reflets - décembre 2015

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JOYEUSES FÊTES ! POSTES CANADA PUBLICATION 40050795 Une année chargée au chapitre de la défense de vos droits p. 5-6 Le secteur public et la création de richesse en région p. 22 Il était une fois… « … un 23 décembre autour de 22 heures, il y aura donc 87 ans à la fin du présent mois, […] la naissance d’un petit garçon. » par Donald Tremblay, président de l’AQRP Suite en page 3 CULTURE CULINAIRE / GASTRONOMIE p. 13-17 Éditorialiste invitée : Rose-Hélène Coulombe Experte-conseil en agroalimentaire et en tourisme gourmand www.aqrp.qc.ca 32 pages | Décembre 2015 | Volume 32, numéro 2 REFLETS = SEUL NUMÉRO 1 PARMI NOS ASSUREURS 14 MEILLEUR PRIX 1 844-224-6183 | securiglobe.com VOTRE NOUVEL ACCOMPAGNATEUR EN ASSURANCE VOYAGE DOSSIER La génétique au service du diagnostic clinique p. 11

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Journal de l'AQRP

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JOYEUSES FÊTES !

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Une année chargée au chapitre de la défense de vos droitsp. 5-6

Le secteur public et la création de richesse en régionp. 22

Il était une fois…« … un 23 décembre autour de 22 heures, il y aura donc 87 ans à la fin du présent mois, […] la naissance d’un petit garçon. »

par Donald Tremblay, président de l’AQRP

Suite en page 3

CULTURE CULINAIRE / GASTRONOMIE p. 13-17

Éditorialiste invitée : Rose-Hélène CoulombeExperte-conseil en agroalimentaire et en tourisme gourmand

www.aqrp.qc.ca 32 pages | Décembre 2015 | Volume 32, numéro 2

REFLETS

=SEUL NUMÉRO1 PARMI NOS

ASSUREURS14MEILLEUR PRIX

1 844-224-6183 | securiglobe.com

VOTRE NOUVEL ACCOMPAGNATEUR EN ASSURANCE VOYAGE

DOSSIER

La génétique au service du diagnostic cliniquep. 11

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VIE ASSOCIATIVE REFLETS DÉCEMBRE 2015 2

Décembre 2015 I Volume 32, numéro 2

VIE ASSOCIATIVEL’AQRP en bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Mot du président : Ceci n’est pas un conte de Noël . . . . . 3 Élections 2016 : trois postes à pourvoir au comité exécutif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4Une année chargée au chapitre de la défense de vos droits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5-6Gain pour les membres de l’AQRP ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7Des programmes en évolution pour 2016 . . . . . . . . . . . . . . . 7Rapport de la tournée du président 2015 . . . . . . . . . . . . . . . 8

IDÉES ET RÉFLEXIONQu’arrive-t-il à 65 ans avec mon assurance collective ? . . 9

ÉDITORIALLes soins à domicile ne répondent pas . . . . . . . . . . . . . . . 10

VIVRE EN SANTÉLa génétique au service du diagnostic clinique… . . . . . 11 Manger avec plaisir pendant le temps des fêtes . . . . . . . 12

DOSSIER : CULTURE CULINAIRE / GASTRONOMIEMot du rédacteur en chef . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 De gastronomie à culture culinaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Existe-t-il vraiment une gastronomie québécoise ? . . . . . 14 Histoire de notre culture culinaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Qu’est-ce qu’un bon repas au restaurant en 2016 ? . . . . . 16 Entrevue avec un jeune chef de la région de Montréal, Patrice Demers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

SOCIÉTÉ ET HISTOIREÀ l’Institut Nazareth, ne pas avoir peur de cogner à la porte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 La légende du pont des chapelets à Cap-de-la-Madeleine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Le nouveau Monastère des Augustines : une réalisation inspirante et novatrice au cœur du Vieux-Québec . . . . . 21

VIE ÉCONOMIQUELe secteur public et la création de richesse en région . . 22 L’économie sociale au cœur d’une croissance inclusive du Québec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

ÉTHIQUE ET SPIRITUALITÉÉpicure à la barre des témoins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Peut-on encore sérieusement douter que le Canadiens soit une religion ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

VIE CULTURELLEL’histoire derrière le Minuit, chrétiens . . . . . . . . . . . . . . . . 26 A-t-on perdu le « sens de recevoir ? » . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Suggestions de lecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

SERVICES ET AVANTAGESServices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Avantages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Information éditorialePoint de chute des articles : la permanence de l’AQRPLes auteurs des articles et chroniques publiés dans le journal Reflets conservent l’entière responsabilité de leurs opinions . Le comité se réserve le droit de ne pas publier les articles contenant des allégations dont la vérité est douteuse ou non vérifiée .

Comité de rédaction du journal :André Bouchard, France Croteau, Ghislaine Émond, Paul Gagné, Nicole Hébert, Yves Hébert, Marthe Huot, Gérald LeBlanc, Gabriel Pinard .

Rédacteur en chef : Yves Hébert Réalisation infographique : Brad Révision linguistique : Annie Talbot Publicité : Marlyne Audet Tirage : 31 000 exemplaires Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, Bibliothèque nationale du Canada

Reflets est publié 4 fois par année :AQRP 5400, boulevard des Galeries, bureau 111 Québec (Québec) G2K 2B4 Téléphone : 418 683-2288 I Sans frais : 1 800 653-2747 I Télécopieur : 418 683-9567 reflets@aqrp .qc .ca I aqrp .qc .ca

Impression :5577, boul . Henri-Bourassa Québec (Québec) Canada G1H 3B1 Téléphone : 418 527-4343 I Télécopieur : 418 527-2446 Courrier électronique : impresse@impresse .ca

AU MAÎTRE DE POSTEPostes Canada Publication 40050795

Retour pour mauvaise adresse à : AQRP – 5400, boulevard des Galeries, bureau 111 Québec (Québec) G2K 2B4 secretariat@aqrp .qc .ca

L’AQRP en brefPar la direction générale

La nouvelle image de l’AQRPLe visuel de l’AQRP fait peau neuve !L’Association désire mettre en valeur sa nouvelle image de positionnement . Nous vous invitons à en prendre connaissance à la page 31 du journal .

Guide des services et des avantagesÊtre membre de l’AQRP donne accès à une foule de services et d’avantages . Le nouveau guide, encarté dans le journal, vous les présente et vous donne les renseignements nécessaires pour en profiter . Il est donc très important de le conserver .

N’hésitez pas à nous suggérer des services et des avantages que vous aimeriez obtenir en nous écrivant à secretariat@aqrp .qc .ca .

Assemblée générale annuelle 2016L’Association a déjà commencé la préparation de la prochaine assemblée générale annuelle, qui se tiendra le 9 juin 2016 dans la région du Centre-du-Québec, à l’Hôtel Le Victorin, à Victoriaville .

Notre président d’honneur, le Dr Yves Lamontagne, viendra nous y entretenir du thème retenu cette année, « Votre retraite : PROFITEZ » . Selon lui, la retraite n’est pas qu’une question d’argent ; c’est davantage une question de bonheur . C’est le moment de penser à être heureux, de développer des goûts et de réaliser des rêves qu’on n’a jamais eu le temps de concrétiser auparavant . Il faut savoir s’adapter et constater qu’une foule d’activités et de sports sont encore à notre portée .

Dr Yves Lamontagne a été PDG du Collège des médecins de 1998 à 2010, après avoir présidé l’Association des médecins psychiatres du Québec . Cumulant plusieurs années de carrière dans les domaines de la médecine, de l’enseignement, de la recherche, de l’administration et des relations publiques, il a une multitude d’articles scientifiques et plusieurs livres à son actif . Il est actuellement consultant auprès de divers organismes et présente des conférences dans l’industrie et pour le grand public .

Le programme préliminaire, qui comprend le formulaire d’inscription, sera encarté dans le Reflets de mars prochain .

Version Web de votre journal RefletsDepuis juin dernier, notre journal est offert en version électronique sur www .aqrp .qc .ca/reflets .

Les membres qui préfèrent cette version et qui ne désirent plus recevoir la version papier n’ont qu’à nous en aviser en écrivant à secretariat@aqrp .qc .ca . Si c’est le cas, vous pourrez en tout temps changer d’avis et demander qu’on vous poste de nouveau la version papier .

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VIE ASSOCIATIVE REFLETS DÉCEMBRE 2015 3

Le texte qui suit sera un peu différent de ce que j’ai l’habitude de vous proposer dans le contexte du mot de la présidence . Mais, vous savez, sortir légèrement du cadre habituel, c’est une liberté que peut se permettre un auteur, même si parfois cela peut surprendre ses lecteurs . J’ose donc vous raconter .

Comme le titre l’indique, ce qui va suivre n’est pas un conte de Noël, même si l’histoire commence dans le temps des Fêtes de l’année 1928, plus précisément un 23 décembre autour de 22 heures, il y aura donc 87 ans à la fin du présent mois . C’était la naissance d’un petit garçon . Le 11e de la famille, qui deux ans plus tard verra arriver son 12e et dernier enfant . Six filles et quatre garçons le précédaient .

Un événement somme toute assez banal à cette époque où les familles nombreuses étaient la norme . Autres temps, autres mœurs : pas d’accouchement à l’hôpital, bien entendu, mais le médecin du coin se déplaçait . Pas d’assurance maladie . Pas de frais accessoires non plus . Accouchement à crédit, contre compensations futures (légumes du jardin, viande de boucherie) .

Ça se passait dans un petit village d’une région rurale qui, comme partout au Québec, vivait les difficultés économiques de l’époque . Heureusement, les parents étaient cultivateurs, et la famille pouvait donc se nourrir adéquatement pour le temps . Évidemment, sans suivre le guide alimentaire, mais bon . Ce n’était pas pour autant la vie aisée puisque trois ans après sa naissance, le petit garçon se souvient avoir vu pleurer sa mère par crainte de perdre la ferme . Mais poursuivons son histoire .

Privilégié dans un sens, à six ans il peut entreprendre son cours primaire . Une possibilité qui n’était pas donnée à tous . Même si la liste du matériel obligatoire à la fréquentation scolaire était courte, pour obtenir cahiers et crayons, faute d’argent il devait apporter quelques œufs au marchand général en guise de paiement . C’était donc le troc . Tout va pour le mieux . Il apprend, il s’intéresse suffisamment aux études pour amorcer le secondaire, tout cela en aidant aux nombreux travaux d’une ferme peu mécanisée qui survivait en bonne partie grâce aux corvées organisées pendant les périodes de fenaison et de moisson . C’était l’entraide .

En 1943, un grand malheur vient frapper la famille de 12 enfants : la mère décède subitement, comme cela arrivait souvent à cette époque, les connaissances médicales et les soins étant ce qu’ils étaient . Mais pour notre jeune homme l’événement revêt un caractère encore plus particulier puisque le drame a lieu le jour même de son 15e anniversaire de naissance . Un moment marquant et un souvenir douloureux, que tous les 23 décembre qui ont suivi lui ont rappelé, jusqu’à aujourd’hui . Le soutien des services sociaux n’existait pas encore en pareilles circonstances .

La guerre de 1939-1945 sévit . Encore trop jeune pour s’enrôler, intéressé tout de même par les études, il parvient avec l’aide de la famille élargie à fréquenter l’École normale . Ainsi, pendant quatre ans, pour la modique somme de 132 $ par année, nourriture, logement et frais de scolarité inclus, il se dirige allégrement vers un diplôme en enseignement .

Mais un rebelle sommeille en lui . Après quatre années d’étude, coup de théâtre ou plutôt coup de tête : il quitte l’école à la suite d’une mésentente avec la direction des études . Terminée, la carrière d’enseignant, profession vénérée de ce temps . Un changement d’orientation le conduit aux portes d’une école d’affaires privée bien connue, où il obtient un diplôme en comptabilité,

dactylographie et sténographie . Ses années de formation en enseignement lui servent tout de même, puisqu’en parallèle à ses études, il enseigne le français à ses collègues .

Frais émoulu de cette école, il entreprend une carrière au sein d’une compagnie privée d’électricité comme commis de bureau, releveur de compteurs et agent de recouvrement – bref, il officie au service à la clientèle pour cette entreprise qui, quelques années plus tard, sera engloutie au Québec par le programme de nationalisation de l’électricité . Il poursuivra donc sa carrière au sein d’une société d’État .

Le marché du travail désormais conquis, fort d’un salaire mensuel mirobolant de 100 $, c’est à la conquête d’une jolie demoiselle aux cheveux d’ébène qu’il s’attaque . Après avoir obtenu l’aval du père de la jeune fille, tradition oblige, il fonde donc une famille, qui donnera trois garçons de plus à la société québécoise . Soucieux d’être un père à la hauteur, outre répondre à leurs besoins il considère qu’il doit également participer à leur léguer une société améliorée .

Il milite donc quelques années au sein de son syndicat . Il s’engage aussi bénévolement dans sa communauté de diverses manières et dans divers secteurs : loisirs, Chambre de commerce, mouvement scout, présidence de commission scolaire, Société Saint-Vincent de Paul, marguiller, hockey mineur, choriste et, enfin, fondateur d’une association de retraités . Aujourd’hui, il coule des jours plus paisibles auprès de sa douce moitié, il maintient un engagement social modéré et continue, par ses efforts, de garder une forme physique et intellectuelle appréciable .

Plusieurs des membres que nous représentons se reconnaîtront probablement dans cette brève histoire parce qu’ils sont issus de la même génération, et c’est pour cette raison que je tenais à vous la raconter, justement parce qu’elle relate la vie que plusieurs de nos membres ont vécue . Une vie qui nous donne une très petite idée du parcours des 100 dernières années . Une vie qui nous rappelle que d’autres avant nous ont existé . Cette génération a participé à créer la société dans laquelle nous évoluons . Ses membres ont contribué à bâtir le Québec d’aujourd’hui . Ils nous passent le témoin, ils nous invitent à prendre la relève, ils nous convient à poursuivre le travail amorcé .

Nous qui les suivons, nous qui avons marché dans le chemin qu’ils ont tracé et que nous avons amélioré au passage, avons le devoir de le poursuivre . C’est un engagement que notre association, par ses bénévoles et ses membres, a pris dès sa fondation . Acceptons ce défi et soyons-en fiers .

Sur ce, je souhaite un joyeux Noël et une bonne année 2016 à tous – mais surtout aux Noël, Noëlla, Jean-Noël, Marie-Noëlle et autres noms dérivés de cette fête traditionnelle !

Épilogue : en passant, l’homme qui a inspiré mon histoire et qui, je le rappelle, est né l’avant-veille de Noël 1928, s’appelle (il fallait s’y attendre) Jean-Noël . C’est mon père . Merci à toi .

Mot du président

Par Donald TremblayPrésident

CECI N’EST PAS UN CONTE DE NOËL

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VIE ASSOCIATIVE REFLETS DÉCEMBRE 2015 4

En 2016, trois postes de dirigeants au comité exécutif (CE) seront à pourvoir . Il s’agit des postes suivants : président, premier vice-président et secrétaire . Ces postes sont actuellement occupés par Donald Tremblay, président, Normand Bérubé, premier vice-président, et Ghyslain Bergeron, secrétaire .

Lors de la séance du 8 octobre 2015, les 22 membres du conseil d’administration (CA) ont décidé de modifier la procédure électorale ainsi que les règlements qui fixent les balises des élections .

Les principaux changements font en sorte que les membres du comité exécutif (CE) (président, premier et deuxième vice-président, secrétaire et trésorier) seront élus par le CA lors d’une réunion du conseil d’administration en mars .

Donc, si un membre du CA (président d’une région) est élu à l’un des postes du CE, il sera remplacé dans son conseil régional lors de la prochaine assemblée régionale annuelle . Le nouveau président régional élu devient également membre du CA .

Qui peut poser sa candidature à un poste du CE ?Dorénavant, seuls les membres du CA pourront poser leur candidature à un poste vacant du CE .

Si le titulaire d’un poste au CE est encore éligible, il peut indiquer son intérêt à demeurer à son poste pour un autre mandat . Par conséquent, la création d’un collège électoral n’est plus nécessaire .

Les élections seront tenues selon la procédure d’élection de l’AQRP .

Élections 2016 :trois postes à pourvoir au comité exécutif

Par le secrétaire d’élection

services | avantages

www.aqrp.qc.caPROFITEZ.Le coût d’adhésion à l’AQRP demeure le même !

Aucune augmentation en 2016En conformité avec nos règlements généraux, le coût d’adhésion à l’AQRP est habituellement indexé le 1er janvier de chaque année.

Cependant, lors de leur réunion tenue les 7 et 8 octobre derniers, les membres du conseil d’administration de l’AQRP ont décidé de ne pas indexer la cotisation des membres pour l’année 2016. Cette décision fait suite aux commentaires reçus des membres, ainsi qu’aux efforts déployés par l’AQRP pour éviter de réduire le pouvoir d’achat de ses membres.

« Nous observons que tout augmente, alors que nos rentes demeurent quasiment au même niveau  », a commenté M. Donald Tremblay, président de l’AQRP.

Le trésorier de l’Association, M. Carol Boulanger, a pour sa part ajouté que l’AQRP allait faire une gestion encore plus rigoureuse de ses dépenses afin de toujours maintenir la cotisation au plus bas prix possible, tout en maintenant la même qualité de services et d’avantages.

Nous espérons que cette bonne nouvelle saura satisfaire nos membres.

AVIS IMPORTANT

Les principaux changements font en sorte que les membres du comité exécutif seront élus par le CA lors d’une réunion du conseil d’administration en mars.

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VIE ASSOCIATIVE REFLETS DÉCEMBRE 2015 5

Une année chargée au chapitre de la défense de vos droits

Par la direction générale

Pendant la dernière année, fidèle à sa mission, votre association a été fort dynamique et proactive dans la défense de vos droits et elle s’est une fois de plus démarquée par ses interventions soutenues dans l’espace public . Que ce soit pour protéger votre pouvoir d’achat, pour veiller à ce que vous soyez mieux représentés auprès des différentes instances qui vous concernent ou pour augmenter votre accès aux soins de santé, nous n’avons pas chômé . Vos préoccupations ont été le moteur de notre action, et nous entendons poursuivre notre travail pour que les autorités politiques adoptent des mesures concrètes qui amélioreront vos conditions de vie .

Grâce à nos interventions répétées et ciblées auprès des élus, nous avons bâti et nous maintenons une collaboration étroite avec différents acteurs de la scène politique, dont les députés de Rosemont, de Sanguinet, de Richelieu et de Lévis . À plusieurs occasions, nous avons pu compter sur leur appui, et ils ont su relayer nos préoccupations à l’Assemblée nationale .

De même, au cours de la dernière année, les représentants de l’AQRP ont pu rencontrer plusieurs ministres et membres du personnel de cabinets ministériels afin de les sensibiliser à notre réalité et à nos revendications . Notre président, M . Donald Tremblay, a rencontré le ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, M . Pierre Moreau, la ministre de la Famille et ministre responsable des Aînés, Mme Francine Charbonneau, le président du Conseil du trésor, M . Martin Coiteux, et des conseillers politiques du ministre de la Santé et des Services sociaux, M . Gaétan Barrette . À l’issue de ces échanges, tous les intervenants ont su reconnaître la pertinence et la profondeur de nos positions .

Au cours des derniers mois, nous avons donc mené différentes actions de représentation auprès des autorités politiques et effectué plusieurs sorties publiques . Parmi celles-ci, nous souhaitons revenir sur cinq dossiers majeurs .

L’accès aux soins

Garantir l’accessibilité des soins de santé est un enjeu primordial pour notre association . Le gouvernement a le devoir d’offrir des soins appropriés à coûts raisonnables . En ce sens, nous insistons pour qu’il y ait une diminution significative de la liste d’attente pour obtenir une place en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), pour que le développement de ressources intermédiaires (appartements supervisés, maisons de chambres, maisons d’accueil, résidences de groupes) soit accéléré et pour que les budgets gouvernementaux accordés aux soins à domicile soient augmentés .

Ainsi, nous avons documenté et dénoncé la hausse de la tarification des repas et services de transport adapté pour les personnes de 65 ans ou plus qui fréquentent les centres et hôpitaux de jour . Nous avons également présenté un mémoire en commission parlementaire concernant le projet de loi no 20 (Loi édictant la Loi favorisant l’accès aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée) . Au cours de notre audition, nous avons notamment fait valoir l’importance d’accroître le rôle et les responsabilités des professionnels du réseau de la santé et des services sociaux dans l’amélioration, la fluidité et la performance du système . De même, nous avons souligné la nécessité de réduire les listes d’attente pour les ressources intermédiaires et pour les CHSLD, et nous avons exprimé notre inquiétude quant à la tarification illégale des frais accessoires . Tous ces éléments sont toujours d’actualité et font l’objet d’un suivi rigoureux de notre part . Ils ont d’ailleurs été abordés lors d’une rencontre entre les représentants de l’AQRP et les proches collaborateurs du ministre Barrette .

La Caisse de dépôt et placement du Québec

Les rendements de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) ayant des conséquences directes sur le montant des rentes versées aux prestataires, nous sommes très vigilants en ce qui a trait aux orientations de la Caisse en matière de placement et de gestion des sommes déposées . Les membres du conseil d’administration de l’AQRP ont d’ailleurs eu l’occasion de rencontrer deux représentants de la Caisse pour échanger sur les différents enjeux et les défis à relever au cours des prochaines années .

Aussi, à l’occasion de son audition dans le cadre de la commission parlementaire sur le projet de loi no 38, Loi visant à permettre la réalisation d’infrastructures par la Caisse de dépôt et placement du Québec, l’Association a demandé au gouvernement et à la Caisse de ne pas précipiter l’investissement de l’épargne individuelle et collective des Québécois dans des projets dont l’ampleur et la nature des risques pour les déposants sont toujours peu connus .

Bien que favorables au développement économique du Québec, nous croyons qu’il ne doit pas se faire à n’importe quel prix . Nous avons demandé une garantie d’indépendance et d’intégrité afin d’éviter que les nombreux dérapages du passé, liés aux grands chantiers d’infrastructure au Québec, ne se reproduisent . Nous avons insisté pour que les mécanismes d’évaluation et de régulation publiques des ententes soient renforcés . Nous avons également souligné l’importance de maximiser la transparence de la Caisse de dépôt et placement en augmentant la proportion de représentants des retraités qui siègent aux comités de retraite .

Groupe de travail des associations de retraités (GTAR)

Au cours de la dernière année, nous avons œuvré en concertation avec les 12 associations membres du GTAR, qui représente au total plus de 115 000 retraités . À la suite d’une conférence de presse conjointe et d’une rencontre avec le président du Conseil du trésor, le GTAR a fait valoir les risques d’appauvrissement des personnes retraitées, et ce, tout particulièrement dans le contexte entourant les négociations pour le renouvellement des conventions collectives des employés de l’État .

Plus que jamais, il nous importe qu’un canal de communication formel, ouvert et permanent soit créé entre les retraités et le gouvernement . Afin d’éviter d’être placé encore une fois devant un fait accompli, le GTAR travaille activement depuis quelques semaines à la création d’une table de travail . Celle-ci permettrait de faire entendre notre point de vue sur les décisions qui touchent nos régimes de retraite, de réfléchir à leur avenir et de discuter de solutions à la perte du pouvoir d’achat des quelque 308 000 personnes retraitées des secteurs public et parapublic .

En tout respect avec les instances déjà en place et sans empiéter sur leurs responsabilités, nous croyons que ce lieu d’échanges, dont la forme, le mandat et la composition restent à définir, s’avère d’autant plus pertinent étant donné le contexte démographique et socioéconomique actuel : tout appauvrissement des retraités aura assurément des conséquences néfastes sur l’ensemble de la société québécoise .

Fusion RRQ-CARRA – Création de Retraite Québec

Notre association a présenté un mémoire très étoffé en commission parlementaire dans le cadre des consultations portant sur le projet de loi no 58, Loi regroupant la Commission administrative des régimes de retraite (CARRA) et la Régie des rentes du Québec (RRQ) . Préoccupés quant à la réelle valeur ajoutée de la nouvelle entité que crée ce projet de loi, soit Retraite Québec, nous avons souligné l’importance d’assurer un service à la clientèle renouvelé, diligent et fiable .

Parmi les lacunes à corriger, nous avons demandé au gouvernement d’apporter des modifications réglementaires et législatives donnant la possibilité d’une remise de dette pour les erreurs administratives ne pouvant être raisonnablement décelées par les prestataires de la CARRA, comme le recommande le Protecteur du citoyen depuis 2009 . Nous avons d’ailleurs documenté quelques cas vécus par nos membres grâce à notre service d’aide téléphonique .

Nous avons également fait valoir que les retraités doivent être mieux représentés au sein du conseil d’administration et des comités de retraite des régimes administrés par Retraite Québec . Nous avons aussi demandé qu’une réflexion plus large soit menée sur l’avenir du système de retraite au Québec .

Le projet de loi no 58 est maintenant adopté . Néanmoins, grâce à nos représentations, le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, M . Sam Hamad, s’est engagé, au nom du président du Conseil du trésor, M . Coiteux, à ce que les irritants concernant les erreurs administratives soient pris en considération dans une éventuelle législation que présentera le président du Conseil du trésor . (suite en page 6)

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VIE ASSOCIATIVE REFLETS DÉCEMBRE 2015 6

Contestation de la loi no 15 en Cour supérieure

Au cours des derniers mois, l’AQRP a été particulièrement active dans le dossier de la protection des régimes à prestations déterminées, tout particulièrement dans le contexte de l’adoption de la Loi favorisant la santé financière et la pérennité des régimes de retraite à prestations déterminées du secteur municipal. Nous nous sommes fortement opposés à cette législation, car à l’inverse des prétentions du gouvernement, cette loi sabre sans discernement les rentes des retraités et cautionne leur perte de pouvoir d’achat .

Sur cet enjeu majeur, nous ne pouvions pas demeurer les bras croisés et nous avons offert notre collaboration à d’autres associations concernées par la situation pour créer un front commun . Ainsi, l’AQRP, l’Association du personnel retraité de la Ville de Québec (APRVQ) et L’Organisation des retraités de l’entretien et du transport de Montréal (L’ORE-TM) se sont unies pour déposer en Cour supérieure, le 1er octobre dernier, une requête en nullité de cette loi . Au total, ce sont plus de 6 000 retraités du secteur municipal qui ont regroupé leurs forces pour éviter que s’érodent les fondations de nos régimes de retraite .

Pour nous, cette loi change radicalement les règles du jeu en imposant un tout nouvel environnement juridique qui modifie de façon rétroactive le contenu des contrats de travail dûment négociés . Cette loi modifie des conditions de travail, vient défaire des ententes conventionnées et priver des retraités de droits et d’avantages obtenus en conformité avec les lois existantes au moment où ces

rentes ont été consenties . De plus, contrairement à ce que certains véhiculent, ces revenus de retraite sont loin de procurer à de nombreux retraités des sommes qui les mettent à l’abri des difficultés matérielles . Sans indexation, plusieurs retraités et leurs proches, dont les conjoints survivants, s’appauvriront au fil des ans .

En plus d’être incompatible avec les valeurs qui caractérisent une société de droit, cette loi ne prévoit aucun mécanisme pouvant permettre aux retraités de faire valoir leur point de vue sur des enjeux qui les affectent grandement dans leur vie . À titre d’exemple, les municipalités peuvent maintenant décider unilatéralement de suspendre l’indexation des rentes et de faire assumer de manière rétroactive aux retraités des déficits pour lesquels ils ne sont pas responsables . Par principe, l’AQRP se devait d’agir pour contrer ce dangereux précédent, car si le gouvernement entend appliquer cette même logique au sein des universités et dans le secteur public, ce seront plusieurs centaines d’autres milliers de retraités et de familles québécoises qui en subiront les conséquences financières .

En somme, cette loi renie les engagements passés par des mesures draconiennes, appauvrit substantiellement les retraités et aura des répercussions sur tous les retraités du Québec . Les préjudices sérieux qu’elle cause aux retraités sont graves, et elle est tout à fait contraire à la Constitution canadienne et à la Charte des droits et libertés de la personne du Québec . C’est pourquoi l’AQRP et ses partenaires exigent qu’elle soit déclarée nulle .

Des capsules vidéod’information sur les droitsen santé et services sociaux

À propos des CAAP et de la FCAAP

spécialement conçues pour les aînés

Saviez-vous que la Fédération des Centres d’assistance et d’accompagnement aux plaintes (FCAAP) du Québec travaille depuis quelque temps à la conception de capsules vidéo d’information relative aux droits des personnes en matière de santé et de services sociaux? Le site Internet de la FCAAP met à votre disposition pour visionnement trois capsules d’information toutes plus intéressantes les unes que les autres. Une quatrième capsule est présentement en production et devrait être en ligne d’ici la fin du mois de décembre.

Pour visionner les capsules, rendez-vous sur http://fcaap.ca/videos/ La FCAAP vous souhaite un bon visionnement !

Les CAAP sont des organismes communau-taires mandatés par le ministre de la Santé et des Services sociaux pour assister et accompa-gner les personnes qui désirent entreprendre une démarche de plainte concernant une insatisfaction vécue dans le réseau de la santé et des services sociaux. Les services des CAAP sont gratuits et offerts en toute confidentialité, et ce depuis plus de vingt ans.

La FCAAP a pour mission de faire connaître la mission des CAAP, de susciter le partage et la concertation entre tous les CAAP et d'être leurs porte-parole pour tout ce qui concerne leurs intérêts collectifs.

Un seul numéro pour joindrele CAAP de votre région :

1 877 767-2227

(suite...)

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VIE ASSOCIATIVE REFLETS DÉCEMBRE 2015 7

*Les prix n'incluent pas les dépenses personnelles, les assurances voyage, le port des bagages, les excursions facultatives, ni la contribution au Fonds d'indemnisation des clients des agents de voyage (1 $ par tranche de 1 000 $). De plus, advenant une augmentation des taxes, redevances ou autres frais autorisés par une autorité publique reconnue, le prix peut augmenter. Le prix peut aussi varier dans le cas d'une augmentation du taux de change ou d'une surcharge de carburant imposée par le transporteur.

Scandinavie et mer Baltiquesur le Serenade of the Seas 5 786 $*

à partir de

Du 22 juillet au 6 août 2016

DonnaconaRoute 138418 285-1220

Sainte-FoyHalles de Sainte-Foy418 653-6110

Sainte-MarieBoulevard Vachon418 387-5556

Saint-NicolasRoute des Rivières418 831-3045

Titulaires d’un permis du Québec • www.cwvoyages.ca

Tous les prix basés sur occupation double • Vols de Montréal inclusServices de navette inclus • Taxes incluses

Stockholm, Helsinki, Saint-Pétersbourg, Tallinn,Riga, Klaipéda, Berlin, Frédéricia, Copenhague

Les îles britanniquessur le Caribbean Princess 6 366 $*

à partir de

Du 10 au 25 juin 2016Londres, Guernesey, Cork, Dublin, Belfast,

Liverpool, Glasgow, Inverness, Édimbourg, Le Havre

Le Danube musicalCroisière fluviale sur le Amadeus Royal 4 740 $*

à partir de

Du 28 mai au 7 juin 2016Prague, Cesky Krumlov, Passau, Linz, Salzbourg,

Melk, Vienne, Bratislava, Budapest

Le gouvernement a profité de la fin de session parlementaire pour présenter un projet de loi qui fera en sorte qu’il y aura désormais remise de dette pour les erreurs de calcul de la Commission administrative des régimes de retraite (CARRA).

Dans le passé, lorsque la CARRA constatait qu’elle versait une rente plus élevée qu’elle ne le devait à un retraité, elle lui réclamait l’excédent par la suite, et ce, même si c’était une erreur administrative que le retraité ne pouvait pas détecter. Cette façon de faire a causé des situa-tions dramatiques où l’on a réclamé plusieurs milliers de dollars à des retraités pour des erreurs hors de leur contrôle. Ce ne sera plus le cas désormais, car la « dette » sera tout simplement effacée.

L’AQRP avait profité des consultations parlementaires sur le projet de loi 58, fusionnant la Régie des rentes et la CARRA pour créer Retraite Québec, afin de sensibiliser les députés à cette réalité. « Il n’était pas juste que le gouvernement fasse payer un retraité pour les erreurs

de calcul de la CARRA. Nous nous réjouissons que les élus aient entendu nos demandes en déposant le projet de loi 73. », a commenté le président, Donald Tremblay.

Ce projet devrait être adopté par les parlementaires avant la période des Fêtes. Ses dispositions entreront en vigueur au plus tard le 1er janvier 2016.

La suite des chosesmême si cela constitue une bonne nouvelle, ce dossier n’est pas clos pour autant. « Que les erreurs de la CARRA ne soient plus à la charge directe des individus est une bonne chose, mais il ne faut pas se leurrer, la radiation de la dette est portée au bilan global. », a affirmé M. Tremblay. L’AQRP poursuivra donc sa vigie dans ce dossier afin que les erreurs dans le calcul de la pension soient réduites au strict minimum. « Nous allons assurer un suivi rigoureux. Soyez-en certains ! », a conclu Donald Tremblay.

Par la direction générale

Gain pour les membres de l’AQRP !

Au cours des derniers mois, l’AQRP a effectué une réflexion quant à la direction qu’elle souhaite donner à ses programmes actuels et futurs . La nouvelle philosophie qui oriente la révision et le développement des programmes s’inscrit dans une volonté d’élargir les collaborations avec des partenaires susceptibles de consolider l’offre de services de l’Association .

Sécurité routière C’est dans ce contexte que s’opère actuellement la révision du programme sur la sécurité routière, anciennement « 55 ans au volant » . Ce programme de formation en salle s’adressera aux conducteurs d’expérience possédant déjà leur permis de conduire et visera notamment la mise à jour des connaissances du Code de la sécurité routière et des techniques de conduite . En collaboration avec la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), avec un intervenant de l’École nationale de police du Québec, sans oublier ses formateurs chevronnés, l’AQRP prévoit livrer un nouveau programme mieux adapté pour ses membres, et ce, dès le début de l’année 2016 . Le but du programme est d’aider les participants à mieux conduire, le plus longtemps possible, en confiance et en toute sécurité .

Ateliers informatiquesPar ailleurs, les besoins de formation en informatique étant constamment en progression, un nouveau programme destiné aux membres a été lancé en septembre dernier . En partenariat avec le Réseau d’information des aînés du Québec (RIAQ), l’AQRP offre gratuitement une centaine d’ateliers informatiques offerts en ligne, ainsi que des dépannages personnalisés . Près de 300 membres ont profité de ce service jusqu’à maintenant, leur permettant de développer leurs connaissances et d’être accompagnés pour une plus grande autonomie dans l’environnement informatique .

Conférences De plus, des conférences sur des thèmes variés sont offertes dans toutes les régions . Cet automne, une nouvelle conférence intitulée « Mon avenir, ma retraite » a été présentée dans sept régions . Cette conférence d’une heure, avec période de questions et d’échanges avec les participants, a suscité réflexion et pistes d’action pour vivre une retraite heureuse et épanouie . Elle a notamment permis aux personnes présentes de songer aux défis qu’ils auront peut-être à faire face . Cette première conférence permettra à l’AQRP de développer d’autres modules spécifiques sur des thèmes concernant la retraite, que cela soit la santé, les aspects juridiques et financiers ou l’adaptation à la retraite .

Suivez-nous sur le site Internet pour être à l’affût des nouveaux développements : http ://www .aqrp .qc .ca/services .

Par la direction générale

Des programmes en évolution pour 2016

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VIE ASSOCIATIVE REFLETS DÉCEMBRE 2015 8

Rapport de la tournée du président 2015

Dans la foulée de l’adoption par le conseil d’administration de la planification stratégique triennale 2014-2017, le président, M . Donald Tremblay, accompagné du directeur général, M . Gabriel Pinard, ont fait entre les mois de janvier et d’avril 2015 une tournée des 17 régions .

Les objectifs de cette tournée étaient de présenter les orientations stratégiques et ainsi de s’assurer d’une mise en œuvre cohérente au sein de l’Association . MM . Tremblay et Pinard ont profité de l’occasion pour prendre le pouls des régions

en échangeant avec les membres des conseils régionaux sur leurs activités, leurs succès, mais aussi leurs difficultés .

Rappelons que la planification stratégique est le résultat d’un exercice de consultation des membres réalisé lors du congrès d’orientation 2014 tenu à Laval et dans le cadre duquel des recommandations avaient été formulées .

Vous trouverez donc ci-après le rapport du directeur général au terme d’une tournée où tous les conseils régionaux ont été rencontrés .

Je dois dire d’entrée de jeu que nous avons reçu un accueil extraordinaire de la part des conseils régionaux . Nous avons eu le bonheur de partager un repas avec la majorité des membres des conseils et, surtout, d’apprendre à nous connaître davantage, ce qui rendra assurément plus agréable et efficace notre collaboration .

M . Tremblay et moi-même avons pu constater, après en avoir présenté les grandes lignes, que la planification stratégique triennale 2014-2017 est très bien reçue . Nos membres réalisent que le contenu est en lien étroit avec l’exercice de consultation et que les orientations répondent à leurs préoccupations communes . Il s’agit d’un document auquel tout un chacun doit se référer .

Les membres ont par la suite présenté leurs principales activités : déjeuners-conférences, voyages, quilles, golf, dîner de Noël, cours d’informatique, etc . Voilà qui témoigne du dynamisme de notre association !

Nous le savions déjà : nos membres ont des profils très diversifiés . Ils ont œuvré dans différentes organisations, ils ont des expériences professionnelles et communautaires variées et donc des expertises et compétences tout aussi variées . En fait, nous avons eu un formidable aperçu de l’extraordinaire richesse de notre membership . Mais nos membres, si différents soient-ils, ont beaucoup en commun : ce sont des gens sérieux, impliqués, curieux .

Et des défis…Nos réussites dans divers dossiers sont parfois petites, parfois grandes, mais assurément innombrables . Elles sont l’aboutissement d’un lot de défis que nous avons su relever ensemble . Et ce n’est pas terminé ! Les conseils régionaux nous ont fait part des leurs . En voici quelques-uns :

• Les distances énormes à parcourir dans la plupart des régions constituent un frein à une participation plus soutenue .

• La difficulté de recruter des membres pour l’Association, mais également des membres pour faire partie des conseils régionaux qui doivent pouvoir compter sur la relève .

• Le faible taux de participation à certaines activités laisse les organisateurs déçus et incidemment moins motivés à organiser de nouvelles activités .

• Les communications ne sont pas toujours optimales entre les membres . Ces derniers ont d’ailleurs exprimé le souhait d’une utilisation accrue et plus pertinente des technologies de l’information .

• Le manque de concertation entre les associations de retraités laisse l’impression que les efforts sont démultipliés et qu’ils ont donc une portée moindre .

• Des outils promotionnels ciblés pourraient permettre de faire connaître l’Association et d’approcher des gens aux fins de recrutement .

• On évoque les coûts de participation élevés aux programmes organisationnels (par exemple « 55 ans au volant« ) ; les membres paient déjà une adhésion qui devrait couvrir les coûts de tels programmes . De plus, ces programmes doivent être révisés .

Faire de nos atouts un tremplin pour nous élever

Après avoir rencontré plus de 175 proches collaborateurs formant les conseils régionaux et discuté avec eux en toute transparence pendant parfois plusieurs heures, il m’apparaît évident que l’AQRP est constituée d’une somme d’expériences et de compétences énorme . Voilà qui a permis à l’Association d’évoluer constamment et de demeurer actuelle .

Lors du congrès de 2014, les membres se sont exprimés à cœur ouvert ; leurs suggestions ont été recensées pour constituer un nouveau plan organisationnel aux orientations claires, simples et motivantes . Ces orientations nous permettront de relever les nombreux défis qui seront les nôtres au cours de la prochaine année :

• mise en place d’une nouvelle approche de recrutement ;

• déploiement d’une nouvelle stratégie organisationnelle de relations publiques ;

• amélioration du service à la clientèle ;

• rafraîchissement des programmes de l’Association ;

• mise à contribution accrue du secrétariat général en soutien aux administrateurs et aux conseils régionaux .

Bref, au terme de la prochaine année, nous voudrions que nos membres puissent clamer haut et fort que leur association les a très bien représentés pour défendre leurs droits et leurs intérêts . Nous voudrions également qu’ils renouvellent leur intérêt à l’égard des activités organisées à l’AQRP et qu’ils trouvent l’offre de services éminemment utile et avantageuse . En somme, nous voulons que nos membres soient fiers de leur appartenance à l’AQRP et qu’ils en parlent avec enthousiasme à tous les autres retraités qu’ils côtoient .

C’est de cette façon que nous arriverons à maintenir notre membership, voire à l’augmenter, ce qui est crucial pour conférer plus de poids à nos revendications et faire avancer les différents dossiers touchant l’ensemble des aînés du Québec . L’AQRP compte aujourd’hui près de 30 400 membres . Or, ce sont plus de 300 000 retraités des secteurs public et parapublic qui pourraient joindre les rangs de l’Association et unir leurs voix . Et nos arguments pour convaincre ces retraités d’adhérer à l’Association sont solides : un plan d’affaires original, une association en bonne santé financière, des ressources extraordinaires à mettre à contribution, une panoplie de services et d’avantages en constante évolution, une excellente réputation et une crédibilité reconnue, un désir sans cesse renouvelé et collectivement partagé de participer aux enjeux de société .

En conclusion, M . Tremblay et moi-même sommes revenus très impressionnés de cette tournée, et aussi très motivés à mettre en œuvre, avec votre précieuse collaboration, les orientations de la planification stratégique triennale 2014-2017 . Nous remercions chaleureusement toutes les personnes qui nous ont si bien reçus .

Par Gabriel Pinard, directeur général

Tournée 2015 : les principaux constats

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IDÉES ET RÉFLEXION REFLETS DÉCEMBRE 2015 9

Le présent message fait suite à une demande d’information qu’un membre nous a fait parvenir afin de comprendre la mécanique des assurances offertes par l’AQRP . Ce texte pourra répondre également à des questions que vous pourriez vous poser concernant votre propre dossier .

1 – Je vais bientôt atteindre l’âge de 65 ans, et l’assurance collective de mon employeur ne sera donc plus en vigueur. Comment se fait l’arrimage avec La Capitale, le programme d’assurance maladie complémentaire (3997), et la RAMQ ?

Il est important de savoir que lorsqu’on atteint l’âge de 65 ans, l’inscription au régime public de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) est automatique . Il n’y a aucune démarche à faire .

Malgré le caractère automatique de cette transition au régime public, vous devez tout de même faire un choix parmi les trois options suivantes :

• être couvert uniquement par le régime public,

• être couvert par le régime public ainsi que par un régime privé offrant une couverture complémentaire,

• être couvert uniquement par un régime privé offrant au moins une couverture de base médicaments – dans ce cas-ci, vous devez en aviser la RAMQ .

En ce qui concerne l’assurance maladie, sachez que La Capitale, partenaire de l’AQRP, offre aux membres de l’Association une assurance complémentaire à la RAMQ ainsi qu’une assurance vie personnalisée .

Lorsque vous bénéficiez de la couverture du régime public, n’oubliez pas d’indiquer dans votre déclaration de revenus que vous avez été assuré par le régime public au cours de l’année . Cela s’applique même si vous bénéficiez d’un régime privé complémentaire .

2 – Quelle est la mécanique du passage d’un service à l’autre ?

Si vous êtes présentement couvert par une assurance collective, vous bénéficiez d’un délai de 60 jours pour adhérer à la police 3997 sans avoir à remplir de déclaration d’assurabilité, qui contient un questionnaire médical . Vous pouvez également remplir ce formulaire avant la fin de votre assurance collective . Vous n’aurez qu’à joindre à votre demande une preuve de votre assurance collective . Il peut s’agir d’une photocopie de la « carte » indiquant que vous êtes détenteur d’une assurance collective ou de tout autre document le mentionnant . Il en va de même pour votre conjoint, si vous désirez une protection familiale . Vous trouverez l’ensemble des formulaires à www .aqrp .qc .ca/assurances . Par la suite, envoyez votre formulaire directement à l’Association . Cela a pour but de faire authentifier votre demande et d’assurer à La Capitale que vous êtes bien membre chez nous .

3 – Pour les médicaments, qu’est-ce qui revient à La Capitale et qu’est-ce qui revient à la RAMQ ? Que dois-je faire avec les factures de mes médicaments d’ordonnance au lendemain de ma fin d’adhésion ?

La Capitale agira comme second payeur après la RAMQ . La couverture complémentaire ne remplace pas la couverture de base du régime public .

Concernant la période de transition entre vos deux polices d’assurance, sachez que si La Capitale accepte de vous couvrir (ce qui sera automatiquement le cas si vous bénéficiez d’une assurance collective et que vous adhérez à la police d’assurance 3997 dans les 60 jours suivant la fin de votre assurance collective), votre police d’assurance sera applicable rétroactivement à partir de la fin de votre régime collectif . Ainsi, pendant le délai de traitement de votre demande, vous devrez payer en totalité vos divers médicaments tout en conservant les factures . À partir du moment où vous aurez obtenu une réponse positive de La Capitale, vous n’aurez qu’à lui transmettre les originaux de vos factures .

En ce qui a trait aux réclamations concernant les médicaments, vous devez en premier lieu mentionner au pharmacien que vous êtes couvert par le régime public d’assurance maladie en présentant votre carte-soleil . Si le médicament prescrit n’est pas remboursé par le régime public (RAMQ), vous devez payer le prix total du médicament . Par la suite, vous pourrez acheminer l’original de votre facture à La Capitale, qui traitera alors votre demande de remboursement . Pour les autres éléments couverts par la police d’assurance de La Capitale, vous devez d’abord débourser la somme totale et ensuite acheminer l’original de votre facture à La Capitale .

4 – Le 1er octobre, je serai en voyage en Europe. Comment les deux assurances fonctionnent-elles en cas de problème de santé ou de preuve d’assurabilité à l’étranger, par exemple si je dois me rendre à l’hôpital ?

Deux options s’offrent à vous . La première est d’effectuer votre demande d’adhésion à la police d’assurance 3997 plus tôt afin de vous assurer d’être couvert par celle-ci lorsque votre assurance collective prendra fin (en tenant compte qu’il faut de quatre à six semaines pour traiter une demande d’adhésion) . La deuxième option est de prendre une assurance voyage pour la durée de votre séjour . Bien qu’une assurance voyage soit incluse dans la police d’assurance 3997, un problème pourrait survenir si un incident se produisait lors de votre voyage avant que vous ayez reçu une réponse de La Capitale concernant votre adhésion à la police 3997 .

5 – À quel endroit puis-je trouver les formulaires de demande de remboursement ?

Vous pouvez faire votre demande de réclamation en ligne* sur le site de La Capitale à : www.lacapitale.com/fr/particuliers/assurances/assurance-collective/formulaires

Pour obtenir de plus amples renseignements sur la couverture offerte par la police 3997, consultez la documentation explicative sur le site Web de l’AQRP à www .aqrp .qc .ca .

* Conservez vos reçus originaux pour une période de 12 mois suivant la date de la réclamation. La Capitale se réserve le droit de demander ces reçus en tout temps durant ces 12 mois.

Qu’arrive-t-il à 65 ansavec mon assurance collective ?

Par la direction générale

Il est important de savoir que lorsqu’on atteint l’âge de 65 ans, l’inscription au régime public de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) est automatique.

Vous avez des commentaires à formuler ou des questions à ce sujet ? Communiquez avec notre service d’aide téléphonique au 1 866 497-1548.

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ÉDITORIAL REFLETS DÉCEMBRE 2015 10

Les soins à domicile ne répondent pas

Georges, 82 ans, vit avec sa sœur quinquagénaire . Il porte une sonde urinaire . Ce matin-là, un dimanche vers 6 h, la sonde ne fonctionne plus . Georges se retrouve au lit dans une situation embarrassante . Sa sœur compose le numéro du CLSC le plus proche et tente d’obtenir des soins à domicile . Après quatre coups de fil, et cinq heures plus tard, il n’y a toujours pas de réponse . En plus, pas de répondeur . Que se passe-t-il donc ? L’anxiété s’installe chez Georges, la souffrance physique également .

Heureux hasard, des amis se présentent à leur porte et constatent le problème pressant de Georges . On vérifie du côté du CLSC . Rien . Après quelques démarches, l’un des amis parvient à obtenir le numéro du téléphone cellulaire d’une infirmière et la joint aussitôt . Une heure plus tard, celle-ci arrive chez Georges pour régler le problème de la sonde . Perplexe, l’infirmière refait les mêmes démarches et appelle au CLSC . Elle constate que la boîte vocale ne mène nulle part . Cette histoire se termine heureusement bien . Elle leur laisse les bons numéros à composer selon l’heure et la journée .

Que penser de la situation de Georges ? Est-ce un cas isolé ? On sait que les boîtes vocales sont souvent problématiques pour les personnes du troisième et du quatrième âge, dont la vision, l’audition, les réflexes, etc . sont parfois moins aiguisés qu’avant . Les services de soins et de maintien à domicile offerts par les CLSC devraient permettre aux bénéficiaires aînés de parler à « une vraie personne » lorsqu’il y a urgence .

Tout le monde s’entend pour dire qu’il faut désengorger les urgences, assurer une meilleure gestion de l’entrée des personnes en ressources d’hébergement et éviter les hospitalisations . Mais pour ce faire, encore faut-il que des ressources disponibles puissent offrir un service adéquat aux personnes en perte d’autonomie . Il faut également, selon une étude de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), mettre l’accent « sur le développement ou le rétablissement des capacités d’un usager à vivre de façon aussi autonome que possible [en accordant] une priorité à la participation active de l’usager et de son proche aidant dans les décisions qui concernent les services de soutien à domicile qu’ils reçoivent1 » .

En septembre dernier, la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, publiait son rapport annuel . Dans son allocution, elle a tenu à « souligner que la gestion serrée des fonds publics n’est pas inconciliable […] avec une offre de services de qualité » . Elle s’est empressée une fois de plus de constater le sous-investissement dans les secteurs de la santé mentale et des soins à domicile .

La protectrice du citoyen a déploré que, plus de trois ans après la publication de son rapport, le ministère de la Santé n’a pas « été en mesure de statuer sur l’offre réelle de services à domicile pour une population des plus vulnérables » . Se basant sur les plaintes reçues, elle a démontré que « les plaintes reçues au cours de la dernière année confirment que les usagers restent aux prises avec des problèmes de réduction des services, de délais d’attente, d’épuisement des proches aidants et de disparités régionales » .

1 . Annie Tessier, « L’autonomisation des personnes en perte d’autonomie liée au vieillissement », ETMIS (2015), vol . 11, no 1 .

Comme le suggère une étude de l’Institut de recherche en politiques publiques (IRPP) publiée en 2014, la nécessité des soins à domicile nous oblige à réfléchir au principe de responsabilité . Cette étude démontre que depuis une soixantaine d’années, la politique québécoise touchant les personnes âgées en perte d’autonomie a connu des changements majeurs2 .

Avant les années 1960, la responsabilité morale de prendre en charge les personnes en perte d’autonomie revenait aux familles, aux communautés religieuses qui ouvraient des « hospices » et à des œuvres philanthropiques . À partir des années 1960, l’État a commencé à se charger de l’hébergement des personnes âgées . Puis au milieu des années 1980, changement de cap : l’État établit un partenariat entre les familles et le tiers secteur lié à l’économie sociale puis se désengage graduellement en favorisant la création des Entreprises d’économie sociale en aide domestique (EESAD), tant et si bien qu’il ouvre la voie à la privatisation des soins à domicile .

On ne sera donc pas surpris aujourd’hui de constater que certains médecins y voient une occasion à saisir . En se désaffiliant du système de santé, mais tout en respectant la confidentialité et les règles de la pratique médicale, ils offrent des services à domicile moyennant rémunération . Serait-on revenu à la case départ, au temps où les aînés recevaient leurs médecins de famille à la maison, époque où ces mêmes médecins se questionnaient sur l’État-providence qui s’annonçait ?

Les grands perdants du désengagement de l’État et de la privatisation des soins à domicile pourraient bien être les personnes âgées peu fortunées et les proches aidants .

2 . Jean-Pierre Lavoie, avec la collaboration de Nancy Guberman et de Patrik Marier, « La responsabilité des soins aux aînés au Québec . Du secteur public au privé », Étude IRPP, no 48, septembre 2014, 40 pages, www .irpp .org .

Par le comité Reflets

Tout le monde s’entend pour dire qu’il faut désengorger les urgences, assurer une meilleure gestion de l’entrée des personnes en ressources d’hébergement et éviter les hospitalisations.

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VIVRE EN SANTÉ REFLETS DÉCEMBRE 2015 11

La génétique est la science de l’hérédité . Cette dernière est transmise par les chromosomes, dont la structure complexe comporte, entre autres, des unités beaucoup plus petites appelées gènes .

Les champs d’application de cette science sont nombreux et concernent par exemple les domaines des variations entre populations (épidémiologie et génétique des populations), des enquêtes policières et de l’identification de personnes lors de catastrophes naturelles (diagnostic médicolégal), de l’élaboration de médicaments, de la pharmacogénomique et de l’étude des maladies héréditaires . Elle connaît des applications en recherche et en clinique .

Il sera question ici de l’application de la génétique au diagnostic médical clinique .

La génétique médicale est une jeune spécialité, reconnue comme telle depuis la fin des années 1990 . Elle connaît un extraordinaire développement en raison de la fulgurante avancée technologique des dernières années . Elle s’est imposée dans le domaine clinique comme une nécessité absolue et constitue actuellement la pierre angulaire de l’étude de nombreuses conditions pathologiques en vue de permettre la prise en charge clinique des patients .

Le but ultime de cette étude génétique est la personnalisation des soins . La détermination d’un diagnostic précis est cruciale pour organiser la prise en charge des patients . La connaissance de l’histoire naturelle et du mode d’hérédité de la condition diagnostiquée permet ainsi d’entreprendre plusieurs types d’actions .

Le premier type d’actions concerne le patient lui-même, qui peut bénéficier d’une part d’une prise en charge ciblée pour certains actes thérapeutiques (médicaments ou chirurgie adaptée au risque) et d’autre part d’une médecine préventive et anticipatoire basée sur la connaissance des risques futurs révélés par le diagnostic génétique . Il s’agit donc d’une médecine personnalisée et préventive .

Le second type d’actions concerne les apparentés . En effet, selon le mode d’hérédité en cause (autosomique récessif, autosomique dominant, maladie liée au chromosome X, hérédité mitochondriale de transmission maternelle…), les apparentés du premier et du second degré peuvent vouloir être diagnostiqués pour connaître leur risque . Une approche préventive et un dépistage peuvent alors être mis en place .

L’approche diagnostique d’une condition génétique relève de l’expertise du médecin généticien qui évalue la présentation clinique grâce à l’histoire personnelle et familiale du patient et oriente par la suite les tests génétiques appropriés .

Il existe plusieurs types de tests en génétique, ce qui divise quelque peu les disciplines génétiques cliniques : génétique biochimique, génétique moléculaire, cytogénétique, pharmacogénétique…

D’une manière générale, les principaux tests sont réalisés à partir d’un prélèvement sanguin . Ainsi, on peut examiner des chromosomes (caryotype), étudier l’équilibre chromosomique et le dosage de gènes (micropuces), analyser la séquence du code génétique d’un ou de plusieurs gènes dans une même analyse, ou encore, plus récemment, examiner le génome en entier (séquençage du génome GWAS) ou n’examiner que sa partie codante (séquençage de l’exome) .

Ces mêmes tests peuvent aussi être faits sur d’autres tissus : biopsie de peau, prélèvement jugal (frottis de l’intérieur de la joue), amniocentèse, etc .

Domaines de la génétique médicale

La génétique médicale s’est développée historiquement en milieu pédiatrique, notamment lors de la reconnaissance du lien entre la trisomie 21 sur caryotype et le syndrome de Down . Par la suite s’est développée la syndromologie (association de malformations néonatales avec un retard de développement, une déficience intellectuelle, etc .) . Actuellement, il existe plusieurs types de consultations spécialisées en génétique, possibles à divers moments de la vie d’un patient et concernant diverses conditions :

La génétique au service du diagnostic clinique

Par Dr Zaki El Haffaf, médecin généticien, FRCPC, FCCMG, CSQ Professeur adjoint de clinique, chef de service adjoint, médecin génique, CHUM, CRCHUMet Diane Provencher, M .D . FRCS FACOGChercheuse, CRCHUM, professeure titulaireDépartement d’obstétrique-gynécologie, Université de Montréal

1 – Après la naissance : évaluation d’un retard de développement, d’une déficience intellectuelle, de malformations multiples, d’une accélération ou d’un retard de croissance . Certaines des maladies concernées sont bien connues du grand public, dont la fibrose kystique, la trisomie 21, le syndrome de l’X fragile, le nanisme et les maladies métaboliques (tyrosinémie, phénylcétonurie) .

2 – À l’âge adulte : de nombreuses conditions génétiques ont une expression clinique différée et s’expriment alors sous forme de conditions cardiaques (cardiomyopathies hypertrophiques), pneumologiques (fibroses pulmonaires familiales), neurologiques (maladie de Huntington), etc .

3 – En période de grossesse : certaines maladies génétiques peuvent être diagnostiquées grâce aux techniques de diagnostic prénatal (DPN), ce qui permet de statuer sur l’état du fœtus et de prendre des décisions de traitement approprié pour la mère et son enfant ou de proposer une interruption de grossesse en cas de malformations graves . Les techniques de DPN reposent sur l’évaluation du risque d’anomalies chromosomiques, grâce au dépistage sanguin et échographique (clarté nucale), mais aussi à l’analyse de l’ADN fœtal circulant dans le sang maternel, qui à l’avenir pourrait supplanter les techniques invasives (biopsie choriale et amniocentèse) .

4 – Le diagnostic et le dépistage préimplantatoires sont des techniques de pointe visant le dépistage ou diagnostic d’une condition génétique sur un embryon de trois jours après une fécondation in vitro . Ces techniques diagnostiques permettent de choisir un embryon non atteint avant son implantation dans l’utérus maternel .

5 – L’évaluation génétique peut concerner aussi des couples en planification de grossesse souhaitant connaître le risque de donner naissance à un enfant souffrant d’une maladie liée à une condition familiale ou hautement fréquente dans une communauté donnée . Certaines maladies de la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean peuvent être données en exemple (ataxie, tyrosinémie, acidose lactique, fibrose kystique, ARSACS) .

La consultation en génétique n’est jamais qu’une simple prise de sang . Les retombées sont nombreuses, notamment par leur impact psychologique certain sur le patient et ses apparentés . Il est donc nécessaire de ne pas négliger cet aspect .

Un conseil de consultation génétique donné en toute équité, justice et loyauté, par des experts (généticiens, conseillers en génétique), est essentiel pour que les patients connaissent et comprennent tous les aspects psychologiques et sociaux d’une telle consultation et son impact sur l’assurabilité . Des normes éthiques régissent la prescription de tests génétiques pour tous les patients, y compris ceux qui sont incapables de décider eux-mêmes et les mineurs .

La génétique et le diagnostic (par Diane Provencher)Comme le dit M . Haffaf : « La détermination d’un diagnostic précis est cruciale pour organiser la prise en charge des patients atteints . » Prenons l’exemple de la mère de Mme Angelina Jolie, Mme Marcheline Bertrand, diagnostiquée d’un cancer de l’ovaire . En rétrospective, ce cancer était d’origine héréditaire, secondaire à une mutation du gène BRCAI . En 2015, cette information aurait permis les approches suivantes : Médecine personnalisée• Chimiothérapie intrapéritonéale (injectée directement dans l’abdomen),

qui offre une meilleure survie dans ces cas précis .• Maintenance avec les inhibiteurs de PARP, une thérapie ciblée offrant une

survie sans progression allongée, avec une bonne qualité de vie .Médecine préventive• Pour elle et les femmes de sa famille, une surveillance ou chirurgie

préventive des seins (mutation de BRCA = risque à vie de 80 % de cancer du sein) .

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VIVRE EN SANTÉ REFLETS DÉCEMBRE 2015 12

Pour plusieurs d’entre nous, le temps des Fêtes est accompagné d’une certaine appréhension : peur de trop manger, de reprendre le poids si difficilement perdu pendant l’année, de retomber dans de vieilles habitudes… Il est vrai que la « bonne bouffe » y est partout . Elle fait partie des réjouissances, des réunions de famille, et bien souvent elle est une source de pression . Il est pourtant possible de la déguster avec plaisir sans pour autant perdre le contrôle . Voici quelques conseils :

1 – Garder un horaire de repas. Lorsqu’on saute un repas après un repas copieux, on entre dans un cercle vicieux : la privation entraîne plus tard une faim intense qui ouvre la porte à de nouveaux abus . Il est préférable de prendre de légers repas ainsi qu’une collation s’il y a plus de quatre heures entre deux repas . L’estomac se portera mieux et sera moins porté vers des portions trop généreuses .

2 – Écouter son corps. Apprendre à reconnaître la satiété n’est pas toujours une mince affaire . Prendre son temps, déposer la fourchette de temps en temps ou prendre une gorgée d’eau peut aider à la ressentir . En effet, il peut s’écouler plus de 20 minutes avant que la satiété se fasse sentir, et elle fait souvent signe lorsque les aliments semblent avoir moins de goût . Il n’est pas interdit d’en laisser dans l’assiette !

3 – Éviter de voir trop grand. Surtout dans le cas de bouchées ou de tapas, il est préférable de se servir de petites portions pour goûter à tout, quitte à faire une deuxième tournée – et cela vaut aussi pour les bouchées sucrées !

4 – Reconnaître les sources de gras. Sans les éviter complètement, il est plus facile de gérer notre consommation de matières grasses (et donc de calories concentrées) si l’on sait où elles se dissimulent . On les retrouve en abondance dans les buffets et bouchées, dissimulées sous forme de fritures ou de panures . Les soupes, sauces, vinaigrettes et trempettes blanches ou opaques en sont également de bonnes sources, ainsi que les charcuteries (saucisses, salamis, etc .) et les croûtes des tartes, quiches et pâtés .

5 – Surveiller ce qu’on boit. Les 5 à 7 et les partys remplissent nos verres d’alcool ou de cocktails qui vont parfois doubler l’apport énergétique d’un repas, d’une part en fournissant des calories et d’autre part en stimulant l’appétit . Il est sage de surveiller les quantités consommées et d’y inclure de l’eau plate, pétillante ou aromatisée .

Le temps des Fêtes est une occasion d’apprécier de bons repas en bonne compagnie . Aussi est-il important de conserver le plaisir de manger et, pourquoi pas, celui de bouger entre les repas . Plutôt que de rester à côté du plat de croustilles en discutant avec la parenté, vaut mieux choisir de se placer près du plat de crudités !

Manger avec plaisir pendant le temps des Fêtes

Par Cécile Daleau Nutritionniste

Répondez par OUI ou par NON aux signes de la vie quotidienne d’une perte auditive : OUI NON

1. Je n’entends jamais la sonnerie du four ou du micro-ondes. Je ne sais jamais quand c’est prêt.

2. Je confonds souvent les chiffres quand j’écoute les messages sur mon répondeur. C’est agaçant parce que je fais de faux numéros.

3. Je sais que je ne suis pas sourd parce que j’entends les bruits, mais je trouve que les gens marmonnent et qu’ils ne parlent pas fort.

4. Je dois très souvent demander à mes interlocuteurs de répéter, et je les comprends mieux lorsque je suis face à eux.

5. Mon conjoint se plaint tout le temps que le volume de la télévision est trop fort…Pourtant, moi je trouve que c’est juste bien!

6. Les spectacles d’humour, c’est fini pour moi. Je n’entends rien, je rate les blagues et je me sens stupide. Je fais semblant de rire quand les autres rient.

7. Je suis exténué après une réunion de famille. Participer à des conversations me demande beaucoup de concentration.

8. J’entends très mal mes petits-enfants. Je dois toujours demander à leurs parents de me répéter ce qu’ils ont dit.

9. Je déteste aller manger à la cafétéria. Avec les bruits de vaisselle et le brouhaha, je ne comprends rien. J’ai perdu l’appétit.

10. Quand je joue aux cartes, j’ai remarqué que j’ai plus de difficulté à comprendre le joueur qui est à ma gauche que celui à ma droite.

11. Lorsque je prends l’air, j’ai de la difficulté à entendre le chant des oiseaux ou le bruissement des feuilles dans les arbres.

Si vous avez répondu oui à plusieurs des situations ci-dessus, prenez rendez-vous sans tarder avec un audiologiste pour faire un test d’audition.

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DOSSIER : CULTURE CULINAIRE / GASTRONOMIE REFLETS DÉCEMBRE 2015 13

Par Yves Hébert Rédacteur en chef

Mot du rédacteur en chef

L’engouement pour les produits du terroir que l’on achète à proximité, les paniers de produits biologiques et la cuisine locale ou régionale n’est pas près de s’estomper . Le dossier qui suit en témoigne et s’intéresse à l’évolution de la culture culinaire québécoise et aux nouvelles tendances de la gastronomie . Experte-conseil en agroalimentaire et en tourisme gourmand, Mme Rose-Hélène Coulombe a accepté avec enthousiasme de rédiger le premier article de ce dossier à titre d’éditorialiste invitée . Michel Jutras, expert-conseil en gestion culturelle et touristique, signe un texte sur les influences culturelles qui ont marqué la cuisine québécoise . La journaliste Rose-Line Brasset décortique pour nous les qualités d’un bon repas . Le journaliste André Magny s’intéresse aux nouvelles tendances de la gastronomie . Enfin, une entrevue avec le pâtissier Patrice Demers complète le dossier .

De gastronomie à culture culinaire

Le terme « gastronomie » est fort utilisé, mais pas toujours à bon escient . Est-ce le terme juste pour décrire nos us et coutumes culinaires ?

Après plusieurs années de recherche et de consultation, j’en suis arrivée à la conclusion que la meilleure définition du mot gastronomie est celle de Jean-François Revel, de l’Académie française, dans Festin en paroles (1979) : « La cuisine est un perfectionnement de l’alimentation ; la gastronomie est un perfectionnement de la cuisine elle-même . » Cela dit, est-ce le terme adéquat pour représenter l’évolution de nos produits, de nos habitudes alimentaires, du savoir-faire de nos artisans ?

L’utilisation des termes en matière d’alimentation n’est pas toujours juste, car nous ne prenons pas pleinement conscience des ressources qui entourent au quotidien nos rituels alimentaires, familiaux et culturels . Notre patrimoine agricole, alimentaire et culinaire a toujours influencé notre façon de nous alimenter . Traditionnellement, au Québec, on reconnaît que ce sont les communautés de religieuses enseignantes qui ont été parmi les premières à organiser la transmission des connaissances ancestrales en matière d’alimentation . Le livre La Cuisine raisonnée de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal demeure un des témoins les plus éloquents des bases de notre cuisine québécoise .

Au cours des années 1990, une nouvelle expression a fait son apparition : « la cuisine régionale au Québec » . Elle se définit comme suit : « La cuisine régionale au Québec est l’expression d’un art culinaire de souche européenne qui s’est implanté dans un terroir nord-américain . C’est une cuisine basée sur une histoire, des particularités régionales, un savoir-faire et un goût caractéristiques de chaque région . Elle est l’expression créative des valeurs culturelles de tous ceux et celles qui ont contribué à bâtir le Québec et qui continuent à le faire . »

Voilà une belle façon de mettre en valeur nos spécificités par nos traditions et notre expression gourmande afin de susciter les intérêts des consommateurs et des touristes d’ici et d’ailleurs . Ces richesses régionales contribuent sans contredit à la notoriété québécoise . Les paysages, les produits et les savoir-faire locaux, souvent associés dans l’expression « produit du terroir », font partie de cette nouvelle réalité, qui est un amalgame des approches traditionnelles et des tendances modernes de l’offre gourmande .

Au Québec, notre cuisine a évolué au rythme d’une culture qui a su s’imprégner à la fois de tradition et de modernité, des richesses de nos régions, des apports des communautés culturelles et des tendances contemporaines pour l’achat local, le développement durable, le maintien de la santé et le tourisme gourmand . De nos jours, ce sont les écoles de cuisine professionnelle qui prennent la relève et contribuent à faire évoluer notre patrimoine culinaire . Plusieurs personnalités s’investissent dans la transmission de ces savoirs aux générations futures, et il est essentiel que ces efforts soient mieux reconnus .

En fait, la formule gagnante pour décrire la richesse de notre potentiel agricole, alimentaire et culinaire est la fusion des éléments « territoire – produit – savoir-faire – artisans » . La valorisation patrimoniale de notre cuisine représente donc un enjeu économique, culturel et social d’importance pour l’ensemble du Québec .

C’est dans cet état d’esprit que Michel Jutras et moi-même avons créé, avec la complicité des Éditions GID, la collection « Culture & Patrimoine », afin de laisser des traces aux générations futures . Nos écrits s’inspirent de notre passion : « Donner à notre culture culinaire ses lettres de noblesse en offrant une vitrine au savoir-faire de nos artisans de la production à la table . »

Finalement, je crois qu’en 2015, il serait plus évocateur de parler de « culture culinaire » . Cette expression nous vient de Mme Françoise Kayler, critique culinaire reconnue au Québec . Cette expression, plus contemporaine, correspond parfaitement aux réalisations d’hier que les acteurs ont su adapter aux réalités actuelles de notre société . Elle est plus inclusive de nos façons de nous nourrir, autant à nos tables familiales qu’à celles de notre secteur de l’hôtellerie-restauration .

Notre culture culinaire est un trésor inestimable que nous nous devons de valoriser chaque jour .

* Coauteure de deux livres de la Collection Culture & Patrimoine parus aux Éditions GID .

Par Rose-Hélène CoulombeExperte-conseil en agroalimentaire et en tourisme gourmand*

La cuisine est un perfectionnement de l’alimentation ; la gastronomie est un perfectionnement de la cuisine elle-même.

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REFLETS DÉCEMBRE 2015 14

Gastronomie du terroir pour les uns, ouverte sur le monde pour les autres : existe-t-il vraiment une gastronomie québécoise ?

Les humains mangent depuis l’apparition… des premiers hominidés. Pourtant, en français, le mot gastronomie est arrivé tard, au 18e siècle. Le Guide culinaire du célèbre cuisinier français Auguste Escoffier a été publié il n’y a même pas 100 ans, en 1921.

Et c’est quoi, la gastronomie ? L’étymologie du mot – qui vient de gastro (estomac) et de nomos (règle) – ne suffit pas à tout expliquer . L’essayiste Jean-François Revel, de l’Académie française, précise dans le livre Festin en paroles : « La cuisine est un perfectionnement de l’alimentation ; la gastronomie est un perfectionnement de la cuisine elle-même . »

Mais ça ne répond pas à la question : avons-nous une gastronomie québécoise ? Suffit-il d’ajouter du canard effiloché et un sublime Pied-De-Vent à une poutine pour la rendre gastronomique ?

La réponse de Patrick Turcot, chef exécutif au Fairmont Manoir Richelieu à La Malbaie, est dubitative : « Nous avons des aliments bien liés à notre culture et une certaine technique de cuisson, mais de là à dire que nous avons une gastronomie québécoise, je suis un peu sceptique . Nous avons intégré beaucoup d’influences européennes et américaines . »

Baptiste Peupion, qui préside depuis plus de deux ans aux fourneaux du Château Frontenac, est plutôt d’avis que la cuisine québécoise a progressé ces dernières années en raison « de l’utilisation des produits locaux » et du soin apporté à la présentation des plats . La mise en valeur de produits comme le saumon, le homard, les crevettes, les champignons ou les baies contribue à développer ce qu’on pourrait appeler une gastronomie québécoise .

Y a-t-il place pour l’amélioration ? Pour Baptiste Peupion, il est impératif que nos écoles de cuisine transmettent aux jeunes la compréhension des différentes étapes de production . Il est important de savoir comment un veau, un agneau ou une oie ont été élevés avant d’arriver dans l’assiette . C’est ce qu’il appelle « la compréhension de l’élevage » .

Une gastronomie en devenir

Si certains doutent qu’il existe une véritable gastronomie québécoise, il est cependant indéniable que la cuisine d’ici a subi des transformations notables au cours des 20 ou 30 dernières années . L’importance d’acheter local, une meilleure collaboration entre chefs et producteurs et la mise en valeur des produits du terroir sont autant de points salués par les experts rencontrés .

Bernard Aurouze est au Québec depuis 35 ans . Venu ici pour faire du fromage, il est maintenant directeur principal du Centre d’expertise et de recherche en tourisme, hôtellerie et restauration à l’Institut du tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) . À son avis, on observe depuis le milieu des années 1980 certaines tendances indéniables en cuisine québécoise, l’une d’elles étant la capacité des Québécois à adopter de nouveaux aliments . Au lendemain de l’Expo 67, les Québécois se sont mis à voyager davantage et l’immigration s’est accrue, contribuant à créer une plus grande ouverture sur le plan alimentaire . D’ailleurs, « on dit souvent que Montréal est la capitale de la gastronomie mondiale ! » rappelle M . Aurouze . C’est d’ailleurs durant cette même période, en 1968, qu’est né l’ITHQ .

Autre tendance : la résistance à l’industrialisation des aliments . L’exemple par excellence ? Les fromages . Au lieu de s’en tenir uniquement aux fromages industrialisés, les Québécois ont acquis un goût pour les fromages français qui arrivaient chez nous, et cette importation a été non pas un frein, mais au contraire un stimulant qui nous a amenés à créer nos propres fromages .

Et dans 10 ans ?

Alors qu’on vient « à peine de donner une place aux produits du terroir », selon Bernard Aurouze, où en sera notre gastronomie dans 10 ans ? Selon lui, « on consommera davantage de sirop d’érable » parce qu’on aura trouvé d’autres façons de l’apprêter . Baptiste Peupion pense à peu près la même chose . Des régions comme Charlevoix auront affiné encore davantage leur spécificité .

« Je crois que les petites assiettes (de style tapas) et le prix unique sur les menus seront à la mode et permettront aux gens de goûter à plusieurs plats, estime Patrick Turcot . Quant aux plats eux-mêmes, je crois que les classiques du Québec seront réinventés, sous des formes plus santé, peut-être », ajoute-t-il .

La gastronomie, c’est aussi une forme de fraternité, de convivialité . Voilà pourquoi Bernard Aurouze constate qu’au Québec, « le moment est plus important que le contenu et que tout le snobisme qui l’accompagne » .

Nous donnons le dernier mot – sur l’importance d’aller toujours plus loin en cuisine – à M . Jean Soulard qui a passé 20 ans dans les cuisines du Château Frontenac et nous a donné en 2011 Le grand Soulard de la cuisine (comprenant des recettes comme celles de l’enroulé de tilapia aux courgettes farci à la tomate séchée et des scampis à la vanille et pétales de fleur) . M . Soulard nous dit ceci : « Continuer d’apprendre, c’est refuser de vieillir . »

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Existe-t-il vraiment une gastronomie québécoise ?

Par André MagnyJournaliste

… il est impératif que nos écoles de cuisine transmettent aux jeunes la compréhension des différentes étapes de production.

DOSSIER : CULTURE CULINAIRE / GASTRONOMIE

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Par Michel JutrasExpert-conseil en gestion culturelle et touristique*

Histoire de notre culture culinaire

On mange bien au Québec ! Plusieurs des produits artisanaux et régionaux québécois se démarquent même sur la scène internationale .

Dès la fin du 19e siècle, les premiers acteurs de la mise en place de notre culture culinaire sont les communautés religieuses : les communautés féminines, qui ont enseigné l’art culinaire aux jeunes filles, et les communautés masculines, qui ont formé plusieurs de nos professionnels en agriculture, en plus de nous laisser des produits phares tels que le cidre, le fromage oka et les bleuets enrobés de chocolat .

À la même époque, les organisations féminines, dont les Cercles de Fermières du Québec (qui célèbrent leur 100e anniversaire en 2015), travaillent beaucoup au développement des arts culinaires . De plus, les techniciennes en économie domestique du ministère de l’Agriculture et du département de l’Instruction publique, nommées les Filles du Gouvernement, sillonnent les routes pour transmettre leur expertise à la population féminine .

Parallèlement à tout cela, la consécration de l’ère industrielle ainsi que l’immigration européenne et chinoise font apparaître de nouveaux produits sur le marché . L’ouverture des épiceries, notamment Dominion en 1919 et Steinberg en 1927, déloge tranquillement le « magasin général » qui se limitait à offrir des denrées de base . Des professionnelles de l’industrie alimentaire sensibilisent alors les consommateurs aux nouveautés sur les marchés : c’est l’ère des animatrices culinaires et des économistes familiales .

Dans les années 1950, Me Gérard Delage, « Prince de la Gastronomie » et directeur général de l’Association des hôteliers, prend conscience de l’importance de la table pour l’industrie touristique et incite les Québécois à créer des clubs gastronomiques . Auparavant, les clubs privés de professionnels et les hôtels bénéficiaient d’une certaine exclusivité en restauration . Les tables y étaient renommées pour leur innovation culinaire, la qualité du service et la gastronomie raffinée . À la fin des années 1960, on assiste à la mise sur pied d’écoles de formation professionnelle en cuisine et en restauration . Encore aujourd’hui, on y trouve des enseignants de haut niveau qui laissent leur marque dans toutes les régions du Québec .

L’Expo 67 a permis une explosion des saveurs et des techniques culinaires . Des cuisiniers venus de nombreux pays ont éveillé le sens gustatif et la curiosité des visiteurs en leur faisant découvrir de nouveaux produits et de nouveaux plats . Plusieurs d’entre eux sont restés au Québec et y ont ouvert des restaurants ou ont opté pour l’enseignement, ce qui a permis d’enrichir notre offre culinaire . Durant la même période, des femmes comme Jehane Benoît, Germaine Gloutnez, sœur Berthe et sœur Monique ont, elles aussi, mis leur grain de sel dans nos façons de cuisiner .

Au cours des années 1970, la « Nouvelle Cuisine » a contribué à enrichir notre culture culinaire . Le Français Paul Bocuse, un des plus grands chefs du 20e siècle, en a été un très bon ambassadeur à l’étranger . Cette « Nouvelle Cuisine » devait reposer sur la simplicité, la légèreté des mets et les portions raisonnables, sans oublier de privilégier l’aspect visuel des assiettes .

Les Jeux olympiques de 1976, à leur tour, ont entraîné l’ouverture d’une grande diversité de restaurants aux influences des quatre coins de la planète . Cette variété de l’offre n’a jamais cessé de s’élargir depuis .

Tous ces événements et ces acteurs ont jeté les bases de notre culture culinaire . L’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) a publié en 1977 un recueil de recettes, Vers une nouvelle cuisine québécoise. Pour Léonard Gagnon, alors directeur des études, ce livre se voulait « une mise en valeur de nos trésors culinaires permettant d’asseoir notre cuisine sur des bases solides et de prouver qu’elle doit persister à demeurer ce qu’elle a toujours été, un beau portrait de notre culture » . Ce renouveau de mentalité aura contribué à développer la fierté d’utiliser nos produits locaux et à mieux faire reconnaître la profession de cuisinier et des métiers connexes .

En 1988, la Société des chefs, cuisiniers et pâtissiers du Québec a obtenu la participation du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du

Québec (MAPAQ) pour la mise sur pied du concept « La cuisine régionale au Québec » afin de mettre en valeur les produits agricoles d’ici et d’en favoriser la consommation dans les restaurants . Depuis, les activités en agrotourisme et en tourisme gourmand se sont popularisées, dont les routes thématiques (vins, fromages) et les circuits gourmands . Ces concepts proviennent d’une concertation entre cuisiniers, producteurs, pêcheurs et transformateurs dans chaque région .

Aujourd’hui, les marchés publics se multiplient . À Montréal, la boutique Le Marché des saveurs réunit les produits de nombreux artisans du Québec . Il existe maintenant des centres agricoles d’interprétation, des érablières, des cidreries, des vignobles, des fromageries à la ferme, des économusées, des élevages moins traditionnels, des marchés de Noël et des festivals . Partout, des restaurants proposent la cuisine des régions .

Toutes ces démarches ont permis l’éclosion de la notion d’achat local et ont doté chaque territoire d’une couleur typique susceptible d’influer sur notre culture culinaire . Enfin, on peut dire que nos habitudes alimentaires sont en changement constant, influencées par l’accès rapide à l’information et par les communautés culturelles, de plus en plus présentes au Québec .

* Coauteur de deux livres de la Collection Culture & Patrimoine aux Éditions GID et d’un guide touristique spécialisé en tourisme culinaire .

REFLETS DÉCEMBRE 2015 15

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DOSSIER : CULTURE CULINAIRE / GASTRONOMIE

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REFLETS DÉCEMBRE 2015 16

Qu’est-ce qu’un bon repas au restaurant en 2016 ? La question est subjective et appelle donc diverses réponses . Ce qu’il faut retenir, c’est que l’expérience du repas au restaurant sera jugée en fonction de trois facteurs principaux et étroitement liés : le produit, le contexte et… le consommateur lui-même, ses goûts, ses expériences antérieures et même son humeur . Pour approfondir la question, nous avons interrogé trois passionnés de la restauration .

Une expérience vécue en fonction de ses attentes

« Si la qualité du produit demeure importante, il faut aussi que ce qui l’entoure soit à la hauteur des attentes particulières du client », explique Christian Latour, spécialiste de la question et enseignant en gestion à l’école de tourisme et d’hôtellerie du Collège Mérici . C’est que la décision de prendre un repas hors de chez soi vise parfois à combler des besoins ou des exigences qui vont bien au-delà du besoin de nourrir son organisme, et que le consommateur est un goûteur en constante mutation .

« Historiquement, l’offre en restauration était destinée à nourrir les personnes en déplacement . Les repas se devaient d’être copieux et à bon prix . Or, les attentes des consommateurs ont beaucoup évolué depuis les débuts de la restauration et ils continuent de le faire . En 2015, le restaurateur idéal offre

Par Rose-Line BrassetJournaliste

Qu’est-ce qu’un bon repas au restaurant en 2016 ?

DOSSIER : CULTURE CULINAIRE / GASTRONOMIE

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nourriture et boissons à ses clients au moment approprié, dans le lieu approprié, en fonction des attentes de ceux-ci . » Cela veut dire que s’il est possible d’apprécier un repas pris dans un restaurant de restauration rapide parce que celui-ci répond parfaitement à nos attentes à un moment donné de la journée (à l’heure du petit-déjeuner, par exemple), il est plausible d’avoir d’autres attentes à l’heure du midi, et que ces attentes diffèrent à nouveau le samedi soir ou à l’heure du 5 à 7 .

Au nombre de celles-ci, il y aura peut-être celle de se détendre, de socialiser, d’être reconnu, de se sentir gâté, d’être surpris, de vivre une expérience gastronomique hors du commun, de retrouver une ambiance particulière, etc . De plus, le client s’attend parfois à des services complémentaires . Le stationnement gratuit ou des musiciens, par exemple, peuvent participer à l’impression d’avoir ou non « bien profité de son repas » .

Une expérience client parfaite ?

Le communicateur et relationniste Jean Brouillard mange de 7 à 10 fois par semaine au restaurant, non seulement dans le cadre de son travail, mais également pour le plaisir . Nous lui avons demandé ce qu’est pour lui une expérience parfaite au restaurant, en soirée, dans un resto moyen ou haut de gamme . Cet idéal, encore jamais totalement atteint, tient pour lui en plusieurs points et en voici quelques-uns :

• Il y a de la place à l’heure désirée .• On m’accueille avec le sourire et me souhaite la bienvenue en m’appelant

poliment par mon nom (car on me reconnaît) .• De petits à-côtés sont offerts : olives, amuse-bouche, du vrai bon pain,

de l’huile .• Le menu est propre, lisible et remis par le serveur de la bonne façon .

Il décrit intelligemment la carte du jour, propose des incontournables comme des découvertes . Le choix est vaste et les prix sont raisonnables .

• L’éclairage est idéal, la musique, bien dosée .• Le serveur est courtois, fait des suggestions . Il connaît parfaitement la

carte et son service est à point .• La nourriture est goûteuse .• La salle de toilette est d’une propreté exemplaire, comme le reste .

Innover et se spécialiser, une obligation pour les restaurateurs

Joseph Sarrazin est chef propriétaire du restaurant 47e Parallèle . Pour lui, en 2015, offrir l’expérience parfaite à sa clientèle passe par la conception d’un créneau spécialisé et l’accent sur un petit plus côté service . « Se différencier de la concurrence est un point essentiel pour le restaurateur qui veut tirer son épingle du jeu . Il faut savoir innover, proposer de nouveaux ingrédients, de nouvelles saveurs, étonner la clientèle qui souhaite être surprise et être à l’écoute des nouvelles tendances . Aujourd’hui, beaucoup de gens voyagent ou souhaitent élargir leurs horizons . Chez nous, ils peuvent entre autres goûter de nouveaux plats ou retrouver ceux qu’ils ont découverts et aimés pendant un séjour à l’étranger, par exemple . Notre offre est claire et, ainsi, le chef se fait plaisir en travaillant avec des produits qui l’allument et lui plaisent tout en faisant plaisir à sa clientèle . De plus, c’est la base d’une relation restaurateur-client réussie . »

Qu’on se le tienne pour dit !

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Entrevue avec un jeune chef de la région de Montréal, Patrice Demers

Pour ce dossier sur la culture culinaire, nous avons choisi de réaliser une entrevue avec le chef pâtissier Patrice Demers, qui exploite une pâtisserie unique rue Notre-Dame à Montréal. Malgré un emploi du temps très serré, il a généreusement accepté de nous rencontrer pour nous raconter son parcours.

À quel moment avez-vous eu la piqûre pour lacuisine gastronomique ?

À l’adolescence . J’aimais manger au restaurant . Je regardais avec attention une émission du chef Daniel Vézina et des démonstrations culinaires à la chaîne PBS, celles de Julia Child, entre autres . J’ai tenté l’université en psychologie, puis j’ai subitement changé d’idée et j’ai voulu entrer à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec, mais les périodes d’inscription étaient terminées . Je suis donc allé à l’École hôtelière de Laval pour une formation de pâtissier . J’ai finalement fait toute ma formation en cuisine et en pâtisserie à cette école .

Quelles ont été vos premières expériences comme chef pâtissier ?

J’ai travaillé dans des restaurants haut de gamme qui m’ont fortement influencé dans la manière de travailler en pâtisserie, notamment à la Gaudriole et au bistro Leméac, à Montréal . Puis je suis devenu copropriétaire du restaurant Les Chèvres . Au cours des années suivantes, j’ai été chef pâtissier dans divers restaurants, entre autres aux 400 coups .

Quels sont les défis actuels dans le secteur de la pâtisserie ? Comment se démarquer ?

Au moment où j’ai commencé à travailler comme pâtissier et chef pâtissier, il y a une quinzaine d’années, le monde de la cuisine était en effervescence . Plusieurs chefs se faisaient connaître dans les médias . Mais à ma connaissance, aucun chef pâtissier n’était à l’avant-plan . En 2014, j’ai décidé d’ouvrir une pâtisserie connue aujourd’hui sous le nom de Patrice Pâtissier . Pour me démarquer, j’ai commencé à concocter une nouvelle approche de la pâtisserie, semblable à celle d’un chef qui prépare ses mets juste avant de les servir . J’ai donc travaillé à préparer un dessert à la dernière minute pour qu’il soit frais, et ce, à partir de produits locaux et de fruits de saison .

Qu’avez-vous fait pour vous faire connaître ?

J’ai eu la chance à 24 ans de participer à des émissions de télévision aux côtés de Josée Di Stasio . Puis avec le chef Ricardo . Durant cinq saisons, j’ai eu le plaisir de présenter ma propre émission à Canal Vie, Les desserts de Patrice . Puis j’ai publié aux Éditions de l’Homme trois ouvrages rédigés à partir de mes recherches et de mes essais en pâtisserie .

Vous avez également offert des cours de pâtisserie ?

Oui, j’ai décidé de partager mes connaissances avec les personnes qui souhaitent découvrir le monde de la pâtisserie . Mon cours, de type démonstratif, donné deux fois par semaine à un groupe de 12 personnes, permet d’observer les techniques, de poser des questions et bien évidemment de goûter .

Avez-vous des projets pour 2016 ?

Oui, j’ai un projet de livre et une émission de télévision . J’aimerais créer de nouveaux produits, mais le temps manque parfois . Je travaille de 6 h à 20 h et mes journées sont bien remplies .

Par Yves HébertRédacteur en chef

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DOSSIER : CULTURE CULINAIRE / GASTRONOMIE

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Page 18: Reflets - Décembre 2015

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SOCIÉTÉ ET HISTOIRE REFLETS DÉCEMBRE 2015 19

À l’Institut Nazareth, ne pas avoir peur de cogner à la porte

Par Annie Hulmann, agente d’information Institut Nazareth et Louis-Braille du CISSS de la Montérégie-Centre

Parfois on n’ose pas faire un pas de plus, parfois on pense que la porte devant nous n’est pas pour nous, et pourtant…

C’est un peu ce que m’a raconté M . Bréard, un usager de l’Institut Nazareth et Louis-Braille (INLB) : « J’ai, après beaucoup d’hésitation, frappé à la porte de l’Institut . J’y ai trouvé écoute, empathie, compréhension, encouragement, une meilleure connaissance de mon handicap ainsi que des outils et des trucs qui m’aident . » Après m’avoir fait part de sa satisfaction des services qu’il reçoit de l’INLB, il s’est désolé du fait que trop de monde ignore encore les services offerts par l’INLB : « Ce n’est pas que pour les aveugles ! »

M . Bréard a raison . Beaucoup de gens croient à tort que l’INLB n’offre des services qu’aux personnes aveugles . Pourtant, 90% des usagers de l’Institut ont une basse vision, une perte de vision partielle .

Pour comprendre la mission de l’INLB, il faut connaître ses origines et son passé . En 1861, Benjamin-Victor Rousselot, de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, fonde l’Institut Nazareth avec la collaboration des Sœurs grises de Montréal afin de porter assistance aux aveugles et d’assurer leur éducation . L’Institut Nazareth est la première école spécialisée pour aveugles au Canada . En 1953, on assiste à la naissance de l’Institut Louis-Braille .

En 1974, le ministère de l’Éducation prend la responsabilité de la scolarisation des élèves hébergés dans les établissements relevant du ministère des Affaires sociales, notamment des élèves handicapés visuels de l’Institut Nazareth et de l’Institut Louis-Braille . À la suite du transfert de la scolarisation au ministère de l’Éducation, les deux établissements francophones, l’Institut Nazareth et l’Institut Louis-Braille, doivent restructurer leurs services et fusionnent . Le nouvel établissement porte le nom d’Institut Nazareth et Louis-Braille et offre des services de réadaptation . Depuis le 1er avril 2015, l’Institut Nazareth et Louis-Braille fait partie du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Centre .

Peu importe le diagnostic de l’usager – dégénérescence maculaire liée à l’âge, glaucome, rétinopathie diabétique, etc . –, les interventions visent à réduire les situations de handicap, à développer et à maintenir l’autonomie optimale de la personne et à favoriser sa pleine participation sociale . Les services offerts sont conçus en fonction des besoins exprimés par les usagers . Bon an, mal an, l’Institut offre des services de réadaptation à plus de 6 200 personnes et des aides techniques à plus de 8 800 personnes des régions de Montréal, de la Montérégie et de Laval1 .

Les intervenants de l’Institut aident les usagers afin que ceux-ci :

• développent des habiletés et des stratégies compensatoires pour la réalisation d’activités quotidiennes (lecture et écriture, préparation des repas, etc .) et la participation à des activités sociales et de loisirs ;

• effectuent des déplacements sécuritaires ;

• utilisent des outils informatiques adaptés .

Ils peuvent également adapter le milieu de vie d’un usager afin qu’il soit fonctionnel et sécuritaire ou encore offrir un soutien psychosocial à la personne et à ses proches .

Des aides techniques peuvent également être prêtées, que ce soit pour les déplacements ou pour aider la personne dans certaines tâches de sa vie quotidienne (canne, loupe, lampe, télévisionneuse, logiciels, filtre solaire, etc .) .

Comme beaucoup de gens, M . Bréard a tardé avant de contacter l’Institut, ne sachant pas trop à quoi s’attendre . La perte de vision, partielle ou totale, est parmi les épreuves de la vie les plus difficiles à assumer . Il ne faut pas hésiter à consulter l’Institut Nazareth et Louis-Braille . Selon l’importance de la

1 . Dans les autres régions du Québec, des services de réadaptation en déficience visuelle sont offerts, qu’on peut connaître en contactant son Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) régional .

déficience visuelle, certains pensent ne plus jamais pouvoir faire aisément ce qu’ils faisaient facilement autrefois . La perte de vision apporte aussi son lot d’inquiétudes . Mais les intervenants de l’Institut comprennent cette réalité et sont là pour aider les usagers à trouver des stratégies leur permettant de mener une vie la plus autonome possible .

Inscription aux services

Pour vous inscrire aux services de réadaptation de l’INLB, vous n’avez qu’à téléphoner au 450 463-1710 ou au 1 800 361-7063 et à demander le Service de l’accueil, évaluation et orientation . Le personnel vous demandera vos coordonnées et celles de votre professionnel de la vue afin d’obtenir une évaluation récente de votre condition visuelle . Vous pouvez également faire remplir le formulaire de référence qu’on trouve sur le site Web de l’INLB (www .inlb .qc .ca) par votre ophtalmologiste ou votre optométriste, qui nous le fera parvenir . Le Service de l’accueil, évaluation et orientation vous contactera dès sa réception .

Les personnes qui ne résident pas à Montréal, à Laval ou en Montérégie doivent s’adresser aux centres de réadaptation en déficience physique faisant maintenant partie du Centre intégré de santé et de services sociaux de leur région .

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La légende du pont des chapelets à Cap-de-la-Madeleine

En 1879, le curé de la paroisse de Cap-de-la-Madeleine, Luc Désilets, en était venu à la conclusion qu’il fallait construire une nouvelle église pour ses ouailles . L’église de la paroisse était devenue trop petite pour la population qui augmentait . L’évêque du diocèse lui proposa d’utiliser les pierres de l’ancienne église et d’autres pierres provenant de Sainte-Angèle-de-Laval (Bécancour) . Mais pour transporter ces dernières d’une rive à l’autre, il fallait compter sur la formation d’un pont de glace .

Le curé Désilets demanda à ses paroissiens de réciter les mystères du Rosaire pour qu’un pont de glace se forme . À la fin février, les prières n’avaient pas été exaucées . Dans une ultime demande, le curé pria devant la statue de la Sainte Vierge . Soudainement le vent tourna, et un embâcle se forma à la hauteur de Cap-de-la-Madeleine . Après les vêpres, heureux de ce dénouement, le curé organisa une corvée pour aménager un pont de glace à l’aide de sceaux d’eau et de neige .

On raconte que les paroissiens se rendirent à mi-chemin sur le fleuve . Le lendemain, la température chuta et un pont de glace se forma . Un paroissien le traversa sans problème avec son chapelet . En presque une semaine, les paroissiens procédèrent avec leurs chevaux au transport de la pierre . Craignant que le pont cède, les paroissiens avaient apporté leurs chapelets . On raconte que le pont céda après le dernier chargement de pierres .

L’église fut donc ouverte au culte en 1880 . Et pour rappeler ce miracle, un pont fut construit dans le sanctuaire Notre-Dame-du-Cap en 1924 . Connue aujourd’hui sous le nom de pont des chapelets, cette structure existe toujours et fait partie du patrimoine religieux québécois .

LÉGENDE : LE PONT DES CHAPELETS CONSTRUIT EN 1924.

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En dehors des récits légendaires, la formation de ponts de glace n’était pas un phénomène rare au 19e siècle . En amont de Québec, les battures et les bancs de sable favorisaient la prise de la glace sur les rives . Les banquises pouvaient facilement se souder lors des grands froids . L’englacement du fleuve entre les rives favorisait les échanges commerciaux et les rencontres sociales entre les habitants des paroisses riveraines . Ceux-ci aménageaient un chemin balisé avec des têtes d’épinettes . On en retrouvait un peu partout, notamment entre Québec et Lévis et en face de Trois-Rivières, de Sorel et de Montréal .

Ces traverses hivernales ont marqué l’imaginaire . Dans le roman Le Survenant, Germaine Guèvremont évoque la présence du pont de glace dans les îles de Sorel . Dans l’art pictural, on ne peut ignorer les œuvres de Cornelius Krieghoff, de James Pattison, qui dépeignent les activités sociales sur le pont de glace entre Québec et Lévis, et celle de James Duncan qui peint le pont de glace à Montréal dans les années 1850 .

Par Yves HébertRédacteur en chef

SOCIÉTÉ ET HISTOIRE

LÉGENDE : PONT DE GLACE ENTRE QUÉBEC ET LÉVIS.

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Le nouveau Monastère des Augustines : une réalisation inspirante et novatrice au cœur du Vieux-Québec

Après plusieurs années de développement, des investissements de plus de 40 millions de dollars ont été faits par les Augustines et les trois paliers de gouvernements, et le 1er août dernier, le Monastère des Augustines a accueilli ses premiers visiteurs, occupant ainsi les espaces historiques du monastère de l’Hôtel-Dieu de Québec, un ensemble patrimonial classé parmi les plus importants du Vieux-Québec . Dans ces lieux fondateurs, entièrement réhabilités, les visiteurs peuvent maintenant vivre une expérience de ressourcement unique et prendre contact avec le patrimoine des Augustines – selon une approche contemporaine et laïque .

Un héritage à perpétuer

Dès leur arrivée en Nouvelle-France en 1639, les Augustines se sont dévouées au soin des malades . Elles ont jeté les bases du système de santé québécois actuel en fondant 12 hôpitaux, où elles ont œuvré à titre de propriétaires, d’infirmières, de pharmaciennes, etc . Sur près de quatre siècles, les Augustines ont également rassemblé un nombre considérable d’objets et de documents issus de leur quotidien, de leur travail et de leur culte . Pour préserver ces témoins du passé, les Augustines ont choisi de transmettre de leur vivant leur monastère fondateur ainsi que les collections et archives de leurs 12 monastères-hôpitaux – un geste visionnaire à l’intention de toute la population québécoise .

Un lieu d’histoire et d’avenir

Depuis le 1er août, les visiteurs du Monastère peuvent prendre contact avec ce patrimoine de plusieurs façons, en commençant par l’artéfact premier : les bâtiments . La valeur patrimoniale du site tient notamment à son architecture de tradition européenne du 17e siècle, à son mur d’enceinte et à son vaste jardin datant des débuts de la colonie, ainsi qu’à la continuité de son rôle social depuis ses origines . Restaurés avec soin, les bâtiments historiques coexistent harmonieusement avec les ajouts architecturaux contemporains .

Au premier étage, l’immersion culturelle se poursuit avec le nouveau musée, qui témoigne de l’apport des Augustines à notre société, sur les plans aussi bien social et spirituel que culturel . Dans un décor à la fois patrimonial et contemporain, l’exposition permanente « Augustines : soigner corps et âme » dévoile plus de 1 000 artéfacts fascinants, issus de la collection des Augustines . Une autre partie du patrimoine est accessible au centre des archives .

Une vocation qui coule de source

Le Monastère des Augustines met également en valeur le patrimoine immatériel et mémoriel des Augustines grâce à une offre actuelle, axée sur la santé globale . Cet engagement prend racine dans la mission des Augustines : le soin des corps et des âmes .

Pour appuyer sa vocation en mieux-être, le Monastère a développé un concept inédit « d’hôtellerie d’expérience » . Au total, 65 chambres confortables sont offertes . Parmi celles-ci, les chambres dites authentiques sont d’anciennes cellules de religieuses qui ont été entièrement restaurées dans un esprit monastique . Partout, l’esprit des lieux, l’ambiance visuelle et sonore ainsi que le

rythme des activités favorisent le calme et la détente . Différents types de séjours personnalisés sont aussi proposés .

Le Monastère s’est également entouré d’une solide équipe de collaborateurs qui seront de passage en 2015-2016 pour offrir conférences et ateliers variés : médecins, historiens, infirmières, psychologues, herboristes, etc . Pour explorer leurs sens, leurs émotions et leur potentiel, les visiteurs ont le choix parmi une foule de thèmes comme les relations interpersonnelles, le mouvement, la psychologie, la santé au naturel, la quête de sens, les transitions de vie, l’art et la créativité, l’histoire de l’art, de la médecine et de la pharmacie, l’alimentation en Nouvelle-France, l’herboristerie, etc .

Des services complémentaires viennent renforcer l’expérience particulière du Monastère, dont un restaurant santé, une vingtaine de soins spécialisés tels que la massothérapie et la réflexologie, et une boutique . Tout pour retrouver l’équilibre, le sourire et le sens de la vie .

POUR EN SAVOIR PLUS www .monastere .ca .

Par Sébastien VézinaResponsable des communications pour le Monastère des Augustines

SOCIÉTÉ ET HISTOIRE

Dès leur arrivée en Nouvelle-France en 1639, les Augustines se sont dévouées au soin des malades.

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VIE ÉCONOMIQUE REFLETS DÉCEMBRE 2015 22

Le secteur public et la création de richesse en région

Il existe une idée reçue, adoptée par nos gouvernements à Québec et à Ottawa, selon laquelle seules les entreprises privées sont capables de créer de la richesse. L’État ne pouvant créer lui-même cette richesse, il serait donc contraint de la soutirer au secteur privé pour l’utiliser ensuite afin d’offrir des services à la population.

Il est important de savoir que cette idée largement véhiculée ne correspond pas à la réalité . En effet, le travail accompli par les employés du secteur public est depuis toujours comptabilisé dans le produit intérieur brut (PIB), ce qui témoigne du fait qu’il est reconnu que ce travail est producteur de richesse . Cette idée que l’État ne peut créer de richesse est donc un mythe qui sert des objectifs politiques de transformation de l’État et de son rôle tels que nous les avons connus au cours des dernières décennies . Les conséquences de la propagation de ce mythe au sein des élites économiques et politiques sont funestes à plusieurs titres . L’IRIS a d’ailleurs mis sur pied un observatoire des conséquences des mesures d’austérité au Québec (en ligne à www .austerite .iris-recherche .qc .ca), où sont recensés l’ensemble des impacts de l’austérité sur nos communautés .

Un pan entier de ces impacts nous a paru passer sous le radar des médias québécois, soit celui concernant le développement des régions du Québec . Nous avons donc décidé de produire une étude sur cette question . La fermeture des Centres locaux de développement (CLD) et des Conférences régionales des élus (CRÉ) a fait les manchettes au cours de la dernière année, et pour cause : ces fermetures témoignaient d’une absence patente de stratégie nationale de développement économique des régions du Québec .

Cette absence de stratégie se manifeste également d’une autre manière, moins évidente mais tout aussi importante, soit par un sous-investissement dans le secteur public des régions par rapport à ce qui serait nécessaire à leur vitalité économique . C’est donc plus précisément sur ce point que s’est concentrée notre étude, intitulée Le secteur public et l’économie régionale au Québec (accessible en ligne à www .iris-recherche .qc .ca) .

La principale conclusion de notre étude est que les mesures d’austérité et les compressions dans les services publics minent la relance économique au lieu de la stimuler, particulièrement en région . L’investissement public dans les services à la population reste une des manières les plus sûres et les plus efficaces de générer de la richesse et des emplois dans toutes les régions du Québec, tout en réduisant l’amplitude des turbulences économiques en période de crise . L’État québécois aurait donc tout intérêt à élaborer dès maintenant une stratégie de création d’emplois publics en région, soit par la création de nouveaux postes sur place, soit par le transfert de bureaux de fonctionnaires des régions urbaines vers les régions plus éloignées des grands centres .

Nos conclusions sont tirées de l’analyse croisée des données sur l’emploi et le PIB du Québec et de ses régions fournies par Statistique Canada et l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), pour la période s’étendant de 1976 à 2014 . Dans un premier temps, nous avons dressé le portrait du secteur public québécois et de son poids dans l’économie de la province, avant d’analyser plus précisément le cas des régions manufacturières et ressources .

L’une des observations clés de notre étude est que le secteur public joue un rôle névralgique dans l’économie du Québec en favorisant la résilience de son économie, c’est-à-dire en augmentant sa capacité à se remettre rapidement des crises économiques . C’est un fait largement documenté que cette résilience est intimement liée à la diversité du tissu industriel d’une région et que le secteur public contribue à cette diversité .

Notre étude souligne également les facultés stabilisatrices des dépenses publiques dans l’économie en raison de la logique différente qui sous-tend ces dépenses par rapport à celles dans le secteur privé, beaucoup plus sensible à l’humeur des marchés financiers . Il faut savoir également que les dépenses du secteur public représentent toujours près de 28 % du PIB et 22 % des emplois au Québec, ce qui en fait le plus gros employeur de la province et un secteur névralgique de son économie .

Ces observations générales concernant l’importance du secteur public à l’échelle de la province sont d’une plus grande acuité encore en ce qui concerne les régions du Québec hors des grands centres urbains . Par exemple, dans la foulée de la nouvelle vague de désindustrialisation du Québec au début des années 2000, liée à la hausse de la valeur du dollar canadien, le secteur manufacturier est devenu un employeur moins important que le secteur public dans les régions manufacturières (15 % contre 20 %) . Ce portrait est aussi celui des régions ressources, où le taux d’emploi dans le secteur privé est intimement lié au prix des matières premières sur les marchés internationaux et où le secteur primaire compte pour 6 % des emplois contre 22 % pour le secteur public .

Notre étude nous a également permis de constater que la croissance des emplois du secteur public en nombres absolus ne s’est pas faite uniformément dans toutes les régions du Québec ces dernières années . En effet, si ces emplois connaissent une tendance à la hausse à partir de 1999, celle-ci s’observe uniquement dans les régions urbaines et les régions manufacturières, alors que les régions ressources ont connu une stagnation quasi absolue au cours de la même période . À notre époque où le développement économique des régions ressources semble passer impérativement par une mouture ou une autre du « Plan Nord », notre étude démontre que les investissements dans le secteur public sont beaucoup plus intéressants au chapitre des emplois et de la création de richesse à l’échelle locale que ne peuvent l’être les investissements privés dans les ressources naturelles .

Dans le contexte d’incertitude économique actuel, la création ou le transfert d’emplois publics s’avère la meilleure manière de faire rouler l’économie des régions et de favoriser, par effet d’entraînement, une économie diversifiée assise sur la stabilité que pourrait procurer une véritable stratégie nationale de stimulation de l’économie régionale .

Par François DesrochersChercheur associé à l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS)

… les mesures d’austérité et les compressions dans les services publics minent la relance économique au lieu de la stimuler.

… la croissance des emplois du secteur public en nombres absolus ne s’est pas faite uniformément dans toutes les régions du Québec ces dernières années.

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Pension de la Sécurité de la vieillesse et Supplément de revenu garanti (SRG) 22 décembre 2015, 27 janvier et 25 février 2016

Régie des rentes du Québec (RRQ) 30 décembre 2015, 29 janvier et 29 février 2016

Paiement de la CARRA (date de dépôt direct) 15 décembre 2015, 15 janvier et 15 février 2016

Le dépôt direct est fait à la date indiquée et les chèques sont envoyés le même jour . Il faut donc prévoir un délai de quelques jours avant de recevoir le chèque par la poste .

Prochain avis d’indexation de la CARRA En même temps que le premier versement de l’année .

Avis sur l’augmentation du coût annuel d’adhésion à l’AQRP Voir à la page 4 du journal .

Vous avez des questions ? Nous avons les réponses : 1 866 497-1548

L’AQRP publie pour vous les prochaines dates d’émission des principaux paiements et avis liés à vos rentes de retraite .

VOS RENTES

L’économie sociale au cœur d’une croissance inclusive du Québec

L’histoire de l’économie sociale est celle des hommes et des femmes qui se mobilisent pour relever les défis de leur époque et répondre aux besoins de leur milieu . Depuis plus d’une centaine d’années, l’économie sociale imprime ses couleurs au développement du Québec . Sous diverses formes et dénominations, pendant plusieurs générations, des organisations et des entreprises collectives ont contribué au développement d’une société et d’une économie plus humaines . On peut penser aux sociétés de secours mutuel créées vers la fin du 19e siècle ou aux premières coopératives .

À compter de 1996, dans le contexte d’une (autre) crise économique, l’économie sociale est entrée dans une période de développement accéléré qui, en pratique, se poursuit près de 20 ans plus tard . Au cours de cette période, le mouvement d’économie sociale s’est affirmé sur tout le territoire québécois . Forte de ses racines historiques et grâce au fait qu’elle existait déjà dans une multitude de secteurs et de régions, l’économie sociale s’est diversifiée, s’est structurée et a gagné en reconnaissance .

Au Québec, l’économie sociale joue aujourd’hui un rôle de premier plan dans le développement des territoires . De plus en plus d’acteurs reconnaissent l’apport de cette forme d’économie citoyenne qui, en plus de créer de la richesse, remplit une mission sociale et contribue à une meilleure répartition de cette richesse . Cette économie repose sur des dynamiques et des façons de faire particulières en s’incarnant au sein d’entreprises collectives (coopératives, mutuelles et associatives) .

Concrètement, on compte aujourd’hui plus de 7 000 entreprises d’économie sociale au Québec . Elles sont présentes dans une vingtaine de secteurs (arts et culture, agroalimentaire, commerce de détail, environnement, immobilier collectif, loisir et tourisme, technologies de l’information et des communications, médias, services aux personnes, etc .) et on y emploie plus de 150 000 personnes . Ces entreprises constituent un apport à la santé socioéconomique du Québec qui est de plus en plus reconnu, comme en témoigne l’adoption à l’unanimité d’une Loi sur l’économie sociale par l’Assemblée nationale du Québec le 10 octobre 2013 .

Si les priorités diffèrent d’une région à l’autre, c’est que partout l’économie sociale se développe en réponse aux besoins locaux, souvent pour trouver des solutions à un certain nombre de problèmes . Historiquement, ce fut le cas pour des secteurs comme les services de garde à l’enfance, l’aide à domicile et l’insertion des personnes éloignées du marché du travail, et ce sera très certainement aussi le cas pour les enjeux collectifs nouveaux, environnementaux ou autres .

Malheureusement, les orientations du gouvernement actuel ont bouleversé « l’écosystème » de l’économie sociale et forcent aujourd’hui une reconfiguration

des ressources de soutien et d’accompagnement dans toutes les régions, notamment autour des organisations de développement local et régional (Pôles régionaux d’économie sociale, CLD, CDEC, etc .) . Au chapitre sectoriel, les bouleversements sont à géométrie variable . Quelques exemples illustrent bien ces disparités . D’une part, certains secteurs font face à des défis importants . L’augmentation du nombre de places dans les centres de la petite enfance (CPE) est en péril à la suite de changements dans les modalités de financement . Et le dernier budget du Québec est venu confirmer les craintes du secteur de l’habitation communautaire : le programme AccèsLogis a été réduit de moitié, passant d’un rythme de 3 000 logements/an à 1 500 . D’autre part, et sur une note plus positive, le secteur de l’aide à domicile pourrait prendre de l’expansion au cours des prochaines années grâce à l’ouverture probable de son panier de services dans une perspective de complémentarité avec les services publics . Si les conditions sont réunies, le nombre de travailleurs de ce secteur pourrait croître considérablement . Les projets pilotes de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) autour d’un modèle novateur de cliniques de proximité sont également porteurs d’un grand potentiel de développement puisqu’ils s’organisent aussi en complémentarité du système public de santé .Dans un autre ordre d’idée, soulignons également la multiplication d’initiatives de la part de jeunes faisant preuve d’un engouement croissant pour l’entreprise sociale et l’entrepreneuriat social . Ce phénomène reflète une mobilisation accélérée en faveur d’une meilleure intégration des enjeux sociaux et environnementaux dans les processus de développement économique et de la création d’entreprises . Qui plus est, dans le cas des entreprises d’économie sociale, ces enjeux trouvent réponse dans une action collective qui tend à redéfinir la notion de croissance économique . Il ne fait aucun doute que la prospérité de l’économie québécoise serait renforcée si les stratégies de développement visaient la création d’une économie plus inclusive assurant des emplois durables, une meilleure productivité et une plus grande cohésion sociale . La marche du Québec vers une prospérité plus grande devra s’appuyer, en premier lieu, non pas sur une simple vision de croissance économique, mais sur une vision et une volonté de stimuler une croissance inclusive au bénéfice de tous . C’est le défi qui anime jour après jour les entreprises d’économie sociale . Ce que nous devons construire, c’est un Québec de plus en plus prospère, partout, pour tous !

Par Martin FrappierDirecteur des communications, Chantier de l’économie sociale

VIE ÉCONOMIQUE

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ÉTHIQUE ET SPIRITUALITÉ REFLETS DÉCEMBRE 2015 24

L’épicurisme nous vient d’un mode de pensée de l’Antiquité . Cette pensée fait référence aux plaisirs sans excès, avec modération . Donc, un épicurien tend à atteindre le plaisir par le plus court chemin sans se créer de souci . C’est ce que les épicuriens appellent l’ataraxie, soit la tranquillité de l’âme ou l’absence de tout trouble . Si c’est trop, il n’y aura pas de plaisir – pensons à une indigestion, par exemple . Si c’est peu, le plaisir ne sera pas comblé . De surcroît, ce mode de pensée s’applique à toutes les formes de plaisir .

Un épicurien doit s’entourer, en société, de gens avec qui il a des affinités . Il s’assure ainsi qu’aucun conflit ne surviendra, à défaut de quoi le plaisir sera totalement absent . Pour Épicure, il ne sert à rien de s’attarder à de grandes questions qui vont tout simplement troubler l’esprit . Les seules choses qui méritent réflexion, ce sont les plaisirs . Il découle donc de ce mode de vie des règles implicites qui forment une sorte d’éthique du bonheur . De même, être contraint par les chaînes de l’obéissance n’est pas une option envisageable pour les épicuriens . Mais, étant donné leur mode de pensée, s’ils n’oscillent pas dans l’excès, comment pourraient-ils alors contrevenir aux règles des autorités en place ?

Voici une vision épicurienne du 20e siècle . Je suis confortablement assis dans un estaminet du Québec, plus précisément à la microbrasserie Trou du Diable à Shawinigan . Et si c’était Épicure lui-même qui était assis là, sirotant une bière en compagnie de Diogène, le cynique d’où il tire son influence, que diraient-ils tous les deux ?

« Nous sommes assis à la barre des témoins . Des témoins étranges et silencieux d’une forme de chaos organisé, mêlé de sons et de corps qui échangent des mots et des maux . Nous y percevons des rires, des discussions englouties dans tout ce bruit et une haute teneur calorifique des corps qui réchauffent l’endroit . Puis la friction de ces mêmes corps sur l’air, qui fusionnent et heurtent la matière environnante . Des regards qui se croisent – torrides –, mêlés de gestes enivrants… Personne ne le voit, mais tout le monde ressent ces innombrables explosions de la matière .

« Un plat raffiné accompagné d’un liquide houblonné servi par un frère, une sœur – par amour et passion, simplement pour le plaisir . Personne n’entre ni ne sort sans s’être au préalable frotté sur ces atomes ! Ces parties du tout ! Des chocs, à la fois violents et doux, de la pure énergie où se frottent particules et antiparticules, comme des images devant des miroirs . Puis, nous nous rendons compte que nous sommes faits de matière également, mais nous sommes aussi de la matière pensante – en conséquence, nous pouvons penser la matière . Nous sommes dépendants de cette matière qui nous entoure, nous nous nourrissons continuellement de cet entourage . Nous semblons nous y limiter, mais non, nous sommes désireux de toujours en connaître davantage . Tout au début nous étions là, mais jamais nous n’en avons eu connaissance ! Si nous connaissions tout, nous ne serions pas portés à vouloir connaître quelque chose d’autre . Mais en tant qu’êtres limités, nous tentons de trouver nos origines, une perfection universelle, d’aller au-delà de ce qui nous est propre à partir uniquement de ce dont nous sommes composés . Alors, par essais et erreurs, nous transformons la matière qui nous entoure, et par conséquent nous l’altérons . C’est ainsi que l’homme a altéré une chose qui ensuite désaltère . C’est de cette manière qu’est née la bière ! »

Et si c’était la Bière qui était assise à la barre et se livrait à pareille réflexion ? Inversons les rôles : cette fois, la Bière est cynique, elle nous ramène à cet état de liberté, d’ivresse et nous délie la langue . Avec elle nous laissons notre trace partout sans le savoir . Nous sommes pourtant là et nous n’en avons pas connaissance, mais la Bière est témoin de sa propre naissance et se désaltère de notre savoir-faire !

Par Sylvain J . FafardÉtudiant et retraité

Épicure à la barre des témoins

En terminant, citons Lucrèce, poète philosophe et épicurien tardif du premier siècle de notre ère . Voici la troisième strophe, « Le monde, la terre et l’homme », du poème De la nature des choses.

« Que sont des autres dieux les dons les plus célèbres,Les moissons de Cérès et ce trésor de vinDont Bacchus, nous dit-on, dota le genre humain ?On pouvait s’en passer : plus d’une race encore,L’histoire nous l’apprend, sans mourir les ignore .Mais comment vivre bien sans la paix de l’esprit ?Il n’en est que plus dieu celui qui nous l’offrit,Le doux consolateur qui, par toute la terre,Verse aux cœurs apaisés ce baume salutaire1 . »

Cette partie du poème de Lucrèce traite du vin, certes, mais… s’il avait connu la bière telle qu’on la connaît aujourd’hui, ce poète aurait eu un « vers » parfait !

1 . Lucrèce, De rerum natura . Trad . d’André Lefèvre, [1876] « De la nature des choses », Livre cinquième, Québec, Éditions Bélisle, Le club des grands auteurs, p . 222 .

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Semaine pour un Québec sans tabac17 au 23 janvier 2016

FUMERSOUFFRIR MOURIR

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REFLETS DÉCEMBRE 2015 25

Ce sont deux hockeyeurs suisses qui le disent . Quand Roman Josi affirme : « À Nashville, personne ne me considère comme un dieu », Mark Streit (qui a joué trois ans pour le Canadiens) complète : « C’est plutôt à Toronto et à Montréal qu’on considère les hockeyeurs comme des demi-dieux » (L’Illustré Sport, 16 septembre 2015) .

Et l’on sait qu’il est commun d’utiliser des métaphores religieuses pour parler du Canadiens . François Cardinal écrivait même dans La Presse à propos du Centre Bell : « Pas compliqué, le temple de la sainte Flanelle joue le rôle de lieu de culte, dans la ville . Il rassemble les fidèles avant la communion . Il permet la transmission de traditions . Il contribue à l’intégration sociale » (15 octobre 2015) .

Ainsi, sur la glace, des miracles se produisent, David peut toujours battre Goliath et Jesus Price est toujours là pour sauver son équipe . Ainsi Guy Lafleur devient le Démon blond ; Patrick Roy, Saint-Patrick ; la Coupe Stanley, le Calice d’argent ; le Canadiens, les Glorieux ; et Montréal… la mecque du hockey !

Faire du Canadiens une religion

Comme d’autres religions, le Canadiens produit des reliques (la rondelle d’un premier but ; le maillot d’un joueur), des rites (au Centre Bell, on chante « Nanana-na nanana-na, hey hey hey, goo-ood bye », on hue Zdeno Chara, on mange du smoked meat, on boit de la bière), du sacré (dans le vestiaire, on ne marche pas sur le logo du Canadien, on le contourne ; au firmament sont accrochés les chandails des 18 joueurs les plus fameux, ceux dont plus personne ne portera les numéros), des dogmes (il faut être un homme, un vrai, toujours prêt à « payer le prix » ; il faut tendre le flambeau, même quand les bras sont meurtris), une foi (chaque année, en octobre au moins, « ça sent la coupe ! ») .

Introduire de la religion à l’intérieur du Canadiens (et du hockey et du sport, plus largement)

Les choses ne se passent pas toujours comme elles le devraient . La même équipe avec les mêmes instructeurs et les mêmes joueurs jouant le même hockey peut gagner facilement un soir et perdre lamentablement le lendemain . Le même gardien avec le même équipement et les mêmes capacités mentales et physiques, se couchant à la même heure, mangeant le même menu et se préparant de la même manière peut tout arrêter un jour et accorder des buts qu’il aimerait revoir le jour d’après .

À quoi l’attribuer ? Au hasard ? À la fameuse glorieuse incertitude du sport ? Ou faut-il penser qu’il y a « quelqu’un » ou « quelque chose » qui a le pouvoir de changer les choses, de faire qu’elles se produisent, qu’elles se produisent différemment ou qu’elles ne se produisent pas ? Ce « quelqu’un » ou ce « quelque chose » peut porter des noms différents : la rondelle (qui sautille, qui dévie, qui roule du bon ou du mauvais côté), les dieux du hockey, les fantômes du Forum, saint frère André (puisque les partisans le visitent souvent à l’oratoire Saint-Joseph dans les moments critiques ou cruciaux) ou même Dieu, tout simplement .

Et si ce « quelqu’un » ou ce « quelque chose » peut avoir un impact sur le résultat d’une partie, alors le Canadiens préférera qu’il joue avec le Canadiens . Pour s’en assurer, certains instructeurs, certains joueurs et certains partisans cherchent une manière de s’attirer ses bonnes grâces, en faisant ce qu’ils peuvent ou ce qu’ils doivent pour lui plaire : prier, arborer une petite croix à l’arrière de leur masque, faire un signe de croix, allumer un cierge, parler à ses poteaux, toujours manger un bol de riz ou s’équiper le côté droit d’abord (tous des exemples réels) . Et c’est là que le Canadiens (le hockey et le sport, plus largement) devient une religion, c’est-à-dire une médiation entre les êtres

humains et ce « quelqu’un » ou ce « quelque chose » en qui, en quoi ils mettent leur confiance .

Penser le Canadiens théologiquement

Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, il arrive que le Canadiens gagne, mais il arrive aussi que le Canadiens perde . Ce qui tendrait à démontrer, soit qu’il n’y a pas de Dieu (peu importe le nom qu’on lui donne), soit qu’il ne s’intéresse pas au hockey, soit qu’il n’a pas le pouvoir de changer l’issue d’une rencontre, soit qu’il n’aime pas le Canadiens . Pour ma part, je pense que le Dieu de Jésus-Christ (celui en qui je mets ma confiance) ne se sent en rien lié à aucune dévotion, à aucune superstition . Mais je crois qu’il aide les instructeurs, les joueurs et les partisans du Canadiens et des 31 autres équipes de la Ligue nationale de hockey (et même les Nordiques de Québec, lorsqu’ils ressusciteront) non pas à remporter la coupe Stanley, mais à être de meilleures personnes, y compris lors des parties du Canadiens .

POUR EN SAVOIR PLUS Bauer, O . (2011) . Une théologie du Canadien de Montréal . Montréal : Bayard Canada .

Peut-on encore sérieusement douter que le Canadiens soit une religion ?

Par Olivier Bauer, professeur agrégéFaculté de théologie et de sciences des religionsUniversité de Montréal

ÉTHIQUE ET SPIRITUALITÉ

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VIE CULTURELLE REFLETS DÉCEMBRE 2015 26

En 1843, l’abbé Maurice Gilles, curé de Roquemaure sur la côte du Rhône, en France, demande à Placide Cappeau d’écrire un chant de Noël . Le prêtre désire souligner avec éclat la restauration du vieil orgue . Cappeau, dont on connaît le talent poétique, accepte le défi .

Bientôt, il remet au religieux le texte promis . Ce dernier consulte Emily Laurey, soprano de bonne renommée . Séduite par la beauté de l’écrit, elle suggère de l’adresser à Adolphe Adam, un ami, pour qu’il en compose la musique . Adam, épaté à son tour, surnomme l’ouvrage la Marseillaise religieuse ! Le chant, pas encore titré, reçoit comme nom temporaire le Noël d’Adam. Et, le 24 décembre 1847, Mme Laurey interprète dans l’église de Roquemaure ce fameux cantique de Noël qui déferlera dans le monde entier sous le nom de Minuit, chrétiens.

Mais la notoriété se paie ! La chanson de Cappeau irrite certaines peaux fines : « Comment lui, ni homme d’église ni fervent catholique, mais au contraire libre penseur et voltairien, préférant le culte de l’Humanité à celui d’un Dieu, ose-t-il écrire de telles paroles ? »

On le traite de païen, de néo-Belzébuth, de socialiste, d’anticlérical et l’on dénonce vertement certaines strophes de son œuvre : « Pour effacer la tache originelle et de son père arrêter le courroux . » (Seul le baptême efface la tache originelle et le père n’est jamais en courroux !)

Peu à peu, la hargne s’étale . Les évêques de Metz, de Nantes, de Grenoble et bien d’autres interdisent ce chant, prétextant que sa place est à l’opéra et non à l’église .

Mais en 1870, à minuit, en pleine guerre, durant le siège de Paris, un soldat français émerge d’une tranchée . Il salue militairement et, face à l’ennemi, entonne d’une voix forte : « Minuit, chrétiens, c’est l’heure solennelle… » Personne ne bouge . Chacun écoute le chant de la paix .

Le 24 décembre 1857, Ernest Gagnon, musicien québécois, étudiant en France, entend le Minuit, chrétiens, destiné, en ce temps-là, aux voix féminines . L’année suivante, encore sous le charme, il rentre à Québec, paroles et musique dans ses bagages . Le 24 décembre 1858, à l’église Saint-Colomb, aujourd’hui Saint-Michel de Sillery, les accords du Minuit, chrétiens résonnent pour la première fois en Amérique . À l’harmonium, Ernest Gagnon, tout fier, accompagne Marie-Louise-Joséphine Caron, dont la superbe voix charme l’assistance . Quelques années plus tard, Marie-Louise-Joséphine épouse Jean-Thomas Taschereau et donne naissance à Louis-Alexandre, qui deviendra et restera premier ministre du Québec de 1920 à 1936 .

À la suite du naufrage de l’Empress of Ireland le 29 mai 1914, un illustre inconnu écrit une complainte en souvenir de la tragédie . Sans doute plus habile avec la plume que sur le clavier, il emprunte la mélodie du Minuit, chrétiens pour enjoliver son poème . Certains membres du clergé, au Canada français, discréditent, une fois de plus, le chant de Noël de Cappeau en le déclarant profane et irréligieux . Sitôt, on frappe le Minuit, chrétiens d’interdiction . Mais, peu à peu, l’Église jette du lest et offre une solution : l’interprétation du cantique à l’église le 24 décembre sera tolérée dix minutes avant la messe et non à minuit juste, pour ouvrir la célébration .

Il existe au moins cinq versions du Minuit, chrétiens . Voici, à peu de choses près, celle que me chantait mon père .

Le Saint-Laurent à l’onde enchanteresse Suivait son cours, lent et majestueux L’Empress filait diminuant sa vitesse Car le brouillard enveloppait les cieux Sur ce vaisseau, qui portait tout un monde Chacun dormait, ignorant le danger Un cri soudain vint de la nuit profonde Debout ! Debout ! car l’Empress va couler (bis) Un charbonnier a frappé le navire Semant la mort, dans ce grand tourbillon Les passagers pleuraient dans le délire Cherchant partout leurs amis, leurs parents Ils se lançaient dans le fleuve perfide Tout affolés le corps à moitié nu En un instant dans l’élément liquide Horreur ! Horreur ! L’Empress est disparu (bis) Ils s’entraînaient sous les flots du grand fleuve Les habitants hier contents, joyeux Mais aujourd’hui les orphelins, les veuves Sentent couler les larmes de leurs yeux La mort brisa dans l’Empress les familles Leur souvenir doit rester dans nos cœurs Nous habitants des campagnes et des villes Prions ! Prions ! Pour tous ces malheureux (bis) Le fond du fleuve est aujourd’hui leur tombe Dernier sommeil, précédant le grand jour En un moment, un devoir nous incombe Aux affligés, il faut porter secours Pour adoucir leurs peines et leurs misères À pleines mains donnons pour être heureux La charité suivra notre prière Donnons ! Donnons ! Pour tous ces malheureux (bis)

L’histoire derrière le Minuit, chrétiens

Par Renée Vaillancourt-LauzièreAuteure-recherchiste

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PORTRAIT DE PLACIDE CAPPEAU.

PORTRAIT D’ERNEST GAGNON.

ÉGLISE SAINT-COLOMB DE SILLERY L’HIVER.

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REFLETS DÉCEMBRE 2015 27

A-t-on perdu le « sens de recevoir ? »

Par Stéphanie GendronJournaliste

À l’approche du temps des Fêtes, une question vient une fois de plus hanter plusieurs d’entre nous : a-t-on perdu le sens du don ?

Des proches ouverts à la réflexion ont répondu à cette question par une autre : n’a-t-on pas plutôt perdu le « sens de recevoir ? Avec le temps qui file, l’obligation de faire de Noël un événement festif les a menés à un constat : sur la liste d’idées de la famille pour le traditionnel échange de cadeaux apparaissent en majorité des suggestions d’endroits où se procurer un… chèque-cadeau .

Triste constat, qui peut entraîner un désir de changement . Certains reporteront la réflexion à plus tard pour ne pas gâcher la fête qui se déroule . D’autres y verront un signal de départ pour modifier leurs habitudes et se rapprocher des valeurs familiales et de partage associées à la fête de Noël .

Pour y arriver, voici quelques pistes :

1 – Pour les échanges de cadeaux, abolir la liste de suggestions et la remplacer par un thème (voyage, sport, couleur . . .) .

2 – Un conseil cliché, peut-être, mais pourquoi ne pas fabriquer un cadeau soi-même ? À l’ère du « faire soi-même », les idées pleuvent sur Internet et vous serez donc très tendance !

3 – Choisir le cadeau de la personne à choyer en fonction de ce qui l’intéresse . Le « sens du recevoir » prendra toute son ampleur lorsque cette personne comprendra que vous vous êtes souvenu de l’intérêt pour

les livres sur les bélugas dont elle vous a fait part lors d’une discussion tenue au mois de mars dernier !

4 – Éviter d’en faire une corvée en prenant de l’avance . Ce n’est pas parce qu’il fait 18 degrés dehors qu’un achat précoce vous plongera systématiquement dans une déprime hivernale .

5 – Choisir plusieurs petits cadeaux plutôt qu’un gros qui coûte cher . Au fil du temps, amassez des articles qui garniront un bas de Noël . Effet de surprise assuré et prolongé !

6 – Transformer l’habituel jouet du temps des Fêtes par une sortie avec un neveu ou une nièce . L’enfant ne jouera peut-être que deux semaines avec son tracteur, mais se souviendra longtemps de cette journée de glissade, patinage, restaurant ou cinéma .

7 – Écrire une lettre . Plutôt que d’acheter une carte de souhaits aux paroles creuses, arrêtez-vous un instant, ou deux . Écrivez tout ce que vous pensez à votre conjoint, à votre mère ou à votre père . Gageons que votre carte ne finira pas au recyclage !

8 – Privilégier les activités en famille, en louant un chalet, par exemple . Pas besoin de s’alourdir de nourriture ni de s’encombrer de présents pour partager un bon moment . Les jeux de société et le chocolat chaud font très bien l’affaire .

VIE CULTURELLE

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REFLETS DÉCEMBRE 2015 28

Nous vous invitons à nous adresser la recension d’un livre que vous avez apprécié.

Le comité d’édition se réserve le droit de publier ou non les recensions reçues .

Umberto EcoConfessions d’un jeune romancierParis, Le Livre de poche, 2015, 212 pages À la fois universitaire, essayiste et romancier, Umberto Eco est surtout célèbre pour son roman Le Nom de la Rose (1980) . Dans ses Confessions d’un jeune romancier, il propose un essai d’érudition sur la grande littérature, s’attardant aux livres l’ayant marqué . Il revient par ailleurs sur l’écriture de ses propres

romans (et surtout sur son Baudolino, 2002) en s’attardant sur des aspects particuliers et peu étudiés comme les personnages, les énumérations et les listes de toutes sortes contenues dans divers romans (p . 106) . De larges extraits de romans sont ici insérés . En somme, Confessions d’un jeune romancier est un livre qui parle d’autres livres, de manière admirable . Loin d’être une simple nomenclature, ces pages splendides sont une réflexion sur l’art de bien écrire et une invitation à la lecture, à travers des allusions, de multiples références et des commentaires éclairés sur des ouvrages impérissables . (Y . L .)

Pierre CaronAqua tumultaMontréal, Recto-Verso éditeur, 2014, 418 pagesRomancier populaire et prolifique, Pierre Caron a voulu situer dans la Lourdes de 2008 son plus récent récit, parfois proche du thriller . Ce célèbre lieu de pèlerinage français est menacé par une lettre anonyme émanant d’un inconnu, terroriste ou psychopathe, qui exige que son ultimatum reste secret . Le journal local annonce qu’un jeune visiteur de la célèbre basilique vient de mourir mystérieusement . Qui peut en vouloir ainsi aux pèlerins de ce haut lieu de la chrétienté ? Le père Pablo Mendez, responsable du sanctuaire, décide

alors de confier l’enquête à un policier retraité, Lucien Jérôme, veuf depuis peu de temps . Pierre Caron réinvente une Lourdes imaginaire pour y situer cette aventure surprenante, faisant d’Aqua tumulta un roman inattendu dans ce contexte religieux . On remarquera au passage que la plupart des personnages principaux imaginés par Pierre Caron sont des retraités : le père Mendez, l’ancien commissaire Lucien Jérôme, la coquette Colette Dandin, Antoine Maillot, ou encore l’étrange Jean-Marie Averet . Ce roman hétéroclite d’un auteur québécois consacré conviendra surtout aux amateurs d’intrigues . (Y . L .)

Yvon DeslogesÀ table en Nouvelle-FranceQuébec, Septentrion, 2009, 240 pages

Ce livre permet de jeter un regard sur l’histoire de l’alimentation en Nouvelle-France . Selon l’auteur, l’alimentation des habitants de la colonie a été influencée par un ensemble de facteurs sociaux, culturels et environnementaux . Sous le Régime français, on assiste donc à la mise en place de traditions culinaires . En plus de réaliser un travail de synthèse sur l’histoire culinaire de cette époque, l’auteur rassemble une quarantaine de recettes, au grand plaisir des amateurs de découvertes culinaires . Agréablement illustré, l’ouvrage invite à

découvrir l’alimentation populaire, la gastronomie et les traditions alimentaires de la vallée laurentienne, et ce, avant l’avènement des restaurants ! (A . B .)

Ethné et Philippe de VienneLes règles d’or des épicesMontréal, Trécarré, 2013, 143 pagesCe coffret pique la curiosité puisqu’il traite des mélanges d’épices que l’on trouve dans le monde . Son originalité repose sur le fait qu’il rassemble un livre

de recettes et une trentaine d’échantillons d’épices . Dans ce livre, les auteurs racontent leurs voyages de découvertes d’épices dans plusieurs parties du monde et nous invitent à expérimenter . Nous avons fait l’expérience de cuisiner un poulet au berbéré avec le mélange proposé, qui comprend notamment du fenugrec, de la coriandre, de la cayenne et de la cardamome . Le résultat a été stupéfiant . Enfin, nous avons concocté des galettes aux bananes avec un soupçon d’épices à cretons… Quel délice . À vous maintenant de faire vos découvertes . (Y . H .)

Suggestions de lecture

AVIS AUX LECTEURS

VIE CULTURELLE

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SERVICES REFLETS DÉCEMBRE 2015 29

LES MEMBRES DE L’AQRP DE PLUS EN PLUS NOMBREUXL’Association mène une action continue pour recruter de nouveaux membres . Le recrutement est essentiel pour la croissance de l’AQRP, sa vitalité et surtout son poids politique dans ses démarches pour la défense des droits des retraités . La fidélisation de ses membres passe par son souci d’offrir des services et des avantages, en constante évolution, qui répondent à leurs attentes .

En mars 2015, l’AQRP a franchi le cap des 30 000 membres . Nous pouvons être fiers de ce résultat . En mars 2016, nous espérons avoir atteint notre objectif de 31 161 membres !

Le nombre de membres a augmenté de façon continue au cours des dernières années, et le tableau ci-dessous illustre cette croissance .

Comparatif par année2013

mai 201

3

30 600

30 300

30 000

29 700

29 400

29 100

28 800

25 800

28 200

27 900

septembre

mai 201

4

septembre

mai 201

5

septembre

2014 2015

De janvier 2013 à septembre 2015, nous sommes passés de 27 800 membres à 30 300, soit une augmentation de 4 % en deux ans . Nous devons ce résultat aux efforts de nombreuses personnes qui ont à cœur leur association .

L’AQRP est un OSBL (organisme sans but lucratif) qui s’autofinance en grande partie grâce à la cotisation annuelle de ses membres. Augmenter le nombre de membres, « c’est plus facile à dire qu’à faire » comme disait l’autre, mais c’est d’abord et avant tout l’affaire de tous . Merci de votre engagement au sein de votre association !

Nous vous invitons à prendre connaissance de notre programme de référencement en page 27 .

L’AQRP SIGNE UN NOUVEAU PARTENARIAT AVEC LA CAPITALEL’AQRP a signé une nouvelle entente de partenariat avec La Capitale concernant le Compte suisse La Capitale .

Qu’est-ce que le Compte suisse La Capitale ?

C’est un compte d’épargne en ligne à taux d’intérêt élevé qui permet de mettre de l’argent de côté et de faire grimper ses économies . Que ce soit pour un voyage ou des rénovations, épargnez et réalisez tous vos projets grâce au Compte suisse La Capitale !

• Aucun solde minimum requis

• Aucuns frais de service et nombre de transactions illimité

• Offert en CELI

• Possibilité de créer jusqu’à 50 enveloppes budgétaires et d’automatiser des dépôts périodiques pour chacune d’elles

En vertu de cette nouvelle entente, les membres de l’AQRP pourront bénéficier d’une offre avantageuse à l’ouverture d’un premier Compte suisse La Capitale . En effet, en ouvrant un Compte suisse La Capitale d’ici le 31 décembre 2015, vous pourriez obtenir jusqu’à 75 $* en cadeau .

Comment bénéficier de cette promotion ?

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2 – Utilisez le code promotionnel AQRP50 pour obtenir 50 $* en cadeau à l’ouverture de votre premier Compte suisse La Capitale .

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De plus, profitez d’un taux promotionnel de 2,75 %* jusqu’au 31 janvier 2016 sur les nouvelles sommes que vous déposerez dans un Compte suisse La Capitale ou un Compte suisse CELI La Capitale .

* Certaines conditions s’appliquent . Rendez-vous sur comptesuisse .ca/aqrp pour connaître en détail les promotions applicables .

La Capitale assureur de l’administration publique inc . est inscrite en vertu de la Loi sur l’assurance-dépôts auprès de l’Autorité des marchés financiers .

Services aux membres

Vous avez des commentaires à formuler sur le contenu du journal Reflets ? Écrivez-nous à [email protected].

Le comité d’édition se réserve le droit de ne pas publier les textes reçus .

Page 30: Reflets - Décembre 2015

ASSURANCES

LA CAPITALE

ASSURANCES AUTOMOBILE, HABITATION ET VÉHICULES DE LOISIRS1 866 941-2777 / lacapitale.comJusqu’à 19 % de rabais

ASSURANCE MALADIE COMPLÉMENTAIRE1 800 653-2747Régime complémentaire d’assurance maladie (série 3997) comprenant plusieurs médicaments prescrits et non remboursés par la RAMQ, avec une possibilité de transfert sans preuve d’assurabilité*

ASSURANCE VIE1 800 653-2747Possibilité d’adhérer à un régime collectif d’assurance vie (série 5844) avec transfert sans preuve d’assurabilité**Certaines conditions s’appliquent

SÉCURIGLOBE1 844 224-6183 / securiglobe.comCourtier en assurance voyage Jusqu’à 12,5 % de rabais

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AUBERGE L’AMBASSADEUR1 888 588-6464 / auberge-ambassadeur.comRabais de 15 % sur le tarif régulier

AUBERGE L’AUTRE JARDIN1 877 747-0447 / autrejardin.comJusqu’à 15 % de rabais

AUBERGE LE JARDIN D’ANTOINE1 800 361-4506 / aubergejardindantoine.comJusqu’à 10 % de rabais

AUBERGE LE POMEROL1 800 361-6896 / aubergepomerol.comJusqu’à 15 % de rabais

CHALET MOUCHETTE418 869-2177 / cheletmouchette.comJusqu’à 15 % de rabais sur la location d’un chalet

CHALETS ENTRE AMIS418 824-5626 / chaletsentreamis.comJusqu’à 50 % de rabais sur la location d’un chalet

CHOICE HOTELS CANADA1 800 267-3837 / choicehotels.ca/aqrpJusqu’à 20 % de rabais

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GROUPE WESTMOUNT HOSPITALITÉ1 877 574-6835 / aqrp.qc.ca/hotellerieetvoyageTarif corporatif dans plusieurs hôtels du Canada

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INCURSION VOYAGES1 800 667-2400 / incursion-voyages.com

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LE NOUVEL HÔTEL & SPA1 800 363-6063 / lenouvelhotel.com

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RIÔTEL, HÔTELS SUR MER1 800 463-4212 / riotel.com

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LA RONDE514 397-2000 / aqrp.qc.ca/cultureetloisirs

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MONT SAINT-SAUVEUR (SVSS)1 800 653-2747 / aqrp.qc.ca/cultureetloisirs

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Rabais de 20 % sur le prix régulier des séries chansons, musique, théâtre et danse

ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE LAVAL450 978-3666 / osl.qc.ca

Rabais de 10 % sur le prix d’un billet Aînés

ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE MONTRÉAL1 888 842-9951 / osm.ca

Rabais de 10 % sur le prix régulier pour les membres et leurs conjoints sur les séries Les grands concerts**Selon les modalités

ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE QUÉBEC1 887 643-8131 / osq.org

Rabais de 10 % sur le tarif régulier à l’achat de billets pour les concerts de la programmation au Grand Théâtre de Québec et au Palais Montcalm

ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE SHERBROOKE819 820-1000 / css-oss.com

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REFLETS 30

Avantages… PROFITEZAVANTAGES DÉCEMBRE 2015

www.aqrp.qc.caGuide des services et des avantages1 800 653-2747

Page 31: Reflets - Décembre 2015

La nouvelleimage del’AQRPLa flèche symbolise le mouvement et le

dynamisme que l’on associe à l’AQRP.

Elle représente également   la croissance,

un des objectifs de développement

que l’Association s’est fixé pour les

prochaines années.

Les couleurs dominantes de bleu et de

blanc rappellent les couleurs de l’État

québécois. Ces couleurs inspirent le calme,

la détente, la liberté et la sagesse.

L’ensemble visuel est complété par une

typographie simple et facilement lisible qui

met l’accent sur le message textuel.

La composition générale se veut

contemporaine, sobre et épurée.

Page 32: Reflets - Décembre 2015

Faites une bonne a� aire ! Transférer votre FERR Le Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) est la suite logique au REER. Optez pour le FERR La Capitale et profi tez d’un taux promotionnel de 2,75 %.

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2. Bénéfi ciez de rendements à l’abri de l’impôt.

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