rapport definitif de la mission d’inventaire...

Mission d’inventaire rapide et préliminaire des bas fonds aménageables dans les zones d’intervention du PADFA

1

REGIONS DU NORD ET DE L’EXTREME NORD

Novembre 2012

République du Cameroun Paix - Travail - Patrie

------------------- Ministère de l’Agriculture et du

Développement Rural --------------------

Projet d’Appui au Développement des Filières Agricoles

Republic of Cameroon Peace – Work - Fatherland

----------------- Ministry of Agriculture and RURAL

DEVELOPMENT ----------------

commodity value chain development support project

RAPPORT DEFINITIF DE LA MISSION D’INVENTAIRE RAPIDE ET PRELIMINAIRE DES BAS FONDS

AMENAGEABLES DANS LES ZONES D’INTERVENTION DU PADFA


2

REDIGE PAR :

BIKAY Raphaël Stanislas, Ingénieur du Génie Rural, Consultant National;

AVOM ALARA Eric Martial, Ingénieur agronome, Consultant National associé.

.


3

SOMMAIRE LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................ 4

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES .............................................................. 6

1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE LA MISSION ............................................... 7

2. OBJECTIFS DE LA MISSION ...................................................................................... 8

3. INFORMATIONS GENERALES SUR LA ZONE D’ETUDE ................................... 9

3.1 LA REGION DE L’EXTREME NORD ..................................................................... 9

3.2 LA REGION DU NORD ........................................................................................... 18

4. APPROCHE METHODOLOGIQUE ET ORGANISATION DU TRAVAIL ......... 24

4.1 Activités préliminaires .............................................................................................. 24

4.2 Descentes sur le terrain .............................................................................................. 25

4.3 Traitement des données ............................................................................................. 28

5. RESULTATS .................................................................................................................. 29

5.1 Situation dans le département du Diamaré ................................................................ 29

5.2 Situation dans le département du Mayo Sava ............................................................ 41

5.3. Situation dans le département du Mayo Tsanaga ....................................................... 47

5.4 Situation dans le département du Mayo Danay ......................................................... 54

5.5 Situation dans le département du Mayo Kani ............................................................ 60

5.6 Situation dans le département du Mayo Louti ........................................................... 64

5.7 Situation dans le département de la Benoué .............................................................. 70

5.8 Récapitulatif du nombre de sites, des superficies aménageables et potentielles par

département pour le riz et l’oignon dans les différentes régions .......................................... 77

5.9 Autres observations sur la gestion du foncier et les OP ................................................. 78

6. RECOMMANDATIONS ............................................................................................... 79

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 80

ANNEXE ................................................................................................................................. 81

Liste de présence à la réunion d’harmonisation de la compréhension de la mission

Modèle de correspondance adressée aux responsables des services déconcentrés du MINADER

Planning des descentes sur le terrain

Fiche d’identification des sites potentiels

Questionnaires pour les Organisations de Producteurs

Cartes de localisation des sites potentiels par département

Dénominations des OP identifiées par région, type d’OP, principale spéculation et coordonnées du

responsable

Liste des personnes rencontrées

Quelques photos de la mission

Termes de référence de la mission


4

LISTE DES TABLEAUX Tableau I : Calendrier des activités agricoles dans la région de l’Extrême Nord

pour le riz et l’oignon…………………………………………………….

14

Tableau II : Calendrier des activités agricoles dans la région du Nord pour le

riz et l’oignon………………………………………………………………

22

Tableau III: Sites potentiels identifiés par arrondissement dans le Département

du Diamaré, coordonnées géographiques, superficies

aménageables et potentielles, type d’aménagement proposé,

contraintes majeures à la réalisation de l’aménagement et à

l’exploitation……………………………………………………………….

30

Tableau IV : Niveau d’organisation et situation foncière des OP rencontrées

dans les sites potentiels du Diamaré…………………………………..

37

Tableau V: Sites potentiels identifiés par arrondissement dans le Département

du Mayo Sava, coordonnées géographiques, superficies exploitées

et potentielles, type d’aménagement proposé, contraintes majeures

à la réalisation de l’aménagement et à l’exploitation………………….

42

Tableau VI Niveau d’organisation et situation foncière des OP rencontrées

dans les sites potentiels du Mayo Sava………………………………..

45

Tableau VII: Sites potentiels identifiés par arrondissement dans le Département

du Mayo Tsanaga, coordonnées géographiques, superficies

exploitées et potentielles, type d’aménagement proposé,

contraintes majeures à la réalisation de l’aménagement et

l’exploitation………………………………………………………………..

48

Tableau VIII: Niveau d’organisation et situation foncière des OP rencontrées

dans les sites potentiels du Mayo Tsanaga……………………………

52

Tableau IX: Sites potentiels identifiés par Arrondissement dans le Département

du Mayo Danay, coordonnées géographiques, superficies

exploitées et potentielles, type d’aménagement proposé,

contraintes majeures à la réalisation de l’aménagement et à

l’exploitation………………………………………………………………..

55

Tableau X : Niveau d’organisation et situation foncière des OP rencontrées

dans les sites potentiels du Mayo Danay………………………………

58

Tableau XI : Sites potentiels identifiés par Arrondissement dans le Département

du Mayo Kani, coordonnées géographiques, superficies exploitées



61

Tableau XII : Niveau d’organisation et situation foncière des OP rencontrées


5

dans les sites potentiels du Mayo Kani………………………………… 63

Tableau XIII : Sites potentiels identifiés par Arrondissement dans le Département

du Mayo Louti, coordonnées géographiques, superficies exploitées


à la réalisation de l’aménagement et à l’exploitation…………………

65

Tableau XIV : Niveau d’organisation et situation foncière des OP rencontrées

dans les sites potentiels du Mayo Louti………………………………..

68

Tableau XV : Sites potentiels identifiés par Arrondissement dans le Département

de la Bénoué, coordonnées géographiques, superficies exploitées



70

Tableau XVI : Niveau d’organisation et situation foncière des OP rencontrées

dans les sites potentiels de la Bénoué…………………………………

75

Tableau XVII : Récapitulatif du nombre de sites, des superficies aménageables et potentielles pour le riz dans la région de l’Extrême-Nord…………….

77

Tableau XVIII : Récapitulatif du nombre de sites, des superficies aménageables et

potentielles pour l’oignon dans la région de l’Extrême-Nord…………

77

Tableau XIX : Récapitulatif du nombre de sites, des superficies aménageables et

potentielles pour le riz dans la région du Nord………………………...

78

Tableau XX : Récapitulatif du nombre de sites, des superficies aménageables et potentielles pour l’oignon dans la région du Nord……………………..

78


6

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

BAD : Banque Africaine de Développement

BID : Banque Islamique pour le Développement

CPA : Chef de Poste Agricole

DAADER : Délégué d’Arrondissement de l’Agriculture et du Développement Rural

DDADER : Délégué Départemental de l’Agriculture et du Développement Rural

ESA : Projet Eau Sol Arbre

FIDA : Fond International de Développement Agricole

FINA-DEMRI : Fédération des producteurs de riz de la vallée de Ladgo

GIC : Groupe d’Initiative Commune

GPS : Global Positionning System

IRAD : Institut de Recherche Agricole pour le Développement

MINADER: Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural

MINEE : Ministère de l’Eau et de l’Energie

MINEPAT : Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du

Territoire

MINSANTE : Ministère de la Santé Publique

PACA: Projet d’appui à la Compétitivité Agricole

PADFA : Projet d’Appui au Développement des Filières Agricoles

PAM : Programme Alimentaire Mondial

PDR-EN : Programme de Développement Rural de la de Région de l’Extrême-Nord

PRODEBALT-Cameroun : Programme de Développement du Bassin du Lac Tchad –

Cameroun

PPIV : Petits Périmètres Irrigues villageois

PPTE : Pays Pauvres Très Endetté

SCV : Semis Sous Couvert Végétal

SEMRY : Société d’Expansion et de Modernisation de la Riziculture de Yagoua

SODECOTON : Société de Développement du Coton.


7

1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE LA MISSION

La République du Cameroun a obtenu du Fonds International pour le

Développement Agricole (FIDA) un financement dans le cadre du Projet d’Appui au

Développement des Filières Agricoles (PADFA). Le PADFA est orienté sur le

développement de deux filières agricoles, le riz et l’oignon qui ont un fort potentiel

économique pour le petit paysan.

Le PADFA intervient dans quatre régions administratives regroupées en zone agro

écologique semblable (Extrême-Nord et Nord, Ouest et Nord-Ouest) et dont les

activités agricoles sont caractérisées par :

- La faible productivité du sol et les capacités techniques de production et

financières limitées des producteurs ;

- L’encadrement technique de proximité limité ;

- L’insécurité foncière ;

- La faible capacité de stockage et de transformation des produits post-récoltes;

- L’enclavement et l’inorganisation de la commercialisation ;

- La faiblesse des organisations de producteurs (GIC et unions) pour

développer les activités de regroupement (achats, stockage, transformation,

vente) ;

- La faiblesse des fédérations pour défendre les intérêts des producteurs ;

- Les interventions individuelles et le manque de concertation entre les

opérateurs et les groupements de producteurs ;

- Le manque de capacités techniques et d’équipements performants ;

- l’inexistence de système de financement pour ce type d’activité.

Les objectifs de ce projet sont de réduire la pauvreté en milieu rural, accroitre les

revenus et améliorer la sécurité alimentaire à travers le développement durable et la

compétitivité des filières riz (bas-fonds et pluvial) et oignon.

Spécifiquement, le projet vise à augmenter la production de riz et d’oignon, à

améliorer la conservation, la transformation et la mise en marché des productions

cibles et à renforcer les capacités techniques et organisationnelles des producteurs.

Pour atteindre ses objectifs, le PADFA se décline en 03 composantes :


8

- Composante 1: Appui à la production comprenant trois sous-

composantes : (i) la sous-composante 1.1 Renforcement des capacités

organisationnelles des groupements de producteurs, (ii) la sous-

Composante 1.2 Intensification des productions, (iii) la sous-composante

1.3 Développement des infrastructures hydro-agricoles et la maîtrise de

l’eau dans les bas-fonds rizicoles.

- Composante 2: Appui à la commercialisation et la structuration des filières

comprenant trois sous-composantes : (i) la sous-composante 2.2

Amélioration de l’accès aux marchés, (iii) la sous-composante 2.3 Mise

en place d’un cadre de pilotage des filières.

- Composante 3: Coordination du Projet et gestion des savoirs comprenant

trois sous-composantes : (i) la sous-composante Coordination et gestion

du projet, (ii) la sous-composante Antennes, (iii) la sous-composante

Appui au suivi-évaluation et à la gestion des savoirs.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la sous composante 1.3, il a été prévu

d’effectuer en première année du projet l’inventaire rapide et préliminaire des bas-

fonds aménageables dans les zones d’intervention du PADFA. Deux consultants

nationaux ont ainsi été recrutés pour effectuer ce travail. Ce rapport est celui de la

mission réalisée dans l’antenne PADFA Extrême-Nord/Nord.

2. OBJECTIFS DE LA MISSION

L’objectif général de cette mission est de procéder à un état des lieux de chaque

département cible du projet afin d’avoir une meilleure connaissance du potentiel en

bas-fonds propices à la culture du riz/oignon et aménageables pour améliorer l’accès

et la gestion de l’eau.

Il s’agira spécifiquement d’avoir une idée sur les sites et les superficies

aménageables, la situation de sécurité foncière, le type d’aménagement à envisager,

et les contraintes majeures qui se posent pour la réalisation ou l’exploitation des

aménagements. Il sera donc particulièrement question de :

- Répertorier les sites potentiels et d’estimer les superficies aménageables ;


9

- Etablir la situation de sécurité foncière et les aménagements types à

envisager ;

- Recenser les organisations de producteurs localisés dans les sites potentiels

et évaluer leur degré d’organisation ;

- Dégager les contraintes majeures pour la réalisation ou l’exploitation des

aménagements.

3. INFORMATIONS GENERALES SUR LA ZONE D’ETUDE

3.1 LA REGION DE L’EXTREME NORD

3.1.1 Cadre naturel

La région de l’Extrême-Nord est située entre les 10e et 13e de latitude Nord, 13e et

15e de longitude Est. Elle est limitée au Nord par le Lac Tchad et à l'Ouest par le

Nigeria. Elle couvre une Superficie de 34 260 Km2 et est subdivisée en six

départements et 40 arrondissements.

3.1.1.1 Climat

A l’exception du micro- climat qui règne dans les Monts Mandara, le climat de la

région est soudano-sahélien de type tropical sec dans le sud et le centre de la

région. Il se transforme en climat soudano-sahélien au nord sur la ligne Mora-Bogo-

Yagoua. Il comprend une longue saison sèche qui dure au moins sept mois et une

courte saison de pluies qui dure généralement trois mois seulement (Suchel, 1987).

3.1.1.2 Pluviométrie

La pluviométrie annuelle varie de 435 à 810 mm. Selon le rapport annuel de la

Délégation Régionale Extrême-Nord du MINADER en 1998, la campagne agricole

1997/1998 dans la région de l’Extrême-Nord a reçu une pluviométrie moyenne de

768,9 mm, correspondant à 57 jours de pluies contre 750,6 mm d’eau en 1996/1997

pour 57 jours de pluies également, soit une hausse légère de 18,3 mm. Des

variations parfois importantes ont été observées dans certains départements (Mayo-

Kani, Mayo-Danay et Diamaré) qui ont subi une baisse respective de 141,7 mm, de

60 mm et de 32,4 mm. C’est dans le département du Mayo-Tsanaga que l’on aura

enregistré la plus grande pluviométrie de la région puisque celui-ci a reçu 1008,7 mm

d’eau de pluies en moyenne, en 70 jours, au cours de la campagne 1997/1998. Par


10

contre, le département le moins arrosé est le Logone et Chari avec 436,2 mm d’eau

avec 36 jours seulement de pluie.

Le rapport annuel de la Délégation Régionale Extrême-Nord du MINADER en 2011

présente une analyse de la pluviométrie totale de ces dix dernières années. Il permet

de constater que les années les plus arrosées sont 1988/1989, 1991/1992,

1994/1995. Mais les dernières observations semblent montrer que la campagne

2011/12 est l’une des plus arrosée. L’insuffisance de la pluviométrie dans cette partie

du pays et surtout sa mauvaise répartition spatio-temporelle portent un préjudice

important à la production céréalière qui fluctue d’année en année avec une tendance

à la baisse. L’irrégularité des pluies rend aléatoires les périodes de semailles et

parfois endommage les céréales sur pied. Il est clair que le manque d’eau est un

facteur limitant du développement de la région.

3.1.1.3 Températures

Les températures sont relativement basses de Décembre à Février et très élevées

en Mars et en Avril. Le degré hygrométrique est très faible en Mars et Avril et

augmente dès l'arrivée des pluies (Suchel, 1987). L'harmattan est le vent dominant

en saison sèche.

3.1.1.4 Relief et sols

L'Ouest de la Région est dominé par une ceinture montagneuse comprenant les

Monts Mandara (1000-1100 m), Roumsiki (1224 m) et Hosséré Aupray (1442 m). La

région est bordée de montagnes aux formes tourmentées, surtout dans les

départements du Mayo-Tsanaga et du Mayo-Sava avec les monts Mandara dont les

hauteurs culminent aux alentours de 1000-1100 m. Le piémont se déverse en

pénéplaine dans l’ancienne cuvette du Bassin du Lac Tchad dans la direction du

Nord-Est.

Le reste de la Région est composé de vastes plaines et de piémonts.

Les sols de l'Extrême- Nord recrutent des formations pédologiques spécifiques et

adaptées aux différentes cultures. Il s'agit notamment des :

- Sols sableux dans les plaines favorables au sorgho et l'arachide ;

- Sols limoneux riches en alluvions le long des cours d'eau favorables au coton,

sorgho, manioc et patate douce ;


11

- Vertisols ou sols argileux favorables à la culture du Mouskouari ;

- Sols stériles ou "HARDE" qui sont sodiques.

3.1.1.5 Flore et faune

La végétation de l'Extrême- Nord comprend une savane arborée, un couvert

herbacé, des galeries forestières, une steppe et des épineux. Cette végétation est

insuffisante en saison sèche pour assurer ses fonctions de protection du sol, de

pâturage et de réserve biologique.

En plus des espèces domestiques, on rencontre une pléthore d'espèces animales

sauvages allant de la girafe au lion en passant par l'antilope, le cob de bouffon, le

damalisque. Les espèces les plus nuisibles pour les plantes sont les éléphants qui

migrent hors du Parc National de Waza en saison des pluies, un large éventail

d'oiseaux granivores, des sauterelles et autres insectes.

3.1.1.6 Hydrographie

Le réseau hydrographique de la Région de l'Extrême-Nord est composé de deux

bassins: le Bassin Tchadien et le Bassin du Niger.

Le réseau est constitué des cours d'eau permanents dont le Logone et Chari qui

s'écoule vers le Bassin Tchadien et de nombreux cours d'eau intermittents ou

saisonniers (Mayo-Tsanaga, Mayo-Louti, etc.) qui se déversent dans l'un ou l'autre

des bassins (Olivry, 1986).

3.1.2 Milieu humain

La région de l’Extrême- Nord est la plus peuplée des régions du Cameroun avec

environ 3,19 million d’habitants soit 19% de la population nationale. Parmi les ethnies

les plus représentées, on distingue :

- les groupes ethniques animistes qui habitent surtout les versants des Monts

Mandara (les Margui, les Matakam, les Podokwo, les Mouktale, etc.). Ce sont

les païens des montagnes qui sont des agriculteurs exclusifs;

- les groupes ethniques animistes, de type nilotique, vivant dans le bassin du

Logone (les Mousgoum, les Massa, les Toupouri, les Moundang, etc.) qui sont

les païens de plaines exerçant l’agriculture;


12

- les groupes ethniques islamisés (Foulbé, Arabes, Haoussa, etc.) qui sont

surtout des commerçants, des agriculteurs ou des éleveurs.

3.1.3 Activités agricoles

3.1.3.1 Spécificités de l’agriculture

Les populations de l’Extrême-Nord exercent leur activité à près de 70 % dans le

secteur agricole, soit plus de 1 610 000 individus. Les projections faites à partir du

recensement de 2006, permettent d’estimer la population rurale à 2,6 million

d’habitants. La densité rurale est de 76 hab/km² et le nombre d’exploitations

agricoles est d’environ 509 000 avec 5,1 personnes en moyenne.

Les principales spéculations pratiquées par les paysans se répartissent en deux

catégories : les cultures pluviales (sorgho rouge, mil pénicillaire, maïs, arachide,

niébé, coton, patate douce, etc.) et les cultures de contre-saison (sorgho de saison

sèche ou mouskwari, riz irrigué, maïs de décrue, l’oignon et autres cultures

maraîchères, etc.).

Les localités de la région ont développé des avantages comparatifs dans la

production de telle ou telle spéculation. Ainsi, dans les départements ci-après on

rencontre davantage les spéculations suivantes :

- Mayo-Sava : oignon, sorgho rouge, mouskwari, coton, maïs, niébé, cultures

maraîchères ;

- Mayo-Tsanaga : riz pluvial, oignon, sorgho rouge, mouskwari, patate douce,

pomme de terre, arachide, niébé, cultures maraîchères, coton, etc. ;

- Diamaré : riz pluvial, oignon, sorgho rouge, mouskwari, coton, mil

pénicillaire, patate douce, arachide, niébé et cultures maraîchères ;

- Mayo-Kani : riz pluvial, oignon, sorgho rouge, mouskwari, coton, mil

pénicillaire, arachide, niébé et cultures maraîchères ;

- Mayo-Danay : riz irrigué, oignon, sorgho rouge, mouskwari, coton, mil

pénicillaire, arachide, niébé et cultures maraîchères.

La base de l’alimentation des populations de la région est constituée de céréales. Le

sorgho de saison de pluie est le plus répandu. Le mouskwari cultivé en saison sèche

sur les sols hydromorphes des karals est plus important. Le riz irrigué et le coton


13

constituent les principales cultures de rente des paysans d’après une étude réalisée

par le PAM (1997).

La traction animale est généralement utilisée pour les cultures rémunératrices

comme le coton et dans une moindre mesure pour le maïs. Les techniques utilisées

pour les céréales sont encore rudimentaires. S’agissant du riz et du mouskwari, les

sols trop argileux qui leur sont destinés rendent la préparation des terres pénible en

culture attelée. C’est dans les périmètres irrigués de la SEMRY et dans certaines

parcelles de la SODECOTON qu’on observe une mécanisation des travaux de

préparation des sols et d’entretien des cultures.

Au niveau des structures d’encadrement, il convient de mentionner les problèmes

financiers que rencontre l’IRAD se traduisant par les difficultés d’approvisionnement

en semences. Il n’existe pas encore de centre de distributions d’intrants, encore

moins de structures de vente du matériel agricole.

Comme relevé ci-dessus, il existe une agriculture irriguée dans la région de

l’Extrême-Nord au niveau des périmètres de la SEMRY à Yagoua. C’est

essentiellement pour la culture du riz. On note également une culture irriguée des

maraîchers donc principalement l’oignon aux abords des différents Mayos. Il existe

des petits puits pour les cultures maraîchères. Il y a de réelles possibilités de

développement de la culture irriguée dans la région. En effet, le service des mines a

identifié plus de 200 sites dans les Monts Mandara pour la construction des barrages

afin d’irriguer la plaine du Diamaré (MINEE, 1998).

La principale source d’eau utilisée pour l’agriculture est essentiellement constituée

des puits artisanaux. Le Logone est un cours d’eau qui permet le pompage de l’eau

en vue de son déversement.

Eu égard à la géographie générale de la région, il existe bien évidemment des

problèmes de tarissement pendant la saison sèche, et ce, dans toute la région.

D’après le rapport de l’exercice 2010/2011 de la Délégation Régionale du

MINSANTE de l’Extrême Nord, les principales zones d’insécurité alimentaire sont

situées près des couloirs de passage des éléphants de Waza vers le département du


14

Mayo Danay et les monts Mandara. Ces zones d’insécurité alimentaire ont des

phénomènes d’entraînement du fait que la tendance à préserver un équilibre

alimentaire régional conduirait certaines zones à se présenter en zones à déficit où

les ventes seraient telles qu’elles conduiraient au déficit.

La quantification de la partie auto consommée de la production céréalière est assez

difficile du fait qu’au moment de la récolte, ces céréales sont également vendues au

Nigeria, lesquelles inondent les marchés de la région de l’Extrême- Nord pendant la

période de soudure.

3.1.3.2 Le calendrier agricole

Le calendrier agricole dans la région de l’Extrême- Nord commence au mois de Mai

de chaque année avec le début de saison des pluies qui cessent généralement en

septembre de la même année. Pour la plupart des spéculations, la période de

préparation des terres se situe dès l’arrivée des pluies. Par contre, pour le riz ou le

coton qui sont les deux cultures de rente de la région, la préparation des terres a lieu

soit avant le début des pluies (coton, en avril), soit après que les pluies aient

commencé (riz, en juin).

La mise en place des cultures commence en juin, sauf pour le coton. Ces opérations

culturales s’étendent parfois sur quatre mois, jusqu’en septembre pour les

spéculations telles que le riz pluvial, l’arachide ou le maïs. A l’instar de ce qui se

déroule dans les autres régions du pays, certaines opérations culturales se déroulent

concomitamment soit avec la préparation du terrain, soit alors avec les opérations

d’entretien et de séchage. La période la plus propice pour les divers entretiens des

cultures est celle qui va de juillet à septembre et, pour certaines spéculations, à

octobre.

La période des récoltes commence toujours dès la fin des pluies, sauf pour le sorgho

de saison sèche dont la récolte se situe entre février et mai de chaque année.

Le tableau ci-dessous fait la synthèse des différentes activités agricoles étalées dans

le temps en ce qui concerne le riz (pluvial et irrigué) et l’oignon.


15

Tableau I : Calendrier des activités agricoles dans la région de l’Extrême Nord pour

le riz et l’oignon

janv fév. mars avril mai juin juillet août sept. oct. nov. déc

Pluies D F

Riz pluvial P.C C.E C.E C.E R R

Oignon E E E.R R R E P.C C

Riz irrigué P C.E C.E E E E R R

NB : D = début des travaux ; F = Fin de saison des pluies ; P = travaux de préparation des terres ;

C = opérations culturales ; E = travaux d’entretien ; R = période des récoltes.

Source : Délégation Régionale MINADER Extrême-Nord, 2011

3.1.3.3 Production et produits

- Superficies exploitées

La région de l’Extrême-Nord dispose en dehors des périmètres irrigués gérés par la

SEMRY et la Fédération des producteurs du Logone et Chari, des bas fonds

propices à la culture du riz le long des mayo les vertisols adaptés à la riziculture

pluviale. Rien que dans le Mayo Danay, le potentiel de bas fonds aménageable est

estimé à 5 500 ha. D’après l’étude diagnostique de la filière riz conduite par le

MINADER (2008) la superficie de riz (pluvial et irrigué) initialement mise en

production était de 2600 ha principalement dans les départements au Sud du Logone

et Chari.

Les grands foyers de production d’oignons sont localisés dans les départements du

Diamaré, du Mayo Tsanaga (Koza), du Mayo Sava (Gance) et du Logone et Chari.

Cette région produirait près de 90% de la production nationale d’oignon qui se situe

entre 100 000 et 200 000 tonnes (Yaya et al., 2003)

La culture du sorgho (de saison de pluies et de saison sèche) occupe à elle seule

une surface de plus de 345.000 ha, soit plus de 57 % de l’ensemble des superficies

cultivées de la région. C’est dans le département du Mayo-Tsanaga que la culture du

sorgho occupe les superficies les plus importantes, soit plus de 75.800 ha, ce qui

correspond à près de 22 % de l’ensemble des surfaces utilisées.


16

En dehors du sorgho, la culture du niébé et de l’arachide occupe le 2ème et 3ème rang

en termes de superficies cultivées, soit 75.098,5 ha et 68.693 ha respectivement. Le

département du Mayo-Tsanaga s’avère être le ”grenier” de la région puisque les

superficies sous cultures représentent environ 42% des superficies cultivées de la

province de l’Extrême- Nord. Même le département du Mayo-Danay est une localité

d’intenses activités agricoles tant les surfaces sous cultures sont importantes. A

contrario, les départements du Mayo-Sava et du Logone et Chari sont relativement

moins bien lotis que les autres.

3.1.3.4 Les contraintes au développement de l’activité agricole

Parmi les obstacles qui nuisent au développement de l’agriculture dans la région de

l’Extrême- Nord, figure prioritairement la question de la maîtrise de l’eau. En outre, il

faudrait souligner que les aléas climatiques sont consécutifs à l’irrégularité des pluies

et à leur mauvaise répartition dans le temps et l’espace. Il y a donc lieu d’étudier la

mise au moins d’une réserve d’eaux pluviales qui réduirait les répercussions de cette

répartition qui se fait quand il ne faut pas et où il ne faut pas.

De même, la présence permanente des déprédateurs des cultures est une menace

récurrente qui annihile le développement agricole de la région. En dépit des efforts

fournis par le gouvernement pour combattre ce fléau, le mal persiste encore tant est

grande l’ampleur des infestations (environ 100 000 ha).

Dans le mont Mandaras, les sols superficiels sur granite sont toujours menacés par

l’érosion du fait des fortes pentes. Quant aux rares terres cultivables, elles subissent

de plus en plus la pression d’une démographie galopante et sont sujettes à une

dégradation physique par l’érosion et chimique au travers de la baisse de rendement.

Cette baisse de la fertilité du sol fait suite aux transferts des éléments nutritifs du sol

par les plantes sans compensation. Si rien n’est fait, l’érosion conduira à l’aridité.

Par ailleurs, les inputs agricoles demeurent inaccessibles du fait de leur coût élevé;

les équipements et l’outillage agricoles sont rudimentaires, donc peu propices à un

accroissement soutenu de la productivité agricole.


17

A l’instar des autres régions, les structures locales chargées de l’encadrement de la

production agricole n’ont pas la logistique nécessaire pour assurer un meilleur suivi

de la population agricole.

3.1.3.5 Principaux intervenant dans les filières riz/oignons

Au nombre des structures intervenant dans les filières riz/oignons dans la région de

l’Extrême-Nord, on distingue les institutions étatiques et des programmes de

développement.

Les institutions regroupent le MINADER dont le dispositif d’appui technique constitué

d’environ 188 personnes est déployé sur l’ensemble de la région. Dans les zones

aménagées pour l’irrigation, la SEMRY et le CSP/FEPROLOC fournissent un

encadrement supplémentaire qui se répartit entre les services de production et les

services des travaux. L’IRAD a également été impliquée dans la fourniture des

semences dans les zones aménagées. Une collaboration avec l’IRAD assurera la

provision au PADFA des semences certifiées de riz/oignons.

Les principaux programmes de développement intervenant dans la région sont les

suivants :

- le CSP/FEPROLOC qui a réhabilité 1400 ha de périmètres rizicoles sous

financement de l’Union Européenne entre 2000 et 2006. Le PADFA pourrait

appuyer cette structure pour renforcer cette action ;

- Le Projet de Développement rural intégré du Chari-Logone financé par le BID

depuis 2008. Ce projet comporte un volet réhabilitation des infrastructures

hydroagricoles ;

- Le projet Eau, Sol, Arbres (ESA) qui développe la riziculture pluviale et le

semis sous couvert végétal (SCV) ; Le Projet ESA pourrait fournir des

semences de plantes de couvertures et de riz au PADFA. Il pourra également

accueillir des techniciens spécialisés du PADFA pendant des stages.

- Le Programme d’Amélioration de la Compétitivité Agricole (PACA) ; Le

PADFA pourrait orienter son action vers les OP qui sont appuyées en intrants

ou en structuration par le PACA pour effectuer des actions en synergie.


18

- Le programme de relance de la riziculture dans la vallée du Logone financé

sur fonds PPTE qui appuie la structuration des OP sur les deux sites de la

SEMRY ;

- Le programme du Fonds National de l’Emploi qui facilite l’acquisition d’intrants

et d’équipements à crédit. Une collaboration avec cette structure permettra au

PADFA de mieux appuyer les jeunes et les femmes.

3.2 LA REGION DU NORD

3.2.1 Cadre naturel

La Région du Nord est située géographiquement entre le 7ème et le l0ème méridien, le

12ème et 16ème parallèle. Sa superficie qui est d'environ 66 333 km² représente 14,2%

de la superficie du territoire camerounais. Elle partage les frontières communes avec

les Régions de l'Extrême-Nord et de l'Adamaoua et les pays limitrophes (la

République Centrafricaine, le Nigeria et le Tchad).

3.2.1.1 Climat

Le climat, de manière générale, est un climat tropical de type soudanien avec une

tendance guinéenne au sud de la Région. Au mois de Décembre et Janvier, le climat

est froid et sec. Alors que pendant le mois de Décembre, il est froid et humide. Les

mois de Mars et Avril, le climat est chaud et sec, avec des températures les plus

élevés au cours de l’année.

3.2.1.2 Pluviométrie

La pluviométrie moyenne annuelle varie de 750 mm à 1250 mm d'eau et s'étale sur

une période de cinq mois. Cette pluviométrie est toutefois très mal répartie dans le

temps et dans l'espace.

3.2.1.3 Température

Il est difficile de faire une analyse globale de la température en I'absence de données

de certains départements de la région. Au vu des données disponibles, le

département du Mayo-Rey est celui où I'on rencontre le plus de fluctuations au

niveau de la température, la plus basse est de 10,0°C et la plus élevée est de

37,0°C. La Bénoué reste le Département le plus chaud avec les températures

minimales tout au long de l'année qui ne vont pas en dessous de 17°C. Le


19

département du Faro quant à lui a enregistré des températures proches de celle du

Mayo-Rey. Les températures vont plutôt de 11,09° à 37,92°C.

L'exploitation des différentes composantes climatiques qui ne sont pas négligeables

sur le plan agronomique, reste très difficile dans la région du Nord. Les données

locales ne sont pas disponibles pour plusieurs raisons, dont la principale est le

manque d'appareil ou alors la vétusté des équipements au niveau des postes

météorologiques.

3.2.1.4 Relief et sols

Le relief de la région du Nord est dominé par les plaines et les hautes terres. Les

plaines sont des zones de culture par excellence à l’exemple de la grande

pénéplaine de 200 m à 300 m d'altitude qui s'étend du Département du Faro à celui

de Mayo-Rey, en couvrant une partie de la Bénoué et la plaine du Mayo-Louti.

Les hautes terres se dressent de part et d'autres des plaines. On a :

- Les hauts plateaux de Doumo et Guiriza avec une altitude de 500 à 1000

mètres dans le Mayo-Rey;

- Les montagnes de Mousgoye-Douroum, Peske-Borni dans le Mayo-Louti ;

- Les monts Tingueling dans la Bénoué ;

- Les monts Hossère Vokre (2009 m) et Atlantika (2070 m) dans le Faro.

Le rapport annuel d’activités du MINADER en 2008 fait ressortir dans la région du

Nord six catégories de sols :

- Les sols en voie d'évolution;

- Les sols peu évolués à minéraux bruts;

- Les sols à sesquioxydes,

- Les sols hydromorphes;

- Les planosols avec superposition d'une texture argileuse.


20

3.2.1.5 Flore

A chaque type de sol et de micro climat correspond une végétation donnée.

Cependant, on peut distinguer deux grands ensembles.

- Au Sud de Garoua, c'est la savane arborée parsemée des forêts de galeries;

- Au Nord de Garoua, c'est la steppe dominée par des épineux.

On peut cependant signaler que cette végétation subit une exploitation abusive et

désordonnée des populations riveraines, par la pratique régulière des feux de

brousse, la recherche du bois de chauffage, malgré les contrôles opérés par les

agents du Ministère de l'Environnement et des Forêts.

3.2.1.6 Hydrographie

Le réseau hydrographique de la zone a été bien décrit par Olivry (1987). Il est

composé de trois grands types d'écoulement : les mayos, les rivières et les barrages.

Les Mayos, première composante de I'hydrographie, sont des cours d'eau à

écoulement saisonnier et irrégulier. Leur lit est sec en saison sèche, mais peut

déborder en saison pluvieuse provoquant parfois des dégâts et des inondations. Les

berges de ces Mayos réputées pour leur fertilité sont très sollicitées pour la culture

du Mouskwari (sorgho de décrue) et des maraichères diverses cultivées en contre-

saison.

Les rivières, par opposition aux Mayos, sont des cours d'eau à écoulement

permanent tout au long de l'année, ils ne sont jamais à sec. Dans la Région, on peut

citer la Bénoué et ses affluents, et le Faro.

Le barrage de Lagdo et celui de Chidifi constituent la troisième composante du

réseau hydrographique du Nord. Le premier offre un vaste périmètre irrigué où

plusieurs cultures sont pratiquées en contre-saison. Le riz y est cultivé en priorité.

Celui de Chifidi moins connu est à cheval entre la Région du Nord et celle de

I'Extrême-Nord dans I'Arrondissement de Mayo-Oulo.


21

3.2.2 Activités agricoles

3.2.2.1 Spécificités de l’agriculture

La population rurale de la région de Nord est estimée à 1,6 million avec une faible

densité 525 hab. ruraux/km² et 327 000 exploitations agricoles de cinq personnes.

Il existe dans la région du Nord un réel potentiel de développement de l'activité

agricole à travers les vastes étendues de terres cultivables et par la possibilité

d'irrigation qu'offre le barrage de Lagdo. En effet, I'agriculture irriguée est dominante

dans la vallée de la Bénoué en aval du barrage de Lagdo. Les superficies

aménagées avoisinent 600 ha réparties sur les sites de Gounougou (250 ha), Ouro

Doukoudje (200 ha) et Dingalé (150). On y pratique essentiellement de la riziculture

irriguée.

L'irrigation est gravitaire à partir du barrage de Lagdo. Il existe aussi des arrosages à

partir des cours d'eau, des puits et des forages. Les problèmes de tarissement sont

assez fréquents surtout pendant la saison sèche.

Le meilleur potentiel agricole de la région est représenté par les vallées de la Bénoué

et du Faro, soit une superficie estimée à 425 000 ha. La superficie théorique de ces

principales cultures est de 255 000 ha, soit à peine 4% du territoire sous culture et un

peu plus de la moitié du potentiel théorique. On estime que la région du Nord

dispose d'environ 100 000 ha où pourrait s'installer une agriculture intensive, dont 17

000 ha pourraient être irrigués.

3.2.2.2 Calendrier agricole

Dans la Région du Nord, les opérations agricoles sont essentiellement concentrées

entre les mois d'avril et de décembre de chaque année. Les pluies commencent

pendant le mois de mai et prennent fin au cours du mois d'octobre.

Les mois d'avril, mai, juin et parfois juillet sont réservés à la préparation des terres.

Cette préparation est faite de désherbage, de défrichements et de labour. Les

opérations culturales commencent au mois de mai pour certains produits (oignons,

arachides, coton, etc.), se poursuivent aux mois de juin-juillet pour le riz, le maïs et

peuvent même aller jusqu'aux mois de septembre (mil) ou octobre (oignons). Quant

aux travaux d'épandage d'engrais, de sarclage et d'entretien, ils se déroulent entre le


22

mois de mai (arachide) et celui de septembre (riz, fonio, coton) et parfois même au

cours des mois de novembre et décembre (oignons). Les récoltes commencent dès

le mois de septembre (arachides, sorgho) et s'étalent pendant les mois d'octobre

(maïs, coton, oignon), novembre (riz, fonio), décembre (patate douce) et souvent en

janvier (patate et coton). Le tableau ci-dessous présente le calendrier agricole en ce

qui concerne le riz et l’oignon dans la région du Nord.

Tableau II : Calendrier agricole dans la région du Nord pour le riz et l’oignon

janv fév. mars avril mai juin juillet août sept. oct. nov. déc

Pluies (1) D F

Spéculations (2)

Riz P C E E R

Oignon E R R R P C C R C C E C E

(1) D : début de saison de pluies, F : fin de saison des pluies ; (2) P = travaux de préparation des terres

(défrichement, labour, etc.) ; C = opérations culturales (semis) ; E = travaux d’entretien, sarclage, etc.;

R = période des récoltes ; Il existe 2 cultures/an pour les oignons

Source : Délégation Régionale du MINADER, 2011

3.2.2.3 Produits et production

- Superficies exploitées

Il a été estimé selon le rapport d’activités 2008 du MINADER que la superficie

cultivée de riz pour la région du Nord est d’environ 15 766 ha. Cette région est l’un

des principaux bassins de production de riz du Cameroun représentant 40% de la

superficie nationale aménagée.

D’après le même rapport, l'analyse par groupe de produits permet de constater que

les superficies des semences aqueuses et des "autres produits" tels que l’oignon ont

connu des tendances à la hausse de 44,4% au cours de ces dernières années. Par

contre, les superficies des semences sèches ont baissé de 8,4% en valeur relative.

3.2.2.4 Contraintes au développement de l’activité agricole

Parmi les blocages au développement de I'activité agricole, figure prioritairement les

conflits qui traduisent la pression qui s'exerce progressivement sur les terres

agricoles les parcours utilisés par les éleveurs. De fait, la législation foncière


23

nationale ne s'applique droit traditionnel sur la qui prédomine. D'où la dans la Région

du Nord. Il y a comme une superposition du droit traditionnel sur la législation

foncière. Tacitement donc, c’est la législation coutumière qui prédomine. D’où la

persistance de la pratique du prélèvement de la dîme, du fermage, etc avec pour

principale victime les populations migrantes.

Les terres attribuées pour les cultures annuelles ne sont pas considérés comme une

mise en valeur, elles sont attribuées temporairement. Une telle pratique se traduit par

un sentiment d’insécurité préjudiciable à la mise en valeur rationnelle des terres et à

l’investissement nécessaire au maintien de leur fertilité.

Le problème de la maîtrise de l’eau est tout aussi important. Avec 05 mois de pluies

et une répartition régionale des plus aléatoires, la pluviométrie s’avère insuffisante

pour un véritable développement de la production agricole. En outre, on peut

mentionner la perte de fertilité des sols due à la dégradation rapide des terres, qui

est elle-même imputable aux mauvaises conditions culturales.

Les autres obstacles au développement de l’agriculture régionale sont les faibles

techniques de production, la présence d’oiseaux granivores, des criquets migrateurs,

des pachydermes (surtout dans le Mayo Louti), la spéculation sur la production

agricole et en particulier les céréales.

La demande en riz n’est pas entièrement couverte. La région présente un déficit en

céréales. Aussi, est ce pourquoi les stocks d’urgence s’avèrent nécessaires, surtout

dans les départements du Faro et du Mayo Louti (MINEPAT, 2000).

3.2.2.5 Principaux intervenant dans les filières riz/oignons

Les structures intervenant dans les filières riz/oignons dans la région du Nord se

recrutent parmi les institutions étatiques et les programmes de développement.

Les institutions regroupent le MINADER dont le dispositif d’appui technique est

constitué de 106 personnes.


24

Les principaux programmes de développement intervenant dans la région sont les

suivants :

- Le projet Eau, Sol, Arbres (ESA) qui développe la riziculture pluviale et le

semis sous couvert végétal (SCV). Ce projet pourrait être utile au PADFA pour

la fourniture des semences de plantes de couverture et de riz. Cette structure

pourrait également recevoir des techniciens spécialisés du PADFA pour des

stages ;

- Le programme du Fonds National de l’emploi qui facilite l’acquisition d’intrants

et d’équipements à crédit. Une collaboration avec cette structure permettra de

mieux appuyer les jeunes et les femmes.

4. APPROCHE METHODOLOGIQUE ET ORGANISATION DU TRAVAIL

La méthodologie et l’organisation du travail a reposé sur trois (03) phases

principales : les activités préliminaires, descentes sur le terrain et traitement des

données.

4.1 Activités préliminaires

Il a été question lors de cette phase d’effectuer les activités suivantes :

4.1.1 Revue documentaire en vue de la collecte des informations existantes

Il s’est agit ici de consulter tous les documents existants disponibles auprès du

PADFA, de l’administration locale et centrale et des potentiels partenaires du projet.

Cette phase a débuté le 5 octobre et s’est déroulée tout au long de la mission. La

revue de la littérature a été axée sur le foncier particulièrement en ce qui concerne

l’irrigation des zones ciblées.

4.1.2 Réunions d’harmonisation de la méthodologie de collecte des données

Deux réunions d’harmonisation de la méthodologie de collecte des données ont été

tenues.

La première réunion a eu lieu le 05 octobre 2012 à Yaoundé dans les locaux de

l’UCGP du PADFA. Elle a vu la participation de 05 personnes dont quatre (04)

consultants et le CA/SGR de Bamenda (voir liste de présence en annexe 1). Cette

réunion avait pour objectif de définir le type de données à collecter sur le terrain afin


25

d’uniformiser les techniques de collecte pendant la mission d’identification des bas

fonds dans les antennes Nord/Extrême-Nord et ouest/Nord-Ouest. Au terme de cette

réunion, il a été recommandé aux consultants nationaux responsables de

l’identification des bas fonds de proposer de concert une fiche d’identification des

sites potentiels et un questionnaire pour les organisations de producteurs.

La deuxième réunion a eu lieu le 15 octobre 2012 au siège de l’antenne

Nord/Extrême-Nord. Elle a vue la participation de deux consultants et du chef

d’antenne Nord/Extrême-Nord. Il a été question lors de cette réunion de finaliser les

questionnaires et la fiche d’identification des sites potentiels et enfin de planifier de

façon réaliste les descentes sur le terrain. Au terme de celle-ci, des correspondances

visant à sensibiliser les responsables locaux (DDADER et DAADER) sur les objectifs

de la mission et à les informer sur les dates de passage ont été mis à la disposition

des consultants (voir modèle de correspondance en annexe 2).

4.1.3 Réunions de concertation avec les responsables des services déconcentrés du MINADER des départements/arrondissements

Dans chaque département, une réunion de concertation a été organisée en présence

du délégué départemental et des délégués des arrondissements disposant des bas

fonds exploitables. Au cours des sept (07) réunions tenues, les objectifs de la

mission ont été présentés. Par la suite, les discussions ont permis de répertorier tous

les sites potentiels à visiter par arrondissement et de définir un itinéraire de

descente.

4.2 Descentes sur le terrain

Les descentes sur le terrain ont été effectuées entre le 15 octobre et le 04 Novembre

2012 (voir planning des activités en annexe 3).

Elles avaient pour objectif de collecter des données techniques sommaires sur les

sites sélectionnés lors des réunions avec les DDADER et DAADER, de recenser les

OP exploitant ces sites pouvant être partenaires du Projet, d’évaluer leur niveau

d’organisation et enfin d’organiser des interviews avec les acteurs concernés par les

questions d’irrigation et de foncier dans ces sites (Lawane, représentants d’OP,

producteurs individuels, etc.)


26

4.2.1 Collecte des données techniques sommaires sur les sites

La collecte des données techniques sommaires sur les sites avait pour objectif

d’identifier le site, de le localiser, de déterminer la spéculation à promouvoir,

d’envisager un type d’aménagement, d’estimer la superficie potentielle et

aménageable, et de dégager les contraintes pour la réalisation ou l’exploitation des

aménagements. Ces données ont été collectées sur la base d’une fiche

d’identification des sites potentiels (voir fiche d’identification des sites potentiels en

annexe 4).

Identification et localisation d’un site potentiel

Les sites ont été identifiés sur la base des noms des localités/quartiers dans lesquels

se trouvent les potentiels bas-fonds. Ils ont été par la suite localisés suivant les

arrondissements et les départements auxquels ils appartiennent. Au terme de cette

phase, les coordonnées géographiques du site sont saisies à l’aide du GPS.

Proposition des types d’aménagements à envisager

Les types d’aménagements à envisager ont été proposés sur la base des

observations du consultant sur le terrain, des propositions des producteurs

exploitants le site et des aménagements déjà existants. Il s’agissait ici de s’assurer

que la ressource en eau présente sur le site sera bien répartie afin de permettre aux

producteurs de mieux valoriser le bas-fond en fonction de leurs objectifs de

production.

Les propositions d’aménagements n’ont été effectuées que sur des sites présentant

les caractéristiques suivantes :

- La présence d’une portion en amont des réseaux hydrographiques, dont le lit

mineur est peu ou pas marqué ;

- La submersion une partie de l’année par la concentration des ruissellements

de surface ou par la remontée des nappes superficielles ;

- Une culture intensive permanente de riz/oignons ;

- Une surface exploitable d’au moins 08ha.


27

Estimation des superficies potentielles et aménageables des sites

Pour chaque site identifié, les superficies potentielles et aménageables ont été

estimées en trois étapes :

- La détermination des distances lit mineur-haut de pente et des distances lit

mineur-bas de pente du bas fond ainsi que la profondeur de la nappe

phréatique à partir des observations faites sur le terrain et des entretiens avec

les producteurs ;

- Analyse sommaire de la zone aménageable du site à partir du Logiciel Google

Earth ;

- Délimitation et calcul des superficies potentielles et aménageables des sites à

partir des supports Géo TIFF de la zone Nord et Extrême-Nord à l’aide du

logiciel SIG Quantum GIS.

Identification des contraintes pour la réalisation ou l’exploitation des

aménagements

Les contraintes pour la réalisation ou l’exploitation des aménagements ont été

identifiés à partir des observations sur le terrain et des entretiens avec les

producteurs.

4.2.2 Recensement des Organisations de Producteurs potentielles partenaires du Projet et évaluation du degré d’organisation des exploitants

Pour chaque site identifié, les OP dont les activités principales sont orientées vers la

production du riz ou d’oignon ont été recensés. Les OP retenues comme potentielles

partenaires du projet sont celles qui ont été identifiées lors des réunions de

concertation avec le MINADER et enquêtées dans les sites potentiels.

Le degré d’organisation des producteurs a été évalué sur la base d’un questionnaire

(voir questionnaire des OP en annexe 5). Ce questionnaire avait pour objectif,

d’identifier l’organisation de producteur, de déterminer l’implication des femmes et

des jeunes, son fonctionnement interne, sa structuration, ses activités de production

et de commercialisation, et la gestion des équipements collectifs. La trame d’enquête

a été soumise aux responsables des OP en présence de quelques membres.


28

4.2.3 Etablissement de la situation de sécurité foncière des sites

La situation de sécurité foncière a été traitée lors des entretiens avec les producteurs

et les chefs de villages sur les sites identifiés. Il a été opté de gérer la question de

sécurité foncière des sites en fonction du mode de gestion de la terre par les OP

exploitants les différents sites (location ou propriété). Il s’agissait par la suite de

mettre en exergue les deux options suivantes : accès libre et/ou propriété privée.

Dans le cas de l’accès libre, il était question de présenter de façon distincte le droit

d’accès au site d’une part, et d’autre part le droit d’exploitation. En ce qui concerne la

propriété collective, il était nécessaire de faire ressortir le type d’organisation (accès

libre, droit de gérer et contre partie, etc.).

4.3 Traitement des données

Les données primaires ont été collectées au GPS sur le terrain. la synthèse des

données statistiques regroupées provenant de la revue de la littérature et les

coordonnées géographiques des sites identifiés ont permis de concevoir les cartes.

Les informations géo référencées ont été intégrées sur les fonds de carte à l’aide

des logiciels Quantum GIS 1.8.0. Des cartes délimitant les sites d’intervention et

ressortant le réseau hydrographique et routier ont été produites à l’échelle des

départements.

Les trames d’enquêtes concernant les OP ont été dépouillées pour présenter les

données concernant le statut juridique, le nombre de membres, l’implication des

femmes et des jeunes, les superficies cultivées, les productions actuelles, la pratique

ou non des ventes groupées, l’existence d’un comité de gestion des biens collectifs

et la situation de sécurité foncière.


29

5. RESULTATS

La mission d’inventaire des bas fonds dans la zone d’intervention du PADFA

Extrême-Nord/Nord a permis d’identifier 63 sites potentiels dont 51 dans la région de

l’Extrême-Nord et 12 dans la région du Nord (voir cartes de localisation des sites

potentiels par département en annexe 6). La situation plus ou moins complexe des

bas fonds nous amène à donner une description par département.

5.1 Situation dans le département du Diamaré

5.1.1 Sites potentiels identifiés par Arrondissement dans le Département du

Diamaré, coordonnées géographiques, superficies aménageables et

potentielles, type d’aménagement proposé, contraintes majeures à la

réalisation de l’aménagement et à l’exploitation

Dans le Diamaré, vingt trois (23) sites potentiels ont été identifiés. Le tableau III ci-

dessous présente les sites potentiels identifiés par arrondissement dans le

Département du Diamaré, les coordonnées géographiques, les superficies

aménageables et potentielles, le type d’aménagement proposé, les contraintes

majeures à la réalisation de l’aménagement et à l’exploitation.


30

Tableau III : Sites potentiels identifiés par arrondissement dans le Département du Diamaré, coordonnées géographiques,

superficies aménageables et potentielles, type d’aménagement proposé, contraintes majeures à la réalisation de l’aménagement et

à l’exploitation

Département Arrondissement Site

potentiel

Coordonnées

GPS

Superficies

aménageables

(Ha)

Superficies

potentielles

(Ha)

Spéculation à

promouvoir sur

le site

Types d’aménagement

proposé

Contraintes majeures à

la réalisation de

l'aménagement

Contraintes à

l’exploitation de

l’aménagement

Diamaré

(23 sites)

Ndoukoula

Tchoffi/

Gawel

014.12092°E,

10.36977°N 200 300

oignon Amélioration du système

utilisé par les paysans :

(usage des puits forés et

pompage d’eau par

motopompe, distribution

dans les casiers (quart) par

des tuyaux PVC)

problème foncier aléas climatiques,

sous équipements

des exploitants

Loulou

014.02825°E,

10.46134°N 80 100




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


Pette

Pette

014.50035°E

10.97585°N 240 340




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)

problème foncier sous équipements

des exploitants

Doubbel

014.48229°E,

10.81572°N 50 100




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


Gazawa Gazawa 014°15175°E,

10°10535°N

75 124




pompage d’eau par



des exploitants


31


des tuyaux PVC)

Maroua I

Salak

014.23890°E,

10.44468°N 600 650




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


Katoual

014.21266°E,

10.51761°N 200 200




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


des exploitants

Maroua II

Boulouli

014.33870°E,

10.79830°N 60 80




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


Dogba

014.29389°E,

10.79151°N 450 600




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


des exploitants

Meri

Godola

014.25889°E,

10.70605°N 900 900




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


Wazang

014.11355°E,

10.67282°N 1250 1350




pompage d’eau par




des exploitants


32

des tuyaux PVC)

Kaliao

014.22729°E,

10.58860°N 100 200




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


Bogo

Domayo

- Garre

014.59024°E,

10.73423°N 40 100




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


des exploitants

Ouro -

Messéré

014.53426°E,

10.72039°N 300 600




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


Bagalaf

014.53119°E,

10.69764°N 600 600




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


des exploitants

Dargala

Méméré

014.60480°E,

10.55718°N 100 150




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


Dolwo

014.62435°E,

10.55846°N 240 300




pompage d’eau par




des exploitants


33

des tuyaux PVC)

Kouliré

014.59122°E,

10.53227°N 70 90




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


Sitti birili

014.67940°E,

10.52768°N 168 210

riz diguette en courbe de

niveau avec ouvrage de

déversement des crues

dans le Mayo Boula,

Drainage et casiérage des

parcelles


des exploitants

Maroua III

Kodek

014.40321°E,

10.69270°N 20 40




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


Ngalagar

e/Djoulgo

uf

014.44962°E,

10.71730°N 30 50




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


des exploitants

Yambara

m/Tchaka

wo

014.44105°E,

10.63698°N 15 100




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


Balaza

014.47362°E,

10.68524°N 30 50




pompage d’eau par



des tuyaux PVC)


des exploitants


34

TOTAL 09 23 - 5743 7110

-

- - -


35

En dehors de Sitti Birili dans l’arrondissement de Dargala qui présente un vallon

concave à l’horizontal où il est possible d’accroitre la capacité de stockage de l’eau,

les autres sites se confondent aux plaines inondées temporairement. Dans cette

zone, les inondations surviennent entre mi Aout et début Septembre et durent deux 2

à trois semaines. Les eaux se retirent complètement pendant deux jours jusqu’à

l’assèchement définitif des Mayos en fin Septembre-début Octobre. Mais, la nappe

phréatique reste très proche entre deux (2) et quatre (4) mètres. la végétation est

très perturbée par l’action de l’homme. Le sol est sablo argileux, parsemé de micro-

dépressions. Il suit une rupture de pente conduisant à un bas-fond évasé avec une

dénivelée de l’ordre de un (1) à deux (2) mètres dans la plupart des cas. Tous les

bas fonds du Diamaré sont accessibles entre Octobre et Juillet.

Type d’aménagement à envisager

En dehors de Sitti Birili, les autres sites du Diamaré ne présentent pas des aspects

morphologiques des bas fonds à aménager pour la riziculture irriguée. Dans le site

de Sitti Birili, l’on pourrait envisager la construction d’une diguette en courbe de

niveau avec ouvrage de déversement des crues dans le Mayo Boula en amont du

pont de Dargala.

Les autres sites sont favorables à la culture de l’oignon ou d’ailleurs, les paysans

irriguent par usage des puits forés et pompage d’eau par motopompe. La distribution

dans les casiers (1/4 ha) est faite par des tuyaux ou sur surface selon la proximité du

puits.

Contraintes majeures qui se posent pour la réalisation des aménagements

La principale contrainte recensée est le problème foncier. Les autres contraintes

peuvent être les aléas climatiques et le manque d’équipements.


36

5.1.2 Niveau d’organisation et situation foncière des OP rencontrées dans les

sites potentiels du Diamaré

Au total, trente neuf (39) OP ont été rencontrées dans les sites potentiels du

département du Diamaré. Le tableau IV ci-dessous présente le niveau d’organisation

et la situation foncière des OP rencontrées. En ce qui concerne la participation des

femmes, 05 OP de femmes ont été enregistrées. Il s’agit de GIC BARKANTE (site de

Ouro Messere), KAWTAL REWBE (site de Ouro Messere), GIC ENDOBE (site de

Yambaram), GIC MIAPAL (site de Kodek). Ces femmes sont impliquées dans toutes

les activités de production et de commercialisation. Par ailleurs, 10 comités de

gestion des biens collectifs ont été dénombrés au sein des OP rencontrées.


37

Tableau IV : Niveau d’organisation et situation foncière des OP rencontrées dans les sites potentiels du Diamaré


potentiel Dénomination

de l'OP Principale

spéculation Type d'OP

Conformité avec la loi

Nombre de

membres actuel

Nombre de

femmes

Nombre de

jeunes (15-24 ans)

Superficie cultivée par

l’OP en 2012 (ha)

Production

obtenue (t)

Type de vente

pratiquée

Existence d’un

comité de gestion

des biens

Situation foncière

DIAMARE (39 OP)

Ndoukoula Loulou DJOUM AI DES JEUNES DE ZAMALA

Oignon GIC Légalisée 06 03

01 0,25 1,5 Groupée Non location

Ndoukoula Tchoffi ALLAH WALLOU GIC TCHOFFI

Riz GIC Légalisée 120 20 25 40 120 Individuelle

Non location

Pette Doubbel gadamayo

ALLAH SOUBOU HAIROU

Oignon GIC Légalisée 16 04 09 2 0,80 Groupée Non Location

Maroua I Katoual HAIROUWA II

Oignon GIC Légalisée 07 03 02 3 10 individuelle

Non Location

Maroua I Salak GIC KAWTAL HAIROU

Oignon GIC Légalisée 13 03 02 2,5 4 Individuelle

Non Location

Bogo Ouro-messere

GIC WAINABE

Oignon GIC Légalisée 06 02 00 0,5 1,6 Individuelle

Non Propriété

Bogo* Ouro-messere

GIC BARKANTE

Oignon GIC Légalisée 07 07 03 0,25 0,80 individuelle

Non Propriété

Bogo Ouro-messere

KAWTAL REWBE


Non Propriété

Bogo Bagalaf ANNIA Oignon GIC Légalisée 27 08 00 2,5 60,08 Individuelle

Oui Propriété

Bogo Ouro-messere

NARRAL BARRANTEWAL

Oignon GIC Légalisée 05 00 01 10 20 Individuelle

Non Propriété

Bogo Ouro-messere

GIC HAIROU DES AGRICULTEURS DE GARRE

Oignon GIC Légalisée 10 03 05 0,75 16,50 Individuelle

Non Location


38

Maroua III Balaza alkali

SEIBE Oignon GIC Légalisée 12 10 00 0,50 0,5 Individuelle

Non Location

Maroua III Balaza alkali

HOLOTIRBE Oignon GIC Légalisée 06 01 00 1 24 Individuelle

Non Location

Bogo Domayo garre

KAWTAL DOMAYO GARRE

Riz GIC Non légalisée

12 00 03 7 21 Individuelle

Non propriété

Maroua III Yambaram

ENDOBE Oignon GIC Légalisée 09 08 00 0,3 0,02 Individuelle

Non Location

Maroua III Kodek MIAPAL Riz GIC Légalisée 13 13 05 10 2,40 Individuelle

Non Location

Maroua III Djoulgouf MAUOUATCHIYANG

Oignon GIC Légalisée 11 07 03 1,5 32 Groupée Non Location

Maroua III Ngalagare GOUDAI TOUAYA

Oignon GIC Légalisée 10 04 03 1 20 Individuelle

Non Location

Maroua III Ngalagare KAWTAL GOURTAKILAFERE


Non Location

Maroua II Boulouli SIWE Oignon GIC Légalisée 08 07 03 02 1 Groupée Non Location

Maroua II Boulouli KAYAN Oignon GIC Légalisée 11 03 02 3 18 Individuelle

Non Location

Maroua II Boulouli MOKAMKAMA

Oignon GIC Légalisée 10 06 01 3 12 Groupée Oui Location

Maroua II Dogba FONDENMA Oignon GIC Légalisée 15 05 07 4 13,2 Individuelle

Non Location

Maroua II Dogba BALLOTIREN Oignon GIC Légalisée 07 00 00 3 8 Groupée Non Location

Bogo Bagalaf GIC BARKANTEWA

Oignon GIC Légalisée 20 10 06 10 40 Groupée Oui Location

Bogo Bogo GIC SAVERTE

Riz GIC Légalisée 12 03 03 3 4 Groupée Oui Location


39

Bogo Bogo GIC AMANA DES AGRO-ELEVEURS ET COMMERCANTS DE BOGO


Bogo Bogo GIC BALLAL DES AGRO-ELEVEURS DE MADAKA OURO-ARDO

Oignon GIC Légalisée 05 00 01 5 1,2 Groupée Oui Location

Bogo Bogo GIC NARRAL DES PRODUCTEURS DE COTON ET VIVRIERS


Bogo Magoumai

GIC SEYO DES AGRO-ELEVEURS DE MAGOUMAI

Riz GIC Légalisée 10 03 02 4 1,2 Groupée Oui Location

Bogo Magoumai

GIC DJOUMA'AY

Riz GIC Légalisée 10 01 02 3 1,2 Groupée Oui Location

Bogo Bogo GIC BARKADJILESDI

Riz GIC Légalisée 07 05 00 07 2,1 Groupée Oui Propriété

Meri Godola ASYGOD Oignon GIC Légalisée 50 18 15 2,5 2,5 Groupée Non Location

Meri Godola AGRO ELEVEURS DE GODOLA

Oignon GIC Légalisée 11 11 00 1 2 Groupée Non Location

Meri Godola DJOUMAKOUMAI DE GODOLA

Oignon GIC Légalisée 26 23 02 1 26 Groupée Non propriété

Meri Godola GIC PROTO DIYALTALA

Oignon GIC Légalisée 15 02 00 1 5 Groupée Non Location

Meri Godola GIC NDAMINE DE Riz GIC

Légalisée 15 00 00 1 1 Groupée Non Location


40

GODOLA

Meri Godola

UNION KAWTAL HAIROU Oignon

UGIC

Légalisée 22 02 00 1,5 30 Groupée Non Location

Meri Godola

GIC NG-MD DES AGROELEVEURS DE GODOLA Oignon GIC

Légalisée 08 00 02 1 22 Groupée Non Location

Meri Godola GIC DJOUMAI Oignon GIC

Légalisée 15 00 00 1 23 Individuelle

Non Location

* En gras : OP de femmes

Situation de sécurité foncière dans le Diamaré

L’analyse des enjeux fonciers et des questions d’action collective montre que les bas fonds dans le Diamaré sont des espaces

socialisés, appropriés, et les différents modes de mise en valeur font l’objet de règle d’accès et de gestion. Le statut et la valeur du

bas fonds est une façon de consolider les droits sur l’espace occupé. La gestion du foncier bien qu’elle soit traditionnelle le plus

souvent présente des différences sur le mode de propriété et d’acquisition des terres. De manière générale, il s’agit d’une propriété

collective avec droit de gérer. Ces droits varient d’un site à l’autre et la moyenne est d’environ 30 000 FCFA par campagne pour

1/4ha. Deux groupes de femmes sont propriétaires des terres qu’elles exploitent sur le site de Ouro Messere en raison de leur

filiation avec le chef du village (Lawane) à qui la terre appartient. Sur les sites de Kodek et de Domayo Garre, les terres

appartiennent aux riches commerçants.


41

5.2 Situation dans le département du Mayo Sava

5.2.1 Sites potentiels identifiés par Arrondissement dans le Département du Mayo

Sava, coordonnées géographiques, superficies aménageables et potentielles,

type d’aménagement proposé, contraintes majeures à la réalisation de

l’aménagement et à l’exploitation

Dans le Mayo Sava, cinq (05) sites potentiels ont été identifiés. Le tableau V ci-


Département du Mayo Sava, coordonnées géographiques, superficies exploitées et

potentielles, type d’aménagement proposé, contraintes majeures à la réalisation de

l’aménagement et à l’exploitation.


42

Tableau V : Sites potentiels identifiés par arrondissement dans le Département du Mayo Sava, coordonnées géographiques,

superficies exploitées et potentielles, type d’aménagement proposé, contraintes majeures à la réalisation de l’aménagement et

contraintes d’exploitation


potentiel

Coordonnées

GPS

Superficies

aménageables

(Ha)

Superficies

potentielles

(Ha)

Spéculation à

promouvoir sur

le site

Types d’aménagement proposé

Contraintes

majeures à la

réalisation de

l'aménagement

Contraintes à

l’exploitation de

l’aménagement

Mayo Sava

(05 sites)

Kolofata

Tolkomar

i

014.01662°E

11.09859°N 500 600

oignon Amélioration du système utilisé

par les paysans : (usage des puits

forés et pompage d’eau par

motopompe, distribution dans les

casiers (quart) par des tuyaux

PVC)

problème foncier et

érosion du sol

aléas climatiques,

sous équipements des

exploitants et érosion

du sol

Gance

014.07233°E

11.15785°N 650 750






PVC)

problème foncier

aléas climatiques,

Tokombéré

Makaling

aï

014.23543°E

10.86982°N 360 600






PVC)

problème foncier sous équipements des


du sol

Kourgui 014.10997°E

11.08741°N 150 350






PVC)


Mora Seradou

mda/Sera

hadia 014.19000°E

10.99619°N 400 700






PVC)



du sol

TOTAL 03 05 - 2060 3000 - - - -


43

- -


44

La particularité du Mayo Sava provient du site de Tolkomaré dans l’arrondissement

de Kolofata où malgré le dynamisme des producteurs, les bas fonds tendent à

disparaitre à cause de l’érosion très forte causée par le Mayo Djikawa qui prend sa

source dans les monts Mandara. Les autres sites se confondent aux plaines

inondées temporairement. Le Mayo Sava connait une inondation des bas fonds

pendant une semaine au mois d’Août, Les eaux se retirent rapidement en deux jours

et les mayos sèchent complètement avant le mois d’Octobre. La nappe phréatique

se trouve entre 4 m et 6 m. La végétation est constituée par une steppe arbustive

dense et haute très perturbée par l’homme. Le sol est sablo argileux, parsemé de

micro-dépressions. Le sol dans les bas fonds du Mayo Sava suit une rupture de

pente conduisant à des bas fonds évasés avec une dénivelée de l’ordre de deux (02)

à quatre (04) mètres dans la plupart des cas. L’accès aux bas fonds est difficile en

saison pluvieuse.


Aucun site dans le Mayo Sava ne présente une situation favorable à la riziculture

irriguée. Il s’agit d’une grande zone de production d’oignon par usage des puits forés

et pompage d’eau par motopompe. La distribution dans les casiers (1/4 ha) est faite

par des tuyaux ou sur surface selon la proximité du puits.

5.2.2 Niveau d’organisation et situation foncière des OP rencontrées dans le

département du Mayo Sava

De manière générale, vingt deux (22) OP ont été rencontrées dans les sites

potentiels identifiés dans le Mayo Sava. Le tableau VI ci-dessous présente le niveau

d’organisation et la situation foncière des OP rencontrées dans le département du

Mayo sava.


45

Tableau VI : Niveau d’organisation et situation foncière des OP rencontrées dans les sites potentiels du MAYO SAVA



de l'OP Principale



Nombre de

membres actuel

Nombre de

femmes

Nombre de

jeunes (15-24 ans)


l’OP en 2012 (ha)

Production

obtenue (t)

Type de vente

pratiquée

Existence d’un

comité de gestion

des biens

Situation foncière

Mayo Sava (22 OP)

TOKOMBERE TOKOMBERE

PRIMAS RIZ GIC Légalisé 45 15 12 5,25 25,5 Groupée Non Location

TOKOMBERE CHIGA KODOUMFENVA

OIGNON GIC Légalisée 20 11 00 04 57,60 Groupée Oui Location

TOKOMBERE HASDE SOUDURE OIGNON GIC Non légalisé 36 04 06 09 210 Groupée Oui Location

TOKOMBERE LALAWAI GIC MAGAR OIGNON GIC Légalisé 06 00 00 02 47,5 groupée Oui Location

TOKOMBERE MAKALINGAI

KAOUTAL OIGNON GIC Légalisé 10 10 00 0,5 12 Individuelle

Oui Location

TOKOMBERE TINDIRME GIC PRODUCTEURS STOCKEURS

OIGNON GIC Légalisé 06 00 00 02 38 Groupée Oui Location


GIC DEVELOPPEMENT CULTURE OIGNON

OIGNON GIC Légalisé 09 03 00 02 45 Individuelle

Oui Location

TOKOMBERE DAKADALA GIC AWARALLAFKE



GIC DJOUMAYE OIGNON GIC Légalisé 10 08 00 01 11 Groupée Oui Location

TOKOMBERE MOUNDOUVOYA

GIC KAOUTAL OIGNON GIC Légalisé 16 16 03 01 25 Groupée Oui location

TOKOMBERE MOUNDOUVOYA

GIC ALDAPA-AM

OIGNON GIC Légalisé 08 00 03 03 48 Groupée Non location


46

TOKOMBERE BAKA GIC MARAICHERS MBAKA

OIGNON GIC Légalisée 07 00 04 06 1,20 Groupée Oui location

TOKOMBERE MOKIO GIC MASSAK OIGNON GIC Légalisé 09 00 00 3,50 59 Groupée Oui Location

TOKOMBERE DOULBAI GIC MAGAR OIGNON GIC Légalisé 08 00 00 02 26 Groupée Oui Location

TOKOMBERE LALAWAI GIC MASKAKA OIGNON GIC Légalisé 08 08 00 03 57,5 Groupée Oui Location

TOKOMBERE TOKOMBERE

SOUROUMVOU


MORA DOULO-SERAWA

GIC SAWA DES AGRICULTEURS DE MORA

OIGNON GIC Légalisé 10 01 03 03 72 Individuelle

Non location

MORA KOURGUI IGZAMAMIRE OIGNON GIC Légalisé 10 02 02 01 1,3 Groupée Non Location

MORA KOURGUI FAR VOUNDE OIGNON GIC Légalisée 05 01 01 01 7,25 Groupée Non Location

KOLOFATA GANCE FEDERATION DES PRODUCTEURS D’OIGNONS ET D’AILS DE L’EXTREME-NORD

OIGNON FEDERATION

Légalisée 04 UGIC / / 300 8400 Individuelle

Non Location

KOLOFATA GANCE SAWARI MDA HERDA

OIGNON UGIC Légalisée 04 GIC / / 50 1440 Individuelle

Non Location

KOLOFATA TOLKOMARI

KAOUGUI OIGNON UGIC Légalisée 11 GIC / / 01 1,5 Groupée Non location



47

Trois (03) OP de femmes ont été rencontrées. Il s’agit de GIC KAOUTAL (site de

Makalingaï), KAOUTAL (site de Tokombéré) et GIC MASKATA (site de Lalawaï).

Ces groupes de femmes réalisent toutes les activités de production et de

commercialisation de l’oignon. En ce qui concerne les comités de gestion des biens

collectifs, 14 comités ont été enregistrés au sein des OP rencontrées.

Situation de sécurité foncière dans le Mayo Sava

De manière générale dans tous les sites, la terre fait l’objet d’une propriété collective.

Le droit de gestion varie suivant les sites et oscille autour de 15 000- 25 000 FCFA/

campagne pour 1/4ha.

5.3. Situation dans le département du Mayo Tsanaga

5.3.1 Sites potentiels identifiés par arrondissement dans le Département du

Mayo Tsanaga, coordonnées géographiques, superficies aménageables et

potentielles, type d’aménagement proposé, contraintes majeures à la

réalisation de l’aménagement et à l’exploitation

La mission dans le Mayo Tsanaga a identifié onze (11) sites potentiels. Le tableau

VII ci-dessous présente les sites potentiels identifiés par arrondissement dans le

Département du Mayo Tsanaga, coordonnées géographiques, superficies exploitées

et potentielles, type d’aménagement proposé, contraintes majeures à la réalisation

de l’aménagement et à l’exploitation.


48

Tableau VII : Sites potentiels identifiés par arrondissement dans le Département du Mayo Tsanaga, coordonnées géographiques,

superficies exploitées et potentielles, type d’aménagement proposé, contraintes majeures à la réalisation de l’aménagement et

contraintes d’exploitation


potentiel

Coordonnées

GPS

Superficies

aménageables

(Ha)

Superficies

potentielles

(Ha)

Spéculation à

promouvoir sur

le site


Contraintes

majeures à la

réalisation de

l'aménagement

Contraintes à

l’exploitation de

l’aménagement

Mayo

Tsanaga

(11 sites)

Koza

Dakotcher

II

013.91111°E,

10.92036°N 323 436




motopompe, distribution dans

les casiers (quart) par des tuyaux

PVC)

problème foncier aléas climatiques et


exploitants

Ziler

013.89232°E,

10.91239°N 197 261






PVC)


Mokolo

Gawar

013.82631°E,

10.51204°N 143 237

riz diguette en courbe de niveau

avec ouvrage de déversement des

crues dans le Mayo Gawar,

drainage et casiérage des

parcelles


exploitants

Boula

014.02730°E,

10.50281°N 285 578






PVC)


Mokong

014.04938°E,

10.60410°N 194 435






PVC)


exploitants

Mayo Moskota Goldavi 013.94259°E, 276 439 oignon Amélioration du système utilisé




49

11.03553°N forés et pompage d’eau par



PVC)

Nguetchewe

013.95581°E,

10.98736°N 185 310






PVC)


exploitants

Mozogo

013.86372°E,

10.94773°N 235 384






PVC)


Djamadjaf

013.84774°E,

10.95306°N 140 250






PVC)


exploitants

Moskota

013.86372°E,

10.94773°N 150 326






PVC)


Hina Hina 01

013.87300°E,

10.41545°N 148 257






PVC)


exploitants

TOTAL 04 11 - 2276 3913 - - - -


50

Gawar dans la plaine de Mokolo présente un vallon à fond plat, à flancs concaves

avec une lame d’eau nette encaissée durant toute l’année. Le mayo Gawar qui

alimente le bas fonds prend sa source au pied du mont Mandara. Il est possible de

penser à un aménagement pouvant conduire au stockage d’eau en surface.

Les autres sites du Mayo Tsanaga se confondent aux plaines inondées

temporairement.

Dans le Mayo Tsanaga, la durée des inondations varient d’une zone à une autre. Elle

est de un (01) à deux (02) jours dans l’arrondissement de Koza et de deux (2) à trois

(3) semaines dans les arrondissements de Mokolo et de Mozogo (Mayo Moskota)

généralement entre Août et Septembre. Les Mayos sèchent le plus souvent en début

Octobre. La nappe phréatique est entre quatre (04) et dix (10) mètres. La végétation

dense et haute est très perturbée par l’homme. Le sol est sablo argileux. Il suit une

rupture de pente conduisant à un bas-fond évasé avec une dénivelée de l’ordre de

un (01) à deux (02) mètres dans la plupart des cas. Tous les bas fonds du Mayo

Tsanaga sont accessibles entre Octobre et Juillet.


Le site de Gawar présente des caractéristiques physiques d’un bas fond favorable à

un aménagement pour la riziculture irriguée. L’on pourrait dans ce cas envisager la

construction d’une diguette en courbe de niveau avec ouvrage de déversement des

crues dans le Mayo Gawar.

Les autres sites du Mayo Tsanaga ne présentent pas des aspects morphologiques

des bas fonds à aménager pour la riziculture irriguée. Ils sont plutôt favorables à la

culture de l’oignon qui est déjà pratiquée par les paysans. L’eau est pompée à partir

des puits forés à une profondeur de dix (10) mètres. La distribution dans les casiers

(quart) est faite par des tuyaux ou sur surface selon la distance Champ-puits.


51


Les principales contraintes recensées reposent sur la gestion du foncier. Les autres

contraintes liées à la riziculture flottante sont les aléas climatiques, l’infestation par le

riz à rhizome, les attaques des déprédateurs (oiseaux granivores) et le sous

équipements des exploitants.

5.3.2 Niveau d’organisation et situation foncière des OP rencontrées dans les

sites potentiels du Mayo Tsanaga

Dix (10) OP ont été rencontrées dans les sites potentiels du Mayo Tsanaga. Le

tableau ci-dessous présente le niveau d’organisation et la situation foncière de ces

OP.


52

Tableau VIII : Niveau d’organisation et situation foncière des OP rencontrées dans les sites potentiels du Mayo Tsanaga



de l'OP Principale



Nombre de

membres actuel

Nombre de

femmes

Nombre de

jeunes (15-24 ans)


l’OP en 2012 (ha)

Production

obtenue (t)

Type de vente

pratiquée

Existence d’un

comité de gestion

des biens

Situation foncière

MAYO TSANAGA (10 OP)

MOKOLO GAWAR GIC MAYO MANGO

RIZ GIC Légalisée 12 04 06 18 27 Groupée Non Propriété

MOKOLO GAWAR GIC LAMORDE

RIZ GIC Légalisée 14 03 08 14 28 Groupée Non Propriété

MOKOLO BOULA MAWIVAW OIGNON GIC Légalisée 11 06 02 03 32,20 Individuelle

Non Location

MOKOLO BOULA KAWTAL DOUMBERE

OIGNON GIC Légalisée 08 02 02 02 1,4 Individuelle

Non Location

MOKOLO BOULA MEGLEI OIGNON GIC Légalisée 17 17 00 03 2,10 Individuelle

Non Location

HINA OURO GUERTODE

KAWTAL TIGNERE

OIGNON GIC Légalisée 10 03 04 2,5 3,5 Individuel Non Propriété

MOKOLO BOULA GIC BOULKOA MOURGA

OIGNON GIC Légalisée 14 00 04 1,5 1,5 Individuelle

Non Location

MOKOLO BOULA GIC MEDJIMERAI

OIGNON GIC Légalisée 07 00 01 03 2,45 individuelle

Non Location

MOKOLO MOKONG DJENDE II OIGNON GIC Légalisée 25 21 13 09 234 Groupée Non Propriété

MOKOLO ZILER NBITCH-MA OIGNON GIC Légalisée 10 09 03 0,5 4 Groupée Non Location



53

De façon globale, les femmes sont présentes dans tous les sites potentiels. Une OP

de femmes (MEGLEI) à été identifiée sur le site de Boula. Les femmes participent à

toutes les activités de production et de commercialisation des produits. Aucun comité

de gestion des biens collectifs n’a été identifié dans au sein des OP visitées.

Situation de sécurité foncière dans le Mayo Tsanaga

De manière générale la terre est gérée suivant un mode de propriété collective avec

droit de gérer. Les questions foncières montrent que les bas fonds du mayo Tsanaga

confèrent un statut et une valeur à leurs propriétaires dans la société. Sur le site de

Gawar toutes les terres appartiennent au Lawane (chef du village).


54

5.4 Situation dans le département du Mayo Danay

5.4.1 Sites potentiels identifiés par arrondissement dans le Département du Mayo

Danay, coordonnées géographiques, superficies exploitées et potentielles, type

d’aménagement proposé, contraintes majeures à la réalisation de l’aménagement

et à l’exploitation

Dans le Mayo Danay, six (09) sites potentiels ont été identifiés. Le tableau IX ci-

dessous présente les Sites potentiels identifiés par Arrondissement dans le

Département du Mayo Danay, coordonnées géographiques, superficies exploitées et




55

Tableau IX: Sites potentiels identifiés par Arrondissement dans le Département du Mayo Danay, coordonnées géographiques,

superficies exploitées et potentielles, type d’aménagement proposé, contraintes majeures à la réalisation de l’aménagement et à

l’exploitation.


potentiel

Coordonnées

GPS

Superficies

aménageable

s

(Ha)

Superficies

potentielles

(Ha)

Spéculation à

promouvoir sur

le site


Contraintes

majeures à la

réalisation de

l'aménagement

Contraintes à

l’exploitation de

l’aménagement

Mayo Danay

(09 sites)

Wina

Djering

015.22896°E

10.01577°N

354

500






PVC)



exploitants

Hougno

015.15337°E

10.03441°N

530

650






PVC)


Yagoua

Dana

015.29437°E

10.23773°N

549

700






PVC)


exploitants

Damdam 10. 34779° N

015.29457°E. 155.70

309 riz

Drainage et casiérage (prise d’eau

sur le Logone)


Daskaou 10.30094°N

015.26667°E 150

286 riz

Drainage et casiérage (prise d’eau

sur le Logone)


exploitants

Bidim

015.28392°E

10.34091°N

605

820






PVC)


Vele Kartoual

015.23788°E

10.46313°N 325

560

riz Drainage et casiérage (prise d’eau

sur le Logone) problème foncier sous équipements des

exploitants


56

Kaï Kaï Mangal 015.02382°E

10.68183°N 379

600


sur le Logone)


Doukoula

Mogong

014.92290°E

10.16517°N 548

917


sur le Logone) problème foncier sous équipements des

exploitants

TOTAL 05 09 - 3440 5342 - - - -


57

Le Mayo Danay présente une situation exceptionnelle différente des observations

menées dans les autres départements. Toute la zone située entre le Mayo Guerléo

et le Logone est favorable à des aménagements pour une irrigation gravitaire. La

digue du lac de Maga (Digue barrage avec une retenue de 36 000 ha) a permis à la

SEMRY d’aménager des périmètres irrigués. Ces périmètres vont de Bidim dans

l’arrondissement de Yagoua (Aménagement rizicole de SEMRY-I) au Lac Maga. Les

périmètres aménagés de la SEMRY situés au nord du barrage de Maga

(Aménagement rizicole de SEMRY-II) sont installés à proximité de MADIOGO (casier

de Maga Ouest), SIRLAWÉ (casier de Maga Est) et POUSS (casier de POUSS).

Les localités de Damdam, Daskaou, Mangal et Mogong ont des morphologies

favorables à des aménagements rizicoles. Les autres sites constituent un potentiel

énorme pour la culture de l’oignon.


L’aménagement d’un périmètre gravitaire rizicole (drainage et casièrage) est indiqué

avec ouvrage de prise d’eau sur le Logone pour les localités de Damdam, Daskaou,

Mangal et Mogong . La culture de l’oignon est plus pratiquée dans les

arrondissements de Wina et de Yagoua. L’eau est pompée à partir des puits forés à

une profondeur de six (6) mètres. La distribution dans les casiers (quart) est faite par

des tuyaux ou sur surface selon la distance Champ-puits.


Les contraintes liées à la riziculture dans les bas fonds sont les aléas climatiques,

l’infestation par le riz à rhizome (diga), les attaques des déprédateurs (oiseaux

granivores) et le sous équipements des exploitants.


58

5.4.2 Niveau d’organisation et situation foncière des OP rencontrées dans les sites potentiels du Mayo Danay

Dix (10) OP ont été rencontrées dans les sites potentiels du Mayo Danay. Le tableau ci-dessous présente le niveau d’organisation et la situation foncière de ces OP. Tableau X : Niveau d’organisation et situation foncière des OP rencontrées dans les sites potentiels du MAYO DANAY



de l'OP Principale



Nombre de

membres actuel

Nombre de

femmes

Nombre de

jeunes (15-24 ans)


l’OP en 2012 (ha)

Production

obtenue (t)

Type de vente

pratiquée

Existence d’un

comité de gestion

des biens

Situation foncière

Mayo Danay (10 OP)

YAGOUA VADA TCHOUPMOULOA

RIZ

GIC

Légalisée 15 03 03 21 126 Groupée Oui Propriété

YAGOUA VADA GARVA'A RIZ GIC Légalisée 10 03 02 6,5 36 Groupée Oui Propriété

YAGOUA VADA GOUDNAGADA

RIZ GIC Légalisée 13 10 07 10 51,20 Groupée Oui Propriété

YAGOUA VADA GARWOULDA

RIZ GIC Légalisée 22 16 12 10 60 Groupée Oui Propriété

YAGOUA MARAO HINTOUAIDI RIZ GIC Légalisée 12 09 03 5,5 33 Groupée Oui Propriété

YAGOUA MARAO DAMA RIZ GIC Légalisée 11 11 03 4,5 27 Groupée Oui Propriété

YAGOUA DINA MASSA

VOCKA RIZ GIC Légalisée 10 07 02 4,5 28 Groupée Oui Propriété

YAGOUA VADA TAPAITOUAYA

RIZ GIC Légalisée 13 07 03 13 93,5 Groupée Oui Propriété

KAI KAI MANGAL ZOUMOUPINALAOU

RIZ GIC Légalisée 13 05 00 1 1,5 Groupée Non Propriété


59

KAI KAI LOUGAGEMASSOUANG

ALAOUSOUKOU

RIZ GIC Légalisée 10 09 00 1 001 Individuell

e Non Loca

tion

* En gras : OP de femmes 1

Parcelles détruites par les inondations


60

Une seule OP de femmes (GIC DAMA) a été rencontrée sur le site MARAO.

Toutefois, les femmes sont présentes sur tous les sites. Elles sont impliquées dans

toutes les phases de la production et de la commercialisation des produits. Il faut

également noter l’existence de huit (08) comités de gestion des biens collectifs au

sein des OP rencontrées.

Situation de sécurité foncière dans le Mayo Danay

Dans le Mayo Danay, les périmètres rizicoles aménagés sont entretenus par la

SEMRY. Le potentiel des terres irrigables est une propriété collective. Les

producteurs de riz inondé rencontrés lors de la mission exploitent les parcelles dont

ils sont propriétaires.

5.5 Situation dans le département du Mayo Kani


Kani, coordonnées géographiques, superficies exploitées et potentielles, type


et à l’exploitation.

Dans le Mayo Kani, trois (03) sites potentiels ont été identifiés. Le tableau XI ci-

dessous présente les sites potentiels identifiés par Arrondissement dans le

Département du Mayo Kani, coordonnées géographiques, superficies exploitées et




61

Tableau XI: Sites potentiels identifiés par Arrondissement dans le Département du Mayo Kani, coordonnées géographiques,


l’exploitation


potentiel

Coordonnées

GPS

Superficies

aménageables

(Ha)

Superficies

potentielles

(Ha)

Spéculation à

promouvoir sur

le site


Contraintes

majeures à la

réalisation de

l'aménagement

Contraintes à

l’exploitation de

l’aménagement

Mayo Kani

(03 sites) Kaélé

Doumrou

014.48558°E,

10.04001°N 325 675

oignon Amélioration du système utilisé par

les paysans : (usage des puits forés

et pompage d’eau par motopompe,

distribution dans les casiers (quart)

par des tuyaux PVC)



exploitants

Kani

014.44031°E,

10.13073°N 300 620





par des tuyaux PVC)



exploitants

Léra

014.53892°E,

10.16656°N 240 405





par des tuyaux PVC)



exploitants

TOTAL 01 03

865 1700 - - - -


62

Le département du Mayo Kani n’a pas un réseau dense de mayos de grande

importance. Les sites de Kani et Doumrou sont situés sur les berges du Mayo Kani

alors que le site de Lara est sur le Mayo Gaba. Les inondations surviennent

généralement entre mi-Août et début Septembre. Elles durent généralement pendant

deux (02) semaines. Les Mayos kani et Gaba sèchent complètement en fin

septembre. La nappe phréatique est entre quatre (04) et dix (10) mètres de

profondeur. La végétation dense et haute est très perturbée par l’homme. Le sol est

sablo argileux. Il suit une rupture de pente conduisant à un bas-fond évasé avec une

dénivelée de l’ordre de un (01) à deux (02) mètres dans la plupart des cas. Les trois

bas fonds identifiés sont accessibles en toute période.


La culture de l’oignon est pratiquée dans les trois sites identifiés du Mayo Kani. L’eau

est pompée à partir des puits forés à une profondeur de six (06) mètres en moyenne.

La distribution dans les casiers (1/4 ha) est faite par des tuyaux ou sur surface selon

la distance Champ-puits.

5.5.2 Niveau d’organisation et situation de sécurité foncière des OP rencontrées

dans les sites potentiels du département du Mayo Kani

Cinq (05) OP ont été rencontrées dans les sites potentiels du Mayo Kani. Le tableau

XII ci-dessous présente leur niveau d’organisation et la situation de sécurité foncière

de chacune de ces OP.


63

Tableau XII : Niveau d’organisation et situation foncière des OP approchées dans les sites potentiels du MAYO KANI



de l'OP Principale



Nombre de

membres actuel

Nombre de

femmes

Nombre de

jeunes (15-24 ans)


l’OP en 2012 (ha)

Production

obtenue (t)

Type de vente

pratiquée

Existence d’un

comité de gestion

des biens

Situation foncière

Mayo Kani (05 OP)

PORHI TOULOUM

TAIG ETI JARGEE HROG WO

RIZ

FEDERATION

Légalisée 29 UGIC 41 9

1 25 65 Groupée Non Loca

tion: 10ha Propriété:15ha

PORHI GOLONDARRI

GIC ESPERANCE

RIZ GIC Légalisée 12 01 12 03 2,70 Individuelle

Non Location

KAELE KANI SOBKA OIGNON GIC Légalisée 38 36 00 02 1,60 Groupée Non Location

KAELE KANI ZAFIEFANE OIGNON GIC Légalisée 18 18 00 1,5 0,6 Groupée Non Location

KAELE KANI TAIZAPOOH OIGNON GIC Légalisée 12 00 04 2,5 3 Groupée Non Location

* En gras : OP de femmes 1

Membre du bureau exécutif de l’OP


64

Les femmes sont présentes dans les sites potentiels identifiés. Une (01) OP de

femmes a ainsi été identifiée (GIC ZAFIENE) dans le site de KANI. Elles sont

impliquées dans toutes les activités de production et de commercialisation. Aucun

comité de gestion des biens collectifs n’a été enregistré au sein des OP rencontrées.

Situation de sécurité foncière dans le Mayo Danay

Dans les sites potentiels du Mayo Kani, la terre est une propriété collective avec

droit de gérer.

5.6 Situation dans le département du Mayo Louti


Louti, coordonnées géographiques, superficies exploitées et potentielles, type



Dans le Mayo Louti, six (06) sites potentiels ont été identifiés. Le tableau XIII ci-


département du Mayo Louti, coordonnées géographiques, superficies exploitées et




65

Tableau XIII: Sites potentiels identifiés par Arrondissement dans le Département du Mayo Louti, coordonnées géographiques,

superficies exploitées et potentielles, type d’aménagement proposé, contraintes majeures à la réalisation de l’aménagement et type

de producteurs exploitants le bas fonds


potentiel Coordonnées

GPS

Superficies

aménageables

(Ha)

Superficies

potentielles

(Ha)

Spéculation à

promouvoir sur

le site


Contraintes

majeures à la

réalisation de

l'aménagement

Contraintes à

l’exploitation de

l’aménagement

Mayo Louti

(06 sites)

Guider Bissoli

013.91850°

E,

09.66206°

N 200 350

oignon

Amélioration du système utilisé





PVC)



exploitants

Tchontchi

013.83629°

E,

09.69712°

N 400 600






PVC)



exploitants

Mayo Oulo Bossoum

013.92502°

E,

09.70317°

N 350 450






PVC)



exploitants

Dourbeye

013.50998°

E,

09.98427°

N 350 700

riz

diguette en courbe de niveau avec

ouvrage de déversement des crues

dans le Mayo Tiel, drainage et

casiérage des parcelles



exploitants

Figuil

Sarkisanou

013.95402°

E,

09.75076°

N 40 300






PVC)



exploitants

Wafango

013.94349°

E,

09.76492° 250 400






exploitants


66

N motopompe, distribution dans les


PVC)

TOTAL 03 06 - 1590 2800 - - - -


67

Le site de Dourbeye dans l’arrondissement du Mayo Oulo est similaire au site de

Gawar dans la plaine de Mokolo. Il présente un vallon à fond plat, à flancs concaves

avec une lame d’eau nette encaissée du Mayo Tiel jusqu’au mois de mai. Il est

possible de penser à un aménagement pouvant conduire au stockage d’eau en

surface. Les autres sites du Mayo (Louti) se confondent aux plaines inondées

temporairement.

Dans le département du Mayo Louti, les inondations surviennent entre mi Aout et

début Septembre et durent deux (2) semaines au maximum. Les eaux se retirent

complètement pendant deux jours jusqu’à l’assèchement définitif des Mayos en fin

Septembre-début Octobre. Mais, la nappe phréatique reste très proche entre deux

(02) et quatre (04) mètres. la végétation dense et haute est très perturbée par

l’homme. Le sol est sablo argileux, parsemé de micro-dépressions. Il suit une rupture

de pente conduisant à un bas-fond évasé avec une dénivelée de l’ordre de un (01) à

deux (02) mètres dans la plupart des cas.


En dehors de Dourbeye, les autres sites du Mayo Louti ne présentent pas des

aspects morphologiques des bas fonds à aménager pour la riziculture irriguée. Dans

le site de Dourbeye, l’on pourrait envisager la construction d’une diguette en courbe

de niveau avec ouvrage de déversement des crues dans le Mayo Tiel.

Les autres sites sont favorables à la culture de l’oignon ou d’ailleurs, les paysans

irriguent par usage des puits forés et pompage d’eau par motopompe. La distribution

dans les casiers (quart) est faite par des tuyaux ou sur surface selon la proximité du

puits.

Contraintes majeures qui se posent pour la réalisation et l’exploitation des

aménagements

La principale contrainte recensée est le problème foncier. Les autres contraintes

peuvent être les aléas climatiques, l’infestation par le riz à rhizome (diga), les

attaques des déprédateurs (oiseaux granivores) et le sous équipements des

exploitants.


68

5.6.2 Niveau d’organisation et situation de sécurité foncière des OP rencontrées dans les sites potentiels du Mayo Louti

Dix (10) OP ont été rencontrées dans les sites potentiels du Mayo Louti. Le tableau XIV ci-dessous présente leur niveau

d’organisation, et leur situation de sécurité foncière.

Tableau XIV : Niveau d’organisation et situation foncière des OP approchées dans les sites potentiels du MAYO LOUTI


potentiel Dénomination de l'OP

Principale spéculation

Type d'OP


Nombre de

membres actuel

Nombre de

femmes

Nombre de

jeunes (15-24 ans)


l’OP en 2012 (ha)

Production

obtenue (t)

Type de vente

pratiquée

Existence d’un

comité de gestion

des biens

Situation foncière

Mayo Louti (10 OP)

GUIDER TCHONTCHI UGIC NARRAL

OIGNON UGIC Légalisée 09 02 03 13 700 Individuelle

Non Location

GUIDER BISSOLI NAKOZI OIGNON GIC Légalisée 16 01 08 5 1,25 Individuelle

Non Location

GUIDER BISSOLI NAZILI OIGNON GIC Légalisée 09 03 04 4 1,10 Individuelle

Non Location

MAYO OULO DOURBEYE COOPERATIVE MOUYAL

RIZ COOPERATIVE

Non légalisée

14 GIC / / 80 25,60 Groupée Non Propriétaire

MAYO OULO DOURBEYE COOPERATIVE TABASSALA

OIGNON COOPERATIVE

Non légalisée

07 GIC / / 21 / Groupée Non Propriété

FIGUIL WAFANGO GIC NDEMRI

OIGNON GIC Légalisée 08 02 00 1 1,8 Individuele

Non Location (30 000 F/campagne/1/4)

FIGUIL SARKISANOU

TIGNERE OIGNON GIC Légalisée 07 00 00 02 7,20 Individuelle

Non Propriété


69

FIGUIL WAFANGO GIC KAWTAL REMOBE


Non Propriété

FIGUIL WAFANGO GIC ESPERANCE

OIGNON GIC Légalisée 12 09 00 1 1,8 individuelle

Non Location

FIGUIL WAFANGO GIC SOLIDARITE


Non Location


70

La présence des femmes est signalée dans tous les sites potentiels identifiés. Elles

sont généralement locataires des parcelles qu’elles exploitent et sont impliquées

dans toutes les activités.

Situation de sécurité foncière Tous les sites identifiés sont une propriété collective. Le droit de gestion est générale

ment de 30 000FCFA /campagne pour l’exploitation d’une superficie de 1/4ha.

5.7 Situation dans le département de la Benoué

5.7.1 Sites potentiels identifiés par Arrondissement dans le Département de la

Bénoué, coordonnées géographiques, superficies exploitées et potentielles, type



Dans le Benoué, six (06) sites potentiels ont été identifiés. Le tableau XV ci-dessous

présente les Sites potentiels identifiés par Arrondissement dans le Département de la

Bénoué, coordonnées géographiques, superficies exploitées et potentielles, type

d’aménagement proposé, contraintes majeures à la réalisation de l’aménagement et

à l’exploitation.


71

Tableau XV : Sites potentiels identifiés par Arrondissement dans le Département de la Bénoué, coordonnées géographiques,


l’exploitation


potentiel

Coordonnées

GPS

Superficies

aménageables

(Ha)

Superficies

potentielles

(Ha)

Spéculation à

promouvoir sur

le site


Contraintes

majeures à la

réalisation de

l'aménagement

Contraintes à

l’exploitation de

l’aménagement

Bénoué

(06 sites)

Garoua III

Maissanou/

Ouro

Haoussa

013.40261°E

,

09.20063°N 250 500

riz diguette en courbe de niveau avec

ouvrage de déversement des crues

dans le Mayo Douka (Mayo Dadi),

drainage et casiérage des parcelles.



exploitants

Pockle

013.42389°E

,

09.29768 600 900






PVC)



exploitants

Garoua I Ouro

Malam

Ahmadou

013.34771°E

,

09.36271°N 400 600






PVC)



exploitants

Garoua II

Lidiré

013.40529°E

,

09.30176°N 350 500






PVC)



exploitants

Wafango

013.45150°E

,

09.38261°N 700 1500






PVC)



exploitants

Pitoa Loumbou

013.54318°E

, 1500 5000


par les paysans : exhaure d’eau

dans la Benoué et distribution dans



exploitants


72

09.34487°N les casiers (1/4 ha) avec les tuyaux

PVC)

TOTAL 04 06 - 3550 8500 - - -


73

La Benoué présente les caractéristiques d’un bas fonds exceptionnel avec des

potentialités énormes. Uniquement dans l’arrondissement de Pitoa à Loumbou, le

potentiel des bas fonds estimé par la mission d’étude de la Bénoué en 1985 est de

5000ha. Toute la vallée de la Bénoué partant du Mayo Badjouma est inondable et

trois digues de retenue de deux (02) km chacune ont été construites dans la localité

pour stocker de l’eau et permettre l’exploitation des bas fonds. Malheureusement,

ces dernières années, les digues sont dans un état de délabrement avancé et ne

jouent plus pleinement leurs rôles.

Le site de Maissanou (Ouro Haoussa) dans l’arrondissement de Garoua 3ème a un

aspect physique des bas fonds favorables à un aménagement. Dans les bas fonds

de Maissanou, le Mayo Douka (Mayo Dadi) arrose toute la vallée le long de l’année

avec un débit largement plus important que celui observé à Sittibirili.

Le plus grand potentiel de la Benoué est dans l’arrondissement de Lagdo. L’aval du

barrage a bénéficié des aménagements qui suivent la régulation des débits de AES

Sonel. Les lâchés se déversent dans la plaine et créent un environnement favorable

à l’irrigation gravitaire. Le potentiel de terre irrigable par gravité est estimé à 17 000

ha où déjà, 600ha sont exploités par les groupes de producteurs de FINA DEMRY

(Gounougou 250ha, Ouro Doukoudje 2000ha et Dingalé 150ha).


Les aménagements à envisager pour le riz irrigué seront plus adaptés dans la plaine

de Lagdo.

Mais le site de Maissanou (Ouro Haoussa) présente une bonne physiologie où il est

possible d’envisager la construction d’une diguette en courbe de niveau avec

ouvrage de déversement des crues dans le Mayo Douka encore appelé Mayo Dadi.

La culture de l’oignon est plus pratiquée dans les autres sites. L’eau est pompée à

partir des puits forés à une profondeur de six (6) mètres. La distribution dans les

casiers (1/4 ha) est faite par des tuyaux ou sur surface selon la distance Champ-

puits.


74

Contraintes majeures qui se posent pour la réalisation et l’exploitation des

aménagements

Les contraintes liées à la riziculture dans les bas fonds sont les aléas climatiques,

l’infestation par le riz à rhizome (diga), les attaques des déprédateurs (oiseaux

granivores).

5.7.2 Niveau d’organisation et situation de sécurité foncière des OP rencontrées

dans les sites potentiels de la Bénoué

Les descentes sur les sites identifiés ont permis de dénombrer huit (08) OP dont une

fédération et deux coopératives. Le tableau XVI ci-dessous présente le niveau

d’organisation et la situation de sécurité foncière des OP rencontrées dans les

différents sites potentiels.

De manière générale, les femmes sont présentes sur tous les sites identifiés. Elles

participent très activement à toutes les opérations culturales. Sur les huit (08) OP

rencontrées, seule une seule disposait d’un comité de gestion des biens collectifs

(FINA NDEMRY à Ouro Doukoudje).


75

Tableau XVI : Niveau d’organisation et situation foncière des OP approchées dans les sites potentiels de la BENOUE



de l'OP Principale


Conformité avec la

loi

Nombre de

membres actuel

Nombre de

femmes

Nombre de

jeunes (15-24 ans)


l’OP en 2012 (ha)

Production

obtenue (t)

Type de vente

pratiquée

Existence d’un

comité de gestion

des biens

Situation foncière

Bénoué (08 OP)

LAGDO OURO DOUKOUDJE

FINA NDEMRY

RIZ Fédération

Légalisée 09 UGIC / / 600 4800 Individuelle

Oui Propriété

GAROUA 1 OURO MAL AHMADOU

GIC AGRELEV

OIGNON GIC Légalisée 22 02 04 03 60,80 Individuelle

Non Location

GAROUA 1 PAKETE GIC BISSIMILA

OIGNON GIC Légalisée 21 12 21 0,12 1,5 Groupée Non Propriété

GAROUA 3 SANGERE NGAL

UNION KO-NDO

RIZ UGIC Légalisée 06 GIC / / 42 En cours de récolte au moment de la mission

Groupée Non Propriété

GAROUA 3 BOKLE COOPERATIVE DES PRODUCTEURS DE RIZ PLUVIAL DE GAROUA 3

RIZ COOP Légalisée 31 GIC / / 60 En cours de récolte au moment de la mission

Individuelle

Non Propriété

GAROUA 3 BOKLE COOPERATIVE DES PRODUCTEURS D’OIGNONS DE GAROUA 3

OIGNON COOP Légalisée 28 02 07 01 En cours de récolte au moment de la mission

Individuelle

Non Propriété


76

PITOA PITOA COOPERATIVE TIGNERE

OIGNON COOP Légalisée 32 02 08 10 280 Groupée Non Location

PITOA LOPERE GROUPE DES PRODUCTEURS DE RIZ PLUVIAL DE PITOA LOPERE

RIZ GIC Légalisée 10 03 00 0,5 1,70 Individuelle

Non Location


77

Situation de sécurité foncière dans la Benoué

La situation foncière des bas fonds de la Benoué est celle d’une propriété collective.

Si dans les sites de Ouro Malam Ahmadou, Wafango, Nyakira, Likire le droit de

gestion est généralement en nature (05 sac de riz/campagne pour 1/4ha), les bas

fonds situés dans la vallée de la Bénoué et la plaine de Lagdo font parties du

domaine privé de l’Etat. Dans la plaine de Lagdo, 600 ha sont occupés par une

fédération de producteurs qui procèdent à une redistribution au début de la

campagne.

5.8 Récapitulatif du nombre de sites, des superficies aménageables et

potentielles par département pour le riz et l’oignon dans les différentes

régions

Les tableaux ci-dessous présentent les récapitulatifs du nombre de sites, des

superficies aménageables et potentielles par département pour le riz ou l’oignon

dans les différentes régions.

Tableau XVII : Récapitulatif du nombre de sites, des superficies aménageables et potentielles pour le riz dans la région de l’Extrême-Nord

Département sites Superficies aménageables pour la

riziculture irriguée (Ha)

Superficies potentielles pour la


Diamaré 1 168 210

Mayo Sava 0 0 0

Mayo Tsanaga 1 143 237

Mayo Danay 5 1402 2672

Mayo Kani 0 0 0

Total 7 1713 3119

Tableau XVIII : Récapitulatif du nombre de sites, des superficies aménageables et potentielles pour l’oignon dans la région de l’Extrême-Nord


culture de l'oignon (Ha)

Superficies potentielles pour la culture de

l'oignon (Ha)

Diamaré 22 5650 7024

Mayo Sava 5 2060 3000

Mayo Tsanaga

10 2133 3676

Mayo Danay 4 2038 3566

Mayo Kani 3 865 1700

Total 44 12746 18966


78

Tableau XIX : Récapitulatif du nombre de sites, des superficies aménageables et potentielles pour le riz dans la région du Nord


riziculture irriguée (Ha) Superficies potentielles pour la


Mayo Louti 1 350 700

Bénoué 1 250 500

Total 2 600 1200

Tableau XX : Récapitulatif du nombre de sites, des superficies aménageables et potentielles pour l’oignon dans la région du Nord

Département Sites Superficies aménageables pour

la culture de l'oignon (Ha) Superficies potentielles pour la

culture de l'oignon (Ha)

Mayo Louti 5 1240 2100

Bénoué 5 3300 8000

Total 10 4540 10100

5.9 Autres observations sur la gestion du foncier et les OP

La législation foncière nationale ne s'applique pas dans les régions du Nord et de

l’extrême-nord. Il y a comme une superposition du droit traditionnel sur la législation

foncière nationale. Tacitement donc, c’est la législation coutumière qui prédomine

avec une persistance de certaines pratiques ; prélèvement, droit de gestion etc., qui

ont pour principale victime les femmes et les jeunes.

La plupart des OP rencontrées sont formalisés mais, restent familiale et sont très peu

représentatives des producteurs des localités où elles sont installées.

La disparité observée sur le nombre d’OP rencontrée par département réside sur le

fait que les OP de base sont plus présentes dans les sites potentiels du Diamaré, du

Mayo Danay et du Mayo Tsanaga, alors que dans les autres départements les

faitières regroupant les OP de bases sont dominantes.


79

6. RECOMMANDATIONS

Suite aux observations et aux entretiens avec les différents acteurs sur le terrain, il

est principalement recommandé au PADFA de :

Focaliser prioritairement son intervention sur les sites du Mayo Danay en ce

qui concerne les aménagements hydro agricoles (AHA) pour la riziculture

irriguée dans la région de l’Extrême-Nord ;

Réorienter son intervention dans les périmètres non aménagés en aval du

barrage de Lagdo en ce qui concerne les aménagements hydro agricoles

(AHA) pour la riziculture irriguée dans la région du Nord ;

Améliorer le système d’alimentation en eau pratiqué par les producteurs pour

la culture de l’oignon dans les sites qui seront retenus ;

Consolider les zones d’intervention du projet en effectuant une cartographie

approfondie pour une délimitation plus précise et un encadrement

géographique adéquat des bas fonds définitivement retenus;

Mener une large campagne de sensibilisation auprès des producteurs

exploitant les sites identifiés afin d’obtenir une adhésion totale au projet,

principalement les jeunes et les femmes.

Renforcer la structuration des groupes avant la mise sur pied des comités de

gestion des biens collectifs ;

Former les comités de gestion des biens collectifs à partir des OP

structurées ;

Sensibiliser tous les acteurs concernés par les questions d’irrigation et du

foncier pour les préparer à l’élaboration d’une charte de gestion concertée des

bas fonds ;

Recruter un spécialiste pour accompagner les OP et tous les acteurs à

l’élaboration des chartes de gestion concertée des bas fonds dans les

départements où intervient le projet.


80

BIBLIOGRAPHIE 1) BUCREP.1999. «Enquête démographique et de santé».

2) Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du

Territoire (MINEPAT). 2000. Etudes socioéconomiques du Cameroun, province

de l’Extrême-Nord. Projet PNUD-OPS CMR/98/005/01/99. 122p.

3) Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du

Territoire (MINEPAT). 2000. Etudes socioéconomiques du Cameroun, province

du Nord. Projet PNUD-OPS CMR/98/005/01/99. 108p

4) Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER). 1998.

Délégation Régionale de l’Extrême-Nord, rapport d’activités, exercice

1997/1998.


Etude diagnostique de la filière riz en vue de l’identification des mesures

prioritaires de relance de la production nationale.


Délégation Régionale de l’Extrême-Nord, rapport d’activités, exercice

2010/2011.

7) Ministère des Mines, de l’Eau et de l’Energie (MINMEE). 1998. Délégation

provinciale de l’Extrême-Nord, rapports d’activités, 1997/1998.

8) Ministère de la Santé Publique (MINSANTE). 2011. Délégation Régionale de

la santé publique de l’Extrême-Nord, rapport d’activité 2011.

9) Olivry, J. C. 1986. Fleuves et rivières du Cameroun. Coll. Mono. Hydrol.

MESRES-ORSTOM, Paris, 9 : 733p

10) PAM/CARE/BADANG-CONSULT. 1997. Etude sur la situation de la sécurité

alimentaire et de la pauvreté dans les zones défavorisées des provinces

septentrionales et de Yaoundé et Douala, Yaoundé.

11) Samé-Ekobo, A. 1997. Santé, Climat et Environnement au Cameroun. Editions

Jutey Sciences, Yaoundé Cameroun. 329p.

12) Suchel, L.1987. Les climats du Cameroun. Thèse de Doctorat. Univ. St.

Etienne, France, 1186p.

13) Yaya M., Noé W. et Magalie C. 2003. L’oignon camerounais, une filière fragile

qui se développe.


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ANNEXE

rapport definitif de la mission d’inventaire...

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