r2d2 dans ta salle de classe
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RFO 146 No. of Pages 1
Revue francophone d'orthoptie 2014;xx:1 Actualités
http://dx.doi.org/10.1016/j.rfo.2014.02.005
R2D2 dans ta salle de classe§
Lyon, le samedi 25 janvier 2014 – Lapoursuite de la scolarité des enfantshospitalisés ou atteints de handicapsgraves a été significativement facilitéepar le développement des nouvellestechnologies. Grâce à internet et auxsystèmes de visioconférence, un élèvepeut en effet assister en direct aux coursdispensés dans son école et mêmeinteragir avec ses professeurs et cama-rades. Cela est un progrès considérable,mais il est possible (nécessaire ?) d'allerplus loin affirment certains qui travaillentà la mise au point de robots qui figurent,tel un avatar, la présence de l'étudiantdans la classe.
Le robot est une personneDe tels systèmes ont déjà été expéri-mentés à l'étranger et notammentdepuis plusieurs années aux Etats-Unis.« La téléprésence est la nouvelle vague
de la robotique » affirme, interrogé parLyon Mag, Bruno Bonnel président de lasociété AWABOT (basé à Villeurbanne)confirmant une tendance de fait trèsmarquée Outre-Manche. Les robotsqui « figurent » une personne dansl'incapacité de se déplacer offrent bienplus qu'une « simple présence vocalequi peut être facilement ignorée. Enanglais, on parle de bodylanguage. Là,nous inventons le robodylanguage. Lerobot a une personnalité » ajoute encorele spécialiste. Ainsi, pour lui, nul douteque le robot lycéen présenté mardià Lyon, événement qui a bénéficiéd'une belle couverture médiatique, aun bel avenir devant lui.
Le corps est américain, mais l'intel-ligence française !C'est le conseil régional de Rhône-Alpesqui est à l'origine de ce projet : 490000 euros sont consacrés à son déve-loppement. Pour sa part, AWABOT aremporté l'appel d'offres : sa missionest de mettre en œuvre le cahier descharges établi par le laboratoire des usa-ges et pratiques innovantes de la Cité dudesign de Saint-Etienne. Le dispositifprésenté mardi par AWABOT et quidevrait être testé en situation réelle danstrois lycées deRhône-Alpes à partir de larentrée prochaine (La Martinière-Mont-plaisir à Lyon, Claude Fauriel à Saint-Etienne et Joseph Carriat à Bourg-en-Bresse) est pour l'heure un robot améri-cain (commercialisépar la firmeAnybots)maisdont l'intelligenceartificielle est fran-çaise. Cette dernière est le fruit de lacollaboration entreAWABOT, l'Ecole nor-male supérieure, l'Université Lyon 1,Centrale et l'Ecole de management.
Présent partout, sauf dans lesescaliers !Baptisé QB, le dispositif se composed'une canne télescopique surmontée
d'une caméra percée de deux globes(qui figurent comme des yeux) et d'unécran (qui permet de voir l'utilisateur durobot). Le tout, posé sur un plateau dotéde deux roues, se déplace facilementgrâce à un système gyroscopique. Ilest évidemment connecté à internet, afinque l'élève, à partir de son ordinateurpuisse l'actionner et communiquer à tra-vers lui avec ses professeurs et cama-rades. L'objectif est non seulement depermettre à l'adolescent malade de sui-vre les cours, de participer en classemais également de suivre les autresdans les couloirs, en cour de récréationou au réfectoire (à condition que lesautres élèves acceptent d'aider le robotà se déplacer dans les escaliers etautres zones escarpées !).
Créer des vocations à défaut d'êtreutileLes deux années d'expérimentation doi-vent permettre de régler un certain nom-bre de détails techniques et pratiques. Ils'agira, par exemple, d'évaluer sa robus-tesse et d'améliorer son interactivité. Parailleurs, l'objectif d'AWABOTest de fairede ce robot lycéen un dispositif 100 %européen et de réduire son coût (actuel-lement de 12 600 euros). On pourraégalement espérer qu'il existera uneévaluation de l'utilité du dispositif pourles enfants malades concernés, compa-rativement aux méthodes employéesjusqu'alors. Pour l'heure, la sélectiondes lycéens qui pourront le tester esten cours. Et de son côté, la régionRhône-Alpes espère que l'expériencecréera, au sein des classes pilotes, quel-ques vocations pour la robotique !
§Article initialement paru le 25/01/2014 sur : www.jim.fr.
Aurélie Haroche
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