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République du Sénégal Rapport National sur le Développement Humain Changement climatique, Sécurité alimentaire et Développement humain 2010

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Page 1: Rapport National sur le Développement Humain · veloppement humain. Au-delà de l’acuité de la menace sur la sécurité alimentaire et par, ricochet, sur le Développement Humain,

République du Sénégal

Rapport National sur le Développement Humain

Changement climatique,

Sécurité alimentaire et

Développement humain

2010

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Rapport National sur le Développement Humain

Changement climatique,Sécurité alimentaire etDéveloppement humain

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Le principal objectif du développement est d’élargir les

choix qui s’offrent aux gens. En principe, ces choix peuvent

être infinis et peuvent varier dans le temps. Les gens atta-

chent souvent de la valeur aux réussites qui ne transparais-

sent pas du tout, ou pas immédiatement, dans les chiffres

relatifs aux revenus ou à la croissance économique : un

meilleur accès aux connaissances, une meilleure nutrition

et de meilleurs services de santé, des moyens d’existence

plus sûrs, une certaine sécurité contre la criminalité et la vio-

lence physique, du temps libre bien rempli, des libertés po-

litiques et culturelles et un sentiment de participation aux

activités de la communauté. L’objectif du développement est

de créer un environnement favorisant l’épanouissement pour

que les gens puissent jouir d’une vie longue, saine et créa-

tive

Mahbub ul Haq, Fondateur du Rapport mondial sur le développement humain

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PRÉFACE

Le présent Rapport National sur le Dé-veloppement humain (RNDH) se veut« Un outil de débat politique national

qui place le développement humain

au premier plan du programme poli-

tique national. En conséquence, il

analyse les politiques accordant les

priorités à l’individu, pour renforcer

les capacités nationales et permet de

nouer le dialogue avec les parte-

naires nationaux, tout en identifiant

les inégalités et mesurant les progrès

effectués » (PNUD, 1990). La présente édition du RNDH, compa-rée aux précédentes, est celle qui aposé le plus de défis à l’équipe d’appuitechnique et aux membres du Comité dePilotage pour deux raisons.D’une part, la célébration du cinquan-tenaire de l’indépendance du pays en2010 imprime au présent rapport unsceau particulier qui consacre la justifi-cation ou l’utilité pour un Etat, ou une na-tion, de s’arrêter un moment et demesurer le chemin parcouru, de faireune évaluation collective de sa trajec-toire et procéder aux ajustements né-cessaires pour un véritabledéveloppement durable.D’autre part, il aborde un thème qui,par sa globalité et sa complexité, par lesmenaces qu’il fait peser sur le monde etplus particulièrement sur un payscomme le Sénégal, justifie, à lui seul, leréexamen de toutes les politiques etstratégies afin de se préparer à affronterdes lendemains qu’on nous prédit trèsdifficiles. Dans ce contexte, l’équipe de rédac-tion du rapport 2009 était confrontée àplusieurs défis pour atteindre les objec-tifs de l’exercice tout en respectant lesprescriptions du PNUD et les standardsde qualité requis pour ce type de docu-ment destiné à une audience très large(Décideurs, chercheurs, citoyens).Ce travail a été effectué en essayantd’apporter un regard neutre et lucide surla problématique du changement clima-tique, de la sécurité alimentaire et du dé-

veloppement humain. Au-delà de l’acuitéde la menace sur la sécurité alimentaireet par, ricochet, sur le DéveloppementHumain, il importe d’attirer l’attention surle fait que le changement climatique a uncaractère exceptionnel et exige plus quede simples stratégies d’adaptation etd’atténuation d’effets. Il contraint lesEtats à repenser de manière systéma-tique les modèles de développement àl’échelle mondiale et particulièrementdans les pays en développementcomme le Sénégal. L’exercice a été facilité par l’exploita-tion et la synthèse des extrants de l’ate-lier de problématisation et de ladocumentation disponible sur les straté-gies mises en œuvre par le Sénégal etses partenaires, des documents de re-cherche et toute la littérature accessiblesur les questions du changement clima-tique, de la sécurité alimentaire et du dé-veloppement humain.Au PNUD, nous sommes convaincusque les résultats considérables du Rap-port serviront de socle de discussion etde dialogue des politiques impliquantl’ensemble des acteurs nationaux pourune prise en charge de la menace quefait peser le changement climatique surnos économies et sur le développementhumain.Je tiens à remercier ses auteurs, enl’occurrence le Centre de Suivi Ecolo-gique pour son appui scientifique à l’éla-boration de ce rapport, la DirectionGénérale du Plan qui a assuré la coordi-nation technique du processus, le Pro-gramme National d’Appui à la Mise enœuvre de la Stratégie Nationale de Ré-duction de la pauvreté (PRP) du Minis-tère de la Famille pour son appuitechnique et financier et l’ensemble desexperts nationaux qui ont contribué, demanière qualitative, à la réalisation decet important rapport.

Bintou DjiboCoordonateur Résident

et Représentant Résident du PNUD

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Le présent Rapport National sur le Dévelop-pement Humain (RNDH) a été réalisé en touteindépendance, au terme d’un processus parti-cipatif qui a mobilisé une expertise nationalepointue et variée : Agents de l’Administration,chercheurs et universitaires, acteurs de la so-ciété civile et du secteur privé, experts du sys-tème des Nations Unies, personnesressources. Il a été élaboré sous la directiondu Ministère de l’Economie et des Financesavec l’appui technique et financier du Pro-gramme des Nations Unies pour le Dévelop-pement (PNUD). Qu’ils reçoivent nosremerciements les plus sincères pour leursprécieuses contributions. La réalisation de ce rapport a bénéficié de

l’apport technique considérable du Centre deSuivi Ecologique (CSE) qui a réalisé les tra-vaux de collecte, d’analyse des données et derédaction de la première version du documentde base en mobilisant une équipe pluridiscipli-naire de chercheurs composée de : Pr Ama-dou Diop, Dr Alioune Dieng, Dr Jacques AndréNdione, Dr Yakham Diop, Ibrahima Diop Gaye,Mlle Ndèye Penda Sarr, Mlle Thioro CodouNiang et de Ibrahima Almamy Wade qui en aassuré la coordination aux différents stades dela production. Qu’ils trouvent ici l’expression denotre profonde gratitude et de nos sincères re-merciements pour la qualité du travail accom-pli au terme d’un engagement personnel etcollectif.Le rapport a tiré profit de l’encadrement

scientifique et technique du Comité de Pilo-tage co-présidé par la Directrice Générale duPlan, Dr Rokhaya SENE et M.Bouri Sanhouidi,ancien Coordonateur Résident du Systèmedes Nations Unies au Sénégal et Représen-tant du PNUD et dont le secrétariat techniquea été assuré par Monsieur Babacar MBAYE,ancien Directeur de la Planification nationale.La diversité des membres de ce comité a per-mis d’avoir un large consensus autour duRNDH : Présidence de la République, Direc-tions centrales, services techniques, Orga-nismes d’appui au développement,Universités, ONG, secteur privé, Société civile,personnalités indépendantes. Leur apportscientifique et technique a été déterminantdans la production du rapport qui réunit les ca-ractéristiques d’indépendance d’esprit, de per-tinence méthodologique et de profondeurd’analyse. Qu’il nous soit permis, dans ce cadre, de re-

lever la contribution de Mme Astou LôNDIAYE, MM. Luc GREGOIRE, OusmaneNDOYE et Taïb DIALLO, qui ont contribué à laformulation du thème et apporté leurs sugges-tions à la définition des termes de référencesdu rapport. Nous leur exprimons toute notrereconnaissance.Les remerciements vont également aux

membres du comité de lecture dont les travauxse sont déroulés sous la supervision tech-nique de Zeynab MBENGUE Wade, Conseil-lère Technique du Directeur Général du Plan,de Ousmane KA, coordonateur National duPRP et de Tembo Rachid Maburuki, Econo-miste Principal du PNUD, avec la participationde :

- Ibrahima SECK- Cheikhou BIAKHABY- Ousmane Sène SECK- Ousmane DIA- Elimane BA,- Waldiodio Ndiaye - Babacar DIOUF- Mouhamadou Lamine NIANG - Waly SENE

Nous tenons, également, à remercier toutesles personnes ressources dont les contribu-tions au processus d’élaboration du Rapportont permis de consolider la réflexion et peau-finer l’analyse. Les experts du HDRO/PNUD/New York, les directeurs nationaux et autresspécialistes qui ont pris une part active aux tra-vaux préliminaires dont les résultats ont servide base de discussion à l’atelier de probléma-tisation méritent, dans ce cadre, toute notre re-connaissance. Il s’agit de :

- Luc GREGOIRE- Alexis CAMPAL- Matar NIANG- NDiaye Cheikh SYLLA- Amadou Thierno GAYE- MBaye DIOP- Pascal SAGNA- Mamadou KHOUMA- Gora NDIAYE- Jacques FAYE - Rokhaya Daba FALL- NDèye Tické NDIAYE- Omar FAYE- Malang COLY - Raymond MalouNos remerciements les plus chaleureux vont

à toute l’équipe du Programme d’Appui à laRéduction de la Pauvreté (PRP), particulière-ment M. Ousmane KA, pour sa disponibilité,M. Waldiodio NDIAYE et Mme Angèle NiésorBALDE, pour l’appui technique, administratif etlogistique, tout au long des travaux.

La correction finale du rapport a été assuréepar Ousmane Adama DIA avec l’appui de Ba-bacar DIOUF.Le travail d’édition et de reprographie a été

réalisé par AVITECH IMPRESSIONS

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REMERCIEMENTS

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SIGLES ET ACRONYMES

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ADM Agence de Développement MunicipalAGOA African Growth and Opportunity ActAGRHYMET Centre de Recherche Agro Hydro météorologique du CILSSAMMA Analyse Multidisciplinaire de la Mousson AfricaineAMP Aire Marine ProtégéeANSD Agence Nationale de la Statistique et de

la DémographieASER Agence Sénégalaise pour l’Electrification RuraleBADIS Base de Données sur les Indicateurs SociauxBCI Budget consolidé d’InvestissementCC Changement ClimatiqueCCD Convention Cadre de lutte contre la désertificationCCNUCC Convention Cadre des Nations Unies sur le

Changement ClimatiqueCDDNU Commission du Développement Durable

des Nations UniesCETUD Conseil Exécutif des Transports Urbains de DakarCFD Caisse Française de Développement, devenue

Agence française de DéveloppementCL Collectivités LocalesCMAE Conférence des Ministres Africains de l’EnvironnementCNDD Commission Nationale sur le Développement DurableCNEH Commission des Nations Unies sur

les Etablissements HumainsDAPS Direction Agricole de la Prévision StatistiqueDEFCCS Direction des Eaux et Forêts, de la Chasse

et de la Conservation des SolsDH Développement HumainDSRP Document de Stratégie de Réduction de la PauvretéEPC Equivalent en produits consommablesESAM Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages ESPS Enquête de Suivi de la Pauvreté au SénégalFDTU Fonds de Développement des Transport UrbainsFECL Fonds d’Equipement des Collectivités LocalesFEM Fonds pour l’Environnement MondialGES Gaz à Effet de SerreGIEC Groupe d’Experts Intergouvernementaux sur l’Evolution du ClimatGIRE Gestion Intégrée des Ressources en EauxGOANA Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’AbondanceGRN Gestion des Ressources NaturellesICS Industries Chimiques du SénégalIDH Indice de Développement HumainINP Institut National de PédologieIPCC Intergovernmental Panel on Climate ChangeJEA Jet d’Est AfricainJICA Agence Japonaise de Coopération Internationale LOASP Loi d’Orientation Agro Sylvo-PastoraleLPDA Lettre de Politique de Développement AgricoleLPDRD Lettre de Politique de Développement Rural DécentraliséMCA Millenium Challenge AccountMINT Ministère de l’IntérieurMEPNBRLA Ministère de l’Environnement de la Protection de la Nature,

des Bassins de Rétention et des Lacs ArtificielsNEPAD Nouveau Partenariat Africain pour le DéveloppementOCB Organisation Communautaire de baseOMD Objectifs du Millénaire pour le DéveloppementOMM Organisation Météorologique MondialeOMVG Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie

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SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN - 2010 9

OUA Organisation de l’Union AfricainePAC Programme d’Appui aux CommunesPADELU Programme d’Appui au Développement Local et UrbainPAFS Plan d’Action Forestier du SénégalPAPEL Projet d’Appui à l’ElevagePAST Programme d’Ajustement Sectoriel des TransportsPCAE Politique Commune d’Amélioration de l’EnvironnementPDEF Programme Décennal pour l’Education et la Formation,

devenu Programme de Développement de l’Education et de la Formation

PDESO Projet de Développement de l’Elevage au Sénégal OrientalPDMAS Programme de Développement des Marchés Agricoles au SénégalPEPAM Programme National d’Eau Potable

et d’Assainissement du MillénairePIB Produit Intérieur BrutPDIS Programme de Développement Intégré de la SantéPIHA Piqûres Infectées reçues par Homme par AnPMA Pays les Moins AvancéesPNAT Plan National d’Aménagement du TerritoirePNDL Programme National de Développement LocalPNBG Programme National de la Bonne GouvernancePNDS Programme National de Développement SanitairePNIR Programme National d’Infrastructures RuralesPNUD Programme des Nations Unies pour le DéveloppementPNUE Programme des Nations Unies pour l’EnvironnementPODES Plan d’Orientation et de Développement Economique et SocialPRCM Programme Régional de Conservation Marine et CôtièrePRONALIN Programme National de Lutte contre les Infections NosocomialesPRP Programme d’Appui à la Mise en Œuvre de la

Stratégie Nationale de Réduction de la PauvretéPST2 Deuxième Programme Sectoriel des TransportsRegCM Modèles climatiques régionauxSCA Stratégie de Croissance AccéléréeSNTR Stratégie Nationale de Transport RuralSODESP Société de Développement de la Zone Sylvo-PastoraleTIE Taux d’Inoculation EntomologiqueUEMOA Union Economique Monétaire Ouest Africaine

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TABLE DES MATIÈRES

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SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN - 201010

INTRODUCTION GENERALE A LA COMPLEXITE DU PHENOMENE

Chapitre 1 - Cadre conceptuel de l’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17

1.1 Le Développement humain : dimensions et mesures . . . . . . . . . . . . . . . .191.2 Le Changement climatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .221.3 La sécurité alimentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .241.3.1 La disponibilité et l’accessibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .251.3.3 La stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25

Chapitre 2 - Présentation générale du Sénégal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22

2.1 Aperçu géographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .292.2 Contexte du développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31

PREMIERE PARTIE

VULNÉRABILITÉ DU SÉNÉGAL FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ET SES CONSÉQUENCES

Chapitre 3 - Le Changement climatique et ses conséquences au Sénégal . .37

3.1 Les prédictions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .393.1.1 Températures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .393.1.2 L’humidité relative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .393.1.3 La pluviométrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .413.2 Conséquences du changement climatique au Sénégal . . . . . . . . . . . . . . .413.2.1 La zone côtière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .413.2.2 Ressources en eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .443.2.3 Conséquences sur l’agriculture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .463.2.4 Conséquence sur la pêche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .483.2.5 Conséquences sur la santé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .53

DEUXIEME PARTIE

LES IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN

Chapitre 4 - La Sécurité alimentaire : entre dépendance extérieure

et faibles capacités nationales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .63

4.1 Une forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .654.1.1 Un modèle de consommation extraverti . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .654.1.2 Le Commerce extérieur des produits agricoles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .664.2 Une agriculture extravertie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .674.2.1 Bilan céréalier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .674.2.2 Prévisions céréalières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .684.2.2.1 Situation et performances du secteur primaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .694.2.2.2 Le sous-secteur des productions végétales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .704.2.2.3 Les cultures vivrières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .704.2.3 Les cultures industrielles et d’exportation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .724.2.4 Les cultures maraîchères et fruitières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .734.2.5 Le sous-secteur de l’élevage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .744.2.6 Le sous-secteur de la pêche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .764.2.7 Le sous-secteur des productions forestières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .79

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SÉNÉGAL - RAPPORT NATIONAL

SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN - 2010 11

Chapitre 5 - Développement Humain et Changement climatique . . . . . . . . . . .83

5.1 La problématique du Développement Humain au Sénégal . . . . . . . . . . . .855.1.1 Analyse de la croissance économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .855.1.2 Traits caractéristiques de la croissance de l’économie . . . . . . . . . . . . . . .905.2 Evolution des indicateurs de développement humain . . . . . . . . . . . . . . . .925.2.4.1 Une pauvreté qui s‘accentue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .955.2.4.2 L’indice d’écart de la pauvreté : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .95

TROISIEME PARTIE :

LE DÉFI DU DÉVELOPPEMENT HUMAIN FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE : LES INSTRUMENTS DISPONIBLES AU SÉNÉGAL.

Chapitre 6 - Forces et faiblesses des politiques en cours face au

Changement Climatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .103

6.1 La politique d’aménagement du territoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1056.1.1 La politique foncière et ses implications économiques et sociales . . . . .1066.1.2 Les implications foncières des changements en perspective . . . . . . . . .1066.1.3 Les politiques d’équipement et d’infrastructures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1086.1.4 Les politiques de logement et de gestion du cadre de vie . . . . . . . . . . . .1096.1.5 Conclusion partielle sur la politique d’aménagement du territoire . . . . . .1106.2 Les politiques économiques et sociales : à la recherche d’un

développement humain durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1106.2.1 La politique agricole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1116.2.2 La politique de pêche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1126.2.3 La politique de développement de l’élevage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1136.3 Les politiques sociales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1166.3.1 La politique d’éducation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1166.3.2 La politique de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1166.3.3 La stratégie nationale pour l’égalité et l’équité de genre . . . . . . . . . . . . .1186.3.4 La politique de l’emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1186.4 Les politiques environnementales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1216.4.1 La politique forestière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1236.5 La contribution de la recherche scientifique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .123

Chapitre 7 - Conclusions et Recommandations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .125

LISTE DES ENCADRÉS- Les Gaz à effet de Serre et le Changement climatique.................................................23- Manifestions du changement climatique .......................................................................33- Témoignage de Ndèye Faye (village de Kalom) ...........................................................44- Des instruments d’évaluation à améliorer......................................................................93- Genre et changement climatique ................................................................................119

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12SÉNÉGAL - RAPPORT NATIONAL

SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN - 2010

LISTE DES TABLEAUX

- Figure 1 : L’IDH dans le monde en 2009 (PNUD, 2009) ..............................................16- Figure 2 : Echelle d’analyse de la sécurité alimentaire (adapté de FAO 1999)...........20- Figure 3 : Répartition de la population (CSE 2003)......................................................22- Figure 4 : T° Maximale et minimale selon le scénario 1 (MEPN, 2009) ......................26- Figure 5: Zones vulnérables au changement climatique.............................................29- Figure 6 : Nombre de cas de paludisme.......................................................................41- Figure 7 : Morbidité spécifique du paludisme de 2001 à 2006 (Fall, 2009) .................42- Figure 8: Maisons abandonnées à cause des inondations. Photo ISE

ISE 2005) ......................................................................................................44- Figure 9: Inondation de 2003 : cimetière au sud de Guet Ndar à

Saint Louis Source : Mémoire DESS, (M. Seck, 2003-2004) .....................44- Figure 10: Erosion côtière à Toubab Dialao, Source DEEC 2008.................................45- Figure 11: Facteurs déterminants des Modèles de Consommation Alimentaires ........48- Figure 12: Evolution des productions, disponibilité et besoins céréaliers,

en Tonne 1960-2008 (Source : DAPS)........................................................50- Figure 13: Bilan céréalier National (unité : T EPC), 1960-2008 Source : DAPS ..........51- Figure 14: Evolution comparée des superficies et des productions de céréales ........53- Figure 15: Evolution de la production d’arachide (ANSD, 2009)...................................54- Figure 16: Captures totales en 2007 (ANSD, 2008)......................................................59- Figure 17: Captures de mollusques et crustacés en 2007 (ANSD, 2008)....................59- Figure 18 : Evolution de la production de charbon de bois (ANSD, 2009) ....................61- Figure 19: IDH, alphabétisation et autosuffisance alimentaire

entre 1990 et 2007. .......................................................................................69- Figure 20: Répartition des ménages selon la pauvreté et le milieu de résidence

(Source : ANSD)............................................................................................70- Figure 21 : Proportion de ménages pauvres/non pauvres .............................................72- Figure 22 : Evolution de la création des équipements scolaires publics........................74- Figure 23 : Nombre d’écoles publiques ........- Figure 24 : Nombre de collèges publics ....... ................................................................75- Figure 25 : Nombre de lycées publics.................................................................................- Figure 26 : Nombre de salles de classes dans les écoles publiques ............................76

Tableau 1: Progrès des OMD au Sénégal.....................................................................24Tableau 2 : Estimation des conséquences d’une élévation du niveau marin de 1 m

sur deux zones littorales au Sénégal (MEPNBRLA, 2009).........................28Tableau 3: Impacts du changement climatique sur les zones littorales

(MEPNBRLA, 2009).....................................................................................29Tableau 4 : Niveau d’exploitation des espèces démersales au Sénégal.

Source (JICA, 2006, cité par Ly, 2009).....................................................35Tableau 5 : L’évolution des captures en fonction de celle des facteurs climatiques

et de l’effort de pêche (Source : Ly, 2009) ...................................................36Tableau 6: Superficies des terres susceptibles d’être perdues par érosion côtière

ou par inondation (en km2) (MEPNBRLA, 2009). .......................................34Tableau 7 : Valeur économique (en millions de $ US 1990) et population

à risque (en milliers) .....................................................................................38Tableau 8 : Evolution de la mortalité proportionnelle annuelle du paludisme

chez les malades hospitalisés de 2001 à 2006 (Fall, 2009) .......................42

LISTE DES FIGURES

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INTRODUCTION GENERALE A LA COMPLEXITE DU PHENOMENE

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Le développement humain du-rable est un objectif à très longterme dont l’atteinte dépend, enplus des politiques et moyens misen œuvre, de la capacité d’identi-fier et d’anticiper les risques. Lechangement climatique peut com-promettre l’atteinte des objectifsde développement durable. Lesperturbations diverses d’origineanthropique ou naturelle ampli-fient les défis planétaires. Sousce rapport, la compréhension desinterrelations entre changementclimatique, sécurité alimentaire etdéveloppement humain est fon-damentale dans le contexte despays en voie de développement.Le Sénégal, affecté par le chan-gement climatique qui se mani-feste, entre autres, par lasécheresse, se trouve, dès lors,confronté à de graves crises de laproduction agricole qui se réper-cutent sur ses activités écono-miques.Le thème retenu cette annéepour le présent Rapport Nationalsur le Développement Humain(RNDH) est : « Changement cli-matique, sécurité alimentaire et

développement humain ». Cechoix répond au souci d’aider leSénégal à mieux prendre encharge les impacts que le chan-gement climatique peut avoir surle développement humain dupays.L’approche conceptuelle du rap-

port est articulée autour des rela-tions complexes qui peuvent exis-ter entre changement climatique,sécurité alimentaire et développe-

ment humain. Les effets négatifssur l’économie et, principalementsur l’agriculture, risquent d’annihi-ler tous les efforts consentis par lepays pour atteindre la sécurité ali-mentaire, pilier essentiel du déve-loppement humain durable. Lerapport, dont l’objectif est d’analy-ser la relation entre changementclimatique, sécurité alimentaire etdéveloppement humain, est struc-turé en trois parties après une in-troduction générale sur lacomplexité du phénomène.La première partie proposeune analyse de la vulnérabilité duSénégal face au changement cli-matique.La deuxième partie traite, demanière plus spécifique, des im-pacts du changement climatiquesur la sécurité alimentaire et sur ledéveloppement humain. La troisième partie met enperspective l’état de préparationdu Sénégal face au changementclimatique à travers les différentsinstruments d’adaptation mis enplace.

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Figure 1 :l’IDH dans le monde en 2009 (PNUD, 2009)

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Le Sénégal, longtemps exposé auxeffets du changement climatique, apris la décision d’évaluer, de modéliserl’interrelation entre ce phénomène, lasécurité alimentaire et le développe-ment humain.De prime abord, la compréhensionpourrait être aisée si l’approche se me-sure principalement par rapport au ni-veau du développement humain. Or,celui-ci est fortement tributaire de lasécurité alimentaire qui, à son tour, estconditionnée par les variations ex-trêmes du climat. La définition de cestrois concepts encadre la perspectivede l’étude.

1.1 Le Développement humain : dimensions et mesures

Le concept du développement hu-main fait encore l’objet d’un largedébat, même s’il ouvre des perspec-tives plus étendues que celles du PIBqui ne rendent pas compte du bien-être individuel ou collectif, mais éva-luent uniquement la productionéconomique. La référence exclusiveaux revenus et à la croissance écono-mique peut présenter des écarts quipeuvent être très importants par rap-port à l’indice de développement hu-main [IDH]. L’IDH est un indice statistique com-posite défini par le PNUD en 1990 etqui évalue le niveau de développe-ment humain des pays. L’IDH est cal-culé en faisant la moyenne de troisindices :- la santé /longévité (mesurées parl’espérance de vie à la naissance)

qui permet de mesurer indirectementla satisfaction des besoins matériels,essentiels tels que l’accès à une ali-mentation saine, à l’eau potable, àun logement décent, à une bonnehygiène et aux soins médicaux.

- le savoir ou niveau d’éducation. Ilest mesuré par le taux d’alphabéti-sation des adultes (pourcentage des15 ans et plus sachant écrire et com-prendre aisément un texte court etsimple traitant de la vie quotidienne)et le taux brut de scolarisation (me-sure combinée des taux pour le pri-maire, le secondaire et le supérieur).Il traduit la satisfaction des besoinsimmatériels telle que la capacité àparticiper aux prises de décision surle lieu de travail ou dans la société.

- le niveau de vie (logarithme du pro-duit intérieur brut par habitant en pa-rité de pouvoir d’achat) qui englobeles éléments de la qualité de vie nondécrits par les deux premiers indicestels que la mobilité ou l’accès à laculture. Le principal objectif du développe-ment humain est d’élargir la gammedes choix offerts à la population quipermettent de rendre le développe-ment plus démocratique et plus parti-cipatif. Ces choix doivent comprendredes possibilités d’accès aux revenus,à l’emploi, à l’éducation, aux soins desanté et à un environnement propre.L’individu doit également avoir la pos-sibilité de participer pleinement aux dé-cisions de la communauté et de jouirdes libertés humaines, économiqueset politiques (cf. l’indicateur de déve-loppement humain et le rapport mon-dial sur le développement).

CHAPITRE I : Cadre conceptuel de l’étude

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1.2 Le changement climatique

Le changement climatique se définitcomme une variation statistiquementsignificative de l’état moyen du climatou de sa variabilité, persistant pendantune période prolongée de plusieursdécennies (Gaye et al, 2009). Il est lerésultat cumulé de la variabilité interneà l’intérieur du système climatique etdes facteurs externes naturels et an-thropiques. Le rayonnement solaireest le plus important facteur naturel.Les concentrations de gaz à effet deserre et des aérosols, qui induisent unforçage radiatif au niveau du systèmeclimatique, sont d’origine essentielle-ment anthropique.Dans le cadre des travaux du GIEC(Groupe d’experts intergouvernemen-tal sur l’évolution du climat), le terme“changements climatiques” fait réfé-rence à tout changement dans letemps, qu’il soit dû à la variabilité na-turelle ou aux activités humaines (Rap-port GIEC, 2006).Par contre, dans la Convention cadredes Nations Unies sur le changementclimatique, ce terme désigne unique-ment les changements dus aux activi-tés humaines. Le terme “variabilitéclimatique” y est utilisé pour désignerles changements climatiques d’originenaturelleDe façon générale, les manifesta-tions du changement climatique semesurent aux éléments ci-après : - Variations observées des tempéra-tures- Réduction de la couverture neigeuseet des étendues glaciaires- Elévation au XXIème siècle du ni-veau des mers de 1 à 2 m- Changements des hauteurs de pré-cipitations.Récemment Gaye et al (2009) ontutilisé le modèle RegCM3 (Giorgi et al.1993a ; Giorgi et al. 1993b ; Pal et al.2007), imbriqué dans le modèle global

ECHAM5. Validé sur l’Afrique del’Ouest et le Sénégal, il a été utilisépour envisager de nouveaux scénariosde changements climatiques ; le scé-nario d’émission SRES sélectionné àcet effet est A1B (IPCC, 2000).Les deux périodes futures (2031-2050 et 2081-2100) enregistrent undéficit sur tout le Sénégal et danstoutes les différentes zones pourchaque mois d’été et aussi pour lamoyenne des trois mois (Juin, Juillet etAoût). En 2031-2050, le déficit pluviomé-trique est plus grand en Juin et à l’Estdu Sénégal alors qu’en 2081-2100, ilsera beaucoup plus important danstout le Pays. Les précipitations mon-trent, en général, des anomalies né-gatives dans tous les mois d’été. Lesamplitudes les plus importantes sontnotées au mois d’août, sauf au Sud dupays où les larges amplitudes appa-raissent en Juillet (figure 1). Les températures ont plutôt ten-dance à augmenter avec un plusgrand réchauffement dans les deuxdernières décennies du 21ème siècle,sur tout le Sénégal. Les plus petitesanomalies sont localisées en juin par-tout au Sénégal, sauf à l’Est, alors queles plus grandes amplitudes sont no-tées en Juillet et Août. Le record seraatteint en Juillet, à l’Est du Sénégalavec plus de 6°C de réchauffement (fi-gure 2).

En plus de l’augmentation des tem-pératures, l’évaporation pourrait êtreplus importante (Gaye et al (2009). Leflux de mousson pourrait transporter,certes, beaucoup plus d’humidité del’océan vers le continent. Mais toutecette humidité serait transportée endehors du continent par le Jet d’EstAfricain (JEA) dont la vitesse a aug-menté de plus de 6 m/s. ce phéno-mène est imputable à l’augmentationdu gradient de température. Le JEA, subissant un déplacementvers le sud, pourrait rendre les régions

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nord du Sahel, comme le Sénégal,beaucoup plus sèches. Cette fai-blesse du JEA augmentera la séche-resse en Afrique de l’Ouest enempêchant le déplacement des sys-tèmes convectifs de méso échelle(principaux systèmes précipitant del’Afrique de l’Ouest). Cette variation serépercute sur tous les facteurs météo-rologiques, comme la température, lerégime des vents, la pression atmo-sphérique et les précipitations. Ces résultats, qui datent de 1999,ont été améliorés grâce aux progrèsdans les méthodes et les outils de lamétéorologie. Les modèles clima-tiques régionaux (Reg CM) et ceux dehaute résolution à aire limitée(HRLAM) permettent, aujourd’hui, la

simulation de façon satisfaisante duclimat du Sénégal à l’échelle locale(Gaye et al, 2009 ; Sylla et al, 2009a ;Sylla et al, 2009b ; Sylla et al, 2009c).

1.3 La sécurité alimentaire

Le concept de sécurité alimentaireest défini par la FAO comme la capa-cité physique et économique, pourchaque individu, d’assurer ses besoinsalimentaires (FAO, 1974). Cela im-plique trois aspects : la disponibilité, lastabilité et l’accès. Cette définition,centrée sur le ménage, a été préciséepar le Comité sur la Sécurité alimen-taire de la FAO de la manière sui-vante : “accès économique etphysique à l’alimentation adéquate

ENCADRE 1Les Gaz à effet de Serre et le changement climatique

La plupart des scientifiques, spécialistes du climat ont conclu que les émis-sions de gaz à effet de serre (GES) résultant des activités humaines, commele transport et la production d’énergie, ont un très fort impact sur l’atmosphèreet une forte influence sur le climat mondial. Les conséquences attenduesPlusieurs conséquences sont attendues de ce phénomène dont les princi-pales sont:• L’augmentation des amplitudes thermiques avec des extrêmes plus chaudesou plus froides.• L’élévation générale du niveau des mers et océans résultant en partie de lafonte des calottes glaciaires polaires.• La modification des régimes pluviométriques• L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes comme lescyclones, les ouragans et les tempêtes• L’augmentation de la fréquence et de la rigueur des sécheresses et desinondations• La perte d’habitats naturels et de biodiversité• L’extension de l’occurrence et de la distribution des risques sanitaires et desmaladies vectoriellesLes principaux gaz à effet de SerreLe Dioxyde de Carbone CO2 compte pour près de 83% des GES émis pen-dant la combustion des produits fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel)Le Méthane qui est essentiellement un gaz nature lest émis lors de la dé-composition des matières organiques. Il a une capacité de rétention de lachaleur 21 fois supérieure à celle du carbone.

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pour tous les membres d’un ménage,sans le risque de perdre cet accès. Cequi introduit le concept de vulnérabilité.Toutefois, quand l’analyse porte surdes politiques ou des stratégies, il estutile de définir la sécurité alimentaireaux échelles nationale, régionale et lo-cale. La figure 2 montre les interac-tions les plus significatives entre cestrois niveaux d’analyse. Au niveau national, la sécurité ali-mentaire peut se définir comme l’équi-libre satisfaisant entre la demande etles disponibilités à un coût raisonna-ble, permettant à chacun de se procu-rer une ration alimentaire correcte. Ace niveau, trois éléments pourraientcaractériser la sécurité alimentaire : ladisponibilité, la stabilité et l’accès.L’analyse de chacune de ces dimen-sions permet de caractériser la vulné-rabilité du Sénégal face auchangement climatique, mais aussi demettre en perspective cette vulnérabi-lité par rapport au développement hu-main durable.

1.3.1. La disponibilité et l’accessibilité

Au Sénégal, les céréales constituentla base de l’alimentation. Deux condi-tions essentielles doivent être satis-faites pour que l’accès à unealimentation saine et abondante soiten permanence garanti aux popula-tions : un approvisionnement correctdes points de distribution et un revenusuffisant pour les ménages. L’appro-visionnement dépend de plusieurs fac-teurs dont : l’existence de points devente ou de distribution, de capacitésde stockage et de conservation et demoyens et infrastructures de trans-ports. La deuxième condition fait référenceaux revenus du ménage, particulière-ment au pouvoir d’achat déterminé,pour une large part, par l’emploi et leniveau de rémunération qui permetd’accéder aux denrées alimentaires.Au Sénégal, où la majorité de la popu-lation active est paysanne, l’agriculturejoue un rôle central dans l’approvision-

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Figure 2 : Echelle d'analyse de la sécurité alimentaire (adapté de FAO 1999)

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nement des ménages. Car, mise àpart l’autoconsommation supportéepar les cultures vivrière, les revenusdépendent fortement de l’agriculturecommerciale en milieu rural. L’accessibilité alimentaire est ainsidoublement dépendante des perfor-mances de l’agriculture et des condi-tions du marché mondial des produitsagricoles, aussi bien à l’exportationqu’à l’importation.

1.3.2. La stabilité

La stabilité de la production d’uneannée à une autre est aussi une condi-tion essentielle à la sécurité alimen-taire dans un pays. L’existence destocks de sécurité permet d’absorberles effets d’un choc brutal (péjorationclimatique, perturbation du marchémondial, conflit …)Le survol des dimensions de la sé-curité alimentaire a permis de montrerque l’alimentation joue un rôle fonda-mental dans le développement hu-main. La santé, la vigueur, la longévitéen dépendent tout comme la capacitéà apprendre. En outre, le changement climatique,par ses effets potentiels sur l’agricul-ture, peut durablement affecter la sé-curité alimentaire. La dégradation des

terres, la survenue de sécheressesfréquentes menacent l’agriculture. Laperte de production agricole a des ef-fets négatifs sur les disponibilités cé-réalières et sur les revenus despopulations qui dépendent des cul-tures de rentes. De même, la menace du change-ment climatique étant globale, les ef-fets des phénomènes extrêmes sur leszones de productions des céréales etdes produits d’importation comme lesud-est asiatique pour le riz, risquentde créer des perturbations sur le mar-ché mondial. Par ailleurs, les pratiques agricoleshéritées du système colonial ont eudes conséquences environnementalesqui amplifient, si elles n’en sont pas lescauses, les dérèglements climatiques.Le déboisement massif, l’utilisationd’engrais chimiques et de pesticidesont eu pour résultat la dégradation desterres, l’érosion des sols, la réductiondes capacités des terres à piéger lecarbone, contribuant ainsi à l’augmen-tation des émissions de GES. Au total, le triptyque Changement

climatique, Sécurité Alimentaire et

Développement Humain est au cœurde relations très complexes dont l’ana-lyse requiert une approche pluridisci-plinaire et systémique.

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2.1 Aperçu géographique

Pays situé à l’extrême ouest ducontinent africain, le Sénégal couvreune superficie de 196 722 km2. Il par-tage ses frontières avec la Mauritanieau Nord, le Mali à l’Est, les républiquesde Guinée et de Guinée Bissau auSud. Il a une frontière intérieure avecla Gambie, entièrement enclavée dansle pays. A l’ouest, le Sénégal s’ouvresur l’Océan Atlantique par une façademaritime large de 700 Km. C’est un pays plat dont le relief cul-mine vers 581 m dans les contrefortsdu Fouta-Djalon près de la frontièreavec la Guinée et descend vers le ni-veau de la mer sur la côte avec – 15 mà l’embouchure du fleuve Sénégal. Endehors des massifs volcaniques àl’ouest qui ne dépassent pas les 100m et le horst de Ndiass qui avoisine les80 m, le reste du pays est constitué deplaines et de bas-plateaux qui dépas-sent rarement les 80 m. Le territoire national est présente-ment divisé en 14 régions administra-tives, elles-mêmes subdivisées endépartements et arrondissements.Les trois niveaux reflètent l’inscriptionde l’administration territoriale où siè-gent les représentants de l’Etat. Lacommunauté rurale, les conseils ré-gionaux et les communes relèvent dela politique de décentralisation qui s’estamplifiée dès 1972. La population, estimée à environ 12millions d’habitants en 2008, avec untaux de croissance de 2,5% par an, serépartit de manière inégale sur le terri-toire avec une forte concentration dé-mographique dans la partie ouest dupays.

2.2 Contexte du développement

L’économie du Sénégal occupe laquatrième place dans la sous-régionouest africaine après le Nigéria, laCôte d’Ivoire et le Ghana, même si lepays fait partie des Pays les MoinsAvancés (PMA). Elle est très extra-vertie parce que tournée principale-ment vers l’Europe et, récemment,avec le développement de la coopéra-tion sud-sud, vers la Chine et l’Inde.Le Sénégal est pauvre en res-sources naturelles et ses principalessources de revenu sont la pêche et letourisme. Cependant, du fait de sa si-tuation géographique et de son héri-tage historique, le Sénégal disposed’un tissu industriel relativement im-portant par rapport aux autres pays dela sous-région avec la présence demultinationales à capitaux majoritaire-ment d’origine française et, dans unemoindre mesure, américaine.Selon le rapport sur la situation éco-nomique et sociale du Sénégal publiépar l’ANSD en 2007 qui constitue laprincipale source de données indi-quées ci-dessous, le secteur agricolefait vivre environ 60% de la populationsénégalaise, notamment les femmes.Cependant, la part du secteur primairedans le PIB ne cesse de décroître. Ladiminution de la pluviométrie et la crisedu secteur de l’arachide, principale cul-ture de rente du pays, ont réduit lacontribution de l’agriculture à moins de20% du PIB.Au niveau macroéconomique, le PIBréel croît régulièrement depuis 2000,mais sa valeur réelle par tête suit unrythme de croissance relativement fai-

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CHAPITRE II

Présentation générale du Sénégal

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ble par rapport au rythme de crois-sance démographique. Cette situationest incompatible avec le niveau requispour atteindre l’objectif de réduction demoitié de l’incidence de la pauvretéd’ici à 2015. D’ailleurs, le Document deStratégie de Réduction de la Pauvreté(DSRP II) s’est appesanti sur la crois-sance pro-pauvre plus apte à releverle niveau de vie des populations et,donc, plus favorable à l’atteinte des ob-jectifs de lutte contre la pauvreté.Malgré la crise économique mon-diale, le Sénégal a pu maintenir untaux de croissance de 4,7% en 2007qui s’est affaibli en 2008 à 2,5%. L’in-dice de développement humain (IDH)reste faible, même s’il a évolué de0,499 en 2007 à 0,502 en 2008, fai-sant passer ainsi le pays de la 159émeà la 153éme place. Ces résultats sont le fruit des effortsdéployés par le Gouvernement séné-galais pour réduire, autant que possi-ble, la vulnérabilité des populationsface aux chocs exogènes. Ils sontd’autant plus importants que le payss’est doté d’instruments qui lui permet-

tent de planifier et mettre en œuvreses objectifs pour atteindre le dévelop-pement durable. Parmi ces outils, onpeut citer :- Le Plan d’Orientation de Développe-ment Économique et Social(PODES) ;- La Stratégie de Réduction de la Pau-vreté (SRP) ;- La Stratégie de Croissance Accélé-rée (SCA) ;- La Stratégie Nationale de Dévelop-pement Durable (SNDD)- Des lettres de politiques sectoriellesCes instruments de pilotage s’inscri-vent dans un cadre stratégique dontl’objectif visé est le Développement du-rable. Les Objectifs du Millénaire pourle Développement (OMD) peuvent êtreconsidérés comme des jalons impor-tants. Ces orientations politiques etstratégiques se traduisent sur le planopérationnel par différents pro-grammes sectoriels exécutés dans lessecteurs de développement primaire,secondaire et tertiaire.

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Tableau 1: Progrès des OMD au Sénégal

Niveau d’atteinte OMD

1 2 3 4 5 6 7 8

Probable X

Potentiel X X

Invraisemblable X X X X X

Source : Rapport de suivi de progrès des OMD au Sénégal etTracking the MDG (MDG Monitor).

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Figure 3 : Répartition de la population (CSE, 2003)

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Encadré 2: Manifestations du Changement Climatique (Extrait du rapport sur les Scénarii Climatiques Amadou Th. Gaye (1996)

Les changements climatiques que nous connaissons aujourd'hui dif-fèrent des changements précédents par leur rapidité et leur ampleur.La température de la Terre est régie par un phénomène appelé « l'ef-fet de serre ». Les gaz à effet de serre (GES), surtout la vapeur d'eau,le dioxyde de carbone, le méthane et l'oxyde nitreux, absorbent lerayonnement infra rouge, empêchant ainsi ce rayonnement de se dis-siper dans l'espace. Sans ces gaz naturels, la température moyennede la Terre serait de -18° C, au lieu de la moyenne actuelle de 15° C.La vie sur la planète comme nous la connaissons n'aurait pas existédans ces conditions.Au cours des 200 dernières années, les émissions de ces gaz duesaux activités humaines se sont accumulées dans l'atmosphère, àcause de leur longue durée de vie, ces gaz peuvent y rester des di-zaines d'années jusqu'à des siècles. Depuis la révolution industrielle,la concentration de dioxyde de carbone ne cesse d’augmenter. Cesaugmentations sont attribuables à l'activité humaine caractérisée parnotre style de vie et surtout à la combustion de combustibles fossilescomme le charbon, le pétrole et les autres gaz naturels. De plus, aucours des 100 dernières années, le défrichement très important desterres que l'humanité n'a pas connu dans toute son histoire a entraînéla perte de forêts et de zones humides, qui sont capables d'absorberet d'emmagasiner les GES et rééquilibrer le bilan énergétique de l'at-mosphère. En effet, en augmentant la présence des gaz qui retien-nent la chaleur, l'effet de serre s’est intensifié au point où il risque deprovoquer le réchauffement de la planète à une vitesse jamais vue au-paravant. Les augmentations de température prévues au cours des100 années à venir risquent d'être supérieures à tous les phénomènesdu genre qui se sont produites au cours de l'histoire de la Terre.

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PREMIÈRE PARTIE :Vulnérabilité du Sénégal

au changement climatique et ses conséquences

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Au Sénégal, les prévisions de chan-gement de température, d’humidité re-lative et de précipitation (Ministère del’Environnement et de la Protection dela Nature -MEPN-, 1999) ont été simu-lées sur la base des projections du cli-mat global obtenues grâce à deuxscénarios d’émissions IPCC (IS92a etIS92d) et sur une modélisation statis-tique permettant de relier ces sortiesglobales et les données historiquesd’observation du climat sur le Sénégal.

3.1 Les prédictions

3-1-1Températures

Avec le changement de tempéra-ture, on obtient un gradient positif desvaleurs de réchauffement variant 0,8et 1,1°C (sensibilité = 1,5°C), 0,95 et1,55 °C (sensibilité = 2,5°C), 1,5 et 2,2°C (sensibilité = 3,5°C).

Les faibles valeurs de réchauffementenregistrées en zone côtière seraientdues à l’effet de l’upwelling, pris encompte par le modèle.

Ainsi, le Sénégal se subdivise endeux (2) parties de part et d’autre de lalongitude 14° W où la région Ouest secaractérise par des valeurs inférieuresà la moyenne du globe alors que celleplus à l’Est, présenterait des valeursde réchauffement supérieures ouégales à la moyenne mondiale.

A l’horizon 2050, on pourrait s’atten-dre à une augmentation de 1,5°C àDakar, Ziguinchor (1,0 °C), Saint-Louis(1,6°C), 2,35 °C à Matam et, enfin,2,05 °C à Kédougou (MPEN, 1999).

3-1-2 L’humidité relative

L’humidité relative, c’est la quantitéde vapeur d’eau qui se trouve dansune particule d’air. L’humidité est pré-sente en permanence dans l’atmo-sphère et même au niveau du Sahara. La raison est la suivante : les rayonsdu Soleil réchauffent la surface de laTerre et provoquent l’évaporation del’eau des Océans ou de certaines ré-serves d’eau dans le Sahara. A l’in-verse, l’humidité peut être absorbée, etil arrive à un moment donné qu’uneparticule d’air soit saturée en vapeurd’eau mais pas tout le tempsEn ce qui concerne les change-

ments d’humidité relative, les scé-narios montraient que l’air deviendrade plus en plus sec, surtout dans leszones du Nord-est et du Sud-est dupays, entraînant des diminutionsmoyennes oscillant entre -3,5 à -5,0 %. A l’horizon 2050, respectivement deDakar à Kédougou, en passant par Zi-guinchor, Saint-Louis et Matam, les va-leurs suivantes seront enregistrées-1,0 %, -1,5%, -1,6 %, -10,0 % et -11,0 %. Matam et Kédougou serontdurement touchés (MPEN, 1999) ;

CHAPITRE IIILe changement climatique et ses

conséquences au Sénégal

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3-1-3 La pluviométrie

Pour les changements de pluvio-métrie, le sud du pays s’assécheraplus que le nord, quelle que soit la sen-sibilité. A l’horizon 2050, on pourraits’attendre sur Saint-Louis à une baissede - 6,0%, -7,0 % à Matam, -10,0 % àDakar, -24,0 % à Ziguinchor et enfin -23,0 % à Kédougou(1). L’évolution climatique récente au Sé-négal se traduit par (2) : (i) une diminu-tion de l’ordre de 30% de lapluviométrie ; (ii) une augmentationdes températures de l’ordre de 0,9°C ;(iii) une aridification de plus en plus im-portante de la partie nord ; (iv) une ten-dance forte vers l’aridité des régionscentrales et (v) une tendance plus oumoins forte vers la semi aridité des ré-gions méridionales.

3.2 Conséquences du changement climatique au Sénégal

Il est difficile de prévoir, avec préci-sion, tous les impacts que le change-ment climatique peut avoir sur leshommes et leur environnement. Laraison est liée à l’imprécision des mo-dèles, mais, également, aux incerti-tudes des hypothèses d’émissionsfutures de gaz à effet de serre. Pour ce faire, des scénarios clima-tiques ont été élaborés. La qualité deces scénarios déterminera la perti-nence des stratégies d’adaptation.Les impacts du changement clima-tique seront examinés sur cinq sec-teurs : la zone côtière, les ressourcesen eau, l’agriculture, la pêche et lasanté.

3-2-1 La zone côtière

Le réchauffement de l’atmosphère,induit par les rejets de gaz à effet de

serre, va entraîner des taux d’élévationdu niveau marin qui devraient s’accé-lérer et devenir 2 à 5 fois plus impor-tants que les taux actuels (Warrick etal. 1996). Au Sénégal, les études réa-lisées sur la vulnérabilité des zones cô-tières aux changements climatiques(Dennis et al. 1995) ont montré queces taux d’élévation du niveau marinpourraient conduire à une accélérationde l’érosion côtière, à des inondationsdes zones côtières basses (estuairesà mangrove en particulier) à une sali-nisation accrue des sols et des eauxde surface et souterraines (MEPN-BRLA, 2009). Sur l’ensemble des côtes sénéga-laises et pour une élévation du niveaumarin de 1 m, d’ici 2100, Dennis et al.(1995) prévoyaient que 55 à 86 km2de plages disparaîtraient, suite à unerecrudescence des phénomènesd’érosion côtière. En plus, 6000 km2 dezones basses, essentiellement estua-riennes, seraient inondés, ce qui cor-respondrait à une disparition de latotalité des mangroves actuelles. Lapopulation et la valeur économique àrisque étaient estimées respective-ment à environ 150 000 habitants (1,4à 2,3% de la population totale) et à 500-700 millions de US$ (valeur 1990), re-présentant à l’époque entre 12 et 17%du PNB de 1990. Les coûts estimésde protection des zones importantes(représentant environ 73 km de côtes)varient entre 255 et 845 millions deUS$. La dernière étude réalisée sur lapresqu’île du Cap Vert et l’estuaire duSaloum a donné les résultats présen-tés dans le tableau 2.Concernant les impacts physiquesdu changement climatique, par rapportà la situation prévalant au Sénégal, lesconséquences en zone côtière et ma-rine sont résumées dans les tableaux5, 6 et 7 (MEPNBRLA, 2009) pour plu-sieurs secteurs notamment : • la pêche, par la faiblesse des prises

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(1) - MPEN, 1999.(2) - Sagna, Pascal. 2008

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Figure 4 : T° Maximale et minimale selon le scénario 1 (Ministère de l’Envi-ronnement de la protection de la nature, des Bassins de rétention et des lacsartificiels : MEPNBRLA, 2009)

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Tableau 2 : Estimation des conséquences d’une élévation du niveau marin de 1 m sur deuxzones littorales au Sénégal (MEPNBRLA, 2009)

Presqu’île du Cap Vert Iles du Saloum

Superficie perdue 1 597 Km² 4 309 Km²

Par érosion 3-4 Km2 (46-60 % des plages) 0,8-4 (49-241% des plages

Par inondation 56,5-398 Km2 (3,5 – 25% zone) 1690-2910 (52 – 89% zone)

Population à risque en milliers d’habitants 730 – 4788 847 – 11807

Valeur économique à risques (taux d’actualisation de 3%) 4,4 – 29,7 Milliards $US 5 – 55,3 Milliards $US

Coût économique 0,004 – 0,026 Milliards $US 0,059 Milliards $US

débarquées, suite aux modificationsinduites dans les communautés depoissons ;• la santé avec une recrudescencepossible de maladies hydriques(choléra) et parasitaires (paludisme)due, soit aux inondations, soit au ré-chauffement par développementd’agents toxiques chez les poissonset fruits de mer ;• les ressources en eau douce àcause de la salinisation ;• les infrastructures portuaires no-tamment les quais de pêche tropbas, et routières qui pourraient êtreinondées de manière plus fréquente;

3-2-2 Ressources en eau

Les simulations montrent que, pourle Sénégal, toutes les ressources hy-driques, souterraines ou superficielles,seront affectées (Ndiaye, 2009). Leseaux de surface connaîtront une dé-croissance exceptionnelle en corréla-tion avec la baisse de la pluviométrie. Un processus de tarissement de laCasamance à Kolda pourrait même

subvenir (Ndiaye, id). De même, lesétudes prédisent vers l’horizon 2100,une baisse significative des nappesphréatiques allant de –5 m pour le scé-nario le plus favorable à -10 m pour lescénario le plus pessimiste. A Dakar, sur la nappe infra basal-tique, la simulation réalisée par le mo-dèle FEFLOW stipule qu’avec uneélévation du niveau de la mer de 0,50m, une réduction de 10 % de la re-charge et un maintien des débits depompage actuels, on devrait aboutir àune très nette progression de l’intru-sion saline. Celle-ci va affecter, à sontour, une bonne partie du champ decaptage de la nappe ainsi que les dif-férents forages d’exploitation (MPEN,1999). Dans l’estuaire du Saloum, la princi-pale nappe phréatique est celle duContinental Terminal. On doit redou-ter à ce niveau, surtout dans la partieouest de cet aquifère (frontière gam-bienne - nord Sokone), que l’interfaceeau douce - eau salée pourrait ne pasexcéder une distance supérieure à 1km par rapport à la côte en cas d’élé-

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vation du niveau marin. A cela pourraient s’ajouter lesrisques d’infiltration d’eau salées à par-tir, soit du Saloum, soit des divers ma-rigots présents dans l’estuaire, aveccomme impact direct la contaminationde la nappe du Continental Terminalpar l’eau de mer.Il ressort de l’étude que l’impact desmodifications climatiques sur les res-sources en eau est bien une réalitévécue au Sénégal (Ndiaye, 2008).Avec l’augmentation de la tempéra-ture, l’évaporation qui est un élémentdéterminant du cycle hydrologiqueaugmente aussi. Le résultat est la mo-dification générale des différentstermes du bilan hydrologique. Le ni-veau des nappes ainsi que les écoule-ments dans les cours d’eau ontconsidérablement baissé. Les étudesde modélisation des écoulements ontmontré que la baisse pourrait dépas-ser 30% avec l’augmentation de l’éva-potranspiration. Dans le horst deDiass, le niveau piézométrique desnappes est actuellement à plus de 30m sous le niveau de la mer par endroit,ce qui favorise l’avancée du biseausalé et l’augmentation de la salinité de

la nappe. Les ressources en eau duSénégal sont aussi soumises à d’au-tres types de vulnérabilités liés aux ac-tivités humaines. L’accroissementrapide de la demande liée à la démo-graphie galopante, l’aménagement duterritoire qui est mal appliqué et l’urba-nisation spontanée, la pollution deseaux due à l’absence d’assainisse-ment urbain et aux rejets des eauxusées agricoles ou industrielles expli-quent, en grande partie, cette vulnéra-bilité anthropique des ressources eneau.La demande en eau déjà élevéepourrait s’accroître du fait de l’aug-mentation de la population, la crois-sance des zones urbaines, même sides efforts sont réalisés dans le cadrede l’atteinte des OMD. Le change-ment climatique pourrait exacerber lesproblèmes d’approvisionnement dansun contexte de réduction, voire de ra-réfaction de la ressource. A cet effet,rien que pour l’Afrique, les projectionsdu Groupe Intergouvernemental desExperts sur le climat, (source, GIEC,2007) indiquent que vers l’an 2020, 75à 250 millions de personnes seront ex-posées à un stress hydrique accru en

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Tableau 3: Impacts du changement climatique sur les zones littorales (MEPNBRLA, 2009).

Principaux impacts physiques Conséquences attendues

Elévation du niveau marin (0,09 à 0,88 m entre 1990 et 2100 Recrudescence de l’érosion côtière

Inondation des zones bassesSalinisation des eaux et des solsRisque de disparition de la mangrove

Augmentation des hauteurs de houle Recrudescence de l’érosion côtièreRéchauffement des eaux marines Modifications de la biodiversité marine

Développement d’agents toxiques dans les organismes marins

Modification de l’upwelling(3) Modification de la structure et de la composition des espèces marines

(3) Upwelling : remontée en surface d’eaux profondes et froides sous l’effet du vent. Les upwelling se produisent le long de certaines côtes(Amérique du Nord, Californie, Afrique de l’Ouest et du Sud-ouest) lorsque le vent tend à repousser l’eau côtière vers le large.

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Figure 5: Zones vulnérables au changement climatique

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raison des changements climatiques.Couplée à une demande en augmen-tation, cette situation aura, sans aucundoute, des incidences néfastes sur lesmoyens d’existence qui vont se tra-duire par une aggravation des pro-blèmes d’accès à l’eau. Ainsi, dans denombreux pays et régions d’Afrique, ilfaut s’attendre à une dégradation de laproduction agricole et des conditionsd’accès à la nourriture du fait de la va-riabilité et de l’évolution du climat. Leszones propices à l’agriculture, la duréedes saisons de végétation et le poten-tiel de production vont certainement di-minuer, particulièrement en marge des

zones semi-arides et arides. La sécu-rité alimentaire du continent sera en-core plus menacée qu’aujourd’hui et lamalnutrition aggravée. Dans certainspays, le rendement agricole dépen-dant de l’irrigation par les eaux plu-viales pourrait diminuer de 50% vers2020 (GIEC, 2007). Il va s’en suivredes problèmes d’accès à l’eau, quelqu’en soit l’usage. Il s’y ajoute que lestechnologies locales utilisées ne ga-rantissent pas souvent une bonne ren-tabilité des ressources en eaux, ce quipeut favoriser une salinisation desterres et une perte conséquente desressources en eaux douces.

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3-2-3 Conséquences sur l’agriculture

L’agriculture sénégalaise occupe12% du territoire national et constituela base de l’économie du pays. Lesecteur agricole emploie près de 70%de la population active et ne contribueque pour 10% à la formation du produitintérieur brut tout en absorbant enmoyenne le dixième des investisse-ments publics (4). L’espace agricole duSénégal est dominé par : - la culture de l’arachide et du mil dansle bassin arachidier, - l’élevage extensif en zone Sylvo-pas-torale, les cultures vivrières et forêtsau sud-est ;- les cultures de décrue le long de lavallée du fleuve Sénégal ; - la zone de culture du coton quiépouse les contours de la moitié Est

du territoire gambien ;- la riziculture traditionnelle dans lebassin versant du fleuve Casa-mance ;- les cultures irriguées sous forme depérimètres qui sont localisées dansle Delta et la Moyenne vallée dufleuve Sénégal et dans la cuvette del’Anambé au Sud ; - les cultures irriguées horticoles loca-lisées principalement dans la zonedes Niayes. L’essentiel des superficies est do-miné par les cultures pluviales, avec96 % des emblavures. Les superficiesirriguées ne représentant que 4%.L’agriculture pluviale, de nature parti-culièrement extensive, repose essen-tiellement sur l’activité des petitesexploitations familiales qui constituentla majorité des ménages ruraux dupays. La superficie moyenne par ex-

ENCADRÉ 5 : TÉMOIGNAGESExtrait du rapport de Genre, changements climatiques etsécurité humaine le cas du Sénégal (Enda Energie) parYacine Diagne Guèye 15/02/2008Témoignage de Ndèye Faye, Village de Kalom

Le village de Kalom situé en plein coeur du bassin arachidier18 estconfronté à de très nombreux problèmes dont le premier est celui del’eau. Nous éprouvons d’énormes difficultés pour nous approvisionnercar la nappe est très profonde et l’eau est salée et de mauvaise qualité.Elle ne peut même pas servir pour abreuver le bétail. Nous les femmessommes épuisées et actuellement le seul moyen d’approvisionnement eneau du village est la voiture citerne mise à notre disposition par le prési-dent de la communauté rurale. La citerne va chercher chaque jour del’eau dans les villages environnants pour venir nous servir.Nous sommes obligées de limiter nos besoins en eau car, non seule-ment l’eau coûte chère, mais le fait d’en abuser peut conduire à la pannede la citerne et dans ce cas nous serions certainement perdues. Avantl’arrivée de la citerne nous faisions des kilomètres pour trouver de l’eau,ce qui nous prenait la moitié de la journée. La situation concernait tout lemonde, nous les femmes en premier, les hommes et surtout les enfantsqui, la plupart du temps, conduisaient les charrettes, pour ceux qui enont, pour aller puiser.

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(4). RS/MEF, 2006 citée par Khouma, 2008.

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ploitation est de 4,30 ha. La plus petitemoyenne de taille d’exploitation revientà la région de Dakar avec 0,48 ha, tan-dis que celle de Kaolack a la moyennela plus élevée avec 8,01 ha /exploita-tion. L’agriculture sénégalaise est forte-ment tributaire des conditions pluvio-métriques qui ne cessent de sedégrader ainsi que des disponibilitésen terres productives. L’essentiel de laproduction agricole est à l’actif des cul-tures pluviales. L’insécurité climatiquequi pèse sur la moitié septentrionale dupays n’est pas seulement le fait de lafaiblesse des précipitations et de labrièveté de la saison pluvieuse. Elleest surtout le résultat de l’irrégularitéinter et intra annuelle des pluies. Labaisse de la production agricole, notéeau cours de ces 20 dernières an-nées, est liée à celle de la pluviométrie(environ 35 à 45% au Nord et de 20 à25% au Sud avec un raccourcisse-ment de l’hivernage).Le réchauffement peut bouleverserl’aptitude des systèmes physiques etbiologiques de la Terre, « à fournir lesbiens et services essentiels pour un

développement économique dura-ble ». La vulnérabilité face aux chan-gements climatiques pour le secteuragricole provient de la combinaison dedeux phénomènes : l’augmentation dela température et la diminution de lapluviométrie. En effet, les tempéra-tures qui gouvernent les périodes cul-turales les plus importantes sontoptimales à sub-optimales, ce qui si-gnifie que toute augmentation de cestempératures aura des répercussionsnégatives sur les rendements des cul-tures, avec comme première consé-quence, une augmentation de lademande en eau des végétaux dont ledéficit s’aggravera. Sur la base des modèles, deux scé-narii différents ont été simulés. Pour lepremier scénario, les auteurs ont pro-jeté l’impact d’une augmentation de la

température de 1, 5°C combinée à unebaisse de la pluviométrie de 8, 5% et,pour le second, la même augmenta-tion de température est combinée àune baisse de la pluviométrie de 17%.Ainsi, les revenus des exploitationssont négativement affectés aussi bienpar une augmentation ultérieure de latempérature que par une diminution fu-ture de la pluviométrie. Les régressions montrent aussi quel’effet du climat sur le revenu n’est, enaucun cas, linéaire. Une conclusionsystématique sur l’impact du change-ment climatique sur le revenu agricolebasée seulement sur le calcul de la ré-gression n’est donc pas possible selonles auteurs (Khouma, 2008). Ainsi, lesrendements des cultures apparaissenttrès sensibles aux changements à lafois de la pluviométrie et de la tempé-rature. Dans le pire des cas (-50%dans les précipitations et +5°C) lesrendements des cultures pourraientêtre diminués de 86 % par rapport auxrendements actuels. Toutes les simu-lations indiquent que sans actions cor-rectives, le changement climatiqueaura un impact négatif sur les indica-teurs de qualité des sols comme le car-bone qui détermine la fertilité. Lesconséquences sont une baisse desrendements des cultures.A partir d’un modèle de simulation dubilan hydrique que les scénarii de mo-dification des conditions climatiques(scénario sec avec comme référencela période 1970-1985 et scénario cor-respondant à une hausse des tempé-ratures de 2 °C et une baisse de lapluviométrie) aboutissent à une dégra-dation des conditions de la productionagricole du mil et de l’arachide.Dans le bassin arachidier, les for-

mations à parcs telles que Acacia al-bida, Cordyla pinnata, Sterculia

setigera, Parkia biglobosa et Tamarin-dus indica sont caractérisées par leurétat de vieillissement. Elles sont, parconséquent menacées, à terme, de

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disparition du fait de leur mode de ges-tion (mécanisation des cultures, défri-chements sur brûlis, divagation dubétail) incompatible avec une régéné-ration conséquente. Dans la zonesoudano-guinéenne : les essences debois d’œuvre telles que Khaya sene-galensis, Pterocarpus erinaceus, Da-niellia oliveri et Prosopis africanadisparaissent progressivement du pay-sage du fait de l’exploitation abusive.On peut s’attendre, alors, à une accé-lération de la dégradation des solsconsécutive à la disparition de la vé-gétation confrontée à un déficit en eaude plus en plus important. A cela s’ajoutent les phénomènes desalinisation par intrusion d’eau de meret l’évaporation excessive entraînantune précipitation des sels à la surfacedes sols. Des phénomènes d’acidifi-cation extrême peuvent se produiredans les vasières riches en soufre qui,en s’asséchant brutalement, peuvents’oxyder de manière irréversible endonnant naissance à des sols sulfatésacides appelés aussi tannes. Ce der-nier phénomène est particulièrementredouté dans les zones deltaïques etestuariennes, on peut citer entre autreles deltas du Saloum et de la Casa-mance… L’envahissement d’une partie du lit-toral sénégalais par la mer, consécutifà une élévation du niveau marin, en-traînera une plus grande intrusiond’eau salée dans les zones côtières.Les problèmes de salinité des solsvont ainsi s’aggraver avec un impactsur la sécurité alimentaire. Il en est demême d’une augmentation de la fonc-tion d’évapotranspiration qui auraaussi des répercussions sur les res-sources forestières en les affectantdans leur productivité et leur composi-tion (prédominance des xérophytes,fréquence des feux,…). Les res-sources fourragères connaîtront unedégradation quantitative et qualitativedue au déficit de la consommation en

eau qui limitera la productivité primairedes pâturages et favorisera les es-pèces les moins appétées par le bétail.Les performances bouchères et lai-tières des animaux seront négative-ment affectées. Enfin, les mares etpoints d’eau verront leur capacité destockage réduite par évaporation ex-cessive.

3-2-4 Conséquence sur la pêche

Avec des côtes très poissonneuses,le Sénégal est l’un des principaux paysde pêche maritime de l’Afrique inter-tropicale. La pêche maritime est unimportant pilier de l’économie et unélément fondamental tant sur le plansocial qu’alimentaire. La valeur com-merciale de la production, estimée à137 milliards de FCFA en 2007, repré-sente 1,5% du PIB et 11% de la valeurajoutée du secteur primaire. Cepen-dant, il est noté un certain ralentisse-ment des quantités débarquées cesdernières années lié à la raréfactiondes ressources halieutiques du fait deleur surexploitation (ANDS, 2008).D’après les projections sur l’Afrique(GIEC, 2007), vers la fin du 21ème siè-cle, l’élévation du niveau de la mer af-fectera les côtes littorales basses àforte population. Le coût de l’adapta-tion pourrait atteindre jusqu’à 5 - 10%du produit intérieur brut (PIB). Lesmangroves et les récifs coralliens sedégraderont encore plus, entraînantdes incidences supplémentaires surles pêcheries et le tourisme.La zone côtière au Sénégal, confron-tée déjà aux effets de l’urbanisation(pollution, prélèvement de sable marin,etc.) et à la dégradation de ses res-sources, va subir les conséquences del’élévation du niveau de la mer. Unepartie importante du littoral du Sénégalpourrait disparaître sous l’effet cumuléde l’avancée de la mer et de l’érosioncôtière, entraînant des pertes considé-rables de ressources et des centaines

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Tableau 4: Superficies des terres susceptibles d’être perdues par érosion côtièreou par inondation (en km2). Les 2 valeurs correspondent aux hypothèses basse ethaute (MEPNBRLA, 2009).

Processus Elévation du niveau marin d’ici 2100

0,2 0,5 1, 0 2,0

Erosion côtière 11-18 28 - 44 55 - 86 105 - 157

Inondation 0 806 2149 2149

Mangroves 338 844 3838 4240

Autres zones 338 1650 598 6389

Total 349 - 356 1678 6 - 1694 6042 - 6073 6389

% de la superficie du pays 0,2 0,9 3,1 3,4

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de milliers de victimes.La pêche maritime sera affectée parl’élévation du niveau marin ; le ré-chauffement des eaux océaniqueset la modification des processus d’up-welling vont entraîner des bouleverse-ments importants sur les ressourcesexploitées. Quant à la pêche conti-nentale et l’aquaculture, elles serontaffaiblies par l’assèchement généralisédes cours d’eau intérieurs des bas-fonds, des lagunes et bassins de ré-tention. D’où, la nécessité de prendreen compte désormais le changementclimatique dans les politiques secto-rielles (Agriculture, Tourisme,Pêche…).En plus de la baisse de la productionprimaire des écosystèmes aquatiques,la pêche maritime va encore souffrir dela destruction des habitats côtiersaussi bien par l’homme que par les ef-fets du changement climatique. Plu-sieurs espèces telles que lessardinelles, les ethmaloses, les poma-dasys, les mérous etc. ont un cycle de

vie qui dépend fortement des habitatscôtiers comme les estuaires à man-groves et la zone marine côtière de fai-ble profondeur (Diouf, 1996, cité par L,2009). Compte tenu du fait que les im-pacts biophysiques du changement cli-matique sur les zones côtières(érosion côtière, élévation du niveaude la mer, les tempêtes ou la baissedes apports pluviaux continentaux, lamodification des courants marins) vontmodifier les conditions environnemen-tales permettant aux habitats côtiersd’assurer la fonction écologique denourriceries (eaux calmes, richessestrophiques élevées, présences d’abriscomme les racines de palétuviers dela mangrove…) et accélérer l’action del’érosion côtière sur les infrastructuresde pêche (quais).La JICA (Coopération technique ja-ponaise) a réalisé en 2006 une éva-luation de six stocks d’espècesdémersales ; elle montre que l’effortoptimal est déjà atteint (Ly, 2009).

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En 1999, la base scénario régionalclimatique proposée prévoyait uneaugmentation de 1°C (2050) à 2°C(2100) d’une part, et, d’autre part, àpartir des études de Tsyban et al(1990), on peut s’attendre à un ré-chauffement des eaux de surfacesocéaniques compris de 0,2 à 1,5°Cdont l’impact pourrait provoquer un af-faiblissement des upwellings. Dans lecontexte du Sénégal, une telle situa-tion devrait se traduire par une diminu-tion des ressources pélagiques quireprésentent 75 % des débarque-ments. A titre d’illustration, le cycle mi-gratoire du Thiof (Epinephelus aeneus)très dépendant de l’évolution saison-nière des upwellings serait ainsi per-turbé alors qu’a contrario les filtreursde zooplancton (Sardinella trachurus),devraient être favorisés. Du fait de l’augmentation de la tem-pérature des eaux de surface, la pé-riode de séjour des thons au Sénégalpourrait s’allonger dans la mesure oùcelle-ci est liée à la présence d’eauxchaudes. Pour l’estuaire du Saloum,l’élévation du niveau de la mer devraitconduire à une plus grande pénétra-

tion des eaux de mer dans la partieavale de l’estuaire ainsi qu’une sub-mersion de certaines zones basses(mangroves ; MEPN, 1999). La combinaison de ces deux facteurs(élévation du niveau de la mer et sub-mersion des mangroves) va entraînerla réduction des captures de crevettesqui ont une forte valeur marchande etla raréfaction des huîtres à cause de ladisparition de leur support naturel.Ces évolutions ne seront pas sansconséquence négative sur la pêcheestuarienne. Dans le Saloum, lapêche représente une des principalessources de revenu pour les popula-tions locales qui, d’ailleurs, consom-ment l’essentiel des protéinesanimales grâce aux ressources estua-riennes. A l’intérieur du pays, la pêche conti-nentale présente trois scénarii d’évolu-tion des ressources hydriques àl’horizon 2050, en cas : (i) de sonmaintien (situation stationnaire) (ii)d’aggravation de la sécheresse ac-tuelle (cas pessimiste) ; et enfin (iii)d’un retour à une pluviométrie normale(situation optimiste ; Malou, 1998).

Tableau 5 :Niveau d’exploitation des espèces démersales au Sénégal. Source (JICA,2006, cité par Ly, 2009)

Espèces Etats des stocks Phase

Thiof (Epinephelus aeneus) Lourdement exploité Critique

Pagre (Pagrus caeruleostictus) Modérément exploité Suivi nécessaire

Plexiglas (Galéoïdes décadactylus) Lourdement exploité Critique

Otolithe (Pseudotolithus senegalensis) Très lourdement exploité Très Critique

Machoiron (Arius heudeulotti) Lourdement exploité Critique

Sole (Cynoglossus senegalensis) modérément exploité Critique

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Tableau 6 : L’évolution des captures en fonction de celle des facteurs climatiques etde l’effort de pêche (Source : Ly, 2009).

Variable 2020 2030 2040 2050

EP effectif calculé avec l’équation 1 827770 2 260 483 2 693 197 3 125 911

Effort de pêche (EP) productif 1 827770 1 395 056 962 342 529 628

Indice d’upwelling côtier (IUC) 198 209 207 205

Température (°C) 26.5 26.7 27.0 27.3

Captures (Tonnes) 547 376 437 843 327 135 216 578

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Dans le cas du maintien des condi-tions actuelles, l’affaiblissement desplans d’eau et des nappes souter-raines va se poursuivre, les rende-ments de la pêche de capture et ceuxdes étangs piscicoles et bassins de ré-tention empoissonnés vont baissercomme c’est le cas actuellement (300kg de poisson pêchés par hectare). LeSénégal, la Gambie et la Casamanceconnaîtront alors des étiages absolus(Malou, 1998). Aujourd’hui, la Casa-mance est devenue une rivière à écou-lement intermittent. A Bakel, on peuts’attendre à une diminution de près de50 % du tonnage de poissons débar-qués. Le deuxième scénario concerne l’ag-

gravation des conditions actuelles ; lesbouleversements hydro climatiques etsocio-économiques liés à la séche-resse s’accentuent avec des migra-tions de pêcheurs, des reconversionsprofessionnelles, une sédentarisationdes éleveurs, la construction et lesaménagements de retenues d’eau ar-tificielles etc. Ces mutations condui-ront à une situation critique en termesde gestion et de préservation des res-sources halieutiques des eaux conti-

nentales. Il faut alors s’attendre à unedétérioration importante des conditionsde pêche avec une baisse drastiquedes rendements. L’effort de pêchesera réduit, voire quasiment nul danscertaines régions sous l’effet de l’as-sèchement réel des plans d’eau. Laretenue de Manantali devrait êtrerevue à la baisse et en aval de Bakel,les surfaces inondées des zones deculture de décrue reviendraient à la si-tuation avant barrage (Malou, 1998).Dans un contexte climatique compara-ble à celui de 1983-1984, les déficitspluviométriques pourraient être supé-rieurs à 50 % avec comme consé-quence un effondrement total desmises à terre dans les régions depêche et d’aquaculture particulière-ment à Tambacounda, Kolda et Kao-lack. Enfin, avec un retour à une périodehumide (troisième scénario), grâce àune amélioration des pluies, il est lo-gique de penser à une reconstitutionlente des réserves en eau, les dispo-nibilités en ressources halieutiquespourraient augmenter en saison despluies. Mais, les principes de gestionnaturelle étant les mêmes aussi bien

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pour la pêche maritime que pour cellecontinentale, l’effort de pêche anar-chique et la croissance démogra-phique méritent d’être maîtrisés grâceà la mise en place d’un code deconduite responsable. Le GIEC (2007) précise que vers lafin du 21ème siècle, l’élévation du ni-veau de la mer affectera les côtes litto-rales basses à forte population. Lecoût de l’adaptation pourrait atteindrejusqu’à 5-10% du produit intérieur brut(PIB). Les mangroves et les récifs co-ralliens se dégraderont encore plus,entraînant des incidences supplémen-taires sur les pêcheries et le tourisme.

3-2-5 Conséquences sur la santé

Le GIEC (2007) précise que d’aprèsles projections, les expositions liéesaux changements climatiques affecte-ront probablement la santé de millionsde personnes et, en particulier, cellesqui ont une faible capacité d’adapta-tion, par le biais :- de la malnutrition aggravée et ses im-plications sur la croissance et le dé-veloppement des enfants ;- de l’augmentation du nombre dedécès, de maladies et d’accidents

dus aux canicules, inondations, tem-pêtes, incendies et sécheresses ;- des maladies diarrhéiques chro-niques plus fréquentes ;- des affections cardio-vasculaires plusfréquentes dues aux concentrationsplus élevées d’ozone au ras du sol ;- de la modification de la répartitionspatiale de certains vecteurs de ma-ladies infectieuses. D’après les projections toujours, leschangements climatiques auront desconséquences mixtes, comme lacroissance ou la décroissance de l’ex-tension et du potentiel de transmissiondu paludisme en Afrique. Les facteursclimatiques tels que la température,l’humidité, la pluviométrie et le ventagissent sur les biotopes de ces vec-teurs. Ils ont donc des incidences surla santé humaine.Les types de maladies suivantes pré-sentent une prévalence plus impor-tante au Sénégal (Fall, 2009) :- les maladies à transmission vecto-

rielle tels que le paludisme, la fièvrejaune, le Chikungunya, la fièvre de laVallée du Rift et la dengue)- les maladies liées à l’eau, comme lecholéra,

- les maladies respiratoires, comme les

Tableau 7 : Valeur économique (en millions de $ US 1990) et population à risque (enmilliers)

Elévation du Valeur à risque Part du PNB Population Populationdu niveau marine (5). en % menacée menacée

de 1990%

0,2 m 142 - 228 4 _ 6 30 – 55 0,4 – 0,7

0,5 m 345 - 464 9 _ 11 69 – 104 0,9 – 1,3

1,0 m 499 - 707 12 – 17 112 – 183 1,4 – 2,3

2,0 m 752 - 1101 19 – 27 193 – 310 2,5 – 4,0

(5) Les 2 valeurs correspondent aux hyplothèses basse et aute (MEPNBRLA, 2009)

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infections respiratoires aigues (IRA)et- la méningite cérébro-spinale.Le paludisme a été l’affection la plusétudiée dans la perspective du chan-gement climatique au Sénégal. Cechoix est influencé par les initiatives encours au niveau global, régional et na-tional. C’est une priorité inscrite dansles OMD (Objectif n°6, Cible n°8 ;l’OUA a adopté un plan d’action pour !(Roll Back Malaria). Le paludisme sévit dans de nom-breux pays tropicaux où près de 2 mil-liards de personnes sont exposés.Annuellement, l’incidence du palu-disme dans le monde est estiméeentre 300 et 500 millions de cas cli-niques. Le nombre de décès causéspar le paludisme se situe entre 1.1 et2.7 millions dont 90% sont enregistrésen Afrique subsaharienne où environ 1million d’enfants âgés de moins de 5ans meurent de paludisme, chaqueannée (source, rapport secteur santé,seconde communication nationale duSénégal, 2009). Les conséquenceséconomiques du paludisme dans lespays d’endémie, également les pluspauvres de la planète, sont considéra-bles. Le paludisme est aussi la causemajeure de pauvreté de par ses coûts

directs et indirects sur les revenus desfamilles et des pays et sur la crois-sance économique.En Afrique sahélienne, les sorties ré-gionales des modèles climatiques, uti-lisant les scénariis du GIEC, indiquentla possibilité de modifications impor-tantes de l’environnement physiquelocal (pluviométrie, température, sur-faces en eau, humidité, végétation,etc.). Ces modifications devraient af-fecter la biologie et l’écologie des ano-phèles (survie, compétence, etc.) et,par conséquent, accroître le risque detransmission du paludisme. Par ail-leurs, la variabilité du climat pourrait fa-voriser la colonisation de nouveauxterritoires par ces vecteurs. De plus,les relations climat-paludisme influen-cent la fréquence des réinfections et,donc, conditionnent l’immunité des po-pulations. La variabilité du régime plu-viométrique, la multiplication desaménagements hydrauliques, l’ac-croissement des cultures irriguées,augmentent à la fois la transmission duparasite et la vulnérabilité des hôtes.De nombreux travaux suggèrent quele changement climatique devrait in-duire une recrudescence des patholo-gies propagées par les insectes(Bouma et al. 1994 ; Colwell et Patz,

Tableau 8 : Evolution de la morbidité (en milliers) du paludisme au Sé-négal de 2001 à 2006 (Fall, 2009).

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(5). Les 2 valeurs correpondent aux hypothèses basse et haute (MEPNBRLA, 2009)

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1998 ; Martens, 1998). Le fait plusmarquant du changement climatique,tout au plus le plus médiatisé, estl’augmentation des températures. Eneffet , on estime que d’ici à 2100, latempérature moyenne de la planèteaura augmenté de 1,0 à 3,5°C, ce quiaura nécessairement pour effet uneaugmentation du risque d’extension denombreuses maladies transmissibles.Parmi les conséquences de l’augmen-tation de température, on peut citer :(i) l’accroissement de la longévité desvecteurs, (ii) la diminution du temps dedigestion des repas et donc de matu-ration des œufs (cycle gonotrophique),(iii) la dispersion des vecteurs et leurcapacité vectorielle; ( iv) le raccourcis-sement de la durée du cycle d’incuba-tion extrinsèque du parasite. De manière plus spécifique pour cequi est du cas du Sénégal, afin d’ap-précier le poids de la charge liée à lamorbidité et à la mortalité palustre,(Fall ,2009) a utilisé les indicateurs sui-vants (tableaux 8 et 9 ; figure 4) :- le nombre de cas de paludisme (mor-bidité palustre) ;- la morbidité proportionnelle palustrequi est la part du paludisme dans lamorbidité globale ;- la morbidité spécifique palustre qui

est le nombre de cas de paludismepour une taille de population don-née ;- la mortalité palustre parmi les cashospitalisés.Cette morbidité importante pourraitavoir les conséquences suivantes : - affaiblissement des défenses desgroupes vulnérables (enfants demoins de 5 ans, femmes enceinteset personnes âgées) face aux mala-dies autres que le paludisme ; - perturbation grave des services desoins de santé, ce qui peut entraînerune augmentation de la morbidité etla mortalité du fait d’une mauvaiseprise en charge des autres patholo-gies ; - répercussion à long terme sur lasanté des enfants à naître (insuffi-sance pondérale à la naissance etmortalité périnatale et néonatale plusélevée) ; - élévation sensible des coûts dessoins de santé curatifs et préventifs ;- baisse de la production agricole etdonc des pertes économiques aussibien pour les ménages que pourtoute l’économie ; - augmentation du taux d’absentéismedans le monde scolaire et celui dutravail ;

Tableau 8 : Evolution de la mortalité proportionnelle annuelle dupaludisme chez les malades hospitalisés de 2001 à 2006 (Fall,2009)

ANNEES Mortalité Mortalité palustretoutes causes Valeur Valeur

absolue relative

2001 5097 1515 29,72%

2002 4678 1226 26,21%

2003 6040 1602 26,52%

2004 6172 1524 24,69%

2005 7316 1587 21,69%

2006 9077 1678 18,49%

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- perturbation de l’activité sociale, poli-tique et économique Le rapport sur la vulnérabilité du sec-teur santé au changement climatique(Fall, 2009) montre les scénarii ci-après, si les tendances observéesentre 2001 et 2006 sont maintenues : - scénario climatique 1 : une forteaugmentation du taux de morbiditéspécifique du paludisme dans les ré-gions de Dakar, Diourbel, Thiès,Kaolack, Tambacounda et Ziguin-chor et une baisse de ce taux dansles régions de Fatick, Louga, Kolda,

Kaolack, Matam et Saint-Louis. - scénario climatique 2, une forteaugmentation du taux de morbiditéspécifique dans les régions de Diour-bel, Thiès et Ziguinchor et dans unemoindre mesure, dans celle deDakar et de Tambacounda et unebaisse dans les régions de Fatick deSaint Louis, Matam, Kolda et Louga.La population mondiale se trouve au-jourd’hui confrontée à des change-ments inconnus de la basse etmoyenne atmosphère causés parl’homme et à une déperdition, partout

Figure 6 : Nombre de cas de paludisme

Figure 7 : Morbidité pécifique du paludisme de 2001 à 2006 (Fall; 2009)

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dans le monde, de divers autres sys-tèmes naturels (fertilité des sols, aqui-fères, ressources halieutiques etdiversité biologique en général). On arapidement pris conscience que ceschangements allaient compromettreles activités économiques, l’infrastruc-ture et les écosystèmes aménagés,mais ce n’est qu’à présent que l’on re-connaît que le changement climatiqueglobal présente des risques pour lasanté humaine. Les bilans, même ap-proximatifs, des effets potentiels duchangement climatique sur la santésont un apport essentiel aux discus-sions sur la politique à mener concer-nant la réduction des émissions de gazà effet de serre et l’adaptation socialeau changement du climat. Les socié-tés doivent réagir malgré les incerti-tudes inévitables (OMS, 2004).En plus des cinq secteurs énumérés,il convient d’indiquer que le change-ment climatique affecte, d’une part, lecadre de vie et les infrastructures et,d’autre part, les établissements hu-mains.Les côtes du Sénégal comportent lamajeure partie des établissements hu-mains, des infrastructures et des équi-pements du pays. Le niveaud’exposition de cette région côtièrerend le Sénégal particulièrement vul-nérable aux effets du changement cli-matique et des aléas qu’il englobe. Enplus des pertes économiques qu’il peutentraîner, le changement climatiquepeut engendrer des déplacements for-cés de populations avec des consé-quences humanitaires qu’il est encoredifficile de mesurer. Les villages insu-laires et les zones côtières à forte den-sité de population, sous équipés et peuprotégés, sont les plus vulnérables etles plus exposés aux risques liés àl’élévation du niveau de la mer et desinondations.Les manifestations du changementclimatique seront ressenties de plu-sieurs façons. L’élévation du niveau

marin, les inondations, l’érosion côtièreet la sécheresse auront toutes desconséquences notables sur les éta-blissements du Sénégal. Ces phéno-mènes affecteront directement ouindirectement le cadre de vie des po-pulations.L’élévation du niveau de la mer pour-rait avoir de graves conséquences quise traduiraient par l’envahissement dezones habitées et la perte d’installa-tions de production économiquecomme les ports.Les inondations se manifestent selonles modalités suivantes : - une brusque montée des eaux peutavoir des effets destructeurs sur lesinfrastructures et les équipements ;- une stagnation des eaux peut en-gendrer des déplacements forcés depopulation ;- une durée relativement longue de lastagnation peut créer des conditionsde développement des maladiescomme le paludisme, le choléra oula bilharziose. L’exemple des ré-cents épisodes d’inondation à Dakaren est la parfaite illustration.

Les conséquences indirectes sur lesétablissements humains sont liées auxeffets du changement climatique surles activités de production. La séche-resse et la salinisation des terres, dufait de leurs impacts sur l’agriculture,peuvent réduire les revenus des popu-lations.Les changements climatiques aurontdes effets négatifs sur les équipementsdu pays. Les réseaux de communica-tion, de transport et de distributiond’énergie, les installations aéropor-tuaires et portuaires ainsi que des im-meubles sont menacés surtout dans lazone côtière. Des conditions ex-trêmes, parmi lesquelles nous distin-guons les marées, les tempêtes, lesinondations, les glissements de terrainprovoqués par des averses locales,des vents violents, risquent de devenir

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Figure 8: Maisons abandonnées à cause des inondations. Photo ISE (ISE 2005)Source : Rapport GEO ville de Dakar

Figure 9: Inondations de 2003 : cimetière au sud de Guet Ndar à Saint Louis Source : Mémoire DESS, (M. Seck, 2003-2004)

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Figure 10: Erosion côtière à Toubab Dialao, Source DEEC 2008

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plus intenses dans la zone côtière.Les secteurs qui subissent le plus dechangements brutaux et de conditionsextrêmes sont l’agro-industrie, la pro-duction hydro-électrique, les formesd’énergie renouvelables, le transportou les infrastructures situées dans lazone littorale. Au terme de cette première partie, ilressort la nécessité d’intégrer la di-mension du changement climatique :- dans le plan d’orientation écono-mique et social, dans la politiqued’aménagement du territoire, au ni-veau du DSRP, de la SCA et dans lesautres cadres nationaux de planifica-

tion ;- dans les plans régionaux et planslocaux de développement et les Pro-grammes communaux d’investisse-ments ;- dans les politiques sectorielles.Les options possibles en termesd’adaptation comprennent, entre au-tres, la planification des établisse-ments et de leur infrastructure, le choixde l’emplacement des installations in-dustrielles.

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DEUXIÈME PARTIE :Les effets du Changement Climatique

sur la Sécurité Alimentaire et le Développement humain

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La sécurité alimentaire a toujours étéau centre des préoccupations de l’Etatdu Sénégal depuis plus de quatre dé-cennies. Les nombreuses réformesde politiques générales et la mobilisa-tion d’importantes ressources hu-maines et financières pour améliorer lecadre institutionnel et décisionnel danslequel opèrent les producteurs rurauxen attestent. Cependant, les objectifsdes politiques qui étaient axés sur l’ac-croissement de la productivité, l’amé-lioration des infrastructurescommerciales et la réorganisation desmarchés, n’ont pas permis de réorien-ter de manière décisive l’agriculturesénégalaise. La transformation d’uneagriculture de rente, héritée de la co-lonisation, en une agriculture de déve-loppement durable n’a pas pu êtreopérée. Ainsi, malgré toutes ces ré-formes, le problème de la sécurité ali-mentaire demeure et le pays reste, dece fait, fortement tributaire des impor-tations et de l’aide alimentaire pourcouvrir les besoins nutritionnels despopulations.Dès lors, il apparaît important de re-chercher les facteurs qui ont contribuéaux échecs de la majorité des effortsde développement rural et de sécuritéalimentaire. Sont-ils liés aux caracté-ristiques structurelles de l’économie ourésultent-ils de stratégies partielles etsectorielles en matière de développe-ment durable, de la sécurité alimen-taire et des changements

climatiques ?Les réponses à ces questions contri-bueraient à asseoir les bases d’un dé-veloppement global susceptible derenforcer la sécurité alimentaire et d’at-ténuer les effets négatifs du change-ment climatique.

4.1 Une forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur

4-1-1 Un modèle de consommationextraverti

Les changements dans les modèlesde production agricole exerceront leurinfluence sur la sécurité alimentaire dedeux façons :- Les impacts sur la production ali-

mentaire influenceront les approvi-

sionnements en aliments aussi bien

au niveau mondial que local. Au ni-veau mondial, des rendements ac-crus dans les régions tempéréespourraient compenser leur reculdans les régions tropicales. Cepen-dant, dans de nombreux pays à fai-ble revenu, dont les moyensfinanciers limités interdisent le com-merce et qui reposent fortement surleur propre production pour satisfaireleurs besoins alimentaires, il pourraitêtre impossible de compenser labaisse des approvisionnements lo-caux sans accroître la dépendancevis-à-vis de l’aide alimentaire.

- Les impacts sur toutes les formes de

CHAPITRE 4La Sécurité alimentaire :

entre dépendance extérieure et faibles capacités nationales

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production agricole influenceront les

moyens d’existence et l’accès aux

aliments. Les groupes de produc-teurs moins capables de s’adapterau changement climatique, commeles ruraux pauvres des pays en dé-veloppement, risquent de voir com-promis leur sécurité et leur bien-être.

En dehors de la production alimen-taire et agricole, d’autres processus dusystème alimentaire, comme la trans-formation, la distribution, l’achat, la pré-paration et la consommation, sontégalement importants pour la sécuritéalimentaire. Dans l’ensemble, le fonc-tionnement des systèmes alimentairesdépend bien moins du climat de nosjours qu’il y a deux cents ans. Cepen-dant, aujourd’hui, les risques de dom-mages aux infrastructures de transport

et de distribution dus aux orages, auxinondations se sont accrus, entraînant,de fait, une interruption des chaînesd’approvisionnement alimentaire. Lechangement climatique pourrait rendreplus difficile l’accès aux aliments pourde nombreux groupes actuellementvulnérables, ainsi que pour d’autresconsommateurs à faible revenu, soit àcause de la baisse de leur propre pro-duction, de la perte des possibilitésd’emploi à mesure que se modifient lesmodèles de production agricole et nonagricole, soit en raison de la réductionde leur pouvoir d’achat imputable auxprix croissants des aliments sur lesmarchés. En outre, la hausse descoûts de l’énergie et la nécessité de ré-duire la consommation de combusti-bles fossiles ont déterminé unnouveau mode de calcul - celui des “

Figure 11: Facteurs déterminants des Modèles de Consommation Alimentaires

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food miles”, distance parcourue par lesaliments entre les sites d’approvision-nement et de consommation, qui de-vrait être maintenue aussi faible quepossible afin de réduire les émissions.

4-1-2 Le Commerce extérieur desproduits agricoles

La croissance de la production et deséchanges mondiaux s’est ralentie en2007 du fait de la contraction de la de-mande dans les pays développés qui aconduit à un contexte international peufavorable à l’expansion des échanges.En effet, la progression du commercemondial a décéléré, atteignant 5,5%contre 8,5% en 2006. Au Sénégal,sous le poids des besoins liés à la pro-duction, à l’investissement et à laconsommation, les importations ontfortement progressé, triplant quasi-ment les exportations. Les produits ali-mentaires les plus importés sont le riz(30,8 %), le blé (9,3 %), le lait (7,1 %),l’huile de soja et ses fractions (6,8 %).Les produits agricoles les plus expor-tés sont les poissons frais et congelés(27,6 %), les mollusques (16,2 %),l’huile d’arachide et ses fractions(12,0%) et les crustacés (11,7 %). Les importations alimentaires se sontrégulièrement accrues sur la période2001-2007 avec un taux de croissancemoyen de 12,1 % sur la période. Parcontre, les exportations agricoles ontconnu trois années consécutives debaisse 2002, 2003 et 2004, ce qui setraduit par un taux de croissance né-gatif sur la période 2001-2007 (-0,2 %)lié à la baisse des exportations desproduits halieutiques. Cette situationa eu pour conséquence une dégrada-tion du taux de couverture des impor-tations alimentaires par lesexportations agricoles qui est passé de1,08 en 2001 à 0,48 en 2007, soit untaux de croissance moyen annuel de–11%. Par ailleurs, aussi bien les importa-

tions alimentaires que les exportationsagricoles sont fortement concentréesavec des index de concentrationmoyens respectifs de 0,88 et 0,89 su-périeurs à 0,5 sur la période 2000-2007. Les importations alimentairessont fortement concentrées autour duriz, du blé, des produits laitiers, del’huile végétale et de ses fractions tan-dis que les exportations agricoles lesont autour des produits de la pêcheet des produits arachidiers. En effet,en dépit des difficultés du secteur, lapêche joue encore un rôle de premierplan dans les exportations du Sénégalavec une part estimée à 21,2% en2007. A la suite d’un processus ré-gressif amorcé en 2001, les exporta-tions de produits arachidiers ont connuun regain de dynamisme en 2006,confirmé en 2007. Ressorties à 16 mil-liards en moyenne entre 2004 et 2005,elles ont enregistré 32 milliards en2006 et 39 milliards en 2007. Toute-fois, la balance commerciale des pro-duits agricoles reste déficitaire sur lapériode.

4-2 Une agriculture extravertie

4-2-1 Bilan céréalier

Le contexte national est marqué parun déficit céréalier chronique. Il dé-coule d’une faiblesse de l’offre agricoleet atteint une moyenne annuelle de159 870 T équivalent aux produitsconsommables (EPC) entre 1992 et2008. Il a atteint un maximum de 358682 T en 1996 et un minimum de 151000 T en 1992 (Dieng et al, 2008). Cette incapacité de la production na-tionale à couvrir les besoins céréaliersrésulte-t-elle de l’inefficience des poli-tiques agricoles et/ou des effets deschangements climatiques ? Pourtant,un certain nombre de politiques de re-lance, de soutien, de promotion dusecteur ont été mises en œuvre durant

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ces quatre dernières décennies. Desétudes partielles et trop générales surun schéma linéaire national ont étémenées, mais n’ont jamais fait l’objetde diagnostic au niveau des zonesagro écologiques (Fall, 2004; Gaye,1998 et Cabral, 1997). Par consé-quent, il existe, soit des impacts réelsqui sont méconnus, soit des informa-tions existantes qui restent partielleset/ou parcellaires. Dans une situation nationale carac-térisée par de fortes contraintes insti-tutionnelles et agro climatiques,aucune région, dans le domaine de laproduction céréalière, ne semble êtreen mesure de jouer le rôle d’un vérita-ble pôle de développement agricole.De ce fait, une mobilisation de l’en-semble des zones agro écologiquesbasée sur les potentialités des unes etdes autres paraît nécessaire pourconsolider une politique d’approvision-nement alimentaire durable et assurerle bien-être des populations.

4-2-2 Prévisions céréalières

Avec une population estimée à 12millions de personnes et sur la based’une hypothèse de croissance an-nuelle de 2,9% entre 2010 et 2020, ondoit s’interroger sur la capacité du Sé-négal de nourrir une population de plusen plus pauvre avec des prévisions depéjoration du climat menaçant la basede production agricole.Les disponibilités céréalières de-vraient évoluer de 2 663 534 T à 7 034210 T EPC entre 2015 et 2050 alorsque les besoins céréaliers afficheraientune tendance allant de 2 868 303 T à7 801 230 T EPC sur la même période.En outre, la contribution de la produc-tion locale à la couverture de besoinscéréaliers afficherait un maximum de44 % en 2033 et un minimum de 33 %en 2050.Sur la longue période, l’offre totale decéréales par tête devrait atteindre unmaximum de 180 kg en 2040 et un mi-nimum de 160 kg en 2050. Cette pro-

Figure 12: Evolution des productions, disponibilité et besoins céréaliers, en Tonne1960-2008(Source : DAPS)

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jection confirme que le Sénégal seraitstructurellement déficitaire en cé-réales, car les normes calculées sousles différentes périodes sont infé-rieures à 185 kilos, quantité considé-rée comme nécessaire par la FAOpour satisfaire les besoins alimen-taires.

4-2-2-1 Situation et performancesdu secteur primaire

Le secteur agricole a enregistré untaux de croissance moyen de 0,5 %sur la période 1990-2007 avec unecontribution moyenne de 0,1 point à lacroissance du PIB. Des contraintesliées à la qualité des semences, à labaisse de fertilité des sols ainsi qu’auxdysfonctionnements du système decommercialisation, en particulier pourl’arachide et le riz, sont également évo-quées. La valeur ajoutée agricole auxprix courants, assimilée au revenuagricole, est en moyenne de 485 mil-liards de FCFA, tandis que la valeurajoutée moyenne par actif est de 287

360 FCFA. L’analyse de la progres-sion de la valeur ajoutée par actif (àprix constants) sur la période montreune évolution en dents de scie avecune tendance à la baisse les deux der-nières années. La rentabilité (VA/CI)moyenne du secteur est de 4,9. Letaux moyen de croissance de la pro-ductivité agricole (évolution de la va-leur ajoutée par actif) sur la période1991-2007 est de -0,8 % contre 3,5 %pour le taux d’inflation. Pour les cinqdernières années, la valeur ajoutéemoyenne par actif est de 300 978FCFA et la rentabilité de 5,13.

4-2-2-1 Le sous-secteur des pro-ductions végétales

En dépit du développement des au-tres secteurs de l’économie nationale,la production végétale demeure unpivot et joue un rôle social et écono-mique important, grâce à sa contribu-tion à la création d’emplois, surtout enmilieu rural avec une contributionmoyenne au PIB de 7,52 % au cours

Figure 13: Bilan céréalier National (unité : T EPC), 1960-2008 Source : DAPS

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de la période 2003 à 2007. La pro-duction végétale est l’un des sous-sec-teurs les plus importants du secteurprimaire. Toutefois, la raréfaction desressources naturelles à usage agri-cole, l’exode de la population active ru-rale conjuguée à la qualité moindredes intrants sont des obstacles de na-ture interne que le sous-secteur devrasurmonter. Les terres arables représentent 19%de la superficie nationale, soit 3,8 mil-lions d’hectares. Elles sont inégale-ment réparties entre les zonesagroécologiques (57% au bassin ara-chidier, 20% en Casamance, 10% auSénégal oriental, 8% au Fleuve Séné-gal, 4% dans la zone Sylvo-pastoraleet 1% dans les Niayes). Annuelle-ment, les mises en valeur agricolesportent sur 65% de ces terres, soit en-viron 2,5 millions d’hectares. En outre,l’essentiel de ces terres est cultivésous pluie, de sorte que l’activité agri-

cole est exposée aux aléas clima-tiques. Seuls 1,5% sont mises en va-leur grâce à l’irrigation. (I-PAR, février2007 ; DAPS 2007).Les différents types de cultures pra-tiqués sont les cultures vivrières, lescultures industrielles et les cultureshorticoles. De 2000 à 2007, ces der-nières ont occupé respectivement61%, 36% et 3% des superficies misesen valeur annuellement (DAPS, 2007).

4-2-2-2 Les cultures vivrières

Les cultures vivrières concernent lescéréales et les autres cultures tellesque le niébé et le manioc.

� Les cultures céréalières

En termes de production, les culturescéréalières occupent la place la plusimportante dans la production végé-tale. La production est passée de 952

Figure 14: Evolution comparée des superficies et des productions de céréales

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894 T en 1990 à 772 239 T en 2007,soit une baisse relative de 19%. Ce-pendant, on note des hausses an-nuelles en 1993,1995, 1999, 2003 et2005 avec des taux de croissance res-pectifs de 26,80%, 12,30%, 71,90%,84,90% et 32,10%. Durant la période2001-2007, les productions annuellesde céréales se sont chiffrées enmoyenne à 1.245.000 T. Le mil consti-tue la première culture céréalière suivipar le sorgho, le maïs, le riz et le fonioavec respectivement 45,73%, 10,25%,23,05%, 20,88% et 0,09% des super-ficies céréalières. S’agissant des superficies, les em-blavures des céréales ont évolué defaçon parallèle à la production avecdes baisses séquentielles. De 2001 à2007, les superficies des cultures cé-réalières ont représenté en moyenne1.165.260 ha, soit 85,42% des super-ficies de cultures vivrières alors que14,58% seulement de ces dernières,soit 198 820ha, sont affectées aux cul-tures du niébé et du manioc (DAPS,2008). La baisse des superficies cé-réalières pourrait être expliquée par ledéveloppement des cultures vivrièresde substitution au mil tels que le niébéet le manioc ou les autres cultures dediversification comme la pastèque.

� Le maïs

Ces dernières années, dans le soucid’impulser sa politique de diversifica-tion, l’Etat a consenti des efforts im-portants notamment avec leprogramme spécial maïs. Sa mise enœuvre a permis de faire passer la pro-duction nationale de cette spéculationde 80.000 T en 2002 à 400.474 T enmoyenne sur la période 2003-2005.

� Les autres cultures vivrières

L’évolution de la production de ma-nioc s’est faite en deux phases. De1990 à 1999, la croissance de la pro-

duction a été très faible, fluctuant entre24 519 T en 1991 et 42117 Ten 1999,avec des pics constatés en 1994(76915 T) et en 1998 (65608 T). De2000 à 2008 la production atteint et dé-passe 100000 T, avec des productionsallant de 132859 Ten 2000 à 920866 Ten 2008. On note, cependant, unebaisse de la production en 2006 avec120 841 T. La production de niébés’est située à moins de 55000 T de1990 à 2004 avant d’atteindre 92 878T en 2005 et 126423 T en 2008.Les superficies allouées à ces cul-tures ont eu une évolution similaire àla production. En effet, durant cettepériode, les superficies des autres cul-tures vivrières ont été multipliées par2,5, atteignant 164 035 ha. Cettehausse spectaculaire est imputable àla culture du niébé qui a enregistré unsupplément de superficie emblavée de226772 ha entre 1990 et 2008.Le développement de ces culturesde diversification, moins exigeantes eneau, permet de s’adapter au caractèrealéatoire de la pluviométrie. Il s’yajoute le niveau très élevé du prix duniébé constaté pendant certaines pé-riodes de l’année et la promotion de laculture fourragère.

4-2-3 Les cultures industrielles et d’exportation

Les cultures industrielles sont consti-tuées principalement de l’arachide, ducoton, de la canne à sucre et du sé-same.

L’arachide

La culture arachidière est la branchemaîtresse et elle domine assez nette-ment les cultures industrielles. Eneffet, elle a occupé 90% des superfi-cies de cultures, soit 607195 ha en2007. La part du coton et des autrescultures industrielles sont respective-

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(6) Les cultures vivrières sont composées de céréales (mil, sorgho, maïs, riz et fonio), du niébé et du manioc).(7) Les cultures industrielles sont essentiellement constituées de l’arachide, du coton, de la canne à sucre, la tomate industrielleet le sésame.

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SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN - 201058

ment de 7% et 3%. Toutefois, depuis quelques années,les performances notées dans l’ara-chide se sont dégradées. La filière aconnu, en effet, différents problèmesliés à :- la déstructuration à la suite de la libé-ralisation de la commercialisation,- la faiblesse des prix aux producteursen 2001 et 2002 (120 FCFA contre145 FCFA en 2000),- l’insuffisance de la pluviométrie encertaines années,- le péril acridien de 2004 et,- les difficultés d’accès à des intrantssuffisants et de qualité. Face aux difficultés de la culture del’arachide, les différentes mesuresprises par l’Etat à travers la Lettre de

Politique de Développement Agricole(LPDA), la Lettre de Politique de Dé-veloppement de la Filière Arachide(LPDFA) et les politiques volontaristesn’ont pas permis de redresser les per-formances de la filière.

� Le coton

La production du coton qui est enmoyenne de 38 891 T a varié sur les15 dernières. Durant cette période,des croissances importantes de la pro-duction sont notées en 1997 (38%),2003 (61%) et 2006 (15,50%). En1999 et 2000, on a enregistré des ni-veaux de production très faibles avecrespectivement 23 000 T et 20 378 T,soit des baisses de 15,80% et 11,40%.

Figure 15: Evolution de la production d’arachide (ANSD, 2009)

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� Le sésame

La culture du sésame fait l’objet d’unprogramme spécial depuis 2003. Elleest en train de gagner sa place dansles exploitations agricoles des régionsdu centre et connaît des taux de pro-gression annuelle de 35,8% pour lessurfaces et de 36,6% pour la produc-tion. Les productions de 2005 et 2006ont été estimées respectivement à31 779 T et 25 563 T alors que la pro-duction n’atteignait pas 5 000 T avantl’introduction du programme. Mêmes’il y a eu une forte baisse en 2007 (-83%), la production du sésame a aug-menté de 11% en moyenne sur lapériode 1990-2007.S’agissant de la canne à sucre, laspéculation a connu de 2001 à 2006une production moyenne de 829 047T. Malgré les efforts des autorités dupays, on tarde à retrouver le niveau deproduction record atteint en 2001 (840109 T).

4-2-4 Les cultures maraîchères et fruitières

� Les cultures maraîchèresLe maraîchage se pratique essen-tiellement dans la zone des Niayes quiprésente des conditions climatiquesplus propices aux légumes de climattempéré et dispose d’une nappe su-perficielle permettant l’accès facile àl’eau souterraine. La zone des Niayescontribue pour 60% à la productionmaraîchère nationale (Programmetriennal 2008-2010, DHort). De 2001 à 2006, la superficie embla-vée des cultures maraîchères a évoluéen dents de scie. Par ailleurs, la su-perficie des cultures maraîchères a for-tement diminué en 2003.La production des cultures maraî-chères a aussi évolué de manière irré-gulière.

� Les cultures fruitières

Les cultures fruitières ont régulière-ment augmenté. Elles sont passéesde 288 104 T en 2001 à 498 590 T en2005. Parmi les cultures de diversification,la culture de pastèque connait une pé-riode d’expansion. En effet, la pas-tèque domine l’ensemble des culturesfruitières suivie respectivement par lamangue, l’agrume, le béref et la ba-nane. Ainsi, le sous secteur des produc-tions végétales dispose d’un importantpotentiel. Il devrait contribuer de ma-nière significative à la croissance duPIB et jouer un rôle de premier plandans l’amélioration de l’alimentationdes populations et la consolidation dela sécurité alimentaire du pays. L’Etat a conçu des politiques et stra-tégies de développement successivesafin d’en assurer l’expansion. Ce quis’est traduit par la conception et lamise en œuvre de projets et pro-grammes d’envergure, accompagnésd’une allocation de moyens impor-tants. Mais, malgré les efforts fournis et lesressources mobilisées, l’ampleur deschangements induits par les projets etprogrammes reste faible ; ceci aconduit l’élaboration en 2004 de la Loid’Orientation Agro-Sylvo-pastorale(LOASP). Elle définit le cadre dans le-quel s’inscrit la mise en œuvre desstratégies et programmes comme laGOANA et les programmes spéciaux.Ceux-ci devraient améliorer les perfor-mances de l’agriculture pour atteindrel’autosuffisance alimentaire et lutterplus efficacement contre la pauvreté.

4-2-5 Le sous secteur de l’élevage

Le sous secteur de l’élevage estmarqué par de profonds changementsnés de la décentralisation, de la poli-

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tique de désengagement de l’Etat vis-à-vis des sociétés de production et decommercialisation des productionsanimales ainsi que de l’implication deplus en plus importante des organisa-tions de producteurs. Ces change-ments ont profondément modifié lanature et la qualité des interventionsen faveur du développement du sous-secteur.

� Le bétail

En 2007, l’effectif du cheptel nationalest de 13 904 845 têtes de bétail (bo-vins, ovins, caprins, porcins, équins,asins et camelins). De 1990 à 2007, ila fait plus que doubler avec une crois-sance relative de 112%. L’effectif dubétail est dominé par les petits rumi-nants (ovins, caprins) avec 9 461 560têtes en 2007, suivis par les bovinsavec 3 163 410 têtes. (SourcesANSD ; DAPS, ; DIREL 2009)Des baisses relativement impor-tantes de l’effectif du cheptel et de laproduction sont observées à la suitedes pluies hors saison en 2002.

� La production de lait

La production de lait brut estimée à213,8 millions de litres en 2007estconstituée de 64% de lait de bovins, de22% de lait de caprins et de 14% delait d’ovins. Son taux de croissance an-nuel moyen est de 1,35%. De 1990 à2007, on a noté une augmentation de62,8 millions de litres. Ces dernièresannées, on s’est rapproché du niveaumaximal de 122 millions de litres at-teint avant 2002, année au cours de la-quelle la production avait fortementchuté (de près de 20 millions de litres).Cependant, la production nationale estencore loin de couvrir les besoins dupays. Le lait constitue une partie im-portante des importations

Malgré les contraintes liées aux cir-

cuits de distribution, à la concurrencedes produits extérieurs et aux condi-tions naturelles, ce sous-secteur a desatouts réels parmi lesquels un cheptelimportant, des traditions pastoralesconfirmées et l’existence d’une zone àvocation pastorale et de zones amé-nagées comme le Ranch de Dolly. Ils’y ajoute la diversité des spéculationsselon les différentes zones agro éco-

logiques ; les opportunités d’exporta-

tion de produits animaux (miel, cire,

cuirs et peaux) ; la maîtrise sur le plan

sanitaire de maladies comme la peste

bovine et la péripneumonie conta-

gieuse bovine ; l’existence en matière

d’élevage de structures d’enseigne-

ment et de recherche de niveau ac-

ceptable ; une importante marge de

progression des différentes filières de

productions animales.L’abreuvement du bétail est assurépar les mares temporaires en saisonde pluies, les puits et les forages. Denombreuses difficultés entravent l’ac-cès du cheptel à l’eau. Au niveau de lavallée, l’accès au fleuve Sénégal etses affluents est rendu difficile par l’in-suffisance des couloirs de passage etl’inexistence de chenaux d’abreuve-ment. Dans la Zone Sylvo -Pastorale,ce sont les forages profonds (120 à220 mètres) qui assurent l’alimentationdu bétail en eau. Mais le réseau estassez lâche et la plupart des foragessont vieux (plus de 50 ans) et génèrentdes coûts élevés d’entretien souventhors de portée des éleveurs. Par ailleurs, le mode de gestion desforages ne permet pas d’assurer leurdurabilité. Le Bassin Arachidier et lesud du pays, qui sont traditionnelle-ment des zones d’accueil, sont égale-ment caractérisés par une insuffisancede points d’eau pastoraux (forages,mares). Il s’en suit une sous-utilisationde certains parcours et un surpâturageau niveau des points d’eau fonction-nels.En ce qui concerne l’Alimentation du

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SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN - 2010 61

bétail, le Sénégal dispose de quantitésimportantes de sous-produits agricoles(SPA) et de sous-produits agro-indus-triels (SPAI) : fanes d’arachide etniébé, paille de riz, graines de coton,tourteaux de coton et d’arachide, sonde blé et de mil, mélasse. Le prixélevé de cession, la vente préféren-tielle à l’exportation, les utilisationsconcurrentes à l’alimentation animaleet le niveau élevé de taxation, rendentles SPAI peu accessibles. De plus, lecoût élevé de ces sous-produits limitela rentabilité des opérations d’intensifi-cation des productions animales.

� La volaille

Le potentiel est estimé à 34 928 409têtes de volaille industrielle et familiale.Les productions de volaille ont, dansl’ensemble, suivi une évolution ten-dancielle à la hausse avec cependantune fluctuation des productions de lavolaille industrielle sur la période de1990 à 2004. Le taux de croissanceannuel moyen de la production de vo-laille est de 4,30% par an. Celui de lavolaille familiale est de 3,13% et 6,44%pour celle industrielle. Les taux decroissance régulièrement positif de lavolaille familiale s’expliquent par les ef-forts déployés dans le cadre de l’amé-lioration de la santé animale. Les fluctuations de la production dela volaille industrielle sur la période1990 à 2004 peuvent s’expliquer par lavariation des prix de l’aliment, les diffi-cultés d’écoulement de la production àla suite des importations massives deviande de volaille et la recrudescencede certaines maladies. L’interdictiondes importations de viande de volailleà la suite de la grippe aviaire expliquel’importance des taux de croissance de2005 et 2006 avec respectivement31,6% et 27,9%. En termes de perfor-mances économiques, le sous secteura enregistré une croissance presquerégulière de 1990 à 2007 et contribue

positivement à la croissance du PIB(0,6 point sur les périodes 1990-1994et 2000-2004, 0,8 point sur les pé-riodes 1995 - 1999 et 1,3 point sur lapériode 2003 - 2007). Avec les difficultés enregistrées cesdeux dernières années dans l’agricul-ture et la pêche, l’élevage est le princi-pal sous secteur qui tire le secteurprimaire. La progression de sa pro-duction, amorcée depuis 2002, grâceà l’allocation de ressources addition-nelles au sous secteur, devrait sepoursuivre avec notamment les projetset programmes en cours. Les principaux produits qui contri-buent à la croissance de la valeur ajou-tée agricole sont les bovins, les ovins,le lait brut et la volaille traditionnelle. Ilsreprésentent, en moyenne, 70% de laproduction en valeur du sous secteur.L’élevage a utilisé en moyenne 33%des actifs du secteur agricole avec unevaleur ajoutée moyenne par actif (àprix constants) de 247 012 FCFA. Ilest avec les productions végétales lesous secteur dont la rentabilité est laplus élevée. Elle est supérieure à 4sur la période 1990-2007. La valeurajoutée par actif a progressé de 1,4%sur la période 1991-2007. Avec la Grande Offensive Agricolepour la Nourriture et l’Abondance(GOANA), le démarrage en vue denouveaux projets (Projet de Gestiondu Bétail Endémique (PROGEBE),Projet de Développement de l’Elevageau Sénégal Oriental et en Haute Ca-samance (PDESOC)) et la poursuitedes projets en cours, les différents ra-tios (taux de croît, d’exploitation,d’abattage, etc.) devraient évoluer fa-vorablement. Ce qui permettra d’aug-menter sensiblement les différentesproductions animales.

4-2-4 Le sous secteur de la pêche

Les ressources de la zone maritimesénégalaise sont caractérisées par

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(8) Nouvelle Politique Agricole (1984); Programme d’ajustement du secteur agricole (1994); Lettre de politique de développement agricole (1995); Pro-gramme d’Investisement du Secteur agricole (1998); Document d’orientation stratégique (1999); Stratégies nationales et programmes prioritaires de sé-curité alimentaire (2002).(9) 8 326 pirogues actives en 2007

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SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN - 201062

une grande diversité biologique. Lesressources exploitées comprennentcinq groupes dont les caractéristiquesbioécologiques et l’importance socio-économique sont différentes : - les ressources pélagiques hautu-rières (thons, espadon, voilier) ; - les ressources pélagiques côtières(sardinelles, chinchards, maque-reaux, etc.) ; - les ressources démersales profondes(crevettes profondes et merlus) ; - les ressources démersales côtières(crevette blanche, rouget, doradesroses, mérous, seiche, poulpe, soles,etc.) ; - la flore algale (Ulva, Hypnea, Clado-phora, Sargassum, Cymodocea). Ces ressources halieutiques font au-jourd’hui l’objet d’une forte pressionavec près de 9 000(9) pirogues opérantdans la pêche artisanale et plus d’unecentaine de bateaux battant pavillonétranger au large des côtes du Séné-gal. Le potentiel exploitable par les pê-

cheries sénégalaises est estimé à500 000 T par an et concerne des res-sources démersales côtières (pois-sons de fond, crevettes, mollusques,céphalopodes, etc.) et profondes, lesressources pélagiques côtières (sardi-nelles, chinchards et maquereaux) ethauturières (thons).De par sa vitalité et son importancesocio-économique, la pêche artisanaledemeure le pilier du sous secteur. Ellefournit l’essentiel de la production entermes de volume (90%) et de valeur(74%) et approvisionne à plus de 50%les industries du pays. Ses capturessont constituées à 94% de poissonsdominés par les sardinelles (69%) quisont à faible valeur marchande, car nereprésentant que 27% de la valeurcommerciale des produits halieutiquesdébarqués. Essentiellement destinéesà la consommation nationale et à latransformation, ces pélagiques jouentun grand rôle dans la sécurité alimen-taire et constituent, de ce fait, des res-

Tonnage des captures

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SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN - 2010 63

sources extrêmement sensibles.Quant à la pêche industrielle, son ar-mement est composé de trois types deflottilles que sont les chalutiers, les tho-niers et les sardiniers. Malgré leur di-minution en nombre, les quantitésdébarquées ont connu des évolutionspositives.Le tableau ci-après retrace l’ensem-ble des captures constituées de pois-sons frais, de crustacés et demollusques avec en moyenne respec-tivement 92,6%, 1,6% et 5,8% descaptures annuelles. En moyenne, le volume total de cap-tures est de 425 831 T/an. Le taux decroissance moyen annuel des cap-tures est de 1,5% sur la période 1990-2007, (Dieng et al. 2008).La pêche contribue de manière nonnégligeable aux objectifs de crois-sance de l’économie nationale, no-tamment à la réduction du déficit de labalance des paiements (premier pour-voyeur de recettes d’exportation), auchômage et à la satisfaction des be-soins alimentaires des populations. Le

Sénégal a exporté 111 062 T de pro-duits halieutiques en 2007 pour unevaleur commerciale de 148 milliardsde francs CFA, soit 21% des recettesd’exportation de biens.Les contre-performances de ce soussecteur, notées ces dernières années,sont liées à la raréfaction des res-sources halieutiques des eaux territo-riales poissonneuses. Enconséquence, la contribution de lapêche à la croissance de la valeurajoutée agricole est négative avec -0,7point sur la période 2000-2004, alorsque, sur la période 1990-2007, elle yavait contribué pour 0,1 point. Cette situation a conduit le Gouver-nement du Sénégal à ne pas signer lesaccords de pêche avec l’Union Euro-péenne en 2006. La nouvelle optiqueà travers les projets du Gouvernementn’est plus inscrite dans une logiqueproductiviste. Elle se fonde, plutôt, surla recherche de la préservation desressources pour l’avenir.Les principaux produits de la pêchequi contribuent à la croissance de la

Figure 17: captures de mollusques et crustacés en 2007 (ANSD, 2008)

Tonnage des captures

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SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN - 201064

valeur ajoutée agricole sont les pois-sons qui représentent, en moyenne,93% de la production du sous-secteur.La valeur ajoutée par actif (à prixconstants) a baissé de 0,6% sur la pé-riode 1991-2007. Quant à la rentabi-lité, elle est de 1,29 sur la période1990-2007. La pêche est un sous-secteur où la valeur ajoutée par actifest largement supérieure à celle dusecteur agricole, même si sa rentabi-lité est un peu faible eu égard au poidsde la pêche artisanale.

4-2-7 Le sous-secteur des produc-tions forestières

La foresterie est confrontée à plu-sieurs contraintes liées essentielle-ment au changement climatique et à lacroissance rapide de la population, en-traînant ainsi une exploitation irration-nelle des ressources naturelles(déforestation, surpâturage). Les der-nières estimations des services statis-tiques nationaux (ANSD, situationéconomique et sociale du Sénégal en2007) font état d’une superficie de 6,3millions d’hectares de forêts naturellesdisponibles en 2007, contre 11 millionsd’hectares de forêts à l’indépendancedu Sénégal, soit une perte de près dela moitié en l’espace de quatre décen-nies, montrant ainsi l’état de dégrada-tion avancée du potentiel forestier. Ladéforestation résulte, notamment, dessécheresses consécutives à la baissedes précipitations de 20 à 25% (avecdes pointes de plus de 45% pendantles années de fort déficit), ainsi que dela pression humaine exercée sur lesressources forestières notammentpour la satisfaction des besoins despopulations. La sylviculture contribue très faible-ment à la croissance du PIB. En effet,sa contribution moyenne annuelle estde 0,02 point sur la période 1990-2007. Toutefois, les résultats obtenusà partir d’un premier exercice d’élabo-

ration d’un compte satellite des res-sources sauvages au Sénégal, ontmontré que ces ressources ont contri-bué en 2006 à prés de 2% à la valeurajoutée de la nation et à 1,7% du PIB.La valeur ajoutée par actif (à prixconstants) est en moyenne de 275 698FCFA tandis que la rentabilitémoyenne est de 1,92. Les actifs dusous secteur composés essentielle-ment d’exploitants forestiers sont enmoyenne de 82 461 par an. Sur lescinq dernières années, la valeur ajou-tée par actif a connu une évolutioncontrastée avec une moyenne de278 767 FCFA, inférieure à celle dusecteur agricole. Pour ce qui est de larentabilité, elle est de 1,86 inférieureà celle du secteur.Le charbon de bois est le seul pro-duit de ce sous secteur qui contribuesignificativement à la croissance de lavaleur ajoutée agricole. Sa productionen valeur représente 60% par an de laproduction du sous secteur. La pro-duction de charbon de bois est passéede 291 144 T en 1990 à 416 865 T en2007, soit un taux de croissancemoyen annuel de 2,1%.

La contribution de l’agroforesterie àla valeur ajoutée reste en deçà des at-tentes. Son rôle ne pourra se renfor-cer que si les règles élémentaires depréservation et de régénération desressources naturelles et fauniquessont respectées (limitation des quotasde charbon de bois, contrôle de l’ex-ploitation frauduleuse d’une certainecatégorie de ressources forestières,lutte conte les feux de brousse, etc.).Ainsi, dans le domaine de la préserva-tion des ressources naturelles, les ac-tions menées ont permis de relever leniveau des superficies reboisées à 49174 hectares en 2007 contre 37 637hectares en 2006.En définitive, le gouvernement duSénégal a mis en place plusieurs ré-formes de politiques agricoles et/ou

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économiques pour mieux promouvoirla sécurité alimentaire sur la période(1960-2008). La GOANA est une ini-tiative qui va dans le sens d’atteindre lasécurité alimentaire et d’augmenter demanière substantielle la valeur ajoutéedu secteur agricole. Il existe, certes,une corrélation entre la productionagricole et la pluviométrie. Une aug-mentation des quantités de pluie en-traîne une amélioration de laproduction. Les changements notésdans les conditions climatiques in-fluencent la sécurité alimentaire « offrenationale céréalière, taux de couver-

ture des besoins céréaliers et taux

d’autosuffisance céréalière ». Desévénements climatiques (séche-resses, hausses du niveau de la merplus fréquentes et intenses, et irrégu-larités croissantes du modèle des sai-sons de pluie) ont déjà des retombéesimmédiates sur la production agricole,les infrastructures, et la santé des po-pulations en zone rurale comme en

zone urbaine. Selon la FAO (2007),les effets des changements graduelsdes températures moyennes et desprécipitations provoquent des pertur-bations aussi bien positives que néga-tives et pourraient produire lesphénomènes suivants :- changements dans l’adéquation desterres à différents types de cultureset de pâturages,- changements dans la productivitédes forêts,- changements dans la productivité etla composition des communautésmarines,- perte de biodiversité et perturbationdu fonctionnement des écosystèmeset des habitats naturels,- changements dans l’approvisionne-ment en eau de bonne qualité pourles cultures, le bétail et l’aquaculture,- perte de terres cultivables due àl’augmentation de l’aridité et de la sa-linité, épuisement des sources d’eausouterraine et hausse du niveau de

Figure 18 : Evolution de la production de charbon de bois (ANSD, 2009)

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la mer, d’où des pertes de sourcesde revenu- changements dans l’incidence et lesvecteurs de différents types d’in-sectes nuisibles et de maladies,- migration interne et internationale.Cependant, les approches qui s’ap-puient sur des perceptions sectorielles,ont favorisé l’émergence de nom-breuses stratégies de développementqui, malheureusement, n’ont pas pro-duit les effets escomptés sur le déve-loppement durable.La sécurité alimentaire durable ne re-pose pas uniquement sur l’améliora-tion de la productivité et le bonfonctionnement des marchés. Elle estaussi fortement corrélée à une gestiondurable des ressources naturelles. Ilest de plus en plus reconnu que la sé-curité alimentaire nécessite non seule-ment des systèmes de productionefficaces, mais aussi des stratégies degestion durable afin de maintenir à lafois la production et les moyens desubsistance (Ngaïdo, 2004 ; Dieng,2001-a ; Barrett et al, 2001). Le problème principal auquel seheurte le pays n’est pas l’absence de

ressources naturelles ou l’insuffisancede la base de ressource, mais lecontrôle, la gestion et l’utilisation ina-daptés de celles-ci. En effet, le paysdispose de terres et de ressources eneaux non négligeables. Leur mobili-sation à des fins d’irrigation demeurela contrainte principale au développe-ment de l’agriculture.Les cadres politiques et institution-nels inadaptés qui régissent les terresirriguées limitent les investissementstant publics que privés dans ce secteuret empêchent aussi l’adoption de tech-nologies pour la bonne gestion desressources en eau. Pendant cette dé-cennie, le pays a signé de nom-breuses conventions et entrepris desprojets conjoints pour mettre en valeurdes ressources en eau communes(OMVG). Cependant, la contributiondu secteur rizicole irrigué à la sécuritéalimentaire demeure négligeable.Cette situation doit manifestementchanger si le pays veut atteindre la sé-curité alimentaire.

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5-1 - La problématique du Développement Humain auSénégal

Depuis que le Sénégal figure dans leclassement du PNUD selon l’IDH, lavariation de l’indice a été assez signifi-cative, en passant de 0,227 à 0,437entre 1990 et 2008. La croissanceéconomique, malgré quelques difficul-tés, s’est maintenue dans la même pé-riode avec un PIB évoluant autour de4-5% en moyenne. Toutefois, la varia-tion positive de l’IDH et les perfor-mances économiques cachent mal lafaiblesse de l’IDH du Sénégal qui resteinférieur à 0.5., confinant le pays dansla catégorie des pays à très faible ni-veau de développement humain.Aussi, est-il nécessaire d’analyserl’évolution de la croissance écono-mique pour en déterminer les ressortset les impacts sur la réduction de lapauvreté et, partant, sur le développe-ment humain. S’il est vrai que la crois-sance ne signifie pasdéveloppement(10), elle a néanmoinsun impact réel à long terme sur l’aug-mentation du niveau de vie de la po-pulation concernée et le recul de la« misère matérielle ». De ce fait, sonétude permet de se rendre compte desressources disponibles pour assurer

un développement économique et so-cial harmonieux dans un pays donné.A ce titre, le PIB par habitant à paritéde pouvoir d’achat est une compo-sante essentielle de l’IDH.Pour le cas du Sénégal, cette étudepeut révéler des déterminants de lacroissance portée par des secteurs quipeuvent être très vulnérables au Chan-gement climatique, posant ainsi le défid’assurer le développement humaindes sénégalais grâce à une croissanceéconomique tirée par les secteurs tra-ditionnels.

5-1-1 Analyse de la Situation Economique

Le Sénégal a connu, entre 1990 et2007, un rythme de croissance de plusde 4-5% en moyenne annuelle, supé-rieur de plus d’un point à ceux préva-lant pour l’ensemble de l’Afriquesubsaharienne. Durant ces dernièresannées, l’évolution du taux de crois-sance a fortement chuté (2,5 % et1,025 % en 2008 et 2009) du fait del’environnement international difficileoccasionné par les différentes crisesénergétique, alimentaire et financière.Celles-ci ont occasionné une fortehausse du taux d’inflation à près de6% entre 2007 et 2009 alors qu’il

CHAPITRE 5Développement Humain et Changement climatique

10) La croissane économique désigne l’augmentation de la production de biens et de serices dans une économie sur une période donnée, gé-néralement une période longue. Au sens strict, la croissance décrit un processus d’accroissement de la seule production économique. Elle ne ren-voie donc pas directemnt à l’ensemble des mutations économiques et sociales propres à une économie en développement. Ces transformationsau sens large sont, conventionnellement, désignées par le terme de développement économique.

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s’était maintenu entre 1 et 2%.En valeur réelle, le PIB du Sénégalest passé de 1556 milliards de francsCFA en 1990 à 5944 milliards en2008(11), tiré essentiellement par le sec-teur tertiaire dont la part dans la for-mation du PIB n’a cessé d’augmenterjusqu’à atteindre 53,2% en 2008. Lesecteur secondaire suit, même s’il nedépasse que de très peu le secteur pri-maire (19,8% en 2008 contre 14,7%pour le secteur primaire).La consommation finale des mé-nages, établie à 1520 milliards defrancs CFA a évolué positivement et adoublé entre 1993 et 2001 avant d’êtremultipliée par trois et demi (3,5) entre1993 et 2008. Quant au taux d’inves-tissement, il est passé de 14,3% en1990 à 28% en 2008, tandis que lesexportations en volume sont demeu-rées structurellement en deçà des im-portations contribuant au déséquilibrede la balance des paiements.La croissance du PIB réel par habi-tant a été évidemment moins pronon-cée, avec près de 0,6%, en moyenne

annuelle sur la période 1993 – 2001passant de 213 000 à 502 000 francsCFA (soit en USD dollars 780 à 1180).Toutefois, cette évolution a permisd’enrayer la tendance à la baisse quiavait marqué les années 80. La faiblesse du PIB par tête se tra-duit par une forte incidence de la pau-vreté (50,8%, ESPS 2005) dans lepays et s’accompagne d’une inégalerépartition des revenus (les dakarois,qui représentent un peu moins duquart de la population totale, dépen-sent nettement plus que les ruraux quifont près de 60%, ESPS 2005).L’évolution de la situation écono-mique du Sénégal a révélé des ten-dances favorables induites par lechangement de parité du FCFA inter-venu en 1994. Si la croissance de-meure faible sur la période 1990-1994,avec 0,9%, après la dévaluation, l’éco-nomie sénégalaise s’est remise sur lesentier de la croissance avec un tauxde croissance moyen de 4,3% sur lapériode 1995-2007 supérieur au croîtdémographique de 2,7% par an mais

Tableau 9 : Taux de croissance moyen du PIB

Période 1980-1990 1990-1994 1995-1999 2000-2004 2003-2007

Taux de croissancemoyen en % 1,7 0,9 4,5 4,2 5,1

Source : ANSD

((11) Sources : ANSD, tableau des agrégats macroéconomiques : url : www.ansd.sn.

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demeurant inférieur aux prévisions decroissance nécessaires à la réductionde moitié de la pauvreté d’ici 2015(7 %). Cependant, cette performance éco-nomique a été fragilisée depuis 2006lorsque l’économie a notamment subides chocs intérieurs (déficit pluviomé-trique, mauvaise campagne agricole,crise des Industries Chimiques du Sé-négal). Après une légère reprise ob-servée en 2007, la croissanceéconomique (du PIB réel) a enregistréune forte baisse, passant de 4,7% en2007 à 2,5% en 2008 et ce, en dépitdes bonnes performances enregis-trées au niveau du sous-secteur agri-cole grâce aux effets de relance desfilières alimentaires et une meilleurepluviométrie. La dégradation de l’acti-vité économique en 2008 a été princi-palement imputable à des facteursinternes et externes. Au niveau in-terne, il a été noté la reprise timide desactivités des Industries Chimiques duSénégal (ICS), les effets négatifs desretards de paiements de l’Etat vers lesecteur privé et la baisse du dyna-misme du secteur tertiaire. Par ail-leurs, l’économie a connu les effetscollatéraux des chocs exogènes telsque la flambée des prix du baril de pé-trole, le renchérissement des denréesalimentaires et la crise financière etéconomique mondiale intervenue en2008. Toutefois, le Gouvernement a effec-tué, en 2008, des restrictions budgé-taires pour contenir cette situationdifficile de la crise alimentaire en met-tant en œuvre des mesures conjonc-turelles telles que les subventions decertaines denrées de première néces-sité. Dans la même logique, le Gou-vernement a lancé l’initiative de laGrande Offensive Agricole pour laNourriture et l’Abondance (GOANA)qui vise à atteindre durablement l’au-tosuffisance alimentaire. Quant à l’inflation mesurée par l’In-

dice Harmonisé des Prix à la Consom-mation (IHPC), le taux moyen annuelenregistré a été de 2,7% sur la période2001-2008. La prudence de la poli-tique monétaire adoptée par laBCEAO, depuis la dévaluation duFranc CFA, a largement contribué àmaintenir le niveau d’inflation faible in-férieur au seuil de 3%, et ce jusqu’en2007 où le taux moyen d’inflation agrimpé pour atteindre 5,9%, notam-ment à cause de la flambée du prix dubaril de pétrole depuis fin 2006. En2008, le taux moyen d’inflation a été de5,8%, dépassant pour la deuxièmeannée consécutive la norme commu-nautaire de 3% édictée dans le cadredes critères de convergence de l’UE-MOA. Cette situation résulte notam-ment des tensions sur les prix dumarché extérieur des produits pétro-liers et des produits alimentaires ainsique leurs répercussions sur les pro-duits de consommation locale. Cetteinflation forte quasi importée, combi-née avec le ralentissement de l’activitééconomique, a contribué à grever lepouvoir d’achat des ménages. En2009, le taux d’inflation projeté est enbaisse de 1,1%.Au titre des finances publiques, leSénégal, en sa qualité de membre del’Union Economique Monétaire OuestAfricaine (UEMOA), a adhéré aux mé-canismes institutionnels à travers lesdirectives communautaires relatives àla performance de la gestion des fi-nances publiques, lesquelles ont étérenforcées, en juin 2009, par un dispo-sitif orienté vers la gestion axée sur lesrésultats. La politique budgétaire duSénégal a eu à jouer un rôle central,dans la mesure où le budget de l’Etaten prix courant, a été multiplié par 2,5pendant la période 2000-2008 et lebudget d’investissement a plus que tri-plé. Depuis 2005, la situation des opé-rations financières de l’Etat budgétaireprésente un déficit budgétaire de basede 2,3% en moyenne. Le déficit struc-

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turel est essentiellement dû à plusieursfacteurs conjugués : (i) la forte aug-mentation des dépenses en subven-tions accordées au secteur del’énergie du fait du renchérissement duprix du baril de pétrole, (ii) la haussede la masse salariale due au recrute-ment dans la fonction publique en fin2006 et à la hausse des salaires et, (iii)l’augmentation des dépenses pu-bliques au titre des projets d’investis-sement public. Cependant, le déficitbudgétaire base ordonnancement(dons compris) s’est aggravé avec4,6% (12) du PIB en 2008 contre 3,7%en 2007.Concernant les comptes extérieurs,les échanges commerciaux du Séné-gal se sont renforcés depuis 2000 bienque le taux de couverture des impor-tations par les exportations s’est consi-dérablement dégradé passant de70,2% en 2001 à 42,6% en 2008. Lesolde de la balance commerciale eststructurellement déficitaire. Le déficitdu compte courant dons compris s’estcreusé de 5% du PIB en 2001 à 11,6%en 2008. De même, le déficit extérieur(hors dons) était de 12% du PIB en2008 contre 6,5% en 2001. L’accen-tuation du déficit résulte principalementde la hausse des achats de produitspétroliers, de biens intermédiaires, debiens d’équipement et de la baisse desexportations de produits halieutiqueset chimiques. Selon les estimationsduFMI(13), le déficit des transactions cou-rantes (transferts officiels courants in-clus) en 2009 se situerait dans l’ordrede 12% du PIB.Le secteur financier est dominé parle réseau bancaire qui détient 88% desactifs du secteur. L’accès au finance-ment reste une contrainte majeurepour le développement du secteurprivé, notamment des petites etmoyennes entreprises qui constituentla catégorie dominante dans le secteurprivé sénégalais. Le cinquième descrédits accordés au secteur privé va

aux 5 plus grandes entreprises du Sé-négal. Bon nombre d’entrepreneursou de promoteurs n’arrivent pas à sa-tisfaire les exigences en matière decrédit du réseau bancaire. Les pou-voirs publics ont déployé des effortspour faciliter l’accès au financement àtravers la mise en place de lignes decrédits, mais les résultats sont encoreinsuffisants et mitigés. La masse mo-nétaire a connu une expansion pas-sant de 905,2 milliards FCFA en fin2001 à 2006,6 milliards FCFA en fin2008, soit une hausse de l’ordre de122%, en raison d’une progression an-nuelle moyenne de 15,2%. En contre-partie de la masse monétaire, lesavoirs extérieurs nets ont été multipliéspar 4,5 entre 2001 et 2008 et, cepen-dant, le crédit intérieur a progressépour atteindre un peu moins du dou-ble. La position nette du Gouverne-ment a fortement baissé en passant de160,3 milliards FCFA en fin 2001 à28,2 milliards FCFA en fin 2008.Au titre de la dette publique du Sé-négal, l’encours, en fin 2001, atteignaitun pic de 2 743,6 milliards FCFA dont2 530,6 milliards FCFA au titre de ladette extérieure. La dette publique aconsidérablement baissé entre 2001 et2008 : le ratio de la dette publique to-tale rapporté au PIB nominal est passéde 74,6% à 24,7%. Depuis 2002, ceratio est resté inférieur au plafond com-munautaire de 70% fixé dans le cadrede l’UEMOA. En effet, suite à l’at-teinte, en avril 2004, du point d’achè-vement de l’initiative PPTE, le Sénégala bénéficié des allègements des dettesextérieures relatives aux initiativesPPTE (en 2004) et l’Initiative d’Allége-ment de la Dette Multilatérale(IADM)(14) (en 2005) décidées par lescréanciers bilatéraux et multilatéraux.Ces allégements ont contribué à ren-dre la dette publique extérieure du Sé-négal soutenable avec un encours de864,4 milliards FCFA en fin 2006, soitune baisse de 66% par rapport à fin

(12) FMI : 3ème revue ISPE/Sénégal (juin 2009)(13) FMI : 3ème revue ISPE/Sénégal (juin 2009)(14) Initiative pour l’Allègement de la Dette Multilatérale.

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2001. Le taux d’endettement extérieurest passé de 61,7% en 2002 à 19,7%en 2008. En 2008, le stock de la detteextérieure est évalué à 1 171,6 mil-liards contre 968,5 milliards en 2007,soit une hausse d’environ 21,0%. Ladette extérieure de 2008 est à 61,1%de source multilatérale, principalementdu groupe de la Banque mondiale quiconstitue le principal bailleur avec unepart de 58,0%. L’encours de la dettebilatérale est constitué de près de 62%des partenaires arabes.Quant à la dette intérieure, elle a re-présenté en moyenne 19,1% de ladette publique totale durant la période2006-2008. Cette proportion plus éle-vée que par le passé s’explique par lesallégements massifs obtenus au ni-veau de la dette extérieure et par l’uti-lisation d’instruments de plus longterme à savoir, les bons de trésor et lesemprunts obligataires. Le rapport de juin 2009 sur l’analysede la viabilité de la dette publique sur lapériode 2009-2029 a fait ressortir unrisque faible du profil d’endettement duSénégal. Il a également montré que lastratégie d’endettement adoptée par leSénégal sur la période sous revuen’affectera pas sa capacité à suppor-ter sa dette extérieure telle que définiedans le cadre de l’analyse de la viabi-lité de la dette appliquée par le FMI etla Banque Mondiale.Le Sénégal a entrepris, depuis plusd’une décennie, un ensemble de ré-formes structurelles afin de renforcerles bases de l’économie à travers ledéveloppement du secteur privé, mo-teur de la croissance. Les principauxefforts fournis au titre des réformesstructurelles et/ou institutionnellesconcernent, entre autres : - La promotion de la bonne gouver-nance qui vise à : (i) contribuer à l’ef-ficacité et à la transparence dans lagestion économique et sociale ; (ii)conforter l’état de droit dans une so-ciété démocratique ; (iii) assainir la

gestion des finances publiques ; et,(iv) créer un environnement propiceà la production et à l’instauration depratiques transparentes de gestiondans les secteurs public et privé.Les réformes de la justice et de la lé-gislation foncière s’inscrivent dans labonne gouvernance. - La libéralisation de l’économie et lerenforcement du secteur ont permisde : (i) réviser le code des investis-sements en février 2004 ; (ii) créer ennovembre 2002 le Conseil Présiden-tiel pour l’investissement (CPI) quiconstitue un cadre de concertationentre le secteur public et le secteurprivé, afin de lever les entraves auxréformes destinées à améliorer l’en-vironnement des affaires ; (iii) pro-mouvoir le processus deréglementation et de régulation dupartenariat public-privé par la miseen place en 2004 d’un cadre législa-tif relatif aux formules de conces-sions, (iv) procéder à la privatisationde la SONACOS en 2004 et la liqui-dation de la SONAGRAINE.- Les réformes de la gestion des fi-nances publiques qui ont permis de :(i) mettre en en place un contrôlebudgétaire et financier; (ii) définir unmécanisme de passation des mar-chés publics ; et (iii) rendre opéra-tionnel le nouveau code desmarchés publics, adopté en avril2007 par décret n° 2007-545 du 25avril 2007.

5-1-2 Traits caractéristiques de lacroissance de l’économie

Au lendemain de son indépendance,le Sénégal héritait de l’AOF (AfriqueOccidentale Française) d’infrastruc-tures économiques relativement mo-dernes et d’un certain niveaud’industrialisation capables de lui as-surer un bon décollage économiquepar rapport aux autres colonies afri-caines et asiatiques. Mais ces avan-

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tages n’ont pas été bien exploités,puisque l’économie sénégalaise s’estessentiellement tournée vers une agri-culture coloniale de traite au détrimentde la modernisation de son tissu in-dustriel et de la diversification dessources de croissance. Le secteuragricole employait ainsi la plupart de lamain-d’œuvre active, avec une pro-ductivité très faible et une forte dépen-dance aux aléas climatiques. Ainsi, l’économie était caractériséepar la dialectique de l’approvisionne-ment par le Sénégal des industries dela métropole en matières premièresd’origine agricole et la recherche parles pays occidentaux de débouchésextérieurs pour l’écoulement sur desmarchés captifs, des excédents deproduits manufacturés. Cette situation a conduit inéluctable-ment à l’abandon progressif des cul-tures vivrières au profit des cultures derente. Corrélativement, la productioncéréalière, jadis abondante, va êtreprogressivement supplantée par desimportations de biens alimentaires. C’est là que s’amorce la double ex-traversion structurelle qui caractérisel’économie sénégalaise contempo-raine et qui ira en s’approfondissant :extraversion du système productiforienté essentiellement vers la satis-faction prioritaire de la demande exté-rieure et celle de la structure deconsommation marquée par des im-portations massives de produits ali-mentaires et de biens manufacturésnon localement fabriqués. Le pays a hérité ainsi d’une baseéconomique qui répondait à une lo-gique coloniale basée sur l’exportationà travers notamment la monoculturede l’arachide.Cette logique a été maintenue dansla pratique par les autorités sénéga-laises malgré les discours de politiquede diversification de la production agri-cole et d’autosuffisance alimentaire.Le contexte de l’environnement éco-

nomique international, l’appui de laFrance à travers le prix de soutien auxproduits d’exportations et les condi-tions climatiques favorables ont été lesfacteurs qui ont le plus contribués à lareconduction de cette stratégie. Cettepériode consacre l’interventionnismetous azimuts de l’Etat dans le secteurproductif.Toutefois, les différents programmesd’ajustement structurel imposés parles institutions internationales vien-dront mettre un terme à ces orienta-tions inaugurant le désengagementsuccessif de l’Etat dans les secteursde production ainsi que les privatisa-tions tous azimut des sociétés natio-nales. Cette période marque un délitementdu tissu social car les travailleurs desdifférents secteurs économiques paie-ront la plus lourde tribu face à ces nou-velles orientations politiques. Durantcette période, plusieurs fermeturesd’entreprises ont été constatées et desmilliers d’emplois supprimés. Ainsi, le secteur agricole, qui a tou-jours dominé l’économie sénégalaiseen occupant plus de 60% des actifs dela population, est resté marqué parune faiblesse de production structu-relle (qui s’est améliorée dernièrementavec les politiques en cours notam-ment la GOANA). Malgré le fait qu’ilrecèle d’importantes potentialités liéesaux ressources en eau importantesdont le Sénégal dispose et des super-ficies cultivables en quantité suffi-sante(15) , le secteur agricole connaîtdes contraintes liées En ce qui concerne les cultures derente (arachide, coton), une tendanceà la baisse des superficies emblavées,des productions et des rendements aété notée. La culture de l’arachide estconfrontée à des problèmes qui hypo-thèquent gravement l’ensemble de lafilière. On note dans l’ensemble pourle mil/sorgho, une augmentation sen-sible des superficies cultivées et des

(15) Ressources en eau évaluées à 35 milliards de m3 et suraces cultivables de 3,8 millions d’hectares dont 2,4 effecivement cultivés, cf : Rap-port analyse rétrospective de la société sénégalaise, Kassé, 2009.

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productions même si les rendementssont restés assez bas. Les produc-tions, les superficies et les rendementsdu riz pris sur le plan national, ont ré-gressé au cours de la campagne2002/2003. Dans la région du fleuve, le niveaudes rendements du riz est nettementsupérieur à celui obtenu dans les au-tres zones productrices. Cette situa-tion favorable de la riziculture dans lavallée est le résultat d’une maîtrise del’eau d’irrigation.Les principales contraintes à la pro-duction agricole sont constituées es-sentiellement par le déficitpluviométrique, l’irrégularité des préci-pitations, la pénurie des terres agri-coles entraînant une forte pressionfoncière. Les sols sont très dégradés et su-rexploités avec une baisse de fertilitétrès marquée, une forte salinité dessols (Tan) et une forte érosion éoliennerenforcée par les phénomènes dechangement climatique.L’élevage du bétail y conserve uneplace importante. Il est caractérisé par

la transhumance pratiquée par lespeuhls. L’amélioration de l’hydrauliquedans la région a largement contribué àl’accroissement des effectifs. L’insuffi-sance des parcours, du fourrage, la ré-duction de l’espace pastoral due à lapression foncière constituent les prin-cipales contraintes à l’élevage.

5.2 Evolution des indicateursde développement humain

Entre 1990 et 2008, l’indice de déve-loppement humain est passé de 0,227à 0,437 soit une augmentation signifi-cative de 0,210. Le Sénégal fait partie des pays lesmoins performants selon l’Indice deDéveloppement Humain (IDH). Onpeut donc penser que l’amélioration del’IDH va de pair avec la redynamisationde son économie, elle-même favoriséepar une meilleure tenue des indica-teurs de santé et d’éducation. L’ana-lyse des données montre, toutefois,que l’espérance de vie (56 ans) s’estbeaucoup améliorée et représente 13ans de plus que la moyenne africaine.

Figure 19: IDH, alphabétisation et autosuffisance alimentaire entre 1990 et 2007.

Source : Rapport Mondial sur le Développement Humain (1990-2008)

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Le score concernant la richesse na-tionale, que mesure le PIB est égale-ment proche de la moyenne ducontinent africain.En revanche, le Sénégal présenteencore des signes de faiblesse dans ledomaine de l’alphabétisation desadultes, avec un taux de 39,3% (contre60,3% en Afrique subsaharienne) et del’éducation, avec un taux de scolarisa-tion combiné pour le primaire, le se-condaire et le supérieur de 39,6%(contre 50,6% en Afrique subsaha-rienne).

5-2-1 La pauvreté au Sénégal

Les indicateurs tels que l’incidencede la pauvreté, l’indice d’écart de lapauvreté et l’incidence de l’insécuritéalimentaire nous renseignent surl’étendue et l’évolution de la pauvreté.L’Agence Nationale de la Statistique etde la Démographie (ANSD) a réalisé,

entre autres, l’Enquête SénégalaiseAuprès des Ménages en 1994, puis en2001 (ESAM I et ESAM II) et l’Enquêtede Suivi de la Pauvreté au Sénégal(ESPS_2005).L’un des objectifs de ces enquêtesest de documenter les indicateurs sus-ceptibles de décrire la situation de pau-vreté des populations en général etdes ménages en particulier. Chacunede ces enquêtes comporte un voletspécifique exclusivement consacré àla pauvreté des ménages en vued’identifier ses causes et de trouver lesmeilleures formules pour son éradica-tion. Par ailleurs, la méthode d’échan-tillonnage utilisée pour collecter lesdonnées dans les trois enquêtes estidentique. A ce titre, les résultats del’analyse de ces indicateurs de pau-vreté, provenant de ces diversessources de données, sont compara-bles.

Encadré 3 : Des instruments d’évaluation à améliorer :

Le Sénégal dispose de plusieurs instruments permettant d’apprécier l’évo-lution des conditions de vie et les mutations économiques comme la Note deConjoncture Economique, la Base de Données sur les Indicateurs Sociaux(BADIS) ou des enquêtes périodiques dont les résultats permettent réguliè-rement de faire un état des lieux. Mais, le net décalage entre la perceptionpar les ménages et les indicateurs macro-économiques constitue une réelleprémisse d’une reformulation future des critères et indicateurs de suivi desconditions sociales, ou d’analyse du style de vie des ménages au Sénégal.

Après une première expérience de mise en œuvre d’une Stratégie de Ré-duction de la Pauvreté, le Sénégal envisage de mettre en place un Observa-toire des Conditions de Vie (OCV) qui pourrait être un instrument approprié desuivi et d’évaluation des politiques économique et sociales mises en œuvre.En effet, l’OCV, à travers le renseignement des différents indicateurs de me-sure des progrès permet de suivre les OMD et d’évaluer l’amélioration desconditions de vie des populations, l’évolution de la pauvreté, la mise en œuvredes politiques sectorielles.

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5-2-2 Le phénomène de pauvretébien vécu

Les évaluations récentes montrentune tendance à la baisse de l’inci-dence de la pauvreté qui est passéede 65,7 % en 2002 à 52,2 % en 2006(ESAM2, 2002 ; ESPS 2006).Ainsi, enmilieu rural, on estime que le niveau depauvreté dépasse largement lamoyenne nationale en ce sens que61,6 % des ménages sont considéréscomme pauvres.

5-2-3 L’incidence de la pauvreté

L’incidence de la pauvreté reste éle-vée : 48,4% selon une estimation pour2007. L’indicateur s’est toutefois amé-lioré puisqu’il était de 57,1% en 2001,et 50,6% en 2005, selon les donnéesde l’ESPS. Le taux d’accès à l’eau po-table était de 75,5% en milieu rural etde 98% en milieu urbain, en 2008.Dans le domaine de la santé, le tauxde couverture vaccinale chez les en-fants de moins d’un an s’est dégradé,

passant de 89% en 2007 à 80% en2008, tandis que le taux d’accouche-ments assistés par du personnel formés’appréciait de 52% en 2005 à 61% en2008. Le taux de prévalence duVIH/SIDA était de 0,7% en 2005. Auniveau du secteur de l’éducation, letaux brut de scolarisation élémentairea atteint 90,1% en 2008, mais le tauxd’achèvement dans le même cyclereste très faible (58,4% en 2008).

5-2-4 Insécurité alimentaire : illustration de la pauvreté

L’incidence de l’insécurité alimentairemonétaire représente la proportion desménages ne disposant pas du niveauminimal d’apports calorifiques, au sensde la FAO. L’insécurité alimentaire estun autre indicateur qui mesure l’inci-dence de la pauvreté alimentaire oul’extrême pauvreté. Cette approchediffère sensiblement de celle fondéesur l’énergie calorifique où la structuredu panier de biens alimentaires peutchanger entre deux périodes, en rai-

Figure 20: Répartition des ménages selon la pauvreté et le milieu de résidence (Source : ANSD)

Pauvreté selon le milieu géographique

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son d’une éventuelle substitution au ni-veau des ménages. Au demeurant,cette méthode est couramment utiliséedans le cadre des enquêtes auprèsdes ménages pour mesurer la pau-vreté alimentaire (extrême pauvreté),notamment, ESAM II et ESPS_2005.D’après l’ESPS_2005, l’incidence de lapauvreté alimentaire monétaire(16)

concerne les ménages ou personnesqui n’ont pas la capacité de s’acheterla valeur du panier alimentaire qui estégale à 353 FCFA en 2005/2006contre 309 FCFA en 2001/2002 : uneévolution de 2,7%, bien supérieure àcelle du PIB réel (0,6%).L’extrême pauvreté, mesurée à par-tir de la ration alimentaire, a légère-ment progressé entre 2001 et 2005,passant de 10,6% à 12,7%, contraire-ment à l’incidence de la pauvreté qui areculé au cours de cette période. Lacapacité des ménages à satisfaireleurs besoins alimentaires de base abaissé, du fait de la dégradation dupouvoir d’achat des ménages.

Au cas où le niveau d’extrême pau-vreté continuerait d’évoluer à cerythme, la Cible 2 de l’Objectif 1 desOMD, en l’occurrence, Réduire demoitié, entre 1990 et 2015, la propor-

tion de la population incapable de sa-

tisfaire leurs besoins alimentaires

fondamentaux, ne serait pas atteintepar le Sénégal.

5-2-4-1 Une extrême pauvreté quis’aggrave

L’extrême pauvreté était environ 5fois plus élevée en milieu rural (16,9%)qu’en milieu urbain (3 %) en 2001. En2005, ce rapport suivait une tendanceà la hausse. En effet, la prévalence del’extrême pauvreté était en moyenne 8fois plus élevée parmi les ménages ru-raux (21,5%) que parmi les ménagesurbains (2,6%). Par ailleurs, en milieuurbain, l’incidence de la pauvreté ali-mentaire a très légèrement baisséentre 2001 et 2005, passant de 3,0% à2,6%. Dans le même temps, elle a

Figure 21 : Proportion de ménages extrêmement pauvres/non extrêmement pauvres

(16) L’incidence de la pauvreté alimentaire correspond à la proportion de ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté alimentaire. En 2005-2006, ce seuil est estimé à 353 F CFA par équivalent adulte/par jour.

Extrême pauvreté

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progressé en milieu rural, puisqu’elleest passée de 16,9% à 21,5%.L’incidence de la pauvreté alimen-taire suit la même tendance que cellede la pauvreté globale, mais avec desécarts moins importants (17). Par ail-leurs, seules les régions de Dakar(0,8%), Saint-Louis (6,1%) et Kaolack(12,4%) ont des proportions de mé-nages pauvres, - vivant dans l’insécu-rité alimentaire, inférieures à lamoyenne nationale (12,7%).

5-2-5 L’indice d’écart de la pauvreté

L’indice d’écart de la pauvreté est de17,8% en milieu rural contre 11,1% enmilieu urbain. Le niveau de vie desménages ruraux a connu une légèreérosion entre 2001 et 2005, l’indiceétant passé de 17,8% à 18,8% ; en re-vanche, celui des ménages urbains aenregistré une nette amélioration avec11,1% et 7,1% respectivement en2001 et 2005. Entre 2001 et 2005, l’indice d’écartde la pauvreté a régressé, en allant de14,8% à 13,4%. Toutefois, ce recul estmarginal (environ 1 point), car le ni-veau de ralentissement de l’indiceétant trop faible sur la période de 5ans. Si cette baisse ne s’accroît pasde manière significative d’ici 2015,l’ambition d’atteindre la Cible1 de l’Ob-jectif1 des OMD risque d’être compro-mise.

5-2-5 Incidence de la pauvreté selon le genre

Le pourcentage des ménages pau-vres est passé de 61,4% en 1994(ESAM I, 1994-1995) à 48,5% en 2001(ESAM II, 2001-2002). Compte tenudes performances économiques de2003-2004, l’incidence de la pauvretése situerait autour de 47,52% (SourceDPS). Si la tendance se poursuit, l’in-cidence de la pauvreté atteindrait 45%en 2005 comme prévu par le DSRP.

La pauvreté est moins répandue dansles ménages dirigés par des femmesque dans les ménages dirigés par deshommes. Alors que 37% des mé-nages dirigés par une femme sontpauvres, un ménage sur deux dont lechef est un homme vit en dessous duseuil de pauvreté ; dans le même ordred’idée, il est noté que le ménage dirigépar une femme a un niveau de dé-penses moins élevé que celui dirigépar un homme. Les raisons qui sous-tendent cette hypothèse font appel àplusieurs facteurs : Les femmes chefs de ménage sontplus autonomes et ont un meilleuraccès aux ressources que si ellesétaient mariées ;Elles utilisent les ressources defaçon plus efficiente que les hommeschefs de ménage et les dépenses ten-dent à mieux répondre aux besoins debase des ménages et des enfants ; Face à la pauvreté, les femmesprennent beaucoup plus d’initiativesdans la mobilisation des ressources, àtravers les tontines et autres formes deregroupement auxquels peuvents’ajouter des transferts de revenus dumari émigré et des parents qui contri-buent à accroître le revenu total duménage.

5-3 Autres dimensions du développement humain

5-3-1 EducationAvec le Programme Décennal pourl’Education et la Formation (PDEF), duMinistère de l’Education Nationale duSénégal, dont le financement est prisen charge par l’Etat, les populations,les collectivités locales et les parte-naires au développement, les poli-tiques éducatives ont connu diverschangements. Leurs mises en œuvrese sont déroulées dans un cadre par-ticipatif large. L’objectif principal estd’assurer une éducation de base àtous d’ici à 2015 tout en accélérant le

(17) Dieng et al (2008).

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taux d’alphabétisation des 15-24 ans.Cependant, le niveau d’échec élevédans les structures de formation supé-rieure annihile les efforts destinés aumaintien de plus jeunes dans les cy-cles de formation. En consacrant 40 % de son budget àl’éducation, lato sensu, le Gouverne-ment du Sénégal a sensiblement aug-menté la capacité d’accueil dans lesstructures d’enseignement et de for-mation. Le nombre de salles de classequi était de 14 575 vers la fin des an-nées 1990 est passé à 35 727 en2008, soit une hausse 14 %. Le nom-bre d’écoles est passé dans la mêmepériode de 4 551 à 7 705, soit une aug-mentation de 62 %. Le nombre de col-lèges publics est passé, sur la mêmepériode, de 193 à 638, soit une aug-mentation de 246 %, alors que les ly-cées sont passés de 44 à 103.

Taux d’alphabétisation des 15-24ans

Le Taux d’alphabétisation des 15-24ans ou le taux d’alphabétisation des

jeunes est le pourcentage de la popu-lation âgée entre 15 et 24 ans qui a lacapacité à la fois de lire, d’écrire, en lecomprenant, un texte simple relatif à lavie quotidienne. Cette définition de l’al-phabétisme s’étend souvent auxconnaissances de base en arithmé-tique relatives à la vie quotidienne.Dans le domaine de l’alphabétisationet de la promotion des langues natio-nales, l’Etat entend consolider les ac-quis et éradiquer en 2012l’analphabétisme en mettant l’accentsur la réduction des disparités entrezones urbaine et rurale. Il s’agit de (i)réduire le taux d’analphabétisme de5% par an ; (ii) promouvoir le dévelop-pement d’un environnement lettré ; (iii)et développer les capacités de planifi-cation et de gestion des programmesd’alphabétisation ; (iv) promouvoir lepartenariat et la stratégie du “ faire-faire ”. Le taux d’alphabétisation des15-24 ans passe de 40,1 % en 1990 à52,9 % en 2001, soit une progressionannuelle moyenne de 1%. En 2005,ce taux subit une chute drastique ettombait à 34,7%.

Figure 22 : Evolution de la création des équipements scolaires publics

Source : Ministère de l’Enseignement préscolaire, de l’Elémentaire, du Moyen secondaire et desLangues nationales (2009)

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L’analphabétisme demeure une réa-lité très significative au Sénégal. Mal-gré les efforts des autorités pour lapromotion de l’alphabétisation desjeunes adultes, près de la moitié deshommes et plus de deux tiers desfemmes en sont affectés. L’analpha-bétisme est relativement plus pro-noncé chez les femmes (69,2 %) quechez les hommes (49,1 %). L’élimina-tion de ce phénomène permettra deresponsabiliser les individus les plusdémunis, d’accroître la productivité dufacteur travail, de stimuler l’esprit d’ini-

tiative et d’éveiller les populations surles problèmes sanitaires. Elle permet-tra, en particulier, d’améliorer le niveaud’instruction des jeunes adultes, facili-ter leur intégration dans la vie active,réduire ainsi leur précarité économiqueet leur vulnérabilité, d’autant plus queces jeunes constituent la catégoried’âge la plus touchée par le chômage.Un appui systématique de l’Etat et despartenaires au développement rendraitplus efficaces les initiatives commu-nautaires de lutte contre l’analphabé-tisme.

Figure 23 : Nombre d’écoles publiques Figure 24 : Nombre de collèges publics

Figure 25 : Nombre de lycées publics Figure 26 : Nombre de salles de classes dans les écoles publiques

Source : Ministère de l’Enseignement préscolaire, de l’Elémentaire, du Moyen secondaire et desLangues nationales (2009).

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5-3-2 Emploi

Les difficultés économiques ont étéaggravées par la croissance rapide dela démographie qui a lourdement pesésur la problématique de l’emploi au Sé-négal. La dynamique démographiquea contribué à façonner le volume, lastructure, la répartition et l’évolution dela main d’œuvre. Cette dynamique semanifeste par :

- la diminution de la population activerurale du fait principalement del’exode rural ;- ’ampleur des mouvements migra-toires se traduisant par une urbani-sation accélérée, un déséquilibrespatial très marqué ;- importance de la population jeuneaussi bien dans la population globaleque dans la population active oudans la demande d’emploi non satis-faite ;- l’augmentation rapide du taux d’acti-vité des femmes témoignant de leurvolonté d’assumer leurs responsabi-lités et de participer plus activementau processus de développement.

Les phénomènes de chômage et desous-emploi découlant, en grande par-tie, des fermetures d’entreprises, de laprécarisation des emplois dans le sec-teur industriel et de la limitation des re-crutements dans la fonction publique,contribuent largement à l’élargisse-ment des sphères de la pauvreté. Eneffet, face à l’augmentation continuede la demande, l’offre d’emploi est res-tée globalement insuffisante même sile secteur informel a montré ces der-nières années une capacité créatriced’emplois intéressante. Cependant, la montée en puissancedu secteur informel a réduit le champdu travail protégé et de la couverturesociale et augmenté ainsi le risque depauvreté extrême. La protection so-ciale des personnes qui s’activent

dans ce secteur contre les chocs exo-gènes, les risques et catastrophesainsi que les autres groupes vulnéra-bles non couverts par les dispositifsformels de protection sociale ontamené les pouvoirs publics à dévelop-per une initiative nationale de protec-tion sociale (INPS) « Suxali Jaboot »initiée et pilotée par le Ministère encharge du développement social.Compte tenu de l’importance de laproblématique de l’emploi et de sesconséquences sur le niveau de vie despopulations, des enquêtes menées parl’ANSD ont montré qu’en 2004, l’effec-tif des agents de la Fonction publiqueétait de 71694 agents, contre 67114 en2003, soit une hausse de 6,39 %.Cette forte augmentation de l’effectifdes fonctionnaires résulte de la pre-mière vague de recrutement massif.Cette hausse de l’effectif des fonction-naires se traduit par une augmentationde la masse salariale (salaire de base,prime et indemnité) qui est passée de199,4 milliards FCFA en 2003 à 217,55milliards FCFA en 2004, selon le ta-bleau des opérations financières del’État (TOFE). Ainsi, à cette masse sa-lariale, correspond un salaire moyenbrut annuel de 3.229.230 et 269.102FCFA base mensuelle, par fonction-naire. Ces montants, comparés à ceux del’année 2003, qui s’élevaient respecti-vement à 3.054.889 et 254.574, sonten hausse.

Par ailleurs, selon une étude réaliséeconjointement par la Banque mondialeet le gouvernement sénégalais sur lemarché du travail durant la périodejanvier - juin 2007, le taux de chômageavoisine 13% dans le pays ; plus de30% de la force de travail ne sont passatisfaites car «sous occupées et dé-sirant travailler plus».

Cette situation a eu pour consé-quence un développement fulgurantdu secteur informel dont l’importance

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n’est plus à démontrer. En effet, cesecteur génère 97% des créationsd’emploi au Sénégal où chômage etsous-emploi touchent plus d’un quartde la population. Le secteur informel regroupe 76.4 %des actifs occupés qui ne gagnent que39 000 francs CFA (74 dollars) men-suels, c’est-à-dire moins que le salaireminimum. Les travailleurs de ce sec-teur travaillent plus longtemps (47heures hebdomadaires) que leurs ho-mologues des autres secteurs et nebénéficient pas d’avantages sociaux.

5-3-3 Liberté d’expression et demouvement

Le Sénégal a inscrit dans sa Consti-tution la liberté d’association et de ma-nifestation, consacrant un aspectimportant des libertés individuelles etcollectives. Par ailleurs, la multiplication des ra-dios ou des journaux traduit une réellevolonté d’apporter de nouveaux sup-ports à l’exercice démocratique. Les audiences sont manifestementorientées vers la quête de fidèles reli-gieux, voire confrériques, d’électeursou de militants partisans ; les anima-tions sont des prétextes à des reven-dications portant sur l’identité, l’ethnie,la caste, le régionalisme ou le corpo-ratisme. Le défaut d’équilibre entraîneainsi des dérives pouvant être sanc-tionnées par l’intolérance.

5-3-4 Participation à la vie pu-blique

Au-delà des partis, les citoyens seregroupent et animent les différentssegments de la société civile : asso-ciations, syndicats, groupements pro-fessionnels, etc. Le droit des’intéresser à la chose publique les in-cline à requérir plus de droits d’inven-taire sous forme de reddition descomptes ; seulement leur participation,en tant que contribuables, ne s’ac-compagne pas toujours d’un accom-plissement des tâches ou d’unacquittement des devoirs.Le niveau de participation aux élec-tions générales est une marque de l’in-térêt des populations à la vie publique.Dans les villages ou dans les quartiers,dans les communes ou dans les ré-gions, de nouvelles formes de partici-pation permettent de mieux prendre encharge des préoccupations à travers leprisme du local ; des institutions tradi-tionnelles ou des forces de régulationsociale investissent de plus en plusl’espace public.Même si contribuer, cogérer etcontrôler semblent être les modes departicipation à la vie publique la faculté,la qualité, la capacité, voire la compé-tence s’acquiert par le biais d’une for-mation. Au demeurant, laprédisposition à participer suppose aupréalable la résolution de la questionalimentaire ou sanitaire, condition sinequa non du développement.

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TROISIÈME PARTIE

Les instruments disponibles au Sénégal pour relever le défi

du développement humain et faireface au changement climatique.

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L’ensemble des situations décritesdans les sections précédentes montreque l’analyse des politiques publiquesd’un pays est une exigence. C’estpourquoi, dans le cadre de ce rapport,l’équipe, tout en se référant aux cri-tères d’évaluation des politiques pu-bliques, et pour des raisonsd’efficacité, a organisé son analysedes politiques de développement au-tour de politiques structurantes. Ils’agit essentiellement :- de la politique d’aménagement duterritoire qui regroupe les politiquesrelatives au foncier, à la productiond’infrastructures et au cadre de vie ;

- des politiques économiques et so-ciales avec pour toile de fond lastratégie de croissance accélérée àlaquelle s’ajoutent les politiques so-ciales de santé, d’éducation et d’ac-cès à l’eau ;

- des politiques agricoles et environ-nementales qui permettront d’ap-précier le niveau de performanceatteint dans des domaines aussi di-vers que la pêche, l’élevage, lescultures, les productions végétaleset l’environnement.

6-1 La politique d’aménagement du territoire

Faisant face à de nombreux enjeuxde développement auxquels s’ajoute

le changement climatique, le Sénégala initié des stratégies de réponsesmultisectorielles dont la cohérenced’ensemble reste toujours peu lisible.Avec une population estimée à 12 mil-lions d’habitants en 2009 (DPS) et quis’urbanise rapidement sous l’effet del’exode rural et du reclassement decertains établissements humains, leSénégal, pays en transition démogra-phique, doit aussi faire face à la péjo-ration des conditions climatiques, à larareté foncière, à l’accès au marché.Ce qui fragilise les agriculteurs et l’éco-nomie agricole.Cette situation préoccupante est im-putable à un défaut de cohérencedans la mise en œuvre de nom-breuses politiques. En effet, le besoind’aménager le territoire s’est imposépour trois raisons notamment, la ma-crocéphalie de Dakar, l’urbanisationaccélérée mais anarchique.Ce faisant, le Sénégal s’est doté denombreux outils de planification spa-tiale, appliqués à des échelles diffé-rentes, avec comme cadre deréférence principale le Plan Nationald’Aménagement du Territoire (PNAT).Mais la gestion de la fonction d’amé-nagement du territoire au Sénégal estrendue difficile à cause de la multipli-cité des intervenants, du manque decoordination des actions et des fré-quents changements de tutelle de laDirection de l’Aménagement du Terri-toire (DAT).

CHAPITRE 6Forces et faiblesses des poltiques encours face au changement climatique

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Du reste, la prééminence d’une vi-sion à court terme dans les politiquesde développement, fait que le PNATn’est toujours pas en mesure de sus-citer la création de relations horizon-tales nécessaires à la prise en comptedes objectifs d’aménagement par lesplans sectoriels ou dans le Plan natio-nal de développement économique etsocial.

6-1-1 La politique foncière et ses im-plications économiques et sociales

Il est constaté un passage d’un droitcoutumier à un droit moderne censémettre fin au système traditionnel degestion de la terre. En effet, la loi 64-46 du 17 juin 1964 relative au Do-maine national et son décretd’application n°64-573 du 30 juillet1964 organisent la gestion des terresrurales au Sénégal. Elle définit 3 caté-gories de terres : les zones urbaines ;les zones classées et les zones de ter-roir.Ces terres gérées par le Conseilrural étaient affectées à l’origine auxrésidents de la Communauté Rurale(CR) qui les mettaient en valeur, sousle contrôle de l’Etat, par l’intermédiairedu sous-préfet.Ainsi, cette loi excluait des per-sonnes non résidentes des CR susci-tant une désapprobation du patronatnational plus enclin à la privatisation dela terre. En réalité, il est constaté unesubstitution progressive, d’une part,des institutions traditionnelles aux ca-dres formels de la décision, et, d’autrepart, des bénéficiaires, accentuant lesdifficultés dans l’affectation des terres.L’accès à la terre au Sénégal restemarqué par la multiplicité des niveauxd’intervention et du nombre d’acteurs,entraînant un découragement ou unrenoncement à toute démarche vou-lant s’inscrire dans la légalité. La fai-blesse des capacités locales pour lamise en valeur est source de conflits

inhérents à l’affectation des terres. Eneffet, le Conseil rural préfère attribuerdes parcelles aux non résidents plutôtque d’accorder la priorité aux résidentsqui auraient dû pourtant être priori-taires au regard de la loi. En effet, conformément au décret n°72-1288 du 27 octobre 1972, relatifaux règles d’affectation et de désaffec-tation des terres du Domaine nationalcomprises dans les communautés ru-rales, les personnes qui ne résidentpas à l’intérieur du périmètre de lacommunauté rurale sont exclues del’affectation des terres. Mais dans la pratique, cette disposi-tion est contournée pour attirer des in-vestissements. Les conseils rurauxprocèdent à des affectations au profitde personnes non résidentes, en rai-son de leur influence sociale, reli-gieuse ou politique. Ainsi l’attributionde lots de terres à des non résidentsest perçue comme une menace de dé-possession voire de spoliation. Lesusages agricoles et les sollicitationsfoncières doivent satisfaire principale-ment et prioritairement la demande ali-mentaire nationale.

6-1-2 Les implications foncières deschangements en perspective

Le Sénégal est encore un pays agri-cole et rural, avec 60 % de la popula-tion qui vit du secteur primaire. Endépit d’une urbanisation croissante,plus de la moitié de la population vitencore en milieu rural. Dans la majo-rité des villes, l’agriculture occupe en-core une partie importante de lapopulation. Les changements écono-miques se caractérisent par la précari-sation des conditions de vie despopulations, en majorité rurale, jeuneet peu alphabétisée. Les politiques économiques menéesaugurent des changements importantsmais elles bouleversent la structure so-ciale des familles. L’agriculture séné-

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galaise étant, pour l’essentiel, familiale.Or, les zones qui offrent des possibili-tés d’irrigation et d’écoulement vers lesmarchés urbains ou extérieurs consti-tuent des espaces où se développeune agriculture de type industriel quioccupe moins de 5 % des surfacescultivées. L’agriculture est est pratiquée souspluie, moins de 2% des surfaces ex-ploitées étant irriguées. Les terres ara-bles couvrent 19 % du territoirenational, soit 3,8 millions d’hectaresdont 65 % sont effectivement exploi-tées. L’hétérogénéité de l’agriculture estessentiellement liée au gradient plu-viométrique, aux types de sols, auxpossibilités d’irrigation et à l’accès auxmarchés urbains. Une telle situationnécessite des politiques hardies, dontles plus attendues sont :

Le Programme de Développementdes Marchés Agricoles du Sénégal(PDMAS) qui entre dans le cadre de laStratégie Nationale de Réduction de laPauvreté. Il vise à contribuer à l’amé-lioration des revenus en milieu rural,en accroissant les capacités de pro-duction, en diversifiant les cultures eten recherchant la compétitivité des fi-lières agricoles. Ce faisant, le Séné-gal espère améliorer sa balance despaiements et consolider sa positiondans le développement agro-alimen-taire. Toutefois, les nombreusescontraintes sur les normes de qualitéet de certification obèrent les efforts envue des exportations. Pourtant, uneinflexion en direction de la demandeintérieure permettrait d’éviter les pertesaprès débarquement du lieu de pro-duction à la plateforme d’expédition.Par ailleurs, la mise en œuvre duditprogramme entraînerait nécessaire-ment des modifications dans l’occupa-tion actuelle du sol ainsi que dans lesdroits d’usage. En effet, les moyennes

et grandes exploitations devraient êtreprivilégiées au détriment de l’exploita-tion familiale ; or la souveraineté ali-mentaire, un des fondements de lasécurité alimentaire repose d’abord etessentiellement sur l’exploitation fami-liale.

L’Agence du Lac de Guiers, crééepour réglementer les prélèvements ef-fectués sur le site, envisage d’appli-quer une tarification de l’eau pour toutusage. En application des dispositionsdu code de l’eau, qui à déjà prévu lepaiement d’une taxe d’exhaure pourl’usage agricole. La taxe sur les pointsd’eau et abreuvoirs prévue dans lecadre de l’agence est fixée à 1,5FCFA/tête de bétail et rapporterait,selon les estimations, 54 750 000FCFA par année sur la base de100 000 têtes. La même décision sera appliquée àla pêche qui ne fait l’objet d’aucunetaxe à présent. Aussi est-il proposéune taxe de 200 FCFA par jour et parembarcation, ce qui entre dans unevolonté de mieux réglementer cette ac-tivité. Dans cette optique, l’eau préle-vée du lac rapporterait selon lesmêmes estimations un montant de 8milliards de francs.

Des implications foncières majeures,notamment la détermination d’une airede protection du bassin versant ainsique la mise en place de normes sur lesrejets constituent des menaces sur lesexploitations familiales dont lesmoyens de mise en valeur de la terrerestent limités ; ce qui la rend d’autantplus dépendante des aménagementsstructurants et investissements del’Etat. La réforme sur le droit de la terre :

la Loi d’Orientation agro-sylvo-pastorale

Votée en mai 2004, mais encore dé-pourvue de décret d’application, cette

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loi met l’accent sur l’urgence d’une sé-curisation foncière, prône une meil-leure cohabitation des systèmesd’exploitation, surtout pour la petite ex-ploitation. En effet, elle tente de met-tre en relation la recherche d’uneefficacité des exploitations familiales etl’émergence d’un entreprenariat agri-cole et rural. Elle s’appuie sur desorientations en vue d’une intégrationsous-régionale et du respect de enga-gements commerciaux. Des initiatives de sécurisation desexploitations sont prises par les com-munautés rurales en mettant en placedes outils comme le plan d’occupationet d’affectation du sol (POAS) dont lamise en œuvre s’est révélée très diffi-cile.

6-1-3 Les politiques d’équipe-ment et d’infrastructures

Le développement reste inséparablede la modernisation qui passe par laréalisation d’infrastructures dans l’agri-culture, le commerce, l’industrie, lesbanques, l’éducation, la santé, le loge-ment ; mais les performances restentmodestes, en dépit des efforts dé-ployés. Doté du meilleur réseau rou-tier de l’Afrique de l’Ouest après lesindépendances, le Sénégal voit ses ef-forts de densification et de modernisa-tion minimisés par le défaut demaintenance adéquat. Les investisse-ments souvent très lourds se tradui-sent par la réhabilitation de routesexistantes plutôt que la création denouvelles routes pour désenclaver leszones de production du milieu rural. La mise en place d’un programmed’ajustement sectoriel des transports(PAST) en 1991, en dépit de la réali-sation de nombreuses pistes de pro-duction, n’a pas permis d’améliorerl’extension du réseau vers la partie estdu pays qui reste mal drainée. D’au-tant plus que le chemin de fer, qui des-

servait cette zone et assurait unebonne part des échanges avec le Mali,peine à être réhabilité et modernisé.Ce manque d’infrastructures structu-rantes influe sur l’occupation déséqui-libré du territoire, accentuant laconcentration des populations sur lapartie ouest du pays. De plus, lemanque d’infrastructures entraîne unemauvaise circulation des personnes etdes produits notamment, des zones deforte production vers les zones défici-taires, ainsi que leur conservation.Une défaillance dont souffre particuliè-rement le secteur du maraîchage oùles maraîchers sont souvent contraintsde vendre leurs produits à des prix dé-risoires, afin d’éviter une accumulationde pertes. Plus récemment, la mise en place del’Agence Nationale chargée de la Pro-motion de l’Investissement et desGrands travaux (APIX) a permis d’ap-puyer les objectifs de croissance del’activité économique en facilitant lesdéplacements et améliorer la qualitéde vie des usagers et des citoyensAvec les effets du changement cli-matique tels que l’érosion, les inonda-tions et les glissements de terrain, il estnécessaire d’intégrer dans les projetsd’infrastructures les normes édictéesen la matière pour assurer la durabilitédes ouvrages. Malgré la réalisation dequelques barrages hydro agricoles quiont permis de mettre en valeur desterres agricoles, le réseau électrique(sous l’impulsion de l’agence sénéga-laise d’électrification rurale) de mêmeque le réseau téléphonique (avec laprésence de trois sociétés de télépho-nie) ne couvrent pas encore l’intégra-lité du territoire.

6-1-4 Les politiques de logement etde gestion du cadre de vie

L’attraction exercée par les côtes surla population a entraîné une concen-tration de celle-ci dans une petite par-

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tie du territoire. Une situation qui ag-grave la vulnérabilité de cette zone quiest soumise à des problèmes environ-nementaux que connaissent les côtessénégalaises et qui sont liés plus oumoins directement à des paramètresclimatiques dont les plus importantssont: les inondations, l’érosion cô-tière, la salinisation des eaux et dessols, la dégradation des mangroveset les variations des ressources ha-lieutiques (Niang-Diop, 1994). L’accès des populations rurales et ur-baines aux biens et aux services so-ciaux de base, de façon durable, estaussi une des préoccupations ma-jeures du Sénégal. Pour y parvenir, lepays s’oriente vers la promotion decentres intermédiaires, en s’attaquantrésolument au dysfonctionnementmarqué dans l’occupation du territoirenational. Des mesures institution-nelles accélèrent la communalisation.Ainsi, depuis 1960, le nombre de com-munes est passé au Sénégal de 24 en1960 à 113 depuis 2008. En inscrivant son action dans lecadre de la décentralisation en tantque modalité d’aménagement et d’ani-mation du territoire, le Sénégal a optépour la mise en place de projets-pro-grammes et procédures, parmi les-quels nous notons : - le Programme d’Appui au Dévelop-pement Local et Urbain (PADELU)qui oriente ses interventions versl’équipement des villes ;- l’Agence Sénégalaise pour l’Electrifi-cation Rurale (ASER) en tant qu’ins-trument destiné à créer en milieurural des conditions optimales demodernisation de l’activité productiveet d’amélioration du cadre de vie ;- l’Agence de Développement Munici-pal (ADM), mise en place sur l’initia-tive du Gouvernement et chargée dela mise en œuvre du Programmed’Appui aux Communes (PAC) ;- le Programme national pour le Dé-veloppement local (PNDL).

Au Sénégal, la distribution spatialetrès déséquilibrée des établissementshumains est marquée par une concen-tration dans la partie ouest du territoire(60%) et par une pression foncière quia favorisé l’occupation des zones inon-dables.Cette population est confrontée àune offre de logements très largementen deçà de la demande. La SNHLMcomme la SICAP, sociétés d’Etat, pei-nent à satisfaire la demande et lais-sent, de plus en plus, la place à despromoteurs privés dont le prix des pro-duits est parfois prohibitif pour le sé-négalais moyen. Certes, le droit aulogement est inscrit dans la Constitu-tion du pays, mais l’Etat peine à as-seoir son autorité ou à mettre en placeun système de régulation du secteur.Avec un coût de la vie élevé en ville,la tendance à l’urbanisation est forteau Sénégal, et une grande partie desmigrants ruraux s’installe dans desconditions précaires, souvent dans deszones à risques. Une telle situation estpropice à la prolifération ou à l’exten-sion spatiale des bidonvilles. Ceszones accueillent une partie de lamain-d’œuvre composée de tempo-raires qui préfèrent s’installer à côtédes lieux d’activité, ce qui les exposeaux périls sanitaires ou environne-mentaux. Pourtant, il est établi des do-cuments d’urbanisme qui permettentd’organiser et d’administrer les condi-tions d’établissement ou de construc-tion. Mais la réalité montre un netdécalage entre les politiques ou planset la pratique : le défaut d’observationdes règles autorise tous les abus pré-judiciables au cadre de vie et par,conséquent, à la santé et à l’économie.

6-1-5 Conclusion partielle sur lapolitique d’aménagement du terri-toire

Dans la pratique, les résultats sontencore très mitigés, voire décevants

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dans l’ensemble. En effet, sur 0,3 %du territoire se concentrent plus de23% de la population, 80% de la ri-chesse nationale, 95% des entreprisesindustrielles et commerciales, 87% desemplois permanents, 75% des sala-riés, plus de 60% des infrastructuresscolaires et sanitaires.Les régions s’appauvrissent et révè-lent les limites de leur découpage ad-ministratif : chômage, pauvreté, exoderural, émigration. L’Etat a tenté une ré-invention territoriale dans une politiqueplus globale de recomposition territo-riale. Mais il lui faut une réelle volontéd’infléchir les tendances qui ontconcouru à l’aggravation des dispari-tés régionales.

6-2 Les politiques écono-miques et sociales : à la re-cherche d’un développementhumain durable

L’économie sénégalaise reste extra-vertie avec une faible croissance duPIB (1,1/4 en 2009). Le niveau faiblede la productivité, les difficultés du fi-nancement privé pénalisent davantageles leviers nécessaires à un décollageéconomique.La Banque Mondiale, en publiant en1995 : Sénégal : An asses ment of li-ving conditions, estimait qu’en l’ab-sence de modifications dans lestendances de la croissance, de la dé-mographie, de l’allocation du crédit etdes services de base antérieures à ladévaluation, la pauvreté toucherait60% de la population Sénégalaise en2015. C’est ainsi que le Sénégal a définiune stratégie de développement pourla croissance et la réduction de lapauvreté dont le but est d’améliorerde manière durable le bien-être despopulations. Malgré des performances macroéconomiques au cours des dix der-

nières années : taux de croissance de6,3% en 2003, une inflation ramenéede 3% à 2,3%, une progression des re-cettes fiscales, le Sénégal est classé153ème sur 177 pays selon le rapportmondial sur le développement humainpublié par le PNUD en 2009. Cet étatde fait montre que la satisfaction desbesoins essentiels des populationsreste encore très faible et que la pau-vreté persiste.C’est dans ce contexte que le gou-vernement du Sénégal a élaboré en2000 un document de stratégie de ré-duction de la pauvreté et de stratégiede croissance accélérée. Initiée pour accompagner la dyna-mique de croissance au Sénégal, mal-gré un contexte national etinternational pas très favorable, laSCA vise à jeter les bases d’uneéconomie sénégalaise plus compé-titive, davantage tournée vers l’expor-tation et mieux ancrée dansl’économie mondiale. Elle tend à por-ter, à moyen et long terme, le taux decroissance réel du PIB à plus de 7 %en moyenne annuelle.

6-2-1 La politique agricole

Situé dans la partie ouest del’Afrique, le Sénégal offre l’exempled’un pays dont l’économie fut très tôtbâtie autour de la traite arachidière,depuis son introduction à l’économiede traite agricole, avec un contrôle trèspoussé des prix, de fortes subventionsdes intrants agricoles et un secteur in-dustriel détenu et géré par l’Etat. Cettepolitique a engendré beaucoup de dé-rives et la contre performance de l’en-semble des secteurs qui ont conduit àl’adoption de l’ajustement structurel dusecteur public, et plusieurs réformesont été mises en œuvre dans le sec-teur agricole.Toutefois, les résultats ont été mé-diocres, à cause des dettes, des arrié-rés et des projections basées sur des

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données peu précises. Ce qui allaitouvrir une quatrième étape dans la po-litique agricole à partir de 1984jusqu’en 1989 avec l’initiation de lanouvelle politique agricole (NPA). Les années 1990 inaugurent unenouvelle ère avec la définition du pro-gramme d’ajustement du secteur agri-cole (PASA) par lequel, legouvernement cherchait à relancerl’agriculture à partir de la mobilisationet l’exploitation durable des ressourcesnaturelles. Les espoirs escomptés sesont heurtés aux difficultés dans lamise en œuvre des réformes structu-relles.L’agriculture sénégalaise ne satisfaitpas la demande alimentaire : le déficitstructurel est grave. Les systèmes deproduction extensifs se sont révélés in-capables de générer des revenus suf-fisants ; la hausse des productions estle résultat d’une augmentation des su-perficies emblavées au détriment desforêts, entraînant une aggravation dela désertification. La production cé-réalière est restée en dessous des be-soins, et ce déficit est comblé par desimportations massives et par l’aide ali-mentaire. Diverses contraintes sont dues àl’inadéquation des politiques et des in-vestissements publics, à la faiblessedes investissements privés, à l’inadap-tabilité aux conditions des marchés, àla faiblesse physique et institutionnelledes infrastructures, à la dégradationdes ressources naturelles. Depuis son indépendance, le Séné-gal tente de rendre son agriculture plusperformante, permettant un accès ali-mentaire suffisant, régulier. Mais lamise en relation des facteurs de pro-duction demeure problématique, toutcomme leur articulation autour du dé-veloppement durable. En effet, l’eau etla terre subissent des contraintes dansleur mobilisation pour participer à lanourriture de la population. Elles le se-ront davantage sous les effets conju-

gués du changement climatique et del’insécurité alimentaire.

6-2-2 La politique de pêche

La nature a doté le Sénégal defleuves et de côtes poissonneux. Lescôtes du Sénégal regorgent de pois-sons et quelque six cent mille per-sonnes en dépendent. Le secteur dela pêche regroupe trois branches d’ac-tivités : la pêche maritime, la pêchecontinentale et l’aquaculture. Toute-fois, l’essentiel des activités porte surla pêche maritime qui occupe uneplace prépondérante dans l’économienationale mais souffre d’une déficiencede productivité. Le secteur de la pêche apporte unecontribution importante à l’économiedu pays et représente 2% du PIB totaltout en comptabilisant 600 000 em-plois directs ou indirects. Sa part dansles exportations totales du pays est de32 %. Les produits de pêche jouent unrôle primordial dans l’alimentation despopulations, avec une contribution de70% aux apports nutritionnels en pro-téines d’origine animale.La gestion des pêcheries sénéga-laises a longtemps été caractériséepar une approche classique consistantà délivrer des licences de pêchemoyennant une redevance financièrejusqu’au début des années 2000, enpassant par les accords secrets qui ontpermis à de nombreux bateaux usinesd’exploiter à fond les eaux sénéga-laises. Le gel des licences de pêche étéprononcé à partir des années 2000dans l’objectif de permettre une re-constitution des stocks de poissons etpour la promotion des efforts de pêchenationaux. Une option qui a eu du malà prospérer à cause de la vétusté desbateaux, mais qui a eu l’avantage d’in-troduire une nouvelle stratégie de ges-tion des ressources halieutiques avecla mise en place d’un réseau national

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d’aires marines protégées. Celles-ciapparaissent comme très promet-teuses pour la gestion du potentiel na-tional dont l’importance est à l’imagede ses caractéristiques. Le secteur dela pêche au Sénégal fait face à degraves tensions économiques, so-ciales et environnementales qui me-nacent sa durabilité. Les tendances actuelles de l’évolu-tion des stocks montrent des signes in-quiétants : diminution de la taillemoyenne des poissons capturés, ré-duction des prises par unité d’effort deplusieurs espèces notamment les es-pèces démersales côtières.Depuis 1970, d’importants efforts ontété déployés et ont permis de mobili-ser une enveloppe globale de l’ordrede deux cent cinquante millions de dol-lars des Etats-Unis. D’importants ef-forts ont été faits pour ledéveloppement de la pêche, cepen-dant leur succès dépend impérative-ment de la levée de nombreusescontraintes.Les différentes stratégies de déve-loppement du secteur de la pêche etde l’aquaculture élaborées et les ob-jectifs visés par ces stratégies se limi-tent au cadre court et moyen termes,donc non inscriptible dans un schémade développement durable. Le ca-drage temporel et les problèmesd’échelles enserrent encore l’exploita-tion de ressources halieutiques. Mais,malgré l’élaboration de ces stratégies,les résultats escomptés révèlent desfaiblesses : - les communautés ne sont pas sou-vent associées ;- les stratégies et les plans d’action sesont focalisés sur la production et lacommercialisation au détriment de lagestion de l’aménagement des res-sources halieutiques et de leur ex-ploitation responsable ;- une inefficience du contrôle et del’évaluation.Le secteur de la pêche se modernise

avec des réformes de structures, desplans d’aménagement des pêcherieset des aires marines protégées. En2000, le Gouvernement du Sénégal aorganisé de larges concertations na-tionales sur la pêche et l’aquaculturepour revisiter la stratégie de dévelop-pement du secteur de la pêche appli-quée au cours des deux dernièresdécennies et procéder aux ajuste-ments nécessaires afin de mieux ré-pondre aux enjeux et défis nouveauxposés au secteur.Ces concertations ont guidé le travailde réforme dans le secteur de la pêcheet de l’aquaculture qui a finalementabouti à l’adoption de la stratégie dedéveloppement durable en 2001.Le secteur de la pêche a été traversépar des évolutions notables, résultantà la fois des dynamiques sectoriellesinternes, des progrès accomplis dansla mise en œuvre de la stratégie de dé-veloppement, mais également desnouvelles missions assignées au sec-teur dans le cadre des politiques pu-bliques nationales (DSRP, SCA).En janvier 2004, un bilan d’étape dela mise en œuvre de la stratégie de dé-veloppement du secteur de la pêche aété réalisé par l’ensemble des acteursde la pêche et de l’aquaculture (admi-nistration, organisations profession-nelles, ONG et bailleurs de fonds dusecteur). Ces assises ont marqué uneétape importante de la politique volon-tariste et cohérente de réforme dontl’axe majeur consiste à donner la prio-rité à l’aménagement des zones depêche. C’est ainsi qu’il a été décidéque les choix prioritaires de program-mation des actions de l’Etat et des bail-leurs de fonds devront désormais êtreorientés vers les axes stratégiques sui-vants :- traiter en priorité les questions rela-tives à la réduction des surcapacités,au contrôle de l’accès aux res-sources, à la maîtrise de l’effort et aurenforcement du degré de responsa-

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bilisation des pêcheurs ;- développer une politique publique vi-sant à «placer le pêcheur au cœurde la réforme»;

Outre cette inflexion majeure inter-venue dans les politiques relatives à lapêche de capture, le Gouvernement adécidé en 2005 de mener en parallèle,une politique de développement accé-léré de l’aquaculture, justifiée par les li-mites objectives de croissance de laproduction des pêches de captures etaussi par l’existence d’un potentiel hy-drographique favorable à cette nou-velle activité.Le développement de l’aquaculturevise principalement à compenser labaisse de l’approvisionnement en pro-téines d’origine animale de la popula-tion sénégalaise, amplifiée du restepar la croissance démographique etson corollaire, l’augmentation des be-soins alimentaires.L’importance économique et socialede la pêche au Sénégal a aussiconféré à ce secteur, une place pri-mordiale dans les politiques macroé-conomiques en cours.Le DRSPI (2003-2005) a inscrit lapêche parmi les leviers de l’axe «créa-tion de richesses » de la stratégie luiassignant ainsi un rôle central dans lalutte contre la pauvreté. Ce rôle assi-gné au secteur a été consolidé par leDRSPII (2006-2010). La stratégie nationale de croissanceaccélérée (SCA) promue par leDRSPII s’appuie également sur lagrappe des produits de la mer et del’aquaculture qui figure parmi les cinq(5) secteurs de l’économie nationale àhaut potentiel économique, devant êtreles leviers d’une croissance accéléréede l’économie nationale.

6-2-3 La politique de développement de l’élevage

La politique veut intégrer les autresstratégies mais dont la mise en œuvre

affecte sa pertinence ou la réalisationde ses objectifs. Avec la définitiond’une politique volontariste (la Nou-velle Initiative Sectorielle pour le Dé-veloppement de l’Elevage : NISDEL)qui régit le sous-secteur à titre transi-toire, en attendant la finalisation duPlan National pour le Développementde l’Elevage (PNDE), conformément àla Loi d’Orientation Agro-Sylve-Pastorale (LOASP), à la Stratégie deCroissance Accélérée (SCA) et au Do-cument de Stratégie de Réduction dela Pauvreté (DSRP), les objectifs gé-néraux à l’horizon 2009 visent la ré-duction de la pauvreté et lamalnutrition en augmentant les reve-nus des producteurs. Ils passentpar :(i) l’accélération de la modernisa-tion et la diversification durables dessystèmes de production en vue d’unaccroissement conséquent des pro-ductions animales ; (ii) la sécurisationde l’élevage pastoral ; (iii) la préserva-tion et la gestion des ressources agro-pastorales ; (iv) le développementd’une nouvelle dynamique pour l’accèsaux marchés intérieurs et extérieurs ;(v) l’appui à la mise en œuvre des mis-sions de service public ; (vi) l’appui auxprofessionnels du sous-secteur.L’activité pastorale s’exerce dansl’ensemble de l’espace sénégalais.Ses formes varient en fonction de plu-sieurs paramètres : spécialisation plusou moins marquée des producteursdans le nord et l’est du pays, caractèreplus domestique de la gestion de petitstroupeaux familiaux dans tout le restedu pays. Le secteur de l’élevage apporte unecontribution de l’ordre de sept pourcent au PIB (près du tiers du PIB dusecteur primaire) ; ce qui correspond àune valeur estimée à plus de cinq centcinq milliards de FCFA. Cette valeurdonne la mesure de l’importance ducheptel animal et de l’intérêt que revêtune gestion plus efficiente de l’activitéd’élevage. Il est noté une orientation

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plus marquée pour l’aviculture (viandeet œufs) dont la production permet decouvrir les besoins des agglomérationsurbaines.Des acquis techniques considéra-bles ont été enregistrés, en particulierdans les domaines de la santé animaleet de l’approvisionnement en eau. Eneffet, un réseau assez dense de fo-rages et de postes vétérinaires a étéimplanté dans l’ensemble du territoirepastoral du nord du pays. Toutefois, des contraintes tenacesdemeurent : sur le plan écologique, lagestion rationnelle des parcours estencore loin d’être assurée ; du point devue socio-économique, la valorisationdes produits de l’élevage et la limita-tion des importations des produitsd’origine animale restent encore desobjectifs lointains. L’articulation des différents projets et

sociétés de développement de l’éle-vage, ceux qui ont été mis en œuvrenotamment, le PDESO (aménage-ment de l’espace), la SODESP (déve-loppement des espèces à cycle court)et le PAPEL (création d’unités pasto-rales et d’exploitations mixtes intensi-fiées (EMI)) achoppe sur le caractèrecomplexe des contraintes, au rangdesquelles l’on distingue :

- la forte croissance démographiquequi conduit à une pression continuesur l’espace pastoral. Elle se traduitpar des modes de gestion inappro-priés des terres pastorales, descharges animales excessives au re-gard des ressources alimentairesdisponibles, la surexploitation despâturages et la dégradation des par-cours pastoraux ;- l’expansion des défrichements agri-coles dans la zone Centre-Est duSénégal et la remontée du front ara-chidier vers la zone sylvo-pastoraleconduisent au déclassement de su-perficies parfois importantes de ré-serves sylvo-pastorales (Déaly,

Boulal, Mbégué, etc.) au profit desexploitants agricoles. Il s’ensuit unemarginalisation progressive de l’acti-vité pastorale dans de nombreux ter-roirs agricoles.

Au nombre de seize, les réservessylvo-pastorales couvrent une superfi-cie de 13 211 Km2. La modification ra-pide des modes de mise en valeur dumilieu provoque le rétrécissement del’espace pastoral (y compris dans lazone du Ferlo traditionnellement vouéeà l’élevage) et une limitation du rôle etde la place du bétail dans les systèmesagro-pastoraux (dans le bassin arachi-dier notamment). Dans le cadre de la mise en œuvrede la GOANA, le Programme Spéciald’Insémination Artificielle (PSIA), com-posante du volet élevage de laGOANA vise, à terme, l’inséminationde 500 000 vaches d’ici à 2012 et l’ob-tention de 135 000 métis afin d’attein-dre la production additionnelle de400 000 000 de litres de lait. Il permet-tra la reconstitution d’un réel cheptellaitier bovin, principalement constituéde métisses autorisant de réduire, àterme, la facture d’importation de lait,car le Sénégal reste un grand importa-teur de lait et de produits laitiers, avecune facture de près de 60 milliards defrancs CFA par année, alors que pen-dant l’hivernage on verse le lait, fautede conditions de conservation. La politique de conservation et detransformation doit être effective, pourassurer une meilleure alimentation etpour améliorer notre balance de paie-ment. Le prix actuel du litre de laitvarie autour de 1000 francs CFA et voitsa consommation exclure plus de lamajorité de la population. Une situa-tion qui augmente les risques de malnutrition et expose particulièrement lescouches sociales vulnérables particu-lièrement les enfants de moins de cinqans.

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6-3 Les politiques sociales

Conscientes de l’importance des di-mensions sociales dans le développe-ment durable, les autoritéssénégalaises, ont depuis des décen-nies, accordé un intérêt à cette ques-tion. En effet, depuis les années 1970,le Sénégal s’est doté d’une délégationà la promotion humaine, à côté des mi-nistères traditionnels chargés desquestions sociales (éducation, santé,cultures, etc.). Le contexte internatio-nal et son évolution ont renforcé cettetendance nationale. C’est ainsi que de Rio à Copen-hague, en passant par le Caire et Bei-jing, l’accent a été mis sur la prise encompte de la corrélation entre la pau-vreté, le dynamisme démographique,la consommation des ressources na-turelles, la dégradation de l’environne-ment et l’égalité entre les différentsgroupes et catégories sociaux.

6-3-1 La politique d’éducation

Composante essentielle du dévelop-pement humain, l’éducation améliorela productivité du travail et demeure unlevier pour le progrès sanitaire, socio-économique et sanitaire. Ce qui en faitun moyen par excellence pour la ré-duction de la pauvreté, tout en luiconférant une place importante dansle DSRP, dans le NEPAD ainsi quedans les OMD. Ainsi, dès les premiersplans quinquennaux, l’éducation a étéconsidérée comme un secteur priori-taire au Sénégal, d’où la part impor-tante qui lui est consacrée : 40% dubudget national en 2004.Pour garantir le droit à l’éducation àces citoyens, le Sénégal s’est doté,dans le cadre de l’initiative des NationsUnies en faveur de l’Afrique, d’un Pro-gramme Décennal de l’Education et dela Formation (PDEF) (1998-2008).Pour son opérationnalisation, le PDEFa pris des contours épousant celui des

objectifs de la Déclaration Mondialesur l’Education qui visent à :- démocratiser l’accès à l’éducation debase,- améliorer la qualité des apprentis-sages- rendre plus efficiente la gestion dusystème.Des performances sont enregistrées,en termes d’augmentation du niveaude scolarisation (75,8% pour l’élémen-taire en 2002-2003) particulièrementdes filles qui est passé de 53% à67,6%, de réalisation d’équipementsscolaires et de recrutement de per-sonnel. En effet, des disparités régio-nales persistent avec la concentrationdes établissements de l’enseignementsupérieur à Dakar et Thiès, malgré lacréation des universités de Ziguinchorou de Bambey.Quand bien même tout le mondeaurait accès à l’éducation, les coûts yrelatifs sont souvent prohibitifs pourune part importante de la population,et constituent un motif majeur d’aban-don. L’Etat devrait surveiller le niveaud’encadrement, la qualité des servicesrendus, et les infrastructures scolaires.

6-3-2 La politique de santé

La santé constitue un secteur sur le-quel le Sénégal s’est engagé pour da-vantage cerner les implications desrisques et avantages du changementclimatique. Les travaux de recherchemenés ont permis de mettre enexergue les pathologies liées à la va-riabilité climatique, mais aussi et sur-tout d’analyser le zonage deprolifération de ces pathologies enfonction des scénarios climatiques. Ils’agit des maladies virales (fièvrejaune, fièvre de la vallée du rift,dengue, chikungunia), des maladiesliées à l’eau (choléra, bilharziose), desmaladies respiratoires (IRA, maladiesallergiques) et les méningites. Le Plan National de Développement

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Sanitaire et Social (PNDS) et le Pro-gramme de Développement Intégré dela Santé (PDIS) sont l’expressiond’une volonté manifeste du gouverne-ment de rendre, avec équité, les ser-vices socio sanitaires de baseaccessibles à toutes les couches so-ciales. C’est ainsi que les dépensespubliques de santé sont passées de5,75% en 1990 à 10% pour l’exercice2005 du budget national, même si letaux est encore loin de celui de lanorme de l’OMS qui est de 15%.Les actions engagées dans le cadredu PDIS (surveillance épidémiolo-gique, lutte contre la maladie, amélio-ration de la couverture sanitaire eninfrastructures, relèvement du plateautechnique, etc.), ont abouti à une si-tuation sanitaire globalement amélio-rée. Le taux de mortalité est passé de18 pour mille à 10,88 pour mille en2002 ; et l’espérance de vie est pas-sée de 54 ans en 1999 à 56 ans en2002.La très grande concentration des in-frastructures et équipements sanitairesdans la région de Dakar et la tropgrande distance qui sépare la majoritédes femmes rurales des centres desanté marquent des déséquilibres.L’accès aux soins reste toujours tribu-taire du niveau de revenus, ce qui ex-clut une bonne partie de la populationde certaines catégories de soins. Les investissements réalisés par lepays pour lutter contre les maladiesont eu des impacts notables sur lesconditions de vie des populations.Pour ce qui est du paludisme, onconstate que le taux de Traitementpréventif intermittent (TPI) est passéde 63% (2008) à 61% (2007). En cequi concerne le taux de morbidité pro-portionnelle palustre, il a connu unebaisse et est passé à 25% (2008),contre 35% (pour les 10 dernières an-nées). Les résultats obtenus dans lalutte contre le paludisme s’expliquentpar les efforts faits dans la prévention

et le traitement de la maladie. S’agis-sant de la mise à disposition desmoustiquaires imprégnées d’insecti-cide, le gouvernement en a fait unepriorité en fixant un objectif de 80% decouverture et d’utilisation. Dans cetteperspective, L’Etat consacre un budgetannuel de 300 000 000 FCFA. Enoutre, il s’avère que le nouveau traite-ment contre le paludisme est réputéplus efficace et accessible aux pau-vres, avec un coût de 150 FCFA chezles enfants et 300 FCFA chez lesadultes. Le paludisme est une maladiepour laquelle l’Etat mobilise beaucoupde moyens chaque année. Mais pour autant, si des résultatstangibles sont enregistrés, la lutte doitêtre accentuée en tenant compte da-vantage de l’impact du changementclimatique sur son évolution. La straté-gie proposée consistera à maintenir ladynamique enclenchée dans le cadrede la lutte contre le paludisme, maisaussi de veiller à ce que les autres ma-ladies soient prises en charge. Toutepolitique sanitaire doit être articuléeavec la politique de réduction de lapauvreté.

6-3-3 La stratégie nationale pourl’égalité et l’équité de genre

Le slogan « Faire du Sénégal unpays émergent, sans discrimination,où les hommes et les femmes aurontles mêmes chances de participer àson développement et de jouir des bé-néfices de sa croissance » traduit enréalité une volonté de changement deparadigmes pour une société plusjuste et équilibrée.Il est admis que le développementdurable et, plus particulièrement la ré-duction de la pauvreté, ne pourra seréaliser sans l’élimination des inégali-tés entre les femmes et les hommes.Ce dessein de lier la question de lapromotion de la femme, la croissanceéconomique et le développement est

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devenu incontournable dans toutes lesperspectives d’évolution des sociétés.C’est dans cette perspective que legouvernement du Sénégal a élaborédeux plans d’action en faveur de lapromotion de la femme, respective-ment en 1982 et en 1997. Ainsi, les ef-forts déployés par le Sénégal ces vingt

dernières années pour renforcer le sta-tut, la position et les capacités desfemmes ont été corroborés par les ré-sultats de l’évaluation du PANAF inter-venu en 2003. En dépit des réels progrès accom-plis, il reste encore beaucoup à fairepour réaliser l’égalité des droits et des

Encadré 4 : Genre et changement climatiqueSelon le rapport sur l’état de la population mondiale, publié en 2009 par l’UNFPA sur

le thème « Face à un monde qui change : les femmes, la population et le climat », « l’in-fluence des Changements climatiques sur la vie des humains est complexe, car elle sti-mule la migration, détruit des moyens d’existence, perturbe les économies, sape ledéveloppement et exacerbe les inégalités entre les sexes »20.Ce dernier aspect a tardé à être reconnu comme une dimension importante du Chan-

gement climatique tant par ses effets différenciés sur les hommes et les femmes quepour les stratégies d’atténuation et d’adaptation à mettre en œuvre afin qu’elles puissentmieux prendre en compte les spécificités de chaque sexe.En effet, dans la Convention-Cadre des Nations Unies su r les Changements clima-

tiques, la dimension sexo-spécifique n’est pas prise en compte. C’est en 1994 que laquatorzième Conférence des Parties tenue à Poznań (Pologne) reconnaît que « la di-mension sexo-spécifique des Changements climatiques et leurs impacts ont une chanced’affecter différemment les hommes et les femmes »3. Du fait de leur rôle de reproduction, les femmes sont généralement chargées d’assu-

rer le bien-être de la cellule familiale à travers les soins qu’elles lui prodiguent et à tra-vers les revenus des activités économiques qu’elles mènent. Sous ce rapport, les bouleversements actuels, que connaît le climat et qui ont des ré-

percussions sur les ressources naturelles dont le bois et l’eau sur lesquelles tant defemmes comptent pour nourrir leur famille, doivent être circonscrits afin de ne pas lesfaire basculer encore plus dans la pauvreté. De même, les activités génératrices de revenus des femmes du monde rural étant étroi-

tement liées à la production agricole, on devine aisément que la variabilité climatique, quiinflue sur la luviométrie et rend aléatoire la production, aura un impact certain sur les re-venus des femmes et partant sur la situation économique de la famille. Les statistiques disponibles démontrent assez la grande implication des femmes dans

le secteur agricole. En effet, au Sénégal, les femmes représentaient en 2006 42,25%4 desactifs du secteur agricole et possèdent 26, 24%5 des parcelles de culture vivrière (mil,sorgo, niébé, autres céréales, etc.) selon le dernier recensement national de l’agricul-ture. Dans la pêche, leur prédominance dans le sous secteur de la transformation artisa-

nale des produits halieutiques (90,05%) permet de relever la précarité économique danslaquelle se trouvent les femmes transformatrices si les effets des changements clima-tiques ne sont pas jugulés.Compte tenu de leurs rôles dans la sphère familiale, la perte de leurs activités géné-

ratrices de revenus plongeraient beaucoup de famille des zones côtières dans une plusgrande pauvreté. Alors que les recherches et les actions en matière de lutte contre le changement cli-

matique sont plus axées sur ses impacts environnementaux par rapport à la vulnérabi-lité des zones écologiques, la vulnérabilité des hommes et des femmes, plusparticulièrement, car intégrant souvent celle des enfants6 aussi, devraient faire l’objet deplus d’attention et de ce fait informer les stratégies en cours et celles futures pour unemeilleure prise en compte de leurs expériences de vécu et pour un meilleur profilage desstratégies de protection sociale et de gestion des risques et catastrophes.

20) Rapport UNFPA, p.I(21) Cité par le rappot UNFPA,p.6(22) Données Banque Mondiale.(23) Recensement national de l’agriculture, 1998-99.(24) L’Organisation des Femmes pour l’Environnement et le Développement (WEDO) a signalé; lors

d’une conférence de presse que les femmes et les enfants ont 14 fois plus de risques demourir que les hommes lors d’un événement climatique.

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SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN - 201098

chances entre les filles et les garçons,les hommes et les femmes.L’atteinte d’un tel objectif exige un

véritable changement dans la façonmême d’analyser la situation par rap-port aux inégalités, d’examiner les rai-sons de cette situation et dedéterminer des stratégies de réponsesefficaces et pertinentes. Ceci justifiel’adoption de l’approche genre commeoutil d’analyse et de planification dansla formulation de la présente StratégieNationale pour l’Egalité et l’Equité deGenre.-Prendre en compte l’éducation etl’orientation de garçons et filles-la stratégie en soi n’a pas été abor-dée ici comme stipule le titre et les ef-forts réalisés

6-3-4 Politique de l’emploi

Les autorités politiques sénégalaisesont réagi à travers divers programmesde formation professionnelle et d’em-ploi des jeunes. Mais en dépit des ef-forts, la politique de l’emploi dans laréalité est encore timide ; puisqu’ellen’offre ni une sécurité aux travailleursni les moyens d’assurer une meilleureproductivité et ainsi générer de nou-veaux emplois de qualité. En effet,près de la moitié de la population sé-négalaise a moins de 20 ans, ce qui si-gnifie que chaque année, environ 100000 chercheurs d’emplois se présen-tent sur le marché du travail, ce qui estsource de tensions, lesquelles sontdéjà manifestes eu égard aux taux éle-vés de chômage et de sous-emploiparmi les jeunes.La nouvelle politique de l’emplois’inscrit dans la prise en charge desenjeux et défis nationaux en la matièreet s’appuie sur des fondements es-sentiellement économiques. Elle estbâtie autour de ces principaux objec-tifs :- une économie en croissance forte etsocialement équilibrée ;

- un ralentissement du chômage et dusous emploi à l’horizon 2015 ;- une situation de plein emploi avecdes niveaux de chômage et de sousemploi comparables à ceux des paysdéveloppés.

Les limites des programmes

Pour assister les demandeurs d’em-ploi, l’Etat a, parallèlement, mis enplace des programmes et/ou politiques(Politique nationale de l’emploi, Pland’action pour l’emploi). Malheureuse-ment, ces programmes n’ont eujusqu’ici qu’un impact limité. Au total,ils contribuent à créer autour de 16 000emplois directs et indirects par an, cequi représente moins de 5% du nom-bre de chômeurs et de ceux qui se dé-clarent en situation de sous-emploi auSénégal. On notera que l’ensembledes programmes existants mobilisentmoins de 1% du budget de l’Etat.En conséquence, pour résorber pro-gressivement le problème d’emploi auSénégal, il est fortement recommandéd’opter pour une politique proactive etvolontariste». Elle doit aussi passerpar des mécanismes d’incitation,comme l’usage de subventions pour leretour des étudiants dans des carrièrestechniques, secteurs en fort déficit debras et de cerveaux dans le payscomme le déplorent beaucoup d’en-treprises de la place.Dans ce contexte, la recherche desvoies et moyens de lutte contre lamontée du chômage et du sous-em-ploi, d’une part, et de la lutte contre lephénomène de la pauvreté qui gagnedu terrain, d’autre part, reste le soclesur lequel le Gouvernement du Séné-gal doit bâtir une politique durabled’emploi et de revenu.La nouvelle politique nationale del’emploi constitue une opportunité pourmieux positionner l’emploi au cœurdes stratégies de croissance et de dé-veloppement de notre pays. La réali-

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sation de cet objectif permettra sûre-ment d’obtenir une croissance plusforte, durable et inclusive permettantune meilleure redistribution des reve-nus, donc de lutter plus efficacementcontre la pauvreté.Les jeunes sont confrontés à des si-tuations complexes, multidimension-nelles qui ont entraîné desbouleversements des critères d’appré-ciation de cette frange relativement àla dynamique sociale et aux dispositifsde réponse mis en place par les Etats.Pour corriger cet impair, d’une part etmettre en relief les synergies exis-tantes entre ces sous secteurs, gaged’économies de ressources budgé-taires, d’autre part, un changementinstitutionnel est intervenu en 2009avec la création d’un Ministère chargéde la Jeunesse des Sports et des Loi-sirs. Ce choix institutionnel est venurenforcer des initiatives hardies delutte contre le chômage telles que l’ins-titution d’un Fonds exclusivement ré-servé aux jeunes pour leur faciliterl’accès au crédit (Fonds national dePromotion de la Jeunesse FNPJ) , lacréation de l’Agence nationale pourl’Emploi des Jeunes (ANEJ) et de l’Of-fice pour l’Emploi des Jeunes de laBanlieue (OFEJBAN), et de mise enœuvre de plusieurs projets pour le dé-veloppement des Sports et des Loisirs.

6-4 Les politiques environnementales

L’intégration des dimensions envi-ronnementales dans le processus dedéveloppement au Sénégal est systé-matisée par le premier Code de l’envi-ronnement, institué par la Loi 83-05 du7 janvier 1983 qui définit des principesgénéraux englobant les aspects sani-taires, la sécurité, la salubrité publique,l’agriculture, la nature, l’environnementen général. La gestion de l’environne-ment, une question transversale, om-niprésente dans la stratégie de

développement durable perçue de ma-nière sectorielle, avec une préoccupa-tion de conservation des écosystèmes.C’est d’ailleurs conscientes de ce faitque les autorités Sénégalaises ont ins-titué depuis 2004 la Cellule d’Etudes etPlanification et de Suivi (CEPS) ausein du Ministère en charge de l’envi-ronnement. L’objectif recherché est demieux coordonner les interventionsmais aussi et surtout de rendre plus vi-sibles les actions entreprises dans cedomaine. Dans le cadre de ce rapport, il estrappelé les orientations stratégiquescontenues dans la lettre de politiquesectorielle du secteur qui retrace lesoptions stratégiques portées par l’en-semble des parties prenantes qui in-terviennent dans ce secteur.Comme mentionné dans la lettre depolitique, l’objectif global de la politiqueenvironnementale est « d’assurer unegestion rationnelle de l’environnement

et des ressources naturelles pour

contribuer à la réduction de la pauvreté

dans une perspective de développe-

ment durable ».Les options majeures sont articuléesaux orientations stratégiques (OS) etaux axes d’intervention ci-après :OS1 : Améliorer la base de

connaissance de l’environnementet des ressources naturelles (ERN)L’objectif est le renforcement des

fondements stratégiques, scientifiqueset techniques des prises de décisiondes autorités politiques et des acteursdu secteur ; le but recherché étant unegouvernance environnementale à lafois participative et durable.A) Axe d’intervention 1 : Collecte,

mise à jour régulière et partage des in-

formations de base sur l’environne-

ment et les ressources naturelles

B) Axe d’intervention 2 : Intercon-

nexion des systèmes d’information sur

l’environnement et les ressources na-

turelles

C) Axe d’intervention 3 : Etudes et

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Recherche / Développement

OS2 : Intensifier la lutte contre latendance actuelle à la dégradationde l’environnement et des res-sources naturelles dans le respectdes conventions internationales af-férentes Cette orientation stratégique vise àréduire sensiblement le rythme de dé-gradation du cadre de vie et des res-sources forestières et fauniques, touten contribuant à satisfaire les besoinsdes populations en ressources natu-relles et d’améliorer la qualité de vie. Ce faisant, la priorité sera donnée àune meilleure articulation des poli-tiques sectorielles nationales par rap-port à la problématiqueenvironnementale au niveau nationalet international. Conformément à cette priorité, les or-ganes de coordination de la mise enœuvre des plans d’action des conven-tions internationales seront renforcésen moyens humains et financiers. Les axes d’intervention de l’OS2sont :A) Axe d’intervention 1 : Lutte contre

la déforestation et la dégradation des

terres ;

B) Axe d’intervention 2 : Conserva-

tion de la biodiversité et gestion des

zones humides ;

C) Axe d’intervention 3 : Gestion éco-

logiquement rationnelle des produits

chimiques et des déchets et lutte

contre les pollutions et nuisances ;

D) Axe d’intervention 4 : Lutte contre

l’érosion côtière ;

E) Axe d’intervention 5 : Adaptation

aux changements climatiques et pro-

motion des modes de production et de

consommation durables ;

F) Axe d’intervention 6 : Restauration

et valorisation de milieux physiques

dégradés ;

OS3 : Renforcer les capacités ins-titutionnelles et techniques des ac-teurs dans la mise en œuvre desactions de conservation de l’envi-

ronnement et des ressources natu-rellesCette orientation vise la création desconditions favorables à l’investisse-ment privé dans le secteur et la contri-bution à la sécurité alimentaire par ledéveloppement d’activités agrosylvo-pastorales et aquacoles. Les axes d’interventions sont : A)Axe d’intervention 1 : Formation

technique, recyclage et éducation en-

vironnementale

B) Axe d’intervention 2 : Développe-

ment des activités agrosylvopastorales

Axe d’intervention 3 : Développe-

ment de l’aquaculture

Axe d’intervention 4 : Promotion de

l’investissement privé

De façon spécifique, il est à soulignerque le Sénégal, à travers la Directionde l’Environnement et des Etablisse-ments Classés (DEEC), point focal dela Convention Cadre des Nationsunies sur le Changement climatique, aélaboré une stratégie nationaled’adaptation au changement clima-tique. Cette importante initiativeconforte dans le choix du thème de cerapport.La stratégie nationale d’adaptationau changement climatique (SNACC)est bâtie autour de trois axes majeursdéclinés en cinq programmes ambi-tieux dont l’objectif est de « Prévenir etréduire l’impact des effets néfastes du

changement climatique sur la crois-

sance et le développement écono-

mique et social du Sénégal ». Il s’agitainsi de consolider les acquis des sec-teurs prioritaires dits vulnérables maisaussi et surtout proposer de nouvellesstratégies d’adaptation pour mieux for-maliser les options et orientations na-tionales. La SNACC présente un lien fort avecle thème du présent rapport. En effet,les éléments de diagnostic ont dé-montré de façon claire la nécessité dedisposer d’informations scientifiquesfiables pour davantage apprécier le

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devenir de l’économie et de ses sec-teurs. C’est cela qui justifie d’ailleursles places qu’y occupent les secteurscomme l’agriculture, les ressources eneaux, la santé, etc. Il est clairementétabli que les liens de cause à effet etles réponses durables doivent être glo-bales et faire de l’information scienti-fique un impératif pour la prise dedécisions. Par exemple, la stratégieconsidère que l’avenir de l’agriculture,du fait de sa forte dépendance à la plu-viométrie, est lié, dans le cadre del’adaptation, à la nécessité de renfor-cer la mobilisation des ressources eneaux, Cette approche est elle-mêmesoutenue par la prospective et le dé-veloppement des connaissances sur leclimat.En définitive, la stratégie constitue undébut de réponse pour permettre auxautorités de focaliser les interventionssur ce qui est identifié comme prioritéde développement des divers secteursvulnérables au changement clima-tique.

6-4-1 La politique forestière

Structurée autour du Plan d’ActionForestier, la politique forestière souffredu caractère non intégré des poli-tiques, source de blocage et conflits.En tant que plan de développementsectoriel et opérationnel, le PAFS s’ins-crit dans le cadre global de la luttecontre la désertification (CCD), tout enétant en parfaite harmonie avec les po-litiques transversales définies dans lePlan National d’Aménagement du Ter-ritoire (PNAT) et les Plans d’Orienta-tion et de DéveloppementEconomique et Social (PODES). Après avoir initié plusieurs ap-proches dans la mise en œuvre de sapolitique (de l’approche en régie,jusqu’à l’approche participative en pas-sant par l‘approche communautaire),l’administration forestière a fini par ac-corder aux populations une place im-

portante dans sa stratégie. On peutciter comme exemple leur implicationdans le programme de la grande mu-raille verte, en réalisation effective de-puis 2007. Les parcelles de WidouThiengoly dont la taille varie de 500 à4000 ha ont été reboisées. Puis cellesde Tessekré et de Lagbar ont suiviavec des parcelles ouvertes aux éle-veurs pour le fauchage de l’herbe.Entre autres effets, la fixation des éle-veurs sur ce nouveau pâturage issu dela régénération et le retour précocedes transhumants sont à noter. Leséleveurs disposent désormais d’unenouvelle source d’alimentation pourleur bétail.

6-5 La contribution de la recherche scientifique

La mise à profit de la recherche dansl’élaboration des politiques et pro-grammes de développement est d’uneimportance capitale pour la meilleurecompréhension des enjeux de déve-loppement et de leur prise en charge.C’est ainsi qu’en matière de change-ment climatique, la contribution de larecherche apporte un éclairage et uneprécision sur des phénomènes com-plexes qui ont des implications directessur la quasi-totalité des secteurs dudéveloppement. Au Sénégal,quelques programmes ont été initiéspour accompagner les stratégiesd’adaptation au changement clima-tique.Le projet ECLIS vise à évaluer lacontribution des activités d’élevageaux interactions entrevulnérabilité/adaptabilité sociétale etvulnérabilité/résilience des agro-éco-systèmes d’Afrique de l’Ouest sub-sa-harienne. Ainsi sera établi le lien entreles concepts de vulnérabilité et de ré-silience de l’écosystème et ceux devulnérabilités et d’adaptabilité sociale. La stratégie nationale d’adaptationau changement climatique (SNACC)

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est bâtie autour de trois axes majeursdéclinés en cinq programmes ambi-tieux dont l’objectif est de « Prévenir etréduire l’impact des effets néfastes du

changement climatique sur la crois-

sance et le développement écono-

mique et social du Sénégal ». Il s’agitainsi de consolider les acquis des sec-teurs prioritaires dits vulnérables mais,aussi et surtout, proposer de nouvellesstratégies d’adaptation pour mieux for-maliser les options et orientations na-tionales. En somme, des stratégies de ré-ponse et d’adaptation aux risques cli-matiques et des mesures importantesd’atténuation et d’adaptation ont étéprises par le gouvernement du Séné-gal avec l’appui des acteurs de la so-ciété civile et des partenaires audéveloppement. Le Sénégal s’est engagé, en effet,depuis l’Independence dans des poli-tiques environnementales bien quesous des logiques très différentes. LeSénégal a signé et ratifié la Conven-tion des Nations Unies sur les Chan-gements Climatiques et a commencéà suivre les directives du GIEC à par-tir de 2002, tout en mettant en place unPlan National d’Actions pour l’Environ-nement, un Programme d’Actions Na-tional de Lutte contre la Désertification,une Stratégie Nationale de Conserva-tion de la Biodiversité et une StratégieNationale pour le Développement Du-

rable. Tout un dispositif législatif et ré-glementaire a été mis en place pouradapter la législation nationale auxstandards internationaux en la matière.En plus, le Sénégal a créé un Minis-tère spécialisé, celui de l’Environne-ment et de la Protection de la Natureet un Comité National du ChangementClimatique. Ainsi, de nombreuses dé-marches ont été mises en place: desplans pour la maitrise de la demanded’électricité, des plans pour la réduc-tion de la pollution atmosphérique,pour la gestion des pesticides, etc. Ilfaut noter aussi le projet d’améliorationde l’efficacité énergétique des bâti-ments (ENERBAT). En outre, le Séné-gal s’est appuyé sur des partenairestels que la Banque Mondiale, la Franceou le Canada pour démarcher, dans lecadre de l’Initiative Francophone pourle Mécanisme pour un DéveloppementPropre, des mesures de sensibilisationauprès de la population civile et descommunautés rurales. Et il y a eu en-core un grand projet de reforestation,intitulé « La Grande Muraille Verte »,qui prévoyait en 2008 des actions pourplanter des arbres sur une superficiede deux mille hectares dans la régionde Louga. Ce projet concerne plu-sieurs pays africains, car la murailleété projetée pour traverser le Sénégal,la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso,le Niger, le Nigeria, le Soudan, l’Ery-thrée et finir à Djibouti.

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L’édition 2009 du Rapport nationalsur le Développement Humain(RNDH) pose une problématique trèsactuelle qui rappelle la nécessité deséconomies sous développées de lutterefficacement contre la pauvreté tout enassurant une bonne prise en chargedes préoccupations de développementdurable. Cette double préoccupationqui, à-priori, semble très subtile, mon-tre la complexité du thème abordé parce rapport : changement climatique,sécurité alimentaire et développementhumain. Dans l’analyse du triptyque, le rap-port a permis de revenir sur les liensstructurels et systémiques entre les dif-férents concepts. Ainsi si la sécurité ali-mentaire vise l’équilibre satisfaisantentre la demande et les disponibilités àun coût raisonnable et permet à cha-cun de se procurer une ration alimen-taire correcte, elle est aussicaractérisée par sa disponibilité, sastabilité et son accès. Or l’analyse dechacune de ces dimensions permetd’apprécier la vulnérabilité du Sénégalface au changement climatique, maisaussi de mettre en perspective cettevulnérabilité par rapport au développe-ment humain durable.La présentation du Sénégal a permisde rappeler les paramètres du climatet les caractéristiques du changementclimatique dans les secteurs d’activitéscomme l’agriculture, les ressources eneau, la zone côtière, la pêche, la santé,etc. Pour chacun de ces secteurs clés,des simulations et prédictions ont étéfaites pour cerner davantage lesrisques et permettre une anticipationréaliste dans les politiques et pro-grammes de développement. Comptetenu de l’acuité du thème abordé, il estnécessaire de disposer de donnéesfiables mais aussi et surtout de déve-lopper la connaissance des phéno-

mènes dus au changement climatiquepour des interventions plus judi-cieuses. L’analyse a permis, également, desouligner que la sécurité alimentairedurable ne repose pas uniquement surl’amélioration de la productivité et lebon fonctionnement des marchés maisaussi sur la gestion durable des res-sources naturelles. Cette perspectiveanalytique est d’autant plus pertinenteque les efforts fournis par l’Etat (SCA,DSRP, PANA, etc.) n’ont pas sensible-ment permis d’inverser les tendanceset d’intégrer les risques et opportunitésdu changement climat dans tous lessecteurs de l’économie nationale.L’étude a plutôt montré que le Séné-gal est vulnérable au changement cli-matique. Les conséquences prévuessur l’environnement, le cadre de vie, lasanté, mais surtout sur la productionagricole et les revenus des ménagespermettent de penser que des crisesalimentaires peuvent survenir avecplus de fréquence et de sévérité. L’im-pact négatif sur le développement hu-main n’en sera que plus ressenti. A court et moyen terme, le Sénégaldevra, entre autres défis liés au chan-gement climatique, accorder une at-tention particulière à la pollution dulittoral, la surpêche (entendue commeune altération anthropique de la biodi-versité), la montée spectaculaire de laconsommation des combustibles li-gneux, l’avancée de la mer, l’aggrava-tion de l’aridité dans l’Est du pays, ladésertification, etc. Quelles que soient les solutionsadoptées, elles devront nécessaire-ment reposer sur les sources d’éner-gies renouvelables telles que l’énergiesolaire, l’hydroélectricité, la biomasseou l’énergie éolienne, entre autres, quisont plus durables et moins dange-reuses pour l’environnement. Certes,

CHAPITRE 7Conclusions et recommandations

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certains pays ont plus de possibilitésd’investissement économique dans lesnouveaux instruments d’utilisation desénergies renouvelables. Et comptetenu des différences considérables deniveau de développement écono-mique, il est également évident quetous les pays ne partiront pas sur lesmêmes bases. Mais il est autrementvrai que grâce à la configuration phy-sique de son territoire et sa positiongéographique, le Sénégal a plus depossibilités d’exploiter certains typesd’énergies (comme l’énergie solaire,hydrique et éolienne). Les stratégiesd’adaptation au changement clima-tique devront, dans tous les cas,s’orienter dans cette voie.C’est dans ce cadre que les recom-mandations suivantes sont formuléespour aider le Sénégal à renforcer sesacquis afin de mieux faire face au défidu changement climatique, de la sé-curité alimentaire et du développementhumain.

Recommandation 1 : Les règles de bonne gouvernance, leprincipe d’égalité dans l’accès aux res-sources et aux services et celui de larépartition équitable des biens consti-tuent les bases sur lesquels reposetout développement durable, équitableet équilibré.

Recommandation 2 :La politique d’aménagement du terri-toire doit être centrale dans l’action na-tionale dans la mesure où elle met encohérence les politiques environne-mentale, foncière, d’infrastructure etd’équipement, sociales et écono-mique. Elle doit guider tous les inves-tissements pour assurer les synergiesaptes à garantir les économiesd’échelle qui sont de rigueur dans uncontexte de raréfaction des ressourcesfinancières.

Recommandation 3 : Les politiques agricoles méritentd’être mieux articulées en s’appuyantsur une approche holistique basée surune claire répartition des rôles et res-ponsabilités en fonction des avantages

comparatifs des différents acteurs.Aussi, la forte dépendance des préci-pitations dont le caractère aléatoire in-terdit toute planification à moyen etlong terme constitue une contrainte ;d’où une meilleure valorisation des es-paces irrigués. Enfin, la constitution decoopératives agricoles basées surl’agrégation des superficies cultivéesfavoriserait une plus grande mécani-sation avec une subvention consé-quente de l’Etat

Recommandation 4 : Une bonne articulation des différentsplans sectoriels, (infrastructures, envi-ronnement, éducation, santé,…) et unrespect des dispositions légales et ré-glementaires définies de manièreconsensuelle et participative contri-buerait à rendre plus visibles les im-pacts positifs dans les domainesd’activité

Recommandation 5 : Compte tenu de la rapidité des chan-gements dans tous les domaines, il estimpératif de mettre en place une poli-tique de recherche et développementcapable d’apporter des réponses entemps réel pour une meilleure prise encharge des besoins des différents uti-lisateurs des résultats.

Recommandation 6 :La maîtrise des technologies baséessur le solaire, le nucléaire civil et lesautres énergies nouvelles et renouve-lables constitue une étape importantepour l’autosuffisance énergétique despopulations.

Recommandation 7 : Mieux considérer le marché de car-bone comme une source importantede financement du développementdurable au Sénégal et promouvoir etrenforcer les initiatives de développe-ment propre tout en développementles capacités nationales pour unemeilleure intégration du marché decarbone.

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SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN - 2010

ENCADRÉ 5ET SI LE CHANGEMENT CLIMATIQUE FAVORISAIT LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT AU SENEGAL ?

Pour réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre au niveau mondial et favoriserl’émergence d’un financement innovant du développement des pays du Sud, qui consti-tuent souvent les plus pauvres, le Protocole de Kyoto a prévu les Mécanismes de Déve-loppement Propre (MDP). Ceux-ci permettent aux pays riches industrialisés de bénéficierde crédits-carbone résultant d'investissements en technologies propres dans des projetsde réduction d'émissions de GES à l'extérieur de leur zone géographique.La population locale, qui aura réalisé un de ces projets, en devient propriétaire et bé-

néficie de ses retombées directes et à long terme. Les secteurs concernés par les MDP couvrent les domaines de l’énergie, le traitement

des déchets, l’industrie, l’habitat et le cadre de vie, les transports, l’agriculture et le sec-teur forestier. Pour qu’un projet soit considéré comme MDP, il faut qu’il soit validé par lesecrétariat de la CCNUCC (Convention cadre des Nations Unies pour les ChangementsClimatiques).Aujourd’hui, 2403 projets équivalant à 439 792 554 tonnes de carbone sont enregistrés

au niveau de l’organe de suivi du MDP(1) . Pour faire le point sur la part potentielle del’Afrique dans le marché de carbone et envisager des solutions pour relever cette part, leforum africain sur le marché de carbone a été institué dont le premier s’est tenu à Dakar(2).Celui-ci avait permis de relever la faible part de l’Afrique dans ce marché qui ne repré-senterait que près de 3%, alors que les parts de l’Asie et de l’Amérique latine étaient res-pectivement de 64% et 32%.Cette situation est d’autant plus incompréhensible que les projets de reforestation, de

lutte contre la désertification ou encore d'électrification rurale sont des secteurs où l'Afriquepeut attirer des investissements même s’il faut des études plus poussées sur le continentpour permettre l’adaptation au mécanisme de fonctionnement du marché de carbone. En effet, comme l’indiquait M. Yvo de Boer, Secrétaire exécutif de la Convention Cadre

des Nations Unies sur le Changement climatique lors de ce forum, malgré la croissancerapide du marché de carbone, les transactions de Mécanisme de développement propre(MDP) en Afrique subsaharienne restent négligées par les investisseurs commerciaux enraison des coûts et de l'insuffisance de cadres institutionnels. Sur quelque 3.700 projetsà financer dans le cadre du MDP, seuls 27 projets africains ont été choisis, alors que l'Asieen est à 547 projets.En 2010, lors du deuxième forum tenu à Nairobi, les statistiques démontrent que les pro-

jets MDP de l’Afrique représentent juste 2% des projets enregistrés et qui concernent 63pays à l’échelle mondiale. Toutefois, ce forum a permis de souligner un changement de taille par rapport à la forte

croissance constatée ces dernières années qui fait que les projets MDP ont atteint ac-tuellement en Afrique 122 dont 116 seulement en 2009, 75 en 2008 et 42 en 2007. Nonseulement les projets ont augmenté mais également les pays porteurs de projets ont aug-menté, faisant dire à Monsieur KILANI, Directeur du Secrétariat du Programme des Mé-canismes de Développement durable que « certains promoteurs sont mêmes prêts àpayer une prime pour compenser les crédits provenant de l’Afrique, sans doute parcequ’ils sont confiants sur les potentialités de croissance des MDP en Afrique. » En ce qui concerne le Sénégal, il avait, dès le départ, formé 23 experts en projets MDP

dans les secteurs de l'énergie, de la foresterie, avec un portefeuille de 25 projets. En 2008,seul le projet de l'utilisation de lampes à basse consommation d'énergie a été développéen partenariat avec la Banque mondiale mais il va sans dire qu’avec le renforcement descapacités nationales, l’assouplissement des procédures d’accès au marché du carbone,le Sénégal présente des atouts réels pour tirer le meilleur profit de ces mécanismes de fi-nancement innovants et pouvant permettre d’accéder à des sources d’énergies nouvelleset renouvelables. A titre d’exemple, le projet de transformation de la décharge de Mbeubeuss permettrait

une réduction d'émission d’un million de tonne de CO2. La récupération du méthane queproduit cette décharge à ciel ouvert pourrait générer entre 2 et 3 MW d’électricité. Ce pro-jet permettrait ainsi de couvrir les besoins énergétiques de 4000 ménages dans la ville deDakar. Voila tout l’intérêt de promouvoir les projets MDP, qui en respectant les critères de dé-

veloppement durable, vont développer des énergies propres, favoriser la création d’em-plois et contribuer à l’amélioration de la santé des populations.

(1)Ref : site web unfccc(2) Forum de Dakar sur le marché de carbone tenu du 3 au 5 septembre 2008

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Listes des TableauxTableau 1: Evolution du PIB nominal par tête . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .ITableau 2: Croissance du PIB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .ITableau 3: Evolution du PIB au prix du marché . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .ITableau 4: Evolution du PIB agricole et contribution des sous-secteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .IITableau 5: Valeur ajoutée par actif et rentabilité du secteur agricole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .IIITableau 6: Evolution de la VA au prix constant des différents sous secteur . . . . . . . . . . . . . . . . .IVTableau 7: Contribution des différents sous-secteur au PIB agricole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .VTableau 8: Valeur Ajoutée des principaux produits aux prix constants de 99 . . . . . . . . . . . . . . . . .VTableau 9: Contribution des principaux produits à la croissance du PIB agricole . . . . . . . . . . . .VIITableau 10: Valeur Ajoutée des principaux produits (millions FCFA courants) . . . . . . . . . . . . . .VIIITableau 11: Consommations intermédiaires des principaux produits (millions FCFA courants . . .XTableau 12: Rentabilité des principaux produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XIITableau 13: Evolution des superficies (ha) et des productions (tonne) de céréales . . . . . . . . . .XIIITableau 14: Evolution des superficies (ha)et des productions (tonne)

des autres cultures vivrière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XVIITableau 15: Evolution des superficies (ha) et des productions (tonne)

de cultures industrielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XVIIITableau 16: Evolution des superficies (ha) et des productions (tonne)

de cultures maraîchères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XIXTableau 17: Evolution des superficies (ha) et des productions (tonne)

de cultures fruitières en 1997 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XXTableau 18: Estimation de la production fruitière en 1997 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XXITableau 19: Indice de diversification de la production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XXIITableau 20: Evolution du cheptel national . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XXIIITableau 21: Evolution des productions animales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XXVTableau 22: Evolution des volumes de capture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XXXIITableau 23: Evolution des productions forestières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XXXIIITableau 24: Evolution des superficies aménagées et mises en valeur de 1991 à 2006 . . . .XXXIVTableau 25: Les productions des différentes cultures dans la vallée de 1991 à 2006 . . . . . .XXXIVTableau 26: Evolution des superficies et des productions de riz dans le Bassin de l’Anambé.XXXVTableau 27: Evolution superficie et production irriguées sur superficie et production végétale.XXXVITableau 28: Importations alimentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XXXVIITableau 29: Exportations agricoles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XXXVIITableau 30: Taux de couverture des importations alimentaires par les exportations agricolesXXXVIIITableau 31: Estimation directe de la mortalité maternelle à partir des données concernant

l’état de survie des sœurs des femmes enquêtées pour la période 0-6 ans avant l’enquête, EDS-IV Sénégal 2005 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XXXVIII

Tableau 32: Quotient de mortalité néonatale, post-néonatale, infantile, juvénile et infanto-juvénile pour la période de 10 ans ayant précédé l’enquête selon certaines caractéristiques sociodémographiques de la mère, EDS-IV, Sénégal 2005 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XXXIX

Tableau 33: Répartition de la part du 1/5ieme le plus pauvre selon la région en 2005 . . . . . . . .XL

LISTES DES TABLEAUX

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ANNEXES STATISTIQUES

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Octobre 2010