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Rapport de synthèse sur la mesure du progrès en
adaptation
Document de support à l’Atelier national sur la mesure du progrès en
adaptation au Canada, 7 et 8 mars 2012 à Montréal, QC.
Liza Leclerc, OKAPI
Février 2012
Ce projet a été réalisé en partenariat avec Ressources naturelles Canada.
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ACRONYMES
GA Gestion adaptative
DEFRA Department for Environment, Food and Rural Affairs (Royaume-Uni)
FEM Fonds pour l’environnement mondial GIZ Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit
CRDI Centre de recherche pour le développement international
IIED Institut international pour l’environnement et le développement
S et E Suivi et évaluation
NAO National Audit Office
TRNEE Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie OCDE Organisation pour la coopération économique et le développement CR Cartographie des résultats
PPRC Programme pilote pour la résilience climatique
PNUD Programme des Nations Unies pour le développement
CNUCC Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
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Table des matières
ACRONYMES ............................................................................................... 1
A. INTRODUCTION ........................................................................................... 3
B. Vue d’ensemble de la documentation ........................................................ 3
C. Objectifs de la mesure des progrès en matière d’adaptation ..................... 4
D. Les défis ...................................................................................................... 6
D.1 Attribution ............................................................................................................................................................... 7 D. 2 Observabilité et échelles de temps ............................................................................................................... 7 D. 3 Établissement d’une base de référence ...................................................................................................... 8 D. 4 Incertitude ............................................................................................................................................................. 8 D.5 Durabilité des mesures ....................................................................................................................................... 8 D.6 Mesure du rapport coût-efficacité ................................................................................................................ 9
E. Mise au point d’indicateurs et données ...................................................... 9
E.1 Mesure de la participation ................................................................................................................................. 9 E.2 Gestion adaptative et apprentissage institutionnel grâce au S et E .............................................. 10 E.3 Critères de mesure ............................................................................................................................................. 10 E. 4 Accessibilité et collecte de données........................................................................................................... 11
E.5 Responsabilité des institutions………………………………………………………………………....12
F. Identification des besoins lors de l’atelier ................................................. 17
F.1 Identification des besoins relatifs aux systèmes de mesures en adaptation ............................. 13 F. 2 Identification des lacunes relatives { l’adaptation en général ........................................................ 14
G. Identification des prochaines étapes potentielles ..................................... 10
H. Conclusions ................................................................................................. 9
Annexe 1. Exemples et études de cas de cadres de suivi et d’évaluation de l’adaptation ................................................................................................... 19
1.1 Exemple de cadre programmatique : Les Fonds d'investissement climatiques (FIC) .......... 19 1.2 Expériences de mise au point d’indicateurs nationaux par des pays ........................................... 20 11. 3 Un exemple sectoriel : l’agriculture ........................................................................................................ 21
Annexe 2. Résumé de l’atelier national ......................................................... 24
Annexe 3: Liste des participants à l’atelier national ...................................... 25
Annexe 4: Programme de l’atelier ................................................................. 26
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................. 29
3
A. INTRODUCTION
Les sections B à E de ce rapport présentent quelques -une des questions clés qui sont fréquemment
soulevées par l‘étude et le développement d‘approches pour mesurer l‘adaptation aux changements
climatiques au Canada. Ces concepts ont servi de base à l‘atelier national qui s‘est tenu à Montréal
les 7 et 8 mars 2012. La section F présente les discussions qui ont eu lieu lors de cet atelier, suivie de
la conclusion en section G. Le résumé de l‘atelier, l‘ordre du jour et la liste des participants sont
disponibles en annexe.
L‘adaptation aux changements climatiques apparaissant de plus en plus incontournable, il est
nécessaire d‘avoir des outils et des directives pour évaluer la valeur des différentes pratiques
d'adaptation. Le programme de suivi et d‘évaluation (S et E) est l'outil le plus fréquemment utilisé
pour examiner les progrès de l'adaptation et pourrait être utile pour développer une pratique fondée
sur des preuves, afin de mieux comprendre ce qui fonctionne et ne fonctionne pas dans l‘adaptation.
Dans le cadre de ce travail, l'adaptation est définie comme un « ajustement des systèmes naturels ou
humains en réponse à des stimuli climatiques réels ou prévus ou à leurs effets, qui permet d‘atténuer
les effets néfastes ou de tirer profit des possibilités. On distingue divers types d‘adaptation,
notamment l‘adaptation anticipée, l‘adaptation autonome et planifiée (GIEC, 2007). Elle est
également définie comme un processus d‘ajustement continu et itératif aux changements
climatiques réels ou prévus, ou aux effets de ces changements sur les systèmes sociaux et
écologiques (GIZ, 2011).
La nature et l'objectif des interventions d'adaptation peuvent également déterminer, jusqu‘à un
certain point, l'approche à prendre pour mesurer les progrès accomplis. Par exemple, l‘adaptation
d‘infrastructures de longue durée peut se traduire en résultats assez simples, quantifiables et axés
sur les résultats, comme l'augmentation du potentiel hydraulique. Les processus sociaux de
l'adaptation, comme la réduction de la vulnérabilité communautaire, peuvent mettre l'accent sur des
paramètres de succès axés sur les processus multiples, les comportements et la prise de décision. En
outre, les mesures prises pour s‘adapter aux changements climatiques peuvent, dans les faits, être
déterminées par d‘autres facteurs ou enjeux. Au Canada, de nombreuses administrations soutiennent
une approche d'intégration de l'adaptation, c'est-à-dire que ces mesures qui ont pour but une
meilleure adaptation à un climat changeant font partie intégrante d'une plus vaste série de mesures
visant à régler un problème.
B. Vue d’ensemble de la documentation
La majeure partie de la documentation sur la mesure des progrès en matière d'adaptation porte sur
l'utilisation de cadres de suivi et d'évaluation pour mesurer l'adaptation. Ces cadres n‘en sont
toutefois qu‘à leurs balbutiements (Van den Berg et Spearman, 2009, dans Villaneuava). La plupart
des travaux portant sur ce sujet qui ont été documentés à ce jour visent à suivre les projets et les
programmes. Certains macro-indicateurs sont également en cours d‘élaboration. Par exemple, le
gouvernement du Royaume-Uni, grâce à son Programme d‘adaptation aux changements climatiques
(ACC), a travaillé à la mise au point d‘indicateurs nationaux détaillés depuis 2009 (CNA, 2009); il
est l'un des seuls gouvernements de pays développés à être relativement avancé à cet égard.
4
L'autre approche souvent discutée porte sur l'utilisation de diverses statistiques, comme le Global
Adaptation Index (indice mondial d'adaptation) utilisé en Amérique latine pour faire une synthèse
de la vulnérabilité d'un pays aux changements climatiques et autres défis mondiaux.1 Autre
exemple : l‘indice de vulnérabilité aux changements climatiques (CCVI) mis au point par un cabinet
d‘experts-conseils en risques mondiaux2 pour conseiller les organismes concernant les secteurs de
risque de leurs activités, de leurs chaînes d'approvisionnement et de leurs investissements. Ces
indices s‘apparentent à des outils comme l'indice du développement humain (IDH)3, qui mesure les
progrès des pays, et les pays cherchent à améliorer leur classement pour confirmer leurs progrès. Si
les tentatives de Brooks et coll. (2005) et Tol et Yohe (2007) pour mettre au point des indicateurs
nationaux de vulnérabilité ont largement échoué (Hinkel, 2011), ces indicateurs ont été populaires
pour suivre la vulnérabilité d'un pays aux effets des changements climatiques.
Il n'est peut-être pas surprenant que la plupart des exemples de paramètres utilisés pour mesurer les
progrès d‘adaptation proviennent de pratiques de suivi et d'évaluation et sont documentés dans la
littérature grise, y compris des publications de gouvernements nationaux et de groupes de réflexion
sur les changements climatiques ainsi que des documents sur des projets d'adaptation. Les
organismes responsables de la mise en œuvre et du financement de l'adaptation n'ont pas eu d'autre
choix que de mettre à l‘épreuve des indicateurs pour rendre compte de la façon dont les fonds
internationaux sont utilisés. Ainsi, les pays qui reçoivent une aide financière internationale et les
organismes qui les soutiennent sous l‘égide de la Convention-cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques (CCNUCC) ont nécessairement une plus grande expérience.
Par exemple, en 2008, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a constaté
qu‘il soutenait plus de 20 initiatives ayant élaboré un cadre structuré de S et E pour faire le suivi de
l'adaptation (Kurukulasuriya, 2008). Étant donné que la grande partie du travail sur le suivi de
l‘adaptation s‘effectue dans ce contexte, les indicateurs mis au point à ce jour ont tendance à suivre
le cycle du projet (GIZ, 2011) plutôt que de porter sur la mise au point de micro-indicateurs utiles à
l'échelle nationale. Plus récemment, des indicateurs ont été mis au point au niveau des programmes
pour les canaux mondiaux de financement, comme le Programme pilote sur la résilience climatique
(PPCR), le Fonds pour l'environnement mondial et le Fonds d'adaptation du Protocole de Kyoto
(voir l'annexe 1 pour plus de détails).
La littérature des revues évaluées par des pairs sur la mesure des progrès en matière d'adaptation est
en effet croissante et porte souvent sur l‘établissement d‘un fondement théorique pour la mise au
point d'indicateurs. Les outils permettant d‘évaluer l'effet de l'adaptation sont néanmoins
insuffisants (Moser, 2009; GIZ, 2011; IIED, 2011; CCNUCC, 2010) et, pour parvenir à des progrès,
il est nécessaire de réfléchir à un certain nombre de problèmes et de les régler.
C. Objectifs de la mesure des progrès en matière d’adaptation La plus importante des premières étapes lorsqu‘on mesure l‘efficacité de l‘adaptation est de préciser
le but pour lequel on mesure l‘adaptation (Moser, 2009) ainsi que l'objectif de l‘adaptation.
Différents intervenants, comme ceux du milieu de la recherche ou du secteur privé, aborderont
l'adaptation de manière différente et, par conséquent, il en sera de même pour l'approche utilisée. La
1 http://index.gain.org/about 2 Maplecroft http://maplecroft.com/about/news/ccvi.html 3 L‘IDH est une mesure de comparaison de l‘espérance de vie, de l‘alphabétisme, de l‘éducation et du niveau de vie pour
les pays du monde entier. Le Canada se classe au sixième rang sur un total de 187 pays.
5
plupart des experts qui souhaitent mesurer les progrès accomplis en adaptation le font pour deux
raisons différentes, mais indissociables : justifier l'utilisation des ressources et améliorer la façon
dont nous nous adoptons en comprenant mieux ce qui fonctionne ou non et en nous ajustant en
conséquence.
On ne saurait trop insister sur ce dernier point comme moyen de collecte d‘information pour
promouvoir l'adaptation fondée sur des preuves. L‘encadré 1 illustre les précieuses leçons tirées de
l'évaluation détaillée de résultats d'adaptation réels (c.-à-d. la réduction de la vulnérabilité des zones
côtières) par rapport aux indicateurs d‘extrants (c.-à-d. les politiques mises en œuvre).
Selon la CCNUCC (2010), le suivi de l‘adaptation vise à suivre de près les « progrès accomplis dans
la mise en œuvre d'une mesure d'adaptation particulière par rapport à ses objectifs et à ses intrants »
et permet d‘apporter des changements et des ajustements tout au long d'un projet. L'OCDE (2002) et
le FEM (2010) présentent le suivi comme étant « la collecte systématique de données sur des
indicateurs prédéfinis d‘un projet ou d‘un programme. Il permet aux intervenants de vérifier si une
initiative est en bonne voie d‘atteindre les objectifs fixés ».
D‘autre part, l‘évaluation mesure les changements dans le temps ainsi que les forces et les faiblesses
de la conception d‘un projet ou d‘un programme (OCDE, 2001; FEM, 2010; CCNUCC, 2010). Pour
évaluer l'efficacité, il faut déterminer si les objectifs ont été atteints et si cela est dû aux mesures
prises (CCNUCC, 2010).
La gestion axée sur les résultats est l‘une des approches couramment utilisées dans la conception et
la gestion de projets et de programmes. Le Conseil du Trésor du Canada définit la gestion axée sur
les résultats comme « une approche de la gestion à la fois globale et axée sur le cycle de vie qui
intègre la stratégie, les personnes, les ressources, les processus et les mesures pour améliorer la prise
de décision et susciter le changement. Elle met l'accent sur l'adoption hâtive d'un plan bien conçu
dans tout processus, ainsi que sur la mesure du rendement, l'établissement de rapports connexes,
l'apprentissage et l'adaptation ». Le modèle logique est défini comme étant «une illustration de la
relation de cause à effet, ou lien logique, entre les activités, les intrants, les extrants et les résultats
d'une politique, d'un programme, ou d'une initiative, par exemple la chaîne des résultats ». Ces
dernières années, un accent de plus en plus grand a été mis, non sans quelques difficultés, sur la
mesure de résultats plus significatifs, ou d‘«impacts et de résultats » plutôt que d‘«extrants ». Ces
termes sont décrits plus bas, de façon hiérarchique (Lamhauge et coll., 2010).
• Impact : Effet à long terme positif et négatif, primaire et secondaire produit, directement
ou indirectement, intentionnellement ou non, par une intervention de développement
• Résultat : Effet à court et à moyen terme, probable ou atteint, des extrants d‘une
intervention
• Extrant : Produits, biens d‘équipement et services découlant d'une intervention de
développement; peut aussi inclure des changements résultant de l'intervention qui sont
utiles à l‘atteinte des résultats
Ils sont généralement atteints grâce à une combinaison d‘intrants financiers et non financiers pour
entreprendre des activités qui visent à atteindre un objectif donné (Conseil du Trésor du Canada).
L‘hypothèse qu‘un ensemble donné d‘extrants donnera le résultat et l‘impact mentionnés n‘est
souvent pas fondée, et il faut beaucoup d‘efforts pour établir ces liens. Ce problème
« d‘attribution », autre terme également utilisé, est décrit dans la section suivante.
6
D. Défis La mesure de l‘adaptation comporte un certain nombre de défis. L‘un des premiers réside dans le
fait que l'adaptation n'est pas un concept bien circonscris, et qu‘il est défini différemment par divers
intervenants (Anderson, 2011, Hinkel, 2011, Lamhauge et coll., 2011, Smit et Wandel, 2006). Pour
les besoins de ce document, ce défi a été surmonté en choisissant d‘utiliser la définition du GIEC
(voir la section A).
Box 1. Mal-adaptation dans la région côtière de Percé : comment des indicateurs d’extrants peuvent
être trompeurs
Percé est un petit village situé près du bout la péninsule de Gaspé et une destination touristique populaire
très connue grâce au Rocher-Percé et à l‘Île Bonaventure. Environ 69 % de la côte est développée et la
zone côtière connaît un retrait annuel de 0,34 m. Pour protéger la côte, trois lois de zonage ont été mises en
place à Percé depuis 1979.
Lorsque des chercheurs ont évalué les résultats de la mise en œuvre de ces lois et règlements, ils se sont
rendu compte avec surprise que les résultats allaient à l‘encontre de ce à quoi ils s‘attendaient. Comme le
montrent la figure et le tableau ci-dessous, le nombre de constructions dans les 15 à 30 mètres de la côte a
augmenté de plus de 133 % depuis que les lois sont en place.
Tiré d’une présentation donnée par Susan Drejza - Séminaire Ouranos, le 13 octobre 2010, Montréal Historiquement, le secteur comprenait essentiellement des habitations saisonnières de faible valeur qui
étaient surélevées pour les protéger des inondations et des dommages. Le secteur comprend maintenant
des hôtels et des chalets de grande valeur. On peut deviner un certain nombre de raisons pour ce
comportement risqué, comme le manque de sensibilisation et de connaissance des risques
environnementaux locaux, un faux sentiment de sécurité donné par les structures de protection, et une
gouvernance déficiente. Il faudrait évaluer les changements de comportement en matière de prise de
décision et de sensibilisation.
Un suivi régulier du développement côtier depuis 1979 aurait permis de révéler cette tendance plus tôt et
aurait incité les décideurs à rechercher une approche de gestion plus globale de la zone côtière. Cet
exemple souligne aussi qu‘il était faux de supposer que la mise en œuvre des bonnes politiques allait
réduire la vulnérabilité côtière, mais il est courant de faire une telle supposition!
Tiré de Drejza et coll. (2011)
7
D.1 Attribution La difficulté à séparer les risques liés aux changements climatiques des risques liés à d'autres agents
stressants et facteurs entraîne la difficulté d‘attribuer les résultats obtenus par des interventions
d‘adaptation particulières (PNUD, 2007; Brooks, N. présentation de juin 2011, la CCNUCC, 2010).
Certains outils, comme la cartographie des résultats, évitent de poser l'hypothèse d'une relation de
cause à effet, puisque les changements intervenus ne peuvent généralement pas être expliqués
uniquement par une intervention d'adaptation donnée (de Beaulieu et coll., 2009, dans Villanueva).
Il est clair qu'une meilleure compréhension des processus de changement et d'adaptation est
nécessaire pour déterminer comment une adaptation réussie se produit. Lors de l'élaboration
d'indicateurs, il est donc nécessaire de comprendre les hypothèses formulées concernant des
processus d'adaptation et de surveiller ceux-ci afin de comprendre si ces hypothèses sont correctes.
En outre, l'adaptation est étroitement liée aux objectifs de développement et de secteur, et alors que
les cadres de mesure ont pour objectif de mesurer le succès de l‘adaptation en fonction de l‘atteinte
des objectifs de développement, la façon dont ces succès peuvent être attribués à l'adaptation n'est
pas claire (PNUD, 2007; IIED, 2011).
Les leçons retenues de l'application d'indicateurs de mesure donnent à penser que la combinaison
d'indicateurs quantitatifs et qualitatifs et d'information descriptive peut éclairer la contribution des
interventions d'adaptation dans l‘amélioration de la capacité d'adaptation (PNUD, 2011) et aider à en
attribuer le succès ou l'inefficacité aux mesures particulières qui ont été prises.
D. 2 Observabilité et échelles de temps
Techniquement, le succès de l'adaptation ne sera visible qu‘avec le temps et le recul, en particulier
pour les interventions qui consistent à répondre aux impacts à long terme des changements
climatiques (IIED, 2011). Hinkel (2011) souligne qu‘il est impossible de mettre au point des
indicateurs pour des politiques et des mesures d'adaptation générales et qu‘il faut des indicateurs
pour les besoins clairs et définis d‘une politique d'adaptation donnée (mesure, pratique, etc.).
Puisque les résultats d'adaptation en soi ne peuvent qu‘être observés dans un avenir lointain, il est
suggéré que ces indicateurs de processus soient utilisés à la place. IIED (2011) suggère qu'il est
également possible de mesurer l'impact des interventions d'adaptation sur la vulnérabilité.
Toutefois, Hinkel précise que ceux-ci n‘indiqueraient pas la vulnérabilité, mais plutôt les étapes
institutionnelles du processus d'adaptation (c.-à-d. si un plan a été mis en place plutôt que s‘il a
réduit la vulnérabilité d'un secteur). L'auteur souligne qu'il n'est techniquement pas possible de
mesurer la vulnérabilité, parce qu‘il ne s‘agit pas à strictement parler d‘un phénomène observable
(Moss et coll., 2001; Parr et coll., 2008, dans Hinkel, 2011). La vulnérabilité est un concept
théorique par opposition à un phénomène observable, comme l‘est la taille d'une personne, pour
laquelle des unités de mesure acceptées existent.
8
D. 3 Établissement d’une base de référence
La base de référence désigne habituellement les conditions existantes à un moment donné,
normalement le point de départ, d‘une activité, d'une étude ou d‘un projet.4 Il est important d‘établir
une base de référence, car les progrès ne peuvent être mesurés que par rapport à des conditions
préexistantes nommées et déterminées (Moser, 2009). Par définition, l‘adaptation aux changements
climatiques s‘inscrit dans le contexte d‘une base de référence climatique en évolution (IIED, 2011).
Les renseignements de base doivent inclure la variabilité du climat et d'autres facteurs sociaux et
technologiques. Toutefois, ceux-ci sont en constante évolution, de sorte que l‘étape de S et E
s‘inscrit dans le contexte d‘une « cible mouvante ». Cela signifie que les données climatiques et
environnementales deviennent indispensables au suivi des résultats d'adaptation par rapport aux
conditions climatiques (IIED, 2011). En outre, l'incertitude à l‘égard des prévisions de changements
climatiques signifie que la gestion des risques s‘effectuera dans des scénarios très incertains
(Villanueva).
D. 4 Incertitude
Pour faire face à l'incertitude quant aux types de changements climatiques susceptibles de survenir,
il est nécessaire de recourir à des approches d'évaluation permettant une souplesse, en particulier
lorsque l'incertitude est grande (Villanueva, BM). Le Department for International Development
(DFID) reconnaît que les changements climatiques et l'adaptation peuvent survenir sur des échelles
de temps plus longues que celles des interventions. Par conséquent, nous ne pouvons pas dépendre
uniquement de la mesure des résultats d'adaptation, mais devons plutôt utiliser les indicateurs de
processus et d'impact. Une solution serait d'utiliser des indicateurs de résultats connexes, comme
ceux basés sur les risques d'événements, par exemple des tempêtes ou des sécheresses (Brooks, N.
présentation de juin 2011). Techniquement, il ne s‘agit pas d‘une mesure par rapport aux
changements climatiques à long terme, mais une telle mesure pourrait s‘avérer irréalisable de toute
manière.
L'incertitude peut aussi souvent être gérée en examinant une gamme de scénarios climatiques futurs
possibles et en concevant une adaptation pour répondre aux impacts à l'intérieur de cette fourchette.
Par conséquent, les mesures devraient inclure le suivi des changements climatiques réels et d'autres
paramètres pertinents, comme les changements économiques et de population.
D.5 Durabilité des mesures
La question de la mesure des progrès est au cœur de tout sujet donné. Le secteur de la santé, par
exemple, a mesuré les améliorations de la santé des Canadiens pendant des décennies, y compris en
établissant des liens entre des investissements particuliers dans des programmes de santé et
l'incidence sur le bulletin de santé de la société. La durabilité des programmes ou tendances de
mesure constitue l‘un des problèmes soulevés. La modification des paramètres utilisés ou des
approches d'évaluation rend souvent la comparaison et l‘uniformité difficiles. Il s‘agit là d‘une
leçon particulièrement importante pour l'adaptation, qui nécessite une perspective à long terme si la
4 http://project-management-knowledge.com/definitions
9
mesure des résultats à long terme doit être évaluée. Il pourrait être utile de recourir à une approche à
long terme ou institutionnelle pour mesurer l‘adaptation.
D.6 Mesure du rapport coût-efficacité
On demande aux partisans de l'adaptation de démontrer que celle-ci est rentable, particulièrement
lorsque les intervenants doivent prendre des décisions importantes en matière d‘investissements en
capital. L‘analyse coût-avantages et les simulations de Monte-Carlo sont des exemples d'outils que
les économistes utiliseront pour mesurer l'efficacité potentielle de l'adaptation. En utilisant de tels
outils, les avantages de l'adaptation sont mesurés sur le plan de la valeur, de la perte économique ou
des pertes évitées. Cependant, il est supposé qu‘il est possible de déterminer une base de référence
ainsi que les bénéfices et les pertes projetés. Il est également supposé que des processus
décisionnels « rationnels » sont en place (Villaneueva). Il y a aussi un débat éthique à savoir si tout
peut et devrait être monnayé. En outre, dans certains cas, l‘accessibilité des données économiques
permet l‘utilisation d‘outils économiques, mais les données sur les changements climatiques sont
moins précises qu‘on le voudrait; par conséquent, les résultats peuvent être inexacts.
Les mesures financières ou économiques peuvent être utilisées pour établir une base de référence
dans le but de mesurer les impacts économiques des changements climatiques sur l'économie à plus
grande échelle (IIED, 2011, TRNEE, 2011). Par exemple, le gouvernement du Royaume-Uni a
entrepris une étude visant à examiner l'impact historique de toute une gamme de phénomènes
météorologiques extrêmes sur le rendement des divers secteurs manufacturiers du pays. Il a été
constaté que pendant les canicules estivales, la productivité du travail a diminué, certains secteurs
étant plus touchés que d'autres (ASC, 2011). Des indicateurs économiques comme celui-ci peuvent
être utilisés pour surveiller les résultats des interventions d'adaptation dans le secteur manufacturier,
comme l'adaptation des heures de travail pendant les canicules estivales pour déterminer si la
productivité économique peut être maintenue sous diverses conditions climatiques extrêmes.
La définition de la réussite ou des progrès en matière d‘adaptation variera en fonction des intérêts
en jeu. Bien que la rentabilité soit manifestement souhaitée, la priorité pour les personnes et les
collectivités est vraisemblablement associée à leur bien-être et leur qualité de vie.
E. Mise au point d’indicateurs et données
Les indicateurs, ou les unités de mesure en général, sont normalement mis au point par des
personnes et des organismes pour leur propre usage. Que les indicateurs soient appliqués au niveau
du projet ou à plus long terme, l‘apprentissage dépendra également de facteurs pratiques, comme le
coût et la disponibilité des données.
E.1 Mesure de la participation
Il existe un débat quant aux mérites relatifs des processus participatifs par rapport à ceux des
processus technocratiques dans l‘aide à la décision : « l'évaluation technique ou les contributions et
les décisions dans les cas de questions complexes devraient-ils être largement démocratiques et
inclusifs ou devraient-ils essentiellement reposer sur les experts techniques? » La participation des
intervenants dans le processus d'évaluation peut accroître la crédibilité aux yeux des participants
alors que les «experts» et même les décideurs peuvent considérer les résultats de l'évaluation d‘une
qualité technique inférieure et, par conséquent, compromis (Moser, 2009).
10
E.2 Gestion adaptative et apprentissage institutionnel grâce au S et E La gestion adaptative (GA) est de plus en plus populaire à titre d‘approche de gestion dans des
contextes d'incertitude et de prise de décision complexe ainsi qu‘à titre d‘outil de décision au sein du
milieu scientifique (McFadden et coll. 2010). Essentiellement, les modèles d'adaptation peuvent être
mis à jour pour tenir compte de nouvelles données en mettant en œuvre des mesures d'adaptation et
en comparant régulièrement les résultats réels avec les résultats escomptés. Ce processus
d'apprentissage actif peut être intégré dans les institutions et la prise de décision. Le suivi et
l‘évaluation peuvent par conséquent être utilisés pour mesurer les progrès, et ce processus
d'apprentissage peut être institutionnalisé. La capacité d'adaptation serait renforcée par la mise en
place de systèmes qui nous permettent d‘améliorer sans cesse notre compréhension des facteurs de
vulnérabilité et d'adaptation à long terme. Les systèmes de mesure peuvent être intégrés dans les
institutions plutôt que d'être uniquement associés à des projets et à des programmes.
E.3 Critères de mesure
Les décideurs décident souvent de l'affectation des ressources en s‘appuyant sur un certain nombre
de critères que les indicateurs doivent saisir, notamment la faisabilité (souvent technique),
l'efficacité (souvent économique), l'acceptabilité ou légitimité, l'équité et la durabilité (Brooks,
2011).
Les indicateurs sont utilisés pour simplifier, quantifier, normaliser et communiquer des
renseignements complexes qui peuvent être évalués pour déterminer l'efficacité (CCNUCC, 2010).
Pour mesurer l‘adaptation, de nombreuses personnes ont proposé des critères comme l'efficacité,
l'équité, la légitimité (Adger et coll., 2005, et Hedger et coll., 2008, dans Villanueva; Stern, 2006) et
la durabilité (IIED, 2011). Voilà les principes fondamentaux de l'adaptation et, par conséquent, des
mesures empruntant ces axes pourraient fournir de meilleures indications pour déterminer si
l'adaptation est réussie.
Une fois le processus d'adaptation mesuré, le Department for Environmental, Food and Rural Affairs
(Defra) (2010) suggère de recueillir des données par rapport à des indicateurs qui orientent
l'apprentissage selon quatre axes :
1) Niveau d'intégration : le degré auquel la gestion du risque climatique est intégrée à la gestion
normale des risques et aux processus décisionnels dans la société (y compris les politiques,
les programmes et les régimes politiques)
2) Capacité d'adaptation : la capacité d'un système à s‘adapter aux changements climatiques (y
compris à la variabilité et aux extrêmes climatiques) pour atténuer les dommages potentiels,
tirer profit des possibilités ou faire face aux conséquences
3) Efficacité des mesures : l'efficacité relative des mesures et des options d'adaptation passées
ou en cours à réduire durablement la vitesse et l'ampleur des impacts et à améliorer la
capacité d'adaptation et la résilience
4) Degré de souplesse conservée : le degré de souplesse conservée ou favorisée dans les
systèmes de la société en conservant ou en augmentant la souplesse et les options futures
permettant une évolution grâce aux mesures d‘adaptation qui ont été prises
11
E. 4 Accessibilité et collecte de données
Au moment de choisir des indicateurs, il est également important de tenir compte d‘aspects pratiques
et opérationnels, comme l‘accessibilité ou l'existence de données, l‘accessibilité éventuelle des
données; si les indicateurs disponibles mesurent des facteurs importants et déterminants et non des
facteurs mineurs; et si les données sont accessibles de façon continue (Harley et van Minnen, 2009).
Moser (2009) ajoute qu‘il faut tenir compte de facteurs comme le temps, le coût, les compétences,
les capacités, et les aspects pratiques et logistiques (Moser, 2009). On trouve peu de documentation
sur la collecte de données, toutes échelles confondues, peut-être parce que les cadres théoriques en
sont encore au stade d‘élaboration dans les revues évaluées par des pairs.
Lors de la sélection d‘indicateurs, il peut être utile d‘examiner les divers types de données
accessibles au début d'un projet. Par exemple, certaines autres sources de données utilisées au
Royaume-Uni sont issues du secteur des assurances, notamment de l'Association des assureurs
britanniques. Ces données recensent les pertes d'assurance lors d‘inondations et de tempêtes (ASC,
2011), et peuvent être utilisées pour mesurer les changements de niveaux d'exposition et de risques.
Les outils de collecte de données peuvent inclure la télédétection, les entrevues, les enquêtes et les
groupes de discussion (WB, note 8).
E.5 Responsabilités des institutions
Les responsables de la reddition de compte en adaptation, tels que les ministères provinciaux de
l‘Environnement et les responsables de la mise en œuvre de l‘adaptation, sont souvent deux entités
différentes. Ainsi, l‘expertise en adaptation, incluant la mesure du progrès, ne repose pas seulement
sur le ministère de l‘Environnement, mais sur l‘ensemble de tous les ministères. Ceci peut poser
problème, d‘autant que la volonté n‘est pas toujours là, puisque d‘autres priorités et pressions
peuvent se rajouter à l‘adaptation. Les ministères de l‘Environnement peuvent aussi rencontrer des
difficultés pour suivre efficacement l‘adaptation et en mesurer le progrès. Il est nécessaire que les
responsables de la mise en œuvre s‘impliquent davantage si on veut pouvoir développer des
indicateurs de processus.
F. Identification des besoins lors de l’atelier
Un atelier national s‘est tenu en mars 2012 avec pour objectif général de lancer une discussion au
niveau national, en invitant des participants de divers intérêts et provenances. La plupart des
participants étaient orientés politiques publiques, du niveau municipal jusqu‘au gouvernement
fédéral (la liste des participants est en Annexe 3). Certains participants présentaient un intérêt
général à en apprendre plus sur le sujet, alors que plusieurs autres montraient un besoin urgent pour
des outils de mesure permettant de quantifier les progrès au sein de leurs mandats respectifs.
L‘atelier était organisé de manière à allouer le maximum de temps aux discussions. Deux blocs de
présentation étaient prévus :
1) Un résumé de ce rapport synthèse pour lancer les discussions et un résumé des principes
généraux en matière de suivi et d‘évaluation.
2) Des exemples existants de cadres d‘évaluation, incluant celui développé par l‘École
nationale d'administration publique (ENAP).
12
F.1 Identification des besoins relatifs aux systèmes de mesure de l’adaptation
La liste ci-dessous montre les différents besoins énumérés:
1. Des cadres de mesure qui sont «adaptés à leur objet ». Des indicateurs globaux et
génériques ont peu de chance d'être utiles à tout le monde. En effet, les cadres de mesure
sont plus utiles lorsqu‘ils sont spécifiques à l'objet, à l'utilisateur et aux objectifs de la
mesure. Toutefois, il peut être utile d'être en mesure d‘agréger les résultats à des niveaux
plus élevés, comme le font par exemple les approches programmatiques. Pour aider à
élaborer des systèmes de mesure, les documents d'orientation et de modèles peuvent être
plus utiles qu'une tentative d'élaborer des indicateurs génériques utiles à tous.
2. Pour bien comprendre ce qui peut être mesuré, il faut d‘abord définir clairement le rôle du
gouvernement et les objectifs en matière d’adaptation, et établir le lien par rapport aux
autres acteurs. Le rôle du gouvernement en matière d‘adaptation porte aussi sur ses besoins
de mesure. En général, le gouvernement a tendance à se voir comme un facilitateur de
l‘adaptation privée. C‘est pourquoi la mesure porte souvent sur les outils qui supportent les
décisions et leur utilisation. Cependant, il est important de mentionner que ceci ne signifie
pas forcément que l‘adaptation en soi a été un succès. Ceci est pourtant l‘objectif ultime.
Selon les niveaux de gouvernance, les cadres de mesure varient et deviennent souvent plus
spécifiques au niveau local. Il est nécessaire de commencer par clarifier les objectifs
d‘adaptation à court et long terme, et ce à tous les niveaux. Les institutions
gouvernementales nécessitent de tenir la comptabilité des fonds publics dépensés en
adaptation.
3. Des indicateurs simples et faciles à utiliser doivent être appliqués aux programmes
existants. Ces indicateurs doivent être précis, imputables, mesurables et comporter des
échéanciers précis. Ils doivent aussi permettre de mesurer ce qui est à l‘intérieur de la
sphère d‘influence d‘un projet ou d‘un programme donné. En termes de suivi des processus
de prise de décision, il serait utile de développer des modèles mentaux améliorés qui
caractérisent la qualité du processus de prise de décision dans un contexte de changements
climatiques. Ceci s‘inscrit dans la tendance de voir l‘adaptation aux changements
climatiques comme un processus, ce qui nécessite de la flexibilité de la part des systèmes
institutionnels et de gestion.
4. En parallèle, nous devons aussi commencer à développer des outils pour mesurer les
résultats à long-terme et la réduction de la vulnérabilité. En tant que nation, nous nous
devons de définir la vision long-terme de l‘adaptation et baser notre mesure sur ces
objectifs. Une mesure long terme uniforme est nécessaire pour refléter la nature long-terme,
propre aux changements climatiques, mais elle sera inutile pour mesurer le progrès au
niveau des projets. La mesure de ce type de progrès permet de mieux connaitre l‘efficacité
de l‘adaptation. Un tel exercice permet de tirer les leçons nécessaires pour orienter le
financement correctement et pour comprendre la nature, et l‘évolution présente et à venir,
de la vulnérabilité aux changements climatiques au Canada. Des études de cas ainsi que des
études plus poussées sur des exemples de cibles déjà existants pourraient être une bonne
façon de commencer.
13
5. Il faut rechercher les opportunités de construire sur les travaux déjà effectués par d’autres
en matière de mesure et de données. Des travaux sur la mesure du progrès en santé5 ou en
infrastructures6 par exemple, pourraient permettre d‘accélérer le développement de bonnes
pratiques en adaptation. Puisque l‘adaptation est souvent intégrée dans d‘autres processus
décisionnels, surtout lors de sa mise en œuvre, il est plus difficile de développer des
indicateurs pour l‘adaptation à l‘intérieur de ces contextes spécifiques, mais ils peuvent être
plus appropriés et utiles.
6. Il nous faut connaitre les sources de données déjà disponibles et utiles pour nos besoins.
L‘utilisation de ces sources de données déjà existantes permettra de réduire les coûts et
d‘augmenter la faisabilité de la collecte de données pour les indicateurs.
7. Des cadres et index nationaux sont de bonnes pistes potentielles pour évaluer et comparer
la vulnérabilité à travers le Canada. Ils seraient aussi un moyen potentiel pour comparer la
prise de décision ou à des fins de recherche. Il est nécessaire de continuer le travail pour
comprendre ce qui pourrait être fait et comment / si ce serait utilisé. Un examen
systématique et cohérent de l'état de notre capacité d'adaptation est aussi nécessaire.
8. Puisque plusieurs provinces ont déjà (ou sont sur le point de) développé un plan
d‘adaptation et une stratégie provinciale, la demande est forte pour des indicateurs de
niveau provincial. Ces indicateurs seraient utiles s‘ils étaient cohérents avec ceux nationaux
bien qu‘ils pourraient être plus spécifiques aux enjeux ou au contexte d‘une province.
9. Des systèmes de mesure sont nécessaires pour plusieurs objectifs : mesurer la performance,
les utiliser comme intrant dans les modèles quantitatifs de politique, clarifier l‘attribution,
identifier les besoins pour alimenter les scénarios , justifier l‘allocation de ressources,
mieux comprendre l‘adaptation, vérifier l‘utilité des programmes de recherche pour les
utilisateurs, avoir une meilleure idée de l‘état de préparation du Canada, identifier les
vulnérabilités sociales/communautaires, être informer de la fin d‘un projet, connaitre la
qualité d‘une décision donnée.
10. Il est nécessaire de suivre l’évolution de la vulnérabilité de différents secteurs, différentes
communautés et régions. Ceci diffère de la mesure d‘une action d‘adaptation, il s‘agit dans
un sens de prendre la température du patient, de l‘autre de vérifier si le médicament a eu un
effet. Il est possible de mesurer la vulnérabilité en l‘absence d‘adaptation, sans essayer
d‘analyser l‘attribution du changement à une mesure en particulier.
F.2 Identification des lacunes relatives à l’adaptation en général
Plusieurs lacunes ont été identifiées, non pas en lien avec un système de mesure mais plutôt en lien
avec l‘adaptation au Canada. Certaines d‘entre elles portent sur la société canadienne dans son
ensemble :
i. Quel est l‘éventail des objectifs d‘adaptation pour différents utilisateurs au pays?
ii. Que fait le secteur privé?
5 Statistics Canada Health Indicators http://www4.statcan.gc.ca/health-sante/index-eng.htm 6 Infrastructure Report Card http://www.canadainfrastructure.ca/Home.html
14
iii. La science, les modèles et la technologie dont nous avons besoin sont-ils disponibles?
iv. Comprenons-nous bien les différentes options d‘adaptation pour un impact potentiel donné?
v. Avons-nous la capacité institutionnelle pour nous adapter?
vi. Avons-nous déjà pris des mesures d‘adaptation aux changements climatiques? Comment
définissons-nous une action et en mesurons-nous déjà les résultats?
vii. Comment les communautés s‘adaptent-elles actuellement?
viii. Avons-nous les outils, tels que des continuums pour la prise de décision ou des outils d‘aide
aux décisions, pour chaque type d‘adaptation?
ix. Avons-nous une capacité de mise en œuvre de l‘adaptation en général?
G. Identification des prochaines étapes potentielles
L‘utilisation d‘un système de mesure pour suivre les progrès de l‘adaptation suppose qu‘une mesure
d‘adaptation a déjà été conçue et qu‘elle est sur le point d‘être mise en œuvre. Ceci nécessite donc
une méthodologie pour identifier les impacts des changements climatiques, les vulnérabilités et les
stratégies d‘adaptation. Plusieurs besoins exprimés pendant l‘atelier montrent qu‘un support
additionnel est nécessaire, surtout pour développer des méthodes pour concevoir des stratégies
d‘adaptation. Globalement, la communauté de l'adaptation en est à ce stade, même si elle est un peu
plus avancée au niveau de la mise en œuvre sur le terrain. Dans un contexte où des fonds
internationaux sont disponibles pour l‘adaptation et que les impacts des changements climatiques se
manifestent clairement, les spécialistes de l‘adaptation travaillent à développer des outils permettant
d‘utiliser judicieusement les ressources disponibles pour réduire la vulnérabilité, tels que par
exemple des cadres décisionnels robustes, des cartographies de résultats, des analyses multicritères
et des évaluations économiques des options d‘adaptation. Ceux-ci ont déjà été appliqués au niveau
local pour sélectionner les meilleures stratégies de gestion des sécheresses, jusqu‘à des méthodes
très quantitatives pour les décisions d'affectation budgétaire entre les ministères.
Il existe plusieurs défis, parmi lesquelles citons les incertitudes dans les projections climatiques à
l‘échelle des travaux à faire et la fiabilité de certaines technologies d‘adaptation (mesures
écosystémiques pour les aires protégées par exemple) et la comparaison quantitative pour la
sélection de différentes solutions d‘adaptation. Ce sujet est beaucoup trop vaste pour être traité ici,
mais il est important de le mentionner puisqu‘il souligne l‘importance de mettre en place un
système qui nous permette d‘en apprendre plus sur ce qui fonctionne ou non, et pourquoi.
La mesure du progrès de ces stratégies bénéficie actuellement d‘un momentum et des expériences
sont lancées. Les données recueillies, principalement par le biais des cadres de suivi et d'évaluation,
seront éventuellement suffisantes pour soutenir les décisions futures en matière d'adaptation et
permettre de maintenir les projets sur la bonne voie
De plus, dans un contexte canadien, un soutien est nécessaire pour développer et utiliser des
méthodologies de l‘adaptation incluant la mesure du progrès, mais non pour développer tous les
outils nécessaires.
15
Les systèmes de mesure ne doivent pas être considérés comme la panacée pour les prises de
décision en adaptation, et il faudrait garder à l‘esprit ce contexte méthodologique plus large dans le
cadre des travaux futurs sur les systèmes de mesure. Il est nécessaire de continuer et de renforcer le
travail pour supporter les différents niveaux de gouvernement dans la conception de leurs approches
en matière d‘adaptation.
Le tableau 1 ci-dessous identifie plusieurs activités de suivi potentielles basées sur quatre types de
besoins les plus cités pendant l‘atelier : opportunités d‘apprentissage et communautés de pratiques,
structures institutionnelles et support, renforcement des méthodologies et développement d‘une
approche par étapes fondée sur les connaissances et les expériences.
16
Table 1. Besoins,
lacunes et activités
potentielles
identifiés par les
participants à
l‘atelier
Lacunes Activités potentielles
Opportunités
d‘apprentissage et
Communauté de
pratique
Langage commun pour
faciliter les échanges.
Forum de discussion et
d‘échange.
Participation du secteur
privé et des ONG ou
information sur ce qu‘ils
font dans ce domaine.
Développer un glossaire des termes et des
définitions pour l‘adaptation et la mesure de
l‘adaptation.
Mettre en place une communauté de pratiques à
travers le pays par des rencontres régulières pour
partager les expériences sur le sujet entre différents
utilisateurs.
Continuer de s‘impliquer dans des initiatives
internationales pour apprendre du travail des autres.
Développer des initiatives de recherche
collaborative sur la mesure. Structure
institutionnelle et
support
Précision quant aux
besoins minimum à
rendre compte par les
différents usagers.
Outils appropriés aux
différents paliers de
gouvernement.
Précision du rôle du
gouvernement dans
l‘adaptation et comment
la mesurer au mieux.
Outils pour aider ceux qui
mettent en place
l‘adaptation à mesurer les
résultats.
Clairement identifier les objectifs et les cibles en
matière d‘adaptation pour le Canada afin de savoir
vers quoi nous travaillons.
Examiner des options pour institutionnaliser la
mesure, y compris réaliser un inventaire des
données existantes et des systèmes de mesures qui
pourraient être utilisés, identifier les rôles
institutionnels appropriés et comment les mesures
seraient évaluées, analysées et utilisées.
Développer un cadre de travail national pour
agréger les résultats et permettre de les comparer.
Créer un institut sur la reddition de compte dont les
fonctions seraient indépendantes du gouvernement
et aider au développement, au suivi et à
l‘évaluation des progrès d‘une manière constructive
et efficace.
Renforcer les capacités et la formation de ceux
responsables de la mesure.
Renforcement des
méthodologies Modèles mentaux.
Outils d‘orientation.
Orientation sectorielle
spécifique.
Outils provinciaux et
Renforcer les méthodologies pour développer et
concevoir des projets et programmes d‘adaptation,
les intégrer dans les cadres de travail pour le suivi
et l‘évaluation.
Élaborer et publier des études de cas, des projets
pilotes et des programmes d‘apprentissage, en
collaboration avec les institutions orientées vers la
17
municipaux.
recherche, incluant un support technique à travers
le pays, soulignant l‘aspect long terme de
l‘efficacité des mesures d‘adaptation.
Développer du matériel d‘orientation, d‘abord
général puis, spécifique aux secteurs prioritaires et
aux programmes multisectoriels de haut-niveau.
Des indicateurs peuvent être développés en
parallèle et se greffer aux systèmes de mesure déjà
existants.
Une commission de travail sur le développement
d‘outils économiques, d‘études et d‘indicateurs
appliqués pour l‘adaptation.
Approche par étapes
fondée sur les
connaissances et les
expériences
Connaissance des outils
pour l‘adaptation déjà en
notre possession et ceux
qui nous devrions avoir.
Inventaire de
l‘information déjà
existante.
Meilleurs indicateurs de
résultats ou de processus.
Meilleure façon de
mesurer les résultats.
Précision sur ce qui peut
être mesuré simplement,
tout en étant significatif.
Inventorier les actions déjà existantes pour mesurer
les progrès en adaptation au Canada.
Identifier les sources potentielles de données qui
pourraient être utilisées pour la mesure.
Développer un système de mesure par étapes, en
commençant par ce qui est sous notre contrôle et ce
dont nous avons besoin à court-terme.
Développer des programmes de connaissances à
plus long-terme, ciblant la mesure des résultats et
favorisant l‘apprentissage de l‘adaptation, incluant
tous les défis relevés dans les sections précédentes
de ce rapport.
Identifier les vulnérabilités prioritaires au Canada,
régionales ou sectorielles, et tester, par des études
pilotes, des indicateurs long-terme de résultat.
Tester les modèles existants déjà développés.
F. Conclusions
L'adaptation est essentiellement un processus de changements, et la documentation courante sur le S
et E reconnaît les limites des outils actuels de prise de décision, comme le S et E, pour noter les
changements (Gujit, 2007, dans Villanueva). S‘il est accepté que l'adaptation est directement liée
aux processus de changements, le suivi et l'évaluation doivent examiner le contexte de
fonctionnement qui permet à ces changements de se produire (Villanueva). Il est par conséquent
nécessaire de cesser de mettre l‘accent sur les extrants et les résultats immédiats et d‘accorder
davantage d‘importance au suivi à plus long terme des facteurs du processus d'adaptation.
La mise au point d'indicateurs de l'adaptation en est à ses balbutiements et représente un exercice
itératif et à long terme qui doit être mis à l‘essai. En même temps, il n‘est pas évident que la mesure
et l'évaluation de l'adaptation contribuent à la qualité de la mise en œuvre, en partie parce que de
18
nombreuses interventions d'adaptation ciblées sont relativement nouvelles, mais peut-être aussi
parce qu‘il n‘y a pas eu d‘étude systématique.
Parmi les principaux défis et problèmes théoriques, mentionnons l'attribution (entre la cause et
l‘effet), l'observabilité et les échelles de temps des changements climatiques, les incertitudes
inhérentes à la prévision des changements climatiques futurs, la durabilité des systèmes de mesure et
l‘établissement du rapport coût-efficacité de l'adaptation à la fois à court et à long terme. Le contexte
sociétal et environnemental dans lequel l'adaptation se produit est également utile pour tirer des
leçons en matière d'adaptation. Parmi les autres défis, mentionnons la captation des interactions
intersectorielles et contextuelles ainsi que des conséquences imprévues des interventions
d'adaptation.
Le coût de la collecte de données détaillées servant à alimenter un système de mesure peut
également être élevé. Il existe déjà des problèmes pratiques associés à la mise au point
institutionnelle d‘une collecte de données uniforme sur une longue période de temps, au-delà de la
durée typique d‘un projet. Pour ce faire, la collecte de données par rapport aux indicateurs à long
terme devrait être institutionnalisée. Les indicateurs peuvent être sélectionnés en fonction des
systèmes de données existants, mais il peut être dangereux d‘axer la mise en œuvre uniquement sur
des activités qui peuvent être facilement mesurées. Les mesures d'adaptation actuelles n'ont souvent
pas de cibles de comparaison parce que les données de base le permettant n'existent pas.
La tension entre le désir d‘avoir des indicateurs simples, quantifiables et efficaces et d‘autres indices
regroupés et plus complexes reflète la complexité de l'adaptation, comme l'interaction entre les
secteurs, les indicateurs contextuels comme la croissance de la population et le développement
économique. Il peut être plus facile de recueillir des données pour les premiers, mais les conclusions
obtenues peuvent être moins fiables. Le niveau et le degré d'apprentissage désiré peuvent influencer
le temps et les efforts consentis à la collecte de données plus complexes.
19
Annexe 1. Exemples et études de cas de cadres de suivi et d’évaluation de l’adaptation
G.1 Exemple de cadre programmatique : Les Fonds d'investissement climatiques (FIC) : Programme pilote pour la résilience climatique
Le Programme pilote pour la résilience climatique (PPRC) est un fonds multi-bailleurs et multi-
destinataires pour l‘adaptation. Un cadre de mesure du niveau de programmation a été élaboré pour
suivre de près les résultats des sous-projets financés dans le cadre de ce programme. Le processus
d'élaboration de ce cadre de mesure a comporté des discussions multilatérales qui ont porté sur trois
éléments :
a) Accord sur les résultats : Il s'agit d'un processus stratégique et de haut niveau comportant des
discussions techniques pour constituer la chaîne causale des résultats et développer des
énoncés de résultats;
b) Accord sur les indicateurs : Il s'agit d'un processus plus technique comprenant la définition
d‘indicateurs clairs, des recherches sur l‘accessibilité des données et la description des
méthodes de mesure. En règle générale, cela comprend les sources de données, la méthode
par laquelle les données seront recueillies et la responsabilité de la collecte des données;
c) Accord sur une stratégie de mesure du rendement : Il s'agit d'un processus technique pour la
collecte des données de référence, d’un processus stratégique pour fixer les cibles du
rendement attendu et d’un processus technique pour déterminer la façon dont les données
seront compilées, regroupées et présentées. Cela comprend la manière dont les
renseignements seront colligés ou « résumer», puis présentés. Compte tenu de la structure des
fonds et des programmes, les rapports sur le rendement se feront à divers niveaux –
projet/programme, pays, programme/fonds ciblé du FIC (CTF, SREP, PPCR et FIP), et au
niveau général du FIC.
20
Source : Harmonisation des cadres de résultat des FIC, Fonds d‘investissement climatiques, CTF-
SCF/TFC.4/3, 4 mars 2010
G.2 Expériences de mise au point d’indicateurs nationaux par des pays
D‘autres initiatives nationales visant à mettre au point des indicateurs nationaux et à en faire le suivi
ont été documentées par la CCNUCC pour la Finlande, l'Allemagne et le Royaume-Uni, qui ont mis
en place des procédures officielles d'examen, de suivi et d'évaluation et qui se servent d‘indicateurs
ou prévoient le faire. Dans ces cas, les pays travaillent à déterminer les progrès accomplis dans la
mise en œuvre des efforts d'adaptation au plan national. L‘Espagne a commencé à planifier
l‘élaboration d‘un système de suivi au plan national et l‘a partiellement mis en œuvre dans le cadre
de la Stratégie nationale d'adaptation aux changements climatiques, qui est contrôlée par les
autorités nationales. Le Royaume-Uni a adopté, par contrat, un indicateur de l'adaptation à l‘échelon
du gouvernement local. Lors de l'évaluation des progrès accomplis dans la mise en œuvre de sa
stratégie nationale d'adaptation de 2005, la Finlande a utilisé un indicateur pour conclure que le
niveau moyen d‘adaptation du pays atteignait le score de 2 sur une échelle de 1 à 5 (CCNUCC,
2010).
Dans la mise au point d'indicateurs nationaux sur les progrès en matière d'adaptation, la stratégie
d'adaptation nationale de la Finlande propose d'utiliser certains des indicateurs de progrès déjà
utilisés pour le suivi de sa politique environnementale en plus de nouveaux indicateurs
particulièrement destinés à l'adaptation. Voici quelques exemples des indicateurs proposés :
l'autosuffisance alimentaire, l'utilisation de pesticides, l‘augmentation du matériel sur pied et le
drainage total, la composition des espèces d'arbres, l‘accessibilité d‘information hydrologique en
temps réel, la durée de la saison du service d‘aide de brise-glace, le nombre d‘opérations de
21
déneigement et d‘application de produits de déglaçage sur les routes (Marttila et coll., 2005).
Toutefois, un rapport plus récent sur la stratégie gouvernementale (Cabinet du Premier ministre,
2008) donne à penser qu‘un plus petit groupe d'indicateurs d'adaptation devraient être utilisés pour
commencer. Il s'agit notamment des progrès réalisés en matière d'observation et d'alerte ainsi que de
recherche et développement, des plans faits dans divers secteurs pour s'adapter aux changements
climatiques et des progrès des premières mesures qui ont été prises, et des dommages actuels causés
par les inondations dans les collectivités. Ces indicateurs seront surveillés à mi-mandat et à la fin du
mandat du gouvernement actuel, le premier suivi ayant eu lieu au début 2009 (S.
En vertu de la loi de 2008 sur les changements climatiques au Royaume-Uni, l'indicateur national
188 (NI 188) est conçu pour aider les autorités locales à évaluer les risques et les possibilités
associés aux changements climatiques et à y faire face, ainsi que pour fournir un outil servant à
mesurer l‘état de préparation sur une période de trois ans. Il s'agit d'un indicateur de processus qui
vise à intégrer la gestion des risques et des possibilités associés au climat à toutes les échelles de
services, de plans et de patrimoines. Il est reconnu comme étant une alternative à la mesure des
résultats d'adaptation, car le gouvernement ne croit pas que les données probantes actuelles
permettent de déterminer les cibles axées sur des résultats.
http://archive.defra.gov.uk/corporate/about/with/localgov/indicators/ni188.htm
Un sous-comité sur l‘adaptation a également été créé en vertu de cette loi pour, notamment, suivre
les progrès du Royaume-Uni dans ses préparations à faire face aux impacts des changements
climatiques. En 2010 et 2011, le Comité a publié un rapport sur la mesure des progrès en matière
d'adaptation au Royaume-Uni, dans lequel il « commence à élaborer un ensemble d'indicateurs
permettant d'évaluer et de suivre l‘état de préparation du Royaume-Uni » en mettant l'accent sur
l'aménagement du territoire, la gestion des ressources hydriques et la création et la rénovation
d‘immeubles. L'approche adoptée à ce jour semble être davantage un aperçu sur la vulnérabilité
qu‘une mesure particulière d'initiatives particulières d'adaptation conçues et mises en œuvre en tant
que telles (ASC, 2011). Il s‘agit peut-être d‘une approche plus pragmatique qui se rapproche
cependant davantage d‘une évaluation de la vulnérabilité que d'une évaluation de l'adaptation.
L'objectif vise peut-être davantage à établir une base ainsi que le travail de base et les pratiques
nécessaires à la mise au point d'indicateurs visant à mesurer l'efficacité de l'adaptation en diminuant
la vulnérabilité.
G. 3 Un exemple sectoriel : l’agriculture
Le tableau 1 suivant donne un exemple d‘une série d‘intrants, d‘indicateurs d‘extrants, de résultats et
d‘impacts utilisés par la Banque mondiale pour ses projets en agriculture et en gestion des ressources
naturelles.
Tableau 1. Cadre de suivi et d‘évaluation pour l‘agriculture et la gestion des ressources naturelles
22
Activité/Intrant Indicateurs d’extrants Indicateurs de résultats Indicateurs d’impacts
Fourniture d‘équipements et
formation de la collectivité
à la collecte de données
climatiques locales;
Fourniture d‘équipements et
formation de la collectivité
pour améliorer l‘accès aux
données météorologiques et
aux prévisions climatiques
Nombre de collectivités
ayant mis en place et
conservé une station
météorologique; Nombre de
stations diffusant des
prévisions météorologiques
locales; Nombre
d‘agriculteurs ayant accès à
des sources de prévisions
climatiques
Pourcentage d‘agriculteurs
faisant davantage confiance
aux données
météorologiques et aux
prévisions climatiques pour
prendre des décisions
agricoles
Réduction de la variabilité
des rendements sur une
période pluriannuelle
Amélioration des services
d‘appoint pour renforcer les
capacités en matière de
pratiques d‘adaptation à la
variabilité climatique locale
actuelle et prévue
Nombre d‘ateliers sur les
nouvelles
technologies/meilleures
pratiques visant à
augmenter la résilience de la
ferme; Nombre
d‘agriculteurs formés à
l‘adaptation aux
changements climatiques et
à la gestion des risques
climatiques
Nombre d‘agriculteurs
adoptant des nouvelles
technologies/meilleures
pratiques agricoles pour
mieux faire face à la
variabilité climatique et aux
extrêmes
Réduction de la variabilité
des revenus sur une période
pluriannuelle
23
Annexe 2: Résumé de l’atelier national Les cadres de mesure sont plus utiles lorsqu‘ils sont spécifiquement conçus en fonction de l‘objet,
des objectifs et des utilisateurs de la mesure. En d‘autres mots, ils doivent être adaptés à l‘objet
fixé. Pendant l‘atelier, l‘accent des participants et des discussions a été porté au niveau des
décideurs publics des échelons municipaux à fédéraux. Le rôle du gouvernement en adaptation
porte aussi sur ses besoins en mesure. Le gouvernement se perçoit souvent comme un facilitateur de
l‘adaptation privée. C‘est pourquoi la mesure porte souvent sur les outils qui supportent les
décisions et leur utilisation. Pour comprendre ce qui peut être mesuré, il faut commencer par
clarifier le rôle du gouvernement et son objectif en matière d‘adaptation, et le situer par rapport aux
autres acteurs.
Selon les niveaux de gouvernance, les cadres de mesure varient et deviennent souvent plus
spécifiques au niveau local. Il est nécessaire de commencer par clarifier les objectifs d‘adaptation à
court et long terme.
Pour plusieurs participants, les objectifs de la mesure de l‘adaptation sont de : déterminer
l‘efficacité et l‘efficience et justifier et attirer des ressources, démontrer la mise en œuvre,
apprendre et comparer, amener une certaine objectivité à une revue des progrès, identifier l‘ampleur
du progrès et les opportunités et vérifier le niveau de la capacité d‘adaptation.
Les institutions gouvernementales nécessitent de tenir la comptabilité des fonds publics dépensés en
adaptation. Les indicateurs doivent être précis, imputables, mesurables et comporter des échéanciers
précis. Ils doivent aussi permettre de mesurer ce qui est à l‘intérieur de la sphère d‘influence d‘un
projet ou d‘un programme donné. En même temps, la mesure de l‘adaptation est aussi un moyen de
mieux cerner le niveau d‘efficacité de l‘adaptation, qui est tout aussi important mais encore plus
difficile. Les leçons apprises par un tel exercice sont nécessaires pour orienter correctement le
financement et pour comprendre la nature et l‘évolution présente et à venir de la vulnérabilité aux
changements climatiques au Canada. Une mesure long-terme uniforme est nécessaire pour refléter
la nature long-terme propre aux changements climatiques.
Bien qu‘il existe de très bons exemples d‘indicateurs évaluant la prise de décision ou d‘indicateurs
de processus et que le continuum soit présent, il y a encore peu d‘exemple de mesure de l‘efficacité
de l‘adaptation pour réduire la vulnérabilité. La terminologie, la méthodologie et les objectifs de
l‘adaptation doivent donc être exprimés plus clairement. Une approche rationnelle par étapes serait
intéressante pour développer des exemples et des études de cas nous permettant d‘apprendre et de
développer une certaine expérience. Une étude plus poussée sur les exemples existants d‘une
manière ciblée serait aussi utile. En termes de suivi des processus de prise de décision, des modèles
mentaux améliorés permettraient de caractériser la qualité du processus de prise de décision dans un
contexte de changements climatiques. Ceci s‘inscrit dans la tendance de voir l‘adaptation aux
changements climatiques comme un processus, ce qui nécessite de la flexibilité de la part des
systèmes institutionnels et de gestion.
Il serait intéressant de construire sur les travaux déjà réalisés par d‘autres en matière de mesure et
de données. Des travaux sur la mesure du progrès en santé par exemple permettraient d‘accélérer le
développement de bonnes pratiques en adaptation. En utilisant des sources de données déjà
existantes, les coûts s‘en verraient réduits et la collecte de données facilitée. Puisque l‘adaptation
est souvent intégrée dans d‘autres processus décisionnels, surtout lors de sa mise en œuvre, il est
plus difficile de développer des indicateurs pour l‘adaptation à l‘intérieur de ces contextes
spécifiques, mais ils peuvent être plus appropriés et utiles. Il y a consensus à savoir qu‘une série
24
d‘indicateurs est nécessaire pour mesurer l‘adaptation. Les facteurs contextuels doivent être
analysés pour distinguer ce qui résulte d‘un programme spécifique et ce qui peut être influencé,
positivement ou négativement, par d‘autres facteurs, tels que la croissance de la population ou
l‘économie.
Ces facteurs de confusion potentiels doivent être identifiés d‘emblée. De plus, le suivi des
changements actuels dans les patrons climatiques mis en parallèle avec les mesures d‘adaptation,
aiderait à déterminer si le changement climatique est ou non un moteur. Certains participants se sont
dit préoccupés par les ressources nécessaires pour mener un suivi aussi approfondi et pour certains,
il est prioritaire de limiter la mesure à ce sur quoi nous avons une influence et ce qui est prioritaire.
Il est ressorti clairement qu‘un équilibre doit être trouvé entre l‘idéal et le possible. Des partenariats
seront nécessaires entre différents types d‘intervenants, tels que le gouvernement, les chercheurs et
les ONG.
Au-delà de mesurer le progrès accompli au niveau d'une seule décision ou du point d'intervention,
des outils en amont du processus décisionnel sont nécessaires pour aider la prise de décision. Ceci
implique de recenser les priorités dans un certain nombre de secteurs et de régions et de comparer
les vulnérabilités et les besoins d'adaptation parmi divers secteurs. La mesure du progrès en
adaptation, telle que définie pour cet atelier, est supposée se concentrer sur les interventions qui ont
déjà été conçues et décidées. Cependant, le processus de réflexion pour élaborer des indicateurs ou
des cadres de suivi peut aider au processus de hiérarchisation, de même qu‘à l‘analyse des données
recueillies pour les indicateurs. Les indicateurs devraient alors également être sélectionnés et
analysés pour leur utilité à répondre aux besoins d'information en amont.
Les points sur lesquels il est nécessaire de poursuivre les travaux sont les suivants : insister sur
l‘aspect long terme de l‘efficacité des mesures d'adaptation; identifier les données qui sont déjà
facilement accessibles et qui pourraient être utiles; développer des études de cas et des opportunités
pour profiter du travail déjà réalisé par d‘autres; élaborer des lignes directrices sur l'évaluation des
résultats d'adaptation; clarifier le langage et la terminologie; développer une vision à long terme
vers laquelle nous nous dirigeons avec l'impératif d'adaptation, et développer des outils d'orientation
pour aider à poser les bonnes questions.
Les cadres nationaux et un Index seraient potentiellement intéressants pour évaluer et comparer la
vulnérabilité aux changements climatiques à travers le Canada. Ils seraient aussi un moyen potentiel
pour comparer la prise de décision ou à des fins de recherche. Il est nécessaire de continuer le
travail pour comprendre ce qui pourrait être fait et comment et si ce serait utile. Un examen
systématique et cohérent de l'état de notre capacité d'adaptation est aussi nécessaire.
Mentionnons enfin quelques mises en garde, notamment sur le partage des données qui peut parfois
soulever quelques problèmes, le refus général de la plupart des gens à présenter des résultats
négatifs, surtout en raison des contre-incitations professionnelles à le faire; la transparence des
données et le risque de trop analyser les indicateurs.
25
Annexe 3: Liste des participants à l’atelier national Nom Organisme Province Email
Alain Bourque Ouranos QC [email protected]
Liza Leclerc Consultant OKAPI QC [email protected]
Jenny Fraser BC Ministry of Environment BC [email protected]
Kathy Hopkins
Ministry of Forests, Lands, and Natural Resource
Operations BC [email protected]
Bob Manteaw Alberta Government AB [email protected]
Randall Shimko Manitoba Conservation and Water Stewardship Manitoba [email protected]
Louis DesRosiers Ontario Ministry of Environment ONT [email protected]
Chandra Sharma Toronto and Region Conservation Authority ONT [email protected]
Carole Garceau MDDEP QC [email protected]
Martin Daris MDDEP QC [email protected]
Michel Crowley ENAP QC [email protected]
Johann Jacob ENAP QC [email protected]
Richard Marceau ENAP QC [email protected]
Danny Walmsley Nova Scotia Environment NS [email protected]
Kyla Milne Nova Scotia Department of Energy NS [email protected]
Caroline Larrivée Ouranos QC [email protected]
Claude Desjarlais Ouranos QC [email protected]
Hervé Logé Ville de Mtl QC [email protected]
James Ford McGill QC [email protected]
Pam Kertland NRCan Fed
Pamela.Kertland@NRCan-
RNCan.gc.ca
Carrie Spencer NRCan Fed [email protected]
Nick Kowbel NRCan Fed [email protected]
Jimena Eyzaguirre
National Round Table on the Environment and the
Economy Fed [email protected]
Megan Meaney ICLEI Fed [email protected]
Yolaine Labbé INSPQ QC [email protected]
Darren Swanson IISD SK [email protected]
Dominic Aubé Ville de Québec QC [email protected]
Maribel Hernandez Écoressources France [email protected]
Kaila-lea Clarke Santé Canada Fed [email protected]
Jim MacLellan University of New Brunswick NB [email protected]
Thomas White British Columbia Ministry of Environment BC [email protected]
Alexandra
Lesnikowski McGill University QC [email protected]
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Annexe 4: Programme de l’atelier
Atelier national: Mesurer le progrès en adaptation au Canada
Du mercredi 7 mars, 13h au jeudi 8 mars à 14h30 Ouranos, 550 Sherbrooke Ouest, Tour Ouest, 19é étage, Montréal
- Cet atelier est organisé avec la collaboration de Ressources naturelles
Canada -
Contexte: Plus l’adaptation va avancer et plus nous allons être appelés { mesurer notre performance et montrer nos progrès. L’information recueillie par la mesure du progrès en adaptation peut être une donnée importante dans le développement et la mise en place d’adaptation fondée sur l’expérience, aujourd’hui et dans le futur. Objectifs de l’atelier: Lancer la discussion sur ce sujet au Canada; Clarifier quels sont nos objectifs lorsqu’on mesure l’adaptation et identifier les lignes directrices, les outils et les données nécessaires. Qui devrait participer? Ceux qui ont ou auront à développer des stratégies d’adaptation, qui doivent ou devront mesurer le progrès de même que les experts en mesure du progrès qui pourraient contribuer à une discussion spécifique sur l’adaptation. Les participants seront, entre autres, des experts sectoriels, des chercheurs ou représentants du secteur privé et des différents paliers gouvernementaux. Format:
Jour 1: Mercredi 7 mars Modératrice: Liza Leclerc
Jour 2: Jeudi 8 mars Modératrice : Liza Leclerc
12.45 Enregistrement (19e étage, salle A) 8.45 Synthèse du jour 1 (18é étage, Salle principale)
13.00 Introduction et objectifs (19e étage, salle A) Alain Bourque, Ouranos Pamela Kertland, NRCan
9.00 Présentations: Études de cas et exemples (18é étage, Salle principale) Présentateurs: Liza Leclerc, Consultante; Michel Crowley, Crowley et Johann Lucas Jacob ENAP
9.40 Discussion et tour de table 13.30 Présentation : Concepts clés et enjeux
pour le suivi et l’évaluation (18é étage, 10.15 Session de travail en groupe 2:
(18e/19e étage)
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Salle principale) Présentateur: Richard Marceau, École nationale d'administration publique (ENAP)
Quels sont les défis auxquels vous faites actuellement face pour mesurer le progrès en ACC? Quelles sont vos limites en termes de données? S’il n’y avait aucune contrainte d’argent ou de données, comment mesureriez-vous l’adaptation?
13.50 Présentation : Synthèse sur la mesure du progrès en adaptation (18é étage, Salle principale) Présentatrice : Liza Leclerc, Consultante
11.25 Retour en plénière sur les groupes de travail et discussion (18é étage, Salle principale)
14.15 Discussion et introduction sur les groupes de travail (18é étage, Salle principale) Modératrice : Liza Leclerc, Consultante
12.15 Diner
15.00 Pause café (18é étage) 15.30 Session de travail en groupe 1: (Salles
18e/19e étage) Quels sont vos objectifs d’adaptation? Pour le moment, comment mesurez-vous ou planifiez mesurer les progrès en adaptation? Quels sont vos objectifs lorsque vous mesurez ou quels aimeriez-vous qu’ils soient? Comment utiliserez vous l’information/Quels sont les utilisateurs premiers pour l’information générée?
13.15 Discussion en panel (18é étage, Salle principale) Quels efforts la communauté de l’adaptation au Canada pourrait-elle faire pour mesurer le progrès? Quelles questions prioritaires nécessitent plus d’attention pour pouvoir les inclure dans les systèmes de mesure de l’adaptation? Les systèmes et les sources d’informations existants contribuent-ils au sujet? Modératrice: Liza Leclerc, Consultante Panel: Pamela Kertland, NRCan; Alain Bourque, Ouranos; Richard
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Marceau, ENAP; Louis DesRosiers Ministère de l’Environnement Ontario
16.45 Retour en plénière sur les groupes de travail et discussion (18é étage, Salle principale)
14.15 Résumé et mot de la fin (18é étage, Salle principale) Résumé: Liza Leclerc, Consultante Mot de la fin: Pamela Kertland, NRCan
17.30 Résumé et clôture du jour 1, revue de l’ordre du jour du lendemain (18é étage, Salle principale)
14.30 Fin de l’atelier
29
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