rapport sur l’emploi en afrique (re-afrique)

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X Rapport sur l’emploi en Afrique (Re-Afrique) Relever le défi de l’emploi des jeunes

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Page 1: Rapport sur l’emploi en Afrique (Re-Afrique)

X Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)

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Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)

Relever le deacutefi de lrsquoemploi des jeunes

Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique

Copyright copy Organisation internationale du Travail 2020 Premiegravere publication 2020

Les publications du Bureau international du Travail jouissent du droit drsquoauteur en vertu du Protocole 2 de la Convention universelle sur le droit drsquoauteur Toutefois de courts extraits peuvent ecirctre reproduits sans autorisation agrave condition drsquoen indiquer la source Pour les droits de reproduction ou de traduction veuillez vous adresser aux Publications de lrsquoOIT (Droits et licences) Bureau in-ternational du Travail CH-1211 Genegraveve 22 Suisse ou par courrier eacutelectronique rightsiloorg Le Bureau international du Travail accueille favora-blement ces demandes

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Les appellations employeacutees dans les publications de lrsquoOIT qui sont conformes agrave la pratique de lrsquoOrganisation des Nations Unies et la preacutesentation des donneacutees qui y figurent nrsquoimpliquent de la part du Bureau international du Travail aucune prise de position quant au statut juridique des pays zones ou territoires ou de leurs autoriteacutes ni quant au traceacute de leurs frontiegraveres

La responsabiliteacute des opinions exprimeacutees dans les articles eacutetudes et autres contributions signeacutes incombe exclusivement agrave leurs auteurs et leur publication ne constitue pas une approbation par le Bureau international du Travail des opinions qui y sont exprimeacutees

La mention ou la non-mention de telle ou telle entreprise ou de tel ou tel produit et proceacutedeacute commercial nrsquoimplique de la part du Bureau international du Travail aucune appreacuteciation favorable ou deacutefavorable

Des informations sur les publications et les produits numeacuteriques de lrsquoOIT sont disponibles agrave l rsquoadresse wwwiloorgpublns

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (re-Afrique) ndash Relever le deacutefi de lrsquoemploi des jeunes ndash Bureau international du Travail ndash Genegraveve BIT 2020

ISBN 978-92-2-032874-3 (version imprimeacutee)ISBN 978-92-2-032875-0 (version web PDF)

Produit par lrsquoUniteacute de Production des Publications (PRODOC) du BITConception graphique et typographique mise en page et composition impression eacutedition

eacutelectronique et distributionLe BIT srsquoefforce drsquoutiliser du papier provenant de forecircts geacutereacutees de maniegravere eacutecologiquement

durable et socialement responsableCode DESIGN-JMB-REP

Cette premiegravere eacutedition du Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique) arrive agrave point nommeacute apregraves la 14e reacuteunion reacutegionale africaine (14e RRA) La Deacuteclaration drsquoAbidjan faire progresser la justice sociale faccedilonner lrsquoavenir du travail en Afrique srsquoinscrit parfaitement dans le prolongement de la Deacuteclaration du centenaire de lrsquoOIT pour lrsquoave-nir du travail 2019 et mateacuterialise lrsquoengagement de lrsquoOIT envers ses mandants tripartites dans le cadre drsquoun programme centreacute sur lrsquohumain pour lrsquoavenir du travail qui reacutepond agrave plusieurs objectifs

a) faire du travail deacutecent une reacutealiteacute pour la jeu-nesse africaine

b) renforcer la capaciteacute de tous agrave tirer profit des possibiliteacutes offertes par un monde en mutation

c) promouvoir le deacuteveloppement eacuteconomique inclusif et durable et

d) encourager les synergies entre lrsquoOIT et les ins-titutions en Afrique

Etayeacute par des statistiques et des informations es-sentielles pour la mise en œuvre de la deacuteclaration drsquoAbidjan ce rapport met un accent particulier sur lrsquoemploi des jeunes rend compte de lrsquoeacutevolution eacuteconomique reacutecente et souligne certaines ten-dances geacuteneacuterales et indicateurs cleacutes tels que le PIB reacuteel le PIB par habitant la productiviteacute et les salaires

Le rapport expose en deacutetail les thegravemes lieacutes agrave lrsquoemploi et aux tendances sociales en Afrique et donne la prioriteacute aux indicateurs cleacutes du marcheacute du travail Il commente drsquoabord le taux drsquoactiviteacute en accordant une attention particuliegravere agrave lrsquooffre de main-drsquoœuvre en Afrique et analyse la dimension de genre et les dispariteacutes entre les hommes et les femmes Deuxiegravemement il examine lrsquoemploi sous lrsquoangle de la croissance et du ratio emploipopulation et surtout leurs caracteacuteristiques dans

Avant-Propos

Cynthia Samuel-Olonjuwon

Sous-directrice geacuteneacuterale du BIT Directrice du Bureau reacutegional pour lrsquoAfrique

le contexte africain Troisiegravemement le rapport analyse en profondeur les questions lieacutees au chocircmage et au sous-emploi de la main-drsquoœuvre

Le rapport met ensuite lrsquoaccent sur les jeunes et les difficulteacutes qursquoils rencontrent sur le marcheacute de lrsquoemploi au moyen de plusieurs analyses appro-fondies les tendances de la population active jeune et de la pauvreteacute des jeunes travailleurs le taux de chocircmage des jeunes les jeunes sans emploi ne suivant pas drsquoeacutetudes ni de formation (NEET) et le sous-emploi de la main-drsquoœuvre des jeunes Le rapport examine eacutegalement les reacuteper-cussions potentielles sur le statut des jeunes sur les marcheacutes du travail en Afrique Le rapport ana-lyse ensuite les facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi de lrsquoinformaliteacute et des salaires chez les jeunes agrave lrsquoaide drsquoun modegravele eacuteconomeacutetrique Il se termine par une analyse des tendances qui constitue le fondement des orientations politiques formuleacutees en guise de conclusion

Ce rapport constitue un premier pas vers une meilleure compreacutehension du marcheacute du travail en Afrique pour ce faire il analyse les synergies agrave lrsquoœuvre dans le monde du travail sur le continent et projette les tendances futures Etant donneacute la limitation et la disponibiliteacute de la plupart des donneacutees le rapport contient des analyses appro-fondies pour examiner la dynamique du marcheacute du travail aux niveaux continental reacutegional et parfois national

Jrsquoespegravere que ce rapport donnera aux deacutecideurs politiques africains des informations pertinentes sur les marcheacutes du travail du continent qui srsquoaveacute-reront utiles dans le cadre des interventions que nous souhaitons mener notamment agrave lrsquointention des jeunes

(Les estimations faites dans ce rapport ne tiennent pas compte des effets du COVID-19)

Remerciements

Ce rapport a eacuteteacute preacutepareacute par le Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique (ROAF) sous la direction de Mme Cynthia Samuel-Olonjuwon Sous-directrice geacuteneacuterale du BIT et Directrice du Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique Les principaux auteurs du rapport sont M Ken Chamuva Shawa Pamphile Sossa et Shane Niall OrsquoHiggins Le Dr Abiodun Oluwole Folawewo a apporteacute une contribution majeure agrave la production de ce rapport

Les estimations modeacuteliseacutees du BIT figurant dans ce rapport proviennent du Deacutepartement de la sta-tistique du BIT Nous remercions en particulier les statisticiens reacutegionaux M Jean-Marie Hakizimana et Yacouba Diallo pour leurs contributions dans la mise en disposition en temps reacuteel des don-neacutees M Steven Kapsos Roger Gomis et Stefan Kuumlhn respectivement des Deacutepartements de la Statistique et de la Recherche ont joueacute un rocircle essentiel dans lrsquoestimations des donneacutees preacutesen-teacutees dans le rapport

La reacutedaction et la production du rapport ont fait lrsquoobjet de nombreuses consultations Le rapport a largement beacuteneacuteficieacute des conclusions drsquoune reacuteunion drsquoexperts tenue en novembre 2018 parmi lesquels Lawrence Jeff Johnson (BIT) le Professeur Vremudia Diejomaoh ancien directeur de lrsquoEquipe multidisciplinaire pour lrsquoAfrique orientale (BIT) le Professeur Haroon Bhorat (Universiteacute du Cap) Steven Kapsos (BIT) Ken Chamuva Shawa (BIT) Abiodun Oluwole Folawewo (Universiteacute drsquoIbadan) Ali Madaiuml Boukar (BIT) Patrick Gbakou (Universiteacute Feacutelix Houphouet-Boigny) Abdoul Barry (Fonds international de deacuteveloppement aricole FIDA) Gloria Moreno-Fontes (BIT) Yacouba Diallo (BIT) Adrian Gauci (Commission eacuteconomique des Nations Unies pour lrsquoAfrique CEA) Mohammed Mwamadzingo (BIT) Samuel Asfaha (BIT) Bernd Mueller (BIT) Shane Niall OrsquoHiggins (BIT) Sevane Ananian (BIT) Jean-Marie Hakizimana (BIT) Joseph Jean-Marie Momo (BIT) Jean Marcelin Brou (Universiteacute Feacutelix

Houphoueumlt-Boigny) Rosemond Offei-Awuku et Tapera Muzira (Banque africaine de deacuteveloppe-ment BAD)

Le Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique sou-haite exprimer ses vifs remerciements pour leurs commentaires et suggestions agrave Rosemond Offei-Awuku et Tapera Muzira (BAD) Adrian Gauci (CEA) Lawrence Jeff Johnson Marva Corley-Coulibaly Catherine Saget Stefan Kuumlhn Floriana Borino Uma Rani Amara Sajid Ghani Khaoula Ettarfi Deacutepartement de la recherche (BIT) Sukti Dasgupta et Michael Mwasikakata Deacutepartement de la politique de lrsquoemploi (BIT) Steven Kapsos Deacutepartement de la Statistique (BIT) Sara Elder et Christian Viegelahn Uniteacute drsquoanalyse eacuteconomique et sociale reacutegionale (RESA) du Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAsie et le Pacifique Sevane Ananian Equipe du Caire pour le travail deacutecent Bernd Mueller et Laura Brewer Equipe de Pretoria pour le travail deacutecent Yacouba Diallo Equipe de Dakar pour le travail deacutecent Ali Madaiuml Boukar Equipe de Yaoundeacute pour le travail deacutecent Abiodun Oluwole Folawewo Universiteacute drsquoIbadan et Tapera Muzira BAD

Le concept preacuteliminaire de ce rapport a grande-ment beacuteneacuteficieacute de la contribution des membres de lrsquoeacutequipe de direction du Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique notamment Cynthia Samuel-Olonjuwon Peter Van Rooij Mary Odie Otieno Mugambi Joseph Jean-Marie Momo Nicolas Lopez-Armand et Guebray Berhane Nous expri-mons eacutegalement notre reconnaissance aux direc-teurs des bureaux de pays de lrsquoOIT pour leurs suggestions concernant la note de concept preacute-liminaire qui a eacutegalement profiteacute des commen-taires de Sukti Dasgupta Lawrence Jeff Johnson Michael Mwasikakata Catherine Saget Clemente Pignatti Samuel Asfaha Bernd Mueller et Sevane Ananian Nous tenons agrave remercier Francesca Bonomelli et Luis Pinedo Caro pour leur preacutecieuse aide dans lrsquoeacutelaboration du Chapitre 3

Table des matiegraveres

1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 3

11 La reprise de la croissance creacutee-t-elle des emplois 4

12 La reprise de la croissance a-t-elle ameacutelioreacute le bien-ecirctre de la population 5

13 Productiviteacute du travail et croissance des salaires 7

2 Emploi et tendances sociales 9

21 Taux drsquoactiviteacute 10

22 Emploi 10

221 Caracteacuteristiques de lrsquoemploi 13

2211 Emploi par grands secteurs drsquoactiviteacute eacuteconomique 13 2212 Emploi par secteur dans les sous-reacutegions 14 2213 Situation de lrsquoemploi en 2019 15 2214 Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total 16

23 Chocircmage et sous-emploi de la main-drsquoœuvre 17

231 Chocircmage 17 232 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre 17

3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes 19

31 Le deacutefi de la jeunesse 20

32 La nature du deacutefi 20

321 Population active jeune et jeunes travailleurs pauvres tendances 20 322 Taux de chocircmage des jeunes (15-24 ans) 22 323 Jeunes non scolariseacutes sans emploi ni formation (NEET) 23 324 Lrsquoenjeu fondamental la qualiteacute de lrsquoemploi 28

33 Probleacutematiques et analyse 31

331 Dans quels secteurs les jeunes travaillent-ils (et reacuteservoirs potentiels drsquoemplois) 31 332 Le rocircle des systegravemes drsquoenseignement et de formation 32 333 Approfondir lrsquoanalyse tenants et aboutissants de lrsquoinformaliteacute 33

viii Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

4 Se projeter dans lrsquoavenir Quelques recommandations politiques 41

41 Traduire la croissance eacuteconomique en creacuteation dʼemplois durables et deacutecents 42

42 De lrsquoagriculture de subsistance agrave lrsquoagro-industrie 43

43 Le rocircle central de lrsquoenseignement et de la formation 43

44 Intervention active sur le marcheacute du travail Services publics de support agrave lrsquoemploi 45

45 Exploiter le potentiel de lrsquoeacuteconomie numeacuterique 47

46 Reacuteduire les taux de NEET ndash notamment celui des jeunes femmes faut-il adopter une nouvelle approche 48

Bibliographie 49

Annexes 53

ixRapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

Liste des Figures

X Figure 11 Croissance reacuteelle du PIB (variation annuelle en ) 4

X Figure 12 Croissance du PIB par habitant (variation annuelle en ) 6

X Figure 13 Croissance par habitant par sous-reacutegion 2000 et 2020 6

X Figure 14 Croissance de la productiviteacute du travail 2010-2020 7

X Figure 15 Productiviteacute du travail et croissance des salaires en Afrique 8

X Figure 21 Croissance de lrsquoemploi en Afrique () 11

X Figure 22 Ratio emploipopulation selon le genre 2019 12

X Figure 23 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique Afrique 2011-2021 () 13

X Figure 24 Distribution de lrsquoemploi selon le genre par secteur 2011-2021 () 14

X Figure 25 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique par sous-reacutegion 2011 2018 et 2019 14

X Figure 26 Situation de lrsquoemploi 15

X Figure 27 Taux de chocircmage et part de lrsquoemploi informel (pays pour lesquels des donneacutees existent) 16

X Figure 31 Population active jeune par reacutegion 1990-2030 (millions) 21

X Figure 32 Jeunes travailleurs pauvres par reacutegion 1990-2020 () 21

X Figure 33 Taux de chocircmage des jeunes monde et sous-reacutegions africaines 2000-20 () 22

X Figure 34 Taux de chocircmage des jeunes en Afrique par pays 2020 23

X Figure 35 Taux de NEET monde et sous-reacutegions africaines 2005-2020 () 24

X Figure 36 Taux de NEET des jeunes par niveau de revenus monde et Afrique 2005-2020 () 24

X Figure 37 Taux nationaux de jeunes NEET Afrique 2020 25

X Figure 38 Taux de NEET par genre monde et sous-reacutegions africaines 2020 () 26

X Figure 39 Taux de jeunes NEET selon le genre Afrique 2020 26

X Figure 310 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre (LU3) jeune (15-24 ans) par genre par reacutegion () 2020 27

X Figure 311 Taux drsquoemplois informels monde reacutegions jeunes (15-24 ans) et travailleurs adultes anneacutee la plus reacutecente () 28

X Figure 312 Taux drsquoemplois informels certains pays africains hommes et femmes (15-29 ans) 29

X Figure 313 Situation professionnelle par genre certains pays africains jeunes travailleurs (15-29 ans) 2006-16 29

x Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

X Figure 314 Evolution du statut contractuel jeunes travailleurs Afrique 2006-2016 30

X Figure 315 Evolution des parts de lrsquoemploi par secteur jeunes et adultes Afrique 2006 et 2016 31

X Figure 316 Taux drsquoemplois informels jeunes (15-29 ans) selon le niveau drsquoinstruction Afrique () 34

X Figure 317 Taux drsquoemploi informel selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction Afrique () 35

Liste des Tableaux

X Tableau 11 Valeur ajouteacutee par secteur ( du PIB) 5

X Tableau 21 Taux drsquoactiviteacute population active 2000-2021 10

X Tableau 22 Taux drsquoactiviteacute dispariteacutes hommesfemmes () 11

X Tableau 23 Ratios emploipopulation emploi total 2000-2021 12

X Tableau 24 Emploi informelemploi total () 16

X Tableau 31 Facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi et de lrsquoinformaliteacute jeunes Africains et RdM 37

X Tableau 32 Impact de lrsquoinformaliteacute sur les salaires horaires 39

X Tableau 33 Coefficient de Gini ineacutegaliteacute salariale travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle et informelle 40

Liste des encadreacutes

X Encadreacute 41 Afrique du Sud Projet pilote de subvention salariale pour les jeunes Programme drsquoincitation fiscale agrave lrsquoemploi (ETI) 46

Reacutesumeacute analytique

Le contexte macro-eacuteconomique Il est impeacuteratif que la croissance macroeacutecono-mique que connaisse lrsquoAfrique srsquoaccompagne de la creacuteation drsquoemploi sur le marcheacute du travail La croissance eacuteconomique devrait atteindre 38 drsquoici agrave la fin de 2020 mais avec la pandeacutemie de COVID-19 et ses effets neacutegatif sur leacuteconomie il est peu probable que lAfrique atteint ce niveau de croissance Par ailleurs la croissance est forte-ment tributaire des secteurs agrave faible valeur ajou-teacutee caracteacuteriseacutes par le chocircmage de bas salaires et une deacutependance du secteur informel Au fil des ans le revenu par habitant en Afrique est resteacute faible et le taux de croissance tregraves volatil Sur ces aspects le continent fait beaucoup moins que toutes les autres reacutegions agrave lrsquoexception des Etats arabes Selon les preacutevisions de 2020 la croissance par habitant devrait resteacutee constante en Afrique centrale et diminueacute dans toutes les autres sous-reacute-gions entre 2000 et 2020 agrave lrsquoexception de lrsquoAfrique orientale ougrave elle aura progresseacute de 24 Une fois encore cette progression deacutepend fortement de significativiteacute des effects de COVID-19 En outre la volatiliteacute des niveaux de revenu par habitant srsquoest accompagneacutee drsquoune faible croissance de la productiviteacute apparemment correacuteleacutee avec des salaires reacuteels tregraves bas

Les principales tendances sur le marcheacute du travailCe rapport aborde les facteurs qui expliqueraient les tendances observeacutees sur le marcheacutes du travail en Afrique

X Entre 2000 et 2019 les taux drsquoactiviteacute en Afrique sont resteacutes eacuteleveacutes et pratiquement inchangeacutes En 2019 le taux pour toute lrsquoAfrique (631 ) deacute-passait la moyenne mondiale (601 ) LrsquoAfrique orientale et centrale ont le plus fort taux Les dispariteacutes de genre restent marqueacutees bien qursquoelles aient reculeacute au fil du temps et soient meilleures que la moyenne mondiale

X De 2000 agrave 2019 le taux annuel de croissance drsquoemploi est compris entre 25 et 3 Lagrave encore gracircce agrave lrsquoAfrique orientale et centrale En outre le ratio emploipopulation (REP) en Afrique est

eacuteleveacute par rapport agrave celui du reste du monde Cela tient principalement au fait que davantage de personnes y occupent un emploi ndash y compris informel car elles ne peuvent tout simplement pas se permettre de rester oisives Les REP les plus eacuteleveacutes sont observeacutes en Afrique orientale et les plus faibles en Afrique du Nord Ils se caracteacuterisent par drsquoeacutenormes eacutecarts entre les femmes et les hommes en 2019 ces derniers ont 173 points de pourcentage de plus par rap-port aux femmes

X Lrsquoagriculture reste le secteur qui emploie le plus de personnes en Afrique soit 505 de lrsquoemploi total en 2020 en leacuteger recul par rapport agrave 2011 (535 ) Si le secteur secondaire continue drsquoac-cuser un important retard la part du secteur tertiaire a augmenteacute entre 2011 et 2019 (de 34 agrave 361 ) Les personnes employeacutees dans le sec-teur agricole en Afrique sont majoritairement des femmes (54 en 2019)

X En ce qui concerne lrsquoemploi il existe une grande dispariteacute entre les secteurs Lrsquoagriculture est le principal pourvoyeur drsquoemplois en Afrique orientale occidentale et centrale En revanche en Afrique australe lrsquoemploi se concentre dans le secteur tertiaire tandis que lrsquoindustrie est le plus important employeur en Afrique du Nord

X La part de lrsquoemploi informel et ses composantes dans lrsquoemploi total varie de 402 en Afrique australe agrave plus de 90 en Afrique centrale orientale et occidentale Les sous-reacutegions ougrave le taux drsquoemploi informel est le plus eacuteleveacute con-naissent eacutegalement un fort taux drsquoemploi dans le secteur agricole ce qui pourrait signifier que lrsquoagriculture et lemploi informel sont correacuteleacutees On peut eacutegalement observer une dimension de genre presque 80 des femmes actives travaillant dans lrsquoeacuteconomie informelle contre seulement 68 des hommes En outre il existe un lien entre le niveau drsquoeacuteducation et le type drsquoemploi Les personnes moins scolariseacutees eacutetant plus susceptibles de travailler dans lrsquoeacutecon-omie informelle

X En 2019 pregraves de 34 millions de personnes eacutetaient au chocircmage en Afrique et le taux drsquoemploi des femmes (75 ) deacutepassait celui des hommes (63 ) Ces chiffres se veacuterifient au niveau sous reacutegional en Afrique occidentale par exemple le taux de chocircmage des femmes

2 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Reacutesumeacute analytique

eacutetait de 66 et celui des hommes de 56 Le taux de chocircmage global est tendanciellement plus eacuteleveacute en Afrique australe essentiellement en raison du taux de chocircmage eacuteleveacute en Afrique du Sud

X Srsquoagissant de la jeunesse le preacutesent rapport prend acte du fait que lrsquoAfrique est un continent jeune la jeunesse repreacutesente plus drsquoun tiers de la population (342 ) et crsquoest la seule reacutegion au monde ougrave la population active croicirct plus rapidement

X Le nombre de jeunes travailleurs pauvres reacutegresse mais pas aussi rapidement que dans drsquoautres reacutegions En 2019 lrsquoAfrique comptait 63 de jeunes travailleurs pauvres contre 51 drsquoadultes

X Les taux de chocircmage des hommes et des femmes convergent en Afrique Le plus fort taux de chocircmage des jeunes est observeacute en Afrique australe (503 en 2019) et le plus bas en Afrique orientale (62 en 2019)

X Le taux des jeunes Africains qui nrsquoont pas drsquoem-ploi et ne suivent ni eacutetudes ni formation (NEET1) excegravede ceux du chocircmage global En 2019 le taux des NEET srsquoeacutelevait agrave 215 cela signifie qursquoun jeune Africain sur cinq nrsquoa pas drsquoemploi et ne suit ni eacutetudes ni formation

1 NEET Not in Education Employment or Training

2 Voir Observatoire de lrsquoOIT Le COVID-19 et le monde du travail (2e eacuted Estimations et analyses actualiseacutees wwwiloorgwcmsp5groupspublic dgreportsdcommdocumentsbriefingnotewcms_740877pdf [15 avril 2020]

Interventions politiquesReacutesolument tourneacute vers lrsquoavenir ce rapport pro-pose un certain nombre drsquointerventions politiques afin drsquoameacuteliorer et de renverser les tendances observeacutees sur le marcheacutes du travail en Afrique notamment pour les jeunes Le rapport preacuteconise plusieurs mesures notamment la stabilisation macro-eacuteconomique la meacutecanisation du secteur agricole la promotion de lrsquoenseignement et de la formation axeacutes sur la demande et lrsquooffre la pro-motion de politiques drsquointervention actives sur le marcheacute du travail et lrsquoexploitation du potentiel des technologies numeacuteriques

Vue lrsquoimpact profond de la pandeacutemie du COVID-19 sur les marcheacutes du travail ces mesures devraient srsquoefforcer de soutenir le cadre politique de lrsquoOIT qui repose sur les normes du travail et sur quatre principaux axes cleacutes stimuler lrsquoeacuteconomie et lrsquoem-ploi soutenir les entreprises les emplois et les revenus proteacuteger les travailleurs dans leur milieu de travail et srsquoappuyer sur le dialogue social pour trouver des solutions2

3Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Reacutesumeacute analytique

Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique

1

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique4

11 La reprise de la croissance creacutee-t-elle des emplois LrsquoAfrique a connu une croissance eacuteconomique sou-tenue pendant pregraves de cinq anneacutees conseacutecutives (2016-20) Ceci est un record pour le continent un retournement de tendance par rapport aux cinq anneacutees preacuteceacutedentes de deacuteclin (2012-2016 Figure 11) La croissance a progresseacute de 21 agrave 32 entre 2016 et 2019 et devrait atteindre 38 drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2020 soit une augmenta-tion de 17 entre 2016 et 2020 Crsquoest un record relativement conseacutequent vue que la croissance a chuteacute de 68 agrave 21 entre 2012 et 2016 soit une baisse de 47 points3 En raison des effets de la pandeacutemie COVID-19la croissance sera consi-deacuterablement plus bas que la preacutevision de 2020

Au niveau sous reacutegional en 2019 le produit inteacuterieur brut (PIB) a eacuteteacute soutenue par lrsquoAfrique orientale (5 ) suivie par lrsquoAfrique occidentale (37 ) et lrsquoAfrique du Nord (23 ) tandis que le PIB de lrsquoAfrique centrale et de lrsquoAfrique australe a connu une croissance modeste soit 16 et 08 respectivement

Surpasseacutee seulement par lrsquoAsie-Pacifique la crois-sance de la production en Afrique a deacutepasseacute celle des Ameacuteriques des Etats arabes de lrsquoEurope et de lrsquoAsie centrale durant la peacuteriode 2012-20 Bien

3 Les donneacutees concernant la croissance par habitant et celle du PIB sont tireacutees de Perspectives de leacuteconomie mondiale (FMI octobre 2019) Elles sont agreacutegeacutees en utilisant les taux de change agrave pariteacute de pouvoir dachat (PPA) Cependant en ce qui concerne certaines reacutegionssous-reacutegions pour lesquelles le FMI nrsquoa pas de donneacutees ou nrsquoa que des donneacutees partielles le Deacutepartement de la recherche du BIT a effectueacute des modeacutelisations globales afin que son modegravele soit applicable pour lensemble du continent ce qui peut entraicircner de leacutegers eacutecarts Lorsqursquoelles eacutetaient disponibles les auteurs ont employeacute les donneacutees du FMI pour inteacutegrer les calculs agrave deacutefaut ils se sont fondeacutes sur les donneacutees du BIT

que les moteurs de la croissance diffegraverent drsquoune reacutegion agrave une autre lrsquoAfrique doit agrave deacutefaut drsquoac-croicirctre maintenir son niveau de croissance eacuteco-nomique Dans les pays africains comme dans de nombreux autres pays en deacuteveloppement les principaux deacuteterminants de la croissance eacuteco-nomique sont geacuteneacuteralement le capital humain lrsquoinvestissement lrsquoouverture commerciale les ressources naturelles et le bon fonctionnement des institutions politiques et leacutegales (Chirwa et Odhiambo 2016) Le financement inteacuterieur et exteacuterieur sont vitaux pour la croissance du continent (Kedir 2017) De nombreux facteurs tels que lrsquoabondance des ressources naturelles mobilisation des ressources inteacuterieures (eacutepargne et recettes fiscales) eacutemergence et renforcement des partenariats commerciaux et drsquoinvestisse-ment sont les moteurs drsquoune croissance soutenue en Afrique (ibid)

La croissance eacuteconomique de lrsquoAfrique repose lar-gement sur des secteurs agrave faible valeur ajouteacutee tels que le secteur peacutetrolier et minier (principale source de revenus pour la plupart des Etats africains) et les exportations de matiegraveres premiegraveres (BIT 2019a) Ces secteurs sont caracteacuteriseacutes par de faible poten-tiel en creacuteation drsquoemploi et des niveaux de salaires relativement bas En outre la croissance reacutesulte drsquoune pression deacutemographique forte et soutenue qui se traduit par une expansion concomitante

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 20193

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

Taux

de

croi

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ce

15

3

6

9

12

0

ndash3

ndash62000 2005 2010 2015 2020

X Figure 11 Croissance reacuteelle du PIB (variation annuelle )

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 5

de lrsquoactiviteacute eacuteconomique et pas neacutecessairement drsquoun processus de transformation structurelle et drsquoameacutelioration de la productiviteacute En conseacutequence la croissance du PIB par habitant a eacuteteacute modeacutereacutee voire mecircme neacutegative (voir Figure 12) Le taux de croissance eacuteconomique actuel ne suffit pas pour absorber toute la population active en recherche drsquoemploi deacutecent (BIT 2019b) Par exemple entre la peacuteriode de 2000-14 une hausse de 1 du PIB srsquoest traduite par une hausse de 041 de lrsquoemploi Cela signifie qursquoactuellement la creacuteation drsquoemploi srsquoaccroicirct agrave un rythme beaucoup moins que celui du PIB (BAD 2019)

Cette croissance (qui ne suscite pas encore la creacuteation drsquoemplois) peut ecirctre expliquer en partie par le faible apport du secteur secondaire au PIB (Tableau 11) et par le fait que les principaux moteurs de la croissance eacuteconomique (les hydro-carbures les mines et le gaz) geacutenegraverent beaucoup de revenu avec peu de main drsquoœuvre A titre de comparaison pour chaque million de dollars drsquoin-vestissements directs eacutetrangers (IDE) le secteur secondaire creacutee 275 emplois tandis que pour le mecircme montant le secteur minier et peacutetrolier ne creacutee que 06 emplois (BIT 2019c) Quant agrave la

valeur ajouteacutee sectorielle le pourcentage de valeur ajouteacutee du secteur secondaire dans le PIB total de lrsquoAfrique est infeacuterieur agrave la moyenne mondiale Il est inteacuteressant de noter qursquoen Afrique subsaharienne au Moyen-Orient et en Afrique du Nord la part du secteur secondaire dans le PIB eacutetait plus faible en 2018 (109 et 139 respectivement) qursquoen 2010 (126 et 181 respectivement) En tout eacutetat de cause seul 6 de tous les emplois creacuteeacutes entre 2000 et 2018 lrsquoont eacuteteacute dans le secteur manufacturier soit seulement 62 de lrsquoemploi total en Afrique (BIT 2019a) La majoriteacute des emplois se trouvent encore dans lrsquoagriculture et sont essentiellement des activiteacutes de subsistance Par conseacutequent le poids relativement important de ce secteur dans la crois-sance du PIB ne se traduit pas forceacutement par une forte augmentation du nombre drsquoemplois Enfin la croissance rapide de la population exerce des pressions sur les marcheacutes du travail du continent qui pour le moment nrsquoabsorber pas toute lrsquooffre de main-drsquoœuvre disponible pendant que un demi-mil-lion de jeunes de 15 ans viennent srsquoajouter chaque anneacutee au nombre de demandeurs drsquoemploi depuis 2015 une situation qui devrait durer jusqursquoen 2035 (Bah et al 2015 p 14)

Source Indicateurs du deacuteveloppement mondial

X Tableau 1 Valeur ajouteacutee par secteur (en du PIB)

Agriculture sylviculture et pecircche valeur ajouteacutee

( du PIB)

Secteur secondaire valeur ajouteacutee

( du PIB)

Industrie (y compris le bacirctiment valeur ajouteacutee

( du PIB)

Secteur tertiaire valeur ajouteacutee

( du PIB)

2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018

Monde 49 37 35 34 ndash 171 159 156 156 00 290 272 256 254 ndash 602 632 649 650 ndash

Moyen-Orient et Afrique du Nord

64 46 54 51 40 181 141 129 135 139 446 462 385 391 423 458 474 546 539 512

Afrique sub-saharienne 175 160 154 158 156 126 94 102 103 109 307 280 246 254 250 463 507 529 518 519

12 La reprise de la croissance a-t-elle ameacutelioreacute le bien-ecirctre de la population

Bien que des eacutetudes ont abondamment docu-menteacute la reprise de la croissance eacuteconomique

en Afrique on sait beaucoup moins dans quelle mesure celle-ci srsquoest traduite par une ameacuteliora-tion du bien-ecirctre de la population en geacuteneacuteral et par une reacuteduction de la pauvreteacute en particulier (Arndt et al 2016) Laugmentation de la pro-duction eacuteconomique est un fait positif dont on peut se reacutejouir Toutefois il importe eacutegalement drsquoexaminer dans quelle mesure elle a procureacute de meilleures conditions de vie aux travailleurs

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique6

et agrave la population dans son ensemble En 2019 la croissance par habitant eacutetait neacutegative (- 013 ) cela reflegravete un nivellement des niveaux de vie qui ne devraient augmenter que de 074 en 2020 soit environ un tiers (30 ) de ce qursquoil eacutetait en 2010 (25 ) Globalement la hausse de la croissance eacuteconomique nrsquoest pas suivie par une hausse des niveaux de vie ce qui soulegraveve la question agrave qui profite la croissance

La Figure 12 montre que la croissance du PIB par habitant durant la derniegravere deacutecennie a fortement fluctueacute sur une courbe descendante dans toutes les reacutegions y compris en Afrique Ce qui souligne

la correacutelation directe entre la croissance eacutecono-mique lrsquoemploi la pauvreteacute et les ineacutegaliteacutes Par exemple lrsquoenquecircte Afrobaromegravetre suggegravere que malgreacute les forts taux de croissance constateacutes la pauvreteacute en Afrique est resteacutee pratiquement stable (Dulani et al 2013) Comme indiqueacute preacuteceacute-demment il convient eacutegalement de noter que si la croissance eacuteconomique en Afrique a eacuteteacute positive et a enregistreacute des chiffres supeacuterieurs agrave ceux de toutes les reacutegions (sauf lrsquoAsie-Pacifique) mesureacute agrave lrsquoaune de la croissance par habitant le bien-ecirctre reste sensiblement infeacuterieur agrave celui de toutes les reacutegions sauf les Etats arabes (voir Figure 12) Au

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

X Figure 12 Croissance du PIB par habitant (variation annuelle )

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifiquele

Taux

de

croi

ssan

ce

9

3

6

0

ndash3

ndash62000 2005 2010 2015 2020

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

X Figure 13 Croissance du PIB par habitant par sous-reacutegion 2002 et 2020

2000

2020

30

14

22

06

ndash10

ndash02

ndash18Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Afrique centrale

Afrique orientale

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 7

cours de la derniegravere deacutecennie lrsquoAfrique a connu une croissance eacuteconomique rapide mais para-doxale agrave savoir qursquoelle ne srsquoest pas accompagneacutee drsquoune profonde mutation structurelle crsquoest-agrave-dire une eacuteconomie fondeacutee sur des eacutechanges de biens et services non traditionnels (p ex produits manufactureacutes) susceptibles de creacuteer de meilleurs emplois et de reacuteduire la pauvreteacute (Rodrik 2016)

Des analyses qui prennent en compte la speacutecifi-citeacute reacutegionales etou nationales pourraient nous aider agrave mieux comprendre dans quelle mesure et pour quelles raisons la croissance ne srsquoest pas accompagneacutee de mutations structurelles et drsquoune ameacutelioration des niveaux de vie en Afrique Par exemple la Figure 13 reacutevegravele une certaine heacuteteacute-rogeacuteneacuteiteacute des taux de croissance par habitant dans les reacutegions Au cours des deux derniegraveres deacutecennies lrsquoAfrique orientale a eacuteteacute la seule reacutegion ougrave le taux de croissance par habitant a augmenteacute LrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique occiden-tale ont toutes deux connu un ralentissement de cet indicateur durant la mecircme peacuteriode mais la croissance est neacuteanmoins resteacutee positive Le taux de croissance par habitant de lrsquoAfrique australe eacutetait positif en 2000 mais devrait ecirctre neacutegatif en 2020 tandis que lrsquoAfrique centrale a entameacute le milleacutenaire avec un taux de croissance neacutegatif ce qui sera encore le cas en 2020 Globalement les conditions de base telles que les infrastructures la mise en valeur des ressources humaines les institutions juridiques et financiegraveres lrsquoenvironne-ment des affaires et la stabiliteacute politique sont des

facteurs majeurs agrave prendre en compte pour com-prendre le lien entre la croissance eacuteconomique et la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique

Outre le faible taux de croissance par habitant et lrsquoincapaciteacute de lrsquoeacuteconomie agrave absorber une main-drsquoœuvre en constante augmentation la productiviteacute a eacutegalement eacuteteacute faible en Afrique Comme le montre la Figure 14 la productiviteacute du travail sur le continent reste infeacuterieure agrave celle de lrsquoAsie-Pacifique de lrsquoEurope et de lrsquoAsie centrale mais supeacuterieure agrave celle des Etats arabes et des Ameacuteriques Lorsqursquoon juxtapose lrsquoeacutevolution de la productiviteacute et du salaire reacuteel (Figure 15) il devient eacutevident que la courbe descendante de la productiviteacute du travail a eacutepouseacute celle des salaires reacuteels La productiviteacute du travail a augmenteacute de 11 en 2019 et devrait passer agrave 14 en 2020

13 Productiviteacute du travail et croissance des salairesAu niveau sous reacutegional on observe une varia-tion consideacuterable de la productiviteacute du travail En 2019 lrsquoaugmentation de la productiviteacute en Afrique orientale et en Afrique du Nord (24 et 23 res-pectivement) eacutetait plus de deux fois supeacuterieure agrave celle enregistreacutee en Afrique australe et occiden-tale tandis que la productiviteacute a reculeacute en Afrique centrale Toutefois il est difficile de mesurer la productiviteacute du travail en Afrique en raison de la forte proportion de la main-drsquoœuvre engageacutee dans des activiteacutes de subsistance (BIT 2019a)

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019 Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 14 Croissance de la productiviteacute du travail 2010-20

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

Taux

de

croi

ssan

ce

8

4

6

0

ndash2

ndash42010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

2

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique8

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 15 Croissance de la productiviteacute et des salaires en Afrique 2010-2017

Productiviteacute du travail

Croissance annuelle des salaires ()

Taux

de

croi

ssan

ce

6

4

0

ndash2

ndash42010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

2

La productiviteacute du travail peut contribuer agrave reacute-duire voire eacuteradiquer les ineacutegaliteacutes de revenus et la pauvreteacute des travailleurs agrave condition que les gains reacutesultant de lrsquoaugmentation de la pro-ductiviteacute soient reacutepartis eacutequitablement entre les proprieacutetaires drsquoentreprises les investisseurs et les travailleurs (BIT 2019a) En Afrique les salaires ont augmenteacute plus lentement agrave partir de 2013 et diminueacute depuis 2015 (voir Figure 15) De fait le

taux reacuteel de croissance des salaires recule depuis 2013 mecircme si en moyenne la productiviteacute du travail a augmenteacute entre 2013 et 2017 Cette ten-dance confirme que les gains reacutesultant de lrsquoaug-mentation de la productiviteacute ne sont pas partageacutes eacutequitablement ce qui explique en partie les taux eacuteleveacutes de travailleurs pauvres et les dispariteacutes de revenus en Afrique

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 9

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

2 Emploi et tendances sociales

10 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

21 Taux drsquoactiviteacuteLa notion de population active est un outil de mesure plus large que lrsquoemploi car elle inclut tant les personnes en acircge de travailler ayant un emploi que les chocircmeurs La population active repreacutesente lrsquooffre de main-drsquoœuvre disponible pour produire des biens et des services dans un pays donneacute au moyen de transactions de marcheacute en eacutechange drsquoune reacutemuneacuteration

En 2019 le taux drsquoactiviteacute global de lrsquoAfrique (631 ) eacutetait supeacuterieur agrave la moyenne mondiale (607 ) ce qui explique une offre abondante de main-drsquoœuvre (Tableau 21) Ce chiffre srsquoex-plique en grande partie par la preacutesence drsquoune

population nombreuse en acircge de travailler qui cherche une activiteacute eacuteconomique et ne peut pas se permettre de rester oisive toutefois compte tenu des possibiliteacutes limiteacutees drsquoemploi formel ces personnes doivent se rabattre sur lrsquoeacutecono-mie informelle (BIT 2018c) Le taux drsquoactiviteacute du continent africain a tregraves peu diminueacute durant la derniegravere deacutecennie soit de 651 agrave 631 entre 2000 et 2019 en revanche sur la mecircme peacuteriode sa population active a nettement augmenteacute (de 3021 agrave 4897 millions) et devrait atteindre 518 millions drsquoici agrave 2021 Dans les sous-reacutegions en 2019 le taux drsquoactiviteacute global se situait entre 457 en Afrique du Nord et 773 en Afrique orientale

X Tableau 21 Total labour force participation 2000ndash21

Taux drsquoactiviteacute () Population active (millions)

Reacutegion 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 651 632 631 630 631 631 631 3021 4513 4632 4760 4897 5038 5180

Afrique centrale 739 691 691 690 688 687 685 385 597 616 636 657 678 699

Afrique orientale 785 776 775 773 773 774 774 1090 1758 1813 1870 1933 1998 2063

Afrique du Nord 471 465 458 457 457 457 456 512 715 717 730 743 757 770

Afrique australe 560 565 571 569 569 569 569 188 253 259 262 267 271 275

Afrique occidentale 645 587 587 587 585 584 583 845 1191 1226 1262 1298 1335 1372

Monde 647 612 610 609 607 605 603 2 7776 3 3768 3 4133 3 4492 3 4824 3 5150 3 5457

Source Calculs fondeacutes sur les donneacutees de la base ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees BIT novembre 2019

Bien que les deacutecideurs politiques se plaisent agrave souligner que les femmes devraient plus srsquoenga-ger activement les dispariteacutes de genre restent prononceacutees dans toute la reacutegion (Tableau 22) En 2019 lrsquoeacutecart entre les taux drsquoactiviteacute des hommes et des femmes srsquoeacutelevait agrave 177 sur lrsquoensemble du continent africain il convient cependant de souli-gner que ce chiffre reste infeacuterieur aux dispariteacutes de genre au niveau mondial (27 points de pour-centage dont lrsquoampleur souligne la neacutecessiteacute des politiques favorisant la participation des femmes au marcheacute du travail Crsquoest particuliegraverement le cas en Afrique du Nord ougrave cette dispariteacute eacutetait de loin la plus prononceacutee sur le continent en 2019 soit 473 points de pourcentage

4 Reacutesolution concernant les statistiques du travail de lemploi et du sous-emploi de la main-dœuvre adopteacutee par la 19e Confeacuterence internationale des statisticiens du travail Genegraveve octobre 2013 wwwiloorgwcmsp5groupspublic---dgreports---statdocumentsnormativeinstrumentwcms_230304pdf

22 EmploiLrsquoemploi deacutecent est essentiel parce qursquoil fournit un revenu durable aux travailleurs ainsi que leur famille et leur permet de srsquoextraire de la pauvreteacute Dans le sens ougrave il est utiliseacute ici le terme laquoemploiraquo englobe toutes les personnes en acircge de travail-ler qui pendant une bregraveve peacuteriode deacutetermineacutee par exemple une semaine ou un jour avaient a) un emploi salarieacute (agrave la maison ou au travail) ou b) une entreprise ( baseacute agrave la maison ou dans un bureau travail4 Depuis 2000 lrsquoemploi total en Afrique a augmenteacute de 25 agrave 3 (Figure 21) chiffre infeacuterieur agrave la croissance de la production reacuteelle En 2019 lrsquoemploi et la production reacuteelle ont progresseacute respectivement de 29 et 32

11Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

La croissance de lrsquoemploi a eacuteteacute particuliegraverement soutenue en Afrique orientale et centrale qui ont enregistreacute des hausses supeacuterieures agrave 3 depuis 2000 avec toutefois un leacuteger recul sous la barre des 3 en 2009 En revanche lrsquoemploi en Afrique australe a connu une forte volatiliteacute acceacuteleacuteration apregraves le tournant du milleacutenaire suivie drsquoune forte baisse (essentiellement due agrave la crise financiegravere de 2008) puis une amorce de reprise agrave partir de 2010 Srsquoagissant de lrsquoAfrique du Nord les soulegraveve-ments du printemps arabe au deacutebut des anneacutees 2010 ont fortement nui agrave lrsquoemploi bien qursquoune timide reprise srsquoobserve depuis 2016 En Afrique occidentale la croissance de lrsquoemploi se situait entre 24 et 29 entre 2016 et 2019 avec un pic agrave 32 en 2017

En Afrique le ratio emploipopulation (REP) est tendanciellement plus eacuteleveacute que dans le reste du monde bien que lrsquoeacutecart se reacuteduise au fil du temps Cela tient au fait qursquoun plus grand nombre drsquoAfricains occupent un emploi quelle qursquoen soit la forme En 2019 le REP de lrsquoAfrique ne diffeacuterait que de 14 par rapport au reste du monde (Tableau 23) mais avec de fortes dispariteacutes sous reacutegionales lrsquoAfrique orientale avait le REP le plus eacuteleveacute de tous en 2019 (748 ) et lrsquoAfrique du Nord le plus faible (401 ) Bien que les REP du continent srsquoapprochent des ratios mondiaux ceux de lrsquoAfrique du Nord et de lrsquoAfrique australe sont beaucoup plus faibles que ceux du reste du monde LrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique australe possegravedent les taux drsquoemploi informel les plus bas

X Tableau 22 Taux drsquoactiviteacute eacutecarts hommesfemmes ()

2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 213 185 181 178 177 176 175

Afrique centrale 55 72 71 69 69 69 69

Afrique orientale 111 100 96 92 92 92 91

Afrique du Nord 525 480 476 475 473 472 470

Afrique australe 206 138 133 130 129 127 125

Afrique occidentale 133 120 118 116 117 118 119

Monde 275 272 271 269 270 270 271

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019

X Figure 21 Croissance de lrsquoemploi en Afrique ()

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

9

3

6

0

ndash3

ndash62000 2003 2006 2009 2021

Source Calculs sur la base des estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

2012 2015 2018

12 Report on employment in Africa (Re-Africa)2 Employment and social trends

du continent soit 673 et 402 respective-ment (Tableau 24)

Il est eacutegalement eacutetabli que lrsquoemploi augmente proportionnellement agrave la population en acircge de travailler car les ratios restent tregraves stables au sein des reacutegions De 2000 agrave 2019 le REP en Afrique orientale a reculeacute de 751 agrave 748 seulement tandis que celui de lrsquoAfrique occidentale a stagneacute autour de 55 entre 2016 et 2019 en baisse

par rapport aux 617 enregistreacutes en 2000 Les REP drsquoAfrique du Nord et drsquoAfrique australe ont oscilleacute autour de 40 tandis que ceux de lrsquoAfrique centrale ont connu un recul relativement marqueacute entre 2000 et 2019 (de 705 agrave 656 )

On observe drsquoeacutenormes eacutecarts de genre dans les REP en Afrique (Figure 24) En 2019 le REP srsquoeacutelevait agrave 675 pour les hommes soit 173 points de pourcentage de plus que celui des

X Tableau 23 Ratios emploipopulation emploi total 2000-21

Ratios emploipopulation Emploi (millions)

2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 600 588 587 587 588 588 588 2786 4202 4307 4433 4563 4697 4831

Afrique centrale 705 657 657 657 656 654 653 368 567 586 606 625 646 666

Afrique orientale 751 751 749 748 748 748 749 1043 1699 1753 1809 1870 1933 1996

Afrique du Nord 399 406 400 400 401 402 403 435 624 626 638 653 667 680

Afrique australe 394 418 421 420 414 413 410 132 187 191 194 194 196 198

Afrique occidentale 617 554 551 551 550 549 548 807 1124 1150 1185 1220 1255 1290

Monde 610 577 577 576 574 572 570 2 6175 3 1855 3 2234 3 2634 3 2947 3 3247 3 3520

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 22 Ratio emploipopulation selon le genre 2019

Total

Hommes

Femmes

80

60

70

50

20

30

10

40

0Monde Afrique

du NordAfrique Afrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

574

703

446401

631624

748796

702

550608

492

588

675

502

656687

624

414473

358

13Report on employment in Africa (Re-Africa)2 Employment and social trends

femmes Au niveau mondial en 2019 le REP des hommes atteignait 703 et celui des femmes 446 soit un eacutecart de 257 points de pourcen-tage Les REP supeacuterieurs des hommes prouvent que les gouvernements doivent accentuer leurs efforts de promotion de lrsquoemploi des femmes En outre un REP eacuteleveacute ne signifie aucunement qursquoil srsquoagit de formes de travail deacutecent de nombreux autres indicateurs sont neacutecessaires pour dresser un tableau fidegravele de la dynamique des marcheacutes du travail notamment les donneacutees sur la pauvreteacute des travailleurs la productiviteacute du travail et le taux de chocircmage

221 Caracteacuteristiques de lrsquoemploi2211 Emploi par grands secteurs drsquoactiviteacute eacuteconomiqueLrsquoagriculture reste le plus important pourvoyeur drsquoemplois en Afrique (Figure 23) La part de lrsquoagriculture dans lrsquoemploi total a reculeacute de 535 agrave 507 entre 2011 et 2019 Cette tendance baissiegravere devrait se poursuivre lrsquoagriculture eacutetant censeacutee employer 505 des travailleurs en 2020 Neacuteanmoins le secteur agricole ougrave les deacuteficits en matiegravere de travail deacutecent font leacutegion reste un reacuteservoir drsquoemplois incontournable en Afrique Cela signifie que les mutations structu-relles intervenues dans drsquoautres reacutegions ne se

5 Calculs de lrsquoauteur fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT

sont pas encore produites en Afrique En Asie-Pacifique par exemple il est preacutevu qursquoen 2020 43 des travailleurs seront employeacutes dans le secteur tertiaire et seulement 317 dans lrsquoagri-culture (BIT 2018a) Cela dit la part du secteur des services dans lrsquoemploi total a leacutegegraverement augmenteacute passant de 341 agrave 361 entre 2011 et 2019 elle devrait atteindre 362 drsquoici agrave 2020 et 364 drsquoici agrave 2021 Il convient eacutegalement de noter que le nombre drsquoemplois dans le commerce de gros et de deacutetail a augmenteacute et que le nombre de personnes employeacutees dans la reacuteparation de veacutehicules automobiles qui se situait agrave 46 mil-lions en 2010 devrait atteindre plus de 64 mil-lions drsquoici 2020 soit une augmentation de 40 5 Lrsquoagriculture africaine se caracteacuterise par sa pro-portion eacuteleveacutee de travailleuses En 2019 pregraves de 54 des femmes actives travaillaient dans ce secteur contre 49 des hommes La propor-tion de femmes dans le secteur agricole nrsquoa que tregraves leacutegegraverement diminueacute entre 2011 et 2019 (de 574 agrave 537 ) et devrait atteindre 534 en 2020 et 532 en 2021 (Figure 24) Compte tenu de leur surrepreacutesentation dans le secteur agri-cole (peu productif largement informel avec des revenus et des conditions de travail nettement infeacuterieurs agrave ceux drsquoautres secteurs) les femmes sont confronteacutees agrave des deacuteficits de travail deacutecent plus importants que les hommes sur le marcheacute du travail

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 23 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique Afrique 2011-2021 ()

Agriculture

Industrie

Services

100

60

80

40

20

02011 20132012 20182016 202020192017 20212014 2015

341

125

535

358

129

513

351

126

523

358

131

511

362

133

505

347

126

528

358

130

513

361

132

507

355

128

518

360

131

509

364

134

503

14 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

2212 Emploi par secteur dans les sous-reacutegionsLrsquoexamen des donneacutees globales de la reacutegion afri-caine reacutevegravele des eacutecarts prononceacutes de lrsquoemploi par secteurs entre les sous-reacutegions En Afrique orien-tale centrale et occidentale lrsquoemploi se concentre dans le secteur agricole tandis qursquoil se retrouve surtout dans le secteur tertiaire en Afrique du Nord et en Afrique australe (Figure 25) Ce contraste reflegravete le niveau ineacutegal des transfor-mations structurelles et de progregraves eacuteconomique des sous-reacutegions Un aspect essentiel du pro-

cessus de deacuteveloppement est la transformation structurelle se traduisant par un mouvement des capitaux et du travail des secteurs agrave faible pro-ductiviteacute vers les secteurs agrave forte productiviteacute De nombreuses eacutetudes initiatives et cadres de tra-vail soulignent lrsquoimportance de la diversification des investissements en Afrique (BIT 2019c) Dans ce contexte la transformation de lrsquoagriculture devrait signifier lrsquoabandon drsquoactiviteacutes agricoles de subsistance dans de petites fermes au profit de grande exploitations agricoles plus productives (Timmer 1988)

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 24 Distribution de lrsquoemploi par genre par secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique 2011-21 ()

Agriculture

Industrie

Services

100

50

75

25

02011

Hommes Femmes

20202019 2019 2020 20212021 2011

336

158

506

347

79

574

346

171

483

383

83

534

346

170

485

381

82

537

347

173

481

386

83

532

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 25 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique par sous-reacutegion X 2011 2018 et 2019

Agriculture

Industrie

Services

100

40

60

80

20

02011 20112011 2011 20112019 20192019 2019 20192018 20182018 2018 2018

268

96

636

248

90

662

444

129

427

291

104

605

404

123

473

487

250

263

685

223

91

290

104

607

250

93

657

472

240

288

680

229

91

228

77

695

442

129

430

489

249

262

686

223

91

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Afrique centrale

Afrique orientale

15Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

Ameacuteliorer la productiviteacute du secteur agricole suppose drsquoy investir plus de ressources ce qui stimulerait la demande de biens de services et drsquoemplois dans les secteurs non agricoles de lrsquoeacuteconomie Cela inciterait les travailleurs agrave deacutelaisser progressivement lrsquoagriculture pour se lancer dans des activiteacutes non-agricoles favorise-rait la migration des campagnes vers les villes et ralentirait la croissance deacutemographique dans les zones rurales (Jayne et Ameyaw 2016) Degraves lors lrsquoemploi dans lrsquoagriculture et le secteur agricole lui-mecircme se reacutesorberaient au fil du temps en proportion du PIB total Une telle transformation est geacuteneacuteralement le fruit de plusieurs facteurs combineacutes lrsquoinnovation technologique les eacutecono-mies drsquoeacutechelle la mondialisation et le deacuteveloppe-ment des reacuteseaux financiers LrsquoAfrique du Nord en constitue une parfaite illustration premiegravere reacutecipiendaire des IDE en Afrique en 2018 (BIT 2019c) son secteur agricole est en deacuteclin et son secteur tertiaire en expansion Pour lrsquoAfrique cela signifie essentiellement qursquoune augmentation de lrsquoemploi dans les secteurs tregraves productifs deacutepend du deacuteveloppement du secteur agricole lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie non agricole nrsquoaugmente pas de lui-mecircme ni spontaneacutement Filmer et Fox (2014) citeacutes par Jayne et Ameyaw (2016) preacute-disent qursquoenviron 40 de tous les Africains qui entreront dans la vie active durant la prochaine deacutecennie travailleront surtout dans lrsquoagriculture Par conseacutequent la productiviteacute doit impeacuterative-ment augmenter dans le secteur agricole pour que le niveau global de revenus augmente que lrsquoargent circule en milieu rural et y stimule les eacutechanges de biens et services non agricoles (Jayne et Ameyaw 2016)

2213 Situation de lrsquoemploi en 2019

Les deacuteficits de travail deacutecent font leacutegion en Afrique ougrave le fait drsquoavoir un emploi ne procure pas toujours un mode de vie deacutecent (BIT 2019b) Sur 776 millions de personnes en acircge de travail-ler la majoriteacute soit 456 millions (588 ) ont un emploi 33 millions (43 ) sont au chocircmage et 286 millions (369 ) sont hors de la main-drsquoœuvre (Figure 26) Parmi les personnes qui ont un emploi 68 travaillent agrave leur propre compte ou font des aides familiaux Si lrsquoon ventile ces donneacutees par genre les proportions drsquohommes et de femmes qui travaillent agrave leur propre compte sont sensiblement eacutegale (647 ) en revanche le pourcentage de femmes qui porte de lʼaide familiale est de 323 contre seulement 13 pour les hommes Globalement cela signifie que la plupart des femmes sont contraintes de travailler dans le secteur agricole caracteacuteriseacute par lrsquoinformaliteacute de bas salaires un accegraves ina-deacutequat agrave la protection sociale et geacuteneacuteralement de mauvaises conditions de travail De plus les personnes exclues du secteur agricole en raison de sa faible productiviteacute de sa rentabiliteacute limiteacutee et de lrsquoabsence de protection sociale sont plus susceptibles de se tourner vers des emplois mal reacutemuneacutereacutes ou agrave leur propre compte sou-vent dans lrsquoeacuteconomie informelle Selon les estimations du BIT (2018a) 85 des personnes travaillant agrave leur propre compte opegraverent dans lrsquoeacuteconomie informelle

En revanche il est geacuteneacuteralement admis qursquoune part croissante de la main-drsquoœuvre accegravede agrave un emploi salarieacute ou reacutemuneacutereacute (tous niveaux de qualification et tous secteurs confondus) agrave mesure que les processus de deacuteveloppement

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 26 Situation de lrsquoemploi

Personnes exclues de la population active

286 millions (37 )

Travailleurs familiaux collaborant

agrave lrsquoentreprise familiale (20 )

Travailleurs agrave leur compte

(48)

Chocircmeurs 33 millions (4 )

Personnes employeacutees 456 millions (59 )

Employeacutes (20 )

Employeurs (3)

Population en acircge

de travailler 776 millions

16 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

eacuteconomique et de transformation structurelle se poursuivent Historiquement cela a eacuteteacute la principale voie vers une prospeacuteriteacute durable et partageacutee et lrsquoeacuteradication de la pauvreteacute de masse (Gindling et Newhouse 2012) En Afrique agrave ce jour ce processus srsquoest aveacutereacute laborieux et irreacutegulier et il faudra donc axer les efforts sur la creacuteation drsquoemplois mieux reacutemuneacutereacutes et en plus grand nombre notamment dans le secteur priveacute

2214 Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total

La proportion drsquoemploi informel et de ses com-posantes dans lrsquoemploi total est variable drsquoune reacutegion agrave une autre sur le continent 402 en Afrique australe 673 en Afrique du Nord et plus de 90 en Afrique centrale orientale et occidentale Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment un fort taux drsquoemploi agricole est correacuteleacute agrave un niveau

eacuteleveacute drsquoinformaliteacute du travail les sous-reacutegions ougrave lrsquoemploi agricole est eacuteleveacute ont eacutegalement de plus forts niveaux drsquoinformaliteacute Les taux drsquoemploi informel varient aussi en fonction du genre et du niveau drsquoinstruction En Afrique lrsquoeacuteconomie informelle compte un plus fort pourcentage de femmes que drsquohommes (79 et 68 respective-ment) sauf en Afrique du Nord Dans toutes les reacutegions les personnes peu instruites sont plus susceptibles de travailler dans lrsquoeacuteconomie informelle en fait 94 des personnes nrsquoayant suivi aucune scolariteacute travaillent dans lrsquoeacuteconomie informelle (BAD 2019)

Pour lrsquoAfrique dans son ensemble la part de lrsquoem-ploi informel et de ses composantes dans lrsquoemploi total est eacuteleveacutee soit 858 (Tableau 24) Ces chiffres soulignent lrsquoeacutenorme deacutefi que lrsquoinformaliteacute repreacutesente pour les entreprises et les travailleurs en Afrique Une tendance semblable est obser-

X Tableau 24 Emploi informel par rapport agrave lrsquoemploi total ()

Cateacutegorie Afrique Afrique du Nord

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique australe

Afrique occidentale

Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total 858 673 910 916 402 924

Part de lrsquoemploi informel non agricole dans lrsquoemploi total 719 563 788 766 361 870

Source BIT (2018b)

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 27 Taux de chocircmage et part de lrsquoemploi informel (pays pour lesquels des donneacutees existent)

40

25

30

35

20

15

10

5

00 6030 9020 8050 10010 7040

Taux

de

chocircm

age

Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi non-agricole ()

Lesotho

Afrique du Sud

Zimbabwe

EgypteZambie

Ouganda

UgandaLibeacuteria

Tanzanie

MadagascarMadagascar

17Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

vable si lrsquoon considegravere la part de lrsquoemploi informel non agricole et de ses composantes dans lrsquoemploi total (Tableau 24) Sur ce point lrsquoAfrique australe et lrsquoAfrique du Nord affichent agrave nouveau les taux les plus faibles par rapport agrave lrsquoAfrique occidentale (87 ) centrale (788 ) et orientale (766 )

Une autre caracteacuteristique importante des mar-cheacutes du travail africains est le lien entre le taux drsquoinformaliteacute et le taux de chocircmage (plus le taux drsquoinformaliteacute est eacuteleveacute plus le taux de chocircmage est faible) (Figure 27) En regravegle geacuteneacuterale les pays agrave faible revenu ont des taux drsquoinformaliteacute eacuteleveacutes tandis que les pays agrave revenu intermeacutediaire connaissent des taux de chocircmage plus eacuteleveacutes (BAD 2019) Ce reacutesultat est coheacuterent avec le pheacute-nomegravene de la croissance sans emplois La crois-sance eacuteconomique en Afrique nrsquoa pas eacuteteacute propice agrave lrsquoemploi Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment la croissance eacuteconomique et la creacuteation drsquoemplois supposent une transformation structurelle de lrsquoeacuteconomie et un deacuteplacement des ressources des entreprises et secteurs peu productifs vers les secteurs les plus productifs

23 Chocircmage et sous-emploi de la main-drsquoœuvre231 ChocircmageEn 2019 pregraves de 34 millions de personnes eacutetaient au chocircmage en Afrique dont 122 millions de jeunes acircgeacutes de 15 agrave 24 ans (Annexe 8) soit 64 millions de plus qursquoen 2010 et une augmenta-tion de pregraves de 15 millions du nombre de jeunes chocircmeurs Le taux de chocircmage de la reacutegion (68 ) est nettement supeacuterieur agrave la moyenne mondiale (5 ) ce qui signifie que le chocircmage est un problegraveme majeur en Afrique Bien que le taux de chocircmage soit faible en Afrique les emplois se trouvent en majoriteacute dans lrsquoeacuteconomie informelle

Srsquoagissant du genre il convient de noter que le taux de chocircmage des femmes a constam-ment deacutepasseacute celui des hommes depuis 2010 (Annexe 8) soit 75 pour les femmes et 63 pour les hommes en 2019 avec des eacutecarts parfois tregraves prononceacutes au sein des reacutegions Par exemple en 2019 le taux de chocircmage atteignait 58 pour les femmes et 5 pour les hommes en Afrique

6 En Afrique australe la part de lemploi informel dans lemploi total atteint 402 et celle de lemploi informel non agricole dans lemploi total 361 Voir BIT (2018b)

occidentale de mecircme en Afrique australe il atteignait 29 pour les femmes et seulement 245 pour les hommes

En 2019 au niveau sous reacutegional lrsquoAfrique aus-trale avait le plus fort taux de chocircmage (265 ) en raison des chiffres particuliegraverement eacuteleveacutes de lrsquoAfrique du Sud (27 ) Cette mecircme anneacutee lrsquoAfrique du Nord a eacutegalement enregistreacute un taux de chocircmage eacuteleveacute (118 ) contrairement agrave lrsquoAfrique orientale (38 ) Les taux de chocircmage ont reculeacute entre 2015 et 2019 en Afrique cen-trale et orientale ainsi qursquoen Afrique du Nord Cependant les taux de chocircmages en Afrique australe et occidentale sont passeacutes de 246 agrave 265 et de 5 agrave 54 respectivement durant la mecircme peacuteriode Le taux de chocircmage eacuteleveacute de lrsquoAfrique australe est coheacuterent avec la moindre ampleur de lrsquoeacuteconomie informelle de cette sous-reacutegion6

Le taux de chocircmage des jeunes en Afrique a dimi-nueacute quoique lentement (voir Annexe 8) agrave savoir une baisse de trois points de pourcentage entre 2000 et 2019 Le chocircmage des jeunes en Afrique preacutesente une caracteacuteristique persistante soit lrsquoeacutecart de genre relativement faible soit 118 et 12 respectivement pour les jeunes hommes et les jeunes femmes en 2019

En 2019 le taux de chocircmage des jeunes en Afrique australe a atteint 503 et devrait encore augmenter durant les anneacutees agrave venir En 2019 lrsquoAfrique orientale avait les plus bas taux de chocircmage des jeunes de la reacutegion (62 ) soit un huitiegraveme de celui de lrsquoAfrique australe LrsquoAfrique centrale a eacutegalement enregistreacute un taux de chocirc-mage des jeunes relativement modeacutereacute (10 )

232 Sous-emploi de la main-drsquoœuvreToutefois le taux de chocircmage nrsquoest qursquoune mesure du sous-emploi de la main-drsquoœuvre sur le marcheacute du travail drsquoautres critegraveres doivent ecirctre pris en compte comme le sous-emploi du temps de travail et la main-drsquoœuvre potentielle Ensemble ces facteurs constituent les principaux indicateurs qui permettent de suivre les ten-dances du marcheacute du travail Plusieurs mesures

18 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

de sous-emploi de la main-drsquoœuvre existent y compris les indices LU1 LU2 LU3 et LU47

Drsquoici agrave 2021 le pheacutenomegravene de sous-emploi de la main-drsquoœuvre devrait concerner 1205 millions de personnes (LU4) par rapport agrave 1146 millions en 2019 Cette augmentation est principalement due agrave lrsquoAfrique subsaharienne qui drsquoici agrave 2021 devrait

7 Pour une deacutefinition complegravete et le mode de calcul des diffeacuterents indices voir la Reacutesolution concernant les statistiques du travail de lemploi et du sous-emploi de la main-dœuvre adopteacutee par la 19e Confeacuterence internationale des statisticiens du travail Genegraveve octobre 2013 wwwiloorgwcmsp5groupspublic---dgreports---stat documentsnormativeinstrumentwcms_230304pdf

compter 994 millions de personnes en situation de sous-emploi contre 21 millions pour lrsquoAfrique du Nord Selon les mecircmes projections en 2021 le taux de sous-emploi de la main-drsquoœuvre devrait se situer agrave environ 22 pour lrsquoensemble de lrsquoAfrique 247 pour lrsquoAfrique du Nord et 215 pour lrsquoAfrique subsaharienne (BIT 2020)

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 19

3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

20 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

31ensp LeenspdeacutefienspdeensplaenspjeunesseLrsquoobjectif de deacuteveloppement durable (ODD 86) est lieacute agrave la promotion de lrsquoemploi de lrsquoeacuteducation et de la formation des jeunes Plus preacuteciseacutement la cible 861 preacutevoit que drsquoici agrave 2020 les pays devraient reacuteduire laquonettement la proportion de jeunes (acircgeacutes de 15 agrave 24 ans) non scolariseacutes sans emploi ni en formation [NEET]raquo Autrement dit il srsquoagit de reacuteduire significativement le taux drsquoexclusion des jeunes du marcheacute du travail8 Cette tacircche sera drsquoautant plus difficile et cruciale en Afrique que contrairement agrave drsquoautres reacutegions du monde car la population du continent africain est jeune Par conseacutequent sa population active augmente rapi-dement et devrait continuer agrave augmenter dans un avenir proche A ce jour il semble peu probable que lrsquoAfrique comme le reste du monde drsquoailleurs puisse atteindre lrsquoobjectif de lrsquoODD 861 Le BIT estime qursquoen 2015 date de deacutebut de lrsquoimpleacutemen-tation des ODD le taux de NEET chez les jeunes africains eacutetait de 200 et preacutevoit qursquoil devrait atteindre 207 en 20209 Il srsquoagit en fait drsquoune leacutegegravere augmentation et non drsquoune laquonette reacuteduc-tionraquo du taux drsquoactiviteacute des jeunes10

Il ne faut donc pas ecirctre surpris que la promotion de la lutte contre le chocircmage et le sous-emploi des jeunes devienne rapidement une prioriteacute essentielle pour la quasi-totaliteacute des pays afri-cains Plusieurs instruments majeurs ont eacuteteacute eacutelaboreacutes afin de guider le deacuteveloppement de la jeunesse en Afrique notamment la Charte afri-caine de la jeunesse (AYC) adopteacutee en juillet 2006 Pour mettre en œuvre cette charte et renforcer les capaciteacutes nationales afin de mieux aider les jeunes agrave srsquoautonomiser et agrave se deacutevelopper les autoriteacutes ont eacutelaboreacute un Plan drsquoaction pour la deacutecennie de la jeunesse (2009-2018) qui agrave la date de reacutedaction du preacutesent rapport entamait sa der-niegravere anneacutee de mise en œuvre En outre lrsquoAgenda 2063 de lrsquoUnion africaine (UA) et son premier Plan deacutecennal de mise en œuvre traitent du thegraveme de la jeunesse et de lrsquoemploi des jeunes agrave travers ses aspirations 1 et 6 Le deacuteveloppement de lrsquoAfrique doit ecirctre axeacute sur la personne notamment en libeacuterant le potentiel des femmes et des jeunes En vue de transformer le potentiel de lrsquoimpor-

8 Le taux de (jeunes) NEET est laquola proportion de jeunes qui nrsquoont pas drsquoemploi et ne sont ni scolariseacutes ni en formationraquo (httpsilostatiloorgresourcesmethodsdescription-youth-neet) Cette deacutefinition englobe presque tous les chocircmeurs et tous ceux qui ne font pas partie de la population active mais qui ne suivent ni enseignement ni formation Tous les chocircmeurs nrsquoentrent pas dans cette deacutefinition car selon la deacutefinition de lOIT (internationalement accepteacutee) il est possible decirctre au chocircmage tout en eacutetant eacutetudiant Les lecteurs sont inviteacutes agrave consulter les meacutetadonneacutees ILOSTAT pour obtenir une vue exhaustive des concepts utiliseacutes dans ce rapport ilostatiloorgresourcesmethodsindicatordescriptions

9 En fait ces chiffres sont tregraves proches de la situation mondiale Le BIT estime que le taux mondial de jeunes NEET eacutetait de 217 en 2015 et preacutevoit quil atteindra 224 en 2020 Voir la base de donneacutees ILOSTAT ilostatiloorgdata

10 En effet eacutetant donneacute le fort taux de croissance de la jeunesse africaine thegraveme deacuteveloppeacute ci-apregraves le nombre de jeunes NEET est censeacute augmenter de 77 millions entre 2015 et 2020

tante population jeune africain en une dividende deacutemographique lrsquoUnion africaine a deacutesigneacute 2017 comme lrsquoanneacutee de la jeunesse sous le thegraveme laquoExploiter le dividende deacutemographique gracircce agrave lrsquoinvestissement dans la jeunesseraquo (AssemblyAUDec601 XXVI janvier 2016) LrsquoUnion africaine srsquoest reacutesolument engageacutee agrave lutter contre le chocirc-mage des jeunes ce qui se reflegravete directement ou indirectement dans plusieurs instruments drsquoorien-tation politique la Strateacutegie continentale drsquoeacutedu-cation pour lrsquoAfrique (CESA 16-25) la Strateacutegie pour la science la technologie et lrsquoinnovation en Afrique 2024 (STISA-2024) la Strateacutegie continen-tale drsquoEFTP pour favoriser lrsquoemploi des jeunes et le Plan drsquoaction pour le deacuteveloppement industriel acceacuteleacutereacute de lrsquoAfrique (AIDA)

32ensp Laenspnatureenspduenspdeacutefi321 Tendances de la population jeune active et les jeunes travailleurs pauvresLa population active africaine est jeune et aug-mente rapidement En 2020 les jeunes acircgeacutes de 15 agrave 24 ans repreacutesentaient moins drsquoun quart (236 ) de la population mondiale en acircge de tra-vailler mais plus drsquoun tiers (342 ) en Afrique seule reacutegion au monde ougrave la population active jeune augmente rapidement (Figure 31)

Depuis 1990 la main drsquoœuvre des jeunes est resteacutee stable ou a diminueacute en chiffres absolus dans la plupart des reacutegions du monde En Afrique elle a presque doubleacute pendant cette peacuteriode pas-sant de 618 agrave 1158 millions entre 1990 et 2020 En outre elle est censeacutee progresser de plus de 25 (soit pregraves de 30 millions de jeunes) drsquoici agrave 2030 date agrave laquelle le continent devrait compter 144 millions de jeunes actifs ce qui repreacutesente un eacutenorme deacutefi agrave savoir le besoin de creacuteer des em-plois et notamment des emplois deacutecents pour tous ces nouveaux arrivants sur le marcheacute du travail Parallegravelement alors que les responsables du monde entier srsquointerrogent sur les moyens permettant de prendre soin de leurs populations

21Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

qui vieillissent rapidement une main-drsquoœuvre jeune en si forte expansion repreacutesente ndash au moins potentiellement ndash une ressource inestimable pour lrsquoAfrique La mateacuterialisation de ce potentiel deacutepen-dra dans la plupart des pays drsquoun renforcement des structures guideacute par des actions politiques preacutecises pour lancer ce processus

11 Sauf indication contraire les chiffres et taux mentionneacutes dans ce rapport sont des moyennes annuelles (geacuteneacuteralement des estimations modeacuteliseacutees)

A lrsquoeacutevidence les marcheacutes du travail africains nrsquoont pas encore reacuteussi agrave surmonter ce deacutefi ces der-niegraveres anneacutees Bien que la proportion de jeunes travailleurs pauvres reacutegresse cette baisse nrsquoest pas aussi prononceacutee que dans drsquoautres reacutegions du monde notamment en Asie et dans le Pacifique (Figure 32) La pauvreteacute des jeunes (et des

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la population active jeune (15-24 ans) en chiffres absolus (millions de jeunes)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019 baseacutees sur les estimations et projections de population de lrsquoONU juillet 2019

X Figure 31 Population active jeune par reacutegion 1990-2030 (millions)11

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

400

300

350

250

200

150

100

0

50

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

2012

2014

2016

2018

2020

2020

2020

2020

2020

2030

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (moyenne et extrecircme) des jeunes (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019 baseacutees sur les estimations et projections de population de lrsquoONU juillet 2019

X Figure 32 Jeunes travailleurs pauvres par reacutegion 1990-2020 ()

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

80

60

70

50

40

30

20

0

10

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

22 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

adultes acircgeacutes de 25 ans et plus) est eacutegalement beaucoup plus eacuteleveacutee en Afrique qursquoailleurs

Entre 2000 et 2020 le taux de jeunes travail-leurs pauvres a diminueacute drsquoun peu plus de 14 en Afrique (soit 105 points de pourcentage)12 En Asie et dans le Pacifique la baisse corres-pondante a deacutepasseacute 65 (454 points de pour-centage) dans les Ameacuteriques et en Europe ougrave les taux de travailleurs pauvres eacutetaient deacutejagrave beaucoup plus faibles ils ont baisseacute respective-ment de 67 et 66 Seuls les Etats arabes ont enregistreacute de plus mauvais chiffres que lrsquoAfrique presque entiegraverement attribuables agrave la situation deacutesastreuse en reacutepublique arabe syrienne et au Yeacutemen la plupart des autres Etats arabes ont des taux de travailleurs pauvres proches de zeacutero En raison de la progression des taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs dans les Etats arabes (reacutesul-tant des conflits dans cette reacutegion) le taux global est comparable agrave celui de lrsquoAsie et du Pacifique soit environ 25 des jeunes travailleurs ndash chiffre encore deux fois moindre que le taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs africains Au niveau mon-dial le taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs a baisseacute en moyenne de 45 En 2020 63 des jeunes travailleurs africains eacutetaient pauvres en comparaison agrave 50 des travailleurs adultes (acircgeacutes de 25 ans et plus) Au deacutebut des anneacutees 1990 la reacutegion Asie-Pacifique connaissait des taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs semblables voire

12 Par ailleurs le taux de jeunes travailleurs pauvres est nettement plus eacuteleveacute ndash et diminue plus lentement ndash que celui des adultes (25 ans et plus) Entre 2000 et 2020 le taux de pauvreteacute des travailleurs africains acircgeacutes de 25 ans et plus a baisseacute de 657 agrave 503 (soit 234 ou 154 points de pourcentage)

supeacuterieurs agrave ceux de lrsquoAfrique Srsquoil faut se feacuteliciter de la baisse du nombre de travailleurs pauvres en Afrique il reste encore beaucoup agrave faire pour progresser dans cette voie

322 Taux de chocircmage des jeunes (15-24 ans)Le taux de chocircmage moyen des jeunes en Afrique est proche du taux mondial toutefois il varie consideacuterablement drsquoune sous-reacutegion agrave lrsquoautre de plus de 50 en Afrique australe agrave moins de 6 en Afrique orientale (Figure 33) Les taux relative-ment modeacutereacutes de chocircmage des jeunes en Afrique centrale orientale et occidentale ne doivent pas ecirctre consideacutereacutes comme un indicateur de perfor-mance relativement bonne du marcheacute du travail dans ces sous-reacutegions Comme le montrent les taux de pauvreteacute des travailleurs mentionneacutes ci-dessus les taux de chocircmage des jeunes ne signifient pas que ces derniers beacuteneacuteficient drsquoun marcheacute du travail dynamique notamment dans les pays ougrave la protection sociale est limiteacutee voire inexistante Bien que le taux de NEET (examineacute ci-apregraves) lrsquoait remplaceacute comme principal indicateur des ODD le taux de chocircmage des jeunes restent lrsquoindicateur le plus largement utiliseacute agrave cette fin pour eacutevaluer dans quelle mesure les jeunes reacuteus-sissent agrave srsquointeacutegrer sur le marcheacute du travail

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (extrecircme et modeacutereacutee) des jeunes travailleurs (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 33 Taux de chocircmage des jeunes monde et sous-reacutegions africaines 2000-2020 ()

60

50

40

30

20

0

10

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Monde

23Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Comme le montre eacutegalement la Figure 33 ci-dessus les reacutegions les plus septentrionales et meacuteridionales du continent connaissent des taux les plus eacuteleveacutes de chocircmage des jeunes toutefois la cartographie des taux nationaux (Figure 34) reacutevegravele une situation plus nuanceacutee Les taux de chocircmage des jeunes varient de 23 au Libeacuteria (2016) agrave 571 en Afrique australe (2019)13 de ce fait il existe une forte correacutelation positive (054 en 201614) entre les taux de chocircmage et les estima-tions du PIB par habitant (PPA) effectueacutees par le FMI Pris agrave la lettre ces chiffres signifieraient que le taux de chocircmage des jeunes est tendanciel-lement eacuteleveacute dans les pays ayant un PPA eacuteleveacute ce qui nrsquoa aucun sens si le taux de chocircmage des jeunes est censeacute mesurer la (bonne ou mauvaise) situation des jeunes sur le marcheacute du travail Au mieux les taux de chocircmage des jeunes ne pro-curent qursquoune vue tregraves partielle ndash et contre-intui-tive ndash de la situation des jeunes sur le marcheacute du travail Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment il faut appliquer une seacuterie drsquoindicateurs y compris les

13 Selon les derniegraveres informations de la base de donneacutees ILOSTAT [consulteacutee le 16 mars 2020]

14 Calculs de lauteur baseacutes sur la base de donneacutees des Perspectives de leacuteconomie mondiale du FMI octobre 2018 wwwimforgexternalpubsftweo201802weodataindexaspx [consulteacute le 9 avril 2019]

mesures du sous-emploi de lrsquoinformaliteacute de la situation de lrsquoemploi et de la pauvreteacute des travail-leurs pour observer les tendances du marcheacute du travail Ceci devrait ecirctre particuliegraverement le cas en ce qui concerne lrsquoAfrique

323 Jeunes sans emploi qui ne suivent ni eacutetudes ni formation (NEET)Compte tenu des niveaux de pauvreteacute relative-ment eacuteleveacutes en Afrique dont il a eacuteteacute question preacute-ceacutedemment et de la rareteacute de systegravemes adeacutequats de protection sociale sur le continent les difficul-teacutes lieacutees agrave lrsquoentreacutee des jeunes sur le marcheacute du travail ne se manifestent pas principalement par des niveaux eacuteleveacutes de chocircmage dans ce groupe Crsquoest pourquoi il a eacuteteacute proposeacute de lui substituer le concept de NEET indicateur plus reacuteveacutelateur Durant la derniegravere deacutecennie la pertinence du taux de chocircmage des jeunes comme indicateur

Note Cette cartographie preacutesente les taux de chocircmage estimatifs des jeunes au niveau national sur la base des modeacutelisations du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 34 Taux de chocircmage des jeunes en Afrique par pays 2020

30ndash60

20ndash30

10ndash20

5ndash10

0ndash5

Pas de donneacutees

24 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

de leur situation sur le marcheacute du travail a susciteacute une insatisfaction croissante notamment dans les pays agrave revenu faible ou intermeacutediaire le taux de NEET a donc eacuteteacute adopteacute comme indicateur cleacute de lrsquoODD 86 sur le travail deacutecent des jeunes

Lrsquoanalyse tendancielle des taux de NEET en Afrique et dans le monde (Figure 35) appelle un certain nombre drsquoobservations Le taux de NEET africain suit de pregraves la moyenne mondiale et le classement des sous-reacutegions africaines par

taux de NEET est resteacute stable (depuis au moins 2017) tout comme leur rang selon le taux de chocircmage Toutefois les taux de jeunes NEET aux niveaux mondial et africain sont tous largement supeacuterieurs aux taux correspondants de chocircmage des jeunes Etant donneacute que ces derniers sont calculeacutes en proportion des jeunes actifs sur le marcheacute du travail alors que les taux de chocircmage des NEET sont eacutetablis en fonction de la cohorte de jeunes concerneacutee le nombre de jeunes NEET est beaucoup plus important que le nombre de

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (extrecircme et modeacutereacutee) des travailleurs jeunes (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 35 Taux de jeunes NEET monde et sous-reacutegions africaines 2005-20 ()

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Monde

35

30

25

20

15

10

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections du taux des jeunes NEET groupeacute par niveaux de revenus 2005-20

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 36 Taux de jeunes NEET par niveaux de revenus monde Afrique 2005-20 ()

Afrique

Afrique revenus faibles

Afrique revenus faiblesintermeacutediaires

Afrique revenus intermeacutediairessupeacuterieurs

Monde

35

30

25

20

15

10

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

25Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

jeunes chocircmeurs Il faut eacutegalement rappeler que la cateacutegorie des jeunes NEET englobe la plupart (mais pas la totaliteacute) des chocircmeurs15 Comme in-diqueacute preacuteceacutedemment le taux de NEET en Afrique eacutetait estimeacute agrave 207 en 2020 cela signifie que parmi tous les jeunes Africains un sur cinq nrsquoa pas drsquoemploi et ne suit ni eacutetudes ni formation Selon les estimations du BIT 124 millions de jeunes eacutetaient chocircmeurs en Afrique en 2020 alors que 535 millions (soit quatre fois plus) appartenaient agrave la cateacutegorie des NEET

Une caracteacuteristique des taux de NEET en Afrique qursquoon peut deacuteduire de la Figure 35 et qui contraste apparemment avec la situation mondiale est la nette correacutelation positive entre les taux de NEET et les niveaux de revenus des pays qui ressort encore plus clairement de la Figure 36 En revanche les taux de NEET au ni-

15 Un jeune peut ecirctre chocircmeur sans pour autant ecirctre NEET ndash srsquoil eacutetudie tout en eacutetant chocircmeur Plus preacuteciseacutement si un jeune eacutetudie et ne travaille pas mais cherche activement un emploi il nentre pas dans la cateacutegorie des NEET (parce quil eacutetudie) il est neacuteanmoins reconnu comme chocircmeur (parce qursquoil nrsquoa pas demploi mais en recherche un activement) selon les deacutefinitions normaliseacutees Cela dit la cateacutegorie des NEET englobe par deacutefinition tous les chocircmeurs et toutes les autres personnes qui nont pas demploi ou ne suivent pas deacutetudes

16 La forte correacutelation positive constateacutee en Afrique est clairement alimenteacutee par les taux extrecircmement eacuteleveacutes de chocircmage des jeunes en Afrique australe notamment en Afrique du Sud Il est eacutevident que dautres facteurs jouent aussi un rocircle agrave cet eacutegard Il sagit ici de comparer les taux de chocircmage et les taux de NEET qui ont tendance agrave progresser avec lrsquoaugmentation du revenu par habitant

veau mondial sont systeacutematiquement plus eacuteleveacutes dans les pays agrave revenu intermeacutediaireinfeacuterieur cela srsquoexplique par le fait que les taux de NEET ont tendance agrave augmenter jusqursquoagrave un certain seuil en fonction du revenu par habitant apregraves quoi ils diminuent avec les majorations suppleacutementaires de revenus16 ndash point de bascule qui nrsquoa manifeste-ment pas encore eacuteteacute atteint en Afrique

Toutefois lrsquoeacutecart entre les taux de NEET en Afrique du Nord et en Afrique australe drsquoune part et en Afrique centrale orientale et occidentale de lrsquoautre est beaucoup moins prononceacute que celui des taux de chocircmage des jeunes En Afrique aus-trale le taux de NEET est estimeacute agrave 328 en 2020 soit un peu plus du double de celui de lrsquoAfrique orientale (14 ) tandis que le taux de chocircmage des jeunes atteint 524 soit presque dix fois plus qursquoen Afrique orientale (56 )

Note Cette cartographie preacutesente les estimations des taux de chocircmage des jeunes au niveau national eacutetablies sur la base du modegravele du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 37 Taux nationaux de jeunes NEET Afrique 2020

30ndash50

20ndash30

10ndash20

0ndash10

No data

26 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente les taux estimatifs de NEET pour lrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique sub-saharienne ainsi qursquoau niveau mondial par genre et par tranches de revenus 2020

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 38 Taux de jeunes NEET par genre monde et sous-reacutegions africaines 2020 ()

Femmes

Hommes

40

30

35

25

10

15

5

20

0MondeAfrique

du NordAfriqueAfrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

149

229

180

362

157

258

194

294

101

180

300

357

140

312

Note Cette cartographie preacutesente le ratio hommesfemmes NEET en Afrique en 2020 sur la base des estimations modeacuteliseacutees du BIT pour les taux de NEET par genre Un ratio gt 1 implique un taux de jeunes femmes NEET plus eacuteleveacute que celui de jeunes hommes et vice versa Par exemple une valeur de 2 signifie que les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles que les jeunes hommes drsquoappartenir agrave la cateacutegorie des NEET

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 39 Taux de jeunes NEET dispariteacutes de genre Afrique 2020

30ndash50

20ndash30

10ndash20

0ndash10

Pas de donneacutees

27Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente lrsquoindice LU3 par reacutegion en 2020 selon les estimations modeacuteliseacutees du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 310 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre (indice LU3) jeune (15-24 ans) par genre et par reacutegion () 2020

Femmes

Hommes

80

60

70

50

20

30

10

40

0MondeAfrique

du NordAfriqueAfrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

196196

370

577

175210

140198

98131

617

707

197214

Tout comme les taux de chocircmage des jeunes les taux de NEET varient consideacuterablement selon les pays du continent (Figure 37) En 2017 ils allaient de 62 au Burundi agrave 686 au Niger17

Les jeunes femmes repreacutesentent lrsquoeacutecrasante majoriteacute des jeunes NEET ndash deux sur trois et ce dans le monde entier (Figure 38) Ces dispariteacutes de genre sont les plus marqueacutees dans les pays eacutemergents (agrave revenu intermeacutediaire) En Afrique le ratio femmeshommes NEET (16 femme pour chaque homme) est infeacuterieur agrave la moyenne mon-diale (22) et ce mecircme dans les pays ougrave il est le plus prononceacute crsquoest-agrave-dire en Afrique du Nord ougrave il nrsquoest que de deux pour un Les dispariteacutes de genre des NEET ne sont pas aussi marqueacutees en Afrique (et mecircme en Afrique du Nord) qursquoail-leurs par exemple en Asie du Sud ougrave le taux de NEET feacuteminin est estimeacute agrave 35 fois le taux de NEET masculin18

17 Chiffres baseacutes sur les derniegraveres informations de la base de donneacutees ILOSTAT [consulteacutee le 16 mars 2020] On notera que les estimations modeacuteliseacutees du BIT et les chiffres reacuteels fondeacutes sur les calculs de micro-donneacutees divergent nettement Cela tient au fait que certains pays ndash mais pas tous ndash appliquent la Reacutesolution 2013 de la CIST sur la nouvelle deacutefinition de lemploi qui exclut lagriculture de subsistance et le travail dans les exploitations agricoles familiales cela se traduit par une reacuteduction draconienne de lemploi des jeunes enregistreacute dans les pays africains qui appliquent la nouvelle deacutefinition Pour des raisons de comparabiliteacute les estimations modeacuteliseacutees du BIT sont baseacutees sur lancienne deacutefinition ce qui donne parfois lieu agrave des eacutecarts assez marqueacutes

18 Baseacute sur les estimations modeacuteliseacutees du BIT (novembre 2019) pour 2020 httpsilostatiloorgdata

19 La cartographie est baseacutee sur les estimations modeacuteliseacutees du BIT selon lesquelles le taux de jeunes femmes NEET est tregraves leacutegegraverement infeacuterieur agrave celui des jeunes hommes agrave Madagascar en 2020 Mais lagrave encore les donneacutees reacuteelles les plus reacutecentes (2012 et 2015) donnent agrave penser que le taux de jeunes femmes NEET excegravede celui des jeunes hommes

20 Qui comprend elle-mecircme tous les jeunes qui nont pas demploi qui sont au chocircmage ou souhaiteraient travailler mais qui en raison de la situation dans le pays ne peuvent chercher activement un emploi ont une disponibiliteacute limiteacutee voire les deux

Dans tous les pays africains le taux de jeunes femmes NEET deacutepasse celui des jeunes hommes au niveau national (Figure 39)19

La surrepreacutesentation des jeunes femmes dans le groupe des NEET se reflegravete eacutegalement dans les taux de sous-emploi de la main-drsquoœuvre notam-ment lrsquoindice LU3 qui comprend les personnes sans emploi et la main-drsquoœuvre potentielle20 Toutefois il est inteacuteressant de noter que contrai-rement agrave la situation qui preacutevaut dans le groupe des NEET les dispariteacutes de genre en ce qui concerne le sous-emploi de la main-drsquoœuvre sont plus prononceacutees en Afrique que dans le monde (ratios femmeshommes 12 et 11) A lrsquoeacutevidence la surrepreacutesentation des jeunes femmes afri-caines parmi les NEET ne saurait srsquoexpliquer par le grand nombre de jeunes femmes qui par hypo-thegravese ne souhaiteraient pas travailler

28 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

324 Lrsquoenjeu fondamental la qualiteacute de lrsquoemploiOn peut affirmer que la qualiteacute des emplois disponibles est la principale difficulteacute que ren-contrent les jeunes Africains dans leur recherche drsquoemploi En drsquoautres termes le problegraveme de lrsquoemploi pour les jeunes en Afrique nrsquoest pas tant lrsquoabsence de travail en soi que les possibiliteacutes de travail deacutecent Comme on lrsquoa deacutejagrave deacutemontreacute les taux de chocircmage des jeunes et de NEET ne sont pas particuliegraverement eacuteleveacutes en Afrique bien qursquoelle soit une des reacutegions les plus pauvres du monde si lrsquoon srsquoen tient au PIB par habitant (PPA) En effet comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment les taux de chocircmage des jeunes les plus eacuteleveacutes du continent sont observeacutes dans certains pays ougrave les revenus sont acceptable et il existe une forte correacutelation positive entre le revenu moyen

21 Ici comme pour les autres indicateurs nous adoptons lapproche normaliseacutee de lOIT Lemploi informel fait reacutefeacuterence agrave laquotoutes les modaliteacutes demploi qui noffrent pas aux individus une protection juridique ou sociale par leur travail les laissant ainsi exposeacutes au risque eacuteconomiqueraquo Cette deacutefinition inclut agrave la fois les travailleurs employeacutes de lrsquoeacuteconomie informelle et ceux qui ont un emploi informel hors de lrsquoeacuteconomie informelle (BIT 2013) Selon une deacutefinition plus deacutetailleacutee lemploi informel comprend a) les travailleurs salarieacutes occupant des laquoemplois informelsraquo cest-agrave-dire des emplois sans droit agrave la seacutecuriteacute sociale sans congeacutes annuels payeacutes ou congeacutes de maladie payeacutes b) les travailleurs salarieacutes dune entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes c) les travailleurs agrave leur propre compte dans une entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes d) les employeurs dune entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes et e) les travailleurs contribuant agrave une entreprise familiale Nous faisons eacutegalement la distinction entre lemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle et les emplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelle Les sous-cateacutegories b) agrave d) sont utiliseacutees pour calculer laquolrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelleraquo la sous-cateacutegorie a) concerne les laquoemplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelleraquo et la sous-cateacutegorie e) peut entrer dans lun ou lautre groupe selon le statut de lentreprise qui embauche le collaborateur (Elder et Koneacute 2014)

22 Nous examinons ci-apregraves lemploi des jeunes en fonction de lrsquoexpeacuterience professionnelle des personnes acircgeacutees de 15 agrave 29 ans La deacutefinition eacutelargie est logique lorsquon parle des jeunes travailleurs (par opposition aux jeunes dans leur ensemble) puisque compte tenu de laugmentation du niveau dinstruction sur le continent un nombre croissant de jeunes Africains qui poursuivent leurs eacutetudes jusquau niveau tertiaire nentreront pas sur le marcheacute du travail avant davoir (presque) atteint 25 ans Ninclure que les diplocircmeacutes de lenseignement supeacuterieur pourrait donner une image trompeuse notamment quant agrave lrsquoincidence de linstruction

et les taux de chocircmage des jeunes et de NEET au niveau national

En tout eacutetat de cause il apparaicirct clairement que globalement les pays africains souffrent parti-culiegraverement de la mauvaise qualiteacute des emplois Comme indiqueacute preacuteceacutedemment le pheacutenomegravene des travailleurs pauvres est surtout prononceacute chez les jeunes Africains En outre les taux eacuteleveacutes drsquoemploi informel chez les jeunes constituent une deuxiegraveme caracteacuteristique de la mauvaise qualiteacute des emplois sur le continent (Figure 311) Selon les derniegraveres estimations disponibles (BIT 2018b) 95 des jeunes travailleurs africains occupent un emploi informel21

En approfondissant lrsquoanalyse et en eacutelargissant la deacutefinition de la jeunesse pour y inclure les per-sonnes acircgeacutees de 15 agrave 29 ans22 on peut obser-ver les caracteacuteristiques de lrsquoemploi informel en

Note Cette figure preacutesente les taux drsquoemplois informels pour les jeunes dans diffeacuterentes reacutegions et pour les jeunes et les adultes en Afrique

Source BIT (2018b)

X Figure 311 Taux drsquoemplois informels diffeacuterentes reacutegions jeunes (15-24 ans) travailleurs adultes anneacutee la plus reacutecente ()

Jeunes

Adultes

100

60

80

70

90

50

20

30

10

40

0MondeEtats arabes Asie

et PacifiqueEurope et

Asie centraleAfrique Ameacuteriques

828

949

611

851

218

357404

462

671

863

587

771

29Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente les deux grandes cateacutegories drsquoemploi informel (et leur somme) en pourcentage de lrsquoemploi total des jeunes (par tranches drsquoacircge) Pour plus de deacutetails concernant les Enquecirctes sur la transition de lrsquoeacutecole au travail (SWTS) utiliseacutees ici et la maniegravere dont les donneacutees ont eacuteteacute regroupeacutees pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Pays concerneacutes Beacutenin Congo Egypte Libeacuteria Madagascar Malawi Sierra Leone Reacutepublique-Unie de Tanzanie Togo Tunisie Ouganda et Zambie

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

Note Cette figure preacutesente la part (en ) des diffeacuterentes formes drsquoemploi des jeunes hommes et femmes (15-29 ans) entre 2006 et 2016 (ou les anneacutees les plus proches) Le travail indeacutependant comprend les travailleurs agrave leur compte et les travailleurs familiaux collaborant agrave une entreprise familiale Cette figure concerne 14 pays Afrique du Sud Angola Cameroun Reacutepublique deacutemocratique du Congo Egypte Ethiopie Ghana Cocircte drsquoIvoire Mozambique Nigeacuteria Ouganda Reacutepublique-Unie de Tanzanie Tunisie et Zambie

Source Calculs des auteurs baseacutes sur les Enquecircte nationales sur la main-drsquoœuvre base de micro-donneacutees du BIT

X Figure 312 Taux des diffeacuterents types drsquoemploi informel pays africains choisis hommes et femmes (15-29 ans)

X Figure 313 Statut professionnel par genre pays africains choisis jeunes travailleurs africains (15-29 ans) 2006 et 2016

Emploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle

Emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle

100

80

90

70

60

50

40

30

20

10

015ndash19 15ndash19

Femmes Hommes

25ndash29 25ndash2920ndash24 20ndash24

767

180

703

218

727

178

592

249

717

203

658

245

90

80

70

60

50

40

30

20

10

02005 20052005 20052005 2005

FemaleMale

Employeacutes EmployeacutesEmployeurs EmployeursTravailleurs agrave leur compte

et travailleurs familiaux

collaborant agrave une entreprise

familiale

Travailleurs agrave leur compte

et travailleurs familiaux

collaborant agrave une entreprise

familiale

2015 20152015 20152015 2015

312

29

659

170

08

822

317

27

656

217

18

765

Part

de

lrsquoem

ploi

des

jeun

es

selo

n le

gen

re (

)

30 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Afrique et ses variations en fonction de lrsquoacircge et du genre De maniegravere geacuteneacuterale lrsquoemploi informel peut se diviser en deux cateacutegories a) lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle b) lrsquoemploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle En Afrique lrsquoemploi informel des jeunes est tregraves majoritairement concentreacute dans lrsquoeacuteconomie informelle Ailleurs dans le monde il se reacutepartit plus eacutegalement entre lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle et lrsquoemploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle Au niveau mondial le taux drsquoemploi informel des jeunes diminue fortement agrave mesure qursquoils avancent en acircge (OrsquoHiggins 2017) En revanche dans les 12 pays africains viseacutes dans les enquecirctes de lrsquoOIT sur la transition eacutecole-travail (SWTS)23 la baisse tendancielle de lrsquoemploi informel avec lrsquoacircge est beaucoup moins marqueacutee (Figure 312)

Une image semblable se deacutegage de lrsquoanalyse du groupe des travailleurs agrave leur propre compte (par opposition aux salarieacutes) et notamment les autoentrepreneurs et les travailleurs familiaux collaborant agrave une entreprise familiale Une nette majoriteacute de jeunes Africains ayant un emploi fait partie du premier groupe (Figure 313) Globalement la situation de lrsquoemploi des jeunes

23 wwwiloorgemploymentareasyouth-employmentwork-for-youthWCMS_191853lang--enindexhtm

Africains nrsquoa pas beaucoup eacutevolueacute depuis 2005 contrairement agrave la tendance mondiale agrave savoir un nombre important de personnes qui deacutelaissent le travail agrave leur compte au profit du salariat et ce tant dans les eacuteconomies eacutemergentes que les pays en deacuteveloppement (BIT 2017) Un autre pheacute-nomegravene positif est observable soit une baisse conseacutequente de la proportion de jeunes femmes exerccedilant une activiteacute indeacutependante Ainsi les dispariteacutes de genre ont reculeacute durant la derniegravere deacutecennie avec une augmentation significative du pourcentage de jeunes femmes occupant un emploi salarieacute qui est passeacute de 17 agrave 217 entre 2005 et 2015 Toutefois les dispariteacutes de genre restent importantes le taux drsquoemploi salarieacute des jeunes femmes (217 ) reste infeacuterieur de 10 points de pourcentage agrave celui de leurs homo-logues masculins (317 )

La progression du salariat chez les jeunes ne leur a toutefois pas apporteacute une plus grande seacutecuriteacute drsquoemploi puisqursquoelle reacutesulte essentiellement de la progression de lrsquoemploi salarieacute informel et de lrsquoemploi formel temporaire plutocirct que drsquoune aug-mentation du nombre drsquoemplois reacuteguliers avec des contrats agrave dureacutee indeacutetermineacutee (Figure 314)

Note Cette figure indique lrsquoeacutevolution en points de pourcentage des diffeacuterents statuts contractuels entre 2006 et 2016 ou les anneacutees les plus proches pour lesquelles on dispose de donneacutees pour les jeunes (15-29 ans) Les cateacutegories correspondent globalement agrave la classification normaliseacutee de lrsquoOIT sur le statut professionnel Toutefois a) les salarieacutes sont reacutepartis en trois cateacutegories selon leur statut contractuel i) les salarieacutes permanents qui ont un contrat eacutecrit et sont engageacutes pour une dureacutee indeacutetermineacutee ii) les salarieacutes temporaires qui ont un contrat eacutecrit et sont engageacutes pour une dureacutee deacutetermineacutee iii) les salarieacutes sans contrat qui nrsquoont pas de contrat eacutecrit et b) les travailleurs agrave leur compte comprennent eacutegalement les employeurs

Source Calculs des auteurs fondeacutes sur les Enquecirctes nationales sur la main-drsquoœuvre base de micro-donneacutees du BIT

X Figure 314 Evolution du statut contractuel des jeunes travailleurs Afrique 2006-2016

Employeacutes permanents

Employeacutes temporaires

Employeacutes sans contrat

Travailleurs agrave leur compte

Travailleurs familiaux collaborant agrave lrsquoentreprise familiale

20

10

15

5

ndash5

ndash10

ndash15

ndash20

0

ndash25

Egypte Zambie RDCAfrique du Sud

Tanzanie Ghana

Varia

tion

(en

) s

elon

lrsquoacircge

31Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

33 Probleacutematiques et analyse331 Dans quels secteurs les jeunes travaillent-ils Lrsquoinsertion reacuteussie des jeunes sur le marcheacute du travail deacutepend en partie des secteurs drsquoactiviteacute qui offrent des emplois Lrsquoanalyse de lrsquoeacutevolution intervenue dans ce domaine durant la derniegravere deacutecennie permet de mieux cerner les secteurs susceptibles drsquooffrir des emplois aux jeunes (15-29 ans) dans un proche avenir Plusieurs facteurs influencent lrsquoeacutevolution potentielle des divers sec-teurs drsquoactiviteacute et les emplois qursquoils pourront offrir notamment les politiques macroeacuteconomiques et sectorielles les compeacutetences et qualifications des personnes concerneacutees les interventions poli-tiques et lrsquoaccegraves aux marcheacutes (Salazar-Xirinachs Nuumlbler et Kozul-Wright 2014) nous examinons certains de ces facteurs en deacutetail ci-apregraves

Si les perspectives drsquoemploi pour les jeunes se sont ameacutelioreacutees quoique modestement dans le secteur du bacirctiment et le secteur tertiaire lrsquoagri-culture reste le principal pourvoyeur drsquoemplois pour les jeunes comme pour les adultes en Afrique (Figure 315) Durant la derniegravere deacutecen-nie le secteur du bacirctiment a embaucheacute plus de jeunes (deux points de pourcentage) Toutefois peu drsquoeacuteleacutements concrets permettent de conclure que les autres secteurs notamment ceux agrave forte valeur ajouteacutee commencent agrave en recruter beau-coup plus A ce jour ce sont essentiellement les adultes et beaucoup moins les jeunes qui ont tendance agrave deacutelaisser le secteur agricole pour se tourner vers drsquoautres activiteacutes agrave plus forte valeur ajouteacutee

Les perspectives drsquoemploi hors du secteur agri-cole pour les jeunes Africains sont tregraves modestes si on les compare aux tendances observeacutees par exemple en Asie et dans le Pacifique la part des

Note Cette figure preacutesente quelques estimations relatives agrave lrsquoAfrique a) nombre de travailleurs ( jeunes et adultes) employeacutes dans chaque secteur en pourcentage de lrsquoemploi total en 2016 (ou lrsquoanneacutee la plus proche) b) variation en entre 2006 et 2016 (ou les anneacutees les plus proches pour lesquelles des donneacutees existent) de la part des jeunes travailleurs (15-29 ans) dans chaque secteur c) variation en entre une anneacutee preacuteceacutedant la crise financiegravere (vers 2006) et lrsquoanneacutee la plus reacutecente pour laquelle des donneacutees sur la part drsquoemploi des adultes (30-64 ans) existent pour le secteur drsquoactiviteacute concerneacute Ces donneacutees concernent 14 pays Angola Cameroun Reacutepublique deacutemocratique du Congo Egypte Ethiopie Ghana Cocircte drsquoIvoire Mozambique Nigeacuteria Afrique du Sud Reacutepublique-Unie de Tanzanie Tunisie Ouganda et Zambie

Source Base de micro-donneacutees sur la population active v15 et calculs de lrsquoauteur

X Figure 315 Parts de lrsquoemploi et eacutevolution de la distribution des jeunes et des adultes par secteur Afrique 2006 et 2016

Part de lrsquoemploi (anneacutee la plus reacutecente) Variation (en ) adultes Variation (en ) jeunes

Agriculture

Afrique (14 pays)

Secteur secondaire

Bacirctiment

Transports et communication

Commerce hocirctellerie et restauration

Intermeacutediation financiegravere

Activiteacutes immobiliegraveres et commerciales

Administration publique

Education

Santeacute

Autres services

420ndash4 ndash2ndash6ndash8ndash1050403020100

32 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

jeunes travailleurs employeacutes dans lrsquoagriculture a chuteacute de moins de quatre points de pourcen-tage en Afrique entre 2006 et 2016 alors qursquoelle a reculeacute de 17 points de pourcentage dans la reacutegion Asie-Pacifique durant la mecircme peacuteriode On peut deacutecrire la situation autrement en chiffres absolus la population jeune (15-29 ans) a augmenteacute de 224 entre 2005 et 2015 en Afrique mais le nombre drsquoemplois non agricoles nrsquoa augmenteacute que de 56 24 Autrement dit la croissance de lrsquoemploi non agricole en Afrique ne suit pas la progression drsquoune population jeune en pleine expansion

Comme mentionneacute preacuteceacutedemment une nom-breuse population jeune est une potentielle res-source qui toutefois peut exercer des pressions sur le marcheacute du travail agrave court terme Dans des eacuteconomies ougrave les possibiliteacutes drsquoemploi hors de lrsquoagriculture nrsquoaugmentent que lentement lrsquoarri-veacutee de nombreux jeunes sur le marcheacute du travail peut cantonner un grand nombre drsquoentre eux dans des emplois agricoles faiblement produc-tifs ce qui freine la productiviteacute et la croissance eacuteconomique

332 Le rocircle des systegravemes drsquoenseignement et de formationToute strateacutegie de promotion drsquoemplois de qualiteacute pour les jeunes doit ecirctre axeacutee sur deux preacutemisses fondamentales la stabiliteacute macro-eacuteconomique et politique et des infrastructures adeacutequates25 Ces strateacutegies ne sauraient srsquoappuyer uniquement sur des mesures drsquooffre visant exclusivement agrave ameacute-liorer les compeacutetences des jeunes actifs Si les conditions de base permettant la creacuteation drsquoem-plois de qualiteacute et stimulant la croissance eacuteco-nomique ne sont pas reacuteunies mecircme les jeunes tregraves qualifieacutes ne trouveront pas sur le marcheacute des postes ougrave ils pourront exercer leurs talents En effet selon le Chapitre 4 de la derniegravere eacutedition du rapport Tendances Mondiales de lrsquoEmploi des Jeunes (BIT 2020) les diplocircmeacutes de lrsquoenseignement supeacuterieur seraient trop nombreux dans quelques pays africains (et certains autres pays) ce qui a entraicircneacute une baisse du retour espeacutereacute sur eacutetudes supeacuterieures pendant la derniegravere deacutecennie26

24 Calculs de lauteur base de micro-donneacutees du BIT

25 Monga Shimeles et Woldemichael (2019) ont reacutecemment souligneacute limportance du deacuteveloppement des infrastructures

26 De mecircme en Afrique on ne constate pas de correacutelation nette entre la baisse du taux de NEET et le niveau drsquoinstruction comme cest geacuteneacuteralement le cas dans dautres reacutegions (BIT 2020 chapitre 4)

27 Le laquotaux demploiraquo est deacutefini ici comme le ratio emploipopulation (et non le ratio emploimain-dœuvre parfois utiliseacute)

Toutefois il ne fait aucun doute que les deacuteficits de compeacutetences et plus geacuteneacuteralement les ques-tions relatives aux niveaux drsquoinstruction et de for-mation sont drsquoune importance capitale agrave plusieurs eacutegards le niveau geacuteneacuteral de preacuteparation agrave la vie active lrsquoadeacutequation des compeacutetences acquises gracircce agrave lrsquoenseignement et agrave la formation les com-peacutetences exigeacutees par les entreprises et le point de vue des jeunes agrave la recherche drsquoun travail deacutecent Un niveau drsquoinstruction plus eacuteleveacute et de meilleure qualiteacute permet drsquoacceacuteder agrave de meilleurs emplois Pour les jeunes peu qualifieacutes le deacuteficit eacuteducatif constitue un obstacle majeur agrave la recherche drsquoun travail deacutecent (AfDB et al 2012)

Cependant la nature de la correacutelation entre le niveau drsquoinstruction et le chocircmage peut ecirctre trompeuse En Afrique le plus souvent le taux de chocircmage est eacuteleveacute dans le groupe des personnes ayant un bon niveau drsquoinstruction essentielle-ment pour deux raisons a) il existe une correacute-lation positive entre le revenu familial et le taux de scolarisation et b) en moyenne les jeunes plus instruits veulent ndash et peuvent ndash attendre plus longtemps avant drsquoaccepter un emploi De toute eacutevidence cet angle drsquoanalyse est trompeur lorsqursquoon lrsquoapplique agrave lrsquoemploi car on pourrait ecirctre tenteacute de voir un lien de causaliteacute entre lrsquoaugmen-tation des taux drsquoemploi et de chocircmage drsquoune part et le niveau drsquoinstruction de lrsquoautre27 En reacutealiteacute le taux drsquoactiviteacute augmente en fonction du niveau drsquoinstruction indeacutependamment du fait que les jeunes concerneacutes trouvent ou non un emploi ceux qui ont un bon niveau drsquoinstruction sont (relativement) plus susceptibles drsquoecirctre actifs sur le marcheacute du travail mais drsquoecirctre chocircmeurs car en moyenne ils sont issus de familles jouis-sant de meilleurs revenus et peuvent donc se permettre de prolonger leur recherche drsquoemploi (voir alineacutea a ci-dessus) ce que ne peuvent faire les jeunes financiegraverement moins aiseacutes Crsquoest donc le revenu plutocirct que le niveau drsquoinstruction en tant que tel qui accentue la correacutelation entre le taux de chocircmage et le niveau drsquoeacutetudes

Les mecircmes consideacuterations sont valables pour les comparaisons entre les pays Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il existe une forte correacutelation po-sitive entre le taux de chocircmage des jeunes (et des adultes) et le PIB par habitant (PPA) Dans les pays

33Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

agrave PPA eacuteleveacute le taux de chocircmage est en moyenne plus eacuteleveacute Cela ne signifie eacutevidemment pas que les pays jouissant drsquoun PPA plus eacuteleveacute offrent moins de perspectives drsquoemploi mais plutocirct que les jeunes de ces pays en moyenne peuvent se permettre de prolonger leur recherche drsquoemploi afin drsquoen trouver un qui correspond mieux agrave leurs aspirations ce qui pousse meacutecaniquement le taux de chocircmage agrave la hausse En revanche il est clair qursquoun meilleur niveau drsquoinstruction facilite lrsquoaccegraves agrave des emplois de meilleure qualiteacute Le deacuteseacutequilibre eacuteducatif peut eacutevidemment jouer un rocircle ici et comme on lrsquoa deacutejagrave noteacute crsquoest certaine-ment le cas en Afrique Toutefois ce nrsquoest pas le principal facteur qui explique la correacutelation positive entre le niveau drsquoinstruction et le taux de chocircmage28

Les taux de scolarisation et les niveaux drsquoins-truction ont notablement augmenteacute en Afrique subsaharienne au cours des derniegraveres anneacutees Crsquoest le reacutesultat drsquoinvestissements substantiels de la part des gouvernements mais aussi de la reacutealisation des Objectifs du Milleacutenaire pour le Deacuteveloppement (OMD) puis des ODD qui en ont pris le relais Ainsi le taux drsquoalphabeacutetisation des jeunes en Afrique subsaharienne est passeacute de 659 agrave 754 entre 2000 et 2017 Ce taux reste bien infeacuterieur agrave la moyenne mondiale (914 ) mais repreacutesente une ameacutelioration significative (UNESCO 2019 Tableau 131 p 180) Neacuteanmoins les niveaux drsquoinstruction en Afrique restent infeacute-rieurs aux normes internationales les trois pays africains (Afrique du Sud Egypte et Maroc) qui ont participeacute en 2016 agrave lrsquoEtude internationale sur les progregraves de la maicirctrise de la lecture (PIRLS) sont les trois pays les moins bien classeacutes du compara-tif Ces trois mecircmes pays ont obtenu des reacutesultats marginalement meilleurs dans le cadre de lrsquoEtude TIMSS de 2015 sur les reacutesultats en sciences et en matheacutematiques29

En outre la forte correacutelation entre le domaine drsquoeacutetudes et les taux de chocircmage et drsquoemploi donne agrave penser que lrsquoinadeacutequation entre la discipline eacutetudieacutee et les emplois offerts sur le marcheacute du travail influe fortement sur le taux de chocircmage notamment dans les pays deacuteveloppeacutes (BAD et al 2012) Selon des recherches reacutecentes du BIT (BIT 2020) cette inadeacutequation au niveau de lrsquoenseignement supeacuterieur a un impact neacutegatif

28 Concregravetement cela ne devient eacutevident que si lon prend en compte les laquojeunes plus acircgeacutesraquo (entre 25 et 29 ans) ou les adultes dans leur ensemble puisque la plupart des jeunes de 15 agrave 24 ans qui complegraveteront un cycle tertiaire sont encore eacutetudiants agrave cet acircge

29 Voir httpstimssandpirlsbcedu [consulteacute le 24 avril 2019]

30 Voir httphdrundporgen2018-update

dans les pays agrave revenu faibleintermeacutediaire ce qui srsquoest traduit durant la derniegravere deacutecennie par une baisse du retour espeacutereacute sur eacutetudes y compris en Afrique

Les jeunes Africains sont donc confronteacutes agrave une triple difficulteacute en ce qui concerne lrsquoemploi a) le taux de scolarisation srsquoameacuteliore en Afrique mais reste faible par rapport aux normes internatio-nales b) les informations disponibles sur les indicateurs internationaux de reacuteussite scolaire laissent penser que la qualiteacute de lrsquoenseignement est relativement peu acceptable en Afrique et c) lrsquoinadeacutequation des compeacutetences est eacutegale-ment source de problegravemes dans les eacuteconomies africaines les plus deacuteveloppeacutees et aux niveaux drsquoinstruction supeacuterieurs

Les donneacutees sur les niveaux drsquoinstruction figurant dans le document du PNUD Indices et indica-teurs de deacuteveloppement humain 2018 mise agrave jour statistique30 donnent eacutegalement agrave penser que les eacutecarts intergeacuteneacuterationnels en matiegravere drsquoenseignement sont particuliegraverement prononceacutes en Afrique bien qursquoils aient sensiblement diminueacute au cours des 20 derniegraveres anneacutees dans la quasi-totaliteacute des pays du continent La situation est plus seacuterieuse dans les pays les moins avanceacutes de la reacutegion (p ex Reacutepublique centrafricaine Cocircte drsquoIvoire Niger et Guineacutee) ougrave le principal obstacle est lrsquoaccegraves agrave lrsquoenseignement primaire car une fois scolariseacutees les filles semblent reacuteussir aussi bien que les garccedilons Il convient de noter que les dis-pariteacutes de genre dans lrsquoaccegraves aux eacutetudes ont eacuteteacute eacutelimineacutees dans certaines eacuteconomies plus deacuteve-loppeacutees du continent par exemple en Gambie au Ghana au Malawi en Mauritanie en Ouganda et au Seacuteneacutegal Lrsquoeacuteradication des dispariteacutes de genre dans le domaine de lrsquoenseignement ne signifie pas qursquoelles ont eacuteteacute eacutelimineacutees dans tous les domaines mais il srsquoagit incontestablement drsquoune avanceacutee

333 Approfondir lrsquoanalyse les Tenants et aboutissants de lrsquoinformaliteacuteEtant donneacute la preacutedominance de lrsquoemploi infor-mel chez les jeunes en Afrique il est drsquoautant plus important drsquoidentifier exactement les groupes

34 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

concerneacutes et drsquoen analyser les causes Autrement dit quels sont les facteurs caracteacuteristiques et attributs qui poussent (ou tirent) les jeunes vers lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle ou vers les emplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelle Dans cette section nous examinons les facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi informel et leur impor-tance relative

Nous avons deacutejagrave vu que lrsquoemploi informel en Afrique diminue bien que modestement avec lrsquoacircge Cela confirme dans une certaine mesure lrsquoideacutee que la sortie de lrsquoinformaliteacute est relative-ment courante Pour le dire autrement mecircme si geacuteneacuteralement lrsquoemploi informel entrave la reacuteussite socio-eacuteconomique il pourrait srsquoagir drsquoun pheacutenomegravene largement transitoire pour la plupart des jeunes Toutefois lrsquoexemple de lrsquoAfrique nrsquoeacutetaye pas cette hypothegravese31 le recul de lrsquoinformaliteacute avec lrsquoacircge y est tregraves modeste et lrsquoinformaliteacute concerne surtout les jeunes les moins instruits de sorte que la baisse du taux drsquoinformaliteacute est clairement correacuteleacutee agrave lrsquoeacuteleacutevation du niveau drsquoinstruction (Figure 316) Par ailleurs on constate une tendance de fond dans les types drsquoinformaliteacute soit un mouvement de lrsquoemploi dans

31 Les donneacutees mondiales ne sont pas plus concluantes Voir OHiggins 2017 chapitre 7

lrsquoeacuteconomie informelle vers lrsquoemploi informel (sala-rieacute) dans lrsquoeacuteconomie formelle Une autre observa-tion importante est que en moyenne les jeunes qui ont un bon niveau drsquoinstruction entrent sur le marcheacute du travail agrave un acircge plus avanceacute que ceux qui ont arrecircteacute drsquoeacutetudier plus tocirct Ainsi la baisse de lrsquoinformaliteacute lieacutee agrave lrsquoacircge et au niveau drsquoinstruc-tion corrobore lrsquoideacutee qursquoun fort pourcentage des jeunes peu qualifieacutes qui entrent relativement tocirct sur le marcheacute du travail ont tendance agrave srsquoorienter vers lrsquoeacuteconomie informelle (et agrave y rester) contrai-rement agrave ceux qui y entrent agrave un acircge plus avanceacute avec un meilleur niveau drsquoinstruction

La faible relation inverse entre lrsquoacircge et lrsquoinformaliteacute srsquoexplique donc en grande partie par lrsquoentreacutee tar-dive sur le marcheacute du travail des jeunes (posseacutedant un meilleur niveau drsquoinstruction) qui sont moins susceptibles drsquoentrer dans lrsquoeacuteconomie informelle plutocirct que par la tendance des jeunes agrave inteacutegrer lrsquoeacuteconomie formelle agrave mesure qursquoils avancent en acircge La Figure 317 qui preacutesente les taux drsquoemploi informel selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction tend agrave corroborer cette hypothegravese Plus preacuteciseacute-ment cette figure permet drsquoaffiner les conclusions concernant la correacutelation entre lrsquoacircge le niveau

Note Cette figure preacutesente les deux grandes cateacutegories drsquoemplois informels (et leur somme) en pourcentage de lrsquoemploi total des jeunes par niveau drsquoinstruction Pour plus de deacutetails sur les donneacutees SWTS (Etude sur la transition de lrsquoeacutecole agrave la vie active) et les meacutethodes em-ployeacutees pour les regrouper afin drsquoen tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Lrsquoeacutetude porte sur les pays suiv-ants Beacutenin Congo Egypte Libeacuteria Madagascar Malawi Sierra Leone Reacutepublique-Unie de Tanzanie Togo Tunisie Ouganda et Zambie

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

X Figure 316 Taux drsquoemploi informel des jeunes (15-29 ans) Afrique selon le niveau drsquoinstruction ()

Emploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle

Emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle

100

80

90

70

60

50

40

30

20

10

0Aucune scolariteacute

Aucune scolariteacute

Jeunes femmes Jeunes hommes

Etudes secondaires

Etudes secondaires

Etudes post-

second- aires

Etudes post-

second- aires

Etudes primaires

Etudes primaires

923

56

734

115

729

186

580

259

852

78

717

166

368

451

336

376

35Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

drsquoinstruction et lrsquoemploi informel Premiegraverement en fonction de lrsquoacircge la probabiliteacute drsquoecirctre employeacute dans lrsquoeacuteconomie informelle diminue fortement avec le niveau drsquoinstruction comme lrsquoindique eacutegalement la Figure 315 Deuxiegravemement plus le niveau drsquoins-truction est eacuteleveacute plus la probabiliteacute drsquoinformaliteacute diminue avec lrsquoacircge Pour les jeunes qui nrsquoont pas acheveacute le cycle drsquoenseignement primaire le taux drsquoinformaliteacute ne diminue guegravere voire pas du tout avec lrsquoacircge il diminue leacutegegraverement pour ceux qui ont acheveacute leurs eacutetudes primaires et la courbe devient nettement plus verticale pour ceux qui ont termineacute leurs eacutetudes secondaires et agrave fortiori ceux qui ont fait des eacutetudes supeacuterieures Cela signifie que lrsquoinformaliteacute est un eacutetat quasi-permanent pour les jeunes Africains peu instruits alors que ceux qui occupent un emploi informel apregraves avoir acheveacute un cycle drsquoenseignement secondaire ou tertiaire sont beaucoup plus susceptibles de reacuteussir la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle Deux raisons expliquent cet eacutetat de fait a) les personnes ayant suivi au moins des eacutetudes secondaires sont beau-coup moins susceptibles drsquooccuper un emploi infor-mel apregraves avoir obtenu leur diplocircme et b) leurs chances de trouver un emploi formel srsquoameacuteliorent continuellement apregraves lrsquoobtention du diplocircme

Les jeunes peu scolariseacutes ont donc plus de diffi-culteacutes agrave reacuteussir la transition de lrsquoeacuteconomie infor-melle vers lrsquoeacuteconomie formelle Cette observation nrsquoest pas vraiment surprenante mais rappelle opportuneacutement qursquoil faut accorder une attention particuliegravere aux jeunes les plus susceptibles de rester en permanence dans un emploi informel agrave savoir les jeunes travailleurs peu instruits occu-peacutes dans lrsquoeacuteconomie informelle

Outre lrsquoinstruction drsquoautres facteurs expliquent eacutegalement pourquoi certaines personnes de-meurent dans lrsquoeacuteconomie informelle tout au long de leur jeunesse et en fait durant toute leur vie professionnelle Dans le cas de lrsquoAmeacuterique latine il a eacuteteacute avanceacute qursquoune mauvaise insertion initiale sur le marcheacute du travail est un obstacle difficile agrave surmonter par la suite et que cela vaut notam-ment pour les jeunes peu instruits (BIT 2015) laquoLe premier emploi et ses conditions de travail deacuteterminent en grande partie le type drsquoemploi et le parcours personnel des jeunes par la suite Un premier emploi formel et de qualiteacute avec de bonnes conditions de travail ameacuteliore drsquoau moins 50 les conditions de travail dans les emplois suivants Cet avantage srsquointensifie avec lrsquoacircgeraquo (Dema et al 2015 p 39)

Note Cette figure preacutesente les taux drsquoemploi informel (en ) de lrsquoemploi total des jeunes en fonction du niveau drsquoinstruction Pour plus de deacutetails sur les donneacutees SWTS (transition de lrsquoeacutecole agrave la vie active) les pays viseacutes et les meacutethodes employeacutees pour les agreacuteger dans lrsquoeacutetude afin drsquoen tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Ici eacutetant donneacute le degreacute eacuteleveacute de deacutesagreacutegation en ce qui concerne les tranches drsquoacircge et les niveaux drsquoinstruction les donneacutees sont pondeacutereacutees en moyenne sur trois ans le chiffre indiqueacute correspondant ainsi agrave la limite supeacuterieure par exemple le chiffre indiqueacute pour lrsquoacircge 17 correspond agrave la moyenne des acircges 15 16 et 17

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

X Figure 317 Taux drsquoemploi informel Afrique selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction ()

Scolariteacute informelle infeacuterieure au niveau primaire

Scolariteacute informelle niveau primaire

Scolariteacute informelle niveau secondaire

Scolariteacute informelle niveau tertiaire

100

90

95

80

75

7015 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29

85

36 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Pour mieux comprendre les facteurs deacutetermi-nants de lrsquoinformaliteacute de lrsquoemploi chez les jeunes nous examinerons maintenant quelques modegraveles micro-eacuteconomeacutetriques simples Comme le font penser les commentaires ci-dessus il importe drsquoexaminer si ndash et dans quelle mesure ndash un pre-mier emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle (par opposition agrave un premier emploi dans lrsquoeacutecono-mie formelle) deacutetermine la reacuteussite ulteacuterieure sur le marcheacute du travail Les enquecirctes SWTS contiennent des informations sur les anteacuteceacutedents professionnels et scolaires des reacutepondants mais malheureusement pas de donneacutees exhaustives sur les emplois formels ou informels occupeacutes avant lrsquoemploi actuel ndash sauf pour certains pays des renseignements sur le fait que la personne concerneacutee avait un contrat de travail dans son emploi anteacuterieur

Dans leur analyse de la situation du Peacuterou Cavero et Ruiz (2016) se sont demandeacute si le fait qursquoun jeune salarieacute soit titulaire drsquoun contrat formel pour son premier emploi eacutetait reacuteveacutelateur de la qualiteacute de son emploi actuel afin de mieux comprendre les facteurs lui permettant drsquoobtenir ulteacuterieure-ment un bon emploi (c-agrave-d un emploi formel plutocirct qursquoinformel)32 Bien que cette deacutemarche ne permette pas drsquoanalyser directement la question de lrsquoinformaliteacute persistante elle est tregraves reacuteveacutelatrice du contexte latino-ameacutericain Lrsquoeacutetude deacutemontre qursquoau Peacuterou le fait de deacutetenir un premier emploi laquoformelraquo deacutetermine dans une large mesure les perspectives drsquoemploi formel par la suite Plus preacuteciseacutement les auteurs constatent que le fait drsquoavoir eu un premier emploi formel augmente de 12 agrave 16 la probabiliteacute drsquoobtenir ulteacuterieurement un emploi formel33 ndash ce qui est consideacuterable

Srsquoagissant des pays africains viseacutes dans les en-quecirctes SWTS le Tableau 31 preacutesente les reacutesultats drsquoune analyse des facteurs deacuteterminants concer-nant 1) la probabiliteacute drsquoemploi pour la population active (colonnes 1-4) et 2) la probabiliteacute drsquooccu-per un emploi formel pour tous ceux qui ont un emploi (colonnes 5-8)

Lrsquoanalyse est ventileacutee par genre pour les jeunes Les reacutesultats sont preacutesenteacutes agrave la fois pour les 12 pays africains et agrave des fins de comparaison

32 Plus preacuteciseacutement un emploi de bonne qualiteacute est ici assimileacute agrave un emploi reacutegulier dans lrsquoeacuteconomie formelle Un premier emploi de bonne qualiteacute est deacutefini comme un premier emploi salarieacute avec un contrat En dautres termes pour ces auteurs le fait drsquoavoir un emploi salarieacute avec un contrat eacutequivaut agrave un premier emploi formel

33 Selon que le choix drsquoemploi fait partie ndash ou non ndash des variables prises en compte

34 Les ratios de vraisemblance reacutefutent lhypothegravese drsquoune absence drsquoeacutecart statistiquement significatif entre les paramegravetres estimatifs pour les hommes et femmes (Afrique et reste du monde) et par analogie pour les eacutecarts de paramegravetres entre les hommes et les femmes (Afrique et reste du monde) geacuteneacuteralement bien infeacuterieurs agrave - plt 0001 En dautres termes les tests statistiques confirment que la relation entre les variables explicatives et les variables deacutependantes (emploi et informaliteacute) diffegravere entre lAfrique et le reste du monde ainsi qursquoentre les hommes et les femmes

pour certains pays non africains (ci-apregraves laquoreste du monderaquo ou laquoRdMraquo) inclus dans lrsquoenquecircte SWTS34

Les principaux reacutesultats de la probabiliteacute esti-mative drsquoavoir un emploi (colonnes 1 amp 2 pour lrsquoAfrique et 3 amp 4 pour le reste du monde) ou un emploi formel (plutocirct qursquoun emploi infor-mel colonnes 5-8) appellent un certain nombre drsquoobservations Alors que dans le reste du monde la probabiliteacute de trouver un emploi augmente nettement ndash lrsquoinstruction jouant ici un rocircle plus important pour les femmes que pour les hommes ndash ce nrsquoest pas le cas en Afrique Si les jeunes femmes africaines titulaires drsquoun diplocircme de lrsquoenseignement supeacuterieur ont plus de chances de trouver un emploi ce nrsquoest pas le cas pour leurs homologues masculins dont les probabiliteacutes de trouver un emploi diminuent agrave mesure que leur niveau drsquoinstruction srsquoeacutelegraveve ce qui corrobore la correacutelation positive entre le niveau drsquoinstruction et les taux cumulatifs de chocircmage et de NEET commenteacutee plus haut Comme indiqueacute preacuteceacute-demment les paramegravetres de lrsquooffre pourraient constituer une explication plausible agrave cet eacutegard Drsquoautre part comme cela a eacuteteacute suggeacutereacute le niveau drsquoinstruction est deacuteterminant pour la qualiteacute de lrsquoemploi (colonnes 5-8) des jeunes Africains des deux sexes Les coefficients lieacutes agrave lrsquoenseignement supeacuterieur sont beaucoup plus eacuteleveacutes en Afrique que dans le reste du monde

De mecircme le fait de vivre en zone rurale aug-mente consideacuterablement les chances de trouver du travail en Afrique (mais pas dans le reste du monde) mais reacuteduit les possibiliteacutes de trouver un emploi formel (plutocirct qursquoinformel) tant en Afrique que dans le reste du monde ndash surtout en Afrique

Le plus important est peut-ecirctre que pour les jeunes des deux sexes en Afrique et dans le reste du monde le fait drsquoecirctre travailleur indeacutependant (plutocirct que salarieacute) degraves la fin de leurs eacutetudes augmente leurs chances de trouver un emploi par la suite (cateacutegories 1 agrave 4) mais reacuteduit la probabiliteacute de trouver ulteacuterieurement un emploi formel plutocirct qursquoun emploi informel (cateacutegories 5 agrave 8) Cependant lrsquoimpact drsquoun emploi autonome (preacutecaire) au deacutebut de la vie professionnelle est

37Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

X Tableau 31 Facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi et de lrsquoinformaliteacute jeunes Africains et du reste du monde (laquoRdMraquo)

Tous les types drsquoemploi amp NEET Emploi formel amp Emploi informel

(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)

Variables explicativesAfrique jeunes

femmes

Afrique jeunes

hommes

RdM jeunes

femmes

RdM jeunes

hommes

Afrique jeunes

femmes

Afrique jeunes

hommes

RdM jeunes

femmes

RdM jeunes

hommes

Etudes secondairesndash0127 ndash0088 0119 0078 0150 0347 0278 0240

(0030) (0033) (0026) (0027) (0055) (0044) (0053) (0034)

Etudes supeacuterieures0118 ndash0182 0497 0177 0891 0980 0697 0529

(0050) (0050) (0037) (0039) (0082) (0063) (0067) (0047)

Zone rurale0203 0128 -0030 0053 ndash0196 ndash0253 ndash0150 ndash0132

(0025) (0027) (0020) (0020) (0045) (0035) (0031) (0024)

Marieacute(e)ndash0262 0265 ndash0509 0184 ndash0077 0094 ndash0017 0072

(0026) (0038) (0021) (0025) (0047) (0043) (0030) (0026)

Tranche drsquoacircge 20-24 ans0146 0137 0157 0327 0042 ndash0031 0176 0188

(0031) (0035) (0028) (0026) (0056) (0048) (0062) (0043)

Tranche drsquoacircge 25-29 ans0295 0487 0392 0580 0133 0188 0213 0232

(0034) (0041) (0030) (0030) (0061) (0051) (0067) (0048)

Ln (dureacutee de lrsquoemploi en mois)ndash ndash ndash ndash ndash0037 ndash0019 0098 0084

(0011) (0009) (0012) (0010)

Premiegravere expeacuterience travailleur indeacutependant

0147 0119 0287 0274 ndash0350 ndash0033 ndash0433 ndash0259

(0037) (0036) (0034) (0033) (0053) (0042) (0046) (0032)

Premiegravere expeacuterience formationndash0221 ndash0235 ndash0353 ndash0247 ndash0185 0147 ndash0079 ndash0011

(0058) (0056) (0052) (0051) (0092) (0079) (0074) (0059)

Premiegravere expeacuterience NEETndash0760 ndash0769 ndash0972 ndash0898 ndash0389 ndash0013 ndash0100 0040

(0035) (0034) (0023) (0023) (0060) (0049) (0036) (0029)

Premiegravere expeacuterience AutreNDndash1336 ndash1218 ndash1957 ndash1932 ndash0576 ndash0086 ndash0142 0008

(0045) (0053) (0047) (0046) (0113) (0110) (0127) (0115)

Acircge agrave la fin des eacutetudesndash0002 ndash0019 ndash0002 ndash0016 ndash0036 ndash0046 0053 0060

(0003) (0003) (0004) (0004) (0005) (0004) (0007) (0005)

Observations 15 507 14 771 27 458 26 420 8 690 11 250 11 969 19 299

Effets fixespays Yes Yes Yes Yes Yes Yes Yes Yes

Probabiliteacute ndash7 658 ndash6 203 ndash12 535 ndash11 696 ndash2 244 ndash3 541 ndash5 548 ndash8 815

Test du chi2 5 179 5 340 9 688 9 281 4 483 5 684 3 161 5 608

Notes Ce tableau preacutesente les estimations Probit de deux modegraveles a) la probabiliteacute drsquoavoir un emploi (par opposition au statut de NEET) b) la probabiliteacute drsquooccuper un emploi formel (par opposition agrave un emploi informel) Les estimations sont fournies pour a) les pays africains compris dans lrsquoenquecircte SWTS (colonnes 1-2 et 5-6) et b) les pays non africains viseacutes dans lrsquoenquecircte SWTS (RdM colonnes 3-4 et 7-8) Ln signifie logarithme naturel Pour mieux illustrer lrsquoimportance relative des diverses variables en Afrique et dans le reste du monde (RdM) le Tableau indique les coefficients bruts plutocirct que les laquoeffets marginauxraquo souvent employeacutes Cela permet de mieux cerner lrsquoimportance relative des diffeacuterentes variables compte tenu des eacutecarts importants des probabiliteacutes de base entre les taux drsquoemploi et surtout les taux drsquoinformaliteacute en Afrique et dans le RdM (ainsi qursquoentre les jeunes femmes et les jeunes hommes) Pour plus de deacutetails sur lrsquoenquecircte les pays non africains inclus et la maniegravere dont les donneacutees des enquecirctes ont eacuteteacute regroupeacutees pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Les marges drsquoerreurs sont indiqueacutees entre parenthegraveses (plt001 plt005 plt01)

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

38 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

beaucoup plus prononceacute dans le reste du monde qursquoen Afrique

Autre eacuteleacutement capital lrsquoimpact de la dureacutee de lrsquoexpeacuterience professionnelle sur la recherche drsquoun emploi dans lrsquoeacuteconomie formelle (par opposition agrave lrsquoeacuteconomie informelle) est statistiquement signifi-catif et positif dans le reste du monde alors qursquoil est statistiquement significatif et neacutegatif pour les jeunes Africains ce qui traduit des dynamiques divergentes Dans le reste du monde la transition de lrsquoeacuteconomie informelle vers lrsquoeacuteconomie formelle deacutepend du temps passeacute dans un emploi alors qursquoen Afrique plus une personne travaille dans lrsquoeacuteconomie informelle plus elle risque drsquoy rester Une certaine prudence srsquoimpose donc lorsqursquoon interpregravete les coefficients appliqueacutes dans ce type de modegravele notamment en ce qui concerne les liens de causaliteacute preacutesumeacutes Toutefois les reacutesul-tats confirment qursquoil est plus difficile de srsquoextraire de lrsquoeacuteconomie informelle en Afrique que dans le reste du monde ce qui nrsquoest pas surprenant eacutetant donneacute la rareteacute relative des possibiliteacutes drsquoemploi formel sur le continent africain

En regravegle geacuteneacuterale sauf rares exceptions (p ex lrsquoincidence de la vie en zone rurale sur les perspectives drsquoemploi35) les coefficients sont beaucoup plus faibles en Afrique etou moins significatifs sur le plan statistique Globalement les reacutesultats semblent donc laisser penser que trouver un emploi notamment un laquobonraquo emploi (dans lrsquoeacuteconomie formelle) est un processus relativement arbitraire en Afrique par rapport agrave drsquoautres reacutegions La preacutedominance de lrsquoemploi informel sur le continent africain et la neacutecessiteacute de trouver un emploi (quel qursquoil soit) entre autres expliquent peut-ecirctre que drsquoautres facteurs pro-pices agrave lrsquoemploi sont moins deacuteterminants dans la reacutegion Cela reflegravete la nature systeacutemique de lrsquoinformaliteacute en Afrique ougrave les caracteacuteristiques individuelles sont beaucoup moins importantes

Mais qursquoen est-il des coucircts de lrsquoinformaliteacute sur le plan individuel Lrsquoun des aspects de cette ques-tion concerne la laquopeacutenaliteacute salarialeraquo subie par les personnes qui travaillent dans lrsquoeacuteconomie informelle Le Tableau 32 preacutesente les reacutesultats de simples reacutegressions laquoMinceacuteriennesraquo des salaires en fonction du niveau drsquoinstruction de lrsquoexpeacuterience et drsquoautres facteurs (principalement individuels) susceptibles drsquoinfluer sur les reve-

35 Facteur assez nettement endogegravene par ailleurs

36 Puisque dLn(Y)dX = (dYY)dX soit la variation en de Y associeacutee agrave la variable X La correacutelation est approximative puisque lrsquoajout dune variable muette (linformaliteacute en lrsquooccurrence) entraicircne une variation minime

nus On peut immeacutediatement observer que la peacutenaliteacute brute de lrsquoinformaliteacute est plus de deux fois supeacuterieure en Afrique que dans le reste du monde Interpreacuteteacute litteacuteralement le coefficient drsquoemploi informel (colonne 1) signifie que les jeunes travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle en Afrique ont en moyenne un salaire horaire de moitieacute infeacuterieur agrave celui des travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle alors que la proportion correspondante est de 75 dans drsquoautres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire36 En moyenne lrsquoeacutecart salarial entre les emplois informels et formels est plus important en Afrique que dans les autres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire Par conseacutequent si lrsquoon eacutevalue la probabiliteacute qursquoune personne trouve un emploi formel agrave un stade ulteacuterieur de sa vie professionnelle on observe eacutegalement que le deacutesavantage lieacute au fait drsquoavoir travailleacute agrave son compte au deacutebut de la vie active est plus prononceacute dans les pays en deacuteveloppement que dans les pays africains alors que crsquoest lrsquoinverse en ce qui concerne la laquopeacutenaliteacute salarialeraquo

Les deacutebats sur lrsquoimpact individuel de lrsquoinforma-liteacute sont eacutegalement pertinents ici parce que lrsquoinformaliteacute a des reacutepercussions beaucoup plus profondes agrave savoir qursquoelle entrave le deacuteveloppe-ment Lrsquoeacuteconomie informelle se compose geacuteneacute-ralement de petites entreprises improductives avec un faible potentiel de croissance et large-ment deacutecoupleacutees de lrsquoeacuteconomie formelle Ces entreprises agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre sont pour la plupart dirigeacutees par des micro-en-trepreneurs peu instruits et leur potentiel drsquointeacute-gration dans lrsquoeacuteconomie formelle est tregraves limiteacute (Elbadawi et Loayza 2008 Gatti et al 2011 La Porta et Shleifer 2008 2014) En outre pour un niveau donneacute de deacutepense publique un taux plus eacuteleveacute drsquoemploi informel implique une charge fis-cale plus eacuteleveacutee pour lrsquoeacuteconomie formelle ce qui peut freiner la creacuteation de nouvelles entreprises productives (dans lrsquoeacuteconomie formelle) ayant un potentiel de croissance ndash contrairement agrave celles de lrsquoeacuteconomie informelle En outre les travailleurs et les entreprises de lrsquoeacuteconomie informelle qui utilisent et congestionnent les infrastructures publiques ne contribuent pas aux recettes fiscales neacutecessaires pour les entretenir et les renouveler (Gatti et al 2011) Il nrsquoest donc pas surprenant que lrsquoinformaliteacute freine la croissance

39Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

X Table 32 Impact de lrsquoinformaliteacute sur les salaires horaires

Variables explicatives (1) (2) (3) (4)

Ln salaires 1 Afrique Ln salaires 1 RdM Ln salaires 2 Afrique Ln salaires 2 RdM

Etudes informellesndash0544 ndash0227 ndash0365 ndash0171

(0039) (0008) (0042) (0008)

Etudes secondaires 0097 0124

(0031) (0011)

Etudes supeacuterieures0374 0273

(0043) (0013)

Zone ruralendash0112 ndash0046

(0027) (0008)

Femmendash0384 ndash0206

(0029) (0008)

Marieacute(e)0067 0019

(0032) (0009)

Tranche drsquoacircge 20-24 ans0194 0096

(0040) (0014)

Tranche drsquoacircge 25-29 ans0337 0176

(0042) (0015)

Ln (dureacutee de lrsquoemploi en mois)0035 0021

(0008) (0003)

Premier emploi travailleur indeacutependant

ndash0081 0023

(0037) (0015)

Constante4470 4401 4120 4178

(0098) (0012) (0098) (0019)

Effets fixespays Yes Yes Yes Yes

Observations 4 858 18 607 4 858 18 607

R2 0197 0122 0269 0190

Notes Ce Tableau preacutesente les reacutesultats drsquoune reacutegression estimative effectueacutee selon la meacutethode des Moindres carreacutes ordinaires (MCO) portant sur les facteurs deacuteterminants (Ln) des salaires horaires dans 33 pays agrave revenu faibleintermeacutediaire eacutetudieacutes dans lrsquoenquecircte SWTS soit 12 pays africains et 21 pays non africains La ventilation par genre nrsquoest pas prise en compte en raison du faible volume de donneacutees eacutetayeacutees par des informations fiables sur les salaires laquoLnraquo signifie logarithme naturel Pour plus de deacutetails sur lrsquoenquecircte les pays viseacutes et la maniegravere dont les donneacutees ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans lrsquoenquecircte pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Deux variables sont prises en compte a) uniquement une variable muette drsquoinformaliteacute b) des informations geacuteneacuterales sur le niveau drsquoinstruction et lrsquoexpeacuterience professionnelle laquoLograquo signifie logarithme naturel Les marges drsquoerreur types sont indiqueacutees entre parenthegraveses ( plt001 plt005 plt01)

De maniegravere plus geacuteneacuterale lrsquoanalyse des colonnes 3 et 4 permet de constater que outre lrsquoinformaliteacute elle-mecircme lrsquoacircge le niveau drsquoinstruction la dureacutee de lrsquoexpeacuterience professionnelle et le genre ont un impact plus important sur la reacutemuneacuteration horaire des jeunes en Afrique que dans les autres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire couverts par les enquecirctes

40 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Cependant lrsquoemploi informel nrsquoest pas seulement lieacute au niveau de deacuteveloppement eacuteconomique et au potentiel de croissance drsquoun pays Les facteurs citeacutes preacuteceacutedemment qui lient informaliteacute et crois-sance expliquent en grande partie la correacutelation directe entre la taille de lrsquoeacuteconomie informelle et lrsquoineacutegaliteacute des revenus (Perry et al 2007 Loayza Serveacuten et Sugawara 2009)

Lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoenquecircte SWTS corro-bore la validiteacute de cette conclusion geacuteneacuterale pour les jeunes Africains Le Tableau 33 preacutesente les coefficients de Gini ndash mesure standard drsquoineacutegaliteacute ndash concernant les salaires des jeunes qui travaillent dans lrsquoeacuteconomie formelle et informelle en Afrique

Dans lrsquoensemble de lrsquoAfrique et pour tous les pays du continent viseacutes par lrsquoenquecircte SWTS ndash voire au niveau mondial ndash les ineacutegaliteacutes salariales sont plus prononceacutees dans lrsquoeacuteconomie informelle que dans lrsquoeacuteconomie formelle Ce constat geacuteneacuteral se confirme dans drsquoautres reacutegions (OrsquoHiggins 2017 chapitre 7) Cependant comme pour les dispari-teacutes salariales associeacutees agrave lrsquoeacuteconomie informelle lrsquoineacutegaliteacute induite par lrsquoinformaliteacute est plus impor-tante en Afrique qursquoailleurs Une fois encore cela ne constitue pas une surprise mais plutocirct une confirmation majeure et une raison suppleacutemen-taire de privileacutegier lrsquoameacutelioration de la qualiteacute des emplois et les politiques de formalisation de lrsquoemploi en Afrique

X Table 33 Coefficient de Gini ineacutegaliteacute salariale travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle et informelle

Travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle Travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle

Beacutenin 020 041

Congo 030 055

Egypte 028 030

Libeacuteria 018 050

Madagascar 027 036

Malawi 045 058

Sierra Leone 017 067

Tanzanie Reacutepublique-Unie de 048 055

Togo 030 064

Tunisie 014 027

Ouganda 031 047

Zambie 044 063

Afrique 035 049

Monde 025 036

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

41Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

4 Se projeter dans lavenir Quelques recommandations politiques

42 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

Les jeunes africains qui recherchent un travail deacutecent font face agrave des difficulteacutes consideacuterables Comme indiqueacute dans le preacutesent rapport le principal enjeu pour la plupart des jeunes Africains nrsquoest pas pour tant lrsquoabsence de travail mais plutocirct lrsquoaccegraves agrave un emploi deacutecent et de bonne qualiteacute De toute eacutevidence la qualiteacute des programmes drsquoenseignement et de formation neacutecessitent une refonte baseacutee sur lrsquooffre et la demande sur le marcheacute du travail Cependant les formations baseacutees sur lrsquooffre sont actuellement dominant et orientent trop souvent le deacutebat sur les politiques drsquoemploi des jeunes en Afrique Il srsquoagira deacutesormais de mieux eacutequilibrer les interventions fondeacutees sur lrsquooffre et la demande

La section qui suit approfondit certaines questions lieacutees aux modaliteacutes drsquointervention possibles

41 Traduire la croissance eacuteconomique en creacuteation demplois durables et deacutecents Pour le moment la croissance eacuteconomique ne stimule pas la croissance de lrsquoemploi Plus exac-tement les secteurs qui boostent le plus la crois-sance eacuteconomique ne sont pas neacutecessairement ceux qui creacuteent beaucoup plus drsquoemplois Crsquoest notamment le cas en Afrique ougrave la plupart des pays sont fortement tributaires des ressources naturelles qui leur procurent des revenus consi-deacuterables mais qui creacuteent peu drsquoemplois Si lrsquoon prend en compte toutes les entreprises pour lesquelles des donneacutees sont disponible sont dis-ponible le secteur secondaire creacutee 275 emplois pour chaque million de dollars drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) Pendant ce temps les secteur tertiaire (centres de services agrave la clien-tegravele) creacuteent 61 emplois et le secteur primaire (lrsquoextraction) creacutee seulement 06 emploi pour chaque million de dollars drsquoIDE Bien que les indi-cateurs ne nous donnent pas des informations sur la qualiteacute des emplois il importe de souli-gner que les secteurs qui attirent le plus drsquoIDE ne sont pas neacutecessairement ceux qui creacuteent le plus drsquoemplois (BIT 2019c) La persistance de la croissance sans emplois en Afrique pourrait aussi srsquoexpliquer par le fait que les recettes publiques provenant des exportations drsquohydro-carbures et plus geacuteneacuteralement de lrsquoexploitation des ressources naturelles financent surtout

la consommation alors qursquoelles devraient ecirctre investies afin de favoriser la croissance eacutecono-mique et la creacuteation drsquoemploi agrave long terme (p ex les infrastructures lrsquoenseignement et la pro-tection sociale)

La croissance eacuteconomique doit ecirctre penseacutee de maniegravere agrave creacuteer des possibiliteacutes drsquoemploi pour les citoyens et agrave ameacuteliorer leur bien-ecirctre Cela suppose une mutation structurelle profonde et soutenue pour ce faire il conviendrait de reacuteduire la deacutependance agrave lrsquoeacutegard des investissements dans lrsquoextraction de matiegraveres premiegraveres et de privileacutegier les secteurs agrave plus forte valeur ajouteacutee comme le secteur secondaire et certains services Il est possible drsquoeacutetablir et de maintenir un lien fort et positif entre la croissance eacuteconomique et la creacutea-tion drsquoemploi deacutecent en Afrique si les politiques visant agrave ameacuteliorer la productiviteacute du secteur primaire est celle qui attribuent en mecircme temps un rocircle plus important aux secteurs secondaire et tertiaire

La transformation structurelle fait partie inteacute-grante du processus de deacuteveloppement eacutecono-mique Elles creacuteent une dynamique essentielle en incitant les travailleurs agrave deacutelaisser progres-sivement les emplois peu reacutemuneacutereacutes et non productifs pour se tourner vers des emplois productifs procurant un salaire deacutecent Un mouvement tregraves net en ce sens est deacutejagrave obser-vable au niveau mondial (BIT 2017) cependant comme on lrsquoa montreacute les jeunes Africains ont jusqursquoici eacuteteacute relativement lents agrave effectuer cette transition crsquoest-agrave-dire privileacutegier les emplois deacutecents et deacutelaisser le travail agrave leur compte et la

43Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

collaboration avec une entreprise familiale Le passage agrave lrsquoemploi salarieacute et agrave lrsquoentrepreneuriat durable pour les jeunes qui reacutesulte lui-mecircme du processus de mutation structurelle favoriserait le deacuteveloppement eacuteconomique en renforccedilant le pouvoir drsquoachat inteacuterieur et en stimulant la demande de biens de consommation De plus cela offrirait davantage drsquoespace aux entreprises viables et reacuteduirait la concurrence en limitant la prolifeacuteration des microentreprises informelles qui peinent agrave survivre

Il est possible de promouvoir lrsquoemploi des jeunes en axant les efforts sur les secteurs agrave forte va-leur-ajouteacute et les entreprises agrave forte potentielle de creacuteation drsquoemploi deacutecent Corollairement il serait manifestement contre-productif de promouvoir des secteurs laquodits traditionnelsraquo et les formes de production comme les petites exploitations agricoles en zone rurale Il ne srsquoagit pas de nier ici lrsquoimportance de lrsquoagriculture au contraire les investissements dans la production agricole sont essentiels pour amorcer la transfor-mation structurelle le substrat eacuteconomique La question est plutocirct de savoir quel type drsquoagricul-ture encourager il est clair que lrsquoaccent doit ecirctre mis sur les exploitations viables compeacutetitives et eacutemergentes agrave dimension trop importante pour fonctionner avec que la main-drsquoœuvre familiale

Dans tous les cas une strateacutegie de croissance de lrsquoemploi plus preacuteciseacutement lrsquoemploi des jeune suppose une politique macro-eacuteconomique sys-teacutemique et multidimensionnelle et notamment la mise en place de politiques commerciales le recours aux IDE et aux meacutecanismes drsquointeacutegration interreacutegionale La Zone de libre-eacutechange conti-nentale africaine (ZLECA) par exemple pourrait stimuler les eacutechanges intra-africains favoriser les mutations structurelles et apporter la pros-peacuteriteacute partageacutee aux populations du continent (CNUCED 2015) et surtout elle permettrait de creacuteer davantage drsquoemplois deacutecents pour la jeu-nesse africaine en pleine expansion (ATPC nd) Comme mentionneacute preacuteceacutedemment les expor-tations de matiegraveres premiegraveres sur lesquelles repose actuellement le commerce en Afrique creacuteent moins drsquoemplois que le secteur secondaire ou agricole ndash qui devraient beacuteneacuteficier le plus de la ZLECA et creacuteer davantage drsquoemplois dans le cadre des eacutechanges commerciaux intra-africains Selon diverses estimations entre 2010 et 2022 la ZLECA pourrait accroicirctre de 102 agrave 155 environ la part du commerce intra-africain dans le volume total des eacutechanges commerciaux du continent (CNUCED 2015)

42 Amorcer la transformation de lrsquoagriculture de subsistance en lrsquoagro-industrieLrsquoagriculture reste le plus important pourvoyeur drsquoemplois en Afrique En 2019 environ la moitieacute (51 ) des travailleurs eacutetaient employeacutes dans ce secteur tregraves souvent il srsquoagit drsquoentreprises infor-melles dont les travailleurs restent pauvres Une transition progressive vers des activiteacutes agrave plus forte valeur ajouteacutee comme le secteur agro-ali-mentaire la transformation ou drsquoautres filiegraveres aurait plusieurs avantages elle creacuteerait davan-tage drsquoemplois dans les secteurs plus productifs ouvrirait des marcheacutes aux agriculteurs et accroicirc-trait leurs revenus Elle contribuerait eacutegalement agrave favoriser lrsquoemploi non agricole car une augmen-tation des revenus tireacutes de lrsquoagriculture stimulerait la demande drsquoautres biens et services En outre cette transformation du secteur agricole favori-serait notablement la transition des entreprises vers lrsquoeacuteconomie formelle mecircme si aujourdrsquohui encore une grande part des Africains deacutefavori-seacutes qui deacutelaissent lrsquoemploi agricole tombent dans lrsquoeacuteconomie informelle

43 Le rocircle central de lrsquoenseignement et de la formationLes questions lieacutees agrave lrsquoinadeacutequation des compeacute-tences et plus geacuteneacuteralement agrave lrsquoenseignement et agrave la formation sont tous aussi cruciales car elles concernent tant le niveau geacuteneacuteral de preacuteparation agrave la vie active que lrsquoadeacutequation des compeacutetences acquises par les travailleurs La probleacutematique de lrsquoenseignement et la formation doit ecirctre envisageacutee agrave la fois du point de vue des entre-prises qui exigent certaines compeacutetences que de celui des jeunes en quecircte drsquoun emploi Pour les jeunes peu qualifieacutes un niveau drsquoinstruction insuffisant et lrsquoabsence de programmes drsquoensei-gnement de bonne qualiteacute sont des obstacles majeurs agrave lrsquoobtention drsquoun travail deacutecent (BAD et al 2012) Selon une eacutetude meneacutee par la Banque mondiale dans huit pays africains 40 des PME deacuteclarent que lrsquoabsence de personnel posseacutedant les compeacutetences qursquoelles recherchent constitue le principal frein agrave leurs activiteacutes cette contrainte est surtout mentionneacutee par les entreprises qui

44 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

emploient plus de 20 salarieacutes et tourneacutees vers lrsquoexportation (Campbell Egger et Ronas en cours de publication)

Les niveaux drsquoinstruction et de formation en Afrique ont beaucoup progresseacute durant les der-niegraveres deacutecennies mais il est eacutevident qursquoon peut faire beaucoup mieux Par exemple il serait essentiel de privileacutegier un deacuteveloppement cibleacute des compeacutetences mettant lrsquoaccent sur les profes-sions et secteurs agrave fort potentiel et drsquoeacutetablir des systegravemes de protection sociale pour les groupes vulneacuterables

Dans la plupart des pays africains les partenaires sociaux ne srsquoengagent pas suffisamment dans la formation Par conseacutequent les dispositifs de deacuteveloppement des compeacutetences trop axeacutes sur lrsquooffre sont parfois en deacutecalage avec les aspira-tions de deacuteveloppement des pays et peuvent menacer la peacuterenniteacute de leur financement Il est essentiel drsquoameacuteliorer les systegravemes de mise en valeur des ressources humaines gracircce agrave un dialogue social soutenu aux niveaux national sectoriel et local et de les recentrer sur le deacuteve-loppement eacuteconomique et la creacuteation drsquoemplois Lrsquoabsence de systegravemes adeacutequats de deacuteveloppe-ment des compeacutetences reacutesulte en grande partie drsquoune mauvaise coordination des politiques Ainsi les politiques de lrsquoemploi sont rarement conccedilues de maniegravere agrave tenir compte des compeacutetences existantes sur le marcheacute et ne coordonnent pas lrsquoaction des secteurs drsquoactiviteacute susceptibles drsquoapporter une plus grande valeur ajouteacutee agrave lrsquoeacuteconomie gracircce aux compeacutetences speacutecifiques que leurs salarieacutes acquiegraverent

Lrsquoaccegraves aux dispositifs adeacutequats drsquoacquisition des compeacutetences reste un problegraveme sur le continent notamment pour les jeunes Africains des zones rurales qui occupent des emplois peu reacutemuneacute-reacutes et peu productifs dans lrsquoeacuteconomie informelle Lrsquoapprentissage informel demeure la principale source drsquoacquisition des compeacutetences en Afrique dans certains pays il repreacutesente plus de 90 de la formation suivie par les jeunes travailleurs (BAD et al 2012 p 217) Ancreacute dans les normes et les traditions sociales ce systegraveme comporte plusieurs failles il perpeacutetue les compeacutetences obsolegravetes et ne permet pas drsquoappreacutecier les qua-lifications agrave leur juste valeur et les apprentis sont parfois occupeacutes dans des formes de travail inacceptables

37 Partie inteacutegrante du systegraveme drsquoenseignement lrsquoEFTP peut en principe ecirctre dispenseacute du niveau primaire au niveau tertiaire

Srsquoagissant de lrsquoaccegraves agrave lrsquoenseignement et agrave la for-mation professionnelle les femmes et les mino-riteacutes sont nettement deacutesavantageacutees notamment dans les reacutegions rurales Dans de nombreux pays drsquoAfrique cet accegraves leur est refuseacute en raison de problegravemes culturels ou de la pauvreteacute Souvent les jeunes femmes sont contraintes de se consa-crer exclusivement agrave des tacircches domestiques et ne peuvent eacutetudier De nombreuses familles vi-vant sous le seuil de pauvreteacute ndash lagrave encore surtout en zone rurale ndash scolarisent les jeunes garccedilons mais pas les filles

Les pays toucheacutes par lrsquoinstabiliteacute politique etou le changement climatique sont confronteacutes aux plus grandes difficulteacutes Dans de nombreux pays africains ces eacuteveacutenements entraicircnent des deacutepla-cements de population des conflits lrsquoeacuterosion des institutions socio-eacuteconomiques voire dans certains cas la destruction des infrastructures ce qui complique encore la situation des jeunes menaceacutes par lrsquoinseacutecuriteacute et les conflits constants sans aucune possibiliteacute de formation ou drsquoemploi Dans ces pays le deacuteveloppement de compeacutetences locales et cibleacutees et le reacuteinvestissement dans les infrastructures et les institutions reacuteduisent la vul-neacuterabiliteacute et favorisent le deacuteveloppement durable

Lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de la formation pro-fessionnelle la revalorisation des apprentissages informels et le deacuteveloppement de programmes de formation sur-le-tas pourraient renforcer le niveau drsquoemployabiliteacute des jeunes car tous ces dispositifs leur permettent drsquoacqueacuterir une expeacute-rience professionnelle pratique et de se doter des compeacutetences rechercheacutees sur le marcheacute du travail contribuent agrave pallier aux problegravemes lieacutes agrave lrsquoinadeacutequation des compeacutetences et facilitent le processus de transition entre lrsquoeacutecole et la vie active Les meacutecanismes de validation des appren-tissages informels peuvent eacutegalement renforcer la synergie entre les systegravemes drsquoapprentissage formels et informels et favoriser la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle

Lrsquoacquisition de qualifications rechercheacutees sur le marcheacute du travail et la lutte contre le pheacutenomegravene de lrsquoinadeacutequation des compeacutetences sont deux axes drsquoaction majeurs cela signifie que lrsquoenseigne-ment et la formation techniques et professionnels (ci-apregraves laquolrsquoEFTPraquo) occupent une place toujours plus importante dans les programmes des Etats africains37 Il existe deacutesormais un consensus entre les parties prenantes (la Commission de lrsquoUnion

45Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

africaine CUA les Communauteacutes eacuteconomiques reacutegionales CER les Etats membres de lrsquoUA les Etats les gouvernements et les partenaires du deacute-veloppement du continent) quant agrave lrsquoimportance de lrsquoEFTP qui favorise lrsquoemploi des jeunes contri-bue au deacuteveloppement eacuteconomique et ameacuteliore la compeacutetitiviteacute sur les marcheacutes mondiaux Un objectif important des systegravemes africains drsquoEFTP est de veiller agrave ce que les institutions axent leurs efforts sur le deacuteveloppement et lrsquoactualisation de compeacutetences rechercheacutees sur le marcheacute du travail et ultimement qursquoelles puissent aider les stagiaires agrave trouver un emploi ou agrave deacutevelopper des entreprises prospegraveres (Strateacutegie continen-tale de lrsquoUA favorisant lrsquoemploi des jeunes par lrsquoEFTP) Au niveau mondial eacutegalement trois des sept cibles de lrsquoODD 4 ont trait agrave lrsquoEFTP ce qui met en lumiegravere le rocircle essentiel de ces formations dans la transformation de la socieacuteteacute Pour pro-gresser dans cette direction les chefs drsquoEtat et de gouvernement africains ont deacuteclareacute en juillet 2017 que la peacuteriode 2018-27 serait la laquoDeacutecennie africaine pour la formation technique profession-nelle et entrepreneuriale et lrsquoemploi des jeunesraquo (AssemblyAUDec652 XXIX) Ils ont eacutegalement chargeacute la CUA en collaboration avec le Burkina Faso et les partenaires du deacuteveloppement drsquoeacutela-borer un laquoPlan drsquoaction pour la Deacutecennie africaine de la formation technique professionnelle et entrepreneuriale et de lrsquoemploi des jeunesraquo

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les investissements judi-cieux dans le deacuteveloppement des ressources hu-maines permettent de creacuteer des emplois deacutecents aident les travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle agrave effectuer la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle et contribuent agrave lrsquoeacuteradication de la pauvreteacute au travail Le programme de lrsquoOIT centreacute sur la per-sonne humaine (BIT 2019d 2019e) identifie trois axes drsquoinvestissement

1 investir dans la capaciteacute des individus agrave acqueacute-rir de nouvelles compeacutetences agrave se perfection-ner et agrave reacuteussir les transitions aux diverses eacutetapes de leur parcours professionnel

2 investir dans les institutions du travail et garantir un avenir professionnel qui prend en compte la liberteacute la digniteacute la seacutecuriteacute eacutecono-mique et lrsquoeacutegaliteacute

3 investir dans les formes de travail deacutecent et durable eacutelaborer des regravegles et des mesures incitatives permettant de concilier les poli-tiques sociales et eacutecologiques et les pratiques commerciales

38 Bien que certains indicateurs laissent entrevoir un impact macro-eacuteconomique plus large

Enfin bien que le manque etou lrsquoinadeacutequation des compeacutetences soient des facteurs importants mecircme les personnes tregraves qualifieacutees ne trouveront aucun deacuteboucheacute si les conditions de base ne sont pas reacuteunies pour creacuteer des emplois et assurer la croissance de lrsquoemploi Les trois axes drsquoinvestisse-ment mentionneacutes ci-dessus pourraient srsquoaveacuterer de puissants moteurs drsquoeacutequiteacute et de durabiliteacute pour les geacuteneacuterations actuelle et future agrave condi-tion drsquoexploiter les potentiels de la technologie et le dividende deacutemographique et de privileacutegier lrsquoeacuteconomie verte (BIT 2019d)

44 Intervention active sur le marcheacute du travail Services publics de support agrave lrsquoemploi Les programmes actifs du marcheacute du travail (PAMT) et plus geacuteneacuteralement le deacuteveloppement des services publics de lrsquoemploi (SPE) peut large-ment stimuler lrsquoemploi et ameacuteliorer lrsquoemployabiliteacute des jeunes En Turquie par exemple des subven-tions cibleacutees ont permis non seulement drsquoameacute-liorer les perspectives drsquoemploi des participants mais aussi drsquoaider les entreprises qui souhaitaient beacuteneacuteficier de ces subsides de reacutealiser leur tran-sition vers lrsquoeacuteconomie formelle (Betcherman Daysal et Pageacutes 2010)

Un excellent exemple de ce type de meacutecanisme en Afrique est le laquo Employment Tax Incentiveraquo (ETI) programme de subvention salariale intro-duit en 2014 en Afrique du Sud Un projet pilote lanceacute en 2010 avait permis drsquoameacuteliorer les pers-pectives drsquoemploi des participants agrave court terme mais aussi quoique plus modestement agrave moyen terme Etendu depuis lors agrave lrsquoeacutechelle nationale avec de nombreuses modifications concep-tuelles ce programme a eu moins de succegraves du moins en ce qui concerne les perspectives drsquoem-ploi des participants (Encadreacute 41)38 Neacuteanmoins en signe de confiance le gouvernement sud-afri-cain lrsquoa reacutecemment prolongeacute de dix ans jusqursquoen feacutevrier 2029

Plus globalement agrave lrsquoexception notable des mesures de promotion destineacutees aux jeunes entrepreneurs (voir ci-dessous) peu de politiques actives du marcheacute du travail (PAMT) ont eacuteteacute mises en œuvre en Afrique De nombreux facteurs doivent ecirctre pris en compte dans la conception et la mise en œuvre de ces programmes pour ecirctre efficaces ils doivent ecirctre cibleacutes et assortis de

46 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

conditions preacutecises ce qui en ameacuteliore lrsquoefficaciteacute notamment en limitant les effets drsquoaubaine et de substitution

Si lrsquoon souhaite renforcer les perspectives drsquoemploi des jeunes il faut veiller agrave ce que ces programmes ameacuteliorent leur employabiliteacute agrave long terme Il est possible drsquoy parvenir en leur permettant drsquoacqueacuterir de maniegravere informelle des compeacutetences profes-sionnelles au moyen de stages drsquoapprentissage

ou de formations cibleacutees inteacutegreacutees dans la conception mecircme des programmes qui doivent srsquoeacutetendre sur une peacuteriode suffisamment longue pour leur permettre drsquoacqueacuterir des compeacutetences professionnelles et de faire leurs preuves dans un environnement de travail donneacute

Comme le suggegravere lrsquoexemple sud-africain il im-porte de tenir compte de lrsquointeraction eacuteventuelle entre les PAMT le contexte eacuteconomique et bien

X Box 41 Afrique du Sud Projet pilote de subvention salariale pour les jeunes Programme drsquoincitation fiscale agrave lrsquoemploi (ETI)

Le taux de chocircmage des jeunes est extrecircmement eacuteleveacute en Afrique du Sud notamment chez les Noirs agrave titre de comparaison presque deux-tiers des Sud-Africains non blancs acircgeacutes de 20 agrave 24 ans eacutetaient au chocircmage en 2012 (Levinsohn et al 2014) Pour remeacutedier agrave ce problegraveme le gouvernement a lanceacute en 2010 un projet pilote de subvention salariale conccedilu selon la meacutetho-dologie EAC (essai aleacuteatoire controcircleacute) Des bons eacutetaient distribueacutes agrave des jeunes chocircmeurs acircgeacutes de 20 agrave 24 ans choisis au hasard chaque bon donnait droit agrave une subvention drsquoune valeur to-tale de 5 000 rands sud-africains (ZAR) qursquoils pouvaient percevoir en plusieurs versements eacuteta-leacutes sur une peacuteriode minimale de six mois jusqursquoagrave eacutepuisement de la somme totale Le montant mensuel maximum de la subvention repreacutesentait la moitieacute du salaire ou 833 ZAR (le montant le plus faible eacutetant retenu) soit environ 40 du salaire meacutedian dans le groupe cible La subven-tion eacutetait eacutegalement transfeacuterable entre plusieurs entreprises avant son eacutepuisement

Une fois acheveacute le projet pilote qui a notablement ameacutelioreacute la probabiliteacute drsquoemploi des partici-pants le gouvernement souhaitait mettre le programme en œuvre agrave lrsquoeacutechelle nationale apregraves deacutebat Selon une simulation baseacutee sur un modegravele de recherche structurelle (Levinsohn et Pu-gatch 2014) une subvention mensuelle de 1 000 ZAR eacutetait censeacutee faire baisser de 12 la pro-portion de jeunes chocircmeurs de longue dureacutee Une enquecircte meneacutee aupregraves des entreprises en 2011 (Schoumler et Rankin 2011) a permis drsquoobtenir les reacuteactions des employeurs agrave lrsquoideacutee drsquoune eacuteventuelle subvention salariale destineacutee aux jeunes la majoriteacute des entreprises interrogeacutees ont dit envisager drsquoembaucher davantage de jeunes travailleurs mais laisseacute entendre qursquoelles nrsquoaugmenteraient pas neacutecessairement leurs effectifs et remplaceraient les travailleurs plus acircgeacutes par des jeunes

En 2013 le Preacutesident Jacob Zuma a promulgueacute la loi introduisant cette subvention salariale agrave lrsquoeacutechelle nationale (Employment Tax Incentive Act) Contrairement au projet pilote qui preacutevoyait une subvention directe relativement eacuteleveacutee le nouveau reacutegime offrait des incitations fiscales eacutetaleacutees sur une peacuteriode maximale de deux ans aux employeurs qui agrave compter du 1er octobre 2014 embaucheraient des travailleurs acircgeacutes de 18 agrave 29 ans avec un salaire faibleintermeacutediaire (moins de 6 000 ZAR)

Cette mesure a fait lrsquoobjet de nombreux commentaires dans les meacutedias degraves sa phase de planifi-cation Le Congregraves des syndicats sud-africains (COSATU) a exprimeacute son opposition agrave cette sub-vention salariale par des manifestations et la menace de gregraveves craignant le deacuteplacement de travailleurs acircgeacutes et une hausse du chocircmage

Le programme a donneacute des reacutesultats deacutecevants ne laissant entrevoir aucun impact notable sur le taux drsquoemploi des jeunes (Ranchhod et Finn 2016) Toutefois des donneacutees plus reacutecentes laissent penser qursquoil a eu un impact positif modeste mais statistiquement significatif sur lrsquoem-ploi des jeunes (et des adultes) dans les PME (jusqursquoagrave 200 travailleurs) (Ebrahim Leibbrandt et Ranchhod 2017) ce qui permet drsquoavancer que cette subvention a eu au moins un effet macro-eacuteconomique plus large

Source Ebrahim Leibbrandt et Ranchhod 2017) OrsquoHiggins (2017) mis agrave jour

47Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

sucircr les autres institutions du marcheacute du travail Les subventions agrave lrsquoemploi peuvent srsquoaveacuterer par-ticuliegraverement utiles lorsque la demande globale de jeunes travailleurs est atone et qursquoil est mani-festement neacutecessaire drsquoeacutelargir les perspectives drsquoemploi ndash comme crsquoest le cas en Afrique La compleacutementariteacute et lrsquointeraction avec les autres institutions du marcheacute du travail sont eacutegalement importantes agrave cet eacutegard et les chargeacutes de pro-gramme doivent ecirctre conscients de leur impact probable Par exemple le fait qursquoil existe des poli-tiques passives du marcheacute du travail ainsi que leur reacuteglementation et leurs conditions drsquoappli-cation sont susceptibles drsquoinfluer sur le degreacute de participation des jeunes agrave ces programmes

Par ailleurs des services publics de lrsquoemploi (SPE) efficaces peuvent jouer un rocircle central dans un contexte de mutation structurelle rapide Plusieurs auteurs (en remontant au moins agrave Fay 1996) ont analyseacute le ratio coucirct-efficaciteacute relati-vement eacuteleveacute de certaines fonctions confieacutees aux SPE comme lrsquoaide agrave la recherche drsquoemploi et lrsquoappariement des travailleurs et des emplois Il est vrai que ces services ne creacuteent pas en eux-mecircmes de lrsquoemploi mais ils pourraient nettement ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes du travail et accentuer la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle Lrsquoappropriation et un bon usage des nouvelles technologies devraient eacutegalement permettre de simplifier ces fonctions et drsquoen reacuteduire les coucircts

45 Exploiter le potentiel de lrsquoeacuteconomie numeacuteriqueLe potentiel de creacuteation drsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie numeacuterique a eacuteteacute aussi discuteacute que la capaciteacute des jeune agrave pourvoir saisir cette opportuniteacute39 Quel est le veacuteritable potentiel de ces options en ce qui concerne les perspectives de travail deacutecent pour les jeunes en Afrique Selon un rapport reacutecem-ment publieacute par le BIT (Ameli et al 2019) trois secteurs majeurs pourraient offrir des possibiliteacutes drsquoemploi aux jeunes en Afrique lrsquoagriculture le tourisme et les services financiers Le rapport ajoute que lrsquoemploi pourrait croicirctre rapidement dans lrsquoeacuteconomie numeacuteriques En outre il serait certainement possible de mieux former les jeunes Africains aux exigences et utilisations des technologies numeacuteriques

39 Elle a aussi susciteacute des craintes quant aux emplois que lautomatisation pourrait faire disparaicirctre

Toutefois il convient de garder plusieurs facteurs agrave lrsquoesprit

X Bien qursquoelle ait connu une croissance rapide la taille de lrsquoeacuteconomie numeacuterique devrait rester modeacutereacutee dans un avenir proche Selon le McKinsey Global Institute (2013) le laquoePIBraquo (la somme des activiteacutes eacuteconomiques lieacutees agrave la creacuteation et agrave lrsquoutilisation du reacuteseau internet) repreacutesentait 11 du PIB africain en 2012 Ce chiffre devrait croicirctre rapidement pour attein-dre au moins 5-6 en 2025 mais cela demeure une part relativement modeste du PIB africain total De mecircme en 2016 lrsquoIndice de maturiteacute numeacuterique (IMN) du continent africain eacutetait es-timeacute agrave 033 par rapport agrave une moyenne de 085 pour les dix premiers pays du monde (Banque mondiale 2016)

X Une grande partie de la valeur eacuteconomique des technologies de lrsquoinformation et des communi-cations reacuteside dans leur potentiel drsquoameacuteliora-tion de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute A long terme ces technologies devraient favoriser la croissance eacuteconomique et creacuteer des emplois mais agrave court terme elles causeront proba-blement des perturbations agrave lrsquoemplois qui risquent de toucher les jeunes de maniegravere dis-proportionneacutee en raison de leur compeacutetence sur le marcheacute du travail

X Le continent africain connaicirct en moyenne une relative peacutenurie de compeacutetences numeacuteriques toutefois cette moyenne cache des eacutecarts consideacuterables selon les pays ndash tout comme les peacutenuries de compeacutetences numeacuteriques speacuteci-fiques (par opposition aux peacutenuries globales) signaleacutees par les entreprises Au Beacutenin par exemple seulement 6 des employeacutes pos-segravedent moins de compeacutetences numeacuteriques que celles qursquoexigerait leur poste alors qursquoen Sierra Leone ce chiffre atteint 61 (Ameli et al 2019)

X Une certaine prudence srsquoimpose lorsqursquoon eacutevalue lrsquoimpact des technologies numeacuteriques sur la qualiteacute de lrsquoemploi En effet ces technolo-gies ouvrent des perspectives de formalisation de lrsquoactiviteacute eacuteconomique (Chacaltana Leung et Lee 2018) mais risquent de favoriser lrsquoinformal-iteacute dans certains secteurs Ainsi lrsquoeacuteconomie des plateformes numeacuteriques pourrait contribuer agrave la preacutecarisation des jeunes sur le marcheacute du travail et plus geacuteneacuteralement saper la qualiteacute des emplois en multipliant les modaliteacutes de

48 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

travail indeacutependant par lrsquoentremise de ces plateformes (Centre Bellagio 2017)

X Plus grave encore une attention excessive porteacutee aux compeacutetences numeacuteriques risque de perpeacutetuer voire de creuser les ineacutegaliteacutes dont certains jeunes sont deacutejagrave victimes sur le marcheacute du travail car ce sont surtout les je-unes hommes urbains instruits et disposant de revenus confortables qui possegravedent ces compeacutetences et sont donc en mesure de les deacuteployer agrave bon escient

De toute eacutevidence lrsquoadoption des technologies numeacuteriques et une meilleure formation aux compeacutetences digitales devraient permettre drsquoameacuteliorer notablement la quantiteacute et la qualiteacute des emplois offerts aux jeunes Toutefois cette deacutemarche ne saurait ecirctre la seule solution aux difficulteacutes des jeunes sur le marcheacute du travail et il faut veiller agrave ce que les avantages qursquoelle procure ne creusent pas les ineacutegaliteacutes existantes

46 Reacuteduire les taux de NEET ndash notamment celuienspdesenspjeunesenspfemmesenspfaut-il adopter une nouvelle approche Les jeunes qui nrsquoont pas drsquoemploi et ne suivent ni enseignement ni formation (NEET) constituent un groupe tregraves heacuteteacuterogegravene Le statut de laquoNEETraquo se deacutefinit neacutegativement (ni emploi ni enseigne-

ment ni formation) et non par lrsquoappartenance agrave un groupe donneacute La diversiteacute des situations qui sous-tendent le statut de NEET entraicircne drsquoimpor-tantes conseacutequences sur le plan politiques Les diffeacuterences entre les jeunes NEET influent neacutecessairement sur les reacuteponses politiques qursquoil conviendrait drsquoeacutelaborer pour ces sous-groupes

Les politiques visant la reacuteduction du taux de chocirc-mage des jeunes et la diminution du nombre de NEET ont plusieurs conseacutequences et notamment lrsquoeacutelargissement des mesures drsquoemploi destineacutees aux jeunes Cela signifie qursquoil faut davantage axer les efforts sur la suppression des obstacles agrave lrsquoengagement et agrave la participation reacuteelle des jeunes ndash notamment les jeunes femmes ndash qui se trouvent parfois exclus du marcheacute du travail

Enfin et surtout lrsquoAfrique doit mobiliser les res-sources neacutecessaires pour mettre en place un systegraveme efficace drsquoinformation sur le marcheacute du travail La difficulteacute majeure que rencontrent les chercheurs qui souhaitent mener des eacutetudes sur lrsquoAfrique est lrsquoabsence de donneacutees reacuteguliegravere-ment actualiseacutees De nombreux pays africains manquent de donneacutees cleacutes sur lrsquoemploi et drsquoautres indicateurs du marcheacute du travail Des efforts srsquoimposent dans tous les pays pour mettre en place un systegraveme fonctionnel et dynamique drsquoinformation sur le marcheacute du travail et consti-tuer une banque de donneacutees afin de disposer drsquoinformations reacuteguliegraverement mises agrave jour Cela suppose de deacutegager un financement adeacutequat pour mettre en place un bureau national de la statistique

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Annexes

54 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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55Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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56 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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57Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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58 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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59Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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60 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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61Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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62 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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63Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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64 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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66 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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68 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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833

69Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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7

70 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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45

2

71Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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2000

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2037

945

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2

72 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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73Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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74 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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75Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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76 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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77Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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78 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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79Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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Page 2: Rapport sur l’emploi en Afrique (Re-Afrique)

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)

Relever le deacutefi de lrsquoemploi des jeunes

Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique

Copyright copy Organisation internationale du Travail 2020 Premiegravere publication 2020

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Des informations sur les publications et les produits numeacuteriques de lrsquoOIT sont disponibles agrave l rsquoadresse wwwiloorgpublns

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (re-Afrique) ndash Relever le deacutefi de lrsquoemploi des jeunes ndash Bureau international du Travail ndash Genegraveve BIT 2020

ISBN 978-92-2-032874-3 (version imprimeacutee)ISBN 978-92-2-032875-0 (version web PDF)

Produit par lrsquoUniteacute de Production des Publications (PRODOC) du BITConception graphique et typographique mise en page et composition impression eacutedition

eacutelectronique et distributionLe BIT srsquoefforce drsquoutiliser du papier provenant de forecircts geacutereacutees de maniegravere eacutecologiquement

durable et socialement responsableCode DESIGN-JMB-REP

Cette premiegravere eacutedition du Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique) arrive agrave point nommeacute apregraves la 14e reacuteunion reacutegionale africaine (14e RRA) La Deacuteclaration drsquoAbidjan faire progresser la justice sociale faccedilonner lrsquoavenir du travail en Afrique srsquoinscrit parfaitement dans le prolongement de la Deacuteclaration du centenaire de lrsquoOIT pour lrsquoave-nir du travail 2019 et mateacuterialise lrsquoengagement de lrsquoOIT envers ses mandants tripartites dans le cadre drsquoun programme centreacute sur lrsquohumain pour lrsquoavenir du travail qui reacutepond agrave plusieurs objectifs

a) faire du travail deacutecent une reacutealiteacute pour la jeu-nesse africaine

b) renforcer la capaciteacute de tous agrave tirer profit des possibiliteacutes offertes par un monde en mutation

c) promouvoir le deacuteveloppement eacuteconomique inclusif et durable et

d) encourager les synergies entre lrsquoOIT et les ins-titutions en Afrique

Etayeacute par des statistiques et des informations es-sentielles pour la mise en œuvre de la deacuteclaration drsquoAbidjan ce rapport met un accent particulier sur lrsquoemploi des jeunes rend compte de lrsquoeacutevolution eacuteconomique reacutecente et souligne certaines ten-dances geacuteneacuterales et indicateurs cleacutes tels que le PIB reacuteel le PIB par habitant la productiviteacute et les salaires

Le rapport expose en deacutetail les thegravemes lieacutes agrave lrsquoemploi et aux tendances sociales en Afrique et donne la prioriteacute aux indicateurs cleacutes du marcheacute du travail Il commente drsquoabord le taux drsquoactiviteacute en accordant une attention particuliegravere agrave lrsquooffre de main-drsquoœuvre en Afrique et analyse la dimension de genre et les dispariteacutes entre les hommes et les femmes Deuxiegravemement il examine lrsquoemploi sous lrsquoangle de la croissance et du ratio emploipopulation et surtout leurs caracteacuteristiques dans

Avant-Propos

Cynthia Samuel-Olonjuwon

Sous-directrice geacuteneacuterale du BIT Directrice du Bureau reacutegional pour lrsquoAfrique

le contexte africain Troisiegravemement le rapport analyse en profondeur les questions lieacutees au chocircmage et au sous-emploi de la main-drsquoœuvre

Le rapport met ensuite lrsquoaccent sur les jeunes et les difficulteacutes qursquoils rencontrent sur le marcheacute de lrsquoemploi au moyen de plusieurs analyses appro-fondies les tendances de la population active jeune et de la pauvreteacute des jeunes travailleurs le taux de chocircmage des jeunes les jeunes sans emploi ne suivant pas drsquoeacutetudes ni de formation (NEET) et le sous-emploi de la main-drsquoœuvre des jeunes Le rapport examine eacutegalement les reacuteper-cussions potentielles sur le statut des jeunes sur les marcheacutes du travail en Afrique Le rapport ana-lyse ensuite les facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi de lrsquoinformaliteacute et des salaires chez les jeunes agrave lrsquoaide drsquoun modegravele eacuteconomeacutetrique Il se termine par une analyse des tendances qui constitue le fondement des orientations politiques formuleacutees en guise de conclusion

Ce rapport constitue un premier pas vers une meilleure compreacutehension du marcheacute du travail en Afrique pour ce faire il analyse les synergies agrave lrsquoœuvre dans le monde du travail sur le continent et projette les tendances futures Etant donneacute la limitation et la disponibiliteacute de la plupart des donneacutees le rapport contient des analyses appro-fondies pour examiner la dynamique du marcheacute du travail aux niveaux continental reacutegional et parfois national

Jrsquoespegravere que ce rapport donnera aux deacutecideurs politiques africains des informations pertinentes sur les marcheacutes du travail du continent qui srsquoaveacute-reront utiles dans le cadre des interventions que nous souhaitons mener notamment agrave lrsquointention des jeunes

(Les estimations faites dans ce rapport ne tiennent pas compte des effets du COVID-19)

Remerciements

Ce rapport a eacuteteacute preacutepareacute par le Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique (ROAF) sous la direction de Mme Cynthia Samuel-Olonjuwon Sous-directrice geacuteneacuterale du BIT et Directrice du Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique Les principaux auteurs du rapport sont M Ken Chamuva Shawa Pamphile Sossa et Shane Niall OrsquoHiggins Le Dr Abiodun Oluwole Folawewo a apporteacute une contribution majeure agrave la production de ce rapport

Les estimations modeacuteliseacutees du BIT figurant dans ce rapport proviennent du Deacutepartement de la sta-tistique du BIT Nous remercions en particulier les statisticiens reacutegionaux M Jean-Marie Hakizimana et Yacouba Diallo pour leurs contributions dans la mise en disposition en temps reacuteel des don-neacutees M Steven Kapsos Roger Gomis et Stefan Kuumlhn respectivement des Deacutepartements de la Statistique et de la Recherche ont joueacute un rocircle essentiel dans lrsquoestimations des donneacutees preacutesen-teacutees dans le rapport

La reacutedaction et la production du rapport ont fait lrsquoobjet de nombreuses consultations Le rapport a largement beacuteneacuteficieacute des conclusions drsquoune reacuteunion drsquoexperts tenue en novembre 2018 parmi lesquels Lawrence Jeff Johnson (BIT) le Professeur Vremudia Diejomaoh ancien directeur de lrsquoEquipe multidisciplinaire pour lrsquoAfrique orientale (BIT) le Professeur Haroon Bhorat (Universiteacute du Cap) Steven Kapsos (BIT) Ken Chamuva Shawa (BIT) Abiodun Oluwole Folawewo (Universiteacute drsquoIbadan) Ali Madaiuml Boukar (BIT) Patrick Gbakou (Universiteacute Feacutelix Houphouet-Boigny) Abdoul Barry (Fonds international de deacuteveloppement aricole FIDA) Gloria Moreno-Fontes (BIT) Yacouba Diallo (BIT) Adrian Gauci (Commission eacuteconomique des Nations Unies pour lrsquoAfrique CEA) Mohammed Mwamadzingo (BIT) Samuel Asfaha (BIT) Bernd Mueller (BIT) Shane Niall OrsquoHiggins (BIT) Sevane Ananian (BIT) Jean-Marie Hakizimana (BIT) Joseph Jean-Marie Momo (BIT) Jean Marcelin Brou (Universiteacute Feacutelix

Houphoueumlt-Boigny) Rosemond Offei-Awuku et Tapera Muzira (Banque africaine de deacuteveloppe-ment BAD)

Le Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique sou-haite exprimer ses vifs remerciements pour leurs commentaires et suggestions agrave Rosemond Offei-Awuku et Tapera Muzira (BAD) Adrian Gauci (CEA) Lawrence Jeff Johnson Marva Corley-Coulibaly Catherine Saget Stefan Kuumlhn Floriana Borino Uma Rani Amara Sajid Ghani Khaoula Ettarfi Deacutepartement de la recherche (BIT) Sukti Dasgupta et Michael Mwasikakata Deacutepartement de la politique de lrsquoemploi (BIT) Steven Kapsos Deacutepartement de la Statistique (BIT) Sara Elder et Christian Viegelahn Uniteacute drsquoanalyse eacuteconomique et sociale reacutegionale (RESA) du Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAsie et le Pacifique Sevane Ananian Equipe du Caire pour le travail deacutecent Bernd Mueller et Laura Brewer Equipe de Pretoria pour le travail deacutecent Yacouba Diallo Equipe de Dakar pour le travail deacutecent Ali Madaiuml Boukar Equipe de Yaoundeacute pour le travail deacutecent Abiodun Oluwole Folawewo Universiteacute drsquoIbadan et Tapera Muzira BAD

Le concept preacuteliminaire de ce rapport a grande-ment beacuteneacuteficieacute de la contribution des membres de lrsquoeacutequipe de direction du Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique notamment Cynthia Samuel-Olonjuwon Peter Van Rooij Mary Odie Otieno Mugambi Joseph Jean-Marie Momo Nicolas Lopez-Armand et Guebray Berhane Nous expri-mons eacutegalement notre reconnaissance aux direc-teurs des bureaux de pays de lrsquoOIT pour leurs suggestions concernant la note de concept preacute-liminaire qui a eacutegalement profiteacute des commen-taires de Sukti Dasgupta Lawrence Jeff Johnson Michael Mwasikakata Catherine Saget Clemente Pignatti Samuel Asfaha Bernd Mueller et Sevane Ananian Nous tenons agrave remercier Francesca Bonomelli et Luis Pinedo Caro pour leur preacutecieuse aide dans lrsquoeacutelaboration du Chapitre 3

Table des matiegraveres

1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 3

11 La reprise de la croissance creacutee-t-elle des emplois 4

12 La reprise de la croissance a-t-elle ameacutelioreacute le bien-ecirctre de la population 5

13 Productiviteacute du travail et croissance des salaires 7

2 Emploi et tendances sociales 9

21 Taux drsquoactiviteacute 10

22 Emploi 10

221 Caracteacuteristiques de lrsquoemploi 13

2211 Emploi par grands secteurs drsquoactiviteacute eacuteconomique 13 2212 Emploi par secteur dans les sous-reacutegions 14 2213 Situation de lrsquoemploi en 2019 15 2214 Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total 16

23 Chocircmage et sous-emploi de la main-drsquoœuvre 17

231 Chocircmage 17 232 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre 17

3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes 19

31 Le deacutefi de la jeunesse 20

32 La nature du deacutefi 20

321 Population active jeune et jeunes travailleurs pauvres tendances 20 322 Taux de chocircmage des jeunes (15-24 ans) 22 323 Jeunes non scolariseacutes sans emploi ni formation (NEET) 23 324 Lrsquoenjeu fondamental la qualiteacute de lrsquoemploi 28

33 Probleacutematiques et analyse 31

331 Dans quels secteurs les jeunes travaillent-ils (et reacuteservoirs potentiels drsquoemplois) 31 332 Le rocircle des systegravemes drsquoenseignement et de formation 32 333 Approfondir lrsquoanalyse tenants et aboutissants de lrsquoinformaliteacute 33

viii Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

4 Se projeter dans lrsquoavenir Quelques recommandations politiques 41

41 Traduire la croissance eacuteconomique en creacuteation dʼemplois durables et deacutecents 42

42 De lrsquoagriculture de subsistance agrave lrsquoagro-industrie 43

43 Le rocircle central de lrsquoenseignement et de la formation 43

44 Intervention active sur le marcheacute du travail Services publics de support agrave lrsquoemploi 45

45 Exploiter le potentiel de lrsquoeacuteconomie numeacuterique 47

46 Reacuteduire les taux de NEET ndash notamment celui des jeunes femmes faut-il adopter une nouvelle approche 48

Bibliographie 49

Annexes 53

ixRapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

Liste des Figures

X Figure 11 Croissance reacuteelle du PIB (variation annuelle en ) 4

X Figure 12 Croissance du PIB par habitant (variation annuelle en ) 6

X Figure 13 Croissance par habitant par sous-reacutegion 2000 et 2020 6

X Figure 14 Croissance de la productiviteacute du travail 2010-2020 7

X Figure 15 Productiviteacute du travail et croissance des salaires en Afrique 8

X Figure 21 Croissance de lrsquoemploi en Afrique () 11

X Figure 22 Ratio emploipopulation selon le genre 2019 12

X Figure 23 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique Afrique 2011-2021 () 13

X Figure 24 Distribution de lrsquoemploi selon le genre par secteur 2011-2021 () 14

X Figure 25 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique par sous-reacutegion 2011 2018 et 2019 14

X Figure 26 Situation de lrsquoemploi 15

X Figure 27 Taux de chocircmage et part de lrsquoemploi informel (pays pour lesquels des donneacutees existent) 16

X Figure 31 Population active jeune par reacutegion 1990-2030 (millions) 21

X Figure 32 Jeunes travailleurs pauvres par reacutegion 1990-2020 () 21

X Figure 33 Taux de chocircmage des jeunes monde et sous-reacutegions africaines 2000-20 () 22

X Figure 34 Taux de chocircmage des jeunes en Afrique par pays 2020 23

X Figure 35 Taux de NEET monde et sous-reacutegions africaines 2005-2020 () 24

X Figure 36 Taux de NEET des jeunes par niveau de revenus monde et Afrique 2005-2020 () 24

X Figure 37 Taux nationaux de jeunes NEET Afrique 2020 25

X Figure 38 Taux de NEET par genre monde et sous-reacutegions africaines 2020 () 26

X Figure 39 Taux de jeunes NEET selon le genre Afrique 2020 26

X Figure 310 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre (LU3) jeune (15-24 ans) par genre par reacutegion () 2020 27

X Figure 311 Taux drsquoemplois informels monde reacutegions jeunes (15-24 ans) et travailleurs adultes anneacutee la plus reacutecente () 28

X Figure 312 Taux drsquoemplois informels certains pays africains hommes et femmes (15-29 ans) 29

X Figure 313 Situation professionnelle par genre certains pays africains jeunes travailleurs (15-29 ans) 2006-16 29

x Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

X Figure 314 Evolution du statut contractuel jeunes travailleurs Afrique 2006-2016 30

X Figure 315 Evolution des parts de lrsquoemploi par secteur jeunes et adultes Afrique 2006 et 2016 31

X Figure 316 Taux drsquoemplois informels jeunes (15-29 ans) selon le niveau drsquoinstruction Afrique () 34

X Figure 317 Taux drsquoemploi informel selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction Afrique () 35

Liste des Tableaux

X Tableau 11 Valeur ajouteacutee par secteur ( du PIB) 5

X Tableau 21 Taux drsquoactiviteacute population active 2000-2021 10

X Tableau 22 Taux drsquoactiviteacute dispariteacutes hommesfemmes () 11

X Tableau 23 Ratios emploipopulation emploi total 2000-2021 12

X Tableau 24 Emploi informelemploi total () 16

X Tableau 31 Facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi et de lrsquoinformaliteacute jeunes Africains et RdM 37

X Tableau 32 Impact de lrsquoinformaliteacute sur les salaires horaires 39

X Tableau 33 Coefficient de Gini ineacutegaliteacute salariale travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle et informelle 40

Liste des encadreacutes

X Encadreacute 41 Afrique du Sud Projet pilote de subvention salariale pour les jeunes Programme drsquoincitation fiscale agrave lrsquoemploi (ETI) 46

Reacutesumeacute analytique

Le contexte macro-eacuteconomique Il est impeacuteratif que la croissance macroeacutecono-mique que connaisse lrsquoAfrique srsquoaccompagne de la creacuteation drsquoemploi sur le marcheacute du travail La croissance eacuteconomique devrait atteindre 38 drsquoici agrave la fin de 2020 mais avec la pandeacutemie de COVID-19 et ses effets neacutegatif sur leacuteconomie il est peu probable que lAfrique atteint ce niveau de croissance Par ailleurs la croissance est forte-ment tributaire des secteurs agrave faible valeur ajou-teacutee caracteacuteriseacutes par le chocircmage de bas salaires et une deacutependance du secteur informel Au fil des ans le revenu par habitant en Afrique est resteacute faible et le taux de croissance tregraves volatil Sur ces aspects le continent fait beaucoup moins que toutes les autres reacutegions agrave lrsquoexception des Etats arabes Selon les preacutevisions de 2020 la croissance par habitant devrait resteacutee constante en Afrique centrale et diminueacute dans toutes les autres sous-reacute-gions entre 2000 et 2020 agrave lrsquoexception de lrsquoAfrique orientale ougrave elle aura progresseacute de 24 Une fois encore cette progression deacutepend fortement de significativiteacute des effects de COVID-19 En outre la volatiliteacute des niveaux de revenu par habitant srsquoest accompagneacutee drsquoune faible croissance de la productiviteacute apparemment correacuteleacutee avec des salaires reacuteels tregraves bas

Les principales tendances sur le marcheacute du travailCe rapport aborde les facteurs qui expliqueraient les tendances observeacutees sur le marcheacutes du travail en Afrique

X Entre 2000 et 2019 les taux drsquoactiviteacute en Afrique sont resteacutes eacuteleveacutes et pratiquement inchangeacutes En 2019 le taux pour toute lrsquoAfrique (631 ) deacute-passait la moyenne mondiale (601 ) LrsquoAfrique orientale et centrale ont le plus fort taux Les dispariteacutes de genre restent marqueacutees bien qursquoelles aient reculeacute au fil du temps et soient meilleures que la moyenne mondiale

X De 2000 agrave 2019 le taux annuel de croissance drsquoemploi est compris entre 25 et 3 Lagrave encore gracircce agrave lrsquoAfrique orientale et centrale En outre le ratio emploipopulation (REP) en Afrique est

eacuteleveacute par rapport agrave celui du reste du monde Cela tient principalement au fait que davantage de personnes y occupent un emploi ndash y compris informel car elles ne peuvent tout simplement pas se permettre de rester oisives Les REP les plus eacuteleveacutes sont observeacutes en Afrique orientale et les plus faibles en Afrique du Nord Ils se caracteacuterisent par drsquoeacutenormes eacutecarts entre les femmes et les hommes en 2019 ces derniers ont 173 points de pourcentage de plus par rap-port aux femmes

X Lrsquoagriculture reste le secteur qui emploie le plus de personnes en Afrique soit 505 de lrsquoemploi total en 2020 en leacuteger recul par rapport agrave 2011 (535 ) Si le secteur secondaire continue drsquoac-cuser un important retard la part du secteur tertiaire a augmenteacute entre 2011 et 2019 (de 34 agrave 361 ) Les personnes employeacutees dans le sec-teur agricole en Afrique sont majoritairement des femmes (54 en 2019)

X En ce qui concerne lrsquoemploi il existe une grande dispariteacute entre les secteurs Lrsquoagriculture est le principal pourvoyeur drsquoemplois en Afrique orientale occidentale et centrale En revanche en Afrique australe lrsquoemploi se concentre dans le secteur tertiaire tandis que lrsquoindustrie est le plus important employeur en Afrique du Nord

X La part de lrsquoemploi informel et ses composantes dans lrsquoemploi total varie de 402 en Afrique australe agrave plus de 90 en Afrique centrale orientale et occidentale Les sous-reacutegions ougrave le taux drsquoemploi informel est le plus eacuteleveacute con-naissent eacutegalement un fort taux drsquoemploi dans le secteur agricole ce qui pourrait signifier que lrsquoagriculture et lemploi informel sont correacuteleacutees On peut eacutegalement observer une dimension de genre presque 80 des femmes actives travaillant dans lrsquoeacuteconomie informelle contre seulement 68 des hommes En outre il existe un lien entre le niveau drsquoeacuteducation et le type drsquoemploi Les personnes moins scolariseacutees eacutetant plus susceptibles de travailler dans lrsquoeacutecon-omie informelle

X En 2019 pregraves de 34 millions de personnes eacutetaient au chocircmage en Afrique et le taux drsquoemploi des femmes (75 ) deacutepassait celui des hommes (63 ) Ces chiffres se veacuterifient au niveau sous reacutegional en Afrique occidentale par exemple le taux de chocircmage des femmes

2 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Reacutesumeacute analytique

eacutetait de 66 et celui des hommes de 56 Le taux de chocircmage global est tendanciellement plus eacuteleveacute en Afrique australe essentiellement en raison du taux de chocircmage eacuteleveacute en Afrique du Sud

X Srsquoagissant de la jeunesse le preacutesent rapport prend acte du fait que lrsquoAfrique est un continent jeune la jeunesse repreacutesente plus drsquoun tiers de la population (342 ) et crsquoest la seule reacutegion au monde ougrave la population active croicirct plus rapidement

X Le nombre de jeunes travailleurs pauvres reacutegresse mais pas aussi rapidement que dans drsquoautres reacutegions En 2019 lrsquoAfrique comptait 63 de jeunes travailleurs pauvres contre 51 drsquoadultes

X Les taux de chocircmage des hommes et des femmes convergent en Afrique Le plus fort taux de chocircmage des jeunes est observeacute en Afrique australe (503 en 2019) et le plus bas en Afrique orientale (62 en 2019)

X Le taux des jeunes Africains qui nrsquoont pas drsquoem-ploi et ne suivent ni eacutetudes ni formation (NEET1) excegravede ceux du chocircmage global En 2019 le taux des NEET srsquoeacutelevait agrave 215 cela signifie qursquoun jeune Africain sur cinq nrsquoa pas drsquoemploi et ne suit ni eacutetudes ni formation

1 NEET Not in Education Employment or Training

2 Voir Observatoire de lrsquoOIT Le COVID-19 et le monde du travail (2e eacuted Estimations et analyses actualiseacutees wwwiloorgwcmsp5groupspublic dgreportsdcommdocumentsbriefingnotewcms_740877pdf [15 avril 2020]

Interventions politiquesReacutesolument tourneacute vers lrsquoavenir ce rapport pro-pose un certain nombre drsquointerventions politiques afin drsquoameacuteliorer et de renverser les tendances observeacutees sur le marcheacutes du travail en Afrique notamment pour les jeunes Le rapport preacuteconise plusieurs mesures notamment la stabilisation macro-eacuteconomique la meacutecanisation du secteur agricole la promotion de lrsquoenseignement et de la formation axeacutes sur la demande et lrsquooffre la pro-motion de politiques drsquointervention actives sur le marcheacute du travail et lrsquoexploitation du potentiel des technologies numeacuteriques

Vue lrsquoimpact profond de la pandeacutemie du COVID-19 sur les marcheacutes du travail ces mesures devraient srsquoefforcer de soutenir le cadre politique de lrsquoOIT qui repose sur les normes du travail et sur quatre principaux axes cleacutes stimuler lrsquoeacuteconomie et lrsquoem-ploi soutenir les entreprises les emplois et les revenus proteacuteger les travailleurs dans leur milieu de travail et srsquoappuyer sur le dialogue social pour trouver des solutions2

3Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Reacutesumeacute analytique

Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique

1

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique4

11 La reprise de la croissance creacutee-t-elle des emplois LrsquoAfrique a connu une croissance eacuteconomique sou-tenue pendant pregraves de cinq anneacutees conseacutecutives (2016-20) Ceci est un record pour le continent un retournement de tendance par rapport aux cinq anneacutees preacuteceacutedentes de deacuteclin (2012-2016 Figure 11) La croissance a progresseacute de 21 agrave 32 entre 2016 et 2019 et devrait atteindre 38 drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2020 soit une augmenta-tion de 17 entre 2016 et 2020 Crsquoest un record relativement conseacutequent vue que la croissance a chuteacute de 68 agrave 21 entre 2012 et 2016 soit une baisse de 47 points3 En raison des effets de la pandeacutemie COVID-19la croissance sera consi-deacuterablement plus bas que la preacutevision de 2020

Au niveau sous reacutegional en 2019 le produit inteacuterieur brut (PIB) a eacuteteacute soutenue par lrsquoAfrique orientale (5 ) suivie par lrsquoAfrique occidentale (37 ) et lrsquoAfrique du Nord (23 ) tandis que le PIB de lrsquoAfrique centrale et de lrsquoAfrique australe a connu une croissance modeste soit 16 et 08 respectivement

Surpasseacutee seulement par lrsquoAsie-Pacifique la crois-sance de la production en Afrique a deacutepasseacute celle des Ameacuteriques des Etats arabes de lrsquoEurope et de lrsquoAsie centrale durant la peacuteriode 2012-20 Bien

3 Les donneacutees concernant la croissance par habitant et celle du PIB sont tireacutees de Perspectives de leacuteconomie mondiale (FMI octobre 2019) Elles sont agreacutegeacutees en utilisant les taux de change agrave pariteacute de pouvoir dachat (PPA) Cependant en ce qui concerne certaines reacutegionssous-reacutegions pour lesquelles le FMI nrsquoa pas de donneacutees ou nrsquoa que des donneacutees partielles le Deacutepartement de la recherche du BIT a effectueacute des modeacutelisations globales afin que son modegravele soit applicable pour lensemble du continent ce qui peut entraicircner de leacutegers eacutecarts Lorsqursquoelles eacutetaient disponibles les auteurs ont employeacute les donneacutees du FMI pour inteacutegrer les calculs agrave deacutefaut ils se sont fondeacutes sur les donneacutees du BIT

que les moteurs de la croissance diffegraverent drsquoune reacutegion agrave une autre lrsquoAfrique doit agrave deacutefaut drsquoac-croicirctre maintenir son niveau de croissance eacuteco-nomique Dans les pays africains comme dans de nombreux autres pays en deacuteveloppement les principaux deacuteterminants de la croissance eacuteco-nomique sont geacuteneacuteralement le capital humain lrsquoinvestissement lrsquoouverture commerciale les ressources naturelles et le bon fonctionnement des institutions politiques et leacutegales (Chirwa et Odhiambo 2016) Le financement inteacuterieur et exteacuterieur sont vitaux pour la croissance du continent (Kedir 2017) De nombreux facteurs tels que lrsquoabondance des ressources naturelles mobilisation des ressources inteacuterieures (eacutepargne et recettes fiscales) eacutemergence et renforcement des partenariats commerciaux et drsquoinvestisse-ment sont les moteurs drsquoune croissance soutenue en Afrique (ibid)

La croissance eacuteconomique de lrsquoAfrique repose lar-gement sur des secteurs agrave faible valeur ajouteacutee tels que le secteur peacutetrolier et minier (principale source de revenus pour la plupart des Etats africains) et les exportations de matiegraveres premiegraveres (BIT 2019a) Ces secteurs sont caracteacuteriseacutes par de faible poten-tiel en creacuteation drsquoemploi et des niveaux de salaires relativement bas En outre la croissance reacutesulte drsquoune pression deacutemographique forte et soutenue qui se traduit par une expansion concomitante

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 20193

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

Taux

de

croi

ssan

ce

15

3

6

9

12

0

ndash3

ndash62000 2005 2010 2015 2020

X Figure 11 Croissance reacuteelle du PIB (variation annuelle )

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 5

de lrsquoactiviteacute eacuteconomique et pas neacutecessairement drsquoun processus de transformation structurelle et drsquoameacutelioration de la productiviteacute En conseacutequence la croissance du PIB par habitant a eacuteteacute modeacutereacutee voire mecircme neacutegative (voir Figure 12) Le taux de croissance eacuteconomique actuel ne suffit pas pour absorber toute la population active en recherche drsquoemploi deacutecent (BIT 2019b) Par exemple entre la peacuteriode de 2000-14 une hausse de 1 du PIB srsquoest traduite par une hausse de 041 de lrsquoemploi Cela signifie qursquoactuellement la creacuteation drsquoemploi srsquoaccroicirct agrave un rythme beaucoup moins que celui du PIB (BAD 2019)

Cette croissance (qui ne suscite pas encore la creacuteation drsquoemplois) peut ecirctre expliquer en partie par le faible apport du secteur secondaire au PIB (Tableau 11) et par le fait que les principaux moteurs de la croissance eacuteconomique (les hydro-carbures les mines et le gaz) geacutenegraverent beaucoup de revenu avec peu de main drsquoœuvre A titre de comparaison pour chaque million de dollars drsquoin-vestissements directs eacutetrangers (IDE) le secteur secondaire creacutee 275 emplois tandis que pour le mecircme montant le secteur minier et peacutetrolier ne creacutee que 06 emplois (BIT 2019c) Quant agrave la

valeur ajouteacutee sectorielle le pourcentage de valeur ajouteacutee du secteur secondaire dans le PIB total de lrsquoAfrique est infeacuterieur agrave la moyenne mondiale Il est inteacuteressant de noter qursquoen Afrique subsaharienne au Moyen-Orient et en Afrique du Nord la part du secteur secondaire dans le PIB eacutetait plus faible en 2018 (109 et 139 respectivement) qursquoen 2010 (126 et 181 respectivement) En tout eacutetat de cause seul 6 de tous les emplois creacuteeacutes entre 2000 et 2018 lrsquoont eacuteteacute dans le secteur manufacturier soit seulement 62 de lrsquoemploi total en Afrique (BIT 2019a) La majoriteacute des emplois se trouvent encore dans lrsquoagriculture et sont essentiellement des activiteacutes de subsistance Par conseacutequent le poids relativement important de ce secteur dans la crois-sance du PIB ne se traduit pas forceacutement par une forte augmentation du nombre drsquoemplois Enfin la croissance rapide de la population exerce des pressions sur les marcheacutes du travail du continent qui pour le moment nrsquoabsorber pas toute lrsquooffre de main-drsquoœuvre disponible pendant que un demi-mil-lion de jeunes de 15 ans viennent srsquoajouter chaque anneacutee au nombre de demandeurs drsquoemploi depuis 2015 une situation qui devrait durer jusqursquoen 2035 (Bah et al 2015 p 14)

Source Indicateurs du deacuteveloppement mondial

X Tableau 1 Valeur ajouteacutee par secteur (en du PIB)

Agriculture sylviculture et pecircche valeur ajouteacutee

( du PIB)

Secteur secondaire valeur ajouteacutee

( du PIB)

Industrie (y compris le bacirctiment valeur ajouteacutee

( du PIB)

Secteur tertiaire valeur ajouteacutee

( du PIB)

2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018

Monde 49 37 35 34 ndash 171 159 156 156 00 290 272 256 254 ndash 602 632 649 650 ndash

Moyen-Orient et Afrique du Nord

64 46 54 51 40 181 141 129 135 139 446 462 385 391 423 458 474 546 539 512

Afrique sub-saharienne 175 160 154 158 156 126 94 102 103 109 307 280 246 254 250 463 507 529 518 519

12 La reprise de la croissance a-t-elle ameacutelioreacute le bien-ecirctre de la population

Bien que des eacutetudes ont abondamment docu-menteacute la reprise de la croissance eacuteconomique

en Afrique on sait beaucoup moins dans quelle mesure celle-ci srsquoest traduite par une ameacuteliora-tion du bien-ecirctre de la population en geacuteneacuteral et par une reacuteduction de la pauvreteacute en particulier (Arndt et al 2016) Laugmentation de la pro-duction eacuteconomique est un fait positif dont on peut se reacutejouir Toutefois il importe eacutegalement drsquoexaminer dans quelle mesure elle a procureacute de meilleures conditions de vie aux travailleurs

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique6

et agrave la population dans son ensemble En 2019 la croissance par habitant eacutetait neacutegative (- 013 ) cela reflegravete un nivellement des niveaux de vie qui ne devraient augmenter que de 074 en 2020 soit environ un tiers (30 ) de ce qursquoil eacutetait en 2010 (25 ) Globalement la hausse de la croissance eacuteconomique nrsquoest pas suivie par une hausse des niveaux de vie ce qui soulegraveve la question agrave qui profite la croissance

La Figure 12 montre que la croissance du PIB par habitant durant la derniegravere deacutecennie a fortement fluctueacute sur une courbe descendante dans toutes les reacutegions y compris en Afrique Ce qui souligne

la correacutelation directe entre la croissance eacutecono-mique lrsquoemploi la pauvreteacute et les ineacutegaliteacutes Par exemple lrsquoenquecircte Afrobaromegravetre suggegravere que malgreacute les forts taux de croissance constateacutes la pauvreteacute en Afrique est resteacutee pratiquement stable (Dulani et al 2013) Comme indiqueacute preacuteceacute-demment il convient eacutegalement de noter que si la croissance eacuteconomique en Afrique a eacuteteacute positive et a enregistreacute des chiffres supeacuterieurs agrave ceux de toutes les reacutegions (sauf lrsquoAsie-Pacifique) mesureacute agrave lrsquoaune de la croissance par habitant le bien-ecirctre reste sensiblement infeacuterieur agrave celui de toutes les reacutegions sauf les Etats arabes (voir Figure 12) Au

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

X Figure 12 Croissance du PIB par habitant (variation annuelle )

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifiquele

Taux

de

croi

ssan

ce

9

3

6

0

ndash3

ndash62000 2005 2010 2015 2020

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

X Figure 13 Croissance du PIB par habitant par sous-reacutegion 2002 et 2020

2000

2020

30

14

22

06

ndash10

ndash02

ndash18Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Afrique centrale

Afrique orientale

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 7

cours de la derniegravere deacutecennie lrsquoAfrique a connu une croissance eacuteconomique rapide mais para-doxale agrave savoir qursquoelle ne srsquoest pas accompagneacutee drsquoune profonde mutation structurelle crsquoest-agrave-dire une eacuteconomie fondeacutee sur des eacutechanges de biens et services non traditionnels (p ex produits manufactureacutes) susceptibles de creacuteer de meilleurs emplois et de reacuteduire la pauvreteacute (Rodrik 2016)

Des analyses qui prennent en compte la speacutecifi-citeacute reacutegionales etou nationales pourraient nous aider agrave mieux comprendre dans quelle mesure et pour quelles raisons la croissance ne srsquoest pas accompagneacutee de mutations structurelles et drsquoune ameacutelioration des niveaux de vie en Afrique Par exemple la Figure 13 reacutevegravele une certaine heacuteteacute-rogeacuteneacuteiteacute des taux de croissance par habitant dans les reacutegions Au cours des deux derniegraveres deacutecennies lrsquoAfrique orientale a eacuteteacute la seule reacutegion ougrave le taux de croissance par habitant a augmenteacute LrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique occiden-tale ont toutes deux connu un ralentissement de cet indicateur durant la mecircme peacuteriode mais la croissance est neacuteanmoins resteacutee positive Le taux de croissance par habitant de lrsquoAfrique australe eacutetait positif en 2000 mais devrait ecirctre neacutegatif en 2020 tandis que lrsquoAfrique centrale a entameacute le milleacutenaire avec un taux de croissance neacutegatif ce qui sera encore le cas en 2020 Globalement les conditions de base telles que les infrastructures la mise en valeur des ressources humaines les institutions juridiques et financiegraveres lrsquoenvironne-ment des affaires et la stabiliteacute politique sont des

facteurs majeurs agrave prendre en compte pour com-prendre le lien entre la croissance eacuteconomique et la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique

Outre le faible taux de croissance par habitant et lrsquoincapaciteacute de lrsquoeacuteconomie agrave absorber une main-drsquoœuvre en constante augmentation la productiviteacute a eacutegalement eacuteteacute faible en Afrique Comme le montre la Figure 14 la productiviteacute du travail sur le continent reste infeacuterieure agrave celle de lrsquoAsie-Pacifique de lrsquoEurope et de lrsquoAsie centrale mais supeacuterieure agrave celle des Etats arabes et des Ameacuteriques Lorsqursquoon juxtapose lrsquoeacutevolution de la productiviteacute et du salaire reacuteel (Figure 15) il devient eacutevident que la courbe descendante de la productiviteacute du travail a eacutepouseacute celle des salaires reacuteels La productiviteacute du travail a augmenteacute de 11 en 2019 et devrait passer agrave 14 en 2020

13 Productiviteacute du travail et croissance des salairesAu niveau sous reacutegional on observe une varia-tion consideacuterable de la productiviteacute du travail En 2019 lrsquoaugmentation de la productiviteacute en Afrique orientale et en Afrique du Nord (24 et 23 res-pectivement) eacutetait plus de deux fois supeacuterieure agrave celle enregistreacutee en Afrique australe et occiden-tale tandis que la productiviteacute a reculeacute en Afrique centrale Toutefois il est difficile de mesurer la productiviteacute du travail en Afrique en raison de la forte proportion de la main-drsquoœuvre engageacutee dans des activiteacutes de subsistance (BIT 2019a)

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019 Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 14 Croissance de la productiviteacute du travail 2010-20

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

Taux

de

croi

ssan

ce

8

4

6

0

ndash2

ndash42010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

2

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique8

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 15 Croissance de la productiviteacute et des salaires en Afrique 2010-2017

Productiviteacute du travail

Croissance annuelle des salaires ()

Taux

de

croi

ssan

ce

6

4

0

ndash2

ndash42010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

2

La productiviteacute du travail peut contribuer agrave reacute-duire voire eacuteradiquer les ineacutegaliteacutes de revenus et la pauvreteacute des travailleurs agrave condition que les gains reacutesultant de lrsquoaugmentation de la pro-ductiviteacute soient reacutepartis eacutequitablement entre les proprieacutetaires drsquoentreprises les investisseurs et les travailleurs (BIT 2019a) En Afrique les salaires ont augmenteacute plus lentement agrave partir de 2013 et diminueacute depuis 2015 (voir Figure 15) De fait le

taux reacuteel de croissance des salaires recule depuis 2013 mecircme si en moyenne la productiviteacute du travail a augmenteacute entre 2013 et 2017 Cette ten-dance confirme que les gains reacutesultant de lrsquoaug-mentation de la productiviteacute ne sont pas partageacutes eacutequitablement ce qui explique en partie les taux eacuteleveacutes de travailleurs pauvres et les dispariteacutes de revenus en Afrique

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 9

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

2 Emploi et tendances sociales

10 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

21 Taux drsquoactiviteacuteLa notion de population active est un outil de mesure plus large que lrsquoemploi car elle inclut tant les personnes en acircge de travailler ayant un emploi que les chocircmeurs La population active repreacutesente lrsquooffre de main-drsquoœuvre disponible pour produire des biens et des services dans un pays donneacute au moyen de transactions de marcheacute en eacutechange drsquoune reacutemuneacuteration

En 2019 le taux drsquoactiviteacute global de lrsquoAfrique (631 ) eacutetait supeacuterieur agrave la moyenne mondiale (607 ) ce qui explique une offre abondante de main-drsquoœuvre (Tableau 21) Ce chiffre srsquoex-plique en grande partie par la preacutesence drsquoune

population nombreuse en acircge de travailler qui cherche une activiteacute eacuteconomique et ne peut pas se permettre de rester oisive toutefois compte tenu des possibiliteacutes limiteacutees drsquoemploi formel ces personnes doivent se rabattre sur lrsquoeacutecono-mie informelle (BIT 2018c) Le taux drsquoactiviteacute du continent africain a tregraves peu diminueacute durant la derniegravere deacutecennie soit de 651 agrave 631 entre 2000 et 2019 en revanche sur la mecircme peacuteriode sa population active a nettement augmenteacute (de 3021 agrave 4897 millions) et devrait atteindre 518 millions drsquoici agrave 2021 Dans les sous-reacutegions en 2019 le taux drsquoactiviteacute global se situait entre 457 en Afrique du Nord et 773 en Afrique orientale

X Tableau 21 Total labour force participation 2000ndash21

Taux drsquoactiviteacute () Population active (millions)

Reacutegion 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 651 632 631 630 631 631 631 3021 4513 4632 4760 4897 5038 5180

Afrique centrale 739 691 691 690 688 687 685 385 597 616 636 657 678 699

Afrique orientale 785 776 775 773 773 774 774 1090 1758 1813 1870 1933 1998 2063

Afrique du Nord 471 465 458 457 457 457 456 512 715 717 730 743 757 770

Afrique australe 560 565 571 569 569 569 569 188 253 259 262 267 271 275

Afrique occidentale 645 587 587 587 585 584 583 845 1191 1226 1262 1298 1335 1372

Monde 647 612 610 609 607 605 603 2 7776 3 3768 3 4133 3 4492 3 4824 3 5150 3 5457

Source Calculs fondeacutes sur les donneacutees de la base ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees BIT novembre 2019

Bien que les deacutecideurs politiques se plaisent agrave souligner que les femmes devraient plus srsquoenga-ger activement les dispariteacutes de genre restent prononceacutees dans toute la reacutegion (Tableau 22) En 2019 lrsquoeacutecart entre les taux drsquoactiviteacute des hommes et des femmes srsquoeacutelevait agrave 177 sur lrsquoensemble du continent africain il convient cependant de souli-gner que ce chiffre reste infeacuterieur aux dispariteacutes de genre au niveau mondial (27 points de pour-centage dont lrsquoampleur souligne la neacutecessiteacute des politiques favorisant la participation des femmes au marcheacute du travail Crsquoest particuliegraverement le cas en Afrique du Nord ougrave cette dispariteacute eacutetait de loin la plus prononceacutee sur le continent en 2019 soit 473 points de pourcentage

4 Reacutesolution concernant les statistiques du travail de lemploi et du sous-emploi de la main-dœuvre adopteacutee par la 19e Confeacuterence internationale des statisticiens du travail Genegraveve octobre 2013 wwwiloorgwcmsp5groupspublic---dgreports---statdocumentsnormativeinstrumentwcms_230304pdf

22 EmploiLrsquoemploi deacutecent est essentiel parce qursquoil fournit un revenu durable aux travailleurs ainsi que leur famille et leur permet de srsquoextraire de la pauvreteacute Dans le sens ougrave il est utiliseacute ici le terme laquoemploiraquo englobe toutes les personnes en acircge de travail-ler qui pendant une bregraveve peacuteriode deacutetermineacutee par exemple une semaine ou un jour avaient a) un emploi salarieacute (agrave la maison ou au travail) ou b) une entreprise ( baseacute agrave la maison ou dans un bureau travail4 Depuis 2000 lrsquoemploi total en Afrique a augmenteacute de 25 agrave 3 (Figure 21) chiffre infeacuterieur agrave la croissance de la production reacuteelle En 2019 lrsquoemploi et la production reacuteelle ont progresseacute respectivement de 29 et 32

11Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

La croissance de lrsquoemploi a eacuteteacute particuliegraverement soutenue en Afrique orientale et centrale qui ont enregistreacute des hausses supeacuterieures agrave 3 depuis 2000 avec toutefois un leacuteger recul sous la barre des 3 en 2009 En revanche lrsquoemploi en Afrique australe a connu une forte volatiliteacute acceacuteleacuteration apregraves le tournant du milleacutenaire suivie drsquoune forte baisse (essentiellement due agrave la crise financiegravere de 2008) puis une amorce de reprise agrave partir de 2010 Srsquoagissant de lrsquoAfrique du Nord les soulegraveve-ments du printemps arabe au deacutebut des anneacutees 2010 ont fortement nui agrave lrsquoemploi bien qursquoune timide reprise srsquoobserve depuis 2016 En Afrique occidentale la croissance de lrsquoemploi se situait entre 24 et 29 entre 2016 et 2019 avec un pic agrave 32 en 2017

En Afrique le ratio emploipopulation (REP) est tendanciellement plus eacuteleveacute que dans le reste du monde bien que lrsquoeacutecart se reacuteduise au fil du temps Cela tient au fait qursquoun plus grand nombre drsquoAfricains occupent un emploi quelle qursquoen soit la forme En 2019 le REP de lrsquoAfrique ne diffeacuterait que de 14 par rapport au reste du monde (Tableau 23) mais avec de fortes dispariteacutes sous reacutegionales lrsquoAfrique orientale avait le REP le plus eacuteleveacute de tous en 2019 (748 ) et lrsquoAfrique du Nord le plus faible (401 ) Bien que les REP du continent srsquoapprochent des ratios mondiaux ceux de lrsquoAfrique du Nord et de lrsquoAfrique australe sont beaucoup plus faibles que ceux du reste du monde LrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique australe possegravedent les taux drsquoemploi informel les plus bas

X Tableau 22 Taux drsquoactiviteacute eacutecarts hommesfemmes ()

2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 213 185 181 178 177 176 175

Afrique centrale 55 72 71 69 69 69 69

Afrique orientale 111 100 96 92 92 92 91

Afrique du Nord 525 480 476 475 473 472 470

Afrique australe 206 138 133 130 129 127 125

Afrique occidentale 133 120 118 116 117 118 119

Monde 275 272 271 269 270 270 271

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019

X Figure 21 Croissance de lrsquoemploi en Afrique ()

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

9

3

6

0

ndash3

ndash62000 2003 2006 2009 2021

Source Calculs sur la base des estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

2012 2015 2018

12 Report on employment in Africa (Re-Africa)2 Employment and social trends

du continent soit 673 et 402 respective-ment (Tableau 24)

Il est eacutegalement eacutetabli que lrsquoemploi augmente proportionnellement agrave la population en acircge de travailler car les ratios restent tregraves stables au sein des reacutegions De 2000 agrave 2019 le REP en Afrique orientale a reculeacute de 751 agrave 748 seulement tandis que celui de lrsquoAfrique occidentale a stagneacute autour de 55 entre 2016 et 2019 en baisse

par rapport aux 617 enregistreacutes en 2000 Les REP drsquoAfrique du Nord et drsquoAfrique australe ont oscilleacute autour de 40 tandis que ceux de lrsquoAfrique centrale ont connu un recul relativement marqueacute entre 2000 et 2019 (de 705 agrave 656 )

On observe drsquoeacutenormes eacutecarts de genre dans les REP en Afrique (Figure 24) En 2019 le REP srsquoeacutelevait agrave 675 pour les hommes soit 173 points de pourcentage de plus que celui des

X Tableau 23 Ratios emploipopulation emploi total 2000-21

Ratios emploipopulation Emploi (millions)

2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 600 588 587 587 588 588 588 2786 4202 4307 4433 4563 4697 4831

Afrique centrale 705 657 657 657 656 654 653 368 567 586 606 625 646 666

Afrique orientale 751 751 749 748 748 748 749 1043 1699 1753 1809 1870 1933 1996

Afrique du Nord 399 406 400 400 401 402 403 435 624 626 638 653 667 680

Afrique australe 394 418 421 420 414 413 410 132 187 191 194 194 196 198

Afrique occidentale 617 554 551 551 550 549 548 807 1124 1150 1185 1220 1255 1290

Monde 610 577 577 576 574 572 570 2 6175 3 1855 3 2234 3 2634 3 2947 3 3247 3 3520

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 22 Ratio emploipopulation selon le genre 2019

Total

Hommes

Femmes

80

60

70

50

20

30

10

40

0Monde Afrique

du NordAfrique Afrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

574

703

446401

631624

748796

702

550608

492

588

675

502

656687

624

414473

358

13Report on employment in Africa (Re-Africa)2 Employment and social trends

femmes Au niveau mondial en 2019 le REP des hommes atteignait 703 et celui des femmes 446 soit un eacutecart de 257 points de pourcen-tage Les REP supeacuterieurs des hommes prouvent que les gouvernements doivent accentuer leurs efforts de promotion de lrsquoemploi des femmes En outre un REP eacuteleveacute ne signifie aucunement qursquoil srsquoagit de formes de travail deacutecent de nombreux autres indicateurs sont neacutecessaires pour dresser un tableau fidegravele de la dynamique des marcheacutes du travail notamment les donneacutees sur la pauvreteacute des travailleurs la productiviteacute du travail et le taux de chocircmage

221 Caracteacuteristiques de lrsquoemploi2211 Emploi par grands secteurs drsquoactiviteacute eacuteconomiqueLrsquoagriculture reste le plus important pourvoyeur drsquoemplois en Afrique (Figure 23) La part de lrsquoagriculture dans lrsquoemploi total a reculeacute de 535 agrave 507 entre 2011 et 2019 Cette tendance baissiegravere devrait se poursuivre lrsquoagriculture eacutetant censeacutee employer 505 des travailleurs en 2020 Neacuteanmoins le secteur agricole ougrave les deacuteficits en matiegravere de travail deacutecent font leacutegion reste un reacuteservoir drsquoemplois incontournable en Afrique Cela signifie que les mutations structu-relles intervenues dans drsquoautres reacutegions ne se

5 Calculs de lrsquoauteur fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT

sont pas encore produites en Afrique En Asie-Pacifique par exemple il est preacutevu qursquoen 2020 43 des travailleurs seront employeacutes dans le secteur tertiaire et seulement 317 dans lrsquoagri-culture (BIT 2018a) Cela dit la part du secteur des services dans lrsquoemploi total a leacutegegraverement augmenteacute passant de 341 agrave 361 entre 2011 et 2019 elle devrait atteindre 362 drsquoici agrave 2020 et 364 drsquoici agrave 2021 Il convient eacutegalement de noter que le nombre drsquoemplois dans le commerce de gros et de deacutetail a augmenteacute et que le nombre de personnes employeacutees dans la reacuteparation de veacutehicules automobiles qui se situait agrave 46 mil-lions en 2010 devrait atteindre plus de 64 mil-lions drsquoici 2020 soit une augmentation de 40 5 Lrsquoagriculture africaine se caracteacuterise par sa pro-portion eacuteleveacutee de travailleuses En 2019 pregraves de 54 des femmes actives travaillaient dans ce secteur contre 49 des hommes La propor-tion de femmes dans le secteur agricole nrsquoa que tregraves leacutegegraverement diminueacute entre 2011 et 2019 (de 574 agrave 537 ) et devrait atteindre 534 en 2020 et 532 en 2021 (Figure 24) Compte tenu de leur surrepreacutesentation dans le secteur agri-cole (peu productif largement informel avec des revenus et des conditions de travail nettement infeacuterieurs agrave ceux drsquoautres secteurs) les femmes sont confronteacutees agrave des deacuteficits de travail deacutecent plus importants que les hommes sur le marcheacute du travail

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 23 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique Afrique 2011-2021 ()

Agriculture

Industrie

Services

100

60

80

40

20

02011 20132012 20182016 202020192017 20212014 2015

341

125

535

358

129

513

351

126

523

358

131

511

362

133

505

347

126

528

358

130

513

361

132

507

355

128

518

360

131

509

364

134

503

14 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

2212 Emploi par secteur dans les sous-reacutegionsLrsquoexamen des donneacutees globales de la reacutegion afri-caine reacutevegravele des eacutecarts prononceacutes de lrsquoemploi par secteurs entre les sous-reacutegions En Afrique orien-tale centrale et occidentale lrsquoemploi se concentre dans le secteur agricole tandis qursquoil se retrouve surtout dans le secteur tertiaire en Afrique du Nord et en Afrique australe (Figure 25) Ce contraste reflegravete le niveau ineacutegal des transfor-mations structurelles et de progregraves eacuteconomique des sous-reacutegions Un aspect essentiel du pro-

cessus de deacuteveloppement est la transformation structurelle se traduisant par un mouvement des capitaux et du travail des secteurs agrave faible pro-ductiviteacute vers les secteurs agrave forte productiviteacute De nombreuses eacutetudes initiatives et cadres de tra-vail soulignent lrsquoimportance de la diversification des investissements en Afrique (BIT 2019c) Dans ce contexte la transformation de lrsquoagriculture devrait signifier lrsquoabandon drsquoactiviteacutes agricoles de subsistance dans de petites fermes au profit de grande exploitations agricoles plus productives (Timmer 1988)

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 24 Distribution de lrsquoemploi par genre par secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique 2011-21 ()

Agriculture

Industrie

Services

100

50

75

25

02011

Hommes Femmes

20202019 2019 2020 20212021 2011

336

158

506

347

79

574

346

171

483

383

83

534

346

170

485

381

82

537

347

173

481

386

83

532

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 25 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique par sous-reacutegion X 2011 2018 et 2019

Agriculture

Industrie

Services

100

40

60

80

20

02011 20112011 2011 20112019 20192019 2019 20192018 20182018 2018 2018

268

96

636

248

90

662

444

129

427

291

104

605

404

123

473

487

250

263

685

223

91

290

104

607

250

93

657

472

240

288

680

229

91

228

77

695

442

129

430

489

249

262

686

223

91

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Afrique centrale

Afrique orientale

15Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

Ameacuteliorer la productiviteacute du secteur agricole suppose drsquoy investir plus de ressources ce qui stimulerait la demande de biens de services et drsquoemplois dans les secteurs non agricoles de lrsquoeacuteconomie Cela inciterait les travailleurs agrave deacutelaisser progressivement lrsquoagriculture pour se lancer dans des activiteacutes non-agricoles favorise-rait la migration des campagnes vers les villes et ralentirait la croissance deacutemographique dans les zones rurales (Jayne et Ameyaw 2016) Degraves lors lrsquoemploi dans lrsquoagriculture et le secteur agricole lui-mecircme se reacutesorberaient au fil du temps en proportion du PIB total Une telle transformation est geacuteneacuteralement le fruit de plusieurs facteurs combineacutes lrsquoinnovation technologique les eacutecono-mies drsquoeacutechelle la mondialisation et le deacuteveloppe-ment des reacuteseaux financiers LrsquoAfrique du Nord en constitue une parfaite illustration premiegravere reacutecipiendaire des IDE en Afrique en 2018 (BIT 2019c) son secteur agricole est en deacuteclin et son secteur tertiaire en expansion Pour lrsquoAfrique cela signifie essentiellement qursquoune augmentation de lrsquoemploi dans les secteurs tregraves productifs deacutepend du deacuteveloppement du secteur agricole lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie non agricole nrsquoaugmente pas de lui-mecircme ni spontaneacutement Filmer et Fox (2014) citeacutes par Jayne et Ameyaw (2016) preacute-disent qursquoenviron 40 de tous les Africains qui entreront dans la vie active durant la prochaine deacutecennie travailleront surtout dans lrsquoagriculture Par conseacutequent la productiviteacute doit impeacuterative-ment augmenter dans le secteur agricole pour que le niveau global de revenus augmente que lrsquoargent circule en milieu rural et y stimule les eacutechanges de biens et services non agricoles (Jayne et Ameyaw 2016)

2213 Situation de lrsquoemploi en 2019

Les deacuteficits de travail deacutecent font leacutegion en Afrique ougrave le fait drsquoavoir un emploi ne procure pas toujours un mode de vie deacutecent (BIT 2019b) Sur 776 millions de personnes en acircge de travail-ler la majoriteacute soit 456 millions (588 ) ont un emploi 33 millions (43 ) sont au chocircmage et 286 millions (369 ) sont hors de la main-drsquoœuvre (Figure 26) Parmi les personnes qui ont un emploi 68 travaillent agrave leur propre compte ou font des aides familiaux Si lrsquoon ventile ces donneacutees par genre les proportions drsquohommes et de femmes qui travaillent agrave leur propre compte sont sensiblement eacutegale (647 ) en revanche le pourcentage de femmes qui porte de lʼaide familiale est de 323 contre seulement 13 pour les hommes Globalement cela signifie que la plupart des femmes sont contraintes de travailler dans le secteur agricole caracteacuteriseacute par lrsquoinformaliteacute de bas salaires un accegraves ina-deacutequat agrave la protection sociale et geacuteneacuteralement de mauvaises conditions de travail De plus les personnes exclues du secteur agricole en raison de sa faible productiviteacute de sa rentabiliteacute limiteacutee et de lrsquoabsence de protection sociale sont plus susceptibles de se tourner vers des emplois mal reacutemuneacutereacutes ou agrave leur propre compte sou-vent dans lrsquoeacuteconomie informelle Selon les estimations du BIT (2018a) 85 des personnes travaillant agrave leur propre compte opegraverent dans lrsquoeacuteconomie informelle

En revanche il est geacuteneacuteralement admis qursquoune part croissante de la main-drsquoœuvre accegravede agrave un emploi salarieacute ou reacutemuneacutereacute (tous niveaux de qualification et tous secteurs confondus) agrave mesure que les processus de deacuteveloppement

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 26 Situation de lrsquoemploi

Personnes exclues de la population active

286 millions (37 )

Travailleurs familiaux collaborant

agrave lrsquoentreprise familiale (20 )

Travailleurs agrave leur compte

(48)

Chocircmeurs 33 millions (4 )

Personnes employeacutees 456 millions (59 )

Employeacutes (20 )

Employeurs (3)

Population en acircge

de travailler 776 millions

16 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

eacuteconomique et de transformation structurelle se poursuivent Historiquement cela a eacuteteacute la principale voie vers une prospeacuteriteacute durable et partageacutee et lrsquoeacuteradication de la pauvreteacute de masse (Gindling et Newhouse 2012) En Afrique agrave ce jour ce processus srsquoest aveacutereacute laborieux et irreacutegulier et il faudra donc axer les efforts sur la creacuteation drsquoemplois mieux reacutemuneacutereacutes et en plus grand nombre notamment dans le secteur priveacute

2214 Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total

La proportion drsquoemploi informel et de ses com-posantes dans lrsquoemploi total est variable drsquoune reacutegion agrave une autre sur le continent 402 en Afrique australe 673 en Afrique du Nord et plus de 90 en Afrique centrale orientale et occidentale Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment un fort taux drsquoemploi agricole est correacuteleacute agrave un niveau

eacuteleveacute drsquoinformaliteacute du travail les sous-reacutegions ougrave lrsquoemploi agricole est eacuteleveacute ont eacutegalement de plus forts niveaux drsquoinformaliteacute Les taux drsquoemploi informel varient aussi en fonction du genre et du niveau drsquoinstruction En Afrique lrsquoeacuteconomie informelle compte un plus fort pourcentage de femmes que drsquohommes (79 et 68 respective-ment) sauf en Afrique du Nord Dans toutes les reacutegions les personnes peu instruites sont plus susceptibles de travailler dans lrsquoeacuteconomie informelle en fait 94 des personnes nrsquoayant suivi aucune scolariteacute travaillent dans lrsquoeacuteconomie informelle (BAD 2019)

Pour lrsquoAfrique dans son ensemble la part de lrsquoem-ploi informel et de ses composantes dans lrsquoemploi total est eacuteleveacutee soit 858 (Tableau 24) Ces chiffres soulignent lrsquoeacutenorme deacutefi que lrsquoinformaliteacute repreacutesente pour les entreprises et les travailleurs en Afrique Une tendance semblable est obser-

X Tableau 24 Emploi informel par rapport agrave lrsquoemploi total ()

Cateacutegorie Afrique Afrique du Nord

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique australe

Afrique occidentale

Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total 858 673 910 916 402 924

Part de lrsquoemploi informel non agricole dans lrsquoemploi total 719 563 788 766 361 870

Source BIT (2018b)

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 27 Taux de chocircmage et part de lrsquoemploi informel (pays pour lesquels des donneacutees existent)

40

25

30

35

20

15

10

5

00 6030 9020 8050 10010 7040

Taux

de

chocircm

age

Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi non-agricole ()

Lesotho

Afrique du Sud

Zimbabwe

EgypteZambie

Ouganda

UgandaLibeacuteria

Tanzanie

MadagascarMadagascar

17Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

vable si lrsquoon considegravere la part de lrsquoemploi informel non agricole et de ses composantes dans lrsquoemploi total (Tableau 24) Sur ce point lrsquoAfrique australe et lrsquoAfrique du Nord affichent agrave nouveau les taux les plus faibles par rapport agrave lrsquoAfrique occidentale (87 ) centrale (788 ) et orientale (766 )

Une autre caracteacuteristique importante des mar-cheacutes du travail africains est le lien entre le taux drsquoinformaliteacute et le taux de chocircmage (plus le taux drsquoinformaliteacute est eacuteleveacute plus le taux de chocircmage est faible) (Figure 27) En regravegle geacuteneacuterale les pays agrave faible revenu ont des taux drsquoinformaliteacute eacuteleveacutes tandis que les pays agrave revenu intermeacutediaire connaissent des taux de chocircmage plus eacuteleveacutes (BAD 2019) Ce reacutesultat est coheacuterent avec le pheacute-nomegravene de la croissance sans emplois La crois-sance eacuteconomique en Afrique nrsquoa pas eacuteteacute propice agrave lrsquoemploi Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment la croissance eacuteconomique et la creacuteation drsquoemplois supposent une transformation structurelle de lrsquoeacuteconomie et un deacuteplacement des ressources des entreprises et secteurs peu productifs vers les secteurs les plus productifs

23 Chocircmage et sous-emploi de la main-drsquoœuvre231 ChocircmageEn 2019 pregraves de 34 millions de personnes eacutetaient au chocircmage en Afrique dont 122 millions de jeunes acircgeacutes de 15 agrave 24 ans (Annexe 8) soit 64 millions de plus qursquoen 2010 et une augmenta-tion de pregraves de 15 millions du nombre de jeunes chocircmeurs Le taux de chocircmage de la reacutegion (68 ) est nettement supeacuterieur agrave la moyenne mondiale (5 ) ce qui signifie que le chocircmage est un problegraveme majeur en Afrique Bien que le taux de chocircmage soit faible en Afrique les emplois se trouvent en majoriteacute dans lrsquoeacuteconomie informelle

Srsquoagissant du genre il convient de noter que le taux de chocircmage des femmes a constam-ment deacutepasseacute celui des hommes depuis 2010 (Annexe 8) soit 75 pour les femmes et 63 pour les hommes en 2019 avec des eacutecarts parfois tregraves prononceacutes au sein des reacutegions Par exemple en 2019 le taux de chocircmage atteignait 58 pour les femmes et 5 pour les hommes en Afrique

6 En Afrique australe la part de lemploi informel dans lemploi total atteint 402 et celle de lemploi informel non agricole dans lemploi total 361 Voir BIT (2018b)

occidentale de mecircme en Afrique australe il atteignait 29 pour les femmes et seulement 245 pour les hommes

En 2019 au niveau sous reacutegional lrsquoAfrique aus-trale avait le plus fort taux de chocircmage (265 ) en raison des chiffres particuliegraverement eacuteleveacutes de lrsquoAfrique du Sud (27 ) Cette mecircme anneacutee lrsquoAfrique du Nord a eacutegalement enregistreacute un taux de chocircmage eacuteleveacute (118 ) contrairement agrave lrsquoAfrique orientale (38 ) Les taux de chocircmage ont reculeacute entre 2015 et 2019 en Afrique cen-trale et orientale ainsi qursquoen Afrique du Nord Cependant les taux de chocircmages en Afrique australe et occidentale sont passeacutes de 246 agrave 265 et de 5 agrave 54 respectivement durant la mecircme peacuteriode Le taux de chocircmage eacuteleveacute de lrsquoAfrique australe est coheacuterent avec la moindre ampleur de lrsquoeacuteconomie informelle de cette sous-reacutegion6

Le taux de chocircmage des jeunes en Afrique a dimi-nueacute quoique lentement (voir Annexe 8) agrave savoir une baisse de trois points de pourcentage entre 2000 et 2019 Le chocircmage des jeunes en Afrique preacutesente une caracteacuteristique persistante soit lrsquoeacutecart de genre relativement faible soit 118 et 12 respectivement pour les jeunes hommes et les jeunes femmes en 2019

En 2019 le taux de chocircmage des jeunes en Afrique australe a atteint 503 et devrait encore augmenter durant les anneacutees agrave venir En 2019 lrsquoAfrique orientale avait les plus bas taux de chocircmage des jeunes de la reacutegion (62 ) soit un huitiegraveme de celui de lrsquoAfrique australe LrsquoAfrique centrale a eacutegalement enregistreacute un taux de chocirc-mage des jeunes relativement modeacutereacute (10 )

232 Sous-emploi de la main-drsquoœuvreToutefois le taux de chocircmage nrsquoest qursquoune mesure du sous-emploi de la main-drsquoœuvre sur le marcheacute du travail drsquoautres critegraveres doivent ecirctre pris en compte comme le sous-emploi du temps de travail et la main-drsquoœuvre potentielle Ensemble ces facteurs constituent les principaux indicateurs qui permettent de suivre les ten-dances du marcheacute du travail Plusieurs mesures

18 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

de sous-emploi de la main-drsquoœuvre existent y compris les indices LU1 LU2 LU3 et LU47

Drsquoici agrave 2021 le pheacutenomegravene de sous-emploi de la main-drsquoœuvre devrait concerner 1205 millions de personnes (LU4) par rapport agrave 1146 millions en 2019 Cette augmentation est principalement due agrave lrsquoAfrique subsaharienne qui drsquoici agrave 2021 devrait

7 Pour une deacutefinition complegravete et le mode de calcul des diffeacuterents indices voir la Reacutesolution concernant les statistiques du travail de lemploi et du sous-emploi de la main-dœuvre adopteacutee par la 19e Confeacuterence internationale des statisticiens du travail Genegraveve octobre 2013 wwwiloorgwcmsp5groupspublic---dgreports---stat documentsnormativeinstrumentwcms_230304pdf

compter 994 millions de personnes en situation de sous-emploi contre 21 millions pour lrsquoAfrique du Nord Selon les mecircmes projections en 2021 le taux de sous-emploi de la main-drsquoœuvre devrait se situer agrave environ 22 pour lrsquoensemble de lrsquoAfrique 247 pour lrsquoAfrique du Nord et 215 pour lrsquoAfrique subsaharienne (BIT 2020)

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 19

3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

20 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

31ensp LeenspdeacutefienspdeensplaenspjeunesseLrsquoobjectif de deacuteveloppement durable (ODD 86) est lieacute agrave la promotion de lrsquoemploi de lrsquoeacuteducation et de la formation des jeunes Plus preacuteciseacutement la cible 861 preacutevoit que drsquoici agrave 2020 les pays devraient reacuteduire laquonettement la proportion de jeunes (acircgeacutes de 15 agrave 24 ans) non scolariseacutes sans emploi ni en formation [NEET]raquo Autrement dit il srsquoagit de reacuteduire significativement le taux drsquoexclusion des jeunes du marcheacute du travail8 Cette tacircche sera drsquoautant plus difficile et cruciale en Afrique que contrairement agrave drsquoautres reacutegions du monde car la population du continent africain est jeune Par conseacutequent sa population active augmente rapi-dement et devrait continuer agrave augmenter dans un avenir proche A ce jour il semble peu probable que lrsquoAfrique comme le reste du monde drsquoailleurs puisse atteindre lrsquoobjectif de lrsquoODD 861 Le BIT estime qursquoen 2015 date de deacutebut de lrsquoimpleacutemen-tation des ODD le taux de NEET chez les jeunes africains eacutetait de 200 et preacutevoit qursquoil devrait atteindre 207 en 20209 Il srsquoagit en fait drsquoune leacutegegravere augmentation et non drsquoune laquonette reacuteduc-tionraquo du taux drsquoactiviteacute des jeunes10

Il ne faut donc pas ecirctre surpris que la promotion de la lutte contre le chocircmage et le sous-emploi des jeunes devienne rapidement une prioriteacute essentielle pour la quasi-totaliteacute des pays afri-cains Plusieurs instruments majeurs ont eacuteteacute eacutelaboreacutes afin de guider le deacuteveloppement de la jeunesse en Afrique notamment la Charte afri-caine de la jeunesse (AYC) adopteacutee en juillet 2006 Pour mettre en œuvre cette charte et renforcer les capaciteacutes nationales afin de mieux aider les jeunes agrave srsquoautonomiser et agrave se deacutevelopper les autoriteacutes ont eacutelaboreacute un Plan drsquoaction pour la deacutecennie de la jeunesse (2009-2018) qui agrave la date de reacutedaction du preacutesent rapport entamait sa der-niegravere anneacutee de mise en œuvre En outre lrsquoAgenda 2063 de lrsquoUnion africaine (UA) et son premier Plan deacutecennal de mise en œuvre traitent du thegraveme de la jeunesse et de lrsquoemploi des jeunes agrave travers ses aspirations 1 et 6 Le deacuteveloppement de lrsquoAfrique doit ecirctre axeacute sur la personne notamment en libeacuterant le potentiel des femmes et des jeunes En vue de transformer le potentiel de lrsquoimpor-

8 Le taux de (jeunes) NEET est laquola proportion de jeunes qui nrsquoont pas drsquoemploi et ne sont ni scolariseacutes ni en formationraquo (httpsilostatiloorgresourcesmethodsdescription-youth-neet) Cette deacutefinition englobe presque tous les chocircmeurs et tous ceux qui ne font pas partie de la population active mais qui ne suivent ni enseignement ni formation Tous les chocircmeurs nrsquoentrent pas dans cette deacutefinition car selon la deacutefinition de lOIT (internationalement accepteacutee) il est possible decirctre au chocircmage tout en eacutetant eacutetudiant Les lecteurs sont inviteacutes agrave consulter les meacutetadonneacutees ILOSTAT pour obtenir une vue exhaustive des concepts utiliseacutes dans ce rapport ilostatiloorgresourcesmethodsindicatordescriptions

9 En fait ces chiffres sont tregraves proches de la situation mondiale Le BIT estime que le taux mondial de jeunes NEET eacutetait de 217 en 2015 et preacutevoit quil atteindra 224 en 2020 Voir la base de donneacutees ILOSTAT ilostatiloorgdata

10 En effet eacutetant donneacute le fort taux de croissance de la jeunesse africaine thegraveme deacuteveloppeacute ci-apregraves le nombre de jeunes NEET est censeacute augmenter de 77 millions entre 2015 et 2020

tante population jeune africain en une dividende deacutemographique lrsquoUnion africaine a deacutesigneacute 2017 comme lrsquoanneacutee de la jeunesse sous le thegraveme laquoExploiter le dividende deacutemographique gracircce agrave lrsquoinvestissement dans la jeunesseraquo (AssemblyAUDec601 XXVI janvier 2016) LrsquoUnion africaine srsquoest reacutesolument engageacutee agrave lutter contre le chocirc-mage des jeunes ce qui se reflegravete directement ou indirectement dans plusieurs instruments drsquoorien-tation politique la Strateacutegie continentale drsquoeacutedu-cation pour lrsquoAfrique (CESA 16-25) la Strateacutegie pour la science la technologie et lrsquoinnovation en Afrique 2024 (STISA-2024) la Strateacutegie continen-tale drsquoEFTP pour favoriser lrsquoemploi des jeunes et le Plan drsquoaction pour le deacuteveloppement industriel acceacuteleacutereacute de lrsquoAfrique (AIDA)

32ensp Laenspnatureenspduenspdeacutefi321 Tendances de la population jeune active et les jeunes travailleurs pauvresLa population active africaine est jeune et aug-mente rapidement En 2020 les jeunes acircgeacutes de 15 agrave 24 ans repreacutesentaient moins drsquoun quart (236 ) de la population mondiale en acircge de tra-vailler mais plus drsquoun tiers (342 ) en Afrique seule reacutegion au monde ougrave la population active jeune augmente rapidement (Figure 31)

Depuis 1990 la main drsquoœuvre des jeunes est resteacutee stable ou a diminueacute en chiffres absolus dans la plupart des reacutegions du monde En Afrique elle a presque doubleacute pendant cette peacuteriode pas-sant de 618 agrave 1158 millions entre 1990 et 2020 En outre elle est censeacutee progresser de plus de 25 (soit pregraves de 30 millions de jeunes) drsquoici agrave 2030 date agrave laquelle le continent devrait compter 144 millions de jeunes actifs ce qui repreacutesente un eacutenorme deacutefi agrave savoir le besoin de creacuteer des em-plois et notamment des emplois deacutecents pour tous ces nouveaux arrivants sur le marcheacute du travail Parallegravelement alors que les responsables du monde entier srsquointerrogent sur les moyens permettant de prendre soin de leurs populations

21Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

qui vieillissent rapidement une main-drsquoœuvre jeune en si forte expansion repreacutesente ndash au moins potentiellement ndash une ressource inestimable pour lrsquoAfrique La mateacuterialisation de ce potentiel deacutepen-dra dans la plupart des pays drsquoun renforcement des structures guideacute par des actions politiques preacutecises pour lancer ce processus

11 Sauf indication contraire les chiffres et taux mentionneacutes dans ce rapport sont des moyennes annuelles (geacuteneacuteralement des estimations modeacuteliseacutees)

A lrsquoeacutevidence les marcheacutes du travail africains nrsquoont pas encore reacuteussi agrave surmonter ce deacutefi ces der-niegraveres anneacutees Bien que la proportion de jeunes travailleurs pauvres reacutegresse cette baisse nrsquoest pas aussi prononceacutee que dans drsquoautres reacutegions du monde notamment en Asie et dans le Pacifique (Figure 32) La pauvreteacute des jeunes (et des

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la population active jeune (15-24 ans) en chiffres absolus (millions de jeunes)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019 baseacutees sur les estimations et projections de population de lrsquoONU juillet 2019

X Figure 31 Population active jeune par reacutegion 1990-2030 (millions)11

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

400

300

350

250

200

150

100

0

50

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

2012

2014

2016

2018

2020

2020

2020

2020

2020

2030

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (moyenne et extrecircme) des jeunes (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019 baseacutees sur les estimations et projections de population de lrsquoONU juillet 2019

X Figure 32 Jeunes travailleurs pauvres par reacutegion 1990-2020 ()

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

80

60

70

50

40

30

20

0

10

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

22 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

adultes acircgeacutes de 25 ans et plus) est eacutegalement beaucoup plus eacuteleveacutee en Afrique qursquoailleurs

Entre 2000 et 2020 le taux de jeunes travail-leurs pauvres a diminueacute drsquoun peu plus de 14 en Afrique (soit 105 points de pourcentage)12 En Asie et dans le Pacifique la baisse corres-pondante a deacutepasseacute 65 (454 points de pour-centage) dans les Ameacuteriques et en Europe ougrave les taux de travailleurs pauvres eacutetaient deacutejagrave beaucoup plus faibles ils ont baisseacute respective-ment de 67 et 66 Seuls les Etats arabes ont enregistreacute de plus mauvais chiffres que lrsquoAfrique presque entiegraverement attribuables agrave la situation deacutesastreuse en reacutepublique arabe syrienne et au Yeacutemen la plupart des autres Etats arabes ont des taux de travailleurs pauvres proches de zeacutero En raison de la progression des taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs dans les Etats arabes (reacutesul-tant des conflits dans cette reacutegion) le taux global est comparable agrave celui de lrsquoAsie et du Pacifique soit environ 25 des jeunes travailleurs ndash chiffre encore deux fois moindre que le taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs africains Au niveau mon-dial le taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs a baisseacute en moyenne de 45 En 2020 63 des jeunes travailleurs africains eacutetaient pauvres en comparaison agrave 50 des travailleurs adultes (acircgeacutes de 25 ans et plus) Au deacutebut des anneacutees 1990 la reacutegion Asie-Pacifique connaissait des taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs semblables voire

12 Par ailleurs le taux de jeunes travailleurs pauvres est nettement plus eacuteleveacute ndash et diminue plus lentement ndash que celui des adultes (25 ans et plus) Entre 2000 et 2020 le taux de pauvreteacute des travailleurs africains acircgeacutes de 25 ans et plus a baisseacute de 657 agrave 503 (soit 234 ou 154 points de pourcentage)

supeacuterieurs agrave ceux de lrsquoAfrique Srsquoil faut se feacuteliciter de la baisse du nombre de travailleurs pauvres en Afrique il reste encore beaucoup agrave faire pour progresser dans cette voie

322 Taux de chocircmage des jeunes (15-24 ans)Le taux de chocircmage moyen des jeunes en Afrique est proche du taux mondial toutefois il varie consideacuterablement drsquoune sous-reacutegion agrave lrsquoautre de plus de 50 en Afrique australe agrave moins de 6 en Afrique orientale (Figure 33) Les taux relative-ment modeacutereacutes de chocircmage des jeunes en Afrique centrale orientale et occidentale ne doivent pas ecirctre consideacutereacutes comme un indicateur de perfor-mance relativement bonne du marcheacute du travail dans ces sous-reacutegions Comme le montrent les taux de pauvreteacute des travailleurs mentionneacutes ci-dessus les taux de chocircmage des jeunes ne signifient pas que ces derniers beacuteneacuteficient drsquoun marcheacute du travail dynamique notamment dans les pays ougrave la protection sociale est limiteacutee voire inexistante Bien que le taux de NEET (examineacute ci-apregraves) lrsquoait remplaceacute comme principal indicateur des ODD le taux de chocircmage des jeunes restent lrsquoindicateur le plus largement utiliseacute agrave cette fin pour eacutevaluer dans quelle mesure les jeunes reacuteus-sissent agrave srsquointeacutegrer sur le marcheacute du travail

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (extrecircme et modeacutereacutee) des jeunes travailleurs (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 33 Taux de chocircmage des jeunes monde et sous-reacutegions africaines 2000-2020 ()

60

50

40

30

20

0

10

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Monde

23Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Comme le montre eacutegalement la Figure 33 ci-dessus les reacutegions les plus septentrionales et meacuteridionales du continent connaissent des taux les plus eacuteleveacutes de chocircmage des jeunes toutefois la cartographie des taux nationaux (Figure 34) reacutevegravele une situation plus nuanceacutee Les taux de chocircmage des jeunes varient de 23 au Libeacuteria (2016) agrave 571 en Afrique australe (2019)13 de ce fait il existe une forte correacutelation positive (054 en 201614) entre les taux de chocircmage et les estima-tions du PIB par habitant (PPA) effectueacutees par le FMI Pris agrave la lettre ces chiffres signifieraient que le taux de chocircmage des jeunes est tendanciel-lement eacuteleveacute dans les pays ayant un PPA eacuteleveacute ce qui nrsquoa aucun sens si le taux de chocircmage des jeunes est censeacute mesurer la (bonne ou mauvaise) situation des jeunes sur le marcheacute du travail Au mieux les taux de chocircmage des jeunes ne pro-curent qursquoune vue tregraves partielle ndash et contre-intui-tive ndash de la situation des jeunes sur le marcheacute du travail Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment il faut appliquer une seacuterie drsquoindicateurs y compris les

13 Selon les derniegraveres informations de la base de donneacutees ILOSTAT [consulteacutee le 16 mars 2020]

14 Calculs de lauteur baseacutes sur la base de donneacutees des Perspectives de leacuteconomie mondiale du FMI octobre 2018 wwwimforgexternalpubsftweo201802weodataindexaspx [consulteacute le 9 avril 2019]

mesures du sous-emploi de lrsquoinformaliteacute de la situation de lrsquoemploi et de la pauvreteacute des travail-leurs pour observer les tendances du marcheacute du travail Ceci devrait ecirctre particuliegraverement le cas en ce qui concerne lrsquoAfrique

323 Jeunes sans emploi qui ne suivent ni eacutetudes ni formation (NEET)Compte tenu des niveaux de pauvreteacute relative-ment eacuteleveacutes en Afrique dont il a eacuteteacute question preacute-ceacutedemment et de la rareteacute de systegravemes adeacutequats de protection sociale sur le continent les difficul-teacutes lieacutees agrave lrsquoentreacutee des jeunes sur le marcheacute du travail ne se manifestent pas principalement par des niveaux eacuteleveacutes de chocircmage dans ce groupe Crsquoest pourquoi il a eacuteteacute proposeacute de lui substituer le concept de NEET indicateur plus reacuteveacutelateur Durant la derniegravere deacutecennie la pertinence du taux de chocircmage des jeunes comme indicateur

Note Cette cartographie preacutesente les taux de chocircmage estimatifs des jeunes au niveau national sur la base des modeacutelisations du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 34 Taux de chocircmage des jeunes en Afrique par pays 2020

30ndash60

20ndash30

10ndash20

5ndash10

0ndash5

Pas de donneacutees

24 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

de leur situation sur le marcheacute du travail a susciteacute une insatisfaction croissante notamment dans les pays agrave revenu faible ou intermeacutediaire le taux de NEET a donc eacuteteacute adopteacute comme indicateur cleacute de lrsquoODD 86 sur le travail deacutecent des jeunes

Lrsquoanalyse tendancielle des taux de NEET en Afrique et dans le monde (Figure 35) appelle un certain nombre drsquoobservations Le taux de NEET africain suit de pregraves la moyenne mondiale et le classement des sous-reacutegions africaines par

taux de NEET est resteacute stable (depuis au moins 2017) tout comme leur rang selon le taux de chocircmage Toutefois les taux de jeunes NEET aux niveaux mondial et africain sont tous largement supeacuterieurs aux taux correspondants de chocircmage des jeunes Etant donneacute que ces derniers sont calculeacutes en proportion des jeunes actifs sur le marcheacute du travail alors que les taux de chocircmage des NEET sont eacutetablis en fonction de la cohorte de jeunes concerneacutee le nombre de jeunes NEET est beaucoup plus important que le nombre de

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (extrecircme et modeacutereacutee) des travailleurs jeunes (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 35 Taux de jeunes NEET monde et sous-reacutegions africaines 2005-20 ()

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Monde

35

30

25

20

15

10

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections du taux des jeunes NEET groupeacute par niveaux de revenus 2005-20

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 36 Taux de jeunes NEET par niveaux de revenus monde Afrique 2005-20 ()

Afrique

Afrique revenus faibles

Afrique revenus faiblesintermeacutediaires

Afrique revenus intermeacutediairessupeacuterieurs

Monde

35

30

25

20

15

10

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

25Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

jeunes chocircmeurs Il faut eacutegalement rappeler que la cateacutegorie des jeunes NEET englobe la plupart (mais pas la totaliteacute) des chocircmeurs15 Comme in-diqueacute preacuteceacutedemment le taux de NEET en Afrique eacutetait estimeacute agrave 207 en 2020 cela signifie que parmi tous les jeunes Africains un sur cinq nrsquoa pas drsquoemploi et ne suit ni eacutetudes ni formation Selon les estimations du BIT 124 millions de jeunes eacutetaient chocircmeurs en Afrique en 2020 alors que 535 millions (soit quatre fois plus) appartenaient agrave la cateacutegorie des NEET

Une caracteacuteristique des taux de NEET en Afrique qursquoon peut deacuteduire de la Figure 35 et qui contraste apparemment avec la situation mondiale est la nette correacutelation positive entre les taux de NEET et les niveaux de revenus des pays qui ressort encore plus clairement de la Figure 36 En revanche les taux de NEET au ni-

15 Un jeune peut ecirctre chocircmeur sans pour autant ecirctre NEET ndash srsquoil eacutetudie tout en eacutetant chocircmeur Plus preacuteciseacutement si un jeune eacutetudie et ne travaille pas mais cherche activement un emploi il nentre pas dans la cateacutegorie des NEET (parce quil eacutetudie) il est neacuteanmoins reconnu comme chocircmeur (parce qursquoil nrsquoa pas demploi mais en recherche un activement) selon les deacutefinitions normaliseacutees Cela dit la cateacutegorie des NEET englobe par deacutefinition tous les chocircmeurs et toutes les autres personnes qui nont pas demploi ou ne suivent pas deacutetudes

16 La forte correacutelation positive constateacutee en Afrique est clairement alimenteacutee par les taux extrecircmement eacuteleveacutes de chocircmage des jeunes en Afrique australe notamment en Afrique du Sud Il est eacutevident que dautres facteurs jouent aussi un rocircle agrave cet eacutegard Il sagit ici de comparer les taux de chocircmage et les taux de NEET qui ont tendance agrave progresser avec lrsquoaugmentation du revenu par habitant

veau mondial sont systeacutematiquement plus eacuteleveacutes dans les pays agrave revenu intermeacutediaireinfeacuterieur cela srsquoexplique par le fait que les taux de NEET ont tendance agrave augmenter jusqursquoagrave un certain seuil en fonction du revenu par habitant apregraves quoi ils diminuent avec les majorations suppleacutementaires de revenus16 ndash point de bascule qui nrsquoa manifeste-ment pas encore eacuteteacute atteint en Afrique

Toutefois lrsquoeacutecart entre les taux de NEET en Afrique du Nord et en Afrique australe drsquoune part et en Afrique centrale orientale et occidentale de lrsquoautre est beaucoup moins prononceacute que celui des taux de chocircmage des jeunes En Afrique aus-trale le taux de NEET est estimeacute agrave 328 en 2020 soit un peu plus du double de celui de lrsquoAfrique orientale (14 ) tandis que le taux de chocircmage des jeunes atteint 524 soit presque dix fois plus qursquoen Afrique orientale (56 )

Note Cette cartographie preacutesente les estimations des taux de chocircmage des jeunes au niveau national eacutetablies sur la base du modegravele du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 37 Taux nationaux de jeunes NEET Afrique 2020

30ndash50

20ndash30

10ndash20

0ndash10

No data

26 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente les taux estimatifs de NEET pour lrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique sub-saharienne ainsi qursquoau niveau mondial par genre et par tranches de revenus 2020

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 38 Taux de jeunes NEET par genre monde et sous-reacutegions africaines 2020 ()

Femmes

Hommes

40

30

35

25

10

15

5

20

0MondeAfrique

du NordAfriqueAfrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

149

229

180

362

157

258

194

294

101

180

300

357

140

312

Note Cette cartographie preacutesente le ratio hommesfemmes NEET en Afrique en 2020 sur la base des estimations modeacuteliseacutees du BIT pour les taux de NEET par genre Un ratio gt 1 implique un taux de jeunes femmes NEET plus eacuteleveacute que celui de jeunes hommes et vice versa Par exemple une valeur de 2 signifie que les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles que les jeunes hommes drsquoappartenir agrave la cateacutegorie des NEET

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 39 Taux de jeunes NEET dispariteacutes de genre Afrique 2020

30ndash50

20ndash30

10ndash20

0ndash10

Pas de donneacutees

27Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente lrsquoindice LU3 par reacutegion en 2020 selon les estimations modeacuteliseacutees du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 310 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre (indice LU3) jeune (15-24 ans) par genre et par reacutegion () 2020

Femmes

Hommes

80

60

70

50

20

30

10

40

0MondeAfrique

du NordAfriqueAfrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

196196

370

577

175210

140198

98131

617

707

197214

Tout comme les taux de chocircmage des jeunes les taux de NEET varient consideacuterablement selon les pays du continent (Figure 37) En 2017 ils allaient de 62 au Burundi agrave 686 au Niger17

Les jeunes femmes repreacutesentent lrsquoeacutecrasante majoriteacute des jeunes NEET ndash deux sur trois et ce dans le monde entier (Figure 38) Ces dispariteacutes de genre sont les plus marqueacutees dans les pays eacutemergents (agrave revenu intermeacutediaire) En Afrique le ratio femmeshommes NEET (16 femme pour chaque homme) est infeacuterieur agrave la moyenne mon-diale (22) et ce mecircme dans les pays ougrave il est le plus prononceacute crsquoest-agrave-dire en Afrique du Nord ougrave il nrsquoest que de deux pour un Les dispariteacutes de genre des NEET ne sont pas aussi marqueacutees en Afrique (et mecircme en Afrique du Nord) qursquoail-leurs par exemple en Asie du Sud ougrave le taux de NEET feacuteminin est estimeacute agrave 35 fois le taux de NEET masculin18

17 Chiffres baseacutes sur les derniegraveres informations de la base de donneacutees ILOSTAT [consulteacutee le 16 mars 2020] On notera que les estimations modeacuteliseacutees du BIT et les chiffres reacuteels fondeacutes sur les calculs de micro-donneacutees divergent nettement Cela tient au fait que certains pays ndash mais pas tous ndash appliquent la Reacutesolution 2013 de la CIST sur la nouvelle deacutefinition de lemploi qui exclut lagriculture de subsistance et le travail dans les exploitations agricoles familiales cela se traduit par une reacuteduction draconienne de lemploi des jeunes enregistreacute dans les pays africains qui appliquent la nouvelle deacutefinition Pour des raisons de comparabiliteacute les estimations modeacuteliseacutees du BIT sont baseacutees sur lancienne deacutefinition ce qui donne parfois lieu agrave des eacutecarts assez marqueacutes

18 Baseacute sur les estimations modeacuteliseacutees du BIT (novembre 2019) pour 2020 httpsilostatiloorgdata

19 La cartographie est baseacutee sur les estimations modeacuteliseacutees du BIT selon lesquelles le taux de jeunes femmes NEET est tregraves leacutegegraverement infeacuterieur agrave celui des jeunes hommes agrave Madagascar en 2020 Mais lagrave encore les donneacutees reacuteelles les plus reacutecentes (2012 et 2015) donnent agrave penser que le taux de jeunes femmes NEET excegravede celui des jeunes hommes

20 Qui comprend elle-mecircme tous les jeunes qui nont pas demploi qui sont au chocircmage ou souhaiteraient travailler mais qui en raison de la situation dans le pays ne peuvent chercher activement un emploi ont une disponibiliteacute limiteacutee voire les deux

Dans tous les pays africains le taux de jeunes femmes NEET deacutepasse celui des jeunes hommes au niveau national (Figure 39)19

La surrepreacutesentation des jeunes femmes dans le groupe des NEET se reflegravete eacutegalement dans les taux de sous-emploi de la main-drsquoœuvre notam-ment lrsquoindice LU3 qui comprend les personnes sans emploi et la main-drsquoœuvre potentielle20 Toutefois il est inteacuteressant de noter que contrai-rement agrave la situation qui preacutevaut dans le groupe des NEET les dispariteacutes de genre en ce qui concerne le sous-emploi de la main-drsquoœuvre sont plus prononceacutees en Afrique que dans le monde (ratios femmeshommes 12 et 11) A lrsquoeacutevidence la surrepreacutesentation des jeunes femmes afri-caines parmi les NEET ne saurait srsquoexpliquer par le grand nombre de jeunes femmes qui par hypo-thegravese ne souhaiteraient pas travailler

28 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

324 Lrsquoenjeu fondamental la qualiteacute de lrsquoemploiOn peut affirmer que la qualiteacute des emplois disponibles est la principale difficulteacute que ren-contrent les jeunes Africains dans leur recherche drsquoemploi En drsquoautres termes le problegraveme de lrsquoemploi pour les jeunes en Afrique nrsquoest pas tant lrsquoabsence de travail en soi que les possibiliteacutes de travail deacutecent Comme on lrsquoa deacutejagrave deacutemontreacute les taux de chocircmage des jeunes et de NEET ne sont pas particuliegraverement eacuteleveacutes en Afrique bien qursquoelle soit une des reacutegions les plus pauvres du monde si lrsquoon srsquoen tient au PIB par habitant (PPA) En effet comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment les taux de chocircmage des jeunes les plus eacuteleveacutes du continent sont observeacutes dans certains pays ougrave les revenus sont acceptable et il existe une forte correacutelation positive entre le revenu moyen

21 Ici comme pour les autres indicateurs nous adoptons lapproche normaliseacutee de lOIT Lemploi informel fait reacutefeacuterence agrave laquotoutes les modaliteacutes demploi qui noffrent pas aux individus une protection juridique ou sociale par leur travail les laissant ainsi exposeacutes au risque eacuteconomiqueraquo Cette deacutefinition inclut agrave la fois les travailleurs employeacutes de lrsquoeacuteconomie informelle et ceux qui ont un emploi informel hors de lrsquoeacuteconomie informelle (BIT 2013) Selon une deacutefinition plus deacutetailleacutee lemploi informel comprend a) les travailleurs salarieacutes occupant des laquoemplois informelsraquo cest-agrave-dire des emplois sans droit agrave la seacutecuriteacute sociale sans congeacutes annuels payeacutes ou congeacutes de maladie payeacutes b) les travailleurs salarieacutes dune entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes c) les travailleurs agrave leur propre compte dans une entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes d) les employeurs dune entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes et e) les travailleurs contribuant agrave une entreprise familiale Nous faisons eacutegalement la distinction entre lemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle et les emplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelle Les sous-cateacutegories b) agrave d) sont utiliseacutees pour calculer laquolrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelleraquo la sous-cateacutegorie a) concerne les laquoemplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelleraquo et la sous-cateacutegorie e) peut entrer dans lun ou lautre groupe selon le statut de lentreprise qui embauche le collaborateur (Elder et Koneacute 2014)

22 Nous examinons ci-apregraves lemploi des jeunes en fonction de lrsquoexpeacuterience professionnelle des personnes acircgeacutees de 15 agrave 29 ans La deacutefinition eacutelargie est logique lorsquon parle des jeunes travailleurs (par opposition aux jeunes dans leur ensemble) puisque compte tenu de laugmentation du niveau dinstruction sur le continent un nombre croissant de jeunes Africains qui poursuivent leurs eacutetudes jusquau niveau tertiaire nentreront pas sur le marcheacute du travail avant davoir (presque) atteint 25 ans Ninclure que les diplocircmeacutes de lenseignement supeacuterieur pourrait donner une image trompeuse notamment quant agrave lrsquoincidence de linstruction

et les taux de chocircmage des jeunes et de NEET au niveau national

En tout eacutetat de cause il apparaicirct clairement que globalement les pays africains souffrent parti-culiegraverement de la mauvaise qualiteacute des emplois Comme indiqueacute preacuteceacutedemment le pheacutenomegravene des travailleurs pauvres est surtout prononceacute chez les jeunes Africains En outre les taux eacuteleveacutes drsquoemploi informel chez les jeunes constituent une deuxiegraveme caracteacuteristique de la mauvaise qualiteacute des emplois sur le continent (Figure 311) Selon les derniegraveres estimations disponibles (BIT 2018b) 95 des jeunes travailleurs africains occupent un emploi informel21

En approfondissant lrsquoanalyse et en eacutelargissant la deacutefinition de la jeunesse pour y inclure les per-sonnes acircgeacutees de 15 agrave 29 ans22 on peut obser-ver les caracteacuteristiques de lrsquoemploi informel en

Note Cette figure preacutesente les taux drsquoemplois informels pour les jeunes dans diffeacuterentes reacutegions et pour les jeunes et les adultes en Afrique

Source BIT (2018b)

X Figure 311 Taux drsquoemplois informels diffeacuterentes reacutegions jeunes (15-24 ans) travailleurs adultes anneacutee la plus reacutecente ()

Jeunes

Adultes

100

60

80

70

90

50

20

30

10

40

0MondeEtats arabes Asie

et PacifiqueEurope et

Asie centraleAfrique Ameacuteriques

828

949

611

851

218

357404

462

671

863

587

771

29Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente les deux grandes cateacutegories drsquoemploi informel (et leur somme) en pourcentage de lrsquoemploi total des jeunes (par tranches drsquoacircge) Pour plus de deacutetails concernant les Enquecirctes sur la transition de lrsquoeacutecole au travail (SWTS) utiliseacutees ici et la maniegravere dont les donneacutees ont eacuteteacute regroupeacutees pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Pays concerneacutes Beacutenin Congo Egypte Libeacuteria Madagascar Malawi Sierra Leone Reacutepublique-Unie de Tanzanie Togo Tunisie Ouganda et Zambie

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

Note Cette figure preacutesente la part (en ) des diffeacuterentes formes drsquoemploi des jeunes hommes et femmes (15-29 ans) entre 2006 et 2016 (ou les anneacutees les plus proches) Le travail indeacutependant comprend les travailleurs agrave leur compte et les travailleurs familiaux collaborant agrave une entreprise familiale Cette figure concerne 14 pays Afrique du Sud Angola Cameroun Reacutepublique deacutemocratique du Congo Egypte Ethiopie Ghana Cocircte drsquoIvoire Mozambique Nigeacuteria Ouganda Reacutepublique-Unie de Tanzanie Tunisie et Zambie

Source Calculs des auteurs baseacutes sur les Enquecircte nationales sur la main-drsquoœuvre base de micro-donneacutees du BIT

X Figure 312 Taux des diffeacuterents types drsquoemploi informel pays africains choisis hommes et femmes (15-29 ans)

X Figure 313 Statut professionnel par genre pays africains choisis jeunes travailleurs africains (15-29 ans) 2006 et 2016

Emploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle

Emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle

100

80

90

70

60

50

40

30

20

10

015ndash19 15ndash19

Femmes Hommes

25ndash29 25ndash2920ndash24 20ndash24

767

180

703

218

727

178

592

249

717

203

658

245

90

80

70

60

50

40

30

20

10

02005 20052005 20052005 2005

FemaleMale

Employeacutes EmployeacutesEmployeurs EmployeursTravailleurs agrave leur compte

et travailleurs familiaux

collaborant agrave une entreprise

familiale

Travailleurs agrave leur compte

et travailleurs familiaux

collaborant agrave une entreprise

familiale

2015 20152015 20152015 2015

312

29

659

170

08

822

317

27

656

217

18

765

Part

de

lrsquoem

ploi

des

jeun

es

selo

n le

gen

re (

)

30 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Afrique et ses variations en fonction de lrsquoacircge et du genre De maniegravere geacuteneacuterale lrsquoemploi informel peut se diviser en deux cateacutegories a) lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle b) lrsquoemploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle En Afrique lrsquoemploi informel des jeunes est tregraves majoritairement concentreacute dans lrsquoeacuteconomie informelle Ailleurs dans le monde il se reacutepartit plus eacutegalement entre lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle et lrsquoemploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle Au niveau mondial le taux drsquoemploi informel des jeunes diminue fortement agrave mesure qursquoils avancent en acircge (OrsquoHiggins 2017) En revanche dans les 12 pays africains viseacutes dans les enquecirctes de lrsquoOIT sur la transition eacutecole-travail (SWTS)23 la baisse tendancielle de lrsquoemploi informel avec lrsquoacircge est beaucoup moins marqueacutee (Figure 312)

Une image semblable se deacutegage de lrsquoanalyse du groupe des travailleurs agrave leur propre compte (par opposition aux salarieacutes) et notamment les autoentrepreneurs et les travailleurs familiaux collaborant agrave une entreprise familiale Une nette majoriteacute de jeunes Africains ayant un emploi fait partie du premier groupe (Figure 313) Globalement la situation de lrsquoemploi des jeunes

23 wwwiloorgemploymentareasyouth-employmentwork-for-youthWCMS_191853lang--enindexhtm

Africains nrsquoa pas beaucoup eacutevolueacute depuis 2005 contrairement agrave la tendance mondiale agrave savoir un nombre important de personnes qui deacutelaissent le travail agrave leur compte au profit du salariat et ce tant dans les eacuteconomies eacutemergentes que les pays en deacuteveloppement (BIT 2017) Un autre pheacute-nomegravene positif est observable soit une baisse conseacutequente de la proportion de jeunes femmes exerccedilant une activiteacute indeacutependante Ainsi les dispariteacutes de genre ont reculeacute durant la derniegravere deacutecennie avec une augmentation significative du pourcentage de jeunes femmes occupant un emploi salarieacute qui est passeacute de 17 agrave 217 entre 2005 et 2015 Toutefois les dispariteacutes de genre restent importantes le taux drsquoemploi salarieacute des jeunes femmes (217 ) reste infeacuterieur de 10 points de pourcentage agrave celui de leurs homo-logues masculins (317 )

La progression du salariat chez les jeunes ne leur a toutefois pas apporteacute une plus grande seacutecuriteacute drsquoemploi puisqursquoelle reacutesulte essentiellement de la progression de lrsquoemploi salarieacute informel et de lrsquoemploi formel temporaire plutocirct que drsquoune aug-mentation du nombre drsquoemplois reacuteguliers avec des contrats agrave dureacutee indeacutetermineacutee (Figure 314)

Note Cette figure indique lrsquoeacutevolution en points de pourcentage des diffeacuterents statuts contractuels entre 2006 et 2016 ou les anneacutees les plus proches pour lesquelles on dispose de donneacutees pour les jeunes (15-29 ans) Les cateacutegories correspondent globalement agrave la classification normaliseacutee de lrsquoOIT sur le statut professionnel Toutefois a) les salarieacutes sont reacutepartis en trois cateacutegories selon leur statut contractuel i) les salarieacutes permanents qui ont un contrat eacutecrit et sont engageacutes pour une dureacutee indeacutetermineacutee ii) les salarieacutes temporaires qui ont un contrat eacutecrit et sont engageacutes pour une dureacutee deacutetermineacutee iii) les salarieacutes sans contrat qui nrsquoont pas de contrat eacutecrit et b) les travailleurs agrave leur compte comprennent eacutegalement les employeurs

Source Calculs des auteurs fondeacutes sur les Enquecirctes nationales sur la main-drsquoœuvre base de micro-donneacutees du BIT

X Figure 314 Evolution du statut contractuel des jeunes travailleurs Afrique 2006-2016

Employeacutes permanents

Employeacutes temporaires

Employeacutes sans contrat

Travailleurs agrave leur compte

Travailleurs familiaux collaborant agrave lrsquoentreprise familiale

20

10

15

5

ndash5

ndash10

ndash15

ndash20

0

ndash25

Egypte Zambie RDCAfrique du Sud

Tanzanie Ghana

Varia

tion

(en

) s

elon

lrsquoacircge

31Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

33 Probleacutematiques et analyse331 Dans quels secteurs les jeunes travaillent-ils Lrsquoinsertion reacuteussie des jeunes sur le marcheacute du travail deacutepend en partie des secteurs drsquoactiviteacute qui offrent des emplois Lrsquoanalyse de lrsquoeacutevolution intervenue dans ce domaine durant la derniegravere deacutecennie permet de mieux cerner les secteurs susceptibles drsquooffrir des emplois aux jeunes (15-29 ans) dans un proche avenir Plusieurs facteurs influencent lrsquoeacutevolution potentielle des divers sec-teurs drsquoactiviteacute et les emplois qursquoils pourront offrir notamment les politiques macroeacuteconomiques et sectorielles les compeacutetences et qualifications des personnes concerneacutees les interventions poli-tiques et lrsquoaccegraves aux marcheacutes (Salazar-Xirinachs Nuumlbler et Kozul-Wright 2014) nous examinons certains de ces facteurs en deacutetail ci-apregraves

Si les perspectives drsquoemploi pour les jeunes se sont ameacutelioreacutees quoique modestement dans le secteur du bacirctiment et le secteur tertiaire lrsquoagri-culture reste le principal pourvoyeur drsquoemplois pour les jeunes comme pour les adultes en Afrique (Figure 315) Durant la derniegravere deacutecen-nie le secteur du bacirctiment a embaucheacute plus de jeunes (deux points de pourcentage) Toutefois peu drsquoeacuteleacutements concrets permettent de conclure que les autres secteurs notamment ceux agrave forte valeur ajouteacutee commencent agrave en recruter beau-coup plus A ce jour ce sont essentiellement les adultes et beaucoup moins les jeunes qui ont tendance agrave deacutelaisser le secteur agricole pour se tourner vers drsquoautres activiteacutes agrave plus forte valeur ajouteacutee

Les perspectives drsquoemploi hors du secteur agri-cole pour les jeunes Africains sont tregraves modestes si on les compare aux tendances observeacutees par exemple en Asie et dans le Pacifique la part des

Note Cette figure preacutesente quelques estimations relatives agrave lrsquoAfrique a) nombre de travailleurs ( jeunes et adultes) employeacutes dans chaque secteur en pourcentage de lrsquoemploi total en 2016 (ou lrsquoanneacutee la plus proche) b) variation en entre 2006 et 2016 (ou les anneacutees les plus proches pour lesquelles des donneacutees existent) de la part des jeunes travailleurs (15-29 ans) dans chaque secteur c) variation en entre une anneacutee preacuteceacutedant la crise financiegravere (vers 2006) et lrsquoanneacutee la plus reacutecente pour laquelle des donneacutees sur la part drsquoemploi des adultes (30-64 ans) existent pour le secteur drsquoactiviteacute concerneacute Ces donneacutees concernent 14 pays Angola Cameroun Reacutepublique deacutemocratique du Congo Egypte Ethiopie Ghana Cocircte drsquoIvoire Mozambique Nigeacuteria Afrique du Sud Reacutepublique-Unie de Tanzanie Tunisie Ouganda et Zambie

Source Base de micro-donneacutees sur la population active v15 et calculs de lrsquoauteur

X Figure 315 Parts de lrsquoemploi et eacutevolution de la distribution des jeunes et des adultes par secteur Afrique 2006 et 2016

Part de lrsquoemploi (anneacutee la plus reacutecente) Variation (en ) adultes Variation (en ) jeunes

Agriculture

Afrique (14 pays)

Secteur secondaire

Bacirctiment

Transports et communication

Commerce hocirctellerie et restauration

Intermeacutediation financiegravere

Activiteacutes immobiliegraveres et commerciales

Administration publique

Education

Santeacute

Autres services

420ndash4 ndash2ndash6ndash8ndash1050403020100

32 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

jeunes travailleurs employeacutes dans lrsquoagriculture a chuteacute de moins de quatre points de pourcen-tage en Afrique entre 2006 et 2016 alors qursquoelle a reculeacute de 17 points de pourcentage dans la reacutegion Asie-Pacifique durant la mecircme peacuteriode On peut deacutecrire la situation autrement en chiffres absolus la population jeune (15-29 ans) a augmenteacute de 224 entre 2005 et 2015 en Afrique mais le nombre drsquoemplois non agricoles nrsquoa augmenteacute que de 56 24 Autrement dit la croissance de lrsquoemploi non agricole en Afrique ne suit pas la progression drsquoune population jeune en pleine expansion

Comme mentionneacute preacuteceacutedemment une nom-breuse population jeune est une potentielle res-source qui toutefois peut exercer des pressions sur le marcheacute du travail agrave court terme Dans des eacuteconomies ougrave les possibiliteacutes drsquoemploi hors de lrsquoagriculture nrsquoaugmentent que lentement lrsquoarri-veacutee de nombreux jeunes sur le marcheacute du travail peut cantonner un grand nombre drsquoentre eux dans des emplois agricoles faiblement produc-tifs ce qui freine la productiviteacute et la croissance eacuteconomique

332 Le rocircle des systegravemes drsquoenseignement et de formationToute strateacutegie de promotion drsquoemplois de qualiteacute pour les jeunes doit ecirctre axeacutee sur deux preacutemisses fondamentales la stabiliteacute macro-eacuteconomique et politique et des infrastructures adeacutequates25 Ces strateacutegies ne sauraient srsquoappuyer uniquement sur des mesures drsquooffre visant exclusivement agrave ameacute-liorer les compeacutetences des jeunes actifs Si les conditions de base permettant la creacuteation drsquoem-plois de qualiteacute et stimulant la croissance eacuteco-nomique ne sont pas reacuteunies mecircme les jeunes tregraves qualifieacutes ne trouveront pas sur le marcheacute des postes ougrave ils pourront exercer leurs talents En effet selon le Chapitre 4 de la derniegravere eacutedition du rapport Tendances Mondiales de lrsquoEmploi des Jeunes (BIT 2020) les diplocircmeacutes de lrsquoenseignement supeacuterieur seraient trop nombreux dans quelques pays africains (et certains autres pays) ce qui a entraicircneacute une baisse du retour espeacutereacute sur eacutetudes supeacuterieures pendant la derniegravere deacutecennie26

24 Calculs de lauteur base de micro-donneacutees du BIT

25 Monga Shimeles et Woldemichael (2019) ont reacutecemment souligneacute limportance du deacuteveloppement des infrastructures

26 De mecircme en Afrique on ne constate pas de correacutelation nette entre la baisse du taux de NEET et le niveau drsquoinstruction comme cest geacuteneacuteralement le cas dans dautres reacutegions (BIT 2020 chapitre 4)

27 Le laquotaux demploiraquo est deacutefini ici comme le ratio emploipopulation (et non le ratio emploimain-dœuvre parfois utiliseacute)

Toutefois il ne fait aucun doute que les deacuteficits de compeacutetences et plus geacuteneacuteralement les ques-tions relatives aux niveaux drsquoinstruction et de for-mation sont drsquoune importance capitale agrave plusieurs eacutegards le niveau geacuteneacuteral de preacuteparation agrave la vie active lrsquoadeacutequation des compeacutetences acquises gracircce agrave lrsquoenseignement et agrave la formation les com-peacutetences exigeacutees par les entreprises et le point de vue des jeunes agrave la recherche drsquoun travail deacutecent Un niveau drsquoinstruction plus eacuteleveacute et de meilleure qualiteacute permet drsquoacceacuteder agrave de meilleurs emplois Pour les jeunes peu qualifieacutes le deacuteficit eacuteducatif constitue un obstacle majeur agrave la recherche drsquoun travail deacutecent (AfDB et al 2012)

Cependant la nature de la correacutelation entre le niveau drsquoinstruction et le chocircmage peut ecirctre trompeuse En Afrique le plus souvent le taux de chocircmage est eacuteleveacute dans le groupe des personnes ayant un bon niveau drsquoinstruction essentielle-ment pour deux raisons a) il existe une correacute-lation positive entre le revenu familial et le taux de scolarisation et b) en moyenne les jeunes plus instruits veulent ndash et peuvent ndash attendre plus longtemps avant drsquoaccepter un emploi De toute eacutevidence cet angle drsquoanalyse est trompeur lorsqursquoon lrsquoapplique agrave lrsquoemploi car on pourrait ecirctre tenteacute de voir un lien de causaliteacute entre lrsquoaugmen-tation des taux drsquoemploi et de chocircmage drsquoune part et le niveau drsquoinstruction de lrsquoautre27 En reacutealiteacute le taux drsquoactiviteacute augmente en fonction du niveau drsquoinstruction indeacutependamment du fait que les jeunes concerneacutes trouvent ou non un emploi ceux qui ont un bon niveau drsquoinstruction sont (relativement) plus susceptibles drsquoecirctre actifs sur le marcheacute du travail mais drsquoecirctre chocircmeurs car en moyenne ils sont issus de familles jouis-sant de meilleurs revenus et peuvent donc se permettre de prolonger leur recherche drsquoemploi (voir alineacutea a ci-dessus) ce que ne peuvent faire les jeunes financiegraverement moins aiseacutes Crsquoest donc le revenu plutocirct que le niveau drsquoinstruction en tant que tel qui accentue la correacutelation entre le taux de chocircmage et le niveau drsquoeacutetudes

Les mecircmes consideacuterations sont valables pour les comparaisons entre les pays Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il existe une forte correacutelation po-sitive entre le taux de chocircmage des jeunes (et des adultes) et le PIB par habitant (PPA) Dans les pays

33Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

agrave PPA eacuteleveacute le taux de chocircmage est en moyenne plus eacuteleveacute Cela ne signifie eacutevidemment pas que les pays jouissant drsquoun PPA plus eacuteleveacute offrent moins de perspectives drsquoemploi mais plutocirct que les jeunes de ces pays en moyenne peuvent se permettre de prolonger leur recherche drsquoemploi afin drsquoen trouver un qui correspond mieux agrave leurs aspirations ce qui pousse meacutecaniquement le taux de chocircmage agrave la hausse En revanche il est clair qursquoun meilleur niveau drsquoinstruction facilite lrsquoaccegraves agrave des emplois de meilleure qualiteacute Le deacuteseacutequilibre eacuteducatif peut eacutevidemment jouer un rocircle ici et comme on lrsquoa deacutejagrave noteacute crsquoest certaine-ment le cas en Afrique Toutefois ce nrsquoest pas le principal facteur qui explique la correacutelation positive entre le niveau drsquoinstruction et le taux de chocircmage28

Les taux de scolarisation et les niveaux drsquoins-truction ont notablement augmenteacute en Afrique subsaharienne au cours des derniegraveres anneacutees Crsquoest le reacutesultat drsquoinvestissements substantiels de la part des gouvernements mais aussi de la reacutealisation des Objectifs du Milleacutenaire pour le Deacuteveloppement (OMD) puis des ODD qui en ont pris le relais Ainsi le taux drsquoalphabeacutetisation des jeunes en Afrique subsaharienne est passeacute de 659 agrave 754 entre 2000 et 2017 Ce taux reste bien infeacuterieur agrave la moyenne mondiale (914 ) mais repreacutesente une ameacutelioration significative (UNESCO 2019 Tableau 131 p 180) Neacuteanmoins les niveaux drsquoinstruction en Afrique restent infeacute-rieurs aux normes internationales les trois pays africains (Afrique du Sud Egypte et Maroc) qui ont participeacute en 2016 agrave lrsquoEtude internationale sur les progregraves de la maicirctrise de la lecture (PIRLS) sont les trois pays les moins bien classeacutes du compara-tif Ces trois mecircmes pays ont obtenu des reacutesultats marginalement meilleurs dans le cadre de lrsquoEtude TIMSS de 2015 sur les reacutesultats en sciences et en matheacutematiques29

En outre la forte correacutelation entre le domaine drsquoeacutetudes et les taux de chocircmage et drsquoemploi donne agrave penser que lrsquoinadeacutequation entre la discipline eacutetudieacutee et les emplois offerts sur le marcheacute du travail influe fortement sur le taux de chocircmage notamment dans les pays deacuteveloppeacutes (BAD et al 2012) Selon des recherches reacutecentes du BIT (BIT 2020) cette inadeacutequation au niveau de lrsquoenseignement supeacuterieur a un impact neacutegatif

28 Concregravetement cela ne devient eacutevident que si lon prend en compte les laquojeunes plus acircgeacutesraquo (entre 25 et 29 ans) ou les adultes dans leur ensemble puisque la plupart des jeunes de 15 agrave 24 ans qui complegraveteront un cycle tertiaire sont encore eacutetudiants agrave cet acircge

29 Voir httpstimssandpirlsbcedu [consulteacute le 24 avril 2019]

30 Voir httphdrundporgen2018-update

dans les pays agrave revenu faibleintermeacutediaire ce qui srsquoest traduit durant la derniegravere deacutecennie par une baisse du retour espeacutereacute sur eacutetudes y compris en Afrique

Les jeunes Africains sont donc confronteacutes agrave une triple difficulteacute en ce qui concerne lrsquoemploi a) le taux de scolarisation srsquoameacuteliore en Afrique mais reste faible par rapport aux normes internatio-nales b) les informations disponibles sur les indicateurs internationaux de reacuteussite scolaire laissent penser que la qualiteacute de lrsquoenseignement est relativement peu acceptable en Afrique et c) lrsquoinadeacutequation des compeacutetences est eacutegale-ment source de problegravemes dans les eacuteconomies africaines les plus deacuteveloppeacutees et aux niveaux drsquoinstruction supeacuterieurs

Les donneacutees sur les niveaux drsquoinstruction figurant dans le document du PNUD Indices et indica-teurs de deacuteveloppement humain 2018 mise agrave jour statistique30 donnent eacutegalement agrave penser que les eacutecarts intergeacuteneacuterationnels en matiegravere drsquoenseignement sont particuliegraverement prononceacutes en Afrique bien qursquoils aient sensiblement diminueacute au cours des 20 derniegraveres anneacutees dans la quasi-totaliteacute des pays du continent La situation est plus seacuterieuse dans les pays les moins avanceacutes de la reacutegion (p ex Reacutepublique centrafricaine Cocircte drsquoIvoire Niger et Guineacutee) ougrave le principal obstacle est lrsquoaccegraves agrave lrsquoenseignement primaire car une fois scolariseacutees les filles semblent reacuteussir aussi bien que les garccedilons Il convient de noter que les dis-pariteacutes de genre dans lrsquoaccegraves aux eacutetudes ont eacuteteacute eacutelimineacutees dans certaines eacuteconomies plus deacuteve-loppeacutees du continent par exemple en Gambie au Ghana au Malawi en Mauritanie en Ouganda et au Seacuteneacutegal Lrsquoeacuteradication des dispariteacutes de genre dans le domaine de lrsquoenseignement ne signifie pas qursquoelles ont eacuteteacute eacutelimineacutees dans tous les domaines mais il srsquoagit incontestablement drsquoune avanceacutee

333 Approfondir lrsquoanalyse les Tenants et aboutissants de lrsquoinformaliteacuteEtant donneacute la preacutedominance de lrsquoemploi infor-mel chez les jeunes en Afrique il est drsquoautant plus important drsquoidentifier exactement les groupes

34 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

concerneacutes et drsquoen analyser les causes Autrement dit quels sont les facteurs caracteacuteristiques et attributs qui poussent (ou tirent) les jeunes vers lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle ou vers les emplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelle Dans cette section nous examinons les facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi informel et leur impor-tance relative

Nous avons deacutejagrave vu que lrsquoemploi informel en Afrique diminue bien que modestement avec lrsquoacircge Cela confirme dans une certaine mesure lrsquoideacutee que la sortie de lrsquoinformaliteacute est relative-ment courante Pour le dire autrement mecircme si geacuteneacuteralement lrsquoemploi informel entrave la reacuteussite socio-eacuteconomique il pourrait srsquoagir drsquoun pheacutenomegravene largement transitoire pour la plupart des jeunes Toutefois lrsquoexemple de lrsquoAfrique nrsquoeacutetaye pas cette hypothegravese31 le recul de lrsquoinformaliteacute avec lrsquoacircge y est tregraves modeste et lrsquoinformaliteacute concerne surtout les jeunes les moins instruits de sorte que la baisse du taux drsquoinformaliteacute est clairement correacuteleacutee agrave lrsquoeacuteleacutevation du niveau drsquoinstruction (Figure 316) Par ailleurs on constate une tendance de fond dans les types drsquoinformaliteacute soit un mouvement de lrsquoemploi dans

31 Les donneacutees mondiales ne sont pas plus concluantes Voir OHiggins 2017 chapitre 7

lrsquoeacuteconomie informelle vers lrsquoemploi informel (sala-rieacute) dans lrsquoeacuteconomie formelle Une autre observa-tion importante est que en moyenne les jeunes qui ont un bon niveau drsquoinstruction entrent sur le marcheacute du travail agrave un acircge plus avanceacute que ceux qui ont arrecircteacute drsquoeacutetudier plus tocirct Ainsi la baisse de lrsquoinformaliteacute lieacutee agrave lrsquoacircge et au niveau drsquoinstruc-tion corrobore lrsquoideacutee qursquoun fort pourcentage des jeunes peu qualifieacutes qui entrent relativement tocirct sur le marcheacute du travail ont tendance agrave srsquoorienter vers lrsquoeacuteconomie informelle (et agrave y rester) contrai-rement agrave ceux qui y entrent agrave un acircge plus avanceacute avec un meilleur niveau drsquoinstruction

La faible relation inverse entre lrsquoacircge et lrsquoinformaliteacute srsquoexplique donc en grande partie par lrsquoentreacutee tar-dive sur le marcheacute du travail des jeunes (posseacutedant un meilleur niveau drsquoinstruction) qui sont moins susceptibles drsquoentrer dans lrsquoeacuteconomie informelle plutocirct que par la tendance des jeunes agrave inteacutegrer lrsquoeacuteconomie formelle agrave mesure qursquoils avancent en acircge La Figure 317 qui preacutesente les taux drsquoemploi informel selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction tend agrave corroborer cette hypothegravese Plus preacuteciseacute-ment cette figure permet drsquoaffiner les conclusions concernant la correacutelation entre lrsquoacircge le niveau

Note Cette figure preacutesente les deux grandes cateacutegories drsquoemplois informels (et leur somme) en pourcentage de lrsquoemploi total des jeunes par niveau drsquoinstruction Pour plus de deacutetails sur les donneacutees SWTS (Etude sur la transition de lrsquoeacutecole agrave la vie active) et les meacutethodes em-ployeacutees pour les regrouper afin drsquoen tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Lrsquoeacutetude porte sur les pays suiv-ants Beacutenin Congo Egypte Libeacuteria Madagascar Malawi Sierra Leone Reacutepublique-Unie de Tanzanie Togo Tunisie Ouganda et Zambie

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

X Figure 316 Taux drsquoemploi informel des jeunes (15-29 ans) Afrique selon le niveau drsquoinstruction ()

Emploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle

Emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle

100

80

90

70

60

50

40

30

20

10

0Aucune scolariteacute

Aucune scolariteacute

Jeunes femmes Jeunes hommes

Etudes secondaires

Etudes secondaires

Etudes post-

second- aires

Etudes post-

second- aires

Etudes primaires

Etudes primaires

923

56

734

115

729

186

580

259

852

78

717

166

368

451

336

376

35Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

drsquoinstruction et lrsquoemploi informel Premiegraverement en fonction de lrsquoacircge la probabiliteacute drsquoecirctre employeacute dans lrsquoeacuteconomie informelle diminue fortement avec le niveau drsquoinstruction comme lrsquoindique eacutegalement la Figure 315 Deuxiegravemement plus le niveau drsquoins-truction est eacuteleveacute plus la probabiliteacute drsquoinformaliteacute diminue avec lrsquoacircge Pour les jeunes qui nrsquoont pas acheveacute le cycle drsquoenseignement primaire le taux drsquoinformaliteacute ne diminue guegravere voire pas du tout avec lrsquoacircge il diminue leacutegegraverement pour ceux qui ont acheveacute leurs eacutetudes primaires et la courbe devient nettement plus verticale pour ceux qui ont termineacute leurs eacutetudes secondaires et agrave fortiori ceux qui ont fait des eacutetudes supeacuterieures Cela signifie que lrsquoinformaliteacute est un eacutetat quasi-permanent pour les jeunes Africains peu instruits alors que ceux qui occupent un emploi informel apregraves avoir acheveacute un cycle drsquoenseignement secondaire ou tertiaire sont beaucoup plus susceptibles de reacuteussir la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle Deux raisons expliquent cet eacutetat de fait a) les personnes ayant suivi au moins des eacutetudes secondaires sont beau-coup moins susceptibles drsquooccuper un emploi infor-mel apregraves avoir obtenu leur diplocircme et b) leurs chances de trouver un emploi formel srsquoameacuteliorent continuellement apregraves lrsquoobtention du diplocircme

Les jeunes peu scolariseacutes ont donc plus de diffi-culteacutes agrave reacuteussir la transition de lrsquoeacuteconomie infor-melle vers lrsquoeacuteconomie formelle Cette observation nrsquoest pas vraiment surprenante mais rappelle opportuneacutement qursquoil faut accorder une attention particuliegravere aux jeunes les plus susceptibles de rester en permanence dans un emploi informel agrave savoir les jeunes travailleurs peu instruits occu-peacutes dans lrsquoeacuteconomie informelle

Outre lrsquoinstruction drsquoautres facteurs expliquent eacutegalement pourquoi certaines personnes de-meurent dans lrsquoeacuteconomie informelle tout au long de leur jeunesse et en fait durant toute leur vie professionnelle Dans le cas de lrsquoAmeacuterique latine il a eacuteteacute avanceacute qursquoune mauvaise insertion initiale sur le marcheacute du travail est un obstacle difficile agrave surmonter par la suite et que cela vaut notam-ment pour les jeunes peu instruits (BIT 2015) laquoLe premier emploi et ses conditions de travail deacuteterminent en grande partie le type drsquoemploi et le parcours personnel des jeunes par la suite Un premier emploi formel et de qualiteacute avec de bonnes conditions de travail ameacuteliore drsquoau moins 50 les conditions de travail dans les emplois suivants Cet avantage srsquointensifie avec lrsquoacircgeraquo (Dema et al 2015 p 39)

Note Cette figure preacutesente les taux drsquoemploi informel (en ) de lrsquoemploi total des jeunes en fonction du niveau drsquoinstruction Pour plus de deacutetails sur les donneacutees SWTS (transition de lrsquoeacutecole agrave la vie active) les pays viseacutes et les meacutethodes employeacutees pour les agreacuteger dans lrsquoeacutetude afin drsquoen tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Ici eacutetant donneacute le degreacute eacuteleveacute de deacutesagreacutegation en ce qui concerne les tranches drsquoacircge et les niveaux drsquoinstruction les donneacutees sont pondeacutereacutees en moyenne sur trois ans le chiffre indiqueacute correspondant ainsi agrave la limite supeacuterieure par exemple le chiffre indiqueacute pour lrsquoacircge 17 correspond agrave la moyenne des acircges 15 16 et 17

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

X Figure 317 Taux drsquoemploi informel Afrique selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction ()

Scolariteacute informelle infeacuterieure au niveau primaire

Scolariteacute informelle niveau primaire

Scolariteacute informelle niveau secondaire

Scolariteacute informelle niveau tertiaire

100

90

95

80

75

7015 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29

85

36 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Pour mieux comprendre les facteurs deacutetermi-nants de lrsquoinformaliteacute de lrsquoemploi chez les jeunes nous examinerons maintenant quelques modegraveles micro-eacuteconomeacutetriques simples Comme le font penser les commentaires ci-dessus il importe drsquoexaminer si ndash et dans quelle mesure ndash un pre-mier emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle (par opposition agrave un premier emploi dans lrsquoeacutecono-mie formelle) deacutetermine la reacuteussite ulteacuterieure sur le marcheacute du travail Les enquecirctes SWTS contiennent des informations sur les anteacuteceacutedents professionnels et scolaires des reacutepondants mais malheureusement pas de donneacutees exhaustives sur les emplois formels ou informels occupeacutes avant lrsquoemploi actuel ndash sauf pour certains pays des renseignements sur le fait que la personne concerneacutee avait un contrat de travail dans son emploi anteacuterieur

Dans leur analyse de la situation du Peacuterou Cavero et Ruiz (2016) se sont demandeacute si le fait qursquoun jeune salarieacute soit titulaire drsquoun contrat formel pour son premier emploi eacutetait reacuteveacutelateur de la qualiteacute de son emploi actuel afin de mieux comprendre les facteurs lui permettant drsquoobtenir ulteacuterieure-ment un bon emploi (c-agrave-d un emploi formel plutocirct qursquoinformel)32 Bien que cette deacutemarche ne permette pas drsquoanalyser directement la question de lrsquoinformaliteacute persistante elle est tregraves reacuteveacutelatrice du contexte latino-ameacutericain Lrsquoeacutetude deacutemontre qursquoau Peacuterou le fait de deacutetenir un premier emploi laquoformelraquo deacutetermine dans une large mesure les perspectives drsquoemploi formel par la suite Plus preacuteciseacutement les auteurs constatent que le fait drsquoavoir eu un premier emploi formel augmente de 12 agrave 16 la probabiliteacute drsquoobtenir ulteacuterieurement un emploi formel33 ndash ce qui est consideacuterable

Srsquoagissant des pays africains viseacutes dans les en-quecirctes SWTS le Tableau 31 preacutesente les reacutesultats drsquoune analyse des facteurs deacuteterminants concer-nant 1) la probabiliteacute drsquoemploi pour la population active (colonnes 1-4) et 2) la probabiliteacute drsquooccu-per un emploi formel pour tous ceux qui ont un emploi (colonnes 5-8)

Lrsquoanalyse est ventileacutee par genre pour les jeunes Les reacutesultats sont preacutesenteacutes agrave la fois pour les 12 pays africains et agrave des fins de comparaison

32 Plus preacuteciseacutement un emploi de bonne qualiteacute est ici assimileacute agrave un emploi reacutegulier dans lrsquoeacuteconomie formelle Un premier emploi de bonne qualiteacute est deacutefini comme un premier emploi salarieacute avec un contrat En dautres termes pour ces auteurs le fait drsquoavoir un emploi salarieacute avec un contrat eacutequivaut agrave un premier emploi formel

33 Selon que le choix drsquoemploi fait partie ndash ou non ndash des variables prises en compte

34 Les ratios de vraisemblance reacutefutent lhypothegravese drsquoune absence drsquoeacutecart statistiquement significatif entre les paramegravetres estimatifs pour les hommes et femmes (Afrique et reste du monde) et par analogie pour les eacutecarts de paramegravetres entre les hommes et les femmes (Afrique et reste du monde) geacuteneacuteralement bien infeacuterieurs agrave - plt 0001 En dautres termes les tests statistiques confirment que la relation entre les variables explicatives et les variables deacutependantes (emploi et informaliteacute) diffegravere entre lAfrique et le reste du monde ainsi qursquoentre les hommes et les femmes

pour certains pays non africains (ci-apregraves laquoreste du monderaquo ou laquoRdMraquo) inclus dans lrsquoenquecircte SWTS34

Les principaux reacutesultats de la probabiliteacute esti-mative drsquoavoir un emploi (colonnes 1 amp 2 pour lrsquoAfrique et 3 amp 4 pour le reste du monde) ou un emploi formel (plutocirct qursquoun emploi infor-mel colonnes 5-8) appellent un certain nombre drsquoobservations Alors que dans le reste du monde la probabiliteacute de trouver un emploi augmente nettement ndash lrsquoinstruction jouant ici un rocircle plus important pour les femmes que pour les hommes ndash ce nrsquoest pas le cas en Afrique Si les jeunes femmes africaines titulaires drsquoun diplocircme de lrsquoenseignement supeacuterieur ont plus de chances de trouver un emploi ce nrsquoest pas le cas pour leurs homologues masculins dont les probabiliteacutes de trouver un emploi diminuent agrave mesure que leur niveau drsquoinstruction srsquoeacutelegraveve ce qui corrobore la correacutelation positive entre le niveau drsquoinstruction et les taux cumulatifs de chocircmage et de NEET commenteacutee plus haut Comme indiqueacute preacuteceacute-demment les paramegravetres de lrsquooffre pourraient constituer une explication plausible agrave cet eacutegard Drsquoautre part comme cela a eacuteteacute suggeacutereacute le niveau drsquoinstruction est deacuteterminant pour la qualiteacute de lrsquoemploi (colonnes 5-8) des jeunes Africains des deux sexes Les coefficients lieacutes agrave lrsquoenseignement supeacuterieur sont beaucoup plus eacuteleveacutes en Afrique que dans le reste du monde

De mecircme le fait de vivre en zone rurale aug-mente consideacuterablement les chances de trouver du travail en Afrique (mais pas dans le reste du monde) mais reacuteduit les possibiliteacutes de trouver un emploi formel (plutocirct qursquoinformel) tant en Afrique que dans le reste du monde ndash surtout en Afrique

Le plus important est peut-ecirctre que pour les jeunes des deux sexes en Afrique et dans le reste du monde le fait drsquoecirctre travailleur indeacutependant (plutocirct que salarieacute) degraves la fin de leurs eacutetudes augmente leurs chances de trouver un emploi par la suite (cateacutegories 1 agrave 4) mais reacuteduit la probabiliteacute de trouver ulteacuterieurement un emploi formel plutocirct qursquoun emploi informel (cateacutegories 5 agrave 8) Cependant lrsquoimpact drsquoun emploi autonome (preacutecaire) au deacutebut de la vie professionnelle est

37Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

X Tableau 31 Facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi et de lrsquoinformaliteacute jeunes Africains et du reste du monde (laquoRdMraquo)

Tous les types drsquoemploi amp NEET Emploi formel amp Emploi informel

(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)

Variables explicativesAfrique jeunes

femmes

Afrique jeunes

hommes

RdM jeunes

femmes

RdM jeunes

hommes

Afrique jeunes

femmes

Afrique jeunes

hommes

RdM jeunes

femmes

RdM jeunes

hommes

Etudes secondairesndash0127 ndash0088 0119 0078 0150 0347 0278 0240

(0030) (0033) (0026) (0027) (0055) (0044) (0053) (0034)

Etudes supeacuterieures0118 ndash0182 0497 0177 0891 0980 0697 0529

(0050) (0050) (0037) (0039) (0082) (0063) (0067) (0047)

Zone rurale0203 0128 -0030 0053 ndash0196 ndash0253 ndash0150 ndash0132

(0025) (0027) (0020) (0020) (0045) (0035) (0031) (0024)

Marieacute(e)ndash0262 0265 ndash0509 0184 ndash0077 0094 ndash0017 0072

(0026) (0038) (0021) (0025) (0047) (0043) (0030) (0026)

Tranche drsquoacircge 20-24 ans0146 0137 0157 0327 0042 ndash0031 0176 0188

(0031) (0035) (0028) (0026) (0056) (0048) (0062) (0043)

Tranche drsquoacircge 25-29 ans0295 0487 0392 0580 0133 0188 0213 0232

(0034) (0041) (0030) (0030) (0061) (0051) (0067) (0048)

Ln (dureacutee de lrsquoemploi en mois)ndash ndash ndash ndash ndash0037 ndash0019 0098 0084

(0011) (0009) (0012) (0010)

Premiegravere expeacuterience travailleur indeacutependant

0147 0119 0287 0274 ndash0350 ndash0033 ndash0433 ndash0259

(0037) (0036) (0034) (0033) (0053) (0042) (0046) (0032)

Premiegravere expeacuterience formationndash0221 ndash0235 ndash0353 ndash0247 ndash0185 0147 ndash0079 ndash0011

(0058) (0056) (0052) (0051) (0092) (0079) (0074) (0059)

Premiegravere expeacuterience NEETndash0760 ndash0769 ndash0972 ndash0898 ndash0389 ndash0013 ndash0100 0040

(0035) (0034) (0023) (0023) (0060) (0049) (0036) (0029)

Premiegravere expeacuterience AutreNDndash1336 ndash1218 ndash1957 ndash1932 ndash0576 ndash0086 ndash0142 0008

(0045) (0053) (0047) (0046) (0113) (0110) (0127) (0115)

Acircge agrave la fin des eacutetudesndash0002 ndash0019 ndash0002 ndash0016 ndash0036 ndash0046 0053 0060

(0003) (0003) (0004) (0004) (0005) (0004) (0007) (0005)

Observations 15 507 14 771 27 458 26 420 8 690 11 250 11 969 19 299

Effets fixespays Yes Yes Yes Yes Yes Yes Yes Yes

Probabiliteacute ndash7 658 ndash6 203 ndash12 535 ndash11 696 ndash2 244 ndash3 541 ndash5 548 ndash8 815

Test du chi2 5 179 5 340 9 688 9 281 4 483 5 684 3 161 5 608

Notes Ce tableau preacutesente les estimations Probit de deux modegraveles a) la probabiliteacute drsquoavoir un emploi (par opposition au statut de NEET) b) la probabiliteacute drsquooccuper un emploi formel (par opposition agrave un emploi informel) Les estimations sont fournies pour a) les pays africains compris dans lrsquoenquecircte SWTS (colonnes 1-2 et 5-6) et b) les pays non africains viseacutes dans lrsquoenquecircte SWTS (RdM colonnes 3-4 et 7-8) Ln signifie logarithme naturel Pour mieux illustrer lrsquoimportance relative des diverses variables en Afrique et dans le reste du monde (RdM) le Tableau indique les coefficients bruts plutocirct que les laquoeffets marginauxraquo souvent employeacutes Cela permet de mieux cerner lrsquoimportance relative des diffeacuterentes variables compte tenu des eacutecarts importants des probabiliteacutes de base entre les taux drsquoemploi et surtout les taux drsquoinformaliteacute en Afrique et dans le RdM (ainsi qursquoentre les jeunes femmes et les jeunes hommes) Pour plus de deacutetails sur lrsquoenquecircte les pays non africains inclus et la maniegravere dont les donneacutees des enquecirctes ont eacuteteacute regroupeacutees pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Les marges drsquoerreurs sont indiqueacutees entre parenthegraveses (plt001 plt005 plt01)

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

38 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

beaucoup plus prononceacute dans le reste du monde qursquoen Afrique

Autre eacuteleacutement capital lrsquoimpact de la dureacutee de lrsquoexpeacuterience professionnelle sur la recherche drsquoun emploi dans lrsquoeacuteconomie formelle (par opposition agrave lrsquoeacuteconomie informelle) est statistiquement signifi-catif et positif dans le reste du monde alors qursquoil est statistiquement significatif et neacutegatif pour les jeunes Africains ce qui traduit des dynamiques divergentes Dans le reste du monde la transition de lrsquoeacuteconomie informelle vers lrsquoeacuteconomie formelle deacutepend du temps passeacute dans un emploi alors qursquoen Afrique plus une personne travaille dans lrsquoeacuteconomie informelle plus elle risque drsquoy rester Une certaine prudence srsquoimpose donc lorsqursquoon interpregravete les coefficients appliqueacutes dans ce type de modegravele notamment en ce qui concerne les liens de causaliteacute preacutesumeacutes Toutefois les reacutesul-tats confirment qursquoil est plus difficile de srsquoextraire de lrsquoeacuteconomie informelle en Afrique que dans le reste du monde ce qui nrsquoest pas surprenant eacutetant donneacute la rareteacute relative des possibiliteacutes drsquoemploi formel sur le continent africain

En regravegle geacuteneacuterale sauf rares exceptions (p ex lrsquoincidence de la vie en zone rurale sur les perspectives drsquoemploi35) les coefficients sont beaucoup plus faibles en Afrique etou moins significatifs sur le plan statistique Globalement les reacutesultats semblent donc laisser penser que trouver un emploi notamment un laquobonraquo emploi (dans lrsquoeacuteconomie formelle) est un processus relativement arbitraire en Afrique par rapport agrave drsquoautres reacutegions La preacutedominance de lrsquoemploi informel sur le continent africain et la neacutecessiteacute de trouver un emploi (quel qursquoil soit) entre autres expliquent peut-ecirctre que drsquoautres facteurs pro-pices agrave lrsquoemploi sont moins deacuteterminants dans la reacutegion Cela reflegravete la nature systeacutemique de lrsquoinformaliteacute en Afrique ougrave les caracteacuteristiques individuelles sont beaucoup moins importantes

Mais qursquoen est-il des coucircts de lrsquoinformaliteacute sur le plan individuel Lrsquoun des aspects de cette ques-tion concerne la laquopeacutenaliteacute salarialeraquo subie par les personnes qui travaillent dans lrsquoeacuteconomie informelle Le Tableau 32 preacutesente les reacutesultats de simples reacutegressions laquoMinceacuteriennesraquo des salaires en fonction du niveau drsquoinstruction de lrsquoexpeacuterience et drsquoautres facteurs (principalement individuels) susceptibles drsquoinfluer sur les reve-

35 Facteur assez nettement endogegravene par ailleurs

36 Puisque dLn(Y)dX = (dYY)dX soit la variation en de Y associeacutee agrave la variable X La correacutelation est approximative puisque lrsquoajout dune variable muette (linformaliteacute en lrsquooccurrence) entraicircne une variation minime

nus On peut immeacutediatement observer que la peacutenaliteacute brute de lrsquoinformaliteacute est plus de deux fois supeacuterieure en Afrique que dans le reste du monde Interpreacuteteacute litteacuteralement le coefficient drsquoemploi informel (colonne 1) signifie que les jeunes travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle en Afrique ont en moyenne un salaire horaire de moitieacute infeacuterieur agrave celui des travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle alors que la proportion correspondante est de 75 dans drsquoautres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire36 En moyenne lrsquoeacutecart salarial entre les emplois informels et formels est plus important en Afrique que dans les autres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire Par conseacutequent si lrsquoon eacutevalue la probabiliteacute qursquoune personne trouve un emploi formel agrave un stade ulteacuterieur de sa vie professionnelle on observe eacutegalement que le deacutesavantage lieacute au fait drsquoavoir travailleacute agrave son compte au deacutebut de la vie active est plus prononceacute dans les pays en deacuteveloppement que dans les pays africains alors que crsquoest lrsquoinverse en ce qui concerne la laquopeacutenaliteacute salarialeraquo

Les deacutebats sur lrsquoimpact individuel de lrsquoinforma-liteacute sont eacutegalement pertinents ici parce que lrsquoinformaliteacute a des reacutepercussions beaucoup plus profondes agrave savoir qursquoelle entrave le deacuteveloppe-ment Lrsquoeacuteconomie informelle se compose geacuteneacute-ralement de petites entreprises improductives avec un faible potentiel de croissance et large-ment deacutecoupleacutees de lrsquoeacuteconomie formelle Ces entreprises agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre sont pour la plupart dirigeacutees par des micro-en-trepreneurs peu instruits et leur potentiel drsquointeacute-gration dans lrsquoeacuteconomie formelle est tregraves limiteacute (Elbadawi et Loayza 2008 Gatti et al 2011 La Porta et Shleifer 2008 2014) En outre pour un niveau donneacute de deacutepense publique un taux plus eacuteleveacute drsquoemploi informel implique une charge fis-cale plus eacuteleveacutee pour lrsquoeacuteconomie formelle ce qui peut freiner la creacuteation de nouvelles entreprises productives (dans lrsquoeacuteconomie formelle) ayant un potentiel de croissance ndash contrairement agrave celles de lrsquoeacuteconomie informelle En outre les travailleurs et les entreprises de lrsquoeacuteconomie informelle qui utilisent et congestionnent les infrastructures publiques ne contribuent pas aux recettes fiscales neacutecessaires pour les entretenir et les renouveler (Gatti et al 2011) Il nrsquoest donc pas surprenant que lrsquoinformaliteacute freine la croissance

39Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

X Table 32 Impact de lrsquoinformaliteacute sur les salaires horaires

Variables explicatives (1) (2) (3) (4)

Ln salaires 1 Afrique Ln salaires 1 RdM Ln salaires 2 Afrique Ln salaires 2 RdM

Etudes informellesndash0544 ndash0227 ndash0365 ndash0171

(0039) (0008) (0042) (0008)

Etudes secondaires 0097 0124

(0031) (0011)

Etudes supeacuterieures0374 0273

(0043) (0013)

Zone ruralendash0112 ndash0046

(0027) (0008)

Femmendash0384 ndash0206

(0029) (0008)

Marieacute(e)0067 0019

(0032) (0009)

Tranche drsquoacircge 20-24 ans0194 0096

(0040) (0014)

Tranche drsquoacircge 25-29 ans0337 0176

(0042) (0015)

Ln (dureacutee de lrsquoemploi en mois)0035 0021

(0008) (0003)

Premier emploi travailleur indeacutependant

ndash0081 0023

(0037) (0015)

Constante4470 4401 4120 4178

(0098) (0012) (0098) (0019)

Effets fixespays Yes Yes Yes Yes

Observations 4 858 18 607 4 858 18 607

R2 0197 0122 0269 0190

Notes Ce Tableau preacutesente les reacutesultats drsquoune reacutegression estimative effectueacutee selon la meacutethode des Moindres carreacutes ordinaires (MCO) portant sur les facteurs deacuteterminants (Ln) des salaires horaires dans 33 pays agrave revenu faibleintermeacutediaire eacutetudieacutes dans lrsquoenquecircte SWTS soit 12 pays africains et 21 pays non africains La ventilation par genre nrsquoest pas prise en compte en raison du faible volume de donneacutees eacutetayeacutees par des informations fiables sur les salaires laquoLnraquo signifie logarithme naturel Pour plus de deacutetails sur lrsquoenquecircte les pays viseacutes et la maniegravere dont les donneacutees ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans lrsquoenquecircte pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Deux variables sont prises en compte a) uniquement une variable muette drsquoinformaliteacute b) des informations geacuteneacuterales sur le niveau drsquoinstruction et lrsquoexpeacuterience professionnelle laquoLograquo signifie logarithme naturel Les marges drsquoerreur types sont indiqueacutees entre parenthegraveses ( plt001 plt005 plt01)

De maniegravere plus geacuteneacuterale lrsquoanalyse des colonnes 3 et 4 permet de constater que outre lrsquoinformaliteacute elle-mecircme lrsquoacircge le niveau drsquoinstruction la dureacutee de lrsquoexpeacuterience professionnelle et le genre ont un impact plus important sur la reacutemuneacuteration horaire des jeunes en Afrique que dans les autres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire couverts par les enquecirctes

40 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Cependant lrsquoemploi informel nrsquoest pas seulement lieacute au niveau de deacuteveloppement eacuteconomique et au potentiel de croissance drsquoun pays Les facteurs citeacutes preacuteceacutedemment qui lient informaliteacute et crois-sance expliquent en grande partie la correacutelation directe entre la taille de lrsquoeacuteconomie informelle et lrsquoineacutegaliteacute des revenus (Perry et al 2007 Loayza Serveacuten et Sugawara 2009)

Lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoenquecircte SWTS corro-bore la validiteacute de cette conclusion geacuteneacuterale pour les jeunes Africains Le Tableau 33 preacutesente les coefficients de Gini ndash mesure standard drsquoineacutegaliteacute ndash concernant les salaires des jeunes qui travaillent dans lrsquoeacuteconomie formelle et informelle en Afrique

Dans lrsquoensemble de lrsquoAfrique et pour tous les pays du continent viseacutes par lrsquoenquecircte SWTS ndash voire au niveau mondial ndash les ineacutegaliteacutes salariales sont plus prononceacutees dans lrsquoeacuteconomie informelle que dans lrsquoeacuteconomie formelle Ce constat geacuteneacuteral se confirme dans drsquoautres reacutegions (OrsquoHiggins 2017 chapitre 7) Cependant comme pour les dispari-teacutes salariales associeacutees agrave lrsquoeacuteconomie informelle lrsquoineacutegaliteacute induite par lrsquoinformaliteacute est plus impor-tante en Afrique qursquoailleurs Une fois encore cela ne constitue pas une surprise mais plutocirct une confirmation majeure et une raison suppleacutemen-taire de privileacutegier lrsquoameacutelioration de la qualiteacute des emplois et les politiques de formalisation de lrsquoemploi en Afrique

X Table 33 Coefficient de Gini ineacutegaliteacute salariale travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle et informelle

Travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle Travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle

Beacutenin 020 041

Congo 030 055

Egypte 028 030

Libeacuteria 018 050

Madagascar 027 036

Malawi 045 058

Sierra Leone 017 067

Tanzanie Reacutepublique-Unie de 048 055

Togo 030 064

Tunisie 014 027

Ouganda 031 047

Zambie 044 063

Afrique 035 049

Monde 025 036

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

41Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

4 Se projeter dans lavenir Quelques recommandations politiques

42 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

Les jeunes africains qui recherchent un travail deacutecent font face agrave des difficulteacutes consideacuterables Comme indiqueacute dans le preacutesent rapport le principal enjeu pour la plupart des jeunes Africains nrsquoest pas pour tant lrsquoabsence de travail mais plutocirct lrsquoaccegraves agrave un emploi deacutecent et de bonne qualiteacute De toute eacutevidence la qualiteacute des programmes drsquoenseignement et de formation neacutecessitent une refonte baseacutee sur lrsquooffre et la demande sur le marcheacute du travail Cependant les formations baseacutees sur lrsquooffre sont actuellement dominant et orientent trop souvent le deacutebat sur les politiques drsquoemploi des jeunes en Afrique Il srsquoagira deacutesormais de mieux eacutequilibrer les interventions fondeacutees sur lrsquooffre et la demande

La section qui suit approfondit certaines questions lieacutees aux modaliteacutes drsquointervention possibles

41 Traduire la croissance eacuteconomique en creacuteation demplois durables et deacutecents Pour le moment la croissance eacuteconomique ne stimule pas la croissance de lrsquoemploi Plus exac-tement les secteurs qui boostent le plus la crois-sance eacuteconomique ne sont pas neacutecessairement ceux qui creacuteent beaucoup plus drsquoemplois Crsquoest notamment le cas en Afrique ougrave la plupart des pays sont fortement tributaires des ressources naturelles qui leur procurent des revenus consi-deacuterables mais qui creacuteent peu drsquoemplois Si lrsquoon prend en compte toutes les entreprises pour lesquelles des donneacutees sont disponible sont dis-ponible le secteur secondaire creacutee 275 emplois pour chaque million de dollars drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) Pendant ce temps les secteur tertiaire (centres de services agrave la clien-tegravele) creacuteent 61 emplois et le secteur primaire (lrsquoextraction) creacutee seulement 06 emploi pour chaque million de dollars drsquoIDE Bien que les indi-cateurs ne nous donnent pas des informations sur la qualiteacute des emplois il importe de souli-gner que les secteurs qui attirent le plus drsquoIDE ne sont pas neacutecessairement ceux qui creacuteent le plus drsquoemplois (BIT 2019c) La persistance de la croissance sans emplois en Afrique pourrait aussi srsquoexpliquer par le fait que les recettes publiques provenant des exportations drsquohydro-carbures et plus geacuteneacuteralement de lrsquoexploitation des ressources naturelles financent surtout

la consommation alors qursquoelles devraient ecirctre investies afin de favoriser la croissance eacutecono-mique et la creacuteation drsquoemploi agrave long terme (p ex les infrastructures lrsquoenseignement et la pro-tection sociale)

La croissance eacuteconomique doit ecirctre penseacutee de maniegravere agrave creacuteer des possibiliteacutes drsquoemploi pour les citoyens et agrave ameacuteliorer leur bien-ecirctre Cela suppose une mutation structurelle profonde et soutenue pour ce faire il conviendrait de reacuteduire la deacutependance agrave lrsquoeacutegard des investissements dans lrsquoextraction de matiegraveres premiegraveres et de privileacutegier les secteurs agrave plus forte valeur ajouteacutee comme le secteur secondaire et certains services Il est possible drsquoeacutetablir et de maintenir un lien fort et positif entre la croissance eacuteconomique et la creacutea-tion drsquoemploi deacutecent en Afrique si les politiques visant agrave ameacuteliorer la productiviteacute du secteur primaire est celle qui attribuent en mecircme temps un rocircle plus important aux secteurs secondaire et tertiaire

La transformation structurelle fait partie inteacute-grante du processus de deacuteveloppement eacutecono-mique Elles creacuteent une dynamique essentielle en incitant les travailleurs agrave deacutelaisser progres-sivement les emplois peu reacutemuneacutereacutes et non productifs pour se tourner vers des emplois productifs procurant un salaire deacutecent Un mouvement tregraves net en ce sens est deacutejagrave obser-vable au niveau mondial (BIT 2017) cependant comme on lrsquoa montreacute les jeunes Africains ont jusqursquoici eacuteteacute relativement lents agrave effectuer cette transition crsquoest-agrave-dire privileacutegier les emplois deacutecents et deacutelaisser le travail agrave leur compte et la

43Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

collaboration avec une entreprise familiale Le passage agrave lrsquoemploi salarieacute et agrave lrsquoentrepreneuriat durable pour les jeunes qui reacutesulte lui-mecircme du processus de mutation structurelle favoriserait le deacuteveloppement eacuteconomique en renforccedilant le pouvoir drsquoachat inteacuterieur et en stimulant la demande de biens de consommation De plus cela offrirait davantage drsquoespace aux entreprises viables et reacuteduirait la concurrence en limitant la prolifeacuteration des microentreprises informelles qui peinent agrave survivre

Il est possible de promouvoir lrsquoemploi des jeunes en axant les efforts sur les secteurs agrave forte va-leur-ajouteacute et les entreprises agrave forte potentielle de creacuteation drsquoemploi deacutecent Corollairement il serait manifestement contre-productif de promouvoir des secteurs laquodits traditionnelsraquo et les formes de production comme les petites exploitations agricoles en zone rurale Il ne srsquoagit pas de nier ici lrsquoimportance de lrsquoagriculture au contraire les investissements dans la production agricole sont essentiels pour amorcer la transfor-mation structurelle le substrat eacuteconomique La question est plutocirct de savoir quel type drsquoagricul-ture encourager il est clair que lrsquoaccent doit ecirctre mis sur les exploitations viables compeacutetitives et eacutemergentes agrave dimension trop importante pour fonctionner avec que la main-drsquoœuvre familiale

Dans tous les cas une strateacutegie de croissance de lrsquoemploi plus preacuteciseacutement lrsquoemploi des jeune suppose une politique macro-eacuteconomique sys-teacutemique et multidimensionnelle et notamment la mise en place de politiques commerciales le recours aux IDE et aux meacutecanismes drsquointeacutegration interreacutegionale La Zone de libre-eacutechange conti-nentale africaine (ZLECA) par exemple pourrait stimuler les eacutechanges intra-africains favoriser les mutations structurelles et apporter la pros-peacuteriteacute partageacutee aux populations du continent (CNUCED 2015) et surtout elle permettrait de creacuteer davantage drsquoemplois deacutecents pour la jeu-nesse africaine en pleine expansion (ATPC nd) Comme mentionneacute preacuteceacutedemment les expor-tations de matiegraveres premiegraveres sur lesquelles repose actuellement le commerce en Afrique creacuteent moins drsquoemplois que le secteur secondaire ou agricole ndash qui devraient beacuteneacuteficier le plus de la ZLECA et creacuteer davantage drsquoemplois dans le cadre des eacutechanges commerciaux intra-africains Selon diverses estimations entre 2010 et 2022 la ZLECA pourrait accroicirctre de 102 agrave 155 environ la part du commerce intra-africain dans le volume total des eacutechanges commerciaux du continent (CNUCED 2015)

42 Amorcer la transformation de lrsquoagriculture de subsistance en lrsquoagro-industrieLrsquoagriculture reste le plus important pourvoyeur drsquoemplois en Afrique En 2019 environ la moitieacute (51 ) des travailleurs eacutetaient employeacutes dans ce secteur tregraves souvent il srsquoagit drsquoentreprises infor-melles dont les travailleurs restent pauvres Une transition progressive vers des activiteacutes agrave plus forte valeur ajouteacutee comme le secteur agro-ali-mentaire la transformation ou drsquoautres filiegraveres aurait plusieurs avantages elle creacuteerait davan-tage drsquoemplois dans les secteurs plus productifs ouvrirait des marcheacutes aux agriculteurs et accroicirc-trait leurs revenus Elle contribuerait eacutegalement agrave favoriser lrsquoemploi non agricole car une augmen-tation des revenus tireacutes de lrsquoagriculture stimulerait la demande drsquoautres biens et services En outre cette transformation du secteur agricole favori-serait notablement la transition des entreprises vers lrsquoeacuteconomie formelle mecircme si aujourdrsquohui encore une grande part des Africains deacutefavori-seacutes qui deacutelaissent lrsquoemploi agricole tombent dans lrsquoeacuteconomie informelle

43 Le rocircle central de lrsquoenseignement et de la formationLes questions lieacutees agrave lrsquoinadeacutequation des compeacute-tences et plus geacuteneacuteralement agrave lrsquoenseignement et agrave la formation sont tous aussi cruciales car elles concernent tant le niveau geacuteneacuteral de preacuteparation agrave la vie active que lrsquoadeacutequation des compeacutetences acquises par les travailleurs La probleacutematique de lrsquoenseignement et la formation doit ecirctre envisageacutee agrave la fois du point de vue des entre-prises qui exigent certaines compeacutetences que de celui des jeunes en quecircte drsquoun emploi Pour les jeunes peu qualifieacutes un niveau drsquoinstruction insuffisant et lrsquoabsence de programmes drsquoensei-gnement de bonne qualiteacute sont des obstacles majeurs agrave lrsquoobtention drsquoun travail deacutecent (BAD et al 2012) Selon une eacutetude meneacutee par la Banque mondiale dans huit pays africains 40 des PME deacuteclarent que lrsquoabsence de personnel posseacutedant les compeacutetences qursquoelles recherchent constitue le principal frein agrave leurs activiteacutes cette contrainte est surtout mentionneacutee par les entreprises qui

44 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

emploient plus de 20 salarieacutes et tourneacutees vers lrsquoexportation (Campbell Egger et Ronas en cours de publication)

Les niveaux drsquoinstruction et de formation en Afrique ont beaucoup progresseacute durant les der-niegraveres deacutecennies mais il est eacutevident qursquoon peut faire beaucoup mieux Par exemple il serait essentiel de privileacutegier un deacuteveloppement cibleacute des compeacutetences mettant lrsquoaccent sur les profes-sions et secteurs agrave fort potentiel et drsquoeacutetablir des systegravemes de protection sociale pour les groupes vulneacuterables

Dans la plupart des pays africains les partenaires sociaux ne srsquoengagent pas suffisamment dans la formation Par conseacutequent les dispositifs de deacuteveloppement des compeacutetences trop axeacutes sur lrsquooffre sont parfois en deacutecalage avec les aspira-tions de deacuteveloppement des pays et peuvent menacer la peacuterenniteacute de leur financement Il est essentiel drsquoameacuteliorer les systegravemes de mise en valeur des ressources humaines gracircce agrave un dialogue social soutenu aux niveaux national sectoriel et local et de les recentrer sur le deacuteve-loppement eacuteconomique et la creacuteation drsquoemplois Lrsquoabsence de systegravemes adeacutequats de deacuteveloppe-ment des compeacutetences reacutesulte en grande partie drsquoune mauvaise coordination des politiques Ainsi les politiques de lrsquoemploi sont rarement conccedilues de maniegravere agrave tenir compte des compeacutetences existantes sur le marcheacute et ne coordonnent pas lrsquoaction des secteurs drsquoactiviteacute susceptibles drsquoapporter une plus grande valeur ajouteacutee agrave lrsquoeacuteconomie gracircce aux compeacutetences speacutecifiques que leurs salarieacutes acquiegraverent

Lrsquoaccegraves aux dispositifs adeacutequats drsquoacquisition des compeacutetences reste un problegraveme sur le continent notamment pour les jeunes Africains des zones rurales qui occupent des emplois peu reacutemuneacute-reacutes et peu productifs dans lrsquoeacuteconomie informelle Lrsquoapprentissage informel demeure la principale source drsquoacquisition des compeacutetences en Afrique dans certains pays il repreacutesente plus de 90 de la formation suivie par les jeunes travailleurs (BAD et al 2012 p 217) Ancreacute dans les normes et les traditions sociales ce systegraveme comporte plusieurs failles il perpeacutetue les compeacutetences obsolegravetes et ne permet pas drsquoappreacutecier les qua-lifications agrave leur juste valeur et les apprentis sont parfois occupeacutes dans des formes de travail inacceptables

37 Partie inteacutegrante du systegraveme drsquoenseignement lrsquoEFTP peut en principe ecirctre dispenseacute du niveau primaire au niveau tertiaire

Srsquoagissant de lrsquoaccegraves agrave lrsquoenseignement et agrave la for-mation professionnelle les femmes et les mino-riteacutes sont nettement deacutesavantageacutees notamment dans les reacutegions rurales Dans de nombreux pays drsquoAfrique cet accegraves leur est refuseacute en raison de problegravemes culturels ou de la pauvreteacute Souvent les jeunes femmes sont contraintes de se consa-crer exclusivement agrave des tacircches domestiques et ne peuvent eacutetudier De nombreuses familles vi-vant sous le seuil de pauvreteacute ndash lagrave encore surtout en zone rurale ndash scolarisent les jeunes garccedilons mais pas les filles

Les pays toucheacutes par lrsquoinstabiliteacute politique etou le changement climatique sont confronteacutes aux plus grandes difficulteacutes Dans de nombreux pays africains ces eacuteveacutenements entraicircnent des deacutepla-cements de population des conflits lrsquoeacuterosion des institutions socio-eacuteconomiques voire dans certains cas la destruction des infrastructures ce qui complique encore la situation des jeunes menaceacutes par lrsquoinseacutecuriteacute et les conflits constants sans aucune possibiliteacute de formation ou drsquoemploi Dans ces pays le deacuteveloppement de compeacutetences locales et cibleacutees et le reacuteinvestissement dans les infrastructures et les institutions reacuteduisent la vul-neacuterabiliteacute et favorisent le deacuteveloppement durable

Lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de la formation pro-fessionnelle la revalorisation des apprentissages informels et le deacuteveloppement de programmes de formation sur-le-tas pourraient renforcer le niveau drsquoemployabiliteacute des jeunes car tous ces dispositifs leur permettent drsquoacqueacuterir une expeacute-rience professionnelle pratique et de se doter des compeacutetences rechercheacutees sur le marcheacute du travail contribuent agrave pallier aux problegravemes lieacutes agrave lrsquoinadeacutequation des compeacutetences et facilitent le processus de transition entre lrsquoeacutecole et la vie active Les meacutecanismes de validation des appren-tissages informels peuvent eacutegalement renforcer la synergie entre les systegravemes drsquoapprentissage formels et informels et favoriser la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle

Lrsquoacquisition de qualifications rechercheacutees sur le marcheacute du travail et la lutte contre le pheacutenomegravene de lrsquoinadeacutequation des compeacutetences sont deux axes drsquoaction majeurs cela signifie que lrsquoenseigne-ment et la formation techniques et professionnels (ci-apregraves laquolrsquoEFTPraquo) occupent une place toujours plus importante dans les programmes des Etats africains37 Il existe deacutesormais un consensus entre les parties prenantes (la Commission de lrsquoUnion

45Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

africaine CUA les Communauteacutes eacuteconomiques reacutegionales CER les Etats membres de lrsquoUA les Etats les gouvernements et les partenaires du deacute-veloppement du continent) quant agrave lrsquoimportance de lrsquoEFTP qui favorise lrsquoemploi des jeunes contri-bue au deacuteveloppement eacuteconomique et ameacuteliore la compeacutetitiviteacute sur les marcheacutes mondiaux Un objectif important des systegravemes africains drsquoEFTP est de veiller agrave ce que les institutions axent leurs efforts sur le deacuteveloppement et lrsquoactualisation de compeacutetences rechercheacutees sur le marcheacute du travail et ultimement qursquoelles puissent aider les stagiaires agrave trouver un emploi ou agrave deacutevelopper des entreprises prospegraveres (Strateacutegie continen-tale de lrsquoUA favorisant lrsquoemploi des jeunes par lrsquoEFTP) Au niveau mondial eacutegalement trois des sept cibles de lrsquoODD 4 ont trait agrave lrsquoEFTP ce qui met en lumiegravere le rocircle essentiel de ces formations dans la transformation de la socieacuteteacute Pour pro-gresser dans cette direction les chefs drsquoEtat et de gouvernement africains ont deacuteclareacute en juillet 2017 que la peacuteriode 2018-27 serait la laquoDeacutecennie africaine pour la formation technique profession-nelle et entrepreneuriale et lrsquoemploi des jeunesraquo (AssemblyAUDec652 XXIX) Ils ont eacutegalement chargeacute la CUA en collaboration avec le Burkina Faso et les partenaires du deacuteveloppement drsquoeacutela-borer un laquoPlan drsquoaction pour la Deacutecennie africaine de la formation technique professionnelle et entrepreneuriale et de lrsquoemploi des jeunesraquo

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les investissements judi-cieux dans le deacuteveloppement des ressources hu-maines permettent de creacuteer des emplois deacutecents aident les travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle agrave effectuer la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle et contribuent agrave lrsquoeacuteradication de la pauvreteacute au travail Le programme de lrsquoOIT centreacute sur la per-sonne humaine (BIT 2019d 2019e) identifie trois axes drsquoinvestissement

1 investir dans la capaciteacute des individus agrave acqueacute-rir de nouvelles compeacutetences agrave se perfection-ner et agrave reacuteussir les transitions aux diverses eacutetapes de leur parcours professionnel

2 investir dans les institutions du travail et garantir un avenir professionnel qui prend en compte la liberteacute la digniteacute la seacutecuriteacute eacutecono-mique et lrsquoeacutegaliteacute

3 investir dans les formes de travail deacutecent et durable eacutelaborer des regravegles et des mesures incitatives permettant de concilier les poli-tiques sociales et eacutecologiques et les pratiques commerciales

38 Bien que certains indicateurs laissent entrevoir un impact macro-eacuteconomique plus large

Enfin bien que le manque etou lrsquoinadeacutequation des compeacutetences soient des facteurs importants mecircme les personnes tregraves qualifieacutees ne trouveront aucun deacuteboucheacute si les conditions de base ne sont pas reacuteunies pour creacuteer des emplois et assurer la croissance de lrsquoemploi Les trois axes drsquoinvestisse-ment mentionneacutes ci-dessus pourraient srsquoaveacuterer de puissants moteurs drsquoeacutequiteacute et de durabiliteacute pour les geacuteneacuterations actuelle et future agrave condi-tion drsquoexploiter les potentiels de la technologie et le dividende deacutemographique et de privileacutegier lrsquoeacuteconomie verte (BIT 2019d)

44 Intervention active sur le marcheacute du travail Services publics de support agrave lrsquoemploi Les programmes actifs du marcheacute du travail (PAMT) et plus geacuteneacuteralement le deacuteveloppement des services publics de lrsquoemploi (SPE) peut large-ment stimuler lrsquoemploi et ameacuteliorer lrsquoemployabiliteacute des jeunes En Turquie par exemple des subven-tions cibleacutees ont permis non seulement drsquoameacute-liorer les perspectives drsquoemploi des participants mais aussi drsquoaider les entreprises qui souhaitaient beacuteneacuteficier de ces subsides de reacutealiser leur tran-sition vers lrsquoeacuteconomie formelle (Betcherman Daysal et Pageacutes 2010)

Un excellent exemple de ce type de meacutecanisme en Afrique est le laquo Employment Tax Incentiveraquo (ETI) programme de subvention salariale intro-duit en 2014 en Afrique du Sud Un projet pilote lanceacute en 2010 avait permis drsquoameacuteliorer les pers-pectives drsquoemploi des participants agrave court terme mais aussi quoique plus modestement agrave moyen terme Etendu depuis lors agrave lrsquoeacutechelle nationale avec de nombreuses modifications concep-tuelles ce programme a eu moins de succegraves du moins en ce qui concerne les perspectives drsquoem-ploi des participants (Encadreacute 41)38 Neacuteanmoins en signe de confiance le gouvernement sud-afri-cain lrsquoa reacutecemment prolongeacute de dix ans jusqursquoen feacutevrier 2029

Plus globalement agrave lrsquoexception notable des mesures de promotion destineacutees aux jeunes entrepreneurs (voir ci-dessous) peu de politiques actives du marcheacute du travail (PAMT) ont eacuteteacute mises en œuvre en Afrique De nombreux facteurs doivent ecirctre pris en compte dans la conception et la mise en œuvre de ces programmes pour ecirctre efficaces ils doivent ecirctre cibleacutes et assortis de

46 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

conditions preacutecises ce qui en ameacuteliore lrsquoefficaciteacute notamment en limitant les effets drsquoaubaine et de substitution

Si lrsquoon souhaite renforcer les perspectives drsquoemploi des jeunes il faut veiller agrave ce que ces programmes ameacuteliorent leur employabiliteacute agrave long terme Il est possible drsquoy parvenir en leur permettant drsquoacqueacuterir de maniegravere informelle des compeacutetences profes-sionnelles au moyen de stages drsquoapprentissage

ou de formations cibleacutees inteacutegreacutees dans la conception mecircme des programmes qui doivent srsquoeacutetendre sur une peacuteriode suffisamment longue pour leur permettre drsquoacqueacuterir des compeacutetences professionnelles et de faire leurs preuves dans un environnement de travail donneacute

Comme le suggegravere lrsquoexemple sud-africain il im-porte de tenir compte de lrsquointeraction eacuteventuelle entre les PAMT le contexte eacuteconomique et bien

X Box 41 Afrique du Sud Projet pilote de subvention salariale pour les jeunes Programme drsquoincitation fiscale agrave lrsquoemploi (ETI)

Le taux de chocircmage des jeunes est extrecircmement eacuteleveacute en Afrique du Sud notamment chez les Noirs agrave titre de comparaison presque deux-tiers des Sud-Africains non blancs acircgeacutes de 20 agrave 24 ans eacutetaient au chocircmage en 2012 (Levinsohn et al 2014) Pour remeacutedier agrave ce problegraveme le gouvernement a lanceacute en 2010 un projet pilote de subvention salariale conccedilu selon la meacutetho-dologie EAC (essai aleacuteatoire controcircleacute) Des bons eacutetaient distribueacutes agrave des jeunes chocircmeurs acircgeacutes de 20 agrave 24 ans choisis au hasard chaque bon donnait droit agrave une subvention drsquoune valeur to-tale de 5 000 rands sud-africains (ZAR) qursquoils pouvaient percevoir en plusieurs versements eacuteta-leacutes sur une peacuteriode minimale de six mois jusqursquoagrave eacutepuisement de la somme totale Le montant mensuel maximum de la subvention repreacutesentait la moitieacute du salaire ou 833 ZAR (le montant le plus faible eacutetant retenu) soit environ 40 du salaire meacutedian dans le groupe cible La subven-tion eacutetait eacutegalement transfeacuterable entre plusieurs entreprises avant son eacutepuisement

Une fois acheveacute le projet pilote qui a notablement ameacutelioreacute la probabiliteacute drsquoemploi des partici-pants le gouvernement souhaitait mettre le programme en œuvre agrave lrsquoeacutechelle nationale apregraves deacutebat Selon une simulation baseacutee sur un modegravele de recherche structurelle (Levinsohn et Pu-gatch 2014) une subvention mensuelle de 1 000 ZAR eacutetait censeacutee faire baisser de 12 la pro-portion de jeunes chocircmeurs de longue dureacutee Une enquecircte meneacutee aupregraves des entreprises en 2011 (Schoumler et Rankin 2011) a permis drsquoobtenir les reacuteactions des employeurs agrave lrsquoideacutee drsquoune eacuteventuelle subvention salariale destineacutee aux jeunes la majoriteacute des entreprises interrogeacutees ont dit envisager drsquoembaucher davantage de jeunes travailleurs mais laisseacute entendre qursquoelles nrsquoaugmenteraient pas neacutecessairement leurs effectifs et remplaceraient les travailleurs plus acircgeacutes par des jeunes

En 2013 le Preacutesident Jacob Zuma a promulgueacute la loi introduisant cette subvention salariale agrave lrsquoeacutechelle nationale (Employment Tax Incentive Act) Contrairement au projet pilote qui preacutevoyait une subvention directe relativement eacuteleveacutee le nouveau reacutegime offrait des incitations fiscales eacutetaleacutees sur une peacuteriode maximale de deux ans aux employeurs qui agrave compter du 1er octobre 2014 embaucheraient des travailleurs acircgeacutes de 18 agrave 29 ans avec un salaire faibleintermeacutediaire (moins de 6 000 ZAR)

Cette mesure a fait lrsquoobjet de nombreux commentaires dans les meacutedias degraves sa phase de planifi-cation Le Congregraves des syndicats sud-africains (COSATU) a exprimeacute son opposition agrave cette sub-vention salariale par des manifestations et la menace de gregraveves craignant le deacuteplacement de travailleurs acircgeacutes et une hausse du chocircmage

Le programme a donneacute des reacutesultats deacutecevants ne laissant entrevoir aucun impact notable sur le taux drsquoemploi des jeunes (Ranchhod et Finn 2016) Toutefois des donneacutees plus reacutecentes laissent penser qursquoil a eu un impact positif modeste mais statistiquement significatif sur lrsquoem-ploi des jeunes (et des adultes) dans les PME (jusqursquoagrave 200 travailleurs) (Ebrahim Leibbrandt et Ranchhod 2017) ce qui permet drsquoavancer que cette subvention a eu au moins un effet macro-eacuteconomique plus large

Source Ebrahim Leibbrandt et Ranchhod 2017) OrsquoHiggins (2017) mis agrave jour

47Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

sucircr les autres institutions du marcheacute du travail Les subventions agrave lrsquoemploi peuvent srsquoaveacuterer par-ticuliegraverement utiles lorsque la demande globale de jeunes travailleurs est atone et qursquoil est mani-festement neacutecessaire drsquoeacutelargir les perspectives drsquoemploi ndash comme crsquoest le cas en Afrique La compleacutementariteacute et lrsquointeraction avec les autres institutions du marcheacute du travail sont eacutegalement importantes agrave cet eacutegard et les chargeacutes de pro-gramme doivent ecirctre conscients de leur impact probable Par exemple le fait qursquoil existe des poli-tiques passives du marcheacute du travail ainsi que leur reacuteglementation et leurs conditions drsquoappli-cation sont susceptibles drsquoinfluer sur le degreacute de participation des jeunes agrave ces programmes

Par ailleurs des services publics de lrsquoemploi (SPE) efficaces peuvent jouer un rocircle central dans un contexte de mutation structurelle rapide Plusieurs auteurs (en remontant au moins agrave Fay 1996) ont analyseacute le ratio coucirct-efficaciteacute relati-vement eacuteleveacute de certaines fonctions confieacutees aux SPE comme lrsquoaide agrave la recherche drsquoemploi et lrsquoappariement des travailleurs et des emplois Il est vrai que ces services ne creacuteent pas en eux-mecircmes de lrsquoemploi mais ils pourraient nettement ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes du travail et accentuer la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle Lrsquoappropriation et un bon usage des nouvelles technologies devraient eacutegalement permettre de simplifier ces fonctions et drsquoen reacuteduire les coucircts

45 Exploiter le potentiel de lrsquoeacuteconomie numeacuteriqueLe potentiel de creacuteation drsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie numeacuterique a eacuteteacute aussi discuteacute que la capaciteacute des jeune agrave pourvoir saisir cette opportuniteacute39 Quel est le veacuteritable potentiel de ces options en ce qui concerne les perspectives de travail deacutecent pour les jeunes en Afrique Selon un rapport reacutecem-ment publieacute par le BIT (Ameli et al 2019) trois secteurs majeurs pourraient offrir des possibiliteacutes drsquoemploi aux jeunes en Afrique lrsquoagriculture le tourisme et les services financiers Le rapport ajoute que lrsquoemploi pourrait croicirctre rapidement dans lrsquoeacuteconomie numeacuteriques En outre il serait certainement possible de mieux former les jeunes Africains aux exigences et utilisations des technologies numeacuteriques

39 Elle a aussi susciteacute des craintes quant aux emplois que lautomatisation pourrait faire disparaicirctre

Toutefois il convient de garder plusieurs facteurs agrave lrsquoesprit

X Bien qursquoelle ait connu une croissance rapide la taille de lrsquoeacuteconomie numeacuterique devrait rester modeacutereacutee dans un avenir proche Selon le McKinsey Global Institute (2013) le laquoePIBraquo (la somme des activiteacutes eacuteconomiques lieacutees agrave la creacuteation et agrave lrsquoutilisation du reacuteseau internet) repreacutesentait 11 du PIB africain en 2012 Ce chiffre devrait croicirctre rapidement pour attein-dre au moins 5-6 en 2025 mais cela demeure une part relativement modeste du PIB africain total De mecircme en 2016 lrsquoIndice de maturiteacute numeacuterique (IMN) du continent africain eacutetait es-timeacute agrave 033 par rapport agrave une moyenne de 085 pour les dix premiers pays du monde (Banque mondiale 2016)

X Une grande partie de la valeur eacuteconomique des technologies de lrsquoinformation et des communi-cations reacuteside dans leur potentiel drsquoameacuteliora-tion de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute A long terme ces technologies devraient favoriser la croissance eacuteconomique et creacuteer des emplois mais agrave court terme elles causeront proba-blement des perturbations agrave lrsquoemplois qui risquent de toucher les jeunes de maniegravere dis-proportionneacutee en raison de leur compeacutetence sur le marcheacute du travail

X Le continent africain connaicirct en moyenne une relative peacutenurie de compeacutetences numeacuteriques toutefois cette moyenne cache des eacutecarts consideacuterables selon les pays ndash tout comme les peacutenuries de compeacutetences numeacuteriques speacuteci-fiques (par opposition aux peacutenuries globales) signaleacutees par les entreprises Au Beacutenin par exemple seulement 6 des employeacutes pos-segravedent moins de compeacutetences numeacuteriques que celles qursquoexigerait leur poste alors qursquoen Sierra Leone ce chiffre atteint 61 (Ameli et al 2019)

X Une certaine prudence srsquoimpose lorsqursquoon eacutevalue lrsquoimpact des technologies numeacuteriques sur la qualiteacute de lrsquoemploi En effet ces technolo-gies ouvrent des perspectives de formalisation de lrsquoactiviteacute eacuteconomique (Chacaltana Leung et Lee 2018) mais risquent de favoriser lrsquoinformal-iteacute dans certains secteurs Ainsi lrsquoeacuteconomie des plateformes numeacuteriques pourrait contribuer agrave la preacutecarisation des jeunes sur le marcheacute du travail et plus geacuteneacuteralement saper la qualiteacute des emplois en multipliant les modaliteacutes de

48 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

travail indeacutependant par lrsquoentremise de ces plateformes (Centre Bellagio 2017)

X Plus grave encore une attention excessive porteacutee aux compeacutetences numeacuteriques risque de perpeacutetuer voire de creuser les ineacutegaliteacutes dont certains jeunes sont deacutejagrave victimes sur le marcheacute du travail car ce sont surtout les je-unes hommes urbains instruits et disposant de revenus confortables qui possegravedent ces compeacutetences et sont donc en mesure de les deacuteployer agrave bon escient

De toute eacutevidence lrsquoadoption des technologies numeacuteriques et une meilleure formation aux compeacutetences digitales devraient permettre drsquoameacuteliorer notablement la quantiteacute et la qualiteacute des emplois offerts aux jeunes Toutefois cette deacutemarche ne saurait ecirctre la seule solution aux difficulteacutes des jeunes sur le marcheacute du travail et il faut veiller agrave ce que les avantages qursquoelle procure ne creusent pas les ineacutegaliteacutes existantes

46 Reacuteduire les taux de NEET ndash notamment celuienspdesenspjeunesenspfemmesenspfaut-il adopter une nouvelle approche Les jeunes qui nrsquoont pas drsquoemploi et ne suivent ni enseignement ni formation (NEET) constituent un groupe tregraves heacuteteacuterogegravene Le statut de laquoNEETraquo se deacutefinit neacutegativement (ni emploi ni enseigne-

ment ni formation) et non par lrsquoappartenance agrave un groupe donneacute La diversiteacute des situations qui sous-tendent le statut de NEET entraicircne drsquoimpor-tantes conseacutequences sur le plan politiques Les diffeacuterences entre les jeunes NEET influent neacutecessairement sur les reacuteponses politiques qursquoil conviendrait drsquoeacutelaborer pour ces sous-groupes

Les politiques visant la reacuteduction du taux de chocirc-mage des jeunes et la diminution du nombre de NEET ont plusieurs conseacutequences et notamment lrsquoeacutelargissement des mesures drsquoemploi destineacutees aux jeunes Cela signifie qursquoil faut davantage axer les efforts sur la suppression des obstacles agrave lrsquoengagement et agrave la participation reacuteelle des jeunes ndash notamment les jeunes femmes ndash qui se trouvent parfois exclus du marcheacute du travail

Enfin et surtout lrsquoAfrique doit mobiliser les res-sources neacutecessaires pour mettre en place un systegraveme efficace drsquoinformation sur le marcheacute du travail La difficulteacute majeure que rencontrent les chercheurs qui souhaitent mener des eacutetudes sur lrsquoAfrique est lrsquoabsence de donneacutees reacuteguliegravere-ment actualiseacutees De nombreux pays africains manquent de donneacutees cleacutes sur lrsquoemploi et drsquoautres indicateurs du marcheacute du travail Des efforts srsquoimposent dans tous les pays pour mettre en place un systegraveme fonctionnel et dynamique drsquoinformation sur le marcheacute du travail et consti-tuer une banque de donneacutees afin de disposer drsquoinformations reacuteguliegraverement mises agrave jour Cela suppose de deacutegager un financement adeacutequat pour mettre en place un bureau national de la statistique

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Annexes

54 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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55Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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56 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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57Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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58 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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59Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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60 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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61Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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62 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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63Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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64 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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66 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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68 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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69Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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70 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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71Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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2

72 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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73Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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567

74 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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75Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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76 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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77Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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78 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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Page 3: Rapport sur l’emploi en Afrique (Re-Afrique)

Copyright copy Organisation internationale du Travail 2020 Premiegravere publication 2020

Les publications du Bureau international du Travail jouissent du droit drsquoauteur en vertu du Protocole 2 de la Convention universelle sur le droit drsquoauteur Toutefois de courts extraits peuvent ecirctre reproduits sans autorisation agrave condition drsquoen indiquer la source Pour les droits de reproduction ou de traduction veuillez vous adresser aux Publications de lrsquoOIT (Droits et licences) Bureau in-ternational du Travail CH-1211 Genegraveve 22 Suisse ou par courrier eacutelectronique rightsiloorg Le Bureau international du Travail accueille favora-blement ces demandes

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Des informations sur les publications et les produits numeacuteriques de lrsquoOIT sont disponibles agrave l rsquoadresse wwwiloorgpublns

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (re-Afrique) ndash Relever le deacutefi de lrsquoemploi des jeunes ndash Bureau international du Travail ndash Genegraveve BIT 2020

ISBN 978-92-2-032874-3 (version imprimeacutee)ISBN 978-92-2-032875-0 (version web PDF)

Produit par lrsquoUniteacute de Production des Publications (PRODOC) du BITConception graphique et typographique mise en page et composition impression eacutedition

eacutelectronique et distributionLe BIT srsquoefforce drsquoutiliser du papier provenant de forecircts geacutereacutees de maniegravere eacutecologiquement

durable et socialement responsableCode DESIGN-JMB-REP

Cette premiegravere eacutedition du Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique) arrive agrave point nommeacute apregraves la 14e reacuteunion reacutegionale africaine (14e RRA) La Deacuteclaration drsquoAbidjan faire progresser la justice sociale faccedilonner lrsquoavenir du travail en Afrique srsquoinscrit parfaitement dans le prolongement de la Deacuteclaration du centenaire de lrsquoOIT pour lrsquoave-nir du travail 2019 et mateacuterialise lrsquoengagement de lrsquoOIT envers ses mandants tripartites dans le cadre drsquoun programme centreacute sur lrsquohumain pour lrsquoavenir du travail qui reacutepond agrave plusieurs objectifs

a) faire du travail deacutecent une reacutealiteacute pour la jeu-nesse africaine

b) renforcer la capaciteacute de tous agrave tirer profit des possibiliteacutes offertes par un monde en mutation

c) promouvoir le deacuteveloppement eacuteconomique inclusif et durable et

d) encourager les synergies entre lrsquoOIT et les ins-titutions en Afrique

Etayeacute par des statistiques et des informations es-sentielles pour la mise en œuvre de la deacuteclaration drsquoAbidjan ce rapport met un accent particulier sur lrsquoemploi des jeunes rend compte de lrsquoeacutevolution eacuteconomique reacutecente et souligne certaines ten-dances geacuteneacuterales et indicateurs cleacutes tels que le PIB reacuteel le PIB par habitant la productiviteacute et les salaires

Le rapport expose en deacutetail les thegravemes lieacutes agrave lrsquoemploi et aux tendances sociales en Afrique et donne la prioriteacute aux indicateurs cleacutes du marcheacute du travail Il commente drsquoabord le taux drsquoactiviteacute en accordant une attention particuliegravere agrave lrsquooffre de main-drsquoœuvre en Afrique et analyse la dimension de genre et les dispariteacutes entre les hommes et les femmes Deuxiegravemement il examine lrsquoemploi sous lrsquoangle de la croissance et du ratio emploipopulation et surtout leurs caracteacuteristiques dans

Avant-Propos

Cynthia Samuel-Olonjuwon

Sous-directrice geacuteneacuterale du BIT Directrice du Bureau reacutegional pour lrsquoAfrique

le contexte africain Troisiegravemement le rapport analyse en profondeur les questions lieacutees au chocircmage et au sous-emploi de la main-drsquoœuvre

Le rapport met ensuite lrsquoaccent sur les jeunes et les difficulteacutes qursquoils rencontrent sur le marcheacute de lrsquoemploi au moyen de plusieurs analyses appro-fondies les tendances de la population active jeune et de la pauvreteacute des jeunes travailleurs le taux de chocircmage des jeunes les jeunes sans emploi ne suivant pas drsquoeacutetudes ni de formation (NEET) et le sous-emploi de la main-drsquoœuvre des jeunes Le rapport examine eacutegalement les reacuteper-cussions potentielles sur le statut des jeunes sur les marcheacutes du travail en Afrique Le rapport ana-lyse ensuite les facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi de lrsquoinformaliteacute et des salaires chez les jeunes agrave lrsquoaide drsquoun modegravele eacuteconomeacutetrique Il se termine par une analyse des tendances qui constitue le fondement des orientations politiques formuleacutees en guise de conclusion

Ce rapport constitue un premier pas vers une meilleure compreacutehension du marcheacute du travail en Afrique pour ce faire il analyse les synergies agrave lrsquoœuvre dans le monde du travail sur le continent et projette les tendances futures Etant donneacute la limitation et la disponibiliteacute de la plupart des donneacutees le rapport contient des analyses appro-fondies pour examiner la dynamique du marcheacute du travail aux niveaux continental reacutegional et parfois national

Jrsquoespegravere que ce rapport donnera aux deacutecideurs politiques africains des informations pertinentes sur les marcheacutes du travail du continent qui srsquoaveacute-reront utiles dans le cadre des interventions que nous souhaitons mener notamment agrave lrsquointention des jeunes

(Les estimations faites dans ce rapport ne tiennent pas compte des effets du COVID-19)

Remerciements

Ce rapport a eacuteteacute preacutepareacute par le Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique (ROAF) sous la direction de Mme Cynthia Samuel-Olonjuwon Sous-directrice geacuteneacuterale du BIT et Directrice du Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique Les principaux auteurs du rapport sont M Ken Chamuva Shawa Pamphile Sossa et Shane Niall OrsquoHiggins Le Dr Abiodun Oluwole Folawewo a apporteacute une contribution majeure agrave la production de ce rapport

Les estimations modeacuteliseacutees du BIT figurant dans ce rapport proviennent du Deacutepartement de la sta-tistique du BIT Nous remercions en particulier les statisticiens reacutegionaux M Jean-Marie Hakizimana et Yacouba Diallo pour leurs contributions dans la mise en disposition en temps reacuteel des don-neacutees M Steven Kapsos Roger Gomis et Stefan Kuumlhn respectivement des Deacutepartements de la Statistique et de la Recherche ont joueacute un rocircle essentiel dans lrsquoestimations des donneacutees preacutesen-teacutees dans le rapport

La reacutedaction et la production du rapport ont fait lrsquoobjet de nombreuses consultations Le rapport a largement beacuteneacuteficieacute des conclusions drsquoune reacuteunion drsquoexperts tenue en novembre 2018 parmi lesquels Lawrence Jeff Johnson (BIT) le Professeur Vremudia Diejomaoh ancien directeur de lrsquoEquipe multidisciplinaire pour lrsquoAfrique orientale (BIT) le Professeur Haroon Bhorat (Universiteacute du Cap) Steven Kapsos (BIT) Ken Chamuva Shawa (BIT) Abiodun Oluwole Folawewo (Universiteacute drsquoIbadan) Ali Madaiuml Boukar (BIT) Patrick Gbakou (Universiteacute Feacutelix Houphouet-Boigny) Abdoul Barry (Fonds international de deacuteveloppement aricole FIDA) Gloria Moreno-Fontes (BIT) Yacouba Diallo (BIT) Adrian Gauci (Commission eacuteconomique des Nations Unies pour lrsquoAfrique CEA) Mohammed Mwamadzingo (BIT) Samuel Asfaha (BIT) Bernd Mueller (BIT) Shane Niall OrsquoHiggins (BIT) Sevane Ananian (BIT) Jean-Marie Hakizimana (BIT) Joseph Jean-Marie Momo (BIT) Jean Marcelin Brou (Universiteacute Feacutelix

Houphoueumlt-Boigny) Rosemond Offei-Awuku et Tapera Muzira (Banque africaine de deacuteveloppe-ment BAD)

Le Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique sou-haite exprimer ses vifs remerciements pour leurs commentaires et suggestions agrave Rosemond Offei-Awuku et Tapera Muzira (BAD) Adrian Gauci (CEA) Lawrence Jeff Johnson Marva Corley-Coulibaly Catherine Saget Stefan Kuumlhn Floriana Borino Uma Rani Amara Sajid Ghani Khaoula Ettarfi Deacutepartement de la recherche (BIT) Sukti Dasgupta et Michael Mwasikakata Deacutepartement de la politique de lrsquoemploi (BIT) Steven Kapsos Deacutepartement de la Statistique (BIT) Sara Elder et Christian Viegelahn Uniteacute drsquoanalyse eacuteconomique et sociale reacutegionale (RESA) du Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAsie et le Pacifique Sevane Ananian Equipe du Caire pour le travail deacutecent Bernd Mueller et Laura Brewer Equipe de Pretoria pour le travail deacutecent Yacouba Diallo Equipe de Dakar pour le travail deacutecent Ali Madaiuml Boukar Equipe de Yaoundeacute pour le travail deacutecent Abiodun Oluwole Folawewo Universiteacute drsquoIbadan et Tapera Muzira BAD

Le concept preacuteliminaire de ce rapport a grande-ment beacuteneacuteficieacute de la contribution des membres de lrsquoeacutequipe de direction du Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique notamment Cynthia Samuel-Olonjuwon Peter Van Rooij Mary Odie Otieno Mugambi Joseph Jean-Marie Momo Nicolas Lopez-Armand et Guebray Berhane Nous expri-mons eacutegalement notre reconnaissance aux direc-teurs des bureaux de pays de lrsquoOIT pour leurs suggestions concernant la note de concept preacute-liminaire qui a eacutegalement profiteacute des commen-taires de Sukti Dasgupta Lawrence Jeff Johnson Michael Mwasikakata Catherine Saget Clemente Pignatti Samuel Asfaha Bernd Mueller et Sevane Ananian Nous tenons agrave remercier Francesca Bonomelli et Luis Pinedo Caro pour leur preacutecieuse aide dans lrsquoeacutelaboration du Chapitre 3

Table des matiegraveres

1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 3

11 La reprise de la croissance creacutee-t-elle des emplois 4

12 La reprise de la croissance a-t-elle ameacutelioreacute le bien-ecirctre de la population 5

13 Productiviteacute du travail et croissance des salaires 7

2 Emploi et tendances sociales 9

21 Taux drsquoactiviteacute 10

22 Emploi 10

221 Caracteacuteristiques de lrsquoemploi 13

2211 Emploi par grands secteurs drsquoactiviteacute eacuteconomique 13 2212 Emploi par secteur dans les sous-reacutegions 14 2213 Situation de lrsquoemploi en 2019 15 2214 Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total 16

23 Chocircmage et sous-emploi de la main-drsquoœuvre 17

231 Chocircmage 17 232 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre 17

3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes 19

31 Le deacutefi de la jeunesse 20

32 La nature du deacutefi 20

321 Population active jeune et jeunes travailleurs pauvres tendances 20 322 Taux de chocircmage des jeunes (15-24 ans) 22 323 Jeunes non scolariseacutes sans emploi ni formation (NEET) 23 324 Lrsquoenjeu fondamental la qualiteacute de lrsquoemploi 28

33 Probleacutematiques et analyse 31

331 Dans quels secteurs les jeunes travaillent-ils (et reacuteservoirs potentiels drsquoemplois) 31 332 Le rocircle des systegravemes drsquoenseignement et de formation 32 333 Approfondir lrsquoanalyse tenants et aboutissants de lrsquoinformaliteacute 33

viii Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

4 Se projeter dans lrsquoavenir Quelques recommandations politiques 41

41 Traduire la croissance eacuteconomique en creacuteation dʼemplois durables et deacutecents 42

42 De lrsquoagriculture de subsistance agrave lrsquoagro-industrie 43

43 Le rocircle central de lrsquoenseignement et de la formation 43

44 Intervention active sur le marcheacute du travail Services publics de support agrave lrsquoemploi 45

45 Exploiter le potentiel de lrsquoeacuteconomie numeacuterique 47

46 Reacuteduire les taux de NEET ndash notamment celui des jeunes femmes faut-il adopter une nouvelle approche 48

Bibliographie 49

Annexes 53

ixRapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

Liste des Figures

X Figure 11 Croissance reacuteelle du PIB (variation annuelle en ) 4

X Figure 12 Croissance du PIB par habitant (variation annuelle en ) 6

X Figure 13 Croissance par habitant par sous-reacutegion 2000 et 2020 6

X Figure 14 Croissance de la productiviteacute du travail 2010-2020 7

X Figure 15 Productiviteacute du travail et croissance des salaires en Afrique 8

X Figure 21 Croissance de lrsquoemploi en Afrique () 11

X Figure 22 Ratio emploipopulation selon le genre 2019 12

X Figure 23 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique Afrique 2011-2021 () 13

X Figure 24 Distribution de lrsquoemploi selon le genre par secteur 2011-2021 () 14

X Figure 25 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique par sous-reacutegion 2011 2018 et 2019 14

X Figure 26 Situation de lrsquoemploi 15

X Figure 27 Taux de chocircmage et part de lrsquoemploi informel (pays pour lesquels des donneacutees existent) 16

X Figure 31 Population active jeune par reacutegion 1990-2030 (millions) 21

X Figure 32 Jeunes travailleurs pauvres par reacutegion 1990-2020 () 21

X Figure 33 Taux de chocircmage des jeunes monde et sous-reacutegions africaines 2000-20 () 22

X Figure 34 Taux de chocircmage des jeunes en Afrique par pays 2020 23

X Figure 35 Taux de NEET monde et sous-reacutegions africaines 2005-2020 () 24

X Figure 36 Taux de NEET des jeunes par niveau de revenus monde et Afrique 2005-2020 () 24

X Figure 37 Taux nationaux de jeunes NEET Afrique 2020 25

X Figure 38 Taux de NEET par genre monde et sous-reacutegions africaines 2020 () 26

X Figure 39 Taux de jeunes NEET selon le genre Afrique 2020 26

X Figure 310 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre (LU3) jeune (15-24 ans) par genre par reacutegion () 2020 27

X Figure 311 Taux drsquoemplois informels monde reacutegions jeunes (15-24 ans) et travailleurs adultes anneacutee la plus reacutecente () 28

X Figure 312 Taux drsquoemplois informels certains pays africains hommes et femmes (15-29 ans) 29

X Figure 313 Situation professionnelle par genre certains pays africains jeunes travailleurs (15-29 ans) 2006-16 29

x Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

X Figure 314 Evolution du statut contractuel jeunes travailleurs Afrique 2006-2016 30

X Figure 315 Evolution des parts de lrsquoemploi par secteur jeunes et adultes Afrique 2006 et 2016 31

X Figure 316 Taux drsquoemplois informels jeunes (15-29 ans) selon le niveau drsquoinstruction Afrique () 34

X Figure 317 Taux drsquoemploi informel selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction Afrique () 35

Liste des Tableaux

X Tableau 11 Valeur ajouteacutee par secteur ( du PIB) 5

X Tableau 21 Taux drsquoactiviteacute population active 2000-2021 10

X Tableau 22 Taux drsquoactiviteacute dispariteacutes hommesfemmes () 11

X Tableau 23 Ratios emploipopulation emploi total 2000-2021 12

X Tableau 24 Emploi informelemploi total () 16

X Tableau 31 Facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi et de lrsquoinformaliteacute jeunes Africains et RdM 37

X Tableau 32 Impact de lrsquoinformaliteacute sur les salaires horaires 39

X Tableau 33 Coefficient de Gini ineacutegaliteacute salariale travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle et informelle 40

Liste des encadreacutes

X Encadreacute 41 Afrique du Sud Projet pilote de subvention salariale pour les jeunes Programme drsquoincitation fiscale agrave lrsquoemploi (ETI) 46

Reacutesumeacute analytique

Le contexte macro-eacuteconomique Il est impeacuteratif que la croissance macroeacutecono-mique que connaisse lrsquoAfrique srsquoaccompagne de la creacuteation drsquoemploi sur le marcheacute du travail La croissance eacuteconomique devrait atteindre 38 drsquoici agrave la fin de 2020 mais avec la pandeacutemie de COVID-19 et ses effets neacutegatif sur leacuteconomie il est peu probable que lAfrique atteint ce niveau de croissance Par ailleurs la croissance est forte-ment tributaire des secteurs agrave faible valeur ajou-teacutee caracteacuteriseacutes par le chocircmage de bas salaires et une deacutependance du secteur informel Au fil des ans le revenu par habitant en Afrique est resteacute faible et le taux de croissance tregraves volatil Sur ces aspects le continent fait beaucoup moins que toutes les autres reacutegions agrave lrsquoexception des Etats arabes Selon les preacutevisions de 2020 la croissance par habitant devrait resteacutee constante en Afrique centrale et diminueacute dans toutes les autres sous-reacute-gions entre 2000 et 2020 agrave lrsquoexception de lrsquoAfrique orientale ougrave elle aura progresseacute de 24 Une fois encore cette progression deacutepend fortement de significativiteacute des effects de COVID-19 En outre la volatiliteacute des niveaux de revenu par habitant srsquoest accompagneacutee drsquoune faible croissance de la productiviteacute apparemment correacuteleacutee avec des salaires reacuteels tregraves bas

Les principales tendances sur le marcheacute du travailCe rapport aborde les facteurs qui expliqueraient les tendances observeacutees sur le marcheacutes du travail en Afrique

X Entre 2000 et 2019 les taux drsquoactiviteacute en Afrique sont resteacutes eacuteleveacutes et pratiquement inchangeacutes En 2019 le taux pour toute lrsquoAfrique (631 ) deacute-passait la moyenne mondiale (601 ) LrsquoAfrique orientale et centrale ont le plus fort taux Les dispariteacutes de genre restent marqueacutees bien qursquoelles aient reculeacute au fil du temps et soient meilleures que la moyenne mondiale

X De 2000 agrave 2019 le taux annuel de croissance drsquoemploi est compris entre 25 et 3 Lagrave encore gracircce agrave lrsquoAfrique orientale et centrale En outre le ratio emploipopulation (REP) en Afrique est

eacuteleveacute par rapport agrave celui du reste du monde Cela tient principalement au fait que davantage de personnes y occupent un emploi ndash y compris informel car elles ne peuvent tout simplement pas se permettre de rester oisives Les REP les plus eacuteleveacutes sont observeacutes en Afrique orientale et les plus faibles en Afrique du Nord Ils se caracteacuterisent par drsquoeacutenormes eacutecarts entre les femmes et les hommes en 2019 ces derniers ont 173 points de pourcentage de plus par rap-port aux femmes

X Lrsquoagriculture reste le secteur qui emploie le plus de personnes en Afrique soit 505 de lrsquoemploi total en 2020 en leacuteger recul par rapport agrave 2011 (535 ) Si le secteur secondaire continue drsquoac-cuser un important retard la part du secteur tertiaire a augmenteacute entre 2011 et 2019 (de 34 agrave 361 ) Les personnes employeacutees dans le sec-teur agricole en Afrique sont majoritairement des femmes (54 en 2019)

X En ce qui concerne lrsquoemploi il existe une grande dispariteacute entre les secteurs Lrsquoagriculture est le principal pourvoyeur drsquoemplois en Afrique orientale occidentale et centrale En revanche en Afrique australe lrsquoemploi se concentre dans le secteur tertiaire tandis que lrsquoindustrie est le plus important employeur en Afrique du Nord

X La part de lrsquoemploi informel et ses composantes dans lrsquoemploi total varie de 402 en Afrique australe agrave plus de 90 en Afrique centrale orientale et occidentale Les sous-reacutegions ougrave le taux drsquoemploi informel est le plus eacuteleveacute con-naissent eacutegalement un fort taux drsquoemploi dans le secteur agricole ce qui pourrait signifier que lrsquoagriculture et lemploi informel sont correacuteleacutees On peut eacutegalement observer une dimension de genre presque 80 des femmes actives travaillant dans lrsquoeacuteconomie informelle contre seulement 68 des hommes En outre il existe un lien entre le niveau drsquoeacuteducation et le type drsquoemploi Les personnes moins scolariseacutees eacutetant plus susceptibles de travailler dans lrsquoeacutecon-omie informelle

X En 2019 pregraves de 34 millions de personnes eacutetaient au chocircmage en Afrique et le taux drsquoemploi des femmes (75 ) deacutepassait celui des hommes (63 ) Ces chiffres se veacuterifient au niveau sous reacutegional en Afrique occidentale par exemple le taux de chocircmage des femmes

2 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Reacutesumeacute analytique

eacutetait de 66 et celui des hommes de 56 Le taux de chocircmage global est tendanciellement plus eacuteleveacute en Afrique australe essentiellement en raison du taux de chocircmage eacuteleveacute en Afrique du Sud

X Srsquoagissant de la jeunesse le preacutesent rapport prend acte du fait que lrsquoAfrique est un continent jeune la jeunesse repreacutesente plus drsquoun tiers de la population (342 ) et crsquoest la seule reacutegion au monde ougrave la population active croicirct plus rapidement

X Le nombre de jeunes travailleurs pauvres reacutegresse mais pas aussi rapidement que dans drsquoautres reacutegions En 2019 lrsquoAfrique comptait 63 de jeunes travailleurs pauvres contre 51 drsquoadultes

X Les taux de chocircmage des hommes et des femmes convergent en Afrique Le plus fort taux de chocircmage des jeunes est observeacute en Afrique australe (503 en 2019) et le plus bas en Afrique orientale (62 en 2019)

X Le taux des jeunes Africains qui nrsquoont pas drsquoem-ploi et ne suivent ni eacutetudes ni formation (NEET1) excegravede ceux du chocircmage global En 2019 le taux des NEET srsquoeacutelevait agrave 215 cela signifie qursquoun jeune Africain sur cinq nrsquoa pas drsquoemploi et ne suit ni eacutetudes ni formation

1 NEET Not in Education Employment or Training

2 Voir Observatoire de lrsquoOIT Le COVID-19 et le monde du travail (2e eacuted Estimations et analyses actualiseacutees wwwiloorgwcmsp5groupspublic dgreportsdcommdocumentsbriefingnotewcms_740877pdf [15 avril 2020]

Interventions politiquesReacutesolument tourneacute vers lrsquoavenir ce rapport pro-pose un certain nombre drsquointerventions politiques afin drsquoameacuteliorer et de renverser les tendances observeacutees sur le marcheacutes du travail en Afrique notamment pour les jeunes Le rapport preacuteconise plusieurs mesures notamment la stabilisation macro-eacuteconomique la meacutecanisation du secteur agricole la promotion de lrsquoenseignement et de la formation axeacutes sur la demande et lrsquooffre la pro-motion de politiques drsquointervention actives sur le marcheacute du travail et lrsquoexploitation du potentiel des technologies numeacuteriques

Vue lrsquoimpact profond de la pandeacutemie du COVID-19 sur les marcheacutes du travail ces mesures devraient srsquoefforcer de soutenir le cadre politique de lrsquoOIT qui repose sur les normes du travail et sur quatre principaux axes cleacutes stimuler lrsquoeacuteconomie et lrsquoem-ploi soutenir les entreprises les emplois et les revenus proteacuteger les travailleurs dans leur milieu de travail et srsquoappuyer sur le dialogue social pour trouver des solutions2

3Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Reacutesumeacute analytique

Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique

1

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique4

11 La reprise de la croissance creacutee-t-elle des emplois LrsquoAfrique a connu une croissance eacuteconomique sou-tenue pendant pregraves de cinq anneacutees conseacutecutives (2016-20) Ceci est un record pour le continent un retournement de tendance par rapport aux cinq anneacutees preacuteceacutedentes de deacuteclin (2012-2016 Figure 11) La croissance a progresseacute de 21 agrave 32 entre 2016 et 2019 et devrait atteindre 38 drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2020 soit une augmenta-tion de 17 entre 2016 et 2020 Crsquoest un record relativement conseacutequent vue que la croissance a chuteacute de 68 agrave 21 entre 2012 et 2016 soit une baisse de 47 points3 En raison des effets de la pandeacutemie COVID-19la croissance sera consi-deacuterablement plus bas que la preacutevision de 2020

Au niveau sous reacutegional en 2019 le produit inteacuterieur brut (PIB) a eacuteteacute soutenue par lrsquoAfrique orientale (5 ) suivie par lrsquoAfrique occidentale (37 ) et lrsquoAfrique du Nord (23 ) tandis que le PIB de lrsquoAfrique centrale et de lrsquoAfrique australe a connu une croissance modeste soit 16 et 08 respectivement

Surpasseacutee seulement par lrsquoAsie-Pacifique la crois-sance de la production en Afrique a deacutepasseacute celle des Ameacuteriques des Etats arabes de lrsquoEurope et de lrsquoAsie centrale durant la peacuteriode 2012-20 Bien

3 Les donneacutees concernant la croissance par habitant et celle du PIB sont tireacutees de Perspectives de leacuteconomie mondiale (FMI octobre 2019) Elles sont agreacutegeacutees en utilisant les taux de change agrave pariteacute de pouvoir dachat (PPA) Cependant en ce qui concerne certaines reacutegionssous-reacutegions pour lesquelles le FMI nrsquoa pas de donneacutees ou nrsquoa que des donneacutees partielles le Deacutepartement de la recherche du BIT a effectueacute des modeacutelisations globales afin que son modegravele soit applicable pour lensemble du continent ce qui peut entraicircner de leacutegers eacutecarts Lorsqursquoelles eacutetaient disponibles les auteurs ont employeacute les donneacutees du FMI pour inteacutegrer les calculs agrave deacutefaut ils se sont fondeacutes sur les donneacutees du BIT

que les moteurs de la croissance diffegraverent drsquoune reacutegion agrave une autre lrsquoAfrique doit agrave deacutefaut drsquoac-croicirctre maintenir son niveau de croissance eacuteco-nomique Dans les pays africains comme dans de nombreux autres pays en deacuteveloppement les principaux deacuteterminants de la croissance eacuteco-nomique sont geacuteneacuteralement le capital humain lrsquoinvestissement lrsquoouverture commerciale les ressources naturelles et le bon fonctionnement des institutions politiques et leacutegales (Chirwa et Odhiambo 2016) Le financement inteacuterieur et exteacuterieur sont vitaux pour la croissance du continent (Kedir 2017) De nombreux facteurs tels que lrsquoabondance des ressources naturelles mobilisation des ressources inteacuterieures (eacutepargne et recettes fiscales) eacutemergence et renforcement des partenariats commerciaux et drsquoinvestisse-ment sont les moteurs drsquoune croissance soutenue en Afrique (ibid)

La croissance eacuteconomique de lrsquoAfrique repose lar-gement sur des secteurs agrave faible valeur ajouteacutee tels que le secteur peacutetrolier et minier (principale source de revenus pour la plupart des Etats africains) et les exportations de matiegraveres premiegraveres (BIT 2019a) Ces secteurs sont caracteacuteriseacutes par de faible poten-tiel en creacuteation drsquoemploi et des niveaux de salaires relativement bas En outre la croissance reacutesulte drsquoune pression deacutemographique forte et soutenue qui se traduit par une expansion concomitante

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 20193

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

Taux

de

croi

ssan

ce

15

3

6

9

12

0

ndash3

ndash62000 2005 2010 2015 2020

X Figure 11 Croissance reacuteelle du PIB (variation annuelle )

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 5

de lrsquoactiviteacute eacuteconomique et pas neacutecessairement drsquoun processus de transformation structurelle et drsquoameacutelioration de la productiviteacute En conseacutequence la croissance du PIB par habitant a eacuteteacute modeacutereacutee voire mecircme neacutegative (voir Figure 12) Le taux de croissance eacuteconomique actuel ne suffit pas pour absorber toute la population active en recherche drsquoemploi deacutecent (BIT 2019b) Par exemple entre la peacuteriode de 2000-14 une hausse de 1 du PIB srsquoest traduite par une hausse de 041 de lrsquoemploi Cela signifie qursquoactuellement la creacuteation drsquoemploi srsquoaccroicirct agrave un rythme beaucoup moins que celui du PIB (BAD 2019)

Cette croissance (qui ne suscite pas encore la creacuteation drsquoemplois) peut ecirctre expliquer en partie par le faible apport du secteur secondaire au PIB (Tableau 11) et par le fait que les principaux moteurs de la croissance eacuteconomique (les hydro-carbures les mines et le gaz) geacutenegraverent beaucoup de revenu avec peu de main drsquoœuvre A titre de comparaison pour chaque million de dollars drsquoin-vestissements directs eacutetrangers (IDE) le secteur secondaire creacutee 275 emplois tandis que pour le mecircme montant le secteur minier et peacutetrolier ne creacutee que 06 emplois (BIT 2019c) Quant agrave la

valeur ajouteacutee sectorielle le pourcentage de valeur ajouteacutee du secteur secondaire dans le PIB total de lrsquoAfrique est infeacuterieur agrave la moyenne mondiale Il est inteacuteressant de noter qursquoen Afrique subsaharienne au Moyen-Orient et en Afrique du Nord la part du secteur secondaire dans le PIB eacutetait plus faible en 2018 (109 et 139 respectivement) qursquoen 2010 (126 et 181 respectivement) En tout eacutetat de cause seul 6 de tous les emplois creacuteeacutes entre 2000 et 2018 lrsquoont eacuteteacute dans le secteur manufacturier soit seulement 62 de lrsquoemploi total en Afrique (BIT 2019a) La majoriteacute des emplois se trouvent encore dans lrsquoagriculture et sont essentiellement des activiteacutes de subsistance Par conseacutequent le poids relativement important de ce secteur dans la crois-sance du PIB ne se traduit pas forceacutement par une forte augmentation du nombre drsquoemplois Enfin la croissance rapide de la population exerce des pressions sur les marcheacutes du travail du continent qui pour le moment nrsquoabsorber pas toute lrsquooffre de main-drsquoœuvre disponible pendant que un demi-mil-lion de jeunes de 15 ans viennent srsquoajouter chaque anneacutee au nombre de demandeurs drsquoemploi depuis 2015 une situation qui devrait durer jusqursquoen 2035 (Bah et al 2015 p 14)

Source Indicateurs du deacuteveloppement mondial

X Tableau 1 Valeur ajouteacutee par secteur (en du PIB)

Agriculture sylviculture et pecircche valeur ajouteacutee

( du PIB)

Secteur secondaire valeur ajouteacutee

( du PIB)

Industrie (y compris le bacirctiment valeur ajouteacutee

( du PIB)

Secteur tertiaire valeur ajouteacutee

( du PIB)

2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018

Monde 49 37 35 34 ndash 171 159 156 156 00 290 272 256 254 ndash 602 632 649 650 ndash

Moyen-Orient et Afrique du Nord

64 46 54 51 40 181 141 129 135 139 446 462 385 391 423 458 474 546 539 512

Afrique sub-saharienne 175 160 154 158 156 126 94 102 103 109 307 280 246 254 250 463 507 529 518 519

12 La reprise de la croissance a-t-elle ameacutelioreacute le bien-ecirctre de la population

Bien que des eacutetudes ont abondamment docu-menteacute la reprise de la croissance eacuteconomique

en Afrique on sait beaucoup moins dans quelle mesure celle-ci srsquoest traduite par une ameacuteliora-tion du bien-ecirctre de la population en geacuteneacuteral et par une reacuteduction de la pauvreteacute en particulier (Arndt et al 2016) Laugmentation de la pro-duction eacuteconomique est un fait positif dont on peut se reacutejouir Toutefois il importe eacutegalement drsquoexaminer dans quelle mesure elle a procureacute de meilleures conditions de vie aux travailleurs

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique6

et agrave la population dans son ensemble En 2019 la croissance par habitant eacutetait neacutegative (- 013 ) cela reflegravete un nivellement des niveaux de vie qui ne devraient augmenter que de 074 en 2020 soit environ un tiers (30 ) de ce qursquoil eacutetait en 2010 (25 ) Globalement la hausse de la croissance eacuteconomique nrsquoest pas suivie par une hausse des niveaux de vie ce qui soulegraveve la question agrave qui profite la croissance

La Figure 12 montre que la croissance du PIB par habitant durant la derniegravere deacutecennie a fortement fluctueacute sur une courbe descendante dans toutes les reacutegions y compris en Afrique Ce qui souligne

la correacutelation directe entre la croissance eacutecono-mique lrsquoemploi la pauvreteacute et les ineacutegaliteacutes Par exemple lrsquoenquecircte Afrobaromegravetre suggegravere que malgreacute les forts taux de croissance constateacutes la pauvreteacute en Afrique est resteacutee pratiquement stable (Dulani et al 2013) Comme indiqueacute preacuteceacute-demment il convient eacutegalement de noter que si la croissance eacuteconomique en Afrique a eacuteteacute positive et a enregistreacute des chiffres supeacuterieurs agrave ceux de toutes les reacutegions (sauf lrsquoAsie-Pacifique) mesureacute agrave lrsquoaune de la croissance par habitant le bien-ecirctre reste sensiblement infeacuterieur agrave celui de toutes les reacutegions sauf les Etats arabes (voir Figure 12) Au

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

X Figure 12 Croissance du PIB par habitant (variation annuelle )

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifiquele

Taux

de

croi

ssan

ce

9

3

6

0

ndash3

ndash62000 2005 2010 2015 2020

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

X Figure 13 Croissance du PIB par habitant par sous-reacutegion 2002 et 2020

2000

2020

30

14

22

06

ndash10

ndash02

ndash18Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Afrique centrale

Afrique orientale

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 7

cours de la derniegravere deacutecennie lrsquoAfrique a connu une croissance eacuteconomique rapide mais para-doxale agrave savoir qursquoelle ne srsquoest pas accompagneacutee drsquoune profonde mutation structurelle crsquoest-agrave-dire une eacuteconomie fondeacutee sur des eacutechanges de biens et services non traditionnels (p ex produits manufactureacutes) susceptibles de creacuteer de meilleurs emplois et de reacuteduire la pauvreteacute (Rodrik 2016)

Des analyses qui prennent en compte la speacutecifi-citeacute reacutegionales etou nationales pourraient nous aider agrave mieux comprendre dans quelle mesure et pour quelles raisons la croissance ne srsquoest pas accompagneacutee de mutations structurelles et drsquoune ameacutelioration des niveaux de vie en Afrique Par exemple la Figure 13 reacutevegravele une certaine heacuteteacute-rogeacuteneacuteiteacute des taux de croissance par habitant dans les reacutegions Au cours des deux derniegraveres deacutecennies lrsquoAfrique orientale a eacuteteacute la seule reacutegion ougrave le taux de croissance par habitant a augmenteacute LrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique occiden-tale ont toutes deux connu un ralentissement de cet indicateur durant la mecircme peacuteriode mais la croissance est neacuteanmoins resteacutee positive Le taux de croissance par habitant de lrsquoAfrique australe eacutetait positif en 2000 mais devrait ecirctre neacutegatif en 2020 tandis que lrsquoAfrique centrale a entameacute le milleacutenaire avec un taux de croissance neacutegatif ce qui sera encore le cas en 2020 Globalement les conditions de base telles que les infrastructures la mise en valeur des ressources humaines les institutions juridiques et financiegraveres lrsquoenvironne-ment des affaires et la stabiliteacute politique sont des

facteurs majeurs agrave prendre en compte pour com-prendre le lien entre la croissance eacuteconomique et la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique

Outre le faible taux de croissance par habitant et lrsquoincapaciteacute de lrsquoeacuteconomie agrave absorber une main-drsquoœuvre en constante augmentation la productiviteacute a eacutegalement eacuteteacute faible en Afrique Comme le montre la Figure 14 la productiviteacute du travail sur le continent reste infeacuterieure agrave celle de lrsquoAsie-Pacifique de lrsquoEurope et de lrsquoAsie centrale mais supeacuterieure agrave celle des Etats arabes et des Ameacuteriques Lorsqursquoon juxtapose lrsquoeacutevolution de la productiviteacute et du salaire reacuteel (Figure 15) il devient eacutevident que la courbe descendante de la productiviteacute du travail a eacutepouseacute celle des salaires reacuteels La productiviteacute du travail a augmenteacute de 11 en 2019 et devrait passer agrave 14 en 2020

13 Productiviteacute du travail et croissance des salairesAu niveau sous reacutegional on observe une varia-tion consideacuterable de la productiviteacute du travail En 2019 lrsquoaugmentation de la productiviteacute en Afrique orientale et en Afrique du Nord (24 et 23 res-pectivement) eacutetait plus de deux fois supeacuterieure agrave celle enregistreacutee en Afrique australe et occiden-tale tandis que la productiviteacute a reculeacute en Afrique centrale Toutefois il est difficile de mesurer la productiviteacute du travail en Afrique en raison de la forte proportion de la main-drsquoœuvre engageacutee dans des activiteacutes de subsistance (BIT 2019a)

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019 Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 14 Croissance de la productiviteacute du travail 2010-20

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

Taux

de

croi

ssan

ce

8

4

6

0

ndash2

ndash42010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

2

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique8

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 15 Croissance de la productiviteacute et des salaires en Afrique 2010-2017

Productiviteacute du travail

Croissance annuelle des salaires ()

Taux

de

croi

ssan

ce

6

4

0

ndash2

ndash42010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

2

La productiviteacute du travail peut contribuer agrave reacute-duire voire eacuteradiquer les ineacutegaliteacutes de revenus et la pauvreteacute des travailleurs agrave condition que les gains reacutesultant de lrsquoaugmentation de la pro-ductiviteacute soient reacutepartis eacutequitablement entre les proprieacutetaires drsquoentreprises les investisseurs et les travailleurs (BIT 2019a) En Afrique les salaires ont augmenteacute plus lentement agrave partir de 2013 et diminueacute depuis 2015 (voir Figure 15) De fait le

taux reacuteel de croissance des salaires recule depuis 2013 mecircme si en moyenne la productiviteacute du travail a augmenteacute entre 2013 et 2017 Cette ten-dance confirme que les gains reacutesultant de lrsquoaug-mentation de la productiviteacute ne sont pas partageacutes eacutequitablement ce qui explique en partie les taux eacuteleveacutes de travailleurs pauvres et les dispariteacutes de revenus en Afrique

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 9

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

2 Emploi et tendances sociales

10 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

21 Taux drsquoactiviteacuteLa notion de population active est un outil de mesure plus large que lrsquoemploi car elle inclut tant les personnes en acircge de travailler ayant un emploi que les chocircmeurs La population active repreacutesente lrsquooffre de main-drsquoœuvre disponible pour produire des biens et des services dans un pays donneacute au moyen de transactions de marcheacute en eacutechange drsquoune reacutemuneacuteration

En 2019 le taux drsquoactiviteacute global de lrsquoAfrique (631 ) eacutetait supeacuterieur agrave la moyenne mondiale (607 ) ce qui explique une offre abondante de main-drsquoœuvre (Tableau 21) Ce chiffre srsquoex-plique en grande partie par la preacutesence drsquoune

population nombreuse en acircge de travailler qui cherche une activiteacute eacuteconomique et ne peut pas se permettre de rester oisive toutefois compte tenu des possibiliteacutes limiteacutees drsquoemploi formel ces personnes doivent se rabattre sur lrsquoeacutecono-mie informelle (BIT 2018c) Le taux drsquoactiviteacute du continent africain a tregraves peu diminueacute durant la derniegravere deacutecennie soit de 651 agrave 631 entre 2000 et 2019 en revanche sur la mecircme peacuteriode sa population active a nettement augmenteacute (de 3021 agrave 4897 millions) et devrait atteindre 518 millions drsquoici agrave 2021 Dans les sous-reacutegions en 2019 le taux drsquoactiviteacute global se situait entre 457 en Afrique du Nord et 773 en Afrique orientale

X Tableau 21 Total labour force participation 2000ndash21

Taux drsquoactiviteacute () Population active (millions)

Reacutegion 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 651 632 631 630 631 631 631 3021 4513 4632 4760 4897 5038 5180

Afrique centrale 739 691 691 690 688 687 685 385 597 616 636 657 678 699

Afrique orientale 785 776 775 773 773 774 774 1090 1758 1813 1870 1933 1998 2063

Afrique du Nord 471 465 458 457 457 457 456 512 715 717 730 743 757 770

Afrique australe 560 565 571 569 569 569 569 188 253 259 262 267 271 275

Afrique occidentale 645 587 587 587 585 584 583 845 1191 1226 1262 1298 1335 1372

Monde 647 612 610 609 607 605 603 2 7776 3 3768 3 4133 3 4492 3 4824 3 5150 3 5457

Source Calculs fondeacutes sur les donneacutees de la base ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees BIT novembre 2019

Bien que les deacutecideurs politiques se plaisent agrave souligner que les femmes devraient plus srsquoenga-ger activement les dispariteacutes de genre restent prononceacutees dans toute la reacutegion (Tableau 22) En 2019 lrsquoeacutecart entre les taux drsquoactiviteacute des hommes et des femmes srsquoeacutelevait agrave 177 sur lrsquoensemble du continent africain il convient cependant de souli-gner que ce chiffre reste infeacuterieur aux dispariteacutes de genre au niveau mondial (27 points de pour-centage dont lrsquoampleur souligne la neacutecessiteacute des politiques favorisant la participation des femmes au marcheacute du travail Crsquoest particuliegraverement le cas en Afrique du Nord ougrave cette dispariteacute eacutetait de loin la plus prononceacutee sur le continent en 2019 soit 473 points de pourcentage

4 Reacutesolution concernant les statistiques du travail de lemploi et du sous-emploi de la main-dœuvre adopteacutee par la 19e Confeacuterence internationale des statisticiens du travail Genegraveve octobre 2013 wwwiloorgwcmsp5groupspublic---dgreports---statdocumentsnormativeinstrumentwcms_230304pdf

22 EmploiLrsquoemploi deacutecent est essentiel parce qursquoil fournit un revenu durable aux travailleurs ainsi que leur famille et leur permet de srsquoextraire de la pauvreteacute Dans le sens ougrave il est utiliseacute ici le terme laquoemploiraquo englobe toutes les personnes en acircge de travail-ler qui pendant une bregraveve peacuteriode deacutetermineacutee par exemple une semaine ou un jour avaient a) un emploi salarieacute (agrave la maison ou au travail) ou b) une entreprise ( baseacute agrave la maison ou dans un bureau travail4 Depuis 2000 lrsquoemploi total en Afrique a augmenteacute de 25 agrave 3 (Figure 21) chiffre infeacuterieur agrave la croissance de la production reacuteelle En 2019 lrsquoemploi et la production reacuteelle ont progresseacute respectivement de 29 et 32

11Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

La croissance de lrsquoemploi a eacuteteacute particuliegraverement soutenue en Afrique orientale et centrale qui ont enregistreacute des hausses supeacuterieures agrave 3 depuis 2000 avec toutefois un leacuteger recul sous la barre des 3 en 2009 En revanche lrsquoemploi en Afrique australe a connu une forte volatiliteacute acceacuteleacuteration apregraves le tournant du milleacutenaire suivie drsquoune forte baisse (essentiellement due agrave la crise financiegravere de 2008) puis une amorce de reprise agrave partir de 2010 Srsquoagissant de lrsquoAfrique du Nord les soulegraveve-ments du printemps arabe au deacutebut des anneacutees 2010 ont fortement nui agrave lrsquoemploi bien qursquoune timide reprise srsquoobserve depuis 2016 En Afrique occidentale la croissance de lrsquoemploi se situait entre 24 et 29 entre 2016 et 2019 avec un pic agrave 32 en 2017

En Afrique le ratio emploipopulation (REP) est tendanciellement plus eacuteleveacute que dans le reste du monde bien que lrsquoeacutecart se reacuteduise au fil du temps Cela tient au fait qursquoun plus grand nombre drsquoAfricains occupent un emploi quelle qursquoen soit la forme En 2019 le REP de lrsquoAfrique ne diffeacuterait que de 14 par rapport au reste du monde (Tableau 23) mais avec de fortes dispariteacutes sous reacutegionales lrsquoAfrique orientale avait le REP le plus eacuteleveacute de tous en 2019 (748 ) et lrsquoAfrique du Nord le plus faible (401 ) Bien que les REP du continent srsquoapprochent des ratios mondiaux ceux de lrsquoAfrique du Nord et de lrsquoAfrique australe sont beaucoup plus faibles que ceux du reste du monde LrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique australe possegravedent les taux drsquoemploi informel les plus bas

X Tableau 22 Taux drsquoactiviteacute eacutecarts hommesfemmes ()

2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 213 185 181 178 177 176 175

Afrique centrale 55 72 71 69 69 69 69

Afrique orientale 111 100 96 92 92 92 91

Afrique du Nord 525 480 476 475 473 472 470

Afrique australe 206 138 133 130 129 127 125

Afrique occidentale 133 120 118 116 117 118 119

Monde 275 272 271 269 270 270 271

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019

X Figure 21 Croissance de lrsquoemploi en Afrique ()

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

9

3

6

0

ndash3

ndash62000 2003 2006 2009 2021

Source Calculs sur la base des estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

2012 2015 2018

12 Report on employment in Africa (Re-Africa)2 Employment and social trends

du continent soit 673 et 402 respective-ment (Tableau 24)

Il est eacutegalement eacutetabli que lrsquoemploi augmente proportionnellement agrave la population en acircge de travailler car les ratios restent tregraves stables au sein des reacutegions De 2000 agrave 2019 le REP en Afrique orientale a reculeacute de 751 agrave 748 seulement tandis que celui de lrsquoAfrique occidentale a stagneacute autour de 55 entre 2016 et 2019 en baisse

par rapport aux 617 enregistreacutes en 2000 Les REP drsquoAfrique du Nord et drsquoAfrique australe ont oscilleacute autour de 40 tandis que ceux de lrsquoAfrique centrale ont connu un recul relativement marqueacute entre 2000 et 2019 (de 705 agrave 656 )

On observe drsquoeacutenormes eacutecarts de genre dans les REP en Afrique (Figure 24) En 2019 le REP srsquoeacutelevait agrave 675 pour les hommes soit 173 points de pourcentage de plus que celui des

X Tableau 23 Ratios emploipopulation emploi total 2000-21

Ratios emploipopulation Emploi (millions)

2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 600 588 587 587 588 588 588 2786 4202 4307 4433 4563 4697 4831

Afrique centrale 705 657 657 657 656 654 653 368 567 586 606 625 646 666

Afrique orientale 751 751 749 748 748 748 749 1043 1699 1753 1809 1870 1933 1996

Afrique du Nord 399 406 400 400 401 402 403 435 624 626 638 653 667 680

Afrique australe 394 418 421 420 414 413 410 132 187 191 194 194 196 198

Afrique occidentale 617 554 551 551 550 549 548 807 1124 1150 1185 1220 1255 1290

Monde 610 577 577 576 574 572 570 2 6175 3 1855 3 2234 3 2634 3 2947 3 3247 3 3520

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 22 Ratio emploipopulation selon le genre 2019

Total

Hommes

Femmes

80

60

70

50

20

30

10

40

0Monde Afrique

du NordAfrique Afrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

574

703

446401

631624

748796

702

550608

492

588

675

502

656687

624

414473

358

13Report on employment in Africa (Re-Africa)2 Employment and social trends

femmes Au niveau mondial en 2019 le REP des hommes atteignait 703 et celui des femmes 446 soit un eacutecart de 257 points de pourcen-tage Les REP supeacuterieurs des hommes prouvent que les gouvernements doivent accentuer leurs efforts de promotion de lrsquoemploi des femmes En outre un REP eacuteleveacute ne signifie aucunement qursquoil srsquoagit de formes de travail deacutecent de nombreux autres indicateurs sont neacutecessaires pour dresser un tableau fidegravele de la dynamique des marcheacutes du travail notamment les donneacutees sur la pauvreteacute des travailleurs la productiviteacute du travail et le taux de chocircmage

221 Caracteacuteristiques de lrsquoemploi2211 Emploi par grands secteurs drsquoactiviteacute eacuteconomiqueLrsquoagriculture reste le plus important pourvoyeur drsquoemplois en Afrique (Figure 23) La part de lrsquoagriculture dans lrsquoemploi total a reculeacute de 535 agrave 507 entre 2011 et 2019 Cette tendance baissiegravere devrait se poursuivre lrsquoagriculture eacutetant censeacutee employer 505 des travailleurs en 2020 Neacuteanmoins le secteur agricole ougrave les deacuteficits en matiegravere de travail deacutecent font leacutegion reste un reacuteservoir drsquoemplois incontournable en Afrique Cela signifie que les mutations structu-relles intervenues dans drsquoautres reacutegions ne se

5 Calculs de lrsquoauteur fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT

sont pas encore produites en Afrique En Asie-Pacifique par exemple il est preacutevu qursquoen 2020 43 des travailleurs seront employeacutes dans le secteur tertiaire et seulement 317 dans lrsquoagri-culture (BIT 2018a) Cela dit la part du secteur des services dans lrsquoemploi total a leacutegegraverement augmenteacute passant de 341 agrave 361 entre 2011 et 2019 elle devrait atteindre 362 drsquoici agrave 2020 et 364 drsquoici agrave 2021 Il convient eacutegalement de noter que le nombre drsquoemplois dans le commerce de gros et de deacutetail a augmenteacute et que le nombre de personnes employeacutees dans la reacuteparation de veacutehicules automobiles qui se situait agrave 46 mil-lions en 2010 devrait atteindre plus de 64 mil-lions drsquoici 2020 soit une augmentation de 40 5 Lrsquoagriculture africaine se caracteacuterise par sa pro-portion eacuteleveacutee de travailleuses En 2019 pregraves de 54 des femmes actives travaillaient dans ce secteur contre 49 des hommes La propor-tion de femmes dans le secteur agricole nrsquoa que tregraves leacutegegraverement diminueacute entre 2011 et 2019 (de 574 agrave 537 ) et devrait atteindre 534 en 2020 et 532 en 2021 (Figure 24) Compte tenu de leur surrepreacutesentation dans le secteur agri-cole (peu productif largement informel avec des revenus et des conditions de travail nettement infeacuterieurs agrave ceux drsquoautres secteurs) les femmes sont confronteacutees agrave des deacuteficits de travail deacutecent plus importants que les hommes sur le marcheacute du travail

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 23 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique Afrique 2011-2021 ()

Agriculture

Industrie

Services

100

60

80

40

20

02011 20132012 20182016 202020192017 20212014 2015

341

125

535

358

129

513

351

126

523

358

131

511

362

133

505

347

126

528

358

130

513

361

132

507

355

128

518

360

131

509

364

134

503

14 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

2212 Emploi par secteur dans les sous-reacutegionsLrsquoexamen des donneacutees globales de la reacutegion afri-caine reacutevegravele des eacutecarts prononceacutes de lrsquoemploi par secteurs entre les sous-reacutegions En Afrique orien-tale centrale et occidentale lrsquoemploi se concentre dans le secteur agricole tandis qursquoil se retrouve surtout dans le secteur tertiaire en Afrique du Nord et en Afrique australe (Figure 25) Ce contraste reflegravete le niveau ineacutegal des transfor-mations structurelles et de progregraves eacuteconomique des sous-reacutegions Un aspect essentiel du pro-

cessus de deacuteveloppement est la transformation structurelle se traduisant par un mouvement des capitaux et du travail des secteurs agrave faible pro-ductiviteacute vers les secteurs agrave forte productiviteacute De nombreuses eacutetudes initiatives et cadres de tra-vail soulignent lrsquoimportance de la diversification des investissements en Afrique (BIT 2019c) Dans ce contexte la transformation de lrsquoagriculture devrait signifier lrsquoabandon drsquoactiviteacutes agricoles de subsistance dans de petites fermes au profit de grande exploitations agricoles plus productives (Timmer 1988)

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 24 Distribution de lrsquoemploi par genre par secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique 2011-21 ()

Agriculture

Industrie

Services

100

50

75

25

02011

Hommes Femmes

20202019 2019 2020 20212021 2011

336

158

506

347

79

574

346

171

483

383

83

534

346

170

485

381

82

537

347

173

481

386

83

532

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 25 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique par sous-reacutegion X 2011 2018 et 2019

Agriculture

Industrie

Services

100

40

60

80

20

02011 20112011 2011 20112019 20192019 2019 20192018 20182018 2018 2018

268

96

636

248

90

662

444

129

427

291

104

605

404

123

473

487

250

263

685

223

91

290

104

607

250

93

657

472

240

288

680

229

91

228

77

695

442

129

430

489

249

262

686

223

91

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Afrique centrale

Afrique orientale

15Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

Ameacuteliorer la productiviteacute du secteur agricole suppose drsquoy investir plus de ressources ce qui stimulerait la demande de biens de services et drsquoemplois dans les secteurs non agricoles de lrsquoeacuteconomie Cela inciterait les travailleurs agrave deacutelaisser progressivement lrsquoagriculture pour se lancer dans des activiteacutes non-agricoles favorise-rait la migration des campagnes vers les villes et ralentirait la croissance deacutemographique dans les zones rurales (Jayne et Ameyaw 2016) Degraves lors lrsquoemploi dans lrsquoagriculture et le secteur agricole lui-mecircme se reacutesorberaient au fil du temps en proportion du PIB total Une telle transformation est geacuteneacuteralement le fruit de plusieurs facteurs combineacutes lrsquoinnovation technologique les eacutecono-mies drsquoeacutechelle la mondialisation et le deacuteveloppe-ment des reacuteseaux financiers LrsquoAfrique du Nord en constitue une parfaite illustration premiegravere reacutecipiendaire des IDE en Afrique en 2018 (BIT 2019c) son secteur agricole est en deacuteclin et son secteur tertiaire en expansion Pour lrsquoAfrique cela signifie essentiellement qursquoune augmentation de lrsquoemploi dans les secteurs tregraves productifs deacutepend du deacuteveloppement du secteur agricole lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie non agricole nrsquoaugmente pas de lui-mecircme ni spontaneacutement Filmer et Fox (2014) citeacutes par Jayne et Ameyaw (2016) preacute-disent qursquoenviron 40 de tous les Africains qui entreront dans la vie active durant la prochaine deacutecennie travailleront surtout dans lrsquoagriculture Par conseacutequent la productiviteacute doit impeacuterative-ment augmenter dans le secteur agricole pour que le niveau global de revenus augmente que lrsquoargent circule en milieu rural et y stimule les eacutechanges de biens et services non agricoles (Jayne et Ameyaw 2016)

2213 Situation de lrsquoemploi en 2019

Les deacuteficits de travail deacutecent font leacutegion en Afrique ougrave le fait drsquoavoir un emploi ne procure pas toujours un mode de vie deacutecent (BIT 2019b) Sur 776 millions de personnes en acircge de travail-ler la majoriteacute soit 456 millions (588 ) ont un emploi 33 millions (43 ) sont au chocircmage et 286 millions (369 ) sont hors de la main-drsquoœuvre (Figure 26) Parmi les personnes qui ont un emploi 68 travaillent agrave leur propre compte ou font des aides familiaux Si lrsquoon ventile ces donneacutees par genre les proportions drsquohommes et de femmes qui travaillent agrave leur propre compte sont sensiblement eacutegale (647 ) en revanche le pourcentage de femmes qui porte de lʼaide familiale est de 323 contre seulement 13 pour les hommes Globalement cela signifie que la plupart des femmes sont contraintes de travailler dans le secteur agricole caracteacuteriseacute par lrsquoinformaliteacute de bas salaires un accegraves ina-deacutequat agrave la protection sociale et geacuteneacuteralement de mauvaises conditions de travail De plus les personnes exclues du secteur agricole en raison de sa faible productiviteacute de sa rentabiliteacute limiteacutee et de lrsquoabsence de protection sociale sont plus susceptibles de se tourner vers des emplois mal reacutemuneacutereacutes ou agrave leur propre compte sou-vent dans lrsquoeacuteconomie informelle Selon les estimations du BIT (2018a) 85 des personnes travaillant agrave leur propre compte opegraverent dans lrsquoeacuteconomie informelle

En revanche il est geacuteneacuteralement admis qursquoune part croissante de la main-drsquoœuvre accegravede agrave un emploi salarieacute ou reacutemuneacutereacute (tous niveaux de qualification et tous secteurs confondus) agrave mesure que les processus de deacuteveloppement

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 26 Situation de lrsquoemploi

Personnes exclues de la population active

286 millions (37 )

Travailleurs familiaux collaborant

agrave lrsquoentreprise familiale (20 )

Travailleurs agrave leur compte

(48)

Chocircmeurs 33 millions (4 )

Personnes employeacutees 456 millions (59 )

Employeacutes (20 )

Employeurs (3)

Population en acircge

de travailler 776 millions

16 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

eacuteconomique et de transformation structurelle se poursuivent Historiquement cela a eacuteteacute la principale voie vers une prospeacuteriteacute durable et partageacutee et lrsquoeacuteradication de la pauvreteacute de masse (Gindling et Newhouse 2012) En Afrique agrave ce jour ce processus srsquoest aveacutereacute laborieux et irreacutegulier et il faudra donc axer les efforts sur la creacuteation drsquoemplois mieux reacutemuneacutereacutes et en plus grand nombre notamment dans le secteur priveacute

2214 Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total

La proportion drsquoemploi informel et de ses com-posantes dans lrsquoemploi total est variable drsquoune reacutegion agrave une autre sur le continent 402 en Afrique australe 673 en Afrique du Nord et plus de 90 en Afrique centrale orientale et occidentale Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment un fort taux drsquoemploi agricole est correacuteleacute agrave un niveau

eacuteleveacute drsquoinformaliteacute du travail les sous-reacutegions ougrave lrsquoemploi agricole est eacuteleveacute ont eacutegalement de plus forts niveaux drsquoinformaliteacute Les taux drsquoemploi informel varient aussi en fonction du genre et du niveau drsquoinstruction En Afrique lrsquoeacuteconomie informelle compte un plus fort pourcentage de femmes que drsquohommes (79 et 68 respective-ment) sauf en Afrique du Nord Dans toutes les reacutegions les personnes peu instruites sont plus susceptibles de travailler dans lrsquoeacuteconomie informelle en fait 94 des personnes nrsquoayant suivi aucune scolariteacute travaillent dans lrsquoeacuteconomie informelle (BAD 2019)

Pour lrsquoAfrique dans son ensemble la part de lrsquoem-ploi informel et de ses composantes dans lrsquoemploi total est eacuteleveacutee soit 858 (Tableau 24) Ces chiffres soulignent lrsquoeacutenorme deacutefi que lrsquoinformaliteacute repreacutesente pour les entreprises et les travailleurs en Afrique Une tendance semblable est obser-

X Tableau 24 Emploi informel par rapport agrave lrsquoemploi total ()

Cateacutegorie Afrique Afrique du Nord

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique australe

Afrique occidentale

Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total 858 673 910 916 402 924

Part de lrsquoemploi informel non agricole dans lrsquoemploi total 719 563 788 766 361 870

Source BIT (2018b)

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 27 Taux de chocircmage et part de lrsquoemploi informel (pays pour lesquels des donneacutees existent)

40

25

30

35

20

15

10

5

00 6030 9020 8050 10010 7040

Taux

de

chocircm

age

Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi non-agricole ()

Lesotho

Afrique du Sud

Zimbabwe

EgypteZambie

Ouganda

UgandaLibeacuteria

Tanzanie

MadagascarMadagascar

17Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

vable si lrsquoon considegravere la part de lrsquoemploi informel non agricole et de ses composantes dans lrsquoemploi total (Tableau 24) Sur ce point lrsquoAfrique australe et lrsquoAfrique du Nord affichent agrave nouveau les taux les plus faibles par rapport agrave lrsquoAfrique occidentale (87 ) centrale (788 ) et orientale (766 )

Une autre caracteacuteristique importante des mar-cheacutes du travail africains est le lien entre le taux drsquoinformaliteacute et le taux de chocircmage (plus le taux drsquoinformaliteacute est eacuteleveacute plus le taux de chocircmage est faible) (Figure 27) En regravegle geacuteneacuterale les pays agrave faible revenu ont des taux drsquoinformaliteacute eacuteleveacutes tandis que les pays agrave revenu intermeacutediaire connaissent des taux de chocircmage plus eacuteleveacutes (BAD 2019) Ce reacutesultat est coheacuterent avec le pheacute-nomegravene de la croissance sans emplois La crois-sance eacuteconomique en Afrique nrsquoa pas eacuteteacute propice agrave lrsquoemploi Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment la croissance eacuteconomique et la creacuteation drsquoemplois supposent une transformation structurelle de lrsquoeacuteconomie et un deacuteplacement des ressources des entreprises et secteurs peu productifs vers les secteurs les plus productifs

23 Chocircmage et sous-emploi de la main-drsquoœuvre231 ChocircmageEn 2019 pregraves de 34 millions de personnes eacutetaient au chocircmage en Afrique dont 122 millions de jeunes acircgeacutes de 15 agrave 24 ans (Annexe 8) soit 64 millions de plus qursquoen 2010 et une augmenta-tion de pregraves de 15 millions du nombre de jeunes chocircmeurs Le taux de chocircmage de la reacutegion (68 ) est nettement supeacuterieur agrave la moyenne mondiale (5 ) ce qui signifie que le chocircmage est un problegraveme majeur en Afrique Bien que le taux de chocircmage soit faible en Afrique les emplois se trouvent en majoriteacute dans lrsquoeacuteconomie informelle

Srsquoagissant du genre il convient de noter que le taux de chocircmage des femmes a constam-ment deacutepasseacute celui des hommes depuis 2010 (Annexe 8) soit 75 pour les femmes et 63 pour les hommes en 2019 avec des eacutecarts parfois tregraves prononceacutes au sein des reacutegions Par exemple en 2019 le taux de chocircmage atteignait 58 pour les femmes et 5 pour les hommes en Afrique

6 En Afrique australe la part de lemploi informel dans lemploi total atteint 402 et celle de lemploi informel non agricole dans lemploi total 361 Voir BIT (2018b)

occidentale de mecircme en Afrique australe il atteignait 29 pour les femmes et seulement 245 pour les hommes

En 2019 au niveau sous reacutegional lrsquoAfrique aus-trale avait le plus fort taux de chocircmage (265 ) en raison des chiffres particuliegraverement eacuteleveacutes de lrsquoAfrique du Sud (27 ) Cette mecircme anneacutee lrsquoAfrique du Nord a eacutegalement enregistreacute un taux de chocircmage eacuteleveacute (118 ) contrairement agrave lrsquoAfrique orientale (38 ) Les taux de chocircmage ont reculeacute entre 2015 et 2019 en Afrique cen-trale et orientale ainsi qursquoen Afrique du Nord Cependant les taux de chocircmages en Afrique australe et occidentale sont passeacutes de 246 agrave 265 et de 5 agrave 54 respectivement durant la mecircme peacuteriode Le taux de chocircmage eacuteleveacute de lrsquoAfrique australe est coheacuterent avec la moindre ampleur de lrsquoeacuteconomie informelle de cette sous-reacutegion6

Le taux de chocircmage des jeunes en Afrique a dimi-nueacute quoique lentement (voir Annexe 8) agrave savoir une baisse de trois points de pourcentage entre 2000 et 2019 Le chocircmage des jeunes en Afrique preacutesente une caracteacuteristique persistante soit lrsquoeacutecart de genre relativement faible soit 118 et 12 respectivement pour les jeunes hommes et les jeunes femmes en 2019

En 2019 le taux de chocircmage des jeunes en Afrique australe a atteint 503 et devrait encore augmenter durant les anneacutees agrave venir En 2019 lrsquoAfrique orientale avait les plus bas taux de chocircmage des jeunes de la reacutegion (62 ) soit un huitiegraveme de celui de lrsquoAfrique australe LrsquoAfrique centrale a eacutegalement enregistreacute un taux de chocirc-mage des jeunes relativement modeacutereacute (10 )

232 Sous-emploi de la main-drsquoœuvreToutefois le taux de chocircmage nrsquoest qursquoune mesure du sous-emploi de la main-drsquoœuvre sur le marcheacute du travail drsquoautres critegraveres doivent ecirctre pris en compte comme le sous-emploi du temps de travail et la main-drsquoœuvre potentielle Ensemble ces facteurs constituent les principaux indicateurs qui permettent de suivre les ten-dances du marcheacute du travail Plusieurs mesures

18 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

de sous-emploi de la main-drsquoœuvre existent y compris les indices LU1 LU2 LU3 et LU47

Drsquoici agrave 2021 le pheacutenomegravene de sous-emploi de la main-drsquoœuvre devrait concerner 1205 millions de personnes (LU4) par rapport agrave 1146 millions en 2019 Cette augmentation est principalement due agrave lrsquoAfrique subsaharienne qui drsquoici agrave 2021 devrait

7 Pour une deacutefinition complegravete et le mode de calcul des diffeacuterents indices voir la Reacutesolution concernant les statistiques du travail de lemploi et du sous-emploi de la main-dœuvre adopteacutee par la 19e Confeacuterence internationale des statisticiens du travail Genegraveve octobre 2013 wwwiloorgwcmsp5groupspublic---dgreports---stat documentsnormativeinstrumentwcms_230304pdf

compter 994 millions de personnes en situation de sous-emploi contre 21 millions pour lrsquoAfrique du Nord Selon les mecircmes projections en 2021 le taux de sous-emploi de la main-drsquoœuvre devrait se situer agrave environ 22 pour lrsquoensemble de lrsquoAfrique 247 pour lrsquoAfrique du Nord et 215 pour lrsquoAfrique subsaharienne (BIT 2020)

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 19

3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

20 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

31ensp LeenspdeacutefienspdeensplaenspjeunesseLrsquoobjectif de deacuteveloppement durable (ODD 86) est lieacute agrave la promotion de lrsquoemploi de lrsquoeacuteducation et de la formation des jeunes Plus preacuteciseacutement la cible 861 preacutevoit que drsquoici agrave 2020 les pays devraient reacuteduire laquonettement la proportion de jeunes (acircgeacutes de 15 agrave 24 ans) non scolariseacutes sans emploi ni en formation [NEET]raquo Autrement dit il srsquoagit de reacuteduire significativement le taux drsquoexclusion des jeunes du marcheacute du travail8 Cette tacircche sera drsquoautant plus difficile et cruciale en Afrique que contrairement agrave drsquoautres reacutegions du monde car la population du continent africain est jeune Par conseacutequent sa population active augmente rapi-dement et devrait continuer agrave augmenter dans un avenir proche A ce jour il semble peu probable que lrsquoAfrique comme le reste du monde drsquoailleurs puisse atteindre lrsquoobjectif de lrsquoODD 861 Le BIT estime qursquoen 2015 date de deacutebut de lrsquoimpleacutemen-tation des ODD le taux de NEET chez les jeunes africains eacutetait de 200 et preacutevoit qursquoil devrait atteindre 207 en 20209 Il srsquoagit en fait drsquoune leacutegegravere augmentation et non drsquoune laquonette reacuteduc-tionraquo du taux drsquoactiviteacute des jeunes10

Il ne faut donc pas ecirctre surpris que la promotion de la lutte contre le chocircmage et le sous-emploi des jeunes devienne rapidement une prioriteacute essentielle pour la quasi-totaliteacute des pays afri-cains Plusieurs instruments majeurs ont eacuteteacute eacutelaboreacutes afin de guider le deacuteveloppement de la jeunesse en Afrique notamment la Charte afri-caine de la jeunesse (AYC) adopteacutee en juillet 2006 Pour mettre en œuvre cette charte et renforcer les capaciteacutes nationales afin de mieux aider les jeunes agrave srsquoautonomiser et agrave se deacutevelopper les autoriteacutes ont eacutelaboreacute un Plan drsquoaction pour la deacutecennie de la jeunesse (2009-2018) qui agrave la date de reacutedaction du preacutesent rapport entamait sa der-niegravere anneacutee de mise en œuvre En outre lrsquoAgenda 2063 de lrsquoUnion africaine (UA) et son premier Plan deacutecennal de mise en œuvre traitent du thegraveme de la jeunesse et de lrsquoemploi des jeunes agrave travers ses aspirations 1 et 6 Le deacuteveloppement de lrsquoAfrique doit ecirctre axeacute sur la personne notamment en libeacuterant le potentiel des femmes et des jeunes En vue de transformer le potentiel de lrsquoimpor-

8 Le taux de (jeunes) NEET est laquola proportion de jeunes qui nrsquoont pas drsquoemploi et ne sont ni scolariseacutes ni en formationraquo (httpsilostatiloorgresourcesmethodsdescription-youth-neet) Cette deacutefinition englobe presque tous les chocircmeurs et tous ceux qui ne font pas partie de la population active mais qui ne suivent ni enseignement ni formation Tous les chocircmeurs nrsquoentrent pas dans cette deacutefinition car selon la deacutefinition de lOIT (internationalement accepteacutee) il est possible decirctre au chocircmage tout en eacutetant eacutetudiant Les lecteurs sont inviteacutes agrave consulter les meacutetadonneacutees ILOSTAT pour obtenir une vue exhaustive des concepts utiliseacutes dans ce rapport ilostatiloorgresourcesmethodsindicatordescriptions

9 En fait ces chiffres sont tregraves proches de la situation mondiale Le BIT estime que le taux mondial de jeunes NEET eacutetait de 217 en 2015 et preacutevoit quil atteindra 224 en 2020 Voir la base de donneacutees ILOSTAT ilostatiloorgdata

10 En effet eacutetant donneacute le fort taux de croissance de la jeunesse africaine thegraveme deacuteveloppeacute ci-apregraves le nombre de jeunes NEET est censeacute augmenter de 77 millions entre 2015 et 2020

tante population jeune africain en une dividende deacutemographique lrsquoUnion africaine a deacutesigneacute 2017 comme lrsquoanneacutee de la jeunesse sous le thegraveme laquoExploiter le dividende deacutemographique gracircce agrave lrsquoinvestissement dans la jeunesseraquo (AssemblyAUDec601 XXVI janvier 2016) LrsquoUnion africaine srsquoest reacutesolument engageacutee agrave lutter contre le chocirc-mage des jeunes ce qui se reflegravete directement ou indirectement dans plusieurs instruments drsquoorien-tation politique la Strateacutegie continentale drsquoeacutedu-cation pour lrsquoAfrique (CESA 16-25) la Strateacutegie pour la science la technologie et lrsquoinnovation en Afrique 2024 (STISA-2024) la Strateacutegie continen-tale drsquoEFTP pour favoriser lrsquoemploi des jeunes et le Plan drsquoaction pour le deacuteveloppement industriel acceacuteleacutereacute de lrsquoAfrique (AIDA)

32ensp Laenspnatureenspduenspdeacutefi321 Tendances de la population jeune active et les jeunes travailleurs pauvresLa population active africaine est jeune et aug-mente rapidement En 2020 les jeunes acircgeacutes de 15 agrave 24 ans repreacutesentaient moins drsquoun quart (236 ) de la population mondiale en acircge de tra-vailler mais plus drsquoun tiers (342 ) en Afrique seule reacutegion au monde ougrave la population active jeune augmente rapidement (Figure 31)

Depuis 1990 la main drsquoœuvre des jeunes est resteacutee stable ou a diminueacute en chiffres absolus dans la plupart des reacutegions du monde En Afrique elle a presque doubleacute pendant cette peacuteriode pas-sant de 618 agrave 1158 millions entre 1990 et 2020 En outre elle est censeacutee progresser de plus de 25 (soit pregraves de 30 millions de jeunes) drsquoici agrave 2030 date agrave laquelle le continent devrait compter 144 millions de jeunes actifs ce qui repreacutesente un eacutenorme deacutefi agrave savoir le besoin de creacuteer des em-plois et notamment des emplois deacutecents pour tous ces nouveaux arrivants sur le marcheacute du travail Parallegravelement alors que les responsables du monde entier srsquointerrogent sur les moyens permettant de prendre soin de leurs populations

21Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

qui vieillissent rapidement une main-drsquoœuvre jeune en si forte expansion repreacutesente ndash au moins potentiellement ndash une ressource inestimable pour lrsquoAfrique La mateacuterialisation de ce potentiel deacutepen-dra dans la plupart des pays drsquoun renforcement des structures guideacute par des actions politiques preacutecises pour lancer ce processus

11 Sauf indication contraire les chiffres et taux mentionneacutes dans ce rapport sont des moyennes annuelles (geacuteneacuteralement des estimations modeacuteliseacutees)

A lrsquoeacutevidence les marcheacutes du travail africains nrsquoont pas encore reacuteussi agrave surmonter ce deacutefi ces der-niegraveres anneacutees Bien que la proportion de jeunes travailleurs pauvres reacutegresse cette baisse nrsquoest pas aussi prononceacutee que dans drsquoautres reacutegions du monde notamment en Asie et dans le Pacifique (Figure 32) La pauvreteacute des jeunes (et des

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la population active jeune (15-24 ans) en chiffres absolus (millions de jeunes)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019 baseacutees sur les estimations et projections de population de lrsquoONU juillet 2019

X Figure 31 Population active jeune par reacutegion 1990-2030 (millions)11

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

400

300

350

250

200

150

100

0

50

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

2012

2014

2016

2018

2020

2020

2020

2020

2020

2030

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (moyenne et extrecircme) des jeunes (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019 baseacutees sur les estimations et projections de population de lrsquoONU juillet 2019

X Figure 32 Jeunes travailleurs pauvres par reacutegion 1990-2020 ()

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

80

60

70

50

40

30

20

0

10

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

22 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

adultes acircgeacutes de 25 ans et plus) est eacutegalement beaucoup plus eacuteleveacutee en Afrique qursquoailleurs

Entre 2000 et 2020 le taux de jeunes travail-leurs pauvres a diminueacute drsquoun peu plus de 14 en Afrique (soit 105 points de pourcentage)12 En Asie et dans le Pacifique la baisse corres-pondante a deacutepasseacute 65 (454 points de pour-centage) dans les Ameacuteriques et en Europe ougrave les taux de travailleurs pauvres eacutetaient deacutejagrave beaucoup plus faibles ils ont baisseacute respective-ment de 67 et 66 Seuls les Etats arabes ont enregistreacute de plus mauvais chiffres que lrsquoAfrique presque entiegraverement attribuables agrave la situation deacutesastreuse en reacutepublique arabe syrienne et au Yeacutemen la plupart des autres Etats arabes ont des taux de travailleurs pauvres proches de zeacutero En raison de la progression des taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs dans les Etats arabes (reacutesul-tant des conflits dans cette reacutegion) le taux global est comparable agrave celui de lrsquoAsie et du Pacifique soit environ 25 des jeunes travailleurs ndash chiffre encore deux fois moindre que le taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs africains Au niveau mon-dial le taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs a baisseacute en moyenne de 45 En 2020 63 des jeunes travailleurs africains eacutetaient pauvres en comparaison agrave 50 des travailleurs adultes (acircgeacutes de 25 ans et plus) Au deacutebut des anneacutees 1990 la reacutegion Asie-Pacifique connaissait des taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs semblables voire

12 Par ailleurs le taux de jeunes travailleurs pauvres est nettement plus eacuteleveacute ndash et diminue plus lentement ndash que celui des adultes (25 ans et plus) Entre 2000 et 2020 le taux de pauvreteacute des travailleurs africains acircgeacutes de 25 ans et plus a baisseacute de 657 agrave 503 (soit 234 ou 154 points de pourcentage)

supeacuterieurs agrave ceux de lrsquoAfrique Srsquoil faut se feacuteliciter de la baisse du nombre de travailleurs pauvres en Afrique il reste encore beaucoup agrave faire pour progresser dans cette voie

322 Taux de chocircmage des jeunes (15-24 ans)Le taux de chocircmage moyen des jeunes en Afrique est proche du taux mondial toutefois il varie consideacuterablement drsquoune sous-reacutegion agrave lrsquoautre de plus de 50 en Afrique australe agrave moins de 6 en Afrique orientale (Figure 33) Les taux relative-ment modeacutereacutes de chocircmage des jeunes en Afrique centrale orientale et occidentale ne doivent pas ecirctre consideacutereacutes comme un indicateur de perfor-mance relativement bonne du marcheacute du travail dans ces sous-reacutegions Comme le montrent les taux de pauvreteacute des travailleurs mentionneacutes ci-dessus les taux de chocircmage des jeunes ne signifient pas que ces derniers beacuteneacuteficient drsquoun marcheacute du travail dynamique notamment dans les pays ougrave la protection sociale est limiteacutee voire inexistante Bien que le taux de NEET (examineacute ci-apregraves) lrsquoait remplaceacute comme principal indicateur des ODD le taux de chocircmage des jeunes restent lrsquoindicateur le plus largement utiliseacute agrave cette fin pour eacutevaluer dans quelle mesure les jeunes reacuteus-sissent agrave srsquointeacutegrer sur le marcheacute du travail

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (extrecircme et modeacutereacutee) des jeunes travailleurs (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 33 Taux de chocircmage des jeunes monde et sous-reacutegions africaines 2000-2020 ()

60

50

40

30

20

0

10

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Monde

23Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Comme le montre eacutegalement la Figure 33 ci-dessus les reacutegions les plus septentrionales et meacuteridionales du continent connaissent des taux les plus eacuteleveacutes de chocircmage des jeunes toutefois la cartographie des taux nationaux (Figure 34) reacutevegravele une situation plus nuanceacutee Les taux de chocircmage des jeunes varient de 23 au Libeacuteria (2016) agrave 571 en Afrique australe (2019)13 de ce fait il existe une forte correacutelation positive (054 en 201614) entre les taux de chocircmage et les estima-tions du PIB par habitant (PPA) effectueacutees par le FMI Pris agrave la lettre ces chiffres signifieraient que le taux de chocircmage des jeunes est tendanciel-lement eacuteleveacute dans les pays ayant un PPA eacuteleveacute ce qui nrsquoa aucun sens si le taux de chocircmage des jeunes est censeacute mesurer la (bonne ou mauvaise) situation des jeunes sur le marcheacute du travail Au mieux les taux de chocircmage des jeunes ne pro-curent qursquoune vue tregraves partielle ndash et contre-intui-tive ndash de la situation des jeunes sur le marcheacute du travail Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment il faut appliquer une seacuterie drsquoindicateurs y compris les

13 Selon les derniegraveres informations de la base de donneacutees ILOSTAT [consulteacutee le 16 mars 2020]

14 Calculs de lauteur baseacutes sur la base de donneacutees des Perspectives de leacuteconomie mondiale du FMI octobre 2018 wwwimforgexternalpubsftweo201802weodataindexaspx [consulteacute le 9 avril 2019]

mesures du sous-emploi de lrsquoinformaliteacute de la situation de lrsquoemploi et de la pauvreteacute des travail-leurs pour observer les tendances du marcheacute du travail Ceci devrait ecirctre particuliegraverement le cas en ce qui concerne lrsquoAfrique

323 Jeunes sans emploi qui ne suivent ni eacutetudes ni formation (NEET)Compte tenu des niveaux de pauvreteacute relative-ment eacuteleveacutes en Afrique dont il a eacuteteacute question preacute-ceacutedemment et de la rareteacute de systegravemes adeacutequats de protection sociale sur le continent les difficul-teacutes lieacutees agrave lrsquoentreacutee des jeunes sur le marcheacute du travail ne se manifestent pas principalement par des niveaux eacuteleveacutes de chocircmage dans ce groupe Crsquoest pourquoi il a eacuteteacute proposeacute de lui substituer le concept de NEET indicateur plus reacuteveacutelateur Durant la derniegravere deacutecennie la pertinence du taux de chocircmage des jeunes comme indicateur

Note Cette cartographie preacutesente les taux de chocircmage estimatifs des jeunes au niveau national sur la base des modeacutelisations du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 34 Taux de chocircmage des jeunes en Afrique par pays 2020

30ndash60

20ndash30

10ndash20

5ndash10

0ndash5

Pas de donneacutees

24 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

de leur situation sur le marcheacute du travail a susciteacute une insatisfaction croissante notamment dans les pays agrave revenu faible ou intermeacutediaire le taux de NEET a donc eacuteteacute adopteacute comme indicateur cleacute de lrsquoODD 86 sur le travail deacutecent des jeunes

Lrsquoanalyse tendancielle des taux de NEET en Afrique et dans le monde (Figure 35) appelle un certain nombre drsquoobservations Le taux de NEET africain suit de pregraves la moyenne mondiale et le classement des sous-reacutegions africaines par

taux de NEET est resteacute stable (depuis au moins 2017) tout comme leur rang selon le taux de chocircmage Toutefois les taux de jeunes NEET aux niveaux mondial et africain sont tous largement supeacuterieurs aux taux correspondants de chocircmage des jeunes Etant donneacute que ces derniers sont calculeacutes en proportion des jeunes actifs sur le marcheacute du travail alors que les taux de chocircmage des NEET sont eacutetablis en fonction de la cohorte de jeunes concerneacutee le nombre de jeunes NEET est beaucoup plus important que le nombre de

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (extrecircme et modeacutereacutee) des travailleurs jeunes (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 35 Taux de jeunes NEET monde et sous-reacutegions africaines 2005-20 ()

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Monde

35

30

25

20

15

10

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections du taux des jeunes NEET groupeacute par niveaux de revenus 2005-20

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 36 Taux de jeunes NEET par niveaux de revenus monde Afrique 2005-20 ()

Afrique

Afrique revenus faibles

Afrique revenus faiblesintermeacutediaires

Afrique revenus intermeacutediairessupeacuterieurs

Monde

35

30

25

20

15

10

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

25Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

jeunes chocircmeurs Il faut eacutegalement rappeler que la cateacutegorie des jeunes NEET englobe la plupart (mais pas la totaliteacute) des chocircmeurs15 Comme in-diqueacute preacuteceacutedemment le taux de NEET en Afrique eacutetait estimeacute agrave 207 en 2020 cela signifie que parmi tous les jeunes Africains un sur cinq nrsquoa pas drsquoemploi et ne suit ni eacutetudes ni formation Selon les estimations du BIT 124 millions de jeunes eacutetaient chocircmeurs en Afrique en 2020 alors que 535 millions (soit quatre fois plus) appartenaient agrave la cateacutegorie des NEET

Une caracteacuteristique des taux de NEET en Afrique qursquoon peut deacuteduire de la Figure 35 et qui contraste apparemment avec la situation mondiale est la nette correacutelation positive entre les taux de NEET et les niveaux de revenus des pays qui ressort encore plus clairement de la Figure 36 En revanche les taux de NEET au ni-

15 Un jeune peut ecirctre chocircmeur sans pour autant ecirctre NEET ndash srsquoil eacutetudie tout en eacutetant chocircmeur Plus preacuteciseacutement si un jeune eacutetudie et ne travaille pas mais cherche activement un emploi il nentre pas dans la cateacutegorie des NEET (parce quil eacutetudie) il est neacuteanmoins reconnu comme chocircmeur (parce qursquoil nrsquoa pas demploi mais en recherche un activement) selon les deacutefinitions normaliseacutees Cela dit la cateacutegorie des NEET englobe par deacutefinition tous les chocircmeurs et toutes les autres personnes qui nont pas demploi ou ne suivent pas deacutetudes

16 La forte correacutelation positive constateacutee en Afrique est clairement alimenteacutee par les taux extrecircmement eacuteleveacutes de chocircmage des jeunes en Afrique australe notamment en Afrique du Sud Il est eacutevident que dautres facteurs jouent aussi un rocircle agrave cet eacutegard Il sagit ici de comparer les taux de chocircmage et les taux de NEET qui ont tendance agrave progresser avec lrsquoaugmentation du revenu par habitant

veau mondial sont systeacutematiquement plus eacuteleveacutes dans les pays agrave revenu intermeacutediaireinfeacuterieur cela srsquoexplique par le fait que les taux de NEET ont tendance agrave augmenter jusqursquoagrave un certain seuil en fonction du revenu par habitant apregraves quoi ils diminuent avec les majorations suppleacutementaires de revenus16 ndash point de bascule qui nrsquoa manifeste-ment pas encore eacuteteacute atteint en Afrique

Toutefois lrsquoeacutecart entre les taux de NEET en Afrique du Nord et en Afrique australe drsquoune part et en Afrique centrale orientale et occidentale de lrsquoautre est beaucoup moins prononceacute que celui des taux de chocircmage des jeunes En Afrique aus-trale le taux de NEET est estimeacute agrave 328 en 2020 soit un peu plus du double de celui de lrsquoAfrique orientale (14 ) tandis que le taux de chocircmage des jeunes atteint 524 soit presque dix fois plus qursquoen Afrique orientale (56 )

Note Cette cartographie preacutesente les estimations des taux de chocircmage des jeunes au niveau national eacutetablies sur la base du modegravele du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 37 Taux nationaux de jeunes NEET Afrique 2020

30ndash50

20ndash30

10ndash20

0ndash10

No data

26 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente les taux estimatifs de NEET pour lrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique sub-saharienne ainsi qursquoau niveau mondial par genre et par tranches de revenus 2020

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 38 Taux de jeunes NEET par genre monde et sous-reacutegions africaines 2020 ()

Femmes

Hommes

40

30

35

25

10

15

5

20

0MondeAfrique

du NordAfriqueAfrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

149

229

180

362

157

258

194

294

101

180

300

357

140

312

Note Cette cartographie preacutesente le ratio hommesfemmes NEET en Afrique en 2020 sur la base des estimations modeacuteliseacutees du BIT pour les taux de NEET par genre Un ratio gt 1 implique un taux de jeunes femmes NEET plus eacuteleveacute que celui de jeunes hommes et vice versa Par exemple une valeur de 2 signifie que les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles que les jeunes hommes drsquoappartenir agrave la cateacutegorie des NEET

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 39 Taux de jeunes NEET dispariteacutes de genre Afrique 2020

30ndash50

20ndash30

10ndash20

0ndash10

Pas de donneacutees

27Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente lrsquoindice LU3 par reacutegion en 2020 selon les estimations modeacuteliseacutees du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 310 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre (indice LU3) jeune (15-24 ans) par genre et par reacutegion () 2020

Femmes

Hommes

80

60

70

50

20

30

10

40

0MondeAfrique

du NordAfriqueAfrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

196196

370

577

175210

140198

98131

617

707

197214

Tout comme les taux de chocircmage des jeunes les taux de NEET varient consideacuterablement selon les pays du continent (Figure 37) En 2017 ils allaient de 62 au Burundi agrave 686 au Niger17

Les jeunes femmes repreacutesentent lrsquoeacutecrasante majoriteacute des jeunes NEET ndash deux sur trois et ce dans le monde entier (Figure 38) Ces dispariteacutes de genre sont les plus marqueacutees dans les pays eacutemergents (agrave revenu intermeacutediaire) En Afrique le ratio femmeshommes NEET (16 femme pour chaque homme) est infeacuterieur agrave la moyenne mon-diale (22) et ce mecircme dans les pays ougrave il est le plus prononceacute crsquoest-agrave-dire en Afrique du Nord ougrave il nrsquoest que de deux pour un Les dispariteacutes de genre des NEET ne sont pas aussi marqueacutees en Afrique (et mecircme en Afrique du Nord) qursquoail-leurs par exemple en Asie du Sud ougrave le taux de NEET feacuteminin est estimeacute agrave 35 fois le taux de NEET masculin18

17 Chiffres baseacutes sur les derniegraveres informations de la base de donneacutees ILOSTAT [consulteacutee le 16 mars 2020] On notera que les estimations modeacuteliseacutees du BIT et les chiffres reacuteels fondeacutes sur les calculs de micro-donneacutees divergent nettement Cela tient au fait que certains pays ndash mais pas tous ndash appliquent la Reacutesolution 2013 de la CIST sur la nouvelle deacutefinition de lemploi qui exclut lagriculture de subsistance et le travail dans les exploitations agricoles familiales cela se traduit par une reacuteduction draconienne de lemploi des jeunes enregistreacute dans les pays africains qui appliquent la nouvelle deacutefinition Pour des raisons de comparabiliteacute les estimations modeacuteliseacutees du BIT sont baseacutees sur lancienne deacutefinition ce qui donne parfois lieu agrave des eacutecarts assez marqueacutes

18 Baseacute sur les estimations modeacuteliseacutees du BIT (novembre 2019) pour 2020 httpsilostatiloorgdata

19 La cartographie est baseacutee sur les estimations modeacuteliseacutees du BIT selon lesquelles le taux de jeunes femmes NEET est tregraves leacutegegraverement infeacuterieur agrave celui des jeunes hommes agrave Madagascar en 2020 Mais lagrave encore les donneacutees reacuteelles les plus reacutecentes (2012 et 2015) donnent agrave penser que le taux de jeunes femmes NEET excegravede celui des jeunes hommes

20 Qui comprend elle-mecircme tous les jeunes qui nont pas demploi qui sont au chocircmage ou souhaiteraient travailler mais qui en raison de la situation dans le pays ne peuvent chercher activement un emploi ont une disponibiliteacute limiteacutee voire les deux

Dans tous les pays africains le taux de jeunes femmes NEET deacutepasse celui des jeunes hommes au niveau national (Figure 39)19

La surrepreacutesentation des jeunes femmes dans le groupe des NEET se reflegravete eacutegalement dans les taux de sous-emploi de la main-drsquoœuvre notam-ment lrsquoindice LU3 qui comprend les personnes sans emploi et la main-drsquoœuvre potentielle20 Toutefois il est inteacuteressant de noter que contrai-rement agrave la situation qui preacutevaut dans le groupe des NEET les dispariteacutes de genre en ce qui concerne le sous-emploi de la main-drsquoœuvre sont plus prononceacutees en Afrique que dans le monde (ratios femmeshommes 12 et 11) A lrsquoeacutevidence la surrepreacutesentation des jeunes femmes afri-caines parmi les NEET ne saurait srsquoexpliquer par le grand nombre de jeunes femmes qui par hypo-thegravese ne souhaiteraient pas travailler

28 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

324 Lrsquoenjeu fondamental la qualiteacute de lrsquoemploiOn peut affirmer que la qualiteacute des emplois disponibles est la principale difficulteacute que ren-contrent les jeunes Africains dans leur recherche drsquoemploi En drsquoautres termes le problegraveme de lrsquoemploi pour les jeunes en Afrique nrsquoest pas tant lrsquoabsence de travail en soi que les possibiliteacutes de travail deacutecent Comme on lrsquoa deacutejagrave deacutemontreacute les taux de chocircmage des jeunes et de NEET ne sont pas particuliegraverement eacuteleveacutes en Afrique bien qursquoelle soit une des reacutegions les plus pauvres du monde si lrsquoon srsquoen tient au PIB par habitant (PPA) En effet comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment les taux de chocircmage des jeunes les plus eacuteleveacutes du continent sont observeacutes dans certains pays ougrave les revenus sont acceptable et il existe une forte correacutelation positive entre le revenu moyen

21 Ici comme pour les autres indicateurs nous adoptons lapproche normaliseacutee de lOIT Lemploi informel fait reacutefeacuterence agrave laquotoutes les modaliteacutes demploi qui noffrent pas aux individus une protection juridique ou sociale par leur travail les laissant ainsi exposeacutes au risque eacuteconomiqueraquo Cette deacutefinition inclut agrave la fois les travailleurs employeacutes de lrsquoeacuteconomie informelle et ceux qui ont un emploi informel hors de lrsquoeacuteconomie informelle (BIT 2013) Selon une deacutefinition plus deacutetailleacutee lemploi informel comprend a) les travailleurs salarieacutes occupant des laquoemplois informelsraquo cest-agrave-dire des emplois sans droit agrave la seacutecuriteacute sociale sans congeacutes annuels payeacutes ou congeacutes de maladie payeacutes b) les travailleurs salarieacutes dune entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes c) les travailleurs agrave leur propre compte dans une entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes d) les employeurs dune entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes et e) les travailleurs contribuant agrave une entreprise familiale Nous faisons eacutegalement la distinction entre lemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle et les emplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelle Les sous-cateacutegories b) agrave d) sont utiliseacutees pour calculer laquolrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelleraquo la sous-cateacutegorie a) concerne les laquoemplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelleraquo et la sous-cateacutegorie e) peut entrer dans lun ou lautre groupe selon le statut de lentreprise qui embauche le collaborateur (Elder et Koneacute 2014)

22 Nous examinons ci-apregraves lemploi des jeunes en fonction de lrsquoexpeacuterience professionnelle des personnes acircgeacutees de 15 agrave 29 ans La deacutefinition eacutelargie est logique lorsquon parle des jeunes travailleurs (par opposition aux jeunes dans leur ensemble) puisque compte tenu de laugmentation du niveau dinstruction sur le continent un nombre croissant de jeunes Africains qui poursuivent leurs eacutetudes jusquau niveau tertiaire nentreront pas sur le marcheacute du travail avant davoir (presque) atteint 25 ans Ninclure que les diplocircmeacutes de lenseignement supeacuterieur pourrait donner une image trompeuse notamment quant agrave lrsquoincidence de linstruction

et les taux de chocircmage des jeunes et de NEET au niveau national

En tout eacutetat de cause il apparaicirct clairement que globalement les pays africains souffrent parti-culiegraverement de la mauvaise qualiteacute des emplois Comme indiqueacute preacuteceacutedemment le pheacutenomegravene des travailleurs pauvres est surtout prononceacute chez les jeunes Africains En outre les taux eacuteleveacutes drsquoemploi informel chez les jeunes constituent une deuxiegraveme caracteacuteristique de la mauvaise qualiteacute des emplois sur le continent (Figure 311) Selon les derniegraveres estimations disponibles (BIT 2018b) 95 des jeunes travailleurs africains occupent un emploi informel21

En approfondissant lrsquoanalyse et en eacutelargissant la deacutefinition de la jeunesse pour y inclure les per-sonnes acircgeacutees de 15 agrave 29 ans22 on peut obser-ver les caracteacuteristiques de lrsquoemploi informel en

Note Cette figure preacutesente les taux drsquoemplois informels pour les jeunes dans diffeacuterentes reacutegions et pour les jeunes et les adultes en Afrique

Source BIT (2018b)

X Figure 311 Taux drsquoemplois informels diffeacuterentes reacutegions jeunes (15-24 ans) travailleurs adultes anneacutee la plus reacutecente ()

Jeunes

Adultes

100

60

80

70

90

50

20

30

10

40

0MondeEtats arabes Asie

et PacifiqueEurope et

Asie centraleAfrique Ameacuteriques

828

949

611

851

218

357404

462

671

863

587

771

29Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente les deux grandes cateacutegories drsquoemploi informel (et leur somme) en pourcentage de lrsquoemploi total des jeunes (par tranches drsquoacircge) Pour plus de deacutetails concernant les Enquecirctes sur la transition de lrsquoeacutecole au travail (SWTS) utiliseacutees ici et la maniegravere dont les donneacutees ont eacuteteacute regroupeacutees pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Pays concerneacutes Beacutenin Congo Egypte Libeacuteria Madagascar Malawi Sierra Leone Reacutepublique-Unie de Tanzanie Togo Tunisie Ouganda et Zambie

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

Note Cette figure preacutesente la part (en ) des diffeacuterentes formes drsquoemploi des jeunes hommes et femmes (15-29 ans) entre 2006 et 2016 (ou les anneacutees les plus proches) Le travail indeacutependant comprend les travailleurs agrave leur compte et les travailleurs familiaux collaborant agrave une entreprise familiale Cette figure concerne 14 pays Afrique du Sud Angola Cameroun Reacutepublique deacutemocratique du Congo Egypte Ethiopie Ghana Cocircte drsquoIvoire Mozambique Nigeacuteria Ouganda Reacutepublique-Unie de Tanzanie Tunisie et Zambie

Source Calculs des auteurs baseacutes sur les Enquecircte nationales sur la main-drsquoœuvre base de micro-donneacutees du BIT

X Figure 312 Taux des diffeacuterents types drsquoemploi informel pays africains choisis hommes et femmes (15-29 ans)

X Figure 313 Statut professionnel par genre pays africains choisis jeunes travailleurs africains (15-29 ans) 2006 et 2016

Emploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle

Emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle

100

80

90

70

60

50

40

30

20

10

015ndash19 15ndash19

Femmes Hommes

25ndash29 25ndash2920ndash24 20ndash24

767

180

703

218

727

178

592

249

717

203

658

245

90

80

70

60

50

40

30

20

10

02005 20052005 20052005 2005

FemaleMale

Employeacutes EmployeacutesEmployeurs EmployeursTravailleurs agrave leur compte

et travailleurs familiaux

collaborant agrave une entreprise

familiale

Travailleurs agrave leur compte

et travailleurs familiaux

collaborant agrave une entreprise

familiale

2015 20152015 20152015 2015

312

29

659

170

08

822

317

27

656

217

18

765

Part

de

lrsquoem

ploi

des

jeun

es

selo

n le

gen

re (

)

30 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Afrique et ses variations en fonction de lrsquoacircge et du genre De maniegravere geacuteneacuterale lrsquoemploi informel peut se diviser en deux cateacutegories a) lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle b) lrsquoemploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle En Afrique lrsquoemploi informel des jeunes est tregraves majoritairement concentreacute dans lrsquoeacuteconomie informelle Ailleurs dans le monde il se reacutepartit plus eacutegalement entre lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle et lrsquoemploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle Au niveau mondial le taux drsquoemploi informel des jeunes diminue fortement agrave mesure qursquoils avancent en acircge (OrsquoHiggins 2017) En revanche dans les 12 pays africains viseacutes dans les enquecirctes de lrsquoOIT sur la transition eacutecole-travail (SWTS)23 la baisse tendancielle de lrsquoemploi informel avec lrsquoacircge est beaucoup moins marqueacutee (Figure 312)

Une image semblable se deacutegage de lrsquoanalyse du groupe des travailleurs agrave leur propre compte (par opposition aux salarieacutes) et notamment les autoentrepreneurs et les travailleurs familiaux collaborant agrave une entreprise familiale Une nette majoriteacute de jeunes Africains ayant un emploi fait partie du premier groupe (Figure 313) Globalement la situation de lrsquoemploi des jeunes

23 wwwiloorgemploymentareasyouth-employmentwork-for-youthWCMS_191853lang--enindexhtm

Africains nrsquoa pas beaucoup eacutevolueacute depuis 2005 contrairement agrave la tendance mondiale agrave savoir un nombre important de personnes qui deacutelaissent le travail agrave leur compte au profit du salariat et ce tant dans les eacuteconomies eacutemergentes que les pays en deacuteveloppement (BIT 2017) Un autre pheacute-nomegravene positif est observable soit une baisse conseacutequente de la proportion de jeunes femmes exerccedilant une activiteacute indeacutependante Ainsi les dispariteacutes de genre ont reculeacute durant la derniegravere deacutecennie avec une augmentation significative du pourcentage de jeunes femmes occupant un emploi salarieacute qui est passeacute de 17 agrave 217 entre 2005 et 2015 Toutefois les dispariteacutes de genre restent importantes le taux drsquoemploi salarieacute des jeunes femmes (217 ) reste infeacuterieur de 10 points de pourcentage agrave celui de leurs homo-logues masculins (317 )

La progression du salariat chez les jeunes ne leur a toutefois pas apporteacute une plus grande seacutecuriteacute drsquoemploi puisqursquoelle reacutesulte essentiellement de la progression de lrsquoemploi salarieacute informel et de lrsquoemploi formel temporaire plutocirct que drsquoune aug-mentation du nombre drsquoemplois reacuteguliers avec des contrats agrave dureacutee indeacutetermineacutee (Figure 314)

Note Cette figure indique lrsquoeacutevolution en points de pourcentage des diffeacuterents statuts contractuels entre 2006 et 2016 ou les anneacutees les plus proches pour lesquelles on dispose de donneacutees pour les jeunes (15-29 ans) Les cateacutegories correspondent globalement agrave la classification normaliseacutee de lrsquoOIT sur le statut professionnel Toutefois a) les salarieacutes sont reacutepartis en trois cateacutegories selon leur statut contractuel i) les salarieacutes permanents qui ont un contrat eacutecrit et sont engageacutes pour une dureacutee indeacutetermineacutee ii) les salarieacutes temporaires qui ont un contrat eacutecrit et sont engageacutes pour une dureacutee deacutetermineacutee iii) les salarieacutes sans contrat qui nrsquoont pas de contrat eacutecrit et b) les travailleurs agrave leur compte comprennent eacutegalement les employeurs

Source Calculs des auteurs fondeacutes sur les Enquecirctes nationales sur la main-drsquoœuvre base de micro-donneacutees du BIT

X Figure 314 Evolution du statut contractuel des jeunes travailleurs Afrique 2006-2016

Employeacutes permanents

Employeacutes temporaires

Employeacutes sans contrat

Travailleurs agrave leur compte

Travailleurs familiaux collaborant agrave lrsquoentreprise familiale

20

10

15

5

ndash5

ndash10

ndash15

ndash20

0

ndash25

Egypte Zambie RDCAfrique du Sud

Tanzanie Ghana

Varia

tion

(en

) s

elon

lrsquoacircge

31Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

33 Probleacutematiques et analyse331 Dans quels secteurs les jeunes travaillent-ils Lrsquoinsertion reacuteussie des jeunes sur le marcheacute du travail deacutepend en partie des secteurs drsquoactiviteacute qui offrent des emplois Lrsquoanalyse de lrsquoeacutevolution intervenue dans ce domaine durant la derniegravere deacutecennie permet de mieux cerner les secteurs susceptibles drsquooffrir des emplois aux jeunes (15-29 ans) dans un proche avenir Plusieurs facteurs influencent lrsquoeacutevolution potentielle des divers sec-teurs drsquoactiviteacute et les emplois qursquoils pourront offrir notamment les politiques macroeacuteconomiques et sectorielles les compeacutetences et qualifications des personnes concerneacutees les interventions poli-tiques et lrsquoaccegraves aux marcheacutes (Salazar-Xirinachs Nuumlbler et Kozul-Wright 2014) nous examinons certains de ces facteurs en deacutetail ci-apregraves

Si les perspectives drsquoemploi pour les jeunes se sont ameacutelioreacutees quoique modestement dans le secteur du bacirctiment et le secteur tertiaire lrsquoagri-culture reste le principal pourvoyeur drsquoemplois pour les jeunes comme pour les adultes en Afrique (Figure 315) Durant la derniegravere deacutecen-nie le secteur du bacirctiment a embaucheacute plus de jeunes (deux points de pourcentage) Toutefois peu drsquoeacuteleacutements concrets permettent de conclure que les autres secteurs notamment ceux agrave forte valeur ajouteacutee commencent agrave en recruter beau-coup plus A ce jour ce sont essentiellement les adultes et beaucoup moins les jeunes qui ont tendance agrave deacutelaisser le secteur agricole pour se tourner vers drsquoautres activiteacutes agrave plus forte valeur ajouteacutee

Les perspectives drsquoemploi hors du secteur agri-cole pour les jeunes Africains sont tregraves modestes si on les compare aux tendances observeacutees par exemple en Asie et dans le Pacifique la part des

Note Cette figure preacutesente quelques estimations relatives agrave lrsquoAfrique a) nombre de travailleurs ( jeunes et adultes) employeacutes dans chaque secteur en pourcentage de lrsquoemploi total en 2016 (ou lrsquoanneacutee la plus proche) b) variation en entre 2006 et 2016 (ou les anneacutees les plus proches pour lesquelles des donneacutees existent) de la part des jeunes travailleurs (15-29 ans) dans chaque secteur c) variation en entre une anneacutee preacuteceacutedant la crise financiegravere (vers 2006) et lrsquoanneacutee la plus reacutecente pour laquelle des donneacutees sur la part drsquoemploi des adultes (30-64 ans) existent pour le secteur drsquoactiviteacute concerneacute Ces donneacutees concernent 14 pays Angola Cameroun Reacutepublique deacutemocratique du Congo Egypte Ethiopie Ghana Cocircte drsquoIvoire Mozambique Nigeacuteria Afrique du Sud Reacutepublique-Unie de Tanzanie Tunisie Ouganda et Zambie

Source Base de micro-donneacutees sur la population active v15 et calculs de lrsquoauteur

X Figure 315 Parts de lrsquoemploi et eacutevolution de la distribution des jeunes et des adultes par secteur Afrique 2006 et 2016

Part de lrsquoemploi (anneacutee la plus reacutecente) Variation (en ) adultes Variation (en ) jeunes

Agriculture

Afrique (14 pays)

Secteur secondaire

Bacirctiment

Transports et communication

Commerce hocirctellerie et restauration

Intermeacutediation financiegravere

Activiteacutes immobiliegraveres et commerciales

Administration publique

Education

Santeacute

Autres services

420ndash4 ndash2ndash6ndash8ndash1050403020100

32 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

jeunes travailleurs employeacutes dans lrsquoagriculture a chuteacute de moins de quatre points de pourcen-tage en Afrique entre 2006 et 2016 alors qursquoelle a reculeacute de 17 points de pourcentage dans la reacutegion Asie-Pacifique durant la mecircme peacuteriode On peut deacutecrire la situation autrement en chiffres absolus la population jeune (15-29 ans) a augmenteacute de 224 entre 2005 et 2015 en Afrique mais le nombre drsquoemplois non agricoles nrsquoa augmenteacute que de 56 24 Autrement dit la croissance de lrsquoemploi non agricole en Afrique ne suit pas la progression drsquoune population jeune en pleine expansion

Comme mentionneacute preacuteceacutedemment une nom-breuse population jeune est une potentielle res-source qui toutefois peut exercer des pressions sur le marcheacute du travail agrave court terme Dans des eacuteconomies ougrave les possibiliteacutes drsquoemploi hors de lrsquoagriculture nrsquoaugmentent que lentement lrsquoarri-veacutee de nombreux jeunes sur le marcheacute du travail peut cantonner un grand nombre drsquoentre eux dans des emplois agricoles faiblement produc-tifs ce qui freine la productiviteacute et la croissance eacuteconomique

332 Le rocircle des systegravemes drsquoenseignement et de formationToute strateacutegie de promotion drsquoemplois de qualiteacute pour les jeunes doit ecirctre axeacutee sur deux preacutemisses fondamentales la stabiliteacute macro-eacuteconomique et politique et des infrastructures adeacutequates25 Ces strateacutegies ne sauraient srsquoappuyer uniquement sur des mesures drsquooffre visant exclusivement agrave ameacute-liorer les compeacutetences des jeunes actifs Si les conditions de base permettant la creacuteation drsquoem-plois de qualiteacute et stimulant la croissance eacuteco-nomique ne sont pas reacuteunies mecircme les jeunes tregraves qualifieacutes ne trouveront pas sur le marcheacute des postes ougrave ils pourront exercer leurs talents En effet selon le Chapitre 4 de la derniegravere eacutedition du rapport Tendances Mondiales de lrsquoEmploi des Jeunes (BIT 2020) les diplocircmeacutes de lrsquoenseignement supeacuterieur seraient trop nombreux dans quelques pays africains (et certains autres pays) ce qui a entraicircneacute une baisse du retour espeacutereacute sur eacutetudes supeacuterieures pendant la derniegravere deacutecennie26

24 Calculs de lauteur base de micro-donneacutees du BIT

25 Monga Shimeles et Woldemichael (2019) ont reacutecemment souligneacute limportance du deacuteveloppement des infrastructures

26 De mecircme en Afrique on ne constate pas de correacutelation nette entre la baisse du taux de NEET et le niveau drsquoinstruction comme cest geacuteneacuteralement le cas dans dautres reacutegions (BIT 2020 chapitre 4)

27 Le laquotaux demploiraquo est deacutefini ici comme le ratio emploipopulation (et non le ratio emploimain-dœuvre parfois utiliseacute)

Toutefois il ne fait aucun doute que les deacuteficits de compeacutetences et plus geacuteneacuteralement les ques-tions relatives aux niveaux drsquoinstruction et de for-mation sont drsquoune importance capitale agrave plusieurs eacutegards le niveau geacuteneacuteral de preacuteparation agrave la vie active lrsquoadeacutequation des compeacutetences acquises gracircce agrave lrsquoenseignement et agrave la formation les com-peacutetences exigeacutees par les entreprises et le point de vue des jeunes agrave la recherche drsquoun travail deacutecent Un niveau drsquoinstruction plus eacuteleveacute et de meilleure qualiteacute permet drsquoacceacuteder agrave de meilleurs emplois Pour les jeunes peu qualifieacutes le deacuteficit eacuteducatif constitue un obstacle majeur agrave la recherche drsquoun travail deacutecent (AfDB et al 2012)

Cependant la nature de la correacutelation entre le niveau drsquoinstruction et le chocircmage peut ecirctre trompeuse En Afrique le plus souvent le taux de chocircmage est eacuteleveacute dans le groupe des personnes ayant un bon niveau drsquoinstruction essentielle-ment pour deux raisons a) il existe une correacute-lation positive entre le revenu familial et le taux de scolarisation et b) en moyenne les jeunes plus instruits veulent ndash et peuvent ndash attendre plus longtemps avant drsquoaccepter un emploi De toute eacutevidence cet angle drsquoanalyse est trompeur lorsqursquoon lrsquoapplique agrave lrsquoemploi car on pourrait ecirctre tenteacute de voir un lien de causaliteacute entre lrsquoaugmen-tation des taux drsquoemploi et de chocircmage drsquoune part et le niveau drsquoinstruction de lrsquoautre27 En reacutealiteacute le taux drsquoactiviteacute augmente en fonction du niveau drsquoinstruction indeacutependamment du fait que les jeunes concerneacutes trouvent ou non un emploi ceux qui ont un bon niveau drsquoinstruction sont (relativement) plus susceptibles drsquoecirctre actifs sur le marcheacute du travail mais drsquoecirctre chocircmeurs car en moyenne ils sont issus de familles jouis-sant de meilleurs revenus et peuvent donc se permettre de prolonger leur recherche drsquoemploi (voir alineacutea a ci-dessus) ce que ne peuvent faire les jeunes financiegraverement moins aiseacutes Crsquoest donc le revenu plutocirct que le niveau drsquoinstruction en tant que tel qui accentue la correacutelation entre le taux de chocircmage et le niveau drsquoeacutetudes

Les mecircmes consideacuterations sont valables pour les comparaisons entre les pays Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il existe une forte correacutelation po-sitive entre le taux de chocircmage des jeunes (et des adultes) et le PIB par habitant (PPA) Dans les pays

33Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

agrave PPA eacuteleveacute le taux de chocircmage est en moyenne plus eacuteleveacute Cela ne signifie eacutevidemment pas que les pays jouissant drsquoun PPA plus eacuteleveacute offrent moins de perspectives drsquoemploi mais plutocirct que les jeunes de ces pays en moyenne peuvent se permettre de prolonger leur recherche drsquoemploi afin drsquoen trouver un qui correspond mieux agrave leurs aspirations ce qui pousse meacutecaniquement le taux de chocircmage agrave la hausse En revanche il est clair qursquoun meilleur niveau drsquoinstruction facilite lrsquoaccegraves agrave des emplois de meilleure qualiteacute Le deacuteseacutequilibre eacuteducatif peut eacutevidemment jouer un rocircle ici et comme on lrsquoa deacutejagrave noteacute crsquoest certaine-ment le cas en Afrique Toutefois ce nrsquoest pas le principal facteur qui explique la correacutelation positive entre le niveau drsquoinstruction et le taux de chocircmage28

Les taux de scolarisation et les niveaux drsquoins-truction ont notablement augmenteacute en Afrique subsaharienne au cours des derniegraveres anneacutees Crsquoest le reacutesultat drsquoinvestissements substantiels de la part des gouvernements mais aussi de la reacutealisation des Objectifs du Milleacutenaire pour le Deacuteveloppement (OMD) puis des ODD qui en ont pris le relais Ainsi le taux drsquoalphabeacutetisation des jeunes en Afrique subsaharienne est passeacute de 659 agrave 754 entre 2000 et 2017 Ce taux reste bien infeacuterieur agrave la moyenne mondiale (914 ) mais repreacutesente une ameacutelioration significative (UNESCO 2019 Tableau 131 p 180) Neacuteanmoins les niveaux drsquoinstruction en Afrique restent infeacute-rieurs aux normes internationales les trois pays africains (Afrique du Sud Egypte et Maroc) qui ont participeacute en 2016 agrave lrsquoEtude internationale sur les progregraves de la maicirctrise de la lecture (PIRLS) sont les trois pays les moins bien classeacutes du compara-tif Ces trois mecircmes pays ont obtenu des reacutesultats marginalement meilleurs dans le cadre de lrsquoEtude TIMSS de 2015 sur les reacutesultats en sciences et en matheacutematiques29

En outre la forte correacutelation entre le domaine drsquoeacutetudes et les taux de chocircmage et drsquoemploi donne agrave penser que lrsquoinadeacutequation entre la discipline eacutetudieacutee et les emplois offerts sur le marcheacute du travail influe fortement sur le taux de chocircmage notamment dans les pays deacuteveloppeacutes (BAD et al 2012) Selon des recherches reacutecentes du BIT (BIT 2020) cette inadeacutequation au niveau de lrsquoenseignement supeacuterieur a un impact neacutegatif

28 Concregravetement cela ne devient eacutevident que si lon prend en compte les laquojeunes plus acircgeacutesraquo (entre 25 et 29 ans) ou les adultes dans leur ensemble puisque la plupart des jeunes de 15 agrave 24 ans qui complegraveteront un cycle tertiaire sont encore eacutetudiants agrave cet acircge

29 Voir httpstimssandpirlsbcedu [consulteacute le 24 avril 2019]

30 Voir httphdrundporgen2018-update

dans les pays agrave revenu faibleintermeacutediaire ce qui srsquoest traduit durant la derniegravere deacutecennie par une baisse du retour espeacutereacute sur eacutetudes y compris en Afrique

Les jeunes Africains sont donc confronteacutes agrave une triple difficulteacute en ce qui concerne lrsquoemploi a) le taux de scolarisation srsquoameacuteliore en Afrique mais reste faible par rapport aux normes internatio-nales b) les informations disponibles sur les indicateurs internationaux de reacuteussite scolaire laissent penser que la qualiteacute de lrsquoenseignement est relativement peu acceptable en Afrique et c) lrsquoinadeacutequation des compeacutetences est eacutegale-ment source de problegravemes dans les eacuteconomies africaines les plus deacuteveloppeacutees et aux niveaux drsquoinstruction supeacuterieurs

Les donneacutees sur les niveaux drsquoinstruction figurant dans le document du PNUD Indices et indica-teurs de deacuteveloppement humain 2018 mise agrave jour statistique30 donnent eacutegalement agrave penser que les eacutecarts intergeacuteneacuterationnels en matiegravere drsquoenseignement sont particuliegraverement prononceacutes en Afrique bien qursquoils aient sensiblement diminueacute au cours des 20 derniegraveres anneacutees dans la quasi-totaliteacute des pays du continent La situation est plus seacuterieuse dans les pays les moins avanceacutes de la reacutegion (p ex Reacutepublique centrafricaine Cocircte drsquoIvoire Niger et Guineacutee) ougrave le principal obstacle est lrsquoaccegraves agrave lrsquoenseignement primaire car une fois scolariseacutees les filles semblent reacuteussir aussi bien que les garccedilons Il convient de noter que les dis-pariteacutes de genre dans lrsquoaccegraves aux eacutetudes ont eacuteteacute eacutelimineacutees dans certaines eacuteconomies plus deacuteve-loppeacutees du continent par exemple en Gambie au Ghana au Malawi en Mauritanie en Ouganda et au Seacuteneacutegal Lrsquoeacuteradication des dispariteacutes de genre dans le domaine de lrsquoenseignement ne signifie pas qursquoelles ont eacuteteacute eacutelimineacutees dans tous les domaines mais il srsquoagit incontestablement drsquoune avanceacutee

333 Approfondir lrsquoanalyse les Tenants et aboutissants de lrsquoinformaliteacuteEtant donneacute la preacutedominance de lrsquoemploi infor-mel chez les jeunes en Afrique il est drsquoautant plus important drsquoidentifier exactement les groupes

34 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

concerneacutes et drsquoen analyser les causes Autrement dit quels sont les facteurs caracteacuteristiques et attributs qui poussent (ou tirent) les jeunes vers lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle ou vers les emplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelle Dans cette section nous examinons les facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi informel et leur impor-tance relative

Nous avons deacutejagrave vu que lrsquoemploi informel en Afrique diminue bien que modestement avec lrsquoacircge Cela confirme dans une certaine mesure lrsquoideacutee que la sortie de lrsquoinformaliteacute est relative-ment courante Pour le dire autrement mecircme si geacuteneacuteralement lrsquoemploi informel entrave la reacuteussite socio-eacuteconomique il pourrait srsquoagir drsquoun pheacutenomegravene largement transitoire pour la plupart des jeunes Toutefois lrsquoexemple de lrsquoAfrique nrsquoeacutetaye pas cette hypothegravese31 le recul de lrsquoinformaliteacute avec lrsquoacircge y est tregraves modeste et lrsquoinformaliteacute concerne surtout les jeunes les moins instruits de sorte que la baisse du taux drsquoinformaliteacute est clairement correacuteleacutee agrave lrsquoeacuteleacutevation du niveau drsquoinstruction (Figure 316) Par ailleurs on constate une tendance de fond dans les types drsquoinformaliteacute soit un mouvement de lrsquoemploi dans

31 Les donneacutees mondiales ne sont pas plus concluantes Voir OHiggins 2017 chapitre 7

lrsquoeacuteconomie informelle vers lrsquoemploi informel (sala-rieacute) dans lrsquoeacuteconomie formelle Une autre observa-tion importante est que en moyenne les jeunes qui ont un bon niveau drsquoinstruction entrent sur le marcheacute du travail agrave un acircge plus avanceacute que ceux qui ont arrecircteacute drsquoeacutetudier plus tocirct Ainsi la baisse de lrsquoinformaliteacute lieacutee agrave lrsquoacircge et au niveau drsquoinstruc-tion corrobore lrsquoideacutee qursquoun fort pourcentage des jeunes peu qualifieacutes qui entrent relativement tocirct sur le marcheacute du travail ont tendance agrave srsquoorienter vers lrsquoeacuteconomie informelle (et agrave y rester) contrai-rement agrave ceux qui y entrent agrave un acircge plus avanceacute avec un meilleur niveau drsquoinstruction

La faible relation inverse entre lrsquoacircge et lrsquoinformaliteacute srsquoexplique donc en grande partie par lrsquoentreacutee tar-dive sur le marcheacute du travail des jeunes (posseacutedant un meilleur niveau drsquoinstruction) qui sont moins susceptibles drsquoentrer dans lrsquoeacuteconomie informelle plutocirct que par la tendance des jeunes agrave inteacutegrer lrsquoeacuteconomie formelle agrave mesure qursquoils avancent en acircge La Figure 317 qui preacutesente les taux drsquoemploi informel selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction tend agrave corroborer cette hypothegravese Plus preacuteciseacute-ment cette figure permet drsquoaffiner les conclusions concernant la correacutelation entre lrsquoacircge le niveau

Note Cette figure preacutesente les deux grandes cateacutegories drsquoemplois informels (et leur somme) en pourcentage de lrsquoemploi total des jeunes par niveau drsquoinstruction Pour plus de deacutetails sur les donneacutees SWTS (Etude sur la transition de lrsquoeacutecole agrave la vie active) et les meacutethodes em-ployeacutees pour les regrouper afin drsquoen tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Lrsquoeacutetude porte sur les pays suiv-ants Beacutenin Congo Egypte Libeacuteria Madagascar Malawi Sierra Leone Reacutepublique-Unie de Tanzanie Togo Tunisie Ouganda et Zambie

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

X Figure 316 Taux drsquoemploi informel des jeunes (15-29 ans) Afrique selon le niveau drsquoinstruction ()

Emploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle

Emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle

100

80

90

70

60

50

40

30

20

10

0Aucune scolariteacute

Aucune scolariteacute

Jeunes femmes Jeunes hommes

Etudes secondaires

Etudes secondaires

Etudes post-

second- aires

Etudes post-

second- aires

Etudes primaires

Etudes primaires

923

56

734

115

729

186

580

259

852

78

717

166

368

451

336

376

35Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

drsquoinstruction et lrsquoemploi informel Premiegraverement en fonction de lrsquoacircge la probabiliteacute drsquoecirctre employeacute dans lrsquoeacuteconomie informelle diminue fortement avec le niveau drsquoinstruction comme lrsquoindique eacutegalement la Figure 315 Deuxiegravemement plus le niveau drsquoins-truction est eacuteleveacute plus la probabiliteacute drsquoinformaliteacute diminue avec lrsquoacircge Pour les jeunes qui nrsquoont pas acheveacute le cycle drsquoenseignement primaire le taux drsquoinformaliteacute ne diminue guegravere voire pas du tout avec lrsquoacircge il diminue leacutegegraverement pour ceux qui ont acheveacute leurs eacutetudes primaires et la courbe devient nettement plus verticale pour ceux qui ont termineacute leurs eacutetudes secondaires et agrave fortiori ceux qui ont fait des eacutetudes supeacuterieures Cela signifie que lrsquoinformaliteacute est un eacutetat quasi-permanent pour les jeunes Africains peu instruits alors que ceux qui occupent un emploi informel apregraves avoir acheveacute un cycle drsquoenseignement secondaire ou tertiaire sont beaucoup plus susceptibles de reacuteussir la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle Deux raisons expliquent cet eacutetat de fait a) les personnes ayant suivi au moins des eacutetudes secondaires sont beau-coup moins susceptibles drsquooccuper un emploi infor-mel apregraves avoir obtenu leur diplocircme et b) leurs chances de trouver un emploi formel srsquoameacuteliorent continuellement apregraves lrsquoobtention du diplocircme

Les jeunes peu scolariseacutes ont donc plus de diffi-culteacutes agrave reacuteussir la transition de lrsquoeacuteconomie infor-melle vers lrsquoeacuteconomie formelle Cette observation nrsquoest pas vraiment surprenante mais rappelle opportuneacutement qursquoil faut accorder une attention particuliegravere aux jeunes les plus susceptibles de rester en permanence dans un emploi informel agrave savoir les jeunes travailleurs peu instruits occu-peacutes dans lrsquoeacuteconomie informelle

Outre lrsquoinstruction drsquoautres facteurs expliquent eacutegalement pourquoi certaines personnes de-meurent dans lrsquoeacuteconomie informelle tout au long de leur jeunesse et en fait durant toute leur vie professionnelle Dans le cas de lrsquoAmeacuterique latine il a eacuteteacute avanceacute qursquoune mauvaise insertion initiale sur le marcheacute du travail est un obstacle difficile agrave surmonter par la suite et que cela vaut notam-ment pour les jeunes peu instruits (BIT 2015) laquoLe premier emploi et ses conditions de travail deacuteterminent en grande partie le type drsquoemploi et le parcours personnel des jeunes par la suite Un premier emploi formel et de qualiteacute avec de bonnes conditions de travail ameacuteliore drsquoau moins 50 les conditions de travail dans les emplois suivants Cet avantage srsquointensifie avec lrsquoacircgeraquo (Dema et al 2015 p 39)

Note Cette figure preacutesente les taux drsquoemploi informel (en ) de lrsquoemploi total des jeunes en fonction du niveau drsquoinstruction Pour plus de deacutetails sur les donneacutees SWTS (transition de lrsquoeacutecole agrave la vie active) les pays viseacutes et les meacutethodes employeacutees pour les agreacuteger dans lrsquoeacutetude afin drsquoen tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Ici eacutetant donneacute le degreacute eacuteleveacute de deacutesagreacutegation en ce qui concerne les tranches drsquoacircge et les niveaux drsquoinstruction les donneacutees sont pondeacutereacutees en moyenne sur trois ans le chiffre indiqueacute correspondant ainsi agrave la limite supeacuterieure par exemple le chiffre indiqueacute pour lrsquoacircge 17 correspond agrave la moyenne des acircges 15 16 et 17

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

X Figure 317 Taux drsquoemploi informel Afrique selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction ()

Scolariteacute informelle infeacuterieure au niveau primaire

Scolariteacute informelle niveau primaire

Scolariteacute informelle niveau secondaire

Scolariteacute informelle niveau tertiaire

100

90

95

80

75

7015 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29

85

36 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Pour mieux comprendre les facteurs deacutetermi-nants de lrsquoinformaliteacute de lrsquoemploi chez les jeunes nous examinerons maintenant quelques modegraveles micro-eacuteconomeacutetriques simples Comme le font penser les commentaires ci-dessus il importe drsquoexaminer si ndash et dans quelle mesure ndash un pre-mier emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle (par opposition agrave un premier emploi dans lrsquoeacutecono-mie formelle) deacutetermine la reacuteussite ulteacuterieure sur le marcheacute du travail Les enquecirctes SWTS contiennent des informations sur les anteacuteceacutedents professionnels et scolaires des reacutepondants mais malheureusement pas de donneacutees exhaustives sur les emplois formels ou informels occupeacutes avant lrsquoemploi actuel ndash sauf pour certains pays des renseignements sur le fait que la personne concerneacutee avait un contrat de travail dans son emploi anteacuterieur

Dans leur analyse de la situation du Peacuterou Cavero et Ruiz (2016) se sont demandeacute si le fait qursquoun jeune salarieacute soit titulaire drsquoun contrat formel pour son premier emploi eacutetait reacuteveacutelateur de la qualiteacute de son emploi actuel afin de mieux comprendre les facteurs lui permettant drsquoobtenir ulteacuterieure-ment un bon emploi (c-agrave-d un emploi formel plutocirct qursquoinformel)32 Bien que cette deacutemarche ne permette pas drsquoanalyser directement la question de lrsquoinformaliteacute persistante elle est tregraves reacuteveacutelatrice du contexte latino-ameacutericain Lrsquoeacutetude deacutemontre qursquoau Peacuterou le fait de deacutetenir un premier emploi laquoformelraquo deacutetermine dans une large mesure les perspectives drsquoemploi formel par la suite Plus preacuteciseacutement les auteurs constatent que le fait drsquoavoir eu un premier emploi formel augmente de 12 agrave 16 la probabiliteacute drsquoobtenir ulteacuterieurement un emploi formel33 ndash ce qui est consideacuterable

Srsquoagissant des pays africains viseacutes dans les en-quecirctes SWTS le Tableau 31 preacutesente les reacutesultats drsquoune analyse des facteurs deacuteterminants concer-nant 1) la probabiliteacute drsquoemploi pour la population active (colonnes 1-4) et 2) la probabiliteacute drsquooccu-per un emploi formel pour tous ceux qui ont un emploi (colonnes 5-8)

Lrsquoanalyse est ventileacutee par genre pour les jeunes Les reacutesultats sont preacutesenteacutes agrave la fois pour les 12 pays africains et agrave des fins de comparaison

32 Plus preacuteciseacutement un emploi de bonne qualiteacute est ici assimileacute agrave un emploi reacutegulier dans lrsquoeacuteconomie formelle Un premier emploi de bonne qualiteacute est deacutefini comme un premier emploi salarieacute avec un contrat En dautres termes pour ces auteurs le fait drsquoavoir un emploi salarieacute avec un contrat eacutequivaut agrave un premier emploi formel

33 Selon que le choix drsquoemploi fait partie ndash ou non ndash des variables prises en compte

34 Les ratios de vraisemblance reacutefutent lhypothegravese drsquoune absence drsquoeacutecart statistiquement significatif entre les paramegravetres estimatifs pour les hommes et femmes (Afrique et reste du monde) et par analogie pour les eacutecarts de paramegravetres entre les hommes et les femmes (Afrique et reste du monde) geacuteneacuteralement bien infeacuterieurs agrave - plt 0001 En dautres termes les tests statistiques confirment que la relation entre les variables explicatives et les variables deacutependantes (emploi et informaliteacute) diffegravere entre lAfrique et le reste du monde ainsi qursquoentre les hommes et les femmes

pour certains pays non africains (ci-apregraves laquoreste du monderaquo ou laquoRdMraquo) inclus dans lrsquoenquecircte SWTS34

Les principaux reacutesultats de la probabiliteacute esti-mative drsquoavoir un emploi (colonnes 1 amp 2 pour lrsquoAfrique et 3 amp 4 pour le reste du monde) ou un emploi formel (plutocirct qursquoun emploi infor-mel colonnes 5-8) appellent un certain nombre drsquoobservations Alors que dans le reste du monde la probabiliteacute de trouver un emploi augmente nettement ndash lrsquoinstruction jouant ici un rocircle plus important pour les femmes que pour les hommes ndash ce nrsquoest pas le cas en Afrique Si les jeunes femmes africaines titulaires drsquoun diplocircme de lrsquoenseignement supeacuterieur ont plus de chances de trouver un emploi ce nrsquoest pas le cas pour leurs homologues masculins dont les probabiliteacutes de trouver un emploi diminuent agrave mesure que leur niveau drsquoinstruction srsquoeacutelegraveve ce qui corrobore la correacutelation positive entre le niveau drsquoinstruction et les taux cumulatifs de chocircmage et de NEET commenteacutee plus haut Comme indiqueacute preacuteceacute-demment les paramegravetres de lrsquooffre pourraient constituer une explication plausible agrave cet eacutegard Drsquoautre part comme cela a eacuteteacute suggeacutereacute le niveau drsquoinstruction est deacuteterminant pour la qualiteacute de lrsquoemploi (colonnes 5-8) des jeunes Africains des deux sexes Les coefficients lieacutes agrave lrsquoenseignement supeacuterieur sont beaucoup plus eacuteleveacutes en Afrique que dans le reste du monde

De mecircme le fait de vivre en zone rurale aug-mente consideacuterablement les chances de trouver du travail en Afrique (mais pas dans le reste du monde) mais reacuteduit les possibiliteacutes de trouver un emploi formel (plutocirct qursquoinformel) tant en Afrique que dans le reste du monde ndash surtout en Afrique

Le plus important est peut-ecirctre que pour les jeunes des deux sexes en Afrique et dans le reste du monde le fait drsquoecirctre travailleur indeacutependant (plutocirct que salarieacute) degraves la fin de leurs eacutetudes augmente leurs chances de trouver un emploi par la suite (cateacutegories 1 agrave 4) mais reacuteduit la probabiliteacute de trouver ulteacuterieurement un emploi formel plutocirct qursquoun emploi informel (cateacutegories 5 agrave 8) Cependant lrsquoimpact drsquoun emploi autonome (preacutecaire) au deacutebut de la vie professionnelle est

37Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

X Tableau 31 Facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi et de lrsquoinformaliteacute jeunes Africains et du reste du monde (laquoRdMraquo)

Tous les types drsquoemploi amp NEET Emploi formel amp Emploi informel

(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)

Variables explicativesAfrique jeunes

femmes

Afrique jeunes

hommes

RdM jeunes

femmes

RdM jeunes

hommes

Afrique jeunes

femmes

Afrique jeunes

hommes

RdM jeunes

femmes

RdM jeunes

hommes

Etudes secondairesndash0127 ndash0088 0119 0078 0150 0347 0278 0240

(0030) (0033) (0026) (0027) (0055) (0044) (0053) (0034)

Etudes supeacuterieures0118 ndash0182 0497 0177 0891 0980 0697 0529

(0050) (0050) (0037) (0039) (0082) (0063) (0067) (0047)

Zone rurale0203 0128 -0030 0053 ndash0196 ndash0253 ndash0150 ndash0132

(0025) (0027) (0020) (0020) (0045) (0035) (0031) (0024)

Marieacute(e)ndash0262 0265 ndash0509 0184 ndash0077 0094 ndash0017 0072

(0026) (0038) (0021) (0025) (0047) (0043) (0030) (0026)

Tranche drsquoacircge 20-24 ans0146 0137 0157 0327 0042 ndash0031 0176 0188

(0031) (0035) (0028) (0026) (0056) (0048) (0062) (0043)

Tranche drsquoacircge 25-29 ans0295 0487 0392 0580 0133 0188 0213 0232

(0034) (0041) (0030) (0030) (0061) (0051) (0067) (0048)

Ln (dureacutee de lrsquoemploi en mois)ndash ndash ndash ndash ndash0037 ndash0019 0098 0084

(0011) (0009) (0012) (0010)

Premiegravere expeacuterience travailleur indeacutependant

0147 0119 0287 0274 ndash0350 ndash0033 ndash0433 ndash0259

(0037) (0036) (0034) (0033) (0053) (0042) (0046) (0032)

Premiegravere expeacuterience formationndash0221 ndash0235 ndash0353 ndash0247 ndash0185 0147 ndash0079 ndash0011

(0058) (0056) (0052) (0051) (0092) (0079) (0074) (0059)

Premiegravere expeacuterience NEETndash0760 ndash0769 ndash0972 ndash0898 ndash0389 ndash0013 ndash0100 0040

(0035) (0034) (0023) (0023) (0060) (0049) (0036) (0029)

Premiegravere expeacuterience AutreNDndash1336 ndash1218 ndash1957 ndash1932 ndash0576 ndash0086 ndash0142 0008

(0045) (0053) (0047) (0046) (0113) (0110) (0127) (0115)

Acircge agrave la fin des eacutetudesndash0002 ndash0019 ndash0002 ndash0016 ndash0036 ndash0046 0053 0060

(0003) (0003) (0004) (0004) (0005) (0004) (0007) (0005)

Observations 15 507 14 771 27 458 26 420 8 690 11 250 11 969 19 299

Effets fixespays Yes Yes Yes Yes Yes Yes Yes Yes

Probabiliteacute ndash7 658 ndash6 203 ndash12 535 ndash11 696 ndash2 244 ndash3 541 ndash5 548 ndash8 815

Test du chi2 5 179 5 340 9 688 9 281 4 483 5 684 3 161 5 608

Notes Ce tableau preacutesente les estimations Probit de deux modegraveles a) la probabiliteacute drsquoavoir un emploi (par opposition au statut de NEET) b) la probabiliteacute drsquooccuper un emploi formel (par opposition agrave un emploi informel) Les estimations sont fournies pour a) les pays africains compris dans lrsquoenquecircte SWTS (colonnes 1-2 et 5-6) et b) les pays non africains viseacutes dans lrsquoenquecircte SWTS (RdM colonnes 3-4 et 7-8) Ln signifie logarithme naturel Pour mieux illustrer lrsquoimportance relative des diverses variables en Afrique et dans le reste du monde (RdM) le Tableau indique les coefficients bruts plutocirct que les laquoeffets marginauxraquo souvent employeacutes Cela permet de mieux cerner lrsquoimportance relative des diffeacuterentes variables compte tenu des eacutecarts importants des probabiliteacutes de base entre les taux drsquoemploi et surtout les taux drsquoinformaliteacute en Afrique et dans le RdM (ainsi qursquoentre les jeunes femmes et les jeunes hommes) Pour plus de deacutetails sur lrsquoenquecircte les pays non africains inclus et la maniegravere dont les donneacutees des enquecirctes ont eacuteteacute regroupeacutees pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Les marges drsquoerreurs sont indiqueacutees entre parenthegraveses (plt001 plt005 plt01)

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

38 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

beaucoup plus prononceacute dans le reste du monde qursquoen Afrique

Autre eacuteleacutement capital lrsquoimpact de la dureacutee de lrsquoexpeacuterience professionnelle sur la recherche drsquoun emploi dans lrsquoeacuteconomie formelle (par opposition agrave lrsquoeacuteconomie informelle) est statistiquement signifi-catif et positif dans le reste du monde alors qursquoil est statistiquement significatif et neacutegatif pour les jeunes Africains ce qui traduit des dynamiques divergentes Dans le reste du monde la transition de lrsquoeacuteconomie informelle vers lrsquoeacuteconomie formelle deacutepend du temps passeacute dans un emploi alors qursquoen Afrique plus une personne travaille dans lrsquoeacuteconomie informelle plus elle risque drsquoy rester Une certaine prudence srsquoimpose donc lorsqursquoon interpregravete les coefficients appliqueacutes dans ce type de modegravele notamment en ce qui concerne les liens de causaliteacute preacutesumeacutes Toutefois les reacutesul-tats confirment qursquoil est plus difficile de srsquoextraire de lrsquoeacuteconomie informelle en Afrique que dans le reste du monde ce qui nrsquoest pas surprenant eacutetant donneacute la rareteacute relative des possibiliteacutes drsquoemploi formel sur le continent africain

En regravegle geacuteneacuterale sauf rares exceptions (p ex lrsquoincidence de la vie en zone rurale sur les perspectives drsquoemploi35) les coefficients sont beaucoup plus faibles en Afrique etou moins significatifs sur le plan statistique Globalement les reacutesultats semblent donc laisser penser que trouver un emploi notamment un laquobonraquo emploi (dans lrsquoeacuteconomie formelle) est un processus relativement arbitraire en Afrique par rapport agrave drsquoautres reacutegions La preacutedominance de lrsquoemploi informel sur le continent africain et la neacutecessiteacute de trouver un emploi (quel qursquoil soit) entre autres expliquent peut-ecirctre que drsquoautres facteurs pro-pices agrave lrsquoemploi sont moins deacuteterminants dans la reacutegion Cela reflegravete la nature systeacutemique de lrsquoinformaliteacute en Afrique ougrave les caracteacuteristiques individuelles sont beaucoup moins importantes

Mais qursquoen est-il des coucircts de lrsquoinformaliteacute sur le plan individuel Lrsquoun des aspects de cette ques-tion concerne la laquopeacutenaliteacute salarialeraquo subie par les personnes qui travaillent dans lrsquoeacuteconomie informelle Le Tableau 32 preacutesente les reacutesultats de simples reacutegressions laquoMinceacuteriennesraquo des salaires en fonction du niveau drsquoinstruction de lrsquoexpeacuterience et drsquoautres facteurs (principalement individuels) susceptibles drsquoinfluer sur les reve-

35 Facteur assez nettement endogegravene par ailleurs

36 Puisque dLn(Y)dX = (dYY)dX soit la variation en de Y associeacutee agrave la variable X La correacutelation est approximative puisque lrsquoajout dune variable muette (linformaliteacute en lrsquooccurrence) entraicircne une variation minime

nus On peut immeacutediatement observer que la peacutenaliteacute brute de lrsquoinformaliteacute est plus de deux fois supeacuterieure en Afrique que dans le reste du monde Interpreacuteteacute litteacuteralement le coefficient drsquoemploi informel (colonne 1) signifie que les jeunes travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle en Afrique ont en moyenne un salaire horaire de moitieacute infeacuterieur agrave celui des travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle alors que la proportion correspondante est de 75 dans drsquoautres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire36 En moyenne lrsquoeacutecart salarial entre les emplois informels et formels est plus important en Afrique que dans les autres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire Par conseacutequent si lrsquoon eacutevalue la probabiliteacute qursquoune personne trouve un emploi formel agrave un stade ulteacuterieur de sa vie professionnelle on observe eacutegalement que le deacutesavantage lieacute au fait drsquoavoir travailleacute agrave son compte au deacutebut de la vie active est plus prononceacute dans les pays en deacuteveloppement que dans les pays africains alors que crsquoest lrsquoinverse en ce qui concerne la laquopeacutenaliteacute salarialeraquo

Les deacutebats sur lrsquoimpact individuel de lrsquoinforma-liteacute sont eacutegalement pertinents ici parce que lrsquoinformaliteacute a des reacutepercussions beaucoup plus profondes agrave savoir qursquoelle entrave le deacuteveloppe-ment Lrsquoeacuteconomie informelle se compose geacuteneacute-ralement de petites entreprises improductives avec un faible potentiel de croissance et large-ment deacutecoupleacutees de lrsquoeacuteconomie formelle Ces entreprises agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre sont pour la plupart dirigeacutees par des micro-en-trepreneurs peu instruits et leur potentiel drsquointeacute-gration dans lrsquoeacuteconomie formelle est tregraves limiteacute (Elbadawi et Loayza 2008 Gatti et al 2011 La Porta et Shleifer 2008 2014) En outre pour un niveau donneacute de deacutepense publique un taux plus eacuteleveacute drsquoemploi informel implique une charge fis-cale plus eacuteleveacutee pour lrsquoeacuteconomie formelle ce qui peut freiner la creacuteation de nouvelles entreprises productives (dans lrsquoeacuteconomie formelle) ayant un potentiel de croissance ndash contrairement agrave celles de lrsquoeacuteconomie informelle En outre les travailleurs et les entreprises de lrsquoeacuteconomie informelle qui utilisent et congestionnent les infrastructures publiques ne contribuent pas aux recettes fiscales neacutecessaires pour les entretenir et les renouveler (Gatti et al 2011) Il nrsquoest donc pas surprenant que lrsquoinformaliteacute freine la croissance

39Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

X Table 32 Impact de lrsquoinformaliteacute sur les salaires horaires

Variables explicatives (1) (2) (3) (4)

Ln salaires 1 Afrique Ln salaires 1 RdM Ln salaires 2 Afrique Ln salaires 2 RdM

Etudes informellesndash0544 ndash0227 ndash0365 ndash0171

(0039) (0008) (0042) (0008)

Etudes secondaires 0097 0124

(0031) (0011)

Etudes supeacuterieures0374 0273

(0043) (0013)

Zone ruralendash0112 ndash0046

(0027) (0008)

Femmendash0384 ndash0206

(0029) (0008)

Marieacute(e)0067 0019

(0032) (0009)

Tranche drsquoacircge 20-24 ans0194 0096

(0040) (0014)

Tranche drsquoacircge 25-29 ans0337 0176

(0042) (0015)

Ln (dureacutee de lrsquoemploi en mois)0035 0021

(0008) (0003)

Premier emploi travailleur indeacutependant

ndash0081 0023

(0037) (0015)

Constante4470 4401 4120 4178

(0098) (0012) (0098) (0019)

Effets fixespays Yes Yes Yes Yes

Observations 4 858 18 607 4 858 18 607

R2 0197 0122 0269 0190

Notes Ce Tableau preacutesente les reacutesultats drsquoune reacutegression estimative effectueacutee selon la meacutethode des Moindres carreacutes ordinaires (MCO) portant sur les facteurs deacuteterminants (Ln) des salaires horaires dans 33 pays agrave revenu faibleintermeacutediaire eacutetudieacutes dans lrsquoenquecircte SWTS soit 12 pays africains et 21 pays non africains La ventilation par genre nrsquoest pas prise en compte en raison du faible volume de donneacutees eacutetayeacutees par des informations fiables sur les salaires laquoLnraquo signifie logarithme naturel Pour plus de deacutetails sur lrsquoenquecircte les pays viseacutes et la maniegravere dont les donneacutees ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans lrsquoenquecircte pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Deux variables sont prises en compte a) uniquement une variable muette drsquoinformaliteacute b) des informations geacuteneacuterales sur le niveau drsquoinstruction et lrsquoexpeacuterience professionnelle laquoLograquo signifie logarithme naturel Les marges drsquoerreur types sont indiqueacutees entre parenthegraveses ( plt001 plt005 plt01)

De maniegravere plus geacuteneacuterale lrsquoanalyse des colonnes 3 et 4 permet de constater que outre lrsquoinformaliteacute elle-mecircme lrsquoacircge le niveau drsquoinstruction la dureacutee de lrsquoexpeacuterience professionnelle et le genre ont un impact plus important sur la reacutemuneacuteration horaire des jeunes en Afrique que dans les autres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire couverts par les enquecirctes

40 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Cependant lrsquoemploi informel nrsquoest pas seulement lieacute au niveau de deacuteveloppement eacuteconomique et au potentiel de croissance drsquoun pays Les facteurs citeacutes preacuteceacutedemment qui lient informaliteacute et crois-sance expliquent en grande partie la correacutelation directe entre la taille de lrsquoeacuteconomie informelle et lrsquoineacutegaliteacute des revenus (Perry et al 2007 Loayza Serveacuten et Sugawara 2009)

Lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoenquecircte SWTS corro-bore la validiteacute de cette conclusion geacuteneacuterale pour les jeunes Africains Le Tableau 33 preacutesente les coefficients de Gini ndash mesure standard drsquoineacutegaliteacute ndash concernant les salaires des jeunes qui travaillent dans lrsquoeacuteconomie formelle et informelle en Afrique

Dans lrsquoensemble de lrsquoAfrique et pour tous les pays du continent viseacutes par lrsquoenquecircte SWTS ndash voire au niveau mondial ndash les ineacutegaliteacutes salariales sont plus prononceacutees dans lrsquoeacuteconomie informelle que dans lrsquoeacuteconomie formelle Ce constat geacuteneacuteral se confirme dans drsquoautres reacutegions (OrsquoHiggins 2017 chapitre 7) Cependant comme pour les dispari-teacutes salariales associeacutees agrave lrsquoeacuteconomie informelle lrsquoineacutegaliteacute induite par lrsquoinformaliteacute est plus impor-tante en Afrique qursquoailleurs Une fois encore cela ne constitue pas une surprise mais plutocirct une confirmation majeure et une raison suppleacutemen-taire de privileacutegier lrsquoameacutelioration de la qualiteacute des emplois et les politiques de formalisation de lrsquoemploi en Afrique

X Table 33 Coefficient de Gini ineacutegaliteacute salariale travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle et informelle

Travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle Travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle

Beacutenin 020 041

Congo 030 055

Egypte 028 030

Libeacuteria 018 050

Madagascar 027 036

Malawi 045 058

Sierra Leone 017 067

Tanzanie Reacutepublique-Unie de 048 055

Togo 030 064

Tunisie 014 027

Ouganda 031 047

Zambie 044 063

Afrique 035 049

Monde 025 036

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

41Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

4 Se projeter dans lavenir Quelques recommandations politiques

42 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

Les jeunes africains qui recherchent un travail deacutecent font face agrave des difficulteacutes consideacuterables Comme indiqueacute dans le preacutesent rapport le principal enjeu pour la plupart des jeunes Africains nrsquoest pas pour tant lrsquoabsence de travail mais plutocirct lrsquoaccegraves agrave un emploi deacutecent et de bonne qualiteacute De toute eacutevidence la qualiteacute des programmes drsquoenseignement et de formation neacutecessitent une refonte baseacutee sur lrsquooffre et la demande sur le marcheacute du travail Cependant les formations baseacutees sur lrsquooffre sont actuellement dominant et orientent trop souvent le deacutebat sur les politiques drsquoemploi des jeunes en Afrique Il srsquoagira deacutesormais de mieux eacutequilibrer les interventions fondeacutees sur lrsquooffre et la demande

La section qui suit approfondit certaines questions lieacutees aux modaliteacutes drsquointervention possibles

41 Traduire la croissance eacuteconomique en creacuteation demplois durables et deacutecents Pour le moment la croissance eacuteconomique ne stimule pas la croissance de lrsquoemploi Plus exac-tement les secteurs qui boostent le plus la crois-sance eacuteconomique ne sont pas neacutecessairement ceux qui creacuteent beaucoup plus drsquoemplois Crsquoest notamment le cas en Afrique ougrave la plupart des pays sont fortement tributaires des ressources naturelles qui leur procurent des revenus consi-deacuterables mais qui creacuteent peu drsquoemplois Si lrsquoon prend en compte toutes les entreprises pour lesquelles des donneacutees sont disponible sont dis-ponible le secteur secondaire creacutee 275 emplois pour chaque million de dollars drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) Pendant ce temps les secteur tertiaire (centres de services agrave la clien-tegravele) creacuteent 61 emplois et le secteur primaire (lrsquoextraction) creacutee seulement 06 emploi pour chaque million de dollars drsquoIDE Bien que les indi-cateurs ne nous donnent pas des informations sur la qualiteacute des emplois il importe de souli-gner que les secteurs qui attirent le plus drsquoIDE ne sont pas neacutecessairement ceux qui creacuteent le plus drsquoemplois (BIT 2019c) La persistance de la croissance sans emplois en Afrique pourrait aussi srsquoexpliquer par le fait que les recettes publiques provenant des exportations drsquohydro-carbures et plus geacuteneacuteralement de lrsquoexploitation des ressources naturelles financent surtout

la consommation alors qursquoelles devraient ecirctre investies afin de favoriser la croissance eacutecono-mique et la creacuteation drsquoemploi agrave long terme (p ex les infrastructures lrsquoenseignement et la pro-tection sociale)

La croissance eacuteconomique doit ecirctre penseacutee de maniegravere agrave creacuteer des possibiliteacutes drsquoemploi pour les citoyens et agrave ameacuteliorer leur bien-ecirctre Cela suppose une mutation structurelle profonde et soutenue pour ce faire il conviendrait de reacuteduire la deacutependance agrave lrsquoeacutegard des investissements dans lrsquoextraction de matiegraveres premiegraveres et de privileacutegier les secteurs agrave plus forte valeur ajouteacutee comme le secteur secondaire et certains services Il est possible drsquoeacutetablir et de maintenir un lien fort et positif entre la croissance eacuteconomique et la creacutea-tion drsquoemploi deacutecent en Afrique si les politiques visant agrave ameacuteliorer la productiviteacute du secteur primaire est celle qui attribuent en mecircme temps un rocircle plus important aux secteurs secondaire et tertiaire

La transformation structurelle fait partie inteacute-grante du processus de deacuteveloppement eacutecono-mique Elles creacuteent une dynamique essentielle en incitant les travailleurs agrave deacutelaisser progres-sivement les emplois peu reacutemuneacutereacutes et non productifs pour se tourner vers des emplois productifs procurant un salaire deacutecent Un mouvement tregraves net en ce sens est deacutejagrave obser-vable au niveau mondial (BIT 2017) cependant comme on lrsquoa montreacute les jeunes Africains ont jusqursquoici eacuteteacute relativement lents agrave effectuer cette transition crsquoest-agrave-dire privileacutegier les emplois deacutecents et deacutelaisser le travail agrave leur compte et la

43Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

collaboration avec une entreprise familiale Le passage agrave lrsquoemploi salarieacute et agrave lrsquoentrepreneuriat durable pour les jeunes qui reacutesulte lui-mecircme du processus de mutation structurelle favoriserait le deacuteveloppement eacuteconomique en renforccedilant le pouvoir drsquoachat inteacuterieur et en stimulant la demande de biens de consommation De plus cela offrirait davantage drsquoespace aux entreprises viables et reacuteduirait la concurrence en limitant la prolifeacuteration des microentreprises informelles qui peinent agrave survivre

Il est possible de promouvoir lrsquoemploi des jeunes en axant les efforts sur les secteurs agrave forte va-leur-ajouteacute et les entreprises agrave forte potentielle de creacuteation drsquoemploi deacutecent Corollairement il serait manifestement contre-productif de promouvoir des secteurs laquodits traditionnelsraquo et les formes de production comme les petites exploitations agricoles en zone rurale Il ne srsquoagit pas de nier ici lrsquoimportance de lrsquoagriculture au contraire les investissements dans la production agricole sont essentiels pour amorcer la transfor-mation structurelle le substrat eacuteconomique La question est plutocirct de savoir quel type drsquoagricul-ture encourager il est clair que lrsquoaccent doit ecirctre mis sur les exploitations viables compeacutetitives et eacutemergentes agrave dimension trop importante pour fonctionner avec que la main-drsquoœuvre familiale

Dans tous les cas une strateacutegie de croissance de lrsquoemploi plus preacuteciseacutement lrsquoemploi des jeune suppose une politique macro-eacuteconomique sys-teacutemique et multidimensionnelle et notamment la mise en place de politiques commerciales le recours aux IDE et aux meacutecanismes drsquointeacutegration interreacutegionale La Zone de libre-eacutechange conti-nentale africaine (ZLECA) par exemple pourrait stimuler les eacutechanges intra-africains favoriser les mutations structurelles et apporter la pros-peacuteriteacute partageacutee aux populations du continent (CNUCED 2015) et surtout elle permettrait de creacuteer davantage drsquoemplois deacutecents pour la jeu-nesse africaine en pleine expansion (ATPC nd) Comme mentionneacute preacuteceacutedemment les expor-tations de matiegraveres premiegraveres sur lesquelles repose actuellement le commerce en Afrique creacuteent moins drsquoemplois que le secteur secondaire ou agricole ndash qui devraient beacuteneacuteficier le plus de la ZLECA et creacuteer davantage drsquoemplois dans le cadre des eacutechanges commerciaux intra-africains Selon diverses estimations entre 2010 et 2022 la ZLECA pourrait accroicirctre de 102 agrave 155 environ la part du commerce intra-africain dans le volume total des eacutechanges commerciaux du continent (CNUCED 2015)

42 Amorcer la transformation de lrsquoagriculture de subsistance en lrsquoagro-industrieLrsquoagriculture reste le plus important pourvoyeur drsquoemplois en Afrique En 2019 environ la moitieacute (51 ) des travailleurs eacutetaient employeacutes dans ce secteur tregraves souvent il srsquoagit drsquoentreprises infor-melles dont les travailleurs restent pauvres Une transition progressive vers des activiteacutes agrave plus forte valeur ajouteacutee comme le secteur agro-ali-mentaire la transformation ou drsquoautres filiegraveres aurait plusieurs avantages elle creacuteerait davan-tage drsquoemplois dans les secteurs plus productifs ouvrirait des marcheacutes aux agriculteurs et accroicirc-trait leurs revenus Elle contribuerait eacutegalement agrave favoriser lrsquoemploi non agricole car une augmen-tation des revenus tireacutes de lrsquoagriculture stimulerait la demande drsquoautres biens et services En outre cette transformation du secteur agricole favori-serait notablement la transition des entreprises vers lrsquoeacuteconomie formelle mecircme si aujourdrsquohui encore une grande part des Africains deacutefavori-seacutes qui deacutelaissent lrsquoemploi agricole tombent dans lrsquoeacuteconomie informelle

43 Le rocircle central de lrsquoenseignement et de la formationLes questions lieacutees agrave lrsquoinadeacutequation des compeacute-tences et plus geacuteneacuteralement agrave lrsquoenseignement et agrave la formation sont tous aussi cruciales car elles concernent tant le niveau geacuteneacuteral de preacuteparation agrave la vie active que lrsquoadeacutequation des compeacutetences acquises par les travailleurs La probleacutematique de lrsquoenseignement et la formation doit ecirctre envisageacutee agrave la fois du point de vue des entre-prises qui exigent certaines compeacutetences que de celui des jeunes en quecircte drsquoun emploi Pour les jeunes peu qualifieacutes un niveau drsquoinstruction insuffisant et lrsquoabsence de programmes drsquoensei-gnement de bonne qualiteacute sont des obstacles majeurs agrave lrsquoobtention drsquoun travail deacutecent (BAD et al 2012) Selon une eacutetude meneacutee par la Banque mondiale dans huit pays africains 40 des PME deacuteclarent que lrsquoabsence de personnel posseacutedant les compeacutetences qursquoelles recherchent constitue le principal frein agrave leurs activiteacutes cette contrainte est surtout mentionneacutee par les entreprises qui

44 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

emploient plus de 20 salarieacutes et tourneacutees vers lrsquoexportation (Campbell Egger et Ronas en cours de publication)

Les niveaux drsquoinstruction et de formation en Afrique ont beaucoup progresseacute durant les der-niegraveres deacutecennies mais il est eacutevident qursquoon peut faire beaucoup mieux Par exemple il serait essentiel de privileacutegier un deacuteveloppement cibleacute des compeacutetences mettant lrsquoaccent sur les profes-sions et secteurs agrave fort potentiel et drsquoeacutetablir des systegravemes de protection sociale pour les groupes vulneacuterables

Dans la plupart des pays africains les partenaires sociaux ne srsquoengagent pas suffisamment dans la formation Par conseacutequent les dispositifs de deacuteveloppement des compeacutetences trop axeacutes sur lrsquooffre sont parfois en deacutecalage avec les aspira-tions de deacuteveloppement des pays et peuvent menacer la peacuterenniteacute de leur financement Il est essentiel drsquoameacuteliorer les systegravemes de mise en valeur des ressources humaines gracircce agrave un dialogue social soutenu aux niveaux national sectoriel et local et de les recentrer sur le deacuteve-loppement eacuteconomique et la creacuteation drsquoemplois Lrsquoabsence de systegravemes adeacutequats de deacuteveloppe-ment des compeacutetences reacutesulte en grande partie drsquoune mauvaise coordination des politiques Ainsi les politiques de lrsquoemploi sont rarement conccedilues de maniegravere agrave tenir compte des compeacutetences existantes sur le marcheacute et ne coordonnent pas lrsquoaction des secteurs drsquoactiviteacute susceptibles drsquoapporter une plus grande valeur ajouteacutee agrave lrsquoeacuteconomie gracircce aux compeacutetences speacutecifiques que leurs salarieacutes acquiegraverent

Lrsquoaccegraves aux dispositifs adeacutequats drsquoacquisition des compeacutetences reste un problegraveme sur le continent notamment pour les jeunes Africains des zones rurales qui occupent des emplois peu reacutemuneacute-reacutes et peu productifs dans lrsquoeacuteconomie informelle Lrsquoapprentissage informel demeure la principale source drsquoacquisition des compeacutetences en Afrique dans certains pays il repreacutesente plus de 90 de la formation suivie par les jeunes travailleurs (BAD et al 2012 p 217) Ancreacute dans les normes et les traditions sociales ce systegraveme comporte plusieurs failles il perpeacutetue les compeacutetences obsolegravetes et ne permet pas drsquoappreacutecier les qua-lifications agrave leur juste valeur et les apprentis sont parfois occupeacutes dans des formes de travail inacceptables

37 Partie inteacutegrante du systegraveme drsquoenseignement lrsquoEFTP peut en principe ecirctre dispenseacute du niveau primaire au niveau tertiaire

Srsquoagissant de lrsquoaccegraves agrave lrsquoenseignement et agrave la for-mation professionnelle les femmes et les mino-riteacutes sont nettement deacutesavantageacutees notamment dans les reacutegions rurales Dans de nombreux pays drsquoAfrique cet accegraves leur est refuseacute en raison de problegravemes culturels ou de la pauvreteacute Souvent les jeunes femmes sont contraintes de se consa-crer exclusivement agrave des tacircches domestiques et ne peuvent eacutetudier De nombreuses familles vi-vant sous le seuil de pauvreteacute ndash lagrave encore surtout en zone rurale ndash scolarisent les jeunes garccedilons mais pas les filles

Les pays toucheacutes par lrsquoinstabiliteacute politique etou le changement climatique sont confronteacutes aux plus grandes difficulteacutes Dans de nombreux pays africains ces eacuteveacutenements entraicircnent des deacutepla-cements de population des conflits lrsquoeacuterosion des institutions socio-eacuteconomiques voire dans certains cas la destruction des infrastructures ce qui complique encore la situation des jeunes menaceacutes par lrsquoinseacutecuriteacute et les conflits constants sans aucune possibiliteacute de formation ou drsquoemploi Dans ces pays le deacuteveloppement de compeacutetences locales et cibleacutees et le reacuteinvestissement dans les infrastructures et les institutions reacuteduisent la vul-neacuterabiliteacute et favorisent le deacuteveloppement durable

Lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de la formation pro-fessionnelle la revalorisation des apprentissages informels et le deacuteveloppement de programmes de formation sur-le-tas pourraient renforcer le niveau drsquoemployabiliteacute des jeunes car tous ces dispositifs leur permettent drsquoacqueacuterir une expeacute-rience professionnelle pratique et de se doter des compeacutetences rechercheacutees sur le marcheacute du travail contribuent agrave pallier aux problegravemes lieacutes agrave lrsquoinadeacutequation des compeacutetences et facilitent le processus de transition entre lrsquoeacutecole et la vie active Les meacutecanismes de validation des appren-tissages informels peuvent eacutegalement renforcer la synergie entre les systegravemes drsquoapprentissage formels et informels et favoriser la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle

Lrsquoacquisition de qualifications rechercheacutees sur le marcheacute du travail et la lutte contre le pheacutenomegravene de lrsquoinadeacutequation des compeacutetences sont deux axes drsquoaction majeurs cela signifie que lrsquoenseigne-ment et la formation techniques et professionnels (ci-apregraves laquolrsquoEFTPraquo) occupent une place toujours plus importante dans les programmes des Etats africains37 Il existe deacutesormais un consensus entre les parties prenantes (la Commission de lrsquoUnion

45Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

africaine CUA les Communauteacutes eacuteconomiques reacutegionales CER les Etats membres de lrsquoUA les Etats les gouvernements et les partenaires du deacute-veloppement du continent) quant agrave lrsquoimportance de lrsquoEFTP qui favorise lrsquoemploi des jeunes contri-bue au deacuteveloppement eacuteconomique et ameacuteliore la compeacutetitiviteacute sur les marcheacutes mondiaux Un objectif important des systegravemes africains drsquoEFTP est de veiller agrave ce que les institutions axent leurs efforts sur le deacuteveloppement et lrsquoactualisation de compeacutetences rechercheacutees sur le marcheacute du travail et ultimement qursquoelles puissent aider les stagiaires agrave trouver un emploi ou agrave deacutevelopper des entreprises prospegraveres (Strateacutegie continen-tale de lrsquoUA favorisant lrsquoemploi des jeunes par lrsquoEFTP) Au niveau mondial eacutegalement trois des sept cibles de lrsquoODD 4 ont trait agrave lrsquoEFTP ce qui met en lumiegravere le rocircle essentiel de ces formations dans la transformation de la socieacuteteacute Pour pro-gresser dans cette direction les chefs drsquoEtat et de gouvernement africains ont deacuteclareacute en juillet 2017 que la peacuteriode 2018-27 serait la laquoDeacutecennie africaine pour la formation technique profession-nelle et entrepreneuriale et lrsquoemploi des jeunesraquo (AssemblyAUDec652 XXIX) Ils ont eacutegalement chargeacute la CUA en collaboration avec le Burkina Faso et les partenaires du deacuteveloppement drsquoeacutela-borer un laquoPlan drsquoaction pour la Deacutecennie africaine de la formation technique professionnelle et entrepreneuriale et de lrsquoemploi des jeunesraquo

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les investissements judi-cieux dans le deacuteveloppement des ressources hu-maines permettent de creacuteer des emplois deacutecents aident les travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle agrave effectuer la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle et contribuent agrave lrsquoeacuteradication de la pauvreteacute au travail Le programme de lrsquoOIT centreacute sur la per-sonne humaine (BIT 2019d 2019e) identifie trois axes drsquoinvestissement

1 investir dans la capaciteacute des individus agrave acqueacute-rir de nouvelles compeacutetences agrave se perfection-ner et agrave reacuteussir les transitions aux diverses eacutetapes de leur parcours professionnel

2 investir dans les institutions du travail et garantir un avenir professionnel qui prend en compte la liberteacute la digniteacute la seacutecuriteacute eacutecono-mique et lrsquoeacutegaliteacute

3 investir dans les formes de travail deacutecent et durable eacutelaborer des regravegles et des mesures incitatives permettant de concilier les poli-tiques sociales et eacutecologiques et les pratiques commerciales

38 Bien que certains indicateurs laissent entrevoir un impact macro-eacuteconomique plus large

Enfin bien que le manque etou lrsquoinadeacutequation des compeacutetences soient des facteurs importants mecircme les personnes tregraves qualifieacutees ne trouveront aucun deacuteboucheacute si les conditions de base ne sont pas reacuteunies pour creacuteer des emplois et assurer la croissance de lrsquoemploi Les trois axes drsquoinvestisse-ment mentionneacutes ci-dessus pourraient srsquoaveacuterer de puissants moteurs drsquoeacutequiteacute et de durabiliteacute pour les geacuteneacuterations actuelle et future agrave condi-tion drsquoexploiter les potentiels de la technologie et le dividende deacutemographique et de privileacutegier lrsquoeacuteconomie verte (BIT 2019d)

44 Intervention active sur le marcheacute du travail Services publics de support agrave lrsquoemploi Les programmes actifs du marcheacute du travail (PAMT) et plus geacuteneacuteralement le deacuteveloppement des services publics de lrsquoemploi (SPE) peut large-ment stimuler lrsquoemploi et ameacuteliorer lrsquoemployabiliteacute des jeunes En Turquie par exemple des subven-tions cibleacutees ont permis non seulement drsquoameacute-liorer les perspectives drsquoemploi des participants mais aussi drsquoaider les entreprises qui souhaitaient beacuteneacuteficier de ces subsides de reacutealiser leur tran-sition vers lrsquoeacuteconomie formelle (Betcherman Daysal et Pageacutes 2010)

Un excellent exemple de ce type de meacutecanisme en Afrique est le laquo Employment Tax Incentiveraquo (ETI) programme de subvention salariale intro-duit en 2014 en Afrique du Sud Un projet pilote lanceacute en 2010 avait permis drsquoameacuteliorer les pers-pectives drsquoemploi des participants agrave court terme mais aussi quoique plus modestement agrave moyen terme Etendu depuis lors agrave lrsquoeacutechelle nationale avec de nombreuses modifications concep-tuelles ce programme a eu moins de succegraves du moins en ce qui concerne les perspectives drsquoem-ploi des participants (Encadreacute 41)38 Neacuteanmoins en signe de confiance le gouvernement sud-afri-cain lrsquoa reacutecemment prolongeacute de dix ans jusqursquoen feacutevrier 2029

Plus globalement agrave lrsquoexception notable des mesures de promotion destineacutees aux jeunes entrepreneurs (voir ci-dessous) peu de politiques actives du marcheacute du travail (PAMT) ont eacuteteacute mises en œuvre en Afrique De nombreux facteurs doivent ecirctre pris en compte dans la conception et la mise en œuvre de ces programmes pour ecirctre efficaces ils doivent ecirctre cibleacutes et assortis de

46 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

conditions preacutecises ce qui en ameacuteliore lrsquoefficaciteacute notamment en limitant les effets drsquoaubaine et de substitution

Si lrsquoon souhaite renforcer les perspectives drsquoemploi des jeunes il faut veiller agrave ce que ces programmes ameacuteliorent leur employabiliteacute agrave long terme Il est possible drsquoy parvenir en leur permettant drsquoacqueacuterir de maniegravere informelle des compeacutetences profes-sionnelles au moyen de stages drsquoapprentissage

ou de formations cibleacutees inteacutegreacutees dans la conception mecircme des programmes qui doivent srsquoeacutetendre sur une peacuteriode suffisamment longue pour leur permettre drsquoacqueacuterir des compeacutetences professionnelles et de faire leurs preuves dans un environnement de travail donneacute

Comme le suggegravere lrsquoexemple sud-africain il im-porte de tenir compte de lrsquointeraction eacuteventuelle entre les PAMT le contexte eacuteconomique et bien

X Box 41 Afrique du Sud Projet pilote de subvention salariale pour les jeunes Programme drsquoincitation fiscale agrave lrsquoemploi (ETI)

Le taux de chocircmage des jeunes est extrecircmement eacuteleveacute en Afrique du Sud notamment chez les Noirs agrave titre de comparaison presque deux-tiers des Sud-Africains non blancs acircgeacutes de 20 agrave 24 ans eacutetaient au chocircmage en 2012 (Levinsohn et al 2014) Pour remeacutedier agrave ce problegraveme le gouvernement a lanceacute en 2010 un projet pilote de subvention salariale conccedilu selon la meacutetho-dologie EAC (essai aleacuteatoire controcircleacute) Des bons eacutetaient distribueacutes agrave des jeunes chocircmeurs acircgeacutes de 20 agrave 24 ans choisis au hasard chaque bon donnait droit agrave une subvention drsquoune valeur to-tale de 5 000 rands sud-africains (ZAR) qursquoils pouvaient percevoir en plusieurs versements eacuteta-leacutes sur une peacuteriode minimale de six mois jusqursquoagrave eacutepuisement de la somme totale Le montant mensuel maximum de la subvention repreacutesentait la moitieacute du salaire ou 833 ZAR (le montant le plus faible eacutetant retenu) soit environ 40 du salaire meacutedian dans le groupe cible La subven-tion eacutetait eacutegalement transfeacuterable entre plusieurs entreprises avant son eacutepuisement

Une fois acheveacute le projet pilote qui a notablement ameacutelioreacute la probabiliteacute drsquoemploi des partici-pants le gouvernement souhaitait mettre le programme en œuvre agrave lrsquoeacutechelle nationale apregraves deacutebat Selon une simulation baseacutee sur un modegravele de recherche structurelle (Levinsohn et Pu-gatch 2014) une subvention mensuelle de 1 000 ZAR eacutetait censeacutee faire baisser de 12 la pro-portion de jeunes chocircmeurs de longue dureacutee Une enquecircte meneacutee aupregraves des entreprises en 2011 (Schoumler et Rankin 2011) a permis drsquoobtenir les reacuteactions des employeurs agrave lrsquoideacutee drsquoune eacuteventuelle subvention salariale destineacutee aux jeunes la majoriteacute des entreprises interrogeacutees ont dit envisager drsquoembaucher davantage de jeunes travailleurs mais laisseacute entendre qursquoelles nrsquoaugmenteraient pas neacutecessairement leurs effectifs et remplaceraient les travailleurs plus acircgeacutes par des jeunes

En 2013 le Preacutesident Jacob Zuma a promulgueacute la loi introduisant cette subvention salariale agrave lrsquoeacutechelle nationale (Employment Tax Incentive Act) Contrairement au projet pilote qui preacutevoyait une subvention directe relativement eacuteleveacutee le nouveau reacutegime offrait des incitations fiscales eacutetaleacutees sur une peacuteriode maximale de deux ans aux employeurs qui agrave compter du 1er octobre 2014 embaucheraient des travailleurs acircgeacutes de 18 agrave 29 ans avec un salaire faibleintermeacutediaire (moins de 6 000 ZAR)

Cette mesure a fait lrsquoobjet de nombreux commentaires dans les meacutedias degraves sa phase de planifi-cation Le Congregraves des syndicats sud-africains (COSATU) a exprimeacute son opposition agrave cette sub-vention salariale par des manifestations et la menace de gregraveves craignant le deacuteplacement de travailleurs acircgeacutes et une hausse du chocircmage

Le programme a donneacute des reacutesultats deacutecevants ne laissant entrevoir aucun impact notable sur le taux drsquoemploi des jeunes (Ranchhod et Finn 2016) Toutefois des donneacutees plus reacutecentes laissent penser qursquoil a eu un impact positif modeste mais statistiquement significatif sur lrsquoem-ploi des jeunes (et des adultes) dans les PME (jusqursquoagrave 200 travailleurs) (Ebrahim Leibbrandt et Ranchhod 2017) ce qui permet drsquoavancer que cette subvention a eu au moins un effet macro-eacuteconomique plus large

Source Ebrahim Leibbrandt et Ranchhod 2017) OrsquoHiggins (2017) mis agrave jour

47Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

sucircr les autres institutions du marcheacute du travail Les subventions agrave lrsquoemploi peuvent srsquoaveacuterer par-ticuliegraverement utiles lorsque la demande globale de jeunes travailleurs est atone et qursquoil est mani-festement neacutecessaire drsquoeacutelargir les perspectives drsquoemploi ndash comme crsquoest le cas en Afrique La compleacutementariteacute et lrsquointeraction avec les autres institutions du marcheacute du travail sont eacutegalement importantes agrave cet eacutegard et les chargeacutes de pro-gramme doivent ecirctre conscients de leur impact probable Par exemple le fait qursquoil existe des poli-tiques passives du marcheacute du travail ainsi que leur reacuteglementation et leurs conditions drsquoappli-cation sont susceptibles drsquoinfluer sur le degreacute de participation des jeunes agrave ces programmes

Par ailleurs des services publics de lrsquoemploi (SPE) efficaces peuvent jouer un rocircle central dans un contexte de mutation structurelle rapide Plusieurs auteurs (en remontant au moins agrave Fay 1996) ont analyseacute le ratio coucirct-efficaciteacute relati-vement eacuteleveacute de certaines fonctions confieacutees aux SPE comme lrsquoaide agrave la recherche drsquoemploi et lrsquoappariement des travailleurs et des emplois Il est vrai que ces services ne creacuteent pas en eux-mecircmes de lrsquoemploi mais ils pourraient nettement ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes du travail et accentuer la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle Lrsquoappropriation et un bon usage des nouvelles technologies devraient eacutegalement permettre de simplifier ces fonctions et drsquoen reacuteduire les coucircts

45 Exploiter le potentiel de lrsquoeacuteconomie numeacuteriqueLe potentiel de creacuteation drsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie numeacuterique a eacuteteacute aussi discuteacute que la capaciteacute des jeune agrave pourvoir saisir cette opportuniteacute39 Quel est le veacuteritable potentiel de ces options en ce qui concerne les perspectives de travail deacutecent pour les jeunes en Afrique Selon un rapport reacutecem-ment publieacute par le BIT (Ameli et al 2019) trois secteurs majeurs pourraient offrir des possibiliteacutes drsquoemploi aux jeunes en Afrique lrsquoagriculture le tourisme et les services financiers Le rapport ajoute que lrsquoemploi pourrait croicirctre rapidement dans lrsquoeacuteconomie numeacuteriques En outre il serait certainement possible de mieux former les jeunes Africains aux exigences et utilisations des technologies numeacuteriques

39 Elle a aussi susciteacute des craintes quant aux emplois que lautomatisation pourrait faire disparaicirctre

Toutefois il convient de garder plusieurs facteurs agrave lrsquoesprit

X Bien qursquoelle ait connu une croissance rapide la taille de lrsquoeacuteconomie numeacuterique devrait rester modeacutereacutee dans un avenir proche Selon le McKinsey Global Institute (2013) le laquoePIBraquo (la somme des activiteacutes eacuteconomiques lieacutees agrave la creacuteation et agrave lrsquoutilisation du reacuteseau internet) repreacutesentait 11 du PIB africain en 2012 Ce chiffre devrait croicirctre rapidement pour attein-dre au moins 5-6 en 2025 mais cela demeure une part relativement modeste du PIB africain total De mecircme en 2016 lrsquoIndice de maturiteacute numeacuterique (IMN) du continent africain eacutetait es-timeacute agrave 033 par rapport agrave une moyenne de 085 pour les dix premiers pays du monde (Banque mondiale 2016)

X Une grande partie de la valeur eacuteconomique des technologies de lrsquoinformation et des communi-cations reacuteside dans leur potentiel drsquoameacuteliora-tion de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute A long terme ces technologies devraient favoriser la croissance eacuteconomique et creacuteer des emplois mais agrave court terme elles causeront proba-blement des perturbations agrave lrsquoemplois qui risquent de toucher les jeunes de maniegravere dis-proportionneacutee en raison de leur compeacutetence sur le marcheacute du travail

X Le continent africain connaicirct en moyenne une relative peacutenurie de compeacutetences numeacuteriques toutefois cette moyenne cache des eacutecarts consideacuterables selon les pays ndash tout comme les peacutenuries de compeacutetences numeacuteriques speacuteci-fiques (par opposition aux peacutenuries globales) signaleacutees par les entreprises Au Beacutenin par exemple seulement 6 des employeacutes pos-segravedent moins de compeacutetences numeacuteriques que celles qursquoexigerait leur poste alors qursquoen Sierra Leone ce chiffre atteint 61 (Ameli et al 2019)

X Une certaine prudence srsquoimpose lorsqursquoon eacutevalue lrsquoimpact des technologies numeacuteriques sur la qualiteacute de lrsquoemploi En effet ces technolo-gies ouvrent des perspectives de formalisation de lrsquoactiviteacute eacuteconomique (Chacaltana Leung et Lee 2018) mais risquent de favoriser lrsquoinformal-iteacute dans certains secteurs Ainsi lrsquoeacuteconomie des plateformes numeacuteriques pourrait contribuer agrave la preacutecarisation des jeunes sur le marcheacute du travail et plus geacuteneacuteralement saper la qualiteacute des emplois en multipliant les modaliteacutes de

48 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

travail indeacutependant par lrsquoentremise de ces plateformes (Centre Bellagio 2017)

X Plus grave encore une attention excessive porteacutee aux compeacutetences numeacuteriques risque de perpeacutetuer voire de creuser les ineacutegaliteacutes dont certains jeunes sont deacutejagrave victimes sur le marcheacute du travail car ce sont surtout les je-unes hommes urbains instruits et disposant de revenus confortables qui possegravedent ces compeacutetences et sont donc en mesure de les deacuteployer agrave bon escient

De toute eacutevidence lrsquoadoption des technologies numeacuteriques et une meilleure formation aux compeacutetences digitales devraient permettre drsquoameacuteliorer notablement la quantiteacute et la qualiteacute des emplois offerts aux jeunes Toutefois cette deacutemarche ne saurait ecirctre la seule solution aux difficulteacutes des jeunes sur le marcheacute du travail et il faut veiller agrave ce que les avantages qursquoelle procure ne creusent pas les ineacutegaliteacutes existantes

46 Reacuteduire les taux de NEET ndash notamment celuienspdesenspjeunesenspfemmesenspfaut-il adopter une nouvelle approche Les jeunes qui nrsquoont pas drsquoemploi et ne suivent ni enseignement ni formation (NEET) constituent un groupe tregraves heacuteteacuterogegravene Le statut de laquoNEETraquo se deacutefinit neacutegativement (ni emploi ni enseigne-

ment ni formation) et non par lrsquoappartenance agrave un groupe donneacute La diversiteacute des situations qui sous-tendent le statut de NEET entraicircne drsquoimpor-tantes conseacutequences sur le plan politiques Les diffeacuterences entre les jeunes NEET influent neacutecessairement sur les reacuteponses politiques qursquoil conviendrait drsquoeacutelaborer pour ces sous-groupes

Les politiques visant la reacuteduction du taux de chocirc-mage des jeunes et la diminution du nombre de NEET ont plusieurs conseacutequences et notamment lrsquoeacutelargissement des mesures drsquoemploi destineacutees aux jeunes Cela signifie qursquoil faut davantage axer les efforts sur la suppression des obstacles agrave lrsquoengagement et agrave la participation reacuteelle des jeunes ndash notamment les jeunes femmes ndash qui se trouvent parfois exclus du marcheacute du travail

Enfin et surtout lrsquoAfrique doit mobiliser les res-sources neacutecessaires pour mettre en place un systegraveme efficace drsquoinformation sur le marcheacute du travail La difficulteacute majeure que rencontrent les chercheurs qui souhaitent mener des eacutetudes sur lrsquoAfrique est lrsquoabsence de donneacutees reacuteguliegravere-ment actualiseacutees De nombreux pays africains manquent de donneacutees cleacutes sur lrsquoemploi et drsquoautres indicateurs du marcheacute du travail Des efforts srsquoimposent dans tous les pays pour mettre en place un systegraveme fonctionnel et dynamique drsquoinformation sur le marcheacute du travail et consti-tuer une banque de donneacutees afin de disposer drsquoinformations reacuteguliegraverement mises agrave jour Cela suppose de deacutegager un financement adeacutequat pour mettre en place un bureau national de la statistique

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Annexes

54 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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55Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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56 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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57Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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58 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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59Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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60 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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61Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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62 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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63Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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64 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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66 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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68 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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69Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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70 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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71Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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2

72 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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73Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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567

74 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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75Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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76 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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77Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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78 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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79Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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Page 4: Rapport sur l’emploi en Afrique (Re-Afrique)

Cette premiegravere eacutedition du Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique) arrive agrave point nommeacute apregraves la 14e reacuteunion reacutegionale africaine (14e RRA) La Deacuteclaration drsquoAbidjan faire progresser la justice sociale faccedilonner lrsquoavenir du travail en Afrique srsquoinscrit parfaitement dans le prolongement de la Deacuteclaration du centenaire de lrsquoOIT pour lrsquoave-nir du travail 2019 et mateacuterialise lrsquoengagement de lrsquoOIT envers ses mandants tripartites dans le cadre drsquoun programme centreacute sur lrsquohumain pour lrsquoavenir du travail qui reacutepond agrave plusieurs objectifs

a) faire du travail deacutecent une reacutealiteacute pour la jeu-nesse africaine

b) renforcer la capaciteacute de tous agrave tirer profit des possibiliteacutes offertes par un monde en mutation

c) promouvoir le deacuteveloppement eacuteconomique inclusif et durable et

d) encourager les synergies entre lrsquoOIT et les ins-titutions en Afrique

Etayeacute par des statistiques et des informations es-sentielles pour la mise en œuvre de la deacuteclaration drsquoAbidjan ce rapport met un accent particulier sur lrsquoemploi des jeunes rend compte de lrsquoeacutevolution eacuteconomique reacutecente et souligne certaines ten-dances geacuteneacuterales et indicateurs cleacutes tels que le PIB reacuteel le PIB par habitant la productiviteacute et les salaires

Le rapport expose en deacutetail les thegravemes lieacutes agrave lrsquoemploi et aux tendances sociales en Afrique et donne la prioriteacute aux indicateurs cleacutes du marcheacute du travail Il commente drsquoabord le taux drsquoactiviteacute en accordant une attention particuliegravere agrave lrsquooffre de main-drsquoœuvre en Afrique et analyse la dimension de genre et les dispariteacutes entre les hommes et les femmes Deuxiegravemement il examine lrsquoemploi sous lrsquoangle de la croissance et du ratio emploipopulation et surtout leurs caracteacuteristiques dans

Avant-Propos

Cynthia Samuel-Olonjuwon

Sous-directrice geacuteneacuterale du BIT Directrice du Bureau reacutegional pour lrsquoAfrique

le contexte africain Troisiegravemement le rapport analyse en profondeur les questions lieacutees au chocircmage et au sous-emploi de la main-drsquoœuvre

Le rapport met ensuite lrsquoaccent sur les jeunes et les difficulteacutes qursquoils rencontrent sur le marcheacute de lrsquoemploi au moyen de plusieurs analyses appro-fondies les tendances de la population active jeune et de la pauvreteacute des jeunes travailleurs le taux de chocircmage des jeunes les jeunes sans emploi ne suivant pas drsquoeacutetudes ni de formation (NEET) et le sous-emploi de la main-drsquoœuvre des jeunes Le rapport examine eacutegalement les reacuteper-cussions potentielles sur le statut des jeunes sur les marcheacutes du travail en Afrique Le rapport ana-lyse ensuite les facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi de lrsquoinformaliteacute et des salaires chez les jeunes agrave lrsquoaide drsquoun modegravele eacuteconomeacutetrique Il se termine par une analyse des tendances qui constitue le fondement des orientations politiques formuleacutees en guise de conclusion

Ce rapport constitue un premier pas vers une meilleure compreacutehension du marcheacute du travail en Afrique pour ce faire il analyse les synergies agrave lrsquoœuvre dans le monde du travail sur le continent et projette les tendances futures Etant donneacute la limitation et la disponibiliteacute de la plupart des donneacutees le rapport contient des analyses appro-fondies pour examiner la dynamique du marcheacute du travail aux niveaux continental reacutegional et parfois national

Jrsquoespegravere que ce rapport donnera aux deacutecideurs politiques africains des informations pertinentes sur les marcheacutes du travail du continent qui srsquoaveacute-reront utiles dans le cadre des interventions que nous souhaitons mener notamment agrave lrsquointention des jeunes

(Les estimations faites dans ce rapport ne tiennent pas compte des effets du COVID-19)

Remerciements

Ce rapport a eacuteteacute preacutepareacute par le Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique (ROAF) sous la direction de Mme Cynthia Samuel-Olonjuwon Sous-directrice geacuteneacuterale du BIT et Directrice du Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique Les principaux auteurs du rapport sont M Ken Chamuva Shawa Pamphile Sossa et Shane Niall OrsquoHiggins Le Dr Abiodun Oluwole Folawewo a apporteacute une contribution majeure agrave la production de ce rapport

Les estimations modeacuteliseacutees du BIT figurant dans ce rapport proviennent du Deacutepartement de la sta-tistique du BIT Nous remercions en particulier les statisticiens reacutegionaux M Jean-Marie Hakizimana et Yacouba Diallo pour leurs contributions dans la mise en disposition en temps reacuteel des don-neacutees M Steven Kapsos Roger Gomis et Stefan Kuumlhn respectivement des Deacutepartements de la Statistique et de la Recherche ont joueacute un rocircle essentiel dans lrsquoestimations des donneacutees preacutesen-teacutees dans le rapport

La reacutedaction et la production du rapport ont fait lrsquoobjet de nombreuses consultations Le rapport a largement beacuteneacuteficieacute des conclusions drsquoune reacuteunion drsquoexperts tenue en novembre 2018 parmi lesquels Lawrence Jeff Johnson (BIT) le Professeur Vremudia Diejomaoh ancien directeur de lrsquoEquipe multidisciplinaire pour lrsquoAfrique orientale (BIT) le Professeur Haroon Bhorat (Universiteacute du Cap) Steven Kapsos (BIT) Ken Chamuva Shawa (BIT) Abiodun Oluwole Folawewo (Universiteacute drsquoIbadan) Ali Madaiuml Boukar (BIT) Patrick Gbakou (Universiteacute Feacutelix Houphouet-Boigny) Abdoul Barry (Fonds international de deacuteveloppement aricole FIDA) Gloria Moreno-Fontes (BIT) Yacouba Diallo (BIT) Adrian Gauci (Commission eacuteconomique des Nations Unies pour lrsquoAfrique CEA) Mohammed Mwamadzingo (BIT) Samuel Asfaha (BIT) Bernd Mueller (BIT) Shane Niall OrsquoHiggins (BIT) Sevane Ananian (BIT) Jean-Marie Hakizimana (BIT) Joseph Jean-Marie Momo (BIT) Jean Marcelin Brou (Universiteacute Feacutelix

Houphoueumlt-Boigny) Rosemond Offei-Awuku et Tapera Muzira (Banque africaine de deacuteveloppe-ment BAD)

Le Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique sou-haite exprimer ses vifs remerciements pour leurs commentaires et suggestions agrave Rosemond Offei-Awuku et Tapera Muzira (BAD) Adrian Gauci (CEA) Lawrence Jeff Johnson Marva Corley-Coulibaly Catherine Saget Stefan Kuumlhn Floriana Borino Uma Rani Amara Sajid Ghani Khaoula Ettarfi Deacutepartement de la recherche (BIT) Sukti Dasgupta et Michael Mwasikakata Deacutepartement de la politique de lrsquoemploi (BIT) Steven Kapsos Deacutepartement de la Statistique (BIT) Sara Elder et Christian Viegelahn Uniteacute drsquoanalyse eacuteconomique et sociale reacutegionale (RESA) du Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAsie et le Pacifique Sevane Ananian Equipe du Caire pour le travail deacutecent Bernd Mueller et Laura Brewer Equipe de Pretoria pour le travail deacutecent Yacouba Diallo Equipe de Dakar pour le travail deacutecent Ali Madaiuml Boukar Equipe de Yaoundeacute pour le travail deacutecent Abiodun Oluwole Folawewo Universiteacute drsquoIbadan et Tapera Muzira BAD

Le concept preacuteliminaire de ce rapport a grande-ment beacuteneacuteficieacute de la contribution des membres de lrsquoeacutequipe de direction du Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique notamment Cynthia Samuel-Olonjuwon Peter Van Rooij Mary Odie Otieno Mugambi Joseph Jean-Marie Momo Nicolas Lopez-Armand et Guebray Berhane Nous expri-mons eacutegalement notre reconnaissance aux direc-teurs des bureaux de pays de lrsquoOIT pour leurs suggestions concernant la note de concept preacute-liminaire qui a eacutegalement profiteacute des commen-taires de Sukti Dasgupta Lawrence Jeff Johnson Michael Mwasikakata Catherine Saget Clemente Pignatti Samuel Asfaha Bernd Mueller et Sevane Ananian Nous tenons agrave remercier Francesca Bonomelli et Luis Pinedo Caro pour leur preacutecieuse aide dans lrsquoeacutelaboration du Chapitre 3

Table des matiegraveres

1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 3

11 La reprise de la croissance creacutee-t-elle des emplois 4

12 La reprise de la croissance a-t-elle ameacutelioreacute le bien-ecirctre de la population 5

13 Productiviteacute du travail et croissance des salaires 7

2 Emploi et tendances sociales 9

21 Taux drsquoactiviteacute 10

22 Emploi 10

221 Caracteacuteristiques de lrsquoemploi 13

2211 Emploi par grands secteurs drsquoactiviteacute eacuteconomique 13 2212 Emploi par secteur dans les sous-reacutegions 14 2213 Situation de lrsquoemploi en 2019 15 2214 Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total 16

23 Chocircmage et sous-emploi de la main-drsquoœuvre 17

231 Chocircmage 17 232 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre 17

3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes 19

31 Le deacutefi de la jeunesse 20

32 La nature du deacutefi 20

321 Population active jeune et jeunes travailleurs pauvres tendances 20 322 Taux de chocircmage des jeunes (15-24 ans) 22 323 Jeunes non scolariseacutes sans emploi ni formation (NEET) 23 324 Lrsquoenjeu fondamental la qualiteacute de lrsquoemploi 28

33 Probleacutematiques et analyse 31

331 Dans quels secteurs les jeunes travaillent-ils (et reacuteservoirs potentiels drsquoemplois) 31 332 Le rocircle des systegravemes drsquoenseignement et de formation 32 333 Approfondir lrsquoanalyse tenants et aboutissants de lrsquoinformaliteacute 33

viii Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

4 Se projeter dans lrsquoavenir Quelques recommandations politiques 41

41 Traduire la croissance eacuteconomique en creacuteation dʼemplois durables et deacutecents 42

42 De lrsquoagriculture de subsistance agrave lrsquoagro-industrie 43

43 Le rocircle central de lrsquoenseignement et de la formation 43

44 Intervention active sur le marcheacute du travail Services publics de support agrave lrsquoemploi 45

45 Exploiter le potentiel de lrsquoeacuteconomie numeacuterique 47

46 Reacuteduire les taux de NEET ndash notamment celui des jeunes femmes faut-il adopter une nouvelle approche 48

Bibliographie 49

Annexes 53

ixRapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

Liste des Figures

X Figure 11 Croissance reacuteelle du PIB (variation annuelle en ) 4

X Figure 12 Croissance du PIB par habitant (variation annuelle en ) 6

X Figure 13 Croissance par habitant par sous-reacutegion 2000 et 2020 6

X Figure 14 Croissance de la productiviteacute du travail 2010-2020 7

X Figure 15 Productiviteacute du travail et croissance des salaires en Afrique 8

X Figure 21 Croissance de lrsquoemploi en Afrique () 11

X Figure 22 Ratio emploipopulation selon le genre 2019 12

X Figure 23 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique Afrique 2011-2021 () 13

X Figure 24 Distribution de lrsquoemploi selon le genre par secteur 2011-2021 () 14

X Figure 25 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique par sous-reacutegion 2011 2018 et 2019 14

X Figure 26 Situation de lrsquoemploi 15

X Figure 27 Taux de chocircmage et part de lrsquoemploi informel (pays pour lesquels des donneacutees existent) 16

X Figure 31 Population active jeune par reacutegion 1990-2030 (millions) 21

X Figure 32 Jeunes travailleurs pauvres par reacutegion 1990-2020 () 21

X Figure 33 Taux de chocircmage des jeunes monde et sous-reacutegions africaines 2000-20 () 22

X Figure 34 Taux de chocircmage des jeunes en Afrique par pays 2020 23

X Figure 35 Taux de NEET monde et sous-reacutegions africaines 2005-2020 () 24

X Figure 36 Taux de NEET des jeunes par niveau de revenus monde et Afrique 2005-2020 () 24

X Figure 37 Taux nationaux de jeunes NEET Afrique 2020 25

X Figure 38 Taux de NEET par genre monde et sous-reacutegions africaines 2020 () 26

X Figure 39 Taux de jeunes NEET selon le genre Afrique 2020 26

X Figure 310 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre (LU3) jeune (15-24 ans) par genre par reacutegion () 2020 27

X Figure 311 Taux drsquoemplois informels monde reacutegions jeunes (15-24 ans) et travailleurs adultes anneacutee la plus reacutecente () 28

X Figure 312 Taux drsquoemplois informels certains pays africains hommes et femmes (15-29 ans) 29

X Figure 313 Situation professionnelle par genre certains pays africains jeunes travailleurs (15-29 ans) 2006-16 29

x Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

X Figure 314 Evolution du statut contractuel jeunes travailleurs Afrique 2006-2016 30

X Figure 315 Evolution des parts de lrsquoemploi par secteur jeunes et adultes Afrique 2006 et 2016 31

X Figure 316 Taux drsquoemplois informels jeunes (15-29 ans) selon le niveau drsquoinstruction Afrique () 34

X Figure 317 Taux drsquoemploi informel selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction Afrique () 35

Liste des Tableaux

X Tableau 11 Valeur ajouteacutee par secteur ( du PIB) 5

X Tableau 21 Taux drsquoactiviteacute population active 2000-2021 10

X Tableau 22 Taux drsquoactiviteacute dispariteacutes hommesfemmes () 11

X Tableau 23 Ratios emploipopulation emploi total 2000-2021 12

X Tableau 24 Emploi informelemploi total () 16

X Tableau 31 Facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi et de lrsquoinformaliteacute jeunes Africains et RdM 37

X Tableau 32 Impact de lrsquoinformaliteacute sur les salaires horaires 39

X Tableau 33 Coefficient de Gini ineacutegaliteacute salariale travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle et informelle 40

Liste des encadreacutes

X Encadreacute 41 Afrique du Sud Projet pilote de subvention salariale pour les jeunes Programme drsquoincitation fiscale agrave lrsquoemploi (ETI) 46

Reacutesumeacute analytique

Le contexte macro-eacuteconomique Il est impeacuteratif que la croissance macroeacutecono-mique que connaisse lrsquoAfrique srsquoaccompagne de la creacuteation drsquoemploi sur le marcheacute du travail La croissance eacuteconomique devrait atteindre 38 drsquoici agrave la fin de 2020 mais avec la pandeacutemie de COVID-19 et ses effets neacutegatif sur leacuteconomie il est peu probable que lAfrique atteint ce niveau de croissance Par ailleurs la croissance est forte-ment tributaire des secteurs agrave faible valeur ajou-teacutee caracteacuteriseacutes par le chocircmage de bas salaires et une deacutependance du secteur informel Au fil des ans le revenu par habitant en Afrique est resteacute faible et le taux de croissance tregraves volatil Sur ces aspects le continent fait beaucoup moins que toutes les autres reacutegions agrave lrsquoexception des Etats arabes Selon les preacutevisions de 2020 la croissance par habitant devrait resteacutee constante en Afrique centrale et diminueacute dans toutes les autres sous-reacute-gions entre 2000 et 2020 agrave lrsquoexception de lrsquoAfrique orientale ougrave elle aura progresseacute de 24 Une fois encore cette progression deacutepend fortement de significativiteacute des effects de COVID-19 En outre la volatiliteacute des niveaux de revenu par habitant srsquoest accompagneacutee drsquoune faible croissance de la productiviteacute apparemment correacuteleacutee avec des salaires reacuteels tregraves bas

Les principales tendances sur le marcheacute du travailCe rapport aborde les facteurs qui expliqueraient les tendances observeacutees sur le marcheacutes du travail en Afrique

X Entre 2000 et 2019 les taux drsquoactiviteacute en Afrique sont resteacutes eacuteleveacutes et pratiquement inchangeacutes En 2019 le taux pour toute lrsquoAfrique (631 ) deacute-passait la moyenne mondiale (601 ) LrsquoAfrique orientale et centrale ont le plus fort taux Les dispariteacutes de genre restent marqueacutees bien qursquoelles aient reculeacute au fil du temps et soient meilleures que la moyenne mondiale

X De 2000 agrave 2019 le taux annuel de croissance drsquoemploi est compris entre 25 et 3 Lagrave encore gracircce agrave lrsquoAfrique orientale et centrale En outre le ratio emploipopulation (REP) en Afrique est

eacuteleveacute par rapport agrave celui du reste du monde Cela tient principalement au fait que davantage de personnes y occupent un emploi ndash y compris informel car elles ne peuvent tout simplement pas se permettre de rester oisives Les REP les plus eacuteleveacutes sont observeacutes en Afrique orientale et les plus faibles en Afrique du Nord Ils se caracteacuterisent par drsquoeacutenormes eacutecarts entre les femmes et les hommes en 2019 ces derniers ont 173 points de pourcentage de plus par rap-port aux femmes

X Lrsquoagriculture reste le secteur qui emploie le plus de personnes en Afrique soit 505 de lrsquoemploi total en 2020 en leacuteger recul par rapport agrave 2011 (535 ) Si le secteur secondaire continue drsquoac-cuser un important retard la part du secteur tertiaire a augmenteacute entre 2011 et 2019 (de 34 agrave 361 ) Les personnes employeacutees dans le sec-teur agricole en Afrique sont majoritairement des femmes (54 en 2019)

X En ce qui concerne lrsquoemploi il existe une grande dispariteacute entre les secteurs Lrsquoagriculture est le principal pourvoyeur drsquoemplois en Afrique orientale occidentale et centrale En revanche en Afrique australe lrsquoemploi se concentre dans le secteur tertiaire tandis que lrsquoindustrie est le plus important employeur en Afrique du Nord

X La part de lrsquoemploi informel et ses composantes dans lrsquoemploi total varie de 402 en Afrique australe agrave plus de 90 en Afrique centrale orientale et occidentale Les sous-reacutegions ougrave le taux drsquoemploi informel est le plus eacuteleveacute con-naissent eacutegalement un fort taux drsquoemploi dans le secteur agricole ce qui pourrait signifier que lrsquoagriculture et lemploi informel sont correacuteleacutees On peut eacutegalement observer une dimension de genre presque 80 des femmes actives travaillant dans lrsquoeacuteconomie informelle contre seulement 68 des hommes En outre il existe un lien entre le niveau drsquoeacuteducation et le type drsquoemploi Les personnes moins scolariseacutees eacutetant plus susceptibles de travailler dans lrsquoeacutecon-omie informelle

X En 2019 pregraves de 34 millions de personnes eacutetaient au chocircmage en Afrique et le taux drsquoemploi des femmes (75 ) deacutepassait celui des hommes (63 ) Ces chiffres se veacuterifient au niveau sous reacutegional en Afrique occidentale par exemple le taux de chocircmage des femmes

2 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Reacutesumeacute analytique

eacutetait de 66 et celui des hommes de 56 Le taux de chocircmage global est tendanciellement plus eacuteleveacute en Afrique australe essentiellement en raison du taux de chocircmage eacuteleveacute en Afrique du Sud

X Srsquoagissant de la jeunesse le preacutesent rapport prend acte du fait que lrsquoAfrique est un continent jeune la jeunesse repreacutesente plus drsquoun tiers de la population (342 ) et crsquoest la seule reacutegion au monde ougrave la population active croicirct plus rapidement

X Le nombre de jeunes travailleurs pauvres reacutegresse mais pas aussi rapidement que dans drsquoautres reacutegions En 2019 lrsquoAfrique comptait 63 de jeunes travailleurs pauvres contre 51 drsquoadultes

X Les taux de chocircmage des hommes et des femmes convergent en Afrique Le plus fort taux de chocircmage des jeunes est observeacute en Afrique australe (503 en 2019) et le plus bas en Afrique orientale (62 en 2019)

X Le taux des jeunes Africains qui nrsquoont pas drsquoem-ploi et ne suivent ni eacutetudes ni formation (NEET1) excegravede ceux du chocircmage global En 2019 le taux des NEET srsquoeacutelevait agrave 215 cela signifie qursquoun jeune Africain sur cinq nrsquoa pas drsquoemploi et ne suit ni eacutetudes ni formation

1 NEET Not in Education Employment or Training

2 Voir Observatoire de lrsquoOIT Le COVID-19 et le monde du travail (2e eacuted Estimations et analyses actualiseacutees wwwiloorgwcmsp5groupspublic dgreportsdcommdocumentsbriefingnotewcms_740877pdf [15 avril 2020]

Interventions politiquesReacutesolument tourneacute vers lrsquoavenir ce rapport pro-pose un certain nombre drsquointerventions politiques afin drsquoameacuteliorer et de renverser les tendances observeacutees sur le marcheacutes du travail en Afrique notamment pour les jeunes Le rapport preacuteconise plusieurs mesures notamment la stabilisation macro-eacuteconomique la meacutecanisation du secteur agricole la promotion de lrsquoenseignement et de la formation axeacutes sur la demande et lrsquooffre la pro-motion de politiques drsquointervention actives sur le marcheacute du travail et lrsquoexploitation du potentiel des technologies numeacuteriques

Vue lrsquoimpact profond de la pandeacutemie du COVID-19 sur les marcheacutes du travail ces mesures devraient srsquoefforcer de soutenir le cadre politique de lrsquoOIT qui repose sur les normes du travail et sur quatre principaux axes cleacutes stimuler lrsquoeacuteconomie et lrsquoem-ploi soutenir les entreprises les emplois et les revenus proteacuteger les travailleurs dans leur milieu de travail et srsquoappuyer sur le dialogue social pour trouver des solutions2

3Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Reacutesumeacute analytique

Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique

1

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique4

11 La reprise de la croissance creacutee-t-elle des emplois LrsquoAfrique a connu une croissance eacuteconomique sou-tenue pendant pregraves de cinq anneacutees conseacutecutives (2016-20) Ceci est un record pour le continent un retournement de tendance par rapport aux cinq anneacutees preacuteceacutedentes de deacuteclin (2012-2016 Figure 11) La croissance a progresseacute de 21 agrave 32 entre 2016 et 2019 et devrait atteindre 38 drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2020 soit une augmenta-tion de 17 entre 2016 et 2020 Crsquoest un record relativement conseacutequent vue que la croissance a chuteacute de 68 agrave 21 entre 2012 et 2016 soit une baisse de 47 points3 En raison des effets de la pandeacutemie COVID-19la croissance sera consi-deacuterablement plus bas que la preacutevision de 2020

Au niveau sous reacutegional en 2019 le produit inteacuterieur brut (PIB) a eacuteteacute soutenue par lrsquoAfrique orientale (5 ) suivie par lrsquoAfrique occidentale (37 ) et lrsquoAfrique du Nord (23 ) tandis que le PIB de lrsquoAfrique centrale et de lrsquoAfrique australe a connu une croissance modeste soit 16 et 08 respectivement

Surpasseacutee seulement par lrsquoAsie-Pacifique la crois-sance de la production en Afrique a deacutepasseacute celle des Ameacuteriques des Etats arabes de lrsquoEurope et de lrsquoAsie centrale durant la peacuteriode 2012-20 Bien

3 Les donneacutees concernant la croissance par habitant et celle du PIB sont tireacutees de Perspectives de leacuteconomie mondiale (FMI octobre 2019) Elles sont agreacutegeacutees en utilisant les taux de change agrave pariteacute de pouvoir dachat (PPA) Cependant en ce qui concerne certaines reacutegionssous-reacutegions pour lesquelles le FMI nrsquoa pas de donneacutees ou nrsquoa que des donneacutees partielles le Deacutepartement de la recherche du BIT a effectueacute des modeacutelisations globales afin que son modegravele soit applicable pour lensemble du continent ce qui peut entraicircner de leacutegers eacutecarts Lorsqursquoelles eacutetaient disponibles les auteurs ont employeacute les donneacutees du FMI pour inteacutegrer les calculs agrave deacutefaut ils se sont fondeacutes sur les donneacutees du BIT

que les moteurs de la croissance diffegraverent drsquoune reacutegion agrave une autre lrsquoAfrique doit agrave deacutefaut drsquoac-croicirctre maintenir son niveau de croissance eacuteco-nomique Dans les pays africains comme dans de nombreux autres pays en deacuteveloppement les principaux deacuteterminants de la croissance eacuteco-nomique sont geacuteneacuteralement le capital humain lrsquoinvestissement lrsquoouverture commerciale les ressources naturelles et le bon fonctionnement des institutions politiques et leacutegales (Chirwa et Odhiambo 2016) Le financement inteacuterieur et exteacuterieur sont vitaux pour la croissance du continent (Kedir 2017) De nombreux facteurs tels que lrsquoabondance des ressources naturelles mobilisation des ressources inteacuterieures (eacutepargne et recettes fiscales) eacutemergence et renforcement des partenariats commerciaux et drsquoinvestisse-ment sont les moteurs drsquoune croissance soutenue en Afrique (ibid)

La croissance eacuteconomique de lrsquoAfrique repose lar-gement sur des secteurs agrave faible valeur ajouteacutee tels que le secteur peacutetrolier et minier (principale source de revenus pour la plupart des Etats africains) et les exportations de matiegraveres premiegraveres (BIT 2019a) Ces secteurs sont caracteacuteriseacutes par de faible poten-tiel en creacuteation drsquoemploi et des niveaux de salaires relativement bas En outre la croissance reacutesulte drsquoune pression deacutemographique forte et soutenue qui se traduit par une expansion concomitante

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 20193

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

Taux

de

croi

ssan

ce

15

3

6

9

12

0

ndash3

ndash62000 2005 2010 2015 2020

X Figure 11 Croissance reacuteelle du PIB (variation annuelle )

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 5

de lrsquoactiviteacute eacuteconomique et pas neacutecessairement drsquoun processus de transformation structurelle et drsquoameacutelioration de la productiviteacute En conseacutequence la croissance du PIB par habitant a eacuteteacute modeacutereacutee voire mecircme neacutegative (voir Figure 12) Le taux de croissance eacuteconomique actuel ne suffit pas pour absorber toute la population active en recherche drsquoemploi deacutecent (BIT 2019b) Par exemple entre la peacuteriode de 2000-14 une hausse de 1 du PIB srsquoest traduite par une hausse de 041 de lrsquoemploi Cela signifie qursquoactuellement la creacuteation drsquoemploi srsquoaccroicirct agrave un rythme beaucoup moins que celui du PIB (BAD 2019)

Cette croissance (qui ne suscite pas encore la creacuteation drsquoemplois) peut ecirctre expliquer en partie par le faible apport du secteur secondaire au PIB (Tableau 11) et par le fait que les principaux moteurs de la croissance eacuteconomique (les hydro-carbures les mines et le gaz) geacutenegraverent beaucoup de revenu avec peu de main drsquoœuvre A titre de comparaison pour chaque million de dollars drsquoin-vestissements directs eacutetrangers (IDE) le secteur secondaire creacutee 275 emplois tandis que pour le mecircme montant le secteur minier et peacutetrolier ne creacutee que 06 emplois (BIT 2019c) Quant agrave la

valeur ajouteacutee sectorielle le pourcentage de valeur ajouteacutee du secteur secondaire dans le PIB total de lrsquoAfrique est infeacuterieur agrave la moyenne mondiale Il est inteacuteressant de noter qursquoen Afrique subsaharienne au Moyen-Orient et en Afrique du Nord la part du secteur secondaire dans le PIB eacutetait plus faible en 2018 (109 et 139 respectivement) qursquoen 2010 (126 et 181 respectivement) En tout eacutetat de cause seul 6 de tous les emplois creacuteeacutes entre 2000 et 2018 lrsquoont eacuteteacute dans le secteur manufacturier soit seulement 62 de lrsquoemploi total en Afrique (BIT 2019a) La majoriteacute des emplois se trouvent encore dans lrsquoagriculture et sont essentiellement des activiteacutes de subsistance Par conseacutequent le poids relativement important de ce secteur dans la crois-sance du PIB ne se traduit pas forceacutement par une forte augmentation du nombre drsquoemplois Enfin la croissance rapide de la population exerce des pressions sur les marcheacutes du travail du continent qui pour le moment nrsquoabsorber pas toute lrsquooffre de main-drsquoœuvre disponible pendant que un demi-mil-lion de jeunes de 15 ans viennent srsquoajouter chaque anneacutee au nombre de demandeurs drsquoemploi depuis 2015 une situation qui devrait durer jusqursquoen 2035 (Bah et al 2015 p 14)

Source Indicateurs du deacuteveloppement mondial

X Tableau 1 Valeur ajouteacutee par secteur (en du PIB)

Agriculture sylviculture et pecircche valeur ajouteacutee

( du PIB)

Secteur secondaire valeur ajouteacutee

( du PIB)

Industrie (y compris le bacirctiment valeur ajouteacutee

( du PIB)

Secteur tertiaire valeur ajouteacutee

( du PIB)

2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018

Monde 49 37 35 34 ndash 171 159 156 156 00 290 272 256 254 ndash 602 632 649 650 ndash

Moyen-Orient et Afrique du Nord

64 46 54 51 40 181 141 129 135 139 446 462 385 391 423 458 474 546 539 512

Afrique sub-saharienne 175 160 154 158 156 126 94 102 103 109 307 280 246 254 250 463 507 529 518 519

12 La reprise de la croissance a-t-elle ameacutelioreacute le bien-ecirctre de la population

Bien que des eacutetudes ont abondamment docu-menteacute la reprise de la croissance eacuteconomique

en Afrique on sait beaucoup moins dans quelle mesure celle-ci srsquoest traduite par une ameacuteliora-tion du bien-ecirctre de la population en geacuteneacuteral et par une reacuteduction de la pauvreteacute en particulier (Arndt et al 2016) Laugmentation de la pro-duction eacuteconomique est un fait positif dont on peut se reacutejouir Toutefois il importe eacutegalement drsquoexaminer dans quelle mesure elle a procureacute de meilleures conditions de vie aux travailleurs

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique6

et agrave la population dans son ensemble En 2019 la croissance par habitant eacutetait neacutegative (- 013 ) cela reflegravete un nivellement des niveaux de vie qui ne devraient augmenter que de 074 en 2020 soit environ un tiers (30 ) de ce qursquoil eacutetait en 2010 (25 ) Globalement la hausse de la croissance eacuteconomique nrsquoest pas suivie par une hausse des niveaux de vie ce qui soulegraveve la question agrave qui profite la croissance

La Figure 12 montre que la croissance du PIB par habitant durant la derniegravere deacutecennie a fortement fluctueacute sur une courbe descendante dans toutes les reacutegions y compris en Afrique Ce qui souligne

la correacutelation directe entre la croissance eacutecono-mique lrsquoemploi la pauvreteacute et les ineacutegaliteacutes Par exemple lrsquoenquecircte Afrobaromegravetre suggegravere que malgreacute les forts taux de croissance constateacutes la pauvreteacute en Afrique est resteacutee pratiquement stable (Dulani et al 2013) Comme indiqueacute preacuteceacute-demment il convient eacutegalement de noter que si la croissance eacuteconomique en Afrique a eacuteteacute positive et a enregistreacute des chiffres supeacuterieurs agrave ceux de toutes les reacutegions (sauf lrsquoAsie-Pacifique) mesureacute agrave lrsquoaune de la croissance par habitant le bien-ecirctre reste sensiblement infeacuterieur agrave celui de toutes les reacutegions sauf les Etats arabes (voir Figure 12) Au

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

X Figure 12 Croissance du PIB par habitant (variation annuelle )

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifiquele

Taux

de

croi

ssan

ce

9

3

6

0

ndash3

ndash62000 2005 2010 2015 2020

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

X Figure 13 Croissance du PIB par habitant par sous-reacutegion 2002 et 2020

2000

2020

30

14

22

06

ndash10

ndash02

ndash18Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Afrique centrale

Afrique orientale

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 7

cours de la derniegravere deacutecennie lrsquoAfrique a connu une croissance eacuteconomique rapide mais para-doxale agrave savoir qursquoelle ne srsquoest pas accompagneacutee drsquoune profonde mutation structurelle crsquoest-agrave-dire une eacuteconomie fondeacutee sur des eacutechanges de biens et services non traditionnels (p ex produits manufactureacutes) susceptibles de creacuteer de meilleurs emplois et de reacuteduire la pauvreteacute (Rodrik 2016)

Des analyses qui prennent en compte la speacutecifi-citeacute reacutegionales etou nationales pourraient nous aider agrave mieux comprendre dans quelle mesure et pour quelles raisons la croissance ne srsquoest pas accompagneacutee de mutations structurelles et drsquoune ameacutelioration des niveaux de vie en Afrique Par exemple la Figure 13 reacutevegravele une certaine heacuteteacute-rogeacuteneacuteiteacute des taux de croissance par habitant dans les reacutegions Au cours des deux derniegraveres deacutecennies lrsquoAfrique orientale a eacuteteacute la seule reacutegion ougrave le taux de croissance par habitant a augmenteacute LrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique occiden-tale ont toutes deux connu un ralentissement de cet indicateur durant la mecircme peacuteriode mais la croissance est neacuteanmoins resteacutee positive Le taux de croissance par habitant de lrsquoAfrique australe eacutetait positif en 2000 mais devrait ecirctre neacutegatif en 2020 tandis que lrsquoAfrique centrale a entameacute le milleacutenaire avec un taux de croissance neacutegatif ce qui sera encore le cas en 2020 Globalement les conditions de base telles que les infrastructures la mise en valeur des ressources humaines les institutions juridiques et financiegraveres lrsquoenvironne-ment des affaires et la stabiliteacute politique sont des

facteurs majeurs agrave prendre en compte pour com-prendre le lien entre la croissance eacuteconomique et la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique

Outre le faible taux de croissance par habitant et lrsquoincapaciteacute de lrsquoeacuteconomie agrave absorber une main-drsquoœuvre en constante augmentation la productiviteacute a eacutegalement eacuteteacute faible en Afrique Comme le montre la Figure 14 la productiviteacute du travail sur le continent reste infeacuterieure agrave celle de lrsquoAsie-Pacifique de lrsquoEurope et de lrsquoAsie centrale mais supeacuterieure agrave celle des Etats arabes et des Ameacuteriques Lorsqursquoon juxtapose lrsquoeacutevolution de la productiviteacute et du salaire reacuteel (Figure 15) il devient eacutevident que la courbe descendante de la productiviteacute du travail a eacutepouseacute celle des salaires reacuteels La productiviteacute du travail a augmenteacute de 11 en 2019 et devrait passer agrave 14 en 2020

13 Productiviteacute du travail et croissance des salairesAu niveau sous reacutegional on observe une varia-tion consideacuterable de la productiviteacute du travail En 2019 lrsquoaugmentation de la productiviteacute en Afrique orientale et en Afrique du Nord (24 et 23 res-pectivement) eacutetait plus de deux fois supeacuterieure agrave celle enregistreacutee en Afrique australe et occiden-tale tandis que la productiviteacute a reculeacute en Afrique centrale Toutefois il est difficile de mesurer la productiviteacute du travail en Afrique en raison de la forte proportion de la main-drsquoœuvre engageacutee dans des activiteacutes de subsistance (BIT 2019a)

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019 Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 14 Croissance de la productiviteacute du travail 2010-20

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

Taux

de

croi

ssan

ce

8

4

6

0

ndash2

ndash42010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

2

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique8

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 15 Croissance de la productiviteacute et des salaires en Afrique 2010-2017

Productiviteacute du travail

Croissance annuelle des salaires ()

Taux

de

croi

ssan

ce

6

4

0

ndash2

ndash42010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

2

La productiviteacute du travail peut contribuer agrave reacute-duire voire eacuteradiquer les ineacutegaliteacutes de revenus et la pauvreteacute des travailleurs agrave condition que les gains reacutesultant de lrsquoaugmentation de la pro-ductiviteacute soient reacutepartis eacutequitablement entre les proprieacutetaires drsquoentreprises les investisseurs et les travailleurs (BIT 2019a) En Afrique les salaires ont augmenteacute plus lentement agrave partir de 2013 et diminueacute depuis 2015 (voir Figure 15) De fait le

taux reacuteel de croissance des salaires recule depuis 2013 mecircme si en moyenne la productiviteacute du travail a augmenteacute entre 2013 et 2017 Cette ten-dance confirme que les gains reacutesultant de lrsquoaug-mentation de la productiviteacute ne sont pas partageacutes eacutequitablement ce qui explique en partie les taux eacuteleveacutes de travailleurs pauvres et les dispariteacutes de revenus en Afrique

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 9

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

2 Emploi et tendances sociales

10 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

21 Taux drsquoactiviteacuteLa notion de population active est un outil de mesure plus large que lrsquoemploi car elle inclut tant les personnes en acircge de travailler ayant un emploi que les chocircmeurs La population active repreacutesente lrsquooffre de main-drsquoœuvre disponible pour produire des biens et des services dans un pays donneacute au moyen de transactions de marcheacute en eacutechange drsquoune reacutemuneacuteration

En 2019 le taux drsquoactiviteacute global de lrsquoAfrique (631 ) eacutetait supeacuterieur agrave la moyenne mondiale (607 ) ce qui explique une offre abondante de main-drsquoœuvre (Tableau 21) Ce chiffre srsquoex-plique en grande partie par la preacutesence drsquoune

population nombreuse en acircge de travailler qui cherche une activiteacute eacuteconomique et ne peut pas se permettre de rester oisive toutefois compte tenu des possibiliteacutes limiteacutees drsquoemploi formel ces personnes doivent se rabattre sur lrsquoeacutecono-mie informelle (BIT 2018c) Le taux drsquoactiviteacute du continent africain a tregraves peu diminueacute durant la derniegravere deacutecennie soit de 651 agrave 631 entre 2000 et 2019 en revanche sur la mecircme peacuteriode sa population active a nettement augmenteacute (de 3021 agrave 4897 millions) et devrait atteindre 518 millions drsquoici agrave 2021 Dans les sous-reacutegions en 2019 le taux drsquoactiviteacute global se situait entre 457 en Afrique du Nord et 773 en Afrique orientale

X Tableau 21 Total labour force participation 2000ndash21

Taux drsquoactiviteacute () Population active (millions)

Reacutegion 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 651 632 631 630 631 631 631 3021 4513 4632 4760 4897 5038 5180

Afrique centrale 739 691 691 690 688 687 685 385 597 616 636 657 678 699

Afrique orientale 785 776 775 773 773 774 774 1090 1758 1813 1870 1933 1998 2063

Afrique du Nord 471 465 458 457 457 457 456 512 715 717 730 743 757 770

Afrique australe 560 565 571 569 569 569 569 188 253 259 262 267 271 275

Afrique occidentale 645 587 587 587 585 584 583 845 1191 1226 1262 1298 1335 1372

Monde 647 612 610 609 607 605 603 2 7776 3 3768 3 4133 3 4492 3 4824 3 5150 3 5457

Source Calculs fondeacutes sur les donneacutees de la base ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees BIT novembre 2019

Bien que les deacutecideurs politiques se plaisent agrave souligner que les femmes devraient plus srsquoenga-ger activement les dispariteacutes de genre restent prononceacutees dans toute la reacutegion (Tableau 22) En 2019 lrsquoeacutecart entre les taux drsquoactiviteacute des hommes et des femmes srsquoeacutelevait agrave 177 sur lrsquoensemble du continent africain il convient cependant de souli-gner que ce chiffre reste infeacuterieur aux dispariteacutes de genre au niveau mondial (27 points de pour-centage dont lrsquoampleur souligne la neacutecessiteacute des politiques favorisant la participation des femmes au marcheacute du travail Crsquoest particuliegraverement le cas en Afrique du Nord ougrave cette dispariteacute eacutetait de loin la plus prononceacutee sur le continent en 2019 soit 473 points de pourcentage

4 Reacutesolution concernant les statistiques du travail de lemploi et du sous-emploi de la main-dœuvre adopteacutee par la 19e Confeacuterence internationale des statisticiens du travail Genegraveve octobre 2013 wwwiloorgwcmsp5groupspublic---dgreports---statdocumentsnormativeinstrumentwcms_230304pdf

22 EmploiLrsquoemploi deacutecent est essentiel parce qursquoil fournit un revenu durable aux travailleurs ainsi que leur famille et leur permet de srsquoextraire de la pauvreteacute Dans le sens ougrave il est utiliseacute ici le terme laquoemploiraquo englobe toutes les personnes en acircge de travail-ler qui pendant une bregraveve peacuteriode deacutetermineacutee par exemple une semaine ou un jour avaient a) un emploi salarieacute (agrave la maison ou au travail) ou b) une entreprise ( baseacute agrave la maison ou dans un bureau travail4 Depuis 2000 lrsquoemploi total en Afrique a augmenteacute de 25 agrave 3 (Figure 21) chiffre infeacuterieur agrave la croissance de la production reacuteelle En 2019 lrsquoemploi et la production reacuteelle ont progresseacute respectivement de 29 et 32

11Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

La croissance de lrsquoemploi a eacuteteacute particuliegraverement soutenue en Afrique orientale et centrale qui ont enregistreacute des hausses supeacuterieures agrave 3 depuis 2000 avec toutefois un leacuteger recul sous la barre des 3 en 2009 En revanche lrsquoemploi en Afrique australe a connu une forte volatiliteacute acceacuteleacuteration apregraves le tournant du milleacutenaire suivie drsquoune forte baisse (essentiellement due agrave la crise financiegravere de 2008) puis une amorce de reprise agrave partir de 2010 Srsquoagissant de lrsquoAfrique du Nord les soulegraveve-ments du printemps arabe au deacutebut des anneacutees 2010 ont fortement nui agrave lrsquoemploi bien qursquoune timide reprise srsquoobserve depuis 2016 En Afrique occidentale la croissance de lrsquoemploi se situait entre 24 et 29 entre 2016 et 2019 avec un pic agrave 32 en 2017

En Afrique le ratio emploipopulation (REP) est tendanciellement plus eacuteleveacute que dans le reste du monde bien que lrsquoeacutecart se reacuteduise au fil du temps Cela tient au fait qursquoun plus grand nombre drsquoAfricains occupent un emploi quelle qursquoen soit la forme En 2019 le REP de lrsquoAfrique ne diffeacuterait que de 14 par rapport au reste du monde (Tableau 23) mais avec de fortes dispariteacutes sous reacutegionales lrsquoAfrique orientale avait le REP le plus eacuteleveacute de tous en 2019 (748 ) et lrsquoAfrique du Nord le plus faible (401 ) Bien que les REP du continent srsquoapprochent des ratios mondiaux ceux de lrsquoAfrique du Nord et de lrsquoAfrique australe sont beaucoup plus faibles que ceux du reste du monde LrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique australe possegravedent les taux drsquoemploi informel les plus bas

X Tableau 22 Taux drsquoactiviteacute eacutecarts hommesfemmes ()

2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 213 185 181 178 177 176 175

Afrique centrale 55 72 71 69 69 69 69

Afrique orientale 111 100 96 92 92 92 91

Afrique du Nord 525 480 476 475 473 472 470

Afrique australe 206 138 133 130 129 127 125

Afrique occidentale 133 120 118 116 117 118 119

Monde 275 272 271 269 270 270 271

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019

X Figure 21 Croissance de lrsquoemploi en Afrique ()

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

9

3

6

0

ndash3

ndash62000 2003 2006 2009 2021

Source Calculs sur la base des estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

2012 2015 2018

12 Report on employment in Africa (Re-Africa)2 Employment and social trends

du continent soit 673 et 402 respective-ment (Tableau 24)

Il est eacutegalement eacutetabli que lrsquoemploi augmente proportionnellement agrave la population en acircge de travailler car les ratios restent tregraves stables au sein des reacutegions De 2000 agrave 2019 le REP en Afrique orientale a reculeacute de 751 agrave 748 seulement tandis que celui de lrsquoAfrique occidentale a stagneacute autour de 55 entre 2016 et 2019 en baisse

par rapport aux 617 enregistreacutes en 2000 Les REP drsquoAfrique du Nord et drsquoAfrique australe ont oscilleacute autour de 40 tandis que ceux de lrsquoAfrique centrale ont connu un recul relativement marqueacute entre 2000 et 2019 (de 705 agrave 656 )

On observe drsquoeacutenormes eacutecarts de genre dans les REP en Afrique (Figure 24) En 2019 le REP srsquoeacutelevait agrave 675 pour les hommes soit 173 points de pourcentage de plus que celui des

X Tableau 23 Ratios emploipopulation emploi total 2000-21

Ratios emploipopulation Emploi (millions)

2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 600 588 587 587 588 588 588 2786 4202 4307 4433 4563 4697 4831

Afrique centrale 705 657 657 657 656 654 653 368 567 586 606 625 646 666

Afrique orientale 751 751 749 748 748 748 749 1043 1699 1753 1809 1870 1933 1996

Afrique du Nord 399 406 400 400 401 402 403 435 624 626 638 653 667 680

Afrique australe 394 418 421 420 414 413 410 132 187 191 194 194 196 198

Afrique occidentale 617 554 551 551 550 549 548 807 1124 1150 1185 1220 1255 1290

Monde 610 577 577 576 574 572 570 2 6175 3 1855 3 2234 3 2634 3 2947 3 3247 3 3520

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 22 Ratio emploipopulation selon le genre 2019

Total

Hommes

Femmes

80

60

70

50

20

30

10

40

0Monde Afrique

du NordAfrique Afrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

574

703

446401

631624

748796

702

550608

492

588

675

502

656687

624

414473

358

13Report on employment in Africa (Re-Africa)2 Employment and social trends

femmes Au niveau mondial en 2019 le REP des hommes atteignait 703 et celui des femmes 446 soit un eacutecart de 257 points de pourcen-tage Les REP supeacuterieurs des hommes prouvent que les gouvernements doivent accentuer leurs efforts de promotion de lrsquoemploi des femmes En outre un REP eacuteleveacute ne signifie aucunement qursquoil srsquoagit de formes de travail deacutecent de nombreux autres indicateurs sont neacutecessaires pour dresser un tableau fidegravele de la dynamique des marcheacutes du travail notamment les donneacutees sur la pauvreteacute des travailleurs la productiviteacute du travail et le taux de chocircmage

221 Caracteacuteristiques de lrsquoemploi2211 Emploi par grands secteurs drsquoactiviteacute eacuteconomiqueLrsquoagriculture reste le plus important pourvoyeur drsquoemplois en Afrique (Figure 23) La part de lrsquoagriculture dans lrsquoemploi total a reculeacute de 535 agrave 507 entre 2011 et 2019 Cette tendance baissiegravere devrait se poursuivre lrsquoagriculture eacutetant censeacutee employer 505 des travailleurs en 2020 Neacuteanmoins le secteur agricole ougrave les deacuteficits en matiegravere de travail deacutecent font leacutegion reste un reacuteservoir drsquoemplois incontournable en Afrique Cela signifie que les mutations structu-relles intervenues dans drsquoautres reacutegions ne se

5 Calculs de lrsquoauteur fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT

sont pas encore produites en Afrique En Asie-Pacifique par exemple il est preacutevu qursquoen 2020 43 des travailleurs seront employeacutes dans le secteur tertiaire et seulement 317 dans lrsquoagri-culture (BIT 2018a) Cela dit la part du secteur des services dans lrsquoemploi total a leacutegegraverement augmenteacute passant de 341 agrave 361 entre 2011 et 2019 elle devrait atteindre 362 drsquoici agrave 2020 et 364 drsquoici agrave 2021 Il convient eacutegalement de noter que le nombre drsquoemplois dans le commerce de gros et de deacutetail a augmenteacute et que le nombre de personnes employeacutees dans la reacuteparation de veacutehicules automobiles qui se situait agrave 46 mil-lions en 2010 devrait atteindre plus de 64 mil-lions drsquoici 2020 soit une augmentation de 40 5 Lrsquoagriculture africaine se caracteacuterise par sa pro-portion eacuteleveacutee de travailleuses En 2019 pregraves de 54 des femmes actives travaillaient dans ce secteur contre 49 des hommes La propor-tion de femmes dans le secteur agricole nrsquoa que tregraves leacutegegraverement diminueacute entre 2011 et 2019 (de 574 agrave 537 ) et devrait atteindre 534 en 2020 et 532 en 2021 (Figure 24) Compte tenu de leur surrepreacutesentation dans le secteur agri-cole (peu productif largement informel avec des revenus et des conditions de travail nettement infeacuterieurs agrave ceux drsquoautres secteurs) les femmes sont confronteacutees agrave des deacuteficits de travail deacutecent plus importants que les hommes sur le marcheacute du travail

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 23 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique Afrique 2011-2021 ()

Agriculture

Industrie

Services

100

60

80

40

20

02011 20132012 20182016 202020192017 20212014 2015

341

125

535

358

129

513

351

126

523

358

131

511

362

133

505

347

126

528

358

130

513

361

132

507

355

128

518

360

131

509

364

134

503

14 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

2212 Emploi par secteur dans les sous-reacutegionsLrsquoexamen des donneacutees globales de la reacutegion afri-caine reacutevegravele des eacutecarts prononceacutes de lrsquoemploi par secteurs entre les sous-reacutegions En Afrique orien-tale centrale et occidentale lrsquoemploi se concentre dans le secteur agricole tandis qursquoil se retrouve surtout dans le secteur tertiaire en Afrique du Nord et en Afrique australe (Figure 25) Ce contraste reflegravete le niveau ineacutegal des transfor-mations structurelles et de progregraves eacuteconomique des sous-reacutegions Un aspect essentiel du pro-

cessus de deacuteveloppement est la transformation structurelle se traduisant par un mouvement des capitaux et du travail des secteurs agrave faible pro-ductiviteacute vers les secteurs agrave forte productiviteacute De nombreuses eacutetudes initiatives et cadres de tra-vail soulignent lrsquoimportance de la diversification des investissements en Afrique (BIT 2019c) Dans ce contexte la transformation de lrsquoagriculture devrait signifier lrsquoabandon drsquoactiviteacutes agricoles de subsistance dans de petites fermes au profit de grande exploitations agricoles plus productives (Timmer 1988)

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 24 Distribution de lrsquoemploi par genre par secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique 2011-21 ()

Agriculture

Industrie

Services

100

50

75

25

02011

Hommes Femmes

20202019 2019 2020 20212021 2011

336

158

506

347

79

574

346

171

483

383

83

534

346

170

485

381

82

537

347

173

481

386

83

532

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 25 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique par sous-reacutegion X 2011 2018 et 2019

Agriculture

Industrie

Services

100

40

60

80

20

02011 20112011 2011 20112019 20192019 2019 20192018 20182018 2018 2018

268

96

636

248

90

662

444

129

427

291

104

605

404

123

473

487

250

263

685

223

91

290

104

607

250

93

657

472

240

288

680

229

91

228

77

695

442

129

430

489

249

262

686

223

91

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Afrique centrale

Afrique orientale

15Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

Ameacuteliorer la productiviteacute du secteur agricole suppose drsquoy investir plus de ressources ce qui stimulerait la demande de biens de services et drsquoemplois dans les secteurs non agricoles de lrsquoeacuteconomie Cela inciterait les travailleurs agrave deacutelaisser progressivement lrsquoagriculture pour se lancer dans des activiteacutes non-agricoles favorise-rait la migration des campagnes vers les villes et ralentirait la croissance deacutemographique dans les zones rurales (Jayne et Ameyaw 2016) Degraves lors lrsquoemploi dans lrsquoagriculture et le secteur agricole lui-mecircme se reacutesorberaient au fil du temps en proportion du PIB total Une telle transformation est geacuteneacuteralement le fruit de plusieurs facteurs combineacutes lrsquoinnovation technologique les eacutecono-mies drsquoeacutechelle la mondialisation et le deacuteveloppe-ment des reacuteseaux financiers LrsquoAfrique du Nord en constitue une parfaite illustration premiegravere reacutecipiendaire des IDE en Afrique en 2018 (BIT 2019c) son secteur agricole est en deacuteclin et son secteur tertiaire en expansion Pour lrsquoAfrique cela signifie essentiellement qursquoune augmentation de lrsquoemploi dans les secteurs tregraves productifs deacutepend du deacuteveloppement du secteur agricole lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie non agricole nrsquoaugmente pas de lui-mecircme ni spontaneacutement Filmer et Fox (2014) citeacutes par Jayne et Ameyaw (2016) preacute-disent qursquoenviron 40 de tous les Africains qui entreront dans la vie active durant la prochaine deacutecennie travailleront surtout dans lrsquoagriculture Par conseacutequent la productiviteacute doit impeacuterative-ment augmenter dans le secteur agricole pour que le niveau global de revenus augmente que lrsquoargent circule en milieu rural et y stimule les eacutechanges de biens et services non agricoles (Jayne et Ameyaw 2016)

2213 Situation de lrsquoemploi en 2019

Les deacuteficits de travail deacutecent font leacutegion en Afrique ougrave le fait drsquoavoir un emploi ne procure pas toujours un mode de vie deacutecent (BIT 2019b) Sur 776 millions de personnes en acircge de travail-ler la majoriteacute soit 456 millions (588 ) ont un emploi 33 millions (43 ) sont au chocircmage et 286 millions (369 ) sont hors de la main-drsquoœuvre (Figure 26) Parmi les personnes qui ont un emploi 68 travaillent agrave leur propre compte ou font des aides familiaux Si lrsquoon ventile ces donneacutees par genre les proportions drsquohommes et de femmes qui travaillent agrave leur propre compte sont sensiblement eacutegale (647 ) en revanche le pourcentage de femmes qui porte de lʼaide familiale est de 323 contre seulement 13 pour les hommes Globalement cela signifie que la plupart des femmes sont contraintes de travailler dans le secteur agricole caracteacuteriseacute par lrsquoinformaliteacute de bas salaires un accegraves ina-deacutequat agrave la protection sociale et geacuteneacuteralement de mauvaises conditions de travail De plus les personnes exclues du secteur agricole en raison de sa faible productiviteacute de sa rentabiliteacute limiteacutee et de lrsquoabsence de protection sociale sont plus susceptibles de se tourner vers des emplois mal reacutemuneacutereacutes ou agrave leur propre compte sou-vent dans lrsquoeacuteconomie informelle Selon les estimations du BIT (2018a) 85 des personnes travaillant agrave leur propre compte opegraverent dans lrsquoeacuteconomie informelle

En revanche il est geacuteneacuteralement admis qursquoune part croissante de la main-drsquoœuvre accegravede agrave un emploi salarieacute ou reacutemuneacutereacute (tous niveaux de qualification et tous secteurs confondus) agrave mesure que les processus de deacuteveloppement

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 26 Situation de lrsquoemploi

Personnes exclues de la population active

286 millions (37 )

Travailleurs familiaux collaborant

agrave lrsquoentreprise familiale (20 )

Travailleurs agrave leur compte

(48)

Chocircmeurs 33 millions (4 )

Personnes employeacutees 456 millions (59 )

Employeacutes (20 )

Employeurs (3)

Population en acircge

de travailler 776 millions

16 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

eacuteconomique et de transformation structurelle se poursuivent Historiquement cela a eacuteteacute la principale voie vers une prospeacuteriteacute durable et partageacutee et lrsquoeacuteradication de la pauvreteacute de masse (Gindling et Newhouse 2012) En Afrique agrave ce jour ce processus srsquoest aveacutereacute laborieux et irreacutegulier et il faudra donc axer les efforts sur la creacuteation drsquoemplois mieux reacutemuneacutereacutes et en plus grand nombre notamment dans le secteur priveacute

2214 Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total

La proportion drsquoemploi informel et de ses com-posantes dans lrsquoemploi total est variable drsquoune reacutegion agrave une autre sur le continent 402 en Afrique australe 673 en Afrique du Nord et plus de 90 en Afrique centrale orientale et occidentale Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment un fort taux drsquoemploi agricole est correacuteleacute agrave un niveau

eacuteleveacute drsquoinformaliteacute du travail les sous-reacutegions ougrave lrsquoemploi agricole est eacuteleveacute ont eacutegalement de plus forts niveaux drsquoinformaliteacute Les taux drsquoemploi informel varient aussi en fonction du genre et du niveau drsquoinstruction En Afrique lrsquoeacuteconomie informelle compte un plus fort pourcentage de femmes que drsquohommes (79 et 68 respective-ment) sauf en Afrique du Nord Dans toutes les reacutegions les personnes peu instruites sont plus susceptibles de travailler dans lrsquoeacuteconomie informelle en fait 94 des personnes nrsquoayant suivi aucune scolariteacute travaillent dans lrsquoeacuteconomie informelle (BAD 2019)

Pour lrsquoAfrique dans son ensemble la part de lrsquoem-ploi informel et de ses composantes dans lrsquoemploi total est eacuteleveacutee soit 858 (Tableau 24) Ces chiffres soulignent lrsquoeacutenorme deacutefi que lrsquoinformaliteacute repreacutesente pour les entreprises et les travailleurs en Afrique Une tendance semblable est obser-

X Tableau 24 Emploi informel par rapport agrave lrsquoemploi total ()

Cateacutegorie Afrique Afrique du Nord

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique australe

Afrique occidentale

Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total 858 673 910 916 402 924

Part de lrsquoemploi informel non agricole dans lrsquoemploi total 719 563 788 766 361 870

Source BIT (2018b)

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 27 Taux de chocircmage et part de lrsquoemploi informel (pays pour lesquels des donneacutees existent)

40

25

30

35

20

15

10

5

00 6030 9020 8050 10010 7040

Taux

de

chocircm

age

Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi non-agricole ()

Lesotho

Afrique du Sud

Zimbabwe

EgypteZambie

Ouganda

UgandaLibeacuteria

Tanzanie

MadagascarMadagascar

17Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

vable si lrsquoon considegravere la part de lrsquoemploi informel non agricole et de ses composantes dans lrsquoemploi total (Tableau 24) Sur ce point lrsquoAfrique australe et lrsquoAfrique du Nord affichent agrave nouveau les taux les plus faibles par rapport agrave lrsquoAfrique occidentale (87 ) centrale (788 ) et orientale (766 )

Une autre caracteacuteristique importante des mar-cheacutes du travail africains est le lien entre le taux drsquoinformaliteacute et le taux de chocircmage (plus le taux drsquoinformaliteacute est eacuteleveacute plus le taux de chocircmage est faible) (Figure 27) En regravegle geacuteneacuterale les pays agrave faible revenu ont des taux drsquoinformaliteacute eacuteleveacutes tandis que les pays agrave revenu intermeacutediaire connaissent des taux de chocircmage plus eacuteleveacutes (BAD 2019) Ce reacutesultat est coheacuterent avec le pheacute-nomegravene de la croissance sans emplois La crois-sance eacuteconomique en Afrique nrsquoa pas eacuteteacute propice agrave lrsquoemploi Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment la croissance eacuteconomique et la creacuteation drsquoemplois supposent une transformation structurelle de lrsquoeacuteconomie et un deacuteplacement des ressources des entreprises et secteurs peu productifs vers les secteurs les plus productifs

23 Chocircmage et sous-emploi de la main-drsquoœuvre231 ChocircmageEn 2019 pregraves de 34 millions de personnes eacutetaient au chocircmage en Afrique dont 122 millions de jeunes acircgeacutes de 15 agrave 24 ans (Annexe 8) soit 64 millions de plus qursquoen 2010 et une augmenta-tion de pregraves de 15 millions du nombre de jeunes chocircmeurs Le taux de chocircmage de la reacutegion (68 ) est nettement supeacuterieur agrave la moyenne mondiale (5 ) ce qui signifie que le chocircmage est un problegraveme majeur en Afrique Bien que le taux de chocircmage soit faible en Afrique les emplois se trouvent en majoriteacute dans lrsquoeacuteconomie informelle

Srsquoagissant du genre il convient de noter que le taux de chocircmage des femmes a constam-ment deacutepasseacute celui des hommes depuis 2010 (Annexe 8) soit 75 pour les femmes et 63 pour les hommes en 2019 avec des eacutecarts parfois tregraves prononceacutes au sein des reacutegions Par exemple en 2019 le taux de chocircmage atteignait 58 pour les femmes et 5 pour les hommes en Afrique

6 En Afrique australe la part de lemploi informel dans lemploi total atteint 402 et celle de lemploi informel non agricole dans lemploi total 361 Voir BIT (2018b)

occidentale de mecircme en Afrique australe il atteignait 29 pour les femmes et seulement 245 pour les hommes

En 2019 au niveau sous reacutegional lrsquoAfrique aus-trale avait le plus fort taux de chocircmage (265 ) en raison des chiffres particuliegraverement eacuteleveacutes de lrsquoAfrique du Sud (27 ) Cette mecircme anneacutee lrsquoAfrique du Nord a eacutegalement enregistreacute un taux de chocircmage eacuteleveacute (118 ) contrairement agrave lrsquoAfrique orientale (38 ) Les taux de chocircmage ont reculeacute entre 2015 et 2019 en Afrique cen-trale et orientale ainsi qursquoen Afrique du Nord Cependant les taux de chocircmages en Afrique australe et occidentale sont passeacutes de 246 agrave 265 et de 5 agrave 54 respectivement durant la mecircme peacuteriode Le taux de chocircmage eacuteleveacute de lrsquoAfrique australe est coheacuterent avec la moindre ampleur de lrsquoeacuteconomie informelle de cette sous-reacutegion6

Le taux de chocircmage des jeunes en Afrique a dimi-nueacute quoique lentement (voir Annexe 8) agrave savoir une baisse de trois points de pourcentage entre 2000 et 2019 Le chocircmage des jeunes en Afrique preacutesente une caracteacuteristique persistante soit lrsquoeacutecart de genre relativement faible soit 118 et 12 respectivement pour les jeunes hommes et les jeunes femmes en 2019

En 2019 le taux de chocircmage des jeunes en Afrique australe a atteint 503 et devrait encore augmenter durant les anneacutees agrave venir En 2019 lrsquoAfrique orientale avait les plus bas taux de chocircmage des jeunes de la reacutegion (62 ) soit un huitiegraveme de celui de lrsquoAfrique australe LrsquoAfrique centrale a eacutegalement enregistreacute un taux de chocirc-mage des jeunes relativement modeacutereacute (10 )

232 Sous-emploi de la main-drsquoœuvreToutefois le taux de chocircmage nrsquoest qursquoune mesure du sous-emploi de la main-drsquoœuvre sur le marcheacute du travail drsquoautres critegraveres doivent ecirctre pris en compte comme le sous-emploi du temps de travail et la main-drsquoœuvre potentielle Ensemble ces facteurs constituent les principaux indicateurs qui permettent de suivre les ten-dances du marcheacute du travail Plusieurs mesures

18 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

de sous-emploi de la main-drsquoœuvre existent y compris les indices LU1 LU2 LU3 et LU47

Drsquoici agrave 2021 le pheacutenomegravene de sous-emploi de la main-drsquoœuvre devrait concerner 1205 millions de personnes (LU4) par rapport agrave 1146 millions en 2019 Cette augmentation est principalement due agrave lrsquoAfrique subsaharienne qui drsquoici agrave 2021 devrait

7 Pour une deacutefinition complegravete et le mode de calcul des diffeacuterents indices voir la Reacutesolution concernant les statistiques du travail de lemploi et du sous-emploi de la main-dœuvre adopteacutee par la 19e Confeacuterence internationale des statisticiens du travail Genegraveve octobre 2013 wwwiloorgwcmsp5groupspublic---dgreports---stat documentsnormativeinstrumentwcms_230304pdf

compter 994 millions de personnes en situation de sous-emploi contre 21 millions pour lrsquoAfrique du Nord Selon les mecircmes projections en 2021 le taux de sous-emploi de la main-drsquoœuvre devrait se situer agrave environ 22 pour lrsquoensemble de lrsquoAfrique 247 pour lrsquoAfrique du Nord et 215 pour lrsquoAfrique subsaharienne (BIT 2020)

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 19

3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

20 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

31ensp LeenspdeacutefienspdeensplaenspjeunesseLrsquoobjectif de deacuteveloppement durable (ODD 86) est lieacute agrave la promotion de lrsquoemploi de lrsquoeacuteducation et de la formation des jeunes Plus preacuteciseacutement la cible 861 preacutevoit que drsquoici agrave 2020 les pays devraient reacuteduire laquonettement la proportion de jeunes (acircgeacutes de 15 agrave 24 ans) non scolariseacutes sans emploi ni en formation [NEET]raquo Autrement dit il srsquoagit de reacuteduire significativement le taux drsquoexclusion des jeunes du marcheacute du travail8 Cette tacircche sera drsquoautant plus difficile et cruciale en Afrique que contrairement agrave drsquoautres reacutegions du monde car la population du continent africain est jeune Par conseacutequent sa population active augmente rapi-dement et devrait continuer agrave augmenter dans un avenir proche A ce jour il semble peu probable que lrsquoAfrique comme le reste du monde drsquoailleurs puisse atteindre lrsquoobjectif de lrsquoODD 861 Le BIT estime qursquoen 2015 date de deacutebut de lrsquoimpleacutemen-tation des ODD le taux de NEET chez les jeunes africains eacutetait de 200 et preacutevoit qursquoil devrait atteindre 207 en 20209 Il srsquoagit en fait drsquoune leacutegegravere augmentation et non drsquoune laquonette reacuteduc-tionraquo du taux drsquoactiviteacute des jeunes10

Il ne faut donc pas ecirctre surpris que la promotion de la lutte contre le chocircmage et le sous-emploi des jeunes devienne rapidement une prioriteacute essentielle pour la quasi-totaliteacute des pays afri-cains Plusieurs instruments majeurs ont eacuteteacute eacutelaboreacutes afin de guider le deacuteveloppement de la jeunesse en Afrique notamment la Charte afri-caine de la jeunesse (AYC) adopteacutee en juillet 2006 Pour mettre en œuvre cette charte et renforcer les capaciteacutes nationales afin de mieux aider les jeunes agrave srsquoautonomiser et agrave se deacutevelopper les autoriteacutes ont eacutelaboreacute un Plan drsquoaction pour la deacutecennie de la jeunesse (2009-2018) qui agrave la date de reacutedaction du preacutesent rapport entamait sa der-niegravere anneacutee de mise en œuvre En outre lrsquoAgenda 2063 de lrsquoUnion africaine (UA) et son premier Plan deacutecennal de mise en œuvre traitent du thegraveme de la jeunesse et de lrsquoemploi des jeunes agrave travers ses aspirations 1 et 6 Le deacuteveloppement de lrsquoAfrique doit ecirctre axeacute sur la personne notamment en libeacuterant le potentiel des femmes et des jeunes En vue de transformer le potentiel de lrsquoimpor-

8 Le taux de (jeunes) NEET est laquola proportion de jeunes qui nrsquoont pas drsquoemploi et ne sont ni scolariseacutes ni en formationraquo (httpsilostatiloorgresourcesmethodsdescription-youth-neet) Cette deacutefinition englobe presque tous les chocircmeurs et tous ceux qui ne font pas partie de la population active mais qui ne suivent ni enseignement ni formation Tous les chocircmeurs nrsquoentrent pas dans cette deacutefinition car selon la deacutefinition de lOIT (internationalement accepteacutee) il est possible decirctre au chocircmage tout en eacutetant eacutetudiant Les lecteurs sont inviteacutes agrave consulter les meacutetadonneacutees ILOSTAT pour obtenir une vue exhaustive des concepts utiliseacutes dans ce rapport ilostatiloorgresourcesmethodsindicatordescriptions

9 En fait ces chiffres sont tregraves proches de la situation mondiale Le BIT estime que le taux mondial de jeunes NEET eacutetait de 217 en 2015 et preacutevoit quil atteindra 224 en 2020 Voir la base de donneacutees ILOSTAT ilostatiloorgdata

10 En effet eacutetant donneacute le fort taux de croissance de la jeunesse africaine thegraveme deacuteveloppeacute ci-apregraves le nombre de jeunes NEET est censeacute augmenter de 77 millions entre 2015 et 2020

tante population jeune africain en une dividende deacutemographique lrsquoUnion africaine a deacutesigneacute 2017 comme lrsquoanneacutee de la jeunesse sous le thegraveme laquoExploiter le dividende deacutemographique gracircce agrave lrsquoinvestissement dans la jeunesseraquo (AssemblyAUDec601 XXVI janvier 2016) LrsquoUnion africaine srsquoest reacutesolument engageacutee agrave lutter contre le chocirc-mage des jeunes ce qui se reflegravete directement ou indirectement dans plusieurs instruments drsquoorien-tation politique la Strateacutegie continentale drsquoeacutedu-cation pour lrsquoAfrique (CESA 16-25) la Strateacutegie pour la science la technologie et lrsquoinnovation en Afrique 2024 (STISA-2024) la Strateacutegie continen-tale drsquoEFTP pour favoriser lrsquoemploi des jeunes et le Plan drsquoaction pour le deacuteveloppement industriel acceacuteleacutereacute de lrsquoAfrique (AIDA)

32ensp Laenspnatureenspduenspdeacutefi321 Tendances de la population jeune active et les jeunes travailleurs pauvresLa population active africaine est jeune et aug-mente rapidement En 2020 les jeunes acircgeacutes de 15 agrave 24 ans repreacutesentaient moins drsquoun quart (236 ) de la population mondiale en acircge de tra-vailler mais plus drsquoun tiers (342 ) en Afrique seule reacutegion au monde ougrave la population active jeune augmente rapidement (Figure 31)

Depuis 1990 la main drsquoœuvre des jeunes est resteacutee stable ou a diminueacute en chiffres absolus dans la plupart des reacutegions du monde En Afrique elle a presque doubleacute pendant cette peacuteriode pas-sant de 618 agrave 1158 millions entre 1990 et 2020 En outre elle est censeacutee progresser de plus de 25 (soit pregraves de 30 millions de jeunes) drsquoici agrave 2030 date agrave laquelle le continent devrait compter 144 millions de jeunes actifs ce qui repreacutesente un eacutenorme deacutefi agrave savoir le besoin de creacuteer des em-plois et notamment des emplois deacutecents pour tous ces nouveaux arrivants sur le marcheacute du travail Parallegravelement alors que les responsables du monde entier srsquointerrogent sur les moyens permettant de prendre soin de leurs populations

21Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

qui vieillissent rapidement une main-drsquoœuvre jeune en si forte expansion repreacutesente ndash au moins potentiellement ndash une ressource inestimable pour lrsquoAfrique La mateacuterialisation de ce potentiel deacutepen-dra dans la plupart des pays drsquoun renforcement des structures guideacute par des actions politiques preacutecises pour lancer ce processus

11 Sauf indication contraire les chiffres et taux mentionneacutes dans ce rapport sont des moyennes annuelles (geacuteneacuteralement des estimations modeacuteliseacutees)

A lrsquoeacutevidence les marcheacutes du travail africains nrsquoont pas encore reacuteussi agrave surmonter ce deacutefi ces der-niegraveres anneacutees Bien que la proportion de jeunes travailleurs pauvres reacutegresse cette baisse nrsquoest pas aussi prononceacutee que dans drsquoautres reacutegions du monde notamment en Asie et dans le Pacifique (Figure 32) La pauvreteacute des jeunes (et des

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la population active jeune (15-24 ans) en chiffres absolus (millions de jeunes)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019 baseacutees sur les estimations et projections de population de lrsquoONU juillet 2019

X Figure 31 Population active jeune par reacutegion 1990-2030 (millions)11

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

400

300

350

250

200

150

100

0

50

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

2012

2014

2016

2018

2020

2020

2020

2020

2020

2030

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (moyenne et extrecircme) des jeunes (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019 baseacutees sur les estimations et projections de population de lrsquoONU juillet 2019

X Figure 32 Jeunes travailleurs pauvres par reacutegion 1990-2020 ()

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

80

60

70

50

40

30

20

0

10

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

22 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

adultes acircgeacutes de 25 ans et plus) est eacutegalement beaucoup plus eacuteleveacutee en Afrique qursquoailleurs

Entre 2000 et 2020 le taux de jeunes travail-leurs pauvres a diminueacute drsquoun peu plus de 14 en Afrique (soit 105 points de pourcentage)12 En Asie et dans le Pacifique la baisse corres-pondante a deacutepasseacute 65 (454 points de pour-centage) dans les Ameacuteriques et en Europe ougrave les taux de travailleurs pauvres eacutetaient deacutejagrave beaucoup plus faibles ils ont baisseacute respective-ment de 67 et 66 Seuls les Etats arabes ont enregistreacute de plus mauvais chiffres que lrsquoAfrique presque entiegraverement attribuables agrave la situation deacutesastreuse en reacutepublique arabe syrienne et au Yeacutemen la plupart des autres Etats arabes ont des taux de travailleurs pauvres proches de zeacutero En raison de la progression des taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs dans les Etats arabes (reacutesul-tant des conflits dans cette reacutegion) le taux global est comparable agrave celui de lrsquoAsie et du Pacifique soit environ 25 des jeunes travailleurs ndash chiffre encore deux fois moindre que le taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs africains Au niveau mon-dial le taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs a baisseacute en moyenne de 45 En 2020 63 des jeunes travailleurs africains eacutetaient pauvres en comparaison agrave 50 des travailleurs adultes (acircgeacutes de 25 ans et plus) Au deacutebut des anneacutees 1990 la reacutegion Asie-Pacifique connaissait des taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs semblables voire

12 Par ailleurs le taux de jeunes travailleurs pauvres est nettement plus eacuteleveacute ndash et diminue plus lentement ndash que celui des adultes (25 ans et plus) Entre 2000 et 2020 le taux de pauvreteacute des travailleurs africains acircgeacutes de 25 ans et plus a baisseacute de 657 agrave 503 (soit 234 ou 154 points de pourcentage)

supeacuterieurs agrave ceux de lrsquoAfrique Srsquoil faut se feacuteliciter de la baisse du nombre de travailleurs pauvres en Afrique il reste encore beaucoup agrave faire pour progresser dans cette voie

322 Taux de chocircmage des jeunes (15-24 ans)Le taux de chocircmage moyen des jeunes en Afrique est proche du taux mondial toutefois il varie consideacuterablement drsquoune sous-reacutegion agrave lrsquoautre de plus de 50 en Afrique australe agrave moins de 6 en Afrique orientale (Figure 33) Les taux relative-ment modeacutereacutes de chocircmage des jeunes en Afrique centrale orientale et occidentale ne doivent pas ecirctre consideacutereacutes comme un indicateur de perfor-mance relativement bonne du marcheacute du travail dans ces sous-reacutegions Comme le montrent les taux de pauvreteacute des travailleurs mentionneacutes ci-dessus les taux de chocircmage des jeunes ne signifient pas que ces derniers beacuteneacuteficient drsquoun marcheacute du travail dynamique notamment dans les pays ougrave la protection sociale est limiteacutee voire inexistante Bien que le taux de NEET (examineacute ci-apregraves) lrsquoait remplaceacute comme principal indicateur des ODD le taux de chocircmage des jeunes restent lrsquoindicateur le plus largement utiliseacute agrave cette fin pour eacutevaluer dans quelle mesure les jeunes reacuteus-sissent agrave srsquointeacutegrer sur le marcheacute du travail

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (extrecircme et modeacutereacutee) des jeunes travailleurs (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 33 Taux de chocircmage des jeunes monde et sous-reacutegions africaines 2000-2020 ()

60

50

40

30

20

0

10

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Monde

23Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Comme le montre eacutegalement la Figure 33 ci-dessus les reacutegions les plus septentrionales et meacuteridionales du continent connaissent des taux les plus eacuteleveacutes de chocircmage des jeunes toutefois la cartographie des taux nationaux (Figure 34) reacutevegravele une situation plus nuanceacutee Les taux de chocircmage des jeunes varient de 23 au Libeacuteria (2016) agrave 571 en Afrique australe (2019)13 de ce fait il existe une forte correacutelation positive (054 en 201614) entre les taux de chocircmage et les estima-tions du PIB par habitant (PPA) effectueacutees par le FMI Pris agrave la lettre ces chiffres signifieraient que le taux de chocircmage des jeunes est tendanciel-lement eacuteleveacute dans les pays ayant un PPA eacuteleveacute ce qui nrsquoa aucun sens si le taux de chocircmage des jeunes est censeacute mesurer la (bonne ou mauvaise) situation des jeunes sur le marcheacute du travail Au mieux les taux de chocircmage des jeunes ne pro-curent qursquoune vue tregraves partielle ndash et contre-intui-tive ndash de la situation des jeunes sur le marcheacute du travail Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment il faut appliquer une seacuterie drsquoindicateurs y compris les

13 Selon les derniegraveres informations de la base de donneacutees ILOSTAT [consulteacutee le 16 mars 2020]

14 Calculs de lauteur baseacutes sur la base de donneacutees des Perspectives de leacuteconomie mondiale du FMI octobre 2018 wwwimforgexternalpubsftweo201802weodataindexaspx [consulteacute le 9 avril 2019]

mesures du sous-emploi de lrsquoinformaliteacute de la situation de lrsquoemploi et de la pauvreteacute des travail-leurs pour observer les tendances du marcheacute du travail Ceci devrait ecirctre particuliegraverement le cas en ce qui concerne lrsquoAfrique

323 Jeunes sans emploi qui ne suivent ni eacutetudes ni formation (NEET)Compte tenu des niveaux de pauvreteacute relative-ment eacuteleveacutes en Afrique dont il a eacuteteacute question preacute-ceacutedemment et de la rareteacute de systegravemes adeacutequats de protection sociale sur le continent les difficul-teacutes lieacutees agrave lrsquoentreacutee des jeunes sur le marcheacute du travail ne se manifestent pas principalement par des niveaux eacuteleveacutes de chocircmage dans ce groupe Crsquoest pourquoi il a eacuteteacute proposeacute de lui substituer le concept de NEET indicateur plus reacuteveacutelateur Durant la derniegravere deacutecennie la pertinence du taux de chocircmage des jeunes comme indicateur

Note Cette cartographie preacutesente les taux de chocircmage estimatifs des jeunes au niveau national sur la base des modeacutelisations du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 34 Taux de chocircmage des jeunes en Afrique par pays 2020

30ndash60

20ndash30

10ndash20

5ndash10

0ndash5

Pas de donneacutees

24 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

de leur situation sur le marcheacute du travail a susciteacute une insatisfaction croissante notamment dans les pays agrave revenu faible ou intermeacutediaire le taux de NEET a donc eacuteteacute adopteacute comme indicateur cleacute de lrsquoODD 86 sur le travail deacutecent des jeunes

Lrsquoanalyse tendancielle des taux de NEET en Afrique et dans le monde (Figure 35) appelle un certain nombre drsquoobservations Le taux de NEET africain suit de pregraves la moyenne mondiale et le classement des sous-reacutegions africaines par

taux de NEET est resteacute stable (depuis au moins 2017) tout comme leur rang selon le taux de chocircmage Toutefois les taux de jeunes NEET aux niveaux mondial et africain sont tous largement supeacuterieurs aux taux correspondants de chocircmage des jeunes Etant donneacute que ces derniers sont calculeacutes en proportion des jeunes actifs sur le marcheacute du travail alors que les taux de chocircmage des NEET sont eacutetablis en fonction de la cohorte de jeunes concerneacutee le nombre de jeunes NEET est beaucoup plus important que le nombre de

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (extrecircme et modeacutereacutee) des travailleurs jeunes (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 35 Taux de jeunes NEET monde et sous-reacutegions africaines 2005-20 ()

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Monde

35

30

25

20

15

10

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections du taux des jeunes NEET groupeacute par niveaux de revenus 2005-20

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 36 Taux de jeunes NEET par niveaux de revenus monde Afrique 2005-20 ()

Afrique

Afrique revenus faibles

Afrique revenus faiblesintermeacutediaires

Afrique revenus intermeacutediairessupeacuterieurs

Monde

35

30

25

20

15

10

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

25Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

jeunes chocircmeurs Il faut eacutegalement rappeler que la cateacutegorie des jeunes NEET englobe la plupart (mais pas la totaliteacute) des chocircmeurs15 Comme in-diqueacute preacuteceacutedemment le taux de NEET en Afrique eacutetait estimeacute agrave 207 en 2020 cela signifie que parmi tous les jeunes Africains un sur cinq nrsquoa pas drsquoemploi et ne suit ni eacutetudes ni formation Selon les estimations du BIT 124 millions de jeunes eacutetaient chocircmeurs en Afrique en 2020 alors que 535 millions (soit quatre fois plus) appartenaient agrave la cateacutegorie des NEET

Une caracteacuteristique des taux de NEET en Afrique qursquoon peut deacuteduire de la Figure 35 et qui contraste apparemment avec la situation mondiale est la nette correacutelation positive entre les taux de NEET et les niveaux de revenus des pays qui ressort encore plus clairement de la Figure 36 En revanche les taux de NEET au ni-

15 Un jeune peut ecirctre chocircmeur sans pour autant ecirctre NEET ndash srsquoil eacutetudie tout en eacutetant chocircmeur Plus preacuteciseacutement si un jeune eacutetudie et ne travaille pas mais cherche activement un emploi il nentre pas dans la cateacutegorie des NEET (parce quil eacutetudie) il est neacuteanmoins reconnu comme chocircmeur (parce qursquoil nrsquoa pas demploi mais en recherche un activement) selon les deacutefinitions normaliseacutees Cela dit la cateacutegorie des NEET englobe par deacutefinition tous les chocircmeurs et toutes les autres personnes qui nont pas demploi ou ne suivent pas deacutetudes

16 La forte correacutelation positive constateacutee en Afrique est clairement alimenteacutee par les taux extrecircmement eacuteleveacutes de chocircmage des jeunes en Afrique australe notamment en Afrique du Sud Il est eacutevident que dautres facteurs jouent aussi un rocircle agrave cet eacutegard Il sagit ici de comparer les taux de chocircmage et les taux de NEET qui ont tendance agrave progresser avec lrsquoaugmentation du revenu par habitant

veau mondial sont systeacutematiquement plus eacuteleveacutes dans les pays agrave revenu intermeacutediaireinfeacuterieur cela srsquoexplique par le fait que les taux de NEET ont tendance agrave augmenter jusqursquoagrave un certain seuil en fonction du revenu par habitant apregraves quoi ils diminuent avec les majorations suppleacutementaires de revenus16 ndash point de bascule qui nrsquoa manifeste-ment pas encore eacuteteacute atteint en Afrique

Toutefois lrsquoeacutecart entre les taux de NEET en Afrique du Nord et en Afrique australe drsquoune part et en Afrique centrale orientale et occidentale de lrsquoautre est beaucoup moins prononceacute que celui des taux de chocircmage des jeunes En Afrique aus-trale le taux de NEET est estimeacute agrave 328 en 2020 soit un peu plus du double de celui de lrsquoAfrique orientale (14 ) tandis que le taux de chocircmage des jeunes atteint 524 soit presque dix fois plus qursquoen Afrique orientale (56 )

Note Cette cartographie preacutesente les estimations des taux de chocircmage des jeunes au niveau national eacutetablies sur la base du modegravele du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 37 Taux nationaux de jeunes NEET Afrique 2020

30ndash50

20ndash30

10ndash20

0ndash10

No data

26 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente les taux estimatifs de NEET pour lrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique sub-saharienne ainsi qursquoau niveau mondial par genre et par tranches de revenus 2020

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 38 Taux de jeunes NEET par genre monde et sous-reacutegions africaines 2020 ()

Femmes

Hommes

40

30

35

25

10

15

5

20

0MondeAfrique

du NordAfriqueAfrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

149

229

180

362

157

258

194

294

101

180

300

357

140

312

Note Cette cartographie preacutesente le ratio hommesfemmes NEET en Afrique en 2020 sur la base des estimations modeacuteliseacutees du BIT pour les taux de NEET par genre Un ratio gt 1 implique un taux de jeunes femmes NEET plus eacuteleveacute que celui de jeunes hommes et vice versa Par exemple une valeur de 2 signifie que les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles que les jeunes hommes drsquoappartenir agrave la cateacutegorie des NEET

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 39 Taux de jeunes NEET dispariteacutes de genre Afrique 2020

30ndash50

20ndash30

10ndash20

0ndash10

Pas de donneacutees

27Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente lrsquoindice LU3 par reacutegion en 2020 selon les estimations modeacuteliseacutees du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 310 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre (indice LU3) jeune (15-24 ans) par genre et par reacutegion () 2020

Femmes

Hommes

80

60

70

50

20

30

10

40

0MondeAfrique

du NordAfriqueAfrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

196196

370

577

175210

140198

98131

617

707

197214

Tout comme les taux de chocircmage des jeunes les taux de NEET varient consideacuterablement selon les pays du continent (Figure 37) En 2017 ils allaient de 62 au Burundi agrave 686 au Niger17

Les jeunes femmes repreacutesentent lrsquoeacutecrasante majoriteacute des jeunes NEET ndash deux sur trois et ce dans le monde entier (Figure 38) Ces dispariteacutes de genre sont les plus marqueacutees dans les pays eacutemergents (agrave revenu intermeacutediaire) En Afrique le ratio femmeshommes NEET (16 femme pour chaque homme) est infeacuterieur agrave la moyenne mon-diale (22) et ce mecircme dans les pays ougrave il est le plus prononceacute crsquoest-agrave-dire en Afrique du Nord ougrave il nrsquoest que de deux pour un Les dispariteacutes de genre des NEET ne sont pas aussi marqueacutees en Afrique (et mecircme en Afrique du Nord) qursquoail-leurs par exemple en Asie du Sud ougrave le taux de NEET feacuteminin est estimeacute agrave 35 fois le taux de NEET masculin18

17 Chiffres baseacutes sur les derniegraveres informations de la base de donneacutees ILOSTAT [consulteacutee le 16 mars 2020] On notera que les estimations modeacuteliseacutees du BIT et les chiffres reacuteels fondeacutes sur les calculs de micro-donneacutees divergent nettement Cela tient au fait que certains pays ndash mais pas tous ndash appliquent la Reacutesolution 2013 de la CIST sur la nouvelle deacutefinition de lemploi qui exclut lagriculture de subsistance et le travail dans les exploitations agricoles familiales cela se traduit par une reacuteduction draconienne de lemploi des jeunes enregistreacute dans les pays africains qui appliquent la nouvelle deacutefinition Pour des raisons de comparabiliteacute les estimations modeacuteliseacutees du BIT sont baseacutees sur lancienne deacutefinition ce qui donne parfois lieu agrave des eacutecarts assez marqueacutes

18 Baseacute sur les estimations modeacuteliseacutees du BIT (novembre 2019) pour 2020 httpsilostatiloorgdata

19 La cartographie est baseacutee sur les estimations modeacuteliseacutees du BIT selon lesquelles le taux de jeunes femmes NEET est tregraves leacutegegraverement infeacuterieur agrave celui des jeunes hommes agrave Madagascar en 2020 Mais lagrave encore les donneacutees reacuteelles les plus reacutecentes (2012 et 2015) donnent agrave penser que le taux de jeunes femmes NEET excegravede celui des jeunes hommes

20 Qui comprend elle-mecircme tous les jeunes qui nont pas demploi qui sont au chocircmage ou souhaiteraient travailler mais qui en raison de la situation dans le pays ne peuvent chercher activement un emploi ont une disponibiliteacute limiteacutee voire les deux

Dans tous les pays africains le taux de jeunes femmes NEET deacutepasse celui des jeunes hommes au niveau national (Figure 39)19

La surrepreacutesentation des jeunes femmes dans le groupe des NEET se reflegravete eacutegalement dans les taux de sous-emploi de la main-drsquoœuvre notam-ment lrsquoindice LU3 qui comprend les personnes sans emploi et la main-drsquoœuvre potentielle20 Toutefois il est inteacuteressant de noter que contrai-rement agrave la situation qui preacutevaut dans le groupe des NEET les dispariteacutes de genre en ce qui concerne le sous-emploi de la main-drsquoœuvre sont plus prononceacutees en Afrique que dans le monde (ratios femmeshommes 12 et 11) A lrsquoeacutevidence la surrepreacutesentation des jeunes femmes afri-caines parmi les NEET ne saurait srsquoexpliquer par le grand nombre de jeunes femmes qui par hypo-thegravese ne souhaiteraient pas travailler

28 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

324 Lrsquoenjeu fondamental la qualiteacute de lrsquoemploiOn peut affirmer que la qualiteacute des emplois disponibles est la principale difficulteacute que ren-contrent les jeunes Africains dans leur recherche drsquoemploi En drsquoautres termes le problegraveme de lrsquoemploi pour les jeunes en Afrique nrsquoest pas tant lrsquoabsence de travail en soi que les possibiliteacutes de travail deacutecent Comme on lrsquoa deacutejagrave deacutemontreacute les taux de chocircmage des jeunes et de NEET ne sont pas particuliegraverement eacuteleveacutes en Afrique bien qursquoelle soit une des reacutegions les plus pauvres du monde si lrsquoon srsquoen tient au PIB par habitant (PPA) En effet comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment les taux de chocircmage des jeunes les plus eacuteleveacutes du continent sont observeacutes dans certains pays ougrave les revenus sont acceptable et il existe une forte correacutelation positive entre le revenu moyen

21 Ici comme pour les autres indicateurs nous adoptons lapproche normaliseacutee de lOIT Lemploi informel fait reacutefeacuterence agrave laquotoutes les modaliteacutes demploi qui noffrent pas aux individus une protection juridique ou sociale par leur travail les laissant ainsi exposeacutes au risque eacuteconomiqueraquo Cette deacutefinition inclut agrave la fois les travailleurs employeacutes de lrsquoeacuteconomie informelle et ceux qui ont un emploi informel hors de lrsquoeacuteconomie informelle (BIT 2013) Selon une deacutefinition plus deacutetailleacutee lemploi informel comprend a) les travailleurs salarieacutes occupant des laquoemplois informelsraquo cest-agrave-dire des emplois sans droit agrave la seacutecuriteacute sociale sans congeacutes annuels payeacutes ou congeacutes de maladie payeacutes b) les travailleurs salarieacutes dune entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes c) les travailleurs agrave leur propre compte dans une entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes d) les employeurs dune entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes et e) les travailleurs contribuant agrave une entreprise familiale Nous faisons eacutegalement la distinction entre lemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle et les emplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelle Les sous-cateacutegories b) agrave d) sont utiliseacutees pour calculer laquolrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelleraquo la sous-cateacutegorie a) concerne les laquoemplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelleraquo et la sous-cateacutegorie e) peut entrer dans lun ou lautre groupe selon le statut de lentreprise qui embauche le collaborateur (Elder et Koneacute 2014)

22 Nous examinons ci-apregraves lemploi des jeunes en fonction de lrsquoexpeacuterience professionnelle des personnes acircgeacutees de 15 agrave 29 ans La deacutefinition eacutelargie est logique lorsquon parle des jeunes travailleurs (par opposition aux jeunes dans leur ensemble) puisque compte tenu de laugmentation du niveau dinstruction sur le continent un nombre croissant de jeunes Africains qui poursuivent leurs eacutetudes jusquau niveau tertiaire nentreront pas sur le marcheacute du travail avant davoir (presque) atteint 25 ans Ninclure que les diplocircmeacutes de lenseignement supeacuterieur pourrait donner une image trompeuse notamment quant agrave lrsquoincidence de linstruction

et les taux de chocircmage des jeunes et de NEET au niveau national

En tout eacutetat de cause il apparaicirct clairement que globalement les pays africains souffrent parti-culiegraverement de la mauvaise qualiteacute des emplois Comme indiqueacute preacuteceacutedemment le pheacutenomegravene des travailleurs pauvres est surtout prononceacute chez les jeunes Africains En outre les taux eacuteleveacutes drsquoemploi informel chez les jeunes constituent une deuxiegraveme caracteacuteristique de la mauvaise qualiteacute des emplois sur le continent (Figure 311) Selon les derniegraveres estimations disponibles (BIT 2018b) 95 des jeunes travailleurs africains occupent un emploi informel21

En approfondissant lrsquoanalyse et en eacutelargissant la deacutefinition de la jeunesse pour y inclure les per-sonnes acircgeacutees de 15 agrave 29 ans22 on peut obser-ver les caracteacuteristiques de lrsquoemploi informel en

Note Cette figure preacutesente les taux drsquoemplois informels pour les jeunes dans diffeacuterentes reacutegions et pour les jeunes et les adultes en Afrique

Source BIT (2018b)

X Figure 311 Taux drsquoemplois informels diffeacuterentes reacutegions jeunes (15-24 ans) travailleurs adultes anneacutee la plus reacutecente ()

Jeunes

Adultes

100

60

80

70

90

50

20

30

10

40

0MondeEtats arabes Asie

et PacifiqueEurope et

Asie centraleAfrique Ameacuteriques

828

949

611

851

218

357404

462

671

863

587

771

29Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente les deux grandes cateacutegories drsquoemploi informel (et leur somme) en pourcentage de lrsquoemploi total des jeunes (par tranches drsquoacircge) Pour plus de deacutetails concernant les Enquecirctes sur la transition de lrsquoeacutecole au travail (SWTS) utiliseacutees ici et la maniegravere dont les donneacutees ont eacuteteacute regroupeacutees pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Pays concerneacutes Beacutenin Congo Egypte Libeacuteria Madagascar Malawi Sierra Leone Reacutepublique-Unie de Tanzanie Togo Tunisie Ouganda et Zambie

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

Note Cette figure preacutesente la part (en ) des diffeacuterentes formes drsquoemploi des jeunes hommes et femmes (15-29 ans) entre 2006 et 2016 (ou les anneacutees les plus proches) Le travail indeacutependant comprend les travailleurs agrave leur compte et les travailleurs familiaux collaborant agrave une entreprise familiale Cette figure concerne 14 pays Afrique du Sud Angola Cameroun Reacutepublique deacutemocratique du Congo Egypte Ethiopie Ghana Cocircte drsquoIvoire Mozambique Nigeacuteria Ouganda Reacutepublique-Unie de Tanzanie Tunisie et Zambie

Source Calculs des auteurs baseacutes sur les Enquecircte nationales sur la main-drsquoœuvre base de micro-donneacutees du BIT

X Figure 312 Taux des diffeacuterents types drsquoemploi informel pays africains choisis hommes et femmes (15-29 ans)

X Figure 313 Statut professionnel par genre pays africains choisis jeunes travailleurs africains (15-29 ans) 2006 et 2016

Emploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle

Emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle

100

80

90

70

60

50

40

30

20

10

015ndash19 15ndash19

Femmes Hommes

25ndash29 25ndash2920ndash24 20ndash24

767

180

703

218

727

178

592

249

717

203

658

245

90

80

70

60

50

40

30

20

10

02005 20052005 20052005 2005

FemaleMale

Employeacutes EmployeacutesEmployeurs EmployeursTravailleurs agrave leur compte

et travailleurs familiaux

collaborant agrave une entreprise

familiale

Travailleurs agrave leur compte

et travailleurs familiaux

collaborant agrave une entreprise

familiale

2015 20152015 20152015 2015

312

29

659

170

08

822

317

27

656

217

18

765

Part

de

lrsquoem

ploi

des

jeun

es

selo

n le

gen

re (

)

30 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Afrique et ses variations en fonction de lrsquoacircge et du genre De maniegravere geacuteneacuterale lrsquoemploi informel peut se diviser en deux cateacutegories a) lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle b) lrsquoemploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle En Afrique lrsquoemploi informel des jeunes est tregraves majoritairement concentreacute dans lrsquoeacuteconomie informelle Ailleurs dans le monde il se reacutepartit plus eacutegalement entre lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle et lrsquoemploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle Au niveau mondial le taux drsquoemploi informel des jeunes diminue fortement agrave mesure qursquoils avancent en acircge (OrsquoHiggins 2017) En revanche dans les 12 pays africains viseacutes dans les enquecirctes de lrsquoOIT sur la transition eacutecole-travail (SWTS)23 la baisse tendancielle de lrsquoemploi informel avec lrsquoacircge est beaucoup moins marqueacutee (Figure 312)

Une image semblable se deacutegage de lrsquoanalyse du groupe des travailleurs agrave leur propre compte (par opposition aux salarieacutes) et notamment les autoentrepreneurs et les travailleurs familiaux collaborant agrave une entreprise familiale Une nette majoriteacute de jeunes Africains ayant un emploi fait partie du premier groupe (Figure 313) Globalement la situation de lrsquoemploi des jeunes

23 wwwiloorgemploymentareasyouth-employmentwork-for-youthWCMS_191853lang--enindexhtm

Africains nrsquoa pas beaucoup eacutevolueacute depuis 2005 contrairement agrave la tendance mondiale agrave savoir un nombre important de personnes qui deacutelaissent le travail agrave leur compte au profit du salariat et ce tant dans les eacuteconomies eacutemergentes que les pays en deacuteveloppement (BIT 2017) Un autre pheacute-nomegravene positif est observable soit une baisse conseacutequente de la proportion de jeunes femmes exerccedilant une activiteacute indeacutependante Ainsi les dispariteacutes de genre ont reculeacute durant la derniegravere deacutecennie avec une augmentation significative du pourcentage de jeunes femmes occupant un emploi salarieacute qui est passeacute de 17 agrave 217 entre 2005 et 2015 Toutefois les dispariteacutes de genre restent importantes le taux drsquoemploi salarieacute des jeunes femmes (217 ) reste infeacuterieur de 10 points de pourcentage agrave celui de leurs homo-logues masculins (317 )

La progression du salariat chez les jeunes ne leur a toutefois pas apporteacute une plus grande seacutecuriteacute drsquoemploi puisqursquoelle reacutesulte essentiellement de la progression de lrsquoemploi salarieacute informel et de lrsquoemploi formel temporaire plutocirct que drsquoune aug-mentation du nombre drsquoemplois reacuteguliers avec des contrats agrave dureacutee indeacutetermineacutee (Figure 314)

Note Cette figure indique lrsquoeacutevolution en points de pourcentage des diffeacuterents statuts contractuels entre 2006 et 2016 ou les anneacutees les plus proches pour lesquelles on dispose de donneacutees pour les jeunes (15-29 ans) Les cateacutegories correspondent globalement agrave la classification normaliseacutee de lrsquoOIT sur le statut professionnel Toutefois a) les salarieacutes sont reacutepartis en trois cateacutegories selon leur statut contractuel i) les salarieacutes permanents qui ont un contrat eacutecrit et sont engageacutes pour une dureacutee indeacutetermineacutee ii) les salarieacutes temporaires qui ont un contrat eacutecrit et sont engageacutes pour une dureacutee deacutetermineacutee iii) les salarieacutes sans contrat qui nrsquoont pas de contrat eacutecrit et b) les travailleurs agrave leur compte comprennent eacutegalement les employeurs

Source Calculs des auteurs fondeacutes sur les Enquecirctes nationales sur la main-drsquoœuvre base de micro-donneacutees du BIT

X Figure 314 Evolution du statut contractuel des jeunes travailleurs Afrique 2006-2016

Employeacutes permanents

Employeacutes temporaires

Employeacutes sans contrat

Travailleurs agrave leur compte

Travailleurs familiaux collaborant agrave lrsquoentreprise familiale

20

10

15

5

ndash5

ndash10

ndash15

ndash20

0

ndash25

Egypte Zambie RDCAfrique du Sud

Tanzanie Ghana

Varia

tion

(en

) s

elon

lrsquoacircge

31Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

33 Probleacutematiques et analyse331 Dans quels secteurs les jeunes travaillent-ils Lrsquoinsertion reacuteussie des jeunes sur le marcheacute du travail deacutepend en partie des secteurs drsquoactiviteacute qui offrent des emplois Lrsquoanalyse de lrsquoeacutevolution intervenue dans ce domaine durant la derniegravere deacutecennie permet de mieux cerner les secteurs susceptibles drsquooffrir des emplois aux jeunes (15-29 ans) dans un proche avenir Plusieurs facteurs influencent lrsquoeacutevolution potentielle des divers sec-teurs drsquoactiviteacute et les emplois qursquoils pourront offrir notamment les politiques macroeacuteconomiques et sectorielles les compeacutetences et qualifications des personnes concerneacutees les interventions poli-tiques et lrsquoaccegraves aux marcheacutes (Salazar-Xirinachs Nuumlbler et Kozul-Wright 2014) nous examinons certains de ces facteurs en deacutetail ci-apregraves

Si les perspectives drsquoemploi pour les jeunes se sont ameacutelioreacutees quoique modestement dans le secteur du bacirctiment et le secteur tertiaire lrsquoagri-culture reste le principal pourvoyeur drsquoemplois pour les jeunes comme pour les adultes en Afrique (Figure 315) Durant la derniegravere deacutecen-nie le secteur du bacirctiment a embaucheacute plus de jeunes (deux points de pourcentage) Toutefois peu drsquoeacuteleacutements concrets permettent de conclure que les autres secteurs notamment ceux agrave forte valeur ajouteacutee commencent agrave en recruter beau-coup plus A ce jour ce sont essentiellement les adultes et beaucoup moins les jeunes qui ont tendance agrave deacutelaisser le secteur agricole pour se tourner vers drsquoautres activiteacutes agrave plus forte valeur ajouteacutee

Les perspectives drsquoemploi hors du secteur agri-cole pour les jeunes Africains sont tregraves modestes si on les compare aux tendances observeacutees par exemple en Asie et dans le Pacifique la part des

Note Cette figure preacutesente quelques estimations relatives agrave lrsquoAfrique a) nombre de travailleurs ( jeunes et adultes) employeacutes dans chaque secteur en pourcentage de lrsquoemploi total en 2016 (ou lrsquoanneacutee la plus proche) b) variation en entre 2006 et 2016 (ou les anneacutees les plus proches pour lesquelles des donneacutees existent) de la part des jeunes travailleurs (15-29 ans) dans chaque secteur c) variation en entre une anneacutee preacuteceacutedant la crise financiegravere (vers 2006) et lrsquoanneacutee la plus reacutecente pour laquelle des donneacutees sur la part drsquoemploi des adultes (30-64 ans) existent pour le secteur drsquoactiviteacute concerneacute Ces donneacutees concernent 14 pays Angola Cameroun Reacutepublique deacutemocratique du Congo Egypte Ethiopie Ghana Cocircte drsquoIvoire Mozambique Nigeacuteria Afrique du Sud Reacutepublique-Unie de Tanzanie Tunisie Ouganda et Zambie

Source Base de micro-donneacutees sur la population active v15 et calculs de lrsquoauteur

X Figure 315 Parts de lrsquoemploi et eacutevolution de la distribution des jeunes et des adultes par secteur Afrique 2006 et 2016

Part de lrsquoemploi (anneacutee la plus reacutecente) Variation (en ) adultes Variation (en ) jeunes

Agriculture

Afrique (14 pays)

Secteur secondaire

Bacirctiment

Transports et communication

Commerce hocirctellerie et restauration

Intermeacutediation financiegravere

Activiteacutes immobiliegraveres et commerciales

Administration publique

Education

Santeacute

Autres services

420ndash4 ndash2ndash6ndash8ndash1050403020100

32 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

jeunes travailleurs employeacutes dans lrsquoagriculture a chuteacute de moins de quatre points de pourcen-tage en Afrique entre 2006 et 2016 alors qursquoelle a reculeacute de 17 points de pourcentage dans la reacutegion Asie-Pacifique durant la mecircme peacuteriode On peut deacutecrire la situation autrement en chiffres absolus la population jeune (15-29 ans) a augmenteacute de 224 entre 2005 et 2015 en Afrique mais le nombre drsquoemplois non agricoles nrsquoa augmenteacute que de 56 24 Autrement dit la croissance de lrsquoemploi non agricole en Afrique ne suit pas la progression drsquoune population jeune en pleine expansion

Comme mentionneacute preacuteceacutedemment une nom-breuse population jeune est une potentielle res-source qui toutefois peut exercer des pressions sur le marcheacute du travail agrave court terme Dans des eacuteconomies ougrave les possibiliteacutes drsquoemploi hors de lrsquoagriculture nrsquoaugmentent que lentement lrsquoarri-veacutee de nombreux jeunes sur le marcheacute du travail peut cantonner un grand nombre drsquoentre eux dans des emplois agricoles faiblement produc-tifs ce qui freine la productiviteacute et la croissance eacuteconomique

332 Le rocircle des systegravemes drsquoenseignement et de formationToute strateacutegie de promotion drsquoemplois de qualiteacute pour les jeunes doit ecirctre axeacutee sur deux preacutemisses fondamentales la stabiliteacute macro-eacuteconomique et politique et des infrastructures adeacutequates25 Ces strateacutegies ne sauraient srsquoappuyer uniquement sur des mesures drsquooffre visant exclusivement agrave ameacute-liorer les compeacutetences des jeunes actifs Si les conditions de base permettant la creacuteation drsquoem-plois de qualiteacute et stimulant la croissance eacuteco-nomique ne sont pas reacuteunies mecircme les jeunes tregraves qualifieacutes ne trouveront pas sur le marcheacute des postes ougrave ils pourront exercer leurs talents En effet selon le Chapitre 4 de la derniegravere eacutedition du rapport Tendances Mondiales de lrsquoEmploi des Jeunes (BIT 2020) les diplocircmeacutes de lrsquoenseignement supeacuterieur seraient trop nombreux dans quelques pays africains (et certains autres pays) ce qui a entraicircneacute une baisse du retour espeacutereacute sur eacutetudes supeacuterieures pendant la derniegravere deacutecennie26

24 Calculs de lauteur base de micro-donneacutees du BIT

25 Monga Shimeles et Woldemichael (2019) ont reacutecemment souligneacute limportance du deacuteveloppement des infrastructures

26 De mecircme en Afrique on ne constate pas de correacutelation nette entre la baisse du taux de NEET et le niveau drsquoinstruction comme cest geacuteneacuteralement le cas dans dautres reacutegions (BIT 2020 chapitre 4)

27 Le laquotaux demploiraquo est deacutefini ici comme le ratio emploipopulation (et non le ratio emploimain-dœuvre parfois utiliseacute)

Toutefois il ne fait aucun doute que les deacuteficits de compeacutetences et plus geacuteneacuteralement les ques-tions relatives aux niveaux drsquoinstruction et de for-mation sont drsquoune importance capitale agrave plusieurs eacutegards le niveau geacuteneacuteral de preacuteparation agrave la vie active lrsquoadeacutequation des compeacutetences acquises gracircce agrave lrsquoenseignement et agrave la formation les com-peacutetences exigeacutees par les entreprises et le point de vue des jeunes agrave la recherche drsquoun travail deacutecent Un niveau drsquoinstruction plus eacuteleveacute et de meilleure qualiteacute permet drsquoacceacuteder agrave de meilleurs emplois Pour les jeunes peu qualifieacutes le deacuteficit eacuteducatif constitue un obstacle majeur agrave la recherche drsquoun travail deacutecent (AfDB et al 2012)

Cependant la nature de la correacutelation entre le niveau drsquoinstruction et le chocircmage peut ecirctre trompeuse En Afrique le plus souvent le taux de chocircmage est eacuteleveacute dans le groupe des personnes ayant un bon niveau drsquoinstruction essentielle-ment pour deux raisons a) il existe une correacute-lation positive entre le revenu familial et le taux de scolarisation et b) en moyenne les jeunes plus instruits veulent ndash et peuvent ndash attendre plus longtemps avant drsquoaccepter un emploi De toute eacutevidence cet angle drsquoanalyse est trompeur lorsqursquoon lrsquoapplique agrave lrsquoemploi car on pourrait ecirctre tenteacute de voir un lien de causaliteacute entre lrsquoaugmen-tation des taux drsquoemploi et de chocircmage drsquoune part et le niveau drsquoinstruction de lrsquoautre27 En reacutealiteacute le taux drsquoactiviteacute augmente en fonction du niveau drsquoinstruction indeacutependamment du fait que les jeunes concerneacutes trouvent ou non un emploi ceux qui ont un bon niveau drsquoinstruction sont (relativement) plus susceptibles drsquoecirctre actifs sur le marcheacute du travail mais drsquoecirctre chocircmeurs car en moyenne ils sont issus de familles jouis-sant de meilleurs revenus et peuvent donc se permettre de prolonger leur recherche drsquoemploi (voir alineacutea a ci-dessus) ce que ne peuvent faire les jeunes financiegraverement moins aiseacutes Crsquoest donc le revenu plutocirct que le niveau drsquoinstruction en tant que tel qui accentue la correacutelation entre le taux de chocircmage et le niveau drsquoeacutetudes

Les mecircmes consideacuterations sont valables pour les comparaisons entre les pays Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il existe une forte correacutelation po-sitive entre le taux de chocircmage des jeunes (et des adultes) et le PIB par habitant (PPA) Dans les pays

33Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

agrave PPA eacuteleveacute le taux de chocircmage est en moyenne plus eacuteleveacute Cela ne signifie eacutevidemment pas que les pays jouissant drsquoun PPA plus eacuteleveacute offrent moins de perspectives drsquoemploi mais plutocirct que les jeunes de ces pays en moyenne peuvent se permettre de prolonger leur recherche drsquoemploi afin drsquoen trouver un qui correspond mieux agrave leurs aspirations ce qui pousse meacutecaniquement le taux de chocircmage agrave la hausse En revanche il est clair qursquoun meilleur niveau drsquoinstruction facilite lrsquoaccegraves agrave des emplois de meilleure qualiteacute Le deacuteseacutequilibre eacuteducatif peut eacutevidemment jouer un rocircle ici et comme on lrsquoa deacutejagrave noteacute crsquoest certaine-ment le cas en Afrique Toutefois ce nrsquoest pas le principal facteur qui explique la correacutelation positive entre le niveau drsquoinstruction et le taux de chocircmage28

Les taux de scolarisation et les niveaux drsquoins-truction ont notablement augmenteacute en Afrique subsaharienne au cours des derniegraveres anneacutees Crsquoest le reacutesultat drsquoinvestissements substantiels de la part des gouvernements mais aussi de la reacutealisation des Objectifs du Milleacutenaire pour le Deacuteveloppement (OMD) puis des ODD qui en ont pris le relais Ainsi le taux drsquoalphabeacutetisation des jeunes en Afrique subsaharienne est passeacute de 659 agrave 754 entre 2000 et 2017 Ce taux reste bien infeacuterieur agrave la moyenne mondiale (914 ) mais repreacutesente une ameacutelioration significative (UNESCO 2019 Tableau 131 p 180) Neacuteanmoins les niveaux drsquoinstruction en Afrique restent infeacute-rieurs aux normes internationales les trois pays africains (Afrique du Sud Egypte et Maroc) qui ont participeacute en 2016 agrave lrsquoEtude internationale sur les progregraves de la maicirctrise de la lecture (PIRLS) sont les trois pays les moins bien classeacutes du compara-tif Ces trois mecircmes pays ont obtenu des reacutesultats marginalement meilleurs dans le cadre de lrsquoEtude TIMSS de 2015 sur les reacutesultats en sciences et en matheacutematiques29

En outre la forte correacutelation entre le domaine drsquoeacutetudes et les taux de chocircmage et drsquoemploi donne agrave penser que lrsquoinadeacutequation entre la discipline eacutetudieacutee et les emplois offerts sur le marcheacute du travail influe fortement sur le taux de chocircmage notamment dans les pays deacuteveloppeacutes (BAD et al 2012) Selon des recherches reacutecentes du BIT (BIT 2020) cette inadeacutequation au niveau de lrsquoenseignement supeacuterieur a un impact neacutegatif

28 Concregravetement cela ne devient eacutevident que si lon prend en compte les laquojeunes plus acircgeacutesraquo (entre 25 et 29 ans) ou les adultes dans leur ensemble puisque la plupart des jeunes de 15 agrave 24 ans qui complegraveteront un cycle tertiaire sont encore eacutetudiants agrave cet acircge

29 Voir httpstimssandpirlsbcedu [consulteacute le 24 avril 2019]

30 Voir httphdrundporgen2018-update

dans les pays agrave revenu faibleintermeacutediaire ce qui srsquoest traduit durant la derniegravere deacutecennie par une baisse du retour espeacutereacute sur eacutetudes y compris en Afrique

Les jeunes Africains sont donc confronteacutes agrave une triple difficulteacute en ce qui concerne lrsquoemploi a) le taux de scolarisation srsquoameacuteliore en Afrique mais reste faible par rapport aux normes internatio-nales b) les informations disponibles sur les indicateurs internationaux de reacuteussite scolaire laissent penser que la qualiteacute de lrsquoenseignement est relativement peu acceptable en Afrique et c) lrsquoinadeacutequation des compeacutetences est eacutegale-ment source de problegravemes dans les eacuteconomies africaines les plus deacuteveloppeacutees et aux niveaux drsquoinstruction supeacuterieurs

Les donneacutees sur les niveaux drsquoinstruction figurant dans le document du PNUD Indices et indica-teurs de deacuteveloppement humain 2018 mise agrave jour statistique30 donnent eacutegalement agrave penser que les eacutecarts intergeacuteneacuterationnels en matiegravere drsquoenseignement sont particuliegraverement prononceacutes en Afrique bien qursquoils aient sensiblement diminueacute au cours des 20 derniegraveres anneacutees dans la quasi-totaliteacute des pays du continent La situation est plus seacuterieuse dans les pays les moins avanceacutes de la reacutegion (p ex Reacutepublique centrafricaine Cocircte drsquoIvoire Niger et Guineacutee) ougrave le principal obstacle est lrsquoaccegraves agrave lrsquoenseignement primaire car une fois scolariseacutees les filles semblent reacuteussir aussi bien que les garccedilons Il convient de noter que les dis-pariteacutes de genre dans lrsquoaccegraves aux eacutetudes ont eacuteteacute eacutelimineacutees dans certaines eacuteconomies plus deacuteve-loppeacutees du continent par exemple en Gambie au Ghana au Malawi en Mauritanie en Ouganda et au Seacuteneacutegal Lrsquoeacuteradication des dispariteacutes de genre dans le domaine de lrsquoenseignement ne signifie pas qursquoelles ont eacuteteacute eacutelimineacutees dans tous les domaines mais il srsquoagit incontestablement drsquoune avanceacutee

333 Approfondir lrsquoanalyse les Tenants et aboutissants de lrsquoinformaliteacuteEtant donneacute la preacutedominance de lrsquoemploi infor-mel chez les jeunes en Afrique il est drsquoautant plus important drsquoidentifier exactement les groupes

34 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

concerneacutes et drsquoen analyser les causes Autrement dit quels sont les facteurs caracteacuteristiques et attributs qui poussent (ou tirent) les jeunes vers lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle ou vers les emplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelle Dans cette section nous examinons les facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi informel et leur impor-tance relative

Nous avons deacutejagrave vu que lrsquoemploi informel en Afrique diminue bien que modestement avec lrsquoacircge Cela confirme dans une certaine mesure lrsquoideacutee que la sortie de lrsquoinformaliteacute est relative-ment courante Pour le dire autrement mecircme si geacuteneacuteralement lrsquoemploi informel entrave la reacuteussite socio-eacuteconomique il pourrait srsquoagir drsquoun pheacutenomegravene largement transitoire pour la plupart des jeunes Toutefois lrsquoexemple de lrsquoAfrique nrsquoeacutetaye pas cette hypothegravese31 le recul de lrsquoinformaliteacute avec lrsquoacircge y est tregraves modeste et lrsquoinformaliteacute concerne surtout les jeunes les moins instruits de sorte que la baisse du taux drsquoinformaliteacute est clairement correacuteleacutee agrave lrsquoeacuteleacutevation du niveau drsquoinstruction (Figure 316) Par ailleurs on constate une tendance de fond dans les types drsquoinformaliteacute soit un mouvement de lrsquoemploi dans

31 Les donneacutees mondiales ne sont pas plus concluantes Voir OHiggins 2017 chapitre 7

lrsquoeacuteconomie informelle vers lrsquoemploi informel (sala-rieacute) dans lrsquoeacuteconomie formelle Une autre observa-tion importante est que en moyenne les jeunes qui ont un bon niveau drsquoinstruction entrent sur le marcheacute du travail agrave un acircge plus avanceacute que ceux qui ont arrecircteacute drsquoeacutetudier plus tocirct Ainsi la baisse de lrsquoinformaliteacute lieacutee agrave lrsquoacircge et au niveau drsquoinstruc-tion corrobore lrsquoideacutee qursquoun fort pourcentage des jeunes peu qualifieacutes qui entrent relativement tocirct sur le marcheacute du travail ont tendance agrave srsquoorienter vers lrsquoeacuteconomie informelle (et agrave y rester) contrai-rement agrave ceux qui y entrent agrave un acircge plus avanceacute avec un meilleur niveau drsquoinstruction

La faible relation inverse entre lrsquoacircge et lrsquoinformaliteacute srsquoexplique donc en grande partie par lrsquoentreacutee tar-dive sur le marcheacute du travail des jeunes (posseacutedant un meilleur niveau drsquoinstruction) qui sont moins susceptibles drsquoentrer dans lrsquoeacuteconomie informelle plutocirct que par la tendance des jeunes agrave inteacutegrer lrsquoeacuteconomie formelle agrave mesure qursquoils avancent en acircge La Figure 317 qui preacutesente les taux drsquoemploi informel selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction tend agrave corroborer cette hypothegravese Plus preacuteciseacute-ment cette figure permet drsquoaffiner les conclusions concernant la correacutelation entre lrsquoacircge le niveau

Note Cette figure preacutesente les deux grandes cateacutegories drsquoemplois informels (et leur somme) en pourcentage de lrsquoemploi total des jeunes par niveau drsquoinstruction Pour plus de deacutetails sur les donneacutees SWTS (Etude sur la transition de lrsquoeacutecole agrave la vie active) et les meacutethodes em-ployeacutees pour les regrouper afin drsquoen tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Lrsquoeacutetude porte sur les pays suiv-ants Beacutenin Congo Egypte Libeacuteria Madagascar Malawi Sierra Leone Reacutepublique-Unie de Tanzanie Togo Tunisie Ouganda et Zambie

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

X Figure 316 Taux drsquoemploi informel des jeunes (15-29 ans) Afrique selon le niveau drsquoinstruction ()

Emploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle

Emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle

100

80

90

70

60

50

40

30

20

10

0Aucune scolariteacute

Aucune scolariteacute

Jeunes femmes Jeunes hommes

Etudes secondaires

Etudes secondaires

Etudes post-

second- aires

Etudes post-

second- aires

Etudes primaires

Etudes primaires

923

56

734

115

729

186

580

259

852

78

717

166

368

451

336

376

35Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

drsquoinstruction et lrsquoemploi informel Premiegraverement en fonction de lrsquoacircge la probabiliteacute drsquoecirctre employeacute dans lrsquoeacuteconomie informelle diminue fortement avec le niveau drsquoinstruction comme lrsquoindique eacutegalement la Figure 315 Deuxiegravemement plus le niveau drsquoins-truction est eacuteleveacute plus la probabiliteacute drsquoinformaliteacute diminue avec lrsquoacircge Pour les jeunes qui nrsquoont pas acheveacute le cycle drsquoenseignement primaire le taux drsquoinformaliteacute ne diminue guegravere voire pas du tout avec lrsquoacircge il diminue leacutegegraverement pour ceux qui ont acheveacute leurs eacutetudes primaires et la courbe devient nettement plus verticale pour ceux qui ont termineacute leurs eacutetudes secondaires et agrave fortiori ceux qui ont fait des eacutetudes supeacuterieures Cela signifie que lrsquoinformaliteacute est un eacutetat quasi-permanent pour les jeunes Africains peu instruits alors que ceux qui occupent un emploi informel apregraves avoir acheveacute un cycle drsquoenseignement secondaire ou tertiaire sont beaucoup plus susceptibles de reacuteussir la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle Deux raisons expliquent cet eacutetat de fait a) les personnes ayant suivi au moins des eacutetudes secondaires sont beau-coup moins susceptibles drsquooccuper un emploi infor-mel apregraves avoir obtenu leur diplocircme et b) leurs chances de trouver un emploi formel srsquoameacuteliorent continuellement apregraves lrsquoobtention du diplocircme

Les jeunes peu scolariseacutes ont donc plus de diffi-culteacutes agrave reacuteussir la transition de lrsquoeacuteconomie infor-melle vers lrsquoeacuteconomie formelle Cette observation nrsquoest pas vraiment surprenante mais rappelle opportuneacutement qursquoil faut accorder une attention particuliegravere aux jeunes les plus susceptibles de rester en permanence dans un emploi informel agrave savoir les jeunes travailleurs peu instruits occu-peacutes dans lrsquoeacuteconomie informelle

Outre lrsquoinstruction drsquoautres facteurs expliquent eacutegalement pourquoi certaines personnes de-meurent dans lrsquoeacuteconomie informelle tout au long de leur jeunesse et en fait durant toute leur vie professionnelle Dans le cas de lrsquoAmeacuterique latine il a eacuteteacute avanceacute qursquoune mauvaise insertion initiale sur le marcheacute du travail est un obstacle difficile agrave surmonter par la suite et que cela vaut notam-ment pour les jeunes peu instruits (BIT 2015) laquoLe premier emploi et ses conditions de travail deacuteterminent en grande partie le type drsquoemploi et le parcours personnel des jeunes par la suite Un premier emploi formel et de qualiteacute avec de bonnes conditions de travail ameacuteliore drsquoau moins 50 les conditions de travail dans les emplois suivants Cet avantage srsquointensifie avec lrsquoacircgeraquo (Dema et al 2015 p 39)

Note Cette figure preacutesente les taux drsquoemploi informel (en ) de lrsquoemploi total des jeunes en fonction du niveau drsquoinstruction Pour plus de deacutetails sur les donneacutees SWTS (transition de lrsquoeacutecole agrave la vie active) les pays viseacutes et les meacutethodes employeacutees pour les agreacuteger dans lrsquoeacutetude afin drsquoen tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Ici eacutetant donneacute le degreacute eacuteleveacute de deacutesagreacutegation en ce qui concerne les tranches drsquoacircge et les niveaux drsquoinstruction les donneacutees sont pondeacutereacutees en moyenne sur trois ans le chiffre indiqueacute correspondant ainsi agrave la limite supeacuterieure par exemple le chiffre indiqueacute pour lrsquoacircge 17 correspond agrave la moyenne des acircges 15 16 et 17

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

X Figure 317 Taux drsquoemploi informel Afrique selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction ()

Scolariteacute informelle infeacuterieure au niveau primaire

Scolariteacute informelle niveau primaire

Scolariteacute informelle niveau secondaire

Scolariteacute informelle niveau tertiaire

100

90

95

80

75

7015 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29

85

36 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Pour mieux comprendre les facteurs deacutetermi-nants de lrsquoinformaliteacute de lrsquoemploi chez les jeunes nous examinerons maintenant quelques modegraveles micro-eacuteconomeacutetriques simples Comme le font penser les commentaires ci-dessus il importe drsquoexaminer si ndash et dans quelle mesure ndash un pre-mier emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle (par opposition agrave un premier emploi dans lrsquoeacutecono-mie formelle) deacutetermine la reacuteussite ulteacuterieure sur le marcheacute du travail Les enquecirctes SWTS contiennent des informations sur les anteacuteceacutedents professionnels et scolaires des reacutepondants mais malheureusement pas de donneacutees exhaustives sur les emplois formels ou informels occupeacutes avant lrsquoemploi actuel ndash sauf pour certains pays des renseignements sur le fait que la personne concerneacutee avait un contrat de travail dans son emploi anteacuterieur

Dans leur analyse de la situation du Peacuterou Cavero et Ruiz (2016) se sont demandeacute si le fait qursquoun jeune salarieacute soit titulaire drsquoun contrat formel pour son premier emploi eacutetait reacuteveacutelateur de la qualiteacute de son emploi actuel afin de mieux comprendre les facteurs lui permettant drsquoobtenir ulteacuterieure-ment un bon emploi (c-agrave-d un emploi formel plutocirct qursquoinformel)32 Bien que cette deacutemarche ne permette pas drsquoanalyser directement la question de lrsquoinformaliteacute persistante elle est tregraves reacuteveacutelatrice du contexte latino-ameacutericain Lrsquoeacutetude deacutemontre qursquoau Peacuterou le fait de deacutetenir un premier emploi laquoformelraquo deacutetermine dans une large mesure les perspectives drsquoemploi formel par la suite Plus preacuteciseacutement les auteurs constatent que le fait drsquoavoir eu un premier emploi formel augmente de 12 agrave 16 la probabiliteacute drsquoobtenir ulteacuterieurement un emploi formel33 ndash ce qui est consideacuterable

Srsquoagissant des pays africains viseacutes dans les en-quecirctes SWTS le Tableau 31 preacutesente les reacutesultats drsquoune analyse des facteurs deacuteterminants concer-nant 1) la probabiliteacute drsquoemploi pour la population active (colonnes 1-4) et 2) la probabiliteacute drsquooccu-per un emploi formel pour tous ceux qui ont un emploi (colonnes 5-8)

Lrsquoanalyse est ventileacutee par genre pour les jeunes Les reacutesultats sont preacutesenteacutes agrave la fois pour les 12 pays africains et agrave des fins de comparaison

32 Plus preacuteciseacutement un emploi de bonne qualiteacute est ici assimileacute agrave un emploi reacutegulier dans lrsquoeacuteconomie formelle Un premier emploi de bonne qualiteacute est deacutefini comme un premier emploi salarieacute avec un contrat En dautres termes pour ces auteurs le fait drsquoavoir un emploi salarieacute avec un contrat eacutequivaut agrave un premier emploi formel

33 Selon que le choix drsquoemploi fait partie ndash ou non ndash des variables prises en compte

34 Les ratios de vraisemblance reacutefutent lhypothegravese drsquoune absence drsquoeacutecart statistiquement significatif entre les paramegravetres estimatifs pour les hommes et femmes (Afrique et reste du monde) et par analogie pour les eacutecarts de paramegravetres entre les hommes et les femmes (Afrique et reste du monde) geacuteneacuteralement bien infeacuterieurs agrave - plt 0001 En dautres termes les tests statistiques confirment que la relation entre les variables explicatives et les variables deacutependantes (emploi et informaliteacute) diffegravere entre lAfrique et le reste du monde ainsi qursquoentre les hommes et les femmes

pour certains pays non africains (ci-apregraves laquoreste du monderaquo ou laquoRdMraquo) inclus dans lrsquoenquecircte SWTS34

Les principaux reacutesultats de la probabiliteacute esti-mative drsquoavoir un emploi (colonnes 1 amp 2 pour lrsquoAfrique et 3 amp 4 pour le reste du monde) ou un emploi formel (plutocirct qursquoun emploi infor-mel colonnes 5-8) appellent un certain nombre drsquoobservations Alors que dans le reste du monde la probabiliteacute de trouver un emploi augmente nettement ndash lrsquoinstruction jouant ici un rocircle plus important pour les femmes que pour les hommes ndash ce nrsquoest pas le cas en Afrique Si les jeunes femmes africaines titulaires drsquoun diplocircme de lrsquoenseignement supeacuterieur ont plus de chances de trouver un emploi ce nrsquoest pas le cas pour leurs homologues masculins dont les probabiliteacutes de trouver un emploi diminuent agrave mesure que leur niveau drsquoinstruction srsquoeacutelegraveve ce qui corrobore la correacutelation positive entre le niveau drsquoinstruction et les taux cumulatifs de chocircmage et de NEET commenteacutee plus haut Comme indiqueacute preacuteceacute-demment les paramegravetres de lrsquooffre pourraient constituer une explication plausible agrave cet eacutegard Drsquoautre part comme cela a eacuteteacute suggeacutereacute le niveau drsquoinstruction est deacuteterminant pour la qualiteacute de lrsquoemploi (colonnes 5-8) des jeunes Africains des deux sexes Les coefficients lieacutes agrave lrsquoenseignement supeacuterieur sont beaucoup plus eacuteleveacutes en Afrique que dans le reste du monde

De mecircme le fait de vivre en zone rurale aug-mente consideacuterablement les chances de trouver du travail en Afrique (mais pas dans le reste du monde) mais reacuteduit les possibiliteacutes de trouver un emploi formel (plutocirct qursquoinformel) tant en Afrique que dans le reste du monde ndash surtout en Afrique

Le plus important est peut-ecirctre que pour les jeunes des deux sexes en Afrique et dans le reste du monde le fait drsquoecirctre travailleur indeacutependant (plutocirct que salarieacute) degraves la fin de leurs eacutetudes augmente leurs chances de trouver un emploi par la suite (cateacutegories 1 agrave 4) mais reacuteduit la probabiliteacute de trouver ulteacuterieurement un emploi formel plutocirct qursquoun emploi informel (cateacutegories 5 agrave 8) Cependant lrsquoimpact drsquoun emploi autonome (preacutecaire) au deacutebut de la vie professionnelle est

37Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

X Tableau 31 Facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi et de lrsquoinformaliteacute jeunes Africains et du reste du monde (laquoRdMraquo)

Tous les types drsquoemploi amp NEET Emploi formel amp Emploi informel

(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)

Variables explicativesAfrique jeunes

femmes

Afrique jeunes

hommes

RdM jeunes

femmes

RdM jeunes

hommes

Afrique jeunes

femmes

Afrique jeunes

hommes

RdM jeunes

femmes

RdM jeunes

hommes

Etudes secondairesndash0127 ndash0088 0119 0078 0150 0347 0278 0240

(0030) (0033) (0026) (0027) (0055) (0044) (0053) (0034)

Etudes supeacuterieures0118 ndash0182 0497 0177 0891 0980 0697 0529

(0050) (0050) (0037) (0039) (0082) (0063) (0067) (0047)

Zone rurale0203 0128 -0030 0053 ndash0196 ndash0253 ndash0150 ndash0132

(0025) (0027) (0020) (0020) (0045) (0035) (0031) (0024)

Marieacute(e)ndash0262 0265 ndash0509 0184 ndash0077 0094 ndash0017 0072

(0026) (0038) (0021) (0025) (0047) (0043) (0030) (0026)

Tranche drsquoacircge 20-24 ans0146 0137 0157 0327 0042 ndash0031 0176 0188

(0031) (0035) (0028) (0026) (0056) (0048) (0062) (0043)

Tranche drsquoacircge 25-29 ans0295 0487 0392 0580 0133 0188 0213 0232

(0034) (0041) (0030) (0030) (0061) (0051) (0067) (0048)

Ln (dureacutee de lrsquoemploi en mois)ndash ndash ndash ndash ndash0037 ndash0019 0098 0084

(0011) (0009) (0012) (0010)

Premiegravere expeacuterience travailleur indeacutependant

0147 0119 0287 0274 ndash0350 ndash0033 ndash0433 ndash0259

(0037) (0036) (0034) (0033) (0053) (0042) (0046) (0032)

Premiegravere expeacuterience formationndash0221 ndash0235 ndash0353 ndash0247 ndash0185 0147 ndash0079 ndash0011

(0058) (0056) (0052) (0051) (0092) (0079) (0074) (0059)

Premiegravere expeacuterience NEETndash0760 ndash0769 ndash0972 ndash0898 ndash0389 ndash0013 ndash0100 0040

(0035) (0034) (0023) (0023) (0060) (0049) (0036) (0029)

Premiegravere expeacuterience AutreNDndash1336 ndash1218 ndash1957 ndash1932 ndash0576 ndash0086 ndash0142 0008

(0045) (0053) (0047) (0046) (0113) (0110) (0127) (0115)

Acircge agrave la fin des eacutetudesndash0002 ndash0019 ndash0002 ndash0016 ndash0036 ndash0046 0053 0060

(0003) (0003) (0004) (0004) (0005) (0004) (0007) (0005)

Observations 15 507 14 771 27 458 26 420 8 690 11 250 11 969 19 299

Effets fixespays Yes Yes Yes Yes Yes Yes Yes Yes

Probabiliteacute ndash7 658 ndash6 203 ndash12 535 ndash11 696 ndash2 244 ndash3 541 ndash5 548 ndash8 815

Test du chi2 5 179 5 340 9 688 9 281 4 483 5 684 3 161 5 608

Notes Ce tableau preacutesente les estimations Probit de deux modegraveles a) la probabiliteacute drsquoavoir un emploi (par opposition au statut de NEET) b) la probabiliteacute drsquooccuper un emploi formel (par opposition agrave un emploi informel) Les estimations sont fournies pour a) les pays africains compris dans lrsquoenquecircte SWTS (colonnes 1-2 et 5-6) et b) les pays non africains viseacutes dans lrsquoenquecircte SWTS (RdM colonnes 3-4 et 7-8) Ln signifie logarithme naturel Pour mieux illustrer lrsquoimportance relative des diverses variables en Afrique et dans le reste du monde (RdM) le Tableau indique les coefficients bruts plutocirct que les laquoeffets marginauxraquo souvent employeacutes Cela permet de mieux cerner lrsquoimportance relative des diffeacuterentes variables compte tenu des eacutecarts importants des probabiliteacutes de base entre les taux drsquoemploi et surtout les taux drsquoinformaliteacute en Afrique et dans le RdM (ainsi qursquoentre les jeunes femmes et les jeunes hommes) Pour plus de deacutetails sur lrsquoenquecircte les pays non africains inclus et la maniegravere dont les donneacutees des enquecirctes ont eacuteteacute regroupeacutees pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Les marges drsquoerreurs sont indiqueacutees entre parenthegraveses (plt001 plt005 plt01)

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

38 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

beaucoup plus prononceacute dans le reste du monde qursquoen Afrique

Autre eacuteleacutement capital lrsquoimpact de la dureacutee de lrsquoexpeacuterience professionnelle sur la recherche drsquoun emploi dans lrsquoeacuteconomie formelle (par opposition agrave lrsquoeacuteconomie informelle) est statistiquement signifi-catif et positif dans le reste du monde alors qursquoil est statistiquement significatif et neacutegatif pour les jeunes Africains ce qui traduit des dynamiques divergentes Dans le reste du monde la transition de lrsquoeacuteconomie informelle vers lrsquoeacuteconomie formelle deacutepend du temps passeacute dans un emploi alors qursquoen Afrique plus une personne travaille dans lrsquoeacuteconomie informelle plus elle risque drsquoy rester Une certaine prudence srsquoimpose donc lorsqursquoon interpregravete les coefficients appliqueacutes dans ce type de modegravele notamment en ce qui concerne les liens de causaliteacute preacutesumeacutes Toutefois les reacutesul-tats confirment qursquoil est plus difficile de srsquoextraire de lrsquoeacuteconomie informelle en Afrique que dans le reste du monde ce qui nrsquoest pas surprenant eacutetant donneacute la rareteacute relative des possibiliteacutes drsquoemploi formel sur le continent africain

En regravegle geacuteneacuterale sauf rares exceptions (p ex lrsquoincidence de la vie en zone rurale sur les perspectives drsquoemploi35) les coefficients sont beaucoup plus faibles en Afrique etou moins significatifs sur le plan statistique Globalement les reacutesultats semblent donc laisser penser que trouver un emploi notamment un laquobonraquo emploi (dans lrsquoeacuteconomie formelle) est un processus relativement arbitraire en Afrique par rapport agrave drsquoautres reacutegions La preacutedominance de lrsquoemploi informel sur le continent africain et la neacutecessiteacute de trouver un emploi (quel qursquoil soit) entre autres expliquent peut-ecirctre que drsquoautres facteurs pro-pices agrave lrsquoemploi sont moins deacuteterminants dans la reacutegion Cela reflegravete la nature systeacutemique de lrsquoinformaliteacute en Afrique ougrave les caracteacuteristiques individuelles sont beaucoup moins importantes

Mais qursquoen est-il des coucircts de lrsquoinformaliteacute sur le plan individuel Lrsquoun des aspects de cette ques-tion concerne la laquopeacutenaliteacute salarialeraquo subie par les personnes qui travaillent dans lrsquoeacuteconomie informelle Le Tableau 32 preacutesente les reacutesultats de simples reacutegressions laquoMinceacuteriennesraquo des salaires en fonction du niveau drsquoinstruction de lrsquoexpeacuterience et drsquoautres facteurs (principalement individuels) susceptibles drsquoinfluer sur les reve-

35 Facteur assez nettement endogegravene par ailleurs

36 Puisque dLn(Y)dX = (dYY)dX soit la variation en de Y associeacutee agrave la variable X La correacutelation est approximative puisque lrsquoajout dune variable muette (linformaliteacute en lrsquooccurrence) entraicircne une variation minime

nus On peut immeacutediatement observer que la peacutenaliteacute brute de lrsquoinformaliteacute est plus de deux fois supeacuterieure en Afrique que dans le reste du monde Interpreacuteteacute litteacuteralement le coefficient drsquoemploi informel (colonne 1) signifie que les jeunes travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle en Afrique ont en moyenne un salaire horaire de moitieacute infeacuterieur agrave celui des travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle alors que la proportion correspondante est de 75 dans drsquoautres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire36 En moyenne lrsquoeacutecart salarial entre les emplois informels et formels est plus important en Afrique que dans les autres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire Par conseacutequent si lrsquoon eacutevalue la probabiliteacute qursquoune personne trouve un emploi formel agrave un stade ulteacuterieur de sa vie professionnelle on observe eacutegalement que le deacutesavantage lieacute au fait drsquoavoir travailleacute agrave son compte au deacutebut de la vie active est plus prononceacute dans les pays en deacuteveloppement que dans les pays africains alors que crsquoest lrsquoinverse en ce qui concerne la laquopeacutenaliteacute salarialeraquo

Les deacutebats sur lrsquoimpact individuel de lrsquoinforma-liteacute sont eacutegalement pertinents ici parce que lrsquoinformaliteacute a des reacutepercussions beaucoup plus profondes agrave savoir qursquoelle entrave le deacuteveloppe-ment Lrsquoeacuteconomie informelle se compose geacuteneacute-ralement de petites entreprises improductives avec un faible potentiel de croissance et large-ment deacutecoupleacutees de lrsquoeacuteconomie formelle Ces entreprises agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre sont pour la plupart dirigeacutees par des micro-en-trepreneurs peu instruits et leur potentiel drsquointeacute-gration dans lrsquoeacuteconomie formelle est tregraves limiteacute (Elbadawi et Loayza 2008 Gatti et al 2011 La Porta et Shleifer 2008 2014) En outre pour un niveau donneacute de deacutepense publique un taux plus eacuteleveacute drsquoemploi informel implique une charge fis-cale plus eacuteleveacutee pour lrsquoeacuteconomie formelle ce qui peut freiner la creacuteation de nouvelles entreprises productives (dans lrsquoeacuteconomie formelle) ayant un potentiel de croissance ndash contrairement agrave celles de lrsquoeacuteconomie informelle En outre les travailleurs et les entreprises de lrsquoeacuteconomie informelle qui utilisent et congestionnent les infrastructures publiques ne contribuent pas aux recettes fiscales neacutecessaires pour les entretenir et les renouveler (Gatti et al 2011) Il nrsquoest donc pas surprenant que lrsquoinformaliteacute freine la croissance

39Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

X Table 32 Impact de lrsquoinformaliteacute sur les salaires horaires

Variables explicatives (1) (2) (3) (4)

Ln salaires 1 Afrique Ln salaires 1 RdM Ln salaires 2 Afrique Ln salaires 2 RdM

Etudes informellesndash0544 ndash0227 ndash0365 ndash0171

(0039) (0008) (0042) (0008)

Etudes secondaires 0097 0124

(0031) (0011)

Etudes supeacuterieures0374 0273

(0043) (0013)

Zone ruralendash0112 ndash0046

(0027) (0008)

Femmendash0384 ndash0206

(0029) (0008)

Marieacute(e)0067 0019

(0032) (0009)

Tranche drsquoacircge 20-24 ans0194 0096

(0040) (0014)

Tranche drsquoacircge 25-29 ans0337 0176

(0042) (0015)

Ln (dureacutee de lrsquoemploi en mois)0035 0021

(0008) (0003)

Premier emploi travailleur indeacutependant

ndash0081 0023

(0037) (0015)

Constante4470 4401 4120 4178

(0098) (0012) (0098) (0019)

Effets fixespays Yes Yes Yes Yes

Observations 4 858 18 607 4 858 18 607

R2 0197 0122 0269 0190

Notes Ce Tableau preacutesente les reacutesultats drsquoune reacutegression estimative effectueacutee selon la meacutethode des Moindres carreacutes ordinaires (MCO) portant sur les facteurs deacuteterminants (Ln) des salaires horaires dans 33 pays agrave revenu faibleintermeacutediaire eacutetudieacutes dans lrsquoenquecircte SWTS soit 12 pays africains et 21 pays non africains La ventilation par genre nrsquoest pas prise en compte en raison du faible volume de donneacutees eacutetayeacutees par des informations fiables sur les salaires laquoLnraquo signifie logarithme naturel Pour plus de deacutetails sur lrsquoenquecircte les pays viseacutes et la maniegravere dont les donneacutees ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans lrsquoenquecircte pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Deux variables sont prises en compte a) uniquement une variable muette drsquoinformaliteacute b) des informations geacuteneacuterales sur le niveau drsquoinstruction et lrsquoexpeacuterience professionnelle laquoLograquo signifie logarithme naturel Les marges drsquoerreur types sont indiqueacutees entre parenthegraveses ( plt001 plt005 plt01)

De maniegravere plus geacuteneacuterale lrsquoanalyse des colonnes 3 et 4 permet de constater que outre lrsquoinformaliteacute elle-mecircme lrsquoacircge le niveau drsquoinstruction la dureacutee de lrsquoexpeacuterience professionnelle et le genre ont un impact plus important sur la reacutemuneacuteration horaire des jeunes en Afrique que dans les autres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire couverts par les enquecirctes

40 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Cependant lrsquoemploi informel nrsquoest pas seulement lieacute au niveau de deacuteveloppement eacuteconomique et au potentiel de croissance drsquoun pays Les facteurs citeacutes preacuteceacutedemment qui lient informaliteacute et crois-sance expliquent en grande partie la correacutelation directe entre la taille de lrsquoeacuteconomie informelle et lrsquoineacutegaliteacute des revenus (Perry et al 2007 Loayza Serveacuten et Sugawara 2009)

Lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoenquecircte SWTS corro-bore la validiteacute de cette conclusion geacuteneacuterale pour les jeunes Africains Le Tableau 33 preacutesente les coefficients de Gini ndash mesure standard drsquoineacutegaliteacute ndash concernant les salaires des jeunes qui travaillent dans lrsquoeacuteconomie formelle et informelle en Afrique

Dans lrsquoensemble de lrsquoAfrique et pour tous les pays du continent viseacutes par lrsquoenquecircte SWTS ndash voire au niveau mondial ndash les ineacutegaliteacutes salariales sont plus prononceacutees dans lrsquoeacuteconomie informelle que dans lrsquoeacuteconomie formelle Ce constat geacuteneacuteral se confirme dans drsquoautres reacutegions (OrsquoHiggins 2017 chapitre 7) Cependant comme pour les dispari-teacutes salariales associeacutees agrave lrsquoeacuteconomie informelle lrsquoineacutegaliteacute induite par lrsquoinformaliteacute est plus impor-tante en Afrique qursquoailleurs Une fois encore cela ne constitue pas une surprise mais plutocirct une confirmation majeure et une raison suppleacutemen-taire de privileacutegier lrsquoameacutelioration de la qualiteacute des emplois et les politiques de formalisation de lrsquoemploi en Afrique

X Table 33 Coefficient de Gini ineacutegaliteacute salariale travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle et informelle

Travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle Travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle

Beacutenin 020 041

Congo 030 055

Egypte 028 030

Libeacuteria 018 050

Madagascar 027 036

Malawi 045 058

Sierra Leone 017 067

Tanzanie Reacutepublique-Unie de 048 055

Togo 030 064

Tunisie 014 027

Ouganda 031 047

Zambie 044 063

Afrique 035 049

Monde 025 036

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

41Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

4 Se projeter dans lavenir Quelques recommandations politiques

42 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

Les jeunes africains qui recherchent un travail deacutecent font face agrave des difficulteacutes consideacuterables Comme indiqueacute dans le preacutesent rapport le principal enjeu pour la plupart des jeunes Africains nrsquoest pas pour tant lrsquoabsence de travail mais plutocirct lrsquoaccegraves agrave un emploi deacutecent et de bonne qualiteacute De toute eacutevidence la qualiteacute des programmes drsquoenseignement et de formation neacutecessitent une refonte baseacutee sur lrsquooffre et la demande sur le marcheacute du travail Cependant les formations baseacutees sur lrsquooffre sont actuellement dominant et orientent trop souvent le deacutebat sur les politiques drsquoemploi des jeunes en Afrique Il srsquoagira deacutesormais de mieux eacutequilibrer les interventions fondeacutees sur lrsquooffre et la demande

La section qui suit approfondit certaines questions lieacutees aux modaliteacutes drsquointervention possibles

41 Traduire la croissance eacuteconomique en creacuteation demplois durables et deacutecents Pour le moment la croissance eacuteconomique ne stimule pas la croissance de lrsquoemploi Plus exac-tement les secteurs qui boostent le plus la crois-sance eacuteconomique ne sont pas neacutecessairement ceux qui creacuteent beaucoup plus drsquoemplois Crsquoest notamment le cas en Afrique ougrave la plupart des pays sont fortement tributaires des ressources naturelles qui leur procurent des revenus consi-deacuterables mais qui creacuteent peu drsquoemplois Si lrsquoon prend en compte toutes les entreprises pour lesquelles des donneacutees sont disponible sont dis-ponible le secteur secondaire creacutee 275 emplois pour chaque million de dollars drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) Pendant ce temps les secteur tertiaire (centres de services agrave la clien-tegravele) creacuteent 61 emplois et le secteur primaire (lrsquoextraction) creacutee seulement 06 emploi pour chaque million de dollars drsquoIDE Bien que les indi-cateurs ne nous donnent pas des informations sur la qualiteacute des emplois il importe de souli-gner que les secteurs qui attirent le plus drsquoIDE ne sont pas neacutecessairement ceux qui creacuteent le plus drsquoemplois (BIT 2019c) La persistance de la croissance sans emplois en Afrique pourrait aussi srsquoexpliquer par le fait que les recettes publiques provenant des exportations drsquohydro-carbures et plus geacuteneacuteralement de lrsquoexploitation des ressources naturelles financent surtout

la consommation alors qursquoelles devraient ecirctre investies afin de favoriser la croissance eacutecono-mique et la creacuteation drsquoemploi agrave long terme (p ex les infrastructures lrsquoenseignement et la pro-tection sociale)

La croissance eacuteconomique doit ecirctre penseacutee de maniegravere agrave creacuteer des possibiliteacutes drsquoemploi pour les citoyens et agrave ameacuteliorer leur bien-ecirctre Cela suppose une mutation structurelle profonde et soutenue pour ce faire il conviendrait de reacuteduire la deacutependance agrave lrsquoeacutegard des investissements dans lrsquoextraction de matiegraveres premiegraveres et de privileacutegier les secteurs agrave plus forte valeur ajouteacutee comme le secteur secondaire et certains services Il est possible drsquoeacutetablir et de maintenir un lien fort et positif entre la croissance eacuteconomique et la creacutea-tion drsquoemploi deacutecent en Afrique si les politiques visant agrave ameacuteliorer la productiviteacute du secteur primaire est celle qui attribuent en mecircme temps un rocircle plus important aux secteurs secondaire et tertiaire

La transformation structurelle fait partie inteacute-grante du processus de deacuteveloppement eacutecono-mique Elles creacuteent une dynamique essentielle en incitant les travailleurs agrave deacutelaisser progres-sivement les emplois peu reacutemuneacutereacutes et non productifs pour se tourner vers des emplois productifs procurant un salaire deacutecent Un mouvement tregraves net en ce sens est deacutejagrave obser-vable au niveau mondial (BIT 2017) cependant comme on lrsquoa montreacute les jeunes Africains ont jusqursquoici eacuteteacute relativement lents agrave effectuer cette transition crsquoest-agrave-dire privileacutegier les emplois deacutecents et deacutelaisser le travail agrave leur compte et la

43Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

collaboration avec une entreprise familiale Le passage agrave lrsquoemploi salarieacute et agrave lrsquoentrepreneuriat durable pour les jeunes qui reacutesulte lui-mecircme du processus de mutation structurelle favoriserait le deacuteveloppement eacuteconomique en renforccedilant le pouvoir drsquoachat inteacuterieur et en stimulant la demande de biens de consommation De plus cela offrirait davantage drsquoespace aux entreprises viables et reacuteduirait la concurrence en limitant la prolifeacuteration des microentreprises informelles qui peinent agrave survivre

Il est possible de promouvoir lrsquoemploi des jeunes en axant les efforts sur les secteurs agrave forte va-leur-ajouteacute et les entreprises agrave forte potentielle de creacuteation drsquoemploi deacutecent Corollairement il serait manifestement contre-productif de promouvoir des secteurs laquodits traditionnelsraquo et les formes de production comme les petites exploitations agricoles en zone rurale Il ne srsquoagit pas de nier ici lrsquoimportance de lrsquoagriculture au contraire les investissements dans la production agricole sont essentiels pour amorcer la transfor-mation structurelle le substrat eacuteconomique La question est plutocirct de savoir quel type drsquoagricul-ture encourager il est clair que lrsquoaccent doit ecirctre mis sur les exploitations viables compeacutetitives et eacutemergentes agrave dimension trop importante pour fonctionner avec que la main-drsquoœuvre familiale

Dans tous les cas une strateacutegie de croissance de lrsquoemploi plus preacuteciseacutement lrsquoemploi des jeune suppose une politique macro-eacuteconomique sys-teacutemique et multidimensionnelle et notamment la mise en place de politiques commerciales le recours aux IDE et aux meacutecanismes drsquointeacutegration interreacutegionale La Zone de libre-eacutechange conti-nentale africaine (ZLECA) par exemple pourrait stimuler les eacutechanges intra-africains favoriser les mutations structurelles et apporter la pros-peacuteriteacute partageacutee aux populations du continent (CNUCED 2015) et surtout elle permettrait de creacuteer davantage drsquoemplois deacutecents pour la jeu-nesse africaine en pleine expansion (ATPC nd) Comme mentionneacute preacuteceacutedemment les expor-tations de matiegraveres premiegraveres sur lesquelles repose actuellement le commerce en Afrique creacuteent moins drsquoemplois que le secteur secondaire ou agricole ndash qui devraient beacuteneacuteficier le plus de la ZLECA et creacuteer davantage drsquoemplois dans le cadre des eacutechanges commerciaux intra-africains Selon diverses estimations entre 2010 et 2022 la ZLECA pourrait accroicirctre de 102 agrave 155 environ la part du commerce intra-africain dans le volume total des eacutechanges commerciaux du continent (CNUCED 2015)

42 Amorcer la transformation de lrsquoagriculture de subsistance en lrsquoagro-industrieLrsquoagriculture reste le plus important pourvoyeur drsquoemplois en Afrique En 2019 environ la moitieacute (51 ) des travailleurs eacutetaient employeacutes dans ce secteur tregraves souvent il srsquoagit drsquoentreprises infor-melles dont les travailleurs restent pauvres Une transition progressive vers des activiteacutes agrave plus forte valeur ajouteacutee comme le secteur agro-ali-mentaire la transformation ou drsquoautres filiegraveres aurait plusieurs avantages elle creacuteerait davan-tage drsquoemplois dans les secteurs plus productifs ouvrirait des marcheacutes aux agriculteurs et accroicirc-trait leurs revenus Elle contribuerait eacutegalement agrave favoriser lrsquoemploi non agricole car une augmen-tation des revenus tireacutes de lrsquoagriculture stimulerait la demande drsquoautres biens et services En outre cette transformation du secteur agricole favori-serait notablement la transition des entreprises vers lrsquoeacuteconomie formelle mecircme si aujourdrsquohui encore une grande part des Africains deacutefavori-seacutes qui deacutelaissent lrsquoemploi agricole tombent dans lrsquoeacuteconomie informelle

43 Le rocircle central de lrsquoenseignement et de la formationLes questions lieacutees agrave lrsquoinadeacutequation des compeacute-tences et plus geacuteneacuteralement agrave lrsquoenseignement et agrave la formation sont tous aussi cruciales car elles concernent tant le niveau geacuteneacuteral de preacuteparation agrave la vie active que lrsquoadeacutequation des compeacutetences acquises par les travailleurs La probleacutematique de lrsquoenseignement et la formation doit ecirctre envisageacutee agrave la fois du point de vue des entre-prises qui exigent certaines compeacutetences que de celui des jeunes en quecircte drsquoun emploi Pour les jeunes peu qualifieacutes un niveau drsquoinstruction insuffisant et lrsquoabsence de programmes drsquoensei-gnement de bonne qualiteacute sont des obstacles majeurs agrave lrsquoobtention drsquoun travail deacutecent (BAD et al 2012) Selon une eacutetude meneacutee par la Banque mondiale dans huit pays africains 40 des PME deacuteclarent que lrsquoabsence de personnel posseacutedant les compeacutetences qursquoelles recherchent constitue le principal frein agrave leurs activiteacutes cette contrainte est surtout mentionneacutee par les entreprises qui

44 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

emploient plus de 20 salarieacutes et tourneacutees vers lrsquoexportation (Campbell Egger et Ronas en cours de publication)

Les niveaux drsquoinstruction et de formation en Afrique ont beaucoup progresseacute durant les der-niegraveres deacutecennies mais il est eacutevident qursquoon peut faire beaucoup mieux Par exemple il serait essentiel de privileacutegier un deacuteveloppement cibleacute des compeacutetences mettant lrsquoaccent sur les profes-sions et secteurs agrave fort potentiel et drsquoeacutetablir des systegravemes de protection sociale pour les groupes vulneacuterables

Dans la plupart des pays africains les partenaires sociaux ne srsquoengagent pas suffisamment dans la formation Par conseacutequent les dispositifs de deacuteveloppement des compeacutetences trop axeacutes sur lrsquooffre sont parfois en deacutecalage avec les aspira-tions de deacuteveloppement des pays et peuvent menacer la peacuterenniteacute de leur financement Il est essentiel drsquoameacuteliorer les systegravemes de mise en valeur des ressources humaines gracircce agrave un dialogue social soutenu aux niveaux national sectoriel et local et de les recentrer sur le deacuteve-loppement eacuteconomique et la creacuteation drsquoemplois Lrsquoabsence de systegravemes adeacutequats de deacuteveloppe-ment des compeacutetences reacutesulte en grande partie drsquoune mauvaise coordination des politiques Ainsi les politiques de lrsquoemploi sont rarement conccedilues de maniegravere agrave tenir compte des compeacutetences existantes sur le marcheacute et ne coordonnent pas lrsquoaction des secteurs drsquoactiviteacute susceptibles drsquoapporter une plus grande valeur ajouteacutee agrave lrsquoeacuteconomie gracircce aux compeacutetences speacutecifiques que leurs salarieacutes acquiegraverent

Lrsquoaccegraves aux dispositifs adeacutequats drsquoacquisition des compeacutetences reste un problegraveme sur le continent notamment pour les jeunes Africains des zones rurales qui occupent des emplois peu reacutemuneacute-reacutes et peu productifs dans lrsquoeacuteconomie informelle Lrsquoapprentissage informel demeure la principale source drsquoacquisition des compeacutetences en Afrique dans certains pays il repreacutesente plus de 90 de la formation suivie par les jeunes travailleurs (BAD et al 2012 p 217) Ancreacute dans les normes et les traditions sociales ce systegraveme comporte plusieurs failles il perpeacutetue les compeacutetences obsolegravetes et ne permet pas drsquoappreacutecier les qua-lifications agrave leur juste valeur et les apprentis sont parfois occupeacutes dans des formes de travail inacceptables

37 Partie inteacutegrante du systegraveme drsquoenseignement lrsquoEFTP peut en principe ecirctre dispenseacute du niveau primaire au niveau tertiaire

Srsquoagissant de lrsquoaccegraves agrave lrsquoenseignement et agrave la for-mation professionnelle les femmes et les mino-riteacutes sont nettement deacutesavantageacutees notamment dans les reacutegions rurales Dans de nombreux pays drsquoAfrique cet accegraves leur est refuseacute en raison de problegravemes culturels ou de la pauvreteacute Souvent les jeunes femmes sont contraintes de se consa-crer exclusivement agrave des tacircches domestiques et ne peuvent eacutetudier De nombreuses familles vi-vant sous le seuil de pauvreteacute ndash lagrave encore surtout en zone rurale ndash scolarisent les jeunes garccedilons mais pas les filles

Les pays toucheacutes par lrsquoinstabiliteacute politique etou le changement climatique sont confronteacutes aux plus grandes difficulteacutes Dans de nombreux pays africains ces eacuteveacutenements entraicircnent des deacutepla-cements de population des conflits lrsquoeacuterosion des institutions socio-eacuteconomiques voire dans certains cas la destruction des infrastructures ce qui complique encore la situation des jeunes menaceacutes par lrsquoinseacutecuriteacute et les conflits constants sans aucune possibiliteacute de formation ou drsquoemploi Dans ces pays le deacuteveloppement de compeacutetences locales et cibleacutees et le reacuteinvestissement dans les infrastructures et les institutions reacuteduisent la vul-neacuterabiliteacute et favorisent le deacuteveloppement durable

Lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de la formation pro-fessionnelle la revalorisation des apprentissages informels et le deacuteveloppement de programmes de formation sur-le-tas pourraient renforcer le niveau drsquoemployabiliteacute des jeunes car tous ces dispositifs leur permettent drsquoacqueacuterir une expeacute-rience professionnelle pratique et de se doter des compeacutetences rechercheacutees sur le marcheacute du travail contribuent agrave pallier aux problegravemes lieacutes agrave lrsquoinadeacutequation des compeacutetences et facilitent le processus de transition entre lrsquoeacutecole et la vie active Les meacutecanismes de validation des appren-tissages informels peuvent eacutegalement renforcer la synergie entre les systegravemes drsquoapprentissage formels et informels et favoriser la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle

Lrsquoacquisition de qualifications rechercheacutees sur le marcheacute du travail et la lutte contre le pheacutenomegravene de lrsquoinadeacutequation des compeacutetences sont deux axes drsquoaction majeurs cela signifie que lrsquoenseigne-ment et la formation techniques et professionnels (ci-apregraves laquolrsquoEFTPraquo) occupent une place toujours plus importante dans les programmes des Etats africains37 Il existe deacutesormais un consensus entre les parties prenantes (la Commission de lrsquoUnion

45Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

africaine CUA les Communauteacutes eacuteconomiques reacutegionales CER les Etats membres de lrsquoUA les Etats les gouvernements et les partenaires du deacute-veloppement du continent) quant agrave lrsquoimportance de lrsquoEFTP qui favorise lrsquoemploi des jeunes contri-bue au deacuteveloppement eacuteconomique et ameacuteliore la compeacutetitiviteacute sur les marcheacutes mondiaux Un objectif important des systegravemes africains drsquoEFTP est de veiller agrave ce que les institutions axent leurs efforts sur le deacuteveloppement et lrsquoactualisation de compeacutetences rechercheacutees sur le marcheacute du travail et ultimement qursquoelles puissent aider les stagiaires agrave trouver un emploi ou agrave deacutevelopper des entreprises prospegraveres (Strateacutegie continen-tale de lrsquoUA favorisant lrsquoemploi des jeunes par lrsquoEFTP) Au niveau mondial eacutegalement trois des sept cibles de lrsquoODD 4 ont trait agrave lrsquoEFTP ce qui met en lumiegravere le rocircle essentiel de ces formations dans la transformation de la socieacuteteacute Pour pro-gresser dans cette direction les chefs drsquoEtat et de gouvernement africains ont deacuteclareacute en juillet 2017 que la peacuteriode 2018-27 serait la laquoDeacutecennie africaine pour la formation technique profession-nelle et entrepreneuriale et lrsquoemploi des jeunesraquo (AssemblyAUDec652 XXIX) Ils ont eacutegalement chargeacute la CUA en collaboration avec le Burkina Faso et les partenaires du deacuteveloppement drsquoeacutela-borer un laquoPlan drsquoaction pour la Deacutecennie africaine de la formation technique professionnelle et entrepreneuriale et de lrsquoemploi des jeunesraquo

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les investissements judi-cieux dans le deacuteveloppement des ressources hu-maines permettent de creacuteer des emplois deacutecents aident les travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle agrave effectuer la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle et contribuent agrave lrsquoeacuteradication de la pauvreteacute au travail Le programme de lrsquoOIT centreacute sur la per-sonne humaine (BIT 2019d 2019e) identifie trois axes drsquoinvestissement

1 investir dans la capaciteacute des individus agrave acqueacute-rir de nouvelles compeacutetences agrave se perfection-ner et agrave reacuteussir les transitions aux diverses eacutetapes de leur parcours professionnel

2 investir dans les institutions du travail et garantir un avenir professionnel qui prend en compte la liberteacute la digniteacute la seacutecuriteacute eacutecono-mique et lrsquoeacutegaliteacute

3 investir dans les formes de travail deacutecent et durable eacutelaborer des regravegles et des mesures incitatives permettant de concilier les poli-tiques sociales et eacutecologiques et les pratiques commerciales

38 Bien que certains indicateurs laissent entrevoir un impact macro-eacuteconomique plus large

Enfin bien que le manque etou lrsquoinadeacutequation des compeacutetences soient des facteurs importants mecircme les personnes tregraves qualifieacutees ne trouveront aucun deacuteboucheacute si les conditions de base ne sont pas reacuteunies pour creacuteer des emplois et assurer la croissance de lrsquoemploi Les trois axes drsquoinvestisse-ment mentionneacutes ci-dessus pourraient srsquoaveacuterer de puissants moteurs drsquoeacutequiteacute et de durabiliteacute pour les geacuteneacuterations actuelle et future agrave condi-tion drsquoexploiter les potentiels de la technologie et le dividende deacutemographique et de privileacutegier lrsquoeacuteconomie verte (BIT 2019d)

44 Intervention active sur le marcheacute du travail Services publics de support agrave lrsquoemploi Les programmes actifs du marcheacute du travail (PAMT) et plus geacuteneacuteralement le deacuteveloppement des services publics de lrsquoemploi (SPE) peut large-ment stimuler lrsquoemploi et ameacuteliorer lrsquoemployabiliteacute des jeunes En Turquie par exemple des subven-tions cibleacutees ont permis non seulement drsquoameacute-liorer les perspectives drsquoemploi des participants mais aussi drsquoaider les entreprises qui souhaitaient beacuteneacuteficier de ces subsides de reacutealiser leur tran-sition vers lrsquoeacuteconomie formelle (Betcherman Daysal et Pageacutes 2010)

Un excellent exemple de ce type de meacutecanisme en Afrique est le laquo Employment Tax Incentiveraquo (ETI) programme de subvention salariale intro-duit en 2014 en Afrique du Sud Un projet pilote lanceacute en 2010 avait permis drsquoameacuteliorer les pers-pectives drsquoemploi des participants agrave court terme mais aussi quoique plus modestement agrave moyen terme Etendu depuis lors agrave lrsquoeacutechelle nationale avec de nombreuses modifications concep-tuelles ce programme a eu moins de succegraves du moins en ce qui concerne les perspectives drsquoem-ploi des participants (Encadreacute 41)38 Neacuteanmoins en signe de confiance le gouvernement sud-afri-cain lrsquoa reacutecemment prolongeacute de dix ans jusqursquoen feacutevrier 2029

Plus globalement agrave lrsquoexception notable des mesures de promotion destineacutees aux jeunes entrepreneurs (voir ci-dessous) peu de politiques actives du marcheacute du travail (PAMT) ont eacuteteacute mises en œuvre en Afrique De nombreux facteurs doivent ecirctre pris en compte dans la conception et la mise en œuvre de ces programmes pour ecirctre efficaces ils doivent ecirctre cibleacutes et assortis de

46 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

conditions preacutecises ce qui en ameacuteliore lrsquoefficaciteacute notamment en limitant les effets drsquoaubaine et de substitution

Si lrsquoon souhaite renforcer les perspectives drsquoemploi des jeunes il faut veiller agrave ce que ces programmes ameacuteliorent leur employabiliteacute agrave long terme Il est possible drsquoy parvenir en leur permettant drsquoacqueacuterir de maniegravere informelle des compeacutetences profes-sionnelles au moyen de stages drsquoapprentissage

ou de formations cibleacutees inteacutegreacutees dans la conception mecircme des programmes qui doivent srsquoeacutetendre sur une peacuteriode suffisamment longue pour leur permettre drsquoacqueacuterir des compeacutetences professionnelles et de faire leurs preuves dans un environnement de travail donneacute

Comme le suggegravere lrsquoexemple sud-africain il im-porte de tenir compte de lrsquointeraction eacuteventuelle entre les PAMT le contexte eacuteconomique et bien

X Box 41 Afrique du Sud Projet pilote de subvention salariale pour les jeunes Programme drsquoincitation fiscale agrave lrsquoemploi (ETI)

Le taux de chocircmage des jeunes est extrecircmement eacuteleveacute en Afrique du Sud notamment chez les Noirs agrave titre de comparaison presque deux-tiers des Sud-Africains non blancs acircgeacutes de 20 agrave 24 ans eacutetaient au chocircmage en 2012 (Levinsohn et al 2014) Pour remeacutedier agrave ce problegraveme le gouvernement a lanceacute en 2010 un projet pilote de subvention salariale conccedilu selon la meacutetho-dologie EAC (essai aleacuteatoire controcircleacute) Des bons eacutetaient distribueacutes agrave des jeunes chocircmeurs acircgeacutes de 20 agrave 24 ans choisis au hasard chaque bon donnait droit agrave une subvention drsquoune valeur to-tale de 5 000 rands sud-africains (ZAR) qursquoils pouvaient percevoir en plusieurs versements eacuteta-leacutes sur une peacuteriode minimale de six mois jusqursquoagrave eacutepuisement de la somme totale Le montant mensuel maximum de la subvention repreacutesentait la moitieacute du salaire ou 833 ZAR (le montant le plus faible eacutetant retenu) soit environ 40 du salaire meacutedian dans le groupe cible La subven-tion eacutetait eacutegalement transfeacuterable entre plusieurs entreprises avant son eacutepuisement

Une fois acheveacute le projet pilote qui a notablement ameacutelioreacute la probabiliteacute drsquoemploi des partici-pants le gouvernement souhaitait mettre le programme en œuvre agrave lrsquoeacutechelle nationale apregraves deacutebat Selon une simulation baseacutee sur un modegravele de recherche structurelle (Levinsohn et Pu-gatch 2014) une subvention mensuelle de 1 000 ZAR eacutetait censeacutee faire baisser de 12 la pro-portion de jeunes chocircmeurs de longue dureacutee Une enquecircte meneacutee aupregraves des entreprises en 2011 (Schoumler et Rankin 2011) a permis drsquoobtenir les reacuteactions des employeurs agrave lrsquoideacutee drsquoune eacuteventuelle subvention salariale destineacutee aux jeunes la majoriteacute des entreprises interrogeacutees ont dit envisager drsquoembaucher davantage de jeunes travailleurs mais laisseacute entendre qursquoelles nrsquoaugmenteraient pas neacutecessairement leurs effectifs et remplaceraient les travailleurs plus acircgeacutes par des jeunes

En 2013 le Preacutesident Jacob Zuma a promulgueacute la loi introduisant cette subvention salariale agrave lrsquoeacutechelle nationale (Employment Tax Incentive Act) Contrairement au projet pilote qui preacutevoyait une subvention directe relativement eacuteleveacutee le nouveau reacutegime offrait des incitations fiscales eacutetaleacutees sur une peacuteriode maximale de deux ans aux employeurs qui agrave compter du 1er octobre 2014 embaucheraient des travailleurs acircgeacutes de 18 agrave 29 ans avec un salaire faibleintermeacutediaire (moins de 6 000 ZAR)

Cette mesure a fait lrsquoobjet de nombreux commentaires dans les meacutedias degraves sa phase de planifi-cation Le Congregraves des syndicats sud-africains (COSATU) a exprimeacute son opposition agrave cette sub-vention salariale par des manifestations et la menace de gregraveves craignant le deacuteplacement de travailleurs acircgeacutes et une hausse du chocircmage

Le programme a donneacute des reacutesultats deacutecevants ne laissant entrevoir aucun impact notable sur le taux drsquoemploi des jeunes (Ranchhod et Finn 2016) Toutefois des donneacutees plus reacutecentes laissent penser qursquoil a eu un impact positif modeste mais statistiquement significatif sur lrsquoem-ploi des jeunes (et des adultes) dans les PME (jusqursquoagrave 200 travailleurs) (Ebrahim Leibbrandt et Ranchhod 2017) ce qui permet drsquoavancer que cette subvention a eu au moins un effet macro-eacuteconomique plus large

Source Ebrahim Leibbrandt et Ranchhod 2017) OrsquoHiggins (2017) mis agrave jour

47Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

sucircr les autres institutions du marcheacute du travail Les subventions agrave lrsquoemploi peuvent srsquoaveacuterer par-ticuliegraverement utiles lorsque la demande globale de jeunes travailleurs est atone et qursquoil est mani-festement neacutecessaire drsquoeacutelargir les perspectives drsquoemploi ndash comme crsquoest le cas en Afrique La compleacutementariteacute et lrsquointeraction avec les autres institutions du marcheacute du travail sont eacutegalement importantes agrave cet eacutegard et les chargeacutes de pro-gramme doivent ecirctre conscients de leur impact probable Par exemple le fait qursquoil existe des poli-tiques passives du marcheacute du travail ainsi que leur reacuteglementation et leurs conditions drsquoappli-cation sont susceptibles drsquoinfluer sur le degreacute de participation des jeunes agrave ces programmes

Par ailleurs des services publics de lrsquoemploi (SPE) efficaces peuvent jouer un rocircle central dans un contexte de mutation structurelle rapide Plusieurs auteurs (en remontant au moins agrave Fay 1996) ont analyseacute le ratio coucirct-efficaciteacute relati-vement eacuteleveacute de certaines fonctions confieacutees aux SPE comme lrsquoaide agrave la recherche drsquoemploi et lrsquoappariement des travailleurs et des emplois Il est vrai que ces services ne creacuteent pas en eux-mecircmes de lrsquoemploi mais ils pourraient nettement ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes du travail et accentuer la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle Lrsquoappropriation et un bon usage des nouvelles technologies devraient eacutegalement permettre de simplifier ces fonctions et drsquoen reacuteduire les coucircts

45 Exploiter le potentiel de lrsquoeacuteconomie numeacuteriqueLe potentiel de creacuteation drsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie numeacuterique a eacuteteacute aussi discuteacute que la capaciteacute des jeune agrave pourvoir saisir cette opportuniteacute39 Quel est le veacuteritable potentiel de ces options en ce qui concerne les perspectives de travail deacutecent pour les jeunes en Afrique Selon un rapport reacutecem-ment publieacute par le BIT (Ameli et al 2019) trois secteurs majeurs pourraient offrir des possibiliteacutes drsquoemploi aux jeunes en Afrique lrsquoagriculture le tourisme et les services financiers Le rapport ajoute que lrsquoemploi pourrait croicirctre rapidement dans lrsquoeacuteconomie numeacuteriques En outre il serait certainement possible de mieux former les jeunes Africains aux exigences et utilisations des technologies numeacuteriques

39 Elle a aussi susciteacute des craintes quant aux emplois que lautomatisation pourrait faire disparaicirctre

Toutefois il convient de garder plusieurs facteurs agrave lrsquoesprit

X Bien qursquoelle ait connu une croissance rapide la taille de lrsquoeacuteconomie numeacuterique devrait rester modeacutereacutee dans un avenir proche Selon le McKinsey Global Institute (2013) le laquoePIBraquo (la somme des activiteacutes eacuteconomiques lieacutees agrave la creacuteation et agrave lrsquoutilisation du reacuteseau internet) repreacutesentait 11 du PIB africain en 2012 Ce chiffre devrait croicirctre rapidement pour attein-dre au moins 5-6 en 2025 mais cela demeure une part relativement modeste du PIB africain total De mecircme en 2016 lrsquoIndice de maturiteacute numeacuterique (IMN) du continent africain eacutetait es-timeacute agrave 033 par rapport agrave une moyenne de 085 pour les dix premiers pays du monde (Banque mondiale 2016)

X Une grande partie de la valeur eacuteconomique des technologies de lrsquoinformation et des communi-cations reacuteside dans leur potentiel drsquoameacuteliora-tion de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute A long terme ces technologies devraient favoriser la croissance eacuteconomique et creacuteer des emplois mais agrave court terme elles causeront proba-blement des perturbations agrave lrsquoemplois qui risquent de toucher les jeunes de maniegravere dis-proportionneacutee en raison de leur compeacutetence sur le marcheacute du travail

X Le continent africain connaicirct en moyenne une relative peacutenurie de compeacutetences numeacuteriques toutefois cette moyenne cache des eacutecarts consideacuterables selon les pays ndash tout comme les peacutenuries de compeacutetences numeacuteriques speacuteci-fiques (par opposition aux peacutenuries globales) signaleacutees par les entreprises Au Beacutenin par exemple seulement 6 des employeacutes pos-segravedent moins de compeacutetences numeacuteriques que celles qursquoexigerait leur poste alors qursquoen Sierra Leone ce chiffre atteint 61 (Ameli et al 2019)

X Une certaine prudence srsquoimpose lorsqursquoon eacutevalue lrsquoimpact des technologies numeacuteriques sur la qualiteacute de lrsquoemploi En effet ces technolo-gies ouvrent des perspectives de formalisation de lrsquoactiviteacute eacuteconomique (Chacaltana Leung et Lee 2018) mais risquent de favoriser lrsquoinformal-iteacute dans certains secteurs Ainsi lrsquoeacuteconomie des plateformes numeacuteriques pourrait contribuer agrave la preacutecarisation des jeunes sur le marcheacute du travail et plus geacuteneacuteralement saper la qualiteacute des emplois en multipliant les modaliteacutes de

48 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

travail indeacutependant par lrsquoentremise de ces plateformes (Centre Bellagio 2017)

X Plus grave encore une attention excessive porteacutee aux compeacutetences numeacuteriques risque de perpeacutetuer voire de creuser les ineacutegaliteacutes dont certains jeunes sont deacutejagrave victimes sur le marcheacute du travail car ce sont surtout les je-unes hommes urbains instruits et disposant de revenus confortables qui possegravedent ces compeacutetences et sont donc en mesure de les deacuteployer agrave bon escient

De toute eacutevidence lrsquoadoption des technologies numeacuteriques et une meilleure formation aux compeacutetences digitales devraient permettre drsquoameacuteliorer notablement la quantiteacute et la qualiteacute des emplois offerts aux jeunes Toutefois cette deacutemarche ne saurait ecirctre la seule solution aux difficulteacutes des jeunes sur le marcheacute du travail et il faut veiller agrave ce que les avantages qursquoelle procure ne creusent pas les ineacutegaliteacutes existantes

46 Reacuteduire les taux de NEET ndash notamment celuienspdesenspjeunesenspfemmesenspfaut-il adopter une nouvelle approche Les jeunes qui nrsquoont pas drsquoemploi et ne suivent ni enseignement ni formation (NEET) constituent un groupe tregraves heacuteteacuterogegravene Le statut de laquoNEETraquo se deacutefinit neacutegativement (ni emploi ni enseigne-

ment ni formation) et non par lrsquoappartenance agrave un groupe donneacute La diversiteacute des situations qui sous-tendent le statut de NEET entraicircne drsquoimpor-tantes conseacutequences sur le plan politiques Les diffeacuterences entre les jeunes NEET influent neacutecessairement sur les reacuteponses politiques qursquoil conviendrait drsquoeacutelaborer pour ces sous-groupes

Les politiques visant la reacuteduction du taux de chocirc-mage des jeunes et la diminution du nombre de NEET ont plusieurs conseacutequences et notamment lrsquoeacutelargissement des mesures drsquoemploi destineacutees aux jeunes Cela signifie qursquoil faut davantage axer les efforts sur la suppression des obstacles agrave lrsquoengagement et agrave la participation reacuteelle des jeunes ndash notamment les jeunes femmes ndash qui se trouvent parfois exclus du marcheacute du travail

Enfin et surtout lrsquoAfrique doit mobiliser les res-sources neacutecessaires pour mettre en place un systegraveme efficace drsquoinformation sur le marcheacute du travail La difficulteacute majeure que rencontrent les chercheurs qui souhaitent mener des eacutetudes sur lrsquoAfrique est lrsquoabsence de donneacutees reacuteguliegravere-ment actualiseacutees De nombreux pays africains manquent de donneacutees cleacutes sur lrsquoemploi et drsquoautres indicateurs du marcheacute du travail Des efforts srsquoimposent dans tous les pays pour mettre en place un systegraveme fonctionnel et dynamique drsquoinformation sur le marcheacute du travail et consti-tuer une banque de donneacutees afin de disposer drsquoinformations reacuteguliegraverement mises agrave jour Cela suppose de deacutegager un financement adeacutequat pour mettre en place un bureau national de la statistique

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54 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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556

56 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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57Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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58 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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62 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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63Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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64 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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294

396

369

405

Buru

ndi

2000

821

834

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798

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833

69Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

Tota

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2020

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729

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Cam

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0

Cap-

Vert

2000

146

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197

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171

135

Cap-

Vert

2010

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Cap-

Vert

2020

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6

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593

193

7

70 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

Tota

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45

2

71Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

Tota

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2010

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2

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2037

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233

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244

739

2

72 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

Tota

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2

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Mar

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2000

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823

73Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

Tota

lH

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Nam

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2010

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2000

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Nig

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2020

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2000

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Rwan

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Rwan

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Rwan

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74 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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75Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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76 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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77Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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78 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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79Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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80 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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X Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)

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Page 5: Rapport sur l’emploi en Afrique (Re-Afrique)

Remerciements

Ce rapport a eacuteteacute preacutepareacute par le Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique (ROAF) sous la direction de Mme Cynthia Samuel-Olonjuwon Sous-directrice geacuteneacuterale du BIT et Directrice du Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique Les principaux auteurs du rapport sont M Ken Chamuva Shawa Pamphile Sossa et Shane Niall OrsquoHiggins Le Dr Abiodun Oluwole Folawewo a apporteacute une contribution majeure agrave la production de ce rapport

Les estimations modeacuteliseacutees du BIT figurant dans ce rapport proviennent du Deacutepartement de la sta-tistique du BIT Nous remercions en particulier les statisticiens reacutegionaux M Jean-Marie Hakizimana et Yacouba Diallo pour leurs contributions dans la mise en disposition en temps reacuteel des don-neacutees M Steven Kapsos Roger Gomis et Stefan Kuumlhn respectivement des Deacutepartements de la Statistique et de la Recherche ont joueacute un rocircle essentiel dans lrsquoestimations des donneacutees preacutesen-teacutees dans le rapport

La reacutedaction et la production du rapport ont fait lrsquoobjet de nombreuses consultations Le rapport a largement beacuteneacuteficieacute des conclusions drsquoune reacuteunion drsquoexperts tenue en novembre 2018 parmi lesquels Lawrence Jeff Johnson (BIT) le Professeur Vremudia Diejomaoh ancien directeur de lrsquoEquipe multidisciplinaire pour lrsquoAfrique orientale (BIT) le Professeur Haroon Bhorat (Universiteacute du Cap) Steven Kapsos (BIT) Ken Chamuva Shawa (BIT) Abiodun Oluwole Folawewo (Universiteacute drsquoIbadan) Ali Madaiuml Boukar (BIT) Patrick Gbakou (Universiteacute Feacutelix Houphouet-Boigny) Abdoul Barry (Fonds international de deacuteveloppement aricole FIDA) Gloria Moreno-Fontes (BIT) Yacouba Diallo (BIT) Adrian Gauci (Commission eacuteconomique des Nations Unies pour lrsquoAfrique CEA) Mohammed Mwamadzingo (BIT) Samuel Asfaha (BIT) Bernd Mueller (BIT) Shane Niall OrsquoHiggins (BIT) Sevane Ananian (BIT) Jean-Marie Hakizimana (BIT) Joseph Jean-Marie Momo (BIT) Jean Marcelin Brou (Universiteacute Feacutelix

Houphoueumlt-Boigny) Rosemond Offei-Awuku et Tapera Muzira (Banque africaine de deacuteveloppe-ment BAD)

Le Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique sou-haite exprimer ses vifs remerciements pour leurs commentaires et suggestions agrave Rosemond Offei-Awuku et Tapera Muzira (BAD) Adrian Gauci (CEA) Lawrence Jeff Johnson Marva Corley-Coulibaly Catherine Saget Stefan Kuumlhn Floriana Borino Uma Rani Amara Sajid Ghani Khaoula Ettarfi Deacutepartement de la recherche (BIT) Sukti Dasgupta et Michael Mwasikakata Deacutepartement de la politique de lrsquoemploi (BIT) Steven Kapsos Deacutepartement de la Statistique (BIT) Sara Elder et Christian Viegelahn Uniteacute drsquoanalyse eacuteconomique et sociale reacutegionale (RESA) du Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAsie et le Pacifique Sevane Ananian Equipe du Caire pour le travail deacutecent Bernd Mueller et Laura Brewer Equipe de Pretoria pour le travail deacutecent Yacouba Diallo Equipe de Dakar pour le travail deacutecent Ali Madaiuml Boukar Equipe de Yaoundeacute pour le travail deacutecent Abiodun Oluwole Folawewo Universiteacute drsquoIbadan et Tapera Muzira BAD

Le concept preacuteliminaire de ce rapport a grande-ment beacuteneacuteficieacute de la contribution des membres de lrsquoeacutequipe de direction du Bureau reacutegional de lrsquoOIT pour lrsquoAfrique notamment Cynthia Samuel-Olonjuwon Peter Van Rooij Mary Odie Otieno Mugambi Joseph Jean-Marie Momo Nicolas Lopez-Armand et Guebray Berhane Nous expri-mons eacutegalement notre reconnaissance aux direc-teurs des bureaux de pays de lrsquoOIT pour leurs suggestions concernant la note de concept preacute-liminaire qui a eacutegalement profiteacute des commen-taires de Sukti Dasgupta Lawrence Jeff Johnson Michael Mwasikakata Catherine Saget Clemente Pignatti Samuel Asfaha Bernd Mueller et Sevane Ananian Nous tenons agrave remercier Francesca Bonomelli et Luis Pinedo Caro pour leur preacutecieuse aide dans lrsquoeacutelaboration du Chapitre 3

Table des matiegraveres

1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 3

11 La reprise de la croissance creacutee-t-elle des emplois 4

12 La reprise de la croissance a-t-elle ameacutelioreacute le bien-ecirctre de la population 5

13 Productiviteacute du travail et croissance des salaires 7

2 Emploi et tendances sociales 9

21 Taux drsquoactiviteacute 10

22 Emploi 10

221 Caracteacuteristiques de lrsquoemploi 13

2211 Emploi par grands secteurs drsquoactiviteacute eacuteconomique 13 2212 Emploi par secteur dans les sous-reacutegions 14 2213 Situation de lrsquoemploi en 2019 15 2214 Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total 16

23 Chocircmage et sous-emploi de la main-drsquoœuvre 17

231 Chocircmage 17 232 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre 17

3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes 19

31 Le deacutefi de la jeunesse 20

32 La nature du deacutefi 20

321 Population active jeune et jeunes travailleurs pauvres tendances 20 322 Taux de chocircmage des jeunes (15-24 ans) 22 323 Jeunes non scolariseacutes sans emploi ni formation (NEET) 23 324 Lrsquoenjeu fondamental la qualiteacute de lrsquoemploi 28

33 Probleacutematiques et analyse 31

331 Dans quels secteurs les jeunes travaillent-ils (et reacuteservoirs potentiels drsquoemplois) 31 332 Le rocircle des systegravemes drsquoenseignement et de formation 32 333 Approfondir lrsquoanalyse tenants et aboutissants de lrsquoinformaliteacute 33

viii Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

4 Se projeter dans lrsquoavenir Quelques recommandations politiques 41

41 Traduire la croissance eacuteconomique en creacuteation dʼemplois durables et deacutecents 42

42 De lrsquoagriculture de subsistance agrave lrsquoagro-industrie 43

43 Le rocircle central de lrsquoenseignement et de la formation 43

44 Intervention active sur le marcheacute du travail Services publics de support agrave lrsquoemploi 45

45 Exploiter le potentiel de lrsquoeacuteconomie numeacuterique 47

46 Reacuteduire les taux de NEET ndash notamment celui des jeunes femmes faut-il adopter une nouvelle approche 48

Bibliographie 49

Annexes 53

ixRapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

Liste des Figures

X Figure 11 Croissance reacuteelle du PIB (variation annuelle en ) 4

X Figure 12 Croissance du PIB par habitant (variation annuelle en ) 6

X Figure 13 Croissance par habitant par sous-reacutegion 2000 et 2020 6

X Figure 14 Croissance de la productiviteacute du travail 2010-2020 7

X Figure 15 Productiviteacute du travail et croissance des salaires en Afrique 8

X Figure 21 Croissance de lrsquoemploi en Afrique () 11

X Figure 22 Ratio emploipopulation selon le genre 2019 12

X Figure 23 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique Afrique 2011-2021 () 13

X Figure 24 Distribution de lrsquoemploi selon le genre par secteur 2011-2021 () 14

X Figure 25 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique par sous-reacutegion 2011 2018 et 2019 14

X Figure 26 Situation de lrsquoemploi 15

X Figure 27 Taux de chocircmage et part de lrsquoemploi informel (pays pour lesquels des donneacutees existent) 16

X Figure 31 Population active jeune par reacutegion 1990-2030 (millions) 21

X Figure 32 Jeunes travailleurs pauvres par reacutegion 1990-2020 () 21

X Figure 33 Taux de chocircmage des jeunes monde et sous-reacutegions africaines 2000-20 () 22

X Figure 34 Taux de chocircmage des jeunes en Afrique par pays 2020 23

X Figure 35 Taux de NEET monde et sous-reacutegions africaines 2005-2020 () 24

X Figure 36 Taux de NEET des jeunes par niveau de revenus monde et Afrique 2005-2020 () 24

X Figure 37 Taux nationaux de jeunes NEET Afrique 2020 25

X Figure 38 Taux de NEET par genre monde et sous-reacutegions africaines 2020 () 26

X Figure 39 Taux de jeunes NEET selon le genre Afrique 2020 26

X Figure 310 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre (LU3) jeune (15-24 ans) par genre par reacutegion () 2020 27

X Figure 311 Taux drsquoemplois informels monde reacutegions jeunes (15-24 ans) et travailleurs adultes anneacutee la plus reacutecente () 28

X Figure 312 Taux drsquoemplois informels certains pays africains hommes et femmes (15-29 ans) 29

X Figure 313 Situation professionnelle par genre certains pays africains jeunes travailleurs (15-29 ans) 2006-16 29

x Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

X Figure 314 Evolution du statut contractuel jeunes travailleurs Afrique 2006-2016 30

X Figure 315 Evolution des parts de lrsquoemploi par secteur jeunes et adultes Afrique 2006 et 2016 31

X Figure 316 Taux drsquoemplois informels jeunes (15-29 ans) selon le niveau drsquoinstruction Afrique () 34

X Figure 317 Taux drsquoemploi informel selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction Afrique () 35

Liste des Tableaux

X Tableau 11 Valeur ajouteacutee par secteur ( du PIB) 5

X Tableau 21 Taux drsquoactiviteacute population active 2000-2021 10

X Tableau 22 Taux drsquoactiviteacute dispariteacutes hommesfemmes () 11

X Tableau 23 Ratios emploipopulation emploi total 2000-2021 12

X Tableau 24 Emploi informelemploi total () 16

X Tableau 31 Facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi et de lrsquoinformaliteacute jeunes Africains et RdM 37

X Tableau 32 Impact de lrsquoinformaliteacute sur les salaires horaires 39

X Tableau 33 Coefficient de Gini ineacutegaliteacute salariale travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle et informelle 40

Liste des encadreacutes

X Encadreacute 41 Afrique du Sud Projet pilote de subvention salariale pour les jeunes Programme drsquoincitation fiscale agrave lrsquoemploi (ETI) 46

Reacutesumeacute analytique

Le contexte macro-eacuteconomique Il est impeacuteratif que la croissance macroeacutecono-mique que connaisse lrsquoAfrique srsquoaccompagne de la creacuteation drsquoemploi sur le marcheacute du travail La croissance eacuteconomique devrait atteindre 38 drsquoici agrave la fin de 2020 mais avec la pandeacutemie de COVID-19 et ses effets neacutegatif sur leacuteconomie il est peu probable que lAfrique atteint ce niveau de croissance Par ailleurs la croissance est forte-ment tributaire des secteurs agrave faible valeur ajou-teacutee caracteacuteriseacutes par le chocircmage de bas salaires et une deacutependance du secteur informel Au fil des ans le revenu par habitant en Afrique est resteacute faible et le taux de croissance tregraves volatil Sur ces aspects le continent fait beaucoup moins que toutes les autres reacutegions agrave lrsquoexception des Etats arabes Selon les preacutevisions de 2020 la croissance par habitant devrait resteacutee constante en Afrique centrale et diminueacute dans toutes les autres sous-reacute-gions entre 2000 et 2020 agrave lrsquoexception de lrsquoAfrique orientale ougrave elle aura progresseacute de 24 Une fois encore cette progression deacutepend fortement de significativiteacute des effects de COVID-19 En outre la volatiliteacute des niveaux de revenu par habitant srsquoest accompagneacutee drsquoune faible croissance de la productiviteacute apparemment correacuteleacutee avec des salaires reacuteels tregraves bas

Les principales tendances sur le marcheacute du travailCe rapport aborde les facteurs qui expliqueraient les tendances observeacutees sur le marcheacutes du travail en Afrique

X Entre 2000 et 2019 les taux drsquoactiviteacute en Afrique sont resteacutes eacuteleveacutes et pratiquement inchangeacutes En 2019 le taux pour toute lrsquoAfrique (631 ) deacute-passait la moyenne mondiale (601 ) LrsquoAfrique orientale et centrale ont le plus fort taux Les dispariteacutes de genre restent marqueacutees bien qursquoelles aient reculeacute au fil du temps et soient meilleures que la moyenne mondiale

X De 2000 agrave 2019 le taux annuel de croissance drsquoemploi est compris entre 25 et 3 Lagrave encore gracircce agrave lrsquoAfrique orientale et centrale En outre le ratio emploipopulation (REP) en Afrique est

eacuteleveacute par rapport agrave celui du reste du monde Cela tient principalement au fait que davantage de personnes y occupent un emploi ndash y compris informel car elles ne peuvent tout simplement pas se permettre de rester oisives Les REP les plus eacuteleveacutes sont observeacutes en Afrique orientale et les plus faibles en Afrique du Nord Ils se caracteacuterisent par drsquoeacutenormes eacutecarts entre les femmes et les hommes en 2019 ces derniers ont 173 points de pourcentage de plus par rap-port aux femmes

X Lrsquoagriculture reste le secteur qui emploie le plus de personnes en Afrique soit 505 de lrsquoemploi total en 2020 en leacuteger recul par rapport agrave 2011 (535 ) Si le secteur secondaire continue drsquoac-cuser un important retard la part du secteur tertiaire a augmenteacute entre 2011 et 2019 (de 34 agrave 361 ) Les personnes employeacutees dans le sec-teur agricole en Afrique sont majoritairement des femmes (54 en 2019)

X En ce qui concerne lrsquoemploi il existe une grande dispariteacute entre les secteurs Lrsquoagriculture est le principal pourvoyeur drsquoemplois en Afrique orientale occidentale et centrale En revanche en Afrique australe lrsquoemploi se concentre dans le secteur tertiaire tandis que lrsquoindustrie est le plus important employeur en Afrique du Nord

X La part de lrsquoemploi informel et ses composantes dans lrsquoemploi total varie de 402 en Afrique australe agrave plus de 90 en Afrique centrale orientale et occidentale Les sous-reacutegions ougrave le taux drsquoemploi informel est le plus eacuteleveacute con-naissent eacutegalement un fort taux drsquoemploi dans le secteur agricole ce qui pourrait signifier que lrsquoagriculture et lemploi informel sont correacuteleacutees On peut eacutegalement observer une dimension de genre presque 80 des femmes actives travaillant dans lrsquoeacuteconomie informelle contre seulement 68 des hommes En outre il existe un lien entre le niveau drsquoeacuteducation et le type drsquoemploi Les personnes moins scolariseacutees eacutetant plus susceptibles de travailler dans lrsquoeacutecon-omie informelle

X En 2019 pregraves de 34 millions de personnes eacutetaient au chocircmage en Afrique et le taux drsquoemploi des femmes (75 ) deacutepassait celui des hommes (63 ) Ces chiffres se veacuterifient au niveau sous reacutegional en Afrique occidentale par exemple le taux de chocircmage des femmes

2 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Reacutesumeacute analytique

eacutetait de 66 et celui des hommes de 56 Le taux de chocircmage global est tendanciellement plus eacuteleveacute en Afrique australe essentiellement en raison du taux de chocircmage eacuteleveacute en Afrique du Sud

X Srsquoagissant de la jeunesse le preacutesent rapport prend acte du fait que lrsquoAfrique est un continent jeune la jeunesse repreacutesente plus drsquoun tiers de la population (342 ) et crsquoest la seule reacutegion au monde ougrave la population active croicirct plus rapidement

X Le nombre de jeunes travailleurs pauvres reacutegresse mais pas aussi rapidement que dans drsquoautres reacutegions En 2019 lrsquoAfrique comptait 63 de jeunes travailleurs pauvres contre 51 drsquoadultes

X Les taux de chocircmage des hommes et des femmes convergent en Afrique Le plus fort taux de chocircmage des jeunes est observeacute en Afrique australe (503 en 2019) et le plus bas en Afrique orientale (62 en 2019)

X Le taux des jeunes Africains qui nrsquoont pas drsquoem-ploi et ne suivent ni eacutetudes ni formation (NEET1) excegravede ceux du chocircmage global En 2019 le taux des NEET srsquoeacutelevait agrave 215 cela signifie qursquoun jeune Africain sur cinq nrsquoa pas drsquoemploi et ne suit ni eacutetudes ni formation

1 NEET Not in Education Employment or Training

2 Voir Observatoire de lrsquoOIT Le COVID-19 et le monde du travail (2e eacuted Estimations et analyses actualiseacutees wwwiloorgwcmsp5groupspublic dgreportsdcommdocumentsbriefingnotewcms_740877pdf [15 avril 2020]

Interventions politiquesReacutesolument tourneacute vers lrsquoavenir ce rapport pro-pose un certain nombre drsquointerventions politiques afin drsquoameacuteliorer et de renverser les tendances observeacutees sur le marcheacutes du travail en Afrique notamment pour les jeunes Le rapport preacuteconise plusieurs mesures notamment la stabilisation macro-eacuteconomique la meacutecanisation du secteur agricole la promotion de lrsquoenseignement et de la formation axeacutes sur la demande et lrsquooffre la pro-motion de politiques drsquointervention actives sur le marcheacute du travail et lrsquoexploitation du potentiel des technologies numeacuteriques

Vue lrsquoimpact profond de la pandeacutemie du COVID-19 sur les marcheacutes du travail ces mesures devraient srsquoefforcer de soutenir le cadre politique de lrsquoOIT qui repose sur les normes du travail et sur quatre principaux axes cleacutes stimuler lrsquoeacuteconomie et lrsquoem-ploi soutenir les entreprises les emplois et les revenus proteacuteger les travailleurs dans leur milieu de travail et srsquoappuyer sur le dialogue social pour trouver des solutions2

3Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Reacutesumeacute analytique

Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique

1

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique4

11 La reprise de la croissance creacutee-t-elle des emplois LrsquoAfrique a connu une croissance eacuteconomique sou-tenue pendant pregraves de cinq anneacutees conseacutecutives (2016-20) Ceci est un record pour le continent un retournement de tendance par rapport aux cinq anneacutees preacuteceacutedentes de deacuteclin (2012-2016 Figure 11) La croissance a progresseacute de 21 agrave 32 entre 2016 et 2019 et devrait atteindre 38 drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2020 soit une augmenta-tion de 17 entre 2016 et 2020 Crsquoest un record relativement conseacutequent vue que la croissance a chuteacute de 68 agrave 21 entre 2012 et 2016 soit une baisse de 47 points3 En raison des effets de la pandeacutemie COVID-19la croissance sera consi-deacuterablement plus bas que la preacutevision de 2020

Au niveau sous reacutegional en 2019 le produit inteacuterieur brut (PIB) a eacuteteacute soutenue par lrsquoAfrique orientale (5 ) suivie par lrsquoAfrique occidentale (37 ) et lrsquoAfrique du Nord (23 ) tandis que le PIB de lrsquoAfrique centrale et de lrsquoAfrique australe a connu une croissance modeste soit 16 et 08 respectivement

Surpasseacutee seulement par lrsquoAsie-Pacifique la crois-sance de la production en Afrique a deacutepasseacute celle des Ameacuteriques des Etats arabes de lrsquoEurope et de lrsquoAsie centrale durant la peacuteriode 2012-20 Bien

3 Les donneacutees concernant la croissance par habitant et celle du PIB sont tireacutees de Perspectives de leacuteconomie mondiale (FMI octobre 2019) Elles sont agreacutegeacutees en utilisant les taux de change agrave pariteacute de pouvoir dachat (PPA) Cependant en ce qui concerne certaines reacutegionssous-reacutegions pour lesquelles le FMI nrsquoa pas de donneacutees ou nrsquoa que des donneacutees partielles le Deacutepartement de la recherche du BIT a effectueacute des modeacutelisations globales afin que son modegravele soit applicable pour lensemble du continent ce qui peut entraicircner de leacutegers eacutecarts Lorsqursquoelles eacutetaient disponibles les auteurs ont employeacute les donneacutees du FMI pour inteacutegrer les calculs agrave deacutefaut ils se sont fondeacutes sur les donneacutees du BIT

que les moteurs de la croissance diffegraverent drsquoune reacutegion agrave une autre lrsquoAfrique doit agrave deacutefaut drsquoac-croicirctre maintenir son niveau de croissance eacuteco-nomique Dans les pays africains comme dans de nombreux autres pays en deacuteveloppement les principaux deacuteterminants de la croissance eacuteco-nomique sont geacuteneacuteralement le capital humain lrsquoinvestissement lrsquoouverture commerciale les ressources naturelles et le bon fonctionnement des institutions politiques et leacutegales (Chirwa et Odhiambo 2016) Le financement inteacuterieur et exteacuterieur sont vitaux pour la croissance du continent (Kedir 2017) De nombreux facteurs tels que lrsquoabondance des ressources naturelles mobilisation des ressources inteacuterieures (eacutepargne et recettes fiscales) eacutemergence et renforcement des partenariats commerciaux et drsquoinvestisse-ment sont les moteurs drsquoune croissance soutenue en Afrique (ibid)

La croissance eacuteconomique de lrsquoAfrique repose lar-gement sur des secteurs agrave faible valeur ajouteacutee tels que le secteur peacutetrolier et minier (principale source de revenus pour la plupart des Etats africains) et les exportations de matiegraveres premiegraveres (BIT 2019a) Ces secteurs sont caracteacuteriseacutes par de faible poten-tiel en creacuteation drsquoemploi et des niveaux de salaires relativement bas En outre la croissance reacutesulte drsquoune pression deacutemographique forte et soutenue qui se traduit par une expansion concomitante

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 20193

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

Taux

de

croi

ssan

ce

15

3

6

9

12

0

ndash3

ndash62000 2005 2010 2015 2020

X Figure 11 Croissance reacuteelle du PIB (variation annuelle )

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 5

de lrsquoactiviteacute eacuteconomique et pas neacutecessairement drsquoun processus de transformation structurelle et drsquoameacutelioration de la productiviteacute En conseacutequence la croissance du PIB par habitant a eacuteteacute modeacutereacutee voire mecircme neacutegative (voir Figure 12) Le taux de croissance eacuteconomique actuel ne suffit pas pour absorber toute la population active en recherche drsquoemploi deacutecent (BIT 2019b) Par exemple entre la peacuteriode de 2000-14 une hausse de 1 du PIB srsquoest traduite par une hausse de 041 de lrsquoemploi Cela signifie qursquoactuellement la creacuteation drsquoemploi srsquoaccroicirct agrave un rythme beaucoup moins que celui du PIB (BAD 2019)

Cette croissance (qui ne suscite pas encore la creacuteation drsquoemplois) peut ecirctre expliquer en partie par le faible apport du secteur secondaire au PIB (Tableau 11) et par le fait que les principaux moteurs de la croissance eacuteconomique (les hydro-carbures les mines et le gaz) geacutenegraverent beaucoup de revenu avec peu de main drsquoœuvre A titre de comparaison pour chaque million de dollars drsquoin-vestissements directs eacutetrangers (IDE) le secteur secondaire creacutee 275 emplois tandis que pour le mecircme montant le secteur minier et peacutetrolier ne creacutee que 06 emplois (BIT 2019c) Quant agrave la

valeur ajouteacutee sectorielle le pourcentage de valeur ajouteacutee du secteur secondaire dans le PIB total de lrsquoAfrique est infeacuterieur agrave la moyenne mondiale Il est inteacuteressant de noter qursquoen Afrique subsaharienne au Moyen-Orient et en Afrique du Nord la part du secteur secondaire dans le PIB eacutetait plus faible en 2018 (109 et 139 respectivement) qursquoen 2010 (126 et 181 respectivement) En tout eacutetat de cause seul 6 de tous les emplois creacuteeacutes entre 2000 et 2018 lrsquoont eacuteteacute dans le secteur manufacturier soit seulement 62 de lrsquoemploi total en Afrique (BIT 2019a) La majoriteacute des emplois se trouvent encore dans lrsquoagriculture et sont essentiellement des activiteacutes de subsistance Par conseacutequent le poids relativement important de ce secteur dans la crois-sance du PIB ne se traduit pas forceacutement par une forte augmentation du nombre drsquoemplois Enfin la croissance rapide de la population exerce des pressions sur les marcheacutes du travail du continent qui pour le moment nrsquoabsorber pas toute lrsquooffre de main-drsquoœuvre disponible pendant que un demi-mil-lion de jeunes de 15 ans viennent srsquoajouter chaque anneacutee au nombre de demandeurs drsquoemploi depuis 2015 une situation qui devrait durer jusqursquoen 2035 (Bah et al 2015 p 14)

Source Indicateurs du deacuteveloppement mondial

X Tableau 1 Valeur ajouteacutee par secteur (en du PIB)

Agriculture sylviculture et pecircche valeur ajouteacutee

( du PIB)

Secteur secondaire valeur ajouteacutee

( du PIB)

Industrie (y compris le bacirctiment valeur ajouteacutee

( du PIB)

Secteur tertiaire valeur ajouteacutee

( du PIB)

2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018

Monde 49 37 35 34 ndash 171 159 156 156 00 290 272 256 254 ndash 602 632 649 650 ndash

Moyen-Orient et Afrique du Nord

64 46 54 51 40 181 141 129 135 139 446 462 385 391 423 458 474 546 539 512

Afrique sub-saharienne 175 160 154 158 156 126 94 102 103 109 307 280 246 254 250 463 507 529 518 519

12 La reprise de la croissance a-t-elle ameacutelioreacute le bien-ecirctre de la population

Bien que des eacutetudes ont abondamment docu-menteacute la reprise de la croissance eacuteconomique

en Afrique on sait beaucoup moins dans quelle mesure celle-ci srsquoest traduite par une ameacuteliora-tion du bien-ecirctre de la population en geacuteneacuteral et par une reacuteduction de la pauvreteacute en particulier (Arndt et al 2016) Laugmentation de la pro-duction eacuteconomique est un fait positif dont on peut se reacutejouir Toutefois il importe eacutegalement drsquoexaminer dans quelle mesure elle a procureacute de meilleures conditions de vie aux travailleurs

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique6

et agrave la population dans son ensemble En 2019 la croissance par habitant eacutetait neacutegative (- 013 ) cela reflegravete un nivellement des niveaux de vie qui ne devraient augmenter que de 074 en 2020 soit environ un tiers (30 ) de ce qursquoil eacutetait en 2010 (25 ) Globalement la hausse de la croissance eacuteconomique nrsquoest pas suivie par une hausse des niveaux de vie ce qui soulegraveve la question agrave qui profite la croissance

La Figure 12 montre que la croissance du PIB par habitant durant la derniegravere deacutecennie a fortement fluctueacute sur une courbe descendante dans toutes les reacutegions y compris en Afrique Ce qui souligne

la correacutelation directe entre la croissance eacutecono-mique lrsquoemploi la pauvreteacute et les ineacutegaliteacutes Par exemple lrsquoenquecircte Afrobaromegravetre suggegravere que malgreacute les forts taux de croissance constateacutes la pauvreteacute en Afrique est resteacutee pratiquement stable (Dulani et al 2013) Comme indiqueacute preacuteceacute-demment il convient eacutegalement de noter que si la croissance eacuteconomique en Afrique a eacuteteacute positive et a enregistreacute des chiffres supeacuterieurs agrave ceux de toutes les reacutegions (sauf lrsquoAsie-Pacifique) mesureacute agrave lrsquoaune de la croissance par habitant le bien-ecirctre reste sensiblement infeacuterieur agrave celui de toutes les reacutegions sauf les Etats arabes (voir Figure 12) Au

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

X Figure 12 Croissance du PIB par habitant (variation annuelle )

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifiquele

Taux

de

croi

ssan

ce

9

3

6

0

ndash3

ndash62000 2005 2010 2015 2020

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

X Figure 13 Croissance du PIB par habitant par sous-reacutegion 2002 et 2020

2000

2020

30

14

22

06

ndash10

ndash02

ndash18Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Afrique centrale

Afrique orientale

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 7

cours de la derniegravere deacutecennie lrsquoAfrique a connu une croissance eacuteconomique rapide mais para-doxale agrave savoir qursquoelle ne srsquoest pas accompagneacutee drsquoune profonde mutation structurelle crsquoest-agrave-dire une eacuteconomie fondeacutee sur des eacutechanges de biens et services non traditionnels (p ex produits manufactureacutes) susceptibles de creacuteer de meilleurs emplois et de reacuteduire la pauvreteacute (Rodrik 2016)

Des analyses qui prennent en compte la speacutecifi-citeacute reacutegionales etou nationales pourraient nous aider agrave mieux comprendre dans quelle mesure et pour quelles raisons la croissance ne srsquoest pas accompagneacutee de mutations structurelles et drsquoune ameacutelioration des niveaux de vie en Afrique Par exemple la Figure 13 reacutevegravele une certaine heacuteteacute-rogeacuteneacuteiteacute des taux de croissance par habitant dans les reacutegions Au cours des deux derniegraveres deacutecennies lrsquoAfrique orientale a eacuteteacute la seule reacutegion ougrave le taux de croissance par habitant a augmenteacute LrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique occiden-tale ont toutes deux connu un ralentissement de cet indicateur durant la mecircme peacuteriode mais la croissance est neacuteanmoins resteacutee positive Le taux de croissance par habitant de lrsquoAfrique australe eacutetait positif en 2000 mais devrait ecirctre neacutegatif en 2020 tandis que lrsquoAfrique centrale a entameacute le milleacutenaire avec un taux de croissance neacutegatif ce qui sera encore le cas en 2020 Globalement les conditions de base telles que les infrastructures la mise en valeur des ressources humaines les institutions juridiques et financiegraveres lrsquoenvironne-ment des affaires et la stabiliteacute politique sont des

facteurs majeurs agrave prendre en compte pour com-prendre le lien entre la croissance eacuteconomique et la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique

Outre le faible taux de croissance par habitant et lrsquoincapaciteacute de lrsquoeacuteconomie agrave absorber une main-drsquoœuvre en constante augmentation la productiviteacute a eacutegalement eacuteteacute faible en Afrique Comme le montre la Figure 14 la productiviteacute du travail sur le continent reste infeacuterieure agrave celle de lrsquoAsie-Pacifique de lrsquoEurope et de lrsquoAsie centrale mais supeacuterieure agrave celle des Etats arabes et des Ameacuteriques Lorsqursquoon juxtapose lrsquoeacutevolution de la productiviteacute et du salaire reacuteel (Figure 15) il devient eacutevident que la courbe descendante de la productiviteacute du travail a eacutepouseacute celle des salaires reacuteels La productiviteacute du travail a augmenteacute de 11 en 2019 et devrait passer agrave 14 en 2020

13 Productiviteacute du travail et croissance des salairesAu niveau sous reacutegional on observe une varia-tion consideacuterable de la productiviteacute du travail En 2019 lrsquoaugmentation de la productiviteacute en Afrique orientale et en Afrique du Nord (24 et 23 res-pectivement) eacutetait plus de deux fois supeacuterieure agrave celle enregistreacutee en Afrique australe et occiden-tale tandis que la productiviteacute a reculeacute en Afrique centrale Toutefois il est difficile de mesurer la productiviteacute du travail en Afrique en raison de la forte proportion de la main-drsquoœuvre engageacutee dans des activiteacutes de subsistance (BIT 2019a)

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019 Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 14 Croissance de la productiviteacute du travail 2010-20

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

Taux

de

croi

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8

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ndash2

ndash42010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

2

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique8

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 15 Croissance de la productiviteacute et des salaires en Afrique 2010-2017

Productiviteacute du travail

Croissance annuelle des salaires ()

Taux

de

croi

ssan

ce

6

4

0

ndash2

ndash42010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

2

La productiviteacute du travail peut contribuer agrave reacute-duire voire eacuteradiquer les ineacutegaliteacutes de revenus et la pauvreteacute des travailleurs agrave condition que les gains reacutesultant de lrsquoaugmentation de la pro-ductiviteacute soient reacutepartis eacutequitablement entre les proprieacutetaires drsquoentreprises les investisseurs et les travailleurs (BIT 2019a) En Afrique les salaires ont augmenteacute plus lentement agrave partir de 2013 et diminueacute depuis 2015 (voir Figure 15) De fait le

taux reacuteel de croissance des salaires recule depuis 2013 mecircme si en moyenne la productiviteacute du travail a augmenteacute entre 2013 et 2017 Cette ten-dance confirme que les gains reacutesultant de lrsquoaug-mentation de la productiviteacute ne sont pas partageacutes eacutequitablement ce qui explique en partie les taux eacuteleveacutes de travailleurs pauvres et les dispariteacutes de revenus en Afrique

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 9

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

2 Emploi et tendances sociales

10 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

21 Taux drsquoactiviteacuteLa notion de population active est un outil de mesure plus large que lrsquoemploi car elle inclut tant les personnes en acircge de travailler ayant un emploi que les chocircmeurs La population active repreacutesente lrsquooffre de main-drsquoœuvre disponible pour produire des biens et des services dans un pays donneacute au moyen de transactions de marcheacute en eacutechange drsquoune reacutemuneacuteration

En 2019 le taux drsquoactiviteacute global de lrsquoAfrique (631 ) eacutetait supeacuterieur agrave la moyenne mondiale (607 ) ce qui explique une offre abondante de main-drsquoœuvre (Tableau 21) Ce chiffre srsquoex-plique en grande partie par la preacutesence drsquoune

population nombreuse en acircge de travailler qui cherche une activiteacute eacuteconomique et ne peut pas se permettre de rester oisive toutefois compte tenu des possibiliteacutes limiteacutees drsquoemploi formel ces personnes doivent se rabattre sur lrsquoeacutecono-mie informelle (BIT 2018c) Le taux drsquoactiviteacute du continent africain a tregraves peu diminueacute durant la derniegravere deacutecennie soit de 651 agrave 631 entre 2000 et 2019 en revanche sur la mecircme peacuteriode sa population active a nettement augmenteacute (de 3021 agrave 4897 millions) et devrait atteindre 518 millions drsquoici agrave 2021 Dans les sous-reacutegions en 2019 le taux drsquoactiviteacute global se situait entre 457 en Afrique du Nord et 773 en Afrique orientale

X Tableau 21 Total labour force participation 2000ndash21

Taux drsquoactiviteacute () Population active (millions)

Reacutegion 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 651 632 631 630 631 631 631 3021 4513 4632 4760 4897 5038 5180

Afrique centrale 739 691 691 690 688 687 685 385 597 616 636 657 678 699

Afrique orientale 785 776 775 773 773 774 774 1090 1758 1813 1870 1933 1998 2063

Afrique du Nord 471 465 458 457 457 457 456 512 715 717 730 743 757 770

Afrique australe 560 565 571 569 569 569 569 188 253 259 262 267 271 275

Afrique occidentale 645 587 587 587 585 584 583 845 1191 1226 1262 1298 1335 1372

Monde 647 612 610 609 607 605 603 2 7776 3 3768 3 4133 3 4492 3 4824 3 5150 3 5457

Source Calculs fondeacutes sur les donneacutees de la base ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees BIT novembre 2019

Bien que les deacutecideurs politiques se plaisent agrave souligner que les femmes devraient plus srsquoenga-ger activement les dispariteacutes de genre restent prononceacutees dans toute la reacutegion (Tableau 22) En 2019 lrsquoeacutecart entre les taux drsquoactiviteacute des hommes et des femmes srsquoeacutelevait agrave 177 sur lrsquoensemble du continent africain il convient cependant de souli-gner que ce chiffre reste infeacuterieur aux dispariteacutes de genre au niveau mondial (27 points de pour-centage dont lrsquoampleur souligne la neacutecessiteacute des politiques favorisant la participation des femmes au marcheacute du travail Crsquoest particuliegraverement le cas en Afrique du Nord ougrave cette dispariteacute eacutetait de loin la plus prononceacutee sur le continent en 2019 soit 473 points de pourcentage

4 Reacutesolution concernant les statistiques du travail de lemploi et du sous-emploi de la main-dœuvre adopteacutee par la 19e Confeacuterence internationale des statisticiens du travail Genegraveve octobre 2013 wwwiloorgwcmsp5groupspublic---dgreports---statdocumentsnormativeinstrumentwcms_230304pdf

22 EmploiLrsquoemploi deacutecent est essentiel parce qursquoil fournit un revenu durable aux travailleurs ainsi que leur famille et leur permet de srsquoextraire de la pauvreteacute Dans le sens ougrave il est utiliseacute ici le terme laquoemploiraquo englobe toutes les personnes en acircge de travail-ler qui pendant une bregraveve peacuteriode deacutetermineacutee par exemple une semaine ou un jour avaient a) un emploi salarieacute (agrave la maison ou au travail) ou b) une entreprise ( baseacute agrave la maison ou dans un bureau travail4 Depuis 2000 lrsquoemploi total en Afrique a augmenteacute de 25 agrave 3 (Figure 21) chiffre infeacuterieur agrave la croissance de la production reacuteelle En 2019 lrsquoemploi et la production reacuteelle ont progresseacute respectivement de 29 et 32

11Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

La croissance de lrsquoemploi a eacuteteacute particuliegraverement soutenue en Afrique orientale et centrale qui ont enregistreacute des hausses supeacuterieures agrave 3 depuis 2000 avec toutefois un leacuteger recul sous la barre des 3 en 2009 En revanche lrsquoemploi en Afrique australe a connu une forte volatiliteacute acceacuteleacuteration apregraves le tournant du milleacutenaire suivie drsquoune forte baisse (essentiellement due agrave la crise financiegravere de 2008) puis une amorce de reprise agrave partir de 2010 Srsquoagissant de lrsquoAfrique du Nord les soulegraveve-ments du printemps arabe au deacutebut des anneacutees 2010 ont fortement nui agrave lrsquoemploi bien qursquoune timide reprise srsquoobserve depuis 2016 En Afrique occidentale la croissance de lrsquoemploi se situait entre 24 et 29 entre 2016 et 2019 avec un pic agrave 32 en 2017

En Afrique le ratio emploipopulation (REP) est tendanciellement plus eacuteleveacute que dans le reste du monde bien que lrsquoeacutecart se reacuteduise au fil du temps Cela tient au fait qursquoun plus grand nombre drsquoAfricains occupent un emploi quelle qursquoen soit la forme En 2019 le REP de lrsquoAfrique ne diffeacuterait que de 14 par rapport au reste du monde (Tableau 23) mais avec de fortes dispariteacutes sous reacutegionales lrsquoAfrique orientale avait le REP le plus eacuteleveacute de tous en 2019 (748 ) et lrsquoAfrique du Nord le plus faible (401 ) Bien que les REP du continent srsquoapprochent des ratios mondiaux ceux de lrsquoAfrique du Nord et de lrsquoAfrique australe sont beaucoup plus faibles que ceux du reste du monde LrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique australe possegravedent les taux drsquoemploi informel les plus bas

X Tableau 22 Taux drsquoactiviteacute eacutecarts hommesfemmes ()

2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 213 185 181 178 177 176 175

Afrique centrale 55 72 71 69 69 69 69

Afrique orientale 111 100 96 92 92 92 91

Afrique du Nord 525 480 476 475 473 472 470

Afrique australe 206 138 133 130 129 127 125

Afrique occidentale 133 120 118 116 117 118 119

Monde 275 272 271 269 270 270 271

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019

X Figure 21 Croissance de lrsquoemploi en Afrique ()

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

9

3

6

0

ndash3

ndash62000 2003 2006 2009 2021

Source Calculs sur la base des estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

2012 2015 2018

12 Report on employment in Africa (Re-Africa)2 Employment and social trends

du continent soit 673 et 402 respective-ment (Tableau 24)

Il est eacutegalement eacutetabli que lrsquoemploi augmente proportionnellement agrave la population en acircge de travailler car les ratios restent tregraves stables au sein des reacutegions De 2000 agrave 2019 le REP en Afrique orientale a reculeacute de 751 agrave 748 seulement tandis que celui de lrsquoAfrique occidentale a stagneacute autour de 55 entre 2016 et 2019 en baisse

par rapport aux 617 enregistreacutes en 2000 Les REP drsquoAfrique du Nord et drsquoAfrique australe ont oscilleacute autour de 40 tandis que ceux de lrsquoAfrique centrale ont connu un recul relativement marqueacute entre 2000 et 2019 (de 705 agrave 656 )

On observe drsquoeacutenormes eacutecarts de genre dans les REP en Afrique (Figure 24) En 2019 le REP srsquoeacutelevait agrave 675 pour les hommes soit 173 points de pourcentage de plus que celui des

X Tableau 23 Ratios emploipopulation emploi total 2000-21

Ratios emploipopulation Emploi (millions)

2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 600 588 587 587 588 588 588 2786 4202 4307 4433 4563 4697 4831

Afrique centrale 705 657 657 657 656 654 653 368 567 586 606 625 646 666

Afrique orientale 751 751 749 748 748 748 749 1043 1699 1753 1809 1870 1933 1996

Afrique du Nord 399 406 400 400 401 402 403 435 624 626 638 653 667 680

Afrique australe 394 418 421 420 414 413 410 132 187 191 194 194 196 198

Afrique occidentale 617 554 551 551 550 549 548 807 1124 1150 1185 1220 1255 1290

Monde 610 577 577 576 574 572 570 2 6175 3 1855 3 2234 3 2634 3 2947 3 3247 3 3520

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 22 Ratio emploipopulation selon le genre 2019

Total

Hommes

Femmes

80

60

70

50

20

30

10

40

0Monde Afrique

du NordAfrique Afrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

574

703

446401

631624

748796

702

550608

492

588

675

502

656687

624

414473

358

13Report on employment in Africa (Re-Africa)2 Employment and social trends

femmes Au niveau mondial en 2019 le REP des hommes atteignait 703 et celui des femmes 446 soit un eacutecart de 257 points de pourcen-tage Les REP supeacuterieurs des hommes prouvent que les gouvernements doivent accentuer leurs efforts de promotion de lrsquoemploi des femmes En outre un REP eacuteleveacute ne signifie aucunement qursquoil srsquoagit de formes de travail deacutecent de nombreux autres indicateurs sont neacutecessaires pour dresser un tableau fidegravele de la dynamique des marcheacutes du travail notamment les donneacutees sur la pauvreteacute des travailleurs la productiviteacute du travail et le taux de chocircmage

221 Caracteacuteristiques de lrsquoemploi2211 Emploi par grands secteurs drsquoactiviteacute eacuteconomiqueLrsquoagriculture reste le plus important pourvoyeur drsquoemplois en Afrique (Figure 23) La part de lrsquoagriculture dans lrsquoemploi total a reculeacute de 535 agrave 507 entre 2011 et 2019 Cette tendance baissiegravere devrait se poursuivre lrsquoagriculture eacutetant censeacutee employer 505 des travailleurs en 2020 Neacuteanmoins le secteur agricole ougrave les deacuteficits en matiegravere de travail deacutecent font leacutegion reste un reacuteservoir drsquoemplois incontournable en Afrique Cela signifie que les mutations structu-relles intervenues dans drsquoautres reacutegions ne se

5 Calculs de lrsquoauteur fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT

sont pas encore produites en Afrique En Asie-Pacifique par exemple il est preacutevu qursquoen 2020 43 des travailleurs seront employeacutes dans le secteur tertiaire et seulement 317 dans lrsquoagri-culture (BIT 2018a) Cela dit la part du secteur des services dans lrsquoemploi total a leacutegegraverement augmenteacute passant de 341 agrave 361 entre 2011 et 2019 elle devrait atteindre 362 drsquoici agrave 2020 et 364 drsquoici agrave 2021 Il convient eacutegalement de noter que le nombre drsquoemplois dans le commerce de gros et de deacutetail a augmenteacute et que le nombre de personnes employeacutees dans la reacuteparation de veacutehicules automobiles qui se situait agrave 46 mil-lions en 2010 devrait atteindre plus de 64 mil-lions drsquoici 2020 soit une augmentation de 40 5 Lrsquoagriculture africaine se caracteacuterise par sa pro-portion eacuteleveacutee de travailleuses En 2019 pregraves de 54 des femmes actives travaillaient dans ce secteur contre 49 des hommes La propor-tion de femmes dans le secteur agricole nrsquoa que tregraves leacutegegraverement diminueacute entre 2011 et 2019 (de 574 agrave 537 ) et devrait atteindre 534 en 2020 et 532 en 2021 (Figure 24) Compte tenu de leur surrepreacutesentation dans le secteur agri-cole (peu productif largement informel avec des revenus et des conditions de travail nettement infeacuterieurs agrave ceux drsquoautres secteurs) les femmes sont confronteacutees agrave des deacuteficits de travail deacutecent plus importants que les hommes sur le marcheacute du travail

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 23 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique Afrique 2011-2021 ()

Agriculture

Industrie

Services

100

60

80

40

20

02011 20132012 20182016 202020192017 20212014 2015

341

125

535

358

129

513

351

126

523

358

131

511

362

133

505

347

126

528

358

130

513

361

132

507

355

128

518

360

131

509

364

134

503

14 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

2212 Emploi par secteur dans les sous-reacutegionsLrsquoexamen des donneacutees globales de la reacutegion afri-caine reacutevegravele des eacutecarts prononceacutes de lrsquoemploi par secteurs entre les sous-reacutegions En Afrique orien-tale centrale et occidentale lrsquoemploi se concentre dans le secteur agricole tandis qursquoil se retrouve surtout dans le secteur tertiaire en Afrique du Nord et en Afrique australe (Figure 25) Ce contraste reflegravete le niveau ineacutegal des transfor-mations structurelles et de progregraves eacuteconomique des sous-reacutegions Un aspect essentiel du pro-

cessus de deacuteveloppement est la transformation structurelle se traduisant par un mouvement des capitaux et du travail des secteurs agrave faible pro-ductiviteacute vers les secteurs agrave forte productiviteacute De nombreuses eacutetudes initiatives et cadres de tra-vail soulignent lrsquoimportance de la diversification des investissements en Afrique (BIT 2019c) Dans ce contexte la transformation de lrsquoagriculture devrait signifier lrsquoabandon drsquoactiviteacutes agricoles de subsistance dans de petites fermes au profit de grande exploitations agricoles plus productives (Timmer 1988)

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 24 Distribution de lrsquoemploi par genre par secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique 2011-21 ()

Agriculture

Industrie

Services

100

50

75

25

02011

Hommes Femmes

20202019 2019 2020 20212021 2011

336

158

506

347

79

574

346

171

483

383

83

534

346

170

485

381

82

537

347

173

481

386

83

532

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 25 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique par sous-reacutegion X 2011 2018 et 2019

Agriculture

Industrie

Services

100

40

60

80

20

02011 20112011 2011 20112019 20192019 2019 20192018 20182018 2018 2018

268

96

636

248

90

662

444

129

427

291

104

605

404

123

473

487

250

263

685

223

91

290

104

607

250

93

657

472

240

288

680

229

91

228

77

695

442

129

430

489

249

262

686

223

91

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Afrique centrale

Afrique orientale

15Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

Ameacuteliorer la productiviteacute du secteur agricole suppose drsquoy investir plus de ressources ce qui stimulerait la demande de biens de services et drsquoemplois dans les secteurs non agricoles de lrsquoeacuteconomie Cela inciterait les travailleurs agrave deacutelaisser progressivement lrsquoagriculture pour se lancer dans des activiteacutes non-agricoles favorise-rait la migration des campagnes vers les villes et ralentirait la croissance deacutemographique dans les zones rurales (Jayne et Ameyaw 2016) Degraves lors lrsquoemploi dans lrsquoagriculture et le secteur agricole lui-mecircme se reacutesorberaient au fil du temps en proportion du PIB total Une telle transformation est geacuteneacuteralement le fruit de plusieurs facteurs combineacutes lrsquoinnovation technologique les eacutecono-mies drsquoeacutechelle la mondialisation et le deacuteveloppe-ment des reacuteseaux financiers LrsquoAfrique du Nord en constitue une parfaite illustration premiegravere reacutecipiendaire des IDE en Afrique en 2018 (BIT 2019c) son secteur agricole est en deacuteclin et son secteur tertiaire en expansion Pour lrsquoAfrique cela signifie essentiellement qursquoune augmentation de lrsquoemploi dans les secteurs tregraves productifs deacutepend du deacuteveloppement du secteur agricole lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie non agricole nrsquoaugmente pas de lui-mecircme ni spontaneacutement Filmer et Fox (2014) citeacutes par Jayne et Ameyaw (2016) preacute-disent qursquoenviron 40 de tous les Africains qui entreront dans la vie active durant la prochaine deacutecennie travailleront surtout dans lrsquoagriculture Par conseacutequent la productiviteacute doit impeacuterative-ment augmenter dans le secteur agricole pour que le niveau global de revenus augmente que lrsquoargent circule en milieu rural et y stimule les eacutechanges de biens et services non agricoles (Jayne et Ameyaw 2016)

2213 Situation de lrsquoemploi en 2019

Les deacuteficits de travail deacutecent font leacutegion en Afrique ougrave le fait drsquoavoir un emploi ne procure pas toujours un mode de vie deacutecent (BIT 2019b) Sur 776 millions de personnes en acircge de travail-ler la majoriteacute soit 456 millions (588 ) ont un emploi 33 millions (43 ) sont au chocircmage et 286 millions (369 ) sont hors de la main-drsquoœuvre (Figure 26) Parmi les personnes qui ont un emploi 68 travaillent agrave leur propre compte ou font des aides familiaux Si lrsquoon ventile ces donneacutees par genre les proportions drsquohommes et de femmes qui travaillent agrave leur propre compte sont sensiblement eacutegale (647 ) en revanche le pourcentage de femmes qui porte de lʼaide familiale est de 323 contre seulement 13 pour les hommes Globalement cela signifie que la plupart des femmes sont contraintes de travailler dans le secteur agricole caracteacuteriseacute par lrsquoinformaliteacute de bas salaires un accegraves ina-deacutequat agrave la protection sociale et geacuteneacuteralement de mauvaises conditions de travail De plus les personnes exclues du secteur agricole en raison de sa faible productiviteacute de sa rentabiliteacute limiteacutee et de lrsquoabsence de protection sociale sont plus susceptibles de se tourner vers des emplois mal reacutemuneacutereacutes ou agrave leur propre compte sou-vent dans lrsquoeacuteconomie informelle Selon les estimations du BIT (2018a) 85 des personnes travaillant agrave leur propre compte opegraverent dans lrsquoeacuteconomie informelle

En revanche il est geacuteneacuteralement admis qursquoune part croissante de la main-drsquoœuvre accegravede agrave un emploi salarieacute ou reacutemuneacutereacute (tous niveaux de qualification et tous secteurs confondus) agrave mesure que les processus de deacuteveloppement

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 26 Situation de lrsquoemploi

Personnes exclues de la population active

286 millions (37 )

Travailleurs familiaux collaborant

agrave lrsquoentreprise familiale (20 )

Travailleurs agrave leur compte

(48)

Chocircmeurs 33 millions (4 )

Personnes employeacutees 456 millions (59 )

Employeacutes (20 )

Employeurs (3)

Population en acircge

de travailler 776 millions

16 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

eacuteconomique et de transformation structurelle se poursuivent Historiquement cela a eacuteteacute la principale voie vers une prospeacuteriteacute durable et partageacutee et lrsquoeacuteradication de la pauvreteacute de masse (Gindling et Newhouse 2012) En Afrique agrave ce jour ce processus srsquoest aveacutereacute laborieux et irreacutegulier et il faudra donc axer les efforts sur la creacuteation drsquoemplois mieux reacutemuneacutereacutes et en plus grand nombre notamment dans le secteur priveacute

2214 Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total

La proportion drsquoemploi informel et de ses com-posantes dans lrsquoemploi total est variable drsquoune reacutegion agrave une autre sur le continent 402 en Afrique australe 673 en Afrique du Nord et plus de 90 en Afrique centrale orientale et occidentale Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment un fort taux drsquoemploi agricole est correacuteleacute agrave un niveau

eacuteleveacute drsquoinformaliteacute du travail les sous-reacutegions ougrave lrsquoemploi agricole est eacuteleveacute ont eacutegalement de plus forts niveaux drsquoinformaliteacute Les taux drsquoemploi informel varient aussi en fonction du genre et du niveau drsquoinstruction En Afrique lrsquoeacuteconomie informelle compte un plus fort pourcentage de femmes que drsquohommes (79 et 68 respective-ment) sauf en Afrique du Nord Dans toutes les reacutegions les personnes peu instruites sont plus susceptibles de travailler dans lrsquoeacuteconomie informelle en fait 94 des personnes nrsquoayant suivi aucune scolariteacute travaillent dans lrsquoeacuteconomie informelle (BAD 2019)

Pour lrsquoAfrique dans son ensemble la part de lrsquoem-ploi informel et de ses composantes dans lrsquoemploi total est eacuteleveacutee soit 858 (Tableau 24) Ces chiffres soulignent lrsquoeacutenorme deacutefi que lrsquoinformaliteacute repreacutesente pour les entreprises et les travailleurs en Afrique Une tendance semblable est obser-

X Tableau 24 Emploi informel par rapport agrave lrsquoemploi total ()

Cateacutegorie Afrique Afrique du Nord

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique australe

Afrique occidentale

Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total 858 673 910 916 402 924

Part de lrsquoemploi informel non agricole dans lrsquoemploi total 719 563 788 766 361 870

Source BIT (2018b)

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 27 Taux de chocircmage et part de lrsquoemploi informel (pays pour lesquels des donneacutees existent)

40

25

30

35

20

15

10

5

00 6030 9020 8050 10010 7040

Taux

de

chocircm

age

Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi non-agricole ()

Lesotho

Afrique du Sud

Zimbabwe

EgypteZambie

Ouganda

UgandaLibeacuteria

Tanzanie

MadagascarMadagascar

17Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

vable si lrsquoon considegravere la part de lrsquoemploi informel non agricole et de ses composantes dans lrsquoemploi total (Tableau 24) Sur ce point lrsquoAfrique australe et lrsquoAfrique du Nord affichent agrave nouveau les taux les plus faibles par rapport agrave lrsquoAfrique occidentale (87 ) centrale (788 ) et orientale (766 )

Une autre caracteacuteristique importante des mar-cheacutes du travail africains est le lien entre le taux drsquoinformaliteacute et le taux de chocircmage (plus le taux drsquoinformaliteacute est eacuteleveacute plus le taux de chocircmage est faible) (Figure 27) En regravegle geacuteneacuterale les pays agrave faible revenu ont des taux drsquoinformaliteacute eacuteleveacutes tandis que les pays agrave revenu intermeacutediaire connaissent des taux de chocircmage plus eacuteleveacutes (BAD 2019) Ce reacutesultat est coheacuterent avec le pheacute-nomegravene de la croissance sans emplois La crois-sance eacuteconomique en Afrique nrsquoa pas eacuteteacute propice agrave lrsquoemploi Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment la croissance eacuteconomique et la creacuteation drsquoemplois supposent une transformation structurelle de lrsquoeacuteconomie et un deacuteplacement des ressources des entreprises et secteurs peu productifs vers les secteurs les plus productifs

23 Chocircmage et sous-emploi de la main-drsquoœuvre231 ChocircmageEn 2019 pregraves de 34 millions de personnes eacutetaient au chocircmage en Afrique dont 122 millions de jeunes acircgeacutes de 15 agrave 24 ans (Annexe 8) soit 64 millions de plus qursquoen 2010 et une augmenta-tion de pregraves de 15 millions du nombre de jeunes chocircmeurs Le taux de chocircmage de la reacutegion (68 ) est nettement supeacuterieur agrave la moyenne mondiale (5 ) ce qui signifie que le chocircmage est un problegraveme majeur en Afrique Bien que le taux de chocircmage soit faible en Afrique les emplois se trouvent en majoriteacute dans lrsquoeacuteconomie informelle

Srsquoagissant du genre il convient de noter que le taux de chocircmage des femmes a constam-ment deacutepasseacute celui des hommes depuis 2010 (Annexe 8) soit 75 pour les femmes et 63 pour les hommes en 2019 avec des eacutecarts parfois tregraves prononceacutes au sein des reacutegions Par exemple en 2019 le taux de chocircmage atteignait 58 pour les femmes et 5 pour les hommes en Afrique

6 En Afrique australe la part de lemploi informel dans lemploi total atteint 402 et celle de lemploi informel non agricole dans lemploi total 361 Voir BIT (2018b)

occidentale de mecircme en Afrique australe il atteignait 29 pour les femmes et seulement 245 pour les hommes

En 2019 au niveau sous reacutegional lrsquoAfrique aus-trale avait le plus fort taux de chocircmage (265 ) en raison des chiffres particuliegraverement eacuteleveacutes de lrsquoAfrique du Sud (27 ) Cette mecircme anneacutee lrsquoAfrique du Nord a eacutegalement enregistreacute un taux de chocircmage eacuteleveacute (118 ) contrairement agrave lrsquoAfrique orientale (38 ) Les taux de chocircmage ont reculeacute entre 2015 et 2019 en Afrique cen-trale et orientale ainsi qursquoen Afrique du Nord Cependant les taux de chocircmages en Afrique australe et occidentale sont passeacutes de 246 agrave 265 et de 5 agrave 54 respectivement durant la mecircme peacuteriode Le taux de chocircmage eacuteleveacute de lrsquoAfrique australe est coheacuterent avec la moindre ampleur de lrsquoeacuteconomie informelle de cette sous-reacutegion6

Le taux de chocircmage des jeunes en Afrique a dimi-nueacute quoique lentement (voir Annexe 8) agrave savoir une baisse de trois points de pourcentage entre 2000 et 2019 Le chocircmage des jeunes en Afrique preacutesente une caracteacuteristique persistante soit lrsquoeacutecart de genre relativement faible soit 118 et 12 respectivement pour les jeunes hommes et les jeunes femmes en 2019

En 2019 le taux de chocircmage des jeunes en Afrique australe a atteint 503 et devrait encore augmenter durant les anneacutees agrave venir En 2019 lrsquoAfrique orientale avait les plus bas taux de chocircmage des jeunes de la reacutegion (62 ) soit un huitiegraveme de celui de lrsquoAfrique australe LrsquoAfrique centrale a eacutegalement enregistreacute un taux de chocirc-mage des jeunes relativement modeacutereacute (10 )

232 Sous-emploi de la main-drsquoœuvreToutefois le taux de chocircmage nrsquoest qursquoune mesure du sous-emploi de la main-drsquoœuvre sur le marcheacute du travail drsquoautres critegraveres doivent ecirctre pris en compte comme le sous-emploi du temps de travail et la main-drsquoœuvre potentielle Ensemble ces facteurs constituent les principaux indicateurs qui permettent de suivre les ten-dances du marcheacute du travail Plusieurs mesures

18 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

de sous-emploi de la main-drsquoœuvre existent y compris les indices LU1 LU2 LU3 et LU47

Drsquoici agrave 2021 le pheacutenomegravene de sous-emploi de la main-drsquoœuvre devrait concerner 1205 millions de personnes (LU4) par rapport agrave 1146 millions en 2019 Cette augmentation est principalement due agrave lrsquoAfrique subsaharienne qui drsquoici agrave 2021 devrait

7 Pour une deacutefinition complegravete et le mode de calcul des diffeacuterents indices voir la Reacutesolution concernant les statistiques du travail de lemploi et du sous-emploi de la main-dœuvre adopteacutee par la 19e Confeacuterence internationale des statisticiens du travail Genegraveve octobre 2013 wwwiloorgwcmsp5groupspublic---dgreports---stat documentsnormativeinstrumentwcms_230304pdf

compter 994 millions de personnes en situation de sous-emploi contre 21 millions pour lrsquoAfrique du Nord Selon les mecircmes projections en 2021 le taux de sous-emploi de la main-drsquoœuvre devrait se situer agrave environ 22 pour lrsquoensemble de lrsquoAfrique 247 pour lrsquoAfrique du Nord et 215 pour lrsquoAfrique subsaharienne (BIT 2020)

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 19

3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

20 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

31ensp LeenspdeacutefienspdeensplaenspjeunesseLrsquoobjectif de deacuteveloppement durable (ODD 86) est lieacute agrave la promotion de lrsquoemploi de lrsquoeacuteducation et de la formation des jeunes Plus preacuteciseacutement la cible 861 preacutevoit que drsquoici agrave 2020 les pays devraient reacuteduire laquonettement la proportion de jeunes (acircgeacutes de 15 agrave 24 ans) non scolariseacutes sans emploi ni en formation [NEET]raquo Autrement dit il srsquoagit de reacuteduire significativement le taux drsquoexclusion des jeunes du marcheacute du travail8 Cette tacircche sera drsquoautant plus difficile et cruciale en Afrique que contrairement agrave drsquoautres reacutegions du monde car la population du continent africain est jeune Par conseacutequent sa population active augmente rapi-dement et devrait continuer agrave augmenter dans un avenir proche A ce jour il semble peu probable que lrsquoAfrique comme le reste du monde drsquoailleurs puisse atteindre lrsquoobjectif de lrsquoODD 861 Le BIT estime qursquoen 2015 date de deacutebut de lrsquoimpleacutemen-tation des ODD le taux de NEET chez les jeunes africains eacutetait de 200 et preacutevoit qursquoil devrait atteindre 207 en 20209 Il srsquoagit en fait drsquoune leacutegegravere augmentation et non drsquoune laquonette reacuteduc-tionraquo du taux drsquoactiviteacute des jeunes10

Il ne faut donc pas ecirctre surpris que la promotion de la lutte contre le chocircmage et le sous-emploi des jeunes devienne rapidement une prioriteacute essentielle pour la quasi-totaliteacute des pays afri-cains Plusieurs instruments majeurs ont eacuteteacute eacutelaboreacutes afin de guider le deacuteveloppement de la jeunesse en Afrique notamment la Charte afri-caine de la jeunesse (AYC) adopteacutee en juillet 2006 Pour mettre en œuvre cette charte et renforcer les capaciteacutes nationales afin de mieux aider les jeunes agrave srsquoautonomiser et agrave se deacutevelopper les autoriteacutes ont eacutelaboreacute un Plan drsquoaction pour la deacutecennie de la jeunesse (2009-2018) qui agrave la date de reacutedaction du preacutesent rapport entamait sa der-niegravere anneacutee de mise en œuvre En outre lrsquoAgenda 2063 de lrsquoUnion africaine (UA) et son premier Plan deacutecennal de mise en œuvre traitent du thegraveme de la jeunesse et de lrsquoemploi des jeunes agrave travers ses aspirations 1 et 6 Le deacuteveloppement de lrsquoAfrique doit ecirctre axeacute sur la personne notamment en libeacuterant le potentiel des femmes et des jeunes En vue de transformer le potentiel de lrsquoimpor-

8 Le taux de (jeunes) NEET est laquola proportion de jeunes qui nrsquoont pas drsquoemploi et ne sont ni scolariseacutes ni en formationraquo (httpsilostatiloorgresourcesmethodsdescription-youth-neet) Cette deacutefinition englobe presque tous les chocircmeurs et tous ceux qui ne font pas partie de la population active mais qui ne suivent ni enseignement ni formation Tous les chocircmeurs nrsquoentrent pas dans cette deacutefinition car selon la deacutefinition de lOIT (internationalement accepteacutee) il est possible decirctre au chocircmage tout en eacutetant eacutetudiant Les lecteurs sont inviteacutes agrave consulter les meacutetadonneacutees ILOSTAT pour obtenir une vue exhaustive des concepts utiliseacutes dans ce rapport ilostatiloorgresourcesmethodsindicatordescriptions

9 En fait ces chiffres sont tregraves proches de la situation mondiale Le BIT estime que le taux mondial de jeunes NEET eacutetait de 217 en 2015 et preacutevoit quil atteindra 224 en 2020 Voir la base de donneacutees ILOSTAT ilostatiloorgdata

10 En effet eacutetant donneacute le fort taux de croissance de la jeunesse africaine thegraveme deacuteveloppeacute ci-apregraves le nombre de jeunes NEET est censeacute augmenter de 77 millions entre 2015 et 2020

tante population jeune africain en une dividende deacutemographique lrsquoUnion africaine a deacutesigneacute 2017 comme lrsquoanneacutee de la jeunesse sous le thegraveme laquoExploiter le dividende deacutemographique gracircce agrave lrsquoinvestissement dans la jeunesseraquo (AssemblyAUDec601 XXVI janvier 2016) LrsquoUnion africaine srsquoest reacutesolument engageacutee agrave lutter contre le chocirc-mage des jeunes ce qui se reflegravete directement ou indirectement dans plusieurs instruments drsquoorien-tation politique la Strateacutegie continentale drsquoeacutedu-cation pour lrsquoAfrique (CESA 16-25) la Strateacutegie pour la science la technologie et lrsquoinnovation en Afrique 2024 (STISA-2024) la Strateacutegie continen-tale drsquoEFTP pour favoriser lrsquoemploi des jeunes et le Plan drsquoaction pour le deacuteveloppement industriel acceacuteleacutereacute de lrsquoAfrique (AIDA)

32ensp Laenspnatureenspduenspdeacutefi321 Tendances de la population jeune active et les jeunes travailleurs pauvresLa population active africaine est jeune et aug-mente rapidement En 2020 les jeunes acircgeacutes de 15 agrave 24 ans repreacutesentaient moins drsquoun quart (236 ) de la population mondiale en acircge de tra-vailler mais plus drsquoun tiers (342 ) en Afrique seule reacutegion au monde ougrave la population active jeune augmente rapidement (Figure 31)

Depuis 1990 la main drsquoœuvre des jeunes est resteacutee stable ou a diminueacute en chiffres absolus dans la plupart des reacutegions du monde En Afrique elle a presque doubleacute pendant cette peacuteriode pas-sant de 618 agrave 1158 millions entre 1990 et 2020 En outre elle est censeacutee progresser de plus de 25 (soit pregraves de 30 millions de jeunes) drsquoici agrave 2030 date agrave laquelle le continent devrait compter 144 millions de jeunes actifs ce qui repreacutesente un eacutenorme deacutefi agrave savoir le besoin de creacuteer des em-plois et notamment des emplois deacutecents pour tous ces nouveaux arrivants sur le marcheacute du travail Parallegravelement alors que les responsables du monde entier srsquointerrogent sur les moyens permettant de prendre soin de leurs populations

21Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

qui vieillissent rapidement une main-drsquoœuvre jeune en si forte expansion repreacutesente ndash au moins potentiellement ndash une ressource inestimable pour lrsquoAfrique La mateacuterialisation de ce potentiel deacutepen-dra dans la plupart des pays drsquoun renforcement des structures guideacute par des actions politiques preacutecises pour lancer ce processus

11 Sauf indication contraire les chiffres et taux mentionneacutes dans ce rapport sont des moyennes annuelles (geacuteneacuteralement des estimations modeacuteliseacutees)

A lrsquoeacutevidence les marcheacutes du travail africains nrsquoont pas encore reacuteussi agrave surmonter ce deacutefi ces der-niegraveres anneacutees Bien que la proportion de jeunes travailleurs pauvres reacutegresse cette baisse nrsquoest pas aussi prononceacutee que dans drsquoautres reacutegions du monde notamment en Asie et dans le Pacifique (Figure 32) La pauvreteacute des jeunes (et des

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la population active jeune (15-24 ans) en chiffres absolus (millions de jeunes)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019 baseacutees sur les estimations et projections de population de lrsquoONU juillet 2019

X Figure 31 Population active jeune par reacutegion 1990-2030 (millions)11

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

400

300

350

250

200

150

100

0

50

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

2012

2014

2016

2018

2020

2020

2020

2020

2020

2030

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (moyenne et extrecircme) des jeunes (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019 baseacutees sur les estimations et projections de population de lrsquoONU juillet 2019

X Figure 32 Jeunes travailleurs pauvres par reacutegion 1990-2020 ()

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

80

60

70

50

40

30

20

0

10

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

22 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

adultes acircgeacutes de 25 ans et plus) est eacutegalement beaucoup plus eacuteleveacutee en Afrique qursquoailleurs

Entre 2000 et 2020 le taux de jeunes travail-leurs pauvres a diminueacute drsquoun peu plus de 14 en Afrique (soit 105 points de pourcentage)12 En Asie et dans le Pacifique la baisse corres-pondante a deacutepasseacute 65 (454 points de pour-centage) dans les Ameacuteriques et en Europe ougrave les taux de travailleurs pauvres eacutetaient deacutejagrave beaucoup plus faibles ils ont baisseacute respective-ment de 67 et 66 Seuls les Etats arabes ont enregistreacute de plus mauvais chiffres que lrsquoAfrique presque entiegraverement attribuables agrave la situation deacutesastreuse en reacutepublique arabe syrienne et au Yeacutemen la plupart des autres Etats arabes ont des taux de travailleurs pauvres proches de zeacutero En raison de la progression des taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs dans les Etats arabes (reacutesul-tant des conflits dans cette reacutegion) le taux global est comparable agrave celui de lrsquoAsie et du Pacifique soit environ 25 des jeunes travailleurs ndash chiffre encore deux fois moindre que le taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs africains Au niveau mon-dial le taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs a baisseacute en moyenne de 45 En 2020 63 des jeunes travailleurs africains eacutetaient pauvres en comparaison agrave 50 des travailleurs adultes (acircgeacutes de 25 ans et plus) Au deacutebut des anneacutees 1990 la reacutegion Asie-Pacifique connaissait des taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs semblables voire

12 Par ailleurs le taux de jeunes travailleurs pauvres est nettement plus eacuteleveacute ndash et diminue plus lentement ndash que celui des adultes (25 ans et plus) Entre 2000 et 2020 le taux de pauvreteacute des travailleurs africains acircgeacutes de 25 ans et plus a baisseacute de 657 agrave 503 (soit 234 ou 154 points de pourcentage)

supeacuterieurs agrave ceux de lrsquoAfrique Srsquoil faut se feacuteliciter de la baisse du nombre de travailleurs pauvres en Afrique il reste encore beaucoup agrave faire pour progresser dans cette voie

322 Taux de chocircmage des jeunes (15-24 ans)Le taux de chocircmage moyen des jeunes en Afrique est proche du taux mondial toutefois il varie consideacuterablement drsquoune sous-reacutegion agrave lrsquoautre de plus de 50 en Afrique australe agrave moins de 6 en Afrique orientale (Figure 33) Les taux relative-ment modeacutereacutes de chocircmage des jeunes en Afrique centrale orientale et occidentale ne doivent pas ecirctre consideacutereacutes comme un indicateur de perfor-mance relativement bonne du marcheacute du travail dans ces sous-reacutegions Comme le montrent les taux de pauvreteacute des travailleurs mentionneacutes ci-dessus les taux de chocircmage des jeunes ne signifient pas que ces derniers beacuteneacuteficient drsquoun marcheacute du travail dynamique notamment dans les pays ougrave la protection sociale est limiteacutee voire inexistante Bien que le taux de NEET (examineacute ci-apregraves) lrsquoait remplaceacute comme principal indicateur des ODD le taux de chocircmage des jeunes restent lrsquoindicateur le plus largement utiliseacute agrave cette fin pour eacutevaluer dans quelle mesure les jeunes reacuteus-sissent agrave srsquointeacutegrer sur le marcheacute du travail

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (extrecircme et modeacutereacutee) des jeunes travailleurs (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 33 Taux de chocircmage des jeunes monde et sous-reacutegions africaines 2000-2020 ()

60

50

40

30

20

0

10

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Monde

23Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Comme le montre eacutegalement la Figure 33 ci-dessus les reacutegions les plus septentrionales et meacuteridionales du continent connaissent des taux les plus eacuteleveacutes de chocircmage des jeunes toutefois la cartographie des taux nationaux (Figure 34) reacutevegravele une situation plus nuanceacutee Les taux de chocircmage des jeunes varient de 23 au Libeacuteria (2016) agrave 571 en Afrique australe (2019)13 de ce fait il existe une forte correacutelation positive (054 en 201614) entre les taux de chocircmage et les estima-tions du PIB par habitant (PPA) effectueacutees par le FMI Pris agrave la lettre ces chiffres signifieraient que le taux de chocircmage des jeunes est tendanciel-lement eacuteleveacute dans les pays ayant un PPA eacuteleveacute ce qui nrsquoa aucun sens si le taux de chocircmage des jeunes est censeacute mesurer la (bonne ou mauvaise) situation des jeunes sur le marcheacute du travail Au mieux les taux de chocircmage des jeunes ne pro-curent qursquoune vue tregraves partielle ndash et contre-intui-tive ndash de la situation des jeunes sur le marcheacute du travail Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment il faut appliquer une seacuterie drsquoindicateurs y compris les

13 Selon les derniegraveres informations de la base de donneacutees ILOSTAT [consulteacutee le 16 mars 2020]

14 Calculs de lauteur baseacutes sur la base de donneacutees des Perspectives de leacuteconomie mondiale du FMI octobre 2018 wwwimforgexternalpubsftweo201802weodataindexaspx [consulteacute le 9 avril 2019]

mesures du sous-emploi de lrsquoinformaliteacute de la situation de lrsquoemploi et de la pauvreteacute des travail-leurs pour observer les tendances du marcheacute du travail Ceci devrait ecirctre particuliegraverement le cas en ce qui concerne lrsquoAfrique

323 Jeunes sans emploi qui ne suivent ni eacutetudes ni formation (NEET)Compte tenu des niveaux de pauvreteacute relative-ment eacuteleveacutes en Afrique dont il a eacuteteacute question preacute-ceacutedemment et de la rareteacute de systegravemes adeacutequats de protection sociale sur le continent les difficul-teacutes lieacutees agrave lrsquoentreacutee des jeunes sur le marcheacute du travail ne se manifestent pas principalement par des niveaux eacuteleveacutes de chocircmage dans ce groupe Crsquoest pourquoi il a eacuteteacute proposeacute de lui substituer le concept de NEET indicateur plus reacuteveacutelateur Durant la derniegravere deacutecennie la pertinence du taux de chocircmage des jeunes comme indicateur

Note Cette cartographie preacutesente les taux de chocircmage estimatifs des jeunes au niveau national sur la base des modeacutelisations du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 34 Taux de chocircmage des jeunes en Afrique par pays 2020

30ndash60

20ndash30

10ndash20

5ndash10

0ndash5

Pas de donneacutees

24 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

de leur situation sur le marcheacute du travail a susciteacute une insatisfaction croissante notamment dans les pays agrave revenu faible ou intermeacutediaire le taux de NEET a donc eacuteteacute adopteacute comme indicateur cleacute de lrsquoODD 86 sur le travail deacutecent des jeunes

Lrsquoanalyse tendancielle des taux de NEET en Afrique et dans le monde (Figure 35) appelle un certain nombre drsquoobservations Le taux de NEET africain suit de pregraves la moyenne mondiale et le classement des sous-reacutegions africaines par

taux de NEET est resteacute stable (depuis au moins 2017) tout comme leur rang selon le taux de chocircmage Toutefois les taux de jeunes NEET aux niveaux mondial et africain sont tous largement supeacuterieurs aux taux correspondants de chocircmage des jeunes Etant donneacute que ces derniers sont calculeacutes en proportion des jeunes actifs sur le marcheacute du travail alors que les taux de chocircmage des NEET sont eacutetablis en fonction de la cohorte de jeunes concerneacutee le nombre de jeunes NEET est beaucoup plus important que le nombre de

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (extrecircme et modeacutereacutee) des travailleurs jeunes (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 35 Taux de jeunes NEET monde et sous-reacutegions africaines 2005-20 ()

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Monde

35

30

25

20

15

10

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections du taux des jeunes NEET groupeacute par niveaux de revenus 2005-20

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 36 Taux de jeunes NEET par niveaux de revenus monde Afrique 2005-20 ()

Afrique

Afrique revenus faibles

Afrique revenus faiblesintermeacutediaires

Afrique revenus intermeacutediairessupeacuterieurs

Monde

35

30

25

20

15

10

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

25Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

jeunes chocircmeurs Il faut eacutegalement rappeler que la cateacutegorie des jeunes NEET englobe la plupart (mais pas la totaliteacute) des chocircmeurs15 Comme in-diqueacute preacuteceacutedemment le taux de NEET en Afrique eacutetait estimeacute agrave 207 en 2020 cela signifie que parmi tous les jeunes Africains un sur cinq nrsquoa pas drsquoemploi et ne suit ni eacutetudes ni formation Selon les estimations du BIT 124 millions de jeunes eacutetaient chocircmeurs en Afrique en 2020 alors que 535 millions (soit quatre fois plus) appartenaient agrave la cateacutegorie des NEET

Une caracteacuteristique des taux de NEET en Afrique qursquoon peut deacuteduire de la Figure 35 et qui contraste apparemment avec la situation mondiale est la nette correacutelation positive entre les taux de NEET et les niveaux de revenus des pays qui ressort encore plus clairement de la Figure 36 En revanche les taux de NEET au ni-

15 Un jeune peut ecirctre chocircmeur sans pour autant ecirctre NEET ndash srsquoil eacutetudie tout en eacutetant chocircmeur Plus preacuteciseacutement si un jeune eacutetudie et ne travaille pas mais cherche activement un emploi il nentre pas dans la cateacutegorie des NEET (parce quil eacutetudie) il est neacuteanmoins reconnu comme chocircmeur (parce qursquoil nrsquoa pas demploi mais en recherche un activement) selon les deacutefinitions normaliseacutees Cela dit la cateacutegorie des NEET englobe par deacutefinition tous les chocircmeurs et toutes les autres personnes qui nont pas demploi ou ne suivent pas deacutetudes

16 La forte correacutelation positive constateacutee en Afrique est clairement alimenteacutee par les taux extrecircmement eacuteleveacutes de chocircmage des jeunes en Afrique australe notamment en Afrique du Sud Il est eacutevident que dautres facteurs jouent aussi un rocircle agrave cet eacutegard Il sagit ici de comparer les taux de chocircmage et les taux de NEET qui ont tendance agrave progresser avec lrsquoaugmentation du revenu par habitant

veau mondial sont systeacutematiquement plus eacuteleveacutes dans les pays agrave revenu intermeacutediaireinfeacuterieur cela srsquoexplique par le fait que les taux de NEET ont tendance agrave augmenter jusqursquoagrave un certain seuil en fonction du revenu par habitant apregraves quoi ils diminuent avec les majorations suppleacutementaires de revenus16 ndash point de bascule qui nrsquoa manifeste-ment pas encore eacuteteacute atteint en Afrique

Toutefois lrsquoeacutecart entre les taux de NEET en Afrique du Nord et en Afrique australe drsquoune part et en Afrique centrale orientale et occidentale de lrsquoautre est beaucoup moins prononceacute que celui des taux de chocircmage des jeunes En Afrique aus-trale le taux de NEET est estimeacute agrave 328 en 2020 soit un peu plus du double de celui de lrsquoAfrique orientale (14 ) tandis que le taux de chocircmage des jeunes atteint 524 soit presque dix fois plus qursquoen Afrique orientale (56 )

Note Cette cartographie preacutesente les estimations des taux de chocircmage des jeunes au niveau national eacutetablies sur la base du modegravele du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 37 Taux nationaux de jeunes NEET Afrique 2020

30ndash50

20ndash30

10ndash20

0ndash10

No data

26 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente les taux estimatifs de NEET pour lrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique sub-saharienne ainsi qursquoau niveau mondial par genre et par tranches de revenus 2020

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 38 Taux de jeunes NEET par genre monde et sous-reacutegions africaines 2020 ()

Femmes

Hommes

40

30

35

25

10

15

5

20

0MondeAfrique

du NordAfriqueAfrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

149

229

180

362

157

258

194

294

101

180

300

357

140

312

Note Cette cartographie preacutesente le ratio hommesfemmes NEET en Afrique en 2020 sur la base des estimations modeacuteliseacutees du BIT pour les taux de NEET par genre Un ratio gt 1 implique un taux de jeunes femmes NEET plus eacuteleveacute que celui de jeunes hommes et vice versa Par exemple une valeur de 2 signifie que les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles que les jeunes hommes drsquoappartenir agrave la cateacutegorie des NEET

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 39 Taux de jeunes NEET dispariteacutes de genre Afrique 2020

30ndash50

20ndash30

10ndash20

0ndash10

Pas de donneacutees

27Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente lrsquoindice LU3 par reacutegion en 2020 selon les estimations modeacuteliseacutees du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 310 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre (indice LU3) jeune (15-24 ans) par genre et par reacutegion () 2020

Femmes

Hommes

80

60

70

50

20

30

10

40

0MondeAfrique

du NordAfriqueAfrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

196196

370

577

175210

140198

98131

617

707

197214

Tout comme les taux de chocircmage des jeunes les taux de NEET varient consideacuterablement selon les pays du continent (Figure 37) En 2017 ils allaient de 62 au Burundi agrave 686 au Niger17

Les jeunes femmes repreacutesentent lrsquoeacutecrasante majoriteacute des jeunes NEET ndash deux sur trois et ce dans le monde entier (Figure 38) Ces dispariteacutes de genre sont les plus marqueacutees dans les pays eacutemergents (agrave revenu intermeacutediaire) En Afrique le ratio femmeshommes NEET (16 femme pour chaque homme) est infeacuterieur agrave la moyenne mon-diale (22) et ce mecircme dans les pays ougrave il est le plus prononceacute crsquoest-agrave-dire en Afrique du Nord ougrave il nrsquoest que de deux pour un Les dispariteacutes de genre des NEET ne sont pas aussi marqueacutees en Afrique (et mecircme en Afrique du Nord) qursquoail-leurs par exemple en Asie du Sud ougrave le taux de NEET feacuteminin est estimeacute agrave 35 fois le taux de NEET masculin18

17 Chiffres baseacutes sur les derniegraveres informations de la base de donneacutees ILOSTAT [consulteacutee le 16 mars 2020] On notera que les estimations modeacuteliseacutees du BIT et les chiffres reacuteels fondeacutes sur les calculs de micro-donneacutees divergent nettement Cela tient au fait que certains pays ndash mais pas tous ndash appliquent la Reacutesolution 2013 de la CIST sur la nouvelle deacutefinition de lemploi qui exclut lagriculture de subsistance et le travail dans les exploitations agricoles familiales cela se traduit par une reacuteduction draconienne de lemploi des jeunes enregistreacute dans les pays africains qui appliquent la nouvelle deacutefinition Pour des raisons de comparabiliteacute les estimations modeacuteliseacutees du BIT sont baseacutees sur lancienne deacutefinition ce qui donne parfois lieu agrave des eacutecarts assez marqueacutes

18 Baseacute sur les estimations modeacuteliseacutees du BIT (novembre 2019) pour 2020 httpsilostatiloorgdata

19 La cartographie est baseacutee sur les estimations modeacuteliseacutees du BIT selon lesquelles le taux de jeunes femmes NEET est tregraves leacutegegraverement infeacuterieur agrave celui des jeunes hommes agrave Madagascar en 2020 Mais lagrave encore les donneacutees reacuteelles les plus reacutecentes (2012 et 2015) donnent agrave penser que le taux de jeunes femmes NEET excegravede celui des jeunes hommes

20 Qui comprend elle-mecircme tous les jeunes qui nont pas demploi qui sont au chocircmage ou souhaiteraient travailler mais qui en raison de la situation dans le pays ne peuvent chercher activement un emploi ont une disponibiliteacute limiteacutee voire les deux

Dans tous les pays africains le taux de jeunes femmes NEET deacutepasse celui des jeunes hommes au niveau national (Figure 39)19

La surrepreacutesentation des jeunes femmes dans le groupe des NEET se reflegravete eacutegalement dans les taux de sous-emploi de la main-drsquoœuvre notam-ment lrsquoindice LU3 qui comprend les personnes sans emploi et la main-drsquoœuvre potentielle20 Toutefois il est inteacuteressant de noter que contrai-rement agrave la situation qui preacutevaut dans le groupe des NEET les dispariteacutes de genre en ce qui concerne le sous-emploi de la main-drsquoœuvre sont plus prononceacutees en Afrique que dans le monde (ratios femmeshommes 12 et 11) A lrsquoeacutevidence la surrepreacutesentation des jeunes femmes afri-caines parmi les NEET ne saurait srsquoexpliquer par le grand nombre de jeunes femmes qui par hypo-thegravese ne souhaiteraient pas travailler

28 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

324 Lrsquoenjeu fondamental la qualiteacute de lrsquoemploiOn peut affirmer que la qualiteacute des emplois disponibles est la principale difficulteacute que ren-contrent les jeunes Africains dans leur recherche drsquoemploi En drsquoautres termes le problegraveme de lrsquoemploi pour les jeunes en Afrique nrsquoest pas tant lrsquoabsence de travail en soi que les possibiliteacutes de travail deacutecent Comme on lrsquoa deacutejagrave deacutemontreacute les taux de chocircmage des jeunes et de NEET ne sont pas particuliegraverement eacuteleveacutes en Afrique bien qursquoelle soit une des reacutegions les plus pauvres du monde si lrsquoon srsquoen tient au PIB par habitant (PPA) En effet comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment les taux de chocircmage des jeunes les plus eacuteleveacutes du continent sont observeacutes dans certains pays ougrave les revenus sont acceptable et il existe une forte correacutelation positive entre le revenu moyen

21 Ici comme pour les autres indicateurs nous adoptons lapproche normaliseacutee de lOIT Lemploi informel fait reacutefeacuterence agrave laquotoutes les modaliteacutes demploi qui noffrent pas aux individus une protection juridique ou sociale par leur travail les laissant ainsi exposeacutes au risque eacuteconomiqueraquo Cette deacutefinition inclut agrave la fois les travailleurs employeacutes de lrsquoeacuteconomie informelle et ceux qui ont un emploi informel hors de lrsquoeacuteconomie informelle (BIT 2013) Selon une deacutefinition plus deacutetailleacutee lemploi informel comprend a) les travailleurs salarieacutes occupant des laquoemplois informelsraquo cest-agrave-dire des emplois sans droit agrave la seacutecuriteacute sociale sans congeacutes annuels payeacutes ou congeacutes de maladie payeacutes b) les travailleurs salarieacutes dune entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes c) les travailleurs agrave leur propre compte dans une entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes d) les employeurs dune entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes et e) les travailleurs contribuant agrave une entreprise familiale Nous faisons eacutegalement la distinction entre lemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle et les emplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelle Les sous-cateacutegories b) agrave d) sont utiliseacutees pour calculer laquolrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelleraquo la sous-cateacutegorie a) concerne les laquoemplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelleraquo et la sous-cateacutegorie e) peut entrer dans lun ou lautre groupe selon le statut de lentreprise qui embauche le collaborateur (Elder et Koneacute 2014)

22 Nous examinons ci-apregraves lemploi des jeunes en fonction de lrsquoexpeacuterience professionnelle des personnes acircgeacutees de 15 agrave 29 ans La deacutefinition eacutelargie est logique lorsquon parle des jeunes travailleurs (par opposition aux jeunes dans leur ensemble) puisque compte tenu de laugmentation du niveau dinstruction sur le continent un nombre croissant de jeunes Africains qui poursuivent leurs eacutetudes jusquau niveau tertiaire nentreront pas sur le marcheacute du travail avant davoir (presque) atteint 25 ans Ninclure que les diplocircmeacutes de lenseignement supeacuterieur pourrait donner une image trompeuse notamment quant agrave lrsquoincidence de linstruction

et les taux de chocircmage des jeunes et de NEET au niveau national

En tout eacutetat de cause il apparaicirct clairement que globalement les pays africains souffrent parti-culiegraverement de la mauvaise qualiteacute des emplois Comme indiqueacute preacuteceacutedemment le pheacutenomegravene des travailleurs pauvres est surtout prononceacute chez les jeunes Africains En outre les taux eacuteleveacutes drsquoemploi informel chez les jeunes constituent une deuxiegraveme caracteacuteristique de la mauvaise qualiteacute des emplois sur le continent (Figure 311) Selon les derniegraveres estimations disponibles (BIT 2018b) 95 des jeunes travailleurs africains occupent un emploi informel21

En approfondissant lrsquoanalyse et en eacutelargissant la deacutefinition de la jeunesse pour y inclure les per-sonnes acircgeacutees de 15 agrave 29 ans22 on peut obser-ver les caracteacuteristiques de lrsquoemploi informel en

Note Cette figure preacutesente les taux drsquoemplois informels pour les jeunes dans diffeacuterentes reacutegions et pour les jeunes et les adultes en Afrique

Source BIT (2018b)

X Figure 311 Taux drsquoemplois informels diffeacuterentes reacutegions jeunes (15-24 ans) travailleurs adultes anneacutee la plus reacutecente ()

Jeunes

Adultes

100

60

80

70

90

50

20

30

10

40

0MondeEtats arabes Asie

et PacifiqueEurope et

Asie centraleAfrique Ameacuteriques

828

949

611

851

218

357404

462

671

863

587

771

29Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente les deux grandes cateacutegories drsquoemploi informel (et leur somme) en pourcentage de lrsquoemploi total des jeunes (par tranches drsquoacircge) Pour plus de deacutetails concernant les Enquecirctes sur la transition de lrsquoeacutecole au travail (SWTS) utiliseacutees ici et la maniegravere dont les donneacutees ont eacuteteacute regroupeacutees pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Pays concerneacutes Beacutenin Congo Egypte Libeacuteria Madagascar Malawi Sierra Leone Reacutepublique-Unie de Tanzanie Togo Tunisie Ouganda et Zambie

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

Note Cette figure preacutesente la part (en ) des diffeacuterentes formes drsquoemploi des jeunes hommes et femmes (15-29 ans) entre 2006 et 2016 (ou les anneacutees les plus proches) Le travail indeacutependant comprend les travailleurs agrave leur compte et les travailleurs familiaux collaborant agrave une entreprise familiale Cette figure concerne 14 pays Afrique du Sud Angola Cameroun Reacutepublique deacutemocratique du Congo Egypte Ethiopie Ghana Cocircte drsquoIvoire Mozambique Nigeacuteria Ouganda Reacutepublique-Unie de Tanzanie Tunisie et Zambie

Source Calculs des auteurs baseacutes sur les Enquecircte nationales sur la main-drsquoœuvre base de micro-donneacutees du BIT

X Figure 312 Taux des diffeacuterents types drsquoemploi informel pays africains choisis hommes et femmes (15-29 ans)

X Figure 313 Statut professionnel par genre pays africains choisis jeunes travailleurs africains (15-29 ans) 2006 et 2016

Emploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle

Emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle

100

80

90

70

60

50

40

30

20

10

015ndash19 15ndash19

Femmes Hommes

25ndash29 25ndash2920ndash24 20ndash24

767

180

703

218

727

178

592

249

717

203

658

245

90

80

70

60

50

40

30

20

10

02005 20052005 20052005 2005

FemaleMale

Employeacutes EmployeacutesEmployeurs EmployeursTravailleurs agrave leur compte

et travailleurs familiaux

collaborant agrave une entreprise

familiale

Travailleurs agrave leur compte

et travailleurs familiaux

collaborant agrave une entreprise

familiale

2015 20152015 20152015 2015

312

29

659

170

08

822

317

27

656

217

18

765

Part

de

lrsquoem

ploi

des

jeun

es

selo

n le

gen

re (

)

30 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Afrique et ses variations en fonction de lrsquoacircge et du genre De maniegravere geacuteneacuterale lrsquoemploi informel peut se diviser en deux cateacutegories a) lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle b) lrsquoemploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle En Afrique lrsquoemploi informel des jeunes est tregraves majoritairement concentreacute dans lrsquoeacuteconomie informelle Ailleurs dans le monde il se reacutepartit plus eacutegalement entre lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle et lrsquoemploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle Au niveau mondial le taux drsquoemploi informel des jeunes diminue fortement agrave mesure qursquoils avancent en acircge (OrsquoHiggins 2017) En revanche dans les 12 pays africains viseacutes dans les enquecirctes de lrsquoOIT sur la transition eacutecole-travail (SWTS)23 la baisse tendancielle de lrsquoemploi informel avec lrsquoacircge est beaucoup moins marqueacutee (Figure 312)

Une image semblable se deacutegage de lrsquoanalyse du groupe des travailleurs agrave leur propre compte (par opposition aux salarieacutes) et notamment les autoentrepreneurs et les travailleurs familiaux collaborant agrave une entreprise familiale Une nette majoriteacute de jeunes Africains ayant un emploi fait partie du premier groupe (Figure 313) Globalement la situation de lrsquoemploi des jeunes

23 wwwiloorgemploymentareasyouth-employmentwork-for-youthWCMS_191853lang--enindexhtm

Africains nrsquoa pas beaucoup eacutevolueacute depuis 2005 contrairement agrave la tendance mondiale agrave savoir un nombre important de personnes qui deacutelaissent le travail agrave leur compte au profit du salariat et ce tant dans les eacuteconomies eacutemergentes que les pays en deacuteveloppement (BIT 2017) Un autre pheacute-nomegravene positif est observable soit une baisse conseacutequente de la proportion de jeunes femmes exerccedilant une activiteacute indeacutependante Ainsi les dispariteacutes de genre ont reculeacute durant la derniegravere deacutecennie avec une augmentation significative du pourcentage de jeunes femmes occupant un emploi salarieacute qui est passeacute de 17 agrave 217 entre 2005 et 2015 Toutefois les dispariteacutes de genre restent importantes le taux drsquoemploi salarieacute des jeunes femmes (217 ) reste infeacuterieur de 10 points de pourcentage agrave celui de leurs homo-logues masculins (317 )

La progression du salariat chez les jeunes ne leur a toutefois pas apporteacute une plus grande seacutecuriteacute drsquoemploi puisqursquoelle reacutesulte essentiellement de la progression de lrsquoemploi salarieacute informel et de lrsquoemploi formel temporaire plutocirct que drsquoune aug-mentation du nombre drsquoemplois reacuteguliers avec des contrats agrave dureacutee indeacutetermineacutee (Figure 314)

Note Cette figure indique lrsquoeacutevolution en points de pourcentage des diffeacuterents statuts contractuels entre 2006 et 2016 ou les anneacutees les plus proches pour lesquelles on dispose de donneacutees pour les jeunes (15-29 ans) Les cateacutegories correspondent globalement agrave la classification normaliseacutee de lrsquoOIT sur le statut professionnel Toutefois a) les salarieacutes sont reacutepartis en trois cateacutegories selon leur statut contractuel i) les salarieacutes permanents qui ont un contrat eacutecrit et sont engageacutes pour une dureacutee indeacutetermineacutee ii) les salarieacutes temporaires qui ont un contrat eacutecrit et sont engageacutes pour une dureacutee deacutetermineacutee iii) les salarieacutes sans contrat qui nrsquoont pas de contrat eacutecrit et b) les travailleurs agrave leur compte comprennent eacutegalement les employeurs

Source Calculs des auteurs fondeacutes sur les Enquecirctes nationales sur la main-drsquoœuvre base de micro-donneacutees du BIT

X Figure 314 Evolution du statut contractuel des jeunes travailleurs Afrique 2006-2016

Employeacutes permanents

Employeacutes temporaires

Employeacutes sans contrat

Travailleurs agrave leur compte

Travailleurs familiaux collaborant agrave lrsquoentreprise familiale

20

10

15

5

ndash5

ndash10

ndash15

ndash20

0

ndash25

Egypte Zambie RDCAfrique du Sud

Tanzanie Ghana

Varia

tion

(en

) s

elon

lrsquoacircge

31Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

33 Probleacutematiques et analyse331 Dans quels secteurs les jeunes travaillent-ils Lrsquoinsertion reacuteussie des jeunes sur le marcheacute du travail deacutepend en partie des secteurs drsquoactiviteacute qui offrent des emplois Lrsquoanalyse de lrsquoeacutevolution intervenue dans ce domaine durant la derniegravere deacutecennie permet de mieux cerner les secteurs susceptibles drsquooffrir des emplois aux jeunes (15-29 ans) dans un proche avenir Plusieurs facteurs influencent lrsquoeacutevolution potentielle des divers sec-teurs drsquoactiviteacute et les emplois qursquoils pourront offrir notamment les politiques macroeacuteconomiques et sectorielles les compeacutetences et qualifications des personnes concerneacutees les interventions poli-tiques et lrsquoaccegraves aux marcheacutes (Salazar-Xirinachs Nuumlbler et Kozul-Wright 2014) nous examinons certains de ces facteurs en deacutetail ci-apregraves

Si les perspectives drsquoemploi pour les jeunes se sont ameacutelioreacutees quoique modestement dans le secteur du bacirctiment et le secteur tertiaire lrsquoagri-culture reste le principal pourvoyeur drsquoemplois pour les jeunes comme pour les adultes en Afrique (Figure 315) Durant la derniegravere deacutecen-nie le secteur du bacirctiment a embaucheacute plus de jeunes (deux points de pourcentage) Toutefois peu drsquoeacuteleacutements concrets permettent de conclure que les autres secteurs notamment ceux agrave forte valeur ajouteacutee commencent agrave en recruter beau-coup plus A ce jour ce sont essentiellement les adultes et beaucoup moins les jeunes qui ont tendance agrave deacutelaisser le secteur agricole pour se tourner vers drsquoautres activiteacutes agrave plus forte valeur ajouteacutee

Les perspectives drsquoemploi hors du secteur agri-cole pour les jeunes Africains sont tregraves modestes si on les compare aux tendances observeacutees par exemple en Asie et dans le Pacifique la part des

Note Cette figure preacutesente quelques estimations relatives agrave lrsquoAfrique a) nombre de travailleurs ( jeunes et adultes) employeacutes dans chaque secteur en pourcentage de lrsquoemploi total en 2016 (ou lrsquoanneacutee la plus proche) b) variation en entre 2006 et 2016 (ou les anneacutees les plus proches pour lesquelles des donneacutees existent) de la part des jeunes travailleurs (15-29 ans) dans chaque secteur c) variation en entre une anneacutee preacuteceacutedant la crise financiegravere (vers 2006) et lrsquoanneacutee la plus reacutecente pour laquelle des donneacutees sur la part drsquoemploi des adultes (30-64 ans) existent pour le secteur drsquoactiviteacute concerneacute Ces donneacutees concernent 14 pays Angola Cameroun Reacutepublique deacutemocratique du Congo Egypte Ethiopie Ghana Cocircte drsquoIvoire Mozambique Nigeacuteria Afrique du Sud Reacutepublique-Unie de Tanzanie Tunisie Ouganda et Zambie

Source Base de micro-donneacutees sur la population active v15 et calculs de lrsquoauteur

X Figure 315 Parts de lrsquoemploi et eacutevolution de la distribution des jeunes et des adultes par secteur Afrique 2006 et 2016

Part de lrsquoemploi (anneacutee la plus reacutecente) Variation (en ) adultes Variation (en ) jeunes

Agriculture

Afrique (14 pays)

Secteur secondaire

Bacirctiment

Transports et communication

Commerce hocirctellerie et restauration

Intermeacutediation financiegravere

Activiteacutes immobiliegraveres et commerciales

Administration publique

Education

Santeacute

Autres services

420ndash4 ndash2ndash6ndash8ndash1050403020100

32 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

jeunes travailleurs employeacutes dans lrsquoagriculture a chuteacute de moins de quatre points de pourcen-tage en Afrique entre 2006 et 2016 alors qursquoelle a reculeacute de 17 points de pourcentage dans la reacutegion Asie-Pacifique durant la mecircme peacuteriode On peut deacutecrire la situation autrement en chiffres absolus la population jeune (15-29 ans) a augmenteacute de 224 entre 2005 et 2015 en Afrique mais le nombre drsquoemplois non agricoles nrsquoa augmenteacute que de 56 24 Autrement dit la croissance de lrsquoemploi non agricole en Afrique ne suit pas la progression drsquoune population jeune en pleine expansion

Comme mentionneacute preacuteceacutedemment une nom-breuse population jeune est une potentielle res-source qui toutefois peut exercer des pressions sur le marcheacute du travail agrave court terme Dans des eacuteconomies ougrave les possibiliteacutes drsquoemploi hors de lrsquoagriculture nrsquoaugmentent que lentement lrsquoarri-veacutee de nombreux jeunes sur le marcheacute du travail peut cantonner un grand nombre drsquoentre eux dans des emplois agricoles faiblement produc-tifs ce qui freine la productiviteacute et la croissance eacuteconomique

332 Le rocircle des systegravemes drsquoenseignement et de formationToute strateacutegie de promotion drsquoemplois de qualiteacute pour les jeunes doit ecirctre axeacutee sur deux preacutemisses fondamentales la stabiliteacute macro-eacuteconomique et politique et des infrastructures adeacutequates25 Ces strateacutegies ne sauraient srsquoappuyer uniquement sur des mesures drsquooffre visant exclusivement agrave ameacute-liorer les compeacutetences des jeunes actifs Si les conditions de base permettant la creacuteation drsquoem-plois de qualiteacute et stimulant la croissance eacuteco-nomique ne sont pas reacuteunies mecircme les jeunes tregraves qualifieacutes ne trouveront pas sur le marcheacute des postes ougrave ils pourront exercer leurs talents En effet selon le Chapitre 4 de la derniegravere eacutedition du rapport Tendances Mondiales de lrsquoEmploi des Jeunes (BIT 2020) les diplocircmeacutes de lrsquoenseignement supeacuterieur seraient trop nombreux dans quelques pays africains (et certains autres pays) ce qui a entraicircneacute une baisse du retour espeacutereacute sur eacutetudes supeacuterieures pendant la derniegravere deacutecennie26

24 Calculs de lauteur base de micro-donneacutees du BIT

25 Monga Shimeles et Woldemichael (2019) ont reacutecemment souligneacute limportance du deacuteveloppement des infrastructures

26 De mecircme en Afrique on ne constate pas de correacutelation nette entre la baisse du taux de NEET et le niveau drsquoinstruction comme cest geacuteneacuteralement le cas dans dautres reacutegions (BIT 2020 chapitre 4)

27 Le laquotaux demploiraquo est deacutefini ici comme le ratio emploipopulation (et non le ratio emploimain-dœuvre parfois utiliseacute)

Toutefois il ne fait aucun doute que les deacuteficits de compeacutetences et plus geacuteneacuteralement les ques-tions relatives aux niveaux drsquoinstruction et de for-mation sont drsquoune importance capitale agrave plusieurs eacutegards le niveau geacuteneacuteral de preacuteparation agrave la vie active lrsquoadeacutequation des compeacutetences acquises gracircce agrave lrsquoenseignement et agrave la formation les com-peacutetences exigeacutees par les entreprises et le point de vue des jeunes agrave la recherche drsquoun travail deacutecent Un niveau drsquoinstruction plus eacuteleveacute et de meilleure qualiteacute permet drsquoacceacuteder agrave de meilleurs emplois Pour les jeunes peu qualifieacutes le deacuteficit eacuteducatif constitue un obstacle majeur agrave la recherche drsquoun travail deacutecent (AfDB et al 2012)

Cependant la nature de la correacutelation entre le niveau drsquoinstruction et le chocircmage peut ecirctre trompeuse En Afrique le plus souvent le taux de chocircmage est eacuteleveacute dans le groupe des personnes ayant un bon niveau drsquoinstruction essentielle-ment pour deux raisons a) il existe une correacute-lation positive entre le revenu familial et le taux de scolarisation et b) en moyenne les jeunes plus instruits veulent ndash et peuvent ndash attendre plus longtemps avant drsquoaccepter un emploi De toute eacutevidence cet angle drsquoanalyse est trompeur lorsqursquoon lrsquoapplique agrave lrsquoemploi car on pourrait ecirctre tenteacute de voir un lien de causaliteacute entre lrsquoaugmen-tation des taux drsquoemploi et de chocircmage drsquoune part et le niveau drsquoinstruction de lrsquoautre27 En reacutealiteacute le taux drsquoactiviteacute augmente en fonction du niveau drsquoinstruction indeacutependamment du fait que les jeunes concerneacutes trouvent ou non un emploi ceux qui ont un bon niveau drsquoinstruction sont (relativement) plus susceptibles drsquoecirctre actifs sur le marcheacute du travail mais drsquoecirctre chocircmeurs car en moyenne ils sont issus de familles jouis-sant de meilleurs revenus et peuvent donc se permettre de prolonger leur recherche drsquoemploi (voir alineacutea a ci-dessus) ce que ne peuvent faire les jeunes financiegraverement moins aiseacutes Crsquoest donc le revenu plutocirct que le niveau drsquoinstruction en tant que tel qui accentue la correacutelation entre le taux de chocircmage et le niveau drsquoeacutetudes

Les mecircmes consideacuterations sont valables pour les comparaisons entre les pays Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il existe une forte correacutelation po-sitive entre le taux de chocircmage des jeunes (et des adultes) et le PIB par habitant (PPA) Dans les pays

33Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

agrave PPA eacuteleveacute le taux de chocircmage est en moyenne plus eacuteleveacute Cela ne signifie eacutevidemment pas que les pays jouissant drsquoun PPA plus eacuteleveacute offrent moins de perspectives drsquoemploi mais plutocirct que les jeunes de ces pays en moyenne peuvent se permettre de prolonger leur recherche drsquoemploi afin drsquoen trouver un qui correspond mieux agrave leurs aspirations ce qui pousse meacutecaniquement le taux de chocircmage agrave la hausse En revanche il est clair qursquoun meilleur niveau drsquoinstruction facilite lrsquoaccegraves agrave des emplois de meilleure qualiteacute Le deacuteseacutequilibre eacuteducatif peut eacutevidemment jouer un rocircle ici et comme on lrsquoa deacutejagrave noteacute crsquoest certaine-ment le cas en Afrique Toutefois ce nrsquoest pas le principal facteur qui explique la correacutelation positive entre le niveau drsquoinstruction et le taux de chocircmage28

Les taux de scolarisation et les niveaux drsquoins-truction ont notablement augmenteacute en Afrique subsaharienne au cours des derniegraveres anneacutees Crsquoest le reacutesultat drsquoinvestissements substantiels de la part des gouvernements mais aussi de la reacutealisation des Objectifs du Milleacutenaire pour le Deacuteveloppement (OMD) puis des ODD qui en ont pris le relais Ainsi le taux drsquoalphabeacutetisation des jeunes en Afrique subsaharienne est passeacute de 659 agrave 754 entre 2000 et 2017 Ce taux reste bien infeacuterieur agrave la moyenne mondiale (914 ) mais repreacutesente une ameacutelioration significative (UNESCO 2019 Tableau 131 p 180) Neacuteanmoins les niveaux drsquoinstruction en Afrique restent infeacute-rieurs aux normes internationales les trois pays africains (Afrique du Sud Egypte et Maroc) qui ont participeacute en 2016 agrave lrsquoEtude internationale sur les progregraves de la maicirctrise de la lecture (PIRLS) sont les trois pays les moins bien classeacutes du compara-tif Ces trois mecircmes pays ont obtenu des reacutesultats marginalement meilleurs dans le cadre de lrsquoEtude TIMSS de 2015 sur les reacutesultats en sciences et en matheacutematiques29

En outre la forte correacutelation entre le domaine drsquoeacutetudes et les taux de chocircmage et drsquoemploi donne agrave penser que lrsquoinadeacutequation entre la discipline eacutetudieacutee et les emplois offerts sur le marcheacute du travail influe fortement sur le taux de chocircmage notamment dans les pays deacuteveloppeacutes (BAD et al 2012) Selon des recherches reacutecentes du BIT (BIT 2020) cette inadeacutequation au niveau de lrsquoenseignement supeacuterieur a un impact neacutegatif

28 Concregravetement cela ne devient eacutevident que si lon prend en compte les laquojeunes plus acircgeacutesraquo (entre 25 et 29 ans) ou les adultes dans leur ensemble puisque la plupart des jeunes de 15 agrave 24 ans qui complegraveteront un cycle tertiaire sont encore eacutetudiants agrave cet acircge

29 Voir httpstimssandpirlsbcedu [consulteacute le 24 avril 2019]

30 Voir httphdrundporgen2018-update

dans les pays agrave revenu faibleintermeacutediaire ce qui srsquoest traduit durant la derniegravere deacutecennie par une baisse du retour espeacutereacute sur eacutetudes y compris en Afrique

Les jeunes Africains sont donc confronteacutes agrave une triple difficulteacute en ce qui concerne lrsquoemploi a) le taux de scolarisation srsquoameacuteliore en Afrique mais reste faible par rapport aux normes internatio-nales b) les informations disponibles sur les indicateurs internationaux de reacuteussite scolaire laissent penser que la qualiteacute de lrsquoenseignement est relativement peu acceptable en Afrique et c) lrsquoinadeacutequation des compeacutetences est eacutegale-ment source de problegravemes dans les eacuteconomies africaines les plus deacuteveloppeacutees et aux niveaux drsquoinstruction supeacuterieurs

Les donneacutees sur les niveaux drsquoinstruction figurant dans le document du PNUD Indices et indica-teurs de deacuteveloppement humain 2018 mise agrave jour statistique30 donnent eacutegalement agrave penser que les eacutecarts intergeacuteneacuterationnels en matiegravere drsquoenseignement sont particuliegraverement prononceacutes en Afrique bien qursquoils aient sensiblement diminueacute au cours des 20 derniegraveres anneacutees dans la quasi-totaliteacute des pays du continent La situation est plus seacuterieuse dans les pays les moins avanceacutes de la reacutegion (p ex Reacutepublique centrafricaine Cocircte drsquoIvoire Niger et Guineacutee) ougrave le principal obstacle est lrsquoaccegraves agrave lrsquoenseignement primaire car une fois scolariseacutees les filles semblent reacuteussir aussi bien que les garccedilons Il convient de noter que les dis-pariteacutes de genre dans lrsquoaccegraves aux eacutetudes ont eacuteteacute eacutelimineacutees dans certaines eacuteconomies plus deacuteve-loppeacutees du continent par exemple en Gambie au Ghana au Malawi en Mauritanie en Ouganda et au Seacuteneacutegal Lrsquoeacuteradication des dispariteacutes de genre dans le domaine de lrsquoenseignement ne signifie pas qursquoelles ont eacuteteacute eacutelimineacutees dans tous les domaines mais il srsquoagit incontestablement drsquoune avanceacutee

333 Approfondir lrsquoanalyse les Tenants et aboutissants de lrsquoinformaliteacuteEtant donneacute la preacutedominance de lrsquoemploi infor-mel chez les jeunes en Afrique il est drsquoautant plus important drsquoidentifier exactement les groupes

34 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

concerneacutes et drsquoen analyser les causes Autrement dit quels sont les facteurs caracteacuteristiques et attributs qui poussent (ou tirent) les jeunes vers lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle ou vers les emplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelle Dans cette section nous examinons les facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi informel et leur impor-tance relative

Nous avons deacutejagrave vu que lrsquoemploi informel en Afrique diminue bien que modestement avec lrsquoacircge Cela confirme dans une certaine mesure lrsquoideacutee que la sortie de lrsquoinformaliteacute est relative-ment courante Pour le dire autrement mecircme si geacuteneacuteralement lrsquoemploi informel entrave la reacuteussite socio-eacuteconomique il pourrait srsquoagir drsquoun pheacutenomegravene largement transitoire pour la plupart des jeunes Toutefois lrsquoexemple de lrsquoAfrique nrsquoeacutetaye pas cette hypothegravese31 le recul de lrsquoinformaliteacute avec lrsquoacircge y est tregraves modeste et lrsquoinformaliteacute concerne surtout les jeunes les moins instruits de sorte que la baisse du taux drsquoinformaliteacute est clairement correacuteleacutee agrave lrsquoeacuteleacutevation du niveau drsquoinstruction (Figure 316) Par ailleurs on constate une tendance de fond dans les types drsquoinformaliteacute soit un mouvement de lrsquoemploi dans

31 Les donneacutees mondiales ne sont pas plus concluantes Voir OHiggins 2017 chapitre 7

lrsquoeacuteconomie informelle vers lrsquoemploi informel (sala-rieacute) dans lrsquoeacuteconomie formelle Une autre observa-tion importante est que en moyenne les jeunes qui ont un bon niveau drsquoinstruction entrent sur le marcheacute du travail agrave un acircge plus avanceacute que ceux qui ont arrecircteacute drsquoeacutetudier plus tocirct Ainsi la baisse de lrsquoinformaliteacute lieacutee agrave lrsquoacircge et au niveau drsquoinstruc-tion corrobore lrsquoideacutee qursquoun fort pourcentage des jeunes peu qualifieacutes qui entrent relativement tocirct sur le marcheacute du travail ont tendance agrave srsquoorienter vers lrsquoeacuteconomie informelle (et agrave y rester) contrai-rement agrave ceux qui y entrent agrave un acircge plus avanceacute avec un meilleur niveau drsquoinstruction

La faible relation inverse entre lrsquoacircge et lrsquoinformaliteacute srsquoexplique donc en grande partie par lrsquoentreacutee tar-dive sur le marcheacute du travail des jeunes (posseacutedant un meilleur niveau drsquoinstruction) qui sont moins susceptibles drsquoentrer dans lrsquoeacuteconomie informelle plutocirct que par la tendance des jeunes agrave inteacutegrer lrsquoeacuteconomie formelle agrave mesure qursquoils avancent en acircge La Figure 317 qui preacutesente les taux drsquoemploi informel selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction tend agrave corroborer cette hypothegravese Plus preacuteciseacute-ment cette figure permet drsquoaffiner les conclusions concernant la correacutelation entre lrsquoacircge le niveau

Note Cette figure preacutesente les deux grandes cateacutegories drsquoemplois informels (et leur somme) en pourcentage de lrsquoemploi total des jeunes par niveau drsquoinstruction Pour plus de deacutetails sur les donneacutees SWTS (Etude sur la transition de lrsquoeacutecole agrave la vie active) et les meacutethodes em-ployeacutees pour les regrouper afin drsquoen tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Lrsquoeacutetude porte sur les pays suiv-ants Beacutenin Congo Egypte Libeacuteria Madagascar Malawi Sierra Leone Reacutepublique-Unie de Tanzanie Togo Tunisie Ouganda et Zambie

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

X Figure 316 Taux drsquoemploi informel des jeunes (15-29 ans) Afrique selon le niveau drsquoinstruction ()

Emploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle

Emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle

100

80

90

70

60

50

40

30

20

10

0Aucune scolariteacute

Aucune scolariteacute

Jeunes femmes Jeunes hommes

Etudes secondaires

Etudes secondaires

Etudes post-

second- aires

Etudes post-

second- aires

Etudes primaires

Etudes primaires

923

56

734

115

729

186

580

259

852

78

717

166

368

451

336

376

35Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

drsquoinstruction et lrsquoemploi informel Premiegraverement en fonction de lrsquoacircge la probabiliteacute drsquoecirctre employeacute dans lrsquoeacuteconomie informelle diminue fortement avec le niveau drsquoinstruction comme lrsquoindique eacutegalement la Figure 315 Deuxiegravemement plus le niveau drsquoins-truction est eacuteleveacute plus la probabiliteacute drsquoinformaliteacute diminue avec lrsquoacircge Pour les jeunes qui nrsquoont pas acheveacute le cycle drsquoenseignement primaire le taux drsquoinformaliteacute ne diminue guegravere voire pas du tout avec lrsquoacircge il diminue leacutegegraverement pour ceux qui ont acheveacute leurs eacutetudes primaires et la courbe devient nettement plus verticale pour ceux qui ont termineacute leurs eacutetudes secondaires et agrave fortiori ceux qui ont fait des eacutetudes supeacuterieures Cela signifie que lrsquoinformaliteacute est un eacutetat quasi-permanent pour les jeunes Africains peu instruits alors que ceux qui occupent un emploi informel apregraves avoir acheveacute un cycle drsquoenseignement secondaire ou tertiaire sont beaucoup plus susceptibles de reacuteussir la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle Deux raisons expliquent cet eacutetat de fait a) les personnes ayant suivi au moins des eacutetudes secondaires sont beau-coup moins susceptibles drsquooccuper un emploi infor-mel apregraves avoir obtenu leur diplocircme et b) leurs chances de trouver un emploi formel srsquoameacuteliorent continuellement apregraves lrsquoobtention du diplocircme

Les jeunes peu scolariseacutes ont donc plus de diffi-culteacutes agrave reacuteussir la transition de lrsquoeacuteconomie infor-melle vers lrsquoeacuteconomie formelle Cette observation nrsquoest pas vraiment surprenante mais rappelle opportuneacutement qursquoil faut accorder une attention particuliegravere aux jeunes les plus susceptibles de rester en permanence dans un emploi informel agrave savoir les jeunes travailleurs peu instruits occu-peacutes dans lrsquoeacuteconomie informelle

Outre lrsquoinstruction drsquoautres facteurs expliquent eacutegalement pourquoi certaines personnes de-meurent dans lrsquoeacuteconomie informelle tout au long de leur jeunesse et en fait durant toute leur vie professionnelle Dans le cas de lrsquoAmeacuterique latine il a eacuteteacute avanceacute qursquoune mauvaise insertion initiale sur le marcheacute du travail est un obstacle difficile agrave surmonter par la suite et que cela vaut notam-ment pour les jeunes peu instruits (BIT 2015) laquoLe premier emploi et ses conditions de travail deacuteterminent en grande partie le type drsquoemploi et le parcours personnel des jeunes par la suite Un premier emploi formel et de qualiteacute avec de bonnes conditions de travail ameacuteliore drsquoau moins 50 les conditions de travail dans les emplois suivants Cet avantage srsquointensifie avec lrsquoacircgeraquo (Dema et al 2015 p 39)

Note Cette figure preacutesente les taux drsquoemploi informel (en ) de lrsquoemploi total des jeunes en fonction du niveau drsquoinstruction Pour plus de deacutetails sur les donneacutees SWTS (transition de lrsquoeacutecole agrave la vie active) les pays viseacutes et les meacutethodes employeacutees pour les agreacuteger dans lrsquoeacutetude afin drsquoen tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Ici eacutetant donneacute le degreacute eacuteleveacute de deacutesagreacutegation en ce qui concerne les tranches drsquoacircge et les niveaux drsquoinstruction les donneacutees sont pondeacutereacutees en moyenne sur trois ans le chiffre indiqueacute correspondant ainsi agrave la limite supeacuterieure par exemple le chiffre indiqueacute pour lrsquoacircge 17 correspond agrave la moyenne des acircges 15 16 et 17

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

X Figure 317 Taux drsquoemploi informel Afrique selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction ()

Scolariteacute informelle infeacuterieure au niveau primaire

Scolariteacute informelle niveau primaire

Scolariteacute informelle niveau secondaire

Scolariteacute informelle niveau tertiaire

100

90

95

80

75

7015 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29

85

36 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Pour mieux comprendre les facteurs deacutetermi-nants de lrsquoinformaliteacute de lrsquoemploi chez les jeunes nous examinerons maintenant quelques modegraveles micro-eacuteconomeacutetriques simples Comme le font penser les commentaires ci-dessus il importe drsquoexaminer si ndash et dans quelle mesure ndash un pre-mier emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle (par opposition agrave un premier emploi dans lrsquoeacutecono-mie formelle) deacutetermine la reacuteussite ulteacuterieure sur le marcheacute du travail Les enquecirctes SWTS contiennent des informations sur les anteacuteceacutedents professionnels et scolaires des reacutepondants mais malheureusement pas de donneacutees exhaustives sur les emplois formels ou informels occupeacutes avant lrsquoemploi actuel ndash sauf pour certains pays des renseignements sur le fait que la personne concerneacutee avait un contrat de travail dans son emploi anteacuterieur

Dans leur analyse de la situation du Peacuterou Cavero et Ruiz (2016) se sont demandeacute si le fait qursquoun jeune salarieacute soit titulaire drsquoun contrat formel pour son premier emploi eacutetait reacuteveacutelateur de la qualiteacute de son emploi actuel afin de mieux comprendre les facteurs lui permettant drsquoobtenir ulteacuterieure-ment un bon emploi (c-agrave-d un emploi formel plutocirct qursquoinformel)32 Bien que cette deacutemarche ne permette pas drsquoanalyser directement la question de lrsquoinformaliteacute persistante elle est tregraves reacuteveacutelatrice du contexte latino-ameacutericain Lrsquoeacutetude deacutemontre qursquoau Peacuterou le fait de deacutetenir un premier emploi laquoformelraquo deacutetermine dans une large mesure les perspectives drsquoemploi formel par la suite Plus preacuteciseacutement les auteurs constatent que le fait drsquoavoir eu un premier emploi formel augmente de 12 agrave 16 la probabiliteacute drsquoobtenir ulteacuterieurement un emploi formel33 ndash ce qui est consideacuterable

Srsquoagissant des pays africains viseacutes dans les en-quecirctes SWTS le Tableau 31 preacutesente les reacutesultats drsquoune analyse des facteurs deacuteterminants concer-nant 1) la probabiliteacute drsquoemploi pour la population active (colonnes 1-4) et 2) la probabiliteacute drsquooccu-per un emploi formel pour tous ceux qui ont un emploi (colonnes 5-8)

Lrsquoanalyse est ventileacutee par genre pour les jeunes Les reacutesultats sont preacutesenteacutes agrave la fois pour les 12 pays africains et agrave des fins de comparaison

32 Plus preacuteciseacutement un emploi de bonne qualiteacute est ici assimileacute agrave un emploi reacutegulier dans lrsquoeacuteconomie formelle Un premier emploi de bonne qualiteacute est deacutefini comme un premier emploi salarieacute avec un contrat En dautres termes pour ces auteurs le fait drsquoavoir un emploi salarieacute avec un contrat eacutequivaut agrave un premier emploi formel

33 Selon que le choix drsquoemploi fait partie ndash ou non ndash des variables prises en compte

34 Les ratios de vraisemblance reacutefutent lhypothegravese drsquoune absence drsquoeacutecart statistiquement significatif entre les paramegravetres estimatifs pour les hommes et femmes (Afrique et reste du monde) et par analogie pour les eacutecarts de paramegravetres entre les hommes et les femmes (Afrique et reste du monde) geacuteneacuteralement bien infeacuterieurs agrave - plt 0001 En dautres termes les tests statistiques confirment que la relation entre les variables explicatives et les variables deacutependantes (emploi et informaliteacute) diffegravere entre lAfrique et le reste du monde ainsi qursquoentre les hommes et les femmes

pour certains pays non africains (ci-apregraves laquoreste du monderaquo ou laquoRdMraquo) inclus dans lrsquoenquecircte SWTS34

Les principaux reacutesultats de la probabiliteacute esti-mative drsquoavoir un emploi (colonnes 1 amp 2 pour lrsquoAfrique et 3 amp 4 pour le reste du monde) ou un emploi formel (plutocirct qursquoun emploi infor-mel colonnes 5-8) appellent un certain nombre drsquoobservations Alors que dans le reste du monde la probabiliteacute de trouver un emploi augmente nettement ndash lrsquoinstruction jouant ici un rocircle plus important pour les femmes que pour les hommes ndash ce nrsquoest pas le cas en Afrique Si les jeunes femmes africaines titulaires drsquoun diplocircme de lrsquoenseignement supeacuterieur ont plus de chances de trouver un emploi ce nrsquoest pas le cas pour leurs homologues masculins dont les probabiliteacutes de trouver un emploi diminuent agrave mesure que leur niveau drsquoinstruction srsquoeacutelegraveve ce qui corrobore la correacutelation positive entre le niveau drsquoinstruction et les taux cumulatifs de chocircmage et de NEET commenteacutee plus haut Comme indiqueacute preacuteceacute-demment les paramegravetres de lrsquooffre pourraient constituer une explication plausible agrave cet eacutegard Drsquoautre part comme cela a eacuteteacute suggeacutereacute le niveau drsquoinstruction est deacuteterminant pour la qualiteacute de lrsquoemploi (colonnes 5-8) des jeunes Africains des deux sexes Les coefficients lieacutes agrave lrsquoenseignement supeacuterieur sont beaucoup plus eacuteleveacutes en Afrique que dans le reste du monde

De mecircme le fait de vivre en zone rurale aug-mente consideacuterablement les chances de trouver du travail en Afrique (mais pas dans le reste du monde) mais reacuteduit les possibiliteacutes de trouver un emploi formel (plutocirct qursquoinformel) tant en Afrique que dans le reste du monde ndash surtout en Afrique

Le plus important est peut-ecirctre que pour les jeunes des deux sexes en Afrique et dans le reste du monde le fait drsquoecirctre travailleur indeacutependant (plutocirct que salarieacute) degraves la fin de leurs eacutetudes augmente leurs chances de trouver un emploi par la suite (cateacutegories 1 agrave 4) mais reacuteduit la probabiliteacute de trouver ulteacuterieurement un emploi formel plutocirct qursquoun emploi informel (cateacutegories 5 agrave 8) Cependant lrsquoimpact drsquoun emploi autonome (preacutecaire) au deacutebut de la vie professionnelle est

37Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

X Tableau 31 Facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi et de lrsquoinformaliteacute jeunes Africains et du reste du monde (laquoRdMraquo)

Tous les types drsquoemploi amp NEET Emploi formel amp Emploi informel

(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)

Variables explicativesAfrique jeunes

femmes

Afrique jeunes

hommes

RdM jeunes

femmes

RdM jeunes

hommes

Afrique jeunes

femmes

Afrique jeunes

hommes

RdM jeunes

femmes

RdM jeunes

hommes

Etudes secondairesndash0127 ndash0088 0119 0078 0150 0347 0278 0240

(0030) (0033) (0026) (0027) (0055) (0044) (0053) (0034)

Etudes supeacuterieures0118 ndash0182 0497 0177 0891 0980 0697 0529

(0050) (0050) (0037) (0039) (0082) (0063) (0067) (0047)

Zone rurale0203 0128 -0030 0053 ndash0196 ndash0253 ndash0150 ndash0132

(0025) (0027) (0020) (0020) (0045) (0035) (0031) (0024)

Marieacute(e)ndash0262 0265 ndash0509 0184 ndash0077 0094 ndash0017 0072

(0026) (0038) (0021) (0025) (0047) (0043) (0030) (0026)

Tranche drsquoacircge 20-24 ans0146 0137 0157 0327 0042 ndash0031 0176 0188

(0031) (0035) (0028) (0026) (0056) (0048) (0062) (0043)

Tranche drsquoacircge 25-29 ans0295 0487 0392 0580 0133 0188 0213 0232

(0034) (0041) (0030) (0030) (0061) (0051) (0067) (0048)

Ln (dureacutee de lrsquoemploi en mois)ndash ndash ndash ndash ndash0037 ndash0019 0098 0084

(0011) (0009) (0012) (0010)

Premiegravere expeacuterience travailleur indeacutependant

0147 0119 0287 0274 ndash0350 ndash0033 ndash0433 ndash0259

(0037) (0036) (0034) (0033) (0053) (0042) (0046) (0032)

Premiegravere expeacuterience formationndash0221 ndash0235 ndash0353 ndash0247 ndash0185 0147 ndash0079 ndash0011

(0058) (0056) (0052) (0051) (0092) (0079) (0074) (0059)

Premiegravere expeacuterience NEETndash0760 ndash0769 ndash0972 ndash0898 ndash0389 ndash0013 ndash0100 0040

(0035) (0034) (0023) (0023) (0060) (0049) (0036) (0029)

Premiegravere expeacuterience AutreNDndash1336 ndash1218 ndash1957 ndash1932 ndash0576 ndash0086 ndash0142 0008

(0045) (0053) (0047) (0046) (0113) (0110) (0127) (0115)

Acircge agrave la fin des eacutetudesndash0002 ndash0019 ndash0002 ndash0016 ndash0036 ndash0046 0053 0060

(0003) (0003) (0004) (0004) (0005) (0004) (0007) (0005)

Observations 15 507 14 771 27 458 26 420 8 690 11 250 11 969 19 299

Effets fixespays Yes Yes Yes Yes Yes Yes Yes Yes

Probabiliteacute ndash7 658 ndash6 203 ndash12 535 ndash11 696 ndash2 244 ndash3 541 ndash5 548 ndash8 815

Test du chi2 5 179 5 340 9 688 9 281 4 483 5 684 3 161 5 608

Notes Ce tableau preacutesente les estimations Probit de deux modegraveles a) la probabiliteacute drsquoavoir un emploi (par opposition au statut de NEET) b) la probabiliteacute drsquooccuper un emploi formel (par opposition agrave un emploi informel) Les estimations sont fournies pour a) les pays africains compris dans lrsquoenquecircte SWTS (colonnes 1-2 et 5-6) et b) les pays non africains viseacutes dans lrsquoenquecircte SWTS (RdM colonnes 3-4 et 7-8) Ln signifie logarithme naturel Pour mieux illustrer lrsquoimportance relative des diverses variables en Afrique et dans le reste du monde (RdM) le Tableau indique les coefficients bruts plutocirct que les laquoeffets marginauxraquo souvent employeacutes Cela permet de mieux cerner lrsquoimportance relative des diffeacuterentes variables compte tenu des eacutecarts importants des probabiliteacutes de base entre les taux drsquoemploi et surtout les taux drsquoinformaliteacute en Afrique et dans le RdM (ainsi qursquoentre les jeunes femmes et les jeunes hommes) Pour plus de deacutetails sur lrsquoenquecircte les pays non africains inclus et la maniegravere dont les donneacutees des enquecirctes ont eacuteteacute regroupeacutees pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Les marges drsquoerreurs sont indiqueacutees entre parenthegraveses (plt001 plt005 plt01)

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

38 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

beaucoup plus prononceacute dans le reste du monde qursquoen Afrique

Autre eacuteleacutement capital lrsquoimpact de la dureacutee de lrsquoexpeacuterience professionnelle sur la recherche drsquoun emploi dans lrsquoeacuteconomie formelle (par opposition agrave lrsquoeacuteconomie informelle) est statistiquement signifi-catif et positif dans le reste du monde alors qursquoil est statistiquement significatif et neacutegatif pour les jeunes Africains ce qui traduit des dynamiques divergentes Dans le reste du monde la transition de lrsquoeacuteconomie informelle vers lrsquoeacuteconomie formelle deacutepend du temps passeacute dans un emploi alors qursquoen Afrique plus une personne travaille dans lrsquoeacuteconomie informelle plus elle risque drsquoy rester Une certaine prudence srsquoimpose donc lorsqursquoon interpregravete les coefficients appliqueacutes dans ce type de modegravele notamment en ce qui concerne les liens de causaliteacute preacutesumeacutes Toutefois les reacutesul-tats confirment qursquoil est plus difficile de srsquoextraire de lrsquoeacuteconomie informelle en Afrique que dans le reste du monde ce qui nrsquoest pas surprenant eacutetant donneacute la rareteacute relative des possibiliteacutes drsquoemploi formel sur le continent africain

En regravegle geacuteneacuterale sauf rares exceptions (p ex lrsquoincidence de la vie en zone rurale sur les perspectives drsquoemploi35) les coefficients sont beaucoup plus faibles en Afrique etou moins significatifs sur le plan statistique Globalement les reacutesultats semblent donc laisser penser que trouver un emploi notamment un laquobonraquo emploi (dans lrsquoeacuteconomie formelle) est un processus relativement arbitraire en Afrique par rapport agrave drsquoautres reacutegions La preacutedominance de lrsquoemploi informel sur le continent africain et la neacutecessiteacute de trouver un emploi (quel qursquoil soit) entre autres expliquent peut-ecirctre que drsquoautres facteurs pro-pices agrave lrsquoemploi sont moins deacuteterminants dans la reacutegion Cela reflegravete la nature systeacutemique de lrsquoinformaliteacute en Afrique ougrave les caracteacuteristiques individuelles sont beaucoup moins importantes

Mais qursquoen est-il des coucircts de lrsquoinformaliteacute sur le plan individuel Lrsquoun des aspects de cette ques-tion concerne la laquopeacutenaliteacute salarialeraquo subie par les personnes qui travaillent dans lrsquoeacuteconomie informelle Le Tableau 32 preacutesente les reacutesultats de simples reacutegressions laquoMinceacuteriennesraquo des salaires en fonction du niveau drsquoinstruction de lrsquoexpeacuterience et drsquoautres facteurs (principalement individuels) susceptibles drsquoinfluer sur les reve-

35 Facteur assez nettement endogegravene par ailleurs

36 Puisque dLn(Y)dX = (dYY)dX soit la variation en de Y associeacutee agrave la variable X La correacutelation est approximative puisque lrsquoajout dune variable muette (linformaliteacute en lrsquooccurrence) entraicircne une variation minime

nus On peut immeacutediatement observer que la peacutenaliteacute brute de lrsquoinformaliteacute est plus de deux fois supeacuterieure en Afrique que dans le reste du monde Interpreacuteteacute litteacuteralement le coefficient drsquoemploi informel (colonne 1) signifie que les jeunes travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle en Afrique ont en moyenne un salaire horaire de moitieacute infeacuterieur agrave celui des travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle alors que la proportion correspondante est de 75 dans drsquoautres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire36 En moyenne lrsquoeacutecart salarial entre les emplois informels et formels est plus important en Afrique que dans les autres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire Par conseacutequent si lrsquoon eacutevalue la probabiliteacute qursquoune personne trouve un emploi formel agrave un stade ulteacuterieur de sa vie professionnelle on observe eacutegalement que le deacutesavantage lieacute au fait drsquoavoir travailleacute agrave son compte au deacutebut de la vie active est plus prononceacute dans les pays en deacuteveloppement que dans les pays africains alors que crsquoest lrsquoinverse en ce qui concerne la laquopeacutenaliteacute salarialeraquo

Les deacutebats sur lrsquoimpact individuel de lrsquoinforma-liteacute sont eacutegalement pertinents ici parce que lrsquoinformaliteacute a des reacutepercussions beaucoup plus profondes agrave savoir qursquoelle entrave le deacuteveloppe-ment Lrsquoeacuteconomie informelle se compose geacuteneacute-ralement de petites entreprises improductives avec un faible potentiel de croissance et large-ment deacutecoupleacutees de lrsquoeacuteconomie formelle Ces entreprises agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre sont pour la plupart dirigeacutees par des micro-en-trepreneurs peu instruits et leur potentiel drsquointeacute-gration dans lrsquoeacuteconomie formelle est tregraves limiteacute (Elbadawi et Loayza 2008 Gatti et al 2011 La Porta et Shleifer 2008 2014) En outre pour un niveau donneacute de deacutepense publique un taux plus eacuteleveacute drsquoemploi informel implique une charge fis-cale plus eacuteleveacutee pour lrsquoeacuteconomie formelle ce qui peut freiner la creacuteation de nouvelles entreprises productives (dans lrsquoeacuteconomie formelle) ayant un potentiel de croissance ndash contrairement agrave celles de lrsquoeacuteconomie informelle En outre les travailleurs et les entreprises de lrsquoeacuteconomie informelle qui utilisent et congestionnent les infrastructures publiques ne contribuent pas aux recettes fiscales neacutecessaires pour les entretenir et les renouveler (Gatti et al 2011) Il nrsquoest donc pas surprenant que lrsquoinformaliteacute freine la croissance

39Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

X Table 32 Impact de lrsquoinformaliteacute sur les salaires horaires

Variables explicatives (1) (2) (3) (4)

Ln salaires 1 Afrique Ln salaires 1 RdM Ln salaires 2 Afrique Ln salaires 2 RdM

Etudes informellesndash0544 ndash0227 ndash0365 ndash0171

(0039) (0008) (0042) (0008)

Etudes secondaires 0097 0124

(0031) (0011)

Etudes supeacuterieures0374 0273

(0043) (0013)

Zone ruralendash0112 ndash0046

(0027) (0008)

Femmendash0384 ndash0206

(0029) (0008)

Marieacute(e)0067 0019

(0032) (0009)

Tranche drsquoacircge 20-24 ans0194 0096

(0040) (0014)

Tranche drsquoacircge 25-29 ans0337 0176

(0042) (0015)

Ln (dureacutee de lrsquoemploi en mois)0035 0021

(0008) (0003)

Premier emploi travailleur indeacutependant

ndash0081 0023

(0037) (0015)

Constante4470 4401 4120 4178

(0098) (0012) (0098) (0019)

Effets fixespays Yes Yes Yes Yes

Observations 4 858 18 607 4 858 18 607

R2 0197 0122 0269 0190

Notes Ce Tableau preacutesente les reacutesultats drsquoune reacutegression estimative effectueacutee selon la meacutethode des Moindres carreacutes ordinaires (MCO) portant sur les facteurs deacuteterminants (Ln) des salaires horaires dans 33 pays agrave revenu faibleintermeacutediaire eacutetudieacutes dans lrsquoenquecircte SWTS soit 12 pays africains et 21 pays non africains La ventilation par genre nrsquoest pas prise en compte en raison du faible volume de donneacutees eacutetayeacutees par des informations fiables sur les salaires laquoLnraquo signifie logarithme naturel Pour plus de deacutetails sur lrsquoenquecircte les pays viseacutes et la maniegravere dont les donneacutees ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans lrsquoenquecircte pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Deux variables sont prises en compte a) uniquement une variable muette drsquoinformaliteacute b) des informations geacuteneacuterales sur le niveau drsquoinstruction et lrsquoexpeacuterience professionnelle laquoLograquo signifie logarithme naturel Les marges drsquoerreur types sont indiqueacutees entre parenthegraveses ( plt001 plt005 plt01)

De maniegravere plus geacuteneacuterale lrsquoanalyse des colonnes 3 et 4 permet de constater que outre lrsquoinformaliteacute elle-mecircme lrsquoacircge le niveau drsquoinstruction la dureacutee de lrsquoexpeacuterience professionnelle et le genre ont un impact plus important sur la reacutemuneacuteration horaire des jeunes en Afrique que dans les autres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire couverts par les enquecirctes

40 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Cependant lrsquoemploi informel nrsquoest pas seulement lieacute au niveau de deacuteveloppement eacuteconomique et au potentiel de croissance drsquoun pays Les facteurs citeacutes preacuteceacutedemment qui lient informaliteacute et crois-sance expliquent en grande partie la correacutelation directe entre la taille de lrsquoeacuteconomie informelle et lrsquoineacutegaliteacute des revenus (Perry et al 2007 Loayza Serveacuten et Sugawara 2009)

Lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoenquecircte SWTS corro-bore la validiteacute de cette conclusion geacuteneacuterale pour les jeunes Africains Le Tableau 33 preacutesente les coefficients de Gini ndash mesure standard drsquoineacutegaliteacute ndash concernant les salaires des jeunes qui travaillent dans lrsquoeacuteconomie formelle et informelle en Afrique

Dans lrsquoensemble de lrsquoAfrique et pour tous les pays du continent viseacutes par lrsquoenquecircte SWTS ndash voire au niveau mondial ndash les ineacutegaliteacutes salariales sont plus prononceacutees dans lrsquoeacuteconomie informelle que dans lrsquoeacuteconomie formelle Ce constat geacuteneacuteral se confirme dans drsquoautres reacutegions (OrsquoHiggins 2017 chapitre 7) Cependant comme pour les dispari-teacutes salariales associeacutees agrave lrsquoeacuteconomie informelle lrsquoineacutegaliteacute induite par lrsquoinformaliteacute est plus impor-tante en Afrique qursquoailleurs Une fois encore cela ne constitue pas une surprise mais plutocirct une confirmation majeure et une raison suppleacutemen-taire de privileacutegier lrsquoameacutelioration de la qualiteacute des emplois et les politiques de formalisation de lrsquoemploi en Afrique

X Table 33 Coefficient de Gini ineacutegaliteacute salariale travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle et informelle

Travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle Travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle

Beacutenin 020 041

Congo 030 055

Egypte 028 030

Libeacuteria 018 050

Madagascar 027 036

Malawi 045 058

Sierra Leone 017 067

Tanzanie Reacutepublique-Unie de 048 055

Togo 030 064

Tunisie 014 027

Ouganda 031 047

Zambie 044 063

Afrique 035 049

Monde 025 036

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

41Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

4 Se projeter dans lavenir Quelques recommandations politiques

42 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

Les jeunes africains qui recherchent un travail deacutecent font face agrave des difficulteacutes consideacuterables Comme indiqueacute dans le preacutesent rapport le principal enjeu pour la plupart des jeunes Africains nrsquoest pas pour tant lrsquoabsence de travail mais plutocirct lrsquoaccegraves agrave un emploi deacutecent et de bonne qualiteacute De toute eacutevidence la qualiteacute des programmes drsquoenseignement et de formation neacutecessitent une refonte baseacutee sur lrsquooffre et la demande sur le marcheacute du travail Cependant les formations baseacutees sur lrsquooffre sont actuellement dominant et orientent trop souvent le deacutebat sur les politiques drsquoemploi des jeunes en Afrique Il srsquoagira deacutesormais de mieux eacutequilibrer les interventions fondeacutees sur lrsquooffre et la demande

La section qui suit approfondit certaines questions lieacutees aux modaliteacutes drsquointervention possibles

41 Traduire la croissance eacuteconomique en creacuteation demplois durables et deacutecents Pour le moment la croissance eacuteconomique ne stimule pas la croissance de lrsquoemploi Plus exac-tement les secteurs qui boostent le plus la crois-sance eacuteconomique ne sont pas neacutecessairement ceux qui creacuteent beaucoup plus drsquoemplois Crsquoest notamment le cas en Afrique ougrave la plupart des pays sont fortement tributaires des ressources naturelles qui leur procurent des revenus consi-deacuterables mais qui creacuteent peu drsquoemplois Si lrsquoon prend en compte toutes les entreprises pour lesquelles des donneacutees sont disponible sont dis-ponible le secteur secondaire creacutee 275 emplois pour chaque million de dollars drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) Pendant ce temps les secteur tertiaire (centres de services agrave la clien-tegravele) creacuteent 61 emplois et le secteur primaire (lrsquoextraction) creacutee seulement 06 emploi pour chaque million de dollars drsquoIDE Bien que les indi-cateurs ne nous donnent pas des informations sur la qualiteacute des emplois il importe de souli-gner que les secteurs qui attirent le plus drsquoIDE ne sont pas neacutecessairement ceux qui creacuteent le plus drsquoemplois (BIT 2019c) La persistance de la croissance sans emplois en Afrique pourrait aussi srsquoexpliquer par le fait que les recettes publiques provenant des exportations drsquohydro-carbures et plus geacuteneacuteralement de lrsquoexploitation des ressources naturelles financent surtout

la consommation alors qursquoelles devraient ecirctre investies afin de favoriser la croissance eacutecono-mique et la creacuteation drsquoemploi agrave long terme (p ex les infrastructures lrsquoenseignement et la pro-tection sociale)

La croissance eacuteconomique doit ecirctre penseacutee de maniegravere agrave creacuteer des possibiliteacutes drsquoemploi pour les citoyens et agrave ameacuteliorer leur bien-ecirctre Cela suppose une mutation structurelle profonde et soutenue pour ce faire il conviendrait de reacuteduire la deacutependance agrave lrsquoeacutegard des investissements dans lrsquoextraction de matiegraveres premiegraveres et de privileacutegier les secteurs agrave plus forte valeur ajouteacutee comme le secteur secondaire et certains services Il est possible drsquoeacutetablir et de maintenir un lien fort et positif entre la croissance eacuteconomique et la creacutea-tion drsquoemploi deacutecent en Afrique si les politiques visant agrave ameacuteliorer la productiviteacute du secteur primaire est celle qui attribuent en mecircme temps un rocircle plus important aux secteurs secondaire et tertiaire

La transformation structurelle fait partie inteacute-grante du processus de deacuteveloppement eacutecono-mique Elles creacuteent une dynamique essentielle en incitant les travailleurs agrave deacutelaisser progres-sivement les emplois peu reacutemuneacutereacutes et non productifs pour se tourner vers des emplois productifs procurant un salaire deacutecent Un mouvement tregraves net en ce sens est deacutejagrave obser-vable au niveau mondial (BIT 2017) cependant comme on lrsquoa montreacute les jeunes Africains ont jusqursquoici eacuteteacute relativement lents agrave effectuer cette transition crsquoest-agrave-dire privileacutegier les emplois deacutecents et deacutelaisser le travail agrave leur compte et la

43Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

collaboration avec une entreprise familiale Le passage agrave lrsquoemploi salarieacute et agrave lrsquoentrepreneuriat durable pour les jeunes qui reacutesulte lui-mecircme du processus de mutation structurelle favoriserait le deacuteveloppement eacuteconomique en renforccedilant le pouvoir drsquoachat inteacuterieur et en stimulant la demande de biens de consommation De plus cela offrirait davantage drsquoespace aux entreprises viables et reacuteduirait la concurrence en limitant la prolifeacuteration des microentreprises informelles qui peinent agrave survivre

Il est possible de promouvoir lrsquoemploi des jeunes en axant les efforts sur les secteurs agrave forte va-leur-ajouteacute et les entreprises agrave forte potentielle de creacuteation drsquoemploi deacutecent Corollairement il serait manifestement contre-productif de promouvoir des secteurs laquodits traditionnelsraquo et les formes de production comme les petites exploitations agricoles en zone rurale Il ne srsquoagit pas de nier ici lrsquoimportance de lrsquoagriculture au contraire les investissements dans la production agricole sont essentiels pour amorcer la transfor-mation structurelle le substrat eacuteconomique La question est plutocirct de savoir quel type drsquoagricul-ture encourager il est clair que lrsquoaccent doit ecirctre mis sur les exploitations viables compeacutetitives et eacutemergentes agrave dimension trop importante pour fonctionner avec que la main-drsquoœuvre familiale

Dans tous les cas une strateacutegie de croissance de lrsquoemploi plus preacuteciseacutement lrsquoemploi des jeune suppose une politique macro-eacuteconomique sys-teacutemique et multidimensionnelle et notamment la mise en place de politiques commerciales le recours aux IDE et aux meacutecanismes drsquointeacutegration interreacutegionale La Zone de libre-eacutechange conti-nentale africaine (ZLECA) par exemple pourrait stimuler les eacutechanges intra-africains favoriser les mutations structurelles et apporter la pros-peacuteriteacute partageacutee aux populations du continent (CNUCED 2015) et surtout elle permettrait de creacuteer davantage drsquoemplois deacutecents pour la jeu-nesse africaine en pleine expansion (ATPC nd) Comme mentionneacute preacuteceacutedemment les expor-tations de matiegraveres premiegraveres sur lesquelles repose actuellement le commerce en Afrique creacuteent moins drsquoemplois que le secteur secondaire ou agricole ndash qui devraient beacuteneacuteficier le plus de la ZLECA et creacuteer davantage drsquoemplois dans le cadre des eacutechanges commerciaux intra-africains Selon diverses estimations entre 2010 et 2022 la ZLECA pourrait accroicirctre de 102 agrave 155 environ la part du commerce intra-africain dans le volume total des eacutechanges commerciaux du continent (CNUCED 2015)

42 Amorcer la transformation de lrsquoagriculture de subsistance en lrsquoagro-industrieLrsquoagriculture reste le plus important pourvoyeur drsquoemplois en Afrique En 2019 environ la moitieacute (51 ) des travailleurs eacutetaient employeacutes dans ce secteur tregraves souvent il srsquoagit drsquoentreprises infor-melles dont les travailleurs restent pauvres Une transition progressive vers des activiteacutes agrave plus forte valeur ajouteacutee comme le secteur agro-ali-mentaire la transformation ou drsquoautres filiegraveres aurait plusieurs avantages elle creacuteerait davan-tage drsquoemplois dans les secteurs plus productifs ouvrirait des marcheacutes aux agriculteurs et accroicirc-trait leurs revenus Elle contribuerait eacutegalement agrave favoriser lrsquoemploi non agricole car une augmen-tation des revenus tireacutes de lrsquoagriculture stimulerait la demande drsquoautres biens et services En outre cette transformation du secteur agricole favori-serait notablement la transition des entreprises vers lrsquoeacuteconomie formelle mecircme si aujourdrsquohui encore une grande part des Africains deacutefavori-seacutes qui deacutelaissent lrsquoemploi agricole tombent dans lrsquoeacuteconomie informelle

43 Le rocircle central de lrsquoenseignement et de la formationLes questions lieacutees agrave lrsquoinadeacutequation des compeacute-tences et plus geacuteneacuteralement agrave lrsquoenseignement et agrave la formation sont tous aussi cruciales car elles concernent tant le niveau geacuteneacuteral de preacuteparation agrave la vie active que lrsquoadeacutequation des compeacutetences acquises par les travailleurs La probleacutematique de lrsquoenseignement et la formation doit ecirctre envisageacutee agrave la fois du point de vue des entre-prises qui exigent certaines compeacutetences que de celui des jeunes en quecircte drsquoun emploi Pour les jeunes peu qualifieacutes un niveau drsquoinstruction insuffisant et lrsquoabsence de programmes drsquoensei-gnement de bonne qualiteacute sont des obstacles majeurs agrave lrsquoobtention drsquoun travail deacutecent (BAD et al 2012) Selon une eacutetude meneacutee par la Banque mondiale dans huit pays africains 40 des PME deacuteclarent que lrsquoabsence de personnel posseacutedant les compeacutetences qursquoelles recherchent constitue le principal frein agrave leurs activiteacutes cette contrainte est surtout mentionneacutee par les entreprises qui

44 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

emploient plus de 20 salarieacutes et tourneacutees vers lrsquoexportation (Campbell Egger et Ronas en cours de publication)

Les niveaux drsquoinstruction et de formation en Afrique ont beaucoup progresseacute durant les der-niegraveres deacutecennies mais il est eacutevident qursquoon peut faire beaucoup mieux Par exemple il serait essentiel de privileacutegier un deacuteveloppement cibleacute des compeacutetences mettant lrsquoaccent sur les profes-sions et secteurs agrave fort potentiel et drsquoeacutetablir des systegravemes de protection sociale pour les groupes vulneacuterables

Dans la plupart des pays africains les partenaires sociaux ne srsquoengagent pas suffisamment dans la formation Par conseacutequent les dispositifs de deacuteveloppement des compeacutetences trop axeacutes sur lrsquooffre sont parfois en deacutecalage avec les aspira-tions de deacuteveloppement des pays et peuvent menacer la peacuterenniteacute de leur financement Il est essentiel drsquoameacuteliorer les systegravemes de mise en valeur des ressources humaines gracircce agrave un dialogue social soutenu aux niveaux national sectoriel et local et de les recentrer sur le deacuteve-loppement eacuteconomique et la creacuteation drsquoemplois Lrsquoabsence de systegravemes adeacutequats de deacuteveloppe-ment des compeacutetences reacutesulte en grande partie drsquoune mauvaise coordination des politiques Ainsi les politiques de lrsquoemploi sont rarement conccedilues de maniegravere agrave tenir compte des compeacutetences existantes sur le marcheacute et ne coordonnent pas lrsquoaction des secteurs drsquoactiviteacute susceptibles drsquoapporter une plus grande valeur ajouteacutee agrave lrsquoeacuteconomie gracircce aux compeacutetences speacutecifiques que leurs salarieacutes acquiegraverent

Lrsquoaccegraves aux dispositifs adeacutequats drsquoacquisition des compeacutetences reste un problegraveme sur le continent notamment pour les jeunes Africains des zones rurales qui occupent des emplois peu reacutemuneacute-reacutes et peu productifs dans lrsquoeacuteconomie informelle Lrsquoapprentissage informel demeure la principale source drsquoacquisition des compeacutetences en Afrique dans certains pays il repreacutesente plus de 90 de la formation suivie par les jeunes travailleurs (BAD et al 2012 p 217) Ancreacute dans les normes et les traditions sociales ce systegraveme comporte plusieurs failles il perpeacutetue les compeacutetences obsolegravetes et ne permet pas drsquoappreacutecier les qua-lifications agrave leur juste valeur et les apprentis sont parfois occupeacutes dans des formes de travail inacceptables

37 Partie inteacutegrante du systegraveme drsquoenseignement lrsquoEFTP peut en principe ecirctre dispenseacute du niveau primaire au niveau tertiaire

Srsquoagissant de lrsquoaccegraves agrave lrsquoenseignement et agrave la for-mation professionnelle les femmes et les mino-riteacutes sont nettement deacutesavantageacutees notamment dans les reacutegions rurales Dans de nombreux pays drsquoAfrique cet accegraves leur est refuseacute en raison de problegravemes culturels ou de la pauvreteacute Souvent les jeunes femmes sont contraintes de se consa-crer exclusivement agrave des tacircches domestiques et ne peuvent eacutetudier De nombreuses familles vi-vant sous le seuil de pauvreteacute ndash lagrave encore surtout en zone rurale ndash scolarisent les jeunes garccedilons mais pas les filles

Les pays toucheacutes par lrsquoinstabiliteacute politique etou le changement climatique sont confronteacutes aux plus grandes difficulteacutes Dans de nombreux pays africains ces eacuteveacutenements entraicircnent des deacutepla-cements de population des conflits lrsquoeacuterosion des institutions socio-eacuteconomiques voire dans certains cas la destruction des infrastructures ce qui complique encore la situation des jeunes menaceacutes par lrsquoinseacutecuriteacute et les conflits constants sans aucune possibiliteacute de formation ou drsquoemploi Dans ces pays le deacuteveloppement de compeacutetences locales et cibleacutees et le reacuteinvestissement dans les infrastructures et les institutions reacuteduisent la vul-neacuterabiliteacute et favorisent le deacuteveloppement durable

Lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de la formation pro-fessionnelle la revalorisation des apprentissages informels et le deacuteveloppement de programmes de formation sur-le-tas pourraient renforcer le niveau drsquoemployabiliteacute des jeunes car tous ces dispositifs leur permettent drsquoacqueacuterir une expeacute-rience professionnelle pratique et de se doter des compeacutetences rechercheacutees sur le marcheacute du travail contribuent agrave pallier aux problegravemes lieacutes agrave lrsquoinadeacutequation des compeacutetences et facilitent le processus de transition entre lrsquoeacutecole et la vie active Les meacutecanismes de validation des appren-tissages informels peuvent eacutegalement renforcer la synergie entre les systegravemes drsquoapprentissage formels et informels et favoriser la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle

Lrsquoacquisition de qualifications rechercheacutees sur le marcheacute du travail et la lutte contre le pheacutenomegravene de lrsquoinadeacutequation des compeacutetences sont deux axes drsquoaction majeurs cela signifie que lrsquoenseigne-ment et la formation techniques et professionnels (ci-apregraves laquolrsquoEFTPraquo) occupent une place toujours plus importante dans les programmes des Etats africains37 Il existe deacutesormais un consensus entre les parties prenantes (la Commission de lrsquoUnion

45Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

africaine CUA les Communauteacutes eacuteconomiques reacutegionales CER les Etats membres de lrsquoUA les Etats les gouvernements et les partenaires du deacute-veloppement du continent) quant agrave lrsquoimportance de lrsquoEFTP qui favorise lrsquoemploi des jeunes contri-bue au deacuteveloppement eacuteconomique et ameacuteliore la compeacutetitiviteacute sur les marcheacutes mondiaux Un objectif important des systegravemes africains drsquoEFTP est de veiller agrave ce que les institutions axent leurs efforts sur le deacuteveloppement et lrsquoactualisation de compeacutetences rechercheacutees sur le marcheacute du travail et ultimement qursquoelles puissent aider les stagiaires agrave trouver un emploi ou agrave deacutevelopper des entreprises prospegraveres (Strateacutegie continen-tale de lrsquoUA favorisant lrsquoemploi des jeunes par lrsquoEFTP) Au niveau mondial eacutegalement trois des sept cibles de lrsquoODD 4 ont trait agrave lrsquoEFTP ce qui met en lumiegravere le rocircle essentiel de ces formations dans la transformation de la socieacuteteacute Pour pro-gresser dans cette direction les chefs drsquoEtat et de gouvernement africains ont deacuteclareacute en juillet 2017 que la peacuteriode 2018-27 serait la laquoDeacutecennie africaine pour la formation technique profession-nelle et entrepreneuriale et lrsquoemploi des jeunesraquo (AssemblyAUDec652 XXIX) Ils ont eacutegalement chargeacute la CUA en collaboration avec le Burkina Faso et les partenaires du deacuteveloppement drsquoeacutela-borer un laquoPlan drsquoaction pour la Deacutecennie africaine de la formation technique professionnelle et entrepreneuriale et de lrsquoemploi des jeunesraquo

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les investissements judi-cieux dans le deacuteveloppement des ressources hu-maines permettent de creacuteer des emplois deacutecents aident les travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle agrave effectuer la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle et contribuent agrave lrsquoeacuteradication de la pauvreteacute au travail Le programme de lrsquoOIT centreacute sur la per-sonne humaine (BIT 2019d 2019e) identifie trois axes drsquoinvestissement

1 investir dans la capaciteacute des individus agrave acqueacute-rir de nouvelles compeacutetences agrave se perfection-ner et agrave reacuteussir les transitions aux diverses eacutetapes de leur parcours professionnel

2 investir dans les institutions du travail et garantir un avenir professionnel qui prend en compte la liberteacute la digniteacute la seacutecuriteacute eacutecono-mique et lrsquoeacutegaliteacute

3 investir dans les formes de travail deacutecent et durable eacutelaborer des regravegles et des mesures incitatives permettant de concilier les poli-tiques sociales et eacutecologiques et les pratiques commerciales

38 Bien que certains indicateurs laissent entrevoir un impact macro-eacuteconomique plus large

Enfin bien que le manque etou lrsquoinadeacutequation des compeacutetences soient des facteurs importants mecircme les personnes tregraves qualifieacutees ne trouveront aucun deacuteboucheacute si les conditions de base ne sont pas reacuteunies pour creacuteer des emplois et assurer la croissance de lrsquoemploi Les trois axes drsquoinvestisse-ment mentionneacutes ci-dessus pourraient srsquoaveacuterer de puissants moteurs drsquoeacutequiteacute et de durabiliteacute pour les geacuteneacuterations actuelle et future agrave condi-tion drsquoexploiter les potentiels de la technologie et le dividende deacutemographique et de privileacutegier lrsquoeacuteconomie verte (BIT 2019d)

44 Intervention active sur le marcheacute du travail Services publics de support agrave lrsquoemploi Les programmes actifs du marcheacute du travail (PAMT) et plus geacuteneacuteralement le deacuteveloppement des services publics de lrsquoemploi (SPE) peut large-ment stimuler lrsquoemploi et ameacuteliorer lrsquoemployabiliteacute des jeunes En Turquie par exemple des subven-tions cibleacutees ont permis non seulement drsquoameacute-liorer les perspectives drsquoemploi des participants mais aussi drsquoaider les entreprises qui souhaitaient beacuteneacuteficier de ces subsides de reacutealiser leur tran-sition vers lrsquoeacuteconomie formelle (Betcherman Daysal et Pageacutes 2010)

Un excellent exemple de ce type de meacutecanisme en Afrique est le laquo Employment Tax Incentiveraquo (ETI) programme de subvention salariale intro-duit en 2014 en Afrique du Sud Un projet pilote lanceacute en 2010 avait permis drsquoameacuteliorer les pers-pectives drsquoemploi des participants agrave court terme mais aussi quoique plus modestement agrave moyen terme Etendu depuis lors agrave lrsquoeacutechelle nationale avec de nombreuses modifications concep-tuelles ce programme a eu moins de succegraves du moins en ce qui concerne les perspectives drsquoem-ploi des participants (Encadreacute 41)38 Neacuteanmoins en signe de confiance le gouvernement sud-afri-cain lrsquoa reacutecemment prolongeacute de dix ans jusqursquoen feacutevrier 2029

Plus globalement agrave lrsquoexception notable des mesures de promotion destineacutees aux jeunes entrepreneurs (voir ci-dessous) peu de politiques actives du marcheacute du travail (PAMT) ont eacuteteacute mises en œuvre en Afrique De nombreux facteurs doivent ecirctre pris en compte dans la conception et la mise en œuvre de ces programmes pour ecirctre efficaces ils doivent ecirctre cibleacutes et assortis de

46 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

conditions preacutecises ce qui en ameacuteliore lrsquoefficaciteacute notamment en limitant les effets drsquoaubaine et de substitution

Si lrsquoon souhaite renforcer les perspectives drsquoemploi des jeunes il faut veiller agrave ce que ces programmes ameacuteliorent leur employabiliteacute agrave long terme Il est possible drsquoy parvenir en leur permettant drsquoacqueacuterir de maniegravere informelle des compeacutetences profes-sionnelles au moyen de stages drsquoapprentissage

ou de formations cibleacutees inteacutegreacutees dans la conception mecircme des programmes qui doivent srsquoeacutetendre sur une peacuteriode suffisamment longue pour leur permettre drsquoacqueacuterir des compeacutetences professionnelles et de faire leurs preuves dans un environnement de travail donneacute

Comme le suggegravere lrsquoexemple sud-africain il im-porte de tenir compte de lrsquointeraction eacuteventuelle entre les PAMT le contexte eacuteconomique et bien

X Box 41 Afrique du Sud Projet pilote de subvention salariale pour les jeunes Programme drsquoincitation fiscale agrave lrsquoemploi (ETI)

Le taux de chocircmage des jeunes est extrecircmement eacuteleveacute en Afrique du Sud notamment chez les Noirs agrave titre de comparaison presque deux-tiers des Sud-Africains non blancs acircgeacutes de 20 agrave 24 ans eacutetaient au chocircmage en 2012 (Levinsohn et al 2014) Pour remeacutedier agrave ce problegraveme le gouvernement a lanceacute en 2010 un projet pilote de subvention salariale conccedilu selon la meacutetho-dologie EAC (essai aleacuteatoire controcircleacute) Des bons eacutetaient distribueacutes agrave des jeunes chocircmeurs acircgeacutes de 20 agrave 24 ans choisis au hasard chaque bon donnait droit agrave une subvention drsquoune valeur to-tale de 5 000 rands sud-africains (ZAR) qursquoils pouvaient percevoir en plusieurs versements eacuteta-leacutes sur une peacuteriode minimale de six mois jusqursquoagrave eacutepuisement de la somme totale Le montant mensuel maximum de la subvention repreacutesentait la moitieacute du salaire ou 833 ZAR (le montant le plus faible eacutetant retenu) soit environ 40 du salaire meacutedian dans le groupe cible La subven-tion eacutetait eacutegalement transfeacuterable entre plusieurs entreprises avant son eacutepuisement

Une fois acheveacute le projet pilote qui a notablement ameacutelioreacute la probabiliteacute drsquoemploi des partici-pants le gouvernement souhaitait mettre le programme en œuvre agrave lrsquoeacutechelle nationale apregraves deacutebat Selon une simulation baseacutee sur un modegravele de recherche structurelle (Levinsohn et Pu-gatch 2014) une subvention mensuelle de 1 000 ZAR eacutetait censeacutee faire baisser de 12 la pro-portion de jeunes chocircmeurs de longue dureacutee Une enquecircte meneacutee aupregraves des entreprises en 2011 (Schoumler et Rankin 2011) a permis drsquoobtenir les reacuteactions des employeurs agrave lrsquoideacutee drsquoune eacuteventuelle subvention salariale destineacutee aux jeunes la majoriteacute des entreprises interrogeacutees ont dit envisager drsquoembaucher davantage de jeunes travailleurs mais laisseacute entendre qursquoelles nrsquoaugmenteraient pas neacutecessairement leurs effectifs et remplaceraient les travailleurs plus acircgeacutes par des jeunes

En 2013 le Preacutesident Jacob Zuma a promulgueacute la loi introduisant cette subvention salariale agrave lrsquoeacutechelle nationale (Employment Tax Incentive Act) Contrairement au projet pilote qui preacutevoyait une subvention directe relativement eacuteleveacutee le nouveau reacutegime offrait des incitations fiscales eacutetaleacutees sur une peacuteriode maximale de deux ans aux employeurs qui agrave compter du 1er octobre 2014 embaucheraient des travailleurs acircgeacutes de 18 agrave 29 ans avec un salaire faibleintermeacutediaire (moins de 6 000 ZAR)

Cette mesure a fait lrsquoobjet de nombreux commentaires dans les meacutedias degraves sa phase de planifi-cation Le Congregraves des syndicats sud-africains (COSATU) a exprimeacute son opposition agrave cette sub-vention salariale par des manifestations et la menace de gregraveves craignant le deacuteplacement de travailleurs acircgeacutes et une hausse du chocircmage

Le programme a donneacute des reacutesultats deacutecevants ne laissant entrevoir aucun impact notable sur le taux drsquoemploi des jeunes (Ranchhod et Finn 2016) Toutefois des donneacutees plus reacutecentes laissent penser qursquoil a eu un impact positif modeste mais statistiquement significatif sur lrsquoem-ploi des jeunes (et des adultes) dans les PME (jusqursquoagrave 200 travailleurs) (Ebrahim Leibbrandt et Ranchhod 2017) ce qui permet drsquoavancer que cette subvention a eu au moins un effet macro-eacuteconomique plus large

Source Ebrahim Leibbrandt et Ranchhod 2017) OrsquoHiggins (2017) mis agrave jour

47Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

sucircr les autres institutions du marcheacute du travail Les subventions agrave lrsquoemploi peuvent srsquoaveacuterer par-ticuliegraverement utiles lorsque la demande globale de jeunes travailleurs est atone et qursquoil est mani-festement neacutecessaire drsquoeacutelargir les perspectives drsquoemploi ndash comme crsquoest le cas en Afrique La compleacutementariteacute et lrsquointeraction avec les autres institutions du marcheacute du travail sont eacutegalement importantes agrave cet eacutegard et les chargeacutes de pro-gramme doivent ecirctre conscients de leur impact probable Par exemple le fait qursquoil existe des poli-tiques passives du marcheacute du travail ainsi que leur reacuteglementation et leurs conditions drsquoappli-cation sont susceptibles drsquoinfluer sur le degreacute de participation des jeunes agrave ces programmes

Par ailleurs des services publics de lrsquoemploi (SPE) efficaces peuvent jouer un rocircle central dans un contexte de mutation structurelle rapide Plusieurs auteurs (en remontant au moins agrave Fay 1996) ont analyseacute le ratio coucirct-efficaciteacute relati-vement eacuteleveacute de certaines fonctions confieacutees aux SPE comme lrsquoaide agrave la recherche drsquoemploi et lrsquoappariement des travailleurs et des emplois Il est vrai que ces services ne creacuteent pas en eux-mecircmes de lrsquoemploi mais ils pourraient nettement ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes du travail et accentuer la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle Lrsquoappropriation et un bon usage des nouvelles technologies devraient eacutegalement permettre de simplifier ces fonctions et drsquoen reacuteduire les coucircts

45 Exploiter le potentiel de lrsquoeacuteconomie numeacuteriqueLe potentiel de creacuteation drsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie numeacuterique a eacuteteacute aussi discuteacute que la capaciteacute des jeune agrave pourvoir saisir cette opportuniteacute39 Quel est le veacuteritable potentiel de ces options en ce qui concerne les perspectives de travail deacutecent pour les jeunes en Afrique Selon un rapport reacutecem-ment publieacute par le BIT (Ameli et al 2019) trois secteurs majeurs pourraient offrir des possibiliteacutes drsquoemploi aux jeunes en Afrique lrsquoagriculture le tourisme et les services financiers Le rapport ajoute que lrsquoemploi pourrait croicirctre rapidement dans lrsquoeacuteconomie numeacuteriques En outre il serait certainement possible de mieux former les jeunes Africains aux exigences et utilisations des technologies numeacuteriques

39 Elle a aussi susciteacute des craintes quant aux emplois que lautomatisation pourrait faire disparaicirctre

Toutefois il convient de garder plusieurs facteurs agrave lrsquoesprit

X Bien qursquoelle ait connu une croissance rapide la taille de lrsquoeacuteconomie numeacuterique devrait rester modeacutereacutee dans un avenir proche Selon le McKinsey Global Institute (2013) le laquoePIBraquo (la somme des activiteacutes eacuteconomiques lieacutees agrave la creacuteation et agrave lrsquoutilisation du reacuteseau internet) repreacutesentait 11 du PIB africain en 2012 Ce chiffre devrait croicirctre rapidement pour attein-dre au moins 5-6 en 2025 mais cela demeure une part relativement modeste du PIB africain total De mecircme en 2016 lrsquoIndice de maturiteacute numeacuterique (IMN) du continent africain eacutetait es-timeacute agrave 033 par rapport agrave une moyenne de 085 pour les dix premiers pays du monde (Banque mondiale 2016)

X Une grande partie de la valeur eacuteconomique des technologies de lrsquoinformation et des communi-cations reacuteside dans leur potentiel drsquoameacuteliora-tion de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute A long terme ces technologies devraient favoriser la croissance eacuteconomique et creacuteer des emplois mais agrave court terme elles causeront proba-blement des perturbations agrave lrsquoemplois qui risquent de toucher les jeunes de maniegravere dis-proportionneacutee en raison de leur compeacutetence sur le marcheacute du travail

X Le continent africain connaicirct en moyenne une relative peacutenurie de compeacutetences numeacuteriques toutefois cette moyenne cache des eacutecarts consideacuterables selon les pays ndash tout comme les peacutenuries de compeacutetences numeacuteriques speacuteci-fiques (par opposition aux peacutenuries globales) signaleacutees par les entreprises Au Beacutenin par exemple seulement 6 des employeacutes pos-segravedent moins de compeacutetences numeacuteriques que celles qursquoexigerait leur poste alors qursquoen Sierra Leone ce chiffre atteint 61 (Ameli et al 2019)

X Une certaine prudence srsquoimpose lorsqursquoon eacutevalue lrsquoimpact des technologies numeacuteriques sur la qualiteacute de lrsquoemploi En effet ces technolo-gies ouvrent des perspectives de formalisation de lrsquoactiviteacute eacuteconomique (Chacaltana Leung et Lee 2018) mais risquent de favoriser lrsquoinformal-iteacute dans certains secteurs Ainsi lrsquoeacuteconomie des plateformes numeacuteriques pourrait contribuer agrave la preacutecarisation des jeunes sur le marcheacute du travail et plus geacuteneacuteralement saper la qualiteacute des emplois en multipliant les modaliteacutes de

48 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

travail indeacutependant par lrsquoentremise de ces plateformes (Centre Bellagio 2017)

X Plus grave encore une attention excessive porteacutee aux compeacutetences numeacuteriques risque de perpeacutetuer voire de creuser les ineacutegaliteacutes dont certains jeunes sont deacutejagrave victimes sur le marcheacute du travail car ce sont surtout les je-unes hommes urbains instruits et disposant de revenus confortables qui possegravedent ces compeacutetences et sont donc en mesure de les deacuteployer agrave bon escient

De toute eacutevidence lrsquoadoption des technologies numeacuteriques et une meilleure formation aux compeacutetences digitales devraient permettre drsquoameacuteliorer notablement la quantiteacute et la qualiteacute des emplois offerts aux jeunes Toutefois cette deacutemarche ne saurait ecirctre la seule solution aux difficulteacutes des jeunes sur le marcheacute du travail et il faut veiller agrave ce que les avantages qursquoelle procure ne creusent pas les ineacutegaliteacutes existantes

46 Reacuteduire les taux de NEET ndash notamment celuienspdesenspjeunesenspfemmesenspfaut-il adopter une nouvelle approche Les jeunes qui nrsquoont pas drsquoemploi et ne suivent ni enseignement ni formation (NEET) constituent un groupe tregraves heacuteteacuterogegravene Le statut de laquoNEETraquo se deacutefinit neacutegativement (ni emploi ni enseigne-

ment ni formation) et non par lrsquoappartenance agrave un groupe donneacute La diversiteacute des situations qui sous-tendent le statut de NEET entraicircne drsquoimpor-tantes conseacutequences sur le plan politiques Les diffeacuterences entre les jeunes NEET influent neacutecessairement sur les reacuteponses politiques qursquoil conviendrait drsquoeacutelaborer pour ces sous-groupes

Les politiques visant la reacuteduction du taux de chocirc-mage des jeunes et la diminution du nombre de NEET ont plusieurs conseacutequences et notamment lrsquoeacutelargissement des mesures drsquoemploi destineacutees aux jeunes Cela signifie qursquoil faut davantage axer les efforts sur la suppression des obstacles agrave lrsquoengagement et agrave la participation reacuteelle des jeunes ndash notamment les jeunes femmes ndash qui se trouvent parfois exclus du marcheacute du travail

Enfin et surtout lrsquoAfrique doit mobiliser les res-sources neacutecessaires pour mettre en place un systegraveme efficace drsquoinformation sur le marcheacute du travail La difficulteacute majeure que rencontrent les chercheurs qui souhaitent mener des eacutetudes sur lrsquoAfrique est lrsquoabsence de donneacutees reacuteguliegravere-ment actualiseacutees De nombreux pays africains manquent de donneacutees cleacutes sur lrsquoemploi et drsquoautres indicateurs du marcheacute du travail Des efforts srsquoimposent dans tous les pays pour mettre en place un systegraveme fonctionnel et dynamique drsquoinformation sur le marcheacute du travail et consti-tuer une banque de donneacutees afin de disposer drsquoinformations reacuteguliegraverement mises agrave jour Cela suppose de deacutegager un financement adeacutequat pour mettre en place un bureau national de la statistique

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55Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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537

544

550

556

56 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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57Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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58 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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59Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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60 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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61Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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62 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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63Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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64 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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66 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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67Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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538

4

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393

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193

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593

193

7

70 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

Tota

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2

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324

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7

Egyp

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2000

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Egyp

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2010

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2020

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2000

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443

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Eryt

hreacutee

2010

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559

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535

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2020

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Ethi

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2000

536

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538

Ethi

opie

2010

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324

335

386

309

343

346

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2020

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Gabo

n20

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25

45

2

71Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

Tota

lH

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2000

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Gam

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2010

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2

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2000

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2010

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2020

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2037

945

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335

746

233

440

244

739

2

72 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

Tota

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1

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2000

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2010

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2020

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2000

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2010

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2020

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1

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2

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2

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2000

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2020

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Mar

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1

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2

Mar

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4

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2000

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823

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823

73Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

Tota

lH

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2020

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Nam

ibie

2000

300

381

286

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346

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425

321

Nam

ibie

2010

158

216

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179

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Nam

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2020

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336

9

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2000

542

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Nig

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2010

480

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Nig

eacuteria

2020

443

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437

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426

Afriq

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2000

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Afriq

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2010

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2020

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1

Rwan

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Rwan

da20

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340

145

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244

3

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2000

524

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623

520

Seacuteneacute

gal

2010

392

473

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345

427

515

400

Seacuteneacute

gal

2020

316

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292

293

391

268

352

441

330

Sier

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2000

661

715

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616

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733

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Sier

ra L

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2010

553

624

535

522

605

505

583

637

567

74 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

Tota

lH

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Sous

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pays

Anneacute

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2020

442

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408

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458

Som

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2000

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721

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655

Som

alie

2010

647

693

634

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638

629

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618

Som

alie

2020

645

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Afriq

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2000

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593

552

Afriq

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b-sa

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2010

445

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460

487

451

Afriq

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2020

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353

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404

371

Soud

an20

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2

Soud

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2

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Tanz

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4

Tanz

anie

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Togo

2000

515

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490

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624

479

507

522

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75Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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76 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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77Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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78 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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79Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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80 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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X Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)

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Page 6: Rapport sur l’emploi en Afrique (Re-Afrique)

Table des matiegraveres

1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 3

11 La reprise de la croissance creacutee-t-elle des emplois 4

12 La reprise de la croissance a-t-elle ameacutelioreacute le bien-ecirctre de la population 5

13 Productiviteacute du travail et croissance des salaires 7

2 Emploi et tendances sociales 9

21 Taux drsquoactiviteacute 10

22 Emploi 10

221 Caracteacuteristiques de lrsquoemploi 13

2211 Emploi par grands secteurs drsquoactiviteacute eacuteconomique 13 2212 Emploi par secteur dans les sous-reacutegions 14 2213 Situation de lrsquoemploi en 2019 15 2214 Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total 16

23 Chocircmage et sous-emploi de la main-drsquoœuvre 17

231 Chocircmage 17 232 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre 17

3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes 19

31 Le deacutefi de la jeunesse 20

32 La nature du deacutefi 20

321 Population active jeune et jeunes travailleurs pauvres tendances 20 322 Taux de chocircmage des jeunes (15-24 ans) 22 323 Jeunes non scolariseacutes sans emploi ni formation (NEET) 23 324 Lrsquoenjeu fondamental la qualiteacute de lrsquoemploi 28

33 Probleacutematiques et analyse 31

331 Dans quels secteurs les jeunes travaillent-ils (et reacuteservoirs potentiels drsquoemplois) 31 332 Le rocircle des systegravemes drsquoenseignement et de formation 32 333 Approfondir lrsquoanalyse tenants et aboutissants de lrsquoinformaliteacute 33

viii Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

4 Se projeter dans lrsquoavenir Quelques recommandations politiques 41

41 Traduire la croissance eacuteconomique en creacuteation dʼemplois durables et deacutecents 42

42 De lrsquoagriculture de subsistance agrave lrsquoagro-industrie 43

43 Le rocircle central de lrsquoenseignement et de la formation 43

44 Intervention active sur le marcheacute du travail Services publics de support agrave lrsquoemploi 45

45 Exploiter le potentiel de lrsquoeacuteconomie numeacuterique 47

46 Reacuteduire les taux de NEET ndash notamment celui des jeunes femmes faut-il adopter une nouvelle approche 48

Bibliographie 49

Annexes 53

ixRapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

Liste des Figures

X Figure 11 Croissance reacuteelle du PIB (variation annuelle en ) 4

X Figure 12 Croissance du PIB par habitant (variation annuelle en ) 6

X Figure 13 Croissance par habitant par sous-reacutegion 2000 et 2020 6

X Figure 14 Croissance de la productiviteacute du travail 2010-2020 7

X Figure 15 Productiviteacute du travail et croissance des salaires en Afrique 8

X Figure 21 Croissance de lrsquoemploi en Afrique () 11

X Figure 22 Ratio emploipopulation selon le genre 2019 12

X Figure 23 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique Afrique 2011-2021 () 13

X Figure 24 Distribution de lrsquoemploi selon le genre par secteur 2011-2021 () 14

X Figure 25 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique par sous-reacutegion 2011 2018 et 2019 14

X Figure 26 Situation de lrsquoemploi 15

X Figure 27 Taux de chocircmage et part de lrsquoemploi informel (pays pour lesquels des donneacutees existent) 16

X Figure 31 Population active jeune par reacutegion 1990-2030 (millions) 21

X Figure 32 Jeunes travailleurs pauvres par reacutegion 1990-2020 () 21

X Figure 33 Taux de chocircmage des jeunes monde et sous-reacutegions africaines 2000-20 () 22

X Figure 34 Taux de chocircmage des jeunes en Afrique par pays 2020 23

X Figure 35 Taux de NEET monde et sous-reacutegions africaines 2005-2020 () 24

X Figure 36 Taux de NEET des jeunes par niveau de revenus monde et Afrique 2005-2020 () 24

X Figure 37 Taux nationaux de jeunes NEET Afrique 2020 25

X Figure 38 Taux de NEET par genre monde et sous-reacutegions africaines 2020 () 26

X Figure 39 Taux de jeunes NEET selon le genre Afrique 2020 26

X Figure 310 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre (LU3) jeune (15-24 ans) par genre par reacutegion () 2020 27

X Figure 311 Taux drsquoemplois informels monde reacutegions jeunes (15-24 ans) et travailleurs adultes anneacutee la plus reacutecente () 28

X Figure 312 Taux drsquoemplois informels certains pays africains hommes et femmes (15-29 ans) 29

X Figure 313 Situation professionnelle par genre certains pays africains jeunes travailleurs (15-29 ans) 2006-16 29

x Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

X Figure 314 Evolution du statut contractuel jeunes travailleurs Afrique 2006-2016 30

X Figure 315 Evolution des parts de lrsquoemploi par secteur jeunes et adultes Afrique 2006 et 2016 31

X Figure 316 Taux drsquoemplois informels jeunes (15-29 ans) selon le niveau drsquoinstruction Afrique () 34

X Figure 317 Taux drsquoemploi informel selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction Afrique () 35

Liste des Tableaux

X Tableau 11 Valeur ajouteacutee par secteur ( du PIB) 5

X Tableau 21 Taux drsquoactiviteacute population active 2000-2021 10

X Tableau 22 Taux drsquoactiviteacute dispariteacutes hommesfemmes () 11

X Tableau 23 Ratios emploipopulation emploi total 2000-2021 12

X Tableau 24 Emploi informelemploi total () 16

X Tableau 31 Facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi et de lrsquoinformaliteacute jeunes Africains et RdM 37

X Tableau 32 Impact de lrsquoinformaliteacute sur les salaires horaires 39

X Tableau 33 Coefficient de Gini ineacutegaliteacute salariale travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle et informelle 40

Liste des encadreacutes

X Encadreacute 41 Afrique du Sud Projet pilote de subvention salariale pour les jeunes Programme drsquoincitation fiscale agrave lrsquoemploi (ETI) 46

Reacutesumeacute analytique

Le contexte macro-eacuteconomique Il est impeacuteratif que la croissance macroeacutecono-mique que connaisse lrsquoAfrique srsquoaccompagne de la creacuteation drsquoemploi sur le marcheacute du travail La croissance eacuteconomique devrait atteindre 38 drsquoici agrave la fin de 2020 mais avec la pandeacutemie de COVID-19 et ses effets neacutegatif sur leacuteconomie il est peu probable que lAfrique atteint ce niveau de croissance Par ailleurs la croissance est forte-ment tributaire des secteurs agrave faible valeur ajou-teacutee caracteacuteriseacutes par le chocircmage de bas salaires et une deacutependance du secteur informel Au fil des ans le revenu par habitant en Afrique est resteacute faible et le taux de croissance tregraves volatil Sur ces aspects le continent fait beaucoup moins que toutes les autres reacutegions agrave lrsquoexception des Etats arabes Selon les preacutevisions de 2020 la croissance par habitant devrait resteacutee constante en Afrique centrale et diminueacute dans toutes les autres sous-reacute-gions entre 2000 et 2020 agrave lrsquoexception de lrsquoAfrique orientale ougrave elle aura progresseacute de 24 Une fois encore cette progression deacutepend fortement de significativiteacute des effects de COVID-19 En outre la volatiliteacute des niveaux de revenu par habitant srsquoest accompagneacutee drsquoune faible croissance de la productiviteacute apparemment correacuteleacutee avec des salaires reacuteels tregraves bas

Les principales tendances sur le marcheacute du travailCe rapport aborde les facteurs qui expliqueraient les tendances observeacutees sur le marcheacutes du travail en Afrique

X Entre 2000 et 2019 les taux drsquoactiviteacute en Afrique sont resteacutes eacuteleveacutes et pratiquement inchangeacutes En 2019 le taux pour toute lrsquoAfrique (631 ) deacute-passait la moyenne mondiale (601 ) LrsquoAfrique orientale et centrale ont le plus fort taux Les dispariteacutes de genre restent marqueacutees bien qursquoelles aient reculeacute au fil du temps et soient meilleures que la moyenne mondiale

X De 2000 agrave 2019 le taux annuel de croissance drsquoemploi est compris entre 25 et 3 Lagrave encore gracircce agrave lrsquoAfrique orientale et centrale En outre le ratio emploipopulation (REP) en Afrique est

eacuteleveacute par rapport agrave celui du reste du monde Cela tient principalement au fait que davantage de personnes y occupent un emploi ndash y compris informel car elles ne peuvent tout simplement pas se permettre de rester oisives Les REP les plus eacuteleveacutes sont observeacutes en Afrique orientale et les plus faibles en Afrique du Nord Ils se caracteacuterisent par drsquoeacutenormes eacutecarts entre les femmes et les hommes en 2019 ces derniers ont 173 points de pourcentage de plus par rap-port aux femmes

X Lrsquoagriculture reste le secteur qui emploie le plus de personnes en Afrique soit 505 de lrsquoemploi total en 2020 en leacuteger recul par rapport agrave 2011 (535 ) Si le secteur secondaire continue drsquoac-cuser un important retard la part du secteur tertiaire a augmenteacute entre 2011 et 2019 (de 34 agrave 361 ) Les personnes employeacutees dans le sec-teur agricole en Afrique sont majoritairement des femmes (54 en 2019)

X En ce qui concerne lrsquoemploi il existe une grande dispariteacute entre les secteurs Lrsquoagriculture est le principal pourvoyeur drsquoemplois en Afrique orientale occidentale et centrale En revanche en Afrique australe lrsquoemploi se concentre dans le secteur tertiaire tandis que lrsquoindustrie est le plus important employeur en Afrique du Nord

X La part de lrsquoemploi informel et ses composantes dans lrsquoemploi total varie de 402 en Afrique australe agrave plus de 90 en Afrique centrale orientale et occidentale Les sous-reacutegions ougrave le taux drsquoemploi informel est le plus eacuteleveacute con-naissent eacutegalement un fort taux drsquoemploi dans le secteur agricole ce qui pourrait signifier que lrsquoagriculture et lemploi informel sont correacuteleacutees On peut eacutegalement observer une dimension de genre presque 80 des femmes actives travaillant dans lrsquoeacuteconomie informelle contre seulement 68 des hommes En outre il existe un lien entre le niveau drsquoeacuteducation et le type drsquoemploi Les personnes moins scolariseacutees eacutetant plus susceptibles de travailler dans lrsquoeacutecon-omie informelle

X En 2019 pregraves de 34 millions de personnes eacutetaient au chocircmage en Afrique et le taux drsquoemploi des femmes (75 ) deacutepassait celui des hommes (63 ) Ces chiffres se veacuterifient au niveau sous reacutegional en Afrique occidentale par exemple le taux de chocircmage des femmes

2 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Reacutesumeacute analytique

eacutetait de 66 et celui des hommes de 56 Le taux de chocircmage global est tendanciellement plus eacuteleveacute en Afrique australe essentiellement en raison du taux de chocircmage eacuteleveacute en Afrique du Sud

X Srsquoagissant de la jeunesse le preacutesent rapport prend acte du fait que lrsquoAfrique est un continent jeune la jeunesse repreacutesente plus drsquoun tiers de la population (342 ) et crsquoest la seule reacutegion au monde ougrave la population active croicirct plus rapidement

X Le nombre de jeunes travailleurs pauvres reacutegresse mais pas aussi rapidement que dans drsquoautres reacutegions En 2019 lrsquoAfrique comptait 63 de jeunes travailleurs pauvres contre 51 drsquoadultes

X Les taux de chocircmage des hommes et des femmes convergent en Afrique Le plus fort taux de chocircmage des jeunes est observeacute en Afrique australe (503 en 2019) et le plus bas en Afrique orientale (62 en 2019)

X Le taux des jeunes Africains qui nrsquoont pas drsquoem-ploi et ne suivent ni eacutetudes ni formation (NEET1) excegravede ceux du chocircmage global En 2019 le taux des NEET srsquoeacutelevait agrave 215 cela signifie qursquoun jeune Africain sur cinq nrsquoa pas drsquoemploi et ne suit ni eacutetudes ni formation

1 NEET Not in Education Employment or Training

2 Voir Observatoire de lrsquoOIT Le COVID-19 et le monde du travail (2e eacuted Estimations et analyses actualiseacutees wwwiloorgwcmsp5groupspublic dgreportsdcommdocumentsbriefingnotewcms_740877pdf [15 avril 2020]

Interventions politiquesReacutesolument tourneacute vers lrsquoavenir ce rapport pro-pose un certain nombre drsquointerventions politiques afin drsquoameacuteliorer et de renverser les tendances observeacutees sur le marcheacutes du travail en Afrique notamment pour les jeunes Le rapport preacuteconise plusieurs mesures notamment la stabilisation macro-eacuteconomique la meacutecanisation du secteur agricole la promotion de lrsquoenseignement et de la formation axeacutes sur la demande et lrsquooffre la pro-motion de politiques drsquointervention actives sur le marcheacute du travail et lrsquoexploitation du potentiel des technologies numeacuteriques

Vue lrsquoimpact profond de la pandeacutemie du COVID-19 sur les marcheacutes du travail ces mesures devraient srsquoefforcer de soutenir le cadre politique de lrsquoOIT qui repose sur les normes du travail et sur quatre principaux axes cleacutes stimuler lrsquoeacuteconomie et lrsquoem-ploi soutenir les entreprises les emplois et les revenus proteacuteger les travailleurs dans leur milieu de travail et srsquoappuyer sur le dialogue social pour trouver des solutions2

3Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Reacutesumeacute analytique

Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique

1

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique4

11 La reprise de la croissance creacutee-t-elle des emplois LrsquoAfrique a connu une croissance eacuteconomique sou-tenue pendant pregraves de cinq anneacutees conseacutecutives (2016-20) Ceci est un record pour le continent un retournement de tendance par rapport aux cinq anneacutees preacuteceacutedentes de deacuteclin (2012-2016 Figure 11) La croissance a progresseacute de 21 agrave 32 entre 2016 et 2019 et devrait atteindre 38 drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2020 soit une augmenta-tion de 17 entre 2016 et 2020 Crsquoest un record relativement conseacutequent vue que la croissance a chuteacute de 68 agrave 21 entre 2012 et 2016 soit une baisse de 47 points3 En raison des effets de la pandeacutemie COVID-19la croissance sera consi-deacuterablement plus bas que la preacutevision de 2020

Au niveau sous reacutegional en 2019 le produit inteacuterieur brut (PIB) a eacuteteacute soutenue par lrsquoAfrique orientale (5 ) suivie par lrsquoAfrique occidentale (37 ) et lrsquoAfrique du Nord (23 ) tandis que le PIB de lrsquoAfrique centrale et de lrsquoAfrique australe a connu une croissance modeste soit 16 et 08 respectivement

Surpasseacutee seulement par lrsquoAsie-Pacifique la crois-sance de la production en Afrique a deacutepasseacute celle des Ameacuteriques des Etats arabes de lrsquoEurope et de lrsquoAsie centrale durant la peacuteriode 2012-20 Bien

3 Les donneacutees concernant la croissance par habitant et celle du PIB sont tireacutees de Perspectives de leacuteconomie mondiale (FMI octobre 2019) Elles sont agreacutegeacutees en utilisant les taux de change agrave pariteacute de pouvoir dachat (PPA) Cependant en ce qui concerne certaines reacutegionssous-reacutegions pour lesquelles le FMI nrsquoa pas de donneacutees ou nrsquoa que des donneacutees partielles le Deacutepartement de la recherche du BIT a effectueacute des modeacutelisations globales afin que son modegravele soit applicable pour lensemble du continent ce qui peut entraicircner de leacutegers eacutecarts Lorsqursquoelles eacutetaient disponibles les auteurs ont employeacute les donneacutees du FMI pour inteacutegrer les calculs agrave deacutefaut ils se sont fondeacutes sur les donneacutees du BIT

que les moteurs de la croissance diffegraverent drsquoune reacutegion agrave une autre lrsquoAfrique doit agrave deacutefaut drsquoac-croicirctre maintenir son niveau de croissance eacuteco-nomique Dans les pays africains comme dans de nombreux autres pays en deacuteveloppement les principaux deacuteterminants de la croissance eacuteco-nomique sont geacuteneacuteralement le capital humain lrsquoinvestissement lrsquoouverture commerciale les ressources naturelles et le bon fonctionnement des institutions politiques et leacutegales (Chirwa et Odhiambo 2016) Le financement inteacuterieur et exteacuterieur sont vitaux pour la croissance du continent (Kedir 2017) De nombreux facteurs tels que lrsquoabondance des ressources naturelles mobilisation des ressources inteacuterieures (eacutepargne et recettes fiscales) eacutemergence et renforcement des partenariats commerciaux et drsquoinvestisse-ment sont les moteurs drsquoune croissance soutenue en Afrique (ibid)

La croissance eacuteconomique de lrsquoAfrique repose lar-gement sur des secteurs agrave faible valeur ajouteacutee tels que le secteur peacutetrolier et minier (principale source de revenus pour la plupart des Etats africains) et les exportations de matiegraveres premiegraveres (BIT 2019a) Ces secteurs sont caracteacuteriseacutes par de faible poten-tiel en creacuteation drsquoemploi et des niveaux de salaires relativement bas En outre la croissance reacutesulte drsquoune pression deacutemographique forte et soutenue qui se traduit par une expansion concomitante

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 20193

Ameacuteriques

Etats arabes

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X Figure 11 Croissance reacuteelle du PIB (variation annuelle )

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 5

de lrsquoactiviteacute eacuteconomique et pas neacutecessairement drsquoun processus de transformation structurelle et drsquoameacutelioration de la productiviteacute En conseacutequence la croissance du PIB par habitant a eacuteteacute modeacutereacutee voire mecircme neacutegative (voir Figure 12) Le taux de croissance eacuteconomique actuel ne suffit pas pour absorber toute la population active en recherche drsquoemploi deacutecent (BIT 2019b) Par exemple entre la peacuteriode de 2000-14 une hausse de 1 du PIB srsquoest traduite par une hausse de 041 de lrsquoemploi Cela signifie qursquoactuellement la creacuteation drsquoemploi srsquoaccroicirct agrave un rythme beaucoup moins que celui du PIB (BAD 2019)

Cette croissance (qui ne suscite pas encore la creacuteation drsquoemplois) peut ecirctre expliquer en partie par le faible apport du secteur secondaire au PIB (Tableau 11) et par le fait que les principaux moteurs de la croissance eacuteconomique (les hydro-carbures les mines et le gaz) geacutenegraverent beaucoup de revenu avec peu de main drsquoœuvre A titre de comparaison pour chaque million de dollars drsquoin-vestissements directs eacutetrangers (IDE) le secteur secondaire creacutee 275 emplois tandis que pour le mecircme montant le secteur minier et peacutetrolier ne creacutee que 06 emplois (BIT 2019c) Quant agrave la

valeur ajouteacutee sectorielle le pourcentage de valeur ajouteacutee du secteur secondaire dans le PIB total de lrsquoAfrique est infeacuterieur agrave la moyenne mondiale Il est inteacuteressant de noter qursquoen Afrique subsaharienne au Moyen-Orient et en Afrique du Nord la part du secteur secondaire dans le PIB eacutetait plus faible en 2018 (109 et 139 respectivement) qursquoen 2010 (126 et 181 respectivement) En tout eacutetat de cause seul 6 de tous les emplois creacuteeacutes entre 2000 et 2018 lrsquoont eacuteteacute dans le secteur manufacturier soit seulement 62 de lrsquoemploi total en Afrique (BIT 2019a) La majoriteacute des emplois se trouvent encore dans lrsquoagriculture et sont essentiellement des activiteacutes de subsistance Par conseacutequent le poids relativement important de ce secteur dans la crois-sance du PIB ne se traduit pas forceacutement par une forte augmentation du nombre drsquoemplois Enfin la croissance rapide de la population exerce des pressions sur les marcheacutes du travail du continent qui pour le moment nrsquoabsorber pas toute lrsquooffre de main-drsquoœuvre disponible pendant que un demi-mil-lion de jeunes de 15 ans viennent srsquoajouter chaque anneacutee au nombre de demandeurs drsquoemploi depuis 2015 une situation qui devrait durer jusqursquoen 2035 (Bah et al 2015 p 14)

Source Indicateurs du deacuteveloppement mondial

X Tableau 1 Valeur ajouteacutee par secteur (en du PIB)

Agriculture sylviculture et pecircche valeur ajouteacutee

( du PIB)

Secteur secondaire valeur ajouteacutee

( du PIB)

Industrie (y compris le bacirctiment valeur ajouteacutee

( du PIB)

Secteur tertiaire valeur ajouteacutee

( du PIB)

2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018

Monde 49 37 35 34 ndash 171 159 156 156 00 290 272 256 254 ndash 602 632 649 650 ndash

Moyen-Orient et Afrique du Nord

64 46 54 51 40 181 141 129 135 139 446 462 385 391 423 458 474 546 539 512

Afrique sub-saharienne 175 160 154 158 156 126 94 102 103 109 307 280 246 254 250 463 507 529 518 519

12 La reprise de la croissance a-t-elle ameacutelioreacute le bien-ecirctre de la population

Bien que des eacutetudes ont abondamment docu-menteacute la reprise de la croissance eacuteconomique

en Afrique on sait beaucoup moins dans quelle mesure celle-ci srsquoest traduite par une ameacuteliora-tion du bien-ecirctre de la population en geacuteneacuteral et par une reacuteduction de la pauvreteacute en particulier (Arndt et al 2016) Laugmentation de la pro-duction eacuteconomique est un fait positif dont on peut se reacutejouir Toutefois il importe eacutegalement drsquoexaminer dans quelle mesure elle a procureacute de meilleures conditions de vie aux travailleurs

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique6

et agrave la population dans son ensemble En 2019 la croissance par habitant eacutetait neacutegative (- 013 ) cela reflegravete un nivellement des niveaux de vie qui ne devraient augmenter que de 074 en 2020 soit environ un tiers (30 ) de ce qursquoil eacutetait en 2010 (25 ) Globalement la hausse de la croissance eacuteconomique nrsquoest pas suivie par une hausse des niveaux de vie ce qui soulegraveve la question agrave qui profite la croissance

La Figure 12 montre que la croissance du PIB par habitant durant la derniegravere deacutecennie a fortement fluctueacute sur une courbe descendante dans toutes les reacutegions y compris en Afrique Ce qui souligne

la correacutelation directe entre la croissance eacutecono-mique lrsquoemploi la pauvreteacute et les ineacutegaliteacutes Par exemple lrsquoenquecircte Afrobaromegravetre suggegravere que malgreacute les forts taux de croissance constateacutes la pauvreteacute en Afrique est resteacutee pratiquement stable (Dulani et al 2013) Comme indiqueacute preacuteceacute-demment il convient eacutegalement de noter que si la croissance eacuteconomique en Afrique a eacuteteacute positive et a enregistreacute des chiffres supeacuterieurs agrave ceux de toutes les reacutegions (sauf lrsquoAsie-Pacifique) mesureacute agrave lrsquoaune de la croissance par habitant le bien-ecirctre reste sensiblement infeacuterieur agrave celui de toutes les reacutegions sauf les Etats arabes (voir Figure 12) Au

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

X Figure 12 Croissance du PIB par habitant (variation annuelle )

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifiquele

Taux

de

croi

ssan

ce

9

3

6

0

ndash3

ndash62000 2005 2010 2015 2020

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

X Figure 13 Croissance du PIB par habitant par sous-reacutegion 2002 et 2020

2000

2020

30

14

22

06

ndash10

ndash02

ndash18Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Afrique centrale

Afrique orientale

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 7

cours de la derniegravere deacutecennie lrsquoAfrique a connu une croissance eacuteconomique rapide mais para-doxale agrave savoir qursquoelle ne srsquoest pas accompagneacutee drsquoune profonde mutation structurelle crsquoest-agrave-dire une eacuteconomie fondeacutee sur des eacutechanges de biens et services non traditionnels (p ex produits manufactureacutes) susceptibles de creacuteer de meilleurs emplois et de reacuteduire la pauvreteacute (Rodrik 2016)

Des analyses qui prennent en compte la speacutecifi-citeacute reacutegionales etou nationales pourraient nous aider agrave mieux comprendre dans quelle mesure et pour quelles raisons la croissance ne srsquoest pas accompagneacutee de mutations structurelles et drsquoune ameacutelioration des niveaux de vie en Afrique Par exemple la Figure 13 reacutevegravele une certaine heacuteteacute-rogeacuteneacuteiteacute des taux de croissance par habitant dans les reacutegions Au cours des deux derniegraveres deacutecennies lrsquoAfrique orientale a eacuteteacute la seule reacutegion ougrave le taux de croissance par habitant a augmenteacute LrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique occiden-tale ont toutes deux connu un ralentissement de cet indicateur durant la mecircme peacuteriode mais la croissance est neacuteanmoins resteacutee positive Le taux de croissance par habitant de lrsquoAfrique australe eacutetait positif en 2000 mais devrait ecirctre neacutegatif en 2020 tandis que lrsquoAfrique centrale a entameacute le milleacutenaire avec un taux de croissance neacutegatif ce qui sera encore le cas en 2020 Globalement les conditions de base telles que les infrastructures la mise en valeur des ressources humaines les institutions juridiques et financiegraveres lrsquoenvironne-ment des affaires et la stabiliteacute politique sont des

facteurs majeurs agrave prendre en compte pour com-prendre le lien entre la croissance eacuteconomique et la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique

Outre le faible taux de croissance par habitant et lrsquoincapaciteacute de lrsquoeacuteconomie agrave absorber une main-drsquoœuvre en constante augmentation la productiviteacute a eacutegalement eacuteteacute faible en Afrique Comme le montre la Figure 14 la productiviteacute du travail sur le continent reste infeacuterieure agrave celle de lrsquoAsie-Pacifique de lrsquoEurope et de lrsquoAsie centrale mais supeacuterieure agrave celle des Etats arabes et des Ameacuteriques Lorsqursquoon juxtapose lrsquoeacutevolution de la productiviteacute et du salaire reacuteel (Figure 15) il devient eacutevident que la courbe descendante de la productiviteacute du travail a eacutepouseacute celle des salaires reacuteels La productiviteacute du travail a augmenteacute de 11 en 2019 et devrait passer agrave 14 en 2020

13 Productiviteacute du travail et croissance des salairesAu niveau sous reacutegional on observe une varia-tion consideacuterable de la productiviteacute du travail En 2019 lrsquoaugmentation de la productiviteacute en Afrique orientale et en Afrique du Nord (24 et 23 res-pectivement) eacutetait plus de deux fois supeacuterieure agrave celle enregistreacutee en Afrique australe et occiden-tale tandis que la productiviteacute a reculeacute en Afrique centrale Toutefois il est difficile de mesurer la productiviteacute du travail en Afrique en raison de la forte proportion de la main-drsquoœuvre engageacutee dans des activiteacutes de subsistance (BIT 2019a)

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019 Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 14 Croissance de la productiviteacute du travail 2010-20

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

Taux

de

croi

ssan

ce

8

4

6

0

ndash2

ndash42010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

2

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique8

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 15 Croissance de la productiviteacute et des salaires en Afrique 2010-2017

Productiviteacute du travail

Croissance annuelle des salaires ()

Taux

de

croi

ssan

ce

6

4

0

ndash2

ndash42010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

2

La productiviteacute du travail peut contribuer agrave reacute-duire voire eacuteradiquer les ineacutegaliteacutes de revenus et la pauvreteacute des travailleurs agrave condition que les gains reacutesultant de lrsquoaugmentation de la pro-ductiviteacute soient reacutepartis eacutequitablement entre les proprieacutetaires drsquoentreprises les investisseurs et les travailleurs (BIT 2019a) En Afrique les salaires ont augmenteacute plus lentement agrave partir de 2013 et diminueacute depuis 2015 (voir Figure 15) De fait le

taux reacuteel de croissance des salaires recule depuis 2013 mecircme si en moyenne la productiviteacute du travail a augmenteacute entre 2013 et 2017 Cette ten-dance confirme que les gains reacutesultant de lrsquoaug-mentation de la productiviteacute ne sont pas partageacutes eacutequitablement ce qui explique en partie les taux eacuteleveacutes de travailleurs pauvres et les dispariteacutes de revenus en Afrique

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 9

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

2 Emploi et tendances sociales

10 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

21 Taux drsquoactiviteacuteLa notion de population active est un outil de mesure plus large que lrsquoemploi car elle inclut tant les personnes en acircge de travailler ayant un emploi que les chocircmeurs La population active repreacutesente lrsquooffre de main-drsquoœuvre disponible pour produire des biens et des services dans un pays donneacute au moyen de transactions de marcheacute en eacutechange drsquoune reacutemuneacuteration

En 2019 le taux drsquoactiviteacute global de lrsquoAfrique (631 ) eacutetait supeacuterieur agrave la moyenne mondiale (607 ) ce qui explique une offre abondante de main-drsquoœuvre (Tableau 21) Ce chiffre srsquoex-plique en grande partie par la preacutesence drsquoune

population nombreuse en acircge de travailler qui cherche une activiteacute eacuteconomique et ne peut pas se permettre de rester oisive toutefois compte tenu des possibiliteacutes limiteacutees drsquoemploi formel ces personnes doivent se rabattre sur lrsquoeacutecono-mie informelle (BIT 2018c) Le taux drsquoactiviteacute du continent africain a tregraves peu diminueacute durant la derniegravere deacutecennie soit de 651 agrave 631 entre 2000 et 2019 en revanche sur la mecircme peacuteriode sa population active a nettement augmenteacute (de 3021 agrave 4897 millions) et devrait atteindre 518 millions drsquoici agrave 2021 Dans les sous-reacutegions en 2019 le taux drsquoactiviteacute global se situait entre 457 en Afrique du Nord et 773 en Afrique orientale

X Tableau 21 Total labour force participation 2000ndash21

Taux drsquoactiviteacute () Population active (millions)

Reacutegion 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 651 632 631 630 631 631 631 3021 4513 4632 4760 4897 5038 5180

Afrique centrale 739 691 691 690 688 687 685 385 597 616 636 657 678 699

Afrique orientale 785 776 775 773 773 774 774 1090 1758 1813 1870 1933 1998 2063

Afrique du Nord 471 465 458 457 457 457 456 512 715 717 730 743 757 770

Afrique australe 560 565 571 569 569 569 569 188 253 259 262 267 271 275

Afrique occidentale 645 587 587 587 585 584 583 845 1191 1226 1262 1298 1335 1372

Monde 647 612 610 609 607 605 603 2 7776 3 3768 3 4133 3 4492 3 4824 3 5150 3 5457

Source Calculs fondeacutes sur les donneacutees de la base ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees BIT novembre 2019

Bien que les deacutecideurs politiques se plaisent agrave souligner que les femmes devraient plus srsquoenga-ger activement les dispariteacutes de genre restent prononceacutees dans toute la reacutegion (Tableau 22) En 2019 lrsquoeacutecart entre les taux drsquoactiviteacute des hommes et des femmes srsquoeacutelevait agrave 177 sur lrsquoensemble du continent africain il convient cependant de souli-gner que ce chiffre reste infeacuterieur aux dispariteacutes de genre au niveau mondial (27 points de pour-centage dont lrsquoampleur souligne la neacutecessiteacute des politiques favorisant la participation des femmes au marcheacute du travail Crsquoest particuliegraverement le cas en Afrique du Nord ougrave cette dispariteacute eacutetait de loin la plus prononceacutee sur le continent en 2019 soit 473 points de pourcentage

4 Reacutesolution concernant les statistiques du travail de lemploi et du sous-emploi de la main-dœuvre adopteacutee par la 19e Confeacuterence internationale des statisticiens du travail Genegraveve octobre 2013 wwwiloorgwcmsp5groupspublic---dgreports---statdocumentsnormativeinstrumentwcms_230304pdf

22 EmploiLrsquoemploi deacutecent est essentiel parce qursquoil fournit un revenu durable aux travailleurs ainsi que leur famille et leur permet de srsquoextraire de la pauvreteacute Dans le sens ougrave il est utiliseacute ici le terme laquoemploiraquo englobe toutes les personnes en acircge de travail-ler qui pendant une bregraveve peacuteriode deacutetermineacutee par exemple une semaine ou un jour avaient a) un emploi salarieacute (agrave la maison ou au travail) ou b) une entreprise ( baseacute agrave la maison ou dans un bureau travail4 Depuis 2000 lrsquoemploi total en Afrique a augmenteacute de 25 agrave 3 (Figure 21) chiffre infeacuterieur agrave la croissance de la production reacuteelle En 2019 lrsquoemploi et la production reacuteelle ont progresseacute respectivement de 29 et 32

11Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

La croissance de lrsquoemploi a eacuteteacute particuliegraverement soutenue en Afrique orientale et centrale qui ont enregistreacute des hausses supeacuterieures agrave 3 depuis 2000 avec toutefois un leacuteger recul sous la barre des 3 en 2009 En revanche lrsquoemploi en Afrique australe a connu une forte volatiliteacute acceacuteleacuteration apregraves le tournant du milleacutenaire suivie drsquoune forte baisse (essentiellement due agrave la crise financiegravere de 2008) puis une amorce de reprise agrave partir de 2010 Srsquoagissant de lrsquoAfrique du Nord les soulegraveve-ments du printemps arabe au deacutebut des anneacutees 2010 ont fortement nui agrave lrsquoemploi bien qursquoune timide reprise srsquoobserve depuis 2016 En Afrique occidentale la croissance de lrsquoemploi se situait entre 24 et 29 entre 2016 et 2019 avec un pic agrave 32 en 2017

En Afrique le ratio emploipopulation (REP) est tendanciellement plus eacuteleveacute que dans le reste du monde bien que lrsquoeacutecart se reacuteduise au fil du temps Cela tient au fait qursquoun plus grand nombre drsquoAfricains occupent un emploi quelle qursquoen soit la forme En 2019 le REP de lrsquoAfrique ne diffeacuterait que de 14 par rapport au reste du monde (Tableau 23) mais avec de fortes dispariteacutes sous reacutegionales lrsquoAfrique orientale avait le REP le plus eacuteleveacute de tous en 2019 (748 ) et lrsquoAfrique du Nord le plus faible (401 ) Bien que les REP du continent srsquoapprochent des ratios mondiaux ceux de lrsquoAfrique du Nord et de lrsquoAfrique australe sont beaucoup plus faibles que ceux du reste du monde LrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique australe possegravedent les taux drsquoemploi informel les plus bas

X Tableau 22 Taux drsquoactiviteacute eacutecarts hommesfemmes ()

2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 213 185 181 178 177 176 175

Afrique centrale 55 72 71 69 69 69 69

Afrique orientale 111 100 96 92 92 92 91

Afrique du Nord 525 480 476 475 473 472 470

Afrique australe 206 138 133 130 129 127 125

Afrique occidentale 133 120 118 116 117 118 119

Monde 275 272 271 269 270 270 271

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019

X Figure 21 Croissance de lrsquoemploi en Afrique ()

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

9

3

6

0

ndash3

ndash62000 2003 2006 2009 2021

Source Calculs sur la base des estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

2012 2015 2018

12 Report on employment in Africa (Re-Africa)2 Employment and social trends

du continent soit 673 et 402 respective-ment (Tableau 24)

Il est eacutegalement eacutetabli que lrsquoemploi augmente proportionnellement agrave la population en acircge de travailler car les ratios restent tregraves stables au sein des reacutegions De 2000 agrave 2019 le REP en Afrique orientale a reculeacute de 751 agrave 748 seulement tandis que celui de lrsquoAfrique occidentale a stagneacute autour de 55 entre 2016 et 2019 en baisse

par rapport aux 617 enregistreacutes en 2000 Les REP drsquoAfrique du Nord et drsquoAfrique australe ont oscilleacute autour de 40 tandis que ceux de lrsquoAfrique centrale ont connu un recul relativement marqueacute entre 2000 et 2019 (de 705 agrave 656 )

On observe drsquoeacutenormes eacutecarts de genre dans les REP en Afrique (Figure 24) En 2019 le REP srsquoeacutelevait agrave 675 pour les hommes soit 173 points de pourcentage de plus que celui des

X Tableau 23 Ratios emploipopulation emploi total 2000-21

Ratios emploipopulation Emploi (millions)

2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 600 588 587 587 588 588 588 2786 4202 4307 4433 4563 4697 4831

Afrique centrale 705 657 657 657 656 654 653 368 567 586 606 625 646 666

Afrique orientale 751 751 749 748 748 748 749 1043 1699 1753 1809 1870 1933 1996

Afrique du Nord 399 406 400 400 401 402 403 435 624 626 638 653 667 680

Afrique australe 394 418 421 420 414 413 410 132 187 191 194 194 196 198

Afrique occidentale 617 554 551 551 550 549 548 807 1124 1150 1185 1220 1255 1290

Monde 610 577 577 576 574 572 570 2 6175 3 1855 3 2234 3 2634 3 2947 3 3247 3 3520

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 22 Ratio emploipopulation selon le genre 2019

Total

Hommes

Femmes

80

60

70

50

20

30

10

40

0Monde Afrique

du NordAfrique Afrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

574

703

446401

631624

748796

702

550608

492

588

675

502

656687

624

414473

358

13Report on employment in Africa (Re-Africa)2 Employment and social trends

femmes Au niveau mondial en 2019 le REP des hommes atteignait 703 et celui des femmes 446 soit un eacutecart de 257 points de pourcen-tage Les REP supeacuterieurs des hommes prouvent que les gouvernements doivent accentuer leurs efforts de promotion de lrsquoemploi des femmes En outre un REP eacuteleveacute ne signifie aucunement qursquoil srsquoagit de formes de travail deacutecent de nombreux autres indicateurs sont neacutecessaires pour dresser un tableau fidegravele de la dynamique des marcheacutes du travail notamment les donneacutees sur la pauvreteacute des travailleurs la productiviteacute du travail et le taux de chocircmage

221 Caracteacuteristiques de lrsquoemploi2211 Emploi par grands secteurs drsquoactiviteacute eacuteconomiqueLrsquoagriculture reste le plus important pourvoyeur drsquoemplois en Afrique (Figure 23) La part de lrsquoagriculture dans lrsquoemploi total a reculeacute de 535 agrave 507 entre 2011 et 2019 Cette tendance baissiegravere devrait se poursuivre lrsquoagriculture eacutetant censeacutee employer 505 des travailleurs en 2020 Neacuteanmoins le secteur agricole ougrave les deacuteficits en matiegravere de travail deacutecent font leacutegion reste un reacuteservoir drsquoemplois incontournable en Afrique Cela signifie que les mutations structu-relles intervenues dans drsquoautres reacutegions ne se

5 Calculs de lrsquoauteur fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT

sont pas encore produites en Afrique En Asie-Pacifique par exemple il est preacutevu qursquoen 2020 43 des travailleurs seront employeacutes dans le secteur tertiaire et seulement 317 dans lrsquoagri-culture (BIT 2018a) Cela dit la part du secteur des services dans lrsquoemploi total a leacutegegraverement augmenteacute passant de 341 agrave 361 entre 2011 et 2019 elle devrait atteindre 362 drsquoici agrave 2020 et 364 drsquoici agrave 2021 Il convient eacutegalement de noter que le nombre drsquoemplois dans le commerce de gros et de deacutetail a augmenteacute et que le nombre de personnes employeacutees dans la reacuteparation de veacutehicules automobiles qui se situait agrave 46 mil-lions en 2010 devrait atteindre plus de 64 mil-lions drsquoici 2020 soit une augmentation de 40 5 Lrsquoagriculture africaine se caracteacuterise par sa pro-portion eacuteleveacutee de travailleuses En 2019 pregraves de 54 des femmes actives travaillaient dans ce secteur contre 49 des hommes La propor-tion de femmes dans le secteur agricole nrsquoa que tregraves leacutegegraverement diminueacute entre 2011 et 2019 (de 574 agrave 537 ) et devrait atteindre 534 en 2020 et 532 en 2021 (Figure 24) Compte tenu de leur surrepreacutesentation dans le secteur agri-cole (peu productif largement informel avec des revenus et des conditions de travail nettement infeacuterieurs agrave ceux drsquoautres secteurs) les femmes sont confronteacutees agrave des deacuteficits de travail deacutecent plus importants que les hommes sur le marcheacute du travail

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 23 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique Afrique 2011-2021 ()

Agriculture

Industrie

Services

100

60

80

40

20

02011 20132012 20182016 202020192017 20212014 2015

341

125

535

358

129

513

351

126

523

358

131

511

362

133

505

347

126

528

358

130

513

361

132

507

355

128

518

360

131

509

364

134

503

14 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

2212 Emploi par secteur dans les sous-reacutegionsLrsquoexamen des donneacutees globales de la reacutegion afri-caine reacutevegravele des eacutecarts prononceacutes de lrsquoemploi par secteurs entre les sous-reacutegions En Afrique orien-tale centrale et occidentale lrsquoemploi se concentre dans le secteur agricole tandis qursquoil se retrouve surtout dans le secteur tertiaire en Afrique du Nord et en Afrique australe (Figure 25) Ce contraste reflegravete le niveau ineacutegal des transfor-mations structurelles et de progregraves eacuteconomique des sous-reacutegions Un aspect essentiel du pro-

cessus de deacuteveloppement est la transformation structurelle se traduisant par un mouvement des capitaux et du travail des secteurs agrave faible pro-ductiviteacute vers les secteurs agrave forte productiviteacute De nombreuses eacutetudes initiatives et cadres de tra-vail soulignent lrsquoimportance de la diversification des investissements en Afrique (BIT 2019c) Dans ce contexte la transformation de lrsquoagriculture devrait signifier lrsquoabandon drsquoactiviteacutes agricoles de subsistance dans de petites fermes au profit de grande exploitations agricoles plus productives (Timmer 1988)

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 24 Distribution de lrsquoemploi par genre par secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique 2011-21 ()

Agriculture

Industrie

Services

100

50

75

25

02011

Hommes Femmes

20202019 2019 2020 20212021 2011

336

158

506

347

79

574

346

171

483

383

83

534

346

170

485

381

82

537

347

173

481

386

83

532

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 25 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique par sous-reacutegion X 2011 2018 et 2019

Agriculture

Industrie

Services

100

40

60

80

20

02011 20112011 2011 20112019 20192019 2019 20192018 20182018 2018 2018

268

96

636

248

90

662

444

129

427

291

104

605

404

123

473

487

250

263

685

223

91

290

104

607

250

93

657

472

240

288

680

229

91

228

77

695

442

129

430

489

249

262

686

223

91

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Afrique centrale

Afrique orientale

15Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

Ameacuteliorer la productiviteacute du secteur agricole suppose drsquoy investir plus de ressources ce qui stimulerait la demande de biens de services et drsquoemplois dans les secteurs non agricoles de lrsquoeacuteconomie Cela inciterait les travailleurs agrave deacutelaisser progressivement lrsquoagriculture pour se lancer dans des activiteacutes non-agricoles favorise-rait la migration des campagnes vers les villes et ralentirait la croissance deacutemographique dans les zones rurales (Jayne et Ameyaw 2016) Degraves lors lrsquoemploi dans lrsquoagriculture et le secteur agricole lui-mecircme se reacutesorberaient au fil du temps en proportion du PIB total Une telle transformation est geacuteneacuteralement le fruit de plusieurs facteurs combineacutes lrsquoinnovation technologique les eacutecono-mies drsquoeacutechelle la mondialisation et le deacuteveloppe-ment des reacuteseaux financiers LrsquoAfrique du Nord en constitue une parfaite illustration premiegravere reacutecipiendaire des IDE en Afrique en 2018 (BIT 2019c) son secteur agricole est en deacuteclin et son secteur tertiaire en expansion Pour lrsquoAfrique cela signifie essentiellement qursquoune augmentation de lrsquoemploi dans les secteurs tregraves productifs deacutepend du deacuteveloppement du secteur agricole lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie non agricole nrsquoaugmente pas de lui-mecircme ni spontaneacutement Filmer et Fox (2014) citeacutes par Jayne et Ameyaw (2016) preacute-disent qursquoenviron 40 de tous les Africains qui entreront dans la vie active durant la prochaine deacutecennie travailleront surtout dans lrsquoagriculture Par conseacutequent la productiviteacute doit impeacuterative-ment augmenter dans le secteur agricole pour que le niveau global de revenus augmente que lrsquoargent circule en milieu rural et y stimule les eacutechanges de biens et services non agricoles (Jayne et Ameyaw 2016)

2213 Situation de lrsquoemploi en 2019

Les deacuteficits de travail deacutecent font leacutegion en Afrique ougrave le fait drsquoavoir un emploi ne procure pas toujours un mode de vie deacutecent (BIT 2019b) Sur 776 millions de personnes en acircge de travail-ler la majoriteacute soit 456 millions (588 ) ont un emploi 33 millions (43 ) sont au chocircmage et 286 millions (369 ) sont hors de la main-drsquoœuvre (Figure 26) Parmi les personnes qui ont un emploi 68 travaillent agrave leur propre compte ou font des aides familiaux Si lrsquoon ventile ces donneacutees par genre les proportions drsquohommes et de femmes qui travaillent agrave leur propre compte sont sensiblement eacutegale (647 ) en revanche le pourcentage de femmes qui porte de lʼaide familiale est de 323 contre seulement 13 pour les hommes Globalement cela signifie que la plupart des femmes sont contraintes de travailler dans le secteur agricole caracteacuteriseacute par lrsquoinformaliteacute de bas salaires un accegraves ina-deacutequat agrave la protection sociale et geacuteneacuteralement de mauvaises conditions de travail De plus les personnes exclues du secteur agricole en raison de sa faible productiviteacute de sa rentabiliteacute limiteacutee et de lrsquoabsence de protection sociale sont plus susceptibles de se tourner vers des emplois mal reacutemuneacutereacutes ou agrave leur propre compte sou-vent dans lrsquoeacuteconomie informelle Selon les estimations du BIT (2018a) 85 des personnes travaillant agrave leur propre compte opegraverent dans lrsquoeacuteconomie informelle

En revanche il est geacuteneacuteralement admis qursquoune part croissante de la main-drsquoœuvre accegravede agrave un emploi salarieacute ou reacutemuneacutereacute (tous niveaux de qualification et tous secteurs confondus) agrave mesure que les processus de deacuteveloppement

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 26 Situation de lrsquoemploi

Personnes exclues de la population active

286 millions (37 )

Travailleurs familiaux collaborant

agrave lrsquoentreprise familiale (20 )

Travailleurs agrave leur compte

(48)

Chocircmeurs 33 millions (4 )

Personnes employeacutees 456 millions (59 )

Employeacutes (20 )

Employeurs (3)

Population en acircge

de travailler 776 millions

16 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

eacuteconomique et de transformation structurelle se poursuivent Historiquement cela a eacuteteacute la principale voie vers une prospeacuteriteacute durable et partageacutee et lrsquoeacuteradication de la pauvreteacute de masse (Gindling et Newhouse 2012) En Afrique agrave ce jour ce processus srsquoest aveacutereacute laborieux et irreacutegulier et il faudra donc axer les efforts sur la creacuteation drsquoemplois mieux reacutemuneacutereacutes et en plus grand nombre notamment dans le secteur priveacute

2214 Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total

La proportion drsquoemploi informel et de ses com-posantes dans lrsquoemploi total est variable drsquoune reacutegion agrave une autre sur le continent 402 en Afrique australe 673 en Afrique du Nord et plus de 90 en Afrique centrale orientale et occidentale Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment un fort taux drsquoemploi agricole est correacuteleacute agrave un niveau

eacuteleveacute drsquoinformaliteacute du travail les sous-reacutegions ougrave lrsquoemploi agricole est eacuteleveacute ont eacutegalement de plus forts niveaux drsquoinformaliteacute Les taux drsquoemploi informel varient aussi en fonction du genre et du niveau drsquoinstruction En Afrique lrsquoeacuteconomie informelle compte un plus fort pourcentage de femmes que drsquohommes (79 et 68 respective-ment) sauf en Afrique du Nord Dans toutes les reacutegions les personnes peu instruites sont plus susceptibles de travailler dans lrsquoeacuteconomie informelle en fait 94 des personnes nrsquoayant suivi aucune scolariteacute travaillent dans lrsquoeacuteconomie informelle (BAD 2019)

Pour lrsquoAfrique dans son ensemble la part de lrsquoem-ploi informel et de ses composantes dans lrsquoemploi total est eacuteleveacutee soit 858 (Tableau 24) Ces chiffres soulignent lrsquoeacutenorme deacutefi que lrsquoinformaliteacute repreacutesente pour les entreprises et les travailleurs en Afrique Une tendance semblable est obser-

X Tableau 24 Emploi informel par rapport agrave lrsquoemploi total ()

Cateacutegorie Afrique Afrique du Nord

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique australe

Afrique occidentale

Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total 858 673 910 916 402 924

Part de lrsquoemploi informel non agricole dans lrsquoemploi total 719 563 788 766 361 870

Source BIT (2018b)

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 27 Taux de chocircmage et part de lrsquoemploi informel (pays pour lesquels des donneacutees existent)

40

25

30

35

20

15

10

5

00 6030 9020 8050 10010 7040

Taux

de

chocircm

age

Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi non-agricole ()

Lesotho

Afrique du Sud

Zimbabwe

EgypteZambie

Ouganda

UgandaLibeacuteria

Tanzanie

MadagascarMadagascar

17Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

vable si lrsquoon considegravere la part de lrsquoemploi informel non agricole et de ses composantes dans lrsquoemploi total (Tableau 24) Sur ce point lrsquoAfrique australe et lrsquoAfrique du Nord affichent agrave nouveau les taux les plus faibles par rapport agrave lrsquoAfrique occidentale (87 ) centrale (788 ) et orientale (766 )

Une autre caracteacuteristique importante des mar-cheacutes du travail africains est le lien entre le taux drsquoinformaliteacute et le taux de chocircmage (plus le taux drsquoinformaliteacute est eacuteleveacute plus le taux de chocircmage est faible) (Figure 27) En regravegle geacuteneacuterale les pays agrave faible revenu ont des taux drsquoinformaliteacute eacuteleveacutes tandis que les pays agrave revenu intermeacutediaire connaissent des taux de chocircmage plus eacuteleveacutes (BAD 2019) Ce reacutesultat est coheacuterent avec le pheacute-nomegravene de la croissance sans emplois La crois-sance eacuteconomique en Afrique nrsquoa pas eacuteteacute propice agrave lrsquoemploi Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment la croissance eacuteconomique et la creacuteation drsquoemplois supposent une transformation structurelle de lrsquoeacuteconomie et un deacuteplacement des ressources des entreprises et secteurs peu productifs vers les secteurs les plus productifs

23 Chocircmage et sous-emploi de la main-drsquoœuvre231 ChocircmageEn 2019 pregraves de 34 millions de personnes eacutetaient au chocircmage en Afrique dont 122 millions de jeunes acircgeacutes de 15 agrave 24 ans (Annexe 8) soit 64 millions de plus qursquoen 2010 et une augmenta-tion de pregraves de 15 millions du nombre de jeunes chocircmeurs Le taux de chocircmage de la reacutegion (68 ) est nettement supeacuterieur agrave la moyenne mondiale (5 ) ce qui signifie que le chocircmage est un problegraveme majeur en Afrique Bien que le taux de chocircmage soit faible en Afrique les emplois se trouvent en majoriteacute dans lrsquoeacuteconomie informelle

Srsquoagissant du genre il convient de noter que le taux de chocircmage des femmes a constam-ment deacutepasseacute celui des hommes depuis 2010 (Annexe 8) soit 75 pour les femmes et 63 pour les hommes en 2019 avec des eacutecarts parfois tregraves prononceacutes au sein des reacutegions Par exemple en 2019 le taux de chocircmage atteignait 58 pour les femmes et 5 pour les hommes en Afrique

6 En Afrique australe la part de lemploi informel dans lemploi total atteint 402 et celle de lemploi informel non agricole dans lemploi total 361 Voir BIT (2018b)

occidentale de mecircme en Afrique australe il atteignait 29 pour les femmes et seulement 245 pour les hommes

En 2019 au niveau sous reacutegional lrsquoAfrique aus-trale avait le plus fort taux de chocircmage (265 ) en raison des chiffres particuliegraverement eacuteleveacutes de lrsquoAfrique du Sud (27 ) Cette mecircme anneacutee lrsquoAfrique du Nord a eacutegalement enregistreacute un taux de chocircmage eacuteleveacute (118 ) contrairement agrave lrsquoAfrique orientale (38 ) Les taux de chocircmage ont reculeacute entre 2015 et 2019 en Afrique cen-trale et orientale ainsi qursquoen Afrique du Nord Cependant les taux de chocircmages en Afrique australe et occidentale sont passeacutes de 246 agrave 265 et de 5 agrave 54 respectivement durant la mecircme peacuteriode Le taux de chocircmage eacuteleveacute de lrsquoAfrique australe est coheacuterent avec la moindre ampleur de lrsquoeacuteconomie informelle de cette sous-reacutegion6

Le taux de chocircmage des jeunes en Afrique a dimi-nueacute quoique lentement (voir Annexe 8) agrave savoir une baisse de trois points de pourcentage entre 2000 et 2019 Le chocircmage des jeunes en Afrique preacutesente une caracteacuteristique persistante soit lrsquoeacutecart de genre relativement faible soit 118 et 12 respectivement pour les jeunes hommes et les jeunes femmes en 2019

En 2019 le taux de chocircmage des jeunes en Afrique australe a atteint 503 et devrait encore augmenter durant les anneacutees agrave venir En 2019 lrsquoAfrique orientale avait les plus bas taux de chocircmage des jeunes de la reacutegion (62 ) soit un huitiegraveme de celui de lrsquoAfrique australe LrsquoAfrique centrale a eacutegalement enregistreacute un taux de chocirc-mage des jeunes relativement modeacutereacute (10 )

232 Sous-emploi de la main-drsquoœuvreToutefois le taux de chocircmage nrsquoest qursquoune mesure du sous-emploi de la main-drsquoœuvre sur le marcheacute du travail drsquoautres critegraveres doivent ecirctre pris en compte comme le sous-emploi du temps de travail et la main-drsquoœuvre potentielle Ensemble ces facteurs constituent les principaux indicateurs qui permettent de suivre les ten-dances du marcheacute du travail Plusieurs mesures

18 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

de sous-emploi de la main-drsquoœuvre existent y compris les indices LU1 LU2 LU3 et LU47

Drsquoici agrave 2021 le pheacutenomegravene de sous-emploi de la main-drsquoœuvre devrait concerner 1205 millions de personnes (LU4) par rapport agrave 1146 millions en 2019 Cette augmentation est principalement due agrave lrsquoAfrique subsaharienne qui drsquoici agrave 2021 devrait

7 Pour une deacutefinition complegravete et le mode de calcul des diffeacuterents indices voir la Reacutesolution concernant les statistiques du travail de lemploi et du sous-emploi de la main-dœuvre adopteacutee par la 19e Confeacuterence internationale des statisticiens du travail Genegraveve octobre 2013 wwwiloorgwcmsp5groupspublic---dgreports---stat documentsnormativeinstrumentwcms_230304pdf

compter 994 millions de personnes en situation de sous-emploi contre 21 millions pour lrsquoAfrique du Nord Selon les mecircmes projections en 2021 le taux de sous-emploi de la main-drsquoœuvre devrait se situer agrave environ 22 pour lrsquoensemble de lrsquoAfrique 247 pour lrsquoAfrique du Nord et 215 pour lrsquoAfrique subsaharienne (BIT 2020)

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 19

3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

20 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

31ensp LeenspdeacutefienspdeensplaenspjeunesseLrsquoobjectif de deacuteveloppement durable (ODD 86) est lieacute agrave la promotion de lrsquoemploi de lrsquoeacuteducation et de la formation des jeunes Plus preacuteciseacutement la cible 861 preacutevoit que drsquoici agrave 2020 les pays devraient reacuteduire laquonettement la proportion de jeunes (acircgeacutes de 15 agrave 24 ans) non scolariseacutes sans emploi ni en formation [NEET]raquo Autrement dit il srsquoagit de reacuteduire significativement le taux drsquoexclusion des jeunes du marcheacute du travail8 Cette tacircche sera drsquoautant plus difficile et cruciale en Afrique que contrairement agrave drsquoautres reacutegions du monde car la population du continent africain est jeune Par conseacutequent sa population active augmente rapi-dement et devrait continuer agrave augmenter dans un avenir proche A ce jour il semble peu probable que lrsquoAfrique comme le reste du monde drsquoailleurs puisse atteindre lrsquoobjectif de lrsquoODD 861 Le BIT estime qursquoen 2015 date de deacutebut de lrsquoimpleacutemen-tation des ODD le taux de NEET chez les jeunes africains eacutetait de 200 et preacutevoit qursquoil devrait atteindre 207 en 20209 Il srsquoagit en fait drsquoune leacutegegravere augmentation et non drsquoune laquonette reacuteduc-tionraquo du taux drsquoactiviteacute des jeunes10

Il ne faut donc pas ecirctre surpris que la promotion de la lutte contre le chocircmage et le sous-emploi des jeunes devienne rapidement une prioriteacute essentielle pour la quasi-totaliteacute des pays afri-cains Plusieurs instruments majeurs ont eacuteteacute eacutelaboreacutes afin de guider le deacuteveloppement de la jeunesse en Afrique notamment la Charte afri-caine de la jeunesse (AYC) adopteacutee en juillet 2006 Pour mettre en œuvre cette charte et renforcer les capaciteacutes nationales afin de mieux aider les jeunes agrave srsquoautonomiser et agrave se deacutevelopper les autoriteacutes ont eacutelaboreacute un Plan drsquoaction pour la deacutecennie de la jeunesse (2009-2018) qui agrave la date de reacutedaction du preacutesent rapport entamait sa der-niegravere anneacutee de mise en œuvre En outre lrsquoAgenda 2063 de lrsquoUnion africaine (UA) et son premier Plan deacutecennal de mise en œuvre traitent du thegraveme de la jeunesse et de lrsquoemploi des jeunes agrave travers ses aspirations 1 et 6 Le deacuteveloppement de lrsquoAfrique doit ecirctre axeacute sur la personne notamment en libeacuterant le potentiel des femmes et des jeunes En vue de transformer le potentiel de lrsquoimpor-

8 Le taux de (jeunes) NEET est laquola proportion de jeunes qui nrsquoont pas drsquoemploi et ne sont ni scolariseacutes ni en formationraquo (httpsilostatiloorgresourcesmethodsdescription-youth-neet) Cette deacutefinition englobe presque tous les chocircmeurs et tous ceux qui ne font pas partie de la population active mais qui ne suivent ni enseignement ni formation Tous les chocircmeurs nrsquoentrent pas dans cette deacutefinition car selon la deacutefinition de lOIT (internationalement accepteacutee) il est possible decirctre au chocircmage tout en eacutetant eacutetudiant Les lecteurs sont inviteacutes agrave consulter les meacutetadonneacutees ILOSTAT pour obtenir une vue exhaustive des concepts utiliseacutes dans ce rapport ilostatiloorgresourcesmethodsindicatordescriptions

9 En fait ces chiffres sont tregraves proches de la situation mondiale Le BIT estime que le taux mondial de jeunes NEET eacutetait de 217 en 2015 et preacutevoit quil atteindra 224 en 2020 Voir la base de donneacutees ILOSTAT ilostatiloorgdata

10 En effet eacutetant donneacute le fort taux de croissance de la jeunesse africaine thegraveme deacuteveloppeacute ci-apregraves le nombre de jeunes NEET est censeacute augmenter de 77 millions entre 2015 et 2020

tante population jeune africain en une dividende deacutemographique lrsquoUnion africaine a deacutesigneacute 2017 comme lrsquoanneacutee de la jeunesse sous le thegraveme laquoExploiter le dividende deacutemographique gracircce agrave lrsquoinvestissement dans la jeunesseraquo (AssemblyAUDec601 XXVI janvier 2016) LrsquoUnion africaine srsquoest reacutesolument engageacutee agrave lutter contre le chocirc-mage des jeunes ce qui se reflegravete directement ou indirectement dans plusieurs instruments drsquoorien-tation politique la Strateacutegie continentale drsquoeacutedu-cation pour lrsquoAfrique (CESA 16-25) la Strateacutegie pour la science la technologie et lrsquoinnovation en Afrique 2024 (STISA-2024) la Strateacutegie continen-tale drsquoEFTP pour favoriser lrsquoemploi des jeunes et le Plan drsquoaction pour le deacuteveloppement industriel acceacuteleacutereacute de lrsquoAfrique (AIDA)

32ensp Laenspnatureenspduenspdeacutefi321 Tendances de la population jeune active et les jeunes travailleurs pauvresLa population active africaine est jeune et aug-mente rapidement En 2020 les jeunes acircgeacutes de 15 agrave 24 ans repreacutesentaient moins drsquoun quart (236 ) de la population mondiale en acircge de tra-vailler mais plus drsquoun tiers (342 ) en Afrique seule reacutegion au monde ougrave la population active jeune augmente rapidement (Figure 31)

Depuis 1990 la main drsquoœuvre des jeunes est resteacutee stable ou a diminueacute en chiffres absolus dans la plupart des reacutegions du monde En Afrique elle a presque doubleacute pendant cette peacuteriode pas-sant de 618 agrave 1158 millions entre 1990 et 2020 En outre elle est censeacutee progresser de plus de 25 (soit pregraves de 30 millions de jeunes) drsquoici agrave 2030 date agrave laquelle le continent devrait compter 144 millions de jeunes actifs ce qui repreacutesente un eacutenorme deacutefi agrave savoir le besoin de creacuteer des em-plois et notamment des emplois deacutecents pour tous ces nouveaux arrivants sur le marcheacute du travail Parallegravelement alors que les responsables du monde entier srsquointerrogent sur les moyens permettant de prendre soin de leurs populations

21Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

qui vieillissent rapidement une main-drsquoœuvre jeune en si forte expansion repreacutesente ndash au moins potentiellement ndash une ressource inestimable pour lrsquoAfrique La mateacuterialisation de ce potentiel deacutepen-dra dans la plupart des pays drsquoun renforcement des structures guideacute par des actions politiques preacutecises pour lancer ce processus

11 Sauf indication contraire les chiffres et taux mentionneacutes dans ce rapport sont des moyennes annuelles (geacuteneacuteralement des estimations modeacuteliseacutees)

A lrsquoeacutevidence les marcheacutes du travail africains nrsquoont pas encore reacuteussi agrave surmonter ce deacutefi ces der-niegraveres anneacutees Bien que la proportion de jeunes travailleurs pauvres reacutegresse cette baisse nrsquoest pas aussi prononceacutee que dans drsquoautres reacutegions du monde notamment en Asie et dans le Pacifique (Figure 32) La pauvreteacute des jeunes (et des

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la population active jeune (15-24 ans) en chiffres absolus (millions de jeunes)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019 baseacutees sur les estimations et projections de population de lrsquoONU juillet 2019

X Figure 31 Population active jeune par reacutegion 1990-2030 (millions)11

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

400

300

350

250

200

150

100

0

50

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

2012

2014

2016

2018

2020

2020

2020

2020

2020

2030

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (moyenne et extrecircme) des jeunes (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019 baseacutees sur les estimations et projections de population de lrsquoONU juillet 2019

X Figure 32 Jeunes travailleurs pauvres par reacutegion 1990-2020 ()

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

80

60

70

50

40

30

20

0

10

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

22 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

adultes acircgeacutes de 25 ans et plus) est eacutegalement beaucoup plus eacuteleveacutee en Afrique qursquoailleurs

Entre 2000 et 2020 le taux de jeunes travail-leurs pauvres a diminueacute drsquoun peu plus de 14 en Afrique (soit 105 points de pourcentage)12 En Asie et dans le Pacifique la baisse corres-pondante a deacutepasseacute 65 (454 points de pour-centage) dans les Ameacuteriques et en Europe ougrave les taux de travailleurs pauvres eacutetaient deacutejagrave beaucoup plus faibles ils ont baisseacute respective-ment de 67 et 66 Seuls les Etats arabes ont enregistreacute de plus mauvais chiffres que lrsquoAfrique presque entiegraverement attribuables agrave la situation deacutesastreuse en reacutepublique arabe syrienne et au Yeacutemen la plupart des autres Etats arabes ont des taux de travailleurs pauvres proches de zeacutero En raison de la progression des taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs dans les Etats arabes (reacutesul-tant des conflits dans cette reacutegion) le taux global est comparable agrave celui de lrsquoAsie et du Pacifique soit environ 25 des jeunes travailleurs ndash chiffre encore deux fois moindre que le taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs africains Au niveau mon-dial le taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs a baisseacute en moyenne de 45 En 2020 63 des jeunes travailleurs africains eacutetaient pauvres en comparaison agrave 50 des travailleurs adultes (acircgeacutes de 25 ans et plus) Au deacutebut des anneacutees 1990 la reacutegion Asie-Pacifique connaissait des taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs semblables voire

12 Par ailleurs le taux de jeunes travailleurs pauvres est nettement plus eacuteleveacute ndash et diminue plus lentement ndash que celui des adultes (25 ans et plus) Entre 2000 et 2020 le taux de pauvreteacute des travailleurs africains acircgeacutes de 25 ans et plus a baisseacute de 657 agrave 503 (soit 234 ou 154 points de pourcentage)

supeacuterieurs agrave ceux de lrsquoAfrique Srsquoil faut se feacuteliciter de la baisse du nombre de travailleurs pauvres en Afrique il reste encore beaucoup agrave faire pour progresser dans cette voie

322 Taux de chocircmage des jeunes (15-24 ans)Le taux de chocircmage moyen des jeunes en Afrique est proche du taux mondial toutefois il varie consideacuterablement drsquoune sous-reacutegion agrave lrsquoautre de plus de 50 en Afrique australe agrave moins de 6 en Afrique orientale (Figure 33) Les taux relative-ment modeacutereacutes de chocircmage des jeunes en Afrique centrale orientale et occidentale ne doivent pas ecirctre consideacutereacutes comme un indicateur de perfor-mance relativement bonne du marcheacute du travail dans ces sous-reacutegions Comme le montrent les taux de pauvreteacute des travailleurs mentionneacutes ci-dessus les taux de chocircmage des jeunes ne signifient pas que ces derniers beacuteneacuteficient drsquoun marcheacute du travail dynamique notamment dans les pays ougrave la protection sociale est limiteacutee voire inexistante Bien que le taux de NEET (examineacute ci-apregraves) lrsquoait remplaceacute comme principal indicateur des ODD le taux de chocircmage des jeunes restent lrsquoindicateur le plus largement utiliseacute agrave cette fin pour eacutevaluer dans quelle mesure les jeunes reacuteus-sissent agrave srsquointeacutegrer sur le marcheacute du travail

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (extrecircme et modeacutereacutee) des jeunes travailleurs (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 33 Taux de chocircmage des jeunes monde et sous-reacutegions africaines 2000-2020 ()

60

50

40

30

20

0

10

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Monde

23Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Comme le montre eacutegalement la Figure 33 ci-dessus les reacutegions les plus septentrionales et meacuteridionales du continent connaissent des taux les plus eacuteleveacutes de chocircmage des jeunes toutefois la cartographie des taux nationaux (Figure 34) reacutevegravele une situation plus nuanceacutee Les taux de chocircmage des jeunes varient de 23 au Libeacuteria (2016) agrave 571 en Afrique australe (2019)13 de ce fait il existe une forte correacutelation positive (054 en 201614) entre les taux de chocircmage et les estima-tions du PIB par habitant (PPA) effectueacutees par le FMI Pris agrave la lettre ces chiffres signifieraient que le taux de chocircmage des jeunes est tendanciel-lement eacuteleveacute dans les pays ayant un PPA eacuteleveacute ce qui nrsquoa aucun sens si le taux de chocircmage des jeunes est censeacute mesurer la (bonne ou mauvaise) situation des jeunes sur le marcheacute du travail Au mieux les taux de chocircmage des jeunes ne pro-curent qursquoune vue tregraves partielle ndash et contre-intui-tive ndash de la situation des jeunes sur le marcheacute du travail Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment il faut appliquer une seacuterie drsquoindicateurs y compris les

13 Selon les derniegraveres informations de la base de donneacutees ILOSTAT [consulteacutee le 16 mars 2020]

14 Calculs de lauteur baseacutes sur la base de donneacutees des Perspectives de leacuteconomie mondiale du FMI octobre 2018 wwwimforgexternalpubsftweo201802weodataindexaspx [consulteacute le 9 avril 2019]

mesures du sous-emploi de lrsquoinformaliteacute de la situation de lrsquoemploi et de la pauvreteacute des travail-leurs pour observer les tendances du marcheacute du travail Ceci devrait ecirctre particuliegraverement le cas en ce qui concerne lrsquoAfrique

323 Jeunes sans emploi qui ne suivent ni eacutetudes ni formation (NEET)Compte tenu des niveaux de pauvreteacute relative-ment eacuteleveacutes en Afrique dont il a eacuteteacute question preacute-ceacutedemment et de la rareteacute de systegravemes adeacutequats de protection sociale sur le continent les difficul-teacutes lieacutees agrave lrsquoentreacutee des jeunes sur le marcheacute du travail ne se manifestent pas principalement par des niveaux eacuteleveacutes de chocircmage dans ce groupe Crsquoest pourquoi il a eacuteteacute proposeacute de lui substituer le concept de NEET indicateur plus reacuteveacutelateur Durant la derniegravere deacutecennie la pertinence du taux de chocircmage des jeunes comme indicateur

Note Cette cartographie preacutesente les taux de chocircmage estimatifs des jeunes au niveau national sur la base des modeacutelisations du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 34 Taux de chocircmage des jeunes en Afrique par pays 2020

30ndash60

20ndash30

10ndash20

5ndash10

0ndash5

Pas de donneacutees

24 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

de leur situation sur le marcheacute du travail a susciteacute une insatisfaction croissante notamment dans les pays agrave revenu faible ou intermeacutediaire le taux de NEET a donc eacuteteacute adopteacute comme indicateur cleacute de lrsquoODD 86 sur le travail deacutecent des jeunes

Lrsquoanalyse tendancielle des taux de NEET en Afrique et dans le monde (Figure 35) appelle un certain nombre drsquoobservations Le taux de NEET africain suit de pregraves la moyenne mondiale et le classement des sous-reacutegions africaines par

taux de NEET est resteacute stable (depuis au moins 2017) tout comme leur rang selon le taux de chocircmage Toutefois les taux de jeunes NEET aux niveaux mondial et africain sont tous largement supeacuterieurs aux taux correspondants de chocircmage des jeunes Etant donneacute que ces derniers sont calculeacutes en proportion des jeunes actifs sur le marcheacute du travail alors que les taux de chocircmage des NEET sont eacutetablis en fonction de la cohorte de jeunes concerneacutee le nombre de jeunes NEET est beaucoup plus important que le nombre de

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (extrecircme et modeacutereacutee) des travailleurs jeunes (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 35 Taux de jeunes NEET monde et sous-reacutegions africaines 2005-20 ()

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Monde

35

30

25

20

15

10

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections du taux des jeunes NEET groupeacute par niveaux de revenus 2005-20

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 36 Taux de jeunes NEET par niveaux de revenus monde Afrique 2005-20 ()

Afrique

Afrique revenus faibles

Afrique revenus faiblesintermeacutediaires

Afrique revenus intermeacutediairessupeacuterieurs

Monde

35

30

25

20

15

10

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

25Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

jeunes chocircmeurs Il faut eacutegalement rappeler que la cateacutegorie des jeunes NEET englobe la plupart (mais pas la totaliteacute) des chocircmeurs15 Comme in-diqueacute preacuteceacutedemment le taux de NEET en Afrique eacutetait estimeacute agrave 207 en 2020 cela signifie que parmi tous les jeunes Africains un sur cinq nrsquoa pas drsquoemploi et ne suit ni eacutetudes ni formation Selon les estimations du BIT 124 millions de jeunes eacutetaient chocircmeurs en Afrique en 2020 alors que 535 millions (soit quatre fois plus) appartenaient agrave la cateacutegorie des NEET

Une caracteacuteristique des taux de NEET en Afrique qursquoon peut deacuteduire de la Figure 35 et qui contraste apparemment avec la situation mondiale est la nette correacutelation positive entre les taux de NEET et les niveaux de revenus des pays qui ressort encore plus clairement de la Figure 36 En revanche les taux de NEET au ni-

15 Un jeune peut ecirctre chocircmeur sans pour autant ecirctre NEET ndash srsquoil eacutetudie tout en eacutetant chocircmeur Plus preacuteciseacutement si un jeune eacutetudie et ne travaille pas mais cherche activement un emploi il nentre pas dans la cateacutegorie des NEET (parce quil eacutetudie) il est neacuteanmoins reconnu comme chocircmeur (parce qursquoil nrsquoa pas demploi mais en recherche un activement) selon les deacutefinitions normaliseacutees Cela dit la cateacutegorie des NEET englobe par deacutefinition tous les chocircmeurs et toutes les autres personnes qui nont pas demploi ou ne suivent pas deacutetudes

16 La forte correacutelation positive constateacutee en Afrique est clairement alimenteacutee par les taux extrecircmement eacuteleveacutes de chocircmage des jeunes en Afrique australe notamment en Afrique du Sud Il est eacutevident que dautres facteurs jouent aussi un rocircle agrave cet eacutegard Il sagit ici de comparer les taux de chocircmage et les taux de NEET qui ont tendance agrave progresser avec lrsquoaugmentation du revenu par habitant

veau mondial sont systeacutematiquement plus eacuteleveacutes dans les pays agrave revenu intermeacutediaireinfeacuterieur cela srsquoexplique par le fait que les taux de NEET ont tendance agrave augmenter jusqursquoagrave un certain seuil en fonction du revenu par habitant apregraves quoi ils diminuent avec les majorations suppleacutementaires de revenus16 ndash point de bascule qui nrsquoa manifeste-ment pas encore eacuteteacute atteint en Afrique

Toutefois lrsquoeacutecart entre les taux de NEET en Afrique du Nord et en Afrique australe drsquoune part et en Afrique centrale orientale et occidentale de lrsquoautre est beaucoup moins prononceacute que celui des taux de chocircmage des jeunes En Afrique aus-trale le taux de NEET est estimeacute agrave 328 en 2020 soit un peu plus du double de celui de lrsquoAfrique orientale (14 ) tandis que le taux de chocircmage des jeunes atteint 524 soit presque dix fois plus qursquoen Afrique orientale (56 )

Note Cette cartographie preacutesente les estimations des taux de chocircmage des jeunes au niveau national eacutetablies sur la base du modegravele du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 37 Taux nationaux de jeunes NEET Afrique 2020

30ndash50

20ndash30

10ndash20

0ndash10

No data

26 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente les taux estimatifs de NEET pour lrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique sub-saharienne ainsi qursquoau niveau mondial par genre et par tranches de revenus 2020

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 38 Taux de jeunes NEET par genre monde et sous-reacutegions africaines 2020 ()

Femmes

Hommes

40

30

35

25

10

15

5

20

0MondeAfrique

du NordAfriqueAfrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

149

229

180

362

157

258

194

294

101

180

300

357

140

312

Note Cette cartographie preacutesente le ratio hommesfemmes NEET en Afrique en 2020 sur la base des estimations modeacuteliseacutees du BIT pour les taux de NEET par genre Un ratio gt 1 implique un taux de jeunes femmes NEET plus eacuteleveacute que celui de jeunes hommes et vice versa Par exemple une valeur de 2 signifie que les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles que les jeunes hommes drsquoappartenir agrave la cateacutegorie des NEET

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 39 Taux de jeunes NEET dispariteacutes de genre Afrique 2020

30ndash50

20ndash30

10ndash20

0ndash10

Pas de donneacutees

27Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente lrsquoindice LU3 par reacutegion en 2020 selon les estimations modeacuteliseacutees du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 310 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre (indice LU3) jeune (15-24 ans) par genre et par reacutegion () 2020

Femmes

Hommes

80

60

70

50

20

30

10

40

0MondeAfrique

du NordAfriqueAfrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

196196

370

577

175210

140198

98131

617

707

197214

Tout comme les taux de chocircmage des jeunes les taux de NEET varient consideacuterablement selon les pays du continent (Figure 37) En 2017 ils allaient de 62 au Burundi agrave 686 au Niger17

Les jeunes femmes repreacutesentent lrsquoeacutecrasante majoriteacute des jeunes NEET ndash deux sur trois et ce dans le monde entier (Figure 38) Ces dispariteacutes de genre sont les plus marqueacutees dans les pays eacutemergents (agrave revenu intermeacutediaire) En Afrique le ratio femmeshommes NEET (16 femme pour chaque homme) est infeacuterieur agrave la moyenne mon-diale (22) et ce mecircme dans les pays ougrave il est le plus prononceacute crsquoest-agrave-dire en Afrique du Nord ougrave il nrsquoest que de deux pour un Les dispariteacutes de genre des NEET ne sont pas aussi marqueacutees en Afrique (et mecircme en Afrique du Nord) qursquoail-leurs par exemple en Asie du Sud ougrave le taux de NEET feacuteminin est estimeacute agrave 35 fois le taux de NEET masculin18

17 Chiffres baseacutes sur les derniegraveres informations de la base de donneacutees ILOSTAT [consulteacutee le 16 mars 2020] On notera que les estimations modeacuteliseacutees du BIT et les chiffres reacuteels fondeacutes sur les calculs de micro-donneacutees divergent nettement Cela tient au fait que certains pays ndash mais pas tous ndash appliquent la Reacutesolution 2013 de la CIST sur la nouvelle deacutefinition de lemploi qui exclut lagriculture de subsistance et le travail dans les exploitations agricoles familiales cela se traduit par une reacuteduction draconienne de lemploi des jeunes enregistreacute dans les pays africains qui appliquent la nouvelle deacutefinition Pour des raisons de comparabiliteacute les estimations modeacuteliseacutees du BIT sont baseacutees sur lancienne deacutefinition ce qui donne parfois lieu agrave des eacutecarts assez marqueacutes

18 Baseacute sur les estimations modeacuteliseacutees du BIT (novembre 2019) pour 2020 httpsilostatiloorgdata

19 La cartographie est baseacutee sur les estimations modeacuteliseacutees du BIT selon lesquelles le taux de jeunes femmes NEET est tregraves leacutegegraverement infeacuterieur agrave celui des jeunes hommes agrave Madagascar en 2020 Mais lagrave encore les donneacutees reacuteelles les plus reacutecentes (2012 et 2015) donnent agrave penser que le taux de jeunes femmes NEET excegravede celui des jeunes hommes

20 Qui comprend elle-mecircme tous les jeunes qui nont pas demploi qui sont au chocircmage ou souhaiteraient travailler mais qui en raison de la situation dans le pays ne peuvent chercher activement un emploi ont une disponibiliteacute limiteacutee voire les deux

Dans tous les pays africains le taux de jeunes femmes NEET deacutepasse celui des jeunes hommes au niveau national (Figure 39)19

La surrepreacutesentation des jeunes femmes dans le groupe des NEET se reflegravete eacutegalement dans les taux de sous-emploi de la main-drsquoœuvre notam-ment lrsquoindice LU3 qui comprend les personnes sans emploi et la main-drsquoœuvre potentielle20 Toutefois il est inteacuteressant de noter que contrai-rement agrave la situation qui preacutevaut dans le groupe des NEET les dispariteacutes de genre en ce qui concerne le sous-emploi de la main-drsquoœuvre sont plus prononceacutees en Afrique que dans le monde (ratios femmeshommes 12 et 11) A lrsquoeacutevidence la surrepreacutesentation des jeunes femmes afri-caines parmi les NEET ne saurait srsquoexpliquer par le grand nombre de jeunes femmes qui par hypo-thegravese ne souhaiteraient pas travailler

28 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

324 Lrsquoenjeu fondamental la qualiteacute de lrsquoemploiOn peut affirmer que la qualiteacute des emplois disponibles est la principale difficulteacute que ren-contrent les jeunes Africains dans leur recherche drsquoemploi En drsquoautres termes le problegraveme de lrsquoemploi pour les jeunes en Afrique nrsquoest pas tant lrsquoabsence de travail en soi que les possibiliteacutes de travail deacutecent Comme on lrsquoa deacutejagrave deacutemontreacute les taux de chocircmage des jeunes et de NEET ne sont pas particuliegraverement eacuteleveacutes en Afrique bien qursquoelle soit une des reacutegions les plus pauvres du monde si lrsquoon srsquoen tient au PIB par habitant (PPA) En effet comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment les taux de chocircmage des jeunes les plus eacuteleveacutes du continent sont observeacutes dans certains pays ougrave les revenus sont acceptable et il existe une forte correacutelation positive entre le revenu moyen

21 Ici comme pour les autres indicateurs nous adoptons lapproche normaliseacutee de lOIT Lemploi informel fait reacutefeacuterence agrave laquotoutes les modaliteacutes demploi qui noffrent pas aux individus une protection juridique ou sociale par leur travail les laissant ainsi exposeacutes au risque eacuteconomiqueraquo Cette deacutefinition inclut agrave la fois les travailleurs employeacutes de lrsquoeacuteconomie informelle et ceux qui ont un emploi informel hors de lrsquoeacuteconomie informelle (BIT 2013) Selon une deacutefinition plus deacutetailleacutee lemploi informel comprend a) les travailleurs salarieacutes occupant des laquoemplois informelsraquo cest-agrave-dire des emplois sans droit agrave la seacutecuriteacute sociale sans congeacutes annuels payeacutes ou congeacutes de maladie payeacutes b) les travailleurs salarieacutes dune entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes c) les travailleurs agrave leur propre compte dans une entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes d) les employeurs dune entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes et e) les travailleurs contribuant agrave une entreprise familiale Nous faisons eacutegalement la distinction entre lemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle et les emplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelle Les sous-cateacutegories b) agrave d) sont utiliseacutees pour calculer laquolrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelleraquo la sous-cateacutegorie a) concerne les laquoemplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelleraquo et la sous-cateacutegorie e) peut entrer dans lun ou lautre groupe selon le statut de lentreprise qui embauche le collaborateur (Elder et Koneacute 2014)

22 Nous examinons ci-apregraves lemploi des jeunes en fonction de lrsquoexpeacuterience professionnelle des personnes acircgeacutees de 15 agrave 29 ans La deacutefinition eacutelargie est logique lorsquon parle des jeunes travailleurs (par opposition aux jeunes dans leur ensemble) puisque compte tenu de laugmentation du niveau dinstruction sur le continent un nombre croissant de jeunes Africains qui poursuivent leurs eacutetudes jusquau niveau tertiaire nentreront pas sur le marcheacute du travail avant davoir (presque) atteint 25 ans Ninclure que les diplocircmeacutes de lenseignement supeacuterieur pourrait donner une image trompeuse notamment quant agrave lrsquoincidence de linstruction

et les taux de chocircmage des jeunes et de NEET au niveau national

En tout eacutetat de cause il apparaicirct clairement que globalement les pays africains souffrent parti-culiegraverement de la mauvaise qualiteacute des emplois Comme indiqueacute preacuteceacutedemment le pheacutenomegravene des travailleurs pauvres est surtout prononceacute chez les jeunes Africains En outre les taux eacuteleveacutes drsquoemploi informel chez les jeunes constituent une deuxiegraveme caracteacuteristique de la mauvaise qualiteacute des emplois sur le continent (Figure 311) Selon les derniegraveres estimations disponibles (BIT 2018b) 95 des jeunes travailleurs africains occupent un emploi informel21

En approfondissant lrsquoanalyse et en eacutelargissant la deacutefinition de la jeunesse pour y inclure les per-sonnes acircgeacutees de 15 agrave 29 ans22 on peut obser-ver les caracteacuteristiques de lrsquoemploi informel en

Note Cette figure preacutesente les taux drsquoemplois informels pour les jeunes dans diffeacuterentes reacutegions et pour les jeunes et les adultes en Afrique

Source BIT (2018b)

X Figure 311 Taux drsquoemplois informels diffeacuterentes reacutegions jeunes (15-24 ans) travailleurs adultes anneacutee la plus reacutecente ()

Jeunes

Adultes

100

60

80

70

90

50

20

30

10

40

0MondeEtats arabes Asie

et PacifiqueEurope et

Asie centraleAfrique Ameacuteriques

828

949

611

851

218

357404

462

671

863

587

771

29Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente les deux grandes cateacutegories drsquoemploi informel (et leur somme) en pourcentage de lrsquoemploi total des jeunes (par tranches drsquoacircge) Pour plus de deacutetails concernant les Enquecirctes sur la transition de lrsquoeacutecole au travail (SWTS) utiliseacutees ici et la maniegravere dont les donneacutees ont eacuteteacute regroupeacutees pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Pays concerneacutes Beacutenin Congo Egypte Libeacuteria Madagascar Malawi Sierra Leone Reacutepublique-Unie de Tanzanie Togo Tunisie Ouganda et Zambie

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

Note Cette figure preacutesente la part (en ) des diffeacuterentes formes drsquoemploi des jeunes hommes et femmes (15-29 ans) entre 2006 et 2016 (ou les anneacutees les plus proches) Le travail indeacutependant comprend les travailleurs agrave leur compte et les travailleurs familiaux collaborant agrave une entreprise familiale Cette figure concerne 14 pays Afrique du Sud Angola Cameroun Reacutepublique deacutemocratique du Congo Egypte Ethiopie Ghana Cocircte drsquoIvoire Mozambique Nigeacuteria Ouganda Reacutepublique-Unie de Tanzanie Tunisie et Zambie

Source Calculs des auteurs baseacutes sur les Enquecircte nationales sur la main-drsquoœuvre base de micro-donneacutees du BIT

X Figure 312 Taux des diffeacuterents types drsquoemploi informel pays africains choisis hommes et femmes (15-29 ans)

X Figure 313 Statut professionnel par genre pays africains choisis jeunes travailleurs africains (15-29 ans) 2006 et 2016

Emploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle

Emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle

100

80

90

70

60

50

40

30

20

10

015ndash19 15ndash19

Femmes Hommes

25ndash29 25ndash2920ndash24 20ndash24

767

180

703

218

727

178

592

249

717

203

658

245

90

80

70

60

50

40

30

20

10

02005 20052005 20052005 2005

FemaleMale

Employeacutes EmployeacutesEmployeurs EmployeursTravailleurs agrave leur compte

et travailleurs familiaux

collaborant agrave une entreprise

familiale

Travailleurs agrave leur compte

et travailleurs familiaux

collaborant agrave une entreprise

familiale

2015 20152015 20152015 2015

312

29

659

170

08

822

317

27

656

217

18

765

Part

de

lrsquoem

ploi

des

jeun

es

selo

n le

gen

re (

)

30 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Afrique et ses variations en fonction de lrsquoacircge et du genre De maniegravere geacuteneacuterale lrsquoemploi informel peut se diviser en deux cateacutegories a) lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle b) lrsquoemploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle En Afrique lrsquoemploi informel des jeunes est tregraves majoritairement concentreacute dans lrsquoeacuteconomie informelle Ailleurs dans le monde il se reacutepartit plus eacutegalement entre lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle et lrsquoemploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle Au niveau mondial le taux drsquoemploi informel des jeunes diminue fortement agrave mesure qursquoils avancent en acircge (OrsquoHiggins 2017) En revanche dans les 12 pays africains viseacutes dans les enquecirctes de lrsquoOIT sur la transition eacutecole-travail (SWTS)23 la baisse tendancielle de lrsquoemploi informel avec lrsquoacircge est beaucoup moins marqueacutee (Figure 312)

Une image semblable se deacutegage de lrsquoanalyse du groupe des travailleurs agrave leur propre compte (par opposition aux salarieacutes) et notamment les autoentrepreneurs et les travailleurs familiaux collaborant agrave une entreprise familiale Une nette majoriteacute de jeunes Africains ayant un emploi fait partie du premier groupe (Figure 313) Globalement la situation de lrsquoemploi des jeunes

23 wwwiloorgemploymentareasyouth-employmentwork-for-youthWCMS_191853lang--enindexhtm

Africains nrsquoa pas beaucoup eacutevolueacute depuis 2005 contrairement agrave la tendance mondiale agrave savoir un nombre important de personnes qui deacutelaissent le travail agrave leur compte au profit du salariat et ce tant dans les eacuteconomies eacutemergentes que les pays en deacuteveloppement (BIT 2017) Un autre pheacute-nomegravene positif est observable soit une baisse conseacutequente de la proportion de jeunes femmes exerccedilant une activiteacute indeacutependante Ainsi les dispariteacutes de genre ont reculeacute durant la derniegravere deacutecennie avec une augmentation significative du pourcentage de jeunes femmes occupant un emploi salarieacute qui est passeacute de 17 agrave 217 entre 2005 et 2015 Toutefois les dispariteacutes de genre restent importantes le taux drsquoemploi salarieacute des jeunes femmes (217 ) reste infeacuterieur de 10 points de pourcentage agrave celui de leurs homo-logues masculins (317 )

La progression du salariat chez les jeunes ne leur a toutefois pas apporteacute une plus grande seacutecuriteacute drsquoemploi puisqursquoelle reacutesulte essentiellement de la progression de lrsquoemploi salarieacute informel et de lrsquoemploi formel temporaire plutocirct que drsquoune aug-mentation du nombre drsquoemplois reacuteguliers avec des contrats agrave dureacutee indeacutetermineacutee (Figure 314)

Note Cette figure indique lrsquoeacutevolution en points de pourcentage des diffeacuterents statuts contractuels entre 2006 et 2016 ou les anneacutees les plus proches pour lesquelles on dispose de donneacutees pour les jeunes (15-29 ans) Les cateacutegories correspondent globalement agrave la classification normaliseacutee de lrsquoOIT sur le statut professionnel Toutefois a) les salarieacutes sont reacutepartis en trois cateacutegories selon leur statut contractuel i) les salarieacutes permanents qui ont un contrat eacutecrit et sont engageacutes pour une dureacutee indeacutetermineacutee ii) les salarieacutes temporaires qui ont un contrat eacutecrit et sont engageacutes pour une dureacutee deacutetermineacutee iii) les salarieacutes sans contrat qui nrsquoont pas de contrat eacutecrit et b) les travailleurs agrave leur compte comprennent eacutegalement les employeurs

Source Calculs des auteurs fondeacutes sur les Enquecirctes nationales sur la main-drsquoœuvre base de micro-donneacutees du BIT

X Figure 314 Evolution du statut contractuel des jeunes travailleurs Afrique 2006-2016

Employeacutes permanents

Employeacutes temporaires

Employeacutes sans contrat

Travailleurs agrave leur compte

Travailleurs familiaux collaborant agrave lrsquoentreprise familiale

20

10

15

5

ndash5

ndash10

ndash15

ndash20

0

ndash25

Egypte Zambie RDCAfrique du Sud

Tanzanie Ghana

Varia

tion

(en

) s

elon

lrsquoacircge

31Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

33 Probleacutematiques et analyse331 Dans quels secteurs les jeunes travaillent-ils Lrsquoinsertion reacuteussie des jeunes sur le marcheacute du travail deacutepend en partie des secteurs drsquoactiviteacute qui offrent des emplois Lrsquoanalyse de lrsquoeacutevolution intervenue dans ce domaine durant la derniegravere deacutecennie permet de mieux cerner les secteurs susceptibles drsquooffrir des emplois aux jeunes (15-29 ans) dans un proche avenir Plusieurs facteurs influencent lrsquoeacutevolution potentielle des divers sec-teurs drsquoactiviteacute et les emplois qursquoils pourront offrir notamment les politiques macroeacuteconomiques et sectorielles les compeacutetences et qualifications des personnes concerneacutees les interventions poli-tiques et lrsquoaccegraves aux marcheacutes (Salazar-Xirinachs Nuumlbler et Kozul-Wright 2014) nous examinons certains de ces facteurs en deacutetail ci-apregraves

Si les perspectives drsquoemploi pour les jeunes se sont ameacutelioreacutees quoique modestement dans le secteur du bacirctiment et le secteur tertiaire lrsquoagri-culture reste le principal pourvoyeur drsquoemplois pour les jeunes comme pour les adultes en Afrique (Figure 315) Durant la derniegravere deacutecen-nie le secteur du bacirctiment a embaucheacute plus de jeunes (deux points de pourcentage) Toutefois peu drsquoeacuteleacutements concrets permettent de conclure que les autres secteurs notamment ceux agrave forte valeur ajouteacutee commencent agrave en recruter beau-coup plus A ce jour ce sont essentiellement les adultes et beaucoup moins les jeunes qui ont tendance agrave deacutelaisser le secteur agricole pour se tourner vers drsquoautres activiteacutes agrave plus forte valeur ajouteacutee

Les perspectives drsquoemploi hors du secteur agri-cole pour les jeunes Africains sont tregraves modestes si on les compare aux tendances observeacutees par exemple en Asie et dans le Pacifique la part des

Note Cette figure preacutesente quelques estimations relatives agrave lrsquoAfrique a) nombre de travailleurs ( jeunes et adultes) employeacutes dans chaque secteur en pourcentage de lrsquoemploi total en 2016 (ou lrsquoanneacutee la plus proche) b) variation en entre 2006 et 2016 (ou les anneacutees les plus proches pour lesquelles des donneacutees existent) de la part des jeunes travailleurs (15-29 ans) dans chaque secteur c) variation en entre une anneacutee preacuteceacutedant la crise financiegravere (vers 2006) et lrsquoanneacutee la plus reacutecente pour laquelle des donneacutees sur la part drsquoemploi des adultes (30-64 ans) existent pour le secteur drsquoactiviteacute concerneacute Ces donneacutees concernent 14 pays Angola Cameroun Reacutepublique deacutemocratique du Congo Egypte Ethiopie Ghana Cocircte drsquoIvoire Mozambique Nigeacuteria Afrique du Sud Reacutepublique-Unie de Tanzanie Tunisie Ouganda et Zambie

Source Base de micro-donneacutees sur la population active v15 et calculs de lrsquoauteur

X Figure 315 Parts de lrsquoemploi et eacutevolution de la distribution des jeunes et des adultes par secteur Afrique 2006 et 2016

Part de lrsquoemploi (anneacutee la plus reacutecente) Variation (en ) adultes Variation (en ) jeunes

Agriculture

Afrique (14 pays)

Secteur secondaire

Bacirctiment

Transports et communication

Commerce hocirctellerie et restauration

Intermeacutediation financiegravere

Activiteacutes immobiliegraveres et commerciales

Administration publique

Education

Santeacute

Autres services

420ndash4 ndash2ndash6ndash8ndash1050403020100

32 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

jeunes travailleurs employeacutes dans lrsquoagriculture a chuteacute de moins de quatre points de pourcen-tage en Afrique entre 2006 et 2016 alors qursquoelle a reculeacute de 17 points de pourcentage dans la reacutegion Asie-Pacifique durant la mecircme peacuteriode On peut deacutecrire la situation autrement en chiffres absolus la population jeune (15-29 ans) a augmenteacute de 224 entre 2005 et 2015 en Afrique mais le nombre drsquoemplois non agricoles nrsquoa augmenteacute que de 56 24 Autrement dit la croissance de lrsquoemploi non agricole en Afrique ne suit pas la progression drsquoune population jeune en pleine expansion

Comme mentionneacute preacuteceacutedemment une nom-breuse population jeune est une potentielle res-source qui toutefois peut exercer des pressions sur le marcheacute du travail agrave court terme Dans des eacuteconomies ougrave les possibiliteacutes drsquoemploi hors de lrsquoagriculture nrsquoaugmentent que lentement lrsquoarri-veacutee de nombreux jeunes sur le marcheacute du travail peut cantonner un grand nombre drsquoentre eux dans des emplois agricoles faiblement produc-tifs ce qui freine la productiviteacute et la croissance eacuteconomique

332 Le rocircle des systegravemes drsquoenseignement et de formationToute strateacutegie de promotion drsquoemplois de qualiteacute pour les jeunes doit ecirctre axeacutee sur deux preacutemisses fondamentales la stabiliteacute macro-eacuteconomique et politique et des infrastructures adeacutequates25 Ces strateacutegies ne sauraient srsquoappuyer uniquement sur des mesures drsquooffre visant exclusivement agrave ameacute-liorer les compeacutetences des jeunes actifs Si les conditions de base permettant la creacuteation drsquoem-plois de qualiteacute et stimulant la croissance eacuteco-nomique ne sont pas reacuteunies mecircme les jeunes tregraves qualifieacutes ne trouveront pas sur le marcheacute des postes ougrave ils pourront exercer leurs talents En effet selon le Chapitre 4 de la derniegravere eacutedition du rapport Tendances Mondiales de lrsquoEmploi des Jeunes (BIT 2020) les diplocircmeacutes de lrsquoenseignement supeacuterieur seraient trop nombreux dans quelques pays africains (et certains autres pays) ce qui a entraicircneacute une baisse du retour espeacutereacute sur eacutetudes supeacuterieures pendant la derniegravere deacutecennie26

24 Calculs de lauteur base de micro-donneacutees du BIT

25 Monga Shimeles et Woldemichael (2019) ont reacutecemment souligneacute limportance du deacuteveloppement des infrastructures

26 De mecircme en Afrique on ne constate pas de correacutelation nette entre la baisse du taux de NEET et le niveau drsquoinstruction comme cest geacuteneacuteralement le cas dans dautres reacutegions (BIT 2020 chapitre 4)

27 Le laquotaux demploiraquo est deacutefini ici comme le ratio emploipopulation (et non le ratio emploimain-dœuvre parfois utiliseacute)

Toutefois il ne fait aucun doute que les deacuteficits de compeacutetences et plus geacuteneacuteralement les ques-tions relatives aux niveaux drsquoinstruction et de for-mation sont drsquoune importance capitale agrave plusieurs eacutegards le niveau geacuteneacuteral de preacuteparation agrave la vie active lrsquoadeacutequation des compeacutetences acquises gracircce agrave lrsquoenseignement et agrave la formation les com-peacutetences exigeacutees par les entreprises et le point de vue des jeunes agrave la recherche drsquoun travail deacutecent Un niveau drsquoinstruction plus eacuteleveacute et de meilleure qualiteacute permet drsquoacceacuteder agrave de meilleurs emplois Pour les jeunes peu qualifieacutes le deacuteficit eacuteducatif constitue un obstacle majeur agrave la recherche drsquoun travail deacutecent (AfDB et al 2012)

Cependant la nature de la correacutelation entre le niveau drsquoinstruction et le chocircmage peut ecirctre trompeuse En Afrique le plus souvent le taux de chocircmage est eacuteleveacute dans le groupe des personnes ayant un bon niveau drsquoinstruction essentielle-ment pour deux raisons a) il existe une correacute-lation positive entre le revenu familial et le taux de scolarisation et b) en moyenne les jeunes plus instruits veulent ndash et peuvent ndash attendre plus longtemps avant drsquoaccepter un emploi De toute eacutevidence cet angle drsquoanalyse est trompeur lorsqursquoon lrsquoapplique agrave lrsquoemploi car on pourrait ecirctre tenteacute de voir un lien de causaliteacute entre lrsquoaugmen-tation des taux drsquoemploi et de chocircmage drsquoune part et le niveau drsquoinstruction de lrsquoautre27 En reacutealiteacute le taux drsquoactiviteacute augmente en fonction du niveau drsquoinstruction indeacutependamment du fait que les jeunes concerneacutes trouvent ou non un emploi ceux qui ont un bon niveau drsquoinstruction sont (relativement) plus susceptibles drsquoecirctre actifs sur le marcheacute du travail mais drsquoecirctre chocircmeurs car en moyenne ils sont issus de familles jouis-sant de meilleurs revenus et peuvent donc se permettre de prolonger leur recherche drsquoemploi (voir alineacutea a ci-dessus) ce que ne peuvent faire les jeunes financiegraverement moins aiseacutes Crsquoest donc le revenu plutocirct que le niveau drsquoinstruction en tant que tel qui accentue la correacutelation entre le taux de chocircmage et le niveau drsquoeacutetudes

Les mecircmes consideacuterations sont valables pour les comparaisons entre les pays Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il existe une forte correacutelation po-sitive entre le taux de chocircmage des jeunes (et des adultes) et le PIB par habitant (PPA) Dans les pays

33Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

agrave PPA eacuteleveacute le taux de chocircmage est en moyenne plus eacuteleveacute Cela ne signifie eacutevidemment pas que les pays jouissant drsquoun PPA plus eacuteleveacute offrent moins de perspectives drsquoemploi mais plutocirct que les jeunes de ces pays en moyenne peuvent se permettre de prolonger leur recherche drsquoemploi afin drsquoen trouver un qui correspond mieux agrave leurs aspirations ce qui pousse meacutecaniquement le taux de chocircmage agrave la hausse En revanche il est clair qursquoun meilleur niveau drsquoinstruction facilite lrsquoaccegraves agrave des emplois de meilleure qualiteacute Le deacuteseacutequilibre eacuteducatif peut eacutevidemment jouer un rocircle ici et comme on lrsquoa deacutejagrave noteacute crsquoest certaine-ment le cas en Afrique Toutefois ce nrsquoest pas le principal facteur qui explique la correacutelation positive entre le niveau drsquoinstruction et le taux de chocircmage28

Les taux de scolarisation et les niveaux drsquoins-truction ont notablement augmenteacute en Afrique subsaharienne au cours des derniegraveres anneacutees Crsquoest le reacutesultat drsquoinvestissements substantiels de la part des gouvernements mais aussi de la reacutealisation des Objectifs du Milleacutenaire pour le Deacuteveloppement (OMD) puis des ODD qui en ont pris le relais Ainsi le taux drsquoalphabeacutetisation des jeunes en Afrique subsaharienne est passeacute de 659 agrave 754 entre 2000 et 2017 Ce taux reste bien infeacuterieur agrave la moyenne mondiale (914 ) mais repreacutesente une ameacutelioration significative (UNESCO 2019 Tableau 131 p 180) Neacuteanmoins les niveaux drsquoinstruction en Afrique restent infeacute-rieurs aux normes internationales les trois pays africains (Afrique du Sud Egypte et Maroc) qui ont participeacute en 2016 agrave lrsquoEtude internationale sur les progregraves de la maicirctrise de la lecture (PIRLS) sont les trois pays les moins bien classeacutes du compara-tif Ces trois mecircmes pays ont obtenu des reacutesultats marginalement meilleurs dans le cadre de lrsquoEtude TIMSS de 2015 sur les reacutesultats en sciences et en matheacutematiques29

En outre la forte correacutelation entre le domaine drsquoeacutetudes et les taux de chocircmage et drsquoemploi donne agrave penser que lrsquoinadeacutequation entre la discipline eacutetudieacutee et les emplois offerts sur le marcheacute du travail influe fortement sur le taux de chocircmage notamment dans les pays deacuteveloppeacutes (BAD et al 2012) Selon des recherches reacutecentes du BIT (BIT 2020) cette inadeacutequation au niveau de lrsquoenseignement supeacuterieur a un impact neacutegatif

28 Concregravetement cela ne devient eacutevident que si lon prend en compte les laquojeunes plus acircgeacutesraquo (entre 25 et 29 ans) ou les adultes dans leur ensemble puisque la plupart des jeunes de 15 agrave 24 ans qui complegraveteront un cycle tertiaire sont encore eacutetudiants agrave cet acircge

29 Voir httpstimssandpirlsbcedu [consulteacute le 24 avril 2019]

30 Voir httphdrundporgen2018-update

dans les pays agrave revenu faibleintermeacutediaire ce qui srsquoest traduit durant la derniegravere deacutecennie par une baisse du retour espeacutereacute sur eacutetudes y compris en Afrique

Les jeunes Africains sont donc confronteacutes agrave une triple difficulteacute en ce qui concerne lrsquoemploi a) le taux de scolarisation srsquoameacuteliore en Afrique mais reste faible par rapport aux normes internatio-nales b) les informations disponibles sur les indicateurs internationaux de reacuteussite scolaire laissent penser que la qualiteacute de lrsquoenseignement est relativement peu acceptable en Afrique et c) lrsquoinadeacutequation des compeacutetences est eacutegale-ment source de problegravemes dans les eacuteconomies africaines les plus deacuteveloppeacutees et aux niveaux drsquoinstruction supeacuterieurs

Les donneacutees sur les niveaux drsquoinstruction figurant dans le document du PNUD Indices et indica-teurs de deacuteveloppement humain 2018 mise agrave jour statistique30 donnent eacutegalement agrave penser que les eacutecarts intergeacuteneacuterationnels en matiegravere drsquoenseignement sont particuliegraverement prononceacutes en Afrique bien qursquoils aient sensiblement diminueacute au cours des 20 derniegraveres anneacutees dans la quasi-totaliteacute des pays du continent La situation est plus seacuterieuse dans les pays les moins avanceacutes de la reacutegion (p ex Reacutepublique centrafricaine Cocircte drsquoIvoire Niger et Guineacutee) ougrave le principal obstacle est lrsquoaccegraves agrave lrsquoenseignement primaire car une fois scolariseacutees les filles semblent reacuteussir aussi bien que les garccedilons Il convient de noter que les dis-pariteacutes de genre dans lrsquoaccegraves aux eacutetudes ont eacuteteacute eacutelimineacutees dans certaines eacuteconomies plus deacuteve-loppeacutees du continent par exemple en Gambie au Ghana au Malawi en Mauritanie en Ouganda et au Seacuteneacutegal Lrsquoeacuteradication des dispariteacutes de genre dans le domaine de lrsquoenseignement ne signifie pas qursquoelles ont eacuteteacute eacutelimineacutees dans tous les domaines mais il srsquoagit incontestablement drsquoune avanceacutee

333 Approfondir lrsquoanalyse les Tenants et aboutissants de lrsquoinformaliteacuteEtant donneacute la preacutedominance de lrsquoemploi infor-mel chez les jeunes en Afrique il est drsquoautant plus important drsquoidentifier exactement les groupes

34 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

concerneacutes et drsquoen analyser les causes Autrement dit quels sont les facteurs caracteacuteristiques et attributs qui poussent (ou tirent) les jeunes vers lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle ou vers les emplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelle Dans cette section nous examinons les facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi informel et leur impor-tance relative

Nous avons deacutejagrave vu que lrsquoemploi informel en Afrique diminue bien que modestement avec lrsquoacircge Cela confirme dans une certaine mesure lrsquoideacutee que la sortie de lrsquoinformaliteacute est relative-ment courante Pour le dire autrement mecircme si geacuteneacuteralement lrsquoemploi informel entrave la reacuteussite socio-eacuteconomique il pourrait srsquoagir drsquoun pheacutenomegravene largement transitoire pour la plupart des jeunes Toutefois lrsquoexemple de lrsquoAfrique nrsquoeacutetaye pas cette hypothegravese31 le recul de lrsquoinformaliteacute avec lrsquoacircge y est tregraves modeste et lrsquoinformaliteacute concerne surtout les jeunes les moins instruits de sorte que la baisse du taux drsquoinformaliteacute est clairement correacuteleacutee agrave lrsquoeacuteleacutevation du niveau drsquoinstruction (Figure 316) Par ailleurs on constate une tendance de fond dans les types drsquoinformaliteacute soit un mouvement de lrsquoemploi dans

31 Les donneacutees mondiales ne sont pas plus concluantes Voir OHiggins 2017 chapitre 7

lrsquoeacuteconomie informelle vers lrsquoemploi informel (sala-rieacute) dans lrsquoeacuteconomie formelle Une autre observa-tion importante est que en moyenne les jeunes qui ont un bon niveau drsquoinstruction entrent sur le marcheacute du travail agrave un acircge plus avanceacute que ceux qui ont arrecircteacute drsquoeacutetudier plus tocirct Ainsi la baisse de lrsquoinformaliteacute lieacutee agrave lrsquoacircge et au niveau drsquoinstruc-tion corrobore lrsquoideacutee qursquoun fort pourcentage des jeunes peu qualifieacutes qui entrent relativement tocirct sur le marcheacute du travail ont tendance agrave srsquoorienter vers lrsquoeacuteconomie informelle (et agrave y rester) contrai-rement agrave ceux qui y entrent agrave un acircge plus avanceacute avec un meilleur niveau drsquoinstruction

La faible relation inverse entre lrsquoacircge et lrsquoinformaliteacute srsquoexplique donc en grande partie par lrsquoentreacutee tar-dive sur le marcheacute du travail des jeunes (posseacutedant un meilleur niveau drsquoinstruction) qui sont moins susceptibles drsquoentrer dans lrsquoeacuteconomie informelle plutocirct que par la tendance des jeunes agrave inteacutegrer lrsquoeacuteconomie formelle agrave mesure qursquoils avancent en acircge La Figure 317 qui preacutesente les taux drsquoemploi informel selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction tend agrave corroborer cette hypothegravese Plus preacuteciseacute-ment cette figure permet drsquoaffiner les conclusions concernant la correacutelation entre lrsquoacircge le niveau

Note Cette figure preacutesente les deux grandes cateacutegories drsquoemplois informels (et leur somme) en pourcentage de lrsquoemploi total des jeunes par niveau drsquoinstruction Pour plus de deacutetails sur les donneacutees SWTS (Etude sur la transition de lrsquoeacutecole agrave la vie active) et les meacutethodes em-ployeacutees pour les regrouper afin drsquoen tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Lrsquoeacutetude porte sur les pays suiv-ants Beacutenin Congo Egypte Libeacuteria Madagascar Malawi Sierra Leone Reacutepublique-Unie de Tanzanie Togo Tunisie Ouganda et Zambie

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

X Figure 316 Taux drsquoemploi informel des jeunes (15-29 ans) Afrique selon le niveau drsquoinstruction ()

Emploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle

Emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle

100

80

90

70

60

50

40

30

20

10

0Aucune scolariteacute

Aucune scolariteacute

Jeunes femmes Jeunes hommes

Etudes secondaires

Etudes secondaires

Etudes post-

second- aires

Etudes post-

second- aires

Etudes primaires

Etudes primaires

923

56

734

115

729

186

580

259

852

78

717

166

368

451

336

376

35Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

drsquoinstruction et lrsquoemploi informel Premiegraverement en fonction de lrsquoacircge la probabiliteacute drsquoecirctre employeacute dans lrsquoeacuteconomie informelle diminue fortement avec le niveau drsquoinstruction comme lrsquoindique eacutegalement la Figure 315 Deuxiegravemement plus le niveau drsquoins-truction est eacuteleveacute plus la probabiliteacute drsquoinformaliteacute diminue avec lrsquoacircge Pour les jeunes qui nrsquoont pas acheveacute le cycle drsquoenseignement primaire le taux drsquoinformaliteacute ne diminue guegravere voire pas du tout avec lrsquoacircge il diminue leacutegegraverement pour ceux qui ont acheveacute leurs eacutetudes primaires et la courbe devient nettement plus verticale pour ceux qui ont termineacute leurs eacutetudes secondaires et agrave fortiori ceux qui ont fait des eacutetudes supeacuterieures Cela signifie que lrsquoinformaliteacute est un eacutetat quasi-permanent pour les jeunes Africains peu instruits alors que ceux qui occupent un emploi informel apregraves avoir acheveacute un cycle drsquoenseignement secondaire ou tertiaire sont beaucoup plus susceptibles de reacuteussir la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle Deux raisons expliquent cet eacutetat de fait a) les personnes ayant suivi au moins des eacutetudes secondaires sont beau-coup moins susceptibles drsquooccuper un emploi infor-mel apregraves avoir obtenu leur diplocircme et b) leurs chances de trouver un emploi formel srsquoameacuteliorent continuellement apregraves lrsquoobtention du diplocircme

Les jeunes peu scolariseacutes ont donc plus de diffi-culteacutes agrave reacuteussir la transition de lrsquoeacuteconomie infor-melle vers lrsquoeacuteconomie formelle Cette observation nrsquoest pas vraiment surprenante mais rappelle opportuneacutement qursquoil faut accorder une attention particuliegravere aux jeunes les plus susceptibles de rester en permanence dans un emploi informel agrave savoir les jeunes travailleurs peu instruits occu-peacutes dans lrsquoeacuteconomie informelle

Outre lrsquoinstruction drsquoautres facteurs expliquent eacutegalement pourquoi certaines personnes de-meurent dans lrsquoeacuteconomie informelle tout au long de leur jeunesse et en fait durant toute leur vie professionnelle Dans le cas de lrsquoAmeacuterique latine il a eacuteteacute avanceacute qursquoune mauvaise insertion initiale sur le marcheacute du travail est un obstacle difficile agrave surmonter par la suite et que cela vaut notam-ment pour les jeunes peu instruits (BIT 2015) laquoLe premier emploi et ses conditions de travail deacuteterminent en grande partie le type drsquoemploi et le parcours personnel des jeunes par la suite Un premier emploi formel et de qualiteacute avec de bonnes conditions de travail ameacuteliore drsquoau moins 50 les conditions de travail dans les emplois suivants Cet avantage srsquointensifie avec lrsquoacircgeraquo (Dema et al 2015 p 39)

Note Cette figure preacutesente les taux drsquoemploi informel (en ) de lrsquoemploi total des jeunes en fonction du niveau drsquoinstruction Pour plus de deacutetails sur les donneacutees SWTS (transition de lrsquoeacutecole agrave la vie active) les pays viseacutes et les meacutethodes employeacutees pour les agreacuteger dans lrsquoeacutetude afin drsquoen tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Ici eacutetant donneacute le degreacute eacuteleveacute de deacutesagreacutegation en ce qui concerne les tranches drsquoacircge et les niveaux drsquoinstruction les donneacutees sont pondeacutereacutees en moyenne sur trois ans le chiffre indiqueacute correspondant ainsi agrave la limite supeacuterieure par exemple le chiffre indiqueacute pour lrsquoacircge 17 correspond agrave la moyenne des acircges 15 16 et 17

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

X Figure 317 Taux drsquoemploi informel Afrique selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction ()

Scolariteacute informelle infeacuterieure au niveau primaire

Scolariteacute informelle niveau primaire

Scolariteacute informelle niveau secondaire

Scolariteacute informelle niveau tertiaire

100

90

95

80

75

7015 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29

85

36 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Pour mieux comprendre les facteurs deacutetermi-nants de lrsquoinformaliteacute de lrsquoemploi chez les jeunes nous examinerons maintenant quelques modegraveles micro-eacuteconomeacutetriques simples Comme le font penser les commentaires ci-dessus il importe drsquoexaminer si ndash et dans quelle mesure ndash un pre-mier emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle (par opposition agrave un premier emploi dans lrsquoeacutecono-mie formelle) deacutetermine la reacuteussite ulteacuterieure sur le marcheacute du travail Les enquecirctes SWTS contiennent des informations sur les anteacuteceacutedents professionnels et scolaires des reacutepondants mais malheureusement pas de donneacutees exhaustives sur les emplois formels ou informels occupeacutes avant lrsquoemploi actuel ndash sauf pour certains pays des renseignements sur le fait que la personne concerneacutee avait un contrat de travail dans son emploi anteacuterieur

Dans leur analyse de la situation du Peacuterou Cavero et Ruiz (2016) se sont demandeacute si le fait qursquoun jeune salarieacute soit titulaire drsquoun contrat formel pour son premier emploi eacutetait reacuteveacutelateur de la qualiteacute de son emploi actuel afin de mieux comprendre les facteurs lui permettant drsquoobtenir ulteacuterieure-ment un bon emploi (c-agrave-d un emploi formel plutocirct qursquoinformel)32 Bien que cette deacutemarche ne permette pas drsquoanalyser directement la question de lrsquoinformaliteacute persistante elle est tregraves reacuteveacutelatrice du contexte latino-ameacutericain Lrsquoeacutetude deacutemontre qursquoau Peacuterou le fait de deacutetenir un premier emploi laquoformelraquo deacutetermine dans une large mesure les perspectives drsquoemploi formel par la suite Plus preacuteciseacutement les auteurs constatent que le fait drsquoavoir eu un premier emploi formel augmente de 12 agrave 16 la probabiliteacute drsquoobtenir ulteacuterieurement un emploi formel33 ndash ce qui est consideacuterable

Srsquoagissant des pays africains viseacutes dans les en-quecirctes SWTS le Tableau 31 preacutesente les reacutesultats drsquoune analyse des facteurs deacuteterminants concer-nant 1) la probabiliteacute drsquoemploi pour la population active (colonnes 1-4) et 2) la probabiliteacute drsquooccu-per un emploi formel pour tous ceux qui ont un emploi (colonnes 5-8)

Lrsquoanalyse est ventileacutee par genre pour les jeunes Les reacutesultats sont preacutesenteacutes agrave la fois pour les 12 pays africains et agrave des fins de comparaison

32 Plus preacuteciseacutement un emploi de bonne qualiteacute est ici assimileacute agrave un emploi reacutegulier dans lrsquoeacuteconomie formelle Un premier emploi de bonne qualiteacute est deacutefini comme un premier emploi salarieacute avec un contrat En dautres termes pour ces auteurs le fait drsquoavoir un emploi salarieacute avec un contrat eacutequivaut agrave un premier emploi formel

33 Selon que le choix drsquoemploi fait partie ndash ou non ndash des variables prises en compte

34 Les ratios de vraisemblance reacutefutent lhypothegravese drsquoune absence drsquoeacutecart statistiquement significatif entre les paramegravetres estimatifs pour les hommes et femmes (Afrique et reste du monde) et par analogie pour les eacutecarts de paramegravetres entre les hommes et les femmes (Afrique et reste du monde) geacuteneacuteralement bien infeacuterieurs agrave - plt 0001 En dautres termes les tests statistiques confirment que la relation entre les variables explicatives et les variables deacutependantes (emploi et informaliteacute) diffegravere entre lAfrique et le reste du monde ainsi qursquoentre les hommes et les femmes

pour certains pays non africains (ci-apregraves laquoreste du monderaquo ou laquoRdMraquo) inclus dans lrsquoenquecircte SWTS34

Les principaux reacutesultats de la probabiliteacute esti-mative drsquoavoir un emploi (colonnes 1 amp 2 pour lrsquoAfrique et 3 amp 4 pour le reste du monde) ou un emploi formel (plutocirct qursquoun emploi infor-mel colonnes 5-8) appellent un certain nombre drsquoobservations Alors que dans le reste du monde la probabiliteacute de trouver un emploi augmente nettement ndash lrsquoinstruction jouant ici un rocircle plus important pour les femmes que pour les hommes ndash ce nrsquoest pas le cas en Afrique Si les jeunes femmes africaines titulaires drsquoun diplocircme de lrsquoenseignement supeacuterieur ont plus de chances de trouver un emploi ce nrsquoest pas le cas pour leurs homologues masculins dont les probabiliteacutes de trouver un emploi diminuent agrave mesure que leur niveau drsquoinstruction srsquoeacutelegraveve ce qui corrobore la correacutelation positive entre le niveau drsquoinstruction et les taux cumulatifs de chocircmage et de NEET commenteacutee plus haut Comme indiqueacute preacuteceacute-demment les paramegravetres de lrsquooffre pourraient constituer une explication plausible agrave cet eacutegard Drsquoautre part comme cela a eacuteteacute suggeacutereacute le niveau drsquoinstruction est deacuteterminant pour la qualiteacute de lrsquoemploi (colonnes 5-8) des jeunes Africains des deux sexes Les coefficients lieacutes agrave lrsquoenseignement supeacuterieur sont beaucoup plus eacuteleveacutes en Afrique que dans le reste du monde

De mecircme le fait de vivre en zone rurale aug-mente consideacuterablement les chances de trouver du travail en Afrique (mais pas dans le reste du monde) mais reacuteduit les possibiliteacutes de trouver un emploi formel (plutocirct qursquoinformel) tant en Afrique que dans le reste du monde ndash surtout en Afrique

Le plus important est peut-ecirctre que pour les jeunes des deux sexes en Afrique et dans le reste du monde le fait drsquoecirctre travailleur indeacutependant (plutocirct que salarieacute) degraves la fin de leurs eacutetudes augmente leurs chances de trouver un emploi par la suite (cateacutegories 1 agrave 4) mais reacuteduit la probabiliteacute de trouver ulteacuterieurement un emploi formel plutocirct qursquoun emploi informel (cateacutegories 5 agrave 8) Cependant lrsquoimpact drsquoun emploi autonome (preacutecaire) au deacutebut de la vie professionnelle est

37Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

X Tableau 31 Facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi et de lrsquoinformaliteacute jeunes Africains et du reste du monde (laquoRdMraquo)

Tous les types drsquoemploi amp NEET Emploi formel amp Emploi informel

(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)

Variables explicativesAfrique jeunes

femmes

Afrique jeunes

hommes

RdM jeunes

femmes

RdM jeunes

hommes

Afrique jeunes

femmes

Afrique jeunes

hommes

RdM jeunes

femmes

RdM jeunes

hommes

Etudes secondairesndash0127 ndash0088 0119 0078 0150 0347 0278 0240

(0030) (0033) (0026) (0027) (0055) (0044) (0053) (0034)

Etudes supeacuterieures0118 ndash0182 0497 0177 0891 0980 0697 0529

(0050) (0050) (0037) (0039) (0082) (0063) (0067) (0047)

Zone rurale0203 0128 -0030 0053 ndash0196 ndash0253 ndash0150 ndash0132

(0025) (0027) (0020) (0020) (0045) (0035) (0031) (0024)

Marieacute(e)ndash0262 0265 ndash0509 0184 ndash0077 0094 ndash0017 0072

(0026) (0038) (0021) (0025) (0047) (0043) (0030) (0026)

Tranche drsquoacircge 20-24 ans0146 0137 0157 0327 0042 ndash0031 0176 0188

(0031) (0035) (0028) (0026) (0056) (0048) (0062) (0043)

Tranche drsquoacircge 25-29 ans0295 0487 0392 0580 0133 0188 0213 0232

(0034) (0041) (0030) (0030) (0061) (0051) (0067) (0048)

Ln (dureacutee de lrsquoemploi en mois)ndash ndash ndash ndash ndash0037 ndash0019 0098 0084

(0011) (0009) (0012) (0010)

Premiegravere expeacuterience travailleur indeacutependant

0147 0119 0287 0274 ndash0350 ndash0033 ndash0433 ndash0259

(0037) (0036) (0034) (0033) (0053) (0042) (0046) (0032)

Premiegravere expeacuterience formationndash0221 ndash0235 ndash0353 ndash0247 ndash0185 0147 ndash0079 ndash0011

(0058) (0056) (0052) (0051) (0092) (0079) (0074) (0059)

Premiegravere expeacuterience NEETndash0760 ndash0769 ndash0972 ndash0898 ndash0389 ndash0013 ndash0100 0040

(0035) (0034) (0023) (0023) (0060) (0049) (0036) (0029)

Premiegravere expeacuterience AutreNDndash1336 ndash1218 ndash1957 ndash1932 ndash0576 ndash0086 ndash0142 0008

(0045) (0053) (0047) (0046) (0113) (0110) (0127) (0115)

Acircge agrave la fin des eacutetudesndash0002 ndash0019 ndash0002 ndash0016 ndash0036 ndash0046 0053 0060

(0003) (0003) (0004) (0004) (0005) (0004) (0007) (0005)

Observations 15 507 14 771 27 458 26 420 8 690 11 250 11 969 19 299

Effets fixespays Yes Yes Yes Yes Yes Yes Yes Yes

Probabiliteacute ndash7 658 ndash6 203 ndash12 535 ndash11 696 ndash2 244 ndash3 541 ndash5 548 ndash8 815

Test du chi2 5 179 5 340 9 688 9 281 4 483 5 684 3 161 5 608

Notes Ce tableau preacutesente les estimations Probit de deux modegraveles a) la probabiliteacute drsquoavoir un emploi (par opposition au statut de NEET) b) la probabiliteacute drsquooccuper un emploi formel (par opposition agrave un emploi informel) Les estimations sont fournies pour a) les pays africains compris dans lrsquoenquecircte SWTS (colonnes 1-2 et 5-6) et b) les pays non africains viseacutes dans lrsquoenquecircte SWTS (RdM colonnes 3-4 et 7-8) Ln signifie logarithme naturel Pour mieux illustrer lrsquoimportance relative des diverses variables en Afrique et dans le reste du monde (RdM) le Tableau indique les coefficients bruts plutocirct que les laquoeffets marginauxraquo souvent employeacutes Cela permet de mieux cerner lrsquoimportance relative des diffeacuterentes variables compte tenu des eacutecarts importants des probabiliteacutes de base entre les taux drsquoemploi et surtout les taux drsquoinformaliteacute en Afrique et dans le RdM (ainsi qursquoentre les jeunes femmes et les jeunes hommes) Pour plus de deacutetails sur lrsquoenquecircte les pays non africains inclus et la maniegravere dont les donneacutees des enquecirctes ont eacuteteacute regroupeacutees pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Les marges drsquoerreurs sont indiqueacutees entre parenthegraveses (plt001 plt005 plt01)

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

38 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

beaucoup plus prononceacute dans le reste du monde qursquoen Afrique

Autre eacuteleacutement capital lrsquoimpact de la dureacutee de lrsquoexpeacuterience professionnelle sur la recherche drsquoun emploi dans lrsquoeacuteconomie formelle (par opposition agrave lrsquoeacuteconomie informelle) est statistiquement signifi-catif et positif dans le reste du monde alors qursquoil est statistiquement significatif et neacutegatif pour les jeunes Africains ce qui traduit des dynamiques divergentes Dans le reste du monde la transition de lrsquoeacuteconomie informelle vers lrsquoeacuteconomie formelle deacutepend du temps passeacute dans un emploi alors qursquoen Afrique plus une personne travaille dans lrsquoeacuteconomie informelle plus elle risque drsquoy rester Une certaine prudence srsquoimpose donc lorsqursquoon interpregravete les coefficients appliqueacutes dans ce type de modegravele notamment en ce qui concerne les liens de causaliteacute preacutesumeacutes Toutefois les reacutesul-tats confirment qursquoil est plus difficile de srsquoextraire de lrsquoeacuteconomie informelle en Afrique que dans le reste du monde ce qui nrsquoest pas surprenant eacutetant donneacute la rareteacute relative des possibiliteacutes drsquoemploi formel sur le continent africain

En regravegle geacuteneacuterale sauf rares exceptions (p ex lrsquoincidence de la vie en zone rurale sur les perspectives drsquoemploi35) les coefficients sont beaucoup plus faibles en Afrique etou moins significatifs sur le plan statistique Globalement les reacutesultats semblent donc laisser penser que trouver un emploi notamment un laquobonraquo emploi (dans lrsquoeacuteconomie formelle) est un processus relativement arbitraire en Afrique par rapport agrave drsquoautres reacutegions La preacutedominance de lrsquoemploi informel sur le continent africain et la neacutecessiteacute de trouver un emploi (quel qursquoil soit) entre autres expliquent peut-ecirctre que drsquoautres facteurs pro-pices agrave lrsquoemploi sont moins deacuteterminants dans la reacutegion Cela reflegravete la nature systeacutemique de lrsquoinformaliteacute en Afrique ougrave les caracteacuteristiques individuelles sont beaucoup moins importantes

Mais qursquoen est-il des coucircts de lrsquoinformaliteacute sur le plan individuel Lrsquoun des aspects de cette ques-tion concerne la laquopeacutenaliteacute salarialeraquo subie par les personnes qui travaillent dans lrsquoeacuteconomie informelle Le Tableau 32 preacutesente les reacutesultats de simples reacutegressions laquoMinceacuteriennesraquo des salaires en fonction du niveau drsquoinstruction de lrsquoexpeacuterience et drsquoautres facteurs (principalement individuels) susceptibles drsquoinfluer sur les reve-

35 Facteur assez nettement endogegravene par ailleurs

36 Puisque dLn(Y)dX = (dYY)dX soit la variation en de Y associeacutee agrave la variable X La correacutelation est approximative puisque lrsquoajout dune variable muette (linformaliteacute en lrsquooccurrence) entraicircne une variation minime

nus On peut immeacutediatement observer que la peacutenaliteacute brute de lrsquoinformaliteacute est plus de deux fois supeacuterieure en Afrique que dans le reste du monde Interpreacuteteacute litteacuteralement le coefficient drsquoemploi informel (colonne 1) signifie que les jeunes travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle en Afrique ont en moyenne un salaire horaire de moitieacute infeacuterieur agrave celui des travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle alors que la proportion correspondante est de 75 dans drsquoautres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire36 En moyenne lrsquoeacutecart salarial entre les emplois informels et formels est plus important en Afrique que dans les autres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire Par conseacutequent si lrsquoon eacutevalue la probabiliteacute qursquoune personne trouve un emploi formel agrave un stade ulteacuterieur de sa vie professionnelle on observe eacutegalement que le deacutesavantage lieacute au fait drsquoavoir travailleacute agrave son compte au deacutebut de la vie active est plus prononceacute dans les pays en deacuteveloppement que dans les pays africains alors que crsquoest lrsquoinverse en ce qui concerne la laquopeacutenaliteacute salarialeraquo

Les deacutebats sur lrsquoimpact individuel de lrsquoinforma-liteacute sont eacutegalement pertinents ici parce que lrsquoinformaliteacute a des reacutepercussions beaucoup plus profondes agrave savoir qursquoelle entrave le deacuteveloppe-ment Lrsquoeacuteconomie informelle se compose geacuteneacute-ralement de petites entreprises improductives avec un faible potentiel de croissance et large-ment deacutecoupleacutees de lrsquoeacuteconomie formelle Ces entreprises agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre sont pour la plupart dirigeacutees par des micro-en-trepreneurs peu instruits et leur potentiel drsquointeacute-gration dans lrsquoeacuteconomie formelle est tregraves limiteacute (Elbadawi et Loayza 2008 Gatti et al 2011 La Porta et Shleifer 2008 2014) En outre pour un niveau donneacute de deacutepense publique un taux plus eacuteleveacute drsquoemploi informel implique une charge fis-cale plus eacuteleveacutee pour lrsquoeacuteconomie formelle ce qui peut freiner la creacuteation de nouvelles entreprises productives (dans lrsquoeacuteconomie formelle) ayant un potentiel de croissance ndash contrairement agrave celles de lrsquoeacuteconomie informelle En outre les travailleurs et les entreprises de lrsquoeacuteconomie informelle qui utilisent et congestionnent les infrastructures publiques ne contribuent pas aux recettes fiscales neacutecessaires pour les entretenir et les renouveler (Gatti et al 2011) Il nrsquoest donc pas surprenant que lrsquoinformaliteacute freine la croissance

39Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

X Table 32 Impact de lrsquoinformaliteacute sur les salaires horaires

Variables explicatives (1) (2) (3) (4)

Ln salaires 1 Afrique Ln salaires 1 RdM Ln salaires 2 Afrique Ln salaires 2 RdM

Etudes informellesndash0544 ndash0227 ndash0365 ndash0171

(0039) (0008) (0042) (0008)

Etudes secondaires 0097 0124

(0031) (0011)

Etudes supeacuterieures0374 0273

(0043) (0013)

Zone ruralendash0112 ndash0046

(0027) (0008)

Femmendash0384 ndash0206

(0029) (0008)

Marieacute(e)0067 0019

(0032) (0009)

Tranche drsquoacircge 20-24 ans0194 0096

(0040) (0014)

Tranche drsquoacircge 25-29 ans0337 0176

(0042) (0015)

Ln (dureacutee de lrsquoemploi en mois)0035 0021

(0008) (0003)

Premier emploi travailleur indeacutependant

ndash0081 0023

(0037) (0015)

Constante4470 4401 4120 4178

(0098) (0012) (0098) (0019)

Effets fixespays Yes Yes Yes Yes

Observations 4 858 18 607 4 858 18 607

R2 0197 0122 0269 0190

Notes Ce Tableau preacutesente les reacutesultats drsquoune reacutegression estimative effectueacutee selon la meacutethode des Moindres carreacutes ordinaires (MCO) portant sur les facteurs deacuteterminants (Ln) des salaires horaires dans 33 pays agrave revenu faibleintermeacutediaire eacutetudieacutes dans lrsquoenquecircte SWTS soit 12 pays africains et 21 pays non africains La ventilation par genre nrsquoest pas prise en compte en raison du faible volume de donneacutees eacutetayeacutees par des informations fiables sur les salaires laquoLnraquo signifie logarithme naturel Pour plus de deacutetails sur lrsquoenquecircte les pays viseacutes et la maniegravere dont les donneacutees ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans lrsquoenquecircte pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Deux variables sont prises en compte a) uniquement une variable muette drsquoinformaliteacute b) des informations geacuteneacuterales sur le niveau drsquoinstruction et lrsquoexpeacuterience professionnelle laquoLograquo signifie logarithme naturel Les marges drsquoerreur types sont indiqueacutees entre parenthegraveses ( plt001 plt005 plt01)

De maniegravere plus geacuteneacuterale lrsquoanalyse des colonnes 3 et 4 permet de constater que outre lrsquoinformaliteacute elle-mecircme lrsquoacircge le niveau drsquoinstruction la dureacutee de lrsquoexpeacuterience professionnelle et le genre ont un impact plus important sur la reacutemuneacuteration horaire des jeunes en Afrique que dans les autres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire couverts par les enquecirctes

40 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Cependant lrsquoemploi informel nrsquoest pas seulement lieacute au niveau de deacuteveloppement eacuteconomique et au potentiel de croissance drsquoun pays Les facteurs citeacutes preacuteceacutedemment qui lient informaliteacute et crois-sance expliquent en grande partie la correacutelation directe entre la taille de lrsquoeacuteconomie informelle et lrsquoineacutegaliteacute des revenus (Perry et al 2007 Loayza Serveacuten et Sugawara 2009)

Lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoenquecircte SWTS corro-bore la validiteacute de cette conclusion geacuteneacuterale pour les jeunes Africains Le Tableau 33 preacutesente les coefficients de Gini ndash mesure standard drsquoineacutegaliteacute ndash concernant les salaires des jeunes qui travaillent dans lrsquoeacuteconomie formelle et informelle en Afrique

Dans lrsquoensemble de lrsquoAfrique et pour tous les pays du continent viseacutes par lrsquoenquecircte SWTS ndash voire au niveau mondial ndash les ineacutegaliteacutes salariales sont plus prononceacutees dans lrsquoeacuteconomie informelle que dans lrsquoeacuteconomie formelle Ce constat geacuteneacuteral se confirme dans drsquoautres reacutegions (OrsquoHiggins 2017 chapitre 7) Cependant comme pour les dispari-teacutes salariales associeacutees agrave lrsquoeacuteconomie informelle lrsquoineacutegaliteacute induite par lrsquoinformaliteacute est plus impor-tante en Afrique qursquoailleurs Une fois encore cela ne constitue pas une surprise mais plutocirct une confirmation majeure et une raison suppleacutemen-taire de privileacutegier lrsquoameacutelioration de la qualiteacute des emplois et les politiques de formalisation de lrsquoemploi en Afrique

X Table 33 Coefficient de Gini ineacutegaliteacute salariale travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle et informelle

Travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle Travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle

Beacutenin 020 041

Congo 030 055

Egypte 028 030

Libeacuteria 018 050

Madagascar 027 036

Malawi 045 058

Sierra Leone 017 067

Tanzanie Reacutepublique-Unie de 048 055

Togo 030 064

Tunisie 014 027

Ouganda 031 047

Zambie 044 063

Afrique 035 049

Monde 025 036

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

41Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

4 Se projeter dans lavenir Quelques recommandations politiques

42 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

Les jeunes africains qui recherchent un travail deacutecent font face agrave des difficulteacutes consideacuterables Comme indiqueacute dans le preacutesent rapport le principal enjeu pour la plupart des jeunes Africains nrsquoest pas pour tant lrsquoabsence de travail mais plutocirct lrsquoaccegraves agrave un emploi deacutecent et de bonne qualiteacute De toute eacutevidence la qualiteacute des programmes drsquoenseignement et de formation neacutecessitent une refonte baseacutee sur lrsquooffre et la demande sur le marcheacute du travail Cependant les formations baseacutees sur lrsquooffre sont actuellement dominant et orientent trop souvent le deacutebat sur les politiques drsquoemploi des jeunes en Afrique Il srsquoagira deacutesormais de mieux eacutequilibrer les interventions fondeacutees sur lrsquooffre et la demande

La section qui suit approfondit certaines questions lieacutees aux modaliteacutes drsquointervention possibles

41 Traduire la croissance eacuteconomique en creacuteation demplois durables et deacutecents Pour le moment la croissance eacuteconomique ne stimule pas la croissance de lrsquoemploi Plus exac-tement les secteurs qui boostent le plus la crois-sance eacuteconomique ne sont pas neacutecessairement ceux qui creacuteent beaucoup plus drsquoemplois Crsquoest notamment le cas en Afrique ougrave la plupart des pays sont fortement tributaires des ressources naturelles qui leur procurent des revenus consi-deacuterables mais qui creacuteent peu drsquoemplois Si lrsquoon prend en compte toutes les entreprises pour lesquelles des donneacutees sont disponible sont dis-ponible le secteur secondaire creacutee 275 emplois pour chaque million de dollars drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) Pendant ce temps les secteur tertiaire (centres de services agrave la clien-tegravele) creacuteent 61 emplois et le secteur primaire (lrsquoextraction) creacutee seulement 06 emploi pour chaque million de dollars drsquoIDE Bien que les indi-cateurs ne nous donnent pas des informations sur la qualiteacute des emplois il importe de souli-gner que les secteurs qui attirent le plus drsquoIDE ne sont pas neacutecessairement ceux qui creacuteent le plus drsquoemplois (BIT 2019c) La persistance de la croissance sans emplois en Afrique pourrait aussi srsquoexpliquer par le fait que les recettes publiques provenant des exportations drsquohydro-carbures et plus geacuteneacuteralement de lrsquoexploitation des ressources naturelles financent surtout

la consommation alors qursquoelles devraient ecirctre investies afin de favoriser la croissance eacutecono-mique et la creacuteation drsquoemploi agrave long terme (p ex les infrastructures lrsquoenseignement et la pro-tection sociale)

La croissance eacuteconomique doit ecirctre penseacutee de maniegravere agrave creacuteer des possibiliteacutes drsquoemploi pour les citoyens et agrave ameacuteliorer leur bien-ecirctre Cela suppose une mutation structurelle profonde et soutenue pour ce faire il conviendrait de reacuteduire la deacutependance agrave lrsquoeacutegard des investissements dans lrsquoextraction de matiegraveres premiegraveres et de privileacutegier les secteurs agrave plus forte valeur ajouteacutee comme le secteur secondaire et certains services Il est possible drsquoeacutetablir et de maintenir un lien fort et positif entre la croissance eacuteconomique et la creacutea-tion drsquoemploi deacutecent en Afrique si les politiques visant agrave ameacuteliorer la productiviteacute du secteur primaire est celle qui attribuent en mecircme temps un rocircle plus important aux secteurs secondaire et tertiaire

La transformation structurelle fait partie inteacute-grante du processus de deacuteveloppement eacutecono-mique Elles creacuteent une dynamique essentielle en incitant les travailleurs agrave deacutelaisser progres-sivement les emplois peu reacutemuneacutereacutes et non productifs pour se tourner vers des emplois productifs procurant un salaire deacutecent Un mouvement tregraves net en ce sens est deacutejagrave obser-vable au niveau mondial (BIT 2017) cependant comme on lrsquoa montreacute les jeunes Africains ont jusqursquoici eacuteteacute relativement lents agrave effectuer cette transition crsquoest-agrave-dire privileacutegier les emplois deacutecents et deacutelaisser le travail agrave leur compte et la

43Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

collaboration avec une entreprise familiale Le passage agrave lrsquoemploi salarieacute et agrave lrsquoentrepreneuriat durable pour les jeunes qui reacutesulte lui-mecircme du processus de mutation structurelle favoriserait le deacuteveloppement eacuteconomique en renforccedilant le pouvoir drsquoachat inteacuterieur et en stimulant la demande de biens de consommation De plus cela offrirait davantage drsquoespace aux entreprises viables et reacuteduirait la concurrence en limitant la prolifeacuteration des microentreprises informelles qui peinent agrave survivre

Il est possible de promouvoir lrsquoemploi des jeunes en axant les efforts sur les secteurs agrave forte va-leur-ajouteacute et les entreprises agrave forte potentielle de creacuteation drsquoemploi deacutecent Corollairement il serait manifestement contre-productif de promouvoir des secteurs laquodits traditionnelsraquo et les formes de production comme les petites exploitations agricoles en zone rurale Il ne srsquoagit pas de nier ici lrsquoimportance de lrsquoagriculture au contraire les investissements dans la production agricole sont essentiels pour amorcer la transfor-mation structurelle le substrat eacuteconomique La question est plutocirct de savoir quel type drsquoagricul-ture encourager il est clair que lrsquoaccent doit ecirctre mis sur les exploitations viables compeacutetitives et eacutemergentes agrave dimension trop importante pour fonctionner avec que la main-drsquoœuvre familiale

Dans tous les cas une strateacutegie de croissance de lrsquoemploi plus preacuteciseacutement lrsquoemploi des jeune suppose une politique macro-eacuteconomique sys-teacutemique et multidimensionnelle et notamment la mise en place de politiques commerciales le recours aux IDE et aux meacutecanismes drsquointeacutegration interreacutegionale La Zone de libre-eacutechange conti-nentale africaine (ZLECA) par exemple pourrait stimuler les eacutechanges intra-africains favoriser les mutations structurelles et apporter la pros-peacuteriteacute partageacutee aux populations du continent (CNUCED 2015) et surtout elle permettrait de creacuteer davantage drsquoemplois deacutecents pour la jeu-nesse africaine en pleine expansion (ATPC nd) Comme mentionneacute preacuteceacutedemment les expor-tations de matiegraveres premiegraveres sur lesquelles repose actuellement le commerce en Afrique creacuteent moins drsquoemplois que le secteur secondaire ou agricole ndash qui devraient beacuteneacuteficier le plus de la ZLECA et creacuteer davantage drsquoemplois dans le cadre des eacutechanges commerciaux intra-africains Selon diverses estimations entre 2010 et 2022 la ZLECA pourrait accroicirctre de 102 agrave 155 environ la part du commerce intra-africain dans le volume total des eacutechanges commerciaux du continent (CNUCED 2015)

42 Amorcer la transformation de lrsquoagriculture de subsistance en lrsquoagro-industrieLrsquoagriculture reste le plus important pourvoyeur drsquoemplois en Afrique En 2019 environ la moitieacute (51 ) des travailleurs eacutetaient employeacutes dans ce secteur tregraves souvent il srsquoagit drsquoentreprises infor-melles dont les travailleurs restent pauvres Une transition progressive vers des activiteacutes agrave plus forte valeur ajouteacutee comme le secteur agro-ali-mentaire la transformation ou drsquoautres filiegraveres aurait plusieurs avantages elle creacuteerait davan-tage drsquoemplois dans les secteurs plus productifs ouvrirait des marcheacutes aux agriculteurs et accroicirc-trait leurs revenus Elle contribuerait eacutegalement agrave favoriser lrsquoemploi non agricole car une augmen-tation des revenus tireacutes de lrsquoagriculture stimulerait la demande drsquoautres biens et services En outre cette transformation du secteur agricole favori-serait notablement la transition des entreprises vers lrsquoeacuteconomie formelle mecircme si aujourdrsquohui encore une grande part des Africains deacutefavori-seacutes qui deacutelaissent lrsquoemploi agricole tombent dans lrsquoeacuteconomie informelle

43 Le rocircle central de lrsquoenseignement et de la formationLes questions lieacutees agrave lrsquoinadeacutequation des compeacute-tences et plus geacuteneacuteralement agrave lrsquoenseignement et agrave la formation sont tous aussi cruciales car elles concernent tant le niveau geacuteneacuteral de preacuteparation agrave la vie active que lrsquoadeacutequation des compeacutetences acquises par les travailleurs La probleacutematique de lrsquoenseignement et la formation doit ecirctre envisageacutee agrave la fois du point de vue des entre-prises qui exigent certaines compeacutetences que de celui des jeunes en quecircte drsquoun emploi Pour les jeunes peu qualifieacutes un niveau drsquoinstruction insuffisant et lrsquoabsence de programmes drsquoensei-gnement de bonne qualiteacute sont des obstacles majeurs agrave lrsquoobtention drsquoun travail deacutecent (BAD et al 2012) Selon une eacutetude meneacutee par la Banque mondiale dans huit pays africains 40 des PME deacuteclarent que lrsquoabsence de personnel posseacutedant les compeacutetences qursquoelles recherchent constitue le principal frein agrave leurs activiteacutes cette contrainte est surtout mentionneacutee par les entreprises qui

44 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

emploient plus de 20 salarieacutes et tourneacutees vers lrsquoexportation (Campbell Egger et Ronas en cours de publication)

Les niveaux drsquoinstruction et de formation en Afrique ont beaucoup progresseacute durant les der-niegraveres deacutecennies mais il est eacutevident qursquoon peut faire beaucoup mieux Par exemple il serait essentiel de privileacutegier un deacuteveloppement cibleacute des compeacutetences mettant lrsquoaccent sur les profes-sions et secteurs agrave fort potentiel et drsquoeacutetablir des systegravemes de protection sociale pour les groupes vulneacuterables

Dans la plupart des pays africains les partenaires sociaux ne srsquoengagent pas suffisamment dans la formation Par conseacutequent les dispositifs de deacuteveloppement des compeacutetences trop axeacutes sur lrsquooffre sont parfois en deacutecalage avec les aspira-tions de deacuteveloppement des pays et peuvent menacer la peacuterenniteacute de leur financement Il est essentiel drsquoameacuteliorer les systegravemes de mise en valeur des ressources humaines gracircce agrave un dialogue social soutenu aux niveaux national sectoriel et local et de les recentrer sur le deacuteve-loppement eacuteconomique et la creacuteation drsquoemplois Lrsquoabsence de systegravemes adeacutequats de deacuteveloppe-ment des compeacutetences reacutesulte en grande partie drsquoune mauvaise coordination des politiques Ainsi les politiques de lrsquoemploi sont rarement conccedilues de maniegravere agrave tenir compte des compeacutetences existantes sur le marcheacute et ne coordonnent pas lrsquoaction des secteurs drsquoactiviteacute susceptibles drsquoapporter une plus grande valeur ajouteacutee agrave lrsquoeacuteconomie gracircce aux compeacutetences speacutecifiques que leurs salarieacutes acquiegraverent

Lrsquoaccegraves aux dispositifs adeacutequats drsquoacquisition des compeacutetences reste un problegraveme sur le continent notamment pour les jeunes Africains des zones rurales qui occupent des emplois peu reacutemuneacute-reacutes et peu productifs dans lrsquoeacuteconomie informelle Lrsquoapprentissage informel demeure la principale source drsquoacquisition des compeacutetences en Afrique dans certains pays il repreacutesente plus de 90 de la formation suivie par les jeunes travailleurs (BAD et al 2012 p 217) Ancreacute dans les normes et les traditions sociales ce systegraveme comporte plusieurs failles il perpeacutetue les compeacutetences obsolegravetes et ne permet pas drsquoappreacutecier les qua-lifications agrave leur juste valeur et les apprentis sont parfois occupeacutes dans des formes de travail inacceptables

37 Partie inteacutegrante du systegraveme drsquoenseignement lrsquoEFTP peut en principe ecirctre dispenseacute du niveau primaire au niveau tertiaire

Srsquoagissant de lrsquoaccegraves agrave lrsquoenseignement et agrave la for-mation professionnelle les femmes et les mino-riteacutes sont nettement deacutesavantageacutees notamment dans les reacutegions rurales Dans de nombreux pays drsquoAfrique cet accegraves leur est refuseacute en raison de problegravemes culturels ou de la pauvreteacute Souvent les jeunes femmes sont contraintes de se consa-crer exclusivement agrave des tacircches domestiques et ne peuvent eacutetudier De nombreuses familles vi-vant sous le seuil de pauvreteacute ndash lagrave encore surtout en zone rurale ndash scolarisent les jeunes garccedilons mais pas les filles

Les pays toucheacutes par lrsquoinstabiliteacute politique etou le changement climatique sont confronteacutes aux plus grandes difficulteacutes Dans de nombreux pays africains ces eacuteveacutenements entraicircnent des deacutepla-cements de population des conflits lrsquoeacuterosion des institutions socio-eacuteconomiques voire dans certains cas la destruction des infrastructures ce qui complique encore la situation des jeunes menaceacutes par lrsquoinseacutecuriteacute et les conflits constants sans aucune possibiliteacute de formation ou drsquoemploi Dans ces pays le deacuteveloppement de compeacutetences locales et cibleacutees et le reacuteinvestissement dans les infrastructures et les institutions reacuteduisent la vul-neacuterabiliteacute et favorisent le deacuteveloppement durable

Lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de la formation pro-fessionnelle la revalorisation des apprentissages informels et le deacuteveloppement de programmes de formation sur-le-tas pourraient renforcer le niveau drsquoemployabiliteacute des jeunes car tous ces dispositifs leur permettent drsquoacqueacuterir une expeacute-rience professionnelle pratique et de se doter des compeacutetences rechercheacutees sur le marcheacute du travail contribuent agrave pallier aux problegravemes lieacutes agrave lrsquoinadeacutequation des compeacutetences et facilitent le processus de transition entre lrsquoeacutecole et la vie active Les meacutecanismes de validation des appren-tissages informels peuvent eacutegalement renforcer la synergie entre les systegravemes drsquoapprentissage formels et informels et favoriser la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle

Lrsquoacquisition de qualifications rechercheacutees sur le marcheacute du travail et la lutte contre le pheacutenomegravene de lrsquoinadeacutequation des compeacutetences sont deux axes drsquoaction majeurs cela signifie que lrsquoenseigne-ment et la formation techniques et professionnels (ci-apregraves laquolrsquoEFTPraquo) occupent une place toujours plus importante dans les programmes des Etats africains37 Il existe deacutesormais un consensus entre les parties prenantes (la Commission de lrsquoUnion

45Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

africaine CUA les Communauteacutes eacuteconomiques reacutegionales CER les Etats membres de lrsquoUA les Etats les gouvernements et les partenaires du deacute-veloppement du continent) quant agrave lrsquoimportance de lrsquoEFTP qui favorise lrsquoemploi des jeunes contri-bue au deacuteveloppement eacuteconomique et ameacuteliore la compeacutetitiviteacute sur les marcheacutes mondiaux Un objectif important des systegravemes africains drsquoEFTP est de veiller agrave ce que les institutions axent leurs efforts sur le deacuteveloppement et lrsquoactualisation de compeacutetences rechercheacutees sur le marcheacute du travail et ultimement qursquoelles puissent aider les stagiaires agrave trouver un emploi ou agrave deacutevelopper des entreprises prospegraveres (Strateacutegie continen-tale de lrsquoUA favorisant lrsquoemploi des jeunes par lrsquoEFTP) Au niveau mondial eacutegalement trois des sept cibles de lrsquoODD 4 ont trait agrave lrsquoEFTP ce qui met en lumiegravere le rocircle essentiel de ces formations dans la transformation de la socieacuteteacute Pour pro-gresser dans cette direction les chefs drsquoEtat et de gouvernement africains ont deacuteclareacute en juillet 2017 que la peacuteriode 2018-27 serait la laquoDeacutecennie africaine pour la formation technique profession-nelle et entrepreneuriale et lrsquoemploi des jeunesraquo (AssemblyAUDec652 XXIX) Ils ont eacutegalement chargeacute la CUA en collaboration avec le Burkina Faso et les partenaires du deacuteveloppement drsquoeacutela-borer un laquoPlan drsquoaction pour la Deacutecennie africaine de la formation technique professionnelle et entrepreneuriale et de lrsquoemploi des jeunesraquo

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les investissements judi-cieux dans le deacuteveloppement des ressources hu-maines permettent de creacuteer des emplois deacutecents aident les travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle agrave effectuer la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle et contribuent agrave lrsquoeacuteradication de la pauvreteacute au travail Le programme de lrsquoOIT centreacute sur la per-sonne humaine (BIT 2019d 2019e) identifie trois axes drsquoinvestissement

1 investir dans la capaciteacute des individus agrave acqueacute-rir de nouvelles compeacutetences agrave se perfection-ner et agrave reacuteussir les transitions aux diverses eacutetapes de leur parcours professionnel

2 investir dans les institutions du travail et garantir un avenir professionnel qui prend en compte la liberteacute la digniteacute la seacutecuriteacute eacutecono-mique et lrsquoeacutegaliteacute

3 investir dans les formes de travail deacutecent et durable eacutelaborer des regravegles et des mesures incitatives permettant de concilier les poli-tiques sociales et eacutecologiques et les pratiques commerciales

38 Bien que certains indicateurs laissent entrevoir un impact macro-eacuteconomique plus large

Enfin bien que le manque etou lrsquoinadeacutequation des compeacutetences soient des facteurs importants mecircme les personnes tregraves qualifieacutees ne trouveront aucun deacuteboucheacute si les conditions de base ne sont pas reacuteunies pour creacuteer des emplois et assurer la croissance de lrsquoemploi Les trois axes drsquoinvestisse-ment mentionneacutes ci-dessus pourraient srsquoaveacuterer de puissants moteurs drsquoeacutequiteacute et de durabiliteacute pour les geacuteneacuterations actuelle et future agrave condi-tion drsquoexploiter les potentiels de la technologie et le dividende deacutemographique et de privileacutegier lrsquoeacuteconomie verte (BIT 2019d)

44 Intervention active sur le marcheacute du travail Services publics de support agrave lrsquoemploi Les programmes actifs du marcheacute du travail (PAMT) et plus geacuteneacuteralement le deacuteveloppement des services publics de lrsquoemploi (SPE) peut large-ment stimuler lrsquoemploi et ameacuteliorer lrsquoemployabiliteacute des jeunes En Turquie par exemple des subven-tions cibleacutees ont permis non seulement drsquoameacute-liorer les perspectives drsquoemploi des participants mais aussi drsquoaider les entreprises qui souhaitaient beacuteneacuteficier de ces subsides de reacutealiser leur tran-sition vers lrsquoeacuteconomie formelle (Betcherman Daysal et Pageacutes 2010)

Un excellent exemple de ce type de meacutecanisme en Afrique est le laquo Employment Tax Incentiveraquo (ETI) programme de subvention salariale intro-duit en 2014 en Afrique du Sud Un projet pilote lanceacute en 2010 avait permis drsquoameacuteliorer les pers-pectives drsquoemploi des participants agrave court terme mais aussi quoique plus modestement agrave moyen terme Etendu depuis lors agrave lrsquoeacutechelle nationale avec de nombreuses modifications concep-tuelles ce programme a eu moins de succegraves du moins en ce qui concerne les perspectives drsquoem-ploi des participants (Encadreacute 41)38 Neacuteanmoins en signe de confiance le gouvernement sud-afri-cain lrsquoa reacutecemment prolongeacute de dix ans jusqursquoen feacutevrier 2029

Plus globalement agrave lrsquoexception notable des mesures de promotion destineacutees aux jeunes entrepreneurs (voir ci-dessous) peu de politiques actives du marcheacute du travail (PAMT) ont eacuteteacute mises en œuvre en Afrique De nombreux facteurs doivent ecirctre pris en compte dans la conception et la mise en œuvre de ces programmes pour ecirctre efficaces ils doivent ecirctre cibleacutes et assortis de

46 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

conditions preacutecises ce qui en ameacuteliore lrsquoefficaciteacute notamment en limitant les effets drsquoaubaine et de substitution

Si lrsquoon souhaite renforcer les perspectives drsquoemploi des jeunes il faut veiller agrave ce que ces programmes ameacuteliorent leur employabiliteacute agrave long terme Il est possible drsquoy parvenir en leur permettant drsquoacqueacuterir de maniegravere informelle des compeacutetences profes-sionnelles au moyen de stages drsquoapprentissage

ou de formations cibleacutees inteacutegreacutees dans la conception mecircme des programmes qui doivent srsquoeacutetendre sur une peacuteriode suffisamment longue pour leur permettre drsquoacqueacuterir des compeacutetences professionnelles et de faire leurs preuves dans un environnement de travail donneacute

Comme le suggegravere lrsquoexemple sud-africain il im-porte de tenir compte de lrsquointeraction eacuteventuelle entre les PAMT le contexte eacuteconomique et bien

X Box 41 Afrique du Sud Projet pilote de subvention salariale pour les jeunes Programme drsquoincitation fiscale agrave lrsquoemploi (ETI)

Le taux de chocircmage des jeunes est extrecircmement eacuteleveacute en Afrique du Sud notamment chez les Noirs agrave titre de comparaison presque deux-tiers des Sud-Africains non blancs acircgeacutes de 20 agrave 24 ans eacutetaient au chocircmage en 2012 (Levinsohn et al 2014) Pour remeacutedier agrave ce problegraveme le gouvernement a lanceacute en 2010 un projet pilote de subvention salariale conccedilu selon la meacutetho-dologie EAC (essai aleacuteatoire controcircleacute) Des bons eacutetaient distribueacutes agrave des jeunes chocircmeurs acircgeacutes de 20 agrave 24 ans choisis au hasard chaque bon donnait droit agrave une subvention drsquoune valeur to-tale de 5 000 rands sud-africains (ZAR) qursquoils pouvaient percevoir en plusieurs versements eacuteta-leacutes sur une peacuteriode minimale de six mois jusqursquoagrave eacutepuisement de la somme totale Le montant mensuel maximum de la subvention repreacutesentait la moitieacute du salaire ou 833 ZAR (le montant le plus faible eacutetant retenu) soit environ 40 du salaire meacutedian dans le groupe cible La subven-tion eacutetait eacutegalement transfeacuterable entre plusieurs entreprises avant son eacutepuisement

Une fois acheveacute le projet pilote qui a notablement ameacutelioreacute la probabiliteacute drsquoemploi des partici-pants le gouvernement souhaitait mettre le programme en œuvre agrave lrsquoeacutechelle nationale apregraves deacutebat Selon une simulation baseacutee sur un modegravele de recherche structurelle (Levinsohn et Pu-gatch 2014) une subvention mensuelle de 1 000 ZAR eacutetait censeacutee faire baisser de 12 la pro-portion de jeunes chocircmeurs de longue dureacutee Une enquecircte meneacutee aupregraves des entreprises en 2011 (Schoumler et Rankin 2011) a permis drsquoobtenir les reacuteactions des employeurs agrave lrsquoideacutee drsquoune eacuteventuelle subvention salariale destineacutee aux jeunes la majoriteacute des entreprises interrogeacutees ont dit envisager drsquoembaucher davantage de jeunes travailleurs mais laisseacute entendre qursquoelles nrsquoaugmenteraient pas neacutecessairement leurs effectifs et remplaceraient les travailleurs plus acircgeacutes par des jeunes

En 2013 le Preacutesident Jacob Zuma a promulgueacute la loi introduisant cette subvention salariale agrave lrsquoeacutechelle nationale (Employment Tax Incentive Act) Contrairement au projet pilote qui preacutevoyait une subvention directe relativement eacuteleveacutee le nouveau reacutegime offrait des incitations fiscales eacutetaleacutees sur une peacuteriode maximale de deux ans aux employeurs qui agrave compter du 1er octobre 2014 embaucheraient des travailleurs acircgeacutes de 18 agrave 29 ans avec un salaire faibleintermeacutediaire (moins de 6 000 ZAR)

Cette mesure a fait lrsquoobjet de nombreux commentaires dans les meacutedias degraves sa phase de planifi-cation Le Congregraves des syndicats sud-africains (COSATU) a exprimeacute son opposition agrave cette sub-vention salariale par des manifestations et la menace de gregraveves craignant le deacuteplacement de travailleurs acircgeacutes et une hausse du chocircmage

Le programme a donneacute des reacutesultats deacutecevants ne laissant entrevoir aucun impact notable sur le taux drsquoemploi des jeunes (Ranchhod et Finn 2016) Toutefois des donneacutees plus reacutecentes laissent penser qursquoil a eu un impact positif modeste mais statistiquement significatif sur lrsquoem-ploi des jeunes (et des adultes) dans les PME (jusqursquoagrave 200 travailleurs) (Ebrahim Leibbrandt et Ranchhod 2017) ce qui permet drsquoavancer que cette subvention a eu au moins un effet macro-eacuteconomique plus large

Source Ebrahim Leibbrandt et Ranchhod 2017) OrsquoHiggins (2017) mis agrave jour

47Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

sucircr les autres institutions du marcheacute du travail Les subventions agrave lrsquoemploi peuvent srsquoaveacuterer par-ticuliegraverement utiles lorsque la demande globale de jeunes travailleurs est atone et qursquoil est mani-festement neacutecessaire drsquoeacutelargir les perspectives drsquoemploi ndash comme crsquoest le cas en Afrique La compleacutementariteacute et lrsquointeraction avec les autres institutions du marcheacute du travail sont eacutegalement importantes agrave cet eacutegard et les chargeacutes de pro-gramme doivent ecirctre conscients de leur impact probable Par exemple le fait qursquoil existe des poli-tiques passives du marcheacute du travail ainsi que leur reacuteglementation et leurs conditions drsquoappli-cation sont susceptibles drsquoinfluer sur le degreacute de participation des jeunes agrave ces programmes

Par ailleurs des services publics de lrsquoemploi (SPE) efficaces peuvent jouer un rocircle central dans un contexte de mutation structurelle rapide Plusieurs auteurs (en remontant au moins agrave Fay 1996) ont analyseacute le ratio coucirct-efficaciteacute relati-vement eacuteleveacute de certaines fonctions confieacutees aux SPE comme lrsquoaide agrave la recherche drsquoemploi et lrsquoappariement des travailleurs et des emplois Il est vrai que ces services ne creacuteent pas en eux-mecircmes de lrsquoemploi mais ils pourraient nettement ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes du travail et accentuer la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle Lrsquoappropriation et un bon usage des nouvelles technologies devraient eacutegalement permettre de simplifier ces fonctions et drsquoen reacuteduire les coucircts

45 Exploiter le potentiel de lrsquoeacuteconomie numeacuteriqueLe potentiel de creacuteation drsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie numeacuterique a eacuteteacute aussi discuteacute que la capaciteacute des jeune agrave pourvoir saisir cette opportuniteacute39 Quel est le veacuteritable potentiel de ces options en ce qui concerne les perspectives de travail deacutecent pour les jeunes en Afrique Selon un rapport reacutecem-ment publieacute par le BIT (Ameli et al 2019) trois secteurs majeurs pourraient offrir des possibiliteacutes drsquoemploi aux jeunes en Afrique lrsquoagriculture le tourisme et les services financiers Le rapport ajoute que lrsquoemploi pourrait croicirctre rapidement dans lrsquoeacuteconomie numeacuteriques En outre il serait certainement possible de mieux former les jeunes Africains aux exigences et utilisations des technologies numeacuteriques

39 Elle a aussi susciteacute des craintes quant aux emplois que lautomatisation pourrait faire disparaicirctre

Toutefois il convient de garder plusieurs facteurs agrave lrsquoesprit

X Bien qursquoelle ait connu une croissance rapide la taille de lrsquoeacuteconomie numeacuterique devrait rester modeacutereacutee dans un avenir proche Selon le McKinsey Global Institute (2013) le laquoePIBraquo (la somme des activiteacutes eacuteconomiques lieacutees agrave la creacuteation et agrave lrsquoutilisation du reacuteseau internet) repreacutesentait 11 du PIB africain en 2012 Ce chiffre devrait croicirctre rapidement pour attein-dre au moins 5-6 en 2025 mais cela demeure une part relativement modeste du PIB africain total De mecircme en 2016 lrsquoIndice de maturiteacute numeacuterique (IMN) du continent africain eacutetait es-timeacute agrave 033 par rapport agrave une moyenne de 085 pour les dix premiers pays du monde (Banque mondiale 2016)

X Une grande partie de la valeur eacuteconomique des technologies de lrsquoinformation et des communi-cations reacuteside dans leur potentiel drsquoameacuteliora-tion de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute A long terme ces technologies devraient favoriser la croissance eacuteconomique et creacuteer des emplois mais agrave court terme elles causeront proba-blement des perturbations agrave lrsquoemplois qui risquent de toucher les jeunes de maniegravere dis-proportionneacutee en raison de leur compeacutetence sur le marcheacute du travail

X Le continent africain connaicirct en moyenne une relative peacutenurie de compeacutetences numeacuteriques toutefois cette moyenne cache des eacutecarts consideacuterables selon les pays ndash tout comme les peacutenuries de compeacutetences numeacuteriques speacuteci-fiques (par opposition aux peacutenuries globales) signaleacutees par les entreprises Au Beacutenin par exemple seulement 6 des employeacutes pos-segravedent moins de compeacutetences numeacuteriques que celles qursquoexigerait leur poste alors qursquoen Sierra Leone ce chiffre atteint 61 (Ameli et al 2019)

X Une certaine prudence srsquoimpose lorsqursquoon eacutevalue lrsquoimpact des technologies numeacuteriques sur la qualiteacute de lrsquoemploi En effet ces technolo-gies ouvrent des perspectives de formalisation de lrsquoactiviteacute eacuteconomique (Chacaltana Leung et Lee 2018) mais risquent de favoriser lrsquoinformal-iteacute dans certains secteurs Ainsi lrsquoeacuteconomie des plateformes numeacuteriques pourrait contribuer agrave la preacutecarisation des jeunes sur le marcheacute du travail et plus geacuteneacuteralement saper la qualiteacute des emplois en multipliant les modaliteacutes de

48 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

travail indeacutependant par lrsquoentremise de ces plateformes (Centre Bellagio 2017)

X Plus grave encore une attention excessive porteacutee aux compeacutetences numeacuteriques risque de perpeacutetuer voire de creuser les ineacutegaliteacutes dont certains jeunes sont deacutejagrave victimes sur le marcheacute du travail car ce sont surtout les je-unes hommes urbains instruits et disposant de revenus confortables qui possegravedent ces compeacutetences et sont donc en mesure de les deacuteployer agrave bon escient

De toute eacutevidence lrsquoadoption des technologies numeacuteriques et une meilleure formation aux compeacutetences digitales devraient permettre drsquoameacuteliorer notablement la quantiteacute et la qualiteacute des emplois offerts aux jeunes Toutefois cette deacutemarche ne saurait ecirctre la seule solution aux difficulteacutes des jeunes sur le marcheacute du travail et il faut veiller agrave ce que les avantages qursquoelle procure ne creusent pas les ineacutegaliteacutes existantes

46 Reacuteduire les taux de NEET ndash notamment celuienspdesenspjeunesenspfemmesenspfaut-il adopter une nouvelle approche Les jeunes qui nrsquoont pas drsquoemploi et ne suivent ni enseignement ni formation (NEET) constituent un groupe tregraves heacuteteacuterogegravene Le statut de laquoNEETraquo se deacutefinit neacutegativement (ni emploi ni enseigne-

ment ni formation) et non par lrsquoappartenance agrave un groupe donneacute La diversiteacute des situations qui sous-tendent le statut de NEET entraicircne drsquoimpor-tantes conseacutequences sur le plan politiques Les diffeacuterences entre les jeunes NEET influent neacutecessairement sur les reacuteponses politiques qursquoil conviendrait drsquoeacutelaborer pour ces sous-groupes

Les politiques visant la reacuteduction du taux de chocirc-mage des jeunes et la diminution du nombre de NEET ont plusieurs conseacutequences et notamment lrsquoeacutelargissement des mesures drsquoemploi destineacutees aux jeunes Cela signifie qursquoil faut davantage axer les efforts sur la suppression des obstacles agrave lrsquoengagement et agrave la participation reacuteelle des jeunes ndash notamment les jeunes femmes ndash qui se trouvent parfois exclus du marcheacute du travail

Enfin et surtout lrsquoAfrique doit mobiliser les res-sources neacutecessaires pour mettre en place un systegraveme efficace drsquoinformation sur le marcheacute du travail La difficulteacute majeure que rencontrent les chercheurs qui souhaitent mener des eacutetudes sur lrsquoAfrique est lrsquoabsence de donneacutees reacuteguliegravere-ment actualiseacutees De nombreux pays africains manquent de donneacutees cleacutes sur lrsquoemploi et drsquoautres indicateurs du marcheacute du travail Des efforts srsquoimposent dans tous les pays pour mettre en place un systegraveme fonctionnel et dynamique drsquoinformation sur le marcheacute du travail et consti-tuer une banque de donneacutees afin de disposer drsquoinformations reacuteguliegraverement mises agrave jour Cela suppose de deacutegager un financement adeacutequat pour mettre en place un bureau national de la statistique

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Annexes

54 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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55Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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56 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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57Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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58 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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59Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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60 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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61Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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62 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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63Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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64 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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66 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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68 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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833

69Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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7

70 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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45

2

71Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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2000

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2037

945

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2

72 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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73Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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74 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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75Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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76 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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77Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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78 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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79Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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80 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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Page 7: Rapport sur l’emploi en Afrique (Re-Afrique)

viii Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

4 Se projeter dans lrsquoavenir Quelques recommandations politiques 41

41 Traduire la croissance eacuteconomique en creacuteation dʼemplois durables et deacutecents 42

42 De lrsquoagriculture de subsistance agrave lrsquoagro-industrie 43

43 Le rocircle central de lrsquoenseignement et de la formation 43

44 Intervention active sur le marcheacute du travail Services publics de support agrave lrsquoemploi 45

45 Exploiter le potentiel de lrsquoeacuteconomie numeacuterique 47

46 Reacuteduire les taux de NEET ndash notamment celui des jeunes femmes faut-il adopter une nouvelle approche 48

Bibliographie 49

Annexes 53

ixRapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

Liste des Figures

X Figure 11 Croissance reacuteelle du PIB (variation annuelle en ) 4

X Figure 12 Croissance du PIB par habitant (variation annuelle en ) 6

X Figure 13 Croissance par habitant par sous-reacutegion 2000 et 2020 6

X Figure 14 Croissance de la productiviteacute du travail 2010-2020 7

X Figure 15 Productiviteacute du travail et croissance des salaires en Afrique 8

X Figure 21 Croissance de lrsquoemploi en Afrique () 11

X Figure 22 Ratio emploipopulation selon le genre 2019 12

X Figure 23 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique Afrique 2011-2021 () 13

X Figure 24 Distribution de lrsquoemploi selon le genre par secteur 2011-2021 () 14

X Figure 25 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique par sous-reacutegion 2011 2018 et 2019 14

X Figure 26 Situation de lrsquoemploi 15

X Figure 27 Taux de chocircmage et part de lrsquoemploi informel (pays pour lesquels des donneacutees existent) 16

X Figure 31 Population active jeune par reacutegion 1990-2030 (millions) 21

X Figure 32 Jeunes travailleurs pauvres par reacutegion 1990-2020 () 21

X Figure 33 Taux de chocircmage des jeunes monde et sous-reacutegions africaines 2000-20 () 22

X Figure 34 Taux de chocircmage des jeunes en Afrique par pays 2020 23

X Figure 35 Taux de NEET monde et sous-reacutegions africaines 2005-2020 () 24

X Figure 36 Taux de NEET des jeunes par niveau de revenus monde et Afrique 2005-2020 () 24

X Figure 37 Taux nationaux de jeunes NEET Afrique 2020 25

X Figure 38 Taux de NEET par genre monde et sous-reacutegions africaines 2020 () 26

X Figure 39 Taux de jeunes NEET selon le genre Afrique 2020 26

X Figure 310 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre (LU3) jeune (15-24 ans) par genre par reacutegion () 2020 27

X Figure 311 Taux drsquoemplois informels monde reacutegions jeunes (15-24 ans) et travailleurs adultes anneacutee la plus reacutecente () 28

X Figure 312 Taux drsquoemplois informels certains pays africains hommes et femmes (15-29 ans) 29

X Figure 313 Situation professionnelle par genre certains pays africains jeunes travailleurs (15-29 ans) 2006-16 29

x Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Table des matiegraveres

X Figure 314 Evolution du statut contractuel jeunes travailleurs Afrique 2006-2016 30

X Figure 315 Evolution des parts de lrsquoemploi par secteur jeunes et adultes Afrique 2006 et 2016 31

X Figure 316 Taux drsquoemplois informels jeunes (15-29 ans) selon le niveau drsquoinstruction Afrique () 34

X Figure 317 Taux drsquoemploi informel selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction Afrique () 35

Liste des Tableaux

X Tableau 11 Valeur ajouteacutee par secteur ( du PIB) 5

X Tableau 21 Taux drsquoactiviteacute population active 2000-2021 10

X Tableau 22 Taux drsquoactiviteacute dispariteacutes hommesfemmes () 11

X Tableau 23 Ratios emploipopulation emploi total 2000-2021 12

X Tableau 24 Emploi informelemploi total () 16

X Tableau 31 Facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi et de lrsquoinformaliteacute jeunes Africains et RdM 37

X Tableau 32 Impact de lrsquoinformaliteacute sur les salaires horaires 39

X Tableau 33 Coefficient de Gini ineacutegaliteacute salariale travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle et informelle 40

Liste des encadreacutes

X Encadreacute 41 Afrique du Sud Projet pilote de subvention salariale pour les jeunes Programme drsquoincitation fiscale agrave lrsquoemploi (ETI) 46

Reacutesumeacute analytique

Le contexte macro-eacuteconomique Il est impeacuteratif que la croissance macroeacutecono-mique que connaisse lrsquoAfrique srsquoaccompagne de la creacuteation drsquoemploi sur le marcheacute du travail La croissance eacuteconomique devrait atteindre 38 drsquoici agrave la fin de 2020 mais avec la pandeacutemie de COVID-19 et ses effets neacutegatif sur leacuteconomie il est peu probable que lAfrique atteint ce niveau de croissance Par ailleurs la croissance est forte-ment tributaire des secteurs agrave faible valeur ajou-teacutee caracteacuteriseacutes par le chocircmage de bas salaires et une deacutependance du secteur informel Au fil des ans le revenu par habitant en Afrique est resteacute faible et le taux de croissance tregraves volatil Sur ces aspects le continent fait beaucoup moins que toutes les autres reacutegions agrave lrsquoexception des Etats arabes Selon les preacutevisions de 2020 la croissance par habitant devrait resteacutee constante en Afrique centrale et diminueacute dans toutes les autres sous-reacute-gions entre 2000 et 2020 agrave lrsquoexception de lrsquoAfrique orientale ougrave elle aura progresseacute de 24 Une fois encore cette progression deacutepend fortement de significativiteacute des effects de COVID-19 En outre la volatiliteacute des niveaux de revenu par habitant srsquoest accompagneacutee drsquoune faible croissance de la productiviteacute apparemment correacuteleacutee avec des salaires reacuteels tregraves bas

Les principales tendances sur le marcheacute du travailCe rapport aborde les facteurs qui expliqueraient les tendances observeacutees sur le marcheacutes du travail en Afrique

X Entre 2000 et 2019 les taux drsquoactiviteacute en Afrique sont resteacutes eacuteleveacutes et pratiquement inchangeacutes En 2019 le taux pour toute lrsquoAfrique (631 ) deacute-passait la moyenne mondiale (601 ) LrsquoAfrique orientale et centrale ont le plus fort taux Les dispariteacutes de genre restent marqueacutees bien qursquoelles aient reculeacute au fil du temps et soient meilleures que la moyenne mondiale

X De 2000 agrave 2019 le taux annuel de croissance drsquoemploi est compris entre 25 et 3 Lagrave encore gracircce agrave lrsquoAfrique orientale et centrale En outre le ratio emploipopulation (REP) en Afrique est

eacuteleveacute par rapport agrave celui du reste du monde Cela tient principalement au fait que davantage de personnes y occupent un emploi ndash y compris informel car elles ne peuvent tout simplement pas se permettre de rester oisives Les REP les plus eacuteleveacutes sont observeacutes en Afrique orientale et les plus faibles en Afrique du Nord Ils se caracteacuterisent par drsquoeacutenormes eacutecarts entre les femmes et les hommes en 2019 ces derniers ont 173 points de pourcentage de plus par rap-port aux femmes

X Lrsquoagriculture reste le secteur qui emploie le plus de personnes en Afrique soit 505 de lrsquoemploi total en 2020 en leacuteger recul par rapport agrave 2011 (535 ) Si le secteur secondaire continue drsquoac-cuser un important retard la part du secteur tertiaire a augmenteacute entre 2011 et 2019 (de 34 agrave 361 ) Les personnes employeacutees dans le sec-teur agricole en Afrique sont majoritairement des femmes (54 en 2019)

X En ce qui concerne lrsquoemploi il existe une grande dispariteacute entre les secteurs Lrsquoagriculture est le principal pourvoyeur drsquoemplois en Afrique orientale occidentale et centrale En revanche en Afrique australe lrsquoemploi se concentre dans le secteur tertiaire tandis que lrsquoindustrie est le plus important employeur en Afrique du Nord

X La part de lrsquoemploi informel et ses composantes dans lrsquoemploi total varie de 402 en Afrique australe agrave plus de 90 en Afrique centrale orientale et occidentale Les sous-reacutegions ougrave le taux drsquoemploi informel est le plus eacuteleveacute con-naissent eacutegalement un fort taux drsquoemploi dans le secteur agricole ce qui pourrait signifier que lrsquoagriculture et lemploi informel sont correacuteleacutees On peut eacutegalement observer une dimension de genre presque 80 des femmes actives travaillant dans lrsquoeacuteconomie informelle contre seulement 68 des hommes En outre il existe un lien entre le niveau drsquoeacuteducation et le type drsquoemploi Les personnes moins scolariseacutees eacutetant plus susceptibles de travailler dans lrsquoeacutecon-omie informelle

X En 2019 pregraves de 34 millions de personnes eacutetaient au chocircmage en Afrique et le taux drsquoemploi des femmes (75 ) deacutepassait celui des hommes (63 ) Ces chiffres se veacuterifient au niveau sous reacutegional en Afrique occidentale par exemple le taux de chocircmage des femmes

2 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Reacutesumeacute analytique

eacutetait de 66 et celui des hommes de 56 Le taux de chocircmage global est tendanciellement plus eacuteleveacute en Afrique australe essentiellement en raison du taux de chocircmage eacuteleveacute en Afrique du Sud

X Srsquoagissant de la jeunesse le preacutesent rapport prend acte du fait que lrsquoAfrique est un continent jeune la jeunesse repreacutesente plus drsquoun tiers de la population (342 ) et crsquoest la seule reacutegion au monde ougrave la population active croicirct plus rapidement

X Le nombre de jeunes travailleurs pauvres reacutegresse mais pas aussi rapidement que dans drsquoautres reacutegions En 2019 lrsquoAfrique comptait 63 de jeunes travailleurs pauvres contre 51 drsquoadultes

X Les taux de chocircmage des hommes et des femmes convergent en Afrique Le plus fort taux de chocircmage des jeunes est observeacute en Afrique australe (503 en 2019) et le plus bas en Afrique orientale (62 en 2019)

X Le taux des jeunes Africains qui nrsquoont pas drsquoem-ploi et ne suivent ni eacutetudes ni formation (NEET1) excegravede ceux du chocircmage global En 2019 le taux des NEET srsquoeacutelevait agrave 215 cela signifie qursquoun jeune Africain sur cinq nrsquoa pas drsquoemploi et ne suit ni eacutetudes ni formation

1 NEET Not in Education Employment or Training

2 Voir Observatoire de lrsquoOIT Le COVID-19 et le monde du travail (2e eacuted Estimations et analyses actualiseacutees wwwiloorgwcmsp5groupspublic dgreportsdcommdocumentsbriefingnotewcms_740877pdf [15 avril 2020]

Interventions politiquesReacutesolument tourneacute vers lrsquoavenir ce rapport pro-pose un certain nombre drsquointerventions politiques afin drsquoameacuteliorer et de renverser les tendances observeacutees sur le marcheacutes du travail en Afrique notamment pour les jeunes Le rapport preacuteconise plusieurs mesures notamment la stabilisation macro-eacuteconomique la meacutecanisation du secteur agricole la promotion de lrsquoenseignement et de la formation axeacutes sur la demande et lrsquooffre la pro-motion de politiques drsquointervention actives sur le marcheacute du travail et lrsquoexploitation du potentiel des technologies numeacuteriques

Vue lrsquoimpact profond de la pandeacutemie du COVID-19 sur les marcheacutes du travail ces mesures devraient srsquoefforcer de soutenir le cadre politique de lrsquoOIT qui repose sur les normes du travail et sur quatre principaux axes cleacutes stimuler lrsquoeacuteconomie et lrsquoem-ploi soutenir les entreprises les emplois et les revenus proteacuteger les travailleurs dans leur milieu de travail et srsquoappuyer sur le dialogue social pour trouver des solutions2

3Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Reacutesumeacute analytique

Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique

1

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique4

11 La reprise de la croissance creacutee-t-elle des emplois LrsquoAfrique a connu une croissance eacuteconomique sou-tenue pendant pregraves de cinq anneacutees conseacutecutives (2016-20) Ceci est un record pour le continent un retournement de tendance par rapport aux cinq anneacutees preacuteceacutedentes de deacuteclin (2012-2016 Figure 11) La croissance a progresseacute de 21 agrave 32 entre 2016 et 2019 et devrait atteindre 38 drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2020 soit une augmenta-tion de 17 entre 2016 et 2020 Crsquoest un record relativement conseacutequent vue que la croissance a chuteacute de 68 agrave 21 entre 2012 et 2016 soit une baisse de 47 points3 En raison des effets de la pandeacutemie COVID-19la croissance sera consi-deacuterablement plus bas que la preacutevision de 2020

Au niveau sous reacutegional en 2019 le produit inteacuterieur brut (PIB) a eacuteteacute soutenue par lrsquoAfrique orientale (5 ) suivie par lrsquoAfrique occidentale (37 ) et lrsquoAfrique du Nord (23 ) tandis que le PIB de lrsquoAfrique centrale et de lrsquoAfrique australe a connu une croissance modeste soit 16 et 08 respectivement

Surpasseacutee seulement par lrsquoAsie-Pacifique la crois-sance de la production en Afrique a deacutepasseacute celle des Ameacuteriques des Etats arabes de lrsquoEurope et de lrsquoAsie centrale durant la peacuteriode 2012-20 Bien

3 Les donneacutees concernant la croissance par habitant et celle du PIB sont tireacutees de Perspectives de leacuteconomie mondiale (FMI octobre 2019) Elles sont agreacutegeacutees en utilisant les taux de change agrave pariteacute de pouvoir dachat (PPA) Cependant en ce qui concerne certaines reacutegionssous-reacutegions pour lesquelles le FMI nrsquoa pas de donneacutees ou nrsquoa que des donneacutees partielles le Deacutepartement de la recherche du BIT a effectueacute des modeacutelisations globales afin que son modegravele soit applicable pour lensemble du continent ce qui peut entraicircner de leacutegers eacutecarts Lorsqursquoelles eacutetaient disponibles les auteurs ont employeacute les donneacutees du FMI pour inteacutegrer les calculs agrave deacutefaut ils se sont fondeacutes sur les donneacutees du BIT

que les moteurs de la croissance diffegraverent drsquoune reacutegion agrave une autre lrsquoAfrique doit agrave deacutefaut drsquoac-croicirctre maintenir son niveau de croissance eacuteco-nomique Dans les pays africains comme dans de nombreux autres pays en deacuteveloppement les principaux deacuteterminants de la croissance eacuteco-nomique sont geacuteneacuteralement le capital humain lrsquoinvestissement lrsquoouverture commerciale les ressources naturelles et le bon fonctionnement des institutions politiques et leacutegales (Chirwa et Odhiambo 2016) Le financement inteacuterieur et exteacuterieur sont vitaux pour la croissance du continent (Kedir 2017) De nombreux facteurs tels que lrsquoabondance des ressources naturelles mobilisation des ressources inteacuterieures (eacutepargne et recettes fiscales) eacutemergence et renforcement des partenariats commerciaux et drsquoinvestisse-ment sont les moteurs drsquoune croissance soutenue en Afrique (ibid)

La croissance eacuteconomique de lrsquoAfrique repose lar-gement sur des secteurs agrave faible valeur ajouteacutee tels que le secteur peacutetrolier et minier (principale source de revenus pour la plupart des Etats africains) et les exportations de matiegraveres premiegraveres (BIT 2019a) Ces secteurs sont caracteacuteriseacutes par de faible poten-tiel en creacuteation drsquoemploi et des niveaux de salaires relativement bas En outre la croissance reacutesulte drsquoune pression deacutemographique forte et soutenue qui se traduit par une expansion concomitante

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 20193

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

Taux

de

croi

ssan

ce

15

3

6

9

12

0

ndash3

ndash62000 2005 2010 2015 2020

X Figure 11 Croissance reacuteelle du PIB (variation annuelle )

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 5

de lrsquoactiviteacute eacuteconomique et pas neacutecessairement drsquoun processus de transformation structurelle et drsquoameacutelioration de la productiviteacute En conseacutequence la croissance du PIB par habitant a eacuteteacute modeacutereacutee voire mecircme neacutegative (voir Figure 12) Le taux de croissance eacuteconomique actuel ne suffit pas pour absorber toute la population active en recherche drsquoemploi deacutecent (BIT 2019b) Par exemple entre la peacuteriode de 2000-14 une hausse de 1 du PIB srsquoest traduite par une hausse de 041 de lrsquoemploi Cela signifie qursquoactuellement la creacuteation drsquoemploi srsquoaccroicirct agrave un rythme beaucoup moins que celui du PIB (BAD 2019)

Cette croissance (qui ne suscite pas encore la creacuteation drsquoemplois) peut ecirctre expliquer en partie par le faible apport du secteur secondaire au PIB (Tableau 11) et par le fait que les principaux moteurs de la croissance eacuteconomique (les hydro-carbures les mines et le gaz) geacutenegraverent beaucoup de revenu avec peu de main drsquoœuvre A titre de comparaison pour chaque million de dollars drsquoin-vestissements directs eacutetrangers (IDE) le secteur secondaire creacutee 275 emplois tandis que pour le mecircme montant le secteur minier et peacutetrolier ne creacutee que 06 emplois (BIT 2019c) Quant agrave la

valeur ajouteacutee sectorielle le pourcentage de valeur ajouteacutee du secteur secondaire dans le PIB total de lrsquoAfrique est infeacuterieur agrave la moyenne mondiale Il est inteacuteressant de noter qursquoen Afrique subsaharienne au Moyen-Orient et en Afrique du Nord la part du secteur secondaire dans le PIB eacutetait plus faible en 2018 (109 et 139 respectivement) qursquoen 2010 (126 et 181 respectivement) En tout eacutetat de cause seul 6 de tous les emplois creacuteeacutes entre 2000 et 2018 lrsquoont eacuteteacute dans le secteur manufacturier soit seulement 62 de lrsquoemploi total en Afrique (BIT 2019a) La majoriteacute des emplois se trouvent encore dans lrsquoagriculture et sont essentiellement des activiteacutes de subsistance Par conseacutequent le poids relativement important de ce secteur dans la crois-sance du PIB ne se traduit pas forceacutement par une forte augmentation du nombre drsquoemplois Enfin la croissance rapide de la population exerce des pressions sur les marcheacutes du travail du continent qui pour le moment nrsquoabsorber pas toute lrsquooffre de main-drsquoœuvre disponible pendant que un demi-mil-lion de jeunes de 15 ans viennent srsquoajouter chaque anneacutee au nombre de demandeurs drsquoemploi depuis 2015 une situation qui devrait durer jusqursquoen 2035 (Bah et al 2015 p 14)

Source Indicateurs du deacuteveloppement mondial

X Tableau 1 Valeur ajouteacutee par secteur (en du PIB)

Agriculture sylviculture et pecircche valeur ajouteacutee

( du PIB)

Secteur secondaire valeur ajouteacutee

( du PIB)

Industrie (y compris le bacirctiment valeur ajouteacutee

( du PIB)

Secteur tertiaire valeur ajouteacutee

( du PIB)

2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018 2000 2010 2015 2017 2018

Monde 49 37 35 34 ndash 171 159 156 156 00 290 272 256 254 ndash 602 632 649 650 ndash

Moyen-Orient et Afrique du Nord

64 46 54 51 40 181 141 129 135 139 446 462 385 391 423 458 474 546 539 512

Afrique sub-saharienne 175 160 154 158 156 126 94 102 103 109 307 280 246 254 250 463 507 529 518 519

12 La reprise de la croissance a-t-elle ameacutelioreacute le bien-ecirctre de la population

Bien que des eacutetudes ont abondamment docu-menteacute la reprise de la croissance eacuteconomique

en Afrique on sait beaucoup moins dans quelle mesure celle-ci srsquoest traduite par une ameacuteliora-tion du bien-ecirctre de la population en geacuteneacuteral et par une reacuteduction de la pauvreteacute en particulier (Arndt et al 2016) Laugmentation de la pro-duction eacuteconomique est un fait positif dont on peut se reacutejouir Toutefois il importe eacutegalement drsquoexaminer dans quelle mesure elle a procureacute de meilleures conditions de vie aux travailleurs

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique6

et agrave la population dans son ensemble En 2019 la croissance par habitant eacutetait neacutegative (- 013 ) cela reflegravete un nivellement des niveaux de vie qui ne devraient augmenter que de 074 en 2020 soit environ un tiers (30 ) de ce qursquoil eacutetait en 2010 (25 ) Globalement la hausse de la croissance eacuteconomique nrsquoest pas suivie par une hausse des niveaux de vie ce qui soulegraveve la question agrave qui profite la croissance

La Figure 12 montre que la croissance du PIB par habitant durant la derniegravere deacutecennie a fortement fluctueacute sur une courbe descendante dans toutes les reacutegions y compris en Afrique Ce qui souligne

la correacutelation directe entre la croissance eacutecono-mique lrsquoemploi la pauvreteacute et les ineacutegaliteacutes Par exemple lrsquoenquecircte Afrobaromegravetre suggegravere que malgreacute les forts taux de croissance constateacutes la pauvreteacute en Afrique est resteacutee pratiquement stable (Dulani et al 2013) Comme indiqueacute preacuteceacute-demment il convient eacutegalement de noter que si la croissance eacuteconomique en Afrique a eacuteteacute positive et a enregistreacute des chiffres supeacuterieurs agrave ceux de toutes les reacutegions (sauf lrsquoAsie-Pacifique) mesureacute agrave lrsquoaune de la croissance par habitant le bien-ecirctre reste sensiblement infeacuterieur agrave celui de toutes les reacutegions sauf les Etats arabes (voir Figure 12) Au

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

X Figure 12 Croissance du PIB par habitant (variation annuelle )

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifiquele

Taux

de

croi

ssan

ce

9

3

6

0

ndash3

ndash62000 2005 2010 2015 2020

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

X Figure 13 Croissance du PIB par habitant par sous-reacutegion 2002 et 2020

2000

2020

30

14

22

06

ndash10

ndash02

ndash18Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Afrique centrale

Afrique orientale

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 7

cours de la derniegravere deacutecennie lrsquoAfrique a connu une croissance eacuteconomique rapide mais para-doxale agrave savoir qursquoelle ne srsquoest pas accompagneacutee drsquoune profonde mutation structurelle crsquoest-agrave-dire une eacuteconomie fondeacutee sur des eacutechanges de biens et services non traditionnels (p ex produits manufactureacutes) susceptibles de creacuteer de meilleurs emplois et de reacuteduire la pauvreteacute (Rodrik 2016)

Des analyses qui prennent en compte la speacutecifi-citeacute reacutegionales etou nationales pourraient nous aider agrave mieux comprendre dans quelle mesure et pour quelles raisons la croissance ne srsquoest pas accompagneacutee de mutations structurelles et drsquoune ameacutelioration des niveaux de vie en Afrique Par exemple la Figure 13 reacutevegravele une certaine heacuteteacute-rogeacuteneacuteiteacute des taux de croissance par habitant dans les reacutegions Au cours des deux derniegraveres deacutecennies lrsquoAfrique orientale a eacuteteacute la seule reacutegion ougrave le taux de croissance par habitant a augmenteacute LrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique occiden-tale ont toutes deux connu un ralentissement de cet indicateur durant la mecircme peacuteriode mais la croissance est neacuteanmoins resteacutee positive Le taux de croissance par habitant de lrsquoAfrique australe eacutetait positif en 2000 mais devrait ecirctre neacutegatif en 2020 tandis que lrsquoAfrique centrale a entameacute le milleacutenaire avec un taux de croissance neacutegatif ce qui sera encore le cas en 2020 Globalement les conditions de base telles que les infrastructures la mise en valeur des ressources humaines les institutions juridiques et financiegraveres lrsquoenvironne-ment des affaires et la stabiliteacute politique sont des

facteurs majeurs agrave prendre en compte pour com-prendre le lien entre la croissance eacuteconomique et la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique

Outre le faible taux de croissance par habitant et lrsquoincapaciteacute de lrsquoeacuteconomie agrave absorber une main-drsquoœuvre en constante augmentation la productiviteacute a eacutegalement eacuteteacute faible en Afrique Comme le montre la Figure 14 la productiviteacute du travail sur le continent reste infeacuterieure agrave celle de lrsquoAsie-Pacifique de lrsquoEurope et de lrsquoAsie centrale mais supeacuterieure agrave celle des Etats arabes et des Ameacuteriques Lorsqursquoon juxtapose lrsquoeacutevolution de la productiviteacute et du salaire reacuteel (Figure 15) il devient eacutevident que la courbe descendante de la productiviteacute du travail a eacutepouseacute celle des salaires reacuteels La productiviteacute du travail a augmenteacute de 11 en 2019 et devrait passer agrave 14 en 2020

13 Productiviteacute du travail et croissance des salairesAu niveau sous reacutegional on observe une varia-tion consideacuterable de la productiviteacute du travail En 2019 lrsquoaugmentation de la productiviteacute en Afrique orientale et en Afrique du Nord (24 et 23 res-pectivement) eacutetait plus de deux fois supeacuterieure agrave celle enregistreacutee en Afrique australe et occiden-tale tandis que la productiviteacute a reculeacute en Afrique centrale Toutefois il est difficile de mesurer la productiviteacute du travail en Afrique en raison de la forte proportion de la main-drsquoœuvre engageacutee dans des activiteacutes de subsistance (BIT 2019a)

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019

Source FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale octobre 2019 Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 14 Croissance de la productiviteacute du travail 2010-20

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

Taux

de

croi

ssan

ce

8

4

6

0

ndash2

ndash42010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

2

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique8

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 15 Croissance de la productiviteacute et des salaires en Afrique 2010-2017

Productiviteacute du travail

Croissance annuelle des salaires ()

Taux

de

croi

ssan

ce

6

4

0

ndash2

ndash42010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

2

La productiviteacute du travail peut contribuer agrave reacute-duire voire eacuteradiquer les ineacutegaliteacutes de revenus et la pauvreteacute des travailleurs agrave condition que les gains reacutesultant de lrsquoaugmentation de la pro-ductiviteacute soient reacutepartis eacutequitablement entre les proprieacutetaires drsquoentreprises les investisseurs et les travailleurs (BIT 2019a) En Afrique les salaires ont augmenteacute plus lentement agrave partir de 2013 et diminueacute depuis 2015 (voir Figure 15) De fait le

taux reacuteel de croissance des salaires recule depuis 2013 mecircme si en moyenne la productiviteacute du travail a augmenteacute entre 2013 et 2017 Cette ten-dance confirme que les gains reacutesultant de lrsquoaug-mentation de la productiviteacute ne sont pas partageacutes eacutequitablement ce qui explique en partie les taux eacuteleveacutes de travailleurs pauvres et les dispariteacutes de revenus en Afrique

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 9

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

2 Emploi et tendances sociales

10 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

21 Taux drsquoactiviteacuteLa notion de population active est un outil de mesure plus large que lrsquoemploi car elle inclut tant les personnes en acircge de travailler ayant un emploi que les chocircmeurs La population active repreacutesente lrsquooffre de main-drsquoœuvre disponible pour produire des biens et des services dans un pays donneacute au moyen de transactions de marcheacute en eacutechange drsquoune reacutemuneacuteration

En 2019 le taux drsquoactiviteacute global de lrsquoAfrique (631 ) eacutetait supeacuterieur agrave la moyenne mondiale (607 ) ce qui explique une offre abondante de main-drsquoœuvre (Tableau 21) Ce chiffre srsquoex-plique en grande partie par la preacutesence drsquoune

population nombreuse en acircge de travailler qui cherche une activiteacute eacuteconomique et ne peut pas se permettre de rester oisive toutefois compte tenu des possibiliteacutes limiteacutees drsquoemploi formel ces personnes doivent se rabattre sur lrsquoeacutecono-mie informelle (BIT 2018c) Le taux drsquoactiviteacute du continent africain a tregraves peu diminueacute durant la derniegravere deacutecennie soit de 651 agrave 631 entre 2000 et 2019 en revanche sur la mecircme peacuteriode sa population active a nettement augmenteacute (de 3021 agrave 4897 millions) et devrait atteindre 518 millions drsquoici agrave 2021 Dans les sous-reacutegions en 2019 le taux drsquoactiviteacute global se situait entre 457 en Afrique du Nord et 773 en Afrique orientale

X Tableau 21 Total labour force participation 2000ndash21

Taux drsquoactiviteacute () Population active (millions)

Reacutegion 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 651 632 631 630 631 631 631 3021 4513 4632 4760 4897 5038 5180

Afrique centrale 739 691 691 690 688 687 685 385 597 616 636 657 678 699

Afrique orientale 785 776 775 773 773 774 774 1090 1758 1813 1870 1933 1998 2063

Afrique du Nord 471 465 458 457 457 457 456 512 715 717 730 743 757 770

Afrique australe 560 565 571 569 569 569 569 188 253 259 262 267 271 275

Afrique occidentale 645 587 587 587 585 584 583 845 1191 1226 1262 1298 1335 1372

Monde 647 612 610 609 607 605 603 2 7776 3 3768 3 4133 3 4492 3 4824 3 5150 3 5457

Source Calculs fondeacutes sur les donneacutees de la base ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees BIT novembre 2019

Bien que les deacutecideurs politiques se plaisent agrave souligner que les femmes devraient plus srsquoenga-ger activement les dispariteacutes de genre restent prononceacutees dans toute la reacutegion (Tableau 22) En 2019 lrsquoeacutecart entre les taux drsquoactiviteacute des hommes et des femmes srsquoeacutelevait agrave 177 sur lrsquoensemble du continent africain il convient cependant de souli-gner que ce chiffre reste infeacuterieur aux dispariteacutes de genre au niveau mondial (27 points de pour-centage dont lrsquoampleur souligne la neacutecessiteacute des politiques favorisant la participation des femmes au marcheacute du travail Crsquoest particuliegraverement le cas en Afrique du Nord ougrave cette dispariteacute eacutetait de loin la plus prononceacutee sur le continent en 2019 soit 473 points de pourcentage

4 Reacutesolution concernant les statistiques du travail de lemploi et du sous-emploi de la main-dœuvre adopteacutee par la 19e Confeacuterence internationale des statisticiens du travail Genegraveve octobre 2013 wwwiloorgwcmsp5groupspublic---dgreports---statdocumentsnormativeinstrumentwcms_230304pdf

22 EmploiLrsquoemploi deacutecent est essentiel parce qursquoil fournit un revenu durable aux travailleurs ainsi que leur famille et leur permet de srsquoextraire de la pauvreteacute Dans le sens ougrave il est utiliseacute ici le terme laquoemploiraquo englobe toutes les personnes en acircge de travail-ler qui pendant une bregraveve peacuteriode deacutetermineacutee par exemple une semaine ou un jour avaient a) un emploi salarieacute (agrave la maison ou au travail) ou b) une entreprise ( baseacute agrave la maison ou dans un bureau travail4 Depuis 2000 lrsquoemploi total en Afrique a augmenteacute de 25 agrave 3 (Figure 21) chiffre infeacuterieur agrave la croissance de la production reacuteelle En 2019 lrsquoemploi et la production reacuteelle ont progresseacute respectivement de 29 et 32

11Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

La croissance de lrsquoemploi a eacuteteacute particuliegraverement soutenue en Afrique orientale et centrale qui ont enregistreacute des hausses supeacuterieures agrave 3 depuis 2000 avec toutefois un leacuteger recul sous la barre des 3 en 2009 En revanche lrsquoemploi en Afrique australe a connu une forte volatiliteacute acceacuteleacuteration apregraves le tournant du milleacutenaire suivie drsquoune forte baisse (essentiellement due agrave la crise financiegravere de 2008) puis une amorce de reprise agrave partir de 2010 Srsquoagissant de lrsquoAfrique du Nord les soulegraveve-ments du printemps arabe au deacutebut des anneacutees 2010 ont fortement nui agrave lrsquoemploi bien qursquoune timide reprise srsquoobserve depuis 2016 En Afrique occidentale la croissance de lrsquoemploi se situait entre 24 et 29 entre 2016 et 2019 avec un pic agrave 32 en 2017

En Afrique le ratio emploipopulation (REP) est tendanciellement plus eacuteleveacute que dans le reste du monde bien que lrsquoeacutecart se reacuteduise au fil du temps Cela tient au fait qursquoun plus grand nombre drsquoAfricains occupent un emploi quelle qursquoen soit la forme En 2019 le REP de lrsquoAfrique ne diffeacuterait que de 14 par rapport au reste du monde (Tableau 23) mais avec de fortes dispariteacutes sous reacutegionales lrsquoAfrique orientale avait le REP le plus eacuteleveacute de tous en 2019 (748 ) et lrsquoAfrique du Nord le plus faible (401 ) Bien que les REP du continent srsquoapprochent des ratios mondiaux ceux de lrsquoAfrique du Nord et de lrsquoAfrique australe sont beaucoup plus faibles que ceux du reste du monde LrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique australe possegravedent les taux drsquoemploi informel les plus bas

X Tableau 22 Taux drsquoactiviteacute eacutecarts hommesfemmes ()

2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 213 185 181 178 177 176 175

Afrique centrale 55 72 71 69 69 69 69

Afrique orientale 111 100 96 92 92 92 91

Afrique du Nord 525 480 476 475 473 472 470

Afrique australe 206 138 133 130 129 127 125

Afrique occidentale 133 120 118 116 117 118 119

Monde 275 272 271 269 270 270 271

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019

X Figure 21 Croissance de lrsquoemploi en Afrique ()

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

9

3

6

0

ndash3

ndash62000 2003 2006 2009 2021

Source Calculs sur la base des estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

2012 2015 2018

12 Report on employment in Africa (Re-Africa)2 Employment and social trends

du continent soit 673 et 402 respective-ment (Tableau 24)

Il est eacutegalement eacutetabli que lrsquoemploi augmente proportionnellement agrave la population en acircge de travailler car les ratios restent tregraves stables au sein des reacutegions De 2000 agrave 2019 le REP en Afrique orientale a reculeacute de 751 agrave 748 seulement tandis que celui de lrsquoAfrique occidentale a stagneacute autour de 55 entre 2016 et 2019 en baisse

par rapport aux 617 enregistreacutes en 2000 Les REP drsquoAfrique du Nord et drsquoAfrique australe ont oscilleacute autour de 40 tandis que ceux de lrsquoAfrique centrale ont connu un recul relativement marqueacute entre 2000 et 2019 (de 705 agrave 656 )

On observe drsquoeacutenormes eacutecarts de genre dans les REP en Afrique (Figure 24) En 2019 le REP srsquoeacutelevait agrave 675 pour les hommes soit 173 points de pourcentage de plus que celui des

X Tableau 23 Ratios emploipopulation emploi total 2000-21

Ratios emploipopulation Emploi (millions)

2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2000 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Afrique 600 588 587 587 588 588 588 2786 4202 4307 4433 4563 4697 4831

Afrique centrale 705 657 657 657 656 654 653 368 567 586 606 625 646 666

Afrique orientale 751 751 749 748 748 748 749 1043 1699 1753 1809 1870 1933 1996

Afrique du Nord 399 406 400 400 401 402 403 435 624 626 638 653 667 680

Afrique australe 394 418 421 420 414 413 410 132 187 191 194 194 196 198

Afrique occidentale 617 554 551 551 550 549 548 807 1124 1150 1185 1220 1255 1290

Monde 610 577 577 576 574 572 570 2 6175 3 1855 3 2234 3 2634 3 2947 3 3247 3 3520

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 22 Ratio emploipopulation selon le genre 2019

Total

Hommes

Femmes

80

60

70

50

20

30

10

40

0Monde Afrique

du NordAfrique Afrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

574

703

446401

631624

748796

702

550608

492

588

675

502

656687

624

414473

358

13Report on employment in Africa (Re-Africa)2 Employment and social trends

femmes Au niveau mondial en 2019 le REP des hommes atteignait 703 et celui des femmes 446 soit un eacutecart de 257 points de pourcen-tage Les REP supeacuterieurs des hommes prouvent que les gouvernements doivent accentuer leurs efforts de promotion de lrsquoemploi des femmes En outre un REP eacuteleveacute ne signifie aucunement qursquoil srsquoagit de formes de travail deacutecent de nombreux autres indicateurs sont neacutecessaires pour dresser un tableau fidegravele de la dynamique des marcheacutes du travail notamment les donneacutees sur la pauvreteacute des travailleurs la productiviteacute du travail et le taux de chocircmage

221 Caracteacuteristiques de lrsquoemploi2211 Emploi par grands secteurs drsquoactiviteacute eacuteconomiqueLrsquoagriculture reste le plus important pourvoyeur drsquoemplois en Afrique (Figure 23) La part de lrsquoagriculture dans lrsquoemploi total a reculeacute de 535 agrave 507 entre 2011 et 2019 Cette tendance baissiegravere devrait se poursuivre lrsquoagriculture eacutetant censeacutee employer 505 des travailleurs en 2020 Neacuteanmoins le secteur agricole ougrave les deacuteficits en matiegravere de travail deacutecent font leacutegion reste un reacuteservoir drsquoemplois incontournable en Afrique Cela signifie que les mutations structu-relles intervenues dans drsquoautres reacutegions ne se

5 Calculs de lrsquoauteur fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT

sont pas encore produites en Afrique En Asie-Pacifique par exemple il est preacutevu qursquoen 2020 43 des travailleurs seront employeacutes dans le secteur tertiaire et seulement 317 dans lrsquoagri-culture (BIT 2018a) Cela dit la part du secteur des services dans lrsquoemploi total a leacutegegraverement augmenteacute passant de 341 agrave 361 entre 2011 et 2019 elle devrait atteindre 362 drsquoici agrave 2020 et 364 drsquoici agrave 2021 Il convient eacutegalement de noter que le nombre drsquoemplois dans le commerce de gros et de deacutetail a augmenteacute et que le nombre de personnes employeacutees dans la reacuteparation de veacutehicules automobiles qui se situait agrave 46 mil-lions en 2010 devrait atteindre plus de 64 mil-lions drsquoici 2020 soit une augmentation de 40 5 Lrsquoagriculture africaine se caracteacuterise par sa pro-portion eacuteleveacutee de travailleuses En 2019 pregraves de 54 des femmes actives travaillaient dans ce secteur contre 49 des hommes La propor-tion de femmes dans le secteur agricole nrsquoa que tregraves leacutegegraverement diminueacute entre 2011 et 2019 (de 574 agrave 537 ) et devrait atteindre 534 en 2020 et 532 en 2021 (Figure 24) Compte tenu de leur surrepreacutesentation dans le secteur agri-cole (peu productif largement informel avec des revenus et des conditions de travail nettement infeacuterieurs agrave ceux drsquoautres secteurs) les femmes sont confronteacutees agrave des deacuteficits de travail deacutecent plus importants que les hommes sur le marcheacute du travail

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 23 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique Afrique 2011-2021 ()

Agriculture

Industrie

Services

100

60

80

40

20

02011 20132012 20182016 202020192017 20212014 2015

341

125

535

358

129

513

351

126

523

358

131

511

362

133

505

347

126

528

358

130

513

361

132

507

355

128

518

360

131

509

364

134

503

14 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

2212 Emploi par secteur dans les sous-reacutegionsLrsquoexamen des donneacutees globales de la reacutegion afri-caine reacutevegravele des eacutecarts prononceacutes de lrsquoemploi par secteurs entre les sous-reacutegions En Afrique orien-tale centrale et occidentale lrsquoemploi se concentre dans le secteur agricole tandis qursquoil se retrouve surtout dans le secteur tertiaire en Afrique du Nord et en Afrique australe (Figure 25) Ce contraste reflegravete le niveau ineacutegal des transfor-mations structurelles et de progregraves eacuteconomique des sous-reacutegions Un aspect essentiel du pro-

cessus de deacuteveloppement est la transformation structurelle se traduisant par un mouvement des capitaux et du travail des secteurs agrave faible pro-ductiviteacute vers les secteurs agrave forte productiviteacute De nombreuses eacutetudes initiatives et cadres de tra-vail soulignent lrsquoimportance de la diversification des investissements en Afrique (BIT 2019c) Dans ce contexte la transformation de lrsquoagriculture devrait signifier lrsquoabandon drsquoactiviteacutes agricoles de subsistance dans de petites fermes au profit de grande exploitations agricoles plus productives (Timmer 1988)

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 24 Distribution de lrsquoemploi par genre par secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique 2011-21 ()

Agriculture

Industrie

Services

100

50

75

25

02011

Hommes Femmes

20202019 2019 2020 20212021 2011

336

158

506

347

79

574

346

171

483

383

83

534

346

170

485

381

82

537

347

173

481

386

83

532

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 25 Distribution de lrsquoemploi par grand secteur drsquoactiviteacute eacuteconomique par sous-reacutegion X 2011 2018 et 2019

Agriculture

Industrie

Services

100

40

60

80

20

02011 20112011 2011 20112019 20192019 2019 20192018 20182018 2018 2018

268

96

636

248

90

662

444

129

427

291

104

605

404

123

473

487

250

263

685

223

91

290

104

607

250

93

657

472

240

288

680

229

91

228

77

695

442

129

430

489

249

262

686

223

91

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Afrique centrale

Afrique orientale

15Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

Ameacuteliorer la productiviteacute du secteur agricole suppose drsquoy investir plus de ressources ce qui stimulerait la demande de biens de services et drsquoemplois dans les secteurs non agricoles de lrsquoeacuteconomie Cela inciterait les travailleurs agrave deacutelaisser progressivement lrsquoagriculture pour se lancer dans des activiteacutes non-agricoles favorise-rait la migration des campagnes vers les villes et ralentirait la croissance deacutemographique dans les zones rurales (Jayne et Ameyaw 2016) Degraves lors lrsquoemploi dans lrsquoagriculture et le secteur agricole lui-mecircme se reacutesorberaient au fil du temps en proportion du PIB total Une telle transformation est geacuteneacuteralement le fruit de plusieurs facteurs combineacutes lrsquoinnovation technologique les eacutecono-mies drsquoeacutechelle la mondialisation et le deacuteveloppe-ment des reacuteseaux financiers LrsquoAfrique du Nord en constitue une parfaite illustration premiegravere reacutecipiendaire des IDE en Afrique en 2018 (BIT 2019c) son secteur agricole est en deacuteclin et son secteur tertiaire en expansion Pour lrsquoAfrique cela signifie essentiellement qursquoune augmentation de lrsquoemploi dans les secteurs tregraves productifs deacutepend du deacuteveloppement du secteur agricole lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie non agricole nrsquoaugmente pas de lui-mecircme ni spontaneacutement Filmer et Fox (2014) citeacutes par Jayne et Ameyaw (2016) preacute-disent qursquoenviron 40 de tous les Africains qui entreront dans la vie active durant la prochaine deacutecennie travailleront surtout dans lrsquoagriculture Par conseacutequent la productiviteacute doit impeacuterative-ment augmenter dans le secteur agricole pour que le niveau global de revenus augmente que lrsquoargent circule en milieu rural et y stimule les eacutechanges de biens et services non agricoles (Jayne et Ameyaw 2016)

2213 Situation de lrsquoemploi en 2019

Les deacuteficits de travail deacutecent font leacutegion en Afrique ougrave le fait drsquoavoir un emploi ne procure pas toujours un mode de vie deacutecent (BIT 2019b) Sur 776 millions de personnes en acircge de travail-ler la majoriteacute soit 456 millions (588 ) ont un emploi 33 millions (43 ) sont au chocircmage et 286 millions (369 ) sont hors de la main-drsquoœuvre (Figure 26) Parmi les personnes qui ont un emploi 68 travaillent agrave leur propre compte ou font des aides familiaux Si lrsquoon ventile ces donneacutees par genre les proportions drsquohommes et de femmes qui travaillent agrave leur propre compte sont sensiblement eacutegale (647 ) en revanche le pourcentage de femmes qui porte de lʼaide familiale est de 323 contre seulement 13 pour les hommes Globalement cela signifie que la plupart des femmes sont contraintes de travailler dans le secteur agricole caracteacuteriseacute par lrsquoinformaliteacute de bas salaires un accegraves ina-deacutequat agrave la protection sociale et geacuteneacuteralement de mauvaises conditions de travail De plus les personnes exclues du secteur agricole en raison de sa faible productiviteacute de sa rentabiliteacute limiteacutee et de lrsquoabsence de protection sociale sont plus susceptibles de se tourner vers des emplois mal reacutemuneacutereacutes ou agrave leur propre compte sou-vent dans lrsquoeacuteconomie informelle Selon les estimations du BIT (2018a) 85 des personnes travaillant agrave leur propre compte opegraverent dans lrsquoeacuteconomie informelle

En revanche il est geacuteneacuteralement admis qursquoune part croissante de la main-drsquoœuvre accegravede agrave un emploi salarieacute ou reacutemuneacutereacute (tous niveaux de qualification et tous secteurs confondus) agrave mesure que les processus de deacuteveloppement

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 26 Situation de lrsquoemploi

Personnes exclues de la population active

286 millions (37 )

Travailleurs familiaux collaborant

agrave lrsquoentreprise familiale (20 )

Travailleurs agrave leur compte

(48)

Chocircmeurs 33 millions (4 )

Personnes employeacutees 456 millions (59 )

Employeacutes (20 )

Employeurs (3)

Population en acircge

de travailler 776 millions

16 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

eacuteconomique et de transformation structurelle se poursuivent Historiquement cela a eacuteteacute la principale voie vers une prospeacuteriteacute durable et partageacutee et lrsquoeacuteradication de la pauvreteacute de masse (Gindling et Newhouse 2012) En Afrique agrave ce jour ce processus srsquoest aveacutereacute laborieux et irreacutegulier et il faudra donc axer les efforts sur la creacuteation drsquoemplois mieux reacutemuneacutereacutes et en plus grand nombre notamment dans le secteur priveacute

2214 Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total

La proportion drsquoemploi informel et de ses com-posantes dans lrsquoemploi total est variable drsquoune reacutegion agrave une autre sur le continent 402 en Afrique australe 673 en Afrique du Nord et plus de 90 en Afrique centrale orientale et occidentale Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment un fort taux drsquoemploi agricole est correacuteleacute agrave un niveau

eacuteleveacute drsquoinformaliteacute du travail les sous-reacutegions ougrave lrsquoemploi agricole est eacuteleveacute ont eacutegalement de plus forts niveaux drsquoinformaliteacute Les taux drsquoemploi informel varient aussi en fonction du genre et du niveau drsquoinstruction En Afrique lrsquoeacuteconomie informelle compte un plus fort pourcentage de femmes que drsquohommes (79 et 68 respective-ment) sauf en Afrique du Nord Dans toutes les reacutegions les personnes peu instruites sont plus susceptibles de travailler dans lrsquoeacuteconomie informelle en fait 94 des personnes nrsquoayant suivi aucune scolariteacute travaillent dans lrsquoeacuteconomie informelle (BAD 2019)

Pour lrsquoAfrique dans son ensemble la part de lrsquoem-ploi informel et de ses composantes dans lrsquoemploi total est eacuteleveacutee soit 858 (Tableau 24) Ces chiffres soulignent lrsquoeacutenorme deacutefi que lrsquoinformaliteacute repreacutesente pour les entreprises et les travailleurs en Afrique Une tendance semblable est obser-

X Tableau 24 Emploi informel par rapport agrave lrsquoemploi total ()

Cateacutegorie Afrique Afrique du Nord

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique australe

Afrique occidentale

Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi total 858 673 910 916 402 924

Part de lrsquoemploi informel non agricole dans lrsquoemploi total 719 563 788 766 361 870

Source BIT (2018b)

Source Calculs fondeacutes sur la base de donneacutees ILOSTAT estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 27 Taux de chocircmage et part de lrsquoemploi informel (pays pour lesquels des donneacutees existent)

40

25

30

35

20

15

10

5

00 6030 9020 8050 10010 7040

Taux

de

chocircm

age

Part de lrsquoemploi informel dans lrsquoemploi non-agricole ()

Lesotho

Afrique du Sud

Zimbabwe

EgypteZambie

Ouganda

UgandaLibeacuteria

Tanzanie

MadagascarMadagascar

17Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

vable si lrsquoon considegravere la part de lrsquoemploi informel non agricole et de ses composantes dans lrsquoemploi total (Tableau 24) Sur ce point lrsquoAfrique australe et lrsquoAfrique du Nord affichent agrave nouveau les taux les plus faibles par rapport agrave lrsquoAfrique occidentale (87 ) centrale (788 ) et orientale (766 )

Une autre caracteacuteristique importante des mar-cheacutes du travail africains est le lien entre le taux drsquoinformaliteacute et le taux de chocircmage (plus le taux drsquoinformaliteacute est eacuteleveacute plus le taux de chocircmage est faible) (Figure 27) En regravegle geacuteneacuterale les pays agrave faible revenu ont des taux drsquoinformaliteacute eacuteleveacutes tandis que les pays agrave revenu intermeacutediaire connaissent des taux de chocircmage plus eacuteleveacutes (BAD 2019) Ce reacutesultat est coheacuterent avec le pheacute-nomegravene de la croissance sans emplois La crois-sance eacuteconomique en Afrique nrsquoa pas eacuteteacute propice agrave lrsquoemploi Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment la croissance eacuteconomique et la creacuteation drsquoemplois supposent une transformation structurelle de lrsquoeacuteconomie et un deacuteplacement des ressources des entreprises et secteurs peu productifs vers les secteurs les plus productifs

23 Chocircmage et sous-emploi de la main-drsquoœuvre231 ChocircmageEn 2019 pregraves de 34 millions de personnes eacutetaient au chocircmage en Afrique dont 122 millions de jeunes acircgeacutes de 15 agrave 24 ans (Annexe 8) soit 64 millions de plus qursquoen 2010 et une augmenta-tion de pregraves de 15 millions du nombre de jeunes chocircmeurs Le taux de chocircmage de la reacutegion (68 ) est nettement supeacuterieur agrave la moyenne mondiale (5 ) ce qui signifie que le chocircmage est un problegraveme majeur en Afrique Bien que le taux de chocircmage soit faible en Afrique les emplois se trouvent en majoriteacute dans lrsquoeacuteconomie informelle

Srsquoagissant du genre il convient de noter que le taux de chocircmage des femmes a constam-ment deacutepasseacute celui des hommes depuis 2010 (Annexe 8) soit 75 pour les femmes et 63 pour les hommes en 2019 avec des eacutecarts parfois tregraves prononceacutes au sein des reacutegions Par exemple en 2019 le taux de chocircmage atteignait 58 pour les femmes et 5 pour les hommes en Afrique

6 En Afrique australe la part de lemploi informel dans lemploi total atteint 402 et celle de lemploi informel non agricole dans lemploi total 361 Voir BIT (2018b)

occidentale de mecircme en Afrique australe il atteignait 29 pour les femmes et seulement 245 pour les hommes

En 2019 au niveau sous reacutegional lrsquoAfrique aus-trale avait le plus fort taux de chocircmage (265 ) en raison des chiffres particuliegraverement eacuteleveacutes de lrsquoAfrique du Sud (27 ) Cette mecircme anneacutee lrsquoAfrique du Nord a eacutegalement enregistreacute un taux de chocircmage eacuteleveacute (118 ) contrairement agrave lrsquoAfrique orientale (38 ) Les taux de chocircmage ont reculeacute entre 2015 et 2019 en Afrique cen-trale et orientale ainsi qursquoen Afrique du Nord Cependant les taux de chocircmages en Afrique australe et occidentale sont passeacutes de 246 agrave 265 et de 5 agrave 54 respectivement durant la mecircme peacuteriode Le taux de chocircmage eacuteleveacute de lrsquoAfrique australe est coheacuterent avec la moindre ampleur de lrsquoeacuteconomie informelle de cette sous-reacutegion6

Le taux de chocircmage des jeunes en Afrique a dimi-nueacute quoique lentement (voir Annexe 8) agrave savoir une baisse de trois points de pourcentage entre 2000 et 2019 Le chocircmage des jeunes en Afrique preacutesente une caracteacuteristique persistante soit lrsquoeacutecart de genre relativement faible soit 118 et 12 respectivement pour les jeunes hommes et les jeunes femmes en 2019

En 2019 le taux de chocircmage des jeunes en Afrique australe a atteint 503 et devrait encore augmenter durant les anneacutees agrave venir En 2019 lrsquoAfrique orientale avait les plus bas taux de chocircmage des jeunes de la reacutegion (62 ) soit un huitiegraveme de celui de lrsquoAfrique australe LrsquoAfrique centrale a eacutegalement enregistreacute un taux de chocirc-mage des jeunes relativement modeacutereacute (10 )

232 Sous-emploi de la main-drsquoœuvreToutefois le taux de chocircmage nrsquoest qursquoune mesure du sous-emploi de la main-drsquoœuvre sur le marcheacute du travail drsquoautres critegraveres doivent ecirctre pris en compte comme le sous-emploi du temps de travail et la main-drsquoœuvre potentielle Ensemble ces facteurs constituent les principaux indicateurs qui permettent de suivre les ten-dances du marcheacute du travail Plusieurs mesures

18 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)2 Emploi et tendances sociales

de sous-emploi de la main-drsquoœuvre existent y compris les indices LU1 LU2 LU3 et LU47

Drsquoici agrave 2021 le pheacutenomegravene de sous-emploi de la main-drsquoœuvre devrait concerner 1205 millions de personnes (LU4) par rapport agrave 1146 millions en 2019 Cette augmentation est principalement due agrave lrsquoAfrique subsaharienne qui drsquoici agrave 2021 devrait

7 Pour une deacutefinition complegravete et le mode de calcul des diffeacuterents indices voir la Reacutesolution concernant les statistiques du travail de lemploi et du sous-emploi de la main-dœuvre adopteacutee par la 19e Confeacuterence internationale des statisticiens du travail Genegraveve octobre 2013 wwwiloorgwcmsp5groupspublic---dgreports---stat documentsnormativeinstrumentwcms_230304pdf

compter 994 millions de personnes en situation de sous-emploi contre 21 millions pour lrsquoAfrique du Nord Selon les mecircmes projections en 2021 le taux de sous-emploi de la main-drsquoœuvre devrait se situer agrave environ 22 pour lrsquoensemble de lrsquoAfrique 247 pour lrsquoAfrique du Nord et 215 pour lrsquoAfrique subsaharienne (BIT 2020)

Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)1 Le contexte macro-eacuteconomique en Afrique 19

3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

20 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

31ensp LeenspdeacutefienspdeensplaenspjeunesseLrsquoobjectif de deacuteveloppement durable (ODD 86) est lieacute agrave la promotion de lrsquoemploi de lrsquoeacuteducation et de la formation des jeunes Plus preacuteciseacutement la cible 861 preacutevoit que drsquoici agrave 2020 les pays devraient reacuteduire laquonettement la proportion de jeunes (acircgeacutes de 15 agrave 24 ans) non scolariseacutes sans emploi ni en formation [NEET]raquo Autrement dit il srsquoagit de reacuteduire significativement le taux drsquoexclusion des jeunes du marcheacute du travail8 Cette tacircche sera drsquoautant plus difficile et cruciale en Afrique que contrairement agrave drsquoautres reacutegions du monde car la population du continent africain est jeune Par conseacutequent sa population active augmente rapi-dement et devrait continuer agrave augmenter dans un avenir proche A ce jour il semble peu probable que lrsquoAfrique comme le reste du monde drsquoailleurs puisse atteindre lrsquoobjectif de lrsquoODD 861 Le BIT estime qursquoen 2015 date de deacutebut de lrsquoimpleacutemen-tation des ODD le taux de NEET chez les jeunes africains eacutetait de 200 et preacutevoit qursquoil devrait atteindre 207 en 20209 Il srsquoagit en fait drsquoune leacutegegravere augmentation et non drsquoune laquonette reacuteduc-tionraquo du taux drsquoactiviteacute des jeunes10

Il ne faut donc pas ecirctre surpris que la promotion de la lutte contre le chocircmage et le sous-emploi des jeunes devienne rapidement une prioriteacute essentielle pour la quasi-totaliteacute des pays afri-cains Plusieurs instruments majeurs ont eacuteteacute eacutelaboreacutes afin de guider le deacuteveloppement de la jeunesse en Afrique notamment la Charte afri-caine de la jeunesse (AYC) adopteacutee en juillet 2006 Pour mettre en œuvre cette charte et renforcer les capaciteacutes nationales afin de mieux aider les jeunes agrave srsquoautonomiser et agrave se deacutevelopper les autoriteacutes ont eacutelaboreacute un Plan drsquoaction pour la deacutecennie de la jeunesse (2009-2018) qui agrave la date de reacutedaction du preacutesent rapport entamait sa der-niegravere anneacutee de mise en œuvre En outre lrsquoAgenda 2063 de lrsquoUnion africaine (UA) et son premier Plan deacutecennal de mise en œuvre traitent du thegraveme de la jeunesse et de lrsquoemploi des jeunes agrave travers ses aspirations 1 et 6 Le deacuteveloppement de lrsquoAfrique doit ecirctre axeacute sur la personne notamment en libeacuterant le potentiel des femmes et des jeunes En vue de transformer le potentiel de lrsquoimpor-

8 Le taux de (jeunes) NEET est laquola proportion de jeunes qui nrsquoont pas drsquoemploi et ne sont ni scolariseacutes ni en formationraquo (httpsilostatiloorgresourcesmethodsdescription-youth-neet) Cette deacutefinition englobe presque tous les chocircmeurs et tous ceux qui ne font pas partie de la population active mais qui ne suivent ni enseignement ni formation Tous les chocircmeurs nrsquoentrent pas dans cette deacutefinition car selon la deacutefinition de lOIT (internationalement accepteacutee) il est possible decirctre au chocircmage tout en eacutetant eacutetudiant Les lecteurs sont inviteacutes agrave consulter les meacutetadonneacutees ILOSTAT pour obtenir une vue exhaustive des concepts utiliseacutes dans ce rapport ilostatiloorgresourcesmethodsindicatordescriptions

9 En fait ces chiffres sont tregraves proches de la situation mondiale Le BIT estime que le taux mondial de jeunes NEET eacutetait de 217 en 2015 et preacutevoit quil atteindra 224 en 2020 Voir la base de donneacutees ILOSTAT ilostatiloorgdata

10 En effet eacutetant donneacute le fort taux de croissance de la jeunesse africaine thegraveme deacuteveloppeacute ci-apregraves le nombre de jeunes NEET est censeacute augmenter de 77 millions entre 2015 et 2020

tante population jeune africain en une dividende deacutemographique lrsquoUnion africaine a deacutesigneacute 2017 comme lrsquoanneacutee de la jeunesse sous le thegraveme laquoExploiter le dividende deacutemographique gracircce agrave lrsquoinvestissement dans la jeunesseraquo (AssemblyAUDec601 XXVI janvier 2016) LrsquoUnion africaine srsquoest reacutesolument engageacutee agrave lutter contre le chocirc-mage des jeunes ce qui se reflegravete directement ou indirectement dans plusieurs instruments drsquoorien-tation politique la Strateacutegie continentale drsquoeacutedu-cation pour lrsquoAfrique (CESA 16-25) la Strateacutegie pour la science la technologie et lrsquoinnovation en Afrique 2024 (STISA-2024) la Strateacutegie continen-tale drsquoEFTP pour favoriser lrsquoemploi des jeunes et le Plan drsquoaction pour le deacuteveloppement industriel acceacuteleacutereacute de lrsquoAfrique (AIDA)

32ensp Laenspnatureenspduenspdeacutefi321 Tendances de la population jeune active et les jeunes travailleurs pauvresLa population active africaine est jeune et aug-mente rapidement En 2020 les jeunes acircgeacutes de 15 agrave 24 ans repreacutesentaient moins drsquoun quart (236 ) de la population mondiale en acircge de tra-vailler mais plus drsquoun tiers (342 ) en Afrique seule reacutegion au monde ougrave la population active jeune augmente rapidement (Figure 31)

Depuis 1990 la main drsquoœuvre des jeunes est resteacutee stable ou a diminueacute en chiffres absolus dans la plupart des reacutegions du monde En Afrique elle a presque doubleacute pendant cette peacuteriode pas-sant de 618 agrave 1158 millions entre 1990 et 2020 En outre elle est censeacutee progresser de plus de 25 (soit pregraves de 30 millions de jeunes) drsquoici agrave 2030 date agrave laquelle le continent devrait compter 144 millions de jeunes actifs ce qui repreacutesente un eacutenorme deacutefi agrave savoir le besoin de creacuteer des em-plois et notamment des emplois deacutecents pour tous ces nouveaux arrivants sur le marcheacute du travail Parallegravelement alors que les responsables du monde entier srsquointerrogent sur les moyens permettant de prendre soin de leurs populations

21Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

qui vieillissent rapidement une main-drsquoœuvre jeune en si forte expansion repreacutesente ndash au moins potentiellement ndash une ressource inestimable pour lrsquoAfrique La mateacuterialisation de ce potentiel deacutepen-dra dans la plupart des pays drsquoun renforcement des structures guideacute par des actions politiques preacutecises pour lancer ce processus

11 Sauf indication contraire les chiffres et taux mentionneacutes dans ce rapport sont des moyennes annuelles (geacuteneacuteralement des estimations modeacuteliseacutees)

A lrsquoeacutevidence les marcheacutes du travail africains nrsquoont pas encore reacuteussi agrave surmonter ce deacutefi ces der-niegraveres anneacutees Bien que la proportion de jeunes travailleurs pauvres reacutegresse cette baisse nrsquoest pas aussi prononceacutee que dans drsquoautres reacutegions du monde notamment en Asie et dans le Pacifique (Figure 32) La pauvreteacute des jeunes (et des

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la population active jeune (15-24 ans) en chiffres absolus (millions de jeunes)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019 baseacutees sur les estimations et projections de population de lrsquoONU juillet 2019

X Figure 31 Population active jeune par reacutegion 1990-2030 (millions)11

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

400

300

350

250

200

150

100

0

50

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

2012

2014

2016

2018

2020

2020

2020

2020

2020

2030

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (moyenne et extrecircme) des jeunes (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT juillet 2019 baseacutees sur les estimations et projections de population de lrsquoONU juillet 2019

X Figure 32 Jeunes travailleurs pauvres par reacutegion 1990-2020 ()

Ameacuteriques

Etats arabes

Europe et Asie centrale

Afrique

Asie et Pacifique

80

60

70

50

40

30

20

0

10

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

22 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

adultes acircgeacutes de 25 ans et plus) est eacutegalement beaucoup plus eacuteleveacutee en Afrique qursquoailleurs

Entre 2000 et 2020 le taux de jeunes travail-leurs pauvres a diminueacute drsquoun peu plus de 14 en Afrique (soit 105 points de pourcentage)12 En Asie et dans le Pacifique la baisse corres-pondante a deacutepasseacute 65 (454 points de pour-centage) dans les Ameacuteriques et en Europe ougrave les taux de travailleurs pauvres eacutetaient deacutejagrave beaucoup plus faibles ils ont baisseacute respective-ment de 67 et 66 Seuls les Etats arabes ont enregistreacute de plus mauvais chiffres que lrsquoAfrique presque entiegraverement attribuables agrave la situation deacutesastreuse en reacutepublique arabe syrienne et au Yeacutemen la plupart des autres Etats arabes ont des taux de travailleurs pauvres proches de zeacutero En raison de la progression des taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs dans les Etats arabes (reacutesul-tant des conflits dans cette reacutegion) le taux global est comparable agrave celui de lrsquoAsie et du Pacifique soit environ 25 des jeunes travailleurs ndash chiffre encore deux fois moindre que le taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs africains Au niveau mon-dial le taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs a baisseacute en moyenne de 45 En 2020 63 des jeunes travailleurs africains eacutetaient pauvres en comparaison agrave 50 des travailleurs adultes (acircgeacutes de 25 ans et plus) Au deacutebut des anneacutees 1990 la reacutegion Asie-Pacifique connaissait des taux de pauvreteacute des jeunes travailleurs semblables voire

12 Par ailleurs le taux de jeunes travailleurs pauvres est nettement plus eacuteleveacute ndash et diminue plus lentement ndash que celui des adultes (25 ans et plus) Entre 2000 et 2020 le taux de pauvreteacute des travailleurs africains acircgeacutes de 25 ans et plus a baisseacute de 657 agrave 503 (soit 234 ou 154 points de pourcentage)

supeacuterieurs agrave ceux de lrsquoAfrique Srsquoil faut se feacuteliciter de la baisse du nombre de travailleurs pauvres en Afrique il reste encore beaucoup agrave faire pour progresser dans cette voie

322 Taux de chocircmage des jeunes (15-24 ans)Le taux de chocircmage moyen des jeunes en Afrique est proche du taux mondial toutefois il varie consideacuterablement drsquoune sous-reacutegion agrave lrsquoautre de plus de 50 en Afrique australe agrave moins de 6 en Afrique orientale (Figure 33) Les taux relative-ment modeacutereacutes de chocircmage des jeunes en Afrique centrale orientale et occidentale ne doivent pas ecirctre consideacutereacutes comme un indicateur de perfor-mance relativement bonne du marcheacute du travail dans ces sous-reacutegions Comme le montrent les taux de pauvreteacute des travailleurs mentionneacutes ci-dessus les taux de chocircmage des jeunes ne signifient pas que ces derniers beacuteneacuteficient drsquoun marcheacute du travail dynamique notamment dans les pays ougrave la protection sociale est limiteacutee voire inexistante Bien que le taux de NEET (examineacute ci-apregraves) lrsquoait remplaceacute comme principal indicateur des ODD le taux de chocircmage des jeunes restent lrsquoindicateur le plus largement utiliseacute agrave cette fin pour eacutevaluer dans quelle mesure les jeunes reacuteus-sissent agrave srsquointeacutegrer sur le marcheacute du travail

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (extrecircme et modeacutereacutee) des jeunes travailleurs (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 33 Taux de chocircmage des jeunes monde et sous-reacutegions africaines 2000-2020 ()

60

50

40

30

20

0

10

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Monde

23Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Comme le montre eacutegalement la Figure 33 ci-dessus les reacutegions les plus septentrionales et meacuteridionales du continent connaissent des taux les plus eacuteleveacutes de chocircmage des jeunes toutefois la cartographie des taux nationaux (Figure 34) reacutevegravele une situation plus nuanceacutee Les taux de chocircmage des jeunes varient de 23 au Libeacuteria (2016) agrave 571 en Afrique australe (2019)13 de ce fait il existe une forte correacutelation positive (054 en 201614) entre les taux de chocircmage et les estima-tions du PIB par habitant (PPA) effectueacutees par le FMI Pris agrave la lettre ces chiffres signifieraient que le taux de chocircmage des jeunes est tendanciel-lement eacuteleveacute dans les pays ayant un PPA eacuteleveacute ce qui nrsquoa aucun sens si le taux de chocircmage des jeunes est censeacute mesurer la (bonne ou mauvaise) situation des jeunes sur le marcheacute du travail Au mieux les taux de chocircmage des jeunes ne pro-curent qursquoune vue tregraves partielle ndash et contre-intui-tive ndash de la situation des jeunes sur le marcheacute du travail Comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment il faut appliquer une seacuterie drsquoindicateurs y compris les

13 Selon les derniegraveres informations de la base de donneacutees ILOSTAT [consulteacutee le 16 mars 2020]

14 Calculs de lauteur baseacutes sur la base de donneacutees des Perspectives de leacuteconomie mondiale du FMI octobre 2018 wwwimforgexternalpubsftweo201802weodataindexaspx [consulteacute le 9 avril 2019]

mesures du sous-emploi de lrsquoinformaliteacute de la situation de lrsquoemploi et de la pauvreteacute des travail-leurs pour observer les tendances du marcheacute du travail Ceci devrait ecirctre particuliegraverement le cas en ce qui concerne lrsquoAfrique

323 Jeunes sans emploi qui ne suivent ni eacutetudes ni formation (NEET)Compte tenu des niveaux de pauvreteacute relative-ment eacuteleveacutes en Afrique dont il a eacuteteacute question preacute-ceacutedemment et de la rareteacute de systegravemes adeacutequats de protection sociale sur le continent les difficul-teacutes lieacutees agrave lrsquoentreacutee des jeunes sur le marcheacute du travail ne se manifestent pas principalement par des niveaux eacuteleveacutes de chocircmage dans ce groupe Crsquoest pourquoi il a eacuteteacute proposeacute de lui substituer le concept de NEET indicateur plus reacuteveacutelateur Durant la derniegravere deacutecennie la pertinence du taux de chocircmage des jeunes comme indicateur

Note Cette cartographie preacutesente les taux de chocircmage estimatifs des jeunes au niveau national sur la base des modeacutelisations du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 34 Taux de chocircmage des jeunes en Afrique par pays 2020

30ndash60

20ndash30

10ndash20

5ndash10

0ndash5

Pas de donneacutees

24 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

de leur situation sur le marcheacute du travail a susciteacute une insatisfaction croissante notamment dans les pays agrave revenu faible ou intermeacutediaire le taux de NEET a donc eacuteteacute adopteacute comme indicateur cleacute de lrsquoODD 86 sur le travail deacutecent des jeunes

Lrsquoanalyse tendancielle des taux de NEET en Afrique et dans le monde (Figure 35) appelle un certain nombre drsquoobservations Le taux de NEET africain suit de pregraves la moyenne mondiale et le classement des sous-reacutegions africaines par

taux de NEET est resteacute stable (depuis au moins 2017) tout comme leur rang selon le taux de chocircmage Toutefois les taux de jeunes NEET aux niveaux mondial et africain sont tous largement supeacuterieurs aux taux correspondants de chocircmage des jeunes Etant donneacute que ces derniers sont calculeacutes en proportion des jeunes actifs sur le marcheacute du travail alors que les taux de chocircmage des NEET sont eacutetablis en fonction de la cohorte de jeunes concerneacutee le nombre de jeunes NEET est beaucoup plus important que le nombre de

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections de la pauvreteacute (extrecircme et modeacutereacutee) des travailleurs jeunes (15-24 ans)

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 35 Taux de jeunes NEET monde et sous-reacutegions africaines 2005-20 ()

Afrique

Afrique centrale

Afrique orientale

Afrique du Nord

Afrique australe

Afrique occidentale

Monde

35

30

25

20

15

10

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

Note Cette figure preacutesente les estimations et projections du taux des jeunes NEET groupeacute par niveaux de revenus 2005-20

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 36 Taux de jeunes NEET par niveaux de revenus monde Afrique 2005-20 ()

Afrique

Afrique revenus faibles

Afrique revenus faiblesintermeacutediaires

Afrique revenus intermeacutediairessupeacuterieurs

Monde

35

30

25

20

15

10

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2013

2015

2017

2019

2012

2014

2016

2018

2020

25Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

jeunes chocircmeurs Il faut eacutegalement rappeler que la cateacutegorie des jeunes NEET englobe la plupart (mais pas la totaliteacute) des chocircmeurs15 Comme in-diqueacute preacuteceacutedemment le taux de NEET en Afrique eacutetait estimeacute agrave 207 en 2020 cela signifie que parmi tous les jeunes Africains un sur cinq nrsquoa pas drsquoemploi et ne suit ni eacutetudes ni formation Selon les estimations du BIT 124 millions de jeunes eacutetaient chocircmeurs en Afrique en 2020 alors que 535 millions (soit quatre fois plus) appartenaient agrave la cateacutegorie des NEET

Une caracteacuteristique des taux de NEET en Afrique qursquoon peut deacuteduire de la Figure 35 et qui contraste apparemment avec la situation mondiale est la nette correacutelation positive entre les taux de NEET et les niveaux de revenus des pays qui ressort encore plus clairement de la Figure 36 En revanche les taux de NEET au ni-

15 Un jeune peut ecirctre chocircmeur sans pour autant ecirctre NEET ndash srsquoil eacutetudie tout en eacutetant chocircmeur Plus preacuteciseacutement si un jeune eacutetudie et ne travaille pas mais cherche activement un emploi il nentre pas dans la cateacutegorie des NEET (parce quil eacutetudie) il est neacuteanmoins reconnu comme chocircmeur (parce qursquoil nrsquoa pas demploi mais en recherche un activement) selon les deacutefinitions normaliseacutees Cela dit la cateacutegorie des NEET englobe par deacutefinition tous les chocircmeurs et toutes les autres personnes qui nont pas demploi ou ne suivent pas deacutetudes

16 La forte correacutelation positive constateacutee en Afrique est clairement alimenteacutee par les taux extrecircmement eacuteleveacutes de chocircmage des jeunes en Afrique australe notamment en Afrique du Sud Il est eacutevident que dautres facteurs jouent aussi un rocircle agrave cet eacutegard Il sagit ici de comparer les taux de chocircmage et les taux de NEET qui ont tendance agrave progresser avec lrsquoaugmentation du revenu par habitant

veau mondial sont systeacutematiquement plus eacuteleveacutes dans les pays agrave revenu intermeacutediaireinfeacuterieur cela srsquoexplique par le fait que les taux de NEET ont tendance agrave augmenter jusqursquoagrave un certain seuil en fonction du revenu par habitant apregraves quoi ils diminuent avec les majorations suppleacutementaires de revenus16 ndash point de bascule qui nrsquoa manifeste-ment pas encore eacuteteacute atteint en Afrique

Toutefois lrsquoeacutecart entre les taux de NEET en Afrique du Nord et en Afrique australe drsquoune part et en Afrique centrale orientale et occidentale de lrsquoautre est beaucoup moins prononceacute que celui des taux de chocircmage des jeunes En Afrique aus-trale le taux de NEET est estimeacute agrave 328 en 2020 soit un peu plus du double de celui de lrsquoAfrique orientale (14 ) tandis que le taux de chocircmage des jeunes atteint 524 soit presque dix fois plus qursquoen Afrique orientale (56 )

Note Cette cartographie preacutesente les estimations des taux de chocircmage des jeunes au niveau national eacutetablies sur la base du modegravele du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 37 Taux nationaux de jeunes NEET Afrique 2020

30ndash50

20ndash30

10ndash20

0ndash10

No data

26 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente les taux estimatifs de NEET pour lrsquoAfrique du Nord et lrsquoAfrique sub-saharienne ainsi qursquoau niveau mondial par genre et par tranches de revenus 2020

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 38 Taux de jeunes NEET par genre monde et sous-reacutegions africaines 2020 ()

Femmes

Hommes

40

30

35

25

10

15

5

20

0MondeAfrique

du NordAfriqueAfrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

149

229

180

362

157

258

194

294

101

180

300

357

140

312

Note Cette cartographie preacutesente le ratio hommesfemmes NEET en Afrique en 2020 sur la base des estimations modeacuteliseacutees du BIT pour les taux de NEET par genre Un ratio gt 1 implique un taux de jeunes femmes NEET plus eacuteleveacute que celui de jeunes hommes et vice versa Par exemple une valeur de 2 signifie que les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles que les jeunes hommes drsquoappartenir agrave la cateacutegorie des NEET

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 39 Taux de jeunes NEET dispariteacutes de genre Afrique 2020

30ndash50

20ndash30

10ndash20

0ndash10

Pas de donneacutees

27Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente lrsquoindice LU3 par reacutegion en 2020 selon les estimations modeacuteliseacutees du BIT

Source Estimations modeacuteliseacutees du BIT novembre 2019

X Figure 310 Sous-emploi de la main-drsquoœuvre (indice LU3) jeune (15-24 ans) par genre et par reacutegion () 2020

Femmes

Hommes

80

60

70

50

20

30

10

40

0MondeAfrique

du NordAfriqueAfrique

australeAfrique

occidentaleAfrique centrale

Afrique orientale

196196

370

577

175210

140198

98131

617

707

197214

Tout comme les taux de chocircmage des jeunes les taux de NEET varient consideacuterablement selon les pays du continent (Figure 37) En 2017 ils allaient de 62 au Burundi agrave 686 au Niger17

Les jeunes femmes repreacutesentent lrsquoeacutecrasante majoriteacute des jeunes NEET ndash deux sur trois et ce dans le monde entier (Figure 38) Ces dispariteacutes de genre sont les plus marqueacutees dans les pays eacutemergents (agrave revenu intermeacutediaire) En Afrique le ratio femmeshommes NEET (16 femme pour chaque homme) est infeacuterieur agrave la moyenne mon-diale (22) et ce mecircme dans les pays ougrave il est le plus prononceacute crsquoest-agrave-dire en Afrique du Nord ougrave il nrsquoest que de deux pour un Les dispariteacutes de genre des NEET ne sont pas aussi marqueacutees en Afrique (et mecircme en Afrique du Nord) qursquoail-leurs par exemple en Asie du Sud ougrave le taux de NEET feacuteminin est estimeacute agrave 35 fois le taux de NEET masculin18

17 Chiffres baseacutes sur les derniegraveres informations de la base de donneacutees ILOSTAT [consulteacutee le 16 mars 2020] On notera que les estimations modeacuteliseacutees du BIT et les chiffres reacuteels fondeacutes sur les calculs de micro-donneacutees divergent nettement Cela tient au fait que certains pays ndash mais pas tous ndash appliquent la Reacutesolution 2013 de la CIST sur la nouvelle deacutefinition de lemploi qui exclut lagriculture de subsistance et le travail dans les exploitations agricoles familiales cela se traduit par une reacuteduction draconienne de lemploi des jeunes enregistreacute dans les pays africains qui appliquent la nouvelle deacutefinition Pour des raisons de comparabiliteacute les estimations modeacuteliseacutees du BIT sont baseacutees sur lancienne deacutefinition ce qui donne parfois lieu agrave des eacutecarts assez marqueacutes

18 Baseacute sur les estimations modeacuteliseacutees du BIT (novembre 2019) pour 2020 httpsilostatiloorgdata

19 La cartographie est baseacutee sur les estimations modeacuteliseacutees du BIT selon lesquelles le taux de jeunes femmes NEET est tregraves leacutegegraverement infeacuterieur agrave celui des jeunes hommes agrave Madagascar en 2020 Mais lagrave encore les donneacutees reacuteelles les plus reacutecentes (2012 et 2015) donnent agrave penser que le taux de jeunes femmes NEET excegravede celui des jeunes hommes

20 Qui comprend elle-mecircme tous les jeunes qui nont pas demploi qui sont au chocircmage ou souhaiteraient travailler mais qui en raison de la situation dans le pays ne peuvent chercher activement un emploi ont une disponibiliteacute limiteacutee voire les deux

Dans tous les pays africains le taux de jeunes femmes NEET deacutepasse celui des jeunes hommes au niveau national (Figure 39)19

La surrepreacutesentation des jeunes femmes dans le groupe des NEET se reflegravete eacutegalement dans les taux de sous-emploi de la main-drsquoœuvre notam-ment lrsquoindice LU3 qui comprend les personnes sans emploi et la main-drsquoœuvre potentielle20 Toutefois il est inteacuteressant de noter que contrai-rement agrave la situation qui preacutevaut dans le groupe des NEET les dispariteacutes de genre en ce qui concerne le sous-emploi de la main-drsquoœuvre sont plus prononceacutees en Afrique que dans le monde (ratios femmeshommes 12 et 11) A lrsquoeacutevidence la surrepreacutesentation des jeunes femmes afri-caines parmi les NEET ne saurait srsquoexpliquer par le grand nombre de jeunes femmes qui par hypo-thegravese ne souhaiteraient pas travailler

28 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

324 Lrsquoenjeu fondamental la qualiteacute de lrsquoemploiOn peut affirmer que la qualiteacute des emplois disponibles est la principale difficulteacute que ren-contrent les jeunes Africains dans leur recherche drsquoemploi En drsquoautres termes le problegraveme de lrsquoemploi pour les jeunes en Afrique nrsquoest pas tant lrsquoabsence de travail en soi que les possibiliteacutes de travail deacutecent Comme on lrsquoa deacutejagrave deacutemontreacute les taux de chocircmage des jeunes et de NEET ne sont pas particuliegraverement eacuteleveacutes en Afrique bien qursquoelle soit une des reacutegions les plus pauvres du monde si lrsquoon srsquoen tient au PIB par habitant (PPA) En effet comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment les taux de chocircmage des jeunes les plus eacuteleveacutes du continent sont observeacutes dans certains pays ougrave les revenus sont acceptable et il existe une forte correacutelation positive entre le revenu moyen

21 Ici comme pour les autres indicateurs nous adoptons lapproche normaliseacutee de lOIT Lemploi informel fait reacutefeacuterence agrave laquotoutes les modaliteacutes demploi qui noffrent pas aux individus une protection juridique ou sociale par leur travail les laissant ainsi exposeacutes au risque eacuteconomiqueraquo Cette deacutefinition inclut agrave la fois les travailleurs employeacutes de lrsquoeacuteconomie informelle et ceux qui ont un emploi informel hors de lrsquoeacuteconomie informelle (BIT 2013) Selon une deacutefinition plus deacutetailleacutee lemploi informel comprend a) les travailleurs salarieacutes occupant des laquoemplois informelsraquo cest-agrave-dire des emplois sans droit agrave la seacutecuriteacute sociale sans congeacutes annuels payeacutes ou congeacutes de maladie payeacutes b) les travailleurs salarieacutes dune entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes c) les travailleurs agrave leur propre compte dans une entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes d) les employeurs dune entreprise non enregistreacutee comptant moins de cinq salarieacutes et e) les travailleurs contribuant agrave une entreprise familiale Nous faisons eacutegalement la distinction entre lemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle et les emplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelle Les sous-cateacutegories b) agrave d) sont utiliseacutees pour calculer laquolrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelleraquo la sous-cateacutegorie a) concerne les laquoemplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelleraquo et la sous-cateacutegorie e) peut entrer dans lun ou lautre groupe selon le statut de lentreprise qui embauche le collaborateur (Elder et Koneacute 2014)

22 Nous examinons ci-apregraves lemploi des jeunes en fonction de lrsquoexpeacuterience professionnelle des personnes acircgeacutees de 15 agrave 29 ans La deacutefinition eacutelargie est logique lorsquon parle des jeunes travailleurs (par opposition aux jeunes dans leur ensemble) puisque compte tenu de laugmentation du niveau dinstruction sur le continent un nombre croissant de jeunes Africains qui poursuivent leurs eacutetudes jusquau niveau tertiaire nentreront pas sur le marcheacute du travail avant davoir (presque) atteint 25 ans Ninclure que les diplocircmeacutes de lenseignement supeacuterieur pourrait donner une image trompeuse notamment quant agrave lrsquoincidence de linstruction

et les taux de chocircmage des jeunes et de NEET au niveau national

En tout eacutetat de cause il apparaicirct clairement que globalement les pays africains souffrent parti-culiegraverement de la mauvaise qualiteacute des emplois Comme indiqueacute preacuteceacutedemment le pheacutenomegravene des travailleurs pauvres est surtout prononceacute chez les jeunes Africains En outre les taux eacuteleveacutes drsquoemploi informel chez les jeunes constituent une deuxiegraveme caracteacuteristique de la mauvaise qualiteacute des emplois sur le continent (Figure 311) Selon les derniegraveres estimations disponibles (BIT 2018b) 95 des jeunes travailleurs africains occupent un emploi informel21

En approfondissant lrsquoanalyse et en eacutelargissant la deacutefinition de la jeunesse pour y inclure les per-sonnes acircgeacutees de 15 agrave 29 ans22 on peut obser-ver les caracteacuteristiques de lrsquoemploi informel en

Note Cette figure preacutesente les taux drsquoemplois informels pour les jeunes dans diffeacuterentes reacutegions et pour les jeunes et les adultes en Afrique

Source BIT (2018b)

X Figure 311 Taux drsquoemplois informels diffeacuterentes reacutegions jeunes (15-24 ans) travailleurs adultes anneacutee la plus reacutecente ()

Jeunes

Adultes

100

60

80

70

90

50

20

30

10

40

0MondeEtats arabes Asie

et PacifiqueEurope et

Asie centraleAfrique Ameacuteriques

828

949

611

851

218

357404

462

671

863

587

771

29Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Note Cette figure preacutesente les deux grandes cateacutegories drsquoemploi informel (et leur somme) en pourcentage de lrsquoemploi total des jeunes (par tranches drsquoacircge) Pour plus de deacutetails concernant les Enquecirctes sur la transition de lrsquoeacutecole au travail (SWTS) utiliseacutees ici et la maniegravere dont les donneacutees ont eacuteteacute regroupeacutees pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Pays concerneacutes Beacutenin Congo Egypte Libeacuteria Madagascar Malawi Sierra Leone Reacutepublique-Unie de Tanzanie Togo Tunisie Ouganda et Zambie

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

Note Cette figure preacutesente la part (en ) des diffeacuterentes formes drsquoemploi des jeunes hommes et femmes (15-29 ans) entre 2006 et 2016 (ou les anneacutees les plus proches) Le travail indeacutependant comprend les travailleurs agrave leur compte et les travailleurs familiaux collaborant agrave une entreprise familiale Cette figure concerne 14 pays Afrique du Sud Angola Cameroun Reacutepublique deacutemocratique du Congo Egypte Ethiopie Ghana Cocircte drsquoIvoire Mozambique Nigeacuteria Ouganda Reacutepublique-Unie de Tanzanie Tunisie et Zambie

Source Calculs des auteurs baseacutes sur les Enquecircte nationales sur la main-drsquoœuvre base de micro-donneacutees du BIT

X Figure 312 Taux des diffeacuterents types drsquoemploi informel pays africains choisis hommes et femmes (15-29 ans)

X Figure 313 Statut professionnel par genre pays africains choisis jeunes travailleurs africains (15-29 ans) 2006 et 2016

Emploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle

Emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle

100

80

90

70

60

50

40

30

20

10

015ndash19 15ndash19

Femmes Hommes

25ndash29 25ndash2920ndash24 20ndash24

767

180

703

218

727

178

592

249

717

203

658

245

90

80

70

60

50

40

30

20

10

02005 20052005 20052005 2005

FemaleMale

Employeacutes EmployeacutesEmployeurs EmployeursTravailleurs agrave leur compte

et travailleurs familiaux

collaborant agrave une entreprise

familiale

Travailleurs agrave leur compte

et travailleurs familiaux

collaborant agrave une entreprise

familiale

2015 20152015 20152015 2015

312

29

659

170

08

822

317

27

656

217

18

765

Part

de

lrsquoem

ploi

des

jeun

es

selo

n le

gen

re (

)

30 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Afrique et ses variations en fonction de lrsquoacircge et du genre De maniegravere geacuteneacuterale lrsquoemploi informel peut se diviser en deux cateacutegories a) lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle b) lrsquoemploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle En Afrique lrsquoemploi informel des jeunes est tregraves majoritairement concentreacute dans lrsquoeacuteconomie informelle Ailleurs dans le monde il se reacutepartit plus eacutegalement entre lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle et lrsquoemploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle Au niveau mondial le taux drsquoemploi informel des jeunes diminue fortement agrave mesure qursquoils avancent en acircge (OrsquoHiggins 2017) En revanche dans les 12 pays africains viseacutes dans les enquecirctes de lrsquoOIT sur la transition eacutecole-travail (SWTS)23 la baisse tendancielle de lrsquoemploi informel avec lrsquoacircge est beaucoup moins marqueacutee (Figure 312)

Une image semblable se deacutegage de lrsquoanalyse du groupe des travailleurs agrave leur propre compte (par opposition aux salarieacutes) et notamment les autoentrepreneurs et les travailleurs familiaux collaborant agrave une entreprise familiale Une nette majoriteacute de jeunes Africains ayant un emploi fait partie du premier groupe (Figure 313) Globalement la situation de lrsquoemploi des jeunes

23 wwwiloorgemploymentareasyouth-employmentwork-for-youthWCMS_191853lang--enindexhtm

Africains nrsquoa pas beaucoup eacutevolueacute depuis 2005 contrairement agrave la tendance mondiale agrave savoir un nombre important de personnes qui deacutelaissent le travail agrave leur compte au profit du salariat et ce tant dans les eacuteconomies eacutemergentes que les pays en deacuteveloppement (BIT 2017) Un autre pheacute-nomegravene positif est observable soit une baisse conseacutequente de la proportion de jeunes femmes exerccedilant une activiteacute indeacutependante Ainsi les dispariteacutes de genre ont reculeacute durant la derniegravere deacutecennie avec une augmentation significative du pourcentage de jeunes femmes occupant un emploi salarieacute qui est passeacute de 17 agrave 217 entre 2005 et 2015 Toutefois les dispariteacutes de genre restent importantes le taux drsquoemploi salarieacute des jeunes femmes (217 ) reste infeacuterieur de 10 points de pourcentage agrave celui de leurs homo-logues masculins (317 )

La progression du salariat chez les jeunes ne leur a toutefois pas apporteacute une plus grande seacutecuriteacute drsquoemploi puisqursquoelle reacutesulte essentiellement de la progression de lrsquoemploi salarieacute informel et de lrsquoemploi formel temporaire plutocirct que drsquoune aug-mentation du nombre drsquoemplois reacuteguliers avec des contrats agrave dureacutee indeacutetermineacutee (Figure 314)

Note Cette figure indique lrsquoeacutevolution en points de pourcentage des diffeacuterents statuts contractuels entre 2006 et 2016 ou les anneacutees les plus proches pour lesquelles on dispose de donneacutees pour les jeunes (15-29 ans) Les cateacutegories correspondent globalement agrave la classification normaliseacutee de lrsquoOIT sur le statut professionnel Toutefois a) les salarieacutes sont reacutepartis en trois cateacutegories selon leur statut contractuel i) les salarieacutes permanents qui ont un contrat eacutecrit et sont engageacutes pour une dureacutee indeacutetermineacutee ii) les salarieacutes temporaires qui ont un contrat eacutecrit et sont engageacutes pour une dureacutee deacutetermineacutee iii) les salarieacutes sans contrat qui nrsquoont pas de contrat eacutecrit et b) les travailleurs agrave leur compte comprennent eacutegalement les employeurs

Source Calculs des auteurs fondeacutes sur les Enquecirctes nationales sur la main-drsquoœuvre base de micro-donneacutees du BIT

X Figure 314 Evolution du statut contractuel des jeunes travailleurs Afrique 2006-2016

Employeacutes permanents

Employeacutes temporaires

Employeacutes sans contrat

Travailleurs agrave leur compte

Travailleurs familiaux collaborant agrave lrsquoentreprise familiale

20

10

15

5

ndash5

ndash10

ndash15

ndash20

0

ndash25

Egypte Zambie RDCAfrique du Sud

Tanzanie Ghana

Varia

tion

(en

) s

elon

lrsquoacircge

31Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

33 Probleacutematiques et analyse331 Dans quels secteurs les jeunes travaillent-ils Lrsquoinsertion reacuteussie des jeunes sur le marcheacute du travail deacutepend en partie des secteurs drsquoactiviteacute qui offrent des emplois Lrsquoanalyse de lrsquoeacutevolution intervenue dans ce domaine durant la derniegravere deacutecennie permet de mieux cerner les secteurs susceptibles drsquooffrir des emplois aux jeunes (15-29 ans) dans un proche avenir Plusieurs facteurs influencent lrsquoeacutevolution potentielle des divers sec-teurs drsquoactiviteacute et les emplois qursquoils pourront offrir notamment les politiques macroeacuteconomiques et sectorielles les compeacutetences et qualifications des personnes concerneacutees les interventions poli-tiques et lrsquoaccegraves aux marcheacutes (Salazar-Xirinachs Nuumlbler et Kozul-Wright 2014) nous examinons certains de ces facteurs en deacutetail ci-apregraves

Si les perspectives drsquoemploi pour les jeunes se sont ameacutelioreacutees quoique modestement dans le secteur du bacirctiment et le secteur tertiaire lrsquoagri-culture reste le principal pourvoyeur drsquoemplois pour les jeunes comme pour les adultes en Afrique (Figure 315) Durant la derniegravere deacutecen-nie le secteur du bacirctiment a embaucheacute plus de jeunes (deux points de pourcentage) Toutefois peu drsquoeacuteleacutements concrets permettent de conclure que les autres secteurs notamment ceux agrave forte valeur ajouteacutee commencent agrave en recruter beau-coup plus A ce jour ce sont essentiellement les adultes et beaucoup moins les jeunes qui ont tendance agrave deacutelaisser le secteur agricole pour se tourner vers drsquoautres activiteacutes agrave plus forte valeur ajouteacutee

Les perspectives drsquoemploi hors du secteur agri-cole pour les jeunes Africains sont tregraves modestes si on les compare aux tendances observeacutees par exemple en Asie et dans le Pacifique la part des

Note Cette figure preacutesente quelques estimations relatives agrave lrsquoAfrique a) nombre de travailleurs ( jeunes et adultes) employeacutes dans chaque secteur en pourcentage de lrsquoemploi total en 2016 (ou lrsquoanneacutee la plus proche) b) variation en entre 2006 et 2016 (ou les anneacutees les plus proches pour lesquelles des donneacutees existent) de la part des jeunes travailleurs (15-29 ans) dans chaque secteur c) variation en entre une anneacutee preacuteceacutedant la crise financiegravere (vers 2006) et lrsquoanneacutee la plus reacutecente pour laquelle des donneacutees sur la part drsquoemploi des adultes (30-64 ans) existent pour le secteur drsquoactiviteacute concerneacute Ces donneacutees concernent 14 pays Angola Cameroun Reacutepublique deacutemocratique du Congo Egypte Ethiopie Ghana Cocircte drsquoIvoire Mozambique Nigeacuteria Afrique du Sud Reacutepublique-Unie de Tanzanie Tunisie Ouganda et Zambie

Source Base de micro-donneacutees sur la population active v15 et calculs de lrsquoauteur

X Figure 315 Parts de lrsquoemploi et eacutevolution de la distribution des jeunes et des adultes par secteur Afrique 2006 et 2016

Part de lrsquoemploi (anneacutee la plus reacutecente) Variation (en ) adultes Variation (en ) jeunes

Agriculture

Afrique (14 pays)

Secteur secondaire

Bacirctiment

Transports et communication

Commerce hocirctellerie et restauration

Intermeacutediation financiegravere

Activiteacutes immobiliegraveres et commerciales

Administration publique

Education

Santeacute

Autres services

420ndash4 ndash2ndash6ndash8ndash1050403020100

32 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

jeunes travailleurs employeacutes dans lrsquoagriculture a chuteacute de moins de quatre points de pourcen-tage en Afrique entre 2006 et 2016 alors qursquoelle a reculeacute de 17 points de pourcentage dans la reacutegion Asie-Pacifique durant la mecircme peacuteriode On peut deacutecrire la situation autrement en chiffres absolus la population jeune (15-29 ans) a augmenteacute de 224 entre 2005 et 2015 en Afrique mais le nombre drsquoemplois non agricoles nrsquoa augmenteacute que de 56 24 Autrement dit la croissance de lrsquoemploi non agricole en Afrique ne suit pas la progression drsquoune population jeune en pleine expansion

Comme mentionneacute preacuteceacutedemment une nom-breuse population jeune est une potentielle res-source qui toutefois peut exercer des pressions sur le marcheacute du travail agrave court terme Dans des eacuteconomies ougrave les possibiliteacutes drsquoemploi hors de lrsquoagriculture nrsquoaugmentent que lentement lrsquoarri-veacutee de nombreux jeunes sur le marcheacute du travail peut cantonner un grand nombre drsquoentre eux dans des emplois agricoles faiblement produc-tifs ce qui freine la productiviteacute et la croissance eacuteconomique

332 Le rocircle des systegravemes drsquoenseignement et de formationToute strateacutegie de promotion drsquoemplois de qualiteacute pour les jeunes doit ecirctre axeacutee sur deux preacutemisses fondamentales la stabiliteacute macro-eacuteconomique et politique et des infrastructures adeacutequates25 Ces strateacutegies ne sauraient srsquoappuyer uniquement sur des mesures drsquooffre visant exclusivement agrave ameacute-liorer les compeacutetences des jeunes actifs Si les conditions de base permettant la creacuteation drsquoem-plois de qualiteacute et stimulant la croissance eacuteco-nomique ne sont pas reacuteunies mecircme les jeunes tregraves qualifieacutes ne trouveront pas sur le marcheacute des postes ougrave ils pourront exercer leurs talents En effet selon le Chapitre 4 de la derniegravere eacutedition du rapport Tendances Mondiales de lrsquoEmploi des Jeunes (BIT 2020) les diplocircmeacutes de lrsquoenseignement supeacuterieur seraient trop nombreux dans quelques pays africains (et certains autres pays) ce qui a entraicircneacute une baisse du retour espeacutereacute sur eacutetudes supeacuterieures pendant la derniegravere deacutecennie26

24 Calculs de lauteur base de micro-donneacutees du BIT

25 Monga Shimeles et Woldemichael (2019) ont reacutecemment souligneacute limportance du deacuteveloppement des infrastructures

26 De mecircme en Afrique on ne constate pas de correacutelation nette entre la baisse du taux de NEET et le niveau drsquoinstruction comme cest geacuteneacuteralement le cas dans dautres reacutegions (BIT 2020 chapitre 4)

27 Le laquotaux demploiraquo est deacutefini ici comme le ratio emploipopulation (et non le ratio emploimain-dœuvre parfois utiliseacute)

Toutefois il ne fait aucun doute que les deacuteficits de compeacutetences et plus geacuteneacuteralement les ques-tions relatives aux niveaux drsquoinstruction et de for-mation sont drsquoune importance capitale agrave plusieurs eacutegards le niveau geacuteneacuteral de preacuteparation agrave la vie active lrsquoadeacutequation des compeacutetences acquises gracircce agrave lrsquoenseignement et agrave la formation les com-peacutetences exigeacutees par les entreprises et le point de vue des jeunes agrave la recherche drsquoun travail deacutecent Un niveau drsquoinstruction plus eacuteleveacute et de meilleure qualiteacute permet drsquoacceacuteder agrave de meilleurs emplois Pour les jeunes peu qualifieacutes le deacuteficit eacuteducatif constitue un obstacle majeur agrave la recherche drsquoun travail deacutecent (AfDB et al 2012)

Cependant la nature de la correacutelation entre le niveau drsquoinstruction et le chocircmage peut ecirctre trompeuse En Afrique le plus souvent le taux de chocircmage est eacuteleveacute dans le groupe des personnes ayant un bon niveau drsquoinstruction essentielle-ment pour deux raisons a) il existe une correacute-lation positive entre le revenu familial et le taux de scolarisation et b) en moyenne les jeunes plus instruits veulent ndash et peuvent ndash attendre plus longtemps avant drsquoaccepter un emploi De toute eacutevidence cet angle drsquoanalyse est trompeur lorsqursquoon lrsquoapplique agrave lrsquoemploi car on pourrait ecirctre tenteacute de voir un lien de causaliteacute entre lrsquoaugmen-tation des taux drsquoemploi et de chocircmage drsquoune part et le niveau drsquoinstruction de lrsquoautre27 En reacutealiteacute le taux drsquoactiviteacute augmente en fonction du niveau drsquoinstruction indeacutependamment du fait que les jeunes concerneacutes trouvent ou non un emploi ceux qui ont un bon niveau drsquoinstruction sont (relativement) plus susceptibles drsquoecirctre actifs sur le marcheacute du travail mais drsquoecirctre chocircmeurs car en moyenne ils sont issus de familles jouis-sant de meilleurs revenus et peuvent donc se permettre de prolonger leur recherche drsquoemploi (voir alineacutea a ci-dessus) ce que ne peuvent faire les jeunes financiegraverement moins aiseacutes Crsquoest donc le revenu plutocirct que le niveau drsquoinstruction en tant que tel qui accentue la correacutelation entre le taux de chocircmage et le niveau drsquoeacutetudes

Les mecircmes consideacuterations sont valables pour les comparaisons entre les pays Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il existe une forte correacutelation po-sitive entre le taux de chocircmage des jeunes (et des adultes) et le PIB par habitant (PPA) Dans les pays

33Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

agrave PPA eacuteleveacute le taux de chocircmage est en moyenne plus eacuteleveacute Cela ne signifie eacutevidemment pas que les pays jouissant drsquoun PPA plus eacuteleveacute offrent moins de perspectives drsquoemploi mais plutocirct que les jeunes de ces pays en moyenne peuvent se permettre de prolonger leur recherche drsquoemploi afin drsquoen trouver un qui correspond mieux agrave leurs aspirations ce qui pousse meacutecaniquement le taux de chocircmage agrave la hausse En revanche il est clair qursquoun meilleur niveau drsquoinstruction facilite lrsquoaccegraves agrave des emplois de meilleure qualiteacute Le deacuteseacutequilibre eacuteducatif peut eacutevidemment jouer un rocircle ici et comme on lrsquoa deacutejagrave noteacute crsquoest certaine-ment le cas en Afrique Toutefois ce nrsquoest pas le principal facteur qui explique la correacutelation positive entre le niveau drsquoinstruction et le taux de chocircmage28

Les taux de scolarisation et les niveaux drsquoins-truction ont notablement augmenteacute en Afrique subsaharienne au cours des derniegraveres anneacutees Crsquoest le reacutesultat drsquoinvestissements substantiels de la part des gouvernements mais aussi de la reacutealisation des Objectifs du Milleacutenaire pour le Deacuteveloppement (OMD) puis des ODD qui en ont pris le relais Ainsi le taux drsquoalphabeacutetisation des jeunes en Afrique subsaharienne est passeacute de 659 agrave 754 entre 2000 et 2017 Ce taux reste bien infeacuterieur agrave la moyenne mondiale (914 ) mais repreacutesente une ameacutelioration significative (UNESCO 2019 Tableau 131 p 180) Neacuteanmoins les niveaux drsquoinstruction en Afrique restent infeacute-rieurs aux normes internationales les trois pays africains (Afrique du Sud Egypte et Maroc) qui ont participeacute en 2016 agrave lrsquoEtude internationale sur les progregraves de la maicirctrise de la lecture (PIRLS) sont les trois pays les moins bien classeacutes du compara-tif Ces trois mecircmes pays ont obtenu des reacutesultats marginalement meilleurs dans le cadre de lrsquoEtude TIMSS de 2015 sur les reacutesultats en sciences et en matheacutematiques29

En outre la forte correacutelation entre le domaine drsquoeacutetudes et les taux de chocircmage et drsquoemploi donne agrave penser que lrsquoinadeacutequation entre la discipline eacutetudieacutee et les emplois offerts sur le marcheacute du travail influe fortement sur le taux de chocircmage notamment dans les pays deacuteveloppeacutes (BAD et al 2012) Selon des recherches reacutecentes du BIT (BIT 2020) cette inadeacutequation au niveau de lrsquoenseignement supeacuterieur a un impact neacutegatif

28 Concregravetement cela ne devient eacutevident que si lon prend en compte les laquojeunes plus acircgeacutesraquo (entre 25 et 29 ans) ou les adultes dans leur ensemble puisque la plupart des jeunes de 15 agrave 24 ans qui complegraveteront un cycle tertiaire sont encore eacutetudiants agrave cet acircge

29 Voir httpstimssandpirlsbcedu [consulteacute le 24 avril 2019]

30 Voir httphdrundporgen2018-update

dans les pays agrave revenu faibleintermeacutediaire ce qui srsquoest traduit durant la derniegravere deacutecennie par une baisse du retour espeacutereacute sur eacutetudes y compris en Afrique

Les jeunes Africains sont donc confronteacutes agrave une triple difficulteacute en ce qui concerne lrsquoemploi a) le taux de scolarisation srsquoameacuteliore en Afrique mais reste faible par rapport aux normes internatio-nales b) les informations disponibles sur les indicateurs internationaux de reacuteussite scolaire laissent penser que la qualiteacute de lrsquoenseignement est relativement peu acceptable en Afrique et c) lrsquoinadeacutequation des compeacutetences est eacutegale-ment source de problegravemes dans les eacuteconomies africaines les plus deacuteveloppeacutees et aux niveaux drsquoinstruction supeacuterieurs

Les donneacutees sur les niveaux drsquoinstruction figurant dans le document du PNUD Indices et indica-teurs de deacuteveloppement humain 2018 mise agrave jour statistique30 donnent eacutegalement agrave penser que les eacutecarts intergeacuteneacuterationnels en matiegravere drsquoenseignement sont particuliegraverement prononceacutes en Afrique bien qursquoils aient sensiblement diminueacute au cours des 20 derniegraveres anneacutees dans la quasi-totaliteacute des pays du continent La situation est plus seacuterieuse dans les pays les moins avanceacutes de la reacutegion (p ex Reacutepublique centrafricaine Cocircte drsquoIvoire Niger et Guineacutee) ougrave le principal obstacle est lrsquoaccegraves agrave lrsquoenseignement primaire car une fois scolariseacutees les filles semblent reacuteussir aussi bien que les garccedilons Il convient de noter que les dis-pariteacutes de genre dans lrsquoaccegraves aux eacutetudes ont eacuteteacute eacutelimineacutees dans certaines eacuteconomies plus deacuteve-loppeacutees du continent par exemple en Gambie au Ghana au Malawi en Mauritanie en Ouganda et au Seacuteneacutegal Lrsquoeacuteradication des dispariteacutes de genre dans le domaine de lrsquoenseignement ne signifie pas qursquoelles ont eacuteteacute eacutelimineacutees dans tous les domaines mais il srsquoagit incontestablement drsquoune avanceacutee

333 Approfondir lrsquoanalyse les Tenants et aboutissants de lrsquoinformaliteacuteEtant donneacute la preacutedominance de lrsquoemploi infor-mel chez les jeunes en Afrique il est drsquoautant plus important drsquoidentifier exactement les groupes

34 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

concerneacutes et drsquoen analyser les causes Autrement dit quels sont les facteurs caracteacuteristiques et attributs qui poussent (ou tirent) les jeunes vers lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie informelle ou vers les emplois informels dans lrsquoeacuteconomie formelle Dans cette section nous examinons les facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi informel et leur impor-tance relative

Nous avons deacutejagrave vu que lrsquoemploi informel en Afrique diminue bien que modestement avec lrsquoacircge Cela confirme dans une certaine mesure lrsquoideacutee que la sortie de lrsquoinformaliteacute est relative-ment courante Pour le dire autrement mecircme si geacuteneacuteralement lrsquoemploi informel entrave la reacuteussite socio-eacuteconomique il pourrait srsquoagir drsquoun pheacutenomegravene largement transitoire pour la plupart des jeunes Toutefois lrsquoexemple de lrsquoAfrique nrsquoeacutetaye pas cette hypothegravese31 le recul de lrsquoinformaliteacute avec lrsquoacircge y est tregraves modeste et lrsquoinformaliteacute concerne surtout les jeunes les moins instruits de sorte que la baisse du taux drsquoinformaliteacute est clairement correacuteleacutee agrave lrsquoeacuteleacutevation du niveau drsquoinstruction (Figure 316) Par ailleurs on constate une tendance de fond dans les types drsquoinformaliteacute soit un mouvement de lrsquoemploi dans

31 Les donneacutees mondiales ne sont pas plus concluantes Voir OHiggins 2017 chapitre 7

lrsquoeacuteconomie informelle vers lrsquoemploi informel (sala-rieacute) dans lrsquoeacuteconomie formelle Une autre observa-tion importante est que en moyenne les jeunes qui ont un bon niveau drsquoinstruction entrent sur le marcheacute du travail agrave un acircge plus avanceacute que ceux qui ont arrecircteacute drsquoeacutetudier plus tocirct Ainsi la baisse de lrsquoinformaliteacute lieacutee agrave lrsquoacircge et au niveau drsquoinstruc-tion corrobore lrsquoideacutee qursquoun fort pourcentage des jeunes peu qualifieacutes qui entrent relativement tocirct sur le marcheacute du travail ont tendance agrave srsquoorienter vers lrsquoeacuteconomie informelle (et agrave y rester) contrai-rement agrave ceux qui y entrent agrave un acircge plus avanceacute avec un meilleur niveau drsquoinstruction

La faible relation inverse entre lrsquoacircge et lrsquoinformaliteacute srsquoexplique donc en grande partie par lrsquoentreacutee tar-dive sur le marcheacute du travail des jeunes (posseacutedant un meilleur niveau drsquoinstruction) qui sont moins susceptibles drsquoentrer dans lrsquoeacuteconomie informelle plutocirct que par la tendance des jeunes agrave inteacutegrer lrsquoeacuteconomie formelle agrave mesure qursquoils avancent en acircge La Figure 317 qui preacutesente les taux drsquoemploi informel selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction tend agrave corroborer cette hypothegravese Plus preacuteciseacute-ment cette figure permet drsquoaffiner les conclusions concernant la correacutelation entre lrsquoacircge le niveau

Note Cette figure preacutesente les deux grandes cateacutegories drsquoemplois informels (et leur somme) en pourcentage de lrsquoemploi total des jeunes par niveau drsquoinstruction Pour plus de deacutetails sur les donneacutees SWTS (Etude sur la transition de lrsquoeacutecole agrave la vie active) et les meacutethodes em-ployeacutees pour les regrouper afin drsquoen tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Lrsquoeacutetude porte sur les pays suiv-ants Beacutenin Congo Egypte Libeacuteria Madagascar Malawi Sierra Leone Reacutepublique-Unie de Tanzanie Togo Tunisie Ouganda et Zambie

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

X Figure 316 Taux drsquoemploi informel des jeunes (15-29 ans) Afrique selon le niveau drsquoinstruction ()

Emploi informel dans lrsquoeacuteconomie formelle

Emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle

100

80

90

70

60

50

40

30

20

10

0Aucune scolariteacute

Aucune scolariteacute

Jeunes femmes Jeunes hommes

Etudes secondaires

Etudes secondaires

Etudes post-

second- aires

Etudes post-

second- aires

Etudes primaires

Etudes primaires

923

56

734

115

729

186

580

259

852

78

717

166

368

451

336

376

35Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

drsquoinstruction et lrsquoemploi informel Premiegraverement en fonction de lrsquoacircge la probabiliteacute drsquoecirctre employeacute dans lrsquoeacuteconomie informelle diminue fortement avec le niveau drsquoinstruction comme lrsquoindique eacutegalement la Figure 315 Deuxiegravemement plus le niveau drsquoins-truction est eacuteleveacute plus la probabiliteacute drsquoinformaliteacute diminue avec lrsquoacircge Pour les jeunes qui nrsquoont pas acheveacute le cycle drsquoenseignement primaire le taux drsquoinformaliteacute ne diminue guegravere voire pas du tout avec lrsquoacircge il diminue leacutegegraverement pour ceux qui ont acheveacute leurs eacutetudes primaires et la courbe devient nettement plus verticale pour ceux qui ont termineacute leurs eacutetudes secondaires et agrave fortiori ceux qui ont fait des eacutetudes supeacuterieures Cela signifie que lrsquoinformaliteacute est un eacutetat quasi-permanent pour les jeunes Africains peu instruits alors que ceux qui occupent un emploi informel apregraves avoir acheveacute un cycle drsquoenseignement secondaire ou tertiaire sont beaucoup plus susceptibles de reacuteussir la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle Deux raisons expliquent cet eacutetat de fait a) les personnes ayant suivi au moins des eacutetudes secondaires sont beau-coup moins susceptibles drsquooccuper un emploi infor-mel apregraves avoir obtenu leur diplocircme et b) leurs chances de trouver un emploi formel srsquoameacuteliorent continuellement apregraves lrsquoobtention du diplocircme

Les jeunes peu scolariseacutes ont donc plus de diffi-culteacutes agrave reacuteussir la transition de lrsquoeacuteconomie infor-melle vers lrsquoeacuteconomie formelle Cette observation nrsquoest pas vraiment surprenante mais rappelle opportuneacutement qursquoil faut accorder une attention particuliegravere aux jeunes les plus susceptibles de rester en permanence dans un emploi informel agrave savoir les jeunes travailleurs peu instruits occu-peacutes dans lrsquoeacuteconomie informelle

Outre lrsquoinstruction drsquoautres facteurs expliquent eacutegalement pourquoi certaines personnes de-meurent dans lrsquoeacuteconomie informelle tout au long de leur jeunesse et en fait durant toute leur vie professionnelle Dans le cas de lrsquoAmeacuterique latine il a eacuteteacute avanceacute qursquoune mauvaise insertion initiale sur le marcheacute du travail est un obstacle difficile agrave surmonter par la suite et que cela vaut notam-ment pour les jeunes peu instruits (BIT 2015) laquoLe premier emploi et ses conditions de travail deacuteterminent en grande partie le type drsquoemploi et le parcours personnel des jeunes par la suite Un premier emploi formel et de qualiteacute avec de bonnes conditions de travail ameacuteliore drsquoau moins 50 les conditions de travail dans les emplois suivants Cet avantage srsquointensifie avec lrsquoacircgeraquo (Dema et al 2015 p 39)

Note Cette figure preacutesente les taux drsquoemploi informel (en ) de lrsquoemploi total des jeunes en fonction du niveau drsquoinstruction Pour plus de deacutetails sur les donneacutees SWTS (transition de lrsquoeacutecole agrave la vie active) les pays viseacutes et les meacutethodes employeacutees pour les agreacuteger dans lrsquoeacutetude afin drsquoen tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Ici eacutetant donneacute le degreacute eacuteleveacute de deacutesagreacutegation en ce qui concerne les tranches drsquoacircge et les niveaux drsquoinstruction les donneacutees sont pondeacutereacutees en moyenne sur trois ans le chiffre indiqueacute correspondant ainsi agrave la limite supeacuterieure par exemple le chiffre indiqueacute pour lrsquoacircge 17 correspond agrave la moyenne des acircges 15 16 et 17

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

X Figure 317 Taux drsquoemploi informel Afrique selon lrsquoacircge et le niveau drsquoinstruction ()

Scolariteacute informelle infeacuterieure au niveau primaire

Scolariteacute informelle niveau primaire

Scolariteacute informelle niveau secondaire

Scolariteacute informelle niveau tertiaire

100

90

95

80

75

7015 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29

85

36 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Pour mieux comprendre les facteurs deacutetermi-nants de lrsquoinformaliteacute de lrsquoemploi chez les jeunes nous examinerons maintenant quelques modegraveles micro-eacuteconomeacutetriques simples Comme le font penser les commentaires ci-dessus il importe drsquoexaminer si ndash et dans quelle mesure ndash un pre-mier emploi dans lrsquoeacuteconomie informelle (par opposition agrave un premier emploi dans lrsquoeacutecono-mie formelle) deacutetermine la reacuteussite ulteacuterieure sur le marcheacute du travail Les enquecirctes SWTS contiennent des informations sur les anteacuteceacutedents professionnels et scolaires des reacutepondants mais malheureusement pas de donneacutees exhaustives sur les emplois formels ou informels occupeacutes avant lrsquoemploi actuel ndash sauf pour certains pays des renseignements sur le fait que la personne concerneacutee avait un contrat de travail dans son emploi anteacuterieur

Dans leur analyse de la situation du Peacuterou Cavero et Ruiz (2016) se sont demandeacute si le fait qursquoun jeune salarieacute soit titulaire drsquoun contrat formel pour son premier emploi eacutetait reacuteveacutelateur de la qualiteacute de son emploi actuel afin de mieux comprendre les facteurs lui permettant drsquoobtenir ulteacuterieure-ment un bon emploi (c-agrave-d un emploi formel plutocirct qursquoinformel)32 Bien que cette deacutemarche ne permette pas drsquoanalyser directement la question de lrsquoinformaliteacute persistante elle est tregraves reacuteveacutelatrice du contexte latino-ameacutericain Lrsquoeacutetude deacutemontre qursquoau Peacuterou le fait de deacutetenir un premier emploi laquoformelraquo deacutetermine dans une large mesure les perspectives drsquoemploi formel par la suite Plus preacuteciseacutement les auteurs constatent que le fait drsquoavoir eu un premier emploi formel augmente de 12 agrave 16 la probabiliteacute drsquoobtenir ulteacuterieurement un emploi formel33 ndash ce qui est consideacuterable

Srsquoagissant des pays africains viseacutes dans les en-quecirctes SWTS le Tableau 31 preacutesente les reacutesultats drsquoune analyse des facteurs deacuteterminants concer-nant 1) la probabiliteacute drsquoemploi pour la population active (colonnes 1-4) et 2) la probabiliteacute drsquooccu-per un emploi formel pour tous ceux qui ont un emploi (colonnes 5-8)

Lrsquoanalyse est ventileacutee par genre pour les jeunes Les reacutesultats sont preacutesenteacutes agrave la fois pour les 12 pays africains et agrave des fins de comparaison

32 Plus preacuteciseacutement un emploi de bonne qualiteacute est ici assimileacute agrave un emploi reacutegulier dans lrsquoeacuteconomie formelle Un premier emploi de bonne qualiteacute est deacutefini comme un premier emploi salarieacute avec un contrat En dautres termes pour ces auteurs le fait drsquoavoir un emploi salarieacute avec un contrat eacutequivaut agrave un premier emploi formel

33 Selon que le choix drsquoemploi fait partie ndash ou non ndash des variables prises en compte

34 Les ratios de vraisemblance reacutefutent lhypothegravese drsquoune absence drsquoeacutecart statistiquement significatif entre les paramegravetres estimatifs pour les hommes et femmes (Afrique et reste du monde) et par analogie pour les eacutecarts de paramegravetres entre les hommes et les femmes (Afrique et reste du monde) geacuteneacuteralement bien infeacuterieurs agrave - plt 0001 En dautres termes les tests statistiques confirment que la relation entre les variables explicatives et les variables deacutependantes (emploi et informaliteacute) diffegravere entre lAfrique et le reste du monde ainsi qursquoentre les hommes et les femmes

pour certains pays non africains (ci-apregraves laquoreste du monderaquo ou laquoRdMraquo) inclus dans lrsquoenquecircte SWTS34

Les principaux reacutesultats de la probabiliteacute esti-mative drsquoavoir un emploi (colonnes 1 amp 2 pour lrsquoAfrique et 3 amp 4 pour le reste du monde) ou un emploi formel (plutocirct qursquoun emploi infor-mel colonnes 5-8) appellent un certain nombre drsquoobservations Alors que dans le reste du monde la probabiliteacute de trouver un emploi augmente nettement ndash lrsquoinstruction jouant ici un rocircle plus important pour les femmes que pour les hommes ndash ce nrsquoest pas le cas en Afrique Si les jeunes femmes africaines titulaires drsquoun diplocircme de lrsquoenseignement supeacuterieur ont plus de chances de trouver un emploi ce nrsquoest pas le cas pour leurs homologues masculins dont les probabiliteacutes de trouver un emploi diminuent agrave mesure que leur niveau drsquoinstruction srsquoeacutelegraveve ce qui corrobore la correacutelation positive entre le niveau drsquoinstruction et les taux cumulatifs de chocircmage et de NEET commenteacutee plus haut Comme indiqueacute preacuteceacute-demment les paramegravetres de lrsquooffre pourraient constituer une explication plausible agrave cet eacutegard Drsquoautre part comme cela a eacuteteacute suggeacutereacute le niveau drsquoinstruction est deacuteterminant pour la qualiteacute de lrsquoemploi (colonnes 5-8) des jeunes Africains des deux sexes Les coefficients lieacutes agrave lrsquoenseignement supeacuterieur sont beaucoup plus eacuteleveacutes en Afrique que dans le reste du monde

De mecircme le fait de vivre en zone rurale aug-mente consideacuterablement les chances de trouver du travail en Afrique (mais pas dans le reste du monde) mais reacuteduit les possibiliteacutes de trouver un emploi formel (plutocirct qursquoinformel) tant en Afrique que dans le reste du monde ndash surtout en Afrique

Le plus important est peut-ecirctre que pour les jeunes des deux sexes en Afrique et dans le reste du monde le fait drsquoecirctre travailleur indeacutependant (plutocirct que salarieacute) degraves la fin de leurs eacutetudes augmente leurs chances de trouver un emploi par la suite (cateacutegories 1 agrave 4) mais reacuteduit la probabiliteacute de trouver ulteacuterieurement un emploi formel plutocirct qursquoun emploi informel (cateacutegories 5 agrave 8) Cependant lrsquoimpact drsquoun emploi autonome (preacutecaire) au deacutebut de la vie professionnelle est

37Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

X Tableau 31 Facteurs deacuteterminants de lrsquoemploi et de lrsquoinformaliteacute jeunes Africains et du reste du monde (laquoRdMraquo)

Tous les types drsquoemploi amp NEET Emploi formel amp Emploi informel

(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)

Variables explicativesAfrique jeunes

femmes

Afrique jeunes

hommes

RdM jeunes

femmes

RdM jeunes

hommes

Afrique jeunes

femmes

Afrique jeunes

hommes

RdM jeunes

femmes

RdM jeunes

hommes

Etudes secondairesndash0127 ndash0088 0119 0078 0150 0347 0278 0240

(0030) (0033) (0026) (0027) (0055) (0044) (0053) (0034)

Etudes supeacuterieures0118 ndash0182 0497 0177 0891 0980 0697 0529

(0050) (0050) (0037) (0039) (0082) (0063) (0067) (0047)

Zone rurale0203 0128 -0030 0053 ndash0196 ndash0253 ndash0150 ndash0132

(0025) (0027) (0020) (0020) (0045) (0035) (0031) (0024)

Marieacute(e)ndash0262 0265 ndash0509 0184 ndash0077 0094 ndash0017 0072

(0026) (0038) (0021) (0025) (0047) (0043) (0030) (0026)

Tranche drsquoacircge 20-24 ans0146 0137 0157 0327 0042 ndash0031 0176 0188

(0031) (0035) (0028) (0026) (0056) (0048) (0062) (0043)

Tranche drsquoacircge 25-29 ans0295 0487 0392 0580 0133 0188 0213 0232

(0034) (0041) (0030) (0030) (0061) (0051) (0067) (0048)

Ln (dureacutee de lrsquoemploi en mois)ndash ndash ndash ndash ndash0037 ndash0019 0098 0084

(0011) (0009) (0012) (0010)

Premiegravere expeacuterience travailleur indeacutependant

0147 0119 0287 0274 ndash0350 ndash0033 ndash0433 ndash0259

(0037) (0036) (0034) (0033) (0053) (0042) (0046) (0032)

Premiegravere expeacuterience formationndash0221 ndash0235 ndash0353 ndash0247 ndash0185 0147 ndash0079 ndash0011

(0058) (0056) (0052) (0051) (0092) (0079) (0074) (0059)

Premiegravere expeacuterience NEETndash0760 ndash0769 ndash0972 ndash0898 ndash0389 ndash0013 ndash0100 0040

(0035) (0034) (0023) (0023) (0060) (0049) (0036) (0029)

Premiegravere expeacuterience AutreNDndash1336 ndash1218 ndash1957 ndash1932 ndash0576 ndash0086 ndash0142 0008

(0045) (0053) (0047) (0046) (0113) (0110) (0127) (0115)

Acircge agrave la fin des eacutetudesndash0002 ndash0019 ndash0002 ndash0016 ndash0036 ndash0046 0053 0060

(0003) (0003) (0004) (0004) (0005) (0004) (0007) (0005)

Observations 15 507 14 771 27 458 26 420 8 690 11 250 11 969 19 299

Effets fixespays Yes Yes Yes Yes Yes Yes Yes Yes

Probabiliteacute ndash7 658 ndash6 203 ndash12 535 ndash11 696 ndash2 244 ndash3 541 ndash5 548 ndash8 815

Test du chi2 5 179 5 340 9 688 9 281 4 483 5 684 3 161 5 608

Notes Ce tableau preacutesente les estimations Probit de deux modegraveles a) la probabiliteacute drsquoavoir un emploi (par opposition au statut de NEET) b) la probabiliteacute drsquooccuper un emploi formel (par opposition agrave un emploi informel) Les estimations sont fournies pour a) les pays africains compris dans lrsquoenquecircte SWTS (colonnes 1-2 et 5-6) et b) les pays non africains viseacutes dans lrsquoenquecircte SWTS (RdM colonnes 3-4 et 7-8) Ln signifie logarithme naturel Pour mieux illustrer lrsquoimportance relative des diverses variables en Afrique et dans le reste du monde (RdM) le Tableau indique les coefficients bruts plutocirct que les laquoeffets marginauxraquo souvent employeacutes Cela permet de mieux cerner lrsquoimportance relative des diffeacuterentes variables compte tenu des eacutecarts importants des probabiliteacutes de base entre les taux drsquoemploi et surtout les taux drsquoinformaliteacute en Afrique et dans le RdM (ainsi qursquoentre les jeunes femmes et les jeunes hommes) Pour plus de deacutetails sur lrsquoenquecircte les pays non africains inclus et la maniegravere dont les donneacutees des enquecirctes ont eacuteteacute regroupeacutees pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Les marges drsquoerreurs sont indiqueacutees entre parenthegraveses (plt001 plt005 plt01)

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

38 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

beaucoup plus prononceacute dans le reste du monde qursquoen Afrique

Autre eacuteleacutement capital lrsquoimpact de la dureacutee de lrsquoexpeacuterience professionnelle sur la recherche drsquoun emploi dans lrsquoeacuteconomie formelle (par opposition agrave lrsquoeacuteconomie informelle) est statistiquement signifi-catif et positif dans le reste du monde alors qursquoil est statistiquement significatif et neacutegatif pour les jeunes Africains ce qui traduit des dynamiques divergentes Dans le reste du monde la transition de lrsquoeacuteconomie informelle vers lrsquoeacuteconomie formelle deacutepend du temps passeacute dans un emploi alors qursquoen Afrique plus une personne travaille dans lrsquoeacuteconomie informelle plus elle risque drsquoy rester Une certaine prudence srsquoimpose donc lorsqursquoon interpregravete les coefficients appliqueacutes dans ce type de modegravele notamment en ce qui concerne les liens de causaliteacute preacutesumeacutes Toutefois les reacutesul-tats confirment qursquoil est plus difficile de srsquoextraire de lrsquoeacuteconomie informelle en Afrique que dans le reste du monde ce qui nrsquoest pas surprenant eacutetant donneacute la rareteacute relative des possibiliteacutes drsquoemploi formel sur le continent africain

En regravegle geacuteneacuterale sauf rares exceptions (p ex lrsquoincidence de la vie en zone rurale sur les perspectives drsquoemploi35) les coefficients sont beaucoup plus faibles en Afrique etou moins significatifs sur le plan statistique Globalement les reacutesultats semblent donc laisser penser que trouver un emploi notamment un laquobonraquo emploi (dans lrsquoeacuteconomie formelle) est un processus relativement arbitraire en Afrique par rapport agrave drsquoautres reacutegions La preacutedominance de lrsquoemploi informel sur le continent africain et la neacutecessiteacute de trouver un emploi (quel qursquoil soit) entre autres expliquent peut-ecirctre que drsquoautres facteurs pro-pices agrave lrsquoemploi sont moins deacuteterminants dans la reacutegion Cela reflegravete la nature systeacutemique de lrsquoinformaliteacute en Afrique ougrave les caracteacuteristiques individuelles sont beaucoup moins importantes

Mais qursquoen est-il des coucircts de lrsquoinformaliteacute sur le plan individuel Lrsquoun des aspects de cette ques-tion concerne la laquopeacutenaliteacute salarialeraquo subie par les personnes qui travaillent dans lrsquoeacuteconomie informelle Le Tableau 32 preacutesente les reacutesultats de simples reacutegressions laquoMinceacuteriennesraquo des salaires en fonction du niveau drsquoinstruction de lrsquoexpeacuterience et drsquoautres facteurs (principalement individuels) susceptibles drsquoinfluer sur les reve-

35 Facteur assez nettement endogegravene par ailleurs

36 Puisque dLn(Y)dX = (dYY)dX soit la variation en de Y associeacutee agrave la variable X La correacutelation est approximative puisque lrsquoajout dune variable muette (linformaliteacute en lrsquooccurrence) entraicircne une variation minime

nus On peut immeacutediatement observer que la peacutenaliteacute brute de lrsquoinformaliteacute est plus de deux fois supeacuterieure en Afrique que dans le reste du monde Interpreacuteteacute litteacuteralement le coefficient drsquoemploi informel (colonne 1) signifie que les jeunes travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle en Afrique ont en moyenne un salaire horaire de moitieacute infeacuterieur agrave celui des travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle alors que la proportion correspondante est de 75 dans drsquoautres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire36 En moyenne lrsquoeacutecart salarial entre les emplois informels et formels est plus important en Afrique que dans les autres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire Par conseacutequent si lrsquoon eacutevalue la probabiliteacute qursquoune personne trouve un emploi formel agrave un stade ulteacuterieur de sa vie professionnelle on observe eacutegalement que le deacutesavantage lieacute au fait drsquoavoir travailleacute agrave son compte au deacutebut de la vie active est plus prononceacute dans les pays en deacuteveloppement que dans les pays africains alors que crsquoest lrsquoinverse en ce qui concerne la laquopeacutenaliteacute salarialeraquo

Les deacutebats sur lrsquoimpact individuel de lrsquoinforma-liteacute sont eacutegalement pertinents ici parce que lrsquoinformaliteacute a des reacutepercussions beaucoup plus profondes agrave savoir qursquoelle entrave le deacuteveloppe-ment Lrsquoeacuteconomie informelle se compose geacuteneacute-ralement de petites entreprises improductives avec un faible potentiel de croissance et large-ment deacutecoupleacutees de lrsquoeacuteconomie formelle Ces entreprises agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre sont pour la plupart dirigeacutees par des micro-en-trepreneurs peu instruits et leur potentiel drsquointeacute-gration dans lrsquoeacuteconomie formelle est tregraves limiteacute (Elbadawi et Loayza 2008 Gatti et al 2011 La Porta et Shleifer 2008 2014) En outre pour un niveau donneacute de deacutepense publique un taux plus eacuteleveacute drsquoemploi informel implique une charge fis-cale plus eacuteleveacutee pour lrsquoeacuteconomie formelle ce qui peut freiner la creacuteation de nouvelles entreprises productives (dans lrsquoeacuteconomie formelle) ayant un potentiel de croissance ndash contrairement agrave celles de lrsquoeacuteconomie informelle En outre les travailleurs et les entreprises de lrsquoeacuteconomie informelle qui utilisent et congestionnent les infrastructures publiques ne contribuent pas aux recettes fiscales neacutecessaires pour les entretenir et les renouveler (Gatti et al 2011) Il nrsquoest donc pas surprenant que lrsquoinformaliteacute freine la croissance

39Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

X Table 32 Impact de lrsquoinformaliteacute sur les salaires horaires

Variables explicatives (1) (2) (3) (4)

Ln salaires 1 Afrique Ln salaires 1 RdM Ln salaires 2 Afrique Ln salaires 2 RdM

Etudes informellesndash0544 ndash0227 ndash0365 ndash0171

(0039) (0008) (0042) (0008)

Etudes secondaires 0097 0124

(0031) (0011)

Etudes supeacuterieures0374 0273

(0043) (0013)

Zone ruralendash0112 ndash0046

(0027) (0008)

Femmendash0384 ndash0206

(0029) (0008)

Marieacute(e)0067 0019

(0032) (0009)

Tranche drsquoacircge 20-24 ans0194 0096

(0040) (0014)

Tranche drsquoacircge 25-29 ans0337 0176

(0042) (0015)

Ln (dureacutee de lrsquoemploi en mois)0035 0021

(0008) (0003)

Premier emploi travailleur indeacutependant

ndash0081 0023

(0037) (0015)

Constante4470 4401 4120 4178

(0098) (0012) (0098) (0019)

Effets fixespays Yes Yes Yes Yes

Observations 4 858 18 607 4 858 18 607

R2 0197 0122 0269 0190

Notes Ce Tableau preacutesente les reacutesultats drsquoune reacutegression estimative effectueacutee selon la meacutethode des Moindres carreacutes ordinaires (MCO) portant sur les facteurs deacuteterminants (Ln) des salaires horaires dans 33 pays agrave revenu faibleintermeacutediaire eacutetudieacutes dans lrsquoenquecircte SWTS soit 12 pays africains et 21 pays non africains La ventilation par genre nrsquoest pas prise en compte en raison du faible volume de donneacutees eacutetayeacutees par des informations fiables sur les salaires laquoLnraquo signifie logarithme naturel Pour plus de deacutetails sur lrsquoenquecircte les pays viseacutes et la maniegravere dont les donneacutees ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans lrsquoenquecircte pour en tirer des estimations reacutegionales et laquomondialesraquo voir OrsquoHiggins (2017) Deux variables sont prises en compte a) uniquement une variable muette drsquoinformaliteacute b) des informations geacuteneacuterales sur le niveau drsquoinstruction et lrsquoexpeacuterience professionnelle laquoLograquo signifie logarithme naturel Les marges drsquoerreur types sont indiqueacutees entre parenthegraveses ( plt001 plt005 plt01)

De maniegravere plus geacuteneacuterale lrsquoanalyse des colonnes 3 et 4 permet de constater que outre lrsquoinformaliteacute elle-mecircme lrsquoacircge le niveau drsquoinstruction la dureacutee de lrsquoexpeacuterience professionnelle et le genre ont un impact plus important sur la reacutemuneacuteration horaire des jeunes en Afrique que dans les autres pays agrave revenu faibleintermeacutediaire couverts par les enquecirctes

40 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

Cependant lrsquoemploi informel nrsquoest pas seulement lieacute au niveau de deacuteveloppement eacuteconomique et au potentiel de croissance drsquoun pays Les facteurs citeacutes preacuteceacutedemment qui lient informaliteacute et crois-sance expliquent en grande partie la correacutelation directe entre la taille de lrsquoeacuteconomie informelle et lrsquoineacutegaliteacute des revenus (Perry et al 2007 Loayza Serveacuten et Sugawara 2009)

Lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoenquecircte SWTS corro-bore la validiteacute de cette conclusion geacuteneacuterale pour les jeunes Africains Le Tableau 33 preacutesente les coefficients de Gini ndash mesure standard drsquoineacutegaliteacute ndash concernant les salaires des jeunes qui travaillent dans lrsquoeacuteconomie formelle et informelle en Afrique

Dans lrsquoensemble de lrsquoAfrique et pour tous les pays du continent viseacutes par lrsquoenquecircte SWTS ndash voire au niveau mondial ndash les ineacutegaliteacutes salariales sont plus prononceacutees dans lrsquoeacuteconomie informelle que dans lrsquoeacuteconomie formelle Ce constat geacuteneacuteral se confirme dans drsquoautres reacutegions (OrsquoHiggins 2017 chapitre 7) Cependant comme pour les dispari-teacutes salariales associeacutees agrave lrsquoeacuteconomie informelle lrsquoineacutegaliteacute induite par lrsquoinformaliteacute est plus impor-tante en Afrique qursquoailleurs Une fois encore cela ne constitue pas une surprise mais plutocirct une confirmation majeure et une raison suppleacutemen-taire de privileacutegier lrsquoameacutelioration de la qualiteacute des emplois et les politiques de formalisation de lrsquoemploi en Afrique

X Table 33 Coefficient de Gini ineacutegaliteacute salariale travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle et informelle

Travailleurs de lrsquoeacuteconomie formelle Travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle

Beacutenin 020 041

Congo 030 055

Egypte 028 030

Libeacuteria 018 050

Madagascar 027 036

Malawi 045 058

Sierra Leone 017 067

Tanzanie Reacutepublique-Unie de 048 055

Togo 030 064

Tunisie 014 027

Ouganda 031 047

Zambie 044 063

Afrique 035 049

Monde 025 036

Source Calculs de lrsquoauteur baseacutes sur les donneacutees SWTS

41Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

4 Se projeter dans lavenir Quelques recommandations politiques

42 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

Les jeunes africains qui recherchent un travail deacutecent font face agrave des difficulteacutes consideacuterables Comme indiqueacute dans le preacutesent rapport le principal enjeu pour la plupart des jeunes Africains nrsquoest pas pour tant lrsquoabsence de travail mais plutocirct lrsquoaccegraves agrave un emploi deacutecent et de bonne qualiteacute De toute eacutevidence la qualiteacute des programmes drsquoenseignement et de formation neacutecessitent une refonte baseacutee sur lrsquooffre et la demande sur le marcheacute du travail Cependant les formations baseacutees sur lrsquooffre sont actuellement dominant et orientent trop souvent le deacutebat sur les politiques drsquoemploi des jeunes en Afrique Il srsquoagira deacutesormais de mieux eacutequilibrer les interventions fondeacutees sur lrsquooffre et la demande

La section qui suit approfondit certaines questions lieacutees aux modaliteacutes drsquointervention possibles

41 Traduire la croissance eacuteconomique en creacuteation demplois durables et deacutecents Pour le moment la croissance eacuteconomique ne stimule pas la croissance de lrsquoemploi Plus exac-tement les secteurs qui boostent le plus la crois-sance eacuteconomique ne sont pas neacutecessairement ceux qui creacuteent beaucoup plus drsquoemplois Crsquoest notamment le cas en Afrique ougrave la plupart des pays sont fortement tributaires des ressources naturelles qui leur procurent des revenus consi-deacuterables mais qui creacuteent peu drsquoemplois Si lrsquoon prend en compte toutes les entreprises pour lesquelles des donneacutees sont disponible sont dis-ponible le secteur secondaire creacutee 275 emplois pour chaque million de dollars drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) Pendant ce temps les secteur tertiaire (centres de services agrave la clien-tegravele) creacuteent 61 emplois et le secteur primaire (lrsquoextraction) creacutee seulement 06 emploi pour chaque million de dollars drsquoIDE Bien que les indi-cateurs ne nous donnent pas des informations sur la qualiteacute des emplois il importe de souli-gner que les secteurs qui attirent le plus drsquoIDE ne sont pas neacutecessairement ceux qui creacuteent le plus drsquoemplois (BIT 2019c) La persistance de la croissance sans emplois en Afrique pourrait aussi srsquoexpliquer par le fait que les recettes publiques provenant des exportations drsquohydro-carbures et plus geacuteneacuteralement de lrsquoexploitation des ressources naturelles financent surtout

la consommation alors qursquoelles devraient ecirctre investies afin de favoriser la croissance eacutecono-mique et la creacuteation drsquoemploi agrave long terme (p ex les infrastructures lrsquoenseignement et la pro-tection sociale)

La croissance eacuteconomique doit ecirctre penseacutee de maniegravere agrave creacuteer des possibiliteacutes drsquoemploi pour les citoyens et agrave ameacuteliorer leur bien-ecirctre Cela suppose une mutation structurelle profonde et soutenue pour ce faire il conviendrait de reacuteduire la deacutependance agrave lrsquoeacutegard des investissements dans lrsquoextraction de matiegraveres premiegraveres et de privileacutegier les secteurs agrave plus forte valeur ajouteacutee comme le secteur secondaire et certains services Il est possible drsquoeacutetablir et de maintenir un lien fort et positif entre la croissance eacuteconomique et la creacutea-tion drsquoemploi deacutecent en Afrique si les politiques visant agrave ameacuteliorer la productiviteacute du secteur primaire est celle qui attribuent en mecircme temps un rocircle plus important aux secteurs secondaire et tertiaire

La transformation structurelle fait partie inteacute-grante du processus de deacuteveloppement eacutecono-mique Elles creacuteent une dynamique essentielle en incitant les travailleurs agrave deacutelaisser progres-sivement les emplois peu reacutemuneacutereacutes et non productifs pour se tourner vers des emplois productifs procurant un salaire deacutecent Un mouvement tregraves net en ce sens est deacutejagrave obser-vable au niveau mondial (BIT 2017) cependant comme on lrsquoa montreacute les jeunes Africains ont jusqursquoici eacuteteacute relativement lents agrave effectuer cette transition crsquoest-agrave-dire privileacutegier les emplois deacutecents et deacutelaisser le travail agrave leur compte et la

43Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

collaboration avec une entreprise familiale Le passage agrave lrsquoemploi salarieacute et agrave lrsquoentrepreneuriat durable pour les jeunes qui reacutesulte lui-mecircme du processus de mutation structurelle favoriserait le deacuteveloppement eacuteconomique en renforccedilant le pouvoir drsquoachat inteacuterieur et en stimulant la demande de biens de consommation De plus cela offrirait davantage drsquoespace aux entreprises viables et reacuteduirait la concurrence en limitant la prolifeacuteration des microentreprises informelles qui peinent agrave survivre

Il est possible de promouvoir lrsquoemploi des jeunes en axant les efforts sur les secteurs agrave forte va-leur-ajouteacute et les entreprises agrave forte potentielle de creacuteation drsquoemploi deacutecent Corollairement il serait manifestement contre-productif de promouvoir des secteurs laquodits traditionnelsraquo et les formes de production comme les petites exploitations agricoles en zone rurale Il ne srsquoagit pas de nier ici lrsquoimportance de lrsquoagriculture au contraire les investissements dans la production agricole sont essentiels pour amorcer la transfor-mation structurelle le substrat eacuteconomique La question est plutocirct de savoir quel type drsquoagricul-ture encourager il est clair que lrsquoaccent doit ecirctre mis sur les exploitations viables compeacutetitives et eacutemergentes agrave dimension trop importante pour fonctionner avec que la main-drsquoœuvre familiale

Dans tous les cas une strateacutegie de croissance de lrsquoemploi plus preacuteciseacutement lrsquoemploi des jeune suppose une politique macro-eacuteconomique sys-teacutemique et multidimensionnelle et notamment la mise en place de politiques commerciales le recours aux IDE et aux meacutecanismes drsquointeacutegration interreacutegionale La Zone de libre-eacutechange conti-nentale africaine (ZLECA) par exemple pourrait stimuler les eacutechanges intra-africains favoriser les mutations structurelles et apporter la pros-peacuteriteacute partageacutee aux populations du continent (CNUCED 2015) et surtout elle permettrait de creacuteer davantage drsquoemplois deacutecents pour la jeu-nesse africaine en pleine expansion (ATPC nd) Comme mentionneacute preacuteceacutedemment les expor-tations de matiegraveres premiegraveres sur lesquelles repose actuellement le commerce en Afrique creacuteent moins drsquoemplois que le secteur secondaire ou agricole ndash qui devraient beacuteneacuteficier le plus de la ZLECA et creacuteer davantage drsquoemplois dans le cadre des eacutechanges commerciaux intra-africains Selon diverses estimations entre 2010 et 2022 la ZLECA pourrait accroicirctre de 102 agrave 155 environ la part du commerce intra-africain dans le volume total des eacutechanges commerciaux du continent (CNUCED 2015)

42 Amorcer la transformation de lrsquoagriculture de subsistance en lrsquoagro-industrieLrsquoagriculture reste le plus important pourvoyeur drsquoemplois en Afrique En 2019 environ la moitieacute (51 ) des travailleurs eacutetaient employeacutes dans ce secteur tregraves souvent il srsquoagit drsquoentreprises infor-melles dont les travailleurs restent pauvres Une transition progressive vers des activiteacutes agrave plus forte valeur ajouteacutee comme le secteur agro-ali-mentaire la transformation ou drsquoautres filiegraveres aurait plusieurs avantages elle creacuteerait davan-tage drsquoemplois dans les secteurs plus productifs ouvrirait des marcheacutes aux agriculteurs et accroicirc-trait leurs revenus Elle contribuerait eacutegalement agrave favoriser lrsquoemploi non agricole car une augmen-tation des revenus tireacutes de lrsquoagriculture stimulerait la demande drsquoautres biens et services En outre cette transformation du secteur agricole favori-serait notablement la transition des entreprises vers lrsquoeacuteconomie formelle mecircme si aujourdrsquohui encore une grande part des Africains deacutefavori-seacutes qui deacutelaissent lrsquoemploi agricole tombent dans lrsquoeacuteconomie informelle

43 Le rocircle central de lrsquoenseignement et de la formationLes questions lieacutees agrave lrsquoinadeacutequation des compeacute-tences et plus geacuteneacuteralement agrave lrsquoenseignement et agrave la formation sont tous aussi cruciales car elles concernent tant le niveau geacuteneacuteral de preacuteparation agrave la vie active que lrsquoadeacutequation des compeacutetences acquises par les travailleurs La probleacutematique de lrsquoenseignement et la formation doit ecirctre envisageacutee agrave la fois du point de vue des entre-prises qui exigent certaines compeacutetences que de celui des jeunes en quecircte drsquoun emploi Pour les jeunes peu qualifieacutes un niveau drsquoinstruction insuffisant et lrsquoabsence de programmes drsquoensei-gnement de bonne qualiteacute sont des obstacles majeurs agrave lrsquoobtention drsquoun travail deacutecent (BAD et al 2012) Selon une eacutetude meneacutee par la Banque mondiale dans huit pays africains 40 des PME deacuteclarent que lrsquoabsence de personnel posseacutedant les compeacutetences qursquoelles recherchent constitue le principal frein agrave leurs activiteacutes cette contrainte est surtout mentionneacutee par les entreprises qui

44 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

emploient plus de 20 salarieacutes et tourneacutees vers lrsquoexportation (Campbell Egger et Ronas en cours de publication)

Les niveaux drsquoinstruction et de formation en Afrique ont beaucoup progresseacute durant les der-niegraveres deacutecennies mais il est eacutevident qursquoon peut faire beaucoup mieux Par exemple il serait essentiel de privileacutegier un deacuteveloppement cibleacute des compeacutetences mettant lrsquoaccent sur les profes-sions et secteurs agrave fort potentiel et drsquoeacutetablir des systegravemes de protection sociale pour les groupes vulneacuterables

Dans la plupart des pays africains les partenaires sociaux ne srsquoengagent pas suffisamment dans la formation Par conseacutequent les dispositifs de deacuteveloppement des compeacutetences trop axeacutes sur lrsquooffre sont parfois en deacutecalage avec les aspira-tions de deacuteveloppement des pays et peuvent menacer la peacuterenniteacute de leur financement Il est essentiel drsquoameacuteliorer les systegravemes de mise en valeur des ressources humaines gracircce agrave un dialogue social soutenu aux niveaux national sectoriel et local et de les recentrer sur le deacuteve-loppement eacuteconomique et la creacuteation drsquoemplois Lrsquoabsence de systegravemes adeacutequats de deacuteveloppe-ment des compeacutetences reacutesulte en grande partie drsquoune mauvaise coordination des politiques Ainsi les politiques de lrsquoemploi sont rarement conccedilues de maniegravere agrave tenir compte des compeacutetences existantes sur le marcheacute et ne coordonnent pas lrsquoaction des secteurs drsquoactiviteacute susceptibles drsquoapporter une plus grande valeur ajouteacutee agrave lrsquoeacuteconomie gracircce aux compeacutetences speacutecifiques que leurs salarieacutes acquiegraverent

Lrsquoaccegraves aux dispositifs adeacutequats drsquoacquisition des compeacutetences reste un problegraveme sur le continent notamment pour les jeunes Africains des zones rurales qui occupent des emplois peu reacutemuneacute-reacutes et peu productifs dans lrsquoeacuteconomie informelle Lrsquoapprentissage informel demeure la principale source drsquoacquisition des compeacutetences en Afrique dans certains pays il repreacutesente plus de 90 de la formation suivie par les jeunes travailleurs (BAD et al 2012 p 217) Ancreacute dans les normes et les traditions sociales ce systegraveme comporte plusieurs failles il perpeacutetue les compeacutetences obsolegravetes et ne permet pas drsquoappreacutecier les qua-lifications agrave leur juste valeur et les apprentis sont parfois occupeacutes dans des formes de travail inacceptables

37 Partie inteacutegrante du systegraveme drsquoenseignement lrsquoEFTP peut en principe ecirctre dispenseacute du niveau primaire au niveau tertiaire

Srsquoagissant de lrsquoaccegraves agrave lrsquoenseignement et agrave la for-mation professionnelle les femmes et les mino-riteacutes sont nettement deacutesavantageacutees notamment dans les reacutegions rurales Dans de nombreux pays drsquoAfrique cet accegraves leur est refuseacute en raison de problegravemes culturels ou de la pauvreteacute Souvent les jeunes femmes sont contraintes de se consa-crer exclusivement agrave des tacircches domestiques et ne peuvent eacutetudier De nombreuses familles vi-vant sous le seuil de pauvreteacute ndash lagrave encore surtout en zone rurale ndash scolarisent les jeunes garccedilons mais pas les filles

Les pays toucheacutes par lrsquoinstabiliteacute politique etou le changement climatique sont confronteacutes aux plus grandes difficulteacutes Dans de nombreux pays africains ces eacuteveacutenements entraicircnent des deacutepla-cements de population des conflits lrsquoeacuterosion des institutions socio-eacuteconomiques voire dans certains cas la destruction des infrastructures ce qui complique encore la situation des jeunes menaceacutes par lrsquoinseacutecuriteacute et les conflits constants sans aucune possibiliteacute de formation ou drsquoemploi Dans ces pays le deacuteveloppement de compeacutetences locales et cibleacutees et le reacuteinvestissement dans les infrastructures et les institutions reacuteduisent la vul-neacuterabiliteacute et favorisent le deacuteveloppement durable

Lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de la formation pro-fessionnelle la revalorisation des apprentissages informels et le deacuteveloppement de programmes de formation sur-le-tas pourraient renforcer le niveau drsquoemployabiliteacute des jeunes car tous ces dispositifs leur permettent drsquoacqueacuterir une expeacute-rience professionnelle pratique et de se doter des compeacutetences rechercheacutees sur le marcheacute du travail contribuent agrave pallier aux problegravemes lieacutes agrave lrsquoinadeacutequation des compeacutetences et facilitent le processus de transition entre lrsquoeacutecole et la vie active Les meacutecanismes de validation des appren-tissages informels peuvent eacutegalement renforcer la synergie entre les systegravemes drsquoapprentissage formels et informels et favoriser la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle

Lrsquoacquisition de qualifications rechercheacutees sur le marcheacute du travail et la lutte contre le pheacutenomegravene de lrsquoinadeacutequation des compeacutetences sont deux axes drsquoaction majeurs cela signifie que lrsquoenseigne-ment et la formation techniques et professionnels (ci-apregraves laquolrsquoEFTPraquo) occupent une place toujours plus importante dans les programmes des Etats africains37 Il existe deacutesormais un consensus entre les parties prenantes (la Commission de lrsquoUnion

45Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

africaine CUA les Communauteacutes eacuteconomiques reacutegionales CER les Etats membres de lrsquoUA les Etats les gouvernements et les partenaires du deacute-veloppement du continent) quant agrave lrsquoimportance de lrsquoEFTP qui favorise lrsquoemploi des jeunes contri-bue au deacuteveloppement eacuteconomique et ameacuteliore la compeacutetitiviteacute sur les marcheacutes mondiaux Un objectif important des systegravemes africains drsquoEFTP est de veiller agrave ce que les institutions axent leurs efforts sur le deacuteveloppement et lrsquoactualisation de compeacutetences rechercheacutees sur le marcheacute du travail et ultimement qursquoelles puissent aider les stagiaires agrave trouver un emploi ou agrave deacutevelopper des entreprises prospegraveres (Strateacutegie continen-tale de lrsquoUA favorisant lrsquoemploi des jeunes par lrsquoEFTP) Au niveau mondial eacutegalement trois des sept cibles de lrsquoODD 4 ont trait agrave lrsquoEFTP ce qui met en lumiegravere le rocircle essentiel de ces formations dans la transformation de la socieacuteteacute Pour pro-gresser dans cette direction les chefs drsquoEtat et de gouvernement africains ont deacuteclareacute en juillet 2017 que la peacuteriode 2018-27 serait la laquoDeacutecennie africaine pour la formation technique profession-nelle et entrepreneuriale et lrsquoemploi des jeunesraquo (AssemblyAUDec652 XXIX) Ils ont eacutegalement chargeacute la CUA en collaboration avec le Burkina Faso et les partenaires du deacuteveloppement drsquoeacutela-borer un laquoPlan drsquoaction pour la Deacutecennie africaine de la formation technique professionnelle et entrepreneuriale et de lrsquoemploi des jeunesraquo

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les investissements judi-cieux dans le deacuteveloppement des ressources hu-maines permettent de creacuteer des emplois deacutecents aident les travailleurs de lrsquoeacuteconomie informelle agrave effectuer la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle et contribuent agrave lrsquoeacuteradication de la pauvreteacute au travail Le programme de lrsquoOIT centreacute sur la per-sonne humaine (BIT 2019d 2019e) identifie trois axes drsquoinvestissement

1 investir dans la capaciteacute des individus agrave acqueacute-rir de nouvelles compeacutetences agrave se perfection-ner et agrave reacuteussir les transitions aux diverses eacutetapes de leur parcours professionnel

2 investir dans les institutions du travail et garantir un avenir professionnel qui prend en compte la liberteacute la digniteacute la seacutecuriteacute eacutecono-mique et lrsquoeacutegaliteacute

3 investir dans les formes de travail deacutecent et durable eacutelaborer des regravegles et des mesures incitatives permettant de concilier les poli-tiques sociales et eacutecologiques et les pratiques commerciales

38 Bien que certains indicateurs laissent entrevoir un impact macro-eacuteconomique plus large

Enfin bien que le manque etou lrsquoinadeacutequation des compeacutetences soient des facteurs importants mecircme les personnes tregraves qualifieacutees ne trouveront aucun deacuteboucheacute si les conditions de base ne sont pas reacuteunies pour creacuteer des emplois et assurer la croissance de lrsquoemploi Les trois axes drsquoinvestisse-ment mentionneacutes ci-dessus pourraient srsquoaveacuterer de puissants moteurs drsquoeacutequiteacute et de durabiliteacute pour les geacuteneacuterations actuelle et future agrave condi-tion drsquoexploiter les potentiels de la technologie et le dividende deacutemographique et de privileacutegier lrsquoeacuteconomie verte (BIT 2019d)

44 Intervention active sur le marcheacute du travail Services publics de support agrave lrsquoemploi Les programmes actifs du marcheacute du travail (PAMT) et plus geacuteneacuteralement le deacuteveloppement des services publics de lrsquoemploi (SPE) peut large-ment stimuler lrsquoemploi et ameacuteliorer lrsquoemployabiliteacute des jeunes En Turquie par exemple des subven-tions cibleacutees ont permis non seulement drsquoameacute-liorer les perspectives drsquoemploi des participants mais aussi drsquoaider les entreprises qui souhaitaient beacuteneacuteficier de ces subsides de reacutealiser leur tran-sition vers lrsquoeacuteconomie formelle (Betcherman Daysal et Pageacutes 2010)

Un excellent exemple de ce type de meacutecanisme en Afrique est le laquo Employment Tax Incentiveraquo (ETI) programme de subvention salariale intro-duit en 2014 en Afrique du Sud Un projet pilote lanceacute en 2010 avait permis drsquoameacuteliorer les pers-pectives drsquoemploi des participants agrave court terme mais aussi quoique plus modestement agrave moyen terme Etendu depuis lors agrave lrsquoeacutechelle nationale avec de nombreuses modifications concep-tuelles ce programme a eu moins de succegraves du moins en ce qui concerne les perspectives drsquoem-ploi des participants (Encadreacute 41)38 Neacuteanmoins en signe de confiance le gouvernement sud-afri-cain lrsquoa reacutecemment prolongeacute de dix ans jusqursquoen feacutevrier 2029

Plus globalement agrave lrsquoexception notable des mesures de promotion destineacutees aux jeunes entrepreneurs (voir ci-dessous) peu de politiques actives du marcheacute du travail (PAMT) ont eacuteteacute mises en œuvre en Afrique De nombreux facteurs doivent ecirctre pris en compte dans la conception et la mise en œuvre de ces programmes pour ecirctre efficaces ils doivent ecirctre cibleacutes et assortis de

46 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

conditions preacutecises ce qui en ameacuteliore lrsquoefficaciteacute notamment en limitant les effets drsquoaubaine et de substitution

Si lrsquoon souhaite renforcer les perspectives drsquoemploi des jeunes il faut veiller agrave ce que ces programmes ameacuteliorent leur employabiliteacute agrave long terme Il est possible drsquoy parvenir en leur permettant drsquoacqueacuterir de maniegravere informelle des compeacutetences profes-sionnelles au moyen de stages drsquoapprentissage

ou de formations cibleacutees inteacutegreacutees dans la conception mecircme des programmes qui doivent srsquoeacutetendre sur une peacuteriode suffisamment longue pour leur permettre drsquoacqueacuterir des compeacutetences professionnelles et de faire leurs preuves dans un environnement de travail donneacute

Comme le suggegravere lrsquoexemple sud-africain il im-porte de tenir compte de lrsquointeraction eacuteventuelle entre les PAMT le contexte eacuteconomique et bien

X Box 41 Afrique du Sud Projet pilote de subvention salariale pour les jeunes Programme drsquoincitation fiscale agrave lrsquoemploi (ETI)

Le taux de chocircmage des jeunes est extrecircmement eacuteleveacute en Afrique du Sud notamment chez les Noirs agrave titre de comparaison presque deux-tiers des Sud-Africains non blancs acircgeacutes de 20 agrave 24 ans eacutetaient au chocircmage en 2012 (Levinsohn et al 2014) Pour remeacutedier agrave ce problegraveme le gouvernement a lanceacute en 2010 un projet pilote de subvention salariale conccedilu selon la meacutetho-dologie EAC (essai aleacuteatoire controcircleacute) Des bons eacutetaient distribueacutes agrave des jeunes chocircmeurs acircgeacutes de 20 agrave 24 ans choisis au hasard chaque bon donnait droit agrave une subvention drsquoune valeur to-tale de 5 000 rands sud-africains (ZAR) qursquoils pouvaient percevoir en plusieurs versements eacuteta-leacutes sur une peacuteriode minimale de six mois jusqursquoagrave eacutepuisement de la somme totale Le montant mensuel maximum de la subvention repreacutesentait la moitieacute du salaire ou 833 ZAR (le montant le plus faible eacutetant retenu) soit environ 40 du salaire meacutedian dans le groupe cible La subven-tion eacutetait eacutegalement transfeacuterable entre plusieurs entreprises avant son eacutepuisement

Une fois acheveacute le projet pilote qui a notablement ameacutelioreacute la probabiliteacute drsquoemploi des partici-pants le gouvernement souhaitait mettre le programme en œuvre agrave lrsquoeacutechelle nationale apregraves deacutebat Selon une simulation baseacutee sur un modegravele de recherche structurelle (Levinsohn et Pu-gatch 2014) une subvention mensuelle de 1 000 ZAR eacutetait censeacutee faire baisser de 12 la pro-portion de jeunes chocircmeurs de longue dureacutee Une enquecircte meneacutee aupregraves des entreprises en 2011 (Schoumler et Rankin 2011) a permis drsquoobtenir les reacuteactions des employeurs agrave lrsquoideacutee drsquoune eacuteventuelle subvention salariale destineacutee aux jeunes la majoriteacute des entreprises interrogeacutees ont dit envisager drsquoembaucher davantage de jeunes travailleurs mais laisseacute entendre qursquoelles nrsquoaugmenteraient pas neacutecessairement leurs effectifs et remplaceraient les travailleurs plus acircgeacutes par des jeunes

En 2013 le Preacutesident Jacob Zuma a promulgueacute la loi introduisant cette subvention salariale agrave lrsquoeacutechelle nationale (Employment Tax Incentive Act) Contrairement au projet pilote qui preacutevoyait une subvention directe relativement eacuteleveacutee le nouveau reacutegime offrait des incitations fiscales eacutetaleacutees sur une peacuteriode maximale de deux ans aux employeurs qui agrave compter du 1er octobre 2014 embaucheraient des travailleurs acircgeacutes de 18 agrave 29 ans avec un salaire faibleintermeacutediaire (moins de 6 000 ZAR)

Cette mesure a fait lrsquoobjet de nombreux commentaires dans les meacutedias degraves sa phase de planifi-cation Le Congregraves des syndicats sud-africains (COSATU) a exprimeacute son opposition agrave cette sub-vention salariale par des manifestations et la menace de gregraveves craignant le deacuteplacement de travailleurs acircgeacutes et une hausse du chocircmage

Le programme a donneacute des reacutesultats deacutecevants ne laissant entrevoir aucun impact notable sur le taux drsquoemploi des jeunes (Ranchhod et Finn 2016) Toutefois des donneacutees plus reacutecentes laissent penser qursquoil a eu un impact positif modeste mais statistiquement significatif sur lrsquoem-ploi des jeunes (et des adultes) dans les PME (jusqursquoagrave 200 travailleurs) (Ebrahim Leibbrandt et Ranchhod 2017) ce qui permet drsquoavancer que cette subvention a eu au moins un effet macro-eacuteconomique plus large

Source Ebrahim Leibbrandt et Ranchhod 2017) OrsquoHiggins (2017) mis agrave jour

47Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)4 Se projeter dans lrsquoavenir consideacuterations politiques

sucircr les autres institutions du marcheacute du travail Les subventions agrave lrsquoemploi peuvent srsquoaveacuterer par-ticuliegraverement utiles lorsque la demande globale de jeunes travailleurs est atone et qursquoil est mani-festement neacutecessaire drsquoeacutelargir les perspectives drsquoemploi ndash comme crsquoest le cas en Afrique La compleacutementariteacute et lrsquointeraction avec les autres institutions du marcheacute du travail sont eacutegalement importantes agrave cet eacutegard et les chargeacutes de pro-gramme doivent ecirctre conscients de leur impact probable Par exemple le fait qursquoil existe des poli-tiques passives du marcheacute du travail ainsi que leur reacuteglementation et leurs conditions drsquoappli-cation sont susceptibles drsquoinfluer sur le degreacute de participation des jeunes agrave ces programmes

Par ailleurs des services publics de lrsquoemploi (SPE) efficaces peuvent jouer un rocircle central dans un contexte de mutation structurelle rapide Plusieurs auteurs (en remontant au moins agrave Fay 1996) ont analyseacute le ratio coucirct-efficaciteacute relati-vement eacuteleveacute de certaines fonctions confieacutees aux SPE comme lrsquoaide agrave la recherche drsquoemploi et lrsquoappariement des travailleurs et des emplois Il est vrai que ces services ne creacuteent pas en eux-mecircmes de lrsquoemploi mais ils pourraient nettement ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes du travail et accentuer la transition vers lrsquoeacuteconomie formelle Lrsquoappropriation et un bon usage des nouvelles technologies devraient eacutegalement permettre de simplifier ces fonctions et drsquoen reacuteduire les coucircts

45 Exploiter le potentiel de lrsquoeacuteconomie numeacuteriqueLe potentiel de creacuteation drsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie numeacuterique a eacuteteacute aussi discuteacute que la capaciteacute des jeune agrave pourvoir saisir cette opportuniteacute39 Quel est le veacuteritable potentiel de ces options en ce qui concerne les perspectives de travail deacutecent pour les jeunes en Afrique Selon un rapport reacutecem-ment publieacute par le BIT (Ameli et al 2019) trois secteurs majeurs pourraient offrir des possibiliteacutes drsquoemploi aux jeunes en Afrique lrsquoagriculture le tourisme et les services financiers Le rapport ajoute que lrsquoemploi pourrait croicirctre rapidement dans lrsquoeacuteconomie numeacuteriques En outre il serait certainement possible de mieux former les jeunes Africains aux exigences et utilisations des technologies numeacuteriques

39 Elle a aussi susciteacute des craintes quant aux emplois que lautomatisation pourrait faire disparaicirctre

Toutefois il convient de garder plusieurs facteurs agrave lrsquoesprit

X Bien qursquoelle ait connu une croissance rapide la taille de lrsquoeacuteconomie numeacuterique devrait rester modeacutereacutee dans un avenir proche Selon le McKinsey Global Institute (2013) le laquoePIBraquo (la somme des activiteacutes eacuteconomiques lieacutees agrave la creacuteation et agrave lrsquoutilisation du reacuteseau internet) repreacutesentait 11 du PIB africain en 2012 Ce chiffre devrait croicirctre rapidement pour attein-dre au moins 5-6 en 2025 mais cela demeure une part relativement modeste du PIB africain total De mecircme en 2016 lrsquoIndice de maturiteacute numeacuterique (IMN) du continent africain eacutetait es-timeacute agrave 033 par rapport agrave une moyenne de 085 pour les dix premiers pays du monde (Banque mondiale 2016)

X Une grande partie de la valeur eacuteconomique des technologies de lrsquoinformation et des communi-cations reacuteside dans leur potentiel drsquoameacuteliora-tion de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute A long terme ces technologies devraient favoriser la croissance eacuteconomique et creacuteer des emplois mais agrave court terme elles causeront proba-blement des perturbations agrave lrsquoemplois qui risquent de toucher les jeunes de maniegravere dis-proportionneacutee en raison de leur compeacutetence sur le marcheacute du travail

X Le continent africain connaicirct en moyenne une relative peacutenurie de compeacutetences numeacuteriques toutefois cette moyenne cache des eacutecarts consideacuterables selon les pays ndash tout comme les peacutenuries de compeacutetences numeacuteriques speacuteci-fiques (par opposition aux peacutenuries globales) signaleacutees par les entreprises Au Beacutenin par exemple seulement 6 des employeacutes pos-segravedent moins de compeacutetences numeacuteriques que celles qursquoexigerait leur poste alors qursquoen Sierra Leone ce chiffre atteint 61 (Ameli et al 2019)

X Une certaine prudence srsquoimpose lorsqursquoon eacutevalue lrsquoimpact des technologies numeacuteriques sur la qualiteacute de lrsquoemploi En effet ces technolo-gies ouvrent des perspectives de formalisation de lrsquoactiviteacute eacuteconomique (Chacaltana Leung et Lee 2018) mais risquent de favoriser lrsquoinformal-iteacute dans certains secteurs Ainsi lrsquoeacuteconomie des plateformes numeacuteriques pourrait contribuer agrave la preacutecarisation des jeunes sur le marcheacute du travail et plus geacuteneacuteralement saper la qualiteacute des emplois en multipliant les modaliteacutes de

48 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)3 Tendances de lrsquoemploi des jeunes

travail indeacutependant par lrsquoentremise de ces plateformes (Centre Bellagio 2017)

X Plus grave encore une attention excessive porteacutee aux compeacutetences numeacuteriques risque de perpeacutetuer voire de creuser les ineacutegaliteacutes dont certains jeunes sont deacutejagrave victimes sur le marcheacute du travail car ce sont surtout les je-unes hommes urbains instruits et disposant de revenus confortables qui possegravedent ces compeacutetences et sont donc en mesure de les deacuteployer agrave bon escient

De toute eacutevidence lrsquoadoption des technologies numeacuteriques et une meilleure formation aux compeacutetences digitales devraient permettre drsquoameacuteliorer notablement la quantiteacute et la qualiteacute des emplois offerts aux jeunes Toutefois cette deacutemarche ne saurait ecirctre la seule solution aux difficulteacutes des jeunes sur le marcheacute du travail et il faut veiller agrave ce que les avantages qursquoelle procure ne creusent pas les ineacutegaliteacutes existantes

46 Reacuteduire les taux de NEET ndash notamment celuienspdesenspjeunesenspfemmesenspfaut-il adopter une nouvelle approche Les jeunes qui nrsquoont pas drsquoemploi et ne suivent ni enseignement ni formation (NEET) constituent un groupe tregraves heacuteteacuterogegravene Le statut de laquoNEETraquo se deacutefinit neacutegativement (ni emploi ni enseigne-

ment ni formation) et non par lrsquoappartenance agrave un groupe donneacute La diversiteacute des situations qui sous-tendent le statut de NEET entraicircne drsquoimpor-tantes conseacutequences sur le plan politiques Les diffeacuterences entre les jeunes NEET influent neacutecessairement sur les reacuteponses politiques qursquoil conviendrait drsquoeacutelaborer pour ces sous-groupes

Les politiques visant la reacuteduction du taux de chocirc-mage des jeunes et la diminution du nombre de NEET ont plusieurs conseacutequences et notamment lrsquoeacutelargissement des mesures drsquoemploi destineacutees aux jeunes Cela signifie qursquoil faut davantage axer les efforts sur la suppression des obstacles agrave lrsquoengagement et agrave la participation reacuteelle des jeunes ndash notamment les jeunes femmes ndash qui se trouvent parfois exclus du marcheacute du travail

Enfin et surtout lrsquoAfrique doit mobiliser les res-sources neacutecessaires pour mettre en place un systegraveme efficace drsquoinformation sur le marcheacute du travail La difficulteacute majeure que rencontrent les chercheurs qui souhaitent mener des eacutetudes sur lrsquoAfrique est lrsquoabsence de donneacutees reacuteguliegravere-ment actualiseacutees De nombreux pays africains manquent de donneacutees cleacutes sur lrsquoemploi et drsquoautres indicateurs du marcheacute du travail Des efforts srsquoimposent dans tous les pays pour mettre en place un systegraveme fonctionnel et dynamique drsquoinformation sur le marcheacute du travail et consti-tuer une banque de donneacutees afin de disposer drsquoinformations reacuteguliegraverement mises agrave jour Cela suppose de deacutegager un financement adeacutequat pour mettre en place un bureau national de la statistique

Bibliographie

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55Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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556

56 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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57Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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58 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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59Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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60 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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61Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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62 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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63Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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64 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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65Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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66 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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2020

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6

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193

7

70 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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2020

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2000

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2010

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2020

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2

71Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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2010

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2

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2037

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739

2

72 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

Tota

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2020

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1

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823

73Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

Tota

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2000

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2010

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2000

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2020

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2000

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Rwan

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Rwan

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3

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2000

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2010

392

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Seacuteneacute

gal

2020

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330

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2000

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2010

553

624

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522

605

505

583

637

567

74 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

Tota

lH

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pays

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2000

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2010

647

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Som

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2020

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2020

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Soud

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75Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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76 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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77Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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78 Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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79Rapport sur lrsquoemploi en Afrique (Re-Afrique)Annexes

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