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Revista Belga de psicoanalisis de orietacion lacaniana

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    Les effets de la sexuation dans le monde

    Editorial .................................................................................................................................................................. 3Lorientation lacanienne......................................................................................................................................... 4

    La thorie du partenaireJacques-Alain Miller ................................................................................................. 4Lidentit sexuelle et ses effets............................................................................................................................. 36

    Le choix du sexeGraciela Brodsky................................................................................................................ 36Lobjet comme plus-de-jouirAlfredo Znoni................................................................................................. 39Ce quon appelle le sexeDominique Laurent ............................................................................................ 42 Tout doit tre repris au dpart partir de lopacit sexuelle Alain Merlet ............................................... 51Ltre sexu ne sautorise que de lui-mme et de quelques autresFranois Leguil....................................... 55Lacte sexuel est-il un acte ?Pierre Malengreau ........................................................................................... 62La garantie du fantasmeric Laurent ............................................................................................................ 66Traumatisme, destin et choixJacques Borie................................................................................................... 71Rapports et diffrences entre hystrie et fminitSylvia Elena Tendlarz ..................................................... 76

    Clinique des effets de la sexuation....................................................................................................................... 81Le pousse -la-femme, un universel dans la psychose ?Marie-Hlne Brousse ........................................... 81

    Le singulier de labord de la fminit dans lexprience analytiqueLaure Naveau ...................................... 89Un ravissement amoureuxMarie-Franoise de Munck ................................................................................ 93Comment se fait une reine ?Victoria Vicente ................................................................................................ 96

    Extime ................................................................................................................................................................ 102Traduction de Lacan ; problmes rels et imaginairesAlexandre Tchernoglazov ...................................... 102

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    Editorial

    Le temps de notre Rencontre internationale biennaleapproche et nous sentons la fivre des prparatifsmonter. Nous voulons nous faire beaux, noussommes impatients de revoir nos collgues et amisdu monde entier et den rencontrer, de faireconnaissance, avec dautres. A sa manire, Quarto avoulu saluer lvnement en consacrant un numroau thme de cette Rencontre et en pressant un peuson rythme de parution pour tre au rendez-vous Paris en juillet. Comme dans son numro prcdent,sur la Clinique de la formation dans la psychanalyse,lquipe de Quarto a souhait internationaliser seslignes en faisant leffort de trouver, de lire et detraduire des textes trangers de nos collgues de

    VAMP. Nos correspondants dans le monde duChamp freudien ont beaucoup aid dans cetterecherche.

    Ce numro 77 est donc compos douverture par ungrand texte de lorientation lacanienne que Jacques-Alain Miller a accept de nous laisser publier pournotre plus grand plaisir. Ensuite une minente sriede nos collgues nous ont confi dexcellentstravaux de rflexion sur les effets de la sexuation.Quatre textes cliniques ponctuent ensuite et nous

    terminons ce menu consistant par le plaisir de lire larponse du traducteur russe de Lacan un texte dePierre Skriabine paru dans le numro 70 de Quarto.

    Bonne lecture, et au plaisir de vous voir notre XIIeRencontre du Champ freudien,

    Katty Langelez

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    Lorientation lacanienne

    La thorie du partenaireJacques-Alain Miller

    Introduction

    La question du vingtime sicle a t celle du reldans la mesure mme o le discours de la science,singulirement, sest empar du langage, quil laravi la rhtorique, et quil a entrepris de mesurer lelangage, non pas au vrai, mais au rel*.

    Ce qui lannonce, ds le dbut du sicle, et comme

    surgeon de lentreprise de Frege, cest la fameusethorie des descriptions dfinies de Bertrand Russell(1905) concernant le nom propre et valuant dansquelle mesure le nom propre serait faire nom cequi est vraiment, cest--dire ce qui est rel.

    La rflexion philosophique qui procde de cettetradition a comme cur la thorie de la rfrence.Dans quelle mesure le langage peut-il ou nontoucher au rel ? Comment se nouent le langage et lerel ? alors que le langage est puissance de

    semblant alors que le langage a le pouvoir de faireexsister des fictions. Do lide quil se pourraitquau regard du rel le langage soit malade, maladede la rhtorique dont il est gros, et quil faudrait legurir par une thrapeutique approprie, pour quilsoit vraiment conforme au rel.

    Cest toute lambition de Wittgenstein et de seshritiers que de raliser une thrapeutique dulangage, jusqu considrer la philosophie elle-mme comme une maladie qui tmoigne de

    linfection que vhicule le langage comme puissancedes fictions. Non pas rsoudre les questions

    philosophiques, mais montrer quelles ne se posentpas si on se gurit du langage, si on le met au pas durel.

    Cest ce qui conduit Lacan passer du Nom-du-Preau Pre-du-Nom. Ce nest pas vaine rhtorique. Lanomination donner des noms aux choses, qui est le

    biais mme par lequel Frege et Russell ont entreprisleur questionnement du langage commun nest pasla communication, nest pas la parlotte. Lanomination, cest la question de savoir comment la

    parlotte peut se nouer quelque chose de rel.

    Dans notre vocabulaire nous, cest la fonction dupre qui permet de donner un nom aux choses, cest--dire de passer du symbolique au rel. Ce Nom-du-Pre Lacan la dit une fois et ric Laurent la fait

    passer dans notre usage courant , on peut senpasser condition de sen servir. Sen passer veutdire que le Nom-du-Pre, driv du concept deldipe, ce nest pas du rel.

    Le Nom-du-Pre est un semblant relatif, en effet, qui

    se fait prendre pour du rel. Le Nom-du-Pre nestpas de lordre de ce qui ne cesse pas de scrire.Cest pourquoi Lacan a promu, la place du Nom-du-Pre, le symptme comme ce qui, dans ladimension propre de la psychanalyse, ne cesse pasde scrire, cest--dire comme lquivalent dunsavoir dans le rel. Quand il y a Nom-du-Pre, cesten tant quune espce de symptme, rien de plus.

    Est-ce une loi, le symptme ?

    Si cest une loi, cest une loi particulire un sujet.Et on peut se demander quelle condition il est

    pensable quil y ait du symptme pour un sujet.

    Si cest du rel, cest un rel trs particulier, puisquece serait du rel pour Un, donc pas pour lAutre.Cest du rel qui ne peut saborder que un par un.Cest de beaucoup de consquences de le constater.Cela met en question ce quil en est du rel pourlespce humaine.

    Sil y a du symptme pour chacun de ceux quiparlent, cela veut dire quau niveau de lespce il y aun savoir qui nest pas inscrit dans le rel. Au niveaude lespce qui parle, il nest pas inscrit dans le relun savoir qui concerne la sexualit. Il ny a pas ceniveau-l ce quon appelle instinct , qui dirige, defaon invariable et typique pour une espce, vers le

    partenaire.

    Le dsir ne peut pas du tout en tenir lieu, parce quele dsir est une question. Cest la perplexit sur la

    question. La pulsion nen tient pas davantage lieu,parce quelle ne donne aucune assurance quant cetAutre au niveau du sexuel.Autrement dit, dans ce qui lanime dunecomptition, dune rfrence avec la science,

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    lexistence du symptme oblige modifier leconcept que nous avons du savoir dans le rel. Sil ya symptme, alors il ny a pas savoir dans le relconcernant la sexualit. Sil y a symptme commece qui ne cesse pas de scrire pour un sujet, alors,corrlativement, il y a un savoir qui ne cesse pas dene pas scrire, un savoir spcial. Ce nest pas le

    savoir dans le rel en tant quil ne cesse pas descrire. Sil y a symptme, cest quil doit y avoir,pour lespce humaine, un savoir qui ne cesse pas dene pas scrire. Cest l la dmonstration que Lacanessaie de faire sourdre de lexprience analytique.Sil y a symptme, alors il ny a pas rapport sexuel,il y a non-rapport sexuel, il y a une absence desavoir dans le rel concernant la sexualit.

    Il est trs difficile de dmontrer une absence de

    savoir dans le rel. Quest-ce qui nous met, danslexprience analytique, devant cette absence desavoir dans le rel ?

    Ce dont nous avons lexprience par lapsychanalyse, dans chaque cas qui sexpose danslexprience analytique Lacan nous en faitapercevoir la valeur, et il fallait quil le formule pourque cela devienne une vidence , cest de lafonction dterminante, dans chaque cas, dunerencontre, dun ala, dun certain hasard, duncertain ce ntait pas crit .

    Cela sexpose, se met en vidence avec une puretspciale dans le rcit que peut faire un sujet de lagense de son homosexualit, ou la mauvaiserencontre, qui est une instance en quelque sorte quiclate laquelle le sujet attribue ensuite volontiersson orientation sexuelle, mais aussi bien la rencontrede certains mots qui vont dcider pour un sujetdinvestissements fondamentaux qui conditionnerontensuite le mode sous lequel il se rapportera lasexualit. Et puis, toujours, dans tous les cas, la

    jouissance sexuelle se prsente sous les espces, onle sait, du traumatisme, cest--dire comme non

    prpare par un savoir, comme non harmonique cequi tait dj l.

    Autrement dit, la constance propre que nouspouvons reprer dans lexprience analytique estprcisment la contingence. Ce que nous repronscomme une constance, cest cette variabilit mme.

    Et la variabilit veut dire quelque chose. Elle veutdire quil ny a pas un savoir pr-inscrit dans le rel.Cette contingence dcide du mode de jouissance dusujet. Cest en cela quelle met en vidence

    labsence de savoir dans le rel quand il sagit de lasexualit et de la jouissance. Elle met en vidence uncertain ce nest pas crit . Cela se rencontre. Dslors, ce qui fait fonction de rel de rfrence nest

    pas un ne cesse pas de scrire , cest un necesse pas de ne pas scrire , cest--direexactement le rapport sexuel comme impossible.

    Lacan sest pos la question, sur un mode quejoserai dire tortur, de savoir dans quelle mesurectait dmontrable. Le rel dont il sagit l est duneespce tout fait diffrente du rel de la science.Comment dmontrer une absence de savoir ?

    Il reste volontiers un peu en retrait de ce terme dedmonstration. Cest pourquoi il peut dire : Lexprience analytique atteste un rel, tmoignedun rel. Cest comme si, dans notre champ, lacontingence, rgulire, que nous rencontrons dans

    tous les cas, attestait de limpossible. Cest enquelque sorte une dmonstration de limpossible parla contingence.

    Jcrirai ce triangle. Limpossible, le ne cesse pasde ne pas scrire , qui est le propre du non-rapportsexuel que jabrge NRS. Le ncessaire pour chacunest le ne cesse pas de scrire du symptme. Et sinous constatons le fait du symptme, il nous renvoiedans chaque cas ce NRS. Le contingent du cessede ne pas scrire fait en quelque sorte preuve et

    apparat sous ces deux espces essentielles : larencontre avec la jouissance et la rencontre aveclAutre, que nous pouvons abrger sous le termedamour.

    Lamour veut dire que le rapport lAutre nestablit par aucun instinct dans ce contexte. Il nest

    pas direct, mais toujours mdi par le symptme.Cest pourquoi Lacan pouvait dfinir lamour par la

    rencontre, chez le partenaire, des symptmes, desaffects, de tout ce qui marque chez lui et chacun latrace de son exil du rapport sexuel.

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    Il apparat que le partenaire fondamental du sujetnest dans aucun cas lAutre. Ce nest pas lAutre

    personne, ce nest pas lAutre comme lieu de lavrit. Le partenaire du sujet est au contraire,comme cela a toujours t aperu dans la

    psychanalyse, quelque chose de lui-mme : sonimage cest la thorie du narcissisme, reprise par

    Lacan dans Le stade du miroir ; son objet petita, son plus-de-jouir ; et foncirement sans doute, lesymptme.

    Voil esquisse la thorie du partenaire.

    Un complment la thorie du sujet

    Il y a trs longtemps, lorsque jtais philosophe,javais extrait de lenseignement de Lacan ce quejappelai la thorie du sujet. En rassemblant un

    certain nombre de considrations sous le chef de thorie du sujet , javais rpondu une invitationde Lacan lui-mme, qui avait, plusieurs reprises,rfr le sujet de linconscient freudien au cogitocartsien, quil avait rcrit, modifi, vari. Cettethorie du sujet tait faite pour permettre cetenseignement de Lacan de communiquer avec les

    philosophies, en particulier avec la philosophiecartsienne, les philosophies post-cartsiennes,spcialement la philosophie critique de Kant, deFichte, et la philosophie phnomnologique de

    Husserl.Cette perspective, cette tentative, certes date,nappelle de ma part aucun reniement, mais uncomplment. Ce complment la thorie du sujet,cest la thorie du partenaire.

    Le partenaire-Dieu, biface

    Le cogito cartsien Je pense, donc je suis adailleurs lui-mme un partenaire. Il nest pas dutout solipsiste. Il a un partenaire au jeu de la vrit.Sans doute ne peut-on pas jouer au jeu de la vritsans un partenaire.

    Quel est ce partenaire ?Cest dabord, trs simplement, ses propres penses.Son premier partenaire est son propre je pense .Mais dire que cest son je pense serait dj tropdire, parce quil ne peut isoler son je pense parmises penses que sil cesse de se confondre avec ses

    penses, sil cesse de les penser purement etsimplement ces penses quil a.

    Quand cesse-t-il de se confondre avec les pensesquil a ? Quand il sinterroge propos de ses

    penses.

    Quand il sinterroge sur ses penses, videmment, ilsen distingue. Il sinterroge quelle ide ! sur le

    point de savoir si elles sont vraies, et sur le point desavoir comment savoir si elles sont vraies ou pas.Cela suffit introduire le ver dans le fruit, le fruit deses penses. La question de la vrit introduit le ver

    question de la vrit qui nest pas distincte, chez

    Descartes, de la question de la rfrence, puisquilsagit de savoir si la pense touche ou non au rel, le traduire dans nos termes nous.

    Aussitt, la question de la vrit fait surgir linstancedu mensonge sous les espces dun Autre quitrompe. Voil le partenaire qui surgit alors pourDescartes. Un autre imaginaire, sans doute, fictif,lAutre qui trompe, qui lui met ses ides-l dans latte. Cest avec cet Autre-l quil joue sa partie.

    Les Mditations de Descartes, cest la partie joueavec lAutre qui trompe, lAutre dont les penses deDescartes ne seraient que les productions illusoiresquil met afin de lgarer.Cette partie joue avec lAutre trompeur paratdabord perdante, ncessairement perdante, puisquele sujet concde cet Autre la toute-puissance tu

    peux tout faire , et donc la puissance de letromper dans toutes ses penses, mme celles qui lui

    paraissent les plus sres. La partie est ingale,radicalement ingale. LAutre trompeur demble le

    dtrousse, ramasse toute la mise, qui sont sespropres penses que le sujet cartsien met en jeu :quest-ce quelles valent ? Et lAutre quil a imaginnettoie la table. Toutes peuvent tre trompeuses,toutes peuvent ne rien valoir. Aucune ne porte enelle-mme la marque de la vrit. Il ne lui reste rien. Tout est perdu, for lhonneur , a ajout un roi deFrance.

    Ce qui fait lenchantement du conte cartsien, cestque le sujet trouve le ressort de son triomphe dans

    cette droute radicale elle-mme. Dans cerenoncement tout avoir, dans cette pauvretradicale, dpouille de tout par lAutre qui peut tout,

    prcisment l il trouve son tre. Il le trouve dans unpur je pense sectionn de tout complmentdobjet, un je pense exactement absolu, au sens

    propre, au sens tymologique, cest--dire un jepense sectionn, coup.

    Cest comme par miracle le point o la pense et lerel concident. Une fois sauv de lAutre-qui-peut-

    tout ce petit rien qui lui reste comme un rsidu, toutest gagn. Un nouvel empire est gagn, puisque defil en aiguille le sujet cogital rcupre sonauthentique partenaire, cest--dire lAutre qui ne

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    trompe pas, et donc vacue la fiction de lAutre quitrompe.

    Cest tout fait autre chose de continuer la partieavec un Autre qui ne trompe pas. Tout-puissant sansdoute, mais vrace, car la toute-puissance cestlaxiome de Descartes samoindrirait par lemensonge. Le mensonge tmoignerait toujours dunmoindre tre. Tout-puissant, donc fiable. Un

    partenaire fiable, mme sil est tout-puissant, il estimpuissant, il vous fout la paix. Cest ce queDescartes conquiert dans ses Mditations, un Autrequi lui fout une paix royale.

    Lavantage du Dieu de Descartes nous continuonsde vivre sur les intrts de ce quil a gagn alors ,cest quon na pas sen inquiter. Il ne va pas vous

    prendre en tratre, vous jouer des tours. Il ne va pas

    vous faire des niches, des surprises. Il ne va pasrclamer des sacrifices. Ce qui est merveilleux, cestque cet Autre tout-puissant se tient bien tranquille. Ilest tout ce quil a pos une fois pour toutes. On

    peut lui faire confiance, soccuper des chosessrieuses, il ne va pas vous dranger. Cette chosesrieuse consiste, comme dit Descartes, se rendrematre et possesseur de la nature. LAutre l-bas narien dire l-dessus. Dailleurs, il na rien dire surrien. Tout-puissant ! Tout-puissant, au point de ne

    pas pouvoir mentir. Cest le tour extraordinaire de

    Descartes. LAutre est si puissant, il peut tellementtout, quil ne peut pas mentir. Cela lamoindrirait.Ce nest pas digne de lui. Ce nest pas conforme sadfinition logique. Cest le silence divin. Ce silence,cest divin I Cest dailleurs ce qui nous permet

    part cela de dconner tranquillement parce quonattend quil vienne ici nous sonner les cloches.

    Cest Descartes que lon doit le Dieu desphilosophes. Cest lui qui la mis au monde. Il a taid par la thologie qui a fait beaucoup pour

    museler Dieu, mais cela sest vraiment accompliavec Descartes. Le Dieu pour la science. Le Dieudduit, logiquement dduit.

    Ce Dieu-l, ce partenaire-Dieu, na rien voir avecle Dieu du texte, le Dieu scrut dans le signifiant

    biblique. Rien voir, sinon le crationnisme, maisque je laisse de ct. Le Dieu du texte biblique estun Dieu tourment, un Dieu menteur et tourmenteur,capricieux et furibard, irrit, et qui joue des tours pas

    possibles lhumanit, comme dinventer de lui

    dlguer son fils pour savoir ce quon va en faire, etcomment lui-mme tiendra le coup. Pascal ouKierkegaard, eux, avaient rapport avec le DieudAbraham, Isaac et Jacob, et ctait une tout autre

    affaire. Avoir ce partenaire-l pour jouer sa partienintroduit pas du tout la quitude, mais plutt lacrainte et au tremblement.

    La diffrence entre ces deux Dieux partenaires, cestque celui-ci a du dsir et que le Dieu de la sciencenen a pas.

    Le chapitre 1 de la thorie du partenaire concerneainsi le partenaire-Dieu, qui est biface.

    Le partenaire-psychanalyste dsir

    Le chapitre 2 pourrait tre la psychanalyse dans lamesure o le sujet va y chercher et, on espre, ytrouve un partenaire nouveau qui est le

    psychanalyste.

    Le partenaire-psychanalyste ressemble-t-il aupartenaire-Dieu science ou au partenaire-Dieudsir ? Il y a les deux.

    Par une face, il y a lanalyste-science. On cherchelanalyste patent, fiable long terme, pascapricieux, invariable, au moins pas trop remuant.Lacan allait jusqu imager ce partenariat encomparant lanalyste au mort dans la partie de

    bridge, et invitait donc lanalyste tenir une positioncadavrise, rduire sa prsence une fonction du

    jeu, et tendre se confondre avec le sujet suppossavoir.

    Mais, par une autre face, il y a lanalyste-dsir.Mme si son silence est divin, sa fonction comportequil parle au moins de temps autre. Ce que lonappelle interprter. Ce qui conduit le sujet , lui,interprter les dits de lanalyste. Ds lors quelanalyste parle et quon linterprte, cela met sondsir en jeu. Et on na pas recul faire du dsir delanalyste une fonction de la partie qui se joue danslanalyse.

    Si lon se pose la question de savoir si lanalystetient du partenaire-Dieu science ou du partenaire-Dieu dsir, on est bien forc de dire quil tient desdeux.

    Quest-ce qui oblige le mesurer au partenairedivin ? Il est plus raisonnable sans doute de lemesurer au partenaire dans la vie, au partenaire vital.

    Cest un fait dobservation courante que lon arecours au partenaire-analyste lorsquon a quelquedifficult avec son partenaire dans la vie. Cela se

    dcouvre dans la psychanalyse, parfois ds le dbutet parfois au cours de lanalyse.

    On se plaint de son partenaire vital au partenaire-analyste sous des formes diverses. Cela occupe

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    phnomnologiquement une part considrable dutemps des sances. On vient bien souvent trouver le

    partenaire-analyste pour se demander ce quon faitavec son partenaire vital, comment on a pu songer sapparier cette plaie.

    On a donc bien souvent recours au partenaire-

    analyste pour supporter le partenaire vital, parexemple pour le dchiffrer, quand on narrive pas comprendre ce quil dit, les signaux quil met, lesmessages ambigus, quivoques, peut-tremalveillants, qui vous sont destins, comme sil

    parlait par nigmes. On vient traiter la question dudsir du partenaire auprs du partenaire-analyste.Souvent aussi parce quon est bless par ce que dit le

    partenaire vital.

    En rgle gnrale, une femme narrive pas

    encaisser ce que dit son homme. Aussi bien, ellenarrive pas encaisser ce que dit sa mre. Cela peutstendre, et toute rgle est susceptible dexception.

    Du ct homme, bien souvent, le problme est de nepas arriver choisir son partenaire, de ne pas arriver tre sr de quel est le bon, si on en a plusieurs, ouque cest le bon, lorsquon en a un.

    Lorsquon nen a pas, lorsquon pense quon na pasde partenaire, on se demande pourquoi. Quest-cequi fait obstacle en avoir un ?

    Dans tous les cas, avoir recours lanalyse, cestintroduire un partenaire supplmentaire dans la

    partie qui se joue pour le sujet avec un partenaireventuellement imaginaire.

    La clinique, cest le partenaire

    On peut tout de suite aller dire que ce quonappelle la clinique, cest le partenaire. Danslanalyse, le partenaire cest le rel comme

    impossible supporter.Parfois, le vrai partenaire, ce sont les penses,comme pour Descartes au dbut. Il se peut que lesujet narrive pas supporter les penses qui luiviennent et que ce soient elles qui le perscutent. Il

    joue sa partie avec ses penses. Comment arriver ne pas les penser, donc penser autre chose ? Puis,il se trouve ventuellement rattrap par ses penses.Il sefforce dannuler son propre je pense , parexemple, de lintoxiquer, de lanesthsier. Il ruse

    avec ses penses. Cest l que se joue sa partie. Cestl aussi, dans une certaine forme clinique, que lidede suicide peut lui venir, le suicide tant une faonradicale de divorcer de ses penses.

    Parfois le partenaire essentiel, cest le corps, le corpsqui nen fait qu sa tte. Cest ce que lon rencontreaussi bien dans lhystrie de conversion, moinsfrquente tout de mme de nos jours, moins

    populaire, ou dans la clinique psychosomatique.

    Avoir recours lanalyse, cest finalement toujourssubstituer un couple un autre, ou au moinssuperposer un couple un autre.

    Dailleurs, le conjoint, quand il y en a un, ne prendpas toujours cela trs bien. Il soppose, il tolre,ventuellement il entre son tour en analyse.Comme je lai dj mentionn, le conjoint nest pastoujours la personne qui vous unissent les liens dumariage, ni non plus la personne avec qui vous

    partagez le lit, le concubin.

    Ce quon a appel lhystrie fminine, cest lorsque

    le partenaire conjoint est le pre. On en a fait unecatgorie clinique part. Bien entendu, le partenaireconjoint peut tre aussi bien la mre.

    Quest-ce quon a appel lobsessionnel ? On aappel obsessionnel le sujet dont le partenaire est la

    pense. On parle, dans le cas de lhomme aux rats,de la dame de ses penses. Cest bien plutt ses

    penses sur la dame. Cest avec sa pense,exactement, quil jouit.

    On appelle paranoaque celui dont le partenaire,cest ce que disent les autres et qui le visent enmauvaise part.

    Le partenaire a bien des visages. Pour le dire dunmot qui aurait lair savant, le partenaire estmultifigural. Beaucoup de varits, de diversits,mais cherchez toujours le partenaire. Ne passhypnotiser sur la position du sujet, sinon poser laquestion : avec qui joue-t-il sa partie ?

    Dans la psychanalyse, le partenaire est une instance

    avec laquelle le sujet est li de faon essentielle, uneinstance qui lui fait problme, cest--dire qui faitnigme loccasion.

    Les versions lacaniennes du partenaire subjectif quoi peut-on isoler le partenaire pris en ce sens ?

    Premirement, le sujet narrive pas le supporter,cest--dire exactement narrive pas lhomostasier, le rduire dans lhomostase quilmaintient. Cest ce qui est apparu dans la

    psychanalyse, au dpart, comme le traumatisme.Deuximement, le sujet en jouit rptitivement,comme dans lanalyse. Dans la rgle, cela se met envidence. Cest dire que le partenaire a statut de

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    symptme. Le partenaire-symptme est sans doute laformule la plus gnrale pour recouvrir le partenairemultifigural.

    On pourrait inscrire l un petit retour sur Lacan, quisest en effet pos demble la question de savoir quiest le partenaire fondamental du sujet.

    La rponse premire quil a donne partir de 1953,cest un autre sujet . Cest une conceptiondialectique de la psychanalyse. Ctait lintroductionde Hegel dans la psychanalyse. Dans cette notion, ily a symptme quand lAutre sujet qui est votre

    partenaire fondamental ne reconnat pas votre dsir.Do retour lanalyste comme le sujet capable dereconnatre les dsirs qui nont pas t reconnuscomme il fallait en leur temps par le partenaire-sujet.

    Cette introduction sensationnelle de Hegel dans lapsychanalyse, trs saugrenue, a t prsente parLacan comme un retour Freud.

    tait-ce un simple habillage ? tait-ce un simpletravestissement ? On ne peut pas dire cela. Dabord

    parce que Lacan est all aux textes de Freud. Il aproduit une renaissance de la lecture de Freud, voireune premire naissance, puisquils navaient jamais

    jusqualors t travaills de cette faon. Mais au-del, il y avait une ncessit profonde ce que cetteintroduction de Hegel dans la psychanalyse setraduise comme un retour Freud.

    Et pourquoi ? La dialectique implique que lAutresujet, symtriquement, se fonde lui aussi dans lerapport intersubjectif. Si lon reconnaissait le patientcomme un sujet ayant se raliser dans loprationanalytique, son interlocuteur, son partenaire devaittre aussi un sujet se ralisant dans la mmeopration. Do la ncessit logique de mettre envaleur le sujet Freud, celui qui a fond la

    psychanalyse dans lopration analytique elle-mme.Il y avait ainsi une ncessit ce que cette

    introduction de Hegel se prsente comme un retourau sujet Freud, celui qui a invent la psychanalysepar la mdiation dialectique de ses patients. Endrivation, cela tendait valoir pour Lacan lui-mme en tant que rinventant la psychanalyse sur les

    pas de Freud.

    Dans cette vise initiale, la partie du sujet taitconue comme se jouant toujours avec un autresujet, voire des autres sujets, selon le moment de sonhistoire, comme ne voulant pas le reconnatre lui-

    mme comme sujet. L, lanalyste tait sesubstituer lAutre sujet historique rticent.

    Certes, de ce point de dpart, Lacan est parti. Il ny apas stationn. Mais la problmatique du partenaire,

    elle, demeure comme un fil de toute sa recherche.Elle comporte cest ce qui fait le dfaut dunethorie du sujet que le sujet est incomplet en tantque tel, quil ncessite un partenaire. Le tout est desavoir quel niveau il le ncessite.Le premier partenaire que Lacan avait invent, eneffet sur la voie de Freud et de son Introduction au

    narcissisme , tait le partenaire-image. Ce queraconte Le stade du miroir , cest que le

    partenaire essentiel du sujet est son image. Ce, enraison dune incompltude organique de naissancedite de prmaturation. Cest mme exactement le

    partenaire narcissique.

    Cest de l que Lacan a invent ce partenairefascinant, parce que non spculaire, ce partenaireabstrait et essentiel, dont on trouve pourtant la placedans la mditation philosophique : le partenaire

    symbolique.Nous avons appris situer le sujet face ce doublepartenaire, le bon et le mauvais, le partenaire du senset le partenaire du dsir. Cest l que nous avons faitnos classes.

    La srie des partenaires

    Je poursuis ma dclinaison des versions lacaniennesdu partenaire subjectif.

    Le premier de ces partenaires est le partenaire-imageet le second, le partenaire-symbole. Une sriesamorce ainsi, dont les termes peuvent trenumrs.

    Il nest pas inutile de sinterroger, avant cettenumration, sur le terme de la srie. Quel est-il ? Ilvaut la peine de le situer demble. Le terme de lasrie des partenaires est le partenaire-symptme.

    imagesymbole

    symptme

    Jouer sa partie

    Quest-ce quun partenaire ? Au plus simple, cestcelui avec qui lon joue sa partie.

    On peut se rfrer ltymologie avec ce quellecomporte dalatoire ou de contingent lecontingent tant la marque mme du signifiant, liau signifiant.

    Notre mot de partenaire procde de partner, motanglais import dans la langue franaise dans laseconde moiti du dix-huitime sicle ce sicle sifranais dans le monde, puisque cest lpoque o la

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    globalisation tait celle de la langue franaise. Cestdj pour nous du pass recul, puisque la nouvellelangue globale procde de langlais. Certes, ce nest

    plus langlais des Anglais, et mme peine langlaisdes Amricains. Cest un anglais qui est une lingua

    franca, une sorte dargot anglais universel.

    Ce terme anglais de partner est lui-mme emprunt lancien franais, curieusement ce terme deparonier qui signifiait associ . Nous pourrionsfaire du partenaire la traduction du mot dassoci. Le

    partenaire est aussi bien lassoci avec qui londanse que celui avec qui lon exerce une profession,une discipline, ou avec qui lon sexerce un sport.Cest aussi celui avec qui lon converse et galementcelui avec qui lon baise. On a partie lie avec le

    partenaire dans une partie .

    Le mot de partie mriterait lui-mme que lon syarrte, quon relve ses paradoxes, qui vont jusquceux de lobjet partiel, comme on dit en

    psychanalyse, et do Lacan a forg son objet petita. Le mot de partie dsigne llment du tout. Cestce que formule demble le dictionnaireRobert. Il sedcouvre, dans la suite des dfinitions, destraductions smantiques que propose, de faontoujours ambigu, quivoque, le dictionnaire, que lemot de partie dsigne aussi bien le tout lui-mme, entant quil comporte des parties prenantes ce tout.

    Cest par l que le mot de partie est li au jeu. Ildsigne aussi bien la convention initiale des joueurs cest un usage de la langue classique que ladure mme du jeu, lissue de laquelle sontdsigns gagnants et perdants , dit leRobert.

    Si jesquisse une thorie du partenaire, cest pourautant que le sujet lacanien, celui auquel nous nousrapportons, celui auquel nous avons affaire dans la

    psychanalyse, est essentiellement engag dans unepartie. Il a de faon essentielle, non pas contingente,

    mais ncessaire, de structure, un partenaire. Le sujetlacanien est impensable sans un partenaire.

    Dire cela, cest rendre compte de ce qua dessentielpour le sujet ce quon appelle, depuis Lacan,lexprience analytique qui nest rien dautrequune partie, une partie qui se joue avec un

    partenaire. La question est de savoir commentcomprendre ce que peut avoir dessentiel pour unsujet la partie de psychanalyse, au sens o lon dit la partie de cartes . Comment rendre compte decette valeur que peut prendre la partie de

    psychanalyse pour un sujet, sinon en posant quilexiste fondamentalement, et en dehors mme de cetengagement, qui peut se faire ou ne pas se faire, une

    partie psychique qui est inconsciente ?

    Le sujet comme tel est toujours engag, quil lesache ou pas, dans une partie. Cela suppose que,dj, existe la psychanalyse, et que, partir de cefait, on essaie den imaginer les fondements, ce quiconduit lhypothse dune partie inconsciente.

    Sil se joue pour le sujet une partie inconsciente,cest quil est fondamentalement incomplet.

    Cette incompltude du sujet a dabord t illustrepar Lacan dans le stade du miroir. Pour le dire dansles termes que jutilise aujourdhui, le stade dumiroir est une partie que le sujet joue avec sonimage. Si lon considre cette construction de Lacansur le fond de llaboration psychanalytique, on estconduit dire que Le stade du miroir est laversion lacanienne du narcissisme freudien, de ceque Freud a avanc dans son crit Introduction aunarcissisme . Le narcissisme freudien semblait

    propice fonder une autarcie du sujet. On la luainsi. Il y a un niveau ou un moment o le sujet na

    besoin de personne, il trouve en lui-mme son objet.On a fait du narcissisme freudien labsence de partie.Cest de l quon a souponn dtre illusoires les

    parties que pouvait jouer le sujet au regard dunarcissisme. Le stade du miroir inverse cette lecture,

    puisquil introduit laltrit au sein mme delidentit--soi et quil dfinit par l un statut

    paradoxal de limage. Limage dont il sagit dans lestade du miroir est la fois limage-de-soi et uneimage autre.

    Cette partie imaginaire du narcissisme, aa', Lacanla dcrite comme une impasse aussi bien, parexemple, sur le versant hystrique que sur le versantobsessionnel dans la nvrose. Le sujet sort de cette

    partie toujours perdant. Il nen sort qu ses dpens.

    De l, Lacan a introduit un autre partenaire quelimage, le partenaire symbolique, dans lide que laclinique comme pathologie senracine dans les

    impasses de la partie imaginaire impasses quincessitent lanalyse comme partie symbolique.Cette partie symbolique est suppose, elle, procurerla passe, cest--dire une issue gagnante pour lesujet.

    La conversion de lagalma enpalea

    Dans la perspective que je prends sur llaborationde Lacan partir des termes que je mets en pinglede la partie et du partenaire, lanalyse devrait tre

    une partie gagnante pour le sujet, le moyen degagner la partie quil perd dans limaginaire, et quifait prcisment sa clinique. Do le paradoxe de la

    position de lanalyste en tant que partenaire, qui, au

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    sens de Lacan, est suppos jouer la partiesymbolique de faon la perdre. Il ne peut gagner la

    partie en tant quanalyste qu condition de la perdreet de faire gagner le partenaire-sujet. Et, sans doute,la position de lanalyste comporte une dimensiondabngation. Ce que Lacan appelle la formationde lanalyste senracine en ce point-l. Cest

    apprendre perdre la partie quil joue avec le sujetet que le gain soit le gain du sujet.

    Peut-tre puis-je voquer, comme on la fait devantmoi, une fin danalyse, dans sa rusticit, sa navet,comme dit Lacan, dans sa brutalit, qui met envaleur ce que cela comporte pour le sujet de gain,corrlatif loccasion pour lanalyste dun certaindsarroi.

    Voil quau bout dune longue trajectoire analytique,

    le sujet rve quune chose que lon ne peut dsignerautrement que par le terme de saloperie sort de sajambe, et dune couleur noire la couleur mme,disent les associations, qui est celle dun objet quifigure dans le cabinet de lanalyste. Quelque temps

    plus tard, voil le sujet qui nonce, avec crainte ettremblement, qu il est un cochon . De ce fait, ilfait tomber sur lanalyste le masque du loup qui sesten effet repu de ce cochon lui-mme assez actif du

    point de vue oral pendant des annes. Puis,quelque temps plus tard, ce sujet, jusqualors docile,

    respectueux, admiratif de lanalyste, arrive luirenvoyer ce trait, cette flche, qui est dj la flchedu Parque, celle que lon envoie en partant : Voustes chiant. Et cest la fin. Cest l ladieu. Cest lle merci : Jai mon compte. Sous ces espces-l

    la saloperie noire, le je suis un cochon et le vous tes chiant. Cela fait une fin danalyse tout fait tenable. Et voil lanalyse, lieu de la vrit,rduite son essence de merde. Comment le direautrement ? Avec pour le sujet le sentiment dunmerveilleux allgement de la recherche de la vrit,qui ne culmine pas dans la vision de lessencedivine. Llaboration vridique et les sentiments quilont accompagn, tout a cest de la merde pour lesujet. Cest une vrit un peu courte, mais cela peut, mon sens, valablement reprsenter une findanalyse et non pas une interruption.

    Dans ces trois temps que jai dtaills, on aperoitune saisissante, une brutale pour le sujet lui-mme

    conversion de lagalma enpalea. La formation de

    lanalyste se situe exactement en ce point dassumerla conversion de lagalma en palea, et, au-delmme, de la vouloir, quand bien mme le sujet est ce propos tout fait encore aveugle, que cest pour

    lui mme impensable, voire douloureux, quand il ypense.

    Le partenaire-symbole

    Jai parl de limpasse. Lacan a dcrit les structurescliniques comme des impasses, non pas desimpasses illusoires, mais des impasses imaginairesau sens o la vrit a structure de fiction. Ce quivoulait dire que ce sont autant de modes detromperie, autant de modes de mensonge. La passetant chercher, toujours, depuis les dbuts de sonenseignement du ct de ce qui ne tromperait pas.Cest pourquoi il a dabord cru trouver cette issue duct du grand Autre, en tant que lAutre de la bonnefoi, celui qui ne trompe pas.

    Il a ainsi distingu lautre image et lAutre symbole,

    en posant que lAutre symbole tait par excellencelAutre qui ne trompe pas. Comme il le formule

    page 454 des crits : la solution des impassesimaginaires est chercher du ct de lAutre, placeessentielle la structure du symbolique, lAutregarant de la Bonne Foi, ncessairement voqu parle pacte de la parole. Je souligne ici le terme de ncessairement . Il y avait pour le premier Lacanquelque chose qui ne cesse pas de scrire quandon parle . Cest la rfrence lAutre qui ne trompe

    pas.

    Quest-ce que cela signifie pratiquement danslexprience, sinon que, dans les termes mmes deLacan (page 458), aux confins de lanalyse, dans lazone qui concerne ce quon appelle la fin delanalyse et qui est aussi bien lexpulsion du sujethors de son impasse, il sagit de restituer une chanesignifiante ? La fin de lanalyse, si lon oppose le

    partenaire-image et le partenaire-symbole, est larestitution dune chane signifiante.

    quoi Lacan voyait trois dimensions. Unedimension qui touche au signifi, celle de lhistoiredune vie vcue comme histoire, et cela supposedonc lpope narre du sujet, la narration continuede son existence une dimension signifiante, la

    perception de sa sujtion aux lois du langage etlaccs lintersubjectivit, au je intersubjectif, paro la vrit entre dans le rel. Ces trois dimensionsde la chane signifiante ultime valent avant tout parlabsence qui clate, savoir par labsence de touterfrence au dsir et la jouissance. Cest ce quecomporte essentiellement lide dune partie qui est

    joue avec le partenaire-symbole. Cette partie et sonissue gagnante laissent de ct tout ce qui concernedsir et jouissance.

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    La phnomnologie de lexprience analytique vadans cette direction puisquon sy absente de toute

    jouissance qui serait l assimilable ce qui sobtient,dune faon plus ou moins satisfaisante, avec le

    partenaire sexuel. La phnomnologie delexprience analytique semble mettre en videnceque le partenaire essentiel du sujet, cest lAutre du

    sens. Comme on le dit, enfin on peut parler danslexprience analytique. Enfin on peut mettre desmots sur ce dont il sagit, opportunit que les alasde lexistence ne faciliteraient pas au sujet.Autrement dit, il semble que lanalyse fonde, par samthode, par les moyens quelle emploie, un

    privilge de la smanticit sur la sexualit, leprivilge du smantique sur le sexuel.

    Lopration analytique peut ainsi tre dfinie danscette perspective comme la substitution tout

    partenaire-image du partenaire-symbole. Cest l, silon restitue cette dimension, que lon peut saisir le

    privilge, retrouv par Lacan dans un second temps,du phallus freudien comme signifiant.

    Tel que je lintroduis, on aperoit que cela comporteune modification du concept de lAutre. LAutre, telque je lai voqu tait lAutre de la bonne foi, leDieu des philosophes. Parler du phallus commesignifiant, cest dgrader cet Autre. Cest dire quil ya dans lAutre quelque chose du dsir. Do Lacan a

    labor le partenaire-symbole comme tant lephallus. Ctait arracher le dsir limaginaire etlassigner au partenaire-grand Autre.

    Le phallus est un signifiant. Cette novation, qui a faittrembler sur ses bases la pratique analytique, veutdire que lAutre nest pas seulement lAutre du pactede la parole, mais aussi bien lAutre du dsir.

    De ce fait, le partenaire-symbole est plus complexequon ne pouvait le penser. Cela a conduit Lacan une relecture et une rcriture de la thoriefreudienne de la vie amoureuse o le partenaire-symbole apparat dun ct comme partenaire-

    phallus et de lautre ct comme partenaire-amour,cest--dire pas seulement comme le partenaire de la

    bonne foi par rapport aux tromperies imaginaires,mais comme un partenaire complexe qui se prsenteavec une dialectique diversifie selon les sexes.Cest ce que comporte le texte quil mest arriv

    plusieurs fois de commenter de La signification duphallus .

    Nous pourrions dj ajouter notre numration lepartenaire-phallus et le partenaire-amour et leurmettre leurs petits signifiantsphi et A barr.

    Le partenaire petit a

    Ajoutons tout de suite le partenaire majeur queLacan introduit au sujet : le partenaire-petit a,

    partenaire essentiel rvl par Lacan partir de la

    structure du fantasme. Ce nest pas lAutre sujet, nilimage, ni le phallus, mais un objet prlev sur lecorps du sujet.

    Lacan a labor partir de l le partenaire essentiel,qui la conduit au partenaire-symptme, qui est, sousdiverses figures, le partenaire-jouissance du sujet.

    Son texte de Position de linconscient instituesans doute en face de lespace du sujet, qui estreprsent par un ensemble, le champ de lAutre. Ony retrouve en quelque sorte ce partenariat

    fondamental du sujet et de lAutre. Mais ce nest quepour montrer, dans ce partenariat, que sa racine estlobjet petit a et que le sujet a essentiellementcomme partenaire dans lAutre lobjet petit a. lintrieur du champ symbolique, lintrieur de lavrit comme fiction, il a affaire, il traite, il sassocieessentiellement dans le fantasme avec lobjet petit a.La substance non seulement de limage de lautre,mais bien du grand Autre, est en quelque sortelobjet petit a

    Lenseignement de Lacan na fait quen drouler lesconsquences partir de ce mathme, et prcismentconcernant la sexualit.

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    Quest-ce que la sexualit ? Quest-ce que lAutresexuel, si le partenaire essentiel du sujet est lobjet

    petit a, cest--dire quelque chose de sa jouissance ?

    Au temps o Lacan nous prsentait ce schma, ilpouvait dire que la sexualit est reprsente danslinconscient par la pulsion . Un temps lui taitncessaire avant dapercevoir que la pulsion nereprsente pas la sexualit. Elle ne la reprsente pasen tant que rapport lAutre sexuel. Elle la rduit aucontraire au rapport lobjet petit a.

    Il a fallu plusieurs annes Lacan pour admettre lesconsquences de cette phrase que je prlve de Position de linconscient la sexualit estreprsente dans linconscient par la pulsion , en

    particulier celle-ci : si la sexualit nest reprsentedans linconscient que par la pulsion, cela veut direquelle nest pas reprsente. Elle est reprsente parautre chose. Cest une reprsentation nonreprsentative.

    Lacan a formul dune faon fulgurante laconsquence de cette non-reprsentation par le non-rapport sexuel. Le non-rapport sexuel veut dire quele partenaire essentiel du sujet est lobjet petit a.Cest quelque chose de sa jouissance lui, sonplus-de-jouir. En cela, son invention de lobjet petit aveut dj dire quil ny a pas de rapport sexuel.

    Le partenaire du sujet nest pas lAutre sexuel. Lerapport sexuel nest pas crit.

    Quest-ce que a veut dire ? Cela ne veut pas direque cest faux, mais que cest une formule qui nest

    pas dans le rel. Cest absent. Cela donne la raisonde la contingence. Cela laisse place la contingence.Cela dmontre la ncessit de la contingence dans ceque lon pourrait appeler lhistoire sexuelle dusujet , la narration de ses rencontres. Cela expliquequil ny ait que rencontre.

    Lacan avait dj dcouvert il y a trs longtemps lacontingence lorsquil isolait la fonction du signifiant.

    Le signifiant, comme la moindre tymologie lemontre, emporte avec lui de larbitraire. Nulle part ladrivation du sens des mots que nous utilisons nestcrite comme ncessaire. Ce sont toujours desrencontres. Chaque mot est une rencontre.Lincidence de chaque mot sur le dveloppementrotique du sujet est marque de cette contingence.Cest ce que lon a reprsent sous les aspects dutraumatisme, qui est toujours une rencontre, ettoujours une mauvaise surprise. Lhistoire vcuecomme histoire, cest lhistoire des mauvaises

    surprises quon a eues. Cest ainsi que Lacan pouvaitdire, page 448 des crits, bien avant darriver aunon-rapport sexuel, mais cest dj contenu l : cest par la marque darbitraire propre la lettreque sexplique lextraordinaire contingence desaccidents qui donnent linconscient sa vritablefigure.

    Une analyse ne fait que mettre en valeur, quedtacher cette extraordinaire contingence. Onappelle linconscient les consquences delextraordinaire contingence. La contingence estcelle-l mme que linstance du signifiant comme telimprime dans linconscient. Cette contingence estdonc intrinsque au rapport au signifiant.

    Il a fallu une dizaine dannes Lacan pour rendreraison de cette contingence par le non-rapportsexuel. Sil y a cette contingence, cest quil y acorrlativement quelque chose qui nest pasncessairement inscrit. Le partenaire, en tant que

    partenaire sexuel, nest jamais prescrit, cest--direprogramm. LAutre sexuel nexiste pas, en ce sens,au regard du plus-de-jouir. Cela veut dire que le

    partenaire vraiment essentiel est le partenaire dejouissance, leplus-de-jouir mme.

    Do linterrogation sur le choix, chez chacun, deson partenaire sexuel. Eh bien ! le partenaire sexuel

    ne sduit jamais que par la faon dont lui-mmesaccommode du non-rapport sexuel. On ne sduitjamais que par son symptme.

    Cest pourquoi Lacan pouvait dire, dans sonSminaire Encore, que ce qui provoque lamour, cequi permet dhabiller le plus-de-jouir dune

    personne, cest la rencontre, chez le partenaire, dessymptmes et des affects de tout ce qui marque chezchacun la trace de son exil du rapport sexuel .

    Cest une nouvelle doctrine de lamour. Lamour nepasse pas que par le narcissisme. Il passe parlexistence de linconscient. Il suppose que le sujet

    peroive chez le partenaire le type de savoir qui,chez lui, rpond au non-rapport sexuel. Il suppose la

    perception, chez le partenaire, du symptme quil alabor du fait du non-rapport sexuel.

    Cest bien dans cette perspective que Lacan a puposer, dans son Sminaire Encore, que le partenairedu sujet nest pas lAutre, mais ce qui vient sesubstituer lui sous la forme de la cause du dsir.Cest l la conception radicale du partenaire, qui faitde la sexualit un habillage duplus-de-jouir.

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    Lavantage est que cela rend compte, par exemple,de la toxicomanie. La toxicomanie pouse les lignesde la structure. Cest un anti-amour. La toxicomaniese passe du partenaire sexuel et se concentre, sevoue au partenaire (a) sexu duplus-de-jouir. Ellesacrifie limaginaire au rel duplus-de-jouir. Par l,la toxicomanie est dpoque, de lpoque qui fait

    primer lobjet petit a sur lIdal, de lpoque ogrand I vaut moins que petit a.

    I < a

    Si lon sintresse aujourdhui la toxicomanie, quiest de toujours, cest bien parce quelle traduitmerveilleusement la solitude de chacun avec son

    partenaire-plus-de-jouir. La toxicomanie est delpoque du libralisme, de lpoque o lon se foutdes idaux, o lon ne soccupe pas de construire legrand Autre, o les valeurs idales de lAutre

    national plissent, se dsagrgent, en face duneglobalisation o personne nest en charge, uneglobalisation qui se passe de lIdal.

    Le symptme est mtaphore du non-rapportsexuel

    Quest-ce que linconscient interprte ? Posons-nouscette question.

    Linconscient interprte prcisment le non-rapportsexuel. Et en linterprtant, il chiffre le non-rapportsexuel, cest--dire que ce chiffrage du non-rapportsexuel est corrlatif du sens quil prend pour unsujet. Ce que dlivre dabord le chiffrage du non-rapport sexuel, cest le symptme. En cela lesymptme va plus loin que linconscient, dans lamesure o il est susceptible de sincarner dans ceque lon connat le mieux, savoir le partenairesexuel.

    Je fixerai ainsi cette formule point de capiton, essaide problmes-solutions, qui tablit une corrlationentre deux termes du symptme : 1dans ladfinition dveloppe que Lacan a mise en uvredans son dernier enseignement, et le symbole delensemble vide, que jcris en dessous parcommodit, pour abrger ce que Lacan a dsigncomme le non-rapport sexuel.

    Sans chercher plus loin, jai pris le symbole delensemble vide, en infraction certainement cecique ce rapport ne peut pas scrire dans sa dfinitionlacanienne. Lacan ne la jamais crit, il na jamaischerch un mathme du non-rapport sexuel, de faon

    exemplifier limpossibilit de lcrire. Le mrite decette formule tait de donner un abrg de ce que

    javais pu dvelopper et dtablir une corrlationentre ces deux termes, le symptme et le non-rapportsexuel, en lcrivant sous la forme dunesubstitution, dune mtaphore. Le symptme vient la place du non-rapport sexuel. Le symptme est

    mtaphore du non-rapport sexuel.

    La formule se complte de la modalit affecte chacun de ces deux termes, pour autant que le non-rapport sexuel ne cesse pas de ne pas scrire, cest--dire de ne pas venir la place o, pour des raisonscertainement quivoques, nous lattendrions, tandisque le symptme ne cesse pas de scrire, au moins

    pour un sujet. Cette formule rappelle ainsi que lancessit du symptme rpond limpossibilit durapport sexuel. Le non-rapport sexuel est unequalification despce, de lespce dtre vivant quelon appelle lespce humaine, et laquelle, danscette dimension, on ne peut pas ne pas se rfrer.Cette formule comporte quil ny a pas dtrerelevant de cette espce qui ne prsente desymptme. Pas dhomme, au sens gnrique, sanssymptme.

    Cette formule fait voir, de faon lmentaire, que lesymptme sinscrit la place de ce qui se prsentecomme un dfaut, qui est le dfaut de partenaire

    sexuel naturel . Dans lespce, le sexe comme telnindique pas le partenaire. Il nindique son

    partenaire aucun individu relevant de ladite espce.Le sexe ne conduit aucun ce partenaire, et il nesuffit pas, comme le souligne Lacan, rendre

    partenaires ceux qui entrent en relation. Cest ce quipermet de dfinir le mot de partenaire comme ce quiferait terme du rapport quil ny a pas.

    Sil y a rapport, quand stablit ce qui semble tre unrapport, cest toujours un rapport symptomatique.Dans lespce humaine, la ncessit, le ne cesse

    pas de scrire scrit sous la forme du symptme.Il nest pas de rapport susceptible de stablir entredeux individus de lespce qui ne passe par la voiedu symptme.

    Plus quobstacle, le symptme est ici mdiation.Cela conduit loccasion Lacan identifier le

    partenaire et le symptme. On pourrait penser que lepartenaire est symptme quand ce nest pas le bon.Eh bien, cette construction implique le contraire. Le

    partenaire symptomatifi, cest le meilleur, cestcelui avec lequel on est au plus prs du rapport.

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    Ainsi, dans lexprience analytique, lorsquun sujettmoigne de ce quil a un partenaire insupportable,quil sen plaint, le b. a.-ba est de poser que ce nest

    pas par hasard quil sest appari ce partenaireinsupportable, et quil lui procure le plus-de-jouirqui lui convient. Et cest ce niveau du plus-de-

    jouir, si lon veut oprer, quil faut oprer. Ce sont

    les cas que jappellerai dunion symptomatique quitouchent au plus prs lexistence du rapport sexuel.

    Le concept actuel du symptme

    Jentrerai maintenant plus avant dans le conceptactuel du symptme dans ses rapports doubles avecla pulsion et avec ce que nous appelons, aprsLacan, le grand Autre, quasi-mathme qui na pasquune signification ni quun usage.

    Je tente l de donner un clairage nouveau, prcis et certains gards capital ce quoi nous nousrfrons sous le nom chiffr de lobjet petit a.

    Un mode-de-jouir sans lAutre

    Je voudrais, dans le fil qui commence tendre partir de la dimension autistique du symptme,voquer la toxicomanie.Pourquoi nous y intressons-nous ? Cest un mode-de-jouir o lon se passe apparemment de lautre,

    qui serait mme fait pour que lon se passe delAutre, et o lon fait seul. Mettons de ct, sansloublier, quen un certain sens le corps lui-mmecest lAutre.

    Je crois que je fais saisir quelque chose si je dissimplement, si je rpte, avec dautres, que cest unmode-de-jouir o lon se passe de lAutre. La

    jouissance toxicomane est devenue de ce fait commeemblmatique de lautisme contemporain de la

    jouissance.

    Javais essay de le rsumer par le petit mathme I