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De l'Odyssée au blog : le récit de voyage, une écriture en perpétuelle mutation Expertise et innovation au service de l’enseignement-apprentissage du FLE L'immigration italienne en Dauphiné jusqu’aux années cinquante LE MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ STENDHAL - GRENOBLE 3 - N°11

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Magazine de l'université Stendhal-Grenoble 3.

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■ De l'Odyssée au blog : le récit de voyage, une écriture en perpétuelle mutation

■ Expertise et innovation au service de l’enseignement-apprentissage du FLE

■ L'immigration italienne en Dauphiné jusqu’aux années cinquante

LE MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ STENDHAL - GRENOBLE 3 - N°11

SommaireÉdito

Alphabets

Comme une invitation au voyage…

Les champs disciplinaires de notre université recouvrent une telle diversité et richesse qu’ils sont en eux-mêmes, intrinsèquement, une invitation au voyage. Chaque numéro d’Alphabets ne vous en présente que des bribes, mais celui-ci devrait particulièrement vous faire ressentir cette dimension.

Sur les traces des migrants italiens qui contribuèrent à peupler et construire le Dauphiné, Serge Luciani nous invite à (re-)découvrir cette part de l’histoire de notre région. Voyage de ces Italiens hier, voyage d’Ulysse autrefois, voyage de tout un chacun aujourd’hui : la manière dont ils sont racontés a évolué au fil du temps. Du carnet de voyage aux blogs, Alain Guyot et Caroline Angé, enseignants-chercheurs, analysent l’évolution de ces formes de récit si particulières, qui se nourrissent de la découverte d’autres lieux, d’autres visages.

C’est d’ailleurs à cette rencontre de l’autre que nous mène l’apprentissage des langues. Dans les couloirs du Centre universitaire d’études françaises de Grenoble, des personnes de plus d’une centaine de nationalités différentes se croisent tous les jours et s’enrichissent réciproquement. Étudier le français pour soi ou pour l’enseigner ensuite est aussi un moyen de s’ouvrir à la diversité culturelle : en témoignent les partenariats en ingénierie de formation mis en place dans plusieurs pays. Voyager finalement sert aussi à se retrouver soi, à porter un regard différent, à analyser avec plus de distance et d’objectivité notre environnement habituel. D’une certaine façon, c’est à cet exercice que sont censés se livrer les journalistes. C’est en tous cas celui auquel se livrent des étudiants de l’École de journalisme de Grenoble au travers de leurs sites de type web-documentaire portant l’un sur le quartier de la Villeneuve qui a inspiré le « discours de Grenoble » du Président Sarkozy, l’autre sur la campagne présidentielle française de 2012.

Le voyage, finalement, est parfois simplement un moment d’évasion. Nous espérons qu’il vous sera agréable à la lecture de ces pages.

Le magazine semestriel de l’université Stendhal - Grenoble 3 - N°11 - Tirage : 6 000 exemplaires - Parution : janvier 2012.Dépôt légal à parution - ISSN : 1772-1873. Directrice de la publication : Lise Dumasy. Rédactrice en chef : Dominique Abry. Comité de rédaction : Alain Guyot, François Mangenot, Chantal Massol, Georges Tyras. Responsable éditoriale : Nadia Samba. Ont collaboré à ce numéro : Caroline Angé, Natacha Bourbon, Nelly Boustie, Charlotte Dejean, Denise Faivre, Elisabeth Greslou, Alain Guyot, Gérard Luciani, François Mangenot, Nathalie Pignard-Cheynel, Florence Reynier, Thierry Soubrié et les entités suivantes : ELLUG, service culturel, UFR LLASIC, UFR de Langues étrangères, Musée dauphinois.Graphisme et mise en page : service communication / Thomas Carrias. Fabrication : Coquand Imprimeur.Crédits photos : © Université Stendhal / Bérangère Haëgy, Olivier Lechat (p. 3), Lucien Sage (p. 13), Nadia Samba (p. 22). © Jean-Claude Mezières (p. 23). © Université de Grenoble / Strezhnev Pavel-Fotolia (p. 24).

Contact : Université Stendhal - Grenoble 3 - Service communicationBP 25 - 38040 Grenoble cedex 9 - France. Tél. : 04 76 82 43 49 - Courriel : [email protected]

Actualités“Si j’étais président” en 2012 : un regard novateur sur la course à la présidentielle, un site à découvrir

Des étudiants de l’EJDG remportent le 1er prix de l'innovation en journalisme

FormationExpertise et innovation au service de l’enseignement-apprentissage du FLE

RechercheDe l'Odyssée au blog : le récit de voyage, une écriture en perpétuelle mutation

Thèses

PerspectivesL'immigration italienne en Dauphiné jusqu’aux années cinquante

Livres

Coup d'œilAux sources du Bharata Natyam

Agenda

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Actualités

“Si j’étais président” en 2012 : un regard novateur sur la course à la présidentielle, un site à découvrir

Des étudiants de l’EJDG remportent le 1er prix de l'innovation en journalisme

Le 16 janvier 2012 a été lancé officiellement le site internet www.sijetaispresident2012.fr, qui fait déjà des émules avec plus d’un millier de connexions pour le premier jour ! Réalisé par une dizaine d'étudiants en deuxième année de master à l'École de journalisme de Grenoble, dans le cadre d’un partenariat mis en place avec le quotidien régional Le Dauphiné libéré, ce site est consacré à la couverture de la campagne présidentielle.

Alimenté chaque jour par les étudiants jusqu'à l'élection, ce site propose un traitement original de la campagne présidentielle : le fond est sérieux – comme l’est le sujet –, mais le ton est parfois humoristique et l’approche souvent décalée. Du contenu multi-média, des reportages sur le terrain, des chroniques en chanson, des blogueurs au cœur des états-majors des candidats ou encore des interviews : rien ne manque pour donner une information complète aux internautes, qui sont aussi invités à participer à un concours photos et surtout à écrire un programme présidentiel !

Organisé par Google et Sciences Po Paris, ce prix d’un montant de 10 000 euros a été décerné par un jury de professionnels à d’anciens étudiants de l’EJDG le 2 décembre dernier pour leur dossier multimédia « Villeneuve 5/5 » publié sur le site web du journal Le Monde.

Développé par une équipe de 9 étudiants de l’École de Journalisme de Grenoble (EJDG), ce dossier web donne à voir le quartier de la Villeneuve, théâtre des émeutes qui ont inspiré le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy en juillet 2010. Conçu comme un reportage multimédia, ce dossier met en scène les outils numériques : interviews vidéos, reportages photos, infographie et bien sûr textes journalistiques.

Les membres de l’équipe lauréate ont travaillé de façon très autonome à cette réalisation pendant leur dernière année d’études à l'EJDG, sous la coordination de Florent Bouchardeau.

Illustration de la page d'accueil du site "Si j'étais président" dessinée par Tommy Redolfi.

L’École de journalisme de Grenoble (EJDG) de l’université Stendhal propose l’une des treize formations au journalisme reconnues par la profession en France, la seule qui le soit en Rhône-Alpes. De niveau master, cette formation complète et polyvalente est assurée par une équipe composée d’une dizaine d’enseignants-chercheurs et d'une trentaine de journalistes et de professionnels d’autres secteurs. Le recrutement se fait chaque année sur la base d’un concours national sélectif ; plus d’une vingtaine d’étudiants intègrent la formation pour deux ans. À l’issue de celle-ci, les diplômés s’insèrent facilement dans divers types de médias. À titre d’exemple, neuf mois après leur sortie, à l’exception d’un étudiant en recherche d’emploi, les diplômés 2010 avaient trouvé un emploi dans le journalisme : 79 % étaient en CDD (2/3) ou en CDI (1/3), 16 % étaient pigistes réguliers pour des médias nationaux.Contact : direction de l'EJDG, [email protected]

Le site “Si j'étais président” est également accompagné d'une page Facebook, Google Plus, d'un compte Twitter et d'un blog qui raconte les coulisses de cette aventure estudiantine et universitaire.

Formation

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Cours de français, stages pédagogiques, diplômes d’université ou masters à orientation professionnelle ou recherche : pour l’apprendre ou l’enseigner – voire le promouvoir –, des formations sont proposées.

Les formations diplômantes en FLEPour ceux qui se destinent à devenir enseignants ou formateurs dans les centres dispensant un enseignement de la langue et de la culture françaises en France ou à l'étranger, à exercer dans les métiers de l'édition classique ou multimédia en relation avec la diffusion du FLE ou à travailler dans la recherche en didactique du FLE, les masters de sciences du langage, spécialité FLE, sont les plus indiqués. Ils sont proposés sur place ou à distance, en lien avec le CNED. Si les effectifs inscrits dans ces masters, 1re et 2e années confon-dues, dépassent les 900 étudiants, 90 % de ceux-ci suivent le cursus à distance ; ils résident en effet dans plus de 70 pays différents. Il leur est possible de passer leurs examens au siège de l’université Stendhal à Grenoble (1re session en mai et 2e session en septembre) ou dans des centres d’examens ouverts à cet effet dans certains pays.

Il existe des formations préparatoires à ces masters : • le Diplôme d’université en FLE qui peut être suivi en lien avec la 3e année de licence,• le Diplôme supérieur d’aptitude à l’enseignement du FLE qui s’adresse aux étrangers ayant encore besoin d’un soutien linguistique et culturel en plus de la formation en didactique du FLE,• le stage pédagogique "Formation initiale à l’enseignement du FLE" qui donne une équivalence au diplôme d'université et se déroule pendant l'été.

Ces formations s’adressent aussi aux enseignants souhaitant actualiser leurs connaissances et renouveler leurs pratiques professionnelles pour l’enseignement du français langue étran-gère ou seconde.

Aux passionnés de recherche, l’université Stendhal offre bien sûr la possibilité de poursuivre leurs études par un doctorat en FLE en lien avec le Laboratoire de linguistique et didactique des langues étrangères et maternelles (LIDILEM).

Présente sur les cinq continents, la langue française est utilisée par 200 millions de locuteurs : c’est la langue maternelle ou seconde d’environ 117 millions de personnes et elle est apprise par 83 millions d’autres1 à travers le monde. L’enseignement du français langue étrangère et seconde ainsi que l’ingénierie de formation dans ce domaine font partie du cœur de métier de l’université Stendhal.

Expertise et innovation au service de l’enseignement-apprentissage du FLE

Pour en savoir plus sur ces formations, consultez le site de l’université : www.u-grenoble3.fr

Responsable de la section de didactique du FLE (DU et masters) : Charlotte Dejean-Thircuir* : [email protected]

Une enquête sur le devenir des diplômés 2008 de master 2 inscrits sur place dans la spécialité FLE2 montre que 6 mois après l’obtention de leur diplôme 90 % des répon-dants avaient un emploi. À 30 mois, cette proportion reste la même et 66 % estiment que leur emploi correspond à leur niveau de formation et à la spécialité de leur master. La moitié d’entre eux exercent à l’étranger. Précisons aussi que près d’un quart des répondants (23 %) ont obtenu leur premier emploi dans l’entreprise ou l’orga-nisation qui les a accueillis en stage de fin d’études.

1) Source : www.diplomatie.gouv.fr2) Enquête réalisée par l’Observatoire de l’insertion professionnelle de l’université Stendhal. www.u-grenoble3.fr/observatoire. Taux de réponse : 88%.

Formation

L’ingénierie de formation en FLEAnalyse de la demande et des besoins de formation, conception d'un projet adapté, définition des méthodes et moyens nécessaires, coordination ou accompagnement dans la mise en œuvre : l’uni-versité Stendhal dispose des compétences en matière d’ingénierie de formation pour répondre aux attentes de ses partenaires dans le domaine du FLE.

Les deux types de collaborations les plus fréquentes consistent à aider nos partenaires à :• monter des formations, en présentiel ou à distance, c’est-à-dire à construire les cursus qu’ils proposeront et gèreront ensuite eux-mêmes, • perfectionner le niveau de leurs enseignants en leur proposant de suivre tout ou partie, selon les cas, des programmes de master FLE.

Les collaborations réalisées dans ce domaine peuvent être étalées sur une à plusieurs années. La spécificité de l’université Stendhal est de proposer une offre qui tient compte des réalités locales, de la culture et des contraintes de l’institution éducative partenaire.

Soutenus par l'agence universitaire de la francophonie ou par les services de coopération et d'action culturelle des ambassades de France, des partenariats dans ce domaine ont été développés notamment avec : • Université du Cap Vert • Université du Cap, Afrique du Sud • Université de Dar es Salam, Tanzanie• Université fédérale du Parana, Brésil• Université d'Hébron, Palestine• Université Al-Baath de Homs, Syrie• Université de Balamand, Liban • Université nationale d'études à distance Indira Gandhi, Inde

Il est à noter que l’accord de coopération signé avec cette uni-versité indienne, IGNOU, s’articule principalement autour d’une formation diplômante par correspondance effectuée en un an. Mise en place à partir de 2012 pour les professeurs de français dans l’enseignement secondaire, cette formation, reconnue par le ministère indien de l’éducation, débouche sur un « Bachelor of Education » (licence professionnelle pour l’enseignement). Il faut préciser que l’Inde n’avait pas jusque-là de formation pour ses professeurs de français dans l’enseignement secondaire.

Les cours et les certifications en langue françaiseAu sein de l’université, le Centre universitaire d’études françaises (CUEF) propose des cours de français général et de spécialité pour les 6 niveaux du Cadre européen commun de référence pour les langues. Il propose aussi des "formations passerelles" pour aider les étudiants étrangers à intégrer dans de meilleures conditions les cursus universitaires français.Les cours de langue et culture françaises débouchent sur des certifications : celles qui sont délivrées par le CUEF ou celles du Centre international d’études pédagogiques.Le CUEF est aussi centre de passation agréé pour des tests de compétences en français en particulier : le Test de connaissance du français (TCF), le Test d’évaluation de français (TEF) et le Test de français international (TFI).

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Le forum FLEOrganisé tous les deux ans, ce forum est un moment de rencontre entre professionnels (enseignants, responsables de réseaux, directeurs de centres de formation, éditeurs…) et étudiants. C’est l’occasion de faire le point sur les métiers du FLE et les débouchés des masters. Une thématique spécifique est également développée ; le forum 2011 par exemple a porté sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les pratiques enseignantes. Retransmis en direct sur Internet, le forum FLE est éga-lement disponible sous forme de podcasts : www.u-grenoble3.fr/forum-fle

Un centre dédié à l’enseignement du FLE : le CUEFDepuis sa création il y a une centaine d’années, le Centre universitaire d’études françaises (CUEF) s’est développé dans un souci constant de qualité et d’innovation. Au fil des décennies, il a su acquérir puis maintenir sa position d’établissement d’excellence pour l’ingénierie et l’ensei-gnement du français général et professionnel. Ses com-pétences ont d’ailleurs été de nouveau reconnues par les ministères de l’Éducation nationale, des Affaires étrangères et de la Culture, qui lui ont réaccordé récemment le label qualité FLE.Stages pédagogiques courts, longs ou sur mesure, tests et certifications, le CUEF propose une large gamme de formations pour répondre aux besoins des particuliers et à ceux des groupes.

Le CUEF en quelques chiffres :• 3 000 étudiants • 110 nationalités• 60 enseignants et didacticiens aux multiples spécialités• 30 auteurs d’ouvrages de référence et de méthodes• 5 laboratoires multimédia• 6 salles de cours équipées en tableaux blancs interactifs

Contact : [email protected] Tél. : 33 (0)4 76 82 43 70

RechercheRecherche

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De l'Odyssée au blog : le récit de voyage, une écriture en perpétuelle mutation

L'écriture du voyage remonte à la plus haute antiquité, et elle fait encore les beaux jours d'Internet. C'est sans doute la raison pour laquelle elle fascine tant les chercheurs du monde entier, dans les disciplines les plus diverses. À l'univer-sité Stendhal, dans la toute nouvelle UFR LLASIC, deux enseignants qui font porter leur recherche sur des domaines très différents – l'un s'intéresse à la littérature, l'autre aux écritures numériques – ont joint leurs forces pour mettre en lumière continuités et mutations dans la façon dont on raconte un voyage.

Du compte rendu savant au carnet de voyage

Même si l’on fait remonter l’origine du récit de voyage à la plus haute antiquité mythologique (Gilgamesh, Ulysse, Jason et les Argonautes), on peut considérer le Grec Hérodote (ve siècle avant J.-C.) comme le premier auteur attesté d’une relation viatique, avec ses Histoires (littéralement « enquêtes » ou « explorations »), dans lesquelles il mêle à des narrations proprement historiques le compte rendu de ses voyages en Méditerranée orientale et au Moyen Orient.

Ces Histoires sont destinées à exposer aux yeux de ses compa-triotes les merveilles du monde connu et les spécificités ethnogra-phiques des peuples barbares — autrement dit, pour ses lecteurs et auditeurs, toutes les populations non grecques. À ce titre, Hérodote confère au récit de voyage le caractère essentiellement informatif qui restera le sien pendant près de vingt-cinq siècles. Exploration de l’Extrême Orient par les commerçants et les missionnaires de la fin du Moyen Âge, découverte de l’Afrique et de l’Amérique au moment de la Renaissance, quadrillage systématique de la planète à partir de l’âge classique, jusqu’aux ultimes reconnaissances en Antarctique qui marquent le tournant des xixe et xxe siècles : les relations viatiques sont là pour donner à voir et à comprendre l’ailleurs à ceux qui sont restés ici, même lorsque les auteurs s’essaient, par le récit de leurs aventures ou la présentation de merveilles, à rendre moins austère la lecture de ces ouvrages essentiellement destinés à nourrir la curiosité d’un public de lettrés et de savants. Cette dimension prendra même une telle importance au siècle des Lumières que les récits de voyage seront soumis au feu roulant de la critique philosophique : pour les bâtisseurs d’une vision exacte et encyclopédique du monde, il s’agit de disposer d’autre chose que d’un compte rendu erroné, ou même simplement enjolivé.

Une véritable rupture épistémologique se produit précisément à la charnière des xviiie et xixe siècles, que l’on appelle communément le « tournant des Lumières ». Des moyens de transport toujours plus rapides et nombreux, la disparition progressive des espaces vierges sur la carte du monde et une certaine fascination pour les grands spectacles de la nature déterminent l’émergence d’une nouvelle catégorie de voyageurs : les écrivains et les artistes, qui vont progressivement prendre les rênes d’un genre de récit apte par lui-même à tous les types de transformation.

Devenu inessentiel parce que tout, ou presque, a déjà été dit, le compte rendu savant laisse progressivement la place à la mise en scène des impressions de celui qui voyage et qui raconte, à l’expression de son émotion face à ce qu’il rencontre, à l’épan-chement de son moi. Cet élargissement du cercle, jusqu’alors restreint, des auteurs de relations viatiques va de pair avec une démocratisation du déplacement proprement dit. Le voyageur tradi-tionnel, qui courait le monde surtout par nécessité — explorateur ou aventurier, homme de science ou commerçant, diplomate ou missionnaire, militaire ou artiste — va peu à peu s’effacer devant le voyageur moderne, à la fois individualiste et grégaire, qui, même lorsqu’il appartient à l’une des catégories précédemment citées, se déplace avant tout par goût : le touriste.

Les chercheurs en sciences humaines — historiens, géographes, littéraires, sociologues et médiologues, entre autres — s’inté-ressent depuis une trentaine d’années au voyage, à son récit et à leur évolution au fil de la chronologie. En France, beaucoup se sont regroupés sous l’égide du Centre de recherches sur la littérature des voyages, qui travaille lui-même en étroite relation avec ses homologues à l’étranger. Parallèlement aux études portant sur les voyageurs et les différentes aires géographiques dans lesquelles ils se meuvent, se développe tout un courant de réflexion autour de leurs pratiques d’écriture, aussi diverses et

Carnets de Voyage de Titouan Lamazou, paru aux éditions Gallimard.

Extraits des Carnets du Maroc de Delacroix.

Gauguin - Manao Tupapau

Recherche

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évolutives que le genre « attrape-tout » qui les regroupe et au sein duquel on retrouve les formes et les discours les plus variés : récit, description, lettre, journal, poème, « morceau » didactique ou savant, réflexion philosophique, satire, méditation lyrique — sans même parler des « documents authentiques » ayant pour fonction d’attester les allégations du voyageur (contrat de location, titre de transport, livre de compte, croquis pris sur le vif, etc.).

Le « carnet de voyage » est l’une de ces pratiques de l’écriture viatique, parmi les plus courantes. Il n’est à l’origine que le « livre de bord » du voyageur, dans lequel celui-ci consigne ses impressions prises sur le vif, sous la forme de mots ou de dessins. À ce titre, il reste d’un usage strictement privé, qu’il serve à son auteur de matière première à l’œuvre à venir — scientifique, littéraire ou artistique — ou de simple conservatoire à émotions dans lequel celui-ci pourra ultérieurement se plonger avec délice — à moins qu’il ne soit destiné, à terme, à la destruction, comme ce fut le cas pour la plupart des carnets de Chateaubriand. Pourtant, quel charme le lecteur contemporain trouve encore à ouvrir ces pages colorées, quand elles ont été conservées, comme c’est le cas pour les carnets et albums de Delacroix en voyage au Maghreb ! Quelle harmonie entre l’écriture et le dessin, quelle précision dans la saisie des impressions, le rendu des couleurs !

Dès le milieu du xixe siècle, et à mesure que les artistes ont été reconnus comme des professionnels à part entière et que l’on s’est intéressé non seulement au fruit ultime, mais aussi à la progression de leur travail, on a porté une attention croissante à leurs carnets de voyage, où pouvait résider la clé de l’œuvre en devenir. Gauguin, le premier, a cherché à se mettre en scène en « artiste au travail » dans l’album de son voyage en Polynésie, Noa Noa (posth. 1924), qu’il ne destinait peut-être pas qu’à lui-même, et où se retrouvent récit, légendes polynésiennes, aqua-relles, bois gravés et photos diverses, en un pêle-mêle patiemment. C’est probablement lui qui inspire la lignée des « carnettistes »

contemporains (Titouan Lamazou, Yvon Le Corre ou Antonia Neyrins, parmi tant d’autres), dont l’œuvre se construit sur le modèle et à la façon d’un « carnet de voyage », en articulant textes et illustrations sous les formes les plus variées.

Des écrivains-voyageurs aux voyageurs écrivant : nouvelles formes du récit de voyage à l'ère d'Internet

À l’ère des médias informatisés, articulant le vécu et le voyage, le blog fait office de nouveau venu sur la scène des témoignages viatiques. Ces dispositifs d’écritures ordinaires rédigés au cours d’un séjour à l’étranger relatent autant les expériences émotion-nelles liées au voyage qu’ils visent une proximité avec des desti-nataires privilégiés (famille, amis).

Par leurs migrations sur la toile, portés par l’idéologie de la démo-cratie où chacun est invité à mettre en scène sa singularité, ces objets médiatiques complexes1 donnent à lire des « billets » qui sont moins de la « littérature » que la constitution d’un espace de communication. Entre les différentes catégories identifiées sur les plateformes, on note un certain flottement sémantique et générique à l’endroit des blogs de voyage. Certaines sont le fait de professionnels du tourisme (expedia.fr ) d’autres sont plus généralistes (Over-blog, Blogger ) ou encore spécifiquement consacrées à des carnets de voyage ou à des blogs (Uniterre, Blogs4travellers, Travelblog, Topdépart ). Ainsi, la catégorisation apparaît tantôt par destinations géographiques, tantôt selon la finalité du propos – les carnets de voyage étant, sur le site d’Uniterre par exemple, consacrés à une démarche artistique. Ces techniques de publication relèvent donc d’usages et de formes rédactionnelles très diversifiées.

Que reste-t-il alors des formes héritées du passé ? En quoi demeurent-elles prégnantes dans le rapport à l’imaginaire des écritures contemporaines ? La résurgence des formes se révèle dans l’articulation entre le vécu des voyageurs et un récit mêlé d’allusions, de renvois, de citations, d’imitations liés à l’intertexte littéraire antérieur.

En effet, les écrits « ordinaires » des « voyageurs hypertextuels » tendent à hybrider le récit, le carnet de voyage, le journal intime dans l’histoire des formes du texte de voyage tout en y agrégeant des modalités qui relèvent du guide touristique. Ces recom-positions mêlées de formes issues du passé — sans avoir la prétention de faire œuvre — transforment tout en les reprenant cet imaginaire du texte littéraire en l’insérant dans un réseau plus ou moins dense de « déjà dit », autant pour s’y inscrire que pour s’en distinguer. L’essentiel semble de marquer sa singularité et son individualité de voyageur en marge des représentations habituellement associées au touriste par un média lui-même soumis au diktat de la médiatisation de soi en ligne qui implique d’être lu, commenté, référencé.(1) Ces techniques de publication en ligne déploient plusieurs régimes sémiotiques (texte, images, son). Les billets sont souvent accompagnés de photos ou de vidéos. Ils partagent les traits communs propres aux cadres médiatiques du blog tel que la mise en relation et les règles d’énonciation du web 2.0.

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RechercheRecherche

(2) Carnet de voyage en Inde, http://francky913.Blogspot.com/2008_archive.html(3) Angé, Deseilligny, 2006

Si le récit de voyage se présente de manière protéiforme, rele-vant successivement du journal intime, du carnet de bord, de l’épistolaire, le blog pour sa part cristallise davantage la fonction référentielle du fait de son adresse à l’Autre qui va du réseau des proches aux lecteurs-blogueurs. En effet, il s’inscrit dans une perspective mémorielle comme espace de narration du voyage à vocation réflexive. Si les blogueurs apparaissent pour la plupart dépourvus d’ambition littéraire, le discours fortement subjectif se donne à voir dans la prise en charge de l’énoncé par l’énon-ciateur. Une tendance consiste alors à faire du blog un espace de narration du voyage, de ses étapes, de ses rencontres. Le relevé d’impressions, d’émotions prévaut tout en composant par là même un récit subjectif et fragmenté dans sa forme, induit par le découpage en billets. Plus encore, l’énonciation à la première personne sédimente un texte à plusieurs voix qui s’expriment tour à tour en leur nom propre, comme le suggère le blog Carnet de voyages en Inde 2 dans lequel Hélène, Anne-Charlotte, Mélina et Franck se confondent dans un « je » pluriel. Dans ce style « récit de voyage », de l’observation de la culture de l’autre au retour sur soi, on retrouve bien, d’un point de vue formel, un lien dans l’imaginaire avec un genre lié à l’écriture de soi.

Mais ce lien ne résiste pas à l’échange social que le blog a pour vocation de produire. En effet, il convient de souligner la dimen-sion communicationnelle qui amène parfois ce dispositif à se rapprocher de formes épistolaires telles que la carte postale ou la lettre familière. La carte postale est une écriture ordinaire composée d’un énoncé signé et daté, le plus souvent court. Sur le plan postal, son contenu traverse l’espace public et s’offre au regard de tous. Or la comparaison atteint vite ses limites : le blog de voyage s’inscrit dans un processus interactif et non à sens unique. Les blogs donnent à voir « un pacte communicationnel »3

passé entre les voyageurs et leurs destinataires dans le désir et la conscience d’être lus, et cela même pendant le temps du voyage.

Se profile ainsi un autre intertexte proche du guide de voyage qui inspire également le voyageur dans sa manière de partager une espérance sur le vif. Cette autre manière de relater l’ailleurs se donne à voir dans une ouverture et une éditorialisation à un public de lecteurs bien plus vaste que la famille ou les amis. Dans cette autre tendance, des éléments paratextuels renvoient indirecte-ment aux guides de voyage. L’architecture du contenu, souvent réalisée a posteriori (découpage en rubriques, regroupements de photos, parcours illustrés de cartes, motifs et conditions du voyage), n’est pas sans rappeler les conseils et informations que transmettent les guides. Il s’agit bien dans ce contexte de scéna-riser le blog par la rédaction de billets thématiques se référant à la lecture de guides et aux modalités contemporaines du voyage. L’enjeu réside dans cet autre trait plus ou moins marqué des blogs de voyage d’« éditorialiser » le récit en ouvrant le champ des destinataires. Il y a là une fonction prescriptive qui renvoie explicitement aux guides imprimés. Ainsi certains voyageurs ne cessent d’évoquer le Lonely Planet ou Le Guide du routard soit en simple mention (« On avait repéré dans notre guide touristique qu’il y avait un resto sympa… »), soit pour prendre position par rapport aux conseils donnés. Ce faisant, la parole singulière et unique devient « exemplaire » par la visibilité qu’elle acquiert du fait de son processus de diffusion.

Partant, un blog de voyage est toujours plus qu'une publication brute de billets. Il est également plus qu’un « récit de voyage » destiné à des proches. Il emprunte des conventions à d’autres genres viatiques dans lequel les objectifs (communiquer ? raconter ? conseiller ? comprendre ?) ne sont pas toujours dissociables. Ces écritures ordinaires, dernier avatar du récit de voyage, en modifient les formes tout en les transformant. Elles font d’une parole individuelle qui ne craint pas le cliché, une nouvelle manière d’être voyageur, une nouvelle manière de s’émerveiller…

■ Alain Guyot, maître de conférences au département des Lettres et arts du spectacle, et Caroline Angé, maître de conférences au département de Sciences de l'information et de la communication.

Références bibliographiques

• Site du Centre de recherches sur la littérature des voyages (Université Paris Sorbonne) : www.crlv.org• Farid Abdelouahab, Ces Merveilleux Carnets de voyage, Paris, Sélection du Reader’s Digest, 2005• Caroline Angé et Oriane Deseilligny, « Le maillage intertextuel des blogs de voyage ou la production des figures du voyageur », in Littératures et communication : la question des intertextes, MEI, n°33, l’Harmattan, 2011• Caroline Angé et Oriane Deseilligny, « La construction du regard sur l’autre : le cas des blogs de voyage en Inde », in L’identité plurielle : images de soi, regards sur les autres, Presses universitaires Blaise Pascal, 2011 • Philippe Antoine, Quand le voyage devient promenade. Écriture du voyage au temps du romantisme, Paris, PUPS, 2011• Odile Gannier, La Littérature de voyage, Paris, Ellipses, 2001• Alain Guyot et Roland Le Huenen, L’Itinéraire de Paris à Jérusalem de Chateaubriand. L’invention du voyage romantique, Paris, PUPS, 2006• Alain Guyot et Chantal Massol, Voyager en France au temps du romantisme. Poétique, esthétique, idéologie, Grenoble, ELLUG, 2003• Laurent Maréchaux, Écrivains-voyageurs, ces vagabonds qui disent le monde, Paris, Arthaud, 2011• Friedrich Wolfzettel, Le Discours du voyageur. Pour une histoire littéraire du récit de voyage en France, du Moyen Âge au xviiie siècle, Paris, PUF, 1996

Myriam Abouzaïd « Politique linguistique éducative à l'égard de l'amazighe (berbère) au Maroc : des choix sociolinguistiques et didactiques à leur mise en pratique » Sous la direction de Jacqueline Billiez Didactique et linguistique, LIDILEM, 08/07/2011

Louay Pierre Salam« Apports d'un projet d'échanges en ligne à la formation en didactique du français langue étrangère »Sous la direction de François Mangenot Français langue étrangère, LIDILEM, 12/07/2011

Fabiane Puntel Basso « Conscience phonologique et activité d'enseignement/appren-tissage : comment les différentes pratiques didactiques-pédago-giques influencent-elles l'appropriation de la lecture-écriture ? »Sous la direction de Christine Barré de MiniacDidactique et linguistique, LIDILEM, 12/07/2011

Vanessa Andréani « Immersion dans des documents scientifiques et techniques : unités théoriques et processus »Sous la direction de Thomas LebarbéInformatique et sciences du langage, LIDILEM, 23/09/2011

Maria Goudi« Étude motivationnelle de la zoonymie dialectale dans les variétés linguistiques de l’île de Lesbos (Grèce ) »Sous la direction d’Elisabetta CarpitelliGéolinguistique et patrimoine régional, GIPSA-Lab, 30/09/2011

Aurélie Guitton « Apprendre à écrire des textes qui suscitent des émotions : vers un investissement énonciatif et subjectif »Sous la direction de Christine Barré de MiniacDidactique et linguistique, LIDILEM, 03/10/2011

Isabelle Estève « Approches bilingue et multimodale de la construction langa-gière chez l’enfant sourd. De l’oralité à la scripturalité : quels étayages mutuels ? »Sous la direction d’Agnès MilletLangage et surdité, LIDILEM, 18/10/2011

Vannina Goossens « Propositions pour le traitement de la polysémie régulière des noms d'affect »Sous la direction de Francis GrossmannSociolinguistique et acquisition du langage, LIDILEM, 17/11/2011

Camille Vorger « Poétique du slam : de la scène à l'école. Néologie, néostyle, et créativité lexicale »Sous la codirection de Francis Grossmann et Dominique AbryDidactique et linguistique, LIDILEM, 23/11/2011

Anna Arkhipova « Les formes du figement dans les terminologies juridiques françaises et russes. Étude comparée »Sous la direction de Francis GrossmannFrançais langue étrangère, LIDILEM, 28/11/2011

Thi Tuy Hien Tran« Processus d’acquisition des clusters et autres séquences de consonnes en langue seconde : de l’analyse acoustico-percep-tive des séquences consonantiques du vietnamien à l’analyse de la perception et production des clusters du français par des apprenants vietnamiens du FLE »Sous la direction de Nathalie ValléeFrançais langue étrangère, GIPSA-Lab, 12/12/2011

Tahsin Abboud« Mise en place d'une réforme de l'enseignement/apprentis-sage du français au secondaire en Syrie : modalités, efficacité, difficultés »Sous la direction de Marielle RispailDidactique et linguistique, LIDILEM, 13/12/2011

Marie-Hélène Chinours« Contribution à la formation à l’écrit en milieu professionnel. Le cas des métiers de la propreté »Sous la codirection de Christine Barré de Miniac et Catherine FrierDidactique et linguistique, LIDILEM, 16/12/2011

Mohamed Belgacem« Reconnaissance automatique de la parole et ALAO. Vers un système d’apprentissage de l’arabe oral »Sous la direction de Georges AntoniadisInformatique et sciences du langage, 16/12/2011

Thèses

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Sciences du langage et FLE

Habilitations à diriger les recherches

Martial PoirsonUFR LLASIC, UMR LIRE-CNRS, 26/11/2011

Alain GuyotUFR LLASIC, Traverses 19-21, 04/11/2011

Andy StaffordUFR LLASIC, ITEM-CNRS, 28/11/2011

Dominique CartelierUPMF, GRESEC, 06/11/2011

Hélène RomeyerUFR LLASIC, GRESEC, 12/12/2011

Dominique MasonnaudUFR LLASIC, Traverses 19-21, 16/01/2012

Thèses

Nicolas Gauthier « La ville criminelle dans les grands cycles romanesques de 1840 à 1860 : stratégies narratives, et clichés »Sous la direction de Lise DumasyLittératures française et francophone, Traverses 19-21, 24/05/2011

Delphine Aebi« Le scandale au théâtre dans les années 40 et 60 » Sous la direction de Claude CosteRecherches sur l'imaginaire, Traverses 19-21, 06/06/2011

Laurence Revol « L'ironie dans la poétique du roman "L'Homme qui rit" de Victor Hugo »Sous la direction de Chantal MassolLittératures française et francophone, Traverses 19-21, 09/06/2011

Maya Hanna « Alchimie de la substance dans l'œuvre de Salah Stétié »Sous la direction de Claude FintzRecherches sur l'imaginaire, CRI, 10/06/2011

Nicolas Schunadel « Les schèmes anxiologiques de l’imaginaire : de l’affectivité transcendantale aux dynamismes de l’imaginaire »Sous la direction de Philippe WalterRecherches sur l'imaginaire, CRI, 21/09/2011

Barbara Auger « La représentation des bateaux en Europe du Nord-Ouest entre le viiie et le xiiie siècle »Sous la direction de Philippe WalterRecherches sur l'imaginaire, CRI, 07/10/2011

Naglaa Brekaa « Liberté de parole, parole de liberté : étude de quelques œuvres dramatiques d’Albert Camus et de Tawfik Al-Hakim »Sous la direction de Florence GoyetLittératures française et francophone, Traverses 19-21, 18/11/2011

Béatrice Dernis « La voix des revenants dans l’œuvre de Patrick Kermann. Étude d’une écriture contemporaine dans son rapport à la scène »Sous la direction de Luc BoucrisArts du spectacle, Traverses 19-21, 09/12/2011

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Ikram Arfi« La dualité de l'écriture chez Defoe : Moll Flanders et Roxana, entre la conscience personnelle et l'expérience frictionnelle »Sous la direction de Denis BonnecaseÉtudes anglophones, CEMRA, 16/06/2011

Ana Maria Simao Saldana « L’antagonisme entre le héros individuel et le protagoniste collectif. L’imaginaire portugais à travers son histoire et la littérature après la Révolution des Œillets »Sous la codirection de Bernard Emery et Manuel GusmaoÉtudes luso-brésiliennes, CRI, 18/10/2011

Anne-Lise Marin Lamellet « Le « Working Class Hero » ou la figure ouvrière à travers le cinéma britannique de 1956 à nos jours »Sous la direction de Susan BlattèsÉtudes anglophones, CEMRA, 19/11/2011

Christophe Roncato « Kenneth White et la poétique de l’énergie : épure, écriture, monde »Sous la direction de Denis BonnecaseÉtudes anglophones, CEMRA, 25/11/2011

Cyril Besson « La constitution de la scotticité dans l’œuvre de Walter Scott, James Hogg et Robert Louis Stevenson »Sous la direction de Pierre MorèreÉtudes anglophones, CEMRA, 26/11/2011

Claire Latxague « Lire Quino : poétique des formes brèves de la littérature dessinée dans la presse argentine (1954-1976) »Sous la direction de Michel LafonÉtudes hispaniques et hispano-américaines, ILCEA, 29/11/2011

Mehdi Achouche« L'utopisme technologique dans la science-fiction hollywoo-dienne, 1982-2010 : transhumanisme, posthumanité et le rêve de "l'homme-machine"»Sous la direction de Donna AndréolleÉtudes anglophones, CEMRA, 09/12/2011

Antonio Casamento Tumeo« Foules rebelles dans la littérature italienne du XIXe siècle »Sous la direction d’Enzo NeppiÉtudes italiennes, GERCI, 13/12/2011

Lettres et arts du spectacle

Langues étrangères

Données chiffrées sur l’immigration italienneEntre 1870 et 1914, près de 16 millions d’Italiens sont contraints d’émigrer. Une moitié d’entre eux se rend aux États-Unis, l’autre se tourne vers les pays européens frontaliers. La France draine une part significative de ce second flux – jusqu’à 49 % entre 1876 et 1886 –, part qui fluctue ensuite autour de 25 % entre 1891 et 1915. En 1851, lors du premier recensement, les Italiens repré-sentent 16 % des étrangers présents en France. En 1891, ce chiffre s’élève à 25 % et il atteint 37 % en 1911. En ce qui concerne la présence de travailleurs étrangers, la région du Dauphiné se place en tête avec un taux oscillant autour de 68 % en 1901 et 1911.

Source : Bertrand Blancheton, Jérôme Scarabello, 2010,"L'immigration italienne en France entre 1870 et 1914" Working Papers of GRETHA, n°2010-13

Perspectives

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Si l’origine du mouvement d’immigration italienne en Isère remonte loin dans le temps, à l’époque des Allobroges, il a atteint sa pleine intensité entre le milieu du XIX e et du XX e siècle. Différents faits marquants dans l’histoire de l’Italie et dans notre région qui lui est frontalière contribuent à expliquer l’importance et la particularité de cette immigration.

L'immigration italienne en Dauphiné jusqu’aux années cinquante

Avant le milieu du xixe siècle, à part la période agitée des guerres de la Révolution française en Italie, où nombre de partisans des idées nouvelles venus d’un peu toute la Péninsule se réfugièrent en France pour échapper à leurs adversaires, les immigrants qui se présentent en Dauphiné viennent en général du Nord (Piémont, Vénétie, Lombardie). Il s’agit principalement de saisonniers qui sont, dans le cas des Piémontais, de petits paysans venus faire la moisson, puis les vendanges, avant de rentrer au pays à la mauvaise saison avec leurs gains en poche. On trouve aussi les bûcherons du Frioul qui viennent dans les forêts dauphinoises pour la production de la pâte à papier tandis que, depuis le xvie siècle, les charbonniers bergamasques y préparent leur charbon de bois, longtemps indispensable à la sidérurgie locale.

Des dates majeuresS’il est difficile de quantifier avec précision les mouvements migratoires à cette époque, les recensements des étrangers par nationalité qui seront réalisés en France à partir de 1851 permettront notamment de dénombrer les Italiens présents en France et d’observer l’évolution de leur représentation au sein de la population.

Groupe de mineurs italiens de la Matheysine chantant autour d'un accordéoniste - Collection Anne-Marie Targa.

Perspectives

À partir du milieu du xixe siècle, des événements significatifs vont favoriser la venue des immigrants italiens :- l’inauguration à Grenoble en 1858 de la gare du chemin de fer, instrument de désenclavement de la ville et de sa région. - le percement du tunnel du Mont Cenis en 1871, qui facilite l’accès à la France depuis l’Italie.

Il faut noter aussi qu’en Isère, la présence des immigrés est souhaitée notamment car le bilan démographique est faible. L’Italie en revanche connaît un accroissement démographique important entre 1870 et 1914 – lié à une baisse de la mortalité et un taux de natalité stable – auquel elle ne peut faire face en raison de l’état de ses structures agraires.En parallèle, le processus d’unification de l’Italie l’Unità – qui aboutit en 1861 – avec notamment l’intégration du vaste royaume des Deux-Siciles provoque une forte poussée d’immigration venant du sud de la péninsule.Avec l’Unità, l’Italie du Nord, déjà en voie d’industrialisation, a découvert ces masses analphabètes dont elle ne veut pas s’encombrer. Les hommes politiques italiens, essentiellement septentrionaux, oubliant que l'ancien grenier de Rome a subi des siècles de mauvais gouvernement, l’exploitent sans mesure. Ainsi en 1880 le prix du blé s’effondre, ce qui n'empêche pas le gouvernement d'augmenter la taxe sur ce même blé et, en prime, le prix du sel. Seule l’émigration peut alors désamorcer la bombe potentielle de la question méridionale.

Un nouveau type d’immigrants : les MéridionauxL’Isère voit donc arriver des Méridionaux, souvent avec leur famille, au terme d’un voyage long et pénible ; ceux-ci envi-sagent dans leurs esprits un séjour durable, voire définitif. Si leurs prédécesseurs n’étaient pas riches, les nouveaux venus sont franchement pauvres. Ils appartiennent à ce prolétariat de paysans sans terre omniprésent au Sud, et en particulier en Sicile, avec ses immenses domaines agricoles (latifondi) dont le roman Le Guépard de Lampedusa et le film de Visconti qui en est tiré donnent une idée précise. Ces migrants sont des travailleurs sans spécialité, tout désignés pour des emplois subalternes dans les travaux publics et le bâtiment. C’est là qu’on a besoin d’eux, pour édifier rapidement la ville nouvelle qui naît dans l’espace compris entre la nouvelle gare et les murailles où étouffait Grenoble.

D’autres immigrés ruraux provenant de la région de Corato dans les Pouilles font partie de ces populations attirées à la ville par les industries naissantes, telle l’industrie du gant, dans laquelle ils trouvent à s’insérer.

Un contexte politique peu propice à l’intégrationLe Dauphiné s’ouvre à ces nouveaux venus, mais non sans sujets de malaise : plusieurs éléments négatifs marquent cette immi-gration. Elle paie pour la politique étrangère de l'Italie, qui n’a réalisé son unité qu’après le désastre de Sedan, lorsque la France a retiré sa protection militaire au Pape. L’Italie, enfin maîtresse de Rome, s’est retrouvée alliée à l'Allemagne bismarckienne. Alors pleuvent de Paris sur la Préfecture de l’Isère les messages officiels appelant la gendarmerie à surveiller les Italiens qui travaillent dans les forêts de ce secteur stratégique de la frontière, car ils sont soupçonnés d’espionnage. En second lieu, cette immigration subit les retombées de la poli-tique coloniale française. En 1888, la conquête par la France de la Tunisie surprend les autorités de Rome, qui s’étaient un peu tard mises en quête d'un empire colonial et se sentaient des droits sur cette terre où étaient déjà établis nombre de leurs compatriotes. Enfin l’immigration italienne fait les frais de l'extrémisme de certains de ses membres, pleins de rancœur contre la situation sociopolitique qui leur a imposé le chemin de l'exil. L'anarchie les attire, et le public français ne tarde pas à voir en tout immi-grant italien un émule de Caserio, l’assassin du Président Sadi Carnot en 1894.

Construction d’un immeuble rue Malakoff à Grenoble par l’entreprise de bâtiment et travaux publics Perino et BordoneCollection Bordone

La ganterie Cimmino - Grenoble - Collection Musée dauphinois.

Perspectives

Les vagues de migrants au début du xxe siècleOn retrouve les mêmes facteurs, au cours des trois grandes périodes que traverse alors l'immigration italienne en Isère. Durant l'avant-guerre, la population de l’Italie croît considéra-blement et l'émigration vers la France connaît un grand dévelop-pement, favorisé par le fait que l'entente italo-allemande s’est distendue peu à peu. La guerre éclate, ce qui réduit fortement la venue des Italiens, hommes généralement jeunes et appelés au front ou dans les industries de guerre. Après 1918, les besoins en main-d’œuvre de la France, éprouvée par quatre années d’un conflit meurtrier, sont considérables et l’Isère accueille volontiers les immigrants italiens.

La proportion de Méridionaux s’élève encore car, en 1921 et 1924, les États-Unis ont restreint les quotas d'immigration, ce qui affecte en particulier les Italiens du Sud et amène certains d’entre eux à se tourner vers la France.

D’autre part, une grave crise frappe l’industrie sicilienne de l’extraction du soufre, localisée au sud de l’île aux alentours de Sommatino. C’est de là que provient tout un contingent de mineurs qui se reconvertissent dans l’extraction du charbon du bassin de La Mure. Ils constituent avec leurs familles une bonne partie de la population italienne de l’agglomération grenobloise.

De l’impact du fascisme sur l’émigration italienneÀ partir de 1922, le fascisme régnant en Italie fait réapparaître en Dauphiné une catégorie d’immigrants éteinte depuis les guerres de la Révolution : les réfugiés politiques. À la différence de leurs prédécesseurs immédiats, ils sont motivés moins par la misère que par le désir d’échapper aux violences des Chemises noires1. Souvent membres ou sympathisants des partis de gauche, ce sont en Isère des ouvriers, des paysans, plus que des intellec-tuels ou des hommes politiques, réfugiés plutôt à Paris et dans le Sud-ouest.

Le Fascisme perçoit l’émigration comme l’exutoire d’une misère peu flatteuse pour le pays. Mais son pragmatisme affiché fait apprécier à Mussolini une expatriation qu’il veut temporaire, et il invite l’émigrant à rapporter chez lui l’argent gagné et les techniques apprises. L’Italien n’est plus, proclame-t-il en 1927, un sans-patrie méprisé, et l'image d’une Italie nouvelle suscitera en lui une fierté accrue par les initiatives du gouvernement et du parti. Dès 1926, il se crée un « Faisceau » à Grenoble, puis un autre à Voiron, ayant pour but déclaré l'assistance et l'appui moral aux émigrés. Mais en pratique l’objectif réel qui est pour-suivi, en association avec l’OVRA (Organisation de vigilance et de répression de l’antifascisme : la police secrète italienne), est la surveillance des « subversifs ».

Survient à nouveau la Guerre et, en 1942, après l’agression décidée par le Duce, l’armée italienne pénètre non sans difficultés en Isère ; elle est modestement acclamée par quelques éléments profascistes. Suit une occupation débonnaire, si on la compare à celle de la Wehrmacht. Cette présence militaire s’achève en septembre 1943, et l’on voit alors bien des Italiens antifascistes rejoindre la Résistance iséroise.

Si l’attachement de ces immigrés et de leurs descendants à leur pays d’origine demeure, leur sentiment d’appartenance à la nation française et à la région dauphinoise est indéniable. Ils ont contribué au développement économique de celle-ci et, au fil du temps, se sont mêlés à la population locale dont ils font désormais partie intégrante. Malgré les difficultés rencontrées, leur aventure constitue un bel exemple de courage et d'intégration réussie.

■ Gérard Luciani, professeur émérite de l’université Stendhal(département d'italien)

(1) Les troupes de choc du parti fasciste de Benito Mussolini.

Deux expositions sur ce même thèmeEn ce début de l’Année de l’Italie en Isère, deux expositions, « Un air d’Italie » et « 150 ans de fidélité à leur patrie depuis l’Unité », respectivement au Musée dauphinois de Grenoble et à la Maison des arts et sciences humaines du campus, présentent avec des points de vue légèrement différents des documents illustrant la présence de l’Italie dans notre région.

Écoliers italiens devant le couvent de Sainte-Marie-d’en-hautGrenoble, 1926 - Collection Di Gennaro.

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La gare de Grenoble lors de sa construction vers 1858. Collection Musée dauphinois.

Enfants d’immigrés italiens devant l’entrée du couvent de Sainte-Marie d’en-Haut

(vers 1930) - Collection Musée dauphinois.

Livres

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Contes symbolistes (Volume II)Édition présentée et annotée par Bertrand Vibert Avec la collaboration de Marc Béghin & Alexia KalantzisRemy de Gourmont, Histoires magiques (1894) Henri de Régnier, La Canne de jaspe (1897)Hors collection2011 - 534 pages ISBN 978-2-84310-185-4Prix : 34 €

On propose ici deux recueils de contes peu connus de la décennie symboliste (1890-1900), en les assortissant d’éléments de pré-sentation. Cet univers de contes poétiques en prose est à redécouvrir et peut intéresser tous les amateurs et curieux de littérature.

Des « passeurs » entre science, his-toire et littérature. Contribution à l’étude de la construction des savoirs (1750-1840)Sous la direction de Gilles Bertrand etAlain GuyotCollection Savoirs littéraires et imaginaires scientifiques 2011 - 233 pages ISBN 978-2-84310-175-5ISSN 2108-6001Prix : 28 €

Bernardin ou Humboldt ont-ils encore quelque chose à nous apprendre ? Oui, si on les envisage comme des « passeurs », qui ont permis aux sciences et aux humanités de nouer un dialogue dont notre xxie siècle gagnerait largement à s’inspirer.

Écrits littéraires en proseMachiavelPrésentés et traduits par Patrick MulaCollection Paroles d’Ailleurs2011 - 174 pages ISBN 978-2-84310-189-2ISSN 1286-8485Prix : 15 €

Le penseur politique bien connu, auteur du célèbre Prince, s’est essayé également dans des domaines aussi divers que la nouvelle, la satire sociale, la biographie romancée, le traité de linguistique, ou encore le sermon pénitentiel.

L’auteur pour la jeunesse de l’édition à l’écoleSous la direction de Jean-François Massol et François QuetCollection Didaskein 2011 - 341 pages ISBN 978-2-84310-183-0ISSN 2102-4596Prix : 27 €

D’Homère aux écrivains contemporains C. Grenier, S. Morgenstern, Sara et quelques autres, les quinze contributeurs de cet ouvrage questionnent la notion d’auteur pour la jeunesse, des pratiques éditoriales à celles de l’institution scolaire.

Interagir et apprendre en ligneOuvrage dirigé par Elke Nissen, Françoise Poyet et Thierry SoubriéCollection Didaskein 2011 - 281 pages ISBN 978-2-84310-188-5ISSN 2102-4596Prix : 25 €

Cet ouvrage questionne deux dimensions centrales dans le domaine de la formation ouverte et à distance (FOAD), à travers l’ana-lyse d’échanges en ligne : la (co)construction des connaissances et la médiation humaine pour l’accompagnement.

Amphitryon, un mythe théâtralPlaute, Rotrou, Molière, Dryden, Kleist EssaiAriane FerryCollection Ateliers de l’imaginaire 2011 - 370 pages ISBN 978-2-84310-204-2ISSN 1277-7749Prix : 27 €

L’essai examine le processus de réécriture à l’œuvre dans quatre comédies européennes publiées entre 1638 et 1807 à partir de l’Amphitruo de Plaute, avant d’interroger les enjeux identitaires et métathéâtraux de ces transformations.

Ouvrages des Ellug

Grammaire et lexiqueRegards croisésIva Novakova et Elena DontchenkoEn coédition avec l’université d’État d’AstrakhanParution française en 2011 - 370 pages ISBN 978-2-84310-165-6Prix : 24 €

L’ouvrage réunit dix contributions d’auteurs de différents pays (France, Russie, Pologne, Suisse) qui apportent un regard original et novateur sur différents aspects de la linguis-tique contrastive. L’ouvrage a reçu le label de l’Année France-Russie 2010.

Enquêtes sur les Promenades dans Rome « Façons de voir »Textes réunis par Xavier Bourdenetet François VanoosthuyseCollection Bibliothèque stendhalienneet romantique 2011 - 277 pages ISBN 978-2-84310-206-6ISSN 1294-0658Prix : 25 €

Cet ouvrage collectif réunit treize études sur les Promenades dans Rome, l’un des principaux textes de Stendhal sur l’Italie. Sont examinés tous les aspects essentiels de ce guide de la ville éternelle à l’usage des happy few.

Livres

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Pour plus d’informations : www.u-grenoble3.fr/ellug

Revues des Ellug

Cahiers d'études italiennes, n° 13, 2011, 212 p.Texte et image Eneo Silvio Piccolomini-Pie IIHomme de lettres, homme d’ÉgliseISBN 978-2-84310-207-3

Féeries, n° 8, 2011, 256 p.Le merveilleux français à travers les siècles, les langues, les continentsISBN 978-2-84310-184-7

GAÏA, n° 14, 2011, 218 p.ISBN 978-2-74310-205-9

IRIS, n° 32, 2011, 204 p.Espaces mythiquesISBN 978-2-84310-202-8

LIDIL, n° 43, 2011, 176 p.Le Rapport au savoir dans les discours professionnelsISBN 978-2-74310-201-1

Recherches & Travaux, n° 78, 2011, 211 p.La Haine de la musiqueISBN 978-2-84310-200-4

Peintures murales de la France gothiqueYves BonnefoyPhotographies de Pierre DuvinoyISBN : 978-2-84310-217-2Prix : 33 €Date de parution : 1er février 2012

Cet ouvrage est la réédition, augmentée d’une préface 2011, d’un volume pionnier paru chez Paul Hartmann en 1954, écrit par le grand poète Yves Bonnefoy autour des photographies de Pierre Devinoy qui avait travaillé pour Henri Focillon dans les années trente. Il inaugure une nouvelle collection : “Iconogra-phie en débat” créée par les ELLUG et la MSH Alpes. Travail de recherche, érudite et informée, sur les peintures gothiques à l’époque peu connues et oubliées alors qu’elles sont en pleine reconsidération savante mais aussi patrimoniale aujourd’hui dans les régions, il est aussi une œuvre de grand style et qui s’inscrit pleinement, aujourd’hui encore, dans les débats d’histoire de l’art. Plusieurs autres livres de l’auteur, par ailleurs connu dans le domaine pour Rome, 1630 l’horizon du premier baroque et Alberto Giacometti, paraissent en ce moment (Mercure de France, Gallimard,…).

Les 500 exercices de phonétiqueDominique Abry, Marie-Laure ChalaronHachette éducationCollection Français langue étrangère2011 - 192 pagesISBN : 978-2-01-155754-4Prix : 20 €

Les 500 exercices de phonétique niveau B1/B2 proposent une large gamme d’exercices d’entraînement à l’articulation et à l’intonation expressive et de textes pour travailler seul ou en classe la diction et l’interprétation. Tout les textes et exercices sont adaptés aux niveaux intermédiaire et avancé du CECR.

Bêtise de BarthesClaude CosteKlinksieckCollection Hourvari2011 - 264 pagesISBN : 978-2-252-03822-2Prix : 23 €

Barthes était fasciné par la bêtise. La bêtise des autres, mais aussi la sienne. Dans la lignée de Flaubert, il confond volontiers la bêtise avec le stéréotype : on est bête toutes les fois qu’on se laisse aliéner par la pensée des autres, que l’on n’est pas « soi ». Mais que signifie « être soi » ? Y a-t-il plus grande bêtise que de croire à une individualité qui échapperait au « fascisme » de la langue, au « déjà » dit de la culture ?

Ces vies-làAlfons CerveraTraduit de l’espagnol par Georges TyrasLa Contre AlléeCollection La sentinelle2011 - 217 pagesISBN : 978-84-15274-23-0Prix : 18,50 €

Alfons Cervera, fils dans la réalité et narrateur dans la fiction, évoque le processus d’une année et demie qui a conduit sa propre mère jusqu’au seuil de la mort, ainsi que l’effet que ce processus a produit sur lui, de sorte que le roman est autant une méditation sur la mort qu’une réflexion sur la condition humaine. Mais la grande réussite de ce texte farouche à la langue ciselée est de lier, par le biais d’un étonnant secret de famille, la mémoire individuelle à la mémoire collective de l’Espagne aux heures sombres du franquisme.

Comment enseigner l’orthographe aujourd’hui ?Catherine Brissaud et Danièle CogisHatier2011 - 320 pagesISBN : 978-2-218-94432-1Prix : 22 €

L’enjeu de cet ouvrage est d’amener les élèves à acquérir des connaissances de plus en plus sûres et à développer une capa-cité à contrôler leurs propres écrits. La première partie pose les principes d’un enseignement renouvelé de l’orthographe et propose des activités variées pour la classe. La deuxième partie apporte des repères sur le fonctionnement de l’orthographe et sur la difficulté de son apprentissage, ainsi que sur son histoire et celle de son enseignement. La troisième partie présente des séquences d’enseignement et des activités pour aborder pas à pas les notions fondamentales au programme de l’école élémentaire.

Cuentos blancosManuel Vázquez MontalbánÉdition et introduction de Georges TyrasGalaxia GutenbergCollection Círculo de lectores n° 912011 - 256 pagesISBN : 978-84-15274-23-0Prix : 17,50 €

Cet ouvrage est une anthologie des nouvelles éparses de l’écri-vain barcelonais, ainsi sauvées de l’oubli auquel les condamnait leur parution échelonnée sur plus de vingt ans dans des revues disparues. Une introduction dégage les lignes de force de la création montalbanéenne et les constantes de son écriture, que son hétérogénéité constitutive et son humour sarcastique rendent particulièrement efficace en matière de critique sociale et politique.

Cuentos negrosManuel Vázquez MontalbánÉdition et introduction de Georges TyrasGalaxia GutenbergCollection Círculo de lectores n° 922011 - 250 pagesISBN : 978-84-15274-23-0Prix : 17,50 €

Recueil des nouvelles éparses relevant de la fiction policière, que Manuel Vázquez Montalbán a bâtie autour du personnage de Pepe Carvalho. Une étude liminaire montre que la distinction entre ce type de récits et ceux qui choisissent un autre personnage focal est assez artificielle ; l’ensemble des récits brefs montalbanéens présentent toute une série de traits structuraux communs qui permettent de constater que la perméabilité générique est une des clés de la poétique de l’écrivain barcelonais.

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Livres

Ouvrages autres éditeurs

Les Dialectiques de l’ascèseÉtudes réunies par Brigitte Pérez-Jean, avec la collaboration de Michel Fourcade, Pierre-Yves Kirschleger et Sabine LucianiClassiques GarnierCollection Rencontres2011 - 426 pagesISBN : 978-2-8124-0307-1Prix : 47 €

Des paganismes aux christianismes, la notion d’ascèse a traversé différents univers linguistiques, constructions philosophiques et théologiques de la chair, appareils de légitimation de sa pratique. Dans sa rencontre avec la théolo-gie chrétienne, l’ascèse signifie l’entraînement de l’âme à la pratique des vertus et au renoncement, inspirant les règles de vie monastique, avant de donner lieu aux controverses mystiques des siècles classiques et aux débats théologiques et politiques de l’époque contemporaine.

Deutschland und Europa nach 1945 Oliver Benjamin Hemmerle et Stefan MundDudenCollection Abiwissen, Geschichte2011 - 112 pagesISBN : 978-3411746811Prix : 12,95 €

Ce livre est destiné aux lycéens allemands pour la préparation de l’épreuve d’Histoire au bac. Il aborde des sujets d'examen très divers en trois chapitres : l’histoire de l'Allemagne de 1945 à la réunification, la création des communautés européennes après la 2e guerre mondiale et l'histoire de la guerre froide.

L’espace public contemporainBernard MiègePUG2010 - 228 pagesISBN : 978-2-7061-1617-9Prix : 22 €

Considéré depuis les cités grecques et les Lumières comme indis-sociable du fonctionnement des régimes démocratiques ou de l’avancée de la démocratie, l’espace public est en permanence le lieu de controverses et aussi de beaucoup d’incompréhensions, au point de devenir parfois une notion triviale et sans guère de consistance. C’est une notion qui divise, autant les responsables politiques, les publicistes que les universitaires. Faut-il la réduire aux (nouveaux) espaces de sociabilité, à la scène politique ou même aux espaces urbains, favorisant les échanges ? Ou s’organise-t-elle toujours autour du débat public, de l’échange argumenté d’idées et de leur publicisation ?

L'expérimentation syntaxique dans l'écriture du Nouveau roman (Beckett, Pinget, Simon)Contribution à une histoire de la langue littéraire dans les années 1950Julien PiatHonoré ChampionCollection Bibliothèque de grammaire et de linguistique n° 372011 - 501 pagesISBN : 978-2-7453-2227-2Prix : 100 €

Étude de la notion de phrase « difficile » et d’expérimentation syntaxique dans le Nouveau roman, en particulier dans les textes de Beckett, Pinget et Simon en s'intéressant tour à tour aux discontinuités phrastiques et à l'opacification de la lecture dans un premier temps, aux patrons stylistiques dans un deuxième temps, à la stylistique romanesque et à la poétique du roman phénoménologique des années 1950 pour finir.

Nuevos derroteros de la narrativa española actual. Veinte años de creaciónGeorges Tyras, avec Geneviève Champeau, Jean-François Carcelen, Fernando VallsPrensas Universitarias de ZaragozaCollection Humanidades, n° 932011 - 397 pages ISBN : 978-84-15274-23-0Prix : 26 €

Cet ouvrage parcourt les nouveaux espaces de la fiction dans l’Espagne des vingt dernières années qu’explorent dans une effervescente diversité la littérature de la mémoire, les créations liées aux nouvelles technologies de la communication, le récit documentaire, les mythes de la culture populaire ou le roman graphique. L’hybridité généralisée caractérise une création qui semble se donner pour objectif la mise au point d’un discours réaliste renouvelé et responsable.

Œuvres complètes, Marguerite DurasÉdition publiée sous la direction de Gilles Philippe, avec entre autres la collaboration de Brigitte Ferrato-Combe et Julien PiatGallimardCollection Bibliothèque de la Pléiade n° 572, n° 5732011- 1608 et 1896 pages (2 volumes)ISBN : 978-2-07-011889-2 (vol. 1), 978-2-07-012232-5 (vol. 2), 978-2-07-012231-8 (coffret)Prix : 120 €

Les deux premiers volumes des Œuvres complètes, enri-chis de nombreux textes et documents rares, retracent l'histoire d'une écriture et, par le biais d'épisodes ou de personnages récurrents dont certains deviendront de véritables mythes littéraires, mettent en place les « cycles », informels et poreux, qui traverseront toute l'œuvre : l'Indochine de l'enfance, l'Inde du fantasme.

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Livres

L’Orient des langues au XXe siècle, Aragon, Ollier, Barthes, Macé Ridha BoulaabiGeuthner2011 - 537 pagesISBN : 978-2-7053-3846-6Prix : 62 €

« Aujourd'hui il n'y a plus d'ailleurs, Marco Polo ne quitterait pas Venise, il apprendrait des langues. », écrit Gérard Macé dans Leçon de chinois. L'épuisement d'une longue tradition qui s'est construite autour d'un ailleurs essentiellement géographique donnant jour à toute la littérature viatique cède la place à un autre type de voyage dont la destination est une langue étrangère et lointaine. En effet, aujourd'hui, pour de nombreux écrivains français, héritiers de Segalen, de Claudel et de Michaux, les lan-gues orientales représentent des îles nouvelles à explorer, d'une manière réelle ou imaginaire. Si certains écrivains français comme Gérard Macé ou Roland Barthes ont choisi les idéogrammes de l'Extrême-Orient, d'autres, comme Claude Ollier ou encore Louis Aragon ont suivi la caravane de la langue arabe et de ses différents dialectes. Le résultat est impressionnant : il ne s'agit plus comme au xixe siècle dans le meilleur des cas de donner la parole à l'étranger ou d'inventer des mots, mais d'ouvrir à un renouvellement des formes linguistiques, poétiques et narratives, à l'éclatement des genres, au brassage des modèles textuels. Si ce détour par l'Orient des langues dévoile chez certains un Orient secret puisant ses sources dans les souvenirs les plus intimes, il se traduit chez d'autres par une reconquête de la totalité grâce à la recréation d'une Babel heureuse, déculpabilisée et ouverte sur le monde. Cette fascination essentiellement poétique et textuelle, désintéressée pour ainsi dire, permet de nuancer les thèses qu'Edward Said développe dans Orientalism.

Le Pied qui cloche ou le lignage des boiteuxKarin UeltschiChampionCollection Essais sur le Moyen Âge2011 - 336 pagesISBN : 978-2-7453-2294-4Prix : 75 €

La littérature fourmille de béquillards et de paralytiques, d'échas-siers et d'équipèdes de toutes sortes. La boiterie est infirmité physique et mentale. Le péché originel ne marque-t-il pas toute la descendance de la Femme par une morsure au talon ? C'est en effet le plus souvent une malédiction atavique qui est à l'origine des déséquilibres ambulatoires, comme dans le cas d'Héphaïstos ou d'Œdipe. Le génie analogique du Moyen Âge confondra non seulement Œdipe et Judas, mais reliera également par une commune claudication Jacob, Saül et Salomon et jusqu'au juif errant, errant comme l'a été son premier ancêtre, Caïn ; les deux doivent boiter durement à force de marcher. Il se trouve que la tradition a fait de l'un un forgeron et de l'autre un cordonnier. Tout part du pied, tout ramène au pied et nous parle d'enjeux d'une poétique gravité dont les enfants, qui jouent à cloche-pied pour aller de l'Enfer au Paradis, gardent jusqu'à nos jours la mémoire.

Sarrasine de Balzac Séminaire à l’Ecole pratique des hautes études (1967-1968 et 1968-1969) Roland BarthesPrésentation et édition de Claude Coste et Andy StaffordLe SeuilCollection Traces écrites2011 - 608 pagesISBN : 978-2-02-061852-6Prix : 29 €

Le séminaire que Barthes consacre à Sarrasine de Balzac est le laboratoire collectif où se prépare « pas à pas » la rédaction du célèbre S/Z (1970), écrit à l’écoute des étudiants. Les événements de 68 amènent Barthes à s’interroger sur les relations de la politique, de l’enseignement et de la littérature.

Spectacle et économie à l’âge classique. XVIIe-XVIIIe sièclesMartial PoirsonClassiques Garnier 2011 - 617 pagesISBN 978-2-8124-0289-0 Prix : 69 €

Cet ouvrage met en regard économie du spectacle et représen-tations théâtralisées de l’économie. Confrontés à l’entreprise théâtrale, soucieux d’acquérir un statut socio-économique, les auteurs de théâtre se conçoivent comme agents économiques et inventent une dramaturgie de l’argent qui réfracte les idéologies contradictoires de l’intérêt privé universel dont nous sommes justiciables aujourd’hui.

Le tableau blanc interactif (livre et CD-Rom inclus)Jean-Yves Petitgirard, Dominique Abry, Elisabeth BrodinCLE InternationalCollection Techniques et pratiques de classe2011 - 172 pagesISBN 978-2-09-035372-3Prix : 24,80 €

L’arrivée des tableaux blancs interactifs (TBI) dans les classes a peut-être été la contribution récente la plus spectaculaire des TICE à l’enseignement des langues. Révolution pédagogique pour certains, simple évolution technologique pour d’autres, les TBI constituent pour tous un défi qui remet en cause habitudes et méthodes. L’ouvrage Le tableau blanc interactif propose un panorama théo-rique et pratique détaillé de cet outil et permet d’en faire la meilleure utilisation dans les cours avec un ensemble de 30 fiches pédagogiques.

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Livres

Livres

Tlön, Uqbar, Orbis Tertius - El SurJorge Luis BorgesÉdition, introduction et traduction de Michel LafonPresses Universitaires de France & Fondation Martin BodmerCollection Sources 2010 - 271 pages ISBN : 978-2-13-058593-0Prix : 29 €

Ce livre nous invite à pénétrer dans l'atelier de Jorge Luis Borges. Pour la première fois dans l'histoire de l'édition sont publiés en fac-similé les manuscrits autographes de deux de ses nouvelles, Tlön, Uqbar, Orbis Tertius (1940) et El Sur (Le Sud, 1953), accom-pagnés de leur transcription en espagnol et d'une traduction française. Une longue introduction expose les liens étroits entre ces deux textes capitaux — le premier et le dernier du recueil Ficciones — et tente de suivre, dans le labyrinthe des variantes, des arborescences et des bifurcations, le processus même de la création borgésienne.

Unos días en el Brasil Diario de viajeAdolfo Bioy CasaresÉdition et postface de Michel LafonLa Compañía (Buenos Aires)2010 - 93 pagesISBN : 978-84-8393-071-7Prix : 9,50 €

En 1960, Adolfo Bioy Casares est invité à un congrès d'écrivains au Brésil, sous l'égide du PEN Club. Pendant huit jours, il tient ce journal de voyage qui était resté quasi inédit, où cohabitent les présences littéraires (Moravia, Elsa Morante, Roger Caillois, Graham Greene) et les fantômes amoureux, les minuties du quotidien et la visite d'une Brasilia tout récemment inaugurée et encore en travaux. Dans une longue postface, Michel Lafon éclaire quelques-uns des aspects de ce journal et raconte des moments de son amitié avec le grand écrivain argentin, à qui l'université Stendhal décerna un doctorat honoris causa le 9 novembre 1993. Une version française de ce livre doit paraître en avril 2012 chez Christian Bourgois.

Una vida de Pierre MenardMichel LafonLumen (Buenos Aires)Collection Narrativa2010 - 184 pagesISBN : 978-84-264-1879-1Prix : $ 59.00

Traduction en espagnol, par l'écrivain argentin César Aira, du roman Une vie de Pierre Ménard (Gallimard, 2008, prix Valéry Larbaud 2009), consacré au personnage posthume d'une fiction de Borges, qui fut l'ami de Gide et de Valéry, d'Unamuno et de Machado et qui exerça sur l'œuvre de nombre de ses contempo-rains une influence considérable, bien que toujours souterraine — jusqu'à inventer dans le secret d'une conjuration un écrivain capital du 20e siècle.

Zäsuren und Kontinuitäten im Schat-ten NapoleonsEine Annäherung an die Gebiete des heutigen Sachsen und Tschechien zwis-chen 1805/06 und 1813Sous la direction d’Oliver Benjamin Hemmerle et d’Ulrike BrummertKovac, Hamburg (RFA)2010 - 228 pagesISBN : 978-3830039037Prix : 75 €

Ce livre offre huit nouveaux éclairages et de nombreux documents d'enquête sur l'influence de Napoléon dans les territoires actuels de la Saxe et de la République tchèque.

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Aux sources du Bharata Natyam

Enseignante d’anglais dans notre université, Nisha Seshan termine un master FLE, mais elle est surtout professionnelle de Bharata Natyam, cette danse classique du Tamil Nadu, une région située au sud-est de l’Inde, dont elle est originaire. Passionnée par les histoires de la mythologie hindoue, Nisha Seshan aime les faire découvrir à son public au travers de la danse. En représentation à l’Amphidice en janvier, vous aurez peut-être l’occasion de la revoir sur les planches dans d’autres lieux de l’agglomération grenobloise.

Coup d'œil

Agenda

Autres événements

Yves Bonnefoy et les artsDu 30 janvier au 6 février 2012Exposition présentée à la Bibliothèque universitaire droit-lettres* : [email protected]

Le printemps des poètesDu 5 au 18 mars 2012Lecture de poèmes, atelier de slam, table ronde avec des poètes, déambulation poé-tique, projection de courts-métrages et exposition de photographies sont organi-sés dans divers lieux de l’agglomération grenobloise Par AÉMD (Association étudiante du master Diffusion de la culture) dans le cadre de la manifestation nationale* : [email protected]

Rencontre avec Jean-Claude Mézières, le dessinateur de Valérian et Laureline pour une séance de master class dans le cadre du cycle "La bande dessinée à l’université"Mercredi 3 avril 2012Salle Jacques Cartier, Maison des langues* : [email protected]

Pour plus de détails sur ces événements : www.u-grenoble3.fr

Colloques et conférences

Ces événements ont lieu, pour la plupart, dans les locaux de l’université Stendhal à St-Martin-d’Hères sauf mention contraire.

Le voyage politique des écrivains et des cinéastes (1920-2010) 8 mars 2012 à Lyon - 9 mars 2012 à GrenobleColloque organisé par les équipes de recherche Passages XX-XXI (université Lyon  2) et Traverses 19-21 (université Stendhal) * : [email protected]

Nouveaux visages de l'anglais de spécia-lité : objectifs, domaines, approches et outils de demain Du 15 au 17 mars 2012 Amphithéâtres du hall nordColloque organisé par l’ILCEA* : [email protected]

Mythologies contemporaines : révolution française et cultures populaires dans le monde aujourd'huiDu 21 au 23 mars 2012 Musée de la Révolution française à VizilleSalle A. Rassat, bâtiment de chimie - UJF Colloque organisé par le Musée de la Révo-lution française et l’unité de recherche LIRE * : [email protected]

Le miroir, entre cognition et imaginaireDu 12 au 13 mars 2012 IUT 2, place Doyen Gosse à GrenobleColloque organisé par le Centre de recherche sur l’imaginaire* : [email protected]

Séminaires

Des séances sont programmées en février, mars et avril 2012 pour les séminaires suivants :

• Les imaginaires du cerveau organisé par le Centre de recherche sur l'imaginaire (CRI)• Médiation culturelle et humanités scientifiques organisé par LIRE• La Révolution française dans les cultures et imaginaires populaires dans le monde aujourd’hui organisé par LIRE• Actualité de la recherche en sciences de l’Antiquité organisé par RARE• Délicortal (Descriptions linguistiques, corpus, TAL) organisé par le LIDILEM

Toutes les informations sont sur notre site : www.u-grenoble3.fr rubrique Recherche puis Evénements

Programmation de l’Amphidice,salle de spectacle de l'université Entrée gratuite sauf mention contraire

1361 rue des résidences - St-Martin-d’HèresRenseignements : service culturel* : [email protected]

L’un et le multiple : la fonction poétique dans l’œuvre contemporaineMercredi 1er février 2012 à 14h00Conférence - lecture par Yves Bonnefoy, poète, essayiste, professeur honoraire au Collège de France, dans le cadre du cycle de conférences de l’École doctorale. Rencontre animée par Daniel Lançon, professeur de littératures française et francophones.

Ludwig II – Glanz und Elend eines Königs (Louis II de Bavière)Lundi 6 février 2012 à 18h00Film de Helmut Käutner (RFA, 1955, VOSTF)Projection organisée par le Département d’allemand de l’université Stendhal

La nuit des voix Gospel-JazzJeudi 9 février 2012 à 20h30 Spectacle organisé par l’association Voix Gospel Jazz des AlpesTarif : 3,5 euros

Meurtre, Glamour et Chili Con Carne Jeudi 23 février 2012 à 19h30Comédie burlesque présentée par l’association Les ailes du moulin 

Elf la pompe AfriqueLundi 5 mars 2012 à 19h30Pièce de théâtre de Nicolas Lambertprésentée par la compagnie Un pas de côté Spectacle organisé par l'association Survie-IsèreTarif étudiant : 3,5 € Tarif normal : 10 €

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V comme... Voyage

"Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait."

Nicolas Bouvier, L'usage du monde

Dans le cadre professionnel ou privé, la maîtrise de langues est source d’opportunités : ne vous en privez pas !

Cours de langues, apprentissage en autonomie, stages intensifs, ateliers de conversation…

le soir ou en journée, l’université Stendhal a une solution à vous proposer :

www.u-grenoble3.fr