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Appui à l’élaboration d’une feuille de route pour l’adhésion de la Sierra Leone au programme Man and Biosphere de l’UNESCO et l’instruction d’un dossier de classement d’une réserve de biosphère dans la zone de Sherbro et Turtles Islands. Rapport de Mission Dr Antoine MBENGUE, Consultant, en Environnement et Aménagement du Territoire, Tél. + 221 77 536 72 17 E-mail : [email protected] Février 2013 Avec l’appui financier de l’UNEP dans le cadre du programme Lifeweb

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Appui à l’élaboration d’une feuille de route pour l’adhésion de la Sierra Leone au programme Man and Biosphere de l’UNESCO et l’instruction d’un dossier de classement d’une réserve de biosphère dans la zone de Sherbro et Turtles

Islands.

Rapport de Mission

Dr Antoine MBENGUE, Consultant, en Environnement et Aménagement du Territoire,

Tél. + 221 77 536 72 17 E-mail : [email protected]

Février 2013

Avec l’appui financier de l’UNEP dans le cadre du programme Lifeweb

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1. Introduction Du 28 janvier au 04 février 2013, Monsieur Antoine MBENGUE, consultant, s’est rendu à Free -Town (Sierra Leone) en mission d’appui à l’élaboration d’une feuille de route pour l’adhésion de la Sierra Leone au programme Man and Biosphere de l’UNESCO et l’instruction d’un dossier de classement d’une réserve de biosphère dans la zone de Sherbro et Turtles Islands.

Au cours de cette mission, Monsieur Mbengue a rendu visite à la plupart des institutions travaillant dans le domaine de l’environnement et de la gestion des ressources naturelles (liste des personnes rencontrées jointes) et animé un atelier consacré au programme MAB et aux Réserves de Biosphère (mercredi 30 Janvier 2013). Est joint en annexe le calendrier de la mission.

Durant toute cette semaine, Monsieur Mbengue était accompagné de Monsieur Mohamed Albert Tarawallie, consultant sierra –léonais, sans l’appui duquel la mission n’aurait pas eu lieu. Tous mes remerciements donc à Monsieur Tarawallie qui a assuré la traduction et pris de nombreux contacts, et à Madame Beintu T. Keifala de l’Environment Protection Agency -Sierra Leone (EPA- SL) qui a, elle aussi, beaucoup contribué à la réussite de la mission,

2. Rappel des objectifs de la mission Conformément aux termes de référence joints au contrat, le consultant devait effectuer les tâches suivantes :

• Diagnostic de situation

Le prestataire cherchera à rencontrer, à Freetown, les représentants des principales institutions en charge de l’environnement, de la recherche, de l’enseignement supérieur, du développement, de l’aménagement territorial, du pouvoir législatif, de la société civile impliquée dans la conservation de la nature. Sur la base d’entretiens semis-dirigés, le prestataire établira un diagnostic de situation intégrant les éléments suivants :

− Analyse du niveau de connaissance des institutions rencontrées par rapport au programme MaB et aux réserves de biosphère, et de leur compréhension par rapport aux opportunités offertes par les démarches et collaborations correspondantes ;

− Analyse du cadre juridique et des différentes dispositions existantes dans les domaines de la conservation de la biodiversité, de la gestion des ressources naturelles et de l’aménagement du territoire à tenir en compte dans la perspective d’une adhésion de la Sierra Léone au programme MaB ;

− Identification d’éventuelles anciennes relations de collaboration entre le pays et le programme MaB et de tout élément de démarche engagée dans le passé en vue d’une adhésion ;

− Identification des partenariats et initiatives pouvant servir de soutien à une démarche d’adhésion ;

− Identification des forces, faiblesses, opportunités et contraintes.

• Information des représentants institutionnels

− Préparation, avec l’appui de l’UNESCO à Dakar, des documents informatifs disponibles sous forme physique ou numérique, au titre du programme MaB, facilement utilisables par les personnes rencontrées ;

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− Préparation d’une grille d’entretien incluant une base informative et préparation d’une liste de rencontre et d’un programme de rendez-vous ;

− Organisation des rencontres et discussions destinées à informer les représentants institutionnels et recueillir les informations destinées à l’analyse de situation ;

− Organisation d’une journée d’information sous la forme d’un atelier prévoyant la projection d’une documentation appropriée sous forme de Powerpoint sur le programme MaB, illustrant le concept de réserve de biosphère et donnant différents exemples dans le monde et la sous-région en insistant sur la question du zonage, le tout en anglais.

• Identification des besoins

− Discussion avec les principales institutions, notamment EPA-SL et IMBO, sur une feuille de route indiquant les étapes à suivre pour permettre une adhésion de la Sierra Léone au programme MaB, puis l’instruction d’un dossier de classement d’une réserve de biosphère autour des îles Sherbro et Turtles ;

− Identification des principales ressources scientifiques, techniques et institutionnelles, et des parties prenantes présentes dans le pays qui auront vocation et une valeur ajoutée dans une telle démarche ;

− Evaluation des besoins en accompagnement, et des options d’accompagnement, par les ressources du programme MaB, les réseaux d’expertise de l’UICN et du PRCM.

• Résultats des travaux et produits issus de la mission

− Préparation d’un rapport succinct de mission avant le vendredi 8 février 2013 sous forme électronique ;

− Prise en compte des commentaires de la coordination du MACO, d’EPA-SL et d’IMBO, pour la finalisation du rapport de mission en français et anglais avant fin février.

3. Diagnostic de la situation

Durant son séjour à Free -Town et comme évoqué plus haut, le consultant a pu rencontrer la plupart des structures travaillant dans le domaine de l’environnement et des ressources naturelles, muni d’un guide d’entretien dont copie est jointe au rapport. Il est ressorti des discussions les constats suivants :

3.1. Analyse du Cadre juridique pour la gestion de l’Environnement et des ressources naturelles, dans la perspective du MAB

Concernant ce point, il ressort que les compétences relatives à ce domaine sont partagées entre plusieurs ministères et agences dont les principaux sont les suivants :

- Ministry of Agriculture, Forestry and Food Security, pour ce qui est de la conservation des forêts et réserves et de la faune,

- Ministry of Fisheries and Marines Resources, pour ce qui concerne les Aires Marines Protégées

- Ministry of Water Resources, pour les resources en Eau

- Ministry of Local Government, pour l’implication des communautés locales,

- Ministry of Mines and Mineral Resources, pour la prise en compte des aspects négatifs de l’exploitation minière sur l’environnement,

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- Ministry of Lands, Country Planning and Environment : pour l’aménagement du territoire et l’environnement,

- Environment Protection Agency (EPA-SL, créée en 2008) qui est chargée de suivre et de coordonner la mise en en œuvre de la politique de l’environnement et des ressources naturelles, en rapport avec l’ensemble des départements concernés qui sont chargés de définir les politiques.

Chacun de ces départements ministériels dispose de prérogatives ou de missions propres qui sont définies par la Loi (Forestry Act, Mining Act, EPA – SL Act, Fisheries Act, etc.)

En ce qui concerne l’EPA, celle-ci est rattachée directement à la Présidence de la République et son Comité de pilotage (Commitee of Board) regroupe l’ensemble des ministères ci-dessus et d’autres départements ministériels comme le Tourisme, l’Industrie et le Commerce, les Transports, la Santé, ainsi que l’Unité chargée du Pétrole.

Au regard de cette situation, l’EPA –SL a des prérogatives sur les autres départements ministériels. Dans la théorie, les missions semblent bien définies : coordination, suivi et impulsion. Dans la pratique, les choses ne sont pas toujours faciles à démêler, et pour certains fonctionnaires consultés, il ya risque de conflit de compétences entre cette institution et les ministères. Surtout quand l’EPA ne dispose pas de personnes compétentes dans tous ces domaines et que la loi qui définit son fonctionnement et ses missions (SLEPA Act, sept.2008) ne traite pratiquement pas de la gestion des ressources naturelles.

Dans le cadre de la mise en place du Comité MAB, il convient de tenir compte de cette situation et de considérer le MAB comme une institution collégiale, dont la bonne marche incombe à tous, même si l’EPA de par ses pouvoirs et sa position actuelle (EPA Act, 2010) pourrait donner dans un premier temps un appui crucial (par exemple abriter le Secrétariat et assurer un minimum de moyens de fonctionnement).

3.2. Connaissance du Comité MAB et principe d’une réserve de biosphère pour

Sherbro et Turtle Islands - Hormis le Professeur Ernest T Ndomahina de l’Institute of Marine Biology and

Oceanography (IMBO), personne d’autre parmi les cadres rencontrés n’a une connaissance approfondie des concepts de Réserve de Biosphère et du Programme MAB ;

- Quelques experts de la Direction de la Foresterie et de l’EPA- SL (une personne dans chacune de ces structures) en ont une connaissance, mais bien incomplète.

- Cette situation s’expliquerait par le fait qu’un embryon de Comité MAB avait été mis en place dans les années 1990, avec l’appui de l’UNESCO et sous la direction du Professeur Norman Cole de l’Université de Free Town comme point focal. Peu de structures étaient impliquées et le comité a cessé de fonctionner après le départ à la retraite du professeur. Depuis lors, pas de suite.

- Après présentation succincte sur ces concepts et discussion sur l’intérêt pour la Sierra Leone, tous ceux qui ont été consultés sont d’accord pour la mise en place d’un comité MAB en Sierra Leone et pour l’opportunité de créer une réserve de biosphère sur le site du complexe de Sherbro et Turtles Islands. La plupart sont également d’accord que, par la suite, sur d’autres sites potentiellement éligibles comme les Aires Marines Protégées de Scarcies, Sierra Leone River et Yawry Bay et le Parc national de Gola, à la frontière avec le Libéria (Réserve de biosphère transfrontalière), des réserves de biosphère soient érigées.

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- Concernant les membres principaux du Comité MAB, tous s’accordent pour proposer une structure inclusive, impliquant les différents départements concernés (Agriculture et Elevage, Pêche, Foresterie, Tourisme, Mines, Local Government, IMBO et Unité de Géographie de l’Université de Sierra Leone, Ressources en Eau, Institut de recherche Agricole (SLARI), EPA-SL, les différentes ONG travaillant dans le domaine comme ENFORAC, Environnement et Justice Foundation (EJF), Conservation Society of Sierra Leone (CSSL), Reptile and Amphibian Programme Sierra Leone (RAP-SL), certaines associations comme Sierra Leone Artisanal Fishermen Union (SLAFU), etc.

- Dans ces différentes structures, il ya des ressources humaines compétentes pour faire le travail, mais elles ont besoin d’appui en terme organisationnel et d’élaboration de dossiers de candidature pour les réserves de biosphère et de projets pour les études y ayant trait.

- Pour le leadership du Comité MAB, il est préférable qu’une fois le comité constitué, les membres en discutent pour s’entendre sur le ou les structure(s) qui assurerai(ent) la coordination.

- S’agissant de la réserve de biosphère de Sherbro et Turtle Islands, comme évoqué ci-dessus, tous sont d’accord sur l’opportunité de sa création, en raison de l’importance des ressources naturelles que ces sites abritent, mais souhaiteraient que la Sierra Leone soit étroitement accompagnée dans la préparation du dossier de candidature, une fois que la feuille de route serait adoptée et les financements disponibles.

- Pour la constitution du dossier de candidature à la réserve de biosphère, impliquer pleinement les autorités locales (local governments), les représentants des populations, les ONG et associations opérant sur le terrain, comme EJF, CSSL et RAP-SL dans toutes les étapes du processus pour qu’ils s’approprient totalement la future Réserve de biosphère et apportent toute la contribution attendue.

4. Information des représentants institutionnels

4.1.Mise à disposition de documents relatifs au MAB et aux réserves de biosphère

En prélude à sa mission, le consultant a préparé, en rapport avec l’UNESCO – BREDA à Dakar, plusieurs documents informatifs en version anglaise qui ont été mis à la disposition des représentants institutionnels, à travers l’EPA- SL. Il s’agit notamment de :

- Man and the Biosphere Programme (a synthesis) - Biosphere reserve nomination form (February 2004); - Periodic review for biosphere reserves (January 2002) - Madrid Action Plan (2008- 2013); - Biosphere reserves: The Seville Strategy (The Statutory framework of the World Network) ; - Convention on Biological Diversity, 1992 - Guidelines for establishing MAB national committees (1997) - World Network of Biosphere Reserves : 610 biosphere reserves in 117 countries (2012) - Biosphere Reserves withdrawn (2012),

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- The MAB Programme (Man and the Biosphere), Dr Antoine Mbengue January 2013, - The Biosphere Reserves of UNESCO/ MAB/Programme , Dr Antoine MBENGUE January-February 2013

4.2.Atelier sur le Programme MAB et les Réserves de Biosphère Dans le but d’informer les représentants institutionnels sur le programme MAB et les réserves de biosphère et de discuter de l’application de ces concepts dans le contexte du Sierra Leone, le Consultant a animé deux exposés portant sur ces thèmes, avec l’appui de Monsieur Mohammed Tarawallie. Cet atelier a enregistré la participation de 26 experts issus des différents départements ministériels et de EPA- SL, de l’Université de Free Town (IMBO), des centres de recherches, des ONG et du milieu des associations socioprofessionnelles. Il a duré toute la journée du 30 Janvier 2013. Liste des institutions représentées jointe au présent rapport. a) Le Programme Man and the Biosphere (l’Homme et la Biosphère)

L’exposé a porté essentiellement sur les points suivants : • Introduction (missions du programme MAB : recherche, veille et formation) ; 1. Historique : principales étapes de la prise de consciences des problèmes

environnementaux (années 1960) et de la naissance du programme MAB ainsi que de son développement,

2. Organes directeurs et réseaux du MAB : Conseil International de Coordination du MAB (CIC) : rôle et composition ; Réseaux du MAB (régionaux et thématiques), Comités Nationaux MAB (missions, fonctionnement et composition)

3. Ecosystèmes pris en charge par le MAB : montagnes zones côtières et insulaires ; forêts tropicales , terres arides , zones urbaines (Urban Group), savannes, agro-écosystèmes

4. Programme actuel: Plan d’action de Madrid (2008 – 2013) : défis : changement climatique, perte de biodiversité, et urbanisation rapide

• Conclusion : progrès accomplis grâce au programme MAB ; à présent : associer conservation et développement, dans une perspective de développement durable

b) Les réserves de biosphère du Programme MAB de l’UNESCO : Voici les principaux points abordés par l’exposé :

• Historique : étapes clés (1968, 1971 naissance du programme MAB, 1974Création du concept de réserve de biosphère, 1995 Stratégie de Séville, etc.)

• définition, • objectifs : conservation, développement et support logistique, • structuration : aire(s) centrale(s), zone(s) tampon(s) et aire de transition ou de

coopération ; • intérêt pour les différentes parties prenantes • Réserves de biosphère transfrontalières • Procédure de désignation des réserves de biosphère • Examen périodique des Réserves de biosphère • Le Réseau mondial des réserves de biosphère : 610 RB dans 117 pays

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Après chacun des exposés, un débat s’en est suivi. Les questions posées ont porté surtout sur :

- la relation à envisager entre les Aires marines protégées (AMP) créées récemment et le projet de réserve de biosphère ;

- la nécessité d’impliquer les autorités locales, les associations et les représentants des populations,

- le fonctionnement des structures de coordination du comité MAB, - la nécessité d’impliquer toutes les structures concernées dans le futur comité

MAB de Sierra Leone, et l’intérêt de travailler ensemble ; - le point d’ancrage du Comité MAB, - les ressources financières pour le fonctionnement du comité (budget) - etc.

A toutes ces questions le consultant a apporté des éléments de réponse.

5. Identification des besoins 5.1.Mise en place d’un Comité National MAB en Sierra Leone

La décision de créer et de mettre en place un comité national MAB relève de chaque Etat. A notre avis, pour cette création, les ressources humaines existent (Ministères, Université, Centres de recherches, ONG, Agences comme EPA-SL, Organisations internationales, Consultants indépendants etc.). Voir liste des personnes rencontrées. Mais auparavant, il est du plus grand intérêt de sensibiliser les structures intéressées (institutions étatiques, parlement, média, ONG autorités locales et associations etc.) sur le rôle et le fonctionnement du comité MAB et sur sa composition. Hormis une réunion élargie qui devrait être bien préparée, avec des propositions concrètes et regrouper tous les acteurs concernés, cette création ne devrait pas nécessiter beaucoup de ressources financières. De plus, les charges associées à l’organisation de cette rencontre pourraient être supportées par plusieurs institutions. Cela a au moins l’avantage de souligner le caractère collégial du futur comité national. Enfin pour donner du poids au Comité National MAB et lui allouer les prérogatives requises pour sa mission, il conviendra qu’au niveau supérieur de l’Etat (par exemple un Ministre), un acte juridique soit pris, acte qui crée et définit les missions, la composition et le fonctionnement du comité national MAB. Après création du comité National MAB, notification en serait faite à l’adresse suivante :

UNESCO Division des sciences écologiques et de la terre 1, rue Miollis F-75352 Paris Cedex 15, France Tél. : +33 (0)1 45 68 41 51 Télécopie : +33 (0)1 45 68 58 04 Courrier électronique : [email protected]

a) Missions du Comité National MAB:

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- Assurer la contribution du pays au Programme International MAB : préparation du rapport national relatif à une problématique qui sera discutée dans le cadre de ce programme.

- Promouvoir le concept de réserve de biosphère et les leçons à tirer des expériences qui lui sont associées, dans le sens d’une réplication à l’échelle nationale ;

- Constituer, avec la Commission Nationale pour l’UNESCO, un relais entre les différentes institutions, les Ministères concernés et l’UNESCO,

- Assurer la participation du pays aux sessions du Conseil International de Coordination (CIC) du MAB;

- Le comité national pourrait être associé aux décisions concernant la recherche et la conservation des ressources naturelles (réserves de biosphère, AMP, forêts classées et parcs nationaux etc.) ;

- Il peut être consulté sur la participation de l’Etat aux autres programmes internationaux concernant l’écologie comme les principales Conventions internationales (Ramsar sur les Zones Humides; Patrimoine Mondial, Diversité Biologique, Changement climatique, Désertification) ou du programme Agenda 21 a) Composition du Comité National MAB

− Le MAB étant un programme scientifique, les membres doivent être choisis sur la base des compétences et des contributions qu’ils peuvent apporter, dans tous les domaines concernés. Dans cette perspective, le comité peut comprendre : les représentants des centres de recherches et des institutions ministérielles concernés, y compris le département chargé des Local Goverments, des universitaires, des représentants d’ONG, des représentants du parlement etc.

− Le comité national MAB est pluridisciplinaire. b) Fonctionnement du comité

− Elaborer un programme de travail à soumettre à soumettre au siège du Comité MAB, à Paris : exemples :

mener des études sur les différentes AMP et les aires protégées continentales, pour une meilleure connaissance de leurs ressources, et proposer des plans d’aménagement et de gestion ; Mener aussi des études sur les effets du changement climatique sur certains écosystèmes de grande valeur écologique et socio-économique,

servir de relais auprès des populations et les sensibiliser sur les enjeux associés à la préservation des ressources naturelles

− Organiser des réunions périodiques (réunions de coordination, ateliers d’information et de sensibilisation) dans le cadre de la mise en œuvre et du suivi du programme de travail ;

− Préparer un rapport d’activité national à soumettre au siège du MAB, à Paris ; − Assurer l’échange d’informations entre les institutions de la Sierra Leone et avec

l’extérieur et aider au développement de bases de données, − Assurer la participation du pays aux réseaux régionaux (Afri-MAB et Euro-MAB etc.)

et au réseau mondial des réserves de biosphère. − Avoir un Budget (à discuter avec la structure qui va abriter le bureau du Comité

National : EPA ?)

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5.2.Eléments pour l’élaboration d’un dossier de candidature en vue de la création d’une réserve de biosphère à Sherbro et Turtles Islands

5.2.1. Rappel des critères UNESCO de désignation d’une réserve de biosphère Ces critères figurent dans le formulaire de désignation ou de candidature (BIOSPHERE RESERVE NOMINATION FORM, paragraphe 4) qui est envoyé à l’UNESCO, en voici les points essentiels :

1. "Englober une mosaïque de systèmes écologiques représentatifs de grandes régions biogéographiques, incluant une série graduée de formes d'interventions humaines"

2. "Etre importante pour la conservation de la diversité biologique"

3. Offrir la possibilité d'étudier et de démontrer des approches du développement durable au niveau régional"

4. "Avoir une taille appropriée pour remplir les trois fonctions des réserves de biosphère"

5. Grâce à un zonage approprié :

6. "(a) une (ou plusieurs) aire(s) centrale(s) constituée(s) aux termes de dispositions légales, consacrée(s) à la protection à long terme conformément aux objectifs de conservation de la réserve de biosphère et d'une taille suffisante pour remplir ces objectifs"

7. "(b) une (ou plusieurs) zone(s) tampon(s) clairement identifiée(s) entourant l'aire (ou les aires) centrale(s) ou contiguë(s) à celles-ci, où seules des activités compatibles avec les objectifs de conservation peuvent avoir lieu ;

8. "(c) une aire de transition extérieure ou des pratiques d'exploitation durable des ressources sont favorisées et développées" ;

9. "Des dispositions devraient être prises pour intéresser et associer un éventail approprié, notamment, de pouvoirs publics, communautés locales et intérêts privés à la conception et à la mise en œuvre des fonctions de la réserve de biosphère

10. " des mécanismes de gestion de l'utilisation des ressources et des activités humaines dans la (ou les) zone(s) tampon(s)"

11. "un plan ou une politique de gestion de l'ensemble de l'aire comme réserve de biosphère"

12. "une autorité ou un mécanisme désigné pour mettre en œuvre cette politique ou ce plan"

13. "des programmes de recherche, de surveillance continue, d'éducation et de formation"

Comme nous le verrons ci-dessous, le complexe Sherbro –Turtles Islands répond aux premières conditions. En outre les menaces qui pèsent sur la biodiversité des écosystèmes militent en faveur de l’érection d’une réserve de biosphère pour en assurer la protection et une exploitation plus durable. Pour le reste ce sont surtout des actions à mener dans l’optique de la création de la réserve. Nous les préciserons plus loin.

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5.2.2. Atouts du complexe Sherbro –Turtles Islands Des discussions que nous avons eues avec les institutions, ONG et associations connaissant le complexe et de la documentation que nous avons pu consulter (surtout l’Etude Hydrologique et Ecologique menée récemment par IMBO)1, il apparaît que :

- Le complexe est très riche en biodiversité et constitue une véritable mosaïque, avec ses étendues d’eaux marines, de mangrove, de sables, de vasières, de terres cultivées, de galeries forestières, d’établissements humains (ville, villages et campements)2,

- Concernant toujours cette richesse en biodiversité qui mérite largement d’être conservée, il convient de relever qu’en ce qui concerne la flore, Sherbro et Turtles Islands abritent une trentaine d’espèces végétales majeures dominées par la mangrove (Rhizophora racemosa, Rhizophor mangle et Rhizophora harrisonii, Avicennia africana etc.) qui représente environ 54% des superficies existant en Sierra Leone, soit plus de 100 000 ha, ce qui est considérable. S’agissant de la faune, l’étude révèle aussi une grande diversité : 107 espèces de poissons (marines, côtières et d’eau douce), 147 espèces d’oiseaux, beaucoup d’espèces de mammifères tels les singes (5 à 6 espèces), les Lamantins, les Dauphins, 5 espèces de Tortues marines, 18 espèces de phytoplanctons et 14 espèces de Zooplanctons, etc.

- C’est d’ailleurs pour cette richesse en biodiversité que le complexe a été érigé au cours de l’année 2012, en Aires Marines Protégées (AMP), ce qui traduit amplement la volonté des pouvoirs publics de renforcer la conservation de ces richesses dans l’intérêt des populations et de la Sierra Leone.

- A l’intérieur du complexe, les études à mener durant le processus de préparation du dossier de candidature permettront de procéder à un meilleur zonage. Mais d’ores et déjà l’étude sus-évoquée met en évidence d’importantes zones de riche biodiversité telles l’Estuaire de Sherbro River, plusieurs îles de Turtles Islands, Turner’Peninsular, Keree Creek, les rivages du lac Mape, Masa Island sur la rivière Wanje etc. Les zones à autres vocations pourront être précisées la même occasion.

5.2.3. Menaces pesant sur la biodiversité de Sherbro et Turtles Islands Plusieurs menaces d’ordre essentiellement anthropique pèsent sur les écosystèmes du complexe : - La coupe et le trafic du bois de mangrove pour l’énergie domestique et d’autres

usages comme la construction de maisons, - La construction de pirogues pour le transport du bois de mangrove, la pêche etc. ; - La pêche, avec l’utilisation d’engins de pêche inappropriés (filets à petites mailles),

pêche à l’explosif et sur des sites de reproduction ou d’élevage de juvéniles. Fumage du poisson avec le recours massif au bois de mangrove etc.

- L’artisanat : recherche de matériaux de construction des cases, pour la fabrication de nattes, paniers, sacs, boîtes etc.

- La chasse aux singes, oiseaux, antilopes etc.

1 IMBO and IUCN (January 2013) : Hydrological and ecological baseline studies towards a large conservation and

sustainable development area around Sherbro and Turtles island, Sierra Leone,

2 IMBO and IUCN (January 2013)

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- L’agriculture, avec la riziculture de bas fonds qui entraîne augmentation de la déforestation et l’envasement des cours d’eau,

- Les rejets de déchets (notamment les excreta humains et animaux) qui sont une source de pollution et de contamination du milieu aquatique et de ses ressources.

Toutes ces activités ont des impacts plus ou moins néfastes sur la biodiversité et les écosystèmes du complexe Sherbro et Turtles Islands, mais ceux-ci restent à approfondir. Dans un avenir qui pourrait ne pas être lointain, le complexe pourrait connaître d’autres agressions, à savoir l’exploitation pétrolière et gazière dont un permis d’exploration au moins a été accordé3 et l’exploitation du zircon et du titane qui abondent paraît-il dans la zone

5.2.4. Tâches à mener en direction de la création de la réserve de biosphère

Hormis les richesses biologiques à analyser et les menaces qui pèsent sur celles-ci, beaucoup de tâches sont à effectuer pour mener à bien le processus d’élaboration du dossier de candidature. Du reste, plusieurs des critères évoqués plus haut nous en donnent des indications. Il s’agit notamment :

- Mise en place d’une structure de coordination et de planification des activités. Toutes institutions et ONG compétentes devraient être représentées dans cette structure. En outre, le comité national MAB devrait être étroitement impliqué dans cet exercice.

- De la sensibilisation des divers acteurs concernés (autorités nationales, parlement, représentants des institutions concernées, ONG, autorités locales (local governements), associations, notables locaux etc., sur les principes et le fonctionnement des Réserves de biosphère,

- De la mise en place de structures de concertation fonctionnelles pour la réserve de biosphère. Ces structures devraient exister aux échelles locale, régionale et nationale et regrouper tous les acteurs concernés.

- De la réalisation d’études complémentaires sur les ressources naturelles du complexe de Sherbro et Turtles Islands, sur les espèces rares et les espèces menacées d’extinction, sur les dynamiques écologiques, sur les populations et leurs activités et sur menaces qui pèsent sur le site. Des travaux importants ont certes été effectués, notamment avec l’étude récente menée par IMBO sur financement UICN et les travaux menés par le Ministère des Pêches avec l’appui de la Banque Mondiale : Hydrographie, pêche et Socio-économie. Cependant, d’après le Pr Do Maina, beaucoup reste à faire, la région étant difficile d’accès.

- De proposer un programme de recherche, de surveillance continue et de formation/ éducation. En fait ce travail a déjà commencé avec l’Université de Free Town, notamment avec IMBO et l’Unité de Géographie. Il s’agira d’approfondir davantage la réflexion en terme d’objectifs de recherche, toujours dans la perspective de la future réserve de biosphère, et de concevoir un programme de suivi des écosystèmes associé à des activités de formation des étudiants.

- D’effectuer un zonage de la future réserve de biosphère qui serait validé aux niveaux régional et national. Des études pertinentes et une bonne cartographie comprenant l’état général de la région, l’occupation des sols et le zonage, devront accompagner le

3 Information recueillie au Ministère des Mines et des Ressources Minérales

11

processus de zonage qui doit se faire avec la participation des populations et accepté par elles. Des pancartes devront être confectionnées et installées, une fois le dossier serait accepté, pour matérialiser sur le terrain les différentes composantes de la réserve (noyau(x) central(aux), zones tampons et aire de transition.

- D’élaborer un plan de gestion ou de coopération de la future réserve de biosphère. Ce travail devrait comprendre :

le diagnostic de la situation (au plan naturel et socio-économique),

les enjeux et les défis associés à l’érection de la réserve de biosphère,

les principales priorités pour la conservation de la biodiversité, le développement durable et le renforcement des capacités des acteurs locaux et régionaux (cadres techniques ; populations, autorités locales etc.) ;

Les mécanismes et partenariat pour le fonctionnement de la réserve de biosphère,

Le cadre institutionnel de fonctionnement de la réserve de biosphère du Ferlo (type d’institutions à mettre en place pour le bon fonctionnement de la réserve de biosphère) ;

- D’élaborer une charte consensuelle pour la gestion durable des ressources de la réserve de biosphère. Ce travail devra se faire en étroite collaboration avec les différentes composantes de la population et impliquer aussi les autorités locales (local governements). Ce document devra faire état :

des potentialités et des menaces pesant sur les ressources naturelles,

l’existence éventuelle de règles traditionnelles de gestion et leur prise en compte si nécessaire,

Le dispositif institutionnel et organisationnel ;

Le dispositif de gestion quotidienne ;

Le système d’information et de communication concerté ;

Des mesures d’accompagnement à la charte ;

Le financement des activités préconisées par la charte.

- De remplir entièrement le formulaire de proposition (qui constitue la base du dossier de candidature pour la réserve de biosphère). Ce document devra être validé aux niveaux régional et national et signé par toutes les autorités compétentes aux échelles locales, régionales et nationales.

Le dossier complet (formulaire, plan de gestion, charte consensuelle, illustrations et pièces annexes) accompagné d’un courrier adressé à l’UNESCO siège, devrait être envoyé par le Ministère chargé du Comité MAB.

Au vu de la situation actuelle et de toutes les tâches à mener, deux (2) ans seront nécessaires.

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Tâches

Acteurs Accompagnement Observations

Création du Comité national MAB Ministères, EPA, Université, centres Recherche, ONG, Associations socioprofessionnelles compétentes, Commission Nationale pour l’UNESCO

Appui EPA-SL IMBO, Com Nat. UNESCO, Conseils de l’UNESCO ou d’un Consultant international

Décision à prendre par les autorités de la Sierra Léone

Elaboration du programme de travail du Comité national MAB, y compris l’élaboration d’une requête de financement pour les travaux de la RB Sherbro et Turtles Islands

Membres du Comité National MAB et EPA

Conseils UNESCO ; UICN, PRCM

Envoyer la requête à l’UNESCO paris via Bureau UNESCO Accra

Mise en place d’une équipe de coordination et de planification des activités

EPA- et Comité MAB UICN et UNESCO

Sensibilisation des divers acteurs concernés EPA, Comité MAB et agents locaux des Ministères des Pêches, des Forêts et du

Tourisme

Consultants nationaux Il s’agit d’un travail continu qui doit être relancé périodiquement

Mise en place de structures de concertation fonctionnelles pour la réserve de biosphère.

EPA, Comité MAB et agents locaux des Ministères des Pêches, des Forêts et du

Tourisme

Consultants Nationaux

Réalisation d’études complémentaires Université, SLARI, Ministères et consultants nationaux

Consultant international Pour guider et évaluer la qualité des études

Proposer un programme de recherche, de surveillance continue et de formation/ éducation.

Université, SLARI, Ministères et consultants nationaux

Consultants Enseignants

Effectuer un zonage de la future réserve de biosphère

EPA, Comité MAB et agents locaux des Ministères des Pêches, des Forêts et du

Tourisme

Consultant international, Consultant National

Pour la cartographie associée au zonage

Elaborer un plan de gestion ou de coopération de la future réserve de biosphère

EPA, comité MAB, Ministères Consultants nationaux et Conseils du Consultant

International

Elaborer une charte consensuelle pour la gestion durable des ressources de la réserve

EPA, comité MAB, agents locaux des Ministères des Pêches, des Forêts et du

Consultant national

Esquisse d’une feuille de route pour les travaux d’élaboration du dossier de candidature

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de biosphère Tourisme

Remplir entièrement le formulaire de proposition

EPA et Comité MAB et autorités locales et régionales concernées

Consultant national et Consultant

International

Envoi du dossier de candidature à l’UNESCO- MAB

Institution chargée de la Présidence du MAB

Bien vérifier le contenu du dossier avant envoi

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Annexes Calendrier de la mission

Jours Lundi 28 janvier

Mardi 29 janvier

Mercredi 30 janvier

Jeudi 31 janvier

Vendredi 1er février

Samedi 2 février

Dimanche 3 février

Lundi 4 février

8h - 9h

Voyage Dakar -Freetown

EPA Atelier

9h -10h

EPA Le Programme MAB (Présentation)

Ministry of Mining

EPA -Directeur délégué chargé des ressources Naturelles

EPA

10h - 11h

Forestry Débats Ministre Délégué aux ressources Minérales

EPA- Directeur délégué chargé des ressources Naturelles

ONG-Environment Justice Foundation

Messe IMBO

11h - 12h

Forestry Les RdB : outils de conservation et de développement

Ministère des Pêches

Pause Repas 15h - 16h

Hôtel briefing avec M. Tarawallie

EPA Débats sur opportunité adhésion SL MaB et dossier classement Sherbro

Ministère de l’Agriculture (Directeur Général du Développement rural)

Tourisme ONG RAP- SL

Préparation rapport

Retour sur Dakar

16h - 17h

Visite EPA courtoisie

Departement of Environment

EPA EPA Retour sur Dakar

17h - 18h

EPA Planning mission

Réunion EPA

EPA EPA

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Liste des personnes rencontrées Nom et Prénoms Structure observations Mohamed Albert TARAWALLIE

Consultant / UICN Appui à la traduction et aux contacts avec les institutions

Victor Barnard COLE Ong Environment Justice Foundation

Beintu T. Keifala EPA - SL Chargée d’appuyer la mission

Edward ARUNA ONG Reptile and Amphibian Programme (RAP –SL)

Ensah KAMARA Ministry of Turism Lahai Samba KEITA EPA Deputy Director

natural Resources

Francis SA NKOKH Hon. Abdul Ignosi KOROMA Deputy Ministry of

Mines and mineral Resources

Mohamed BAH Ministry of Mines and mineral Resources

Syl Brians Kamara EPA, Deputy Director, field operations and Extension

Kamorba K. DABO Ministry of Fisheries and Marine Resources

James Koroma Sierra Leone Artisanal Fisheries Union (SLAFU)

Dr Ernest T Ndomahina IMBO (University of Sierra Leone

William Bangura Division of Forestry Mohamed Mansaray Division of Forestry Cyril Konneh Division of Forestry Lotambu Kilmi Division of Agriculture Haddidjatou Jallow EPA SL Coordinatrice de la

mission ALie Jallow EPA SL Mamadou BAH EPA SL Kolleh Bangura EPA SL Edward BENDU Dept. Environment Elizabeth AMARA IMBO Linet JOHN IMBO Amos KAMARA Division Forestry , Fauna

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Liste des structures représentées à l’atelier du 30 Janvier 2013 - Ministry of Agriculture Forestry and Food Security (MAFFS)

- Ministry of Fisheries and Marine Resources (MFMR)

- Ministry of Turism and Cultural Affairs (MTCA)

- Ministry of Water Resources;(MWR)

- Ministry of Local Government (MLG)

- Environmental Forum for Africa, (EFA)

- Sierra Leone Artisanal Fisheries Union (SLAFU);

- Environment Protection Agency (EPA),

- Sierra Leone Agricultural Research Institute (SLARI)

- Conservation Society of Sierra Leone (CSSL)

- Sierra Leone Broad Casting Corporation (Radio Télévision);

- Institute of Marine Biology and Oceanography (IMBO)

- Environment Justice Foundation

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Annexe 2 : Termes de référence Contexte de l’intervention du prestataire

Parmi ses appuis pour la conservation de la biodiversité marine et côtière dans le monde, le gouvernement de l’Espagne a confié des fonds à la gestion du programme LifeWeb de l’UNEP. Les initiatives retenues incluent un projet de renforcement de la contribution des aires marines protégées à la conservation des tortues marines en Afrique de l’Ouest, dont la coordination a été confiée au programme marin et côtier (MACO) de l’UICN pour l’Afrique centrale et occidentale.

Divers partenaires nationaux et internationaux sont recrutés par le MACO dans le cadre de ce projet pour conduire des activités qui contribueront à une redynamisation des réseaux scientifiques travaillant sur les tortues marines en Afrique de l’Ouest, une meilleure compréhension des risques encourus par les tortues marines en relation au changement climatique, au renforcement de la gestion de certaines AMP existantes et à des processus de création de nouvelles AMP destinées à remplir les gaps constatés dans les dispositifs de conservation à l’échelle régionale.

L’un des éléments clés de la conservation des tortues marines réside dans l’efficacité et la représentativité du réseau d’aires protégées. Le RAMPAO constitue un progrès notoire au cours des 20 dernières années, mais différents sites d’importance demeurent hors régime de protection.

Le complexe situé autour des îles Sherbro et Turtles fait partie des sites identifiés pour ses valeurs écologiques (PRCM2). Il représente la limite biogéographique sud de la région à mangroves dite des rivières du sud, dont la limite nord se situe au niveau du delta du sine Saloum au Sénégal.

L’option de classer certaines zones en AMP est retenue par les pouvoirs publics, mais il a été évoqué à différentes reprises la nécessité d’orienter les travaux vers la création d’une vaste réserve de biosphère, intégrant les îles Sherbro et Turtles, les estuaires à mangroves situés au nord et à l’est de l’île Sherbro, ainsi que la gouttière alluviale située au sud-est. Cette réserve de biosphère contiendrait des cœurs de conservation, zones tampons et zones de développement durable à ‘limage du modèle type des réserves de biosphère promu par l’UNESCO et le programme MaB.

L’intervention du prestataire vient accompagner cette réflexion en apportant aux institutions Sierra Léonaises une vision claire des opportunités, travaux et recours pour une telle entreprises, et livrer une feuille de route pour les guider dans sa mise en œuvre si cette décision vient à se confirmer.

Description générale de l’intervention confiée au prestataire

Le prestataire réalisera une mission en Sierra Leone avec l’appui logistique et pour la traduction d’une personne ressource choisie conjointement par EPA-SL et UICN MACO. La mission permettra de rencontrer différentes institutions et personnes ressources des domaines de l’environnement, du développement, des pêches, des autorités territoriales, des agences universitaires, de la société civile et des communautés locales, afin de faire avec eux le point sur les dispositions existantes et les étapes pour l’adhésion de la Sierra Leone au programme MaB puis l’instruction d’un dossier de création d’une RdB. La mission permettra d’organiser un atelier informatif sur le programme MaB, afin d’assurer un niveau d’information équivalent pour toutes les institutions contactées. Elle devra également permettre d’établir un consensus sur l’opportunité d’une démarche de type MaB au regard de la situation en Sierra Leone.

Les résultats de la mission, qui devra se dérouler avant ces dates, seront présentés au cours de la réunion régionale du projet tortues marines Lifeweb les 29 et 30 janvier à Dakar.

Un rapport final en français et anglais contenant les recommandations et feuilles de routes à l’usage des institutions léonaises et leurs partenaires sera remis en anglais avant le 10 février 2013.

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Termes de référence du prestataire

• Diagnostic de situation

Le prestataire cherchera à rencontrer, à Freetown, les représentants des principales institutions en charge de l’environnement, de la recherche, de l’enseignement supérieur, du développement, de l’aménagement territorial, du pouvoir législatif, de la société civile impliquée dans la conservation de la nature. Sur la base d’entretiens semis-dirigés, le prestataire établira un diagnostic de situation intégrant les éléments suivants :

− Analyse du niveau de connaissance des institutions rencontrées par rapport au programme MaB et aux réserves de biosphère, et de leur compréhension par rapport aux opportunités offertes par les démarches et collaborations correspondantes ;

− Analyse du cadre juridique et des différentes dispositions existantes dans les domaines de la conservation de la biodiversité, de la gestion des ressources naturelles et de l’aménagement du territoire à tenir en compte dans la perspective d’une adhésion de la Sierra Léone au programme MaB ;

− Identification d’éventuelles anciennes relations de collaboration entre le pays et le programme MaB et de tout élément de démarche engagée dans le passé en vue d’une adhésion ;

− Identification des partenariats et initiatives pouvant servir de soutient à une démarche d’adhésion ;

− Identification des forces, faiblesses, opportunités et contraintes.

• Information des représentants institutionnels

− Préparation, avec l’appui de l’UNESCO à Dakar, des documents informatifs disponibles sous forme physique ou numérique, au titre du programme MaB, facilement utilisables par les personnes rencontrées ;

− Préparation d’une grille d’entretien incluant une base informative et préparation d’une liste de rencontre et d’un programme de rendez-vous ;

− Organisation des rencontres et discussions destinées à informer les représentants institutionnels et recueillir les informations destinées à l’analyse de situation ;

− Organisation d’une journée d’information sous la forme d’un atelier prévoyant la projection d’une documentation appropriée sous forme de Powerpoint sur le programme MaB, illustrant le concept de réserve de biosphère et donnant différents exemples dans le monde et la sous-région en insistant sur la question du zonage, le tout en anglais.

• Identification des besoins

− Discussion avec les principales institutions, notamment EPA-SL et IMBO, sur une feuille de route indiquant les étapes à suivre pour permettre une adhésion de la Sierra Léone au programme MaB, puis l’instruction d’un dossier de classement d’une réserve de biosphère autour des îles Sherbro et Turtles ;

− Identification des principales ressources scientifiques, techniques et institutionnelles, et des parties prenantes présentes dans le pays qui auront vocation et une valeur ajoutée dans une telle démarche ;

− Evaluation des besoins en accompagnement, et des options d’accompagnement, par les ressources du programme MaB, les réseaux d’expertise de l’UICN et du PRCM.

• Résultats des travaux et produits issus de la mission

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− Préparation d’un rapport succinct de mission avant le vendredi 8 février 2013 sous forme électronique ;

Prise en compte des commentaires de la coordination du MACO, d’EPA-SL et d’IMBO, pour la finalisation du rapport de mission en français et anglais avant fin février.

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Guide d’entretien (provisoire)

Agence pour la Protection de l’Environnement (SLEPA)

1. Connaissance de la SLEPA - Mission (s) de la SLEPA ? - Organisation, - Moyens humains, matériels et financiers ? - Réalisations / succès enregistrés ? - Difficultés rencontrées ? Perspectives en terme d’amélioration ?

2. Politique de Conservation en Sierra Leone - Grandes lignes de la politique de conservation ? - Objectifs visés ? - Principales institutions impliquées, - Architecture institutionnelle associée à la conservation (ministères, directions etc.) - Missions de ces institutions ? - Stratégie(s) nationale de conservation (s) - Principaux textes législatifs et réglementaires de base et leur application, - Résultats atteints, - Difficultés rencontrées et solutions envisagées, - Politique de participation (populations et autres acteurs locaux) et résultats atteints ? - Nombre et état des différentes aires protégées, difficultés et perspectives - Connaissance des Aires Marines protégées (AMP) et rôle de la SLEPA dans leur érection et

dans leur gestion? Perspectives pour ces AMP ?

3. Connaissance du programme MAB - Contacts antérieurs éventuels avec le MAB ? - Y a-t-il eu adhésion ? Si oui, quelle est la situation aujourd’hui ? - S’il n’ya pas eu adhésion, quelles ont été les raisons ? - Votre vision sur le programme MAB, ses avantages et éventuellement ses inconvénients ? - Comment voyez- vous la participation de la Sierra Leone au MAB, est –ce opportun ? Quelle

serait la mission du comité national MAB ? - Si oui, comment voyez- vous le montage institutionnel à mettre en place ? - Qui dirigerait cette institution ? qui en ferait partie ? - D’où proviendraient ses moyens de fonctionnement ? - A-t-on les compétences pour conduire le Comité MAB ? ou faut-t-il des renforcements de

capacités et dans quels domaines ?

4. Erection du site de Sherbro et Iles aux Tortues en Réserve de Biosphère - Connaissance des RB : objectifs ? - Avantages et inconvénients, dans le contexte sierra –léonais ? - Connaissance du site de Sherbro et de Turtle Islands ? - Principales ressources naturelles et valeurs culturelles à préserver et /ou à développer et

valoriser ? - Populations habitants la zone et ses activités ? - Pression sur les ressources et efforts menés pour leur préservation (par l’Etat ou les

populations ou ONG, etc.) ; - Intérêt de l’érection de la zone en réserve de biosphère ? - Les limites proposées pour la zone qui serait érigée en réserve de biosphère ? Justifiez votre

proposition - Qui dirigerait cette réserve de biosphère ? qui en ferait partie ?

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- D’où viendraient les moyens financiers de son fonctionnement 5. Documentation sur le site de Sherbro / Turtle Islands et sur la législation en matière d’aires

protégées Institut de Biologie Marine et d’Océanographie (IMBO) Connaissance d’IMBO

- Mission (s) d’IMBO ? - Organisation, - Moyens humains, matériels et financiers ? - Réalisations : études concernant la conservation des ressources marines et côtières ? Etudes

sur la zone de Sherbro et de Turtle Islands - Principales publications sur les ressources et leur exploitation. - Autres travaux réalisés ou en cours ? - Collaborations avec d’autres institutions de l’Université de Freetown - Difficultés rencontrées ?

Aires Marines Protégées

- Connaissance des Aires Marines protégées (AMP) et rôle de IMBO dans leur érection ? Place de IMBO dans leur gestion ?

- Intérêt des AMP par rapport à la conservation de la biodiversité et aux activités des populations ?

- Moyens et conditions nécessaires à leur bon fonctionnement ? - Vision de la place des AMP de Sierra Leone dans le réseau régional AMP Afrique de

l’Ouest. Programme MAB

- Connaissance du programme MAB, son intérêt pour la Sierra Leone ? - Sa ou ses mission (s) ? - L’organisation institutionnelle à mettre en place ? la place d’IMBO ? - Moyens et conditions à prévoir pour sa bonne marche ?

Réserve de biosphère de Sherbro et Turtle Islands

- Connaissance des réserves de biosphère : objectifs par rapport à la politique de conservation ? - Avantages et inconvénients, dans le contexte sierra –léonais ? - Intérêt de l’érection de la zone en réserve de biosphère ? - Principales ressources naturelles à préserver et /ou développer et valoriser sur le site de

Sherbro et de Turtle Islands ? - Populations habitants la zone et leurs activités ? - Pression sur les ressources et efforts menés pour leur préservation (par l’Etat ou les

populations ou ONG, etc.) ;

- Les limites proposées pour la zone qui serait érigée en réserve de biosphère ? Justifiez votre proposition