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RÉPUBLIQUE GABONAISE MINISTÈRE DE L’INDUSTRIE ET DES MINES Juin 2013

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RÉPUBLIQUE GABONAISE

MINISTÈRE DE L’INDUSTRIE ET DES MINES

Juin 2013

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Allocution de S.E Monsieur Ali BONGO ONDIMBAPrésident de la République, Chef de l'Etat

aux 48emes Assemblées Annuelles de la BADExtraits du discours

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Notre Continent, dans son ensemble, doit résolument relever le pari de passer d’uneéconomie de rente reposant sur les matières premières, vers une économie à valeurajoutée et diversifiée.

Il me semble nécessaire, à l’entame de mon intervention d’indiquer la destination futurede notre Continent à savoir, « l’Emergence ».

Pour ma part, je considère l’Emergence comme étant la nouvelle frontière de laprospérité à laquelle nos pays respectifs devraient pouvoir aspirer.

Au Gabon, nous avons mis en œuvre le concept d’un « Gabon Emergent à l’horizon2025 » en déclinant les orientations stratégiques et les programmes d’actions qui nousy mèneront.

Ainsi nous considérons ce concept comme étant la voie appropriée pour sortir d’une croissance économique faible, erratique et essentiellement tirée par les matières premières.

Avec une moyenne de 5 à 6%, la dynamique de croissance doit pouvoir perdurer et atteindre les deux chi!res, afin de générer su"samment d’emplois et réduire la pauvreté.

Il est désormais impérieux que la croissance repose de moins en moins sur le cours desmatières premières constaté sur le marché mondial, qui est non seulement aléatoire,mais aussi non maîtrisable.

Je considère que nous devrions tenir compte des trois défis majeurs ci-après, qui à mesyeux, sont cruciaux pour l’Afrique aujourd’hui. Il s’agit notamment de :

- l’accélération de la croissance économique et la diversification de ses sourcessur le Continent;

- la réduction de la pauvreté et des inégalités sociales; - la nécessité d’assurer une gestion durable des ressources naturelles pour les

générations futures.

Vous conviendrez avec moi que le Continent africain a le privilège de regorger d’importantes ressources naturelles. Toutefois, force est de constater paradoxalement,qu’après des décennies d’exploitation et d’amenuisement de ces ressources, nos payspeinent toujours à répondre e"cacement à leurs besoins de base, comme le logement, lasanté, la sécurité alimentaire ou le développement des infrastructures entre autres secteurs.

Ce modèle de développement dominant n’est pas porteur car il ne valorise point lesrichesses pour les générations actuelles et compromet les perspectives de développementpour les générations futures. En outre, au niveau mondial, la gestion durable des ressourcesnaturelles devient également une exigence impérative.

La surexploitation des ressources naturelles pour répondre aux défis de la croissanceet de la pauvreté ou leur préservation pour lutter contre les changements climatiques ? Voilà le dilemme devant lequel l’Afrique est placée !

Pour ses générations actuelles et futures et pour l’avenir de notre planète, le Gabon afait son choix. Il invite l’Afrique à s’engager dans la voie de la responsabilité en conciliantla valorisation de ses ressources dans une optique de gestion durable.

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TABLE DES

MATIÈRES

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Liste des abréviations .............................................................................................................................8Liste des figures ........................................................................................................................................9Introduction................................................................................................................................................11

LE GABON INDUSTRIEL : VISION ET ORIENTATIONS STRATEGIQUES......................15

1.1. Une nouvelle ambition : faire du Gabon un pays émergent en moins d’unegénération.......................................................................................................................................15

1.2. Transformer la carte économique du Gabon par la valorisation locale et la gestion durable du vaste potentiel minier.....................................................................16

1.3. Bâtir une industrie locale de transformation du bois diversifiée, innovante et compétitive .........................................................................................................32

1.4. Mettre en valeur le potentiel agricole à travers une stratégie volontariste et ciblée....411.5. Valoriser le potentiel économique halieutique dans le cadre d’une gestion

durable des ressources.............................................................................................................451.6. En 2025, un Gabon Industriel compétitif, socle d’une économie gabonaise

durable et diversifiée.................................................................................................................48

SIX LEVIERS POUR UN GABON INDUSTRIEL COMPETITIF .........................................63

2.1. Favoriser le développement durable et l’exploitation optimale des ressources.....632.2. Bâtir un réseau national d’infrastructures modernes permettant

l’émergence de pôles économiques compétitifs............................................................662.3. Former 200 000 techniciens et ingénieurs pour l’industrie et

les activités de soutien .............................................................................................................722.4. Mobiliser 17 000 milliards de F CFA d’investissements ...............................................772.5. Ouvrir les marchés régionaux et internationaux aux produits

d’exportation gabonais.............................................................................................................792.6. Bâtir un environnement des a!aires de rang international et

renforcer le dialogue Public/Privé........................................................................................82

DISPOSITIF DE PILOTAGE ET DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATEGIE NATIONALE D’INDUSTRIALISATION....................................................87

3.1. Un partenariat fort entre l’Etat et le secteur privé.........................................................873.2. Un pilotage et un suivi rigoureux de la mise en œuvre de

la Stratégie Nationale d’Industrialisation...........................................................................87

Annexe: Pacte pour le Gabon Industriel.........................................................................................91

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LISTE DES ABRÉVIATIONS1TB Première Transformation du Bois 2TB Deuxième Transformation du Bois3TB Troisième Transformation du BoisACCOPA Agence de Collecte et de Commercialisation des Produits AgricolesACE African Coast to EuropeAGNOR Agence Gabonaise de Normalisation AGSSN Agence Gabonaise pour la Sécurité et la Sûreté NucléaireAIEA Agence Internationale pour l’Energie AtomiqueANFPP Agence Nationale de Formation Professionnelle et de PerfectionnementANGT Agence Nationale des Grands TravauxAPEC Association Professionnelle des Etablissements de CréditsAPIEX Agence de Promotion des Investissements et des ExportationsAPPI Accord de promotion et de protections de l'investissementBCPSGE Bureau de Coordination du Plan Stratégique Gabon Emergent CAPAL Centre d’Appui de la Pêche artisanaleCDE Centre de Développement des EntreprisesCEMAC Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique CentraleCEPIG Centre pour la Propriété Industrielle du GabonCFA Franc de la Coopération Financière en Afrique CentraleCIMGABON Cimenteries du GabonCMM Complexe Métallurgique de MoandaCNPPRI Centre National Pour la Protection Contre les Rayonnements IonisantsCOMILOG Compagnie Minière de l'OgoouéCPG Confédération Patronale GabonaiseCPI Conseil Présidentiel de l’InvestisseurDIB Domaines Industriels du BoisDRI Direct reduction iron (Minerais de fer réduit)EVP Equivalent Vingt PiedsF CFA Franc CFAFGIS Fonds Gabonais d’Investissements StratégiquesFLEGT Forest Law Enforcement, Governance and TradeFNI Forum National de l’IndustrieFSC Forest Certification Councilha HectareHACCP Hazard Analysis Critical Control PointITA Institut de Technologie AlimentaireKm KilomètreKm! Kilomètre carrém3 Mètre cubeMENA Middle East North AfricaMTPA Millions de Tonnes Par AnMUSD Millions United States DollarMW MégawattNDI Non Double ImpositionOLAM Olam International LimitedONE O"ce National de l’EmploiPAI Projets Agro-IndustrielsPAFC Program for the Endorsement of Forest CertificationPDAI Pôles de Développement Agro-IndustrielsPFNL Produits forestiers non ligneuxPIB Produit Intérieur BrutPME Petite et Moyenne EntreprisePMI Petite et Moyenne IndustriePPP Partenariat public-privéPRODIAG Projet de Développement et d'Investissement Agricole au GabonPSGE Plan Stratégique Gabon Emergent RDC République Démocratique du CongoRNTE Réseau National de Transport d’ElectricitéRSE Responsabilité Sociale (sociétale) des EntreprisesRSPO Roundtable on Sustainable Palm OilSEM Société Equatoriale de MinesSDNI Schéma Directeur National d’InfrastructureSIAT Société d'Investissement pour l'Agriculture TropicaleSIFRIGAB Société industrielle et frigorifique du GabonSNI Stratégie Nationale d’Industrialisation SUCAF Société sucrière, filiale du Groupe SOMDIAATPE Très Petite EntrepriseUE Union EuropéenneUSD United States DollarWIMAX Worldwide Interoperability for Microwave AccessZES Zone Economique Spéciale

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Figure 1 : le Gabon Industriel, reflet du nouveau modèle de développement du Gabon...........................10Figure 2 : production des principaux producteurs de minerai de manganèse en 2010

(en millions de tonnes de minerai) ................................................................................................................11Figure 3 : hypothèses de niveaux de production et de transformation locale du manganèse en 2018 et

2025 (en milliers de tonnes) ...........................................................................................................................12Figure 4 : schéma optimal de la filière en 2016 ...........................................................................................................12Figure 5 : cartographie du pôle minier de Moanda-Franceville ............................................................................13Figure 6 : le « cluster » minier et métallurgique de Moanda-Franceville ...........................................................13Figure 7 : la « Cité du Fer » à l’horizon 2025 ................................................................................................................15Figure 8 : schéma de développement du projet Gabon Steel ...............................................................................17Figure 9 : cartographie des sites aurifères connus au Gabon................................................................................19Figure 10 : les segments de matériaux de construction au Gabon........................................................................21Figure 1 1 : les futures grappes pétrolières et minières du Gabon.........................................................................22Figure 12 : évolution de la contribution au PIB gabonais du secteur minier (milliards de F CFA) ................................23Figure 13 : objectifs d’évolution de la production et de la valeur ajoutée

du secteur forêt-bois à l’horizon 2025.......................................................................................................24Figure 14 : valeurs unitaires des importations mondiales de produits du bois en 2008..............................25Figure 15 : évolution du Gabon dans la chaîne de valeur de l’industrie du bois..............................................26Figure 16 : évolution du positionnement du Gabon dans la filière bois mondiale ..........................................29Figure 17 : répartition territoriale des domaines industriels dévolus au bois...................................................30Figure 18 : matrice des segments agricoles et agro-industriels..............................................................................31Figure 19 : cartographie des zones de valorisation des produits halieutiques et aquacoles ..........................37Figure 20 : cartographie des pôles économiques et emplois industriels directs par pôle...........................38Figure 21 : le pôle économique de l’Estuaire - 12 projets d’industrialisation et

11 projets d’appui direct...................................................................................................................................40Figure 22 : le pôle économique de Moanda-Franceville - 6 projets d’industrialisation

et 7 projets d’appui direct ...............................................................................................................................41Figure 23 : le pôle économique de Lastourville-Koulamoutou – 2 projets

d’industrialisation et 1 projet d’appui direct ............................................................................................42Figure 25 : le pôle économique de Port-Gentil – 5 projets d’industrialisation et 5

projets d’appui direct .......................................................................................................................................43Figure 25 : le pôle économique de Bélinga – 2 projets d’industrialisation et

3 projets d’appui direct ...................................................................................................................................44Figure 27 : le pôle économique de Booué – 0 projets d’industrialisation et

6 projets d’appui direct ...................................................................................................................................45Figure 27 : le pôle économique de Lambaréné – 6 projets d’industrialisation et

4 projets d’appui direct ...................................................................................................................................46Figure 28 : le pôle économique de Mitzic-Bitam..........................................................................................................47Figure 29 : le pôle économique de Mouila-Ndendé : 3 projets d’industrialisation et

9 projets d’appui direct ...................................................................................................................................48Figure 30 : le pôle économique de Mayumba : 4 projets d’industrialisation et

3 projets d’appui direct ...................................................................................................................................49Figure 31 : impact du Gabon Industriel sur les flux annuels de transport (en tonnes) .................................53Figure 32 : corridors et axes de développement des infrastructures de transport ........................................53Figure 33 : cartes des besoins en énergie par filière, projet et échéance (2016, 2020, 2025) .........................55Figure 34 : cartographie des projets d’infrastructures en énergie électrique...................................................56Figure 35 : cartographie du projet Backbone Fibre Optique ..................................................................................57Figure 36 : les plateformes économiques intégrées du Gabon Industriel...........................................................57Figure 37 : les besoins d’emplois dans les métiers du Gabon industriel .............................................................58Figure 38 : les déficits d’emplois dans les métiers du Gabon industriel .............................................................59Figure 39 : répartition cible des flux des apprenants.................................................................................................60Figure 40 : les pôles de compétences..............................................................................................................................60Figure 41 : les pôles universitaires spécialisés ...............................................................................................................61Figure 42 : évolution de l’o!re de formation de main d’œuvre qualifiée par niveau .....................................62Figure 43 : évaluation des investissements relatifs au Schéma Directeur National

d’Infrastructure et la Stratégie Nationale d’Industrialisation (milliards F CFA) .........................63Figure 44 : taux d’urbanisation en 2030 et évaluation de la taille des marchés

des pays côtiers (milliards USD) ..................................................................................................................66Figure 45 : dispositif d’appui aux investisseurs, PME et entrepreneurs ..............................................................69Figure 46 : rôles de la normalisation .................................................................................................................................70

LISTE DES FIGURES

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INTRODUCTION

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Le Gabon a traduit le projet de sociétéproposé par le Chef de l’Etat Ali BONGOONDIMBA au peuple gabonais « l’Aveniren Confiance » en un document cadre dénommé Plan Stratégique Gabon Emergent. Ce plan s’articule autour detrois piliers de croissance : le Gabon Vert, le Gabon Industriel et le Gabon des services. La stratégie nationale d’industrialisation, présentée dans ce document, représente la déclinaison dupilier Gabon Industriel.

Pilotée par le Ministère de l’Industrie etdes Mines, la stratégie d’industrialisationest le résultat d’un long travail de recueil d’informations, d’analyse, puis deconcertation avec l’ensemble des acteursdes filières de diversification. Elle planifiela transition d’une économie essentiellementexportatrice de pétrole vers une économiediversifiée et durable, s’appuyant sur lesecteur minier et métallurgique, l’industriedu bois et l’agro-industrie.

Dans le cadre d’une large concertationavec le secteur privé, le Ministère de l’Industrie et des Mines a organisé du 26 au 28 avril 2013 le Forum National del’Industrie. Ainsi, plus de 700 participantsde haut niveau se sont pendant trois jours

entièrement appropriés la vision et la stratégie d’industrialisation élaborée parle gouvernement gabonais. Ils ont marquéleur adhésion et ont manifesté leur engagement à travers la signature d’unPacte pour le Gabon Industriel, documentcadre contractualisant 86 engagementsde l’Etat et du secteur privé en faveur del’industrialisation du Gabon.

Ce présent document est structuré entrois chapitres. Le premier chapitre décritla vision et les orientations stratégiquespour l’industrialisation des filières de diversification, à savoir les mines, le secteur forêt-bois, l’agriculture et l’agro-industrie, et la pêche. Le deuxièmechapitre définit des politiques publiques à mettre en place pour soutenir l’émergence d’un Gabon Industriel compétitif, notamment au niveau des infrastructures, du capital humain, de lagouvernance et du développement durable. Enfin, le troisième chapitre définitle dispositif de pilotage et de suivi de lamise en œuvre de la Stratégie Nationaled’Industrialisation. Ainsi, un dispositif rigoureux de pilotage et de suivi sera misen œuvre, sous l’impulsion du Chef del’Etat dans le cadre du Conseil Présidentielde l’Industrie.

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01 LE GABON INDUSTRIEL : VISION ET ORIENTATIONS

STRATEGIQUES

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PLAN STRATEGIQUE GABON EMERGENT : STRATÉGIE NATIONALE D’INDUSTRIALISATION

LE GABON INDUSTRIEL : VISION ET ORIENTATIONS STRATEGIQUES

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1.1. Une nouvelle ambition : faire du Gabon un pays émergent en moinsd’une génération.

Figure 1 : le Gabon Industriel, reflet du nouveau modèle de développement du Gabon

La stratégie nationale d’industrialisationreprésente une déclinaison du Plan Stratégique Gabon Emergent. Elle pré-sente, au sein du pilier Gabon Industriel,les principales filières de diversification del’économie gabonaise, notamment lesmines, le bois, et l’agro-industrie (agricul-ture, pêche), en précisant pour chacune lavision d’avenir, la stratégie pour atteindrecette vision et les politiques à mener pourassurer de façon durable leur compétitivité.Ce pilier Gabon Industriel reflète le nouveaumodèle de développement du Gabon. La figure 1 montre d’où vient la richessecréée aujourd’hui dans le pays. L’industrie,domaine qui dans les économies modernesgénère le plus de valeur ajoutée et de richesse, ne représente que 8,2% du PIB.

L’essentiel de la richesse créée provientdes matières premières (le pétrole, lesmines, l’agriculture et le bois), du secteurtertiaire (27,5%), et des services non mar-chands (principalement l’administration),ces derniers avec 8,4% contribuant plusque le secteur secondaire. Le nouveaumodèle se traduira au contraire par uneaugmentation significative de la valeurajoutée locale grâce à une remontée des chaînes de valeur, en passant ainsi del’agriculture et de la pêche vers l’agro-industrie, de la forêt vers le bois, de lamine vers la métallurgie et de l’exploita-tion pétrolière vers la pétrochimie. Bref, Il s’agira d’assurer la transition d’une économie de matières premières vers unpays industriel.

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PLAN STRATEGIQUE GABON EMERGENT : STRATÉGIE NATIONALE D’INDUSTRIALISATION

LE GABON INDUSTRIEL : VISION ET ORIENTATIONS STRATEGIQUES

1.2. Transformer la carte économique du Gabon par la valorisationlocale et la gestion durable du vaste potentiel minier

Le Gabon dispose d’un sous-sol riche enressources minérales (fer, or, phosphate,potasse, uranium, niobium, tantale, terresrares, etc.). Pourtant, depuis plusieurs décennies, le secteur minier repose essen-tiellement sur l’exploitation du manganèseet contribue faiblement à l’économie (4%du PIB, 1,3% des recettes budgétaires horspétrole, 1 500 emplois formels). La straté-

gie nationale d’industrialisation a doncdessiné une nouvelle ambition : faire du secteur minier et métallurgique un pilier majeur de l’économie gabonaise, en diversifiant l’exploitation des minerais(manganèse, fer, or, métaux rares, matériauxde construction) et en optimisant la valeurajoutée locale, dans le cadre d’une gestiondurable des ressources.

Un potentiel en friche et une nouvelle ambition

Le Gabon dispose d’environ 250 millionsde tonnes de réserves connues de manganèse. Ces réserves sont répartiesdans trois principaux gisements, à savoircelui de Moanda (environ 150 millions de tonnes de manganèse), celui de Franceville (60 millions de tonnes) et celuide Ndjolé (30 millions de tonnes). Avecune production totale de 3,2 millions detonnes en 2010, le Gabon est le quatrième

producteur mondial de manganèse, derrière la Chine, l’Afrique du Sud et l’Australie et le deuxième de minerai dehaute teneur (supérieure à 44%) derrièrel’Australie. La COMILOG, filiale du Groupefrançais Eramet et de l’Etat gabonais(28,9%), qui exploite le gisement deMoanda, est le deuxième groupe mondialde manganèse.

MANGANESE : tripler d’ici 2020 la valeur ajoutée de la filière, en valorisant localement 35% de la production de minerai de manganèse

Figure 2": production des principaux producteurs de minerai de manganèse en 2010(en millions de tonnes de minerai)

Source!: International Manganese Institute

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PLAN STRATEGIQUE GABON EMERGENT : STRATÉGIE NATIONALE D’INDUSTRIALISATION

LE GABON INDUSTRIEL : VISION ET ORIENTATIONS STRATEGIQUES

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Mais le Gabon ne tire pas suffisamment derichesse de son manganèse, beaucoupmoins qu’un pays comme le Brésil dont laproduction de minerai est pourtant 25%inférieure à celle du Gabon. Ceci est dû aufait qu’il ne transforme à ce stade rien surplace, une tonne de manganèse transfor-mée en ferromanganèse produisant unevaleur ajoutée 2,9 fois supérieure à celledu minerai brut. Pourtant, alors que l’absence d’une offre d’énergie suffisante

et compétitive constitue souvent le principal frein à la transformation locale,le Gabon dispose d’un potentiel hydroélectrique suffisant pour transfor-mer la totalité de son manganèse. C’estpourquoi la transformation locale consti-tue désormais la priorité : elle doit attein-dre 20% de la production en 2018 et 35%en 2025. La valeur ajoutée locale va ainsitripler, passant de 293 milliards de F CFAen 2010 à 900 milliards de F CFA en 2025.

Dans ce cadre, le Complexe Métallurgiquede Moanda (CMM), construit par la Comilog avec une prévision de productionde 65 000 tonnes de silicomanganèse et20 000 tonnes de manganèse métal, démarrera en 2014 et sera alimenté par lebarrage hydroélectrique de Grand Poubara.De même, le groupe indien Abhijeet, spécialiste de la production de ferro-alliages de manganèse, prévoit de mettreen place des capacités de production de360 000 tonnes de ferromanganèse et

40 000 tonnes de silicomanganèse dansla Zone Economique Spéciale de Nkok.D’autres projets de transformation devront voir le jour, de façon à transformerla totalité du gisement de Franceville, 11%supplémentaires de la production deMoanda et 3% de la production de Ndjolé, permettant ainsi de transformerlocalement 2,4 millions de tonnes de manganèse, soit l’équivalent de la production supplémentaire de minerai demanganèse prévue d’ici 2020.

Figure 3": hypothèses de niveaux de production et de transformation locale du manganèse en 2018 et 2025 (en milliers de tonnes)

Source#: Analyses Performances

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PLAN STRATEGIQUE GABON EMERGENT : STRATÉGIE NATIONALE D’INDUSTRIALISATION

LE GABON INDUSTRIEL : VISION ET ORIENTATIONS STRATEGIQUES

Figure 4": schéma optimal de la filière en 2016

Figure 5": cartographie du pôle minier de Moanda-Franceville

Source#: Analyses Performances

Source#: Analyses Performances

Le regroupement à Moanda-Francevillede l’ensemble des unités industrielles approvisionnées à partir des gisements locaux (y compris Abhijeet), permettraitnon seulement de rationaliser les coûts,mais également de créer à Moanda-Franceville un grand pôle économique de30 000 emplois. En effet, la demandecréée par cette concentration industrielleva favoriser le développement local d’uneactivité dynamique de sous-traitance etde services de soutien, d’un grand pôle decompétences autour de l’université de

Masuku et de l’école des Mines et de laMétallurgie (en cours de construction), demême qu’une série d’infrastructures et deservices (transports, télécoms, habitat,production agricole). Ce regroupementdes unités industrielles à Moanda et Franceville, favorisera ainsi la constitutiond’un des facteurs les plus importants pourla compétitivité d’une Nation, à savoir lanaissance d’un cluster ou d’une grappesectorielle forte et intégrée à Moanda-Franceville, qui deviendra à l’horizon 2025une Cité du Manganèse de rang mondial.

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PLAN STRATEGIQUE GABON EMERGENT : STRATÉGIE NATIONALE D’INDUSTRIALISATION

LE GABON INDUSTRIEL : VISION ET ORIENTATIONS STRATEGIQUES

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Figure 6": le « cluster » minier et métallurgique de Moanda-Franceville

L’encadré suivant montre les six projets industriels majeurs (en cours ou à venir) quiseront au cœur de cette Cité du Manganèse de Moanda-Franceville.

Encadré 1 : projets industriels majeurs de la Cité du Manganèse

Projet 1 EXTENSION DU GISEMENT DE MOANDA (COMILOG)

Dans le cadre de sa stratégie de développement COMILOG a initié un projetd’extension des capacités de production de manganèse du gisement deMoanda. Le projet permettra d’accroître la production à quatre (04) millions de tonnes de manganèse par an, contre 3,5 millions actuellement.

Projet 2 GISEMENT DE MANGANESE DE FRANCEVILLE

Cette mise en exploitation permettra de produire 1,8 millions de tonnes demanganèse annuellement. Pour cela, l’Etat attribuera dès 2013 une licenced’exploitation du gisement, la mise en œuvre du projet permettant de créer900 emplois directs et indirects. La totalité du minerai extrait approvisionnerades usines de transformation locale.

Projet 3 TRANSFORMATION DU MANGANESE - ABHIJEET

La compagnie Abhijeet réalisera deux projets de transformation du manganèse au Gabon. Le premier projet vise à mettre en place, en 2016,une usine de production de silicomanganèse d’une capacité annuelle deprès de 40 000 tonnes grâce à un investissement direct de 7,5 milliards de

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PLAN STRATEGIQUE GABON EMERGENT : STRATÉGIE NATIONALE D’INDUSTRIALISATION

LE GABON INDUSTRIEL : VISION ET ORIENTATIONS STRATEGIQUES

FCFA. 236 nouveaux emplois seront créés. Le second projet est la constructiond’une usine de production de ferromanganèse d’une capacité annuelled’environ 320 000 tonnes. 68 milliards de FCFA seront investis et près de1700 nouveaux emplois seront créés. Ces deux unités industrielles pourrontêtre approvisionnées par du minerai de manganèse extrait des gisementsde Moanda et de Franceville.

Projet 4 TRANSFORMATION DU MANGANESE - CMM

Ce projet de COMILOG vise à mettre en place en 2013 et 2014 deux unitésde transformation du manganèse. La première usine, qui requiert un investissement direct de 13,5 milliards de F CFA, permettra de produire annuellement près de 65 000 tonnes de silicomanganèse. 311 nouveauxemplois seront créés. La seconde unité est la construction d’une usine deproduction de manganèse métal d’une capacité annuelle d’environ 20 000tonnes. 40 milliards de F CFA seront investis par COMILOG et 90 nouveauxemplois seront créés. Les deux usines seront approvisionnées par du minerai extrait des gisements de Moanda.

Projet 5 PROMOTION DES INVESTISSEMENTS POUR LA TRANSFOR-MATION SUPPLEMENTAIRE D’UN MILLION DE TONNES DEMANGANESE A MOANDA

Afin de valoriser 35% du manganèse extrait au Gabon, 2,3 millions detonnes de manganèse devront être transformés localement en 2025. Or,les capacités de transformation prévues avec les projets de CMM et d’Abhijeet permettront de transformer 1,4 million de tonnes, soit un tauxde transformation locale de 21,5% du manganèse. Des capacités de transformation supplémentaires, d’environ un million (1 000 000) detonnes, seront donc nécessaires d’ici 2025 pour atteindre l’objectif de 35%de transformation locale. L’Etat gabonais devra ainsi attirer de nouveauxinvestisseurs (sans doute deux à trois industriels) pour la transformationsupplémentaire à Moanda d’environ 1 million de tonnes de manganèse.

Projet 6 LE DOMAINE INDUSTRIEL DE SOUS-TRAITANCE DE MOANDA

Le lancement des activités du Complexe Métallurgique de Moanda (CMM)et le regroupement à Moanda des unités de transformation d’Abhijeet permettront de concentrer les activités de production et de transformationdu manganèse et contribueront ainsi au développement d’une grappe minière et métallurgique dans la région de Moanda-Franceville. Le projetde domaine industriel de sous-traitance vise à attirer au sein de cette région une masse critique d’entreprises et d’institutions de soutien à cettegrappe. La création d’une bourse de sous-traitance permettra de faciliterl’accès des PME aux opportunités d’affaires offertes par les donneurs d’ordres souhaitant recourir à des services externalisés.

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Les ressources connues de fer du Gabons’élèvent à plus de deux (02) milliards detonnes, réparties dans une dizaine de gisements, dont le grand gisement de Bélinga (estimé à 1 milliard de tonnes).Leur exploitation suppose cependantdeux préalables majeurs. D’une part, uneconnaissance du niveau réel de réserveset de la teneur précise du minerai, indispensables pour un bon arbitrage surla stratégie industrielle, d’autre part le développement des infrastructures debase, notamment un port en eaux profondes, une ligne de chemin de fer etles infrastructures d’énergie électrique, àsavoir 200 à 500 MW d’énergie électrique(en fonction du niveau de transformationrequis du minerai).

Le choix stratégique d’apporter un maximum de valeur ajoutée locale dans la filière se traduira par un mix de production dominé par la deuxième transformation (produits agglomérés-pellets), du minerai brut ou enrichi et unepetite production d’acier (ce dernier pointen fonction du gaz disponible et de la demande au niveau régional). Ce mix seradéterminé de façon précise suite à la réalisation des études techniques sur lesgisements. Il se traduira dans tous les caspar l’érection d’un grand pôle minier etmétallurgique à Belinga (production deminerais de fer et de pellets) et la mise enplace d’une mini-aciérie à l’Ile Mandji.

FER : Développer les infrastructures stratégiques (port, chemin de fer,énergie) et bâtir un grand pôle minier et métallurgique à Belinga

Figure 7": la « Cité du Fer » à l’horizon 2025

Source#: Analyses Performances

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Le développement de la filière du fer nécessitera des partenariats stratégiquespermettant au Gabon de faire face aussibien aux investissements en amont (infrastructures, exploitation des gisements),à la mise en place en joint-venture deGabon Steel (usine de production de pellets et mini-aciérie), qu’à la sécurisationdes débouchés commerciaux. Parmi cespartenaires, il convient de distinguer les

groupes miniers classiques, qui recher-chent avant tout l’approvisionnement enminerai dans le cadre d’une stratégie detransformation à l’échelon mondial, desautres partenaires potentiels, en particulierles pays du MENA (Middle East NorthAfrica) dont les besoins en pellets, estimésà 19 MT en 2020, pourraient être entièrementsatisfaits par la production de GabonSteel à Belinga.

Encadré 2 : projets industriels majeurs de la Cité du Fer

Projet 1 INVENTAIRE DES GISEMENTS

Ce projet consistera à effectuer les inventaires et études techniques permettant une bonne connaissance des ressources. Le projet démarreraavec le gisement de Bélinga et se poursuivra avec les inventaires des gisements de Mont-Mbilan, Milingui, Boka-Boka et Batouala.

Projet 2 LE PORT EN EAUX PROFONDES

Un port en eaux profondes capable d’accueillir des navires capesize doitêtre construit pour permettre l’évacuation du minerai de fer et des produitstransformés à Bélinga. Une étude permettra de déterminer le site optimal

Projet 3 LE CHEMIN DE FER

S’il est retenu d’exporter le fer à travers un port à Libreville, l’exploitationdu gisement de fer de Bélinga exigera une mise à niveau de l’Infrastructureferroviaire du Transgabonais. Outre la construction d’un lien reliant le sitede Bélinga au Transgabonais (voie ferrée Booué-Bélinga), cette mise à niveau comprend le doublement de la voie ferrée entre Booué et Libreville.

Projet 4 LE BARRAGE HYDROELECTRIQUE DE BOOUE

Le développement du gisement de fer de Bélinga nécessitera une capacitéde production d’énergie électrique de 200 à 500 MW en fonction du niveaude transformation du minerai. Cette énergie sera fournie grâce à l’exploitationdu potentiel hydroélectrique de Booué. Ce potentiel est estimé à plus de600 MW.

L’encadré suivant montre les huit projets majeurs qui permettront la pleine valorisationdu potentiel en fer du Gabon et l’érection de la Cité du fer de Belinga.

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Projet 5 GISEMENT DE FER DE BELINGA

Ce projet consiste à promouvoir la mise en exploitation en 2025 du gisement de fer de Bélinga, pour produire annuellement environ 25 millionsde tonnes de minerai de fer. Il comprend également la mise en place d’une unité de pelletisation d’une capacité annuelle d’environ 18 millions de tonnes de pellets. Cette unité approvisionnera en pellets l’usine de production de DRI. Ainsi, l’Etat favorisera, dans le choix de l’exploitant dugisement, une compagnie minière proposant un taux de transformationmaximal en pellets (DR/BF) ainsi que l’approvisionnement en DR pelletsune mini-aciérie intégrée et installée au Gabon.

Au-delà du principal gisement de Bélinga, ceux de Boka-Boka, Batoualaferont également l’objet d’une promotion active. Ensemble, ces gisementspourront produire environ dix (10) millions de tonnes de minerais de fer,dont une partie sera transformée en pellets sur place. Ainsi, l’Etat favorisera,pour l’exploitation de ces gisements, des compagnies minières disposéesà approvisionner l’unité de production de pellets.

Projet 6 GABON STEEL – MINI-ACIÉRIE

Ce projet vise à créer au niveau de la zone économique de l’Île Mandji unemini-aciérie produisant annuellement 2 millions de tonnes de DRI, 1 millionde tonnes d’acier et 500 000 tonnes de produits laminés. Cette usine pourrait exporter 1 000 000 de tonnes de HBI (Hot Briquette Iron) par anvers les marchés des pays du Golfe qui se spécialisent dans la filière DRI etqui vont connaître un besoin non couvert d’au moins 3,5 millions de tonnesde DRI d’ici 2015. De plus, 500 000 tonnes de billettes pourraient être exportées vers les marchés mondiaux. Gabon Steel sera créée dans le cadred’une joint-venture entre l’Etat gabonais et un partenaire stratégique deréférence. La mise en œuvre de programmes d’investissements publics nationaux, l’intégration économique régionale ainsi que le ciblage des marchés majeurs de la région (Angola, RDC…) seront nécessaires pour absorber la production de la mini-aciérie.

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Projet 7 PROMOTION DES INVESTISSEMENTS DANS LA FILIEREDU FER

Ce projet vise à promouvoir les investissements pour la mise en en exploitation des gisements de fer de Mont-Mbilan et de Milingui. Les ressources du gisement de Mont-Mbilan sont estimées à environ 150 millions de tonnes de minerai de fer avec une teneur moyenne de 45%. Ledéveloppement de ce gisement permettra de produire annuellement cinq(05) millions de tonnes de minerai de fer. Les ressources du gisement deMilingui sont estimées à environ 150 millions de tonnes de minerai de feravec une teneur moyenne de 50%. Le développement de ce gisement permettra de produire annuellement environ cinq (05) millions de tonnesde minerai de fer. La stratégie minière projette une mise en exploitation desgisements de Mont-Mbilan et de Milingui en 2020. Dans cette optique, legouvernement du Gabon attribuera des permis de recherche dès 2013.

Projet 8 LA CITE DU METAL

La Cité du Métal permettra de réunir à l’Île Mandji, autour de Gabon Steel,une trentaine de PME industrielles pour transformer les aciers laminés enproduits finis destinés aux marchés domestiques et régionaux de laconstruction. La Cité du Métal constituera un pôle métallurgique régionald’environ 7 500 emplois.

Figure 8": schéma de développement du projet Gabon Steel

Source#: Performances

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Le Gabon dispose, à travers le gisementpolymétallique de Mabounié, d’un potentielde classe mondiale dans les métaux rares(5% des réserves mondiales, dont 30%des réserves de niobium, 10% des réservesde tantale, des terres rares, de l’uraniumet des phosphates). S’il se confirme, cepotentiel se traduirait par le développementd’un pôle minier important à Lambaréné(métaux rares). Les complémentaritésavec le pôle Hydrocarbures de l’Ile Mandjifavoriserait également, si les infrastructuresde transport le permettent, un renforcementdu pôle pétrochimique de l’Ile Mandji(production d’urée et d’engrais composés)

et au final l’érection d’un grand pôle économique intégré allant de Port gentilà Lambaréné, s’appuyant sur les hydrocar-bures, la pétrochimie et les métaux rares.Le développement du gisement de Mabounié constitue cependant un projetcomplexe qui nécessite dans l’immédiat la mise en place d’une équipe forte et pluridisciplinaire, travaillant en étroite collaboration avec le partenaire privé. Lamaîtrise des risques environnementauxliés au projet (matières et déchets radioactifs, produits chimiques…) requiertégalement un renforcement du cadrelégal et institutionnel

METAUX RARES : confirmer le potentiel et ériger un grand pôle économique intégré Port Gentil-Lambaréné, autour de trois filières :les hydrocarbures, la pétrochimie et les métaux rares

Le potentiel aurifère du Gabon est restéquasi-intact, avec un début de productionavant l’indépendance (15 tonnes entre1936 et 1960), qui s’est ensuite fortementralentie : la production artisanale est estimée aujourd’hui à 300 kg par an. Deuxcaractéristiques spécifiques de l’or ont cependant déterminé la nouvelle priorité accordée à cette filière: 1) L’or présente une valeur ajoutée maximale dèsl’extraction, 2) l’or représente un des instruments de placement financier à long terme les plus recherchés. L’objectifest donc désormais d’accélérer son extraction tout en maîtrisant le risque

environnemental, pour atteindre une production cumulée de 50 tonnes d’or surla période 2013-2025. Grâce au partagede production, un fonds « Or » de 250 milliards F CFA sera constitué, actif financier pour lever des fonds et réservepour les générations futures. Ce dévelop-pement de la production aurifère passerapar la mise en exploitation de 4 grandesmines, de 10 petites mines portées par desinvestisseurs nationaux, et un meilleur encadrement de l’exploitation artisanale,les orpailleurs se regroupant en coopérativesavec l’appui de la Société Equatoriale deMines (SEM).

OR : accélérer l’extraction pour atteindre une production cumulée de50 tonnes d’ici 2025

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Figure 9": cartographie des sites aurifères connus au Gabon

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Encadré 3 : projets majeurs dans la filière aurifère

Projet 1 FONDS “OR”

Ce projet consiste en la mise en place d’un fonds « or » d’un montant de250 milliards de FCFA. Ce fonds vise à capitaliser les revenus tirés de l’extraction de l’or à travers plusieurs options d’utilisation. Ces options pourront être la constitution de réserves pour les générations futures, laconstitution de réserves pour couvrir les risques financiers, le financementde grands projets de l’Etat ou la constitution d’un fonds de garantie pourle financement des projets de l’Etat. Le fonds sera constitué grâce à la miseen place d’un mécanisme de partage de production avec les opérateursdes grandes mines, ainsi qu’au rachat par l’Etat de la totalité de l’or produitpar les petites mines, par les coopératives d’orpailleurs et par les orpailleursindividuels.

Projet 2 PROMOTION DES MINES D’OR

Ce projet vise à organiser une promotion active du potentiel aurifère duGabon afin d’atteindre les objectifs de production d’or à l’horizon 2025.Pour les compagnies minières actuellement en phase d’exploration, vingt(20) permis sont en cours de validité. Seul un (01) permis fait l’objet d’uneexploitation. Ce projet de promotion permettra d’une part d’évaluer les probabilités de découverte de réserves exploitables par les opérateurs, etd’autre part d’accélérer les travaux d’exploration, notamment grâce à uneprise de participation financière de l’Etat dans les projets à forte probabilitéde découverte. Par ailleurs, à l’issue de ce travail d’évaluation, les permisarrivant à expiration ou non attribués feront l’objet d’une démarche de promotion et d’attribution rapide.

Projet 3 DEVELOPPEMENT DES PETITES MINES D’OR

Deux objectifs sont liés à ce projet. Le premier objectif est de promouvoirla mise en exploitation d’au moins dix (10) petites mines d’or par des opérateurs dont les prospects de réserves potentielles ne dépassent pasquelques centaines de kgs à quelques tonnes. Des permis de petite mineseront attribués à la S.E.M. D’autres opérateurs nationaux pourront également obtenir des permis dans le cadre de contrats de partage de production et de participations financières de l’Etat. La définition d’un cadre juridique spécifique aux petites mines constitue cependant un

L’encadré suivant montre les quatre projets qui permettront de traduire cette nouvelleambition du Gabon dans la filière aurifère.

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La demande mondiale en matériaux deconstruction sera très forte, en partie tiréepar l’énorme besoin de rattrapage del’Afrique en infrastructures et en logement,en commençant par le Gabon où les chantiers du Schéma Directeur Nationald’Infrastructure entraîneront une très forte demande. Le bois et les produits métallurgiques, pour lesquels le pays possède de solides atouts, constituerontle fer de lance du Gabon sur les marchésrégional et mondial des matériaux deconstruction. Pour les matériaux pondéreuxdisponibles au Gabon (sable, béton, granulats, latérite), la production localesera fortement stimulée pour disposerd’une offre importante et à bon prix. Pourles matériaux de construction qui peuvent

être facilement importés du marché mondialet où le Gabon possède la matière première (tuiles, roches ornementales, bitume, ciment), la production locale seraencouragée à condition qu’elle puisse sefaire à un coût compétitif. C’est le cas notamment du ciment, où le prix de latonne vendue localement, aujourd’hui à100 000 F CFA, ne devra pas dépasser 75 000 F CFA. Sur ces différents matériaux de construction, de nouvellesPME gabonaises verront le jour. Pour cela,la délivrance des permis et les procéduresadministratives seront facilitées afin depermettre l’ouverture de nouvelles carrières, ceci dans un cadre clair et unerégulation stricte de l’exploitation et de lacommercialisation.

MATERIAUX DE CONSTRUCTION : baisser les prix grâce à la promotiondes matériaux locaux et à la concurrence

préalable indispensable au développement de ces petites mines.Le secondobjectif est d’organiser l’exploitation artisanale, à travers la création de 100 coopératives d’orpaillage regroupant en moyenne, dix (10) orpailleurs.L’encadrement de ces coopératives sera confié à la SEM. Le regroupementdes orpailleurs en coopératives permettra de faciliter l’assistance techniqueapportée, d’effectuer un suivi plus efficace des résultats de cette assistanceet de minimiser les risques de défaillances des bénéficiaires de l’encadrementde la SEM. Toutefois, des milliers d’orpailleurs sont dénombrés à travers lepays. Un recensement méthodique doit permettre de planifier l’organisationde ces coopératives par région et d’évaluer les volumes de productions attendues. Par ailleurs, il sera nécessaire de résoudre les conflits entre lestitres de propriété d’orpaillage et les permis de recherche pour les grandesmines, qui bien souvent se chevauchent. En principe, une restriction dutype de matériel utilisé pour l’exploitation artisanale associée à une limitationdes surfaces et des profondeurs excavées devraient permettre de concilierl’orpaillage et la prospection de grandes mines.

Projet 4 UNITE D’AFFINAGE D’OR

La mise en œuvre des deux projets permettra au Gabon de produire de l’orbrut en poudre, pépites et lingots. Après transformation en lingots de l’oren poudre et en pépites, l’affinage permet de purifier l’or. Une unité d’affinaged’une capacité de 4 à 5 tonnes par an représente un investissement raisonnableet amorti soit par la valeur ajoutée qu’elle apporte au lingot, soit par la récupération des autres métaux valorisables associés à l’or produit auGabon. Ainsi, 100% de la valeur de l’or restera dans le pays.

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Figure 10": les segments de matériaux de construction au Gabon

Source#: Performances

L’encadré suivant montre les trois projets qui permettront le développement de l’offrelocale et à bon prix de matériaux de construction :

Encadré 4 : projets majeurs dans la filière des matériaux deconstruction

Projet 1 CENTRE D’ETUDES ET DE PROMOTION DES MATERIAUXDE CONSTRUCTION

Le Centre d’Etudes et de Promotion des Matériaux de Construction aurapour objectif de favoriser l’utilisation des matériaux de construction produits au Gabon en évaluant leurs caractéristiques techniques et leuradéquation aux différents besoins dans la construction.

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Projet 2 PROMOTION DES MATERIAUX LOCAUX

Ce projet consiste à stimuler fortement la production locale de matériauxde construction (sable, béton, granulats, latérite, ciment, tuiles, roches ornementales, bitumes) pour disposer d’une offre suffisante et à bon prix.Dans cette optique, une restructuration industrielle de CIMGABON permettrade répondre à la demande domestique en ciment et de restaurer la compétitivité de la production nationale. Ainsi, il est prévu un doublementdes capacités de production de la compagnie CIMGABON, ainsi qu’une restructuration de ses activités visant à optimiser les coûts et réduire leprix du ciment. Par ailleurs, la création d’une société de dragage et de fourniture de sable à Libreville permettra de renforcer l’offre locale et la concurrence. L’enjeu pour le Gouvernement et pour l’ensemble des gabonais est la réduction des coûts de construction.

Le développement du secteur minier vaainsi redessiner dans les 15 prochaines années la carte économique du Gabon, enfavorisant l’émergence de 3 grands pôleséconomiques. Le pôle du Manganèse àMoanda-Franceville, qui verra l’émergenced’ici 2016 d’un bassin économique extrêmement dynamique, le pôle des Hydrocarbures et de la Pétrochimie, àPort Gentil, qui va se renforcer d’une partavec la relance de l’exploitation pétrolière,

les nouvelles unités de raffinage et de production d’engrais et demain de DRI etd’acier et une politique volontariste de développement d’un réseau local de PMEsous-traitantes ; et de l’autre la naissanceprogressive à Lambaréné d’un pôle Métaux rares avec de très fortes synergiesentre les deux pôles. Enfin, le pôle Fer deBélinga, avec d’abord de grand chantierd’infrastructures, puis l’érection d’unegrappe minière de rang mondial.

Le développement du secteur minier et métallurgique permettra d’ici2025 de sortir de la dépendance du pétrole.

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Ainsi, le PIB du secteur minier va doublerd’ici 2018 grâce à la transformation dumanganèse, quintupler d’ici 2020 avecl’impact des premières diversifications(les premiers gisements de fer, l’or) et dépasser en 2025 le PIB actuel du secteur

pétrolier avec le démarrage de Bélinga.Ce pilier des mines est le premier levier duGabon Industriel qui permettra de ne plusdépendre du pétrole, et cette dynamiqueest déjà en cours.

Figure 11": les futures grappes pétrolières et minières du Gabon

Source#: Performances

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Figure 12": évolution de la contribution au PIB gabonais du secteur minier (milliardsde F CFA)

Source#: Analyses Performances

1.3. Bâtir une industrie locale de transformation du bois diversifiée,innovante et compétitive

Le Gabon dispose d’un riche potentiel forestier permettant de bâtir l’une des filières forêt-bois les plus importantesd’Afrique. La forêt gabonaise s’étend sur22 millions d’hectares (ha) dont 40 % àl’état primaire. Elle représente 85 % de lasuperficie totale du pays et constitue,après celle de la RDC, la plus grande forêtdu bassin d’Afrique Centrale, second plusgrand massif de forêts tropicales aumonde après l’Amazonie. Le potentiel debiodiversité de la forêt gabonaise est également remarquable, avec environ 400

essences connues, dont une soixantainecommercialement exploitables, une diversitéd’espèces animales, de nombreux produitsforestiers non ligneux (PFNL) et un importantstock de carbone.

Le secteur forestier constituait le pilier del’économie gabonaise avant la montée enpuissance du pétrole. Bien que sa partdans l’économie ait décliné, la filière forêt-bois n’en demeure pas moins un descontributeurs les plus importants de l’économie nationale, du fait de son poids

Des ressources exceptionnelles à protéger et mieux valoriser

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33Figure 13": objectifs d’évolution de la production et de la valeur ajoutée du secteurforêt-bois à l’horizon 2025

dans l’emploi (20 000 emplois directs etindirects en 2011), des effets d’entraînementsur le reste de l’économie et de son impactsur l’aménagement du territoire national.

Face au retard pris dans la transformationlocale du bois, l’Etat a interdit l’exportationde grumes à partir de l’année 2010. Malgréune baisse de la production forestièredans sa première année d’application,

cette décision s’est traduite déjà par un niveau record des exportations dès 2011.Mais elle ne constituait que la premièreétape d’une nouvelle ambition. La visionà l’horizon 2025 est de « faire du Gabonun leader mondial du bois tropical certifié,porté par une industrie innovante, valorisantpleinement une forêt désormais sousaménagement durable, puits de carboneet sanctuaire de biodiversité ».

Les objectifs visés dans la filière forêt-boissont doubles. Il s’agit d’une part de portersa contribution au PIB à 360 milliards defrancs CFA en 2025, soit cinq fois plus derichesse qu’en 2011 et de générer quatrefois plus d’emplois directs et indirects. Ils’agit d’autre part de veiller scrupuleusementà la gestion durable de la ressource forestière, en réduisant de 13 à 11 millionsd’ha la superficie forestière exploitée.

Deux leviers seront critiques pour réaliser

ces objectifs. D’une part, une améliorationsignificative du rendement forestier : la limitation à 11 millions d’ha des surfacesexploitables nécessitera d’améliorer lerendement moyen des exploitations forestières, qui devra atteindre 7,5 m3 / hapour pouvoir répondre au développementde la demande locale en bois, ceci en particulier grâce à la diversification desessences exploitées. D’autre part la transformation plus poussée du bois, afind’améliorer la valeur ajoutée du secteur.

Créer d’ici 2025 cinq fois plus de richesses en exploitant une surfaceforestière plafonnée à un seuil garantissant sa gestion durable

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L’analyse de la production et deséchanges en 2011 souligne la fragilité dusecteur forêt-bois : une filière de transformation extravertie, exportant 82%de sa production, alimentant marginalementune seconde transformation très limitée et une troisième transformation embryonnaire. La stratégie d’industrialisa-tion du secteur doit aboutir à l’horizon2025 à une filière intégrée, dont la trans-

formation primaire sera en grande partievalorisée localement par une secondetransformation forte, notamment dans lesegment des contreplaqués. Cettedeuxième transformation fournira en matériaux de qualité une troisième transformation compétitive, qui se positionnera comme un spécialiste de lamaison en bois tropical et des élémentsde construction en bois.

Priorité à des segments à forte valeur ajoutée

Figure 14": valeurs unitaires des importations mondiales de produits du bois en 2008

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La première transformation gabonaisedispose d’une base industrielle relativementdéveloppée avec une forte prédominanced’unités de sciage. Cette base n’est cependant pas assez compétitive du fait d’un rendement matière faible, particulièrement pour le sciage, de coûtsde transport exorbitants et d’un coût de main d’œuvre élevé. La filière de déroulage, grâce à un meilleur rendementmatière, dégage une rentabilité supérieure.

Le Gabon renforcera sensiblement la com-pétitivité de la première transformation quiest déterminante pour la compétitivité del’ensemble de la filière. Il approvisionneraà hauteur de 60% de sa production latransformation secondaire locale et ciblera,pour 40% de la production exportée, lesmarchés de bois tropical certifié en Europe,en Amérique du Nord et en Asie à plusforte valeur, ainsi que les marchés africainsen forte croissance et à plus forte marge.

Concentrer les exportations de première transformation du bois sur les marchés de valeur

L‘industrie de deuxième transformation debois du Gabon repose sur un faible nombred’entreprises : en 2010, on recensait cinq(5) unités de production de contreplaquésen fonctionnement avec une productionannuelle de 71 000 m3 dont 77% étaientexportés. On note cependant une progressionsensible des volumes de contreplaquésexportés depuis 2005. Le Gabon disposeavec les contreplaqués Okoumé d’un produitde qualité, qui améliore sensiblement sacompétitivité dans la seconde transformation.Le développement de nouvelles capacitésde production de contreplaqués sera l’axeprivilégié à court et moyen terme pour lerenforcement de l’industrialisation de la filièrebois. Le Gabon se positionnera pour devenir, à moyen terme, un exportateur

majeur de contreplaqués avec un produitphare autour de l’Okoumé mais, aussi, endiversifiant les essences de déroulage.

Le rendement de la filière du sciage serasensiblement amélioré par le développementdes activités d’aboutage, de productionde lamellés collés et la fabrication de panneaux. Toutefois, le développementd’une telle industrie au Gabon estcontraint par la dispersion des unités detransformation et le coût élevé de transport de la matière. La mise en placedes Domaines Industriels du Bois (DIB),qui concentreront des quantités de résidusplus grandes, permettra de réaliser les effetsd’échelle nécessaires au développementde cette filière.

Développer une industrie forte de 2TB et se positionner comme unspécialiste mondial du contreplaqué

L’industrie de troisième transformation dubois est encore embryonnaire au Gabon.Elle est limitée à un nombre réduit d’entreprises industrielles (ECOWOOD,COREDE) et à une multitude d’entreprisesartisanales. Ce segment constitue cependantun maillon clé de la stratégie d’industrialisation,par ses effets structurants sur l’ensemblede la filière forêt-bois, notamment l’intégrationdes acteurs, la formation d’une grappe

industrielle forte, le développement descompétences et l’augmentation de la valeurajoutée. Ainsi, le Gabon ambitionne de développer un tissu industriel compétitifde troisième transformation qui exploiterale marché en forte expansion de laconstruction en bois et des éléments deconstruction, particulièrement sur lesmarchés régionaux qui connaissent uneurbanisation accélérée.

Faire émerger une industrie compétitive de 3TB et positionner leGabon comme un spécialiste de la maison en bois tropical et des éléments de construction

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Figure 15": évolution du Gabon dans la chaîne de valeur de l’industrie du bois

La réussite de la stratégie d’industrialisation suppose la constitution d’une filière forêt-bois intégrée et compétitive. Pour cela, le Gabon agira sur les cinq leviers suivantsafin de surmonter les contraintes actuelles du secteur :

l’Etat rendra effective la généralisation del’aménagement durable pour une gestionde long terme des capacités forestières,assurant une disponibilité suffisante desressources en bois pour les industriels. La certification durable (FSC, PAFC) serafavorisée et un dispositif de développement

de la connaissance et de contrôle des res-sources (incluant la finalisation du processus« FLEGT ») sera mis en place. Cette orientationdonnera une prime de qualité aux produitsdu bois gabonais et préservera leur accèsaux marchés exigeants sur la légalité et lacertification du bois, de plus grande valeur.

1. La gestion durable des ressources forestières :

les industries de deuxième et troisièmetransformation seront soutenues par undispositif fiscal incitatif, les exonérant des

taxes à l’exportation, comme tel est le casactuellement.

2. Une fiscalité dégressive en fonction de la transformation :

Renforcer la compétitivité de l’ensemble de la filière bois

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l’investissement industriel sera égalementfavorisé par une organisation administrativeaméliorée, avec un guichet unique facilitant

les procédures administratives et des unitésd’appui à l’investisseur capables de prendreen charge la mise en œuvre de projets complexes.

3. L’amélioration du cadre des affaires :

l’Etat mettra en place de nouveaux outils de financement pour soutenir latransformation locale poussée du bois

(2TB et 3TB) notamment une ligne de financement, un fonds de garantie et unfonds d’investissement.

4. Le soutien au financement pour la 2TB et la 3TB :

la faiblesse des infrastructures et servicesde transport constitue aujourd’hui un handicap majeur de la filière « forêt-bois ».Pour y remédier, le Gabon a élaboré unSchéma Directeur National des Infrastructuresqui permettra de mettre à niveau les infrastructures routières, ferroviaires etportuaires, et d’assurer la bonne dessertedes DIB et ZES. La régulation des servicesportuaires et de transport ferroviaire favorisera un cadre plus concurrentielpour les services aux entreprises. Par ailleurs,au niveau de la logistique portuaire, les redevances et tarifs portuaires seront

ajustés et les infrastructures moderniséesafin de réduire les coûts de passage portuaire. Par ailleurs, pour assurer unemeilleure desserte du marché régional, le Gabon favorisera le développementd’une ligne maritime régionale régulièredesservant les principaux ports de la côteatlantique africaine. Le Schéma DirecteurNational des Infrastructures permettraégalement de développer les infrastructures électriques pour faire face aux besoins supplémentaires du secteur forêt-bois, d’environ 100 MW àl’horizon 2025.

5. L’amélioration des infrastructures et de la logistique de transport :

Une attention particulière sera apportée àla filière artisanale gabonaise, pour l’aiderà se structurer et à mieux participer à l’industrialisation du secteur. L’Etat soutiendra les unités artisanales prometteuses en favorisant leur évolutionvers une production semi-industrielle ouindustrielle. Il favorisera, notamment, ledéplacement des menuisiers de la zone

périurbaine de Libreville vers la ZES deNkok. Dans ce cadre, un programme d’encadrement permettra de renforcerleurs activités i) en mutualisant l’accès aubois séché, au bois certifié et aux matériaux et équipements de meilleurequalité, ii) en facilitant les procédures administratives et iii) en ouvrant l’accèsaux marchés de mobilier national.

Lancer un programme de mise à niveau des structures artisanales àfort potentiel.

Au-delà du renforcement de la compétitivitéde la filière à court terme, le Gabon vise uneindustrie forte et innovante à l’horizon 2025.Le graphique 16 montre la trajectoire prévue,de pays forestier avec une filière bois à faiblevaleur ajoutée vers un pays avec une filière

bois réellement industrialisée. Quatre leviersfavoriseront cette transition.

Le premier levier est la mise en place d’uneinterprofession forte (« la Maison du Bois ») : Le développement de la filière

Evoluer résolument vers une filière de bois industrialisée et innovante

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« forêt-bois » nécessite la mise en placed’un cadre de concertation permanent et mieux organisé entre les différents intervenants de la filière. L’Etat soutiendradans ce cadre l’émergence d’une interpro-fession forte, fédérant l’ensemble des acteurs de la filière forêt-bois et suscitantdes synergies, stimulant l’innovation et offrant des opportunités d’affaires pourles industriels du bois, à l’image de la fédération du bois « Lignum » en Suisse.Cela se traduira notamment par un appuià la mise en place d’une « Maison du Bois», cadre de référence, de rencontre et decoordination entre les acteurs de la filière. De plus, un partenariat plus étroit entre l’Etat et les acteurs de la filière assurera plus de réactivité et d’efficacité dans la prise en charge du développement de la filière.

Le deuxième levier de transformation estla mise en place d’un pôle de formationdans le secteur bois à Booué. La filière « forêt-bois » fait aujourd’hui face localement à une quantité et une qualitéde main-d'œuvre qualifiée insuffisantes.Or, environ 60 000 nouveaux emplois seront générés par la filière d’ici 2025 et 2600 nouveaux diplômés seront requispar an entre 2014 et 2025 (ingénieurs,techniciens supérieurs, techniciens). Le développement des compétences dansla filière constitue donc un enjeu majeur.

Pour y répondre, une Ecole des Métiers duBois est en cours de construction àBooué. De même, les capacités des centres de formation techniques existants seront renforcées et de nouveaux centres seront créés à proximitédes Domaines Industriels du Bois et des Zones Economiques Spéciales. Parallèlement, la formation en alternancesera généralisée et les métiers du bois seront fortement promus auprès desjeunes. Enfin, l’Etat mettra en place àBooué un laboratoire des matériaux deconstruction pour les études sur les matériaux en bois pour favoriser l’innovationdans la production de matériaux en bois

et renforcer l’usage du bois dans laconstruction.

Le développement d’un marché intérieurdu bois dynamique et exigeant constituele troisième levier de transformation. Le développement industriel de la filièredoit s’appuyer sur un marché intérieur etrégional capable d’attirer des acteurs significatifs de la deuxième transformation(2TB) et de la troisième transformation du bois (3TB). Pour favoriser ce marchéintérieur, un programme d’investissementset de promotion de « maisons en bois »,couvrant au moins 10 % des programmesde logements et de constructions prévus,apporterait une première solution. Pluslargement, la promotion de l’utilisation dubois dans les programmes d’infrastructurespubliques, la mise en œuvre de programmesd’économie et d’efficacité énergétiquesbasés sur l’utilisation du bois et un programme d’acquisition de mobiliers enbois de l’Etat renforceront également lemarché intérieur du bois. Cette promotiondu bois local sera étendue à l’échelle dumarché régional, par une normalisationdes produits en bois au niveau de laCEMAC et une coopération avec lesunions économiques et douanières enAfrique de l’Ouest et en Afrique Australepermettant de faciliter l’accès des produits gabonais à ces marchés.

Le quatrième levier de transformation estla promotion active des produits du boisgabonais. Cette promotion sera assurée àtravers des campagnes au niveau national,régional et international. Elle s’appuiera surla création d’un label « Bois du Gabon », référence de produits de qualité à base de bois tropical issus de forêts gérées durablement. Parallèlement, sera créé un réseau de centres d’exposition, de distribution et de commercialisation desproduits du bois au plan national, régional etinternational. Au niveau national, la créationde maisons et bâtiments témoins de qualitécontribuera à l’évolution des mentalités surl’image des constructions en bois.

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Ainsi, la gestion durable des ressources forestières, le renforcement de l’intégrationet de la compétitivité de la filière et le développement du marché interne et régional favoriseront l’attrait d’une 2TB et

3TB compétitive et innovante qui positionnera, à l’horizon 2025, la filière forêt-bois dans le peloton de tête despays africains disposant d’une filière boisindustrialisée.

Figure 16": évolution du positionnement du Gabon dans la filière bois mondiale

L’encadré suivant montre les projets industriels majeurs qui permettront le développementde la filière bois du Gabon :

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Encadré 5 : projets d’investissements public-privé dans la filière bois

Projet DOMAINES INDUSTRIELS DU BOIS (DIB)/ZONES ECONOMIQUES SPECIALES (ZES)

Cinq DIB et deux ZES seront aménagés pour offrir aux industriels des plateformes opérationnelles compétitives. Ces plateformes disposeront desinfrastructures et services nécessaires aux activités industrielles, ainsi quedes équipements mutualisés, avec notamment des capacités de cogénération,de séchage et un guichet unique pour les services administratifs. La proximitédes DIB avec les zones d’exploitation forestière réduira les coûts de transportet une production à plus grande échelle permettra une meilleure valorisationdes résidus et une réduction des coûts de production. Ainsi, des DIB serontmis en place à Lambaréné, à Ndjolé, à Mouila, à Lastoursville et à Mitzic.

Figure 17": répartition territoriale des domaines industriels du bois

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1.4. Mettre en valeur le potentiel agricole à travers une stratégie volontariste et ciblée

Le secteur agricole et agro-industriel nereprésente que 5% du PIB du Gabon quiimporte 60% de ses besoins alimentaires,pour une valeur d’environ 250 milliards de F CFA. Pourtant, le pays dispose decinq (05) millions d’hectares de terres cultivables, d’une pluviométrie compriseentre 1 800 mm à 4 000 mm d’eau etd’écosystèmes bien préservés face au

changement climatique. Ces atouts luipermettent de nourrir l’ambition d’assurerà sa population une sécurité alimentairedurable et de s’imposer comme exportateurmajeur de produits agro-industriels tropicaux. La mise en valeur de 10% desterres arables du territoire national permettrait d’atteindre ces objectifs.

Un potentiel agricole et agro-industriel important mais sous-valorisé

La réalisation de l’ambition du GabonEmergent dans le secteur agricole et agro-industriel nécessite la mise en œuvrede stratégies « filières » spécifiques, liéesau marché cible et au niveau de valeurajoutée industrielle de chaque filière. Quatre (04) segments ont été définis: i) les

filières agro-industrielles ciblant le marchémondial ii) les filières agro-industrielles ciblant le marché local ; iii) les filières deproduits vivriers locaux ; iv) les filièresd’agriculture intensive ciblant les marchésrégionaux et internationaux.

Des stratégies filières spécifiques pour développer le potentiel agricoleet agro-industriel du Gabon

Figure 18": matrice des segments agricoles et agro-industriels

Source": Performances

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Cinq (05) filières agro-industrielles majeures sont ciblées par le Gabon : les filières du palmier à huile, de l’hévéa, de l’aviculture qui ciblent les marchés internationaux et les filières du sucre etdes élevages bovins qui ciblent le marché local.

Filière du palmier à huile : huile oléagineuseà haut rendement agricole, compétitive etadaptée à la plupart des usages del’industrie alimentaire, l’huile de palme jouitd’une forte croissance de la demandemondiale. L’ambition du Gabon est de devenir le troisième producteur africaind’huile de palme brute avec une productionde 425 000 tonnes en 2025, s’inscrivantdans le cadre d’un processus de dévelop-pement durable porté par l’engagementde certification « huile de palme durable -RSPO ». Deux grands partenaires privés,SIAT et OLAM, sont engagés avec leGabon dans la réalisation de cette ambition, dans le cadre de Pôles de Développement Agro-Industriels (PDAI)intégrant harmonieusement les commu-nautés villageoises. SIAT, dont la produc-tion est destinée à l’approvisionnement dumarché national, exploite 10 000 hectarespour une production de 15 000 tonnesd’huile raffinée. OLAM, dont la productionvise les marchés internationaux, aménagera deux pôles agro-industrielsd’une superficie totale de100 000 hectarespour une production cible de 410 000tonnes à l’horizon 2025.

Filière de l’hévéa : la production mondialede caoutchouc naturel a connu une fortecroissance ces vingt dernières années. Les perspectives restent bien orientéesavec une croissance de 40% prévue à l’horizon 2018, tirée notamment par lacroissance de l’industrie automobile asiatique. Dans cette filière, le Gabon enregistre les meilleurs rendements mondiaux avec 2,2 tonnes de latex parhectare contre une moyenne de 1,2 tonneà l’hectare pour les grands opérateursasiatiques. S’appuyant sur ces atouts,

l’ambition du Gabon est de s’imposercomme le deuxième producteur africainavec 128 000 tonnes de caoutchouc sec àl’horizon 2025. SIAT et OLAM accompa-gneront également le Gabon dans le développement de cette filière, avec desproductions de caoutchouc sec respectives de 66 000 tonnes et 62 000tonnes d’ici 2025.

Filière de l’aviculture : Le Gabon importeannuellement 70 000 tonnes de pouletspour satisfaire la demande du marché national. La stratégie dans cette filière vise à produire 200 000 tonnes de poulets de chair à l’horizon 2025. Les besoins nationaux (80 000 tonnes) serontainsi couverts, 60% de la production (120 000 tonnes) étant exportée vers lesmarchés régionaux et internationaux.Pour cela, des partenariats seront mis enplace avec des opérateurs privés de référence de la filière avicole, garantissantla pleine maîtrise de la chaîne de valeuravicole, qui intègre différents métiers allant de la production de maïs et de sojaà l’élevage et l’abattage des poulets, enpassant par la nutrition et la fabricationd’aliments composés.

Filières du sucre et des élevages bovins :La viande de bœuf et le sucre connaissentune hausse tendancielle de leur prix sur les marchés mondiaux. Cette hausses’explique par la convergence au niveaumondial des habitudes alimentaires et uneforte augmentation de la demande despays émergents. La production sucrière,assurée par un unique opérateur laSUCAF, est devenue insuffisante, avec undéficit courant estimé à 5000 tonnes. En 2025, la production, au minimum de 55 000 tonnes, devra permettre de couvrir la totalité des besoins nationaux.Au niveau de la viande bovine, le Gabonimporte 100% de ses besoins. Un projet « viande de bœuf de qualité » porté par laSIAT permettra de couvrir 25% des besoins d’ici 2018 avec une production de1000 tonnes.

Devenir un acteur du marché international des filières agro-industrielles

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Quatre (04) filières constituent le segmentde l’agriculture intensive : i) la filière du riz,ii) la filière du maïs et du soja, iii) la filière des fruits tropicaux et iv) la filièrecafé-cacao.

Filière du riz : le riz, première céréaleconsommée au Gabon, est aujourd’hui importé en totalité (70 000 tonnes). L’objectif du Gabon dans cette filière estde développer une production annuellede 200 000 tonnes de riz. Ainsi, Le payssera autosuffisant (80 000 tonnes) etpourra exporter 120 000 tonnes de rizvers le marché régional africain qui représente 50% des échanges mondiaux.L’emblavement de 44 000 hectares, dansle cadre d’agropoles aménagés en cultureirriguée (Andeme, Ndendé, Boumango…)et dans les zones de bas-fonds, permettrad’atteindre ces objectifs.

Filières du maïs et du soja : le Gabon dispose d’un potentiel élevé pour la production de maïs et de soja, céréalesessentielles pour le développement de lafilière avicole et de l’ensemble des filièresd’élevage intensif. L’ambition dans cettefilière est de produire annuellement 350000 tonnes de maïs et 80 000 tonnes desoja d’ici 2025, de façon à couvrir l’ensembledes besoins de la filière avicole locale et àexporter le surplus.

Filière des fruits tropicaux : le Gabon réunit l’ensemble des déterminants d’uneproduction compétitive de fruits tropicaux(disponibilité de terres, conditions agro-écologiques…) pour développer une

production variée visant des marchés d’exportation lucratifs. Ainsi, 300 000tonnes de fruits tropicaux (ananas, mangue,papaye solo, fruit de la passion, avocat…)seront produits selon les meilleurs standards de qualité et exportés vers lesmarchés régionaux et internationaux. La production sera portée par des PMEagricoles encadrées et professionnalisées,avec des infrastructures de soutien (centresde conditionnement, gares de fret portuaireet aéroportuaire…).

Filière café-cacao : malgré la faiblesse dela production actuelle (300 tonnes de robusta), le café et le cacao gabonais présentent des caractéristiques aromatiques fortement appréciées par denombreux torréfacteurs opérant sur desmarchés de niche lucratifs. En effet, lepays dispose d’une variété de robustadoux qui tranche de l’offre courante de robusta (fort et amer). De même, la fèvede cacao du Gabon est placée au rang des meilleures fèves au monde par les torréfacteurs produisant des préparationschocolatières haut de gamme. Par ailleurs,pour le café comme pour le cacao, le respect des itinéraires de productiontechnique permettrait au Gabon de présenter des niveaux de productivité supérieurs à la moyenne des grands paysproducteurs. Ainsi, l’ambition du Gabonest de faire éclore une production deniche lucrative, de 5 000 tonnes de caféet 7 500 tonnes de cacao à l’horizon2025, réparties dans les quatre provincesque sont le Woleu Ntem, l’Ogooué Ivindo,l’Ogooué Lolo et le Haut Ogooué.

Assurer l’autosuffisance et devenir un leader régional dans les filièresd’agriculture intensive

L’autosuffisance du Gabon dans les filièresde produits vivriers locaux (légumes, racines et tubercules, banane plantain)s’appuiera sur l’augmentation des productionspériurbaines. La généralisation des cein-

tures périurbaines (près de 22 000 hadans 9 zones cibles) et la généralisationdes cultures sous serre pour une productionétalée sur toute l’année permettront deproduire annuellement 82 000 tonnes de

Développer de façon significative la production et la consommationlocales de produits vivriers

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légumes, 97 000 tonnes de manioc et 91 000 tonnes de banane plantain. La vulgarisation des technologies de transformation développées par l’Institutde Technologie Alimentaire permettra defaire éclore des petites «industries» detransformation mettant sur le marché uneoffre de produits locaux transformés de

bonne qualité avec une garantie d’hygièneet salubrité. La disponibilité d’une gammevariée de produits vivriers locaux, prêts àl’emploi, permettra de générer un chiffred’affaires de 200 milliards F CFA et demultiplier les revenus (dans une échelle de2 à 5) des femmes intervenant dans latransformation.

L’encadré suivant montre les projets majeurs qui permettront le développement de lafilière agro-industrielle du Gabon :

Encadré 6 : projets agro-industriels majeurs

Projet 1 DIX (10) POLES DE DEVELOPPEMENT AGRO-INDUS-TRIELS (PDAI)

Le développement des filières agro-industrielles (palmier à huile, hévéa,aviculture) requiert des niveaux élevés de maîtrise industrielle et de compétitivité pour s’imposer sur les marchés mondiaux. Il nécessite notamment d’importants investissements en aménagement de terres agricoles, labours, développement de plantations et encadrement de producteurs, sans compter les lourds investissements dans la transformationindustrielle des produits. La maîtrise de cette chaine de valeur complexerend nécessaire un recours à des partenariats ciblés avec des opérateursspécialisés de rang mondial. La mise en place des Pôles de DéveloppementAgro-Industriels (PDAI) fixe le cadre de ce partenariat. Les partenairesaménagent leurs plantations agricoles et celles des communautés villageoises (pouvant aller jusqu’à 30% des surfaces). Ils garantissent l’achatde la production villageoise qui contribue à l’approvisionnement de leursunités industrielles. Dans ce cadre, les dix (10) PDAI suivants seront miseen place :

• PDAI Mitzic SIAT (hévéa) ;

• PDAI Ekouk SIAT (hévéa) ;

• PDAI Nyanga SIAT (élevage bovin et abattoir) ;

• PDAI Makouké SIAT (palmier à huile, replantation et agrandissement) ;

• PDAI Bitam OLAM (hévéa) ;

• PDAI Mitzic/Minvoul OLAM (hévéa) ;

• PDAI Kango OLAM (palmier à huile) ;

• PDAI Mouila OLAM (palmier à huile) ;

• PDAI d'Andeme (Riz, Maïs, Soja, aviculture intensif, fruits tropicaux) ;

• PDAI Boumango (Riz, Maïs, Soja, aviculture intensif, fruits tropicaux).

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1.5. Valoriser le potentiel économique halieutique dans le cadre d’unegestion durable des ressources

Le Gabon dispose du troisième territoiremarin de la façade Atlantique, avec environ800 km de côtes, une Zone EconomiqueExclusive de 231 300 km$ et un plateaucontinental de 40 600 km$, refuge d’unevariété de ressources halieutiques. Le territoire terrestre gabonais constitue également un vaste bassin continental, irrigué par un large réseau hydrographiqueintérieur de 10 000 km$, abritant égalementd’importantes ressources halieutiques et

propice à un développement d’activités lu-cratives de pêche et d’aquaculture. La richesse de ce patrimoine contraste avecle faible niveau de contribution de ce secteur à l’économie gabonaise, seulement1,2% du PIB. De plus, les fluctuations desprix du poisson, globalement orientées àla hausse, traduisent une certaine instabilitéde l’offre qui contribue à mettre en péril lasécurité alimentaire des populations auxrevenus les plus modestes.

Un potentiel halieutique et écologique riche, mais peu valorisé

Les Pôles de Développement Agro-Industriel « Hévéa» permettront la production de caoutchouc. Avec plus de deux (2) tonnes à l'hectare, leGabon présente les meilleurs rendements au monde. Ces PDAI « hévéa »seront mis en place par deux (2) opérateurs majeurs: SIAT Gabon (exploitant déjà 13 000 hectares, notamment à Bitam, Ekouk, et Mitzic, avecdes projets d'expansion des surfaces à 30 000 hectares) et OLAM, qui vaexploiter 28 000 hectares.

Le modèle de Pôle de Développement Agro-Industriel sera appliqué à lafilière intégrée « aviculture-maïs-soja ». Cette stratégie nécessitera un partenariat avec un opérateur de rang mondial, spécialisé dans l'avicultureet maitrisant toute la chaine de valeur (de la production de maïs et de soja,à la fabrication d’aliment, en passant par les métiers d’élevage avicole etd’abattage. A ce stade, trois (3) sites de référence sont retenus: Boumango,Andeme et Ndendé.`

Projet 2 PROJETS AGRO-INDUSTRIELS (PAI)

La vocation des Projets Agro-Industriels est d’assurer une sécurité alimentaireet une autosuffisance nationale sur les filières dont la production agricole,portée par un opérateur unique, est totalement intégrée à un schéma detransformation industrielle. C’est le cas du sucre, qui avec la plantation agricoleet une industrie sucrière, requiert des niveaux d’investissement élevés. C’estaussi le cas de l’élevage bovin qui met en œuvre des techniques sophistiquéesde reproduction (sélection de races résistant aux trypanosomiases), desrègles strictes de biosécurité, des techniques d’embouche et un suivi sanitairepoussé. Ceci peut expliquer le choix d’un projet sous la forme d’une «intégration fermée» non encore élargie à des élevages extérieurs.

Deux projets agro-industriels sont en cours de mise en œuvre. Il s’agit du projetintégré de production 1 000 tonnes de viande bovine (PAI Nyanga SIAT)et du projet de production de 50 000 tonnes de sucre (PAI SUCAF Ouelle).

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L’ambition du Gabon dans le secteur de lapêche à l’horizon 2025 est de concilier lanécessaire valorisation économique avecl’exigence écologique, le développementdurable étant au cœur de l’ambition duGabon Emergent. Cela se traduira d’abordpar une gouvernance renforcée et uneplus grande maîtrise du secteur, à traverstrois leviers : i) la connaissance du potentielhalieutique, avec la réalisation régulière decampagnes d’évaluation de la ressource,de façon à déterminer les niveaux d’effortde pêche pour chaque espèce exploitée,et d’études biologiques permettant de définir les politiques optimales de protection et d’exploitation de la ressource; ii) un système efficace de surveillance desterritoires de pêche, avec des moyens desurveillance du territoire marin renforcés,un système dissuasif de pénalités contre

les fraudeurs et un système d’informationrassemblant les données sur les captures,les débarquements et les prix ; iii) Un Codede la pêche actualisé, réglementant les activités de pêche, les périodes de reposbiologique, la protection des zones de reproduction, frayères et habitats, assurantla promotion d’aires marines et lagunairesprotégées et préservant les eaux continentales des pollutions pouvant sedévelopper par les activités minières et industrielles. Le Gabon développera parailleurs les infrastructures requises pour ledéveloppement du secteur, notammentune zone économique de valorisation desproduits de pêche artisanale à Libreville,une zone économique de valorisation desproduits de pêche chalutière à Port Gentil(Ile Mandji) et deux pôles de développementde l’aquaculture à Lambaréné.

Un objectif économique ambitieux : débarquer et valoriser au Gabon250 000 tonnes de produits halieutiques et aquacoles à l’horizon 2025

L’encadré suivant montre les projets majeurs qui permettront le développement dusecteur de la pêche :

Encadré 7 : projets d’investissements public-privé dans le secteurde la pêche

Projet 1 LA ZONE ECONOMIQUE DE VALORISATION DES PRODUITS DE PECHE ARTISANALE (LIBREVILLE)

Le Centre d’Apprentissage de Pêche Artisanale de Libreville (CAPAL) seraérigé en un pôle de transformation des produits de pêche artisanale, visantl’approvisionnement du marché national. L’objectif assigné à cette zoneéconomique sera de contribuer à une sécurité alimentaire durable auGabon et dans la région, par une variété de produits de pêche artisanale(frais, congelés et transformés), satisfaisant à un faible coût la demandelocale et un marché régional lucratif (l’Afrique centrale est une zone majeure de consommation de poissons pélagiques congelés, fumés et salés– séchés). Les investissements à réaliser concernent : i) la construction dela digue prévue pour protéger la flotte de pêche artisanale contre la houle; ii) l’augmentation des quais et la construction de nouvelles darses, permettant d’accueillir de petits chalutiers dédiés à la pêche pélagique etayant besoin d’un tirant d’eau de plus de 3 m ; iii) l’augmentation des capacités d’accueil des pirogues ; iv) l’accroissement des capacités de

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stockage sous froid (extension de la capacité des chambres froides). Lasurface de la zone affectée à la CAPAL permet d’y aménager des espacesde transformation des produits de pêche bénéficiant d'un dispositif d’encadrement complet. Ce dispositif pourra être mis en place dans le cadre d’un partenariat international avec un ou des pays disposant d’expérience dans ce domaine. Les appuis ciblés concernent un appuitechnique (formation, appui à l’aménagement de la CAPAL, fournitured’équipements clés en main (kits complets de transformation) et d’armement(petits chalutiers dédiés à la pêche pélagique).

Projet 2 LA ZONE ECONOMIQUE DE VALORISATION DE LA PECHECHALUTIERE (PORT-GENTIL – ILE MANDJI)

Une zone économique de valorisation de la pêche chalutière sera aménagéeau sein de la Zone Economique Spéciale de l’Ile Mandji. Dédiée à la transformation des produits de la pêche chalutière en produits à forte valeurajoutée, cette zone disposera d’un port de pêche pour les grands chalutiers,d’une zone d’avitaillement et de réparation, d’un poste carburant, d’une hallede marché et d’infrastructures de stockage sous froid. La production seradestinée aux marchés internationaux lucratifs. Afin de faciliter l’accès à cesmarchés, le pôle de pêche de l’Ile Mandji respectera les normes internationalesd’hygiène et de sécurité de produits alimentaires (H.A.C.C.P., ISO, normesU.E…). Pour cela, une démarche qualité et un dispositif d’accompagnementdes entreprises seront mis en place.

Projet 3 POLES DE DEVELOPPEMENT DE L’AQUACULTURE (LAMBARENE ET ESTUAIRE)

La mise en place de deux pôles de développement de l’aquaculture, permettra d’atteindre en 2025 une production de 50 000 tonnes de produits aquacoles. Le premier pôle regroupera à Lambaréné l’ensembledes services de formation, de recherche et d’encadrement du développementde l’aquaculture en bassin continental. Ces prestations seront délivrées parun centre d’alevinage, un centre vétérinaire et un centre de nutrition (dontle rôle sera de faire la formulation d’aliments aquacoles assurant une bonnecroissance et la rentabilité des exploitations). Le second pôle aquacolesera mis en place en zone lagunaire dans l’Estuaire de Libreville. Il sera dédié à la production aquacole en bassin maritime (ostréiculture,conchyliculture, aquaculture en bassin lagunaire…) et visera la productionet la commercialisation de produits de niche à haute valeur commerciale(huitres, moules, crevettes pénéides…), rayonnant sur le marché régional etinternational.

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Figure 19": cartographie des zones de valorisation des produits halieutiques et aquacoles

1.6. En 2025, un Gabon Industriel compétitif, socle d’une économiegabonaise durable et diversifiée

La mise en œuvre du Gabon Industrielconsacrera la transition de l’économie gabonaise d’un pays essentiellement exportateur de pétrole vers une économiediversifiée et durable. Elle contribuera àbâtir à l’horizon 2025 deux nouveauxpôles économiques forts, un pôle minier etmétallurgique au PIB comparable à celuidu secteur des hydrocarbures aujourd’huiet un pôle Gabon Vert (forêt-bois, agriculture, pêche, aquaculture et agro-industries) représentant les troisquarts (%) du PIB des hydrocarbures aujourd’hui. Dans chacun de ces secteurs

des champions nationaux émergeront etfaciliteront la structuration et le dévelop-pement des filières. Le Fonds Gabonaisd’Investissements Stratégiques (FGIS)contribuera à la création de ces championsnationaux et encouragera la participationdu secteur privé national.

Cette diversification de l’économie gabonaisefavorisera un aménagement équilibré duterritoire, avec dix pôles économiques répartis sur l’ensemble du pays, dont cinqà vocation agricole et forêt-bois, troispôles miniers et deux pôles diversifiés.

Vision 2025 Gabon Industriel

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Figure 20": cartographie des pôles économiques et nouveaux emplois industriels directs par pôle

Le développement du Gabon industrieldopera le taux de croissance de l’économiegabonaise. Il se traduira par des exportationsplus diversifiées, la création de 325 000emplois à l’horizon 2025 (dont 217 500emplois directs) et la création de 13 000PME, qui favoriseront le développement

de l’entreprenariat gabonais. Il nécessiterad’ici 2025 un investissement total de 34 milliards USD (incluant la mise enœuvre du Schéma Directeur National d’Infrastructures), dont 72% d’investissementsprivés ou en partenariat public-privé et28% d’investissement public.

Le pôle économique de l’Estuaire

Huitième province du Gabon en termes desuperficie, la province de l’Estuaire abritela capitale du Gabon, Libreville. L’Estuaireest le principal centre de peuplement dupays, regroupant 736 812 habitants, soit47 % de la population nationale. Elle comptequelque 341 villes, villages et bourgs.

En 2025, l’Estuaire sera le territoire d’unpôle d’activités diversifiées, créateur devaleur ajoutée et d’emplois autour de laZone Economique de NKOK et de sonpôle logistique portuaire et aéroportuaire.Son marché intérieur dynamique alimentera

une diversité d’activités industrielles, agricoles, de pêche et d’aquaculture. Lepôle économique de l’Estuaire sera le pre-mier territoire créateur d’emplois du Gabon :59 222 emplois seront créés d’ici à 2025.

Le pôle économique de l’Estuaire disposed’un actif industriel qu’il s’agit d’étendre,d’améliorer et de rendre encore plus com-pétitif. La Zone Economique Spéciale(ZES) de NKOK est la plus importanted’Afrique centrale. Libreville, capitale etpremier marché du Gabon, offre des débouchés importants à la production

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locale. Le port et l’aéroport de Librevilleen font la principale voie d’entrée et desorties des personnes et des biens dupays. Ces acquis doivent être consolidéspar de nouvelles activités industriellessectorielles portées par le pôle écono-mique de l’Estuaire. Parmi ces nouveauxsecteurs d’industrialisation dans l’Estuaire,il faut compter un important pôle detransformation du bois (développementde la deuxième et la troisième transformationdans la ZES de Nkok), un pôle de transfor-mation des produits de la pêche dyna-mique se structurant autour des activitésde SIFRIGAB, de la CAPAL (Centre d’Appui de la Pêche artisanale) et rayonnant à l’exportation sur des marchésrégionaux et internationaux, un secteur industriel agro-alimentaire (brasseries, laiteries) de substitution aux importationset une industrie de matériaux deconstruction qui doit porter l’ambitieuxprojet de développement des infrastructures.Le développement du pôle économiquede l’Estuaire reposera également sur desactivités économiques hors industrie,parmi lesquelles figurent l’aquaculture, lapêche et l’agriculture. Le développementde produits vivriers locaux, l’essor de laproduction de céréales, de protéagineux,de tubercules et de fruits tropicaux, ainsique l’industrialisation des procédés detransformation de ces produits, devraientfaire de la province de l’Estuaire un territoire proche de l’autosuffisance alimentaire. Par ailleurs, d’importantes activités de services devraient se développeret gagner en compétitivité avec l’augmen-tation de la concurrence, l’amélioration et l’extension des capacités et servicesportuaires et le développement des exportations.

Le développement des activités du pôleéconomique de l’Estuaire nécessite unrenforcement important de l’infrastruc-

ture de base du territoire qui intègre destravaux d’extension des capacités du portd’Owendo (en attendant l’aménagementd’un nouveau port), une améliorationsubstantielle de ses services et de leurdisponibilité (24h/24, 7j/7), afin de répondre à l’augmentation très forte de lademande de transport par voie navigable.Au-delà du port d’Owendo, les infrastruc-tures de l’Estuaire doivent être renforcées,notamment par la démultiplication desvoies d’accès à la ZES de NKOK et la miseen place d’une infrastructure multimodalede transport (dédoublement de la voie dechemin de fer et renforcement de ses capacités, développement d’un cabotagefluviomaritime, développement des axesroutiers avec une solution alternative au pont de Kango). Par ailleurs, le renforcement en cours de l’infrastructurede télécommunications doit être accéléré,permettant une amélioration des flux devoix et données ; le raccordement aucâble ACE permettra une amélioration significative du débit et une qualité internet de rang mondial. Les capacitésélectriques seront mises à niveau pourcouvrir les besoins énergétiques du pôlede l’Estuaire avec la réalisation de la centrale à gaz d’Alénakiéri et du barragede Ngoulmendjim ainsi que l’extension etla modernisation du réseau électrique aunord de Libreville.

Aujourd’hui centre universitaire, Librevilledoit évoluer vers un pôle d’excellence deformation aux compétences nécessairesaux métiers de services que sont le tourisme et l’écotourisme, les sciences de la santé. Libreville abritera aussi un important centre de formation dédié à lapêche et à la transformation des produitsde pêche, ainsi qu’un important pôle dedéveloppement d’aquaculture en bassinmaritime, avec un dispositif d’apprentissageet d’insertion professionnelle.

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Le pôle Moanda – Franceville se situe dansla province du Haut-Ogooué, dans le sud-est du Gabon. Il s’agit du troisièmepôle urbain du Gabon avec Franceville (58 454 habitants) et Moanda (42 658 habitants). Ce territoire abrite aujourd’huile grand pôle minier du pays, où se situentles deux plus grands gisements de manganèse (Moanda et Franceville). Il représente l’un des potentiels écono-miques les plus importants au Gabon avecen perspective, l’émergence d’une véritable grappe de production et detransformation du manganèse à valeurajoutée plus forte.

A l’horizon 2025, Moanda-Franceville évoluera du statut de centre minier à celuide centre minier et métallurgique, abritantnotamment une industrie de transforma-tion du manganèse en silicomanganèse,ferromanganèse et manganèse métal. Ce nouveau pôle minier et métallurgiquecontribuera au PIB à hauteur de 650 milliards FCFA, avec une production de5,8 millions de tonnes de manganèse. Unregroupement à Moanda-Franceville del’ensemble des unités industrielles approvisionnées à partir des gisements locaux, constituerait une excellente solution de rationalisation, se fondant surla proximité de la matière, un coût d’achatplus attractif de l’énergie et de substan-

tielles économies de transport. Outre larationalisation des coûts, cette solution favoriserait l’émergence d’un grand pôleintégré créant de solides bases d’émer-gence d’un « cluster manganèse », quiproduirait annuellement 238 000 tonnesde silico-manganèse, 457 000 tonnes deferromanganèse et 30 000 tonnes demanganèse métal et générerait au moins30 000 emplois dont 20 000 emplois directs. La dynamique créée par ce clustermanganèse générera à Moanda-France-ville, une forte demande qui stimulera unediversité d’activités de soutien. Au total,plus de 57 000 emplois émergeront de cepôle économique, faisant de Moanda-Franceville l’un des moteurs les plus dyna-miques de la création d’emplois et derichesses du pays. L’agriculture apparaîtcomme la première source de diversifica-tion de l’économie de Moanda-Franceville.Outre l’extension du projet sucrier avecune production cible de 55.000 tonnes,qui devrait garantir la couverture des besoins du Gabon, au moins jusqu’à l’horizon 2025, la région a d’énormes potentialités de développement d’une diversité de filières, notamment dans lesplaines agricoles de Boumango. Elles permettraient la création de quelques27.000 emplois et d’une valeur ajoutée additionnelle pouvant représenter 360 milliards de FCFA.

Le pôle économique de Moanda-Franceville

Figure 21": le pôle économique de l’Estuaire - 12 projets d’industrialisation et 11 projetsd’appui direct

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Le développement du pôle économiquenécessite l’amélioration des capacités detransport ferroviaire et du réseau routierainsi que la construction du barrage hydroélectrique du Grand Poubara (PhaseI : 160 MW en 2013 et phase 2 : 120 MW)qui permettra d’assurer la couvertured’une demande d’énergie en forte croissance, à un prix très compétitif. La

compétitivité du cluster manganèse dupôle économique de Moanda-Francevillesera renforcée par l’érection d’un grandpôle de compétences notamment dansles sciences de l’ingénieur, avec l’univer-sité de Masuku et l’école des Mines et demétallurgie de Moanda, en cours deconstruction.

La province de l’Ogooué-Lolo, 5ième

province du pays en termes de superficieet 6ième en termes de population avec 62 563 habitants abrite deux villes importantes : Koulamoutou, le chef-lieu(17 393 habitants), et Lastoursville. Traverséepar le fleuve Ogooué, riche en cours d’eau,lacs et plans d’eau et couverte de sa forêtéquatoriale, cette province a un potentieléconomique essentiellement tourné versles filières du Gabon Vert.

En 2025, le pôle économique de Lastoursville- Koulamoutou s’imposera comme « brasnourricier » du grand pôle minier et métallurgique de Franceville –Moanda etcomme un des pôles majeurs de l’indus-trie gabonaise de transformation du bois.Des activités d’orpaillage se développerontdans un cadre strict de respect de la nature et de préservation des cours d’eauet lacs, terreau d’une filière aquacole bienorganisée et lucrative. La principale activité

industrielle du pôle économique de Lastoursville - Koulamoutou sera la transformation du bois dont la compétitivitésera renforcée par l’installation d’un Domaine Industriel du Bois. L’activité représentera une production de 330 000tonnes de bois transformés et 6 600 emplois directs. Quelques 9 000 emploisseront créés dans les diverses activités.

La route Alembe-Lastoursville permettrade désenclaver la région et de relier lepôle économique aux grands centres urbains. L’amélioration du réseau de cheminde fer et l’aménagement du transport fluvial renforceront la compétitivité dupôle économique. La construction du Barragehydroélectrique de Grand Poubara favorisera une mise en œuvre réussie desdifférents projets prévus dans le pôle économique de Lastoursville-Koulamoutou.Ce barrage couvrira très largement les besoins énergétiques du Domaine

Le pôle économique de Lastoursville-Koulamoutou

Figure 22 : le pôle économique de Moanda-Franceville - 6 projets d’industrialisation et7 projets d’appui direct

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Industriel du Bois (10,6 MW) et des différentes activités agricoles et minières.Des centres de formation spécialisés qualifiantes seront adossés aux différents

pôles de production (produits vivriers,aquaculture, Domaine du bois, orpaillage).Elles permettent de délivrer des compé-tences dans tous les métiers.

Figure 23 : le pôle économique de Lastourville-Koulamoutou – 2 projets d’industria-lisation et 1 projet d’appui direct

Port-Gentil est le chef-lieu de la provincede l’Ogooué-Maritime et la deuxième villedu Gabon avec 203 314 habitants. Le territoire de Port-Gentil est le centre d’uneimportante activité pétrolière dont la villetire l’essentiel de ses revenus et emplois.Port-Gentil peut cependant au-delà dupétrole, des ressources comme le gaz,être le vecteur d’importantes opportunitésde transformation industrielle grâce notamment à la zone économique spéciale de l’Ile Mandji.

Le pôle économique de Port-Gentil tirerad’abord parti de son activité industrielledéjà développée autour des hydrocarbureset de la pétrochimie. Un pôle pétrochimiquepermettra, grâce à la disponibilité de gaz,une production d’urée et d’engrais composés. La proximité du pôle minier deMaboumine permettra de développer desliens clients-fournisseurs et de créer plusde produits et de valeur ajoutée ; PortGentil pourra produire au-delà des engraisazotés, des engrais composés grâce à lalivraison du phosphate disponible à

Maboumine. De son côté, Port-Gentil fournira Maboumine en ammoniac, utilisédans le process complexe d’extraction etde traitement des métaux rares. Cettecomplémentarité augmente la compétitivitéet la gamme de produits des deux zones.A terme, le degré d’intégration de cesdeux zones et le niveau de leurs échangesen fera un seul cluster dynamique, allantde Port-Gentil à Lambaréné. Le pôle industriel de Port-Gentil reposera également sur la transformation du fer.L’ambition de ce projet de transformationd’une partie de la production de pellets defer de Belinga en minerai de fer réduit(DRI) est de créer une offre de matériauxde construction (produits de fer ronds etplats) vers le marché régional africain enforte croissance, du fait d’une urbanisationrapide. Le pôle économique de Port-Gentilaccueillera également des entreprises detransformation du bois (deuxième et troisième transformation) produisantcontreplaqués, portes, fenêtres, mobilier...La richesse et la qualité de ses ressourceshalieutiques et la configuration d’un port

Le pôle économique de Port-Gentil

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Makokou est le chef-lieu de la province del’Ogooué-Ivindo, la plus vaste du pays etla 7ème en termes de population avec 61 883 habitants. Région frontalière duCameroun et du Congo-Brazzaville, elleest appelée à devenir le plus importantpôle minier et métallurgique du Gabon.

En effet, déjà acteur majeur dans le manganèse, le Gabon deviendra égalementen 2025, grâce au pôle économique deBélinga, un acteur de rang mondial du Fer,rejoignant ainsi le gotha réduit des

producteurs de rang mondial dans deuxmétaux clés pour les alliages (fer & manganèse). Véritable Cité du Fer, Belingaproduira en 2025, 33 MTPA de fer, et 18 MTPA de pellets, générant 1 500 milliards de FCFA de valeur ajoutée et 6 500 emplois directs. Belinga sera également un pôle logistique avec l’accèsà un chemin de fer, un port en eaux profondes (plusieurs options logistiquessont en étude) et plusieurs tronçons routiers : Makokou-Bélinga, Ovan-Makokou,Koumameyong-Booué. Avec une production

Le pôle économique de Bélinga

en eau profonde, positionneront Port-Gentilcomme le pôle industriel de pêche ciblantune exportation vers de grands marchéslucratifs, mais exigeants. Cette activitéPêche sera abritée dans la ZES de l’IleMandji et fera l’objet d’aménagementsméticuleux garantissant le plein respectdes normes internationales (HACCP,normes U.E.…). Elle comprendra un port depêche avec des zones de débarquement,d’avitaillement de réparation (moteurs, filets, carénage….), de stockage sous froidet de transformation. Au total, la stratégiedu Gabon Industriel générera 37 000 emplois directs (hors hydrocarbures) dansle pôle économique de Port-Gentil.

Le développement du pôle économiquede Port-Gentil à l’horizon 2025 passe cependant par la réalisation de quelques

préalables en termes d’infrastructures detransport, notamment l’aménagementd’un port en eaux profondes capable derecevoir des navires de grande taille (capesize), un réseau multimodal detransport comprenant, outre une routedésenclavant Port-Gentil pour la rattacherau reste du territoire national, un réseaude transport fluvial. La construction d’une centrale thermique à gaz (52,5 MWde production en phase 1) et une interconnexion avec des barrages hydroélectriques produisant une énergieà bon marché livrant un besoin de 65 MWsur Port-Gentil seront également nécessaires. Port-Gentil se renforceracomme pôle national de compétences surles hydrocarbures, formant le capital humain gabonais à l’ensemble des métiersliés à ce secteur d’activité.

Figure 24 : le pôle économique de Port-Gentil – 5 projets d’industrialisation et 5 projetsd’appui direct

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de 410 MW dont 300 disponibles d’ici2018 le barrage hydroélectrique de Boouécouvrira les besoins du pôle économiquede Belinga, évalués à 240 MW. De même,un centre de formation spécialisé seracréé à Bélinga pour la formation de techniciens et ouvriers qualifiés.

L’érection du pôle minier et métallurgiquede Belinga créera une demande de produits vivriers qui stimulera la productionlocale (production de racines et tubercules,

de fruits tropicaux et de café cacao) et tirera les productions agricoles des régions de l’OGOOUE IVINDO, del’OGOOUE LOLO et du WOLEU NTEM. La province abritera également un Domaine Industriel du Bois et sera une importante zone de transformation dubois valorisant d’importantes ressourcesforestières. La délocalisation de l’Ecole nationale des Eaux et Forêts à Makokoupermettra de renforcer les formations auxmétiers de la forêt et du bois.

Figure 25 : le pôle économique de Bélinga – 2 projets d’industrialisation et 3 projetsd’appui direct

Booué est située dans la province del’Ogooué Ivindo, sur l’axe du Transgabonaisreliant Franceville à Libreville. La mise en œuvre du Plan Stratégique GabonEmergent fera de Booué un pôle économique important autour des services(la logistique de transport et la formation)et de la production hydroélectrique.

En effet, dans le cadre du développementde Bélinga, la construction d’un tronçonde chemin de fer partant de la mine pourse raccorder au chemin de fer Transgabonaisau niveau de Booué fera de cette ville uncarrefour important et une plateformemultimodale centrale pour les activitéséconomiques au Gabon. En outre, l’exploi-tation de la mine de Bélinga exigera uneaccélération du développement du potentielhydroélectrique de Booué qui sera le plus grand pôle de production d’énergie

électrique du Gabon ; une capacité de 410 MW sera nécessaire pour satisfaire lesbesoins du complexe minier et métallurgique,notamment pour l’exploitation minière etune première transformation du fer enpellets. Enfin, Booué sera un pôle de formation de rang international dédié auxsciences de la nature et de la vie. Il abritera une grande cité universitaire etscientifique à vocation régionale, terreaud’une activité de recherche-développementde haut niveau et d’enseignement desciences appliquées (Cité Verte de l’Education et du Savoir). Un laboratoiredes matériaux de construction sera crééet ciblera notamment les produits du bois ;il aura un intérêt majeur pour la promotionde l’ensemble des essences de bois gabonaises en soutenant en particulier lesétudes sur les caractéristiques techniqueset physiques des bois gabonais.

Le pôle économique de Booué

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LE GABON INDUSTRIEL : VISION ET ORIENTATIONS STRATEGIQUES

Lambaréné est le chef-lieu de la provincedu Moyen-Ogooué, la plus petite provincedu Gabon en termes de superficie et l’unedes moins peuplées (59 309 habitants).Avec 26 900 habitants, Lambaréné est la7ième ville du Gabon. Ses atouts écono-miques n’en sont pas moins importants. Ilssont liés notamment à la diversité de sonpotentiel (agriculture et agro-industrie,pêche & aquaculture, mines, matériaux deconstruction, tourisme) et à sa positionprivilégiée de carrefour logistique.

En 2025, Lambaréné sera un carrefour logistique brassant une diversité d’activitésdans les mines, le bois, l’aquaculture etl’agro-industrie. Elle jouera également unrôle clé de bras nourricier et assurera lasécurité alimentaire des deux plusgrandes villes : Libreville et surtout Port-Gentil. Le pôle économique comporteraun bassin minier de rang internationaldans les métaux rares (terres rares, niobium, tantale) avec une production significative d’uranium et de phosphates ;de fortes synergies industrielles se développeront avec Port-Gentil pour laproduction d’intrants et la valorisation enengrais des phosphates et nécessiterontdes infrastructures de liaison multimodalesentre les deux pôles urbains ; Lambarénése distinguera aussi comme pôle majeurde pêche et d’aquaculture en bassin

continental et abritera un important centrede ressources pour le développement del’aquaculture continentale; la place deLambaréné dans le lit du fleuve Ogooué,lui fait bénéficier d’importantes quantitésde sable et de gravier charriés par le fleuve,dont l’exploitation permettra l’approvi-sionnement des centres urbains de Librevilleet Port-Gentil, en matériaux de construction.L’extension des plantations de Makoukéde la SIAT et l’usine de Lambaréné permettront d’assurer une couverture d’aumoins 85% de la demande nationaled’huile de palme et de produire du savon.Le pôle économique de Lambaréné abriteraégalement deux Domaines Industriels dédiés à la première transformation duBois : le Domaine Industriel du Bois deNdjolé et celui de Lambaréné.

L’exploitation de la mine de manganèsede Ndjolé générera en vitesse de croisière200 emplois, 66 MUSD de revenus et participera à hauteur de 23 MUSD au PIB du Gabon. En outre, une industrie de production locale des intrants de Maboumine (raffinerie, unité de désulfuri-sation permettant la production d’urée)sera mise en place dans le pôle écono-mique de Lambaréné dans le but de se substituer aux importations. Le pôleéconomique générera au total 12 000 emplois directs.

Le pôle économique de Lambaréné

Figure 26 : le pôle économique de Booué – 6 projets d’appui direct

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Figure 27 : le pôle économique de Lambaréné – 6 projets d’industrialisation et 4 projetsd’appui direct

Ville riveraine de l’OGOOUE, Lambarénéconstitue un nœud logistique de premierplan et portera un important projet de navigation fluviale, permettant d’atteindrePort-Gentil par le transport fluvial pluscompétitif. La ligne d'interconnexion Fougamou-Mandji–Mouila permettra également de désenclaver la région et derelier le pôle économique aux grands centres urbains et au port de Port Gentil,facilitant l’ainsi l’acheminement des produits vers les marchés extérieurs cibles. En outre, trois (3) plateformes économiques intégrées offriront aux investisseurs les institutions, les infrastruc-tures et les services dont elles ont besoinpour être compétitives sur le marchémondial. Il s’agit des Domaines Industrielsdu Bois de Lambaréné et de Ndjolé et dupôle de développement agro-industriel de

Makouké (palmier à huile et Hévéa).

La construction du Barrage des Chutes del'Impératrice est indispensable pour unemise en œuvre réussie des différents projets prévus dans le pôle économiquede Lambaréné. Le Barrage de l’Impératricede Fougamou couvrira très largement lesbesoins énergétiques des deux DomainesIndustriels du Bois (8,6 MW chacun, soit17,2 MW) et des différentes activités agricoles, agro-industrielles et minières(25 MW pour la production de manganèseà Ndjolé). Des centres de formation spécialisés seront adossés aux zones deproduction. Ainsi, des ouvriers qualifiésseront formés à proximité des DIB, despôles de développement agro-industrielpar le biais de l’alternance pour favoriserl’adéquation à l’emploi et accroitre la disponibilité de la main d’œuvre.

Oyem est la quatrième ville du Gabonavec 43 198 habitants et le chef-lieu de laprovince du Woleu Ntem dans le nord dupays. Cette province, la deuxième la plusétendue du pays, compte 150 006 habitants. Mitzic et Bitam abrite la quasi-totalité des plantations d’hévéa dupays, notamment celles d’Olam, et la plusgrande part de la production café et

cacao. Elle s’impose également comme legrenier du pays en produits vivriers locauxet abrite une activité d’exploitation forestièreet de transformation du bois.

Les filières forêt-bois et agricoles resterontles principales composantes du pôle économique de Mitzic-Bitam. L’extensionen cours des plantations d’hévéa propulsera

Le pôle économique de Mitzic-Bitam

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le pôle économique de Mitzic-Bitam(quelques 60 000 ha) et la productiongabonaise de caoutchouc sec audeuxième rang des producteurs africainsavec 128 000 tonnes, avec des niveaux derendement situant le Gabon au rang desfilières d’hévéa les plus compétitives aumonde (2,2 tonnes de caoutchouc à l’hectare contre en moyenne 1 tonne àl’hectare en Asie). La production d’hévéacréera à elle seule quelques 7 250 emploisdirects. La région consolidera en outre, son rôle de grenier du Gabon enrenforçant sa production de racines et tubercules qui mobilisera à termequelques 1 500 PME et producteurs. Les filières agricoles d’exportation (cacao,café) favorisant la création de 1 800 emplois. La région du Woleu Ntem joueraégalement un rôle majeur dans la satisfactionde la demande qui naîtra de l’érection dugrand pôle minier de Belinga. La mise enplace d’un Domaine Industriel du Bois(D.I.B.) à Mitzic sera le support de la valorisation de la richesse de la région enessences diverses, en y regroupant les activités de première transformation dubois, avec la mutualisation de services de qualité. L’implication d’opérateursagro-industriels de rang mondial (OLAM& SIAT) permettra de mieux maitriser l’

« industrialisation » de la chaine de valeurde la filière, en intégrant une productionvillageoise bénéficiant de fournitures etservices de qualité.

Les infrastructures de transport vont êtrefortement améliorées avec la réalisationdes tronçons routiers de Medouneu – Sam– Mitzic, Medouneu – Sam – Bibas et de Kougouleu – Medouneu. Il s’agira également de connecter cette régionfrontalière du Cameroun à ses deux paysvoisins, au regard des perspectives de développement des flux d’exportation etdes échanges régionaux. La mise en service du barrage hydroélectrique de FeII permettra de satisfaire la demande de larégion en énergie. La mise en place deslignes de transmission sur les tronçonsMitzic-Oyem-Bitam et Ekouk-Bifoun-Gared'Alembé-Mitzic donnera une couvertureadéquate aux grands sites industriels (le domaine industriel du bois de Mitzic et les actifs industriels du pôle de développement agro-industriel - usine deséchage du latex d’hévéa -….). OYEM abritera le pôle national de formation agricole, terreau de la formation des cadres qui porteront le développement del’agriculture gabonaise.

Figure 28 : le pôle économique de Mitzic-Bitam

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Figure 29 : le pôle économique de Mouila-Ndendé : 3 projets d’industrialisation et 9 projets d’appui direct

Capitale provinciale de la Ngounié, 4ièmerégion du Gabon en superficie, Mouila,peuplé de ses 29 513 habitants, est ungrand carrefour commercial régional et devoyage, doté de nombreux marchés etcentres commerciaux. Le récent désencla-vement de Mouila et de sa région par uneroute d’excellente qualité, la reliant à la capitale et au reste du Gabon, redessinel’avenir et les perspectives économiquesde cette région.

En 2025, Mouila-Ndendé s’impose commeun pôle agricole et agro-industriel renfer-mant également des activités dans latransformation du bois et l’exploitation deses minerais (or, diamant). Il s’imposecomme un pôle d’activités diversifiées,rayonnant sur un vaste territoire régional,créant quelque 16 525 emplois. L’aména-gement de la plaine de Ndendé fera decette région le grenier majeur de riz, demaïs et soja, associé au développementdes élevages intensifs (poulet de chair,œufs de consommation et élevage porcin…). Le Pôle s’imposera surtout, avecle pôle d’élevage bovin de la SIAT dans la Nyanga, comme les seules zones deproduction de viande bovine de qualité auGabon et le premier en Afrique centrale.Le choix d’OLAM d’en faire l’un des deuxpôles de développement de son projet « palmier à huile » avec un centre de

formation, sa proximité des vastes plaines

de Ndendé et de la Nyanga font de Mouilaun pôle majeur de développement agroindustriel. La création d’un DomaineIndustriel du Bois permettra de développerla première transformation du bois et devaloriser ses riches essences. La région de Mouila abrite également le champ pétrolier on-shore de Koula, inauguré en2010 et ayant le potentiel d’augmenter de10 % la production nationale une fois quesa production aura atteint son niveau optimal. Enfin, le développement des infrastructures (Route Mouila–Ndendé,Barrage hydroélectrique des Chutes del'Impératrice Eugénie, Ligne d'intercon-nexion Fougamou-Mandji – Mouila), voireles perspectives d’aménagement d’unPort en eaux profondes à Mayumba (sielles se confirmaient) et la renaissance dutransport fluvial, feraient de Mouila un carrefour commercial rayonnant sur unlarge marché régional.

Par ailleurs, Mouila sera un centre de formation préparant les ressources auxnombreuses opportunités d’emplois dansla production d’huile de palme. Un centrede formation sera adossé aux D.I.B pour ledéveloppement des capacités dans la filière bois. Ces pôles de formation s’ajouteront aux efforts d’autres opérateursdans l’élevage et permettront de faire bénéficier les autochtones de la régiond’emplois de qualité .

Le pôle économique de Mouilla-Ndendé

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Tchibanga est le chef-lieu de la provincede la Nyanga, 8ième province du pays entermes de superficie et la plus faiblementpeuplé avec 51 972 habitants. La provincede la Nyanga dispose de richesses et d’indices importants notamment du Pétrole, du fer et du marbre. La provincedispose avec Mayumba d’une des façadesmaritimes les plus riches d’Afrique, la rendant très attractive pour la pêche.Mayumba est également un sanctuaire debiodiversité exceptionnel (première zonede ponte des tortues luth, zone de passage des baleines, de dauphins, parcsforestiers avec de magnifiques criques) leprédisposant à un écotourisme d’exceptionde très grande valeur.

En 2025, la région pourrait avoir un dessein minier avec les mines de fer deMilingui et l’exploitation du marbre. L’exploitation du fer de Milingui pourraitcréer 700 emplois directs, générer des revenus de l’ordre de 500 MUSD et contribuer au PIB du Gabon à hauteur de250 MUSD à l’horizon 2020. Mayumbasera également le territoire d’un pôle d’ac-

tivités diversifiées allant de la pêche etl’élevage bovin dans la plaine de laNyanga à un écotourisme haut de gammeet un tourisme de découverte de la nature.La principale activité du pôle sera cependant l’élevage avec le projet de laSIAT (20 000 têtes de bétail sont en élevage), visant une production de 1 000 tonnes de viande de qualité par anqui permettra de couvrir le quart des importations du Gabon. Quelques 1 625emplois seront créés par les différentsprojets prévus d’ici 2025.

Le développement des activités minièresdu pôle économique nécessite une infrastructure pour l’évacuation du fer deMilingui dont les études préciseront lesoptions logistiques et le tracé. Laconstruction du barrage des Chutes de l'Impératrice, celle de la ligne HT 63 kVet HTA 20 kV Tchibanga-Mayumba et des routes Ndendé- Tchibanga et Tchibanga - Mayumba sont indispensablespour une mise en œuvre réussie des différents projets prévus dans le pôle économique de Mayumba.

Le pôle économique de Mayumba

Figure 30 : le pôle économique de Mayumba : 4 projets d’industrialisation et 3 projetsd’appui direct

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02 SIX LEVIERS POUR UNGABON INDUSTRIEL

COMPETITIF

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2.1. Favoriser le développement durable et l’exploitation optimaledes ressources

Le Plan Stratégique Gabon Emergent estun plan de développement durable, traduitdésormais en Loi pour le développementdurable. Cette exigence est au cœur dudéveloppement du Gabon Industriel et setraduit par une orientation marquée par :

• l’affectation d’une part importante desressources pétrolières au financementde la diversification vers des filièresplus « durables » (le pétrole comme « carburant de l’émergence » !) ;

• le développement d’une politique de préservation et d’exploitation rationnelle des ressources : baisse de lapression sur la ressource forestière avecune réduction de la surface exploitéede 13 à 11 millions d’ha, grâce à une augmentation de l’ « assiette » d’essences exploitée et une augmentationdu rendement matière favorisant l’aménagement durable ; quotas annuels de pêche garantissant la préservation de la ressource et le renforcement de la lutte contre lapêche illégale ;

• la création systématique de valeurajoutée locale à travers la transforma-tion industrielle, en réduisant, voire ensupprimant l’exportation des matièrespremières brutes;

• le développement de filières industrielles« propres » : production métallurgiques’appuyant exclusivement sur de l’éner-gie propre (hydroélectricité, gaz) ; arrêtdu torchage du gaz et valorisation parla production d’électricité et demainla production d’engrais ; production dematériaux de construction durables etefficaces au plan énergétique (briqueset tuiles de terres cuites, géobéton…)

• L’utilisation de sources d’énergie propreet durable, avec le développement del’hydroélectricité, la valorisation du gaz,des déchets de l’exploitation forestièreet des sous -produits des filières agroindustrielles (production d’électricitéet de chaleur par cogénération);

• la mise en place d’un programme d’efficacité énergétique des bâtimentsde l’administration publique, avec desincitations pour une généralisation dela démarche à l’ensemble de l’économiegabonaise ;

• l’insertion des populations locales dans lesplantations agroindustrielles : formationet encadrement des populations dansla culture d’hévéa, affectation de 30%des surfaces aménagées de palmier àhuile aux plantations villageoises,adhésion des plantations de palmier àhuile à la certification RSP0, etc.

Le Gabon Industriel s’inscrit dans l’orientation de développement durable du Plan Stratégique Gabon Emergent

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La connaissance et la caractérisation desressources naturelles constituent un levierclé de la politique de gestion durable duGabon. Cette connaissance permet d’exploiter de façon planifiée les ressourceset d’opérer les meilleurs choix pour l’exploitation et la préservation de l’envi-ronnement.

La connaissance des essences forestièreset leur caractérisation permettront de diversifier et d’augmenter l’assiette desessences en exploitation dans les conces-sions forestières, et ainsi d’augmenter significativement le rendement forestiertout en réduisant la surface des forêtsexploitées. La caractérisation des terres àvocation agricole (analyse pédologiquedes sols) permettra une affectation optimale des terres selon leur vocation deculture. De même, dans un contexte mondial de surexploitation des ressourceshalieutiques, l’inventaire des ressourcesgabonaises et l’étude de leur biologie etdes conditions de leur reproduction garantiront leur protection et leur exploitation durable. La bonne connaissancedes ressources d’eau douce (10 000 Km$)

permettra la protection et la gestion durable des ressources halieutiques enbassin continental.

De même, la mise en place de dispositifsadéquats de préservation des ressourcesnaturelles et de l’environnement (eau, sols,mines…) sur le territoire d’exploitationpermettront d’assurer une sécurité durablepour les travailleurs, les populations riveraines et les sites proches des exploi-tations. C’est pourquoi le gouvernementgabonais s’est doté d’instruments adéquatsde contrôle et de régulation, visant unemise aux normes internationales. Le Centre National de Prévention et protec-tion contre les Radiations Ionisants(C.N.P.P.R.I.), à terme Agence Gabonaisepour la Sécurité et la Sureté Nucléaire(A.G.S.S.N.), jouera ainsi un rôle déterminantdans la caractérisation, la définition des conditions et règles d’exploitation dugisement de terres rares de Mabounié etla mise en place d’une protection et unsuivi des populations vivant à proximitédes anciens sites d’exploitation d’uraniumdu Gabon, avec l’appui de l’Agence Inter-nationale pour l’Energie Atomique (A.I.E.A.).

La connaissance des ressources naturelles constitue un préalable àleur gestion durable

La RSE représente le développement durable à l’échelle de l’entreprise. Aujourd’hui, la RSE des entreprises industrielles se résume essentiellement endes initiatives individuelles éparses, avecun impact limité. Une mise en œuvre efficace de la stratégie d’industrialisationsuppose d’évoluer vers une nouvelle politique RSE, à travers 3 axes :

• Une allocation de la Provision pour Investissements Diversifiés (PID) mieuxalignée aux priorités du PSGE : Elargieà l’ensemble des entreprises des secteurs pétroliers et miniers, l’utilisa-tion des fonds générés par le méca-nisme de la PID sera mieux alignée aux

priorités du Gabon Industriel, notam-ment dans le développement de sesfondements que représentent les infrastructures, le capital humain, laconnaissance, l’environnement et l’entreprenariat social.

• Une initiative forte pour le développementde l’entreprenariat social : la mise enplace d’un mécanisme de financement(Fonds pour l’Entreprenariat Social) favorisera l’insertion professionnelledes jeunes et des défavorisés. Ses ressources financières leur permettrontd’initier des projets économiques dansles secteurs potentiels de développementdes PME/TPE identifiés dans la stratégie

La RSE, un levier pour la prospérité partagée

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d’industrialisation (cf encadré 5), grâceà un encadrement, une formation surmesure, la mise en place d’un dispositifd’incubation et un partenariat avec lesentreprises.

• Un cadre national de politique RSE incitatif : les entreprises seront encou-ragées à développement leurs initiativesRSE à travers des incitations spécifiques(prix annuel, incitations fiscales…).

Encadré 8 : Fonds pour l'entreprenariat social, exemples de besoinsrépertoriés

Agriculture périurbaine• Maraîchage, petite production fruitière• Production en parcelles de légumes, de tubercules, d’arachide• Petites filières d’élevage intensif (aviculture-œufs, élevage porcin et autres

petites filières d’élevage : pisciculture, héliciculture, aulacodes, agoutis, etc.)• Post-récolte : techniques de transformation et de conservation

(conserves de légumes, confitures, fruits séchés, etc.)

Autres filières agro-industrielles• Cacao-café : replantation avec de nouvelles variétés semencières,

itinéraires techniques, après-récolte (séchage, conditionnement, stockage)

BTP et Matériaux de construction • Fabrication de géo-béton (brique de construction)• Production de pavés de ciment et entretien• Construction de latrines protégées du risque de transmission vectorielle

des maladies • Production de tuiles et briques de terres cuites à partir d’argile et des

déchets du bois

Services• Valorisation des ordures ménagères par la production de gaz (biodigesters,

production d’engrais • Formation et insertion dans ces nouveaux métiers dans le cadre de centres

de formation à l’entreprenariat social

Forêt• Recueil, Débardage et valorisation des rémanents forestiers pour

approvisionner les centrales à cogénération des D.I.B.• Fabrication de charbon de bois (technique de meules)• Entretien de pistes et routes en zones forestières• Valorisation des PFNL (apiculture, distilleries d’huiles essentielles,

traitement et conditionnement de plantes médicinales, transformationde fruits de la forêt, etc.).

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Figure 31 : impact du Gabon Industriel sur les flux annuels de transport (en tonnes)

Source#: Analyses Performances

Le développement du Gabon Industriel induira une multiplication par douze (12) des flux annuels de transport, qui passeront d’environ quatre (04) millionsde tonnes aujourd’hui à près de 50 millions de tonnes en 2025. Cette évolutionsera principalement portée par le secteurminier, avec 47,5 millions de tonnes deproduits miniers et métallurgiques transportés en 2025, contre 3,7 millionsde tonnes en 2011. Le Schéma National Directeur d’Infrastructure, élaboré parl’Agence Nationale des Grands Travaux(ANGT), répond à ces besoins à travers

un portefeuille précis de projets. Les principaux corridors économiques serontdéveloppés, avec notamment les liens Bélinga-corridor du Transgabonais, Port-Gentil et Lambaréné. Le Schéma directeurprévoit également le renforcement duchemin de fer avec la réhabilitation et ledoublement de la capacité du Transgabo-nais, la construction du lien Bélinga-Booué et la création d’un pôle intermodalà Ndjolé. Enfin, il inclut la constructiond’un port en eaux profondes pour soutenirle développement des mines de fer de Bélinga et d’un port à Lambaréné.

La mise en œuvre du Schéma Directeur National d’Infrastructure permettra de répondre aux exigences logistiques liées au développementdu Gabon Industriel.

2.2. Bâtir un réseau national d’infrastructures modernes permettantl’émergence de pôles économiques compétitifs

Des infrastructures de qualité constituentun facteur déterminant de compétitivitéd’une Nation. Ainsi, le Plan StratégiqueGabon Emergent prévoit un effort massifde développement des infrastructures, quise décline à travers quatre objectifs stratégiques: (1) désenclaver le Gabon etmoderniser les infrastructures de transport

et logistique, (2) développer une offred’électricité durable, diversifiée et accessiblepour tous, (3) construire un réseau nationald’infrastructures numériques et (4) soutenirla compétitivité des entreprises grâce à lamise en place de plateformes industriellesintégrées.

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Figure 32 : corridors et axes de développement des infrastructures de transport

Source: Agence Nationale des Grands Travaux (ANGT)

Il s’agira d’abord de fiabiliser et de fluidifierle transport ferroviaire, à travers trois mesures : i) le renforcement de la régulationdu secteur, notamment pour renforcer laneutralité de l’opérateur du Transgabonais,ii) le redimensionnement des gares pourun stationnement des trains sur toute leurlongueur, iii) la modernisation de la gestiondu système d’exploitation du chemin defer, grâce au déploiement de la fibre optique sur le long de la voie ferrée et àl’électrification totale de la voie.

Il s’agira ensuite de faciliter le commercetransfrontalier, en particulier de déconges-

tionner le port d’Owendo à travers plusieursmesures : i) l’interdiction de l’utilisation degrues de bord pour le déchargement desnavires ; ii) le renforcement de la régulationdu secteur des transports de marchandisesdans le but de garantir des tarifs plus compétitifs et de lever le monopoledu pool Delmas-Maersk-Getma pour la livraison de containers dans le périmètrede 25 km autour de Libreville ; iii) l’instau-ration d’un guichet unique « Douane-Port-Manutention-Eaux », à l’importcomme à l’export, disponible 24h /24 etiv) la révision du modèle de facturation duPort d’Owendo, afin de remplacer l’actuelle

L’amélioration de la compétitivité logistique nécessite également delever les goulots d’étranglements ferroviaires et portuaires.

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facturation selon la nature de la marchandisepar une facturation selon le type de condi-tionnement ; v) l’accroissement du linéairequai (de 455 à 1 500 m) avec notammentla construction de deux quais supplémen-taires, d’environ 500 m chacun, spécialiséspar type de produit ; vi) La création d’unport sec, servant de zone de stockage àOwendo.

Il s’agira enfin de l’amélioration de l’offrede transport maritime régional. Le renfor-cement de la liaison Libreville – Port-Gentilet du transport fluvial ainsi que la créationd’une compagnie maritime régionale per-mettront d’améliorer considérablementl’offre de transport maritime et de faciliterles échanges commerciaux nationaux etrégionaux.

Figure 33 : cartes des besoins en énergie par filière, projet et échéance (2016, 2020, 2025)

La mise en œuvre de la stratégie d’indus-trialisation nécessitera un doublement descapacités de production d’énergie électrique tous les cinq (05) ans, jusqu’àatteindre 2 000 MW en 2025. D’ici 2016,l’accroissement de la demande d’énergieélectrique (530 MW) proviendra essen-tiellement des projets de transformation

du manganèse à Moanda et de la produc-tion d’huile de palme à Kango. En 2020, lademande de 1 100 MW proviendra princi-palement de la création des domaines industriels du bois, de la productiond’huile de palme à Mouila et du dévelop-pement des gisements de fer de Milinguiet Moanda.

Le Gabon Industriel se traduira par une forte demande d’énergieélectrique, qui atteindra 2 000 MW en 2025.

Source: Analyses Performances Group

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Le Gabon dispose d’un potentiel hydroélectrique de plus 8 000 MW, dontseulement 2% est exploité. La mise en valeur de ce potentiel permettra de répondre aux besoins énergétiques duGabon Industriel. Ainsi, le Gabon mettraen place, avec l’appui de ses partenaires,un parc de production d’une capacité de 1 200 MW en 2020, puis de 3 000 MWen 2030. Cette offre sera composée de 80% d’énergie hydroélectrique et de20% d’énergie thermique produite à partir de gaz. Ce mix énergétique fera duGabon une référence en matière de développement durable et de compétitivitéénergétique. Ainsi, les sept projets suivants sont en cours ou prévus :

a. Le barrage hydroélectrique de GrandPoubara (240 MW mis en service en2013), qui contribuera à combler le déficit énergétique du Gabon ;

b. Le barrage hydroélectrique de Fe II (55 MW mis en service en 2013), qui permettra d’alimenter en énergieélectrique la province du Woleu-Ntem,ainsi que la zone industrielle de Ndjolé ;

c. Le barrage hydroélectrique des Chutesde l’Impératrice (46 MW mis en serviceen 2014) ;

d. Le barrage hydroélectrique de Ngoul-mendjim (100 MW mis en service en2015) ;

e. Le centrale à gaz d’Alinakiéri (70 MW),qui permettra de réduire le déficit énergétique de Libreville et d’alimenterà hauteur de 35 MW la zone économiquespécial de Nkok ;

f. Le barrage hydroélectrique de Booué(300 MW, avec possibilité d’extensionjusqu’à 610 MW) ;

g. Le barrage hydroélectrique de Tsengué-Lélédi (594 MW).

Cette production sera optimisée à l’échellenationale grâce à la construction d’un Réseau National de Transport d’Electricité(RNTE). Les réseaux électriques de l’Estuaire, de la Louetsi, de la région Est etde la région du Nord seront interconnectés,reliant ainsi l’ensemble des centres de production et des centres de consommation.Les six infrastructures prévues dans lecadre du RNTE sont :

a. La ligne d’interconnexion Mitzic-Oyem-Bitam, qui permettra de créer le réseauinterconnecté de la région Nord etd’évacuer la production des centraleshydroélectriques de Ngoulmendjim etde Fe II vers Mitzic, Oyem, Bitam ;

b. La ligne d’interconnexion Mouila-Fougamou-Lambaréné-Ntoum, qui interconnectera les réseaux de laLouetsi et de l’Estuaire et permettra lamutualisation de la production de lacentrale hydroélectrique des Chutes del’Impératrice ;

c. La Ligne d’interconnexion Fougamou-Mandji ;

d. La boucle Franceville-Akiéni-Okondja,qui sécurisera le réseau interconnectéde la région Est du Gabon et permettrad’optimiser la production du barragede Grand Poubara ;

e. Les lignes Koulamoutou-Popa et Lastourville-Okondja, qui permettrontd’électrifier les villes de Popa et de Lastourville grâce une extension du réseau de la région Est.

f. La modernisation du réseau de Libreville, qui permettra de sécuriser lafourniture d’énergie électrique de Libreville.

L’ensemble des besoins énergétiques du Gabon Emergent serontcouverts par une offre compétitive.

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Le Gabon Emergent vise la mise en placed’ici 2025 d’une infrastructure numériquesur l’ensemble du territoire gabonais, permettant le développement d’une largegamme d’e-services, favorisant un sautqualitatif majeur dans les services sociauxet renforçant la compétitivité du Gabonindustriel. Pour cela, le Plan Gabon Numérique prévoit l’interconnexion à hautdébit de tous les pôles économiquesgrâce à au projet Backbone Fibre Optique. Ce projet comprend notammentla pose du câble sous-marin Libreville-PortGentil, la première phase du backbone national interconnectant Libreville à Fran-ceville (suivant le tracé du Transgabonais),

la pose du câble sous-marin côtier et laréalisation des boucles terrestres. Deuxmesures permettront d’ accélérer la miseen œuvre du Gabon Numérique : i) l’ac-croissement immédiat de la bande pas-sante de la connexion internationale viaACE (de 100 Mo à 600 Mo pour l’adminis-tration), ii) l’accélération du déploiementnational de l’infrastructure haut débitgrâce à la construction, d’ici 2014, d’uneinfrastructure mixte composée d’une dor-sale centrale en fibre connectant Librevilleà Franceville, d’un réseau faisceaux hert-ziens reliant cette dorsale aux chefs–lieuxde provinces et de réseaux WIMAX danschaque chef-lieu de province.

Le développement du Gabon Industriel nécessite une accélération del’interconnexion de télécommunications à haut débit des chefs-lieuxde provinces et des pôles économiques.

Figure 34 : cartographie des projets d’infrastructures en énergie électrique

Source: Plan électricité 2010-2030

Centrale à gazPort-Gentil

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Figure 35 : cartographie du projet Backbone Fibre Optique

Source: analyses Performances

Le développement de onze (11) plateformeséconomiques intégrées permettra d’offriraux investisseurs les institutions, les infrastructures et les services dont elles ontbesoin pour être compétitive sur le marchérégional et mondial. Ces services incluentun guichet unique regroupant les adminis-trations les plus critiques pour les investis-seurs, des services immobiliers, des servicesaux entreprises (fourniture et locationd’équipement, maintenance d’équipement,certification et contrôle, fourniture d’énergieélectrique et thermique), des services logistiques (entreposages, gestion des déchets, manutention et transports,

connectivité logistique) ainsi que des services généraux (services d’intérim, restauration, services financiers, audit etconseil, agence de voyage). Selon ce modèle, deux (02) zones économiques spéciales (à Nkok et à l’Île Mandji), cinq (05)domaines industriels dédiés à la premièretransformation du bois (Lambaréné, Mouila,Ndjolé, Mitzic, Lastoursville), trois (03)agropoles destinés à accueillir les industriesagro-alimentaires (à Andeme, Ndjendé, etBoumango) et un (01) domaine industrielde sous-traitance dédié à la sous-traitanceminière et métallurgique (à Franceville) seront mis en place d’ici 2025.

plateformes économiques intégrées permettront d’offrir aux investisseursdes infrastructures de haut niveau.

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Figure 36 : les plateformes économiques intégrées du Gabon Industriel

Figure 37 : les besoins d’emplois dans les métiers du Gabon industriel

Source: analyses Performances

2.3. Former 200 000 techniciens et ingénieurs pour l’industrie et lesactivités de soutien

Le développement du Gabon industriel setraduira par la création de 325 000 emplois à l’horizon 2025, dont 217 500emplois directs. Ces emplois seront essentiellement des emplois de qualité,69% d’entre eux nécessitant une qualification.

Cependant, sur la base de l’offre actuellede formation, un tiers (1/3) de ces emploisne pourraient trouver preneurs, notammentau niveau des techniciens supérieurs etdes ouvriers qualifiés, fragilisant la miseen œuvre du Gabon Industriel.

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Figure 38 : les déficits d’emplois dans les métiers du Gabon industriel

« Nous ne proposons aucun avenir à nos enfants si nous ne sommes pas capables deleur apporter la meilleure formation qui soitpour les métiers de demain ». Cette réflexion du Chef de l’État gabonais, SonExcellence M. Ali BONGO ONDIMBA dansson projet de société, l’Avenir en Confiance,campe l’enjeu du défi de la formation. 200 000 personnes qualifiées devront être formées d’ici 2025, permettant de doubler les flux d’entrants dans le mondedu travail (de 5 000 à près de 11 000 par anen 2025) et d’assurer leur adéquation parrapport aux besoins du marché. Mais un tel

renforcement de l’offre de formation nepourra se faire sans la participation activedu secteur privé. C’est pourquoi L’Etat gabonais se propose d’initier un véritablepartenariat avec les entreprises, le Partenariat National pour le Développementdes Compétences, ceci autour de quatreleviers : (1) réorienter le système éducatifvers les filières Métiers (2) créer des pôlesde compétences sectoriels au sein despôles économiques (3) spécialiser lespôles universitaires et (4) mettre enœuvre une politique d’immigration maîtrisée et ciblée.

Un Partenariat National pour le Développement des Compétences

Le système éducatif actuel produit une déperdition considérable : 86% de ceux quiy rentrent en sortent sans qualification etseuls 8% d’entre eux atteignent le niveau del’enseignement supérieur. La nouvelle loid’orientation de l’éducation nationale vise à réorienter entièrement ce système, en

amenant chaque apprenant au moinsjusqu’au niveau collège, en orientant 50 %de ceux qui sortent du collège vers la formation professionnelle, puis deux bacheliers sur trois vers les grandes écolesmétiers, ainsi que l’indique la figure 39.

Réorienter le système éducatif vers les filières Métiers

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Figure 39 : répartition cible des flux des apprenants

Le second levier du partenariat vise unrapprochement des structures de formation et des entreprises, à travers lacréation de pôles de compétences sectoriels au sein des pôles économiques.Ce rapprochement permettra de développerla l’implication des entreprises à tous lesniveaux de la formation professionnelle :i) au niveau de la gouvernance par la présence dans les conseils d’administrationdes établissements, ii) au niveau de lastratégie pédagogique, par leur participationà l’élaboration de curriculums adaptés àleurs besoins, et iii) au niveau de la prise

en charge de la formation, par la mise àdisposition d’enseignants, l’accès à leursplateaux techniques et le développementde la formation par alternance. En particulier, six (6) pôles de compétences,disposant à la fois d’une grande écolemétier et d’un centre de formation professionnelle, seront mis en place : le pôle de compétences Mines deMoanda-Franceville, le pôle Agricultured’Oyem, le pôle des métiers de la Forêt de Makokou, le pôle Bois de Booué, lepôle Pêche de Libreville et le pôle Hydrocarbures de Port Gentil.

Créer des pôles de compétences sectoriels au sein des pôles économiques

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Figure 40 : les pôles de compétences

Figure 41 : les pôles universitaires spécialisés

Le troisième levier concerne le renforcementde l’enseignement supérieur long, par lamise en place de trois grands pôles universitaires spécialisés : le pôle dessciences humaines à Libreville, le pôle dessciences de l’ingénieur à Masuku et le pôledes sciences de la nature à Bouée (Citéverte de l’Education et de la Connaissance).

Cette spécialisation permettra de disposerde pôles universitaires disposant de la taillecritique requise, avec l’ensemble des ressources et des facilités nécessaires à leurcompétitivité. Celle-ci sera d’ailleurs désormais systématiquement évaluée, à travers l’élaboration d’un contrat de performances pour chaque université.

Spécialiser les pôles universitaires, et mettre en place un contrat deperformance avec chaque université

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Figure 42 : évolution de l’offre de formation de main d’œuvre qualifiée par niveau

La figure 42 montre comment ces trois premiers leviers permettront progressive-

ment de bâtir une offre de formation localerépondant aux besoins du Gabon Industriel.

Le renforcement de l’offre de formationne pourra se faire que de façon progressived’ici 2020. Pour répondre d’ici là aux besoins des entreprises, l’adéquation seraassurée par une politique des bourses alignée sur les besoins du Gabon Emergent,le développement de l’Office national de

l’emploi (ONE), la mise en place par l’Agencenationale de formation et de perfection-nement professionnel de formations surmesure pour les entreprises et enfin lapromotion active des nouveaux métiersau niveau des jeunes (communication, salons métiers, etc.)

Un renforcement de l’offre de main d’œuvre qualifiée

En attendant le renforcement prévu del’offre locale de formation, un recoursponctuel et ciblé à la main d’œuvre étrangère s’avère incontournable. Il seracependant fortement encadré, c’est à direlié à des métiers où des compétences locales ne sont pas disponibles et limité àune durée déterminée, pendant laquelle la

formation locale à ces métiers se mettraen place. Le code du travail devra êtreamélioré dans ce sens. Les entreprises seront fortement impliquées dans cettedémarche (identification des métiers requérant l’appui d’une immigration maîtrisée, financement de la formation).

Une politique d’immigration maîtrisée et ciblée

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Enfin, il ne pourrait y avoir d’émergencesans la diffusion au niveau des popula-tions de valeurs propices. Les pays qui ont émergé ont souvent démontré uneforte aspiration individuelle de leurs populations au progrès par l’éducation et

le travail, une forte discipline et une volonté collective de réussite. De la mêmemanière, de nouvelles valeurs devrontpermettre aux citoyens gabonais demieux porter le défi de l’émergence.

Des valeurs propices à l’émergence

Ce besoin d’investissement est soutenablepour l’économie gabonaise, dès lors qu’ily a une bonne répartition des rôles entrele secteur public et le secteur privé. Leclassement des projets en fonction de

leurs caractéristiques économiques mon-tre que 71% des investissements peuventêtre pris en charge par le secteur privédans le cadre de projets entièrement privés et des Partenariats Public-Privé

Impliquer fortement le secteur privé dans le financement et la réalisationdes projets

2.4. Mobiliser 17 000 milliards de F CFA d’investissements

Les projets de la stratégie d’industrialisationsuppose la mobilisation de 7 115 milliardsde francs CFA. En tenant compte des programmes répertoriés dans le SchémaDirecteur National d’Infrastructure, l’investissement total à réaliser à l’horizon2025 est de plus de 17 000 milliards defrancs CFA (34 milliards USD). La capacité

à mobiliser les financements pour couvrirces besoins d’investissement constituedonc une des clés de succès de la stratégied’industrialisation. Pour cela, le Gabon vaconcevoir une stratégie adaptée de promotion, de gestion et de financementdes projets.

Figure 43 : évaluation des investissements relatifs au Schéma Directeur National d’Infrastructure et à la Stratégie Nationale d’Industrialisation (milliards F CFA)

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(projets d’investissement public dont le financement et/ou l’exploitation peuventêtre assurés par le secteur privé). Les investissements privés et les projets enpartenariat public-privé sont liés à la faisabilité des projets, un projet viable assurant non seulement son financementpropre mais aussi le financement en PPPdes infrastructures liées, à l’instar de Belinga (plus de 4 000 milliards F CFA,

incluant les projets d’exploitation et lesunités de pelletisation, mais égalementles projets liés d’infrastructures, transportet énergie). Le premier axe de la stratégiede financement est donc la forte implicationdu secteur privé dans la réalisation desprojets. Cette approche permettra également à l’Etat de concentrer ses ressources dans ses missions régalienneset de limiter son endettement.

Les financements publics (4 800 milliardsF CFA) ne représentent que cinq (5) ansdu budget d’investissement et 70% du PIB(2011). Ils peuvent être couverts par lesressources fiscales et une capacité d’endettement encore très faiblement utilisée malgré un rating favorable, parmiles meilleurs d’Afrique subsaharienne. Ils nécessitent cependant une forte amélioration de la capacité d’absorptiondes financements, notamment une accélération des procédures de program-mation budgétaire et de gestion des projets et une meilleure mobilisation des

crédits des partenaires techniques et financiers. Le second axe de la stratégiede financement est donc l’amélioration de la programmation budgétaire des projets et de la capacité d’absorption desfinancements. L’Etat s’appuiera sur leBCPSGE pour une bonne coordination de la conduite des projets. Il mettra aussi en œuvre une stratégie active decoopération financière et d’utilisation desmarchés régionaux et internationaux decapitaux, tout en adoptant une démarched’endettement équilibrée et contrôlée.

Améliorer la capacité d’absorption des financements

Le Gabon dispose d’une longue expériencedans la mobilisation des financements privés ou en partenariat public-privé. Lesgrandes infrastructures de transport et le secteur électrique sont déjà sousconcession privée et le Gabon a réussi à attirer de grands investissements privésgrâce notamment à une stabilité politiqueet sociale et à l’importance de ses ressources naturelles. L’ampleur des projets de la stratégie d’industrialisationsuppose cependant le renforcement descapacités de promotion de l’investissement

privé et de structuration des partenariatspublics-privés. La mobilisation de ces financements privés suppose la mise enplace, en face du privé, d’une équipe capable de prendre en charge la préparation,la négociation et la mise en œuvre et lesuivi de projets complexes, avec les compétences techniques, d’ingénieries financières, juridiques et administratives.Le troisième axe est donc la mise en placed’une unité forte d’appui au financement età la structuration des PPP.

Créer une unité d’appui au financement et à la mise en œuvre des partenariats publics-privés

Les investissements privés sont essentiel-lement des projets à forte rentabilité financière dans l’exploitation primaire, latransformation industrielle et l’habitat dans

le Schéma Directeur (Projets miniers, industriels, agroindustriels, immobiliers destanding moyen ou supérieur). Le montanttotal des investissements privés est estimé

Mettre en place une stratégie active et coordonnée de promotion de l’investissement

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à 6 800 milliards de francs CFA. L’Etat intervient dans ce cadre surtout dans lapromotion de l’investissement, comme facilitateur et, lorsque l’intérêt financier, social ou stratégique le justifie, comme co-investisseur. Le quatrième axe de lastratégie est le déploiement d’une promotionde l’investissement forte impliquant notamment l’unité d’appui au financement

et à la structuration des PPP, l’Agence de promotion des investissements, le Ministère chargé de l’industrie, le Ministèrechargé de l’Economie, les Ministères de tutelle des projets industriels et le FondsGabonais d’Investissements stratégiques(FGIS). Une coordination étroite de cesstructures sera mise en place.

Parmi les projets de la stratégie d’industria-lisation figurent des projets privés de taillepetite ou moyenne dont les promoteurséprouvent généralement des difficultésd’accès aux crédits. Le système bancaireparaît en effet très restrictif sur le finance-ment des projets d’investissement à longterme. Le cinquième axe de la stratégie definancement représente donc un appui effectif de l’Etat pour faciliter l’accès au financement de ces projets privés. Dans cecadre, l’Etat prendra les mesures suivantespour accompagner l’investissement desentreprises et l’émergence d’une nouvelleclasse d’entrepreneurs gabonais:

• La mise en place d’une ligne de finan-cement et d’un fonds de garantie dédiés aux secteurs de croissance(forêt-bois, agriculture et agro-industries, matériaux de construction).Dans ce cadre, l’Etat rendra notammenteffectif le projet de fonds d’appui àl’aménagement durable et à l’industria-lisation, prévu comme mesure d’accompagnement de la filière forêt-

bois après l’interdiction de l’exportationdes grumes ;

• La mise en place d’un fonds d’investis-sement (sous-fonds du Fonds Gabonaisd’Investissements Stratégiques parexemple) pour favoriser l’investisse-ment en fonds propres dans les PME etla création de champions nationaux ;

• Le soutien à l’essor d’institutions demicro finance pour appuyer l’émer-gence d’un nouvel entreprenariat et ledéveloppement des activités agricoleset de sécurité alimentaire des ceinturespériurbaines ;

• Un meilleur alignement des finance-ments de la PID aux priorités du PSGE,notamment en matière d’infrastructures,de capital humain, d’environnement etd’entreprenariat social, se traduisantpour ce dernier point par la mise enplace d’un Fonds pour l’entreprenariatsocial.

Appuyer le financement des projets privés pour pallier le faible accèsaux crédits bancaires

2.5. Ouvrir les marchés régionaux et internationaux aux produitsd’exportation gabonais

Le Gabon Émergent a vocation à être unpays d’exportation. En effet, l’étroitessedu marché intérieur ne peut soutenir durablement une transformation industrielle compétitive ; un accès largedes produits gabonais à des marchés externes importants et dynamiques est

indispensable. Le Gabon mettra enœuvre, dans ce cadre, une diplomatieéconomique active pour favoriser l’inté-gration accrue des marchés régionaux etl’ouverture des marchés internationauxaux produits d’exportation gabonais.

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Au-delà de son marché immédiat qu’estl’Afrique Centrale, le Gabon a l’ambitionde se positionner comme la porte d’entréevers la côte ouest-atlantique de l’Afrique.Le marché régional africain représenteraune destination privilégiée d’exportationpour l’économie gabonaise. Ce marché, en particulier celui de la côte atlantiqueplus accessible pour le Gabon par voiemaritime, connait un développement démographique et urbain très soutenu. De

450 millions en 2011, la population despays de la côte atlantique passera à 600millions en 2025. Les taux d’urbanisationseront, pour la majorité de ces pays, supérieurs à 50%. L’urbanisation et soncorollaire, la demande forte en produitsde consommation (alimentaire, logementset mobiliers divers), sera ainsi le principalmoteur de la demande des produits d’exportation du Gabon Industriel (produitsen bois, fer et agroalimentaires)..

La mise en place des Zones EconomiquesSpéciales visera prioritairement ces marchés d’exportation. Des stratégiesadaptées de promotion des investisse-ments accompagneront la mise en placede ces infrastructures, en ciblant des investisseurs nationaux, africains et internationaux opérant notamment dansl’agroalimentaire, la transformation dubois et la production d’acier. Des accordsde protection et de promotion des investissements et des accords de nondouble imposition seront signés avec lespays des potentiels investisseurs. Des services d’appui à l’exportation leur serontofferts, à travers une veille spécifique sur

les marchés, notamment par des publica-tions spécifiques (guide à l’exportationvers les pays de la CEDEAO par exemple)et par la mobilisation de la diplomatieéconomique gabonaise. Le cadre fiscalsera adapté à la transformation pousséeet les procédures à l’exportation facilitéespour un acheminement rapide des produits vers ces marchés. Des lignes definancement seront mises en place afind’appuyer les PME gabonaises à mieux connaître ces marchés (voyages de prospection, élaboration de stratégiescommerciales) et, au besoin, des repré-sentations commerciales seront implantéesdans les pays ciblés.

Le Gabon se positionnera comme la porte d’entrée vers la côte ouest-atlantique de l’Afrique.

Figure 44 : taux d’urbanisation en 2030 et évaluation de la taille des marchés despays côtiers (milliards USD)

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L’Afrique représente la région du mondeoù la circulation des biens et servicesentre pays et entre régions est la plus difficile. Globalement, les pays africainssont les plus mal positionnés sur les classements internationaux relatifs à la facilité de faire des affaires, et le commerce régional reste peu développéet contraint par le faible développementde la logistique de transport régional etl’ineffectivité des unions douanières. A titre d’exemple, en matière de commerce transfrontalier, sur 45 pays africains classés dans le Doing Businessde la Banque Mondiale (comparant 175pays en 2013), seulement neuf (9) figurentparmi les 100 premiers, les 36 autres faisant partie des 75 derniers pays classéssur ce critère. D’un pays à l’autre, les droitsde douane diffèrent et les procédures detransit et dédouanement restent troplongues.

L’ambition de devenir la porte d’entréevers la côte ouest-africaine nécessitera delever ces freins au commerce régional. LeGabon mettra en œuvre une stratégie

commerciale régionale, visant notammentà faciliter l’accès des produits gabonaisaux différentes communautés écono-miques de la côte ouest-africaine. Au seinde la CEMAC, le Gabon veillera à ce queles entraves au commerce soient levées etque les accords de libre circulation debiens et services soient, ainsi, plus effectifs. Par ailleurs, des sujets d’impor-tance tels que la normalisation, l’assurancequalité des produits agroalimentaires,devront être traités, afin de permettre ledéveloppement du commerce de produitsqui seront davantage fabriqués dans lacommunauté régionale (produits transformésà base de bois ou de fer, produits halieu-tiques, huile de palme, etc.). Dans le cadre de la CEMAC, le Gabon incitera àl’initiation d’accords commerciaux avecles autres communautés économiques enAfrique, afin de faciliter l’accès réciproqueaux marchés régionaux. La constitutionprogressive d’un marché africain intégré,à fort potentiel de développement, profitera à l’ensemble des producteurs dela CEMAC, et aux producteurs gabonaisen particulier.

Des accords commerciaux entre la CEMAC et les autres communautéséconomiques d’Afrique faciliteront l’accès des produits gabonais à cesmarchés

Le processus FLEGT (Forest Law Enforce-ment, Governance and Trade) qui restreintl’accès des produits du bois dans l’UnionEuropéenne aux seuls produits certifiésd’origine légale est effectif depuis le 3 mars 2013. Les négociations avecl’Union Européenne seront accéléréespour aboutir à la mise en place d’un système de contrôle et de certification dela légalité du bois. Ce système assureral’accès des produits du bois gabonais aux marchés à forte valeur des pays européens et asiatiques. Par ailleurs, à

partir du 1er janvier 2014, le Gabon nepourra plus bénéficier du système de préférences généralisées de l’Union Européenne. De ce fait, le Gabon négociera avec l’Union Européenne unAccord de Partenariat Economique (APE)régional complet, dans un cadre commu-nautaire, ou un accord intérimaire pour faciliter l’accès de ses produits aux marchés européens ; il attachera cependant une importance majeure à lapréservation de la compétitivité de ses filières industrielles.

Les accords avec l’Union Européenne seront finalisés pour garantir l’accès des produits du bois aux marchés européens et réduire les taxessur les produits gabonais.

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2.6. Bâtir un environnement des affaires de rang international etrenforcer le dialogue Public/Privé

La mise en œuvre de la stratégie d’indus-trialisation requiert une forte implicationdu secteur privé aux côtés de l’Etat. Or, laperception des investisseurs sur le cadredes affaires au Gabon, à plusieurs égards,ne favorise pas cette implication et un développement du secteur privé au-delàdes filières extractives. En effet, sur le planinternational, la position du Gabon dans leclassement Doing Business n’a cessé dese dégrader sur les sept (7) dernières années au point qu’en 2012, le Gabon yoccupait la 170ème place sur les 183 paysanalysés au niveau mondial. De leur côté,les investisseurs privés nationaux se plaignent de rencontrer des difficultésmajeures dans leurs rapports avec l’admi-

nistration. Ils soulignent l’absence d’unréel dialogue Public/Privé, une administrationtoute puissante face au secteur privé sansrecours, des délais de traitement des dossiers excessivement longs notammentpour la création des entreprises, un faibleappui aux entrepreneurs et aux PME etenfin une fiscalité très peu incitative pourl’investissement. Il est important et urgentde répondre à ces préoccupations, des’atteler à bâtir un environnement des affaires plus compétitif et de promouvoirau Gabon un secteur privé national fort.Cinq (5) leviers essentiels ont été identifiéspour doter le Gabon de cet environnementdes affaires plus favorable à l’investisse-ment, à l’entreprenariat et aux entreprises.

L’investissement et la création d’entrepriseseront fortement encouragés par la politique fiscale. L’Etat prendra des mesures d’allègement fiscal sur les investissements notamment l’exonérationen général de l’investissement industriel etl’application effective de l’exonération desPME sur les cinq (5) premières annéesd’activité. La politique fiscale servira également à promouvoir les industries de transformation locales ainsi que les objectifs de développement durable fixéspar l’Etat : les taxes à l’exportation serontdégressives en fonction du niveau detransformation locale et un ensemble demesures spécifiques de dégrèvement fiscal sera appliqué à tout investissementréalisé dans le cadre des objectifs de développement durable tel que l’allègementdes taxes de superficie sur les forêts amé-

nagées et les concessions certifiées, oul’exonération des activités agricoles pourles produits vivriers.

Ces mesures seront accompagnées d’uneréforme de l’Administration fiscale ayantpour objectif de faire prévaloir l’esprit de service dans ses rapports avec les entreprises. L’amélioration des rapportsentre l’Administration fiscale et les entreprises devra se traduire par des réponses rapides à leurs besoins, la mise àleur disposition de services d’assistance etde conseil, la simplification des procéduresadministratives, l’introduction des déclara-tions d’impôt par Internet, la création d’unimpôt synthétique pour les petites entre-prises et la centralisation et le règlementau niveau du Trésor de toutes les taxesdues à l’Etat et aux collectivités locales.

Mettre en place une politique fiscale favorable à l’investissement productif, à la transformation industrielle locale et au développementdurable

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La rationalisation du dispositif d’appui aux investisseurs et aux PME visera la réduction maximale des délais et descoûts de création des entreprises. Elleaura également comme objectif d’offriraux entreprises et aux investisseurs un ensemble de services d’information, deformation, de communication, de conseilet d’accompagnement. Un GuichetUnique Universel (« One Stop Shop »)sera mis en place pour traiter, en un seullieu, l’accueil et l’information de l’investis-seur, la création d’entreprise ainsi quetoutes les formalités administratives,douanières, fiscales et sociales afférentes.L’Etat fera gérer de manière centraliséeles incitations fiscales au sein du Guichet

Unique Universel, par souci de cohérence,de transparence et d’efficacité. La mise encommun des prestations de service del’APIEX et du CDE permettra de créer leditGuichet Unique Universel. Par ailleurs, uneNouvelle Agence de Promotion des PMEet de l’Entreprenariat sera chargée del’appui aux entrepreneurs. Les compé-tences de la nouvelle Agence couvrirontun ensemble de nouveaux services : fourniture de données, d’information surles marchés, appui-conseil, formation, accompagnement et surtout assistanceaux entrepreneurs gabonais pour saisir lesopportunités d’affaires liées à la mise en œuvre de la Stratégie Nationale d’Industrialisation.

Rationaliser et renforcer le dispositif d’appui aux investisseurs et aux PME

Figure 45 : dispositif d’appui aux investisseurs, PME et entrepreneurs

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En collaboration avec l’Agence de Promotion des PME et de l’Entreprenariat,l’Etat lancera un programme pour promouvoir, appuyer et former un grandnombre d’entrepreneurs parmi les jeunesgabonais dynamiques et motivés, capables de présenter des projets de qualité en matière de création ou de gestion d’entreprise. Une sélection rigoureuse sera entreprise à cet effet.L’Etat saisira cette occasion pour promouvoir de nouvelles valeurs, dontl’esprit d’entreprise, au sein de la populationgabonaise. L’objectif sera de pousser lesGabonais vers l’investissement productif

et l’entreprenariat, de favoriser l’émergencede champions nationaux dans le mondedes affaires et de créer un tissu de PMEgénératrices d’emplois pour la jeunesse.

L’Etat prendra toutes les dispositions nécessaires pour ouvrir aux Gabonais lesnouveaux secteurs de développement telsque la sous-traitance industrielle, les métiers du bois, l’agro-industrie, la pêche,les mines et la métallurgie. A travers unnouveau fonds d’investissement mis en place par le FGIS, l’Etat gabonais facilitera le financement de ces PME.

L’ambition de développer la transformationpoussée sur plusieurs secteurs et de se positionner à l’exportation sur les marchésrégionaux et internationaux requiert la fabrication de produits de qualité,conformes aux attentes des marchés. Eneffet, le respect scrupuleux des normes defabrication et la conformité des produitsgabonais aux critères de qualité et de sécurité en vigueur sur le plan internationalconfèrera un avantage compétitif qui permettra d’accéder plus facilement auxmarchés extérieurs et de développer sansentraves le commerce avec les autres pays.

La normalisation reste encore faiblementdéveloppée au Gabon. Certes l’Etat a misen place l’Agence Gabonaise de Normalisa-tion, mais son activité dominante a consistéjusqu’ici à appuyer les entreprises dansleurs démarches de certification qualité de

type ISO 9000. L’Agence de Normalisationne traite pratiquement pas de requêtesconcernant le détail des normes et caractéristiques spécifiques aux produitsou aux secteurs industriels.

Avec le développement du Gabon Indus-triel, le champ d’action et d’intervention del’Agence sera élargi. L’Agence aura en effetpour mission d’élaborer et de diffuser auxprofessionnels les normes applicables auGabon dans chaque secteur de productionindustrielle. Il relèvera également de sa responsabilité, de faire connaître à chaquesecteur d’exportation les normes régio-nales et internationales en vigueur dans sondomaine de production. Enfin, l’Agencecontrôlera et accompagnera les entreprisesgabonaises en vue de leur maintien à niveau sur toutes les normes de qualité nationales et internationales de leur secteur.

Mettre à niveau l’infrastructure nationale de la qualité

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Avec le concours de l’Etat, l’Agence devraprogressivement doter le Gabon d’une infrastructure nationale complète de laQualité. Il s’agira d’élaborer un document-programme de normalisation, de renfor-cer les structures dédiées à la métrologie,à la normalisation et à la propriété indus-trielle (AGNOR, CEPIG), de créer unestructure nationale d’accréditation des

laboratoires et des organismes de certification, de mettre en place une plateforme virtuelle d’information sur lesnormes applicables au Gabon et enfin dedévelopper toutes les relations de coopé-ration et de partenariat nécessaires avecles organismes internationaux de référence dans ces domaines respectifsd’expertise.

Figure 46 : rôles de la normalisation

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03 DISPOSITIF DE PILOTAGE ET DE MISE EN ŒUVRE DELA STRATEGIE NATIONALE

D’INDUSTRIALISATION

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3.1. Un partenariat fort entre l’Etat et le secteur privé

Le Forum marque le lancement officiel dela Stratégie Nationale d’Industrialisationdu Gabon. Rassemblant pendant trois (3)jours plus de 700 participants dont lesprincipaux dirigeants économiques, il aura permis i) de présenter la StratégieNationale d’Industrialisation à l’ensembledes parties prenantes ; ii) de renforcerl’appropriation et l’adhésion des acteursnationaux à la Stratégie Nationale d’Indus-trialisation et au PSGE ; iii) d’engager avecle secteur privé la mise en œuvre de laStratégie d’Industrialisation à travers la signature du Pacte National pour leGabon Industriel. En effet, la réussite de lamise en œuvre de la Stratégie Nationaled’Industrialisation nécessite un partenariat

fort entre l’Etat et le secteur privé, qu’ils’agisse d’améliorer le cadre des affaires,d’aligner l’offre de formation profession-nelle sur les besoins des entreprises ou definancer les besoins d’investissements.Pour ce faire, l’Etat et le secteur privé sesont engagés, chacun dans son domaine,à mettre en œuvre les actions nécessairespour l’industrialisation du Gabon. Le Pactecontractualise l’ensemble de ces engage-ments. Il permettra non seulement de mobiliser et de coordonner les actions del’Etat et du secteur privé pour bâtir une industrie compétitive, mais également degarantir la bonne exécution des mesuresproposées.

Le Forum National de l’Industrie a permis d’initier un nouveau partenariatpublic-privé à travers la signature du Pacte National pour le Gabon Industriel.

3.2. Un pilotage et un suivi rigoureux de la mise en œuvre de la StratégieNationale d’Industrialisation

Le plan d’actions du Gabon Industrielcomprend 40 projets industriels, 100 projets d’appui et 65 mesures d’accompa-gnement. Le démarrage de la phase demise en œuvre de la Stratégie Nationaled’Industrialisation permettra d’effectuer laplanification opérationnelle de chacun de

ces projets et mesures et de les intégrerdans le tableau de bord du Gabon Emergent, conçu et géré par le Bureau deCoordination du Plan Stratégique GabonEmergent (BCPSGE). Les différents projets du Gabon Industriel feront l’objetd’un suivi spécifique.

Un suivi rigoureux de la mise en œuvre

Le Conseil Présidentiel de l’Industrie s’attachera à piloter la Stratégie Nationaled’Industrialisation. A travers ce Conseil, leChef de l’Etat aura l’opportunité, deux (2)fois l’an, d’apprécier le niveau de mise enœuvre de la Stratégie et de donner lesmesures d’impulsion qui seraient jugées

nécessaires. Concrètement, le Conseil Présidentiel de l’Industrie aura pour principales missions i) d’assurer le suivi duPacte pour le Gabon Industriel ; ii) de ga-rantir la bonne exécution des mesures définies pour l’industrialisation du Gabon ;iii) de mobiliser et coordonner les actions

Un pilotage au plus haut niveau pour la mise en œuvre de la StratégieNationale d’Industrialisation

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de l’Etat et du secteur privé pour bâtir une industrie compétitive. Le Conseil Présidentiel de l’Industrie sera présidé par le Président de la République. Il seracomposé du Premier Ministre, du Ministrede l’Industrie et des Mines, du Ministrechargé du Budget, du Ministre chargé de l’Education et de la Formation Professionnelle, du Ministre des Eaux etForêts, du Ministre de l’Agriculture et dela Pêche, du Ministre chargé de la Défenseet du Ministre de l’Intérieur. Le secteurprivé pourra être invité à ses séances.

Un Conseil Interministériel de l’Industrie seréunira tous les trimestres pour faire lepoint sur la mise en œuvre de la StratégieNationale d’Industrialisation et préparerles Conseils Présidentiels. Ce Conseil aurapour missions principales de i) préparerles réunions du Conseil Présidentiel del’Industrie ; ii) proposer les ajustementsnécessaires à la SNI ; iii) veiller à la miseen œuvre des engagements du Pactepour le Gabon Industriel ; iv) vulgariser etfaire la promotion de la SNI ;v) approuverle rapport annuel sur la mise en œuvre dela SNI. Le Conseil Interministériel sur l’Industrie sera présidé par le Premier Ministre, assisté du Ministre de l'Industrieet des Mines comme vice-président. Le Conseil comprendra en outre le Ministre de l’Agriculture et de la Pêche, leMinistre des Eaux et Forêts, le Ministre

chargé de l’Economie et de l’Emploi, le Ministre des PME et du Commerce, le Ministre chargé de l’Energie, le Ministrechargé des TP, le Ministre de l’Educationnationale et de la Formation Professionnelle,le Ministre de l’Intérieur, le Ministre des Affaires Etrangères, le Ministre chargé duBudget et du Ministre de la Défense.

Le Secrétariat Technique du Conseil Présidentiel de l’Industrie sera chargéd’assurer, au niveau opérationnel, le suivides décisions du Conseil Interministérielet du Conseil Présidentiel de l’Industrie. A ce titre, il aura pour rôle i) de préparerles réunions du Conseil Interministériel etdu Conseil Présidentiel de l’Industrie ; ii)de mettre en place un dispositif de repor-ting régulier indiquant l’état d’avancementdes actions du Pacte pour le Gabon Industriel ; iii) d’identifier et de soumettreà l’arbitrage des instances supérieures les points de blocage et les décisions àprendre. Le Secrétariat Technique duConseil Présidentiel de l’Industrie seracomposé du Directeur Général de l’Indus-trie (Coordonnateur), du Directeur Géné-ral de l’APIEX (Coordonnateur Adjoint 1),du Secrétaire Général de la ConfédérationPatronale Gabonaise (Coordonnateur Adjoint 2), du Directeur Général de laChambre de Commerce et d’Industrie(Coordonnateur Adjoint 3).

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ANNEXE : PACTE POUR LEGABON INDUSTRIEL

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Pacte pour le Gabon Industriel

Le Gabon a traduit le projet de sociétéproposé par le Chef de l’Etat Ali BONGOONDIMBA au peuple gabonais « l’Aveniren Confiance » en un document cadre dénommé Plan Stratégique Gabon Emergent. Ce plan s’articule autour detrois piliers de croissance (le Gabon Vert,le Gabon Industriel et le Gabon des services), quatre fondements, bases de la compétitivité : la Gouvernance, les Infrastructures, le Capital Humain et le Développement Durable et une finalité : laprospérité partagée pour la populationgabonaise dans son ensemble.

La stratégie nationale d’industrialisationreprésente une déclinaison du Plan Stratégique Gabon Emergent. Elle pré-sente, au sein du pilier Gabon Industriel,les filières d’avenir, en précisant pour chacune la stratégie de développement àmettre en place, les objectifs visés, les investissements requis, les réformes prioritaires à réaliser et les compétencesà former.

La mise en œuvre de la stratégie d’indus-trialisation souligne la nécessité d’un

partenariat fort entre l’Etat et le secteurprivé, notamment pour améliorer le cadredes affaires, aligner l’offre de formation professionnelle aux besoins des entreprisesou financer les besoins d’investissements.

Partageant l’ambition de réaliser cettestratégie d’industrialisation, l’Etat et SecteurPrivé s’engagent, chacun dans son domaine,à mettre en œuvre les actions nécessaires.

C’est dans ce sens que le présent Pactepour le développement du Gabon Indus-triel a été élaboré, partagé et entérinéentre les deux parties. Le Pacte inclut quatre-vingt-six (86) engagements del’Etat et du secteur privé. Il fera l’objetd’un suivi rigoureux, sous le pilotage, tousles six mois, d’un Conseil Présidentiel del’Investisseur, pour s’assurer d’une mise enœuvre effective des engagements etd’une amélioration continue du cadre desaffaires.

Les trois chapitres suivants et l’annexefont partie intégrante du pacte.

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VISION ET OBJECTIFSSTRATÉGIQUES

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La mise en œuvre du Gabon Industrielconsacrera la transition de l’économie gabonaise d’un pays essentiellement exportateur de pétrole vers une économie diversifiée et durable. Ellecontribuera à bâtir à l’horizon 2025 unpôle minier et métallurgique et un pôleGabon Vert (forêt-bois, agriculture,pêche, aquaculture et agro-industries) detaille comparable à celle du secteur des hydrocarbures aujourd’hui.

La diversification de l’économie favorisera un aménagement équilibré du

territoire, avec des pôles économiquesdynamiques répartis sur l’ensemble desprovinces. Dix pôles économiques émergeront, dont cinq à vocation agricole et forêt-bois, trois minières etdeux pôles diversifiés. Ces pôles devrontévoluer en véritables grappes indus-trielles tirées par des entreprises leaders disposant d’une offre de rang international, s’appuyant sur une indus-trie et des services de soutien dyna-miques et une infrastructure de base dequalité.

Le développement du Gabon industrielpermettra de stimuler le taux de croissance de l’économie gabonaise, pouratteindre un taux annuel moyen d’aumoins 7%, condition d’une véritable dynamique d’émergence. Il se traduira parla création de 325 000 emplois à l’horizon2025 (dont 217 500 emplois directs) et lacréation de 13 000 PME qui favoriseront

le développement d’une nouvelle classed’entrepreneurs gabonais. Il nécessiterad’ici 2025 un investissement total de 34 milliards USD (incluant la mise enœuvre du Schéma Directeur National d’Infrastructure), dont 72% d’investissementsprivés ou en partenariat public-privé et28% d’investissements publics.

Figure 46 : Cartographie des pôles économiques

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VALORISER LE POTENTIEL DE CROISSANCE DES

FILIÈRES DU GABON INDUSTRIEL

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1. Secteur « Mines, Métallurgie et Matériaux de construction »

Depuis plusieurs décennies, le secteur minier repose quasi-exclusivement surl’exploitation du gisement de manganèsede Moanda et ne contribue que très faiblement à l’économie gabonaise. Cesecteur ne représente que 4% du PIB et1,3% des recettes budgétaires hors pétrole. Avec seulement 1 500 emploisformels, le secteur minier ne contribue encore que faiblement à l’emploi. LeGabon dispose cependant d’un sous-sol suffisamment riche en ressources

minérales (fer, or, phosphate, potasse, uranium, phosphate, niobium, tantale,etc.) pour faire du secteur minier et métallurgique un pilier majeur de son économie.

La vision à l’horizon 2025 du secteur minier gabonais est de « bâtir un pôle minier et métallurgique de rang interna-tional et maximiser la valeur ajoutée locale, dans le cadre d’une gestion durabledes ressources ».

1.1 Vision

L’ambition du Gabon dans le secteur minier et métallurgique est d’être un acteur majeur dans la production de minerai de fer, de manganèse et de métaux rares, d’exploiter de façon durable

l’ensemble des ressources disponibles auGabon et de développer des filières detransformation permettant d’optimiser lavaleur ajoutée locale. Les objectifs pourles principales filières sont les suivants :

1.2 Objectifs sectoriels

Manganèse Valoriser localement 20% du manganèse extrait au Gabon en2016 et 35% en 2020.

Fer Exploiter le potentiel du sous-sol et valoriser en pellets au minimum 50% du minerai de fer extrait au Gabon à l’horizon2025 et promouvoir une filière de transformation en acier enfonction du potentiel des marchés régionaux.

Métaux Rares Devenir un acteur de rang mondial des terres rares, du niobium& Phosphates et du tantale et favoriser l’émergence d’une offre compétitive

d’engrais composés.

Matériaux de Développer une offre locale compétitive de matériaux deConstruction construction à partir des richesses du sol et sous-sol gabonais.

Or Favoriser l’investissement dans les grandes et petites mines,mieux encadrer les orpailleurs et constituer un stock de réservepour les générations futures et un actif financier au service duGabon Emergent.

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1.3.1 Etat

1.3.2 Secteur privé

1.3 Engagements

Etat 1. L’Etat s’engage à investir significativement dans la connaissance des ressources minières pour une meilleure maîtrise des potentialités et une promotion de l’investissement plus efficace.

Etat 2. L’Etat s’engage à renforcer le dispositif institutionnel de promotion des investissements miniers, de gestion de projet, de gestion des accords de partenariats et de gestion de l'environnement.

Etat 3. L’Etat s’engage à mettre en place un cadre juridique et fiscal clair et sécurisépour les investisseurs.

Etat 4. L’Etat s’engage à mettre en place un cadre fiscal incitatif pour la transformationlocale.

Etat 5. L’Etat s’engage à favoriser le développement des infrastructures ferroviaires,portuaires, fluviales et électriques nécessaires à la mise en œuvre des projetsminiers et métallurgiques.

Etat 6. L’Etat s’engage à favoriser la disponibilité du gaz pour la filière métallurgique.

Etat 7. L’Etat s’engage à promouvoir une offre locale compétitive de matériaux deconstruction notamment pour accompagner l’ambitieux programme deconstruction de logements et de développement des infrastructures.

Etat 8. L’Etat s’engage à favoriser l'émergence de PME gabonaises dans les mineset les matériaux de construction.

Etat 9. L’Etat s’engage à favoriser l'encadrement des petits producteurs et orpailleurspour une maîtrise des techniques de production durable.

Etat 1. Le secteur privé s’engage à participer activement dans l'investissement pourl'exploration et la production dans le cadre d'une gestion durable.

Etat 2. Les acteurs du secteur privé s’engagent à développer la transformation localede minerais, notamment de manganèse et de fer.

Etat 3. Le secteur privé s’engage à investir dans le cadre de partenariats public-privé(PPP) pour le développement d'infrastructures portuaires, ferroviaires, luviales et électriques.

Etat 4. Les acteurs du secteur privé s’engagent à développer une industrie compétitivede matériaux de construction.

Etat 5. Le secteur privé s’engage à promouvoir la sous-traitance et le développementde PME gabonaises et à favoriser l'émergence de trois grappes dynamiques :la grappe Manganèse de Moanda-Franceville, la grappe Hydrocarbures et Pétrochimie de Port-Gentil et la grappe Fer de Belinga.

Etat 6. Les acteurs du secteur privé s’engagent à participer activement dans la formationprofessionnelle, notamment dans le renforcement des centres de formation professionnelle et écoles supérieures spécialisés dans le secteur minier.

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2. Secteur « Forêt-Bois »

Disposant de ressources considérables(22 millions d’ha de forêt), le secteur dubois représente un enjeu majeur dans le cadre de la stratégie de diversificationde l’économie gabonaise. La vision à l’horizon 2025 est de « faire du Gabon un

leader mondial du bois tropical certifié,porté par une industrie innovante, valorisant pleinement une forêt sousaménagement durable, puits de carboneet sanctuaire de biodiversité ».

2.1. Vision

L’ambition du Gabon sur la filière Forêt-Bois est de :

• Créer, d’ici 2025, cinq (5) fois plus de richesses sur une surface exploitée de 11 millions d’ha garantissant une exploitation durable des forêts ;

• Valoriser durablement la forêt gabonaise en portant le rendement moyen des exploi-tations forestières à 7,5 m3 / ha grâce à la diversification des essences exploitées ;

• Concentrer les exportations de première transformation du bois (1e TB) sur les marchés de valeur ;

• Développer une industrie forte de 2TB, avec un taux de transformation locale de la 1e TB en 2éme TB de 60% et se positionner comme un spécialiste mondial ducontreplaqué ;

• Faire émerger une industrie compétitive de 3e TB, avec un taux de transformationlocale de la 2éme TB en 3éme TB de 40%. et positionner le Gabon comme un spécialiste de la maison en bois tropical et des éléments de construction.

2.2. Objectifs sectoriels

2.3. Engagements

2.3.1. Etat

Etat 10. L’Etat s’engage à renforcer le partenariat avec les Professionnels du bois enmettant en place un cadre de concertation régulière, un dispositif de suivi-évaluation des performances de la filière et un point focal au Ministèrede l’Industrie pour la relation entre l’Etat et les industriels.

Etat 11. L’Etat s’engage à mettre en place un dispositif centralisé de connaissance,de contrôle et de préservation des ressources forestières.

Etat 12. L’Etat s’engage à favoriser la généralisation de l’aménagement durable et dela certification et à rendre effectif le contrôle de la légalité du bois.

Etat 13. L’Etat s’engage à intégrer le bois dans les normes d’urbanisme et de constructionet à promouvoir le label « Bois du Gabon ».

Etat 14. L’Etat s’engage à mettre en place un cadre fiscal favorisant la deuxième et latroisième transformation du bois.

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2.3.2. Secteur privé

Etat 7. Les industriels du bois s’engagent à mettre en place une « Maison du Bois »,interprofession fédérant l’ensemble des acteurs de la filière.

Etat 8. Le secteur privé s’engage à favoriser une exploitation productive et durabledes ressources forestières permettant d'atteindre un rendement moyen de7,5 m3/ha, grâce notamment à une diversification des essences exploitées,et une meilleure valorisation des produits forestiers non ligneux et des déchets de l’exploitation forestière.

Etat 9. Le privé s’engage à investir pour une transformation plus poussée du bois,en développant une industrie locale dynamique de 2e TB et 3e TB ; activitésqui peuvent être déconnectées de l’exploitation et de la première transfor-mation, et assumées par des professionnels de l’industrialisation.

Etat 10. Le privé s’engage à favoriser, en partenariat avec l'Etat, le développement desDIB et ZES. Le privé appuie cette stratégie destinée à promouvoir la 2e TB etla 3e TB et à initier une dynamique de création de petites et micro entreprises.

Etat 15. L’Etat s’engage à créer des zones industrielles dévolues au bois, notammentdeux (2) zones économiques spéciales (ZES) et cinq (5) domaines industrielsdu bois (DIB) à des prix compétitifs et disposant de capacités de séchage,de services partagés et d'accès à l'ensemble des services administratifs.

Etat 16. L’Etat s’engage à favoriser l’innovation dans le secteur du bois, notammentpar la mise en place d’un laboratoire de matériaux de construction et unesynergie forte entre les entreprises et l’école des métiers du bois.

Etat 17. L’Etat s’engage à accompagner la mise à niveau des menuisiers artisanaux àfort potentiel et la formation d’une main d’œuvre qualifiée répondant aux besoins de l’exploitation forestière et de la transformation industrielle du bois.

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3. Secteur « Agriculture et Agro-industrie »

Avec cinq millions d’hectares de terrescultivables, le Gabon dispose du potentielpour couvrir ses besoins, contribuer à lasécurité alimentaire régionale et devenirun acteur majeur du marché internationaldes filières agroindustrielles de produits

tropicaux. Ainsi, le Gabon Emergent apour ambition, à l’horizon 2025, « d’assurer sa sécurité alimentaire et dediversifier ses exportations par l’essord’une production agro-industrielle compétitive et durable ».

3.1. Vision

L’ambition visée est de faire de l’agriculture gabonaise un pôle majeur de diversificationéconomique et de création de PME et d’emplois, en s’appuyant sur quatre (04) groupesde filières:

• Les Produits vivriers locaux (légumes, manioc, banane plantain, fruits tropicaux) :

o Réaliser d’ici 2018 l’autosuffisance en produits vivriers locaux grâce à l’essor desproductions périurbaines et à l’amélioration de techniques de production (culture sous serre).

• Les filières agroindustrielles d’exportation (huile de palme, caoutchouc sec) :

o Devenir un des trois premiers producteurs en Afrique par la mise en place depôles de développement agroindustriel, en partenariat avec des opérateurs internationaux de référence appuyant le développement des plantations villageoises.

• Les filières de cultures intensives dédiées à la sécurité alimentaire :

o Substituer les importations de riz et poulets (les deux principaux postes d’importation de produits alimentaires du Gabon) par la production locale etdevenir un exportateur régional à l’horizon 2025 ;

o Bâtir une filière avicole compétitive intégrant à l’élevage une production de maïset de soja à haut rendement.

• Les filières sucre et viande bovine (projets agroindustriels portés par un opérateurunique)

o Réaliser à l’horizon 2025 l’autosuffisance du Gabon en sucre ;

o Couvrir un quart de la consommation gabonaise de viande bovine par une offrede qualité.

3.2. Objectifs sectoriels

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3.3. Engagements

3.3.1. Etat

3.3.2. Secteur privé

Etat 18. L’Etat s’engage à renforcer la connaissance des terres agricoles et des caractéristiques climatiques du Gabon.

Etat 19. L’Etat s’engage à inscrire l’agriculture gabonaise dans une optique de développement durable par la promotion de la certification des productionsagro-industrielles et d’une agriculture biologique dans les filières de produitsvivriers.

Etat 20. L’Etat s’engage à moderniser le cadre institutionnel et juridique du secteuragricole en l’alignant aux nouvelles ambitions de la stratégie agricole etagroindustrielle.

Etat 21. L’Etat s’engage, dans le cadre des schémas directeurs d’aménagement urbain,à réserver des terres pour l’agriculture en zones périurbaines de façon à satisfaireles besoins en produits vivriers locaux.

Etat 22. L’Etat appuiera la structuration des chaines de valeur des produits vivrierslocaux et l’organisation des acteurs en coopératives agricoles.

Etat 23. L’Etat s’engage à renforcer le dispositif institutionnel d’appui, par la mise en place d’institutions dédiées à chaque étape de la chaine de valeur : production (PRODIAG et fermes agropastorales), transformation (Institut deTechnologie Alimentaire-ITA), commercialisation (ACCOPA).

Etat 24. L’Etat s’engage à mettre à niveau les infrastructures rurales (habitat rural,pistes de production, électricité, eau, assainissement, accès internet).

Etat 11. Le privé s'engage à adopter une démarche de Responsabilité Sociale d'Entreprise intégrant le développement de l'emploi local, les pratiques deproduction durable et la préservation de l’environnement.

Etat 12. Le privé s’engage à prendre en compte les intérêts des populations autochtones, notamment en encadrant leurs plantations et en intégrant defaçon significative leurs productions.

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4.3. Engagements

4.3.1. Etat

4. Secteur « Pêche et Aquaculture »

Troisième territoire marin de l’Océan atlantique, le Gabon dispose d’un important potentiel de ressources halieutiques, qui font de la pêche et del’aquaculture un secteur clé de diversificationéconomique. La vision à l’horizon 2025 est

de faire du secteur de la pêche un contri-buteur important à la sécurité alimentairedu Gabon et des pays d’Afrique Centraleet de l’inscrire dans une politique activede gestion durable des territoires marinset lagunaires.

4.1. Vision

Les objectifs suivants sont visés à l’horizon 2025:

• Consolider l’autosuffisance du Gabon et s’imposer sur le marché régional de produitshalieutiques (produits pélagiques frais, salés, séchés, fumés) ;

• Exporter sur les marchés internationaux des produits halieutiques à valeur ajoutée(produits transformés frais et congelés, crustacés, conserves, farines de poisson).

4.2. Objectifs sectoriels

Etat 25. L’Etat s’engage à assurer la protection effective des ressources halieutiquesdu Gabon, par le renforcement de la surveillance du territoire marin et un déploiement adéquat de l’administration sur les territoires de pêche.

Etat 26. L’Etat s’engage à veiller à la gestion durable des ressources, grâce à une meilleure connaissance et protection des territoires de pêche, à travers lamise en place d’un véritable système d’information de la pêche.

Etat 27. L’Etat s’engage à aménager des infrastructures de débarquement et de valorisation des produits de pêche, notamment deux zones économiques :une dédiée à la transformation des produits de pêche artisanale à Librevilleet une autre à celle des produits de pêche industrielle à l’Ile Mandji.

Etat 28. L’Etat s’engage à favoriser le développement d’un armement national alimentantla transformation locale (artisanale et industrielle).

Etat 29. L’Etat s’engage à promouvoir le développement de l'aquaculture et à mettreen place un cadre incitatif (institutionnel et fiscal) pour l’investissement dansles filières halieutique et aquacole

3.3.2. Secteur privé

Etat 13. Le secteur privé s’engage à s’inscrire pleinement dans l’effort de l’Etat depréservation de la ressource et de gestion durable des territoires de pêche.

Etat 14. Le secteur privé s’engage à investir dans la production et la valorisation localedes produits de pêche et d’aquaculture.

Etat 15. Le privé s’engage à appuyer les efforts de l’Etat dans la mise en place d’un pôle de formation professionnelle des métiers de la pêche et de l’aquaculture.

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BÂTIR LES FONDEMENTS DE LACOMPÉTITIVITÉ INDUSTRIELLE

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PLAN STRATEGIQUE GABON EMERGENT : STRATÉGIE NATIONALE D’INDUSTRIALISATION

LE GABON INDUSTRIEL : VISION ET ORIENTATIONS STRATEGIQUES

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1. Investir massivement dans la connaissance pour garantir la gestion durable et optimale des ressources naturelles

Le développement durable, fondation clé du modèle de développement du Gabonémergent n’est pas envisageable sans une bonne connaissance des ressources naturelles et la généralisation des pratiques de gestion durable.

L’Etat gabonais et le secteur privé, dans ce cadre, prennent les engagements suivants :

2. Bâtir un réseau national d’infrastructures modernes

Le développement des piliers de croissance exige la disponibilité d’infrastructures dequalité, facteurs clés de compétitivité. A horizon 2025, l’Etat gabonais s’est fixé quatreobjectifs pour développer et moderniser les infrastructures nationales :

Etat 30. L’Etat s’engage à mettre en place un mécanisme de financement pérenne pourla connaissance des ressources naturelles.

Etat 31. L’Etat s’engage à renforcer le dispositif institutionnel dédié à la connaissancedes ressources naturelles à travers un comité national de régulation des ressources naturelles et deux structures opérationnelles, le Centre Gabonaisde Géosciences Appliquées pour la connaissance du sous-sol et l’Agence duGabon Vert pour celle de la faune, de la flore, du sol et des ressources halieutiques.

Etat 16. Le secteur privé s’engage à coopérer avec l’Etat gabonais pour le renforcementdu dispositif national de la connaissance des ressources naturelles.

Réseau de Moderniser les infrastructures de transport (routes, chemins de transport fer, ports, aéroports) ;

Renforcer les liaisons régionales (maritimes, routières, ferroviaireset aériennes)

Energie Satisfaire l’ensemble des besoins énergétiques induits par la mise en œuvre de la stratégie d’industrialisation ;

Numérique Construire des infrastructures numériques de rang mondial.

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Etat 32. L’Etat s’engage à la mise en œuvre du Schéma Directeur National d’Infrastructure permettant de bâtir un réseau moderne de transport multimodal (routier, ferroviaire, fluvial, maritime et aérien).

Etat 33. L’Etat s’engage à renforcer la régulation dans les transports pour assurer unservice de qualité, plus efficient et plus compétitif pour l’ensemble des usagers.

Etat 34. L’Etat s’engage à faciliter les procédures administratives au Port d'Owendo,à travers notamment la création d'un Guichet Unique à l'importation et à l'exportation.

Etat 35. L’Etat s’engage à accélérer le développement du programme Hydroélectricitéet du réseau national interconnecté en visant une puissance installée de 2000MW en 2025.

Etat 36. L’Etat s’engage à développer des pôles économiques disposant d’infrastructuresmodernes, de services publics performants et d’un aménagement urbain intégré.

Etat 37. L’Etat s’engage à mettre en place des plateformes économiques intégréesoffrant aux investisseurs les infrastructures et services nécessaires à leur compétitivité (ZES, DIB, Agropoles, domaine industriel de sous-traitance).

Etat 17. Le secteur privé s’engage à participer activement au programme d’infrastructures en s’appuyant sur les meilleures pratiques et innovationspour assurer l’efficience des projets.

L’Etat gabonais et le secteur privé, dans ce cadre, prennent les engagements suivants :

3. Mobiliser 17 000 milliards F CFA d’investissements pour les infrastructures et les projets industriels et agricoles

La mise en œuvre de la stratégie d’industrialisation et la réalisation des investissementsrépertoriés dans le Schéma Directeur National d’Infrastructure nécessiteront un financement global de 34 milliards USD. Elles exigent une forte participation des inves-tisseurs privés dans le cadre de partenariats public-privé ou de projets purement privés.Le renforcement des capacités de l’Etat dans la promotion de l’investissement, la ges-tion des grands projets et la négociation des contrats s’avère dès lors indispensable.

L’Etat gabonais et le secteur privé, dans ce cadre, prennent les engagements suivants :

Etat 38. L’Etat s’engage à mettre en place un cadre juridique adapté au développementdes partenariats public-privé.

Etat 39. L’Etat s’engage à mettre en place une unité centralisée de gestion des projetset des Partenariats Public Privé disposant des moyens et des compétencesnécessaires.

Etat 40. L’Etat s’engage à mieux rationaliser ses procédures de gestion des financementsde projets et d’endettement.

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4. Ouvrir les marchés régionaux et internationaux aux produitsd’exportation gabonais

L’émergence du Gabon Industriel se traduira par une diversification des marchés ciblesd’exportation, et en particulier par le repositionnement du marché régional africaincomme une destination privilégiée d’exportation pour l’économie gabonaise. Ainsi, lespays de la côte atlantique, accessibles par voie maritime, passeront d’une populationde 450 millions en 2011 à 600 millions en 2025. De par sa nouvelle offre de produits etsa position géographique, le Gabon souhaite se positionner comme porte d’entrée versce vaste marché régional.

L’Etat gabonais et le secteur privé, dans ce cadre, prennent les engagements suivants :

Etat 18. Le secteur privé s’engage à s’impliquer dans le financement et la gestion desprojets d’infrastructures.

Etat 41. L’Etat s’engage à promouvoir activement l’intégration des marchés régionauxafricains et la réforme des règles régissant la circulation des marchandises etdes personnes pour promouvoir les exportations.

Etat 42. L’Etat s’engage à élargir la liste des pays signataires avec le Gabon d'accordsde promotion et de protections de l'investissement (APPI) et de non doubleimposition (NDI).

Etat 43. L’Etat s’engage à promouvoir la création d'une compagnie maritime régionaleen partenariat avec un opérateur de référence.

Etat 19. Le secteur privé s’engage à s’aligner sur les normes requises pour l’accès auxmarchés d’exportation.

Etat 20. Le secteur privé s’engage dans le cadre d’interprofessions sectorielles à participer activement à la promotion des produits gabonais à l’exportation.

Etat 21. Le secteur privé s’engage à promouvoir l’intégration régionale à travers despartenariats avec des acteurs privés d’autres pays et régions.

5. Former 200 000 techniciens et ingénieurs pour l’industrie etles activités de soutien

L’offre de formation actuelle ne permet pas de répondre aux besoins des entreprisesdans le cadre de la stratégie d’industrialisation. Sur les 277 000 emplois directs qui seront créés, près de 100 000 emplois ne pourront être couverts par l’offre issue dusystème éducatif national actuel. Ce déficit résulte d’une inadéquation de ce systèmepar rapport aux besoins, 86% des apprenants sortant sans qualification. Face à ceconstat, l’Etat gabonais a engagé une réforme en profondeur de l’éducation marquépar un développement significatif de la formation métiers. La stratégie d’industrialisationconforte cette orientation et montre la nécessité d’y impliquer pleinement le secteur privé.

L’Etat gabonais et le secteur privé, dans ce cadre, prennent les engagements suivants :

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Etat 22. Le secteur privé s’engage à participer activement au renforcement des capacités de leurs personnels, notamment dans le cadre d’une politique dynamique de formation continue.

Etat 23. Le secteur privé s’engage à participer activement au développement despôles de compétences sectoriels à travers une plus forte implication dans lesorganes de gouvernance, la définition de la stratégie pédagogique et la miseen œuvre de la formation (alternance, mise à disposition de plateaux techniques…).

Etat 24. Le secteur privé s’engage à renforcer le partenariat avec les pôles universitaires pour favoriser la recherche et l’innovation. .

Etat 44. L’Etat et le secteur privé s'engagent à œuvrer étroitement pour relever le défidu renforcement du capital humain du Gabon dans le cadre d’un partenariatnational pour le développement des compétences.

Etat 45. L’Etat s'engage à réorienter le système éducatif vers les filières Métiers notamment en orientant 50% des élèves sortant du collège vers des centresde formation professionnelle et deux tiers (2/3) des bacheliers vers lesgrandes écoles-métiers.

Etat 46. L’Etat s'engage à créer des pôles de compétences sectoriels rassemblant au seindes pôles économiques des centres de formation professionnelle et des grandesécoles-métiers d’un même secteur.

Etat 47. L’Etat s'engage à mettre en place trois pôles universitaires de rang international : Libreville (Sciences humaines), Masuku (Sciences de l’ingénieur) et la Cité verte de l’éducation de Booué (Sciences de la natureet Nouvelles technologies).

Etat 48. L’Etat s'engage à travers l’ONE et l’ANFPP, à mettre en place des programmes de formation sur mesure pour répondre aux besoins immédiatsdes entreprises.

Etat 49. L’Etat s'engage à mettre en œuvre une politique d’immigration maîtrisée et ciblée permettant de répondre aux déficits de main d’œuvre immédiats des entreprises, qui seront progressivement comblés par le développement de l’offrede formation locale ; les textes sur l’emploi de la main d’œuvre étrangère serontadaptés en conséquence.

Etat 50. L’Etat s’engage, pour assurer une mise en œuvre soutenue et efficace des réformes pour l’entreprise, à mettre en place un dialogue continu avec le secteur privé sous le pilotage d’un Conseil Présidentiel de l’Investisseur présidépar le Chef de l’Etat. L’Etat renforcera dans ce cadre le dispositif de pilotage àtravers la mise en place d'un Observatoire du Gabon Emergent.

6. Bâtir un environnement des affaires de rang international etrenforcer le dialogue public-privé

La mise en place du Gabon Emergent nécessite un afflux massif d’investissements privés au Gabon dans les quinze (15) prochaines années. Cela est difficilement envisageable sans une amélioration significative de l’environnement des affaires.

Pour relever ce défi, l’Etat gabonais et le secteur privé prennent les engagements suivants :

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Etat 25. Le secteur privé s’engage à participer de façon active au dialogue public-privé et à la réforme continue et concertée du cadre des affaires.

Etat 26. Le grandes entreprises du secteur privé s’engagent à promouvoir les activitésde sous-traitance et de développement de PME locales.

Etat 27. Le secteur privé s’engage à contribuer activement au système d’informationpermettant le suivi-évaluation des politiques publiques dans le cadre de l’observatoire du Gabon Emergent.

Etat 51. L’Etat s’engage à bâtir un cadre réglementaire global aligné aux besoins dela stratégie d’industrialisation et couvrant l’ensemble des secteurs.

Etat 52. L’Etat s’engage à mettre en place un cadre fiscal et des lignes de financementencourageant fortement la transformation industrielle locale.

Etat 53. L’Etat s’engage à mettre en place un cadre fiscal et douanier réduisant sensiblement les taxes sur l’investissement et à améliorer sensiblement lesservices fiscaux et douaniers aux investisseurs.

Etat 54. L’Etat s’engage à rendre effectif l’exonération fiscale des PME durant leurscinq premières années d’exercice.

Etat 55. L’Etat s’engage à renforcer le dispositif d’appui au secteur privé, notammentavec des structures fortes chargées, d’une part de la promotion des investissements et des exportations (Guichet unique), d’autre part de la promotion des PME/PMI et de l’Entrepreneuriat pour favoriser la créationde champions nationaux.

Etat 56. L’Etat s’engage à renforcer l’infrastructure nationale de la qualité (métrologie,normalisation, accréditation, propriété intellectuelle).

Etat 25. Le secteur privé s’engage à adhérer aux principes de la charte RSE et à lapromouvoir auprès de ses membres.

Etat 57. L’Etat s’engage à élaborer une politique nationale RSE, déclinaison au niveau del’entreprise du fondement « développement durable » du Plan StratégiqueGabon Emergent et à proposer au secteur privé un engagement contractuel àtravers une charte.

7. Mettre en place un plan national RSE en partenariat avec lesgrandes entreprises

Le modèle de développement du Gabon Emergent repose sur la concession au secteurprivé de biens publics (ressources forestières, minières, pétrolières, halieutiques, hydrologiques ; fréquences hertziennes ; espace aérien…) qui suppose en échange desengagements des opérateurs envers la communauté et les principales parties prenantes, notamment dans une gestion durable et responsable de ces biens. L’Etatgabonais souhaite traduire ces engagements dans une politique nationale RSE et lesformaliser à travers une charte nationale.

Dans ce cadre, l’Etat gabonais et le secteur privé prennent les engagements suivants :

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