rapport de stage master 2 atiam 2006/2007

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RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007 SIMULATION DE CIRCUITS AUDIO ANALOGIQUES NON LINEAIRES PAR LES SERIES DE VOLTERRA Etudiant : Ivan Cohen Responsable de stage : Thomas HĂ©lie

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Page 1: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

RAPPORT DE STAGEMASTER 2 ATIAM 2006/2007

SIMULATION DE CIRCUITS AUDIO ANALOGIQUES NON LINEAIRES

PAR LES SERIES DE VOLTERRA

Etudiant : Ivan CohenResponsable de stage : Thomas HĂ©lie

Page 2: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Table des matiĂšres

Remerciements 1

Introduction gĂ©nĂ©rale 11 État de l’art sur la simulation de circuits audio analogiques . . . . . . . . . . . . . . 1

1.1 Méthodes de modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

1.2 Méthodes numériques actuellement utilisées pour la résolution des équations 2

2 ÉnoncĂ© et ProblĂ©matique du stage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

I Étude d’un circuit analogique : le SansAmp GT2 de Tech21 41 PrĂ©sentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

2 Séparation en étages découplés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

3 ModĂšles et Ă©quations du circuit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

3.1 ModĂšle de l’amplificateur opĂ©rationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

3.2 Équations des composants linĂ©aires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

II Introduction aux séries de Volterra 111 SystÚmes mono-entrée et mono-sortie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1.1 Définitions et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1.2 Lois d’interconnexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

1.3 Exemple : impédance généralisée au cas faiblement non linéaire . . . . . . . 12

2 SystÚmes à deux entrées et deux sorties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

2.1 DĂ©finitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

2.2 Lois d’interconnexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

2.3 Application de la loi d’interconnexion en cascade . . . . . . . . . . . . . . . 15

2.4 QuadripĂŽles Ă©lectriques et conventions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

3 Identification en structures simulables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

III MĂ©thode 1 : sĂ©ries de Volterra de chaque Ă©tage 181 Premier Ă©tage Ă©tudiĂ© : l’étage B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

1.1 Points d’équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

1.2 ModĂšle exact petits signaux pour l’amplificateur opĂ©rationnel . . . . . . . . 19

1.3 Noyaux de la sĂ©rie de Volterra de l’amplificateur opĂ©rationnel . . . . . . . . 19

1.4 Calcul des noyaux de l’étage B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

1.5 Structure simulable de l’étage B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

i

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Table des matiĂšres

2 Étages suivants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

2.1 Étage A1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

2.2 Étage A2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

2.3 Étage C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

3 Structure des Ă©tages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

IV MĂ©thode 2 : reprĂ©sentations d’état 261 Écriture des reprĂ©sentations d’état de l’étage B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

1.1 Amplificateur opérationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

1.2 ImpĂ©dances de l’étage B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

1.3 ReprĂ©sentation d’état gĂ©nĂ©rale de l’étage B . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

2 Résolution du débouclage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

2.1 ProblĂšme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

2.2 Solution (Newton-Raphson) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

3 Équations d’état pour tous les Ă©tages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

4 Résolution numérique des équations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

V Simulation temps réel des deux méthodes et résultats 331 Implantation Volterra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

1.1 Suréchantillonage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

1.2 SynthĂšse des filtres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

2 Implantation Runge-Kutta . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

3 RĂ©sultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

Conclusion générale et perspectives 38

Bibliographie 39

VI Annexes 411 Expression des filtres pour les séries de Volterra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

1.1 Étage A . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

1.2 Étage B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

1.3 Étage C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

2 Expression des constantes pour les séries de Volterra . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

3 Schéma complet du SansAmp GT2 et valeurs des composants . . . . . . . . . . . . 44

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Page 4: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Remerciements

Je tiens Ă  remercier spĂ©cialement Thomas HĂ©lie, chargĂ© de recherche dans l’équipe Analyse SynthĂšse

de l’Ircam, pour m’avoir encadrĂ© comme il l’a fait lors de ce stage. Ses connaissances sur le sujet, ses

conseils avisés et ses critiques, son écoute, son engagement sur mon travail et ses encouragements

m’ont Ă©tĂ© d’un Ă©norme secours. Je remercie Ă©galement RĂ©my Muller pour ses conseils, et son intĂ©rĂȘt

sur le stage, ainsi que tous les gens de l’Ircam que j’ai pu cotoyer, en particulier RenĂ© CaussĂ©, David

Roze et Didier Perini, et mes collĂšgues de la formation ATIAM.

1

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Introduction générale

Alors que la puissance des ordinateurs est en augmentation perpétuelle depuis 15 ans, le domaine de

l’informatique musicale a apportĂ© un grand nombre de nouveaux moyens aux musiciens d’exprimer

leur art. En particulier, la dĂ©mocratisation des "home-studios" permet Ă  des artistes amateurs d’enre-

gistrer et mixer leur musique avec peu de moyens techniques, mĂȘme si la crĂ©ativitĂ© ne s’improvise

pas encore !

Actuellement, la simulation de circuits audio analogiques est un des secteurs clés de la musique assis-

tĂ©e par ordinateur, que cela concerne des synthĂ©tiseurs, les outils de mixage que l’on trouve en studio

d’enregistrement, ou encore du matĂ©riel reliĂ© aux instruments de musique, comme les amplificateurs

de guitare. Il est possible de remplacer une partie de ces éléments par des solutions logicielles, fon-

dées sur des opérations de traitement de signal et des études électroniques de circuits, ce qui serait

impossible sans le développement des micro-processeurs de ces derniÚres années.

NĂ©anmoins, les simulations numĂ©riques n’ont pas encore tenu toutes leurs promesses : plus pratiques

Ă  utiliser que leurs Ă©quivalents hardware, plus abordables au niveau des prix, elles peinent encore Ă 

atteindre le rĂ©alisme sonore qui permettrait aux musiciens de s’affranchir totalement des circuits ana-

logiques originaux, malgré des progrÚs notables ces derniÚres années. Nous allons donner un aperçu

des diffĂ©rents moyens mis en oeuvre aujourd’hui, dans des produits commerciaux, pour simuler des

circuits audio analogiques en temps-réel.

1 État de l’art sur la simulation de circuits audio analogiques

1.1 Méthodes de modélisation

Il est difficile de faire un Ă©tat de l’Art exhaustif sur la modĂ©lisation de circuits analogiques, les re-

cherches dans le domaine Ă©tant essentiellement effectuĂ©es au sein d’entreprises en concurrence les

unes avec les autres, ce qui limite l’accĂšs aux informations prĂ©cises. Il est toutefois possible de dis-

tinguer trois méthodes majeures de simulation de circuits analogiques : une méthode empirique, une

mĂ©thode s’appuyant sur l’identification, et une mĂ©thode fondĂ©e sur des modĂšles physiques.

MĂ©thode empirique

La méthode empirique consiste à développer un modÚle approximatif avec des opérations de traite-

ment du signal pour le circuit Ă  simuler, par exemple en utilisant des filtres simples, des fonctions

polynomiales pour l’aspect non linĂ©aire [24] [25]. Cette mĂ©thode est qualifiĂ©e d’empirique car ses

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Table des matiĂšres

paramĂštres ainsi que son degrĂ© de complexitĂ© sont ajustĂ©s par l’apprĂ©ciation perceptive des dĂ©ve-

loppeurs. Ces modĂšles sont faciles Ă  concevoir, mais sont largement en retrait des autres au niveau

de la qualitĂ© d’imitation, dĂ©pendant fortement de la complexitĂ© du modĂšle, et s’appuyant sur peu

d’élĂ©ments quantitatifs. Ils sont pourtant trĂšs largement utilisĂ©s.

Identification

La mĂ©thode s’appuyant sur l’identification a le vent en poupe depuis plusieurs annĂ©es, sur des do-

maines trĂšs prĂ©cis. Tout a commencĂ© avec la possibilitĂ© d’effectuer des convolutions du signal entrant

en temps réel, avec les calculs de FFT. En mesurant la réponse impulsionnelle de différents systÚmes

parfaitement linéaires (acoustique de salles, simulations de réverbération, haut-parleurs et égaliseurs

numériques en premiÚre approximation), il devient possible de réaliser par convolution des simula-

tions précises. Par la suite, de nombreux logiciels temps réel fondés sur cette technique ont vu le jour

[1], en particulier des réverbérations à convolution comme Audio Ease Altiverb [3] ou Waves IR-1

[15]. Les logiciels de simulation d’amplificateurs guitare comme Guitar Rig [10] ou Revalver MK2

[2] se servent Ă©galement de cette technique pour simuler la rĂ©ponse des haut-parleurs. Aujourd’hui,

des évolutions ont vu le jour, notamment avec la prise en compte de phénomÚnes non linéaires dans

les mesures, s’inspirant parfois de loin des sĂ©ries de Volterra, comme c’est le cas avec le Waves Q-

Clone [16] et le Focusrite Liquid Channel [4] (simulation d’égaliseurs et de compresseurs hardware),

le futur produit Ellipse Audio Torpedo qui a été mon sujet de stage au début 2006... Cette méthode

a de l’avenir, elle garantit le rĂ©alisme de la simulation, mais elle se heurte Ă  un certain nombre de

difficultés, en particulier sur les moyens de mesurer la non linéarité de façon exhaustive.

Modélisation physique

Actuellement, la méthode qui donne les meilleurs résultats (et que nous avons choisie pour notre

Ă©tude), est celle qui se repose sur des modĂšles physiques. Il s’agit d’étudier le circuit analogique

Ă  simuler au moyen d’équations sur les tensions Ă  chaque noeud, les intensitĂ©s sur chaque branche

du circuit. Les différences entre les logiciels viennent des simplifications et discrétisations utilisées

pour obtenir la solution temps rĂ©el. En effet, cette transition est loin d’ĂȘtre Ă©vidente, elle peut se

rĂ©aliser de diffĂ©rentes maniĂšres. Il faut donc trouver des moyens de rĂ©soudre des systĂšmes d’équations

diffĂ©rentielles non linĂ©aires en temps rĂ©el, en rĂ©duisant la complexitĂ© du problĂšme Ă  rĂ©soudre. C’est

la technique utilisĂ©e pour les simulateurs d’amplificateurs les plus performants Ă  l’heure actuelle,

comme Guitar Rig [10], Revalver MK2 [2], et Simulanalog Guitar Suite [19]. Elle a fait l’objet d’une

étude à paraßtre dans la conférence DAFX 2007 à Bordeaux, réalisée par Julius O. Smith, David T.

Yeh et Jonathan S. Abel.

1.2 Méthodes numériques actuellement utilisées pour la résolution des équations

Bien sĂ»r, il est difficile pour nous d’évaluer quelles sont les techniques de rĂ©solution numĂ©rique

d’équations utilisĂ©es dans les logiciels du commerce. Dans le cas de Simulanalog Guitar Suite, des

articles sont disponibles sur le site de l’application [18] [21], donnant une vision d’ensemble des tech-

niques sur lesquelles se basent leurs logiciels. Nous pouvons deviner dans l’ensemble l’utilisation des

algorithmes de Runge Kutta ou de Newton-Raphson. Par contre, il semblerait que les séries de Volterra

2

Page 7: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Table des matiĂšres

n’aient jamais Ă©tĂ© utilisĂ©es de maniĂšre approfondie dans ce domaine. Cet outil permet de reprĂ©senter

un systĂšme d’équations non linĂ©aires diffĂ©rentielles par une "sĂ©rie Ă  noyaux de convolution", qu’on

peut ensuite identifier avec un schĂ©ma bloc numĂ©rique d’opĂ©ration Ă©lĂ©mentaires (addition, multipli-

cation, filtrage linéaire), sans contre réaction. Cette forme est alors dite réalisable, i.e. simulable sans

avoir Ă  rĂ©soudre d’équations implicite (Ă  l’échantillon).

Une prĂ©sentation de l’utilisation des sĂ©ries de Volterra pour la simulation temps rĂ©el du filtre Moog

[7] a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© faite en 2006 lors du congrĂšs DAFX, par Thomas HĂ©lie, et c’est naturellement que

l’idĂ©e de tester la validitĂ© de l’outil sur d’autres circuits, plus fortement non linĂ©aires par exemple, est

apparue et a fait l’objet d’un stage...

2 ÉnoncĂ© et ProblĂ©matique du stage

Dans ce stage, de nouveaux moyens de simulation de circuits analogiques sont Ă  l’étude, et en parti-

culier l’utilisation des sĂ©ries de Volterra. Nous nous sommes proposĂ©s d’étudier une pĂ©dale d’effets

pour guitare, le SansAmp GT2 de Tech 21, et de la simuler sous forme logicielle temps réel dans le

format plug-in VST, avec cet outil. Nous nous situons donc dans le mĂȘme contexte que les produits

commerciaux, avec la nécessité de réaliser une simulation temps réel, et des performances au niveau

sonore qui soient aussi proche que possible du rendu réel.

Dans un premier temps, nous avons fait une Ă©tude du circuit Ă©lectronique de la pĂ©dale d’effet, pour

estimer la complexité de la modélisation, et pour déterminer quels seront les modÚles de composants

dont nous aurons besoin pour décrire physiquement le circuit. Ensuite, nous nous sommes intéressés

en détail aux formalismes des séries de Volterra, et à la maniÚre dont nous pourrions faire un pont

entre une reprĂ©sentation Ă©lectronique du circuit, et sa formulation Ă©quivalente avec cet outil. L’en-

semble des équations a alors été converti en structure simulable numériquement en temps-réel, aprÚs

le calcul des noyaux de Volterra pour chaque étage du circuit qui nous intéresse, et la discrétisation

des filtres numériques. Enfin, nous avons testé une autre méthode de résolution numérique temps-réel

des Ă©quations, s’appuyant sur la mĂ©thode de Runge-Kutta.

3

Page 8: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre I

Étude d’un circuit analogique : leSansAmp GT2 de Tech21

1 Présentation

Au dĂ©marrage du stage, il Ă©tait prĂ©vu d’étudier le fonctionnement d’un amplificateur guitare Ă  lampes.

Mais un gros problĂšme s’est alors posĂ© sur les composants clĂ©s de ce circuit audio : la lampe et le

transformateur. En effet, il n’existe aujourd’hui aucun modùle satisfaisant de ces composants, qui

tienne compte de leur comportement non linéaire. Il existe un peu de littérature sur leur fonction-

nement idéal, notamment les articles [17] [13], mais rien qui tienne compte du champ de fonction-

nement complet des circuits. L’explication de ce manque d’informations est simple : ces composants

sont considérés comme étant dépassés pour des applications industrielles à plus large échelle, contrai-

rement Ă  notre domaine d’étude oĂč ils sont des Ă©lĂ©ments essentiels. Par consĂ©quent, la recherche de

ce type de modĂšle est effectuĂ©e dans des entreprises, pour ĂȘtre ensuite appliquĂ©e directement sur des

produits commerciaux. Il n’est donc pas dans leur intĂ©rĂȘt de publier le rĂ©sultat de leurs recherches...

L’étude de ces composants pouvant faire l’objet d’un stage complet, nous nous sommes rabattus sur

la pédale SansAmp GT2 de Tech21, qui fait office de préamplificateur guitare, avec des paramÚtres

permettant de sculpter le son en partant d’un Fender Twin à un Mesa Boogie en saturation. Son circuit

est trĂšs bien connu (voir annexes).

La pĂ©dale d’effet embarque trois simulations d’amplificateurs (California pour Mesa-Boogie, British

pour Marshall, Tweed pour Fender), qu’on choisit Ă  l’aide du switch S3. Elle donne la possibilitĂ©

aussi de choisir le nombre d’étages de gain (Clean pour avoir un son clair, puis Hi-Gain et Hot-Wired

pour des sons saturés). Il est enfin possible de contrÎler une simulation de haut-parleur + microphone,

ainsi que l’égalisation avec deux potentiomĂštres agissant sur les frĂ©quences graves et aigues.

2 Séparation en étages découplés

La description physique du SansAmp GT2 est difficilement réalisable sans partitionner les problÚmes,

c’est-Ă -dire en Ă©tudiant sĂ©parĂ©ment chaque Ă©tage du circuit. Cela ne peut ĂȘtre pertinent que si les diffĂ©-

rents étages sont choisis judicieusement, en étant découplés, ce qui permettra de cascader directement

leurs structures au sein de la simulation, et de ne pas se soucier de l’interaction d’un bloc avec un autre.

4

Page 9: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre I – Étude d’un circuit analogique : le SansAmp GT2 de Tech21

Figure I.1: Le SansAmp GT2 de Tech21

Figure I.2: Alimentation du circuit

Pour commencer, nous Ă©tudions l’étage d’alimentation du circuit (voir figure I.2). Celui-ci fournit

une tension de polarisation de 4.5 Volts à différents emplacements du circuit, grùce au pont diviseur

formĂ© par les rĂ©sistances R1 et R2, et la tension d’alimentation de 9 Volts, fournie par pile ou ali-

mentation secteur. Les condensateurs permettent de découpler les différents étages reliés au potentiel

de polarisation (notĂ© VBIAS). On peut donc approximer l’ensemble de l’étage d’alimentation par un

générateur de tension VBIAS idéal.

Ensuite, nous devons nous pencher sur le découpage du circuit en plusieurs étages et blocs découplés.

Celui-ci est facilité par la présence des amplificateurs opérationnels dans le circuit, dont nous allons

voir une modélisation précise ci-dessous. Une propriété de cette modélisation est que le courant sur

les entrĂ©es V+ et V- de l’amplificateur opĂ©rationnel est nul. On profite de cette propriĂ©tĂ© pour identifier

nos Ă©tages et blocs Ă  l’entrĂ©e de certains amplificateurs opĂ©rationnels, comme on peut le voir sur les

figures I.3 I.4 I.5 I.6 I.7

Figure I.3: Mise en cascade des Ă©tages

5

Page 10: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre I – Étude d’un circuit analogique : le SansAmp GT2 de Tech21

Figure I.4: Étage A1

Figure I.5: Étage A2

Figure I.6: Étage B

La "chaßne électronique audio" peut donc se résumer ainsi :

‱ Le gĂ©nĂ©rateur de signal : la guitare Ă©lectrique, qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un gĂ©nĂ©rateur de

tension idĂ©al, ne dĂ©bitant pas d’intensitĂ©, avec une tension maximale en valeur absolue de 400 mV

environ ;

‱ L’étage A : il a une fonction de prĂ©amplification du signal provenant de la guitare. Il est divisĂ©

en deux parties, un étage A1 qui correspond à la modélisation analogique des amplificateurs Ca-

lifornia et British (avec des sonorités plutÎt saturées), et un étage A2 qui ne sature pas, du fait de

6

Page 11: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre I – Étude d’un circuit analogique : le SansAmp GT2 de Tech21

Figure I.7: Étage C

la prĂ©sence de l’amplificateur en configuration de suiveur. Les deux sous-parties fonctionnent de

maniĂšre exclusive, selon la position du switch S3.

‱ Les Ă©tages B et C : ils ont comme fonction de mettre les amplificateurs opĂ©rationnels en rĂ©gime

saturĂ©, dont la saturation est contrĂŽlĂ©e par l’amplitude en tension de l’entrĂ©e de l’étage B, modi-

fiable par l’utilisateur via le potentiomĂštre R11 appelĂ© aussi "DRIVE". Il est reprĂ©sentĂ© par deux

rĂ©sistances avec une jonction au milieu, dont les valeurs sont respectivement αR11 et (1− α)R11

A l’intĂ©rieur de ces Ă©tages, des sĂ©parations supplĂ©mentaires par blocs sont faites, ce qui permet de

traiter en plusieurs temps les sections linéaires et non linéaires de chaque étage. Nous allons voir

comment gĂ©rer les interactions entre ces blocs, interactions qui n’existent pas par contre entre nos

Ă©tages.

Note : toutes les valeurs des composants sont donnés en annexe.

Pour ce stage, nous ne nous sommes intĂ©ressĂ©s qu’aux premiers Ă©tages du SansAmp GT2, i.e. les

étages non linéaires qui sont les plus intéressants à étudier. Les étages suivants, linéaires et plus

simples Ă  modĂ©liser, feront l’objet d’une prochaine Ă©tude.

3 ModĂšles et Ă©quations du circuit

La premiÚre étape pour la simulation avec des modÚles physiques est de réaliser la description par des

équations du fonctionnement du circuit électronique. Pour cela, on utilise le théorÚme de Millmann sur

chacun des noeuds, ainsi qu’un modùle pour chaque composant particulier du circuit (amplificateur

opérationnel dans ce cas, tubes, diodes ou transistors en général...). Des vérifications sur les modÚles

ont été effectuées avec le logiciel LTSpice/Switcher CAD III, une version gratuite de Spice aussi

complĂšte que PSpice par exemple, disponible pour Windows seulement sur le site de Linear Tech-

nology [20]. Non seulement LTSpice peut réaliser les simulations de base (analyse petits-signaux,

harmonique, points d’équilibre, analyse des transitoires), mais en plus il lui est possible de remplacer

les gĂ©nĂ©rateurs de tension par des signaux au format WAV, puis d’exporter en WAV ce signal traitĂ©

par le circuit.

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Page 12: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre I – Étude d’un circuit analogique : le SansAmp GT2 de Tech21

Figure I.8: ModĂšle de l’amplificateur opĂ©rationnel

3.1 ModĂšle de l’amplificateur opĂ©rationnel

Les sonorités saturées du SansAmp GT2 sont produites par un amplificateur opérationnel, le modÚle

TL072 de Texas Instruments. On peut trouver son Datasheet [11] sur le site de Texas Instruments,

donnant quelques-unes de ses caractéristiques, ainsi que sa structure avec des transistors. Pour pouvoir

le dĂ©crire Ă©lectroniquement avec des Ă©quations, il est nĂ©cessaire d’en rĂ©cupĂ©rer un modĂšle grand

signaux réel, qui tienne compte de son fonctionnement non linéaire ainsi que du "Slew Rate", et de

la saturation du courant sur les frĂ©quences Ă©levĂ©es. Un modĂšle est dĂ©crit dans [22], ainsi que d’autres

plus complexes dans [5] [9], dont nous nous sommes servis pour faire des simulations dans LTSpice.

Le modĂšle I.8 que nous utilisons, issu de [22], produit des non linĂ©aritĂ©s au moyen d’équations condi-

tionnelles, de la forme y = ax + b en régime linéaire, et y = a en régime de saturation. Dans le

but d’écrire des Ă©quations analytiques, ces expressions ont Ă©tĂ© remplacĂ©es par des tangentes hyperbo-

liques. Nous obtenons la description suivante :

ig = IAO tanh(GinAO(V+ − V−)),

ig = CAOdug

dt+

ug

RAO,

Vout = UoutAO tanh[Gout

AO(ug −RoutIout)] + VBIAS , (I.1)

oĂč IAO, GinAO, CAO, Rout, Gout

AO, et UoutAO sont les paramĂštres du TL072. 1

Il est possible de simplifier ces Ă©quations. Pour cela nous posons :

Δ = V+ − V−

U inAO = IAO/CAO

ωAO =1

RAOCAO(I.2)

1Les valeurs numĂ©riques des paramĂštres de l’amplificateur opĂ©rationnel sont dĂ©terminĂ©s Ă  l’aide de LTSpice pour lesparamĂštres statiques, de maniĂšre empirique, en changeant les paramĂštres de gain du modĂšle que nous utiliserons jusqu’à quela rĂ©ponse avec un V+ et un V- donnĂ©s soit la mĂȘme que la rĂ©ponse du modĂšle plus complexe. Pour les autres paramĂštres(RAO , CAO , Gin

AO , U inAO), nous nous sommes référés aux caractéristiques du Datasheet [11], et aux valeurs par défaut

proposées dans [22].

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Page 13: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre I – Étude d’un circuit analogique : le SansAmp GT2 de Tech21

Figure I.9: Diviseur de tension à impédances complexes

Nous obtenons alors :

dug

dt= U in

AO tanh(GinAOΔ)− ωAOug

Vout = UoutAO tanh[Gout

AO(ug −RoutIout)] + VBIAS (I.3)

3.2 Équations des composants linĂ©aires

Nous pouvons Ă©tudier les Ă©quations de chacun des blocs sĂ©parĂ©ment. A l’exception du bloc 2 de

l’étage A2, ceux-ci sont des diviseurs de tensions avec des impĂ©dances complexes, comme nous

pouvons le voir sur la figure I.9

D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, nous pouvons donc Ă©crire dans le domaine de Laplace :

Vout = Vin ×Z2

Z1 + Z2,

Z1(s) = R1 +1

C1s,

Z1(s) = R2 (I.4)

soit

F (s) =R2C1s

1 + (R1 + R2)C1s(I.5)

Concernant le bloc 2 de l’étage A2, la rĂ©solution s’est effectuĂ©e sous Maple, autour du point d’équi-

libre de l’étage, avec donc les rĂ©sistances R6 et R7 reliĂ©es Ă  une masse. On entre le systĂšme suivant

sous Maple, en utilisant le théorÚme de Milmann :

9

Page 14: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre I – Étude d’un circuit analogique : le SansAmp GT2 de Tech21

(C4ÎŽ

ÎŽt+

1R5

)VB3 = C4dVB4

dt+

VB6

R5+ Iout

AO

((C4 + C5)ddt

+1

R7)VB4 = C4

dVB3

dt+ C5

dVB5

dt

((C5 + C6)ddt

+1

R6)VB5 = C5

dVB4

dt+ C6

dVB6

dt

(C6ddt

+1

R5)VB6 = C6

dVB5

dt+

VB3

R5

IoutAO =

VB3

RoutAO

(I.6)

Maple nous donne alors l’expression du filtre. L’ensemble des coefficients des filtres, dont nous ver-

rons la nomenclature au chapitre 3, est disponible en annexes.

10

Page 15: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre II

Introduction aux séries de Volterra

Dans ce chapitre, nous allons définir et donner les propriétés principales des séries de Volterra. Cet

outil peut ĂȘtre vu comme une gĂ©nĂ©ralisation du filtrage linĂ©aire, au cas faiblement non linĂ©aire. Pour

une présentation détaillée, nous renvoyons à [8] [6] [14] [12].

Ce chapitre est organisé comme suit : en §1, les séries de Volterra pour un systÚme mono-entrée

mono-sortie sont d’abord introduites ; puis en §2, le cas des quadripoles est considĂ©rĂ© (deux entrĂ©es

et deux sorties) ; enfin §3, un principe d’identification en structures simulables est donnĂ©.

1 SystÚmes mono-entrée et mono-sortie

1.1 Définitions et propriétés

Un systÚme est décrit par les séries de Volterra si :

y(t) =+∞∑n=0

∫ +∞

−∞...

∫ +∞

−∞ ïž·ïž· ïžžn

hn(t1, t2, ..., tn) u(t− t1) u(t− t2) ... u(t− tn) dt1dt2...dtn (II.1)

Figure II.1: SystÚme non linéaire décrit par les séries de Volterra

Les fonctions hn sont appelées noyaux de Volterra, et décrivent le systÚme. On remarque que celui-ci

est linĂ©aire si et seulement si hn = 0 pour n ≄ 2. La reprĂ©sentation en sĂ©ries de Volterra du systĂšme

devient Ă©quivalente Ă  celle d’un filtre linĂ©aire, avec la forme d’une opĂ©ration de convolution.

Pour des systÚmes causaux (hn(t1, ..., tn) = 0 si ∃k | tk < 0 ), on définit les noyaux dans le domaine

de Laplace par, pour tout (s1, ..., sn) ∈ D ⊂ CN ,

Hn(s1, ..., sn) =∫

Rn+

hn(t1, ..., tn) exp(−(s1t1 + s2t2 + · · ·+ sntn)),dt1dt2...dtn, (II.2)

11

Page 16: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre II – Introduction aux sĂ©ries de Volterra

oĂč D est le domaine de convergence de la transformĂ©e de Laplace. Pour un systĂšme stable, D contient

s ∈ C | <e(s) > 0. Une notion de convergence existe pour ses séries, mais nous ne nous en

occupons pas ici.

1.2 Lois d’interconnexion

Considérons deux systÚmes non linéaires représentés respectivement par leurs séries de Volterra fn

et gn, ou encore Fn et Gn dans le domaine de Laplace. Leurs interconnexions, par une somme, un

produit instantané, et une mise en cascade, représentent encore une série de Volterra hn donnée par,

respectivement, pour n ≄ 1 :

Figure II.2: Somme de séries de Volterra

Figure II.3: Produit de séries de Volterra

Figure II.4: Mise en cascade de séries de Volterra

Hn(s1, ..., sn) = Fn(s1, ..., sn) + Gn(s1, ..., sn) (II.3)

Hn(s1, ..., sn) =n−1∑p=1

Fp(s1, ..., sp) Gn−p(sp+1, ..., sn) (II.4)

Hn(s1, ..., sn) =n∑

p=1

∑m1+...+mp=nm1,...,mp≄1

Fm1(s1, ..., sm1) ... Fmp(sm1+...+mp−1+1, ..., sn)

Gp(s1 + ... + sm1 , ..., sm1+...+mp−1+1 + ... + sn) (II.5)

1.3 Exemple : impédance généralisée au cas faiblement non linéaire

Pour les circuits Ă©lectroniques, on peut gĂ©nĂ©raliser la notion d’impĂ©dance usuelle (dipĂŽle linĂ©aire)

au cas de dipĂŽles faiblement non linĂ©aires Ă  l’aide des sĂ©ries de Volterra, de la maniĂšre suivante : la

tension u(t) aux bornes du dipĂŽle est modĂ©lisĂ©e par la sortie d’une sĂ©rie de Volterra de noyaux Znet d’entrĂ©e i(t), i.e. l’intensitĂ© traversant le dipĂŽle (cf II.5 II.6).

12

Page 17: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre II – Introduction aux sĂ©ries de Volterra

Figure II.5: Impédance généralisée de noyaux Zn

Figure II.6: Admittance généralisée de noyaux Yn

Cette dĂ©finition donne bien une gĂ©nĂ©ralisation du cas linĂ©aire. En effet, considĂ©rons l’exemple linĂ©aire

d’une rĂ©sistance et d’un condensateur en sĂ©rie. Les noyaux de Volterra "impĂ©dance" de ce dipĂŽle sont

donnés par :

Z1(s1) = R +1

Cs1

Zn(s1, ..., sn) = 0 si n ≄ 2 (II.6)

De mĂȘme, une gĂ©nĂ©ralisation similaire existe pour les admittances : l’entrĂ©e est la tension u(t), la

sortie i(t) et les noyaux sont notés Yn.

La conversion des noyaux admittance Yn en noyaux impédance Zn est possible si Y1 6= 0. Elle

est donnĂ©e par, pour n ≄ 1,

Zn(s1, ..., sn) = [Y1(s1)Y1(s2) . . . Y1(sn)]−1

[In(s1, n)

−n−1∑p=1

∑m1+...+mp=nm1,...,mp≄1

Ym1(s1, ..., sm1) ... Ymp(sm1+...+mp−1+1, ..., sn)

Zp(s1 + ... + sm1 , ..., sm1+...+mp−1+1 + ... + sn)]

(II.7)

oĂč In reprĂ©sente le systĂšme identitĂ© de sorte que :

I1(s1) = 1

In(s1, ..., sn) = 0, si n ≄ 2. (II.8)

La conversion symĂ©trique est obtenue en Ă©changeant le rĂŽle de Yn et de Zn. Ce rĂ©sultat s’obtient

simplement en Ă©crivant Ă  l’aide de II.5 que la cascade de Yn et de Zn dĂ©finit le systĂšme identitĂ©

(Hn = In).

Pour les deux premiers ordres (n = 1, n = 2), cette conversion s’écrit :

Z1(s1) = [Y1(s1)]−1 (II.9)

Z2(s1, s2) = −[Y1(s1)Y1(s2)]−1 Z1(s1 + s2)Y2(s1, s2) (II.10)

Remarque : on retrouve bien la relation connue pour le cas linéaire.

13

Page 18: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre II – Introduction aux sĂ©ries de Volterra

2 SystÚmes à deux entrées et deux sorties

Les sĂ©ries de Volterra peuvent ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©es Ă  des systĂšmes non linĂ©aires multi-entrĂ©es et multi-

sorties. Nous allons voir les conventions qui concernent les systÚmes non linéaires avec deux entrées

et deux sorties, dont nous aurons besoin pour la modélisation électronique.

2.1 DĂ©finitions

Figure II.7: Séries de Volterra deux entrées et deux sorties

Soit (m,n) ∈ M2 = N2 \ (0, 0). La formulation d’un systĂšme non linĂ©aire deux entrĂ©es deux

sorties s’écrit de la maniĂšre suivante :

y1(t) =+∞∑n=0

∫ +∞

−∞...

∫ +∞

−∞ ïž·ïž· ïžžn

[hm,n(t1, t2, ..., tm, τ1, ..., τn)]1

u1(t− t1) ... u1(t− tm) u2(t− τ1) ... u2(t− τn) dt1...dtmdτ1...dτn

y2(t) =+∞∑n=0

∫ +∞

−∞...

∫ +∞

−∞ ïž·ïž· ïžžn

[hm,n(t1, t2, ..., tm, τ1, ..., τn)]2

u1(t− t1) ... u1(t− tm) u2(t− τ1) ... u2(t− τn) dt1...dtmdτ1...dτn (II.11)

De mĂȘme que pour les systĂšmes mono-entrĂ©e et mono-sortie, on peut dĂ©finir les transformĂ©es de La-

place de y(t), u(t) et hm,n(t1, t2, ..., tm, τ1, ..., τn). Il prennent la forme Y (s1, . . . , sm, σ1, . . . , σn),U(s1, . . . , sm, σ1, . . . , σn) et H(s1, . . . , sm, σ1, . . . , σn). Ce sont des vecteurs de dimension 2. Les

variables s1, ..., sn affichent la dĂ©pendance de Hm,n en fonction de l’entrĂ©e 1 tandis que les variables

σ1, ..., σn affichent la dĂ©pendance de Hm,n en fonction de l’entrĂ©e 2.

2.2 Lois d’interconnexion

Nous allons nous intĂ©resser Ă  prĂ©sent aux lois d’interconnexion de deux sĂ©ries de Volterra Ă  deux

entrées et deux sorties. Pour la somme des noyaux, celle-ci est immédiate comme dans le cas des

séries mono-entrée et mono-sortie. Nous ne nous intéressons pas au produit, dont nous ne servirons

pas.

Voyons à présent le cas de la cascade de séries de Volterra à deux entrées et deux sorties. On utilise

les notations suivantes :

14

Page 19: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre II – Introduction aux sĂ©ries de Volterra

Figure II.8: Mise en cascade de séries de Volterra deux entrées deux sorties

s(1,m) = sm (II.12)

s(2,n) = σn (II.13)

(1, (m,n)) =((1, 1), . . . , (1,m), (2, 1), . . . , (2, n)

)(II.14)

s1,(m,n) =(s1,1, . . . , s1,m, s2,1, . . . , s2,n

)(II.15)

s1,(m,n) = s1,1 + · · ·+ s1,m + s2,1 + · · ·+ s2,n (II.16)

(m,n) +(1, (mâ€Č, nâ€Č)

)=

((1,m + 1), . . . , (1,m + mâ€Č), (2, n + 1), . . . , (2, n + nâ€Č)

)(II.17)

M(mâ€Č,nâ€Č)(m,n) = ia,b ∈ (M)(m

â€Č,nâ€Č) | i1,(mâ€Č,nâ€Č) = (m,n) (II.18)

On dĂ©finit i(q, Îœ) par :

i(1, Îœ) =Μ−1∑ÎČ=1

i1,ÎČ + (1, i1,Îœ)

i(2, Îœ) =mâ€Č∑

ÎČ=1

i1,ÎČ +Μ−1∑ÎČ=1

i2,ÎČ + (1, i2,Îœ) (II.19)

On Ă©crit finalement la relation d’interconnexion deux entrĂ©es et deux sorties :

Hm,n(s1,(m,n)) =∑

(mâ€Č,nâ€Č)∈M2

mâ€Č+nâ€Č≀m+n

∑ia,b∈M(mâ€Č,nâ€Č)

(m,n)

mâ€Č∏Μ=1

[Fi1,Îœ ]1(si(1,Îœ))nâ€Č∏

Μ=1

[Fi2,Μ ]2(si(2,Μ))

Gmâ€Č,nâ€Č(si(1,1), . . . , si(1,mâ€Č), si(2,1), . . . , si(2,nâ€Č)) (II.20)

2.3 Application de la loi d’interconnexion en cascade

Pour clarifier un peu les choses, nous allons dĂ©tailler l’application de la formule prĂ©cĂ©dente pour le

terme H(1, 0), soit (m,n) = (1, 0).

La relation II.20 nous dit que mâ€Č + nâ€Č ≀ m + n = 1 soit (mâ€Č, nâ€Č) ∈ (1, 0), (0, 1). Nous pouvons

donc Ă©crire des relations dans sur les deux valeurs possibles de (mâ€Č, nâ€Č). Cela nous permet de trouver

que i1,1 = (1, 0) = i2, 1 et que i(1, 1) = ((1, 1)) = i(2, 1)

15

Page 20: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre II – Introduction aux sĂ©ries de Volterra

En appliquant la formule d’interconnexion, on trouve :

H1,0(s1) = [F1,0(s1)]1G1,0(s1) + [F1,0(s1)]2G0,1(s1) (II.21)

2.4 QuadripĂŽles Ă©lectriques et conventions

De la mĂȘme façon que prĂ©cĂ©demment avec les impĂ©dances gĂ©nĂ©ralisĂ©es, nous allons dĂ©finir un forma-

lisme avec des séries de Volterra à deux entrées et deux sorties, pour faire une correspondance avec

des blocs de composants Ă©lectroniques. Ces blocs vont donc ĂȘtre dĂ©finis comme des quadripĂŽles de

Volterra, prenant en entrĂ©e la tension d’entrĂ©e du bloc Vin, le courant de sortie Iout II.9. La sortie du

quadripĂŽle donnera la tension de sortie du bloc Vout, et le courant d’entrĂ©e Iin. L’inversion dans notre

convention de l’emplacement dans le quadripîle de Volterra des courants va nous permettre de tenir

compte du couplage entre les quadripÎles. Leur mise en série et en parallÚle sont décrites dans les

figures II.10 II.11.

Figure II.9: Formalisme des quadripĂŽles

Figure II.10: Mise en série

La notation en quadripĂŽles de Volterra va ĂȘtre mise en application lors de la recherche des noyaux de

l’amplificateur opĂ©rationnel.

En pratique, lors de la résolution des problÚmes et de la mise en cascade, on va essayer de se limiter à

un minimum d’entrĂ©es sorties si des simplifications sont possibles, pour allĂ©ger la forme des calculs,

et limiter le nombre de bouclages empĂȘchant la rĂ©solution. Ces bouclages pourront ĂȘtre ensuite sup-

primĂ©s Ă  l’aide d’un schĂ©ma annulateur, comme nous l’avons vu pour le changement de convention

impĂ©dance vers admittance, et nous pourrons alors appliquer directement nos relations d’intercon-

nexion.

Par contre, nous remarquons que la présence de contre-réactions et la multiplication des noeuds au

sein d’un circuit peut rendre difficile le passage de l’électronique Ă  des dipĂŽles et quadripĂŽles de

Volterra. C’est pourquoi nous n’avons pas trouvĂ© de mĂ©thode systĂ©matique de rĂ©solution du problĂšme

16

Page 21: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre II – Introduction aux sĂ©ries de Volterra

Figure II.11: Mise en parallĂšle

Figure II.12: ModĂšle de la structure simulable

(voir chapitre suivant), et que les opérations de débouclage sont composées de simplifications des

noeuds "Ă  la main" puis de l’utilisation du schĂ©ma annulateur.

3 Identification en structures simulables

Soit le systÚme décrit dans la figure II.12, avec n filtres linéaires dont les sorties sont multipliées entre

elles, puis cascadĂ© avec un autre filtre linĂ©aire. Cette structure peut s’écrire sous la forme d’une sĂ©rie

de Volterra dont tous les noyaux sont nuls sauf Ă  l’ordre n, il s’écrit A11(s1) A2

1(s2) ... An1 (sn)B1(s1 +

... + sn).

Soit un systĂšme de noyaux hn. D’aprĂšs II.1, y(t) peut s’écrire comme une somme de yn(t) pour

chaque ordre de Volterra. En Ă©crivant l’expression des noyaux et en les identifiant Ă  la structure que

l’on vient de voir, il devient possible de dĂ©terminer le schĂ©ma permettant de simuler le systĂšme.

La structure simulable est composée de cascades de blocs élémentaires, additions, multiplications et

filtres linéaires, sans aucun bouclage.

17

Page 22: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre III

Méthode 1 : séries de Volterra de chaqueétage

A présent, nous allons mettre en application les formalismes que nous venons de voir pour réaliser la

simulation du SansAmp GT2. Le calcul des noyaux de Volterra est prĂ©sentĂ© jusqu’à l’ordre 3 dans un

premier temps, la complexité des calculs augmentant significativement dans les ordres plus élevés.

1 Premier Ă©tage Ă©tudiĂ© : l’étage B

Nous avons commencĂ© par Ă©tudier l’étage du circuit le plus simple : l’étage B, reprĂ©sentĂ© par la figure

I.6. L’étude suit le cheminement suivant : recherche des points d’équilibre de l’étage(§1.1), modĂšle

exact petits signaux de l’amplificateur opĂ©rationnel (§1.2) et calcul des noyaux de Volterra (§1.3),

calcul des noyaux de l’étage B (§1.4), puis identification Ă  une structure simulable (§1.5).

1.1 Points d’équilibre

Une reprĂ©sentation en sĂ©ries de Volterra dĂ©termine la dynamique non linĂ©aire "petit signal" d’un

systĂšme autour d’un point de rĂ©fĂ©rence. De façon naturelle, le point de rĂ©fĂ©rence le plus adaptĂ© dans

notre cas est le point d’équilibre du circuit "au repos" (i.e. avec un signal d’entrĂ©e nul). Ce point

d’équilibre paramĂ©trise les expressions des noyaux de Volterra, et fixe leur domaine de validitĂ©.

A l’équilibre, les tensions Vin = V+, V− et Vout, et les intensitĂ©s IAO et Iout sont constantes. L’étage

B devient donc équivalent au circuit présenté figure III.2, les condensateurs étant au repos équivalents

Ă  des circuits ouverts.

Figure III.1: ReprĂ©sentation simplifiĂ©e de l’étage B, avec Z1 = RS3 + 1/(C11s)et Z2 = R14 + 1/(C12s)

18

Page 23: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre III – MĂ©thode 1 : sĂ©ries de Volterra de chaque Ă©tage

Figure III.2: ReprĂ©sentation Ă  l’équilibre de l’étage B

Figure III.3: Structure de l’amplificateur opĂ©rationnel

On note A = a + A∗ avec A la grandeur rĂ©elle, A∗ la grandeur Ă  l’état d’équilibre, et a la grandeur

en rĂ©gime petits signaux. On cherche V ∗in = V ∗

+, V ∗−, V ∗

out, I∗AO et I∗out . La tension d’entrĂ©e V ∗+ est

Ă©gale Ă  VBIAS . Le courant qui rentre dans l’entrĂ©e V- est nul par dĂ©finition, ce qui implique que la

tension aux bornes de R14 l’est aussi. Donc V ∗− = V ∗

out. De plus, la sortie de l’étage B est connectĂ©e Ă 

l’entrĂ©e de l’amplificateur opĂ©rationnel de l’étage C, qui a un courant entrant nul. Donc I∗out = 0. Et

finalement, par dĂ©finition de notre modĂšle (voir chapitre 1), nous avons V ∗+ = V ∗

− donc V ∗out = VBIAS

Ă  l’équilibre.

1.2 ModĂšle exact petits signaux pour l’amplificateur opĂ©rationnel

Maintenant que nous avons les points d’équilibre pour les diffĂ©rentes grandeurs de l’étage B, nous

pouvons Ă©tablir les Ă©quations petits signaux de l’amplificateur opĂ©rationnel.

dug

dt= U in

AO tanh(GinAOΔ)− ωAOug

vout = UoutAO tanh[Gout

AO(ug −Routiout)]

Δ = v+ − v−

U inAO = IAO/CAO

ωAO =1

RAOCAO(III.1)

1.3 Noyaux de la sĂ©rie de Volterra de l’amplificateur opĂ©rationnel

Les équations suivantes correspondent au schéma bloc présenté en figure III.3. Chacun de ces blocs

est représentable par une série de Volterra élémentaire. Néanmoins, le calcul de séries de Volterra ne

19

Page 24: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre III – MĂ©thode 1 : sĂ©ries de Volterra de chaque Ă©tage

peut se faire que si nous avons Ă  notre disposition des expressions qui font intervenir des polynĂŽmes.

Nous calculons donc le développement limité du tangente hyperbolique.

tanh(x) = x + T3 × x3 + o(x4) = x− 1/3× x3 + o(x4) (III.2)

PrĂ©cisĂ©ment, nous avons T3 = −1/3. Voyons Ă  prĂ©sent l’expression des noyaux de chaque bloc :

‱ Le bloc 1 correspond Ă  une fonction instantanĂ©e dĂ©veloppable en sĂ©rie entiĂšre. Ses noyaux de

Volterra sont donnés dans le domaine de Laplace par, pour k ∈ N :

F 12k+1(s1,2k+1) = U in

AOT2k+1(GinAO)2k+1

F 12k(s1,2k) = 0 (III.3)

‱ Le bloc 2 correspond Ă  un filtre linĂ©aire. Ses noyaux de Volterra sont donnĂ©s par :

F 21 (s1) =

11 + s1

ωAO

F 2n(s1,n) = 0 si n ≄ 2 (III.4)

‱ Pour le bloc 3 on a :

F 31 (s1) = Rout

F 3n(s1,n) = 0 si n ≄ 2 (III.5)

‱ Pour le bloc 4 on a :

F 42k+1(s1,2k+1) = Uout

AOT2k+1(GoutAO)2k+1

F 42k(s1,2k) = 0 (III.6)

En utilisant les lois d’interconnexion (Ă©quations ...), on trouve les noyaux (deux entrĂ©es, une sortie)

de l’ensemble bloc 1-3 et du sommateur, donnĂ©s par :

F 1−3m,n (s1,m, σ1,n) = F 1:2

m (s1,m) = F 1m(s1,m)F 2

1 (s1,m) si n = 0

F 1−3m,n (s1,m, σ1,n) = −F 3

1 (s1) si (m,n) = (0, 1)

F 1−3m,n (s1,m, σ1,n) = 0 si n 6= 0 6= m (III.7)

De mĂȘme pour l’amplificateur opĂ©rationnel, on trouve les noyaux (deux entrĂ©es, une sortie) donnĂ©s

par les lois d’interconnexion :

20

Page 25: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre III – MĂ©thode 1 : sĂ©ries de Volterra de chaque Ă©tage

H1,0(s1) = F 1:21 (s1)F 4

1 (s1)

H0,1(σ1) = −RoutF41 (σ1)

H2,0(s1, s2) = H1,1(s1, σ1) = H0,2(σ1, σ2) = 0

H3,0(s1, s2, s3) = F 1:21 (s1)F 1:2

1 (s2)F 1:21 (s3)F 4

3 (s1, s2, s3)

+F 1:23 (s1, s2, s3)F 4

1 (s1 + s2 + s3)

H2,1(s1, s2, σ1) = F 1:21 (s1)F 1:2

1 (s2)F 1:21 (σ1)(F 4

3 (s1, s2, σ1) + F 43 (s1, σ1, s2) + F 4

3 (σ1, s1, s2))

H1,2(s1, σ1, σ2) = F 1:21 (s1)F 1:2

1 (σ1)F 1:21 (σ2)(F 4

3 (s1, σ1, σ2) + F 43 (σ1, s1, σ2) + F 4

3 (σ1, σ2, s1))

H0,3(σ1, σ2, σ3) = −RoutF43 (σ1, σ2, σ3) (III.8)

Soit comme résultat final :

H1,0(s1) =A1,0

1 + s1/ωAO

H0,1(σ1) = −A0,1

H2,0(s1, s2) = H1,1(s1, σ1) = H0,2(σ1, σ2) = 0

H3,0(s1, s2, s3) =A3,0

(1 + s1/ωAO)(1 + s2/ωAO)(1 + s3/ωAO)+

Aâ€Č3,0

1 + s1+s2+s3ωAO

H2,1(s1, s2, σ1) =A2,1

(1 + s1/ωAO)(1 + s2/ωAO)

H1,2(s1, σ1, σ2) =A1,2

1 + s1/ωAO

H0,3(σ1, σ2, σ3) = A0,3 (III.9)

1.4 Calcul des noyaux de l’étage B

En reprĂ©sentant l’étage B Ă  l’aide des systĂšmes linĂ©aires Z1, Y2 = 1/Z2 et de la sĂ©rie de Volterra

Hm,n pour l’amplificateur opĂ©rationnel, on obtient la structure (exacte, petits signaux) donnĂ©e en

figure III.4. Cette figure fait apparaßtre plusieurs boucles. Ceci pose des difficultés pour le calcul

des noyaux de Volterra de l’étage B. Pour lever ce problĂšme, on construit des systĂšmes Ă©quivalents

non bouclĂ©s, en procĂ©dant en deux Ă©tapes : suppression de la boucle fermĂ©e Z1 → Y2 → Z1, et

suppression de la boucle impliquant Hm,n grñce à l’introduction d’un "systùme annulateur".

Figure III.4: Structure de l’étage B

21

Page 26: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre III – MĂ©thode 1 : sĂ©ries de Volterra de chaque Ă©tage

Suppression de la boucle fermĂ©e Z1 → Y2 → Z1

On considÚre le bouclage des impédances / admittances comme un schéma bloc avec une entrée et

deux sorties. On obtient la représentation suivante :

Figure III.5: Suppression de la boucle fermée

On peut alors Ă©crire :

Z = Y2W =Y2

1 + Z1Y2U

V = Z1VZ1Y2

1 + Z1Y2U (III.10)

On obtient la figure III.6 aprÚs débouclage, avec :

P1(s1) =Z1Y2

1 + Z1Y2

Q1(s1) =Y2

1 + Z1Y2(III.11)

Figure III.6: Structure simplifiĂ©e de l’étage B

SystÚme annulateur et principe de débouclage

Pour finalement obtenir la reprĂ©sentation de l’ensemble, on utilise les lois d’interconnexion, et on

écrit un schéma annulateur (voir figure III.7)

22

Page 27: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre III – MĂ©thode 1 : sĂ©ries de Volterra de chaque Ă©tage

Figure III.7: Suppression de la boucle fermée

Expression des noyaux de l’étage B

GrĂące au schĂ©ma annulateur, on peut Ă©crire enfin les noyaux de l’étage :

G1(s1) =H1,0(s1)

1 + P1(s1)H1,0(s1)−Q1(s1)H0,1(s1)= H1,0(s1)×Gâ€Čâ€Č

1(s1)

G2(s1, s2) = 0

G3(s1, s2, s3) = Gâ€Č3(s1, s2, s3)×Gâ€Čâ€Č

3(s1, s2, s3)

Gâ€Č3(s1, s2, s3) = (1−G1(s1)P1(s1))(1−G1(s2)P1(s2))(1−G1(s3)P1(s3))H3,0(s1, s2, s3)

+(1−G1(s1)P1(s1))(1−G1(s2)P1(s2))G1(s3)Q1(s3)H2,1(s1, s2, σ3)

+(1−G1(s1)P1(s1))G1(s2)Q1(s2)G1(s3)Q1(s3)H1,2(s1, σ1, σ2)

+G1(s1)Q1(s1)G1(s2)Q1(s2)G1(s3)Q1(s3)H0,3(σ1, σ2, σ3)

Gâ€Čâ€Č3(s1, s2, s3) =

11 + P1(s1 + s2 + s3)H1,0(s1 + s2 + s3)−Q1(s1 + s2 + s3)H1,0(s1 + s2 + s3)

= Gâ€Čâ€Č1(s1 + s2 + s3) (III.12)

1.5 Structure simulable de l’étage B

Pour obtenir la structure simulables de l’étage B, on applique directement ces Ă©quations, avec le

formalisme vu à la fin du chapitre précédent.

Figure III.8: Structure simulable de l’étage B

23

Page 28: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre III – MĂ©thode 1 : sĂ©ries de Volterra de chaque Ă©tage

On obtient des combinaisons de filtres en cascade, sommes et produits, déterminés pour chaque noyau

de Volterra de l’étage, puis sommĂ©s en sortie. Notons Ă©galement la prĂ©sence de gains statiques (tri-

angles sur la structure) et des fonctions puissance 2 ou 3 de l’entrĂ©e.

2 Étages suivants

A présent, nous avons les moyens pour calculer les autres étages. Nous nous basons sur les calculs

qui ont Ă©tĂ© faits sur l’étage B, auxquels nous ajoutons quelques variantes.

2.1 Étage A1

Pour l’étage A1, nous avons trois Ă©lĂ©ments supplĂ©mentaires Ă  considĂ©rer par rapport Ă  l’étage B. Ces

trois Ă©lĂ©ments mis Ă  part, les calculs de l’étage B peuvent rĂ©utilisĂ©s tels quels.

Pour commencer, un Ă©tage linĂ©aire est prĂ©sent en entrĂ©e de l’amplificateur opĂ©rationnel. Celui-ci

peut ĂȘtre modĂ©lisĂ© facilement Ă  l’aide d’un filtre d’ordre 2, dont la formulation est prĂ©sentĂ©e dans

le premier chapitre. Ce bloc est parfaitement dĂ©couplĂ© du reste, ses noyaux de Volterra peuvent ĂȘtre

directement cascadés aux noyaux de la suite.

Ensuite, nous remarquons que l’amplificateur opĂ©rationnel n’est pas dans ce cas en parallĂšle avec un

condensateur, mais seulement une rĂ©sistance, ce qui va simplifier certains calculs, et descendre l’ordre

des filtres.

Enfin, l’élĂ©ment le plus ennuyeux est la prĂ©sence d’un bloc linĂ©aire en sortie de l’amplificateur opĂ©-

rationnel. Celui-ci n’est absolument pas dĂ©couplĂ© du reste, et va influencer le comportement du bloc

non-linéaire. Pour garder nos conventions, et éviter de reprendre les calculs du début, nous avons

trouvé un moyen de tenir du couplage simplement. Pour commencer, un bloc linéaire qui correspond

au diviseur de tension à impédances complexes est cascadé en sortie du bloc non linéaire. Ensuite,

un bloc Ă  part est ajoutĂ© Ă  l’entrĂ©e IoutAO de l’amplificateur opĂ©rationnel, qui correspond au courant

traversant le dernier bloc linĂ©aire. Celui-ci est calculĂ© en rĂ©solvant l’équation suivante :

I =V2 − V1

Z1 + Z2=

V1Z2

Z1+Z2− V1

Z1 + Z2(III.13)

2.2 Étage A2

Dans cet étage complÚtement linéaire, nous avons simplement trois filtres à cascader, dont les trans-

formĂ©es de Laplace peuvent ĂȘtre dĂ©terminĂ©es facilement Ă  partir de ce qui a Ă©tĂ© fait dans le premier

chapitre. Nous considĂ©rons ces trois blocs parfaitement dĂ©couplĂ©s, grĂące Ă  la prĂ©sence d’un amplifi-

cateur opérationnel en configuration suiveur entre les deux premiers blocs, et ensuite pour la derniÚre

jonction grĂące Ă  la prĂ©sence de l’amplificateur opĂ©rationnel Ă  l’entrĂ©e de l’étage suivant.

2.3 Étage C

L’étage C est une variante des Ă©tages A1 et B. Le bloc non linĂ©aire est pratiquement identique Ă  celui

de l’étage B, avec un terme supplĂ©mentaire Ă  ajouter de la mĂȘme façon que pour le bloc A1, du Ă 

24

Page 29: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre III – MĂ©thode 1 : sĂ©ries de Volterra de chaque Ă©tage

la prĂ©sence de deux rĂ©sistances en sortie d’étage. Le calcul des deux blocs linĂ©aires Ă  ajouter se fait

d’ailleurs simplement, ce sont de simples gains (pas d’impĂ©dances complexes).

3 Structure des Ă©tages

On utilise des filtres d’ordre 1, 2 et 3, qui ont la forme suivante :

F (s) =∑N

n=1 bnsn∑Mm=1 amsm

(III.14)

Les conventions sont prĂ©sentĂ©es sur chaque Ă©tage, et font rĂ©fĂ©rence aux expressions que l’on trouve

en annexes.

Figure III.9: Structure simulable de l’étage A1

Figure III.10: Structure simulable de l’étage A2

Figure III.11: Structure simulable de l’étage C

25

Page 30: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre IV

MĂ©thode 2 : reprĂ©sentations d’état

En plus de la simulation du SansAmp GT2, avec les séries de Volterra, nous nous sommes intéressés

Ă  une rĂ©solution du problĂšme utilisant les reprĂ©sentations d’état, et les mĂ©thodes numĂ©riques de Euler

et Runge-Kutta. Cette approche nous permettra de comparer les performances de deux méthodes de

simulation numĂ©rique du mĂȘme circuit, avec les mĂȘmes Ă©quations, et des approximations diffĂ©rentes.

1 Écriture des reprĂ©sentations d’état de l’étage B

Pour Ă©crire la reprĂ©sentation d’état d’un systĂšme donnĂ©, on pose sous forme de vecteurs ses entrĂ©es

(vecteur U), ses sorties (vecteur Y) et ses Ă©tats intermĂ©diaires (vecteur X) qui nous permettront d’arri-

ver à la résolution. Les équations sont ensuite mises sous la forme générale suivante, qui nous donnera

une reprĂ©sentation d’état valide :

X = f(X, U)

Y = g(X, U) (IV.1)

De plus, comme pour les sĂ©ries de Volterra, nous considĂ©rons les Ă©quations autour des points d’équi-

libre, qu’il convient de calculer. On note A = a + A∗ avec A la grandeur rĂ©elle, A∗ la grandeur Ă 

l’état d’équilibre, et a la grandeur en rĂ©gime petits signaux.

x = x + X∗ = f(x + X∗, u + U∗)

y = g(x + X∗, u + U∗)− Y ∗ = g(x + X∗, u + U∗)− g(X∗, U∗) (IV.2)

Nous remarquons qu’une sĂ©paration est faite entre le comportement dynamique du systĂšme, rĂ©gi par

les variables d’état intermĂ©diaires, et son comportement statique qui donne la valeur de la sortie du

systĂšme, en fonction de l’entrĂ©e et des Ă©tats intermĂ©diaires.

En nous inspirant du travail qui a Ă©tĂ© fait pour les sĂ©ries de Volterra, nous allons Ă©crire pour l’étage

B les reprĂ©sentations d’état de l’amplificateur opĂ©rationnel, ainsi que des deux combinaisons d’impĂ©-

dances / admittances prĂ©sentes dans l’étage dans le schĂ©ma simplifiĂ© de l’étage B.

Dessin

26

Page 31: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre IV – MĂ©thode 2 : reprĂ©sentations d’état

1.1 Amplificateur opérationnel

Pour l’amplificateur opĂ©rationnel, nous posons les vecteurs suivants comme paramĂštres d’état :

UAO =

Δ = V+ − V−

IoutAO

VBIAS

XAO = ug YAO = V outAO (IV.3)

Nous calculons les point d’équilibre pour chacun des paramĂštres d’état, ce qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© dans

les chapitres précédents. On obtient :

U∗AO =

Δ∗ = 0

(IoutAO)∗ = 0

VBIAS

X∗AO = 0 Y ∗

AO = VBIAS (IV.4)

Et Ă  partir des Ă©quations du premier chapitre, nous pouvons Ă©crire directement les Ă©quations d’état

suivantes :

˙xAO = f(xAO, uAO) = −ωAO.xAO + U inAO tanh(Gin

AO.Δ)

yAO = g(xAO, uAO) = UoutAO × tanh(Gout

AO.xAO −GinAORout

AOIoutAO) (IV.5)

1.2 ImpĂ©dances de l’étage B

Les deux blocs d’impĂ©dances / admittances sont des filtres linĂ©aires du deuxiĂšme ordre (P1B et Q1B),

dont les expressions ont Ă©tĂ© calculĂ©es prĂ©cĂ©demment. Chaque filtre s’écrit sous la forme suivante dans

le domaine de Laplace :

F (s) =bmsm + ... + b1s + b0

sn + ... + a1s + a0= S(s)/E(s) (IV.6)

ReprĂ©sentation d’état d’un filtre linĂ©aire

On considĂšre pour commencer le cas m < n. On peut donc Ă©crire

S(s)/E(s) =1

sn + ... + a1s + a0× (bmsm + ... + b1s + b0)

=Y (s)E(s)

× S(s)Y (s)

E(s) =1

sn + ... + a1s + a0Y (s)

S(s) = (bmsm + ... + b1s + b0)Y (s) (IV.7)

Soit encore :

27

Page 32: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre IV – MĂ©thode 2 : reprĂ©sentations d’état

dny(t)dtn

+ an−1dn−1y(t)dtn−1

+ ... +a1dy(t)dt

+ a0y(t) = e(t)

s(t) = bmdmy(t)dtm

+ ... +b1dy(t)dt

+ b0y(t) (IV.8)

On prend alors le vecteur d’état suivant :

X =

y(t)dy(t)dt

...dn−1y(t)dtn−1

(IV.9)

On a alors les Ă©quations d’état suivantes :

X =

0 1 0 ... 0

0 0 1 ... 0

...

0 0 0 ... 1

−a0 −a1 −a2 ... −an−1

X +

0

0

...

0

1

e(t)

s(t) =[

b0 b1 ... bm 0 ... 0]X (IV.10)

Pour m = n, on doit Ă©crire la forme suivante :

S(s)/E(s) =bnsn + ... + b1s + b0

sn + ... + a1s + a0= bn +

bâ€Čn−1sn−1 + ... + bâ€Č1s + bâ€Č0

sn + ... + a1s + a0(IV.11)

On en revient au problĂšme prĂ©cĂ©dent, on rĂ©sout avec les b’, et on obtient les Ă©quations d’état sui-

vantes :

X =

0 1 0 ... 0

0 0 1 ... 0

...

0 0 0 ... 1

−a0 −a1 −a2 ... −an−1

X +

0

0

...

0

1

e(t)

s(t) =[

bâ€Č0 bâ€Č1 ... bâ€Čn−1 0 ... 0]X + bne(t) (IV.12)

Application

On peut maintenant appliquer directement ce que l’on vient de voir, et Ă©crire les paramĂštres d’état :

U1 = V in1 X1 =

[y(t)

dy(t)/dt

]Y1 = V out

1 (IV.13)

28

Page 33: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre IV – MĂ©thode 2 : reprĂ©sentations d’état

U2 = V in2 X2 =

[y(t)

dy(t)/dt

]Y2 = Iout

2 (IV.14)

Ces systĂšmes Ă©tant des filtres linĂ©aires, on ne se prĂ©occupe pas de leurs points d’équilibre, qui seront

dĂ©pendants des connexions effectuĂ©es avec l’amplificateur opĂ©rationnel. On peut donc Ă©crire leurs

Ă©quations d’état :

X1 = A1X1 + B1U1

Y1 = C1X1 + D1U1

A1 =

[0 1−1

R1R2C1C2

−(1+R1C1+R2C2)R1R2C1C2

]

B1 =

[0

1

]C1 =

[0 −1

R1R2C1C2

]D1 = 1 (IV.15)

X2 = A2X2 + B2U2

Y2 = C2X2 + D2U2

A2 =

[0 1−1

R1R2C1C2

−(1+R1C1+R2C2)R1R2C1C2

]

B2 =

[0

1

]C2 =

[−1

R1R2C1C2

−(1+R2C2)R1R2C1C2

]D2 =

1R1

(IV.16)

1.3 ReprĂ©sentation d’état gĂ©nĂ©rale de l’étage B

Les paramĂštres d’état de tout l’étage sont les suivants :

U = V inB X =

XAO

X1

X2

Y = V outB (IV.17)

Nous Ă©crivons les expressions des entrĂ©es de l’amplificateur opĂ©rationnel, placĂ© dans l’étage B :

Δ = V inB − Y1 = V in

B − C1X1 −D1UoutAO × tanh(Gout

AO.XAO −GinAORout

AOIoutAO)

IoutAO = Y2 = C2X2 −D2U

outAO × tanh(Gout

AO.XAO −GinAORout

AOIoutAO) (IV.18)

29

Page 34: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre IV – MĂ©thode 2 : reprĂ©sentations d’état

Pour obtenir une reprĂ©sentation d’état valide, il est nĂ©cessaire de trouver l’expression de X et Y en

fonction de U et X . Nous allons voir comment y arriver.

2 Résolution du débouclage

2.1 ProblĂšme

A présent, nous utilisons les expressions de Δ et IoutAO, que nous réinjectons dans les autres équations,

pour obtenir notre reprĂ©sentation d’état. En dĂ©roulant l’expression de IoutAO, une Ă©quation du type

x+a tanh(x)+ b = 0 apparaĂźt, celle-ci n’a pas de solution analytique, il est nĂ©cessaire d’utiliser une

méthode numérique de résolution de cette équation, par exemple Newton-Raphson (voir plus loin).

Cette étape réalisée, on obtient une expression du type IoutAO = I(X, U) comme solution, et on peut

Ă©crire une reprĂ©sentation d’état valide de l’étage B :

X = f(X, U) =

˙XAO

X1

X2

=

f(XAO, UAO)

A1X1 + B1g(XAO, UAO)

A2X2 + B2g(XAO, UAO)

Y = g(XAO, UAO) = g(X, U) (IV.19)

soit

˙XAO = −ωAO.XAO + U inAO tanh(Gin

AO.Δ(X, U))

X1 = A1X1 + B1UoutAO × tanh(Gout

AO.XAO −GinAORout

AOI(X, U))

X2 = A2X2 + B2UoutAO × tanh(Gout

AO.XAO −GinAORout

AOI(X, U))

Y = UoutAO × tanh(Gout

AO.XAO −GinAORout

AOI(X, U)) (IV.20)

2.2 Solution (Newton-Raphson)

La mĂ©thode numĂ©rique de rĂ©solution de l’équation x + a tanh(x) + b = 0 se fait avec la mĂ©thode

de Newton Raphson. Pour chaque Ă©chantillon Ă  calculer, on fait un certain nombre d’itĂ©rations pour

atteindre la convergence vers une solution.

Soit tk l’instant considĂ©rĂ©, x l’itĂ©ration numĂ©ro n-1 pour l’instant tk et x∗ l’itĂ©ration n. On pose

comme solution x∗ = x + Δ. On pose l’hypothĂšse que Δ est trĂšs petit, ce qui nous permet d’écrire

que :

tanh(x∗) = tanh(x) +d tanh(x)

dtΔ (IV.21)

Notre Ă©quation de dĂ©part s’écrit :

0 = [1 + a(1 + tanh2(x))]Δ + x + a tanh(x) + b (IV.22)

30

Page 35: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre IV – MĂ©thode 2 : reprĂ©sentations d’état

On remplace Δ par x∗ − x, ce qui nous permet d’écrire l’expression utilisable :

x∗ =x + a tanh(x) + b

1 + a(1 + tanh2(x))+ x (IV.23)

Deux remarques : tout d’abord, Ă  la premiĂšre itĂ©ration de calcul pour l’instant tk, nous dĂ©cidons de

prendre la valeur de x calculĂ©e Ă  l’instant tk−1 comme x initial. Les variations d’un Ă©chantillons Ă©tant

relativement faibles, ce choix devrait nous donner une certaine rapidité de convergence.

Ensuite, dans notre cas prĂ©cis, le paramĂštre a est une fonction analytique de x∗. Cela ajoute un calcul

supplémentaire à chaque itération, mais ne contrarie pas la validité de notre équation, ainsi que sa

convergence Ă©ventuelle.

3 Équations d’état pour tous les Ă©tages

En reprenant les raisonnements que nous avons vu dans ce chapitre, et dans le chapitre précédent, il

est possible en partant de la reprĂ©sentation d’état de l’étage B d’aboutir directement Ă  celle des Ă©tages

A1, A2 et C. Il suffit pour cela de considĂ©rer chaque bloc Ă  l’intĂ©rieur de chaque Ă©tage sĂ©parĂ©ment

(voir chapitre 1) en dĂ©terminant sa relation d’état.

4 Résolution numérique des équations

Une fois que les reprĂ©sentations d’état de chaque Ă©tage ont Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©es, nous utilisons les mĂ©-

thodes de résolution numériques de Euler explicite et de Runge-Kutta, qui sont à peu prÚs équivalentes

en termes de construction, et dont nous Ă©valuerons les performances. Ces techniques permettent de

calculer la variable d’état intermĂ©diaire Ă  l’instant n+1 en fonction de celle de l’instant n, et donc

de rĂ©soudre l’équation dynamique. Une fois ce calcul rĂ©alisĂ©, celui de la variable d’état de sortie

Y = g(X, U) est immédiat.

Pour rĂ©soudre l’équation dynamique avec la mĂ©thode d’Euler explicite, nous Ă©crivons simplement :

Xn+1 −Xn

TE= f(Xn, Un),

Xn+1 = TEf(Xn, Un) + Xn, (IV.24)

avec TE la pĂ©riode d’échantillonnage.

Pour rĂ©soudre l’équation dynamique avec la mĂ©thode de Runge-Kutta d’ordre 2, nous Ă©crivons :

X = f(X, U) = φU (X, t)

Xn+1 = Xn + k2 (IV.25)

Avec :

31

Page 36: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre IV – MĂ©thode 2 : reprĂ©sentations d’état

k1 = TEφU (Xn, tn) = TEf(Xn, Un)

k2 = TEφU (Xn + k1/2, tn + TE/2) = TEf(Xn + k1/2,Un+1 + Un

2) (IV.26)

La stabilitĂ© de cette mĂ©thode de rĂ©solution fera l’objet d’une Ă©tude ultĂ©rieure.

32

Page 37: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre V

Simulation temps réel des deux méthodeset résultats

Nous allons à présent voir comment implanter nos modÚles en numérique, pour une simulation temps

rĂ©el du SansAmp GT2. Nous avons choisi d’utiliser le SDK VST de Steinberg, le VST (Virtual Studio

Technology) étant le format de plug-in temps réel le plus répandu dans le domaine de la musique

assistĂ©e par ordinateur. Le langage de programmation choisi est le C++, via l’environnement Visual

Studio 2003.NET de Microsoft, sur plate-forme Windows. Ce travail a Ă©tĂ© effectuĂ© avec l’aide de

Remy Muller.

1 Implantation Volterra

Grùce aux structures simulables obtenues directement à la fin du travail sur les séries de Volterra,

les algorithmes d’application des noyaux de chaque Ă©tage sont dĂ©jĂ  disponibles, le seul travail res-

tant à effectuer est la discrétisation de chaque filtre, calculé dans le domaine de Laplace, ainsi que

l’implĂ©mentation du surĂ©chantillonage :

1.1 Suréchantillonage

Les traitements numĂ©riques gĂ©nĂ©rant de la distorsion jusqu’à l’ordre 3, il est nĂ©cessaire de surĂ©chan-

tillonner le signal pour éviter les phénomÚnes de repliement. En effet, notre distorsion amenant la

crĂ©ation d’harmoniques, elle est susceptible avec une frĂ©quence d’échantillonnage basse (par exemple

44 100 Hz) de faire apparaßtre des composantes au delà de la demi-fréquence de Nyquist, qui par re-

pliement vont perturber la qualité sonore du résultat (composantes inharmoniques dans les hautes

fréquences).

La solution Ă  ce problĂšme est d’augmenter la frĂ©quence d’échantillonnage de travail. Le signal d’en-

trĂ©e Ă©tant Ă  bande limitĂ©e dans le domaine de l’audible (jusqu’à 20 kHz environ), les composantes de

rang 3 superflues ne perturberont plus le signal utile, il sera alors possible de les filtrer complĂštement

puis de revenir Ă  la frĂ©quence d’échantillonnage de dĂ©part, avec un signal sonore plus propre.

33

Page 38: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre V – Simulation temps rĂ©el des deux mĂ©thodes et rĂ©sultats

OĂč implanter le surĂ©chantillonnage ? Deux possibilitĂ©s : surĂ©chantillonnage sur chaque Ă©tage, ou une

seule fois avec de l’ordre 3 exclusif en sortie (pas d’ordre 9, 27 etc. qui serait faux de toute façon).

(filtres polyphase de MusicDSP.com)

1.2 SynthĂšse des filtres

Les structures simulables obtenues Ă  la fin du chapitre 4 nous indiquent directement la forme de

l’algorithme de calcul Ă  implanter. NĂ©anmoins, les filtres sont Ă©crits dans le domaine de Laplace, et il

est nécessaire de les discrétiser pour avoir une représentation en Z.

La transition entre les deux domaines peut se faire en utilisant la transformĂ©e bilinĂ©aire, c’est Ă  dire

en Ă©crivant :

s =2Te

× 1− z−1

1 + z−1(V.1)

En appliquant la transformée bilinéaire sur la forme générale des filtres en Laplace, on obtient les

formules suivantes Ă  appliquer directement :

F (s) =∑N

n=1 bnsn∑Nn=1 ansn

F (z) =PN

n=1 bâ€Čnz−nPNn=1 aâ€Čmz−n

(V.2)

Pour l’ordre 1 (n = 1) :

aâ€Č0 = a0TE + 2a1

aâ€Č1 = a0TE − 2a1

bâ€Č0 = b0TE + 2b1

bâ€Č1 = b0TE − 2b1 (V.3)

Pour l’ordre 2 (n = 2) :

aâ€Č0 = a0T2E + 2TEa1 + 4a2

aâ€Č1 = 2T 2Ea0 − 8a2

aâ€Č2 = a0T2E − 2TEa1 + 4a2

bâ€Č0 = b0T2E + 2TEb1 + 4b2

bâ€Č1 = 2T 2Eb0 − 8b2

bâ€Č2 = b0T2E − 2TEb1 + 4b2 (V.4)

Pour l’ordre 3 (n = 3) :

34

Page 39: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre V – Simulation temps rĂ©el des deux mĂ©thodes et rĂ©sultats

aâ€Č0 = T 3Ea0 + 2T 2

Ea1 + 4TEa2 + 8a3

aâ€Č1 = 3T 3Ea0 + 2T 2

Ea1 − 4TEa2 − 24a3

aâ€Č2 = 3T 3Ea0 − 2T 2

Ea1 − 4TEa2 + 24a3

aâ€Č3 = T 3Ea0 − 2T 2

Ea1 + 4TEa2 − 8a3

bâ€Č0 = T 3Eb0 + 2T 2

Eb1 + 4TEb2 + 8b3

bâ€Č1 = 3T 3Eb0 + 2T 2

Eb1 − 4TEb2 − 24b3

bâ€Č2 = 3T 3Eb0 − 2T 2

Eb1 − 4TEb2 + 24b3

bâ€Č3 = T 3Eb0 − 2T 2

Eb1 + 4TEb2 − 8b3 (V.5)

La transformée bilinéaire ne donne pas une conversion numérique parfaite du filtre exprimé dans le

domaine de Laplace. En particulier, elle implique une distorsion de l’espace des frĂ©quences, qui tend

Ă  Ă©loigner la rĂ©ponse du filtre dans les domaines lorsqu’on se rapproche des hautes frĂ©quences.

Lorsqu’on a besoin d’une grande prĂ©cision autour de la frĂ©quence de coupure d’un filtre, on peut rĂ©ali-

ser un "pré-warping" qui va recalculer la fréquence de coupure effective du filtre numérique, en tenant

compte de la distorsion de l’espace des frĂ©quences. Dans notre cas, l’erreur Ă©tant aux environs de la

demi-frĂ©quence de Nyquist, nous n’utilisons pas de prĂ©-warping, le surĂ©chantillonage garantissant

une précision convenable dans le domaine audible.

[23]

2 Implantation Runge-Kutta

L’implĂ©mentation de Runge-Kutta n’a pas pu ĂȘtre effectuĂ©e durant le stage, faute de temps, mais sera

rĂ©alisĂ©e Ă  l’avenir, pour clore le travail sur les modĂ©lisations de circuits audio analogiques.

Toutefois, la procĂ©dure envisagĂ©e pour implanter la rĂ©solution des reprĂ©sentations d’état avec les

méthodes numériques de Runge-Kutta, et de Newton-Raphson, est la suivante :

Dans chaque bloc, pour l’instant tn+1 on calcule Xn+1 en fonction de f(X, U), de Xn, de (IoutAO)n, et

de Un. On peut alors calculer le (IoutAO)n+1 ainsi que Yn+1, puis nous continuons pour les Ă©chantillons

suivants. L’initialisation se fait avec des valeurs nulles.

Concernant la mĂ©thode de Newton-Raphson, le nombre d’itĂ©rations doit ĂȘtre limitĂ© Ă  une valeur

constante, pour que le temps-réel soit envisageable. On peut imaginer faire en offline ou au démarrage

du plug-in une phase d’initialisation qui calcule ce nombre d’itĂ©rations fixes en fonction de contraintes

optimales, comme les performances CPU et l’erreur maximale souhaitĂ©e.

3 RĂ©sultats

Pour des problÚmes de temps, les résultats pour la méthode des séries de Volterra seront disponibles

pendant la soutenance orale, ainsi que les valeurs numériques. Néanmoins, le plug-in VST temps réel

a été développé, et nous pouvons faire quelques remarques sur ce qui en sort.

35

Page 40: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre V – Simulation temps rĂ©el des deux mĂ©thodes et rĂ©sultats

10 100 1K 10K−040

−020

−003+000

+020

Fréquence

dB

Module de Filtre F1 − Ordre 1

LaplaceZ

10 100 1K 10K

−pi

−pi/2

−pi/4

+00pi

Fréquence

rd

Phase de Filtre F1 − Ordre 1

LaplaceZ

Figure V.1: Diagramme de Bode pour un filtre en Z et Laplace, de fréquence decoupure 1000 Hz

En utilisant uniquement des Ă©tages linĂ©aires, le son en provenance d’une guitare Ă©lectrique subit des

colorations dues à la présence des filtres linéaires. Par contre, en activant les étages non linéaires, la

sortie prend une amplitude démesurée problématique.

En rencontrant ce problĂšme, nous avons Ă©mis deux hypothĂšses expliquant le dysfonctionnement. La

premiĂšre Ă©tait une instabilitĂ© Ă©ventuelle de certains filtres. AprĂšs vĂ©rification sous Matlab, il s’est

avĂ©rĂ© que c’était en partie le cas pour certains filtres, dont il a fallu reprendre les expressions.

Toutefois, l’explication la plus pertinente Ă©tait que le dĂ©veloppement limitĂ© du tanh(x) au troisiĂšme

ordre est trÚs insuffisant, et amÚne des divergences au delà du domaine de validité de la série entiÚre.

Or, en cherchant des sonorités saturées sur le SansAmp GT2, on sort trÚs rapidement de ce domaine

36

Page 41: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre V – Simulation temps rĂ©el des deux mĂ©thodes et rĂ©sultats

malheureusement. Nous devrons donc à l’avenir augmenter l’ordre de Volterra de la simulation, ou

modifier le gain des noyaux non linéaires, en agissant par exemple sur le T3 du développement limité,

pour étendre le domaine de validité de la simulation.

37

Page 42: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Conclusion générale et perspectives

Pour conclure ce rapport, il semble important de faire un bilan sur le travail effectué pendant le stage.

Au prix de quelques efforts, il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© qu’il Ă©tait possible de simuler des circuits Ă©lectroniques

en utilisant les sĂ©ries de Volterra, outil encore peu Ă©tudiĂ© Ă  l’heure actuelle dans ce contexte. NĂ©an-

moins, les dĂ©marches Ă  effectuer sont contraignantes, et gagneraient Ă  ĂȘtre automatisĂ©es par un outil

de résolution systématique, surtout pour les ordres élevés.

Autre point important, le fait que le travail n’ait pas Ă©tĂ© totalement abouti. Par manque de temps,

certains aspects du stage ont été vus trÚs rapidement, et seront finalisés ultérieurement, par exemple

sur tout ce qui concerne la méthode de Runge-Kutta, la vérification de sa convergence, son application

logicielle, ainsi que la simulation de l’ensemble de la pĂ©dale SansAmp GT2... Pour les sĂ©ries de

Volterra, un grand nombre de points pourraient ĂȘtre amĂ©liorĂ©s, pour garantir la stabilitĂ© et une qualitĂ©

sonore optimale. Par exemple, on pourrait travailler sur un remplacement du développement limité

en séries entiÚres par du Volterra-Padé qui garantirait des termes constants en dehors du domaine de

validité plutÎt que de la divergence.

Et bien entendu, tous ces outils pourront ĂȘtre rĂ©utilisĂ©s sur d’autres circuits intĂ©ressants, pour conti-

nuer à développer leur potentiel.

38

Page 43: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Bibliographie

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operational amplifiers. Technical report, IEEE Journal of Solid-State Circuits, Vol. SC-9, No.6,

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[7] Thomas HĂ©lie. On the use of Volterra series for efficient real-time simulations of weakly nonli-

near analog audio devices : Application to the Moog ladder filter. In Proc. of the Int. Conf. on

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[8] Thomas Hélie. Introduction aux séries de volterra. Technical report, Cours de la formation

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39

Page 44: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

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of the Int. Conf. on Digital Audio Effects (DAFx-06), pages 1–6, Montreal, Quebec, Canada,

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[24] Udo Zölzer. Digital Audio Signal Processing. John Wiley and Sons Ltd., 1997.

[25] Udo Zölzer. DAFX - Digital Audio Effects. John Wiley and Sons Ltd., 2002.

40

Page 45: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre VI

Annexes

1 Expression des filtres pour les séries de Volterra

Ci dessous sont prĂ©sentĂ©s l’ensemble des expressions des filtres en Laplace utilisĂ©s dans les structures

simulables de Volterra, voire dans les reprĂ©sentations d’état.L1

a0 1

a1 1/ωAO

b0 1

b1 0

1.1 Étage A

P1A

a01

C8(R8+R9)

a1 1

b01

C8(R8+R9)

b1C8R8

C8(R8+R9)

Q1A

a01

C8(R8+R9)

a1 1

b0 0

b1C8R8

C8(R8+R9)

FR1A

a0 1

a1 (R3 + R4)C3

b0 0

b1 R4C3

T1A1

a0 1

a1 (R11(1−DRV ) + (R11(DRV ) + R12))CS3

b0 O

b1 (R11(DRV ) + R12)CS3

T1A2

a0 1

a1 2 ∗ (R11(1− α) + (R11(α) + R12))CS3

a2 (R11(1− α) + (R11(α) + R12))2C2S3

b0 O

b1 −CS3

b2 −R11(1− α)C2S3

41

Page 46: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre VI – Annexes

Gâ€Čâ€ČA

a0 1

a11

ωAOC8(R8+R9) + 1 + C8R8(A1,0−A0,1)C8(R8+R9)

a21

ωAO− C8R8A0,1

C8(R8+R9)

b0(1+A1,0)

C8(R8+R9)

b11

ωAOC8(R8+R9) + 1

b21

ωAO

ΩA

a0 1

a1 (C4 + C5)(R6 + R7)

a2 C4R7(C4R6 + 2C5R7)

a3 RoutAOC5R7C6R6C4

b0 -1

b1 (C4RoutAO − (C4 + C5)(R6 + R7))

b2 C4(C5RoutAOR7 + C4R

outAOR6 − 2R6C5R7 + Rout

AOC5R6 − C4R6R7)

b3 C24Rout

AOR6C5R7

1.2 Étage B

P1B

a0 1

a11+RS3C11+R14C12

RS3R14C11C12

a2 1

b0 1

b1RS3C11+R14C12RS3R14C11C12

b2 1

Q1B

a0 1

a11+RS3C11+R14C12

RS3R14C11C12

a2 1

b01

RS3

b1RS3C11

RS3RS3R14C11C12

b21

RS3

Gâ€Čâ€Č1B

a0 1

a11

ωAO+ (1 + RS3C11 + R14C12) + A1,0(RS3C11 + R14C12)−A0,1C11

a2 1 + 1+RS3C11+R14C12ωAORS3R14C11C12

+ A1,0 + A0,1

RS3

a31

ωAO

b01

RS3R14C11C12

b11

ωAO+ (1 + RS3C11 + R14C12)

b2 (1 + 1+RS3C11+R14C12ωAOR1R14C11C12

)

b31

ωAO

42

Page 47: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre VI – Annexes

1.3 Étage C

P1C

a0 1

a11+RS2C20+R24C19

RS2R24C20C19

a2 1

b0 1

b1RS2C20+R24C19RS2R24C20C19

b2 1

Q1C

a0 1

a11+RS2C20+R24C19

RS2R24C20C19

a2 1

b01

RS2

b1RS2C20

RS2RS2R24C20C19

b21

RS2

Gâ€Čâ€Č1C

a0 1

a11

ωAO+ (1 + RS2C20 + R24C19) + A1,0(RS2C20 + R24C19)−A0,1C20

a2 1 + 1+RS2C20+R24C19ωAORS2R24C20C19

+ A1,0 + A0,1

RS2

a31

ωAO

b01

RS2R24C20C19

b11

ωAO+ (1 + RS2C20 + R24C19)

b2 (1 + 1+RS2C20+R24C19ωAOR1R24C20C19

)

b31

ωAO

2 Expression des constantes pour les séries de Volterra

A1,0 UoutAOGout

AOU inAOGin

AO

A0,1 −UoutAOGout

AORoutAO

A2,0 0

A1,1 0

A0,2 0

A3,0 (U inAOGin

AO)3 × T3UoutAO(Gout

AO)3

Aâ€Č3,0 U in

AOT3(GinAO)3 × Uout

AOGoutAO

A2,1 (U inAOGin

AO)2(−RoutAO)× 3T3U

outAO(Gout

AO)3

A1,2 U inAOGin

AO(RoutAO)2 × 3T3U

outAO(Gout

AO)3

A0,3 −(RoutAO)3 × T3U

outAO(Gout

AO)3

ACR29

R28+R29

Aâ€ČC

−R28(R28+R29)2

43

Page 48: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre VI – Annexes

ω−1AO RAOCAO

U inAO IAO/CAO

UoutAO (Vcc+ + Vcc−)/2− Voffs

CS3 (S3 = CAL)C9

CS3 (S3 = BRI)C10

CS3 (S3 = TWE)C7

RS3 (S3 = TWE)R13

(S3 = CALouBRI) R13R10R13+R10

RS2 (S2 = CLE)R26 + R25

(S2 = HOTouHIG) R26R27R26+R27

+ R25

3 Schéma complet du SansAmp GT2 et valeurs des composants

44

Page 49: RAPPORT DE STAGE MASTER 2 ATIAM 2006/2007

Chapitre VI – Annexes

33 33 33 3322 22 22 2211 11 11 11DRIVEDRIVE LOWLOWHIGHHIGHVOLUMEVOLUME

+

9v

ACADAPTOR

INPUT 10k

10k 22k

22k

22k33k 33k

100k

100k

100k330k

330k

1M

22k

22k

1k

1k

10k

1k

1k

2.2

2.2

.022

560p.001 .01

.01

.01

.0047

.0047.022

.022220p

220p

.01

.01.0022

.047

.0022.047

.022

.022

.022

10k

220uF

220uF

10k

100k10k

10k10k

2k2 22k

22k

22k 6k2

22k

10k

.022

.022

.01.1

.022 10k

3k3

22k

10k

3k3

Vb

Vb

Vb

Vb

Vb

Vb

Vb

VbS2A

SXX

Switch Wiring

Switch Settings

S1 = MIC1 - Off Axis2 - Center3 - Classic

S2 = MOD1 - Hot Wired2 - Hi Gain3 - Clean

S3 = AMP1 - California2 - British3 - Tweed

SX0SX3SX2SX1

S3B

S3A

S2BS1A S1B

Vb Vb

Vb

VbVb Vb

Vb

Vb

Vb

Vb

Vb

Vb

Build the Sans Amp GT2. Pads are provided for panel mount switches, wiring will be different depending on the switches used. Off board components except for the potentiometers are not shown on the layout. Trademarks remain property of their owners.

Resistors4 - 1k1 - 2k22 - 3k31 - 6k211 - 10k10 - 22k2 - 33k4 - 100k3 - 330k2 - 1M

Pots4 - 100k Lin.

Capacitors9 - 0.022 ”F2 - 0.047 ”F2 - 0.0047 ”F6 - 0.01 ”F1 - 0.1 ”F2 - 220 ”F1 - 560 pF2 - 220 pF2 - 2.2 ”F2 - 0.0022 ”F1 - 0.001 ”F

Transistors &ICs4 - TL0721 - 2N5088

Parts List

LAYOUT

Sin Amp 2.2Rev.2.Feb.26.2004

FP2003 FP2003

TONEPAD

TONEPAD

SINAMP2

SINAMP2

READY TO TRANSFER

Schematic

OUTPUT

0

œ

1

1œ

2

0 œ 2œ1 31œ 3œ2 4

Q1

6

6

6

5

5

5

7

7

7

IC4a

IC3b

IC2b

IC1b

8

8

8

8

100k

100k

330k

2

2

3

3

1

1

2

3

1IC2a

IC3a

IC1a

IC4b

4

4

4

4

100k

100k

2

31

6

5

7

La

you

t a

nd

pre

sen

tatio

n b

y F

ran

cisc

o P

eñ

a 2

00

1 -

20

03

Âź.

All

rig

hts

re

serv

ed

. A

uth

oriza

tion

fo

r p

ers

on

al u

se o

nly

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l use

is fo

rbid

de

n.

Pe

rmis

sio

n fo

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ost

ing

/se

rvin

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Pe

rmis

sio

n r

efu

sed

fo

r p

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ing

fro

m o

the

r si

tes.

http

://w

ww

.to

ne

pa

d.c

om

D R I V ED R I V E L E V E LL E V E L H IH I L O WL O W

GNDGNDS3A1S3A1 S2A1S2A1 S2B1S2B1S3B1S3B1

S3A2S3A2 S2A2S2A2 S2B2S2B2S3B2S3B2

S3A3S3A3 S2A3S2A3 S2B3S2B3S3B3S3B3

S3A0S3A0 S2A0S2A0

S1B1S1B1

S1B2S1B2

S1B3S1B3

S1B0S1B0

S1A1S1A1

S1A2S1A2

S1A3S1A3

S1A0S1A0 S2B0S2B0S3B0S3B0

ININ

10k10k 1M1M

2k2

2k2

1k1k

10k

10k

100k100k

330k

330k

330k330k

22k22k

22k22k

22k

22k

6K2

6K2

22k

22k

22k22k

22k22k

22k22k

10k

10k

10k10k10k10k3k33k3

3k3

3k3

100k100k

100k

100k

330k

330k

1k1k10k

10k

10k

10k

22k

22k

22k

22k

22k

22k

1M1M

OUTOUT

Q1Q1

1k1k

10k10k

10k

10k

10k

10k

100k100k

1k1k

++ 2.2

2.2

IC 1IC 1

IC 4

IC 4

IC 2IC 2

0.0

22

0.0

22

0 .0220.0220.0220.0220.0220.022

0.0220.0220.0220.022

0.0470.047

220pF220pF

220pF

220pF

0.0

47

0.0

47

0.0

10.0

1

0 .010.01

0.010.01

10k

10k

33k33k33k33k

IC 3IC 3

0 .00220.0022

560pF

560pF

0.0

01

0.0

01

0 .0220.0220.0220.022

0.0

10.0

1

0.0

047

0.0

047

0.0

047

0.0

047

0.0

22

0.0

22

0 .010.01

0.1

0.1

0.0

022

0.0

022

0.0

10.0

1

++2.22.2

++

220uF220uF

++

220uF

220uF

+9V+9V

45