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UN WATER-AFRICA

RAPPORT NATIONAL 2004 SUR LES RESSOURCES EN EAU AU MAROC

Mokhtar BziouiNovembre 2004

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AVANT PROPOS

Le projet dtablir une vision pour leau long terme a t lanc lors du Premier Forum Mondial de leau Marrakech en 1997. En 2000 la Vision Mondiale de lEau a t prsente aux Deuxime Forum Mondial de lEau, comme ont t prpares des Visions Rgionales qui sintressent aux problmes spcifiques de ces rgions. Les rapports prpars cet effet, bien que trs utiles pour une visibilit de la gestion de leau long terme, devaient tre complts par des approches nationales, tayes par des indicateurs prcis, de manire cerner plus concrtement les problmes de leau afin de se donner les moyens de suivre les progrs raliss dans la ralisation des programmes nationaux. A lchelle de lAfrique et de ses sous rgions on pourra ainsi disposer de documents utiles pour la mise en uvre des politiques rgionales de gestion des ressources en eau, comme ces rapports serviront aux partenaires de lAfrique, associs ce processus. Les informations collectes pour les besoins du rapport marocain sont empruntes des divers rapports sectoriels de planification. Ces rapports ne permettent pas tous de mesurer les progrs depuis 1992, de mme que peu dentre eux se fixent 2025 comme horizon de planification. Ainsi, pour rpondre aux objectifs du prsent rapport des hypothses ont t faites pour prvoir lvolution de certains indicateurs.

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RemerciementsCe document a t prpar sur la base de documents fournis par les services de : - La Direction de la Recherche et de la Planification de lEau ; - LOffice National de lEau Potable ; - La Direction de lEpidmiologie ; - LAgence du Bassin Hydraulique du Bouregreg-Chaouia ; Je remercie trs sincrement les directeurs et cadres de ces organismes qui ont spontanment accept doffrir leur contribution. Mes remerciements vont galement aux commanditaires de ce travail, UN Water Africa, reprsents au Maroc par M. Amadou Lamine Gueye, qui mont donn une prcieuse occasion de faire une analyse rtrospective du secteur de leau au Maroc, opportunit qui a concid, par chance, avec mon dpart la retraite aprs avoir exerc dans ce secteur pendant trente cinq ans et demi.

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Table des MatiresAVANT- PROPOS .2 REMERCIEMENTS 3 TABLE DES MATIERES 4 LISTE DES TABLEAUX 5 LISTE DES GRAPHIQUES 6 LISTE DES ABBREVIATIONS.. 7 I INTRODUCTION 1.1 Contexte 8 1.2 Objet du rapport 8. II DONNES DE BASE DU PAYS 2.1 Particularits physiques et climatiques..9 2.2 Conditions sociopolitiques et conomiques et leurs effets depuis 1992 .9 III SITUATION ACTUELLE DE LEAU DOUCE 3.1 Potentialits en eau 17 A. Eaux conventionnelles 17. (i) Ressources en eau renouvelables 17 (ii) Ressources en eau non renouvelables 41 B. Eaux non conventionnelles 43 (i) Eau produite par dessalement 43. (ii) Eau produite par traitement des eaux uses 44 C. Impacts de lhomme sur les ressources en eau 46 3.2 Besoins, utilisations et demandes.... 48 A. Eau et communauts48 (i) Accs leau potable48 (ii) Accs lassainissement 55 B. Eau et production alimentaire 56 C. Eau et agriculture 57. D. Eau, nergie et industrie61 E. Eau et villes 62 F. Eau, environnement, biodiversit et cosystmes63 3.3 Gestion de leau 64 A. Gestion des risques (scheresse, inondation et dsertification) 64 B. Partage des ressources en eau 72 C. Valorisation de leau73 D. Gouvernance leau74 E. Gestion des donnes77 IV. EVALUATION HOLISTIQUE DE LA SITUATION DE LEAU 4.1 Potentialits et extraction : Vue densemble des progrs Raliss78 4.2 4.3 Gestion de leau: Vue densemble des progrs raliss78 Identification des problmes critiques 81

V. IMPLICATIONS ET RECOMMANDATIONS82 Annexe I.87 Annexe II90 REFERENCES86

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LISTE DES TABLEAUX

1- types de climats 2- indicateurs conomiques et sociaux 3- potentiel en eau par bassin 4- rpartition des prcipitations par bassin 5- ressources en eau superficielle par bassin 6- rpartition de lcoulement superficiel par bassin 7- potentiel en eau souterraine 8- demande alimentation en eau potable 9- demande irrigation 10- envasement des barrages 11- indicateurs de production deau potable 12- taux de couverture des besoins alimentaires 13- PIB agricole 14- contribution de lagriculture irrigue dans la production agricole 15- tableau des dficits par bassin 16- cots des programmes du PNE

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LISTE DES GRAPHIQUES ET PHOTOS1- indicateurs sociaux 2- indicateurs sociaux 3- potentiel en eau par bassin 4- carte potentiel en eau par bassin 5- moyennes pluviomtriques 6- principales nappes 7- qualit de leau de surface 8- tat de la qualit de leau de surface 9- qualit de leau souterraine 10- volution de la capacit de stockage 11- taux de mobilisation de leau souterraine 12- taux de mobilisation de leau de surface 13- affectation eau souterraine 14- affectation eau de surface 15- taux de mobilisation de leau par bassin 16- envasement du barrage Mohamed V 17- volution pizomtrique dans la plaine du Sas 18- nitrates dans la plaine du Tadla 19- eaux uses domestique et industrielle 20- production de leau potable et nombre dabonns 21- eau potable rurale carte taux daccs 22- volution taux daccs eau potable rurale 23- photos du PAGER 24- volution PIBA 25- volution superficies irrigues 26- superficies irrigues et quipes non irrigues 27- production dnergie 28- carts des apports par rapport la normale 29- crue Mohammedia 30- cot du PNE

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LISTE DES ABREVIATIONSDH : dirham M DH : million de dirhams Ha : hectare Mm3 : million de mtre cube ONEP : Office National de lEau Potable DRPE : Direction de la Recherche et de la Planification de lEau DMN : Direction de la Mtorologie Nationale PIB : Produit intrieur brut PIBA : Produit intrieur brut agricole PNE : Plan National de lEau KWh : Kilowatt heure

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I. INTRODUCTION1.1 Contexte du rapport Le Groupe Inter agence des Nations Unies sur leau en Afrique (UN Water-Africa) dveloppe un mcanisme de suivi et dvaluation de la mise en uvre de la Vision africaine de leau pour 2025. Le processus conduira la prparation du rapport africain sur la mise en valeur des ressources en eau 2004 qui sera publi tous les deux ans. Le rapport africain : o Fournira un mcanisme durable de suivi et dvaluation des progrs de lAfrique dans le secteur de leau ; o Evaluera les progrs dans la mise en oeuvre de la Vision africaine de leau pour 2025; o Fournira aux responsables africains une source fiable de gestion des ressources en eau de lAfrique; o Servira de programme intgratif pour le renforcement de UN Water-Africa. Le Rapport africain sur la mise en valeur des ressources en eau sera labor partir des rapports sous-rgionaux qui seront eux-mmes une synthse des rapports nationaux et des rapports sur les bassins. 1.2 Objet du rapport national Le prsent rapport national se propose de fournir une valuation des progrs raliss par le Maroc dans la mise en uvre de la Vision Africaine de lEau en 2025. Il traite des principaux aspects de la gestion des ressources en eau en fournissant : o Une valuation des principaux progrs dans le secteur de leau ; o Une revue des projets et programmes en cours dexcution ; o Une revue des plans et programmes daction, avec leurs cots, conus pour le dveloppement des ressources en eau ; o Des tudes de cas illustrant la mise en uvre de la Vision Africaine ; Le rapport National a t structur selon les termes de rfrence prcises par le Groupe Inter agence des Nations Unies sur leau en Afrique de manire tre intgr dans le Rapport Sousrgional de lAfrique du Nord.

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II.

DONNEES DE BASE DU PAYS

2.1 Particularits physiques et climatiques Gographie Le Maroc se situe entre le 21me et le 37me degrs de latitude nord et les 1er et 17me degrs de longitude ouest. Cette situation le positionne lextrme nord-ouest du continent africain. Il nest spar du continent africain que par le dtroit de Gibraltar : les points les plus proches entre le Maroc et lEspagne ne sont distants que de 14 km. Ses frontires sont partages avec lAlgrie lest et la Mauritanie au sud. L Ocan Atlantique constitue sa frontire occidentale et la Mer Mditerrane le borde au nord. Ses ctes se dveloppent sur une distance de prs de 3500 km. Cette situation lui confre une position gographique et stratgique de premier ordre. Le territoire marocain stend sur une superficie de 710850 km2. Ce qui distingue le Maroc des autres pays voisins cest limportance de laltitude de ses montagnes qui joue dailleurs un rle fondamental dans son climat comme nous le verrons par la suite : de puissantes chanes de montagnes occupent le Nord et le centre du territoire marocain. Se dveloppant entre le sud-ouest et le nord-est, le Haut Atlas compte plusieurs sommets de plus de 3500 m dont certains dpassent 4000 m , et culmine avec le Jbel Toubkal 4165 m. Le Moyen Atlas, plus au nord, compte galement des sommets levs de 2700m 3300 m.A lextrme nord du Maroc la chane du Rif, avec son versant sud plongeant dans la mer Mditerrane, culmine 2456 m. LAnti-Atlas, au sud du Haut-Atlas, atteint des altitudes dpassant 2500m. Les plaines stendent sur de vastes portions du territoire: elles se situent le long du littoral atlantique (Gharb, Chaouia, Doukkala, Souss), le long du littoral mditerranen (Martil, Laou, Triffa), lintrieur, comme les plaines du Tadla et du Haouz, et dans lOriental comme la plaine de la Moulouya. Les plateaux occupent la majeure partie du territoire et se situent des altitudes variables : 200-400m prs du littoral atlantique (zone de Larache, Zemmours, Zars), 500-900m louest des chanes du Moyen et Haut atlas (Sas et plateau des phosphates) et des altitudes pouvant atteindre 1500m (Zaan, Causses du Moyen Atlas, Hauts Plateaux de lOriental).

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CARTE DU MAROC

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2.1.2 Climat

o 2.1.2.1 Facteurs gographiques du climat Etant situ lextrme Nord ouest de lAfrique, le Maroc souvre la fois sur lAtlantique et sur la Mditerrane. Par sa situation entre le 21me et le 37me degrs de latitude nord, et aussi en raison de son relief, comme prcis plus haut, le Maroc se caractrise par un climat trs variable. Leffet de la latitude se manifeste par la prdominance dun climat mditerranen, sur le nord du pays, et par lexistence dun climat saharien au sud et au sud-est de lAtlas. Cela se traduit par une dcroissance des prcipitations du nord au sud. Par ailleurs, en raison de lloignement de lOcan Atlantique et de leffet de la barrire que joue la chane de lAtlas dans lattnuation des systmes nuageux provenant de lOuest, les rgions orientales reoivent moins de pluie que les rgions occidentales Enfin les rgions montagneuses bnficient dun climat subhumide humide : avec des prcipitations annuelles dpassant 1000 mm, le Rif occidental et le Moyen Atlas reprsentent les zones les plus favorises en prcipitations. Leffet de laltitude stend galement au-del de la saison dt. Car si par ailleurs les pluies sont en gnral minimes, on enregistre en revanche des prcipitations non ngligeables sur les zones montagneuses. Celles-ci sont dues principalement aux activits orageuses durant cette priode de lanne. STATION Tableau n 1 : types de climats au Maroc SITUATION TYPE DE CLIMAT GEOGRAPHIQUE Tanger Extrme nord ouest Climat influenc par toutes les perturbations dorigines septentrionales Oujda Extrme nord de lOriental Climat de bassin mditerranen Kenitra et Casablanca Ctes atlantiques Climat des plaines ctires ocaniques du Nord Meknes et Fs Ouest de la chane de lAtlas Climat de lintrieur, reprsentatif des rgions de montagne Ifrane Versant occidental du Moyen Climat des rgions daltitude Atlas Marrakech Centre de la vaste plaine qui Climat des plaines du centre du Maroc stend au pied des versants septentrionaux de la partie occidentale du Haut Atlas Agadir Ctes atlantiques sud Climat des plaines ctires ocaniques du sud. Midelt Hauts plateaux de lEst de Climat des Hauts Plateaux de lAtlas lEst de lAtlas Ouarzazat Sud-est de la chane de Climat des rgions lAtlas prsahariennesSource : DMN

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o Facteurs de la circulation gnrale Sur le plan mtorologique le Maroc se situe au niveau des anticyclones subtropicaux qui ceinturent le globe. Lanticyclone des Aores, en association avec la dpression de LIslande, constitue le facteur dterminant qui rgule le passage des systmes pluvieux : en t cet anticyclone se dplace vers les latitudes leves au nord du 45me parallle et rejette de ce fait les perturbations atlantiques des latitudes relativement leves de lEurope occidentale. Ainsi, si lon excepte le dveloppement de foyers orageux ayant souvent un caractre local, les perturbations pluvieuses sont pratiquement inexistantes pendant cette saison au Maroc ; en hiver, lanticyclone des Aores migre vers des latitudes plus au sud et se retire occasionnellement louest des les des Aores cdant ainsi le passage aux perturbations atlantiques qui peuvent alors intresser le pays. Cependant, entre deux passages de perturbations, le Maroc est souvent intress par du beau temps li au rtablissement de lanticyclone. Ainsi on observe presque chaque anne une priode de ciel clair que lon appelle communment beau temps dhiver . Cette priode sche qui caractrise la saison pluvieuse au Maroc nest pas fixe dans le temps. Sa dure est normalement de lordre de trois quatre semaines.

Anticyclone des Aores

990 995

D D

1000

1005 1010 1015

1020

A1030 1025 1020

A

1015

Source : DMN

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2.2 Conditions sociopolitiques et conomiques et leurs effets depuis 1992 La dmographie joue au Maroc, comme dans les pays dveloppement similaire, un rle fondamental dans le niveau de satisfaction des besoins de la population et notamment dans le secteur de leau.La population au Maroc est estime un peu plus de 30 millions dhabitants dont plus de 58 % vit dans le milieu urbain et 42 % dans le milieu rural. Si la croissance de la dmographie a baiss (2% en 1993 1.5% en 2003), la proportion des moins de 15 ans reste relativement importante ; elle est estime en 2003 30%. La natalit a nettement diminu : de 41 pour mille en 1971 elle est passe respectivement 27.3 et 21 en 1993 et 2002. Cet indicateur est recouper avec un autre, non moins significatif, qui est le nombre denfants par mre : ce nombre a baiss considrablement : il est pass de 7.4 enfants en 1971 4.1 enfants en 1993 et 2.8 enfants en 2001. La mortalit, quant elle, a baiss dune manire remarquable puisque, pour les mmes annes, elle a atteint les proportions de 17.4, 7 et 5.6.Ces rsultats sont, incontestablement, le fruit de lamlioration des services de la sant publique, de llvation du niveau dinstruction et de la sensibilisation. Sur ce dernier point il y a lieu de noter que plus de 50% de femmes utilisent la contraception. La mortalit infantile a fortement baiss : elle est passe de 125.2 pour mille en 1971 65.6 en 1993 puis 44 en 2001.Cette baisse remarquable est le rsultat des campagnes de vaccination devenues systmatiques. Le Maroc a pu maintenir une bonne stabilit conomique depuis la seconde moiti des annes 1980 grce la mise en place dun programme dajustement structurel et des politiques qui sen inspirent. Au cours de la dernire dcennie les rsultats conomiques ont t satisfaisants pour ce qui concerne la matrise de linflation, qui a t maintenue moins de 3% depuis 1996, des comptes extrieurs, et de la dette extrieure rduite continuellement. Depuis lanne 2000 la politique budgtaire a t plus expansionniste : le dficit se situe aux alentours de 6% du PIB, consquence dune augmentation des dpenses courantes. Avec un dficit budgtaire lev, et une rduction de lpargne, les pouvoirs publics auront des difficults, moyen terme, pour soutenir une telle politique budgtaire. La matrise des quilibres conomiques sest faite aux dpens du dveloppement humain, lequel na fait lobjet defforts significatifs que depuis le milieu des annes 1990. Mais le rythme de croissance conomique, affect notamment par limpact de scheresses rptitives, na pas t suffisant pour rpondre la demande demploi et rduire le taux de pauvret de faon notable. Le PIB na connu quune croissance moyenne de 1.7% par an au cours des annes 1990 ; le PIB par habitant sen est trouv, dans cette priode, dans une situation de quasi stagnation en raison de laugmentation de la population. Comme consquence la pauvret a galement cr : le taux de pauvret est pass de 7% de la population en 1991 9,9% en 1999 et 11% en 2004.Bien entendu cest le niveau de vie de la population rurale qui a t affect par cette situation : les pauvres dans le milieu rural sont deux fois plus nombreux que les pauvres dans les villes.Laccs aux services sociaux base (ducation, sant, eau, assainissement, nergie) reste insuffisant malgr les efforts accomplis pour les amliorer. Lurbanisation rapide, consquence du faible degr de satisfaction desdits services, mais aussi de squences de scheresses longues et rptitives qui ont affect le Maroc ces vingt dernires annes, a contribu la cration de quartiers priurbains o les conditions de salubrit et dhygine sont critiques cause du faible niveau dquipement en eau et en assainissement, ainsi quen gestion des dchets solides. Le tableau n2 et les graphes n 1 et 2 montrent lvolution des principaux indicateurs conomiques et sociaux au Maroc. On y constate, notamment, les remarquables volutions des indicateurs lis la sant et la scolarisation ; tel nest pas le cas de lemploi et par consquent des revenus des mnages.

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Tableau n 2 : indicateurs conomiques et sociauxINDICATEURS SOCIO ECONOMIQUES1971 1980 1987 1993 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Caractristiques de la population Population totale Population rurale Population des moins 15 ans Natalit(pour 1000) Mortalit(pour 1000) Esprance de vie Croissance de la dmographie Taux d'urbanisation Nombre d'enfants par mre Mortalit infantile (par1000) personnes par mdecin(en millier) Education Degr d'instruction (en%) Scolarisation primaire(en %) Scolarisation de jeunes filles (en%) Scolarisation secondaire(en %) Scolarisation de jeunes filles (en%) Taux de chmage Taux de chmage des jeunes(15-24ans) Population entre 25 et 44 ans Em ploi urbain Total emploi(en %population urbaine) Emploi fminin Taux de chmage Chmage des jeunes (15-24ans) Population entre 25 et 44 ans Salaires et revenus PIB par habitant(DH 1980) GDP per capita(current US $) SMIG(DH 1980 par heure) Dpenses dans le social Education Sant Source FMI 3132 3833 4042 4292 4548 4815 4772 4700 4927 4984 5214 275 975 819 1027 1224 1284 1239 1159 1161 1259 1482 2,8 2,73 3,22 2,17 1,96 2,21 2,71 2,84 2,76 2,74 2,84 en % du PIB 5,7 0,8 4,8 0,8 5,9 0,9 5,4 1 5,8 1,1 6 1,4 6,3 1,4 6,5 1,3 6,5 1,3 6,4 1,2 2,3 23,6 26,7 27,7 28,5 27,3 26,4 26,4 27,1 27,2 6,1 6,9 6,2 5,8 5,7 5,7 9,8 14,7 15,9 16,9 19,1 22 21,7 19,5 18,3 8,4 25 28,9 34 45 49 51,7 90 92,1 68 74,2 80,6 86,6 89,1 61,6 68,6 73,7 79,1 84,6 51,8 61,8 37,1 en millions sauf si spcifi autrement 15,4 19,3 22,7 25,6 27,3 27,8 28,2 28,7 29,2 29,6 30,1 10 11,4 12,2 12,6 12,8 12,8 12,8 12,9 12,9 12,9 12,8 7 9 9,6 7,4 2,4 4,5 9,8 7 2 4,1 9,6 6,3 1,7 3,1 72 2,8 9,3 6,2 1,7 3 70 2,6 9,3 6,1 1,7 2,9 53 2,4 9,3 5,9 1,7 2,8 46 2,3 9,2 5,8 70 1,6 2,8 44 2,3 2,1 1,5 1,5 9,2 21 5,6 9,1 41 39,9 31,4 27,3 23,2 22,8 24,5 21,9 21,5 17,4 10,6 52,4 59,1 2,8 7,4 125,2 13,7 2,6 5,9 92 11 35,1 41,1 65 67,3 68,8 69,2 69,5 69,7

46 50,4 53,2 53,8 54,5 55,2 55,9 56,6 57,3

81 65,6 5,4 3,1

45,8 53,7 55,1 58,1 60,3 63,1 66,3 45 46,7 49,9 52,7 56,2 59,8 13,9 13,6 12,5 11,6 20,5 19,9 18,9 17,6 15,1 14,9 13,7 12,8 en % sauf si spcifi autrement

28,4 30,2 29,9 34,7 37,8 37,6 35,5 34,2 11,9 14,4 16,4 18,2 21,7 21,5 19,7 18,6

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Graphes n1 et 2 : volution des indicateurs sociaux

indicateurs sociaux 100 90 80 70 60 50 40Scolarisation primaire(en %)

Population totale (en millions)Natalit(pour 1000)Mortalit infantile (par1000)Esprance de vie(en annes)

30 20 10 0 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003Population ruraleScolarisation de jeunes filles (en%)

indicateurs sociaux 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 1993 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003salaire minimum garanti(DH 1980 par heure)personnes par mdecin(en millier)

Croissance de la dmographieNombre d'enfants par mrepersonnes par mdecin(en millier)

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Sur le plan des rformes politiques des progrs indniables ont t obtenus : Le renforcement de la dmocratie, la primaut donne au droit et une plus grande importance accorde aux droits de lhomme. Les droits de la femme, de lenfant, et des catgories sociales marginalises ou victimes dexclusion sont particulirement privilgis. La rcente promulgation du code de la femme a eu un important retentissement l chelle internationale. Une redfinition du rle des diffrents partenaires conomiques et sociaux : lEtat se dgage de plus en plus du rle de premier investisseur pour recentrer son rle sur les fonctions de rglementation, de coordination, et de redistribution des revenus. Le secteur priv investit dans un large ventail de secteurs, y compris ceux concernant les infrastructures sociales. Les collectivits locales, grce une politique volontariste de dcentralisation, jouent un rle de plus en plus renforc de coordination, au niveau rgional, des acteurs du dveloppement conomique et social. La socit civile, par ailleurs, est de plus en plus considre comme un partenaire favorisant la mobilisation des capacits existantes. Des rformes profondes de ladministration publique sont en cours, en vue dune meilleure performance des services publics, dune meilleure transparence et dune bonne gouvernance. En conclusion de ce qui a t dvelopp pour dcrire les conditions sociopolitiques et conomiques qui ont prvalu depuis 1992, on peut retenir quelles ont eu des effets contrasts: - 1) Une volution satisfaisante des rsultats conomiques Grce aux mcanismes dajustement structurel recommands par le FMI, et instaurs comme conditionnalits des prts par les principaux bailleurs de fonds, le gouvernement marocain sest impos une rigueur dans la gestion de sa finance. Cet effort a permis dassurer un relatif quilibre macroconomique, - 2) une bonne volution des indicateurs relatifs aux services de base Malgr les restrictions budgtaires imposes par lajustement structurel, des progrs considrables ont pu tre raliss dans les secteurs concernant les services de base : Lducation de base est presque gnralise puisque le taux de scolarisation dans le primaire, qui tait peine suprieur 50% en 1992 atteint 90%, et il est prvu quil atteigne 100% en 2005 Les soins, les campagnes de vaccination, et lducation sanitaire ont permis de faire reculer le taux de mortalit infantile de 70 moins de 40 pour mille, comme ils ont fait reculer lincidence de plusieurs maladies telles la typhode, le cholra, et le paludisme qui ont rgress, dans la mme priode, respectivement de 4000 1000, de 6000 0, et de 400 100. Les taux daccs leau potable et llectricit dans le monde rural taient hauteur de 15% en 1992, ils approchent actuellement 60% et la gnralisation de ces services est prvue avant la fin de la prsente dcennie, - 3) une volution non satisfaisante de lemploi et de la pauvret Si les importantes rformes conomiques ont apport leurs fruits pour ce qui concerne la sant conomique du Maroc dans son ensemble, leurs effets ont eu un impact ngatif sur lemploi et son corollaire, la pauvret : le taux de chmage a augment de 16% en 1992 22% en 1999/2000, il connat cependant une lgre rgression depuis 1999/2000 ; le taux de pauvret a pratiquement doubl depuis 1992

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III.

SITUATION ACTUELLE DE LEAU DOUCE

3.1 Potentialit en eau A. Eaux conventionnelles (i) Ressources en eau renouvelable

Potentiel en eau par habitant Le taux de ressources en eau naturelle par habitant, qui exprime la richesse ou la raret relative de leau dun pays, avoisine dj au Maroc le seuil de 1.000 m3/hab/an, communment admis comme seuil critique indiquant lapparition de pnuries et de crise latente deau. Dans le graphe numro 3 ci-aprs le potentiel en eau au Maroc figure avec ceux dautres pays mieux ou moins dots. Il situe le Maroc loin derrire la Turquie ou lIraq avec un potentiel qui approche 4000 m3/hab. mais avec une meilleure situation que tous les pays du Maghreb et la plupart des pays du Moyen Orient. Les ressources en eau naturelle par habitant lchelle du pays se situeraient autour de 720 m3/hab./an vers lhorizon 2020. A cette date 14 millions dhabitants, soit 35 % de la population totale du pays, disposeraient de moins de 500 m3/hab/an. Ces indicateurs montrent que la pnurie chronique deau est une donne structurelle dont il faut tenir compte, lavenir, dans les politiques et les stratgies de gestion des ressources en eau. Graphe n 3 : potentiel en eau par paysm 3 /h a b ita n t 0 Ira q T u rq u ie Ira n S y rie L ib a n C h y p re M a ro c g y p te O m an A lg rie T u n is ie J o rd a n ie B ah ray n Y m en A ra b ie S a o u d ite L ib y e Q a ta r UEA M a lt K u w e it 1000 2000 3000 4000

source :DRPE

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Le potentiel en eau varie actuellement de 180 m3/hab/an pour les zones rputes trs pauvres en ressources en eau, situes au sud du Maroc, prs de 1850 m3/hab/an pour les bassins situes au nord, avec des ressources en eau abondantes On dnombre dj quatre bassins versants, qui abritent une population de prs de 10 Millions dhabitants, o ce taux se trouve dj en dessous du seuil de 1.000 m3/hab/an. Lvolution dmographique prvisible pour les vingt cinq prochaines annes montre galement que la pression humaine sur les ressources en eau ira en croissant.

Tableau n3 : potentiel en eau par bassin 1971 1994 2000Nombre de bassins Population (million dhab.) Nombre de bassin Population (millions dhab.) Nombre de bassin Population (million dhab.)

2020Nombre de bassin Population (million dhab.)

Suprieur 1700 m3/hab/an Compris entre 1700 Et 1000 m3/hab/an Compris entre 500 et 1000 m3/hab/an Infrieur 500 m3/hab/anSource : DRPE

5

8.4

1

2.1

1

2.4

-

-

1

0.9

4

14.4

4

15.6

3

8.6

1

2.4

2

4.0

2

4.5

3

17

2

3.3

2

5.1

2

5.9

3

12

18

Graphe n4 : potentiel en eau par bassin

1

TANGER

M M ER EDITERRANEE

AL HOCEIM A

2345

OUJDA FES M EKNES

RABAT CASABLANCA

FIGUIG ERRACHIDIA6

8OUARZAZATE AGADIR

7

9

LAAYOUNE

BASSINS

SUPPERFICIE POPULATION RESSOURCES (%) ( %) ( %)

1- BASSINS DU LOUKKOS, TANGEROIS ET COTIERS MEDITERRANNEENS 2- BASSIN DE LA MOULOUYA 3- BASSIN DU SEBOU 4- BASSINS DU BOUREGREGET DES COTIERS ATLANTIQUES DE CASABLANCA 5- BASSINS DE L'OUMER R'BIA 6- BASSINS DU TENSIFT ET COTIERS D'ESSAOUIRA 7- BASSINS DU SOUSS ET DU MASSA 8- BASSINS DU GUIR, ZIZ, RHERISS ET DRAA 9- BASSINS DU SAHARA

2,9 8,1 5,6 2,8 4,9 5,3 5,0 23,1 42,31

8,0 6,9 22,7 19,7 15,9 9,0 10,8 6,1 1,0

21,6 8,7 29,4 4,4 19,4 5,8 3,7 6,8 0,2

LAGUOUIRA

Source : DRPE

19

Evaluation quantitative o Pluviomtrie Au Maroc, la matrise de leau revt un caractre vital en raison du contexte climatique et hydrologique difficile. Les rgimes des prcipitations varient dune rgion lautre tout en restant domins par une forte irrgularit dans lespace et dans le temps, de faon saisonnire et interannuelle. Lalternance de squences dannes de forte hydraulicit et de squences de scheresse svre, pouvant durer plusieurs annes, est un caractre marquant des rgimes climatiques et hydrologiques du Maroc. Les moyennes annuelles des prcipitations atteignent plus d'un mtre (1 million de m3 par km2) dans les zones montagneuses du nord du Maroc, et moins de trois centimtres (300.000 m3 par km2) dans les bassins du sud qui couvrent prs de 85% de la superficie du Royaume. Ces prcipitations se produisent gnralement en deux priodes pluviales, la premire en automne et la seconde en hiver. Le nombre de jours pluvieux varie de l'ordre de 30 au sud du pays prs de 70 au Nord du pays. Les annes sches enregistrent des prcipitations annuelles trs faibles qui peuvent diminuer moins de 60 75 % de la normale, ne produisant gnralement pas dapports d'eau significatifs. Ainsi, les hauteurs pluviomtriques assures en anne sche de frquence dcennale et centennale sont values respectivement prs de 115 mm (82 milliards de m3) et 75 mm (53 milliards de m3) contre 211mm (150 milliards de m3) en anne moyenne (tableau n4). . Tableau n4: rpartition des prcipitations selon les bassins et les frquences Nombre Prcipitation Prcipitation prcipitation Prcipitation jours moyenne quinquennale dcennale centennale Bassins interannuelle Sche (1) Sche (1) Sche (1) mm % du mm % du mm % du mm % du global global global global Loukkos, Tangrois et Ctiers Mditerranens Moulouya Sebou Bou Regreg Oum Er Rbia Tensift Souss- Massa Sud Atlasiques Sahara TOTALSource : DRPE

3.1.1

73 31 59 56 57 36 54 30 21

680 245 750 500 515 330 240 170 50 211

9 9 20 7 12 8 6 19 10 100

510 135 540 370 380 240 170 100 30 140

10.5 7.8 21.5 7 13 9 6 16 9 100

450 120 475 335 330 200 140 75 22 115

10 8 22 8 14 9 6 15 8 100

320 90 340 255 245 110 80 30 9 75

12 9.5 25.5 9.5 16 7.5 5.5 9.5 5 100

(1) Les frquences quinquennale, dcennale, ou centennale sches indiquent que la pluviomtrie ne dpassera pas la valeur indique une anne sur cinq, une anne sur dix, ou une anne sur cent

20

Graphe n 5 : moyennes pluviomtriques

TNE A GR

M RM D E R N E E E IT R A EA H C IM L OE A O JD U A FS E

RBT AA C SA L N A A BAC E JA ID L D A

SF AI MR A E H A R KC E R C ID R A H IA

F U IG IG

OAZZT URAAE A A IR GD

SID IF I I N

LAON AYUE SM R AA

B U OR O JD U

L GNE EED

ADKL D A HA

Suprieu 800m re m de600800m m de400600m m de200400m m Infrieu 200m re m

L G IR AW A

Source : DRPE

21

o Eaux de surface Les apports en eau de surface se chiffrent en anne moyenne en quelques millions de m3 pour les bassins les plus dmunis au sud du Maroc (30 Mm3), et en milliards de m3 pour les bassins les plus favoriss qui sont situs au nord (5000 Mm3). Ces coulements se produisent gnralement sous forme de crues violentes et rapides. Ces coulements sont gnralement enregistrs au cours dune priode estime en moyenne de 20 30 jours pour les bassins du sud et de deux trois mois pour les bassins du Nord. Les ressources en eau superficielle sont values en anne moyenne prs de 19 milliards de m3 (tableau n5). Les ressources assures neuf annes sur dix ou quatre annes sur cinq sont largement infrieures cette moyenne. En anne sche, les apports deau peuvent diminuer moins de 30 % de la moyenne (tableau n 6).

Tableau n5 : ressources en eau superficielle par bassin Superficie Bassins Loukkos, Tangrois et Ctiers Mditerranens Moulouya Sebou Bou Regreg Oum Er Rbia Tensift Souss- Massa Sud- atlasiques Sahara TOTALSource : DRPE

km2 20 600 57 500 40 000 20 000 35 000 37 500 35 400 164 190 300 660 710 850

% de la superficie totale du pays 2,9 8,1 5,6 2,8 4,9 5,3 5 23,1 42,3 100

Ecoulement moyen superficiel Mm3 % du global 4119 1656 5600 830 3680 1110 701 1300 30 19026 21,7 8,7 29,4 4,4 19,4 5,8 3,7 6,8 0,15 100

22

Tableau n6 : rpartition de lcoulement superficiel par bassin Ecoulement superficiel (Mm3) 4 annes sur 5 Dcennal sec (1) Centennal sec (1) Ecouleme % de % de % de Moyen Mm3 lcouleme Mm3 lcouleme Mm3 lcouleme moyen moyen moyen 4119 1656 5600 830 3680 1110 701 1300 30 19026 1906 996 2504 288 2084 413 197 462 8850 46 60 45 34 56 37 28 35 46,5 1240 753 1744 190 1691 280 110 288 6296 30 45 31 23 46 25 16 22 33 711 375 844 103 1231 155 32 110 3561 17 23 15 12 33 14 5 8 18,7

Bassins Loukkos, Tangrois et Ctiers Mditerranens Moulouya Sebou Bou Regreg. Oum Er Rbia Tensift Souss- Massa Sud Atlasiques Sahara TOTALSource : DRPE

(1) Les frquences quinquennale, dcennale, ou centennale sches indiquent que la pluviomtrie ne dpassera pas la valeur indique une anne sur cinq, une anne sur dix, ou une anne sur cent

23

o Eaux souterraines Les eaux souterraines constituent une part importante du patrimoine hydraulique national. Les investigations ralises permettent destimer le potentiel en eau souterraine, au niveau de prs de 80 nappes souterraines identifies, prs de 4 milliards de m3 par an qui peuvent tre considrs mobilisables dans des conditions techniques et conomiques acceptables (tableau n7). Tableau 7 : potentiel en ressources en eau souterraine Potentiel en eau exploitable (Mm3/an) 226 779 453 326 126 458 240 762 16 614 4.000 Prlvements actuels (Mm3) 140 270 380 500* 510* 640* 230 2.670 Possibilits dexploitation restantes ( ) 86 509 73

Bassins Loukkos, Tangrois et Ctiers Mditerranens Moulouya Sebou Oum Er Rbia Bou Regreg Tensift Souss- Massa Sud- atlasiques Sahara Ecoulement diffus TOTAL* en surexploitation

532 1.200Source : DRPE

Le degr de connaissance de ces nappes souterraines varie dune nappe lautre. Il peut tre considr satisfaisant pour les nappes superficielles dont la profondeur est gnralement infrieure 200 mtres. Par contre, la connaissance des nappes profondes qui ncessite des investigations complexes et coteuses accuse actuellement un retard relativement important. Actuellement, la presque totalit des eaux souterraines renouvelables connues sont entirement exploites. Les prlvements deau effectus en anne moyenne sont estims 2.7 milliards de m3.

24

Graphe n6 : principales nappes au Maroc

LES PRINCIPALES NAPPES DU ROYAUME

TANGER

MER MEDITERRANNEE4 2 3 5 6 7 40 TAZA FES 15 1 IFR ANE FIGUIG 8 9 10 OUJDA 11 18

E

U

N

LARACHE

12 13 14

Q

T

KENITRA RABAT CASAB LANCA 19 EL JADIDA 22 23 26 SAFI 27 30 MARR AKECH 38 28 21

A

N

I

16

17 M EKNES

24 25 ERR AC HIDIA 36 29

37

T

L

ESSAOUIRA

A

OUARZ AZATE AGADIR 31 TIZNIT 32 GUELM IM 34 TAN-TAN 39 LAAYOUNE 35 TARFAYA BOUJDOUR 41 TAR OUDANT 33

O

C

E

A

N

Nappes s uperfic iellesDAKHLA2 O. ASWAD 3 O. MARTIL 5 O. LAO 6 NEKOR 7 KER TE 8 GAR EB 12 R'M EL 1 3 DR ADERE SOUEIRE 1 6 MAMORA 1 9 TEMARA 2 2 CHAOUIA 2 3 SAHEL 2 4 BENI AM IR 2 5 BENI MOUSSA 2 6 DOUKKALA 2 9 TAFILALET 3 0 HAOUZ 3 2 TIZNIT 33 M . VALLE E DE DARAA 3 5 FOUM EL OUED 37 PAL MER AIS DE FIGUIG 3 8 KSOB 39 TARFAYA 4 0 NAPPES DE GUERCIF

complexe aquiferes (nappes super ficielles et pr rofondes )1 CAUSS MOYENNE ATLASSIQUE 4 C HARF EL AKAB 9 BOUAREG 1 0 TRIFFA 11 ANGAD B OU HOUR IA 14 GHAR B 1 5 COULOIR FES-TAZA 1 7 FES-M EKNES 1 8 AIN B ENI M ATHAR 2 1 B ERR ECHID 2 7 BAHIRA 28 TADLA 3 1 SOUSS - C HTOUKA34 GUELMIM

LAGOUIRA

36 C RETACE D'ERR AC HIDIA

Nap pe p rofon de fai ble tau x de ren ouve le ment R .S d e 2 plu s de 10 g/l p rofon deu r a ll ant de 40 0 16 00 m41 C RETACE E T PALEOCE NE DU SAHARA

Source : DRPE

25

Evaluation qualitative

Lvaluation qualitative des ressources en eau est faite rgulirement au niveau des principaux cours deau et des nappes afin : dtablir une situation de la qualit des ressources en eau ; de prciser les tendances de son volution ; de dfinir les principales causes qui laffectent ; Ces informations sont utilises pour : ltablissement de la politique restauration et de sauvegarde de la qualit de leau ; la prise de dcision dans la planification et la gestion des ressources en eau. Lvaluation de la qualit de leau est faite grce un rseau de mesure comportant : Pour les eaux de surface, 60 stations principales, 113 stations secondaires, et 36 stations au niveau des retenues de barrages Pour les eaux souterraines, 535 stations dchantillonnages, rparties sur 45 nappes. Avec ce dispositif prs de 30 000 analyses physico-chimiques sont effectues annuellement. La qualit globale des eaux de surface observe est bonne au niveau de 46 % des stations de mesure, et moyenne au niveau de 9 %. Par contre, elle est dgrade au niveau de 45 % des stations chantillonnes. Pour ce qui concerne les eaux souterraines la qualit globale des nappes est bonne au niveau de 20% des stations chantillonnes, moyennes sur 29% et dgrades sur 51%. En gnral la mauvaise qualit est due une forte minralisation des eaux et des teneurs leves en nitrates.

26

Graphe n7 : tat de la qualit de leau de surface

SEBTA TANGER LARACHEO. Nekor

TETOUAN AL HOCEIMA NADOR Chefchaouena rgh ue

SAFI

IA O. RB OU R-Beni Mellal M E bid El Kalaa des . El A O Sraghna O. TENSIFT

ERRACHIDIA OO .G ui rO. Ziz O. Rhe ris

ESSAOUIRA

Azilal MARRAKECH

AGADIRM O.

Taroudant

S US SO O.

OUARZAZATEa Dr O.

Tiznit

Tata Guelmim Tantan Assa ZagLEGENDE Cours d'eau

LAAYOUNE Essemara

Bonne Moyenne Mauvaise

Boujdour

Trs mauvaise

DAKHLA0 100Km

Source : DRPE

O. K

Settat Khnifra Khouribga

Missour

heng

Gr ou

lla emi Figuig O. R saf Saf .

rou

EG

OU ED M OUL OU

O OU S.Slimane Taounate O. KENITRA ED SEBOU Taza oune RABAT O.Ina FES Ben Slimane Mekns CASABLANCA BO Khemissat UR Beht EG EL JADIDA O. Red OuO. Drader ah ell

YA

S KO UK LO O.

OUJDAO. Za

M O.

O.Felfel

O.

is N'f

O. en Iss

sa as

27

Graphe n8 : tat de la qualit de leau de surface

qualit de l'eau de surfaceexcellente 6%

trs mauvaise 19%

bonne 40% mauvaise 26% moyenne 9%

Source : DRPE

Graphe n9 : tat de la qualit de leau souterraine

tat de la qualit de l'eau souterraineexcellente 1% trs mauvaise 32 %

bonne 19%

moyenne 29% mauvaise 19 %

Source : DRPE

28

Mobilisation des ressources en eau

La priorit donne au secteur de leau depuis les annes 60 a permis de disposer dun patrimoine dinfrastructures hydrauliques, constitu dune centaine de barrages de tailles diverses, dune capacit de stockage totale de 15.000 hm3, de 13 ouvrages de transfert deau. Ces infrastructures hydrauliques jouent un rle primordial dans la scurit hydrique et alimentaire du pays et rend de prcieux services lconomie nationale. Elles contribuent la production nergtique, au dveloppement de laccs leau potable, la protection contre les inondations, la stabilisation de la production agricole grce lirrigation de plus dun million dhectares, et au dveloppement de lagro-industrie. Graphe n10 : Evolution de la capacit de stockage deau de surface (Mm3) 16 14 12 10 8 6 4 2 -

1930

1940

1950

1960

1970

1980

1990

2002

Source : DRPE

Globalement, les ressources en eau mobilises sont values prs de 13 500 Mm3 par an, soit 67% des ressources en eau mobilisables. Les eaux de surface , dont le volume mobilisable est estim 16 000 Mm3, sont mobilises hauteur de 67 %, et les eaux souterraines, dont le volume mobilisable est estim 4000Mm3, sont mobilises hauteur de 67,5%. Pour les eaux souterraines le taux dexploitation est probablement plus lev en raison de la surexploitation, le pourcentage indiqu concerne les eaux renouvelables.

29

Graphe n 11 : taux de mobilisation des eaux souterraines (Mm3)eau souterraine

eausouterraine mobilise 2700Mm3(67%) eau souterraine mobiliser 1300Mm3(33%)

(source : DRPE)

Graphe n 12 : taux de mobilisation des eaux de surface (Mm3)eau de surface

eau de surface mobilise 10750Mm3(67%) eau de surface mobilise 5250Mm3 (33%)

(source : DRPE)

Lirrigation tient une place prpondrante dans les prlvements deau : 11 170 Mm3, sur 13450 Mm3 prlevs au total, soit 83%, sont destins aux usages agricoles. 2000 Mm3 de ces prlvements proviennent des ressources en eau souterraines, et 9170 Mm3 proviennent des eaux de surface. 2280Mm3 sont prlevs pour leau potable, dont 700 Mm3 partir des eaux souterraines et 1580 Mm3 partir des eaux de surface.

30

Graphe n 13 : affectation de leau souterraine prleveAffectation de l'eau souterraine

irrigation 2000Mm3 eau potable 700 Mm3

(source : DRPE)

Graphe n 14 : affectation de leau de surface prleveAffectation de l'eau de surface

irrigation 9170 Mm3 eau potable 1580 Mm3

(source : DRPE)

La demande en eau se situerait en 2020 prs de 14500Mm3 dont 90 % pour lirrigation et 10% pour leau potable et industrielle. La demande en eau potable et industrielle des agglomrations urbaines du Maroc est value prs de 1088 Millions de m3 en lan 2010 et 1411 Millions de m3 en lan 2020. La demande en eau de lagriculture irrigue est value prs de 13 milliards de m3 par an.

31

Tableau n8: demande en eau potable et industrielle Bassin Loukkos Moulouya Sebou Bou Regreg Oum Er Rbia Tensift SoussMassa GuirRhrisZiz Sahara Total(source : DRPE)

2003 113 68 195 290 100 67 52 23

2010 127 81 220 326 125 87 71 31

2020 164 108 281 417 165 111 96 42

15 924

20 1 088

27 1 411

Tableau n 9 : demande en eau dirrigation (horizon 2020) Bassin Moulouya Loukkos Sebou Bou regreg Oum er rbia Tensift Souss massa Sud atlasique TOTAL(source : DRPE)

GH 717 332 2 506 2 965 492 207 540 7 759

PMH 230.3 188.1 650.3 47.7 346.4 602.8 308.1 734.3 3 108.0

Irrigation prive 144.2 74.2 600.4 100.0 273.7 245.7 635.8 80.6 2 154.6

Total 1 091.5 594.3 3 756.7 147.7 3 585.1 1 340.5 1 150.9 1 354.9 13 021.6

GH : grande hydraulique PMH : petite et moyenne hydraulique

32

Pour satisfaire la demande en eau il sera ncessaire de raliser dautres infrastructures hydrauliques, entre barrages et transferts deau; de mme quil sera ncessaire de mobiliser les ressources en eau souterraines, quil faudra pralablement reconnatre. Les besoins en infrastructures hydrauliques ont t valus dans les plans directeurs des bassins hydrauliques dans le cadre desquels les besoins en eau et les possibilits de les satisfaire ont t identifies, et une programmation du dveloppement des ressources en eau a t arrte. Prs de 40% des ressources en eau reste encore mobiliser, essentiellement des eaux de surface, avec des possibilits de mobilisation trs variables selon la situation des bassins hydrauliques (graphe n27.) Les plans directeurs susmentionns ont prvu la ralisation de prs de 30 grands barrages et au moins un grand transfert deau dici 2030.

Graphe n15 : taux de mobilisation des ressources en eau par bassin

100,0 90,0TAUX DE MOBILISATION EN %

100%

100% 90% 85%A mobiliser

80,0 70,080%

80%

70%60,0 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0

70% 65%

Mobilis

R bi a

or d

ou lo uy a

gr e

as s

ou

ns if

Ba ss

So us s

um

Bo

M

BASSINS VERSANTS

(source : DRPE)

Su d

O

A tla siq

in sN

Se b

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ur e

-M

Te

ue s

g

a

0,0

t

33

Les problmes du dveloppement des ressources en eauLe dveloppement des ressources en eau au Maroc sest fait dune manire relativement satisfaisante lors des quatre dernires dcennies. Comme rsultat, lalimentation en eau potable et lagriculture irrigue ont atteint un bon niveau de satisfaction des besoins en eau. Par ailleurs, grce la mobilisation de leau par les barrages, raliss par anticipation sur les dates de saturation des besoins, les longues priodes de scheresse, qui ont svi durant les deux dernires dcennies, ont peu affect lapprovisionnement en eau potable des villes. Il faut souligner aussi le rle important jou par les barrages pour la protection contre les crues. Des difficults persistent cependant ; lesquelles prendront des dimensions considrables, au risque de compromettre la durabilit du dveloppement des ressources en eau si des mesures ne sont pas prises court dlai pour leur trouver des solutions. Ces problmes sont dvelopps ci-aprs.

o Lenvasement des barrages Lrosion hydrique affecte la plupart des bassins versants o se situent les barrages. Si ce phnomne trouve son origine dans des facteurs physiques tels la nature du terrain et sa pente, la couverture vgtale, et lintensit des prcipitations, lactivit humaine laccentue. Le dfrichement, le surpturage, et les techniques de culture inappropries sont, en effet, autant de facteurs qui aggravent le processus drosion. Il est malheureusement trs difficile de trouver des solutions ces agressions de lhomme sur le sol en raison des problmes dordre social quils soulvent. Les terrains concerns par lrosion hydrique sont en majorit situs en zone montagneuse, occupe gnralement par des populations pauvres qui tirent leurs moyens de subsistance dactivits qui crent les conditions favorables de lrosion. Les solutions passent par la limitation, si non linterdiction de ces activits. Des solutions alternatives ces activits sont donc trouver, ce qui nest pas toujours facile car elles ne sont pas souvent acceptes par les populations concernes. Cest donc un problme trs complexe dont les solutions doivent allier la technique et les approches participatives avec les populations concernes, en plus des moyens financiers considrables qui sont ncessaires pour amnager les importantes surfaces de terrains traiter. En raison de cette difficult les pouvoirs publics tardent mettre en uvre un programme efficace damnagement des bassins versants dominant les retenues des barrages pour protger ces retenues contre lenvasement. La perte des volumes de stockage des barrages volue un rythme important : prs de 5% de capacit de stockage sont perdues annuellement, soit environ 65 millions de m3, ou lquivalent dun volume de retenue dun grand barrage. Sur une capacit de stockage globale de 14500 Mm3 plus de 1000 Mm3 ont t perdus par envasement. Le barrage Mohamed V, titre dexemple, mis en service en 1967 avait une capacit de retenue de 730 Mm3, rgularisant les apports deau pour lirrigation dun primtre irrigu de 77 000 ha, et pour lalimentation en eau potable, ainsi que pour le laminage des crues, a perdu plus de la moiti de sa capacit de stockage (graphe n 11). Cest une situation qui a rduit de plus de la moiti les volumes fournis lirrigation, situation exacerbe par les derniers pisodes de scheresse, en plus du danger prsent par la rduction de la capacit de laminage des crues.

34

Tableau n 10 : envasement barrages (situation en 2003) Capacit initiale Mm3 807,0 43,6 13,0 43,0 300,9 43,0 1250,5 725,0 42,0 767,0 1217,0 81,5 3770,4 170,0 330,0 5568,9 509,0 1484,0 197,0 272,0 7,0 2785,0 78,0 5332,0 216,0 108,0 320,0 592,0 369,0 1605,0 14523,4 Volume perdu Mm3 35,6 8,5 7,3 ----9,5 60,9 314,0 35,4 349,4 40,0 7,3 ----69,6 116,9 52,0 183,7 39,6 24,9 3,3 25,0 9,2 337,7 1,0 --17,9 106,0 22,0 146,9 1011,8 % Volume perdu 4,4 19,5 56,2 ----22,1 4,9 43,3 84,3 45,6 3,3 9,0 ----21,1 33,3 10,2 12,4 20,1 9,2 47,1 0,9 11,8 6,3 0,5 --5,6 17,9 6,0 9,2 7,0 Volume moyen perdu/ an Mm3 3,2 0,6 0,2 0,2 0.5 1,0 5,2 11,6 1,0 13,0 1,9 3,6 11,0 0.24 1,2 17,7 2,5 4,5 2,5 2,5 0,4 3,1 0,2 15,7 0,1 1.2 0,8 4,8 1,2 6,9 6,5 65,0

Bassin

Barrage

Bassin du Nord Loukkos, M'Harhar, Hachef Cotiers Mditeraneens et Neckor

Moulouya

Sebou

Oum Er Rbia, Cotier Atlantique et Tensift

Souss, Issen, Massa Draa, Ghir et Ziz

Autres Total gnralSource : DRPE

Oued El Makhazine Ibn Battouta Nakhla Smir 9 Avril 1947 M.B. Al Khattabi Total Mohamed V M. Hommadi Total Idriss 1er Allal El Fassi Al Wahda Sidi Echahed El Kansera Total S.M.B Abdellah Bin El Ouidane Moulay Youssef Hassan 1er Sidi Driss Al Massira Lalla Takerkoust Total Abdelmoumen Aoulouz Y.B. Tachfine Mansour Eddahbi Hassan Eddakhil Total Petits barrages

35

Graphe n 16 : Envasement du barrage Mohamed VEnvasem ent du barrage Moham ed V 800,0 700,0 600,0 500,0 400,0 300,0 200,0 100,0 0,0 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 volume de retenue volume d'envasement

o Les changements climatiques Des observations disponibles lchelle internationale mettent en vidence des changements rgionaux du climat, particulirement laugmentation des tempratures, qui ont dj affect les milieux physiques et biologiques dans plusieurs rgions du globe. Les informations disponibles ne sont pas suffisantes pour prvoir une tendance de changement climatique, mais il a t dmontr que le changement de temprature a pour origine lactivit humaine, laquelle semble voluer dans le sens qui causerait encore plus dimpact ngatifs sur le climat. Dans cette hypothse les phnomnes extrmes (crues et scheresses) continueront entraver les efforts pour le dveloppement durable des ressources en eau. Des tentatives dapproches pour valuer limpact des changements climatiques sur lhydrologie ont t faites pour la zone de lAfrique du Nord. Elles prvoient une diminution de 20% des apports deau. Si pour les apports deau, estims en volumes, il est possible dtablir des corrlations pour dgager des tendances, il est par contre difficile den faire de mme pour les dbits de crues, lesquelles sont plus brutales et localises. Ce qui est presque certain cest que nous nous situons dans une tendance daggravation des phnomnes extrmes ; il est donc ncessaire de se situer dans cette perspective et de prparer la planification de leau en consquence. Cette approche est videmment onreuse sur le plan des investissements, mais ne pas ladopter risque de conduire des situations catastrophiques. Une bonne illustration de ce qui peut arriver a t donne par le cas de la ville de Tanger. Pour cette ville un barrage, planifi sur la base dune tude hydrologique normale, devait entrer en service en 1995 et remplir son rle de mobilisation dapports dappoint en vue de la date de saturation des besoins cette date. Ctait sans compter sur une longue priode de scheresse qui a commenc en 1990 et qui a rduit les rserves deau nant. Comme consquence lactivit conomique de cette ville a t gravement perturbe et lEtat a t oblig dorganiser un transport onreux deau potable par bateaux.

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o La surexploitation des ressources en eau Les ressources en eau souterraines sont surexploites dans la quasi-totalit des nappes souterraine connues. Le dveloppement hydro agricole conjugu aux impacts des scheresses observes durant les quinze dernires annes a engendr une surexploitation accrue des nappes. Une baisse gnralise des niveaux pizomtriques en a rsult. La nappe du Sass, notamment (graphe n17), a accus une baisse de 60 m en vingt ans. Cette baisse gnralise et continue des niveaux deau, observe depuis les annes 1970, risque de conduire une nette diminution des rserves deau, le tarissement des sources, et/ou une dgradation de la qualit de leau par intrusion marine. La surexploitation des ressources en eau souterraine met dj en pril le dveloppement conomique et social de certaines rgions (Souss Massa, Sass, Temara, Haouz et bassins du Sud Atlasiques) et peut conduire une grave situation cologique par accentuation de la dsertification.

Graphe n 17: volution du niveau pizomtrique de la nappe du SassNappe du Sa ss 29 0 / 2 20

- 10

- 20

P r of onde ur / s ol

- 30

- 40

- 50

- 60

- 70 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00

Ann e

Source : DRPE

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o La pollution

La qualit des eaux superficielles et souterraines est menace par de nombreuses pollutions dont les principales sources sont les suivantes : les rejets deaux uses sans puration dune population de plus de 26 millions dhabitants (pour le complment 30millions il est estim que le traitement est effectu ou quil ny a pas dimpact sur les ressources en eau). Prs de 180 millions de m3 deaux uses urbaines sont actuellement dverses dans les cours deau ou pandus sur le sol ; les rejets deaux uses industrielles dans les cours deau sont valus 3,3 millions dquivalents - habitant ; la production annuelle de dchets solides mnagers et industriels est value 4.700.000 tonnes environ. Une grande partie de ces dchets est mise dans des dcharges non contrles, souvent dans ou en bordure des lits des cours deau et dans des zones o les ressource en eau sont vulnrables et affectes durablement ; le lessivage des engrais et des produits phytosanitaires utiliss dans lagriculture ; les dversements accidentels de produits polluants, en particulier lors des accidents de circulation. Depuis 1987, ont t enregistrs 25 accidents majeurs de vhicules transportant dans la majorit des cas des hydrocarbures. Les rejets deaux uses affectent dune manire significative la qualit des ressources en eau. Ainsi, 50 % des stations de contrle chantillonnes en 2003 prsentent une eau de qualit moyenne mauvaise. La croissance des teneurs en nitrates, depuis plus dune dizaine dannes, dans les nappes adjacentes aux primtres agricoles irrigus est certainement lun des problmes les plus proccupants. Le suivi de la qualit des nappes souterraines montre que la situation des principales nappes est juge critique en raison des niveaux levs des nitrates. Les investigations menes au niveau de certaines nappes montrent que : de nombreux points deau enregistrent dj des concentrations de nitrates qui dpassent les normes naturelles de potabilit, fixes 50 mg/l, ce qui prsente un danger potentiel pour la sant des populations. Certaines agglomrations qui sapprovisionnent partir des nappes, celles du Tadla et du Rmel notamment, atteignent des degrs alarmants de pollution par les nitrates ; prs de 10% de la superficie des principales nappes, enregistre des concentrations de nitrates qui dpassent 50 mg/l ; prs de 20% de la superficie des principales nappes, enregistre des concentrations comprises entre 25 et 50mg/l ; des contaminations des nappes profondes sont observes du fait de la mise en communication avec les nappes superficielles. La progression de la pollution par les nitrates se poursuivrait pendant encore 10 20 ans avant de se stabiliser, si les pratiques culturales ne sont pas modifies. Cette aggravation attendue sexplique par le temps de transfert des nitrates vers la nappe, gnralement long, qui peut varier de quelques mois plusieurs dizaines dannes. De nombreuses nappes sont pollues par les nitrates, lexemple de la nappe phratique du Tadla dont la proportion de la partie affecte a volu trs rapidement, pour atteindre plus de 50% de zone pollue en une quinzaine danne.

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Graphe n 18 : volution de la pollution par les nitrates de la nappe du TadlaNKasba Tadla

Octobre 1985

Beni Amir

Fkih Ben Salah

Oum Er-Rb

ia

O u e d Dar Ouled Zidouh

O. Day BENI MELLAL

Oued

O. Mezra

Sebt Ouled Nemma

El Abid

Afourer

Beni Moussa

Kasba Tadla

Juin 1999

Beni A mir

Fkih Ben Salah

Oum Er-Rb

ia

O u e d Dar Ouled Zidouh Ou ed O. Me zra El Abi d

O. Day

BENI M ELLAL

Sebt Ouled Nem m a

Afourer

Beni M oussaLEGENDE

> 50 m g/l

0

10 Km

< 50 m g/l

Source : DRPE

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Pollution domestique et industrielle La plupart des eaux uses provenant des usages domestique et industriel (500 Mm3) sont rejetes dans le milieu naturel sans traitement. Le rseau hydrographique reoit directement 30% (150Mm3) de ces eaux pollues. Le sol et le sous-sol en reoivent 27% (135 Mm3) et le reste, soit 43% (215 Mm3), part la mer. Les consquences de cette pollution sont considrables : - 6195 cas de cholra ont t enregistrs en 1993, pour la plupart situs dans des zones laval des rejets deaux uses des centres urbains - 4243 cas de paludisme ont t enregistrs en 1990, constats proximit des pandages des eaux uses - plusieurs tronons de cours deau prsentent de trs faibles quantits doxygne dissous entranant des mortalits massives de poisson et dcimant la flore - des stations de potabilisation deau, salimentant par pompage sur les cours deau, connaissent des arrts de plusieurs jours en raison de trs fortes pollutions, surpassant leur capacit de traitement - des retenues de barrages sont atteintes deutrophisation en raison des quantits importantes dazote et de phosphore contenus dans les rejets domestiques Graphe n19 : eaux uses domestiques et industriellesEaux uses domestiques et industrielles 500Mm3

43%

30%

rseau hydrographique: 150 Mm3 sol: 135 Mm3 mer: 215Mm3

27%

Source : DRPE

Pollution agricole

La pollution agricole se concentre surtout dans les zones dirrigation o les agriculteurs ont tendance utiliser inconsidrment, par manque de savoir faire, les engrais et les produits phytosanitaires. Malgr la faible consommation nationale en engrais, leur utilisation gnre une pollution quil est difficile de matriser en raison de son caractre diffus.

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(ii) Ressources en eau non renouvelableLa pluie gnre dans un cycle de leau rejoint le sous-sol aprs infiltration, les oueds aprs ruissellement, et la mer. La quasi-totalit des eaux de surface se renouvellent, par contre une partie relativement importante des eaux qui sinfiltrent dans le sol atteignent des profondeurs qui les rendent inaccessibles, elles sont alors protges des phnomnes de lvaporation et peuvent tre donc conserves mme travers les temps gologiques. Gnralement les eaux non renouvelables dites aussi eaux fossiles sont constitues par des eaux dinfiltration trs anciennes sous des conditions climatiques et morphologiques diffrentes des conditions actuelles et donc hors du jeu du cycle de leau contemporain. Pour le cas du Maroc, les nappes deau souterraines qui peuvent tre qualifies de fossiles, ne le sont pas en totalit, car il y a toujours une recharge. Par contre les vitesses dcoulement entre la zone de recharge (peu tendue) et les lieux dutilisation sont trs lentes (des milliers danne). Ce genre daquifre doit donc tre gr de manire prudente sous peine de lpuiser. Plusieurs campagnes danalyse deau souterraine par le Tritium ont t effectues. Ce marqueur radioactif permet dvaluer la vitesse de transfert de leau et donne donc une ide sur le taux de renouvellement des eaux souterraines. Les aquifres rpertoris, grce cette mthode, sont indiques dans le tableau suivant.

Bassins Sahara Draa Ziz- Guir- Rheris Moulouya Moyenne Moulouya Couloir Taourirt-Oujda Anti-Atlas-Tafilalet Souss

Utilisation Eau potable + Irrigation Eau potable Eau potable Eau potable Eau potable

Eau potable + Irrigation Eau potable + Irrigation

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Le volume de leau stocke dans les nappes fossiles slve quelques dizaines de milliards de m3.Mais seule une faible partie est exploitable. Dune faon gnrale les contraintes de gestion des eaux non renouvelables sont les suivantes : -Les quantits deau extractibles sont bien infrieures aux rserves calcules. -La profondeur de pompage est limite techniquement et conomiquement 250 m. La chute rapide du niveau pizomtrique limite la possibilit de leur exploitation ; -Lpuisement de cette ressource risque de poser des problmes environnementaux, -La durabilit des projets est compromise long terme ; -Cette ressource a un rle stratgique sauvegarder pour les gnrations futures ; Au Maroc, lexploitation des eaux fossiles nest faite que lorsquil y a une ncessit qui oblige y recourir. Gnralement situes dans des zones climat aride saharien, o la ressource en eau alternative fait dfaut, les eaux fossiles ne sont utilises que pour satisfaire les besoins en eau potable. Il sagit dune exploitation volontaire mais rendue ncessaire. La gestion de cette ressource au Maroc est faite en fonction de la nature de laquifre, son tendue et limportance des prlvements. On citera comme exemples : Bassin du Sahara : les rserves en eau sont importantes et lpuisement des ressources en eau ne se fera pas avant 2025 au rythme de lutilisation actuelle. La solution alternative, qui est le dessalement deau de mer, a un cot relativement lev. Les calcaires Adoudonien et les grs quartzitiques sont exploits de faon modeste pour assurer essentiellement lalimentation en eau potable de la ville dAssa. Lpuisement de la nappe au rythme des besoins actuels est prvu galement long terme, mais il est recommand de le retarder par la recharge artificielle. Bassin du Souss : Les prlvements dans la nappe du Souss dpassent de 200 Mm3 la capacit de renouvellement de cette nappe, qui est estime 400 Mm3, autant dire que lexploitation des eaux fossiles est bien entame. Cette situation est dj prjudiciable pour plusieurs zones agricoles irrigues partir de la nappe du Souss : dans la zone de Sebt El Guerdane (10000ha) des terres agricoles sont abandonnes en raison de la baisse importante du niveau de la nappe. Cette zone ncessite une rhabilitation par transfert deau de surface (projet en cours de ralisation). Le plan directeur damnagement du Bassin du Souss, prvoit, pour une priode de trente ans, de continuer surexploiter la nappe du Souss en recourant cependant sa recharge artificielle par les eaux de surface.

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B. Eaux non conventionnelles

(i)Eau produite par dessalement Le recours au dessalement simpose dans les zones du sud du Maroc qui sont caractrises, rappelons- le, par un climat aride. En 1976 la premire unit de production deau potable par dessalement deau de mer de capacit 75 m3/j a t mise en service Tarfaya Par la suite plusieurs units de dessalement ont vu le jour, dont la plus grande est celle installe Layoune pour une capacit de 7000 m3/j. La ralisation et lexploitation de ces units de dessalement a permis de capitaliser un savoir-faire et dassurer lintroduction au Maroc de techniques les plus les plus adaptes. Le cot de leau produite par dessalement (eau de mer ou eau continentale saumtre) reste cependant trs lev, il est de lordre de 3$/m3, aussi le recours cette technique pour la production deau potable est la dernire alternative choisie dans la planification pour la mobilisation de leau. Pour les zones situes au sud du Maroc le dessalement de leau de mer continuera tre la seule alternative. Pour dautres zones, cette technique simpose lorsque les ressources en eau conventionnelle arrivent saturation. Cest le cas de la ville dAgadir dont les ressources en eau mobilises partir de la nappe et celles rgularises par les deux grands barrages dans la rgion dAgadir ne seront plus suffisantes pour rpondre aux besoins de cette ville en pleine expansion. Le plan directeur damnagement du bassin hydraulique du Souss, o se trouve la ville dAgadir, prvoit la production deau potable par dessalement pour les besoins de cette ville vers 2010 pour une capacit de production de 80000m3, double quelques annes plus tard . Jusqu lhorizon 2030, horizon de planification du Plan National de lEau, en cours de finalisation, les villes dans la zone prcite du sud du Maroc et la seule ville dAgadir sont concernes par la production deau potable par dessalement. Sur cette base les besoins du Maroc en production deau par dessalement lhorizon 2025, fix pour la Vision Africaine, seraient de quelques centaines de milliers de m3.

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(ii)

Eau produite par traitement des eaux uses

Compte tenu du fait que le secteur de lassainissement connat un grand retard la presque totalit des eaux uses sont rejetes dans le milieu naturel. Les eaux uses domestiques, essentiellement celles des grandes villes continentales, sont souvent utilises directement pour lirrigation. Cette pratique est observe la priphrie de certaines grandes villes continentales o les terrains agricoles sont disponibles en aval des lieux de dversements des effluents. Durant les dernires annes, la rutilisation des eaux uses sest dveloppe aussi autour de certaines agglomrations rcemment pourvues dun rseau dassainissement. Plus de 7000 ha sont irrigus directement avec les eaux uses brutes rejetes par les villes, soit environ 70 millions de m3 deaux uses rutilises chaque anne en agriculture sans prcautions sanitaires. Une grande diversit de types de cultures est concerne par cette rutilisation (cultures fourragres ,cultures marachres, arboriculture,... ). Le tableau ci-aprs donne, pour certaines villes continentales, une estimation des superficies o les eaux uses sont rutilises en agriculture ainsi que les diffrentes spculations.

Province Marrakech Mekhns Oujda Fs El Jadida Khouribga Agadir Bni-Mellal Ben Gurir Ttouan Total

Superficie (ha) 2000 1400 1175 800 800 360 310 225 95 70 7235

Spculations Crales, marachages , arboriculture Crales, marachages, arboriculture Marachages, crales, arboriculture Arboriculture, marachages Marachages, fourrage Crales, marachages Arboriculture, marachages, soja, floriculture Crale, marachages, coton, betterave Marachages, fourrage, arboriculture Marachages, fourrage

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Cette situation a tendance se gnraliser dans toutes les agglomrations pourvues dun systme dassainissement. On totalise, daprs une enqute ralise dans le cadre du Schma Directeur National dAssainissement Liquide (1998), environ 70 zones de rutilisation des rejets des eaux uses reparties sur lensemble du territoire. Depuis une dizaine dannes, de nombreux projets de recherches pluridisciplinaires intressant le traitement et la rutilisation des eaux uses pures en irrigation ont t lancs (Boujad, Ben Sergao, Ouarzazate, Drarga) afin dapporter des rponses aux questions dordre agronomique, sanitaire et cologique. Les rsultats de ces recherches ont permis de mettre la disposition des collectivits locales et des bureaux dtudes des donnes fiables ncessaires la conception des stations dpuration des eaux uses adaptes au contexte local et la rutilisation des eaux uses pures en agriculture. En 2025 (anne cible de la Vision Africaine) le volume des eaux uses domestiques est valu 700 Mm3. Cest un potentiel important quil est envisag dutiliser, mme en partie, compte tenu des conomies qui en rsulteraient. Pour une raison purement institutionnelle il ny pas de stratgie nationale concernant la rutilisation des eaux uses : aprs traitement des eaux uses il reste les pomper et les acheminer jusquaux lieux dutilisation. Aucune administration ne revendique cette attribution. Avec lhypothse de rutiliser 40% des eaux uses domestiques en lan 2025, soit prs de 300 Mm3, 30000 ha pourraient tre irrigus avec de leau use traite. Cest un volume qui serait conomis sur celui mobiliser pour lirrigation.

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C. Impacts de lhomme sur les ressources en eauLes impacts de lhomme sur les ressources en eau ont plusieurs aspects, souvent interdpendants. Cette interdpendance rend difficile ltablissement dune relation claire de cause effet entre une action donne de lhomme sur les ressources en eau et ses consquences sur ces ressources en eau. Tout fait lamont, lhomme agit sur les conditions climatiques. Le Maroc, compte tenu de sa faible industrialisation, contribue trs peu la modification des conditions naturelles de ses propres ressources en eau, mais il subit les effets des changements climatiques qui se manifestent lchelle mondiale.Limpact des changements climatiques au Maroc se manifeste par un rduction de prs de 20% de ses ressources en eau, et par des crues violentes. Les prlvements deau de surface rduisent les coulements laval des lieux de prlvement. A laval de ces lieux de prlvement les impacts sont multiples ; ont pourrait citer les plus vidents : o Les utilisateurs laval sont privs des quantits deau quils ont habituellement disposition, ce qui gnre des conflits entre lamont et laval ; les exemples sont nombreux au Maroc o, malgr une lgislation sur les rgles de prlvement, dinnombrables conflits dusages sont soumis larbitrage de ladministration charge de la gestion des ressources en eau. o La rduction de lcoulement modifie les conditions physiques des lits des rivires, ce qui modifie les caractristiques hydrauliques des coulements. o La rduction de lcoulement prive les zones humides des quantits deau qui les entretiennent ; certaines zones humides disparaissent tout simplement comme le lac Iriqui laval du barrage Mansour Addahbi. Ce lac constituait une importante escale pour beaucoup doiseaux migrateurs dont les fameux flamants roses. Les prlvements dans les nappes ont des impacts sur les nappes elles mmes et sur leurs rsurgences. Les prlvements dans les nappes font baisser les niveaux de ces nappes avec des consquences sur les conditions conomiques des prlvements : des zones entires dagriculture irrigues par pompage dans les nappes ont t abandonnes suite une baisse importante de niveau pizomtriques rendant le cot du pompage prohibitif. La zone de Sebt El Guerdane dans la rgion du Souss, dont lirrigation tait assure par des prlvements deau partir de la nappe du SOUSS, a t affecte par ce phnomne sur plus de 10000 ha, entranant la perte dun verger ayant ncessit plusieurs annes defforts et des investissements consquents. Cette zone fait actuellement lobjet dune tentative de rhabilitation par la construction dun grand barrage et par ladduction deau de surface sur plus de 100 km. o Les dbits des sources sont rduits, parfois jusqu disparition. On assiste ainsi au Maroc la disparition de lacs aliments par des rsurgences de nappes surexploites. o Les prlvements excessifs dans les nappes entranent lintrusion de biseaux sals lorsque ces nappes sont ctires. Cest un phnomne qui prend de lampleur dans la majorit des nappes ctires au Maroc. o 46

Limpact de lhomme sur les ressources en eau se manifeste lorsque desmodifications sont faites dans les conditions dcoulement de leau : o Lurbanisation mal contrle peut tre lorigine dobstacles dans les cours deau, modifiant leurs trajets, et causant des pertes humaines et des dgts matriels. Prs de 600 cas ont t ainsi inventoris au Maroc dont les solutions ncessitent des montants considrables (en milliards de DH) qui auraient pu tre vits par un amnagement de territoire appropri. o Les pratiques dagriculture inadaptes et les dfrichements dans les bassins versants acclrent la vitesse de leau et la chargent en matriaux solides ce qui augmente lintensit des crues et diminue la capacit de stockage deau dans les barrages La cration de retenues deau artificielles est, en gnral, lorigine dune multitude dimpacts tels que les dplacements des populations, les destructions dinfrastructures (habitat, moyens de communication), et une perturbation des conditions naturelles de la faune et de la flore. Ces impacts doivent tre correctement valus et des mesures compensatoires doivent tre prises dans la mesure du possible, comme la dcision peut tre prise de renoncer au projet de barrage dont les impacts sont trop importants. Au Maroc chaque projet de barrage est conditionn par les rsultats concluants dune tude dimpacts ; des plans de correction des impacts ngatifs sont ainsi dvelopps avant le dmarrage de construction des barrages ; il arrive aussi renoncer des barrages dont les impacts ngatifs sont trop importants. La pollution des ressources en eau par lhomme au Maroc est le phnomne le plus inquitant parmi les impacts cits plus haut. Le phnomne prend de lampleur en raison de lvolution de la dmographie et de lvolution du mode de vie des habitants, de lindustrialisation, et de lutilisation de plus en plus dengrais et de produits phytosanitaires dans lagriculture. Des mesures commencent tre prises pour contenir ce phnomne, mais un rythme trs lent.

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3.2 Besoins, utilisations et demandes A. Eau et communauts(i) Accs leau potable

Eau potable urbaineDurant les deux dernires dcennies, le secteur de leau potable en milieu urbain a bnfici dune grande priorit pour la mobilisation, la production, et lextension du service. La capacit de production deau potable pour les agglomrations urbaines a t multiplie par 5 entre 1972 et 2003, pour atteindre 55 m/s. La population urbaine branche au rseau de distribution deau est passe de 2,8 13,5 Millions dhabitants durant la mme priode. Le taux de branchement aux rseaux de distribution de leau est pass de 53 % en 1972 88% en 2003. Il faut cependant noter que la population des zones priphriques des villes est desservie par bornes fontaines. Environ 10% de la population urbaine est concerne par ce type dapprovisionnement mais des efforts sont consentis pour rduire cette proportion, notamment par la pratique des branchements sociaux, consistant faire bnficier la population pauvre de facilits de paiement pour tre branche au rseau de distribution deau potable. Sur le plan de la scurisation de la desserte des efforts importants ont t galement dploys dans la diversification des sources dapprovisionnement en eau et la gestion des ressources en eau disponibles. Ainsi, lapprovisionnement en eau de la majorit des villes est scuris mme en cas dune scheresse dune dure de 3 4 ans. Lvolution des indicateurs de lalimentation en eau potable urbaine depuis 1992 indique dans le tableau n11 et le graphe n 20 permet dapprcier le progrs apprciable ralis dans le secteur deau potable. Il y a lieu cependant de remarquer la lente volution des volumes de productions deau, attribuer une matrise de gestion de leau comme nous le verrons plus loin.

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Tableau n 11 : Indicateurs de leau potable urbaine Annes Production deau (Mm3) Abonns X 1000 Taux de branchement (%)(source : DRPE)

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 804 766 778 742 764 780 800 812 830 845 840

1546 1618 1727 1823 1932 2036 2140 2227 2428 2531 2769

78

79

80

81

82

83

84

85

86

87

88

Graphe n 20 : production deau potable, et nombre dabonns, et taux de branchementproduction d'eau potable et nombre d'abonns3000 2000 1000 0 1990 eau produite abonnsx1000

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

taux de branchement(%) 90 85 80 75 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004

Lobjectif annonc par lOffice national de lEau potable,tablissement public charg de la planification de leau potable au Maroc, mais aussi de sa production et, partiellement, de sa distribution, prvoit que le taux de branchement dans les centres urbains atteindra92% en 2007. Le taux de branchement a augment, lors de la prcdente dcennie, un rythme de 1% par an, ce qui laisse supposer, que le taux de 100% pourrait tre atteint vers 2015.

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Eau potable rurale

Le service de leau potable en milieu rural na pas connu un dveloppement aussi important que celui du milieu urbain. La raison du retard dans ce secteur est imputer aux difficults lies la dispersion de lhabitat, linsuffisance des investissements publics dans le secteur et la faiblesse du cadre institutionnel. Le plan directeur dapprovisionnement en eau potable du milieu rural, labor au dbut des annes 1990 a mis en vidence ce retard considrable en lillustrant par des indicateurs montrant les conditions prcaires dans lesquels la population rurale sapprovisionnait en eau. Ainsi en 1992, la population rurale desservie en eau potable par un systme public conu de manire adquate, contrl et gr convenablement, tait estime prs de 14,3 %,et seulement 6% de cette population disposait de branchements particuliers. Et ce sont l des moyennes nationales, ces taux tant beaucoup plus bas dans certaines provinces. Lenqute effectue pour ltablissement dudit plan directeur a montr galement les mauvaises conditions sanitaires qui caractrisaient les points de prlvement deau : 85% des points de prlvement ne prsentaient pas les conditions acceptables de potabilit. Par ailleurs il a t estim que dans 93% des cas ce sont les femmes et les enfants qui taient responsables de la corve deau, et plus particulirement les jeunes filles qui, daprs cette enqute taient responsables de la corve deau dans 70% des cas. Les maladies hydriques taient, naturellement, favorises par les conditions prcaires dalimentation en eau dans le monde rural. Ce plan directeur a arrt les priorits en matire dapprovisionnement en eau potable et a dfini les moyens financiers et les conditions institutionnelles ncessaires pour gnraliser laccs leau potable des populations rurales. En vue de concrtiser les options de ce plan, un programme intitul PAGER, a t labor pour gnraliser la desserte des populations rurales moyen terme. Ce programme a t conu pour permettre aux populations rurales, estimes 12 millions en 1995, dtre alimentes en eau potable dans un dlai de 10 ans. Les investissements ncessaires pour ce programme taient estims lpoque 10 milliards de dirhams. Prs de 10 ans aprs le dmarrage du PAGER le taux daccs leau potable dans le milieu rural a atteint 50%. Les objectifs annoncs au dpart nont donc pas t atteints, mais un nouvel objectif a t annonc dans le programme de lactuel gouvernement, qui est celui dassurer la gnralisation de leau potable en milieu rural en 2007 . Bas sur une approche participative consistant impliquer les populations dans toutes les phases des projets, c'est--dire la programmation, la conception, la ralisation et la gestion, le PAGER sinscrit dans une relle dynamique de dveloppement durable. En effet le fait dassocier les populations au dveloppement de leurs projets a contribu crer parmi cette population un esprit dappropriation favorable la prennisation du fonctionnement des quipements.

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Graphe n21 : Rpartition par province du taux daccs deau potable en milieu ruralTanger Tetouan Alhoceima LaracheChefchaouen

Mer Mditerrane MEDITERRANEENadorBerkaneOujda Angad

NKenitra W.RabatMkns S.Kacem Taounate

Taourirt

TazaW. Fs Jerada Sefrou

W.Casablanca

B.Sliman e

Khemisset

El Hajeb

Ifrane

Boulemane

El Jadida

SettatKhouribga

Khenifra

B.Mellal

Figuig

SafiK.Sraghna

AzilalS.y.B .Ali

Errachidia

Essaouira

Marrakech

Chichaoua Al Haouz

OuarzazateAgadir ida Inzegane Chtouka ait Baha

Taroudant Zagora

Tiznit

Tata

Guelmim

Tan-Tan

Assa-Zag

Lgende :

Laayoune

Taux daccsEssmara

> 60% 41% 60% 35% 40% < 35 %

Boujdour

Eddakhla

Km Aousserd

Lagouira

Source : DRPE

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Bien que de mise en place relativement rcente, limpact du PAGER a eu des retombes trs positives sur le bien-tre des populations ; les rsultats suivants ressortent dune tude miparcours conduite par ladministration avec le concours de la Banque Mondiale : Limpact positif sur la sant des populations, principalement celle des enfants, a t ressenti dans 65% des localits tudies ; Au niveau de lhygine corporelle, linfluence du projet a t constate dans 75% des localits tudies ; Concernant lhygine du milieu, le taux des localits ayant peru une amlioration atteint 71% des localits tudies ; Au niveau de la scolarit, les retombes des projets sont relativement faibles par rapport aux attentes. Ces retombes ne sont releves que dans 40% des localits tudies ; Concernant le gain de temps pour les femmes, la majorit des localits (69%) ont estim que le projet a permis la femme de disposer dun gain de temps considrable lui permettant de consacrer plus de temps lducation des enfants et exercer dautres activits ; Le renforcement de la solidarit et de la cohsion sociale a t peru dans la majorit des localits (69%). Lvolution du taux daccs leau potable dans le milieu rural sest faite, depuis le lancement de ce programme en 1995, avec un rythme de lordre de 3%. A ce rythme le taux d'accs de 92%, considr comme correspondant la gnralisation de laccs leau potable en milieu rural, devrait tre atteint en 2015. Cependant les pouvoirs publics ont pris les dispositions, et notamment financires, pour atteindre le taux daccs de 92% en 2007. Graphe n 22 : Taux daccs leau potable en milieu rural55

60 50 40 30 20 10 01994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

48

50

37

38

40

27

30

32

14

2003

(Source : DRPE)

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TEMOIGNAGE DE LA BANQUE MONDIALE Maroc : Un dveloppement des ressources en eau dont bnficient l'ducation et la sant Dans la valle majestueuse du Draa au Maroc, et pus particulirement dans la province de Zagora, les liens salutaires entre l'approvisionnement en eau dans le monde rural, l'ducation et la sant sont devenus parfaitement clairs. Il y a seulement quelques annes, la petite fille Houda, ge de 10 ans, faisait partie des milliers d'colires rurales qui passaient, chaque jour, plusieurs heures pour effectuer la corve deau. Plus des deux tiers des jeunes filles dans cette province ne vont pas lcole. Aujourd'hui, cependant, les jeunes filles, de la gnration de Houda, tirent bnfice des nouveaux quipements d'alimentation en eau construits dans toute la campagne. Elle et ses camarades de classe fournissent lexemple dune rapide volution : pendant les quatre dernires annes la scolarit primaire rurale pour les jeunes filles a augment en flche : de 30% le taux de scolarisation est pass 51%. Qu'est-ce qui a fait la diffrence ? En 1998, le gouvernement marocain a lanc le programme national pour l'approvisionnement en eau potable et lassainissement dans le monde rural (PAGER), consistant crer ou rhabiliter des points deau dans 27 provinces. Le projet a dmarr avec un prt de 10 millions de US $ accord par la banque mondiale. Le PAGER a eu un tel succs que dautres bailleurs de fonds ont dcid dy participer avec un montant additionnel de prts et dons quivalent 300 millions de US$, et pour couvrir toutes les provinces du Maroc. Avant le PAGER seuls 2.6 millions de la population rurale, ou 20% de cette population, avaient accs leau l'eau potable sre. Aujourd'hui, plus de 6.4 millions, ou plus de 50 pour cent, ont l'eau propre et lassainissement, une amlioration qui a nettement diminu les maladies lies leau telles que la diarrhe. La population bnficiaire a jou un rle pivot dans la mise en uvre des projets : des associations dusagers, constitues dans chaque village, participent la dtermination des quipements dont elles ont besoin, participent la ralisation des projets et reoivent une formation pour la gestion des quipements. Les projets ont consist aussi bien en de simples quipements de puits avec des pompes main quen des systmes plus complexes de distribution conus pour des branchements individuels. Cette capacit de prise de dcision des associations a renforc limplication des populations rurales dans la politique rurale. "C'est une rvolution sociale et un extraordinaire changement que le PAGER a introduit dans le monde rural au Maroc" tmoigne le Professeur Khaddja Bourarach de l'Institut Agronomique et Vtrinaire Hassan II Rabat, qui est consultante pour le PAGER dans le volet social. Elle soutient que "grce ces associations, une nouvelle vision, qui n'a jamais exist, se dveloppe pour le dveloppement et la dmocratie au niveau local, avec plus d'galit entre les femmes et les hommes". Pour Houda, et plus tard, pour ses propres filles, c'est un changement qui fait un monde de la diffrence.

(Source : World Bank )

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Photos N 23 : Approche participative pour un projet du PAGER

(Photos : DRPE)

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(ii) Accs lassainissement

Lassainissement nest assur quen partie, collecte et vacuation des eaux uses sans traitement, et dans les villes seulement. Dans les zones rurales ce service de base est pratiquement inexistant. Laccs lassainissement peut tre valu par le taux de branchement aux rseaux dvacuation des eaux uses. Ce taux slve actuellement 76%. Pour lanne 1996, la Direction de la statistique avance un taux de 78,9%. Pour 1992 nous navons pas russi avoir un chiffre pour ce taux, mais il est fort probable quil approchait celui de 1996. Le taux de branchement serait donc en rgression. Cette situation sexplique par le fait que les priphries des grandes villes sont occupes par un habitat informel o ce service de base nexiste pas, et que ce phnomne samplifie malgr les efforts de structuration de lhabitat insalubre engags par le gouvernement. Si pour les quipements en rseaux deaux uses les performances sont relativement bonnes, malgr la rgression constate plus haut, celles du traitement des eaux uses sont, par contre, trs en retard : seules quelques stations de traitement des eaux uses ont t construites pendant les vingt dernires annes, et la plupart dentre elles ne fonctionnent pas correctement. Ce retard est expliqu par lincapacit des collectivits locales, charges institutionnellement de lassainissement, supporter les lourds investissements qui sont ncessaires, et ne sont pas structures pour assurer convenablement lexploitation des stations de traitement des eaux uses. Lamlioration du service de lassainissement est cependant attendue moyen terme car, dune part lOffice National de lEau Potable a, depuis peu, la possibilit dintervenir dans ce secteur, et, dautre part, quatre grandes villes, reprsentant 50% de la population urbaine, ont concd ce service avec celui de leau potable et de llectricit des socits prives : les cahiers des charges tablis avec ces socits prvoient le traitement des eaux uses lhorizon 2010.

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B. Eau et production alimentaireAvec une politique volontariste de construction de barrages initie ds les annes 1960 le Maroc a entam ds cette poque des programmes agricoles, sappuyant essentiellement sur les cultures irrigues, visant la scurisation des besoins en produits alimentaires. Malgr les efforts entrepris et les avances remarquables dans ce domaine, le taux de satisfaction en produits alimentaires est rest moyen pour certains produits de base comme les crales, les huiles et le sucre. Ceci est du la fois laccroissement dmographique, et aux disponibilits trs limites et fragiles des ressources en terre et en eau. La production en crales est mme en rgression (tableau n12), obligeant le gouvernement importer annuellement 40 60% de ses besoins en crales selon la situation climatologique.

Tableau n 12 : Taux de couverture des besoins en produits alimentaires1970-74 1975-79 1980-84 1994-98 Crales 85% 74% 62% 62%Source : Ministre de lAgriculture

Huiles 25% 22% 17% 20%

Sucre 50% 53% 60% 51%

En 1992 les taux de couverture des trois productions pour lalimentation de base (crales, huile, sucre) se situaient respectivement autour de 60,20, et 50%. Actuellement ces taux slvent respectivement 50, 35, et 35pour_cent La tendance la baisse des taux de couverture en produits alimentaires de base continuera dans lavenir, sauf lhuile : dans sa stratgie long terme du dveloppement agricole le Ministre de lAgriculture a fait des prvisions des besoins en crales pour lhorizon 2020. A cette date la demande prvisionnelle en crales slvera 130Millions de quintaux dont 85 millions seraient consacrs la consommation humaine, faisant rgresser le taux de couverture des besoins en crales moins de 40%. Par ailleurs les taux de couverture des besoins en sucre et en huile sont estims respectivement, pour le mme horizon, 52% et 25%.

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C. Eau et agriculture

Lconomie marocaine dpend, dans une large mesure de lagriculture car, rappelons le, prs de la moiti de sa population vit de lactivit agricole. Comme lagriculture dpend des conditions climatiques, lon ne peut que comprendre aisment le lien de lconomie nationale avec la production agricole telle quillustre par le graphe n 24 et le tableau n13 qui montrent la corrlation remarquable entre le PIB et le PIBA (PIB agricole)

Tableau n13: PIB AgricoleAnnes PIB PIB Agricole PIBA/PIB 1998 133,7 21,9 16,3 1999 133,6 18,2 13,6 2000 134,9 15,5 11,5 2001 143,6 19,8 13,8 2002 150,1 21,3 14,2

Source : Ministre de lAgriculture

Graphe n24 : PIB agricole160 140 120 100 80 60 40 20 0 1997,5

pib piba piba/pb

1998

1998,5

1999

1999,5

2000

2000,5

2001

2001,5

Trs tt les pouvoirs publics marocains ont pris des initiatives pour stabiliser, du moins en partie, la production agricole par la cration de primtres irrigus. Des efforts importants ont t ainsi consentis durant les trente dernires annes pour le dveloppement de lirrigation en vue de satisfaire les besoins alimentaires, lamlioration des conditions de vie des populations rurales et la contribution au dveloppement des exportations agricoles. Des objectifs prcis ont t fixs depuis plus de quarante ans pour le dveloppement de lagriculture irrigue. Au dbut des annes 1960 une politique de construction de barrages et dquipement de primtres irrigus a t lance, avec lobjectif datteindre une superficie irrigue dun million dhectares en lan 2000 alors que seulement 300000 ha taient, lpoque, quips pour lirrigation. Actuellement, la superficie totale amnage par lEtat est estime 1050000 hectares, soit pratiquement 35 hectares par mille habitants contre une moyenne mondiale de 43 hectares par mille habitants.

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Graphe n 25 : volution de la superficie agricole irriguerythme d'quipement agricole 40 35 30 25 20 15 10 5 0 1965 ha/1000hab

1970

1975

1980

1985

1990

1995

2000

2005

(Source : DRPE)

Bien quelle ne reprsente que prs de 10 % de la superficie agricole utile, la superficie irrigue contribue pour environ 45 % en moyenne de la valeur ajoute agricole et participe pour prs de 75 % des exportations des produits agricoles. Cette contribution dans la valeur ajoute peut atteindre 75 % dans les annes hydrologiques humides. La part des primtres irrigus dans le produit intrieur brut national se situe entre 7 et 10 % selon lhydraulicit de lanne. Lirrigation joue un rle stratgique dans lamlioration de la scurit alimentaire du pays; les taux de couverture des besoins en eau de certains produits ont t amliors dune manire sensible. Cest ainsi par exemple, que les besoins en sucre, lait et produits marachers sont couverts hauteur de 70% 10