revue ens avril 2004 def -...

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Sommaire 2-5 Vie du campus Agenda du Directeur Mouvements du personnel À la disposition de tous Des informations et des normaliens 6-8 Formation / Activités des Départements Création des bourses internationales de l’ENS LSH Actualité des Départements La réforme Licence Master Doctorat à l’ENS LSH Informations administratives Les élèves de l’ENS - orientations 9-16 Activités de la Recherche Création d’un laboratoire junior Actualité des laboratoires L’ouverture sur le monde : les enseignants-chercheurs étrangers invités Les publications des chercheurs de l’école 17 Relations internationales Les possibilités de départ à l’étranger Actualités Partenariats Séjour aux États-Unis : les bourses Fullbright 19-26 Le dossier de l’ENS LSH Des publications essentielles à l’ENS LSH 27-31 Actualités : hier et demain Actualités scientifiques Actualités culturelles ENS Lettre École normale supérieure Lettres et Sciences humaines n° 30 – mai / novembre 2004 Éditorial Sylvain AUROUX Directeur de l’ENS Lettres et Sciences humaines La promotion qui a entamé sa scolarité en septembre dernier est la quatrième qui prend possession du site lyonnais. Désormais, la phase d’installation est terminée, les protocoles sont rodés et la nouvelle école a pris ses marques. L’année 2003-2004 est pourtant, de nouveau, une année charnière pour notre institution. Nous devrions signer dans les prochains mois le premier contrat quadriennal de notre nouveau site. C’est seulement dans cette perspective que notre installation sera vraiment complète, tant au niveau de notre fonctionnement administratif que de la reconfiguration de notre dispositif de recherche. Le dispositif européen d’enseignement devrait être mis en place dans l’ensemble des établissements de la première vague pour la rentrée 2004. Les deux ENS lyonnaises sont concernées par ces mesures qui devraient notablement changer ledispositif d’enseignement de ces établissements, en offrant plus de lisibilité et plus d’ouverture aux cursus des élèves, des auditeurs et des pensionnaires étrangers. Dès janvier 2004, le portail de l’école sera reconfiguré de façon à faire place au portail « école ouverte ». Accessible à tous, il permettra à la communauté uni- versitaire de suivre cours, colloques et événements culturels de l’établissement. Le concours de juin 2004, verra l’ouverture dans la série « Lettres et Arts » du recrutement pour la section Arts dans les spécialités « études théâtrales », « études cinématographiques », « histoire de l’art » et « musique ». Les épreuves écrites concernant ces spécialités seront communes avec l’ENS Ulm. La commission, présidée par le doyen C. Boichot, concernant la réforme des filières littéraires en classes préparatoires devrait remettre ses conclusions prochainement. Le changement devient une habitude et le seul garant de la stabilité des insti- tutions.

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Sommaire2-5

Vie du campusAgenda du Directeur

Mouvements du personnelÀ la disposition de tous

Des informations et des normaliens

6-8Formation /

Activités des Départements Création des bourses

internationales de l’ENS LSHActualité des DépartementsLa réforme Licence Master

Doctorat à l’ENS LSHInformations administratives

Les élèves de l’ENS - orientations

9-16Activités de la Recherche

Création d’un laboratoire juniorActualité des laboratoiresL’ouverture sur le monde :les enseignants-chercheurs

étrangers invitésLes publications des chercheurs

de l’école

17Relations internationalesLes possibilités de départ

à l’étrangerActualités

PartenariatsSéjour aux États-Unis :les bourses Fullbright

19-26Le dossier de l’ENS LSH

Des publications essentiellesà l’ENS LSH

27-31Actualités : hier et demain

Actualités scientifiquesActualités culturelles

ENS LettreÉcole normale supérieure Lettres et Sciences humaines

n° 30 – mai / novembre 2004

Éditorial

Sylvain AUROUXDirecteur de l’ENS Lettres et Sciences humainesLa promotion qui a entamé sa scolarité en septembre dernier est la quatrièmequi prend possession du site lyonnais. Désormais, la phase d’installation estterminée, les protocoles sont rodés et la nouvelle école a pris ses marques.L’année 2003-2004 est pourtant, de nouveau, une année charnière pour notreinstitution.Nous devrions signer dans les prochains mois le premier contrat quadriennal denotre nouveau site. C’est seulement dans cette perspective que notre installationsera vraiment complète, tant au niveau de notre fonctionnement administratif quede la reconfiguration de notre dispositif de recherche.Le dispositif européen d’enseignement devrait être mis en place dans l’ensembledes établissements de la première vague pour la rentrée 2004. Les deux ENSlyonnaises sont concernées par ces mesures qui devraient notablement changerledispositif d’enseignement de ces établissements, en offrant plus de lisibilitéet plus d’ouverture aux cursus des élèves, des auditeurs et des pensionnairesétrangers.Dès janvier 2004, le portail de l’école sera reconfiguré de façon à faire place auportail « école ouverte ». Accessible à tous, il permettra à la communauté uni-versitaire de suivre cours, colloques et événements culturels de l’établissement.Le concours de juin 2004, verra l’ouverture dans la série « Lettres et Arts » durecrutement pour la section Arts dans les spécialités « études théâtrales », « étudescinématographiques », « histoire de l’art » et « musique ». Les épreuves écritesconcernant ces spécialités seront communes avec l’ENS Ulm.La commission, présidée par le doyen C. Boichot, concernant la réforme desfilières littéraires en classes préparatoires devrait remettre ses conclusionsprochainement.Le changement devient une habitude et le seul garant de la stabilité des insti-tutions.

Vie du campus

ENS Lettre – mai / novembre 2004

Agenda duDirecteur

• 11 décembreLe Directeur a accueilli HowardLeach, nouvel ambassadeurdes États-Unis d’Amérique quia offert une subvention à laBibliothèque Denis Diderot.

• 6 févrierRepas avec l’ambassadeur duVietnam pour évoquer les re-lations entre le Vietnam etl’ENS.

• Du 4 au 24 avrilSéjour en Argentine au comitéacadémique du centre franco-argentin des études de l’Uni-versité de Buenos Aires.

• 28 avrilRéunion d’attribution des allo-cations couplées.

• 19 maiCommission de sélection despensionnaires scientifiques étran-gers.

• 27 maiGarden-party de l’ENS LSH.

• 8 et 9 juilletSéminaire de la Conférencedes Présidents d’Universités àParis.

• 9 juilletProclamation des résultatsdu concours d’entrée à l’ENSLSH.

• rentrée 2004Voyage à Taïwan pour établirdes relations avec les univer-sités taïwanaises.

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Instancesofficielles

• 4 marsÉlection des représentants du person-nel à la Commission paritaire d’établis-sement.

• 25 marsÉlection des représentants des usagersau Comité d’hygiène et de sécurité.

Mouvements du personnel

Jean-Loup Rivière, ancien PAST à l’ENS LSH, nommé Professeur des universités enétudes théâtralesJean-Claude Zancarini, nommé Professeur des universités en Italien.

Bienvenue aux nouveaux arrivants

• Personnel administratif Christelle Chaput, ingénieur d’études, service informatique communMarie Lerat, ingénieur d’études, Bibliothèque ENSValérie Mansart, ingénieur d’études, Cellule d’édition et de diffusion des initiativesen ligne sur l’école et sur l’extérieur (CEDILLE)Peter Mepa, technicien, service commun audiovisuel et multimédia

• Enseignants-chercheursHélène Miard-DelacroixProfesseur des universités en Allemand, spécialiste del’histoire et de la civilisation de l’Allemagne contem-poraine.Cursus : ENS Fontenay (1980), agrégée d’allemand,DEA Sciences Politiques Paris, Doctorat (1989),HDR (2002).Précédentes affectations : université de Tours (1990) etParis IV-Sorbonne (1993).Principales publications : - Partenaires de choix ? Le chancelier Helmut Schmidtet la France (1974-1982), Berne, P. Lang, 1993 ;- Allemagne, avec Alfred Grosser, Paris, Flammarion, 1994 ;- Ungebrochene Kontinuität - François Mitterrand und die deutschen KanzlerHelmut Schmidt und Helmut Kohl, 1981-1984, in Vierteljahrshefte für Zeitgeschichte,1999/4 ;- « Les relations franco-allemandes », in François Mitterrand, les années du chan-gement, 1981-1984, S. Berstein, P. Milza, J. L. Bianco (dir.), Paris, Perrin, 2001 ;- « Amnistie, amnésie, mémoire. La jeune République fédérale face au passé nazi »,in La mémoire, M. H. Perennec (dir.), Lyon, PUL, 2003.

Anne-Marie SohnProfesseur des universités enHistoire, spécialiste de l’his-toire des femmes et de la vieprivée. Elle travaille actuelle-ment sur l’histoire de la mas-culinité. Cursus : Fontenay-aux-Roses(1965-1970), agrégée, docteurd’État.Précédente affectation :Paris I, université de Rouen. Principales publications : - Chrysalides. Femmes dans la vie privée (XIXe-XXe siècles),Paris, 1996, Publications de la Sorbonne ;- Du premier baiser à l’alcôve. La sexualité des Français auquotidien (1850-1950), Paris, 1996, Aubier ;- Âge tendre et tête de bois. Histoire des jeunes desannées 1960, Paris, 2001, Hachette Littérature ;- Cent ans de séduction, Paris, 2003, Larousse, ainsi qu’encollaboration avec F. Thélamon, L’histoire sans les femmesest-elle possible ? Paris, 1998, Perrin.

Isabelle Bleton-BonnetMaître de conférences en Espa-gnol, spécialiste de littératureargentine contemporaine.Cursus : Fontenay-Saint-Cloud(1991), agrégée d’espagnol(1994), docteur (2001).Précédente affectation : Montpellier III.Principales publications :- « Del nuevo periodismo deinvestigación a la novela », in Literatura sin fronteras, México,Universidad Autónoma Metropolitana, 1999, pp. 171-178 ;- « Journalisme et fiction dans le roman argentin, de MiguelBonasso à Tomás Eloy Martínez », in América - Cahiers duCRICCAL n° 23, Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 1999,pp. 139-148 ;- En collaboration avec C. Val Julian : Clarín. Mi entierro(discurso de un loco), Paris, Ellipses, 1992 ; Horacio Quiroga.Una estación de amor, Paris, Ellipses, 1993 (édition commen-tée de textes classiques destinée à l’aide à la lecture enversion originale et à l’apprentissage de l’espagnol).

Vie du Campus

mai / novembre 2004 – ENS Lettre 3

Le fonds slave jésuiteen sciences humaines HistoriqueDepuis septembre 2002, l’École normalesupérieure Lettres et Sciences humaineset la Bibliothèque municipale de Lyonproposent aux chercheurs un excep-tionnel fonds russe : celui de la Biblio-thèque des jésuites de Meudon, fusionde la Bibliothèque Slave de Paris et dela Bibliothèque du Centre d’ÉtudesRusses Saint-Georges.Conçue par les pères Ivan Gagarine,Eugène Balabine et Ivan Martynov, laBibliothèque Slave de Paris est néede la volonté de rapprocher la Russieorthodoxe et le catholicisme occidental,par-delà les différences de cultures et dereligions. Les ouvrages choisis par lespères fondateurs côtoient des lettres deTchaadaev, Tiouttchev, Tourguenev ouHerzen, les bibliothèques privées offertespar les émigrés russes après la révolu-tion de 1913 ainsi que de précieux mé-moires des témoins de l’ancien régimeet de la révolution.

En 1982, la Bibliothèque Slave est ré-unie à celle du Centre d’Études RussesSaint-Georges de Meudon. D’abordmodeste internat d’Istanbul accueillantles garçons des familles russes émi-grées, l’Internat Saint Georges, défini-tivement installé à Meudon en 1946,a créé un centre d’études accueillantdes étudiants russes jusqu’en 1992, etdéveloppé une bibliothèque.

La Bibliothèque des jésuites de Meudonse compose de 80 000 volumes. Outredes manuscrits anciens et des œuvresliturgiques, ce fonds comprend d’abon-dantes collections de philosophie, degéographie, d’histoire (aussi bien russeque soviétique) et de sciences religieuses.S’y ajoutent de nombreuses collectionsde périodiques datant de la période tsa-riste et de l’époque soviétique, ainsi qu’unrare ensemble d’écrits et de périodiques,encore peu exploités, de l’émigration rus-se à Paris dans les années 1920-1930. Lefonds comporte des ouvrages en russeet en langues slaves mais aussi en fran-çais, allemand, anglais, italien et polonais,ainsi que des livres rédigés en slavon, en

latin, et dans d’autres langues mortes. Ilpropose des éditions rares. Citons, à titred’exemples, le célèbre Recueil des Lois del’Empire russe (32 volumes), La Russie et leSaint-Siège (important ouvrage sur la théo-logie), l’unique Bible d’Ostrog, le Izbornikvelikago kniazia Sviatoslava Iaroslavitcha1073 goda (recueil des lois du grandprince Sviatoslav Iaroslavitch de 1073,édité en slavon en 1880 par l’Associationdes amateurs des écritures anciennes).

En septembre 2002, ce fonds excep-tionnel est déposé à Lyon pour cinquan-te ans. La Bibliothèque municipale deLyon recueille un tiers des ouvrages, tousconsacrés à la littérature et à l’art, tandisque l’École normale supérieure Lettreset Sciences humaines accueille la majeurepartie de la collection.Ces deux institutions se sont engagées àmettre en valeur et à développer cette bi-bliothèque. L’École normale supérieureLettres et Sciences humaines a ainsi créé,en janvier 2003, un conseil de valorisationdu fonds slave jésuite en sciences humaines,associant plusieurs bibliothèques et centresde recherche en France et en Suisse. Par ailleurs, sur la base de ce fonds, unInstitut Européen Est-Ouest a été créé àl’ENS LSH à l’automne 2003.

À la disposition de tous

L’Institut Européen Est-OuestRattaché au laboratoire « Discours dupolitique en Europe » (FRE 2683) del’ENS LSH, l’Institut Européen Est-Ouestest une structure fédérative réunissantdes centres de recherche et des cher-cheurs de France et de Suisse. CetInstitut se définit par sa vocation pluri-disciplinaire et sa volonté d’étendre sesactivités à des domaines aussi variés queles arts, la littérature, la linguistique,l’histoire et la politologie. Son objectifest de contribuer au regain des étudesslaves en France et d’apporter unepierre à la nouvelle architecture euro-péenne que l’effondrement du blocsoviétique permet aujourd’hui d’édifier.

La valorisation du fonds slave jésuite ensciences humaines constitue le premiergrand axe des activités de l’InstitutEuropéen Est-Ouest. Un travail systé-matique de catalogage et de rétrocon-version des fichiers est mené par l’équi-pe de la bibliothèque de l’ENS LSH, encollaboration avec le père René Marichal,ancien directeur du Centre d’ÉtudesRusses de Meudon. Le site web du fondsslave jésuite en sciences humaines seraconsultable fin juin 2004. Des liens éta-blis avec d’autres fonds slaves (BDIC,Centre d’études slaves) permettrontd’élaborer un réseau de bibliothèques. Par ailleurs, des chercheurs français ou

étrangers sont accueillis à l’ENS LSHpour effectuer les expertises des collec-tions. Leur travail est complété par celuide jeunes chercheurs venus exploiter cer-taines parties du fonds sur invitation del’Institut.

Le second axe des activités de l’Institutest le développement de travaux derecherche ayant pour objectif générall’étude – renouvelée dans ses moyensd’investigation – de la nature et des mo-dalités des échanges Est-Ouest. Cequestionnement, qui fait largementappel aux sciences humaines et auxsciences sociales, s’articule autour deschamps économique, politique, social,culturel et de leurs incidences au niveaudes représentations.

L’Institut organisera régulièrement desrencontres qui permettront d’éclairer lesrelations complexes entretenues par laRussie et le monde occidental au longde l’histoire. Un premier colloque auralieu les 2, 3 et 4 décembre 2004. Desjournées d’études, animées par des en-seignants-chercheurs partenaires del’Institut, contribueront à la formation dejeunes chercheurs (étudiants inscrits enmaster et doctorants) et leur permettrontde mettre en commun les résultats deleurs travaux. Le colloque du Laboratoirejunior de russe qui s’est tenu à l’ENS LSHles 25 et 26 mars 2004 a été le premierjalon dans cette voie.

En outre, l’Institut a décidé d’éditer enligne une collection de traductions an-notées et commentées d’ouvrages oude choix de textes appartenant au fondsslave jésuite en sciences humaines.

Vie du campus

ENS Lettre – mai / novembre 20044

2-4 décembre 2004Premières rencontres del’Institut européenEst-Ouest Les deux thèmes de ces rencontresportent sur les échanges entre laRussie et toute l’Europe.

– La Russie d’Alexandre Ier :réalités, perceptions, mythes Questions envisagées : politique etdiplomatie sous le règne d’AlexandreIer ; rapport de la Russie aux Lumières ;épistémè romantique en Russie ; as-pects religieux du règne d’AlexandreIer, place et rôle des sectes, place etrôle de la franc-maçonnerie ; mytho-logisation de l’histoire ; discussion surla question de la langue et la consti-tution d’une langue nationale.

– Parcours de l’émigration,1917-1945 : culture et histoireQuestions envisagées : littérature, artset sciences hors frontières au contactde l’étranger ; lieux, réseaux et pra-tiques de l’élaboration culturelle ; dis-cours de l’émigration sur la Russie(arts, culture, sciences).

Vie du Campus

mai / novembre 2004 – ENS Lettre

L’association TracésOrganigrammePrésident : Florent CosteTrésorier : Sylvain ParentSecrétaire : Arnaud FossierSecrétaires à l’édition : Valérie Louys, Pierre PatéChargés de la communication : Barbara Turquier, Thomas MondéméWebmasters : Florent Coste, Cédric QuertierComité de rédaction : Arnaud Fossier, Florent CosteComité de lecture : Alice Béja, Sophie Conrad, Anthony Feneuil, Raphaëlle LePen, Valérie Louys, Cécile Mahiou, Pierre Paté, Cédric Quertier, Pierre Saint-Germier,Lucie Tangy, Sonia Pavlik, Elsa DevienneMembres d’honneur : John. E. Jackson, Bernard Lahire, Jacques Commaille

La revue TracésTracés est une revue, crée par les normaliens de l’ENS LSH, qui convoque diversesdisciplines autour d’un thème. Tracés : au pluriel parce que le principe premier est celui de l’interdisciplinarité. Nousl’appliquons au cœur même de chaque article : les approches littéraire, historique,philosophique, sociologique, économique, anthropologique, géographique y sontcombinées. Elles mettent à l’épreuve de différents prismes (outils d’analyse, tons,questions) un thème choisi préalablement. À l’échelle de la revue, des passerellesthéoriques sont dressées entre elles. Un projet critique anime les articles. Il ne s’agitpas en effet de produire une réflexion ex nihilo, mais de s’appuyer sur des œuvresou travaux déjà existants, d’en présenter une lecture. L’éditorial définit le thème etconstitue un appui ouvert à la réflexion. De sorte qu’une interprétation person-nelle et à priori n’aboutisse pas à faire du thème un simple prétexte.L’article final rend compte des déplacements par rapport aux problématiquestraditionnelles autant que des points communs qui ressortent des articles, afin demettre en perspective des réflexions délibérément ciblées qui constituent le corpsde la revue. Enfin, en marge du corps de la revue, nous proposons des formes brèvestelles que des traductions de textes littéraires ou scientifiques, des notes portant surl’activité culturelle, intellectuelle et scientifique relative au thème, mais aussi desentretiens menés avec des écrivains, des critiques ou des scientifiques, une fois deplus dans le but d’éclairer le thème privilégié.

Le N° 4, consacré à « L’interprétation », est sorti en décembre 2003.Le N° 5, sur le thème de « La rue », vient de paraître.

À l’origine conçue comme un outil en ligne, la revue est disponible sur le site del’école : http://ens-lsh.fr/associations/traces

Depuis la rentrée 2003, elle est aussi éditée et disponible dans différentes librairiesde Lyon, de Paris et de Nancy.Pour plus de renseignements, voir le site ou contacter Florent Coste ([email protected])

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Des informations et des normaliens

Tracés N°5 : « La rue »La rue aurait toutes les raisons d’êtrenégligée et de laisser indifférent. Sur unecarte, elle se contente d’être un dessinautour d’un quartier, une ligne qui déli-mite une zone d’action dont elle ne faitpas partie. La rue découpe, comme unefrontière qui n’interagirait pas avec cequ’elle sépare. La rue a pourtant ses irrégularités, ses coins et ses recoins, sesramifications et ses impasses. La rueimpose naturellement qu’on s’y en-gage. Elle est donc un espace, un lieupratiqué, qui suppose avec lui un modede vie urbain. La rue donne en effet à voir, et à lire, elleorganise des signes qu’elle invite àdécrypter. Dès lors la vision dans la rueest davantage celle d’un être de loco-motion, à la fois « ambiante et ambu-latoire », qui s’élabore dans et par samobilité. À la différence de la route quin’est que pure circulation, la mobilitédans la rue va de pair avec une cer-taine forme de perception, et partantde socialisation.Comment la rue influe-t-elle sur cettesocialisation ? Apparaît-elle dans leconflit et la distinction ou plutôt dansle consensus et la reconnaissance ?Quelle forme d’espace public consti-tue-t-elle ?

Formation – Activités des Départements

ENS Lettre – mai / novembre 2004

Création des boursesinternationales de l’ENS LSHL’ENS LSH offre une formation à l’enseignement supérieur et à la recherchealliant érudition, création et nouvelles technologies. Elle propose des boursesà des étudiants ayant obtenu un diplôme niveau Bachelor ou équivalent ousupérieur, hors de France. Ces bourses de 1000 € par mois pendant un an(renouvellement possible pour un an sur sélection) permettent de préparerun master ou une thèse auprès de 50 directeurs de recherche répartis dans 14équipes de recherche.

Conditions d’admission 1. Âge Être âgé de moins de vingt-six ans au 1er janvier 2004 pour l’inscription en master.Être âgé de moins de vingt-huit ans au 1er janvier 2004 pour l’inscription en thèse.Cette limite d’âge est reculée : – du temps passé au service national à titre obligatoire,– d’un an par enfant ou par personne handicapée à charge.En outre, une dérogation d’un an peut être accordée, sur demande et à titreexceptionnel, par le Directeur de l’ENS LSH.2. NationalitéLe candidat doit justifier d’une nationalité différente de la nationalité française.3. TitresLe candidat doit justifier d’un Bachelor (Baccalauréat + 3 années d’étudessupérieures) ou de tout diplôme étranger équivalent ou supérieur.

Calendrier1. CandidatureLe formulaire de candidature est téléchargeable sur le site www.ens-lsh.fr entrele 1er mars et le 30 avril de chaque année.2. PrésélectionConstitution de la liste des candidats remplissant les conditions requises etautorisés à participer à la sélection : présélection par le jury et envoi des résultats par courrier électronique et parvoie postale avant le 31 mai (date de publication de la liste des présélection-nés sur le site www.ens-lsh.fr).3. SélectionLe jury se réserve la possibilité de convoquer les candidats ex-aequo pour unentretien portant sur le projet de recherche (juin 2004).Les candidats sont invités à préciser les périodes du mois de juin pendantlesquelles l’ENS pourrait les convoquer pour l’entretien.Les résultats sont communiqués au plus tard le 9 juillet 2004 sur le site www.ens-lsh.fr et par voie postale.

Contact : ENS LSH Service concours15, parvis René-Descartes BP 7000 - F 69342 Lyon Cedex 07Adresse électronique : [email protected] Téléphone : 00 (33) 437 37 60 65 – Télécopie : 00 (33) 437 37 60 64Site : www.ens-lsh.fr/concours

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Activités desDépartements

Département dessciences sociales Séminaire interdisciplinaireRegards croisés – économie, histoire,géographie, sociologie – sur des thèmesou des auteurs au propos transversal.Séances : le tournant linguistique (19 avril),le genre (3 mai), lectures de Jacques Lévy(17 mai), lectures de Joseph Stiglitz (7 juin),lectures de Fernand Braudel (15 juin).

Section de SociologieAprès la conférence de Michel Forsé,intervenu le 29 janvier sur « La priorité dujuste », la section accueille d’autres confé-renciers : – 18 mars : Savoirs et sciences d’État :généalogie et démographie, M. Lenoir – 25 mars : Questions de parenté : unparcours, Françoise Héritier, Professeurhonoraire au Collège de France, anthro-pologue africaniste– 22 avril : Qu’apporte une approchesociologique de la sexualité ?, MichelBozon– 13 mai : De la démo-cratie en Amérique,Claude Rosental

Département deslangues Section de ChinoisLes cours d’initiation à la langue viet-namienne ont repris à l’ENS depuis le25 février 2004, avec M. Do-HurinvilleDanh Thành, ATER à l’INALCO.

Département desLettres et des artsSection de Lettres modernes6 mai à 14h : séminaire « Commentaireet expérience littéraire. Théorie, stylis-tique, herméneutique »Conférence de Laurent Jenny, stylisticiende l’Université de Genève, intitulée Dustyle comme langue étrangère.

Formation – Activités des Départements

mai / novembre 2004 – ENS Lettre

La réforme Licence-Master-Doctorat à l’ENS LSH

A partir de septembre 2004, l’ENS LSH appliquera la réforme LMD. Habilitée à délivrer des masters et des doctorats, l’ENSLSH a déposé auprès du Ministère des demandes de cohabilitation de masters avec les universités de la région Rhône-Alpes.Elle conforte ainsi son engagement dans la région. L’ENS LSH souhaite à la fois poursuivre les partenariats déjà engagés avecles universités de la région et en créer de nouveaux, souples et personnalisés, adaptés aux projets des étudiants ainsiqu’aux potentiels d’enseignement et de recherche de l’école. Quatre grands axes sont privilégiés : lettres et arts, langues,sciences humaines, sciences sociales.

Doctorat

Enseignants etchercheurs de l’ENSLSH habilités à dirigerdes recherches

– Institut d’Histoire de la Pensée Classique/ CERPHI - UMR 5037Antony McKenna, Professeur des uni-versitésDominique de Courcelles, Directeur derecherchePierre-François Moreau, Professeur desuniversitésCatherine Volpilhac-Auger, Professeurdes universités

– Interactions, Corpus, Apprentissages,Représentations (ICAR) - UMR 5191Jacques Jayez, Professeur des universitésPierre Lafon, Directeur de rechercheChristiane Marchello-Nizia, Professeur desuniversitésGeorges Bohas, Professeur des universitésFathi Debili, Directeur de rechercheDaniel Coste, Professeur des universitésChristian Plantin, Professeur des universitésKatia Zakharia, Professeur des universitésVéronique Traverso, Chargée de re-cherche

– Géographie-Cités / Géophile -UMR 8504Georges Prevelakis, Professeur des uni-versitésViolette Rey, Professeur des universitésLena Sanders, Directeur de recherche

– Centre de Biogéographie-Écologie -FRE 2545Paul Arnould, Professeur des universités

Jean-Paul Amat, Professeur des universitésStanislas Wicherek, Directeur de recherche

– Les Discours du Politique - FRE 2683Michel Senellart, Professeur des universitésJacques Guilhaumou, Directeur de re-chercheLudovic Frobert, Chargé de rechercheAlessandro Fontana, Professeur des uni-versitésJean-Claude Zancarini, Professeur desuniversitésSylvie Martin, Professeur des universitésChristine Delphy, Directeur de rechercheHélène Miard-Delacroix, Professeur deuniversitésJean-Louis Fournel, Professeur des uni-versités

– Laboratoire de Recherche HistoriqueRhône-Alpes (moderne et contempo-raine) / Équipe « Ville et Sociétés Ur-baines » - UMR 5190Anne-Marie Sohn, Professeur des uni-versitésVincent Milliot, Maître de conférencesJean-Luc Pinol, Professeur des univer-sités

– Centre d’Études Poétiques - EA 3774Jean-Marie Gleize, Professeur des uni-versités

– Groupe de Recherche sur laSocialisation - UMR 5040Bernard Lahire, Professeur des universitésYves Winkin, Professeur des universités

– Groupe d’Analyse et de ThéoriesÉconomiques - UMR 5824Jean-Louis Rulliere, Professeur des uni-versitésAlain Sand, Professeur des universités

– Communication, Culture et Société -JE 2419Joëlle Le Marec, Maître de conférences

– Littérature, représentations,idéologies aux XVIIIe et XIXe siècles /équipe « Système d’Écriture duMonde Anglophone » /équipe « LIRE XIXe » - UMR 5611Frédéric Regard, Professeur des universitésPhilippe Regnier, Professeur des universitésSarah Mombert, Maître de conférences

– Histoire des Théories Linguistiques -UMR 7597Sylvain Auroux, Directeur de rechercheSylvie Archaimbault, Directeur de re-chercheBernard Colombat, Professeur des uni-versités

– Séminaire d’Études MédiévalesHispaniques - EA 3775 Georges Martin, Professeur des universitésFrancis Bezler, Professeur des universitésCarlos Heusch, Professeur des univer-sitésJean Roudil, Professeur des universitésEstrella Ruiz-Galvez Priego, Professeurdes universitésGilbert Fabre, Maître de conférences

– Institut d’Asie Orientale - UMR 5062Éric Seizelet, Professeur des universitésChristian Henriot, Professeur des uni-versitésAlain-Marc Rieu, Professeur des univer-sités

Enseignants-chercheurs del’ENS rattachés à un autrelaboratoire :Geneviève Fraisse, Directeur de re-chercheDjamel Kouloughli, Directeur de re-chercheGérard Raulet, Professeur des universitésMichèle Gally, Maître de conférences

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Informations administratives

Concours d’entrée à l’ENS LSHDate des écrits : du 26 avril au 06 mai inclus, du 19 mai au 27 mai inclus.Proclamation des résultats d’admissibilité :– série sciences économiques et sociales : 14 juin – série lettres et arts, langues vivantes et sciences humaines : 18 juinDate des oraux : – série lettres et arts, langues vivantes et sciences humaines : du 25 juin au 6 juillet– série sciences économiques et sociales : du 03 au 05 juilletProclamation des résultats dans l’amphithéâtre de l’ENS le 09 juillet à 14h.

Agenda– Rentrée des élèves 2004-2005 : 06 septembre 2004.– Inscription en Doctorat : le dossier est à retirer à partir du 1er juin 2004 et à déposer sur place ou à retourner par courrier auservice scolarité avant le 15 novembre 2004, date limite de clôture des inscriptions.– Auditeurs d’agrégation : le dossier de candidature est à retirer auprès du service de la scolarité de l’école ou à télécharger surle site internet (www.ens-lsh.fr) à partir du 1er mai 2004. Ce dossier est à remettre avant le 15 juin 2004 à la scolarité de l’école.L’ENS donnera les résultats avant le 15 juillet 2004.

Formation – Activités des Départements

ENS Lettre – mai / novembre 20048

Les élèves de l’ENS - orientations

Allocations couplées Campagne 2003-2004 Le Ministère a accordé à l’ENS Lettreset Sciences humaines 61 postes d’al-locations couplées pour la rentrée2004, dont 15 ont été attribués lors dela réunion du 25 novembre 2003. Laréunion clôturant la seconde session aeu lieu le 28 avril 2004 pour l’affecta-tion des 46 postes restants.

Campagne 2004-2005 Les élèves, inscrits en quatrième annéed’école en septembre 2004 et qui sedestinent à préparer une thèse pourrontse porter candidat pour l’obtention d’uneallocation couplée. Celles-ci prendronteffet à compter de septembre 2005 pourles élèves en 4e année en 2004-2005.Sessions d’attributions : première session de juin à octobre 2004 ; seconde session de décembre à février 2005.Conditions d’obtention : être agrégé et titulaire d’un DEA - ou inscrit pour l’année en cours dans ce diplôme. Autres types d’allocations : allocations de recherche proposées par les universités ; postes de Chargé de recherches documentaires(CRD) réservés chaque année à des normaliens agrégés ; postes d’Attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER). Pour tout renseignement complémentaire, consulter les sites intranet et internet de l’école, dans la rubrique « études » oucontacter Judith Klein, chargée du conseil et du suivi des élèves, responsable des allocations couplées : bureau A11 – du mardiau jeudi – 04 37 37 60 69 – [email protected]

Résultats de la première session 2003-2004 Noms Sections Établissements

Fassbender Astrid Allemand Montpellier 3Froidefond Marik Lettres modernes Strasbourg 2Garutti Gérald Études théâtrales Paris 10Gracia Frédéric Espagnol Paris 3Kimmel Flore Lettres classiques Lyon 3Le Bouedec Nathalie Allemand Paris 4Morel Julie Russe Paris 1Ostromooukhova Bella Sociologie EHESSPlassart Marie Anglais Lyon 2Poivre Amandine Lettres classiques Paris 4Rinck Pascal Allemand Strasbourg 2SidiI Caroline Lettres modernes Toulouse 2Steinmetz Hélène Sociologie Lyon 2Thiria-Meulemans Aurélie Anglais Paris 4Vogel Dominique Allemand Paris 3

Activités de la Recherche

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Actualités des laboratoires

Programme de recherche– Dans le cadre du développement des sciences humaines àl’ENS LSH, Ludovic Frobert, spécialiste de l’économie et del’histoire de la pensée économique (laboratoire « Discours dupolitique ») et Sarah Franceschelli, spécialiste de l’histoire dessciences et de l’histoire de la physique contemporaine (labo-ratoire « Histoire des théories linguistiques »), développent unprogramme de recherche sur le thème « proximités phy-sique/économie dans les premières contributions sur monnaieet finance chez Jacques Rueff ».Cette recherche ponctuelle s’inscrit dans le cadre d’un pro-gramme plus vaste sur l’étude des interfaces entre économieet physique.

– Étudiant les modalités de la construction du soi dans les « écri-tures de la vie » (biographies, autobiographies, récits de voyage,

correspondance, utopies sociales, etc.), l’équipe de recherchesur les Systèmes d’écriture du monde anglophone (SEMA) dulaboratoire « Littérature, idéologies, représentations aux XVIIIe etXIXe siècles » (UMR 5611) travaille depuis l’an dernier sur les récitsde voyage, et plus précisément sur les récits d’exploration duXVIIe au XIXe siècle. Pour l’année 2003-2004, le programme derecherche porte sur le thème des récits du 1er échange et despragmatiques de la rencontre.

Soutenance de thèseFrédéric Wang, Maître de Conférences à l’ENS LSH, prépare uneseconde thèse sur Le néo-confucianisme mis en examen :la pensée de Wang Tingxiang (1474-1544). Soutenance pré-vue en 2004.

SéminairesCentre Jean-Toussaint Desanti pour la philosophiede la connaissanceSéminaire d’épistémologie des sciences cognitives sur lethème « le naturalisme cognitif : état des lieux ».– 18 mars : les neurosciences cognitives et le problème de lanaturalisation.Conférenciers : Jean-Noël Missa (université libre de Belgique)et Olivier Koening (Lyon 2).– Du 22 au 24 avril : trois journées d’études internationalessur le thème « émergentisme dynamique et fondements dessciences de la cognition ».– 16 mai : cognition incarnée et naturalisation.Conférenciers : Shaun Gallagher (University of Florida) etJérôme Dokic (université de Rouen).Renseignements : http://heraclite.ens.fr/~roy/ENS/semi-naire_esc.htm

Séminaire interdisciplinaire de recherche surl’Espagne médiévale (SIREM) - GDR 2378Le laboratoire participe à l’organisation de deux colloques : – 27-28 mai, « Homo viator: errance, pèlerinage et voyageinitiatique en Espagne au Moyen Âge et au XVIe siècle », encollaboration avec l’université de Caen.– 27-28 mai, « Sacralités royales en péninsule ibérique : formes,limites, modalités (XIe - milieu du XIIIe siècle), en collaborationavec la Casa de Velázquez, Madrid. Renseignements : 04 37 37 62 34.

Histoire des théories linguistiques - UMR 7597Séminaire d’histoire et d’épistémologie des sciences du lan-gage sur le thème « Transmission des savoirs sur la langue »,en visioconférence entre Paris 7 et l’ENS LSH.Séances : 8 mars, Jacqueline Léon (Paris 7) ; 15 mars, PascaleHummel ; 22 mars, Jacques Guilhaumou (ENS LSH) ; 29 mars,Christian Puech (Paris 3) ; 26 avril, Jean-Claude Chevalier(Paris 8) ; 3 mai, Simone Delesalle (Paris 3) ; 10 mai, FrancineMazière (Paris 13) ; 17 mai, Djamel Kouloughli (Paris 7) ; 24 mai,Sylvie Archaimbault (Paris 7).

Laboratoire junior« Mondes colonisés :formes et processus dela colonisation »Le Conseil scientifique de l’ENS LSH a soutenu la créationdu laboratoire junior « Mondes colonisés : formes et pro-cessus de la colonisation » par des élèves de 4e annéeen Histoire.Ce laboratoire, conçu comme un lieu de dialogues etd’échanges regroupant des géographes, des anthropo-logues, des linguistes et des historiens, propose quatreateliers et trois journées d’étude.– Février 2004 : atelier « Colonisation et sciences sociales.Méthodes et approches du fait colonial » ;– Juin 2004 : atelier « Installation d’une pensée dominanteet conditions de possibilité d’une pensée de résistance » ;– Novembre 2004 : atelier « Villes coloniales : formes, mo-dèles et administration » ;– Mars 2005 : atelier « espaces et lieux de sociabilité.Échanges et ségrégations » ;– Juin 2005 : journées d’études sur trois grands thèmes :«L’espace de la colonisation. La colonisation de l’espace» ;«La colonisation des imaginaires» ; «Persistance des formescoloniales et nouvelles formes de domination ».Un site internet permettra aussi de mettre en ligneles activités du laboratoire et de recenser les parutionset manifestations relatives aux mondes colonisés (http://labojunior.russe.free.fr).

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Institut d’histoire de la pensée classique -UMR 5037– Séminaire sur Spinoza : Traité théologico-politique.Séances : 3 mars, 31 mars, 28 avril, 12 mai.– Séminaire « Thèmes et méthodes de la controverse », en par-tenariat avec l’Institut d’Histoire de la Réformation de Genève.Séances : 22 mars, à Lyon, Jacques Le Brun ; 30 mai, à Genève,Pierre-François Moreau, Daniela Solfaroli Camilloci.

Littérature, idéologies, représentations auxXVIIIe et XIXe siècles - UMR 5611Équipe de recherche sur les Systèmesd’écriture du monde anglophone (SEMA)– 29 et 30 avril : journées d’études sur « Les Récits d’explorationanglais : métaphores de la découverte ».Renseignements : 04 37 37 64 13.– Séminaire sur «La rencontre de l’autre : aperçus pragmatiques».Séances : 21 avril, 28 avril, 5 mai, 12 mai.Renseignements : 04 37 37 64 13.

Discours du politique - FRE 2683 / CentreJean-Toussaint Desanti pour la philosophiede la connaissanceSéminaire d’histoire de la pensée économique, en associationavec le Centre Auguste et Léon Walras (Lyon 2).– 29 avril : journée d’études et de présentations sur les publi-cations récentes en histoire de la pensée économique.– 13 mai : O. Hamouda (Glendon College, université de York,Toronto) et Y. Breton (Lyon 2). – 4 juin : G. Campagnolo (CNRS, Aix-Marseille) et C. Vivel (Lyon 2).Renseignements : [email protected]

Géophile - UMR 8504Séminaire « Métropolisation, espaces marginalisés et gou-vernance territoriale ».– 11 mars : Mobilités et migrations : les Européens de l’Està Rome (Serge Weber).– 12 mars : Les mobilités des populations pauvres : unerelecture des marges et des marginalités (CPER).– 6 mai : La métropolisation culturelle à Prague (GrégoryMonteil).

Institut d’Asie Orientale - UMR 5062– 6 mai : conférence et débat sur le thème Autour de l’indi-cible : comment écrire sur la période des Khmers rouges. Avecla participation de David Chandler, Université de Monash,Australie, et de Ong Thong Hoeung (Belgique).– 18 juin : La conquête de l’Indochine et le déplacement desVietnamiens aux anciennes colonies, Richard Derderian(Assistant Professor, department of history, National Universityof Singapore).

Laboratoire de recherche historiqueRhône-Alpes - UMR 5190Séminaire « Ordre, transgression, désordre : l’Urbs dans tousses états ».– 6 mai : Les normes topiques (P. Gros, université de Provence ;Y. Perrin, université de Saint-Étienne).– 10 juin : Représentations de la subversion, subversion desreprésentations (N. Géroudet, université de Grenoble ;N. Gagnal, université de Saint-Étienne).

Chercheurs invitésInstitut d’Asie Orientale - UMR 5062– Lihua Zheng, Professeur de sociolinguistique, Directeur dudépartement de français et du Centre de recherches sur l’in-tercuturel à l’Université des études étrangères du Guangdong,a animé des séminaires de recherche sur l’inter-culturalité.Janvier 2004.– Ling Hin Li, Professeur associé au département d’Étudesimmobilières de l’Université de Hong Kong, a été invité pourdéfinir de nouveaux axes de collaboration sur le thème desdynamiques des marchés immobiliers en Asie et dans d’autresaires culturelles. Du 4 avril au 4 mai 2004.

Géophile - UMR 8504Györgyi Barta, Directrice de recherches au Centre d’études ré-gionales de l’Académie hongroise des sciences, professeur degéographie économique à l’Université de Pécs en Hongrie, estvenue participer aux travaux de recherche du laboratoire et as-surer des séminaires sur le thème des enjeux du développementrégional et métropolitain en Europe médiane dans le contextede l’intégration européenne. Du 5 janvier au 5 février 2004.

Institut d’histoire de la pensée classique del’Humanisme aux Lumières - UMR 5037Miguel Benitez, professeur de philosophie à l’Université deSéville, est venu à l’ENS LSH dans le cadre de l’édition des Œuvrescomplètes de Montesquieu. Du 24 février au 24 mars 2004.

Institut Européen Est-OuestSergueï Fomine, Professeur à l’université linguistiqueDobrolioubov de Nijni-Novgorod, a été invité afin d’expertiserla partie « émigration » du fonds slave jésuite en sciences hu-maines, composée à la fois d’ouvrages et d’une exceptionnellecollection de périodiques (239 titres) publiés par les émigrésrusses dans notre pays. Cette expertise permettra en outre deproposer à de jeunes chercheurs russes des sujets d’étude sousla co-direction d’enseignants-chercheurs français et russes etd’amorcer ainsi des collaborations scientifiques appelées à sedévelopper plus largement dans l’avenir. Du 1er mars au 2 avril.

Littérature, idéologies, représentations auxXVIIIe et XIXe siècles - UMR 5611Michal Ginsburg, Professeur à l’Université de Northwestern,Chicago, est intervenu à l’ENS LSH. Du 6 mars au 6 avril 2004.

Groupe d’analyse et de théorie économique -UMR 5824Désiré Vencatachellum, professeur agrégé à HEC Montréal,est venu participer à la mise en place d’un programme derecherche sur les accords de coopération en recherche et endéveloppement. Avril 2004.

Discours du politique - FRE 2683Omar Hamouda, Professor au Glendon Collège de Toronto,participe au volet « économie politique » du projet CPER« recherches saint-simoniennes » mené par le laboratoireDiscours du politique.

CommunicationsGroupe de recherche sur la socialisation -UMR 5040Du 24 au 27 février 2004 : premier Congrès de l’Associationfrançaise de sociologie (Université Paris 13, Villetaneuse).Plusieurs membres du GRS ont présenté des communicationsdont Jean-Yves Authier, Françoise Bloch, Monique Buisson,Muriel Darmon, Josette Debroux, Christine Détrez, Jean-PaulFiliod, Marie-Carmen Garcia, Rachel Gasparini, Bernard Lahire,Isabelle Mallon, Pierre Mercklé, Mathias Millet, Odile Rissoan,Laurence Roulleau-Berger, Emmanuelle Santelli et Daniel Thin.

ICARConférence internationale de Raymonde Monnier au GroupeHistory of Political and Social Concepts à Rio de Janeiro (6-9juin 2004).

CNUDu 8 au 12 mars 2004 : Conseil National des Universités de lasection 23 (géographie) à l’ENS LSH.

Fonds documentairesLaboratoire Institut d’Asie Orientale -UMR 5062L’Institut d’Asie Orientale reçoit en mai 2004 près de 300 ou-vrages en chinois, dans le domaine des sciences sociales, duservice culturel de la représentation diplomatique de Taïwan.

Papiers privés et bibliothèque Paul Mus Grâce à un don très aimablement fait par M. et Mme Rimer, lafille de Paul Mus, les papiers privés et une partie de la biblio-thèque de Paul Mus se trouvent désormais à la bibliothèquede l’Institut d’Asie Orientale. Un fonds Paul Mus a été classéet mis à la disposition des chercheurs. Pour plus de rensei-gnements sur la consultation de ce fonds, contacter AgatheLarcher-Goscha ([email protected]) ou ChristopherGoscha ([email protected]).

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Annonces de publications

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– La grammatisation du français : qui quequoi vs qui(s) quod entre XVIe etXVIIIe siècles, Bernard Colombat (dir.),« Langue française », n° 139, septembre2003.– Les langues maternelles dans l’ensei-gnement des langues étrangères, DanielCoste, Margaret Dalrymple, BrigitteHelmling, Danièle Moore (Dir.), revueTriangle, Lyon, ENS Éditions, décembre2003, 172 p.– Cahiers de linguistique et de civilisa-tion hispaniques médiévales, GeorgesMartin et Jean Roudil (dir.), n° 26, Lyon,décembre 2003, 396 p.– À la recherche de légitimités chré-tiennes. Représentations de l’espaceet du temps dans l’Espagne médiévale(IXe-XIIIe siècles), Patrick Henriet (dir.), Cahiersde linguistique et de civilisation hispa-niques médiévales. Annexes, n°15, Lyon,ENS Éditions, décembre 2003, 316 p.– D’où vient la lumière, textes de Jean-Marie Gleize, photographies de BernardPlossu, encres de Patrick Sainton, ImagesEn Manœuvres Éditions, 2004.– Ponge, résolument, Jean-Marie Gleize(Dir.), Lyon, ENS Éditions, coll. « Signes »,mars 2004.– Les discours de la guerre, Pierre Fialaet Marie-Anne Paveau (Dir.), Lyon, ENSÉditions, coll. « Mots, les langages dupolitique », n° 73, février 2004.– Guy Faure et Laurent Schwab, Japon-Vietnam, histoire d’une liaison sous in-fluence, Indes Savantes, mai 2004.– Christine Cornet, Shangaï, la conces-sion française – Chronique photogra-phique (1849-1946), Scheibli Éditions,2003.– Éric Seizelet, Justice et magistrature auJapon, Paris, PUF, coll. « Droit et justice »,2003.– Christian Henriot et Yeh Wen-hsin ed.,In the Shadow of the Rising Sun. Shanghaiunder Japanese Occupation, Cambridge,New York, Cambridge University Press,mars 2004.– Christopher Goscha (avec SorenIvarsson), Contesting the Pasts : LaoHistoriography at the Crossroads,Copenhague, Nordic Institute of AsianStudies, 2004.

– Christopher Goscha (avec Benoît deTréglodé), Le Viêt Nam depuis 1945 :États, contestations et constructions dupassé, Paris, Les Indes Savantes, 2004.– Agathe Larcher-Goscha et DenisGazquez, Sources imprimées del’Indochine, Paris, Édition de la BNF,avril 2004.– L’Asie de l’Est, Guy Faure (Dir.), Ellipses,à paraître (octobre 2004).– Jean Paul FILIOD, Le Désordre do-mestique. Essai d’anthropologie, Paris,L’Harmattan, coll. « Logiques sociales »,2003, 184 p.– Bernard Lahire, Homem plural. AsMolas da Acção, Instituto Piaget, coll.« Epistemologia e sociedade », 2003 [tra-duction portugaise de L’Homme pluriel.

Les ressorts de l’action, Paris, Nathan,coll. « Essais & Recherches », 1998].– Mathias Millet, Les Étudiants et le tra-vail universitaire : étude sociologique,Lyon, Presses Universitaires de Lyon,2003, 240 p. – Des notions-concepts en révolutionautour de la liberté politique à la fin duXVIIIe siècle, J. Guilhaumou et R. Monnier(Dir.), Paris, Société des études robes-pierristes, coll. « Études révolutionnaires »,n° 4, 2003.– Michel Le Guern, Pascal et Arnauld,Paris, Honoré Champion, 2003, 239 p. ;Les Deux Logiques du langage, Paris,Honoré Champion, 2003, 184 p.– Odile Le Guern, Sens et significationdans l’œuvre d’art, PUF, 2003.

L’ouverture sur le monde :les enseignants-chercheurs étrangers invités

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Mai 2004Michael George CarterM. Carter est reconnu comme l’un desmeilleurs connaisseurs du Kitâb deSîbawayhi. Ses premiers travaux ontcomplètement réorienté la recherchedans le domaine des débuts de lagrammaire arabe. Son ouvrage ArabLinguistics, an introductory Classical textwith translation and Notes constitue àlui seul un monument.

M. Carter intervient à l’ENS dans lecadre d’un programme de recherche -élaboré par l’équipe Données et corpuslinguistiques : méthodologie d’analyseet de modélisation du laboratoire Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations (UMR 5191) et par le laboratoired’Histoire des théories linguistiques (UMR 7597) - sur le Kitâb de Sîbawayhi, le plus ancien et, sans doute, le plus importanttraité de grammaire arabe médiévale qui nous soit parvenu. Le Kitâb, qui peut être considéré comme la source directe ouindirecte de l’essentiel de la TGA, a fait l’objet d’énormément de « lectures » et de conjectures théoriques qui resteront in-vérifiables tant que l’on ne pourra pas véritablement « travailler » le texte en en extrayant des index et des concordancessystématiques. A cet effet, le Kitâb vient d’être saisi sur support électronique.M. Carter a, de son côté, proposé une exploitation en hypertexte de quelques chapitres du Kitâb (voir son Kitab Sibawayhi, thefirst seven and last seven chapters in a demo of hypertext editing, in collaboration with Dr. Alexander Matveev (St. Petersburg)and Dr. Lutz Edzard (Bonn), 1998-2001). Cette collaboration constitue une étape dans la réalisation d’une édition intégralement vocalisée du Kitâb de Sîbawayhi.

Mai 2004Jerry R. CraddockLe professeur Jerry Craddock, de l’université de Berkeley, est le plus grand spécialiste mondial de la tradition manuscritedes Sept parties, code de droit royal composé sous l’autorité d’Alphonse X le Sage, roi de Castille et de León (1252-1284).Dans les années 1980, M. Craddock a été à l’origine d’un questionnement et d’un renouvellement profonds de la connais-sance de cette tradition ainsi que de la chronologie de toute l’œuvre juridique d’Alphonse X. Plus largement, il est l’auteurd’éditions savantes et de concordances, imprimées ou électroniques, qui ont fait date et servent aujourd’hui d’instrumentsà tous les spécialistes du droit médiéval espagnol.

M. Craddock travaille actuellement à une édition critique synoptique du titre 21 de la Deuxième partie, traitant de la chevalerie.Cette tâche, qu’il poursuit à l’ENS, intéresse très directement le Séminaire d’études médiévales hispaniques (SEMH – UPRES EA2357) qui prépare et est sur le point de lancer, dans le cadre, éventuellement, du CPER, la traduction en français de la Deuxièmepartie dans son ensemble. M. Craddock dispose des microfilms de l’ensemble des manuscrits connus à ce jour des Parties.L’édition de Jerry Craddock comporte en outre un volet électronique (CD Rom et édition en ligne) qui, au-delà des chercheursréunis dans le SEMH, intéresse d’autres médiévistes de l’ENS. Le professeur américain a notamment marqué son intérêt pour lestravaux de Christiane Marchello-Nizia concernant l’édition électronique du manuscrit lyonnais de La quête du Graal. M. Craddock assure aussi deux conférences à l’école : l’une pour un public spécialisé dans l’édition savante (« Titre 21 “Deschevaliers” de la Deuxième partie d’Alphonse X le Sage : projet d’une édition critique synoptique »), l’autre pour un public pluslarge de médiévistes (« Le jugement de Dieu : aspects légendaires de la succession au trône aux temps d’Alphonse X le Sage »).

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ENS Lettre – mai / novembre 2004

Juin 2004Akira KudoAkira Kudo chercheur confirmé et reconnu sur le plan international, est Professeur à l’Institut des sciences sociales de l’Universitéde Tokyo, avec lequel l’Institut d’Asie orientale a signé un accord de coopération en 1998.Lors de son séjour à l’ENS, Akira Kudo et l’IAO (UMR 5062) entendent poursuivre et formaliser l’avancement d’une recherchesur les firmes partenaires ou concurrentes, tout en travaillant également sur les manuscrits définitifs d’ouvrages consacrés àl’évolution des firmes japonaises. Akira Kudo animera aussi deux conférences en anglais sur le thème des relations et des transferts de technologies entrefirmes japonaises et allemandes depuis l’entre-deux guerres jusqu’à nos jours.

13 juin – 10 juillet 2004Robert FeinbergRobert Feinberg, Professeur à l’American University (Washington), a publié dans les revues académiques les plus prestigieusesparmi les revues à comité de lecture. Il est accueilli à l’ENS par le Groupe d’analyses et de théories économiques (GATE – UMR 5824) afin de poursuivre des travauxmenés avec Mustapha Sadni-Jallab (ATER à Lyon 2, chercheur au GATE) et Alain Sand (chercheur au GATE), sur les relations entrefondamentaux macroéconomiques et protection commerciale et financière. À partir d’un modèle binomial négatif estimé sur des données mensuelles - pour la période 1990-2002 - pour les États-Unis etl’Union Européenne, ces travaux entendent montrer comment les facteurs macroéconomiques en général, et les fluctuationsdu taux de change réel en particulier, peuvent affecter l’ouverture d’enquêtes anti-dumping. Cette collaboration se traduiraaussi par une publication commune sur un thème essentiel dans le contexte actuel des négociations commercialesmultilatérales au sein de l’OMC.Ayant une expérience d’économiste dans la haute administration américaine (Ministère de la Justice et Ministère du Commerce),R.Feinberg doit intervenir auprès des chercheurs du GATE mais également auprès des élèves économistes de l’école.

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Les publications des chercheurs de l’école

Le cerveau vu par la télévision, Igor Babou, Paris, PUF,Collection « Science, Histoire et Société », 2004.Quel rôle joue la télévision dans la diffusion des connaissances et des pratiques scien-tifiques ? Comment présente-t-elle les enjeux sociaux des découvertes scientifiques ?La télévision est à la fois encensée comme outil idéal pour la vulgarisation et accuséede trahir les enjeux fondamentaux de la science, tandis qu’on attribue généralementaux journalistes le rôle du « troisième homme », celui d’un médiateur responsable de latransmission des connaissances depuis la sphère « savante » vers celle des « profanes ».La situation est cependant bien moins schématique dès qu’on l’analyse en dehors dumodèle de la transmission.À partir d’observations détaillées sur la production télévisuelle, le propos de ce livre estde montrer que la vulgarisation s’inscrit dans des logiques historiques, sociales et cul-turelles qui organisent et font évoluer les discours et les images.Cette analyse s’appuie sur l’étude de 20 ans d’émissions consacrées au cerveau, pointd’entrée idéal pour comprendre comment la vulgarisation des sciences fait circuler desreprésentations de la rationalité. Elle relie l’analyse communicationnelle des discours etdes images aux logiques sociales et aux enjeux de la connaissance et permettra aux lec-teurs intéressés par l’analyse des médias de se faire une idée précise des processusde vulgarisation et de leurs enjeux sociaux.

Lyon et l’illustration de la langue française, Gérard Defaux (Dir.)avec la collaboration de Bernard Colombat, Lyon, ENS Éditions,collection « Langages », déc. 2003, 544 p.Publication de 1er colloque de l’ENS LSH à Lyon.

Dans les années 1530, ce que nous appelons aujourd’hui le français existe, mais à l’étatlatent. Il doit, pour se faire entendre, rivaliser avec les dialectes provinciaux et avec ceslangues modèles que sont le latin et l’italien.Le présent ouvrage montre de quelle façon, sous l’impulsion d’une politiqueorchestrée par le pouvoir royal, les grammairiens, les linguistes, les écrivains et les poètesde la première moitié du XVIe siècle, Lemaire de Belges, Rabelais, Tory, Marot, Dolet, Peletier,tous « facteurs » et « champions » du « Gallique hemisphere », tous aussi Lyonnais de cœurou d’adoption, sont, bien avant Du Bellay et Ronsard, parvenus à « ordonner », « decore »et « illustrer » la langue française, à faire de celle-ci une véritable langue de culture. Unelangue qui, au XVIIIe siècle, sera parlée de toute l’Europe.

« (…) il ne fait (…) pour moi aucun doute que les communications ressemblées ici consti-tuent un ensemble aussi cohérent que solide, un ouvrage utile qui – voyez ses trois parties –rassemble les éléments essentiels de la question traitée : d’abord, la dimension linguistique,grammaticale et normative du phénomène étudié (section I : « Politiques de la langue ») ;ensuite l’épineux problème de la cohabitation du français avec le latin et l’italien, c’est-à-dire de l’attitude la plus communément adoptée vis-à-vis des langues modèles, des languesde cultures concurrentes, celles vers lesquelles une nation alors en gestation se tournepour se définir et pour progresser (section II : « Présence des langues pérégrines ») ; enfin,

section III, les « combats littéraires » menés depuis le tout début du siècle, et avec les encouragements et l’appui du pouvoir royal,par tous les « bons facteurs du Gallique Hemisphere » – Seyssel, Tory, Marot, Rabelais, Dolet, Du Bellay, Aneau, Meigret, etc. –pour transformer leur « langue vulgaire » en authentique langue de culture, faire d’elle un idiome proprement national ».

Gérard DefauxExtrait de la Préface

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ENS Lettre – mai / novembre 2004

Storiografia republicana fiorentina (1494-1570),Jean-Claude Zancarini et Jean-Jacques Marchand (dir.),Florence, franco Cesati Editore, 2003, 388 p.Il y a des coupures historiques, des événements qui sont des coupures : avant etaprès on ne peut penser et agir de la même façon, la conjoncture politique (ce quenous pouvons nommer en utilisant les formulations de Machiavel et de Guicciardinila « qualité des temps » ou la « condition des temps ») en est profondément trans-formée et, du coup, l’agir politique et militaire doit se modifier en conséquence. Lacoupure de 1494, qui ouvre une période de guerres sur le sol italien « entre les deuxgrands rapaces » (France et Espagne), amène une série de conséquences : com-ment faire la guerre et faire en sorte que les armées italiennes ne soient pas toujoursvaincues par les troupes « d’outre monts » ? (c’est un des thèmes centraux duPrince…) ; quelle forme politique faut-il donner à Florence pour éviter que la cité ne« perde son état et sa liberté » ? (c’est le sens du Traité de Savonarole, de 1498, duchapitre IX du Prince, de nombreux textes de Guicciardini, en particulier le Dialoguesur la façon de régir Florence) ; comment faut-il écrire et décrire ces nouveautés ?(c’est le sens du foisonnement des écritures politiques et historiographiques et del’invention d’une langue et d’une terminologie de la politique, qui, tout en partantde la terminologie politique de l’Antiquité et du droit romain, s’en dégage, faitappel à d’autres traditions – langue des marchands, langue littéraire des nouvelles… –et acquiert une autonomie).Ces écritures politiques et historiques qui marquent une coupure avec la traditionde la philosophie politique partent donc d’un questionnement lié à la prégnancedes événements : comment agir et écrire en tenant compte « des temps », de la « qualité des temps ». C’est sans doute surcet aspect de la réflexion sur la conjoncture et sur les coupures de la temporalité historique que Machiavel, Guicciardini et, pluslargement, les historiographes florentins de cette époque, ont le plus à nous apprendre.

Extrait de l’Avant-proposConjoncture et conjectures

Jean Pillot. Institution de la langue française (Gallicae linguae institutio,1561). Texte latin original, introd., trad. et notes par B. Colombat, Paris,Champion, Textes de la Renaissance (n° 72), série Traités sur la languefrançaise, CXIX + 270 , 2003, 365 p.Modeste précepteur d’un jeune noble allemand, Jean Pillot fait paraître à Paris en 1550 une grammaire française rédigée enlatin, qui connut une vingtaine d’éditions. Assez fortement remanié et augmenté en 1561, l’ouvrage propose des élémentsde phonétique pratique et un traitement des parties du discours. Pillot accorde une place particulière au verbe, la catégorie

la plus mal traitée à ses yeux par ses contemporains,en donnant de nombreux tableaux de conjugaison.Les parties du discours indéclinables sont étudiées àpartir d’exemples littéraires latins, dont la traductionest censée fournir un stock d’expressions françaisesdirectement utilisables dans la conversation. Plus sou-cieux d’efficacité pédagogique que d’innovation théo-rique, mais capable de se détacher du moule héritéde la tradition grammaticale latine, Pillot fournit unouvrage clair et maniable, qui aborde de nombreuxproblèmes dans le domaine de la prononciation et dela morphologie. La Gallicae linguae Institutio, une despremières méthodes de “FLE” (français langue étran-gère), influencera toute une lignée de grammairesfrançaises à l’usage des Allemands.

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Relations internationales

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Pendant leur scolarité, les élèves doi-vent accomplir au moins un stage àl’étranger. Grâce aux accords et auxconventions passés avec des établis-sements étrangers, l’école leur pro-pose de nombreuses possibilités deséjour à l’étranger, en tant qu’étudiantou en tant que lecteur. Ce séjour peutaussi être l’aboutissement de dé-marches personnelles auxquelles leservice des Relations internationalesapporte son soutien. Subordonné à la production et à la va-lidation par l’ENS d’un projet d’étudesoigneusement réfléchi, ce séjour doits’inscrire dans le programme d’étudegénéral de l’élève. Un départ se pré-pare une année à l’avance.

Dispositionsréglementaires : lestatut des normaliensà l’étrangerPartir en conservant sontraitementPour des stages non rémunérés oupour des lectorats ou des assistanatsfaiblement rétribués, la Direction desétudes peut autoriser un cumul de ré-munération, à condition que la rému-nération supplémentaire ne dépassepas, sur l’année, la moitié du traitementannuel d’un normalien. L’élève doit enoutre enseigner dans le secteur publicdu pays d’accueil, et non travailler dansle secteur privé.

Partir sans traitementSi le séjour à l’étranger est rémunéré,les élèves doivent demander auDirecteur un congé d’un an pourconvenance personnelle. Administra-tivement rattaché à l’ENS LSH, l’élèvedoit continuer à cotiser à la sécuritésociale durant son séjour à l’étranger.La durée cumulée des congés pourconvenance personnelle ne peut ex-céder deux ans durant la scolarité àl’ENS LSH.

FormalitésadministrativesLes visasPour tout séjour de plus de 90 joursdans un pays hors CommunautéEuropéenne, les élèves doivent pos-séder un passeport et un visa. À euxde se charger des démarches auprèsdes ambassades ou consulats (prévoirplusieurs mois).

La sécurité socialeSauf pour un séjour en GrandeBretagne, les élèves doivent se mu-nir de l’imprimé E128. Lors d’une ins-cription dans un établissement horsCEE, ils doivent s’adresser à la sectionextra-métropolitaine de la MGEN.

Les assurancesLes élèves doivent prévoir une assu-rance responsabilité civile et une as-surance rapatriement sanitaire.

Les établissementspartenairesL’ENS possède des accords avec denombreux établissements étrangersqui peuvent accueillir des normalienscomme étudiants ou comme lecteurs.Une réunion d’information est organi-sée en début d’année. En général, lesdossiers de candidature sont à consti-tuer au mois de décembre de l’annéeprécédant le départ. Une commissionde sélection se réunit en janvier pourclasser les candidats.

Les séjours en tantqu’étudiantLes accords établis par l’ENS avec lesuniversités du monde entier permettentaux élèves d’étudier durant un semestreou une année à l’étranger. Ces échangessont généralement réciproques etles élèves sont dispensés des droitsd’inscription sur place. Le logement estsouvent assuré mais payant.

Les séjours en tant quelecteurL’ENS propose des séjours d’une an-née comme lecteur dans des univer-sités étrangères. Certains établisse-ments réclament des profils bienprécis.

BoursesDe nombreuses bourses existent, leplus souvent proposées en deuxièmeet troisième cycle. Voir le service desRelations internationales.

StagesL’ENS LSH a signé une conventionavec le Ministère des Affaires Étran-gères qui permet aux normaliens depostuler :– pour des stages de courte durée(3 mois maximum). Dossier à retirerau service des Relations internatio-nales et à retourner 4 mois avant ladate de départ souhaitée à la repré-sentation française du pays étrangerchoisi.– pour des stages de 2 mois minimumdans les ambassades ou les servicesculturels. Dossier à retirer au servicedes Relations internationales et àretourner au Ministère des AffairesÉtrangères avant le 1er mars.

AssistanatsLes élèves des sections de languepeuvent postuler auprès du Centreinternational d’études pédagogiquescomme assistants dans des établis-sements du second degré à l’étran-ger. Le dossier est à retirer en no-vembre au service des Relationsinternationales et doit être retournéfin décembre.

Autres possibilitésLes élèves peuvent aussi trouver uneplace de lecteur en contactant pareux-mêmes les établissements qui lesintéressent. Ils sont ainsi souvent àl’initiative d’un nouvel accord.

Les possibilités de départ à l’étranger

Relations internationales

ENS Lettre – mai / novembre 200418

ActualitésTrois nouveaux accords de partenariat,fondés sur le principe d’un échange étu-diant, sont en cours de signature avec :– l’ENS Takaddoum de Rabat (Maroc) ;– l’université « Babes Bolyai » de ClujNapoca (Roumanie) ;– l’université Autonome de Barcelone(accord Erasmus, signé en mai 2004)concernant les élèves en histoire, géo-graphie , langues et philologie, art).

PartenariatsConvention avec la Rugters University(New Jersey)Cette convention, qui concerne des nor-maliens de toutes disciplines, instaureun échange entre étudiants. L’inscriptionà la Rugters University est gratuite et lenormalien doit assurer une charge decours rémunérée 13 000 $ pour l’année(un cours par semestre). Parallèlement,le normalien a un statut d’auditeur libreet peut choisir les cours auxquels il sou-haite participer.Pour plus de renseignements, voir le siteinternet : www.french.rutgers.edu

Séjours aux États-Unis :les bourses Fulbright

La commission franco-américaine offre un certain nombre de bourses pour les élèvessouhaitant effectuer un séjour dans une université américaine. Deux types de bourses sont proposés :

– les bourses de rechercheCes bourses permettent des séjours de 3 ou 6 mois aux États-Unis dans le cadred’un projet de recherche.Profil : posséder un doctorat. Le TOEFL est exigé.Montant : 2 000 $ par mois, plus une allocation forfaitaire de voyage.Retrait des dossiers : à partir du 15 août. Un questionnaire préliminaire est télé-chargeable sur Internet.Dépôt des dossiers : 30 novembre 2004.

– les bourses d’entretien pour étudesElles sont délivrées sur présentation d’un projet d’étude ou de spécialisation so-lidement argumenté et nécessitant une année universitaire complémentaire auxÉtats-Unis. Profil : étudiant en D.E.A., D.E.S.S. ou en dernière année de grande école. LeTOEFL est exigé.Montant : 20000 $ par an, plus une allocation forfaitaire de voyage.Retrait des dossiers : à partir du 15 août. Un questionnaire préliminaire est télé-chargeable sur Internet.Dépôt des dossiers : 30 novembre 2004.

Pour plus d’informations : Commission Franco-Américaine d’échanges universitaires et culturels,9, rue Chardin, 75016 Paris.Tél. : 01 44 14 53 60 – http://www.fulbright-France.org/htm/bcad.asp

Répartition par pays d’origine des Pensionnaires Scienti-fiques Étrangers accueillis à l’ENS LSH en 2003-2004

Allemagne : 3,85 %Brésil : 1,92 %Bulgarie : 1,92 %Canada : 3,85 %Chine : 3,85 %Espagne : 1,92 %États-Unis : 11,54 %France : 1,92 %Inde : 9,62 %Italie : 21,15 %Japon : 7,69 %Roumanie : 11,54 %Royaume-Uni : 9,62 %Russie : 1,92 %Suisse : 3,85 %Total étudiants : 52

– Néon, votre dernier recueil poétique,vient de paraître dans la collection« Fiction & Cie » du Seuil. Que signifiece titre, Néon ?Permettez-moi tout d’abord d’indiquerqu’il s’agit moins d’un « recueil poé-tique » que d’une unité « livre » (arti-culation de chapitres) ; le recueil sup-pose l’existence de « poèmes », depetites formes autonomes suc-cessivement « recueillies » etarrangées en bouquet, ce quin’est pas du tout le cas ici. Il n’ya pas de poèmes mais un seulpropos continué (sinon conti-nu) du début à la fin. Bien sûrl’entreprise relève pleinementd’un travail de poésie c’est-à-dire de cette forme d’écritureen quête de sa définition ou deson indéfinition, sans doute enpermanence en querelle avecelle-même, en tout cas géné-riquement instable, ce donttémoigne à mes yeux le sous-titre « Actes et légendes » quidécale le propos vers cet es-pace de la « post-poésie » danslequel avec d’autres, je suis enmouvement. Ce titre peut s’entendre à par-tir d’un triple point de départ.Il reprend tout d’abord defaçon très légèrement modifiéele titre d’un précédent livrepublié aux édition Al Dante :Non, soit la prise en charge dela dimension de négativité in-hérente à tout acte d’écriture.« Non » est d’ailleurs repris comme titredu dernier chapitre de Néon.D’autre part, Néon fait écho phonique-ment (les deux syllabes et la structurevocalique du mot) au titre et au lieuLéman, le premier volume de la tétra-logie. La première ligne de Léman,

« Léman coule en moi comme de la lu-mière », appelle cette reprise : celle dela lumière blanche, froide, lactée, celledu « néon ». Tout le livre est sous le signede cette lumière froide et aveuglante.Enfin, le point de départ référentiel du« néon » est un détail de l’architectureintérieure dessinée par Le Corbusierpour sa dernière œuvre majeure : le

couvent dominicain de La Tourette àl’Arbresle, près de Lyon. Il s’agit d’un« trait » de lumière vertical qui se trou-ve au sol, à l’angle de chaque voléed’escaliers dans les couloirs de cebâtiment. Il fonctionne comme un signeminimal et littéral (les lettres ou les

idéogrammes sont ainsi composés d’uncertain nombre de traits simples).

– Quelle place occupe Néon dans l’en-semble de votre production poétique ?Néon (suivi de sa virgule, qui en fait lepremier mot du livre, en suspens)constitue le quatrième volume d’unetétralogie conçue comme telle : Léman

(1990), Le principe de nuditéintégrale. Manifestes (1995), etLes chiens noirs de la prose(1999), ces quatre livres touspubliés dans la même collec-tion dirigée au Seuil par DenisRoche.Pour expliquer ma démarchecréative et comprendre laplace de Néon, je veux faired’abord référence à deux livresimportants à mes yeux :Simplification lyrique, que j’aiécrit en 1987 et publié auxéditions Seghers, et Non, paruchez Al Dante en 1999. Cesdeux ouvrages ressemblentformellement à l’idée que l’onpeut se faire de la poésie, per-çue comme une scansion de lalangue (coupe, verticalité,marges, séquences très dis-continues…).Mais dans le titre Simplificationlyrique, la notion de lyrisme,porteuse de l’idée de poésie,est en quelque sorte déjà éro-dée de l’intérieur par l’opéra-tion de simplification (réduc-tion aux éléments minimaux,

schématisation). Il s’agit alors d’une pre-mière étape d’un processus selon moinécessaire, inéluctable, – celui du deve-nir prose de la poésie – vers quelquechose que je désigne parfois comme dela « prose en proses » (pour indiquer clai-rement qu’il ne s’agit pas du tout de

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mai / novembre 2004 – ENS Lettre 19

Des publications essentielles à l’ENS LSH

Néon, Actes et légendes, Jean-Marie Gleize, Paris, Le Seuil,coll. « Fiction & Cie », 2004.Entretien avec Jean-Marie Gleize, Professeur des universités à l’ENS LSH, directeur du Centred’études poétiques – UPRES EA 1633.

l’inverse : par exemple le « poème enprose », qui a ses lettres de noblesse etqui reste un poème, ou, sous diversesvariantes « modernes » la prose enpoème et toutes les manœuvres de« poétisation » des proses par lerythme, l’images, etc.) ; et si je tiens aupluriel (« prose en proses »), c’est pourindiquer qu’il s’agit dans ce cadred’expérimenter la pluralité des formesproses possibles, des procédures etdispositifs permettant de « sortir » dumanège où la poésie tourne en rond.Ce terme « prose »se retrouve, mis enévidence « spectaculaire » dans Leschiens noirs de la prose (qui, comme leurtitre l’indique…). Les quatre livres par-ticipent donc dans leur suite d’unestratégie de « sortie » et d’explorationdes dehors. Denis Roche appelait celanaguère les « surlendemains du style ».Nous dirons : écriture au delà du prin-cipe de poésie.

- Lorsque vous présentez ce recueil,vous indiquez que l’apparente diffi-culté du texte provient de son excèsde réalisme, ou de son « réelisme ».Que voulez-vous dire ?Cette recherche en prose est en effetparallèle, sur le fond, d’une tentativepour s’approcher du réel, de la réalité.Cette « prose en proses » ne peut enaucun cas être confondue avec ce qu’onidentifie parfois à la prose, par exempleau roman ! Il s’agit, à partir d’un effortde poésie, de continuer, de persévérervers le réel avec l’outil de la prose ouplutôt l’invention d’une prose nou-velle, particulière. Baudelaire rêvait déjàd’une prose sans rime et sans rythme.Il faut inventer des formes inédites deprose et Néon se situe dans cette pers-pective. Néon constitue en quelquesorte la pointe extrême d’une démarchequi commence avec Léman, démarched’élucidation progressive de quelquechose qui est le caractère indéchiffrable,insensé du réel. Si obscurité du texteil y a, celle ci n’est pas recherchée com-me une valeur (ni comme une techniquede sacralisation des énoncés, l’hermé-tisme n’est pas mon fait !). En revanche,l’idée que le réel est obscur et quel’on avance dans une réalité incompré-hensible (et tout à fait « intraitable ») estprise en charge par cette prose qui

conserve et rend compte de cette partd’obscurité du réel. C’est là un pré-cepte pongien auquel j’adhère : ne sur-tout pas arranger les choses. Les plusgrands poètes comme Rimbaud, etmême dans une certaine mesureBaudelaire, quand il se tient dans la rue(dans les « ravines sinueuses » des villes,à la hauteur des « bons chiens » com-me il dit), tentent de dire les chosescomme elles sont et non d’enjoliverle réel. Selon moi, la poésie dénude etn’habille pas. D’où le titre de l’undes quatre livres - Le principe de nudi-té intégrale -, d’où l’idée de nudité, dedénudation déjà présente dans le titreSimplification lyrique. Jusqu’à l’os.Sachant du reste que la nudité n’existepas.

- D’où aussi la place de la nudité dansNéon, ce livre qui, dites-vous, « fait setoucher instant de naissance (violencede l’accès au dehors, à la lumière) etinstant de mort (ou passage), de la nu-dité à la nudité » ? Ce principe de nudité est généralisé.L’homme naît et, d’une certaine manière,meurt nu. Entre les deux, il s’habille maisil ne faut pas qu’il oublie cette nudité.La nudité fonctionne aussi comme unprincipe pour l’écriture elle-même. La« prose en proses », c’est une prose quitend à la nudité, qui ne veut surtout pasêtre éloquente, qui est au contraire ex-trêmement sèche, neutre. Je conçoisdonc la nudité comme un principe poé-tique, comme un précepte d’écriture, etaussi comme un précepte de vie. Parexemple, il me semble que je persiste àme situer en relation polémique auximages (dont je suis un consommateurobsessionnellement ambivalent). La poé-sie se nourrit souvent d’images qu’elleinterpose entre le réel et ceux qu’elle en-tend fasciner (ou faire taire). Il s’agit alorsde crever les écrans d’images pour allervers la réalité elle-même. Et cette dé-marche, même si elle est utopique,constitue une bonne part de mon travail.Je cherche à « y être », au présent simple,à ce qui est, ou se passe. Il n’y a riende plus réaliste au fond que la poésie.Je dis même « réeliste ». Le terme « réa-lisme » me gêne car il a été utilisé partoute une tradition littéraire pour pro-duire du vraisemblable romanesque.

Mais ce réalisme n’est jamais qu’un codede représentation de la réalité. Alors quece que traduit la démarche vers du réelse situe en dehors de ces codes. Aucundes ensembles « fictionnels » (« & Cie »)développés dans ces quatre livres nerelate une histoire organisée selon uneligne continue qui aboutirait à je ne saisquel pseudo dénouement. Alors que,dans le réel, rien ne commence et rienne s’achève. Le réalisme n’est jamaisqu’une forme d’irréalisme comme uneautre. Il me faut sans doute ajouter ceci. Ceque je viens de dire du fantasme et dela posture « réeliste » est volontairement(et sans doute nécessairement) naïfet assumé comme tel. On parle ici d’unensemble d’expériences extrêmementconcrètes et circonstanciées (guerre,maladie, hôpital, crémation, positionsdu corps, installations d’objets dans telset tels « lieux » précis, etc.) qui n’ont paslieu d’être grossièrement nommésautrement que comme « du réel » (cela),capté/traité, disposé, mis en ligne, misen page. Je vois dans les milieux que jefréquente (ceux d’un certain extrêmecontemporain artistique et littéraire) quetelle ou telle forme de radicalité actuelles’exprime (et pourquoi pas) par la sur-estimation (joueuse, ironique ou plusou moins « subversive ») de l’idiotie. Jesouhaiterais qu’on ne sous-estime pas,dans ce contexte, certaines formes debêtise métaphysique, à tout prendresans aucun doute pas moins fécondes,pas moins utiles.

– Comment se traduit cette recherchedu « réelisme » dans Néon ?Soyons lucides, il ne s’agit pas non plusd’hypostasier le Réel. Dans Néon, jen’essaie pas d’entretenir l’illusion d’unaccès direct au réel. Nous vivons en-tourés d’images et, même s’il faut tra-verser tout cela, nous ne pouvons pasne pas en tenir compte. Nous sommesamenés à jouer avec des représenta-tions antérieures, à construire des dis-positifs. C’est pourquoi Néon est largementune écriture de montages citationnels,de données tirées de droite et degauche. L’écriture y est en partie do-cumentaire et se fonde sur des textesantérieurs, littéraires et non littéraires.

Le dossier de l’ENS LSH

ENS Lettre – mai / novembre 200420

Le dossier de l’ENS LSH

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Elle est faite de prélèvements dans lesjournaux, les manuels, les diction-naires… Elle est surtout faite avec latélévision, l’écran où il semble que laréalité s’engouffre et se perd, commedans le trou d’un évier. Et parmi lesdispositifs de montages dont je parlais,j’ajouterais le zapping discontinuant,dénaturalisant, dérapant, recomposant.Un de ces « actes » dont parle le sous-titre. L’écriture de Néon multiplie ainsiles procédures d’extraction, de prélève-ment, de détournement, de recyclage,de remise en jeu. Je joue aussi avec lestextes de notre tradition religieuse (lesgrands mystiques, la Bible, le Coran…)et avec des écrits « politiques ». Toutesces données s’imbriquent dans unedémarche fragmentaire et discontinuevers une relation imaginée comme« physique » au réel. D’où les derniersmots de Néon, en référence à l’eucha-ristie – « j’ai mangé, je deviens » – quiposent aussi le problème de la pré-sence réelle. Il s’agit de savoir dansquelle mesure la littérature pourraitimposer la présence réelle du réel dansle texte. Mais dès lors qu’il y a texteet langage, il n’y a plus de présenceréelle ; il y a présence médiatisée parles mots. C’est peut-être l’utopie de cegenre de texte : croire qu’un certainusage du langage pourrait faire qu’aulieu d’être dans la représentation, onsoit dans la présentation du réel. C’estpourquoi le « modèle » eucharistiqueest un modèle fort. Tout ça étant unmoyen de se transformer, de se fairedevenir. Voilà une littérature à usagepratique, à la différence du poèmequi (me semble-t-il) est destiné à meplaire, me faire rêver, à me donnerdes choses une merveilleuse image.L’intention est pragmatique. D’où sansdoute qu’elle peut décevoir ou déplaireà maint amateur de poèmes.

– Néon se présente donc comme unjournal ?Oui, un journal d’expériences. C’est untexte dans lequel, sans aucune intentionesthétique, je note un certain nombrede faits et gestes, d’où le mot « actes ».C’est une littérature qui entend êtreun témoignage. Une littérature factuelle.Il s’agit d’une soumission maximale àce qui a lieu. Ce texte ressemble à un

journal ou à un cahier, comme ceuxdans lesquels les laboratoires notentl’ensemble des procédures et des dé-marches de leurs recherches.

– Vous êtes un poète, mais aussi un uni-versitaire spécialiste de la poésie mo-derne. Dans quelle mesure votre travailpoétique est-il associé aux recherchesmenées dans le cadre du Centred’études poétiques, laboratoire del’ENS Lettres et Sciences humaines, etdont vous êtes le directeur ? Mes activités de professeur d’universi-té et d’écrivain sont absolument asso-ciées. Mon travail personnel d’écritureest lié à mon œuvre critique, à la façondont j’essaie de comprendre le devenirde la littérature moderne, la « proséisa-tion » de la poésie, de Lamartine à nosjours. En tant que critique, j’ai toujoursessayé de lire et d’analyser les textesdans la perspective d’une transforma-tion progressive de la langue. Et j’inscrismon travail dans cette perspective,celle du change des formes, et d’unepensée des ruptures. En plus de monactivité de critique universitaire etd’écrivain, je dirige une revue (Nioques,dont le titre est emprunté à FrancisPonge, très engagé dans la « refonte del’industrie logique » après la poésie) quiencourage et « expose » les travaux dejeunes écrivains. Nous faisons en sortede répercuter ce faisceau d’activitésde poétique et de poésie au sein denotre Laboratoire (qui est donc aussibien un « atelier », une « fabrique »). LeCentre propose ainsi des lectures ou desperformances de jeunes poètes, ets’intéresse particulièrement – mais pasexclusivement – aux données les plusrécentes de l’expérimentation en ma-tière d’écriture. Mais bien entendu endehors de toute attitude sectaire oudogmatique : il suffit d’ailleurs de consul-ter la liste des auteurs que nous avonsreçus durant ces quatre dernièresannées pour se persuader de notreréelle ouverture à la diversité des pra-tiques. Le Centre d’études poétiques estdonc à la fois un lieu de recherche etun lieu de création. Nous faisons serencontrer et travailler ensemble cher-cheurs-créateurs et créateurs-chercheurs.On sait que l’Université française (contrai-rement à l’Université américaine par

exemple) est encore assez timide sur ceplan, or les objets nouveaux qui surgis-sent dans le champ de la poésie contem-poraine réclament qu’on dispose denouveaux outils théoriques pour endécrire le fonctionnement, en com-prendre la portée. C’est notre tâche decontribuer à l’élaboration de ces outils.Je crois que ce qui se passe à l’ENS àcet égard est assez original dans lepaysage universitaire français.Je suis aussi très intéressé par la créationde la section Arts à l’ENS. Notre travailde poétique moderne ne se conçoit passans la relation à des modes d’expres-sion divers (cinéma, vidéo, photographie,peinture, théâtre). Aussi le Centred’études poétiques intègre-t-il désor-mais des enseignants-chercheurs en artet instaure-t-il avec eux des collabora-tions très précises. L’exposition PierreBuraglio organisée par l’ENS en févrierassociait ainsi le CEP et la section Art surle thème du peintre et de sa relation aulangage et à l’écriture. L’exposition DenisRoche explore de la même façon lesrelations entre la photographie et lapoésie. Pour l’an prochain, le Centred’études poétiques prévoit déjà uneexposition, un concert et une journéed’étude centrés sur la poésie et la mu-sique contemporaines. Le laboratoireentend ainsi multiplier les projets inter-disciplinaires qui manifestent cette cir-culation des arts au sein de l’École nor-male supérieure Lettres et Scienceshumaines.

– De nombreuses enquêtes sociolo-giques constatent que notre sociétén’offre pas à tous ses membres lesmêmes possibilités d’accès à la culture.En quoi l’analyse que vous proposezdans votre dernier livre, La culture desindividus, affine-t-elle ou nuance-t-ellece constat ?Depuis les années 60, les enquêtes so-ciologiques montrent la permanence defortes inégalités d’accès à la culture. Maisce constat d’inégalité est enréalité plus complexe qu’onne le dit si l’on regarde leschoses à l’échelle des indivi-dus et de la variation de leurscomportements. C’est cettenouvelle approche que j’aichoisi de développer dansmon livre. La culture des in-dividus constitue en effetune sorte de suite logique àune longue réflexion théo-rique développée dans unesérie de livres, L’Homme plu-riel (1998) et Portraits socio-logiques notamment, quis’attachaient à montrer quele monde social est en cha-cun de nous et pas seule-ment dans les groupes oudans les institutions. Depuisplusieurs années, je fais lepari scientifique qu’il est pos-sible pour les sociologuesd’étudier le social à l’échel-le individuelle. La variationdes comportements d’un in-dividu singulier d’un contex-te à l’autre est aussi sociolo-giquement explicable quela variation des comporte-ments d’un groupe à l’autre.Je me suis alors demandé cequ’il en était de la variationdes pratiques et des préfé-rences culturelles individuelles d’un do-maine de pratiques à l’autre (musique,livres, cinéma, télévision, sorties, etc.).

– Comment qualifieriez-vous ces pra-tiques culturelles d’individus singuliers ?À quelle conclusion aboutissez-vous ?Je constate que, quelle que soit sa clas-se sociale d’appartenance, un mêmeindividu se caractérisera plus fréquem-ment par une co-existence ou unealternance de pratiques, de préférencesou de consommations culturellesappartenant à des registres culturelstrès légitimes et peu légitimes. Pour

évoquer ces mélanges culturels de gen-re à l’échelle individuelle, je parle de« nuanciers culturels individuels disso-

nants ». Ces profils culturels se révèlentstatistiquement plus fréquents que lesprofils culturels consonants « par lehaut » comme « par le bas ». Les ana-lyses de Bourdieu insistent sur les ap-partenances de classe pour expliquerles pratiques et les goûts culturels.J’essaie précisément de complexifierl’analyse de La Distinction et de dé-montrer que, si chaque classe est sta-tistiquement attachée à un registre

culturel particulier, l’éventail deleurs pratiques et de leurs pré-férences culturelles conduisentles membres de ces classes àprésenter des traits dissonants.Dans tous les cas, ces disso-nances s’expliquent par la plu-ralité des influences socialisa-trices auxquelles les individusont été exposés et par la plura-lité des contextes dans lesquelsils sont amenés à « consom-mer », « pratiquer », etc.

– Comment expliquez-vousla porosité entre pratiquesculturelles « légitimes » et« illégitimes » chez un mêmeindividu ?Il est difficile de savoir si cetteporosité est un fait historiqueou si elle résulte d’un change-ment du regard sur le mondesocial. Je pense que les deuxse conjuguent. Dans les années60, les sociologues de la cultu-re ne se posaient pas ce genrede question scientifique et po-litique, même s’il était possiblede mettre en évidence des pro-fils culturels individuels disso-nants dès cette époque. Maisles transformations du mondesocial ont aussi rendu plusvisibles de telles dissonances

culturelles individuelles. Il faut noter, par exemple, que les condi-tions de vie moderne réduisent de

Le dossier de l’ENS LSH

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La Culture des individus, Dissonances culturelles et distinction de soi, Paris,La Découverte, coll. « Textes à l’appui/Laboratoire des sciences sociales »,février 2004, 850 p.Entretien avec Bernard Lahire, Professeur des universités à l’ENS LSH et responsable du laboratoireGroupe de recherche sur la socialisation - UMR 5040.

Le dossier de l’ENS LSH

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plus en plus l’envie de loisirs studieux,sérieux ou savants. Après des journéeset des semaines harassantes et stres-santes, les personnes auprès desquellesnous avons enquêté ressentent unbesoin de divertissement, de « délas-sement » qui les conduit, même quandils détiennent le capital culturel qui leurpermettrait des choix plus « exigeants »,à préférer des « émissions nulles » àla télévision ou des filmsdivertissants (film comiqueou d’action) au cinéma plu-tôt que de lire, d’aller aumusée ou au théâtre.Quant à l’école, elle portesa part de responsabilitédans cette situation. En pri-vilégiant les mathématiquescomme moyen de sélec-tion, elle a en effet contri-bué activement à fabriquerdes élèves et étudiants« brillants » mais sans véri-table goût pour la culturelittéraire ou artistique clas-sique, même si leurs ori-gines sociales peuvent lesporter de temps à tempsvers certaines sorties cultu-relles légitimes (opéra,théâtre, concert classique,musée d’art).

– Certains artistes, certainsmédias ont-ils participé àce mouvement de disso-nance ?La télévision, notamment,joue en effet un rôle essen-tiel dans la production deces profils culturels disso-nants en mélangeant les re-gistres et les genres pourcapter l’attention de publicsdifférents et accroître sonaudience, tout en affirmantvouloir attirer des télé-spectateurs amateurs dedivertissement vers des registres cultu-rellement plus « élevés ». C’est le cas,par exemple, de « Tout le monde enparle », l’émission présentée par ThierryArdisson, surtout pendant la période2001-2002. La télévision encourageainsi les spectateurs, qu’ils soient lesplus scolairement dotés ou les moins

diplômés, à sortir de leurs registres cul-turels les plus habituels.

– Quelle conséquence a ce rôle accor-dé à la télévision ?Installée au cœur de chaque foyer, latélévision permet une consommation« détendue » en privé. Elle « privatise »une partie des consommations cultu-relles. Or, les consommations en privé

sont souvent des consommations dedétente, de moindre exigence cultu-relle. D’autant plus que ces types deconsommations sont gratuites. Mêmeen étant cinéphile ou exigeant musi-calement, chacun peut regarder à latélévision des films jugés nuls qu’iln’irait pas voir en payant au cinéma ou

écouter et apprécier des tubes à lamode qu’il n’achèterait pas. Une partiedes profils dissonants s’explique ainsipar cette partition des consommations :un registre peu légitime dans le privéet lorsque c’est gratuit, et un registreplus légitime en public et lorsque c’estpayant. On peut dire, et c’est là unfait essentiel qui n’a pas été soulignéjusque là, que ces pratiques privées

de la culture affaiblissentles effets de légitimité cul-turelle.

– Sur quels fondementsempiriques appuyez-vousvos analyses ?Le livre repose, d’une part,sur le retraitement statis-tique de l’enquête « Pra-tiques culturelles desFrançais » de 1997, réaliséepar le Ministère de laCulture. D’autre part, jem’appuie sur 111 entre-tiens (auprès de personnesaux propriétés socialesvariées : selon l’âge, lesexe, le niveau de diplôme,la nature du diplôme, l’ori-gine sociale et la profes-sion) menés pour partiedans mes ateliers de for-mation à la recherche, dansle cadre des travaux dulaboratoire Groupe derecherche sur la socialisa-tion (UMR 5040) de l’ENSLSH. Ces ateliers deconception et de fabrica-tion de vraies enquêtes,puis d’interprétation deleurs produits, sont deslieux de formation au tra-vail individuel et collectifextraordinaires. C’est à lafois convivial et terrible-ment efficace en termesd’incorporation des gestes

du métier de sociologue. Aujourd’hui,ce travail se poursuit sur les pratiquesculturelles adolescentes, avec l’idéed’aboutir à une théorie sociologiquede l’adolescence qui dé-naturaliseraitcette période de la vie trop souvent« psychologisée », « biologisée » et « mé-dicalisée ».

– La Société Montesquieu publie lesŒuvres complètes de Montesquieu. Enquoi consiste cette nouvelle édition ?Ces Œuvres complètes se composerontde 22 volumes présentant l’intégralitédes écrits de Montesquieu et associantaux ouvrages connus et déjà publiés destextes jamais édités, restés à l’état denotes ou de brouillons. Ces volumes,d’environ 700 pages in-4° pages chacun,sont publiés par la Voltaire Foundationd’Oxford, haut lieu de l’érudition dix-huitiémiste, en charge notamment desœuvres complètes de Voltaire.

Le travail sur cette ambitieuse édition,qui a commencé il y a dix ans dansle cadre du laboratoire « Littérature,idéologies, représentations aux XVIIIe etXIXe siècles » (LIRE – UMR 5611), à l’uni-versité de Grenoble III, se poursuit au-jourd’hui à l’École normale supérieureLettres et Sciences humaines, au sein du« Centre d’étude en rhétorique, philo-sophie et histoire des idées, del’Humanisme aux Lumières » (CERPHI)de l’Institut d’histoire de la pensée clas-sique (UMR 5037). Une équipe internationale de recherche,composée d’une quarantaine de cher-cheurs et dirigée par Jean Ehrard(professeur émérite, Clermont-FerrandII) et moi-même, se consacre à l’élabo-ration de ces 22 volumes. Trois sont déjàpubliés : Correspondance I, Considéra-tions sur les […] Romains, Spicilège.L’ensemble du projet ainsi que son « his-torique » sont présentés dans un articleà paraître dans la revue Astérion consa-crée à la philosophie, l’histoire des idéeset la pensée politique (http://asterion.revues.org). Le 4e tome, Œuvres et écritsdivers I, vient de paraître. Pour ce volu-me, Pierre Rétat, professeur émérite àLyon 2, a dirigé une équipe de 11 cher-

cheurs, dont deux ita-liens et deux anglais.Caroline Verdier, ingé-nieur d’études au CER-PHI, a assuré la coordi-nation éditoriale de cevolume.

– Pouvez-vous nous leprésenter ? Œuvres et écrits di-vers I propose de ma-nière chronologiquedes œuvres sans ratta-chement générique, qui ont été conçusavant le départ de Montesquieu pourtrois ans de voyages, en 1728. Chaquetexte est établi, présenté et annotépar des chercheurs de haut niveau :L. Bianchi, C. P. Courtney, C. Dornier,J. Ehrard, C. Larrère, S. Mason, E. Mass,S. Menant, A. Postigliola, et soumis à desexperts extérieurs. Pierre Rétat, respon-sable du volume, Jean Ehrard et moi-même avons assuré la relecture etl’harmonisation de l’ensemble. Cet ouvrage illustre parfaitement ladifficulté de l’édition : il regroupe àla fois des écrits scientifiques (histoirenaturelle et commentaire (inédit) surl’Optique de Newton), des œuvres poé-tiques, un petit roman érotique, qui esten fait l’ouvrage le plus connu et le plusréédité du vivant de Montesquieu (LeTemple de Gnide), des fictions histo-riques (Dialogue de Sylla et d’Eucrate),des ouvrages philosophiques (Discourssur l’équité, Discours sur Cicéron), desœuvres sur la pensée économique et po-litique de Montesquieu (Considérationssur les richesses de l’Espagne), et mêmeun cours d’histoire romaine en latin, dic-té à Montesquieu lorsqu’il était en 4e,l’Historia romana (dont j’ai assuré l’édi-tion et la traduction).

– Devant un telle diversité de textes,quelle fut la démarche critique deschercheurs ayant collaboré à ce recueil ?L’édition de la Voltaire Foundationd’Oxford a le grand avantage de per-mettre un appareil critique beaucoupplus développé que celui que propo-sent les autres maisons d’édition. La première page du texte « Ouverturede l’académie. Sur les motifs qui doiventnous encourager aux sciances en l’an-née 1725 au mois de 9re », permet, à titred’exemple, d’expliquer le travail critiqueaccompli sur chaque œuvre. La repro-duction du manuscrit ou de l’impriméest fidèle au texte original ; orthographeet ponctuation sont respectées. Ce tex-te est suivi de notes de Montesquieu(absentes ici), notes au sens habituel duterme ou «notes de régie», c’est-à-direcommentaires portés par l’auteur surson propre texte et sur la manière dontil souhaite le faire évoluer (par exemple :« trop brusque », « acourcir »). Le ma-nuscrit est ainsi présenté comme un vé-ritable document de travail. S’y ajoutentun apparat critique complet présentantles ratures ou les variantes ainsi que lesnotes de l’éditeur servant à identifier lessources, à élucider ce qui mérite del’être, mais également à reconstituer

Le dossier de l’ENS LSH

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Œuvres complètes de Montesquieu :T 8 : Œuvres et écrits divers IT 1 : Les Lettres Persanes

Entretien avec Catherine Volpilhac-Auger, Professeurdes universités à l’ENS LSH et membre du « Centred’étude en rhétorique, philosophie et histoire desidées, de l’Humanisme aux Lumières » (CERPHI) del’Institut d’histoire de la pensée classique del’Humanisme aux Lumières - UMR 5037.

Le dossier de l’ENS LSH

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Le dossier de l’ENS LSH

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la culture de Montesquieu et à le situerpar rapport à une tradition ou à unmouvement d’idées. Il faut aussi préciser l’importance de labibliographie matérielle. Tout ouvrageimprimé sous l’Ancien Régime fait l’objetde contrefaçons, d’imitations diverseset il est extrêmement important d’iden-tifier avec certitude l’exemplaire originaltel que l’auteur l’a voulu ou l’a contrôléafin d’écarter les éditions entachées d’er-reurs. Aussi tous les ouvrages fondés surdes imprimés et présentés dans cesŒuvres complètes font-ils l’objet d’uneenquête bibliographique très complexequi permet d’identifier toutes les édi-tions parues du vivant de l’auteur, derechercher celles qui sont utiles, et demesurer la diffusion d’un ouvrage.

– Cette démarche a-t-elle permis defaire des découvertes inattendues ?Le recours à la bibliographie matérielle,ainsi que diverses investigations et lesanalyses des manuscrits, ont effective-ment permis de faire une découverte im-portante qui sera présentée dans letome I des Œuvres complètes consacréaux Lettres persanes. Nous avions étéintrigués de ne trouver aucun compterendu de journal faisant état des onzelettres nouvelles que présente une édi-tion de 1754, et des innombrables cor-rections introduites dans les 150 lettresde la première édition (1721). C’est cet-te édition de 1754 qui fait autorité et quia été reprise par toutes les éditions de-puis le XVIIIe siècle. Nous avons découvert

que c'est seulement en 1758, trois ansaprès la mort de l'auteur, que sont pa-rues nouvelles lettres et corrections, dansune édition emplie de fautes, queMontesquieu n'avait jamais revue lui-même. Pour écouler des invendus de1754, on a ajouté les nouvelles lettresainsi que quelques corrections, copiéessur l’édition de 1758… Mais commetoutes les nouveautés semblaient êtrede 1754 (car on se fiait à la date portéepar la page de titre), on a cru qu’ellesétaient authentiques. Or elles présen-tent des différences notables par rapportà celles que Montesquieu avait prévues.

– C’est une découverte qui influence-ra les recherches à venir sur les LettresPersanes ! Si l’édition prétendumentdatée de 1754 ne constitue plus uneréférence, quel texte proposez- vousdans cette nouvelle édition ?Nous avons choisi de prendre commetexte de base le texte de la première édi-tion de 1721 et de présenter en variantesles additions et corrections postérieures.Cette version, qui fit scandale en sontemps, constitue en effet un point de ré-férence ouvrant la période des Lumièresen France. Comme dans les tomes précédents desŒuvres complètes, l’édition propose unvaste appareil critique. Les variantes pré-sentent notamment des cahiers de cor-rections dictés par Montesquieu. Et, pourla première fois, cette nouvelle éditiondistingue les écritures de ses différentssecrétaires: nous pouvons ainsi inter-préter la chronologie de ces corrections,qui jusque-là avait été évaluée trèsgrossièrement. Cela permet mêmed’apprendre que Montesquieu a inscritune sorte de testament spirituel dans lesLettres persanes. Amené à se défendreà propos d’une lettre sur le suicide (alorsinterdit par l’Église), Montesquieu écritplusieurs versions d'une nouvelle lettre,destinée à «corriger» ce que celle-ci pou-vait présenter de choquant; mais au furet à mesure (il en écrit quatre versions),il revient à ses premières positions.Assiégé sur son lit de mort par les jésuites(qui veulent obtenir ses cahiers de cor-rections), il finit par refuser toute pressionet formule avec d'infinies nuances lesdroits de la conscience. Si on lit cettelettre (77 des éditions actuelles) comme

un adoucissement de la lettre 76 quijustifiait le suicide, on peut la trouverbanale; c'est en fait l'affirmation sereineet réitérée de la liberté de pensée etd'action, par un homme que l'Église me-nace de damnation.L’annotation permet aussi d’éclaircir d’in-nombrables allusions à des faits contem-porains, de donner la signification d’ex-pressions devenues proverbiales maisdont le sens s’est perdu, et de mettrel’ouvrage en relation avec l’ensemblede l’œuvre.

– Quels sont les chercheurs qui ont par-ticipé à ce volume ?Cette édition a été publiée, dirigée parPhilip Stewart (Duke University, Durham,USA), professeur étranger invité àl’École Normale supérieure Lettres etSciences humaines en 2000-2001, puis en2001-2002, et par moi-même. L’équipe,appartenant au « Centre d’étude enrhétorique, philosophie et histoire desidées, de l’Humanisme aux Lumières » del’ENS Lettres et Sciences humaines, secompose également d’un chercheurallemand, d’un américain, d’un anglais(C.P. Courtney, spécialiste de bibliogra-phie matérielle) et d’un français.

– Quand doit paraître cet ouvrage ?En juin 2004. En 2006 paraîtra le secondvolume des Œuvres et écrits divers, éga-lement dirigé par Pierre Rétat. Mais dès2005 seront publiés les deux tomes sui-vants qui présenteront la collectionCollectio juris, recueil de notes inéditesde Montesquieu sur le droit romain etfrançais rédigées durant ses annéesd’études. Ils seront édités par Iris Cox etAndrew Lewis (University College,Londres). Les 14 volumes suivantsdevraient paraître dans les années àvenir, au rythme de deux par an. Troisd’entre eux regrouperont la correspon-dance de Montesquieu, et d’autrestomes offriront des notes de lecture, toutaussi inédites, comportant des com-mentaires personnels de Montesquieu,et non de simples compilations.Tous ceux que ces travaux surMontesquieu intéressent peuventaussi se rendre sur le site Montesquieuélaboré par le CERPHI, Pierre Mounieret Anne Roberty : http:// montesquieu.ens-lsh.fr (resp. : Olivier Laurini).

Actualités scientifiques

mai / novembre 2004 – ENS Lettre 27

« Sciences, médias et société »

Colloque organisé par le laboratoireCommunication, Culture et Société (C2SO) - JE 2419

Du 15 au 17 juin 2004

Le colloque porte sur la circulation sociale des savoirs et les discours mé-diatiques : histoire des processus de diffusion des sciences et des techniques,étude des publics de la science, analyse des politiques publiques, recherchessur les médias et les institutions liées au savoir (musées, bibliothèques,secteur éducatif, etc.), études des interactions entre la recherche scientifiqueet le champ de la communication. Les présentations, confrontations et discussions s’organisent autour de troisaxes transversaux : – Légitimité (comment évoluent les rapports de légitimité entre les acteurset institutions mis en présence dans les dispositifs et processus de circulationsociale des savoirs) ; – Publics (il s’agit à la fois de rendre compte des travaux d’enquête sur laréception et les pratiques, et d’analyser la manière dont la notion de publicest un élément rhétorique dans les discours et l’action) ;– Représentations (il s’agit à la fois des représentations associées aux thèmesscientifiques et sociaux, et du cadrage général opéré par les représen-tations de la science, de la rationalité et des institutions, dans les discourspublics).Les objectifs du colloque sont tout d’abord scientifiques. Mais le comitéscientifique est également très soucieux du rôle social de ces travaux quipourraient intervenir dans les processus de décision concernant les rapportssciences-société : comment sont-ils lus par les acteurs et les politiques encharge de ce type de politique culturelle ? Modifient-ils leur appréhensiondes problèmes ? À l’évidence, la communauté « STS » ne peut pas faire l’im-passe sur la dimension politique des enjeux et des éventuelles répercus-sions de ses recherches. C’est pourquoi le colloque intègre une tableronde entre chercheurs et acteurs de la culture scientifique et technique. Lapréparation et l’organisation de cette table ronde donneront lieu, pour leschercheurs et professionnels intéressés, à la mise en place d’un ateliercollaboratif qui prendra son plein essor à la fin du colloque. Il s’agit defaire état des questionnements croisés des communautés professionnelleset scientifiques concernées, et de produire un texte destiné à éclairer ladécision publique.Ce colloque s’inscrit au sein d’un programme de recherche mené depuis2000 par le laboratoire « Communication, Culture et Société », dans le cadred’une Action Concertée Incitative portant sur l’évolution des discoursà propos de science dans les médias et les expositions, et dont les résultatsseront présentés.

Informations, contacts et formulaire d’inscription disponibles sur le site ducolloque : http://sciences-medias.ens-lsh.fr

Manifestations

Du 25 au 27 mars « Commerce, voyage etexpérience religieuse »Colloque organisé par le laboratoirede Recherche historique Rhône-Alpes(LARHRA).Renseignements : 04 37 37 62 75.

25 et 26 mars« Les journées sémantiqueset modélisations 2004 »Colloque organisé par le laboratoire« Interactions, corpus, apprentissages,représentations » (ICAR).Renseignements : 04 37 37 64 13.

25 et 26 mars« Genre, territoire, dévelop-pement : quels regardsgéographiques ? »Colloque organisé par le laboratoire Bio-géographie dans le cadre du réseau« Genre en action » centré sur les enjeuxet la pratique de l’approche « genre etdéveloppement » , avec le soutien duMinistère des Affaires étrangères.Renseignements : 04 37 37 62 34.

Actualités scientifiques

ENS Lettre – mai / novembre 2004

26 mars« Représentations de laRussie : dire et connaître »Colloque de doctorants organisé parle laboratoire junior « Représentationsde la Russie ».Renseignements : http://labojunior.rus-se.free.fr

26 et 27 mars« Conserver, étudier etexposer la chanson »Colloque organisé par le laboratoirede Recherche historique Rhône-Alpes(LARHRA).Renseignements : 04 37 37 62 75.

2 avril« Les minorités dans la ville.Constructions minoritaireset espace urbain »Journée d’études organisée par lelaboratoire de Recherche historiqueRhône-Alpes (LARHRA).Renseignements : 04 37 37 62 75.

Du 22 au 24 avril« Émergentisme dynamiqueet fondements des sciencesde la cognition »Journées d’études internationales orga-nisées par le laboratoire « Centre Jean-Toussaint Desanti pour la philosophie dela connaissance ».Renseignements : http://heraclite.ens.fr/~roy/ENS/seminaire_esc.htm

23 et 24 avril« Pluralité des langues etlittératures au Moyen Âgeet à la Renaissance »Colloque accueilli par la section de Lettresmodernes, en partenariat avec l’écoledoctorale « Au seuil de la modernité,1350-1630 » de l’Université de Genève.Renseignements : 04 37 37 61 41.

28 avril« Poésie arabe moderne »Journée organisée par le Centre d’étudespoétiques.Renseignements : 04 37 37 63 89.

29 avril« Publications récentes enhistoire de la penséeéconomique »Journée d’études et de présentationorganisée par le laboratoire Discours dupolitique.Renseignements : [email protected]

29 et 30 avril« Le récit anglais d’exploration.Métaphores de la découverte »Journée d’études organisée par l’équipede recherche sur les Systèmes d’écrituredu monde anglophone (SEMA) du labo-ratoire « Littérature, idéologies, repré-sentations aux XVIIIe et XIXe siècles ».Renseignements : [email protected]

7 mai« Entre l’Orient et l’Occident :Paul Mus (1902-1969) »Journée d’études organisée par l’Institutd’Asie Orientale.Renseignements : 04 37 37 64 73.

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Actualités scientifiques

mai / novembre 2004 – ENS Lettre 29

14 mai« L’état territorial dans laréflexion sur l’espace enAllemagne (fin du MoyenÂge, époque moderne) »Journée d’études du Centre interdisci-plinaire d’étude et de recherche surl’Allemagne (CIERA) et de la Missionhistorique française en Allemagne.Renseignements : [email protected]

14 mai

« Aspects de la représentationen philosophie et sciences co-gnitives. Concept, personne,conscience »Colloque jeunes chercheurs, organisédans le cadre du CPER Représenta-tionnalisme et fondements des sciencescognitives.Renseignements : [email protected]

22 mai

« Les processus territoriauxlus comme trajectoire : uneanalyse interdisciplinaire desdynamiques entrepreneu-riales en Allemagneorientale »Journée d’études organisée par lelaboratoire Géophile.Renseignements : 04 37 37 63 28.

Du 15 au 23 juillet

Institut des LanguesAnciennesRenseignements : 04 37 37 60 71.

Du 19 au 30 juillet

« Models for complexsystems in human andsocial sciences »École d’été organisée par le laboratoireHistoire des théories linguistiques et parl’ENS de Lyon.Renseignements : 04 37 37 62 75.

Du 30 août au3 septembre« Construction, transmission,circulation des savoirsrelatifs au langage »École européenne d’été organisée parle laboratoire Histoire des théories lin-guistiques.Renseignements : [email protected] ou [email protected]

Du 22 au 24 septembre

« Confidence / dévoilementde soi dans l’interaction »Colloque international de l’associationInternational association for dialogue ana-lysis (IADA), organisé par le laboratoire« Interactions, corpus, apprentissages et

représentations » (ICAR). Renseignements : 04 37 37 60 86.

15 et 16 octobre« La littérature lyrique àRome »Colloque organisé par le GDR 2643Ars scribendi : diachronie des formeset genres littéraires dans le monderomain.Renseignements : [email protected] [email protected]

Du 2 au 4 décembre« La Russie d’Alexandre Ier :réalités, perceptions, mythes »Premières rencontres de l’Institut euro-péen Est-Ouest.Renseignements : 04 37 37 60 34.

Actualités culturelles

ENS Lettre – mai / novembre 200430

L’ENS et les Arts :Pierre Buraglio et Denis Roche,de l’écriture à l’imageÀ travers deux manifestations scientifiques et deux expositions consacrées,l’une au peintre Pierre Buraglio, l’autre au photographe Denis Roche, l’ENSLSH propose d’explorer les relations parfois étroites unissant l’écriture etl’image. Manifestations culturelles et travaux scientifiques se répondent etse complètent autour de deux hommes, à la fois poètes et artistes. L’exposition « Avec les mots, avec les écrivains » de Pierre Buraglio (du 06février au 05 mars) propose des estampes inédites et des livres d’artistesillustrés par Pierre Buraglio. Réalisée dans le cadre du bicentenaire duMusée des Beaux-Arts de Lyon, avec le concours du Muséum d’histoirenaturelle de Lyon et de la Bibliothèque municipale de Lyon, elle expose lavision d’un peintre qui travailla sur le thème de la page dans les années 70,un artiste « à la page, aux soucis et aux plaisirs de la page, comme il est autravail des choses, des figures, et de la peinture. Il est à l’écriture, la sienneou celle des écrivains sur et pour lesquels il compte1 ». Afin de proposerau spectateur un complément d’information sur un artiste hors norme, lesélèves de la section Arts de l’école ont conçu le site internet del’exposition de Pierre Buraglio « Avec qui ? À propos de qui ? » du Muséedes Beaux-Arts de Lyon, ainsi qu’un film sur l’artiste et l’exposition.L’exposition « La question que je pose » (du 17 mars au 9 avril), enpartenariat avec la galerie Le Réverbère, et le colloque « Denis Roche.J’écris donc je photographie », organisé par le Centre d’études poétiquesde l’ENS LSH, marquent une nouvelle étape dans cette réflexiond’ensemble sur l’écriture et l’image. Manifestations culturelle etscientifique proposent deux approches complémentaires d’un hommedont on dit qu’il est « écrivain et qu’il est photographe ; qu’en lui ces deuxactivités créatrices, la littérature et la photographie, coexistent, seconjuguent, voire se confondent » et qu’il incarne aujourd’hui commepersonne « cette étrange ambivalence, cette double portée lyrique, cetincessant va-et-vient, dont il s’emploie à cultiver précisément l’entre-deuxquand il ne se porte pas tout simplement aux extrémités de l’une ou del’autre, par exemple par des livres ou par des expositions2 ».

1. Jean-Marie Gleize2. Jean-Marie Gleize

Du 6 février au 5 mars Exposition Pierre Buraglio« Avec les mots. Avec lesécrivains »La Librairie.Vernissage le 6 février à 18h.

Mercredi 25 mars« Pour Pierre Buraglio »,lecture : Marcel CohenOrganisé par le Centre d’études poé-tiques.Renseignements : 04 37 37 63 89.

Manifestations culturelles

Actualités culturelles

mai / novembre 2004 – ENS Lettre 31

Du 23 au 25 marsRichard III,Section Arts - ThéâtreSpectacle en langue anglaise originale.Une production ADC Club (Cambridge,Royaume-Uni) avec la participation deState of Design Ltd.Avec le soutien de la section Arts - Théâtre.

Mercredi 24 mars« Poésies, logiques,sciences cognitives » avecJean-Pierre Cometti etCharles PennequinOrganisé par le Centre d’études poé-tiques.Renseignements : 04 37 37 63 89.

Jeudi 25 marsConcert de l’OrchestreNational de LyonGlinka. Grand Sextuor pour piano etcordes en mi bémol majeur.Brahms. Sextuor à cordes n° 1, en si bé-mol majeur, op.18.12h30, Théâtre KantorRenseignements : 04 37 37 61 40.

Du 16 mars au 9 avrilExposition Denis Roche« La question que je pose »La Librairie.Renseignements : 04 37 37 61 40.

21, 22 et 23 avril« Barbe-bleue espoirdes femmes »,En Scène Théâtre !20h30, Théâtre Kantor.

Du 28 avril au 31 mai Exposition « Installations »Vernissage à 18h.Exposition organisée par Enplastik ! etl’École Nationale des Beaux-Arts de Lyon.Salle F15, Patio, Mezzanine et Librairiedu Forum Félix Pécaut.Renseignements : 04 37 37 61 40.

Mercredi 28 avrilJournée d’étude sur la« Poésie arabe moderne »De 9h à 18h.Organisé par le Centre d’études poé-tiques.Renseignements : 04 37 37 63 89.

Mercredi 28 avrilAir compagnie -Danse contemporaineÀ 12h30 et 20h30,Théâtre Kantor.Renseignements : 04 37 37 61 40.

Jeudi 29 avrilConcert du Trio Boscop,Conservatoire nationalsupérieur de musique etde danse de Lyon12h30, Théâtre Kantor.Renseignements : 04 37 37 61 40.

Mercredi 12 etjeudi 13 maiDors mon petit enfant etQuelqu’un va venir,En Scène Théâtre !21h, Théâtre Kantor.

Mercredi 26 mai« Massacre à la Grenadine »,En Scène Théâtre !14h et 19h, Théâtre Kantor.

Mois de juinExposition de l’AtelierPhoto des élèves de l’ENSLa Librairie.

Mercredi 9 juinSoirée «Master-Classe»documentaire, section ArtDe 19h à 22h, Théâtre Kantor.Renseignements : 04 37 37 61 40.

École normale supérieure

Lettres et Sciences humaines

15, parvis René-Descartes

BP 7000 69342 Lyon CEDEX 07

Tél. : 04 37 37 60 13 . Fax : 04 37 37 60 60

http://www.ens-lsh.fr

ISSN : 1294-1913Dépôt légal : avril 2004

Service Communication

Directeur de publication : Sylvain Auroux

Rédaction : Marie-Christine Giordano

Maquette : Antonello Marvulli

Mise en page : Emmanuelle Jouve

Photos : Jacques Caffin, Claude Labouz

et Jean-Claude Troncard

Impression : ENS LSH / SCAM

ENS Lettre