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DigitalResources Electronic Survey Report 2017-007 Rapport d'Enquête Sociolinguistique : Première Evaluation Parmi les Mpiemo Daniel Duke

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DigitalResources Electronic Survey Report 2017-007

Rapport d'Enquête Sociolinguistique : Première Evaluation Parmi les Mpiemo

Daniel Duke

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Rapport d'Enquête Sociolinguistique :

Première Evaluation Parmi les Mpiemo

Daniel Duke

SIL International® 2017

SIL Electronic Survey Report 2017-007, May 2017 © 2017 SIL International® All rights reserved

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Résumé

Le but principal de cette enquête était d'avoir un premier aperçu de la situation sociolinguistique du mpiemo [ISO 639-3 mcx] en tenant compte de la situation dialectale, du bilinguisme en sango ainsi que de la viabilité de la langue. Ceci en vue de la standardisation possible de la langue et de la proposition d'un dialecte comme dialecte de référence standard.

L'enquête a été menée par un groupe de chercheurs de la SIL composé de Elisée Moéhama, Michael Buchanan et Daniel Duke. Elle a eu lieu du 20 au 30 novembre 1995.

Abstract

The primary goal of this survey was to gain an overview of the sociolinguistic situation of the Mpiemo language [ISO 639-3 mcx] taking into account the dialect situation and bilingualism proficiency in the Sango language as well as the viability of the Mpiemo language. A dialect that might best be a reference standard was proposed in view of possible standardization of the language. The investigation was conducted in November 1995 by a group of SIL researchers composed of Elisha Moéhama, Michael Buchanan and Daniel Duke.

(This early Rapid Appraisal survey report written some time ago deserves to be made available even at this late date. Conditions were such that it was not published when originally written. The reader is cautioned that more recent research may exist. Historical data is quite valuable as it provides a basis for a longitudinal analysis and helps us understand both the trajectory and pace of change as compared with more recent studies.—Editor)

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Contents

1 Introduction 1.1 Arrière-plan et classification 1.2 But de l'enquête

2 Methodologie 2.1 Première évaluation 2.2 Le test de bilinguisme « SRT » 2.3 Exécution de l'enquête

2.3.1 Date et enquêteurs 2.3.2 Choix des villages

3 Resultats et evaluations 3.1 Situation dialectale et relation avec les parlers proches

3.1.1 Etendue et homogénéité 3.1.2 Relations avec les parlers proches : Intercompréhension et attitudes. 3.1.3 Commentaire

3.2 Bilinguisme 3.2.1 Compétence en sango : Tests SRT 3.2.2 Attitude envers le sango

3.3 Viabilité de la langue 3.3.1 Usage de la langue 3.3.2 Attitude envers la langue maternelle 3.3.3 Facteurs démographiques et sociaux 3.3.4 Commentaire

4 Conclusion et recommandations Appendice A : Niveau de bilinguisme d'une communauté en sango et viabilité de la langue locale Appendice B : Questionnaires Appendice C : SRT résultats Références

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1 Introduction

1.1 Arrière-plan et classification

Le mpiemo est parlé en RCA dans la préfecture de Sangha-Mbaéré, plus précisément aux environs de Nola, sur les routes Nola-Yokadouma (Cameroun) et Bilolo-Salo. On trouve aussi des Mpiemo au Cameroun (nord et sud de Yokadouma) et dans quelques villages aux environs de Gamboula (préfecture de Mambéré-Kadéï).

L'Ethnologue (Grimes 1992 : 212) présente le mpiemo comme langue bantoue et indique un nombre total de 41.000 locuteurs, dont 35.000 en République Centrafricaine.

L'ALC (Atlas Linguistique de Centrafrique, 1984) présente le mpiemo comme un dialecte de l'ensemble dialectal MPO présenté sous le numéro 300, soit comme langue bantoue de groupe « maka-njem » (A80 de Guthrie 1959), de la famille Bénoué-Congo, appartenant au phylum Niger-Kordofan.

ALCAM (Atlas Linguistique du Cameroun, 1983) a proposé le glossonyme standard de mpo [431] pour désigner l'ensemble des parlers mezime, mpobyen, popyeet, mpopo (=mpompo), bageto, kunabeeb (=kunabimbe), mpyemo (=mpiemo), mpomam, essel (=bekwel), et bijugi (=bijuki).

ALAC Congo (Atlas Linguistique du Congo 1987 : 23) a noté que le mpiemo est : « classé généralement dans le groupe makaa-ndziem en A 86c. Selon quelques informateurs se disant locuteurs-natifs, rencontrés à Ouesso, le mpyemo serait plus proche du pomo (donc du groupe kako A90) que de groupe makaa A80…. A rapprocher du dialecte mpyemo de la langue mpo (431 in ALAC-Cameroun). »

Le recensement de 1988 présente le mpiemo sous le numéro 20. Selon les données de ce recensement le nombre total des locuteurs du mpiemo en RCA est de 17.098. De ce nombre, 12.576 se trouvent dans la sous-préfecture de Nola, préfecture de Sangha-Mbaéré.

Nous présentons ci-dessous la classification ALC (1984).

phylum : niger-kordofan

sous-phylum : niger-congo

famille : bénoué-congo

branche : bantoïde

sous-branche : bantou

groupe : bantou A bantou C bantou D langue mpo [300] ngando [321] kari [380] (=mpiemo et bijuki) mbati [322] bodo [390] mbomitaba [330] pande [340] A90 ngondi [350] kako [311 aka [360] pomo [312 bobangi [370]

La Société Internationale de Linguistique au Cameroun a fait une étude sociolinguistique sur les Mpiemo au Cameroun (Beavon et Johnson 1989). Laurent-Justin Wanabenetsia a écrit une dissertation (1984) sur l'hospitalité dans la culture et la tradition mpiemo. Il a aussi collaboré avec Keith Beavon de la SIL au Cameroun pour faire une étude préliminaire sur la phonologie du mpiemo (manuscrit, 1978).

Maurice Djenda et Gerhard Kubik ont transcrit une histoire mpiemo qui a été publiée en 1971. Une traduction des quatre Evangiles en mpiemo a été effectuée par Gilbert Ankouma, Joseph Apang, et Lydia Lunstrom de la Mission Baptiste Suédoise. Ils l'ont publiée en 1978.

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1.2 But de l'enquête

Le but principal de cette enquête était d'avoir un premier aperçu de la situation sociolinguistique du mpiemo en tenant compte de la situation dialectale, du bilinguisme en sango ainsi que de la viabilité de la langue. Ceci en vue de la standardisation possible de la langue et de la proposition d'un dialecte comme dialecte de référence standard.

Cette enquête sociolinguistique s'inscrit aussi dans le cadre d'un programme de recherche défini en accord de coopération entre le gouvernement de la République Centrafricaine et la SIL. Elle constitue en fait, la phase initiale de ce programme de recherche dans les langues locales. En effet selon l'article 5 du protocole d'accord, ce programme de recherche couvre une étude approfondie du sango et des autres langues locales ainsi que la préparation de matériaux d'alphabétisation en vue de la promotion du sango d'une part, et du développement des langues locales d'autre part.

En ce qui concerne le mpiemo, une traduction des quatre Evangiles a été publiée en 1978. Un des buts de cette enquête était donc aussi de réévaluer la situation du mpiemo en tenant compte des traductions déjà existantes.

2 Methodologie

2.1 Première évaluation

La méthode utilisée lors de cette enquête est la méthode de la première évaluation en anglais Rapid Appraisal, qui a été conçue dans le but de collecter des informations permettant d'avoir une vue globale de la situation sociolinguistique dans un laps de temps relativement court. A cet effet un questionnaire de groupe, un questionnaire individuel, un questionnaire pour les responsables d'église et un questionnaire pour les maîtres d'école sont les moyens utilisés pour recueillir les informations. A ceci s'ajoutent les informations informelles recueillies auprès des autorités locales et des personnes sensées connaître la situation du parler en question.

Selon les résultats, une première évaluation sera suivie de tests ultérieurs plus approfondis. Notons que lors d'une première évaluation, la recherche est concentrée sur trois domaines sociolinguistiques, à savoir :

1) La situation dialectale et les relations linguistiques avec les parlers proches, ainsi que les attitudes envers ces parlers.

2) Le niveau du bilinguisme dans une ou plusieurs langues secondes répandues dans toute la région et les attitudes envers ces langues.

3) La viabilité de la langue à long terme, révélée par l'usage des langues et l'attitude envers la langue maternelle.

Une enquête de ce genre doit être menée dans au moins deux villages, afin que les informations recueillies dans un premier village puissent être confirmées par celles reçues dans le deuxième village. A chaque endroit on utilise le questionnaire de groupe avec les autorités du village et les habitants rassemblés. Au cas où certaines informations auraient besoin d'être approfondies, on utilise les questionnaires individuels avec au moins dix personnes. Le questionnaire pour les dirigeants d'église et le questionnaire pour le maître d'école révèlent l'usage des langues dans ces domaines.

2.2 Le test de bilinguisme « SRT »

Le niveau de bilinguisme en sango et en français. Le test SRT (de l'anglais Sentence Repetition Test) consiste en une série de 15 phrases à répéter par

le sujet testé. Le principe qui est à la base de ce test est qu'il existe une certaine corrélation entre l'aptitude à répéter les phrases entendues et la maîtrise de la langue proprement dite. Plus le sujet maîtrise une langue seconde, plus il sera capable de répéter des phrases longues et complexes. Le SRT a l'avantage de fournir des résultats relativement fiables dans un laps de temps très court (entre 5 et 10 minutes par sujet). Pour une description plus détaillée, voir Radloff (1991).

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La version français du test SRT a été développée par la SIL au Cameroun en 1991 (Stalder et Bagwell 1993). La version sango a été développée par la SIL en RCA (Karan 1993).

Si l'on veut obtenir des résultats qui soient représentatifs de l'ensemble de la communauté, il est nécessaire de procéder à l'échantillonnage en appliquant une méthode qui donne à chaque individu les mêmes chances d'être choisi. C'est ce qu'on appelle le « prélèvement d'échantillons au hasard » (en anglais : random sampling).

Pour diverses raisons il est difficile d'appliquer cette méthode dans le cadre de nos premières évaluations et c'est la raison pour laquelle nous avons développé la stratégie suivante : dans le cadre de l'interview de groupe, nous faisons appel à des volontaires tout en étant conscients que ceux qui se présentent pour faire le test sont généralement ceux qui ont l'impression qu'ils savent le sango. Cette manière de procéder à l'échantillonnage nous a paru intéressante et utile dans le cadre d'une première évaluation, dont le but n'est pas de déterminer le niveau de bilinguisme de toute la communauté, mais simplement d'avoir une idée de la situation. Si donc en faisant appel à des volontaires on peut admettre que ceux qui se présentent pour le test sont certainement ceux qui maîtrisent le mieux le sango et qui se sentent suffisamment à l'aise avec leur niveau de sango pour se prêter à ce genre d'exercice, on obtiendra une idée du niveau de ceux du groupe qui parlent le mieux le sango, ce qui est indice important pour compléter les informations récoltées par le moyen des questionnaires. Le niveau réel sera plutôt au-dessous de nos résultats.

2.3 Exécution de l'enquête

2.3.1 Date et enquêteurs

L'enquête a été menée par un groupe de chercheurs de la SIL composé de Elisée Moéhama, Michael Buchanan et Daniel Duke. Elle a eu lieu du 20 au 30 novembre 1995.

2.3.2 Choix des villages

Pour le choix des villages, nous nous basons sur les données du dictionnaire des villages et les données du recensement de 1988. Nous avons essayé de présélectionner quelques villages qui réunissent les conditions nécessaires pour une enquête de ce genre (première évaluation) à savoir :

1 La grande majorité de la population doit être du groupe linguistique en question. 2 Les villages doivent avoir entre 100 et 400 habitants. Ceci nous garantit un effectif suffisant pour

l'interview de groupe tout en assurant qu'un certain nombre de gens n'auront pas participé à l'interview de groupe et seront disponibles pour l'interview individuelle, le cas échéant. Un des villages doit être situé au bord de la grande route ou proche d'un centre urbain, tandis que l'autre doit être plus reculé afin de nous permettre de comparer l'influence du sango dans les deux endroits.

3 Les villages doivent avoir une école avec cycle complet, ce qui permet d'effectuer les tests de bilinguisme dans les classes CE1 et CM2. En fait, les écoles au village étaient fermées pendant cette période à cause de la fête du 1 décembre, ce qui nous a empêché de faire des tests de bilinguisme dans le cadre des écoles.

La seconde étape dans le choix des villages est le contact avec les autorités de la localité. En fait nous avons pris contact avec le sous-préfet de Nola et son entourage, afin d'avoir leur recommandation sur les villages qui, selon eux, répondraient à nos critères, sans pour autant leur dire quels villages nous avions sélectionnés avant. C'est alors que nous avons pu retenir les villages qui conviennent.

Une première évaluation doit se faire dans au moins deux villages. Pour cette enquête, notre choix s'est porté sur :

1 Bilolo (Adoumandjali) : Situé sur la route Nola-Yokadouma à 26 km. à l'ouest de Nola. Bilolo compte une population de 794 habitants, essentiellement Mpiemo. C'est le village mpiemo le plus central (situé au croisement des deux axes où habitent la majorité des Mpiemo). On y

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trouvent un hôpital, une grande école, le centre de la paroisse catholique, et le siège du chef du canton. Nous avons choisi Bilolo comme village représentatif du centre de la région mpiemo.

2 Satouba : Situé à 67 km. de Nola sur la route Bilolo-Salo (40 km au sud de Bilolo) il compte 115 habitants, essentiellement Mpiemo. Nous avons choisi Satouba comme village représentatif de l'extrême sud de la région mpiemo.

Lors de cette enquête, les interviews ont été menées en sango et en français. Les interviewés ont eu des débats et discussions entre eux surtout en mpiemo mais aussi en sango. Les réponses nous ont par contre toujours été données en sango ou en français.

3 Resultats et evaluations

3.1 Situation dialectale et relation avec les parlers proches

3.1.1 Etendue et homogénéité

Les informations reçues sur le terrain ont confirmé nos recherches préliminaires concernant la situation des Mpiemo. Ceux-ci ont effectivement pour centre l'axe entre Nola et Yokadouma (Cameroun). Leurs limites avec les autres groupes ethniques sont assez claires. Même s'ils n'ont pas beaucoup de contact au-delà de la frontière, les Mpiemo de RCA ont pu confirmer ce que les Mpiemo du Cameroun avaient rapporté concernant leur étendue (Beavon et Johnson 1989).

Les limites sont : – Sur l'axe Nola-Yokadouma – Sur la route forestière Bilolo-Salo – Au Cameroun, au nord de Yokadouma jusqu'à Kelemba, et au sud jusqu'à Tembé – Quelques villages autour de Gamboula (pas mentionnés par les Camerounais)

Récemment, beaucoup de Mpiemo sont partis travailler dans les scieries vers Bayanga et Lidjumbo, où ils cohabitent avec d'autres peuples.

Nous avons aussi pu confirmer l'existence des sous-groupes suivants : – Jasua (au Cameroun, au nord de Yokadouma) – Bijuki (au Cameroun, autour de Yokadouma, et en RCA jusqu'à Ziendi) – Ziendi (autour de Ziendi) – Mpiakombo (de Bilolo jusqu'à Nola) – Bikung (Anam et Mboy) – Kwakpili (de Bilolo jusqu'à Salo) – Bamba (autour de Gamboula)

Il ne nous a pas été possible de déterminer exactement ce que sont ce sous-groupes, si ce sont simplement des noms de clans ou s'il s'agit d'autre chose. Répondre à cette question aurait dépassé le cadre de cette enquête qui n'est qu'une première évaluation. Les interviewés ont insisté sur le fait qu'il n'y a pas de distinction dialectale entre eux, bien qu'il y ait des petites variations. Les gens s'indentifient en premier lieu comme Mpiemo et confirment ensuite leur appartenance à l'un des sous-groupes mentionnés. Le groupe bijuki a été traité comme variété linguistique du mpo par ALC (1984 : 38) : « Le bijuki et le mpiemo sont deux dialectes d'un ensemble dialectale… mpo. » Les interviewés ont toutefois considéré les Bijuki comme étant un sous-groupe de l'ethnie Mpiemo. Cette impression est aussi ressortie de l'enquête effectuée au Cameroun (Beavon et Johnson 1989). Les groupes qui se situent aux extrémités de l'aire linguistique mpiemo, c'est-à-dire les Jasua et les Bamba, se sont mélangés avec d'autres ethnies et ils ont développé des traits distinctifs dans leur manière de parler au contact d'autres langues (le kako et le gbaya). Ces variations n'empêchent pas l'intercompréhension, mais elles pourraient poser quelques problèmes si l'on choisissait le jasua ou le bamba comme dialecte de référence standard. Les groupes Bijuki et Mpiakombo semblent avoir plus de prestige que les autres (selon les réponses reçues lors de la présente enquête et aussi celle de la SIL au Cameroun). Selon Beavon et Johnson (1989), le majorité des Mpiemo sont Bijuki, et cette variété est favorisée même par les responsables des églises en RCA. Les gens

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avec qui nous avons parlé ont plutôt favorisé la variété mpiakombo. En tout cas, ils ont toujours affirmé l'homogénéité de la langue mpiemo.

La région mpiemo, c'est-à-dire les axes Nola-Yokadouma et Bilolo-Salo, est très homogène, mis à part les alentours immédiats des scieries. La SIL au Cameroun a estimé qu'il y avait un total de 85 villages mpiemo (Beavon et Johnson 1989 : 1)

3.1.2 Relations avec les parlers proches : Intercompréhension et attitudes.

En réponse à la question « quelles langues comprenez-vous ?, » les Mpiemo ont mentionné les parlers suivants : sangha-sangha, kpinga, ngbenkonzo, mpompo, kunabimbe (qu'ils appellent kunabimbo). Les deux derniers (le mpompo et le kunabimbe) appartiennent au mpo du Cameroun.

3.1.2.1 Intercompréhension

Etant donné la classification de l'ALC, présentant le mpiemo comme dialecte de mpo, une langue bantoue A80 (cf. Arrière-plan et classification de la langue), nous avons choisi de vérifier l'intercompréhension du mpiemo avec les autres parlers de mpo et d'autres langues bantoues A80 et A90. Comme il y a des langues dans ces groupes apparentés qui sont en train d'être développées, il se pourrait que les Mpiemo puissent profiter du travail déjà effectué en utilisant les matériaux produits dans une de ces langues.

Les questions 1.4 à 10 et 1.22 nous ont permis de recueillir les informations suivantes :

Mpo [ALC 300, ALCAM 431] 1.Dans les interviews, les gens ont mentionné trois variétés de mpo (mpompo, bekwel, et kunabimbe) comme langues semblables au mpiemo. Avec les locuteurs de ces variétés ils se parlent en langue maternelle, et ils se comprennent.

Mpompo [ALCAM 431] 2.Les Mpompo sont les voisins directs des Mpiemo du Cameroun, et les relations entre leurs langues ont été étudiées lors de l'enquête de la SIL au Cameroun (Beavon et Johnson 1989). Dans les deux villages, les gens ont été d'accord pour dire que le mpompo est compris même par les enfants. Lors de l'enquête effectuée par la SIL au Cameroun on a fait écouter des textes enregistrés en mpompo aux Mpiemo du Cameroun. Ces tests RTT (anglais Recorded Test Testing) ont indiqué une compréhension élévée (94 % des réponses justes) du mpompo. Il s'agit cependant plutôt d'une compréhension acquise par le contact (voir Beavon et Johnson 1989 : 3–4).

Bekwel [ALAC Congo 124, ALCAM 431] 3.La SIL au Congo a commencé un projet en bekwel (esel), et la question se pose donc de savoir si des adaptations éventuelles des matériels produits en bekwel pourraient peut-être être envisagées. Dans les deux villages, les gens ont dit que le bekwel (du Congo) est peu compris par les enfants. A Satouba, ils ont ajouté que le bekwel « a des complications. »

Kunabimbe [ALCAM 431] 4.Par rapport au kunabimbe, les enfants de Bilolo peuvent le comprendre, mais pas ceux de Satouba. A Satouba ils ont dit que le kunabimbe était « compliqué. » En tout cas, dans les deux villages, les gens ont dit que c'est le mpompo qu'ils comprennent le mieux, ensuite le kunabimbe puis le bekwel.

Nzime [ALCAM 432] 5.Nos interviewés n'avaient pas du tout entendu parler des Nzime. Lors de l'enquête menée au Cameroun on a fait écouter des textes en nzime aux Mpiemo du Cameroun, et les résulats ont montré qu'il y a une certaine intercompréhension entre ces deux parlers (86 % des réponses justes). Ce pourcentage indique que les Mpiemo du Cameroun pourraient probablement utiliser du matériel écrit en nzime.

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Kako [ALC 311, ALCAM 440] 6.Les gens interviewés ont dit qu'ils peuvent parler en langue maternelle avec les Kako, et qu'ils se comprennent jusqu'à un certain point. Un enfant Mpiemo ne peut cependant pas comprendre le kako, et même les adultes utilisent quelquefois le sango avec eux.

3.1.2.2 Attitudes

En général, les Mpiemo ne se sentent pas très proches des autres groupes apparentés (groupes A80 et 90 de la classification de Guthrie) placés au Cameroun et au Congo. Ils forment cependant une unité avec les Mpiemo du Cameroun. A Bilolo, les gens ont dit former un même peuple avec les Sangha-Sangha et les Kunabimbe. A Satouba par contre, ils disaient ne pas former un même peuple avec ces groupes. La clarification de cette situation, surtout par rapport aux Sangha-Sangha, aurait dépassé le cadre de cette première évaluation.

3.1.3 Commentaire

Nous n'avons pas reçu une confirmation de l'assertion selon laquelle il y aurait une intercompréhension immédiate entre les parlers mpo (ALCAM 1983:104). En fait, les gens interviewés n'avaient pas une grande connaissance des langues du Cameroun ou celles du Congo. Il faudrait faire des tests ultérieurs pour savoir s'il serait possible pour eux d'utiliser du matériel produit en nzime.

3.2 Bilinguisme

Traiter du bilinguisme revient à considérer la situation des langues secondes répandues dans la région, ceci pour essayer d'obtenir une idée du niveau de compétence et des attitudes envers les langues en question. Nous nous sommes intéressés au sango, langue nationale parlée sur presque tout le territoire de la RCA et utilisée comme langue religieuse dans beaucoup de dénominations chrétiennes.

3.2.1 Compétence en sango : Tests SRT

Dans les deux villages, nous nous sommes rendu compte que tous les gens ne parlent pas bien le sango, surtout des personnes âgées et les enfants. Le niveau de sango est cependant assez élevé chez les jeunes et les adultes. Les gens ont affirmé qu'ils ne parlent pas le sango tous les jours. Ils ne le parlent que quand il y a parmi eux des étrangers ou des visiteurs qui ne parlent pas le mpiemo. Quelques enfants apprennent le sango avant d'aller à l'école mais leur langue préférée est le mpiemo.

En faisant appel à des volontaires pour le test de bilinguisme nous étions conscients que nous n'aurions pas une distribution régulière ou représentative de l'ensemble de la communauté. En effet ce sont surtout les jeunes gens avec « un bon niveau » de sango qui ont osé se présenter pour le test.

Les résultats des tests de bilinguisme ne sont pas tellement représentatifs du niveau du bilinguisme de l'ensemble de la communauté, mais indiquent plutôt le niveau de ceux qui parlent le mieux le sango.

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Tableau 1. Corrélation entre les niveaux FSI et les scores du test SRT en sango (Karan 1993)

Scores Sango SRT

Niveaux FSI

0–9 0 10–12 0+ 13–15 1 16–18 1+ 19–22 2 23–25 2+ 26–29 3 30–32 3+ 33–36 4 37–45 4+

Voici les scores obtenus dans les deux villages (sur une échelle allant de 0 à 45 points) :

Tableau 2. Les scores obtenus dans Bilolo et Satouba

Bilolo Satouba Total SRT 25.1 22.9 23.8 FSI 2+ 2+ 2+ Nombre de sujets 7 10 17

Voici la distribution selon l'âge :

Tableau 3. La distribution selon l'âge

Age 0–25 26–34 > 35 Total Moyenne SRT 22,6 29,8 21,0 23,8 Niveau FSIa 2+ 3+ 2 2+ Nombre de sujets 8 4 5 17 a FSI Niveau de bilingue compétence, mis au point par la U.S. Foreign Service Institute

3.2.2 Attitude envers le sango

Il s'est dégagé à travers l'interview de groupe une assez bonne attitude envers le sango. Pour les Mpiemo, le sango est une langue de communication interethnique. Ils ont exprimé cela en disant : « Pour parler avec les étrangers » ou bien « pour parler avec ceux qui ne parlent pas mpiemo. »

Bien que les plus jeunes et les vieux ne parlent pas bien le sango, ils le comprennent ; bien que les gens affirment ne pas parler sango tous les jours, l'attitude envers le sango est positive. En réponse à la question « Si un jeune parlait le sango à la maison, est-ce que les vieux seraient malheureux ? » (quest.1.32), les vieux de Bilolo ont dit non, parce que c'est la langue nationale que tout le monde connaît. Les vieux de Satouba, cependant, « ne seraient pas contents » de cette situation, parce que « le sango est trop informel. » Pour ces vieux, le sango est un instrument pratique, mais ils n'ont pas d'attachement affectif pour la langue en soi.

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3.3 Viabilité de la langue

La question est de savoir si dans un avenir lointain la langue mpiemo sera toujours parlée ou pas. Bien qu'il soit difficile de cerner cette question assez complexe dans un laps de temps aussi court, certaines questions peuvent cependant nous fournir des indices, soit en révélant des attitudes envers la langue (questions : 1.24, 1.29, et 2.18, 2.26), soit en révélant des schèmes d'usage de la langue. Il est également difficile de prévoir tous les facteurs qui pourraient entrer en ligne de compte et être déterminants pour l'avenir de la langue à long terme, mais néanmoins, les réponses obtenues aux questions relatives à l'usage de langues et aux attitudes (questions : 1.13, 1.29, 2.17, 2.23) nous permettent de présenter un premier aperçu de la situation.

3.3.1 Usage de la langue

Au foyer

Dans les interviews de groupe, les gens nous ont dit que, dans la famille, c'est surtout le mpiemo qui est parlé. Quelquefois les jeunes parlent aussi le sango à la maison. La plupart des enfants apprennent d'abord le mpiemo et puis le sango, à l'âge scolaire.

Au village

Le mpiemo est parlé le plus souvent au village. Les étrangers qui restent longtemps dans le village ne sont pas nombreux, et ils apprennent le mpiemo. La plupart des étrangers viennent seulement pour acheter des choses, par exemple des marchands musulmans.

A l'église

Le sango domine à l'église, mais le mpiemo est aussi utilisé. La prédication chez les Baptistes se fait souvent en mpiemo, et sinon il y a une interprétation phrase-à-phrase. Ce n'est pas le cas chez les catholiques et les apostoliques, qui n'utilisent que le sango. Il existe une traduction des quatre Evangiles en mpiemo ; quelquefois les Baptistes l'utilisent pendant le culte. Autrement, dans toutes les églises, on fait un résumé en mpiemo après avoir lu le texte biblique en sango. Les chants sont en mpiemo et en autres langues. La prière publique se fait en sango et en mpiemo. Les annonces se font toujours en mpiemo, et les gens parlent le mpiemo dans les cellules de prière.

Il est rare que les gens utilisent les Ecritures en mpiemo, bien qu'il existe une traduction des quatre Evangiles et un livre de cantiques. Les exemplaires ne sont pas nombreux au village, et la plupart de gens ne savent pas les lire. Beaucoup se plaigne de la traduction comme étant difficile à comprendre (la traduction des exemplaires trop littérale du français), mais d'autres insistent qu'elle est claire. Tout le monde était d'accord pour dire qu'il est nécessaire d'avoir un programme d'alphabétisation en mpiemo.

A l'école

A l'école les enfants parlent le sango et le mpiemo avec leurs amis. Les parents s'adressent aux maîtres en sango, même si le maître est Mpiemo.

Au marché

Au marché de Bilolo, on utilise les deux langues : sango et mpiemo. Au marché de Nola, on n'utilise que le sango, sauf quand la personne qui vend est Mpiemo. Les prix sont donnés en sango et le marchandage se fait aussi en sango.

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3.3.2 Attitude envers la langue maternelle

Dans les deux villages les gens ont exprimé une attitude positive envers leur langue maternelle. Dans l'interview de groupe, les discussions entre les interviewés ont eu lieu en mpiemo. Tous sont fiers du mpiemo ; même les jeunes pensent qu'ils le parlent bien, quand bien même ils le mélangent avec le sango ou le français. Les gens ont dit que leur langue ne va jamais cesser d'être parlée, même dans un avenir lointain. A la question : « dans quelle langue est-ce que vous préfériez lire et écrire ? » ils ont insisté sur le mpiemo. Ils sont très intéressés à continuer le développement de leur langue.

3.3.3 Facteurs démographiques et sociaux

3.3.3.1 Migration et exode

La région mpiemo est une zone avec beaucoup de sociétés de bois et des chantiers de diamants. C'est là un facteur qui empêche l'exode des jeunes vers les grandes villes. Il a été exprimé que les gens voyagent beaucoup mais qu'ils ne s'absentent pas longtemps ; ils reviennent toujours. Il y a peu de jeunes gens qui quittent le village pour s'installer ailleurs. Les gens qui quittent le village le font soit pour les études, soit pour le travail, mais ils reviennent toujours.

3.3.3.2 Mariages mixtes

Il nous a été dit qu'il y a beaucoup de mariages mixtes. Il y a beaucoup d'autres ethnies habitant près des scieries, et ils se marient librement. Il y a aussi des « Arabes » qui épousent les femmes Mpiemo, mais les hommes Mpiemo ne veulent pas se marier avec une femme musulmane.

3.3.3.3 Infrastructures

Comme nous l'avons déjà dit, il y a beaucoup de sociétés dans la zone Mpiemo, ce qui rend possible le bon maintien des routes. L'accès dans la région mpiemo en RCA n'est cependant pas très facile à cause du manque de bacs publiques.

3.3.4 Commentaire

Les commentaires ci-dessus nous montrent qu'il n'y a pas beaucoup de facteurs qui puissent empêcher la viabilité du mpiemo. Le mpiemo est parlé au sein de la famille et du village, et les enfants l'apprennent avant le sango. L'attitude positive envers le mpiemo est soutenue par les habitudes d'usage des langues qui favorisent la langue maternelle. Aussi la situation sociale est stable et homogène, qui n'indique pas de grands changements dans l'avenir prévisible. Cela nous amène à conclure que la viabilité du mpiemo à long terme semble certaine.

4 Conclusion et recommandations

Les résultats de cette première évaluation peuvent se résumer dans les conclusions suivantes : 1. Bien qu'il y ait des petites variations, le mpiemo se présente comme une entité linguistique

homogène et distincte des autres parlers qui l'entourent. Il est parlé par un peuple ayant une identité propre. Le mpiemo est parlé dans la préfecture de Sangha-Mambaeré et aussi au Cameroun. Il y a des nuances entre les sous-groupes, mais cela n'est pas pertinent pour constituer une distinction dialectale. Le mpiemo peut donc être considéré comme langue en soi. En ce qui concerne le bijuki, il ne s'agit pas tellement d'un dialecte du mpo mais plutôt du parler d'un sous-groupe Mpiemo.

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2. Il semble y avoir une certaine intercompréhension avec les autres parlers du groupe mpo (se trouvant hors de la RCA), mais les gens ne connaissaient pas suffisamment ces langues parlées au Cameroun et au Congo pour se prononcer avec certitude sur l'intercompréhension. Il faudrait prévoir des tests ultérieurs pour savoir si les Mpiemo pourraient utiliser les matériaux en nzime (Cameroun).

3. Le niveau de bilinguisme en sango n'est pas très élévé à part chez quelques jeunes hommes. Les vieux ne le maîtrisent pas du tout. La plupart des enfants ne l'apprennent qu'à l'âge scolaire. Dans presque tous les domaines d'usage, c'est le mpiemo qui domine. Dans l'ensemble, le niveau du sango nous a semblé relativement bas, et c'est seulement une minorité qui atteint un niveau de sango moyen.

4. L'impression générale qui ressort de cette Première Evaluation est que la viabilité du mpiemo est certaine.

5. Recommandation pour l'ALC : au lieu de mentionner le mpo avec les dialectes mpiemo et bijuki, ne mentionner que le mpiemo en tant que langue bantoue A80.

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Appendice A : Niveau de bilinguisme d'une communauté en sango et viabilité de la langue locale

A. Quatre catégories de bilinguisme en sango

1 Elevé : Le niveau de sango de la majorité de la population atteint un niveau FSI de 3 ou plus. Il y a des gens qui parlent le sango comme première langue.

2 Moyen (majorité) : Le niveau de la plupart de la population atteint un niveau FSI se situant autour de 2+.

3 Moyen (minorité) : Le niveau de certains groupes de la population atteint un niveau FSI se situant autour de 2+, mais le niveau de la majorité est inférieur (entre 1 et 2).

4 Bas : Bien qu'il existe quelques individus qui maîtrisent le sango, la population en général ne le parle pratiquement pas.

B. Trois degrés de viabilité d'une langue locale

1 Certaine : Une minorité atteint un niveau de sango moyen ou toute la population est sur un niveau bas. La langue locale est très appréciée et bien parlée aussi parmi les jeunes et les enfants. Dans le cadre du culte on traduit la prédication ou on donne un résumé en langue locale.

2 Incertaine : La plus grande partie de la population parle le sango sur un niveau moyen. La langue locale est toujours appréciée et parlée par tout le monde, mais les enfants parlent bien le sango et l'apprennent à l'âge préscolaire. Le sango est parlé parmi les jeunes entre eux. Le culte n'est plus systématiquement traduit, sauf parfois les annonces.

3 Peu probable : La plupart de la population a un niveau de sango élevé. Il y a même des gens qui le parlent comment première langue. Les enfants apprennent très souvent d'abord le sango et la langue locale bien plus tard (6–10 ans). Le sango domine dans les conversations, surtout parmi les jeunes.

N.B. : Nous sommes conscients du fait que le niveau de bilinguisme et la viabilité d'une langue d'une aire linguistique donnée peuvent varier, mais nous pensons que la situation que nous présentons est assez représentative du milieu rural.

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Appendice B : Questionnaires

1. Questionnaire de groupe

Situation dialectale et relations avec les parlers proches

Etendue et homogénéité de la région (Voir carte de la région) 1.1. Quels sont les villages dont la majorité des gens parlent la LQ ? (Langue en question)

Na yâ tî âködörö wa sï mîngi tî âzo nî atene yângâ tï LQ ? Encercler les villages où la grande majorité des gens parlent la LQ Mettre entre parenthèses les noms des villages où les gens ne sont pas sûrs Encadrer les villages où l'on trouve plusieurs langues différentes, dont la LQ Souligner les villages où l'on parle une langue différente de la LQ et noter le nom de celle-ci à côté.

1.2. Est-ce qu'il existe d'autres villages ailleurs, très loin d'ici, où les gens parlent la LQ ? Âmbênî ködörö ayeke yongôro na ndo sô, sô âzo nî atene yângâ tî LQ ? Comment les appelez-vous ? Me âla dï ïrï nî ndê ? ïrï nî nye ? Quels sont les liens entre vous ? Est-ce que vous avez la même racine ? Est-ce que vous les recevez comme membres de votre famille ? Pöpö tî âla na âzo nî kâ ayeke töngana nye ? Ngunda tî âla ayeke ôko ? Âla sâra famille na âzo nî ?

1.3. Est-ce que dans tous les villages qu'on vient de citer, on parle LQ de la même façon ? Na yâ tî âködörö sô kûê ï fa fadë ge sô âzo nî atene yângâ tî LQ lêgëôko töngana tî âla ? (Si la réponse est positive : ) Si vous entendez parler quelqu'un de [NOM D'UN village éloigné où l'on parle LQ], est-ce qu'en entendant sa façon de parler vous pouvez reconnaître d'où il vient ? Peut-être mbênî zo tî NOM DU VILLAGE LOIN asï na popo tî ï, si lo commencer tî sâra tene na LQ. Töngana âla mä lêgë tî tënëngö LQ tî lo, est-ce que âla peut tî hînga atene sô LQ tî ndo töngasô laâ ?

1.4. Est-ce que vous considérez ceux qui ne parlent pas de la même façon quand même comme des GQ ? (groupe en question). Âla bâa kamême âzo sô asâra tënë lêgëôko töngana GQ ?

1.5. Où parle-t-on mieux la LQ, la vraie LQ ? Pourquoi ? Na ndo wa sï âzo atene yângâ tî LQ nzönî na lëgë nî, tâa LQ ? Ndâlï tî nye ? Si je veux apprendre le vrai LQ, qui est clair, où est-ce que je dois aller ? Töngana mbï yê tî manda tâa LQ, sô avuru nzönî, alîngbi mbï gue na ndo wa ? (S'il y a plusieurs dialectes bien distincts, on peut poser la question suivante : ) Quel est le dialecte que vous aimez le mieux ? Pourquoi ? Na popo tî âkêtê yângâ tî ködörö sô ï fa fadë ge sô, sô wa laâ âla yê mîngi ? Ndâlï tî nye ? (Les gens vont probablement citer leur propre dialecte. On peut alors insister : ) Et après ? Na pekônî ?

Relation avec les parlers proches (voir Tableau p. 7)

1.6. Quelles sont les langues qui ressemblent à votre langue ? Âyângâ tî ködörö wa laâ sï akpâ tërê na yângâ tî ködörö tî âla ?

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1.7. Etes-vous déjà allés à RV (région d'une variété proche) ? Est-ce que vous avez déjà rencontré des GV (gens du groupe qui parle la variété proche) ? Âla sï na RV awe ? Âla wara tërê na ambênî GV awe ?

1.8. Quelle langue parlez-vous avec les GV ? Dans quelle langue répondent-ils ? Yângâ tî nye laâ âla tene na âzo nî ? Âzo akiri tene na ï na yângâ tî nye ?

(Si la langue attendue n'a pas été mentionnée, on peut insister : ) Parlez-vous aussi la LQ / le sango ? Âla tene yângâ tî LQ / sango ngâ ?

1.9. Est-ce qu'un enfant d'ici âgé de six ans peut comprendre les gens de RV ? Sinon, à partir de quel âge pourrait-il être en mesure de les comprendre ? Na ndo sô ge, âmôlengê tî ngû omenë alîngbi tî mä tënë tî âzo tî RV ? Töngana lo mä äpe, na ngû ôke sï lo lîngbi tî mä ? (Parfois, surtout s'il s'agit d'un parler qui est susceptible d'être choisi comme standard possible, on peut encore vérifier : ) Est-ce que les gens de VL (village loin) comprennent aussi la VP (variété proche) ? Âzo tî VL amä ngâ yângâ tî VP ?

1.10. Quels sont les liens entre vous ? Est-ce que vous avez la même racine ? Est-ce que vous les recevez comme membres de votre famille ? Popo tî âla na âzo nî kâ ayeke töngana nye ? Ngunda tî âla ayeke ôko ? Âla sâra famille na âzo nî ?

1.11. (Après avoir traité tous les parlers : ) Parmi tous ces parlers (citer les parlers), lesquels comprenez-vous très bien, lesquels comprenez-vous moins bien ? Na popo tî ayângâ tî ködörö sô kûê, (CITER LES PARLERS), ayângâ tî ködörö wa ayeke ndûru na ï (sô ï mä nzönî), ayângâ tî ködörö wa ayö (sô ï mä kûê apë) ?

1.12. Parmi tous ces parlers, lequel est-ce que vous aimez le mieux ? Pourquoi ? Na popo tî âyângâ tî ködörö sô, sô wa laâ sï âla yê mîngi ? Ndâlï tî nye ?

Bilinguisme et viabilité

Usage des Langues

1.13. Quelles sont les langues que vous parlez bien ? Âyângâ tî ködörö wa laâ âla tene nzönî ?` (Si à part du sango une autre langue seconde est citée, on peut vérfier si les gens loin de la frontière linguistique ont aussi appris à parler la langue en question : ) Est-ce que les gens de VL (village loin) parlent aussi le LS (langue seconde en question) ? Âzo tî VL amä ngâ yângâ tî LS ? (En plus il faudrait aussi poser les questions 1.13. et 1.14. pour LS, non pas seulement pour le sango)

1.14. Est-ce que vous parlez le sango chaque jour ou seulement de temps en temps ? Avec qui le parlez-vous ? Âla tene yângâ tî sango lâkûe wala gï na mbênî tângo ? Âla yeke tene na zo wa ?

1.15. Est-ce que tout le monde parle bien le sango ? Âzo kûê tî ködörö sô atene yângâ tî sango nzönî ?

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Si nous considérons tous les gens du village : les jeunes hommes, les jeunes filles, les hommes adultes, les femmes adultes, les hommes âgés et les femmes âgées (6 groupes), quel groupe parle le mieux le sango ? Quel groupe le parle le moins bien ? Töngana ï bâa âzo kûê tî ködörö tî ï, âmasêka kôlï, âmasêka wâlï, âkota zo kôlï na wâlï, na âbabâ na âmamâ sô afatigué awe. Na popo tî âgroupe sô kûê, groupe wa laâ atene sango nzönî mîngi ? Groupe wa laâ atene sango nzönî kûê äpe ?

1.16. Quelle est la langue que les enfants de ce village apprennent en premier ? Yângâ tî ködörö wa laâ âmôlengê tî ködörö sô amanda kôzo ?

1.17. A quel âge est-ce que les enfants parlent bien le sango ? Y en a-t-il beaucoup qui l'apprennent avant d'aller à l'école ? Na ngû ôke sï âmôlengê atene sango nzönî ? Ayeke âmôlengê mîngi laâ amanda yângâ ti sango nzönî kôzo sï âla gue na dambëtï ?

1.18. Lorsque les enfants qui ne vont pas encore à l'école jouent ensemble, quelle langue parlent-ils entre eux ? Töngana âmôlengê sô âde tî gue na dambëtï äpe asâra ngîâ, âla tene yângâ tî nye na pöpö tî âla ?

1.19. A l'école, pendant la récréation, quelle langue les enfants utilisent-ils pour jouer ensemble ? Na l'école, na tângo tî recreation, âmôlengê asâra tene na popo tî âla na yângâ tî nye ?

1.20. Est-ce que beaucoup d'enfants de ce village vont à l'école ? S'ils n'y vont pas, pourquoi ? Où se trouve l'école la plus proche ? Âmôlengê tî ködörö sô mîngi ague na dambëtï ? Töngana âla gue äpe, ayeke ndâlï tî nye ? Dambëtï tî âla ayeke na ndo wa ?

1.21. Quelle est la langue que vous utilisez le plus souvent Yângâ tî ködörö wa laâ âla tene mîngi – à la maison / na yângâ da – avec les enfants / na âmôlengê – avec les vieux / na âbabâ na âmamâ

1.22. – au village, si vous vous rencontrez / töngana âla wara tërê na yâ tî ködörö – les jeunes entre eux / âjeunes na popo tî âla – lors d'une réunion officielle, p.ex. si le chef vous appelle pour un palabre / na kötä bûnbgi, töngana makûnzi aîri âla tî tene ngbanga

1.23. – au marché / na garä – si le vendeur est aussi GQ / töngana zo tî kängö yê ayeke zo tî GQ

1.24. – lorsque les parents vont voir le maître d'école (si le maître parle aussi LQ) töngana babâ ague tî bâa maître / töngana maître nî ayeke ngâ LQ – pour parler avec qqn du gouvernement (si la personne est aussi du GQ) tî sâra tene na mbênî zo tî gouvernement / töngana zo nî ngâ ayeke GQ

1.25. – à l'église / na da tî Nzapä – lors de la prédication / na fängö tënë – pour les chants / na hëngö bîâ – si les gens prient / töngana âzo ôko ôko âsambêla – pour les annonces / na töngö mbëlä (âannonces, âtokua) – dans les cellules ou mouvements / na yâ tî âkëtë bûnbgi töngana bûnbgi tî sambêla wala tî J.E.A.

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1.26. Quelles églises sont présentes dans le village ? Est-ce qu'il y a d'autres dénominations dans des villages proches ? Est-ce que l'usage des langues est le même dans toutes les églises ? Eglise wa laâ ayeke na yâ tî ködörö sô ? Âmbênî ayeke na yâ tî mbênî ködörö sô ayeke ndûrû na ï ge ? Est-ce que na yâ tî Âeglises kûê sô âzo nî asâra tene na lêgë sô âla fa na ï fafadësô ?

Attitudes envers les langues

1.27. Quelle langue est-ce que vous aimez le mieux ? Pourquoi ? Yângâ tî ködörö wa laâ sï âla yê mîngi ? Ndâlï tî nye ? (On peut insister sur la langue qu'ils n'ont pas citée : ) Est-ce que vous aimez aussi l'autre langue ? Pourquoi ? Âla yê ngâ yânga tî autre langue ? Ndâlï tî nye ?

1.28. Quelle langue vous donne plus d'importance… Yângâ tî ködörö wa laâ töngana mo tene nî asâra sï âzo ane mo mîngi…. à Bangui / töngana mo yeke na Bangui au village / töngana mo yeke na ködörö

1.29. Connaissez-vous des GQ qui ne parlent plus la LQ, mais seulement le sango ? Où vivent ces gens ? Y en a-t-il aussi dans le village ? Âla hînga âmbênî zo sô ândö ayeke tene yângâ tî LQ me fadësô âla zîa lêgë tî tënëngö nî tî tene gï yângâ tî sango ? Âla längö na ndo wa ? Âmbênî ayeke na yâ tî ködörö tî ï ? Qu'est-ce que vous pensez de ces gens qui ont cessé de parler LQ ? Est-ce que c'est une bonne chose ? Pourquoi ? Âla pensêe nye na ndo tî âzo sô azîa lêgë tî tënëngö yângâ tî ködörö tî âla ? Yê sô âla yeke sâra ayeke nzönî yê ? Ndâlï tî nye ?

1.30. Est-ce qu'il y a des GQ qui parlent mal le LQ ? Qui ? Âmbênî zo ayeke sô atene yângâ tî LQ nzönï äpe ?Ayeke âzo wa ?

1.31. Est-ce que même les jeunes ici parlent la LQ correctement, comme on doit la parler ? Est-ce qu'ils la mélangent avec du sango et du français ? S'ils mélangent, qu'est-ce que vous en pensez ? Âpendere na ndo sô atene yângâ tî LQ nzönî na lêgë nî ? Töngana âjeunes atene yângâ tî ködörö tî ï, est-ce que âla zîa sango na français da mîngi ? Töngana âla mélanger yângâ tî ködörö tî ï mîngi, na bê tî ï, sô yeke nzönî wala ayeke sïönî ?

1.32. Si un jeune parlait le sango à la maison, est-ce que les vieux en seraient malheureux ? Töngana mbênî pendere atene yângâ tî sango na da, fadë bê tî âmbakôro aso ?

1.33. Les jeunes sont-ils fiers de votre langue ? Bê tî âpendere anzere ndâlï tî yângâ tî ködörö tî âla ?

1.34. Dans un avenir très lointain, pensez-vous que les gens vont cesser de parler la LQ et parler seulement le sango ? Gbândä, fadë âzo azîa lêgë tî tënëngö yângâ tî LQ tî tene gï yângâ tï sango ? (Si la réponse est négative, on peut renforcer : ) Même quand les enfants de ce village deviendront adultes et auront eux-mêmes des enfants, pensez-vous que ces enfants parleront encore votre langue ? Töngana âmôlengê tî ködörö sô akono, sï âla ngâ adü âmôlengê, fadë âmôlengê nî atene yângâ tî ködörö tî âla ?

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Est-ce que c'est une bonne chose ou une mauvaise chose ? Na bê tî ï, sô ayeke nzönî wala ayeke sïönî ? Ndâlï tî nye ?

1.35. Nous avons parlé de beaucoup de langues, la LQ, les parlers proches, le sango. Parmi toutes ces langues, dans quelle langue est-ce que vous aimeriez apprendre à lire ? I sâra tene mîngi na ndo tî âyângâ tî ködörö ndê ndê, na ndo tî LQ, na ndo tî [citer les PARLERS PROCHES], na ndo tî sango ngâ. Tî bê tî âla, fadë âla soro yângâ tî ködörö wa tîtene âla manda tî dïko mbëtï na nî ? (Probablement les gens citeront la langue maternelle. On peut continuer : ) Si ce n'est pas possible de produire des livres en LQ, quelle langue est-ce que vous choisiriez en deuxième position, en troisième position ? Töngana lêgë tî lëkëngö mbëtï na LQ ayeke äpe, fadë âla soro yângâ tî nye na place nî ? Na pekôni ? (Si les gens ne mentionnent pas une langue à laquelle on s'est attendue, on la cite : ) Seriez-vous aussi d'accord de lire en LQ/SANGO/AUTRE DIALECTE ? Fadë âla yê daâ tî dîko mbëtï na yângâ tî LQ/SANGO/AUTRE DIALECTE ngâ ?

1.36. Y a-t-il déjà eu un programme d'alphabétisation pour les adultes ? Qui l'a initié ? Quelle était la participation ? Fängö mbëtï na âkötä zo abaâ gïgï na ndo sô awe ? Zo wa laâ wala bûngbi tî nye laâ acommencer programme nî ? Âzo amanda mbëtï kâ mîngi ? Wüngö tî âzo nî ayeke ôke ? S'il y avait un programme dans ce village, est-ce que vous seriez prêt à y participer ? Töngana lêgë ayeke tî sâra mbênî programme tî fängö mbëtï na âkötä zo na ködörö sô, fadë âla yê da tî gä tî manda mbëtï ?

Facteurs sociaux

Population mixte au village, mariages mixtes

1.37. Y a-t-il beaucoup de gens d'ailleurs qui viennent dans ce village ? D'où viennent-ils ? Qu'est-ce qu'ils viennent faire ? Âzo tî âmbênî ndo yongôro agä na ködörö sô ngâ ? Âla löndö na ndo wa ? Âla gä tî sara nye ? Apprennent-ils votre langue ? Est-ce que vous apprenez aussi leur langue ? Est-ce que leurs enfants apprennent votre langue ? Âla manda yângâ tî ködörö tî ï ? Wala ï manda yângâ tî ködörö tî âla ? Âmôlengê tî âla amanda yângâ tî ködörö tî ï ?

1.38. Y a-t-il beaucoup de personnes du village qui épousent des gens d'autres groupes ? De quels groupes ? Âzo tî ködörö tî âla mîngi ayeke mû terê na âzo tî mbênî marâ ndê ? Tî marâ wa ? Quelle langue apprennent les enfants de ces gens-la vôtre ou celle de l'autre ethnie ? Yângâ tî ködörö wa laâ sï âmôlengê tî âzo nî amanda ? Yângâ tî ködörö tî ï wala yângâ tî ködörö tî marâ ndê ?

Migrations

1.39. Les gens de ce village se rendent-ils souvent dans les grandes villes comme Bangui ? Qui sont-ils-plutôt les jeunes ou plutôt les adultes ou bien tout le monde ? Les femmes aussi ?

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Âzo tî ködörö sô ague lâkûe na âkötä ködörö töngana Bangui ? Ayeke âzo wa ? Gï âjeunes, gï akötä zo, wala zo kûê ? Âwâlï ngâ ? Dans quel but s'y rendent-ils ? Âla gue ndâlï tî nye ?

1.40. Est-ce qu'il y a aussi des gens qui vont s'établir définitivement en ville ? Âmbênî zo ayeke sô ague tî sâra ködörö na ville bîanî ? Que font les jeunes du village ? Y en a-t-il beaucoup qui partent pour s'établir en ville ou est-ce que la plupart restent au village ? Ajeunes asâra nye ? Âla gue mîngi na ville tî sâra ködörö kâ wala âla ngbâ mîngi na ködörö ge ?

1.41. Est-ce qu'il y a des gens qui reviennent vivre au village ? Pourquoi ? Âmbênî zo alöndö na ville akîri na ködörö bîanî ? Ndâlï tî nye ?

Usage officiel ou public de la langue

1.42. Est-ce que vous avez déjà vu quelque chose d'écrit en LQ ? Âla baâ mbênî mbëtï sô asû nî na yângâ tî LQ awe ?

1.43. Connaissez-vous des gens qui ont écrit quelque chose sur le LQ ou sur les GQ ? Peut-être un Blanc est-il arrivé pour faire des recherches et écrire un livre qui dit : « Les GQ sont tels et tels, leur langue est comme ça. » Âla hînga âmbênî zo sô asâra mbëtï na ndö tî GQ awe ? Peut-être mbênî munzû agä tî gï ndo na ndö tî GQ, sï lo sâra mbênî mbëtï sô atene : ÂGQ ayeke töngasô, lâkûê âla sâra töngasô, yângâ tî ködörö tî âla ague töngasô. Âla ma tënë sô awe ?

Information démographique

1.44. Nous savons que votre nom est GQ. Mais, est-ce qu'il y a d'autres noms que vous utilisez pour parler de vous-mêmes ? Est-ce qu'il y a un autre nom, que vos voisins utilisent pour vous ? Ou le gouvernement ? I hînga atene ïrï tî âla ayeke GQ. Me mbênî ïrï ndê sô âla yeke îri ka na terê tî âla ayeke daä ? Wala mbênî ïrï ayeke sô âzo sô ayeke ndurü na âla ayeke ïrï ka na âla ? Wala azo tî govoroma ?

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Abréviations :

LQ = nom de la langue locale qui fait l'objet de l'enquête (Langue en Question) GQ = nom du groupe qui fait l'objet de l'enquête (Groupe en Question) VL = nom d'un village où on parle LQ mais qui se trouve loin du village actuel (Village Loin) VP = nom d'une Variété Proche RV = Région d'une Variété proche GV = Groupe qui parle une Variété proche LS = Langue Seconde

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Tableau recapitulatif des parlers proches

Nom de la langue (1.7.)

Langue utilisée (1.8.)

Enfant (1.9.)

Liens (1.10.) Proximité (1.11.)

Commentaires

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2. Questionnaire individuel 1.6.94

2.1. Avez-vous participé à l'interview de groupe ? Mo yeke fadë na pöpö tî âzo sô ï hûnda ätënë na âla (bîrï/fadë) sô ?

2.2. Quelle est la langue maternelle de votre père ? De votre mère ? De votre conjoint ? Yângâ tî ködörö tî babâ tî mo ayeke nye ? Tî mamâ tî mo ? Tî kôlï / wâlï tî mo ?

2.3. Citez les endroits où vous avez habité pendant au moins un an de votre vie. Pendant combien de temps ? Quelles langues y parliez-vous ? Fa âködörö sô mo dutï daâ ahön ngû ôko ! Mo dutï daâ ngû ôke ? Yângâ tî ködörö wa laâ mo tene ?

Endroits Temps passé Langues parlées

Dialectologie

2.4. Etes-vous déjà allés à RV (région d'une variété proche) ? Est-ce que vous avez déjà rencontré des GV (gens du groupe qui parle la variété proche) ? Âla sï na RV awe ? Âla wara terê na ambênî GV awe ?

2.5. Quelle langue parlez-vous avec les GV ? Dans quelle langue vous répondent-ils ? Yângâ tî nye laâ âla tene na âzo nî ? Âzo akiri tene na âla na yângâ tî nye ? (Si la langue attendue n'a pas été mentionnée, on peut insister : ) Parlez-vous aussi la LQ / le sango ? Âla tene yângâ tî LQ / sango ngâ ?

2.6. Est-ce qu'un enfant d'ici âgé de six ans peut comprendre les gens de RV ? Sinon, à partir de quel âge pourrait-il être en mesure de les comprendre ? Na ndo sô ge, âmôlengê tî ngû omenë alîngbi tî mä tënë tî âzo tî RV ? Töngana lo mä äpe, na ngû ôke sï lo lîngbi tî mä ?

2.7. Aimeriez-vous que votre fille / petite-fille épouse un GV ? Fadë mo yê daä tîtene môlengê tî mo tî wâlï, wala âta tî mo tî wâlï amû kôlï sô lo yeke tî lo GV ?

2.8. Pouvez-vous toujours comprendre les gens qui parlent la VP (variété proche) ? Même des plaisanteries et des proverbes ? Fadë mo mä tënë kûê sô âzo atene na yângâ tî VP ? Même âtene tî ngîâ na âmbai wala tölï kûê ?

Langue lg utilisée (2.5) Enfant (2.6) Mariage (2.7) Compréhension (2.8)

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2.9. Où parle-t-on mieux la LQ, la vraie LQ ? Pourquoi ? Na ndo wa sï âzo atene yângâ tî LQ nzönî na lëgë nî, tâa LQ ? Ndâlï tî nye ? Si je veux apprendre le vrai LQ, qui est clair, où est-ce que je dois aller ? Töngana mbï yê tî manda tâa LQ, sô avuru nzönî, alîngbi mbï gue na ndo wa ? (S'il y a plusieurs dialectes bien distincts au sein du groupe, on demande : ) Parmi les dialectes [CITER LES DIALECTES], lequel aimez-vous le mieux ? En deuxième lieu ? Na popo tî âkêtê yângâ tî ködörö sô, [CITER LES DIALECTS], sô wa laâ mo yê mîngi ? Na pekônî ?

(Pour les parlers proches on demade : ) Parmi tous ces parlers, [CITER LES PARLERS PROCHES] lequel est-ce que vous aimez le mieux ? En deuxième lieu ? Na popo tî âyângâ tî ködörö sô, [CITER LES PARLERS PROCHES], sô wa laâ sï mo yê mîngi ? Na pekônî ?

Bilinguisme et viabilite

Usage des langues

2.10. Quelles sont les langues que vous parlez bien et quelles sont les langues que vous parlez un peu? Âyângâ tî ködörö wa laâ mo tene nzönî ? Sô wa laâ mo tene mîngî äpe ?

2.11. Quelles sont les langues que vous parliez à la maison lorsque vous étiez enfant ? Âyângâ tî ködörö wa laâ mo tene na yângâ dâ na tângo sô mo ngba môlengê ?

2.12. (S'ils parlaient plus d'une langue : ) Laquelle avez-vous appris d'abord ? Sô wa laâ mo manda kôzo ? A quel âge avez-vous appris la LS (LANGUE SECONDE) ? Mo sï na ngû ôke sï mo tene yângâ tî LS nzönî ?

2.13. Est-ce que vous parlez le sango chaque jour ou seulement de temps en temps ? Avec qui le parlez-vous ? Mo tene yângâ tî sango lâkûe wala gï na mbênî tângo ? Mo yeke tene na zo wa ?

2.14. Est-ce qu'il y a des gens qui le parlent chaque jour ? Qui ? Âmbênî zo ayeke sô atene nî lâkûê ? Zowa ?

2.15. Etes-vous allés à l'école ? Jusqu'en quelle classe ? Mo gue na da mbeti ? Mo sï na da ôke ?

2.16. Quelle est la langue que vous utilisez le plus souvent ? Yângâ tî ködörö wa laâ mo tene mîngi ? – à la maison / na yângâ da – avec votre conjoint / na kôlï / wâlï tî mo – avec les enfants / na âmôlengê – avec les vieux / na âbabâ na âmamâ

2.17. - lorsque vous comptez rapidement quelque chose pour vous-mêmes töngana mo diko hüngö tî mbênî yê na lörö gï mo ôko

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– dans votre prière personnelle / töngana mo yeke sambêla mo ôko – lorsque vous vous disputez avec quelqu'un / töngana mo papa na mbênî zo

2.18. – au village, avec des amis / na âkamarâde tî mo na ködörö – lorsque vous racontez une histoire traditonnelle töngana mo tene tere – lors d'une réunion officielle, p.ex. si le chef vous appelle pour un palabre / na kötä bûnbgi, töngana makûnzi aîri âla tî tene ngbanga

2.19. – au marché / na garä – si le vendeur est aussi GQ / töngana zo ti kängö yê ayeke GQ

Attitudes envers les langues

2.20. Quelle langue est-ce que vous aimez le mieux ? Pourquoi ? Yângâ tî ködörö wa laâ sï mo yê mîngi ? Ndâlï tî nye ? (On peut insister sur la langue qu'ils n'ont pas citée : ) Est-ce que vous aimez aussi l'autre langue ? Pourquoi ? Mo yê ngâ yânga tî autre langue ? Ndâlï tî nye ?

2.21. Quelle est la langue que vos enfants devraient apprendre en premier lieu ? Yângâ tî ködörö wa laâ mo yê môlengê tî mo amanda kôzo ?

2.22. Quelle est la langue qu'il est le mieux d'utiliser lors des funérailles ? N'utilisez-vous jamais une autre langue aux funérailles ? Yângâ tî ködörö wa laâ ayeke nzönî tî toto na kûâ ? Mo lîngbi tî tene mbênî yângâ tî ködörö ndê na ndo tî kûâ äpe ?

2.23. Quelle est la langue qu'il est le mieux d'utiliser pour chanter des chants traditionnels ? Yângâ tî ködörö wa laâ ayeke nzönî tî hë na bîâ tî ködörö ?

2.24. Est-ce que ce serait mieux de chanter en LQ à l'église ? Ayeke nzönî tî hë bîâ na LQ na da tî Nzäpä ?

2.25. Est-ce que vous pensez que le LQ est aussi bien que n'importe quelle autre langue ? Yângâ tî LQ ayeke ngâ nzönî töngana âyângâ tî ködörö kûê ? Et le sango ? Ka sango ?

2.26. Pouvez-vous toujours comprendre les gens qui parlent le sango ? Même des plaisanteries et des proverbes ? Fadë mo mä tënë kûê sô âzo atene na yângâ tî sango ? Même âtene tî ngîâ na âmbai wala tölï kûê ?

2.27. Quelle langue vous donne plus d'importance… Yângâ tî ködörö wa laâ töngana mo tene nî asâra sï âzo ane mo mîngi…. à Bangui / töngana mo yeke na Bangui au village / töngana mo yeke na ködörö

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2.28. Nous avons parlé de beaucoup de langues, la LQ, les parlers proches, le sango. Parmi toutes ces langues, dans quelle langue est-ce que vous aimeriez apprendre à lire ? I sâra tene mîngi na ndo tî âyângâ tî ködörö ndê ndê, na ndo tî LQ, na ndo tî PARLERS PROCHES, na ndo tî sango kûê. Tî bê tî mo, fadë mo soro yângâ tî ködörö wa tîtene mo manda tî dïko mbëtï na yâ nî ? (Probablement les gens citeront la langue maternelle. On peut continuer : ) Si ce n'est pas possible de produire des livres en LQ, quelle langue est-ce que vous choisiriez en deuxième position, en troisième position ? Töngana lêgë tî lëkëngö mbëtï na LQ ayeke äpe, fadë mo soro yângâ tî ködörö tî nye na place nî ? Na pekôni ?

2.29. Si vous aviez la possibilité de suivre un cours pour apprendre à lire et à écrire le LQ, est-ce que vous le feriez ? Töngana lêgë ayeke fadë, tî manda tî dîko na tî sü mbëtï na LQ, fadë mo yê daä tî manda ?

______________________________________________________________________

Sexe : ___________________________________ Age : _____________________________________________________ Dans quelle église allez-vous ? ___________________________________________________________________ (Mo gue na da tî Nzäpa wa ? ) Enquêteur : ____________________________________________________________________________________________ Date : ________________________________ Lieu : _____________________________________________________ Langue utilisée pendant l'interview : ____________________________________________________________ Impression du niveau de sango de l'interviewé(e) : _________________________________________

______________________________________________________________________

Abréviations :

LQ = nom de la langue locale qui fait l'objet de l'enquête (Langue en Question) GQ = nom du groupe qui fait l'objet de l'enquête (Groupe en Question) VL = nom d'un village où on parle LQ mais qui se trouve loin du village actuel (Village Loin) VP = nom d'une Variété proche RV = Région d'une Variété proche GV = Groupe qui parle une Variété proche LS = Langue Seconde

3. Questionnaire pour les dirigeants d'églises 1.6.94

3.0. Nom de l'église : ____________________________________________________________ ïrï tî da Nzapä nî nye ?

Usage religieux de la langue

3.1. Quelle est la langue la plus utilisée à l'église pour : Yângâ tî nye laâ âla tene mîngi na da tî Nzapä ?

a) lire les Ecritures dïköngö mbëtï tî Nzapä

b) la liturgie kamba tî culte

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c) le chant hëngö bîâ

d) le sermon fängö tënë

e) la prière na sambêla

f) les annonces töngö mbëlä

3.2. Quand vous traduisez pendant le culte, est-ce que c'est une traduction phrase-par-phrase ou plutôt un résumé à la fin ? Töngana âla kîri na pekô tî âtënë sô âla fa na culte, âla kîr na pekô tî âtënë nî ôko na ôko kûê, wala gï âkötä tënë nî laâ âl kîr na pekônî ?

3.3. Lorsque les Ecritures sont lues à l'église, sont-elles aussi interprétées en LQ (LANGUE EN QUESTION) ? Sont-elles mêmes traduites par écrit à l'avance ? Töngana pasteur ayeke dîko mbëtï tî Nzapä na dimâsi, mbênî zo akîri na pekô tî âverset nî na yângâ tî LQ ? Asû âverset nî kôzonî na mbëtï (na yângâ tî LQ) ?

3.4. La LQ est-elle parfois utilisée dans le cadre des réunions publiques de l'église ? Mbênî lâ, âla tene yângâ tî LQ na yâ tî âkötä bûngbi tî Eglise ?

3.5. Quelles ethnies sont représentées dans votre église ? Est-ce qu'il y a beaucoup de gens d'autres ethnies ? Na yâ tî Eglise tî âla, âmarâ wa ayeke da ? Âzo tî âmarâ ndê ndê ayeke mîngi ?

Littérature existante dans la langue

(Si le pasteur n'a pas participé à l'interview de groupe)

3.6. Existe-t-il du matériel écrit en LQ tel que portions des Ecritures ou livres de chants ? Âmbëtï ti Nzapä na âmbëtï tî bîâ sô asâra na yângâ tî LQ ayeke daä ?

3.7. Y a-t-il des gens d'ici qui travaillent à la mise par écrit de la langue ? Existe-t-il un comité de langue ? Âmbênî zo ayeke ge, sô âsara kua tî süngö yângâ tî ködörö na mbëtï ? Mbênî bûngbi sô abâa tënë tî yângâ tî ködörö ayeke ?

3.8. Connaissez-vous des gens qui ont écrit quelque chose sur le LQ ou sur les GQ ? Peut-être un Blanc est-il arrivé pour faire des recherches et écrire un livre qui dit : « Les GQ sont tels et tels, leur langue et comme ça. » Âla hînga âmbênî zo sô asâra mbëtï na ndö tî GQ awe ? Peut-être mbênî mundzû agä tî gï ndo na ndö tî GQ, sï lo sâra mbênî mbëtï sô atene : ÂGQ ayeke töngasô, lâkûê âla sâra töngasô, yângâ tî ködörö tî âla ague töngasô. Âla ma tënë sô awe ?

Renseignements sur les églises locales

3.9. Quand est-ce que cette église a été établie (dans ce village) ? Da tî Nzapä sô abâa gîgî lâwa ?

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3.10. Quel est le nombre des membres de votre église ? Wüngö tî âzo nî kûê ayeke ôke ?

3.11. Est-ce qu'il y a une population musulmane dans ce village ? Âzo tî Nzapä tî âArâbo ayeke na ködörö sô ?

3.12. Est-ce qu'il y a des gens de GQ qui se sont convertis à l'Islam ? Combien ? Qui ? Âmbênî GQ ayeke sô agä muselman awe ? Âla yeke mîngi ? Ayeke zo wa ?

____________________________________________________________________

Abréviations :

LQ = nom de la langue locale qui fait l'objet de l'enquête (Langue en Question) GQ = nom du groupe qui fait l'objet de l'enquête (Groupe en Question)

4. Questionnaire pour les maîtres d'école

4.1. Jusqu'à quel niveau les cours sont-ils dispensés dans cette école ? Dambëtï tî âla asî na da ôke ?

4.2. Quel est l'effectif de chaque classe ? CP 1, CP 2, CE 1, etc Na ya tî classe ôko âmôlengê ayeke ôke : Tî CP 1 ayeke ôke ? CP 2, CE 1 etc.

CI = CP 1 CP 2 CE 1 CE 2 CM 1 CM 2

4.3. Quel est le pourcentage des ëlèves qui appartiennent au GQ ? Âmôlengê ti GQ ayeke mîngi na dambëtï sô wala âla yeke mîngi äpe ? Wüngö tî âmôlengê ti GQ na yâ tî classe ôko ayeke ôke ?

4.4. Est-ce que vous avez l'impression que la plupart des enfants du GQ viennent à l'école ? S'ils ne viennent pas, quelle en est la raison ? Âmôlengê tî GQ agä na dambëtï ? Töngana âla gä äpe ndânî ayeke nye ?

4.5. Dans un rayon de combien de kilomètres les enfants viennent-ils à l'école ? Âmôlengê nî alöndö yongôro sï âla yeke gä na dambëtï sô ?

4.6. Combien d'enfants continuent leur scolarité après avoir terminé l'école ici ? Où doivent-ils se rendre ? Âmôlengê ôke laâ ayeke pûsu mändängö mbëtï tî âla ayo n pekônî sô âla hûnzi l'école ge ? Âla yeke gue ka na ndowa ?

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4.7. Quelle langue utilisez-vous le plus souvent en classe ? Quelle langue utilisez-vous si les enfants ne vous comprennent pas ? Est-ce que vous utilisez aussi parfois la LQ ? Yângâ tî nye laâ âla yeke tene mîngi na dambëtï ? Töngana âmôlengê nî amä yê sô âla fa äpe, âla tene yângâ tî nye na âla ? Mbênî lâ âla tënë LQ na âla ngâ ?

4.8. Quelle(s) langue(s) utilisez-vous le plus souvent pendant la récréation pour parler avec les enfants ? Yângâ tî nye laâ âla yeke sâra ka na tënë na âmôlengê na tângo tî récréation ?

4.9. Quelle langue les enfants parlent-ils le plus souvent entre eux pendant la récréation ? Yângâ tî nye laâ âmôlengê atënë mîngi na pöpö tî âla na tângo tî récréation ?

4.10. Quel est en général le niveau de sango des enfants qui entrent à l'école ? Sängö tî âmôlengô sô ague na l'école finî finî ayeke töngana nye ? Âla tene sängö nzönî ? Âla tene sängö nzönî äpe ? Wala âla tene sängö äpe ? Lorsque les enfants quittent l'école, est-ce qu'ils maîtrisent le sango ? Na tângo sô âmôlengê azîa l'école, âla hînga sängö nzönî ?

4.11. Quelle est votre impression du niveau de sango de la population de ce village en général ? Tënë tî bê tî âla na ndö tî hïngängö sängö tî âzo tî ködörö sô ayeke töngana nye ?

____________________________________________________________________

Langue maternelle du maître :_____________________________________________________________________ (yângâ tî ködörö tî wafängö mbëtï) Nombre d'années passées dans le village :_______________________________________________________ (Mo dutï na ködörö sô asâra ngû ôke ? )

____________________________________________________________________

Abréviations :

LQ= nom de la langue qui fait l'objet de l'enquête (Langue en Question) GQ= nom du groupe qui fait l'objet de l'enquête (Groupe en Question)

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Appendice C : SRT résultats

Résultats du CE1 Nola Centre

# Sexe Scores Sango SRT

Niveaux FSI

Scores Français SRT

Niveaux FSI Vécu en Bangui ?

Langue maternelle

1 M 22 2 8 1 non mpiemo 2 M 21 2 7 1 non mpiemo 3 M 27 3 11 1+ non mpiemo 4 M 28 3 12 1+ 1 an mpiemo 5 M 30 3+ 8 1 1 an mpiemo 6 F 20 2 7 1 non mpiemo 7 F 18 1+ 6 1 non mpiemo 8 F 21 2 2 0+ non mpiemo 9 F 12 0+ 2 0+ non mpiemo 10 F 28 3 14 2 non mpiemo 11 F 29 3 10 1+ 11 ans mpiemo 12 M 28 3 12 1+ non mpiemo 13 F 28 3 4 0+ 7 ans mpiemo 14 M 25 2+ 8 1 1 an mpiemo 15 M 21 2 10 1+ non mpiemo 16 M 24 2+ 4 0+ non mpiemo 17 M 19 2 8 1 non mpiemo 18 M 28 3 6 1 non mpiemo 19 M 26 3 10 1+ non sango 20 M 28 3 13 1+ non mpiemo 21 M 22 2 9 1+ non mpiemo 22 M 25 2+ 8 1 non mpiemo

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Résultats du CM2 Nola Centre

# Sexe Scores Sango SRT

Niveaux FSI Scores Français SRT

Niveaux FSI

Vécu en Bangui ?

Langue maternelle

1 F 24 2+ 19 2 non mpiemo 2 F 27 3 19 2 non mpiemo 3 F 27 3 22 2+ non mpiemo 4 M 27 3 9 1+ non mpiemo 5 M 30 3+ 16 2 non mpiemo 6 M 23 2+ 13 1+ non gbanu 7 M 27 3 0 0 non gbaya 8 M 26 3 0 0 non mpiemo 9 M 31 3+ 18 2 non bukutu 10 M 26 3 18 2 non mpiemo 11 M 26 3 14 2 non mpiemo 12 M 33 4 16 2 non mpiemo 13 M 24 3 8 1+ non arabe 14 M 38 4+ 13 1+ 14 ans sango 15 F 33 4 14 2 12 ans gbaya 16 F 35 4 13 1+ non gbaya 17 F 31 3+ 9 1+ non sango 18 F 33 4 12 1+ non sango 19 M 28 3 14 2 non kaba 20 M 35 4 15 2 8 ans gbaya

Résultats de Bilolo

# Sexe Age Scores Sango SRT

Niveaux FSI

Veçu en Ville ?

1 M 63 26 3 non 2 M 29 25 2+ 12 ans 3 M 11 31 3+ 3 ans 4 M 28 26 3 3 ans 5 M 20 24 2+ 1 an 6 M 35 23 2+ non 7 M 14 21 2 non

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Résultats de Satouba

# Sexe Age Scores Sango SRT

Niveaux FSI

Veçu en Ville ?

1 M 41 17 1+ 1 an 2 M 42 16 1+ 1 an 3 F 31 32 3+ 4 ans 4 F 37 23 2+ 10 ans 5 F 10 21 2 non 6 M 10 25 2+ 1 an 7 M 21 25 2+ 10 ans 8 M 24 36 4 1 an 9 F 10 18 1+ non 10 F 12 16 1+ 1 an

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Références

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