agissent pas toujours de façon logique. Méthode la plus connue (dans le conseil, technique de résolution de problème) : Godfried : 5 étapes : définition du problème, imaginer de manière la plus libre et la moins contraignante toutes les solutions possibles (brainstorming) avec parfois des idées farfelues, collectionner les idées sans les juger. Puis parmi ces solutions, on fait un choix d’une décision raisonnable (phase analytique avec une balance décisionnelle :.on met en comparaison quelles sont les conséquences d’une solution, positives, négatives, à court ou à long terme et on choisit celle qui a le plus d’avantages et le moins de contraintes, ou alors on combine deux solutions qui réunit tous les avantages). Ensuite on passe à la réalisation de la résolution de problème par un plan de projet. Dernière étape : l’évaluation, on contrôle l’efficacité de cette solution de problème pour résoudre le problème. On peut boucler la boucle et recommencer avec une nouvelle définition, décision, etc. Démarche qui peut devenir circulaire. Il y a derrière la question du raisonnement qu’on utilise. Développer des prédictions à partir de lois générales (prémisses : tous les hommes sont mortels, Jean est un homme donc Jean est mortel). Les questions qu’on pose et les problèmes traités sont souvent plus complexes que ce modèle avec une loi générale. Dans la résolution de problèmes, les choses ne sont pas linéaires et simples. Herbert Simon a reçu un prix Nobel. La solution que nous trouvons n’est pas toujours une solution objective mais est liée à notre plaisir personnel. Herbert Simon : premier à développer un programme d’ordinateur qui peut résoudre des problèmes (GPS, general problem solver). Il a identifié que dans la boîte noire, il y a plusieurs éléments qui peuvent influencer la résolution de problème. Quand on a résolu un problème, cette satisfaction dépend du niveau d’aspiration de la personne. Qqun qui se satisfait rapidement ou qqun qui a un niveau d’aspiration plus élevé, cela génère des alternatives de problèmes qui changent d’une personne à une autre. On est donc par exemple souvent frustré en situation d’examen. Autre prix Nobel : Daniel Kahneman : Rationalité limitée par le fait que la plupart du temps nous avons affaire à des situations complexes. Regarde comment les décisions sont prises dans les entreprises. Il a décrit que quand on prend une décision, elle est souvent pas purement cognitive mais influencée par toutes sortes d’expériences de vie. D’abord il y a objectivement ces problèmes qui sont liés à des incertitudes (dans l’économie par exemple), personne ne peut dire la situation qui va résulter dans l’avenir. Impossible de prédire donc objectivement, il y a des choses dans notre environnement qui comportement des incertitudes. Deuxièmement on fait une résolution de problème qui ne se fait pas de manière linéaire, il y a différentes stratégies qui sont des préférences des personnes dans la façon de résoudre les problèmes, ce sont souvent des raccourcis efficaces. Basés sur l’expérience de vie, différentes stratégies selon les personnes. Ensuite la manière d’identifier, de nommer les problèmes va influencer aussi cela. C’est une bounded rationality : au lieu d’être rationnels, les personnes sont prévisibles de manière limitée dans la manière de résoudre le problème. Donc le raisonnement moderne montre que la résolution de problème est qqch d’extrêmement complexe. 6.5 Heuristiques Notion d’heuristique : théorie mathématique des jeux. Compétitions importantes dans le concours de jeux d’échec entre une machine (ayant enregistré toutes les stratégies pour jouer aux échecs) et grands joueurs. Temps limité pour faire le mouvement. Jusqu’à peu de temps, les hommes étaient supérieurs à la machine. La machine explore tous les mouvements possibles à partir d’une

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configuration donnée et choisissait la meilleure sur 3-4 mouvements qui devenaient possibles ou pas. Cela prenait énormément de temps alors que les hommes ont une perception périphérique qui prenaient l’échiquier comme un ensemble en identifiant les mouvements de manière automatique. Stratégies de résolution de problèmes qui sont des raccourcis basés sur l’expérience qu’un examen systématique de tous les mouvements. Heuristique : qqch basé sur l’expérience, la répétition de situations qui court-circuite des opérations longues et inutiles. Résumé en 5 catégories : différentes stratégies de résolution de problèmes.

- Stratégie par petits pas : souvent utilisée.

Illustrée par un même point de départ et un état d’arrivée en haut. Ligne est le chemin le plus court pour résoudre le problème vers un état désiré. Cela consiste à aller dans la direction de la solution en faisant un pas après l’autre (tâtonnements). Dans l’ensemble, on s’approche du but visé. Objectif de devenir millionnaire en épargnant petit à petit ou en spéculant à la bourse.

- On peut utiliser une autre stratégie pour résoudre un problème, celle par objectifs intermédiaires. Même objectif : rencontrer puis marier un millionnaire. Pour atteindre cet objectif, il y a des étapes à franchir absolument avant.

- Partir de l’objectif : commencer à la fin

- Stratégie par analogie : au lieu de faire des petits pas, on s’oriente par rapport à qqun qui a déjà réussi. Par exemple, s’identifier à celui qui a crée Easyjet, Easyhotel (modèle du businessman). Idée à copier pour atteindre cet objectif.

- Stratégie par chance : investir chaque semaine dans la loterie et compter sur la chance. 6.6 Stratégies et coping Qu’est ce qui apporte des différences individuelles dans la résolution de problèmes ? Il y a des différences dans le choix des heuristiques, les situations rencontrées qui demandent des adaptations différentes. Le schéma désigne un bateau qui navigue tranquillement sur un lac. Il se repère avec les bâtiments par rapport à la côte, mais quand il y a du vent, les conditions de navigation sont différentes… la deuxième situation : quand le navigateur veut rentrer au port avec les bornes vertes et rouges qui indiquent l’entrée du port. Pour entrer, il devra prévoir son entrée en calculant la direction du vent pour se trouver face au port, c’est donc tout une stratégie à développer pour anticiper. Dans al troisième situation, dans les mois d’automne, il y a des bancs de brouillard, on ne voit donc plus le rivage et on a plus de repères pour rentrer au port. On se retrouve en difficulté et le mouvement ne se fait plus d’une manière prévisible et où le hasard intervient. Il faut donc créer du nouveau pour résoudre ce genre de problèmes. Souvent, la résolution de problème vient d’un niveau ou il faut être créatif, dépasser les bornes que l’on s’impose, il faut sortir du cadre. Etude de Lazarus et al , stress et coping: quand on est devant une situation imprévisible, ou l’on se sent impuissant, on réagit en deux temps : dans un premier temps, c’est un temps plutôt émotionnel, dans le sens d’un réflexe qui nous est appris et qui nous aide à survivre, dans le sens de l’attaque ou de la fuite ; et c’est seulement dans un deuxième temps que l’on fait une appréciation plus cognitive,

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plus réfléchie en se demandant quelles stratégies utilisées précédemment dans une situation semblable ou quelles sont les meilleures heuristiques à utiliser pour cette situation inattendue. ! Les différences individuelles résultent entre ces deux temps différents. 6.7 Sources de différence

Analyse fonctionnelle : Il faut d’abord savoir dans quelle situation on se trouve, où il faut adapter les

résolutions de problèmes..

Analyse verticale : Nous avons à travers ces stratégies de résolutions de problèmes, ou nous apprenons à dépasser des limites, à être créatifs, différents, inventifs, il y a des différences individuelles qui se situent dans notre organisation interne. On fait une analyse des plans d’actions possibles. On observe quelqu’un qui ne se présent pas à l’examen, on peut se poser la question pour voir quelles stratégies que met la personne en place pour arriver à un tel résultat. On peut découvrir que ce qui a dirigé cette personne de ne pas se présenter à l’examen était d’éviter l’échec. Mais si on creuse plus loin, on voit qu’il y a quelque chose de plus profond qui est que la personne a peur de l’échec en général. On peut en plus découvrir que cette personne a l’idée qu’elle doit être parfaite. Ce sont donc des idées irrationnelles (cf. Ellis) Cette analyse hiérarchique des plans nous montre les contradictions de la personne car d’une part, elle voudrait être parfaite et d’autre part, elle ne se présente pas à l’examen. Conclusion : Nous avons donc vu que les heuristiques que nous avons peuvent parfois nous induire en erreur, c’est donc important de faire cette analyse des plans pour voir quelles sont ses motivations sous-jacentes à leurs actions. Il y a donc des différences individuelles multiples dans le résolution de problèmes. Question du jour : Cherchez au moins 5 critères pour évaluer les différences individuelles dans la « capacité à résoudre des problèmes complexes » entres plusieurs personnes. Discutez des avantages et des inconvénients.

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7. Intérêt, aptitudes et compétences Les différences individuelles ont servi à la sélection depuis bien longtemps. Aujourd’hui, on parle de la crise, qui a comme conséquence la perte d’emploi. Pour être employable, il vaut mieux se préparer et réfléchir sur la demande du marché du travail. 7.1 Le défi de l’employabilité La rapidité du changement demande une adaptation des compétences des personnes sur le marché du travail. Cette organisation a des besoins qui conditionnent l’employabilité. L’individu est donc choisi en fonction de son employabilité, mais l’individu peut aussi se préparer à son employabilité par l’entreprise. Les personnes ont, à présent, tendance à utiliser les entreprises pour être qualifié pour être employable, elles anticipent, elles essaient d’acquérir les compétences nécessaires pour l’avenir. Ceci s’appelle l’intrapreneuriat. L’assertivité socioprofessionnelle : Il ne suffit pas d’avoir les compétences, mais il faut aussi savoir bien les utiliser. Savoir se vendre, s’affirmer, se présenter devient essentiel… Rien que de décrocher un entretien d’embauche est difficile. C’est dans ce domaine que les psychologues interviennent. Aujourd’hui, l’obtention d’un job se fait par les contacts, les pistons… Les différences individuelles comptent donc. Il y a une série de notions qui ont été travaillées historiquement pour décrire ces différences individuelles… 7.2 Valeurs C’est une étude faite à Zürich dans les années 90, après la première crise bancaire. Les chercheurs ont interrogé des gens engagés dans les banques sur 2 critères : l’autonomie et l’adaptation à la société. On en a tiré une typologie… Les idéalistes, les réalistes, les résignés et les conventionnels. Cette étude est basée sur la représentation subjective des sujets d’eux-mêmes dans la société. Les hommes sont devenus plus conventionnels après cette crise, ils s’adaptent beaucoup plus au besoin. Le pourcentage de réalistes et de résignés a baissé entre avant et après la crise. Il y a donc un changement général des valeurs, et dans la vie, l’une des valeurs importantes est la réussite dans notre société. Ce sont des orientations très fondamentales concernant la manière dont on se positionne dans la société. On assiste probablement depuis le début du 21ème siècle voire avant, à une remise en question de certaines valeurs.

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7.3 Intérêts

Questionnaire de Holland : a développé un schéma selon lequel on a 6 grands domaines d’intérêts et les personnes font des choix professionnels selon leurs intérêts…

R : réaliste (personne qui fait les choses concrètes)

I : intellectuelle

A : artistique (création…)

S : social (la relation est importante)

E : entrepreneurial

C : conventionnel (fonctionnaires)

Ici, nous avons l’exemple de quelqu’un qui a remplit un questionnaire (trait plein) et quand on interroge cette même personne sans le questionnaire (traits-tillés).

On essaie de cerner ce que les personnes préfèrent et organisent leur vie.

7.4 Aptitudes Certaines activités permettent de développer certains savoir-faire. Ici, nous avons l’exemple de l’évolution de l’angoise chez deux groupes de personnes. D’une part le profil du parachutiste inexpérimenté : si au moment de sauté avec le parachute se trouve à la position 12, les 12 heures avant le saut, la personne a son angoisse qui monte et une fois qu’elle est dans l’avion, l’angoisse diminue. L’autre profil, la personne expérimentée a plutôt peur jusqu’à 9-10 heures avant le saut et après l’angoisse diminue. L’évaluation de la situation est donc très différente. On apprend par expérience à exercer certaines activités, on développe certaines aptitudes face à ces situations.

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7.5 Compétences Dans les années 50, on a beaucoup développé des batteries de test pour la sélection des personnes, surtout dans l’armée. Depuis les années 80, on a intégré ces notions dans celle de la compétence, terme qui englobe à la fois le savoir (ce que l’on a accumulé dans notre mémoire), le savoir-faire (ce que nous pouvons faire avec ce savoir) et le savoir-être (façon dont on se positionne, on évolue par rapport à ce savoir et savoir-faire, notre position critique par rapport à nous-mêmes…) La compétence est au fond le résultat de l’accumulation de ces trois choses, et une personne compétente est une personne qui s’est construite ses compétences. Depuis la fin des années 80, au lieu de procéder à des questionnaires, on procède à des bilans de compétence. On commence avec des bilans de compétences de positionnement « je suis… » Puis on peut faire un bilan d’orientation « je veux… », ce sont nos ambitions… Un bon bilan passe aussi par l’évaluation « je peux… » Finalement, il y a toute une série de compétence qu’on doit réévaluer, on doit donc passer par une validation « je prouve… ». Le bilan de compétences, c’est l’état actuel de ce que l’on peut offrir.

On demande de plus en plus aux personnes de prendre leurs propres responsabilités quant à leur formation. Ceci implique des dimensions plus ou moins psychologiques à cet entreprenariat. Nous sommes tous face à la situation de l’incertitude de l’économie, cette incertitude peut être vue comme difficulté ou comme chance. Nous n’avons pas encore acquis l’opportunité de prendre la crise comme une chance… Comment se mettre du côté des gagnants ?

Maitriser l’incertitude : La « planned happenstance » : to happen : arriver et stands : la force que l’on met dans ceci. On peut planifier l’arrivée de situation que l’on voudrait voir arriver. Au lieu d’attendre sur un événement, on le planifie auparavant une situation en utilisant notre réseau de contacts. C’est l’idée d’être actif et de provoquer les bonnes chances…

Résilience : les personnes qui vivent des situations difficiles peuvent sortir renforcés de ces expériences et donc développer des compétences de survie particulièrement intéressantes. On tourne le vécu négatif en positif.

Prendre des risques : celui qui prend des risques augmente les possibilités de gains. C’est comme dans le poker : on est pas toujours sûr que l’autre a des meilleures cartes que nous, mais tant qu’on joue, il a peut être des cartes moins bonnes.

Prendre des décisions : on peut attendre passivement que la décision s’impose, on peut passer par la moindre résistance (prise de risque minimale), on peut se baser sur l’intuition et sur des décisions rationnelles. On voit à présent de plus en plus les limites des décisions rationnelles. La crise est en partie déterminée à cause des décisions rationnelles qui ont été prises. Il est donc important de faire confiance à notre intuition.

Compétences transférables : Nos compétences ne servent jamais un seul objectif. Ce que l’on peut apprendre dans nos études de psychologie ne va pas seulement servir au domaine de la psychologie. Statistiquement, les américains changent de job tous les 2 ans, nos compétences ne doivent donc pas se limiter.

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7.6 Attribution Quand on développe des compétences, on les développe notamment par rapport à l’image de soi-même que l’on a. On utilise un mécanisme qui est celui de l’attribution. Il y en a deux formes : l’attribution interne et l’attribution externe. L’attribution est une « expectative généralisée que l’on développe sur les causalités qui nous gouvernent ». Exemple : examen pour ce cours : on attribue la réussite ou la non-réussite soit sur des causes externes ou des causes internes et cela influe sur la perception que l’on a de soi. Une attribution interne est probablement plus importante pour le développement d’une bonne confiance en soi. Quelqu’un qui a un échec aux examens :

- Cette personne peut attribuer cet échec d’une manière interne et stable : elle admettra ne pas avoir les capacités, les aptitudes demandées par l’examen dans le domaine.

- Cette personne peut attribuer cet échec d’une manière interne et instable : elle dira qu’elle n’a pas fait assez d’effort pour réussir cet examen.

- Cette personne attribue l’échec d’une manière externe stable : Elle dira que c’est la difficulté

de la tâche qui a fait qu’elle a échoué. La personne se déresponsabilise. Ce sera donc toujours la difficulté des questions qui détermine la réussite.

- Cette personne attribue cet échec d’une manière externe et instable : Elle dira que c’est une

question de chance. Cela dépend des circonstances. 7.7 Image de soi Quand on parle de l’image de soi d’une personne, il faut comprendre comment se construit cette image. On a dans la vie de tous les jours des situations auxquelles nous sommes confrontés et nous avons des comportements pour y faire face. Nous avons appris des heuristiques, des résolutions de problèmes face à certaines situations et nous faisons une première évaluation en nous basant sur la « outcome efficacity » (jugement d’efficacité). Certaines stratégies de coping se révèlent plus efficaces que d’autres. Si on ajoute à ceci l’attribution interne, il y a une deuxième forme d’évaluation qui s’ajoute à la première : « est ce que c’est moi qui est la cause de ma réussite ? » ! perceved self efficacity. C’est la perception subjective de sa propre efficacité. On arrive enfin à la confiance en soi, à l’image de soi. Une personne qui a des attributions internes et stables aura une confiance en soi probablement plus élevée qu’une personne qui aura des attributions externe. L’image de soi est donc une construction à plusieurs étages à travers le temps. Question du jour : Quelles sont les étapes d’un « bilan de compétences » et quelle est leur « utilité différentielle » pour une personne en « transition de carrière » ?

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8. Créativité Originalité et utilité sont les deux termes que l’on donne lorsque l’on tente de donner une définition de la créativité. Ce n’est donc pas statique, mais en développement constant et très difficile à évaluer. 8.1 Nature du phénomène On définit de manière opérationnelle la créativité par le fait que les personnes ont la capacité de produire des idées nouvelles « valiable ». si les psy et les scientifiques, ils ont plutôt identifié dans la vie de ces personnes, la créativité comme étant liée à un état global qui reflète sur des bases physiologiques mesurables. Cet état global, qui de durée et de qualité différente, favorise cette productivité de la pensée et la motivation intrinsèque. 8.2 Convergence et divergence Les processus convergents : domine la pensée logique par l’outil qui a une résolution de problèmes systématique, qui a une capacité à maitriser un certain matériel et la mémoire est mise à contribution. C’est au fait se spécialiser, faire converger les choses. Les processus divergents : on cherche des solutions alternatives, on crée des associations non-habituelles… Pour la créativité, les deux sont nécessaires. Il y a une alternance entre ces deux formes de pensées. 8.3 Problèmes de mesure Comment peut-on mesurer la créativité ?? C’est Guilford qui a développé le premier test. Il a donné une boite de conserve vide et il a demandé aux personnes de trouver le plus d’utilités possibles à cette boite. Le commun des mortels fait rapidement une série d’associations, mais cela s’estompe sur la longueur. Les personnes créatives produisent sur la longueur des nouvelles idées. D’autres tâches ont été proposées pour évaluer la créativité. Si on doit utiliser un tel test, on ne peut pas l’utiliser une deuxième fois avec la même personne. Qu’en est-il des différents domaines de la créativité, qu’est ce que ces tests reflètent ?... On ne peut pas vraiment prédire la créativité d’une personne… On mesure plutôt les produits de l’originalité que l’originalité elle-même.

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8.4 Créativité et intelligence

La corrélation est moyenne à faible entre intelligence et créativité. Par contre, si on analyse le nuage de points, il y a une sorte de nuages qui se dessine. Les personnes peu intelligentes sont aussi peu créatives… Du côté des personnes très intelligentes, il y a des personnes très créatives et peu créatives.

8.5 Flow-experience

Il y aurait peut-être un aspect de personnalité qui se cache derrière la créativité. Il y a une attitude différente entre les personnes créatives et non créatives. Une personne créative dira « je sais les performances que l’on attend de moi, mais ce n’est pas ce que moi j’attends de moi ». Ceci traduit une attribution interne et non externe.

L’utilisation de la créativité dans l’entreprise. Nous avons là la correspondance entre les personnes ayant la flow experience et les autres. Il y a un défi relativement élevé et on met en œuvre des compétences élevées.

On peut faire le parallèle avec l’environnement de l’entreprise. Si les compétences sont élevées et le défi aussi, il y a une opportunité à prendre. Si par contre on cherche une entreprise ou nos compétences sont élevées, mais le défi est faible, ce n’est pas très intéressant et on est dans la facilité. Si nos compétences sont faibles et le défi élevé, notre job est menacé.

8.6 Problème de validation Manque de mesures comparatives : références standards. Ce genre de standards n’existent pas pour la créativité. On a des standards dans les tests mesurant certaines caractéristiques et la créativité n’est pas si facilement mesurable (créativité d’un chanteur n’est pas la même d’un architecte). La mesure n’est pas la même pour tout le monde. Plusieurs dimensions/qualités comme critères : Ce qui persiste comme problème à la créativité. Pas de données sur l’évolution : Puisqu’il y plusieurs facette de la créativité, il est donc difficile de produire un instrument mesurant cette modalité. On ne connait donc pas l’évolution de cette dernière vu qu’elle n’est pas mesurable. Validité de prédiction est basse : on ne peut pas prévoir la créativité ! Ce n’est en tout cas pas avec des méthodes psychométriques traditionnelles que l’on va pouvoir mesurer la créativité.

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8.7 Créativité et émotions Qu’en est-il si on examine aussi la dimension émotionnelle. Il y a plusieurs taxonomie de l’émotion (classification) si l’on en prend une relativement basique qui sera sur l’idée d’une bipolarité (il y a toujours l’opposé à une émotion ex : joyeux et triste, etc.) Ici l’émotion qui nous intéresse c’est la curiosité. Les émotions ne sont pas des qualités noires ou blanches, présentes-absentes. Ca serait plutôt un continuum. Dans l’émotion, il y a des choses sur lesquelles on se focalise, pour lesquelles on est conscient ; celles-ci sont gérables. Tandis qu’il y a tout un halo, un flou autour de ces émotions constantes qui sont des émotions préconscientes, mais qui sont aussi là. La curiosité se trouve dans cette deuxième partie ; c’est une attention flottante qui donne lieu à l’intuition et à la créativité dont on ne sait retracer pourquoi ceci à abouti à une intuition ou une créativité (dont on ne connait pas l’origine). La différence entre la personne qui est originale et le fou : il y a une sorte de convention psychiatrique qui dit que les fous se trouvent dans une réalité différente. Du point de vue de l’émotion ; il y a une réalité annexe (le monde construit). Les émotions peuvent donc aussi expliquer une partie de la créativité. Le plus important cependant reste que la créativité est reliée à une dynamique particulière. La psychologie différentielle s’y intéresse ; c’est la description des phénomènes.

Question du jour :

Quelles sont vos critiques par rapport aux ateliers qui prétendent « développer » la créativité des participants ?

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9. Attractivité physique Lorsqu’on rencontre une personne pour la première fois, parfois on la trouve sympathique et parfois non. Plus une personne nous est similaire, plus elle nous est sympathique. 9.1 Premier contact On a toute une série de canaux qui fonctionnent au premier contact qui ne sont pas forcément les interprétations que nous faisons au niveau cognitif, mais qui sont des impressions que nous avons sur cette personne, sur son comportement, notamment aussi sur son comportement non-verbal (posture,…). Il y a plein d’informations (visuelle, auditive, odeur,…) qui entrent en compte et qui rentre dans un canal que l’on appelle « parallel processing »* pour qu’elle puisse être traitée en parallèle. On fait obligatoirement une sélection de ses informations basée sur les stéréotypes par exemple. Quelqu’un est plutôt sympathique parce qu’il est extraverti alors que quelqu’un d’introverti est plutôt antipathique. On observe ce phénomène où il y a en quelque sorte ce qu’on pourrait appeler comme « premier résultat », où on a des atomes crochus ou pas.

Trois minutes suffisent à 43 % des psychiatres pour poser un diagnostic. Ce qui est encore plus intéressant, c’est que ces diagnostics ne changeaient pas ultérieurement. Le danger qu’il y a aussi là derrière, c’est qu’il faut essayer de le contrôler et d’être conscient des mécanismes qui jouent au niveau de ce premier contact. Il n’y a pas seulement des observations objectives, il y a plein d’autres canaux qui entrent en jeux.

* Il y a une prise d’information sur au moins 3 canaux sensoriels quand on rencontre quelqu’un. Il y a beaucoup de signaux visuels que l’on reçoit (habillement, gestuelle etc.), la façon dont elle parle etc. Toutes ces informations sont traitées en parallèle et on opère une sélection pour donner notre première impression. 9.2 Communication non verbale Il y a des standards que les américains ont établit dans les années 30 qui déterminent si un visage est sympathique ou non. Il y a une proportion d’angle entre la chevelure et les yeux, les yeux et le nez et le nez et le menton. Si les proportions sont équilibrées, on trouve le visage de la personne sympathique, par contre les gens qui ont des angles différents ont des visages moins sympathiques.

Il y a une distance optimale pour avoir un dialogue avec quelqu’un (~ 70 cm à 1,5 m). C’est une convention sociale que nous avons dans le contact avec l’autre. Le regard joue également un rôle important : à chaque fois que l’interlocuteur regarde ailleurs, il donne un signal d’inattention, il dit qu’il ne peut pas soutenir le regard. C’est quelque chose de fatiguant. C’est pour cela, que

si on est bien face à face, on peut regarder droit devant soi sans que cela soit astreignant. Il y a une ponctuation, il y a une façon de se passer la parole par la dynamique du regard entre les deux personnes. Par la position du corps, on peut également transmettre des signaux (intérêt, désintérêt…).

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On a une variable qui est la forme du visage pouvant être pointu, rond carré. Les coiffures varient également, ainsi que la forme des yeux, la bouche etc. La configuration de ces différentes variables donne différents visage. On peut ensuite faire des estimations sur plusieurs variables à la fois.

9.3 Configuration dynamique Deux variables sont identifiées, indépendamment des cultures, comme éléments forts dans l’attractivité physique : La question de la symétrie dans le visage : signifie le bon équilibre, la bonne santé. Phéromones : Substances chimiques dont les papillons peuvent faire la différence. Des chercheurs suisses on pu remarquer son facteur comme étant déterminant (ex : aller sentir des joueurs de football). La réalité est que l’on bouge sans arrêt, quand nous rencontrons les personnes celles-ci sont en mouvement. D’ailleurs dans le speed-dating le but est de pouvoir capter le mouvement (pas faisable

avec une photo) et les odeurs aussi sont prises en compte (phéromones). Les indicateurs biologiques qui sont derrières semblent jouer un rôle. C’est pas tellement que les hommes choisissent les femmes mais paraît il que ce sont les femmes qui sont déterminantes dans cette affaire. C’est-à-dire que si la femme se trouve dans la période d’ovulation dans une discothèque ; celle-ci est plus fréquentée que les autres.

On nous invite à danser devant une caméra ; le logiciel analyse les mouvements que l’on fait et le met en lien avec un test de personnalité : le Big Five. Ainsi que les liens avec les personnes ayant passé le test. La simulation des émotions : Ce n’est pas une personne réelle mais synthétique. On peut aujourd’hui, par la configuration des émotions dans le visage montrer différentes émotions. C’est un domaine intéressant pour le domaine de la psychologie. Au lieu d’utiliser des conditions naturelles, on peut construire de manière de plus en plus réaliste les expressions d’une personne. On pourrait les mettre dans des vidéos dans le cadre d’outils psychologique au lieu d’utiliser le fameux papier et son crayon. Si on regarde ce qui s’utilise d’ailleurs aujourd’hui sont des questionnaires ; créer des réalités virtuelles plus proches de la nôtre au lieu de poser des questions par des

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questionnaires pourrait être un moyen plus fructueux pour composer des questions plus réalistes que l’on peut simuler pour par exemple faire un choix professionnel. 9.4 Image du professionnel L’attractibilité est importante pour la vie de tous les jours, mais aussi dans des conditions professionnelles. D’ailleurs, des signes sont connus pour pouvoir avoir une présentation professionnelle. Par exemple, on fait la discrimination par des signes telle une blouse blanche dans les hôpitaux avec les médecins. Il y a aussi la distinction par les badges :

- Médecin : rouge - Infirmière : bleu

Autre exemple : la police. « Police » écrit en grand sur le dos et en petit « assistant ». Il y a alors des identités : mais comment se présentent les bons signes ? L’expérimentation de Goldstein est faite pour savoir quelles sont les signes qui font que les psychologues ont l’air sérieux.

- Cadre avec écrit : PHD en psychologie - Cravate - Nom et titre posé sur le bureau

La crédibilité est attribuée à ces signes extérieurs mais entre temps les choses ont changé. Maintenant, la crédibilité se trouve dans le réseau ainsi que le contexte du travail. Selon le contexte dans lequel on se trouve comme professionnel, il faut s’adapter à celui-ci et avoir l’air conforme. 9.5 Attractivité et communication Dans la politique, développer une image est très important. D’ailleurs les messages sont différents selon les médias utilisés. Les politiciens se présentant à la télévision doivent avoir l’air sérieux, tranquille et dominer le débat par cette tranquillité. A la radio, c’est différent. L’image n’importe guère. Ce sont les émotions qui varient la voix. Il faut alors contrôler ceci. Il faut montrer notre engagement en tant que politicien, il faut créer la surprise et l’émotion Presse : ce que l’on arrive à mettre dans un titre, dans le lite (les premières 5 lignes résumant l’article). Les articles trop longs ne sont pas lus jusqu’au bout. L’image est un élément important dans le choix politique des votants par exemple (Cf. Mise au point). Ce qui est frappant est le poids relatif de cet élément dans le choix des gens. 9.6 Changement de l’attractivité Chirurgie esthétique : les gens font de plus en plus recours à la chirurgie Accidents : notamment dans le cas de brûlure. Les gens sont très gravement atteints dans leur image. La chirurgie intervient pour que ces personnes puissent retrouver un semblant de vie sociale. Ceci est

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du à des facteurs psychologiques très important. Si on arrive plus à se regarder dans le miroir, cela à un impact très important sur la confiance en soi, sur la vie sociale,… La question de la réinsertion socioprofessionnelle est un lieu où on utilise des psychologues. L’âge : c’est un deuil permanent. Inévitablement, on commence à avoir des rides (a partir de 40ans),… Il y a deux façons d’accepter :

- L’apparence physique change mais on ne s’en rend pas vraiment compte. - Si on rencontre après 30 ans les personnes que l’on a connu au gymnase, c’est là qu’on se

rend compte combien on a du changer. C’est une expérience miroir. Accepter est parfois difficile. Il y a des psychologues qui travaillent avec des personnes plus âgées pour les aider à faire le deuil de choses qu’on a pu faire quand on était jeune (flexibilité intellectuelle, performance physique,…). Il y a des réalités auxquelles on ne pense pas quand on est jeune, d’où la difficulté de ce travail de deuil. Les changements d’attractivité : l’âge, tout le monde y passe. On peut l’accepter ou faire en sorte de le cacher. La chirurgie esthétique est de plus ne plus utilisée. Les accidents posent beaucoup de problème psychologique. 9.7 Attractivité et contexte social Le contexte social est donné par le contexte dans lequel on se trouve. Il y a des contextes sociaux plus liés à l’éducation. Durant la deuxième guerre, il y avait beaucoup plus de mariages entre hommes américains et femmes britanniques que l’inverse. Dans le rituel de demande en mariage, il y a un moment clé qui est le premier baiser. Si on est dans la situation de l’époque, et on observait la façon dont les contacts se prenaient, l’homme américain sortant le premier soir avec une femme britannique l’embrassait car pour lui c’était normal car on s’embrasse après la première sortie. La femme britannique « violée » prenait ça comme une demande très forte et se voyait déjà mariée. Alors que l’homme britannique sort le premier soir, rien, troisième, quatrième fois et rien. Elle attend le baiser alors que l’homme britannique ne fait rien dû à son éducation. Dans ce rituel, l’éducation intervient. Il y a des rôles où l’attractivité est particulièrement importante. Elle fait quasiment partie du métier. Si on a une fonction d’acteur comme hôtesse de l’air, il y a l’aspect physique qui peut jouer un rôle. Il y a des qualités imperceptibles qui peuvent également entrer en compte : Socialisation : Pourquoi tout le monde veut faire Erasmus en Angleterre ? Tout le monde sait combien l’anglais est important et tout le monde se précipite pour faire un séjour là-bas. C’est une question de socialisation, d’être perçu par les autres comme maîtrisant certains accents dans le langage (anglais d’Oxford très prisé). Parfois on s’identifie, on se donne une attractivité aussi à travers le langage, à travers les expressions que nous utilisons. Imbécile de salon : phénomène qui a disparu. On identifiait des personnes qui parlait d’une manière socialement adéquate mais qui derrière ça n’avait aucune notion sérieuse ou intelligence confirmée. C’est une sorte de façade sociale qui couvrait un déficit intellectuel.

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- Epidémiologie : Explication de certaines maladies mentales, on peut observer des différences. La dépression est plus fréquente chez les femmes, chez des milieux sociaux favorisés alors que la schizophrénie est plus élevée chez les hommes et dans des milieux moins hauts. L’origine est l’origine sociale. Quelqu’un qui vient même d’un milieu favorisé tombe dans une certaine maladie, sera exclu de son travail, de sa société et tombe dans l’échelle sociale. Il y a une dynamique de réciprocité.

Question du jour : Admettons qu’en tant que psychologue on vous demande de conseiller une maison spécialisée en «re-looking»… Quels sont vos conseils en tant que « professionnel averti » ?

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10. Facteurs écologiques 10.1 Limites des ressources Problème de la trop grande utilisation des voitures aujourd’hui… Du point de vue des différences individuelles, chacun se crée son propre environnement et chacun s’adapte à son environnement (adaptation réciproque). Problème de la construction : construire plutôt en hauteur qu’en largeur car sinon, le territoire sera saturé et les espaces verts ne seront plus présents dans les villes. On peut situer le début de la prise de conscience au début des années 70. ! La planète est un ensemble fini et les ressources sont limitées. En 1973, la production du pétrole a été volontairement réduite suite aux conflits au Moyen-Orient. EN 1973, il y a donc eu des dimanches sans voitures: on a alors pris conscience que certaines ressources telles que le pétrole était limitées. Plus récemment, il y a eu une deuxième vague de prise de conscience avec la guerre du Golfe. S’il y a un producteur important qui est touché, les prix augmentent. Depuis, cela s’est répété, jusqu’à l’année dernière. Une autre ressource qui commence à être discutée est l’eau. Certaines grandes maisons (Nestlé par exemple) essayent de contrôler la production d’eau générale car celui qui contrôle l’eau aura une grande puissance. Il y a 100 ans, il y avait à peu près 3 milliards d’humains sur la planète, actuellement il y en a 7 milliards. En 2050, il y aura 12 milliards d’individus sur terre. Dans certaines villes (beaucoup en Asie) il y a autant de personnes qu’en Suisse. L’avenir de la planète ne va peut-être pas seulement se jouer en Europe, mais également ailleurs (Chine). On constate aussi que le nombre d’individus par famille diminue avec la richesse, la population ne va peut-être pas exploser comme on l’attend, puisque l’industrialisation se généralise partout dans le monde. On limite le nombre d’individu à un enfant par famille et on favorise les garçons. Du coup, certaines régions manquent cruellement de filles et ceci est vrai pour la Chine et pour l’Inde. Il y a beaucoup de grandes villes qui émergent. Il y a de plus en plus de pollution par les environnements que nous construisons ce qui affecte notre santé chroniquement (bronchopneumonies, affectations respiratoires etc.) Avec les déplacements, il n’y a plus d’espace pour faire autre chose : métro, boulot, dodo. Il y a l’effet crowding : c’est l’idée que quand on est dans une foule, on est dans un environnement plus stressant que dans un espace libre. La foule peut rendre agressif en partie par le fait qu’elle rend anonyme. Il y a aussi un manque d’engagement civique : on a peur d’être soi-même victime puisque l’anonymat rend le comportement violent plus facile. Ces changements que l’on impose à nous-mêmes et aux générations futures, en est-on conscient ? Il faut se rendre compte qu’il y a une certaine irréversibilité à ces changements. Sommes-nous suffisamment conscient de la responsabilité que nous devons prendre ? Il y a donc des aspects multiples qui ont des effets sur notre comportement, sur notre bien-être, sur notre santé physique et psychique.!!!

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10.2 Perception des risques La façon dont nous percevons le risque différencie les personnes. Certaines personnes y sont sensibles, d’autres non. Dans les années 50, il n’y avait pas de télévision, il y avait la radio. Le monde se limitait à une station de radio uniquement. Nous n’avions pas les réseaux présents aujourd’hui. La perception du monde était locale. Autour des années 90, au moment de la guerre du Golfe, internet commence à émerger, la télévision est omniprésente. Avec cette guerre, il y a ce qu’on peut appeler le syndrome CNN : ils ont placé un reporter en direct de Bagdad et il commentait en direct la guerre. Actuellement, l’information est donc omniprésente. Cependant, on regarde la guerre comme on regarde un film, on n’est plus obligé d’avoir d’avis et on est plus spectateur. L’information est présentée sous forme de divertissement, comme un jeu. On se contente du rôle du consommateur d’information. Dans la perception du risque, nous sommes dans la perspective de l’observation de l’information. Nous restons impuissants, spectateurs face à ce qui se passe. Nous avons de moins en moins le rôle d’acteur actif. Slovic et al ont étudié ce phénomène de perception du risque et ont identifié deux perceptions importantes : 1) Quand nous avons à faire à quelque chose de

connu, dont les effets sont immédiatement observables et quand nous avons à faire à des choses inconnues dont on ne connaît pas le « résultat ».

2) Dimension limitée, contrôlable et globale, non-

contrôlable. Ils ont trouvé qu’il y a une sorte de logique dans le tableau. Si on a affaire à quelque chose de limité, contrôlable, observable et de connu, il y a moins de perception de risque. Par contre, si on a affaire avec quelque chose d’inconnu et de non-contrôlable le risque perçu est plus élevé. La perception des risques dépend également des moyens de mesure que l’on utilise. Si on prend l’exemple de Tchernobyl on en a très peur, c’est un événement qui a fait beaucoup de dégâts, qui a des effets à retard, mais il s’est passé une fois en vingt ans. Par contre, si on prend le nombre d’accident de la route en vingt, il y’en a énormément et on en a beaucoup moins peur. C’est quelque chose qu’on a l’impression de contrôler, mais la perte liée aux accidents est beaucoup plus importante. On surestime donc les incidents nucléaires et on sous-estime les accidents de la route. On peut se demander s’il y a des différences entre les éléments de risque de notre environnement que nous connaissons qui sont naturels, et les environnements plus techniques, construits par l’homme. En Suisse, on vit depuis des générations avec des avalanches. On essaie de se protéger. Mais on a tous encore des souvenirs de l’avalanche d’il y a quelques années en Valais, à Évolènes, où il y eu plusieurs morts, car on avait construit dans des zones qu’on croyait sans risque parce qu’il n’y avait pas eu d’avalanches depuis plus de 100 ans. Il y a des catastrophes naturelles et techniques (voir Tchernobyl ou l’explosion à Toulouse10). Là cela vient de l’activité de l’homme.

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Quelles sont les implications de ces deux formes de catastrophes : Dans le cas d’une catastrophe naturelle, c’est perçu comme quelque chose qui se construit dans la nature. Dans ce genre de catastrophe, on se sent comme une victime innocente, on ne porte pas de responsabilité. Ça peut mener à un certain fatalisme de la manière « ça devait m’arriver ». Conséquence de point de vue psychologique : les gens savent qu’il faut vivre avec ça. On s’adapte le plus vite possible et reconstruit sa vie. Il y a peu de séquelles psychologiques. C’est différent avec les catastrophes technologiques. Là on n’a souvent pas une perception directe. On sait si on est une victime ou non si il nous est arrivé quelque chose ou non. Les gens vivent avec des entreprises chimiques, par exemple, ce qui peut être dangereux. A Toulouse, il y avait une entreprise chimique dans laquelle il y a eu une immense explosion. La question de la responsabilité se pose. Il y a un sentiment ambivalent qui peut être pénible : on travaille soi-même pour la chimie, elle nous nourrit, on en est fier, mais elle nous met en danger, voire nous tue. La question de notre propre responsabilité se pose, ce qui peut être pénible psychologiquement. Les catastrophes nous rendent peut-être plus attentifs à l’endroit où on veut vivre. C’est la seule chose qu’on peut faire, choisir un endroit pour vivre. S’il y a un accident, on se demande pourquoi on a construit à cet endroit là, ce qui engendre de la frustration et de la colère. Finalement, nous vivons en permanence à côté de risques potentiels. Ces risques, il faut vivre avec, mais l’on s’en rend malheureusement compte que quand un incident se produit. Là on s’approche un peu de la psychologie différentielle: comment l’individu perçoit-il les mêmes situations ? Aujourd’hui cela s’applique à la distinction que les gens font : naturel et technique. 10.3 Mythes et comportements Il y a toute une série de mythes sur les comportements des gens en situation de risques, et notamment : panique, mouvements de masse et syndrome de Dresde. On a fait une recherche quand il y a eu un accident d’un train de marchandises qui avait comme charge des produits toxiques à la gare de Lausanne. L’accident s’est passé environs à 2.00 heures du matin. On ne savait pas s’il y avait une contamination de la région autour de la gare car il s’agissait de substances non-perceptibles. On a procédé à une évacuation du quartier au-dessous de la gare : les gens ont dû aller dans les abris PC. Il y a eu cette première évacuation et une deuxième encore pendant la journée, 15 – 20 heures plus tard. On a procédé à une deuxième évacuation 48 heures plus tard, car on a transvasé les substances dans un autre wagon, ce qui impliquait un danger d’explosion. Un mois plus tard, donc rétrospectivement, on a posé la question de comment ça avait été vécu. A quatre heures du matin, donc lors de la première évacuation, il y a eu toutes les réactions émotionnelles possibles : de nombreuses personnes n’ont pas eu peur du tout, elles ont pensé que l’accident était bénin, et des personnes ont été très angoissées, elles se disaient que c’était catastrophique. Il y a une bonne partie des gens, au milieu, qui avait légèrement peur. Lors de la deuxième évacuation la proportion de gens qui avaient peur avait nettement augmenté et celle de ceux qui n’avaient pas peur avait diminué. Un mois après l’évènement, les gens ont estimé l’accident encore plus dangereux que lors de la deuxième évacuation.

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Ceci se recouvre avec la littérature, selon laquelle dans des catastrophes, il y a des paniques et des mouvements de masse : Chez les gens qui assistent à un incident plutôt technique, il y a une polarisation entre les gens qui ont super-peur et ceux qui n’ont pas peur du tout, et les gens se rendent seulement plus tard compte du danger. Dans ce genre de situation 75 % des gens restent passifs et attendent qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire. 10 % se sentent responsables, veulent faire quelque chose pour les autres. C’est souvent du à leur profession. Seulement 15 % des gens développent des comportements bizarres, de manière perturbée ou désorientée. Pour un mouvement de masse, il faut qu’il y ait une masse à un endroit où il n’y a pas de possibilité de s’échapper. Par exemple s’il y a une incendie dans une discothèque et les sorties de sécurité sont fermées. C’est là que les gens commencent à s’écraser dans leur peur. Très souvent les situations critiques sont surévaluées au départ. Le mythe de la panique et du mouvement de masse dans des situations critiques est faux. On observe également dans ce genre de situations que les situations critiques sont surévaluées au départ : on les décrit comme plus critiques qu’elles ne l’étaient réellement. De plus en plus, les médias ont cependant appris à géré le syndrome de Dresde : surestimation du nombre de victimes dans un événement. Dresde a été bombardée durant la seconde guerre mondiale et on a cru qu’il n’y restait personne. Quand on a compté le nombre de victimes et les dégâts on s’est rendu compte que c’était bien moins important. L’analyse des questionnaires remplis par près de 200 personnes après l’accident de la gare de Lausanne a montré que lors de la première évacuation, beaucoup de personnes ont pensé soit à un exercice, soit à un accident nucléaire : on n’a pas voulu croire à un accident chimique. Cela a diminué un peu lors de la deuxième évacuation, mais malgré tout, près de 30 % des personnes pensaient encore qu’il s’agissait d’un accident nucléaire, et donc qu’on leur cachait la vérité. Cela montre que quand on est confronté à une situation à laquelle on n’est pas préparé, les représentations de ce qui est dangereux refont surface : on se comporte moins en fonction de ce qui se passe réellement qu’en fonction de ce que nous avons appris. De plus, on maintient ces fausses idées même en face des preuves qu’on peut nous apporter. 10.4 Ecosystème humain C’est une dynamique très complexe. Tout est lié.

!

10.5 Crédibilité des experts Ce qui accompagne d’un point de vue psychologique ce genre de situations est que l’on a à faire à des choses qui, jusqu’à un certain point nous échappent. On peut parler d’un paradoxe technologique. Le Prof. Scholten en Allemagne, spécialiste du nucléaire, a défendu une thèse selon laquelle pour

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rendre un site nucléaire tout à fait sûr, il est nécessite de le gérer par l’ordinateur. Il faut éliminer l’homme. Le problème est que l’ordinateur est construit, développé par l’homme, comme toutes les technologies d’ailleurs. On se trouve donc dans des situations dans lesquelles les choses sont si complexes qu’on a besoin d’experts pour les gérer, pour informer. Mais, la complexité, par définition, fait qu’on ne peut pas toujours tout expliquer et que les experts se contredisent entre eux. Plus il y a d’experts, plus le risque qu’ils ne soient pas d’accord augmente. Cela a pour effet que l’ensemble des experts perd toute crédibilité vis-à-vis du grand public. La disqualification des experts mène à l’effet Cassandre, qui concerne la manière dont nous réagissons aux mauvaises nouvelles : au lieu de croire à la mauvaise nouvelle qui nous arrive, on tue le messager. Cette coutume, très courante chez les Grecs anciens, est encore symboliquement très présente dans nos sociétés modernes. 10.6 Causalités et dynamiques Autres problèmes dans les facteurs écologiques : La question de la prise en charge psychologique : peut-on aider les personnes victimes d’un accident technologique ? Ligne rouge : évolution dans le temps du problème. Celui-ci se construit peu à peu. Et ni le support social ni l’aide de professionnels est conscient de la problématique à temps, des fois, il est parfois trop tard. Le problème s’accumule avant que le support social et l’aide professionnelle ne s’en rende compte, ceci permettant au problème de s’amplifier. On vient souvent trop tard avec les mesures misent en places comme la prévention etc. La prévention est possible du moment que l’on connait le problème et qu’on peut l’anticiper. Il se passe la même chose lorsque l’on rencontre un patient. Pour pouvoir le traiter, il faut d’abord qu’il se rende compte qu’il a réellement un problème. C’est aussi une question d’interprétation, y a-t-il qu’une seule cause ou plusieurs d’entres elles ? Les causes multiples ne sont pas identifiées. Si cette multidimensionnalité n’est pas perçue, le problème ne peut être réglé. 10.7 Vers une psychologie écologique Incident connu du « three miles island ». On ne sait pas exactement ce qu’il s’est passé. Peut être serait-ce de la radioactivité s’étant échappée, mais cette explication ne serait suffisante. On a pu alors voir une augmentation significative des troubles psychosomatiques comme la difficulté de concentration, de maux de dos, de dépression etc. (séries de symptômes non spécifiques). Dans cette étude, on a remarqué que plus les personnes habitaient proche du site, plus les personnes étaient atteintes.

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Deuxième élément important: il y a une différence significative entre les personnes ayant un réseau social fort, ayant donc moins ces troubles que ceux qui ont un réseau social moins fort. Ce qu’on a appris avec cet accident, c’est qu’il y a une dimension importante de la psychologie là-derrière. Lorsqu’il y a des incidents, l’attention doit être donnée de façon importante à la communication (rapide, claire, transparente) en tenant compte des aspects technologiques induisant de la colère, de la frustration etc. D’ailleurs, plus on donne d’informations pertinentes, plus les personnes sont rassurées. D’où la question qui se pose sur cette variable modératrice des différences individuelles : nous avons tous une identité telle que nous l’avons construite, mais aussi façonnée par l’environnement (nouvelle dimension récente étudiée en psychologie, la psychologie interculturelle ! La perception de l’environnement est différente entre les personnes : alors se pose la question de la sensibilité accrue que le psychologue doit avoir quant à ce domaine. Question du jour

Y a –t-il une « psychologie de masse » ? - Est-ce que tout le monde réagit tous de la même manière ? - Peut-on créer des environnements ou les personnes réagissent de la même manière ?

Qu’en est-il des 75% des personnes qui suivent ? (exemple avec les personnes sous le commandement de Hitler)

La réponse n’est pas si évidente !

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11. Ressources humaines Les différences individuelles sont très prisées dans le domaine de l’entreprise. 11.1 Origines Essayons de regarder quelques éléments sur l’origine de la notion des ressources humaines : 19ème siècle : la survie était autour des fermes. L’ainé héritait de la ferme ainsi que de la responsabilité de la famille. Tout le monde travaillait dans la ferme. La survie du domaine était plus important que l’intérêt individuel (nourriture…). Fin 19, début 20 : Ceci a changé avec l’industrialisation. On a commencé à produire et donc est apparu avec cela le travail rémunéré, l’argent comme moyen d’échange. Il y a alors une diversification. Ce n’est donc plus l’individu soumis à la famille, mais l’individu en tant que tel au niveau individuel. Début 20 : deux guerres successives ont accentué l’industrialisation. Après la deuxième guerre : au lieu de mettre l’accent sur la survie et la production nécessaire à la survie on commençait avec l’expérience de la production à la chaîne ceci permettant d’aller plus loin, de dépasser la nécessité de survie, c'est-à-dire le confort (ex : machine à laver, frigidaire etc.). Dans les années 70, il y a un nouveau changement. On remettait en question les institutions telles que l’université. C’était quelque chose de mis en place et hérité (les professeurs avaient toujours raison). En plus du confort, pour pouvoir se permettre une vie indépendante, pas seulement au niveau de la famille, mais aussi avoir du temps libre, tout cela a ouvert sur une possibilité de réalisation de soi. On voit des perspectives de carrières, l’individu prend le dessus. On commence à pouvoir mettre en perspective des objectifs que l’on peut réaliser. Dans les années 80 : on se rend compte de la limite des ressources de la planète. Il faut penser écologique, il faut penser ressources. Pour les ressources humaines, c’est le moment clef. Avant, le terme de « ressources humaines » n’était pas utilisé. Cette période nous a amené à revoir le mode de production. On change d’optique : on demande au client ce qu’il veut et on produit ce qu’il demande. Ceci a aussi fait penser à réduire le personnel inutile (beaucoup étaient liés à la logistique, secrétaires etc.). Il y a donc eu un changement des perceptives professionnelles. Dans les années 90 : L’intrapreunariat : On se rend compte que pour garder son emploi, il faut avoir les compétences que le marché de l’emploi exige (employabilité). Deux catégories se sont formées : celles qui décide de son travail pour rester compétitif (souvent les universitaires) et celle qui est formées des « travailleurs périphériques » (celles qui ont des compétences peu recherchées, ou tout du moins qui sont facilement remplaçables). On assiste à une société à deux vitesses (Aussi un problème de l’entrée dans le parcours de vie ; qui a la chance d’être dans la première catégorie ?) 21ème siècle: est-ce que le travail restera la valeur centrale ? Les études montrent que les jeunes attribuent moins d’importance au travail, mais c’est plus la balance entre vie privée et vie professionnelle. Ce sont des questions importantes pour l’avenir.

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11.2 Organigrammes et compétences Ancien modèle (1980): Organisation hiérarchique des entreprises autour de la production. S’ajoute à ceci le service financier et si l’entreprise s’agrandit, on ajoute le marketing. C’est seulement après que l’on voit le département recherche et personnel. Cette façon de faire fonctionner une entreprise résulte des structures : il y a des chefs, des sous-chefs.… Chacun a sa propre spécialisation et ne se mélange pas… Nouveau modèle (2000) : selon l’idée du réseau de l’entreprise. Il y a des fonctions qui sont en liens fonctionnels d’échanges permanents. On parle ici de ressources de l’entreprise au lieu de parler des personnes ou des fonctions hiérarchiques. Ces ressources en interaction obligent les personnes à avoir un minimum de connaissance dans les autres domaines de l’entreprise. Une entreprise a donc des ressources financières, des ressources matérielles dans sa production, mais également des ressources humaines. C’est cette vision qui amène à utiliser ce terme de « ressources humaines » ou « gestion des ressources humaines ». Avant, on avait des spécialistes de la finance… Aujourd’hui il faut savoir être adaptable, flexible. La personne doit avoir des compétences écrites. Il faut également avoir des compétences sociales, interactives, de communication. 10.3 Sélection La sélection traditionnelle (années 90) : si on regarde ce qui est nécessaire pour faire une bonne sélection traditionnelle, il y a tout d’abord les capacités d’intelligences. Les deuxièmes et troisièmes facteurs sont la personnalité interne et l’observation au travail. Ces trois facteurs permettent en général de faire la sélection d’une personne sur deux. Si on veut choisir un candidat sur trois, il faut ajouter l’entretien de sélection (intéressant de voir qu’il vient en quatrième position) et la personnalité consciencieuse. Il est intéressant, dans cette métanalyse, de voir que la graphologie obtient un gain de validité de zéro. Pourtant, les entreprises préfèrent employer des graphologues plutôt que les psychologues car, de un c’est moins cher, et en plus, on ne se pose pas la question de la validité des tests « subit » pour entrer dans l’entreprise.

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10.4 Management

Gestion des ressources humaines : une fois que les personnes sont engagées, il faut gérer le personnel, les agendas… il y a deux actions qui sont important pour les supérieurs sont les gestions d’équipe, les relations humaines entre les personnes, savoir s’imposer, donner des ordres…

Deuxième élément important dans la supervision directe, c’est le contrôle de l’efficacité du travail. C’est le savoir-faire, les compétences qui sont importante pour les cadres. Les cadres moyens ont une tâche supplémentaire qui est de collaborer à l’élaboration de vision. Plus on monte dans la hiérarchie, plus la fonction d’anticiper devient présente. Il faut développer des visions. Cela veut aussi dire, anticiper dans d’autres dimensions. Il faut construire l’avenir en ayant des perspectives de travail à long terme. Exemple : la direction de l’université a un plan d’action de 2008 à 2011, ce qui correspond au mandat du recteur… Divers changements vont arriver d’ici 2011. On voit à long terme. 11.5 Style Task Force Si, on était, jadis, apprécié essentiellement pour ses fonctions professionnelles, aujourd’hui, nos fonctions liés à cet organigramme fonctionnel des facteurs en interactions, on sera amené a utilisé le style task force. Ce sont des groupes de projets. On est encadré pour plusieurs année et on a une fonction en raison qui est souvent pluridisciplinaire, transdisciplinaire. Ceci est dû au fait que nous avons de plus en plus à faire à des questions complexes. Il faut ouvrir les perspectives et avoir des compétences pour permettre ces collaborations limitées dans le temps. Ça met de plus en plus un recrutement international. Cette évolution amène de plus en plus à des solutions globales. Ce cercle est en train de s’installer et de s’auto-maintenir. 11.6 Culture et communication Le rôle des psychologues du travail devient de plus en plus une question de créer une « culture d’entreprise ». nous avons tous une image ou une association avec des grands noms de maisons, comme par exemple Nestlé ou Piaget. C’est une association à une certaine image de marque… Ce sont des cultures d’entreprises, des identités qui sont affirmées et qui sont connues à l’extérieur de l’entreprise et à l’intérieur de l’entreprise, qui fait que les gens s’identifient à la culture de cette entreprise. L’esprit de

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poursuivre un objectif commun fait que la culture d’entreprise est bonne. Mais ceci ne suffit pas. Rappel : l’évolution de l’employabilité : on ne sélectionne pas seulement les travailleurs selon leurs qualifications, mais aussi pour leurs valeurs, leur capacité à être un élément fondateur de cette culture de cette entreprise. Il y a aussi l’intrapreunariat : le leadership transformé. On a alors quelque chose de dynamique et de stable face à cette identité d’entreprise. Deuxième élément de rappel : quand on regarde du côté de l’engagement dans la situation du travail, on peut identifier la créativité. Dans une bonne culture d’entreprise, on laisse à la personne engagée une certaine créativité, mais dans un cadre qui correspond aux opportunités que l’entreprise a. La chose intéressante autour de cette culture d’entreprise est cette interaction entre opportunité pour l’entreprise et la flow experience. Ce cadre fonctionne comme un paramètre de contrôle, sur lequel tout le monde est d’accord, comme une règle de base implicite, qui permet des synergies (on crée des nouvelles énergies à travers le fait que tout le monde va dans la même direction) Exemple : Les cafés Starbucks : Starbucks est une entreprise américaine qui s’implante partout dans le monde. Un américain visite dans les années 80 la ville de Rome et a importé le fait de boire son café dans un endroit où on peut se rencontrer ou alors emporter son café aux USA. Ce qui fait marcher cette entreprise est le fait qu’elle s’est exportée internationalement. Puisqu’ils ont une certaine culture d’entreprise où ils cherchent l’innovation (diversité de cafés) et où on trouve aussi une adaptation locale selon les goûts locaux. On donne une diversité et une particularité à la fois. 11.7 Consulting Les entreprises se trouvent de plus en plus dans une réorganisation permanente. Cette réorganisation demande à chaque fois des ressources différentes et demande d’identifier les compétences nécessaires à leur évolution. La question est celle de « qui fait quoi », est-ce que l’on donne des mandats ailleurs (outsourcing) ? Vis-à-vis de ce monstre de travail, on a besoin de plus en plus de personnes qui sont capables de spécifier les besoins et les ressources nécessaires. Souvent, on donne cette tâche à des maisons spécialisées. De plus en plus, la gestion des grandes dimensions de ressources de personnel passent par des spécialistes tels que les psychologues du travail. Ils sélectionnent non seulement des personnes, mais développent aussi des programmes de formation etc. Ces psychologues doivent connaitre quasi tous les domaines de l’entreprise pour faire le bon choix.

Question du jour : On parle de société à deux vitesses. Par quels moyens (psychologiques) peut-on diminuer le sentiment d’injustice qui en résulte au sein d’une entreprise ?

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12. Qualité de vie Etudes sur les recrues suisses : Si on demande aujourd’hui à des jeunes suisses ce qui est important dans leur vie, c’est moins la question de l’argent ou des biens matériels qui compte, mais bien la qualité de vie que l’on a et que l’on va pouvoir donner à nos enfants. 12.1 Evaluation traditionnelle Sickness-impact profile : questionnaire utilisé en psychologie de la santé. Le schéma ci-contre présente la situation d’une personne avant une opération des hanches (trait du haut). Cette personne a pratiquement partout un handicap physique important (60 %), des impacts psychosociaux relativement faibles, mais par contre à nouveau un impact relativement important sur les autres facteurs. Le trait du dessous montre l’évaluation de cette personne après l’opération chirurgicale. C’est là une possibilité de mesure de la qualité de vie. Les psychologues entreprennent souvent, ou collaborent à, l’établissement de tels instruments de mesure. Le problème de ceci est qu’il n’y a que le côté négatif qui est représenté. On a une série de symptômes qu’on évalue et on conclue qu’une personne en bonne santé se caractérise par l’absence de symptômes. La qualité de vie est quelque chose de positif, ça ne devrait pas être l’absence de négatif. On devrait évaluer quelque chose de positif par sa présence et non par son absence. 12.2 Réalité vécue Une femme d’origine sud-américaine est venue en Suisse avec son mari. Lui, infirmier, a trouvé du travail. Elle, enseignante, s’est consacrée à ses enfants. Un divorce s’est produit et le mari a refusé de payer une pension alimentaire. A cause du divorce, elle doit beaucoup travailler pour combler le manque d’argent. Elle culpabilise donc envers ses enfants car elle n’a pas de temps pour eux. Elle rumine son manque de temps et son manque d’argent. Cette rumination couplée à la culpabilité l’amène à une perte d’estime d’elle-même. Elle ne peut construire un projet professionnel car elle devrait faire des formations pour pouvoir enseigner. Cependant, elle n’a ni l’argent, ni le temps de le faire. Pour la traiter, on a commencé par lui redonner confiance, à contrôler sa propre vie et à se faire plaisir. Ensuite, on a travaillé sur une diminution des heures de ménage (aide sociale) et on a pu construire un projet professionnel. Les personnes sont tellement engagées dans des dynamiques qui les dépassent qu’ils doivent chercher de l’aide extérieure.

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La qualité de vie est quelque chose qui change, qui se modifie, qui évolue mais que l’on peut aussi contrôler et influencer. La qualité de vie est quelque chose de complexe. 12.3 QOL : un phénomène émergent Il y a 15 ans, le Prof. Dauwalder a fait une étude avec une quinzaine de personnes. Les sujets ont reçu chacun un ordinateur de poche qui produisait des alarmes aléatoires dans la journée et demandait alors de répondre à un petit questionnaire. L’étude a duré trois mois. Il y a trois dimensions importantes dans la description de ce qu’il leur arrivait dans les trois mois ; Le stress ressenti L’engagement émotionnel Le support social

Huit personnes sur dix avaient une qualité de vie stable. Mais la qualité de vie se caractérise par une dynamique, une fluctuation. L’engagement émotionnel est plutôt faible, le stress est moyen et le support social est élevé. Ce sont des personnes qui savent s’entourer et qui on une bonne stabilité sociale. La qualité de vie vulnérable est beaucoup plus hétérogène, beaucoup moins structurée. L’engagement émotionnel était plus intense, il y a des pointes de stress et parfois peu de support social. La qualité de vie moindre résulte beaucoup de moments

difficiles plutôt que d’une vie tout le temps triste. Ce que l’on peut ressentir comme bonne qualité de vie est un équilibre dynamique. Ceci nous rappelle l’attracteur étrange lorsque l’on a parlé de l’auto-organisation. La qualité de vie est bien un attracteur étrange et non quelque chose de stable. L’émergence de moments difficiles est quelque chose qui se mesure seulement à travers le temps. La qualité de vie doit donc être mesurée à travers le temps. C’est l’émergence d’un ordre qui permet de dire que la qualité de vie est là. 12.4 La dimension QOL L’engagement émotionnel est négatif. Ce qui est important dans ce facteur est la tranquillité, le calme. On n’a pas besoin de s’investir à 100 % dans les relations. 12.5 Vers un nouveau paradigme Jusqu’ici, on a étudié des causalités linéaires. On a une variable indépendante et une dépendante. On modifie la variable indépendante et on chercher à établir une relation de cause à effet sur la variable dépendante. Dans l’exemple de la dame du Chili, on peut dire que le divorce est l’origine, mais il n’y a pas qu’une seule causalité dans ses problèmes. De plus, la causalité n’est pas linéaire. Le challenge est de sortir de ce schéma de variable dépendante indépendante et d’aller voir dans des causalités multiples et non linéaires.

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Aujourd’hui, la psychologie cherche à identifier des lois universelles du comportement. C’est une démarche expérimentale. Nous avons tous des réalités multiples et subjectives. Chacun de nous vit à tout moment des identités multiples. Nous avons tous ce potentiel en nous qui est présent et suivant les questions qu’on nous pose, on va répondre de manière différente selon l’identité « qui répond ». Chacun de nous se construit constamment. La psychologie actuelle met beaucoup l’accent sur les statistiques. On se base sur la distribution normale. Permet-elle vraiment de mettre en avant les différences individuelles ? On a beaucoup plus besoin de méthodes de modélisations de ces dynamiques, de l’étude de paramètre de contrôle et de voir pourquoi les gens agissent de telle manière dans telle ou telle situation.

Question du jour

Critiquez les méthodes sociologiques de l’évaluation de la qualité de vie. Proposez des alternatives qui tiendraient davantage compte de processus d’équilibration individuels.

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13. Gestion des crises 13.1 Théorie de THOM Inhibition de l’action : permet de rester en dehors de la situation, de la calmer. Ce sont les personnes qui sont entre deux, qui ne savent pas trop quoi faire 13.2 Stress et coping Seyle a défini le syndrome d’adaptation au stress. Dans un premier temps, il y a une réaction d’alarme, de choc qui réduit les possibilités de réagir. Très rapidement, il y a ensuite une mobilisation physiologique qui permet de faire face au stress (Roland Garros : rituel pour faire face au stress en rentrant sur le court par exemple). On fait une réadaptation cognitive. Le stress mobilise nos ressources. Plutôt que d’éviter le moment de stress intense, il faut plutôt l’accepter comme un élément nécessaire pour s’attaquer au défi. Il y a ensuite une forme d’adaptation. Il y en a deux formes :

L’adaptation normale ou, après le stress, la tension retombe pour retrouver un niveau normal. Il y a des personnes qui n’ont pas les ressources pour retrouver un niveau normal. Ces gens ont alors des problèmes de stress chronique. Lazarus et Volkamn ont dit que dans une situation inattendue, on a deux réactions distinctes : Appréciation globale de la situation (assez affectif) Ensuite, vient une évaluation cognitive de la situation (on essaie d’interpréter ce qui se passe et on choisit une stratégie de coping, une stratégie pour faire face). Les personnes ont eu une première appréciation en pensant que c’était un accident nucléaire. Lors de la deuxième évacuation, lorsque les gens savaient ce qu’il s’était passé, le nucléaire descend un peu. Ce qui est intéressant c’est qu’à peu près la moitié des personnes qui pensaient que c’était un incident nucléaire continuent à croire que c’était un incident nucléaire. Il y aura toujours des personnes qui réagissent différemment de ce que l’on pense.

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13.3 Les pièges psychologiques Le risque « acceptable » : fausse sécurité des probabilités : on se crée une fausse sécurité à cause de cette fausse sécurité que l’on s’est fait grâce à notre entourage. Maladie de la vache folle : trouble neurologique. Il est venu l’idée que quiconque mange du bœuf va contracter la maladie de Kreuzfeljacob. Le risque « qui nous dépasse » : illusion des risques « unique » : lorsqu’il y a un incident comme Tchernobyl, on pense que c’est un incident dû à un laisser aller dans l’usine. Il y a quand même 50 autres usines de ce genre, mais on les oublie car on pense que la probabilité qu’un accident de se type se reproduise est assez faible. On se protège par le piège de se dire « c’est arrivé une fois, ça n’arrivera plus » Le « syndrome CNN » : problème de l’identification : CNN diffuse les nouvelles en direct. Le spectateur est induit à la passivité, à se mettre devant les événements sur lesquels nous n’avons pas d’emprise. Ceci nous touche donc plus, ça ne nous fait rien qu’il y ait une guerre quelque part dans le monde. 13.4 PTSD et débriefing Certaines personnes souffrent du syndrome de stress post traumatique : après un événement inattendu, le stress perdure. Il y a cinq types de personnes : Revivre l’évènement : Répétition intrusive et involontaire Rêves répétés Sentiment de revivre l’événement : sensation physique de revivre l’évènement

Restriction de la réagibilité : Perte d’intérêt Sentiment d’aliénation Émoussement des affects

Autres symptômes : Réaction de qui-vive ; troubles du sommeil Troubles de concentration ; intrusion Trouble de réminiscence ; vulnérabilité Le débriefing permet à la personne d’éviter de souffrir du syndrome de stress post traumatique. Il faut d’abord aider les personnes à libérer les émotions (côté affectif). Il faut reconstruire le film des événements, il faut mettre une structure cognitive des événements. La troisième étape est l’identification par le groupe de personne des stratégies misent en place pour faire face à des situations par des personnes qui ont déjà vécus l’événement. Il faut aider la personne à faire face à la situation, pour avoir à nouveau un sentiment de maîtrise de la situation. Il faut, ensuite, créer des

Page 53: Psychologie differentielle cours - e-monsitemyissul.e-monsite.com/medias/files/psychologie-differentielle-cours.… · (L’intelligence par exemple) Dans la vie quotidienne, nous

groupes d’entraide. Enfin, il faut faire de la prévention quant à ce syndrome pour aider les personnes à s’en protéger. 13.5 Communication de crise Il y a la problématique de la communication en situation de crise. On est dans une situation facile au moment où on ne fait qu’anticiper la crise. Dans une situation de crise, il vaut mieux rester au niveau de l’action plutôt que de réaction. Il vaut mieux anticiper d’abord (technique spécifique : issue du management). On peut développer des groupes de travail pour anticiper les groupes potentiels qui sont là. Ça devient difficile quand une affaire devient publique. On doit se défendre pour rééquilibrer les choses. Les gens réagissent par le « no comment ». Ils préfèrent ne rien dire plutôt que d’envenimer la situation. 13.6 Formation des Etats-majors Des organismes sont créés pour anticiper les évènements non-prévus. On demande souvent au psychologue de former, diriger et de veiller au fonctionnement d’un état-major de crise Il faut maintenir la crédibilité. Il n’y a qu’un seul expert qui parle pour préserver la clarté du message. Il faut prévenir le burn-out en assumant les transitions de l’équipe pour être efficace en tout temps. Briefing/Débriefing : anticiper les situations en procédant par une planification de ce que l’on va faire. Contrôler la communication interne/externe. On oublie souvent la communication interne. Il faut éviter les décisions irréversibles et surtout prévoir le jour d’après. Question du jour : Quelles sont les possibilités et les limites du débriefing ?