restaurer le patrimoine : un choix logique et écologique

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Tous droits réservés © Éditions Continuité, 2010 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 15 juin 2022 20:55 Continuité Restaurer le patrimoine Un choix logique et écologique Nadia Ross Il était une fois demain Numéro 124, printemps 2010 URI : https://id.erudit.org/iderudit/62544ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Éditions Continuité ISSN 0714-9476 (imprimé) 1923-2543 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Ross, N. (2010). Restaurer le patrimoine : un choix logique et écologique. Continuité, (124), 24–29.

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Page 1: Restaurer le patrimoine : un choix logique et écologique

Tous droits réservés © Éditions Continuité, 2010 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation desservices d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politiqued’utilisation que vous pouvez consulter en ligne.https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/

Cet article est diffusé et préservé par Érudit.Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé del’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec àMontréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.https://www.erudit.org/fr/

Document généré le 15 juin 2022 20:55

Continuité

Restaurer le patrimoineUn choix logique et écologiqueNadia Ross

Il était une fois demainNuméro 124, printemps 2010

URI : https://id.erudit.org/iderudit/62544ac

Aller au sommaire du numéro

Éditeur(s)Éditions Continuité

ISSN0714-9476 (imprimé)1923-2543 (numérique)

Découvrir la revue

Citer cet articleRoss, N. (2010). Restaurer le patrimoine : un choix logique et écologique. Continuité, (124), 24–29.

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À l’heure où le développement durable est sur toutes les lèvres,

vaut-il mieux conserver ou détruire pour reconstruire?

Poser la question, c’est y répondre…

par Nadia Ross�

L’histoire du Québec est assezcourte comparativement àcelle des « vieux pays ». Maisquatre siècles ont suffi pourlaisser de nombreuses tracesdans le paysage. Des traces

trop souvent effacées au profit de la moder-nité. Des églises séculaires tombent sous lepic des démolisseurs. Des usines qui ont vupasser des générations de travailleurs sontrasées pour laisser place à d’immenses com-plexes hôteliers.Détruire pour reconstruire apparaît souventcomme l’unique développement possible.Pourtant, dans une optique de développe-ment durable, la conservation, la restaura-tion et même le recyclage de nos bâtimentsanciens peuvent s’avérer la voie la pluscohérente. Ils permettent de mieux respec-ter l’environnement, de stimuler l’économielocale et d’améliorer la qualité de vie dansles communautés, les trois piliers d’undéveloppement vraiment durable.Les arguments qui motivent la démolitionde bâtiments anciens sont nombreux :

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RESTAURER LE PATRIMOINE

Un choix logiqueet écologique

CONSTRUIRE VERT

Vingt-trois ans plus tard, le texte a modifiénos façons de faire. Si l’économie a long-temps été le principal moteur de dévelop-pement, elle est maintenant couplée auxpréoccupations environnementales. Êtrevert devient peu à peu une norme. Àpreuve, depuis 2004, les entrepreneurs quidésirent ériger un bâtiment écologique peu-vent se procurer une certification LEED,qui assure que les méthodes de construc-tion et les matériaux sont les plus respec-tueux de l’environnement (voir « Lepatrimoine dans la mouvance environne-mentale », p. 30). «Depuis son intégrationdans le milieu de la construction, ce sys-tème est parvenu à modifier considérable-ment les façons de faire de l’industrie »,

vétusté, coût de restauration trop élevé,mauvaise rentabilité énergétique, change-ment de vocation, etc. Malheureusement,les répercussions sur la communauté, laperte d’énergie et le coût environnementaléchappent encore au calcul quand vient letemps d’évaluer la rentabilité d’une démo-lition par rapport à celle d’une requalifica-tion. Ces notions sont-elles trop floues pourêtre comptabilisées?Pourtant, ce sont ces principes mêmes quipermettent à un projet de s’inscrire dans lalignée du développement durable, estimait-on déjà en 1987 dans le rapport Brundtland,publié par la Commission mondiale surl’environnement et le développement del’ONU. «Dans son esprit même, le déve-loppement durable est un processus detransformation dans lequel l’exploitationdes ressources, la direction des investisse-ments, l’orientation des techniques et leschangements institutionnels se font de ma-nière harmonieuse et renforcent le poten-tiel présent et à venir, permettant de mieuxrépondre aux besoins et aspirations de l’hu-manité », peut-on lire dans ce rapport inti-tulé Notre avenir à tous.

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blème, car si on veut agir ou définir des ci-bles, il faudrait que l’on comprenne la va-leur des émissions de gaz à effet de serre(GES) dans la construction, estimeMme Rowley. Et nous sommes encore trèsloin de parler d’énergie grise! »Concept méconnu, l’énergie grise (embodiedenergy) est l’énergie brute nécessaire aucycle de vie d’un produit, c’est-à-dire l’éner-gie requise pour extraire les matières pre-mières, les transformer, fabriquer le produit,le distribuer, puis le recycler en fin de vie.Ainsi, comme le bâtiment ancien n’a pasbesoin de nouveaux matériaux, sinon ceuxutilisés pour sa restauration ou son entretien,et qu’il a d’ores et déjà nécessité une sommed’énergie pour sa construction, il a unegrande valeur énergétique.

souligne Susan Rowley, présidente de lasection québécoise du Conseil du bâtimentdurable du Canada, responsable de la cer-tification LEED au pays. Importé desÉtats-Unis, le premier guide LEED étaitadapté uniquement aux constructionsneuves. Depuis, une certification pour lesbâtiments existants a vu le jour, et uneautre sur l’aménagement des quartiersdevrait être disponible en 2011.Bien que cette norme mesure plusieurs fac-teurs, tels que l’aménagement écologiquedes sites, la gestion de l’eau, le choix desmatériaux, l’utilisation des ressources, lebilan énergétique et la qualité de l’air à l’in-térieur, elle ne mesure pas encore la quan-tité de CO2 émis lors d’une construction oud’une démolition. « C’est vraiment un pro-

À gauche : Démolir un bâtiment engendreune grande perte d’énergie. La chapelle desFranciscaines, à Québec, compte parmi lesédifices anciens démolis pour faire place àdes projets immobiliers, dans ce cas uncomplexe de 232 condominiums.

Photo : Roger Côté

À droite : Alliée du développement durable,la restauration respecte davantagel’environnement qu’une démolition-construction, stimule l’économie locale etaméliore la qualité de vie des résidants.

Photo : François Rivard

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tème de chauffage ou d’éclairage, réparerles fenêtres ou améliorer l’isolation.Dans les meilleures conditions, un bâti-ment restauré pourrait même devenir plusrentable sur le plan énergétique qu’un édi-fice neuf construit selon les normes les plusstrictes. C’est ce qu’a démontré une étudede l’Institut Athena sur le cycle de vie desmatériaux, commandée par Parcs Canadal’été dernier. Les chercheurs ont établi quesur les quatre édifices témoins, trois pou-vaient être moins énergivores que les nou-velles constructions, alors que le quatrièmearrivait à égalité avec son rival tout neuf.Ces données étonnantes pourraient s’ex-pliquer par le fait que les vieux édifices ontsouvent moins de fenêtres ainsi que desmurs et des plafonds plus épais, ce qui li-mite les pertes de chaleur, dont 31 % pro-viennent des planchers, des murs et desplafonds et 10 % des fenêtres, stipulel’étude de Patrice Frey. Les données de2003 du Département de l’énergie desÉtats-Unis suggèrent que les édificesconstruits avant 1920 ont un meilleur ren-dement énergétique que toutes lesconstructions réalisées jusqu’en 2000, mo-ment à partir duquel la consommationmoyenne a légèrement diminué.

UN LEVIER ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

La conservation du patrimoine bâti sembledonc plus que jamais une solution verte.

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Comme l’affirme Marcel Junius, architecte,urbaniste et président honoraire de laCoalition Héritage Québec, « la démolition,c’est une perte pure d’énergie! » Et ce n’estpas peu dire. Selon une étude réalisée parPatrice Frey et commandée par le NationalTrust for Historic Preservation aux États-Unis, dans le cycle de vie normal d’un bâti-ment, l’énergie grise équivaut à 16% de saconsommation totale. Dans cette étude in-titulée Making the Case: Historic Preservationas Sustainable Development, Mme Frey citeMike Jackson, spécialiste en conservationdu patrimoine, pour illustrer son propos :« Si un édifice est démoli et remplacé parun bâtiment neuf avec une bonne efficacitéénergétique, il faudra quand même 65 ansavant de couvrir les pertes d’énergie liées àla destruction et à la reconstruction de lanouvelle structure. » Ce qui dépasse ladurée de vie de plusieurs bâtimentsmodernes!De plus, la conservation et la restaurationde bâtiments anciens réduisent la pressionsur les ressources naturelles et limitent lacréation de déchets. Une donnée impor-tante puisque la démolition d’une maisoncrée en moyenne 115 livres (52 kg) de dé-chets par pied carré, alors que celle d’unédifice commercial en produit environ 155(70 kg), selon l’étude. À cela, il faut ajouterla quantité de GES émis lors du transportde ces déchets au dépotoir. Bref, le bilan estplutôt négatif.Quant à l’efficacité énergétique, maximiséepar les dernières technologies, elle n’est pasréservée qu’aux bâtiments neufs. Dans unédifice patrimonial, on peut changer le sys-

Creusets de notre histoire, les quartiersanciens comme le Vieux-Québec ont un fortpotentiel d’attraction pour les touristes,mais jouent aussi un important rôleidentitaire.

Photo du haut : Jocelyn Boutin

Photo du bas : Smart Growth CanadaNetwork

LOI SUR LEDÉVELOPPEMENT

DURABLE DU QUÉBECAdoptée en 2006, au cœur de la tour-mente entourant la privatisation duMont-Orford, la Loi sur le développe-ment durable du Québec a aussi eu sonrôle à jouer dans le changement des fa-çons de faire. À la base, la loi vise à res-ponsabiliser les ministères et lesorganismes publics à faire du dévelop-pement durable, et à encourager lapopulation à agir en ce sens. Elle reposesur 16 principes, dont l’équité, la solida-rité, la santé, la qualité de vie, laproduction et la consommation respon-sables, mais aussi la protection du patri-moine. Ainsi, elle reconnaît l’importancede protéger le patrimoine, de le nommeret de le mettre en valeur. Sans imposerune approche coercitive, cette loi est unmoyen de donner plus de cohérence auxinitiatives entreprises, en plus de créerun contexte propice à l’innovation et aurenouvellement des pratiques.

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Mais son coût demeure un enjeu impor-tant. Si une restauration peut engendrerdes frais plus élevés ou plus difficiles àestimer qu’une démolition-construction,les répercussions positives sur l’économielocale, elles, sont évidentes.La restauration encourage l’essor de métiersplus lucratifs, car elle requiert le travail detechniciens spécialisés qui ont un savoirparticulier. Patrice Frey observe aussiqu’une restauration engendre plus de dé-penses locales et crée plus d’emplois avecun même investissement.La restauration aurait aussi un effet d’en-traînement dans la communauté, stimulantles investissements dans tout le secteur,particulièrement sur le plan touristique.«Quand l’architecture est réhabilitée, c’esttout le quartier qui prend un aspect plus

chantant », et c’est ce qui attire les touristes,explique Marcel Junius. « Les gens se dé-placent pour voir le Vieux-Québec, nosvieilles églises, nos vieux édifices. Personnene va se déplacer pour venir voir une sériede condominiums! » lance-t-il, déplorant ladémolition de la chapelle des Franciscaines,à Québec.Selon l’urbaniste, « on démolit trop souventet trop vite au Québec ». Et comme le pa-trimoine est une ressource non renouvela-ble, sa conservation est plus qu’importante.Pour ne pas laisser tomber en ruine cestraces de notre histoire, il suggère qu’onéduque le citoyen à l’entretien des immeu-bles afin qu’ils demeurent « en vie » et sé-curitaires. «On doit tous avoir une attitudede conservation », estime M. Junius. Car enplus d’être écologique et bonne pour l’éco-nomie, la restauration des bâtiments an-ciens joue un rôle de cohésion dans lasociété. « Ça donne un second souffle ànotre histoire et, par le fait même, ça ravivela mémoire. »Même son de cloche du côté de l’architectemontréalais Aurèle Cardinal, qui a entre au-tres transformé l’ancienne usine Redpath,près du canal de Lachine, en condomi-niums de luxe. « Le recyclage de vieux bâ-timents permet de conserver la mémoired’une ville, de raviver son cachet et de gar-der sa chaleur », affirme-t-il. Les défis deconception sont certes plus importants quepour une construction neuve. « On doitjouer avec des contraintes qui sortent desnotions habituellement utilisées en archi-tecture. On doit faire preuve de créativitéet savoir s’adapter », explique celui pour quile recyclage est une façon de sauver le pa-trimoine. « Au lieu de laisser les vieux édi-fices vides pourrir, on leur donne unenouvelle vie adaptée aux besoins d’au-jourd’hui. En plus, on laisse sur place dessymboles qui rappellent le mode de vie desgens qui étaient là avant nous. »Mais la réponse n’est pas toujours positivechez les défenseurs du patrimoine, qui pré-fèrent parfois que la vocation d’un édificepatrimonial ne soit pas modifiée et que lapriorité soit donnée à la restauration plutôtqu’au recyclage. Heureusement, « les opi-nions et les mentalités changent. Les genssont de plus en plus conscients de l’impor-tance d’habiter les lieux pour les conserver ».Aussi, on préfère recycler que démolir et re-construire des complexes sans âme qui ré-pondent à une seule fonction. «L’utilisationde vieux bâtiments ouvre davantage laporte à la mixité : des bureaux au premier,des condos au deuxième, par exemple »,

Le recyclage est une autre façon de prendresoin du patrimoine tout en se souciant del’avenir. Le long du canal de Lachine,l’ancienne raffinerie Redpath Sugar a étéconvertie en condos de luxe.

Photo du haut : Denis Farley

Source photo ancienne : Cardinal Hardy etassociés

Photo du bas : Marc Cramer

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ajoute M. Cardinal. Le tout crée un milieude vie stimulant dont la conservation des re-pères historiques aide à la constructionde l’identité culturelle et au sentimentd’appartenance.Dans une perspective plus large, l’écono-miste australien David Throsby parlemême de l’urbanisme comme d’un « éco-système culturel » qui soutient et maintientl’identité culturelle et la civilisation hu-maine, au même titre qu’un écosystème

pour le milieu naturel. Ainsi, la destructiond’un quartier historique réduit la diversitéculturelle et provoque l’érosion identitaire.« Le patrimoine, c’est notre mémoire, notreculture, notre identité. Il faut le préserverpour transmettre ces richesses-là aux géné-rations à venir », rappelle M. Junius.C’est pourquoi faire du développement du-rable, c’est aussi préserver le patrimoine.« C’est faire du développement qui répondaux besoins des générations du présent sanscompromettre la capacité des générationsfutures à répondre aux leurs », disait le rap-port Brundtland. C’est faire plus avecmoins, optimiser ce qui est déjà en place.Mais c’est aussi respecter le travail de nosprédécesseurs qui ont bâti, à la sueur deleur front et avec de nobles matériaux, cespages d’histoire qui s’effacent trop souventsous la poussée du progrès aveugle.�

Nadia Ross est journaliste indépendante.

POUR EN SAVOIR PLUS SURLE PATRIMOINE ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Sur papier« Villes et territoires durables : l’apprentissage », dossier publié dans Urbanité (revue del’Ordre des urbanistes du Québec et de l’Institut canadien des urbanistes), automne2009.Christopher Wiebe, « Écologiques à en couper le souffle. Des maisons patrimoniales deColombie-Britannique vedettes de l’efficacité énergétique », Héritage, vol. 12, no 1,2009, p. 31-39.Romas Bubelis, « Conception durable : une leçon du passé », Héritage, vol. 12, no 1,2009, p. 12-19.

Sur le WebNational Trust for Historic Preservation : www.preservationnation.orgNew Life, Old Buildings: Your Green Guide to Heritage Conservation, The Vancouver Heri-tage Foundation, sur www.vancouverheritagefoundation.orgRapport Brundtland : http://fr.wikisource.org/wiki/Rapport_Brundtland

Bon point pour l’efficacité énergétique : lesmurs épais des bâtiments anciens limitentles pertes de chaleur.

Photo : Linda Turgeon

Reconnu comme l’un des 10 plus beauxédifices patrimoniaux du Canada, le MarchéBonsecours, à Montréal, est un exempleà suivre en matière de conservationdu patrimoine bâti.

Photo : François Rivard

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