rencontre professionnels autour dumonde carceralvant avec une mobilité dans une univer-sité...

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D O C T O R A N T S C H E R C H E U R S RESEAU MONDE CARCER A L P R O F E S S I O N N E L S r e s e a u . p r i s o n @ e h e s s . f r MONDE CARCERAL AUTOUR du JOURNEE RENCONTRE Salles du conseil A & B. Niveau -1 190-198 avenue de France, 75013 paris Metro Quai de la gare (ligne 6, bus 89, velib 13019) Inscription : tepsis.fr Doctorants Chercheurs Professionnels 9h 14h30 Dessin © Thibault Ducloux. Conception graphique : Pierre F. 24 MAI 2016

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Page 1: RENCONTRE Professionnels AUTOUR duMONDE CARCERALvant avec une mobilité dans une univer-sité étrangère ainsi qu’une bourse de ter-rain, de 6 mois chacune, et la possibilité

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Créé en 2012, le LabEx TEPSIS étudie les modes d’intervention du politique dans la Cité et dans l’espace des sociétés. Il se propose notamment de relier l’analyse des modes de gouvernement des sociétés modernes et contemporaines et celles des pratiques so-ciales qui transforment les formes d’organisa-tion et de régulation des activités humaines.

QU’EST CE QUE LE LABEX TEPSIS ?

13 laboratoires et unités de recherche

LES POINTS FORTS

RechercheLes recherches soutenues par le LabEx s’inscrivent dans le croisement multi-disciplinaire des grandes approches fon-damentales des sciences humaines et sociales que sont la sociologie, l’anthro-pologie, l’histoire, la science politique, la philosophie ou le droit, renforcé par une forte dimension internationale.

millions d’euros sur 8 ans

transformation de l’Etat

politisation des sociétés

institutionsdu social

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Historicité de l’EtatFragilité de l’Etat La politique au delà et en deçàde l’Etat

Rapports ordinaires au politiqueLégitimité des élites Temps, espaces et mobilisations du politique

Construction des subjectivitésStructuration de l’ordre social Différenciations sociales et inégalités

2407

écoles doctorales2chercheurs

Direction : Richard Rechtman [email protected] / job market : Elisabeth Kozlowski [email protected] job market : Paul Antropius [email protected]

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FormationTepsis offre un parcours doctoral inno-vant avec une mobilité dans une univer-sité étrangère ainsi qu’une bourse de ter-rain, de 6 mois chacune, et la possibilité de suivre des modules professionalisants.

ValorisationTEPSIS s’ouvre à la diversité des publics intéres-sés par ses dernières avancées scientifiques et met en place des rencontres avec les décideurs, les chefs d’entreprise, les journalistes aussi bien que les citoyens qui ont tout autant besoin de com-prendre les évolutions du monde contemporain :

• Les Agendas du politique : cycle de conférences sur des thèmes d’actualité• Les cafés politiques : rencontres-discussions dans des cafés autour de grandes questions (le Genre, l’euthanasie...)• Les livres en question : rencontres en librairies autour d’ouvrages financés par le LabEx• Les TEPSIS Papers : de courtes publications électroniques accessibles sur tepsis.fr

axes de recherche3 chantiers9

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JOB MARKET

faciliter l’insertion professionnelle des doc-teurs et jeunes chercheurs dans le monde aca-démique ou l’espace socio-économique (en fonction de leurs objectifs) en complétant leur formation par des modules professionalisants, en les insérant dans des réseaux académiques et professionnels français et internationaux, et en donnant à voir l’excellence de leurs profils.

SES MOYENS

Des ateliers, conférences, master classes professionalisants et des publica-tions axés sur l’insertion des docteurs.

La mise en place d’un réseau tepsis d’acteurs académiques et socio-économiques (entre-prises, administrations, collectivités locales, territoriales, ONG, etc.) engagés dans une dynamique d’où sont susceptibles d’émer-ger des problématiques de recherche as-sociés à ses axes / chantiers scientifiques.

L’organisation de journées Job market théma-tiques ayant pour but de présenter les travaux de ses étudiants et jeunes chercheurs tant au monde académique qu’aux professionnels des secteurs concernés. Ces journées permettront :

è Ateliers professionnalisants• Droit d’auteur et propriété intellectuelle de l’Etat, • Construire son réseau professionnel,• Préparation à l’expression orale • L’écosystème numérique du jeune cher-cheur,• Paysage éditorial français et stratégie de publication...

• John Bowen, «Pensez votre projet de recherche en SHS en contexte américain»

• Le dispositif CIFRE• Quelle place pour les docteurs dans la fonction publique ?• Journée passerelle recherche-consultance en sciences humaines et sociales

• N°1. Quelle place pour les docteurs dans la haute fonction publique ?• N°2. Du gouvernement ouvert à l’Université ouverte. Comment concilier le régime de droit d’auteur des agents publics avec une stratégie Open Access

JOB MARKET, SON OBJECTIF

è Master classes

è Conférences Job Market

è Tepsis Papers special Job Market

d Activités

- l’élargissement du cercle des contacts de l’étudiant dans les deux «mondes» - l’ouverture de nouveaux terrains de recherche - de nouvelles collaborations entre jeunes chercheurs de tous horizons - l’élargissement et l’international-sation des équipes de recherche - la découverte d’opportunités de carrières au sortir de la thèse.

Laboratoire d’Excellence TEPSIS, 190-198 av. de France, 75013 Paris, http://tepsis.fr

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AUTOUR DU MONDE CARCERAL

Lucie Alidières-Dumonceaud, post-doctorante IDEFI «Le numérique sans Internet ?! En prison !?» Joséphine Bastard, doctorante CRIS «Les directeurs de prison et l’application des peines en Belgique : l’ambiguïté du droit dans les murs»

Nadia Biskri, doctorante CHS «Transposer la prison pénale en situation coloniale: l’Algérie, de la conquête au tournant du siècle»

Thibault Ducloux, doctorant TEPSIS/CMH/EHESS «Les illusions carcérales : une divine comédie»

Corentin Durand, doctorant CMH/LIER «De l’interpellation du surveillant à la plainte au Président : comprendre les transformations de la prison à partir des doléances des détenus»

Meoin Hagège, doctorante IRIS/EHESS «Les parcours de santé des détenus, des marges aux interstices»

Ouisa Kies, doctorante CADIS «Comprendre et prévenir les processus de la radicalisation religieuse : retour d’expérience de la recherche-action nationale prison»

Camille Lancelevée, doctorante IRIS «Une prison hospitalière ? Présences psy en milieu carcéral»

Marine Quennehen, doctorante CESPRA-INED «La paternité en détention : une identité en mouvement ?»

Romain Tiquet, docteur, Humboldt Universität Berlin «Réactions multiformes de refus du carcéral colonial : le cas des camps pénaux au Sénégal (1936-1960)»

è OIPCécile Marcel [email protected]

è Mission GIP/Droit et Justice Florence Renucci [email protected]

genepi

è GENEPI

Gabrielle Ripplinger [email protected]

INTERVENANTS

Journée sous la présidence de Marc Bessin (IRIS/EHESS)

PARTENAIRES

INVITÉ D’HONNEUR

fondateur de l’Observatoire International des Prisons (OIP), co-fondateur de Prison Insider, ancien membre du Contrôle Général des Lieux de Privation de Liberté (CGLPL), présentera son projet international «Prison insider» www.prison-insider.com et évoquera les passerelles et les collaborations possibles avec les jeunes chercheurs du Réseau.

Bernard Bolze

9h - 12h Présentation des Doctorants et Discussions12h-12h30 Intervention de Bernard Bolze

12h30-12h45 Intervention de Marina Zuccon12h45 Buffet

Marina Zuccon, Cercles de Formation de l’EHESS, présentera les offres de formation de

l’école : un éventail de thèmes qui permettent de saisir l’institution carcérale dans la diversité des

enjeux actuels

è PRISON INSIDERBernard Bolze [email protected]

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è OIPCécile Marcel [email protected]

genepi

PARTENAIRES

INVITÉ D’HONNEUR

è PRISON INSIDERBernard Bolze [email protected]

Entretien avec Didier Fassin.p. 6-7 Présentation des intervenants.p. 8-13

Lucie Alidières-Dumonceaud. p. 13 Joséphine Bastard. p. 13

Nadia Biskri. p. 14

Thibault Ducloux. p. 15

Corentin Durand. p. 16

Meoin Hagège. p.16

Ouisa Kies. p. 17 Camille Lancelevée. p. 18

Marine Quennehen. p. 18

Romain Tiquet. p. 19

Cercles de formation EHESS. p. 20

Editions de l’EHESS. p. 21

Tepsis Papers. p. 22

SOMMAIRE

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Quels ont été les apports pour le débat public sur la prison de la pratique de l’ethnographie ?

C’est un fait remarquable et même paradoxal qu’une institution par définition fermée s’ouvre à la présence et à l’observation de chercheurs. Tel est le cas en France, mais aussi au Portugal, en Grande-Bretagne, et ailleurs. C’est loin d’être vrai partout et, depuis les travaux pionniers menés dans les années 1940 et 1950 par des sociologues, l’ethnographie a été presque absente de l’univers carcéral dans le pays qui a pourtant le taux d’incarcération le plus élevé au monde : les États-Unis. Or, la façon dont on autorise la recherche en prison a beaucoup à voir avec la manière dont on traite les prisonniers. Plus l’opacité institutionnelle est grande, plus le pouvoir discrétionnaire des personnels pénitentiaires est étendu.Le travail ethnographique n’a toutefois contribué que modestement

ENTRETIEN

gComment, depuis les travaux de Michel Foucault, les sciences sociales ont-elles aidé à penser la prison ?

Surveiller et punir, en 1975, a représenté un événement sans équivalent dans les études sur la prison, dont il a largement renouvelé les approches, en France et au-delà. On peut

rappeler que la publication survenait dans un double environnement international de mutineries qui révélaient l’arbitraire et la dureté du monde carcéral et de remise en cause d’un modèle qui reposait sur la réinsertion sociale des détenus. C’est aussi à ce moment que le nombre de personnes emprisonnées s’est accru de façon considérable dans tous les pays occidentaux. Dans ce nouveau contexte, les travaux de sciences sociales se sont développés selon trois axes principaux. Des études statistiques ont porté sur les inégalités dans la distribution des sanctions, les conditions facilitant les violences en prison et les risques de récidive en fonction des modalités d’exécution des peines. Des recherches sociopolitiques ont tenté de comprendre les origines et les causes du tournant répressif ainsi que ses conséquences sur les populations concernées. Enfin, des enquêtes historiques et ethnographiques se sont attachées à analyser plus finement les pratiques, et non plus seulement les discours, dans le monde pénitentiaire, de la fin du 18ème siècle jusqu’à nos jours, permettant de contester ou d’affiner les thèses foucaldiennes.

« [A la différence de la France et d’autres pays comme le Portugal ou la Grande-Bretagne]l’ethnographie a été presque absente de l’univers carcéral dans le pays qui a pourtant le taux d’incarcération le plus élevé au monde : les États-Unis »

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ENTRETIEN

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Professeur à l’Institute for Advanced Study de Princeton et directeur d’études à l’EHESS, est l’auteur de L’Ombre du monde. Une anthro-pologie de la condition carcérale (Seuil, 2015)

au débat public. Il l’a fait sur quatre plans. D’abord, il a banalisé le monde carcéral qui a perdu de son caractère trouble et inquiétant : on peut étudier les prisons comme on étudie les usines, les écoles ou les hôpitaux. Ensuite, il a transformé le regard que l’on porte sur l’institution pénitentiaire : on pourrait dire qu’il a humanisé tant le personnel que les détenus jusqu’alors vus à travers des stéréotypes dévalorisants. De plus, il a révélé les logiques sociales complexes à l’œuvre dans les relations au sein de la prison : l’analyse critique peut donc porter sur des situations concrètes ordinaires, plutôt que sur des discours généraux ou des faits divers. Enfin, il a participé de la reconnaissance de la parole des prisonniers, de leurs familles et des militants des droits de l’homme qui ont souvent du mal à se faire entendre.

En quoi votre approche politique et morale renouvelle-t-elle les recherches ethnographiques sur la prison ?

Il s’agit tout à la fois de dépasser et d’approfondir la description ethnographique. La question morale se pose en effet à un double niveau : macro-social (des politiques pénales) et micro-social (des pratiques pénitentiaires). D’un côté, on peut parler d’économie morale du châtiment pour comprendre la manière dont, de l’exécutif au judiciaire, on justifie et distribue les peines : qui punit-on, et qui épargne-t-on ? pour quels faits ? pour quelles raisons ? avec quelle sévérité ? De l’autre, on veut comprendre les subjectivités morales des agents impliqués dans l’exécution des peines, qu’il s’agisse de surveillants, de juges, de conseillers d’insertion et de probation, et même de prisonniers : quelles normes, valeurs et affects sont à l’œuvre dans les relations quotidiennes, les sanctions, les accompagnements ? Au fond, j’essaie de répondre à deux interrogations : pourquoi nos sociétés traversent-elles ce moment punitif de leur histoire, et pourquoi de manière si inégalitaire ? et pourquoi la prison est-elle bien plus que la privation de liberté, qu’elle est censée être ?

« Au fond, j’essaie de répondre à deux interrogations : pourquoi nos sociétés traversent-elles ce moment punitif de leur histoire, et pourquoi de manière si inéga-litaire ? et pourquoi la prison est-elle bien plus que la privation de liberté, qu’elle est censée être ? »

Propos recueillis par Elisabeth Kozlowski pour Tepsis

AVEC DIDIER FASSIN

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Mes travaux scientifiques s’inscrivent depuis plusieurs années dans le champ de la linguistique interactionnelle et de l’analyse de conversation d’inspiration ethnométhodologique, et s’adossent à un corpus unique d’enregistrements audiovisuels d’activités sociales, pédagogiques, dans une prison de haute sécurité. Cette recherche conjugue démarche ethnographique et analyse linguistique de phénomènes multimodaux dans le but de caractériser l’interaction enseignant-«  étudiant - détenu » en situation pédagogique. L’objectif analytique est concomitant à un objectif techno-pédagogique : participer à la formations des éducateurs en prison et à la réflexion sur le développement

Le numérique sans internet?! En Prison?!

Soutenue en 2013, ma thèse « Interactions et pra-tiques d’un processus d’innovation pédagogique en environnement carcéral » s’appuie sur un cor-pus de 52 hrs d’enregistrements audiovisuels de cours, réunions en présence et à distance et d’entretiens avec des détenus, des surveillants et des enseignants. Travail de transcription puis de séquençage et d’épisodes restituant des phéno-mènes interactionnels particulièrement visibles.

ALIDIERES-DUMONCEAUD Lucie Post-Doctorante IDEFI [email protected]

BASTARDJosephineDoctorante CRIS [email protected]

Le rôle des directeurs de prison dans l’application des peines en Belgique : l’ambiguïté du droit dans les murs

Instaurés en 2006, les tribunaux de l’application des peines en Belgique (TAP) sont responsables des octrois d’aménagements de peine pour les peines de plus de trois ans. Leurs decisions s’appuient sur une série d’interventions en prison et à l’administration pénitentiaire centrale : le traitement d’une demande d’aménagement de peine nécessite un processus de circulation de documents, d’avis et des interactions entre différents groupes d’acteurs. Cette intervention rend compte du rôle spécifique des directeurs de prison dans ce processus.

Menée dans le cadre d’un doctorat, l’étude porte sur des trajectoires de cas. Celles-ci sont reconstituées par la combinaison de différents matériaux, entre-tiens semi-directifs, observations d’audiences et des acteurs au travail et études de dossiers. Recueillis en prison et dans les tribunaux. A travers les diffé-rentes organisations, les acteurs et interactions qui participent à la décision, il s’agit de rendre compte de sa dimension processuelle, en suivant le passage du droit en prison, à l’administration et au tribunal.

La trajectoire d’un cas de l’application des peines commence en prison avec la préparation des dossiers. Le rôle du directeur de prison est central : il doit émettre un avis écrit sur la demande, puis un avis oral à l’audience qui se déroule en prison. Pour cela, il mandate les services psychosociaux pour produire un rapport, prend connaissance du dossier et rencontre le détenu. Les pratiques des directeurs, inscrites dans un système de contraintes et au sein de la chaine d’interventions, font apparaitre plusieurs éléments. Le travail sur les dossiers individuels permet un partage de sens qui dépasse ce cadre : les directeurs sont les relais des critères de la décision, d’une organisation à l’autre, qu’ils prennent en charge dans un processus rétrospectif de retour du tribunal à la prison. L’introduction du droit dans les murs et de ses « entrepreneurs » est toujours ambivalente. Les directeurs, qui ont en charge en premier lieu l’exécution des peines, sont aussi chargés du respect et de la mise en pratique du droit de l’application des peines. On observe les missions contradictoires de la prison, entre punition et réinsertion s’incarner dans ces acteurs clés.

Médiation numériqueLinguistiqueCorpus sensible

Directeurs de prisons BelgiqueTribunaux d’application des peines

Interactions pédagogiques et environnement

personnel d’apprentissage

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BISKRI Nadia

Notre projet de recherche concerne l’avènement et la généralisation de la prison pénale en Algérie analysés comme un phénomène en lien avec la colonisation. Il est ainsi aux prises avec deux champs historiographiques différenciés, celui de l’histoire pénitentiaire en Occident et celui de l’histoire de la colonisation.

Si l’autonomisation de la prison comme objet d’étude dans l’historiographie européenne est ancienne et particulièrement riche, elle est tardive pour les mondes extra-européens et inexistante pour l’Afrique du Nord. C’est tout l’intérêt d’un déplacement du regard vers les situations coloniales, à travers le cas de l’Algérie dont le statut a été si singulier au sein de l’Empire français. Définie par Michel Foucault comme « lieu d’exécution de la peine », la prison pénale devient au tournant des XVIIIe et XIXe siècle la pièce essentielle dans la panoplie punitive de l’Occident. Elle fait de l’enfermement son unique mode d’exécution des sanctions pénales. Aux colonies, l’importation massive par l’Etat colonial d’un système pénal fondé sur l’incarcération relève, selon Florence Bernault, d’une volonté « de régulation de l’espace et des hommes ».

Doctorante [email protected]

Prison civile de Barberousse, dans la haute Casbah, début du XXe siècle. Source : Madeleine Chaumat,

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Prison et enfermement dans l’Algérie coloniale de la conquête au tournant des années 1930

C’est le cas en Algérie où la prison pénitentiaire s’impose comme une réalité du système judiciaire dès les premières années de la conquête. En territoire militaire comme en territoire civil la privation de liberté est substituée à d’autres pénalités et s’impose peu à peu comme un modèle en matière de sanction pénale des actes transgressifs des normes politiques ou sociales. L’obsession du maintien de l’ordre colonial, dans un territoire perçu par le pouvoir politique comme plus criminogène qu’en métropole, participe à l’introduction et à la généralisation d’un système pénal répressif, organisé autour d’un réseau carcéral pleinement achevé lors de l’entrée nouvelle des politiques au tournant des années 1930.

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Notre étude entend appréhender la prison coloniale « hors les murs », en interrogeant les finalités et les modalités de passage d’une Algérie ouverte à une Algérie fermée, le recours massif à l’enfermement comme instrument de châtiment pour mieux saisir la spécificité du projet carcéral en situation coloniale. Il s’agit ensuite d’entrer à l’intérieur des murs de la prison coloniale à la rencontre du microcosme carcéral, reflet d’une société coloniale profondément clivée ou espace de contacts pour des populations aux statuts juridiquement différenciés, les uns citoyens, les autres sujets coloniaux ?

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Linguistique

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En France comme ailleurs, les populations détenues revendiquent des appartenances et des comportements religieux dans des proportions sans commune mesure avec le reste de la population. Autrement dit, l’emprisonnement rendrait religieux. Cette idée troublante, formulée et interrogée depuis les années 1990, s’est progressivement révélée schématique sur le plan empirique. Les chercheurs qui s’y sont penchés ont pu dévoiler des réalités diverses, aux ramifications buissonnantes : «  la religion  » ne désigne un type de détenus particulier et homogène(un «  profil  »), encore moins un type de comportement singulier. Comment, dès lors, rendre compte de cette curiosité sociologique, qui concerne chaque année plusieurs centaines de personnes  ?

La recherche que je mène tente de décrire les origines et les implications de ce fait social, en analysant les logiques d’un recours circonstancié au religieux de la part de prisonniers dans une grande maison d’arrêt française.

Dans la mesure où la mobilisation de la ressource religieuse est, ici, inédite dans la vie des individus (en ce sens qu’ils n’y avaient pas recours avant d’être enfermés), l’étude tente de décrire un processus  : pourquoi et comment tel ou tel détenu se saisit-il du registre religieux dans le temps de sa détention  ? Afin d’appréhender la sociogenèse d’une «  demande  » présentée comme « spirituelle », il s’agit de mettre en œuvre une sociologie de l’individu à l’épreuve de l’enfermement. De cette optique est née l’ambition de décrire simultanément comment certains deviennent religieux et comment certains autres ne le deviennent pas, telles les deux faces d’une même pièce.

Sociogenèse du besoin « spirituel » en détention : le recours au religieux dans les trajectoires carcérales

Dix-huit mois durant, la production des matériaux empiriques s’est appuyée sur la rencontre des gens à leur arrivée en détention, puis sur leur suivi tout au long de leur détention à intervalles réguliers.

Cette méthode diachronique a permis de noter le plus finement possible toute variation dans leurs comportements et, a fortiori, dans leurs comportements religieux (ou nouvellement religieux). Dans les faits, l’enquête de terrain s’est ca-ractérisée par un travail quotidien d’im-mersion profonde du chercheur au sein même de la population pénale, et ce jusque dans les réseaux de sociabilités.

DUCLOUX ThibaultDoctorant [email protected]

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La place grandissante accordée en prison à des formes institutionnalisées d’expression crique constitue à n’en pas douter une évolution majeure de la gouvernance carcérale. Sous l’effet du développement du droit pénitentiaire national et international, les dernières décennies ont vu s’ouvrir de nouveaux espaces de communications administratifs, judiciaires et associatifs, internes aux établissements ou en dépassant les murs. Au sein des établissements, le traitement des requêtes fait de plus en plus souvent l’objet de procédures internes standardisées, par la mise en place de formulaires papier ou informatiques. Cette recherche vise à apporter une compréhension du fonctionnement et des effets de ces nouvelles formes d’expression ouvertes aux personnes incarcérées. On cherche ainsi à décrire une reconfiguration des relations de pouvoir en détention. En effet, loin de l’exceptionnalité à laquelle elle a souvent été cantonnée, l’ouverture relative de la prison aux discours critiques des personnes incarcérées est tributaire d’évolutions sociétales

Comprendre les transformations de la prison à partir des doléances de personnes detenues

J’anime, avec Liora Israël, l’Ouvroir de sciences so-ciales potentielles (Ouscipo) à l’EHESS, dispositif visant à développer des partenariats de recherches entre la communauté scientifique de l’EHESS et des acteurs de la société civile. Coordonnateur du groupe de jeunes chercheur.euse.s «Traitements et contraintes», je participe au projet «Prison Litigation Network», financé par la Commission européenne.

globales. Usagers, citoyens ou consommateurs, les institutions publiques et privées accordent une place grandissante à la parole des publics. L’analyse des espaces de communications dans lesquels s’inscrivent ces nouvelles communications critiques conduit à penser ces évolutions comme une reconfiguration technique et morale des formes de gouvernance contemporaines.

Mon travail de recherche explore la santé comme porte d’entrée pour étudier et réduire la précarité sociale de populations démunies, il vise à mieux comprendre les tendances dans les parcours d’hommes qui vivent avec le VIH ou une hépatite C et qui ont été incarcé-rés. Ce questionnement part d’un problème de santé publique, celui du faible recours aux soins et de l’inter-ruption des prises en charge à la sortie de prison, qui augmentent l’inobservance et le risque de résistances aux traitements. Mon enquête montre qu’une approche par le point de vue du patient est fertile pour identi-

HAGEGE MeoïnDoctorante EHESS-INED [email protected]

Trajectoires de soins de sortant.e.s de prison

DURAND Corentin

J’anime et contribue à deux sites de recherches et de débats en sciences sociales, dont le lectorat dépasse le monde universitaire : www.traitements-contraintes.org et www. prison.hypotheses.org. Un engagement en continuité avec mon travail en réduction des risques à Médecins du Monde.

fier les manières de recourir aux soins des sortants; elle permet de comprendre comment les obstacles sociaux et économiques s’additionnent pour réduire la priorité accordée à la santé à la sortie de prison. Le dispositif méthodologique permet d’appréhender la globalité de l’expérience du soin avant et après l’in-carcération en combinant trois outils : les entretiens biographiques conduits en détention et à la sortie permettent de reconstruire des parcours de santé ; ils sont complétés par une ethnographie du travail des professionnels en prison, dans les dispositifs de santé et d’aide sociale en ville ; et enfin par un question-naire sur la santé, les prises en charge et les réseaux de soutien de détenus. L’analyse des contraintes liées au genre, à la classe, à la racialisation, etc. montre l’évolution des parcours de ces hommes vers une désaffiliation et des inégalités de santé croissantes. L’analyse en termes de parcours de vie et de san-té nuance cependant ce résultat en montrant la complexité et l’hétérogénéité de cette population.

Doctorant [email protected]

Expression critiqueDoléancesCommunication

Sortie de prisonVIHSanté

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En octobre 2014, le ministère de la Justice lance un appel d’offre qui vise à mener, entre janvier 2015 et mars 2016, une recherche-action sur la radicalisation religieuse islamiste en prison et notamment la réactualisation de l’outil de détection, la mise en place d’un programme de prise en charge des détenus dits « radicalisés islamistes », ainsi qu’une transmission des dispositifs aux agents pénitentiaires. Il ne s’agit plus uniquement d’aboutir à des concepts pour faire avancer la connaissance, mais de mener une recherche dite « opérationnelle ». Aujourd’hui plus qu’hier, il est urgent de mettre en place des actions de prévention de la radicalisation et d’arriver à détecter des individus dits « dangereux ».

L’intérêt des recherches-actions, est la réciprocité dans les échanges : l’enquêté reçoit autant que le chercheur recueille de données. Afin de parfaire l’outil opérationnel de détection à destination des personnels pénitentiaires, qui est un des trois objectifs de la recherche-action, l’équipe de recherche commence par réaliser un diagnostic auprès des différentes catégories du personnel des sites choisis. Ceux-ci sont interrogés sur leur

Comprendre et prévenir les processus de la radicalisation religieuse : retour d’expérience de la

recherche-action nationale prison

KIES Ouisa Doctorante Cadis/[email protected]

• Méthodologie qualitative, à partir d’entretiens semi-directifs avec le personnel de l’administration pénitentiaire et les détenus condamnées ou prévenus pour association de malfaiteur en vue de commettre un acte terroriste, des détenus de droit commun (condamnés pour d’autres faits que terrorisme) et qui seraient en voie de radicalisation selon «  le personnel de l’administration pénitentiaire  » et enfin des détenus qui s’éloigneraient volontairement des mouvances radicales.

• Observation directe et participative et ce afin d’étudier les interactions entre les détenus, entre le personnel et les détenus, et entre les détenus et les intervenants extérieurs.

• Etude des trajectoires des détenus et la manière dont elles sont vécues par ceux-ci, comprendre notamment le sens que l’individu assigne à ses pratiques, comprendre ses représentations et sa vision du monde. • Objectif : amener à une compréhension et identification du processus de radicalisation.

perception du phénomène de la radicalisation, des signalements, ainsi que des outils qui permettent de les vérifier. Par ailleurs, suite au diagnostic réalisé dans les établissements pénitentiaires, une série de constatations se dégagent : il n’y a pas

de définition claire du terme « radicalisation » ; mais à la place une perception du phénomène très variable et individualisée ainsi qu’un sentiment du personnel pénitentiaire d’être dépassé par un phénomène complexe et évolutif du fait d’une perception anxiogène.

À l’issue de cette recherche action, a été mis en avant la nécessité d’avoir une approche pluriprofessionnel le et pluridisciplinaire visant à définir le profil de chaque détenu afin d’établir une relation plus attentive avec ces personnes incarcérées. Les indicateurs de « radicalité » ou de radicalisation se situent sur l’évolution du détenu d’où l’intérêt

de travailler en étroite collaboration avec tous les acteurs de l’administration pénitentiaire. afin d’échanger sur les parcours des personnes (antécédents, la famille, situation sociale etc.)

Recherche actionCitoyennetéEducation

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Dans mon travail, je réfléchis à la tendance contemporaine des sociétés occidentales à légitimer la peine par le soin en observant la place qu’ont pris les professionnels en santé mentale dans le système carcéral à partir des années 1970, sous des modalités différentes en France et en Allemagne. A l’appui de terrains ethnographiques réalisés dans deux prisons allemande et française d’une durée respective de cinq mois et de la réalisation d’entretiens semi-directifs avec des professionnels en santé mentale, j’analyse la façon dont se configure une division du travail de prise en charge des troubles psychiques - appréhendés à partir des représentations autochtones qu’en ont les professionnels inscrits dans l’écologie carcérale. La délimitation de ces troubles, source de controverses, entraîne des tensions et conflits autour de la définition du mandat des professionnels en santé mentale, mais également de celui des professions pénitentiaires.

Si la population carcérale est composée à 97% d’hommes, les études sur la paternité se font rares. Au contraire, les re-cherches sur les femmes privilégient la maternité, car avant d’être une détenue se cache une femme, mais surtout une mère. L’engagement parental de ces hommes est difficilement reconnu ; souvent jugés inaptes à remplir leur rôle. L’incar-cération affecte l’affirmation de leur identité paternelle et force un changement dans la nature même de cette identité et par la suite une modification dans son auto identification. L’objectif de cette thèse sera d’analyser le parcours bio-graphique d’hommes en contexte de vulnérabilité en questionnant : leur perception du lien à leur famille d’origine, leur formation et leur situation socio-écono-mique, leurs liens de couple (éventuellement successifs) et les circonstances de leur devenir-père. Nous tente-rons de recueillir et d’analyser les discours que tiennent les protagonistes eux-mêmes sur leurs sentiments et leurs attitudes à l’égard de tel ou tel rôle, de leurs pratiques pa-rentales et leurs manières de faire, de leur place dans le réseau proche, des tensions et des problèmes rencontrés.

La paternité en détention : une identité en mouvement ?

Le travail de pré-enquête qu’a constitué le master (95 entretiens avec 43 détenus) m’a permis de tisser des liens solides sur le ter-rain. Je propos pour la thèse de poursuivre et élargir nos questionnements. Dans une perspective compréhensive, j’ai recours à des entretiens semi-directifs répétés pris en note. Placer les acteurs au centre de mon en-quête, encourage l’expression de leurs repré-sentations et de leurs pratiques. La répétition des rencontres favorise leur accoutumance à ma présence, à la technique d’entretien et per-met de dépasser le discours conventionnel.L’échantillon sera constitué de 30 hommes détenus pères (15 en maison d’arrêt et 15 en centre de détention) rencontrés en moyenne trois fois sur une durée d’un an.

QUENNEHEN Marine Doctorante EHESS-CESPRA-INED [email protected]

LANCELEVEE CamilleDoctorante IRIS-Centre Marc Bloch

[email protected]

Où s’arrête le soin et où commence la peine ? La thèse montre que cette « présence psy  », tout en produisant de l’attention pour la souffrance psychique des personnes détenues, contribue à modifier le sens du traitement pénitentiaire auquel elles sont soumises.

Ma thèse illustre in fine les transformations contemporaines d’une institution pénitentiaire devenue « hospitalière », c’est-à-dire tout à la fois un lieu hybride, dans lequel s’entrelacent la peine et le soin dans des agencements insolites, mais également l’un des derniers lieux d’accueil de certaines formes de folie.

Une prison hospitalière ? Présences psy en milieu carcéral

PaternitéFamilleParcours biographiques

Ecologie carcéraleSanté mentale Souffrance psychique

Citoyenneté

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Ce travail de thèse a soulevé trois points : penser le, penser avec et enfin penser au delà du travail forcé. J’analyse la genèse et l’évolution des formes de contraintes à travers les représentations multiples du travail, les processus discursifs et normatifs mis en place par les autorités coloniales, ainsi que les reformulations constantes de ces catégories. D’autre part, l’organisation du recrutement de la main-d’œuvre au Sénégal rend compte au final d’un système colonial qui, loin d’être omnipotent et omniscient, balançait constamment entre coercition et impuissance. La doctrine politique et économique du régime colonial a été constamment adaptée, négociée par des rapports de force multiples. Enfin, je m’intéresse à l’évolution des formes de mobilisation de la main-d’œuvre, au-delà de l’abolition théorique du travail forcé en 1946. Dépasser la rupture institutionnelle de 1946 permet de se focaliser sur la (re)formulation d’un discours sur le travail, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et au-delà même de l’indépendance du Sénégal en août 1960. Dans ce travail, j’aborde la question de l’enfermement à travers un biais économique, avec l’utilisation de la main-d’œuvre pénale envoyée sur les chantiers routiers de la colonie.

TIQUET RomainPost-doctorant FNS, Genè[email protected]

«Réactions multiformes de refus du carcéral colonial : le cas des camps pénaux

au Sénégal (1936-1960)»

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OM

, Travaux Publics, Carte 34, Rapport de m

ission effectuée sur les routes de l’A

OF du 26 avril au 12 juillet 1933

La colonie du Sénégal met en place à partir de 1936 un ensemble de camps pénaux mobiles qui répondaient à deux objectifs principaux : décongestionner les prisons civiles dans un contexte de réforme pénitentiaire, et rationaliser l’usage de la main-d’œuvre pénale en la mettant activement au travail. Je traite aussi des réactions multiformes de prisonniers pour échapper à l’enfermement que ce soit la désertion, les mutineries, les plaintes ou les automutilations.

Après un master sur la transmission des forces civiles de police au Burkina Faso réalisé à l’Université Paris 1, j’ai soutenu ma thèse de doctorat sur la question du travail forcé et de la mise au travail des populations au Sénégal pendant la période coloniale et postcoloniale à l’Université Humboldt de Berlin.

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L’EHESS est riche des ses chercheurs et de ses 32 centres de recherche. C’est une richesse que nous partageons hors des milieux scientifiques. Une large ouverture existe pour toute entreprise et administration intéressée par les travaux élaborés dans nos centres, et différents parcours sont possibles pour ceux qui, salariés, personnes en recherche d’emploi, retraités, souhaitent accéder à ces savoirs.

Des séminaires ouverts

Les séminaires de recherche de l’EHESS sont ouverts à toute personne souhaitant y accéder. Cette démarche peut-être individuelle, en qualité d’auditeur libre, mais aussi intégrée dans un plan de formation. Le service de la formation continue est à votre écoute pour vous aider à sélectionner dans l’offre très large de notre établissement, les séminaires qui répondent aux besoins de votre structure et de vos personnels.

Des parcours individuels de reprise d’études

Si vous envisagé de reprendre des études, le service de la formation continue vous accompagnera dans votre choix de parcours (les 19 masters en sciences sociales, le diplôme de l’EHESS) et du dispositif que mieux vous correspond.

Des collaborations avec des entreprises, des associations et des administrations

En lien avec les recherches en cours à l’EHESS et à l’écoute de vos besoins et de vos questions, nous élaborons avec vous des programmes de formation sur mesure adressés à vos personnels. Convaincus de l’utilité des savoirs pour aider les organisations à penser le monde et à réfléchir sur elles-mêmes, nous avons accumulé une large expérience avec des interlocuteurs variés (grands groupes internationaux, associations locales, administrations publiques) aux demandes très différentes.

Formation continue et prison Nous vous proposons un éventail de thèmes qui permettent de saisir l’institution dans la diversité des enjeux actuels. Ils peuvent faire l’objet d’une formation ou vous suggérer de pistes pour des formations sur mesure.

PENSER LA PEINE• Dépénaliser, déjudiciariser, désincarcérer

en climat sécuritaire• Prévention de la récidive et sortie de

délinquance, qu’est-ce qui marche?• Justice Restaurative et Médiation

VIVRE EN PRISON

Soin et prison• Le travail des soins en prison

• Addictions, sortir de la répression ?• Malades mentaux : comment éviter la

prison ?

Violence• Sécurité et violence en prison :

pratiques et résistances

LES POPULATIONS PENALES• Trajectoires biographiques de détenus :

sociologie des récits de vie et projet «Ils sont nous» de l’OIP

• Pratiques policières et judiciaires : des filtres dans le recrutement social de la

population pénale?• Méthodes et usages de l’évaluation dans

le parcours pénal

Mineurs• Les mineurs délinquants :

genre et parcours pénal• Mineurs : pénalisation ou protection ?

Radicalisation• La prison : foyer de radicalisation et espace de lutte contre la radicalisation ?

Réalités et perspectives

L’ESPACE DE LA PRISON• L’architecture pénitentiaire : vers un

nouveau modèle ?• La prison dans la ville : la surveillance

électronique

CERCLES DE FORMATION

Contact: Marina Zuccon [email protected](33) 01 49 54 23 95

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Éduquer sous contrainteNicolas Sallée

De la création de centres éducatifs fermés à l’ouverture de nouvelles prisons pour mineurs, les années 2000 ont été le théâtre de profondes mutations de la justice des mineurs fran-çaise. Ce livre propose de retracer la genèse de ces muta-tions, d’en décrypter le sens et d’en analyser les effets sur les pratiques quotidiennes des éducateurs de jeunes délinquants. Soumis à une volonté de durcissement des politiques de traitement de la délinquance juvénile, les principaux acteurs de la justice des mineurs cherchent, dans le même temps, à préserver la spécificité de réponses his-toriquement conçues dans une optique d’éducation. En retraçant l’histoire de la prise en charge des jeunes dé-linquants, avant de plonger dans la chair des pratiques édu-catives actuelles, Nicolas Sallée décrypte l’émergence d’un nouveau modèle éducatif fondé sur le recours à la contrainte, y compris sous la forme hautement controversée de la contrainte d’enfermement. Il montre comment ce modèle, dit d’éducation sous contrainte, redessine le paysage de la justice des mineurs, et l’identité professionnelle de ses édu-cateurs, sous le poids d’une utopie disciplinaire revitalisée.

Nicolas Sallée, ancien élève de l’ENS de Cachan, est profes-seur au département de sociolo-gie de l’Université de Montréal.

Contact : editionsdirection(at)ehess.fr

L’ activité éditoriale de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales s’inscrit

dans la tradition et la vocation de l’institution, depuis la création de la VIe section de l’École Pratique des Hautes Études en 1947.

Les Éditions de l’EHESS ont pour mission de faire connaître et diffuser, auprès de la communauté scientifique et d’un public curieux des sciences sociales, des recherches exigeantes et novatrices. En accord avec la tradition expérimentale de l’École, elles participent à l’exploration de nouveaux champs de savoirs et travaillent au projet intellectuel des sciences sociales, dans la pluralité des manières de faire, des terrains et des périodes qui organisent ces disciplines.

A propos des Éditions de l’EHESS Les Éditions accueillent les résultats de recherches inventives, qu’il s’agisse de premiers livres ou de recherches confirmées, conduites au sein de l’EHESS ou venant d’horizons différents, français et étrangers, mais intellectuellement proches d’elle.

Le fonds des Éditions comprend des travaux qui ont durablement influencé la vie scientifique depuis un demi-siècle. Ce fonds est constitué de neuf cent titres, dont six cent cinquante sont encore disponibles. Il s’accroît en moyenne d’une trentaine de titres par an,

À côté d’une dizaine de collections annuellement alimentées, les Éditions assurent la publication

de huit revues de rayonnement international, qui contribuent à la circulation des débats et de l’actualité des sciences sociales. Revues de références dans leur discipline, notamment en histoire et en anthropologie, les revues des Éditions favorisent une approche interdisciplinaire et renouvellent l’étude des aires culturelles.

Les Éditions de l’EHESS sont en outre organisatrices de rencontres et débats liés à la production de leurs ouvrages. Elles initient de grands projets transversaux qui agitent aujourd’hui la communauté des chercheurs en sciences sociales. Elles animent aussi une réflexion sur la place et le devenir du livre et de l’édition en sciences sociales.

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TEPSIS PAPERS

Camille Allaria, La surveillance électro-nique des condamnés à domicile en France : quand les murs de la cellule disparaissent.

Julie Guillot, Regards d’une juriste surl’accès au droit en milieu pénitentiaire en France.

Romuald Josserand, Galilée au quar-tier des mineurs. Le point de vue d’un enseignant en milieu carcéral en France

Christine Reynaud, Corriger par la prison ? Retour sur le punir autrement élaboré sous la première assemblée législative française (17 juin 1789-30 septembre 1791)

Sébastien Saetta, La médicalisation des auteurs d’infractions à caractère sexuel en France : ethnographie d’un établisse-ment et d’une unité de soins spécialisés

Romain Tiquet, Travail pénal et enferme-ment productif : les camps pénaux mobiles au Sénégal dans l’entre-deux-guerres

Alexia Venouil, «Faire de la place»:un préalable à l’amélioration de la prison et de son fonctionnement ? Repré-sentations et usages de la surpopula-tion carcérale en France et au Canada

Arthur Vuattoux, La production ins-titutionnelle du genre au tribunalpour enfants. Réflexions sur la prise en charge des adolescents par la justice civile et pénale en France

TEPSIS PAPERS SPECIAL JOB MARKET Florence Renucci, La Mission de Recherche Droit & Justice

Tepsis Job market, Panorama (sélectif) des associations spécifiques au monde carcéral

> sur tepsis.fr

Le Laboratoire d’Excellence a pris l’initiative de publier, depuis octobre 2013, une série d’articles électro-niques intitulée TEPSIS Papers.

Ces articles sont produits dans le cadre des activités scientifiques du Laboratoire d’Excellence TEPSIS, qu’il s’agisse des séminaires de l’Encyclopédie, du cycle de Confé-rences « Les Agendas du Politique », du programme d’échanges Paris/Amsterdam/St Louis, des bourses d’échanges, des contrats doctoraux, des contrats post-doctoraux, des événements organisés par le LabEx ou encore des chercheurs accueillis dans le cadre des activités du LabEx.

Les TEPSIS Papers sont des textes courts dont la longueur n’excède pas 1500-2000 mots. Ils sont tra-duits en anglais et en espagnol par des traducteurs affiliés au LabEx.

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Laboratoire d’Excellence TEPSIS, 190-198 av. de France, 75013 Paris, http://tepsis.fr C

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