buenos aires noir et blanc jean-pierre...

12
Le 19, Crac Montbéliard 17 MAI > 24 AOûT 2014 BUENOS AIRES PARIS-MARSEILLE Carlos Kusnir BUENOS AIRES NOIR ET BLANC Jean-Pierre Bertrand PASSAGES ZURICHOIS Atelier Wolfensberger Les Cahiers 2014 - n°2

Upload: others

Post on 17-Oct-2020

7 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Buenos Aires noir et blanc Jean-Pierre Bertrandle19crac.com/sites/default/files/cahiers_exposition/... · 2014. 5. 9. · partir de 1979, d’abord à paris, ensuite à marseille

Le 19, Crac Montbéliard17 mai > 24 août 2014

Buenos Aires Paris-marseilleCarlos Kusnir

Buenos Aires noir et blancJean-Pierre Bertrand

Passages zurichoisAtelier Wolfensberger

Les Cahiers 2014 - n°2

Page 2: Buenos Aires noir et blanc Jean-Pierre Bertrandle19crac.com/sites/default/files/cahiers_exposition/... · 2014. 5. 9. · partir de 1979, d’abord à paris, ensuite à marseille

PubL

iCat

ion

s

visites au 19

autour des expositions

• Le rDV Des profs et Des AnimAteursspécial enseignants, animateurs et responsables asso-ciatifs. l’équipe du service des publics est disponible dans l’exposition pendant l’heure du déjeuner. n’hésitez pas à venir préparer vos visites !

> Mercredi 21 mai entre 12h et 14h, entrée libre.

• CLuB sAnDwiCh ViDéosune séléction de vidéos d’artistes à l’heure du déjeuner, le dernier mardi du mois. Pensez à réserver vos sandwichs par mail ([email protected]) ou par tél : 03 81 94 43 58. sandwichs : 2 euros

> Mardis 27 mai et 24 juin - 12h30-13h30, entrée libre.

• éCLAirAge#1 : Conférence“Buenos Aires, une modernité précaire” Philippe cyroulnik proposera une découverte de la scène artistique argentine en l’intégrant à son contexte histo-rique, culturel et politique.

> Mardi 3 juin à 18h30, entrée libre.

a ProMise of Change14,8x21cm-32pages

8eurostexte:alaincoulange

édition:le19,crac

DoMinique DehaisZonedeproduction

naissanced’uneautomobile

14,8x21cm-134pages20euros

textes:p.cyroulnik,d.dehais,e.hermange

etentretienscoédition:le19,crac

etvoéditions

jean-MarC thoMMenamainlevée

17x24cm-64pages15euros

entretien:p.cyroulniketJm.thommen

coédition:le19,cracetlevog

• Les matinées jeunes pubLicsVisites/ateliers pour les enfants 4-12 ansau 19, les mercredis de 10h à 12h

> 28 mai, 11 juin, 20 août et tous les mercredis du mois de juilletcesvisitesetatelierssontproposésàtouslesenfantsquisouhaitentexercerleurregardets’initieràunepra-tique–entréelibre,surréservation,unminimumde2personnesinscritesestnécessaire.

Les aCtivités Du serviCe Des PubLiCs

• Visites des expositions, au 19 à 15h30, entrée libre> dimanche 18 mai, 22 juin

dimanche 13 juillet, 24 août

• Les Visites de groupes (enfants et aduLtes)Visites et ateliers Main-a-La-Pate desrencontresdécouvertesauplusprochedesœuvresd’art.adaptéesà touspublics sur réservation–entréelibre.

Pour toute demande de renseignements, résevations ou pour préparer une visite, n’hésitez pas à contacter l’équipe de médiation au 03 81 94 13 47 ou [email protected]

nez ànez

Page 3: Buenos Aires noir et blanc Jean-Pierre Bertrandle19crac.com/sites/default/files/cahiers_exposition/... · 2014. 5. 9. · partir de 1979, d’abord à paris, ensuite à marseille

Les aCtivités Du serviCe Des PubLiCs

Buenos Aires noir et blanc

Jean-Pierre Bertrand

Buenos Aires Paris-marseille

Carlos Kusnir

Passages zurichoisAtelier Wolfensberger

17 Mai > 24 août 2014

il y a 42 ans, Jean-pierre Bertrand faisaitunvoyageàbuenosairescommeopé-rateursurunfilmconsacréàborges.du-rantceséjouriltraversalavilleentaxicaméraaupoing,filmaborgesletempsd’unerencontreetenvisageamêmedes’installer dans la pampa, paysage sansfinoùleréelsedissoutjusqu’àdevenirfantomatique.ilenramenaunmatériaufilmiqueetphotographiqueexception-nel. comme il le fait souvent, Jean-pierre bertrand a choisi de pratiqueruneremiseensituationparuntravaildecomposition et de mise en espace oùilfaitdéfilerlesimagesfixesdespagesd’unbottin,conçoitunenvironnementvidéo et constitue un bloc photogra-phique qui rompt avec la linéarité delatemporalitéfilmiquedontilestissu.il met en forme une dialectique del’ombreetde la lumière,unartdécalédu cadrage au profit d’un va-et-viententresuspensetmouvementdutemps.

ilya42ans,Carlos Kusnirquittaitbuenosairespourunpremierséjoureneurope.il allait s’y installer définitivement àpartir de 1979, d’abord à paris, ensuiteà marseille. son travail l’amène à despassagesfréquentsàZurich.desavilled’origine,ilagardél’artdefaired’unrienunpetitmonumentdepeinture,depra-tiquerlemélangedesgenresetdejouerlemineurpourfairedel’artmajeur.

buenos aires lie ces artistes aux pra-tiques si différentes dans un doublemouvement:-cequel’unaemportédesaville:unefaçondedonnerseslettresdenoblesseà l’incongru, de donner un ton auximagesetde lacouleurau son,d’arra-cher les choses à leur ordinaire et demettre en forme un art d’arranger lesrestes.-cequel’autreatrouvédanscetteville:untempssuspendu,unréelévanescent,unevilleénigmeet labyrinthe, inscritedans le regard d’un écrivain. Quelquechose de la rémanence fugace d’unesplendeur passée et les indices d’undésastre,unefaçondefairesepercuterl’instantetl’éternité,unartd’entremê-lerleprésentetlepassé.

depuisquelquesannées,carloskusnir,dans le cadre de séjours réguliers,travailleétroitementaveclelithographethomi wolfensberger à Zurich dontl’atelierexistedepuisledébutdusiècle.afin de prolonger cette collaborationdans l’exposition nous l’avons invitéà présenter un choix d’estampesproduitesparsonatelier.

en fond : carlos kusnir, Sans titre, 2002, acrylique surbois,collectionFondscommunaldelavilledemarseille

Page 4: Buenos Aires noir et blanc Jean-Pierre Bertrandle19crac.com/sites/default/files/cahiers_exposition/... · 2014. 5. 9. · partir de 1979, d’abord à paris, ensuite à marseille

l’exposition de Jean-pierre Bertrand se déve-loppeendeuxlieuxetquatreœuvres.

dans un premier espace : Borges/Buenos Aires est une traversée visuelle de buenosaires vue de la fenêtre d’une voiture. unevilleennoiretblanc,flouecommelemou-vementdelamémoire,entrel’instantanéetle flashback. une traversée d’où surgissentl’espaced’un instantdesanonymes. ils sontles figures fugaces d’un traveling urbain quiemportedanssonmouvementcesfragmentsde vie et ces personnages dont il ne restequ’uncontoursiflouqu’onresteendeçàdel’identité.lavilleydevientunespacefanto-matiquesurlalignedecrêteentreapparitionet disparition. le film se clôt sur la figuremutiquedeJorgeluisborgesponctuantsonattented’unmouvementdesacanne.iln’estpassansrappelercettemécaniquedutempsdontparlaitbaudelaire.cettemécanique, ill’accentueenjouantdelarépétitiondecettescansion du temps ponctuée par le va-et-vientdelamainetlacannedel’écrivain.

envisàvis:Ceux de Buenos Aires,unenou-velle version en diaporama de pages debottin reconstituées où se succèdent deslistes d’abonnés du téléphone de la ville. ildonneàvoirune suitedenomssanscorpsetdelieuxsansrécit;desanonymesenglou-tisdanslasuccessiondenomssansidentitéet de rues invisibles. un topos et une énu-mérationdissousdanslemouvementmêmedeleurapparition.déjàvisiblesmaispasen-corevraimentlisibles.commedessignesdepersistancesqui font retourà la surfaceduvisible. des noms engloutis dans une typo-

Buenos Aires noir et blancJean-Pierre Bertrand

Ceux de Buenos Aires,diaporama

Page 5: Buenos Aires noir et blanc Jean-Pierre Bertrandle19crac.com/sites/default/files/cahiers_exposition/... · 2014. 5. 9. · partir de 1979, d’abord à paris, ensuite à marseille

Une seconde de Buenos Aires, photosextraitesdefilm

graphie.ceslistessontcommedesombresquiportentenellel’échod’unprésentdéjàpassé.cettelitanietextuelleconfigureautantdeprésencesquededisparitionspasséesouàvenir.deslistescommedesannonciationsoudesrappels.desdibbouksdel’urbanité,desfantômesdel’histoire.

encontrepoint :Une seconde à Buenos Aires, sériedephotosqui,tiréesdufilm,s’enséparentetpermettentauxpersonnagesd’advenircommefiguresd’unescène,àlalisièred’unmouvementquilesdéporteau-delàdel’image.nondansuneimmobilitéquifixeleurpassage,quifaitsedétacherlascènedel’histoire,maiscommedesfigurantsdontl’histoireetlehorschampsontirré-ductibles.despersonnagesauborddeladisparition.uneéchap-péede lapetitehistoiremaisquipeutévoquer lagrande.elleapparaîtcommeunarrêtdanslamarcheversunecatastropheouunsuspensauborddeladissolutiondanslabanalitédel’ordi-naire.

dans l’autre espace : Avenida Corrientes, en quatre faces, lemêmefilmprojetéavecchaquefoisun légerdifféréetunca-drage de l’image qui donne simultanément une impression dequelquechosedefamilieretunétrangesentimentdedécalage.Quatre perspectives traversées de personnages semblent faireirruptiondenullepartsansqu’onnesacheversoùilsvont.noussommesplongésdansunesituationoùleréelestàlafoisrévéléetcorrodéparlescontrastesdel’ombreetdelalumière.mais,plusencore,l’effetsimultanéderépétitionetdedifférenciationengendré par le différé produit une déconnexion relative del’imageauréel.lespassantsysontquasimentdesombresdé-coupant,letempsd’unetraversée,unespacesaturédelumière.

jean-pierre bertrand est né en 1936. il vit et travaille à paris. artiste majeur de la scène artistique française et européenne. Largement reconnu au niveau international, en particulier européen, il a participé à de nombreuses expositions personnelles ou col-lectives dans des institutions prestigieuses et des galeries importantes en australie, allemagne, belgique, canada, corée, espagne, italie et russie. il a participé à la docu-menta de Kassel (1992) et à deux biennales de Venise (1995-1999). en france, il a été présenté dans les principales institutions d’art contemporain : centre georges pom-pidou - mnam, arc - musée d’art moderne de la ville de paris, musée de st -etienne, carré d’art à nîmes, musée d’art contemporain de toulouse, capc à bordeaux, Lam de Villeneuve d’ascq et dans de nombreux centres d’art et frac. il est présent dans les principales collections publiques françaises mnam, fnac, frac. il a exposé à la galerie de france, la galerie samia saouma (paris) et la galerie iffrig (strabsourg).

La galerie michel rein le représente depuis 2002.

Page 6: Buenos Aires noir et blanc Jean-Pierre Bertrandle19crac.com/sites/default/files/cahiers_exposition/... · 2014. 5. 9. · partir de 1979, d’abord à paris, ensuite à marseille

Buenos Aires Paris-marseille

Carlos Kusnir

l’importante exposition présen-téeau 19 sedéploieentre labi-di-mensionnalité du tableau et la tri-dimensionnalité de l’installation.entre l’image et le son qui donneun volume à la peinture. elle seraconstituée pour une part essen-tielle d’œuvres nouvelles réaliséesen faisant appel entre autres à deséléments lithographiés et sérigra-phiés suite à une collaborationétroite avec l’atelier WolfensbergeràZurich.

Je vois (le tableau) comme le nec plus ultra de l’indépendance, une sorte d’ovni qui peut être n’importe où, qui peut voyager, et se déplacer d’un pays à l’autre. Un tableau, on peut le poser par terre, ou le coller au plafond, ce n’est pas important. Il peut être regardé en faisant abstrac-tion de là où il est. En tant que lieu commun, on est habitué à la forme tableau, on ne se pose plus de ques-tions sur cette forme, et on regarde directement ce qui est à l’intérieur. » l’usagedelalithographieluipermetdetravaillertrèstôtsurunesurface où il n’y avait plus de perspective, et la surface était comme un récep-tacle où il se passait des choses. Je me débarrassais d’une conception de l’espace réaliste remarque-t-il. très vite il a fait appel à des trai-tements différents mais surtout de l’espace fracturé, un espace poly-phonique. C’est quelque chose de

naturel en Argentine. Moi-même, je viens d’une famille ukrainienne. Cha-cun y débarque et c’est le mélange qui prévaut... les critères plastiques ne peuvent pas être les mêmes qu’en France. si la sérigraphieet la litho-graphie ont pris une importancetelle dans sa production c’est qu’il y a un élément matériel propre au procédé : les superpositions, les opa-cités, les transparences, mais il y a aussi la notion du temps. L’utilisa-tion de couches différentes est un procédé que l’on retrouve également dans la lithographie. Imaginons cinq ou six couches. De même que les bons joueurs d’échecs, qui, lorsqu’ils bougent une pièce, anticipent déjà sur six ou sept coups, en lithogra-phie, le résultat final correspond à l’addition de plusieurs couches. Il y a tout un travail progressif à faire, et qui se passe dans le temps. Ce n’est pas seulement une histoire maté-rielle et technique carlos kusnir, entre-tienaveca.Frere-extraits.

pierre Wat notait très justement« qu’il y a une dimension urbaine,commesisapeintureétaittraverséeparlaréminiscenced’affichesàdemidécollées qui ornent les murs desvillesaupointd’endevenirledécor.mais làoùcesont letemps, leha-sardet l’accident,quidécollent lesaffichesdenoscités,c’estlanéces-sitéquiordonnelapratiquedekus-nir.carcequisemblebancaletlégerestlefruitd’unfauxhasardprofon-démentmaîtrisé, commesi l’artistevoulaitdonneràsonœuvre l’allured’unaccident reconstitué. ici, l’arti-ficejoueàressembleràlanature.»

Sans titre,2013-2014,sérigraphie,chaise,balaietpairedechaussuresetSans titre,2013-2014,acryliquesurbois,balai

Page 7: Buenos Aires noir et blanc Jean-Pierre Bertrandle19crac.com/sites/default/files/cahiers_exposition/... · 2014. 5. 9. · partir de 1979, d’abord à paris, ensuite à marseille

carlos Kusnir est né en 1947 à buenos aires. il vit et travaille à marseille et paris.il a été exposé à la galerie de paris, la galerie eric dupont, la galerie Valentin et la galerie bernard jordan à paris. il a exposé au crédac à ivry sur seine, au parvis à tarbes, au musée de sérignan, aux frac champagne ardennes, picardie, auvergne et paca, à la fondation cartier, à L’espace d’art concret à mouans en sartoux. il a eu des expositions personnelles ou participé à des expositions collectives: Hambourg (allemagne), buenos aires (argentine), séoul (corée), copenhague ( danemark), addis abbeba (ethiopie), cetinié (montenegro), taïpeh (taïwan). il est présent dans de nombreuses collections publiques françaises (frac et fnac) et privées (fondation cartier).

La galerie bernard jordan qui le représente à paris l’expose parallèlement à l’exposition du 19, crac à montbéliard.

Sans titre,2013,acryliquesurbois,3panneaux

Page 8: Buenos Aires noir et blanc Jean-Pierre Bertrandle19crac.com/sites/default/files/cahiers_exposition/... · 2014. 5. 9. · partir de 1979, d’abord à paris, ensuite à marseille

Passages zurichoisAtelier Wolfensberger

depuisquelquesannéescarloskusnirs’appuiedefaçonsystématique sur les techniques de l’estampe, lithogra-phieetoffset,pourdonnerà sapeintureunenouvelleimpulsion.elleestàl’origined’unecollaborationexcep-tionnelleavecl’atelierdelithographieWolfensbergerdeZurichetsondirecteurthomi wolfensberger.

carloskusnirasouhaitérendrehommageàcettecolla-borationexigeanteetamicaleparuneinvitationàunpas-sagedel’atelierau19,cracdemontbéliard.Passages Zuri-choisdoitaussi s’entendredans lesensbenjaminiendutermeavecl’échourbainqu’ilporteenluietdanscequ’ilrenvoiequantàl’artdelapeintureetdel’impression.

aproposdesesproductionsthomiWolfensbergersou-lignequ’il«n’appliqueaucunerèglevis-à-visdelasélec-tionoudespropositionsd’éditions.biensouvent,nospro-jetssonttropgros,tropcomplexesoupasassez«sexy»pourlesautreséditeurs.nousaimonsdonnerauxartistesl’opportunitéd’untravailderecherchesouvert,pleindenouvelles possibilités plastiques. carlos kusnir est unartistetrèstalentueuxetdotéd’uneréelleconnaissancepratiquedesdifférentestechniquesd’impressions.l’acted’imprimerestquelquechosed’extrêmementimportant

pournousdeuxetneconstituepasuneformed’artmineur,loindelà.ilnevisepasàproduiredesobjetsuniquementdécoratifsoudes«garnituresd’intérieurs».«pour l’exposition au 19, crac, ma présentation se constitueuniquement d’impressions d’artistes dont les travaux réaliséssontliésàl’idéededépartd’uneterrenataleouaucontraireàsarechercheetàsonsouvenir,auvoyagecommesituation,etenfinauxnotionsdetransitetdecommunication.»

seront présentées des éditions et des impressions de : retoboller,davidchieppo,christiandenzler,peterFischli&davidWeiss,nichess,dominiquelämmli,albrechtschnider,marlisspielman,vrenispieser,dominikstauchetchristianvetter.

vuedel’atelierWolfensbergeretnichess,Melting,2012,lithographie4couleurs,éditionsWolfensbergeradroite,vrenispieser,papierimprimé

Page 9: Buenos Aires noir et blanc Jean-Pierre Bertrandle19crac.com/sites/default/files/cahiers_exposition/... · 2014. 5. 9. · partir de 1979, d’abord à paris, ensuite à marseille

Philippe Cyroulnik : Depuis que tu as pris la direction de cet atelier, quelles transformations importantes penses-tu avoir initiées ?thomiWolfensberg:lalithographiejoueunrôlequasiinsignifiantdanslemondedumar-chédel’art;notrerôleestderesterenéveilpar rapport à ce marché et d’aider l’artisteà choisir l’œuvreadaptéeà l’édition:cellesusceptibleetcapabled’êtremultipliée.uneœuvreoriginaledequalitén’estpasobliga-toirement adaptée à l’impression. la ques-tionessentielle,c’est«pourquoiimprimer?»nous devons y répondre avant même decommenceràdiscutertoutprojetéditorial.

PC. Quand tu travailles avec les artistes t’arrive- t-il d’interve-nir dans le cours de la production ?tW. l’original reste plus important quel’œuvre imprimée. ilestsouventpréférabledemettreàprofitetdevaloriseruneerreurde l’artiste plutôt qu’un travail trop abouti.c’estluiquidoitdemanderdel’aideetnonàl’imprimeur.

PC. Qu’as-tu retiré de cette collaboration avec Carlos Kusnir ? Comment s’est-elle passée ? As-tu été amené à lui faire des propositions ou à infléchir ses choix d’origine ?tW. carlos kusnir est une personne mer-veilleuseetdesplus intéressantes.c’estunartistetalentueuxdotéd’uneréelleconnais-sance pratique des différentes techniquesd’impressions.pournousdeuxl’acted’imprimerestquelquechose d’extrêmement important et neconstitue pas une forme d’art mineur. auseind’unatelierd’impression,l’artistesedoitd’être bien préparé mais il doit égalementgarderl’espritouvert…commecarlos!

PC. Je suppose qu’il y a des artistes avec qui tu as noué des relations privilégiées qui ont permis des productions origi-nales, peux-tu en citer certains et nous en parler ?

tW.cheznous,chaqueartisteesttraitéavecles mêmes droits – les riches, les pauvres,lescélébritésetlessans-noms.c’estunique-mentl’objetimpriméquinécessiteuntraite-mentdechoix.

PC. Tu es parfois à l’origine d’éditions, comment décides-tu de proposer une édition à un artiste ?tW. notre maison d’édition (Wolfsbergverlag) n’applique aucune règle particulièrequant à la sélection ou propositions d’édi-tions. bien souvent, nos projets sont tropgros, tropcomplexesoupasassez« sexy»pourlesautreséditeurs.nousaimonsdon-nerauxartistesl’opportunitéd’untravailderecherchesouvert,remplidenouvellespos-sibilitésplastiques.

PC. Tu fais aussi des éditions de livres : comment s’est déve-loppée cette activité et en dehors des «commandes » t’arrive t-il d’être à l’initiative d’une publication? Dans ce cas com-ment cela se passe- t-il ? Et quels sont tes critères ?tW. il y aune trèsgrandevariétéde livresd’artsurlemarchéetautantdemoyensmisenœuvrepourlesproduire.sinouschoisis-sons,enconcertationavecl’artiste,d’enpro-duireàl’atelier,nousnousdevonsd’avoiruneraisonpertinentedelefaire!unetechniqueunique ou spécifique à nos presses en estune.leprojetdébuteparfoisdefaçonplussimple et plus directe, l’artiste venant versnous avec un projet de livre qui me séduitimmédiatement;etlorsquecetypedeprojetseprésente,aucuneraisonderefuser!

PC. Quels ont été les critères du choix d’estampes que tu vas présenter au 19 ?tW.masélectionpourle19estuniquementconstituée d’estampes suggérant des situa-tions où des personnes quittent leur terrenatale,sontàsarecherche…ouencoresontenroutepourquelquepart.

Page 10: Buenos Aires noir et blanc Jean-Pierre Bertrandle19crac.com/sites/default/files/cahiers_exposition/... · 2014. 5. 9. · partir de 1979, d’abord à paris, ensuite à marseille

mathias schmied assume sa culturepop,curieuxdetoutilnoteunrefrain,prélèvedesimagesdemagazines,isoleune phrase volée d’un polar ou d’unepublicité. ilprélèvelamatièremaisenrajouteaupréalable.ildécoupeenpui-santdansunamalgamedeformesetdecouleurs,superposepapierimpriméetcouchesdepeinture.sapratiqueestavanttoutcelledel’ac-cident,duhasarddugeste,d’unecou-lure,d’un jetdebombequi lieunélé-mentàunautre.lesupportfaitlelien,une nouvelle entité plastique se créé.la matière, la couleur se superposentautexte.toutsetientets’égalisedanslamatièreetdanslesensquiémergedecetricotagedematière.l’artiste confronte des techniques etdestemps.letempsdesgrandsgestesàlapollock,descouluresetdesprojec-

tionsdepeinture.ilmultiplieleseffets,lesfacilite.illesprovoqueavecuneca-dencequicacheuncontrôleliéàl’ex-périence. celui du temps de séchage,de la vitesse d’exécution d’un trait debombe,lacombinaisondescouleursoulaqualitédusupport…

lamatières’accumuleetl’imagesemo-difie.c’estlà,danslasecondephasequise profile que l’artiste travaillera sansfilet.mathiasvasoustraireavecrigueur.ladécoupenepermetpas l’erreurcarle travail de broderie de l’artiste tientsouventàunfil.lestraitsdepeinturequisecroisentetsesoutiennent,sou-tiennent l’imageaussi, àmoinsqueçanesoit le textequi soutienne lapein-ture. le hasard fait place à une cer-taine logique, une cohérence dans leprocessus préétabli par l’artiste. tout

le corps ne virevolte plus d’un angleà un autre mais penché sur quelquescentimètres carrés, les yeux rivés surle trait de découpe. l’image prend dutempsà sedésosser,mathiasschmiedassumecesheurespasséesàunemiseen dentelle minutieuse de la peinturepourenrévélerl’armature,lesquelettede l’œuvredirait-il. ilépuremaisenri-chitl’imageimpriméeenluiredonnantunecertainenoblesse,unecomplexitéqu’elles ont perdues en étant maintesfoisdupliquées.http://mathias-schmied.com

Dispositif Artistes plasticiens au lycée 2013/2014, Conseil Régional de Franche-Comté.

Ecole d’art G. Jacot, 2 avenue de l’espérance, BelfortLu-sa : 9h-12h, 14h-18h. Fermé le 29 mai.

another liquid soundMathias sChMieD

ecole d’art gérard jacot, belfort7 > 31 Mai 2014

Page 11: Buenos Aires noir et blanc Jean-Pierre Bertrandle19crac.com/sites/default/files/cahiers_exposition/... · 2014. 5. 9. · partir de 1979, d’abord à paris, ensuite à marseille

Mathilde barrio nuevoDispositif Collège et art contemporain 2013/2014, Conseil général du Doubsespace 13-15, besançon3 juiL. > 3 sePt. 2014

«mathilde barrio nuevo a d’abord concentrésesrecherchessurlesmécanismesdeconstruc-tion de la fiction, en puisant ses référencesdans le cinéma fantastique. considérant sonenvironnementdetravailcommeun«plateaude tournage », elle conçoit des installationsassociant la sculpture, laphotographieetdesobjets empruntés au quotidien. mathilde bar-rionuevos’intéresseauxcodesquitraversenthabituellementlessystèmesdereprésentationet qui permettent de construire un scénario,despersonnages,unefiction.sapratiquepuisedansdiversessourcesd’inspiration:lasculptureminimale,ouencorelasciencefictionetlaté-lévision.cetteculturepopulaireconstituepourl’artiste un matériau d’observation et un sup-portd’analysedumondecontemporain,desespeursetsesprojections.»extraitdesgaleriesnomades2012

c’estdecetuniverspétrid’un imaginaire fan-tastiqueque l’artisteaproposéauxcollégiensdu doubs d’investir d’un œil troublant leurscollèges...munisdematériauxetd’accessoiresdignes de la création d’effets spéciaux; desprisesdevues,prisesdeson,sculpturesetins-tallationsontvulejour.l’artisteproposetoutl’étéunerestitutiondesesintrigantesséancesdecréationetexpérimentationscollectivesauxlimitesdenosdimensions…

Espace 13-15, 13-15 rue de la préfecture, BesançonLu-ju : 8h30-12h30, 13h30-17h30 et ve : 8h30-12h30

sylvie rénoLa Citadelleles Musée(s) de belfort11 juiL. > 17 sePt. 2014

suiteàsarésidenceàlacitéscolaireJules Ferry à delle, les musée(s) debelfortinvitentsylvierénoàinvestirles espaces du musée d’histoire dela citadelle. une sélection d’œuvresdel’artisteestproposéeaucœurdesobjetsde lacollection. l’œuvremo-numentaleproduiteà lacitéscolaireseraégalementprésentée.le carton, tel que l’utilise l’artiste,participe d’une entreprise aussi radi-cale : la «cartonisation du monde».(…)uneproductiond’objetsencarton,de dimensions variables mais qui secale très vite dans la reproduction àl’échelleund’objetsou,plussouvent,de groupes d’objets voire d’installa-tionsquioscillententredeuxmondes,celuiduquotidiendel’artisteetceluid’univers extérieurs en rapport aucontexte et environnement du mo-ment. une architecture, une théma-tique particulière, un sujet d’actua-litéouplusrécemmentunerésidencedansunlieudeproductionindustriel.d’aprèsbricematthieussent:«lesfan-tômesd’objets créésparsylvierénosont des ombres de ready-made : cequ’il en reste sur la pellicule carton-néequandilsontdisparu,destiragesdécolorés. des fantômes, des ecto-plasmes,desspectres,desready-madespirites…enquelquesortelaça-a-étédelasculpture.cequiseproduitdanscette «cartonisation», c’est l’efface-ment systématique des sigles, logos,

marques et autres éléments linguis-tiques. au commencement est, nonpas le verbe, mais sa disparition lorsd’uneopérationunificatrice,égalitaire–onseraitmêmetentédedire :dé-mocratique – au royaumedes objetsdesylvieréno.etsirefairelemondeestledésirultimedetoutartiste,alorsc’estl’humilitéd’unemballagejetable,quiprésideàcettetransmutation:loindetransformerleplombenorcommel’industrieldesannéescinquante,syl-vie réno nivelle toute différence devaleur des objets pour nous en pro-posersesdrôlesd’imagesoù,commeen photographie, une pépite d’or (encarton)vautunmorceaudeplomb(encarton).»

La Citadelle, les Musée(s) de BelfortJuillet-Août, tous les jours : 9h-18h. Septembre, me-lu : 9h-12h, 14h-18h.

Page 12: Buenos Aires noir et blanc Jean-Pierre Bertrandle19crac.com/sites/default/files/cahiers_exposition/... · 2014. 5. 9. · partir de 1979, d’abord à paris, ensuite à marseille

19, avenue des alliés25200 montbéliardtél. 03 81 94 43 [email protected]

DirectionPhilippe Cyroulnik

Administrationfrédérique Daniel

Action culturelle, programmation hors les murs,service des publicsjean-Marie boizeau

Administration, communication, graphismeaurélie goëtz

Accueil, médiation, régieCéline babeyflorent DuboisMathilde juif

Régie, montagejoffrey guillon

Accueil, régie, montagethomas billon

Assistant administratifjusuf nezic

StagiaireMarie-Pierre baudier

le 19, entrée librema-sa:14h-18h,di:15h-18hfermeture:15aoûtle19estmembrededcaettrac.

dépôtlégal,2èmetrimestre2014issn:1957-0856

Crédits photographiques, dr

Couverture :J-pbertrand,Une seconde à Buenos Aires(détail)

l’exposition fera découvrir desapproches contemporaines del’expérience de la 1ère guerre mondialeenparticulierdansledomainedesartsplastiques : la peinture, le dessin, lavidéo,laphotoetlabandedessinée.

elle présentera des artistes qui ont eurecours à des genres picturaux commele portrait, le paysage, la peinture degenre et la peinture d’histoire touten les renouvelant. parmi ces artistescertains ont acquis une notoriétéinternationale dans le domaines desarts visuels comme kader attia oudabid b et mörhing et reiseberg pourla bd et l’animation, d’autres ont unereconnaissance institutionnelle commeJean-marc cerino ou maurice mulleret d’autres enfin, quelle que soit leurgénération,sontdesartistesémergentsqui comme myriam bucquoit, anne-charlotte depincé, eric manigaudcommencent à être estimés par lesprofessionnelsdel’art.

l’exposition proposera un regardoriginalsurlaquestiondesperceptionsetde lamémoirede laguerre,etcelledespositionsetantagonismesqu’elleaproduitsetexacerbés.elleaborderalesliensentrearchaïsmesetmodernité,intégrantaussilesrapportsentre les puissances occidentales etleurscolonies.des projections d’œuvres d’artistestémoins ou victimes du conflit sur sesdifférents fronts complèteront cettesélection.

lesdomaineslittéraires,philosophiqueset politiques seront présents dansl’exposition par le biais d’afficheset d’inserts. des environnements etévénements sonores ainsi que desprojectionsintégrerontlamusiqueetlecinémaàl’exposition.elle présentera enfin une sélection dedocuments historiques : films, photos,lettresetdéclarations.

à feu et à sanglaguerrerevisitéeKader attia,david b.,myriam buCquoit, jean-marc Cerino,anne-charlotte DePinCé, eric ManigauD,david MÖrhing & Philip rieseberg,maurice MuLLer

13 sePt. > 23 nov. 2014

pRoC

hAine

Ment

©d

avid

rhin

g&

phi

lipr

iese

berg

,Fro

nt L

inie

n(d

étai

l),2

012,

ext

rait

du

livre